La Police Administrative
La Police Administrative
La Police Administrative
· Son but est le maintien de l’ordre public. CE, 1986 Ngako Jeuga : distinction
entre ordre public et intérêt public.
1|Page
Il y a deux intérêts : – le contentieux de la police administrative relève du JA
(régularité, réparation des dommages), celui de la police judiciaire relève de la
juridiction judiciaire (régularité, réparation des dommages).
Une infraction déjà commise : elle constitue une opération de police judiciaire.
Une infraction sur le point d’être commise : en cas de relation avec l’infraction, ce
sera une opération de police judiciaire (TC, 27/6/1955 Dame Barbier : des
policiers informés qu’une infraction va se commettre, organisent une opération
dans le but de prendre les malfaiteurs en flagrant délit = opération de police
judiciaire).
Les mêmes autorités administratives peuvent agir au titre des deux polices : le
préfet est une autorité de police judiciaire et une autorité de police administrative.
Le maire et ses adjoints sont aussi officiers de police judiciaire.
Une voiture mise en fourrière : la décision relève de la police judiciaire ; une fois
en fourrière, c’est une opération de police administrative.
2|Page
blessant la passagère : opération de police judiciaire.
§2 : Pouvoir de police et forces de police.
Les autorités de police sont des autorités administratives qui ont reçu le pouvoir
de prendre des mesures de police administrative. Les personnels de police sont
des agents d’exécution de ces mesures.
La confusion peut exister : « la police d’une ville a été étatisée » : soit le maire a
été dessaisi d’une partie de son pouvoir de police administrative au profit du
préfet, soit le personnel de police relève d’un corps de fonction de l’État.
C’est un but d’ordre public, mais plus précisément la loi du 5/4/1884 définit la
police municipale comme ayant pour objet d’assurer le bon ordre, la sûreté, la
sécurité et la salubrité publique. Cette disposition est traditionnellement
interprétée comme impliquant 3 buts distincts de la police administrative générale
: la sécurité (limiter les risques d’accidents), la salubrité (limiter les risques de
maladie) et la tranquillité (limiter les risques de désordre : bruit,…)
3|Page
– CE 1995 Commune de Morsang-sur-Orge : obligation de respect de la dignité
de la personne humaine (lancer de nains). Les circonstances locales
particulières ne sont pas exigées.
Une différence de but : la police des publications étrangères a un but plus large
que la police administrative générale. De même que les polices des sites et
monuments, de la chasse, de la pêche côtière,…
Un but identique mais l’autorité compétente n’est pas la même : la police des
étrangers relève du ministre de l’intérieur ; la police des gares et aérodromes
relève du préfet et non pas du maire ; …
Section 2 : Les autorités de police administrative.
§1 : Les autorités de police administrative générale.
4|Page
manifestations a été ôtée au maire et relève du préfet.
§2 : Les autorités de police administrative spéciales.
Il doit s’agir des mêmes buts : le législateur a exclu dans certains cas toute
concurrence : la police des gares et des aérodromes a été confiée au préfet au
lieu du maire. Le CE en a tiré les conséquences : CE, 20/7/1935 Etablissements
S.A.T.A.N.
3 cas : – utilisation des pouvoirs de police générale possible, alors que le maire
aurait dû user de son pouvoir de police spéciale : CE, 1959 Société les films
Lutétia. L’intérêt est de permettre une meilleure adaptation aux circonstances
locales.
5|Page
Quand l’autorité spéciale n’utilise pas son pouvoir, l’autorité générale peut
intervenir à sa place : CE, 22/12/1978 Union des chambres syndicales
d’affichage.
A/ La réglementation.
CE, 20/1/1956 Brionnet : elles ne peuvent être prises à titre initial, sauf dans des
cas de circonstances exceptionnelles, ou s’il existe une obligation.
6|Page
– une autorité de police peut être obligée de prendre une mesure à titre initial :
CE, 23/10/1959 Doublet (une réglementation) – CE, 21/6/1968 Dame Spiagerri
(une mesure individuelle).
Pour une activité illicite, l’autorité de police a tout pouvoir pour la rappeler, la
préciser, ou la sanctionner.
– l’autorité de police ne peut pas imposer les moyens par lesquels une
réglementation peut être respectée (sauf quand seul ce moyen est possible pour
la faire respecter).
7|Page
– la mesure doit être nécessaire, c’est-à-dire adaptée (justifiée par les
circonstances locales) et proportionnée (en parfaite adéquation avec les faits qui
la justifient = une mesure moins rigoureuse ne doit pas être possible pour
assurer aussi la protection de l’ordre public).
CE, 21/1/1966 Legastelois : la mesure est légale, car elle seule pouvait maintenir
l’ordre public.
Ä L’interdiction générale et absolue : le contrôle du juge se fait au cas par cas sur
le caractère général et absolu de la mesure. La jurisprudence se contente de
mesures trop générales et absolues : certaines mesures d’interdiction totale sont
autorisées (CE, 1995 Commune de Morsang-sur-Orge), et certaines mesures en
apparence trop générales et absolues sont légales car elles sont limitées dans le
temps et dans l’espace. TA Pau, 1995 : la mesure d’interdiction de la mendicité
sans borne dans l’espace ni dans le temps est illégale.
Pour déterminer si un acte de police est légal, le juge doit donc examiner très
concrètement les circonstances de l’action : – les circonstances de lieu : une
même mesure de police sera légale dans un lieu et illégal ailleurs.
8|Page
CE, 23/11/1951 Société Nouvelle d’imprimerie : une interdiction d’exposer un
journal sur tout le territoire n’est pas proportionnée.
CE, 13/3/1968 Epoux Leroy : une interdiction peut être légale, si aucun autre
moyen n’existait.
CC, 12/1/1977 Loi sur les fouilles des véhicules : des dispositions de la loi sont
censurées, car elle permet des fouilles en l’absence de réelle nécessité.
9|Page