À propos de ce livre électronique
Jean Lorrain
Jean Lorrain, Fécamp, 9 août 1855 - Paris, 30 juin 1906 De son vrai nom Paul Alexandre Martin Duval, ce fils de bonne bourgeoisie provinciale sortit vite du rang. Ayant jeté ses études aux orties, il se lança dans la poésie, la littérature et le journalisme. Mais surtout il sut jouer de son goût de la provocation pour se composer un personnage outrancier haut en couleurs, bagarreur, scandaleux, et volontiers vulgaire. Son attrait morbide pour les paradis artificiels, les ambiguïtés de sa sexualité, joints à la qualité indéniable de ses oeuvres, composent un ensemble hétéroclite qui exclut d'emblée l'indifférence. Usé par ses extravagances, il finit par mourir à 50 ans, après plusieurs cures de désintoxication peu concluantes.
En savoir plus sur Jean Lorrain
Le Crime des Riches Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationMonsieur de Phocas Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationEllen Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationSonyeuse Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationHeures d'Afrique Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLa Mandragore Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationHeures de Corse Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
Lié à Heures de Corse
Livres électroniques liés
Heures de Corse Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationNaviguer à l'estime: trois fantaisies maritimes Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLe secret de la falaise Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLa vie est toujours vécue dans l'attente d'une histoire d'amour: Romance Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationA travers l'Espagne: Lettres de voyage Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLe pot au noir Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLe Colporteur et le Marinier des bords de Loire Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationL'île pommelée de moutons blancs Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationSur l'eau: Oeuvres complètes illustrées de Guy de Maupassant Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationQuelle étrange histoire (annoté) Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationCe que racontent les cannes à sucre: Un roman initiatique dans les îles Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationSur l'eau Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationFeuilles de route en Tunisie Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationAu cœur du Harem Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationL'Ame et l'ombre d'un navire: Tome III Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLe loup des mers Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationQuand j’étais matelot: Eté 1925, cinq jeunes filles et un garçon en croisière à la voile en Méditerranée Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLe macchabée du Val-André: Les enquêtes du commissaire Marie-Jo Beaussange - Tome 2 Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationPâques d'Islande Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationSaint-Laurent mon amour Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationGabriel Lambert Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationCinq mois au Caire et dans la Basse-Égypte Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLe loup des mers: de Jack London Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationVoyage dans le Pays Basque et aux bains de Biarritz: Récit et carnet de voyages Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationNaufrages en Miroir: Roman complet Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLE REDER MOR 6 Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationIncertains Regards Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationRoscoff, l’estacade rouge: Les enquêtes du commandant Le Fur - Tome 12 Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationAzur: La dyade des mers Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLes tiens Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
Histoire pour vous
Discours sur la servitude volontaire Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5Les Grands Initiés Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5Mahomet et les origines de l'islamisme Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5Tout sur l'auto Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5Le Mystère Chrétien et les Mystères Antiques Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5L'Art de la Guerre - Illustré et Annoté Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5De la démocratie en Amérique - Édition intégrale Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLa doctrine secrète des templiers Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5La Sorcellerie, suivi de Le Diable, sa vie, ses moeurs et son intervention dans les choses humaines. Évaluation : 2 sur 5 étoiles2/5Les contes des mille et un mythes - Volume II Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationHistoire de sorciers et de sorcières sous l'Ancien régime: Essai historique Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationMagellan Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5Les Routes de la Soie: L'histoire du cœur du monde Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationGrandes dates de l'Histoire de France: Chronologie Évaluation : 3 sur 5 étoiles3/5Histoire des États-Unis d'Amérique: Universalis : Géographie, économie, histoire et politique Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5Les rois de France: La monarchie de Hugues Capet à Louis XVI 987 à 1792 - Chronologie Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5Histoire Occulte: Passée et Future - selon les Annales Akashiques. Évaluation : 3 sur 5 étoiles3/5Histoire de France: Premium Ebook Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationHistoire des Mathématiques: L'histoire de Platon, Euler, Newton, Galilei. Découvrez les Hommes qui ont inventé l'Algèbre, la Géométrie et le Calcul Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationL’histoire de France: Chronologie - De Vercingétorix à la Ve République Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationTartarie - L'Histoire est un Mensonge: French Évaluation : 2 sur 5 étoiles2/5La vengeance des Templiers Évaluation : 1 sur 5 étoiles1/5Peines, tortures et supplices Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationL'histoire des mondes imaginaires: De la Tour de Babel à l'Atlantide Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLes personnalités les plus productives de l'Histoire Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5L'étrange Défaite Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationN'ayez pas peur: Remise en cause de l'histoire telle que nous la connaissons Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5Les Français en Algérie: Souvenirs d'un voyage fait en 1841 Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
Avis sur Heures de Corse
0 notation0 avis
Aperçu du livre
Heures de Corse - Jean Lorrain
De Marseille à Ajaccio
Un Marseille triste et sale sous la pluie, un Marseille terne, dont l’Affaire Dreyfus et les dernières grèves semblent avoir encrassé la claire atmosphère... ; la foire des Santons, chère à Paul Arène, y est elle-même en décadence ; à peine compte-t-on, sous les Allées, quatre ou cinq baraques de ces bonnes petites figurines : les dieux s’en vont ; d’affreuses exhibitions les remplacent, de musées anatomiques et de monstres sous-marins, et, sans les aguichantes Bonbonneries provençales (on prononce bombe… onneries), on pourrait se croire sur le cours de n’importe quelle ville du Centre.
L’animation, la gaieté, la foule, l’assent même n’y sont plus ; aussi est-ce sans regret que je le vois s’enfoncer et décroître à l’arrière du paquebot, ce Marseille de décembre et de déception, qui m’a, cette fois, apparu telle une maîtresse vieillie, avec un visage altéré qu’on ne reconnaît plus ; Marseille que j’ai tant aimé et que je quitte presque avec joie, comme j’ai quitté, il y a trois jours, un Paris de politiciens et d’intrigues, empoisonné par la reprise de l’Affaire.
Quelles émotions me donnera la Corse, la Corse odorante et sauvage, à laquelle je vais demander le repos, la santé et l’oubli ?
« Nous allons danser, cette nuit », a déclaré le commandant du bord ; or, on dit les bateaux de la Compagnie Fraissinet atroces, de vieux bateaux inconfortables et volages qui tiennent mal la mer, et je ne suis pas sans inquiétude : la Méditerranée est, ce soir, particulièrement houleuse, ses lames courtes secouent tout le bâtiment, de l’avant à l’arrière, et, étrangement balancée, la Ville-de-Bastia remonte et redescend le vallonnement creusé des vagues, dans un glissement effarant de montagne russe ; elle est pourtant suffisamment lestée, aujourd’hui, la Ville-de-Bastia : les vacances du Jour de l’An ont bondé troisièmes, secondes et premières de permissionnaires de casernes et de séminaires ; chasseurs alpins, marins de l’État, artilleurs de forteresse, apprentis prêtres, collégiens avec ou sans famille, il y a de tout, ce soir, à bord, et que de bagages ! Avons-nous assez attendu, pour leur embarquement et leur arrimage, dans ce port de la Joliette ! En sortant des jetées, nous n’avions déjà qu’une heure de retard.
Et voilà que la cathédrale, les drisses, les vergues et les cheminées de la Joliette, déjà, nous ne les voyons plus ; la Bonne Mère (Notre-Dame-de-la-Garde) seule se profile sur sa côte calcaire, au-dessus du quartier d’Endoume ; sur un ciel de limbes, strié de lueurs et de nuages, les collines de Marseille forment une ligne tragique ; la Méditerranée, d’un bleu vitreux et noir, s’enfle et court, démontée : on dirait du rivage à l’assaut du paquebot ; comme ses lames se creusent, précipitées, violentes et courtes ! Nous avons le vent arrière et courons sur les vagues, le mistral nous pousse, mais nous dansons.
Nous faisons mieux que danser, nous roulons et nous tanguons.
Je suis le seul passager demeuré sur la passerelle. Assis sur un banc, le coude à la barre, je me soûle de l’ivresse physique du mouvement et de la vitesse. Comme l’élan vigoureux du bateau se prolonge ! C’est opprimant, écœurant et délicieux, c’est le malaise dans le vide, la griserie d’anesthésie de la ballade de Verlaine : Tournez, bons chevaux de bois ! La Ville-de-Bastia ne chevauche plus la houle, elle se rue à l’assaut des vagues qui l’assiègent, c’est le vertige d’une course à l’abîme… Le vent me fouette, j’ai les mains glacées et les tempes en sueur et le cœur chaviré ; comme flottant avec elle sous les côtes, la tête vide, j’oscille avec la houle, je roule et je plonge, étreint partout d’un horrible délice, qui est, peut-être, le dilettantisme du mal de mer.
Mais la nuit est venue : un malheureux soldat, qui s’était, jusqu’alors, obstiné à demeurer sur l’autre banc, en face, vient de descendre en titubant… Ce chapelet de points de feu, à l’horizon, au pied d’une barre d’ombre, ce sont les réverbères du Prado ; la fumée du paquebot se déroule, funèbre, et semble s’envoler vers la côte : fuligineuse et noire, au lieu de diminuer, mes yeux hallucinés la voient s’accroître et grandir, plus dense à mesure qu’elle gagne l’horizon ; elle y devient des silhouettes de collines connues, des aspects de rivage, une Provence de songe semble surgir de ses volutes. Le paysage devient fumeux lui-même, décor de ténèbres et de nuées, déroulé de la cheminée du paquebot, et créé, tel un mirage, dans la lividité d’un ciel d’hiver. Tout à coup, au ras des lames, une grande masse blême, somme un suaire tendu sur un énorme écueil ; la mer est couleur d’encre, le récif d’une pâleur funéraire ; j’ai la sensation que nous passons tout près ; nous sommes loin, pourtant, de l’île de Maïre.
Ici, l’angoisse du vertige devient si atroce que je me lève, et, chancelant, me retenant aux bancs et aux rampes pour ne pas tomber, je gagne l’escaler et me décide à descendre... Dans le salon des premières, les lampes oscillent, balancées odieusement, des femmes gisent, en tas, sur les banquettes, et l’on met le couvert !! Encore un effort, je trouve un escalier, je demande ma cabine, le numéro 18 ! Un garçon de service me reçoit, me guide, me soutient et m’étend tout habillé sur une couchette ; il me cale avec des oreillers, me borde comme un enfant, car nous roulons de plus en plus ; oui, nous roulons et nous tanguons… O le vide de ma pauvre tête, mes yeux que je ne puis plus ouvrir, et l’affre de ce cœur, on dirait décroché, qui va et vient, et suit le roulis du bateau, ce balancier fou que j’ai là dans la poitrine, ce cœur endolori qui se heurte et