Avant-Projet-Droit-Des-Contrats Ohada
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www.unidroit.org
NS - Vol. IX 2004-2
Marcel Fontaine
ARTICLES
Marcel Fontaine *
INTRODUCTION
I. – L’OHADA
* Professeur émérite, ancien Directeur du Centre de droit des obligations, Faculté de droit de
l’Université Catholique de Louvain (Belgique) ; membre du Groupe d’étude d’UNIDROIT pour la préparation des
Principes.
1 Après l’adhésion de la République démocratique du Congo, annoncée pour 2004.
tissement. L’on comprend dès lors que l’OHADA se soit adressée à UNIDROIT dans la
perspective de l’élaboration projetée d’un Acte uniforme sur le droit des contrats.
UNIDROIT a donné une suite favorable à la demande du Conseil des Ministres de
l’OHADA, en proposant que le soussigné soit chargé de la préparation d’un avant-
projet. Le Gouvernement suisse (Direction du développement et de la Coopération) a
accepté d’apporter le soutien financier nécessaire à l’entreprise.
3 S.K. DATE-BAH, Juge à la Cour suprême du Ghana ; cf. sa contribution dans cette Revue, “The
UNIDROIT Principles of International Commercial Contracts and the Harmonisation of the Principles of
Commercial Contracts in West and Central Africa – Reflections on the OHADA Project from the Perspective of a
Common Lawyer from West Africa”, 269 (cf. le résumé en français, 272).
4 Principes d’UNIDROIT relatifs aux contrats du commerce international, Rome (2004) / UNIDROIT
Principles of International Commercial Contracts 2004, Rome (2004). Le texte de la nouvelle version, sans les
commentaires, a été publié en français et en anglais dans cette Revue, 2004, 124-189. Cf. également le site
<http://www.unidroit.org>.
5 Principles of European Contract Law, Parties I et II, O. LANDO / H. BEALE (éd.), La Haye (2000),
Partie III, O. LANDO / E. CLIVE / A. PRÜM / R. ZIMMERMANN (éd.), La Haye (2003) ; cf. O. LANDO, “Principles of
European Contract Law“, Revue de droit des affaires internationales (1997), 189-202. Principes du droit euro-
péen du contrat, version française préparée par G. Rouhette, Société de Législation Comparée, Paris (2003).
6 Cf. Chr. VON BAR, “Le groupe d’études sur un code civil européen“, Revue internationale de droit
comparé (2001), 127-139.
7 Cf. A. MOURRE / E. JOLIVET, “La réception des Principes d’UNIDROIT dans les contrats modèles de la
Chambre de Commerce Internationale”, cette Revue, 2004, 275.
8 Cf. J.-P. VULLIETY, “Le Contrat-type pour les Joint Ventures contractuelles du Centre du Commerce
International au regard des Principes d’UNIDROIT et d’autres normes d’unification du droit des contrats”, cette
Revue (2004), 295.
9 Cf. les décisions publiées sur le site Internet <www.unilex.info>.
10 Voir notamment les bibliographies publiées régulièrement dans la présente Revue.
A. Méthode d’élaboration
Il a paru essentiel que le rapporteur procède à de nombreuses consultations avant
d’entreprendre l’élaboration d’un avant-projet. Les Principes d’UNIDROIT sont pris
comme modèle, mais il importe de tenir compte des spécificités africaines.
Dans cet esprit, trois voyages ont été effectués dans un échantillon de neuf Etats
Parties de l'OHADA, proposé par le Secrétariat Permanent. Dans chaque pays, un
“facilitateur” désigné par le Ministre de la Justice a organisé un grand nombre de
contacts entre l’expert et des spécialistes des différents milieux juridiques : hauts
fonctionnaires, magistrats, avocats, notaires, professeurs, représentants des milieux
économiques, etc. … Au total, c’est plus de cent personnes qui ont été rencontrées, au
cours d’entretiens particulièrement instructifs où l’expert a recueilli informations,
réactions et suggestions sur l’état actuel du droit des contrats dans les différents pays,
sur le projet d’Acte uniforme en soi, sur le choix des Principes d’UNIDROIT comme
modèle, sur les spécificités africaines à prendre en considération, sur les grandes
options à prendre dans la réalisation de l’avant-projet.
Le nombre de pays visités devait nécessairement être circonscrit. Toutefois, une
consultation plus large a été organisée avec la coopération d’UNIDROIT, par la
diffusion d’un questionnaire auprès de personnes intéressées dans les autres Etats
Parties. De nombreuses réponses ont été reçues.
11 Sur ces différents aspects de la large reconnaissance déjà obtenue par les Principes d’UNIDROIT, cf.
M.J. BONELL, An International Restatement of Contract Law, New York, 2ème éd. (1997), 229-254.
B. Principes directeurs
Deux principes de base gouvernent l’élaboration de l’avant-projet.
1) Rester proche du modèle
En premier lieu, l’Acte uniforme doit s’écarter le moins possible du modèle des
Principes d’UNIDROIT.
Un des principaux avantages de s’inspirer des Principes est que ces derniers
constituent une codification de qualité déjà largement connue sur le plan inter-
national. Les Principes ont déjà inspiré une abondante doctrine et fait l’objet de
nombreuses applications jurisprudentielles. Dotés d’une nouvelle législation sur les
contrats alignée sur ces Principes, les pays de l’OHADA disposeraient d’emblée du
bénéfice de cette littérature (sans oublier les “commentaires” qui accompagnent déjà
les différentes dispositions des Principes dans leurs éditions officielles) et de cette
jurisprudence. D’autre part, comme les Principes ont déjà inspiré des réformes du
droit des contrats dans plusieurs autres pays, l’harmonisation réalisée dans le cadre de
l’OHADA viendrait s’intégrer dans un mouvement d’harmonisation encore plus large.
On ajoutera un avantage non négligeable pour les pays de l’OHADA. Les Principes
qui ont été rédigés en français et en anglais sont aussi immédiatement disponibles en
traduction dans de nombreuses autres langues, dont l’espagnol et le portugais.
Pour ces différentes raisons, la plupart des dispositions de l’avant-projet repren-
dront les textes des Principes d’UNIDROIT sans leur apporter de modification.
2) Tenir compte des spécificités africaines
Ce qui précède trouve un correctif important dans la seconde ligne directrice rete-
nue : l’avant-projet doit néanmoins comporter les aménagements nécessaires en vue de
tenir compte des spécificités africaines, particulièrement celles des pays de l’OHADA.
Mais qu’entend-on par “spécificités africaines” ? L’expression appelle des préci-
sions, car elle peut évoquer des réalités différentes.
a) Par “spécificités africaines”, fait-on allusion au droit traditionnel des pays africains
en cause, tel qu’il existait avant la colonisation et tel qu’il trouve encore certains
domaines d’application ?
Autant ce droit traditionnel connaît des manifestations bien connues dans des
domaines tels que celui des relations familiales, autant il paraît difficile d’identifier son
contenu en droit général des contrats. S’il existe encore des normes autochtones pour
régir les échanges contractuels locaux, elles sont en tout cas mal connues. Les études
portant sur le droit africain traditionnel ont d’ailleurs révélé que si celui-ci connaît des
contrats spécifiques originaux, il ne paraît pas avoir développé de théorie générale des
contrats 12.
12 Cf. S.K. DATE-BAH, “Communication sur le droit des obligations civiles”, Revue sénégalaise de
droit (1977), 80.
Au préalable, la question doit être bien comprise. On parle ici du régime général
des contrats, c’est-à-dire des règles communes sur la formation, l’exécution, l’inexé-
cution, l’interprétation, etc. …, et non du sort de contrats particuliers. Des régimes
spécifiques continueront de toute façon à exister pour certains contrats essentiellement
“civils”, comme le contrat de mariage, ou “commerciaux”, comme le courtage ou la
commission. Mais il s’agit de déterminer si les pays de l’OHADA disposeront à l’avenir
d’un droit commun des contrats unique pour toutes les opérations tant civiles que
commerciales, ou si le droit nouveau ne s’appliquera qu’aux contrats commerciaux, les
contrats civils restant soumis aux droits nationaux respectifs.
En faveur d’un régime unique, différentes considérations peuvent entrer en jeu.
Tout d’abord, des précédents existent d’extension du champ d’application
d’Actes uniformes OHADA aux opérations civiles. Il en est ainsi en matière d’arbi-
trage, de sûretés et de procédures de recouvrement.
Prévoir deux droits des contrats susciterait des difficultés de départage ; l’on
songe en particulier aux contrats “mixtes”, conclus entre commerçants et consomma-
teurs. Le débat sur la commercialité peut apparaître dépassé. Des codes ou lois
couvrant ensemble les obligations tant civiles que commerciales existent déjà dans
plusieurs pays, tels que la Suisse et l’Italie, mais aussi le Sénégal et le Mali. Il n’y a
d’ailleurs pas de théorie générale des contrats commerciaux ; la seule théorie générale
des contrats est celle qui se trouve actuellement dans le Code civil (du moins, pour la
plupart des pays de civil law), et elle vaut comme tronc commun pour tout le droit
privé. L’unification permettrait de ne pas priver les contrats civils du bénéfice de la
modernisation qu’apportera l’Acte uniforme.
Limiter le nouvel Acte aux contrats commerciaux placerait surtout les pays de
l’OHADA dans une situation insolite. En effet, pareille décision laisserait subsister le
droit actuel des contrats pour régir les contrats civils. Il en résulterait une coexistence
de deux régimes complets du droit des contrats, comportant entre eux d’importantes
différences. Or pareille situation ne s’est guère présentée dans l’histoire 13. Presque
partout et toujours, c’est un seul droit général des contrats qui prévaut, applicable tant
aux contrats civils qu’aux contrats commerciaux, quitte à ce que des distinctions
apparaissent sur des questions particulières (par exemple, en matière de preuve).
La majorité des avis entendus lors des voyages préparatoires sont favorables à un
droit des contrats unifié. La question reste cependant délicate, notamment parce que
la réponse donnée aura des répercussions sur l’étendue du dessaisissement des
juridictions nationales au profit de la Cour Commune de Justice et d’Arbitrage.
B. La question du formalisme
Compte tenu du taux généralement élevé d’analphabétisme, le droit des contrats doit-
rejettent l’imprévision. Mais beaucoup ont évoqué la dévaluation du franc CFA, qui a
laissé de mauvais souvenirs. La renégociation des contrats lors de changements de
circonstances serait d’ailleurs conforme à la réalité africaine, et pareille disposition
serait particulièrement utile dans le contexte d’instabilité que connaît l’Afrique. Il
importe de souligner que le régime mis en place par les Principes d’UNIDROIT est
assorti de nombreuses sauvegardes contre les utilisations abusives.
3) Résolution pour inexécution
Bien qu’une majorité se dégage également en faveur de la solution retenue par
les Principes, les avis sont plus partagés en ce qui concerne le mode de mise en
œuvre de la résolution des contrats synallagmatiques pour manquements graves de
l’une des parties. Dans le régime introduit par le Code civil français dans bon nombre
des pays de l’OHADA, cette résolution doit être demandée en justice. Les Principes
disposent au contraire que “La résolution du contrat s’opère par notification au
débiteur” (article 7.3.2).
Une minorité des interlocuteurs rencontrés préférerait conserver le caractère
judiciaire de la résolution. Celle-ci ferait obstacle aux abus, aux résolutions arbitrai-
rement provoquées de manière unilatérale par le plus fort.
La majorité se rallie par contre à la solution de la résolution par simple
notification. Celle-ci est perçue comme satisfaisant aux exigences de rapidité. Elle
simplifie la procédure, elle est de nature à désengorger les tribunaux. La résolution
judiciaire peut prévenir des abus, mais elle présente l’inconvénient majeur de retarder
de plusieurs mois, si ce n’est de plusieurs années, la solution d’une crise contractuelle
qui peut être aiguë : il est souvent urgent pour le contractant lésé de pouvoir se
dégager du contrat pour trouver un autre partenaire.
Il faut souligner qu’en droit comparé, la solution de la résolution unilatérale, le
contrôle judiciaire s’exerçant a posteriori, s’est imposée presque partout, notamment
en droit allemand, en droit suisse, en droit portugais, en common law et dans
l’important instrument international qu’est la Convention des Nations Unies sur les
contrats de vente internationale de marchandises (articles 49 et 64). En droit belge, la
jurisprudence la plus récente, soutenue par la doctrine, reconnaît à présent la validité
d’une résolution par déclaration unilatérale dans certaines circonstances, malgré
l’article 1184 du Code civil toujours en vigueur dans ce pays 14. Une évolution
analogue paraît s’amorcer en France 15. La pratique tend d’ailleurs à assurer ce
résultat en stipulant des clauses résolutoires expresses.
4) Cause et “consideration”
14 Cf. S. STIJNS / D. VAN GERVEN / P. WERY, “Chronique de jurisprudence – Les obligations : les
sources (1985-1995)“, Journal des Tribunaux (Bruxelles), 1996, 740-742.
15 Cf. Chr. JAMIN, “Les conditions de la résolution du contrat : vers un modèle unique ?“, dans M.
FONTAINE / G. VINEY (dir.), Les sanctions de l’inexécution des obligations contractuelles, Bruxelles et Paris
(2001), 451-512.
La question qui a paru susciter le plus de réactions est peut-être celle qui, dans la
pratique, s’avérera la moins porteuse de conséquences une fois en vigueur un Acte
uniforme sur les contrats inspiré des Principes d’UNIDROIT.
Les Principes ne recourent ni au concept de “cause” (familier à certains systèmes
juridiques de civil law) ni à celui de “consideration” (caractéristique des systèmes de
common law). Or l’abandon de la notion de cause a surpris de nombreux inter-
locuteurs de tradition juridique française : comment concevoir un droit des contrats
sans ce concept fondamental ? Mais les common lawyers rencontrés au Cameroun ont
eu une réaction parallèle, et tout à fait similaire, à propos de la consideration :
comment imaginer un contrat sans cette notion ?
La confrontation de ces deux réactions montre bien le problème qu’ont dû résoudre
les rédacteurs des Principes d’UNIDROIT. La notion de cause n’est retenue comme
élément essentiel du contrat que dans certains pays de la famille romano-germanique
(tels que la France, l’Espagne ou le Portugal), mais non dans tous : elle ne joue pas ce
rôle en droit allemand 16 ; par ailleurs, elle est ignorée de la common law. Quant à la
notion de consideration, elle est propre à la common law et absente des droits romano-
germaniques. Une harmonisation du droit des contrats à vocation universelle ne pouvait
dès lors retenir aucun de ces deux concepts, chacun trop spécifique à tels ou tels
systèmes juridiques. Or le problème se pose de la même façon pour l’harmonisation
OHADA : aucune des deux notions n’est commune à l’ensemble des pays.
Malgré le rôle de condition essentielle que paraissent respectivement jouer les
notions de “cause” et de “consideration” dans les droits qui retiennent l’une ou
l’autre 17, il est parfaitement possible de construire un droit des contrats viable sans y
recourir. C’est le cas du droit allemand. C’est aussi le cas des Principes d’UNIDROIT.
Les différentes conséquences que le droit français et la common law attachent
respectivement aux concepts de cause et de consideration ne sont pas écartées pour
autant : elles sont atteintes par d’autres voies. Ainsi, en droit français, la notion de
cause sert notamment à sanctionner l’illicéité, par la condamnation des contrats ayant
une cause illicite. Mais le même résultat est plus simplement atteint par une
disposition sanctionnant de nullité tout contrat contraire aux lois impératives, à l’ordre
public ou aux bonnes mœurs (ou une formule analogue), sans qu’il soit besoin de se
référer à une quelconque “cause” de ce contrat.
16 Cf. K. ZWEIGERT / H. KÖTZ, An Introduction to Comparative Law, ed. 1977, II, 69 ; le droit allemand
ne connaît la notion de cause que dans le contexte de l’enrichissement “sans cause”. Cf. aussi H. KÖTZ / A.
FLESSNER, European Contract Law, Oxford (1997), I, 54 : “The concept is quite unknown elsewhere in Europe …”.
17 On sait toutefois que la notion de “cause” fait l’objet de critiques d’une partie de la doctrine dans
les pays qui connaissent la notion, et que la notion de “consideration” est également souvent remise en
question dans les pays de common law.
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THE DRAFT OHADA UNIFORM ACT ON CONTRACTS AND THE UNIDROIT PRINCIPLES OF INTERNA-
TIONAL COMMERCIAL CONTRACTS (Abstract)
Marcel FONTAINE, Professor Emeritus, former Director of the Centre de droit des obligations,
School of Law of the Catholic University of Louvain (Belgium); member of the UNIDROIT Study
Group for the preparation of the Principles.
The Organisation for the Harmonisation of Business Law in Africa (OHADA), of which 16
– shortly to become 17 – Western and Central African countries are members, is engaged in a
sweeping process of legislative reform and has asked UNIDROIT to assist in the preparation of a
draft Uniform Act on contracts based on the Principles of International Commercial Contracts.
The author of this article was mandated by UNIDROIT to undertake this task, and the Swiss
Government has pledged its financial support.
After a brief introduction of OHADA, its first achievements and the way it operates, the
author explains how the current project took shape, recalls the nature and importance of the
UNIDROIT Principles and underlines their role precisely as a model for the harmonisation of
contract law. He describes the methods and principles according to which the future Act is
being drafted, before going on to examine the chief problems that must be resolved.
In essence, two basic objectives govern the drafting process: to cleave as closely as
possible to the model which has proved so successful in business dealings the world round
while seeking appropriate adjustments to accommodate the special features of Africa. In this
connection, the author points out that the issue is not so much one of legal specificity in the
different countries concerned, but rather of sociological realities likely to influence the choice
of appropriate legal rules. Two of these realities in particular loom large, as is stressed by the
authorities consulted on the matter: widespread illiteracy and scant “legal culture”.
The author then sets forth some of the important issues that emerged during the drafting
process, without pre-empting the outcome.
– should the Uniform Act on contracts deal exclusively with commercial contracts or
should it be extended to cover contracts in general, including civil contracts? While
the former option appears to commend itself, several important considerations
nevertheless militate in favour of a single regimen, failing which the OHADA
countries might find themselves saddled with two complete but separate systems of
law of contractual obligations that differ on many important counts.
– Given the generally high illiteracy rate, should the OHADA contract law be formalistic
in design or should it, in line with the UNIDROIT Principles, adopt a non-formalistic
approach? Opinions on this differ, but flexible, pragmatic solutions may need to be
adopted in the end, even though specific rules may have to be retained for certain
categories of contract, such as consumer contracts.
– Can the future Uniform Act accommodate the innovations pioneered by the UNIDROIT
Principles? On the whole, the answer to this question is probably in the affirmative
where the provisions on good faith and protection of the weaker party are concerned,
as indeed those on renegotiation of the contract in the event of changed
circumstances; as to the principle of extra-judicial remedies for non-performance, this
concept is gradually gaining ground in the legislation and/or case law of a growing
number of countries; finally, the concepts of “cause” and “consideration”, regarded as
fundamental, as to the former, in civil law countries and, as to the latter, in the
common law world, may be entirely left out of a harmonised contract law if the
solutions sought can be achieved by other means.
– The innovations contained in the new 2004 edition of the UNIDROIT Principles (chiefly
regarding agency, third party rights, set-off, assignment of rights and limitation
periods) will be incorporated in the Uniform Act but in addition other, new provisions
will be suggested in several areas not so far addressed by the Principles and which
will take their cue from other recent (international or national) codifications.
The final draft of the future Uniform Act on contracts is expected to be ready in 2004, and
will then be submitted by UNIDROIT to the OHADA Permanent Secretariat. Once the
institutional consultation and adoption procedures have been completed, 17 African countries
will have at their disposal a uniform contract law broadly inspired by the UNIDROIT Principles.
There can be no doubt that this achievement will prove to be a landmark in the legal
harmonisation movement worldwide.
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