Cours Droit Des Assurances
Cours Droit Des Assurances
Cours Droit Des Assurances
INTRODUCTION
L’Ace est définie comme l’opération par laquelle une partie (l’Ar) s’engage
moyennant une rémunération (prime ou cotisation) à payer une prestation (indemnité,
capital, rente) à une autre partie (l’Aé ou le bénéficiaire convenu) en cas de réalisation
d’un risque déterminé (le sinistre).
Cette opération n’a pas de caractère spéculatif car elle ne se borne pas à déplacer le
risque d’une partie sur l’autre ; elle tend à combattre l’aléa puisque l’assuré par cet
acte de prévoyance se met à l’abri du risque redouté et que l’assureur cherche à
réduire l’effet du hasard en regroupant toutes les personnes désirant faire face à ce
même risque.
Cette opération réalise ainsi une mise en commun des risques par la contribution
proportionnelle de chacun ; les sommes versées par tous permettent d’attribuer à ceux
qui ont été victimes du sort les prestations convenues.
L’assurance requiert une entreprise relativement évoluée, ce qui n’a pu se faire qu’à
une époque relativement récente.
Les navigateurs phéniciens avaient organisé le régime des avaries communes, que
connaît notre droit actuel. Cette perte était répartie entre les proprios des
marchandises perdues, des marchandises sauvées et le proprio du navire. L’idée de
mutualité était à l’origine de ce système.
Il a fallu attendre le Moyen Âge pour voir apparaître une forme de pré-assurance avec
le prêt à la grosse aventure : le bailleur de fonds finançant une opération maritime
n'avait pas droit au remboursement cas de perte du navire, ce qui préfigure avec actuel
contrat maritime, sauf que la survenance du risque, au lieu d'entraîner le paiement
d'une indemnité, privé le prêteur de son droit au remboursement. Mais c'est opération
avait un caractère spéculatif dans l'hypothèse le navire arrivé à bon port, car le
bailleur de fonds en plus d'être remboursé participer au profit de opération. L'église
jugea cette pratique du suaire et ne tarda pas à la condamner en interdisant les clauses
permettant la prise d'intérêt.
L'assurance maritime se dégagea au XIVe siècle en Italie qui avait activé commerciale
intense, lorsque l'une des parties se borne à garantir la cargaison et le navire contre le
paiement préalable d'une somme déterminée.
L'assurance terrestre ne fit son apparition que trois siècles plus tard en Angleterre à la
suite de l'incendie de 1666 qui détruisit la plus grande partie de Londres. Les
compagnies d'assurances furent alors créées à partir de 1680 pour couvrir ses sinistres
tandis que les compagnies maritimes étendirent leur champ d'action à l'assurance
terrestre contre l'incendie. Cette nouvelle formule d’assurance se développa ensuite en
Allemagne et dans les pays scandinaves.
En France l'assurance marquée par la création en 1717 à Paris du premier bureau des
incendies (caisse de secours), et par la fondation en 1750 de la chambre générale des
assurances de Paris qui était la première société d'assurance contre les incendies qui
devint par la suite de la chambre royale des assurances. Le développement des
assurances fut brisé par la révolution qui refusait les sociétés par actions. L'assurance
française s'est réellement développée à partir du XIXe siècle ; c'est la restauration qui
les renaître les sociétés d'assurances : le phénix, assurances générales qui se sont
regroupées dans les AGF. Ces sociétés se multiplièrent grâce à l'initiative privée :
mutuelles ou sociétés par actions. Leur développement fut favorisé par l'apparition de
nouvelles formes d'assurances s'ajoutant à l'assurance maritime, contre les incendies,
sur la vie : l'assurance contre les incendies et spécialement les assurances
responsabilité à raison d'accidents causés aux tiers par des chevaux ainsi que les
assurances contre les accidents du travail.
La fortune qu'a connue le début du XXe siècle dans ce secteur est considérable.
L'extension du machinisme, de la circulation automobile, joint au renforcement de la
jurisprudence ont accru les formes responsabilité déjà connues auparavant, et ont eu
tendances à rendre obligatoire ces assurances afin de protéger les victimes
éventuelles. Les assurances sur la vie, basée sur les statistiques et l'amélioration du
niveau de vie, ont elle aussi connus une forte progression. D'autre part, l'évolution de
la vie économique et sociale a conduit à la création de nouvelles formes d'assurances :
contre le vol, la grêle, les bris de machines, les accidents corporels, les assurances
contre les risques de procès, l'assurance aérienne, sportive, de crédit, de risque
atomique. Les compagnies d'assurances n'avaient pas été en mesure effectuer un tel
accroissement d'activité sans informatique dont la découverte a fortement modifié leur
structure interne.
L'intérêt social que représente l'assurance quand elle couvre les risques qui menacent
l'individu dans sa personne comme la maladie, la validité, la vieillesse, a conduit
éteint à imposer à tous les salariés, avec la participation de leur employeur, la
couverture de tels risques. La loi du 5 avril 1928 a donné naissance aux assurances
sociales réalisées par des caisses spéciales relevant d'un statut autonome et qui par
principe échappent au secteur privé. Elles furent intégrées en 1945 par l'institution de
la sécurité sociale qui intégrait l'assurance contre les accidents du travail, avant de
créer des assurances complémentaires et de nouveaux régimes sociaux. Compte tenu
de son statut particulier, aspiré par des idées sociopolitiques, ce type d'assurances
ressemble plus aujourd'hui au droit social ou droit de la sécurité sociale qu'on droit
des assurances.
Jusqu'en 1930, l'assurance terrestre s'organisa pas la seule liberté des conventions sous
le contrôle de la jurisprudence qui appliquées à la matière par le biais de
l'interprétation de la volonté des parties certaines règles appliquées à l'assurance
maritime. Mais les assureurs, rédacteur des contrats, ne tarda pas abuser de cette
liberté pour imposer des clauses préjudiciables assurées comme le désistement. Aussi
le législateur est-il intervenu pour protéger les assurés en rétablissant l'équilibre
contractuel tout en rétablissant un certain nombre d'usages dégagés par la pratique.
Cela fait dégager par une commission dirigée par CAPITANT par une loi du 30 juillet
1930 relatif au contrat d’assurance terrestre. Il s'agit de la première loi consumériste
(pour protéger les assurés) : « rétablir l'égalité entre les parties contractantes en
améliorant la situation de l'assuré afin qu'il ne soit plus livré sans défense aux
volontés de l'assureur ». D’où le caractère impératif de cette loi : interdiction générale
de déroger à ces dispositions sous peine de nullité absolue sauve pour les articles
accordant une simple faculté énumérée par la loi (article 2). L'assuré est aussi soumis
à des obligations comme celle de loyauté sous peine de sanctions.
L’assurance ne peut être envisagée dans les seuls rapports contractuels entre
l’assureur et l’assuré car elle exige une entreprise scientifiquement organisée mettant
en œuvre une technique particulière. C’est ce qu’exprimait il y a plus de sentant un
auteur : « la compensation des effets du hasard sur le patrimoine de l’homme par la
mutualité organisée suivant les lois de la statistique ». On n’a cessé de souligner ce
rôle de l’assureur de distribution des primes recueillies entre les victimes. Sous cet
aspect, l’assureur est un répartiteur. Il gère une mutualité car la vieille idée de
mutualité est à la base même de cette technique : un groupement de personne met en
commun les risques susceptibles de les atteindre, réparties d’une façon insensible. En
effet, si tous contribuent au règlement du sinistre, la participation de chacun est
réduite. Le risque est réduit car la mutualité crée une sécurité. Toute assurance
s’inspire de la mutualité : pas assurances mutuelles ou le groupement provient de
l’initiative des assurés émettant qu’à répartir les sinistres, sans bénéfice. La mutualité
est aussi présente dans l’assurance à prime fixe ou l’assureur qui apparaît comme un
tiers poursuit la réalisation de bénéfice entre des assurés qui s’ignorent. Seules les
primes permettent de régler les sinistres. La mutualité permettra d’autant mieux de
réduire les effets du hasard par la compensation des risques si elle est très nombreuse.
La masse de cotisation réduira la charge des risques supportés par chacun et les frais
généraux de l’entreprise seront également diminués. Encore faut-il organiser cette
mutualité en évaluant l’avance le nombre le coût moyen des sinistres dont alors à la
charge à fin de demander aux assurer une prime correspondante. Ce calcul des
probabilités est aujourd’hui possible par le recours à la statistique qui permet de
déterminer les chances de réalisation d’un risque grâce à l’un de ses fondements : la
loi des grands nombres les observations faites sur un grand nombre de cas produisent
toujours des résultats à peu près identiques. Il apparaît donc possible de dégager des
probabilités de survenances qui se vérifieront en principe dans de nouveaux groupes
présentant les mêmes caractères que celui qui ait été étudié. En dépit de son caractère
approximatif, certains écarts pouvant se produire entre la loi dégagée et la réalité, ce
calcul donne assurance une base scientifique sûr.
Pour mettre l’assureur en mesure d’apprécier ces risques pris en charge, les
statistiques doivent être établies de manière à traduire le jeu normal de la loi des grand
nombre c’est-à-dire que c’est statistiques doivent répondre à certains critères :
Porter sur une multitude de risques déterminés afin que leur réalisation ne
frappe pas à la fois un nombre élevé d’assuré, ce qui procurerait une accumulation de
sinistre. Ex : le risque d’incendie cessera d’être dispersé en cas de bombardement.
Ex : les risques de tremblement de terre, dans les pays soumis à ces accidents, sont
déclarés inassurable par le législateur mais l’Etat prend le relais.
Porter sur des risques suffisamment homogènes présentant une commune
mesure pour faire l’objet d’une interprétation correcte : semblable quant à nature
(incendie simple ou naturel), quant à leur objet (chalet en bois ou maison en brique),
quant à la valeur, quant à la durée.
Porter sur des risques dont la réalisation est assez fréquente pour dégager une
loi de probabilité. Seule une certaine régularité permet de considérer le hasard comme
une certitude relative. Mais une réalisation trop fréquente permettant une évaluation
des risques entraînerait des primes excessives et donc rendrait l’entreprise d’assurance
inefficace.
Les statistiques constitueront pour les assurances une base rationnelle, même si elles
demeurent empreintes d’une certaine imperfection. Cela ne doit pas conduire
l’assureur à accepter toutes les affaires, il doit opérer une sélection des risques
retenant ceux qui lui paraissent aussi dispersés et homogènes que possible afin de
trouver la qualité et la répartition du groupe où les statistiques ont été élaborées. S’il
parait impossible de prévoir a priori les conséquences du risque, parce que le sinistre
peut avoir une ampleur considérable, l’assureur peut établir un maximum de
couverture au-delà duquel sa garantie ne sera pas due. Il peut aussi avoir recours à la
co-assurance avec d’autres compagnies, chacune prenant une quote part du risque qui
exige cependant le consentement de l’assuré.
ROLE DE L’ASSURANCE.
D’un point de vue individuel, l’assurance a une valeur morale indéniable, c’est en
effet un acte de prévoyance donnant à son auteur conscience de ses responsabilités, lui
permettant d’accroître son indépendance et sa liberté et même d’accomplir parfois
lorsqu’il a un caractère désintéressé un devoir moral envers autrui (envers ses héritiers
en cas de décès).
D’un point de vue général, elle joue le rôle important dans la vie sociale et
économique.
Mode d’investissements : les sommes considérables dépriment doit être placées pour
la sécurité des ailes sur et puisqu’elles garantissent l’obligation de l’assureur, c’est
pourquoi elles sont soumises à des règles strictes. Cela est aussi justifié par la masse
de ses capitaux qui rapportent à l’état et aux collectivités locales des ressources et
permettent de couvrir une part importante des emprunts publics.
PARTIE I :
L’ORGANISATION DE L’ASSURANCE.
Cette opération ne peut être organisée que par des entreprise soumise à une
organisation particulière soumise à un rôle de production et par des intermédiaires
chargés de placer les contrats auprès du public, ayant un rôle de distribution.
Il s'agit pour les sociétés commerciales de la SA et pour la société civile de l'union des
mutuelles et les sociétés d'assurances mutuelles.
Ce sont les seuls parmi les sociétés commerciales d'assurer les opérations d'assurance
exception faite de la réassurance pouvant être faites par des sociétés en commandite
par actions.
Il s'agit de société civile. Leur définition est donnée par l'article L. 322 – 26 – 1 du
code des assurances : « les sociétés d’assurances mutuelle ont un objet non
commercial. Elles sont constituées pour assurer les risques apportés par leurs
sociétaires. Moyennant le paiement d’une cotisation fixes ou variable, elles
garantissent à ces derniers le règlement intégral des engagements qu’elles
contractent. Toutefois, les sociétés d’assurances mutuelles pratiquant les
opérations d’assurance sur la vie ou de capitalisation ne peuvent recevoir de
cotisation variable.
Ces sociétés ont comme les sociétés anonymes des organes délibérants, de gestion et
de direction, de contrôle. Les adhérents, au moins 500, sont à la fois sociétaires et
assurer puisque l’assuré créancier de la garantie prévue au contrat est ici en même
temps assureurs en tant que sociétaires membres de l’assurance générale. Si cette
société ne pratique que les branches de l’assurance-vie, les cotisations sont fixées.
Mais cette pratique d’autres branches, les cotisations sont fixes ou variables.
Les sociétés à cotisations fixes ne peuvent en aucun cas procéder à des rappels de
cotisations. Le montant des cotisations est alors calculé pour faire face à toutes les
indemnités, les excédents devant constituer des réserves pour le règlement des
sinistres ultérieures.
Les sociétés à cotisations variables sont autorisées à opérer des rappellent lorsque les
cotisations perçues se révèlent insuffisantes pour régler les sinistres.
Ces sociétés peuvent être classées selon les modalités de distribution : avec
intermédiaire (agent, courtier) ou sans intermédiaire.
Les sociétés d’assurances mutuelles pratiques des assurances de même nature pouvant
établir des unions de mutuelles ayant pour objet de réassurer le contrat souscrit par les
compagnies et de leur donner leur caution solidaire. Ainsi, ces unions permettent de
faciliter la constitution et le fonctionnement des petites sociétés d’assurances
mutuelles dans les emplacements sont faibles et les risques insuffisamment
compensés.
Le contrat économique est justifié par la place de l’industrie des assurances dans
l’économie générale du pays.
Le contrôle de l’état est exercé par la direction du trésor avec le concours du CNPP et
de la commission de contrôle des assurances.
A. La direction du trésor.
Les commissaires contre leur affirmant et peuvent vérifier au siège des sociétés les
documents comptables et les opérations effectuées. Les mesures coercitives vont de la
mise en garde et de l’injonction à prendre les mesures nécessaires à l’avertissement,
au blâme, à l’interdiction d’effectuer certaines opérations, à la suspension temporaire
de certains dirigeants jusqu’au retrait total aux parcelles d’agrément aux transferts
d’office de tout ou partie du portefeuille de contrat.
Elle peut prononcer des sanctions pécuniaires en vue des infractions constatées. La
procédure contradictoire et les dirigeants peuvent être assistés de conseiller. Les
recours contre ses décisions sont des recours en pleine juridiction devant le conseil
d’état.
Cet organisme est placé sous le contrôle du ministère des finances et comprend une
quarantaine de membres. Il est consulté sur toutes les questions relatives à
l’assurance. Il est saisi pour avis de tout projet de loi avant son examen par le conseil
d’Etat, de tout projet de décret relevant de sa compétence. Au sein de ce conseil, sont
créées 3 commissions :
Commission des entreprises d’assurance : consultée préalablement
avant la délivrance ou le refus des agréments relevant du ministre
A. A la création.
Toute société d’assurance ne peut exercer son activité sans avoir obtenu un agrément
ministériel par lequel le ministre de l’économie l’autorise à entreprendre ses
opérations sur le territoire français, après avoir contrôler les garanties qu’elle présente
sur le plan financier et juridique. Pour l’octroi de cet agrément, les opérations
d’assurance sont classées en 27 branches avec des sous branches (cf. : art R. 321-1 du
code des assurances). Ce classement permet d’affecter l’agrément d’une spécialité et
d’attribution à chaque société une spécialisation.
B. Durant l’exercice.
Les sociétés d’assurance sont au cours de leurs activités l’objet d’un contrôle constant
de l’Etat qui veille au maintien de leur solvabilité par certaines dispositions comme
notamment sur les provisions techniques, la constitution d’une réserve de garantie
alimentée par un prélèvement sur les primes encaissées, marge de solvabilité
applicable aux sociétés pratiquant les branches gérées en répartition et celles soumises
à la création d’un fond de garantie (un 1/3 du montant de la marge de solvabilité)
Le non respect par ces sociétés des exigences liées au contrôle de leur solvabilité peut
entraîner des mesures de redressement et de sauvegarde (cf. art R. 323-1 et suivant du
code des assurances).
C. A l’extinction de l’activité.
Les sociétés d'assurances restent encore sous le contrôle de l'état car la protection des
assurés est plus nécessaire que jamais. La décision du ministre de la commission de
contrôle prononçant le retrait total de l'agrément emporte de plein droit, adapte sa
publication journal officielle la dissolution de l'entreprise ou pour les entreprises
étrangères la liquidation de l'actif du passif spécifique de ses opérations en France.
Dans les deux cas, la liquidation est effectuée par un mandataire de justice désignée
par ordonnance rendue par le président du tribunal compétent. Le redressement
judiciaire ne peut être ouvert à l'égard d'une société d'assurance qu'à l'avocat de la
commission de contrôle des assurances. Le tribunal peut aussi saisir d'office ou être
saisi par le procureur de la république d'une demande d'ouverture de la procédure
après avis conforme de la commission de contrôle. De même, président du tribunal ne
peut être saisi d'une demande d'ouverture de règlement amiable à l'égard d'une société
d'assurance qu'après avis conforme de la commission. Le code des assurances précise
les conditions dans lesquelles le liquidateur nommé par le président du tribunal et le
juge commissionnaire, assisté par un ou plusieurs commissaires contrôleurs désignés
par la commission de contrôle, procèdent à cette liquidation (article L. 326 - 1 à L.
326 -- 19). Après que le tribunal ait prononcé la clôture, les opérations de liquidation
judiciaire peuvent être poursuivies dans les conditions prévues par la loi du 25 janvier
1985 concernant la liquidation judiciaire des entreprises.
Le principe de la division du risque l'a conduit à se décharger sur d'autres d'une part
de ses risques dès qu'ils excèdent la valeur maximum au-delà de laquelle elle a décidé
de ne plus s'engager afin de rester dans la somme de ses prévisions statistiques.
Paragraphe 1 : La coassurance
Elle implique toujours une concentration des assureurs intéressés. C'est le moyen
utilisé pour opérer dès la conclusion du contrat de répartition consciente des risques.
Les coassureurs couvrent en commun le même risque, chacun limitant son obligation
à une quotité ou un pourcentage de celui ci sans que le total dépasse unité. Ainsi les
assureurs garantissant contre l'incendie d'un immeuble pour un cas prennent chacun
une partie du risque, leur engagement sont indépendantes car il n'y a pas de solidarité
entre coassureurs.
Le risque étant divisé, sa souscription est rendue plus facile. La multiplicité des
assureurs peut causer des problèmes pratiques aux assurés mais ces difficultés seront
évitées par la souscription d'une police unique ou collective dans laquelle chaque
assureur signe sa participation en indiquant le montant de la prime qui lui est propre et
par la désignation d'un appariteur qui a reçu des divers assureurs un certain mandat de
gestion.
La société apparitrice est chargée des relations avec l’assuré : contrat, prime,
règlement des sinistres. C’est un intermédiaire et ne peut être donc tenu au-delà de sa
part. Certains assureurs souscrivent parfois entre eux un contrat de coassurance
obligatoire par lequel ils acceptent dans des conditions et selon des quotités
déterminées de s’engager ensemble sur des conditions générales. Ainsi, un consortium
est formé entre ces assureurs qui couvre certains risques exceptionnels : manifestation
sportives, transport aérien ou maritime.
Ce mode de répartition est utilisé à très grande échelle par le Lloyd’s de Londres (très
vieille institution qui est une organisation de coassurance). Ces associations
d'assureurs individuels admis après enquête du Lloyd’s et dépôt d'un important
cautionnement (environ 3 MF). Les Names donne comme garantie toute leur fortune,
pas de responsabilité en plus du dépôt.
Grâce à l'entremise des courtiers agréés qui disposent d'un réseau de correspondants,
les contrats sont souscrits par des assureurs ou groupes assureurs, chacun s'engageant
pour une quotité déterminée et sans solidarité sur la police qui circule ; l'un de se
présentant comme le chef.
Tout assureur ne désirant à limiter son activité à la seule garantie des petits risques
s'expose à voir ses résultats compromis par des écarts dû, au cours d'une période
donnée, à une certaine catégorie de risque.
Le cessionnaire peut céder cette garantie à 1/3. Il devient rétrocédant. Cela permet la
répartition des risques sur un nombre considérable d'assureurs. Le nom de « traité de
réassurance » est adapté à la dimension internationale de ce mode de répartition.
Elle, issue d'un nouveau contrat greffé sur le contrat d'assurance, est qualifié
d'assurance au second degré. Tous les contrats de réassurance ne produisent d’effet
qu'entre les deux parties. Ils demeurent étrangers aux assurés du degré inférieur qui
n'ont d'action que contre leurs propres assureurs. Les relations entre assureurs et
réassureurs fondés sur une communauté sont basés sur une bonne foi réciproque.
Faute de réglementation spéciale, elles sont régies par des règles coutumières et
notamment par « l'identité de fortune » c'est-à-dire que le réassureur doit suivre le sort
du réassuré et donc subir selon les modalités du traité les vicissitudes du traité
original. Les modifications, les annulations, les aggravations de risque, les règlements
des sinistres peuvent être opposés par le cédant au cessionnaire. C'est le risque
originel que le réassureur doit supporter.
L'opération de réassurance se développant dans le cadre des compagnies ne
concernent jamais les assurés eux-mêmes qui en ignorent l'existence. Le livre Ier du
code des assurances ne s'applique pas au traité de réassurance. Les entreprises ne
pratiquant que ces opérations sont depuis 1994 soumise au contrôle de l'état et depuis
2001 doivent solliciter une autorisation (article L. 321 – 1 – 1).
Ces personnes doivent réunir des conditions d'habilitation. Leur activité est
susceptible d'engager dans les termes de l'article 1384 alinéa 5 du Code civil la
responsabilité des entreprises mandantes. Les mandataires (assimilé au préposé) et les
mandants (commettants) seront donc tenus de réparer les préjudices causés aux tiers.
Les AGA – IARD (incendies accidents et risques divers) par décret du
5 mars 1949
B. Le contrat d’agence.
C'est un contrat complexe qui a donné lieu à des analyses divergentes. Mais on
considère qu'il fait de l'AGA un mandataire et locataire de services. Il est mandataire
à titre principal car il accomplit des actes juridiques. Il est locataire car il peut
accomplir des actes matériels, de gestion.
Tout agent général d'assurance est lié à la société qui l’a mandatée par la règle
d'exclusivité de production. Il ne doit ni directement mis par personne interposée
accepter la représentation d'autres sociétés pratiquant la même catégorie d'assurance.
Mais il peut représenter plusieurs sociétés pratiquant des branches différentes et peut
faire souscrire par d'autres assureurs les risques que sa compagnie n'assure pas ou des
risques qu'elle n'a accepté que pour partie ou des risques qui ont fait l'objet d'une
résiliation. En contrepartie, l’AGA- IARD bénéficie d'une exclusivité territoriale de
souscription des contrats portant sur les risques situés dans la circonscription donnée
dans le contrat d'agence. Ce principe de territorialité interdit à la société de modifier
l'étendue de sa circonscription de façon unilatérale. Mais le statut de l'agent général
d'assurance vie n'applique pas la règle d'exclusivité territoriale, celle-ci ayant apparu
inadapté au vu des relations personnelles. Cependant, le bénéfice de la territorialité
pourrait être accordé par le traité de nominations mais ce n'est pas le cas.
Elle résulte soit de la démission, soit du décès, soit de la révocation que celle-ci soit
liée directement à son insuffisance ou d'une faute professionnelle ou indirectement de
la suppression de l'agence. Il est alors admis à faire valoir ses droits sur sa clientèle.
En cas de cession de son portefeuille, il exerce son droit de présentation, ce qui lui
permet d'obtenir la valeur patrimoniale de sa clientèle. Mais la compagnie, étant
maître du choix de ses mandataires, peut toujours refuser. Si la compagnie refuse le
successeur proposé ou s'il n'y a pas de successeur proposé, elle devra verser une
indemnité représentant la valeur de ce droit de présentation dont elle peut demander le
remboursement au successeur qu'elle aura choisi. En contrepartie, il aura interdiction
de faire dans son ancienne circonscription des opérations d'assurance de même
catégorie.
Ces statuts n'étaient pas respectés. En pratique, il y avait une fréquente violation de
l'exclusivité territoriale par les compagnies et une violation par les AGA de leur
exclusivité de production, ces exclusivités étant trop contraignantes. Le système de
rémunération paraissait antiéconomique quelquefois le risque qu'ils apportaient. Il y
eut donc négociations entre la FNSAGA et la FFSA. Le 22 février 1996, 2 projets
d'accord fixant les modalités de statuts furent signées et ratifiés en avril. Puis il fut
ratifié par les pouvoirs publics par deux décrets du 15 octobre 1996 :
le 1er : 96 – 901 modifie le livre 5 du code des assurances et adapte les
dispositions du code pour permettre l'exercice de cette activité en société. Depuis, le
mandat peut être délivré à des personnes morales sous la forme de sociétés anonymes,
en commandite par actions ou en SARL.
Le 2ème : 96 – 902 porte approbation du statut des AGA par trois articles :
- article 1 : la définition de l'agent général d'assurance tient compte qu'il peut s'agir
d'une personne morale.
- article 3 : concerne les dispositions transitoires. Les traités nouveaux peuvent être
signés à compter du 1er janvier 97. Les dispositions antérieures demeurent pour les
traités signés avant cette date sauf disposition contraire.
Les clients ignorent souvent que leur assureur est un courtier. Pour qu’ils le sachent, il
aurait fallu qu’ils le rémunèrent directement et que le courtier vers une commission à
la compagnie d’assurance.
L’exercice de courtage demeure libre, il n’est pas réglementé par un statut particulier.
Le syndicat national des courtiers d’assurance a pris soin de rédiger les principaux
usages professionnels. Bien qu’officieuse, cette constatation s’impose dans la mesure
où les usages ont fait l’objet d’une consécration jurisprudentielle.
PARTIE II :
LES DIVERS TYPES D’ASSURANCE
l'assurance maritime qui est appliquée au risque de transport par maire de
marchandises (assurances sur faculté) ou sur le navire lui-même (assurances sur
corps). Elle ne garantit pas les personnes. Elle obéit à des règles spéciales et n'est pas
applicables aux transports de plaisance.
Les assurances aériennes : risque de l'aéronef et les marchandises (règle des
assurances terrestres qui reçoit application)
les assurances terrestres : constitue le droit commun des assurances car
couvrent tous les risques autres que s'est exclue par l'assurance maritime et filiale qui
ne concerne que les biens. Mais il faut écarter les assurances sociales et accidents du
travail qui depuis 1945 obéissent à un régime propre. Par conséquence, on évoque des
assurances terrestres privées dont le domaine fêtera toutes les assurances de personnes
et aux assurances dommages non maritimes et fluviales.
La deuxième classification peut être fondée sur la forme d'entreprise assurances. Elle
permet de distinguer les assurances à prime fixe et les mutuelles :
prime fixe : entreprise ayant la forme de société par action qui par principe
poursuivent la réalisation de bénéfices et engagent envers chaque assuré une prime
fixe de manière invariable.
Assurance mutuelle : pratiquée par des sociétés d’assurance mutuelle. Les
primes sont des cotisations dues par chaque assuré et dépendent du nombre et de
l’importance du sinistre pour l’exercice et sont en principe variable. Mais en pratique,
cette variabilité disparaît car les sociétés mutuelles ont pris l’habitude de fixer des
cotisations larges et de constituer en cas d’excédents des remises importantes. Ce qui
réduit l’intérêt de cette distinction.
La troisième classification est fondée sur le mode de gestion des risques d'assurance.
Afin de mieux contrôler la gestion des fonds des entreprises assurances, la
réglementation établit une distinction entre l'assurance de répartition et l'assurance de
capitalisation :
l'assurance de répartition est gérée selon une technique de redistributions aux
assurés victime d'un sinistre des sommes encaissées par l'assureur sous forme de
primes. Ces primes payées par les assurés n'ont victimes du sinistre sont perdues par
ces derniers (primes à fonds perdus). Les branches ainsi gérer son toutes les des
assurances dommages choses et responsabilités et parmi les assurances de personnes
l'accident corporel et la maladie.
L'assurance par capitalisation : les primes sont capitalisées selon la méthode
des intérêts composés. En effet, ces primes ne sont pas versées seulement en
prévisions du risque mais également destiné à la constitution du capital promis au
contrat. Il s'agit d'assurance souscrite à long terme et ses branches sont
essentiellement les assurances – vie.
La quatrième classification est fondée sur les caractères les prestations dues par
l'assureur. Cette classification différencie les assurances dans lesquelles l’assureur
doit indemniser l'assuré ou la victime des conséquences d'un sinistre, son obligation
étant alors en fonction du préjudice et celle dans lesquelles il doit une somme
forfaitaire dont le montant a été déterminée au moment de la conclusion du contrat.
C'est la grande distinction des assurances de dommages et des personnes. Il s'agit
d'une distinction juridique et légale. Juridiques carats s'attachent aux obligations nées
du contrat plus qu'à la situation naturelle des risques, à leur mode de gestion ou à la
forme des assurances. Légale car consacrée par la loi du 13 juillet 1930 et maintenu
par le code des assurances 1973.
Ces assurances correspondent aux formes les plus classiques de l'assurance. Parmi les
assurances protégeant les biens contre la perte matérielle :
assurance de dommages des marchandises, véhicules qui les transportent dans
tous les domaines.
Incendies
Il y a aussi les assurances contre les risques de pertes pécuniaires énumérées dans les
branches 14 à 16 de l'article R. 321 – 1 :
assurance-crédit
B. L’assurance de responsabilité.
Elle garantit l'assuré contre les recours exercés par des tiers à son encontre en raison
de son préjudice dont il lui impute la responsabilité. Elles ont la particularité de
toujours mettre une troisième personne en plus de l'assuré de l'assureur : la victime ou
le tiers lésé dont l'action contre l'assuré crée le droit à indemnité.
Ces assurances peuvent garantir l'assuré contre toutes les causes possibles de sa
responsabilité civile exceptée contre les conséquences de sa faute intentionnelle. Mais
les polices ne prévoient souvent que des responsabilités particulières et déterminées.
La valeur de la chose est appréciée différemment ciel était ou non destinée à la vente.
Dans le premier cas, c'est la valeur vénale (commercial) qui est pris en considération.
Il s'agira pour le producteur de la somme qu'il aurait obtenue s'il avait vendu le bien :
la valeur marchande et déterminée par le cours habituel.
Dans le cas où la chose n'était pas destinée à la vente, c'est la valeur d'usage qui est
pris en considération : c'est-à-dire l'utilité que la chose détruit procurer à l'assuré. Il
devra recevoir une somme de ce que nécessiterait sa reconstruction ou l'achat d'une
chose semblable, déduction faite de la vétusté de la chose sinistrée, faute de quoi il
recevrait une somme correspondant à l'amortissement de sa chose. Ainsi, le dommage
subi par le propriétaire d'un bâtiment revient à la construction d'un bâtiment moins sa
vétusté.
Cette déduction peut être écartée dans l'assurance valeur à neuf ou assurances de
vétusté qui peut être souscrite en complément de la valeur d'usage. Seule cette valeur
à neuf permettra à l'assuré de reconstruire l'immeuble ou de remplacer le bien meuble
détruit.
Mais pour éviter que cette évaluation ne porte atteinte au principe indemnitaire, le
montant de la différence entre ces deux indemnités (usage / valeur à neuf) ne sera
payé quatre justifications de la reconstruction ou du remplacement, lesquels devront
intervenir dans un délai de deux ans ; sinon ne sera remboursé que la valeur d’usage.
Cette somme qu'il appartient à l’assuré de fixer aussi exactement que possible ne
constitue pas la limite maximum de l'engagement de l'assureur. La valeur réelle de
cette chose dont dépend le montant ferait l'objet d'une estimation commune et
contradictoire au moyen d'une expertise et en cas de désaccord il y aura expertise du
juge judiciaire.
B. L’excès d’assurance.
1. La sur assurance
elle suppose que la somme assurée excède la valeur de la chose assurée, elle ne peut
exister que dans les assurances ayant pour objet d'une chose dont la valeur est
déterminable ou déterminer. Elle n’est pas applicable aux assurances responsabilité
indéterminées comme les assurances accidents automobiles. La loi distingue si la sur
assurance est frauduleuse ou si elle n'est pas frauduleuse :
Pour invoquer la nullité, l'assuré doit faire la preuve que l'assureur à majorer la valeur
pour encaisser des primes plus élevées et donc faire un bénéfice supérieur. C'est un
cas rare car l'assureur se borne à enregistrer la valeur déclarée par son client. Si
l'assuré découvre la fraude avant un sinistre, il demandera la nullité du contrat mais si
c’est à l'occasion d'un sinistre, il se contentera de demander l'exécution du contrat et la
restitution de l'excédent des primes indûment payées.
Cette réduction est rétroactive, l'assureur conserve intégralement les primes échues.
C'est le cas lorsque l'exagération a été commise de bonne foi lors de la souscription de
la police, lorsque la valeur de la chose a, en cours de contrat, diminué par usure ou
vétusté.
La loi ses obligations à celui qui s'assure ainsi auprès de plusieurs assureurs de donner
à chaque assureur connaissance des autres assureurs (nom + montant). Cette
obligation légale est assortie d'aucune sanction directe, sans doute la preuve de la
fraude de l'assuré se trouvera facilitée par le défaut de déclaration mais aucune
conséquence ne pourra résulter d'une telle omission à l'encontre de l'assuré de
mauvaise foi, si l'existence des sommes assurées n’excède pas la valeur de l'objet car
il y a ici concours d'assurance. Mais si les sommes assurées excèdent à la valeur de
l'objet, il y a assurance cumulative qui détermine les règles visant à rétablir le principe
indemnitaire. Ces assurances cumulatives ont un régime différent si elles sont ou non
frauduleuses. La loi prévoit que les non frauduleuses sont toutes valables mais que
chacune produit ces effets en proportion de la somme à laquelle elles s'appliquent
jusqu'à concurrence de l'entière valeur de la somme assurée : réduction
proportionnelle de chaque assureur afin que l'assuré ne puisse recevoir une
indemnisation supérieure au préjudice effectivement subi. L'indemnité sera réduite si
l’excès est découvert après le sinistre. S'il est découvert avant, la réduction
s'appliquera aux primes futures.
Le législateur précise qu'il peut être stipulé que l'assuré reste l'obligé de son propre
assureur pour une somme ou une quotité déterminée ou qu'il supporte une déduction
fixée d'avance sur l'indemnité du sinistre (article L. 121 – 1 alinéa 2).
Ex : un immeuble a une valeur d'un million d'euros et il est assuré pour 500 000 euros.
L'immeuble est partiellement détruit. L'assureur versera 250 000 EUR.
Maintien de l'équivalence des prestations : article L. 121 – 5 « s'il résulte des
estimations que la valeur de la chose assurée excède au jour du sinistre la somme
garantie, l'assuré est considéré comme restant son propre assureur pour
l'excédent, et supporte en conséquence, une part proportionnelle du dommage,
sauf convention contraire ».
Le montant du dommage est multiplié par la somme assurée et divisée par celle qui
aurait dû être.
Cette règle proportionnelle de valeur est souvent mal accepté par ‘assuré surtout
lorsque c’est involontaire (dû à une mauvaise appréciation ou à l’augmentation de
l’objet assuré au cours du contrat.).
Or, les conséquences de cette règle peuvent être évité par l’application des règles
conventionnelles. Le législateur a laissé aux parties la faculté d’adopter des
dispositions contraires à cette règle. Pour une renonciation totale ou partielle,
l’assureur devra recevoir une majoration de primes. Pour corriger une erreur
d’appréciation, il est possible d’insérer une clause de tolérance.
Lorsque la victime intente une action en responsabilité contre l’assuré, celui-ci peut
mettre en cause son assureur en garantie de responsabilité.
Pour mettre en jeu la garantie de l’assureur il devra prouver sa dette envers la victime,
et l’obligation de garantie de l’assureur résultant du contrat l’assurance.
L’action directe ne peut être exercée que par les personnes pouvant agir en
responsabilité :
L’exercice suppose que la responsabilité de l’assuré soit établie et que la victime n’est
pas été totalement indemnisée par l’assuré (pas de cumul d’indemnisation). Si elle n’a
reçu qu’une indemnisation partielle, elle peut par l’action directe réclamée à
l’assureur le surplus jusqu’au montant de la garantie. Si l’indemnisation partielle de
l’assureur est justifiée par le montant de la garantie, la victime peut agir contre
l’assuré responsable pour obtenir le solde.
B. Les effets.
L’assureur, tenue d’acquitter une dette de son assuré, dispose contre son assuré d’un
recours après le paiement de l’indemnisation à la victime (action récursoire).
Chapitre 2 : Les assurances de personnes.
Elles couvrent les risques pouvant atteindre la personne de l’assuré. Elles n’ont pas
pour but de réparer un préjudice. Elles sont caractérisées par le caractère forfaitaire
des sommes assurées. L’assureur n’a pas la possibilité de discuter le préjudice réel
subi par le bénéficiaire. Il ne peut y avoir d’excès d’assurance, plusieurs assurances
peuvent être cumulées et peuvent s’ajouter à une indemnité de réparation.
L’assureur n’a aucun recours contre le tiers éventuellement responsable du sinistre car
la somme versée trouve sa cause dans la seule obligation née du contrat.
L’assurance-vie
Les assurances contre les accidents corporels et contre la maladie sont gérées en
répartition. Certaines assurances réalisent à la fois une opération d’assurance par la
recherche d’une sécurité et une opération d’épargne par la constitution d’un capital
devant être payé par l’assureur à l’échéance. Ce sont les assurances-vie gérées en
capitalisation.
L’assurance sur la vie est un contrat par lequel l’assureur s’engage à verser aux
souscripteurs ou à un tiers désigné une somme déterminée en cas de décès de la
personne assurée ou de survie de celle-ci après une époque donnée. Ce contrat met en
présence au maximum 4 personnes différentes :
L’assureur
L’assuré : personne dont la vie émise en risque et dont la mort ou la vie
permettra l’ouverture du contrat. Le souscripteur peut contracter une assurance-vie sur
la tête de quelqu’un d’autre avec consentement écrit de celui-ci plus le montant de la
somme assurée. Mais ce n’est pas une obligation.
Le bénéficiaire : il peut être assuré lui-même ou un tiers.
S’il y a constitution d’un capital, l’assureur prélève une prime de risque et une prime
épargne dont l’accumulation et la capitalisation se traduise par une provision
mathématique sur laquelle le souscripteur dispose d’un droit de créance. L’exercice de
ce droit lui permet de demander une avance sur sa police, de mettre engage celle-ci
met surtout de demander la réduction ou le rachat. Le souscripteur qui cesse de payer
ne perd pas pour autant les droits aux primes déjà versées, il encourt la réduction du
contrat si au moins deux primes ont été payées. Le capital réduit à une somme
correspondant au capital que devra l’assureur en contrepartie d’une prime unique dont
le montant équivaut à la provision mathématique constituée par les primes
antérieurement payées.
C’est un contrat par lequel l’assureur s’engage à verser une somme déterminée à
l’assuré au cas où il serait atteint par une maladie durant la période de garantie. Elle
prévoit aussi le remboursement de tout ou partie des frais médicaux. Il s’agit donc
d’une assurance de dommages soumis au principe indemnitaire.
L’assurance collective des membres du personnel d’une entreprise qui fut la première
forme des assurances de groupe demain la plus usitée. Elle permet d’offrir aux
salariés des garanties supplémentaires. C’est encore utilisé par les organismes de
crédit pour se prémunir de la carence de leur débiteur. Ces organismes souscrivent
une assurance collective garantissant le remboursement des prêts en cas de décès ou
d’invalidité des emprunteurs et subordonnent l’attribution de ces prêts à l’adhésion
préalable à ce contrat pour les emprunteurs.
L’adhérent reçoit une notice définissant les garanties les modalités d’entrée en
vigueur remise par le souscripteur. Le souscripteur est tenu informer par écrit les
adhérents des modifications qui peut être apporté leurs droits et obligations. Dans ce
cas la modification lui sera opposable.
La prime qui est en fonction du nombre et de l’âge moyen des assurés est dû par le
souscripteur seul. En pratique celui-ci obtient le versement préalable des assurés avant
d’effectuer ce paiement. Dans l’assurance de groupe des entreprises, l’employeur
souscripteur peut retenir une certaine part de leur salaire avec leur accord.
Le contrat d’assurance groupe étant par nature une sorte de cadre général destiné à
contenir de multiples garanties, ce contrat ne pourrait fonctionner sans la
collaboration entre le souscripteur et l’assureur. Les informations données par le
souscripteur permettront à l’assureur de déterminer le montant de la prime due.
Le souscripteur ne peut exclure un adhérent que si le lien qui les unit est rompu ou si
l’adhérent cesse de payer la prime. L’exclusion : intervenir qu’au terme d’un délai de
40 jours après l’envoi d’une lettre en recommandé du souscripteur d’une mise en
demeure. Elle ne peut faire obstacle au paiement des prestations acquises en
contrepartie des primes versées antérieurement par l’assuré.
PARTIE III :
LES CONTRATS D’ASSURANCE.
Le contrat d’assurance n’est pas un contrat solennel mais un contrat consensuel car si
la loi exige certaines formes particulières, ces formes sont demandées pour faire
preuve. C’est un contrat aléatoire, synallagmatique, à exécution successive, à titre
onéreux et d’adhésion.
Aléatoire : article 1964 du code civil : « le contrat aléatoire est une
convention réciproque dont les effets, quant aux avantages et aux pertes, soit
pour toutes les parties, soit pour l’une ou plusieurs d’entre elles, dépendent d’un
événement incertain ». La réalisation du risque dans ces contrats doit être la
conséquence du hasard et non de la volonté de l’assuré (exception notamment en cas
de suicide dans les assurances-vie).
Synallagmatique : le contrat entraînera des obligations pour chacune des
parties ; l’essentiel de ces obligations étant pour l’assuré le paiement des primes et
pour l’assureur le règlement de l’indemnité.
A titre onéreux : il n’y a pas d’intention libérale. Le caractère aléatoire montre
que chacun compte réaliser un profit dans l’opération. L’assureur vend une sécurité
dont l’assuré doit payer le prix. Toutefois, il y a souvent une intention libérale dans
les relations assuré – tiers bénéficiaire et notamment dans les assurances-vie.
Adhésion : il est souvent donné comme l’exemple du contrat d’adhésion car il
est élaboré et rédigé uniquement par l’assureur dont l’assuré ne discute pas les
conditions. Il y eut de ce fait des abus. La loi du 13 juillet 1930 a voulu réduire ces
abus par des dispositions impératives. Les assureurs demeurent le pré-redacteur des
polices. C’est pourquoi les tribunaux continuent d’interpréter les clauses ambiguës en
faveur des assurés.
Le contrat d'assurance peut être conclu après une longue phase de pourparlers.
S'il y a des pourparlers c'est que l'assureur a besoin de s'informer des risques et
d'informer l'assuré. La loi du 31 décembre 1989, dite loi Bérégovoy, à modifier
l'article L. 112 – 2 « l'assureur doit obligatoirement fournir une fiche
d'informations sur le prix et les garanties avant la conclusion du contrat. Avant
la conclusion du contrat, l'assureur remet à l'assuré un exemplaire du projet de
contrat et de ses pièces annexes ou une notice d'informations sur le contrat qui
décrit précisément les garanties assorties des exclusions, ainsi que les obligations
de l'assuré ».
La proposition n'est qu'un acte préparatoire quand elle n'a pas été acceptée, ce qui
engage ni l’assuré ni l'assureur. Pour qu'il y ait engagement, il faut un contrat signé
entre les parties.
L'assuré n'est pas obligé de maintenir son offre dans un certain délai et pourra la
retirer à n'importe quel moment (article L. 112 – 2). Cette disposition est contraire au
droit commun où il y a une exigence du maintien de l'offre par la jurisprudence
pendant le temps nécessaire à la vente.
L'assureur n'est pas obligé d'accepter dans un délai déterminé et son silence n’engage
pas sa responsabilité.
L'acceptation n'est soumise à aucune formalité particulière mais elle doit être exprès.
C'est le moment où le contrat déjà conclu s'appliquera quant aux obligations des
parties. En principe, le contrat produit un effet immédiat. Il y a donc concomitance
entre la prise d'effet et la conclusion du contrat.
Dès l'intervention de l'accord des parties, l'assureur est obligé de garantir les risques et
l'assuré est obligé de payer la prime. Mais certaines clauses peuvent établir que le
contrat prendra effet plus tard, alors que le contrat est déjà conclu. La prise d'effet
peut être subordonnée au paiement de la première prime ou à la signature de la police
par l'assuré. Des difficultés se présenteront s’il y a un sinistre lors de la conclusion du
contrat car la détermination de l’heure sera difficile car elle n'est pas indiquée. Les
assureurs ont pris l’habitude d'insérer une clause prévoyant la prise d'effet que le
lendemain à 12 heures de la conclusion du contrat. Les compagnies ont l'habitude de
subordonner la prise d'effet au paiement de la première prime et prévoit aussi que la
garantie ne sera due que le lendemain du paiement à midi.
Cette exigence est d'ordre public mais la loi n'a pas voulu faire du contrat d'assurance
un contrat solennel. La police doit être rédigée par écrit sans fixer une forme
sacramentelle. Le contrat pourra être prouvé en rapprochant la proposition écrite de
l'assuré et l'acceptation par fax de l'assureur donnant son accord à cette proposition.
La police doit contenir les engagements, elle doit être rédigée en plusieurs
exemplaires. C'est un document qui porte le nom et la raison sociale de l'assureur et
qui comporte deux catégories de clause : les conditions générales et les classes
dactylographiées qui sont des conditions particulières (stipulation spéciale du contrat).
En plus, il y a des intercalaires, qui font corps avec la police, et qui ont la même force
obligatoire.
En cas de contradiction entre les deux catégories, ce sont les conditions particulières
qui doivent s’appliquer car il s’agit de la volonté réelle des parties.
Le contrat doit être rédigé en caractères apparents, ce qui a pour but de faire échec à la
pratique. La police doit être lue sans effort, si une clause est écrite non clairement elle
est inopposable à l’assuré.
Les clauses édictant des nullités et des déchéances ou des exclusions doivent être
mentionnées en caractère très apparent.
La loi vise la proposition faite par lettre recommandée. Mais les tribunaux ont affirmé
que l’envoi de la lettre recommandée n’avait qu’un caractère probatoire.
Pour faire échec à la proposition, l’assureur doit émettre son refus dans ce délai (qui
paraît trop court).
1. Un risque réel.
Le caractère réel ces exigences que sa réalisation par le sinistre soit possible. Or cette
réalisation ne sera possible que s’il s’agit d’un événement incertain et futur.
a. événement incertain.
Il n’y aura aucune incertitude si l’événement ne peut se réaliser selon les règles
surnaturelles. L’exigence de l’incertitude n’est pas absolue, elle peut ne porter que sur
la date de réalisation et non sur le fait de sa réalisation.
b. événement futur.
Si l’événement est passé, s’il est déjà réalisé, l’assurance est nulle même si les parties
ignoraient cette réalisation. C’est le refus du risque putatif dans les assurances
terrestre. Mais exceptionnellement, il est admis la validité du contrat dans l’assurance
maritime dans l’article L. 172 – 4 à condition que ni l’assureur ni l’assuré ne sache la
vérité.
Le code prévoit que la partie qui savait doit payer à l’autre une somme égal au double
d’une prime annuelle. On admet exceptionnellement la validité de l’assurance de
responsabilité des fautes professionnelles antérieures à la conclusion du contrat.
Il y aurait plus d'aléas si le risque dépendait de la volonté des parties. Cela ne veut pas
dire que le risque n'est pas assurable s'il y a faute de l'assuré. Le risque sera admis si
l'influence de la volonté n'est pas exclusive. Toutes les fautes non intentionnelles
peuvent faire l'objet d'assurance et celles-ci sont fort nombreuses.
2. Un risque licite.
Le caractère réel du risque est la première condition nécessaire mais elle est
insuffisante. Il faut que le risque soit licite. Les condamnations pénales et amendes
pénales ou fiscales ne sont pas assurables même si l'infraction est non intentionnelle.
Seules les conséquences civiles des infractions pénales peuvent être assurées.
Certains risques sont exclus soit par la loi soit par la volonté des contractants eux-
mêmes.
a. La guerre étrangère.
Le code établit une présomption de risque de guerre pour tous sinistres intervenus
durant l'état de guerre. La charge de la preuve contraire appartient à l'assuré s'il
prétend à une indemnité. Il faut qu'il prouve qu'il n'y a aucun lien de cause à effet
entre le sinistre et la guerre. On lui demande la preuve négative avec le fait de guerre.
« Lorsque ces risques ne sont pas couverts par le contrat, l'assuré doit prouver
que le sinistre résulte d'un fait autre que le fait de guerre étrangère ».
Il y a perturbation de l'ordre établi. Le seul fait que le sinistre ait lieu durant cette
période ne suffit pas exclure. « Il appartient à l'assureur de prouver que le sinistre
résulte de la guerre civile, d’émeutes ou de mouvements populaires ». L'assureur
doit prouver le lien de cause à effet.
La faute dolosive de l'assuré n'est jamais couverte malgré toute convention contraire.
Cette disposition se justifie par le fait que les sinistres sont dangereux pour l'ordre
public et la réalisation volontaire du sinistre est incompatible avec la notion de risque
assurable. Elle apparaîtra quand celui qui agit veut réaliser le dommage garanti et
provoque le sinistre.
Selon l'article L. 113 – 1 « les pertes et les dommages occasionnés par des cas
fortuits ou causés par la faute de l'assuré sont à la charge de l'assureur sauf
exclusion formelle et limitée contenu dans la police. Toutefois l'assureur ne
répond pas des pertes et dommages provenant d'une faute intentionnelle ou
dolosive de l'assuré ». Il faut que l'assuré ait connaissance de son action pour que la
faute soit intentionnelle.
Ici, selon l'article L. 121 – 2 « l'assureur est garant des pertes et dommages causés
par des personnes dont l'assuré est civilement responsable en vertu de l'article
1384 du Code civil, quelles que soit la nature et la gravité des fautes de ces
personnes ». Il s'agit d'un texte d'ordre public. Mais cela ne signifie pas pour autant
que l'assureur court automatiquement le fait d'autrui. Mais à chaque fois qu'il le
couvre, peu importe sa gravité.
Même lorsque la police couvre la responsabilité du fait d'autrui, l'assureur reste libre
de subordonner sa garantie à certaines limites à condition que ces limites soient
valables pour tous.
Si le sinistre est un fait volontaire d'un préposé, l'assureur est engagé mais il peut se
retourner contre le préposé. Ce record est interdit dans les autres cas.
De plus, cet article dispose que « l'assurance en cas de décès doit couvrir le risque
de suicide à compter de la deuxième année du contrat. En cas d'augmentation
des garanties au cours de contrat, le risque de suicide, pour les garanties
supplémentaires, est couvert à compter de la deuxième année qui suit cette
augmentation ».
Mais une protection a été apportée par la pression des veuves et le législateur a prévu
que les dispositions ne sont applicables au contrat d'assurance groupe souscrit pour
garantir le remboursement d'un logement. Dans ce cas, l'assurance doit couvrir de la
souscription dans la limite d'un plafond. Ce plafond est fixé par décret du 28 mars
2002, il est de 120 000 euros. Tous les prêts à hauteur de ce plafond seront
remboursés.
Selon l'article L. 113 – 1 précité, il ne pourra être fait échec à ce principe de liberté
d'exclusions qu'en vertu d'une exclusion formelle et limitée contenu dans la police.
l'exclusion doit être contenue dans la police comme un avenant et avec
l'accord de l'assuré.
L'exclusion doit être formelle. On considère que cette exigence est satisfaite
s'il est clairement exprimé et en caractère très apparent.
Elle doit être limitée c'est-à-dire que l'assuré doit pouvoir connaître avec
précision le risque qui par exception à la règle de principe est exclu de la garantie.
Cela conduit à écarter comme nulle car trop générale exclusion des cas fortuits, de
toutes les facteurs ou les fautes pénales ou les fautes lourdes. On considère que
l'exclusion n'est pas limitée dans l'assureur donné des exemples avec l'adverbe
notamment.
La preuve que le sinistre ne fait pas l'objet d'une exclusion incombe depuis 1980 à
l'assureur.
L'article L. 113 – 8 dispose que « le contrat d'assurance est nul en cas de réticences
de fausse déclaration intentionnelle de la part de l'assuré, quand cette réticence
ou cette fausse déclaration change l'objet du risque ou en diminue l'opinion pour
l'assureur, alors même que le risque omis ou dénaturé par l'assuré a été sans
influence sur le sinistre ».
Si la mauvaise foi de l'assuré n'est pas établie, la sanction sera moindre : article L. 113
– 9 alinéa 1 « l'omission la déclaration inexacte de la part de l'assuré dont la
mauvaise foi n'est pas établie n'entraîne pas la nullité de l'assurance ».
Avant la loi du 31 décembre 1989, le code des assurances précisées que l'assuré n’est
tenu de déclarer que les circonstances connues de lui. Dans les textes nouveaux, la
solution demeure. Si une circonstance est inconnue de l'assuré, celui-ci ne commet
aucune faute en ne la déclarant pas. Il est donc valablement garanti même si la
circonstance peut changer l'opinion de l'assureur sur le risque. L'assureur couvre un
risque qu'il n'a pas pu apprécier correctement.
Il ne faut pas confondre ici ignorance et bonne foi. La bonne foi entraîne une
modération de la sanction. L'ignorance décharge l'assuré.
C'est pour ça que l'assureur indique les points sur lesquels doivent porter la
déclaration et donc il leur donne un questionnaire détaillé.
Dans un arrêt du 7 décembre 1982, cette solution a été remise en cause par la cour de
cassation dans un sens favorable à l'assuré.
Limitatif car si l'assureur a remis une question sur un aspect important du risque,
l'assuré ne sera pas responsable. Donc il y a obligation pour les assureurs de présenter
des questionnaires les plus complets possibles.
Précis car l'article L. 112 – 3 alinéa 2 donne une mise en garde à l'assureur lorsque
avant la conclusion du contrat l'assureur a posé des questions par écrit à l'assuré et
notamment par un formulaire ; il ne peut se prévaloir du fait qu'une question exprimée
en termes trop généraux n'a reçu qu’une réponse imprécise.
B. Les sanctions.
S'il y a mauvaise foi, il y a nullité du contrat. Mais si l'assuré est de bonne foi, il y a
modification ou résiliation du contrat.
Si cela était constaté après le sinistre, le contrat ne produira que des effets réduits.
C'est à l'assureur de prouver par tout moyen que l'assuré a violé son obligation de
déclaration. Il doit apporter cette preuve par trois moyens :
la circonstance non déclarée était de nature à influer sur l'opinion du risque.
L'assuré n'a pas fait cette déclaration ou qu’elle n'est pas conforme à la réalité.
La sanction sera différente selon le cas.
L'article L. 113 – 8 dispose que « le contrat d'assurance est nul en cas de réticences
de fausse déclaration intentionnelle de la part de l'assuré, quand cette réticence
ou cette fausse déclaration change l'objet du risque ou en diminue l'opinion pour
l'assureur, alors même que le risque omis ou dénaturé par l'assuré a été sans
influence sur le sinistre ». Peu importe qu'elle ait été découverte avant ou après la
survenance du sinistre ou que la circonstance omise ait eu une influence sur la
réalisation du sinistre. Elle doit avoir été intentionnelle de la part de l'assuré. Mais la
seule connaissance n'est pas suffisante. Il faut l’ « intentio dolis ».
Cette sanction est opposable aux bénéficiaires du contrat et aux victimes qui agissent
par action directe.
Le manquement est sanctionné moins sévèrement dans le contrat dont la prime est
inférieure à celle qu'elle aurait dû être. La sanction de l'article L. 113 – 9 n'est
applicable que si la circonstance omise était connue de l'assuré, si elle était inconnue,
l'assuré est totalement garanti.
si le manquement est constaté avant tout sinistre, l'assureur dispose d'une
action. Il peut proposer à l'assuré le maintien du contrat avec une augmentation de
prime. Cette surprime proposée est acceptée le contrat se trouve modifier à compter
du nouvel accord si elle est refusée, l'assureur peut résilier le contrat. L'assureur peut
également choisir directement la résiliation de l'assurance dès la découverte du
manquement et notifiera cette résiliation par une lettre recommandée qui prendra effet
dix jours après la notification. Mais l'assureur dispose aussi de la faculté de maintenir
le contrat sans augmentation de prime c'est-à-dire qu'il renonce à la sanction prévue ;
cette renonciation peut résulter d'une lettre ou d'un avenant mais peut également être
tacite.
Si le manquement est constaté après le sinistre : si l'omission est constatée
après, l'indemnité réduit en proportion. C'est le cas le plus fréquent. L'irrégularité est
découverte en pratique à l’occasion d'un sinistre. C'est l'application du principe de
proportionnalité des primes au risque. La réduction s'applique même lorsque le risque
omis a été sans influence sur la survenance du risque, du sinistre.
Mais cette adaptation ne pouvant être imposée à l'assureur, la faculté de résilier devra
lui être réservée sauf dans les assurances sur la vie (article L. 113 – 4 in fine), dans ce
cas l'assureur prend charge tous les cas d'aggravation.
L'article L. 113 – 2 précise que « l'assuré doit, par lettre recommandée, déclarer
ces circonstances à l'assureur dans un délai de quinze jours à partir du moment
où il en a eu connaissance ».
le maintien avec augmentation de prime : elle est prévue à l'article L. 113 – 4,
le contrat de poursuivra mais il sera adapté au risque adapté. Un nouvel accord est
nécessaire car l'assureur ne peut imposer unilatéralement une augmentation de prime.
L'assuré est libre d'accepter ou de refuser et en attendant, ils demeurent couverts. S'il
accepte l'accord nouveau est réalisé et l'assuré devra la prime nouvelle depuis la
déclaration. Si le refuge de ne pas suite à la proposition dans un délai de 30 jours à
compter de la proposition, l'assureur pourra résilier le contrat au terme de ce délai s'il
a informé l’assuré de sa faculté dans la lettre de proposition.
le maintien sans augmentation de prime : l'assureur peut être d'accord pour
maintenir la garantie aux conditions antérieures. Le consentement peut être exprès ou
résulter d'une lettre ou d'un avenant. Mais par application de l'article L. 112 – 2 alinéa
5 il peut aussi résulter du silence pendant dix jours de l'assureur si l'assuré avait joint
une proposition de maintien du contrat sans augmentation de prime avec les
déclarations de risque aggravé. Le consentement tacite pourra résulter d'une
renonciation implicite à résilier et à augmenter le contrat surtout s'il a continué à
recevoir les primes ou s’il a payé après un sinistre en ayant connaissance de
l'aggravation.
Le code ne prévoit pas de sanctions en cas d'aggravation non déclarée. C'est donc la
jurisprudence qui a dû prévoir la sanction, il s'agira de la sanction des fautes
commises à la déclaration initiale. La cour de cassation par un arrêt du 8 juillet 1953
(toutes chambres réunies) a utilisé l'article L. 113 – 8 et la sanction de la nullité qu’il
prévoit à l'encontre de l'assuré qui ne déclare pas l'aggravation du risque alors que sa
réticence prolongée révèle sa mauvaise foi. En cas de bonne foi, on appliquait l'article
L. 113 – 9 mais la sanction est adaptée, la nullité du contrat ne produira d’effet
rétroactif que jusqu'au jour où l'assuré a effectivement eu connaissance de
l'aggravation.
Si auparavant l'assuré a perçu des indemnités, celles-ci sont dues et il peut les
conserver.
Si l'assuré désir ne pas être à découvert, il lui appartient de souscrire un autre contrat
d'assurance. L'assureur devra lui restituer le remboursement de la prime déjà versée.
Le montant de la prime pure et déterminée par le taux de prime multiplié par les
capitaux assurés. La proportionnalité de la prime au risque joue à la conclusion du
contrat et pendant la durée de celui-ci. Si en raison d'une erreur dans la déclaration du
risque l'assureur a sous tarifer le risque, il pourra rétablir le contrat au jour du sinistre
par une réduction de l'indemnité proportionnelle au rapport à l'indemnité payée et
celle qui auraient dû être. La prime pure calculée est majorée de l'ensemble des frais
généraux et de gestion exigée pour le fonctionnement des compagnies (le
chargement).
Dans tous ces cas, la loi consacre le principe d’indivisibilité et a un caractère d’ordre
public.
Mais dans les autres hypothèses où la loi n’a pas statué le principe de la indivisibilité
de la prime qui s’applique en raison de la cause peut être écarté par clause exprès du
contrat notamment chaque fois que la résiliation est imputable à l’assuré et que
l’assureur a droit à une indemnité de résiliation.
Quand il y a sinistre total et que le contrat prend fin par la survenance du sinistre,
l’assurance a droit à l’intégralité de la prime correspondant à la période pendant
laquelle le risque s’est réalisé car le contrat a produit son plein effet et que la prime
est la contre partie du risque.
Le contrat d’assurance va faire naître des obligations à la charge des parties comme le
paiement de la prime par l’assuré et le paiement de l’indemnité par l’assureur. Mais
l’exécution du contrat présente des difficultés particulières liées à la compétence et à
la prescription.
Chapitre 1 : Le paiement de la prime.
Créancier : l’assureur pour être libératoire. Le paiement doit être effectué
entre ses mains ou celles de son mandataire. L’AGA a la qualité pour recevoir le
paiement alors que le courtier, en principe, ne l’a pas. Mais le mandataire a parfois
reçu mandat pour percevoir les primes.
Date de paiement : elle est librement fixée par les parties. La prime est
payable aux époques convenues d’après le contrat. Elle peut être unique ou multiple.
Elle est souvent annuelle mais elle peut être fractionnée. La police prévoit
généralement que la prime est payable d’avance. Mais l’assureur peut être tenu à
garantie en dépit du non paiement.
Aucun délai n'est imposé pour cet envoi, mais il doit intervenir dans les 2 ans pour
éviter les effets de la prescription.
Cette sanction a pour effet de dégager l'assureur pour l'avenir de son obligation de
garantie tout en maintenant le souscripteur de son obligation de payer la prime. Elle
est opposable au tiers bénéficiaire comme à la victime.
La suspension ainsi annoncée prendra effet le 31e jour après l'envoi de la mise en
demeure et prendra fin avec le paiement intégral de la prime arriérée ainsi que des
frais de poursuites et de recouvrement le lendemain midi.
Le report à cette date de la reprise de la garantie a été imposé par la loi pour éviter la
fraude. La suspension, ne pouvant se prolonger indéfiniment, cessera encore avec
l’échéance d'une nouvelle prime. Lors de cette échéance, l'assureur doit recommencer
la procédure de mise en demeure. Afin de limiter les inconvénients de cette règle,
lorsque la prime annuelle est fractionnée (ce qui donne peu de temps assureur), le
législateur a précisé que la suspension produit ces effets jusqu'à l'expiration de la
période annuelle considérée. À cette date, l'assuré bénéficiera à nouveau de la
garantie, encore que la prime n’est toujours pas été payé et si l'assureur n'a pas exercé
entre-temps son droit de résiliation.
Certaines législations ont pris soin d'imposer à l'assuré l'obligation de faire tout son
possible pour prévenir le sinistre. La loi de 1930 a exprimé ce souci.
Ce sont des clauses type : obligation de l'assuré de prendre immédiatement toutes les
mesures nécessaires pour en limiter l'importance et en sauvegarder les biens garantis.
La jurisprudence a une occasion de sanctionner des assurés qui n’avaient pris aucune
précaution pour limiter les dommages du sinistre.
Il s'agit d'un délai minimal de droit commun. Il peut être conventionnellement allongé
par les parties car ayant été institué dans un but de protection de l'assuré celui-ci
s'oppose à ce qu'il soit réduit. Mais il est parfois réduit par le législateur lui-même car
il y a des exceptions, l'article L. 113 – 2 précisé qu'il est ramené à 2 jours ouvrés en
cas de vol et à 24 heures en cas de mortalité du bétail. Dans le régime antérieur, en
l'absence de délai légal, les assureurs prévoyaient des délais très courts ; ce qui n'était
pas justifié et était critiqué par la commission des clauses abusives. En ce qui
concerne le délai en cas de mortalité du bétail, la loi de 89 n'a apporté aucune
modification à ce délai car ce délai est justifié.
Dans l'assurance sur la vie, le délai de cinq jours est considéré comme trop court. Le
législateur a donc préféré ne pas prévoir de délai. Mais le délai minimum de cinq
jours doit être en tout état de cause respecté. Généralement les assureurs se contentent
exiger une déclaration dans le plus bref délai sans prévoir de déchéance, ce qui donne
aux intéressés toute latitude pour agir.
La loi n'a prévu aucune sanction. Mais elle autorise les parties à prévoir dans la
police, à condition que les clauses soient en caractère très apparent, la déchéance de
l'assuré. Il s'agit d'une sanction grave entraînant pour l'assuré la perte de son droit à
garantie pour le sinistre non déclaré sans le dégager de son obligation de payer la
prime. Le contrat subsiste dans le passé comme dans l’avenir. La déchéance est une
sanction originale se distinguant de la nullité comme de la résiliation. Elle diffère
également de l’exclusion de risque et de la non assurance qui ne sont que des
absences de droit alors qu’elle engendre un retrait de droit, l’assuré étant privé d’une
garantie à laquelle il aurait pu prétendre. Elle ne saurait être assimilée à une
suspension de garantie laquelle est opposable tiers car elle sanctionne une faute
postérieure au sinistre c’est-à-dire apparue après la naissance des droits des tiers.
L’assuré peut encore échapper à cette sanction s’il établit que l’assureur a entendu
renoncer à son application. Cette renonciation est généralement tacite et résulte de
l’attitude de l’assureur qui participe à la désignation de l’expert qui dirige le procès
intenté à l’assuré qui fait des offres de règlement. Mais le seul fait pour l’assureur
d’accuser réception d’une déclaration tardive ne relève pas suffisamment son
intention de renonciation.
Cette déchéance est opposable aux bénéficiaires du contrat au même titre que le
souscripteur. Mais elle ne l’est pas pour les tiers auxquels la loi a attribuée une action
directe contre l’assureur, qu’il s’agisse des victimes de l’assurance de responsabilité
ou des créanciers titulaires de sûretés réelles dans les assurances de choses qui
disposent d’un droit propre sur l’indemnité d’assurances représentant le bien grevé
par cette sûreté point
Le bénéficiaire de la prestation est l’assuré dans les assurances de choses. Mais si ce
dernier a stipulé pour autrui, le bénéficiaire sera celui pour lequel le contrat a été
souscrit ; il s’agira en cas d’aliénation d’une chose assurée du nouveau propriétaire de
celle-ci. En l’absence d’un tel transfert, ce seront les créanciers titulaires d’une sûreté
réelle ou de la victime apte à exercer une action directe contre l’assureur du
responsable.
Ces règles n’étant pas d’ordre public, la police peut cependant les modifier.
De plus, le retard injustifié donne au créancier le droit d’obtenir des dommages et
intérêts si ce dernier établi conformément à la règle de l’article 1153 du Code civil
que l’assureur lui a ainsi causé par sa mauvaise foi un préjudice indépendant du
simple retard (intérêts compensatoires).
Si le défenseur n’est pas commerçant comme dans une société mutuelle d’assurance,
le demandeur devra l’assigner devant une juridiction civile. Si le défendeur à la
qualité de commerçants, le demandeur pourra toujours l’assigner devant une
juridiction commerciale, ce dernier n’étant pas lui-même commerçant. Cependant les
tribunaux commerciaux sont incompétentes pour les actions délictuelles pour les
dommages causés par un véhicule quelconque.
A. Le principe.
Cette compétence à un caractère impératif. Elle ne concerne sans doute que les actions
en règlement de sinistre. Les règles du droit commun retrouve leur empire dans les
autres questions.
Mais la jurisprudence fait une large application de ce principe car elle admet la
compétence du tribunal lorsque l’existence même ou la validité du contrat est mise en
cause et lorsque c’est la victime qui par une action directe assigne l’assureur de
responsabilité du dommage.
B. Les exceptions.
La généralité des termes permet d’attribuer un vaste domaine à la prescription. Elle
joue pour les actions :
De l’assureur contre l’assuré déchu en remboursement des sommes payées
aux victimes.
Elle n’est pas applicable à l’action directe de la victime car cette action trouve son
fondement dans le droit réparation du préjudice causé.
Lorsque l’action est fondée sur la réticence, l’omission, la déclaration fausse
ou inexacte sur le risque couru, la prescription court à compter du jour où l’assureur a
eu connaissance de ces faits.
La prescription biennale peut être interrompue (ce qui fait courir un nouveau délai de
deux ans) selon les procédés du droit commun : un commandement, une saisie, une
citation en justice, ou la reconnaissance du débiteur du droit du créancier peuvent
interrompre la prescription.
Cette suspension joue au profit de tous ceux qui établissent avoir été mis dans
l’impossibilité d’agir. Telle est la situation de l’assuré dans l’assurance de
responsabilité lorsque l’assureur dirige le procès de la victime intentée contre lui, il
est dans l’impossibilité morale d’agir contre celui qui le défend. Tel est la situation de
l’assureur en cas de litige sur la validité du contrat, aucune prescription concernant le
paiement des primes ne pouvant courir contre l’assureur.
La durée du contrat doit être fixée par la police et être mentionné en caractères très
apparents.
Cette disposition légale est assortie d'aucune sanction, la jurisprudence refuse de voir
dans sa violation une cause de nullité. Mais elle considère que la durée
irrégulièrement mentionnée est inopposable à l'assuré et donc le contrat est résiliable
annuellement.
Lorsque la durée est supérieure à 3 ans, les sociétés d'assurances ont l’obligation de
rappeler cette durée par une mention en caractères très apparents figurant juste au-
dessus de la signature du souscripteur. À défaut de souscripteur pourra résilier le
contrat chaque année à la date d'anniversaire de la prise d’effet avec un préavis d'un
mois.
La durée est déterminée quand la police précise un terme fixe. Elle peut être
déterminable quand elle est en fonction du déroulement d'une opération précisée par
les parties (voyage d'une personne, transport de marchandises). Elle peut être
déterminée quand elle se trouve liée à la durée de la compagnie elle-même ; le terme
statutaire qualifie alors celui de durée.
La jurisprudence a tendance à reprocher cette durée et donc comme la durée n'est pas
claire, elle est inopposable et le contrat pourra être résilié chaque année.
Paragraphe 3 : Les effets.
Les parties ont pu prévoir dès le contrat initial cette faculté de prolongation par une
clause de « tacite reconduction ». Le danger de cette clause justifie une
réglementation rigoureuse.
Cette clause est celle qui prévoit qu'à l’expiration du contrat celui ci sera renouvelé si
l'une des parties n'exprime pas son intention dans un certain délai de s'opposer à ce
renouvellement. Elle est insérée dans l'intérêt de l'assureur. Mais elle a l'avantage de
protéger l'assuré de ne pas se retrouver à découvert. La reconduction est
improprement dénommée de tacite car elle est prévue dans le contrat. Il s'agit en
réalité d'une confirmation tacite de l’accord initialement conclue par les parties.
Elle ne peut jouer que dans la mesure où elle a été prévue par une clause exprès dans
un contrat à durée déterminée arrivé à expiration alors qu'aucune des parties n'a
manifesté sa volonté de résilier.
En l'absence d'une telle information, l'assuré peut mettre un terme contrat à tout
moment en envoyant une lettre à l'assureur. La résiliation prend effet le lendemain de
la date figurant sur le cachet de la poste.
Les deux parties, dans ce régime, ont la faculté de résilier le contrat moyennant un
préavis de trois mois à l'expiration de la première période de trois ans et (si ça n'a pas
été exercé) puis à l'expiration de la deuxième période de trois ans. À partir de la
septième année, le contrat devient résiliable annuellement comme si le contrat
contenait une clause de résiliation annuelle.
Ce régime ne concernait pas les assurances de personne car elles sont résiliables à tout
moment pour les assurances-vie et tous les 5 ans pour les assurance-maladie et
accident corporel.
Pour formuler sa demande de résiliation, le souscripteur peut faire sa formulation au
siège social, devant l'agent, ou envoyer un acte extrajudiciaire ou une lettre
recommandée simple.
En ce qui concerne le préavis, le délai de 3 mois doit être respecté par l'auteur de la
résiliation. Celui-ci doit prévenir l'autre partie avant que ce délai, qui se calcule par
rapport à la date d'anniversaire du contrat, ne commence à courir.
Pourquoi cette différence ? Car elle répond aux vœux des assureurs français qui ont
vu s'ouvrir à partir de 1993 la libre concurrence en matière d'assurance alors que
certains marchés étrangers (notamment allemands) ne demeuraient qu’entre ouvert en
raison d'un régime de résiliation décennale.
Quant aux assurances sur la vie, elles demeurent à l'écart de ce régime car elles sont
résiliables à tout moment (article L. 113 – 12 alinéa 3).
Quant à la forme, ce droit de résiliation doit être rappelé dans chaque police et ne peut
être exercé que par l'envoi d'une lettre recommandée avec un préavis de deux mois
avant la date d'échéance. Mais il suffit désormais que la lettre recommandée soit
envoyée avant le début de ce préavis, peu importe qu'elle parvienne à l'autre partie au
cours de ce délai (théorie de l'expédition et non de la réception).
Le souscripteur, ayant en résiliant fait usage d'un droit, ne saurait se voir imposer le
versement d'une indemnité de résiliation.
L'assureur perd ce droit s'il ne l'exerce pas avant la prochaine échéance de primes et
n'ayant alors que la possibilité de poursuivre l'exécution justice.
À la différence du droit commun, cette résiliation n'a pas besoin d'être judiciaire, elles
résultent de l'envoi d'une lettre recommandée par l'assureur. Il s'agit, aujourd'hui,
d'une deuxième lettre adressée par l'assureur au moins 10 jours après la suspension de
la garantie.
│_10J_│___________│_________30J________│_10J__│____________________
_____│
La résiliation pour non paiement n’exige aucun délai de préavis. Elle produit un effet
immédiat et prend effet à la date d’envoi de la lettre. La garantie ayant été retiré
pendant la suspension, la lettre rend définitive une situation jusqu’alors provisoire.
La loi donne le droit de résilier à l’assureur par lettre recommandée dès l'aliénation ou
le décès jusqu'à l'expiration d'un délai de trois mois commençant à courir le jour où
l’attributaire a demandé le transfert de la police à son nom. La résiliation prend effet
10 jours après l'envoi de cette lettre.
Ils peuvent résiliable contrat d'assurance par l'envoi d'une lettre recommandée sans
qu’un délai ne leur soit imposé pour le faire. En l'absence de manifestation de volonté
contraire, la résiliation prendra un effet immédiat.
La loi du 11 juillet 1972 a permis à l'assuré souscripteur d'un contrat de longue durée
qui ne présenter plus d'intérêt pour lui de le résilier. La loi a aussi attribué ce droit à
l'assureur.
Pour que l'un de ces événements autorise la résiliation, il faut nécessairement qu'ils
soient liés à la garantie. La loi dispose que le contrat ait « pour objet la garantie de
risques en relation directe avec la situation nouvelle ».
C'était à celui qui désire résilier qu'il convient d'établir la survenance de l'événement
et le lien direct avec la garantie.
L'assureur comme l'assuré doivent adresser une lettre recommandée indiquant la date
et la nature de l'événement ainsi que son lien avec le contrat. L'assuré doit joindre une
pièce justificative de cet événement. La résiliation ne peut intervenir que dans les trois
mois suivant la date de l'événement. Cependant lorsqu’elle est demandée par
l'assureur, le délai court du jour où il en a reçu notification par l'envoi de la lettre
recommandée. Mais l’assureur qui aurait eu connaissance de l'événement pourra
résilier le contrat (semble-t-il).
La résiliation prendra effet un mois après que l’autre partie aura reçu la notification.
L'assureur devra restituer la fraction de prime correspondant à la période où le risque
n'a plus été couvert.
La loi de 1930 dans son article 18 prévoyait qu'en cas de faillite ou de liquidation, la
masse et l'assureur avait le droit de résilier le contrat pendant un délai de trois mois.
Le code des assurances de 1976 avait repris ces dispositions dans l'article L. 113 – 6
ayant substitué à ces termes ceux de liquidation de biens et de redressement judiciaire.
Ce texte a été modifié par la loi du 25 janvier 1985 qui évoque désormais le
redressement judiciaire de l'assuré et la loi de 1989 y a ajouté sa liquidation.
Ainsi la résiliation est facultative pour les deux parties au contrat. En principe,
l'assurance subsiste. Mais soit l'administrateur ou le débiteur autorisé par le juge ou le
liquidateur soit l'assureur peuvent résilier le contrat pendant un délai de trois mois à
partir du jugement de redressement de liquidation.
Tel est le cas de la perte totale de la chose assurée par suite d'un événement non prévu
par la police (article L. 121 – 9). Exemple : destruction par incendie de marchandises
assurées contre le vol.
Le législateur précise que, dans ce cas, l'assurance prend fin de plein droit et que
l'assureur doit restituer la portion de prime payée d'avances afférentes aux temps où le
risque n'est plus couvert. Ainsi le contrat est automatiquement résilié et la prime cesse
d'être due pour l'avenir sans que l'assureur puisse réclamer le paiement de la moindre
indemnité.
En cas de redressement, le code des assurances prévoyait que le contrat prenait fin un
mois après le jugement d'ouverture (article L. 113 – 6 alinéa 2 ; loi du 25 janvier 85).
La loi de 1989 à supprimer cette disposition qui en ordonnant ainsi l'extinction des
contrats allait à l'encontre du but recherché avec le redressement judiciaire car il
privait l'entreprise des recettes liées à son portefeuille.
En raison des conséquences importantes, le décret du 14 juin 1938 a apporté ici des
règles dérogatoires au droit commun dans ses articles 17 et 25 devenus les articles L.
326 – 1 et L. 326 – 11. L'article L. 326 – 1 précise que le redressement judiciaire ne
peut être ouverte à l'égard d'une entreprise d'assurance qu'à la requête de la
commission de contrôle des assurances. Il prévoit aussi que le tribunal peut se saisir
d'office ou être saisi par la procureur de la république d'une demande d'ouverture mais
il ajoute après avis conforme de la commission de contrôle des assurances.
Le retrait d'agrément entraînant liquidation, le sort des contrats est réglé comme dans
l'hypothèse des difficultés financières de la société : pour les assurances de
dommages, le 40e jour à midi ; en ce qui concerne les assurance-vie, elles font
généralement l'objet d'un transfert de portefeuille ou de réduction.