Formation de Petrole
Formation de Petrole
Formation de Petrole
Après s'être formé, le pétrole migre et se retrouve parfois bloqué dans différents « pièges à pétrole ».
(©Connaissance des Énergies)
À RETENIR
Définition
De la matière organique au pétrole
Formation des gisements
Les différents pièges à pétrole
Classification du pétrole
Définition
Le pétrole est un combustible fossile dont la formation date d’environ 20 à 350 millions
d’années. Aussi appelé « huile » ou « pétrole brut », il provient de la décomposition
d’organismes marins (principalement de plancton) accumulés dans des bassins sédimentaires,
au fond des océans, des lacs et des deltas.
Dans cet environnement pauvre en oxygène, la matière organique est en partie préservée. Elle
se mélange ensuite à des matières minérales (particules d’argiles ou sables fins), créant ainsi
des boues de sédimentation. Celles-ci s’accumulent par couches successives sur des dizaines
voire des centaines de mètres.
La formation du kérogène
Au début de la sédimentation jusqu’à une profondeur d’environ 1 000 mètres sous le plancher
océanique, la matière organique contenue dans les boues de sédimentation subit une
transformation sous l’action de bactéries anaérobies (vivant en milieu privé d’oxygène). Elles
en extraient l’oxygène et l’azote, aboutissant à la formation de kérogène. Il s’agit d’un
composé solide disséminé sous la forme de filets au sein des sédiments, contenant surtout du
carbone et de l’hydrogène.
entre 60° et 120°C (entre 2 000 à 3 000 mètres de profondeur), le kérogène produit
principalement du pétrole et une faible quantité de gaz ;
à partir de 120°C (soit 3 000 mètres), la production de pétrole à partir du kérogène
devient insignifiante. Les hydrocarbures liquides présents dans la roche-mère sont à leur
tour transformés en molécules de gaz sous l’effet de la température et de la pression ;
au-delà de 150°C (soit un enfouissement supérieur à 4 000 mètres), il ne se forme plus
que du gaz.
Par un procédé industriel, les schistes bitumineux peuvent être transformés en pétrole en
subissant une pyrolyse (à 500° C pour accélérer la maturation du kérogène).
Migration primaire
Le pétrole brut est initialement contenu dans la roche-mère, compacte et imperméable. Par un
mécanisme encore mal élucidé (certainement lié à une augmentation de pression dans la
roche-mère au cours de son enfouissement) l’eau, le pétrole et le gaz issus du kérogène
peuvent être expulsés de leur formation d’origine, migrant alors éventuellement vers une
future roche-réservoir.
Migration secondaire
De faible densité, le pétrole expulsé (mélangé à de l’eau et du gaz dissous) a tendance à
remonter jusqu’à la surface de la Terre. Il s’échappe très lentement à travers les couches
sédimentaires perméables qui jouxtent la roche-mère :
Seule une partie du pétrole brut est concentrée dans les roches-réservoirs. En effet, 10 à 40%
des hydrocarbures restent piégés dans la roche-mère, de manière disséminée. Le pétrole de
roche-mère est alors plus connu sous le nom d’« huile de schiste » ou de « pétrole de
schiste ». Moins facile à extraire que le pétrole sous forme de gisements, il requiert des
techniques d’exploitation particulières comme la fracturation hydraulique (des techniques
alternatives sont également à l'étude).
Pièges structuraux
Le plus courant est le piège anticlinal, structure où les roches ont été plissées en forme
de voûte par les mouvements terrestres. Pour le géologue, la présence d’un anticlinal est
un indice en faveur de la présence de gisements. En effet, environ 80% des gisements de
pétrole sont de ce type.
Lors de la création d’une faille, un bloc terrestre peut également glisser vers le haut ou
vers le bas au niveau de la cassure. Une couche imperméable peut alors venir obstruer
une couche perméable et arrêter le pétrole dans sa migration.
Pièges stratigraphiques
Les dômes de sel (appelés diapirs) sont des masses de sel formées en profondeur qui
remontent sous l’effet de la température et de la pression. En s’élevant, elles traversent
des couches perméables et subdivisent les réserves de pétrole. En surplombant les
roches-réservoirs, les dômes de sel imperméables constituent des roches-couvertures.
Les mouvements terrestres sont susceptibles de modifier les gisements formés. Le pétrole peut
être enfoui plus profondément : il subit alors à nouveau un craquage thermique et donne alors
un gisement de gaz naturel. Les gisements de pétrole peuvent également fuir. Dans cette
situation, le pétrole migre vers la surface ou vers un autre piège.
Classification du pétrole
Tout processus de formation est unique : un gisement de pétrole contient un mélange
d’hydrocarbures qui le caractérise selon l’histoire géologique de la zone où il s’est développé.
Selon la viscosité, quatre types de gisements sont définis (léger, moyen, lourd ou extra-
lourd et bitume). Plus le pétrole brut est visqueux, plus il est « lourd » :
les gisements de pétrole léger : l’aspect du pétrole brut se rapproche de celui du gazole.
Les gisements sahariens présentent cette caractéristique ;
les gisements de pétrole moyen : la viscosité du pétrole brut est intermédiaire entre le
pétrole léger et le pétrole lourd. Il s’agit par exemple des gisements du Moyen-Orient ;
les gisements de pétrole lourd ou extra-lourd : le pétrole brut ne coule pratiquement
pas à température ambiante. Les gisements d’Amérique du sud en sont un exemple ;
les gisements de bitume : le pétrole brut est très visqueux voire solide à température
ambiante. Les principales réserves de ce type se trouvent au Canada.
La teneur en soufre distingue le pétrole brut soit en doux (faible teneur en soufre) soit en
sulfuré dans le cas contraire. Des gisements de pétrole doux sont notamment trouvés en
Afrique, ceux de pétrole sulfuré en Amérique du Nord.
Cette mesure est utilisée pour la phase de raffinage du pétrole, une faible teneur en soufre la
favorisant.
Concrètement
Près de 30 000 gisements sont identifiés comme « rentables » à l'heure actuelle(1). La plupart
des gisements les plus importants sont situés au Moyen-Orient qui dispose de 47,9% des
réserves prouvées de pétrole à fin 2013(2).