LA CONCILIATION

2012/20133

Ralis par :
El
Prpar par :

Encadr par :

Amine HAMDADI
MAATOUK Salah-Eddine
Saloua MEZRAOUI
Khadija EL HACHICH
Amal MECHOUAT
Lamiae MANSOURINE
Zineb EL KADOURRI
Mohammed SELLAK

Mr.

LA CONCILIATION

PLAN
INTRODUCTION

Chapitre 1 : Aperu gnral sur

la conciliation
Section 1: champs dapplication
Section 2: La conciliation : distinction des
autres modes de rglement de litige
Section 3: les types de conciliation au Maroc

LA CONCILIATION

Chapitre 2 - Le cadre judiciaire de la

conciliation
Section 1- La mise en uvre de la procdure
Section 2- Effets de la sentence

CONCLUSION

Introduction

La conciliation est un mode alternatif de rglement des conflits qui permet de

trancher

rapidement, lamiable, un diffrend entre deux personnes

physiques ou morales ; cette dernire rsulte de la volont des parties en

conflit de discuter du problme qui les oppose. Elle se fait en prsence dun
tiers, le conciliateur de justice, et peut aboutir un arrangement.

LA CONCILIATION
Pour un particulier ou une personne morale (entreprise, association), la
conciliation est le moyen de faire valoir ses droits sans passer par le tribunal
et sans sengager dans un procs
Son avantage est d'tre simple, rapide et gratuite. Le but n'est pas de rgler le
litige selon les rgles de droit, il est d'aboutir un accord entre les parties. La
prsence d'un avocat est videmment facultative.
travers lhistoire, le Maroc a utilis de nombreuses formes alternatives de
rglement de

diffrends. Par exemple, la conciliation traditionnelle des

diffrends par les chefs de tribus, diffrentes formes darbitrage de litiges

civils par des arbitres (amghar ou anacham) dsigns par les parties et la
conciliation de conflits civils et familiaux par les chefs religieux musulmans
(imams).
Une autre forme de MARC (mode alternatif de rglement de conflit)
traditionnel, davantage associe aux diffrends commerciaux, constitue la
mdiation de ces diffrends par des marchands comptents dsigns dans
les marchs (prvt des marchands ou amine en arabe). Toutes ces formes
de MARC prcdent le systme judiciaire et le cadre juridique actuels,
lesquels ont subi linfluence du systme franais. Bien que le recours aux
tribunaux soit de plus en plus frquent au Maroc, les rseaux officieux et
les coutumes commerciales locales continuent de jouer un trs grand rle
dans la rsolution des diffrends. Larbitrage et la

mdiation sont deux

concepts bien connus des gens daffaires ainsi que des juristes.
Le systme judiciaire marocain a intgr plusieurs formes de MARC qui sont
actuellement

trs rpandues, parfois mme obligatoires. Les exemples

comprennent la mdiation dans les

cas de divorce ( titre dexemple, les

conflits concernant la garde des enfants) par des juges spcialiss dans le
droit de la famille, larbitrage de certains types de diffrends relatifs aux
impts et impliquant ltat, et mme certaines formes de conciliation dans
certaines affaires

pnales. Dans certains cas de faillite, un juge-

commissaire peut servir de mdiateur (redressement judiciaire procdure

lamiable).

LA CONCILIATION
Les traditions et les normes culturelles, la familiarit des formes de
mdiation et darbitrage, et lintgration de plusieurs formes de MARC au
systme judiciaire laissent croire que

lenvironnement marocain est

favorable aux MARC.

La conciliation, comme mode de rglement des diffrends napparat
sur la scne internationale quau lendemain de la premire Guerre mondiale
dans les Accords de Locarno de 1925 et dans lActe gnral darbitrage de
1928 .
Mme si elle sapparente au premier abord aux bons offices et la mdiation
elle vise rapprocher le point de vue des Parties et proposer une solution d
pourvue de caractre contraignant) Elle a t en effet trs largement conu
e dans un esprit de raction contre les bons offices et la mdiation considr
s au XIX e sicle ( la suite des pratiques du concert europen) comme perm
ettant de trop facilement dguiser des manuvres de pression des grandes
puissances sur les petits et moyens tats .
Cette procdure tait perue comme ayant un caractre juridique et formel
plus accus puisque lorgane de conciliation possde un plus grand
caractre dimpartiale.
Un renouveau dintrt pour ce mode de rglement des

diffrends

se

manifesta partir des annes 1960.

On le retrouve par exemple dans le Protocole de

1962

instituant

une

commission de conciliation et de bons offices charge de rechercher la

solution

aux

diffrends

qui

natraient

entre

tats

parties

la Convention de lUNESCO contre la discrimination dans le domaine

de lenseignement.
Tous les deux ans, loccasion de la Confrence gnrale de lUNESCO, le
Conseil excutif transmet cette dernire la liste des personnes prsentes
par

les

Parties

ce

Protocole

en

vue

de

leur

lection

ou

leur

rlection titre de membres de la commission .

ce jour, toutefois, il appert quaucun diffrend na encore fait lobjet dun
rglement en vertu du Protocole en question. Il est fait mention galement
5

LA CONCILIATION
de la conciliation aux articles 12 et 13 de la Convention internationale

sur

llimination de toutes les formes de discrimination raciale de 1965

(entre en vigueur en 1969). L encore, il ne semble pas que la
procdure en question ait t utilise jusqu prsent.
Un exemple un peu plus rcent est celui de la Convention des Nations Unies
sur le droit de la mer de 1982 qui prescrit que les dlimitations maritimes
doivent tre effectues par voie daccord et, dfaut, par la conciliation
internationale ou le rglementjuridictionnel. Constatant le faible recours au
rglement juridictionnel, Richard Meesesuggrait, dans un article publi en
1998, que les tats auraient avantage utiliser plus souvent la conciliation
internationale pour certaines des dlimitations restant effectuer.
partir des annes 1990, plusieurs instruments internationaux
portant sur des domaines nouveaux du droit ont adopt la conciliation
comme mode de rglement des diffrends . Cest le cas entre autres de
la Convention des Nations Unies sur la diversit biologique (1992), du
Rglement type de conciliation des Nations Unies applicable aux diffrends e
ntre tats (1996), de la Convention de Rotterdam sur la procdure de
consentent en connaissance

des

cause applicable certains produits chimiques et pesticides dangereux

(1998), du Rglement facultatif de conciliation de la Cour permanente darbi
trage pour les diffrends relatifs aux ressources naturelles
et/ou lenvironnement (2002) ou encore de la Loi type de la Commission
des

Nations Unies pour le droit commercial international (CNUDCI) sur la

conciliation commerciale internationale (2002). Mais nonobstant cet intrt

manifeste pour la procdure de conciliation dans les accords internationaux,
les cas concrets de recours cette procdure demeurent plutt rares.
Louverture conomique et commerciale a impos au Maroc dadopter la
conciliation comme mode de rglement des diffrends. A ce niveau plusieurs
questions se posent:
En quoi consiste le concept de la conciliation ?
Quels sont les diffrents types de la conciliation ?

LA CONCILIATION
Quelle

est

la

diffrence

entre:

Arbitrage ;

conciliation,

mdiation ?
Quelle est la procdure de la conciliation ?
Ltude de ce mode se fera en deux temps. En premier nous tudierons et
prsenterons la Conciliation en tant que Modes Alternatifs de Rglement des
Conflits (chapitre 1). Puis nous allons traiter la procdure de la conciliation
(chapitre 2).

LA CONCILIATION

Chapitre 1 : Aperu gnral sur la conciliation

La conciliation peut tre dfinie comme un mode de rglement des litiges
par lequel les parties font appel un tiers pour rapprocher leur point de vue
afin dteindre le litige.

Section I : champs dapplication

La procdure de conciliation peut tre demande par une seule personne ou
par lensemble des parties concernes. Mme si elle ne prsente pas de
caractre contraignant, elle suppose la prsence de chacun aux runions de
conciliation proposes par le conciliateur de justice.
Il est indispensable que lorgane de conciliation possdee la confiance des Pa
rties. Sans cette confiance, son intervention serait vaine. De plus, puisquil est
charg dexaminer tous les aspects du litige, il doit lucider les faits de la cau
se.
Il peut tenir compte non seulement des rgles de droit applicables lespce m
ais aussi considrer tous les lments non juridiques du conflit.
Quels sont les litiges concerns ?
Entrent dans le champ de la conciliation:

Les litiges en matire de location, comme, par exemple, un locataire

qui ne paye plus ou

nentretient pas le bien lou ou encore un

bailleur qui refuse deffectuer des rparations. Cela sapplique la

location dhabitations, de fonds de commerces, de
secondaires, de garages, etc.

rsidences

LA CONCILIATION
Auparavant, en matire de location de logements, les demandes
principales concernant ladaptation du loyer, le recouvrement des arrirs
de loyers ou lexpulsion devaient obligatoirement tre soumises au
pralable au juge en vue dune conciliation.
Dsormais, le juge tente, de sa propre initiative, de concilier les parties
dans ces domaines et ce, quelque soit la demande principale. Le juge na
pas dobligation en la matire mais la tentative de conciliation constitue
nanmoins lune des spcificits de la justice de paix.

Les litiges en matire de coproprit (immeubles appartements).

Les litiges en matire de voisinage par exemple, nuisances sonores,
distance de plantations, servitudes, murs, bornages, etc.
Les litiges concernant loccupation sans droit ou titre dun immeuble
(squatters, famille, ex-ami(e) que vous voulez voir partir).
Les litiges en matire de crdits la consommation (prts
personnels, etc.).
Les litiges rsultant de difficults conjugales (pensions alimentaires,
etc.).
difficults faire excuter un contrat Le juge de paix est encore
comptent pour dautres matires dans lesquelles il est toutefois
rarement introduit des demandes de conciliation.
En rgle gnrale, la conciliation est facultative ; elle nest

donc pas

obligatoire.

Avantages et inconvnients dune procdure de conciliation:

Avant

dentamer

une

procdure

classique,

vous

pouvez

faire

appel

gratuitement et sans formalits un tribunal pour parvenir une conciliation.

Sil y a conciliation, vous vitez une procdure qui peut dans certains cas tre
longue et trs onreuse. Il importe que la conciliation ait lieu entre les parties
concernes.
Le juge peut conduire les discussions et faire office de mdiateur, mais il ne
peut pas imposer de solution.
9

LA CONCILIATION
Lorsque la partie adverse ne comparat pas laudience de conciliation, le
juge ne peut donc prononcer aucune condamnation.
Un dlai est impos pour certains actes, ce qui peut avoir de limportance
pour votre dcision de demander une conciliation.

Section 2: La conciliation :distinction des autres modes

de rglement de litige
1-la conciliation et notion voisine.
Larbitrage la conciliation et la mdiation ne sont pas de simples procdures
juridiques au rglement des conflits, mais plutt une solution amiable
permettant aux deux parties de chercher un terrain dentente loin des
circuits judiciaires. La

mdiation et larbitrage sappuient sur des bases

encourageantes comme le secret professionnel et le gain du temps, notant

que ces lments sont de nature faciliter le rglement des litiges
commerciaux dune manire consensuelle.
A-Conciliation et mditation.
Il sagit de deux modes conventionnels et pacifiques de rglement des
litiges.
La mdiation est un genre de conciliation. Mais contrairement la
conciliation, la mdiation implique obligatoirement lintervention dun tiers.
Ce tiers, appel mdiateur, est charg dune mission plus active que le
conciliateur dans la recherche des lments dune entente

10

LA CONCILIATION
Quil propose aux parties, sans pouvoir la leur imposer .Il est vrai que la
diffrence est plus de degr que de nature
Concrtement, le lgislateur Marocain a dfini la mdiation tel un moyen de
prvenir ou de rgler un diffrend. Les parties peuvent convenir de la
dsignation dun mdiateur charg de faciliter la conclusion dune
transaction mettant ainsi fin au diffrend. Ainsi, la procdure est soumise
un ensemble de rgles qui garantissent son bon droulement. Limportant de
mettre les deux parties en confiance pour les amener discuter. La dernire
tape de la mdiation est la rdaction de la transaction qui reprsente
laccord entre les deux parties.
Aprs avoir vrifier les implications juridiques, fiscales, financires et autres,
le mdiateur propose un projet de transaction ou un compte rendu de ses
activits.
Et le flou de la terminologie-y compris dans la loi n95-125 du 8 fvrier
1995-montre que la frontire entre conciliation et mdiation nest pas
clairement dfinie. Le code de conduite europen pour la mdiation,
dorigine prive, dfinit la mdiation comme une procdure au cours de
laquelle

deux

parties

conviennent

de

dsigner

un

tiers-

dnomm

mdiateur- afin de les aider rsoudre leur diffrend en parvenant un

accord sans quune dcision judiciaire ne soit rendue
La conciliation et la mdiation sont dites conventionnelles lorsque leur
mise en uvre ne ncessite aucune forme particulire. Elles sont dites
institutionnelles
particulire

lorsquelles

alors

que

les

sont

soumises

parties

conservent

une

rglementation

linitiative

de

leur

dclenchement. Enfin la conciliation et la mdiation judiciaires supposent

lexistence du juge un moment ou un autre de la tentative de conciliation
ou de mdiation.
B-Conciliation et transaction
La conciliation peut recouvrir une renonciation pure et simple dune
partie ses prtentions ou tre le rsultt de concessions rciproques de la

11

LA CONCILIATION
part

de

chacune

des

parties.

Comment

distinguer

conciliation

et

transaction ? Certains auteurs assimilent parfois ces deux notions.

Dans le langage du commerce, transaction est un mot souvent utilis
comme quivalent "ngociation". En droit civil, le mot un sens plus
troit. Il dsigne la convention par laquelle chacune des parties, dcide
d'abandonner, tout ou partie de ses prtentions pour mettre fin au diffrend
qui loppose l'autre. Cest cette dfinition que retient le Dahir des
Obligations et Contrats dans son article 1098 en disposant que : La
transaction est un contrat par lequel les parties terminent ou prviennent
une contestation moyennent la renonciation de chacune delles une partie
de ses prtentions rciproques, ou la cession quelle fait dune valeur ou
dun droit lautre partie .
En droit marocain, la transaction est classe dans la rubrique des modes
extra-juridictionnels de rglements des conflits. Elle est rglemente par le
titre neuvime (de larticle 1098 1116) du dahir du 12 Aot 1913 (9
ramadan 1331) formant Dahir des Obligations et des Contrats.
La transaction doit tre entendue strictement (on ne peut transiger sur une
question dEtat, dordre public, sur les droits personnels qui ne font pas
objet de commerce et tout ce qui ne peut-tre lobjet dun contrat commutatif
entre musulmans), et, quel quen soient les termes, elle ne sapplique quaux
contestations ou aux droits qui en ont t lobjet.
La transaction est une pratique prcieuse et on la retrouve assez
frquemment sur le terrain du droit des affaires ; mais seules les grandes
firmes y ont recours car les particuliers craignent, par ignorance, la perte de
leurs droits et/ou un avantage quelconque.

Selon le code civil Franais (art. 2044 , al 1) La transaction est un contrat

nomm par lequel les parties

terminent une contestation ne ou

prviennent une contestation natre au moyen, selon la doctrine, qui a

t retenue par la jurisprudence et permet de distinguer la transaction de la
conciliation, car la conciliation nest pas obligatoirement le rsultt

de

conciliations rciproques. La transaction obit au droit commun des

contrats. Elle est un acte de disposition. Elle doit porter sur un objet dont
les parties ont la libre disposition. Selon la formule maladroite de larticle
12

LA CONCILIATION
2052 du code civil la transaction , entre les parties, autorit de la chose
juge en dernier ressort.
Cela signifie quune partie qui a transig renonce du mme coup
introduire une action en justice ayant le mme objet que la transaction sous
peine de se heurter une fin de non recevoir. Mais la transaction, comme la
conciliation, implique pour la solution du litige un accord de volonts.
Conciliation et transaction ne sont donc pas des actes juridictionnels.
Cependant le prsident du tribunal de grande instance, saisi sur requte
par une des parties, pourra confrer force excutoire la transaction
(C.p.civ art 1441-4)
C-Conciliation et arbitrage.
Si le recours larbitrage suppose, comme la conciliation, laccord des
parties, la comparaison avec la conciliation sarrte l, en effet larbitrage est
un mode juridictionnel de rglement des conflits. Larbitre tranche le litige et
sa dcision simpose aux parties
En effet, larbitrage est lautre mode de rsolution de conflits rglement par
la loi 08-05.Larbitre peut rsoudre les litiges relevant de la comptence des
tribunaux de commerce, les contestations pcuniaires rsultant dune
relation avec lEtat et les collectivits locales .contrairement la mdiation,
et la conciliation ,en arbitre il est question dune sentence et non pas dun
accord. Dans ce cas il nya pas de possibilit de recours en cas de nonsatisfaction de lune des parties de larbitrage. Alors que la mdiation peut
tre annule nimporte quel moment.
Larbitrage consiste confier la solution dun conflit une ou plusieurs
personnes prives choisit par les parties la place dun juge public.
Le concept offre de ce fait un avantage certain de rapidit, de simplicit, de
comptence (arbitre spcialis) et enfin de discrtion, parfois essentiel aux
litiges commerciaux.
Le dveloppement de ce mode de rglement de litige connat au Maroc un
lger retard par rapport aux pays dvelopps. Les raisons tiennent sans dote
au cout de larbitrage jug encore lev par les oprateurs, mais aussi et
13

LA CONCILIATION
surtout labsence du cadre lgislatif et rglementaire qui en dtermine les
conditions et attribue la crdibilit ncessaire aux arbitres spcialiss.
D-Conciliation et amiable composition.
Lamiable composition est le mode de rglement des litiges par lesquels
les parties conviennent de confrer au juge ou larbitre la mission de
statuer en quit (C.pr.civ, art 12 et 1474). Lamiable composition, comme la
conciliation, suppose laccord des parties et privilgis lquit. Mais la
dcision de lamiable compositeur est un jugement qui bnficie de lautorit
de la chose juge. Certains auteurs contestent cette dcision la
qualification dacte juridictionnel u motif que le juge ou larbitre ne dit pas le
droit pour trancher le litige1. Il est vrai que ce jugement est particulier
puisque les motifs de la dcision chappent au contrle de la Cour
cassation.

2 : Intervenants en matire de conciliation.

Quest-ce quun conciliateur de Justice ?

Le conciliateur institu par un dcret du 20 mars 1978 mais qui

na

vritablement pris son essor quaprs la loi du 8 fvrier 1995 ce sont des
personnes bnvoles nommes pour un an renouvelables pour deux ans, ils
sont nomms par le premier prsident de la cour dappel avec avis du
procureur gnral et sur proposition du juge dinstance
A-Son rle
Le conciliateur de Justice est un collaborateur occasionnel de la Justice. II
prte serment devant le premier prsident de la cour dappel avant dexercer
ses fonctions avec exactitude et probit.
Il est tenu l'obligation de rserve et de secret : les constatations et les
informations qu'il recueille ne peuvent tre divulgues.
1
14

LA CONCILIATION
Le conciliateur de justice est charg de faciliter le rglement amiable des
diffrends relatifs certains litiges civils : entre propritaire et locataire,
entre voisins, en matire de consommation, etc. Il ne peut pas intervenir
dans les affaires concernant ltat des personnes, le droit de la famille
(divorce, pensions alimentaires, rsidence des enfants, etc.), ou des litiges
avec ladministration.
Lorsqu'un accord est intervenu, le conciliateur rdige un constat daccord.
Chacune des parties reoit un exemplaire du document. Un huissier ne peut
obliger l'une ou l'autre partie respecter cet accord, que si celui-ci porte la
formule excutoire.
Celle-ci est appose par le tribunal dinstance du ressort, aprs que le
constat a t transmis par le conciliateur et que demande lui en a t faite
Le conciliateur prsente un rapport annuel dactivit au premier prsident et
au procureur gnral de la cour ainsi quau juge dinstance.

B- Les modalits dexercice de sa mission

Leur mission a volu, leur mission initiale tait de faciliter en dehors de
tout processus judiciaire le rglement des conflits sur des droits dont les
personnes avaient lentire disposition mais le dcret de 1998 leur a aussi
confr la mission de procder aux tentatives pralables de conciliation
prescrites par la loi sauf en matire de divorce et de sparation de corps.
Pour concilier les personnes il proposera une, parfois plusieurs runions,
pour couter les arguments des parties ( la mairie ou au tribunal
d'instance, la maison de Justice et du Droit, etc.). Il pourra se rendre sur
les lieux du dsaccord. Dans des circonstances prcises, il peut galement
entendre des tiers.
Le conciliateur de Justice peut tre saisi directement :
par les personnes en conflit (plus de 90% des cas), sans forme et
sans l'assistance d'un avocat.

15

LA CONCILIATION
par le juge dinstance ou de proximit dans le cadre dune dlgation
de conciliation. En ce cas, le conciliateur de Justice lui rend compte.
par le Tribunal de commerce ou le tribunal paritaire des baux
ruraux.
Dans les deux cas, les parties peuvent se faire accompagner dune personne
de leur choix.
Vis a vis de la procdure :
La Procdure de conciliation Pralables la procdure- tout dabord, plus
quen matire darbitrage, le conciliateur et les parties sont tenus au respect
du caractre confidentiel de la procdure. Cette obligation sentend mme
laccord de transaction, sauf si sa mise en uvre et son application en
exigent la divulgation. De mme, les parties sengagent ne pas invoquer ni
proposer comme lments de preuve dans une procdure de conciliation 2 .
Pourtant, une telle interdiction nest suivie daucune contrainte, et tout
dpendra de lattitude morale ou thique que doivent observer les parties
entre elles et lgard du conciliateur, sans prjudice dun comportement
semblable de ce dernier. Ceci vaut galement lorsquil est recommand aux
parties de nengager, au cours de la procdure de conciliation, aucune
procdure arbitrale ou judiciaire relative leur litige soumis cette
procdure. Il est entendu, toutefois, quune partie peut entamer une
procdure arbitrale ou judiciaire lorsque, son avis, une telle dmarche est
ncessaire pour prserver ses droits. Le problme nest pas pour autant
aplani sil savre quelle est de mauvaise foi. Ce sont l les avatars dune
tentative de conciliation engage par des personnes peu scrupuleuses
Cette procdure dbute, en tout cas, par la demande crite de la partie la
plus diligente, par laquelle elle invite lautre partie la conciliation et dcrit
brivement lobjet du litige. Mais la procdure ne commence vraiment que
lorsque lautre partie accepte linvitation la conciliation 3 car en cas de
refus de celle-ci, il ny aura pas de procdure de conciliation, De mme, le
2
3
16

LA CONCILIATION
dfaut de rponse de cette partie, dans les trente jours dater de lenvoi de
linvitation, quivaut un refus de la conciliation.
De son ct, ds sa dsignation, le conciliateur demande chaque partie de
lui soumettre une brve note crite exposant la nature gnrale du diffrend
et les points litigieux. Il peut galement requrir de chaque partie un
mmoire ampliatif crit, exposant sa position ainsi que les faits et les motifs
invoqus. Ce mmoire est, le cas chant, accompagn des documents et
autres moyens de preuve que chaque partie juge utile pour sa dfense. Ces
notes, mmoires et documents sont changs entre les parties elles mmes
et non transmis par le conciliateur chacune delles. Des renseignements
complmentaires peuvent encore tre demands par le conciliateur.
Pr ailleurs, les parties peuvent se faire reprsenter ou assister par des
personnes de leur choix, condition que la partie intresse en forme lautre
en lui prcisant les noms et adresses de ces personnes et leur qualit de
reprsentant ou dassistant.
Enfin, tant le conciliateur que les parties peuvent solliciter une aide
administrative dune institution ou dune personne qualifie, notamment
dun centre spcialis ou dun magistrat. Concernant le lieu de la
conciliation, si les parties ne lont pas fix, ce lieu est dtermin par le
conciliateur, aprs consultation des parties, compte tenu des circonstances
de la procdure de conciliation.
Droulement de la procdure-

On ne peut valablement parler

dinstruction de litige en cas de conciliation. Cest ce qui explique que les

autres dispositions du rglement de la CNUDCI se contentent de prvoir
seulement les modalits de communication et dchanges, crits et oraux,
entre les parties et le conciliateur et vice versa, en mettant laccent sur
limportance dune coopration de bonne foi entre eux, Les parties doivent
donc sefforcer de satisfaire aux demandes de leur conciliateur, en
particulier de produire des documents crits , de rapporter des preuves et
de

particulier

des

runions,

afin

transactionnelle.

17

de

parvenir

une

solution

LA CONCILIATION

Section 3 : les types de conciliation au Maroc

Au Maroc, il existe deux types de conciliation a savoir judiciaire et extra
judiciaire
1 : la conciliation judiciaire
La conciliation judiciaire se fait au cours dun procs devant le systme
judiciaire Elle est considre comme une phase notable, indpendante du
systme judiciaire, mais non isol de celui-ci. Ceci se traduit par ladage des
amants terribles : pas avec toi-mais pas son toi .
Au Maroc le recours ce type de conciliation est frquent en matire du
divorce et de traitement des entreprises en difficult.
Cette procdure confrant au juge une vocation de concilier tout moment
n'est qu'exceptionnelle et subsidiaire
18

Si une tentative pralable de

LA CONCILIATION
conciliation n'a pas eu lieu, la procdure normale devant le tribunal
d'instance implique que le juge s'efforce de concilier les parties.
Cette tentative de conciliation peut galement tre conduite par un
conciliateur de justice dsign sans formalit particulire par le juge avec
l'accord des parties.
La tentative de conciliation est ici une obligation pour le juge d'instance. En
vertu des articles 840 et 847 du Nouveau Code de Procdure Civile, le juge
doit s'efforcer de concilier les parties. Cette tentative de conciliation peut
avoir lieu dans le cabinet.
Le juge conserve ici une place essentielle C'est lui qui, sans se dessaisir,
peut dcider de recourir un conciliateur. Il conserve la matrise de la
procdure. En effet, s'il dsigne un conciliateur, il fixe la dure de sa
mission.

Elle est en principe de un mois, le juge pouvant renouveler sa mission ou y

mettre fin prmaturment, soit d'office, soit la demande des parties, soit
la demande du conciliateur, Il doit tre tenu inform par le conciliateur des
difficults qu'il rencontre dans l'exercice de sa mission.
Rien n'empche le juge d'instance en application du droit commun de la
conciliation, au cours de la procdure, de constater un accord entre les
parties.

2 : la conciliation extrajudiciaire
Cest le cas o les parties prvoient une clause de conciliation dans leur
contrat afin de rgler les conflits ultrieurs ventuels. La conciliation se
ralise, ici, en dehors de tout procs.
19

LA CONCILIATION
Les parties peuvent se concilier d'elles-mmes. Elles sont libres.
Elles peuvent agir sans intermdiaires ou par l'intermdiaire de leurs
conseils : le plus souvent, cette conciliation se traduira par une transaction.
Le terme conciliateur dsigne un conciliateur unique, deux conciliateurs
ou plusieurs conciliateurs, selon le cas.
Les parties sefforcent de choisir le ou les conciliateurs dun commun
accord, moins quelles ne conviennent dune procdure diffrente pour leur
nomination. En labsence de convention des parties sur la manire dont la
conciliation doit tre conduite, le conciliateur peut mener la procdure de
conciliation comme il le juge appropri, compte tenu des circonstances de
laffaire, des souhaits que peuvent exprimer les parties et de la ncessit de
parvenir rapidement un rglement du litige.
Le conciliateur peut, tout stade de la procdure de conciliation, faire des
propositions en vue du rglement du litige.
La mission du conciliateur dans ce cadre n'est plus de remplacer le juge,
mais comme dans le cas d'une conciliation judiciaire, il tente de rapprocher
les parties.
La saisine du conciliateur ne ncessite aucune procdure particulire,
* La conciliation, qu'elle soit judiciaire ou extrajudiciaire, partielle ou totale,
suppose bien un accord de volont.

20

LA CONCILIATION

Chapitre II - Le cadre judiciaire de la

conciliation
La procdure de conciliation a pour objet de rechercher un accord amiable
entre le dbiteur et ses principaux afin de rsoudre les difficults
rencontres par lentreprise.
Cette procdure, issue de la loi de sauvegarde des entreprises, remplace
celle du rglement amiable.

21

LA CONCILIATION

S1- La mise en uvre de la procdure

La procdure commence par une demande qui

doit contenir des

informations concernant lobjet du diffrend, lidentit des parties, et leurs

consentements la conciliation conformment au rglement de procdure
relatif lintroduction des instances de conciliation.
1- louverture de la procdure

La procdure de conciliation portant sur un litige dj n dbute le jour o

les parties ce litige conviennent dengager une telle procdure.
Si la partie qui a invit une autre partie la conciliation na pas reu
dacceptation de son invitation dans les trente jours de la date denvoi de
linvitation, ou lexpiration de tout autre dlai qui y est spcifi, elle peut
choisir de considrer labsence de rponse comme un rejet de linvitation la
conciliation.
La nomination du conciliateur
Il y a un conciliateur, moins que les parties ne conviennent quil y en aura
deux ou plus.
Les parties sefforcent de choisir le ou les conciliateurs dun

commun

accord, moins quelles ne conviennent dune procdure diffrente

pour

leur nomination.
Les parties peuvent demander lassistance dune institution ou dune
personne pour la nomination des conciliateurs. En particulier:
Une partie peut demander linstitution ou la personne en question de
recommander des personnes ayant les qualits requises pour servir de
conciliateur; ou

Les parties peuvent convenir que linstitution ou la

personne en question nommera directement un ou plusieurs conciliateurs.

Lorsquelle recommande ou nomme des conciliateurs, linstitution

ou la

personne en question a gard aux considrations propres garantir la

22

LA CONCILIATION
nomination dune personne indpendante et impartiale et, le cas chant,
tient compte du fait quil peut tre souhaitable de nommer une personne de
nationalit diffrente de celle des parties.
Lorsquune personne est pressentie en vue de sa nomination ventuelle en
qualit de conciliateur, elle signale toutes circonstances de

nature

soulever des doutes lgitimes sur son impartialit ou son indpendance.

partir de la date de sa nomination et durant toute la procdure

de

conciliation, le conciliateur signale sans tarder de telles circonstances aux

parties, moins quil ne lait dj fait.

Les parties sont libres de convenir, par rfrence un rglement de

conciliation ou sur une autre base, de la manire dont la conciliation doit
tre conduite.
En labsence de convention des parties sur la manire dont la conciliation
doit tre conduite, le conciliateur peut mener la procdure de conciliation
comme il le juge appropri, compte tenu des circonstances de laffaire, des
souhaits que peuvent exprimer les parties et de la ncessit de parvenir
rapidement un rglement du litige.
Dans tous les cas, le conciliateur sefforce, dans la conduite de la
procdure, daccorder aux parties un traitement quitable et, ce faisant, il
prend en compte les circonstances de laffaire.
Le conciliateur peut, tout stade de la procdure de conciliation, faire des
propositions en vue du rglement du litige.
Le conciliateur peut rencontrer les parties ou communiquer avec elles
ensemble ou sparment.
Lorsque le conciliateur reoit dune partie des informations concernant le
litige, il peut en rvler la teneur toute autre partie la conciliation.
Toutefois, lorsquune partie donne au conciliateur une information sous la
condition expresse quelle demeure confidentielle, celle-ci ne doit tre rvle
aucune autre partie la conciliation.
23

LA CONCILIATION
Sauf convention contraire des parties, toutes les informations relatives la
procdure de conciliation doivent demeurer confidentielles, sauf lorsque la
divulgation est exige par la loi ou est rendue ncessaire pour la mise en
uvre ou lexcution de laccord issu de la conciliation

La preuve
Une partie la procdure de conciliation, le conciliateur et toute

tierce

personne, y compris celles qui ont t associes ladministration de la

procdure de conciliation, ne peuvent, dans une procdure arbitrale ou
judiciaire ou dans une procdure analogue, invoquer ou prsenter lun des
lments de preuve ni tmoigner leur sujet:
Une invitation la conciliation adresse par une partie ou le fait quune
partie tait dispose participer une procdure de conciliation; Les vues
exprimes ou les suggestions faites par une partie au cours

de la

conciliation concernant une solution ventuelle du litige; Les dclarations

faites ou les faits admis par une partie au cours de

la procdure de

conciliation; Les propositions faites par le conciliateur; Le fait quune partie

a indiqu tre dispose accepter une proposition de rglement prsente
par le conciliateur; Un document tabli aux seules fins de la procdure de
conciliation.
Ses rgles sappliquent quelle que soit la forme des informations ou des
lments de preuve qui sy trouvent viss.
La divulgation des informations ne peut tre ordonne par un tribunal
arbitral, une juridiction tatique ou une autre autorit publique comptente
et, si de telles informations sont

prsentes comme lments de preuve,

ceux-ci sont irrecevables. Nanmoins, ces

informations peuvent tre

divulgues ou reues comme lments de preuve dans la mesure exige par

la loi ou ncessaire la mise en uvre ou lexcution de laccord issu de
la conciliation.
Selon larticle 280 du code de procdure civile, Le tribunal peut mettre les
parties

en demeure par une ordonnance non susceptible de recours, de

24

LA CONCILIATION
produire sans un dlai quil dtermine, toutes pices, tous documents,
conclusion ou justification de nature lui fournir des claircissements.
Il peut convoquer et entendre tous tmoins. Il peut galement prescrire
toutes mesures dinstruction et notamment des expertises.
Ces dispositions sappliquent, que la procdure arbitrale ou judiciaire ou la
procdure analogue se rapporte ou non au litige qui fait ou a fait lobjet de
la procdure de conciliation.

2- Fin de la procdure
La procdure de conciliation prend fin:
* Par la conclusion par les parties dun accord issu de la conciliation, la
date de laccord;
* Par une dclaration du conciliateur indiquant, aprs consultation des
parties, que de nouveaux efforts de conciliation ne se justifient plus, la
date de la dclaration;
* Par une dclaration des parties adresse au conciliateur indiquant quil
est mis fin la procdure de conciliation, la date de la dclaration; ou
* Par une dclaration dune partie adresse lautre partie ou aux autres
parties et, si un conciliateur a t nomm, au conciliateur, indiquant quil
est mis fin la procdure de conciliation, la date de la dclaration.
Le constat
Le tribunal au dbut de laudience tente de concilier les parties.
En cas de conciliation, il constate les conditions de laccord dans les formes
suivantes :
En matire de conflits de travail, ou de diffrents entre employeur et salari,
laccord est constat par une ordonnance. En revanche, si la conciliation na
25

LA CONCILIATION
pu avoir lieu soit en raison de dsaccord des parties, ou en absence de lune
delle ou de son reprsentant, le tribunal peut statuer immdiatement.
Tout diffrend de travail susceptible d'entraner un conflit collectif fait l'objet
d'une tentative de conciliation devant le dlgu charg du travail auprs de
la prfecture ou de la province, de l'agent charg de l'inspection du travail,
de la commission provinciale d'enqute et de conciliation ou devant la
commission nationale d'enqute et de conciliation, selon la nature du conflit
collectif, conformment aux articles 552, 556 et 565 ci-dessous.
Lorsque le conflit collectif concerne plus d'une entreprise, la tentative de
conciliation a lieu devant le dlgu charg du travail auprs de la
prfecture ou province.
Si le conflit collectif ne concerne qu'une seule entreprise, la tentative de
conciliation a lieu devant l'agent charg de l'inspection du travail.
Il est procd immdiatement la tentative de conciliation, soit l'initiative
de la partie la plus diligente qui prsente une requte o elle fixe les points
du diffrend, soit l'initiative du dlgu charg du travail auprs de la
prfecture ou province ou celle de l'agent charg de l'inspection du travail
au sein de l'entreprise.
Il est fait application de la procdure prvue aux articles 558, 559 et 560 cidessous, devant le dlgu charg du travail auprs de la prfecture ou
province et devant l'agent charg de l'inspection du travail.
Lagent charg de l'inspection du travail, selon le cas, dresse immdiatement
un procs-verbal o sont consigns l'accord total ou partiel, la non
conciliation et, le cas chant, la non comparution des parties.
Le procs-verbal est sign, selon le cas, par le dlgu charg du travail
auprs de la prfecture ou province ou par l'agent charg de l'inspection du
travail ainsi que par les parties. Copie en est remise aux parties intresses
ou leur est notifie le cas chant.
Si la tentative de conciliation n'aboutit aucun accord, le dlgu provincial
charg du travail auprs de la prfecture ou province ou l'agent charg de
l'inspection du travail ou encore l'une des parties prend l'initiative, dans un
26

LA CONCILIATION
dlai de trois jours, de soumettre le conflit collectif du travail la
commission provinciale d'enqute et de conciliation.

En matire daccident de travail et de maladies professionnelles, laccord est

constat par une ordonnance qui indique la date de laccident, le point de
dpart de lindemnit ou la rente et tous les lments qui ont servi au calcul
de lindemnit ou de la rente dans les conditions prvues par la lgislation
en vigueur et, en cas de rvision de la rente, la mention de laggravation ou
de lattnuation de lincapacit.
En cas de non conciliation, soit en raison de dsaccord des parties, ou en
absence de lune delle ou de son reprsentant, le juge en matire daccident
de travail et de maladies professionnelles, tablit un procs verbal de non
conciliation et statut immdiatement ou renvoie laffaire une prochaine
audience , le cas chant

En matire de scurit sociale, laccord est constat suivant le cas par

procs verbal ou, lorsque le litige porte sur les indemnits ou pensions, par
ordonnance qui indique tous les lments qui ont servi au calcul des dites
indemnits ou pensions, dans les conditions prvues par la lgislation
relative la scurit sociale.
Si cest le demandeur qui ne sest pas prsent, et quil na formul aucune
excuse valable, laffaire est purement et simplement radie.
Si cest le dfendeur, le juge ou la formation de jugement statue par dfaut
ou par jugement contradictoire selon le cas.
En matire de statut personnel,

lorsque le tribunal est saisi dune

procdure, il convoque immdiatement les parties une audience.

A cette premire audience, les parties doivent comparatre en personne ou
par leur reprsentant lgal et il est toujours procd une tentative de
conciliation.

27

LA CONCILIATION
Si cette conciliation intervient, le tribunal rend immdiatement un jugement
constatant laccord, qui met fin au litige, force excutoire nest susceptible
daucun recours.

Le constat de laccord, soit procs verbal, soit par ordonnance met fin au
litige. Il a la force excutoire et non susceptible daucun recours.
Procdure de conciliation de la chambre darbitrage maritime au Maroc :
Compte tenu des insuffisances du droit marocain de larbitrage, notamment
en ce qui concerne le recours des procdures pralables au rglement des
litiges par voie darbitrage, la chambre darbitrage maritime au Maroc a pris
linitiative den prvoir une affrente la conciliation.
Ainsi, les parties en litige peuvent dcider, avant de recourir larbitrage de
mettre en uvre la procdure de conciliation en adressant une demande
crite au secrtariat gnral de la chambre darbitrage, mentionnant

les

noms qualits raisons sociales et adresses des parties, en y joignant les

pices et documents rapportant au diffrend, et la provision correspondante
selon le barme de cet

organisme. Ensuite, le secrtariat du conseil

darbitrage communique la demande lautre partie, lui accordant un dlai

de 30 jours pour donner son accord la tentative de conciliation ou la
rejeter et en cas daccord, fixera

90 jours

dudit

accord le dlai pour

exposer son point de vue et communiquer les pices correspondantes, ainsi

que la part de la provision sa charge
En

cas de refus ou non rponse, dans le dlai de 30 jours, la provision

verse par le demandeur lui est restitue, aprs dduction des frais et la
conciliation est considre comme rejete. Dans ce cas, La CAMM tablit un
procs-verbal de non conciliation.
Par contre, aprs accord sur la conciliation par le dfendeur, le conseil
darbitrage dsigne un conciliateur, ou un collge de conciliateurs, moins
que les parties ne sentendent elles-mmes sur le nom du conciliateur qui
dans ce cas devra tre agr par cet organe.

28

LA CONCILIATION
Le conciliateur

procde

alors lexamen

de la demande, communique

directement avec les parties, ou par lentremise de leurs conseils et sil

estime pouvoir parvenir un accord, rdige un procs verbal de conciliation,
fixe le partage des frais entre les parties et transmet le dit procs verbal
aux parties, pour signature.
Ce document doit, en principe intervenir dans un dlai de 60 jours aprs la
saisine du conciliateur et la constitution du dossier. Il est vis par la
chambre darbitrage, qui en dlivre des copies aux parties pour leur
permettre den requrir lexcution.
Par ailleurs, la tentative de conciliation choue, le conciliateur rdige un
procs-verbal de non conciliation et chaque partie retrouve sa libert daie
en arbitrage ou devant le tribunal, si elle nest pas lie par une convention
darbitrage.
Lchec de la tentative de conciliation ne peut, en aucun cas affecter les
droits des parties et tous les documents et procs-verbaux

sont gards

secrets par le conciliateur.

Section II- Effets de la sentence

Etant un acte juridictionnel, quoique libre ou mise par des juges
privs, la sentence a les mmes effets quune dcision judiciaire. Ds quelle
a t rendue, elle dessaisit les conciliateurs car leur mission
avec leur signature

se termine

et, partant, aprs lexercice de leurs pouvoirs. Les

conciliateurs, comme les juges, ne peuvent rendre une nouvelle dcision sur
le mme litige opposant les mmes parties, notamment lorsquil savre que
la sentence prcdente est entache de nullit, moins quil ne soit saisi par
un nouveau compromis. Mais dans ce cas, on serait devant une nouvelle
affaire rgler.

1- Autorit de la chose juge.

29

LA CONCILIATION
Etant donn que les parties ont confi le litige au conciliateur pour
quils leur trouvent une solution dfinitive approprie, il va de soi que la
sentence ait lautorit de la chose juge. Une telle autorit reste cependant
relative. En outre, lune des parties la conciliation peut contester cette
dcision pour des motifs valables.
On peut galement soutenir, que nayant pas de caractre excutoire,
la sentence nacquiert lautorit

de la chose juge quaprs quelle soit

revtue de la formule excutoire et non ds son prononc, sachant que le

conciliateur ne dtiennent pas un pouvoir de coercition. Aussi le refus par
lune des parties de consentir cette excution permet il de souligner la
prcarit de lautorit de la chose juge de la sentence et donc cette autorit
nest acquise que par lordonnance de lexequatur.

2- lexcution de la sentence
Lexcution dune sentence ne peut dabord avoir lieu quamiablement,
par le simple acquiescement par la partie succombante. Ce consentement
na mme pas besoin dtre tablie par un quelconque crit (procs-verbal).
Pourtant, mme si les parties ont consentis au recours la conciliation et
ont dbattu de leur litige. Ils arrivent souvent que lune delle refuse
dexcuter la dcision rendue son encontre. Aussi lautre partie na- t elle
dautre alternatif que de sadresser la juridiction tatique comptente pour
que celle-ci attribue la sentence la formule excutoire, dont son
normalement

dot

les

dcisions

judiciaires.

Cette

partie

demande

lexequatur de la sentence en se conformant aux rgles lgales qui fixent la

fois les pouvoirs du juge de lexequatur et la notification de son ordonnance.
De son cot, la partie condamne peut former un recours contre cette
dcision voir contre la sentence elle- mme.
Pour lobtention de lexequatur dune sentence la partie la plus dlgante na
qua sadresser au prsident de tribunal comptent dans le ressort duquel
elle a t prononce. Si ce magistrat ou son reprsentant qui rendra

30

LA CONCILIATION
excutoire la sentence par ordonnance. Sans

quil soit prcis sil sagit

dune ordonnance sur requte ou dune ordonnance de rfrer.

Outre que cette ordonnance fait revtir la sentence lautorit de la
chose juge, quoique cette position puisse tre discutable lorsquon admet
que cette autorit existe ds le prononc de la dcision de conciliation, elle
entraine dautres effets non ngligeable. Ainsi, entant que dcision judiciaire
publique, mme rendu en dehors de la prsence des parties, lordonnance
dexequatur est notifie la requte de la partie la plus diligente.
La sentence prend dsormais la forme dune dcision contraignante,
linstar de tout acte juridictionnel mis par une juridiction tatique. Elle
est

alors susceptible dexcution force lencontre de la partie

succombante, moins que celle-ci nait requit elle-mme lexquatur pour

judiciariser la sentence et la rendre dfinitive et empcher lautre partie de
sy soustraire.
Enfin, cest gnralement contre lordonnance dexequatur que peuvent tre
form lappel et les autres recours lgalement permis.

31

LA CONCILIATION

CONCLUSION

Lintrt de lutilisation de la conciliation pour le rglement des

diffrends est quelle permet de prendre en compte des considrations
aussi bien juridiques quconomiques, politiques ou sociales et
dbouche sur une solution tourne vers lavenir qui ne cherche pas
dclarer un vainqueur mais plutt rapprocher les Parties. Une telle
approche apparat particulirement approprie dans le champ culturel
o

linteraction

nourrit

le

dveloppement

des

expressions

culturelles.
De plus, mme si le rapport de conciliation peut tendre vers la
conformit des rgles rgissant les tats membres, il peut aussi
prvoir une panoplie de solutions originales et ralistes et favoriser la
participation des tats Parties dans leur mise en uvre. Ainsi, dans le
cadre dune conciliation en vertu de la Convention sur la protection et
la promotion de la diversit des expressions culturelles, on pourrait
trs bien concevoir lutilisation des outils que constituent ses
dispositions relatives la Coopration pour le dveloppement ,ou
encore au Fonds international pour la diversit culturelle , pour ne
citer que ceux l. Avec le temps, une jurisprudence concernant les
conflits de nature culturelle, labore dans une perspective culturelle
et par des experts culturels, pourraient se constituer et servir pour le
rglement futur des conflits, condition naturellement que les
rapports de conciliation soient rendus publics

32