María Luz Morales

journaliste et écrivaine culturelle pionnière

María Luz Morales Godoy, née à la La Corogne en et morte en 1980 à Barcelone, est une journaliste et écrivaine culturelle espagnole pionnière du XXe siècle. Elle est la première femme en Espagne à diriger un journal national, La Vanguardia, entre 1936 et 1937.

María Luz Morales
Fonction
Directrice
La Vanguardia
-
Gaziel (en)
Manuel Vázquez Ocaña (d)
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 90 ans)
BarceloneVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
María Luz Morales y GodoyVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonymes
Felipe Centeno, Ariel, Jorge Marineda, María Thierry, María Luz Morales GodóVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Université de Madrid (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Période d'activité
À partir de Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Lyceum Club de Barcelone
Conferentia Club (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinctions

Biographie

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Les notices d'autorité ne s'accordent pas sur la date de naissance de Morales : 1890 ou 1899. Elle quitte La Corogne pour Barcelone pour suivre son père, fonctionnaire des impôts[1]. Elle fréquente l'Institut de la culture et de la bibliothèque populaire de La Bonne, fondée par Francesca Bonnemaison[2]. Maria Luz est diplômée en pédagogie, en philosophie et littérature à l'Universidad Nova.

Outre ses activités journalistiques et littéraires, elle œuvre pour la promotion de l'éducation des femmes en créant en 1931 la Residència Internacional de Senyoretes Estudiants (résidence internationale pour étudiantes[3]), établissement dont elle prend la direction[4].

Elle est également membre de l'association féministe du Lyceum Club de Barcelone et participe activement au Conferentia Club (ca) de la philanthrope barcelonaise Isabel Llorach[5]. Elle écrit aussi pour le théâtre (Romance de Medianoche) avec l'écrivaine Elisabeth Mulder.

Journalisme

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À Barcelone, dans les années 1920, elle dirige la revue El Hogar y la Moda (la maison et la mode). Elle est la première femme à intégrer la rédaction de la La Vanguardia où elle écrit des articles sur la mode ou des thèmes féminins[6]. Rapidement, elle écrit des critiques de films qu'elle signe la plupart du temps avec le patronyme Felipe Centeno[7]. La raison en serait, plus que d'utiliser un patronyme masculin, d'être anonyme et indépendante vis-à-vis des producteurs de cinéma[8]. Elle participe à la création du premier Congreso de Cine Iberoamericano, à Madrid en 1929. Paramount la remarque et l'embauche pour traduire et adapter ses productions en espagnol, écrire des bulletins comme Revista Paramount et Paramount Grá-fico[8].

Elle est l'une des enseignantes de la Residència Internacional de Senyoretes Estudiants à Barcelone sous la Seconde République.

Lorsque la guerre civile commence, le gouvernement de la Generalitat décrète la saisie de certains journaux, dont La Vanguardia, qui reste sous le contrôle d'un comité ouvrier CNT-UGT formé le . Après le départ du directeur Agustí Calvet, le comité demande à María Luz Morales le de prendre la direction du journal[1]. Malgré les risques encourus, celle-ci accepte et devient la première femme en Espagne à diriger un journal national, entre 1936 et 1937 au début de la Guerre d'Espagne[6],[9]. En 1939, lors de la victoire franquiste, elle est détenue pendant 40 jours dans un couvent de Sarrià[1].

En 1978, avec l'arrivée de la transition démocratique espagnole, elle reprend ses activités journalistiques et collabore avec Diario de Barcelona jusqu'à sa mort, à l'âge de 81 ans[10].

Elle joue un rôle déterminant dans l'incorporation de femmes pour l'activité journalistique et littéraire dans l'Espagne du XXe siècle[9]. Un prix María Luz Morales pour le journalisme est créé et remis pour la première fois à la sociologue Patricia Soley-Beltrán le [11].

Écriture et édition

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En 1939, elle est professionnellement interdite de travailler à cause du franquisme. Néanmoins, elle écrit pour diverses publications sous les pseudonymes Ariel et Jorge Marineda et intensifie sa production littéraire[6].

Morales rédige une série de portraits de personnalités des années 1930 comme Marie Curie, Hermann von Keyserling, Gabriela Mistral, Paul Valéry, Víctor Català, Federico García Lorca et André Malraux. Ils sont réunis dans Alguien a quien conocí, publié en 1973[12].

Elle dirige les Enciclopedias Universitas y Salvat et la revue Lecturas et crée la maison d'édition Surco[13]. Elle collabore avec les éditeurs Juventud y Araluce pour la collection Las Obras maestras, qui s'emploie à mettre les œuvres classiques à la portée des jeunes[14].

Prix et distinctions

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  • 1956 : Médaille et Chevalier de l'Ordre des Palmes académiques de France[13]
  • 1963 : Prix Nacional de Teatro (1962)[15]
  • 1970 : Prix D'Ors de la Asociación de Prensa[14]
  • 1971 : Lazo de Isabel la Católica
  • 1972 : Prix Ciutat de Barcelona[13]

Œuvres choisies

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  • (es) Parientes y trastos viejos (inédit)
  • (es) Trovas de otros tiempos : leyendas españolas relatadas a los niños, Barcelona, Araluce, 1925, (OCLC 689517536)
  • (es) Libros, mujeres y niños, 1928
  • (es) Las románticas, 1830-1930, Madrid, Historia Nueva, 1930, (OCLC 2081703)
  • (es) Vida de Edison, Barcelona, Seix Barral, 1934
  • (es) Romance de media noche (avec Elisabeth Mulder), 1935
  • (es) Julio César, vida y hechos, Barcelona, Araluce, 3ª éd., 1936
  • (es) Vida de Madame Curie, Barcelona, Seix y Barral, 1936, (OCLC 432661627)
  • (es) Vida y hechos de Alejandro Magno, Barcelona, Araluce, 1936
  • (es) Alguien a quien conocí, 1937
  • (es) Tres historias de amor en la Revolución francesa, Barcelona, Surco, 1942, (OCLC 432661625)
  • (es) Memorias sobre la vida de María Antonieta: Reina de Francia y de Navarra, Barcelona, Surco, 1943
  • (es) El mundo de las hormigas, Barcelona, Ediciones Reguera, 1948
  • (es) El Cine: historia ilustrada del séptimo arte, 3 volumes, 1950
  • (es) Hazañas del Cid Campeador, 1951, (ISBN 9785518959859), (OCLC 868202579)
  • (es) Enciclopedia del hogar, Barcelona, Argos, 1952
  • (es) Rosalinda en la ventana : novela para niñas de 9 a 16 años, Barcelona, Hymsa, 4ª ed., 1954, (OCLC 806418129)
  • (es) Balcón al Atlántico :(otra novela sin héroe), 1955
  • (es) Balcón al Mediterráneo, Barcelona, Editorial Surco, 1955
  • (es) Historias del décimo círculo, Barcelona, Destino, 1962, (OCLC 641896968)
  • (es) Libro de oro de la poesía en lengua castellana (España y América), Barcelona, Juventud, 1970
  • (es) Alguien a quien conocí: María Curie, Keyserling, Gabriela Mistral, Valéry, Víctor Catalá, García Lorca, Malraux, Barcelona, Editorial Juventud, 1973, (ISBN 9788426155825), (OCLC 849277)

Références

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  1. a b et c (es) « María Luz Morales, la gran dama del periodismo español », sur La Vanguardia, (consulté le )
  2. (es) « Primer Premio de Periodismo María Luz Morales - La socióloga Patricia Soley-Beltrán ha resultado ganadora », sur 39ymas, (consulté le )
  3. Par Equinox'Elles, « La première femme directrice du journal La Vanguardia »,
  4. (en) Begoña Soto-Vázquez, « María Luz Morales Godoy », Columbia Academics Commons,‎ (DOI 10.7916/d8-4b8j-cp05, lire en ligne, consulté le )
  5. (es) María Jesús Espinosa de los Monteros, « María Luz Morales, la primera periodista cultural », El País,‎ (ISSN 1134-6582, lire en ligne)
  6. a b et c (es) Carmen Servén Díez, « María Luz Morales Godoy (1898-1980) », sur Escritoras en la prensa (consulté le )
  7. « María Luz Morales (1889-1980) », sur data.bnf.fr (consulté le )
  8. a et b (en) « María Luz Morales Godoy – Women Film Pioneers Project » (consulté le )
  9. a et b (es) Vidal Lage, « María Luz Morales - Unha das primeiras mulleres que dirixen un medio de comunicación », Álbum de mulleres - Consello da Cultura Galega,
  10. « La première femme directrice du journal La Vanguardia », sur www.equinoxmagazine.fr (consulté le )
  11. (es) « Marina Subirats gana el premio María Luz Morales », sur La Vanguardia, (consulté le )
  12. (es) Nuria Azancot, « María Luz Morales, una pionera olvidada », (consulté le )
  13. a b et c (es) Aurora Marco López, « María Luz Morales y de Godoy | Real Academia de la Historia », sur dbe.rah.es (consulté le )
  14. a et b (es) « María Luz Morales, libros y biografía de esta escritora en escritoras.com », sur escritoras.com (consulté le )
  15. (es) « ABC MADRID 03-03-1963 página 111 - Archivo ABC », sur abc, (consulté le )

Bibliographie

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  • (es) María Ángeles Cabré, María Luz Morales. Pionera del periodismo, Libros de Vanguardia,

Liens externes

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