Meth Et 08 PDF

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 15

Methodologie en mathematiques, Annee 2008-2009

UNIVERSIT

E BORDEAUX 1
LICENCE SCIENCES ET TECHNOLOGIES
1
er
SEMESTRE MISMI
ENSEIGNEMENT
DE LA M

ETHODOLOGIE
EN MATH

EMATIQUES
1
2
Seance n

1
Objectif : savoir construire un tableau de verite
En mathematiques, on travaille sur des objets, `a propos desquels lesquels on ecrit
des propositions.
Exemples : Les nombres entiers, les nombres reels, les fonctions de R dans R
sont des exemples dobjets mathematiques.
Une proposition logique, concernant divers objets mathematiques, est un enonce
qui doit etre ou bien vrai (ce que lon note V , ou 1) ou bien faux (ce que lon note
F, ou 0).
Exemples :

n
2
n quand n 1

est une proposition, qui est vraie. 9 est


divisible par 4 est fausse.
Les operations les plus courantes sur ces propositions sont les connecteurs logiques
suivants :
(1) La disjonction logique ou, notee
(2) La conjonction logique et, notee
(3) Limplication, notee
(4) La negation non, notee
(5) Lequivalence, notee
Une operation comprise entre deux propositions denit une nouvelle proposition.
On va denir les operations precedentes entre deux propositions p et q, en don-
nant lensemble des valeurs de verite de la nouvelle proposition creee, sous la forme
dun tableau. Ce tableau est appele table de verite de la nouvelle proposition.
p q p q
0 0 0
0 1 1
1 0 1
1 1 1
p q p q
0 0 0
0 1 0
1 0 0
1 1 1
p q p q
0 0 1
0 1 1
1 0 0
1 1 1
p p
0 1
1 0
3
p q p q
0 0 1
0 1 0
1 0 0
1 1 1
Attention :
Dans le langage courant, ou a en general un sens exclusif (fromage ou
dessert). En mathematiques, le ou est toujours inclusif : si p et q sont
toutes les deux vraies, p q est vraie.
Si p est fausse, p q est vraie.
Remarque : p q se dit aussi parfois si p, alors q, ou pour que p soit vraie,
il faut que q soit vraie, ou encore une condition susante pour q est p, ou encore
une condition necessaire pour p est q.
Une tautologie est une proposition qui ne prend que la valeur vraie. Un tel
phenom`ene permet de denir des r`egles logiques qui seront utilisees dans les raison-
nements conduisant aux enonces mathematiques (voir seance 2 et 3, par exemple).
En eet, si p q est une tautologie, cela veut dire que si on a demontre que p est
vraie, on a aussi demontre que q est vraie, et vice versa : si on a demontre que q
est vraie, on a aussi demontre que p est vraie.
Exemple important dutilisation des tables logiques ((p q)) (p
(q)) est une tautologie. Ainsi, la negation de p q est p (q), cest-`a-dire
p et non q. En eet :
p q p q (p q) q p (q) (p q) (p (q))
0 0 1 0 1 0 1
0 1 1 0 0 0 1
1 0 0 1 1 1 1
1 1 1 0 0 0 1
EXERCICES.
(1) La proposition 2 = 3 1 + 1 = 2 est-elle vraie ou fausse ? Et la
proposition 1 + 1 = 2 2 = 3 ?
(2) Construire les tableaux de verite des propositions suivantes. Dire le cas
echeant, sil sagit dune tautologie ou non. p, q, r, s et t designent des
propositions.
(a) (p q), puis (q p). Comparer les resultats obtenus.
(b) ((p)) p.
(c) (p q) (q p)
(d) (p q) (q p). Comparer le resultat obtenu avec le tableau de
verite de p q.
(e) (p q), puis (p) (q). Comparer les resultats obtenus.
(f) (p q), puis (p) (q). Comparer les resultats obtenus.
(g) p (p) (principe du tiers exclu).
(h) (p) q. Comparer le resultat obtenu avec le tableau de verite de
p q.
(i) (q) (p). Comparer le resultat obtenu avec le tableau de verite de
p q (principe de contraposition).
4
(j) ((r s) (s t)) (r t) (principe de transitivite de
limplication).
(k) (r s) ((r t) (s t)).
(3) P, Q et R designent trois propositions logiques.
(a) Construire les tables de verite suivantes :
(i) P (Q P)
(ii) P (Q (P Q))
(iii) (P Q) ((P Q))
(b) Exprimer sans ni :
(i) (P Q)
(ii) ((P Q) Q)
(iii) (P (Q R)).
(4) (a) Exprimer les phrases suivantes `a laide de propositions reliees par des
connecteurs logiques :
(i) Si le papier devient rouge, la solution est acide.
(ii) Le papier devient rouge si la solution est acide.
(iii) Vous aurez une chambre `a condition que vous nayez pas de
chien. Quelle est la negation logique de cette proposition ?
(iv) Sil y a du cobalt mais pas de nickel dans la solution, le pa-
pier deviendra brun. Quelle est la negation logique de cette
proposition ?
(b) Quelle(s) proposition(s) peut-on deduire de lenonce suivant : Sil
pleut le matin, je prends mon parapluie?
(i) Jai pris mon parapluie, donc il a plu ce matin.
(ii) Je nai pas pris mon parapluie, donc il ne pleuvait pas ce
matin.
(iii) Il a fait beau, donc je nai pas pris mon parapluie.
(c) Dans un journal est annoncee la nouvelle suivante :
Larmee ne quittera pas le pays tant que le calme nest pas
revenu.
En considerant lannonce ocielle precedente, dire si les enonces suiv-
antes sont vrais :
(i) Le calme est revenu, donc larmee quitte le pays.
(ii) Larmee quitte le pays, donc le calme est revenu.
(iii) Larmee na pas quitte le pays, donc le calme nest pas revenu.
(d) Le roi `a Chim`ene: Si Don Rodrigue a tue ton p`ere, cest quil avait
bu ou quil faisait nuit. Sil faisait nuit, alors, sil avait bu, il devait
chanter. Or il ne sait pas chanter. Donc il na pas tue ton p`ere.
Exprimer chaque phrase avec des connecteurs logiques. Si on suppose
les trois premi`eres phrases vraies, peut-on bien en deduire la derni`ere
?
(e) Dans un QCM, 5 reponses sont possibles, notees A, B, C, D et E.
Une seule est vraie. Un candidat remarque trois choses : (1) si B est
vraie, alors E aussi. (2) Si A est vraie, alors au moins lune des deux
armations B ou D est vraie. (3) D est fausse si et seulement si E
est vraie. Que peut-il en deduire ? Peut-il repondre avec certitude `a
la question ?
5
Seance n

2
Objectifs : savoir nier et traduire des formules avec quanticateurs
En mathematiques, un grand nombre de propositions sexpriment en fonction
dune ou plusieurs variables.
Exemples : x +y 1. Ici les variables x et y peuvent representer des nombres
reels, ou bien des entiers. Suivant linterpretation des variables x et y, la proposition
peut etre vraie ou fausse.
On choisira dappeler formules de telles propositions.
Soit p(x) une formule dependant de la variable x, on denit deux nouvelles
propositions, `a laide des quanticateurs et :
(1) x, p(x) : pour tout x, on a p(x)
(2) x, p(x) : il existe x, tel que p(x)
La premi`ere est vraie, si la proposition p(x) est vraie pour tous les x. Alors que
la seconde est vraie, sil existe (au moins) un x pour lequel p(x) est vraie.
Il est important de signaler que les variables sont muettes : x, p(x) et y, p(y)
designent la meme proposition. Dautre part, il est toujours necessaire de preciser
le domaine dinterpretation de telles formules, cest-`a-dire lensemble dans lequel
peuvent varier les variables, pour en etudier les valeurs de verite.
Exemples : considerons les formules (x, x 1) et (x, x 1), que lon in-
terpr`ete dans lensemble des nombres entiers naturels. Par denition, la premi`ere
formule signie il existe un entier naturel plus grand que 1. Il est evident quun
tel enonce est vrai. A contrario, la seconde est fausse puisquelle signie que tous
les entiers naturels sont plus grands que 1 (mais 0 < 1!). Si lon interpr`ete la
premi`ere formule dans lensemble des nombres entiers negatifs, il est clair quelle
est fausse (dans ce domaine dinterpretation).
On precise en general le domaine dinterpretation E en ecrivant x E, p(x),
ou x E, p(x). (Par convention, si E est vide, x E, p(x) est vraie).
Lequivalence ci-dessous est une tautologie; elle permet dexprimer les negations
des propositions comportant des quanticateurs.
(x, p(x)) (x, (p(x)))
Attention, le domaine dinterpretation est le meme des deux cotes : par exemple,
la negation de x N, x > 3 secrit x N, x 3.
Remarque : Pour montrer que x E, p(x) est vraie, il sut de trouver un
x particulier pour lequel p(x) est vraie. Pour montrer que x E, p(x) est vraie,
un tel exemple ne sut pas. Enn, montrer que x E, p(x) est fausse revient `a
montrer que x E, p(x) est vraie, donc il sut de trouver un contre-exemple,
cest-`a-dire un x pour lequel p(x) est fausse.
EXERCICES.
(1) Trouver les relations logiques entre les enonces suivants.
(a) Tous les hommes sont mortels
(b) Tous les hommes sont immortels
(c) Aucun homme nest mortel
(d) Aucun homme nest immortel
(e) Il existe un homme immortel
(f) Il existe un homme mortel
6
(2) On note C lensemble des chatons, M(c) la formule c est moustachu,
P(c) la formule c aime le poisson et S(c) la formule c a peur des souris.

Ecrire les phrases suivantes `a laide de quanticateurs.


1. Les chatons moustachus aiment toujours le poisson.
2. Il est faux que tous les chatons qui aiment le poisson soient moustachus.
3. Aucun chaton qui aime le poisson na peur des souris.
4. Les chatons sont moustachus ou ont peur des souris.
5. Les chatons qui ont peur des souris ne sont pas moustachus.
On suppose vraies les phrases 1,2 et 3. Faire un schema representant
lensemble des chatons, et les trois sous-ensembles pour lesquels M, P et S
sont respectivement vraies. Que peut-on dire de la phrase 4 ? De la phrase
5 ?
(3) On note H lensemble des hommes. On propose les deux ecritures suivantes
pour la phrase Tous les hommes sont heureux et sages : x H, (x
est heureux x est sage) et (x H, x est heureux) (x H, x est
sage). Correspondent-elles toutes les deux `a la premi`ere phrase ?
Meme question avec Les hommes heureux sont sages et
x H, (x est heureux x est sage)
(x H, x est heureux) (x H, x est sage).
Meme question avec Il existe un homme heureux et sage et
(x H, x est heureux) (x H, x est sage).
x H, (x est heureux x est sage).
Meme question avec Tous les hommes ne sont pas heureux
x H, (x est heureux)
x H, (x est heureux
(x H, x est heureux)
(4) Soit F lensemble des Fran cais. On note, pour un element x de F,
P(x), la propriete x est brun ,
Q(x), la propriete x est grand .
Repondre aux questions suivantes :
(a) Sous la forme dun schema, representer dans F lensemble des elements
de F pour lesquels P(x) est vraie, puis lensemble des elements de F
pour lesquels Q(x) est vraie.
(b) Considerons les formules suivantes :
(x F)(P(x) ou Q(x))
et
(x F, P(x)) ou (x F, Q(x))
Dire si ces deux propositions sont vraies ou fausses dans notre cas de
gure. Representer dans F comment on verrait le fait que ces proposi-
tions soient vraies. Sont-elles equivalentes ? Rechercher eventuellement
les relations logiques qui les lient.
(5) Soit E un ensemble non vide. On note P(x) et Q(x) deux propositions.
Considerons les formules suivantes :
(x E, P(x) et Q(x))
(x E, P(x)) et (x E, Q(x))
Repondre aux questions suivantes :
7
(a) Dans le cas o` u lon interpr`ete les formules dans lensemble E des pions
dun jeu dechec, pour P(x) signiant x est noir et Q(x) x est
blanc, exprimer en fran cais les deux formules ci-dessus. Indiquer si
elles vous semblent, dans ce cas particulier, vraies ou fausses.
(b)

Ecrire la negation des deux formules.
(c) Indiquer les relations logiques qui lient les deux formules.
(6)

Ecrire les negations logiques des propositions suivantes :
(a) Tous les hommes sont mortels.
(b) Tout intervalle de R contient un element de lintervalle [0, 1].
(c) p N, n Z, p n
(d) (x
2
1 x
3
< 2) (x
2
9 x < 0)
(e) x R, x < 1 x
2
< 1.
(7) Soit E un ensemble et A et B deux parties de E. La denition de A B est
tout element de A est element de B. A quelle(s) proposition(s) ci-dessous
cela correspond-il ?
x A, x B
x E, (x B x A)
y E, (y A y B)
(x E, x A) (x E, x B)
(8) Si f est une fonction de R dans R, la denition de f est une fonction
bornee est M R, x R, |f(x)| M. Donner la denition de f
nest pas une fonction bornee.
La denition de f est une fonction croissante est
(x, y) R
2
, x y f(x) f(y). Donner la denition de f nest pas
croissante.
(9) On consid`ere la fonction f de {0, 1, 2} dans {1, 3, 5} denie par f(0) = 3,
f(1) = 1 et f(2) = 3.
Pour chacune des propositions suivantes, donner sa negation, et dire si
elle est vraie ou fausse.
(a) i {0, 1, 2}, f(i) 0
(b) i {0, 1, 2}, f(i) 0
(c) j {1, 3, 5}, i {0, 1, 2}, f(i) = j
(d) j {1, 3}, i {0, 1, 2}, f(i) = j
(e) j {1, 3, 5}, i {0, 1, 2}, f(i) = j.
(10) Pour chacune des propositions suivantes, donner sa negation, et dire si elle
est vraie ou fausse (en justiant la reponse)
(a) x R

, x
2
> 0
(b) x R, x
2
> 0
(c) x R, x
2
> 0
(d) x R,

x
2
= x
(e) (x R)(y R)(x + y = 0)
(f) (y R)(x R)(x + y = 0). Y a-t-il une dierence entre les deux
derniers enonces ? Si oui, lexpliciter.
(g) x R, y R
+
, x y
(h) y R, x R, x y
(i) y R, x R
+
, x y
(11)

Ecrire sous la forme dune formule avec quanticateurs les enonces suivants :
(a) Tout entier naturel poss`ede une racine carree reelle.
8
(b) Tout entier naturel poss`ede un reel positif plus grand que lui.
(c) Il existe un reel plus petit que tous les entiers.
(d) Lintervalle I est inclus dans [1, 2].
9
Seance n

3
Objectif : savoir rediger une demonstration par labsurde
Le raisonnement par labsurde est un principe de demontration. Il est fonde sur
le principe logique du tiers exclus (voir seance 1). Ce principe arme que
p (p)
est une tautologie.
Il existe plusieurs mod`eles de demonstrations par labsurde. Nous pouvons
enoncer son principe general de la mani`ere suivante :
Principe : Supposons que lon veuille prouver que la proposition p est vraie.
On suppose que (p) est vraie (ou que p est fausse), et lon exhibe (en utilisant
notre syst`eme daxiomes et/ou les r`egles de deduction logique) une contradiction.
On en conclut donc que lhypoth`ese faite sur p est fausse, donc p est vraie.
Exemple : Montrons par labsurde quil existe une innite de nombres premiers.
Supposons que cette proposition est fausse, i.e. il existe un nombre ni de nombres
premiers, disons p
1
, . . . , p
n
. Alors lentier p := (p
1
. . . p
n
+ 1) est un nombre
premier non contenu dans la liste precedente. Mais ceci constitue une contradiction.
La proposition initiale est donc valide.
EXERCICES.
(1) Lire attentivement la demonstration suivante :
Supposons quil existe deux entiers (naturels) p, q = 0 tels que

2 =
p
q
On peut supposer que p et q sont premiers entre eux. En elevant au carre et
en multipliant par q
2
, on obtient :
2q
2
= p
2
On en deduit que p
2
est pair. Donc p est pair. Par denition, il existe donc
un entier (naturel, non nul) r tel que
p = 2r
Par suite,
q
2
= 2r
2
Donc q
2
est pair et q aussi. Ceci contredit lhypoth`ese. Le resultat en decoule.
(a)

Enoncer le resultat que demontre la preuve ci-dessus.
(b) Quelle methode de demonstration a-t-on utilisee pour prouver ce resultat ?
(c) Dans le texte, `a quelle hypoth`ese lauteur fait-il allusion ? Expliciter
la contradiction.
(2) Montrer par labsurde que 0 nest pas racine de x
4
+ 12x 1.
(3) Demontrer la propriete suivante par labsurde :
Tout entier de carre impair est impair
(4) Sur une le, on trouve deux sortes de personnes : les sinc`eres, qui disent
toujours la verite, et les menteurs, qui mentent toujours.
10
(a) Alice et Bob sont deux habitants de cette le. Alice declare Lun
dentre nous au moins est un menteur. Montrer par labsurde que
Alice est sinc`ere. Quen est-il de Bob ?
(b) Chloe et Denis sont deux autres habitants. Chloe declare Je suis
menteuse ou Denis est sinc`ere. Montrer par labsurde que Chloe est
sinc`ere. Quen est-il de Denis ?
(c) Gaspard, Melchior et Balthazar sont trois habitants. Gaspard declare
: Nous sommes tous menteurs. Melchior dit : Un et un seul dentre
nous est sinc`ere. Montrer par labsurde que Gaspard est un menteur,
puis que Melchior est sinc`ere. Quen est-il de Balthazar ?
(5) A la question A-t-on x R,

x
2
x + 9

x
2
+ x + 4?, Dominique
fournit le raisonnement suivant :
Soit x un reel. Si

x
2
x + 9

x
2
+ x + 4, alors x
2
x + 9
x
2
+ x + 4, donc 2x + 5 0, ce qui est faux. Donc la proposition
est fausse.
Ce raisonnement est-il correct ?
(6) Soit n 1 un entier naturel. On se donne n+1 reels x
0
, x
1
, . . . , x
n
de [0, 1],
veriant 0 x
0
x
1
x
n
1. On veut montrer par labsurde la
propriete suivante :
Il y a deux de ces reels qui sont distants de moins de 1/n . (P)
(a)

Ecrire la propriete (P) `a laide de quanticateurs.
(b)

Ecrire `a laide de quanticateurs et des valeurs x
i
x
i1
une formule
logique equivalente `a la propriete (P).
(c)

Ecrire la negation de cette formule logique. Deduire en supposant
celle-ci que x
n
x
0
> 1.
(d) Rediger proprement une demonstration par labsurde de la propriete
(P).
(7) Le but de cet exercice est de demontrer par labsurde la propriete suivante :
(AB = ) ((A B)
pour deux parties (non vides) A et B dun ensemble F.
(a)

Ecrire la negation de la formule
x A, x B
(b) La partie AB de F est formee des elements de A qui nappartiennent
pas `a B et des elements de B qui nappartiennent pas `a A. Rediger
une demonstration par labsurde de la propriete de lenonce.
(8) Soit E un ensemble et A, B et C trois parties de E. On suppose que
ABC = (A\B)(B\C)(C\A). Montrer par labsurde que ABC =
.
11
Seance n

4
Objectif : savoir rediger une demonstration par la contraposee
Le raisonnement par contraposee est un principe de demontration. Il sappuie
sur le principe logique de contraposition (voir seance 1). Ce principe peut secrire
de la mani`ere suivante :
(p q) (q p)
et senoncer ainsi :
Principe : Soient p et q deux propositions. Supposons que lon veuille prouver
que la proposition p q est vraie. Le principe de contraposition assure quil
est equivalent de demontrer que la proposition (q) (p), que lon appelle la
contraposee de p q, est vraie.
Exemple : Soit x = p/q un nombre rationnel non nul (pq = 0). Nous allons
montrer par contraposee que
y R\Q xy R\Q
Supposons, en eet, que xy = a/b (avec b = 0), on a y = q/p a/b, soit y =
(aq)/(bp). Ceci prouve que y Q. Le principe de contraposition assure que
limplication originelle est vraie.
Attention : Ne pas confondre la contraposee de p q, qui est q p, avec
sa reciproque q p. La contraposee est equivalente `a la proposition de depart,
la reciproque ne lest en general pas.
EXERCICES.
(1) Soit n un entier.

Enoncer et demontrer la contraposee de limplication
suivante :
Si n
2
est impair, alors n est impair.
A-t-on demontre limplication ?
(2)

Ecrire les reciproques et les contraposees des implications suivantes :
(a) Tous les hommes sont mortels, donc Socrate est mortel.
(b) Si les nombres reels x et y sont dierents, alors les nombres reels
(x + 1)(y 1) et (x 1)(y + 1) sont dierents.
(c) ( > 0, |f(x)| < ) (f(x) = 0)
(3) Soit x un reel. Montrer par contraposition x
3
= 2 x < 2.
(4)

Ecrire la proposition suivante sous la forme dune implication, et la demontrer
par contraposition :
Tout entier superieur `a 3 et premier est impair
(5) Le but de cet exercice est de demontrer par contraposition la propriete suiv-
ante, pour n N

:
Si lentier (n
2
1) nest pas divisible par 8, alors lentier n est pair
(a)

Ecrire la propriete ci-dessus sous la forme dune formule mathematique.
(b)

Ecrire la contraposee de la formule donnee `a la question 1).
(c) En remarquant quun entier impair n secrit sous la forme n = 4k +r,
avec k N et r {1, 3} (`a justier), prouver que la formule de la
question 2) est vraie.
(d) A-t-on demontre la propriete de lenonce?
12
(6) On demande `a un etudiant de prouver lenonce suivant :
Montrer que lentier n = est pair.
La valeur de lentier n a ete masquee car elle na pas dimportance. Voici
la reponse de letudiant :
Pour quun entier soit pair, il faut quil soit divisible par deux.
Cet entier n est divisible par 2, donc il est pair.
(a) Meme si tous les arguments sont justes, le raisonnement nest pas
correct. Pourquoi ?
(b) Reecrire la reponse en changeant respectivement les expressions en-
tier , etre pair et etre divisible par deux par fromage , etre
du gruy`ere et avoir des trous . Que se passe-t-il ?
(c) Proposer une reponse `a lenonce, sans faute de raisonnement.
(d) Analyser pourquoi ce qui est troublant avec les entiers est evident avec
les fromages.
13
Seance n

5
Objectif : savoir rediger une demonstration par recurrence
Le principe de raisonnement par recurrence senonce de la mani`ere suivante :
Soient p(n) une proposition denie en fonction de lentier naturel n, et n
0
un
entier naturel xe. Alors la proposition
(p(n
0
) (n n
0
, p(n) p(n + 1))) (n n
0
, p(n))
est une tautologie (dans laxiomatique de Peano).
Principe : Pour demontrer n n
0
, p(n) par recurrence sur n, on commence
par verier que p(n
0
) est vraie (etape dinitialisation). On montre ensuite que la
propriete est hereditaire : on suppose que p(n) est vraie pour un certain n n
0
,
quelconque, et on montre qualors p(n + 1) est vraie.
Exemple. Demontrons par recurrence la proposition n N\{0}, n
2
1.
Grace au principe de recurrence, on va montrer :
Initialisation : 1 1
Heredite : supposons que n
2
1 (cest lhypoth`ese de recurrence), on va
montrer que cela implique que (n + 1)
2
1. On a
(n + 1)
2
= n
2
+ 2n + 1
et
2n + 1 0
puisque n 1. Et lhypoth`ese de recurrence entrane que
n
2
+ 2n + 1 1
En vertu du principe de recurrence, on a bien montre que
n N\{0}, n
2
1
Remarque :
Ne pas oublier letape dinitialisation !
Lheredite consiste `a montrer n n
0
, (p(n) p(n+1)), et pas `a montrer
(n n
0
, p(n)) p(n + 1) (qui na pas de sens, car le n du membre de
droite de limplication nest deni nulle part), ni (n n
0
, p(n)) (n
n
0
p(n + 1)) (qui est toujours vrai).
Le principe de recurrence ne marche pas pour R. Il peut marcher pour Z,
en faisant une demonstration montante et une descendante.
EXERCICES.
(1) Pour n N on consid`ere la propriete suivante :
P
n
: 2
n
> n
2
1. Montrer que limplication P
n
P
n+1
est vraie pour n 3.
2. Pour quelles valeurs de n la propriete P
n
est-elle vraie ? On utilisera
un raisonnement par recurrence.
(2) Soient P
n
la propriete 9 divise 10
n
1 et Q
n
la propriete 9 divise 10
n
+1.
(a) Montrer que si n est un entier, P
n
P
n+1
et Q
n
Q
n+1
(on pourra
utiliser 10
n+1
= 10
n
.(9 + 1))
(b) n N, P
n
est-elle vraie ? Et n N, Q
n
?
14
(3) Le but de cet exercice est de prouver par recurrence la formule suivante,
pour tout reel q = 1,
1 + q + q
2
+ . . . + q
n
=
1 q
n+1
1 q
(a) Sur quoi va porter la recurrence ?
(b)

Enoncer la propriete `a demontrer.
(c)

Enoncer lhypoth`ese de recurrence.
(d)

Enoncer precisement la propriete dheredite de cette recurrence.
(e) Verier la formule
1 q
n+1
1 q
+ q
n+1
=
1 q
n+2
1 q
(f) Rediger la demonstration.
(4) Lire attentivement la demonstration suivante de la propriete :
Tous les crayons dune bote B sont de la meme couleur
Demonstration : Soit B une bote de crayons de couleurs. Si cette
bote contient un crayon, le resultat est vrai. Supposons que le
resultat est vrai si B a n 1 crayons. Si B a n crayons, en retirant
un crayon, on obtient une bote B

qui poss`ede n 1 crayons. Tous


les crayons de B

ont donc la meme couleur. Remettons le crayon


dans B et enlevons un autre crayon de B. On obtient ainsi une
nouvelle bote B, dont tous les crayons sont `a nouveau de la meme
couleur. Maintenant comme des crayons appartiennent B et B

,
tous les crayons de B sont de la meme couleur.
(a) La propriete ci-dessus vous semble-t-elle vraie? La demonstration vous
semble-t-elle valide?
(b) De quelle type de demonstration sagit-il?
(c) Expliquer precisement o` u se situe lerreur de raisonnement. Peut-on
esperer rectier la preuve?
(5) Voici une demonstration de la propriete Tout entier n superieur ou egal
`a 2 poss`ede un diviseur premier. (On rappelle quun nombre premier est
un entier dierent de 1 qui nest divisible que par lui-meme et par 1).
On note P(n) la proposition n poss`ede un diviseur premier.
La propriete est vraie pour n = 2 puisque 2 divise 2, et 2 est premier.
On suppose que P(n) est vraie (Hypoth`ese de recurrence). Si n +1
est premier, puisque n + 1 est divisible par lui-meme, P(n + 1) est
vraie. Si n + 1 nest pas premier, il admet un diviseur d qui est
strictement plus petit que n + 1 et `a qui on peut donc appliquer
lhypoth`ese de recurrence. Donc d admet un diviseur premier p.
Comme p divise aussi n + 1, P(n + 1) est vraie.
La propriete est donc vraie pour tout n superieur ou egal `a 2.
(a) De quel type de demonstration sagit-il ?
(b) Quelle est lhypoth`ese de recurrence ? Comment est-elle appliquee ?
Cela vous semble-t-il correct ?
(c) Voyez-vous comment modier lhypoth`ese de recurrence pour rendre
la demonstration correcte ?
15
(6) Voici une demonstration qui montre que tout groupe de n personnes
contenant au moins un homme ne contient que des hommes.
On note P
n
la propriete : tout groupe forme de n personnes ou
moins, et contenant au moins un homme, ne contient que des hommes.
P
1
est de toute evidence vraie. Supposons que P
n
soit vraie. On
consid`ere un groupe forme de n+1 personnes, et contenant au moins
un homme. On decoupe alors le groupe en deux sous-groupes con-
tenant chacun moins (au sens large) de n personnes. Lun des deux
sous-groupes au moins contient donc un homme. Par hypoth`ese de
recurrence, il ne contient que des hommes. Maintenant on prend un
homme dans ce sous-groupe, on le rajoute `a lautre sous-groupe, qui
contient maintenant au moins un homme. On peut donc appliquer
`a nouveau lhypoth`ese de recurrence, et ce sous-groupe ne contient
que des hommes. Donc les deux sous-groupes ne contiennent que
des hommes, et donc P
n+1
est veriee. La propriete est hereditaire,
et elle est donc demontree.
Voyez-vous la faille dans cette demonstration ?
(7) On souhaite montrer par recurrence que pour tout entier n et pour tout
reel x > 0 (1 + x)
n
1 + nx.
(a) La recurrence porte-t-elle sur n ? Sur x ? Sur les deux ?
(b) A quel rang commence la recurrence ?
(c)

Enoncer lhypoth`ese de recurrence.
(d)

Enoncer la propriete dheredite de la recurrence.
(e) Verier x R, n N, (1 + nx)(1 + x) = 1 + (n + 1)x + nx
2
.
(f) Rediger la demonstration par recurrence.
(8) Montrer par recurrence n N

,

n
k=1
(1)
k
k =
(1)
n
(2n+1)1
4
. En
deduire n N

2n
k=1
(1)
k
k = n.
(9) Montrer par recurrence que pour tout n 1, 9
n
1 est divisible par 8.
(10) On denit les nombres harmoniques H
n
pour n 1 par H
n
=
n

k=1
1
k
.
Demontrer la propriete suivante par recurrence :
Pour tout n 1, on a la relation
n1

k=1
H
k
= nH
n
n
(11) Montrer par recurrence que n N,

n
k=0
(2k + 1) = (n + 1)
2
(12) On admet legalite x > 0,

x + 1 +
1

x+2+

x+1
=

x + 2
Montrer n N,

n
k=0
1

k+1+

k
=

n + 1.
En deduire

2n1
k=n
1

k+1+

k
=

n(

2 1).

Vous aimerez peut-être aussi

pFad - Phonifier reborn

Pfad - The Proxy pFad of © 2024 Garber Painting. All rights reserved.

Note: This service is not intended for secure transactions such as banking, social media, email, or purchasing. Use at your own risk. We assume no liability whatsoever for broken pages.


Alternative Proxies:

Alternative Proxy

pFad Proxy

pFad v3 Proxy

pFad v4 Proxy