Thesis MNPs Glass Veron Orleans 2010
Thesis MNPs Glass Veron Orleans 2010
Thesis MNPs Glass Veron Orleans 2010
Olivier VERON
CONFIDENTIEL
RAPPORTEURS :
Aziz BOUKENTER Professeur des Universités, Saint-Etienne
Francesco d’ACAPITO Chercheur au ESRF de Grenoble
____________________________________________________________________
EXAMINATEURS :
Stéphane PELLERIN Professeur des Universités, Orléans
Arnaud HUIGNARD Docteur, Saint-Gobain Recherche
Remerciements
Cette thèse a été effectuée dans les locaux de l’antenne universitaire de Chartres au
laboratoire de l’Institut PRISME au sein de l’équipe ISS. Elle n’aurait pu être réalisée sans les
diverses collaborations réalisées entre l’université d’Orléans, les entreprises, la région centre,
pour cette raison je tenais à remercier particulièrement :
Je tenais à remercier également les collaborateurs des entreprises pour la qualité des
études proposées et les différents matériaux mis à disposition :
Arnaud Huignard, Julien Sellier, Jérome Lalande, Edouard Brunet, Myriam Guérin, Frédéric
Lacour des services « Optique Métrologie et Mathématiques » et « Elaboration des verres » de
Saint-Gobain Recherche à Aubervilliers, Christophe Mazzara de Saint-Gobain Sully Sur
Loire, pour les études concernant : l’échange ionique à l’argent, les compositions de verre
silicaté, les mécanismes de corrosion et l’exploration des techniques de mesures infrarouge,
Johanne Moineau de Philips Lighting à Chartres pour l’étude de la coloration par voie sol-gel
réalisée dans le cadre de mon recrutement en Doctorant-Conseil.
tous les collègues de l’IUT pour leur accueil, plus particulièrement Thierry Le Grives, Marc
Chartrain pour les enseignements réalisés en Thermodynamique et conduite de process et leur
soutien dans l’aménagement du laser,
les collègues du Laboratoire de l’Institut Prisme, Thierry Devers, Laurianne Truffault, Nadine
Sagot, Florence Catherin, Ziad Daher, Tri Minh Ta, Ouafae Bennis, Valérie Harel, Nadia
Sbaï, Florian Claveras, les étudiants algériens et de l’antenne universitaire et d’autres…pour
les moments passés ensemble,
l’administration de SUREO Innovation, de l’EDST et de Polytech’Orléans pour la qualité du
travail administratif, notamment Chantal Leborgne et Laurence Chamaille,
Bruno Capoen Professeur (CERLA), David Jegouso assistant ingénieur cnrs optique et
Professeur Mohammed Bouazaoui du PhLAM (laboratoire de physique des Lasers, Atomes et
Molécules) de l’Université de Lille 1 dans le cadre de l’étude d’irradiation femtoseconde,
Stéphane Pellerin et Nadia Pellerin pour leur collaboration et leur soutien dans le cadre du
projet Région, Dr hab. Krzysztof Dzierzega, Alexandra Wolak, Michal Grabiec de l’équipe
photonique à l’Institut de Physique de l’Université Jagellon de Cracovie en Pologne pour
l’utilisation de la chaîne d’irradiation nanoseconde pendant un mois,
Les étudiants Guillaume Delacroix, François Leturque et Elodie Lhoste pour leur aide sur
l’aménagement du laser et l’analyse de vitraux au laboratoire de Chartres. Le Centre
International du Vitrail pour le prêt de vitraux anciens.
Je remercie ma famille et mes amis pour leur appui tout au long de ces trois années
aussi j’oublie probablement d’autres personnes qui m’ont suivi dans ce parcours, je remercie
donc tous ceux qui ont apporté une pierre à cet édifice qu’est la thèse.
Il est de coutume d’introduire le lecteur dans le sujet par une petite expression aussi je
voulais rappeler avant de s’intéresser à l’aspect coloration des verres qu’une part de
l’interprétation est toujours réservée à chacun d’entre nous :
« Chacun a ses lunettes ; mais personne ne sait au juste de quelle couleur en sont les
verres. »
Alfred de Musset
Glossaire
BO : Bridging Oxygen.
Me : méthyle, CH3.
MEB - SEM : Microscopie électronique à balayage.
MET-TEM : Microscopie électronique en transmission.
MTMS : methyltrimethoxysilane, Me-Si(OMe)3.
1
techniques d’analyse associées. La description de cette partie permet de déterminer les
paramètres physiques attendus et d’identifier les limites de l’étude. Les résultats
expérimentaux seront décrits dans une troisième partie en discutant à chaque fois des
phénomènes physiques observés. Je m’appuierais régulièrement sur la thèse de Francis Catan
qui avait initier ces travaux de recherche au laboratoire. Enfin je conclurai sur les résultats
observés et les perspectives de recherche dans ce domaine. Chaque chapitre au nombre de
trois (et annexe associée) possède son propre référencement en figures, tableaux et équations.
Les auteurs sont référencés pour l’ensemble de ce manuscrit et situés à la fin, avant les
annexes et pour commencer je vous propose de vous immerger dans le contexte de l’étude,
celui des nanosciences…
2
Chapitre I
Etat de l’Art
Chapitre 1 Etat de l’Art
4
Chapitre 1 Etat de l’Art
1 Etat de l’Art
L’étude de la coloration des verres par échange ionique à l’argent fait appel à de
nombreuses connaissances, du domaine des nanomatériaux, composants essentiels conduisant
à la coloration de ces verres. Il est donc important d’introduire cette thèse par une description
de la physique à notre échelle d’intérêt. Sans la maîtrise d’éléments de très petites dimensions
et de leur fabrication, ces fonctionnalités de coloration ne pourraient exister, ce qui nous
amène à définir le domaine des nanosciences [1] :
Il s’en suit donc une définition claire de l’échelle des nanotechnologies (annexe 1A)
qui se situe de 1 à 100nm :
5
Chapitre 1 Etat de l’Art
de nanoparticules. Enfin, ils sont nanostructurés en volume s’ils possèdent une structure
intrinsèque nanométrique.
Les échantillons de verre coloré que nous étudierons sont réalisés par approche
Bottom-up (annexe 1B) qui consiste dans notre cas à introduire des ions argent dans la
matrice de verre que l’on fera ensuite agréger pour former des nanoparticules métalliques
contenues dans ce même verre. Le matériau obtenu peut donc être considéré comme un
matériau nanochargé contenant des nano-objets de formes sphériques. Il est important de
préciser ce premier point notamment dans le but de valider dans l’étude des propriétés
optique, les conditions de modélisation du verre contenant une quantité de nanoparticules
d’argent métallique par la théorie du milieu effectif qui précise que : « si les dimensions du
matériau qui caractérisent l’hétérogénéité sont plus petites que la longueur d’onde de la
lumière, il se comporte alors comme un matériau homogène d’indice optique unique N » [9].
En effet, nous verrons que le modèle de Drude permettant la détermination des sections
efficaces d’absorption des nanoparticules d’argent métallique ne suffit pas seul à expliquer la
coloration.
6
Chapitre 1 Etat de l’Art
7
Chapitre 1 Etat de l’Art
De manière plus contemporaine cette technique reste utilisée dans l’industrie verrière
comme par exemple pour le flacon de Fahrenheit qui contient des nano particules de cuivre
avec un gradient de coloration obtenu par traitement thermique différentiel.
Ce n’est cependant qu’au XIX siècle que les propriétés optiques des nanoparticules
métalliques ont été étudiées d’un point de vue théorique par M. Faraday [15]. Les travaux
également menés par Zsigmondy et Svedberg sur l’élaboration et la caractérisation de
solutions métalliques colloïdales valurent les prix Nobel de chimie à Zsigmondy en 1925 et à
Svedberg en 1926. Les travaux de Maxwell-Garnett et de Mie ont permis d’interpréter la
coloration de ces verres par leurs inclusions de métaux nobles [16-17].Ces nouvelles
propriétés optiques sont la conséquence de l’apparition de la résonance de plasmon de surface
dans le spectre d’absorption des nano particules : la résonance plasmon de surface illustrée
8
Chapitre 1 Etat de l’Art
par la figure ou on voit à gauche la couleur de l’or massif et à droite la couleur rouge rubis
lorsqu’il est sous sa forme nano particulaire.
1.3 Le verre
Plusieurs définitions peuvent être données au verre depuis la première qui a été établie
par Tamman et selon laquelle : « Les matériaux solides et non cristallisés se trouvent à l’état
vitreux ». Cependant, J. Zarzycki, directeur du laboratoire des verres du CNRS en 1982, leurs
préfère la définition [21] suivante : « Le verre est un solide non cristallin présentant un
phénomène de transition vitreuse. L’état physique correspondant est l’état vitreux. »
9
Chapitre 1 Etat de l’Art
Dans cet excellent ouvrage de J. Zarzicky et également dans des lectures plus
contemporaines [22] appuyées de supports de cours de Marcel Poulain de l’Université de
Rennes, les auteurs expliquent très largement ce phénomène. Le verre se présente comme un
solide. Il apparaît homogène et continu. Sur le plan thermodynamique, il est dans un état
métastable, l’état d’énergie minimale étant l’état cristallisé. Ceci ne suffit pas à le caractériser
car bien des composés existent à température ambiante sous une forme cristallisée métastable.
Il est amorphe aux rayons X, tout comme le liquide à partir duquel il est obtenu par
refroidissement rapide :
M u ll it e 3 : 2
130
120
110
100
90
Lin (Counts)
80
70
60
50
40
30
20
10
10 20 30 40 50 60 70 80
2 - T h e t a - S c a le
M u llit e 3 : 2 - F ile : M u llit e . r a w - T y p e : L o c k e d C o u p le d - S t a r t : 1 0 . 0 0 0 ° - E n d : 8 9 . 9 8 0 ° - S t e p : 0 . 0 2 0 ° - S t e p t im e : 1 . s - T e m p . : 2 5 °C ( R o o m ) - T i m e S t a rt e d : 0 s - 2 - T h e ta : 1 0 .0 0 0 ° - T h e ta : 5 . 0 0 0 ° - C h i: 0 .0 0 ° - P h i: 0
O p e ra t io n s : Y S c a le A d d 2 | I m p o r t
v e rre
600 0
500 0
400 0
Lin (Counts)
300 0
200 0
100 0
10 20 30 40 50 60 7
2 - T h e t a - S c a le
v e rr e - F ile : S iO 2 _ B a O _ N a 2 O _ A l2 O 3 - u n t re a t e d . r a w - T y p e : 2 T h / T h lo c k e d - S ta rt : 1 0 .0 0 0 ° - E n d : 6 9 . 9 9 9 ° - S t e p : 0 . 0 1 6 ° - S te p ti m e : 7 3 5 . 6 s - T e m p . : 2 5 °C (R o o m ) - T im e S t a rt e d : 1 1 s - 2 - T h e t a : 1 0 . 0 0 0 ° - T h e t a :
O p e ra t io n s : Im p o rt
Fig.7 : Diffractogrammes d’un échantillon de quartz caractérisé par des pics fins et d’un
échantillon vitreux de composition équivalente caractérisé par un fond continu.
10
Chapitre 1 Etat de l’Art
11
Chapitre 1 Etat de l’Art
Volume
spécifique
Liquide en
surfusion
Enthalpie
Liquide
Indice de Verre
réfraction
Vitesse de
refroidissement lente
Vitesse de
refroidissement rapide
Solide
cristallin
Tg Tf
Température
1.3.4 Dévitrification
La dévitrification des verres implique une étape de nucléation et une autre de
croissance cristalline. Ce sujet a fait l’objet de nombreux travaux, mais sa modélisation est
12
Chapitre 1 Etat de l’Art
encore discutée, le modèle lacunaire du liquide permet d’aborder le problème sous un angle
nouveau. La croissance cristalline implique des mouvements atomiques importants qui
peuvent se réaliser beaucoup plus vite dans un plan lacunaire. La croissance s’effectue à partir
d’un germe par déplacement de la zone lacunaire qui le borde et qui constitue l’interface
réelle entre la phase cristallisée et le milieu liquide. La nucléation constitue la première étape
de la dévitrification du verre. Elle consiste à créer un germe à partir duquel la croissance
d’une phase cristalline pourra s’effectuer. Le modèle lacunaire qui est proposé implique
l’existence d’agrégats dont la taille moyenne augmente lorsque la température décroît. Il est
vraisemblable que certains agrégats puissent devenir des germes de cristallisation. Il faut pour
cela satisfaire deux conditions :
1) Présenter la structure et la composition de la phase cristallisée
2) Atteindre une taille critique.
Cet aspect ne nous concernera pas pour l’ensemble de notre étude car nous ne fabriquons
pas les verres, cependant certains verres étudiés comme les vitrocéramiques peuvent présenter
des mélanges de phases plus ou moins cristallisées qui peuvent apparaître dans les spectres
infrarouges.
13
Chapitre 1 Etat de l’Art
Après échange ionique donc, on constate que ce ratio est supérieur à 1. Dans le cas où
l’on remplacerait un ion Na+ par un ion K+ (rK+=151pm), ce rapport serait beaucoup plus
important, un renforcement mécanique significatif (effet de matrice) est alors à considérer :
rK + 151
= = 1.48 (4)
rNa + 102
Par cette technique d’échange ionique, il est alors possible d’obtenir une compression
à la surface du verre.
14
Chapitre 1 Etat de l’Art
ε = ε 0 .ε r (5)
Fig.10 : Mécanisme de génération des charges électriques dans un isolant entre électrodes
[29].
15
Chapitre 1 Etat de l’Art
Energie E
Bande de
Chevauchement conduction
Bande de
e- libres
conduction Eg
Energie de Bande interdite
Fermi Band Gap
Bande de
valence Trous
Bande de
valence
Une énergie minimale Eg doit être considérée pour le verre (diélectrique) afin de
permettre des transitions électroniques entre la bande de valence et la bande de conduction
contrairement à l’argent où ces deux bandes se chevauchent. Cette valeur de Eg pour la silice
est typiquement située autour de 8.5eV [30]. Le verre aura donc une valeur de Eg qui
dépendra de sa composition.
16
Chapitre 1 Etat de l’Art
C’est donc l’occasion pour moi d’introduire la couleur par une première définition
donnée par Jacques Livage au Collège de France [33] :
« La couleur n’est pas une propriété intrinsèque d’un matériau. Celui-ci n’apparaît coloré
que lorsqu’il est éclairé par la lumière. La couleur naît de l’interaction
rayonnement/matière. »
D’après les équations de Maxwell, soit une onde sinusoïdale se propageant de l’air
vers un autre milieu. Sa vitesse changera dans ce milieu (rappelons nous de la dispersion dans
un prisme) et son intensité diminuera si le milieu est absorbant. Son changement de vitesse
ainsi que son intensité sont contenues dans l’indice complexe N = n − ik où n est l’indice de
réfraction et k le coefficient d’extinction. Cette quantité est liée à la fonction diélectrique
ε = ε '−iε ' ' (ou permittivité relative complexe) par les relations :
ε ' ' = 2nk
(ε’ est la partie réelle et ε’’ est la partie imaginaire) (7)
ε '= n2 − k 2
ε = N2
Afin d’identifier aisément les grandeurs physiques d’interaction nous utiliserons très
souvent la relation de mécanique quantique suivante :
hc
E= = hν (8)
λ
Avec E l’énergie en eV, λ la longueur d’onde (nm), ν le nombre d’onde (cm-1) et
h ≈ 6,626 068 96.10-34 J.s est la constante de Planck. Nous avons vu que le verre était un
isolant, cependant, la loi de Urbach décrite en annexe 1D peut permettre la description de son
absorption fondamentale dans l’UV [34].
17
Chapitre 1 Etat de l’Art
As2O5
V2O5
Tableau 1 : Classification des oxydes d’après le minéralogiste Zachariasen, fondées sur des
conceptions cristallochimiques.
Dietzel [39] a proposé de caractériser l’aptitude des cations à former un réseau avec
l’ion oxygène par la force d’attraction coulombienne qui les lie lorsque leur distance est égale
à la somme des rayons ioniques. Il appelle intensité de champ la quantité :
18
Chapitre 1 Etat de l’Art
Zc
A= (9)
(rc + r0 )²
On peut donc établir une échelle selon laquelle il y aurait des cations formateurs pour
A>1 et des oxydes formateurs pour A<0.35. Les oxydes intermédiaires étant situés entre les
deux :
-2
Elément Valence Zc rc (Å) A (Å ) Type ions
P 5 0.31 1.710
V 5 0.49 1.400
Si 4 0.40 1.235
formateurs
B 3 0.25 1.102
Sb 5 0.74 1.092
Ge 4 0.53 1.074
Ti 4 0.74 0.873
Al 3 0.53 0.805
Zr 4 0.86 0.783
intermédiaires
Be 2 0.41 0.610
Mg 2 0.86 0.392
Zn 2 0.88 0.385
Ca 2 1.14 0.310
Pb 2 1.33 0.268
Li 1 0.90 0.189 modificateurs
Na 1 1.16 0.153
K 1 1.52 0.117
Tableau 2 : Intensité de champ de divers cations
19
Chapitre 1 Etat de l’Art
Dans les deux cas, chaque atome de silicium est lié à quatre atomes d'oxygène par des
liaisons covalentes (R(Si-O) = 1,61 Å). Ils forment ainsi des entités que l’on appelle tétraèdres
et que l’on note communément SiO4 dans lesquels le silicium et l’oxygène sont
respectivement de coordinence 4 et 2, formant entre eux des angles O-Si-O de 109,5°.
20
Chapitre 1 Etat de l’Art
Fig.14 : Représentation des tétraèdres de silice SiO4. R(Si-O) = 1,61 Å, R(O-O) = 2,65 Å.
Ces tétraèdres peuvent alors être considérés comme des "briques" ou élément unitaire
constitutif. A l’échelle de la première sphère de coordinence, verre et cristal sont donc
similaires. Au-delà, les briques se joignent entre elles par leurs sommets pour former un
« réseau » tridimensionnel comme représenté ci-dessous :
Fig.15 : Représentation de deux tétraèdres Si connectés via un oxygène pontant, soit θ l’angle
de liaison Si-O-Si et α les angles diédraux [43].
Nous avons vu dans les généralités que le fondant ou modificateur de réseau abaissait
la température d’élaboration du verre, le diagramme binaire représenté en annexe 1F met
clairement en évidence l’influence du sodium sur la structure silicatée et sur la température de
fusion du verre, la température de liquéfaction la plus basse étant autour de 800°C pour des
teneurs correspondant à 75% de SiO2 et 25% de Na2O. Ce diagramme est une base
incontournable dans le domaine de la fabrication du verre. Du point de vue physique, l’ajout
d’ions modificateurs va « dépolymériser » le réseau silicaté ou encore le réseau d’entité Qn, ce
sont des silicates d’alcalin. Plus précisément, l’ajout de cations modificateurs (Li+, Na+, K+,
Ca2+, etc…) dans un verre de silice provoque la rupture des liaisons Si-O-Si qui constituent
les tétraèdres et à plus grande distance le réseau que l’on a précédemment défini. L’ajout de
modificateur de réseau apporte en premier lieu des charges positives qui doivent être
21
Chapitre 1 Etat de l’Art
compensées. Positionnées dans les sites interstitiels du réseau de silice, celles-ci vont être
compensées par la création d’une liaison ionique entre le modificateur et les oxygènes du
réseau (BO : Bridging oxygène) qui ont donné lieu et place à des oxygènes dit non pontant
(NBO : Non Bridging Oxygen) qui sont chargés négativement. En fonction de la charge
portée par le cation modificateur, on se trouve face au mécanisme suivant :
Fig.16 : Rupture d’une liaison Si-O-Si et créations des oxygènes non pontants par ajout
d’alcalin (M+) ou alcalino-terreux (M2+).
Plus on ajoute d’ions modificateurs, plus le réseau se dépolymérise. Les NBO sont
créés et se répartissent alors sur les tétraèdres qui formaient initialement un réseau totalement
connecté. On se retrouve alors avec des entités structurales partiellement connectées et que
l’on décrit sous forme d’unités Qn où n est le nombre d’oxygène pontant [45]. Comme
l’illustre la figure 17, les tétraèdres peuvent potentiellement exister sous forme de cinq entités
différentes Q4, Q3, Q2, Q1, Q0. Une unité Q4 correspond alors à un tétraèdre SiO4 lié par des
liaisons covalentes à quatre autres tétraèdres SiO4 via des oxygènes pontants. Au contraire,
une unité Q0 correspond à un tétraèdre n’entretenant aucune liaison avec des tétraèdres
voisins. Elle est entièrement déconnectée du réseau vitreux et entourée par des modificateurs
apportant assez de charge positive pour compenser les quatre charges négatives qu’elle porte.
22
Chapitre 1 Etat de l’Art
Fig.18 : Représentation schématique plane d’un verre silicaté, dépolymérisé par l’ajout de
modificateurs de réseau Na+ suivant le modèle du réseau aléatoire continu de Zachariasen
[38-46].
Mais cette description a été, par la suite, mise en défaut. Greaves a alors proposé une
version modifiée du modèle de Zachariasen que l’on nomme « Modified Random Network »
(MRN) ou « réseau aléatoire modifié » (fig.19) utilisé pour décrire les verres du système
Na2O-SiO2 [47-48]. La structure du verre n’est plus alors décrite comme un réseau totalement
aléatoire. Elle est au contraire représentée comme un réseau combinant des régions
23
Chapitre 1 Etat de l’Art
En ce qui concerne la distribution des espèces Qn, nous avons vu précédemment que
l’introduction progressive d’alcalins ou alcalino-terreux cause la formation progressive
d’oxygènes non-pontants distribués pour former ces espèces Qn dont la concentration dépend
donc de celle de M2O/MO que l’on a introduite lors de l’élaboration. Si ces NBO étaient
répartis uniformément, l’addition des modificateurs devrait alors produire un mélange
d’entités Q4 et Q3 jusqu’à 33 mol% de M2O/MO où seuls les Q3 perdurent pour ensuite
24
Chapitre 1 Etat de l’Art
∑ [Q
n n
] =1
0 (13)
Pour les cristaux, les constantes kn sont nulles. La distribution est donc binaire. Le
cation modificateur introduit se retrouve par conséquent distribué de manière homogène sur
les entités Q4 initiales par contre dans des verres binaires de type SiO2-M2O, la distribution
des espèces Qn diverge quelque peu de la distribution binaire et varie plutôt de manière
aléatoire selon un modèle identique mais avec des constantes de dissociation kn non nulles.
Grâce à la RMN, on peut avoir un aperçu de la distribution des unités Qn en fonction de la
teneur en M2O avec M = K, Na ou Li [51] et répondant au modèle précédent (figure 19). On
s’aperçoit alors que l’équilibre se trouve déplacé vers la droite avec l’augmentation de la force
de champs des modificateurs créant une large distribution d’unités Qn en accord avec la
tendance préalablement établi par Murdoch [52] dans des binaires d’alcalins et alcalino-
terreux :
25
Chapitre 1 Etat de l’Art
Fig.20 : Distribution des entités Qn au sein des verres SiO2-M2O en fonction de la teneur en
oxyde d’alcalin M2O avec M = K (ο), Na ( ), Li (∆) et kn les constantes de dissociation
associés aux équilibres issus de l’équation 12 [53].
26
Chapitre 1 Etat de l’Art
27
Chapitre 1 Etat de l’Art
Fig.21 : Substitution de deux molécules SiO2 par une molécule Al2O3 dans la structure d’un
verre de silicate (l’introduction de deux Al fait disparaître deux oxygènes non pontants).
28
Chapitre 1 Etat de l’Art
l’origine de la formation de ces défauts : le premier est une rupture de la liaison Si-O-Si et le
deuxième correspond au déplacement d’un atome avec formation d’une paire de Frenkel
(lacune et interstitiel). Ils sont bien connus et on peut les classer de cette manière [54] :
-
NBOHC1 : 2eV 620 et
Les centres NBOHC ≡ Si - O° et ≡ Si - O
NBOHC 2 : 2.82eV 440nm
≡ Si – O – O° et
Les centres peroxyde (POR) -
5.3eV 233 nm
≡ Si – O – O
29
Chapitre 1 Etat de l’Art
O2 + 4e − → 2O 2− (17)
En combinant on obtient l’équation gouvernant l’équilibre rédox de l’ion métallique
dans le verre :
y−x
M 2 x+ + O2 → M 2 y + + ( y − x)O 2− (18)
2
Cet équilibre est caractérisé par sa constante d’équilibre :
K=
[a ][a ]
M 2 y+ O2−
y− x
Ces propriétés sont encore mal connues cependant quelques travaux ont été effectués
[54] afin d’identifier les activités des couples redox en fonction de la fugacité (pression
partielle d’oxygène). Ainsi, les propriétés redox d’un ion dépendent directement de son
environnement. L’oxygène est en général l’élément le plus présent et le plus électronégatif, la
basicité dépend de la composition du verre et est un indicateur que nous manipulerons
indirectement car selon le choix de la composition, nous montrerons que la conduction
ionique de l’argent en est considérablement modifiée. L’autre point important est l’effet redox
des défauts d’irradiation que nous étudierons plus en détail dans le chapitre de l’étude du
laser, les électrons piégés sur le réseau seront de bons réducteurs et les trous de bons
oxydants de l’argent. Par exemple il est possible de neutraliser un ion argent qui pourra
ensuite permettre l’agrégation en nanoparticule d’argent :
Ag + + e − → Ag 0 (20)
Finalement, ce sont un grand nombre de paramètres étroitement liés : fugacité, couple
redox, teneur et nature des éléments, structure, basicité et conditions thermiques d’élaboration
qui permettront l’obtention d’un résultat en terme de coloration. Concernant les impuretés
(complément en annexe 1H), tous les éléments ne colorent pas, Ainsi, certains éléments
peuvent modifier la couleur comme le fer Fe2+/Fe3+ et d’autres à l’inverse peuvent faciliter la
décoloration, le tableau ci-dessous reporte les éléments de transition et la couleur obtenue en
fonction de leur configuration électronique :
30
Chapitre 1 Etat de l’Art
Co(II) bleu
Cu(II) Bleu clair
Cu(I) vert
Cr(III) vert
Cr(III), Co(II) Bleu-vert
Fe(II) marron
Fe(III) jaune
Mn(III) Marron violet
Ti(IV) marron
Ni(II) gris
Co(II), Mn(III) noir
Tableau 4 : Eléments de transition ou composants colorants (métaux ou oxydes métalliques)
31
Chapitre 1 Etat de l’Art
32
Chapitre 1 Etat de l’Art
étudiés ne seront pas traités ici. Ces descriptions tirées de l’ouvrage de J. Zarzicky
permettront de mieux appréhender le rôle des oxydes entrant dans la composition des verres
industriels étudiés [21]. Je terminerais cette partie par une introduction des verres organiques
dans le cadre de l’élaboration de verres hybrides par voie sol-gel.
Les verres formés par l’association des formateurs avec d’autres oxydes :
On a l’habitude de classer les différents verres suivant le ou les formateurs
principaux comme les verres de silicates, borates, borosilicates, etc…cependant d’un point de
vue qualitatif on peut assigner l’influence suivante des oxydes modificateurs de réseau qui
dépolymérisent le réseau des oxydes formateurs qui les fait utiliser comme flux permettant
33
Chapitre 1 Etat de l’Art
d’abaisser la température d’élaboration élevée de la silice pure (≈1800°C), comme : Na2O qui
abaisse la viscosité augmente le coefficient de dilatation et la conductivité électrique, diminue
la résistance chimique ; LiO2, « flux » qui augmente l’aptitude à la dévitrification (diminue la
viscosité η) ; K2O, « flux » qui « allonge » le verre (agit sur η) ; CaO, améliore la résistance
chimique des verres et est l’opacifiant par excellence, il blanchit le verre; MgO, améliore la
viscosité du verre vers 800°C (il est plus « long ») et enfin BaO comme CaO qui élève
l’indice de réfraction (pour l’optique).
Les oxydes de métaux de transition et de terres rares sont utilisés dans les verres de
couleur. Les verres de borate ont un intérêt théorique du fait de leur solubilité, cependant leur
température d’élaboration est moins élevée. Les verres de borosilicates du système SiO2-
B2O3-Na2O sont employés principalement en chimie (Pyrex) ou en cuisine car ils possèdent
une bonne résistance chimique et thermique. Notons également le verre sodo-calcique qui est
un matériau de l’industrie moderne : verre bouteille, verre plat ayant pour composition
molaire typique : 70% SiO2, 20% Na2O, 10% CaO.
La vitrocéramique :
En technologie verrière on prend soin d’éviter la cristallisation (dévitrification)
accidentelle. Les compositions usuelles sont calculées de manière à éloigner de tels risques. Il
existe cependant une classe de matériaux dits vitrocéramiques ou vitrocérames qui sont
obtenus par cristallisation contrôlée des verres. Des verres appropriés sont ici soumis à des
traitements thermiques soigneusement programmés qui provoquent la nucléation et la
croissance des phases cristallines. Ce processus est destiné à convertir la phase vitreuse
initiale en un matériau polycristallin. Toutefois une certaine proportion de verre subsiste
généralement à la fin du traitement. Suivant la nature du verre de départ et le traitement
thermique on peut obtenir de la sorte les verres les plus divers, c’est le cas du système SiO2-
Al2O3-Li2O : est une famille de verres dérivés la plus utilisée, les agents nucléants ici étant
TiO2, ZrO2 ou leurs mélanges. Leur utilisation comprend la vaisselle à feu, supports de miroir
indéformables pour l’astronomie.
34
Chapitre 1 Etat de l’Art
Fig.23 : Méthodes de dépôt par voie sol-gel : (a) « Spin-coating » et (b) « Dip-coating ».
35
Chapitre 1 Etat de l’Art
appréhender les effets obtenus. Pour la réalisation, je me suis inspiré entre autres de l’ouvrage
récent de J. Barton et C. Guillemet [22] et également d’articles de la revue « Verre » qui
traitent régulièrement de la fabrication et des innovations en terme de procédés, comme celui
de Pascal Richet ou encore de Gérard Pajean [61-62]. Le site internet de « verreonline » est
également très pédagogique dans le domaine. Nous noterons ici que le verre Planilux utilisé
dans l’étude est issu du procédé « Float », il peut donc contenir de l’étain sur une face. Sa
présence est facilement détectable par différenciation des deux faces à la lampe UV. Cet
aspect sera très étudié dans la partie expérimentale.
36
Chapitre 1 Etat de l’Art
Cette sélectivité signifie que si un verre contient tous ces alcalins, lors de l’échange
ionique, c’est l’ion hydrogène qui s’échangera le premier, puis la préférence ira pour le
lithium, et ainsi de suite. Un verre de type lame de microscope a pour ion le plus mobile le
sodium mais ce n’est pas le cas par exemple d’un verre type LAS (lithium alumino-silicate).
Les facteurs contrôlant la cinétique de l’échange sont : la concentration du métal dans le sel
fondu, la température du bain tel que : Tfusion sel < Tbain expérimental < Tg verre , la mobilité de l’ion
dans le verre : ce qui revient à discuter de la composition de la matrice. Suivant
l’encombrement stérique, la taille de l’atome et les possibilités de liaisons, le processus de
diffusion sera plus ou moins rapide. Lors de la réaction il y a échange entre l’ion sodium Na+
du verre et le métal issu du sel en fusion (Ag+, Cu+, Cu2+, K+). Les sels utilisés sont des
mélanges de nitrates ou de sulfates par exemple :
Dans le cas du cuivre, afin de conserver l’électroneutralité, il faut deux cations Na+
pour un cation Cu2+. Dans nos expériences, la réaction aura donc lieu entre le sodium et l’ion
argent : les mélanges utilisés dans notre étude sont deux mélanges de nitrates, le premier
AgNO3 pur et le deuxième un mélange composé de 10% AgNO3 dans NaNO3 qui permettent
l’échange entre l’ion Ag+ et Na+. Cette technique permet de baisser considérablement le coût
d’exploitation. L’équation devient donc :
+ + + +
Ag sel + Na verre → Ag verre + Na sel (23)
C’est un processus d’électro-diffusion qui est à l’origine de l’échange ionique dans
lequel le sel fondu est considéré comme une solution très concentrée, de ce fait les
nomenclatures "solution" ou "électrolyte" sont utilisés pour décrire ce sel en fusion :
37
Chapitre 1 Etat de l’Art
Fig.24 : Echange ionique Ag+-Na+ purement thermique d’une lame de verre dans un mélange
en fusion composé de AgnO3 et NaNO3, p.123 [71]
Les sels fondus diffèrent des solutions aqueuses du fait des fortes interactions entre
les charges. Néanmoins, ils peuvent être considérés comme des solutions très concentrées. Il y
a donc un processus d’électro-diffusion entre le sel et le verre, où chaque composant de la
solution peut être décrit par sa force électromotrice :
E = E 0 − RT ln a (formule de Nerst) (24)
Avec E0 est le potentiel standard, R la constante des gaz parfaits R=8,314 J/K.mol, T
la température absolue et a l’activité de l’ion. On peut établir une relation simplifiée pour
évaluer le coefficient de diffusion par la profondeur apparente de pénétration d’argent dans le
verre, cependant le résultat sera surévalué :
e = 2 Dt (25)
Où e est la profondeur apparente, D le coefficient de diffusion et t le temps
d’immersion de la lame. Les ions diffusent donc peu à peu vers l'intérieur (sous l'action d'un
gradient de concentration) selon la loi de Fick :
r r ∂c Ag
J n = − Dn ∇C n , dans notre cas : J = − D Ag (26)
∂x
Où J est le flux suivant x de l’espèce diffusante, cAg est sa concentration de l’ion argent
et DAg son coefficient de diffusion. Selon les possibilités de liaisons, le processus de diffusion
sera plus ou moins rapide. Dans un solide, la diffusion se fait par sauts de sites intersticiels ou
lacunaires [Christel Annequin]. Les mécanismes de sauts entre sites sont en nombre fini et on
peut alors calculer une énergie d’activation de diffusion, Ea et ainsi obtenir un coefficient de
diffusion par la formule de Doremus de type Arrhénius [72] :
Ea
−( )
D = D0 e k BT
(27)
38
Chapitre 1 Etat de l’Art
r r r r
J n = − Dn ∇C n + µ n C n ( Eint + Eext ) (28)
Dn : coefficient de diffusion des ions n dans le verre, µn : mobilité des ions n dans le
verre, ainsi le flux total s’écrit :
r N max r
J total = ∑ J n (29)
n =1
Avec l’hypothèse que seuls les ions a et b s’échangent, un problème se pose lorsque
les charges des ions ne sont pas identiques. L’électronégativité implique :
(C 0
a )
− C a = γC b (30)
qb
Avec : γ = , et qa et qb les charges respectives des ions a et b. En considérant que le
qa
flux entrant et le flux sortant satisfont l’électro-neutralité, et qu’aucun champ extérieur n’est
appliqué, on aura alors :
r r
J a + γJ b = 0 (31)
r r
r Da ∇C a + γDb ∇C b
E int = (32)
µ a C a + γµ b C b
39
Chapitre 1 Etat de l’Art
r r C
En injectant C a = C a0 − γC b , ∇C a = −γ∇C b et C = b0 , on obtient l’expression finale :
Ca
r (Db − Da ) r
E int = ∇C (33)
(µ a − µ b )C + µ a
γ
k BT
Di = H µi (34)
qi
r Cγ (1 − γ ) − 1 0 r
J b = Db C a ∇C (35)
µb
Cγ − 1 + 1
µa
∂C n rr
= −∇ J n (36)
∂t
∂C r Cγ (1 − γ ) − 1 r
= −∇ Db ∇C (37)
∂t µ
Cγ b
− 1 + 1
µ a
µb
En posant : α = 1 − , cette expression devient :
µa
∂C r Cγ (1 − γ ) − 1 r
= −∇ Db ∇C (38)
∂t Cγ (α − 1) + 1
40
Chapitre 1 Etat de l’Art
Cette équation n’a une solution analytique que pour le cas particulier où γ=1 (les deux
µb
espèces ont la même charge) et α = 1 − = 0 (même mobilité). La solution est la fonction
µa
erreur complémentaire [75,21] :
x
C ( x, t ) = C 0 Erfc (39)
2 Dt
∞
2 −ν 2
Avec Erfc( z ) = ∫e dν (40)
π z
Selon la figure l’équation de Fick peut se résoudre dans trois grands cas possibles :
– La source plane instantanée : qui correspond pratiquement à l’application d’une couche
mince contenant une concentration Co de la substance sur une face plane d’un solide indéfini.
– La source constante : qui dans ce cas correspond à l’immersion du solide dans un bain agité
(par exemple un bain de sels fondus).
– Le cas de l’interdiffusion : qui est basée sur la méthode classique de Boltzmannn-Matano.
41
Chapitre 1 Etat de l’Art
~ D Ag ( x, t ) D Na ( x, t )
D ( x, t ) = (41)
C Ag ( x, t ) D Ag ( x, t ) + C Na ( x, t ) D Na ( x, t )
Fig.26 : Représentation schématique du déplacement des cations Ag+ et Na+ dans un verre
lors d’un échange sans courant imposé. Les variations de la charge d’espace et du champ
électrique en fonction de la distance à l’interface sont également figurées. Le sens du vecteur
champ électrique apparaissant entre les instants t e t+∆t’ (respectivement instants initial et
final) est le même que celui du déplacement des cations Ag+ [69].
42
Chapitre 1 Etat de l’Art
Fig. 27 : Structure d’un verre, en haut : tétraèdres SiO4 reliés par leur sommet, en bas,
rupture d’une liaison Si-O-Si sous l’action d’un modificateur (Na2O)
La figure 28 montre que l’argent et le sodium sont les ion les plus diffusifs, le fer est
également très diffusif, par contre l’ion étain l’est peu. La figure 28b donne des valeurs pour
les coefficients de diffusion, par exemple à la température de 450°C, l’ion sodium a un
coefficient de diffusion D≈10-13m²/s.
Fig.28 : (a) : Coefficient de diffusion de multiples ions déterminé par méthode voltamétrique
dans un verre silicate sodo-calcique. 1-Ag+, 2-Cd2+, 3-Fe3+, 4-Ni2+, 5-Te4+, 6-Cr3+, 7-
Zn2+, 8-Bi3+, 9-As3+, 10 Pb2+, 11-Co2+, 12-Sb3+, 13-Sn4+, 14-Ta3+, 15-Cr6+. (b) : Mise en
perspective des coefficients de diffusion mesurés en (a) (zone grisée) sur une gamme plus
importante de température et comparaison avec la diffusion d’autres ions (Si4+, Na+, Ca2+)
43
Chapitre 1 Etat de l’Art
déterminée par méthode de traceurs. Les coefficients de diffusion sont donnés ici en m².s-1.
(D’après Rüssel)- p43 [54].
Sur la figure 29, c’est le flux d’électrons à travers la paroi qui provoquera le
mouvement des ions en sens inverse, ainsi on favorise la diffusion de l’ion argent vers
l’intérieur, l’ion sodium sera à la fois poussé par l’argent et attiré par la cathode. Ce champ
électrique extérieur va augmenter la diffusion des ions, ce qui produira une accélération du
processus et une modification du profil de concentration. En considérant l’expression du
champ interne Eint, si on applique un champ extérieur Eext, l’expression finale du flux devient
donc, pour une espèce A [73] :
44
Chapitre 1 Etat de l’Art
r r r r
J n = − D A ∇C A + µ A C A ( Eint + E ext ) (42)
∂C r Cγ (1 − γ ) − 1 r r
= −∇ Db ∇C − µ b E ext ∇C (43)
∂t Cγ (α − 1) + 1
Cette équation finale n’a pas de solution analytique, cependant, dans le cas général, elle
peut être visualisée de manière numérique avec Matlab.
Dans le cas d’une solution sursaturée (annexe 1K) qui subit une séparation de phase,
on peut distinguer deux étapes principales de développement : la première au cours de
laquelle le système démixe, soit par un mécanisme de nucléation (annexe 1L) et croissance
45
Chapitre 1 Etat de l’Art
46
Chapitre 1 Etat de l’Art
« Le verre contenant des éléments absorbants interposés entre une source lumineuse blanche
et l’œil de l’observateur soustrait des parties du spectre visible et induit une perception de la
couleur. Les facteurs produisant l’atténuation sont la réflexion aux interfaces verre-air,
l’absorption dans le verre et la dispersion de la lumière dans le verre. »
47
Chapitre 1 Etat de l’Art
I0 I
C,α
l
Fig.32 : Diminution de l'intensité d'un faisceau lumineux (I < I0) traversant un milieu (verre)
d'épaisseur l avec une constante d'absorption α et une concentration d'absorbants C.
I = I 0 ⋅ 10 −εlC (46)
I
Aλ = − log10 = ελ ⋅l ⋅C (47)
I0
n − 1
2
R= (48)
n + 1
Il est également possible d’évaluer l’absorption optique si les éléments absorbants
n’interfèrent pas (additifs) :
I λ = I 0λ exp − L∑ ε iλ C i (49)
i
48
Chapitre 1 Etat de l’Art
100 100
Réflexion aux faces
80 80
% Transmission
%Transmission
60 60 Absorption du fer
40 40
20 20
0 0
300 400 500 600 700 800 900 1.6 2.0 2.4 2.8 3.2 3.6 4.0
λ (nm) E(eV)
Quand des particules nanométriques (d<100nm) sont inclues dans le verre et que la
bande de conduction des éléments constituants est au moins partiellement remplie (cas des
métaux nobles), il y a résonance plasmon de surface (RPS) lors de l’interaction avec la
lumière et le verre transparent fortement coloré, c’est ce que nous allons détailler maintenant.
49
Chapitre 1 Etat de l’Art
50
Chapitre 1 Etat de l’Art
P = ε 0 χE (52)
Où P est le vecteur polarisation électrique dipolaire macroscopique, D le déplacement
des charges et ε0 la permittivité du vide, en introduisant la susceptibilité électrique χ du
matériau il est possible de déterminer les constantes optiques du matériau.
Le modèle de Drude permet par une considération des électrons quasi-libres (électrons
de conduction) d’identifier la réponse optique du métal et dans notre cas l’argent. Cette
réponse optique sera celle de l’oscillation collective des électrons obtenue à partir du modèle
de Lorentz.
51
Chapitre 1 Etat de l’Art
Dans l’hypothèse où la particule est petite devant la longueur d’onde, une fréquence
spécifique appelée fréquence plasmon permet ainsi d’identifier le matériau conducteur :
N e e²
ω 2p = (53)
meε 0
Où ωp est la pulsation plasmon du mode longitudinal du gaz électronique dans un
solide pour un vecteur d’onde nul, Ne est la densité d’électrons libres, e la charge, et me est la
masse de l’électron. Si γ est la fréquence de collision et si ω >> γ, ce qui est vrai dans la
gamme des fréquences optiques, on peut alors déterminer les parties réelles et imaginaires de
ε. La théorie de Mie permet en outre de mettre en évidence les résonances ωp de particules
métalliques considérées comme des sphères et est plus précise que le modèle de Drude, Elle
permet de mesurer les sections efficaces de diffusion, d’absorption et d’extinction.
Dans les métaux nobles où la densité électronique est de l’ordre de 5.1022cm-3, ces
effets d’oscillation collective sont appelés « Plasmons ». L’efficacité de dispersion et la
longueur d’onde de résonance dépendent de la forme de la particule, la taille et le milieu
environnant (fig. 47). Certains aspects seront détaillés un peu plus loin lors de la
détermination de la section efficace d’absorption. Cette résonance se situe autour de 400nm
(3.1eV) pour l’argent et de 550nm (2.25eV) pour l’or et le cuivre et conduit à des colorations
jaune et rouge [71] :
52
Chapitre 1 Etat de l’Art
53
Chapitre 1 Etat de l’Art
4πne 2 1 ωp 2
ε Drude (ω ) = 1 − = 1−
m ω (ω + iγ )
*
ω (ω + iγ ) (56)
ω p2
ε Drude (ω ) = 1 − ≡ ε 1. Drude (ω ) + i ε 2. Drude (ω )
ω 2 + i ΓBulk ( R ) ω (57)
Avec pour parties réelles et imaginaires de εDrude :
ω p2
ε 1. Drude (ω ) = 1 − 2
ω + ΓBulk 2 2π c
ω=
ε ω p . ΓBulk
2
λ (58)
2. Drude (ω ) =
ω (ω 2 + ΓBulk 2 )
,
4πne 2
Où n est la densité des électrons de conduction, ω 2p = est le carré de la fréquence de
m*
plasmon de volume.
54
Chapitre 1 Etat de l’Art
transitions intrabandes qui ont lieu au sein de la bande de conduction sp. Dans le cas de
l’argent il faut une énergie de 3.9eV (318 nm) pour faire cette transition.
Dans le cas général, ces électrons des transitions interbandes, contribuent à la fonction
diélectrique. Dans le domaine du visible, pour les métaux nobles, le modèle de Drude ne suffit
plus pour décrire les propriétés optiques. La présence des électrons d se traduit par l’addition
d’un terme dans l’expression de ε (Fig.50) :
On obtient donc :
55
Chapitre 1 Etat de l’Art
ω p2
ε 1 (ω , R ) = ε 1Inter + ε 1Drude = ε 1Inter + 1 − 2
ω + Γ(ω , R ) 2
ε (ω , R ) = ε ω p2 .Γ
2 Inter + ε 2 Drude = ε 2 Inter +
2 ω (ω 2 + Γ(ω , R ) 2 )
(59)
Pour des particules ayant des dimensions plus petites que le libre parcours moyen de
l’électron (52nm pour l’argent) la fréquence de collision n’est plus une constante mais dépend
de la taille de la particule. En effet, dans ce cas le libre parcours moyen du matériau massif est
gouverné par les collisions avec la surface des particules. Le temps moyen entre deux
collisions diminue donc et on a :
Vf
Γ( R) = ΓBulk + A
R (60)
Ainsi la taille des particules peut être évaluée par la formule de Doyle :
Vf
∆ω m ∝ Γ (61)
R
∆λ m
Avec : ∆ω m = 2πc
λ2 m
56
Chapitre 1 Etat de l’Art
Dans notre cas ou les particules sont petites devant la longueur d’onde (fig. 45) la
section efficace de diffusion est négligeable on a alors :
18 π V n 3 ε2
σ abs (λ , R) =
λ (ε 1 + 2n 2 ) 2 + ε 22 (66)
ω p2
ε 1 (λ , R ) = ε 1Inter + ε 1Drude = ε 1Inter + 1 − 2
ω + Γ(ω , R) 2
ε (λ , R ) = ε ω p2 .Γ
2 Inter + ε 2 Drude = ε 2 Inter +
(67)
2 ω (ω 2 + Γ(ω , R) 2 )
Ou encore :
9ωε m3 / 2 ε2
C abs (ω ) = V
c (ε 1 + 2ε m ) 2 + ε 22 (68)
Où Cabs(ω) section efficace d’absorption est exprimée en nm², n²=εm est l’indice du
milieu environnant, λ est la longueur d’onde en nm de la source de lumière incidente, ω est sa
pulsation en s-1, V le volume de la sphère en nm3, c la vitesse de la lumière en nm/s. Avec ces
équations il nous est possible de déterminer les résonances associées à chaque rayon de
particule de volume et d’indice environnant connus et ce pour différents métaux nobles. La
détermination de l’intensité d’absorption A peut donc se faire par la détermination de la
section efficace d’absorption :
A(λ , R ) = N . σ (λ , R ) . l (69)
57
Chapitre 1 Etat de l’Art
égal à deux impose que les inclusions doivent être éloignées les unes des autres et de petite
taille (inférieure à 10 nm).
f1 f2
Fig.42 : f2>f1 ; pour un même volume de verre occupé et une taille de particules similaire, où
les taux de remplissage f représentent la concentration d’argent dans le verre.
Nous avons vu précédemment que par la théorie de Mie on obtenait à partir des
équations la fonction diélectrique totale que l’on peut écrire sous cette forme :
ω P2
ε i (ω ) = ε 1 (ω ) + iε 2 (ω ) = ε b (ω ) + 1 − (70)
ω ² + iγω
ω P2 γω P2
ε i (ω ) = ε b (ω ) + 1 −
+ i (71)
ω ² + γ ² ω (ω ² + γ ² )
En considérant εb la fonction diélectrique des électrons de cœur (les transitions
interbandes), soient a et b tels que :
ω P2
ε1 = a = ε b + 1 −
ω² + γ ²
(72)
γω 2
ε2 = b = P
ω (ω ² + γ ² )
La théorie du milieu effectif donne la constante diélectrique effective :
(ε i + 2ε h ) + 2 f (ε i − ε h )
ε eff (ω ) = ε h (73)
(ε i + 2ε h ) − f (ε i − ε h )
On peut de cette manière déterminer le coefficient d’absorption donné par :
2ω
α ext (ω ) = Im ε eff (ω ) (74)
c
Où εh représente ici l’indice du milieu environnant (verre) et le facteur de remplissage
0<f<1. En introduisant (4) dans (5) et en posant :
AC + BD A = ε 1 + 2ε h + 2 fε 1 − 2 fε h
X = εh
C ² + D² B = ε 2 + 2 fε 2
, avec : (75)
BC − AD C = ε 1 + 2ε h − fε 1 + fε h
Y = εh
C ² + D² D = ε 2 − fε 2
58
Chapitre 1 Etat de l’Art
2ω Y X ² +Y² − X
α ext (ω ) = (76)
c Y 2
59
Chapitre 1 Etat de l’Art
60
Chapitre II
Dispositifs
expérimentaux et outils
de caractérisation
Chapitre 2 Dispositifs expérimentaux et outils de caractérisation
62
Chapitre 2 Dispositifs expérimentaux et outils de caractérisation
63
Chapitre 2 Dispositifs expérimentaux et outils de caractérisation
Les échantillons sont suspendus par des manilles par lot de 6 au maximum afin de
reproduire au mieux les conditions expérimentales. Pour minimiser l’effet de la température
lors de l’échange selon la composition de nitrates retenu, nous utilisons le diagramme de
phase AgNO3-NaNO3 (annexe 2A) [85]. Pour un bain formé essentiellement d’AgNO3 pur, la
température de liquéfaction est d’environ 210°C, par contre pour un bain formé de 90% de
NaNO3 et le reste de AgNO3, la température de la solution liquide est de environ 305°C. Nous
choisirons préférentiellement pour la suite de notre étude, une température située entre 310°C
et 320°C pour les différents types de composition. Nous pouvons à ce stade déterminer la
masse des constituants, par la fraction molaire du mélange. A la température de 310°C, les
sels sont alors en phase liquide, cela implique :
64
Chapitre 2 Dispositifs expérimentaux et outils de caractérisation
Introduction dans un
bécher inox
Le nettoyage aux ultrasons peut durer plus ou moins longtemps selon la propreté de
l’échantillon obtenue. De cette manière nous obtenons deux faces échangées, ce qui pose
problème dans certains cas lors d’une mesure optique plus fine en transmission par exemple,
il peut donc être préférable de n’avoir qu’une seule face échangée. Pour ce faire il est possible
de polir une surface du verre à l’aide d’oxyde de Cérium ou de pâte diamantée de différentes
tailles micrométriques allant de 1 à 6 µm, ou encore d’appliquer sur une face une couche
protectrice de nitrure de bore avant échange ionique :
Fig.3 : A gauche : application du nitrure de bore sur la face avant échange, à droite : résultat
après échange ionique.
65
Chapitre 2 Dispositifs expérimentaux et outils de caractérisation
Fig.4 : Four à moufle de l’Institut Prisme de Chartres, les échantillons sont isolés des parois
par des supports en céramique afin d’obtenir une cuisson homogène.
66
Chapitre 2 Dispositifs expérimentaux et outils de caractérisation
67
Chapitre 2 Dispositifs expérimentaux et outils de caractérisation
notre étude nous utiliserons deux techniques d’irradiation laser pulsé en régimes nanoseconde
et femtoseconde. Les facteurs influençant sont l’intensité, la durée d’exposition (dans notre
cas la durée du pulse puisque nous travaillerons exclusivement en régime pulsé) et la capacité
du matériau à absorber (le choix de la longueur d’onde associée au matériau ciblé). Dans sa
thèse, Nicolas Sanner explique la nature de l’interaction avec le diélectrique (verre) ou le
métal selon le durée de pulse et l’intensité [91]. De manière générale, deux phases peuvent
être distinguées : l’excitation des électrons (photoionisation), suivie de la phase de relaxation
du matériau où interviennent différents mécanismes contribuant à la modification de l’indice
de réfraction. On notera que le temps d’absorption de l’électron est inférieur à 1fs. L’énergie
est ensuite transférée au réseau typiquement entre 1 et 10ps :
Fig.5 : Récapitulatif des temps caractéristiques et des intensités pour les mécanismes
physiques lors de l’irradiation d’un solide par des impulsions femtosecondes. L’excitation a
lieu pendant ~100fs, des modifications structurelles ont lieu avant 1ps, puis une fusion
commence, l’expansion et l’ablation éventuelle du matériau ont lieu à partir de ~100ps. La
limite entre phénomènes thermiques et athermiques se situe grossièrement autour d’une
dizaine de picosecondes [91].
On comprend plusieurs choses : les effets obtenus pour un métal apparaissent à des
intensités plus faibles que pour un verre, cela suppose qu’il est possible d’affecter l’argent
contenu dans le verre en limitant les effets sur la matrice (le verre en question). Le processus
est thermique pour le régime nanoseconde avec ablation ou resolidification puis diffusion
thermique cela suggère que lorsque le matériau est affecté il est totalement décomposé (au
minimum en fusion) puis il se recombine en évacuant la chaleur. Par conséquent le régime
nanoseconde devrait permettre en sélectionnant des intensités faibles de fondre l’argent
métallique contenu dans le verre… la difficulté sera donc d’éviter l’ablation du verre
68
Chapitre 2 Dispositifs expérimentaux et outils de caractérisation
69
Chapitre 2 Dispositifs expérimentaux et outils de caractérisation
Pompe Etireur
(pico-100fs)
Amplificateur
Spitfire Pro
Etireur (45fs)
Cavité
régénératrice Compresseur
Topas-C : Compresseur
Amplificateur optique (pico-100fs)
paramétrique ultra-
rapide kilohertz (OPA)
Oscillateur laser
Tsunami
Polariseur
Pompe Coherent
Deux filtres (200- Verdi V6
400nm or 500-700nm)
Microscope 4/0.1
Filtre (700-910nm)
70
Chapitre 2 Dispositifs expérimentaux et outils de caractérisation
UV/Visible et l’effet sur le verre est amplifié. Le troisième axe et une caméra permettent
d’aider à l’identification de la distance focale. En annexe 2E vous trouverez des informations
complémentaires concernant la mesure du faisceau, la caméra et le programme de balayage.
Le faisceau peut être polarisé, filtré et mesuré. L’énergie instantanée est mesurée par un
puissancemètre avant échantillon.
71
Chapitre 2 Dispositifs expérimentaux et outils de caractérisation
Si l’on exclu l’échantillon voici l’ensemble des paramètres influents pour la campagne
d’irradiation, ils sont recensés dans le tableau 1 ci-dessous et caractérisent le laser, le montage
optique, les conditions d’exposition en durée et déplacements (s’ils existent). Pour résumer
cette partie concernant l’irradiation pulsée, nous avons décrit la technologie du laser, nous
avons définit les paramètres de transformation intervenants dans la détermination des énergies
mises en jeu lors de l’interaction avec le matériau. Nous sommes en mesure de calculer les
modifications que subissent les grandeurs énergétiques intervenant dans le processus
d’interaction laser/matière lors de l’utilisation du laser pulsé, c'est-à-dire l’énergie par pulse
Epulse (J), la puissance P(W), l’intensité I définit comme étant la puissance par unité de surface
(W/m²) et la fluence E (J/m²)… ces informations permettront de comparer les effets selon le
nombre de pulse (temps d’exposition) choisit.
Si − OH + RO − Si → Si − O − Si + ROH (9)
Ces relations peuvent être appliquées aux précurseurs utilisés, c’est à dire : TEOS et
MTMS, où ‘R’ est un groupe alkyl comme Me, Et...:
Si (OR) 4 + 2 H 2 O → SiO2 + 4 ROH (10)
72
Chapitre 2 Dispositifs expérimentaux et outils de caractérisation
HM DAA
1 2
3
Solution
prète à
l’emploi
La solution doit être mixée longtemps et activement afin d’homogénéiser au mieux les
différents composés, l’étape de filtration est nécessaire afin d’éliminer les plus gros amas. A
la suite de cette préparation, l’étape suivante consiste à recouvrir uniformément le substrat de
verre à l’aide de la solution pigmentée préalablement préparée. Pour cela, on utilise la
technique de Spin-Coating qu’il faut programmer selon une procédure définit en vitesse,
accélération et temps :
Fig.9 : Technique de Spin-coating pour déposer la solution rouge sur le substrat de verre
(Spin-coater type spin150).
73
Chapitre 2 Dispositifs expérimentaux et outils de caractérisation
74
Chapitre 2 Dispositifs expérimentaux et outils de caractérisation
relativement petite. Nous travaillons sur des échantillons isolants. Plusieurs méthodes peuvent
résoudre ce problème. Il est possible de métalliser les échantillons, c’est-à-dire de les
recouvrir d’une fine couche de carbone ou d’or ou encore utiliser une résine afin d’obtenir de
meilleurs résultats. Une dernière méthode est possible, nous travaillons avec celle-ci. Elle
consiste à utiliser le MEB en pression variable, un flux d’air est injecté pour évacuer les
électrons afin d’éviter le phénomène de charge au détriment de la résolution. Pour améliorer
l’étude nous plaçons du scotch carboné sur le porte échantillon pour faire un pont
d’évacuation afin d’évacuer les électrons restés sur le dessus de l’échantillon pour obtenir les
profils de concentration. Il est nécessaire de réaliser une coupe transversale du verre afin
d’analyser la présence d’argent sur la profondeur du verre. Pour pouvoir réaliser cette analyse,
la préparation est spécifique et décrite en annexe 2H.
75
Chapitre 2 Dispositifs expérimentaux et outils de caractérisation
Les photons X sont comptabilisés en nombre de coups et rangés selon leur énergie par
un détecteur EDS ce qui permet d’identifier les éléments :
Ce qui est important ici est que toute l’information est contenue en chaque point de
mesure, ce qui permet de comparer les points entre eux. On obtient de cette manière
l’expression stoechiométrique des éléments pour chaque point de mesure repéré par des
coordonnées, on déduit l’évolution des concentrations en fonction de la profondeur
d’échange.
76
Chapitre 2 Dispositifs expérimentaux et outils de caractérisation
principe est décrit en annexe 2I. Pour cette étude, il n’y a pas de clichés de diffraction car les
particules sont très petites contrairement aux mesures effectuées lors de l’étude réalisée par
Francis Catan. L’imagerie apporte des informations sur la forme et la distribution des
particules constituant les échantillons. La technique utilisée pour la préparation des
échantillons comporte plusieurs étapes [70] :
- On colle l’échantillon sur une lame de verre et on polit l’échantillon jusqu’à quelques
centaines de nanomètres d’épaisseur.
- Une seconde phase de polissage permet d’atteindre la centaine de nanomètres.
- Un broyage de cet échantillon de faible épaisseur est fait et une dissolution dans de l’alcool
(éthanol) est réalisée.
- Les particules et la matrice sont ainsi diluées dans l’alcool. On prélève ensuite un certain
volume qui sera déposé sur la grille du microscope. Après séchage (évaporation de l’alcool),
le tout est inséré dans la chambre d’analyse.
On obtient une image à partir de laquelle il est possible d’établir une distribution de
tailles et de visualiser les différentes formes des particules. A partir de ces analyses on déduira
le mode de croissance des particules (migration coalescence ou Ostwald Ripening).
77
Chapitre 2 Dispositifs expérimentaux et outils de caractérisation
Fig.13 : Etendue spectrale. L’appareil utilisé permet des acquisitions de 250 à 1000nm pour
une résolution de 0,5nm.
Les transitions dans le domaine UV/visible concernent les électrons les moins liés de
la molécule. Lorsque le composé se trouve à l'état condensé, liquide ou solide, le spectre est
78
Chapitre 2 Dispositifs expérimentaux et outils de caractérisation
beaucoup moins résolu en raison des interactions entre molécules qui se trouvent être plus
proches les unes des autres. En fait, les nombreuses interactions modifient de façon différente
les niveaux énergétiques des différentes molécules et les niveaux bien définis deviennent des
bandes lorsqu’on superpose les différents diagrammes énergétiques : le spectre de raies
devient un spectre de bandes.
2.2.3.2 Colorimétrie
La colorimétrie permet de qualifier scientifiquement la perception des couleurs. La
plupart des travaux scientifiques de normalisation ont été menés par la Commission
Internationale de l’Eclairage (CIE). C’est une organisation indépendante dédiée à l’étude de la
lumière et de l’éclairage. Les normes de représentation colorimétrique sont diverses et
nécessitent la prise en compte à chaque fois d’une référence (figure 14). Nous avons
représenté les diagrammes normalisés xyY (CIE-1931) et L*a*b* (CIELAB-1976) à partir des
spectres de transmission obtenus. L’obtention de ces systèmes de coordonnées est décrite en
annexe 2K [98].
Les coordonnées x et y sont calculées par le logiciel « Spectra Analysis » lors d’une
acquisition de transmission sur le spectrophotomètre UV/Visible. Ces coordonnées sont
reportées sur le diagramme du CIE. Il est possible d’utiliser un colorimètre en réflexion
(figure 15) mais celui-ci analyse une couche très fine superficielle, dans notre cas cette
information n’est pas intéressante car c’est la contribution d’épaisseur d’échantillon qui nous
donne une information exploitable, en d’autres termes une mesure de réflexion est dans le
blanc pour nos échantillons (en haut de la sphère L*a*b*) car la concentration en colorant est
trop faible par rapport à la sensibilité de l’appareil. Dans la plupart des cas d’étude de
colorimétrie, on recherche un écart de couleur plus significatif que le point de couleur en lui-
même.
79
Chapitre 2 Dispositifs expérimentaux et outils de caractérisation
Emplacement
échantillon
80
Chapitre 2 Dispositifs expérimentaux et outils de caractérisation
d’un rayonnement infrarouge par le matériau analysé. Elle permet, via la détection des
vibrations caractéristiques des liaisons chimiques, d’effectuer l’analyse des fonctions
chimiques présentes dans le matériau. L’appareil que nous utiliserons permet des mesures de
30cm-1 à 4000cm-1 du lointain au moyen infrarouge. Il s’agit d’un appareil Vertex 70 de
« Bruker Optics ». Il possède un montage optique à simple faisceau comportant un
interféromètre de type Michelson décrit en annexe 2L. Son système de purge fournit un flux
d’air asséché et permet d’obtenir des acquisitions stables et les optiques s’alignent
automatiquement via des programmes de configuration préenregistrés. Le logiciel « Opus »
fournit avec l’appareil permet la reconstruction de spectres exploitables. L’appareil représenté
sur la figure ci-dessous possède une résolution de 0,5cm-1 :
Echantillon
Source
MIR
Réflexion spéculaire
Fig.17 : Spectromètre Bruker Vertex 70 avec source MIR, résolution 2cm-1, plage d’étude de
30 à 4000cm-1 (de 0.9 à 120 THz). A droite, montage en réflexion (possibilité d’analyse en
transmission et ATR). Un miroir d’or permet l’acquisition de la référence.
81
Chapitre 2 Dispositifs expérimentaux et outils de caractérisation
à une absorption, cela va dépendre de la symétrie de la molécule. D’autre part, cette technique
est très sensible aux conditions ambiantes, il est donc nécessaire d’effectuer plusieurs mesures
consécutives afin de déterminer le spectre le plus significatif. On évalue alors la cinétique des
espèces chimiques dans nos verres [102]. En première approximation, on peut modéliser une
molécule diatomique par deux sphères de masses m1 et m2 représentant les deux atomes (1 et
2) et d’un ressort de raideur k symbolisant la liaison chimique :
Par les relations de Lagrange détaillées en annexe 2M faisant intervenir les énergies
cinétique et potentielle de ce système, on obtient une solution de la fréquence d’oscillation
intéressante donnée par :
k m1m2
ϖ= avec µ = (12)
µ m1 + m2
Cette fréquence correspond à une fréquence de vibration de la molécule. Une molécule
diatomique ne présentera donc sur un spectre IR qu’une seule bande d’absorption. Pour
qu’une vibration soit active en spectroscopie infrarouge, il faut que cette vibration entraîne
une variation du moment dipolaire µ de la molécule, par conséquent une molécule possédant
deux atomes de même nature n’est pas détectable. Par exemple, il est possible d’identifier les
liaisons asymétriques de type Ag-O mais pas Ag-Ag ou encore Si-O mais pas Si-Si. On sait
que si une molécule possède N atomes, son état vibrationnel est déterminé par l’évolution
temporelle de chacune des trois coordonnées associées à chaque atome. Le traitement
mécanique consiste donc à résoudre 3N équations de Lagrange or parmi les 3N solutions de
ces équations, 6 sont de fréquences nulles et représentent les 3 degrés de rotation et les 3
degrés de translation de la molécule. Chaque molécule possède donc 3N-6 modes de
vibration. Hélas, expérimentalement on constate qu’il y a moins de bandes d’absorption sur le
spectre que ce que l’on attendait. Tous les modes de vibrations d’une molécule ne sont donc
pas actifs en infrarouge et il existe des règles de sélection. De plus, la résolution de 3N
équation devient rapidement difficile dès que le nombre d’atomes augmente (avec une
molécule à seulement quatre atomes on doit résoudre un système de 12 équations). On peut
déterminer les vibrations actives en infrarouge grâce à la théorie des Groupes. Malgré tout,
dans notre cas la signature du verre de silice est assez bien connue, ainsi en annexe 2N est
82
Chapitre 2 Dispositifs expérimentaux et outils de caractérisation
recensé un inventaire de fréquences caractéristiques étudiées par différents auteurs dans des
verres de composition différentes.
0 .3 5
v ie r g e
échangé
0 .3 0
0 .2 5 1
Reflectance
0 .2 0
3 4
0 .1 5
Zone des
intermédiaires
0 .1 0 Variations de
2 l’indice de
Flexion réfraction
0 .0 5 du Zone des
Zone des réseau Vibrations du réseau
A
Modificateurs g
0 .0 0
200 400 600 800 1000 1200 1400
-1
N o m b r e d 'o n d e ( c m )
Fig.19 : Spectres de Réflectance obtenus entre 30cm-1 et 1500cm-1 pour une lame de
microscope avant et après échange ionique. 4 zones d’intérêt seront considérées pour l’étude.
83
Chapitre 2 Dispositifs expérimentaux et outils de caractérisation
Q1. La zone des intermédiaires est située entre 550 et 800cm-1 et ne sera pas prise en compte
dans notre étude, car les variations sont peu significatives au vu de la complexité de
l’interprétation. Une dernière région située au-delà de 1250cm-1 sera à chaque fois exploitée
notamment dans le cadre de l’étude des guides d’onde car elle informe de l’évolution de
l’indice de réfraction de la couche superficielle du verre.
0.35
Echangé
0.30 Modèle
0.25
Réflectance
0.20
Zone d’ajustement
0.15 de ε∞
0.10
0.05
0.00
500 1000 1500 2000
-1
Nombre d'onde (cm )
Fig.20 : Spectre de Réflectance reconstitué d’une lame de microscope échangée dans 10%
AgNO3-NaNO3 à T=320°C pendant 6h30. L’ajustement de ε∞ s’effectue de 1250cm-1 à
2300cm-1.
(n − 1) + k 2
2
ε −1 n~ − 1
2 2
R= = ~ = (13)
ε +1 n +1 (n + 1)2 + k 2
84
Chapitre 2 Dispositifs expérimentaux et outils de caractérisation
7
Somme
6
Q3
5 Na-O
ε"(ω)
4
Q2
3
Q4
2
1
Ag-O
0
0 200 400 600 800 1000 1200 1400
-1
Nombre d'onde (cm )
Il est possible de cette manière d’évaluer les évolutions en aire des différentes espèces
et leur « fréquence d’oscillation ». D’autre part, on peut évaluer la profondeur sondée 1/K par
la détermination du coefficient d’absorption K avec la relation suivante :
K = 4πkω (16)
L’évaluation de la variation superficielle d’indice de réfraction est obtenue par
soustraction des indices entre le verre échangé et le verre référence :
85
Chapitre 2 Dispositifs expérimentaux et outils de caractérisation
Grâce à cette technique, nous pourrons évaluer les variations d’indice de chaque verre
sous l’effet de l’échange ionique à l’argent dans la gamme de 1250 à 2300cm-1, évaluer la
présence d’argent ionique et son effet sur la tendance à la polymérisation du réseau. Le
protocole d’analyse décrit est résumé en annexe 2O.
86
Chapitre 2 Dispositifs expérimentaux et outils de caractérisation
2
3
2θ d (A) Int-f h k l
38.149 2.3590 100 1 1 1
44.316 2.044 40 2 0 0
64.486 1.4450 25 2 2 0
77.549 1.2310 26 3 1 1
81.619 1.1796 12 2 2 2
Tableau 3 : Identification des positions des pics de l’argent associés à leur structure
tridimensionnelle.
87
Chapitre 2 Dispositifs expérimentaux et outils de caractérisation
Analyse Diffractomètre X
coups Echantillon 1
3500
3000
2500
2000
1500
1000
500
0
20 30 40 50 60 70 80
position en ° (2 theta)
Fig.23 : Exemple de spectre de diffraction d’une lame en immersion 400°C/10min puis recuit
550°C/1h.
2.3 Conclusions
Nous avons décrit dans cette partie les techniques de préparation des échantillons
permettant de réaliser l’échange ionique soit en faisant varier la composition du bain en
agissant sur le pourcentage de nitrate d’argent dans le nitrate de sodium, soit en faisant varier
la température d’échange, ou en faisant varier le temps d’introduction des lames de verres. La
précipitation en particules d’argent métallique dans les verres est permise lorsque l’on varie la
température de recuit thermique ou le temps de recuit. Il est possible d’irradier localement les
verres par deux techniques laser en régime nanoseconde ou femtoseconde, dans le but de
précipiter localement en particules d’argent métallique en surface ou en volume du verre.
Nous pourrons comparer l’évolution optique en fonction des fluences déposées à des régimes
d’irradiation en nanoseconde ou femtoseconde. La microscopie électronique à balayage nous
informera des évolutions en concentration d’argent dans le verre et d’éventuelles variations de
composition. La spectrophotométrie UV/Visible nous renseignera de la présence ou non de
particules d’argent métallique et la photoluminescence de la création d’espèces d’argent. La
88
Chapitre 2 Dispositifs expérimentaux et outils de caractérisation
89
Chapitre 2 Dispositifs expérimentaux et outils de caractérisation
90
Chapitre III
Résultats
expérimentaux
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
92
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
3 Résultats expérimentaux
Les lames de microscope, les verres Planilux et B1 sont des verres commerciaux, les
verres A1 et L1 sont des compositions brevetées [113,114]. Dans cette partie, je présenterais
la modélisation de l’échange ionique, ensuite les résultats expérimentaux après échange
ionique à l’argent ont été ajustés et pour lesquels les
93
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
∂c
x→∞=0 (3)
∂x
94
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
12
390min
0
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28
x : profondeur de pénétration (µm)
Fig.1 : Evaluation de profils de concentration pour un verre Planilux échangé dans une
solution composée de 10% AgNO3-NaNO3 à la température T=310°C pour deux temps
d’échange.
95
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
choisis arbitrairement. La valeur de DAg+, choisie pour ces courbes, correspond comme nous
le verrons plus loin, à une valeur identique à celle obtenue lors d’une expérience réalisée pour
le verre A1 (tableau 1). En considérant le rapport de Haven égal à 1 à T=315°C, un échange
de 14 heures purement thermique (E=0), les charges qNa+ = qAg+ = 1,6.10-19C, γ = 1 et α=0,
dans ce cas, on obtient des mobilités ioniques identiques µAg+ = µNa+ =3,93.10-13 µm2/Vs et
par conséquent des coefficients de diffusion identiques DAg+=DNa+=2.10-14m²/s :
CNa
CAg
Fig.2 : Modèle de l’échange ionique d’un verre A1 pour la détermination de CAg et CNa
normalisés à 1. Les paramètres choisis sont γ = 1, qNa+ = qAg+ = 1,6.10-19C, α=0, µAg+ = µNa+
= 3,93-13m²/V.s, H=1, E=0V, T=590K. Résultats : profondeur ≈ 120µm, DAg+=DNa+=2.10-
14
m²/s pour t ≈ 14h.
96
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
CNa
CAg
Fig.3 : Modèle de l’échange ionique pour la détermination de CAg et de CNa. Les paramètres
sont : γ=1, qNa+=qAg+=1,6.10-19C, α=0,9989, µAg+ =1,77.10-11m²/V.s, µNa+ =5,87.10-14m²/V.s,
H=1, E=80V, T=590K. Résultats : profondeur≈120µm, DAg+=9.10-13m²/s, DNa+=2,99.10-
15
m²/s pour t≈14h.
L’application d’un champ électrique augmentera donc la diffusion des ions argent au
détriment de celle des ions sodium et devrait permettre ainsi d’obtenir un profil à « saut
d’indice », une question sans réponse se pose clairement dans le cas de l’échange purement
thermique : s’il y a équilibre électrochimique, finalement quelle propriété amorce l’échange ?
L’électronégativité de l’ion argent (1.93) supérieure à celle du sodium (0.93) permettra la
substitution ainsi que le gradient de concentration des ions qui provoque le flux J (voir
équation 26 chapitre 1.4.1.). A cette modélisation très simplifiée s’ajoute aussi un effet de
mixité des ions qui cohabitent au fur et à mesure que l’échange s’effectue. Ces conditions sont
idéales, car les équations ne font aucunement intervenir l’environnement de l’échange c'est-à-
dire l’effet des formateurs de réseau, en effet, nous avons vu que cette propriété est un critère
fondamental de la formation structurale du verre (voir annexe 1E). Nous mettrons ainsi en
évidence l’effet du réseau silicaté non négligeable lors des analyses en spectroscopie
infrarouge. Les expériences d’échange ionique que je vais maintenant présenter permettront
d’évaluer par la première méthode de modélisation l’évolution du coefficient de diffusion de
l’argent en fonction du temps d’échange. Certains auteurs présentent d’autres méthodes de
modélisation : Christel Annequin propose une modélisation de l’échange par discrétisation
[69], G. Sorbello établit une évaluation de l’indice directement par la variation d’indice, la
profondeur, le coefficient de diffusion, la mobilité et le champ électrique [116]. A chaque fois
ces modèles font intervenir les équations d’équilibre d’échange entre les deux ions
s’échangeant. Dans tous les cas, la difficulté réside dans la détermination des paramètres qui
ne sont pas pris en compte dans le modèle.
97
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
Dans ces conditions, nous constatons l’apparition d’une coloration jaune graduelle
après trente minutes d’échange.
Fig.5 : Image MEB d’une coupe transversale d’une lame de microscope échangée 4h. Une
série de 25 points en ligne droite permet d’obtenir toute l’information en chaque point de
mesure.
A partir de l’ensemble des informations locales nous pouvons comparer celles-ci entre
elles et extraire l’évolution stœchiométrique en argent et sodium par rapport à
l’oxygène (chapitre 2.2.1.3) : ce mode de représentation est le mieux adapté pour évaluer la
cinétique de l’échange et estimer par la suite les modifications structurales dues aux variations
de charges d’espace mises en évidence dans la thèse de Christel Annequin :
98
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
14
12
Oxydes (% mol)
10
Ag20
8
Na2O
6
Somme
4 modèle
2
0
0 5 10 15 20
Profondeur (µm)
Fig.6 : Profils de concentration des oxydes d'argent et de sodium dans une lame de
microscope échangée à T=320°C dans 10% AgNO3-NaNO3 pendant 120min.
De la même manière que Francis Catan [108], Nous remarquons que la règle de
l’échange ionique purement thermique à cette température la plus basse de liquéfaction du
bain est bien respectée et que pour un ion argent pénétré dans le verre, un ion sodium est
échangé conformément à l’équation d’équilibre (23) du chapitre 1.4.1. car la somme est
globalement stable à 13%. Tout le sodium n’est pas échangé en surface, il en reste environ
3%. Dans ce type de verre, l’ion sodium est l’acalin le plus présent et d’après la règle de
sélectivité, il est le seul à s’échanger avec l’argent, ce que nous avons vérifié préalablement,
les profils des autres éléments sont constants. Le profil de concentration en argent a été
identifié pour chaque temps d’échange :
10
9 1min
8 3min
7 10min
% Ag2O
6 30min
5 60min
4 120min
3 240min
2 390min
1
0
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50
Profondeur (µm)
Fig.7 : Profils de concentration d'Ag2O (Analyse X) de lames de verres échangées dans 10%
AgNO3-NaNO3 à T=320°C pour différents temps d'échange.
99
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
La forme du profil varie, pour les temps courts jusqu’à 10 minutes d’échange, le profil
correspond bien à celui prévu par la théorie pour un échantillon en contact avec une solution
infinie avec une augmentation rapide de la concentration en surface (figure 25(b) chapitre
1.4.1.). Au-delà de ce temps d’échange, le profil s’incurve, la concentration en surface se
stabilise, le verre « sature en argent ». Une condition aux limites supplémentaire est à prendre
en considération dans l’équation (39) du chapitre 1.4.1., le profil s’apparente plus à celui
obtenu lors de la diffusion à partir d’une couche déposée sur le verre (figure 25(a) chapitre
1.4.1.). La concentration en argent est « bloquée » à environ 9% en surface, or ce type de
verre contient plus de sodium (en moyenne 14,3% en théorie sur le volume). A partir de ces
informations, nous pouvons extraire l’évolution du coefficient de diffusion en utilisant la
première méthode d’ajustement décrite au chapitre 3.1.1. :
-14
1,4x10
-14
1,2x10
-14
1,0x10
D (m²/s)
-15
8,0x10
-15
6,0x10
-15
4,0x10
Le coefficient de diffusion évolue pour 4.10-15 < D < 1,3.10-14 m²/s avec une
diminution rapide jusqu’à 60 minutes d’échange puis une stabilisation et une légère remontée
à la fin. Les valeurs obtenues sont de l’ordre de grandeur de celles indiquées dans la thèse de
Christel Annequin qui évoluent entre 10-13 et 10-15m²/s pour des borates. Les variations
indiquent que des facteurs autres que l’argent et le sodium ioniques interviennent dans le
processus d’échange pour ce type de verre, ils influent de manière non négligeable sur la
cinétique. Ci-dessous est représenté l’évolution des sommes des oxydes contribuant
théoriquement à l’échange :
100
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
14
13
12
%Ag2O+Na2O
1min
11 3min
10 10min
30min
9 60min
120min
8
240min
7 390min
0 10 20 30 40 50
Profondeur (µm)
Fig.9 : Evolution de la somme des ions argent et sodium dans des échantillons de verre
échangés à T=320°C dans 10%AgNO3-NaNO3.
D’un point de vue purement qualitatif, la somme des oxydes ne se stabilise qu’après
10 minutes d’échange et augmente légèrement pour 390 minutes d’échange. Finalement, la
somme des ions contribuant théoriquement à l’échange n’est pas toujours équilibrée et
d’autres facteurs doivent être pris en considération du point de vue électrochimique, surtout
pour les temps d’échange courts comme une minute où la somme présente une variation de
pente de 3%. Ceci peut s’expliquer soit par une variation naturelle de la composition en
sodium du verre ce qui est peu probable si l’on compare ces variations entre elles, soit par des
variations de mobilités des ions induites par le milieu environnant. Dans tous les cas, pour les
temps plus longs que 10 minutes et dans ces conditions, on peut considérer que le processus
est stabilisé.
101
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
5
ref
4 1min
Absorbance (u.a.)
3min
3 10min
30min
2
60min
120min
240min
1
390min
0
250 300 350 400 450 500 550
λ (nm)
102
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
Reference
1min
3min
1100
10min
V)
1000
30min
é PL ( m
900
60min 800
120min 700
600
Intensit
240min
500
390min 400
300
2,3
2,2
2,1
E 2,0
(e 1,9
V) 1,8
1,7
1,6
1000
λEM=590nm (2.1eV)
900
modèle
800
Intensité PL (mV)
700
600
500
400
300
200
100
0
0 100 200 300 400
Temps d'échange (min)
103
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
attribuée à des espèces formées essentiellement de quelques atomes d’argent [117 à 119], la
quantité d’espèces d’argent luminescentes est proportionnelle au temps d’échange, afin
d’identifer leur nature nous avons ajusté chaque courbe par une somme de trois gausiennes :
3
9x10
8x10
3 Expérimental
7x10
3 Modèle
Intensité (mV)
3 G1
6x10
3
G2
5x10 G3
3
4x10
3
3x10
3
2x10
3
1x10
0
1,6 1,7 1,8 1,9 2,0 2,1 2,2 2,3
E (eV)
Fig.13 : Identification d’espèces luminescentes dans dse lames échangées à T=320°C dans
10%AgNO3-NaNO3 pour différents temps d’échange.
Selon certains auteurs comme Paje et Podlipensky [120,121], on peut attribuer les
valeurs énergétiques aux espèces suivantes : la contribution G1 à 1.85eV (670nm) est
attribuée à Ag2 - Ag+, G2 autour de 2.1 eV (600nm) correspond à Ag0 - Ag+ et G3 placée à
2.17 eV (570nm) est associée à des liaisons de type Ag+ - Ag+. Cette nouvelle information
permet de faire l’hypothèse que des éléments du verre contribuent à la nucléation d’ions
argent (phénomène suivant lequel apparaissent les premiers germes cristallins de l’argent),
que l’échange ionique dans ce type de verre et dans ces conditions favorise la formation de
complexes ioniques [22].
104
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
0,30
ref
0,25 1min
3min
Réflectance 0,20 10min
30min
0,15 60min
120min
0,10
240min
0,05
390min
0,00
250 500 750 1000 1250 1500 1750 2000
-1
Nombre d'onde ν (cm )
105
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
300
NaO1
250
NaO2
200
AgO
Aire (u.a.)
150
100
50
0
0 50 100 150 200 250 300 350 400
Temps d'échange (min)
Fig.15 : Evolution des aires des espèces chimiques Ag-O et Na-O de lames échangées à
T=320°C dans 10%AgNO3-NaNO3 pour des temps d’échange croissants.
Conformément aux résultats obtenus en surface au MEB (figure 7), on peut attribuer 2
bandes Na-O et une bande Ag-O au spectre de réflectance lors de l’échange, les deux aires
Na-O diminuent tout au long du processus d’échange, une espèce (NaO2) est entièrement
échangée au bout de 4h d’échange tandis que l’autre se stabilise, quant à l’aire des espèces
Ag-O elle augmente en fonction du temps d’échange. Cette mesure confirme donc bien que le
sodium est substitué à l’argent et que ce dernier est fortement présent sous forme ionique. On
confirme également que tout le sodium n’est pas échangé dans le processus. L’espèce Na-O
(NaO2) qui est entièrement échangée est probablement très présente dans les canaux et celle
restant (NaO1) est plus isolée dans des sites où l’argent ionique ne peut accéder. La présence
d’argent ionique augmente donc fortement avec la durée d’échange. Nous avons également
représenté l’évolution au cours du temps des aires des espèces Q1, Q2, Q3, Q4 formant la
structure :
106
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
500 Q4
Q3
400 Q2
Q1
Aire (u.a.)
300
200
100
0
0 200 400
Temps d'échange (min)
Fig.16 : Evolution des aires des espèces chimiques formant le réseau de lames échangées à
T=320°C dans 10%AgNO3-NaNO3 pour des temps d’échange variés.
L’aire des modes Q4 reste globalement stable au cours du temps (entre 200 et 250u.a.)
ce qui signifie que les espèces très polymérisées ne sont que peu affectées dans ces conditions
d’échange, par contre l’aire des modes Q1 augmente très lentement. On note ensuite deux
effets très prononcés. Le premier est pour les temps courts d’échange jusqu’à 10 minutes où il
y a un transfert très net d’espèces Q3 vers Q2 ce qui signifie qu’il y a d’abord
dépolymérisation. D’après les mesures au MEB, les premiers temps permettent le
remplissage. Pour les temps plus longs jusqu’à 6h30, il y a transfert de Q2 vers Q3 et dans ce
cas plutôt repolymérisation. Pour résumer : l’échange substitut le sodium par de l’argent
ionique dans le verre de cette manière :
≡ Si − O − + Na + ↔≡ Si − O − + Ag + (5)
Il provoque en même temps une dépolymérisation jusqu’à 10 minutes, ce mécanisme
peut être décrit comme suit :
≡ Si − O − Si ≡ O − + 2 Ag + ↔ 2(≡ Si − O − + Ag + ) (6)
Une repolymérisation est ensuite constatée. Si l’on tient compte des résultats en
photoluminescence (figure 13), la formation d’espèces Ag 2+ est favorisée :
2(≡ Si − O − + Ag + ) ↔≡ Si − O − Si ≡ +O − + Ag 2+ (7)
L’excédent d’oxygène peut être capté par d’autres ions Ag+ car la quantité de laisons
Ag-O augmente, or si ces ions étaient liés aux oxygènes de la silice formant le réseau nous ne
107
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
constaterions pas de repolymérisation, pour cette raison et aux temps d’échange plus longs, la
formation d’oxyde d’argent peut être admise :
2(≡ Si − O − + Ag + ) ↔≡ Si − O − Si ≡ + Ag 2 O (8)
A la suite de ces constats, une question se pose : s’il y a formation d’oxyde d’argent,
que justifierait la formation d’espèces constatées en photoluminescence ? Un autre facteur est
suspecté responsable du processus de nucléation : les impuretés que nous étudierons plus loin
dans le cas du verre Planilux. Cette analyse confirme certains effets constatés par Francis
Catan dans sa thèse sur le phénomène de polymérisation-dépolymérisation [70,108].
1.60
1.58
Indice de réfraction
1.56
1.54
1.52
1.50 échangés
vierge
1.48
0 100 200 300 400
Temps d'échange (min)
108
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
L’indice de réfraction du verre échangé peut être modifié sous l’action de deux
facteurs. Le premier est relatif à la polarisabilité électronique des cations qui s’échangent. En
effet, la constante diélectrique relative et la polarisabilité électronique des atomes constituant
le matériau sont liés par la relation de Clausius-Mossoti [69]:
ε r −1 4
== π ∑ C iα i (9)
εr + 2 3 i
+ + + + + + +
Ion Li Na Ag K Rb Tl Cs
3
Polarisabilité(A° ) 0.03 0.41 2.4 1.33 1.98 5.2 3.34
Rayon Ionique (A°) 0.65 0.95 1.26 1.33 1.49 1.49 1.65
La masse électronique des ions affecte probablement ces valeurs. Ceci conduit à une
augmentation ou une diminution de l’indice de réfraction. Christel Annequin introduit dans sa
thèse la relation de Clausius-Mossoti et écrit :
1
8 2
1 + π ∑ Ciα i
3 i
n= (10)
4
1 − 3 π ∑ Ciα i
i
Où n est l’indice de réfraction, Ci et αi sont respectivement la concentration en ions i
dans le volume et la polarisabilité électronique des ions. Elle explique que Fantone s’inspirant
des travaux de Huggins a développé un modèle quantitatif permettant d’estimer la variation
d’indice ∆n induite par un échange donné. Dans l’étude qui suit nous pourrons comparer les
valeurs de n et déterminer les ∆n des verres entre eux par la méthode infrarouge.
109
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
110
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
18
16
S2
14 Lame
12 Planilux
Ag2O (% mol) A1
10 B2
8 L2
L1
6 B1
4
2
0
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30
Profondeur d'échange (µm)
Fig.18 : Profils déterminés au MEB de divers verres échangés dans un mélange composé de
10% AgNO3 dans NaNO3 pendant 1 heure à environ 315°C.
Pour un temps d’échange de une heure, tous les verres mesurés permettent l’échange
ionique et tous conservent une quantité non négligeable de modificateurs en surface (sodium
ou lithium) si l’on compare avec les taux de modificateurs théoriques. Le verre A1 possède
les plus grands taux de modificateurs (19%) et d’alumine (intermédiaire à 23%), la quantité
d’argent pénétré est la plus importante (aire sous la courbe), de plus ce verre ne semble pas
être saturé en surface, le profil correspond à un type de profil de la figure 25a du chapitre
1.4.1. obtenu lors d’un contact du verre avec le bain. Les verres de type lame de microscope,
Planilux, S2, B2 présentent des profils plus conformes à ceux d’un « gradient d’indice ». Le
profil du verre Planilux a été obtenu face sans étain. B2 possède environ deux fois moins de
sodium que les trois verres sodocalciques, l’aire sous le profil de concentration est moins
importante. L2, L1 et B1 ont des profils intermédiaires. B1 est le verre qui possède le moins
de modificateurs (3.4%), le plus de formateurs de réseau et présente le profil le moins
significatif. L1 et L2 contiennent du lithium et diffusent profondément l’argent. L1 possède
un peu plus de formateur (8% dont 5% de bore) et de lithium (3.5%) que L2. Quelques verres
ont été immergés dans une solution de nitrate d’argent pur pendant un temps très long de 14
heures :
111
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
20
Fig.19 : Profils de Ag2O déterminés au MEB de divers verres échangés dans une solution de
AgNO3 pur pendant 14 heures à environ 300°C.
Dans ce type de bain, après 14h d’échange, le verre A1 a échangé tout le sodium en
surface et diffuse l’argent très profondément sur 120µm tout en conservant une forme
correspondant à la figure 25b du chapitre 1.4.1. Le verre B2 a un profil également de ce type
et il reste seulement environ 1% de sodium en surface. Le profil de L1 est cette fois-ci plus en
gradient d’indice. On s’aperçoit que les profils sont très variés pour des temps d’échange
relativement longs et fixes de 1h ou de 14h. Cette mesure des profils de concentration en
argent après échange ionique permet de déterminer les coefficients de diffusion de l’argent
lorsqu’ils sont « stabilisés », deux exemples sont représentés ci-dessous en fonction du type
de profil :
112
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
20 6
18 Verre A1 échangé 14h Verre L1 échangé 14h
16 5 Chi^2/DoF = 0.02924
Chi^2/DoF = 0.04574
R^2 = 0.99327
14 R^2 = 0.99884
4
Ag2O (% mol)
Ag2O (% mol)
12 m 182.9307 ±2.45174
Co -18.8514 ±0.138
D 0.02067 ±0.00042
D 0.00676 ±0.00021
10 3 ts 50400 ±0
ts 50400 ±0
8 C 0 ±0
2 Expérimental
6
Modèle
4 Expérimental
Modèle 1
2
0 0
0 20 40 60 80 100 120 0 10 20 30 40 50 60 70 80
Profondeur de pénétration (µm) Profondeur de pénétration (µm)
Fig.20 : Paramètres d’ajustement pour deux profils différents, ts (s) représente le temps
d’échange. D est le coefficient de diffusion (µm²/s). m, C et C0 sont les paramètres de
concentration déterminés par le fit, Х² et R² définissent la fiabilité du modèle choisit.
113
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
Tableau 2 : Valeurs des coefficient de diffusion DAg déterminés pour diverses compositions
de verres échangés.
L’échange s’effectue soit avec le sodium soit avec le lithium. Nous remarquons que le
coefficient de diffusion augmente pour des verres contenant de plus en plus de sodium et de
moins en moins de formateurs de réseau. Pour les verres L1 et L2 contenant du lithium, on
s’aperçoit que même avec une teneur plus faible en ions s’échangeant que les verres
sodocalciques, ces verres diffusent plus que ceux contenant du sodium. L’électronégativité de
l’ion lithium (0.98) est pourtant proche de celle de l’ion sodium (0.93) mais les rayons
ioniques sont différents puisque 76pm pour le lithium contre 102pm pour le sodium. Même si
on constate que ces verres au lithium permettent une diffusion de l’argent plus profonde
comparativement à ceux possédant du sodium, les différences de rayon ionique ne justifient
pas pour autant l’occupation des ions argent des sites vacants, de plus ces verres présentent
des compositions riches faisant intervenir du zirconium et du zinc qui rendent son
interprétation compliquée. Il est alors difficile de statuer sur le rôle des composés
intermédiaires (voir chapitre 1.3.8.3.). Si l’on néglige pour ces analyses l’influence des taux
d’impuretés, on peut estimer que le taux de formateur peut être déduit de la somme des
modificateurs et des intermédiaires, dans ce cas on comprend assez bien que le verre A1
diffuse cinq fois plus que la lame de microscope, en plus ce dernier possède moins de sodium
(5%). Rien ne suggère que le taux d’alumine élevé pour le verre A1 soit un des responsables
de cette forte augmentation du coefficient de diffusion. Maintenant, si on considère l’alumine
du verre A1 comme formateur de réseau, le taux qui lui est associé passe alors à environ 77%.
Dans ce cas, ce taux est comparable à celui de la lame de microscope qui possède plus de
114
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
modificateurs de réseau (environ 7%). L’alumine entre alors dans la composition comme
élément structural nécessaire mais qui ne contraint pas la diffusion des ions s’échangeant en
se positionnant comme compensateur de charge. Il est même probable qu’il favorise sa
diffusion.
5 5
Lame de microscope L2
4 4
Absorbance (u.a.)
Absorbance (u.a.)
3 3
2 2
1 1
0 0
300 400 500 600 700 800 300 400 500 600 700 800
λ (nm) λ (nm)
5 5
Planilux B1
4 4
Absorbance (u.a.)
Absorbance (u.a.)
3 3
2 2
1 1
0 0
300 400 500 600 700 800 300 400 500 600 700 800
λ (nm) λ (nm)
5
S2
4
Absorbance (u.a.)
3
ref
2
1h
1
0
300 400 500 600 700 800
λ (nm)
Fig.21 : Spectres d’absorption UV/Visible de verres variés échangés à l’argent dans 10%
AgNO3-90% NaNO3 pendant 1 heure à 315°C – Comparaison avec le verre référence (non
échangé).
115
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
Nous constatons, après échange réalisé pendant une heure dans le mélange de
nitrates que les spectres des verres au lithium (L2) et borosilicaté (B1) ne présentent pas de
modifications particulières après échange, ils ont des compositions très différentes mais tous
deux ne possèdent qu’un faible taux d’alcalin s’échangeant. Le verre L2 est naturellement
coloré en jaune clair et le verre B1 ne présente pas de coloration apparente. Les trois autres
verres silicatés ont des compositions similaires cependant le verre Planilux, un verre « float »
peut contenir de l’étain sur une face, il présente une bande absorbante couvrant de 350 à
450nm qui peut être attribuée à la présence de nanoparticules d’argent métallique. Le verre S2
absorbe de 300 à 350nm, la lame de microscope absorbe un peu plus dans cette région après
échange. L’argent est présent pour ces deux derniers verres et cette absorption peut être
attribuée aux transitions interbandes seules du métal, en d’autres termes pour ces deux
derniers verres, on suppose que les particules métalliques présentes n’ont pas la taille requise
pour permettre l’apparition d’une RPS à 400nm. Après échange d’une durée maximale de 14
heures dans le nitrate d’argent pur pour des temps différents, nous observons en
spectrophotométrie UV/Visible :
5 5 5
S2 Planilux L1
4 4 4
Absorbance (u.a.)
Absorbance (u.a.)
Absorbance (u.a.)
3 3 3
2 2 2
1 1 1
0 0 0
300 400 500 600 700 800 300 400 500 600 700 800 300 400 500 600 700 800
λ (nm) λ (nm) λ (nm)
5 5 5
S1 A1 B2
4 4 4
Absorbance (u.a.)
Absorbance (u.a.)
Absorbance (u.a.)
3 3 3
2 2 2
1 1 1
0 0 0
300 400 500 600 700 800 300 400 500 600 700 800 300 400 500 600 700 800
λ (nm) λ (nm) λ (nm)
5
L2
4
ref
Absorbance (u.a.)
3 1h
2
7h
14h
1
0
300 400 500 600 700 800
λ (nm)
Fig.22 : Spectres d’absorption UV/Visible de verres variés échangés à l’argent dans AgNO3
pur pendant 1, 7 et 14 heures à 300°C – Comparaison avec le verre référence (non
échangé).
116
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
Le verre Planilux présente une bande d’absorption étendue de 300 à 500nm qui
pourrait être due à la présence d’argent métallique. Les verres au lithium L1 et borosilicaté B2
ne présentent pas de modifications spectrales après échange. Les borosilicates B2 comme B1
sont des verres qui possèdent les plus grands taux de formateur pour un minimum de
composés au nombre de quatre. A1 un aluminosilicate et L2 qui contient du lithium sont très
légèrement affectés après 14 heures d’échange. L1 contient plus de lithium que L2 mais de
tous les verres, L2 est celui qui possède le plus grand taux d’impuretés (0.75% contre 0.43%
pour L1) et le plus grand nombre de composés au nombre de huit. L’aluminosilicate A1 est le
deuxième verre après S2 à posséder un minimum d’impuretés avec 0.20% mais c’est aussi
celui qui contient le plus d’argent dans sa matrice. Le verre S1 absorbe faiblement et un peu
plus que S2 au delà de 350nm et ces deux verres jaunissent au même titre que le verre
Planilux. Quelques questions ouvertes restent sans réponses pour le verre S2. Si ce verre
possède le moins d’impuretés et qu’il contient un taux d’argent dans la moyenne, que
justifierait cette coloration ? Les éléments modificateurs calcium ou magnésium présents dans
ce type de verre silicaté peuvent-il influer ? La nature des impuretés joue un rôle sur les
aspects coloration et décoloration, qu’en est-il pour ce type de verre ?
117
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
0,5 0,5
Lame de microscope L2
0,4 0,4
Reflectance (u.a.)
Reflectance (u.a.)
0,3 0,3
0,2 0,2
0,1 0,1
0,0 0,0
250 500 750 1000 1250 1500 1750 2000 2250 250 500 750 1000 1250 1500 1750 2000 2250
-1 -1
Nombre d'onde ν (cm ) Nombre d'onde ν (cm )
0,5 0,5
Planilux B1
0,4 0,4
Reflectance (u.a.)
Reflectance (u.a.)
0,3 0,3
0,2 0,2
0,1 0,1
0,0 0,0
250 500 750 1000 1250 1500 1750 2000 2250 250 500 750 1000 1250 1500 1750 2000 2250
-1
Nombre d'onde ν (cm ) Nombre d'onde ν (cm )
-1
0,50
0,45 S2 Verre vierge
0,40
échangé 1h
Reflectance (u.a.)
0,35
0,30
0,25
0,20
0,15 Identification
0,10 de ∆n
0,05
0,00
250 500 750 1000 1250 1500 1750 2000 2250
-1
Nombre d'onde ν (cm )
Fig.23 : Spectres de réflectance de verres variés échangés à l’argent dans 10% AgNO3-90%
NaNO3 pendant 1 heure à 315°C – Comparaison avec le verre vierge (non échangé).
La figure montre que les modifications spectrales sont assez similaires pour les verres
Planilux (face sans étain), S2 et la lame de microscope, l’indice augmente sous l’effet de
l’échange. Le comportement pour ce type de verre a été détaillé dans le chapitre 3.1.2.3. La
structure boro-silicatée de B1 est très affectée mais son indice ne varie pas, et il n’y a pas
d’affectation significative dans la région des modificateurs de réseau. Les groupements
borates peuvent opter pour une structure tétraédrique entre 1000 et 1200cm-1 ou triangulaire
entre 1250 et 1500cm-1 (annexe 2N), l’argent pénètre et se loge directement à proximité du
bore et lui permet donc une organisation structurale différente, on peut supposer que l’argent
est oxydé par un oxygène cédé par un groupe borate ce qui expliquerait une baisse
118
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
significative de l’aire du massif principal situé entre 1050cm-1 et 1250cm-1 et attribué aux
espèces tétraédriques et une augmentation des espèces dépolymérisées vers 900cm-1 et
également de la forme triangulaire du bore à 1375cm-1 pour une même valeur de ε∞. Le verre
L2 est affecté dans la région des modificateurs, des intermédiaires et des formateurs de
réseau. Son indice est légèrement augmenté après échange ionique. Sa structure de
vitrocéramique est plus complexe à étudier et ce type d’échange met en jeu plus deux
alcalins : le sodium et le lithium. La richesse en intermédiaire (10,9% mol) et le nombre le
plus élevé de composés consitutant ce verre rend également compliqué son analyse. De ce
fait, des erreurs d’identification des contributions gaussiennes composant la partie imaginaire
rendent l’analyse structurale très délicate. La figure montre les spectres obtenus après échange
dans une solution de nitrate d’argent pur :
0,4 S2 0,4
Planilux 0,4
L1
Reflectance (u.a.)
Reflectance (u.a.)
Reflectance (u.a.)
0,4 S1 0,4
A1 0,4 B2
Reflectance (u.a.)
Reflectance (u.a.)
Reflectance (u.a.)
0,4
L2
ref
Reflectance (u.a.)
0,3
1h
0,2
7h
0,1 14h
0,0
250 500 750 1000 1250 1500 1750 2000 2250
-1
Nombre d'onde ν (cm )
Fig.24 : Spectres de réflectance de verres varies échangés dans AgNO3 pur à 300°C pendant
1, 7 et 14 heures – Comparaison avec le verre de référence (non échangé).
119
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
Tableau 3 : Valeurs des variations d’ indice de refraction pour la gamme de 4.4 à 8µm
évalués pour différents verres silicatés après échange ionique de 1h dans 10% AgNO3–
NaNO3 à T=315°C.
120
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
Tableau 4 : Valeurs des variations d’ indice de refraction pour la gamme de 4.4 à 8µm
évalués pour différents verres silicatés après échange ionique de 1h dans AgNO3 à T=300°C.
Tableau 5 : Valeurs des variations d’ indice de refraction pour la gamme de 4.4 à 8µm
évalués pour différents verres silicatés après échange ionique de 14h dans AgNO3 à
T=300°C.
121
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
% Ag2O
6 6
Saut d’indice
4 4
2 2
0 0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Profondeur d'échange (µm) Profondeur de pénétration (µm)
Fig.25 : Profils de concentration en oxyde d’argent pour une verre de type Planilux. A
gauche : gradient d’indice, à droite, profil à saut d’indice obtenu avec le champ électrique
pour des conditions d’échange identiques : t=6h30 à T=300°C dans AgNO3 pur (Images
MEB obtenues par contraste chimique).
On peut contrôler par cette technique la profondeur d’échange, le risque est que si le
champ électrique est trop important la structure peut être altérée, la valeur doit donc être
ajustée au type de verre. Podlipensky et al explique qu’il est possible de dissoudre les
particules présentes sous l’effet d’un champ électrique intense [122]. Différentes méthodes
existent pour la réalisation de guides d’onde et elles font intervenir principalement la méthode
d’échange ionique [123,124].
3.1.5 Conclusion
Dans cette partie expérimentale d’échange ionique à l’argent, nous utilisons deux
méthodes déterministes de modélisation. La première permet à partir des profils de
concentration théoriques, solutions de l’équation (39) du chapitre 1.4.1. d’évaluer l’évolution
du coefficient de diffusion de l’argent dans un verre réalisé expérimentalement en fonction du
temps d’échange. La deuxième méthode consiste à traiter l’équation différentielle et permet
de prédire la théorie de l’échange dans le cas idéal, où ce sont les ions Na+ et Ag+ seuls qui
régissent l’échange par leurs propriétés de mobilité, le verre aluminosilicate A1 répond à ce
122
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
critère. L’expérience de variation du temps d’échange ionique est effectuée pour la lame de
microscope. Nous montrons par le MEB l’évolution du coefficient de diffusion pour ce type
de verre silicaté. Son coefficient diminue dès lors que le verre est saturé en argent, on peut
obtenir ainsi des profils à gradient d’indice. La somme des oxydes s’échangeant est
globalement stable et il reste du sodium en surface. La spectrophotométrie UV/Visible ne
montre pas de résonance plasmon de surface à λ=410nm après échange ionique, la
photoluminescence indique qu’il y a une augmentation d’espèces Ag2 - Ag+, Ag0 - Ag+ et Ag+
- Ag+ avec le temps d’échange. La méthode infrarouge informe que des liaisons Ag-O sont
créées et que le verre dépolymérise pour des temps courts et repolymérise ensuite, la
formation d’oxyde d’argent est alors suspectée. Par conséquent, les responsables de la
coloration jaune croissante sont les complexes ioniques d’argent très nombreux : nous
montrerons que les impuretés en éléments de transition favorisent leur formation. Par cette
méthode il est possible d’évaluer la valeur de ε∞ de 4.4µm à 8µm permettant l’obtention de
guides d’onde plans. Nous utilisons cette dernière donnée pour évaluer les variations d’indice
∆n de verres de compositions variées immergés dans différents bains de nitrates d’argent.
Lors de cette étude des compositions, nous constatons que les coefficients de diffusion des
verres augmentent avec le taux d’alcalin s’échangeant, que la présence d’alumine favorise la
diffusion, que le lithium permet une diffusion plus profonde des ions argent que le sodium.
Après échange, les verres silicatés de type S1, S2 et Planilux jaunissent. Cette cause de
coloration est probablement due à la présence de nanoparticules d’argent métallique de taille
insuffisante pour permettre la RPS. Les valeurs de ∆n peuvent être évaluées pour des temps
longs d’échange (14h) et dépendent du taux d’alcalin s’échangeant. Nous vérifions l’inflence
du champ électrique sur l’échange ionique, ce dernier permet la réalisation de guides d’onde à
saut d’indice.
123
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
expérimental décrit au chapitre 2.1.3., ont été effectuées sur des verres de compositions quasi-
identiques : les lames de microscope et le verre Planilux.
7.0
6.5
1min
6.0 3min
5.5 10min
5.0 30min
4.5 60min
240min
Ag2O (%mol)
4.0
390min
3.5
3.0
2.5
2.0
1.5
1.0
0.5
0.0
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70 75
Profondeur d'échange (µm)
Fig.27 : Evolution de la coloration après échange ionique à l’argent puis recuit 2h30 à
450°C de lames de microscope échangées à T=320°C dans 10% AgNO3-NaNO3 pour
différents temps d’échange.
124
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
Si l’on recuit les verres a une température de 450°C, l’évolution des oxydes ne
contribuant pas directement à l’échange est globalement stable, la composition en ces
éléments n’est pas affectée :
80
6
5 MgO
60
4 CaO
40 3 K2O
Al2O3
2
20
1
0 0
0 20 40 60 80 100 0 20 40 60 80 100
Profondeur d'échange (µm) Profondeur d'échange (µm)
Fig.28 : Profils pour une lame échangée 6h30 à 320°C puis recuite 2h30 à 450°C. A gauche :
profil de concentration de SiO2 formant la structure principale du verre. L’équation finale
obtenue est : y=0,0964x + 73,2. A droite : évolution des autres oxydes ne contribuant pas
directement à la rediffusion des ions.
Pour les ions Ag+ et Na+ contribuant à l’échange, des différences nettes apparaissent
par rapport aux verres échangés examinés dans le précédent chapitre 3.1.2.1 :
16
Concentration d'oxydes (%mol)
4,0
3mn
14 3,5 10mn
12 30mn
3,0
60mn
10 Na2O 2,5 120mn
% Ag2O
240mn
8 Ag2O 2,0 390mn
6 Somme 1,5
4 1,0
2 0,5
0 0,0
0 20 40 60 80 100 0 10 20 30 40 50 60 70 80
Profondeur d'échange (µm) Profondeur d'échange (µm)
Fig.29 : A gauche la somme des ions rediffusant pour un échange de 6h30, à droite les profils
de concentration d’argent pour les temps d’échange différents. Les lames de microscope sont
échangées dans 10% AgNO3 – 90% NaNO3 à T=320°C puis recuites 2h30 à 450°C (obtenus
au MEB).
La somme des ions Ag+ et Na+ est relativement stable avec une légère augmentation
en surface du verre. Comparativement avec les profils après échange seul, nous remarquons
que la concentration diminue en surface pour chaque profil en même temps que la profondeur
d’échange. Le verre tend à « s’homogénéiser » en sodium, avec une rediffusion des ions
argent vers l’intérieur du verre et des ions sodium vers la surface. Ce mécanisme est
125
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
assimilable à un échange ionique au sein même du verre mais sans apport nouveau d’argent
en surface de la matrice : il y a donc migration des ions argent vers l’intérieur du verre. Un
recuit à 450°C pendant 2h30 favorise la diffusion des ions par rapport à un recuit réalisé à
300°C pour un temps pourtant dix fois supérieur, nous vérifions ainsi l’influence dominante
de la température dans l’équation (27) de Doremus posée au chapitre 1.4.1. Maintenant si l’on
s’intéresse aux propriétés d’absorption optique obtenues par spectrophotométrie UV/Visible,
qu’en est-il de la résonance de plasmon de surface de l’argent ?
5
1min
3min
4
Absorbance (u.a.)
10min
30min
3 60min
120min
240min
2 390min
0
250 300 350 400 450 500 550
λ (nm)
126
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
5
Expérimental
modèle
4 Lorentzienne 1
Absorbance (u.a.)
Lorentzienne 2
3
0
300 400 500 600 700 800
λ (nm)
400 400
Largeur à mi-hauteur (nm)
350
380
Position du pic (nm)
300
360
250
340
200
320
150
0 50 100 150 200 250 300 350 400 0 50 100 150 200 250 300 350 400
Temps d'échange (min) Temps d'échange (min)
600 2,0
1,8
500 1,6
1,4
Intensité (u.a.)
400
1,2
Aire (u.a.)
300 1,0
0,8
200 0,6
0,4
100
0,2
0 0,0
0 50 100 150 200 250 300 350 400 0 50 100 150 200 250 300 350 400
Temps d'échange (min) Temps d'échange (min)
127
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
Reference
1min
3min
10min
9000
30min
V)
8000
é PL (m
60min 7000
120min 6000
240min 5000
4000
Intensit
390min 3000
2000
1000
0
2,3
2,2
2,1
E 2,01,9
(e
V) 1,8
1,7
1,6
128
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
9000
λEM=590nm (2.1eV)
8000
7000
Intensité PL (mV)
6000
5000
4000
3000
2000
1000
0
0 100 200 300 400
Temps d'échange (min)
Si l’on compare cette évolution avec celle obtenue après l’échange seul (voir figure
12), on note deux tendances remarquables : en premier lieu, une augmentation globale de
l’intensité très importante, d’environ neuf fois supérieure à celle obtenue après échange.
L’autre aspect est lié à une augmentation puis une diminution en fonction du temps
d’échange après recuit : la quantité d’argent mesurée augmentant en même temps que la durée
d’échange (voir profils sur la figure 29). On pourrait s’attendre à une évolution similaire à
celle obtenue lors de l’échange, ce qui n’est pas le cas, il y a création de nombreuses espèces
formées de quelques atomes d’argent puisque l’intensité PL augmente rapidement juqu’à 60
minutes d’échange mais elle diminue ensuite. A ce stade cela signifie que la précipitation est
beaucoup plus avancée que pour les verres échangés moins longtemps et que l’on a dépassé
le stade de la formation des complexes d’argent, il y a transformation de complexes en
nanoparticules après 60 minutes d’échange. La spectroscopie infrarouge de ces verres peut
nous aider à la compréhension des mécanismes et révéler certaines informations manquantes
concernant l’influence de la structure silicatée sur la précipitation :
129
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
0,30
ref
1min
0,25
3min
10min
Réflectance
0,20 30min
60min
0,15 120min
240min
0,10 390min
0,05
0,00
0 500 1000 1500 2000 2500
-1
Nombre d'onde (cm )
L’influence de l’argent ionique est nettement moins importante qu’observé dans le cas
de l’échange seul. Cette technique n’est pas en mesure d’identifier les liaisons de type Ag-Ag,
aussi nous n’observons pas l’influence des particules métalliques d’argent qui est présente à
ce stade de préparation des échantillons. Même si la structure tend à être identique à celle du
verre vierge, la spectroscopie infrarouge est très sensible et l’on note des légères variations
des spectres de Réflectance. Il devient délicat de déterminer les différentes contributions
constituant la partie imaginaire de chacun de ces spectres, les erreurs d’ajustement pourraient
devenir trop importantes devant l’ampleur des variations. En première approximation, l’indice
de réfraction ne variant que peu, nous pouvons donner quelques tendances à ces variations
directement sur les 2 régions principalement affectées :
130
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
0,30 0,22
ref
1mn
0,25 4 0,20 2 3mn
10mn
ref
Réflectance
30mn
Réflectance
0,20
60mn
1mn
3mn
3 0,18
120mn
0,15 240mn
10mn 390mn
30mn 0,16
0,10 60mn 1
120mn
240mn 0,14
0,05
390mn
0,00 0,12
800 850 900 950 1000 1050 1100 1150 1200 1250 100 200 300 400
-1 -1
Nombre d'onde (cm ) Nombre d'onde (cm )
0,30 échangé
échangé puis recuit
Reflectance (u.a.)
0,25
0,20
0,15
0,10
0,05
0,00
250 500 750 1000 1250 1500
-1
Nombre d'onde (cm )
Fig.37 : Comparaison des spectres infrarouge de lames échangée 6h30 dans 10%AgNO3-
NaNO3 à 320°C et échangée puis recuite 2h30 à 450°C.
131
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
1200 400
350 Q4
1000 Q4 Q3
300
Nombre d'onde (cm )
Q3 Q2
-1
800 Q2 250 Q1
Aire (u.a.)
Q1 Ag
600 Ag 200 Na1
Na1 Na2
150
400 Na2
100
200 50
0 0
échangé échangé puis recuit échangé échangé puis recuit
Echantillon Echantillon
Fig.38 : Evolution des espèces déterminées à partir des spectres de réflectance entre le verre
échangé 6h30 dans 10%AgNO3-NaNO3 à 320°C et échangé puis recuit 2h30 à 450°C.
L’influence du recuit sur le nombre d’onde est stable, on note cependant un léger shift
des modes Qn (entre 900 et 1200cm-1) vers les plus hautes fréquences qui peut correspondre à
une rigidification globale du réseau silicaté. Après recuit la population Ag-O (200 à 250cm-1)
restante est également plus rigide et l’on ajoute une nouvelle population Na-O (150cm-1) à
celle déjà existante située autour 20cm-1. Il faut rappeler que d’après les études réalisées au
MEB, il reste du sodium en surface non échangé en surface (Na1) et que le recuit a provoqué
une rediffusion d’ions Na+ (Na2). D’après l’évolution des aires, le verre échangé contient plus
d’espèces de type Ag-O et moins d’espèces de type Na-O (de 30 à 125cm-1) que le verre
recuit. En faisant l’hypothèse que l’argent est conservé dans le verre, l’argent a rediffusé vers
l’intérieur ou il y a précipitation en particules. Si maintenant on observe l’évolution des aires
des espèces Qn, le recuit provoque pour ce verre une diminution importante de Q4
accompagnée d’une diminution de Q3, une forte augmentation de Q2 et une légère baisse de
Q1. Globalement on peut donc dire que ce verre échangé 6h30 dépolymérise sous l’action de
ce recuit : on peut estimer le taux de polymérisation pour ces deux verres en utilisant les aires
des espèces Qn :
BO = 4Q 4 + 3Q 3 + 2Q 2 + Q 1 (11)
BO + NBO = 4 × (Q 4 + Q 3 + Q 2 + Q 1 ) (12)
BO
%P = × 100 (13)
BO + NBO
132
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
Si l’on applique la relation (13), on estime que le verre échangé seul est polymérisé à
P=73.9% (en surface) et le verre recuit à 64.49%, donc pour ce verre échangé 6h30 le recuit a
pour effet de dépolymériser la surface du verre de approximativement 9%. A quoi est due
donc cette dépolymérisation ? Ce verre échangé 6h30 étant très riche en argent, les
mécanismes mis en jeu sont nombreux : rediffusion des ions argent vers l’intérieur,
précipitation de l’argent, rediffusion des ions sodium vers la surface, perte d’oxygène du
réseau provoquant la création d’oxyde d’argent, dépolymérisation du réseau sous l’effet de la
rediffusion et de l’accession à de nouveaux sites. Les hypothèses sont les suivantes :
D’après ces équations on comprend que lors de la précipitation sous l’effet du recuit,
le verre ne devrait pas être plus dépolymérisé sauf si les particules agissent mécaniquement
sur le réseau. Pour cela il faudrait des particules de taille importante, nous verrons que ce
n’est pas le cas pour ce type de verre. S’il y a création d’oxyde d’argent, il y a alors capture
d’un oxygène du réseau silicaté par la nouvelle espèce Ag2O, par conséquent le taux
d’oxygène contribuant à la formation du réseau SiO2 lors du recuit va diminuer : en divisant
les relations (12) appliquées aux deux verres échangé et échangé puis recuit, d’après les
courbes de la figure 38, il y a une perte de 5,5% d’oxygène entre ces deux verres. Les
mécanismes sont donc plus complexes : pour ce verre riche en argent la principale cause de
dépolymérisation du verre en surface ne peut être due qu’à la rediffusion des ions sodium qui
dégradent le verre en surface ce qui justifierait l’augmentation de la somme des oxydes en
surface constatée au MEB (voir figure 29). Il y a cohabitation d’argent métallique et d’argent
ionique très probablement sous forme oxydée. Il faut préciser que l’argent peut être également
133
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
neutralisé par une impureté. Nous effectuons l’étude pour le verre échangé 30 minutes. La
comparaison des spectres de réflectance donne :
0,30
échangé
échangé puis recuit
0,25
Réflectance (u.a.)
0,20
0,15
0,10
0,05
0,00
Fig.39 : Comparaison des spectres infrarouge de lames échangée 30min dans 10%AgNO3-
NaNO3 à 320°C et échangée puis recuite 2h30 à 450°C.
600 1200
Q4
Q3
500 Q2
1000 Q4
Q1
Nombre d'onde (cm )
Q3
-1
Ag
400 Na1 800 Q2
Aire (u.a.)
Na2
Q1
300 600 Ag
Na1
200 400 Na2
100 200
0 0
échangé échangé puis recuit échangé échangé puis recuit
Echantillon Echantillon
Fig.40 : Evolution des espèces déterminées à partir des spectres de réflectance entre le verre
échangé 30min dans 10%AgNO3-NaNO3 à 320°C et échangé puis recuit 2h30 à 450°C.
134
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
1200
500
1000 Q4
Nombre d'onde (cm )
-1
Q4 400
Q3 Q3
800 Q2
Aire (u.a.)
Q2
300 Q1
Q1
600 Ag
Ag
Na1 200 Na1
400 Na2 Na2
100
200
0 0
30min 6h30 30min 6h30
Echantillon Echantillon
Fig.41 : Comparaison des deux verres recuits 2h30 à 450°C : évolution des espèces
déterminées à partir des spectres de réflectance entre le verre échangé 30min dans
10%AgNO3-NaNO3 à 320°C et échangé 6h30.
Après recuit, on constate que le temps d’échange ionique aura pour effet de
dépolymériser avec une diminution de Q4 et Q3 et une augmentation de Q2. Le taux de Ag-O
augmentant, la formation d’oxyde d’argent repolymérise, c’est donc la rediffusion du sodium
qui dépolymérise. Ces informations confirmeraient les hypothèses émises précédemment et
appuyées par les équations (14) à (19). Ces mécanismes sont possibles si l’oxygène participe
à la diffusion et la recombinaison des espèces.
135
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
390min
Fig.42 : Images TEM de verres Planilux (face sans étain) échangés dans 10% AgNO3-
NaNO3 à 315°C puis recuits 1h à 450°C pour des temps d’échange variables : de 3, 10,
30min, 1h, 2h, 4h, 6h30. L’échelle indiquée est 50nm.
1 (ln D − ln D )²
f ( D) = exp− (20)
2π ln σ 2 ln ²σ
x
(ln )²
A xc
y = y0 + exp − (21)
2π .w.x 2 w²
136
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
50 50 50
% population
30 30 30
20 20 20
10 10 10
0 0
0 2 4 6 8 10 12 0 2 4 6 8 10 12 0
2R (nm) 0 2 4 6 8 10 12
2R (nm) 2R (nm)
50 50 50
1h 2h 4h
40 40 40
% population
% population
% population
30 30 30
20 20 20
10 10 10
0 0
0 2 4 6 8 10 12 0
0 2 4 6 8 10 12 0 2 4 6 8 10 12
2R (nm) 2R (nm) 2R (nm)
50
6h30
40
% population
30
20
10
0
0 2 4 6 8 10 12
2R (nm)
137
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
0
0 50 100 150 200 250 300 350 400
Temps d'échange (min)
52
population (u.a.)
Densité de
50
48
46
0 50 100 150 200 250 300 350 400
0.38
Ecart type σ
0.36
0.34
0.32
0.30
0.28
0.26
0.24
0 50 100 150 200 250 300 350 400
Temps d'échange (min)
138
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
l’écart type. Cependant les écarts en densité sont relativement faibles de 46 à 52 (u.a.). Par
conséquent, on peut conclure pour ce type de composition de verre (Planilux ou lame de
microscope), dans ces conditions de réalisation et du fait que les particules formées sont très
petites et très indépendantes finalement du temps d’échange, que ces particules ne sont pas à
un stade de maturation mais seulement à un stade de migration-coalescence détaillé au
chapitre 1.5. A cela s’ajoute un effet de la matrice (verre) non négligeable.
5 5 5
1' 3' 10'
4 4 4
Absorbance (u.a.)
Absorbance (u.a.)
Absorbance (u.a.)
3 3 3
2 2 2
1 1 1
0 0 0
300 400 500 600 700 800 900 1000 300 400 500 600 700 800 900 1000 300 400 500 600 700 800 900 1000
λ (nm) λ (nm) λ (nm)
5 5 5
30' 60' 120'
4 4 4
Absorbance (u.a.)
Absorbance (u.a.)
Absorbance (u.a.)
3 3 3
2 2 2
1 1 1
0 0 0
300 400 500 600 700 800 900 1000 300 400 500 600 700 800 900 1000 300 400 500 600 700 800 900 1000
λ (nm) λ (nm) λ (nm)
5 5
240' 390'
4 4 verre vierge (ref)
Absorbance (u.a.)
Absorbance (u.a.)
3 3
échangé à 320°C
échangé puis recuit 24h à 300°C
2 2
échangé puis recuit 2h30 à 450°C
1 1 échangé puis recuit 2h30 à 450°C
puis recuit 1h à 500°C
0 0
300 400 500 600 700 800 900 1000 300 400 500 600 700 800 900 1000
λ (nm) λ (nm)
Fig.46 : Spectres UV/Visible après échange ionique à l’argent puis recuit thermique dans
différentes conditions de lames de microscope échangées à T=320°C dans 10% AgNO3-
NaNO3 pour différents temps d’échange. Comparaison avec le verre vierge.
On constate de nombreux points : les spectres obtenus après recuit 24h à 300°C sont
quasi-identiques à ceux obtenus après échange seul, quelque soit le temps d’échange, ce qui
139
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
Nous constatons que les verres recuits et peu colorés fluorescent très bien à la
longueur d’onde d’excitation de 254nm, et plus particulièrement le verre échangé une minute.
140
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
5 5
Absorbance (u.a.)
recuit 1h-450°C
3 3
recuit 3h-450°C
2 2 recuit 6h-450°C
1 1
recuit 8h-450°C
0 0
250 300 350 400 450 500 550 600 250 300 350 400 450 500 550 600
λ (nm) λ (nm)
5 5
4
6min 4
10min
Absorbance (u.a.)
Absorbance (u.a.)
3 3
2 2
1 1
0 0
250 300 350 400 450 500 550 600 250 300 350 400 450 500 550 600
λ (nm) λ (nm)
5 5
4
30min 4
60min
Absorbance (u.a.)
Absorbance (u.a.)
3 3
2 2
1 1
0 0
250 300 350 400 450 500 550 600 250 300 350 400 450 500 550 600
λ (nm) λ (nm)
Fig.48 : Lames échangées à 400°C dans 10% AgNO3-NaNO3 puis recuites à 450°C pour des
temps variés.
141
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
recuits 1h à 450°C, la résonance de plasmon de surface est présente dans tous les verres
(excepté pour le verre échangé 1 minute) et son intensité augmente de manière très
significative avec le temps d’échange. Le verre échangé 10 minutes présente la particularité
de posséder deux contributions, cet aspect est très intéressant, car après ce temps les
contributions deviennent très étroites. Avec l’augmentation du temps de recuit pour cette
même température de 450°C, les différentes contributions augmentent plus lentement et
semblent approcher un seuil de saturation tout en présentant des déformations importantes,
surtout pour les temps courts de 1 minute à 10 minutes. Nous avons ensuite renouvelé cette
expérience de variation de temps de recuit mais cette fois-ci pour une température plus élevée
de 500°C. A ce stade, nous sommes en dessous mais très proches de la température de
transition vitreuse située autour de 520°C, aussi, un possible abaissement de la viscosité du
verre et donc de la matrice peut être à prendre en considération (chapitre 1.3.3.). Les mesures
sont toujours faites à température ambiante, aussi cet abaissement de viscosité lors du recuit
n’implique pas forcément un changement d’indice de la matrice lors de la mesure :
5 5
4
1min 4
3min
Absorbance (u.a.)
Absorbance (u.a.)
3 3
ref
échangé 400°C
2 2 recuit 2h-500°C
1 1 recuit 4h-500°C
recuit 6h-500°C
0 0
250 300 350 400 450 500 550 600 250 300 350 400 450 500 550 600 recuit 8h-500°C
λ (nm) λ (nm)
5 5
4
6min 4
10min
Absorbance (u.a.)
Absorbance (u.a.)
3 3
2 2
1 1
0 0
250 300 350 400 450 500 550 600 250 300 350 400 450 500 550 600
λ (nm) λ (nm)
5 5
4
30min 4
60min
Absorbance (u.a.)
Absorbance (u.a.)
3 3
2 2
1 1
0 0
250 300 350 400 450 500 550 600 250 300 350 400 450 500 550 600
λ (nm) λ (nm)
Fig.49 : Lames échangées à 400°C dans 10% AgNO3-NaNO3 puis recuites à 500°C pour des
temps variés.
142
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
Pour la première fois nous notons l’apparition d’une résonance de plasmon de surface
très marquée pour le verre échangé une minute après quatre heures de recuit. La résonance est
à chaque fois située entre 400 et 450nm. L’absorption pour les verres échangés 30 minutes et
60 minutes est immédiatement saturée dès le recuit. Des déformations de spectres au cours du
recuit apparaissent en même temps que l’augmentation de la densité optique pour les verres
échangés de une minute à 10 minutes. Comparativement avec les verres recuits à 450°C, la
précipitation est nettement favorisée à 500°C et la RPS est très marquée au-delà de 410nm.
4
Coefficient de Diiffusion (m²/s)
-13
2,5x10 sans étain
étain
-13
2,0x10 3
Ag2O (%mol)
-13
1,5x10
2
-13
1,0x10
1
-14
5,0x10
0,0 0
0 10 20 30 40 50 0 10 20 30 40 50 60
Taux d'argent (%Ag2O) Profondeur d'échange (µm)
Fig.50 : A gauche : évolution du coefficient de diffusion pour les verres échangés seuls face
sans étain en fonction du taux d’argent. A droite : comparaison des profils de concentration
d’argent pour les faces étain et sans étain d’un verre échangé 4h dans 10% AgNO3-NaNO3
puis recuit 1h à 450°C.
L’évolution de D ressemble étroitement à celle obtenue sur la figure 8 pour les lames
de microscope, en effet les compositions pour ces deux verres sont quasi-identiques (pour la
face sans étain). Après recuit, la présence d’étain sur une face n’affecte pas clairement les
profils de concentration en argent, autrement dit : l’étain ne modifie pas d’un point de vue
143
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
25
Expérimental
20 Modèle
% Population
15
10
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
2R (nm)
Fig.52 : Les 2 images utilisées pour l’identification des populations de l’échantillon Planilux
échangé 6h30 puis recuit face étain.
144
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
40 Expérimental
Modèle
% Population
30
20
10
0
0 10 20 30 40 50
2R (nm)
Fig.53 : Histogramme de taille montrant l’Influence de la face étain d’un verre Planilux
échangé 6h30 puis recuit sur la précipitation en particules d’argent. Les paramètres obtenus
sont : Aire = 544,6 ; σ=1.426 ; µ=19,8nm (2R). Npart = 276. Le graphe est normaliséà 100%.
La fiabilité est de 0,933.
40 Somme
Modèle 1
35
Modèle 2
% Population
30 Expérimental
25
20
15
10
5
0
0 10 20 30 40 50
2R (nm)
Fig.54 : Influence de la face étain d’un verre Planilux sur la précipitation en particules
d’argent. Les paramètres obtenus sont : A1= 366,4 ; σ1=0,244 ; µ 1=17,2nm (2R) ; A2=
172,6 ; σ2=0,188 ; µ 2=28,4nm. La fiabilité est de 0,958.
145
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
Cet histogramme nous révèle ainsi qu’il y a des particules de taille moyenne
respectivement d’environ 17nm et 28nm de diamètre. Ces dernières sont cependant deux fois
moins présentes, sur une autre image prélevée sur cet échantillon, on peut observer une
coalescence pour les plus grosses particules :
Fig.55 : Image TEM montrant la coalescence de particules d’argent pour le verre Planilux
(face étain) échangé 6h30 puis recuit 1h à 450°C.
Cette image montre que pour ce verre échangé 6h30 face étain, le mécanisme de
précipitation est avancé : des particules plus grosses migrent pour coalescer entre elles par
conséquent l’histogramme des populations de taille représenté sur la figure 54 est plus
représentatif du mécanisme de précipitation. Dans ce cas le mécanisme d’agrégation
d’Ostwald Ripening décrit au chapitre 1.5 se prête bien. L’impureté d’étain est donc favorable
à la précipitation. Pour prendre en compte d’un point de vue théorique la déformation de la
particule dans l’absorption on introduit dans le terme de polarisabilité un facteur de
dépolarisation. On considère la particule ellipsoïdale avec ses trois axes principaux a, b et c.
Li est le facteur de dépolarisation. On a alors [126] :
4π ε (ω ) − ε m (ω )
α i (ω ) = abc
3 ε m (ω ) + Li [ε (ω ) − ε m (ω )] (23)
146
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
Après recuit tous les verres colorent, les deux figures ci-dessous (Comparatif
échangés-recuits) montrent les résultats obtenus en spectrophotométrie UV/Visible dans le cas
de verres de type planilux échangés pour des durées comprises entre 1 minute et 6h30 ayant
tous subis ensuite un recuit de 1 heure à 450°C. La mesure tient compte dans ce cas des
différences des deux faces (Reconnaissables en éclairage UV) :
3.0 3,0
vierge reference
2.5 1mn 2,5 1min
3min
Absorbance (u.a.)
Absorbance (u.a.)
3mn 10min
2.0 10mn 2,0
30min
30mn 60min
1.5 1,5 120min
1h
240min
1.0 2h 1,0 390min
4h
0.5 6h30 0,5
0.0 0,0
300 400 500 600 700 800 300 400 500 600 700 800
λ (nm) λ (nm)
Fig.58 : A gauche : spectre d’absorbance de verres Planilux échangés dans 10% AgNO3-
NaNO3 à T=312°C pour différents temps d’échange. A droite : ces mêmes verres recuits une
heure à 450°C. Comparaison avec le verre vierge (référence).
Une absorption apparaît entre 350 et 400nm pour les verres Planilux échangés seuls,
contrairement aux lames de microscope étudiées au chapitre 3.1.2.2, la précipitation est
favorisée dès l’échange et la densité d’absorption augmente avec le temps d’échange. Pour les
verres recuits, on constate que la résonance plasmon apparaît dès une minute d’échange et
147
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
subit d’abord un red-shift puis un blue-shift avec une augmentation de l’intensité jusqu’à une
heure puis une décroissance ensuite. De ces spectres, on extrait l’évolution de la position du
pic et l’intensité de la RPS :
430
Resonance Plasmon λm (nm)
3.0
Intensité Résonance(u.a.)
425
2.5
420
2.0
415
1.5
410
1.0
405 0.5
400 0.0
0 50 100 150 200 250 300 350 400 0 100 200 300 400
Temps d'échange (min) λ (nm)
148
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
b* Blanc : 100
50 60 70
80 90 100
110
10
a* 20 100 L* Jaune : 110
Echangé Vert : -110
30 90
b*
40 80 L*
L*
Echangé puis
50 70
recuit a*
60
Rouge : 110
50
Bleu : -110
échangés Noir : 0
recuits
Fig.60 : En haut : représentation dans le diagramme L*a*b* des verres Planilux après
échange et après recuit. En bas : représentation de ces mêmes verres dans le diagramme xyY
CIE 1931.
Dans le cas des verres échangés seuls, la clarté L* très forte diminue de 10% en
fonction du temps d’échange, les paramètres a* et b* dérivent respectivement dans les
couleurs rouge et surtout jaune. La clarté diminue également continuement de 20% pour les
verres recuits et le rouge augmente également en fonction du temps d’échange. Le jaune, lui,
augmente puis diminue à partir de une heure d’échange. On peut également avoir une
représentation plane par le diagramme xy à Y fixe qui renseigne directement de la coloration.
Afin de vérifier l’influence des faces sur l’absorption, nous avons effectué des mesures en
149
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
diffraction des rayons X de la surface des échantillons côté face étain afin d’évaluer la taille
des cristallites (voir chapitre 2.2.6.). La seule déformation significative apparaît pour le verre
échangé 6h30 :
800
coups/s
600
400
390mn
240mn
120mn
60mn
30mn
10mn
3mn
1mn
35.0 37.5 40.0 42.5 45.0 vierge
2Θ (°)
Fig.61 : A gauche : spectres de diffraction de la face étain pour différents temps d’échange
après recuit. A droite : recherche de pics par le logiciel « Profit » pour le verre échangé
6h30. En bas : paramètres obtenus.
Les variations pour ce verre échangé 6h30 ne présentent pas des raies significatives,
mais les valeurs 2θ des gaussiennes utilisées pour le fit correspondent à des pics de l’argent
(tableau 3 chapitre 2.2.6.), de cette manière nous pouvons estimer une taille maximale de
cristallite obtenue dans le cas le plus favorable, c'est-à-dire pour le verre échangé 6h30, en
utilisant la formule de Scherrer directement dans le logiciel « Highscore plus » avec le pic
situé à 2θ = 38.05 :
λ
d= (24)
w. cos θ
Où d représente la taille de particule en nm, λ la longueur d’onde incidente (nm), w la
largeur à mi-hauteur de la contribution lorentzienne, θ (en degré) est l’angle de diffraction
obtenu à l’aide de la relation (22) de Bragg en annexe 2Q. Ainsi avec les paramètres de
l’argent et en tenant compte de la résolution instrumentale ici de 0.18, nous obtenons une
taille 3,5nm<d<3,6nm selon l’orientation préférentielle [1 1 1]. Cela signifie que selon
l’orientation préférentielle, les particules de ce verre typiquement de 20nm de diamètre
comme observées au TEM sont principalement formées de cristallites de 3.5nm de diamètre.
Attention cependant dans l’interprétation car celà ne signifie pas que les cristallites sont plus
150
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
grosses pour ce verre, mais plutôt qu’elles sont nombreuses à diffracter (une fois de plus il
faut tenir compte de la quantité d’argent). Un peu plus haut, nous avions noté un affaissement
ou une déformation du spectre UV/visible pour ce verre échangé 6h30, cet effet peut être
induit par l’autre face comme le montre la figure ci-dessous :
5
1mn
4 3mn
Absorbance (u.a.) 10mn
3 30mn
60mn
120mn
2
240mn
6h30
1
0
300 350 400 450 500 550 600 650
λ (nm)
Fig.62 : Spectres d’absorption UV/Visible de la face sans étain après recuit (la face étain a
été supprimée par polissage).
On voit nettement que pour les verres échangés de une minute à deux heures, la
contribution de cette face ne contenant pas d’étain est faible, c’est pour cette raison que nous
ne notions pas ou peu d’influence lors de l’augmentation d’intensité et de position du pic de
résonance (voir figure 58), ensuite l’absorbance devient plus significative et surtout pour le
verre échangé 6h30 où un pic est situé aux environs de 430nm. Ce pic modifie en
conséquence la contribution globale d’absorption des deux faces du verre.
Une autre expérience intéressante réalisée pour le verre Planilux consistait à favoriser
la diffusion des ions argent après échange le plus profondément dans le verre tout en limitant
la précipitation en particules. Les profils MEB, les conditions thermiques de recuit et les
spectres d’absorption sont représentées ci-dessous :
151
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
16
375
14
12
350
Oxydes (%mol)
Température (°C)
10 Na2O
8 Ag2O 325
6 SnO2
4 Ag2O+Na2O 300
2
0 275
0 25 50 75 100 125 0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200
Profondeur d'échange (µm) Temps de recuit (h)
1.0
échangé 1h
0.8 échangé 1h
Absorbance (u.a.)
R=8h
R=24h
0.6 R=56h
R=72h
R=104h
0.4
R=120h
0.2
0.0
300 400 500 600 700
λ (nm)
Fig.63 : En haut à gauche : profils de concentration pour un planilux (face étain) de 3mm
echangé 1h dans 10% AgNO3-NaNO3 à 320°C après le dernier recuit pour différents recuit.
En haut à droite : conditions thermiques du recuit. En bas : spectres d’absorption UV/Visible.
152
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
faire précipiter en particules. Les spectres d’absorption ont été mesurés pour trois temps
d’échange différents avant et après recuit thermique :
5
Ref
échangé 1min30
Absorbance (u.a.)
4 échangé 5min
échangé 10min
3 1min30 puis recuit
5min puis recuit
10min puis recuit
2
0
300 400 500 600 700 800 900 1000
λ (nm)
Fig.64 : Spectres UV/Visible de verres Planilux de 8mm d’épaisseur après échange ionique
dans 10% AgNO3-NaNO3 à T=320°C puis recuit thermique 44h à 450°C pour différents
temps d’échange. Le saut à 400nm est produit par le changement de lampe.
Nous constatons que, pour un temps relativement court d’échange même très faible
(une minute et trente secondes), un verre recuit 44 heures à 450°C permet la précipitation en
particules d’argent. Il présente un pic de résonance plasmon très marqué aux environs de
400nm. Pour des temps d’échange plus importants, l’absorption est immédiatement saturée.
Ceci signifie qu’il est possible d’obtenir des résonances de plasmon de surface très
importantes tout en restant dans des conditions thermiques acceptables, c'est-à-dire à une
température inférieure à la transition vitreuse et pour des temps d’échange relativement
courts. Ces deux derniers aspects sont très importants. L’ajustement de la quantité d’étain
permet alors soit l’obtention d’une population constituée de nombreuses nanoparticules de
taille très homogène, soit une population également homogène mais conduisant à des
particules cette fois-ci de tailles importantes.
3.2.5 Conclusion
Dans cette partie traitant de l’influence d’un recuit thermique après échange ionique de
verres de type Planilux ou lames de microscope, nous montrons que : le verre s’homogénéise
en composition. Les ions Ag+ rediffusent vers l’intérieur du verre et le sodium vers la surface.
Des populations de particules d’argent métallique sont formées et absorbent de 350 à 400nm.
Ces mécanismes sont corrélés à la migration-coalescence des ions argent pour former les
nanoparticules. Pour un recuit de 450°C pendant une heure, la taille des particules
153
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
nanométriques comprises entre 1 et 5.5nm de diamètre, apparait instable. Dans ces conditions,
une résonance apparaît pour des temps d’échange plutôt longs. La spectroscopie IR-TF
informe que la structure silicatée du verre intervient dans le processus de diffusion des ions et
de précipitation en particules d’argent métallique. Cependant l’étude de l’influence de l’étain
considéré comme une impureté montre que la précipitation en particules est favorisée, ceci
permet de poser les équations suivantes [127] :
Sn 2+ → Sn 4+ + 2e −
(25)
+ −
Ag + e → Ag O
Si le verre possède de l’étain, ce qui est le cas du Planilux, cette impureté va donc
favoriser la précipitation et permettre la coalescence de particules plus grosses entre elles par
un mécanisme d’Ostwald-Ripening, des nanoparticules sphériques de 15nm vont s’agréger
pour former des nouvelles particules de 30nm. Ce mécanisme va déformer les nouvelles
particules et ainsi introduire un facteur de forme dans le terme de polarisabilité. L’absorbance
du verre recuit contenant de l’étain et une grande quantité d’argent va alors être déformée
[128]. Les lames de microscope (type soda-lime) contiennent des impuretés
typiquement 0.03% de Fe2O3 et 0.3% de SO3. D’après le chapitre 1.3.9. le fer pourrait être
responsable de la coloration de ce type de verre [58]. Nous constatons pour ce type de verre
contenant une faible quantité de fer, des déformations des spectres d’absorption mais pour des
conditions d’exposition plus énergétiques. Un recuit à T=500°C proche de la valeur de Tg
permet d’obtenir efficacement une RPS marquée. Francis Catan avait observé l’influence de
la température sur la précipitation, il me paraissait important de vérifier cet aspect dans ces
conditions d’échange afin de comprendre la cinétique. La température de recuit et le taux
d’impuretés sont donc deux critères fondamentaux permettant d’obtenir une RPS très
significative autour de 410nm. Une remarque est faite pour la recombinaison du verre : un
temps utile de recuit semble favoriser l’homogénéisation en tailles de particules dès lors que
l’étape de migration-coalescence est achevée.
154
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
10
15
1.6x10
15
0 1.4x10
15
1.2x10
-10 ε1bulk 15
ε(ω)bulk
1.0x10
ε2bulk
Γ (s )
-1
14
8.0x10
-20 14
6.0x10
14
-30 4.0x10
14
2.0x10
-40 0.0
0 1 2 3 4 5 6 0 10 20 30 40 50
E (eV) Rayon de particule R (nm)
Fig.66 : A gauche : données du Palik, le seuil des transitions interbandes est situé à environ
3,9eV. A droite : évolution de Γ(R) pour différentes valeurs de rayon.
20000
n1.5
15000
Cabs (nm²)
10000
5000
0
200 300 400 500 600 700
λ (nm)
155
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
En général, les auteurs [131,132] font apparaître des évolutions pour le cuivre et
l’argent en énergie dans les publications, pour le besoin de l’étude de la coloration nous les
représenterons en longueur d’onde. La résonance se situe donc théoriquement à 430nm et la
région de 200 à 325nm correspond aux transitions interbandes du métal. La forme rappelle
bien la littérature (figure 39 chapitre 1.6.2.). Nous notons que le nombre de données de Palik
ne permet pas d’obtenir précisément les valeurs d’intensité à la résonance. Si maintenant on
fait varier les paramètres, la figure 68 montre que l’intensité augmente en fonction de la taille
des particules et que la résonance se décale vers les courtes longueurs d’ondes quand l’indice
du milieu environnant diminue :
Cabs (nm²)
r=2nm 20000
n2
n3
8000 15000 n4
10000
4000
5000
0 0
200 300 400 500 600 700 800 200 300 400 500 600 700 800 900 1000
λ (nm) λ (nm)
Fig.68 : A gauche : modélisation des sections efficaces d’absorption pour différentes valeurs
de rayons de particules d’argent avec n=1,5. Les courbes sont lissées. A droite : modélisation
des sections efficaces d’absorption pour différentes valeurs d’indice n pour des particules
d’argent de rayon r=20nm. Les courbes sont lissées.
156
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
résonance est moins marquée que pour l’argent car la contribution des transitions interbandes
est beaucoup plus importante dans ce cas :
4000
20nm
15nm
3000 10nm
5nm
2nm
Cabs (nm²) 2000
1000
0
200 300 400 500 600 700 800 900 1000
λ (nm)
Fig.69 : Modélisation des sections efficaces d’absorption pour différentes valeurs de rayons
de particules de Cuivre avec n=1,5. Les courbes sont lissées. Les paramètres sont les
suivants : Vf = 1,57 ×108 cm.s-1 ; A=1,ωp=10,8eV, h/t0=0,15eV.
Ce modèle de la résonance du cuivre pourra être utilisé pour une étude future de verres
contenant directement des oxydes de cuivre dans la masse.
157
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
15 24
22
10 20
18
16
5
14
Y(ω)
X(ω) 12
0 10
8
6
-5
4
2
-10 0
200 300 400 500 600 700 800 200 300 400 500 600 700 800
λ (nm) λ (nm)
1.5 5
-5
1.0
-10
ε 2( ω )
ε 1( ω )
-15
0.5
-20
-25
0.0 -30
200 300 400 500 600 700 800 200 300 400 500 600 700 800
λ (nm) λ (nm)
8
1.0x10
7
8.0x10
7
6.0x10
αext(ω)
7
4.0x10
7
2.0x10
0.0
350 400 450 500 550
λ (nm)
158
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
Si maintenant l’on fait varier εh=n² et donc l’indice de la matrice (fig.75), on note un
déplacement vers les grandes longueurs d’onde (red-shift) de la résonance ce qui confirme la
tendance prévue par la théorie de Mie :
8
1,2x10
valeurs de n
8
1,0x10 1,41
7
1,45
8,0x10 1,48
αext(ω)
1,51
7
6,0x10 1,55
1,58
7
4,0x10 1,61
1,64
7
2,0x10
0,0
300 400 500 600
λ (nm)
Fig.72 : Spectres d’absorption d’un verre contenant des particules Ag calculées avec la
théorie du milieu effectif (Maxwell-Garnett) en variant εh=n², avec : γ=1014 et f=0,1.
Tout l’intérêt réside cependant dans l’évolution obtenue lorsque l’on agit sur le facteur
de remplissage, on voit nettement qu’une déformation significative de la courbe est causée en
même temps qu’un red-shift et une augmentation de l’intensité pour des concentrations allant
de 5% à 30% :
8 facteur de remplissage f
2.0x10
0.05
8 0.1
1.6x10
0.15
αext(ω)
8
0.2
1.2x10 0.225
0.25
7
8.0x10 0.275
0.3
7
4.0x10
0.0
300 400 500 600
λ (nm)
Fig.73 : Spectres d’absorption d’un verre contenant des particules Ag calculées avec la
théorie du milieu effectif (Maxwell-Garnett) en variant f avec : γ=1014 et εh =2,3.
159
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
8
2,8x10
valeurs de γ 2.7e13
2,4x10
8 4e13
6e13
8
2,0x10 8e13
1e14
8
1,6x10 1.6e14
αext(ω)
8
1.8e14
1,2x10 2e14
7 3e14
8,0x10 4e14
7 5e14
4,0x10
6e14
0,0
300 400 500 600
λ (nm)
Fig.74 : Spectres d’absorption d’un verre contenant des particules Ag calculées avec la
théorie du milieu effectif (Maxwell-Garnett) en variant γ avec : f=0,1 et εh =2,3.
La résonance sera d’autant plus marquée si les particules sont grosses, ce qui ne
représente pas de réelle surprise finalement puisque c’est ce que nous avions déjà remarqué
avec le modèle de Drude, cependant la contribution de déformation augmente l’élargissement
pour les faibles tailles, en d’autres termes plus il y aura d’argent pour une petite taille de
particules et plus il sera difficile d’identifier la nature des éléments absorbants. On remarque
que la densité optique reste relativement proportionnelle aux variations de concentration pour
une même taille :
160
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
1.0 Calculé
modèle
0.6
0.4
0.2
0.0
0.05 0.10 0.15 0.20 0.25 0.30
Facteur de remplissage f
8
1.8x10
1
1.5x10
8
2
8
3
1.2x10 4.2
αext(ω)
7
9.0x10
7
6.0x10
7
3.0x10
0.0
250 300 350 400 450 500 550
λ (nm)
Ces variations sont conséquentes sur le poids spectral et la position, par contre l’allure
générale du spectre est peu changeante et il y a notamment toujours présence de la
déformation vers les courtes longueurs d’onde.
161
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
162
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
163
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
5
1min
3 min
4 10 min
Absorbance (u.a.)
30 min
60 min
3 120 min
2
RPS
0
300 400 500 600 700
λ (nm)
Les transitions interbandes entre 200 et 325nm du métal favorise cette augmentation.
La résonance apparaît après 10 minutes d’échange. Nous avons irradié ces échantillons avec
le deuxième et le quatrième harmonique du laser (annexe 2D), respectivement à λ=532nm
(2.33eV) et λ=266nm (4.66eV). La gamme d’acquisition est située entre 250 et 700nm.
L’absorption augmente dans le bleu à cause de l’introduction des ions argent et la formation
de liaisons Ag-O. Le laser utilisé délivre 150mJ à 1064nm pendant 4ns avec un taux de
répétition de 10Hz et une section transversale gaussienne. Trois principaux paramètres varient
durant nos investigations (voir chapitre 2.1.4.3.) : le temps d’immersion τ, la fluence d’un tir
laser seul E et le nombre Nb de tirs lasers qui déterminent la fluence totale ET déposée sur
l’échantillon. I représente l’intensité. A 532nm, le laser est directement injecté sur le verre
avec une fluence de 0.55J/cm² et une taille de faisceau de 12.6mm² où il traverse une lentille
de focale 50cm, dans ce cas la fluence est 1.6J/cm² pour une taille de faisceau de 4mm². A
266nm, le faisceau est injecté directement sur le verre avec une fluence de 0.12J/cm² et une
taille de faisceau de 12.6mm². L’augmentation du nombre de tirs typiquement entre 10 et 400
permet de faire varier l’énergie totale déposée sur l’échantillon. Dans tous les cas la formation
de nanoparticules d’argent peut être décrite comme suit [54, 84] :
Glass + nhω → h + + e −
Ag + + e − → Ag 0 (n ≥ 2) (26)
mAg → ( Ag ) m
0 0
164
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
autour de 425nm qui est assignée à l’argent métallique (RPS). Les figures 79, 81 et 82 ci-
dessous montrent l’évolution des spectres d’absorption sous l’effet de l’irradiation (la
croissance de la fluence totale ET est due à l’accroissement du nombre de tirs de 10 à 200)
pour un temps fixé d’échange τ=60mn respectivement pour λ=532nm (E=1.6J/cm2 et
E=0.55J/cm2) et λ=266nm, E=0.12J/cm2. Le changement de coloration de jaune à marron est
visible sur la figure 80 et en accord avec l’augmentation du nombre de tirs.
2.0
-2
I=402.4MW.cm 16.1J/cm²
1.8 32.2J/cm²
80.5J/cm²
Absorbance u.a.)
1.6 161J/cm²
321.9J/cm²
1.4
1.2
1.0
0.8
0.6
Fig.79 : Echantillon échangé à τ=60min après irradiation à λ=532nm avec une énergie de
pulse ≈ 64mJ, E=1.6J/cm² par tir (10 à 200 tirs).
Fig.80 : Echantillon échangé après irradiation avec un laser nanoseconde YAG à 532nm ;
E=1.6J/cm2 de 10 à 200 tirs.
165
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
3
-2 -2
I=139.3MW.cm 55.7J.cm
-2
111.4J.cm
-2
Absorbance (u.a.)
222.8J.cm
2
0
300 400 500 600 700
λ (nm)
Fig.81 : Echantillon échangé après irradiation avec un laser nanoseconde YAG à 532nm
avec une énergie de pulse≈ 70mJ ; E=0.55J/cm2 par tir.
2
-2 -2
I=29.8MW.cm 2.38J.cm
-2
4.77J.cm
Absorbance (u.a.)
-2
23.87J.cm
-2
47.74J.cm
0
300 400 500 600 700
λ (nm)
Fig.82 : Echantillon échangé après irradiation avec un laser nanoseconde YAG à 266nm
avec une énergie de pulse≈ 15mJ ; E=0.12J/cm2 par tir.
Nous observons une augmentation de l’intensité d’absorption pour une fluence totale
en dessous de ET=80J/cm2 (voir figure 79 pour λ=532nm et E= 1.6J/cm2 ) et une baisse au
dessus qui est corrélée à un mécanisme de croissance de particule puis de dissolution ou de
disparition du champ de mesure pour les plus hautes énergies. La figure ci-dessous montre
une proposition de modélisation de la résonance de plasmon de surface :
166
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
2
Expérimental
Modèle
RPS : loi lorentzienne
Absorption du verre : lorentzienne
Absorbance (u.a.)
Chaque spectre a été identifié par deux lois loretziennes dans chaque configuration
d’irradiation, on représente ainsi l’évolution du pic de la RPS en fonction du temps
d’échange :
450
440
Position du pic λm (nm)
430
420
410
400
1min
390 3min
380 10min
30min
370 60min
360 120min
350
0 50 100 150 200 250 300 350
Fluence totale déposée ET (J/cm²)
Quelque soit le temps d’échange, on note un blue-shift pour les faibles fluences totales
déposées jusqu’à 161 J/cm² puis un red-shift, ceci s’explique par le fait qu’il y a en premier
lieu précipitation en particules puis un effet de matrice à considérer du à l’ablation du verre
(et donc diminution de l’argent dans le champ d’observation). L’ajustement du modèle
devient dans ce cas plus difficile à obtenir car l’intensité est abaissée et des déformations sont
167
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
à considérer. Cette tendance au blue-shift est observée dans la figure pour λ=532nm et
E=0.55J/cm2, ainsi la fluence diminue globalement de 55.7 à 222.8 J/cm² :
450
440
430
Des variations moins nettes sont cependant à considérer pour les verres échangés 60 et
120 minutes, l’irradiation à λ=266nm et E=0.12J/cm2 montre cette fois-ci un comportement
différent :
440
430
Position du pic λm (nm)
420
410
400
390 1min
380 3min
10min
370 30min
60min
360 120min
350
0 10 20 30 40 50 60 70
Energie totale déposée ET (J/cm²)
168
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
métal (la transition interbande de l’argent est localisée entre 200 et 300nm) et loin de la
résonance de la RPS de l’argent qui est localisée autour de 425nm, ce qui permet de limiter
les effets thermiques. Dans ces conditions à λ=266nm, la RPS apparait pour des énergies plus
basses que pour une irradiation à λ=532nm, ce qui signifie que l’irradiation est plus efficace,
notamment si l’on compare les 3 expériences pour une fluence située entre 30 et 60 J/cm². La
figure ci-dessous montre l’ablation obtenue à λ=532nm pour une intensité I=306MW/cm² :
35
30
25
%Ag 2O
20
15
10 2
5 1
0 0
)
mm
-2
-1 -1
Y(
0
X( 1 -2
mm 2
)
169
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
précipitation en particules d’argent métallique après recuit thermique, d’autre part d’irradier
l’autre échantillon échangé puis recuit contenant déjà des nanoparticules d’argent métallique à
λ=400nm dans le but de modifier en taille ou en forme ces particules contenues dans le verre.
Le « gap électronique » typique de la silice est d’environ 8eV. Pour permettre la transition
d’un électron depuis la bande de valence à la bande de conduction, il est nécessaire d’exciter
quasi-simultanément six électrons à λ=800nm (énergie d’un électron de 1.55eV) ou de trois
électrons à λ=410nm (énergie de 3eV).
170
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
R 4 8
1 2
5
Ref
705.2 kJ/m²
Absorbance (u.a.)
4 352.6 kJ/m²
176.3 kJ/m²
3 88.1 kJ/m²
0
300 400 500 600 700 800
λ (nm)
Nous constatons qu’il y a présence d’une absorption autour de 400nm dont l’origine a
été déjà bien étudiée (RPS), ce verre possède une population de particules de quelques
nanomètres de diamètre. Après irradiation pour différentes fluences, on constate des
déformations de cette contribution occasionnées par l’absorption de l’argent métallique
puisque l’on irradie à 400nm, chaque spectre a été ajusté par deux contributions gaussiennes
G1 et G2 afin de mettre en évidence des effets éventuels de dépolarisation :
171
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
600
120
400 70
60
350
50
0 100 200 300 400 500 600 700 800 0 100 200 300 400 500 600 700 800
Absorbance (u.a.)
3
2,5 G1
Intensité (u.a.)
2,0
G2
2 G Ref
1,5 G1
1,0 G2
1
0,5
0,0 0
0 100 200 300 400 500 600 700 800 400 500 600 700 800 900 1000
Fluence totale (kJ/m²) λ (nm)
172
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
1 2 4 8 R
2,0
Ref
814.9 kJ/m ²
Absorbance (u.a.)
0,5
0,0
300 400 500 600 700 800
λ (nm )
Fig.90 : En haut : photos du verre échangé après irradiation de différentes zones balayées.
En bas : spectres d’absorption de l’échantillon échangé dans 10% AgNO3-NaNO3 à T=320°C
pendant 10min (Ref). L’échantillon a ensuite été irradié à λ=800nm pour différentes fluences
ou vitesses de balayage (0.1 to 0.8mm/s).
Nous constatons une coloration grisée dans tout le volume du verre ainsi qu’une
augmentation globale de l’absorbance étendue sur toute la gamme mesurée. Dans le but
d’identifier l’origine de ces modifications du point de vue purement qualitatif, nous avons
soustrait le spectre le plus significatif du verre irradié de celui non irradié, ceci nous permet de
mettre en évidence différentes contributions d’absorption :
173
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
0,25
Experiment
model
0,20
gaussian1
gaussian2
∆ Absorbance (a.u.)
gaussian3
0,15
0,10
0,05
0,00
300 400 500 600 700 800 900 1000
λ (nm)
Fig.91 : Identification des défauts par soustraction entre les zone non irradiée et celle
irradiée à la vitesse de balayage de 0.1mm/s. Les types de défauts sont les centres E’ : 305nm
(G1) ; NBOHC1 : 430nm (G2) ; NBOHC2 : 623nm (G3).
Le résultat obtenu est conforme à une somme de trois contributions gaussiennes que l’on
associe à des types de défauts connus générés dans le verre (voir chapitre 1.2.8.4.).
L’évaluation de ces différentes contributions gaussiennes nous permet de dire que ces défauts
sont respectivement attribués à des centres E’(≡Si•) à 305nm et NBOHC ( ≡ Si –O ) à
430nm et 623nm. Ce verre, une fois recuit selon le processus décrit en annexe 3E permet
d’obtenir un changement de coloration significatif des régions irradiées. La figure 92 permet
de visualiser les effets obtenus du point de vue de la coloration et d’identifier les
modifications des spectres d’absorption obtenus après les différentes étapes de recuit :
174
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
1 2 4 8 R
5
ref
814.9 kJ/m²
Absorbance (a.u.)
4
407.4 kJ/m²
203.7 kJ/m²
3 101.8 kJ/m²
0
300 400 500 600 700 800
λ (nm)
175
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
427 150
425
130
424
120
423
110
422
0 100 200 300 400 500 600 700 800 0 100 200 300 400 500 600 700 800
Fluence totale (kJ/m²) Fluence totale (kJ/m²)
5
650 Expérimental 0.1mm/s
600 4
Modèle
L1
Absorbance (u.a.)
Intensité (u.a.)
550
L2 (SPR)
500 3
450 Irradié
2
400 Ref
350
1
300
250 0
0 100 200 300 400 500 600 700 800 300 400 500 600 700 800
176
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
(a) (b)
Fig.94 : (a): obtention d’un verre rouge après recuit à 250°C. (b): verre orange obtenu après
recuits cumulés jusqu’à 350°C.
Nous utilisons une solution composée de trois produits reportés dans le tableau en
annexe 3F dont : une solution hybride contenant principalement un colorant organique et un
pigment d’oxyde de fer permettant ainsi la coloration en rouge, un mélange d’hydrolyse
contenant les précurseurs silicatés responsables de la polymérisation du réseau et un agent
mouillant utilisé pour le dépôt par méthode de « spin coating » décrite au chapitre 1.3.11.2.
Pour réaliser ces expériences nous avons mixé puis filtré la solution avant de la déposer sur
des lames de microscope (49 × 49 × 1 mm3) par méthode de « spin-coating ». Ensuite nous
avons effectué des recuits cumulés : Les différentes étapes de préparation des échantillons lors
du processus expérimental sont décrites sur la figure ci-dessous et en annexe 3F :
177
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
Préparation sol-gel
Dépôt sur le
substrat de « Spin coating »
verre
Recuit jusqu’à
250°C
Recuit jusqu’à
350°C
Verre Verre
orange rouge
(b) (a)
Fig.95 : Description du procédé de coloration du verre par revêtement d’une solution sol-gel
hybride sur le substrat de verre silicaté. (a): obtention d’un verre rouge après recuit à 250°C.
(b): verre orange obtenu après recuits cumulés jusqu’à 350°C.
178
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
100 100
60 60
40 Rouge 40
Recuit à 275°C Rouge
Recuit à 300°C Recuit à 275°C
20 20 Recuit à 300°C
Recuit à 325°C
Recuit à 350°C Recuit à 350°C
0 0
300 400 500 600 700 800 900 1000 300 400 500 600 700 800 900 1000
λ (nm) λ (nm)
7
Rouge
6 Recuit à 275°C
Recuit à 300°C
5 Recuit à 325°C
Diffusion (%)
0
300 400 500 600 700 800 900 1000
λ (nm)
Fig.96 : Mesures optiques dans la gamme UV/Visible pour l’échantillon rouge après les
différents recuits jusqu’à 350°C.
179
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
350°C 325°C
0.40
Zone inaccessible
0.39
0.38
0.37
0.36
y
300°C
0.35
0.34 275°C
0.33 250°C
0.32
0.59 0.60 0.61 0.62 0.63 0.64 0.65 0.66 0.67 0.68
x
Fig.97 : Coordonnées colorimétriques (x,y) des différents verres recuits dans le diagramme
de chromaticité CIE 1931.
17.5
100 Echantillon 1
15.0
Variations de point de couleur
Echantillon 1 Echantillon 2
90 12.5
Echantillon 2
80 10.0
70 7.5
∆T (%)
1/2
60 5.0
(∆x²+∆y²)
50 2.5
40 0.0
30 -2.5
20 -5.0
10 -7.5
-10.0
0
250 275 300 325 350
250 275 300 325 350
Temperature (°C) Temperature (°C)
180
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
de l’ordre de 7,5% à 300°C. On constate ensuite une inversion de tendance, avec un gain de
transmission à partir de 308°C pour une valeur maximale atteinte de 15% à 350°C. Quelques
images TEM réalisées par Caroline Andreazza montrent la présence que ce soit pour le verre
rouge ou pour le verre orange de nanobatonnets d’oxyde de fer de diamètre 10nm et de
longeur 50nm, dans cette gamme de température, le seul élément pouvant résister est le
pigment coloré, c'est-à-dire l’oxyde de fer qui favorise l’apparition de la couleur orange une
fois le colorant organique disparu :
181
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
182
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
Un recuit thermique réalisé typiquement à 450°C pendant une heure d’un verre soda-
lime favorise l’obtention de particules de quelques nanomètres de diamètre. Une résonance
plasmon de surface n’apparaît que si la taille des particules est significative et supérieure à à
la taille effective (environ 1nm). Dans le cas contraire, l’absorption dépend des transitions
interbandes de l’argent localisées en dessous de 350nm. La prise en compte des transitions
interbandes dans le modèle de Drude permet de déterminer les sections efficaces d’absorption
par le modèle de Mie et de montrer cette influence. La modélisation de la RPS effectuée entre
200 et 700nm pour l’argent permet d’évaluer les tendances à la formation de particules
sphériques, les paramètres influents de cette résonance sont la taille de la particule, l’indice de
la matrice. Ces paramètres agissent respectivement sur l’intensité et la position de la
résonance. Expérimentalement, nous avons montré qu’un facteur de dépolarisation devait être
considéré lorsque les nanoparticules ne sont plus sphériques. Un facteur de forme est alors à
considérer dans les sections efficaces d’absorption. La théorie de Maxwell-Garnet permet
d’évaluer l’influence du taux d’occupation des nanoparticules sur la résonance en introduisant
le facteur de remplissage f dans l’expression de Drude. Ce facteur de remplissage agit
fortement sur les caractéristiques de la résonance. La quantité et la dispersion en taille de
particules sont d’autres facteurs qui influent respectivement sur la densité optique (l’aire) et
l’intensité de la RPS.
183
Chapitre 3 Résultats expérimentaux
sélectionnée. Une irradiation à λ=266nm permet une précipitation plus contrôlée et plus
efficace qu’à λ =532nm.
Ces résultats soulèvent un certain nombre de questions sans réponses. Pour cette
raison, il convient de discuter plus longuement du rôle des impuretés notamment de celles du
fer présent dans les lames de microscope, des propriétés optiques de l’oxyde d’argent, des
effets d’interaction laser/matière afin de mieux comprendre les résultats observés en régime
nanoseconde principalement à 532nm et des effets de dépolarisation constatés sous irradiation
femtoseconde.
184
Conclusions et perspectives
Conclusions et perspectives
Il convient de comparer les résultats obtenus, soit avec les éléments théoriques
prévisibles, soit avec d’autres auteurs et de caractériser les écarts s’ils ont lieu. Je discuterais
des résultats obtenus pour l’échange ionique à l’argent de lames de microscope lorsque l’on
fait varier le temps d’échange, de l’influence de la composition des verres sur l’échange
ionique et ainsi sur la réalisation de guides d’onde planaires. Je détaillerais les résultats
obtenus pour la croissance de nanoparticules d’argent métallique sous l’effet d’un recuit après
échange ionique, et dans ce cadre je discuterais de l’influence de l’étain et du fer considérés
comme des impuretés. Les résultats théoriques obtenus par le modèle de Drude et de
maxwell-Garnet permettant d’appréhender les différentes influences sur la résonance plasmon
de surface seront comparés à nos résultats. Les régimes d’irradiation nanoseconde et
femtoseconde seront discutés et les perspectives dans ce domaine seront mises en valeur dans
le but de colorer localement. J’évoquerai également lecas de la coloration par les bi-métaux.
185
Conclusions et perspectives
dans les ordres de grandeur de ceux présentés dans les travaux antérieurs [Thèses de
Christelle Annequin et Roch Espiau de Lamaëstre]. Le processus d’échange peut se réaliser
pour trois raisons : un gradiant de concentration important provoqué par une solution de
concentration infinie (bain de nitrates) créé le flux d’ions argent, l’électronégativité de
l’argent plus élévée que celle du sodium, la charge d’espace entre l’ion argent et l’ion sodium
crée un champ électrique permettant la substitution. Des variations de charges d’espaces
induisent donc des variations de mobilité des ions. Dans le modèle réalisé avec le logiciel
« Matlab », un champ électrique extérieur ajouté au processus thermique montre bien cet effet
en accélérant les ions argent au détriment des ions sodium. Dans ce cas, le coefficient de
diffusion de l’argent augmente, les ions argent pénètrent plus profondément et le profil de
concentration obtenu est à saut d’indice. La différence de mobilité des ions s’échangeant
induit une déformation du profil de concentration : le cas particulier où les mobilités des ions
argent et sodium sont identiques implique que le profil est de type contact bain/verre.
Nous avons mis en évidence par la spectroscopie infrarouge une autre caractéristique
des ions échangés : l’ion Ag+ a une polarisabilité plus forte que l’ion sodium, ceci induit une
augmentation de l’indice de réfraction du verre entre 4.4µm et 8µm. nous montrons qu’il y a
une augmentation du nombre de liaisons Ag-O au détriment des liaisons Na-O initialement
présentes dans la structure en fonction du temps d’échange. L’échange dans ces conditions
permet d’affirmer que c’est l’ion argent qui induit l’augmentation de l’indice. Cette technique
ne permet pas d’identifier les liaisons Ag-Ag. De la même manière que Francis Catan l’avait
montré, la structure silicatée formée d’espèces tétraédriques SiO4 n’est pas inerte : l’étude des
modes Qn révèle que pour des temps court d’échange le réseau se dépolymérise puis il se
repolymérise ensuite. Cet effet sur la polymérisation du réseau peut être attribué aux
variations du coefficient de diffusion de l’argent constatées au MEB et sur la formation
éventuelle de nano particules d’agent.
186
Conclusions et perspectives
d’argent contenu dans le verre. Par ailleurs l’origine pourrait être la relaxation de l’état excité
Ag+ à l’état fondamental ou une recombinaison d’une paire électron-trou. Selon Paje [142-
143] la couleur observée après l’échange ionique est due à l’implication d’argent moléculaire
Ag+-Ag+,et Ag0-Ag+ coexistant avec d’autres espèces non luminescentes. Les différents types
de centres impliqués dans cette coloration sont :
Ces résultats posent la question des éléments réducteurs présents dans le verre et
favorisant la précipitation des agrégats métalliques. Dans le cas du Fer (Réaction dans le cas
de l’étain ?) comme l’ont montré Shaaban et al [145] par annihilation de positrons la
réduction de l’argent se fait par changement de Fe2+ vers Fe3+ comme l’illustre le schéma ci-
dessous de la réaction suivante :
2(≡ Si − O − ) Fe 2+ + Ag + − O − Si ≡→ 3(≡ Si − O − ) Fe 3+ + Ag O
187
Conclusions et perspectives
Fig.1 : a (Verre vierge) ; b (Verre échangé) ; c(Verre échangé après recuit à 450°C).
Pour étudier l’influence des éléments de transition comme le fer sur la précipitation
des métaux nobles, il convient d’étudier les propriétés d’oxydo-réduction et l’influence du
champ cristallin de ces éléments. De plus d’autres éléments peuvent interagir : Marie-Hélène
Chopinet étudie par exemple l’influence du soufre sur le contrôle de la réaction du fer [58].
188
Conclusions et perspectives
189
Conclusions et perspectives
190
Conclusions et perspectives
Dans notre cas, la largeur à mi-hauteur est stable excepté pour le premier temps
d’échange (Valeur ?) où la population présente une plus grande dispersion en taille. Si l’on
considère une population de particules, les tendances observées dans nos expériences
concordent avec le modèle de Maxwell-Garnet qui tient compte d’un facteur de remplissage.
La position spectrale débute très bas, il est donc difficile d’attribuer la contribution
exclusivement à la RPS, cependant des nanoparticules sont formées. Dans ce cas, le red-shift
n’est pas attribué à une variation d’indice de la matrice (la composition du verre ne change
pas) :
191
Conclusions et perspectives
650cm-1 dans la région du spectre influencée par les intermédiaires [147]. Il conviendrait
d’approfondir l’étude de nos spectres. On note une augmentation de la dépolymérisation du
réseau avec le temps d’échange (sous l’effet du recuit). Le sodium serait alors responsable de
cette dépolymérisation et l’ion oxygène jouerait un rôle dans la rediffusion. Une étude de la
mobilité de l’ion oxygène à cette température de recuit pourrait être utile.
192
Conclusions et perspectives
La diffraction des rayons X informe que des cristallites sont visibles pour ce verre et
d’environ 3.5nm de diamètre. Les autres verres ne présentent pas de réponse significative. Par
conséquent le taux important d’impureté d’étain favorise la précipitation et permet d’obtenir
des nanoparticules de formes différentes tout en restant dans des conditions thermiques
acceptables. Il pourrait être intéressant d’approfondir cette étude en faisant varier les taux.
193
Conclusions et perspectives
femtoseconde, le mécanisme est différent car il n’y a pas d’effet thermique, dans ce cas on
génèrera également un trou mais il sera très net et accompagné d’une poussière très fine, en
fait l’impulsion ultracourte permet de casser les liaisons matérielles sans diffusion de chaleur.
10µm
Nous avons étudié deux longeurs d’onde pour l’irradiation nanoseconde : la première
pour λ=532nm en ciblant l’absorption de l’argent métallique et la deuxième pour λ=266nm
dans la zone d’absorption du verre ou des transitions interbandes de l’argent, il convient de
discuter des deux cas.
Irradiation à λ=532nm
Nous montrons dans cette condition pour des intensités fixes que la résonance évolue
entre 400 et 450nm pour différentes fluences déposées. Des nanoparticules d’argent sont
formées, et des déformations de spectre importantes apparaissent et sont attribuées à l’ablation
du verre provoquée par l’absorption des particules et constatée au MEB. Des travaux sont
actuellement en cours avec K. Dzierzega dans le cadre d’une collaboration avec l’institut de
physique de Cracovie pour identifier la nature de l’ablation et la possibilité d’atténuer cet effet
en diminuant notament la fluence déposée et en variant les temps d’échange.
A l’heure actuelle nous montrons que l’irradiation conduit à la formation d’un plasma.
L’évolution de ce plasma a été filmée lors d’une campagne expérimentale à Cracovie, il est
visible ci-dessous lors de l’interaction observée de côté :
194
Conclusions et perspectives
Formation d’un
Verre
plasma +
argent
LASER
Nd :YAG
Fig.8a : Interaction laser pulsé Nd :YAG / verre contenant de l’argent en surface. L’intense
effet lumineux semble être du à la formation d’un plasma.
1 2 3 4 5 6 7 8 9
Nous constatons à ce jour que l’ablation apparaît dès lors que la précipitation débute.
Dans les locaux de l’institut de Cracovie, il est possible d’analyser la composition de ce
plasma ainsi que l’absorption en temps réel via une caméra CCD haute définition et un
spectromètre en ligne. Par cette technique, des seuils d’ablation sont identifiables.
Irradiation à λ=266nm
. Nous constatons que pour une irradiation à λ=266nm on obtient un meilleur contrôle
de la précipitation pour des valeurs de fluences inférieures. Il n’y a pas d’ablation apparente
mais la morphologie de la tache laser reste à étudier. Ce constat évoque que l’absorption par
les électrons de conduction du métal provoquerait une diffusion thermique plus importante
que dans le cas d’une absorption par le verre ou par les électrons de cœur de l’argent.
195
Conclusions et perspectives
Irradiation à λ=800nm
Les échantillons utilisés ne contiennent pas de nanoparticules après échange. Dans le
cas du régime femtoseconde du fait de la durée d’impulsion courte, la transition d’un électron
de la bande de valence à la bande de conduction lors de l’absorption du faisceau peut
s’effectuer de manière indirecte par accumulation photonique ou par distorsion de bande. Elle
dépend de l’intensité et du paramètre de Keldysh γ donné par :
ω me cnε 0 E g
γ =
e I
Avec : ω fréquence du laser, I au point de focalisation (W/cm²), n et Eg du verre, c
vitesse de la lumière, me masse de l’électron. Pour la silice Eg=8eV et l’énergie d’un photon à
800nm est Ephoton = 1.55eV. On a donc une absorption à 5 ou 6 photons dans le cas de
l’ionisation multiphotonique.
196
Conclusions et perspectives
De nombreux auteurs étudient les effets dans ce régime, dans des verres d’oxydes
métalliques contenant plusieurs métaux nobles (or et argent). En alternant irradiation et recuit
il est possible de modifier la couleur de manière très prononcée ou de décolorer.
Irradiation à λ=400nm
Nous montrons dans ce régime d’irradiation qu’il est possible d’affecter les particules
déjà présentes dans le verre (recuit). H. Graener et al. suggèrent la possibilité d’altérer
directement les particules d’argent pour les déformer ou détruire leur environnement afin de
leur donner une nouvelle forme. Il montre ces effets dans les conditions d’irradiation à
τ=150fs lorsqu’il irradie dans la bande d’absorption de l’argent métallique à λ=400nm pour
une intensité I=1TW/cm² et donc en régime de ionisation multiphotonique. Dans ces
conditions de déformation nous avons vu par la spectrophotométrie UV/Visible que la
résonance caractéristique serait également modifiée provoquant deux polarisations induites de
la particule et donc provoquant des variations d’absorption dans le spectre visible. D’autres
auteurs ont obtenu ainsi des effets de coloration nouveaux.
Détruite
Deformée
Déformée Détruite
197
Conclusions et perspectives
198
Annexes 1
Annexe 1
200
Annexe 1
Fig.2 : Influence d’un matériau naturel nanostructuré en surface sur les propriétés
d’hydrophobicité [6].
Ensoleillement
Verre
Anti-reflets
Electrode négative
-
Couche silicium supérieure
Electrode positive
+
Fig.3 : Exemple d’application faisant apparaître des couches nanostructurées : le panneau
photovoltaïque [7].
201
Annexe 1
Obtention de
nanoparticules
Poudre Agrégats
ou amas
202
Annexe 1
Grisaille
Jaune d’argent
Verre massique
Fig.6 : Elément de vitrail du XVèmesiècle préparé à la pâte d’argent (à gauche), issu du centre
international du vitrail de Chartres à l’occasion de la rénovation de la cathédrale de
Chartres. Cet élément possède des zones recouvertes de grisaille et de jaune d’argent que
l’on voit nettement apparaître en transmission (à droite). La Grisaille est une peinture
vitrifiable composée d'un fondant (verre réduit en poudre) et d'un oxyde métallique
permettant de peindre en trait ou en modelé sur le verre.
203
Annexe 1
Au XVIIème siècle, le besoin de clarté va de pair avec l’art classique. L’emploi excessif
des émaux ayant enlevé aux vitraux leur transparence, le goût va aux vitres blanches ornées
seulement d’une bordure colorée à l’émail ou au jaune d’argent. Au XVIIIème siècle, le vitrail
de couleur sera totalement banni. En parallèle, du XVème au XVIIIème siècle, la recherche d’un
matériau incolore comme le quartz devient la préoccupation de l’Europe et c’est en Angleterre
vers 1676 que Georges Ravencroft découvre que l'adjonction de litharge et plus tard, de
minium de plomb dans le mélange des matières premières rend la fusion aisée et le verre plus
stable. Cette nouvelle technique permet la réalisation de produits de luxe. Dès lors le verre
connaît une ascension dans tous les domaines d’application, il est de mieux en mieux connu,
ses palettes de composition enrichies et la maîtrise de la coloration lui attribue une place
indiscutable dans le monde contemporain. Il est très rapidement industrialisé en produits de
conditionnement (bouteilles, flacons), glaces et vitres, décors moulés.
Tableau 1 : Constituants d’un verre traditionnel. Le verre recyclé (groisil ou calcin) peut être
ajouté à ces constituants.
204
Annexe 1
Dans l’exemple donné ci-dessous (figure 9) pour une lame de microscope standard, le
front d’absorption est situé autour de 300nm, de manière analytique directe nous identifions
deux valeurs de Eg pour deux valeurs de B en considérant que la transition est indirecte
(figure 8 : car il y a une forte contribution du silicium) pour différentes valeurs de r :
205
Annexe 1
Fig.8 : Structure de bande du silicium. Le minimum de la bande de conduction est situé sur
l'axe ∆, en k≠0, ce qui en fait un semi-conducteur à gap indirect.
100 25
-1/2
B2=175.4 (cm.eV)
.eV )
20
Transmission (%)
80
1/2
60 15
-1/2
(cm
40 10
1/2
(αhν)
-1/2
20 5 B1=20 (cm.eV) Eg2=4.68eV
-1/2
Eg1=3.83eV
0 0
200 400 600 800 1000 3.0 3.5 4.0 4.5 5.0
λ (nm) E=hν (eV)
Bien que rien n’empêche le fait que ce matériau puisse avoir deux valeurs Eg du fait
de la richesse des éléments composant le verre, il est plus courant d’en obtenir une seule et
d’attribuer les écarts à la courbe aux variations structurales du matériau ou aux imperfections,
ainsi la courbe peut être approximée par deux valeurs de r où la transition peut être soit
permise (r=2), soit interdite (r=3), la courbe ajustée (fit) est dans ce cas relativement
conforme à la courbe mesurée :
206
Annexe 1
25 150
r=3 Experimental
-1/2
B1=14.04175 (cm.eV) 125 calc
.eV )
20
1/2
Eg1=3.53532 eV fit
100
15 r=2
-1/2
α (cm )
-1/2
-1
B2=18.383 (cm.eV)
(cm
75
10 Eg2=3.76677eV
1/2
50
(αhν)
5
25
0 0
3.0 3.5 4.0 4.5 5.0 3.0 3.5 4.0 4.5 5.0
E=hν (eV) E (eV)
Fig.10 : à gauche : recherche de ∆E par le graphe de Tauc ; à droite pour r=3, la transition
est indirecte et interdite.
De cette manière, on peut donc déduire l’énergie de Urbach ainsi que la constante α0
par la loi exponentielle de Urbach :
hν
α (ν ) = α 0 e ∆E
(3)
Les valeurs obtenues à partir de la courbe expérimentale d’une lame de microscope
sont :
∆Ecalc=3.76677-3.53532=0.23145 et α0=1.05466x10-7cm-1.
∆Efit=0.308 et α0=1.62661x10-5cm-1.
Pour la suite de notre étude, notons que les mécanismes d’introduction de l’argent
dans le verre peuvent modifier l’absorption du verre, cependant selon la nature de l’argent et
de la structure du verre environnant nous ne connaîtrons pas toujours l’origine de ces
variations, dans ce cas nous ne montrerons que les tendances par une contribution
d’absorption gaussienne ou lorentzienne. Tout au long de l’étude, nous aborderons
régulièrement les propriétés optiques du verre contenant de l’argent et plus particulièrement
les propriétés des particules métalliques contenues dans le verre, aussi il était important
d’examiner ces propriétés naturelles pour un verre sein.
207
Annexe 1
Energie de
Nombre de Force de liaison
Atomes et type Valence dissociation -1
coordination Z -1 (KJ.mol )
Ed (KJ.mol )
Si formateur + IV 4 1775 444
B formateur + III 3 1490 498
P formateur +V 4 1474-1859 169-465
Al formateur + III 4 1323-1691 331-423
Al intermédiaire + III 5 1331-1683 222-281
La modificateur + III 8 1700 243
Y modificateur + III 8 1675 209
Mg modificateur + II 8 929 155
Li modificateur +I 4 603 151
Ca modificateur +I 8 1072 134
Na modificateur +I 6 502 84
K modificateur + II 9 490 54
Cs modificateur +I 12 502 42
Tableau 3 : Classification des oxydes d’après Sun [41], fondées sur la force des liaisons AOx
et Classification selon la force de champ F = (q)/(RO+RA)² en Newton avec RO = 1.4 Å.
208
Annexe 1
Fig.11 : Diagramme binaire Na2O - SiO2 : La dernière modification a été apportée par
Shahid et Glasser (1971) [44].
209
Annexe 1
210
Annexe 1
ANNEXE 1H : Oxydo-réduction
Les éléments de diverses natures contenus dans les verres sont désignés comme
impuretés dès lors qu’ils sont en faible quantité (quelques centaines de ppm), cependant ils
peuvent avoir un effet considérable sur la coloration du verre s’ils ont la possibilité d’affecter
leur environnement local et c’est précisément leur potentiel d’oxydo-réduction qui permettra
de modifier localement la structure soit du réseau en affectant directement les liaisons ou en
changeant la configuration électronique de l’élément, soit du pigment coloré avec à chaque
fois intervention de l’oxygène dans le processus de transport électronique, on parle alors de
fugacité :
Fig.13 : Variation de la fraction de la forme réduite sur la forme oxydée de différents couples
redox en fonction de la fugacité (pression partielle) de O2 au-dessus d’un borosilicate à
T=1150°C. (D’après Schreiber), p38 [54]
Sur cette figure 13, le couple redox de l’argent informe que Ag+ se retrouve aisément
sous forme neutre, il est donc difficile de l’obtenir sous forme oxydée dans un verre [54] p38
de plus l’oxygène a une grande affinité avec le silicium. Un autre paramètre important permet
de favoriser la coloration, il s’agit de l’activité d’oxyanion ou encore de basicité d’un verre :
c’est la capacité de ses oxygènes à rendre disponible leurs charges pour la stabilisation des
cations métalliques. La figure 14 montre que l’on peut tout aussi bien contrôler le redox du fer
en faisant varier la concentration en modificateurs qu’en agissant sur cette basicité.
211
Annexe 1
Fig.14 : (a) : Variation du rapport de la forme réduite sur la forme oxydée du Fe en fonction
de l’ajout de modificateurs, pour des verres de silicates d’alcalins en fusion à 1400°C sous
air ; (b) : Les mêmes mesures mais en fonction de la basicité optique des compostions
correspondantes. Elle permet en plus de rassembler sous un modèle unique le comportement
de verres de compositions très différentes. [54] p38 (d’après Baucke).
212
Annexe 1
Si la corrosion est acide, il y aura échange ionique et formation d’une couche hydratée,
si la corrosion est basique, il y aura dissolution du réseau, cette dissolution peut entraîner la
fissuration après déshydratation. Dans le cas des réactions basiques, il y a échange ionique :
≡ Si − O − Na + ( verre) + H + (ion ) ↔≡ Si − OH ( verre) + Na + (ion ) (4)
+
La solution perd des ions H donc le pH augmente. Dans le cas de la corrosion :
≡ Si − O − Si ≡ +OH − →≡ Si − OH + − O − Si ≡
(5)
−
O − Si ≡ + H 2O → Si − OH + OH −
Les ions OH- peuvent agir comme catalyseur, durant ces réactions, le réseau se dissout
(formation du monomère soluble acide silique Si(OH)4.
Solution aqueuse
Surface du verre
Couche de gel hydraté
Zone de transition
Verre sec
Fig.16 : Vue schématique des phases formées à la surface d’un verre corrodé naturellement.
Dans le cas de l’agression du verre avec un acide (pH<7) : seul l’acide fluorhydrique
(HF) dissout le verre instantanément, d‘autres acides peuvent également attaquer le verre, il y
a alors lixiviation des cations par échange ionique Na+ / H+ et la formation d’une couche de
gel hydraté et riche en silice. Dans le cas d’une interaction avec une Base (pH>9), il y a
dissolution progressive du réseau (Si-O-Si) par des anions d’hydroxyde (OH-) sans formation
d’une couche de gel. Le cas de l’interaction avec l’eau s’explique par des réactions « acide »
puis « basique », il y a échange ionique, ce qui rend l’eau plus alcaline, puis dissolution
progressive du réseau.
213
Annexe 1
Fig.17 : Etirage de verre à vitre avec le procédé Pittsburgh : (a) guide d’étirage ; (b) zone de
refroidissement; (c) rouleaux d’entraînement.
Il existe le procédé « TWIN » dont la matière première est fondue dans un bassin, à
une température avoisinant 1550 °C. Le verre en fusion s’écoule de lui même entre deux
rouleaux lamineurs. Le ruban de verre brut ininterrompu est strié. Il est de largeur constante et
d’épaisseur variant avec la vitesse de rotation du laminoir. Ce verre est introduit dans
l’étenderie où il subit un refroidissement lent et contrôlé afin de le libérer de toutes les
contraintes pouvant le rendre impropre à la découpe. La glace brute est alors introduite dans
un dispositif, le « TWIN », qui l’usine simultanément sur ses deux faces par polissage à
l’oxyde de fer ou de Cerium. Cette glace doucie ainsi obtenue a ses deux faces planes et
parallèles mais elle est encore translucide. La transparence de la glace est obtenue lors de
l’opération de polissage [63].
214
Annexe 1
véhicules spéciaux. Ce procédé permettait d’obtenir de la glace de très bonne qualité optique
mais il n’est plus utilisé compte tenu des coûts de fabrication importants.
Le procédé « FLOAT » [64] maintenant très répandu nécessite un verre fondu alors
débarrassé des bulles gazeuses et homogénéisé dans la zone d’affinage vers 1350 °C et
progressivement refroidi jusqu’à 1000 °C environ. Le verre liquide coule dans un four
contenant de l’étain en fusion de grande pureté (fig.19). L’atmosphère de ce four est
réductrice pour éviter l’oxydation du métal. Le verre moins dense que l’étain « flotte » sur
celui-ci et forme un ruban dont l’épaisseur naturelle est de l’ordre de 6 mm. Des dispositifs
annexes permettent de limiter ou d’accélérer l’étalement de ce ruban de verre afin d’en
maîtriser l’épaisseur et le parallélisme des faces. Le polissage est dû, pour la face supérieure,
à l’action du feu et pour la face inférieure, au contact verre métal en fusion. A la sortie du bain
d’étain le verre est à une température de l’ordre de 620 °C. Il est alors suffisamment rigide
pour être transporté sur des rouleaux et introduit en continu dans un tunnel de re-cuisson
appelé « étenderie » dans laquelle sa température s’abaisse progressivement vers 250 °C.
Pendant ce refroidissement lent le verre a été libéré de toutes les contraintes internes qui
empêcheraient son exploitation future.
Le ruban de verre, qui s’est refroidi lentement à l’air libre, est découpé
automatiquement en plateaux de 6000 x 3210 mm. Ceux-ci sont manipulés à l’aide de
ventouses vers l’aire de stockage et expédiés à l’aide de véhicules spéciaux. Ce procédé mis
au point par PILKINGTON (UK) dans le courant des années 1960 est actuellement le mode
de fabrication de la glace le plus utilisé dans le monde.
215
Annexe 1
binodale
Fig.20 : Diagramme de phase d’un système binaire A-B. Il combine à la fois une transition
liquide-solide (les régions Ia et Ib) et une transition de démixtion (région II délimitée par la
binodale. E est le point à l’Eutectique. Dans la région α se forme un alliage riche en A,
l’alliage de la région β étant riche en B. Ce qui nous intéresse dans ce travail est la
précipitation de la phase β dans la phase α (démixtion à l’état solide) et non la précipitation
d’une phase solide (α ou β) dans le liquide (cristallisation). Un tel diagramme ne prend pas
en compte les effets de tension superficielle, qui peuvent cependant modifier de manière
importante les frontières de la précipitation [54] p18.
216
Annexe 1
217
Annexe 1
L’énergie libre en fonction de l présente donc un maximum pour une taille appelée
taille critique l*.
218
Annexe 1
Fig.22 : Allure de l’énergie libre ∆Fl en fonction de la taille l d’un agrégat. Pour des valeurs
adéquates de la sursaturation S, ∆Fl présente un maximum à la taille critique l*_p 21[54].
Cette approche statistique rend bien compte de l’influence des fluctuations dans le
processus de germination-croissance. Elle est généralisable à des agrégats définis par leur
taille, leur forme, leur charge…Dans les conditions thermodynamiques métastables, il existe
une barrière énergétique pour la germination. Elle se calcule à partir de l’énergie libre d’un
agrégat :
4γ 3
∆Fl* = (10)
27δ 2 S 2
2γ
3
219
Annexe 1
phase calculé rappelons-le pour le matériau massif. La croissance est cependant observée au-
dessus de cette température, ce qui implique la présence de défauts ou d’impuretés très
présents dans les verres.
220
Annexe 1
ANNEXE 1M : croissance
Considérons un germe de phase β franchissant la taille critique déterminée par les
conditions de température et de sursaturation (facteurs modifiables dans la pratique). Il
apparaît alors une différence de potentiel chimique (ou de concentration) entre la surface du
germe et la composition initiale. Ce gradient provoque la diffusion de B vers le germe
surcritique et donc la baisse locale de sursaturation. Par ailleurs d’autres germes surcritiques
apparaissent dans l’entourage de ce premier germe, on distinguera donc deux régimes de
croissance : dans un premier temps, les champs de diffusion de ces précipités ne se recouvrent
pas et la croissance est dite indépendante ; ensuite la sursaturation diminue et les agrégats
entrent en compétition pour la capture des atomes de B (c’est le mûrissement). La croissance
d’un agrégat isolé est contrôlée par la diffusion du soluté plutôt que par la vitesse de réaction
à la surface des nanocristaux dans la littérature. On a une relation de la forme [54] :
dR D ( x B0 − x αB ,GT ( R ))
= (12)
dt R ( x Bβ ,GT ( R ) − x αB ,GT ( R ))
Avec : xBα ,GT ( R ) donné par l’équation de Gibbs-Thompson qui donne la fraction
molaire de B dans la phase α à l’interface avec la phase β dans les mêmes conditions de
température et de pression, avec :
2V σ
x αB ,GT ( R) = x αB , p exp m (13)
k B TR
2Vmσ
Où Vm est le volume molaire du soluté, le terme l = est appelé distance de
k B TR
capillarité.
Fig. 23 : Champ de concentration de B autour d’un précipité de rayon R, tel que donné par
l’équation. Ce champ induit un courant de B vers le précipité JB_- p24 [54]
Si l’on considère que l’on est en sursaturation importante, on peut négliger les effets
de tension superficielle et si le milieu dilué et les précipités de B sont presque purs, l’équation
s’intègre aisément et l’on obtient :
R 2 − R02 = 2 DS 0 (t − t 0 ) (14)
On obtient une loi de croissance R ∝ t 1 / 2 dans le cas de la croissance limitée par la
diffusion, ce qui nous intéresse dans notre cas.
221
Annexe 1
ANNEXE 1N : Mûrissement
L’équation de continuité donne :
∂f ∂ dR
+ f = j (15)
∂t ∂R dt
dR
La connaissance de la vitesse de croissance du rayon combinée à celle du taux de
dt
création / disparition de précipités permet de prédire l’évolution de la distribution de taille. A
partir du moment où la sursaturation baisse, la croissance des précipités entre dans une phase
compétitive. De manière sous-jacente, cela traduit l’existence de la loi de conservation de la
quantité de B présente dans le système. Cette loi de conservation se combine à l’équation de
continuité pour donner le comportement aux temps longs.
Fig. 24 : Allure des distributions de taille réduite pour des fractions volumiques Φ_- p28 [54]
222
Annexe 1
223
Annexe 1
224
Annexes 2
Annexe 2
226
Annexe 2
227
Annexe 2
400
100% AgNO3
350
5% AgNO3
10% AgNO3
300
Temperature (°C)
250
200
150
100 α+
liquide liquide α
50
Fig.2 : Evolution T=f(t) au refroidissement pour différents mélanges à 100, 5 et 10% AgNO3
dans NaNO3 (première chauffe )
228
Annexe 2
AgNO3
+ NaNO3 Verre vierge
Ions échangés ± mobiles
Matrice ± relaxée Tverre=Tbain
Echange ionique
Ag+ / Na+
Verre + argent
Ions échangés ± mobiles
Matrice ± relaxée Tverre=Tfour
Recuit en four
Verre recuit
Argent ± précipité Tverre =Tamb
Refroidissement
229
Annexe 2
Pompage
Miroir Miroir de
sortie
Résonateur
Fig.4 : Principe de fonctionnement du laser.
1 : un milieu excitable qui peut amplifier la lumière par émission stimulée.
2 : une source de pompage permettant la création d’une inversion de population dans le milieu
amplificateur.
3 : 2 miroirs qui forment un résonateur ou cavité optique dans laquelle la lumière est piégée,
voyageant entre les deux miroirs. Le miroir de sortie est semi-réfléchissant, il permet ainsi
d’évacuer le faisceau à la bonne longueur d’onde.
Toute la technologie du laser repose finalement sur le type de milieu excitable, qui le
caractérise, il existe un certain nombre de laser que l’on peut classer comme suit :
230
Annexe 2
est réellement le mécanisme énergétique produit dans ce milieu ? Le laser exploite trois
phénomènes fondamentaux d’interaction entre l’onde électromagnétique et le matériau :
(a) (b) (c)
E2 2 E2 2 E2 2
hν hν hν hν
hν
E1 1 E1 1 E1 1
Fig.5 : Processus d’interaction fondamental d’un atome avec une onde électromagnétique. a :
émission spontanée ; b : émission stimulée ; c : absorption
Niveau de pompe
3 Peuplement
rapide
2
Pompage Transition
1 radiative
Désexcitation rapide
0
Etat fondamental
Fig.6 : Diagramme de niveaux d’énergie pour un laser à quatre niveaux.
Le laser possède des propriétés très différentes des rayonnements classiques et il serait
long de les détailler, nous n’en détaillerons que quelques unes, en outre il possède les
propriétés de cohérence spatiale (effet de granulation ou « speckle ») ou temporelle et de
monochromaticité (c’est à dire que l’on peut observer des interférences à deux ondes), de
231
Annexe 2
232
Annexe 2
Il est possible ainsi de réaliser un motif (à base de lignes et arcs de cercle) sur
l’échantillon au cours de l’irradiation grâce à une table de déplacement trois axes XYZ pilotée
par Labview. Ce travail d’aménagement a été réalisé dans le cadre du stage de Guillaume
Delacroix. Lors d’une campagne de tests au LASEP à Bourges, le laser Nd : YAG pulsé
bw :brillant a été utilisé à la longueur d’onde de 532nm, ce laser est pulsé à 5ns à une
fréquence de 10Hz pour un maximum d’énergie de 450 mJ :
Flacon
Table Puissancemètre
XYZ
Lentille (f=1m)
Diaphragme
Diaphragme
Miroir
réfléchissant
233
Annexe 2
5 Miroirs
Filtre : 400nm
Table XYZ
Topas : 800 +
400nm
miroir miroir
Ø = 11mm
Z+
H = 2,4mm
Z-
Fig. 11 : Identification de la position du waist (Z=0) par rapport au microscope 10x / 0,25.
234
Annexe 2
Longueur des
lignes = 12mm Pas entre les
lignes = 1mm
lignes
STOP
pas
Nombre de lignes
effectuées = 1
235
Annexe 2
zR 2
R ( z ) = z 1 + (7)
z
z
ϕ ( z ) = tan −1 (8)
zR
236
Annexe 2
Fig.14 : Faisceau gaussien fondamental dans l’espace libre de propagation. (a) Amplitude du
profil gaussien transversal. (b) taille du spot du faisceau w(z). (c) Rayon de courbure du front
d’onde R(z) [89].
On représente plus communément le faisceau optique sous une autre forme (fig.15) où
le « waist » w0 représente le plus petit rayon du faisceau, il découle d’une relation de
diffraction :
λ
tan Θ = (9)
πw0
2πw02
b= (10)
λ
λ
Et aux petits angles Θ ≈ , en pratique tanΘ ne peut dépasser 0,3 sinon le faisceau
πw0
devient trop divergent, on peut considérer que le waist est de l’ordre de la longueur d’onde.
Dans le cas d’un montage avec lentille (fig.16), pour évaluer le changement de la
taille au waist, dans notre cas on passe toujours d’un waist grand à un waist petit en utilisant
une lentille ou un microscope convergents, on peut donc écrire :
237
Annexe 2
λf
w0 = (11)
πw0'
Fig.16 : Représentation du faisceau après avoir traversé une lentille convergente de distance
focale f.
238
Annexe 2
-
e- rétrodiffusés faisceau e émis
Cathodoluminescence
Rayons X
-
-
e Auger
e secondaires
Echantillon
e- absorbés
-
e diffusés
-
e transmis
Fig.17 : En haut : schéma descriptif des types d’électrons mis en jeu lors de l’utilisation du
MEB. En bas : poire de diffusion.
- Les électrons secondaires : ils sont émis lorsque le faisceau primaire qui a perdu une
partie de son énergie excite les atomes de l'échantillon. Les électrons secondaires possèdent
une énergie faible, autour de 50 eV. Leur faible énergie est une qualité : il sera possible de les
dévier facilement pour en récupérer un grand nombre sur le détecteur et donc d'obtenir une
239
Annexe 2
image avec un bon rapport signal/bruit. Ils ne peuvent parcourir qu'un faible trajet dans
l'échantillon car ils sont très vite arrêtés et donc proviennent d'une zone proche du faisceau ce
qui donne des images avec une très bonne résolution. Les images obtenues grâce à la
détection d'électrons secondaires représentent donc essentiellement la topographie de
l'échantillon.
- Les électrons Auger : lorsqu'un atome est bombardé par des rayons X ou des électrons de
forte énergie, un électron est éjecté d’une couche interne d’un atome, laissant une place
vacante, qu'un électron d’une couche de plus haute énergie peut venir remplir, cela cause un
dégagement d’énergie. Cette énergie est absorbée par un électron qui sera éjecté de l’atome
(=électron Auger). Ce phénomène est utilisé pour faire des analyses élémentaires de surface.
Pour notre étude nous n’avons pas travaillé sur ces électrons.
- Les photons X : le faisceau d'électrons du microscope est capable d'éjecter des électrons
des différentes couches électroniques des atomes constituant le matériau observé. Lorsqu'un
électron est éjecté il est remplacé par un électron d'une couche supérieure. Un photon
d'énergie égale à la différence d'énergie entre les deux couches est émis. Il en résulte une
émission en cascade jusqu'au remplacement des électrons des dernières couches. Si le
faisceau est capable d'éjecter des électrons de la couche la plus profonde il y aura donc
émission de toutes les raies caractéristiques de l'atome c'est le spectre de raies. Le
rayonnement caractéristique d'un atome est constitué par des raies qui portent le nom de la
couche sur laquelle l'électron arrive. Dans l'ordre du plus énergétique vers le moins
énergétique on trouve les raies K, L, M,...qui sont affectées d'une lettre grecque, et d'un
chiffre pour indiquer de quelle couche et sous couche l'électron provient. Plus le noyau de
l'atome est lourd (Z élevé) plus les énergies des photons seront importantes.
240
Annexe 2
Introduction dans Le polissage est réalisé à l’aide de disques de grains très fins et de
une résine soluble dimensions variables 10, 6, 4µm
Mise en place dans On colle des bandes de carbone sur l’échantillon afin d’absorber une
le microscope partie du faisceau incident qui charge le verre du fait de ses propriétés
diélectriques et évite ainsi la perturbation de l’imagerie.
Analyse au MEB Il est nécessaire de régler le MEB en mode de pression partielle dans la
chambre d’analyse ce qui améliore les conditions d’analyse
241
Annexe 2
242
Annexe 2
105
100
95
% Transmission
90
85
80
75
70
65
60
200 300 400 500 600 700 800 900 1000
λ (nm)
Fig.21 : Ligne de base présentant le changement de lampe à 332nm et les deux filtres et
source visible.
243
Annexe 2
Annexe 2K : Colorimétrie
Le système visuel interprète la couleur à partir de trois informations nommées
coefficients tristimulaires X(λ),Y(λ),Z(λ) calculées par :
X = K ∫ S (λ ) x(λ )τ (λ )dλ
Y = K ∫ S (λ ) y (λ )τ (λ )dλ (14)
Z = K ∫ S (λ ) z (λ )τ (λ )dλ
100
K= (15)
∫ S (λ ) y(λ )dλ
Avec : S(λ) la distribution relative spectrale d’énergie de l’illumination, nous
utiliserons la norme D65 :
244
Annexe 2
La CIE a créé le diagramme de chromaticité représenté dans l’espace xyY, à une clarté
donnée :
x = X /( X + Y + Z )
y = Y /( X + Y + Z )
(16)
z = Z /( X + Y + Z )
x+ y + z =1
Il est également possible d’utiliser une représentation plus récente L*a*b* :
1/ 3
Y
L* = 116 − 16
Yn
X 1 / 3 Y 1 / 3
a* = 500 − (17)
X n Yn
Y 1 / 3 Z 1 / 3
b* = 200 −
Yn Z n
Avec : L* qui représente la clarté psychométrique (entre 0 et 100), les 2 axes a* et b*
sont les positions chromatiques (entre -100 et 100).
245
Annexe 2
246
Annexe 2
247
Annexe 2
Tableau 3 : Compositions verrières: SiO2 : 72.5%, R2O3 2%, RO 12%, R2O 13.5%, avec R
représente des cations variés [103].
Tableau 4 : Compositions verrières : SiO2 74%, Na2O 16% et autre 10% (notamment CaO
ou MgO). Publication [104].
Tableau 5 : Compositions verrières (%mol) ; 2 cas : SiO2 : 6.4% et 2.67%, Al2O3 : 53.35%
et 5.48%, CaO : 40.25% et 41.85%. Publication [105].
248
Annexe 2
3-Verres boro-silicate
Tableau 6 : Compositions verrières: SiO2 74% abaissé 59%, Na2O 16%, B2O3 10%
augmenté 25%, [104].
Le réseau de silice présente 3 bandes typiques autour de 1000, 800 et 450 cm-1
Tétraède isolé : SiO4 ν3=1000cm-1 mode d’élongation (d’après Herzberg)
ν4=450cm-1 mode de flexion
Oxygène entre 2 réseaux ν=800cm-1 mode de flexion
Remarques : Une bande de vibration en surface pour une liaison Si-OH localisée autour de
952cm-1 , également une bande additionnelle autour de 870cm-1 représente la liaison Si-O en
surface (oxygène non pontant)
249
Annexe 2
Mesure d’un
On mesure un échantillon vierge 2 fois de suite et on effectue une
échantillon vierge soustraction en appliquant un coefficient entre les deux spectres pour en
déduire le spectre de l’eau.
Mesure d’un L’échantillon traité est analysé puis on lui soustrait le spectre de l’eau
échantillon traité (surtout en infrarouge lointain). Il faut s’assurer que chaque échantillon
est bien propre car la moindre impureté perturbe l’acquisition
Analyse des Chaque spectre reconstitué est ensuite analysé sur le logiciel « focus »
spectres sur focus afin d’identifier les contributions de chaque gaussienne formant le spectre
250
Annexe 2
La phosphorescence quant à elle est caractérisée par une transition d'un état S=0 vers
un état S=1 (état triplet), qui n'est pas permise par le modèle quantique, mais qui est rendue
possible par le couplage spin-orbite. Cependant, la transition est plus lente à s'effectuer. Suit
alors une émission de photon pour retourner à l'état fondamental.
E
S=0 Couplage spin-orbite
Fluorescence
S=1
Excitation
Phosphorescence
S=0
Fig.26 : Schéma fluorescence vs phosphorescence.
251
Annexe 2
La luminescence des corps cristallins est due à des centres d’émission (activateurs,
luminogènes). Ces centres sont : soit des imperfections physiques du réseau cristallin
d’accueil (lacunes, atomes intersticiels, dislocations,…). On parlera de luminescence
intrinsèque, soit, le plus souvent, des imperfections chimiques (atomes d’impuretés)
introduites dans le cristal pur en faible proportion (position intersticielle ou substitutionnelle).
On parlera alors de luminescence extrinsèque.
252
Annexe 2
La diffraction des rayons X, ou DRX (ou XRD en anglais), est une méthode d’analyse
chimique. Elle est utilisée pour identifier la nature et la structure de la matière cristallisée
(minéraux, métaux, céramiques, pigments, argiles, produits organiques cristallisés), c’est-à-
dire un arrangement périodique, ordonné et dans des plans réticulaires tridimensionnels (h,k,l)
des atomes constitutifs. Elle permet ainsi de connaître la taille et l’orientation des cristaux, et
de distinguer les produits amorphes (verres,…) des produits cristallisés.
Ainsi, pour certains angles de déviation 2θ du faisceau, on détecte des rayons X, qui
correspondent aux interférences constructives : ce sont les pics du diffractogramme. Les
directions dans lesquelles les interférences sont destructives constituent la ligne de fond du
signal. Ces angles de déviation sont donc caractéristiques de l’organisation des atomes dans la
maille cristalline. Ces pics de diffraction peuvent être déterminés par la loi de Bragg. Si on
253
Annexe 2
calcule les directions dans lesquelles on a du signal, on obtient la loi suivante : si on trace des
plans imaginaires parallèles passant par les atomes et si on appelle d la distance entre ces
plans, alors les interférences sont constructives si :
2d sin θ = nλ (22)
Pour que le diffractogramme soit caractéristique des phases en présence, il faut que
toutes les orientations des cristaux soient représentées et que les cristallites soient
suffisamment nombreux pour effectuer une analyse statistique. Le montage particulier pour
effectuer la mesure de nos échantillons de verre est un montage en faisceau parallèle en
incidence rasante :
Fig. 30 : Goniomètre
254
Annexes 3
Annexe 3
256
Annexe 3
function pdex1
sol = pdepe(m,@pdex1pde,@pdex1ic,@pdex1bc,x,t);
% Extract the first solution component as u.
u = sol(:,:,1);
v = 1-u;
w = u/v;
figure
surf(x,t,v)
title('Numerical solution computed with 20 mesh points for CAg.')
xlabel('Distance x')
ylabel('Time t')
figure
surf(x,t,w)
title('Numerical solution computed with 20 mesh points for y.')
xlabel('Distance x')
ylabel('Time t')
% --------------------------------------------------------------
function [c,f,s] = pdex1pde(x,t,u,DuDx) % fonction qui définit les composants de l'équa. diff.
% paramètres du problème
257
Annexe 3
g = n*qb/qa
c = 1;
f = -(((g*(1-g)*u)-1)/(1-a*g*u))*Db*DuDx;
s = -mub*E*DuDx;
% --------------------------------------------------------------
function u0 = pdex1ic(x) % fonction qui définit les conditions initiales
u0 = 1 %exp(-x^2/3); % cas où recuit thermique
% --------------------------------------------------------------
function [pl,ql,pr,qr] = pdex1bc(xl,ul,xr,ur,t) % fonction qui définit les conditions aux limites
pl = ul;
ql = 0;
pr = 0;
qr = 1;
258
Annexe 3
Tableau 1 : Valeurs des variations d indice de réfraction pour la gamme de 4.4 à 8µm
évalués pour différents verres silicatés.
259
Annexe 3
Fig. 1 : Forme du profil mesuré avant le microscope pour une irradiation à 400nm. La forme
pour 800nm a été directement obtenue après l’amplificateur. Le diamètre de faisceau Dbeam ≈
200µm est déterminé à FWHM.
Microscop
w(z) ~ w0 N.A. / f
f
w'0
we(z)
SAMPLE
260
Annexe 3
Parameter Dimension 1 2 3 4 1 2 3 4
λ nm 410 800
F Hz 1000
τpulse fs 42
Pmes mW 36
Dbeam mm 0.2 4.5
f mm 4
N.A. 0.1
H mm 17 4.5
l mm 10
Speed mm/s 0.1 0.2 0.4 0.8 0.1 0.2 0.4 0.8
Step mm 0.072 0.05
w(z) mm 0.2 2.25
w0’(z) nm 5.2 0.4
we(z) mm 0.325 0.281
Ed/pulse (mJ/m²) 10.849 14.486
15 15
I/pulse (W/m²) 4.85x10 6.48x10
Nshots/spot 6500 3250 1625 812 5625 2812 1406 703
Etot (kJ/m²) 705.2 352.6 176.3 88.1 814.9 407.4 203.7 101.8
Table 2 : Paramètres d’irradiation déterminés pour les longueurs d’onde λ=410 et 800nm.
261
Annexe 3
Annexe 3D : Photoionisation
500
450
400
350
300
250
0 20 40 60 80 100 120
Temps d'échange
Fig.4: Evolution de la température de recuit pour l’échantillon échangé dans 10% AgNO3-
NaNO3 à T=320°C pendant 10min puis irradié à λ=800nm. S1: la zone irradiée disparaît,
S2: tout le verre colore, S3: un contraste entre la zone irradiée et non irradiée apparaît.
262
Annexe 3
Pigment Fe2O3 9
Dispersant pour
Chaîne polymérique
organique
Maintient pH 5 CH3COOH
Agent
350 350
250
Temperature (°C)
250
A1
200 Cuisson en four 200
150 150
100 100
50 50
0 0
0 1 2 3 4 5 6 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90
(a) Temps de recuit (min) (b) Temps de recuit (heure)
Fig.5 : Description du procédé de recuit du verre réalisé par revêtement d’une solution sol-
gel hybride sur le substrat de verre silicaté. (a): obtention d’un verre rouge après recuit à
250°C. (b): verre orange obtenu après recuits cumulés jusqu’à 350°C.
263
Annexe 3
264
Références
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266
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