Memoire Final Pouan
Memoire Final Pouan
Memoire Final Pouan
par Méthanisation
Présenté
enté et soutenu publiquement le 14 juin 2011 par
Flaurant POUAN
Promotion [2010/2011]
0
DEDICACES
Je dédie ce mémoire à :
Mon père POUAN NIBIRE pour son suivit sans sèche dont il
fait preuve pour je que réussisse.
Ma mère KARFO KELTOGUE qui à toujours veillée sur moi
par ses prières.
Mes frères, sœurs et parents plus particulièrement à mon Tonton
Professeur KARFO KAPOUNI, mon frère POUAN LEBDEM
et ma sœur POUAN ADELLE pour leur encouragement et leur
soutien.
Tous ceux qui m’aiment et qui m’ont apporté leur soutien.
i
VALORISATION ENERGETIQUE DES TOURTEAUX DE JATROPHA PAR METHANISATION
REMERCIEMENTS
Mon maitre de stage, M. ARNAUD CHAPUIS, qui m’a guidé et orienté par ses
précieux conseils et explications lors du stage.
Pr. DIDIER LECOMTE pour son entière disponibilité, ses précieux conseils et pour
sa coordination.
Tout le personnel du LBEB pour leur assistance.
RESUME
La présente étude qui s’inscrit dans le cadre de l’obtention de mon master en énergie a été
réalisée en quatre parties.
La première partie a été consacrée à une revue de la littérature sur la filière méthanisation. Le
but de cette partie est de fournir les bases sur la biologie de la méthanisation, les paramètres
qui l’influent et enfin les différents procédés de valorisation des déchets par méthanisation.
La troisième partie a été consacrée à l’identification des différents procédés adaptés aux
échelles de production de biogaz industrielle et artisanale/agricole. Des procédés adaptés aux
différentes échelles de production ont été sélectionnés.
Mots clés :
1. Méthanisation
2. Tourteau
3. Jatropha
4. Digestion
5. Biogaz
ABSTRACT
This study is the achievement of my master's degree energy. It contains in four parts.
The first part was devoted to a literature review on the anaerobic digestion. The purpose of
this section is to provide anaerobic digestion basics, then the parameters that influence it and
the various processes of valorization of waste by anaerobic digestion.
The second part concerns the study of Jatropha oil cake (JC) potential in biogas. Initially, we
analyzed the results of studies on the anaerobic digestion of (JC) in the literature. It shows that
the (JC) are substances adapted for anaerobic digestion and better yields are obtained for
mixtures with other substances with a higher C / N ratio. Dry digestion experiments (less than
40% water) and (JC) show low degradation and suggest that this type of digestion is not
suitable. However, tests of wet digestion (at least 40% water) were more conclusive.
The third part was devoted to identifying the various processeses adapted to artisanal and
industrial biogas. Adapted processes have been choosing to suit the two ways of productions.
Finally in the last section, we present an example of a design applied to the agricultural
model. A feasibility study and environmental impacts has been performed in this direction.
Key words:
1. Methanisation
2. Seed Cake
3. Jatropha
4. Digestion
5. Biogas
TJ : Tourteaux de Jatropha
C/N : Rapport Carbone Azote
pH : potentiel d’Hydrogène
FB : Fumier de Bétail
LBEB : Laboratoire Biomasse Energie et Biocarburant
AGV : Acide Gras Volatile
UASB : Upflow Anaerobic Sludge Blanket
CSTR: Continous Stirred Tank Reactor
PCI: Pouvoir Calorifique Inférieur
DCO: Demande Chimique en Oxygène
MS : Matière Sèche
Symbole chimique
CO2 : Dioxyde de Carbone
CH4: Methane
NH3: Ammoniac
H2: Dihydrogène
H2S: Hydrogène Sulfureux
NO2: Dioxyde Nitreux
SO2: Dioxyde de Soufre
Unité
mV: millivolt
°C: Degré Celsius
Kg: Kilogramme
atm : Atmosphère
kWh : KiloWattheure
l: litre
m3: mètre cube
m3/kg MS/j : mettre cube/kilogramme de matière sèche/jour
Dedicaces .................................................................................................................................... i
Remerciements ........................................................................................................................... ii
Abstract ..................................................................................................................................... iv
Introduction ................................................................................................................................ 6
1.4 Les différents procédés de valorisation énergétiques par méthanisation [3] [4]..................... 10
1. Objectifs............................................................................................................................ 15
3. Littérature ......................................................................................................................... 17
1
VALORISATION ENERGETIQUE DES TOURTEAUX DE JATROPHA PAR METHANISATION
1.2 Technologies identifiées dans le modèle industriel pour la digestion des tourteaux de
Jatropha. 33
4. Protocole ........................................................................................................................... 40
7.4 Prix des autres équipements sont représentés dans ce tableau ci-dessous :......................... 42
8.1 Situation avant la valorisation des tourteaux de Jatropha : Utilisation du bois pour la
cuisson des aliments .................................................................................................................. 44
Recommandations .................................................................................................................... 46
Conclusion ................................................................................................................................ 47
Bibliographie ............................................................................................................................ 48
AnnexeS ................................................................................................................................... 49
I................................................................................................................................................. 65
INTRODUCTION
La production d'énergie est un défi de grande importance pour les années à venir. En effet, les
besoins énergétiques des sociétés industrialisées ne cessent d’augmenter. Par ailleurs, les pays
en voie de développement auront besoin de plus en plus d’énergie pour mener à bien leur
développement. Beaucoup de pays en voies de développement n’ont pas de sources d’énergie
sûre, convenable et bon marché. En milieu rural les populations utilisent surtout le bois-
énergie pour la cuisson et l'éclairage, mais force est de constater que ces combustibles sont
devenus rares et chers, sans oublier le risque de déforestation qui va grandissant, entrainé par
la coupe abusive des arbres. La consommation de ces sources d’énergie donne lieu à des
émissions de gaz à effet de serre et donc une augmentation de la pollution.
Afin de pouvoir résoudre ces problèmes, de nombreux pays notamment le Burkina Faso se
tournent vers de nouvelles solutions de production d’énergie comme la filière agro-carburant
à partir du Jatropha. Quelque soit le produit final (HVB ou Biodiesel) et l’échelle de
développement considérée, la valorisation des coproduits, principalement les tourteaux issus
de l’extraction des huiles, est un facteur clé pour la viabilité de la filière. A la différence de la
plupart des autres oléagineux, les tourteaux de Jatropha sont toxiques et ne peuvent être
utilisés directement pour l’alimentation du bétail. Les deux voies possibles de valorisation
sont l’amendement des sols et la production d’énergie. L’objectif principal de notre étude est
d’évaluer la faisabilité de la valorisation des tourteaux de Jatropha par méthanisation au sein
d’une filière agro-carburant.
Le rapport commence par des éléments de connaissance sur la filière méthanisation qui met
en évidence plusieurs procédés qui peuvent être utilisés pour valoriser les déchets suivant des
échelles de production (1ère partie). Nous étudierons ensuite les possibilités de valorisation des
tourteaux de Jatropha par une détermination de leur potentiel méthanogène et des paramètres
qui peuvent influencés sa production en biogaz (2ème partie). Nous avons fait aussi une
analyse technique des procédés identifiés (bilans matière/énergie en fonction des
caractéristiques des tourteaux traités) pour chaque échelle de production (3ème partie). Enfin
nous terminerons par un exemple de dimensionnement d’un système appliqué au modèle
agricole (4ème partie).
1 Notions générales
chaleur et/ou d’électricité. La méthanisation est observé dans les milieux naturels pauvres en
oxygène, et il existe trois types d’écosystèmes méthanogènes naturels:
Les sédiments marins et lacustres, les milieux inondés (marais, rizières), les boues et les
digesteurs dans lesquels la matière organique est complètement dégradée ;
Les appareils digestifs animaux et humains qui dégradent partiellement la matière et
conduisent à la formation de produits intermédiaires assimilés comme éléments nutritifs ;
Les eaux volcaniques, dans lesquelles la matière organique et absente et où seule la voie
hydrogénophile produit du biogaz.
La digestion anaérobie se déroule généralement à des pH voisins de la neutralité (6.5 à 8.5) et
à des potentiels d’oxydoréduction très bas (-300 à -400mV). La température peut varier de 10
à 65°C. On distingue 3 familles de bactéries en fonction de la température de digestion
anaérobie : les bactéries thermophiles (45 à 65°C), mésophiles (25 à 45°C) et psychrophiles
(10 à 25°C).
La digestion anaérobie se déroule en quatres étapes principales qui sont présentées ci-après
par la figure 1 [1-3].
Acides organiques :
alcools hydrogénés, CO2
Acétogenèse Acidogenèse
Acétate, hydrogène,
Méthanogenèse Méthane, dioxyde de
dioxyde de carbone
carbone
1.1.1Hydrolyse et Acidogenèse
La première phase qui comprend l’hydrolyse et l’acidogenèse est assurée par des bactéries
hydrolytiques. Ces bactéries transforment la matière organique complexe (cellulose, lipides,
amidon, protéines,…) en composés plus simples, à savoir des acides gras volatils (AGV)
(acide acétique, acide propionique, acide butyrique,…) et des alcools (méthanols,
éthanols,…). On observe la production d’une certaine quantité d’hydrogène (H2) et de
dioxyde de carbone (CO2) résultant de la conversion des lipides et des protéines. Les
bactéries responsables de l’acidogenèse sont extrêmement diverses, anaérobies stricts, ou
facultatifs. Parmi ces bactéries, on retrouve Clostridium, Klebsiella,
1.1.2Fermentation acétogenèse
possible que si le H2 produit (y compris celui de l’acidogenèse) est éliminé au fur et à mesure
de sa formation. La pression partielle du milieu en H2 doit être en effet toujours inférieure à
10-4 atmosphères. En revanche, cette pression partielle ne doit pas être inférieure à 10-6
atmosphères car une pression partielle de H2 minimale est requise pour réaliser la réduction
du CO2 en CH4 10-6 atm. < Pression de H2 <10-4 atm.
1.1.3Méthanogenèse
Le H2 est normalement utilisé par la troisième communauté microbienne que sont les
méthanogènes hydrogénophiles (methanobrevibacter,
methanobacterium) pour réduire le CO2 en CH4 tandis que l’acétate est transformé
par les méthanogènes acétoclastes (Methanosarcina, Methanococcus et
Methanosaeta) en CH4.
1.2.1 Anaérobie
1.2.2Température
La vie des bactéries dans le digesteur dépend rigoureusement de la température. Elle agit sur
la vitesse de dégradation des substrats et de production de méthane. Dans la pratique, on
distingue trois types de digestion associée à 3 familles de bactéries:
Psychrophile, dans la gamme 10-25°C, elle est typique pour des marais et décharges ou
du traitement du lactosérum, avec une production de gaz lente ;
Mésophile, dans la gamme 35-45°C, elle est beaucoup plus utilisée pour la bio
méthanisation à la ferme et le traitement d’effluents et de résidus (agro-) industriels ;
Thermophile, dans la gamme 55-65°C, dont l’utilisation se développe, notamment dans le
domaine des déchets ménagers ou de l’industrie agro-alimentaire ; les avantages attendus
sont une meilleure destruction des agents pathogènes et une plus grande vitesse de
production de gaz.
Les micro-organismes méthanogènes sont très sensibles au pH, qui doit rester proche de la
neutralité. Certaines espèces chimiques sont également inhibitrices en trop grande
concentration (NH3, acides gras volatils,…). La nature des substrats et l’évolution de la
digestion doivent donc être contrôlées.
Le pH optimum est compris entre 6.5-8. Si le pouvoir tampon du milieu en fermentation est
insuffisant, il peut en résulter d’une acidification du milieu par accumulation d’acides gras
volatils. Cette acidification inhibe la production du méthane.
De nombreux composés organiques ou inorganiques peuvent avoir un effet toxique sur les
micro-organismes. Voici quelques principaux inhibiteurs de la digestion anaérobique.
1.4 Les différents procédés de valorisation énergétiques par méthanisation [3] [4]
Les principales technologies rencontrées en bio méthanisation sont classées selon plusieurs
critères :
• Les caractéristiques du substrat (il s’agit ici des différents modes de mise en contact entre
les bactéries et la matière organique à traiter) ;
• La base de principe de fonctionnement (mode d’alimentation et de vidange des réacteurs);
• Le nombre d’étape, pouvant être à une étape (acidogenèse et méthanogenèse dans le
même réacteur) ou à deux étapes (acidogenèse et méthanogenèse dans deux réacteurs
successifs).
également soutirée du digesteur. Leur concentration dans le digesteur est donc constamment
ramenée à un niveau relativement bas, ce qui explique que les digesteurs de ce type présentent
des productivités (volume de biogaz produit par m3 de digesteur et par jour) plus faibles. Ces
digesteurs sont généralement rencontrés dans de grandes installations.
Les systèmes de digestion en batch
La matière à traiter est introduite en une seule fois dans une cuve étanche qui est ensuite
fermée et maintenue aussi longtemps jusqu’à enregistrent suffisante d’une production de
biogaz. Ces systèmes de digestion en batch fonctionnent par alimentation discontinue. Une
fois la digestion terminée, le réacteur est ouvert, vidé et rempli à nouveau avec du substrat. Le
système à l’avantage d’être simple mais il nécessite un post-traitement poussé de l’effluent.
Ces systèmes sont généralement rencontrés dans les fermes, petites installations, et sont
actuellement presque abandonnés. Seules quelques très petites installations en industrie
agroalimentaire fonctionnent encore selon ce principe.
Digesteurs à phases séparées
La fermentation à phases séparées n’est à présent appliquée que pour des cas de fermentation
à forte charge. Les phases d’acidogenèse (hydrolyse et acidification) et de méthanogenèse
sont réalisées dans deux réacteurs différents montés en série. On parle de fermentation à deux
phases.
Les avantages et les inconvénients des digesteurs à phase séparées
Avantages Inconvénients
1.5 Le biogaz
L’intérêt énergétique de ce biogaz réside dans sa forte teneur en méthane qui lui confère un
pouvoir calorifique relativement élevé.
3
0.94 m de 1.3 kg de
3
1 m de méthane
gaz naturel charbon de
1. Objectifs
Afin d’évaluer correctement un projet de méthanisation, l’une des premières étapes est de
connaitre la production de biogaz permise par les déchets produits. C’est l’objectif des
travaux réalisés ci-après. Des tests de potentiel de méthanogène ont été réalisés pour deux
types de tourteaux de conditions de pressage différentes. Deux types de tourteaux ont été
utilisés pour nos tests.
1 : tourteau gras ; 2 : tourteau très sec.
Le rapport C/N est l’une des caractéristiques très importantes pour une bonne méthanisation.
Pour les tourteaux de Jatropha, leur rapport est inférieur à 20 et ne situant pas dans la bonne
fourchette (20 à 40) pour une bonne méthanisation. Nous avons décidé pour augmenter leur
rapport en les mélangeant avec d’autres substances ayant un rapport élevé (forte teneur en
carbone) comme les fumiers de bétails qui été ont choisis. En faisant le mélange, celui-ci n’a
toujours pas le même rapport C/N selon la proportion utilisé. C’est la raison pour laquelle,
plusieurs proportions ont été proposées afin de détecter celle qui produit mieux. Ces
proportions sont présentées dans le tableau 8.
Figure 3:Procédés, produits et sous produits du Jatropha (source SOS FAIM, 2007)
Les tourteaux qui sont mal valorisés, constituent en grande majorité la composition des
graines de Jatropha. Il y’a donc une forte raison pour nous de vouloir faire cette étude.
3. Littérature
Plusieurs études ont été faites sur méthanisation des tourteaux de Jatropha. Nous présentons
ici les résultats de deux études menées dans ce sens.
Ils ont axé leur étude sur l’influence du mixage avec d’autres substances sur la production de
biogaz. Ils ont utilisé comme substance de mélange, les fumiers de bétail. Voici le résultat de
leur étude présenté ici dans les tableaux ci-dessous.
Tableau 2: Comparaison de la composition chimique des tourteaux de Jatropha et des
fumiers de bétails
Substrat TS (%) VS (%) C (%) N (%) P (%) K (%) ratio C/N contenu
d’huile (%)
FB : Fumier de Bétail ;
TJ : Tourteaux de Jatropha
Les résultats de leur production en 10 jours sont consignés dans le tableau ci-après :
Tableau 3: Production du biogaz par les tourteaux de Jatropha
Ces auteurs ont étudié la possibilité de production de biogaz par méthanisation des tourteaux
de Jatropha et à partir de trois réacteurs différents. Ils ont aussi jugé nécessaire d‘enlever les
coques car ils se sont aperçus lors d‘une expérience préliminaire qu‘elles causaient
l‘obstruction des pipes et étaient à peine fermentescibles, probablement à cause de leur teneur
en lignine.
Nous consignons dans le tableau ci-dessous, la composition (%) des tourteaux de Jatropha
utilisés. [5]
Les trois types de réacteurs utilisés sont: un réacteur UASB (Upflow Anaerobic Sludge
Blanket), un biodigesteur de type contact anaérobie et un réacteur filtre anaérobie, d‘un
volume de 110 l chacun. La meilleure production en biogaz de 0.35m3/kg MS a été obtenue
avec le filtre anaérobie. D‘après les auteurs, le réacteur UASB ne serait pas adapté pour la
fermentation des tourteaux. Ce dernier a en effet montré une certaine instabilité durant le
procédé, qu‘ils attribuent à la teneur en éléments solides du substrat, conduisant à la formation
de « boues granuleuses ». Concernant la qualité du biogaz produit, les indicateurs sont la
teneur en méthane et en sulfure d‘hydrogène (H2S). Dans le cas du filtre anaérobie, la teneur
en méthane mesurée en moyenne est de 70 % : en comparaison, le biogaz obtenu à partir de
déchets de coton a une teneur en méthane de 67 %. La moyenne de la teneur en H2S mesurée
est de 0.39 % : elle ne doit pas dépasser 0.2 % avant combustion si l‘on veut éviter la
corrosion métallique.
Abattement (%) - - 75
On note une meilleure production de biogaz de 0.35m3/kg MS avec les digesteurs de type
filtre anaérobique.
Conclusion partielle :
• Les tourteaux sont aussi de substances fermentescibles avec un potentiel méthanogène
pouvant atteindre 0.35m3/kg MS [7], mais on obtiendrait toujours de meilleurs rendements
de production de biogaz quand on les mélange avec d’autres substances de rapport C/N
élevé.
• Les tourteaux contenant des coques sont difficilement fermentescibles à cause de la forte
proportion en lignine.
• Les digesteurs de type filtre anaérobie sont plus performants que ceux en batch et sont
adaptés aux tourteaux de Jatropha.
Avant de commencer à faire nos expériences, il est impérieux de connaitre les caractéristiques
de nos tourteaux. L’analyse élémentaire a été faite au CIRAD. Quant à la détermination de la
teneur en huile, elle a été faite au LBEB. Le protocole d’extraction d’huile est présenté à
l’annexe 1. Nous consignons les résultats d’analyse dans le tableau suivant.
%H2O : taux d’humidité ; %MV : taux de matières volatiles ; %MM : taux de matières
minérales ou de cendres ; %CF : taux de carbone fixe ; %Huile : teneur en huile.
Les tourteaux selon la qualité de pressage, n’ont pas les mêmes compositions suivant les
conditions de pressage. Ils diffèrent par leur teneur en huile, leur taux d’humidité, de carbone,
azote… Il en est de même de leur rapport C/N qui est un facteur très important pour la
méthanisation.
Nous constatons que nos tourteaux ont dans tous les cas un rapport C/N plus élevé que ceux
vus dans la littérature. Cela s’explique par le faite que nos tourteaux ont une plus forte
proportion en carbone à cause de la forte teneur en huile.
Nous donnons aussi dans ce tableau ci-après, les résultats d’analyse des fumiers de fumiers
utilisés. Ce sont des fumiers que nous avons ramassés chez un fermier à Kamboinsé.
Nos fumiers utilisés ont aussi un faible rapport C/N par rapport à ceux vus dans la littérature
car les notre ont une faible proportion en carbone. L’analyse des fumiers a été aussi faite à
l’université de Montpellier.
NB : Nous n’avons pas tenu compte des résultats d’analyse des fumiers car le LBEB n’est pas
encore en mesure d’effectuer une analyse élémentaire des composés et au moment nous
avions effectué la première expérience, les résultats d’analyse ne nous étaient pas parvenus.
Les données vues dans la littérature ont été utilisées pour cette raison. Mais dans la deuxième
expérience, ces résultats sont pris en compte.
Voici en image les deux qualités de tourteaux utilisées dans notre expérimentation.
Tourteaux de type 4 (tourteaux très gras) et les tourteaux de type 5 (tourteaux très secs).
Figure 4: Image de tourteaux de Jatropha utilisés (A gauche: tourteau gras; A droite: tourteau
très sec)
Pour les tests de production de biogaz, des réacteurs batch de capacité 0.02m3 (20l) sont
utilisés en présence d’un inoculum microbien adapté (boue de station d’épuration du site du
2ie Ouaga). Fermés hermétiquement (conditions anaérobies), ces fermenteurs sont tous
exposés au soleil dans le but de leur imposer des conditions thermophiles et sont agités
régulièrement (chaque deux jours).
Pour chaque type de tourteau, cinq tests ont été réalisés. Ce qui nous donne au total 10
réacteurs utilisés (les réacteurs sont des bidons de 20l).
Nous avons choisi de tester une digestion sèche avec les tourteaux de Jatropha comme on
avait le choix entre les deux afin d’éviter une grande consommation d’eau quant on sait que le
BURKINA FASO est un pays sahélien où les problèmes d’eau sont récurrents.
Les quantités de matières sèches dans chaque digesteur
Les digesteurs utilisés sont des digesteurs batch. En optant pour une digestion sèche, le
[4]
mélange va être composé d’au plus 60% de la matière de sèche ; le reste étant de l’eau .
Pour notre étude, nous avons utilisé 60% de matière sèche pour le mélange.
Afin de mieux maitriser notre production, nous avons utilisé seulement 2 kg de matière sèche
dans chaque digesteur. Cette matière sèche pouvant être uniquement des tourteaux ou un
mélange entre les tourteaux et les fumiers à des proportions bien déterminées. Nous rappelons
que l’humidité moyenne des tourteaux est de 5% et que l’humidité moyenne des fumiers
utilisés est de 44%. En fonction donc de l’humidité moyenne de la substance, la quantité
d’eau à ajouter dans chaque digesteur peut être revue à la baisse Nous avons aussi pris un
rapport C/N d’environ 60 pour les fumiers de bétail.
Toutes ces quantités seront données dans le tableau ci-après.
100/100 Mélange Mélange Mélange Mélange 100/100 Mélange Mélange Mélange Mélange
Contenance
tourteau tourteau tourteau tourteau+ tourteau tourteau fumier tourteau tourteau+ tourteau+
+ 40% + fumier + fumier fumier + Boue + 40% +tourteau + fumier fumier boue
d’eau 75/25+ 50/50+ 25/75+ 60/40+ d’eau 75/25 + 50/50+ 25/75 + 60/40 +
40% 40% 40% d’eau 40% 40% d’eau 40% 40% d’eau 40% d’eau
d’eau d’eau d’eau d’eau
1.23 1.05 0.84 0.64 1.23 1.05 0.84 0.64
Quantité
d’eau (l)
16 29 38 49 13 25 37 48
Rapport
C/N
La quantité de biogaz produite par jour et sa concentration en CH4 sont les paramètres que
nous allons contrôler. Il est prévu des sacs en plastique de 0.05m3 pour pouvoir récupérer le
biogaz produit. Des tuyaux de 3m et de diamètre intérieur d’environ 1centimètres sont
chargés d’acheminer le biogaz des bidons vers les sacs. Pour quantifier le biogaz produit,
nous pouvons ainsi récupérer ainsi avec soin les sacs contenant le biogaz et nous faisons
passer le gaz à travers un compteur volumétrique qui nous donnera automatiquement son
volume. Cette méthode a été jugé non fiable car les sacs utilisés ne sont pas adaptés. On ne
pourra donc pas déterminer avec exactitude la quantité de biogaz produite dans chaque bidon
à cause du manque d’étanchéité au niveau des sacs. La méthode utilisée consistait à peser
chaque jour la masse des réacteurs. La perte de masse observée correspond à la quantité de
biogaz. Le volume du biogaz produit chaque est donnée par la formule suivante :
;
⁄
" .
Pour l’analyse du gaz, nous allons faire un petit prélèvement dans un autre sac bien étanche et
adapté pour cela. L’appareillage utilisé est un chromatographe en phase gazeuse (Micro-GC
Varian490-GC) équipé de deux voies analytiques constituées d’un micro-injecteur, d’un four,
d’une colonne analytique et d’un détecteur à conductibilité thermique (TCD). Les deux
colonnes analytiques, Molsieve 5A et Poaplot Q, utilisent respectivement l’argon et l’hélium
comme gaz vecteurs. Les espèces identifiées sont N2, O2, H2, CO, CO2, CH4, C2H4 et C2H6.
Bidon de 0.05m3
Tuyau de
récupération
Sac en
plastique
Figure 5: Montage des installations
Pré-fosse
Digesteur
Thermomètre laser
Thermomètre laser
Mastic pour
Compteur
volumétrique étanchéité
Scotch
Sac de récupération
Après quelques jours d’attente, nous avions fait un petit prélèvement de substrat dans les
digesteurs afin de déterminer le pH.
Codification 41 42 43 44 45 51 52 53 54 55
pH 5.60 5.77 5.64 6.00 6.20 5.91 6.12 6.23 5.94 6.14
Le 1er chiffre correspond au 1er type de tourteau et le 2ème chiffre correspond au numéro du
digesteur
Nous constatons que la valeur de pH dans chaque digesteur est inférieure aux valeurs
souhaitées pour un bon déroulement de la digestion. Ceci est une caractéristique des milieux
acides, ce qui ne favorise pas le développement des bactéries dans les réacteurs et pouvant
même interrompre la digestion. Cela peut être dû à une surproduction d’H2 lors de la
troisième étape qui est l’acidogenèse.
Résultats
Taux de dégradation
Temps de dégradation 19 jours
Teneur en CH4
Ce test révèle une faible dégradation du substrat. Seulement une faible proportion de la
matière organique est dégradée en 19 jours.
Les valeurs de pH dans les digesteurs montrent qu’il y’a une accumulation d’AGV et d’H2
provoquée par une surcharge organique. Cette surcharge organique est une concentration
élevée de l’effluent à cause de la forte teneur en huile qui est composé en grande majorité
d’acides gras. La digestion a été interrompue quelques temps après le démarrage. Il fallait
donc une plus grande quantité d’eau pour diluer ces huiles et diminuer la concentration de
l’effluent. Nous concluons que cette faible quantité d’eau dans le mélange qui est une
caractéristique de la digestion sèche n’est pas adaptée pour les tourteaux de Jatropha.
La digestion sèche n’étant pas adaptée pour les tourteaux de Jatropha, nous recommençons
nos expérimentations en adoptant une digestion humide dans les lignes qui suivront.
Dans cette partie nous reprenons le test comme le premier ne s’est bien pas déroulé mais cette
fois-ci en adoptant une digestion humide (plus de 40% d’eau) des tourteaux de Jatropha. Il
s’agit de déterminer seulement le seuil de quantité d’eau à ajouter pour que la digestion des
tourteaux de Jatropha soit meilleure. Les expériences se dérouleront comme décrit dans le
protocole ci-dessous.
Caractéristiques du substrat
Tourteau 4 Tourteau 5
Mode Opératoire
Tourteau 4 Tourteau 5
Teneur en eau
41 42 43 44 44 51 52 53 54 55
42% 49% 56% 63% 70% 42% 49% 56% 63% 70%
. [8]
Codification 41 42 43 44 45 51 52 53 54 55
Masse 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2
tourteau
(kg)
Masse 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
fumier (kg)
Masse MS 2.46 2.46 2.46 2.46 2.46 2.49 2.49 2.49 2.49 2.49
(kg)
Masse totale 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3
mélange
(kg)
Eau 3.26 3.98 4.96 5.92 6.5 3.26 3.98 4.96 5.92 6.5
ajouté(l)
% d’eau 42.18% 49.18% 56.18% 63.18% 70.18% 42.18% 49.18% 56.18% 63.18% 70.18%
Temps de 17 jours 17 jours 17 jours 17 jours 17 jours 17 jours 17 jours 17 jours 17 jours 17 jours
rétention
Potentiel
méthanogèn
e moyenne 0.045 0.047 0.088 0.109 0.197 0.034 0.0345 0.095
(m3/kg MS)
Nous constatons que la production de biogaz est intéressante lorsque la quantité d’eau
augmente jusqu’à 70% de la matière sèche. Elle est aussi intéressante pour les tourteaux plus
gras. Nos résultats sont comparés avec ceux du digesteur (littérature) présenté dans la
troisième colonne du tableau 3, car nos substrats ont presque les mêmes caractéristiques que
ceux de ce même digesteur. Nous avons eu une production un plus faible et ceci peut
s’expliquer par plusieurs points :
• Nos fumiers utilisés avaient un rapport C/N très faibles comparativement à ce qui a été vu
dans la littérature.
• Nous avions exposé nos bidons au soleil espérant les imposer des conditions thermophiles
pour avoir jouer sur la vitesse et le rendement de production de biogaz. Des mesures de
température dans les bidons donnent une moyenne de 38°C dans la journée et 32°C la
nuit. Les bidons sont dans ce cas en condition mésophile et nous disons que cela a aussi
agit sur la production du biogaz.
Dans l’ensemble, les tourteaux de Jatropha présentent un potentiel méthanogène plus élevé
que certaines substances (annexe 7) comme les fumiers de bovins, les déchets de légumes…
Résultat d’analyse du biogaz
Les principaux gaz formés lors de la méthanisation des tourteaux de Jatropha ont été analysé
par chromatographie en phase gazeuse au LBEB.
Nous avons analysé le biogaz produit dans trois bidons et nous avons constaté qu’il n’y avait
pas une grande différence entre les résultats de ces bidons. Nous présentons ici les résultats
pour un bidon dans le tableau ci-après. Le chromatographe sera présenté en annexe 10.
Autres - - - 18.53
Nous constatons une faible proportion de méthane dans le biogaz. Il en est de même que le
CO2. Cela n’est pas normal car dans la littérature, le CH4 et le CO2 constituent les principales
composantes et représentent plus de 90% du biogaz. En revanche notre biogaz a une
composition plus importante en N2 qui n’est rien que de l’air et une petite quantité de l’H2.
Cela peut s’expliquer par plusieurs points :
• Les sacs utilisés pour la récupération du biogaz ne sont pas adaptés. L’étanchéité n’est
donc pas assuré et comme le méthane a une densité faible (0.55), il s’échappe plus
facilement et laisse la place aux autres gaz comme l’air qui arrivent à pénétrer.
• Il y’a peut être aussi eu une entrée d’air du prélèvement jusqu’à l’analyse du biogaz
• La présence de l’H2 montre qu’il y’a toujours une petite surcharge organique et il faut
toujours diluer pour la faire disparaitre totalement dans les digesteurs.
Deux modèles de production de biogaz sont envisageables en fonction de son utilisation finale
: le modèle agricole et le modèle industriel.
Dans le modèle agricole, le biogaz produit est utilisé soit directement dans la cuisine pour la
cuisson des aliments, soit pour le chauffage des maisons (en Europe). Ce modèle est beaucoup
plus rencontré dans les fermes et aussi dans les ménages. Quant au modèle industriel, il est
plutôt rencontré dans les industries agro-alimentaires et autres où les déchets produits sont
utilisés pour la méthanisation. Le biogaz produit est traité et souvent utilisé dans les turbines
ou moteurs à gaz pour la production d’électricité.
Dans ce modèle de production, plusieurs technologies peuvent être utilisées pour la digestion
des tourteaux. On peut avoir entre autres, les digesteurs batch ou discontinu, les digesteurs en
sac, les digesteurs compacts de biogaz (compact biogas digestor)…
Le principe consiste à utiliser deux barils (l’un ayant un diamètre plus petit que l’autre) dont
le dessus est coupé. Le plus petit est renversé et emboité dans le plus grand contenant le
substrat. Le plus grand sert de digesteur et le plus petit contient le biogaz produit. Une pipe
flexible un peu plus longue est montée du côté inférieur du petit baril. Un entonnoir est fixé à
son extrémité libre pour introduire le substrat. Au début, le petit baril est partiellement
immergé. Dès la production du biogaz, il monte sous l’effet de la pression. Le biogaz est
ainsi récupéré du coté supérieur du petit baril à travers un tuyau et acheminé pour être utilisé
ou stocké.
Comme décrit dans le tableau ci-dessus, il existe plusieurs technologies de méthanisation des
tourteaux de Jatropha selon le modèle agricole. Les digesteurs compacts présentent plus
d’avantages car ils ont un coût très réduit, ils ont un temps de rétention plus court (25 à 32
jours) et un taux de dégradation satisfaisant (au moins 60% de la matière organique). C’est la
raison pour laquelle nous avons choisis cette technologie pour la digestion des tourteaux de
Jatropha en production agricole. Il faut signaler que ces digesteurs sont des digesteurs
continus et fonctionnent en digestion humide.
Marque : PUXIN
1.2 Technologies identifiées dans le modèle industriel pour la digestion des tourteaux de
Jatropha.
Dans l’industrie, les besoins en gaz sont généralement continus et les digesteurs de type
continu sont généralement utilisés pour cette raison. Ils sont les plus utilisés et les plus
développés actuellement.
Dans la sous région ouest-africaine, les digesteurs continus les plus utilisés sont les digesteurs
de type chinois et les digesteurs de type indien en raison de leur simplicité de mise en œuvre
et de leur faibles coût. En plus de ces deux types de digesteurs, Les digesteurs à piston sont
adaptés pour la production industrielle.
Les digesteurs de types chinois ont la souplesse de convertir toutes les matières organiques
biodégradables et offre l’avantage d’un entretien facile et d’une durée de vie assez longue (25
ans au moins). Ils se construisent entièrement sous le sol et comportent :
Ce sont des systèmes cylindrique où le substrat avance sous l’influence des pâles qui tournent
au tour d’un axe horizontal. Il a un caractère piston dans l’axe horizontal et mélangé dans
l’axe vertical. Un schéma est représenté sur la figure dessus.
Avantages Inconvénients
Les modèles chinois et indien peuvent être utilisés dans ce cas car ces digesteurs sont presque
similaires et sont beaucoup plus utilisés en Afrique de l’ouest. Dans notre étude, le modèle
chinois est choisi pour sa simplicité et sa longue durée de vie (25 ans au moins). Il a aussi la
souplesse de convenir à toutes les matières organiques biodégradables.
Hypothèses
• A cause des moyens et des risques qui existent dans le transport du biogaz, nous
choisissons une production décentralisée, c’est à dire l’implantation d’un digesteur
pour chaque ménage.
• Nous prenons un pouvoir méthanogène des tourteaux de Jatropha de 0.02m3/kgMS/j
• La production de biogaz par les déjections des animaux est trop faible. Nous
proposons de mélanger les tourteaux avec des tiges de maïs pour la production de
biogaz (tableau 17).
• Quantité d’eau : 70% du mélange
• Inoculum : 20% de la matière sèche qui peut être des boues ou des déjections
d’animaux.
• Type de digesteur choisit : digesteur compact
Kinfangué est situé à une quinzaine de km au sud de OUAGADOUGOU sur la route de Léo.
C’est un village de 2014 habitants ou 152 ménages (recensement de 1996) soit en moyenne
15 personnes par ménage[10].
Afin de répondre au besoin énergétique du ménage et d’éviter l’exploitation excessive des
ressources ligneuses qui peut entrainer des problèmes à court terme d’approvisionnement en
ressource ligneuse et des déséquilibres de l’écosystème, l’installation d’un digesteur de
production de biogaz est une solution envisageable et pour cela l’installation d’un bruleur
adapté est nécessaire. D’après le tableau ci-dessous, la demande énergétique est estimée de la
manière suivante :
Le volume de biogaz nécessaire pour ce ménage est calculé en tenant compte du tableau ci-
dessus.
Chaque ménage aura donc besoin de 2.25m3 de biogaz par jour pour substituer sa
consommation en bois. Nous considérons un besoin 2.5m3 dans notre dimensionnement.
Le tableau ci-dessous donne des chiffres usuels sur les quantités de fumiers de quelques
animaux.
=0.1675m3 1 0.17
Quantité d’intrant(Qi) :
567896 :;<=87>?è=6 +.-
4 *.AB 1 15 é& (10kg de tourteaux de Jatropha et 5kg
de tiges de maïs)
Demande annuelle en tourteau de Jatropha (TJ) et en tiges de maïs (Dt)
DE FG H IJK LMNO H IJK IJKMNO I. JPQRRST
4. Protocole
On prendra une cuve de 0.5m3 (diamètre 100cm) et une autre cuve de 0.45m3 (diamètre
90cm) pour constituer le digesteur compact pour une production de 2.25m3 /jour pour les
besoins du ménage.
Le digesteur est rempli à 2/3 de son volume de substrat composé de : 87kg du mélange
tourteau+tiges ; 70% du substrat en eau soit 188l et ajouter de l’inoculât dont la masse
représente 20% (17 kg) de celle de la matière sèche. Dans ces conditions, le petit réservoir
renversé est partiellement immergé. Un support est posé dessus pour qu’il ne tombe pas
quand commencera la production du biogaz. Il faudra attendre un temps de 2 semaines pour
utiliser le biogaz produit[13]. Avant les deux semaines, le gaz est essentiellement composé de
CO2 et de vapeur d’eau. Après avoir vérifié que le gaz est combustible, 13 kg de mélange
tourteau-tiges avec 20l d’eau sont ajoutés dans chaque digesteur. Cet ajout s’accompagne
d’une sortie automatique de la même quantité de déchet déjà traité.
Broyage des tiges
Le broyage des tiges permet d’avoir des particules de taille plus petite et d’attaquer les fibres
ligno-cellulosiques pour rendre la cellulose plus accessible aux bactéries. Comme la demande
journalière en tige n’est pas assez importante, nous optons pour un broyage au pilon.
5. Epuration du biogaz
En plus du méthane, certains gaz comme le NH3, le CO2, le H2S et la vapeur d’eau composent
le biogaz et doivent être épuré avant utilisation. Il existe des techniques moins sophistiquées
mais pas moins efficace d’épuration du biogaz qui sont :
- Les pièges à eau pour capter la vapeur contenue dans le biogaz
- La limaille de fer pour capter le H2S. Elle se noircit lors de l’épuration et peut être
régénérée à l’air.
- Le charbon de bois pour capter l’ammoniac (NH3).
- La chaux pour capter le CO2. La consommation est d’environ 2.5kg de chaux vive par
mètre cube (m3) de CO2.
Les deux cuves ayant les mêmes caractéristiques, il n’y aura pas une grande différence dans
les prix. Le prix de la cuve de 1m3 est de 25000FCFA sur le marché. Nous donnons le même
prix à la petite cuve. Les deux cuves ont donc un prix de 50000CCFA. Les cuves ont une
durée de vie de 15 ans en moyenne.
Nous prévoyons un ballon de stockage de 5m3 au cas où le biogaz ne sera pas utilisé
continuellement. Il a un prix hors taxe de 35 dollars. Nous prenons 10% comme prix du
transport et 18% comme TVA. Son prix global devient alors 22715FCFA.
7.3 Le brûleur
Il existe des bruleurs conçus uniquement pour le biogaz tel que celui fabriqué par le centre
Songhaï au Benin. Le prix du brûleur est de 20000FCFA. La photo du brûleur est présentée en
annexe 12.
7.4 Prix des autres équipements sont représentés dans ce tableau ci-dessous :
Total 49500
gs 154142FCFA
La valeur actuelle nette est positive. Cela traduit la rentabilité financière de l’installation pour
le coût du kg de bois de 25FCFA.
Conclusion partielle :
L’installation d’un dispositif de production de biogaz à partir des tourteaux de Jatropha pour
un ménage ayant un champ de Jatropha est avantageuse. L’utilisation de cette ressource
diminuera les dépenses en combustibles et permettra d’économiser de l’argent.
8. Analyse environnementale
Les unités de traitement des tourteaux de Jatropha par méthanisation présentent des impacts
environnementaux. Ces unités recevant des déchets (substrats) occasionnent des odeurs. Il
faudrait prendre toutes les dispositions pour éviter que ces odeurs nuisent à l’entourage. Dans
notre cas, les digesteurs seront installés à au moins 10m des concessions et une fosse bien
aérée est prévue pour le digestat.
Pour le calcul du bilan carbone, nous envisageons deux situations: La situation avant la
valorisation des tourteaux et celle après sa valorisation.
8.1 Situation avant la valorisation des tourteaux de Jatropha : Utilisation du bois pour la
cuisson des aliments
Très peu d’études ont été faites sur les quantités de CO2 et de CH4 dégagées lors de la
décomposition aérobie non contrôlée des tourteaux de Jatropha. Nous n’avons donc pas eu
d’informations fiables à ce sujet. L’utilisation du bois pour la cuisson des aliments avant la
méthanisation engendre un dégagement de CO2 (principal gaz à effet de serre) et d’autres
substances olfactives comme les NO2, les SO2 lors de la combustion. Nous n’avions pas de
moyens nécessaires pour déterminer avec exactitude ces quantités, mais nous allons
procédons par calcul en supposant une combustion complète car elle se déroule à l’air libre.
Les produits de combustion sont consignés dans le tableau ci-dessous.
Oxygène 42
Hydrogène 6
Cendre
Le principal gaz à effet de serre étant le CO2, la combustion complète d’un kg de bois donne
1.83kg de CO2. Sachant qu’un ménage consomme 5110kg de bois par an, la quantité de CO2
correspondante est de 9351.3kg.
La quantité totale de CO2 dégagée est la somme entre le CO2 dégagé lors de la combustion du
méthane ainsi que celui contenu dans le biogaz même. Annuellement un ménage produit
821m3 de biogaz et nous supposons une composition de 60% de CH4 contre 30% de CO2.
+ 1 0.58
/
Cette quantité est la différence entre la quantité de CO2 dégagée dans la première situation et
celle dégagée dans la seconde situation. Elle est de 7293.3kg de CO2.
Conclusion partielle :
Nous constatons que le kg de biogaz génère plus de CO2 que le kg de bois, mais la
consommation excessive du bois fait que la quantité de CO2 dégagée par sa combustion
devient plus élevée. Bien que le kg biogaz génère plus de CO2 plus que le bois, la valorisation
des tourteaux par méthanisation permet néanmoins d’éviter plus de CO2 que l’utilisation du
bois comme combustible dans la cuisson des aliments. Ceci est dû au fait que le rendement
d’utilisation du biogaz est bien meilleur que celui de l’utilisation du bois. En effet dans les
villages, le bois est utilisé généralement dans des foyers traditionnels à trois pierres et les
pertes d’énergie sont énormes.
RECOMMANDATIONS
1. A l’endroit des utilisateurs : Mesures de sécurité
• Autoriser une nouvelle étude sur la méthanisation des tourteaux de Jatropha car tous les
paramètres n’ont pas été maîtrisés compte tenu du manque de temps.
• Prévoir de nouveaux matériels adaptés pour d’autres tests mais cette fois-ci au laboratoire
afin de pouvoir maîtriser les paramètres autour de la méthanisation des tourteaux de
Jatropha.
CONCLUSION
Ce projet réalisé au sein du LBEB au 2ie nous a permis d’étudier un cas de méthanisation
pour la production de biogaz à partir des tourteaux de Jatropha. En outre ce projet nous a
permis de mettre en pratique toutes nos connaissances acquises jusqu’à présent dans le
domaine de biomasse énergie.
Sur le plan scientifique, ce projet nous a permis de savoir que les tourteaux de Jatropha sont
aussi de substances fermentescibles ; nous avons connu aussi les procédés qui les sont adaptés
suivant les échelles de production de biogaz.
Sur le plan pratique, ce projet nous a aussi permis de connaitre et de toucher du doigt les
différents éléments entrant dans la réalisation d’une unité de production de biogaz. Il en
ressort que la digestion sèche n’est pas adaptée pour les tourteaux de Jatropha, mais que ces
tourteaux sont bien fermentescibles en digestion humide qui les dégrade à au moins 50% de
leur matière organique. Notre expérience avec la digestion humide a donné une faible
dégradation de la matière organique par rapport à ce qui a été vus dans la littérature pour
plusieurs conditions qui n’étaient pas remplies, mais le constat général est que les tourteaux
de Jatropha présentent un meilleur potentiel méthanogène que certaines substances comme les
déchets de légumes.
Bien que les tourteaux de Jatropha soient de substances fermentescibles vues les résultats
observés dans nos expériences, des paramètres importants existent et restent à maîtriser. Il
conviendra d’entreprendre des études dans ce sens afin de maîtriser ces paramètres et
d’améliorer davantage le rendement de production de biogaz à partir de ces tourteaux.
BIBLIOGRAPHIE
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Réalisation d'une installation pilote de production de biogaz. 2008-2009.
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D’ENERGIE A PARTIR DU BIOGAZ POUR USAGE DOMESTIQUE. 2009.
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DEVELOPPEMENT DES BIOCARBURANTS AU BURKINA FASO. 2008.
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Ouagadougou. 2009.
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satisfaction des besoins énergétiques en milieu rural ». 2006.
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14. Pierre Ozer, D.d.s.e.g.d.l.e., Université de Liège, Avenue de Longwy, 185, B-6700
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15. (PREDAS), P.R.D.P.D.E.D.E.A.A.S., Erude de consommation de combustibles
domestiques au BURKINA FASO. 2004.
ANNEXES
• Soxhlet extractor
• Round bottom flask (still pot)
• Water cooled condenser
• Flask heater Mantle
• Rubber tubing
• Stand and clamps
• Electronic balance
3. SETUP
A SCHEMATIC REPRESENTATION OF
A SOXHLET EXTRACTOR
1: Stirrer bar
3: Distillation path
4: Thimble
5: Solid
6: Siphon top
4. MODUS OPERANDI
• Weigh and place the required quantity of the solid material containing the compound
desired for extraction inside a thimble made from thick filter paper (preferably cellulose).
After insuring that the material does not occupy more than half way up the thimble
volume, get it loaded into the main chamber of the Soxhlet extractor.
• Fix the Soxhlet extractor onto a flask containing the extraction solvent, making sure the
solvent is 3 to 4 times the volume of the Soxhlet extractor chamber. Add to the flask a
magnetic stirrer or glass balls for homogeneous heating.
• Equip the Soxhlet with a condenser connected to adequate water supply for cooling.
• After insuring that all the connections are tight to prevent solvent loss, heat the solvent to
reflux. The solvent vapour travels up a distillation arm, and floods the chamber housing
the thimble of solid. The condenser ensures that any solvent vapour cools, and drips back
down into the chamber housing the solid material.
• As the chamber containing the solid material slowly fills with warm solvent, some of the
desired compound will then dissolve in the warm solvent. When the Soxhlet chamber is
almost full, the chamber is automatically emptied by a siphon side arm, with the solvent
running back down to the distillation flask. In order to realize a good extraction of the
desired product, the cycle may be allowed to repeat many times, over hours or days.
• During each cycle, a portion of the non-volatile compound dissolves in the solvent. After
many cycles the desired compound is concentrated in the distillation flask.
• After extraction, the solvent is removed typically by means of a rotary evaporator,
yielding the extracted compound. The non-soluble portion of the extracted solid remains
in the thimble, and is usually discarded.
The oil content is expressed as a percentage by mass of the initial sample, where:
2ème expérience
masse
Date 41 42 43 44 45 21 22 23 24 25
10/05/2011 7,78 8,13 8,87 9,4 9,8 8,5 7,97 9,11 9,83 9,9
11 7,823 8,126 8,876 9,708 9,591 8,21 7,925 9,051 9,81 9,75
12 7,806 8,118 8,873 9,69 9,088 10,093 7,907 9,06 9,792 10,228
13
14
15
17
18 7,765 8,00 8,793 9,664 9,032 10,048 7,890 9,00 9,788 10,219
19
20
21
52
VALORISATION ENERGETIQUE DES TOURTEAUX DE JATROPHA PAR METHANISATION
22
23
24
25
26
Photo de la Micro-GC
54
VALORISATION ENERGETIQUE DES TOURTEAUX DE JATROPHA PAR METHANISATION
Taux d’humidité
Définition
L’humidité est l’eau contenue dans le biocombustible solide qui est éliminée par chauffage à
105°C.
Principe de la manipulation
L’échantillon est séché à une température de 105°C et maintenu à cette température jusqu’à
obtention d’une masse constante. La teneur en humidité est calculée à partir de la masse perdue
de l’échantillon.
Manipulation
Exprimer la teneur en humidité %H2O en fonction des masses m1, m2 et m3. Calculer sa valeur
en pourcentage.
La teneur en matières volatiles est déterminée par la perte de masse, déduite de celle provoquée
par l’humidité, lorsque le biocombustible solide est chauffé sans contact avec l’air dans des
conditions normalisées.
Principe de la manipulation
L’échantillon est chauffé à 900°C pendant 7min. Le pourcentage de matières volatiles est
déterminé par la perte de masse de l’échantillon après avoir soustrait la masse due à l’humidité.
Manipulation
a) Peser un creuset forme basse de 4 cm de diamètre muni d’un couvercle bien ajusté, tous
deux en quartz translucide (masse m4)
b) Introduire, avec une répartition uniforme, 1g ± 0,1g d’échantillon dans le creuset
c) Peser le récipient avec l’échantillon (masse m5) et le couvercle
d) Poser le creuset chargé et recouvert sur un support froid et placer le dans le four. Fermer
la porte et laisser pendant 7 min. Sortir, laisser refroidir sur la plaque isolante pendant 10
minutes, placer le creuset dans un dessiccateur et peser le (masse m6).
Résultats
Exprimer le taux de matières volatiles par rapport à la matière fraîche (%MVMF) en fonction des
masses m4, m5 et m6. Par convention, ce taux est généralement exprimé par rapport à la matière
sèche. Calculer le taux de matière volatile (%MV) en pourcentage par rapport à la matière
anhydre.
Taux de cendres
Définition
Les cendres sont les résidus provenant du biocombustible après avoir été brûlés à l’air.
Principe de la manipulation
L'échantillon est chauffé à l'air à un premier palier de 250°C puis à un second palier de 550°C. Il
est maintenu à cette température jusqu'à obtention d'une masse constante.
Le pourcentage des cendres est calculé à partir de la masse du résidu après incinération.
Manipulation
e) Sortir le creuset du four et le laisser refroidir sur une plaque isolante située à côté du four
pendant 5 à 10 minutes. Le placer dans le dessiccateur.
Lorsqu'il est froid, peser le creuset. Noter la masse m9.
Résultats
Définition
Le carbone fixe est le carbone restant après élimination des matières volatiles et des cendres du
biocombustible solide sec.
Résultats
Exprimer, par rapport à la matière anhydre, en fonction du taux de matières volatiles (%MV) et
du taux de cendres (%MM), puis calculer le taux de carbone fixe (%CF).
composant
Annexe 10 : Chromatographie
I.