2121 - Les Instruments Du Protectionnisme
2121 - Les Instruments Du Protectionnisme
2121 - Les Instruments Du Protectionnisme
Science économique
Acquis de première : gains à l'échange, 2.1 Quels sont les fondements du commerce international et de
Notions : libre-échange et l'internationalisation de la production ?
protectionnisme, compétitivité prix et
hors prix 212– Le protectionnisme, une solution pertinente aujourd’hui ?
Le terme "protectionnisme" désigne d'abord une doctrine économique, mais aussi les pratiques qui
résultent de l'application de cette doctrine par un pays. Le protectionnisme consiste à limiter l'entrée des
produits (biens et services) et/ou des capitaux en provenance de l'étranger sur le territoire national. Le
but est de protéger les marchés et les entreprises nationales de la concurrence internationale. Différents
moyens sont utilisés : les plus courants sont l'augmentation des droits de douane ou les quotas sur les
produits venant de l'étranger.
Cet instrument est soumis désormais à des règles précises : les droits de douane ne peuvent
augmenter sauf
- pour des périodes limitées
- sous condition que le pays procédant à ces hausses les justifie par le fait que la concurrence
étrangère engendre des conséquences négatives pour l’appareil national de production
Les subventions aux entreprises locales : aides financières aux entreprises pour réduire le coût de
production et les rendre plus compétitives face à la concurrence étrangère
Le taux de change est le prix d'une monnaie exprimé dans une autre monnaie. Le taux de change
est le point de contact entre l’économie nationale et le reste du monde : le prix d’un produit en
devise étrangère est égal au prix en monnaie nationale multiplié par le taux de change.
Quand on parle de changement de valeur d’une monnaie par rapport à une autre, on utilise différents
termes, selon que l’on est en changes fixes ou flexibles
Changes fixes Changes flexibles
Définition la banque centrale s'engage à Le taux de change varie en
échanger sa monnaie contre une fonction de l’offre et de la
devise à un taux de change demande de devises : la loi de
déterminé, appelé parité, qu’elle doit l’offre et de la demande
défendre. Si elle n’y parvient pas, elle s’applique
doit fixer une nouvelle parité
Périodes l’étalon de change or mis en place à Bretton Depuis 1971
Woods : 1945 - 1971
Augmentation de la valeur de la réévaluation appréciation
monnaie par rapport aux autres
devises
Diminution de la valeur de la monnaie dévaluation dépréciation
par rapport aux autres devises
Les objectifs d’une diminution du taux de change
- Pendant longtemps les gouvernements ont utilisé le taux de change comme une variable de politique économique qui leur
permettait de compenser les faiblesses ou d’accroître le potentiel de leur appareil productif. Aujourd’hui, un pays comme
la Chine garde volontairement une monnaie faible pour pouvoir continuer à exporter. En effet, une baisse de la valeur de
la monnaie par rapport à d’autres génère automatiquement une baisse des prix à l’exportation. Quand, une monnaie se
déprécie, une perte de valeur de la monnaie nationale devrait permettre d’améliorer la compétitivité-prix des producteurs
résidents
- La compétitivité d’une entreprise est sa capacité à maintenir ou à accroître ses parts de marché :
c’est son aptitude à faire face à la concurrence. La compétitivité s’entend aussi au niveau d’une
branche ou d’un pays.
o L’Union européenne définit la compétitivité comme la capacité d’un pays à améliorer
durablement le niveau de vie de ses habitants, et à leur procurer un haut niveau d’emploi et
de cohésion sociale, dans un environnement de qualité. Elle peut s’apprécier par l’aptitude
des territoires à maintenir et à attirer les activités, et par celle des entreprises à faire face à
leurs concurrentes.
o Pendant très longtemps on a considéré que la seule source de compétitivité pour une
entreprise ou un pays était la compétitivité-prix qui vise à produire à moindre coût afin de
réduire les prix. La compétitivité-prix est la capacité à produire des biens et des services à
des prix inférieurs à ceux des concurrents pour une qualité équivalente. La compétitivité prix
dépend :
des niveaux relatifs des coûts de production : le coût salarial, mais pas seulement
de la politique de taux de marge appliquée par les producteurs,
des niveaux du taux de change (appréciation et dépréciation de la monnaie) pour les
entreprises qui exportent…
- Un jeu à somme nulle : Si un pays mène une politique de monnaie faible, une guerre des monnaies
peut apparaître : tous les pays adoptent cette politique. Aucun pays ne gagne alors en
compétitivité, puisque tous les pays ont adopté des politiques de monnaie faible
- Un jeu à somme négative : pour réduire son taux de change, un pays doit mener une politique
monétaire expansive visant à diminuer le taux d’intérêt. Mais cela crée de l’inflation.
- Une politique inutile :
o Une politique de monnaie faible est inefficace dans le cas d’importations incompressibles (qui sont peu dépendantes du
prix : l’élasticité-prix des importations est faible). La hausse du prix des importations ne se traduit pas par une baisse du
volume des importations, la valeur des importations augmente donc.
o La stratégie de compétitivité -prix semble inadaptée pour les pays développés qui subissent désormais la concurrence
des NPI sur les produits moyens de gamme ; les politiques de monnaie faible ne suffisent pas à compenser les écarts de
coût de production
o La compétitivité – prix ne semble pas aujourd’hui être la forme dominante par laquelle luttent les entreprises les plus
innovantes. L’essentiel est aujourd’hui la compétitivité hors-prix :
La compétitivité hors prix ou qualité ou structurelle est la capacité à imposer ses produits
ou services indépendamment de leur prix. Ce type de compétitivité demande du temps pour
se construire car elle repose sur la perception de l'offre par les clients, perception qui elle-
même se bâtit sur le long terme en fonction de la satisfaction procurée dans le passé. Elle
exige aussi beaucoup d'investissements pour développer et maintenir la spécificité de l'offre.
La compétitivité hors-prix dépend de la qualité, des innovations, du service après-vente. de la
réputation.
L’entreprise peut alors gagner des parts de marché tout en maintenant des prix plus élevés
que ceux de ses concurrents .Les entreprises bénéficient ainsi d’une meilleure rentabilité qui
peut être à l’origine d’un cercle vertueux.
des formalités administratives complexes et coûteuses qui ont pour effet de décourager les
importations
de plus en plus le protectionnisme tend à se cacher derrière des mobiles de type environnementaux,
sociaux ou consuméristes. On l’appelle la « zone grise protectionniste », parce qu’il est difficile de
savoir si ces règles ont été adoptées pour des raisons de protection du marché national, ou pour des
raisons non commerciales :
- des normes sanitaires spécifiques pour les produits importés
- des normes techniques
- l’édiction de règles environnementales