Etude Biomasse Complete
Etude Biomasse Complete
Etude Biomasse Complete
1924
Juin 2009
Avec la contribution des Chambres d'Agriculture de la région Provence Alpes Cotes d'Azur
et la participation financière de
B. PAILLES DE CEREALES......................................................................................... 12
U. SYNTHESE ......................................................................................................176
1.Tableau synthétique ........................................................................................176
2.Produits similaires pour une valorisation énergétique ...............................................183
2.1.Les produits combustibles .......................................................................183
2.2.Les produits méthanisables......................................................................183
3.Produits facilement disponibles et produits nécessitant une organisation particulière ........184
4.Répartition géographique des différents produits.....................................................186
4.1.Les produits combustibles .......................................................................186
4.2.Les produits méthanisables......................................................................195
5.Organisations les mieux appropriées pour une valorisation énergétique .........................201
5.1.Unités collectives .................................................................................201
5.2.Unités individuelles ...............................................................................202
6.Traduction énergétique de la biomasse régionale ....................................................202
7.Disponibilité des produits à court et moyen terme ...................................................209
Cette étude de potentiel a été réalisée sous maîtrise d'ouvrage de la Chambre Régionale
d'Agriculture, dans le cadre de l'Observatoire Régional de l'Energie et du Document Orientation
Stratégique de l'ETAT. Celle-ci a bénéficié d'un co-financement ADEME et Région au titre de l'accord
cadre "Etat-Région-ADEME". Un cofinancement des Chambres d'Agriculture a aussi été mobilisé.
Elle s'inscrit dans une série d'études ayant pour objet de quantifier les potentiels de production
d'énergie à partir de toutes les sources d'énergies renouvelables.
L'étude a été coordonnée et animée par Christian Charbonnier (Chambre d'Agriculture des Alpes de
Haute Provence) pour le compte de la Chambre Régionale d'Agriculture PACA. Marie Thèrèse
Arnaud (Chambre régionale d'Agriculture de PACA) a assuré la coordination administrative et le
suivi technique de l'étude.
1. Contexte de l'étude
La région Provence Alpes Côte d'Azur produit (toutes origines confondues) moins d'énergie
électrique que ce qu'elle en consomme. Les unités de production régionales, même si elles sont
diversifiées (hydraulique, charbon, pétrole), ne suffisent pas à satisfaire la consommation. La
diversification des sources et des ressources énergétiques est actuellement un enjeu national fort.
Deux grands champs de préoccupations ont été réaffirmés par le Grenelle de l’environnement : le
déficit de production énergétique et le besoin en énergies renouvelables. La région PACA doit et
peut s'inscrire dans cet enjeu.
2. Objectifs de l'étude
L'objectif principal de l'étude est d’abord de faire un état des lieux des différentes sources de
biomasse d'origine agricole susceptibles de produire de l'énergie. Ensuite, il s'agit aussi d'évaluer de
manière objective et réaliste le potentiel de valorisation de cette biomasse dans le cadre de deux
principales filières : la combustion et la méthanisation. L'évaluation de la biomasse valorisable doit
être réalisée sans compromettre les filières de valorisation déjà existantes et en préservant le
retour au sol des matières organiques.
La première finalité du projet est de donner des éléments quantitatifs et qualitatifs qui pourront
être utilisés dans le cadre de l'observatoire régional de l'énergie.
Deux grandes filières de productions d'énergie à partir de la biomasse ont été considérées : la
combustion et la méthanisation.
De manière très schématique, la combustion permet d'utiliser des produits secs (humidité maximum
de l'ordre de 30 à 40 %). La méthanisation permet d'utiliser des produits humides voire liquides
(lisiers, boues).
Les produits étudiés pourront être utilisés soit dans des unités industrielles de production d'énergie
(électricité, chaleur, vapeur, …), soit dans des unités plus restreintes (chauffage de serre,
chauffage de bâtiments, production de vapeur pour la distillation des plantes à parfums).
Une liste de produits a été définie en commun au niveau régional ; elle est jointe ci-après. Il s’agit
de produits répondant aux critères suivants :
- produits non utilisés par ailleurs et pour lesquels il est envisageable de mettre en place une
filière de valorisation énergétique.
- les produits et co-produits issus des activités de productions végétales (pailles, bois de
taille, cultures dédiées, …),
- les produits et co-produits issus des activités d'élevage (effluents d'élevage, laine d'ovins, …),
Compte tenu de la proximité de certaines boues de station d'épuration (liquides à pâteuses) avec
certains effluents d'élevage (lisiers, fumiers de bovins), il est proposé d'inclure les boues urbaines
dans le cas où elles sont complémentaires à un autre produit pour une valorisation (cas des petites
communes rurales pour une installation de méthanisation).
Résidus de taille et
Sarments et vignes arrachées Combustion
arrachage viticulture
Substrats organiques (tourbes et fibres de
Les substrats issus des
bois) sur lesquels sont enracinées les Combustion
cultures hors-sol
cultures (tomates, fraises)
Les déchets végétaux Résidus végétaux des cultures hors sol type
issus des cultures hors- tomate ou fraise (pieds de tomate après Méthanisation
sol récolte)
Effluents d'élevage
Effluents liquides ou pâteux (hors fumier
bovins, porcins et Méthanisation
des ovins, caprins et équins)
volaille
Laine d'ovins utilisable pour la production
Laine d'ovins Isolation
de matériaux d'isolation
Déchets de parage ou les écarts
d'épluchage des légumes traités en 4ème
Ecarts de triage Méthanisation
gamme ont été associés aux écarts de
triage proprement dits
Effluent liquide dont les teneurs en
Effluents vinicoles et
matières organiques peuvent être Méthanisation
marcs de raisin
importantes
Résidus des distillations Différents types de résidus issus des Combustion /
vinicoles distillations vinicoles Méthanisation
La méthodologie de l'étude est basée sur l'implication croisée de deux niveaux de compétences :
- une ou plusieurs Chambres d'Agriculture ont été désignées comme référent régional pour
chacun des produits ou des types de production,
Les référents produits ont la charge de réunir à l’échelle de la région les informations nécessaires à
la constitution de chacune des fiches produits. Pour cela, ils se sont appuyés sur des données
bibliographiques, statistiques ou des entretiens avec des experts. Ces experts issus ou non du réseau
des Chambres d'Agriculture ont permis de définir et de valider les conditions techniques de
production et de valorisation des produits identifiés.
Dans chaque département, un référent département a été désigné. Ce référent avait la charge
d'expertiser les fiches produits et de les amender ou de les moduler en fonction des données
relatives à son département. Suivant les produits et l'intérêt des Chambres d'Agriculture, des fiches
départementales ont été rédigées par les référents départementaux.
Enfin, l'animateur régional a réalisé la mise en cohérence de chacune des fiches et a réalisé la
synthèse de l'étude.
La majeure partie de l'étude est donc constituée de fiches produits. La synthèse finale n'étant là
que pour compléter certaines approches (énergie notamment) et limites constatées lors du
déroulement de l'étude.
Les données qui ont permis de réaliser les estimations de production et de valorisation de la
biomasse d'origine agricole sont pour en grande partie issues des bases de données statistiques du
recensement agricole 2000 et complétées par les statistiques annuelles (2006 ou 2007). Ces données
ont été fournies par la DRAF PACA. Nous tenons à remercier les agents de ce service pour leur
disponibilité et la célérité avec laquelle ils ont répondu à nos différentes requêtes.
Les différents critères et coefficients de valorisation ont été définis au niveau régional et adaptés à
chaque département ou région agricole.
- les éléments d'accompagnement nécessaires pour la mise en place des filières de production
ou d'utilisation de la biomasse (unités industrielles, unités locales),
Les données chiffrées et les représentations graphiques ont été réalisés à l'échelle cantonale. Cette
échelle permet une couverture optimale de la région et une adaptation des conditions
pédoclimatiques de production.
La suite de l'étude est constituée des différentes "fiches produits". A l'issue de ces fiches, une
synthèse sur les aspects énergétiques est proposée.
Hautes Alpes
Bouches du Rhone
Vaucluse
Les céréales à pailles sont les premières cultures en surface de la zone d'étude. Les cultures de
céréales à pailles sont pour l'essentiel du blé dur, de l'orge, du blé tendre et du triticale. On
retrouve aussi quelques cultures de seigle et de petit épeautre.
En 2000, la surface implantée en céréales à pailles sur la région PACA était de plus 106 000
hectares.
Les destinations principales des céréales sont d'une part l'alimentation humaine (blé dur, blé tendre
et petit épeautre) et d'autre part l'alimentation animale (orge, triticale et seigle).
Le blé dur est la céréale à pailles prépondérante sur le territoire. Cette céréale est principalement
utilisée pour la semoulerie (fabrication de pâtes alimentaires).
La grande majorité des structures de collecte des céréales (silos) est implantée et organisée pour
gérer le stockage et la commercialisation du blé dur. Cette culture est le support d'une véritable
économie locale (approvisionnement, production, collecte, stockage, …).
Les blés durs de la région PACA sont reconnus comme étant de qualité supérieure et bénéficient
d'une image de marque très positive. La qualité des blés provient en grande partie du contexte
pédoclimatique particulier "entre mer et montagne". La faible pluviométrie combinée à un
ensoleillement exceptionnel permet d'obtenir des blés durs exempts de maladies et de mycotoxines
avec des teneurs en protéines à la fois élevées et stables. Revers de la médaille qualitative, les
rendements sont plus faibles que dans les autres régions françaises. Sur les zones équipées de
réseaux (Val de Durance, Pays de Forcalquier, Verdon, basse Durance) ou irrigables (vallées de la
Durance, vallée du Rhône et Camargue), l'irrigation permet d'améliorer les rendements tout en
conservant la qualité des produits.
La plupart des céréales à pailles destinées à l'alimentation animale sont produites et stockées
directement par les éleveurs. Il existe toutefois des filières locales de vente de céréales à
destination des éleveurs locaux ou régionaux.
Au-delà de la production de grains qui est la raison d'être de la filière céréales, ces cultures
permettent aussi de produire des pailles. La production et la destination des pailles dépendent du
type de culture.
Toutes les pailles de céréales n'ont pas les mêmes caractéristiques et ne se prêtent pas à toutes les
destinations. Les pailles d'orge sont, par exemple, préférées lorsqu'il s'agit d'alimentation animale.
Pour la réalisation de litières animales tous les types de pailles peuvent être utilisés mais une
certaine préférence est donnée par les éleveurs locaux aux pailles qu'ils produisent sur
l'exploitation.
Nous verrons dans la partie consacrée aux usages locaux des pailles que ces éléments ont guidé les
choix qui ont permis de définir le potentiel collectable de paille.
Comme nous venons de le voir, il existe deux grandes destinations des céréales produites
localement : l’alimentation humaine et l’alimentation animale. Ces deux grandes destinations sont
aussi la base de l'organisation de la production.
Les céréales destinées à l'alimentation animale sont en grande partie produites sur les exploitations
agricoles qui en ont le besoin (élevages). Sans dire qu'il existe une autosuffisance alimentaire, les
systèmes d'élevage locaux sont relativement extensifs et utilisent les ressources alimentaires les
plus proches. La grande majorité des exploitations d'élevages herbivores disposent à la fois de
surfaces en herbe (prairies naturelles et parcours) et de terres labourables.
Les terres labourables sont utilisées pour produire des prairies temporaires (sainfoin, luzerne) et des
céréales. Les céréales les plus utilisées sur les exploitations sont l'orge et le triticale. Ces céréales
sont les mieux adaptées à l'alimentation des herbivores (ovins et bovins) mais aussi des
monogastriques (porcs). Les pailles des céréales produites sur les exploitations d'élevage sont
récupérées pour constituer la litière des animaux et plus rarement pour l'alimentation des animaux
(fibres).
Pour les élevages ne disposant pas de surfaces suffisantes de céréales, les achats sont réalisés
auprès d'organismes stockeurs. En fonction des situations et des caractéristiques des élevages, ces
céréales peuvent être brutes ou préparées (farines).
Bien qu'il existe des structures importantes de fabrication d'alimentation du bétail dans la zone, la
production locale de céréales secondaires ne suffit pas à satisfaire la demande et une partie des
céréales destinées à l'alimentation animale provient d'autres régions françaises.
Les élevages qui ne sont pas autosuffisants en céréales ont en général mis en place des systèmes
d'élevage n'utilisant pas ou utilisant peu de paille (lisiers, plein air intégral). L'achat de paille sur les
exploitations déficitaires se fait localement (exploitations voisines) ou par l'intermédiaire d'un
courtier transporteur.
Les élevages utilisateurs de pailles de céréales sont surtout présents sur les secteurs de montagne
(Hautes Alpes, Alpes de Haute-Provence et Alpes Maritimes). Sur la Provence, la Crau et la Côte
d'Azur les élevages sont souvent à l'extérieur la plus grande partie du temps et l'utilisation de pailles
pour la litière est peu fréquente.
Le blé dur est la principale céréale à pailles destinés à l'alimentation humaine. Les surfaces
consacrées à cette culture sont sans commune mesure avec celles plantées avec les autres céréales
à pailles (blé tendre et petit épeautre).
Les agriculteurs producteurs de blé dur sont en général spécialisés dans les productions végétales.
Quelques exploitations d'élevages cultivent aussi des surfaces en blé dur mais dans la grande
majorité, les producteurs de blé dur sont spécialisés.
Pour la récolte des céréales, certaines exploitations agricoles disposent de matériel en propriété ou
CUMA (Coopérative d'Utilisation du Matériel Agricole), les autres font appel à des prestataires de
service (Entreprises de Travaux Agricoles).
La structuration de la production est réalisée autour des organismes de collecte. Ces organismes
sont soit coopératifs, soit privés. Leur capacité de stockage est fonction de leur périmètre
d’activité. On compte 11 organismes stockeurs d'importance sur la région PACA. Ils collectent,
stockent, et mettent en marché le blé dur produit. Ces structures disposent des moyens humains et
matériels pour assurer le transport, le triage et le stockage des céréales.
Il existe par ailleurs une semoulerie sur Marseille (semoulerie Bellevue/Panzani) et une autre en
Savoie (Alpina Savoie) qui travaillent avec les organismes stockeurs régionaux. Une partie du blé dur
produit sur la région est exporté vers l'Italie ou le Magrheb. On note aussi la présence de deux
structures commerciales expéditrices sur Marseille
Compte tenu des surfaces actuellement en place, plus de 56 000 hectares sur la zone d'étude, la
filière blé dur est une filière économique majeure. Ce poids économique induit aussi une dynamique
et un savoir faire important de la part des agriculteurs et des organisations économiques ou
professionnelles agricoles.
Sur la zone d'étude la récolte des céréales s'échelonne entre la fin du mois de mai à la fin du mois
de juillet ou les premiers jours d'août.
Lors de la récolte des céréales, l'agriculteur choisit le devenir des pailles. S'il souhaite enfouir les
pailles au sol, un système de broyage est mis en action sur la moissonneuse batteuse. Ce système
permet le broyage direct des pailles par la moissonneuse elle-même. Les pailles sont aussi
éparpillées et réparties sur la plus grande largeur pour faciliter l'enfouissement.
Si l'agriculteur choisit d'exporter les pailles de la parcelle, la moissonneuse batteuse dépose au sol
un andain de paille qui pourra être repris. Les pailles seront alors pressées et mises en botte.
Les pailles qui ne sont pas enfouies sont systématiquement emballées puis stockées (bord de champ
ou hangar spécifique).
Le choix d'un enfouissement des pailles de céréales n'est pas systématique sur la zone d'étude.
Plusieurs critères sont pris en compte pour réaliser ce choix. Le premier reste bien évidemment le
besoin de paille pour l'élevage présent sur l'exploitation ou la possibilité de vente des pailles. Le
second critère est plus complexe et réside dans la possibilité de gestion agronomique des pailles
enfouies.
Le contexte pédoclimatique local (sec et chaud) ne permet pas toujours une gestion facile des
résidus de cultures. En effet, les phénomènes de dégradation des résidus de cultures peuvent être
très limités en cas d'absence de pluviométrie après la récolte. La présence de pailles non dégradées
en quantité trop importante entraîne des difficultés pour le travail du sol et peut, dans les
situations extrêmes, induire des mauvaises levées sur les cultures suivantes. Afin de limiter ces
nuisances, certains agriculteurs pratiquaient un brûlage des pailles (destruction des souches de
maladies, de ravageurs et des graines de mauvaises herbes). Cette pratique a aujourd'hui disparu
pour des raisons réglementaires. Le brûlage des pailles de céréales devait être réalisé assez
rapidement après la récolte à une période où le feu est interdit par arrêté préfectoral. Au-delà de
cette réglementation applicable à tous, la conditionnalité des aides PAC interdit le brûlage des
résidus de cultures de céréales et oléo protéagineux. Cette mesure vise à favoriser le retour au sol
des pailles et, de ce fait, soutenir le taux de matières organiques des sols.
Après récolte des grains de céréales, les pailles qui ne sont pas destinées à l'enfouissement se
trouvent sous forme d'andain qu'il est nécessaire de reprendre à l'aide de presses.
Caractéristiques des
Presses Dimensions des bottes Poids moyen
bottes
Tous les différents types de presses sont présents sur la zone d'étude et correspondent à des
utilisations particulières.
Les petites bottes sont souvent réservées pour les élevages de petites capacités (cheptel faible ou
peu équipés) ne disposant pas de système de levage ou de bâtiments modernes. Ce type de bottes
tend à disparaître
Les bottes rondes sont souvent rencontrées sur des exploitations d'élevage. Ces bottes doivent être
manipulées avec des chargeurs mais si nécessaire peuvent aussi être roulées par un seul homme
pour les opérations de distribution. La forme cylindrique des bottes n'est pas propice au transport et
au stockage (perte de place et instabilité).
Les grosses bottes rectangulaires sont actuellement les bottes les plus fréquemment rencontrées sur
la zone d'étude. Ces bottes doivent obligatoirement être manipulées à l'aide d'un chargeur. Elles
permettent une optimisation du transport et du stockage. Sur terrain plat, le stockage des grosses
bottes peut être réalisé sur une hauteur de 6 à 7 mètres. Ce sont les caractéristiques du chargeur
qui limitent la hauteur de stockage.
En 2000, les surfaces consacrées aux céréales à pailles (hors riz) sur la zone d'étude étaient de
106 000 hectares.
Carte n°2 : Répartition des surfaces en céréales à pailles sur la zone d'étude (ha - 2000)
55 979 hectares de blé dur ont été implantés en 2007 sur la zone d'étude. Ces surfaces sont
concentrées sur le delta du Rhône (plus de 10 000 ha), la vallée de la Durance et sur les plateaux de
part et d'autre de la vallée (voir carte n°2 ci-après). Le plateau de Valensole représente à lui seul
près de 9 000 hectares de blé dur. A noter que 1 200 hectares sont dispersés sur des cantons qui
comptent moins de 100 hectares. Ils ne seront pas comptabilisés dans notre étude ce qui laisse un
potentiel de 54 727 hectares.
Comme nous l'avons vu dans la partie consacrée à l'organisation de la production, le blé dur est
destiné à l'alimentation humaine et les autres céréales à pailles sont soit autoconsommées sur les
exploitations d'élevage soit vendues pour alimenter un circuit court en alimentation animale (orge
et maïs).
Compte tenu de ces éléments, nous proposons de ne retenir que les pailles de blé dur comme
potentiellement utilisables dans le cadre d'une valorisation énergétique à grande échelle. Ceci
permet de limiter la concurrence sur l'utilisation des pailles par les élevages.
En termes de production de blé dur, la zone d'étude est marquée par une différence de potentiel.
Les rendements de blé dur sont fortement marqués par la possibilité d'irrigation. Les blés irrigués
ont un potentiel de production de l'ordre de 5 à 6 tonnes de grains par hectare. Les blés au sec ont
un potentiel de l'ordre de 3 tonnes de grains par hectare. Afin d'adapter au mieux la production de
paille par canton, nous avons tenu compte de ces éléments.
Compte tenu du potentiel de production, des variétés utilisées et des pratiques locales (hauteur de
coupe, pertes lors du pressage, …), le rapport entre la production de grains et la production de
paille est de 0,5 : 1 tonne de grain = 0,5 tonne de pailles. Ce coefficient a été déterminé par un
comité d'experts sur les bases d'observations locales.
La carte ci-après montre les quantités de pailles de blé dur produites par canton.
Au total, la production de paille de blé dur sur la zone est estimée à 102 224 tonnes brutes, soit
86 890 tonnes de matières sèches en considérant que la teneur en matières sèches des pailles de blé
dur est de 85 % (15 % d'humidité).
Filières d'utilisation actuelles ou prévisibles des pailles de blé dur (usages concurrents)
Actuellement, les pailles de blé dur sont soit enfouies soit exportées. Il n'est pas possible de définir
avec précision la part des pailles qui retourne au sol et la part exportée.
Le choix d'enfouissement ou d'exportation se fait au cas par cas en fonction de la situation locale de
l'exploitation agricole. La présence sur l'exploitation ou la disponibilité de matériel de pressage, de
chargement (en propriété, en CUMA, en entreprise de travaux agricoles), la proximité d'une
autoroute ou d'élevages acheteurs de pailles guident le plus souvent ce choix.
• Commercialisation de la paille
La vente de paille de blé dur est une activité rentable (si le matériel est amorti ou géré
collectivement) qui permet d'apporter un complément de revenu appréciable.
Sur la zone d'étude coexistent actuellement deux méthodes de commercialisation des pailles de blé
dur. Soit les agriculteurs les vendent eux-mêmes à des éleveurs, soit ils vendent les pailles à des
intermédiaires transporteurs qui eux se chargent de la revente aux éleveurs.
La première méthode se rencontre surtout sur les secteurs où l'élevage est proche. Le rayon
d'approvisionnement dépasse rarement plus de 50 à 100 km. Il est quelquefois possible que la paille
soit vendue "au champ", l’éleveur se chargeant alors du pressage et du transport. La paille de blé
La seconde méthode est certainement la plus répandue. Les agriculteurs pressent et stockent la
paille en bord de champs ou dans des hangars. La paille est ensuite vendue au gré de la demande à
des intermédiaires transporteurs. Ces intermédiaires sont Français ou Italiens. Il existe, en effet,
une tradition de vente de fourrage mais aussi de paille avec le Piémont italien et la vallée du Pô. La
région PACA est depuis très longtemps un passage privilégié entre la France et l'Italie et la paille est
revendue dans les élevages d'engraissement italiens.
Il est difficile d’estimer précisément l'impact possible de la mise en place d'une filière de
valorisation énergétique des pailles sur les filières existantes de vente, mais nous pouvons toutefois
indiquer deux éléments :
- D'une manière générale, nous avons choisi d'exclure les autres céréales et de ne tenir
compte que des surfaces en blé dur ce qui permet de limiter la concurrence sur l'utilisation
des pailles pour les élevages.
La question du maintien du taux de matières organiques des sols est une question importante dans
le cadre de la mise en place d'une filière de valorisation des pailles. Nous pouvons retenir un critère
empirique, également pris en compte dans d'autres situations géographiques et qui nous donne une
marge de sécurité suffisante. Ce critère est le suivant :
Le critère d'exportation des pailles de blé dur proposé est de 1/3 (33%), ce qui peut être traduit de
la manière suivante : exportation des pailles de blé dur une année sur trois.
Toutefois, il nous paraît important, si une filière de valorisation est mise en place, de suivre avec
précision l'évolution des sols et d’accompagner les agriculteurs afin de les conseiller et corriger si
besoin les prélèvements de paille. Ce travail devra être conduit par des organismes agricoles
intégrés dans la filière valorisation.
- Assolement et rotation des cultures. De manière caricaturale, il existe deux grands systèmes de
rotation des cultures : le système irrigué et le système sec. La rotation des cultures en système
irrigué est basée sur une succession de cultures à fort potentiel (maïs, blé dur, légumes, pois
protéagineux). Le blé dur est généralement implanté après une tête d'assolement (maïs, légumes
ou pois) et ne revient pas plus de deux fois sur la rotation. Les résidus des autres cultures de la
rotation sont systématiquement restitués au sol, ce qui garantit le maintien du taux de matières
organiques.
La rotation des cultures en système au sec est basée sur un nombre de cultures moins important
et sur des successions plus longues. Sur les plateaux où des plantes à parfums sont implantées, la
rotation est de type 8 à 10 ans de plantes à parfums et 3 à 5 ans de cultures annuelles. Les
cultures annuelles sont, pour l'essentiel, du blé dur, des prairies temporaires de sainfoin, de la
jachère et éventuellement du colza. Il est possible de rencontrer des successions longues de
culture de blé dur (4 à 5). Toutefois, les conseils agricoles et agronomiques préconisent de ne pas
dépasser 3 cultures de blé dur successives.
Le retour au sol des pailles peut nuire aux cultures qui vont suivre par le biais de problème d’ordre
sanitaire, de problème de levée, de problème lié à leur décomposition. L’agriculteur doit raisonner
la restitution des pailles au sol. Ces situations sont fréquentes dans les sols de Camargue où le taux
d'humidité important des sols bloque les dégradations des matières organiques.
Les opérations de broyage et de déchaumage bien conduites vont par contre accélérer le processus
de décomposition des pailles. Les conditions climatiques qui vont suivre la récolte vont aussi jouer
un rôle important sur l’évolution de la paille. Bien contrôlée, la restitution de la paille au sol va
avoir un effet bénéfique sur sa structure et sa texture et donc sur sa fertilité.
Les matières organiques améliorent les propriétés physiques du sol. Les pailles moins
fermentescibles, ont un effet moins intense mais plus prolongé que les engrais verts. Les matières
organiques stimulent l’activité biologique des sols.
Autant d'éléments qui plaident en faveur d’un retour au sol des pailles.
Mais l’incorporation des pailles au sol n’est pas si évidente en climat méditerranéen. Sa
décomposition est lente et une surabondance aura l’effet inverse à celui recherché. Il faut donc
trouver un compromis. C’est pour quoi le chiffre de 33% de paille valorisable en énergie combustible
a été retenu.
La production de blé dur dans la zone a connu une forte évolution entre les années 1990 et 2000.
Cette évolution est la conséquence d'une volonté de soutenir la filière blé dur au niveau français et
européen. En 2000 les surfaces en blé dur sur la zone étaient de 61 200 hectares. Avec la réforme
de la politique agricole commune en 2003, la mise en place du principe de découplage des aides a
entraîné une diminution des surfaces emblavées. Les surfaces en 2007 ne sont que de 55 989
hectares. Cette baisse est surtout sensible sur les Alpes de Haute Provence. Cette évolution
s'explique par un arrêt de production sur des secteurs à faibles potentiels. Ces secteurs n'étaient pas
des producteurs traditionnels de blé dur et pratiquaient cette culture car l'aide financière à la
surface était intéressante. A partir de 2005, nous avons assisté à un recentrage des surfaces en blé
dur sur les zones traditionnelles de production.
Cette évolution à la baisse des surfaces en blé dur ne devrait pas continuer dans les années à venir.
En effet, le marché du blé dur est relativement stable malgré les fluctuations à la hausse ou à la
baisse des prix ces dernières années. Cette stabilité vient essentiellement de la proximité des
utilisateurs (semoulerie sur Marseille) et de la possibilité d'export vers les pays du Maghreb et
l'Italie.
Les inconnues les plus importantes sur l'évolution des surfaces resteront d'une part, les facteurs
climatiques et, d'autre part, les soutiens financiers. Ces dernières années (2003 – 2006) ont été
marquées par des phénomènes de sécheresse qui ont fortement impacté le potentiel de production.
Ces sécheresses à répétition sont en partie responsables de la baisse des surfaces. Par ailleurs les
contraintes de plus en plus importantes imposées par les économies et le prix de l’eau sont
susceptibles d’avoir des conséquences sur la production des grandes cultures.
Concernant les soutiens financiers, une nouvelle politique agricole commune est en cours de
discussion au niveau européen et français. Suivant les choix qui seront réalisés dans les prochains
mois nous pouvons assister à une baisse sensible de la production ou un maintien. Le principe du
découplage total des aides aux grandes cultures qui est maintenant acté pourrait, s'il est pris à la
lettre, avoir des conséquences importantes sur la rentabilité des cultures de blé dur. Comme
Le blé dur est une filière majeure et particulièrement bien adaptée au contexte régional. Il n'existe
pas de production mieux adaptée pour le secteur.
L’analyse conjointe de l’ensemble de ces éléments, permet d’envisager l'avenir de cette production
de manière sereine. La mise en place d'une valorisation des pailles ne pourrait que contribuer au
maintien de la filière. Il faudra toutefois être attentif aux choix de la nouvelle politique agricole
commune, à l'évolution des coûts de fertilisation, ainsi qu’à l'intérêt que pourrait avoir une
meilleure utilisation des pailles dans la fertilisation des cultures.
Compte tenu des différents éléments exposés précédemment, il est possible de définir le tonnage
de paille de blé dur qu'il est envisageable de collecter et valoriser sur la zone d'étude.
Nous avons vu dans la partie consacrée à la production de paille de blé dur que cette production est
estimée à 102 224 tonnes brutes, soit 86 890 tonnes de matières sèches.
28 654 tonnes de paille de blé dur correspondent à 15 918 hectares de blé dur (rendement moyen
de 1,8t/ha).
L'ensemble des données qui ont permis d'aboutir à ces chiffres est décrit ci-après.
- Surface en blé dur en 2007 = canton pris en compte si surface en blé dur supérieure à 100 ha
- Rendement paille = rendement grain x 0,50 En théorie, le rdt grain = rdt paille (données Blé
tendre) mais il est nécessaire de tenir compte du fait que les pailles de blé dur sont plus
courtes, qu'il y a des pertes liées à la hauteur de coupe et au ramassage.
Carte n°5 : Répartition géographique des pailles de blé dur collectables (tonnes de MB)
La récolte des pailles de céréales sur les exploitations spécialisées n’est pas toujours assurée faute
d’équipement matériel nécessaire, ce qui explique le broyage inclus dans l’opération de récolte des
grains. Les éleveurs qui sont équipés pour le pressage et l’enlèvement achètent parfois les pailles à
proximité de leur exploitation pour compléter leur propre réserve. Mais ce sont souvent des
entreprises agricoles qui achètent la paille au champ, la conditionnent et en assurent la vente.
La mise en place d’une filière "paille pressée" destinée à une valorisation énergétique suppose un
accompagnement. Elle nécessite aussi des investissements en matériels, par le biais d’une CUMA
par exemple, ainsi qu’une organisation des chantiers de récolte. En effet la paille doit être enlevée
le plus tôt possible après la moisson pour laisser place aux travaux de mise en place de la prochaine
culture.
Concernant le stockage de la paille après pressage, il est envisageable de stocker les bottes de
pailles en bord de parcelle pendant 1 à 2 mois (tas bâchés). Ensuite les pailles doivent être
évacuées et stockées sur des aires prévues à cet effet. Protégées des intempéries, les bottes de
pailles peuvent être conservées pendant plusieurs mois.
Actuellement le prix de vente de la paille conditionnée en grosse bottes est de 0,05 € le kg soit 50 €
de la tonne pressée et chargée, soit de 100 à 250 € de l’hectare selon les rendements.
La paille plein champ non conditionnée est négociée aux alentours de 15 € de l’hectare sur le
plateau de Valensole.
La zone d'étude possède un réel potentiel en paille de céréales pour la valorisation énergétique.
Seules les pailles de blé dur représentent un réel intérêt pour cette filière. Les pailles des autres
céréales sont soit enfouies, soit exportées pour l'alimentation et le paillage des animaux.
La filière blé dur est bien structurée; les agriculteurs sont accompagnés dans leurs démarches et
dans leur choix par des organisations économiques et professionnelles.
Considérant les filières actuelles d'utilisation de pailles (vente pour l'élevage), nous avons choisi
d’exclure du plan d’approvisionnement les pailles des céréales autres que celles de blé dur et donc
de restreindre le potentiel mobilisable aux surfaces de blé dur (65 % des surfaces de céréales).
De plus, le critère de valorisation retenu (33 %) doit permettre de garantir un maintien du taux de
matières organiques dans les sols.
En conclusion de cette étude, la quantité de paille de blé dur qu'il est possible de collecter sur la
zone d'étude est de 33 500 tonnes brutes (28 500 tonnes de matières sèches). Cette quantité
correspond à 15 900 hectares de blé dur.
Avec 70% de la production nationale de riz, les Bouches du Rhône se placent au premier rang de
l’hexagone. Cultivé en Camargue, le riz occupe plus d’un tiers des surfaces céréalières. La culture
du riz est coûteuse mais reste cependant indispensable pour le maintien du milieu naturel préservé
de Camargue. Les aides provenant de l’Etat et de l’Union Européenne contribuent à assurer la
pérennité de la filière, notamment des 120 exploitations rizicoles de la région. La culture du riz
subit un handicap climatique par rapport aux autres régions rizicoles européennes et le rendement
de la zone Camargue est inférieur d'une tonne par hectare à celle des autres zones de production.
Le riz biologique représente 4 % de la récolte totale. Son rendement, de 3,9 tonnes/ha est un peu
plus faible que celui du riz conventionnel de 5,4 tonnes/ha.
Les producteurs sont organisés en syndicat. Les Groupes SOUFFLET (un des leaders européens du riz)
et SUD CEREALES ont signé un protocole d'accord visant à construire en commun un outil industriel
d'étuvage et d'usinage du riz.
Celui-ci est le fruit d'un long processus lié à l'évolution du marché, et de la volonté des acteurs
camarguais (en particulier du Groupe SUD CEREALES) d'adapter la réponse à la demande et
d'intégrer la réforme de la PAC, comme en témoigne la contractualisation de 100 % de la production
des adhérents.
SUD CEREALES, coopérative céréalière généraliste implantée aux Angles près d'Avignon, regroupe
plus de 4 000 adhérents. Elle réalise un chiffre d'affaires supérieur à 100 millions d'euros et collecte
en Camargue 60 000 tonnes de paddy (riz directement après récolte).
La complémentarité des savoir-faire permet la maîtrise de toute la filière (de la rizière au rayon),
atout majeur tant au plan commercial qu'en matière de traçabilité.
Pour les riziculteurs, étroitement associés au projet, c'est la garantie d'un débouché stable et
pérenne qui s'offre à eux.
La moisson a lieu en septembre-octobre. Les engins sont munis de roues cages ou de chenilles qui
empêchent l’embourbement sur des parcelles très souples.
Lors de la récolte, l'agriculteur choisit le devenir des pailles. S'il souhaite enfouir les pailles au sol,
un système de broyage est mis en action sur la moissonneuse batteuse. Ce système permet le
broyage direct des pailles par la moissonneuse elle-même. Les pailles sont aussi éparpillées et
réparties sur la plus grande largeur pour faciliter l'enfouissement.
Si l'agriculteur choisit d'exporter les pailles de la parcelle, la moissonneuse batteuse dépose au sol
un andain de paille qui pourra être repris. Les pailles seront alors pressées et mises en botte.
Le choix d'un enfouissement des pailles n'est pas systématique. Le critère principal est complexe et
réside dans la possibilité de gestion agronomique des pailles enfouies (la paille de riz se dégrade
assez lentement).
La présence de pailles non dégradées en quantité trop importante entraîne des difficultés pour le
travail du sol et peut, dans les situations extrêmes, induire des mauvaises levées sur les cultures
suivantes. Afin de limiter ces contraintes, les riziculteurs pratiquent un brûlage des pailles. Ce
brûlage permet de limiter les quantités de paille présentes sur la parcelle et, dans certaines
situations, peut aussi avoir un effet sanitaire (destruction des souches de maladies, de ravageurs et
des graines de mauvaises herbes).
Le brûlage est réalisé assez rapidement après la récolte selon les autorisations préfectorales. Mais
cette pratique est menacée d'interdiction.
Les pailles de riz sont constituées de parois végétales qui représentent de 60 à 85 % de la matière
sèche. Ces parois sont composées de 50 % de cellulose vraie, 25 % d'hémicellulose et de 10 % de
lignine. Le reste des éléments constitutifs sont des matières minérales.
La paille de riz se diffère des autres pailles de céréales par une teneur en silice plus importante (18
à 20%) ce qui lui confère des propriétés différentes. Elle a une appétence faible pour les animaux,
elle a un pouvoir absorbant plus faible (mauvaise litière à l’état brut) et elle est biodégradée plus
lentement dans les sols.
Cette différence est également un atout pour certaines utilisations comme l’isolation. Les pailles de
riz sont plus isolantes que les autres pailles et elles résistent mieux aux ravageurs (rongeurs) et au
feu.
Après récolte des grains, les pailles qui ne sont pas destinées à l'enfouissement se trouvent sous
forme d'andains que l’on reprend à l’aide d’une presse si on veut les exporter ou bien les brûler.
Les caractéristiques des bottes de pailles sont identiques à celles observées pour les céréales à
pailles. La seule différence est l'absence de bottes cylindriques.
Pour une valorisation énergétique les caractéristiques énergétiques des pailles de riz ne diffèrent
pas de celles des autres pailles de céréales.
Le PCI est de l’ordre de 4 000 KWh/t et la quantité de cendres est faible. Cependant la haute
teneur en silice contribue à une plus forte production de mâchefer qui peut endommager les
chaudières.
Seuls 5 cantons produisent du riz en région PACA. Il s’agit des cantons d’Arles-Est et Arles, de
Châteaurenard, de Port-Saint-Louis-du-Rhône, et des Saintes-Maries-de-la-mer.
Ils représentent en 2007 une surface de 12 204 ha avec un rendement moyen de 5,2 tonnes de riz
par hectare.
La méthode de calcul se base sur un ratio paille/grain de 0,7. On considère donc que 70 % de la
paille sur pied est mécanisable, les 30 % restant sont les déchets perdus au sol. On ne tient pas
compte ici du retour de matière organique au sol, cette pratique étant très peu pratiquée compte
tenu des caractéristiques physiques décrites auparavant.
Carte n°6 : Répartition des surfaces en riz sur la zone d'étude (ha - 2007)
Une étude, commanditée par la maison du riz et financée par la Région Languedoc Roussillon et
l’ADEME, a été réalisée courant 2007 et 2008 par l’INRA de Montpellier. Cette dernière a montré
que 80% de la paille de riz était brûlés sur champs et que seulement 20% étaient enfouis et
exportés.
La composition chimique de la paille de riz est un frein à son enfouissement car sa haute teneur en
silice la rend peu dégradable dans le sol.
La production est évaluée en tonnage brut à environ 50 000 t sur le bassin de production
(Camargue), en production de matière sèche cela revient à environ 43 000 t/an.
La fin prochaine des autorisations de brûlage des pailles de riz a incité le questionnement sur ses
possibles voies de valorisation.
Au delà de la valorisation énergétique sous forme de combustible, des essais d’utilisation en tant
qu’isolant thermique ont été réalisés. Cette voie de valorisation est encore très confidentielle et
seuls 5 ou 6 bâtiments ont profité de ces essais. Pour être reconnue comme matériau de
construction à part entière la paille de riz (comme la paille de blé) doit satisfaire à une batterie de
tests pratiqués par le CSTB (Centre Scientifique et Technique du Bâtiment).
L’alimentation animale est aussi possible mais la paille doit être broyée et mélangée à de la paille
de céréale pour être plus digeste et plus absorbante.
La filière est stable voire en progression. Malgré des surfaces relativement faibles en France, la
riziculture est une culture importante et nécessaire au maintien de l'écosystème particulier de la
Camargue.
La production de riz bénéficie de soutien sous forme d'aides (couplées et découplées). Comme pour
les grandes cultures et particulièrement les céréales, la disparition de l'obligation de mise en
jachère d'une partie de la production devrait permettre le maintien de la production.
Le riz français bénéficie d'une image assez positive même si peu de consommateurs savent que la
France métropolitaine produit du riz.
Les quantités collectables représentent la part de paille brûlée. Selon l'étude de l'INRA de
Montpellier 80% des surfaces de riz sont brûlés après récolte. Le tonnage collectable pourrait donc
être estimé à 40 616 tonnes de paille (15% d’humidité).
Tableau n° 8 : Données retenues pour évaluer le potentiel de collecte des pailles de riz
Surface Production
Code Rdt grain Qté valorisable Qté valorisable
Canton 2007 de paille
INSEE t/ha tonnes de MB tonnes de MS
ha tonnes
1303 ARLES-EST 162 5,2 676 540 459
1307 CHATEAURENARD 185 5,2 770 616 523
1328 PORT-SAINT-LOUIS-DU-RHONE 1 480 5,2 6 157 4 925 4 186
1330 SAINTES-MARIES-DE-LA-MER 870 5,2 3 619 2 895 2 461
1398 ARLES 9 507 5,2 39 549 31 640 26 894
TOTAL REGION PACA 12 204 50 770 40 616 34 524
Concernant l'organisation du pressage, les éléments à prendre en compte sont semblables à ceux
observés pour les pailles de blé dur.
L’organisme collecteur de la production de riz pourrait servir d’intermédiaire entre les riziculteurs
et les acheteurs potentiels de paille.
Il n'existe pas de prix de vente de la paille de riz. La paille est le plus souvent brûlée au champ et
les producteurs sont plus dans une démarche d'élimination que dans une démarche de valorisation.
Toutefois, l'exportation des pailles de riz nécessite des coûts de mise en œuvre. Le pressage des
pailles et la mise en tas en bord de champ sont des opérations qui nécessitent un matériel
spécifique (tracteur + presse + chargeur). Le coût de pressage (sans main d'œuvre) est estimé à 3 à
5 € par botte soit environ 6 à 10 € par tonne de paille. Il s'agit là d'un prix sans rémunération de la
main d'œuvre, sans frais de rassemblage des bottes (mise en tas) sans prise en compte de la valeur
intrinsèque du produit.
Conclusions
La valorisation de la paille de riz en tant que source d’énergie semble plus facile que les autres
pailles de céréales. Sa restitution au sol est difficile et la pratique du brûlage sur champ a une
durée de vie limitée.
La production est très concentrée dans un rayon de quelques dizaines de kilomètres. Il existe aussi
des rizières dans la région Languedoc Roussillon. Cette concentration permet d'envisager des modes
de valorisation relativement économes en transport.
L’existence d’une filière de production structurée sur une zone relativement petite peut être
également un atout.
La présence de pailles de blé dur potentiellement disponibles dans le même secteur ne fait
qu'appuyer la potentialité dans ce secteur.
Les menues pailles sont des résidus issus du battage (moisson) des céréales. Elles se composent de
débris de pailles, de glumes, et d’une part non négligeable de graines de mauvaises herbes ou de
débris grains de céréales.
Ces menues pailles ne sont pas récupérées et retournent au sol. La société Thierart a mis au point
un récupérateur de menues pailles. Cet outil mis au point récemment a obtenu le prix de
l’innovation en 2006. Sa commercialisation est à ce jour encore confidentielle, mais sa vulgarisation
est en cours et devrait se développer ces prochaines années.
L’ensemble des céréales à pailles produites sur la région pourraient être concernées ; soit plus de
100 000 hectares sur la région PACA
Sur la zone d'étude la récolte des céréales s'échelonne entre la fin du mois de mai et le mois d’août
pour les zones alpines.
Les menues pailles se collectent grâce à la mise en place d’un appareillage sur l’arrière de la
moissonneuse batteuse. Une vis sans fin entraîne les menues pailles. Les menues pailles étant plus
légères que les pailles, elles sont dirigées vers une trémie de 3 à 5 m3 selon les modèles. Lorsque la
trémie est pleine, les menues pailles sont déposées en bout de champ pour un chargement futur.
Sans récupérateur les menues pailles tombent au sol en même temps que les pailles. Trop petites et
légères pour être récoltées, elles restent au sol.
Les volumes récupérés correspondent environ à 35 a 50% du volume de paille, soit de 0,5 à 2 tonnes
par hectare selon l’espèce et le rendement. Pour nos calculs nous retiendrons le chiffre 40% du
volume de paille.
Les menues pailles peuvent être ensuite soit récupérées en vrac, en balles, en granulés ou en
briquettes selon la destination choisie. Elles peuvent servir de litière, de complément alimentaire,
être utilisées en agro- industrie, plasturgie, textile ou en combustion.
Les menues pailles sont constituées de résidus de pailles et de graines. Les caractéristiques
physiques sont proches des pailles de céréales.
La localisation des gisements de menues pailles est basée sur celles des productions de céréales à
pailles (blé dur, orge, triticale, blé tendre et riz).
Les céréales sont produites sur l’ensemble de la région PACA. Pour évaluer les quantités de menues
pailles nous ne retiendrons que les cantons qui comptabilisent plus de 100 hectares de céréales
(RGA 2000).
Contrairement aux pailles de céréales nous n'avons pas exclu les secteurs d'élevage. Les menues
pailles ne sont pas actuellement récoltées pour l'alimentation ou les litières animales. Nous avons
donc considéré que les menues pailles pouvaient être récupérées sur l'ensemble des exploitations
agricoles. Il s'agit bien d'une hypothèse de travail car nous savons aussi que la récupération de ce
type de produit nécessitera une évolution importante des pratiques et des investissements en
matériel.
Actuellement les menues pailles ne sont pas récoltées et retournent directement au sol. Elles
fournissent certes de la matière organique mais ensemencent aussi les sols en mauvaises herbes.
Lors de la moisson, les graines de mauvaises herbes sont le plus souvent à maturité et le battage des
céréales entraîne une certaine dissémination de ces espèces.
Si la récolte des menues pailles est techniquement possible et utilisable elle peut avoir un rôle
important sur l’agriculture durable grâce à une diminution d’utilisation de produits phytosanitaires ;
c’est l’un des résultats des études conduites par le constructeur du récupérateur de menues pailles.
Le gain financier est estimé à 35 € de l’hectare.
Deux éléments peuvent toutefois être en défaveur de la récupération des menues pailles. La
première concerne la diffusion de cette technique et les investissements nécessaires. Estimé aux
alentours de 10 000 €, l'investissement est relativement coûteux eu égard au développement du
marché qui risque d’évoluer lentement L'équipement en série de moissonneuses-batteuses est
envisageable mais dépend des stratégies des différents constructeurs.
Le second élément en défaveur de la récupération des menues pailles concerne les plantes
messicoles. Comme leur nom l'indique ces plantes sont des plantes régulièrement retrouvées dans
les champs de céréales. Les plantes messicoles emblématiques et les plus connues sont le
coquelicot et le bleuet. Considérées comme des mauvaises herbes par les agronomes et les
agriculteurs, ces plantes sont en voie de disparition dans la plupart des zones agricoles de France et
Les évolutions probables des filières de productions (céréales à pailles et riz) sont les mêmes que
celles indiquées dans les fiches respectives.
Concernant la filière de récupération des menues pailles, cette dernière ne pourra se développer
qu'avec l'appui technique des organismes agricoles. Des démonstrations et des expérimentations
devront être réalisées avant une diffusion et l'appropriation de cette technique par les agriculteurs.
Il est actuellement très difficile de donner une évolution possible de la filière. Gageons toutefois
que la présence d'un débouché économique grâce à une valorisation énergétique permettrait de
faire émerger et de développer cette technique.
Compte tenu du parcellaire nous avons estimé les quantités facilement mobilisables à 50% des
quantités produites soit 73 167 tonnes brutes à 10 % d’humidité.
Il s'agit d'une estimation grossière permettant de donner un chiffre. Comme nous l'avons vu plus
haut, le réel potentiel valorisable ne peut être finement apprécié qu'après des expérimentations et
un accompagnement technique et financier.
Tableau n° 11 : Données retenues pour évaluer le potentiel de collecte des menues pailles
La mise en place de cette filière d’utilisation nécessitera d’une part l’adaptation matérielle sur les
moissonneuses batteuses et, d’autre part, le conditionnement des volumes récupérés en bottes pour
faciliter le transport.
Dans un premier temps nous pouvons envisager que seules les entreprises de travaux agricoles et
quelques CUMA spécialisées sur la récolte de céréales pourront s’équiper de ce type de matériel. La
vulgarisation de ce nouveau concept de récolte passe par des démonstrations de matériel
accompagnées d’expérimentations qui vont évaluer et montrer l’efficacité de cet outil de travail.
Une incitation financière de type plan végétal environnement est nécessaire et compatible pour
développer la récupération des menus pailles
Ce système étant tout nouveau nous ne possédons pas d’indication de prix pour la région PACA.
Pour indication le prix moyen de la paille pressée en bottes grande densité et chargée est de 5
centimes d’euro le kg soit 50 € de la tonne.
Les quantités de menues pailles mobilisables sont potentiellement importantes mais cette filière
n’est pas encore en mesure de fonctionner car le matériel nécessaire n’est pas encore présent
partout. L’aide à l’acquisition du matériel et le prix de vente vont être un facteur déclenchant.
Définitions :
Huiles Végétales Pures (HVP) : huiles pures produites à partir de plantes oléagineuses par pression,
extraction ou procédé comparable. Elles peuvent être utilisées comme biocarburant dans les
moteurs diesel.
Diester® ou biodiesel : biocarburant similaire aux carburants fossiles obtenu à partir d’huiles
végétales par un procédé industriel.
La filière HVP actuelle est très peu développée dans la région PACA et leur utilisation comme
biocarburant est confidentielle. Seuls quelques agriculteurs ont acquis une presse permettant
l'extraction d'huile végétale à partir de graines de colza ou de tournesol.
Des exploitants produisent néanmoins du colza et du tournesol afin de commercialiser les huiles sur
un circuit plus axé sur la cosmétique.
Le marché de l’alimentation humaine est également présent à travers une production d’huile Bio.
La filière Diester® n’est pas présente sur le territoire. L’usine de production la plus proche est
située à Sète (34) ; ses bassins d’approvisionnement principaux sont le Languedoc et la Bourgogne.
La région PACA l’alimente par un faible tonnage via les organismes stockeurs (coopératives).
- production à la ferme d’HVP pour une autoconsommation dans les engins agricoles,
- vente des graines de colza et de tournesol à des coopératives qui l'orientent vers une
utilisation alimentaire ou Diester®.
Les HVP sont obtenues par pressage à froid à la ferme des graines de colza ou de tournesol.
Différents modèles de presse sont utilisés.
L’huile brute obtenue en sortie de presse est chargée en sédiments qu’il convient d’éliminer. On
procède dans un premier temps à la décantation de l’huile, puis à une filtration continue. Plusieurs
modèles de filtre sont utilisés. Parfois, une filtration finale ou de sécurité est opérée.
Une tonne de graines de colza ou de tournesol permet d’obtenir en moyenne 330 litres d’HVP et 670
kg de tourteau. Ce dernier est généralement utilisé en alimentation animale.
L’HVP obtenue par ce processus peut être utilisée en l’état dans un moteur diesel adapté. Elle est
plus visqueuse que le gasoil en dessous de 70°C. A basse température, les cires ont tendance à
floculer, provoquant des dépôts dans le circuit de carburant. Pour éviter ce désagrément, il
convient d’attendre que le moteur ait atteint cette température avant de commencer à introduire
de l’huile dans le circuit de combustion.
Pour éviter un encrassement rapide du moteur il est préférable de réserver l’utilisation d’HVP à des
travaux lourds nécessitant un régime moteur élevé.
• Diester®
Après la récolte du colza ou du tournesol, l'agriculteur livre les graines à son organisme stockeur. Ce
dernier se charge de livrer ces graines à la société Diester® Industrie. Une usine de cette société se
trouve à Sète. Les volumes livrés dépendent de contrats passés entre l'organisme stockeur et
Diester® Industrie. Les volumes commercialisables par cette filière sont donc encadrés et définis par
avance.
Après trituration des graines par l’industriel, l’huile va subir une estérification dans une unité de
transformation spécialisée. De la glycérine et de l’Ester Méthylique d’Huiles Végétales (EMHV) ou
Diester® sont obtenus après réaction entre huiles et méthanol.
Les huiles sont essentiellement composées de triglycérides (jusqu’à 95%), dont la structure
chimique comporte du glycérol.
C’est sa composition en acides gras qui lui confère ses qualités nutritionnelles, ses particularités
ainsi que ses propriétés physiques.
Viscosité
La viscosité des huiles végétales est fonction de la nature des graines et est en général nettement
plus élevée que celle du diesel. Cette viscosité élevée peut poser problème pour l’alimentation des
moteurs en carburant (pression à la pompe d’injection, diamètre des durites trop petit) et à
l’injection (taille des gouttelettes trop grosse, à l’origine d’une mauvaise combustion et donc
d’imbrûlés).
Cependant, la viscosité de l’HVP est fortement dépendante de la température, ainsi, pour palier le
problème de viscosité, une des solutions consiste à chauffer le circuit d’alimentation à environ 70-
80°C pour obtenir une viscosité similaire à celle du gazole. Le fait d’estérifier les huiles végétales
permet d’abaisser leur viscosité jusqu’à une valeur proche de celle du gazole et du fuel.
Point éclair
Dans le cas de l’huile, le point éclair est beaucoup plus élevé que le gazole. Ce qui constitue un
avantage en termes de stockage et de manipulation du produit. En revanche, cela représente un
inconvénient pour la combustion qui est rendue plus difficile puisque la température nécessaire à la
combustion est d’environ 320°C contre 75°C pour le fioul. Le point éclair des huiles estérifiées est
quant à lui, proche de celui du fuel et du gazole.
La production d’HVP et de Diester® en région PACA est relativement faible comparée aux autres
régions françaises de production. Les potentialités agronomiques locales pour les productions de
colza et de tournesol sont relativement faibles. Les agriculteurs implantent du colza ou du tournesol
pour réaliser une rotation dans des systèmes essentiellement tournés vers la production de céréales.
La superficie régionale dédiée aux oléagineux est faible elle atteignait à peine les 9 000 ha en 2007
dont 2 440 en colza et 6 360 en tournesol.
Le Vaucluse est le principal producteur suivi des Bouches du Rhône et des Alpes de Haute Provence.
Les débouchés actuels se partagent entre l’alimentation humaine (huile alimentaire), la cosmétique
et la filière Diester®.
L'utilisation d'huile végétale pure au sein des exploitations agricoles est encore confidentielle. Le
développement de ce type de filière nécessitera une amélioration des conditions de trituration
(presse, filtration), des garanties des constructeurs de moteurs quant à la durée de vie des moteurs
avec ce type de carburant.
A noter enfin que la rentabilité économique de ce type de filière n'est obtenue qu'avec une
valorisation maximale des tourteaux produits lors de la trituration. Cette valorisation économique
optimale n'est actuellement obtenue qu'avec une utilisation en alimentation animale. L'utilisation
de tourteaux de colza ou de tournesol issus de la trituration "à la ferme" est possible pour peu que
l'exploitation possède un élevage. L'utilisation par les animaux doit se faire dans un délai
relativement court (les tourteaux se dégradent en quelques jours) et n'est vraiment utile que pour
des troupeaux laitiers (bovins pour l'essentiel) ou des monogastriques (porcs). Ces éléments ne sont
pas en faveur d'un développement de l'utilisation des tourteaux dans les élevages locaux (peu de
troupeaux de bovins laitiers et de monogastriques dans les zones de production potentielles).
Les cultures de colza et de tournesol sont en net recul depuis 1988, recul qui ne cesse de
s’accentuer depuis le dernier recensement agricole de 2000.
Le chiffre d’affaire se calcule sur la base du rendement, du prix de vente et des primes accordées à
l’hectare, ce sont ces 3 facteurs indépendamment qui conditionnent en grande partie le choix
d’implanter une culture plutôt qu’une autre. Ainsi, ces 3 facteurs peuvent expliquer cette
diminution :
- les conditions pédoclimatiques ne sont pas favorables à l’obtention de rendements
intéressants en culture de colza et tournesol, elles limitent donc le développement de ces
cultures (températures élevées, peu de pluviométrie,…). En particulier pour le colza, car la
présence du vents fréquents et la difficulté d'implantation en septembre (levées trop faible)
affectent grandement le rendement.
- Le prix de vente est moins avantageux que celui d’autres cultures céréalières, mais à
l’avenir, l'handicap économique de ces oléagineux peut diminuer en fonction du contexte
mondial favorable au développement des biocarburants et donc à une augmentation des
cours des céréales.
- Il est économiquement moins intéressant de produire du tournesol et du colza dans la région
car ces cultures sont moins aidées que certaines autres cultures céréalières. En effet, les
primes accordées aux céréales en particulier le blé dur ou le riz atteignent 71,25 €/ha pour
le blé dur ou 111,25 €/ha pour un blé dur de qualité, dans les zones de production
traditionnelle comme les Bouches du Rhône, et 411,74 €/ha pour le riz. Ces aides couplées
ne favorisent donc pas l’implantation d’oléagineux.
Les récentes négociations sur la politique agricole commune indiquent que les aides aux cultures
énergétiques dont pouvaient bénéficier ces cultures seront supprimés dès 2010.
Le contexte économique actuel et la remise en question du bien fondé des biocarburants, peuvent
jouer contre leur développement au profit de cultures alimentaires à plus forte valeur ajoutée.
La production de colza et de tournesol en région PACA est évaluée à plus de 17 000 tonnes par an
(surfaces 2007).
A l’heure actuelle la production est principalement utilisée pour la trituration (production d'huile
alimentaire ou de Diester) et l'alimentation animale (tourteaux). Les débouchés en HVP sont encore
très faibles.
La filière biocarburant doit se construire autour d’un projet de proximité afin de diminuer au
maximum les coûts de transport.
Afin de garantir un revenu intéressant et compétitif avec les céréales tel que le blé dur, une
contractualisation entre les producteurs et les organismes d’achat est à privilégier.
Globalement le coût de revient des HVP est supérieur à celui du gasoil qu’il soit agricole ou pour
une collectivité. Fin 2007, le prix de la graine de tournesol était à 400 € par tonne et le tourteau
était racheté 130 €/t, en minimisant les coûts de transformation par la production à grande échelle,
on ne parvient pas à concurrencer le gasoil (1,35 €/l contre 1,21 €/l à la même date). La rentabilité
repose sur une valorisation majoritaire en alimentation humaine. Les prix du gasoil (moins de 0,80
€/l) observés lors de la rédaction de la présente fiche montre la volatilité des prix et par la même
la rentabilité des filières de trituration des huiles végétales pures.
Le coût de revient est, selon la taille de l’exploitation, de 2€/l pour une petite surface dédiée
(<10ha) et de 0,55 €/l pour une plus grande surface (>300 ha).
Conclusions
En PACA, la production d’oléagineux à vocation énergétique est donc très peu développée.
Certaines petites unités de trituration sont présentes sur le territoire pour produire des HVP
autoconsommées dans les engins agricoles.
Depuis janvier 2007 les collectivités peuvent à leur tour alimenter en HVP leurs flottes captives. Le
Syndicat mixte du pays d’Arles (SMPA) a décidé de mener une étude sur la filière de production et
d’utilisation des HVP.
Par ailleurs, le PNR de Camargue est porteur d’un projet comprenant un volet sur la création d’une
filière "énergie de la biomasse". Le Parc est donc associé très étroitement à l’étude qu’il porte de
façon conjointe avec le SMPA.
Le Parc des Alpilles est également porteur d’un projet de mise en place de kits de bicarburation sur
des tracteurs agricoles.
L’étude du SMPA a permis de montrer que les céréaliers sont intéressés par l’opportunité que
donnerait la mise en place d’une unité de production pour leur tournesol en tête d’assolement de
blé dur. Les maraîchers y portent un intérêt par l’utilisation de tourteaux en engrais, et les éleveurs
par une valorisation en alimentation animale.
Les collectivités territoriales seraient également prêtes à s’investir dans une telle filière pour leur
flotte captive.
La production de plantes dédiées dites, à biomasse, est encore à l’état expérimental ou très
confidentielle dans la région.
Cette fiche a pour but de montrer l’état de l’art dans un objectif prospectif. Elle s’appuie sur des
références régionales, interrégionales ou internationales.
Il a été fait le choix d’aborder trois espèces de plantes à biomasse que sont le miscanthus, le
switchgrass ou panic érigé et la canne de Provence.
Miscanthus :
• Royaume-Uni : le groupe Biomass Industrial Crops Ltd (Bical) fondé par des agriculteurs anglais
en 1998 a récolté 400 000 tonnes de miscanthus en 2006. Bical est devenu leader parmi une
dizaine de producteurs européens de miscanthus avec un chiffre d’affaire annoncé de 6 millions
d’euros en 2005. Des centrales électriques britanniques fonctionnent couramment avec cette
ressource.
• Belgique : En 2007, 6,4 ha ont été implantés en région wallonne. Des contrats sont
envisageables avec des agriculteurs pour assurer une production régulière.
• Allemagne, Suisse, Danemark : des projets de recherche sont en cours mais la filière est très
peu développée.
• Bénin : Le projet MISCANTHUS consiste en la création d’une plantation évolutive de l’espèce sur
une superficie de 200 hectares.
Switchgrass :
• Canada : le panic érigé est très étudié au Canada et plus largement en Amérique du Nord
(origine de la plante). Toutefois, la filière reste peu développée et n’est qu’au stade des
balbutiements.
• Europe : quelques pays ont lancé des phases d’expérimentations en s’appuyant sur les travaux
canadiens mais aucun pays ne se démarque par une production importante.
Canne de Provence :
En outre la canne de Provence est utilisée depuis plus d’un siècle pour la production d’anches pour
les instruments de musique et comme élément de base dans la confection d’instruments d’écriture
en Orient.
Production en France
Miscanthus :
La culture du miscanthus évoquée depuis la fin des années 1980 semble devoir passer du stade
expérimental (1995-2005) à un début de production commerciale en 2007 dans le Finistère, puis en
Eure-et-Loir avec des exploitants qui sont actionnaires de la Société Bical Biomasse France. En 2006
en Bretagne, la première récolte a été de 500 tonnes sur 40 hectares (soit 12,5 tonnes/ha).
En 2007, 650 nouveaux hectares ont été implantés par Bical France.
Switchgrass :
Canne de Provence :
• La filière "production d’anches pour instruments de musique" est très développée dans le Var
avec l’entreprise Vandoren qui a un rayonnement mondial. Les anches issues de cannes de
Provence françaises sont de très bonne qualité et bénéficient d’un savoir-faire de plus d’un
siècle. Cette entreprise produit chaque année près de 400 000 cannes.
On trouve aussi des anches issues de roseaux sauvages, la société Marca (Manufacture d'Anches
et Roseaux de la Côte d'Azur) d'Ollioules dans le Var serait la seule entreprise au monde à
n'utiliser que des roseaux sauvages. Cette entreprise exporte vers une cinquantaine de pays.
A l’époque l’objectif était une production de matière première pour l’industrie papetière. Une
production pilote de 2 000 ha était prête à fonctionner en Camargue quand les industriels
papetiers se sont retirés du projet. Une alternative a alors été évoquée compte tenu de la crise
énergétique d’alors (crise pétrolière). Il a été envisagé d’utiliser la canne comme source
d’énergie pour alimenter une usine de déshydratation de luzerne, des serres et des bâtiments.
En PACA et en Languedoc-Roussillon, des campagnes d’essais ont été effectuées pour le miscanthus
et le switchgrass à la station expérimentale INRA de Bayssan et sur les sites d’Arvalis à Nîmes et
Gréoux les Bains.
Les résultats sont décevants : il semblerait que ces espèces soient très peu adaptées au climat
méditerranéen. Il a été noté de grandes difficultés au démarrage et une dégradation rapide des
parcelles.
Le pronostic est très réservé quant à l’introduction de ces deux cultures sous climat méditerranéen.
La canne de Provence est très répandue spontanément et quelques parcelles en Camargue ont été
recensées.
Aucune organisation commerciale n'est présente pour le miscanthus et le switchgrass dans la région.
L'absence de production explique cela.
La production de canne de Provence a une organisation éclatée à travers les petits producteurs de
canisses et de plantes d’ornement (création de haies dans les jardins) ou à travers les récolteurs de
canne sauvage.
Ces cultures pérennes demandent des spécificités agronomiques propres et une demande en eau
importante, notamment le miscanthus et le switchgrass, pour un bon rendement. Ce besoin d’eau
va donc être un facteur limitant dans notre région.
Si l’implantation ne demande pas un matériel particulier, la récolte nécessite une adaptation des
ensileuses, type maïs.
La récolte a lieu généralement en automne, il s’en suit un séchage afin d’obtenir un pourcentage
d’hygrométrie proche de 15%.
Miscanthus :
Switchgrass :
Aucune statistique n'est disponible pour ces productions à l'échelle de la région PACA.
La canne de Provence est cultivée en très grande partie dans le Var. La Camargue est également
une zone d’approvisionnement mais plutôt sur des plantations sauvages.
Pour la canne de Provence il s’agit de secteurs déjà développés, la lutherie en particulier, mais cela
reste très marginal et sur des volumes faibles.
L’évolution de ces nouvelles cultures énergétiques est très incertaine compte tenu du contexte
actuel. Les cultures céréalières, en particulier le blé dur, sont plus rentables pour les producteurs.
Un développement serait possible s'il s’inscrit dans un système de contractualisation qui assure un
revenu stable et avantageux pour l’agriculteur.
La recherche agronomique doit aussi proposer des cultivars rentables autant du point de vue
énergétique que du point de vue agronomique.
A priori les zones de la région potentiellement intéressante restent des zones irriguées ou disposant
de ressources en eau en faible profondeur : ex Camargue, terrasse basse des plaines alluviales,
iscles, …
A titre indicatif, le prix d’achat bord champs du miscanthus est d’environ 33 €/tonne soit 18,23
€/Mwh pour une utilisation en combustible.
Il n’y a pas de référence pour le prix d’achat de la canne de Provence dite énergétique. Une
exploitation vient d’implanter à titre expérimental des parcelles de canne dans la plaine de
Tarascon (13).
Dans la filière lutherie, le prix d’achat est de l’ordre de 0,15 €/la canne, cette dernière doit
satisfaire à des critères physiques très particuliers d’où l’achat à l’unité.
Conclusions
Le développement de cultures dédiées dans la région est confrontée à plusieurs contraintes que
sont l’adaptation des plantes aux différents climats présents sur la région et la disponibilité des
terres.
Ces cultures sont pérennes et doivent être implantées avec un objectif de long terme. La filière doit
être ainsi bien structurée avant la mise en culture.
Des études de rentabilité économique mais principalement agronomique restent encore à être
réalisées dans l’ensemble de la région.
La zone d'étude comprend la zone de production la plus importante de plantes à parfums de France.
Ces plantes à parfums sont pour la grande majorité du lavandin et de la lavande. Nous pouvons aussi
noter la présence de sauge sclarée et de menthe.
En 2000, on comptait sur la zone d'étude 14 800 hectares de plantes aromatiques, plantes à parfums
et médicinales (PAPAM). Ces cultures sont mises en place chez 790 producteurs. Les cultures de
plantes à parfums se situent sur les plateaux et les collines préalpines. Il s'agit de cultures sèches
par excellence. Les lavandins, les lavandes et la sauge sclarée ne sont pas irrigués. La menthe
poivrée doit être irriguée.
En 2007 la surface en lavande et lavandin a connu une baisse sensible due aux mauvaises conditions
climatiques (gel et sécheresse). La surface en lavande et lavandin est de 9 627 ha.
La majeure partie de ces plantes à parfums est distillée sur la zone dans des distilleries privées ou
coopératives. On compte 66 distilleries de plantes à parfums sur la zone d'étude.
Après distillation (extraction à la vapeur), les différentes essences (lavande, lavandin, sauge,
menthe) sont vendues à des coopératives puis à des courtiers qui les mettent en marché. Les
principales utilisations des essences de plantes à parfums sont la fabrication de lessives et produits
d'entretien (lavandin), la parfumerie (lavande, sauge sclarée, menthe), l'agroalimentaire (menthe
poivrée).
Les plantes à parfums sont intimement liées à l'image de la zone d'étude. Il s'agit d'une filière
importante, avec une image de marque forte.
Les destinations principales observées pour les pailles de plantes à parfums sont :
Toutes les pailles de plantes à parfums n'ont pas les mêmes caractéristiques et ne se prêtent pas à
toutes les destinations. Seules les pailles de lavandin et de lavande possèdent un réel potentiel de
valorisation énergétique. Les pailles de sauge sclarée sont réutilisées pour une seconde extraction
et les résidus de menthe sont trop humides et en quantité trop faible pour être intégrés dans une
filière de valorisation énergétique. De plus, la filière menthe poivrée connaît un marasme depuis
plusieurs années et les surfaces en production sont de plus en plus confidentielles. Les pailles de
sauge sclarée ne sont pas non plus disponibles localement car l'extraction ne se pratique pas
localement.
Dans la suite de l'étude, nous considérerons donc seulement les pailles de lavandin et lavande.
Le lavandin et la lavande sont des cultures pluriannuelles implantées pour une durée de 8 à 10 ans.
Elles sont récoltées à partir de la seconde année après la plantation. La pleine production est
atteinte au bout de la troisième année.
La récolte du lavandin et de la lavande intervient entre le mois de juillet et la fin du mois d'août. La
distillation est pratiquée immédiatement après la récolte. Nous verrons dans la partie consacrée
aux procédés d'obtention du produit les différents types de distillation et les conséquences sur les
pailles.
Le matériel de récolte est le plus souvent soit la propriété des agriculteurs, soit en CUMA
(coopérative d’utilisation de matériel en commun).
Les distilleries sont soit privées (agriculteurs), soit des coopératives. Il s'agit d'unités permettant de
distiller entre 100 et 500 hectares de plantes à parfums par an. Les distilleries sont donc implantées
au plus près des zones de production afin d'éviter les altérations du produit lors du transport.
Les distilleries ne réalisent qu'une prestation de service. Il n'y a pas de transfert de propriété de la
marchandise. L'essence, mais aussi les pailles, restent la propriété des agriculteurs.
Après distillation, l'essence est stockée par l'agriculteur. Ce dernier met en vente l'essence par
l'intermédiaire d'une coopérative ou d'un groupement de producteurs. Les coopératives disposent de
moyens d'assemblage et de stockage des essences. Ce sont ces essences assemblées qui sont
achetées par les courtiers.
Depuis le début des années 2000 un système de quota de commercialisation du lavandin a été mis
en place par l'interprofession. L'essence de lavandin est un produit spéculatif soumis au marché
mondial et concurrencé par de l'essence de synthèse. Afin de tenter de résoudre les problèmes de
fluctuation des prix, l'interprofession des huiles essentielles (CIHEF) a mis en place un système de
quota de commercialisation. Ce système régule les échanges et attribue à chaque producteur un
volume d'essence qu'il peut mettre sur le marché. L'agriculteur peut produire autant d'essence qu'il
veut mais il ne peut mettre sur le marché que le volume correspondant à son quota. En cas de
récolte en dessous du quota de commercialisation, l'agriculteur peut mettre sur le marché de
l'essence produite les années précédentes et stockée. L'essence de lavandin se stocke bien et ne
s'altère pas pour peu qu'elle soit conditionnée dans de bonnes conditions. Ce système a permis de
stabiliser les cours de l'essence de lavandin et permet une meilleure lisibilité sur l'avenir. Les
arrachages précoces de lavandin ont entraîné une baisse de production significative qui a conduit le
CHIEF à suspendre le mécanisme de régulation de commercialisation de l’essence de lavandin.
Actuellement l’offre est très légèrement inférieure à la demande ce qui permet aux producteurs de
mettre sur le marché l’ensemble de leur production.
Il n'existe pas de système de quotas de commercialisation pour l'essence de lavande. Ce produit est
soumis au marché mondial et subit actuellement la concurrence des essences bulgares et chinoises.
Toutefois, cette culture a subi une baisse de production sans précédent essentiellement due au gel,
à la sécheresse et au dépérissement.
Compte tenu des surfaces actuellement en place, plus de 9 627 hectares sur la zone d'étude, la
filière plantes à parfums est une filière économique majeure. Ce poids économique induit aussi une
dynamique et un savoir faire important de la part des agriculteurs et des organisations économiques
ou professionnelles agricoles.
Dans la technique traditionnelle, la tige et l'inflorescence sont coupées, mises en gerbe (ballot de 5
à 10 kg) puis laissées au champ pour séchage. Après quelques heures ou quelques jours suivant les
conditions de température, les gerbes sont récoltées puis distillées. Les résidus de la distillation
sont constitués de paille séchée en gerbe. Ces gerbes peuvent servir de combustible pour la
production de vapeur ou être brûlées à proximité de la distillerie sur une aire spécialement
aménagée (brûloir). Le faible taux d'humidité des pailles permet le brûlage à l'air libre, mais cette
technique tend à disparaître du fait des risques d'incendie. Les pailles en gerbe sont par contre peu
fermentescibles et ne peuvent pas être compostées facilement en l'état.
La technique "vert broyé" s’appuie sur deux modifications notables : d’une part la production de
vapeur grâce à l’énergie fossile (gaz, fioul lourd ou plus rarement électricité), et d'autre part la
modification de la chaîne de récolte. Dans cette technique, la tige et l'inflorescence sont coupées,
puis broyées, à l’aide d’une ensileuse. Les pailles broyées sont le plus souvent directement
distillées sans subir de séchage. Les résidus de distillation sont constitués de paille broyée, en vrac,
et dont l’humidité est de l’ordre de 60 %. Contrairement aux gerbes, les pailles vert broyé ne
peuvent pas être brûlées car leur teneur en eau est trop élevée. Le compostage des pailles vert
broyé est possible, mais nécessite la mise en œuvre de techniques de retournement (aération).
Système traditionnel
A l'heure actuelle, la distillation en vert broyé tend à se généraliser pour le lavandin. Pour la
lavande et plus particulièrement la lavande de population, un système mixte peut être mis en place
avec un pré-fanage et une distillation en caisson. Les distilleries traditionnelles (vases) disparaissent
peu à peu car elles ont des capacités de distillation faibles et leur fonctionnement est difficilement
maîtrisable (contrôle de la température et des débits de vapeur).
Le choix de la destination après distillation des pailles de plantes à parfums ne peut pas intervenir
immédiatement comme pour les pailles de céréales. Les pailles sont stockées soit sur des aires de
stockage dédiées, soit sur des parcelles qui seront mises en culture à l'automne (céréales).
Le choix d'un enfouissement des pailles de plantes à parfums n'est pas systématique. Les
exploitations productrices de plantes à parfums ne possèdent en général pas d'élevage et ne
disposent pas du matériel nécessaire à l'épandage des pailles (épandeur à fumier).
Comme indiqué plus haut la durée de vie d’une plantation de lavandin est d’environ 8 à 10 ans ce
qui induit un taux de remplacement de l’ordre de 10%.
Le pied de lavandin appelé communément baïsse devient un résidu au moment de l’arrachage qui
est éliminé des parcelles de deux façons : soit transporté ou poussé en bordure de champ sur les
ravines, soit le plus souvent mis en andain et brûlé sur place.
Dans les deux cas ce procédé d’élimination ne donne pas satisfaction aux lavandiculteurs qui
pourraient être intéressés par une collecte organisée pour l’élimination de ces résidus de récolte.
L’exportation ou le brûlage des baïsses est obligatoire pour des raisons sanitaires et de gestion des
matières organiques dans les sols. Après 10 années de production, les pieds de lavandin contiennent
des parasites (insectes, champignons, virus) qu’il est nécessaire d’éliminer. Le brûlage ou
l’exportation permet une désinfection ou tout du moins de limiter la pression parasitaire de la
parcelle. Dans la plupart des cas cette désinfection est complétée par une rotation avec d’autres
cultures (céréales ou prairies temporaires).
Les pailles de plantes à parfums sont constituées des tiges et des inflorescences. La teneur en
matières sèches des pailles est de 40 % pour les pailles vert broyé et de 60 % à 70 % pour les pailles
pré-fanées (traditionnel).
En fonction de la place disponible sur les aires de stockage les pailles de plantes à parfums peuvent
être soit uniquement dépotées en andain de 3 mètres de large et 1,5 mètre de hauteur (dimension
des caissons), soit entassées à l'aide d'un chargeur frontal.
La carte ci-contre montre que les surfaces en plantes à parfums se concentrent sur les plateaux de
Valensole – Puimichel et sur le plateau d'Albion (Sault – Banon).
Carte n°11 : Répartition des surfaces en PAPAM sur la zone d'étude (ha - 2000)
Il existe des différences de production entre les deux secteurs. Les plateaux à l'Est de la Durance
(Valensole et Puimichel) sont essentiellement tournés vers la production de lavandin. L'altitude n'est
pas suffisante et la lavande doit être cultivée à une altitude de plus de 800 mètres. Le potentiel de
production en lavandin est relativement élevé.
Les secteurs à l'Ouest de la Durance sont tournés à la fois vers la production de lavande et de
lavandin. La qualité des sols (cailloux, sols acides) et l'altitude limitent le potentiel de production.
Les rendements sur cette zone sont plus faibles.
En 2007, les surfaces consacrées aux plantes à parfums sur la zone d’étude (région PACA) étaient de
12 244 ha.
Aucune distinction entre lavandin, lavande et sauge sclarée n'est disponible pour cette année. Afin
de tenir compte du fait que les pailles de sauge sclarée ne sont pas prises en compte dans l'étude,
nous avons appliqué un coefficient de réduction des surfaces en fonction des cantons. Ce coefficient
varie de 80 à 90 % suivant les cantons et conduit à une surface d’environ 9 613 ha en lavandin et
lavande sur la zone d’étude. Soit une forte diminution par rapport à 2006 due à un arrachage
important imputé aux mauvaises conditions climatiques. Les surfaces devraient de nouveau
progresser ces prochaines années pour retrouver le niveau 2004 - 2006.
Au total, la production de paille de plantes à parfums sur la zone d’étude est estimée à 51 904
tonnes brutes, soit 20 762 tonnes de matières sèches en considérant que la teneur en matières
sèches des pailles est de 40 % (60 % d'humidité).
Carte n°12 : Quantités de pailles de plantes à parfums produites par canton (tonnes de MB)
Sur une base moyenne de 8 tonnes par hectare et un taux de renouvellement de 10 % (961
hectares), le volume annuel de remplacement s’élève à 7 690 tonnes de matière brute ou 5 383
tonnes de matière sèche (70% MS).
Carte n°13 : Quantités de résidus d'arrachage de plantes à parfums produites par canton (tonnes de MB)
Les pailles de lavandin sont utilisées en faible partie pour la fabrication de compost et des études
sont en cours pour la fabrication d’isolant.
La fabrication de panneaux isolants reste plus concurrentielle avec d’autres résidus de récolte. Le
pouvoir isolant sera un élément déterminant pour son développement. De nombreux débouchés
portent par exemple sur le remplacement de la laine de verre dans les bâtiments. Les pailles de
céréales sont généralement préférées mais, d’autres végétaux sont à l’étude, et la paille de
lavandin en fait partie.
Les végétaux utilisés comme agro-matériaux vont remplacer progressivement les produits issus
d’origine fossile et de plus ils sont biodégradables.
Epandage direct :
L'épandage direct des pailles après distillation n'est pas envisageable pour deux raisons essentielles.
La première réside dans le fait que les matériels de transport ne sont pas adaptés pour réaliser un
épandage à des doses agronomiques. Pour être épandues, les pailles doivent être reprises dans un
épandeur. Pendant la période de récolte et de distillation, les différents chantiers de récolte
(céréales et plantes à parfums) sont réalisés en même temps. Durant cette période, il est
impossible de gérer en plus des chantiers d'épandage lourds en temps et en main d'œuvre.
La seconde raison est l'inadéquation entre l'état physico-chimique des pailles sorties de distillerie et
les besoins qualitatifs des sols en termes de matière organique. Les pailles de plantes à parfums
après distillation doivent subir un processus de dégradation avant leur incorporation au sol, sous
peine de provoquer une faim azotée sur la culture à venir. Ce phénomène s'explique par une
utilisation préférentielle de l'azote contenu dans le sol lors de la dégradation des pailles. Ce
problème peut être contourné par une limitation stricte des doses d'apport ou un apport
complémentaire d'azote. Ces techniques restent aléatoires et dangereuses pour la culture et
présentent des risques de pertes d'azote par lessivage.
Compostage :
Comme nous venons de le voir, l'épandage des pailles de plantes à parfums nécessite une
dégradation physico-chimique de ces dernières pour qu'elles puissent être utilisées comme
amendement.
Le compostage peut être défini comme une « bio-oxydation contrôlée de matières organiques
produisant du gaz carbonique, de la chaleur et un résidu stabilisé : le compost ». Ce processus est
mis en jeu par une série de micro-organismes adaptés à chacune des phases et à chacune des
tâches. Quelles que soient les techniques mises en œuvre, la réalisation d’un compost nécessite la
maîtrise, même partielle, des paramètres suivants : équilibre des teneurs en azote et carbone,
oxygénation, teneur en eau. Les principales contraintes de mise en œuvre du compostage des
pailles de plantes à parfums sont d'ordre technique (humidité insuffisante des pailles, retournement
et aération), mais aussi réglementaire lorsque la capacité de production de compost est supérieure
à 1 tonne par jour (365 t/an).
En général, les exploitants agricoles qui mettent en œuvre un compostage des pailles de plantes à
parfums réalisent des andains de paille le plus près possible des parcelles où sera utilisé le compost,
certains utilisent des aires dédiées. Sur le plateau de Valensole, le compostage des pailles est peu
développé en raison de l'absence de matériel de retournement d'andain. Sur le plateau d'Albion, la
pratique de compostage est plus répandue. Les retournements sont réalisés grâce au retourneur
d'andain de la CUMA d'Albion. Après un compostage de 6 à 16 mois selon les conditions d'humidité,
les pailles compostées sont épandues sur les terres agricoles de l'exploitation.
Les produits d’arrachage sont actuellement brûlés sur le champ. Pour cela les agriculteurs
sollicitent des demandes d’autorisation et des dérogations de brûlage.
Cette pratique est la seule actuellement envisageable. Aucune expérimentation de broyage n'a été
réalisée à notre connaissance.
Les surfaces en plantes à parfums dans la zone d'étude ont connu un recul ces dernières années. Les
sécheresses successives, des épisodes de gel intense et des problèmes sanitaires sur les lavandes
(dépérissement) ont largement contribué à cette baisse. Cette diminution de surface s'est
accompagnée d'une diminution de production, accentuée par la sécheresse.
La faible production d'essence de lavandin des dernières années a contribué à faire légèrement
augmenter le prix de vente de l'essence, mais a laissé planer la crainte d'une substitution de
l'essence naturelle par de l'essence de synthèse. Le système de quotas a joué son rôle en mettant
sur le marché les stocks régulateurs et en attribuant des quotas de commercialisation
supplémentaires.
Parmi les inquiétudes à venir pour la pérennisation d’une filière de valorisation énergétique des
résidus de récolte nous retiendrons trois éléments :
L’augmentation du coût des fertilisants est plutôt favorable à une meilleure valorisation des
éléments fertilisants contenus dans les pailles et les baïsses. Des études conduites dans les années
1990 et 2000 ont montré que le compostage des pailles de plantes à parfums est techniquement
réalisable et permet d’apporter des quantités non négligeables d’éléments fertilisants et de
maintenir le taux de matière organique dans les sols.
Compte tenu des différents éléments recueillis précédemment, il est possible de définir le tonnage
de pailles de plantes à parfums qu'il est envisageable de collecter et valoriser sur la zone d'étude.
Si on applique un taux de 50%, 26 373 tonnes de pailles brutes de plantes à parfums sont
valorisables pour une filière de valorisation énergétique.
L'ensemble des données qui a permis d'aboutir à ces évaluations est décrit ci-après.
% Lavandin et Lavande = prise en compte de la présence de sauge et des jeunes plants (sans
production) 10 à 20 % suivant les cantons.
Quantité paille brut = surface PAPAM 2007 x % lavandin et lavande x rdt paille brut.
Quantité paille MS = Qté paille brute x 0,40 (40 % de matières sèches en moyenne). Le taux de
matières sèches des pailles évolue en fonction de la maturité des lavandins. Il est possible de passer
de 35 % à 45 % de matières sèches entre le début et la fin de la campagne de récolte.
Surface
Production Qté Qté
Code en lavande et Rdt en pailles %
Canton pailles valorisable valorisable
INSEE lavandin tonnes/ha valorisable
tonnes de MB tonnes MB tonnes de MS
ha
0403 BANON 1 860 5 9 300 50 4 650 1 860
0410 FORCALQUIER 31 6 185 50 93 37
0414 MEES (LES) 407 5 2 036 50 1 018 407
0415 MEZEL 392 5 1 958 50 979 392
0417 MOUSTIERS-SAINTE-MARIE 547 7 3 829 50 1 914 766
0418 NOYERS-SUR-JABRON 34 3 102 50 51 20
0420 REILLANNE 362 5 1 812 50 906 362
0421 RIEZ 2 043 7 14 304 50 7 152 2 861
0423 SAINT-ETIENNE-LES-ORGUES 340 6 2 042 50 1 021 408
0429 VALENSOLE 796 7 5 575 50 2 787 1 115
0431 DIGNE-LES-BAINS-OUEST 126 5 632 50 316 126
0503 ASPRES-SUR-BUECH 31 2 61 50 31 12
0516 RIBIERS 26 4 102 50 51 20
0517 ROSANS 58 4 232 50 116 46
8401 APT 917 3,5 3 208 80 2 566 1 027
8406 BOLLENE 12 7 86 80 69 27
8407 BONNIEUX 35 5 174 80 139 56
8412 GORDES 56 5 281 80 225 90
8415 MORMOIRON 12 5 60 80 48 19
8420 SAULT 1 362 3,5 4 767 30 1 430 572
8422 VALREAS 165 7 1 158 70 811 324
TOTAL REGION PACA 9 613 51 904 26 373 10 549
En ce qui concerne la lavande fine, au moment de l’arrachage les parties aériennes, moins
volumineuses sont broyées. Le reste, les collets et les racines sont directement enfouis par un
labour. Les produits d’arrachage issus des lavandes fines sont donc à exclure des quantités
valorisables. Ces volumes représentent 20% du volume total.
En conséquence, la quantité de matière brute issue des produits d’arrachage est donc de 6 152
tonnes.
Carte n°15 : Quantités de résidus de plantes à parfums valorisables par canton (tonnes de MB)
Les pailles de lavande issues de la distillation sont regroupées à proximité des unités de distillation.
Afin d’éviter que le produit ne se dégrade avec l’évolution des conditions climatiques le produit
devra être rapidement dirigé vers l’unité de traitement. La construction d’un hangar de stockage
proportionnel au volume distillé paraît impensable vu le surcoût que cela engendrerait.
Là aussi pour de courtes distances les agriculteurs pourraient assurer le transport. Dans le cas
inverse il faudra faire appel à des transporteurs.
Mois J F M A M J J A S O N D
Distillation XXX XXXX X
Enlèvement X XXX X
Afin de pouvoir mettre en place la culture suivante, l’arrachage a lieu au mois d’août pour laisser
un sol propre fin septembre au plus tard. La collecte devra se faire pendant cette période.
Mois J F M A M J J A S O N D
Arrachage XXX X
Enlèvement X XXX
Ce produit génère des volumes importants qu’il sera nécessaire de broyer après arrachage pour en
faciliter le transport. (100 kg brut le m3)
Un broyeur mobile équipé d’une trémie de récupération sera nécessaire. Ce broyeur devra pouvoir
également travailler en poste fixe si nécessaire.
Il sera difficile de programmer ce type de matériel sur chaque exploitation. Par contre les
entreprises de travaux agricoles ou les CUMA seront mieux armées pour investir sur du matériel de
broyage. Une aide à l’investissement de type plan végétal environnemental (PVE) restera cependant
nécessaire.
Le transport jusqu’à l’unité de traitement peut être assuré par l’agriculteur sur de courtes
distances, mais devra faire appel à des transporteurs professionnels si l’éloignement est trop
important (supérieur à 20 km).
Pour les pailles de plantes à parfums, la valorisation financière souhaitée par les agriculteurs est de
l'ordre de 100 € de l’hectare ce qui correspond à un prix payé de 15 à 20 € la tonne brute de paille.
Pour les résidus d'arrachage, aucun prix ou tarif n'est envisagé pour le moment. La compensation
des prix de broyage serait au minimum exigée.
La zone d'étude possède un réel potentiel pour la collecte de pailles de plantes à parfums pour la
valorisation énergétique. Mais l’évolution prévisible sur l’utilisation des pailles et du mode de
récolte dans les années à venir nous dicte une certaine prudence sur les quantités réellement
disponibles à 10 ans. Les résidus d’arrachage sont difficilement exploitables actuellement.
Seules les pailles de lavandin représentent un réel intérêt pour cette filière. Les pailles des autres
PAPAM sont soit trop humides soit produites en trop faible quantité ou encore exportées hors de la
zone.
La filière plantes à parfums est bien structurée sur la zone et les agriculteurs sont accompagnés
dans leurs démarches et dans leurs choix par des organisations économiques et professionnelles.
Afin de prendre en compte les utilisations des pailles de plantes à parfums (compostage sur les
exploitations agricoles ou compostage pour la fabrication de terreau), le critère de valorisation
retenu est de 50 %. Il doit permettre de garantir la stabilité des filières de compostage sur les
exploitations agricoles.
La quantité de pailles de plantes à parfums qu’il est possible de collecter sur la zone d’étude est de
51 904 tonnes brutes soit 20 762 tonnes de matière sèche à laquelle pourraient se joindre 6 152
tonnes de matière brute de produit d’arrachage.
La collecte de pailles ou de résidus d’arrachage devant se faire sur une période précise, il faudra
impérativement mettre en place un accompagnement pour organiser l’enlèvement des résidus de
récolte. Il faudra également coordonner le travail des agriculteurs avec celui de la structure
énergétique qui récupère les déchets de récolte.
En PACA, les vergers s’étendent pour 89 % des surfaces sur 4 départements : Alpes-de-Haute-
Provence, Hautes-Alpes, Bouches-du-Rhône et Vaucluse.
En terme de surface les Bouches-du-Rhône sont leader mais le plus grand nombre de producteurs
exercent dans le Vaucluse.
Dans le Vaucluse, les pommiers et les cerisiers représentent à eux deux 80% des surfaces. Le reste
se répartit entre les abricotiers et les poiriers.
Dans les Bouches-du-Rhône, les vergers les plus importants sont par ordre décroissant : les
pommiers avec un tiers des surfaces, les pêchers avec 30% des surfaces, les poiriers (16%) et les
abricotiers (15%).
Dans les Alpes de Haute-Provence et dans les Hautes Alpes le verger est essentiellement tourné vers
les pommiers et les poiriers. Quelques surfaces en pêchers et abricotiers sont présentes mais elles
représentent moins de 10 % des surfaces.
Alpes-de- Alpes-
Bouches-du-
Haute- Hautes-Alpes Vaucluse Maritimes et PACA
Rhône
Provence Var
Part en % du
département dans la 10 11 42 36 1 100
région
Source : Agreste 2008
L’évaluation du gisement en bois de taille doit tenir compte de l’âge du verger, plus un verger est
vieux plus il produit de bois, ainsi que de la densité moyenne de plantation.
En PACA, le verger de pommier s’étend sur 10 500 ha soit 46% des surfaces totales occupées par le
verger. L’âge moyen du verger est de 17 ans. C’est dans les Hautes- Alpes que l’on trouve le verger
le plus ancien : 18 ans en moyenne ; un quart des arbres a plus de 25 ans.
Les nouvelles plantations permettent d’économiser des surfaces : la moyenne des densités de
plantation en région se situe à 1 319 pieds/ha en 2007 (1 530 pieds/ha dans les Bouches-du-Rhône).
Dans les Bouches du Rhône, l’âge du verger de poirier reste stable (24 ans) et la densité moyenne
de plantation est de 1 639 pieds/ha.
Le verger de pêcher est âgé en moyenne de 10,5 ans ; cet âge relativement jeune reflète la
réorientation des exploitations vers la culture de nectarines et de pêches tardives au détriment des
pavies.
Les cerisiers couvrent 3 500 ha dont 86% dans le Vaucluse et 12% dans les Bouches du Rhône.
Le verger est âgé en moyenne de 16,7 ans avec un rajeunissement dans le 13 (11,4 ans).
La densité de plantation a diminué avec 269 arbres/ha en moyenne, elle est de 435 pour le 13.
Le département des Bouches-du-Rhône concentre 70% des surfaces en abricot. Ce verger est âgé en
moyenne de 10,6 ans alors qu’il est de 12,7 ans en PACA.
En dehors d'éléments conjoncturels qui font se succéder bonnes et mauvaises années en production
agricole, il y a un véritable problème structurel pour la production de pommes qui pèse sur les
résultats de l'ensemble de l'arboriculture de la région PACA.
Le marché intérieur et le marché export comportent une part importante des volumes
commercialisés sous forme d'un produit basique, mondialisé et pour lequel la concurrence est forte
avec un handicap de compétitivité prix pour les produits français. L'avenir des vergers qui sont
positionnés sur ce segment de marché est compromis.
Une mutation doit s’engager vers la production de produits de qualité, avec une offre mieux
segmentée (en variétés, calendrier de production, époque de mise en marché) afin de répondre aux
exigences des consommateurs en termes de qualité gustative et nutritionnelle de produits
représentatifs d'une arboriculture respectueuse de l'environnement.
La production de fruits est organisée autour d'exploitations très spécialisées. Les exploitations ayant
des vergers sont en général tournées vers une ou deux espèces (pommiers et poiriers, pêchers et
abricotiers). Quelques exploitations diversifiées existent mais elles représentent des superficies
faibles en vergers.
Les organisations de producteurs assurent entre autre, un rôle d'accompagnement technique des
exploitations. Les conseils en matière de choix des variétés, de stratégie de protection
phytosanitaire, de qualité des productions sont diffusés par les techniciens de ces organisations de
producteurs.
La région PACA dispose aussi de stations expérimentales spécialisées dans l'arboriculture. Pour les
productions de vergers à pépins (pommes et poires), la station expérimentale est nommée "La
Pugère". Une station spécialisée dans les vergers alpins est aussi présente (Verger Expérimental
Alpin). Pour la cerise, la station spécialisée est "La Tapy". Ces deux stations sont gérées par des
professionnels représentant des Chambres d'Agriculture et des organisations professionnelles
spécialisées (CETA, GDA, …). Ces stations mettent en place différentes expérimentations qui vont
du suivi et du test de comportement de porte-greffes et de variétés nouvelles jusqu'à l'analyse de la
qualité des fruits (goût, taux de sucre, conservation) en passant par les conduites de vergers (taille,
fertilisation et protection phytosanitaire).
La taille des vergers a lieu chaque année d’octobre à mars avant la reprise végétative. Les vergers
de cerisiers et les vergers de Basse Durance sont taillés en premier. Les derniers vergers taillés sont
les vergers alpins de la Haute Durance.
La taille des arbres fruitiers a deux objectifs essentiels : d'une part la mise en forme de l'arbre et
d'autre part la fructification. Les tailles de formation permettent d'orienter les branches des arbres
en fonction de la forme recherchée (gobelet, mur fruitier, verger piéton). Les plus importantes
tailles de formation se pratiquent en début de plantation. Les tailles de fructification permettent
de "rabaisser" les branches vigoureuses de l'année et conserver 2 à 4 boutons floraux et fructifères.
Cette sélection permet d'obtenir une floraison maîtrisée et un grossissement optimal des fruits. Non
taillés, les arbres fruitiers produiraient des fruits nombreux et de petite taille.
Concernant la pratique actuelle de gestion des bois de taille, le broyage au sol est largement
répandu. Après taille au sécateur, les bois de taille sont laissés au sol. Par la suite un outil
mécanique permet de rassembler ces bois en andain dans les inter-rangs. Un broyage est aussi
pratiqué. Dans les vergers non enherbés un enfouissement peut être pratiqué. Cette pratique
permet une restitution de la matière organique au sol.
Concernant les arbres arrachés, les vergers sont généralement arrachés ou coupés après l'ultime
récolte. Deux pratiques sont observées :
- Les arbres sont ébranchés puis coupés à la tronçonneuse. Les branches les plus grosses et les
troncs sont souvent récupérés par l'arboriculteur ou des particuliers comme bois de chauffage.
Le tronc est coupé suffisamment haut (50 cm) pour permettre un arrachage mécanique
(tractopelle). Les troncs et les racines sont ensuite rassemblés en tas et brûlés. La terre et les
pierres contenues dans les racines ne permettant pas une valorisation en bois de chauffage.
- La seconde pratique d'arrachage est plus radicale et moins sélective. Elle est surtout observée
sur des vergers palissés ou recouverts de filet paragrêle avec des structures porteuses. Ces
deux types de vergers sont caractérisés par la présence de poteaux (bois ou béton) et de fils
de fer permettant soit de contenir les branches des arbres soit de soutenir le filet paragrêle.
L'imbrication des fils de fer dans les branches rend particulièrement difficile et pénible leur
extraction manuelle. Il est donc impossible de tronçonner de manière sélective les branches
et le haut des troncs. Face à cette impossibilité, les arboriculteurs sont contraints d'arracher
mécaniquement l'ensemble des arbres et des fils. Un tas est ensuite réalisé et brûlé. Après
brûlage, les fils de fer peuvent être récupérés et recyclés.
Les produits obtenus sont, d’une part, des branches de section faible riche en écorce dont le PCI est
de l’ordre de 3 800 à 4 200 kWh par tonne à 15% d’humidité et, d’autre part, le bois d’arrachage.
Cette valeur a été mise en avant par une étude de la Fédération des CUMA du Gard sur des broyats
de bois raméal.
Ce PCI peut évoluer selon la qualité du bois qui est essentiellement liée au taux d’écorce, cette
dernière ayant un faible pouvoir calorifique.
Le bois d’arrachage peut être apparenté à du bois forestier (faible taux d’écorce et cœur plus
important). Son PCI varie de 3 300 à 3 900 kWh par tonne.
Carte n°16 : Répartition des surfaces en vergers sur la région (ha - 2000)
La pratique actuelle ne permet pas d’évaluer précisément la quantité de bois qu’il est produit lors
de la taille. On sait que les cerisiers et les abricotiers produisent en général peu de bois de taille. A
dire d’experts (techniciens et CTIFL) la production serait de l’ordre de 2 à 3 t/ha/an à 15%
d’humidité selon la densité de plantation et la vigueur des arbres.
Sur les vergers de pommiers et de poiriers, le rendement en bois de taille s'échelonne de 4 tonnes
par hectare sur de vieilles plantations (mur fruitier de Haute Durance) à 1,5 tonne par hectare pour
les vergers piétons plus récents.
La structuration actuelle du verger de pommiers entre vergers anciens et vergers plus récents est
difficile à réaliser. Compte tenu des restructurations réalisées ces dernières années, nous prendrons
comme base de calcul une proportion de 50 % en vergers récents et 50 % en vergers plus anciens.
La moyenne de production de bois de taille sera donc estimée à 2,5 tonnes par hectare quel que
soit le type de vergers. Ces éléments donnent une production théorique de 57 422 tonnes brutes de
bois de taille.
Concernant les arbres arrachés, les quantités produites sont variables et dépendent du type de
verger ; les arbres des vergers piétons sont plus petits que les murs fruitiers ; les cerisiers sont plus
volumineux et produisent des branches "plus exploitables" ; les vergers palissés et arrachés en bloc
ne permettent pas de produire de bois exploitable. Aucune mesure fiable du rendement en bois des
vergers arrachés n'a été pratiquée à notre connaissance. Nous partirons donc d'une évaluation à dire
d'expert. La partie supérieure des arbres (tronc, charpentières et branches) est évaluée à 45 tonnes
par hectare. En cas de récupération totale, par broyage de l'arbre par exemple, ce chiffre pourrait
être atteint. Dans le cas d'une découpe pour bois de chauffage, les petites branches ne sont pas
récupérées. Le rendement potentiel en bois est estimé à 30 tonnes (66 %).
Comme nous l'avons vu plus haut, le taux de renouvellement du verger est estimé à 3 %.
Compte tenu de ces chiffres, la quantité théorique d'arbres arrachés sur la région est 31 008 tonnes
brutes. Ramené à la production exploitable, le chiffre retenu est de 20 672 tonnes brutes.
Carte n°18 : Quantités de résidus d'arrachage de vergers produites par canton (tonnes de MB)
Comme nous l'avons déjà évoqué, les bois de taille sont dans la grande majorité des cas restitués au
sol par broyage et enfouissement. Le CTIFL précise à ce sujet que dans la plupart des départements
de la région, le retour au sol des bois de taille est nécessaire pour maintenir le taux de matière
organique des sols. L'apport réalisé par les bois de taille n'est d'ailleurs pas suffisant dans bien des
situations et des apports complémentaires lors de la plantation ou en production sont conseillés.
Des expérimentations sur l'apport de matières organiques sur des vergers en production ont été
réalisées par la Chambre d'Agriculture de Vaucluse et ont montré l'intérêt du soutien du taux de
matières organiques des sols implantés en vergers.
Dans l'état actuel des connaissances et dans un souci de protection des sols contre
l'appauvrissement en matières organiques, cette utilisation sera préférée à l'exportation.
Concernant les arbres arrachés, comme nous l'avons déjà vu, les principales filières actuelles
d'utilisation sont d'une part le bois de chauffage et d'autre part le brûlage à l'air libre pour tout ou
partie des arbres. Les arbres qui sont brûlés à l'air libre le sont car il est impossible ou non rentable
de les trier et de les exporter.
La tendance générale est au recul des surfaces notamment en pommiers et poiriers. Ces dernières
années ont vu les surfaces diminuer de manière importante.
La rentabilité des vergers est de plus en plus difficile fasse à la concurrence des pays étrangers
notamment l'Italie, les pays d'Europe centrale et d'Amérique du sud. D'autres régions françaises sont
aussi en concurrence directe avec les vergers provençaux.
Il est difficile de dire si cette hémorragie se poursuivra dans les années à venir. Les exploitations
qui se maintiennent sont les plus performantes et les plus spécialisées.
Pour le reste des espèces, les surfaces sont plutôt stables. Les surfaces en cerisiers ont connu une
certaine embellie ces dernières années.
Nous avons vu dans le paragraphe consacré aux utilisations actuelles que la grande majorité des bois
de taille sont valorisés en restitution au sol. Cette utilisation est conseillée par les organismes
techniques.
Deux contraintes pourraient toutefois limiter et conduire à une possible exportation des bois de
taille. La première concerne d'éventuels problèmes sanitaires. Comme toute culture, les vergers
peuvent subir des attaques d'insectes, champignons, bactéries ou virus. Les voies de contamination
peuvent être externes au verger et à l'arbre, mais certaines maladies ou ravageurs particulièrement
contaminants se transmettent par les bois de taille. Dans ces situations, l'exportation et le brûlage
des bois de taille sont préconisés. Dans des situations particulièrement graves ou en présence de
ravageurs hautement contagieux, l'arbre ou les arbres infectés doivent être éliminés. C'est le cas du
feu bactérien. L'exportation et la valorisation énergétique seraient alors envisageables. Le
caractère exceptionnel, les risques de contamination d'autres vergers et les faibles quantités en jeu
limitent toutefois l'intérêt de cette récupération.
L'autre contrainte réside dans une accumulation de matières organiques broyées en surface dans le
cas de vergers enherbés. La plupart des vergers de pommiers et de poiriers de la région sont
enherbés. Cet enherbement permet de protéger le sol lors de passages répétés d'engins dans l'inter
rang (y compris pendant les périodes pluvieuses et les irrigations). Il permet aussi de limiter les
ruissellements et de capter une partie importante des résidus de produits phytosanitaires qui
tombent au sol.
Dans les parcelles en fond de vallée et avec des sols hydromorphes, la dégradation des matières
organiques est plus lente et difficile. Dans ces cas extrêmes, l'apport de matières organiques
supplémentaires par les bois de taille pourrait produire un effet abiotique en surface et dégrader
l'enherbement.
Dans ce cas, l'exportation d'une partie des bois de taille pourrait être envisagée. Là encore, les
quantités en jeu sont relativement faibles et la dispersion des produits sur le territoire ne
permettra que difficilement de mettre en œuvre une filière pérenne à grande échelle.
Seules des utilisations locales (chez l'arboriculteur) pourraient éventuellement être envisagées. Il
s'agit de volonté et d'initiative très locale et personnelle qui ne peuvent pas être quantifiées dans le
cadre de cette étude. Des outils de type "mini presse botte ronde" existent sur le marché et
pourraient être utilisés pour récolter les bois de taille dans l'inter rang. Après séchage à l'air libre,
les bottes ou fagots peuvent être brûlés dans des chaudières individuelles fonctionnant au bois.
Concernant les arbres arrachés, les éléments sont relativement identiques. Le brûlage à l'air libre
est réalisé pour des raisons d'impossibilité technique de récupération du bois entremêlé dans les fils
de fer. L'exportation comme bois de chauffage est réalisé lorsque cela est possible et permet, à
moindre frais, à certains courageux de récupérer du bois de chauffage.
Toute exportation de bois de taille doit être compensée par un apport d’amendement organique, ce
second préalable étant indispensable à la mise en oeuvre d’une quelconque filière de valorisation
énergétique.
Concernant les arbres arrachés, l'expérience de la société coopérative Provence Forêt pourrait être
reconduite et soutenue pour améliorer la technique et permettre de trouver une valorisation un peu
meilleure des arbres arrachés et une pénibilité moins importante.
Les techniques d'arrachage plus sélectives (tri des bois et des fils de fer) pourraient améliorer les
quantités de bois utilisés en valorisation énergétique. Toutefois, ces techniques sélectives doivent
être évaluées en termes de coût de main d'œuvre et de rentabilité globale.
Concernant les arbres arrachés, les prix cibles pourraient être ceux du bois de chauffage sans pour
autant atteindre les prix du chêne ou du hêtre. Le coût de la main d'œuvre est largement plus
important que la valeur intrinsèque du bois.
Concernant la production de plaquettes, là encore, les produits forestiers doivent être pris comme
cible de prix.
Conclusions
Malgré des productions non négligeables de biomasse, les bois de taille ne représentent pas un
produit pouvant entrer dans une filière de valorisation énergétique à grande échelle.
Seules des utilisations au cas par cas chez l'arboriculteur pourraient être envisagées si le prix de
l'énergie augmente encore. Le développement de ce type d'utilisation restera toutefois
anecdotique.
Concernant les arbres arrachés, les utilisations comme bois de chauffage existent de manière
spontanée. L'amélioration des techniques d’exploitation de la ressource pourrait augmenter les
quantités de bois valorisés. Le broyage des arbres afin de produire de la plaquette pourrait être
amélioré et favorisé afin de rendre l'arrachage moins pénible et moins coûteux en main d'œuvre.
La viticulture représente l'un des fleurons de l'agriculture de la région PACA. Les surfaces en vignes
représentent plus de 100 000 hectares. La production totale de vin de la région s’élevait à 5,225
millions d’hectolitres en 2000.
Une part importante des surfaces bénéficie d’une AOC : 15 AOC sont recensées sur la région. Les
vins de pays, présents sur les départements viticoles de la région, viennent compléter la gamme des
vins de la région PACA.
Depuis 2004, la filière viticole est en crise : selon une étude réalisée sur le département de
Vaucluse par la MSA (Mutualité Sociale Agricole), les revenus issus de la viticulture sont passés de
35,7 à 23,7 millions d’euros entre 2004 et 2007, soit une diminution de plus de 33%.
On observe sur les dernières années des prix de vente inférieurs à ceux pratiqués habituellement.
Des stocks élevés sont aussi observés dans les caves. Les productions de vins rouges sont les plus
touchées par cette crise. Les vins rosés ont bénéficié d'une conjoncture plus favorable et ont moins
subie les conséquences de la crise viticole.
Initiées en 2006, les réflexions sur la réforme de l’Organisation Commune de Marché (OCM) viti
vinicole ont abouti à l’adoption d’un texte le 19 décembre 2007. L’impact de cette réforme sur les
surfaces cultivées va se traduire par un plan d’arrachage pour les trois campagnes à venir. Les
départements de Vaucluse et des Bouches du Rhône sont les plus concernés par les demandes
d'arrachage. A titre d'exemple, les demandes d'arrachage pour le département de Vaucluse
représentent 1 200 hectares pour la campagne 2008-2009.
Ce programme est prévu sur trois ans, il va conduire à des arrachages sur des surfaces plus
importantes que les arrachages courants pratiqués dans le cadre du renouvellement des parcelles.
La poursuite ultérieure éventuelle des arrachages n’est cependant pas à exclure si le contexte de
crise se maintenait.
La région PACA est aussi la première région française de production de raisin de table. 4 600
hectares sont cultivés. Muscat de Hambourg et Lavallée sont les variétés les plus cultivées. A noter
qu'une partie de ces surfaces bénéficie d'une Appellation d’Origine Contrôlée.
La production de raisin de table est marquée aujourd’hui par une certaine stabilité en termes de
surface. Cette culture présente un impact social non négligeable en matière de main d’œuvre,
puisque la récolte s’effectue uniquement à la main. Au sein des exploitations, le raisin de table
s’insère bien souvent dans des systèmes de production mixtes : raisin de cuve / cerise / raisin de
table.
Deux types de résidus organiques produits sur les parcelles de vigne peuvent être mobilisés à des
fins de production d’énergie : les sarments, issus des opérations de taille d’entretien des vignes et
les ceps sortis des parcelles après arrachage.
La production viticole est organisée autour de caves coopératives et de caves particulières. Les
caves coopératives vinifient les raisins de plusieurs coopérateurs. Les caves particulières, comme
leur nom l'indique ne transforment que le raisin de la propriété.
Cette organisation de la filière viticole est complétée par les unions des caves coopératives et les
négociants qui sont généralement des opérateurs plus importants que les caves particulières et les
caves coopératives. Le métier de la commercialisation viticole est actuellement très partagé : de
nombreuses caves coopératives et caves particulières vendent des bouteilles et des contenants de
détail et certains négociants ne vendent que des vins en vrac.
Les caves coopératives, les caves particulières et les groupements de producteurs commercialisent
55% de la production Sud-Est de vins.
On note que la région PACA attire les négociants en vins privés ainsi que les entreprises de
commercialisation de bouteilles, on peut citer la présence du n°1 français Castel certainement en
lien avec l’essor du vin rosé.
Concernant l'appui technique aux producteurs, il est réalisé par le biais de techniciens présents au
sein des coopératives ou des organisations professionnelles agricoles (Chambres d'Agriculture; GDA,
CETA). Une association régionale est plus particulièrement chargée de l'expérimentation (ARDEVI).
Des conseillers techniques privés sont aussi présents.
Près de 50% de la production est commercialisée via 7 organisations de producteurs. Une station
expérimentale (La Tapy) réalise des expérimentations dans ce domaine d'activité.
Sarments
La viticulture s’est orientée depuis de nombreuses années vers une restructuration du vignoble d’un
point de vue qualitatif et vers une mécanisation du vignoble.
Le palissage des vignes permettant la récolte mécanique implique la mise en œuvre du pré-taillage
en hiver avant la taille définitive.
Cette pratique permet un gain de temps de taille estimé entre 30 et 60% et consiste à sectionner
mécaniquement les sarments sur toute leur longueur en plusieurs tronçons, les débris d’une dizaine
de centimètres étant projetés à terre. Une fois au sol, leur récupération devient impossible et la
pratique usuelle consiste à les enfouir superficiellement.
Elle présente peu de risque de propagation de maladies et permet la restitution au sol d’un peu de
matière organique.
Les vignes non palissées (conduite en gobelet), représentent encore une part non négligeable des
surfaces viticoles de la région. La pratique du pré-taillage, même si elle n'est pas systématique est
tout de même mise en œuvre par les agriculteurs sur les trois quarts des surfaces.
Les sarments issus des tailles manuelles sont posés au sol dans l’inter-rang puis broyés et enfouis
mécaniquement après la taille ou, dans certains cas plus rares, brûlés à l’air libre dans la parcelle.
Les modalités de pré taillage sont les mêmes que celles pratiquées sur les vignes de cuve.
La période de taille des vignes de cuve et de raisin de table s’étale des premières gelées jusqu’à la
fin du printemps à la veille du débourrement, soit en gros une période de 6 mois s’étalant de
novembre à Avril.
Ceps
Contrairement à certaines pratiques qui peuvent être réalisées en arboriculture, les vignes sont
presque toujours arrachées, ce qui conduit à l’exportation du cep et d’une fraction plus ou moins
importante de terre associée.
Lors des arrachages pratiqués dans le cadre du renouvellement des parcelles, fils de fer et piquets
sont enlevés avant défoncement des plantations.
En ce qui concerne la récupération des ceps de vignes, le viticulteur conserve les ceps en vue d’une
utilisation personnelle pour le chauffage ou les met à la disposition de particuliers pour qu'ils soient
récupérés sur la parcelle.
Lors des arrachages primés, si les parcelles ne conservent pas à court terme leur vocation agricole,
il peut arriver que les souches soient arrachées avec sarments, fils de fer et piquets, le tout étant
poussé au bulldozer en tas au milieu de la parcelle, puis brûlé. Les situations financières des
exploitations qui arrachent dans le cadre d'un plan d'arrachage ne permettent souvent pas de
financer la main d'œuvre pour trier les fils de fer et les piquets.
Sarments
Les sarments sont les rameaux de vigne qui ont poussé dans l'année. A partir du mois d'août, les
rameaux subissent une modification structurelle qui aboutit à l'apparition de l'écorce. Les rameaux
deviennent plus ligneux. Après la taille, la masse volumique des sarments non broyés est faible (180
à 200 kg/m3).
Lors de la taille, le taux de matière sèche des sarments est proche de 50% ; après séchage ce taux
augmente pour avoisiner les 85 %.
Le PCI (Pouvoir Calorifique Inférieur) des sarments secs est alors compris entre 3 800 et 4 200 kWh
par tonne.
Si leur rendement énergétique apparaît intéressant, leur nature fibreuse incite toutefois à la
prudence quant à la qualité de la mise en œuvre en chaudière classique.
Ceps
Les ceps et souches ont des dimensions très variables selon l’âge de la parcelle. Les souches
fraîchement arrachées présentent une part de terre non négligeable.
Le PCI des ceps est équivalent à celui d’un bois de chauffage classique : 3 900 kWh / tonne.
Carte n°19 : Répartition des surfaces en vignes sur la région (ha - 2000)
Un ratio de production a été appliqué pour chacun des sous-produits aux surfaces cultivées.
Sarments
En vigne de cuve, les ratios de production de bois de taille frais sont compris entre 0,6 et 1,2 kg par
cep. La valeur moyenne de 0,8 kg par cep sera retenue pour la suite de notre étude.
En raisin de table, davantage productif en bois, nous retiendrons le chiffre de 1,2 kg par cep.
Ceci correspond à une quantité de sarments secs à 15% de matière sèche égale à :
- 1,65 tonne par hectare en vigne de cuve,
- 2,47 tonnes par hectare pour le raisin de table,
Ces éléments donnent une production théorique pour la région de 290 000 tonnes brutes de
sarments.
Ceps
La densité d’arrachage retenue sera égale à 3 000 pieds par hectare pour tenir compte des
manquants plus nombreux en fin d’exploitation de la parcelle.
La quantité de cep frais sera donc égale à 4,5 x 3 000 = 13,5 tonnes par hectare d’arrachage
Les surfaces de vignes arrachées peuvent être estimées à 1,5 % de la surface en production.
Ces éléments nous permettent d'estimer la production de ceps arrachés à 20 500 tonnes par an. La
surface théoriquement arrachée est de 1 522 hectares.
Ne sont pas comptabilisés, les arrachages pratiqués annuellement lors de l’entretien des parcelles
(ceps morts).
Carte n°21 : Quantités de ceps de renouvellement de parcelle produits par canton (tonnes de MB)
Surface Quantité de
Code
Canton arrachée ceps
INSEE
ha tonnes de MB
0410 FORCALQUIER 1 10
0421 RIEZ 1 18
0429 VALENSOLE 0 5
0432 MANOSQUE-SUD-EST 2 25
0433 MANOSQUE-SUD-OUEST 6 87
0498 MANOSQUE 2 24
0505 BATIE-NEUVE (LA) 0 5
0507 CHORGES 1 9
0508 EMBRUN 0 4
0511 GUILLESTRE 0 3
0523 TALLARD 0 6
0636 MANDELIEU-CANNES-OUEST 0 3
0699 NICE 1 10
Pour les sarments, le retour au sol est la principale filière d’utilisation actuelle. Cette pratique est
encouragée dans les préconisations données par les organisations techniques. Les sols viticoles de la
région sont en règle générale faiblement pourvus en matières organiques et leur maintien du taux
de matière organique par des apports est nécessaire.
Les sources d’approvisionnement en amendement organique à moindre coût étant peu abondantes,
la restitution des bois de taille au sol s’avère, dans un contexte de crise, la pratique à privilégier.
Dans les vignobles les plus rentables, des apports de composts à base de fumier d'ovins ou de marcs
de raisins sont parfois pratiqués. Le compost de marcs de raisins constitue une source
d’amendement organique peu coûteuse pour les caves adhérentes.
Notons à ce sujet que le risque d'arrêt de production de compost de marcs de la distillerie Azur
distillation de Maubec, risque d'entraîner une hausse des besoins en matières organiques dans le
secteur viticole.
Les souches de vigne une fois arrachées, sont stockées en bord de champ par les agriculteurs,
brûlées dans les cheminées ou récupérées par les riverains pour le même usage. Les ceps de vignes
sont une source de bois de chauffage particulièrement appréciée dans les secteurs viticoles.
Certes dynamique, la filière viticole reste principalement caractérisée par la petite taille des
entreprises. L’intensification de la concurrence et l’exigence des consommateurs imposent aux
exploitations un niveau de performance croissant et une capacité d’adaptation développée. Le
nombre de petits exploitants diminue, cela favorise une professionnalisation de la viticulture et une
orientation vers la qualité.
En 2000 seulement 2 exploitations sur 5 sont professionnelles (exploitant à titre principal). La crise
viticole actuelle touche plus particulièrement le département du Vaucluse, où l’on note que les
arrachages liés à la réforme de l’OCM (Organisation Commune des Marchés) devraient conduire à
une réduction d’au moins 1 800 hectares sur 3 ans (soit 3,4 % des surfaces en production).
Notons également une évolution vers la formation des viticulteurs sur les pratiques culturales
respectueuses de l’environnement, sur la fabrication des vins mais aussi une évolution de la filière
vers l’émergence d’un vignoble dédié à la production de VSIG (vins sans indication géographique).
Sarments
Une partie importante (environ ¾) des vignes sont pré-taillées. Cette technique qui consiste en une
taille mécanique ne permet pas de récupérer les sarments. La taille mécanique produit des
morceaux de sarments d'une dizaine de centimètres qu'il est impossible de récupérer.
Les sarments des vignes taillées manuellement, pourraient potentiellement être récupérés et
valorisés. L'estimation des quantités potentiellement valorisables est de 25 % des quantités
produites (67 000 tonnes brutes).
Comme nous l'avons vu dans le paragraphe précédent, les conseils techniques et agronomiques vont
plutôt vers un retour au sol systématique des sarments. Dans ces conditions, nous considérerons que
le potentiel de sarments valorisables dans le cadre d'une filière énergétique est nul.
Ceps
Le gisement dans sa très grande majorité est déjà utilisé par des particuliers (vignerons, amis,
riverains) comme bois de chauffage. Cependant si une collecte organisée et rémunératrice pour les
viticulteurs venait à se mettre en place, on peut estimer entre 30 et 50 % la part du gisement
régional qui pourrait être récupéré (5 à 10 000 tonnes brutes de ceps issus des renouvellements de
parcelles, quantité devant être doublée pour tenir compte des arrachages définitifs).
Compte tenu des interrogations qui subsistent quant aux réelles possibilités de mise en place de ce
type de filière, nous préférons considérer la quantité valorisable à court terme comme nulle.
Pour qu’une filière de récupération des sarments sur les vignes non pré-taillées soit envisagée, il
faudra :
- garantir un prix de vente des sarments suffisant pour financer l’achat et l’épandage
d’amendements et les frais liés à la récolte mécanisée des sarments.
Les opportunités de développement à plus grande échelle d’une filière de récolte des bois de taille
sur les vignes pré taillées semblent très limitées de par :
Une expérience est actuellement conduite en Bourgogne, sur l’utilisation de sarments de vignes
pour alimenter une chaudière à plaquettes.
Un kit de récupération est monté sur le broyeur de sarments, il permet de récolter le produit en
big-bags. Sur 15 hectares de vigne, 100 m3 ont été récupérés sous forme de granulats de sarments.
Concernant les ceps, le volume important que peut représenter un arrachage conduit à préférer une
transformation directe au champ en bois énergie (broyage mobile en bord de parcelle).
Il faudra cependant que le délai entre l’arrachage et la récupération des ceps soit le plus court
possible, sous peine de voir le gisement diminuer en volume par suite des enlèvements spontanés
des particuliers.
La présence de terre et donc de cailloux sur les racines est difficilement conciliable avec le
broyage, cette partie de la souche devra être retirée avant réduction en plaquette.
L’étude réalisée par la FDCUMA et la Chambre d’Agriculture du Gard indique que le broyat de
sarment sec pourrait avoir une valeur marchande égale à celle de la plaquette de bois déchiqueté
(80 à 120 € / tonne).
A titre d'exemple, une benne de 2 m3 de ceps débités coûte de 100 à 150 euros.
Conclusions
Malgré des productions non négligeables de biomasse, les sarments ne représentent pas un produit
pouvant entrer dans une filière de valorisation énergétique à grande échelle.
Concernant les ceps, les utilisations comme bois de chauffage existent déjà de manière spontanée.
Le broyage afin de produire de la plaquette pourrait être développé et favorisé.
La culture hors-sol en région PACA concerne deux productions : la tomate de bouche et la fraise. Ce
mode de production, présent depuis une vingtaine d’années, a d’abord concerné exclusivement la
tomate. Ces cultures sont généralement conduites par des agriculteurs performants, voire
novateurs, d’une grande technicité tant pour la gestion de la fertilisation que pour la protection
phytosanitaire ; elles bénéficient également d’un appui technique souvent important.
A l’origine, le choix de la production hors-sol est d’abord dicté par la volonté de déjouer la
concurrence, de produire plus, avant les autres ou dans des créneaux de commercialisation plus
intéressants. Il permet également une maîtrise parfaite de la conduite de la culture en
s’affranchissant notamment des nombreux problèmes parasitaires du sol (c’est souvent une
alternative au problème de désinfection des sols, notamment depuis l’interdiction d’utilisation du
Bromure de méthyle).
En apportant les éléments minéraux sous forme de sels dissous dans une solution nutritive, la ferti-
irrigation contrôlée au goutte-à-goutte sur un support inerte permet, avec le contrôle climatique,
d’augmenter les rendements, d’étaler le calendrier de production et de gérer l’eau d'irrigation.
Les supports utilisés ont pour vocation d’optimiser les facteurs de croissance des plantes, ils sont
soit inorganiques (laine de roche, pouzzolane) soit organiques (fibre de coco et tourbe). Tous les
substrats sont conditionnés dans une enveloppe plastique. En ce qui concerne la laine de roche,
l’approvisionnement via les distributeurs locaux (coopératives agricoles, négociants,..) se fait
auprès de trois principaux fournisseurs : GRODAN, BIOGROS et CULTILAINE.
A la mise en place, les cubes de support d’enracinement des plants constitués dans tous les cas de
laine de roche sont disposés sur les substrats ; en fin de récolte, les cubes enracinés et les substrats
sont évacués des serres.
Il est à noter qu’une fraction des substrats est réutilisée sur deux ans. Cette proportion en
augmentation reste cependant marginale.
Les laines minérales usagées contiennent des éléments minéraux solubles et organiques et peuvent
être classées en DIB (déchets industriels Banaux), en catégorie 820 A101 ("minéraux, terres inertes
ou stériles provenant de cultures").
- Bouches-du-Rhône : 200 à 250 hectares dont près de la moitié dans la région de Berre
l’Etang. Le reste des surfaces se retrouvent essentiellement dans la Crau et le Nord du
département (St Andiol, Châteaurenard) ;
Les surfaces de tomates hors sol sont majoritairement attribuées à des tomates grappes et vrac de
façon équilibrée. Les autres types (charnue, cocktail, cerises, allongées) n’ont toujours qu’une
faible part dans la production.
Concernant les substrats, la laine de roche reste le type le plus utilisé (tableau 1).
Les types de laines les plus fréquemment rencontrés sont le Master Grodan (83%), l ‘Agrilène (28%),
le Cultilène (17%) et l’Expert Grodan (4,9%).
En fin de culture les substrats sont recyclés (laine de roche), épandus en serre ou en plein champ ou
brûlés en bord de parcelle (substrats organiques).
La culture de fraise sur substrat présente de nombreux avantages pour les producteurs : facilité
d’entretien des plantes, étalement de la production, valorisation des abris, facilité de récolte,
maîtrise de l’irrigation, produit régulier en présentation et en qualité. Cette production représente
aujourd’hui les surfaces suivantes :
Les variétés cultivées sont principalement Gariguette (45%) et Ciflorette (22%), viennent ensuite
Cléry (17%) et Pajaro (9%).
En fin de culture les substrats sont la plupart du temps épandus en serre ou en plein champ ou
brûlés en bord de parcelles.
Une partie des producteurs sont regroupés en organisations de producteurs. Ces organisations
(coopératives ou sociétés) mettent en marché la production des serristes. Dans la plupart des cas,
elles assurent aussi l'appui technique.
Les producteurs non regroupés se chargent de la mise en marché de leur production. Les marchés
d'intérêt national (MIN) et les expéditeurs - grossistes sont les principaux débouchés.
Après les récoltes, les végétaux sont coupés et les substrats évacués hors des serres avec les cubes
de plantation puis conditionnés en benne de chargement pour être éliminés.
Les substrats organiques sont en règle générale dessachés et épandus sur des sols agricoles (serres
ou plein champs) ou plus marginalement brûlés en bord de parcelle.
Les substrats inorganiques sont évacués vers une filière de recyclage : les agriculteurs paient un
surcoût sur le prix d’achat des supports pour financer leur recyclage et paient également le
transport en benne.
Les substrats de culture hors sol sont évacués principalement au cours de deux périodes bien
distinctes : en été au mois de juillet (fraises) et en Octobre Novembre (tomates).
Production Jan fév. Mar Avr Mai Jui Juil Août Sept Oct Nov Déc
Tomate
1
Fraise
Caractéristiques physiques
Les substrats de culture hors sol sont dimensionnés en deux types de formats :
- 1,20 m x 0,15 m x 0,075 m, soit 13,5 litres (6 000 pains par hectare)
- 1,00 m x 0,15 m x 0,075 m, soit 11,25 litres (9 000 pains par hectare)
- les cubes de plantation de dimension 0,075 m x 0,075 m x 0,075 m, soit 0,42 litre de
substrat à base de laine de roche (23 000 unités par hectare),
En règle générale, les substrats sont plutôt secs en fin de culture ; cependant lorsque la fert-
irrigation n’est pas arrêtée suffisamment tôt avant l’évacuation hors des serres, les substrats
peuvent contenir encore un volume important de solution nutritive.
Concernant les matériaux de base des substrats organiques, leur densité apparaît faible :
- fibre de coco à l’état sec et avant utilisation en serre : 100 à 160 kg / m3,
Pour ce qui est des substrats usagés à l’état sec, la présence des racines n’induit pas, à priori, de
répercussion très importante sur les propriétés physiques et énergétiques du substrat. Nous
considérerons pour la suite de notre étude que leur densité et leurs caractéristiques énergétiques
sont voisines des substrats à l’état neuf.
La plupart du temps, le volume du déchet sera le facteur limitant à prendre en compte dans le
raisonnement du transport, le matériau de base à l’état sec ayant une densité faible.
Si une fois dessachés les pains de laine de roche et de tourbe gardent peu ou prou leur forme
initiale, il est à noter que la fibre de coco ne la conserve pas.
Caractéristiques énergétiques
La laine de roche n'est pas combustible. Il s'agit d'une matière minérale qui ne peut être valorisée
de manière énergétique.
Seuls les substrats organiques (fibres de coco et tourbe) sont combustibles. Les caractéristiques
énergétiques de ces matériaux à teneurs élevées en carbone (50% MS pour la tourbe par exemple)
s’avèrent intéressantes dans l’optique d’une valorisation énergétique éventuelle par combustion :
- PCI de la fibre de coco : ce matériau présente à l’état naturel (vrac) un PCI plutôt faible
de par sa volatilité et son caractère pulvérulent. Une compaction permet d’améliorer
son rendement énergétique par combustion. Aucune valeur précise n'a pu être trouvée
dans la bibliographie sur ce type de produit.
On peut raisonnablement penser que les substrats usagés à l’état sec auront des PCI proches des
matériaux initiaux.
Carte n°22 : Répartition des surfaces en serres (tomate et fraise) sur la région (ha - 2000)
Le calcul des quantités produites a été réalisé en tenant compte d’un volume en substrats en sortie
de serre égal à 120 m3 par hectare. Comme indiqué auparavant, la densité retenue est celle du
produit sec : 130 kg/m3. La production de substrat de culture hors sol est donc estimée à 15,6
tonnes par hectare de serre.
Il n’a pas été tenu compte ici du fait qu’une partie des substrats usagés peut être réutilisée au
moins une fois, cette pratique restant marginale.
Les substrats inorganiques sont évacués vers une filière de recyclage : les agriculteurs paient un
surcoût sur le prix d’achat des supports pour financer leur recyclage et paient également le
transport en benne.
Les pains sont collectés par les fournisseurs, la laine de roche est déchiquetée puis utilisée comme
remblais dans les sites d’enfouissement ou les chantiers.
De façon marginale, les substrats inorganiques peuvent également faire l’objet d’un stockage de
longue durée par les agriculteurs en bord de parcelle.
Les pains sont déshabillés de leur enveloppe plastique et épandus sur des sols agricoles par les
agriculteurs ou brûlés en bord de parcelle.
Les surfaces en tomates hors sol ont régressées très fortement depuis quelques années, en raison de
coûts de production très importants et de la concurrence exercée par les pays méditerranéens. En
Vaucluse, par exemple, la production a été réduite d’un tiers au cours des huit dernières années.
Aujourd’hui, les surfaces semblent stabilisées.
Comme nous l'avons vu dans les paragraphes précédents seuls les substrats organiques peuvent être
valorisés comme combustible.
Compte tenu des proportions d'utilisation des substrats organiques dans les serres les quantités
disponibles chaque année sur la région sont évaluées à 1 454 tonnes.
Carte n°24 : Quantités de substrats organiques produites par canton (tonnes de MB)
Production substrats
Code Surface serres
Canton organiques
INSEE ha
tonnes de MB
0650 CARROS 9 40
0699 NICE 9 40
1303 ARLES-EST 17 74
1306 BERRE-L'ETANG 28 126
1307 CHATEAURENARD 158 705
1309 EYGUIERES 17 77
1326 ORGON 9 40
1331 SAINT-REMY-DE-PROVENCE 11 47
1332 SALON-DE-PROVENCE 6 29
1333 TARASCON 3 11
1351 PELISSANNE 3 12
1353 VITROLLES 1 6
1395 ISTRES 2 9
1398 ARLES 11 50
8409 CARPENTRAS-NORD 4 17
8410 CARPENTRAS-SUD 11 48
8411 CAVAILLON 2 8
8413 ISLE-SUR-LA-SORGUE (L') 2 11
8418 PERNES-LES-FONTAINES 18 81
8497 AVIGNON 1 5
8498 CARPENTRAS 4 18
TOTAL REGION PACA 326 1 454
Concernant les substrats à base de laine de roche, leur recyclage en matériau d’isolation apparaît
difficilement réalisable dans la mesure où il nécessiterait le tri séparation des résidus de racines
ayant colonisés les substrats.
Leur nettoyage serait par ailleurs coûteux et ferait perdre à la laine certaines de ses qualités
thermiques.
Concernant les substrats organiques, leur récupération à des fins de production d’énergie par
combustion en fin de culture pourrait présenter un intérêt pour les agriculteurs dans la mesure où
l’élimination de ces déchets par épandage nécessite du temps de travail (dessachage, épandage)
pour un intérêt très limité sur le plan agronomique.
En effet, l’apport d’un matériau biologiquement inerte tel que la fibre de coco ou la tourbe
n’entretient que très faiblement le stock humique du sol.
Cet apport ne contribue pas non plus à « fertiliser » le sol sur le plan minéral ; le seul intérêt d’un
épandage de ce type de matière organique réside dans l’amélioration des propriétés physiques qu’il
confère au sol (capacité de rétention en eau notamment).
Il est donc raisonnable d’envisager l’exportation de ces déchets hors des exploitations agricoles sans
risque agronomique avéré pour les sols et les cultures.
• seuls les substrats secs en fin de culture pourront être valorisés ; à ce titre deux conditions
doivent être réunies :
- arrêt de la ferti-irrigation suffisamment tôt dès la fin des récoltes comme préconisé
par les conseillers de terrain des Chambres d’Agriculture de Vaucluse et des
Bouches-du-Rhône,
- mise à l’abri des précipitations dès la sortie des serres notamment pour les
substrats de culture de tomates hors sol évacués en octobre / novembre en période
à risque d’orages importants,
• pour éviter toute manipulation supplémentaire des substrats par les agriculteurs et limiter
le risque de ré-humectation des substrats en cas d’orage, l’enlèvement des pains en sortie
de serre devra être autant que possible immédiat,
• prise en compte de la présence de 10% de perlite dans les substrats à base de tourbe
destinés aux cultures de fraises,
• prise en compte de la présence des cubes supports de plants en laine de roche sur les
substrats usagés et de l’enveloppe plastique : ces supports devront être séparés lors du
dessachage des substrats et écartés avant valorisation des matières organiques.
Il est à noter qu’un substrat à base de tourbe avec enveloppe biodégradable est actuellement à
l’essai ; son utilisation par les agriculteurs pourrait permettre à l’avenir de faciliter la mise en place
d’une filière de valorisation énergétique par combustion.
Le coût total transport et recyclage des pains de laine de roche, à la charge des exploitations
agricoles représente entre 900 et 1 500 € par hectare.
Pour les pains organiques la valorisation énergétique serait envisageable. Il faudrait dans ce cas
prendre en charge le transport des substrats usagés. L'enlèvement des serres pourrait rester à la
charge du producteur.
Conclusions
Seule la valorisation énergétique des substrats organiques est techniquement envisageable. Les
volumes en jeu sur la région sont faibles (moins de 2 000 tonnes par an) et relativement dispersés
sur le territoire.
Dans la région PACA, la culture hors sol productrice de déchets végétaux en quantités significatives
est la culture de tomates de bouche. La culture de fraise hors sol ne génère que très peu de
déchets végétaux.
Une partie des déchets organiques est produite régulièrement en cours de culture (feuilles,
fruits..., etc.) ; l’autre partie, la plus importante, est générée en fin de culture (plants entiers).
Les déchets végétaux issus des cultures de tomates hors sol sont des déchets organiques. Leur
stockage génère une pollution visuelle, olfactive et organique. Il existe aussi un risque sanitaire
pour les cultures voisines.
Ces déchets ne peuvent pas être incorporés directement au sol car ils contiennent des éléments
non organiques (liens plastiques, crochets).
La filière d’élimination principale de ces déchets reste actuellement, pour des raisons sanitaires, le
brûlage : en effet leur retour au sol à l’état brut risque de provoquer une dissémination des
microorganismes pathogènes.
Une partie des producteurs est regroupée en organisations de producteurs. Ces organisations
(coopératives ou sociétés) mettent en marché la production des serristes. Dans la plupart des cas,
elles assurent aussi l'appui technique.
Les producteurs non regroupés se chargent de la mise en marché de leur production. Les marchés
d'intérêt national (MIN) et les expéditeurs - grossistes sont les principaux débouchés.
En cours de culture, les déchets végétaux produits par les tomates hors sol sont les feuilles, les
gourmands et les fruits (écarts de tri).
Ces déchets sont produits lors des opérations manuelles conduites de façon régulière sur toute la
durée de la production soit sur 35 semaines de décembre à août.
Tableau n° 33 : Calendrier de production des déchets végétaux des tomates hors sol
Légume Jan fév. Mar Avr Mai Jui Juil Août Sept Oct Nov déc.
Tomate
: déchets végétaux produits en cours de culture : feuilles et gourmands (et écart de tri)
: plants évacués en fin de culture
En fin de culture, les déchets végétaux issus de serres de tomates hors sol sont principalement les
tiges des plantes.
A la fin de la récolte, en septembre octobre, les agriculteurs font appel à des entreprises qui
réalisent l’évacuation mécanique de ces résidus hors des serres. Les tiges sont alors la plupart du
Sur les exploitations agricoles de taille réduite, l’évacuation est réalisée par l’exploitant toujours
de façon mécanique (utilisation de la fourche d'un élévateur télescopique). Les déchets
contiennent ici aussi les éléments plastiques. Le tri de ces éléments n'est pas toujours facile car ils
sont imbriqués dans les matières végétales.
Les déchets végétaux produits en cours de culture (feuilles et gourmands) s’avèrent d’une forte
teneur en eau (10% MS) et en l’état brut plutôt adaptés à une valorisation énergétique par
méthanisation.
Après un premier séchage en bord de parcelle, la teneur en eau de ces déchets diminue rapidement
(50% MS) ce qui peut éventuellement permettre leur valorisation ultérieure par combustion.
En fin de culture, les tiges des plants de tomates sont davantage ligneux et secs que les déchets
produits en cours de culture (25% MS).
Ces déchets la plupart du temps conditionnés en cônes contiennent également les ficelles et clips
plastiques utilisés pour établir les plants en cours de culture.
Carte n°25 : Répartition des surfaces en serres (tomate) sur la région (ha - 2000)
En fin de culture, les tiges de tomates mesurent près de 10 mètres de longueur ; les 23 000 plants
mis en culture par hectare produisent donc une longueur cumulée de 230 kilomètres de tige de
tomate.
Pour ce qui est du gisement, le calcul de la quantité de déchets produits s’est appuyé sur les ratios
communiqués par la Chambre d’ Agriculture de Vaucluse (Schéma déchet, 1999) ; ces ratios ont été
recoupés avec les données fournies par le CTIFL Balandran.
Les déchets végétaux bruts produits en cours de production par un hectare de tomate hors sol
s’élèvent en moyenne à 70 tonnes (de 60 à 80 tonnes).
Les déchets végétaux produits en fin de culture s’élèvent à 110 tonnes par hectare.
Au total, la production de déchets végétaux dans les serres hors sol est évaluée à 180 tonnes par
hectare (10 % de MS).
Sur la base de ces ratios de production une estimation des quantités produites à l’échelle régionale
peut être réalisée. Elle s'élève à 50 757 tonnes brutes (10 % de MS).
Les déchets végétaux produits en cours de culture sont produits en quantités faibles et dispersés
dans l’espace, leur élimination se fait par brûlage ou dégradation en tas en bord de serres.
Pour les déchets produits en fin de culture, la majorité des exploitations les élimine par brûlage
pour des raisons sanitaires : le risque de transmission de maladie étant en effet accru lors de
l’évacuation des serres.
Les surfaces en tomates hors sol ont régressé très fortement depuis quelques années, en raison de
coûts de production très importants et de la concurrence exercée par les pays méditerranéens. En
Vaucluse, par exemple, la production a été réduite d’un tiers au cours des huit dernières années.
Aujourd’hui, les surfaces semblent stabilisées.
Selon la taille des exploitations, les quantités produites par semaine s’élèvent ainsi entre 1 et 5,6
tonnes de déchets végétaux bruts soit 100 à 560 kilogrammes de matière sèche.
Selon le contexte local et un éventuel projet de station de méthanisation, il n'est toutefois pas
impossible de pouvoir valoriser une partie des végétaux. Nous ne pouvons par contre pré-identifier
les zones concernées.
Contrairement aux déchets en cours de culture, cette quantité globale est produite sur une période
courte (Octobre, Novembre) ce qui est favorable à la mise en place d’une filière de valorisation.
En l'absence de possibilité technique de séparer les débris plastiques des végétaux, nous
considérerons que le potentiel valorisable est nul à court terme.
Les conditions de mise en place d’une filière de valorisation des déchets de fin de culture hors sol
de tomates passent soit par une modification des pratiques actuelles de production du déchet, soit
par l’utilisation de matériaux d’attache biodégradables.
Des essais sont actuellement réalisés par le CTIFL avec des ficelles et clips à base d’amidon.
Il n’y a pas à l’heure actuelle de valeur ajoutée sur la production des deux types de déchets
végétaux issus des serres hors sol.
Le coût de production pour la collecte et l’évacuation mécanique en serre des déchets peut être
évalué à 1 500 € l’hectare à la charge des exploitations.
Conclusions
Compte tenu d'une part de la dispersion géographique et temporelle des quantités produites, les
végétaux en cours de cultures ne constituent pas un gisement potentiel intéressant pour une
valorisation énergétique.
Les végétaux en fin de cultures ne peuvent pas être valorisés en l'état. Les débris et déchets de
plastiques qu'ils contiennent, non tribales, ne permettent pas d’envisager une quelconque filière de
valorisation énergétique. Des expérimentations sont en cours de réalisation pour modifier la matière
des attaches et des crochets incriminés.
Les effluents d'élevage étudiés dans cette fiche sont exclusivement les effluents liquides et pâteux
qui pourraient être utilisés dans le cadre d'une filière de méthanisation. La valorisation
agronomique (épandage ou compostage) des effluents d'élevage est de loin la filière la plus utilisée
et celle qui doit être recherchée et favorisée.
Qu'il s'agisse d'effluents solides (fumiers) ou d'effluents liquides (lisiers, purins), la très grande
majorité des élevages de la région PACA exploite des surfaces suffisantes permettant de valoriser
les effluents produits. Contrairement à d'autres régions françaises qui connaissent des situations
d'excédents structurels, les élevages de la région PACA n'ont aucune difficulté pour valoriser leurs
effluents d'élevage.
Toutefois, dans certaines situations très locales, des élevages de la région peuvent rencontrer des
difficultés de valorisation ou d'évacuation d'effluents. Ces situations se rencontrent dans le cas des
élevages hors sol (poules pondeuses ou porcins) ou dans des systèmes bovins laitiers en montagne
avec un déficit de surface en céréales et terres labourables.
L'objectif de cette fiche est donc d'identifier les situations locales où des élevages disposeraient
d'effluents liquides ou pâteux pouvant être valorisés dans des unités de méthanisation.
L'élevage régional est pour sa grande majorité extensif. Les exploitations d'élevage ovin sont les
plus importantes suivies des exploitations bovines et caprines. Les élevages de volailles et de porcs
sont beaucoup moins nombreux que les autres élevages.
Les élevages d'ovins, caprins et de bovins viande sont des élevages qui valorisent, grâce au
pâturage, des surfaces de parcours et d'estives. Les déjections animales sont en grande majorité
restituées directement au sol. En période hivernale, les animaux sont mis en stabulation ou en
bergerie pendant des périodes plus ou moins longues suivant le type d'élevage et de conduite. Les
effluents solides (fumiers) récupérés sont la plupart du temps épandus sur les terres agricoles de
l'exploitation. A noter qu'une partie des fumiers ovins sont rachetés par des entreprises pour en
faire du compost. Ce compost est ensuite revendu en vrac ou en sac et le plus souvent exporté en
dehors de la région.
Dans le cadre de cette fiche produit nous nous intéresserons plus particulièrement aux élevages
bovins lait, porcins et volailles. Seuls ces élevages peuvent produire des effluents liquides aptes à
être méthanisés dans de bonnes conditions. Comparée à d'autres régions françaises, la région PACA
compte une faible proportion de ces types d’élevages.
Bovins lait
De manière très schématique, nous retrouvons des élevages bovins lait en montagne (Nord et Est
des départements des Alpes Maritimes, Alpes de Haute Provence et Hautes-Alpes). Le département
des Hautes-Alpes est de loin le département où l'on retrouve le plus de bovins lait.
La production de bovins lait a subi de profondes mutations avec l’instauration des quotas laitiers en
1985, la restructuration de la collecte marquée par la fermeture de l’usine Nestlé à Gap dans les
années 70 ; ces mutations se sont poursuivies avec la nécessité de mise aux normes qui a entraîné la
fermeture de nombreux élevages. Actuellement, les élevages bovins lait les plus importants sont
localisés autour du bassin gapençais (Champsaur, Haute Durance, Ubaye).
Concernant les élevages de porcins, deux grands types d'élevage sont présents dans la région. Nous
pouvons observer une majorité d'élevages de petite taille dont le but est de fournir des porcs
charcutiers pour un marché local et régional. Il s'agit souvent d'élevages naisseurs engraisseurs ou
exclusivement engraisseurs. Ces élevages peuvent être en plein air et valorisent leur production
sous la marque "porc de montagne". A l'inverse, il existe aussi quelques élevages de porcs de grande
taille. Ces élevages sont des élevages hors sol. Les surfaces exploitées ne sont pas suffisantes pour
utiliser la totalité des effluents (lisiers) produits. Les effluents produits par ce type d'élevage sont
des lisiers.
Volailles
Pour les élevages de volailles, nous observons le même type de situation. D'un coté des élevages de
petite ou moyenne taille desservant un marché local en viande ou en œufs, et des élevages de
grande taille le plus souvent hors sol. Les élevages de grande taille sont le plus souvent tournés vers
la production d'œufs. Il n'existe pas d'élevage important de volailles de chair en région PACA. A la
différence des élevages de porcs, les élevages de volailles pondeuses de taille importante sont de
plus en plus souvent équipés de dispositif de gestion – séchage des fientes. Une fois séchées ces
fientes peuvent plus facilement être épandues ou vendues à des entreprises de fabrication de
composts et matières fertilisantes.
Bovins lait
A l’exception de quelques troupeaux de vaches laitières qui sont conduits en hors-sol et où les
vaches sont en stabulation quelle que soit la saison, les systèmes d’élevage bovin lait reposent
largement sur la pratique du pâturage par laquelle les animaux prélèvent eux-mêmes la majorité de
leur nourriture à l’extérieur.
La production des exploitations est collectée par des organismes de collecte et/ou de
transformation du lait. Quelques exploitations laitières valorisent elles mêmes leur production par
la vente directe (lait en berlingots, fromages ou yaourts). La plupart des exploitations livrent la
totalité ou une partie de leur production à des entreprises de transformation ou de conditionnement
du lait. Sur la région deux structures regroupent la majorité de la collecte laitière. Il s'agit de
Lactalis (groupe privé), et de Orlac (coopérative filiale du groupe SODIAAL). En complément, 7
fromageries coopératives ou privées collectent et transforment le lait.
L'accompagnement technique des exploitations laitières est réalisé par les organismes économiques
et par les Chambres d'Agriculture. Les opérateurs du contrôle laitier et des GDS (Groupement de
Défense Sanitaire) complètent le dispositif d'accompagnement technique. La gestion des effluents
d'élevage ne constitue pas un problème majeur des élevages bovin lait. La taille des élevages et la
présence de terres agricoles au sein ou à proximité des élevages permettent dans la grande
majorité des cas de valoriser les effluents par épandage.
Porcins
Comme nous l'avons vu plus haut, une partie des élevages de porcs sont des élevages de petite taille
qui valorisent localement leur production. Les bouchers et les commerces locaux sont les principaux
modes de commercialisation. Ces élevages sont très dépendants de la présence d'abattoir de
proximité. La région PACA est équipée d'abattoirs multi-espèces publics ou privés (Gap, Digne,
Puget-Thénier, Seyne, Carpentras, Arles, … - liste non exhaustive). Un groupement de producteurs
est présent sur les Hautes-Alpes. Il s'agit du Montagnard des Alpes. Cette organisation regroupe la
plupart des éleveurs de ce département.
Pour les élevages de plus grande taille, la production peut être valorisée localement via des circuits
de proximité (GMS, chevillard) mais l'exportation en dehors de la région PACA reste majoritaire pour
l'abattage.
Volailles
Comme pour les porcs, l'organisation de la production est différente entre les petits et les gros
élevages. Les petits élevages (volailles de chair ou pondeuses) sont tournés vers les marchés de
proximité. Pour les volailles de chair, l'absence de structures d'abattage d'importance limite
fortement les possibilités de développement d’élevages de volailles de plus grande dimension
économique. Les producteurs possèdent donc des tueries privées permettant de traiter
exclusivement la production de l'élevage.
Les élevages de plus grande importance sont exclusivement des élevages de poules pondeuses. La
production de ces élevages est
- soit individuelle ; le producteur se charge de la mise en marché auprès de supermarchés ou
de commerçants locaux ;
- soit organisée autour d'une coopérative (Avidurance).
Les producteurs organisés en coopérative sont suivis par les techniciens de la coopérative.
Nous ne traiterons dans cette partie que des effluents liquides ou suffisamment pâteux pour pouvoir
être utilisés dans le cadre d'une méthanisation.
Bovins
Tous les élevages de bovins lait ne produisent pas des effluents liquides. Les bâtiments récoltant
des effluents liquides de type lisier ne sont pas systématiquement présents sur les exploitations. Le
choix du mode de production d'effluent résulte d'un compromis intégrant différents paramètres dont
la présence de paille sur l'exploitation, le type de bétail (génisses, vaches laitières, veaux, …), le
mode d'alimentation, la configuration du site d'exploitation. De manière très schématique, les
systèmes lisier ont connu un intérêt particulièrement important dans les années 70 à 90.
Les effluents liquides des élevages bovins sont de deux types différents. Il s'agit soit de purin soit de
lisier. Le purin est un effluent liquide constitué exclusivement des parties liquides (urines). Les
lisiers contiennent quant à eux des urines et des excréments mélangés. Les lisiers ont une teneur en
matières sèches beaucoup plus importante. Les purins comme les lisiers sont recueillis dans des
fosses permettant au minimum de stocker la production de 4 mois (capacité minimum
réglementaire). En montagne la capacité de stockage peut être portée à 6 mois.
La production d'effluent est surtout concentrée en période hivernale (octobre à mai) suivant
l'altitude et la mise à l'herbe des bêtes. Quelques vaches laitières sont en stabulation tout au long
de l'année.
La proportion d'élevages bovins produisant des effluents liquides n'est pas chiffrable à l'échelle de la
région. Ce type de données ne peut être recueilli que par enquête individuelle auprès des éleveurs.
Il n'est pas rare que deux systèmes de gestion des effluents soient présents sur la même exploitation
(lisier pour les vaches laitières et fumier pour les génisses).
Porcins
Comme pour les bovins lait, la production de lisier n'est pas systématique dans les élevages porcins.
Les élevages de petite taille sont souvent sur litière accumulée (fumier) ou en plein air.
Les élevages de grande taille sont quant à eux systématiquement sur lisier. Le lisier est constitué
des urines et des excréments des porcs. Ils sont stockés dans des fosses dans les mêmes conditions
de capacité que pour les bovins (stockage minimum de 4 mois de production).
Volailles
Seuls les élevages de volailles de poules pondeuses produisent des effluents pâteux. Dans la région
PACA, les élevages de volailles de chair sont le plus souvent sur fumier.
Les élevages de grande capacité (plus de 5 000 poules pondeuses) sont des élevages hors sol. Les
poules sont dans des cages ou en plein air. Les fientes sont recueillies sous les pondoirs soit dans
des fosses, soit sur des tapis roulants qui évacuent les fientes vers des hangars de stockage.
Les plus gros élevages (20 000 poules pondeuses) disposent parfois de système de séchage des
fientes. Ces systèmes utilisent l'air chaud du poulailler pour sécher les fientes. Après séchage, les
fientes ne peuvent plus être méthanisées (taux de matières sèches supérieur à 50 %).
Mis à part un vide sanitaire d’un mois entre les différentes bandes, la production est assez régulière
sur l'année.
Les élevages de bovins lait, de porcs ou de volailles les plus importants sont soumis à une
réglementation particulièrement contraignante. Ces élevages sont des installations classées
soumises à déclaration et parfois même à autorisation. Dans les années 90, face aux
développements des problèmes de gestion des effluents dans les régions d'élevage (Bretagne, Pays
de la Loire, Normandie, …), l'Etat français a engagé un programme de maîtrise des pollutions
d'origine agricole (PMPOA). Ce programme avait pour ambition de diminuer l'impact
environnemental des élevages les plus importants en leur permettant de réaliser les investissements
nécessaires à une gestion optimale des effluents d'élevage. Malgré l'absence de zones en excédents
structurels dans la région, les élevages de bovins, porcins et volailles les plus importants ont pu
bénéficier de ce programme et réaliser les travaux et études leur permettant d'être en conformité
avec la réglementation. La gestion des effluents était au cœur des préoccupations de ce programme
et les élevages ont pu mettre en place les équipements permettant de collecter, stocker et utiliser
les effluents dans de bonnes conditions. Dans la plupart des cas, la gestion par épandage a été
retenue.
Les effluents d'élevages concernés ont des caractéristiques physico-chimiques différentes. Les
teneurs en matières sèches sont aussi différentes et varient de 3 % à 36 %. Ces chiffres sont issus de
la littérature et peuvent varier suivant la conduite de l'élevage. Un paillage même léger dans une
stabulation de bovins va avoir tendance à augmenter la teneur en matières sèches du lisier. A
l'inverse une alimentation plus riche en eau (porcs, volaille) va avoir tendance à faire diminuer la
teneur en matières sèches.
Les valeurs retenues pour la caractérisation énergétique sont des valeurs issues de différentes
sources bibliographiques. Compte tenu de la diversité des situations (alimentation, type d'animaux,
système de gestion des effluents, …), ces valeurs sont à adapter et valider.
Comme nous l'avons vu plus haut, il est difficile de connaître le gisement régional d'effluents
liquides sur les exploitations de bovins, porcs et volailles et ce à l'échelle de chaque canton. La
production d'effluents liquides dépend en grande partie du type de bâtiment présent sur
l'exploitation et il n'est pas rare sur une même exploitation de trouver à la fois des animaux
produisant du fumier et d'autres du lisier. Les données statistiques qui sont à notre disposition ne
permettent pas d'aller à ce niveau de détail.
Les effectifs d'animaux recueillis dans le cadre de l'identification animale ne nous permettent pas
de connaître le mode de production d'effluents.
Pour établir la localisation des gisements nous nous sommes donc basés sur les statistiques du
dernier recensement agricole (2000). Ces données sont relativement anciennes (risque de cessation
d’activité de certains élevages) et prennent en compte l'ensemble des effectifs d'animaux sans
distinction entre les élevages professionnels et les élevages familiaux. Si ces éléments ne sont pas
trop gênants pour les bovins, ils sont par contre à prendre avec précautions lorsqu'il s'agit des porcs
et encore plus des volailles.
Les répartitions des effectifs et des quantités produites ont été réalisées sur les bases des effectifs
d'animaux observés lors du recensement général agricole de 2000 et adaptés au cas par cas au dire
d'expert (élevages ayant disparus, exploitations familiales, type d'effluents produits, …).
Carte n°28 : Quantités d'effluents liquides produites par canton (tonnes de MB)
Production
UGB Production Production
Code UGB UGB Fientes de
Canton Bovins Lisier bovins Lisier porcins
INSEE Porcins Volailles volailles
lait Tonnes de MB tonnes de MB
tonnes de MB
0402 ANNOT 61 0 0 1 094 0 0
0403 BANON 0 0 49 0 0 140
0404 BARCELONNETTE 28 0 0 506 0 0
0407 ALLOS-COLMARS 40 0 0 720 0 0
0408 DIGNE-LES-BAINS-EST 40 0 0 720 0 0
0410 FORCALQUIER 80 0 0 1 440 0 0
0412 LAUZET-UBAYE (LE) 144 700 0 2 592 980 0
0414 MEES (LES) 0 0 910 0 0 2 600
0416 MOTTE-DU-CAIRE (LA) 0 500 0 0 700 0
0419 PEYRUIS 0 0 280 0 0 800
0421 RIEZ 0 0 70 2 0 200
0426 SEYNE 248 0 0 4 464 0 0
0427 SISTERON 40 0 0 720 0 0
0428 TURRIERS 80 0 0 1 440 0 0
0430 VOLONNE 20 0 0 360 0 0
0431 DIGNE-LES-BAINS-OUEST 0 400 140 0 560 400
0432 MANOSQUE-SUD-EST 0 0 490 0 0 1 400
0501 AIGUILLES 127 0 0 2 279 0 0
0503 ASPRES-SUR-BUECH 18 500 49 326 700 140
0505 BATIE-NEUVE (LA) 384 0 35 6 912 0 100
0506 BRIANCON-NORD 32 0 0 576 0 0
0507 CHORGES 160 0 0 2 880 0 0
0508 EMBRUN 280 0 0 5 040 0 0
0509 GAP-CAMPAGNE 304 0 0 5 472 0 0
0511 GUILLESTRE 160 0 0 2 880 0 0
0514 ORCIERES 184 0 0 3 309 0 0
0515 ORPIERRE 48 0 105 864 0 300
0517 ROSANS 28 0 0 504 0 0
0518 SAINT-BONNET-EN-CHAMPSAUR 1 840 3 250 0 33 120 4 550 0
0519 SAINT-ETIENNE-EN-DEVOLUY 32 0 0 573 0 0
0520 SAINT-FIRMIN 400 0 0 7 200 0 0
0523 TALLARD 360 1 150 0 6 480 1 610 0
0524 VEYNES 32 0 0 576 0 0
0525 BRIANCON-SUD 36 0 0 648 0 0
0599 GAP 600 500 0 10 800 700 0
0602 BAR-SUR-LOUP (LE) 0 0 49 0 0 140
0607 CONTES 0 0 175 0 0 500
1303 ARLES-EST 0 4 250 140 0 5 950 400
1309 EYGUIERES 0 450 105 0 630 300
1310 GARDANNE 0 0 70 0 0 200
1311 ISTRES-NORD 0 850 0 0 1 190 0
1312 LAMBESC 0 0 140 0 0 400
1326 ORGON 0 1 250 0 0 1 750 0
1334 TRETS 0 4 000 350 0 5 600 1 000
1398 ARLES 0 0 350 0 0 1 000
8302 BARJOLS 0 0 210 0 0 600
La valorisation agronomique par épandage direct dans les champs est sans aucun doute la filière la
plus fréquemment rencontrée dans la région pour la gestion des effluents d'élevage liquides.
Comme nous l'avons vu, des investissements récents ont été réalisés dans les élevages. Ces
investissements ont souvent été axés vers l'amélioration des dispositifs de collecte, de stockage et
d'épandage des effluents.
En l'absence d'excédent structurel nécessitant une diminution des teneurs en azote des effluents, la
valorisation agronomique directe est certainement la filière qu'il faut privilégier. Les coûts de
fertilisation observés ces dernières années tendent vers une utilisation optimale des matières
organiques pour la fertilisation des sols.
Dans le contexte régional, c'est la filière d'utilisation des effluents d'élevage qui devra être
préférée.
L'évolution des filières de production d'effluents liquides d'élevage sur la région tend plutôt vers une
diminution.
Le nombre des élevages bovins lait essentiellement présents en montagne a globalement tendance à
diminuer dans la région. Le soutien des élevages laitiers de montagne est inscrit dans les projets de
la future politique agricole commune mais force est de constater que les cessations d’activité sont
plus nombreuses que les nouvelles installations. De plus, les bâtiments utilisant les systèmes lisier
sont de moins en moins nombreux. Les systèmes fumiers sont de plus en plus fréquents. Ils
correspondent mieux aux conditions d'exploitations.
Concernant les élevages porcins, le temps des gros élevages porcins hors sol est révolu. Ces élevages
bien que rentables sont de plus en plus décriés et la tendance est plus à l'élevage plein air.
L'installation d'un élevage porcin de taille significative est actuellement quasiment impossible dans
la région. Les derniers projets qui ont été portés dans les Hautes Alpes ont systématiquement été
anéantis face à l'opposition locale (commune, population). Dans ces conditions nous ne voyons pas
comment la production de lisier de porcs pourrait de développer.
Pour les élevages de volailles pondeuses, le constat est assez similaire à celui des élevages de porcs.
Pour cette filière nous devons aussi rajouter une réglementation de plus en plus contraignante qui
tend à limiter les possibilités d'utilisation des systèmes en cages. L'avenir est donc dans des unités
de production plus petites et avec parcours.
La priorité donnée à la valorisation des effluents liquides comme fertilisant ne permet pas
d'entrevoir un développement important de la filière méthanisation à base d'effluents d'élevage
dans la région PACA.
Deux cas de figure peuvent toutefois conduire à une utilisation des effluents dans une filière de
méthanisation.
Le premier cas est applicable aux élevages les plus importants et totalement hors sol. Certains très
gros élevages de porcs ou de volailles totalement hors sol (pas de surfaces agricoles) produisant des
tonnages importants d'effluents liquides et confrontés à des difficultés lors des épandages (odeurs,
manque de terres disponibles) pourraient voir la méthanisation comme un moyen efficace pour,
d'abord stabiliser les effluents (les digestats sont stables et peuvent être plus facilement
épandables) et ensuite, mieux les valoriser (vente d'électricité et des digestats). Mais il s'agit là
d'une démarche économique nécessitant des investissements importants qui ne peuvent être
réalisés que par des exploitations ayant des moyens en conséquence.
Le second cas de figure concerne des structures plus petites (bovins) dans des zones rurales où un
projet collectif de méthanisation émergerait. Des projets de méthanisation collective en utilisant
des boues de station d'épuration, des effluents de fromagerie et des effluents d'élevage pourraient
être envisagés. Dans ce cas, les éleveurs pourraient contribuer à l'émergence des projets mais nous
les imaginons moins en porteur de projet.
Dans ces conditions il n'est pas envisageable de donner une quantité d'effluent valorisable. La
valorisation se réalisera plutôt autour de projets collectifs portés par des collectivités ou des
groupes industriels.
Dans l'état actuel des connaissances, seul les portés à connaissance peuvent être réalisés dans le
cadre de projets collectifs. Au cas par cas, en fonction des situations locales, les effluents liquides
peuvent être une filière d'approvisionnement d'un projet de méthanisation.
Notons toutefois qu'une entreprise de compostage achète la fiente de poules aux alentours de 20 €
par tonne de matières brute.
Il s'agissait surtout dans cette fiche d'identifier les zones de production d'effluents liquides
d'élevage. Ces zones de production se concentrent pour l'essentiel dans le secteur montagne
(laitier).
S'il apparaît assez clairement que les exploitations d'élevage ne seront pas les premiers porteurs de
projets de méthanisation, les effluents liquides peuvent dans certaines situations être des
ressources complémentaires à d'autres produits (boues, effluents de fromagerie, …).
Les éléments recueillis dans cette fiche seront complétés par les autres produits organiques qui
peuvent être méthanisés.
La région PACA compte plus de 800 000 ovins dont près de 600 000 brebis mères. Le cheptel ovin
régional est particulièrement important. L'élevage ovin est un élevage essentiellement ovin viande
orienté vers la production d’agneaux destinés à la boucherie. Les systèmes d’élevage sont basés sur
le pâturage et une pratique très répandue de la transhumance. Essentiellement élevés pour la
viande, les animaux produisent aussi de la laine. Cette laine est traditionnellement utilisée pour la
confection de textile. Depuis quelques années, l'utilisation comme matériaux d'isolation est aussi
réalisée.
Dans le cadre de l'étude sur la biomasse agricole en région PACA il nous a semblé intéressant de
faire le point sur cette ressource. Il ne s'agit bien évidemment pas d'envisager une utilisation
comme combustible mais bien comme agro-matériaux.
Dans la région PACA, on distinguera les laines issues de troupeaux Mérinos, se prêtant mieux à une
valorisation, et les laines des autres races d'ovins.
La race Mérinos a été depuis longtemps sélectionnée pour la qualité de sa laine. Les éleveurs sont
organisés en UPRA (unité de sélection) et diffusent des animaux améliorateurs des qualités
génétiques. Les critères de sélection sont basés bien évidemment sur la conformation de la
carcasse, la facilité de mise bas, la qualité de la viande mais les éléments de production
quantitative et qualitative de la laine rentrent aussi en ligne de compte. La longueur de la fibre de
laine et sa finesse sont particulièrement regardées. La filière laine de Mérinos est déjà très
structurée et la laine est un produit à part entière de l’élevage.
Les autres races d'ovins présentes dans la région PACA (Préalpes du sud, Mourerous, Commune,
Lacaune (brebis laitière), …) ne sont pas spécifiquement sélectionnées sur leur productivité ou la
qualité de la laine. Bien que leur laine soit de qualité moindre, les brebis de ces races sont toutefois
tondues et la laine valorisée.
L'élevage ovin est relativement bien organisé. La commercialisation est assurée soit par des
groupements de producteurs (coopératives) soit par des chevillards (privés) qui achètent
directement les agneaux et les font abattre. La région est le siège du 1er abattoir ovin de France
(Abattoir Municipal de Sisteron). Une partie de la production est labellisée sous la dénomination
Agneau de Sisteron (Label rouge).
La filière laine s’organise autour de négociants et acheteurs principaux que sont France Laine basée
à Mazamet (81) et Europe Laine basée à Roquefort-la-Bédoule (13). Les organisations de
producteurs (coopératives) ou des négociants privés peuvent aussi racheter la laine aux éleveurs et
la revendre aux sociétés capables de trier, triturer et valoriser la laine en fonction de sa qualité.
France Laine valorise la laine selon sa qualité soit en tant que laine textile, soit en tant qu’isolant
thermique. La société Europe Laine est, quant à elle, spécialisée dans la valorisation en tant
qu’isolant.
La tonte des animaux reproducteurs (brebis et béliers) est réalisée au début du printemps (février à
avril). La tonte est indispensable. Non tondue, la laine trop longue ou trop épaisse peut gêner les
brebis pendant la période estivale (chaleur) ou leur déplacement dans des milieux parfois
embroussaillés. La tonte a aussi un rôle sanitaire car elle permet d'enlever les débris ou parasites
accrochés dans la toison. La tonte doit toutefois être réalisée suffisamment tôt en saison pour que
la toison puisse repousser suffisamment avant la montée en alpage. Des équipes spécialisées
Après la tonte, la laine est rassemblée et tassée dans des sacs (curons). Ces sacs sont ensuite
stockés jusqu’au passage du collecteur. Aucune autre manipulation n'est réalisée à la ferme. Les
curons pèsent entre 75 et 100 kg.
Carte n°29 : Répartition du nombre de brebis mères sur la région PACA (effectif 2000)
Les brebis de race Mérinos représentent près de la moitié de l’effectif, l’autre moitié étant
constituée de brebis de races diverses (Préalpes du Sud, Mourérous, commune, …). La production de
laine par brebis est estimée à environ 2,5 kg par an pour une brebis Mérinos contre seulement 1 kg
pour les brebis des autres races. Nous retiendrons une moyenne de production de 1,7 kg par brebis.
La production totale de laine pour la région PACA est estimée à environ 1 000 tonnes par an.
Les filières en place sont le textile et l’isolation. Ces deux filières sont très bien structurées à
l’heure actuelle.
Les effectifs du cheptel ovin sont en diminution constante depuis quelques années. La crise
profonde dans laquelle se trouve la filière ovine, ainsi que les orientations prises par la politique
agricole commune ne permettent pas d’envisager une augmentation du cheptel ovin dans les
prochaines années ; au mieux un maintien des effectifs. Les métiers d'éleveur et de berger sont
particulièrement difficiles et malgré des efforts importants, la filière a du mal à recruter de
nouveaux éleveurs et bergers.
Dans le cadre de la filière "isolant", la mise en place d'une ou plusieurs unités de trituration et de
fabrication d'isolant à base de laine d'ovins pourrait être envisagée. Il ne s'agit pas de développer un
marché de l'isolant tourné vers l'export mais plutôt de favoriser les utilisations locales des
matériaux disponibles. Ce type d'installation nécessitera d'une part une incitation dans l'utilisation
de ce type de matériaux dans les constructions et d’autre part, un accompagnement des pouvoirs
publics pour la réalisation des structures de trituration – conditionnement. Dans le contexte
d’économies d’énergie des bâtiments grâce à l’utilisation de biomatériaux, cette filière pourrait
avoir de l’avenir.
En 2007, le prix d’achat de la laine au producteur oscillait entre 0,55 centime/kg de laine de brebis
non Mérinos et 1 euro/kg de laine Mérinos, sachant que ce prix est soumis à de fortes fluctuations
d’une année sur l’autre en fonction des cours mondiaux.
Cette fiche s’appuie sur une étude régionale réalisée en 2006 par le Centre Régional d’Innovation et
de Transfert de Technologie Agroalimentaire (CRITT).
Cette dernière a permis de faire une approche du gisement de co-produits d’origine organique des
IAA en PACA et de leur valorisation possible.
Pour la filière Fruits-et-Légumes, le choix du CRITT a été de faire des enquêtes sur un échantillon
représentatif des IAA régionales, puis d’extrapoler les résultats pour donner une approche du
gisement global.
L’industrie agroalimentaire en région PACA est le deuxième employeur régional avec plus de
29 000 salariés (hors secteur vinicole). Elle a généré un chiffre d’affaires d’environ 6 milliards
d'euros en 2005.
Avec 1 000 établissements de transformation (78 %) et de négoce (22 %), le tissu industriel
agroalimentaire est composé majoritairement de petites entreprises, très souvent familiales : 50 %
des entreprises sont des TPE et 68 % ont moins de 20 salariés (source CRITT Agroalimentaire PACA).
Les principaux secteurs d’activité de la filière agroalimentaire régionale sont :
- les fruits et légumes transformés (surgelés, appertisés, sous vide, 4ème gamme, etc),
- les produits de l’olive (huile, olives, produits à base d’olive),
- la viande et les produits transformés à base de viande (abattage, découpe, salaisons,
charcuterie, boyauderie, triperie, terrines, pâtés, plats cuisinés à base de viande, etc),
- la transformation des céréales (farines, semoules, pâtes, riz, panification, boulangerie et
pâtisserie industrielle, biscuiterie et biscottes, etc),
- la confiserie (bonbons, spécialités, chocolat, etc),
- les produits de la mer (plats cuisinés, soupes, appertisés, etc),
- les produits laitiers (fromages essentiellement),
- les boissons (eaux, boissons sucrées, jus, cafés, thés, etc.),
- les condiments et sauces.
La filière fruits et légumes représente 16% des établissements et 8 200 emplois. Elle s’organise
autour de petites structures type SICA ou coopératives, mais également autour de plus grandes
industries de transformations.
Les premières unités ont pour activités principales le tri des produits et leur conditionnement pour
le marché de gros, les secondes sont spécialisées dans la confection de produits transformés de 4ème
gamme (salade en sachet, conserves, confiseries…).
Les plus grandes unités de tri et/ou de transformation sont situées dans les Bouches-du-Rhône et le
Vaucluse.
La région se caractérise par une prépondérance de petites entreprises, 70% des entreprises ont
moins de 20 salariés.
Calendrier :
Les déchets sont issus soit du tri des fruits et légumes (produits non conformes car pourris ou
déformés…), soit du processus de transformation (déchets de parage, d’épluchage, de
dénoyautage…). Ils sont de sources et de caractéristiques physiques diverses.
Les caractéristiques sont aussi diverses que la diversité de déchets produits. Les produits sont
généralement humides et mal adaptés à une valorisation par combustion. La méthanisation est la
voie de valorisation préférentielle.
Globalement les déchets riches en fibres (pulpes, certaines peau de fruits) demandent un séjour
dans le digesteur plus important que d’autres déchets plus riches en eau (salade, tomate…).
Le potentiel méthane oscille entre 50 (pulpe de pomme de terre) et 100 m3 de CH4/t de matières
brutes (déchets de salade).
Les données ne sont pas disponibles à l’échelle cantonale mais à l’échelle régionale. Il ressort de
l’étude du CRITT que l’activité qui produit le plus de co-produits est le conditionnement et
l’expédition de fruits et légumes, ce qui est compréhensible car cette activité est la plus répandue
chez les grossistes et les autres coopératives (plus de 80 entreprises en PACA).
Viennent ensuite la fabrication de jus de fruits et légumes, la 3ème, 4ème et 5ème gamme, et la
confiserie.
Au niveau régional, la production de co-produits serait de 120 à 174 000 tonnes par an.
Carte n°31 : Répartition du gisement d'écart de tri et déchets de l'industrie agro alimentaire
(tonnes de MB par an) données CRITT PACA 2006.
A l’heure actuelle les écarts de tri sont traités en compostage ou en épandage selon leurs
caractères physiques.
Certains sous-produits qui présentent un intérêt alimentaire sont valorisés en alimentation animale
ce qui permet parfois de dégager un bénéfice pour l’unité de transformation.
Cette solution est économique et pratique car aucun investissement et aucune transformation ne
sont nécessaires.
Elle fait généralement appel à des intermédiaires qui se chargent de la collecte et du transport aux
éleveurs.
Une dernière voie de valorisation est envisageable dans un futur proche, il s’agit de l’extraction de
molécules ou de composés à partir des végétaux, notamment de la salade (extraction de
polyphénols). Cette technologie coûteuse est pratiquée par des laboratoires spécialisés.
De manière assez générale, les industries agro alimentaires qui ne peuvent pas valoriser les déchets
et sous produits en alimentation animale font appel à des sociétés spécialisées dans le traitement
des déchets pour éliminer ces déchets. La valorisation agronomique par compostage est la plus
fréquemment rencontrée.
La filière est plutôt stable et le devenir des déchets en fruits et légumes est une question qui se
pose souvent.
Le compostage connaît des difficultés dans sa valorisation agronomique, car peu de terres agricoles
sont disponibles dans les secteurs de production et l’offre est telle que le marché se sature peu à
peu.
La méthanisation peut être une solution d’avenir pour des déchets qui ne présentent pas d’intérêt
nutritionnel pour l’alimentation animale.
La valorisation énergétique des écarts de tri n’est possible et rentable qu’auprés des grandes
infrastructures qui ont la capacité de produire des déchets plus ou moins toute l’année.
Ces grandes structures ont déjà par ailleurs leur propre filière de « recyclage » qui est pour la
plupart l’épandage ou le compostage. Une re-direction des déchets vers une unité de méthanisation
est envisageable mais à voir au cas par cas selon le volume disponible et l’investissement que
l’entreprise doit faire.
Une mobilisation des écarts de tri, pour une valorisation énergétique, dans la filière fruits et
légumes est mise en difficulté par différents points.
Tout d’abord, les entreprises de la filière agroalimentaire sont majoritairement de faible taille
(médiane inférieure à 10 en région PACA). Les volumes de déchets générés à l’échelle d’une
entreprise sont trop faibles pour qu’une solution individuelle économiquement viable soit
envisageable.
Les entreprises, du fait de leur taille et de leur historique, sont peu structurées au niveau de leur
compétence technique. Si elles maîtrisent bien les technologies et les procédés de production, elles
ne disposent pas de ressources pour gérer la problématique des déchets.
En outre, les divers territoires de la région ont des spécificités en terme de secteur agroalimentaire
et donc en terme de type de déchets produits. D'autre part, la production de déchets de fruits et
légumes est soumise à une forte saisonnalité. Ces éléments devront être pris en compte et intégrés
dans d'éventuels projets de méthanisation.
Les sous produits organiques des caves vinicoles sont les effluents de cave, les marcs de raisins, les
lies de vins. Lors du procédé de production du vin sont également produits les terres de filtration et
le tartre issu du dépôt dans les cuves de vinification. La production d’effluents vinicoles est
intimement liée à celle du vin et donc aux surfaces cultivées en vignes.
La viticulture représente l'un des fleurons de l'agriculture de la région PACA. Les surfaces en vignes
représentent plus de 100 000 hectares. La production totale de vin de la région s’élevait à 5,225
millions d’hectolitres en 2000.
Une part importante des surfaces bénéficie d’une AOC : 15 AOC sont recensées sur la région. Les
vins de pays, présents sur les départements viticoles de la région, viennent compléter la gamme des
vins de la région PACA.
Depuis 2004, la filière viticole est en crise : selon une étude réalisée sur le département de
Vaucluse par la MSA (Mutualité sociale Agricole), les revenus issus de la viticulture sont passés de
35,7 à 23,7 millions d’euros entre 2004 et 2007, soit une diminution de plus de 33%.
On observe sur les dernières années des prix de vente inférieurs à ceux pratiqués habituellement.
Des stocks élevés sont aussi observés dans les caves. Les productions de vins rouges sont les plus
touchés par cette crise. Les vins rosés ont bénéficié d'une conjoncture plus favorable et ont moins
subie les conséquences de la crise viticole : changement de culture alimentaire des jeunes
générations, campagnes contre l’alcool, concurrence étrangère (notamment à l’export).
Initiées en 2006, les réflexions sur la réforme de l’Organisation Commune de Marché (OCM) viti
vinicole ont abouti à l’adoption d’un texte le 19 décembre 2007. L’impact de cette réforme sur les
surfaces cultivées va se traduire par un plan d’arrachage pour les trois campagnes à venir. Les
départements de Vaucluse et des Bouches du Rhône sont les plus concernés par les demandes
d'arrachage. A titre d'exemple, les demandes d'arrachage pour le département de Vaucluse
représentent 1 200 hectares pour la campagne 2008-2009.
Ce programme est prévu sur trois ans, il va conduire à des arrachages sur des surfaces plus
importantes que les arrachages courants pratiqués dans le cadre du renouvellement des parcelles.
La poursuite ultérieure éventuelle des arrachages n’est cependant pas à exclure si le contexte de
crise se maintenait.
La diminution des terres vinicoles se traduira immanquablement par une diminution des volumes des
sous produits des caves vinicoles.
La production viticole est organisée autour de caves coopératives et de caves particulières. Les
caves coopératives vinifient les raisins de plusieurs coopérateurs. Les caves particulières, comme
leur nom l'indique ne transforment que le raisin de la propriété.
De manière générale, les caves particulières sont de dimension plus faible mais certaines caves
coopératives sont de taille réduite.
Les effluents vinicoles sont constitués de l’eau ayant servi à l’activité de la cave, de la vendange à
l’embouteillage : nettoyage du pressoir, des cuves, du sol….. Cette eau est chargée en particules
solides, en molécules organiques en suspension ou dissoutes, en matières minérales.
On évite d’associer à cette eau les eaux de pluie et de rinçage des bouteilles qui ne sont pas
soumises aux mêmes contraintes de traitement.
Après une filtration grossière pour enlever les rafles et les peaux de raisin, il reste une grande
quantité de composés organiques, majoritairement des composés alcooliques dissous.
Les 2/3 de la production d’effluents a lieu durant les vendanges et les premiers soutirages.
30%
25%
20%
15%
10%
5%
0%
AOUT SEPT OCT NOV DEC JANV FEVR MARS AVRIL MAI JUIN JUIL
Le marc de raisins est le résidu solide de pressurage des raisins frais ou fermentés. Il est constitué
de 22 à 25 % de pépins, de 50 à 55 % de l’ensemble peaux+pulpes+pédoncules, et de 22 à 27 % de
rafles. La part de rafles dans le marc tend à diminuer avec le développement de la vendange
mécanique. Certains acteurs désignent par "marc", un marc sans rafles. La teneur du marc en alcool
résiduel est de l’ordre de 7%. Les marcs sont produits pendant la seule période des vendanges.
Les marcs de raisins et les lies de vins étant distillés dans le cadre des prestations viniques, seuls les
effluents de cave sont retenus pour la suite de cette étude.
Les effluents vinicoles contiennent exclusivement des particules organiques (sucres, alcool, tanins,
glycérol…) et des éléments fertilisants (azote, phosphore, et surtout potasse). Leur acidité ne
favorise pas le développement des germes pathogènes, et les éventuels résidus de produits
phytosanitaires sont métabolisés au cours des fermentations, les sous-produits se retrouvant dans
les lies et bourbes.
La très forte charge organique soluble des effluents de cave se traduit par une demande chimique
en oxygène élevée : 21 g/l en moyenne (source : Agence de l’Eau RMC, 2005).
Nb : données communiquées par André BORIES, INRA GRUISSAN, unité expérimentale de Pech-Rouge
Ainsi pour une charge organique équivalente à 21 g/l on peut attendre une production en méthane
équivalente à 6,3 à 6,7 mètres-cube de méthane par tonne d’effluent de cave.
Le gisement d’effluents a été estimé à partir des quantités de vin produites sur la base des
déclarations de production (RGA 2000).
Ces éléments peuvent nous donner une bonne vision de la localisation des gisements d'effluents de
caves vinicoles produits. Les caves vinicoles sont en effet dans un périmètre assez proche des
vignobles. Le raisin une fois récolté doit être traité rapidement et le transport sur des distances
importantes n'est pas possible.
Carte n°32 : Répartition des volumes de production de vins sur la région (millier de litres - 2000)
La localisation du gisement d’effluent vinicole est étroitement liée à la répartition spatiale des
vignes. En fonction de la localisation des caves (essentiellement coopératives), certains cantons à
faible vocation viticole s’avèrent cependant producteurs d’effluents en quantité non négligeable, le
rayon d’approvisionnement des caves coopératives n’étant pas strictement limité au périmètre
cantonal.
En moyenne, 1 litre de vin produit génère de 0,7 à 1 litre d’effluents selon les infrastructures et le
matériel.
Le ratio moyen de 0,8 litre d’effluent par litre de vin produit a été retenu pour le calcul du
gisement.
Production effluents
Code Production de vin
Canton vinicoles
INSEE (hl)
(m3)
0410 FORCALQUIER 3 130 250
0421 RIEZ 3 992 319
0429 VALENSOLE 1 387 111
0432 MANOSQUE-SUD-EST 9 402 752
0433 MANOSQUE-SUD-OUEST 28 496 2 280
0498 MANOSQUE 9 458 757
0505 BATIE-NEUVE (LA) 1 527 122
0507 CHORGES 2 010 161
0523 TALLARD 1 211 97
0636 MANDELIEU-CANNES-OUEST 688 55
0699 NICE 1 410 113
1301 AIX-EN-PROVENCE-NORD-EST 6 328 506
1302 AIX-EN-PROVENCE-SUD-OUEST 13 647 1 092
1303 ARLES-EST 2 126 170
1305 AUBAGNE 4 637 371
1306 BERRE-L'ETANG 27 943 2 235
1307 CHATEAURENARD 7 813 625
1308 CIOTAT (LA) 19 047 1 524
En fonction de leur volume de vinification, les caves sont sujettes à différentes réglementations
concernant leurs rejets. Le Règlement Sanitaire Départemental s’applique aux caves dont la
production est inférieure à 500 hectolitres. Au delà de ce seuil, les caves sont soumises à la
réglementation des Installations Classées : le rejet dans le milieu naturel doit respecter un
rendement épuratoire sur les flux de Matière En Suspension (MES) et de Demande Chimique en
Oxygène (DCO). Si la solution du recyclage agricole est privilégiée, un plan d’épandage permettant
de raisonner au mieux les apports doit être produit par la cave.
L’épandage agricole est effectivement la solution la plus fréquemment retenue pour les caves
particulières, le traitement par voie aérobie ou l’assainissement collectif étant privilégié par les
caves coopératives.
L’intérêt agronomique de l’épandage des effluents de cave est faible et non sans risque pour
l’environnement lorsqu’il est mal raisonné. Ainsi, le déversement à forte dose de ces effluents peut
dépasser la capacité épuratoire du sol et provoquer de très fortes nuisances olfactives liées à un
dysfonctionnement local du sol ainsi que la prolifération d’herbes et la modification de la flore
présente.
La matière organique pouvant être déversée par ruissellement dans un milieu aquatique peut
provoquer une rapide asphyxie de ce milieu par le développement d’algues et la croissance de la
population des micro-organismes consommant la matière organique au détriment de l’oxygène
disponible. Le manque d’oxygène peut se traduire notamment par la mort des poissons.
Ainsi peut-on considérer que la filière recyclage agricole ne présente pas un usage concurrentiel vis
à vis de la valorisation énergétique.
Il est à signaler, que quelques caves coopératives du Vaucluse traitent actuellement leurs effluents
par méthanisation (SICA Valdèze à la Tour d’Aigues, cave de Gigondas, cave de Lumières, cave de
Bonnieux, cave de Pertuis). Ces équipements vétustes, sans valorisation énergétique du biogaz
produit, doivent être aujourd’hui remplacés. La coopérative SICA Valdèze à La Tour d’Aigues est en
cours de consultation pour implanter une nouvelle unité de traitement des effluents de cave par
méthanisation. Cette station épurera à terme les effluents produits par les deux sites de vinification
de la SICA (80 000 et 90 000 hectolitres par an) ainsi que les effluents produits par la station
d’embouteillage de l’Union des Vignerons.
Afin de réduire la redevance aux Agence de l'Eau, certains effluents de caves sont traités par des
cultures à courtes rotations dont la production est ensuite valorisée ou peut représenter une source
d'énergie.
Le digestat (environ 100 mètres cube de boues liquides à 8%) devrait être recyclé par la distillerie
Azur distillation à Maubec.
D'autres projets sont en cours de réflexion dans le Var. Un projet concerne potentiellement 100 000
hl. Un autre projet regroupant 4 ou 5 communes est aussi en réflexion. Ce projet concerne des
effluents de caves vinicoles et des boues de station d'épuration. L'énergie devrait servir au
chauffage d’une école en projet sur une des communes.
Les structures de vinification sont des installations classées pour l’environnement soumises à des
contraintes de redevances payantes suivant la production. Cette redevance est redevable à partir
de 4 000 hl (environ) alors qu’une très forte incitation est prescrite à partir de 20 000 hl.
La plupart des caves coopératives sont aujourd’hui équipées d’un système de traitement.
L’approche du potentiel mobilisable ne peut se faire qu’après une étude fine au cas par cas, tenant
compte des systèmes de traitement.
Pour ce qui est des caves particulières, seules les caves présentant un volume conséquent
d’effluents pourraient faire l’objet d’équipements individuels.
Le traitement collectif à l’échelle d’un territoire pourrait être une solution envisageable.
L'autre difficulté est la montée en régime lente d'un digesteur anaérobie. Avec des effluents
saisonniers comme ceux des caves, la montée en régime demande plusieurs semaines, lors de la
période des rejets massifs.
Il convient donc de stocker momentanément les effluents dans des bassins tampons ou de co-gérer
sur le site un second effluent organique permettant le maintien en charge des digesteurs.
L'équipement individuel en méthaniseur est donc réservé aux structures les plus importantes, seules
à avoir d'une part la capacité financière pour investir et d’autre part des volumes d'effluents
suffisants pour permettre un fonctionnement sur une période la plus longue.
L'équipement collectif est aussi possible mais doit se raisonner en partenariat avec d'autres acteurs
(communes, effluents d'élevage, …). Dans ces cas, un travail important d'expérimentation, réglage
et dosage des effluents doit être réalisé au préalable car la méthanisation et plus particulièrement
les bactéries nécessitent une certaine homogénéité et stabilité dans les produits entrants.
Une étude conduite par la Chambre d'Agriculture du Var sur le coût de production du vin montre
que le coût lié à la gestion des effluents représente moins de 1 % du coût de revient total soit 0,32 à
1,26 € par hectolitre.
La gestion des effluents est une charge nette pour les caves. La mise en place de filière de
valorisation avec récupération d'énergie peut permettre de limiter les coûts de traitement. Comme
pour toute filière, un optimum devra être trouvé entre investissement, coût de fonctionnement et
recette ou économie générés par le système.
Conclusion
L’intérêt de la méthanisation des effluents vinicoles réside avant tout dans l’abattement de la
charge organique polluante et, via la valorisation du biogaz, dans sa dépendance énergétique
limitée.
Cependant, un projet de méthanisation ne peut que difficilement être conduit avec les seuls
effluents vinicoles car très saisonniers ; sa conception doit ainsi intégrer le cas échéant des bassins
tampons permettant d’étaler le traitement des effluents sur une période plus importante.
Les distilleries vinicoles ont pour vocation de produire de "l’alcool vinique" en l’extrayant des marcs
et des lies générés par la fabrication du vin, ou du vin de DPLC (vins AOC en Dépassement du
Plafond Légal de Classement).
Avec la fin du monopole d’état, la commercialisation de l’alcool se fait aujourd’hui sur le marché
de l’alcool de bouche ou de l’alcool de carburation.
Les distilleries ont donc désormais en charge la vente de leur alcool au meilleur prix afin de couvrir
leurs frais de fonctionnement.
La distillation des sous-produits vinicoles s’articule autour de quatre sites, deux coopératifs et deux
privés.
La distillerie coopérative Azur Distillation traite sur les sites de Maubec (Vaucluse) et St Maximin
(Var) les effluents vinicoles de 90 caves vinicoles coopératives et 400 caves vinicoles particulières.
Les caves adhérentes à ces coopératives, qui regroupent les trois quarts des quantités traitées sont
situées dans le Vaucluse, les Bouches du Rhône, le Var, le sud de la Drôme, l’Est du Gard, et une
partie des Alpes de Haute Provence. Le site de la distillerie du pays d’Aix et du Sud Luberon localisé
à Pertuis n’est plus utilisé pour la distillation mais seulement à des fins de stockage tampon des
matières premières.
Les distilleries privées (Distillerie du bois des Dames et Distillerie la Varoise) traitent quant à elles
les effluents produits par des caves vinicoles essentiellement particulières.
Capacité de
Marcs Lies de vin Vins
Commune distillation
(l/j)
(tonnes/an) (hl/an) (hl/an)
Les sous produits organiques de la distillation sont d’une part le marc entier "épuisé" qui fournit les
pépins et la pulpe déshydratée et d’autre part les vinasses de lies.
Pour les marcs de raisin, deux types de procédés de distillation sont utilisés.
Pour ce type de procédé, les marcs sont lavés avec des condensats pour extraire une solution hydro-
alcooleuse appelée "piquette" qui est ensuite distillée. Le marc subit ensuite un tamisage
permettant d’éliminer les rafles et autres grosses impuretés puis un pressurage permettant de
récupérer la piquette encore imbibée dans les raisins. La faible quantité d’alcool encore présente
dans le marc est alors évaporée par un courant d’air chaud, puis condensée.
Pour ce procédé, les marcs passent dans un désalcoolisateur continu formé de vis sans fins
successives où est injectée de la vapeur d’eau à sens inverse du marc. Ce traitement permet de
retirer l’éthanol contenu dans la matière première et de sortir, après condensation, une solution à
20-25° appelée flegme. Après stockage, ces flegmes bas degrés sont distillés une deuxième fois dans
une colonne à distiller sous vide qui les concentre (en séparant l’eau de l’alcool par évaporation) et
permet d’obtenir des alcools hauts degrés supérieurs à 92°. Ce procédé permet d’allonger la
période de distillation et surtout de faciliter par la suite l’extraction des tartrates de chaux car le
marc a été chauffé à 100°C pendant quelques minutes.
Le marc entier dit "épuisé" après distillation est pressé et épépiné ; il fournit alors trois nouveaux
sous-produits : les pépins d’une part et les rafles et les pulpes de l’autre.
Le marc épépiné est ensuite déshydraté pour fournir la pulpe sèche ou traité par compostage
aérobie sur les sites des distilleries pour fournir un amendement organique commercialisé
principalement auprès des adhérents viticulteurs.
Pour la distillation des effluents liquides (lies), le procédé utilisé est celui de la distillation en
continue.
Des résidus vinaires sont extraits par addition de plâtre et de chaux et permet d'obtenir le tartrate
de calcium qui est commercialisé pour la production d’acide tartrique. L'acide tartrique est ensuite
utilisé dans les secteurs alimentaires, pharmaceutiques et vinicoles.
Une fois l’extraction tartrique réalisée, les vinasses de lies étaient auparavant traitées par
décantation dans des bassins d’aération produisant ainsi des boues de vinasses.
Les vinasses de lies sont concentrées par évaporation ou centrifugation pour fournir des vinasses
concentrées qui sont directement traitées par compostage conjointement aux marcs épépinés.
Calendrier de production
Les marcs apportés à partir du mois de septembre sont stockés, avant distillation sous hangar
pendant plusieurs semaines avant la mise en route des unités de distillation. Cette mise en route se
fait mi-novembre. Ce stock permet ensuite d’alimenter l’unité de distillation qui fonctionne
jusqu’au mois de juin.
Les principales caractéristiques physiques et énergétiques des résidus solides de distillation sont les
suivantes :
Les pulpes de raisins déshydratées et les pépins séchés présentent le meilleur rendement
énergétique.
Les marcs avant compostage présentent de par leur teneur en MS (55 à 60%) des caractéristiques
énergétiques inférieures.
Après trituration en huilerie, les pépins de raisin fournissent un tourteau qui peut être utilisé
avantageusement comme biocombustible.
Concernant les effluents liquides, les vinasses de lies concentrées présentent une teneur en matière
sèche de 8 à 30% du produit brut suivant le procédé de traitement.
Les vinasses concentrées présentent un pH neutre à acide. Elles sont très riches en matières
organiques, avec un C/N voisin de 10. Leur valorisation par méthanisation est tout à fait
envisageable.
A titre indicatif, la moitié des vinasses de lies produites en Poitou-Charentes est valorisée grâce à
l'unité de méthanisation REVICO à Saint-Laurent de Cognac en Charente. Le procédé utilise deux
digesteurs, l'un pour les vinasses claires, et l'autre pour les vinasses de lies (vinasses claires et lies
étant séparées au préalable par décantation). Cette unité traite 3 millions d’hectolitres de vinasses
assurant ainsi une production de biogaz égale à 20 000 MWh par an.
Carte n°34 : Localisation des distilleries et capacité de production (en litre par jour)
Pépins de raisins :
Les pépins de raisins sont vendus à une huilerie ou ils sont triturés pour l’extraction de l’huile (7 kg
de pépin produisant 1 litre d’huile). Après trituration, les tourteaux peuvent être utilisés comme
combustible (chaudière).
Pulpe déshydratée :
Broyée, la pulpe est vendue à des fabricants d’engrais qui l’utilisent en tant que substrat sec lors de
la fabrication de pellets organiques.
Compostage :
Les vinasses sont mélangées avec les marcs puis mis en andain sur la plate forme de compostage.
Les andains sont ensuite retournés à intervalles réguliers et ce pendant deux mois et demi. Après la
phase thermophile, le produit est transféré sur une aire de maturation. Le compost peut être
tamisé au trommel avant livraison.
Sur Sur
matière matière
sèche brute
Matière sèche %MS 54,7
pH (eau) 9,78
Conductivité mS.cm-1 3,82
Carbone organique kg/t 302 165
Matière organique kg/t 519 283
Azote total Kjeldhal kg NTK/t 34,5 18,9
Azote ammoniacal kg N-NH4/t 0,33 0,18
Azote nitrique kg N-NO3/t <2,07 <1,13
Rapport C/N 8,8
Phosphore kg P2O5/t 17,8 9,74
Potassium kg K2O/t 94,4 51,6
Magnésium kg MgO/t 7,17 3,92
Calcium kg CaO/t 94,2 51,5
Sodium kg NaO/t 1,15 0,63
Soufre kg SO3/t 9,24 5,05
Cuivre mg Cu/kg 167 91,2
Le compost produit par les distilleries présente une excellente valeur en tant qu’amendement
organique.
Les nouvelles mesures de l’OCM (Organisation Commune du Marché) sont une nouvelle donne à
laquelle les distilleries et les viticulteurs doivent s’adapter.
Celles–ci font obligation comme par le passé de la livraison des prestations viniques aux distilleries
sous forme de marc et de lies ; pour autant, les aides de Bruxelles disparaissent. Les viticulteurs ne
seront plus financés en retour. Cependant, les distilleries devraient recevoir une prime qui
permettra d’absorber le manque à gagner dû à la gratuité qui devrait être concédée aux
agriculteurs et ce jusqu’à l’horizon 2012.
Concernant la gestion des pépins, aucune évolution n'est envisageable. La filière est stable et
rentable.
Concernant les pulpes déshydratées : la distillerie Azur distillation s’oriente vers la combustion dans
une chaudière biomasse des pulpes déshydratées (consultation fin 2008, commande 2009, essais 1er
semestre 2010 et mise en routine aux vendanges 2010).
Cette chaudière devrait également utiliser des tourteaux de raisins, des plaquettes de bois et des
marcs pressés.
Pour les marcs pressés épépinés un projet de gazéification des marcs de raisins avec des plaquettes
forestières (12,5 MW) retenu parmi 14 projets biomasse par le Ministère de l’Ecologie et du
développement durable et porté par la société EBV n’a pas reçu l’autorisation préfectorale. La
valorisation énergétique en chaudière biomasse des marcs de raisins est aujourd’hui retenue en
remplacement de ce projet par le site de Maubec.
Les vinasses de lies détartrées pourraient être valorisées par méthanisation avec chaudière à
biogaz.
Gisement à préserver
Pépins de raisin : une filière est en place, il convient de ne pas la déstabiliser et ce, d’autant plus
qu’une valorisation du sous produit de trituration est réalisée.
Marc pressé épépiné : la valorisation des marcs et des vinasses de lies par compostage assure une
offre en amendement organique particulièrement adaptée aux sols viticoles et ce à un prix
extrêmement concurrentiel (70 € HT la tonne rendue de matière organique pour le marc composté
tamisé de la distillerie du Bois des Dames).
Pour ces raisons et dans l’intérêt de la filière viticole, il est fortement souhaitable à l’avenir de voir
la filière compostage pérennisée.
Pulpe déshydratée : à 50 € HT la tonne, la filière de fabrication d’engrais n’est pas rentable pour
les distilleries. La pulpe nécessitant une consommation d’énergie pour sa déshydratation. La
valorisation énergétique pourrait donc s’envisager sous réserve de ne pas mettre en péril la filière
fabrication d’engrais (bio-ressource de substitution à rechercher pour la fabrication de pellets).
Il est à noter que les prix de vente de la pulpe suivent les cours du blé ce qui explique la forte
augmentation de son prix de vente sur la campagne 2008-2009.
Vinasses de lies : Le traitement d’une partie des vinasses de lies par méthanisation pourrait être
envisagé à l’avenir, le compostage du marc épépiné et des rafles pouvant être réalisé avec une part
seulement des vinasses produites sur les distilleries.
Les effluents et sous-produits des distilleries vinicoles sont produits par quatre structures dans la
région PACA. Ces structures gèrent déjà les quantités produites. La mise en place de filières de
valorisation énergétique est déjà en réflexion dans les différentes distilleries.
A noter que le projet d'une distillerie est retenu dans le cadre d'un appel à projet de la commission
de régulation à l'énergie (CRE).
Prix de vente des pépins de raisin : 120 à 130 € HT/tonne (campagne 2008-2009)
Les tarifs pratiqués par une distillerie concernant la vente du compost aux caves adhérentes sont les
suivants :
L'industrie oléicole occupe une place importante dans le bassin méditerranéen depuis des
millénaires.
La région compte près de 140 communes oléicoles et un verger estimé à plus de 8 000 hectares.
Deux grands types de productions sont présents dans la région. La plus répandue est la fabrication
d'huile d'olive. Obtenue par pression à froid, l'huile ainsi fabriquée est revendue soit localement soit
exportée. Une part moindre d'olive est destinée à la fabrication d'olive de bouche ou de pâte
d'olive. Il existe une certaine spécialisation des territoires entre production d'huile et production
d'olive de bouche. Certaines variétés d'olives sont plus propices à la fabrication d'olive de bouche
(olives plus charnues). Tous les secteurs de production produisent à la fois des olives de bouche et
des olives à huile, mais certains secteurs sont reconnus pour la production d'olive de bouche (Pays
niçois). La fabrication des olives de bouche ne génère pas ou peu d'effluents. La suite de la fiche
sera exclusivement consacrée aux olives à huile.
Après récolte, les olives sont acheminées vers des moulins à huile. Les moulins sont le plus souvent
collectifs (coopératives ou privés). La mise au point de matériels de capacité plus réduite par les
industriels italiens et espagnols à permis de voir l'apparition de moulins privés destinés à la
trituration des olives d'un seul domaine oléicole.
La fabrication de l'huile d'olive engendre un déchet liquide de couleur noire appelé margine,
provenant des eaux de végétation des olives et des éventuelles eaux de dilution nécessaires à
l’extraction de l’huile.
Les grignons issus également de la trituration des olives sont composés du noyau, de la pulpe et de
la peau.
L'AFIDOL réalise un accompagnement des oléiculteurs et des mouliniers dans le but d'améliorer la
production tant sur le plan qualitatif que quantitatif. Un important travail de communication à
destination des acteurs de la filière mais aussi du grand public est réalisé.
Depuis les années 1990, des efforts importants ont été réalisés par les producteurs pour améliorer la
reconnaissance de leurs produits. Ces efforts ont été récompensés par l'obtention de plusieurs AOC.
Sur la région PACA les AOC suivantes sont présentes :
- l’autoconsommation,
La reprise des huiles par les producteurs pour leur consommation familiale reste stable d’une
année sur l’autre. Lors des années de fortes productions, les volumes laissés aux moulins sont
plus importants ;
L’olive est constituée d’huile (en moyenne 20 % du poids de l’olive), d’eaux de végétation (en
moyenne 50 % du poids de l’olive), du noyau et des membranes cellulaires de la pulpe (parties
solides représentant environ 30 % de l’olive).
Pour en extraire l’huile, l’olive subit plusieurs étapes. Les olives sont généralement lavées avant
trituration. Elles sont ensuite broyées afin de libérer l’huile contenue dans les vacuoles cellulaires
de la pulpe, puis malaxées dans le but de rompre l’émulsion et réunir les gouttelettes d’huile, ce
qui facilite l’extraction de l’huile par la suite, vient ensuite la séparation des phases.
Le matériel rencontré à chaque étape de la fabrication varie d’un moulin à l’autre en raison des
diverses modernisations apportées aux chaînes d’extraction. Les avancées technologiques de ces
trente dernières années ont permis d’augmenter le volume d’activité des moulins et ainsi améliorer
la qualité de l’huile obtenue :
à l’origine, le système traditionnel d’extraction est basé sur une séparation de la phase
aqueuse par pression. Le fonctionnement discontinu de la chaîne d’extraction justifie les
faibles quantités journalières d’olives triturées, d’où la nécessité d’un stockage prolongé des
olives dans les greniers.
à partir de la fin des années 70, l’utilisation des décanteurs centrifuges et des centrifugeuses
verticales a permis un fonctionnement de la chaîne d’extraction en continu, occasionnant
une augmentation du volume d’activité journalier et une réduction de la durée de stockage
des olives. Ces décanteurs centrifuges dits "trois phases" nécessitent des additions d’eau afin
d’améliorer la séparation entre les phases huileuse, aqueuse et solide,
au début des années 90 sont apparus des décanteurs centrifuges à économie d’eau de type
« deux phases » et « deux phases et demie ». Outre le fait de limiter la consommation d’eau
et les volumes de sous-produits, ces technologies améliorent sensiblement les qualités
organoleptiques des huiles d’olive obtenues.
La trituration des olives intervient durant une période généralement comprise entre début octobre
et fin janvier. Après récolte, les olives ne peuvent être conservées que sur une durée limitée
(inférieure à 2 jours) afin de garantir une huile de qualité. Ceci entraîne une production de co-
produits sur une courte durée (Afidol, 2008).
L’olive est constituée d’huile (13 à 27 % du poids de l’olive avec une moyenne aux alentours de 18
%), d’eaux de végétation (40 à 55 % du poids de l’olive), et du noyau et des membranes cellulaires
de la pulpe (parties solides représentant environ 30 % du poids de l’olive).
Pour en extraire l’huile, l’olive subit plusieurs étapes. Les olives sont généralement lavées avant
trituration. Elles sont ensuite broyées afin de libérer l’huile contenue dans les vacuoles cellulaires
de la pulpe, puis malaxées dans le but de réunir les gouttelettes d’huile, ce qui facilite l’extraction
de l’huile par la suite.
Les méthodes d'extraction utilisées dans le département se rattachent à deux types fondamentaux :
par pression et par centrifugation
1 tonne d'olives
Décanteur 600 à 700 kg de grignons
2,5 phases Matière sèche = 42 à 47 %
La margine correspond aux eaux de végétation des olives et selon les systèmes aux ajouts d’eau et
eaux de lavage des olives. Les volumes produits sont plus abondants en système continu à trois
phases du fait de l'injection d'eau dans la pâte avant décantation.
Grignons
Les grignons sont des résidus solides d’humidité variable selon le procédé d’extraction utilisé :
- les super-presses produisent des grignons secs : 25-35 % d’humidité (AFIDOL, 2008),
- les chaînes continues produisent des sous produits pâteux ; le procédé en deux phases génère
des grignons particulièrement humides, résultant d’un mélange des grignons et des eaux de
végétation.
Essentiellement constitués de cellulose, les grignons secs présentent un pouvoir calorifique élevé.
Les résultats des tests réalisés par l’AFIDOL dans le cadre du programme de valorisation énergétique
des grignons sont les suivants :
Le taux de cendres relativement faible (environ 1 %) laisse une possibilité de combustion dans des
appareils existants sans difficulté particulière.
Sur les tests réalisés, les teneurs en minéraux apparaissent cependant très élevées : respectivement
13 % et 7 % environ pour le potassium et le calcium, ce qui peut conduire à une production de
mâchefers.
Noyaux d’olive
Le noyau d’olive présente une humidité assez faible inférieure à 20 % et un pouvoir calorifique de
5,7 kWh/kg.
Sur le bassin oléicole français, le potentiel énergétique annuel du gisement de noyaux d’olive peut
être évalué à 30 000 MWh à l’horizon 2015 (évaluation réalisée pour 15 % de noyau dans l’olive), soit
une économie équivalente à 3 millions de litres de fioul domestique en entrée chaudière (2 600
tonnes équivalentes pétrole) et une diminution des rejets de CO2 de près de 9 000 tonnes au niveau
national.
Cependant la majorité des grignons produits actuellement sont issus de procédés deux phases avec
un taux d’humidité ne permettant pas une valorisation directe dans une filière énergétique par
combustion.
Des fabricants italiens proposent actuellement des procédés mécaniques permettant la production
de briquettes par dessiccation ou bien de noyaux d’olive par séparation à partir de grignons
humides. Toutefois, de nombreux désagréments ont été observés sur les chaudières à biomasse
utilisant ce type de combustible : mâchefers, altération rapide de la chaudière, fumées opaques…
(Afidol, 2008).
Compte tenu du pouvoir calorifique des grignons et de l’augmentation du prix des combustibles
fossiles, il paraît opportun d’examiner la transformation et l’utilisation des grignons à des fins
énergétiques afin de réduire les coûts d’élimination des résidus issus des moulins à huile.
Margines
Elles ont un degré élevé en pollution organique (protéines, lipides, glucides et polyphénols peu
biodégradables). La demande chimique en oxygène, DCO, est de 220 g/l avec un rapport de
DCO/DBO entre 2,5 et 5 (donc difficilement dégradable). La concentration en matière solide totale
est de 20 g/l.
La composition en phénols varie avec la variété, la maturité et le procédé d’extraction utilisé. Dans
les margines, les teneurs en phénols varient de 0,04 à 15 g/l. Ces composés sont essentiellement
des alcools phénoliques et des acides phénoliques.
La fermentation anaérobie est l’un des principaux traitements permettant de réduire le contenu des
margines en matières organiques, en substances toxiques, et de générer parallèlement, de l’énergie
sous forme de biogaz, utilisée pour la production de l’électricité et de chaleur.
Les chiffres des déclarations ONIGC donnent pour l'année 2007 une surface de 6 690 hectares
d'oliveraies dans la région PACA.
Carte n°35 : Répartition des surfaces en oliveraies sur la région (ha - 2007)
Les rendements en olives sont variables d'une année sur l'autre et dépendent de l'alternance des
arbres, des conditions climatiques lors de la nouaison et du grossissement des olives. Les conditions
sanitaires influencent aussi beaucoup le niveau de production. La production moyenne sur les trois
dernières années est de plus de 10 000 tonnes d'olives.
Compte tenu des rendements de production des différents procédés de trituration, nous avons pris
les ratios moyens suivants pour calculer la production de grignons et de margines :
1 000 kg d'olives + 275 kg d'eau = 800 kg de grignons + 225 kg de margines et 250 kg d'huile.
Ces ratios nous ont permis de calculer la production théorique de grignons et de margines sur la
région PACA.
La production d'huile est évaluée à plus de 2 700 tonnes. Cette valeur peut augmenter ou diminuer
en fonction de l'année et de la production d'olives.
Code Surface en
Canton Nb de moulins Grignons Margines
INSEE olivier - ha
0403 BANON 10 10 3
0409 ENTREVAUX 6 1 6 2
0410 FORCALQUIER 39 38 11
0413 MANOSQUE-NORD 29 1 28 8
0414 MEES (LES) 295 5 283 80
0415 MEZEL 22 21 6
0417 MOUSTIERS-SAINTE-MARIE 19 18 5
0419 PEYRUIS 87 2 84 24
0420 REILLANNE 13 12 3
0421 RIEZ 72 70 20
0423 SAINT-ETIENNE-LES-ORGUES 19 18 5
0427 SISTERON 10 10 3
0429 VALENSOLE 128 1 123 35
0430 VOLONNE 46 44 12
0431 DIGNE-LES-BAINS-OUEST 20 19 5
0432 MANOSQUE-SUD-EST 4 1 4 1
0433 MANOSQUE-SUD-OUEST 41 39 11
0497 DIGNE-LES-BAINS 27 26 7
0498 MANOSQUE 32 2 31 9
0602 BAR-SUR-LOUP (LE) 50 1 140 39
0604 BREIL-SUR-ROYA 37 1 104 29
Quelques moulins réalisent ou font réaliser du compost à partir de ces grignons. Ils sont ensuite
épandus sur des terrains agricoles.
Margines
Actuellement, la voie d’élimination la plus répandue pour la margine demeure l’épandage. Cette
pratique a toutefois ses limites car elle ne peut être réalisée durant les périodes de pluies. Or la
production de margines intervient durant l’automne, période la plus pluvieuse en climat
méditerranéen. D’autres techniques existent mais sont peu répandues et peu ou pas adaptées :
l’évaporation naturelle, les traitements physico-chimiques et biologiques.
Des études sont menées par l’AFIDOL afin d’étudier des débouchés possibles. Il s’agit d’une part
d’utiliser les effluents oléicoles sur des plantations de bambous qui les valorisent en production de
bois (Phytorem). D’autre part de valoriser énergétiquement les noyaux par combustion.
Ainsi, un projet d’implantation d’une plate-forme de valorisation des sous produits d’extraction des
moulins à huile est à signaler dans le Nyonsais. Il pourrait concerner les moulins à huile du Nord
Vaucluse et du Comtat Venaissin :
- séparation du noyau à des fins de combustion ;
- déshydratation de la pulpe par voie mécanique pour atteindre une humidité de l’ordre de 55%
puis compostage avec des déchets verts ;
- valorisation des margines par incorporation dans les andains de compost.
Les plantations ont débuté dans les années 90 et ont cessé d’être subventionnées en 2002.
Aujourd’hui, elles se poursuivent dans de plus faibles mesures. Une partie de ces nouveaux vergers,
certains de plus de 10 ans, devrait contribuer à la hausse des volumes d'olives à triturer.
L’engouement pour cette culture par les particuliers n’est plus à démontrer ; ces dernières années
ont aussi vu la réhabilitation de vieilles parcelles et de restanques.
Ainsi, avec le cumul de ces facteurs, depuis quelques années, les volumes de production progressent
lentement, selon la tendance attendue. Cette progression devrait se confirmer dans les années qui
viennent.
La disponibilité en sous-produit est donc à priori garantie et la valorisation de ces derniers est une
problématique d’actualité.
A l'échelle de la région, il est difficile de dire quelle partie de grignons et margines est disponible
pour une valorisation énergétique.
Les moulins à huile étant pour la plupart des installations classées pour la protection de
l'environnement, ils sont soumis à des règles strictes en matière de gestion de leurs effluents. La
majorité des moulins sont équipés de systèmes de traitements le plus souvent par épandage direct.
Les conditions d'épandage sont souvent difficiles dans les périodes de production (automne et hiver)
et de nombreux moulins cherchent des solutions pour stabiliser, voire rentabiliser la gestion de ces
déchets.
L'évolution des procédés de trituration des olives permettra certainement dans les années à venir de
solutionner cette problématique. Le dénoyautage préalable des olives semble offrir des avantages
non négligeables pour la gestion des grignons. Plus secs, les grignons et les noyaux peuvent être
brûlés dans des chaudières poly-combustibles.
Les margines et plus généralement les effluents liquides restent d'une gestion des plus délicates. La
charge organique et chimique de ces produits nécessite un traitement particulier. La méthanisation
bien que possible reste difficile à maîtriser du fait de la présence de polyphénols et de résidus
d'huile qui possèdent un effet abiotique. Le mélange avec un produit organique type fumier permet
d'obtenir des résultats satisfaisants.
L’utilisation des grignons comme combustible est à penser dans un système de filière courte avec
utilisation de chaudières poly-combustibles, la production de grignons étant ponctuelle et limitée.
Les essais de combustion réalisés par l’AFIDOL montrent qu’un mélange des grignons avec du bois
est nécessaire afin d’obtenir une combustion satisfaisante dans les chaudières existantes.
Aussi, avant de proposer aux moulins ce type de valorisation de leurs résidus, il est essentiel de
garantir la qualité des biocombustibles qui seront proposés à la vente, de s’assurer de la rentabilité
de la filière, d’organiser la production de biocombustibles ainsi que l’approvisionnement des
chaudières.
La mise en place d’une filière de collecte des margines pour la méthanisation est tributaire
d’infrastructures adaptées à ce type de valorisation.
L’utilisation du gaz produit est une facette du projet mais la valorisation du digestat issu de la
méthanisation doit aussi être résolue.
Le but est de trouver un débouché à ce digestat qui a des propriétés fertilisantes intéressantes
d’autant plus que la teneur en polyphénols y a diminué.
Les moulins seraient prêts à céder gratuitement ces déchets (aujourd’hui les moulins situés en zone
urbaines paient pour l’évacuation de ceux-ci).
Les propositions de reprise des noyaux présents à hauteur de 20% dans l’olive sont comprises entre
60 et 100 euros la tonne (source Centre Technique de l’Olivier, 2008).
Les composts de grignons, normalisés 44 051 et utilisables en agriculture biologique, peuvent être
vendus en vrac 20 € / tonne départ plateforme de compostage.
Bien qu'importante pour la région, respectivement 8 800 et 2 500 tonnes, la production de grignons
et de margines est dispersée sur le territoire régional et saisonnière (octobre à janvier).
Les procédés de trituration des olives a évolué ces dernières années; Les systèmes à trois et deux
phases produisent des grignons pâteux qui sont assez difficiles à composter et impossibles à brûler.
Les nouveaux procédés utilisant des super-presses ou le dénoyautage des olives permet la
combustion des grignons pour peu qu'ils soient mélangés avec des plaquettes forestières ou du bois.
Les margines sont traditionnellement épandues sur des terres agricoles. Les périodes de production
sont faiblement compatibles avec la valorisation agronomique. Le traitement des margines en
station d'épuration est difficile à réaliser. La méthanisation peut être une solution d'avenir pour peu
que l'on maîtrise le mélange des margines avec d'autres produits organiques. La saisonnalité de la
production et la dispersion sur le territoire restent toutefois des contraintes importantes au
développement de cette filière.
Les producteurs
La filière laitière régionale est dominée par le lait d’origine bovine, aussi bien en nombre de
producteurs qu’en quantité produite.
Départements 04 05 06 13 83 84 Total
Bovins 40 234 31 6 3 2 316
Caprins 65 31 39 44 57 32 268
Ovins 9 8 3 4 2 0 26
Total 114 273 73 54 62 34 610
Source : JM MAZET, CA 05, février 2006
En bovin lait, la production se concentre dans un bassin de production principal situé dans les
Hautes-Alpes et tout particulièrement dans le Champsaur et le Gapençais. Un bassin de production
secondaire est présent dans la zone de Seyne-Ubaye dans les Alpes de Haute-Provence. Des zones de
production moins denses sont disséminées sur l’ensemble de la région notamment dans l’Embrunais,
le Queyras-Guillestrois ou encore les Alpes-Maritimes. L’effectif de vaches laitières de la région
PACA, qui représente 9 134 vaches au recensement de 2000 est relativement faible en comparaison
d’autres régions productrices (pour exemple, la région voisine de Rhône-Alpes compte 306 000
vaches laitières). La taille des troupeaux est largement inférieure à la moyenne nationale (33,4
vaches) si ce n’est dans les bassins de production principale et secondaire où la taille moyenne du
troupeau se rapproche de la moyenne nationale.
Globalement, sur l’ensemble de la région, l’effectif de vaches laitières a suivi une tendance à la
baisse plus ou moins marquée selon les zones :
- un bassin laitier qui résiste mieux qu’au niveau national pour des raisons multiples :
Gapençais-Champsaur, Seyne-Ubaye, Queyras ;
- des zones de production moins importantes où l’effectif a plus diminué qu’au niveau
national : Bouches du Rhône, Alpes de Haute-Provence (hors Seyne-Ubaye), Embrunais ;
- des zones où l’élevage bovin lait disparaît ou est en voie de disparition : Vaucluse,
Briançonnais, Var, Alpes-Maritimes, en lien notamment avec des problèmes de foncier.
En caprin lait, le nombre de producteurs est plus faible qu’en bovin mais ils sont plus équitablement
répartis sur l’ensemble de la région. Toutefois, prés de la moitié d’entre eux se situe dans deux
départements qui sont les Alpes de Haute-Provence et le Var.
La production ovin lait reste la moins développée dans la région avec seulement une trentaine de
producteurs essentiellement situés dans les deux départements alpins.
La production laitière
En caprin lait, ce sont plus de 7 millions de litres qui sont produits mais à la différence du lait de
vache, la valorisation en vente directe est beaucoup plus développée et concerne 80 % du volume
produit. Les producteurs qui livrent des laiteries sont les plus nombreux dans les Hautes-Alpes et les
Alpes de Haute-Provence en lien avec la présence de plusieurs fromageries artisanales.
En ovin lait, la quantité de lait produite est de l’ordre de 500 000 litres avec une valorisation en
vente directe et en livraison laiterie dans les mêmes proportions.
- ORLAC usine de Gap, filiale de SODIAAL, dispose d’un atelier de transformation en produits
laitiers frais (fromages blancs, faisselles) mais l’essentiel du lait collecté est expédié après
pasteurisation vers les ateliers de la région et du groupe SODIAAL ;
Ces structures traitent uniquement du lait de vache et concernent les plus gros volumes. A noter
également qu’elles collectent et traitent aussi l’essentiel du lait de vache produit dans la région.
Les fromageries transforment du lait issu des 3 espèces, bovine, ovine et caprine. En lait de
vache, la fromagerie du col Bayard, la Fromagerie Ebrard, la fromagerie Fol et la fromagerie de la
Durance en partie s’approvisionnent auprès des 2 collecteurs que sont ORLAC et Lactalis. La
fromagerie de la Durance, la S.I.C.A. les Alpages de Fontatie organisent leurs propres collectes
auprès d’une trentaine d’éleveurs.
Dans les Alpes de Haute-Provence, le principal transformateur est constitué par la Coopérative de
l’Ubaye qui traite un peu plus de 2 millions de litres de lait sur ses sites de la Bréole et
Barcelonnette. La fromagerie de Banon implantée sur la commune du même nom collecte le lait
d’une quinzaine de producteurs caprins essentiellement situés dans les Alpes de Haute-Provence
et aussi d’un éleveur ovin.
3. La transformation à la ferme :
Cette transformation concerne environ 70 élevages bovin lait qui vendent une partie de leur
production directement en lait frais (berlingot,…) ou plus ou moins transformée en yaourts,
faisselles, fromages ; une cinquantaine d’exploitations fonctionnent uniquement en vente directe,
toutes les autres livrent également les laiteries.
De même, en élevage ovin lait, hormis quelques élevages qui livrent leur lait à des fromageries et
qui sont essentiellement situés dans les Hautes-Alpes et les Alpes de Haute-Provence, la
production de lait de brebis concerne des exploitations qui pratiquent la transformation à la
ferme et elle reste encore faiblement représentée.
Les effluents de fromagerie sont constitués des eaux blanches issues du lavage du matériel et des
locaux de traite et du petit lait, encore appelé lactosérum, "sous-produit" du procédé de
transformation fromagère.
En élevage bovin lait, la production de lait est étalée sur l’année, ce qui engendre une production
d’effluents assez régulière sur l’année.
En élevage caprin lait, la production laitière est relativement saisonnalisée : après des mises-bas qui
ont lieu en janvier-février, les chèvres sont traites de février à la mi-novembre, avec un pic de
production entre les mois de mars et mai. La production d’effluents suit donc globalement la même
tendance en terme de quantité produite, avec des quantités de lactosérum générées faibles en
début et fin de lactation (février et décembre).
Dans le cadre de l’étude, les fromageries artisanales sont à priori les structures les plus
intéressantes puisqu’elles traitent les volumes les plus importants et les plus facilement
mobilisables dans le cadre d'une valorisation énergétique (méthanisation).
Volume produit
DCO
Type d’effluents pH par litre de lait DCO/DBO5
(g/l)
(l)
Eaux blanches 5,5 à 6,2 3à4 2à3 1,3 à 1,4
Lactosérum 4,3 0,75 50 à 70 1,5
Mélange 4 à 4,5 4à5 10 à 12 1,7 à 1,8
Source : Pôle d’expérimentation et de progrès caprin (P.E.P.) Rhône-Alpes.
A volume égal, les eaux blanches sont trois fois plus chargées que des eaux usées domestiques et le
lactosérum est 70 fois plus chargé que les eaux usées domestiques. Le lactosérum a donc une charge
organique très élevée, ce qui en fait un produit très polluant en cas de rejet dans le milieu.
Par contre, le rapport DCO/DBO5 de ces produits, inférieur à 2, leur attribue une bonne
biodégrabilité.
Ainsi, la méthanisation apparaît bien adaptée au lactosérum seul ou en mélange aux eaux blanches
car elle permet :
- de dépolluer à 90-95 % cet effluent très riche en matière organique ;
- de produire de l’énergie renouvelable sous forme de biogaz ;
- de produire un effluent traité (digestat) qui ne dégage pas de mauvaises odeurs, valorisable
par épandage sur terrains agricoles et intéressant du fait de sa bonne valeur fertilisante.
En bovin lait, une part importante de la production n’est pas transformée, la quantité de lait
transformée directement sur la ferme a été évaluée à partir d'une part, de la quantité moyenne de
lait produite par vache (3 700 litres par an) et, d'autre part, du ratio de transformation à la ferme
qui a été retenu à 7 %.
En caprin lait, l’hypothèse retenue consiste à considérer que 80 % du lait produit est transformé
localement.
Pour le lait transformé dans les fromageries artisanales, le volume de lait transformé est basé sur
les litrages déclarés par les fromageries.
La quantité de lactosérum a été calculée en considérant qu’un litre de lait transformé produit 0,75 l
de lactosérum.
La quantité d’eaux blanches a été estimée à 4 l d’eaux blanches par litre de lait transformé.
Toutefois, ces résultats à l’échelle d’un canton sont biaisés dans la mesure où le lait produit sur un
canton n’est pas forcément transformé en totalité sur ce même canton.
Effluents Effluents
Qté lait
Code Fromagerie Quantités
Canton transformé à Eaux Eaux
INSEE artisanale transformées
la ferme (l) Lactosérum blanches
Lactosérum
blanches
(m3) (m3)
(m3) (m3)
0402 ANNOT 46 783 35,1 187,1
0403 BANON 171 083 128,3 684,3 1 1 100 000 825 4400
0404 BARCELONNETTE 36 935 27,7 147,7 1 1 000 000 750 4000
0405 BARREME 36 155 27,1 144,6
0406 CASTELLANE 58 993 44,2 236,0
0407 ALLOS-COLMARS 23 885 17,9 95,5
0408 DIGNE-LES-BAINS-EST 30 989 23,2 124,0
0409 ENTREVAUX 17 328 13,0 69,3
0410 FORCALQUIER 153 522 115,1 614,1
0411 JAVIE (LA) 30 751 23,1 123,0
0412 LAUZET-UBAYE (LE) 156 652 117,5 626,6 1 1 100 000 825 4400
0413 MANOSQUE-NORD 20 745 15,6 83,0
0414 MEES (LES) 63 943 48,0 255,8
0415 MEZEL 32 704 24,5 130,8
0416 MOTTE-DU-CAIRE (LA) 53 063 39,8 212,3
0417 MOUSTIERS-SAINTE-MARIE 72 866 54,6 291,5
0418 NOYERS-SUR-JABRON 58 929 44,2 235,7
0419 PEYRUIS 21 006 15,8 84,0
0420 REILLANNE 123 511 92,6 494,0
Quelques élevages sont équipés d’un système séparatif de récupération des effluents, celui-ci
permettant de récupérer le lactosérum. Le lactosérum est ensuite distribué à des porcs à l’engrais.
Sinon, dans la majorité des cas, les effluents sont récupérés dans une fosse septique toutes eaux
sans valorisation particulière ou bien, dans le cas de certains élevages bovin lait, ils sont récupérés
et mélangés au lisier.
Les autres fromageries artisanales sont équipées ou raccordées à une station d'épuration.
En bovin lait, le nombre d’exploitations devrait encore diminuer du fait d’une conjoncture générale
peu favorable :
- augmentation des charges de production sans valorisation locale qui permettrait de dégager
une plus-value plus importante,
- incertitude par rapport à la pérennité de la présence sur le territoire des 2 grands groupes
(ORLAC et LACTALIS) face à des coûts de collecte de plus en plus élevés. L’usine LACTALIS
de Gap est actuellement en vente,
Les élevages caprins lait et brebis laitières bénéficient d’une bonne image du côté des
consommateurs ; elles représentent également un choix fréquent pour les candidats à l’installation
agricole. Les effectifs devraient donc se maintenir voire légèrement augmenter.
Au vu des faibles quantités mises en jeu, l’organisation d’une collecte spécifique avec un
enlèvement régulier ne semble pas présenter de rentabilité suffisante. Par contre, sur les cantons
où se situent une ou plusieurs fromageries de dimension artisanale (par exemple les cantons de
Saint-Bonnet en Champsaur, Barcelonnette), un projet d’unité de méthanisation qui valoriserait le
lactosérum produit par la fromagerie ainsi que par d’éventuelles exploitations avec transformation
situées dans un proche rayon géographique pourrait s’avérer plus intéressant.
Une filière d’utilisation du lactosérum est en train de se mettre en place dans le Queyras au travers
d’un projet d’une unité de méthanisation porté par la communauté de communes des Escartons du
Queyras. Il s’agit d’une unité mixte qui permettrait de traiter le lactosérum produit par la
fromagerie de Château Ville Vieille ainsi que les boues et graisses des quatre stations d’épuration du
Queyras. Cette unité serait implantée sur la commune d’Abriès et le biogaz produit assurerait une
partie du chauffage du centre médical et de l’école primaire en se substituant à environ 28 000 l de
fioul par an. La consultation des entreprises pour la réalisation des travaux est prévue pour le
printemps 2009 avec un début des travaux en septembre 2009.
Il s’agit donc de favoriser l’émergence de projets collectifs qui associent différents partenaires et
mobiliseraient des matières organiques de différentes origines.
Le plus souvent, le lactosérum des fromageries est mis à disposition gratuitement des éleveurs de
porcs, à charge pour eux d’en assurer le transport. Le transport peut aussi être pris en partie en
charge par la fromagerie.
Conclusions
Les effluents de fromagerie peuvent constituer une ressource en produits pouvant être utilisés dans
une unité de méthanisation. Toutefois, seuls les effluents produits dans les fromageries artisanales
présentent un réel potentiel d'utilisation. Les fromageries présente dans les exploitations agricoles
produisent des quantités faibles d'effluents (quelques centaines de litres par semaine) et sont
relativement dispersées sur le territoire. Il est donc difficile de concevoir des unités de
méthanisation pouvant traiter les effluents des fromageries d'exploitations agricoles.
La grande majorité des fromageries artisanales présentes sur la région sont soit équipées de
dispositifs de traitement des effluents, soit raccordées à une station d'épuration communale. Les
équipements ayant déjà été réalisés, le développement de structures de méthanisation est possible
dans le cas de projet de réhabilitation, agrandissement, délocalisation de fromagerie existante.
A noter un projet d'envergure de méthanisation d'effluent de fromagerie avec des boues de station
d'épuration dans la vallée du Queyras. La présence simultanée de boues de station d'épuration et
d'effluents de fromagerie sur le même territoire a permis de mettre en place ce projet.
La zone d'étude comprend la zone de production de plantes située autour de la ville de GRASSE
(Alpes Maritimes), et les industries de parfumerie et d’arômes alimentaires situées sur cette zone
(MANE, ROBERTET, CHARABOT, laboratoire Monique REMY IFF …). L'ensemble de ces industries sont
regroupées dans le syndicat PRODAROM.
La ville de GRASSE constitue un pôle historique de la parfumerie française, et reste encore très
renommé. L’image de marque de la filière est très forte.
Les cultures de plantes, anciennement très importantes (orangers, jasmin, rose de mai, violette)
sont aujourd’hui beaucoup plus réduites :
• Rose de mai : 58 exploitations produisaient de la rose de Mai sur la région PACA en 2005.
Ces exploitations représentaient 47 hectares.
La production 2005 est de 156 tonnes de fleurs fraîches. En 2006, la production a diminué
pour atteindre 100 tonnes produits suite au vieillissement des plants. Les chiffres 2007, non
encore officiels, devraient être aux alentours de 120 tonnes. Une aide de l'ONIPPAM (Office
National Interprofessionnel des Plantes à Parfums Aromatiques et Médicinales) est versée
pour cette production. La récolte pleine se fait à n+3, avec un maximum entre n+5 et n+10.
La récolte est exclusivement manuelle. Elle intervient entre le mois d’avril et la fin du mois
de mai.
• Jasmin : cette culture est uniquement présente sur le bassin grassois. En 2005, 8 ha de
jasmin étaient implantés sur 10 exploitations représentant une production de 15 tonnes de
fleurs. La récolte est réalisée de début juillet à fin octobre. La récolte est journalière et
annuelle.
• Violette : en 2005, 98 tonnes ont été récoltées, en 2006, 121 tonnes et en 2007, 70 tonnes.
5 ha de culture sont actuellement en production. C'est la feuille de violette qui est utilisée
pour la parfumerie. La récolte est possible dès la première année après la plantation. La
récolte est mécanique (fauche) et intervient en mai et en juillet (2 récoltes).
• Orangers à fleurs : les vergers qui produisent de la fleur d'orangers sont disséminés dans le
département des Alpes Maritimes. 14 tonnes de fleurs ont été récoltées en 2005. La fleur
d’oranger se cueille en avril – mai. La récolte est aussi manuelle.
• Lavande fine : quelques tonnes de lavande fine (Barrême) sont aussi utilisées et distillées en
concrète par les industriels grassois. La récolte est mécanique et intervient au mois d'août.
Les cultures de rose, de violette, de jasmin, d'orangers ou de lavande sont des cultures
pluriannuelles implantées pour une durée de 7 à 15 ans.
L’extraction est pratiquée rapidement après la récolte sur des matières fraîches ou semi-séchées.
Au delà des matières végétales fraîches produites localement, les industriels utilisent aussi des
produits d'origine végétale pour servir de fixateurs aux parfums. Ces végétaux sont des lichens de
mousse d’arbre, (origine Massif Central), de chêne (Macédoine) et du ciste (Espagne).
Contrairement aux fleurs et feuilles fraîches, ces végétaux peuvent être transportés et sont traités
sur Grasse.
Les industriels n'achètent pas d'autres fleurs ou matières végétales fraîches à l'extérieur de la région
pour réaliser les extractions sur Grasse. Les industriels possèdent par contre très souvent des unités
d'extraction dans les zones de production dans lesquelles ils réalisent les extractions. Les essences
sont ensuite transportées vers le bassin grassois.
Pour la rose de mai, le jasmin, la feuille de violette, la lavande fine, les lichens et le chêne il est
réalisé une extraction par solvants organiques, à froid, donnant de la concrète. La concrète est un
corps pâteux obtenue après mélange de matières végétales et solvants. Après évaporation du
solvant, la concrète contient les principes actifs nécessaires à la production de parfums. Les
concrètes, sont ensuite solubilisées dans de l’alcool, pour obtenir l’absolue, qui sert dans la
production des parfums, selon des formules appartenant aux créateurs.
Jasmin et rose de mai passent par la coopérative COPARFUM puis la concrète est vendue à des
industriels. Ceux –ci revendent aux parfumeurs.
Pour la fleur d’oranger, il est pratiqué une distillation à la vapeur, donnant une huile essentielle, le
néroli, commercialisé par une seule coopérative, Nerolium grasse.
Les produits végétaux issus des extractions par concrète contiennent 20% environ d’humidité dans le
cas des fleurs et feuilles semi séchées. Les concrètes réalisées sur des produits secs (chêne, lichens)
sont moins humides (5 à 10 % d'humidité).
Les industriels doivent stocker ces résidus sur une aire bétonnée. Ce stockage permet de réaliser
une sorte de compost. Les industriels n’ont toutefois pas l'autorisation de valoriser ces résidus
végétaux par épandage. Des résidus solvant (hexane) restent présents dans les végétaux et risquent
de polluer les sols.
Aucune donnée sur les caractéristiques physico-chimiques ou énergétiques n'a pu être obtenue sur
ces produits. Des analyses de caractérisation devront être réalisées. La présence de résidus de
solvant même en faible quantité, devrait modifier sensiblement les caractéristiques énergétiques
des produits.
Compte tenu des productions locales et des produits en provenance de l'extérieur de la région, la
quantité annuelle moyenne de résidus est estimée à 650 à 700 tonnes (données PRODAROM).
Ces volumes sont relativement faibles au regard du volume des autres produits étudiés dans le cadre
de cette étude.
Qté
Code
Canton valorisable
INSEE
tonnes de MS
0694 GRASSE 700
En général, les industriels font enlever les résidus après compostage (réduction de volume) par une
entreprise spécialisée dans les déchets industriels. Le stockage sur les aires bétonnées peut être
réalisé sur plusieurs années.
En ce qui concerne les productions locales, les surfaces stagnent. Le secteur de Grasse est très
urbanisé, il y a peu, voire pas de terres agricoles disponibles.
Concernant les lichens, le chêne et le ciste (fixateur), les volumes sont stables.
Les résidus étant considérés comme un déchet par les industriels, la mobilisation de la totalité des
produits devrait être envisageable.
Toutefois, dans le cadre d'une valorisation énergétique par combustion, les résidus contenant du
solvant, il est nécessaire de vérifier qu'une valorisation par combustion est réglementairement
autorisée et techniquement possible. Cette vérification ne fait pas partie de la présente étude.
Sous réserve de la possibilité d'utilisation des résidus dans le cadre d'une valorisation par
combustion, l'information d'éventuels porteurs de projets d'unités de production d'énergie à partir
de la biomasse des quantités potentiellement disponibles peut permettre la prise en compte de ces
résidus.
Le résidu composté est actuellement évacué par des entreprises spécialisées. Ces entreprises se
font rémunérer 100 à 200 € par tonne pour l'enlèvement des résidus.
Conclusions
Les résidus de distillation de plantes à parfums représentent un gisement faible et très localisé.
La valorisation par combustion semble techniquement possible mais il sera nécessaire de vérifier la
compatibilité réglementaire d'utilisation de ce type de produit dans des chaudières.
Les boues de station sont prises en compte dans cette étude sur la biomasse d'origine agricole dans
le but d'identifier les zones où des complémentarités pourraient être trouvées avec des effluents
valorisables dans une unité de méthanisation. L'étude n'avait pas pour objectif de réaliser un état
des lieux sur cette filière, mais il nous a semblé opportun de prendre en compte les boues de
station d'épuration. Les stations d'épuration prises en compte dans cette fiche sont exclusivement
les stations d'agglomération ou de communes traitant les effluents domestiques.
Il ne s'agit pas de traiter les boues de station d'épuration de la même manière que les autres
produits issus de la biomasse agricole mais de montrer les secteurs et territoires ou des
complémentarités peuvent être mis en évidence entre produits méthanisables.
Les stations d'épuration sont des équipements présents dans la quasi totalité des communes de la
région. Différentes technologies sont utilisées pour réaliser le traitement des eaux usées. Certains
procédés sont physico-chimiques (séparation et traitement des matières en suspension) et d'autres
sont biologiques (traitement des matières en suspension et des matières dissoutes). Les traitements
les plus aboutis permettent de rejeter dans le milieu une eau de qualité proche de celle présente
dans le milieu récepteur.
Les stations d'épuration sont en général la propriété d'une collectivité territoriale (commune, ville,
communauté de communes, …). La gestion des stations peut, mais cela n'est pas systématique, être
réalisée par une société d'affermage. Dans ces cas, l'ensemble de la gestion de la station
d'épuration, y compris les boues est à la charge de la société d'affermage.
Il existe une très grande diversité de taille de station d'épuration. La taille d'une station d'épuration
est exprimée en fonction de sa capacité de traitement d'un nombre d'habitants. On parle
"d'équivalents habitants". Dans la région, il existe des stations d'épuration permettant de traiter une
population de quelques dizaine d'habitants et d'autres plusieurs centaines de milliers. La station
d'épuration de l'agglomération de Marseille à une capacité de traitement de 1,63 million
d'équivalents habitants.
Après traitement, les boues ont une teneur en matières sèches de l'ordre de 1 %. Pour être
stockées, transportées et éliminées, il est le plus souvent nécessaire de déshydrater les boues. De
manière caricaturale, plus les boues sont déshydratées et plus elles sont faciles à éliminer.
Différents systèmes de déshydratation sont présents dans les stations d'épuration. Les systèmes les
plus sommaires sont des systèmes qui permettent de concentrer les boues de 1 à 9 % de MS (boues
liquides). Les systèmes les plus efficaces permettent de sécher les boues jusqu'à des teneurs de 70 à
80 % de MS (boues séchées). Pour faire simple, mais il y a des exceptions, les stations de petite
taille produisent plutôt des boues liquides; les stations de taille moyenne produisent des boues
pâteuses (15 à 30 % de MS) et les stations d'épuration les plus importantes produisent des boues
séchées (30 à 70 % de MS). La corrélation qu'il existe entre taille de la station et caractéristiques
physiques des boues vient essentiellement de la capacité financière de la collectivité. Plus il faut
enlever de l'eau aux boues et plus les matériels à utiliser sont complexes et onéreux, ainsi, seules
les grosses stations d'épuration qui doivent traiter plusieurs milliers de tonnes de boues par an
peuvent rentabiliser des systèmes perfectionnés de déshydratation, sauf exception, par la
déshydratation sur lit de séchage. Ce système à la fois simple et efficace consiste à déposer dans un
bassin filtrant des boues liquides sur quelques centimètres d'épaisseur. Les effets combinés de la
filtration et du soleil permettent d'obtenir en quelques semaines des boues dont la siccité peut
atteindre 80 %. Ce système parfaitement adapté à la région PACA n'est toutefois adapté qu'aux
stations d'épuration de petite taille et situées dans des secteurs bien exposés. Pour des stations
Les données ci-dessous sont des données moyennes issues d'analyses de diverses stations
d'épuration.
Les stations d'épuration sont situées dans les zones les plus urbaines de la région. Le littoral
concentre une partie importante des stations d'épuration mais aussi des capacités d'épuration. La
carte ci-dessous fait clairement apparaître les grandes agglomérations (Nice, Marseille, Avignon et
Toulon).
Certains cantons apparaissent, sur la carte ci-après, comme n'ayant pas de station d'épuration. Cela
ne signifie pas que les eaux usées de ces cantons ne sont pas traitées. Cela signifie, soit que les
communes sont essentiellement équipées de systèmes de traitement individuel, soit, plus
généralement, que les eaux usées sont collectées et destinées vers une station d'épuration
intercommunale.
Carte n°43 : Destination des boues de station d'épuration dans la région PACA (données AE RMC –
2006 – tonne de MS)
Concernant l'élimination des boues plusieurs destinations sont recueillies lors des visites de stations
d'épuration. Les différentes destinations sont :
• le compostage : les boues sont compostées avec un co-produit (déchets verts, palettes
broyées, …). Après compostage, les composts sont vendus ou cédés gratuitement dans le
cadre de plan d'épandage. Il s'agit d'une valorisation agronomique ;
• la mise en décharge : deux types de décharges acceptent les boues de station d'épuration. Il
s'agit d'une part des décharges de classe 1 (boues industrielles ou polluées) et d'autre part
les décharges de classe 2 (boues urbaines stabilisées). Les boues mises en décharge le sont
en grande majorité dans des décharges de classe 2. La mise en décharge ne constitue pas
une valorisation des boues. Cette filière bien qu'importante dans la région tend à diminuer
suite aux fermetures de décharges et aux conditions d'accès de plus en plus drastiques ;
• l’élimination non satisfaisante : Il s'agit ici d'une qualification permettant d'indiquer que les
boues ne sont pas valorisées ou qu’elles sont éliminées de manière non réglementaire.
Différentes situations peuvent être observées. Dans le pire des cas, il s'agit d'un "dépôt" des
boues sur des parcelles non adaptées à recevoir ce type de produit ;
• l’utilisation des lits de macrophytes : les lits de macrophytes sont des stations d'épuration
d'un genre particulier. Les eaux usées sont traitées de manière totalement biologique grâce
à des végétaux (macrophytes). Ces derniers, pour se développer utilisent les nutriments
contenus dans les eaux usées. Comme les autres stations d'épuration ces systèmes
produisent aussi des boues. Ces boues s'accumulent sur plusieurs années dans une lagune.
L'évacuation des boues n'est réalisée que tous les 10 ans environ ;
Dans la région PACA la mise en décharge et le compostage représentent les filières les plus
utilisées. Ces deux filières représentent 77 % des boues évacuées, respectivement 44 et 32 %.
Selon cette hypothèse, le tonnage de matières sèches de boues qu'il serait possible de valoriser
serait de 39 000 tonnes de MS de boues.
La grande majorité des volumes de boues valorisables se trouvent dans les zones urbaines littorales.
Toutefois, des volumes non négligeables de boues peuvent être disponibles dans la plaine et
l’arrière pays.
Nous verrons dans la partie consacrée à l'analyse régionale des produits méthanisables les
complémentarités entre les différents produits.
L'élimination des boues de station d'épuration est un élément fondamental dans la filière
d'épuration des eaux usées. Sans valorisation appropriée, les boues peuvent polluer des volumes
considérables d'eau et anéantir le travail d'épuration.
La méthanisation des boues est une filière extrêmement peu développée en région PACA. Le
contexte énergétique et les difficultés de mise au point de ce type de procédés expliquent en partie
ce désintérêt.
L'information sur les complémentarités entre produits méthanisables disponibles sur un territoire
donné permettra aussi de favoriser le développement de ce type d'outil.
L'élimination des boues de station coûte, suivant la filière, entre 100 et 300 € par tonne au
gestionnaire. Toute filière permettant de diminuer ces coûts sera étudiée avec attention. La
méthanisation grâce à la possibilité de valorisation des biogaz et la production d'énergie permet de
limiter les coûts de traitement.
Conclusions
Il s'agissait dans cette fiche d'identifier les cantons où des boues de station d'épuration sont
potentiellement disponibles. Ceci dans le but d'initier ou de compléter la gamme des produits
pouvant rentrer dans une filière de méthanisation locale.
Globalement, les volumes les plus importants se trouvent dans les zones urbaines du littoral. Des
volumes non négligeables peuvent aussi être identifiés dans des zones plus rurales.
Face à la diversité des produits étudiés, des filières ou des procédés de production, des
problématiques d'organisation et des caractéristiques physico-chimiques, réaliser une synthèse peut
sembler une gageure. Compte tenu des objectifs de l'étude nous allons toutefois nous attacher à
répondre aux cinq questions suivantes :
- Quels sont les produits qui sont suffisamment similaires pour pouvoir intégrer une filière de
valorisation énergétique ?
- Quels sont les produits qui peuvent être facilement collectables, ceux qui nécessitent la
mise au point de technique ou d'organisation particulière ?
- Au delà des tonnages ou des volumes collectables quelles traductions peuvent être réalisées
en terme énergétique ?
- Quels produits et pour quelles quantités sont disponibles à court et moyen terme ?
Pour pouvoir répondre à ces questions nous débuterons par la réalisation d'un tableau synthétique
permettant de regrouper différents éléments.
1. Tableau synthétique
Le tableau ci-après reprend de manière très synthétique les principales caractéristiques et les
conclusions de chacune des "fiches produits". Comme toute synthèse, elle ne reprend pas toutes les
explications et les nuances que peuvent contenir les fiches.
Le tableau permet toutefois d'avoir une vision globale des différents produits.
La colonne "Quantité valorisable" doit être prise avec une certaine prudence. Si pour certains
produits il a été facile de définir une quantité effectivement valorisable, pour d'autres, la chose est
plus difficile. Certains produits ne sont pas actuellement valorisés ou valorisables car les techniques
d'exportation, de transformation ne sont pas actuellement disponibles. Pour d'autres le potentiel de
valorisation dépend de volontés ou de projets portés par différents acteurs du territoire.
Comme nous l'avons déjà vu, les produits pris en compte dans le cadre de l'étude peuvent être
regroupés en deux grandes catégories : les produits pouvant être valorisés dans une filière de
combustion et les produits pouvant être valorisés dans une filière de méthanisation. La teneur en
matières sèches et le pouvoir fermentescible permet une bonne répartition des différents produits.
Le tableau synthétique précédent reprend d'un point de vue les différentes utilisations possibles de
chacun des produits.
Au delà des caractéristiques physiques, nous pouvons aussi prendre en compte les caractéristiques
chimiques et les calendriers de production.
La grande majorité des produits pouvant être valorisés dans le cadre d'une filière "combustion" sont
suffisamment compatibles et proches pour pouvoir être utilisés. L'utilisation de produits ayant des
pouvoirs calorifiques élevés permet quelques fois d'utiliser des produits plus humides. Le mélange
permet d'obtenir un produit moyen pouvant être brûlé dans de bonne condition. Les produits secs et
à fort pouvoir calorifiques sont les pailles de blé dur, de riz et le bois (arbres et vignes). Les
produits plus humides nécessitant un mélange sont les pailles de plantes à parfums, les substrats de
cultures hors sol, les sarments et les bois de taille.
Dans le cadre des chaudières à biomasse de grande ampleur, des compléments avec de la biomasse
forestière permettent de réguler de manière optimale les différents pouvoirs calorifiques internes.
Notons toutefois que certains produits ont des caractéristiques chimiques particulières qui doivent
être prises en compte dans le cadre d'une filière combustion. Ceci est d'autant plus important que la
chaudière fonctionne avec un seul produit. Nous citerons par exemple la présence de silice dans les
pailles de riz. En excédent, cette silice peut engorger le foyer de la chaudière et limiter son
fonctionnement. De même, la présence d'hexane dans les résidus des industries de la parfumerie
(extraction par concrète) doit être prise en compte. L'hexane peut être considéré comme un
carburant et ne doit pas provoquer de pollution particulière. Par contre il peut modifier le pouvoir
calorifique du produit et, en quantité trop importante, endommager la chaudière. Des études de
compatibilité devront être réalisées pour l'utilisation de ce type de produit.
Concernant les calendriers de production, les produits combustibles sont relativement faciles à
stocker. Le stockage sur une durée raisonnable, s'il est réalisé à l'abri des intempéries, peut même
permettre d'améliorer le pouvoir calorifique du produit par évaporation de l'eau. Les pailles de
plantes à parfums, les bois de taille, les sarments et les substrats de cultures hors sol seront
particulièrement concernés par ce phénomène.
La méthanisation est un procédé biologique qui fait intervenir des micro-organismes vivants et
spécifiques de chaque produit. Il n'existe pas une bactérie qui permet la dégradation anaérobie de
la matière organique en biogaz mais une multitude. Certaines bactéries ne se développent que sur
certains types de milieux. Un changement de produit ou de caractéristiques physico chimiques peut
provoquer l'arrêt pur et simple du processus de méthanisation.
Dans le cadre d'une méthanisation mono-produit - que des boues ou que des effluents de fromagerie
– la souche bactérienne une fois adaptée réalisera la méthanisation sans trop de difficulté. Les
conditions de pH et de température seront les principaux facteurs limitants.
Dans le cadre de produits mélangés, des incompatibilités peuvent être observées. Ces
incompatibilités peuvent être d'ordre physique (produit trop ou pas assez humide) ou chimique
(constituant abiotique type polyphénols, pH trop faible ou trop élevé, …). Afin de valider la
compatibilité du mélange des produits avec la souche bactérien ad hoc une série d'expériences en
laboratoire est nécessaire.
Nous avons pu observer dans les fiches que certains produits étaient facilement disponibles.
D'autres, ne sont que potentiellement disponibles. Pour être collectés et valorisés certaines
techniques doivent être modifiées ou mises au point. Le tableau ci-après reprend de manière
synthétique cette notion.
Produit Disponibilité
Les pailles de blé dur sont facilement disponibles. Les techniques de pressage et les
Pailles de céréales presses sont disponibles dans les territoires. L'organisation du pressage et du transport
permettra de rationaliser la collecte.
Les pailles de riz sont facilement disponibles. Les techniques de pressage et les
Pailles de riz presses sont disponibles dans les territoires. L'organisation du pressage et du transport
permettra de rationaliser la collecte.
Les menues pailles ne sont pas actuellement récupérées ni récupérables. Le matériel
Menues pailles permettant leur récupération au champ existe mais aucun équipement n'est
actuellement présent dans la région.
La filière Diester® est actuellement en place sur la région et organisée par les
principaux organismes de collecte. Pour la filière huile végétale pure, des agriculteurs
Huiles végétales sont organisés pour triturer des graines oléagineuses. Le développement à plus grande
échelle de filière de valorisation énergétique locale dépend de volonté locale
(collectivités territoriales engagées dans l'utilisation d'huile végétale dans leur flotte).
Aucun développement de ce type de filière n'est actuellement envisageable. Seule la
Plantes entières Camargue pourrait représenter un potentiel de développement de la culture de la
canne de Provence.
Les pailles sont disponibles et facilement récupérables. L'organisation du transport et
Pailles de plantes à
du stockage reste à mettre en place dans le cadre d'une valorisation dans de grosses
parfums
unités de production.
Les plantes après arrachage ne sont actuellement pas récupérées. Leur récupération
Résidus d'arrachage nécessite une modification de la technique d'arrachage : séparation des racines de la
de plantes à parfums partie aérienne et tri des pierres et de la terre. Cette modification n'est actuellement
pas mise au point et les outils capables de réaliser ce travail ne sont pas disponibles.
Les bois de taille ne sont actuellement pas récupérés. Des outils permettant la
Bois de taille - récupération des bois de taille sont disponibles ou adaptables. La contrainte de
arboriculture récupération réside dans la nécessité de retour au sol d'un maximum de matières
organiques.
Les arbres sont en grande partie récupérés comme bois de chauffage. La technique de
Arbres arrachés - récupération est au point mais pourrait être améliorée grâce au broyage des arbres
arboriculture sous forme de plaquettes. Le matériel forestier peut être utilisé. Toutefois, une
adaptation de l'organisation des chantiers est nécessaire.
La répartition géographique de chacun des produits a été abordée dans chacune des fiches. Dans la
synthèse il nous semble important de regarder cette répartition avec l'ensemble des produits. Afin
d'avoir une lisibilité meilleure, nous avons séparé les produits combustibles et les produits
méthanisables.
Carte n°45 : Quantités de biomasse combustible produites sur la région (tonnes de MB)
Deux éléments principaux sont à remarquer. La très grande majorité des produits combustibles sont
produits dans la moitié ouest de la région PACA. Deux diagonales de production peuvent être
identifiées. Une diagonale nord-ouest sud-est où l'on retrouve la production de produits issus de la
culture de la vigne (sarments et bois) et la diagonale nord-est sud-ouest qui comprend la production
de céréales (blé dur et riz), les plantes à parfums et l'arboriculture.
Comme nous l'avons vu dans chacune des fiches, seulement une partie des produits sont
potentiellement valorisables dans le cadre d'une filière de valorisation énergétique.
La carte ci-dessus est à la même échelle que la carte de production. Globalement, il est possible de
dégager plusieurs secteurs de disponibilité en biomasse agricole. Le premier concerne le secteur de
production des plantes à parfums (plateaux de Valensole et de Sault) et est complété par la vallée
de Durance. Ce secteur représente environ 77 000 tonnes de biomasse. Le second secteur
correspond à la Camargue. Ce secteur représente environ 70 000 tonnes de biomasse.
Les secteurs viticoles et arboricoles du Var et du Vaucluse sont des secteurs où il existe une
potentialité de valorisation mais ce potentiel est à relativiser compte tenu de l'utilisation
préférentielle des sarments et des bois de taille pour un retour au sol.
Code Pailles Pailles Menues Pailles PAPAM Bois taille Arbres Vignes Support Résidus
Canton Sarments Grignons Total
INSEE céréales riz pailles PAPAM arrachées arbo arrachés arraché hors sol parfumerie
0402 ANNOT 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
0403 BANON 163 0 564 4 650 1 190 0 0 0 0 0 10 6 578
0404 BARCELONNETTE 0 0 122 0 0 0 0 0 0 0 0 122
0405 BARREME 0 0 131 0 0 0 0 0 0 0 0 131
0406 CASTELLANE 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
0407 ALLOS-COLMARS 0 0 65 0 0 0 0 0 0 0 0 65
0408 DIGNE-LES-BAINS-EST 0 0 117 0 0 0 0 0 0 0 0 117
0409 ENTREVAUX 0 0 0 0 0 128 46 0 0 0 6 180
0410 FORCALQUIER 716 0 1 200 93 20 180 65 33 10 0 38 2 353
0411 JAVIE (LA) 0 0 107 0 0 0 0 0 0 0 0 107
0412 LAUZET-UBAYE (LE) 0 0 132 0 0 0 0 0 0 0 0 132
0413 MANOSQUE-NORD 0 0 73 0 0 101 37 0 0 0 28 239
0414 MEES (LES) 1 027 0 1 459 1 018 261 993 358 0 0 0 283 5 399
0415 MEZEL 335 0 627 979 251 0 0 0 0 0 21 2 213
0416 MOTTE-DU-CAIRE (LA) 112 0 826 0 0 1 382 498 0 0 0 1 2 818
0417 MOUSTIERS-SAINTE-MARIE 350 0 573 1 914 350 0 0 0 0 0 18 3 205
0418 NOYERS-SUR-JABRON 0 0 188 51 22 107 39 0 0 0 0 406
0419 PEYRUIS 322 0 440 0 0 235 85 0 0 0 84 1 166
0420 REILLANNE 576 0 843 906 232 0 0 0 0 0 12 2 569
0421 RIEZ 1 653 0 2 878 7 152 1 308 54 19 61 18 0 70 13 212
0422 SAINT-ANDRE-LES-ALPES 0 0 114 0 0 0 0 0 0 0 0 114
0423 SAINT-ETIENNE-LES-ORGUES 96 0 308 1 021 218 0 0 0 0 0 18 1 661
0426 SEYNE 0 0 314 0 0 0 0 0 0 0 0 314
0427 SISTERON 186 0 734 0 0 724 260 0 0 0 10 1 914
0428 TURRIERS 0 0 190 0 0 115 41 0 0 0 0 346
0429 VALENSOLE 1 902 0 3 081 2 787 510 260 94 17 5 0 123 8 779
0430 VOLONNE 377 0 729 0 0 525 189 0 0 0 44 1 863
0431 DIGNE-LES-BAINS-OUEST 118 0 509 316 81 0 0 0 0 0 19 1 043
0432 MANOSQUE-SUD-EST 285 0 404 0 0 161 58 88 25 0 4 1 025
0433 MANOSQUE-SUD-OUEST 134 0 174 0 0 0 0 299 87 0 39 732
0497 DIGNE-LES-BAINS 67 0 162 0 0 0 0 0 0 0 26 255
La carte ci-après reprend les quantités de biomasse méthanisable produites sur la région.
Carte n°48 : Quantités de biomasse méthanisable produites sur la région (tonnes de MB sauf boues en
tonnes de MS)
La production de biomasse méthanisable est répartie autour de trois bassins. Le secteur d'élevage
dans les Hautes Alpes et la vallée de l'Ubaye (effluents d'élevage et effluents de fromagerie), le
secteur viticole (diagonale Vaucluse, Bouches du Rhône, Var) et le littoral avec les boues de station
d'épuration.
La carte est sensiblement identique à la carte de production. Seule une partie des boues de station
d'épuration a été retirée. Il s'agit des boues qui ont déjà une destination cohérente d'élimination
(compostage, épandage, incinération).
Concernant les effluents de fromagerie et des caves vinicoles, les chiffres doivent être pris avec
prudence. En effet, la plupart des quantités identifiées sont déjà traitées dans le cadre de station
d'épuration ou par épandage ou valorisation animale (lactosérum). La mise en place de filière de
valorisation ne pourra se réaliser qu'après une analyse individuelle.
La question de l'organisation dans le cadre d'une valorisation énergétique est importante. Suivant
les produits différentes solutions peuvent être envisageables. Certains produits peuvent être utilisés
de manière locale et individuelle. Le cas des vergers arrachés et des vignes est l'exemple le plus
évident. A l'inverse, des produits ne peuvent être utilisés que dans le cadre d'une valorisation
collective par des unités de plus grande capacité. Les exemples de la cogénération et de la
méthanisation peuvent être cités.
Dans cette catégorie nous regrouperons la quasi totalité des produits étudiés. En effet, dans le
cadre de projet collectif d'envergure, les procédés de valorisation mis en œuvre sont généralement
capables d'absorber une diversité importante de produits. Les pailles de céréales et de plantes à
parfums se prêteront facilement à ce type de filière. Les effluents aptes à la méthanisation sont
aussi à classer dans cette catégorie.
L'aptitude au transport et au stockage permet de juger aussi de l'intérêt d'une intégration dans une
filière collective. Les produits difficiles à transporter et à stocker devront être valorisés dans un
faible rayon kilométrique.
A l'heure actuelle, un projet de combustion et cogénération est en cours de réflexion sur le secteur
de Peyruis (04). Cette unité devrait utiliser de le biomasse forestière et de la biomasse agricole
(essentiellement des pailles de blé dur et de plantes à parfums).
A notre connaissance aucun autre projet collectif n'est envisagé dans la région PACA. Un potentiel
de développement a été identifié sur le secteur Camargue dans le cadre de cette étude.
Concernant la méthanisation, des initiatives collectives ont été identifiées dans le Queyras et dans
le Var. La première concerne l'utilisation de boues de station d'épuration et d'effluents de
fromagerie, la seconde des boues de station d'épuration et des effluents vinicoles. Ces initiatives ne
sont pour le moment qu'au stade de projet.
Notons pour les pailles de plantes à parfums le travail de recherche développement que réalise
actuellement le CRIEPPAM (Centre Régional Interprofessionnel d'Expérimentation en Plantes à
Parfums Aromatiques et Médicinales). Cet organisme étudie la possibilité d'utiliser les pailles de
PAPAM pour alimenter les chaudières produisant la vapeur nécessaire à la distillation. Le
développement de chaudière spécifique est nécessaire car l'humidité résiduelle des pailles ne
permet actuellement pas de brûler les pailles distillées selon la technique du vert broyé.
Compte tenu d'une part des éléments de production et de valorisation des différents produits et
d'autre part de leurs caractéristiques énergétiques il est possible d'estimer la valeur énergétique de
la biomasse agricole de la région PACA.
En prenant en compte la totalité de la production la valeur énergétique des produits étudiés dans le
cadre de cette étude correspond à 4 112 GWh par an (362 000 TEP). Cette valeur se répartit entre
3 761 GWh (331 000 TEP) pour les produits combustibles et 351 GWh (31 000 TEP) pour les produits
méthanisables.
En prenant en compte les produits valorisables, la valeur énergétique correspond à 1 798 GWh par
an (157 000 TEP) dont 1 478 GWh (129 000 TEP) pour les produits combustibles et 320 GWh (27 000
TEP) pour les produits méthanisables.
Les cartes ci-après montrent la répartition géographique des valeurs énergétiques sur les produits
valorisables.
Les éléments chiffrés présents dans les tableaux suivants doivent être pris avec une certaine
prudence. Il s'agit de calcul faisant intervenir des estimations tant sur les quantités valorisables que
sur les valeurs énergétiques des différents produits.
Carte n°52 : Répartition entre combustion et méthanisation des valeurs énergétiques des produits
valorisables (en GWh)
GWh TEP
Code
Canton
INSEE Combus- Méthani- Total Combus- Méthani- Total
tion sation tion sation
0402 ANNOT 0 0 0 0 18 18
0403 BANON 32 1 32 2 763 44 2 807
0404 BARCELONNETTE 1 1 1 44 42 86
0405 BARREME 1 0 1 48 1 49
0406 CASTELLANE 0 0 0 0 2 2
0407 ALLOS-COLMARS 0 0 0 24 11 35
0408 DIGNE-LES-BAINS-EST 0 0 1 43 12 54
0409 ENTREVAUX 1 0 1 61 1 62
0410 FORCALQUIER 10 0 10 884 29 913
0411 JAVIE (LA) 0 0 0 39 1 40
0412 LAUZET-UBAYE (LE) 1 1 2 48 94 142
0413 MANOSQUE-NORD 1 0 1 87 1 88
0414 MEES (LES) 23 1 24 2 080 45 2 125
0415 MEZEL 10 0 10 896 1 897
0416 MOTTE-DU-CAIRE (LA) 11 0 11 975 12 988
0417 MOUSTIERS-SAINTE-MARIE 15 0 15 1 321 3 1 324
0418 NOYERS-SUR-JABRON 2 0 2 148 2 150
0419 PEYRUIS 5 0 5 438 13 451
0420 REILLANNE 11 0 12 1 026 5 1 031
0421 RIEZ 61 0 61 5 393 9 5 402
0422 SAINT-ANDRE-LES-ALPES 0 0 0 42 0 42
0423 SAINT-ETIENNE-LES-ORGUES 8 0 8 687 4 691
0426 SEYNE 1 1 2 114 71 185
0427 SISTERON 8 0 8 676 14 690
0428 TURRIERS 1 0 2 122 23 145
0429 VALENSOLE 39 0 39 3 468 6 3 474
0430 VOLONNE 8 0 8 676 7 683
0431 DIGNE-LES-BAINS-OUEST 5 0 5 411 20 430
0432 MANOSQUE-SUD-EST 4 0 4 374 27 401
0433 MANOSQUE-SUD-OUEST 3 0 3 268 16 284
0497 DIGNE-LES-BAINS 1 0 1 99 5 104
0498 MANOSQUE 7 0 7 629 5 634
0501 AIGUILLES 0 1 1 0 83 83
0502 ARGENTIERE-LA-BESSEE (L') 0 0 0 0 8 8
0503 ASPRES-SUR-BUECH 2 0 2 191 19 209
0504 BARCILLONNETTE 1 0 1 102 0 102
0505 BATIE-NEUVE (LA) 3 1 5 283 109 392
0506 BRIANCON-NORD 0 0 0 0 11 11
0507 CHORGES 4 1 4 324 46 371
0508 EMBRUN 1 1 2 114 81 195
0509 GAP-CAMPAGNE 2 1 3 199 84 284
0510 GRAVE (LA) 0 0 0 0 2 2
0511 GUILLESTRE 1 1 2 53 82 135
0512 LARAGNE-MONTEGLIN 16 0 16 1 369 9 1 378
0513 MONETIER-LES-BAINS (LE) 0 0 0 0 1 1
0514 ORCIERES 0 1 1 0 51 51
0515 ORPIERRE 3 0 3 279 18 296
0516 RIBIERS 6 0 6 505 1 506
0517 ROSANS 2 0 3 212 11 223
Définir la disponibilité à court et moyen terme des produits est assez complexe. Différents
paramètres peuvent intervenir dans la disponibilité effective des produits. Le choix et la stratégie
propre à chaque détenteur restent les éléments les plus difficiles à quantifier. L'étude ayant une
vocation régionale, il nous est impossible de préciser dans le détail les choix et stratégie des
détenteurs ou des groupes de détenteurs.
Malgré cela, nous avons tenté de classer les produits selon trois types de disponibilité :
- Court terme
Il s'agit des produits immédiatement disponibles. Les conditions techniques,
organisationnelles et économiques sont suffisamment connues et maîtrisées pour permettre
une valorisation rapidement.
- Moyen terme
Il s'agit des produits potentiellement disponibles. Les conditions techniques,
organisationnelles et économiques ne sont pas suffisamment connues et maîtrisées pour
permettre une valorisation rapidement. Certains produits nécessitent la conception,
l'acquisition de matériels ou une modification substantielle des procédés actuellement
utilisés. Le développement et la diffusion large de ces techniques nécessiteront un délai
important (plus de 5 à 10 ans).
Le tableau ci-dessous reprend les différents produits et le classement dans chacune des catégories
de disponibilité. Afin de permettre une comparaison les quantités valorisables sont exprimées en
tonnes de matières sèches.
Qté valorisable
Produit Disponibilité Commentaires
Tonnes de MS
Les pailles de céréales sont
Pailles de céréales 27 000 Court terme
facilement et rapidement disponibles.
Plantes entières NC NC NC
Ecarts de triage NC NC NC
Sur la base de ces éléments nous avons pu cartographier les disponibilités des différents produits.
Comme pour les cartes précédentes, une distinction entre combustion et méthanisation a été
réalisée.
Carte n°54 : Répartition des tonnages (matières sèches) avec une disponibilité à court terme
Tableau n° 69 : Valeurs des tonnages et valeur énergétiques de biomasse valorisable à court terme.
Combustion Méthanisation
Code Valeur Tonnes de Valeur
Canton Tonnes de MS
INSEE énergétique MS énergétique
valorisable
en GWh valorisable en GWh
0402 ANNOT 0 0 0 0
0403 BANON 4 813 24 12 0
0404 BARCELONNETTE 0 0 0 0
0405 BARREME 0 0 1 0
0406 CASTELLANE 0 0 0 0
0407 ALLOS-COLMARS 0 0 0 0
0408 DIGNE-LES-BAINS-EST 0 0 0 0
0409 ENTREVAUX 46 0 20 0
0410 FORCALQUIER 883 3 63 0
0411 JAVIE (LA) 0 0 0 0
0412 LAUZET-UBAYE (LE) 0 0 0 0
0413 MANOSQUE-NORD 37 0 36 0
0414 MEES (LES) 2 403 10 441 0
0415 MEZEL 1 314 6 27 0
0416 MOTTE-DU-CAIRE (LA) 610 2 1 0
0417 MOUSTIERS-SAINTE-MARIE 2 264 11 27 0
0418 NOYERS-SUR-JABRON 90 0 0 0
0419 PEYRUIS 407 2 108 0
0420 REILLANNE 1 482 7 77 0
0421 RIEZ 8 842 42 92 0
0422 SAINT-ANDRE-LES-ALPES 0 0 0 0
Carte n°57 : Répartition entre combustion et méthanisation des valeurs énergétiques des produits
valorisables à court terme sous condition (en GWh)
Combustion Méthanisation
Code Valeur Tonnes de Valeur
Canton Tonnes de MS
INSEE énergétique MS énergétique
valorisable
en GWh valorisable en GWh
0402 ANNOT 0 0 1 316 0
0403 BANON 0 0 6 178 1
0404 BARCELONNETTE 0 0 5 431 1
0405 BARREME 0 0 172 0
0406 CASTELLANE 0 0 280 0
0407 ALLOS-COLMARS 0 0 833 0
0408 DIGNE-LES-BAINS-EST 0 0 867 0
0409 ENTREVAUX 0 0 82 0
0410 FORCALQUIER 0 0 2 420 0
0411 JAVIE (LA) 0 0 146 0
0412 LAUZET-UBAYE (LE) 0 0 9 541 1
0413 MANOSQUE-NORD 0 0 99 0
0414 MEES (LES) 0 0 2 904 0
0415 MEZEL 0 0 155 0
0416 MOTTE-DU-CAIRE (LA) 0 0 952 0
0417 MOUSTIERS-SAINTE-MARIE 0 0 346 0
0418 NOYERS-SUR-JABRON 0 0 280 0
0419 PEYRUIS 0 0 900 0
0420 REILLANNE 0 0 587 0
0421 RIEZ 0 0 956 0
0422 SAINT-ANDRE-LES-ALPES 0 0 0 0
0423 SAINT-ETIENNE-LES-ORGUES 0 0 470 0
0426 SEYNE 0 0 5 151 1
0427 SISTERON 0 0 1 244 0
0428 TURRIERS 0 0 1 756 0
0429 VALENSOLE 0 0 604 0
0430 VOLONNE 0 0 466 0
0431 DIGNE-LES-BAINS-OUEST 0 0 1 640 0
0432 MANOSQUE-SUD-EST 0 0 2 152 0
0433 MANOSQUE-SUD-OUEST 0 0 2 341 0
0497 DIGNE-LES-BAINS 0 0 100 0
0498 MANOSQUE 0 0 757 0
0501 AIGUILLES 0 0 9 281 1
0502 ARGENTIERE-LA-BESSEE (L') 0 0 284 0
0503 ASPRES-SUR-BUECH 0 0 1 395 0
0504 BARCILLONNETTE 0 0 12 0
0505 BATIE-NEUVE (LA) 0 0 7 948 1
0506 BRIANCON-NORD 0 0 668 0
0507 CHORGES 0 0 3 483 1
0508 EMBRUN 0 0 6 066 1
0509 GAP-CAMPAGNE 0 0 6 033 1
0510 GRAVE (LA) 0 0 228 0
0511 GUILLESTRE 0 0 6 910 1
0512 LARAGNE-MONTEGLIN 0 0 1 291 0
0513 MONETIER-LES-BAINS (LE) 0 0 159 0
0514 ORCIERES 0 0 3 633 1
0515 ORPIERRE 0 0 1 278 0
0516 RIBIERS 0 0 139 0
Carte n°59 : Répartition entre combustion et méthanisation des valeurs énergétiques des produits
valorisables à moyen terme (en GWh)
Combustion Méthanisation
Code Valeur Tonnes de Valeur
Canton Tonnes de MS
INSEE énergétique MS énergétique
valorisable
en GWh valorisable en GWh
0402 ANNOT 0 0 0 0
0403 BANON 1 755 8 0 0
0404 BARCELONNETTE 122 1 0 0
0405 BARREME 131 1 0 0
0406 CASTELLANE 0 0 0 0
0407 ALLOS-COLMARS 65 0 0 0
0408 DIGNE-LES-BAINS-EST 117 0 0 0
0409 ENTREVAUX 128 1 0 0
0410 FORCALQUIER 1 433 6 0 0
0411 JAVIE (LA) 107 0 0 0
0412 LAUZET-UBAYE (LE) 132 1 0 0
0413 MANOSQUE-NORD 175 1 0 0
0414 MEES (LES) 2 713 11 0 0
0415 MEZEL 878 4 0 0
0416 MOTTE-DU-CAIRE (LA) 2 208 9 0 0
0417 MOUSTIERS-SAINTE-MARIE 923 4 0 0
0418 NOYERS-SUR-JABRON 317 1 0 0
0419 PEYRUIS 675 3 0 0
0420 REILLANNE 1 075 5 0 0
0421 RIEZ 4 300 19 0 0
0422 SAINT-ANDRE-LES-ALPES 114 0 0 0
0423 SAINT-ETIENNE-LES-ORGUES 526 2 0 0
0426 SEYNE 314 1 0 0
0427 SISTERON 1 458 6 0 0
0428 TURRIERS 305 1 0 0
0429 VALENSOLE 3 867 17 0 0
0430 VOLONNE 1 253 5 0 0
0431 DIGNE-LES-BAINS-OUEST 590 3 0 0
0432 MANOSQUE-SUD-EST 653 3 0 0
0433 MANOSQUE-SUD-OUEST 473 2 0 0
0497 DIGNE-LES-BAINS 162 1 0 0
0498 MANOSQUE 1 140 5 0 0
0501 AIGUILLES 0 0 0 0
0502 ARGENTIERE-LA-BESSEE (L') 0 0 0 0
0503 ASPRES-SUR-BUECH 476 2 0 0
0504 BARCILLONNETTE 238 1 0 0
0505 BATIE-NEUVE (LA) 763 3 0 0
0506 BRIANCON-NORD 0 0 0 0
0507 CHORGES 791 3 0 0
0508 EMBRUN 310 1 0 0
0509 GAP-CAMPAGNE 513 2 0 0
0510 GRAVE (LA) 0 0 0 0
0511 GUILLESTRE 143 1 0 0
0512 LARAGNE-MONTEGLIN 3 151 13 0 0
0513 MONETIER-LES-BAINS (LE) 0 0 0 0
0514 ORCIERES 0 0 0 0
0515 ORPIERRE 653 3 0 0
0516 RIBIERS 1 089 4 0 0
______________________