La Loi Marocaine N° 08-05: Arbitrage Et Médiation Conventionnelle
La Loi Marocaine N° 08-05: Arbitrage Et Médiation Conventionnelle
La Loi Marocaine N° 08-05: Arbitrage Et Médiation Conventionnelle
La loi n 08-05 publie au Journal Officiel n 5584 du Jeudi 6 Dcembre 2007 a abrog les
dispositions du code de procdure civile relatives larbitrage et pose un nouveau
dispositif rgissant larbitrage et la mdiation conventionnelle. (Lire le texte de la Loi)
La loi, longtemps attendue, constitue un apport majeur en ce quelle offre une marge
importante aux parties qui peuvent adapter librement les dispositions du code leur
litige, tout en leur offrant un cadre de base aux situations quelles nauraient pas prvues.
Elle veille, en outre, viter les cas
o une procdure pourrait tre simultanment prsente devant une juridiction et un
tribunal darbitrage (ou un mdiateur) et cre une liste darbitres auprs de chaque cour
dappel.
Larbitrage
La loi distingue prsent larbitrage interne et larbitrage international. Elle prvoit pour
chacune de ces modalits des rgles de procdure, de forme de la sentence et de
dtermination du droit applicable.
L'arbitrage interne
La loi n 08-05 a ouvert les cas o larbitrage est autoris. Peuvent ainsi faire l'objet d'un
arbitrage :
- les litiges relevant de la comptence des tribunaux de commerce,
- les contestations pcuniaires rsultant dune relation avec lEtat et les collectivits
locales.
En revanche, ne peuvent faire lobjet dun arbitrage, les litiges relatifs :
- au droit des personnes,
- aux actes unilatraux de l'Etat, des collectivits locales ou autres organismes dots de
prrogatives de puissance publique,
- aux contestations concernant l'application de la loi fiscale.
Larbitrage doit imprativement avoir t convenu par crit entre les parties sous la
forme dune clause darbitrage insre dans le contrat ou dun compromis darbitrage
travers lequel elles dcident de saisir un tribunal arbitral aprs la survenance dun litige.
La clause et le compromis sont de surcrot soumis des rgles de formes et de contenu
qui doivent tre respectes sous peine de nullit. Elles sont prcises par la loi.
Sagissant des arbitres, la loi tablit une liste darbitres par cours dappel. Y sont inscrits
ceux dont la dclaration a t examine par le procureur gnral prs la cour d'appel
dans le ressort de laquelle ils rsident ou exercent.
La nomination et la mission des arbitres sont encadres par la loi qui pose galement un
ensemble de principes de procdure. Il convient de signaler que le nouveau texte
comporte par ailleurs un dispositif important destin viter les difficults dcoulant de
lintroduction parallle de procdures devant les tribunaux et devant un organe
darbitrage.
Dans les deux cas, une requte doit tre prsente avant que la juridiction ne statue sur
le fond, cette dernire ne pouvant dclarer delle-mme l'irrecevabilit.
En ce qui concerne le droit applicable, le tribunal arbitral est tenu de trancher le litige
conformment aux rgles de droit convenues entre les parties. Si les parties nont pas
trouv daccord sur cette question, le tribunal arbitral applique les rgles objectives de
droit qu'il juge les plus proches du litige.
Dans tous les cas, il doit prendre en considration les clauses du contrat objet du litige,
les usages et coutumes commerciaux et ce qui est habituellement d'usage entre les
parties.
La forme de la sentence arbitrale et son contenu sont encadrs par la loi. La sentence
doit tre crite et comporter certaines indications obligatoires (nom, date, lieu, expos
succinct des faits, des prtentions des parties, indication des questions litigieuses
rsolues par la sentence, etc.).
Elle doit tre motive, sauf si les parties en ont dcid autrement dans la convention
d'arbitrage. La sentence concernant un litige auquel une personne de droit public est
partie doit toujours tre motive.
Ds qu'elle est rendue, la sentence arbitrale a la force de la chose juge relativement la
contestation qu'elle tranche. La sentence arbitrale n'est susceptible d'excution force
qu'en vertu d'une ordonnance d'exequatur dlivre par le prsident de la juridiction dans
le ressort de laquelle la
sentence a t rendue. L'ordonnance qui accorde l'exequatur n'est susceptible d'aucun
recours. Celle qui refuse l'exequatur doit tre motive. Elle est susceptible d'appel dans le
dlai de quinze jours de sa notification.
Quand il s'agit d'un litige auquel est partie une personne morale de droit public, la
sentence arbitrale n'acquiert la force de la chose juge qu'en vertu d'une ordonnance
d'exequatur. Dans ce cas, l'exequatur est requise par la partie la plus diligente devant le
juge administratif.
L'arbitrage international
La loi dfinit larbitrage international comme l'arbitrage mettant en cause des intrts du
commerce international et dont l'une des parties au moins son domicile ou son sige
l'tranger.
Par rapport larbitrage interne, larbitrage international prsente certaines particularits
:
- la sentence arbitrale internationale peut tre rendue au Maroc ou ltranger,
- les parties peuvent dterminer la loi nationale qui rgira la procdure et en application
de laquelle le litige sera tranch.
Pour cela, elles doivent tre revtues de lexequatur dlivre par le prsident de la
juridiction commerciale dans le ressort de laquelle elles ont t rendues, ou par le
prsident de la juridiction commerciale du lieu d'excution si le sige de l'arbitrage est
situ l'tranger.
L'ordonnance qui refuse la reconnaissance ou l'excution est susceptible d'appel. Pour
celle qui accorde la reconnaissance ou l'excution, lappel n'est ouvert que dans certains
cas dlimits par la loi (violation de lordre public, vices de formes, etc.). Le cas chant,
l'appel est form dans le dlai de
quinze jours compter de la notification de l'ordonnance.
La mdiation conventionnelle
La loi cre par ailleurs une nouvelle modalit de rglement des diffrends.
Afin de prvenir ou de rgler un diffrend, les parties peuvent convenir de la dsignation
d'un mdiateur qui sera charg de faciliter la conclusion d'une transaction. Par rapport
larbitrage, la diffrence rside dans le fait que les parties ne confient pas au mdiateur le
soin de trancher le litige mais dofficier auprs des parties afin datteindre une
transaction.
La convention de mdiation doit toujours tre tablie par crit et, sous peine de nullit,
dsigner le mdiateur ou prvoir les modalits de sa dsignation.
Un dispositif semblable celui qui est mis en place pour larbitrage protge les parties de
lintroduction de procdures parallles devant une juridiction. A cet effet, la juridiction
saisie d'un litige sur une question au sujet de laquelle les parties ont conclu une
convention de mdiation doit dclarer
l'irrecevabilit jusqu' puisement de la procdure de mdiation ou annulation de la
convention de mdiation.
Si le mdiateur n'est pas encore saisi, la juridiction doit galement dclarer l'irrecevabilit
moins que la convention de mdiation ne soit manifestement nulle.
Dans les deux cas, la juridiction ne peut dclarer d'office l'irrecevabilit. Au terme de sa
mission, il propose aux parties un projet de transaction ou un compte rendu de ses
activits sign par lui et les parties.
En cas de non aboutissement une transaction pour quelque cause que ce soit, le
mdiateur dlivre aux parties le document de non transaction portant sa signature. La
transaction a, entre les parties, la force de la chose juge et peut tre revtue de
lexequatur. A cette fin, le prsident du tribunal territorialement comptent pour statuer
sur l'objet du litige est comptent pour donner la mention
d'exequatur.