Algèbre 1
Algèbre 1
Algèbre 1
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Introduction
Le but de ce cours et d’apprendre les outils mathématiques de base, particulièrement ceux qui se-
ront nécessaires durant la formation en électronique. Ces notes de cours donnent les principales
définitions et les résultats fondamentaux, illustrés par des exemples.
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Chapitre 1
Vocabulaire de la logique
1.1 Assertions
Les assertions du monde mathématique sont celles qui peuvent se traduire par une formule où
interviennent les ensembles de nombres (entiers, réels,...), des constantes (0, 1, ...), des variables
(x, a, ...), les opérations (±, ×, ..), les relations (=, ≤, ...), et les symboles ∀, ∃, ∈, ⇒, ⇐⇒, et qui res-
pectent la syntaxe.
Exemple 1. Les formules (1 > 0), (1 = 0), (x > 1) sont des assertions.
Les assertions (1 > 0) et (1 = 0) sont complètes, elles ont une signification indépendante de tout
contexte : la première est vraie, la seconde fausse. L’assertion (x > 1) n’est pas complète, car elle
contient une variable libre x, et on ne peut pas répondre à la question l’assertion (x > 1) est elle
vraie ?, car la réponse dépend de x.
Définition 1. Une assertion est complète si toutes les variables sont quantifiées par un quantificateur
∀ ou ∃.
Exemple 2. ((∀x ∈ R)(x > 1)) est une assertion complète. Elle est évidemment fausse, mais c’est son
droit.
1.1.1 Traduction
Le jeu mathématique consiste à établir si des assertions complètes sont vraies ou fausses. Il faut
savoir convertir en formules mathématiques des énoncés du langage courant et inversement.
Exercice 1. Ecrire sous forme de formule mathématique l’assertion suivante. Pour tout rationnel stric-
tement positif, il existe un entier strictement plus grand que lui.
3
Solution
Propriété archimédienne des rationnels
(∀x ∈ N) (∀x′ ∈ N)
((x , 0) et (x′ , 0)) ⇒ (∃y ∈ N)(∃q ∈ N)(∃q′ ∈ N) ((y = qx) et (y = q′ x′ ) et (y , 0))).
Solution
Multiple commun deux entiers strictement positifs possèdent un multiple commun non nul.
1.1.2 Dictionnaire
Ci-dessous, une liste de termes mathématiques avec leur description en langage courant.
Négation. C’est dire le contraire. La négation de j’ai 18 ans est je n’ai pas 18 ans. On note non P la
négation de l’assertion P .
Et. Si P et Q sont des assertions, (P etQ) est l’assertion qui est vraie lorsque P et Q sont toutes les
deux vraies. J’ai 18 ans et je suis étudiant à l’IFIPS.
Ou. Si P et Q sont des assertions, (P etQ) est l’assertion qui est vraie sauf si P et Q sont toutes les
deux fausses. C’est donc un ou au sens large, non exclusif. C’est le ou de mon père ou ma mère viendra
me chercher à la gare et non celui de je dois choisir entre prendre le RER ou la voiture.
Implication. Si P et Q sont des assertions, l’assertion P =⇒Q exprime l’idée que si P est vraie,
alors Q doit être vraie aussi, sans qu’il y ait pour autant une relation de cause à effet. Par exemple,
j’ai mon permis de conduire implique j’ai plus de 18 ans, même si ce n’est pas d’obtenir le permis de
conduire qui m’a fait vieillir.
Equivalence. Si P et Q sont des assertions, l’assertion P ⇐⇒ Q exprime l’idée que P et Q sont
vraies simultanément. Autrement dit,
(P ⇐⇒ Q)signifie(P =⇒Q)et(Q=⇒P ).
Par conséquent, démontrer une équivalence, c’est démontrer deux implications. Sauf dans des si-
tuations très simples d’application immédiate de règles, on a en général intérêt à les démontrer
séparément.
Réciproque. Soient P et Q sont des assertions. La réciproque de l’implication P =⇒Q, c’est l’asser-
tion Q=⇒P . Elles sont vraies toutes les deux si et seulement si P ⇐⇒ Q est vraie.
4
posée de Q=⇒P .
Proposition 1. Soient P et Q des assertions. L’assertion nonQ=⇒nonP est synonyme de mathcalP =⇒Q.
Remarque 1. Les symboles ∀, ∃, ⇐⇒, =⇒ ne sont pas des abbréviations à insérer dans un texte. Ils
n’ont leur place que dans des formules mathématiques.
5
– Tu sait prendre l’inverse d’une inégalité entre nombres positifs ?
– Ben oui.
– Y faut donc que tu montres d’abord que x2 + x + 1 est toujours positif."
En réalité, il suffit que x2 + x + 1 > 0 pour que l’implication à démontrer soit vraie. En effet,
1 1
(∀x ∈ R)(∀y ∈ R) ((x2 + x + 1 > 0) ((x2 + x + 1 < y)=⇒ > ))).
x2 + x + 1 y
Si P =⇒Q, il suffit que P soit vraie pour que Q soit vraie, et il faut que Q soit vraie pour que P soit
vraie. On dit parfois que P est une condition suffisante pour Q, et que Q est une condition nécessaire
pour P . Par exemple, avoir au moins 18 ans est une condition nécessaire pour avoir le permis de
conduire, mais ce n’est pas suffisant.
Condition nécessaire ou suffisante sur Q, c’est une condition nécessaire (car un carré est toujours
positif ou nul) mais non suffisante (car 2 n’est pas le carré d’un rationnel, bien qu’il soit positif ou
nul). Sur C c’est une condition suffisante, puisque tout nombre complexe est le carré d’un nombre
complexe, mais ce n’est pas necessaire (ça n’a même pas de sens). Sur R, c’est une condition néces-
saire et suffisante.
P V F
.
nonP F V
Exercice 5. Ecrire la formule P qui dit que le carré de tout nombre réel est positif ou nul, ainsi que sa
négation.
6
solution Négation à un quantificateur
Exercice 6. Ecrire sous forme de formule mathématique l’assertion Tout réel possède un opposé ainsi
que sa négation.
Sa négation est
On peut le voir le et comme la "porte logique" qui retourne vrai exactement lorsque P et Q sont
vraies. Cela donne la table
V F
P et Q : V V F .
F F F
Règles : Si P , Q et R sont des assertions,
— (P et Q) = (Q et P ),
— ((P et Q) et R) = (P et (Q et R)), ce qu’on peut donc écrire (P et Q et R) sans ambiguïté.
On peut le voir le ou comme la "porte logique" qui retourne vrai exactement lorsque l’une des
assertions P et Q est vraie, ou lorsque les deux sont vraies. Cela donne la table
V F
P ou Q : V V V .
F V F
Règles : si P , Q et R sont des assertions,
— non(P et Q) = (nonP ) ou (nonQ),
— non(P ou Q) = (nonP ) et (nonQ),
— (P ou (QouR)) = ((P ou Qou R) ce qu’on peut donc écrire (P ou Q ou R),
— (P et (Q ou R)) = ((P et Q) ou (P etR)),
— (P ou (Q et R)) = ((P ou ⨿) et (P ou R)).
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Règles relatives à l’implication
L’implication peut être vue comme la porte logique qui retourne faux exactement quand P est
vraie mais Q fausse. Cela correspond à la table
V F
P =⇒Q : V V V
F F V
Proposition 2. Quelques soient les assertions P et Q, l’assertion P =⇒Q est équivalente à l’assertion
(nonP ) ou Q. Par conséquent, sa négation est
Rappel 1. Un nombre rationnel est le quotient de deux entiers. L’ensemble des nombres rationnels est
p
noté Q . Tout rationnel r ∈ Q s’écrit de manière unique r = avec q > 0 et p et q n’ont pas de diviseur
q
commun (autre que ±1).
p
Solution Toujours plus hautSoit x ∈ Q. Il existe des entiers p et q avec q > 0 tels que x = q
(propriété de Q). Comme q est entier strictement positif, q ≥ 1 (propriété de N). Alors p = xq ≥ x
(règle). En particulier, p > 0 (règle). D’où 2p > p (règle). Il vient 2p > x (règle). Comme 2p ≥ 0
(règle), on remarque que 2p ∈ N (définition de Z). On conclut que le double du numérateur n = 2p
convient.
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1.2.3 Raisonnement par contraposée
Pour démontrer une assertion du type P =⇒Q, il suffit de démontrer sa contraposée nonQ=⇒nonP .
1 1
Exercice 9. Montrer que si x et y sont des réels distincts de 1, et si x , y, alors x−1 , y−1 .
1 1
= ⇐⇒ x − 1 = y − 1 ⇐⇒ x = y.
x−1 y −1
Exercice 11. L’assertion tout entier positif est somme de trois carrés est-elle vraie ? fausse ?
Solution Sommes de trois carrés sachant qu’il n’y a que deux carrés non nuls inférieurs ou
égaux à 7, à savoir 1 et 4, le nombre 7 n’est pas somme de trois carrés. Cela prouve que l’assertion
est fausse.
(n + 1)! = (n + 1)n!
≥ (n + 1)2n
≥ 2 2n
9
= 2n+1 ,
Est-ce que cela suffit à montrer que P (n) est vraie pour tout n ≥ 1 ? P (0) s’écrit 1 = 0! ≥ 20 = 1,
c’est vrai. Malheureusement, on n’a pas su démontrer l’assertion (P (0)=⇒P (1)). D’ailleurs, elle est
fausse. En effet,
P (1) s’écrit 1 = 1! ≥ 21 = 2, c’est faux.
P (2) s’écrit 2 = 2! ≥ 22 = 4, c’est faux.
P (3) s’écrit 6 = 3! ≥ 23 = 8, c’est faux.
P (4) s’écrit 24 = 4! ≥ 24 = 16, c’est vrai.
On conclut que P (n) est vraie pour tout n ≥ 4.
10
Chapitre 2
Ensembles, relations et applications
2.1 Motivation
Comment répartir les 56 étudiants de S2-MSIL en 3 groupes de façon compatible avec leurs choix
d’options et les emplois du temps des groupes ?
Soit I l’ensemble des étudiants de S2-MSIL. A chaque option (acoustique musicale, conceptions
de l’univers, énergie et environnement, forces fondamentales, matériaux, nanotechnologies, robot,
physique du sport, web,...) correspond un sous-ensemble A, U , E, F, M, R, S, W ... de I, celui des
étudiants qui font cette option. Le problème est de constituer trois groupes de TD, c’est-à-dire, trois
sous-ensembles G1 , G2 et G3 , deux à deux disjoints, dont la réunion est I. Comment exprimer les
contraintes ?
Seul le groupe 1 a un emploi du temps compatible avec l’option robot. Par conséquent,
R ⊂ G1 .
Il y a deux horaires possibles pour l’option web, l’un compatible avec le groupe 1, l’autre avec le
groupe 3. Par conséquent,
W ⊂ G1 ∪ G3 .
Par commodité, la coordinatrice a introduit une contrainte supplémentaire : les étudiants ayant
choisi web et robot iront au groupe 1, ceux qui ont choisi web mais pas robot iront au groupe 3.
Cela se traduit par
W ∩ R ⊂ G1 , W \ R ⊂ G3 .
11
2.1.1 Vocabulaire et notations
On part de la notion naïve : un ensemble est une collection E d’objets tous distincts. Ceux-ci sont
appelés les éléments de E. x élément de E se note x ∈ E. Deux ensembles sont égaux lorsqu’ils ont
les mêmes éléments.
Exemple 4. On s’autorise à manipuler les ensembles de nombres usuels N, Z, Q, R, C sans les avoir
définis précisément.
On décrit un ensemble
— Ou bien en donnant la liste de tous ses éléments. Par exemple, l’ensemble des enseignants du
module de compléments de maths en S1 IFIPS est
— Ou bien en caractérisant ses éléments parmi ceux d’un ensemble déjà connu. Par exemple,
E = {x ∈ C | x2 − 3x + 2 = 0} = {1, 2}.
Exemple 6. Il y a un ensemble qui n’a aucun élément, c’est l’ensemble vide, noté ∅.
On appelle singleton un ensemble de la forme E = {x}.
On appelle paire un ensemble de la forme E = {x, y} avec x , y. Remarquer que {x, y} = {y, x}.
Exercice 13. Décrire l’ensemble E des entiers naturels pairs, l’ensemble F des entiers naturels impairs
et strictement inférieurs à 8.
2.2 Sous-ensembles
On dit que F est un sous-ensemble de E, ou bien F est contenu dans E, et on note F ⊂ E, si tout
élément de F appartient aussi à E. On dit aussi que F est une partie de E.
Exemple 7. Tout rectangle est en particulier un parallélogramme. Autrement dit, l’ensemble R des
rectangles du plan est contenu dans l’ensemble P des parallélogrammes, R ⊂ P .
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Remarque 2. Soient E et F deux ensembles. Pour montrer que E = F, il suffit de montrer que F ⊂ E et
E ⊂ F.
Exercice 14. Déterminer l’ensemble E des réels qui sont strictement inférieurs à tous les rationnels
strictement positifs.
Exemple 8. On sait que (∀x ∈ R)((x > 1) ⇒ (x2 > x)). Par conséquent,
2.2.1 Complémentaire
Si F est un sous-ensemble de E, son complémentaire dans E est
E \ F = {x ∈ E | x < F}.
F ∩ G = {x ∈ E | (x ∈ F) et (x ∈ G)}
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La réunion de deux sous-ensembles F et G de E, c’est
F ∪ G = {x ∈ E | (x ∈ F) ou (x ∈ G)}
Exemple 11. Dans l’ensemble I des étudiants de S1 IFIPS, les étudiants qui font web et robot, c’est
l’intersection W ∩ R de l’ensemble W de ceux qui font web et de l’ensemble R de ceux qui font robot.
Les étudiants qui ont cours le vendredi de 16h à 18h, ce sont ceux qui font l’une des options de fin
d’après-midi, acoustique musicale, bulles gouttes mousses, Conceptions de l’univers, plus ceux qui font
énergie et environnement et simultanément une des options du début d’après-midi,forces fondamentales,
matériaux, nanotechnologies, physique du sport (l’option web du vendredi n’apparaît pas car elle est
forcément couplée avec robot). Autrement dit, l’ensemble T des étudiants qui ont cours le vendredi de
16h à 18h est donné par la formule
T = A ∪ B ∪ U ∪ (E ∩ (F ∪ M ∪ N ∪ S)).
2.2.3 Règles
Des propriétés des opérations logiques, il résulte un grand nombre de règles dont voici quelques
unes. Soient F, G et H trois sous-ensembles d’un ensemble E.
des éléments de E qui appartiennent à tous les Fi et leur réunion i∈N Fi est l’ensemble des éléments
S
Exercice 15. Déterminer l’ensemble des réels strictement positifs x tel que sin(1/x) < 0.
14
Par conséquent, pour tout x ∈ R, x > 0,
1
(sin(1/x) < 0) ⇔ ((∃k ∈ N)((2k + 1)π < < (2k + 2)π))
x
1 1
⇔ ((∃k ∈ N)( <x< )).
(2k + 2)π (2k + 1)π
Autrement dit,
1 [ 1 1
{x > 0 | sin( ) < 0} = ] , [.
x (2k + 2)π (2k + 1)π
k∈N
2.2.5 Différence
La différence de deux sous-ensembles F et G de E, c’est l’ensemble des éléments de F qui n’ap-
partiennent pas à G,
Exemple 13. Soit F ⊂ Z l’ensemble des entiers divisibles par 2 et G ⊂ Z l’ensemble des entiers di-
visibles par 3. Alors F∆G est l’ensemble des entiers divisibles par 2 ou 3 mais pas par 6, F∆G =
{. . . , −9, −8, −4, −3, −2, 0, 2, 3, 4, 8, 9, 14, 15, . . .}.
2.3.1 Motivation
Quels étudiants possèdent le numéro de téléphone de quel autre ? Soit I l’ensemble des étudiants
de S1 IFIPS. La façon la plus claire de présenter la réponse attendue est sous la forme d’un tableau
à double entrée, dans lequel la case d’entrées x ∈ I et y ∈ I est cochée si et seulement si x possède
le numéro de téléphone de y. Noter que réciproquement, y n’a pas nécessairement le numéro de
15
téléphone de x, donc l’ordre entre x et y est important. Cet ensemble de couples (x, y) est un sous-
ensemble du produit I × I.
Quels sont les couplages d’options offertes en S1-IFIPS dont les emplois du temps sont incompa-
tibles ? Ce sont celles qui ont lieu dans la même partie de l’après-midi du vendredi, et uniquement à
ce moment là. Autrement dit, ce sont les sous-ensembles à deux éléments de chacun des ensembles
D = {F, M, N , S} et F = {A, B, U }, autrement dit {F, M}, {F, N }, {F, S}, {M, N }, {M, S}, {N , S} (l’op-
tion E n’apparaît pas car elle est proposée deux fois dans l’après-midi du vendredi, l’option web
du vendredi n’apparaît pas car elle est forcément couplée avec robot). On parle de sous-ensembles
parce que l’ordre n’a pas d’importance.
Il faut donc distinguer couples et paires, i.e. parties à deux éléments.
Définition 2. Soient E et F des ensembles. Leur produit cartésien E × F est l’ensemble qui possède un
élément, appelé couple (x, y) pour chaque x ∈ E et chaque y ∈ F, avec la convention que, pour tous x,
x′ ∈ E et tous y, y ′ ∈ F,
Exemple 14. Un procès-verbal de jury d’examen est un tableau à deux entrées, en ordonnée, les candi-
dats, en abscisse, les épreuves. Chaque note est numérotée (le mot juste est indexée) par un couple (can-
didat,épreuve), c’est-à-dire, par le produit cartésien de l’ensemble des candidats par celui des épreuves.
Exemple 15. Un parallélépipède de l’espace dont les côtés sont parallèles aux axes s’identifie au produit
cartésien de trois intervalles de R.
2.4.1 Motivation
Je prépare pour chaque enseignant (cours, TD, TP, communication, langue, option) une liste des
étudiants de S1-IFIPS qui sont dans sa classe. J’indique sur chaque liste le nombre de noms. Quand
j’ajoute ces nombres, je trouve bien plus que le nombre (57) d’étudiants en S1-IFIPS. Je trouve 57×15,
car chaque étudiant intéragit avec 15 enseignants différents. Effectuer cette addition me permet de
vérifier que je n’ai oublié d’étudiant dans aucun enseignement.
16
La collection de tous les noms apparaissant sur ces listes est une somme disjointe. Un même nom
peut apparaître plusieurs fois.
Exemple 16. La liste des contrevenants au code de la route pour l’année 2004 est la somme disjointe
des listes journalières. Un individu y apparaît autant de fois qu’il a commis de contraventions.
Soient E1 , . . . , En des ensembles finis. Si Ni est le nombre d’éléments de Ei , alors le nombre d’élé-
ments de la somme disjointe E1 · · · En est N1 + · · · + Nn .
` `
2.5 Relations
2.5.2 Exemples
Soient A = {a, b, c, d, e} l’ensemble des élèves et B = {Math, Inf o, Ang, P hys} l’ensemble des
cours. On peut définir les relations suivantes :
— R qui décrit si un étudiant suit un cours régulièrement :
GR = {(a, Math), (a, P hys), (b, Inf o), (c, Ang), (d, Ang), (e, Math), (e, Ang)}
GS = {(b; a); (a; a); (c; a); (a; d); (d; c)}
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2.5.4 diagramme sagittal
a
Inf o a e
b
Ang
c
P hys b c d
d
Math
e
Gf = {(x, f (x)) : x ∈ E} ⊆ E × F.
Réciproquement, pour une relation R telle que pour tout x ∈ E il y a au plus un y ∈ F vérifiant xRy
alors, on peut lui associer une fonction f telle que f (x) = y si et seulement si xRy. On dit que R
definit une relation fonctionnelle.
3 2 1 2 3
1 V V V
2 V V
1
3 V
Exemples
— Quel que soit l’ensemble, la relation d’égalité = est réflexive. Sur N, la relation ≤ est réflexive,
mais < n’est pas réflexive.
l l
— Sur l’ensemble des mots A∗ , on considére la relation ≡ définit par u ≡ v si et seulement si u et
l l l
v ont même longueur. Par exemple petit ≡ petit et grand ≡ grand. La relation ≡ est
réflexive.
18
2.5.7 Relation symétrique
Définition 6. Une relation R est symétrique si pour tout x, y ∈ E on a xRy si et seulement si yRx.
3 2 1 2 3
1 V V
2 V
1
3 V
Exemples
Quelque soit l’ensemble, la relation d’égalité = est symétrique. Sur N, la relation ≤ est n’est pas
symétrique.
l
La relation ≡ sur A∗ est symétrique.
— Diagramme sagittal : tout chemin qui part d’un sommet s et va à un sommet s′ en suivant la
direction des flèches admet un raccourci, c’est à dire un chemin de longueur un.
1 2 3 4
1 3 4 1 V
2 V V V V
2 3
4 V
Exemples
Quel que soit l’ensemble, la relation d’égalité = est transitive. Sur N, la relation ≤ est transitive.
La relation "est le paire de" n’est pas transitive.
19
1 2 3 4
1 3 4 1 V
2 V V
2 3 V V
4 V V
2.5.10 Exemples
Sur N, la relation ≤ est antisymétrique.
l
La relation ≡ sur A∗ n’est pas antisymétrique.
Définition 9. Une relation binaire définie sur un unique ensemble E est unerelation d’équivalence si
elle est réflexive, symétrique et transitive.
Exemples :
Par définition, pour x, y ∈ Z, on note x ≡ y[mod n], lire x est congru à y modulo n, si et seulement
s’il existe k ∈ Z tel que x − y = kn. On a défini une relation d’équivalence sur Z car on peut vérifier :
— Réflexivité : x ≡ x[mod n] car x − x = 0.n et 0 ∈ Z.
— Symétrie : si x ≡ y[mod n] alors il existe k ∈ Z tel que x − y = k.n, on a donc y − x = −k.n et
−k ∈ Z d’où y ≡ x[mod n].
— Transitivité : si x ≡ y[mod n] et y ≡ z[mod n] alors il existe k, k ′ ∈ Z tels que x − y = k.n et
y − z = k ′ .n. Ainsi x − z = x − y + y − z = (k + k ′ ).n. On en déduit que x ≡ z[mod n].
— Sur n’importe quel ensemble la relation = est une relation d’équivalence..
l
— Sur l’ensemble des mot A∗ , la relation ≡ est une relation d’équivalence.
— Sur l’ensemble des personnes, la relation "a le même âge que" est une relation d’équivalence.
Des personnes liées appartiennent à la même tranche d’âge.
— Sur l’ensemble des triangles, la relation "a les mêmes angles que" est une relation d’équiva-
lence. Des triangles liés par cette relation sont dits semblables.
— La relation R définie sur R ∖ {0} par xRy si et seulement si xy > 0 est une relation d’équiva-
lence. Deux réels liés par cette relation ont le même signe.
Définition 10. Une relation binaire définie sur un unique ensemble E est unerelation d’équivalence si
elle est réflexive, symétrique et transitive.
20
2.5.12 Classes d’équivalence et partition
Définition 11. Soit R une relation d’équivalence sur un ensemble E. Laclasse d’équivalence d’un
élément x, noté Clx, est l’ensemble des éléments de E qui sont en relation avec x. Autrement dit
Clx = {y ∈ E : xRy}.
2.6 Applications
2.6.1 Motivation
La liste des étudiants de S2-Msil se présente comme un tableau. A chaque étudiant sont associés
— un nom ;
— un prénom ;
— un jour et un mois de naissance ;
— deux options ;
— un numéro de groupe.
Notons MOT l’ensemble des mots (chaînes de caractères). Notons O = {A, B, E, F, M, N , R, S, W , U ...}
l’ensemble des options disponibles en S1 IFIPS.
L’application nom : E → MOT associe à un étudiant son nom.
L’application date : E → N × N associe à un étudiant son jour et son mois de naissance.
L’application options E → O × O associe à un étudiant les deux options qu’il a choisies.
L’application numéro de groupe : E → N ne prend que 3 valeurs.
Un étudiant est-il uniquement déterminé par son jour anniversaire ? Autrement dit, si je sais la
date d’anniversaire, est-ce que je sais de quel étudiant il s’agit ? Si c’est le cas, on dit que l’application
date est injective. Tous les couplages d’options ont ils été demandés ? Certainement pas, car il y a
des couplages incompatibles du point de vue de l’emploi du temps. On dit que l’application options
E → O × O n’est pas surjective.
L’ensemble des couplages effectivement demandés par des étudiants du groupe 3 est l’image du
groupe G3 par cette application.
L’ensemble des étudiants du groupe 3 qui ont demandé matériaux et robot est l’image réciproque
de (M, R) par la restriction de l’application option au sous-ensemble G3 . Les termes mathématiques
injective, surjective, image, image réciproque, restriction... vont être bientôt définis. Les exemples ci-
dessus montrent qu’ils font partie de la vie de tous les jours. Ils jouent aussi un rôle en sciences. En
mathématiques, ils expriment l’existence ou l’unicité d’une solution x à une équation de la forme
f (x) = y. En physique, les grandeurs sont rarement mesurées de façon directe. Par exemple, la dis-
tance d’une étoile s’évalue au moyen de son décalage vers le rouge. Encore faut-il être sûr que la
21
loi, i.e. l’application distance 7→ décalage est injective. Plus complexe, la transformation mathéma-
tique qui associe à un corps avec ses constituants et leurs diverses propriétés mécaniques le signal
récupéré par l’échographe. En informatique, on peut voir tout programme comme une application.
Un programme comporte des arguments (données à fournir en entrée) et retourne un résultat, c’est
donc une application de l’ensemble des entrées acceptées vers l’ensemble des résultats valides. L’in-
jectivité signifie qu’on peut en principe reconstituer les données à partir du résultat.
2.6.2 Définitions
Une application, c’est deux ensembles E (l’ensemble de départ ou de définition) et F (l’ensemble
d’arrivée) et un procédé f pour associer à chaque élément x de E un élément de F noté f (x). Lorsque
l’espace d’arrivée F = R, on parle souvent de fonction.
2.6.3 Graphe
Le graphe d’une application f : E → F est le sous-ensemble gr(f ) = {(x, f (x))) | x ∈ E} du produit
E × F.
Exemple 18. La courbe représentative d’une fonction définie sur une partie de R est le graphe de cette
fonction.
Une courbe représentative coupe chaque droite parallèle à l’axe Oy en au plus un point. Un
cercle n’est donc pas la courbe représentative d’une fonction.
Exemple 19. Soit f : R → R la fonction définie par f (x) = x2 . Elle n’est pas croissante, mais sa
restriction à [0, +∞[ est croissante, sa restriction à ] − ∞, 0] est décroissante.
22
Prolonger f : E → F à des ensembles E ′ contenant E et F ′ contenant F, c’est trouver une appli-
cation g : E ′ → F ′ telle que pour tout x ∈ E, f (x) = g(x).
sin x
Exemple 20. Soit f : R\{0} → R la fonction définie par f (x) = . Sa courbe représentative suggère
x
fortement de la prolonger à R entier en posant g(0) = 1. Pourquoi ?
Exemple 21. Soit prems : MOT → LET T RE l’application qui à un mot associe sa première lettre.
Alors prems◦nom associe à un étudiant la première lettre de son nom,
h ◦ (g ◦ f ) = (h ◦ g) ◦ f ,
Preuve. Les deux applications composées ont même ensemble de départ E et même ensemble
d’arrivée H. Si x ∈ E, (h ◦ (g ◦ f ))(x) = h((g ◦ f (x))) = h(g(f (x))) = (h ◦ g)(f (x)) = ((h ◦ g) ◦ f )(x).
Exemple 23. Quels sont les couplages d’options choisis par les étudiants du groupe 3 ? C’est l’image de
G3 ⊂ I par l’application options.
Exercice 16. Soit f : C\{0} → C\{0} l’application définie par f (z) = 1/z. Soient A = {z ∈ C\{0} | |z| ≤
1} et B = {z ∈ C \ {0} | ℜe(z) > 0}. Déterminer les images de A et de B par f .
23
Posons A′ = {z ∈ C \ {0} | |z| ≥ 1}. Montrons que f (A) = A′ . Si z , 0 et |z| ≤ 1, alors |f (z)| =
|1/z| = 1/|z| ≥ 1, donc f (z) ∈ A′ . Cela prouve que f (A) ⊂ A′ . Réciproquement, soit w ∈ A′ . Posons
z = 1/w. Alors f (z) = w et |z| = 1/|w| ≤ 1, donc z ∈ A. Cela prouve que A′ ⊂ f (A). On conclut que
f (A) = A′ .
Montrons que f (B) = B. Si ℜe(z) > 0, alors
donc f (z) ∈ B. Cela prouve que f (B) ⊂ B. Réciproquement, on applique f aux deux côtés de l’in-
clusion f (B) ⊂ B. Il vient f ◦ f (B) ⊂ f (B). Or f ◦ f est l’application identique, donc B ⊂ f (B). On
conclut que f (B) = B.
Exemple 24. Quels sont les prénoms des étudiants du groupe 3 qui ont mis Astrophysique en premier
choix ? C’est l’image par l’application prénom de l’image réciproque de {A} par la restriction à G3 de
l’application premier choix,
prénom(premier choix−1
|G3 ({A})) = {Hakim, Vincent, Thomas}.
√ √
Exercice 17. Soit f : R → R la fonction définie sur R par f (x) = sin x. Soit B =] − 2/2, 2/2[.
Déterminer f −1 (B).
24
Autrement dit, x ∈ A.
Cela montre que f −1 (B) ⊂ A.
On conclut que f −1 (B) = A.
x , y ⇒ f (x) , y.
Remarque 6. Si E et F sont des ensembles finis et s’il existe une application injective de E dans F,
alors E a moins d’éléments que F.
Exemple 26. Soit I l’ensemble des étudiants du S1 IFIPS. L’application date d’anniversaire: E →
{1, 2, . . . , 31} × {1, 2, . . . , 12} est-elle injective ?
Le tableau suivant donne les jours et mois de naissance des 54 étudiants du S1 IFIPS présents en
cours de Math2 le 11 septembre 2006.
janvier février mars avril mai juin juillet août sept. oct. nov. déc.
2,8,9 23 5,10 1,12 7 1,5 3,5 27 17 15 6 10,15
11,11 18 13,15 17 21 9 28 23 17 16 15,17
12,13 23 21,23 23 23 9 25 17,23
15,15 27 23,30 26 25 22 25 24
On trouve 7 dates (11 janvier, 15 janvier, 23 avril, 9 juillet, 25 octobre, 15 décembre, 17 décembre)
qui sont la date d’anniversaire de deux étudiant(e)s. Par conséquent, l’application date de naissance
n’est pas injective.
Exercice 18. L’application f : R+ × R → C définie par f (r, θ) = reiθ est-elle injective ? Sa restriction
à A =]0, +∞[×R l’est-elle ? Sa restriction à B =]0, +∞[×[0, 2π[ l’est-elle ?
25
2.6.9 Applications surjectives
On dit qu’une application f : E → F est surjective si, pour tout y ∈ F, il existe x ∈ E tel que
f (x) = y. Autrement dit, f est surjective si et seulement si f (E) = F.
Remarque 7. Si E et F sont des ensembles finis et s’il existe une application surjective de E dans F,
alors E a plus d’éléments que F.
Exemple 28. Soit I l’ensemble des étudiants du S1 IFIPS. L’application jour de naissance: I → {1, 2, . . . , 31}
est-elle surjective ?
On constate que les jours suivants n’apparaissent pas dans le tableau de l’exemple 26 : {4, 14, 19, 20, 29, 31}.
L’application jour de naissance n’est donc pas surjective.
Exercice 19. L’application f : R+ × R → C définie par f (r, θ) = reiθ est-elle surjective ? Sa restriction
à A =]0, +∞[×R l’est-elle ? Quelle est l’image de A par f ? et l’image de B ?
Remarque 8. Si E et F sont des ensembles finis et s’il existe une application bijective de E dans F,
alors E a autant d’éléments que F.
Exercice 20. Montrer que l’application f :]0, +∞[×[0, 2π[→ C \ {0} définie par f (r, θ) = reiθ est
bijective.
26
Solution de l’exercice 18. Bijectivité.
On a montré en 18 que cette application est injective, puis en 19 que cette application est surjec-
tive. Elle est donc bijective.
Définition 12. Soit f : E → F une application bijective. Sa réciproque f −1 : F → E est définie par
l’assertion
(f (x) = y) ⇔ (x = f −1 (y)).
Exemple 30. La réciproque de l’application f :]0, +∞[×[0, 2π[→ C \ {0} définie par f (r, θ) = reiθ
est g : C \ {0} →]0, +∞[×[0, 2π[ définie par g(w) = (|w|, θ) où θ est la détermination de l’argument
de w qui appartient à l’intervalle [0, 2π[.
A savoir faire
— Montrer l’égalité de deux ensembles E = F en prouvant les deux inclusions E ⊂ F et F ⊂ E.
— Manipuler des formules faisant intervenir les symboles ∩, ∪ et le passage au complémentaire.
— Calculer une image, une image réciproque.
27
Chapitre 3
Le corps C des nombres complexes
√
P (x1 ) = P (−3 + −1)
1
√ 2 √
= − 3 + −1 + 3 − 3 + −1 + 5
2
1
√ √ 2
√
= 9 − 6 −1 + lp −1rp − 9 + 3 −1 + 5
2
1
√ √
= 9 − 6 −1 + (−1) − 4 + 3 −1
2
√ 2
(car −1 = −1 !)
= 0.
On vérifie de même que P (x2 ) = 0, et ainsi, ce trinôme du second degré admet bien deux racines
√
distinctes, mais celles-ci ne sont pas réelles. Le nombre −1 n’existe pas : ce n’est pas un nombre
réel. Cardan, mathématicien du XVIème siècle appelait ce type de nombres des nombres "impossible".
Plus tard, Descartes leur donna le nom de nombre "imaginaire", qui sont devenus aujourd’hui des
nombres complexes.
28
définit le module de z comme |z| = x2 + y 2 . On peut aussi repérer z par des coordonnées polaires,
p
y
en posant : z = |z|(cos(θ) + i sin(θ)) ( forme polaire ), avec tan θ = x . On a :
1. si z = 0, alors θ n’est pas défini,
2. si z , 0, alors θ est défini à 2kπ près.
Sur l’ensemble des nombres complexes C on définit une loi de composition interne additive,
Il est clair que l’addition des nombres complexes s’interprète dans le plan R2 comme l’addition
ordiaire des vecteurs. Pour comprendre la signification géométrique de la multiplication de deux
nombres complexes a = α + iβ et z = x + iy appliquons l’identification Ψ sur le produit a · z : tel que
Ψ : C → R2
x + iy 7→ (x, y)
et
α −β x
Ψ (a·z) = (αx − βy, αy + βx) ⇔ Ψ (a·z) = .
β α y
L’addition et la multiplication des nombres complexes induisent sur l’ensemble des nombres com-
plexes C la structure algébrique de corps commutatif où le nombre complexe nul est neutre pour
l’addition tandis que le nombre complexe 1 = 1 + i0 est neutre pour la multiplication. Tout nombre
complexe non nul, x + iy ∈ C∗ , possède un inverse relativement à la multiplmication donné par
l’expression
x y
(x + iy)−1 = 2 2
−i 2
x +y x + y2
Rappelons aussi que à chaque nombre complexe z ∈ C on associe un nombre complexe conjugué
définit par l’expression
z ∈ C 7→ z = Re(z) − i Im(z)
On vérifie facilement que la conjugaison des nombres complexes possède les propriétés suivantes :
1. ∀z ∈ C, z = z ;
2. ∀z1 , z2 ∈ C, z1 + z2 = z1 + z2 ;
3. ∀z1 , z2 ∈ C, = z1 .z2 = z1 .z2 ;
4. ∀z ∈ C, z.z ∈ R+ ;
5. ∀z ∈ C∗ , z−1 = z
z.z
6. z ∈ R ⇔ z = z ;
7. ∀z ∈ C,Re(z) = 12 (z + z) et Im(z) = 1
2i (z − z)
29
3.2 Exponentielle complexe
On considère la fonction f définie sur R par f (θ) = cos θ + i sin θ. Comme les fonctions sinus
et cosinus sont dérivables sur R, f l’est aussi, et,
′
f (θ) = − sin(θ) + i cos θ = i(i sin θ + cos θ) = if (θ)
Comme de plus, f (0) = cos 0 + i sin 0 = 1, on en déduit que f est définie de manière unique par
l’expression f (θ) = eiθ .
Proposition 5. Pour tout θ ∈ R, eiθ = cos θ + i sin θ. Ainsi, tout complexe z s’écrit sous la forme
exponentielle complexe :
z = r(cos θ + i sin θ) = reiθ
Définition 13. On appelle disque ouvert de centre z0 et de rayon r > 0 l’ensemble : D(z0 , r) = {z ∈
C/|z − z0 | < r}
Définition 14. On dit que z0 est intérieur à v si et seulement s’il existe un r−voisinage de z0 dont tous
les points appartient à v.
Définition 15. Un ensemble v est ouvert si et seulement s’il ne possède que des points intérieurs.( i.e
un sous-ensemble v est un ouvert de v si chaque z de v possède un voisinage entièrement inclus dans
v ). Le complémentaire par rapport à C d’un sous-ensemble ouvert est dit fermé. On définit le disque
fermé de centre z0 et de rayon r, D(z0 , r) = {z ∈ C/|z − z0 | ≤ r}.
30
Chapitre 4
Les espaces vectoriels
(x, y) ∈ E × E → x + y ∈ E
(α, x) ∈ K × E → α · x ∈ E.
Remarque 9.
1. Afin de faciliter la distinction entre les scalaires et les vecteurs, nous avons convenu de noter en
gras les vecteur par exemple, les élément x, y, z, a, b, c désignent des vecteurs et α, β, γ, a, b, c des
scalaires.
2. On note OE le vecteur nul. C’est un vecteur de E, C’est-à-dire OE ∈ E .IL ne faut pas le
confondre avec le zéro du corps K.
3. On vérifie que tout C-espace vectoriel est aussi un R-espace vectoriel. De même, tout R-espace
est aussi un Q-espace vectoriel.
31
4.2 Principaux exemples d’espaces vectoriels
L’ensemble K des n-uplets
des deux lois + et · définies pour tout (x1 , ..., xn ) et pour tout (y1 , ..., yn ) appartenant à Kn et pour
tout a ∈ K par :
déf
(x1 , ..., xn ) + (y1 , ..., yn ) = (x1 +k y1 , ..., xn +k yn ) (loi interne)
déf
α · (x1 , ..., xn ) = (α×k x1 , ..., αn ×K xn ) (loi externe)
muni de ces deux lois, l’ensemble produit Kn possède une structure de K − espace vectoriel. Il est
qualifié d’espace produit un vecteur de Kn est un n-uplet et on le note x = (x1 , ..., xn ). L’élément neutre
pour l’addition est le vecteur 0Kn = (0K , ..., 0K ) ∈ Kn que l’on note plus simplement
0 = (0, ..., 0). Le corps K est lui-même un espace vectoriel sur K. La loi interne est l’addition définie sur
K et la loi externe est la multiplication définie sur K. On ne peut pas, dans ce cas faire la distinction
entre les vecteurs (de l’espaceK) et les scalaires (du corps K).
L’ensemble produit
Considérons les espaces E1 , ..., En sur le même corps commutatif k. Pour i ∈ {1, ..., n}, on note +Ei
et ·Ei les deux lois relatives à l’espace Ei . On peut alors enrichir l’ensemble produit E1 × ... × En défini
par : Le déterminant de A est un nombre réel
+ − +
a a1 a2 b1 b2 b b2 b b1
(4.1)
= a − a1 + a2
b b1 b2 c1 c2 c c2 c c1
c c1 c2
Exemple 32.
2 1 4
A = 3 0 5 (4.2)
1 7 6
2 1 4
= 2 0 5 3 5 3 0
= 2×(−35)−1×13+4×21 = 1 (4.3)
detA = 3 0 5 −1 +4
7 6 1 6 1 7
1 7 6
32
Plus généralement :
n
X
detA = (−1)i+j ai,j det
i=1
n
X
(Mi,j ) = (−1)i+j ai,j det(Mi,j ).
j=1
on a :
f (αX + βY ) = αf (X) + βf (Y )
33
On remarque que
x1 a1,1 ............a1,n x1
x x2
2
ai,1 ...............ai,n
f =
(4.6)
xn am,1 ...............am,n xn
Exemple 33. f : R3 → R3
x 2x + 3y + z
f y = x − y + 4z .
(4.7)
z 7x − z
La matrice associée à l’application f est
2 3 1
A = 1 −1 4
(4.8)
7 0 −1
2 3 1
A = 1 −1 4
(4.11)
7 0 −1
34
L’application linéaire associée à la matrice A est définie par
x 2 3 1 x 2x + 3y + z
f y = 1 −1 4
y
= x − y + 4z
(4.12)
z 7 0 −1 z 7x − z
Etant donnée un espace vectoriel et deux bases B0 = (v1 .....vn ) et B1 = (w1 .....wn ).
On écrit la décomposition des vecteurs de B1 sur la base B0
n
X
wj = pij vi (4.13)
i=1
Exemple 34. B0 = {(1, 0, 0), (0, 1, 0), (0, 0, 1)} et B1 {(1, 4, 2), (4, 1, 0), (6, 0, 0)}
deux bases de R3
(1, 4, 2) = (1, 0, 0) + 4(0, 1, 0) + 2(0, 0, 1)
(4, 1, 0) = 4(1, 0, 0) + 1(0, 1, 0) + 0(0, 0, 1)
(6, 0, 0) = 6(1, 0, 0) + 0(0, 1, 0) + 0(0, 0, 1)
La matrice de passage P de B0 à B1 est la matrice carrée (3,3)
1 4 6
P = 4 1 0 (4.15)
2 0 0
35
Exemple 36.
1 0 0
I3 = 0 1 0 (4.17)
0 0 1
2 0 −1
Exemple 37. A = 0 4 9
0 0 6
Matrice diagonale (n × n) C’est la matrice dont tous les coefficients ai,j = 0 pour i , j sauf les
coefficients ai,j tel que i = j.
6 0 0
Exemple 39. A = 0 4 0
0 0 −3
7 5 1 7 −6 8
Exemple 40. A = −6 3 2 alors At = 5 3 0
8 0 1 1 2 1
Matrice symétrique
On dit que la matrice A est symétrique si At = A.
1 4 5
Exemple 41. A = 4 3 2 est une matrice symétrique (At = A).
5 2 6
36
Comatrice d’une matrice (n × n)
Comatrice de la matrice A = (ai,j )n,n notée Com(A) et com(A) = ((−1)i+j det(Mi,j )) tel que
a1,1 ........a1,j−1 ....a1,j+1 .....a1,n
ai−1,1 ......ai−1,j−1 ...ai−1,j+1 .....ai−1,n
Mi,j =
ai−1,1 ......ai+1,j−1 ....ai+1,j+1 .....ai−1,n
an,1 ........an,j−1 ...an,j+1 .........an,n
+ − +
1 4 5
− + −
Exemple 42. A = alors
4 3 2
+ − +
5 2 6
−4 −24 8
com (A) = −10 6 −2
4 2 −8
et on a aussi
1
A−1 = (com(A))t (4.19)
det A
+ − +
1 2 1
−4 −24 8 −4 −10 4
−
+ −
alors, com(A) = −10 6 −2 (com(A))t = −24 6
Exemple 43. A = 2
4 0 2
4 2 −8 −8 −2 −8
+ −
+
0 2 6
4 10 −4
44 44 44
et det(A) = −4 − 40 = −44 donc, A−1 = det1 A (com(A))t = 44 24 −6 −2
−8 44
2
44
8
44 44 44
37
Chapitre 5
Systèmes d’équations linéaires
5.1 Généralités
Définition 18. On appelle système d’équations linéaires de m équations en n inconnues un système de
la forme
a1,1 x1 + ...... + a1,n xn = b1
..
(5.1)
.
a x + ...... + a x = b
m,1 1 m,n n m
Où les coefficients ai,j et bi,j sont donnés, et les xi sont des inconnues dans R ou C.
Où
x1 b1
x b
a1,1 2 2
a1,n
A = ...
, X = , B = . (5.3)
am,1 am,n
x b
n m
Exemple 44.
2x + y + 5z = −10
(5.4)
x − 3y − 7z = 5
x − z = 13
38
La matrice associée est
2 1 5 x −10
1 −3 −7 et X = y et b = 5 .
(5.5)
1 0 −1 z 13
Alors, on a
2 1 5 x −10
1 −3 −7 y
= 5 .
(5.6)
1 0 −1 z 13
39
b) Si r < m < n, le système (5.1) indéterminé (n − r) paramètres.
c) Si r < m, et si l’un au moins des déterminants caractéristiques de (5.1) non nul, (5.1) n’a pas de
solution.
d) Si r < m, et si déterminants caractéristiques de (5.1), sont nuls (5.1) réduit aux r équations et se
résout comme dans le cas (b).
x + y + 2w = −2
x + 2y + 3w = a
Exemple 46.
3x + 5y + 8z = 2
5x + 9y + 14z = b
1 1 2
1 2 3
Avec a, b des constantes données. La matrice de ce système est A = .
3 5 8
5 9 14
−2
a
B =
2
b
Les
déterminants d’ordre 3 sont nuls, par contre le déterminant d’ordre 2 extrait
1 1
n’est pas nul, A est de rang 2. Les déterminants caractéristiques :
1 2
1 1 −2 1 1 −2
D1 = 1 2 a = −2a + 4, D2 = 1 2 a = −4a + b + 2
3 5 2 5 9 b
det(Ai
xi = , i = 1, ..., n. (5.7)
det A
40
3x − y = 4
Exemple 47. Avec la méthode de Cramer, résoudre
−5x + 2y = −2
3 −1
, B = 4
A =
−5 2 −2
Ç nous donnera
4 −1 3 4
A1 = , A2
−5 −2 .
−2 2
Et
4 −1
−2 2
x = det A1
= = 6 = 6,
det A
−1 1
3
−5 2
3 4
det A2
−5 −2
14
y= det A = = 14. = 1
3 −1
−5 2
5x + 7y − 3z = 16
Exemple 48. Résoudre { 3x − 2y + 4z = −7
x+y −z = 6
Avec la méthode de Cramer.
5 7 −3 x 16
Identifions l’ordre la matrice : 3 −2 4 y = −7 Nous obtenons :
1 1 −1 z 6
16 7 −3 5 16 −3 5 7 16
A1 = −7 −2 4 , A2 = 3 −7 4 , A3 = 3 −2 −7 . Et
6 1 −1 1 6 −1 1 1 6
−2 4 −7 4
+(−3)
−7 −2
16 −7
det A1
1 −1 6 −1 6 1
x= det A =
−2 4 3 4 3 −2
5 −7 +(−3)
1 −1 1 −1 1 1
16×(−2)−7×(−17)−3×5 72
x= 5×(−2)−7×(−7)−3×(5)
= 24 =3
−7 4
−16
3 4
+(−3)
3 −7
5
det A2
6 −1 1 −1 1 6
y= det A =
−2 7 3 −7
+(16)
3 −2
5 −7
1 6 1 6 1 1
5×(−17)−16×(−7)−3×25 −48
y= 24 = 24 = −2
41
−2 −7 3 −7
+(16)
3 −2
5 −7
det A3
1 6 1 6 1 1
z= det A = 24
5×(−5)−7×(25)+16×5
z= 24 = −120
24 = −5
donc (3 , -2 , -5 ) est une solution de ce système.
42
Alors ( 3 , -2 , -5 ) est une solution unique de ce système .
Définition 19. Soit (S) un système linéaire de n équations , p inconnue est à coefficients dans R.
Notons E1 , E2 , ...., En les equations de (S).
On appelle opération élémentaire sur les lignes de (S) l’une des opérations suivantes :
Proposition 6. Une opération élémentaire sur les lignes de (S) transforme le système (S) en un système
(S ′ ) équivalent, c’est -à- dire ayant exactement les mêmes solutions que (S).
Méthode de Gauss
Par une suite d’opérations élémentaire, on transforme le système (S) en un sysème (S ′ ) équivalent et
dont la matrice est triangulaire supérieure.
x + 2y + 3z + 4t = 11
2x + 3y + 4z + t = 12
Exemple 50.
3x + 4y + z + 2t = 13
4x + y + 2z + 3t = 14
Résoudre
le système (S) :
x + 2y + 3z + 4t = 11
x + 2y + 3z + 4t = 11
E1 → E2 − 2E1
2x + 3y + 4z + t = 12 −y − 2z − 7t = −10 E3 → E3 − 2E2
E3 → E3 − 3E1
−2y − 8z − 10t = −20
−2y − 8z − 10t = −20 E4 → E4 − 7E2
E4 → E4 − 4E1
4x + y + 2z + 3t = 14
−7y − 10z − 13t = −30
x + 2y + 3z + 4t = 11
−y − 2z − 7t = −10
E4 → E4 + E3
−4z + 4t = 0
4z + 36t = 40
43
x + 2y + 3z + 4t = 11
−y − 2z − 7t = −10
−4z + 4t = 0
40t = 40
t=1
z=t=1
y = −2z − 7t + 10 = 1
x = 11 − 2y + 3z + 4t = 2
x + 3y + 5z − 2t − 7u = 3
3x + y + z − 2t − u = 1
Exemple 51.
2x − y − 3z + 7t + 5u = 2
3x − 2y − 5z + 7t + 8u = 2
x + 3y + 5z − 2t − 7u = 3
E2 → E2 − 3E1
3x + y + z − 2t − u = 1
Résoudre (S) E3 → E3 − 2E1
2x − y − 3z + 7t + 5u = 2
E4 → E4 − 3E1
3x − 2y − 5z + 7t + 8u = 2
x + 3y + 5z − 2t − 7u = 3
−8y − 14z + 4t + 20u = −8 E4 8 → E3 − 7E2
−7y − 13z + 11t + 19u = −3 E4 8 → E4 − 11E2
−11y − 20z + 13t + 29u = −18
x + 3y + 5z − 2t − 7u = 3
−8y − 14z + 4t + 20u = −8
E4 → E4 − E3
−6z + 60t + 12u = 24
−6z + 60t + 12u = 32
x + 3y + 5z − 2t − 7u = 3
−8y − 14z + 4t + 20u = −8
−6z + 60t + 12u = 24
0=8
Alors, (S) n’a pas de solution.
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Applications linéaires, matrices, déterminants
Exercice 1
Exercice 2
f (x, y, z) = (x + y + z, −x + 2y + 2z)
Exercice 3
f (u) = (−2x + y + z, x − 2y + z)
Exercice 4
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Exercice 5
Exercice 6
Exercice 7
Soit B = (e1 , e2 , e3 ) Soit f : R3 → R3 l’application linéaire définie pour tout u = (x, y, z) ∈ R3 par :
1 : Montrer qu’il existe un vecteur a ∈ R3 , non nul, tel que ker(f ) = V ect(a), déterminer un vecteur
qui convient.
2 : Soit b = e1 + e2 et c = e2 − e3
a. Calculer f(b) et f(c)
b. En déduire que {b, c} est une base de Im(f ). On pourra utiliser une autre méthode.
3 : Déterminer une ou plusieurs équations caractérisant Im(f ).
4 : A-t-on ker(f ) ⊕ Im(f ) = R3 ?
Exercice 8
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3 : Déterminer une base de Im(u) et sa dimension.
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Bibliographie
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