Precis de Grammaire Grecque
Precis de Grammaire Grecque
Precis de Grammaire Grecque
Précis de grammaire grecque
par Anne‐Marie Boxus
Accueil et plan général
Note liminaire
MORPHOLOGIE SYNTAXE
Introduction [000]
Lʹaccentuation [600] Introduction [1000]
Morphologie du nom Lʹarticle [1095]
[050]
Lʹaccord [1120]
• Article et noms
[051] Les Cas [1150]
• Adjectifs [090]
• Pronoms et • Nominatif [1151]
adjectifs‐pronoms • Vocatif [1160]
[120] • Accusatif [1165]
• Génitif [1220]
Les mots invariables • Datif [1320]
[700]
Les Modes [1400]
Morphologie du verbe
[200] • Indicatif [1410]
• Subjonctif [1500]
• Introduction à la • Optatif [1550]
conjugaison [200] • Impératif [1570]
• Lʹindicatif [255] • Infinitif [1600]
prés. [260], impf. • Participe et adjectif
[280], verbal [1720]
fut. [290], aor.
[300],
pft [340], +qpft Annexe : Mots‐outils
[361], [1800]
fut‐pft [363]
• Le subjonctif :
prés., aor., pft [380]
Table des matières
• Lʹoptatif : prés., fut. détaillée
aor., pft [400]
• Lʹimpératif : prés.,
aor., pft [425]
• Lʹinfinitif : prés.,
fut., aor., pft [450]
• Le participe : prés.,
fut., aor., pft [475]
• Lʹadjectf verbal
[503]
Tableaux des temps de
λύω [510]
Liste de temps primitifs
[550]
Note liminaire
Hodoi Electronikai - Helios - Bibliotheca Classica Selecta - Plan du précis grammatical
Note liminaire
Ce précis de grammaire grecque, intégré sur la Toile dans la
Bibliotheca Classica Selecta et accompagnant à titre expérimental les
projets Hodoi Elektronikai et Helios, a pour but essentiel de faciliter aux
élèves la lecture des auteurs grecs écrivant en dialecte attique. Cela
implique que la langue d'Homère et celle des choeurs tragiques par
exemple ne sont pas prises en compte, ni non plus celles d'Hérodote ou
d'Apollonius de Rhodes.
Le précis s'inspire au départ de notes rédigées en commun à
l'intention d'étudiants « grands débutants », à l'Université de Louvain
par Nicole Zeegers, et aux Facultés universitaires Saint-Louis à
Bruxelles par Anne-Marie Boxus. Il ne prétend ni à l'originalité ni à
l'exhaustivité, et sa dette est considérable à l'égard de divers manuels
scolaires et ouvrages scientifiques (cfr infra). Les phrases servant
d'exemples, citées avec leur référence, ont généralement été simplifiées
pour des raisons didactiques évidentes.
La matière est répartie en deux grandes sections, la morphologie et la
syntaxe. La morphologie nominale suit un plan traditionnel, tandis que
la morphologie verbale présente ensemble tous les modèles (verbes en
ω et verbes en μι), regroupés par modes (et temps à l'intérieur de
chaque mode). La syntaxe a été organisée sur la base de l'étude des
fonctions, présentant d'abord les cas dans leurs principaux emplois,
puis les modes et les temps des verbes, selon le plan de Clavis.
Grammaire latine pour la lecture des auteurs, par A.-M. Boxus et M.
Lavency (De Boeck, 3ème éd., 1999), dont il existe une adaptation
numérisée dans la Bibliotheca Classica Selecta.
Les remarques et les observations que les utilisateurs auront
l'amabilité de communiquer seront reçues avec reconnaissance.
Je tiens à exprimer ici mes vifs remerciements à Danielle De Clercq,
qui a bien voulu relire ce travail et dont la compétence et l'expérience
m'ont suggéré maintes améliorations. Je n'oublie pas non plus mon
mari, Jacques Poucet, qui, outre son aide précieuse sur le plan
informatique, m'a toujours stimulée et encouragée, et sans qui cette
grammaire n'aurait sûrement jamais vu le jour.
Anne-Marie Boxus
Louvain-la-Neuve, 16 août 2005
Note bibliographique concernant les principaux ouvrages consultés :
Plan
Alphabet [001]
Répartition des lettres [002]
Consonnes, voyelles, diphtongues, semi-voyelles
Signes orthographiques [010]
Esprits, accents, tréma, ponctuation
001. ALPHABET
Dénomination Équivalences modernes pour la prononciation
003. Consonnes
- occlusives :
004. Voyelles
005. Semi-voyelles
006. Diphtongues
N.B. Nous ne tenons pas compte de la distinction établie par les spécialistes entre les « vraies »
et les « fausses » diphtongues ει et ου .
ᾳ tâter
ῃ tête
ῳ taupe
ηυ eeuw (néerlandais)
011. Esprits
Un esprit affecte tous les mots commençant par une voyelle, par une diphtongue et par la
consonne ρ. Il se présente sous deux formes :
- l'esprit doux « ᾿ » : absence d'aspiration
- l'esprit rude « ῾ » : aspiration forte (cfr mots français d'origine grecque commençant par h :
hypocrite venant de ὑποκριτής).
L'esprit, doux ou rude, se place au-dessus de la minuscule, et devant la majuscule. Si le mot
commence par une diphtongue, l'esprit se place sur la seconde voyelle. Les initiales υ et ρ sont
toujours affectées d'un esprit rude.
012. Accents
Presque tous les mots grecs ont un accent « ´ , `, ῀ », qui peut être aigu (βάρβαρος, barbare),
grave (τὸ δένδρον, l'arbre), ou circonflexe (σῶμα, corps). Les règles de l'accentuation sont assez
complexes. Un appendice en présente quelques-unes parmi les plus importantes.
012a. Tréma
Le tréma « ¨ », comme en français, indique que deux voyelles contiguës ne sont pas une
diphtongue : Τρωῖκός se prononce en trois émissions de voix [tro-i-kos].
013. Ponctuation
Grec Français
«.» «.» point en grec = point en français
«,» «,» virgule en grec = virgule en français
«;» «?» point-virgule en grec = point
d'interrogation en français
«·» «;» point en haut en grec = point virgule en
français
«·» «:» point en haut en grec = double point en
français
«·» «!» point en haut en grec = point
d'exclamation en français
Dans un mot ou une même famille de mots, un même élément (racine, ou suffixe, ou
désinence) peut se présenter avec des vocalismes différents. C'est ce qu'on appelle l'alternance
vocalique. Celle-ci comporte trois degrés : un degré dit normal, avec une voyelle de timbre ε
(éventuellement allongée en η), un degré dit fléchi, avec une voyelle de timbre o
(éventuellement allongée en ω), et un degré dit zéro (absence de la voyelle ε ou ο) ou réduit
(un α bref).
Quand deux voyelles, ou une voyelle et une diphtongue, se rencontrent à l'intérieur d'un
mot, elles se contractent en une voyelle longue ou une diphtongue. Les principales possibilités
sont présentées dans ce tableau :
ε- α- ο-
ε+α>η
ε + αι > ῃ
ε + ε > ει α+ε>α ο + ε > ου
ε + ει > ει α + ει > ᾳ ο + ει > οι
ε+η>η α+η>α ο+η>ω
ε+ῃ>ῃ α+ῃ>ᾳ ο + ῃ > οι
ε + ο > ου α+ο>ω ο + ο > ου
ε + ου > ου α + ου > ω ο + ου > ου
ε + οι > οι α + οι > ῳ ο + οι > οι
ε+ω>ω α+ω>ω ο+ω>ω
ε+ῳ>ῳ α +ῳ>ῳ
016. La crase
Quand un mot terminé par une voyelle ou une diphtongue est suivi d'un mot commençant
par une voyelle ou une diphtongue, il y a fusion des deux voyelles en une seule, appelée
crase. Ce phénomène est indiqué sur l'élément fusionné par un signe appelé coronis « ᾿ », qui a
la même forme que l'esprit doux. Si le premier mot est une forme de l'article ὁ, ἡ, οἱ, αἱ ou du
pronom relatif ὅ, ἅ, οὗ..., elle prend la forme de l'esprit rude. Seul le second mot conserve son
accent. Quelques exemples :
Quand une ou des consonnes tombent devant une autre consonne (par exemple ντ devant
σ), la voyelle brève qui précède s'allonge : ε>ει, ο>ου, ᾰ>η ou ᾱ, ῐ>ῑ, ῠ>ῡ.
Par exemple : λυθείς (venant de λυθεντ-ς, chute de ντ devant ς) ; πᾶς (venant de πᾰντ-ς).
L'esprit rude transforme en aspirée la consonne sourde qui précède, souvent après une
élision. Devant un mot commençant par un esprit rude : κ, τ, π deviennent χ, θ, φ
(assimilation d'aspiration).
020. Assimilation : Influence de diverses consonnes sur les gutturales (ou vélaires) et les
labiales [003]
Une gutturale (γ, κ, χ) devant une dentale (δ, τ, θ) s'assimile à la dentale (= devient sonore,
sourde ou sourde aspirée selon que la dentale est δ, τ, ou θ) ;
avec σ, elle s'écrit ξ ; et devant μ, elle s'écrit γ. Donc :
γ, κ, χ + δ > γδ (sonorisation)
γ, κ, χ + τ > κτ (assourdissement)
γ, κ, χ + θ > χθ (aspiration)
γ, κ, χ + σ > ξ
γ, κ, χ + μ > γμ
Une labiale (β, π, φ) devant une dentale (δ, τ, θ) s'assimile à la dentale ; avec σ, elle s'écrit
ψ ; et devant μ, elle s'écrit μ. Donc :
β, π, φ + δ > βδ (sonorisation)
β, π, φ + τ > πτ (assourdissement)
β, π, φ + θ > φθ (aspiration)
β, π, φ + σ > ψ
β, π, φ + μ > μμ
Une dentale suivie d'une autre dentale devient σ ; suivie de σ, elle tombe ; suivie de μ, elle
devient σ. Donc :
δ, τ, θ + θ > σθ
δ, τ, θ + σ > σ
δ, τ, θ + μ > σμ
La dentale nasale ν suivie d'une gutturale devient γ ; suivie d'une liquide (λ, ρ), elle
s'assimile ; suivie de σ, elle tombe. Donc :
ο + ντ + σ > ους -
α + ντ + σ > ασ- ou parfois ησ-
ε + ντ + σ > εισ-
ι + ντ + σ > ισ-
υ + ντ + σ > υσ-
022. Dissimilation d'aspiration
Lorsque deux syllabes commençent par une aspirée (χ, θ, φ), la première aspirée est
régulièrement remplacée par la sourde correspondante :
En grec (pré)homérique, le sigma initial suivi d'une voyelle tombe et est souvent remplacé
par l'esprit rude, par exemple : σίστημι est devenu ἵστημι. Le sigma intervocalique tombe, par
exemple : γένεσος > γένεος > γένους [075].
Devant un mot commençant par une voyelle, ou à la fin d'une phrase, les désinences en -ε et
-ι bref s'acompagnent parfois d'un -ν dit euphonique, sans signification. C'est le cas
notamment dans la déclinaison (σώμασιν pour σώμασι) et dans la conjugaison (ἔλυσεν pour
ἔλυσε).
La morphologie étudie les diverses formes (ἡ μορφή, la forme ; ὁ λόγος, la parole, la raison)
que peuvent prendre les mots, essentiellement les déclinaisons et les conjugaisons. Les
différentes classes de mots sont les suivantes :
Mots variables :
l'article
les noms
les adjectifs et participes
les pronoms et déterminants
les verbes.
Décliner un nom, c'est énumérer les différentes formes qu'il peut prendre selon ses genre,
nombre et cas. Le grec comporte :
- trois genres : masculin - féminin - neutre
- trois nombres : singulier - pluriel - duel (rare)
- cinq cas (= variations de la désinence d'un mot selon sa fonction) :
nominatif (N), vocatif (V), accusatif (A), dits cas directs ; génitif (G) et datif (D), dits cas
indirects.
L'emploi des cas est étudié dans la syntaxe [1090].
Le système verbal compte six modes : indicatif, subjonctif, optatif, impératif, infinitif,
participe (+ deux formes d'adjectif verbal) ; sept temps : présent, imparfait, futur, aoriste,
parfait, plus-que-parfait et futur du parfait ; trois voix : active, moyenne et passive [cfr 201].
- 029. Morphèmes
Un mot est constitué de divers éléments significatifs appelés morphèmes. Par exemple, le
mot ῥή-τορ-ος, « orateur », comporte trois morphèmes :
ῥη- (racine) signifie la notion de dire
-τορ- (suffixe dérivationnel) signifie l'agent masculin
-ος (suffixe flexionnel) signifie le génitif singulier.
Signalons toutefois, parmi les morphèmes flexionnels, les éléments suivants. Les désinences
spécifient, pour les verbes, la voix, la personne, le nombre et le temps ; pour les noms, les
adjectifs et les pronoms, elles spécifient le genre, le nombre et le cas. La voyelle thématique (=
suffixe ε/ο) s'intercale devant la désinence dans certaines formes de la déclinaison et de la
conjugaison.
La racine est un élément abstrait, commun à divers mots d'une même famille, et qui,
hypothétiquement reconstitué, remonte à l'indo-européen. Le radical est la forme concrète que
prend la racine dans un mot ; c'est le terme que nous utiliserons pour désigner l'élément
exprimant le sens fondamental du mot. Il présente notamment, dans certains cas, des
variations du timbre et de la longueur de la voyelle (on parle dans ce cas d'alternance [014a]
entre les divers degrés du radical) :
λέγ et λογ dans λέγω et λόγος ou δω et δο dans δίδωμι et δίδομεν.
Le thème est la partie du mot qui reste stable dans toute la flexion. C'est l'ensemble des
éléments du mot (radical et suffixes), moins la désinence.
Les désinences ne sont pas toujours nettement distinctes du thème du mot à cause de
contractions ou d'autres transformations phonétiques. On parle dans ce cas de formes
opaques. C'est pourquoi on emploie plutôt les termes partie stable et terminaison plutôt que
thème et désinence. Dans nos tableaux, un tiret sépare, quand c'est possible, soit la partie
stable et la terminaison, soit les divers éléments d'une forme de la déclinaion ou de la
conjugaison.
Dans les mots ci-dessous, un élément commun, le radical μαθ, exprime la notion
d'apprendre. À ce radical, s'ajoutent divers éléments, parfois très faciles à identifier, parfois
"opaques". Quelques exemples :
ἀ-μαθ-ία, l'ignorance
(α- : préfixe privatif ; -ια : suffixe).
Hodoi Electronikai - Helios - Bibliotheca Classica Selecta - Plan du précis grammatical
Plan
Introduction [605]
Notions préliminaires [606]
Règles générales [610]
La quantité des voyelles [611]
Loi de limitation [615]
Loi σωτῆρα [620]
Proclitiques et enclitiques [630]
Proclitiques [635]
Enclitiques [640]
L'accent dans les déclinaisons [660]
Les noms [661]
Les adjectifs [670]
L'accent dans les conjugaisons [675]
Règle générale [676]
Les infinitifs [677]
Les participes [678]
Les impératifs [679]
605. INTRODUCTION
Chaque mot grec, à l'exception des proclitiques [635] et des enclitiques [640], comporte une
syllabe tonique, frappée par un accent de hauteur. Cet accent peut être :
- aigu : λύω, πατήρ ; il peut frapper une voyelle longue ou brève ;
- grave : ἀγαθὸς ἄνθρωπος ; il remplace l'aigu à la fin d'un mot (sauf devant ponctuation
ou enclitique) ;
- circonflexe : καλῶς ; il ne peut frapper qu'une voyelle longue ou une diphtongue.
Un mot accentué est appelé :
- oxyton, lorsqu'il porte l'aigu sur la dernière syllabe : θεός ;
- paroxyton, lorsqu'il porte l'aigu sur l'avant-dernière voyelle (pénultième) : παρθένος ;
- proparoxyton, lorsqu'il porte l'aigu sur l'avant-avant-dernière voyelle (antépénultième) :
ἄνθρωπος ;
- périspomène, lorsqu'il porte le circonflexe sur la dernière voyelle, longue : καλῶς ;
- propérispomène, lorsqu'il porte le circonflexe sur l'avant-dernière (pénultième) voyelle,
longue : δῶρον.
- baryton, lorsqu'il porte sur sa dernière voyelle un accent grave.
L'accent premier d'un mot est celui du lemme cité dans le dictionnaire : nominatif singulier
des noms et pronoms, nominatif masculin singulier des adjectifs, première personne du
singulier de l'indicatif présent des verbes.
En cas d'élision, les conjonctions et les prépositions élidées perdent leur accent, mais les
autres mots élidés le reportent sur la syllabe précédente, et, en cas de crase, le premier mot
perd son accent. Ainsi :
παρὰ αὐτοῦ > παρ᾿αὐτοῦ
ἀλλὰ ἐγώ > ἀλλ᾿ἐγώ
πολλὰ ἔπαθον > πόλλ᾿ἔπαθον
τὸ αὐτό > ταὐτό
τὸ ὄνομα > τοὔνομα
ἐγὼ οἶδα > ἐγᾦδα
La place de l'accent en grec est liée à la quantité, brève ou longue, des voyelles et
diphtongues, dans les trois dernières syllabes d'un mot. Une longue compte pour deux brèves.
(Il ne faut pas confondre les voyelles longues ou brèves par nature, avec les syllabes longues par
position, qui interviennent dans la prosodie).
Voyelles brèves (par nature) : ε - ο - ῐ - ᾰ - ῠ.
Voyelles longues (par nature) : η - ω - ῑ - ᾱ - ῡ - ᾳ - ῃ - ῳ.
Diphtongues longues (par nature) : αι - αυ - ει - ευ - οι - ου (mais αι et οι sont considérées
comme brèves, à la fin d'un mot, sauf exception). Le dictionnaire indique la quantité de ῐ - ᾰ -
ῠ ou ῑ - ᾱ - ῡ.
612. Les voyelles résultant de contractions [015] sont longues. L'accent de la voyelle contractée
est celui de la voyelle accentuée avant la contraction : circonflexe s'il frappe la première ; aigu,
s'il frappe la seconde. Par exemple :
τιμῶ < τιμά-ω
τιμῶμεν < τιμάομεν
τιμώμεθα < τιμαόμεθα
τεῖχος, τείχους, τειχῶν < τειχέ-ων
ἤν < ἐάν.
L'accent ne peut jamais remonter au-delà de trois temps de brève, à compter de la fin du
mot. Dès lors, un accent aigu peut frapper une voyelle présente dans une des trois dernières
syllabes d'un mot ; un accent circonflexe peut frapper une voyelle longue (équivalant à deux
brèves) présente dans l'une des deux dernières syllabes.
Un mot, dont la voyelle finale est brève, pourra être :
- oxyton : ἀγαθός
- paroxyton : λελυμένος
- proparoxyton : λυόμενος
- propérispomène : τιμῶμεν
et un mot, dont la voyelle finale est longue, pourra être :
- oxyton : ἀγαθούς
- paroxyton : λελυμένους
- périspomène : ἀγαθῶς.
La loi de limitation impose donc des changements au cours de la déclinaison et de la
conjugaison. Ainsi, par exemple :
- dans la déclinaison, l'accent frappe partout la même voyelle qu'au nominatif singulier, sauf si
la loi de limitation s'y oppose.
N. : ὄνομα, G. sg. : ὀνόματος, G. pl. : ὀνομάτων
N. : σῶμα, G. sg. : σώματος, G. pl. : σωμάτων
- dans la conjugaison, l'accent remonte généralement le plus haut possible, sauf si la loi de
limitation s'y oppose. Ainsi, par exemple :
λύομαι, λυόμεθα.
Les principales règles concernant l'accentuation dans les déclinaisons et les conjugaisons
sont exposées infra [660ss].
Quand la voyelle de l'avant-dernière syllabe doit recevoir l'accent et est longue, cet accent
sera toujours circonflexe, si la voyelle de la dernière syllabe est brève. Ainsi, par exemple :
σωτήρ devient σωτῆρα à l'accusatif et σωτῆρος au génitif
πολίτης devient πολῖτα au vocatif et πολῖται au nominatif pluriel
ἀγών devient ἀγῶνος, ἀγῶνες...
Un certain nombre de mots courts ne sont normalement pas accentués.
Quelques monosyllabes, appelés proclitiques, n'ont pas d'accent propre, s'appuyant sur le
mot accentué qui les suit. Sont proclitiques :
- quatre formes de l'article : ὁ, ἡ, οἱ, αἱ
- quatre prépositions : ἐν dans, εἰς (ἐς) vers, ἐκ (ἐξ) hors de, ὡς vers
- deux conjonctions : εἰ si, ὡς comme
- la négation : οὐ (οὐκ, οὐχ).
Seul οὐ, en fin de phrase, prend un accent : βούλονται μὲν δύνανται δ' οὔ.
Un proclitique est accentué s'il est suivi d'un enclititique [645].
Les enclitiques sont des mots d'une ou de deux syllabes, dépourvus d'accent propre, et
s'appuyant sur le mot qui les précède. Sont enclitiques :
- le pronom indéfini τις, τι quelqu'un, quelque chose (à tous les cas, sauf ἄττα)
- les adverbes indéfinis πῃ, ποθεν, ποι, ποτε, πως, πω
- les formes monosyllabiques des pronoms personnels : μου, μοι, με, σου, σοι, σε, (οὑ, οἱ,
ἑ)
- les particules γε, τε, τοι, νυν, περ, κε(ν)
- les formes dissyllabiques de l'indicatif présent de εἰμι je suis et de φημι je dis.
645. Règles des enclitiques
Devant un enclitique monosyllabique, oxyton, paroxyton, périspomène restent inchangés,
l'aigu de l'oxyton ne se transformant pas en grave ; proparoxyton et propérispomène
conservent leur accent propre et prennent un second accent aigu (accent d'enclise) sur leur
voyelle finale.
Devant un enclitique dissyllabique, oxyton et périspomène restent inchangés, l'aigu de
l'oxyton ne se transformant pas en grave ; paroxyton reste inchangé, mais l'enclitique reçoit un
accent sur sa voyelle finale ; proparoxyton et propérispomène conservent leur accent propre et
prennent un accent d'enclise sur leur voyelle finale.
652. Un proclitique suivi d'un enclititique prend un accent d'enclise : εἴ τις, οὔ φημι, ἔκ τινων.
Quand deux ou plusieurs enclitiques se suivent, tous, sauf le dernier reçoivent un accent
aigu sur leur voyelle finale : εἴ τίς φησί ποτε, εἴ γέ τίς σοί ποτε.
662. Mises à part quelques exceptions, l'accent premier (celui du nominatif singulier, fourni
par le dictionnaire) reste fixe, dans la mesure où le permet la loi de limitation : ἄνθρωπος,
ἀνθρώπους. Les voyelles résultant d'une contraction sont toujours longues : θαλαττῶν
(<θαλατταων). Les diphtongues sont longues, sauf οι et αι du N. pl. qui sont brèves du point de vue de
l'accentuation.
666. Le génitif pluriel de la première déclinaison est toujours périspomène, ῶν provenant en
fait de άων :
θαλαττῶν - ἀγορῶν - πολιτῶν.
667. Les substantifs monosyllabiques de la troisième déclinaison sont accentués sur la finale,
aux cas obliques du singulier et du pluriel. L'accent est aigu sur une brève, circonflexe sur une
longue :
Sg. : θήρ θήρ θῆρα θηρός θηρί
Pl. : θῆρες θῆρες θῆρας θηρῶν θηρσί.
668. Le vocatif de nombreux noms fait remonter l'accent : V. de δεσπότης : δέσποτα ; V. de
πατήρ : πάτερ ; V. de Ἀπόλλων : Ἄπολλον, etc.
669. Exceptions apparentes à la loi de limitation : par exemple, les génitifs singulier et pluriel
de πόλις sont πόλεως et πόλεων, qui s'expliquent par l'ancienne forme πόλη-ος, avant la
métathèse de quantité [017b].
670. Les adjectifs
L'accent premier des adjectifs est fourni par le dictionnaire. Les comparatifs et superlatifs
remontent tous l'accent le plus haut possible.
L'accent conserve, au féminin et au neutre, la même place qu'au masculin, dans la mesure
permise par la loi de limitation. Les participes féminins suivent la même règle que les adjectifs,
le G. f. pl., contrairement à celui des noms de la première déclinaison, se comporte comme le
masculin. On notera cependant que les participes présent, futur, aoriste, parfait actifs, et
aoriste passif (type : λύουσα, λύσουσα, λύσασα, λελυκυῖα, λυθεῖσα), sont toujours
périspomènes au G. pl.
Quelques exemples :
ἐλεύθερος, ἐλευθέρᾱ - λυόμενος, λυομένη [l'accent change à cause de la loi de
limitation]
ἐλεύθεραι - λυόμεναι [N. f. pl. ; l'accent retrouve sa place].
ἐλευθέρων [G. f. pl. de l'adjectif], à côté des noms féminins toujours
périspomènes : ἀγορῶν, ἡμερῶν].
Dans la conjugaison, l'accent remonte le plus haut possible, dans la limite permise par la loi
de limitation, c'est-à-dire jusqu'au troisième temps de brève. La voyelle longue de l'avant-
dernière syllabe ne compte que pour une brève ; les voyelles résultant d'une contraction
comptent pour deux brèves. Les finales en αι, οι, sont considérées comme brèves, sauf à
l'optatif. Ainsi par exemple :
παιδεύουσι - παιδεύει - παιδεύειν
τιμῶ (<τιμάω) - τιμώμεθα (<τιμαόμεθα) - τιμᾶται (<τιμάεται) - τιμᾶν (<τιμάειν).
βαλῶ (<βαλέσω) - ἀγγελοῦμαι (<ἀγγελέσομαι)
δηλοῖ (<δηλόει)
λύοι, λύσαι (= λύσειε) [optatif présent et aoriste actifs, 3ème p. sg.].
Les principales exceptions à cette règle concernent surtout des infinitifs et des participes,
mentionnés ci-dessous. Ne sont pas citées les formes qui ne sont que des exceptions
apparentes dues à des contractions : ποιεῖν, τιμᾶν...
677. Infinitifs ne remontant pas l'accent
Certains infinitifs sont paroxytons ou propérispomènes, c-à-d. portent toujours l'accent sur
la voyelle ou la diphtongue de l'avant-dernière syllabe. L'accent est grave sur une longue, et
aigu sur une brève.
Infinitifs périspomènes
Certains participes, oxytons, sont toujours accentués, au nominatif masculin singulier, sur la
voyelle de la syllabe finale. D'autres, paroxytons ou propérispomènes, portent l'accent sur la
voyelle ou la diphtongue de l'avant-dernière syllabe. Le neutre et le féminin conservent la
place de l'accent premier.
Participes oxytons
Participes paroxytons
Citons encore des impératifs où l'accent ne remonte pas, à la 2ème p. du sg. de l'aoriste en
ε/ο :
Plan
L'article [051]
051. ARTICLE
Singulier Pluriel
N τιμ-ή τιμ-αί
V τιμ-ή τιμ-αί
A τιμ-ήν τιμ-άς
G τιμ-ῆς τιμ-ῶν
D τιμ-ῇ τιμ-αῖς
Singulier Pluriel
N θύρ-α γλῶττ-α θύρ-αι γλῶττ-αι
V θύρ-α γλῶττ-α θύρ-αι γλῶττ-αι
A θύρ-αν γλῶττ-αν θύρ-ας γλῶττ-ας
G θύρ-ας γλώττ-ης θυρ-ῶν γλωττ-ῶν
D θύρ-ᾳ γλώττ-ῃ θύρ-αις γλώττ-αις
Les noms dont le -α final est précédé de -ε-, -ι-, -ρ-, suivent le modèle θύρα, en gardant le
timbre α dans toute la flexion.
Les noms en -α (mixte), dont le -α final n'est pas précédé de -ε-, -ι-, -ρ-, suivent le modèle
γλῶττ-α, en alternant au G. et au D. sg. le timbre -η avec le -α.
Le G. pl. est toujours périspomène : θυρ-ῶν, γλωττ-ῶν.
Singulier Pluriel
Quelques noms féminins se déclinent comme δοῦλ-ος, tels ἡ ὁδός, ὁδοῦ la route, le
chemin.
Singulier Pluriel
N νό-ος > νοῦς ὀστέ-ον > ὀστοῦν νό-οι > νοῖ ὀστέ-α > ὀστᾶ
A νό-ον > νοῦν ὀστέ-ον > ὀστοῦν νό-ους > νοῦς ὀστέ-α > ὀστᾶ
G νό-ου > νοῦ ὀστέ-ον > ὀστοῦν νό-ων > νῶν ὀστέ-ων > ὀστῶν
D νό-ῳ > νῷ ὀστέ-ῳ > ὀστῷ νό-οις > νοῖς ὀστέ-οις > ὀστοῖς
066. Introduction
La troisième déclinaison comprend les noms dont le génitif singulier est en -ος (-ους, -εως).
Les nominatifs singuliers sont très variés, et les trois genres sont représentés. Les thèmes, qui
s'obtiennent en enlevant la désinence -ος du génitif singulier, sont variés. On distingue :
- les thèmes terminés par une consonne, sauf -ς, et par une voyelle non contracte
- les thèmes terminés par -ς
- les thèmes terminés par -J (jod)
- les thèmes terminés par - Ϝ (digamma).
M - F sg Nt sg M - F sg Nt sg
N -ς / allongement ø (zéro) -ες -α
V -ς / ø ø (zéro) -ες -α
A -α / -ν ø (zéro) -ας / -ς -α
G -ος -ος -ων -ων
D -ι -ι -σι(ν) -σι(ν)
la dernière voyelle du thème est allongée (pour beaucoup de masc. et fém. en -ν, -ρ,
-ντ)
Exemple : ὁ ῥήτωρ, τοῦ ῥήτορ-ος l'orateur (thème : ῥητορ- )
Le vocatif est semblable soit au nominatif, si celui-ci est sigmatique, soit au radical, si le
nominatif est formé par allongement.
M - F sg Nt sg M - F pl Nt pl
N ῥήτωρ σῶμα ῥήτορ-ες σώματ-α
V ῥῆτoρ σῶμα ῥήτορ-ες σώματ-α
A ῥήτορ-α σῶμα ῥήτορ-ας σώματ-α
G ῥήτορ-ος σώματ-ος ῥητόρ-ων σωμάτ-ων
D ῥήτορ-ι σώματ-ι ῥήτορ-σι(ν) σώμα-σι(ν)
Sur ῥήτωρ se déclinent les noms masculins et féminins ; sur σῶμα, les neutres.
Singulier Pluriel
M - F sg Nt sg M - F pl Nt pl
N κόραξ λέων κόρακ-ες λέοντ-ες
V κόραξ λέων κόρακ-ες λέοντ-ες
A κόρακ-α λέοντ-α κόρακ-ας λέοντ-ας
G κόρακ-ος λέοντ-ος κοράκ-ων λεόντ-ων
D κόρακ-ι λέοντ-ι κόραξι(ν) λέουσι(ν)
On notera, au N sg. et au D pl., quelques transformations phonétiques (cfr [018, 020, 021]),
figurées dans ce tableau :
Singulier Pluriel
N πόλι-ς πόλεις
V πόλι πόλεις
A πόλι-ν πόλεις
G πόλε-ως πόλε-ων
D πόλε-ι πόλε-σι(ν)
Singulier Pluriel
N βασιλεύ-ς βασιλεῖς / ῆς
V βασιλεῦ βασιλεῖς / ῆς
A βασιλέ-α βασιλεῖς / ῆς
G βασιλέ-ως βασιλέ-ων
D βασιλε-ῖ βασιλεῦ-σι(ν)
Les noms en -εύς, -έως sont masculins, et désignent souvent des personnes exerçant une
fonction ou un métier.
Le Ϝ tombe entre deux voyelles, sinon il devient υ. Le G. sg. s'explique par une métathèse de
quantité [[017a] : *βασιληϜ-ος > βασιλη-ος > βασιλέ-ως.
Singulier Pluriel
N ἰχθύ-ς ἰχθύ-ες / ἰχθῦ-ς
V ἰχθύ ἰχθύ-ες / ἰχθύ-ς
A ἰχθύ-ν ἰχθύ-ας / ἰχθῦ-ς
G ἰχθύ-ος ἰχθύ-ων
D ἰχθύ-ι ἰχθύ-σι(ν)
Au duel : N. V. A. : τὼ ἰχθύ-ε - G. D. : τοῖν ἰχθύοιν.
Un certain nombre de noms de la troisième déclinaison suivent les modèles ci-dessus avec
des variations plus ou moins importantes. Généralement, la flexion est régulièrement basée sur
le génitif singulier. Citons quelques exemples :
- ὁ υἱός le fils
formes de la 2ème déclinaison : υἱοῦ / ὑοῦ, etc., mais aussi :
au singulier : G. υἱέος / ὑέος, D. υἱεῖ
au pluriel : N. A. υἱεῖς, G. υἱέων, D. υἱέσι(ν)
Hodoi Electronikai - Helios - Bibliotheca Classica Selecta - Plan du précis grammatical
Plan
Modèle de base
- ἀγαθός, ἀγαθή, ἀγαθόν
3 terminaisons ; modèles nominaux : δοῦλος, δῶρον [061] et τιμή [054]
Variantes :
- δίκαιος, δικαία, δίκαιον
- ἱερός, ἱερά, ἱερόν
- νέος, νέα, νέον
3 terminaisons ; modèles nominaux : δοῦλος, δῶρον [061] et γλῶττα [056]
Thèmes en consonne
- εὐδαίμων, εὐδαίμων, εὐδαίμον, G : εὐδαίμον-ος (2 terminaisons)
modèles nominaux : ῥήτωρ, ῥήτορ-ος et σῶμα, σώματ-ος [071]
- πᾶς, πᾶσα, πᾶν, G : παντ-ός, πάσ-ης... (3 terminaisons)
- λύων, λύουσα, λῦον, G : λύοντ-ος, λυούσης... (Participes à désinences actives)
modèles nominaux : λέων [072] et γλῶττα [056] (3 terminaisons)
Thèmes en - εϜ :
- ἡδύς, ἡδεῖα, ἡδύ, G. ἡδέος (<ἡδέϜος), ἡδείας, ἡδέος
modèles nominaux : βασιλεύς [078] et θύρα [056] (à 3 terminaisons)
Thèmes en -ες :
- ἀληθής, ἀληθής, ἀληθές, G. ἀληθοῦς (<ἀληθέσ-ος)
modèle nominal : γένος [075] (à 2 terminaisons)
Cas particuliers :
- πολύς, πολλή, πολύ
- μέγας, μεγάλη, μέγα
Les comparatifs :
- ἡδίων, ἡδίων, ἥδιον, G. ἡδίον-ος
M sg F sg Nt sg M pl F pl Nt pl
N ἀγαθ-ός ἀγαθ-ή ἀγαθ-όν ἀγαθ-οί ἀγαθ-αί ἀγαθ-ά
V ἀγαθ-έ ἀγαθ-ή ἀγαθ-όν ἀγαθ-οί ἀγαθ-αί ἀγαθ-ά
A ἀγαθ-όν ἀγαθ-ήν ἀγαθ-όν ἀγαθ-ούς ἀγαθ-άς ἀγαθ-ά
G ἀγαθ-οῦ ἀγαθ-ῆς ἀγαθ-οῦ ἀγαθ-ῶν ἀγαθ-ῶν ἀγαθ-ῶν
D ἀγαθ-ῷ ἀγαθ-ῇ ἀγαθ-ῷ ἀγαθ-οῖς ἀγαθ-αῖς ἀγαθ-οῖς
094. Variantes
Les adjectifs dont la désinence est précédée de ε, ι, ρ se terminent par -α à tous les cas du
féminin singulier (modèle : θύρα [056]). Au m. et au nt. sg., et au pluriel, ils se déclinent
comme ἀγαθός.
Modèles :
νέος, νέα, νέον nouveau
δίκαιος, δικαῖα, δίκαιον juste
ἱερός, ἱερά, ἱερόν saint
Certains adjectifs, surtout des composés, sont dits « à 2 désinences », ayant des formes
semblables au masculin et au féminin : ἄδικος, ἄδικος, ἄδικον injuste.
Cas M sg F sg Nt sg M pl F pl Nt pl
N μέλας μέλαινα μέλαν μέλαν-ες μέλαιν-αι μέλαν-α
V μέλαν μέλαινα μέλαν μέλαν-ες μέλαιν-αι μέλαν-α
A μέλαν-α μέλαιν-αν μέλαν μέλαν-ας μελαίνας μέλαν-α
G μέλαν-ος μελαίν-ης μέλαν-ος μελάν-ων μελαιν-ῶν μελάν-ων
D μέλαν-ι μελαίν-ῃ μέλαν-ι μέλα-σι(ν) μελαίν-αις μέλα-σι(ν)
Cas M sg F sg Nt sg M pl F pl Nt pl
N πᾶς πᾶσ-α πᾶν πάντ-ες πᾶσ-αι πάντ-α
A πάντ-α πᾶσ-αν πᾶν πάντ-ας πᾶσ-αι πάντ-α
G παντ-ός πάσ-ης παντ-ός πάντ-ων πασ-ῶν πάντων
D παντ-ί πάσ-ῃ παντ-ί πᾶ-σι(ν) πάσ-αις πᾶ-σι(ν)
Duel : N.V.A. m. et nt. : πάντε, f. : πάσα - G.D. m. et nt. : πάντοιν, f. : πάσαιν
Modèles nominaux
masculin et neutre : λέων, λέοντ-ος [072]
féminin : γλῶττα [056].
Se déclinent comme πᾶς : ἅπας, ἅπασα, ἅπαν tout et σύμπας, σύμπασα, σύμπαν
tout.
Cas M sg F sg Nt sg M pl F pl Nt pl
N λύ-ων λύ-ουσα λῦ-ον λύ-οντες λύ-ουσαι λύ-οντα
A λύ-οντα λύ-ουσαν λῦ-ον λύ-οντας λυ-ούσας λύ-οντα
G λύ-οντος λυ-ούσης λύ-οντος λυ-όντων λυ-ουσῶν λυ-όντων
D λύ-οντι λυ-ούσῃ λύ-οντι λύ-ουσι(ν) λυ-ούσαις λύ-ουσι(ν)
Modèles nominaux
masculin et neutre : λέων, λέοντ-ος [072]
féminin : θύρα et γλῶττα [056].
M et F sg Nt sg M - F pl Nt pl
N ἀληθής ἀληθές ἀληθεῖς < ἀληθεσες ἀληθῆ < ἀληθεσα
V ἀληθές ἀληθές ἀληθεῖς ἀληθῆ
A ἀληθῆ <ἀληθεσα ἀληθές ἀληθεῖς ἀληθῆ
G ἀληθοῦς <ἀληθεσος ἀληθοῦς <ἀληθεσος ἀληθῶν ἀληθῶν
D ἀληθεῖ ἀληθεῖ ἀληθέ-σι(ν) ἀληθέ-σι(ν)
M sg F sg Nt sg M pl F pl Nt pl
N ἡδύ-ς ἡδεῖ-α ἡδύ ἡδεῖς ἡδεῖ-αι ἡδέ-α
A ἡδύ-ν ἡδεῖ-αν ἡδύ ἡδεῖς ἡδεί-ας ἡδέ-α
G ἡδέ-ος ἡδεί-ας ἡδέ-ος ἡδέ-ων ἡδει-ῶν ἡδέ-ων
D ἡδε-ῖ ἡδεί-ᾳ ἡδε-ῖ ἡδέ-σι(ν) ἡδεί-αις ἡδέ-σι(ν)
Cas M sg F sg Nt sg M pl F pl Nt pl
N μέγα-ς μεγάλ-η μέγα μεγάλ-οι μεγάλ-αι μεγάλ-α
V μεγάλ-ε μεγάλ-η μέγα μεγάλ-οι μεγάλ-αι μεγάλ-α
A μέγα-ν μεγάλ-ην μέγα μεγάλ-ους μεγάλ-ας μεγάλ-α
G μεγάλ-ου μεγάλ-ης μεγάλ-ου μεγάλ-ων μεγάλ-ων μεγάλ-ων
D μεγάλ-ῳ μεγάλ-ῃ μεγάλ-ῳ μεγάλ-οις μεγάλ-αις μεγάλ-οις
106. Formation
Cas M - F sg Nt sg M - F pl Nt pl
N ἡδίων ἥδιον ἡδίον-ες/ἡδίους ἡδίον-α/ἡδίω
V ἥδιον ἥδιον ἡδίον-ες/ἡδίους ἡδίον-α/ἡδίω
A ἡδίον-α/ἡδίω ἥδιον ἡδίον-ας/ἡδίους ἡδίον-α/ἡδίω
G ἡδίον-ος ἡδίον-ος ἡδιόν-ων ἡδιόν-ων
D ἡδίον-ι ἡδίον-ι ἡδίο-σι(ν) ἡδίο-σι(ν)
Les comparatifs en -ίων ont plusieurs formes concurrentes, à partir des thèmes ἡδιον-
/ἡδιοσ-
Pour la construction des comparatifs, voir [1256], des superlatifs, voir [1257].
κ
Plan
- Avec article :
ὁ αὐτός φίλος ou ὁ φίλος ὁ αὐτός le même ami (= idem).
(avec nominalisation : ὁ αὐτός le même, τὸ αὐτό la même chose)
αὐτός ὁ φίλος ou ὁ φίλος αὐτός l'ami lui-même, l'ami en personne (= ipse).
- Sans article : [sert de pronom personnel non réfléchi]
αὐτὸς ἔφα lui-même a dit ; αὐτὸς λέγω moi-même je dis (= is, ipse)
αὐτούς ὁρῶ je les vois, αὐτὴν ὁρῶ je la vois.
Démonstratif de la première personne ou de la plus grande proximité, il se décline comme
l'article suivi de la particule enclitique -δε :
Démonstratif de la deuxième personne, il est le pronom le plus général, le plus fréquent. Sa
déclinaison ressemble à celle de l'article, avec quelques particularités :
- au N. m. et f., la première syllabe est affectée d'un esprit rude ;
- partout ailleurs, la première syllabe commence par un τ ;
- les désinences sont celles de l'article, sauf au N. sg. : ς ;
- la première syllabe est του si la deuxième syllabe contient un ο, ου, οι, ω, ou ταυ, si elle
contient α, η, αι.
126. Ἐκεῖνος, ἐκείνη, ἐκεῖνο celui-là (= ille)
Démonstratif de la troisième personne, désignant ce qui est loin, il se décline comme
αὐτός [122].
N.B. En prose, quand un de ces démonstratifs est adjectif, et détermine un nom, il est toujours
accompagné de l'article [1105] :
ὅδε ὁ ἄνθρωπος ou bien ὁ ἄνθρωπος ὅδε cet homme
ἐν τούτῳ τῷ πολέμῳ au cours de cette guerre-là
κατ'ἐκεῖνον τὸν χρόνον vers ce temps-là.
127. Autres démonstratifs
Il existe d'autres démonstratifs signifiant notamment :
Cfr les corrélatifs [170
Singulier
Première personne Deuxième personne Troisième personne
Cas non réfl. réfléchi non réfl. réfléchi non réfl. réfléchi
N ἐγώ σύ (αὐτός)
A ἐμέ/με ἐμαυτόν... σέ/σε σεαυτόν... (αὐτόν...) ἑαυτόν.../(ἕ)
G ἐμοῦ/μου ἐμαυτοῦ... σοῦ/σου σεαυτοῦ... (αὐτοῦ...) ἑαυτοῦ.../
(οὗ)
D ἐμοῖ/μοι ἐμαυτῷ... σοῖ/σοι σεαυτῷ... (αὐτῷ...) ἑαυτῷ.../(οἷ)
Pluriel
N ἡμεῖς ὑμεῖς (αὐτόι)
A ἡμᾶς ἡμᾶς ὑμᾶς ὑμᾶς (αὐτούς...) ἑαυτούς/
αὐτούς αὐτούς (σφᾶς)
G ἡμῶν ἡμῶν ὑμῶν ὑμῶν (αὐτῶν...) ἑαυτῶν/
αὐτῶν αὐτῶν (σφῶν)
D ἡμῖν ἡμῖν ὑμῖν ὑμῖν (αὐτοῖς...) ἑαυτοῖς/
αὐτοῖς αὐτοῖς (σφίσι)
Duel : 1ère p. N.A. : νώ -- G.D. : νῷν. 2ème p. N.A. : σφώ -- G.D. : σφῷν.
Formes concurrentes : σεαυτοῦ... ou σαυτοῦ... ; ἑαυτοῦ... ou αὑτοῦ... (parfois
même αὐτοῦ...).
Les pronoms sujets ne s'emploient que pour marquer une insistance. Il n'existe pas de
pronom-personnel non réfléchi à la 3ème personne (éventuellement une forme de αὐτός en
fait office).
Pour les non-réfléchis, il existe des formes accentuées et des formes atones. Généralement,
sauf en tête de phrase, derrière une préposition, ou pour insister, le grec utilise les formes
atones.
Les pronoms réfléchis sont une combinaison du non-réfléchi et d'une forme de αὐτός.
Le pronom réciproque : ἀλλήλους..., ἀλλήλων..., ἀλλήλοις les uns les autres, les uns des
autres, les uns aux autres, etc... se décline comme ἀγαθός [093]. Il ne faut pas confondre ce
pronom réciproque avec le pronom réfléchi :
ἐμαυτὸν ἀποκτείνω je me tue
ἡμᾶς αὐτοὺς ἀποκτείνομεν nous nous tuons
ἑαυτοὺς ἀποκτείνουσιν ils se tuent
mais :
ἀλλήλους ἀποκτείνουσιν ils s'entretuent.
Adjectifs Pronoms (=adjectifs nominalisés)
ἐμός, ἐμή, ἐμόν mon, ma... (= meus, a, um) ὁ ἐμός, ἡ ἐμή, τὸ ἐμόν le mien... (= meus...)
σός, σή, σόν ton, ta... (= tuus, tua, tuum) ὁ σός, ἡ σή, τὸ σόν le tien... (= tuus...)
ἡμέτερος, α, ον nôtre... (= noster, a, um) ὁ ἡμέτερος, ἡ ἡμετέρα... le nôtre... (= noster...)
ὑμέτερος, α, ον vôtre... (= uester, a, um) ὁ ὑμέτερος... le vôtre... (= uester, a, um)
Les possessifs, qui n'existent qu'aux premières et deuxièmes personnes du sg. et du pl., à la
différence du français, sont généralement accompagnés de l'article. Ils sont concurrencés par
un pronom personnel ou démonstratif au génitif (seule tournure utilisée à la troisième
personne). Exemples :
οἱ φίλοι αὐτῶν (αὐτοῦ, αὐτῆς)
leurs amis (ses amis) [= les amis de ceux-ci, d'elles ; de lui, d'elle).
(Thème : τιν-)
147. Le pronom ou adjectif interrogatif τίς; τί; (correspondant au latin quis ? quid ?) se
distingue de l'indéfini τις, τι (correspondant au latin aliquis, quis, quidam) par l'accent, toujours
aigu, sur la première syllabe. L'indéfini, enclitique, ne porte pas d'accent, sauf parfois un
accent d' « enclise » [645].
149. Les interrogations indirectes [1450] sont plus souvent introduites par les interrogatifs
indéfinis (ὅστις [162], ὁποῖος, ὁπόσος... [170]), que par les interrogatifs simples (τίς; ποῖος;
etc.).
Thèmes : ἑν (m et nt) ; μια (f)
Οὐδείς et μηδεὶς ont la même déclinaison que εἷς, dont ils sont la négation.
Pour les noms de nombre, voir ci-dessous [180].
Le suffixe indéclinable -περ s'ajoute parfois au relatif : ὅσ-περ, ἥ-περ, ὅ-περ, pour marquer
une insistance. La première partie se décline comme le relatif simple.
162. Le relatif indéfini : ὅστις, ἥτις, ὅ τι, celui qui ; quiconque (= quicumque, quisquis)
Les deux parties qui composent le mot (ὁς et τις) se déclinent. Les formes ὅτου, ὅτῳ, ἅττα
s'emploient parfois en attique, un ἅττα qu'il ne faut pas confondre avec l'indéfini ἄττα.
Écrit en deux mots, ὅ τι évite la confusion avec la conjonction ὅτι.
Ὅστις οὗν αὑτὸν φιλεῖ, μετ'ἐμοῦ μαχέσθω (Xén., Cyr., 7, 1, 13).
Donc, que celui qui (quiconque) s'aime lui-même, combatte avec moi.
165. Quelques autres relatifs
Voir le tableau des corrélatifs [170]
On appelle corrélatifs les adjectifs, pronoms et adverbes présentant des correspondances de
forme et de sens. Le tableau ci-dessous rend compte des plus importantes de ces
correspondances concernant les adjectifs et les pronoms.
Les adjectifs numéraux cardinaux sont indéclinables, sauf les quatre premiers :
- εἷς, μία, ἕν voir [151]
- δύο fait au N. et A.: δύο, au G. et D. : δυοῖν
- τρεῖς fait au N. et A. τρεῖς, τρία, au G. τριῶν et au D. : τρισί(ν)
- τέτταρες, α fait à l'A. τέτταρας, α, au G. τεττάρων et au D. : τέτταρσι(ν)
- Les centaines à partir de 200 et les ordinaux se déclinent comme ἀγαθός [092].
Les nombres composés, par exemple 262, se forment de deux manières, soit du plus
grand au plus petit, soit du plus grand au plus petit. Quand le plus petit précède, on emploie
toujours la conjonction καί. Quand le plus grand précède, on peut omettre καί. Ainsi, 262
peut se dire :
Plan
Notions générales
Modes, temps, voix [201]
Éléments constitutifs des formes verbales [215]
Désinences et voyelle thématique [220]
Définitions [221]
Désinences personnelles [225]
Désinences principales de l'impératif [226]
Désinences principales de l'infinitif [227]
Désinences du duel [228]
Augment [230]
Redoublement [240]
En grec, il y a six modes, quatre modes personnels : indicatif, subjonctif, optatif, impératif ;
deux modes impersonnels : infinitif, participe, et deux formes d'adjectif verbal. Il y a aussi
sept temps, quatre temps dits primaires : présent, futur, parfait, futur-parfait [rare], et trois
temps dits secondaires : imparfait, aoriste et plus-que-parfait [rare].
205. Voix
Le grec compte trois voix, la voix active, quand le sujet fait l'action exprimée par le verbe :
λύω je délie ; la voix moyenne, quand le sujet est directement intéressé à l'action : λύομαι je
délie pour moi, je fais délier, je me délie ; la voix passive, quand le sujet subit l'action : λύομαι je
suis délié.
Des verbes ont un sens différent à l'actif et au moyen, tels par exemple :
- ἄρχω je commande - ἄρχομαι je commence
- πείθω je persuade - πείθομαι j'ai confiance, j'obéis
- ψεύδω je trompe - ψεύδομαι je mens, etc.
Les formes verbales sont constituées d'un radical, et d'éléments variables (des préfixes,
infixes et suffixes temporels ou modaux, et des désinences). Il convient ainsi de distinguer :
Le radical peut rester identique (λυ : √ de λύειν délier; μαθ : √ de μανθάνειν apprendre) ou
présenter des alternernances (γν/γεν/γον : √ de γίγνεσθαι/γενέσθαι/γεγονέναι devenir).
Voir [014a].
217. Thème
Les éléments qui marquent les temps, les modes, les voix et les personnes, et qui seront
décrits au fil de la présentation de la conjugaison, sont :
- la désinence : indiquant la personne, le nombre, la voix
- la voyelle thématique : suffixe ε/ο, parfois non distinct de la désinence
- l' augment : à l'indicatif imparfait, aoriste et plus-que-parfait (temps secondaires)
- le redoublement en ε et l'augment en faisant office : à tous les modes du parfait, au plus-
que-parfait et au futur du parfait
- divers suffixes modaux et temporels.
Quelques exemples :
παιδεύ-ο-μεν nous éduquons : √ + ε/ο + désinence
εὑρ-ίσκ-ο-μεν nous trouvons : √ + ισκ + ε/ο + désinence
μα-ν-θ-άν-ο-μεν nous apprenons : √ + infixe + suffixe + ε/ο + désinence
ἐ-μά-ν-θ-αν-ε-ς tu apprenais : augment + √ + infixe + suffixe+ ε/ο + désinence
λυ-θή-σ-ο-μαι je serai délié : √ + suffixe du passif + suffixe du futur + ε/ο +
désinence
λύ-σα-ντ-ες ayant délié : √ + suffixe de l'aoriste + suffixe du participe + désinence
γί-γν-ε-σθαι devenir : redoublement en iota + √ + ε/ο + désinence
γε-γενη-μένος étant (devenu) : redoublement + √ élargi + désinence.
221. Définitions
Les désinences n'apparaissent pas toujours clairement séparées du reste de la forme verbale
(formes opaques). Dans certains cas, elles se combinent avec une voyelle de liaison appelée
voyelle thématique.
Le tableau ci-dessous présente les formes prises par les désinences verbales à l'époque
classique.
La voyelle thématique (ε/ο) est parfois fusionnée avec la désinence.
N.B.
Ces désinences ne servent toutefois pas à l'indicatif actif de l'aoriste sigmatique et du parfait.
L'impératif a des terminaisons propres, présentées ci-dessous.
Actives Médio-passives
-εν -σθαι
-ναι/-έναι
-αι
L'infinitif actif présente des formes opaques (fusion de la désinence avec la voyelle
thématique, ou avec la voyelle du radical). Ainsi, ε + εν > ειν (λυ-ε-εν> λυεῖν). La désinence -
αι (= σ+αι) sert à former l'infinitif aoriste actif.
228. Désinences du duel dans la conjugaison
Le duel possède des désinences différentes pour les deuxième et troisième personnes. Ces
désinences (primaires ou secondaires, actives ou médio-passives) s'ajoutent au radical
temporel (√ + suffixes + éventuellement voyelle thématique ε).
230. AUGMENT
Il allonge la durée de la première syllabe d'un verbe commençant par une voyelle ou une
diphtongue :
Exemples :
ἄγω je conduis à côté de : ἦ-γον je conduisais
ἐθέλω je consens à côté de : ἤ-θελον je consentais
ὀστράκιζω j'exile à côté de : ὠ-στράκιζον j'exilais
ἥκω j'arrive à côté de : ἧ-κον j'arrivais.
- Pour les verbes composés à l'aide d'une préposition, l'augment s'intercale entre la
préposition et le verbe, avec ou sans modification selon les cas :
εἰσ-φέρω j'apporte à côté de : εἰσ-έ-φερον j'apportais
δια-φθείρω je corromps à côté de : δι-έ-φθειρον je corrompais
ἐκ-βάλλω je jette hors de à côté de : ἐξ-έ-βαλλον je jetais hors de
περιμένω j'attends à côté de : περι-έ-μεινα j'attendis.
240. REDOUBLEMENT
Les verbes dont l'initiale est une consonne seule ou une consonne occlusive suivie de -λ ou -ρ
redoublent la consonne inititiale + ε :
κρίνω / κέ-κρικα j'ai jugé (occlusive + ρ > occlusive + ε)
γράφω / γέ-γραφα j'ai écrit (idem)
κλίνω / κέ-κλικα j'ai incliné (occlusive + λ > occlusive + λ).
Quelques verbes dont le radical commence par une voyelle brève ont un redoublement
appelé« attique » : la syllabe initiale se redouble en allongeant la voyelle
ἀκούω / ἀκ-ήκ-οα j'ai entendu
ἐλαύνω / ἐλ-ήλ-ακα j'ai poussé - ἐλ-ήλ-αμαι j'ai été poussé
φέρω (√ενεγκ) / ἐν-ήν-οχα j'ai porté - ἐν-ήν-εγμαι j'ai été porté.
Dans les verbes composés, le redoublement (ou l'augment en tenant lieu) s'intercale entre la
préposition et le verbe, avec éventuellement des transformations phonétiques.
συμ-βουλεύω / συμ-βε-βούλευκα j'ai conseillé (redoublement intercalé)
προ-στέλλω / πρού-σταλκα(<προ-έ-σταλκα) j'ai envoyé devant (red. interc. et contraction
[015])
δι-άγω / δι-ῆχα j'ai conduit à travers (red. interc. et chute de la voyelle finale de la
préposition).
Hodoi Electronikai - Helios - Bibliotheca Classica Selecta - Plan du précis grammatical
255. INDICATIF
Généralités [257]
Indicatif présent [260]
Indicatif imparfait [280]
Indicatif futur [290]
Indicatif aoriste [300]
Indicatif parfait [340]
Indicatif plus-que-parfait [361]
Indicatif futur-parfait [363]
Le mode indicatif, le plus employé, est représenté à tous les temps. Les premières personnes
des indicatifs présent, futur, aoriste et parfait servent de base à toute la conjugaison, et
constituent les temps primitifs. Les verbes, cités dans les lexiques et dictionnaires à la 1e p. sg.
de l'indicatif présent, permettent d'identifier le thème du présent, base de la conjugaison du
présent (à tous les modes) et de l'imparfait (représenté seulement à l'indicatif).
Le radical (√) peut présenter une voyelle différente, de timbre ou de longueur, selon la
forme de la conjugaison, par exemple :
γεν, γον, γν [alternance vocalique : 014a]
δω/δο - θη/θε - βη/βα.
Le thème est constitué du radical, complété dans certains cas par des affixes divers :
- le redoublement en iota qui précède le √ :
γί-γν-ο-μαι je deviens (√ γν- ; red. γι-)
δί-δω-μι je donne (√ δω ; red. δι-).
- le suffixe -(ι)σκ- :
εὑρ-ίσκ-ω je trouve (√ εὑρ- ; suff. -ισκ-)
ἀπο-θνῄσκ-ω (ἀπο-θνη-ίσκ-ω) je meurs (préverbe ἀπο- ; √ θνη- ; suff. -ισκ-).
- les affixes -ν- et -αν- :
μα-ν-θ-άν-ω j'apprends (√ μαθ- ; infixe -ν- et suffixe -αν-).
- le suffixe J (jod) qui, ajouté à la consonne finale du √, provoque des modifications diverses :
- √ terminé par -ν ou -ρ : le jod passe dans le √ sous forme de ι, ou en allongeant
la voyelle
φαίνω je fais paraître (√ φαν- + J > φαιν- par interversion de J et de ν)
κρίνω je distingue (√ κριν- + J > κρῑν, avec allongement du iota).
- √ terminé par λ : le jod disparaît et provoque l'apparition d'une géminée : -λλ
ἀγγέλλω j'annonce (√ ἀγγελ- + J >ἀγγελλ-).
- √ en -β, -π, -φ : le jod disparaît et la labiale est remplacée par -πτ
κλέπτω je dérobe (√ κλεπ- + J > κλεπτ-).
- √ en -γ, -κ, -χ : le jod disparaît et la gutturale est remplacée par -σσ (-ττ) ; -γ
parfois > -ζ
πράσσω / πράττω je fais (√ πραγ + J > πράσσ/πράττ-)
ἁρπάζω je vole (√ ἁρπαγ + J > ἁρπαζ-).
- √ en -τ, -θ, -δ : le jod disparaît et -τ, -θ > -σσ (-ττ) ; -δ > -ζ
πλάσσω/πλάττω je façonne (√ πλαθ- + J > πλάσσ-/πλάττ-)
θαυμάζω j'admire (√ θαυμαδ- + suff. J > θαυμαζ-).
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MORPHOLOGIE
INDICATIF PRÉSENT(260-273)
Plan
Modèles de base
λύω, τίθημι, εἰμί [261]
Verbes contractes
τιμάω, ποιέω, δηλόω [265]
Λύω je délie - λύομαι je délie pour moi ; je suis délié : modèle des verbes « thématiques ».
Τίθημι je place - τίθεμαι je place pour moi ou je prends place ; je suis placé : modèles des verbes
« athématiques ».
Εἰμί je suis, verbe athématique (irrégulier et défectif) très fréquent.
Voix active
avec ε/ο sans ε/ο
λύειν τιθ ναι ε ναι
Voix active
τιμᾶν ποιεῖν δηλοῦν
τιμῶ (α-ω) ποιῶ (ε-ω) δηλῶ (ο-ω)
τιμᾷς (α-εις) ποιεῖς (ε-εις) δηλοῖς (ο-εις)
τιμᾷ (α-ει) ποιεῖ (ε-ει) δηλοῖ (ο-ει)
τιμῶμεν (α-ομεν) ποιοῦμεν (ε-ομεν) δηλοῦμεν (ο-ομεν)
τιμᾶτε (α-ετε) ποιεῖτε (ε-ετε) δηλοῦτε (ο-ετε)
τιμῶσι(ν) (α-ουσι) ποιοῦσι(ν) (ε-ουσι) δηλοῦσι(ν) (ο-ουσι)
Voix médio-passive
τιμᾶσθαι ποιεῖσθαι δηλοῦσθαι
τιμῶμαι (α-ο-μαι) ποιοῦμαι (ε-ο-μαι) δηλοῦμαι (ο-ο-μαι)
τιμᾷ (α-ε-σαι) ποιῇ (ε-ε-σαι) δηλοῖ (ο-ε-σαι)
τιμᾶται (α-ε-ται) ποιεῖται (ε-ε-ται) δηλοῦται (ο-ε-ται)
τιμώμεθα (α-ο-μεθα) ποιούμεθα (ε-ο-μεθα) δηλούμεθα (ο-ο-μεθα)
τιμᾶσθε (α-ε-σθε) ποιεῖσθε (ε-ε-σθε) δηλοῦσθε (ο-ε-σθε)
τιμῶνται (α-ο-νται) ποιοῦνται (ε-ο-νται) δηλοῦνται (ο-ο-νται)
266. Exceptions
Dans quelques verbes contractes en άω (ζάω je vis, χράομαι je me sers, πεινάω j'ai faim,
διψάω j'ai soif),
α + ε, ει, η, ῃ > η /ῃ au lieu de α /ᾳ. Ainsi, ζάω fait à l'indicatif présent : ζῶ, ζῇς, ζῇ...
Voix active
Redoublement en iota Suffixe -νυ- Radicaux seuls
τιθέ-ναι διδό-ναι ἱέ-ναι ἱστά-ναι δεικνύ-ναι εἶναι ἰέναι φάναι
τίθη-μι δίδω-μι ἵη-μι ἵστη-μι δείκνῡ-μι εἰ-μί εἶ-μι φη-μί
ἵη-ς/ἵει- φή-ς/ φῄ-
τίθη-ς δίδω-ς ἵστη-μι δείκνῡ-ς εἶ εἶ
ς ς
ἐσ-τί
τίθη-σι(ν) δίδω-σι(ν) ἵη-σι(ν) ἵστη-σι δείκνῡ-σι(ν) εἶ-σι(ν) φη-σί(ν)
(ν)
τίθε-μεν δίδο-μεν ἵε-μεν ἵστα-μεν δείκνυ-μεν ἐσ-μεν ἴ-μεν φα-μέν
τίθε-τε δίδο-τε ἵε-τε ἵστα-τε δείκνυ-τε ἐσ-τε ἴ-τε φα-τέ
τίθε-ασι διδό-ασι δεικνύασι ἴ-ασι
ἱᾶ-σι(ν) ἱστᾶ-σι(ν) εἰσί(ν) φα-σί(ν)
(ν) (ν) (ν) (ν)
Voix médio-passive
τιθέ-σθαι διδό-σθαι ἱέ-σθαι ἱστά-σθαι δείκνυ-σθαι
τίθε-μαι δίδο-μαι ἵε-μαι ἵστα-μαι δείκνυ-μαι
τίθε-σαι δίδο-σαι ἵε-σαι ἵστα-σαι δείκνυ-σαι
τίθε-ται δίδο-ται ἵε-ται ἵστα-ται δείκνυ-ται
ἱστά-
τιθέ-μεθα διδό-μεθα ἱέ-μεθα δεικνύ-μεθα
μεθα
τίθε-σθε δίδο-σθε ἵε-σθε ἵστα-σθε δείκνυ-σθε
τίθε-νται δίδο-νται ἵε-νται ἵστα-νται δείκνυ-νται
Ces verbes se conjuguent comme τίθημι. On remarquera la voyelle longue aux 3 p. du sg.
de l'indicatif présent actif.
Le redoublement en iota n'existe qu'au présent et à l'imparfait. Les dérivés sont nombreux.
ἐπίστα-μαι je sais
ἄγα-μαι j'admire
δύνα-μαι je peux.
Ces verbes, sans redoublement ni suffixe, sont d'un emploi très fréquent. Outre les verbes
repris dans les tableaux (εἰμί je suis [261], εἶμι j'irai [270], φημί je dis [270]), citons aussi :
ἠμί dis-je (ἦ δ' ὅς dit-il ; ἦ δ' ἥ dit-elle)
κάθη-μαι je suis assis
κεῖ-μαι je suis couché.
Plan
Modèles de base
λύω, τίθημι, εἰμί [281]
Verbes contractes
τιμάω, ποιέω, δηλόω [282]
L'imparfait, formé sur le thème du présent, n'existe qu'à l'indicatif. Temps secondaire, il est
caractérisé par l'augment (A.) [230] et les désinences secondaires (II) [222-225].
Voix active
avec ε/ο sans ε/ο
ἔ-λυ-ο-ν ἐ-τί-θη-ν ἦ-ν / ἦ
ἔ-λυ-ε-ς ἐ-τί-θει-ς / (ἐ-τί-θη-ς) ἦ-σθα
ἔ-λυ-ε(ν) ἐ-τί-θει / (ἐ-τί-θη) ἦ-ν
ἐ-λύ-ο-μεν ἐ-τί-θε-μεν ἦ-μεν
ἐ-λύ-ε-τε ἐ-τί-θε-τε ἦ-τε
ἔ-λυ-ο-ν ἐ-τί-θε-σαν ἦ-σαν
Voix médio-passive
ἐ-λυ-ό-μην ἐ-τι-θέ-μην
ἐ-λύ-ου (<ε-σο) ἐ-τί-θε-σο
ἐ-λύ-ε-το ἐ-τί-θε-το
ἐ-λυ-ό-μεθα ἐ-τι-θέ-μεθα
ἐ-λύ-ε-σθε ἐ-τί-θε-σθε
ἐ-λύ-ο-ντο ἐ-τί-θε-ντο
282. Verbes contractes
Voix active
ἐ-τίμω-ν (α-ο-ν) ἐ-ποίου-ν (ε-ο-ν) ἐ-δήλου-ν (ο-ο-ν)
ἐ-τίμα-ς (α-ε-ς) ἐ-ποίει-ς (ε-ε-ς) ἐ-δήλου-ς (ο-ε-ς)
ἐ-τίμα (α-ε) ἐ-ποίει (ε-ε) ἐ-δήλου (ο-ε)
ἐ-τιμῶ-μεν (α-ο-μεν) ἐ-ποιοῦ-μεν (ε-ο-μεν) ἐ-δηλοῦ-μεν (ο-ο-μεν)
ἐ-τιμᾶ-τε (α-ε-τε) ἐ-ποιεῖ-τε (ε-ε-τε) ἐ-δηλοῦ-τε (ο-ο-τε)
ἐ-τίμω-ν (α-ο-ν) ἐ-ποίου-ν (ε-ο-ν) ἐ-δήλου-ν (ο-ο-ν)
Voix médio-passive
ἐ-τιμώ-μην (α-ο-μην) ἐ-ποιού-μην (ε-ο-μην) ἐ-δηλού-μην (ο-ο-μην)
ἐ-τιμῶ (α-ε-σο>α-ου) ἐ-ποιοῦ (ε-ε-σο>ε-ου) ἐ-δηλοῦ (ο-ε-σο)
ἐ-τιμᾶ-το (α-ε-το) ἐ-ποιεῖ-το (ε-ε-το) ἐ-δηλοῦ-το (ο-ε-το)
ἐ-τιμώ-μεθα (α-ο-μεθα) ἐ-ποιού-μεθα (ε-ο-μεθα) ἐ-δηλού-μεθα (ο-ο-μην)
ἐ-τιμᾶ-σθε (α-ε-σθε) ἐ-ποιεῖ-σθε (ε-ε-σθε) ἐ-δηλοῦ-σθε (ο-ε-σθε)
ἐ-τιμῶ-ντο (α-ο-ντο) ἐ-ποιοῦ-ντο (ε-ο-ντο) ἐ-δηλοῦ-ντο (ο-ο-ντο)
Pour les règles des contractions : [015].
283. Verbes en μι autres que τίθημι (« athématiques »)
Voix active
Redoublement en iota Suffixe νυ Sans redoublement ni suffixe
ἐ-δί-δου-ν ἵ-ει-ν ἵ-στη-ν ἐ-δείκ-νῡ-ν ᾖ/ᾖειν ἔ-φη-ν
ἐ-δί-δου-ς ἵ-ει-ς ἵ-στη-ς ἐ-δείκ-νῡ-ς ᾖ-ει-ς ἔ-φη-σθα
ἐ-δί-δου ἵ-ει ἵ-στη ἐ-δείκ-νῡ ᾖ-ει ἔ-φη
ἐ-δί-δο-μεν ἵ-ε-μεν ἵ-στα-μεν ἐ-δείκ-νυ-μεν ᾖ-μεν ἔ-φα-μεν
ἐ-δί-δο-τε ἵ-ε-τε ἵ-στα-τε ἐ-δείκ-νυ-τε ᾖ-τε ἔ-φα-τε
ἐ-δί-δο-σαν ἵ-ε-σαν ἵ-στα-σαν ἐ-δείκ-νυ-σαν ᾖ-σαν / ᾖ-ε-σαν ἔ-φασαν
Voix médio-passive
ἐ-δι-δό-μην ἱ-έ-μην ἱ-στά-μην ἐ-δεικ-νύ-μην
ἐ-δί-δο-σο ἵ-ε-σο ἵ-στα-σο ἐ-δείκ-νυ-σο
ἐ-δί-δο-το ἵ-ε-το ἵ-στα-το ἐ-δείκ-νυ-το
ἐ-δι-δό-μεθα ἱ-έ-μεθα ἱ-στά-μεθα ἐ-δεικ-νύ-μεθα
ἐ-δί-δο-σθε ἵ-ε-σθε ἵ-στα-σθε ἐ-δείκ-νυ-σθε
ἐ-δί-δο-ντο ἵ-ε-ντο ἵ-στα-ντο ἐ-δείκ-νυ-ντο
Citons aussi les imparfaits :
Hodoi Electronikai - Helios - Bibliotheca Classica Selecta - Plan du précis grammatical
Plan
Généralités [291]
Modèle de base : λύω [292]
Verbes contractes [293]
Verbes à labiales, gutturales, dentales [294]
Verbes à liquides λ, μ, ν, ρ [295]
Verbes athématiques [296]
Verbes anomaux et défectifs [297]
291. Généralités
La distinction entre conjugaison thématique et athématique ne valant que pour le présent et
l'imparfait, le modèle λύω sert pour tous les verbes.
Le thème du futur est formé du radical (√ ) (sans redoublement en iota, sans infixes ni
suffixes propres au présent), du suffixe temporel -σ- , de la voyelle thématique -ο/ε-, des
désinences primaires actives ou médio-passives (I act. ou I m.-pass.)
Outre le futur actif et le futur moyen (le plus représenté), il existe, pour certains verbes, un
futur passif se caractérisant par le suffixe θη/η, placé entre le √ et -σ + ο/ε : λυ-θή-σ-ο-μαι.
Les verbes dont le radical se termine par une consonne subissent certaines particularités
phonétiques, expliquées ci-dessous.
La voyelle finale du √ s'allonge devant les suffixes -σ- (actif et moyen) et -θη- (passif): α>η,
ε>η, ο>ω.
Le futur se forme régulièrement, mais la consonne finale du √ en contact avec les suffixes -
σ- et -θη- subit des transformations phonétiques :
Labiales :
β, π, φ, (πτ) + σ > ψ (lettre double)
β, π, φ, (πτ) + θη > φθ (assimilation d'aspiration)
(labiale + jod > πτ : κρυπJ-ω > κρύπτω je cache ; √ κρυπ-)
Gutturales :
γ, κ, χ, (ττ) + σ > ξ (lettre double)
γ, κ, χ, (ττ) + θη > χθ (assimilation d'aspiration)
(gutturale + jod > ττ = : φθλακJ-ω> φυλάττω je surveille ; √ φυλακ-)
Dentales :
δ, τ, θ, (ζ) + σ > σ (chute de la dentale devant σ)
δ, τ, θ, (ζ) + θη > σθ (devant θ, la dentale devient σ)
(dentale + jod > ζ : θαυμαδJ-ω, j'admire ; √ θαυμαδ-).
295. Verbes à liquides λ, μ, ν, ρ
Le futur actif et le futur moyen se forment à l'aide du suffixe -εσ- ; le sigma intervocalique
(entre le -ε- de ce suffixe et la voyelle de la désinence) tombe, et des contractions se produisent.
Les formes du futur de ces verbes sont les mêmes que celles de l'indicatif présent des verbes
contractes en -εω [265].
Comme pour les verbes « thématiques », il n'y a ni redoublement en iota, ni suffixe. Au
passif, la voyelle du √ des verbes à redoublement en iota (τίθημι, δίδωμι... ) est brève. Pour
τίθημι, le √ θε devient τε par dissimilation d'aspiration [022]. Δείκ-νυ-μι se conjugue comme
les verbes à √ en -κ.
Indicatif futur
εἶναι être φάναι dire εἰδέναι savoir
ἔσ-ο-μαι φή-σ-ω εἴσομαι
ἔσ-ῃ / ἔσ-ει etc… etc…
ἔσ-ται
ἐσ-ό-μεθα
ἔσ-ε-σθε
ἔσ-ο-νται
298. Fréquence des futurs moyens
À un présent de forme active correspond souvent un futur de forme moyenne, par exemple :
Plan
Généralités [301]
301. GÉNÉRALITÉS
L'aoriste (ἀόριστος = indéterminé), comme le présent, est un temps très fréquent, qui
s'emploie à tous les modes : indicatif, subjonctif, optatif, impératif, infinitif et participe.
L'aoriste est un temps secondaire, caractérisé par l'augment (A.) [230] à l'indicatif seulement, et
par les désinences secondaires (dés. II) [222-225], à tous les modes sauf au subjonctif.
L'indicatif aoriste a un sens passé et correspond plus ou moins au passé simple du français. On
distingue différents thèmes d'aoristes :
Les « sigmatiques », nombreux, et les « thématiques », fréquents, se rencontrent à l'actif et au
moyen, les « passifs », évidemment au passif. Parmi les aoristes « radicaux » avec κ et voyelle
longue, il y 3 verbes très fréquents : τίθη-μι, δίδω-μι, ἵη-μι, et leurs nombreux dérivés. Les
aoristes « radicaux » à voyelle longue se rencontrent à l' actif seulement, et ils sont peu
nombreux, mais fréquents.
Aoristes suffixés
A. + √ + σ(α) + II act./m.pass.
A. + √ + ε/ο + II act./ m.pass.
A. + √ + θη/η + II act.
Aoristes radicaux
A. + √ + II act.
Pour ἔλυσα, ἐλυσάμην [307 à 310] ; ἔλιπον, ἐλιπόμην [312-313] ; ἐλύθην, ἐγράφην
[320-321].
Les aoristes en -σ(α)- sont très nombreux. Comme l'indique le modèle ἔλυσα, ἐλυσάμην
[306], il existe des désinences propres à l'aoriste actif, qui s'ajoutent au suffixe -σ- : -α, -ας, ε(ν),
-αμεν, -ατε, -αν. Les tableaux ci-dessous ne mentionnent que pour mémoire, à côté des
aoristes sigmatiques actifs et moyens, les passifs en θη / η, qui se forment régulièrement; voir
[320-321].
La voyelle finale du radical s'allonge, comme pour le futur [293].
Les verbes à occlusives subissent les mêmes modifications phonétiques qu'au futur [294].
Ind. présent Radical Actif Moyen « Passif »
γράφω j'écris (√ γραφ) ἔ-γραψα (φ- ἐ-γραψά- ἐ-γράφ-η-ν
σα) μην
τρίβω je frotte (√ τριβ) ἔ-τριψα (β-σα) (ἐ-τριψά- ἐ-τρίφ-θη-ν /ἐ-τρίβ-
μην) η-ν
διώκω je (√ διωκ) ἐ-δίωξα (κ-σα) ἐ-διωξά-μην ἐ-διώχ-θη-ν
poursuis
ψεύδω je trompe (√ ψευδ) ἔ-ψευσα (δ-σα) ἐ-ψευ-σά- ἐ-ψεύσ-θη-ν
μην
Les radicaux qui se terminent par une liquide (λ, μ, ν, ρ) perdent le sigma, ce qui entraîne
l'allongement compensatoire [017a] de la voyelle du radical.
Les aoristes thématiques, appelés parfois dans les manuels « aoristes seconds », sont très
fréquents. Ils se conjuguent comme l'imparfait, la seule différence étant la forme du thème.
Voir le modèle ἔλιπον, ἐλιπόμην [306]. Cette formule concerne la voix active et la voix
moyenne. Ainsi, par exemple :
313. Quelques aoristes thématiques fréquents :
Certains verbes ajoutent le suffixe θη/η au radical, ainsi que les désinences secondaires
actives. Ces formes, qui n'existent pas pour tous les verbes, appartiennent en quelque sorte à la
voix active, tout en ayant généralement un sens passif. Voir les modèles ἐλύ-θη-ν, ἐγράφ-η-ν
[306].
Le tableau ci-dessous présente quelques exemples de ces aoristes « passifs » :
Actif Moyen
ἔ-θηκ-α ἔ-δωκ-α ἥκ-α ἐ-θέ-μην ἐ-δό-μην εἵ-μην
ἔ-θηκ-ας ἔ-δωκ-ας ἥκ-ας ἔ-θου (<-ε-σο) ἔ-δου (<-ο-σο) εἷ-σο
ἔ-θηκ-ε ἔ-δωκ-ε ἥκ-ε ἔ-θε-το ἔ-δο-το εἷ-το
ἔ-θε-μεν ἔ-δο-μεν εἷ-μεν ἐ-θέ-μεθα ἐ-δό-μεθα εἵ-μεθα
ἔ-θε-τε ἔ-δο-τε εἷ-τε ἔ-θε-σθε ἔ-δο-σθε εἷ-σθε
ἔ-θε-σαν ἔ-δο-σαν εἷ-σαν ἔ-θε-ντο ἔ-δο-ντο εἷ-ντο
Quelques verbes (peu nombreux, mais très fréquents), à la voix active, ajoutent au √ les
désinences secondaires et conservent la voyelle longue à toutes les personnes de l'indicatif
aoriste.
En voici quelques exemples
Le verbe ἵστημι a deux formes d'aoriste actif, l'un intransitif, l'autre transitif : ἔ-στη-ν je me
dressai (cfr ἔγνων [332]) et ἔ-στη-σα je dressai (cfr ἔλυσα [306]).
Intransitif Transitif
ἔ-στη-ν ἔ-στη-σα
ἔ-στη-ς ἔ-στη-σας
ἔ-στη ἔ-στη-σε
ἔ-στη-μεν ἐ-στή-σαμεν
ἔ-στη-τε ἐ-στή-σατε
ἔ-στη-σαν ἔ-στη-σαν
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Plan
Οἶδα [354]
Plus-que-parfait [361]
Un verbe défectif : οἶδα [362]
Futur-parfait [363]
Le parfait se caractérise par :
- le redoublement en -ε (Red.) [240-242] ou l' augment (A.) [230-233] en tenant lieu
- le suffixe -κ- à toutes les personnes de l'actif
- les désinences -α, -ας, -ε(ν), -αμεν, -ατε, -ασι(ν) [220-225] pour l'actif,
et -μαι, -σαι, -ται, -μεθα, -σθε, -νται pour le médio-passif.
Sur le thème du parfait est construit le plus-que-parfait [360-362].
Actif : Red. + √ + (κ) + α et I act.
M.-passif : Red. + √ + I. m.pass.
Actif Moyen-passif
λέ-λυ-κα λέ-λυ-μαι
λέ-λυ-κας λέ-λυ-σαι
λέ-λυ-κε λέ-λυ-ται
λε-λύκαμεν λε-λύ-μεθα
λε-λύκατε λέ-λυ-σθε
λε-λύκασι λέ-λυ-νται
Les parfaits en -κ sont les plus nombreux. Quelques formations particulières sont décrites ci-
dessous.
343. Verbes contractes
La voyelle du radical s'allonge, comme au futur [293] et à l'aoriste [308].
Actif Médio-passif
τε-τίμη-κ-α... τε-τίμη-μαι...
πε-ποίη-κ-α... πε-ποίη-μαι...
δε-δήλω-κ-α... δε-δήλω-μαι...
Parfait actif Parfait médio-passif
πέ-πει-κ-α πέ-πεισ-μαι
πέ-πει-κ-ας πέ-πει-σαι
πέ-πει-κ-ε(ν) πέ-πεισ-ται
πε-πεί-κ-αμεν πε-πείσ-μεθα
πε-πεί-κ-ατε πέ-πει-σθε
πε-πεί-κ-ασι(ν) πε-πεισ-μένοι εἶσι(ν)
Ces verbes subissent des modifications phonétiques : devant -κ et -σ, la dentale tombe,
devant -μ, -τ, -θ, la dentale devient -σ.
On remarquera la forme périphrastique (participe parfait + auxiliaire) de la 3e p. pl. médio-
passive.
On remarquera la voyelle longue du radical à l'actif, et la voyelle brève, au médio-passif. Le
verbe κεῖμαι je suis couché est utilisé à la place du parfait médio-passif de τίθημι.
γέ-γον-α
γέ-γον-ας
γέ-γον-ε(ν)
γε-γόν-αμεν
γε-γόν-ατε
γε-γόν-ασι(ν)
Un certain nombre de parfaits actifs ajoutent au thème les désinences du parfait (sans -κ).
Certains verbes ont, outre un parfait régulier en -κ, quelques formes sans -κ.
Actif Moyen-passif
ἦχ-α ἦγ-μαι
ἦχ-ας ἦξαι
ἦχ-ε(ν) ἦκ-ται
ἦχ-αμεν ἦγ-μεθα
ἦχ-ατε ἦχ-θε
ἦχ-ασι(ν) ἠγ-μένοι εἰσί(ν)
Au parfait actif, la gutturale du thème s'aspire (= χ) devant la désinence -α, -ας,...; au parfait
médio-passif, la désinence s'ajoute au thème, entraînant des transformations phonétiques :
γ, κ, χ, (ττ) + μ = γμ
γ, κ, χ, (ττ) + σ = ξ
γ, κ, χ, (ττ) + τ = κτ
On remarquera la chute de -σ- de la désinence -σθε- entre les deux occlusives et la forme
périphrastique de la 3e pers. du pl. médio-passif.
Actif Moyen-passif
γέ-γραφ-α γέ-γραμ-μαι
γέ-γραφ-ας γέ-γραψαι
γέ-γραφ-ε(ν) γέ-γραπ-ται
γε-γράφ-αμεν γε-γράμ-μεθα
γε-γράφ-ατε γέ-γραφ-θε
γε-γράφ-ασι(ν) γε-γράμ-μενοι εἰσί(ν)
Au parfait actif, la labiale de la base s'aspire (= φ) devant la terminaison -α, -ας...; au parfait
médio-passif, la désinence s'ajoute au thème, entraînant des transformations phonétiques :
β, π, φ, (πτ) + μ = μμ
β, π, φ, (πτ) + σ = ψ
β, π, φ, (πτ) + τ = πτ.
On remarquera la chute de -σ- de la désinence -σθε- entre les deux occlusives et la forme
périphrastique de la 3e pers. du pl. médio-passif.
οἶδ-α
οἶσ-θα
οἶδ-ε
ἴσ-μεν
ἴσ-τε
ἴσ-ασι(ν)
Ce verbe défectif οἶδα (infinitif εἰδέναι) est un parfait à sens présent, très fréquemment
utilisé.
Comme pour le futur et l'aoriste, il est important de mémoriser les formes « irrégulières » de
parfait (temps primitif) des verbes les plus fréquents :
D'emploi très rare, le plus-que-parfait comporte augment, redoublement et désinences
secondaires. Il n'existe qu'à l'indicatif, et possède à l'actif des terminaisons propres : -ειν (η), -
εις (ης), -ει, -ειμεν (-εμεν), -ειτε (-ετε), -εισαν (-εσαν).
Actif Moyen-passif
ἐ-λε-λύ-κ-ει-ν/-κη ἐ-λε-λύ-μην
ἐ-λε-λύ-κ-ει-ς/-κης ἐ-λέ-λυ-σο
ἐ-λε-λύ-κ-ει(ν) ἐ-λέ-λυ-το
ἐ-λε-λύ-κ-ει-μεν/-κεμεν ἐ-λε-λύ-μεθα
ἐ-λε-λύ-κ-ει-τε/-κετε ἐ-λέ-λυ-σθε
ἐ-λε-λύ-κ-ει-σαν/-κεσαν ἐ-λέ-λυ-ντο
ᾖδ-η/ᾖδ-ει-ν
ᾖδ-η-σθα ᾖδ-ει-ς
ᾖδ-ει
ᾖδ-ε-μεν/ᾖσ-μεν
ᾖδ-ε-τε/ᾖσ-τε
ᾖδ-ε-σαν/ᾖ-σαν
Ce plus-que-parfait se traduit par un imparfait : je savais.
363. FUTUR-PARFAIT
Le grec possède un futur-parfait d'emploi très rare. Au thème du parfait (Red. + √) s'ajoute
le suffixe -σ- + ε/ο + désinences primaires, actives ou médio-passives. Ainsi, sur le parfait τέ-
θνη-κ-α de θνῄσκω je meurs, on forme le futur-parfait τεθνήξ-ω (<τεθνήκ-σ-ω), et sur le
parfait médio-passif λέλυμαι, on forme λε-λύ-σ-ο-μαι.
Actif Médio-passif
τεθνήξω λελύσομαι
τεθνήξεις λελύσῃ/σει
τεθνήξει λελύσεται
τεθνήξομεν λελυσόμεθα
τεθνήξετε λελύσεσθε
τεθνήξουσι λελύσονται
Parfois appelé futur antérieur, ce temps n'est pas l'équivalent du futur antérieur français,
mais présente l'action comme définitivement accomplie dans le futur. Il sert en particulier de
futur aux parfaits de sens présent. Ainsi μέμνημαι je me souviens et μεμνήσομαι je me
souviendrai ; οἶδα je sais et εἴσομαι je saurai.
Hodoi Electronikai - Helios - Bibliotheca Classica Selecta - Plan du précis grammatical
SUBJONCTIF (380-395)
Plan
Généralités [381]
Le mode subjonctif est représenté au présent, à l'aoriste et au parfait. Il se caractérise par le
suffixe ω/η et les désinences primaires (I) [225]. Les subjonctifs de tous les verbes
indistinctement sont donc « thématiques », puisque la voyelle prédésinentielle caractéristique
du subjonctif correspond à la voyelle thématique allongée : ω/η. Des contractions se
produisent entre ω/η et les voyelles contiguës.
La forme de l'indicatif du temps correspondant (temps primitif) sert de base pour la
conjugaison au mode subjonctif.
382. SUBJONCTIF PRÉSENT
Voix active
λύ-ω τιθ-ῶ ὦ
λύ-ῃ-ς τιθ-ῇ-ς ᾖ-ς
λύ-ῃ τιθ-ῇ ᾖ
λύ-ω-μεν τιθ-ῶ-μεν ὦ-μεν
λύ-η-τε τιθ-ῆ-τε ἦ-τε
λύ-ω-σι(ν) τιθ-ῶ-σι(ν) ὦ-σι(ν)
Voix médio-passive
λύ-ω-μαι τιθ-ῶ-μαι
λύ-ῃ τιθ-ῇ
λύ-η-ται τιθ-ῆ-ται
λυ-ώ-μεθα τιθ-ώ-μεθα
λύ-η-σθε τιθ-ῆ-σθε
λύ-ω-νται τιθ-ῶ-νται
384. Verbes contractes
Radical du présent + ω/η + I. Les règles des contractions s'appliquent [015].
Actif Médio-passif
τιμῶ (αω) ποιῶ (εω) δηλῶ τιμῶ-μαι ποιῶ-μαι δηλῶ-μαι
τιμᾷς (αῃς) ποιῇς (εῃς) δηλοῖς τιμᾷ ποιῇ δηλοῖ
τιμᾷ (αῃ) ποιῇ (εῃ) δηλοῖ τιμᾶ-ται ποιῆ-ται δηλῶ-ται
τιμῶ-μεν (αω-) ποιῶ-μεν (εω-) δηλῶ-μεν τιμώ-μεθα ποιώ-μεθα δηλώ-μεθα
τιμᾶ-τε (αη-) ποιῆ-τε (εη-) δηλῶ-τε τιμᾶ-σθε ποιῆ-σθε δηλῶ-σθε
τιμῶ-σι(ν) (αω-) ποιῶ-σι(ν) (εω-) δηλῶ-σι(ν) τιμῶ-νται ποιῶ-νται δηλῶ-νται
385. Verbes en μι
Le radical du présent est suivi du suffixe modal ω/η et des désinences primaires (I). Des
contractions se produisent entre voyelle du radical et ω/η combiné avec les désinences.
Le subjonctif aoriste se forme sur le thème de l'indicatif aoriste sans augment, suivi du
suffixe -ω/-η caractéristique du subjonctif et des désinences I :
ἐ-λυσά-μην > λύσ-ω-μαι
ἐ-λιπ-ό-μην > λίπ-ω-μαι
ἐ-λύ-θη-ν, ἐ-γράφ-η-ν > λυ-θ-ῶ, γραφ-ῶ
Ces aoristes appliquent la même formule. Ci-dessous, les formes du temps primitif (indicatif
aoriste) sont présentées en regard des formes de subjonctif aoriste.
La même formule s'applique à tous les types de verbes. Le redoublement subsiste à tous les
modes. À l'actif, le thème de l'indicatif parfait (avec redoublement) est suivi du suffixe modal
-ω/-η, et des désinences I actives. Le médio-passif utilise des formes périphrastiques : le
participe parfait passif [500 et 501] est suivi des formes du subjonctif présent de εἰμί [383].
Ci-dessous, les formes des 1e p. sg. du subjonctif parfait, en regard des formes du temps
primitif.
OPTATIF (400-420)
Plan
Généralités [401]
Le mode optatif est représenté aux temps présent, futur, aoriste, parfait. Il se caractérise par
une voyelle « thématique » de timbre -ο- (certains verbes seulement), par un suffixe modal
alternant : -ι-/-ιη-, et par les désinences secondaires (II)(sauf μι) [225]. L'indicatif du temps
correspondant (temps primitif) fournit la forme de base, pour la conjugaison à l'optatif.
402. OPTATIF PRÉSENT
Les verbes thématiques forment leur optatif présent en ajoutant au radical la voyelle -ο-, le
suffixe ι, et les désinences secondaires, actives (sauf à la première personne du singulier) ou
médio-passives.
Voix active
λύω τίθημι εἰμί
λύ-ο-ι-μι τιθε-ίη-ν ε-ἴη-ν
λύ-ο-ι-ς τιθε-ίη-ς ε-ἴη-ς
λύ-ο-ι τιθε-ίη ε-ἴη
λύ-ο-ι-μεν τιθε-ῖ-μεν ε-ἶ-μεν
λύ-ο-ι-τε τιθε-ῖ-τε ε-ἶ-τε
λύ-ο-ι-εν τιθε-ῖ-εν ε-ἶ-εν
Voix médio-passive
λυ-ο-ί-μην τιθε-ί-μην
λύ-ο-ι-ο (<σο) τιθε-ῖ-ο (<σο)
λύ-ο-ι-το τιθε-ῖ-το
λυ-ο-ῖ-μεθα τιθε-ί-μεθα
λύ-ο-ι-σθε τιθε-ῖ-σθε
λύ-ο-ι-ντο τιθε-ῖ-ντο
404. Verbes contractes. Modèles : τιμᾶν, ποιεῖν, δηλοῦν
La voyelle finale du radical se contracte avec la voyelle o, caractéristique de l'optatif et le
suffixe ιη/ι (ιη au sg. actif, ι ailleurs). L' iota du suffixe ιη/ι se souscrit.
Voix active Voix médio-passive
τιμῴη-ν ποι-ο-ίη-ν δηλ-ο-ίη-ν τιμῴ-μην ποι-ο-ί-μην δηλ-ο-ί-μην
τιμῴη-ς ποι-ο-ίη-ς δηλ-ο-ίη-ς τιμῷ-ο ποι-ο-ῖ-ο δηλ-ο-ῖ-ο
τιμῴ-η ποι-ο-ίη δηλ-ο-ίη τιμῷ-το ποι-ο-ῖ-το δηλ-ο-ῖ-το
τιμῷ-μεν ποι-ο-ῖ-μεν δηλ-ο-ῖ-μεν τιμῴ-μεθα ποι-ο-ί-μεθα δηλ-ο-ί-μεθα
τιμῷ-τε ποι-ο-ῖ-τε δηλ-ο-ῖ-τε τιμῷ-σθε ποι-ο-ῖ-σθε δηλ-ο-ῖ-σθε
τιμῷ-εν ποι-ο-ῖ-εν δηλ-ο-ῖ-εν τιμῷ-ντο ποι-ο-ῖ-ντο δηλ-ο-ῖ-ντο
τιμῴ-ην (de τιμα-ο-ιη-ω) - τιμῷ-μεν (de τιμα-ο-ι-μεν), etc.
ποι-ο-ίη-ν (de ποιε-ο-ιη-ν) - ποι-ο-ῖ-μεν (de ποιε-ο-ι-μεν), etc.
δηλ-ο-ίη-ν (de δηλο-ο-ιη-ν) - δηλ-ο-ῖ-μεν (de δηλο-ο-ι-μεν), etc.
Les verbes en -μι ajoutent au radical bref, le suffixe ιη/ι (ιη au sg. actif, ι ailleurs) et les
désinences secondaires. Toutefois, les verbes en -νυμι se conjuguent comme λύω.
Ces verbes forment leur optatif présent, à l'aide du suffixe alternant ιη/ι. On notera
cependant les formes « irrégulières », de ces verbes.
Tous les verbes appliquent les mêmes formules et sont réguliers. Au thème du futur (fourni
par l'indicatif futur, temps primitif), s'ajoutent la voyelle ο, le suffixe ι caractéristique de
l'optatif, et les désinences secondaires. Les terminaisons sont les mêmes qu'à l'optatif présent
de λύω.
Ci-dessous, les premières personnes de quelques verbes modèles.
Indicatif futur Optatif futur actif Opt. futur médio-passif Opt. futur «passif »
λύσ-ω (λύειν) λύσ-ο-ι-μι, λύσ-ο- λυσ-ο-ί-μην, λύσ-ο-ι- λυ-θη-σ-ο-ί-μην ...
ις ... ο ...
θήσ-ω (τιθέναι) θήσ-ο-ι-μι ... θησ-ο-ί-μην ... τε-θη-σ-ο-ί-μην ...
στήσ-ω (ἱστάναι) στήσ-ο-ι-μι ... σθησ-ο-ί-μην ... στα-θη-σ-ο-ί-μην ...
δείξ-ω (δεικνύναι) δείξ-o-ι-μι ... δειξ-ο-ί-μην ... δειχ-θη-σ-ο-ί-μην ...
εἰμί (être) (εἶναι) ἐσ-ο-ί-μην ...
φημί (φάναι) φήσ-o-ι-μι ...
Aoristes sigmatiques, actifs et moyens : ἔλυσα, ἐλυσάμην
√ (sans augment) + σα + ι + II act. (sauf μι) / II m.pass.
Aoristes thématiques, actifs et moyens : ἔλιπον, ἐλιπόμην
√ (sans augment) + ο + ι + II act. (sauf μι) / II m.pass.
Aoristes en θη/η, de sens passif : ἐλύθην, ἐγράφην
√ (sans augment) + -θε/ε + <ιη/-ι + II actives.
On se souviendra [333] que certains verbes en -μι ont des aoristes sigmatiques :
- ἵστημι (ἔστησα), d'où l'optatif aoriste : στή-σα-ι-μι - στη-σα-ί-μην - στα-θε-ίη-ν
- δείκνυμι (ἔδειξα), d'où l'optatif aoriste : δείξα-ι-μι - δειξα-ί-μην - δειχ-θε-ίη-ν.
Ces verbes se caractérisent à l'optatif aoriste actif et moyen, par leur radical bref, le suffixe
modal alternant -ιη/-ι (ιη au sg. act.), et les désinences secondaires (II), actives ou médio-
passives.
Indicatif présent Opt. aor. actif Opt. aor. moyen Opt. aor. passif
τίθημι θε-ίη-ν..., θε-ῖ-μεν... θε-ί-μην..., θε-ί-μεθα... τε-θε-ίη-ν..., τε-θε-ῖ-μεθα...
δίδωμι δο-ίη-ν... δο-ί-μην... δο-θε-ίη-ν...
ἵημι ε-ἵη-ν... ε-ἵ-μην... ἑ-θε-ίη-ν...
ἵστημι (ἔστην) στα-ίη-ν... στα-ί-μην... στα-θε-ίη-ν...
γιγνώσκω γνο-ίη-ν... γνωσ-θε-ίη-ν...
βαίνω √ βη/βα βα-ίη-ν...
Au radical du parfait, fourni par l'indicatif parfait (temps primitif), s'ajoutent à l'actif les
mêmes terminaisons qu'à l'optatif présent de λύω. Les formes médio-passives sont
périphrastiques : participe-parfait moyen [500ss] + optatif présent de εἰμι [403].
Rappel : Le redoublement, ou l'augment en tenant lieu, subsiste à tous les modes.
Le tableau présente, en regard de la première personne de l'indicatif parfait actif et médio-
passif de quelques verbes modèles, les premières personnes de l'optatif parfait actif et moyen-
passif.
IMPÉRATIF (425-443)
Plan
425. GÉNÉRALITÉS
Le mode impératif est représenté aux temps présent, aoriste et parfait. Ce mode a des
désinences propres [227].
Thème du présent + (ο/ε) + désinences de l'impératif
427. Modèles principaux : λύειν - τιθέναι - εἶναι
Actif
2 sg. λῦ-ε τίθει (<τίθε-ε) ἴσ-θι
3 sg. λυ-έ-τω τιθέ-τω ἔσ-τω
2 pl. λύ-ε-τε τίθε-τε ἔσ-τε
3 pl. λυ-ό-ντων τιθέ-ντων ἔσ-των
Médio-passif
2 sg. λύ-ου (<λυ-ε-σο) τίθε-σο
3 sg. λυ-έ-σθω τιθέ-σθω
2 pl. λύ-ε-σθε τί-θε-σθε
3 pl. λυ-έ-σθων τιθέ-σθων
La voyelle du radical se contracte avec la voyelle thématique. Les règles des contractions
s'appliquent [015].
Actif Médio-passif
τίμα (α-ε) ποίει (ε-ε) δήλου (ο-ε) τιμῶ (α-ου) ποιοῦ (ε-ου) δηλοῦ (ο-ου)
τιμά-τω ποιεί-τω δηλού-τω τιμά-σθω ποιεί-σθω δηλού-σθω
τιμᾶ-τε ποιεῖ-τε δηλοῦ-τε τιμᾶ-σθε ποιεῖ-σθε δηλοῦ-σθε
τιμώ-ντων ποιού-ντων δηλού-ντων τιμά-σθω ποιεί-σθων δηλού-σθων
Ces verbes appliquent les désinences de l'impératif au radical bref du présent. La 2 p. sg.
act. est particulière.
Actif Médio-passif
διδό-ναι ἱέ-ναι ἱστά-ναι δεικνύ-ναι δίδο-σθαι ἵε-σθαι ἵστα-σθαι δείκνυσθαι
δίδου ἵει ἵστη δείκνυ δίδο-σο ἵε-σο ἵστα-σο δείκνυ-σο
διδό-τω ἱέ-τω ἱστά-τω δεικνύ-τω διδό-σθω ἱέ-σθω ἱστά-σθω δεικνύ-σθω
δίδο-τε ἵε-τε ἵστα-τε δείκνυ-τε δίδο-σθε ἵε-σθε ἵστα-σθε δείκνυ-σθε
διδό- ἱέ- ἱστά- δεικνύ- διδό- ἱέ- ἱστά- δεικνύ-
ντων ντων ντων ντων σθων σθων σθων σθων
Ces verbes défectifs sont d'un emploi fréquent.
Au radical de l'aoriste (sans augment !) s'ajoutent les désinences de l'impératif [226].
La 2e personne du singulier a des désinences propres.
Λύ-θη-τι, par dissimilation, au lieu de λύ-θη-θι.
Les aoristes radicaux appliquent la même formule. Au radical du verbe, s'ajoutent les
désinences de l'impératif. Le tableau ci-dessous place, en regard des formes de l'indicatif
aoriste, celles de l'impératif aoriste. On remarquera la formation régulière de l'impératif
passif.
Τέ-θη-τι (et non θέθηθι) s'explique par dissimilation [022].
440. IMPÉRATIF PARFAIT
L'impératif parfait actif est inusité dans la langue classique. L'impératif parfait médio-
passif est basé sur le radical du parfait (fourni par l'indicatif parfait, temps primitif), suivi des
désinences médio-passives de l'impératif.
On trouvera ci-dessous les formes de l'indicatif parfait en regard des formes d'impératif
parfait médio-passif de λύω. Ces formes se rencontrent rarement et sont faciles à identifier.
Indic. pft m-passif Parfait m-passif
λέ-λυ-μαι (λύω) λέ-λυ-σο
λε-λύ-σθω
λέ-λυ-σθε
λε-λύ-σθων
γέ-γραμ-μαι (γράφω) et γέ-γραψο, γεγράφθω...
γε-γένη-μαι (γίγνομαι) et γε-γένη-σο, γε-γενή-σθω...
δέ-δο-μαι (δίδωμι) et δέ-δο-σο, δε-δό-σθω...
εἷ-μαι (ἵημι) et εἷ-σο, εἵ-σθω...
δέ-δειγ-μαι (δείκνυμι) et δέ-δειξο, δε-δείχθω...
443. On rencontre quelques formes particulières, plus fréquentes :
INFINITIF (450-472)
Plan
Le mode infinitif, qui est représenté aux temps présent, futur, aoriste et parfait, se forme en
ajoutant au radical temporel (fourni par les indicatifs présent, futur, aoriste, parfait), les
désinences de l'infinitif [226].
Pour les verbes thématiques, à l'infinitif présent actif, -εν s'ajoute à la voyelle thématique -ε-,
en se contractant en ειν ; au médio-passif, -σθαι s'ajoute à la voyelle thématique -ε-.
Pour les verbes athématiques, à l'infinitif présent actif, -ναι s'ajoute au √ du présent (à
voyelle brève) ; au médio-passif, -σθαι s'ajoute au √ du présent (à voyelle brève).
Indic. fut. actif Inf. fut. actif Inf. fut. m.-passif Inf. fut. en θη
λύσ-ω λύσ-ειν λύσ-ε-σθαι λυ-θή-σ-ε-σθαι
Indic. fut. actif Inf. fut. actif Inf. fut. m.-passif Inf. fut. en θη/η
γράψ-ω (j'écrirai) γράψ-ειν γράψ-ε-σθαι γραφ-ή-σ-ε-σθαι
βαλ-ῶ (je lancerai) βαλ-εῖν βαλ-εῖ-σθαι βλη-θή-σ-ε-σθαι
θή-σ-ω (τίθημι) θήσ-ειν θήσ-ε-σθαι τε-θή-σ-ε-σθαι
στή-σ-ω (ἵστημι) στήσ-ειν στήσ-ε-σθαι στα-θή-σ-ε-σθαι
ἔσ-ο-μαι (ἐιμί être) ἔσ-ε-σθαι
φή-σ-ω (φημί) φήσ-ειν
Les verbes à aoriste thématique (λείπω, ἔλιπον / λείπομαι, ἐλιπόμην) ont à l'infinitif, actif
et médio-passif, les mêmes terminaisons qu'à l'infinitif présent.
Les verbes en -θη/η, de sens passif (ἐλύθην, ἐγράφην), forment leur infinitif aoriste en
ajoutant au thème de l'aoriste, la désinence -ναι.
Basés sur l'indicatif aoriste [310], les infinitifs aoristes, actif et moyen, des verbes en liquides
se terminent par -αι , avec chute du sigma et allongement compensatoire [017a]. Les aoristes
passifs en θη/η sont réguliers et ne figurent dans le tableau que pour rappel.
Indic. aor. act. Infin. aor. act. Inf. aor. m.-passif Inf. aor. passif
ἔ-θη-κ-α (τίθημι) θεῖ-ναι θέ-σθαι τε-θῆ-ναι
ἔ-δω-κ-α (δίδωμι) δοῦ-ναι δό-σθαι δο-θῆ-ναι
ἧ-κ-α (ἵημι) εἷ-ναι ἕ-σθαι ἑ-θῆ-ναι
ἔ-στη-ν (ἵστημι) στῆ-ναι στα-θῆ-ναι
ἔ-γνω-ν (γιγνώσκω) γνῶ-ναι γνωσ-θῆ-ναι
ἔ-βη-ν (βαίνω) βῆ-ναι
ἔ-φυ-ν (φύω) φῦ-ναι
Les aoristes radicaux [330 à 332] forment leur infinitif actif, en ajoutant la désinence -ναι / -
εναι au radical, lequel subit certaines modifications phonétiques.
À l'infinitif médio-passif, au radical bref s'ajoute la désinence -σθαι. Au passif, le radical,
bref, est suivi du suffixe -θη/-η et de la désinence -ναι. Voir les aoristes suffixés [461].
Le radical du parfait, qui conserve son redoublement, est suivi des terminaisons : -έναι
(actif) et -σθαι (moyen et passif).
Plan
Généralités [476]
476. GÉNÉRALITÉS
Le mode participe est représenté aux temps présent, futur, aoriste et parfait. L'indicatif des
différents temps sert de base à la formation du participe des temps correspondants.
Formes adjectivales du verbe, les participes se déclinent comme des adjectifs :
- sur les thèmes en -ντ- ou en -τ [099] : les masculins et les neutres actifs en -ων/ον (G. -οντος),
-ας/αν (G. -αντος), -ώς/ός (G. -ότος) ainsi que les aoristes passifs en -είς/εν (G. -εντος);
- sur la première déclinaison (θύρα et γλῶττα [056]) : les participes féminins actifs : λύουσα,
λύσουσα, λύσασα, λυθεῖσα, λελυκυῖα.
- sur ἀγαθός, ή, όν [093] : les participes médio-passifs en -μενος, -μένη, μενον.
Pour la déclinaison, voir [099].
Actif Médio-passif
λύω λύ-ων, λύ-ουσα, λῦον λυ-ό-μενος, η, ον
G. λύ-οντος, λυ-ούσης, λύ-οντος G. λυ-ο-μένου, -νης, ου
479. Verbes contractes
Pour la déclinaison, voir [099].
Actif Médio-passif
τιμάω τιμῶν (G. τιμῶντος), τιμῶσα, τιμῶν τιμώ-μενος, -η, -ον
ποιέω ποιῶν (G. ποιοῦντος), ποιοῦσα, ποιοῦν ποιού-μενος, -η, -ον
δηλόω δηλῶν (G. δηλοῦντος), δηλοῦσα, δηλοῦν δηλού-μενος, -η, -ον
Le thème du futur (voir indicatif futur [291]) est suivi des désinences du participe, comme au
présent [478]).
Indic. futur actif Participe fut. actif Participe fut. médio- Participe fut. passif
passif
λύσ-ω λύσ-ων, -ουσα, -ον λυσό-μενος, -η, -ον λυθησό-μενος, -η, -ον
γράψ-ω γράψ-ων, -ουσα, - γραψό-μενος, -η, -ον γραφησό-μενος, -η, -
ον ον
κρινῶ κριν-ῶν, -οῦσα, - κρινού-μενος, -η, -ον κριθησό-μενος, -η, -ον
οῦν
θήσ-ω θήσ-ων, -ουσα, -ον θησό-μενος, -η, -ον τεθησό-μενος, -η, -ον
δείξω δείξ-ων, -ουσα, -ον δειξό-μενος, -η, -ον δειχθησό-μενος, -η, -
ον
ἔσομαι (εἰμί être) ἐσό-μενος, -η, -ον
φήσ-ω (φημί) φήσ-ων, -ουσα, -ον φησό-μενος, -η, -ον
L'indicatif (sans l'augment) fournit le thème de l'aoriste, auquel s'ajoutent les désinences du
participe. Pour les aoristes à suffixes, à l'actif (masc. et nt.) : -σα-ς, -σα-ντ-ος... et -ών, -ό-ντ-
ος... ; au médio-passif : -σα-μενος... et -ό-μενος... ; au passif en θη/ η : -(θ)είς, -(θ)έ-ντ-ος...
Pour la déclinaison des participes, voir [099] et [093].
Ces verbes à aoriste radical ont un aoriste passif suffixé en -θη/-η.
Tous les verbes forment leurs participes parfaits de la même façon : le radical du parfait est
suivi, à l'actif, des désinences -ώς, -υῖα, -ός, et au médio-passif des désinences -μένος, -μένη,
-μένον. La déclinaison est celle des adjectifs.
502. Certains verbes ont deux formes de participe parfait :
Pour la syntaxe, voir [1785].
Hodoi Electronikai - Helios - Bibliotheca Classica Selecta - Plan du précis grammatical
511. PRÉSENT
Le présent existe à tous les modes
513. Voix médio-passive
L'imparfait ne s'emploie qu'au mode indicatif
Indicatif
ἔ-λυ-ο-ν
ἔ-λυ-ε-ς
ἔ-λυ-ε(ν)
ἐ-λύ-ο-μεν
ἐ-λύ-ε-τε
ἔ-λυ-ον
516. Voix médio-passive
Indicatif
ἐ-λυ-ό-μην
ἐ-λύ-ου (<ε-σο)
ἐ-λύ-ε-το
ἐ-λυ-ό-μεθα
ἐ-λύ-ε-σθε
ἐ-λύ-ο-ντο
518. FUTUR
Le futur existe à tous les modes, sauf au subjonctif et à l'impératif. En outre, il y a un futur
passif.
520. Voix moyenne
521. Voix passive : Futur à suffixe -θη
525. AORISTE
L'aoriste existe à tous les modes. En outre, il y a un aoriste passif.
528. Voix passive. Aoriste à suffixe -θη, avec désinences actives
530. PARFAIT
Le parfait existe à tous les modes, sauf à l'impératif actif.
533. PLUS-QUE-PARFAIT
Le plus-que-parfait ne se rencontre qu'à l'indicatif.
Indicatif
ἐ-λε-λύ-κη/κειν
ἐ-λε-λύ-κης/κεις
ἐ-λε-λύ-κει
ἐ-λε-λύ-κε-μεν
ἐ-λε-λύ-κε-τε
ἐ-λε-λύ-κε-σαν
535. Voix médio-passive
Indicatif
ἐ-λε-λύ-μην
ἐ-λέ-λυ-σο
ἐ-λέ-λυ-το
ἐ-λε-λύ-μεθα
ἐ-λέ-λυ-σθε
ἐ-λέ-λυ-ντο
536. FUTUR-PARFAIT
Le futur-parfait, très rare, présente surtout des formes médio-passives, et se rencontre aux
différents modes, sauf à l'impératif et au subjonctif.
Des formes actives se rencontrent aussi, telles τεθνήξω.
Ces formes sont aisément identifiables, grâce au redoublement et aux suffixes du futur.
Voix médio-passive
Plan
L'adverbe [701]
L'origine des adverbes [702]
Les degrés de l'adverbe [703]
Tableau de synthèse des corrélatifs [710]
Quelques autres correspondances [720]n
701. L'ADVERBE
Les adverbes sont d'origine diverse. Signalons quelques exemples, parmi beaucoup d'autres.
• De nombreux adverbes sont dérivés d'adjectifs et de participes, par adjonction du suffixe -
ως :
σοφῶς sagement, habilement correspondant à : σοφός sage, habile
ἡδέως agréablement correspondant à : ἡδύς doux, agréable
ἀληθῶς vraiment correspondant à : ἀληθής vrai
ὄντως réellement correspondant à : ὤν, ὄντος étant
etc.
• Certains adverbes sont des formes figées de la déclinaison, notamment :
- accusatif neutre singulier ou pluriel d'un adjectif, seul ou accompagné de l'article :
πολύ beaucoup, très
ταχύ rapidement (aussi ταχέως)
τὸ σύμπαν, τὰ πάντα tout à fait, entièrement
τὸ λοιπόν, τἆλλα dorénavant ; pour le reste
etc.
- accusatif ou datif singulier d'un nom ou d'un adjectif :
κύκλῳ en cercle
κοινῇ en commun
ἀρχήν d'abord
τέλος enfin
etc.
Les adverbes correspondant à des adjectifs empruntent à ces adjectifs leurs degrés de
comparaison.
• Le superlatif de l'adverbe est le superlatif de l'adjectif à l'accusatif nt. pl.
σοφῶς sagement - σοφώτατα le plus sagement ; très sagement
ταχέως rapidement - τάχιστα le plus rapidement ; très rapidement
On notera quelques emplois particuliers et fréquents :
εὖ bien - ἄμεινον mieux - ἄριστα le mieux, très bien
μάλα très - μᾶλλον plus - μάλιστα le plus, très, surtout
πολύ beaucoup - πλέον plus - πλεῖστον le plus
ὀλίγον peu - ἧττον moins ἥκιστα le moins, très peu
710. Tableau de synthèse des adverbes corrélatifs
On distingue diverses catégories d'adverbes : adverbes de lieu, de temps, de manière, de
quantité… Ces adverbes peuvent être interrogatifs, démonstratifs, relatifs, indéfinis, ou
relatifs-indéfinis.
Certains d'entre eux présentent des correspondances de forme et de signification, tout en
appartenant à des catégories différentes. On les appelle corrélatifs, comme les adjectifs-
pronoms du même nom [170]. Les tableaux ci-dessous font ressortir les relations existant entre
de nombreux adverbes.
ποῦ ; où ? (ubi ?) ἐνθάδε, τῇδε ici οὗ, ἔνθα où που quelque part
(Lieu situation) ἐνταῦθα là ὅπου partout où, où que
ἐκεῖ là, là-bas
ποῖ ; vers où? (quo?) ἐνθάδε, δεῦρο ici οἷ, ἔνθα où ποι quelque part
(Lieu direction) ἐνταῦθα là même ὅποι partout où, où que
ἐκεῖσε là, là-bas
πόθεν ; d'où ? (unde?) ἐνθένδε d'ici ὅθεν, ἐνθεν d'οù ποθεν de quelque part
(Lieu origine) ἐντεῦθεν de là ὁπόθεν de partout où, d'où que
ἐκεῖθεν de là, de là-bas
πῇ ; par où ? (qua?) τῇδε, ταύτῃ par ici ᾗ par où πῃ par quelque endroit
(Lieu passage) ἐκείνῃ par là ὅπῃ par où que
πῇ ; comment ? τῇδε, ταύτῃ, ainsi, ᾗ que πῃ en quelque manière
(Manière) ἄλλῃ autrement
πότε ; quand ?(quando ?) τότε alors ὅτε lorsque ποτε à un certain moment
(Temps) τηνικαῦτα alors ὁπότε le jour où, chaque fois que
πῶς ; comment ? ὧδε, οὕτως, ἐκείνως ὧς, ὥς comme πως d'une certaine manière
(Manière) de cette façon, ainsi ὅπως de quelque manière que
πόσον ; combien ? τοσόνδε tout autant ὅσον (autant) que ποσόν en une certaine quantité
(Quantité) τοσοῦτον en telle quantité ὁπόσον de qque quantité que
720. Quelques autres correspondances
D'autres adverbes, à suffixes caractéristiques, peuvent être mis en relation avec les adverbes
interrogatifs cités ci-dessus. En voici quelques-uns, parmi beaucoup d'autres :
ποῦ ; (où ? ποῖ ; vers où ? πόθεν ; d'où ? πῇ ; par où ? πότε ; quand ? πῶς ; comment ?
Οὐ, négation objective, nie une réalité, un énoncé. Elle se rencontre donc généralement dans
les simples indépendantes, les principales et les subordonnées affirmant qu'une chose n'est pas
ou ne se fait pas.
Dans une même proposition, les négations οὐ et μή s'accumulent parfois, soit dans les
complétives négatives d'un verbe de crainte, soit à cause de l'ellipse d'un verbe de crainte, soit
devant un infinitif complément de certains verbes principaux qui signifient « douter, nier,
empêcher...»
Δέδιμεν μὴ οὐ βέβαιοι ἦτε (Thuc., 3, 57, 4).
Nous craignons que vous ne soyez pas des alliés sûrs. [compl. négative d'un verbe de
crainte]
Οὐ μὴ παύσωμαι φιλοσοφῶν (Plat., Apol., 29d)[= οὐ φόβος ἐστὶ μὴ...]
Il n'y a pas à craindre que je cesse de philosopher. [ellipse d'un verbe de crainte]
Τίς ἀπαρνήσεται μὴ οὐχὶ καὶ αὐτὸν ἐπιστάσθαι τὰ δίκαια ; (d'après Platon,
Gorg., 461c).
Qui niera qu'il sache ce qui est juste ?
741. Dans les interrogations simples
Ἆρα ; ἤ ; est-ce-que ? (interrogation proprement dite = -ne en latin)
Μή ; ἆρα μή ; μῶν ; Il n'est tout de même pas vrai que (suggère une réponse négative = num)
Voici quelques conjonctions de coordination et particules de liaison avec leur traduction la
plus habituelle.
751. Copulatives et disjonctives
752. Adversatives
ἀλλά : mais ; au contraire
δέ : mais ; toutefois ; et
μέν : assurément
μέν ... δέ : d'une part … d'autre part ; à la vérité … mais
ὅμως : cependant, toutefois
καίτοι : toutefois
μήν, μέντοι : cependant
αὖ : d'autre part ; de nouveau.
Les prépositions proprement dites se construisent soit avec un cas, soit avec deux ou trois
cas. Il y a aussi des prépositions improprement dites (qui ne servent pas de préverbes), et des
adverbes, qui s'emploient souvent comme prépositions.
762. Génitif
- Prépositions proprement dites :
ἐξ (ἐκ devant consonne) : hors de ; depuis ; à la suite de ; selon
ἀντί : à la place de ; en échange de
πρό : devant ; avant ; de préférence à
ἀπό : à partir de ; en venant de ; depuis ; de (éloignement ; point de départ ; origine)
ἕνεκα, ἕνεκεν : à cause de ; en vue de (souvent précédée de son complément)
- Prépositions improprement dites et adverbes :
ἄνευ : sans
χωρίς : sans, excepté
πλήν : excepté
λάθρᾳ : à l'insu de
ἄχρι, μέχρι : jusqu'à
ἐγγύς : près de
πλησίον : près de
πόρρω, πρόσω : loin de
εἴσω : au dedans de
ἐκτός, ἔξω : hors de
ἐντός : en dedans ; en deçà
ἔμπροσθεν : devant
ὄπισθεν : derrière
ἐναντίον : vis-à-vis de ; en face de
μεταξύ : au milieu de
πέραν : de l'autre côté de.
765. Accusatif
- Préposition proprement dite :
εἰς : dans, vers, contre, en vue de, pour (= in + accusatif en latin)
- Préposition improprement dite :
ὡς : vers, chez [surtout avec noms de personnes, et rare en attique].
766. Datif
- Prépositions proprement dites :
ἐν : dans ; en ; parmi ; pendant (= in + ablatif en latin)
σύν : avec
- Prépositions improprement dites et adverbes :
ἅμα : en même temps
ὁμοῦ : ensemble ; avec
+ Génitif + Accusatif
Plan
La syntaxe étudie les rapports entre les mots qui peuvent constituer des syntagmes (groupes
de mots centrés autour d'une base), et les rapports entre ces éléments qui constituent une
phrase. Une phrase simple, ou indépendante, comporte une seule proposition. Une phrase
complexe comporte :
- soit deux ou plusieurs propositions indépendantes, coordonnées ou juxtaposées
- soit une ou plusieurs propositions principales et une ou plusieurs subordonnées.
On dit qu'une subordonnée dépend ou est complément d'un mot ou d'une proposition.
Chaque proposition est constituée d'éléments indispensables (sujet et prédicat) et d'éléments
facultatifs (compléments divers), qui remplissent chacun une fonction.
Le sujet (ou groupe du sujet) désigne l'être ou la chose dont parle le prédicat (ou base) de la
proposition. Le prédicat est l'élément verbal qui affirme quelque chose à propos du sujet. Ce
peut être un verbe d'action, le verbe εἶναι et un attribut, ou un verbe exprimant un état ou une
modalité d'être avec un attribut. L'attribut exprime la qualité ou la détermination conférée au
sujet par l'intermédiaire de εἶναι ou d'un verbe assimilé. Le sujet et le prédicat sont les deux
éléments constitutifs de la proposition, indispensables et solidaires (= ne pouvant fonctionner
l'un sans l'autre).
1007. Le sujet n'est pas nécessairement exprimé, mais est toujours restituable. Ce peut être
notamment :
- un nom, un pronom, n'importe quel élément nominalisé (avec ou sans article), par
exemple :
τὸ ἀγαθόν le bien [adjectif]
τὸ λέγειν le fait de parler, la parole [infinitif]
ὁ λέγων l'orateur, celui qui parle [participe]
οἱ πάλαι les anciens [adverbe]
- une proposition subordonnée (infinitive ou conjonctive)
Ἄξιόν ἐστι τὸ φιλεῖσθαι ἄρχοντα ὑπὸ τῶν περὶ αὐτόν (d'après Xén., Cyr., 7, 1, 38).
Il est important qu'un chef soit aimé de son entourage.
1010. Complément de verbe
Le complément de verbe complète un verbe et est marqué par des cas précis, régulièrement
signalés dans le dictionnaire. On distingue par exemple le complément direct, le complément
indirect, le complément d'agent d'un verbe passif, etc. Ces compléments sont réalisés de
diverses façons. Relevons principalement :
- le nom (ou ses substituts) à l'accusatif, au génitif ou au datif
- le syntagme prépositionnel (nom ou substituts introduits par une préposition)
- l'infinitif ou la proposition infinitive
- diverses propositions subordonnées (conjonctives, interrogatives, relatives).
Les compléments d'un nom exprimé ou sous-entendu (ou de ses substituts) sont multiples.
Relevons :
- l'article : ὁ ἄνθρωπος l'homme
- le nom mis en apposition : Σωκράτης, ὁ φιλόσοφος Socrate, le philosophe
- l'adjectif épithète déterminatif : ὁ ἡμέτερος πατήρ notre père - οὕτος ὁ ἄνθρωπος cet
homme
- l'adjectif épithète qualificatif : ὁ καλὸς κἀγαθὸς ἀνήρ l'honnête homme
- le participe épithète : ὁ λεγόμενος λόγος la formule prononcée
- le participe apposé ou « épithète détachée » : Ταῦτ' εἰπών ἀνίστατο disant cela il se leva
- le nom/pronom au génitif : Τραγῳδία Αἰσχύλου une tragédie d'Eschyle - ὁ πατὴρ ἡμῶν
notre père
- le syntagme prépositionnel : τὰ περὶ τὸν πόλεμον les affaires de la guerre
- la proposition relative : (τὰ) ἅ μὴ οἶδα... les choses que je ne connais pas...
etc.
La syntaxe des propositions repose pour une part essentielle sur les formes de leur prédicat.
C'est pourquoi on propose ici, en guise d'introduction, quelques généralités sur les modes et
les temps des verbes. Pour les voix, on verra l' introduction à la morphologie verbale [205]).
Le grec compte sept temps [202-204], qui se caractérisent non seulement par leur valeur
temporelle, mais aussi par leur valeur aspectuelle.
Parfait : τέθνηκε passé/présent : il est mort résultatif : il est mort [fait actuel]
N.B. Dans les cas ambigus, quand deux interprétations sont possibles, la traduction doit tenir
compte du contexte.
Aux autres modes qu'à l'indicatif, seule importe la valeur aspectuelle des temps. Si des
notions d'antériorité et de simultanéité semblent parfois intervenir, elles sont en fait déduites
du contexte.
1041. Présent
Le présent en grec a en général le même sens et les mêmes emplois que le présent en français.
On notera toutefois deux cas particuliers.
- 1042. Le présent « historique », comme en latin et en français, exprime au présent des faits
passés.
Δαρείου καὶ Παρυσάτιδος γίγνονται παῖδες δύο (Xén., An., 1, 1, 1).
Deux fils naquirent de Darius et Parysatis.
- 1043. Le présent « de conatu » marque une tentative, un effort pour obtenir le résultat
exprimé par le verbe.
Ἐξαπατᾷς με, ὦ φίλτατε Ἱππία (Plat., Hipp. Min., 370e).
Tu cherches à me tromper, mon cher Hippias.
1045. Imparfait
L'imparfait en grec, comme en français et en latin, décrit un fait en voie de se réaliser dans le
passé, un fait qui dure, ou un fait qui se répète. On notera toutefois quelques particularités
influant sur la traduction en français de certains imparfaits grecs.
- 1046. Un imparfait est employé là où l'on attendrait l'aoriste, le grec privilégiant dans ce cas
la description à la narration.
Ἠρώτα τί πάθοιεν (Xén., Cyr., 2, 3, 19). [description]
Il demanda (littér.: demandait) ce qu'ils avaient subi.
- 1048. Un imparfait « de conatu », tout comme le présent, peut exprimer une simple tentative
et doit se traduire à l'aide de l'expression « chercher à ».
Ἔπειθον αὐτούς, καὶ οὓς ἔπεισα, τούτους ἔχων ἐπορευόμην (Xén., Cyr., 5, 5, 22).
Je cherchais à les persuader, et ceux que j'avais convaincus, je les emmenais en expédition.
1050. Futur
Comme en français, le futur exprime un fait relatif à l'avenir, ou une action attendue. Sa
valeur aspectuelle, soit durative, soit ponctuelle, se déduit du contexte.
1060. Aoriste
L'indicatif aoriste (ἀόριστος = indéterminé) exprime l'action verbale pure et simple, ayant eu
lieu à un moment du passé, abstraction faite des détails de son développement. C'est par
excellence le temps de la narration historique, qui correspond en général au passé simple du
français, mais parfois aussi au passé composé.
Θορύβου ἤκουσε... καὶ ἤρετο τίς ὁ θόρυβος εἴη (Xén., An., 1, 8, 16).
Il entendit un bruit... et demanda ce qu'était ce bruit.
Ἦλθον, εἶδον, ἐνίκησα (Plut., Caes., 50).
Je suis venu, j'ai vu, j'ai vaincu / Je vins, je vis, je vainquis.
- 1062. Dans certains contextes, un aoriste doit se traduire par un plus-que-parfait ou un passé
antérieur.
Ἐπειδὴ ὑπερέβαλον τὰ ὄρη, οἱ πελτασταὶ οὐκ ἔμειναν τὰς ὁπλίτας (Xén., An., 4, 4,
20).
Lorsqu'ils eurent franchi les montagnes, les peltastes n'attendirent pas les hoplites.
- 1063. L'aoriste « gnomique » s'emploie dans les sentences, là où le français emploie plutôt le
présent.
Τὰς τῶν φαύλων συνηθείας ὀλίγος χρόνος διέλυσεν (Isocrate, Démon., 1).
Un temps limité défait (suffit à défaire) les liaisons des méchants.
- 1066. Le parfait correspond en général au passé composé français, et indique un fait passé,
achevé, qui peut, dans certains cas, être envisagé dans son état actuel, dans son résultat. Le
sens « résultatif » (état présent d'un fait passé et achevé) apparaît nettement dans la traduction
de certains verbes appelés « parfaits présents » :
δέδοικα, δέδια je crains (= j'ai eu peur)
πέποιθα je crois (= j'ai été persuadé)
οἶδα je sais (= j'ai appris)
ἕστηκα je me tiens debout (= je me suis dressé)
κέκτημαι je possède (= j'ai acquis)
μέμνημαι je me souviens...
Κριτίου τοῦδε ἀκήκοας αὐτό ; ... ἀλλὰ τί διαφέρει, ἦ δ'ὅς, ὅτου ἤκουσα ;
(Platon, Charmide, 161c).
C'est de Critias ici présent que tu tiens cela [parfait résultatif = tu as entendu] ? ... mais
qu'importe, dit-il, de qui je l'ai entendu. [aoriste ponctuel]
- 1067. Le plus-que-parfait et le futur du parfait, d'emploi assez rare, signifient un état passé
ou à venir, résultant d'un fait achevé. Comme en français, ces temps peuvent exprimer une
antériorité.
Οἰνόη ἐτετείχιστο καὶ αὐτῷ φρουρίῳ οἱ Ἀθηναῖοι ἐχρῶντο (Thuc., 2, 18, 2).
Oenoé avait été fortifiée [et le restait] et les Athéniens l'utilisaient comme citadelle.
- la modalité « réelle » : le procès est présenté comme réalisé ou en train de se réaliser et est
exprimé surtout par l'indicatif ;
- la modalité « volitive » : le procès est présenté comme voulu, ordonné et est exprimé
surtout par le subjonctif et l'impératif ;
- la modalité « éventuelle » : le procès est présenté comme escompté, attendu, ou habituel et
est exprimé par l'indicatif futur et par le subjonctif + ἄν ;
- la modalité « potentielle » : le procès est présenté comme purement fictif, sans
considération aucune pour sa réalisation, et est exprimé par l'optatif + ἄν ;
- la modalité « irréelle » : le procès est présenté comme non réalisé, et est exprimé par un
temps secondaire de l'indicatif + ἄν.
On trouvera plus de précisions dans l'exposé détaillé consacré à l'emploi des modes et des
temps dans les différents types de propositions.
Introduites par une conjonction de subordination, par un terme interrogatif, ou sans terme
introducteur, ces propositions fonctionnent comme complément de verbes, ou comme sujets
dans des tournures impersonnelles. Elles équivalent à un nom, d'où l'appellation de
propositions « substantives » que leur donnent certaines grammaires. Il s'agit principalement
de propositions :
- introduites par : ὅτι, ὡς, ὅπως, μή, μὴ οὐ
- infinitives, sans terme introducteur
- interrogatives indirectes, introduites par un terme interrogatif.
Introduites par une conjonction de subordination (ou une locution équivalente), ou sans
terme introducteur (proposition participiale), ces propositions fonctionnent comme
compléments de phrase. Elles équivalent à un adverbe, d'où le nom d'« adverbiales », que leur
donnent certaines grammaires. Il s'agit des propositions subordonnées :
- conditionnelles
- concessives ou adversatives
- comparatives conditionnelles
- temporelles
- causales
- finales (ou de but)
- consécutives
- génitif absolu
- participe « apposé »
Plan
L'article [1095]
Sens de l'article [1096]
Emploi de l'article [1097]
Place de l'article [1105]
L'article et la nominalisation [1110]
L'accord [1120]
Accord du verbe et du sujet [1121]
Accord de l'attribut [1125]
Accord des compléments du nom [1130]
Accord des pronoms [1140]
Nominatif [1151]
Vocatif [1160]
Accusatif [1165]
Génitif [1220]
Datif [1320]
1095. L'ARTICLE
1096. Sens de l'article en grec
L'article grec sert à préciser le nom qu'il détermine, réalité identifiée ou identifiable par le
contexte. Il se traduit en français par l'article défini le, la : ὁ ἄνθρωπος l'homme - ἄνθρωπος un
homme. Parfois, la traduction doit recourir à un autre déterminatif, par exemple un possessif.
Pronom démonstratif à l'origine, l'article équivaut parfois aussi à un pronom démonstratif : ὁ
μέν... ὁ δέ (ὃ μέν... ὃ δέ) celui-ci... celui-là, l'un... l'autre ; ὁ δέ, ἡ δέ, τὸ δέ (ὃ μέν... ἣ δέ) celui-
ci, celle-ci, ceci...
Κῦρος τὸν θώρακα ἐνεδύετο καὶ τὰ παλτὰ ἐν τὰς χεῖρας ἔλαβε (Xén., An., 1, 8,
3).
Cyrus revêtit sa cuirasse et prit dans ses mains ses javelots. [possessif]
Le grec utilise parfois l'article avec les noms propres désignant des personnes ou des villes,
célèbres ou déjà citées dans le texte. Par ailleurs, des noms communs, suffisamment
déterminés par eux-mêmes, tels le soleil, la terre, etc., ou des termes désignant des abstractions,
tels la vertu, la justice, etc., se rencontrent sans article.
Le grec n'emploie généralement pas l'article devant l'attribut, sauf s'il s'agit d'un participe
substantivé.
1106. Enclave
Quand un nom avec article est construit avec d'autres compléments (épithète, complément
au génitif, syntagme prépositionnel, etc.), ceux-ci s'enclavent généralement entre l'article et le
nom.
Quand un nom déterminé par l'article est accompagné d'un adjectif épithète, ou d'un autre
complément, trois constructions sont possibles, l'épithète étant toujours immédiatement
précédée de l'article. Ainsi, « la vieille loi » se dit : ὁ παλαιὸς νόμος ou ὁ νόμος ὁ παλαιός
ou νομὸς ὁ παλαιός. La première tournure est la plus fréquente, les deux autres servent à
mettre en évidence le complément.
Πρῶτον μὲν γὰρ τρία ἦν τὰ γένη τὰ τῶν ἀνθρώπων (Plat., Banquet, 189d).
D'abord en effet, les genres des hommes étaient trois...
Si l'article ne précède pas directement l'adjectif, celui-ci doit être considéré comme une
épithète apposée (ou détachée) ou comme un attribut :
En grec, des adjectifs, des participes, des syntagmes prépositionnels, des adverbes, des
infinitifs, peuvent fonctionner comme des noms, grâce à l'article qui les nominalise. Les
exemples sont nombreux. Ces termes nominalisés, précédés de l'article aux trois genres, se
rapportent à un nom sous-entendu (facilement restituable), le masculin et le féminin suggérant
des personnes, le neutre des choses. Le neutre singulier nominalise l'infinitif. L'article peut
cependant être omis.
Τά τε γὰρ ἄλλα εὐδαιμονέστεροί εἰσιν οἱ ἐκεῖ τῶν ἐνθάδε (Plat., Ap., 41c).
En effet, dans tous les autres domaines, les gens de là-bas sont plus heureux que ceux d'ici-
bas. [deux adverbes complém. de noms sous-entendus]
Τὸ σιγᾶν κρεῖττόν ἐστι τοῦ λαλεῖν (Mén. , Mon., 258).
Le silence vaut mieux que le bavardage. [infinitifs substantivés]
1120. L'ACCORD
Un verbe à un mode personnel s'accorde en nombre avec son sujet (accord grammatical). Les
pronoms personnels sujets ne sont exprimés que s'il y a insistance. Les verbes et tours
impersonnels sont toujours au singulier. Le verbe peut se mettre au pluriel, quand le sujet est
un nom collectif au singulier (accord selon le sens). Par contre, quand le sujet est au neutre
pluriel, le verbe peut se rencontrer au singulier.
Τὰ μεγάλα δῶρα τῆς τύχης ἔχει φόβον (Trag. adesp., fr. 547).
Les grands présents de la fortune sont redoutables. [sujet au neutre pluriel]
L'accord se fait avec l'ensemble des sujets (accord grammatical). Si les sujets (pronoms
personnels) représentent des personnes différentes, la première l'emporte sur les deux autres,
et la seconde sur la troisième. Le verbe peut s'accorder avec le sujet le plus proche, et parfois
même aussi avec l'attribut (accord par voisinage).
Καλλίγειτος καὶ Τιμαγόρας ἀφικνοῦνται ἐς τὴν Λακεδαίμονα (Thucid., 8, 6,
1).
Kalligeitos et Timagoras arrivent à Lacédémone. [accord grammatical]
Ἐνταῦθα ἔδοξε κράτιστον εἶναι τοὺς πολεμίους φοβῆσαι (Xén., An., 4, 5, 17).
Alors il sembla qu'effrayer les ennemis était le meilleur parti. [attribut au neutre
singulier d'une prop. infinitive]
L'accord de l'adjectif attribut peut se faire avec l'ensemble des sujets (accord grammatical),
ou avec le sujet le plus rapproché (accord par voisinage). Quand les sujets sont de genre
masculin et féminin, l'adjectif attribut se met au masculin ; plusieurs sujets inanimés de genres
différents peuvent avoir leur attribut au neutre pluriel.
Ἡ μὲν Τύχη καὶ Φίλιππος ἦσαν τῶν ἔργων κύριοι... (Eschine, Ambass., 118).
Le Destin et Philippe étaient les maîtres des événements... [accord grammatical]
Λίθοι τε καὶ πλίνθοι καὶ ξύλα καὶ κέραμος ἀτάκτως ἐρριμμένα οὐδὲν χρήσιμά
ἐστιν (Xén., Mém., 3, 1, 7).
Pierres, briques, morceaux de bois, tessons jetés sans ordre ne sont en rien utiles.
Qu'il soit épithète ou épithète apposée (= détachée), l'adjectif s'accorde en cas, en genre et en
nombre avec le mot auquel il se rapporte (accord grammatical). L'accord se fait parfois aussi
selon le sens.
Le nom mis en apposition prend le cas du nom auquel il se rapporte et est généralement
précédé de l'article. Toutefois, quand on s'adresse à une personne, l'apposé est au nominatif et
non au vocatif.
Les pronoms s'accordent en genre et en nombre avec le nom qu'ils remplacent, et prennent
le cas voulu par leur fonction. Un pronom neutre représente un segment d'énoncé, qui le
développe. Un pronom démonstratif sujet, que l'on attendrait au neutre, s'accorde parfois avec
son attribut (accord par attraction). Ainsi :
Οὔκουν, Προμηθεῦ, τοῦτο γιγνώσκεις, ὅτι ὀργῆς νοσούσης εἰσὶν ἰατροὶ λόγοι ;
(Eschyle, Prom., 377-8). [τοῦτο développé par la proposition ὅτι... εἰσὶν ἰατροὶ
λόγοι]
Ne sais-tu donc pas, Prométhée, qu'il existe des mots qui soignent la colère malade ?
Nominatif [1151]
Vocatif [1160]
Accusatif [1165]
Génitif [1220]
Datif [1320]
1151. NOMINATIF
Ἐν ἀρχῇ ἐποίησεν ὁ θεὸς τὸν οὐρανὸν καὶ τὴν γῆν (Gn., 1, 1). [sujet]
Au début, Dieu fit le ciel et la terre.
Ἄνθρωπός ἐστι πνεῦμα καὶ σκία μόνον (Soph., fr. 12). [sujet et attributs]
L'homme n'est que souffle et ombre.
Le verbe « εἶναι » peut être omis. On parle dans ce cas de phrase nominale.
Des verbes d'état, assimilés à « εἶναι », peuvent se construire avec un attribut, souvent un
participe, accordé avec le sujet. C'est le cas aussi de nombreux verbes indiquant une manière
d'être, ou le développement d'une action.
Par exemple :
τυγχάνω je me trouve par hasard
λανθάνω je suis caché, j'agis secrètement
φαίνομαι je suis manifestement, il est clair que je suis
ἄρχομαι je commence
παύομαι je cesse
etc.
1160. VOCATIF
Plan
- 1172. Des verbes transitifs en grec peuvent correspondre à des verbes intransitifs en français, par exemple :
ἀδικῶ(έω) τινα je suis injuste envers quelqu'un
εὐεργετῶ(έω) τινα je rends service à quelqu'un
εὖ ποιῶ(έω) τινα je fais du bien à quelqu'un
- 1174. L'accusatif marque le complément « interne » du verbe, c'est-à-dire le nom issu du même radical ou ayant
le même sens que le verbe. Ce nom est inanimé et accompagné d'une épithète.
Ζῆν τὸν βίον ἅπαντα ἡδόμενος ἡδόνας τὰς μεγίστας ; (Plat., Phil., 21 a).
Vivre la vie entière en se réjouissant dans les réjouissances les plus grandes ?
Ὁ μὲν Ἐπίχαρμος τοὺς θεοὺς εἶναι λέγει ἀνέμους, ὕδωρ, γῆν, ἥλιον, πῦρ,
ἀστέρας (Mén., fr. 614).
Épicharme dit que les dieux sont vents, eau, terre, soleil, feu, astres.
Le syntagme prépositionnel, constitué par un terme introduit par une préposition régissant
l'accusatif, peut remplir diverses fonctions dans la phrase. Dans un certain nombre de cas, le
syntagme signifie une direction, un mouvement.
Καί δὴ καὶ ὁ περὶ τὸν ἔρωτα νόμος ἐν μὲν ταῖς ἄλλαις πόλεσι νοῆσαι ῥᾴδιος
(Plat., Banq., 182a). [complément du nom]
Et de plus, la loi concernant l'amour, dans les autres villes, est facile à comprendre.
1186. Prépositions construites avec l'accusatif et le génitif, et ayant des sens différents selon le cas régi :
διά + acc. : par le fait de, à cause de
κατά + acc. : le long de, en descendant de, sur, vers, selon, en face de
μετὰ + acc. : après
ὑπέρ + acc. : par-dessus, par-delà
1187. Prépositions construites avec l'accusatif, le génitif ou le datif, et ayant des sens différents selon le cas régi :
ἀμφί + acc. : autour de, environ
ἀνά + acc. : de bas en haut, en remontant, sur l'étendue de, durant
ἐπί + acc. : vers, contre, en vue de, pendant [mouvement, direction]
παρά + acc. : vers, auprès de, le long de, en comparaison de, contrairement à
περί + acc. : autour de, vers, environ, à l'égard de, envers
πρός + acc. : vers, contre, en vue de, au sujet de, selon
ὑπό + acc. : sous [mouvement, direction]
Pour un tableau d'ensemble plus complet des prépositions, voir [765], [770], [771]
Παρέλαβε μὲν οὖν ἔτη γεγονὼς εἴκοσι τὴν βασιλείαν (Plut., Alex., 11, 1).
Il (= Alexandre) reçut donc la royauté à l'âge de vingt ans. [littér.: étant né depuis vingt
ans]
Ν.Β. Le complément de temps se rencontre aussi au génitif [1275] et au datif [1365 et 1375].
Τυφλὸς τά τ' ὦτα τόν τε νοῦν τά τ' ὄμματ' εἶ (Soph., O.R., 371).
Tu es aveugle des oreilles, de l'esprit et des yeux.
1201. Dans cette fonction d'accusatif, certains adjectifs au neutre, singulier ou pluriel, sont
employés comme des adverbes :
οὐδέν : en rien, nullement
πᾶν, πάντα, (τὰ) πάντα : en tout, totalement, entièrement, tout à fait
πολλά, (τὰ) πολλά : en de nombreux points, en grande part, fréquemment
Ἂν (= Ἐὰν) πάντα δουλεύειν ὁ δοῦλος μανθάνῃ, πονηρὸς ἔσται (Mén., fr. 312).
Si l'esclave apprend à être asservi en toutes choses (ou totalement), il sera mauvais.
Des expressions figées à l'accusatif (avec ou sans préposition), très fréquentes, fonctionnent
comme des adverbes ou des locutions adverbiales. Citons par exemple :
τὴν ἀρχήν au début
βραχύ un peu
(τὸ) δεύτερον, (τὸ) τρίτον en deuxième lieu, en troisième lieu
(τὸ) λοιπόν, τὸν λοιπὸν (χρόνον) pour le reste, pour l'avenir
τὸ ἐμὸν μέρος pour ma part
τὸ μετὰ ταῦτα dorénavant, à l'avenir
μικρόν un peu ; παρὰ μικρόν (il s'en faut) de peu
ὀλίγον un peu
πολύ beaucoup, de loin ; ἐπὶ πολύ sur un grand espace
παρὰ πολύ (il s'en faut) de beaucoup
τὸ νῦν maintenant
τὸ πρίν auparavant
(τὸ) πρῶτον et (τὴν) πρώτην en premier (lieu)
(τὸ) τελευταῖον et (τὸ) τέλος finalement
τοῦτον τὸν τρόπον de cette manière
πάντα τρόπον de toute manière
τίνα τρόπον ; de quelle manière ?
τυχόν par hasard, par chance
etc.
Λακεδαιμόνιοι πολλὰ τὴν πόλιν ἡμῶν ἠδικήκασι καὶ μέγαλα (Dém., Cour., 28).
Les Lacédémoniens ont fréquemment et grandement lésé notre cité.
Précédé ou non de νή, ναί, μά, l'accusatif, sans fonction déterminée, se rencontre dans les
exclamations, essentiellement des formules de serment.
L' « accusatif absolu » est une tournure assez rare, comparable au « génitif absolu » [1310], où
le participe et son sujet (pronom neutre généralement sous-entendu), sont à l'accusatif. Voir
aussi [1780].
Ἡμῖν δὲ ἐξὸν ζῆν μὴ καλῶς, καλῶς αἱρούμεθα μᾶλλον τελευτᾶν (Plat., Ménex.,
246d).
Ne pouvant que vivre sans honneur, nous choisissons plutôt de mourir noblement.
Hodoi Electronikai - Helios - Bibliotheca Classica Selecta - Plan du précis grammatical
Plan
Le génitif marque le syntagme nominal complément d'un nom (ou de son substitut), et
répondant à la question « de qui ? de quoi ? quel ? ». On peut distinguer par exemple :
Ἡ μήτηρ πάντων τῶν κακῶν ἀποθανοῦσα αἰτία μοι γεγένηται (Lys., 1, 7).
Ma mère en mourant est devenue la cause de tous mes malheurs.
Tραγῳδία Αἰσχύλου.
Une tragédie d'Eschyle.
Le complément au génitif désigne le tout dont le nom (ou son substitut) complété désigne
une partie.
Οὐδὲν ἄρα τῶν καλῶν κακὸν, οὐδὲ τῶν αἰσχρῶν ἀγαθόν (Plat., Alc., 116 a).
Rien des choses belles n'est mauvais, rien des choses laides n'est bon.
Δὶς ἐξαμαρτεῖν ταὐτὸν οὐκ [ἐστιν] ἀνδρὸς σοφοῦ (Mén., Mon., 183).
Se tromper deux fois sur le même point n'est pas le propre de l'homme sage.
Le génitif marque le nom qui fonctionne comme premier complément de nombreux verbes.
Une liste claire, pertinente et complète de ces verbes semble difficile à établir, d'autant que
plusieurs constructions sont souvent possibles. Les dictionnaires les signalent. Relevons
notamment :
Τῶν ἀπόντων φίλων μέμνησο πρὸς τοὺς παρόντας, ἵνα δοκῇς μήδε τούτων
ἀπόντων ὀλιγωρεῖν (Isocr., Dém., 26).
Souviens-toi des amis absents auprès des (amis) présents, afin de ne pas non plus paraître
négliger ceux-ci, lorsqu'ils sont absents.
Καλῶς μοι δοκεῖς λέγειν, κελεύων πειρᾶσθαι σὺν τοῖς θεοῖς ἄρχεσθαι παντὸς
ἔργου (Xén., Écon., 6, 1).
Tu me sembles parler juste, en ordonnant d'essayer de commencer toute action avec l'aide
des dieux.
1252 - Des verbes dits « de l'action judiciaire » ont au génitif le complément indiquant le
« délit » ou/et la « peine » et à l'accusatif le complément indiquant la personne concernée. Ce
sont des verbes signifiant « accuser, convaincre, condamner, se venger, absoudre, pardonner », tels
par exemple :
- αἰτιῶμαί(άομαί) τινά τινος, διώκω τινά τινος j'accuse quelqu'un de quelque chose
- γράφομαί τινά τινος j'assigne quelqu'un en justice pour quelque chose
- φεύγω τινός je suis accusé de quelque chose
- αἱρῶ(έω) τινά τινος, ἁλίσκομαί τινος je convaincs quelqu'un de quelque chose, je suis convaincu de quelque chose
- τιμωροῦμαί(έομαί) τινά τινος je punis quelqu'un pour quelque chose
- ἀπολύω τινά τινος, ἀποφεύγω τινός j'absous quelqu'un de quelque chose, je suis absous de quelque chose.
1253 - Par contre, certains verbes composés de κατά se construisent souvent avec le génitif de
la personne et l'accusatif du « délit » ou/et la « peine »). Il s'agit notamment de :
- καταφρονῶ(έω) τινός je méprise quelqu'un
- καταγελῶ(άω) τινός je me moque de quelqu'un
- κατηγορῶ(έω) τινός j'accuse quelqu'un
- καταδικάζω τινός, καταγιγνώσκω τινός, καταψηφίζομαί τινος je condamne quelqu'un.
1254 - Des verbes transitifs en grec peuvent régir un complément direct à l'accusatif et un
second complément au génitif, parfois analysé comme « partitif », indiquant par exemple la
partie par laquelle on tient un objet.
Ἔλαβον τῆς ζώνης τὸν Ὀρόνταν (Xén., An., 1, 6, 10).
Ils saisirent Orontas par la ceinture.
Le génitif marque le nom complément d'un adjectif ou d'un adverbe au comparatif (second
terme de la comparaison). Cette construction est concurrencée par ἤ + le second terme de la
comparaison au même cas que le premier terme.
Πάντων κτημάτων κράτιστόν ἐστι φίλος σαφὴς καὶ ἀγαθός (d'après Xén.,
Mém., 2, 4, 1).
De tous les biens, le plus précieux est un ami sûr et vertueux.
Le syntagme constitué par une préposition régissant le génitif peut remplir diverses
fonctions dans la phrase : complément de nom, de verbe, de proposition, etc. Les notions
d'origine, d'éloignement, de point de départ, d'agent ou de cause, qui font partie des valeurs
fondamentales du génitif, sont en quelque sorte précisées, dans de nombreux cas, par les
prépositions. Relevons par exemple ἀπό, ἐκ, παρὰ + génitif, qui signifient la provenance ou
l'éloignement, et ὑπό + génitif, marquant le complément d'agent animé d'un verbe passif ou de
sens passif.
Rappel : les prépositions proprement dites interviennent comme préverbes dans les verbes composés, par
exemple ἀπολύω, συλλέγω, etc. ; les prépositions improprement dites s'emploient souvent comme adverbes, et
parfois aussi comme conjonctions.
Ἡ ἐμὴ γυνὴ ὑπὸ τούτου τοῦ ἀνθρώπου ὀφθεῖσα... (Lysias, 1, 8)[agent animé]
Ma femme, ayant été vue par cet homme...
ἄχρι(ς), μέχρι(ς): jusqu’à ; - adv. : profondément ; aussi conj. : aussi loin que ; jusqu’à ce que, tant que, aussi
longtemps que
πλήν excepté ; aussi conj. : excepté que ; sauf, si ce n’est.
1263 Prépositions construites avec le génitif et l'accusatif (sens généralement différent selon le cas régi)
διά + gén. à travers, au moyen de
κατά + gén. en descendant de, du haut de ; contre
μετά + gén. avec
ὕπερ + gén. au-dessus de, pour, dans l'intérêt de
1264 - Prépositions construites avec le génitif, l'accusatif et le datif (sens généralement différent selon le cas régi)
ἐπί + gén. sur [sans mouvement], près de, au temps de, au pouvoir de
παρά + gén. d'auprès de, de la part de
περί + gén. au dessus de, au sujet de
πρό + gén. du côté de, au nom de, de la part de
ὑπό + gén. sous, à cause de, par suite de, par [agent animé].
Pour un tableau d'ensemble plus complet des prépositions, voir [765], [770], [771]
Le génitif, généralement précédé en prose classique de ἀπό, ἐκ, παρὰ, marque les
compléments répondant aux questions « d'où ? », « de quoi ? » et exprime l'origine,
l'éloignement, la provenance. En poésie, la préposition est parfois omise, spécialement après
un verbe composé d'un préverbe.
Ἐκ σωματίου εἰμι καὶ ψυχῆς (Marc-Aurèle, 6, 32).
Je suis composé d'un corps et d'une âme.
Le génitif, parfois précédé de ἀπό ou de ἐκ, marque les compléments signifiant la mesure
du temps et répondant aux questions « à quelle période du temps ? », « depuis quand ? », « dans (ou
en) combien de temps? », « avant combien de temps ? ».
Ἔδωκεν ἀντὶ δαρεικοῦ τρία ἡμιδαρεικὰ τοῦ μηνὸς τῷ στρατιώτῃ (Xén., An., 1, 3,
21).
Il distribua par mois à [chaque] soldat trois demi-dariques au lieu d'un darique.
Ν.Β. Le complément de temps se rencontre aussi à l'accusatif [1190] et au datif [1365 et 1375].
1276. Ces compléments au génitif sont parfois devenus des expressions figées, par exemple :
(τῆς) νυκτός de nuit ; ταύτης τῆς νυκτός cette nuit-là
(τῆς) ἡμέρας de jour ; τῆς ἡμέρας ὅλης toute la journée
(τοῦ) χειμῶνος en hiver ; (τοῦ) θέρους en été
πολλοῦ (πλείστου) χρόνου depuis (très) longtemps
τοῦ λοιποῦ (χρόνου) dans le futur
ὀλίγων ἐτῶν en peu d'années
πέντε ἡμέρων dans ou avant cinq jours
τοῦ ἐνιαυτοῦ chaque année ; τοῦ μῆνος chaque mois
ἐκ παιδός, ἐκ παίδων dès l'enfance
ἐκ νέου, ἐκ νέων dès la jeunesse
etc.
Ὡς σὲ νῦν μὲν ἥδε γῆ / σωτῆρα κλῄζει τῆς πάρος προθυμίας (Soph., O. R., 47-
48).
Puisque notre terre maintenant te célèbre en sauveur, en raison de ton dévouement de jadis.
Ν.Β. Le complément de cause se rencontre aussi au datif [1370] et dans des syntagmes prépositionnels [1260].
Le groupe τοῦ + infinitif (ou proposition infinitive) peut être complément de phrase et
signifier le but, particulièrement chez Thucydide.
Τὰς αἰτίας προύγραψα πρῶτον καὶ τὰς διαφοράς, τοῦ μή τινα ζητῆσαί ποτε ἐξ
ὅτου τοσοῦτος πόλεμος τοῖς Ἕλλησι κατέστη (Thuc., 1, 23, 5).
J'ai relaté d'abord les causes et les différends (du conflit), afin que personne n'ait à
rechercher un jour ce qui provoqua entre Grecs une guerre si importante.
Τοῦ δὲ μηδ' ἐντεῦθεν τὸν λαγωὸν διαφεύγειν, σκοποὺς καθίστης (d'après Xén.,
Cyr., 1, 6, 40).
Pour que le lièvre ne s'échappe pas de là, tu places des hommes aux aguets.
Dans cette fonction τοῦ + infinitif est l'équivalent de ἵνα + subjonctif [1520].
Τῶν πόνων πωλοῦσιν ἡμῖν πάντα τ' ἀγαθ' οἱ θεοί (Xén., Mém., 2, 1, 20).
Les dieux nous vendent tous leurs bienfaits au prix de lourds efforts.
Plan
1331. Des verbes composés de ἐν, ἐπί, παρά, περί, πρός, σύν, ὑπό, ont parfois au datif le
complément lié à la préposition.
1332. Le datif marque le complément d'un nom verbal, correspondant à un verbe régissant le
datif.
Le datif marque le nom complément de phrase (très fréquent), qui désigne l'être en vue de
qui une action se passe ou pour qui une situation existe (réponse aux questions « pour qui ? »
ou « pour quoi ? »). Il est souvent appelé datif d'« avantage » ou d'« intérêt ».
Ἡγεῖτο γὰρ αὐτῶν ἕκαστος οὐχὶ τῷ πατρὶ καὶ τῇ μητρὶ μόνον γεγενῆσθαι,
ἀλλὰ καὶ τῇ πατρίδι (Dém., Cour., 205).
Chacun d'eux se croyait né non seulement pour son père et sa mère, mais encore pour sa
patrie.
Ἐπίδαμνός ἐστι πόλις ἐν δεξιᾷ ἐσπλέοντι τὸν Ἰόνιον κόλπον (Thuc., 1, 24, 1).
Épidamne est une ville située à droite pour qui entre dans le golfe d'Ionie.
On rencontre au datif le terme désignant la personne prise à témoin, n'ayant qu'un intérêt
vague et lointain à l'action signifiée par le verbe. Il s'agit souvent des pronoms μοι, σοι, ἡμῖν,
ὑμῖν, que l'on ne traduit pas nécessairement. C'est le datif « éthique ».
Le datif marque le nom animé complément de εἶναι, γίγνεσθαι, ὑπάρχειν, qui désigne le
possesseur de l'objet signifié par le sujet de la proposition. C'est le datif « possessif ».
Le datif marque le nom complément d'agent de verbes à la voix passive ou de sens passif.
Dans cette fonction, le datif concurrence la tournure ὑπό + génitif [1260].
Le datif marque le nom, complément de l'adjectif verbal (en -τέος), qui désigne l'être à qui
incombe l'obligation signifiée par cet adjectif verbal. [503]
Le datif marque le nom complément de certains adjectifs (et des adverbes dérivés de ces
adjectifs), notamment ceux signifiant « utile, nuisible, hostile, amical, semblable, égal, différent... »
Cette construction est concurrencée par d'autres tournures mentionnées par les dictionnaires.
Citons, par exemple :
- χρήσιμος, ὠφέλιμος utile
- φίλος ami
- ἔυνους bienveillant
- πιστός fidèle
- πολέμιος hostile
- ἐναντίος contraire
- ὅμοιος, ἴσος semblable, égal
- ὁ αὐτός le même
etc.
Ἐγώ... καὶ Κύρῳ πιστὸς ἦν... καὶ νῦν ὑμῖν εὔνους (Xén., An., 3, 3, 2).
Quant à moi,... j'étais fidèle à Cyrus... et maintenant je vous suis favorable.
1362. N.B
Dans la comparaison d'égalité, avec les adjectifs et les adverbes signifiant « semblable(ment) à, distinct(ement) de »,
le second terme de la comparaison se rencontre au datif, mais il peut aussi être introduit par καί, au même cas
que le premier terme.
Ναί, ὦ Σώκρατες, οὐχ ὁμοίως πεποιήκασιν καί Ὅμηρος (Plat., Ion, 531 d).
Oui, Socrate, ils n'ont pas fait oeuvre poétique de la même manière qu'Homère.
Le syntagme constitué par une préposition régissant le datif peut remplir diverses fonctions
dans la phrase (complément de nom, de proposition, etc.). Le syntagme peut fonctionner
notamment comme complément de lieu (situation), complément de temps, etc.
Κῦρος ἡγούμενος τούτου σὺν θεοῖς εὐκλεεῖς μὲν ὑμᾶς, ὦ Πέρσαι, ἐν πᾶσιν
ἀνθρώποις ἐποίησεν, ἐντίμους δ' ἐν τῇ Ἀσίᾳ πάσῃ (Xén., Cyr., 8, 5, 23).
Perses, Cyrus, en conduisant cette [armée] avec l'aide des dieux, vous a rendus célèbres
parmi tous les hommes et honorés dans l'Asie entière.
1367. Prépositions proprement et improprement dites [= adverbes] couramment construites avec le datif :
avec le datif uniquement
ἐν dans, en, parmi, pendant
σύν avec
ἅμα en même temps
ὅμου ensemble, avec
Pour un tableau d'ensemble plus complet des prépositions, voir voir [765], [770], [771]
Οὐκ οἴονταί με εὐνοίᾳ τοῦτο ποιεῖν... οὐδ' ἐγὼ δυσνοίᾳ τοιοῦτον οὐδὲν δρῶ
(Plat., Théét., 151 c).
Ils ne s'imaginent pas que je fais cela par bienveillance... et pour ma part je ne fais rien de
tel par malveillance [manière ou cause].
Le datif, parfois précédé par une préposition, marque le nom complément circonstanciel de
temps, précisant à quel moment ou au cours de quelle période de temps se réalise le fait
exprimé par le verbe.
1381. Des formes figées au datif sont employées comme adverbes. Par exemple :
βιᾷ par force
δημοσίᾳ en public
κοινῇ en commun
(τῷ) ἔργῳ et τῷ ὄντι en réalité
λάθρᾳ secrètement
σιγῇ en silence
σπουδῇ en hâte ; μεγαλῇ σπουδῇ en très grande hâte
τούτῳ τῷ τρόπῳ de cette manière ; οὐδενὶ τρόπῳ en aucune manière ;
πάντι τρόπῳ de toute manière ; τῷ αὐτῷ τρόπῳ de la même manière
1382. Sont également employés comme adverbes des adjectifs en -ῳ renforçant les comparatifs
et les superlatifs :
πολλῷ ou μακρῷ (μείζων) beaucoup (plus grand)
ὀλίγῳ (μείζων) un peu (plus grand)
τοσούτῳ... ὅσῳ (μείζων) d'autant (plus grand)... que
Citons aussi quelques anciennes formes de locatif (en -ι au singulier, en -σι au pluriel),
généralement classées comme adverbes :
οἴκοι à la maison (latin : domi)
Πυθοῖ à Pytho
Ἀθήνησι à Athènes
θύρασι à la porte
Ὀμνύντων δὲ Ἀθήνησι μὲν ἡ βουλὴ καὶ αἱ ἔνδημοι ἀρχαί (Thuc., 5, 47, 9).
Que le conseil et les autorités locales prêtent serment à Athènes.
Hodoi Electronikai - Helios - Bibliotheca Classica Selecta - Plan du précis grammatical
Plan général
Indicatif [1410]
Subjonctif [1500]
Optatif [1550]
Impératif [1570]
Infinitif [1600]
Participe [1720]
Adjectif verbal [1785]
L'indicatif est le mode de la réalité. On le rencontre cependant aussi pour exprimer des
faits qui ne se sont pas réalisés. Tous les temps de l'indicatif se rencontrent dans divers
types de propositions (indépendantes, principales et subordonnées), pour exprimer la
simple énonciation d'un fait ou la simple interrogation.
Plan
Le plan « traditionnel » suivi ici présente d'abord les constructions des propositions
indépendantes et principales, puis celles de la période conditionnelle et enfin celles de diverses
subordonnées. Il importe cependant de savoir que les constructions des indépendantes
peuvent se rencontrer aussi dans les subordonnées.
Pour énoncer un fait sans nuance particulière et pour poser une interrogation directe, le grec
comme le français utilise l'indicatif, aux différents temps. Négation οὐ.
Τοιοῦτος ὢν ὁ Ἔρως, τίνα χρείαν ἔχει τοῖς ἀνθρώποις ; (Plat., Banquet, 204c).
L'Amour étant tel, quelle utilité a-t-il pour les humains ?
Pour présenter un fait qui ne s'est pas réalisé, là où le français emploie le conditionnel, le
grec emploie la particule ἄν + un temps secondaire (imparfait ou aoriste) de
l'indicatif. Négation οὐ. Cette proposition, de modalité « irréelle », correspond à la principale
d'une période conditionnelle « irréelle ». [1426]
Le choix du temps (imparfait « duratif » ou aoriste « ponctuel ») est aspectuel plutôt que
temporel [1026], même si l'imparfait semble assez souvent correspondre à un « irréel » du
présent, et l'aoriste à un « irréel » du passé.
Ἔνθα δὴ ἔγνω ἄν τις ὅσου ἄξιον εἶη τὸ φιλεῖσθαι ἄρχοντα ὑπὸ τῶν περὶ αὐτόν
(Xén., Cyr., 7, 1, 38).
On aurait reconnu alors combien il était important qu'un chef soit aimé de son entourage.
1419. Cas particulier : expression de l' « irréel » sans ἄν avec certains verbes
L'imparfait, sans ἄν, de verbes exprimant la nécessité, la possibilité, le devoir, la
convenance, se traduit parfois par un conditionnel français, exprimant ainsi que le fait
envisagé ne s'est pas réalisé. Tels par exemple :
ἐξῆν, παρῆν, ἦν, οἷόν τ' ἦν il serait / il aurait été possible
ἔδει, χρῆν il fallait, il aurait fallu
προσῆκεν il convenait / il eût convenu
καλὸν, δίκαιον, εἰκὸς, αἰσχρὸν, ἄξιον... ἦν il serait / aurait été beau, juste, naturel, honteux, digne...
Pour présenter un fait comme s'étant répété dans le passé (« itératif » du passé) dans une
indépendante ou une principale, le grec emploie ἄν + indicatif imparfait (parfois aoriste).
Ὁπότε προσβλέψειέ τινας ἐν ταῖς τάξεσι, τότε μὲν εἶπεν ἄν... (Xén., Cyr., 7, 1,
10).
Chaque fois qu'il voyait des soldats en rang, il leur disait...
Outre cette formule de base propre à toutes les périodes conditionnelles, une modalité
particulière à chacune permet de les classer en catégories, conventionnellement nommées «
réelles », « éventuelles », « potentielles », « irréelles ».
- Les « réelles » expriment la formule de base, sans aucune autre précision.
- Les « éventuelles » présentent la condition comme probable, dans l'avenir.
- Les « potentielles » présentent la condition comme une pure hypothèse, qu'elle soit ou non
réalisable.
- Les « irréelles » présentent la condition comme non réalisée.
Seules, les « réelles » [1430] et les « irréelles » [1435], qui emploient le mode indicatif, sont
traitées ici. Les « éventuelles » le sont avec le subjonctif [1531], et les « potentielles », avec
l'optatif [1557].
La condition est présentée simplement comme suffisante pour que se réalise la conséquence
envisagée dans l'apodose, (qui est souvent une principale). Le grec, comme le français du reste,
emploie les divers temps de l'indicatif, dans les deux propositions constituant la période
conditionnelle.
Εἰ θεοί τι δρῶσιν αἰσχρόν, οὐκ εἰσὶ θεοί (Eur., fr. 292, 7).
Si les dieux font une chose honteuse, ce ne sont pas des dieux.
Εἰ δὲ τοῦ χρόνου πρόσθεν θανοῦμαι, κέρδος αὔτ' ἐγὼ λέγω (Soph., Ant., 461-2).
Si je meurs avant le temps, moi, je dis que c'est un gain. [θανοῦμαι : futur grec =
présent français]
Εἰ ἐμὲ ἐδίωξαν, καὶ ὑμᾶς διώξουσιν· εἰ τὸν λόγον μου ἐτήρησαν, καὶ τὸν
ὑμέτερον τηρήσουσιν (Jn., 15, 20).
S'ils m'ont poursuivi, ils vous poursuivront aussi ; s'ils ont observé ma parole, ils
observeront aussi la vôtre.
1431. Remarque
Dans certains cas, la principale peut être à un autre mode qu'à l'indicatif, par exemple, à
l'impératif ou au subjonctif pour exprimer un ordre, à l'optatif pour exprimer un souhait.
Εἰ ἄλλο τις βελτίον ὁρᾷ, λεξάτω (Xén., Anab., 3, 2, 38).
Si quelqu'un voit une meilleure solution, qu'il parle.
La condition est suffisante pour que se réalise la conséquence envisagée dans l'apodose ; en
outre le fait exprimé dans la protase est présenté comme non réalisé. Là où le français emploie,
dans la subordonnée, l'imparfait ou le plus-que-parfait et, dans la principale, le conditionnel, le
grec utilise un temps secondaire de l'indicatif dans les deux propositions, et dans la
principale la particule ἄν. Le choix du temps (imparfait « duratif » ou aoriste « ponctuel ») est
aspectuel plutôt que temporel [1026], même si souvent l'imparfait correspond plutôt à un
« irréel » du présent, et l'aoriste à un « irréel » du passé.
Εἰ τὸ φῶς μὴ εἴχομεν, ὅμοιοι τοῖς τυφλοῖς ἂν ἦμεν (Xén., Mém., 4, 3, 3). [« irréel »
du présent]
Si nous ne possédions pas la lumière, nous serions semblables aux aveugles.
Εἰ ἦσαν ἄνδρες ἀγαθοί, οὐκ ἄν ποτε ταῦτα ἔπασχον (Plat., Gorgias, 516e).
S'ils étaient des gens de bien, ils n'auraient jamais toléré cela.
Pour les conditionnelles éventuelles, voir [1531] ; pour les potentielles, voir [1557].
Des propositions ayant leur prédicat à un temps de l'indicatif (négation οὐ), et introduites
par les conjonctions ὅτι, ὡς que, fonctionnent comme compléments directs de verbes ou
comme sujets dans les tournures impersonnelles. Ces propositions sont parfois annoncées
dans la proposition introductrice par un pronom neutre, dont elles constituent l'explication.
Ces propositions peuvent aussi avoir leur prédicat aux différents modes personnels des
principales ou indépendantes (ἄν + indicatif imparfait ou aoriste pour l'irréel [1418 ], ou ἄν +
optatif, pour le potentiel [1557]).
Οὔποτ᾿ἐρεῖ οὐδεὶς ὡς ἐγὼ τὴν τῶν βαρβάρων φιλίαν εἱλόμην (Xén., Anab., 1, 3,
5).[complément de verbe]
Personne jamais ne prétendra que j'ai choisi l'amitié des barbares.
Δῆλον δ' ὅτι ταῦτα διενοήθησαν (Isocrate, Panég., 96). [sujet de la tournure
impersonnelle, ἐστι étant sous-entendu]
Il est clair qu'ils projetèrent cela.
Καὶ πῶς οὐ δεινόν ἐστι νῦν μὲν κατηγορεῖν ὡς διὰ πολλὴν εὐπορίαν ἐξ ἴσου
δύναμαι συνεῖναι τοῖς πλουσιωτάτοις ; (Lysias, 24, 9)
Et comment ne pas s'étonner qu'il m'accuse maintenant en prétendant que je peux, grâce
à ma grande aisance, fréquenter d'égal à égal les gens les plus riches ?
Ἐλογιζόμην ὅτι τοῦ ἀνθρώπου ἐγὼ σοφώτερός εἰμι (Plat., Ap., 21d).
Je me disais que j'étais plus sage que cet homme [= en st. direct : ...je suis plus sage].
Des propositions ayant leur prédicat à l' indicatif, surtout futur, (négation μή), et introduites
par les conjonctions ὅπως, fonctionnent comme compléments de verbes (sujets dans les
tournures impersonnelles) pour exprimer un but, une fin à atteindre.
Ἐν πᾶσι τοῖς ἔργοις... φρόντιζ' ὅπως μηδὲν ἀνάξιον τῆς τιμῆς ταύτης πράξεις
(Isocr., Nic., 37). [complément de verbe]
Dans toutes tes actions... veille à ne rien faire d'indigne de cet honneur.
Autres expressions du but : ἵνα + subjonctif [1520] ; ὡς + participe futur [1750] ; τοῦ + infinitif ou proposition
infinitive [1705].
Pour les termes interrogatifs, cfr : les adjectifs et pronoms [145-148 et 170], les adverbes
[710], les particules [740]. Les relatifs indéfinis [162, 170] introduisent souvent les
interrogations indirectes.
Σάφα δ' οὐκ οἶδ' εἰ θεός ἐστιν (Hom., Il., 5, 183). [complément direct]
Je ne sais pas clairement s'il est un dieu.
Καὶ πολὺν μὲν χρόνον ἠπόρουν τί ποτε λέγει (Plat., Apol., 21b). [complément
direct]
Et longtemps, je fus embarrassé (me demandant) ce qu'il disait. [st. direct : que dit-il ?]
Des propositions ayant leur prédicat à un temps de l'indicatif (négation οὐ), et introduites
par les conjonctions ὅτι, διότι, ὡς parce que ; ἐπεί, ἐπειδή puisque ; ὅτε, ὁπότε du moment que,
puisque, fonctionnent comme compléments de phrase (propositions circonstancielles de
cause).
Ἰδεῖν ἐπεθύμει, ὅτι ἤκουεν αὐτὸν καλὸν κἀγαθὸν εἶναι (Xén., Cyrop., 1, 3, 1).
[complément de phrase]
Il désirait le voir, parce qu'il avait appris qu'il était d'un bon naturel.
Ἦν γάρ ποτε χρόνος ὅτε θεοὶ μὲν ἦσαν, θνητὰ δὲ γένη οὐκ ἦν (Plat., Protag.,
320d).
C'était en effet alors, quand les dieux existaient, mais non pas les races mortelles.
Ὅτε μὲν πλούσιος ἦν, ἐλοιδόρουν με ὅτι [τῷ Σωκράτει] συνῆν, νῦν δ' ἐπεὶ
πένης γεγένημαι, οὐκέτι οὐδὲν μέλει οὐδενί (Xén., Banquet, 4, 32).
Quand j'étais riche, on me reprochait de fréquenter Socrate ; maintenant depuis que je suis
devenu pauvre, cela ne préoccupe plus personne.
Lorsque la conséquence est présentée comme simplement possible, elle est rendue par
l'infinitif, sans toutefois que la distinction entre les deux constructions soit toujours nette.
Selon certains spécialistes, l'infinitif présenterait la conséquence de façon plus abstraite et les
modes personnels de façon plus concrète [1695].
Οὕτως ἀγνωμόνως ἔχετε ὥστε τὰ πράγματα ἐλπίζετε ἐκ φαύλων χρηστὰ
γενήσεσθαι (d'ap. Dém., Ol., 2, 26).
Vous êtes si irréfléchis que vous espérez voir la situation devenir excellente, de mauvaise
qu'elle est.
Ἦν δὲ χιὼν πολλὴ καὶ ψῦχος οὕτως ὥστε τὸ ὕδωρ ἐπήγνυτο (Xén., An., 7, 4, 3).
La neige était si abondante et le froid si fort que l'eau gelait.
Ces consécutives peuvent aussi avoir leur prédicat aux différents modes personnels des
principales ou indépendantes (ἄν + indicatif imparfait ou aoriste pour l'irréel [1418 ], ou ἄν +
optatif, pour le potentiel [1557]).
Les subordonnées concessives ou adversatives, introduites par εἰ καί quoique, même si, lors
même que ; καὶ εἰ même si, lors même que ; οὔδ'εἰ (μήδ'εἰ) pas même si, suivent les mêmes règles
que les subordonnées conditionnelles [1426 ss]. Elles sont concurrencées par καίπερ +
participe [1760].
Les propositions relatives, introduites par un pronom relatif ὅς, ἥ, ὅ ; ὅστις, ἥτις, ὅ
τι ; οἷος, ὅσος, etc. [160 suivants] ou un adverbe relatif ὡς, ὥσπερ, ὅπως, etc. [713], ont leur
prédicat à l'indicatif, ou, comme les indépendantes, au mode voulu par la modalité à
exprimer. La négation est soit οὐ, soit μή.
Ἃ μὴ οἶδα, οὐδὲ οἴομαι εἰδέναι (Plat., Ap., 21d). [condition, vu la négation μή]
Les choses que je ne sais pas, je ne pense pas non plus les savoir.
Termes introducteurs :
οἷος (annoncé éventuellement par τοιοῦτος) d'une telle qualité... que
ὅσος, ὅσοι (annoncé éventuellement par τοσοῦτος, τοσοῦτοι) autant... que, aussi nombreux... que
ὅσον (annoncé éventuellement par τοσοῦτον) tellement... que
ὡς, ὥσπερ, ὅπως (annoncé éventuellement par οὕτως, ὧδε) ainsi... que
ᾗ (annoncé éventuellement par ταύτῃ, ἄλλῃ πῃ) de la façon, d'une autre façon... que.
Τίς οὕτω μαίνεται ὅστις οὐ βούλεταί σοι φίλος εἶναι ; (Xén., An., 2, 5, 12).
[conséquence]
Qui est fou à ce point qu'il ne veut pas être ton ami ?
Οὐκ ἔσθ' ὅπως ὁ χρησμὸς εἰς τοῦτο ῥέπει (Aristophane, Plutus, 51).
Il n'y a pas de raison que l'oracle incline en ce sens. [conséquence]
- 1478. Soit l'antécédent est attiré dans la relative, en prenant le cas du relatif.
- 1479. Soit le relatif, attendu à l'accusatif, prend le cas (génitif ou datif) de son antécédent,
parfois omis.
Ἐπορεύετο σὺν ᾗ εῖχε δυνάμει (= σὺν τῇ δυνάμει ἣν εῖχε) (Xén., Hell., 4, 1, 23).
Il s'avançait avec les forces qu'il avait.
Σὺν οἷς (= τούτοις οὕς) μάλιστα φιλεῖς (Xén., An., 1, 9, 25). [antécédent omis]
Avec ceux que tu aimes le plus.
Ἀνεῖλεν αὐτῷ ὁ Ἀπόλλων θεοῖς (= θεούς) οἷς ἔδει θύειν (Xén., An., 3, 1, 6).
Apollon lui indiqua par un oracle les dieux à qui il fallait faire un sacrifice.
Plan
Pour rappel, les constructions des indépendantes peuvent se rencontrer aussi dans des
subordonnées.
Le subjonctif sert à exprimer une exhortation, notamment à la première personne. Négation
μή. Aux deuxièmes et troisièmes personnes, le grec utilise plutôt l'impératif [1575]. À la
deuxième personne, le subjonctif aoriste exprime la défense. Il est concurrencé par l'impératif
présent. Négation μή.
Φειδώμεθ' ἀνδρῶν εὐγενῶν, φειδώμεθα, κακοὺς δ'ἀποπτύωμεν (Eurip., fr.
414).
Ménageons les hommes bien nés, ménageons-les, et conspuons les méchants. [exhortation]
Καὶ μοι, ὦ ἄνδρες Ἀθηναῖων, μὴ θορυβήσητε (Plat., Ap., 20e).
Et n'allez pas, messieurs les Athéniens, protester contre moi. [défense : subj. aoriste]
à côté de :
καὶ ὅπερ λέγω, μὴ θορυβεῖτε, ὦ ἄνδρες (Plat., Ap., 21a).
et en ce qui concerne ce que je dis, ne protestez pas, messieurs. [défense : impér. présent]
Ψεύσῃ δὲ μηδὲν, ἀλλὰ πάντα τἀληθῆ λέγε (Lysias, 1, 18).
Ne mens en rien, mais dis toute la vérité. [défense : subj. aoriste; ordre : impér. présent]
À la première personne, le subjonctif exprime la délibération, l'hésitation. Négation μή. Il
est concurrencé par l'indicatif futur.
Εἴπωμεν ἢ σιγῶμεν ; ἢ τί δράσομεν ; (Eurip., Ion, 758).
Allons-nous parler ou garderons-nous le silence ? Ou que ferons-nous ?
Des propositions introduites par μή, μὴ οὐ, et dont le prédicat est au subjonctif,
fonctionnent comme compléments (ou sujets dans les tournures impersonnelles) de verbes (ou
tournures) exprimant la crainte ou l'hésitation. On peut quelquefois rencontrer l'indicatif dans
ces propositions.
Ces propositions sont parfois annoncées dans la principale par un pronom neutre, dont elles
sont le développement.
Verbes de crainte, tels par exemple :
φοβοῦμαι(έομαι), δέδοικα je crains que
δέος ἐστί, κίνδυνός ἐστι, φοβερόν / δεινόν ἐστι il y a danger que, il est à craindre que
φυλάττομαι, εὐλαβοῦμαι(έομαι) je me garde de, j'évite de...
Φοβεῖταί γε μέντοι... μὴ πάντα τὰ ἔσχατα πάθῇ (Xén., Cyr., 3, 1, 22).
Certes il craint... de subir tous les supplices les plus extrêmes. [prop. compl. de verbe]
Ὑμεῖς τε, οἱ Λακεδαιμόνιοι... δέδιμεν μὴ οὐ βέβαιοι ἦτε (Thuc., 3, 57, 4).
Et vous, les Lacédémoniens, nous craignons que vous ne soyez pas des alliés sûrs. [prop.
compl. de verbe]
Φοβούμεθα μὴ ἀμφοτέρων ἡμαρτήκαμεν (Thuc., 3, 53).
Nous craignons d'avoir manqué les deux buts. [indicatif parfait]
Optatif oblique possible [1565].
1514. Cas particuliers
Μὴ οὐ θεμιτὸν ᾖ (Plat., Phaed., 67b).
Peut-être n'est-ce pas permis. [= δέδοικα μὴ οὐ θεμιτὸν ᾖ]
Μὴ ἀγροικότερον ᾖ τὸ ἀληθὲς εἰπεῖν (Plat., Gorg., 462e).
Je crains qu'il ne soit plus choquant de dire la vérité. [= δέδοικα μὴ ἀγροικότερον ᾖ τὸ
ἀληθὲς εἰπεῖν]
Ἐγὼ δ'οὐ μή ποτε τἄμ'... ἐκφήνω κακά (Soph., O.R., 328-9).
Quant à moi, il n'y a pas de risque que je dévoile mes maux. [= Ἐγὼ δ'οὐ (φόβος
ἐστὶ) μὴ ποτε τἄμ'... ἐκφήνω κακά]
La particule ἄν accompagne souvent le subjonctif introduit par ὅπως et ὡς (exprimant en
quelque sorte une modalité « éventuelle ».)
Autres expressions du but : ὅπως + indicatif [1445] ; ὡς + participe futur [1750] ; τοῦ +
infinitif ou proposition infinitive [1705].
Optatif oblique possible [1565].
Τοῦτό μοι δοκεῖ σκεπτέον εῖναι ὅπως ὡς ἐλάχιστα δὲ σώματα ἀνδρῶν
ἀποβάλωμεν (Xén., An., 4, 6, 10). [prop. sujet, annoncée par τοῦτο]
Il nous faut veiller, me semble-t-il, à perdre le moins possible de vies humaines.
Ἡμῖν δέ γε οἶμαι πάντα ποιητέα ὡς μήποτε ἐπὶ τοῖς βαρβάροις γενήσωμεθα
(Xén., An., 3, 35). [prop. de but, compl. de phrase]
Nous devons tout faire, je pense, pour ne jamais tomber au pouvoir des Barbares.
Ἀλλὰ σὺ μὲν νῦν αὖτις ἀπόστιχε, μή σε νοήσῃ Ἥρη (Homère, Iliade, 522-3).
Mais toi, maintenant, va-t-en, pour qu'Héra ne t'aperçoive pas (ou de peur qu'Héra ne
t'aperçoive).
Ὡς δ' ἂν μάθῃς..., ἀντάκουσον (Xén., An., 2, 5, 16).
Pour que, éventuellement, tu apprennes..., écoute à ton tour. [prop. de but, compl. de
phrase ; ἄν introduit une nuance d'éventualité]
Ἄγ'... ὅπως πρῲ παρέσῃ ἔχων τοὺς ἱππέας ἐξωπλισμένους, ἵνα καὶ τὴν
δύναμίν σου ἰδῶμεν καὶ... ὅπως ἂν εἰδῶμεν ἅ τε δεῖ φίλια καὶ πολέμια ἡμᾶς
νομίζειν (Xén., Cyr., 5, 2, 21).
Fais en sorte d'être présent de bonne heure avec tes cavaliers en armes, afin que nous
voyions l'état de tes forces et... afin que nous sachions, éventuellement, ce que nous devons
considérer comme ami ou comme ennemi.
[Trois expressions différentes du but dans ce dernier exemple :
- ὅπως παρέσῃ : prop. complément d'un verbe d'activité
- ἵνα ἰδῶμεν : prop. compl. de phrase, circonstancielle de but
- ὅπως ἂν εἰδῶμεν : prop. compl. de phrase, circonstancielle de but avec ἂν ].
1530. SUBJONCTIF ÉVENTUEL AVEC Ἄν
Trois types de subordonnées recourent à la formule ἄν + subjonctif (négation μή), pour
exprimer la modalité « éventuelle », qui présente un fait comme probable ou attendu. Ce fait
peut être unique ou répété (= itératif).
Dans une période conditionnelle [1426], la subordonnée présente la condition comme un fait
probable ou attendu, qu'il soit unique ou répété (= itératif). Son prédicat est au subjonctif. La
conjonction εἰ se combine avec la particule ἄν, devenant ἐάν, ἤν, ἄν (καὶ ἐὰν devient κἄν).
La négation est μή. La principale est le plus généralement à l'indicatif futur, mais on trouve
aussi l'impératif.
ἐὰν (μή) + subjonctif, (οὐκ) + indicatif (futur) / impératif
Ἀλλ' ἐὰν ζητῇς καλῶς, εὑρήσεις (Plat., Gorg., 53d).
Mais si tu cherches bien, tu trouveras. [et tu chercheras sans doute]
Ἐὰν δὲ ἁλῷς ἔτι τοῦτο πράττων, ἀποθανῇ (Plat., Ap., 29c).
Et si tu es encore pris à agir ainsi, tu mourras.
Ἢν (= ἐάν) ἐγγὺς ἔλθῃ θάνατος, οὐδεὶς βούλεται θνῄσκειν (Eurip., Alc., 671-2).
Si la mort s'approche, personne ne veut mourir. [itératif]
Quand la circonstance temporelle est présentée comme un fait probable ou attendu, la
subordonnée a son prédicat au subjonctif + ἄν. La négation est μή. La conjonction temporelle
se combine avec ἄν quand c'est possible : ὅταν, ὁπόταν, ἐπάν (ἐπήν), ἐπειδάν..., mais πρὶν
ἄν, ἕως ἄν, ἔστ' ἄν. Le verbe de la proposition principale est généralement à un temps
primaire de l'indicatif.
L'optatif oblique possible [1565].
Pour πρὶν + infinitif [1700], + indicatif [1460].
Περιμένετε ἔστ' ἂν ἔλθω (Xén., An., 5, 1, 4).
Attendez jusqu'à ce que je revienne. [fait attendu]
Οὐ χρή με ἐνθένδε ἀπελθεῖν πρὶν ἂν δῶ δίκην (Xén., An., 5, 7, 5).
Je ne dois pas partir d'ici, avant d'être puni.
Οὒς ἂν ὁρῶ τὰ καλὰ καὶ τἀγαθὰ ἐπιτηδεύοντας, τούτους τιμήσω (Xén., Cyr., 7,
5, 85). [οὒς ἂν ὁρῶ = ἐάν τινας ὁρῶ]
Ceux que je verrai pratiquer le bien, je les honorerai. [fait attendu]
Νέος ἀπόλλυθ' ὅντιν´ ἂν φιλῇ θεός (Dicton). [ὅντιν´ ἂν φιλῇ= ἐάν τινα φιλῇ
θεός]
Celui que le dieu aime meurt jeune. [fait attendu, et répété (itératif)]
Τῷ ἀνδρί, ὃν ἂν ἕλησθε, πείσομαι (Xén., An., 1, 3, 15)
J'obéirai à l'homme que vous choisirez. [fait attendu]
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Plan
Pour rappel, les constructions décrites pour les indépendantes peuvent se rencontrer aussi
dans de nombreuses subordonnées.
Parfois précédé de εἰ γάρ, εἴθε ou ὡς, l'optatif dans une proposition indépendante ou
principale exprime un souhait présenté comme réalisable. Négation μή.
Ὦ παῖ, γένοιο πατρὸς εὐτυχέστερος (Soph., Ajax, 550).
Puisses-tu, mon enfant, être plus heureux que ton père.
Μή μοι γένοιθ' ἃ βούλομ' ἀλλ' ἃ συμφέρει (Mén., Mon., 481).
Qu'il m'advienne, non ce que je veux, mais ce qui est utile.
Εἰ γὰρ γενοίμην, τέκνον, ἀντὶ σοῦ νεκρός (Euripide, Hippolyte, 1410).
Que je voudrais, mon enfant, être mort à ta place.
Ὡς ὁ τάδε πορὼν ἀπόλοιτο (Soph., El., 126).
Puisse périr celui qui accomplit ces choses.
Un fait fictif ou probable, ainsi qu'une affirmation atténuée, sont exprimés en grec par ἄν +
optatif, et la négation est οὐ. C'est l'équivalent en français du conditionnel. Cette tournure très
fréquente, se rencontre non seulement dans les principales, mais dans la plupart des
subordonnées (complétives, circonstancielles, et relatives).
Τὰ γὰρ ἀληθῆ, οἴομαι, οὐκ ἂν ἐθέλοιεν λέγειν (Plat., Ap., 23d). [prop. principale]
Car la vérité, à mon avis, ils ne consentiraient pas à la dire.
Λέγει που Ἡράκλειτος ὅτι πάντα χωρεῖ καὶ οὐδὲν μένει, καὶ ὡς δὶς εἰς τὸν
αὐτὸν ποταμὸν οὐκ ἂν έμβαίης (Plat., Crat., 402a). [prop. complétive directe]
Héraclite dit quelque part que tout passe et que rien ne demeure et qu'on ne pourrait
entrer deux fois dans le même fleuve.
Δέομαί σοῦ παραμεῖναι ἡμῖν, ὡς ἐγὼ οὐδ' ἂν ἑνὸς ἥδιον ἀκούσαιμι ἢ σοῦ τε
καὶ Πρωταγόρου διαλεγομένων (Plat., Protag., 335d). [prop. circ. de cause]
Je te prie de rester avec nous, puisque je ne pourrais écouter personne avec plus
d'agrément que toi en train de t'entretenir avec Protagoras.
Νυνὶ δὲ συμβέβηκέ μοι ἅ γε δὴ οἰηθείη ἄν τις ἔσχατα κακῶν εἶναι (Plat., Ap.,
40a). [prop. relative]
Maintenant il m'est arrivé ce (= la condamnation à mort) que sans doute l'on pourrait
considérer comme le dernier des malheurs.
Κῦρος ἦρξε παμπόλλων ἐθνῶν, ὧν οὐδ' ἂν τὰ ὀνόματα ἔχοι τις εἰπεῖν (Xén.,
Cyr., 1, 1, 4). [prop. relative]
Cyrus régna sur des peuples innombrables, dont on ne pourrait même pas citer les noms.
Dans une période conditionnelle [1426], lorsque la condition est présentée comme purement
fictive, la subordonnée ou protase introduite par εἰ a son prédicat à l'optatif (négation μή), et
la principale ou apodose est à l'optatif accompagné de ἄν (négation οὐ).
Ἡ γὰρ εἰωθυῖά μοι μαντικὴ πάνυ πυκνὴ ἀεὶ ἦν εἴ τι μέλλοιμι μὴ ὀρθῶς
πράξειν (Platon, Ap., 40a).
En effet, mon signal coutumier se manifestait toujours fréquemment si j'étais sur le point
d'agir incorrectement.
Ὁπότ' εὖ πράσσοι πόλις, ἔχαιρε (Eur., Suppl., 897).
Lorsque la cité était prospère, il se réjouissait.
Dans un contexte passé, c'est-à-dire en dépendance d'un verbe principal à un temps
secondaire, le prédicat de nombreuses propositions subordonnées peut, mais ne doit pas
nécessairement, être à l'optatif sans ἄν, pour remplacer un « réel » (indicatif sans ἄν), un
« éventuel » (subjonctif avec ἄν), ou un subjonctif sans ἄν.
Cet optatif dit « oblique » se rencontre notamment dans des complétives introduites par
ὅτι/ὡς, des interrogatives indirectes, des complétives de verbes de crainte, des complétives
finales ou causales, ainsi que dans diverses propositions circonstancielles et relatives. Il ne
semble pas obligatoire ; on peut le rencontrer dans une même phrase, à côté d'un indicatif ou
d'un subjonctif, sans différence de sens aisément perceptible.
Ἔλεγον ὅτι οὐπώποθ' οὗτος ὁ ποταμὸς διαβατὸς γένοιτο (Xén., An., 1, 4, 18).
[complétive d'un verbe déclaratif]
Ils disaient que jamais ce fleuve n'avait été facile à traverser.
Κἄπειτα ἐπειρώμην αὐτῷ δεικνύναι ὅτι οἴοιτο μὲν εἶναι σοφός, εἴη δ' οὐ...
ἐλογιζόμην ὅτι τούτου μὲν τοῦ ἀνθρώπου ἐγὼ σοφώτερός εἰμι... (Plat., Ap., 21c-
d). [complétives d'un verbe déclaratif et d'un verbe de perception]
Et ensuite j'essayais de lui montrer qu'il pensait être savant, mais qu'il ne l'était pas...
je réfléchissais, me disant que j'étais plus sage que cet homme... [οἴοιτο et εἴη : deux
optatifs dépendant d'un imparfait ; εἰμι : un indicatif présent, dépendant aussi d'un
imparfait]
Ἐθαύμαζον οἱ Ἕλληνες ὅτι οὐδαμοῦ Κῦρος φαίνοιτο οὐδ' ἄλλος ἀπ' αὐτοῦ
οὐδεὶς παρῄει (Xén., An., 1, 10, 16). [complétive d'un verbe de perception]
Les Grecs s'étonnaient de ce que Cyrus n'apparaissait nulle part et de ce que personne
n'était venu de sa part. [un optatif et un indicatif imparfait, dépendant tous deux du
même imparfait]
Ἡ μήτηρ διηρώτα τὸν Κῦρον πότερον βούλοιτο μένειν ἢ ἀπιέναι (Xén., Cyr., 1,
3, 15). [complétive interrogative indirecte]
Sa mère demanda à Cyrus s'il voulait rester ou partir.
Ταῦτα εἰπὼν ἀνίστη ἵνα περαίνοιτο τὰ δέοντα (Xén., An., 3, 1, 47).
Sur ces paroles, il se leva pour accomplir ce qu'il fallait. [circonstancielle de but]
en face de :
Τὰ πλοῖα κατέκαυσεν ἵνα μὴ Κῦρος διαβῇ (Xén., An., 1, 4, 18).
Il brûla les vaisseaux, afin que Cyrus ne traversât pas. [circonstancielle de but]
Ἐσκόπει ὁ Μενεκλῆς ὅπως μὴ ἔσοιτο ἄπαις (Isée, 2, 10).
Ménéclès avait pour but de ne pas rester sans enfant. [complétive d'un verbe de
précaution]
Ἔδεισαν οἱ Ἕλληνες μὴ... αὔτοὺς κατακόψειαν (Xén., An., 1, 10, 9).
Les Grecs eurent peur qu'ils... ne les mettent en pièces. [complétive d'un verbe de
crainte].
Οὐχ ἡγοῦντ᾿οὐδὲν οἷοί τ᾿εἶναι κινεῖν τῶν καθεστώτων, πρὶν ἐκποδὼν ἐκεῖνος
αὐτοῖς γένοιτο (Isocrate, Attel., 5-6),
Ils (les Quatre-Cents) pensaient qu'ils ne pourraient rien changer aux institutions, avant
que cet homme ne soit mis à l'écart.
Οὔτε γὰρ ὅπως ἀποκτειναιεν εἶχον... (Plat., Banquet, 190c)
Ils (les dieux) n'étaient en effet pas dans la situation de tuer (le genre humain)... [prop.
relative à nuance consécutive : on peut supposer un οὕτως, modifiant εἶχον]
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Plan
Pour exprimer un ordre ou une exhortation, aux deuxièmes et troisièmes personnes, le grec
emploie l'impératif présent s'!l s'agit d'un ordre durable ou général, et l'impératif aoriste s'il
s'agit d'un ordre ponctuel. Toutefois, la différence entre l'emploi du présent ou de l'aoriste
n'est pas toujours évidente.
Pour la première personne, qui n'existe pas à l'impératif, on emploie le subjonctif [1506].
Ἀλλ' ἄγε δή, ὦ Κρίτων, πειθώμεθα αὐτῷ καὶ ἐνεγκάτω τις τὸν φάρμακον (Plat.,
Phéd., 116d). [ordre ponctuel]
Mais, allons, Criton, obéissons-lui, et que l'on apporte le poison.
Βραδέως μὲν φίλος γίγνου, γενόμενος δὲ πειρῶ διαμένειν (Isocrate, Démon., 24).
[exhortation générale]
Deviens lentement l'ami de quelqu'un, mais quand tu l'es devenu, essaie de le rester.
Ἀλλά, παῖ, λαβὲ τὸν βιβλίον καὶ λέγε (Plat., Théèt., 143c).
Allons, petit, prends le livre et lis.[ordre ponctuel à l'aoriste et ordre durable au
présent]
Εὖ μάλα σκεψάμενος, ἀποκρίνου (Plat., Gorg., 498a).
Après avoir bien examiné la question, réponds. [ordre durable ?]
1580. Défense
Pour exprimer une défense (ou ordre négatif), aux deuxièmes et troisièmes personnes, le
grec emploie l'impératif présent pour une défense générale et durable, et le subjonctif aoriste,
pour une défense particulière ou ponctuelle [1506]. Négation μή. La différence n'est cependant
pas toujours évidente.
Plan
Forme nominale du verbe, exprimant l'idée verbale, l'infinitif grec est dans beaucoup de
ses emplois comparable à l'infinitif français. Les temps de l'infinitif sont plus souvent
choisis pour leur valeur aspectuelle que pour leur valeur temporelle.
L'infinitif peut être substantivé et décliné à l'aide de l'article neutre singulier. Il peut être
accompagné de compléments généralement insérés entre l'article et l'infinitif. Il peut remplir
dans une phrase toutes les fonctions d'un nom. Les exemples sont multiples :
Θεῷ μάχεσθαι δεινόν ἐστι καὶ τύχῃ (Mén., Mon., 341). [sujet]
Il est redoutable de combattre la divinité et le destin.
Ἀλλὰ γὰρ ἤδη ὥρα ἀπιέναι... (Plat., Ap., 42a). [complément de nom]
Mais il est déjà l'heure de partir...
Ἀπώλλυντο οὖν ὑπὸ τῶν θηρίων διὰ τὸ πανταχῇ αὐτῶν ἀσθενέστεροι εἶναι
(Plat., Prot., 322b). [complément prépositionnel, de cause]
Aussi périssaient-ils (= les hommes) sous les coups des bêtes sauvages, du fait qu'ils
étaient en toutes circonstances plus faibles qu'elles.
Προεῖπον δὲ ταῦτα τοῦ μὴ λύειν ἕνεκα τὰς σπονδάς (Thuc., 1, 45, 3).
[complément prépositionnel, de but]
Ils prescrivirent cela, dans le but de ne pas rompre le traité.
Νίκησον ὀργὴν τῷ λογίζεσθαι καλῶς (Mén., Mon., 528). [complément
circonstanciel de moyen (ou modalité)]
Domine ta colère par un raisonnement sensé.
Δειναὶ γὰρ αἱ γυναῖκες εὑρίσκειν τέχνας (Eurip., I.T., 1032). [complément
d'adjectif]
Les femmes sont habiles à découvrir des ruses.
Complément de verbes signifiant donner, prendre, abandonner ; choisir, désigner ; envoyer,
l'infinitif sert à exprimer le but.
Ἀριστάρχῳ ἔδοτε ἡμέραν ἀπολογήσασθαι (Xén., Hell., 1, 7, 28).
Vous avez accordé à Aristarque un jour pour se défendre.
Οἱ ἄρχοντες οὓς ὑμεῖς εἵλεσθε ἄρχειν μου... (Plat., Ap., 28e).
Les chefs que vous-mêmes avez choisis pour me commander...
Δέκα δὲ τῶν νεῶν προὔπεμψαν ἐς τὸν μέγαν λιμένα πλεῦσαί τε καὶ
κατασκέψασθαι... (Thuc., 6, 50, 4).
Ils envoyèrent dix de leurs navires pour faire voile vers le grand port et pour observer...
Autres expressions du but : ὅπως, ὡς + indicatif [1445] ; ἵνα + subjonctif [1520] ; ὡς +
participe futur [1750] ; τοῦ + infinitif ou proposition infinitive [1705].
La proposition infinitive, ayant son sujet à l'accusatif et son prédicat à un temps de l'infinitif,
se rencontre dans diverses constructions. Son sujet, à la différence du latin, est souvent omis en
grec, et la tournure personnelle est souvent préférée à la tournure impersonnelle, si bien que la
proposition infinitive n'est pas toujours distincte d'un simple infinitif.
La proposition infinitive sert de sujet à des verbes et à des tournures impersonnels.
Toutefois la tournure personnelle est fréquente en grec.
Ἀνάγκη ἦν με πείθεσθαι τῷ λόγῳ (Xén., Cyr., 1, 6, 6). [sujet d' expression
impersonnelle]
Il était nécessaire que j'obéisse à ce discours.
Ἔδοξέ μοι εἰς λόγους σοι ἐλθεῖν (Xén., An., 2, 5, 4). [sujet d'un verbe impersonnel]
Il m'a paru bon de venir à toi pour discuter.
Δίκαιος εἶ βοηθεῖν τῷ ἀνδρί (Plat., Prot., 339e). [tournure personnelle]
Il est juste que tu aides cet homme. (= δίκαιόν ἐστί σε βοηθεῖν)
La proposition infinititive, dont le sujet est omis notamment quand il est le même que celui
du verbe introducteur, fonctionne comme complément direct de nombreux verbes. Cette
tournure est souvent concurrencée par une proposition en ὅτι, ὡς [1441] ou par une
proposition participiale [1730]. Les dictionnaires signalent ces tournures. Voici quelques
verbes construits avec la proposition infinitive :
- 1681. Verbes d'opinion (négation οὐ)
οἶμαι, νομίζω, δοκῶ(έω), ἡγοῦμαι(έομαι) je pense, je crois
κρίνω je juge
ὑποπτεύω je soupçonne
ἐλπίζω j'espère
etc.
- 1682. Verbes de déclaration (négation οὐ)
ὁμολογῶ(έω) reconnaître, avouer
ὑπισχνοῦμαι(έομαι) je promets
ὄμνυμι je jure
φημί, οὐ φημί je dis, je dis que ne pas ou je nie
etc.
La plupart des verbes déclaratifs se construisent aussi avec ὅτι et l'indicatif [1441].
- 1683. Verbes de volonté (négation μή)
ἐπιθυμῶ(έω), χρῄζω je désire, j'ai besoin de
αἰτῶ(έω) je demande
βούλομαι, ἐθέλω, ἀξιῶ(όω) je veux, je consens
ἐάω, ἐπιτρέπω, δίδωμι je permets, j'accorde
συμβουλεύω, παρακελεύομαι, πείθω je conseille, je persuade
κελεύω, παραγγέλλω j'ordonne
ψηφίζομαι je décrète
ἀναγκάζω j'oblige, je force
κωλύω j'empêche
etc.
Πάντες Ἕλληνές τε καὶ βάρβαροι νομίζουσιν εἶναι θεούς (Plat., Lois, 886a).
[complément de verbe d'opinion]
Tous les Grecs et tous les barbares croient que des dieux existent.
Τὸν μὲν γὰρ καλὸν κἀγαθὸν ἄνδρα καὶ γυναῖκα εὐδαίμονα εἶναί φημι, τὸν
δ᾿ἄδικον καὶ πονηρὸν ἄθλιον (Plat., Gorg., 470e). [complément de verbe déclaratif]
Je dis que l'homme et la femme de bien sont heureux, mais que l'homme injuste et mauvais
est misérable.
Ἐκέλευσα αὐτὸν ἐνεγκεῖν τὴν ἐπιστολήν (Xén., Cyr., 2, 2, 9). [complément de
verbe de volonté]
Je lui donnai l'ordre de m'apporter la lettre.
Dans le discours indirect, quand le verbe introducteur exige une proposition infinitive, les
principales « potentielles » (ἄν + optatif [1557]) et les principales « irréelles » (ἄν + indicatif
imparfait ou aoriste [1435]), dépendant de ce verbe, se mettent à l'infinitif + ἄν. La particule
ἄν donne à l'infinitif une valeur de « potentiel » ou d' « irréel ». Si le sujet de l'infinitif est le
même que le sujet du verbe introducteur, il est régulièrement omis.
Ἐνόμιζον παρὰ Κύρῳ, ὀντες ἀγαθοί, ἀξιωτέρας ἄν τιμῆς τυγχάνειν ἢ παρὰ
βασιλεῖ (Xén., An., 1, 9, 29). [potentiel, même sujet que celui du verbe principal]
Ils pensaient que, se montrant braves, ils obtiendraient une récompense plus importante
auprès de Cyrus qu'auprès du roi.
Ἆρ' οὖν ἄν με οἴεσθε τοσάδε ἔτη διαγενέσθαι, εἰ ἔπραττον τὰ δημοσία... ; (Plat.,
Ap., 32e). [irréel]
Pensez-vous que j'aurais vécu tant d'années, si j'avais fait de la politique...?
Κῦρός γε εἰ ἐβίωσεν, ἄριστος ἂν δοκεῖ ἄρχων γενέσθαι (Xén., Écon., 4, 18).
S'il avait vécu, Cyrus serait devenu, semble-t-il, un excellent souverain. [irréel, même
sujet que verbe principal]
Une proposition de conséquence introduite par ὥστε (rarement ὡς) a son prédicat à
l'infinitif et son sujet, s'il est exprimé, à l'accusatif. Négation μή. Ὥστε est souvent annoncé
dans la principale par un adverbe, par exemple : οὕτως, τοσοῦτον...
Dans cette tournure, la conséquence est généralement présentée comme la simple suite
logique du fait énoncé dans la principale, sans qu'on se prononce sur sa réalisation. C'est
différent de la tournure à l'indicatif (ou aux autres modes des indépendantes), où la
conséquence est souvent présentée comme réalisée [1465]. La distinction toutefois n'est pas
toujours évidente et, selon certains spécialistes, l'infinitif présenterait plutôt la conséquence de
façon plus abstraite et les modes personnels de façon plus concrète.
Ἐνθάδε οὔτε ἀργύριον ἔχομεν ὥστε ἀγοράζειν (Xén., An., 7, 3, 5).
Ici, nous n'avons pas d'argent qui nous permette d'acheter (le nécessaire).
Καὶ κραυγὴν πολλὴν ἐποίουν καλοῦντες ἀλλήλους ὥστε καὶ τοὺς πολεμίους
ἀκούειν · ὥστε οἱ μὲν ἐγγύτατα τῶν πολεμίων καὶ ἔφυγον ἐκ τῶν
σκηνωμάτων (Xén., An., 2, 2, 17). [conséquence possible et conséquence réalisée]
Et en s'appelant mutuellement, ils (= les Grecs) faisaient grand bruit, au point d'être
entendus par les ennemis, si bien que ceux des ennemis les plus proches s'enfuirent de leurs
tentes.
Ποιητὴς ὁ θεὸς σοφὸς οὕτως ὥστε καὶ ἄλλον ποιῆσαι (Plat., Banquet, 196e).
Le dieu est un poète habile au point même d'en faire un autre.
Après une principale affirmative, la circonstancielle temporelle introduite par πρίν
(πρότερον... πρίν) avant que, avant de se construit le plus généralement avec l'infinitif. Après
une principale négative, πρίν se construit le plus généralement avec l'indicatif [1460] ou (ἄν) +
subjonctif [1532]. Cette règle n'est cependant pas absolue, comme le montre le second exemple.
Ἐπὶ τὸ ἄκρον ἀναβαίνει Χειρίσοφος πρίν τινας αἰσθέσθαι τῶν πολεμίων (Xén.,
An., 4, 1, 7). [principale affirmative]
Chirisophe arrive en haut de la colline, avant que certains ennemis le remarquent.
Ἐγγύς τε οἰκῶν τῆς ἀγορᾶς οὔτε πρὸς δικαστηρίῳ οὔτε πρὸς βουλευτηρίῳ
ὤφθην οὐδεπώποτε πρὶν ταύτην τὴν συμφορὰν γενέσθαι (Lys., Biens
d'Aristoph., 55). [principale négative]
Habitant près de l'agora, je ne fus jamais aperçu ni dans un tribunal ni au Conseil, avant
que ce malheur survienne.
Une tournure, assez rare, constituée de l'article au génitif suivi d'une proposition infinitive,
exprime le but. [C'est comme si la préposition ἕνεκα en vue de, pour, était sous-entendue]
Τοῦ δὲ μὴ διαφεύγειν τὸν λαγὼ σκοποὺς καθίστης (Xén., Cyr., 1, 6, 40).
Tu disposes des gardes, pour que le lièvre ne s'échappe pas.
Τό τε λῃστικόν... καθῄρει ἐκ τῆς θαλάσσης... τοῦ τὰς προσόδους μᾶλλον ἰέναι
αὐτῷ (Thuc., 1, 4).
Il (Minos) purgeait la mer de la piraterie... pour que plus de revenus lui reviennent.
Autres expressions du but : ὅπως, ὡς + indicatif [1445] ; ἵνα + subjonctif [1520] ; ὡς +
participe futur [1750].
Dans des propositions indépendantes ou incises, l'infinitif prédicat peut exprimer un ordre
ou une défense, une exclamation, une protestation. Négation μή.
Μὴ ἐμὲ αἰτιᾶσθαι τούτων... (Plat., Soph., 218a). [défense]
Ne m'accuse pas de cela.
Ἐμὲ παθεῖν τάδε, φεῦ... (Esch., Eum., 837). [exclamation, protestation]
Moi, souffrir cela, hélas !
Un infinitif sans sujet se rencontre très fréquemment dans des expressions lexicalisées,
figées, et dans des locutions adverbiales, constituant en quelque sorte des propositions incises,
telles :
ὀλίγου / μικροῦ / πολλοῦ δεῖν peu s'en faut, il s'en faut de beaucoup
(ὡς) ἐμοί δοκεῖν à ce qu'il me semble
(ὡς) (ἔπος) εἰπεῖν pour ainsi dire
τὸ σύμπαν εἰπεῖν pour tout dire
ὡς συντόμως εἰπεῖν / (ὡς) συνελόντι εἰπεῖν pour le dire brièvement
ὡς (οὕτως) ἀκοῦσαι à l'entendre ainsi
τὸ νῦν εἶναι pour l'instant
τὸ κατὰ τοῦτον εἶναι pour autant que cela le concerne
τὸ ἐπ' ἐμοὶ εἶναι pour ce qui dépend de moi.
Καίτοι ἀληθές γε, ὡς ἕπος εἰπεῖν, οὐδὲν εἰρήκασιν (Plat., Ap., 17a).
Et pourtant ils n'ont, pour ainsi dire, rien dit de vrai.
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Plan
Outre son rôle dans les formes périphrastiques de la conjugaison (3e pers. pl. pft indicatif
médio-passif des verbes en occlusives et en liquides [344; 351 et 352] et subjonctif et optatif
parfait médio-passif des verbes en ω [395; 420]), le participe peut remplir dans une phrase
de multiples fonctions.
1721. PRINCIPALES FONCTIONS DANS UNE PROPOSITION
Généralement précédé de l'article décliné, le participe fonctionne comme un substantif, se
rencontre à tous les cas, et peut se traduire par « celui qui... » ou par un substantif : ὁ λέγων
celui qui parle ; l'orateur. Négation οὐ ou μή, selon les cas. L'article n'est pas toujours exprimé.
Λέγω δὲ τοῦτο πρὸς τοὺς ἐμοῦ καταψηφισαμένους θάνατον (Plat., Ap., 38d).
Je dis cela à ceux qui m'ont condamné à mort.
Οὐκ ἔστι μὴ νικῶσι σωτηρία (Xén., An., 6, 5, 18).
Il n'existe pas de salut pour des vaincus [= des non-vainqueurs].
Le participe complétant un nom ou un pronom avec lequel il s'accorde en genre, en nombre
et en cas, fonctionne comme épithète et correspond à une proposition relative. Si le participe
est accompagné de la particule ἄν, il exprime un potentiel.
Ἐλύπει γὰρ αὐτὸν ἡ χώρα πορθουμένη (Xén., An., 7, 7, 12).
Le pillage de la contrée le chagrinait. [= la contrée ravagée]
Ὁ μὲν οῦν ἐν ἀπορρήτοις λεγόμενος περὶ αὐτῶν λόγος μέγας τίς μοι φαίνεται
καὶ οὐ ῥᾴδιος διιδεῖν (Plat., Phéd., 62b). [épithète]
La formule prononcée à ce sujet lors des Mystères me paraît grandiose et pas facile à
comprendre.
Ἐγὼ δὲ πρὸς ἅπαντα μὲν τὰ δικαίως ἂν ῥηθέντα κατὰ τῆς πόλεως, οὔτ᾿ἂν
δυναίμην ἀντειπεῖν... (Isocr., Pan., 64).
Quant à moi, toutes les choses que l'on pourrait dire à juste titre contre la cité, je ne
pourrais les contredire.
Un participe fonctionne comme attribut du sujet du verbe εἰμι ou de verbes évoquant une
manière d'être ou une manière d'aborder une action, des verbes signifiant avoir tort ou raison
de, l'emporter sur, être inférieur à, et des verbes de sentiment. La traduction française peut
souvent faire du participe le verbe principal, et du verbe grec un adverbe en français.
Verbes indiquant une manière d'être ou d'aborder une action
τυγχάνω je me trouve par hasard
λανθάνω je suis caché
φαίνομαι, δῆλός εἰμι, φανερός εἰμι je suis ouvertement, manifestement
φθάνω je suis le premier à
ἄρχομαι je commence à
διατελῶ(έω), διάγω, διαγίγνομαι je suis sans cesse, je continue à
παύομαι je cesse de
etc.
Verbes signifiant avoir tort, etc.
ἀδικῶ(έω) j'ai tort, j'agis mal en
εὖ, καλῶς ποιῶ(έω), je fais bien de
χαρίζομαί τινι, ὀνίνημί τινα je rends service à quelqu'un en
νικῶ(άω), κρατῶ(έω) τινα je l'emporte sur quelqu'un en
ἡττῶμαι(άομαι) je me laisse vaincre en
etc.
Verbes de sentiment
χαίρω, ἥδομαι je me réjouis de
ἀγαπῶ(άω) je suis content de
αἰσχύνομαι j'ai honte de, je rougis de
μεταμέλομαι je me repens de
ἀγανακτῶ(έω), χαλεπῶς φέρω je suis fâché de
ἄχθομαι je m'afflige de
etc.
Φεύγων Ὀρέστης ἐστίν (Eschyle, Choéphores, 136).
Oreste est en exil.
Ἔτυχον ἐν τῇ ἀγορᾷ ὁπλῖται καθεύδοντες (Thuc., 4, 113, 2).
Par hasard, des hoplites dormaient sur la place. [litt. : des hoplites se trouvèrent
dormant]
Ἔτυχε διαρρέων διὰ τοῦ χωρίου ποταμὸς Σελινοῦς (Xén., An., 5, 3, 7). [attribut
du sujet]
Le fleuve Sélinus traversait justement la propriété. [litt. : le Sélinus se trouva par hasard
traversant...].
Φθάνουσιν ἐπὶ τῷ ἄκρῳ γενόμενοι τοὺς πολεμίους (Xén., An., 3, 4, 49).
Ils arrivent sur la hauteur avant les ennemis. [littér. : parvenus au sommet ils
devancent les ennemis].
Ἐπειδὴ ἡ ψυχὴ ἀθάνατος οὖσα φαίνεται (Platon, Phédon, 107c).
Puisque l'âme manifestement est immortelle. [littér. : apparaît étant]
Ἀδικεῖτε πολέμου ἄρχοντες καὶ σπονδὰς λύοντες (Thuc., 1, 52, 2).
Vous avez tort de commencer la guerre et de violer le traité.
Ἥδομαι ὑφ᾿ ὑμῶν τιμώμενος (Xén., An., 6, 1, 21).
Je me réjouis d'être honoré par vous.
Le participe fonctionne aussi comme attribut du complément de nombreux verbes de
perception ou de sentiment, etc. Ce participe se rencontre surtout à l'accusatif, mais aussi au
génitif et au datif dans les tournures où il se rapporte à un complément de verbe régissant un
de ces cas, ou même à un complément prépositionnel. Le participe équivaut alors le plus
souvent à une proposition complétive, et cette construction est en concurrence avec d'autres
tournures, dont ὅτι + indicatif [1441] ou la proposition infinitive [1680], tournures
mentionnées dans les dictionnaires.
Οἶδά σε λέγοντα ἀεί... (Xén., Cyr., 1, 6, 6). [attribut du complément direct]
Je sais que tu disais toujours... (= ὅτι ἔλεγες).
Ὁρῶμεν γὰρ πάντα ἀληθῆ ὄντα ἃ λέγετε (Xén., An., 5, 5, 24). [attribut du
complément direct]
Nous voyons en effet que tout ce que vous dites est vrai.
Ὁρῶ γὰρ ἡμᾶς οὐδὲν ὄντας ἄλλο πλὴν // εἴδωλ', ὅσοιπερ ζῶμεν ἢ κουφὴν
σκιάν (Soph., Aj., 125-126). [attribut du complément direct]
Je vois que nous, tous les vivants, ne sommes rien, sinon des fantômes, ou une ombre légère.
Un participe apposé à un nom au nominatif fonctionne comme prédicat d'une proposition
participiale, appelée parfois « épithète détachée », ou participe « circonstanciel ». Comme
tentent de le montrer les exemples présentés dans les pararagraphes ci-dessous, cette
proposition équivaut à une proposition complément de phrase, dont la nuance particulière
(temporelle, causale, comparative conditionnelle, concessive) peut se déduire du contexte.
Cette nuance est parfois précisée par un adverbe, une conjonction ou une particule ; en
l'absence de cette précision, l'interprétation est souvent subjective et discutable. La particule
ἄν accompagnant le participe lui confère une nuance de potentiel ou d'irréel. Le temps du
participe est aspectuel plutôt que temporel [1026]. Le sens ponctuel de l'aoriste suggère
toutefois dans certains cas une antériorité du participe.
1740. Nuance temporelle
Appuyé parfois par des adverbes comme εὐθύς, αὐτίκα aussitôt, μεταξύ, ἅμα à la fois,
pendant que, entre-temps, etc., le participe exprime une circonstance liée au fait envisagé par le
verbe principal.
Ταῦτ' εἰπών, ἐκεῖνος μὲν ἀνίστατο εἰς οἴκημά τι (Plat., Phéd., 116a). [aoriste
ponctuel]
Après avoir dit cela, il (= Socrate) se leva, se dirigeant vers un local.
Ἐμάχοντο ἅμα πορευόμενοι οἱ Ἕλληνες (Xén., An., 6, 3, 5). [présent duratif]
Tandis qu'ils marchaient (= Tout en marchant), les Grecs combattaient.
Εὐθὺς παῖδες ὄντες μανθάνουσιν ἄρχειν τε καὶ ἄρχεσθαι (Xén., An., 1, 9, 14).
Ils (= les fils des grands de Perse) apprennent à commander et à obéir, dès l'enfance.
1745. Nuance causale
Précédé parfois de ἅτε, οἷον, οἷα étant donné que, vu que, parce que (cause objective), ὡς sous
prétexte que, en pensant que (cause subjective), le participe exprime une cause du fait envisagé
par le verbe principal.
Ἠξίου ἀδελφὸς ὢν αὐτοῦ δοθῆναι οἷ ταύτας τὰς πόλεις (Xén., An., 1, 1, 8).
Il demanda, étant son frère, que ces villes lui soient attribuées [= parce qu'il était].
Le participe futur, éventuellement précédé de ὡς, surtout après verbes de mouvement,
exprime le but.
Ἔπεμψέ τινα ἐροῦντα ὅτι συγγενέσθαι αὐτῷ χρῄζει (Xén., An., 2, 5, 2).
Ιl envoya quelqu'un (pour) dire qu'il désirait le fréquenter.
Autres expressions du but : ὅπως, ὡς + indicatif [1445] ; ἵνα + subjonctif [1520] ; τοῦ +
infinitif ou proposition infinitive [1705].
Un participe introduit par ὥσπερ équivaut à une proposition comparative conditionnelle.
Un participe, parfois appuyé par καίπερ, équivaut à une proposition concessive.
Περὶ μὲν τῶν πρότερον γεγενημένων πολλὰ ἔχων εἰπεῖν, ἱκανὰ νομίζω τὰ
εἰρημένα (Lysias, 7, 9).
Bien qu'ayant beaucoup à dire à propos des événements antérieurs, je crois suffisantes les
choses dites.
Un participe peut équivaloir à une subordonnée conditionnelle. Quand la principale est
« potentielle » ou « irréelle », le sens du participe peut être précisé. Sinon l'interprétation est
parfois discutable.
Ἐχθροῖς ἀπιστῶν οὔποτ' ἂν πάθοις βλάβην (Gnom., 211). [potentiel]
En te défiant (= si tu te défiais) de tes ennemis, tu ne subirais jamais de dommage.
Καί μοι μὴ ἄχθεσθε λέγοντι τἀληθῆ (Plat., Apol., 31e).
Et ne vous fâchez pas contre moi si je dis la vérité [ou parce que je dis ou quand je dis].
La particule ἄν, accompagnant un participe « circonstanciel », lui confère en outre une
nuance potentielle ou irréelle.
Dans cette construction, correspondant à l'« ablatif absolu » du latin, une tournure
participiale constituée d'un nom sujet et d'un participe prédicat au génitif, appelée « génitif
absolu », fonctionne comme une proposition complément de phrase. La tournure est
susceptible d'exprimer diverses valeurs, précisées parfois par des particules ἅτε, ὡς, καίπερ,
καὶ, ἅμα, εὐθυς... L'interprétation, qui se base seulement sur le contexte est parfois
discutable. La négation est généralement οὐκ, μή s'employant pour exprimer une condition
ou une volonté. Voir aussi [1310].
Νυκτὸς δὲ ἐπιγενομένης, ἐφαίνοντο ἡμῖν καὶ ἄλλαι πολλαὶ νῆσοι πλησίον...
(Lucien, Verae Historiae, 1, 10). [valeur temporelle]
Mais une fois la nuit venue, d'autres îles toutes proches nous apparurent...
Οὕτως ἀποπλεῖ οἴκαδε, καίπερ μέσου χείμωνος ὄντος (Xén., Agés., 2, 31).
[valeur adversative]
Ainsi il fait voile vers sa patrie, bien que ce soit le milieu de l'hiver.
Le grec connaît une autre tournure analogue, l' « accusatif absolu », plus rare, où le participe
(verbe ou expression impersonnels) et son sujet (pronom neutre généralement sous-entendu),
sont à l'accusatif. Voir [1209].
Δόξαν (= δόξαντα) ἡμῖν ταῦτα, ἐπορευόμεθα (Plat., Prot., 314c).
Cette décision nous paraissant bonne, nous nous mettons en route.
Δῆλον γὰρ ὅτι οἶσθα, μέλόν γέ σοι (Plat., Apol., 24d).
Il est donc clair que tu es au courant, cela étant pour toi un souci.
Ἡμῖν δὲ ἐξὸν ζῆν μὴ καλῶς, καλῶς αἱρούμεθα μᾶλλον τελευτᾶν (Plat., Ménex.,
246d).
Ne pouvant que vivre sans honneur, nous choisissons plutôt de mourir noblement.
L'adjectif verbal en -τός, -τή, -τόν est un simple adjectif, équivalant souvent au participe
passé français : λυ-τός délié ; parfois, il peut se traduire par un adjectif marquant une
possibilité : θαυμασ-τός admirable.
Pour la morphologie, voir [503].
Ὠφελητέα σοί ἡ πόλις ἐστιν (Xén., Mém., 3, 6, 3).
Tu dois venir en aide à la ville. (litt. : La ville doit être aidée par toi) [Tournure
personnelle].
Εἴτε ὑπὸ φίλων ἐθελεῖς ἀγαπᾶσθαι, τοὺς φίλους εὐεργετητέον (Xén., Mém., 2, 1,
28).
Si tu veux être aimé par des amis, il faut aider tes amis. [Tournure impersonnelle].
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Plan
ἄν [1805]
εἰ [1807]
ἤ, ἦ, ἡ, etc. [1810]
ἵνα [1815]
μή, μή οὐ, οὐ μή [1820]
ὅπως [1825]
ὅτε [1830]
ὅτι et ὅ τι [1835]
πρίν [1840]
ὡς (ὥς, ὧς) [1845]
ὥσπερ [1850]
ὥστε [1855]
1805. ἄν
•Particule
1807. εἰ et εἶ
•Particule
• Conjonction de subordination
• Expressions lexicalisées
• Formes verbales
1810. ἤ, ἦ, ἡ, etc.
•adverbe
ᾗ par où, comme, autant que (adverbe relatif de lieu, de manière) [710, 713]
ἦ certes, sans doute.
•conjonction ou particule
•formes verbales
ἦ j'étais, il était (1 et 3e sg. impft de εἰμί), ᾖ qu'il soit (3 sg. subj. pr. de εἰμί)
ἦ il disait (3 sg. impft de ἠμί)
1815. ἵνα
•Conjonction de subordination
ἵνα pour que, afin que
(ἵνα) μή pour que ne pas, afin que ne pas (jamais accompagné de ἄν)
introduit une subordonnée de but :
au subjonctif [1520]
à l'optatif oblique [1565].
•Particule ou adverbe
• Conjonction de subordination
1825. ὅπως
•Adverbe de manière
ὅπως de la manière que, comme (= ὥσπερ). Adverbe relatif [710, 714], en corrélation
avec οὕτω(ς), ὧδε...
Introduit une proposition relative de comparaison [1475]
Ὅπως γιγνώσκετε οὕτω καὶ ποιεῖτε (Xén., Cyr., 5, 1, 22).
Faites comme vous jugez bon.
•Conjonction de subordination
ὅπως que, à ce que, pour que, afin que.
- introduit une proposition sujet ou complément de verbe d'effort, d'activité
[1445, 1565].
τῶν ἀρχομένων ἐπιμελεῖσθαι ὅπως βέλτιστοι ἔσονται. (Xén., Cyr., 2, 1, 11).
veiller à ce que ses sujets soient les meilleurs.
1830. ὅτε
1835. ὅτι et ὅ τι
•Conjonction de subordination
•Relatif indéfini
ὅ τι ce que, quelle chose. Nominatif et accusatif neutre singulier du relatif indéfini
ὅστις [162] Introduit une interrogative indirecte [1450, 1565]
Οὐκ ἴστε ὅ τι ποιεῖτε (Xén., An., 1, 5, 16).
Vous ne savez pas ce que vous faites.
Μὴ ὅτι ἰδιώτην τινὰ ἀλλὰ τὸν μέγαν βασιλέα... (Plat., Ap., 40d).
Non seulement un simple particulier, mais le grand roi même...
- ὅτι μή excepté
Οὐδεὶς ἀνθρώπων ὅτι μὴ γυνὴ μούνη (Hér., 1, 181).
Aucun humain, excepté une seule femme.
1840. πρίν
•Conjonction
En corrélation avec les démonstratifs οὕτως, ὧδε, ἐκείνως, ὥς... [710, 713]. Le terme ὡς
fonctionne souvent comme conjonction de subordination.
- ὡς comme, de même que, selon que, en tant que, en guise de, dans la mesure où
(à rapprocher de ὥσπερ) ; introduit une comparaison
dans des propositions comparatives [1475, 1775]
dans des syntagmes isolés.
ὡς ἐμοὶ δοκεῖ. À ce qu'il me semble.
- ὡς, ὡς τάχιστα comme, dès que, lorque, aussi longtemps que...; ( à rapprocher de
ὅτε) ;
introduit des propositions temporelles [1460, 1565].
•Préposition
ὡς (+ accusatif) vers, près de, chez (surtout avec les noms de personnes) [765, 1184, 1185].
1850. ὥσπερ
ὥσπερ comme, ainsi que, de même que (parfois en corrélation avec οὕτω(ς) ;
introduit :
des compléments de comparaison,
des propositions de comparaison, parfois elliptiques [1475],
des participes équivalant à une comparative conditionnelle [1755].
1855. ὥστε
•Conjonction
ὥστε de telle sorte que, de manière à, à condition de ; introduit une consécutive :
- avec l'indicatif [1465]
- avec l'infinitif [1695].
•Adverbe relatif
MORPHOLOGIE
Introduction [000]
Alphabet [001]
Répartition des lettres [002]
Signes orthographiques [010]
Appendice sur l'accentuation [600]
Phénomènes phonétiques affectant les voyelles [014]
Phénomènes phonétiques affectant les consonnes [018]
Notions préliminaires à l'étude de la morphologie [024]
Les diverses classes de mots [025]
Les conjugaisons : modes, temps, voix [027]
Les éléments constitutifs d'un mot [028]
L'article [051]
Les déclinaisons du nom [052]
Première déclinaison [053]
Deuxième déclinaison [060]
Troisième déclinaison [065]
Introduction [066]
Thèmes en consonnes (sauf -ς) [070]
Thèmes en occlusives [072]
Thèmes en -ρ à alternances [073]
Thèmes en -ς [074]
Thèmes en -ι [077]
Thèmes en -υ [078]
Autres thèmes divers [079]
Adjectifs [090]
L'adverbe [701]
L'origine des adverbes [702]
Les degrés de l'adverbe [703]
Tableau de synthèse des corrélatifs [710]
Quelques autres correspondances [720]
Les particules [730]
négatives [731]
interrogatives [740]
de liaison [750]
Les prépositions [760]
avec un seul cas [761]
avec deux cas [770]
avec trois cas [771]
Morphologie du verbe ou morphologie verbale [200]
L'indicatif [255]
Généralités [257]
Indicatif présent [260]
Indicatif imparfait [280]
Indicatif futur [290]
Indicatif aoriste [300]
Indicatif parfait [340]
Indicatif plus-que-parfait [361]
Indicatif futur-parfait [363]
Le subjonctif [380]
Généralités [381]
Subjonctif présent [382]
Subjonctif aoriste [390]
Subjonctif parfait [395]
L'optatif [400]
Généralités [401]
Optatif présent [402]
Optatif futur [410]
Optatif aoriste [411]
Optatif parfait [420]
L'impératif [425]
Impératif présent [426]
Impératif aoriste [435]
Impératif parfait [440]
L'infinitif [450]
Généralités [476]
Participe présent [477]
Participe futur [490]
Participe aoriste [492]
Participe parfait [500]
Les adjectifs verbaux [503]
SYNTAXE
Introduction [1000]
L'article [1095]
L'accord [1120]
Nominatif [1151]
Vocatif [1160]
Accusatif [1165]
Génitif [1220]
Datif [1320]
Indicatif [1410]
Subjonctif [1500]
Optatif [1550]
Impératif [1570]
Infinitif [1600]
ἄν [1805]
ἤ, ἦ, ἡ, etc. [1810]
ἵνα [1815]
μή, μή οὐ, οὐ μή [1820]
ὅπως [1825]
ὅτε [1830]
ὅτι et ὅ τι [1835]
πρίν [1840]
ὡς (ὥς, ὧς) [1845]
ὥσπερ [1850]
ὥστε [1855]