Isst Profile Santé Sécurité Travail 2007 PDF

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REPUBLIQUE TUNISIENNE

ISST
Institut
de Santé et de
Sécurité au Travail

PROFIL NATIONAL DE
SANTE ET SECURITE
AU TRAVAIL EN TUNISIE

Elaboré par

Docteur Mohamed BEN LAIBA


Médecin Inspecteur Général du Travail
NOVEMBRE 2007
SOMMAIRE
PROFIL DU PAYS
I- SITUATION, DEMOGRAPHIE, SANTE
II- EDUCATION
III- POPULATION ACTIVE
IV- L’ENTREPRISE ET LES RESSOURCES HUMAINES

LA SANTE ET LA SECURITE AU TRAVAIL EN TUNISIE


I- HISTORIQUE
II- LEGISLATION ET REGLEMENTATION
 CONVENTIONS INTERNATIONALES
 LEGISLATION NATIONALE
 LES CONVENTIONS COLLECTIVES
 LES NORMES TECHNIQUES EN SANTE ET SECURITE AU TRAVAIL

III- PREVENTION DES RISQUES PROFESSIONNELS EN


TUNISIE
A- ORGANISATION DE LA PREVENTION DES RISQUES
PROFESSIONNELS
- systèmes de prévention dans l’entreprise
- systèmes de prévention hors de l’entreprise
B- ROLE DES PARTENAIRES SOCIAUX

C- FORMATION DE BASE EN SANTE ET SECURITE AU TRAVAIL

D- FORMATION CONTINUE ET PERFECTIONNEMENT

E- ETUDES ET RECHERCHES EN SANTE ET SECURITE AU TRAVAIL

IV- REPARATION DES RISQUES PROFESSIONNELS

1- FONDEMENTS JURIDIQUES

2- DEFINITIONS LEGALES

3- STATISTIQUES DES ACCIDENTS DU TRAVAIL ET DES MALADIES


PROFESSIONNELLES

4- CONDITIONS DE REPARATION

5- POPULATION ACTIVE OCCUPEE ASSUREE CONTRE LES ACCIDENTS


DU TRAVAIL ET LES MALADIES PROFESSIONNELLES

6- STRUCTURES SANITAIRES GERANT LA PRISE EN CHARGE DES


ACCIDENTS DE TRAVAIL ET DES MALADIES PROFESSIONNELLES

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7- STRUCTURES RESPONSABLES DE L’EVALUATION DE L’ INCAPACITE

CONCLUSION

ANNEXES
ANNEXE I : L’EMPLOI DES ENFANTS
ANNEXE II : LISTE DES TABLEAUX DES MALADIES PROFESSIONNELLES
ANNEXE III : PERSONNEL EXCERCANT DANS LE SECTEUR DE LA SANTE
ET SECURITE AU TRAVAIL
ANNEXE IV : PROGRAMME DE FORMATION DE L’INSTITUT DE SANTE
ET DE SECURITE AU TRAVAIL
ANNEXE V : ETUDES ET RECHERCHES DE L’INSTITUT DE SANTE ET DE
SECURITE AU TRAVAIL (1998-2007)
ANNEXE VI : ETUDES RENTRANT DANS LE CADRE DES SUJETS DE
THESES ET DE MEMOIRES DE FIN D’ETUDE

3
4
I- SITUATION, DEMOGRAPHIE, SANTE

SITUATION
Située à l’extrémité nord orientale du continent africain à qui elle légua son
ancien nom « IFRIQUIA », la TUNISIE occupe également une position
charnière entre les bassins occidental et oriental de la Méditerranée d’une
part et entre le Maghreb et l’Orient arabe d’autre part.

En trois mille ans d’histoire, la confluence des civilisations, somme toute


comprise par cette triple appartenance géographique permit l’émergence
de la Tunisie moderne : un pays intégrant naturellement la diversité et
s’attachant à ses racines profondes, participant aux mouvements et à
l’évolution du monde en privilégiant l’ouverture et la tolérance.

Dans un environnement marqué par l’acuité de la conjoncture économique


internationale et par la nécessité de faire face aux contraintes imposées par
la mondialisation, la Tunisie a opté pour un « projet de société » intégrant
les principes de démocratie, de participation, de liberté d’initiative, et de
progrès social. La Tunisie s’est attachée à promouvoir ses ressources
humaines, à valoriser leurs compétences et à faciliter leur contribution à
l’action de développement.

L’expérience tunisienne démontre que le pari sur l’homme comme


instrument et finalité du développement peut permettre de dépasser la
modicité des ressources naturelles sans compter qu’il constitue un facteur
d’accélération primordial du progrès social.

Bien évidemment, il a fallu pour cela déployer des efforts importants pour
instruire les citoyens, leur assurer un bon niveau intellectuel, promouvoir
leur santé et élever surtout leur niveau de conscience des enjeux qui se
posent au pays et obtenir leur adhésion aux choix retenus.

DEMOGRAPHIE

La Tunisie a mis en œuvre un programme de population solidement


soutenu par la volonté politique et largement intégré dans les efforts de
développement.

Cette politique de population constitue l’un des principaux axes des plans
développement Economique et social compte tenu de la relation existante
entre l’évolution démographique et la croissance économique d’une part et
la nécessité d’atténuer les disparités régionales et sociales d’autre part.

5
Cette politique repose sur trois axes fondamentaux à savoir :
- la maîtrise du croît démographique
- le soutien accru aux catégories sociales prioritaires telles que la
jeunesse, la famille, la femme et les personnes âgées
- ainsi que la meilleure adéquation entre la répartition
géographique de la population et le développement économique
et social.

Après un rythme de croissance important de la population


(+ 2,6% jusqu’en 1986), la progression de cette dernière a chuté
considérablement pour atteindre 1,1% en 2005.

Cette baisse importante résulte des actions menées sur plan de la santé, de
l’éducation, de la promotion du statut de la femme et de la mise en place
d’un programme de planification familiale afin de réguler les naissances.
La population Tunisienne comptant 10 000.000 habitants reste une
population essentiellement jeune : 26,2% des habitants sont âgés en effet de
moins de 15 ans et 9,5% sont âgés de 60 ans et plus.

SANTE
La Tunisie a œuvré, en vue de développer l’infrastructure sanitaire et
hospitalière, d’améliorer la qualité des services et de les rapprocher des
citoyens, la santé étant considérée comme l’un des aspects fondamentaux
des Droits de l’homme.

Ce choix s’est traduit par le développement de la médecine Préventive, le


renforcement de l’action en matière de protection de la mère et de l’enfant,
le développement du réseau des hôpitaux et des centres de Santé de Base
et leur renforcement par des équipements adéquats et des cadres
spécialisés performants.

Le pays compte en 2005 :

- 9682 médecins en exercice entre secteur public et privé.

Ce qui correspond au total à une densité médicale de 1 médecin pour 1036


habitants.
- Espérance de vie : 73 ans *
- Taux de mortalité : 5,5 % *
- Taux de couverture par les centres de santé de base : 90 % *

* Statistiques de l’Institut National des Statistiques 2004/Rapport sur les


indicateurs du développement durable en Tunisie (2003).

6
II- EDUCATION

Facteur de promotion de l’individu et de développement des ressources


humaines, la scolarisation constitue un objectif prioritaire qui bénéficie de
l’intérêt particulier des pouvoirs publics.

Outre la confirmation du principe de la GRATUITE DE


L’ENSEIGNEMENT et afin de rendre effectif le droit à LA
SCOLARISATION DE BASE pour tous, l’Etat réservera un important
programme d’œuvres sociales en direction d’enfants issus de familles
démunies.

Le taux de scolarisation selon le sexe (âgés de 6 ans) :

- Filles 99,1% en 2005-2006 contre 86,6% en 1987


- Garçons 99,1% en 2005-2006 contre 94,2% en 1987.

En consécration du principe de « l’apprentissage tout au long de la vie » et


dans le souci de garantir l’égalité des chances pour toutes les catégories
sociales, la Tunisie a institué un « Programme National d’enseignement
pour les Adultes ». Cette mesure répondait aux exigences de la
mondialisation de l’économie et de la révolution technologique d’une part
et allait dans le sens de la concrétisation du principe de « l’enseignement
pour tous dans le contexte de la société du savoir » en tant qu’un des droits
fondamentaux de l’Homme d’autre part.

Ce programme vise à accélérer le taux d’alphabétisation dans la


population adulte.

Par ailleurs, la Tunisie accorde un intérêt particulier à la formation


professionnelle, à l’emploi, à l’enfance, à la femme et la famille, à
l’environnement parallèlement à une action sans relâche de stimulation du
processus de développement, de dynamisation de l’activité économique et
de la sauvegarde des équilibres généraux ce qui lui a permis de faire face
aux défis de la mondialisation, de promouvoir l’Homme, et d’assurer le
bien être social du citoyen dans un climat de dialogue, de consensus et de
paix sociale et de stabilité.

7
III- POPULATION ACTIVE

(Selon le rapport sur le développement humain en Tunisie (I N S 2006)

 La population active totale est estimée à 3.503.400 personnes contre


2.772.400 au recensement général de la population en 1994.

 La population active occupée est estimée selon les mêmes sources à


3.004.000 personnes contre 2.320.600 en 1994.
La population active occupée féminine représente 25% de la population
active occupée totale.

 Répartition de la population active occupée par secteurs d’activité


La répartition de la population active occupée par secteur d’activité et son
évolution dans le temps montre que 3 secteurs d’activité se distinguent par
l’importance des effectifs employés :

- Le secteur des services : 43,6%


- Le secteur de l’industrie : 32,1%
- Le secteur de l’Agriculture : 19,3%

8
EVOLUTION DE L’EFFECTIF DECLARE PAR SECTEUR D’ACTIVITE

SECTEUR EFFECTIF SALARIES


1998 1999 2000 2005
AGRICULTURE ET PECHE
Agriculture 66736 69078 68587
Pêche 18865 19504 19332
Sous Total 85601 88582 87919 84500
BATIMENT TRAVAUX PUBLICS ET CARRIERES
Bâtiment travaux publics 127162 116037 120814 116 880
Industrie Extractives 21497 20394 19588 16 727
Sous Total 148659 136431 140402 133 607
INDUSTRIES MANUFACTURIERES
Industrie Agro-alimentaires 43106 45523 43652 57954
Fabrication des boissons 3976 4736 3999 4233
Industrie -textile 20045 19679 20482 22937
Industrie de chaussures 13303 14114 15152 22017
Confection habillement et ouvrages divers en 156569 159736 173011 187438
tissu
Industrie du bois et du liège 3075 2362 2332 2077
Industrie du meuble 14262 13969 14602 17479
Industrie du papier et imprimerie 11154 10893 11044 12732
Industrie du cuir 4680 3665 3947 3899
Industrie du caoutchouc 2463 2656 2747 2665
Industrie du plastic 8424 8214 9068 15210
Industrie chimique 25538 28415 28816 16332
Fabrication de matériaux de construction et 24524 25721 26926 29526
verre
Industrie métallurgique de base 6111 6440 6288 5457
Fabrication des ouvrages en métaux 18241 9708 9932 13378
Construction des machines 10716 11177 11150 13325
Industrie électrique 24912 29253 31542 47600
Construction de matériel de transport 10536 11088 12740 19853
Autres industries manufacturières 5014 3852 7168 11233
Sous Total 406649 411201 434598 505345
SERVICES
Commerce intermédiaire affaires
immobiliers et établissements financiers 120275 123115 131854 186105
Transports entrepôts et communications 60498 65266 61552 54592
Location de la main d’œuvre 33877 44260 46215 69720
Hôtellerie et analogues 72688 77687 68833 64439
Services divers 47429 49485 72810 140471
Sous Total 334767 359812 381264 515327
Total Général 975676 996028 1044183 1 238779

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IV/ - L’ENTREPRISE – LES RESSOURCES HUMAINES

L’entreprise tunisienne comme toutes les entreprises économiques de part


le monde, vit une ère de grandes mutations économiques, technologiques
et sociales.

Dans tout système productif, la notion de qualité est devenue une priorité
absolue face à une concurrence industrielle internationale des plus
exigeantes.

Ces mutations ne seraient pas sans effet sur les conditions de travail et le
bien être physique et mental de l’Homme, acteur principal dans les
processus de production et de rentabilité.

Ainsi, l’amélioration et le renforcement du système de prévention des


risques professionnels s’imposent et sa mise à niveau devrait rejoindre
obligatoirement celle des circuits de la production et de l’exploitation.

En effet, le développement technique exige un progrès équivalent au


niveau de la recherche et du développement de la sécurité garants de la
préservation permanente du capital humain et des potentialités
technologiques.

Certes la robotisation et la mécanisation gagnent du terrain et épargnent


relativement l’intervention de l’homme au niveau de certaines grandes
entreprises, mais la grande majorité de nos entreprises sont des PME où le
travail manuel, le travail en équipe alternante et le travail de nuit restent
d’actualité.

Il est nécessaire par conséquent de protéger davantage la santé du


travailleur et de la prémunir contre les risques connus et les risques
nouveaux engendrés par les nouvelles technologies et les nouveaux modes
de travail.

C’est ainsi, et dans le but d’atteindre ces objectifs que la Tunisie a mis en
place un régime de santé et sécurité au travail, auquel l’Etat accorde le
plus grand intérêt considérant la santé de l’homme au travail comme l’une
des priorités de sa politique sociale et économique.

10
11
I- HISTORIQUE

 En Tunisie et depuis la période de l’autonomie, fût instituée l’inspection


médicale du travail par le décret du 20 septembre 1955 mettant ainsi le
premier jalon d’une politique de prévention du risque professionnel,
officiellement mise sur pied par la promulgation du décret du 25 octobre
1956 instituant pour la première fois en Tunisie, les services de médecine
de travail dans les entreprises, chargés de veiller sur l’état sanitaire des
travailleurs et de les protéger contre les dangers auxquels leur santé peut
être exposée du fait de leurs métiers.

 Un an plus tard, le 11 décembre 1957 fût promulguée la première loi de


réparation des préjudices causés par les accidents du travail et les maladies
professionnelles qui a refondu sur des bases plus efficaces le décret du 15
mars 1921 en ajoutant à la réparation des maladies professionnelles et des
accidents de travail, la réparation des accidents de trajet, répondant ainsi à
un besoin de justice et d’équité : « tout dommage subi doit être réparé ».

 Toutefois, le fait marquant des années 60 fût l’avènement du Code du


Travail (loi-66-27 du 30 avril 1966) qui a notamment repris les principales
dispositions des décrets relatifs à l’inspection médicale du travail et aux
services médicaux du travail au sein des entreprises, mais a concerné
également :

- l’emploi des femmes et des enfants


- les établissements dangereux, insalubres ou incommodes.

 Depuis, et devant l’évolution socio-économique rapide du pays et les


progrès considérables de l’industrie tunisienne réalisés dans de nombreux
secteurs au cours des deux dernières décennies (1970 à 1987), le secteur de
la santé et de la sécurité au travail n’a pas connu d’évolution
proportionnelle, mais s’est cantonné plutôt aux seuls aspects spécifiques
de santé liés au travail et de surcroît limité aux entreprises employant 40
salariés et plus, et soustrayant également le secteur agricole et le secteur
public de son champ d’application.

L’insuffisance de cadres médicaux et techniques spécialisés : médecins du


travail, ingénieurs de sécurité, techniciens supérieurs et infirmiers du
travail, la disparité des structures chargées de la prévention, l’insuffisance
des équipements et du matériel, ont constitué des freins pour le
développement harmonieux d’une véritable politique de prévention.

12
Toutefois, des efforts importants ont été depuis fournis pour développer
une spécialisation du personnel médical et technique et renforcer les
moyens humains et matériels des structures de prévention.

 En effet, la Faculté de Médecine de Tunis a créé un enseignement


spécialisé de Médecine du Travail à partir de 1978 et une section pour
former des techniciens supérieurs en hygiène à partir de 1975. Des
ingénieurs de différentes spécialités sont venus renforcer et élargir le
domaine d’intervention en sécurité au travail après une formation post-
universitaire spécifique.

 C’est après le changement politique qu’a connu la Tunisie en 1987, que


les valeurs contemporaines de démocratie et de droit de l’homme se sont
suffisamment consacrées pour faire prévaloir la logique de l’imbrication
équilibrée des impératifs de la croissance économique et du
développement social à visage humain.

Ainsi de grandes réalisations ont été accomplies tant sur le plan de la


législation et de l’organisation des structures que sur le plan de la
formation des intervenants en la matière.

La Santé et la Sécurité au Travail s’intègrent ainsi parfaitement dans une


perception qui considère l’homme en tant que moyen et finalité de tout
développement.
Elles agissent, aujourd’hui au même titre que toutes les autres
composantes sur lesquelles s’articule la détermination de la Tunisie à
relever les défis des grandes mutations mondiales.

13
II- LEGISLATION ET REGLEMENTATION

 CONVENTIONS INTERNATIONALES

Depuis son affiliation au Bureau International du Travail le 12 juin 1956, la


Tunisie œuvre à faire concorder sa législation nationale avec les
conventions Internationales en rapport avec la protection de la Santé et
Sécurité des travailleurs dont la majorité ont été ratifiées ; principalement
celles concernant les droits de base de l’homme et celles concernant la
Santé et Sécurité au travail et le travail des femmes et des enfants. La
Tunisie a ainsi ratifié 57 conventions internationales, dont la dernière est la
N° 182 qui concerne « les pires formes de travail des enfants ».

Parmi les conventions internationales ratifiées par la Tunisie dans le


domaine de la Santé et Sécurité au Travail on citera notamment :

la convention n° 12 concernant la réparation des accidents du


travail dans l’agriculture.

 la convention n° 13 concernant l’emploi de la céruse dans la


peinture.

 la convention N° 17 sur la réparation des accidents du travail.

 la convention n° 18 concernant la réparation des maladies


professionnelles.

la convention n° 19 sur l’égalité de traitement (accidents du


travail).

 la convention n° 45 concernant l’emploi des femmes aux travaux


souterrains dans les mines.

la convention n° 55 sur les obligations de l’armateur en cas de


maladie ou d’accident des gens de mer.

 la convention N° 62 sur les prescriptions de sécurité dans


l’industrie du bâtiment.

 la convention n° 73 concernant l’examen médical des gens de mer.

 la convention n° 77 concernant l’examen médical d’aptitude à


l’emploi dans l’industrie des enfants et des adolescents.

14
 la convention n° 89 concernant le travail de nuit des femmes.

 la convention n° 113 sur l’examen médical des pêcheurs.

 la convention n° 118 sur l’égalité de traitement (sécurité sociale).

 la convention n° 119 sur la protection des machines.

 la convention n° 120 concernant l’hygiène dans le commerce et les


bureaux.

 la convention n° 123 sur l’âge minimum des travaux


souterrains.

 la convention n° 124 sur l’examen médical des adolescents.

 la convention n° 127 sur le poids maximum des charges......

 la convention n° 138 concernant l’âge minimum d’admission à


l’emploi.

 la convention n° 142 sur la mise en valeur des ressources


humaines.

 la convention N° 159 sur la réadaptation professionnelle et


l’emploi des personnes handicapées.

 la convention n° 182 concernant les pires formes de travail des


enfants.

 etc…

Par ailleurs, en Tunisie une convention ratifiée a plus qu’une force de loi,
telle est la prévision du plus haut palier de l’arsenal juridique tunisien
qu’est la Constitution.

15
 LEGISLATION NATIONALE

Le fait marquant des années 60 fût l’avènement du CODE DU TRAVAIL


(Loi 66-27 du 30/04/1966) qui a notamment repris les principales
dispositions des décrets relatifs à l’Inspection médicale du travail et aux
Services médicaux du travail, mais a concerné aussi :

- l’emploi des femmes et des enfants


- les établissements dangereux, insalubres ou incommodes.

Par ailleurs, de nombreux textes d’application de ce Code réglementant les


conditions de travail ont vu le jour. On citera notamment le décret N° 68-
328 du 22 octobre 1968 fixant les règles générales d’hygiène et obligeant
tout employeur à mettre à la disposition de ses employés l’infrastructure
sanitaire et les commodités nécessaires (eau courante, vestiaires,
douches,…) pour lui permettre de travailler dans les meilleures conditions
possibles.

Au cours des dernières années, de grandes réalisations ont été accomplies


tant sur le plan législatif et réglementaire que sur les plans de
l’organisation des structures et de la formation des cadres. On citera
notamment :

- Le rattachement de la Direction de la Médecine du Travail et des Maladies


Professionnelles au Ministère des Affaires Sociales (décret n° 559 du 30
mars 1990).

- La création de L’Institut de Santé et de Sécurité au Travail par la loi n° 90-


77 du 07 août 1990 modifiée par la loi n° 96-9 du 06 mars 1996 et qui a pour
mission notamment d’apporter l’assistance médicale et technique aux
entreprises économiques, d’assurer la formation des cadres opérants dans
le domaine de ses compétences, de promouvoir l’information et de
développer la recherche en Santé et Sécurité au Travail.

- La refonte de la loi n° 57-73 du 11 décembre 1957 par la loi n° 94-28 du 21


février 1994 portant régime de réparation des préjudices résultant des
accidents du travail et des maladies professionnelles.

La révision des tableaux des maladies professionnelles par l’arrêté des


Ministères des Affaires Sociales et de la Santé Publique du 10 janvier 1995.

La nouvelle liste des maladies professionnelles constitue un des outils les


plus importants pour, d’une part la réparation et d’autre part, la possibilité
d’orienter la prévention.

16
Cet arrêté est venu porter le nombre de tableaux des maladies
professionnelles indemnisables à quatre vingt cinq, alors qu’il était depuis
1974, au nombre de quarante neuf.

- La promulgation de la loi n° 95-56 du 28 juin 1995 portant régime


particulier de réparation des préjudices résultant des accidents du
travail et des maladies professionnelles dans le secteur public.

La même liste des maladies professionnelles prévue par la loi 94-28 a été
étendue aux agents du secteur public.

- La révision des dispositions du Code du Travail relatives à la santé


et à la sécurité au travail (loi n° 94-29 du 21 février 1994 et la loi n°
96-62 du 15 juillet 1996) a permis :

 L’institution de la commission consultative d’entreprise


groupant en son sein le comité de santé et de sécurité au
travail (articles 160 et 161 nouveaux du Code du Travail).

 L’extension de la couverture des travailleurs par les services de


la médecine du travail à toutes les entreprises soumises au
Code du Travail quels que soient la nature d’activité
économique et l’effectif des salariés (article 152 nouveau du
Code du Travail).

 Une nouvelle organisation des services interentreprises en


groupements de médecine du travail (article 153 nouveaux à
154-4 du Code du Travail).

 L’institution de la fonction sécurité dans l’entreprise (article


154-5 du Code du Travail).

- La promulgation d’un statut particulier du corps de l’inspection


médicale du travail (décret n° 94-1490 du 11 juillet 1994).

- La détermination des procédures de majoration ou de réduction


des cotisations au régime de réparation des préjudices résultant des
accidents du travail et des maladies professionnelles dans le secteur
privé (décret n° 95-538 du 1er avril 1995). Cette procédure s’effectue
selon des critères objectifs.

- La création du conseil national de la prévention des risques


professionnels (décret n° 1761 du 25 novembre 1991 modifié par le

17
décret n° 96-1001 du 20 mai 1996), à caractère consultatif, chargé
notamment de proposer toutes mesures susceptibles de renforcer la
politique nationale de prévention des risques professionnels.

- Le financement par la Caisse Nationale de Sécurité Sociale des


projets de santé et de sécurité au travail pour les entreprises
affiliées, en leur accordant :

- une prime d’investissement estimée à 20% du coût du projet à


réaliser ;

- et des prêts pouvant atteindre 70% du coût du projet dans la limite


de 300.000 dinars qui sont remboursables dans un délai maximum
de 10 ans avec un taux d’intérêt égal à 6% (décret n° 96-1050 du
03 juin 1996) et un délai de grâce de trois ans.

- Attribution par l’Etat d’une subvention de 1000.000 dinars au


profit des associations interentreprises de médecine du travail afin
de leur permettre de disposer des équipements médicaux et
techniques adéquats et d’assurer la formation de leur personnel
dans le but d’améliorer les prestations qu’elles fournissent aux
entreprises adhérentes.

Ces réalisations illustrent l’intérêt et le soutien portés au monde du travail


par les plus hautes instances de l’Etat, et ont permis la mise en place d’une
organisation cohérente et efficace de la prévention des risques
professionnels en Tunisie.

A côté de la législation nationale qui touche directement le secteur de la


santé et de la sécurité au travail, d’autres lois, touchant divers secteurs, ont
été promulgués ayant trait à la préservation de la santé des travailleurs, on
cite notamment :

Loi N° 81-51 du 18 juin 1981, relative à la protection contre les dangers


des sources de rayonnements ionisants

Article 2 : La détention des sources de rayonnements ionisants, sous toute


forme, est soumise à l’autorisation préalable du Ministre de la Santé
Publique après avis du Ministre responsable de la branche d’activité
concernée.

18
Article 3 : Il est interdit d’employer des personnes de moins de dix huit
ans toute activité impliquant une exposition à des sources de
rayonnements ionisants.

Article 4 : Les mesures de sécurité et de surveillance des activités


impliquant une exposition à des sources de rayonnements ionisants seront
définies dans chaque branche d’activité par des arrêtés conjoints du
Ministre de la Santé Publique et du Ministre responsable de la branche
d’activité concernée.

Loi N° 89-20 du 22 février 1989 règlementant l’exploitation des carrières

Article 5 : Toute activité de carrière est soumise à une autorisation de


l’administration compétente suite à une reconnaissance préalable des lieux
et après avis de la commission consultative des carrières concernée.
L’obtention de l’autorisation est assujettie à la signature par la
pétitionnaire d’un cahier des charges fixant l’ensemble des obligations
générales et particulières qui lui incombent.

Article 7 : L’autorité administrative compétente chargée d’accorder les


autorisations des carrières peut rejeter une demande d’autorisation
d’exploitation sous forme d’une décision motivée pour des raisons de
sécurité, salubrité, hygiène, tranquillité publique, de protection de
l’environnement, de préservation des zones soumises à réglementation
spécifique ou pour inobservation de la législation en vigueur telle que le
code des eaux, le code forestier, la législation relative à la protection de
terres agricoles et le code de l’urbanisme.

Loi N° 96-41 du 10 juin 1996, relative aux déchets et au contrôle de leur


gestion et de leur élimination

Article 4 : Toute personne dont l’activité produit des déchets ou qui


détient des déchets dans des conditions susceptibles d’avoir des effets
négatifs sur le sol, la flore ou la faune, de causer la dégradation des sites et
des paysages ou de polluer l’air ou l’eau ou d’engendrer des nuisances
sonores ou des odeurs et d’une manière générale, de porter atteinte à la
santé publique ou à l’environnement est tenue de les éliminer
conformément aux dispositions de la présente loi et dans des conditions
permettant d’éviter les effets sus-indiqués.

Article 7 : L’incinération des déchets en plein air et leur utilisation comme


combustible sont interdites, à l’exception des déchets de végétaux.

19
Les opérations d’élimination par incinération ne doivent avoir lieu que
dans des établissements autorisés conformément aux dispositions de la
présente loi.

Article 27 : Les établissements et les entreprises qui procèdent à titre


professionnel à la collecte et au transport des déchets ou à des opérations
d’élimination et de valorisation pour leur compte ou pour celui d’autrui
sont soumis au contrôle périodique des autorités compétentes en matière
de protection de la santé publique et de l’environnement et aux lois et
règlements en vigueur en matière de contrôle des établissements
dangereux, insalubre et incommodes.

Ces établissements doivent autoriser les autorités compétentes à procéder


à tous les constats et les investigations et à prendre les échantillons et les
informations nécessaires dans le cadre de l’exercice des missions qui leurs
sont confiées.

Loi N° 97-37 du 2 juin 1997, relative au transport par route de matières


dangereuses

Article Premier : La présente loi fixe les règles organisant le transport des
matières dangereuses afin d’éviter les risques et les dommages
susceptibles d’atteindre les personnes, les biens et l’environnement.

Les dispositions de la présente loi et ses textes d’application s’appliquent


au transport par route des matières dangereuses effectué sur le territoire
de la République Tunisienne au moyen des véhicules automobiles et de
leurs remorques, à moins qu’elles ne soient contraires aux autres
dispositions mentionnées par des lois spéciales.

Article 13 : Toute matière dangereuse doit être munie, lors du transport


d’une fiche de sécurité comportant des consignes comportant les moyens
de prévention contre ces risques. Le modèle de la fiche de sécurité et les
consignes qu’elle doit comporter sont fixés par arrêté conjoint du ministre
de l’intérieur et du ministre chargé du transport.
Le transport de certaines matières dangereuses est soumis à l’obtention
d’une feuille de route. La liste de ces matières, le modèle de la feuille de
route et les conditions de sa délivrance sont fixés par arrêté conjoint du
ministre de l’intérieur et du ministre chargé du transport.

Article 14 : Tout conducteur d’un véhicule transportant des matières


dangereuses doit avoir :

20
- Un certificat de formation délivré par la ministre charge de la formation
professionnelle à la suite d’une formation spéciale à cet effet, dont le
programme et les conditions de participation sont fixés par arrêté conjoint
du ministre chargé de transport et du ministre chargé de la formation
professionnelle.

- Un certificat d’aptitude médicale, attestant de la capacité de son titulaire


d’exercer la profession, délivrée par le médecin du travail relevant d’un
établissement hospitalier indépendant ou d’un comité mixte agréé autorisé
regroupant plusieurs établissements et dont la date de délivrance ne
dépasse pas une année.

Loi N° 98-17 du 23 février 1998, relative à la prévention des méfaits du


tabagisme

Article 11 : Il est interdit aux personnels exerçant dans le secteur de


l’alimentation de fumer pendant la préparation, la transformation ou
l’emballage des produits alimentaires destinés à la consommation
humaine.

 LES CONVENTIONS COLLECTIVES

La convention collective est un accord relatif aux conditions de travail


conclu entre d’une part des employeurs organisés en groupement ou
agissant individuellement et d’autre part, une ou plusieurs organisations
syndicales de travailleurs.

Ainsi la première convention qui a vu le jour est la convention collective


cadre conclue en 1973 entre l’Union générale Tunisienne du Travail
(UGTT) et l’Union Tunisienne de l’Industrie, du Commerce et de
l’Artisanat (UTICA), représentant respectivement les travailleurs et les
employeurs.

Cette convention est applicable sur l’ensemble du Territoire de la


République Tunisienne entre les employeurs et les travailleurs occupés
d’une façon permanente dans les activités non agricoles assujetties aux
dispositions du Code du Travail.

De même elle constitue pour chaque branche d’activité, la base pour


l’établissement de conventions collectives sectorielles.

Le nombre de ces conventions collectives sectorielles n’a cessé de


s’accroître : 33 conventions 1976, 39 en 1981, et 48 en 1996. De nombreuses

21
autres conventions sont en cours d’élaboration. Il est à noter que les
négociations sociales sectorielles concernant ces conventions collectives ont
été axées bien évidemment sur des questions relatives au travail : le
rendement, l’avancement, la promotion des travailleurs,… mais, un intérêt
très important est accordé à présent par les partenaires sociaux à l’hygiène
et la santé et sécurité au travail sous tous ses aspects.

 LES NORMES TECHNIQUES EN SANTE ET SECURITE AU TRAVAIL

En Tunisie, le dispositif normatif relatif à la Santé et Sécurité au Travail est


géré par une institution nationale de normalisation appelée INNORPI
chargée d’élaborer les normes techniques touchant les domaines de la
sécurité des produits, des machines et de la gestion de la Santé et Sécurité
au Travail dans l’entreprise.

A cet effet, l’arsenal normatif adopté jusqu’à la fin 2006 comprend 8258
normes dont plus de 1073 normes concernent les secteurs :

- Santé (4 %)
- Sécurité (4 %)
- Environnement (2 %)
- Métrologie (3 %)

22
III- PREVENTION DES RISQUES PROFESSIONNELS EN TUNISIE

A- ORGANISATION DE LA PREVENTION DES RISQUES


PROFESSIONNELS EN TUNISIE

L’organisation de la Prévention des Risques Professionnels en Tunisie


s’articule autour des:

- systèmes de prévention dans l’entreprise


- systèmes de Prévention hors de l’entreprise

 SYSTEMES DE PREVENTION DANS L’ENTREPRISE

Les Acteurs et Institutions de la Prévention des Risques Professionnels


dans l’entreprise :

 L’employeur
 L’employeur prend toutes les dispositions nécessaires pour assurer la
sécurité et protéger la santé des travailleurs de l’entreprise. Il veille
personnellement au respect des dispositions légales et réglementaires
relatives à la Santé et à la Sécurité de ses employés.
 Il doit à la suite de l’évaluation des risques, engager des actions de
prévention pour que les méthodes de travail ou de production mises en
œuvre ne puissent être à l’origine de danger pour les travailleurs.
 Les objectifs essentiels sont notamment de :

- combattre les risques à la source


- adapter le travail à l’homme
- remplacer ce qui est dangereux par ce qui n’est pas
dangereux ou par ce qui l’est moins
- planifier la prévention…
 Les salariés
 Chaque salarié contribue par son expérience à l’amélioration des
conditions de travail et de sécurité. Il joue un rôle actif dans la
prévention des risques professionnels.
 Il doit respecter les règles d’hygiène et de sécurité appliquées dans
l’entreprise.

 Les structures de Prévention dans l’entreprise


Il s’agit des services de médecine du travail, du service de sécurité et du
comité de santé et de sécurité au travail.

23
Les services de médecine du travail autonomes ou inter entreprises ont été
instaurés par les dispositions du Code du Travail qui ont rendu obligatoire
la surveillance médicale préventive des salariés dans le cadre de la
médecine du travail, et mis à la charge de l’entreprise les dépenses
afférentes à ces services.
Ces services de médecine du travail qu’ils soient autonomes ou sous forme
de groupements, assurent un rôle essentiellement préventif dans le
domaine de la santé au travail. Ils sont chargés notamment de l’examen et
du suivi de la santé des travailleurs et de leur aptitude physique à
effectuer les travaux exigés d’eux aussi bien au moment de l’embauche
qu’au cours de l’emploi ainsi que leur protection contre les risques
auxquels leur santé peut être exposée du fait de leur profession.

Les locaux des services et groupements de médecine du travail doivent


être agréés par les services de l’Inspection Médicale du Travail
territorialement compétente (article 291 nouveau du Code du Travail). Il
est à noter par ailleurs, que les médecins du travail ne peuvent être
nommés ou révoqués qu’avec l’accord préalable du Médecin Inspecteur du
Travail géographiquement compétent (article 155 nouveau du Code du
Travail).

Services Médicaux Autonomes du Travail


Ces services médicaux autonomes sont obligatoires, pour les entreprises
soumises au Code du Travail employant 500 salariés au moins.

Les entreprises dont l’effectif est inférieur à 500 salariés peuvent : soit
avoir leur propre service médical du travail, soit adhérer à un groupement
de médecine du travail (article 153 nouveau du Code du Travail).

Ces services au nombre de 671 couvrent 248.577 travailleurs.


Pour les grandes Entreprises, 30 médecins de travail exercent à plein
temps. Le reste des entreprises est couvert par des médecins de travail à
titre vacataire.

Groupements de Médecine du Travail


Les services inter-entreprises de médecine du travail dénommés
GROUPEMENTS DE MEDECINE DU TRAVAIL par la loi N° 62-96 du 15
juillet 1996 jouent un rôle important dans la prévention des risques
professionnels et l’amélioration des Conditions de travail.

Ces Groupements de médecine du travail sont dirigés par un conseil


d’administration composé d’employeurs. Il existe actuellement 22
groupements répartis dans les différentes régions du pays qui couvrent

24
320.814 salariés répartis sur 8372 entreprises (2006) et où exercent 125
médecins du travail à temps plein.

Comité de santé et de sécurité au Travail


Il est obligatoire pour les entreprises industrielles et commerciales
employant plus de quarante salariés.
Cette structure de promotion du dialogue social dans l’entreprise, émane
d’une structure mère, la Commission Consultative d’Entreprise qui fût
instituée de part les dispositions de l’article 161 (nouveau) du Code du
Travail.
Pour les entreprises dont l’effectif est égal ou supérieur à vingt et inférieur
à quarante, le délégué du personnel ou son suppléant élus, exercent les
mêmes attributions que celles confiées aux représentants du personnel
dans la Commission Consultative d’Entreprise et de même dans le Comité
de Santé et de Sécurité au Travail.
96,14 % des entreprises tunisiennes ont un comité de santé et de sécurité
au travail (2006).

Chaque comité doit comprendre :

- le chef d’entreprise ou son représentant


- deux représentants des travailleurs qui sont choisis par les
représentants du personnel au sein de la commission consultative
d’entreprise
- le médecin du travail de l’entreprise
- le responsable de la sécurité relevant de l’entreprise.

Les missions de ce comité consistent notamment à :

- élaborer des projets de règlements et de prescriptions relatifs à la


Santé et Sécurité au Travail à l’intérieur de l’entreprise
- assurer l’information, la sensibilisation et la formation dans le
domaine de la Santé et Sécurité au Travail
- proposer des programmes de prévention des risques
professionnels au sein de l’entreprise et assurer le suivi et
l’exécution de ces programmes.

Service de Sécurité au Travail

La fonction est nouvellement instituée en vertu des dispositions de


l’article 154-5 du Code du Travail qui précise que le chef d’entreprise est
tenu de désigner un responsable de la sécurité au travail au sein de

25
l’entreprise qui sera chargé des missions fonctionnelles et opérationnelles
de la sécurité.

 SYSTEMES DE PREVENTION HORS DE L’ENTREPRISE

I- Les Structures relevant du Ministère des Affaires Sociales

Au niveau de la conception des instruments juridiques

 La Direction Générale du Travail (D.G.T) a pour mission notamment :

- d’élaborer et de développer la législation et la réglementation du


travail applicable aux secteurs d’activité régis par le Code du
Travail ;

- de traiter les questions intéressant les normes internationales et


régionales du travail et de s’occuper des relations du
département avec les organismes internationaux et régionaux, en
ce qui concerne ces questions.

 La Direction Générale du Travail participe activement, au niveau des


organisations internationales du monde du travail et notamment avec
l’Organisation Arabe du Travail et l’Organisation Internationale du
Travail, à l’élaboration et aux discussions des conventions internationales
et arabes relatives au droit du travail en général et à la Santé et la sécurité
au Travail en particulier.

Au niveau de l’Inspection

 La Direction Générale de L’inspection du travail et de la conciliation :


est chargée notamment de veiller à l’application et au respect des
dispositions légales, réglementaires et conventionnelles qui organisent les
relations du travail en général et porte à l’attention des autorités
compétentes les déficiences ou les abus non couverts par les dispositions
légales existantes.

« Les agents chargés de l’Inspection du travail peuvent prescrire des


mesures destinées à éliminer les défectuosités constatées dans une
installation, un aménagement, ou des méthodes de travail qu’ils peuvent
avoir un motif raisonnable de considérer comme une menace à la santé ou
à la sécurité des travailleurs » (Article 175 du Code du Travail).

26
 La Direction de L’Inspection Médicale et de la Sécurité au Travail :
est une structure de contrôle et d’inspection, dont les missions consistent
notamment à :

- Participer à l’élaboration, la promotion et le développement de la


législation et de la réglementation en matière d’hygiène du
travail et de la protection de la santé des travailleurs, et de veiller
à leur application.
- Contrôler les services médicaux du travail
- Contrôler les soins donnés aux victimes des accidents du travail
et des maladies professionnelles.
- Effectuer toutes enquêtes destinées à faire ressortir les mesures à
prendre pour améliorer la protection de la santé des travailleurs
sur les lieux du travail.

Au niveau du contrôle

 La Caisse Nationale d’Assurance Maladie dispose d’un département de


prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles qui est
chargé, conformément aux dispositions de la loi 94-28 du 21 février 1994,
portant régime de réparation des préjudices résultant des accidents du
travail et des maladies professionnelles de :

- l’élaboration et l’analyse des statistiques des accidents du travail


et des maladies professionnelles au niveau national ;
- le contrôle des mesures de prévention à mettre en œuvre par
l’employeur pour préserver la santé et la sécurité des
travailleurs ;
- l’assistance technique aux entreprises affiliées à la CNSS en
matière de prévention des risques professionnels ;
- la formation et l’éducation sanitaire en matière de santé et sécurité
au travail ;
- donner un avis technique sur les dossiers de demandes de prêts,
destinés à financer des programmes de prévention, octroyés par
la caisse nationale de sécurité sociale.

Au niveau de l’assistance technique et du conseil

 L’Institut de Santé et de Sécurité au Travail (ISST) : est une structure de


Recherche, d’Assistance, de Formation et d’Information agissant dans le
cadre de la promotion de la prévention des risques professionnels.
L’ISST dispose d’un potentiel humain important composé d’ingénieurs, de
techniciens en sécurité, de médecins du travail spécialisés, d’ergonomes et

27
d’autres spécialistes exerçant au sein de trois directions : la direction
Sécurité, la direction santé et la direction information – formation.

Par ailleurs, l’ISST dispose :

- d’équipements de métrologie,
- d’un laboratoire de biologie et de toxicologie industrielle
- d’une unité d’exploration fonctionnelle
- d’outils pédagogiques de sensibilisation et de formation
- d’un centre de documentation.

Il participe à l’élaboration des programmes de prévention des risques


professionnels et à la fixation des normes en matière de santé et de sécurité
au travail.

Dans le domaine des études et des recherches, ses activités permettent :

 d’établir et d’actualiser les données sur la santé et la sécurité au


travail,
 de développer les connaissances scientifiques, médicales et
techniques de prévention des risques professionnels,
 de proposer des solutions appropriées aux dysfonctionnements
constatés dans la relation travail-homme-machine-environnement.

Dans le domaine de l’assistance technique, il procède notamment à :

 l’identification et l’évaluation des risques et nuisances,


 l’étude des poste de travail ;
 au contrôle de la sûreté des installations, machines, outils et
équipements ;
 l’analyse des accidents de travail ;
 la conception des programmes de prévention ;
 au choix des équipements de protection etc…

Dans le domaine de l’assistance médicale, il propose ses avis spécialisés sur :

 Le dépistage et le diagnostic étiologique des maladies


professionnelles ;
 L’aptitude professionnelle ;
 Le reclassement et la réinsertion ;
 L’élaboration des programmes de prévention des maladies
professionnelles.

28
 L’évaluation du taux d’incapacité permanente pour les victimes des
accidents de travail et des maladies professionnelles.

Dans le domaine de la formation et de l’information : l’Institut de Santé et de


Sécurité au Travail assure :

 Des cycles de perfectionnement en inter-entreprises ;


 Une formation spécifique dans l’entreprise
 Des journées d’information et des rencontres sectorielles ;
 Des séminaires – ateliers ;
 Des séances d’éducation ouvrière.

Par ailleurs, à travers la collecte, le traitement et la conception de


l’information, l’Institut de Santé et de Sécurité au Travail met à la
disposition des préventeurs :

 Une information pertinente et adaptée ;


 Un centre de documentation spécialisé : périodiques, affiches,
dépliants, cassettes-vidéos, films ;
 Une revue trimestrielle spécialisée relative à la santé et à la sécurité
au travail ;
 Des bases de données internationales relatives à la santé et à la
sécurité au travail (sur CD-ROM).

II- Autres structures intervenantes dans la prévention des Risques


Professionnels

En plus de ces principales structures du Ministère des Affaires Sociales,


d’autres organismes jouent un rôle important dans la prévention des
risques professionnels ; parmi lesquels on peut citer notamment :

- la Protection Civile (Ministère de l’Intérieur) : organisme public


intervenant notamment en milieu industriel et professionnel au
niveau préventif par des campagnes de contrôle du risque
incendie et également par l’intervention opérationnelle en cas de
sinistre ou d’accident technologique majeur (incendie, explosion
et émanations toxiques,…)
- l’Institut National de la Normalisation et de la Propriété
Industrielle et la Direction de la Sécurité (Ministère de
l’Industrie) ;
- l’Agence Nationale de Protection de l’Environnement (Ministère
de l’Environnement et de l’Aménagement du Territoire) ;
- le Ministère de la Santé Publique ;

29
- le Centre National de Radioprotection ;
- les structures à caractère associatif (la Société Tunisienne de
Médecine du Travail, l’Association Tunisienne des Techniciens et
des Ingénieurs de Sécurité, etc…) ;
- les structures de formation de base et de formation continue ;
- les organismes privés agréés…

III- Le Conseil National de la Prévention des Risques Professionnels

Pour coordonner les activités de toutes ces structures intervenantes dans le


domaine de la santé et de la sécurité au travail, il a été créé un Conseil
Supérieur de la Prévention des Risques Professionnels (décret n° 1761 du
25 novembre 1991 modifié par le décret n° 96-1001 du
20 mai 1996). Le Conseil National de la Prévention des Risques
Professionnels est chargé notamment de :

- coordonner l’action des différents organismes concernés par la


prévention des risques professionnels ;
- proposer toutes mesures susceptibles de renforcer la politique de
prévention des risques professionnels qui lui sont soumis.
- donner son avis sur les projets de textes législatifs et
réglementaires relatifs à la prévention des risques professionnels
qui lui sont soumis.

Ce conseil, présidé par le Ministre des Affaires Sociales, est composé des
représentants de plusieurs ministères, des représentants des organisations
nationales d’employeurs et des travailleurs, ainsi que des structures
spécialisées dans le domaine de la prévention des risques professionnels.

B- ROLE DES PARTENAIRES SOCIAUX

La conception et la gestion de la politique nationale en matière de santé et


de sécurité au travail repose sur la concertation tripartite des employeurs,
des employés et de l’Etat.

En effet l’élaboration des textes législatifs et réglementaires, ainsi que les


moyens de travail ont toujours requis un consensus entre les partenaires
sociaux et l’Etat.

30
A cet effet, on cite la contribution des partenaires sociaux à :

* la première (1994) et la deuxième (1996) révision du code de travail et


notamment les aspects relatifs à la représentation des salariés dans
l’entreprise aux structures de prévention et notamment le service médical
de travail et la fonction sécurité dans l’entreprise et également les aspects
relatifs à la responsabilité des employeurs et des employés en matière de
Sécurité et Santé au Travail.

* l’élaboration de l’arrêté du Ministre des Affaires Sociales, de la Solidarité


et des Tunisiens à l’Etranger, le 14 Février 2007 relatif à la protection des
travailleurs chargés du transport manuel des charges.

* l’élaboration du :
. décret n° 2000 – 1985 du 12 Septembre 2000 portant organisation et
fonctionnement des services médicaux du travail.
. décret n° 2000 – 1986 du 12 Septembre 2000 fixant le statue type des
Groupements de Médecine de Travail
. décret n° 2000 – 1987 du 12 Septembre 2000 portant fixation des
contributions des entreprises adhérentes aux groupements.
. décret n° 2000 – 1989 du 12 Septembre 2000 fixant les catégories
d’entreprises tenues de désigner un responsable de sécurité au
travail et les conditions devant être remplies par celui-ci.

Par ailleurs, aussi bien l’organisation des employeurs que l’organisation


des employés se sont dotées de structures consultatives conseils,
compétentes en matière de santé et de sécurité au travail.

La création de fonctions au sein des bureaux exécutifs des organisations


d’employeurs et d’employés, chargées exclusivement de la gestion de la
santé et de la sécurité au travail témoigne de l’intérêt accordé à ce domaine
dans la stratégie d’action de chaque organisation.

Sur un autre plan, les questions relatives à la santé et à la sécurité au


travail, ont toujours fait partie de l’ordre du jour des réunions de
concertation tripartite tenues à l’occasion des négociations sociales menées
tous les 3 ans, entre les partenaires sociaux et l’Etat.

Les clauses santé et sécurité au travail ont toujours eu une place de choix
dans les conventions sectorielles établies périodiquement entre
employeurs et employés conformément à un accord cadre privilégiant les
aspects santé et sécurité au travail.

31
La participation des partenaires sociaux à l’établissement des programmes
nationaux de prévention et d’amélioration des conditions de travail, ainsi
que leur participation à la fixation des priorités nationales en matière de
santé et de sécurité au travail, est désormais une tradition dans les relations
Etat-partenaires sociaux et organisations non gouvernementales
(associations notamment). Cette contribution des partenaires sociaux à ce
dialogue social trouve son illustration à travers le rôle dynamique que
jouent ces derniers au Conseil National de la Prévention des Risques
Professionnels, lequel conseil regroupe tous les acteurs intervenants :
autorité publique, structures privées, associations, compétences nationales
et partenaires sociaux.

C- FORMATION DE BASE EN SANTE ET SECURITE AU TRAVAIL

La TUNISIE a déployé de grands efforts dans le domaine de la prévention


des risques professionnels. Ces efforts se sont concrétisés par la
promulgation de textes législatifs très riches ayant pour but de
promouvoir la politique de prévention et par conséquent de préserver la
santé des travailleurs.
En effet, pour répondre aux diverses exigences législatives en matière de
santé et de sécurité au travail un système de formation des différents
acteurs de la prévention s’est développé de manière proportionnelle.

Dans le domaine médical


La formation est assurée par les cadres hospitalo-universitaires au nombre
de 20 : 6 professeurs, 6 maîtres de conférence agrégés et 8 assistants
hospitalo-universitaires :
- Une formation de base à l’intention des étudiants en médecine est
assurée à raison de 40 heures de cours en médecine de travail. Cette
formation théorique est suivie obligatoirement d’un stage en
médecine communautaire où les étudiants bénéficieront d’un
encadrement de qualité dans les structures ou les services de
médecine du travail. Cette formation pratique dispensée aux futurs
jeunes médecins a pour objectif de découvrir le milieu et les
conditions de travail avec leur retentissement sur la santé des
travailleurs.
- Une formation spécialisée a été entamée depuis 1978 par
l’instauration d’un diplôme d’études spécialisées en médecine de
travail (DESS). Cette formation comporte des cours de pathologies
professionnelles, de toxicologie, d’ergonomie, d’épidémiologie

32
etc…et ce en association avec les travaux dirigés et la préparation et
la présentation d’un mémoire de fin d’étude.
Ce diplôme est délivré pour environ 25 médecins par an.
- Par ailleurs, la spécialisation en médecine du travail peut se faire à
travers un concours offrant la possibilité d’une formation spécialisée
durant 04 ans après les 07 ans d’études médicales ouvrant la voie à
la carrière hospitalo-universitaire (agrégation, assistanat etc…).

Dans le domaine technique


La formation en sécurité au travail, se fait actuellement au niveau des
techniciens supérieurs et dure 03 ans après le baccalauréat, et est assurée
par l’école supérieure des sciences et techniques de la santé de TUNIS qui
forme en moyenne 30 techniciens supérieurs par an. Depuis 2005, des
formations post-universitaires se généralisent au niveau des institutions
supérieures pour la formation d’ingénieurs de sécurité ou des diplômés de
master professionnel en sécurité environnement.

Dans le domaine du droit social


La formation des inspecteurs de travail est assurée par l’Institut National
du Travail et des Etudes Sociales et dure 04 années après le baccalauréat.
Sanctionnée par un diplôme d’inspecteur du travail et autres spécialités en
sciences sociales.

D- FORMATION CONTINUE ET PERFECTIONNEMENT

La rapide évolution du monde du travail, de la technologie, des sciences


appliquées et des modifications inévitables des méthodes et moyens de
travail a pour conséquence l’apparition d’autres formes de plaintes
nécessitant un perfectionnement continu qui est assuré par l’Institut de
Santé et de Sécurité au Travail et certains bureaux privés. Ces formations
sont destinées d’une part à protéger et à améliorer les connaissances
acquises dans les structures universitaires, d’autre part à offrir des
connaissances factuelles et méthodologiques adéquates exigées par la
technologie nouvelle. Cette activité est assurée par des professionnels de
différentes spécialités (médecins de travail, spécialistes en pathologie
professionnelle, ingénieurs, psychologues, ergonomes, juristes…) ; la santé
au travail étant multidisciplinaire.

L’Institut de Santé et de Sécurité au Travail, dans le cadre de ses missions,


assure la formation des différents acteurs de la prévention et ce par un
programme approprié pour chaque catégorie d’entre eux.

33
Au cours des 10 dernières années, différentes formations ont été
dispensées à l’I.S.S.T, notamment :

 Un enseignement modulaire : pour les infirmiers du travail, les chargés


de sécurité, les formateurs en hygiène et sécurité dans l’entreprise.

 Les rencontres de médecine du Travail : aux médecins de travail : ils


consistent en des réunions médicales spécialisées permettant une mise au
point théorique et une discussion de cas pratiques. Par ailleurs, des ateliers
d’explorations para-cliniques étaient également organisés pour les
médecins de travail permettant de les initier à la pratique et à
l’interprétation d’explorations para-cliniques courantes en médecine du
travail (spirométrie, audiométrie, ECG , ETC….).

 Les rencontres législatives : Il s’agit de manifestations destinées à tous


les acteurs de la prévention (médecins de travail, responsables de la
sécurité au travail, médecins inspecteurs de travail,..) en présence de
spécialistes en droit du travail. Ces rencontres ont pour objectif de
familiariser les participants avec les textes législatifs se rapportant à la
santé et sécurité au travail et de se concerter sur leur modalité
d’application.

Les cercles de sécurité : Ils sont organisés pour les ingénieurs des
entreprises et les ingénieurs conseils de la Caisse Nationale de Sécurité
Sociale et les techniciens d’hygiène et de sécurité. Ils traitent de thèmes
pointus concernant la sécurité dans divers secteurs d’activité.

Des séminaires de formation et de sensibilisation sectoriels Intitulés :


« Mardis de la prévention » qui sont destinés à tous les professionnels de la
santé au travail en présence des partenaires sociaux. Ces journées abordent
les risques professionnels spécifiques à un secteur d’activité et les mesures
préventives adéquates afin de réduire ces risques ou les supprimer.

 Un congrès annuel : intéressant aussi bien le volet médical que


technique traitant des thèmes d’actualité et faisant intervenir des experts
aussi bien nationaux qu’internationaux.

E- ETUDES ET RECHERCHES EN SANTE ET SECURITE AU TRAVAIL

L’amélioration des connaissances et l’affrontement efficace de la


compétition mondiale ne peut se faire qu’à travers notamment une

34
recherche scientifique efficiente qui va permettre de savoir si le système
actuel de protection de la santé et la sécurité au travail saura faire face aux
évolutions technologiques, économiques, sociales…,
En effet, si les priorités en matière de santé et de sécurité au travail sont
bien connues et similaires dans plusieurs pays du monde (risque chimique,
bruit et vibrations, agents micro-biologiques…) la recherche doit
s’intéresser à des champs non encore explorés pour aboutir à "des
certitudes" permettant d’agir sans risque.
L’Etat Tunisien conscient de cette réalité a mis en œuvre toute la logistique
nécessaire pour développer le système de la recherche scientifique d’une
manière générale et celui de la recherche en santé et sécurité au travail de
manière plus spécifique.
Ainsi, l’ISST de part ses missions et en tant qu’établissement public de
recherche dispose d’une unité de recherche relevant du Ministère de
l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, assure une
action soutenue sur le terrain et ce à travers les études et les recherches
réalisées dans les divers secteurs économiques. Cette activité est effectuée
par des équipes multidisciplinaires formées de plusieurs compétences
(médecins de travail, ingénieurs en sécurité, cadres hospitalo-
universitaires, toxicologues, chimistes, biologistes etc…) du fait de la
spécificité même de la santé au travail et de son caractère
pluridisciplinaire.
Les nombreuses études réalisées à l’ISST ont pour objectifs notamment :

- De développer les connaissances scientifiques, médicales et d’ingénierie


en matière de prévention des risques professionnels,

- D’établir et d’actualiser les données sur la santé et la sécurité des


travailleurs tunisiens,

- De proposer des solutions aux dysfonctionnements constatés,

- D’élaborer des propositions de modification ou d’adaptation de la


réglementation en matière de santé, sécurité et hygiène au travail.
Le choix des sujets de recherche se fait selon des priorités établies par
divers indicateurs dont le plus important est celui de la morbidité
professionnelle relevés à travers les statistiques des accidents de travail et
des maladies professionnelles recensées à la Caisse Nationale d’Assurance
Maladie.

A côté des études effectuées à l’ISST en tant qu’établissement de recherche,


d’autres travaux sont réalisés à l’échelle universitaire et font l’objet de

35
sujets de thèses ou de mémoires de fin d’études de DESS de médecine de
travail.

IV- REPARATION DES RISQUES PROFESSIONNELS

1- FONDEMENTS JURIDIQUES

Dans sa vie professionnelle, le travailleur est exposé à divers risques


inhérents au travail et qui peuvent lui causer des préjudices. En effet, la
manipulation d’outils, et de machines ainsi que l’utilisation de certains
produits nocifs nécessitées par le travail peuvent être à l’origine des
Accidents de Travail et des Maladies Professionnelles dont les
conséquences peuvent affecter l’état de santé de la victime et son intégrité
physique et psychique.

Ces risques différent d’un secteur à un autre et peuvent être prévisibles


(maladies professionnelles) ou imprévisibles (accident de travail).

Pour couvrir le travailleur contre ces risques la Tunisie a mis en place un


régime de réparation des préjudices résultant des accidents de travail et
des maladies professionnelles.

Ce régime, basé sur la notion de responsabilité de l’employeur permet la


couverture du travailleur et de ses ayants droit en leur garantissant la
réparation en cas de survenance de ces risques sans pour autant être obligé
de fournir une preuve sur la faute de l’employeur comme c’est le cas dans
la responsabilité civile.

La promulgation de la loi N° 94-28 du 21 février 1994 a apporté de


nombreuses modifications aux textes anciens pour le secteur privé :

 L’élargissement de la couverture par l’extension du régime à des


catégories non couvertes d’une part et par l’introduction de la
déclaration nominative d’autre part.

 L’amélioration des prestations et leur harmonisation avec celles


prévues par les régimes de sécurité sociale.

36
 L’assouplissement de la procédure en instituant le principe de
l’indemnisation systématique par voie administrative et de ne
recourir en justice qu’en cas de contestation.

 L’institutionnalisation de la prévention devenue liée au paiement


des cotisations et ce par l’adoption du principe "BONUS-MALUS".

 La gestion du risque par un organisme public en l’occurrence la


Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CNAM).

Quant au secteur public englobant les agents de l’Etat, des collectivités


locales et de certaines entreprises nationales, il a bénéficié de la
promulgation de la loi 95-56 du 28 juin 1995 portant régime particulier de
réparation des préjudices résultants des accidents de travail et des
maladies professionnelles dans le secteur public.

C’est la première fois en Tunisie que le secteur public bénéficie d’un


régime particulier de réparation des préjudices résultant des accidents du
travail et des maladies professionnelles. Les améliorations apportées par le
nouveau régime sont nombreuses ; on cite notamment :

- l’adoption de définitions claires de l’accident du travail et de la


maladie professionnelle,
- l’institution d’une « COMMISSION MEDICALE CENTRALE » qui
statue sur les déclarations d’accident du travail et de la maladie
professionnelle et fixe le taux d’incapacité (IPP),
- la simplification de la procédure contentieuse en confiant l’examen
des recours en matière d’accident de travail ou de maladie
professionnelle au juge cantonal,
- l’identification des parties intervenantes dans le domaine à savoir :

- l’employeur en ce qui concerne le maintien du salaire et les


soins
- la Caisse Nationale de Retraite et de Prévoyance sociale, quant
à l’indemnisation de l’incapacité permanente au profit des
victimes ou de leurs ayants- droit en cas de décès

- l’amélioration des différentes prestations dues aux victimes ou à leurs


ayants- droit.

- l’institution de la prévention contre les risques professionnels (+++).

37
2- DEFINITIONS LEGALES DE L’ACCIDENT DU TRAVAIL ET DE LA
MALADIE PROFESSIONNELLE

 Accident de travail

Par référence à l’article 3 de la loi 94-28 du 21 février 1994, portant régime


de réparation des préjudices résultant des accidents du travail et des
maladies professionnelles : « Est considéré comme accident du travail,
quelle qu’en soit la cause, l’accident survenu par le fait où à l’occasion
du travail à toute personne salariée ou assimilée, travaillant à quelque
titre ou en quelque lieu que ce soit, pour un ou plusieurs employeurs ».
Les termes de cet article sont repris dans l’article 3 de la loi 95-56 du 28 juin
1995 portant régime particulier de réparation des préjudices résultant des
accidents du travail et des maladies professionnelles dans le secteur public.

Il est à noter que les critères retenus par cette définition légale sont assez
larges :

 quelle qu’en soit la cause : ainsi le législateur ne s’est pas limité


dans les formes particulières d’accidents et autorise la validation de
l’évènement accident survenu sur les lieux de travail pour quel que
nature que se soit.

 Par le fait ou à l’occasion du travail :


Ce critère est exigé pour la reconnaissance de l’accident du travail,
rattachant la validité de la déclaration au fait que l’accident se soit
produit sur les lieux du travail, au temps du travail et dû à
l’exécution du travail.

 Accident de trajet
« Est également considéré comme accident du travail, l’accident survenu
pendant que la victime se rendait de sa résidence au lieu de son travail
ou pendant le trajet inverse pourvu que le parcours n’ait pas été
interrompu ou détourné par un motif dicté par l’intérêt personnel de la
victime ou indépendant de son activité professionnelle » tel que défini au
2ème alinéa de l’article 3 des deux lois de réparation.

Ainsi, les périodes de temps nécessaires au salarié pour se rendre à son


travail et en revenir ont été considérées comme un temps de travail,
étendant ainsi le concept accident du travail aux accidents survenus sur le
trajet.

38
3- STATISTIQUES DES ACCIDENTS DU TRAVAIL ET DES
MALADIES PROFESSIONNELLES.

POPULATION ACTIVE OCCUPEE

 2 320,600 en 1994
(Institut National de Statistiques)
 3 004,000 en 2006

POPULATION ACTIVE OCCUPEE PAR SECTEUR D’ACTIVITE

 Secteur des Services : 43,6 %


 Secteur de l’Industrie : 32,1 % Institut National de
 Secteur Agricole : 19,3 % Statistiques (2006)

Depuis l’entrée en vigueur des nouveaux régimes de réparation des accidents du


travail et des maladies professionnelles dans les secteurs privé et public
(respectivement en 1995 et 1996), on dispose actuellement de statistiques fiables.
Ainsi au vu des statistiques AT/MP élaborées par la Caisse Nationale
d’Assurance Maladie (CNAM), il ressort que :

STATISTIQUES DES ACCIDENTS DU TRAVAIL ENTRE 1995 ET 2005

1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005
Nombre total
des accidents 42082 40377 41297 42369 45739 46424 50977 50262 46145 47340 45143
du travail
Indice de
fréquence (%0) 43,20 39,8 37,2 37,2 40,0 39,4 41,8 40,0 36,3 36,4 33,3

STATISTIQUES DES ACCIDENTS DU TRAVAIL MORTELS


ENTRE 1995 ET 2005

1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005
Nombre des
Accidents du 221 223 209 214 215 255 256 246 303 209 212
Travail mortels
Sur les lieux
du travail 129 123 104 114 129 156 159 134 184 122 134

Sur le trajet 92 100 105 100 86 99 97 112 119 87 78

39
STATISTIQUES DES ACCIDENTS DU TRAVAIL SELON LES
SECTEURS D’ACTIVITE

ANNEE 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005
SECTEUR
Textile et
confections 13.44 % 13.49 % 12.99 % 13.03 % 12.75 % 13.18 % 13.17 % 13.34 % 13.10 % 13.50 % 11.83 %
Matériaux de
construction 8.15 % 7.73 % 8.17 % 8.04 % 8.29 % 8.61 % 7.94 % 8.24 % 7.85 % 7.35 % 7.4 %
Industrie agro-
alimentaire 5.33 % 5.33 % 5.49 % 5.47 % 5.58 % 5.15 % 4.85 % 4.82 % 4.50 % 4.46 % 4.50 %
Industrie
métallurgique 7.79 % 7.56 % 7.16 % 7.78 % 7.55 % 7.05 % 7.25 % 7.28 % 5.39 % 5.16 % 5.18 %
Autres
Industries 24.85 %
22.35 % 23.17 % 23.36 % 22.67 % 22.77 % 21.72 % 21.47 % 22.31 % 23.59 % 22.53 %
manufacturières
Sous-total
industrie 53.57 %
57.06 % 57.28 % 57.17 % 56.99 % 56.94 % 55.71 % 54.60 % 55.99 % 54.43 % 53.00 %
manufacturière
Commerce,
Transport et 18.96 % 19.32 % 20.72 % 21.08 % 18.39 % 23.55 % 25.44 % 25.14 % 26.25 % 27.51 % 28.77 %
Services

Bâtiments et
Travaux 18.03 % 18.07 % 17.19 % 16.75 % 16.20 % 16.04 % 15.36 % 15.41 % 15.08 % 14.75 % 13.05 %
publics
Reste des
secteurs 5.95 % 5.33 % 4.92 % 5.18 % 8.47 % 4.48 % 4.6 % 3.46 % 4.24 % 4.75 % 4.61 %

STATISTIQUES DES ACCIDENTS DU TRAVAIL SELON


LE SIEGE DES LESIONS

ANNEE 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005
SIEGE
Main
Membres et
supérieurs doigts 29.50 % 32.2 % 32 % 33.22 % 32.44 % 33.62 % 33.19 % 33.6 % 33.42% 35.44% 34.96%

Autres 8.7 % 8.6 % 8.4 % 7.98 % 7.76 % 7.38 % 7.11 % 7.34 % 6.58 % 6.76 % 6.54%

TOTAL 38.2 % 40.8 % 40.4 % 41.20 % 40.20 % 41.0 % 40.30 % 40.40 % 40.0% 42.2% 41.5%

Membres Pied 14.0 % 13.75 % 14.47 % 13.77 % 14.32 % 14.56 % 14.51 % 14.82 % 15.86% 16.63% 16.81%
inférieurs
Autres 11.4 % 10.85 % 11.73 % 11.03 % 10.48 % 10.24 % 10.09 % 9.38 % 8.54 % 8.87 % 8.59 %

TOTAL 25.4 % 24.6 % 26.2 % 24.8 % 24.8 % 24.8 % 24.6 % 24.2 % 24.4% 25.5% 25.4%

Tête Yeux 10.69 % 10.48 % 10.37 % 10.16 % 10.16 % 9.61 % 9.48 % 9.53 % 8.51 % 7.92 % 6.70 %

Reste 7.11 % 7.22 % 6.93 % 6.94 % 6.94 % 6.69 % 6.52 % 6.37 % 6.69 % 6.58 % 6.6 %

TOTAL 17.8 % 17.7 % 17.3 % 17.1 % 17.1 % 16.3 % 16.0 % 15.9 % 15.2% 14.5% 13.3%

40
STATISTIQUES DES ACCIDENTS DU TRAVAIL SELON LA CAUSE

ANNEE
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005
CAUSE
Chocs contre
objets 24.7 % 25.9 % 27.4 % 28.3 % 26.9 % 28.6 % 31.4 % 30.0 % 30.5 % 32.8 % 30.9 %
Chute de
hauteur et de 19.7 % 20.2 % 20.6 % 18.9 % 19.9 % 20.1 % 20.1 % 20.3 % 21.3 % 22.8 % 22.5 %
plein pieds
Chute d’objets
et éboulement 16.1 % 15.5 % 17.2 % 16.2 % 17.9 % 16.5 % 14.5 % 16.1 % 16.1 % 15.0 % 14.4 %
Faux
mouvements/
13.0 % 13.0 % 14.5 % 18.1 % 16.8 % 17.2 % 14.3 % 15.2 % 13.7 % 14.8 % 16.3 %
efforts excessifs
Autres causes
26.5 % 25.4 % 20.3 % 18.5 % 18.5 % 17.6 % 19.7 % 18.4 % 18.4 % 14.6 % 15.9 %

Il ressort de ces statistiques :

Une baisse importante de l’indice de fréquence des Accidents de Travail de


43,2 % en 1995 à 33,3 % en 2005,

Les industries manufacturières occupent le 1er rang : 53,57 % du total des


accidents du travail,

Le secteur du BTP cause 13 % des accidents du travail.


Ces accidents du travail ont entraîné 1 012,676 journées de travail perdues,
avec une moyenne de 23 jours d’arrêt de travail par accident (2005).

Le secteur du BTP est à l’origine de 17 % du total des journées de travail


perdues.

4,77 % des accidents du travail sont à l’origine d’une incapacité partielle


permanente.

65 % des accidents du travail intéressent les membres supérieurs et les


membres inférieurs (Intérêt de la protection individuelle)
Par ailleurs, environ 600 maladies professionnelles ont été enregistrées au cours
de l’année 2005.

La surdité professionnelle, les troubles musculo-squelettiques, les atteintes


allergiques dermatologiques et respiratoires occupent les 1ers rangs dans le
classement des maladies professionnelles.

41
4- CONDITIONS DE REPARATION

Les conditions de réparation des accidents du travail sont bien spécifiées


dans les lois 94/28 et 95/56 intéressant les secteurs privé et public.

1.1 Les catégories professionnelles couvertes :


La première condition pour pouvoir bénéficier de l’un des régimes de
réparation du risque professionnel est de faire partie des personnes
couvertes par l’un de ces régimes.

La loi 94/28 couvre dans le secteur privé :

 tous les travailleurs employés sous quelque forme que ce soit,


par des personnes physiques ou morales.
 les stagiaires
 les apprentis
 les élèves des établissements techniques et professionnels dans le
cadre de leur formation
 les gens de maison
 les travailleurs des chantiers nationaux des régions de
développement

L’affiliation est facultative pour les professions libérales, les entreprises


familiales. Celles-ci peuvent adhérer à la Caisse Nationale d’Assurance
Maladie au bénéfice de réparation des accidents du travail sur un mode
volontaire. Sont dispensés de l’affiliation à la Caisse Nationale
d’Assurance Maladie, les travailleurs employés par l’Etat, les collectivités
locales et les établissements publics à caractère administratif.

La loi 95/56 couvre les agents de l’Etat, des collectivités locales et les
établissements publics à caractère administratif affiliés à la Caisse
Nationale de Retraite et de Prévoyance Sociale.

1.2 L’affiliation et l’immatriculation


Dans le secteur privé, l’employeur est tenu de s’affilier à la Caisse
Nationale de Sécurité Sociale. Il doit déclarer à la Caisse Nationale de
Sécurité Sociale ses employés de manière nominative ainsi que leur
salaire. Le salarié sera immatriculé et son numéro d’immatriculation
restera le même au cas où il change d’employeur.

42
Dans le secteur public et pour les autres entreprises dispensées,
l’employeur étant son propre assureur, l’affiliation n’a pas lieu d’être et
l’immatriculation est automatique.

Dans tous les cas, lorsque les conditions de réparation sont remplies, le
droit aux prestations est ouvert immédiatement quelque soit la période
travaillée, dès lors que le travailleur est immatriculé. Les prestations dues
sont de plusieurs types. Elles consistent en un financement des dépenses et
du manque à gagner occasionnés par l’accident du travail ainsi que
l’indemnisation des séquelles ou de la perte de vie.

 Maladie professionnelle
Telle que définie par la loi 94-28, « la maladie professionnelle est toute
manifestation morbide, infection microbienne ou affection dont l’origine
est imputable par présomption à l’activité professionnelle de la victime ».

Trois conditions doivent être remplies pour que la maladie soit considérée
comme professionnelle :

 - la maladie doit être inscrite au tableau des maladies


professionnelles
 - lien de causalité entre la maladie et l’activité
professionnelle.
 - la maladie doit être contractée dans un délai de
responsabilité déterminé par le tableau des maladies
professionnelles.

5- POPULATION ACTIVE ASSUREE CONTRE LES ACCIDENTS DU


TRAVAIL ET DES MALADIES PROFESSIONNELLES.

 La loi 94-28 relative à la réparation des préjudices résultants des


accidents du travail et des maladies professionnelles dans le secteur
privé : assure et couvre tous les travailleurs occupés sous quelque
forme que ce soit et quelque soit le secteur d’activité (industrie,
commerce, agriculture, artisanat, professions libérales, sociétés
civiles, associations,…)

 La formule consacrée est très large et permet par là, de couvrir


toutes les catégories de travailleurs même ceux qui ne sont pas
couverts par les régimes de sécurité sociale, tels que les travailleurs
des chantiers nationaux ou régionaux de développement et les gens
de maison.

43
 Il est à noter aussi que toute personne physique ou morale qui
emploie du personnel assujetti au dit régime doit s’affilier à la Caisse
Nationale d’Assurance Maladie pour permettre la couverture des
gens qu’il emploie contre les risques d’accident du travail et de
maladie professionnelle.

A cet effet, les employeurs sont tenus de déclarer tout le personnel occupé
dont les agents nouvellement recrutés et ce quelque soit la forme de
recrutement (temporaire, occasionnel, stagiaire, titulaire…).

Ainsi toutes les personnes exerçant dans le secteur privé sont assurées
contre les risques d’accident du travail et de maladie professionnelle
conformément aux textes en vigueur.

Par ailleurs, la loi 95-56 instituant le régime de réparation des accidents du


travail et des maladies professionnelles dans le secteur public s’applique :

- aux agents de l’Etat


- aux agents des collectivités publiques
- et aux agents des établissements publics à caractère administratif.

Cela a permis de faire bénéficier de l’assurance contre les risques


d’accident du travail et des maladies professionnelles les 1.100.000
travailleurs du secteur privé (87%). Quand au secteur public, tous les
salariés soit (100%) de ce secteur couverts par cette assurance.

Dont l’affiliation et l’immatriculation donnant droit à réparation sont


automatiques.

 Ainsi donc, les agents exerçant au secteur privé ainsi qu’au secteur
public composant la population active occupée sont assurés contre les
accidents du travail et les maladies professionnelles conformément aux
textes législatifs et réglementaires en vigueur.

44
6- STRUCTURES SANITAIRES PUBLIQUES ET PRIVEES GERANT LA
PRISE EN CHARGE DES ACCIDENTS DU TRAVAIL ET DES
MALADIES PROFESSIONNELLES.

Une fois l’accident du travail ou la maladie professionnelle est reconnu par


les instances concernées, la victime a droit a tous les avantages accordés
par les textes de réparation concernant les soins et les prestations
d’indemnisation.

 Dans le secteur public la victime a la liberté de choix du médecin, du


pharmacien et des auxiliaires médicaux et elle pourra bénéficier du
remboursement des frais occasionnés selon la tarification officielle en
vigueur.

 Dans le secteur privé la victime a la liberté de choix entre la prise en


charge directe dans les structures sanitaires conventionnées avec la
Caisse Nationale d’Assurance Maladie ou la liberté de choix avec
remboursement des frais selon la tarification officielle en vigueur.

Dans les 2 systèmes, les frais de déplacement sont à la charge de l’assureur


(Etat ou Caisse Nationale d’Assurance Maladie).

S’agissant du diagnostic et du traitement des maladies professionnelles, il


est à noter l’existence de cinq services hospitalo-universitaires de
pathologie professionnelle répartis sur tout le territoire de la République
Tunisienne, en plus du service de la consultation de l’ISST qui constitue un
service spécialisé et d’expertise en la matière.

7- STRUCTURES RESPONSABLES DE L’EVALUATION DE


L’ INCAPACITE

Ce sont les commissions médicales qui fixent le taux d’incapacité. Leur


décision peut être contestée par la victime. C’est le tribunal cantonal qui
est chargé de résoudre les litiges.

 Dans le secteur public


La commission médicale centrale siège au premier ministère. Elle est
chargée de donner son avis sur :
- la nature de l’accident et son imputabilité à l’activité
professionnelle
- la nécessité d’octroyer à la victime des soins spécialisés
- le taux d’incapacité et sa révision

45
- les cas d’incapacité permanente totale (IPT) nécessitant l’aide
d’une tierce personne
- la mise en invalidité

 Dans le secteur privé


La commission médicale de la Caisse Nationale de la Sécurité Sociale est
chargée de statuer sur :

- la nécessité d’octroyer à la victime des soins spécialisés


- le taux d’IPP et sa révision
- les cas d’incapacité permanente totale nécessitant l’aide d’une
tierce personne.

A la Caisse Nationale d’Assurance Maladie, ce sont les services techniques


et administratifs qui statuent sur l’imputabilité de l’accident du travail
après enquête.

Le taux d’IPP : est fixé selon un BAREME INDICATIF D’INVALIDITE


faisant l’objet d’un arrêté conjoint du Ministère de la Santé Publique et du
Ministère des Affaires Sociales.

46
47
La Tunisie a mis en place une politique de prévention efficace grâce à une
volonté politique au plus haut niveau de l’Etat. Ceci a permis une
amélioration nette des conditions de travail et une diminution objective de
l’Indice de Fréquence des Accidents de travail : 43 % en 1995 à 23 % en
2005, et ce grâce aux efforts fournis par tous les intervenants en matière de
santé et sécurité au travail et notamment à l’implication de plus en plus
forte des partenaires sociaux dans le cadre d’un dialogue social permanent.

Toutefois, face aux mutations technologiques, médicales et économiques et


leur implication sur la santé au travail, certaines nouvelles TENDANCES
sont entrain de se profiler :

 On assiste à une modification très nette de la place des secteurs


d’activités économiques avec une baisse marquée de l’importance du
secteur primaire (la part de l’agriculture parmi les effectifs occupés est
passée de 39% en 1975 à 28,1% en 1984 à 19,2% en 2006) et surtout la
croissance progressive du secteur des services qui supplante désormais les
autres secteurs économiques (31% en 1975, 35,2% en 1984, 43,6% en 2006).

 L’introduction de nouvelles technologies a transformé le lieu de travail


et a imposé de nouvelles exigences en qualifications et en compétences.

Ces dernières transformations ont particulièrement influencé le domaine


de la santé au travail et on assiste :

- d’une part à une modification dans la nature des dangers


avec un risque accident du travail individuel moindre
qu’autrefois et un accident technologique majeur collectif
accru,
- d’autre part à un nouveau profil de pathologie
professionnelle attribué particulièrement aux gestes répétitifs
et à la mécanisation à l’origine de pathologie micro gestuelle
ou de posture comme les lombalgies et les troubles musculo-
squelettiques associés à d’autres formes de souffrances
mentales et psychologiques dominées par le stress en milieu
professionnel.

 En outre, le recours à ces nouvelles technologies, développe de plus en


plus de risques « invisibles » dans l’immédiat et qui se révéleraient des
années voire des décennies plus tard.

La capacité de veille et d’anticipation sur ces risques nouveaux est


d’actualité et constitue aussi une priorité de prévention dans l’avenir.

48
Ainsi donc et pour pouvoir :

- répondre le plus rapidement possible et avec le maximum de


fiabilité aux demandes d’assistance des entreprises face aux
mutations qui lui sont imposées.
- Prévoir les évolutions de la santé et des conditions de travail
- Améliorer l’anticipation des risques à effets différés.
- Mesurer les effets possibles de la réorganisation du travail
- et relever les défis imposés par le nouveau contexte
économique et social, des stratégies d’intervention sont à
mettre en place et à renforcer :

 au niveau de l’entreprise
 au niveau national
 au niveau international

1- AU NIVEAU DE L’ENTREPRISE

Renforcer les structures de Prévention de 1ère ligne dans les entreprises

Le renforcement des structures de prévention nécessiterait notamment :

 Un appui et une plus grande implication de la part des partenaires


sociaux dans l’entreprise qui n’ont pas mieux pour cadre de
travail et de dialogue que le Comité de Santé et de Sécurité au
Travail.

 Un renforcement des capacités d’expertise technique des services


de médecine du travail (services autonomes et groupements) par
l’adjonction en leur sein de divers spécialistes de la prévention :
médecins spécialistes, ingénieurs de sécurité, techniciens en
hygiène, ergonomes, psychologues, épidémiologistes…, afin de
consolider leur capacité à faire face aux mutations médicales,
technologiques et économiques dans une APPROCHE
PLURIDISCIPLINAIRE.

2- AU NIVEAU NATIONAL

 Sur le plan législatif :

- actualisation de la législation et renforcement de l’activité


normative

49
 Renforcement de l’assistance technique aux entreprises

- développer l’expertise technique de l’ISST


- adapter les activités de formation
- favoriser l’information et la communication
- réaliser les études et recherches selon les nouvelles priorités

Développer la capacité de veille et d’anticipation d’évolution des


risques professionnels

 Intégrer la politique de prévention des risques professionnels dans la


protection générale de l’environnement

3- AU NIVEAU INTERNATIONAL

 Harmonisation de la législation

Développement des moyens d’action et d’évaluation

 Meilleure coordination entre responsabilités normatives des pouvoirs


publics et les partenaires sociaux

 Mise en place de programmes nationaux de soutien pour les pays


requérant des programmes de prévention des risques professionnels

 Information et rétro information entre pays

50
51
ANNEXE I

L’EMPLOI DES ENFANTS


S’agissant du travail des enfants, l’Article 53 du Code du Travail stipule
que « les enfants de moins de 16 ans ne peuvent être employés dans toutes
les activités régies par le Code du Travail sous réserve de dispositions
spéciales prévues par le Code ».

Les dispositions de cet article ne s’appliquent pas au « travail » des enfants


dans les écoles d’enseignement général, professionnel ou technique et dans
les autres établissements de formation.

L’Article 54 du Code du Travail stipule par ailleurs que "l’emploi des


enfants de moins de 16 ans est autorisé dans les établissements où sont
seuls occupés les membres de la famille sous l’autorité du père, de la mère
ou du tuteur à condition que l’emploi de ces enfants n’ait aucun effet
négatif sur leur santé, leur développement physique et mental et leur
scolarité".

Sont aussi autorisés, certains travaux agricoles légers et saisonniers, non


nuisibles à la santé, au développement normal des enfants et ne portant
pas préjudice à leur assiduité et aptitude scolaire ni à leur participation
aux programmes d’orientation ou de formation professionnelle agrées par
les autorités publiques compétentes.

"Aucun enfant âgé de moins de 16 ans ne peut être occupé à des travaux
légers pendant plus de deux heures par jour aussi bien les jours de classe
que les jours de vacances, ni consacrer à l’école et aux travaux légers plus
de 7 H par jour au total" (Article 36 du Code du Travail).

L’emploi de ces enfants à des travaux légers pendant les jours de repos
hebdomadaire et les fêtes est interdit.

Par ailleurs, la loi tunisienne stipule que « dans l’intérêt de l’art, de la


science ou de l’enseignement, le chef de l’inspection du travail, peut
accorder des autorisations individuelles d’emploi afin de permettre aux
enfants de paraître dans les spectacles publics ou de participer comme
acteurs ou figurants à des prises de vue cinématographiques.
Un arrêté du ministre des affaires sociales détermine l’âge minimum à
partir duquel des autorisations individuelles d’emploi peuvent être
accordées, et détermine les précautions à prendre en vue de sauvegarder la

52
santé, le développement et la moralité des enfants et de leur garantir un
bon traitement, un repos convenable et la continuation de leur scolarité.

L’Article 61 du code du Travail précise que « les enfants de moins de 18


ans ne peuvent être employés qu’après un examen médical approfondi
justifiant leur aptitude d’effectuer le travail dont ils sont chargés.

Par ailleurs, il est utile de rappeler à ce niveau, que le système d’éducation


appliqué en Tunisie prévoit un enseignement de base obligatoire qui dure
9 ans, à la suite desquels l’enfant âgé au terme de ce cycle de 15–16 ans
soit poursuit un enseignement secondaire, soit un enseignement
professionnel selon ses capacités physiques et intellectuelles. L’emploi des
enfants ne constitue en fait pas un mode de travail en Tunisie en dehors
des dispositions prévues par la loi, et dont le contrôle est rigoureusement
appliqué par les corps d’inspection.

53
ANNEXE II
LISTE DES TABLEAUX DES MALADIES PROFESSIONNELLES
PREVUS PAR LA LOI 94-28 DU 21- 02- 1994

Maladies professionnelles causées par les substances minérales toxiques :

Tableau n° 1 : le plomb et ses composés


Tableau n° 2 : le mercure et ses composés
Tableau n° 3 : l’arsenic et l’hydrogène arsénié
Tableau n° 4 : le cobalt et ses composés minéraux
Tableau n° 5 : le phosphore et les sesquisulfures de phosphore
Tableau n° 6 : le nickel et ses composés
Tableau n° 7 : le chrome et ses composés
Tableau n° 8 : le bioxyde de manganèse
Tableau n° 9 : le béryllium et ses composés
Tableau n° 10 : le fluor, l’acide fluorhydrique et ses sels minéraux
Tableau n° 11 : le cadmnium et ses composés
Tableau n° 12 : le chlorure de sodium
Tableau n° 13 : les poussières de carbures métallique et ses sels minéraux
Tableau n° 14 : les poussières et les fumées d’oxyde de fer
Tableau n° 15 : l’antimoine et ses dérivées
Tableau n° 16 : le sélénium et ses dérivés
Tableau n° 17 : les poussières minérales renfermant de la silice libre
Tableau n° 18 : les poussières d’amiante
Tableau n° 19 : les ciments

Maladies professionnelles causées par les hydrocarbures, leurs composés


et leurs dérivés :

Tableau n° 20 : le chlorure de méthyle


Tableau n° 21 : le tétrachlorure de carbone
Tableau n° 22 : le tétrachloréthane
Tableau n° 23 : les dérivés halogénés des hydrocarbures aliphatiques
Tableau n° 24 : le bromure de méthyle
Tableau n° 25 : les amines aliphatiques et alicycliques
Tableau n° 26 : le désulfure de carbone
Tableau n° 27 : l’hexane
Tableau n° 28 : l’aldéhyde formique et ses polymères
Tableau n° 29 : le furfural et l’alcool furfurylique
Tableau n° 30 : les dérivés nitrés des glycols et du glycérol
Tableau n° 31 : le benzène et tous les produits en renfermant
Tableau n° 32 : les dérivés halogénés des hydrocarbures aromatiques

54
Tableau n° 33 : les amines aromatiques et leurs dérivés
Tableau n° 34 : la phénylhydralazine
Tableau n° 35 : les dérivés nitrés et chloronitrés des hydrocarbures
benzéniques
Tableau n° 36 : les dérivés nitrés du phénols, le pentachlorohénol, les
pentachlorophénates et les dérivés halogénés de
l’hydroxybenzonitrile
Tableau n° 37 : les goudrons de houille, les huiles de houille, brais de
houille et huiles anthracéniques
Tableau n° 38 : les extraits aromatiques du pétrole et les suies de
combustion des produits pétroliers
Tableau n° 39 : les huiles et graisses d’origine minérales ou de synthèse
Tableau n° 40 : les solvants organiques liquides à usage professionnel

Maladies professionnelles causées par les matières plastiques :

Tableau n° 41 : les résines époxydiques et leurs constituants


Tableau n° 42 : les isocyanates organiques
Tableau n° 42 bis : affections professionnelles de mécanisme allergique
provoquées par les protéines du latex (ou caoutchouc
naturel)
Tableau n° 43 : le chlorure de vinyle monomère
Tableau n° 44 : le méthacrylate de méthyle

Maladies professionnelles causées par les pesticides :

Tableau n° 45 : les pesticides anticholinestérasiques : organophosphorés et


les carbamates et les pesticides organochlorés

Maladies professionnelles causées par les médicaments et les enzymes :

Tableau n° 46 : les aminoglycosides


Tableau n° 47 : les penicillines et leurs sels et les céphalosporines
Tableau n° 48 : la chlorpromazine
Tableau n° 49 : les enzymes
Tableau n° 50 : l’halothane
Tableau n° 51 : les phénothiazines
Tableau n° 52 : les macrolides
Maladies professionnelles causées par les poussières végétales :

Tableau n° 53 : les poussières textiles végétales


Tableau n° 54 : les bois et le liège
Tableau n° 55 : les poussières de foin et les produits végétaux moisis

55
Tableau n° 56 : les céréales et les farines
Tableau n° 57 : les autres poussières végétales

Maladies respiratoires professionnelles causées par d’autres agents


allergisants :

Tableau n° 58 : les autres responsables des affections respiratoires de


mécanismes allergique

Dermatoses professionnelles causées par des agents allergisants et / ou


irritants :

Tableau n° 59 : les autres agents responsables des dermatoses


éczématiformes de mécanisme allergique

Maladies professionnelles causées par les agents infectieux :

Tableau n° 60 : les brucelloses


Tableau n° 61 : les spirochétoses professionnelles
Tableau n° 62 : le charbon professionnel
Tableau n° 63 : les bacilles tuberculeux
Tableau n° 64 : le tétanos professionnel
Tableau n° 65 : les rickettsies
Tableau n° 66 : la tularémie
Tableau n° 67 : l’ornithose-psittacose
Tableau n° 68 : les pasteurelloses professionnelles
Tableau n° 69 : le rouget du porc
Tableau n° 70 : les hépatites virales professionnelles
Tableau n° 71 : la rage professionnelle
Tableau n° 72 : l’anguillulose professionnelle
Tableau n° 73 : l’ankylostomiase professionnelle
Tableau n° 74 : les mycoses cutanées, le périonyxis et l’onyxis d’origine
professionnelle
Tableau n° 75 : les agents infectieux contractés en milieu d’hospitalisation

Maladies professionnelles causées par les agents physiques :

Tableau n° 76 : les rayonnements ionisants


Tableau n° 77 : le rayonnement thermique
Tableau n° 78 : les atmosphères hyperbares

56
Tableau n° 79 : les atmosphères hypobares
Tableau n° 80 : les bruits lésionnels
Tableau n° 81 : les vibrations
Tableau n° 82 : les gestes et postures
Tableau n° 83 : le travail à haute température

Maladies professionnelles causées par les gaz :

Tableau n° 84 : l’oxyde de carbone

57
ANNEXE III
PERSONNEL EXERCANT DANS LE SECTEUR
DE LA SANTE ET SECURITE AU TRAVAIL

 MEDECINS INSPECTEURS DU TRAVAIL 50

 INSPECTEURS DU TRAVAIL 700

 MEDECINS HOSPITALO-UNIVERSITAIRES 20

 MEDECINS DU TRAVAIL EXERCANT A PLEIN TEMPS 155

 MEDECINS DU TRAVAIL VACATAIRES 445

 CHARGES DE SECURITE 350

 PERSONNEL PARA MEDICAL 300

58
ANNEXE IV

PROGRAMME DE FORMATION DE L’INSTITUT DE SANTE ET DE


SECURITE AU TRAVAIL
I/ LES COLLOQUES DE PATHOLOGIE PROFESSIONNELLE
1998 -Evaluation de l’IPP en pathologie respiratoire professionnelle
- troubles musculo- squelettiques
- asthme et alvéolite extrinsèque
- les explorations para cliniques dans le diagnostic des surdité
- l’interprétation
de ECG
1999 - rachis et travail
- grossesse et travail
- œil et travail
- dermatoses de contact allergiques
2000 - Le stress et travail
- Asthme professionnel
- Troubles musculo-squelettiques
- Diabète et travail
2001 - Aptitude médicale et - Surdité professionnelle
- Hypertension artérielle et travail
- Maladies infectieuses d’origine professionnelle
2002 Epilepsie et travail
Pneumoconioses : diagnostic et prévention
Atteintes rénales et travail
2003 Le saturnisme professionnel
Le consensus national sur l’asthme professionnel
Les cancers professionnels

59
2004 Les bruits lésionnels
Le travail posté
Responsabilité médico-légale du médecin du travail
2005 Les dermatoses de contact allergiques professionnelles
Les pathologies professionnelles d’hypersollicitation musculo-
squelettique
Le travail sur écran
2006 Lombalgie et travail
Aptitude médicale au travail
Santé mentale et travail
2007 Protocole de la surveillance médicale des travailleurs dans
l’industrie agro-alimentaire
Présentation du consensus national sur la pathologie d’hyper
sollicitation musculo-squelettique du membre supérieur
Evaluation de la charge physique

II/ LES ATELIERS D’EXPLORATION PARA CLINIQUES


1999 - L’audiométrie
- L’exploration fonctionnelle respiratoire
-L’ECG statique, l’épreuve d’effort et la cardio-fréquencemétrie
2000 - Débimétrie et tests réalistes dans le diagnostic de l’asthme
professionnel
- Visio test et autres explorations ophtalmologiques
- Audiométrie et apport de l’IPA pour la surveillance des
travailleurs exposés au bruit
- Electrocardiogramme : intérêt dans le dépistage et l’aptitude
médicale au travail

60
2001 - Explorations radiologiques du rachis
- Cardiofréquence métrie
- Electromyogramme
- spirométrie

III/ LES CERCLES DE SECURITE


2000 - Prévention des risques électriques
- Stockage des produits chimiques
- La soudure : l’aménagement du poste de travail
- La manutention mécanique
2001 - La sécurité des machines
- Le travail en hauteur
- Le dépoussiérage des lieux du travail
- La conception des lieux du travail
2002 -Les méthodes d’analyse à priori
- La captage des polluants au poste de travail
- L’utilisation des gaz industriels
2003 -Les équipements de protection individuelle (1)
-L’incendie et lieux de travail
-Le programme de prévention des risques professionnels dans
l’entreprise
2004 -La gestion du risque chimique
-Le système de gestion des risques professionnels
-Le risque machines
2005 -L’éclairage des lieux de travail
-Les équipements de protection individuelle (2)
-Les engins de chantiers et d’entreprises

61
2006 -La sécurité au travail et la maintenance
-les travaux de hauteur
-Les équipements de protection individuelle (3)
2007 -La circulation et la signalisation dans l’entreprise
-La gestion des activités de sous-traitance dans l’entreprise
-Les méthodes d’analyse des risques professionnels

IV / LES MARDIS DE LA PREVENTION


1998 - Aptitude au travail des conducteurs dans le secteur du transport
- Ambiances thermiques : risques et prévention
- Communication, éducation au sein de l’entreprise
- Pesticides : risque et prévention
1999 - Le travail en espace confiné
-Le stress en milieu professionnel
- Les risques professionnels dans le secteur de la pêche
2000 - Pratique de prévention dans le secteur textile
-Les risques professionnels et leur prévention dans l’industrie agro-
alimentaire
- Organisation de la prévention dans les chantiers du BTP
2001 - Les risques professionnels et leur prévention dans le secteur du
transport
- La prévention des risques professionnels dans le secteur du cuir et
chaussures
- La prévention des risques professionnels dans le secteur de la
construction métallique
2002 - La prévention des risques professionnels dans le secteur public
- La prévention des risques professionnels dans le secteur de
l’agriculture

62
- La prévention des risques professionnels dans le secteur du
bâtiment et des travaux publics
2003 -La prévention des risques professionnels dans le secteur des
peintures et colles
- L’industrie des matériaux de construction : Risques et prévention
-La prévention des risques professionnels dans le secteur du bois et
de l’ameublement
2004 -Quelle prévention pour les agents municipaux ?
-La prévention des risques professionnels dans le secteur de la
pêche
-La prévention des risques professionnels dans l’industrie du
plastique
2005 -La prévention des risques professionnels dans le secteur de
l’imprimerie
- La prévention des risques professionnels dans le secteur des
mines et carrières
2006 -La prévention des risques professionnels dans le secteur de
l’agriculture
-La prévention des risques professionnels dans le secteur des BTP
2007 -La prévention des risques professionnels dans le secteur public
-La prévention des risques professionnels dans le secteur de la
télécommunication

V/ LES MANIFESTATIONS SCIENTIFIQUES INTERNATIONALES


(Réalisées en collaboration avec l’OMS)
1998 Législation en santé et sécurité au travail

1999 Les risques industriels majeurs

63
2000 Les conventions internationales en santé et sécurité au travail

2001 Les troubles musculo-squelettiques & coût de la prévention

2002 Les système de gestion de la santé et la sécurité au travail & le


chargé de sécurité et la Prévention des risques professionnels des
secteurs de l’Agriculture
2003 La promotion de la santé et de la sécurité au travail dans les PME

2004 La démarche ergonomique dans l’entreprise

2005 La gestion du risque chimique dans l’entreprise

2006 Bruit et vibrations : impacts et stratégies de prévention

2007 Santé mentale et conditions de travail

64
ANNEXE V

ETUDES ET RECHERCHES DE L’INSTITUT DE SANTE ET DE


SECURITE AU TRAVAIL (1998 – 2007)
1- Etude descriptive des risques professionnels en milieu de soins à
propos d’une enquête réalisée dans les centres hospitalo-
universitaires de la TUNISIE
2- Etude séro-épidémiologique sur l’hépatite virale B chez les éboueurs
d’une grande ville tunisienne
3- Etude de l’allergie respiratoire dans les industries textiles
4- Enquête sur l’exposition au benzène dans les stations de
ravitaillement en carburant
5- Etude sur les risques professionnels dans le secteur de l’industrie
chimique dans une ville du sud tunisien
6- Exposition au plomb « effets sur la santé et l’environnement des
travailleurs »
7- Etude des troubles musculo squelettiques en rapport avec les gestes
répétitifs et l’hyper sollicitation professionnelle
8- Utilisation des solvants en TUNISIE
9- Evaluation de l’utilisation des pesticides : gestion et effets sur la
santé
10- Etude sur la perception de la santé et la sécurité au travail
11- Etude de la pollution des ambiances de travail par le benzène
12- Etude analytique des accidents de travail enregistrés depuis 1995
et qui sont dus à l’électricité et aux chutes de hauteur.
13- Etude de la contrainte ou de l’inconfort thermique dans une
entreprise de l’industrie manufacturière
14- Emploi des échafaudages volants
15- Elaboration de la cartographie du bruit dans le secteur de la

65
construction mécanique
16- Morbidité respiratoire chez les éleveurs de volailles
17- Etude de la surdité professionnelle dans le secteur des
constructions métalliques dans la région de Sousse
18- Etude séro - épidémiologique de la brucellose en milieu
agricole
19- Evaluation du risque silicotique dans les mines du nord
ouest de la TUNISIE
20- Etude du risque cutané chez le personnel hôtelier
21- Elaboration du consensus de l’asthme professionnel
22- Etude de l’exposition professionnelle aux solvants organiques en
TUNISIE
23- Evaluation de la situation de la prévention des risques
professionnels dans un échantillon d’entreprises du secteur des BTP
24- Etude sur la santé globale des travailleurs en TUNISIE
25- Etudes du bruit en milieu professionnel en TUNISIE
26- Etude des risques respiratoires dans les cimenteries et les
briqueteries

66
ANNEXE VI

ETUDES RENTRANT DANS LE CADRE DES SUJETS DE THESES ET


DE MEMOIRES DE FIN D’ETUDE

THESES

1-contribution à l’étude des facteurs étiologiques de la silicose à propos


d’une enquête dans les mines du nord ouest de la TUNISIE
2-le risque chimique à la raffinerie de pétrole de Bizerte
3-contribution à l’étude de l’allergie en milieu hospitalier :a propos d’une
enquête exhaustive à l’hôpital Charles Nicolle de Tunis
4-étude des dermatoses de contact d’origine chimique dans une entreprise
de filature de lin
5-profil épidémiologique des brûlés lors d’accidents de travail (à propos de
316 cas)
6-profil des non répondeurs au vaccin de l’hépatite B en milieu
professionnel hospitalier (à propos de 40 cas) attitudes prophylactiques.
7-contribution à l’étude des manifestations professionnelles liées aux
matières plastiques : à propos d’une étude épidémiologique réalisée dans
une de la région de Sousse
8-tuberculose et personnel hospitalier : à propos d’une enquête
rétrospective réalisée au CHU de Sousse
9-conséquences respiratoires de l’exposition aux poussières de coton :
aspects épidémiologiques et physiologiques
10- main-toupie : profil fonctionnel et socio professionnel
11-vaccination anti-hépatique et anti-tétanique: résultat d’une enquête
transversale réalisée auprès de 1088 agents hospitaliers

67
12-Etude statistique des accidents du travail avec incapacité partielle
permanente dans le centre et sud tunisien
13-les accidents du travail : aspects médico-légaux et professionnels. Etude
de 723 expertises médicales
14-les accidents du travail drainés par le service des urgences de chirurgie
de Monastir
15-contribution à l’étude statistique des accidents du travail en TUNISIE
durant la première année de l’application de la loi N°94/28
16-contribution à l’étude des lombalgies en milieu industriel « A propos
d’une enquête à l’entreprise de sidérurgie El Fouladh »

68

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