Fabrication Des Concerves Alimenters
Fabrication Des Concerves Alimenters
Fabrication Des Concerves Alimenters
Note de Synthèse
Laborde Paul
DU Gardien de refuge de montagne
Promotion 2010/2011
Sommaire
INTRODUCTION………………………………………………………………………..……1
CONCLUSION…….…………………………………………………………………………14
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES……………………………………………………..15
Introduction
Nous décrirons ensuite les principes généraux de la conservation par stérilisation puis
les techniques de fabrication d’une conserve alimentaire.
1 Législation et réglementation en vigueur
Certaines de ces règles concernent des denrées alimentaires peu utilisés par les
gardiens dans leur cuisine en refuge mais qui peuvent éventuellement être utiles lors de la
fabrication de conserves. Nous parlons ici d’adjuvants (additifs : conservateur, agents de
texture, colorants, exhausteurs de goût ; et/ou arômes : substance naturelle ou artificielle
ajoutée à une denrée alimentaire pour lui donner un goût et/ou une odeur). Les conditions
d’emploi des additifs dans les denrées destinées à l’alimentation humaine sont définies dans
l’arrêté du 2 octobre 1997. Celui-ci établit les listes :
- des additifs autorisés dans tous les aliments, sauf ceux dont l’utilisation est limité
selon le principe « Quantum satis » (quantité suffisante utilisée pour obtenir l’effet
désiré dans certaines conditions de fabrication) ;
- des additifs nécessitant une autorisation par produit selon des doses fixées.
∗
Disponible sur le site Internet : http://www.legifrance.gouv.fr/
1.1 Règles d’hygiènes : articles 3, 4 et 5 du règlement (CE) n°
852/2004 ; le cas échéant, du règlement (CE) n° 853/2004
Les gardiens sont donc tenus de mettre en place une démarche fondée sur ces principes
lors de la fabrication de leurs propres conserves alimentaires, autant que lors de la confection
des repas en refuge, bien entendu.
∗
Les Guides de Bonnes Pratiques d’Hygiène GBPH sont disponibles auprès de la librairie des Journaux
officiels : 26, rue Desaix – 75727 Paris cedex 15 – http://www.journal-officiel.gouv.fr/.
Ce guide constitue une référence quant à l’efficacité des moyens mis en œuvre pour
atteindre les objectifs fixés par la réglementation européenne et française relative à l’hygiène
des aliments. Il propose des savoirs-faire, des méthodes à appliquer pour atteindre un niveau
satisfaisant d’hygiène : les « moyens de maîtrises », ainsi que des contrôles et vérifications
réguliers permettant de s’assurer de la conformité des aliments aux dispositions des
règlements en vigueur : les « éléments de surveillance ».
Certes, cette démarche est d’application volontaire, et le gardien peut choisir d’agir
autrement, mais devra prouver la validité hygiénique de ses pratiques en réalisant sa propre
démarche d’analyse des dangers.
La traçabilité est l’aptitude à retrouver l’origine et à suivre le parcours d’un produit par
l’enregistrement des informations qui l’identifient tout au long de sa transformation. Elle se
traduit, notamment, par un numéro de lot.
Une démarche basée sur le système HACCP et répondant aux exigences législatives en
matière de traçabilité est bien entendu dors et déjà mise en place dans chacune des conserverie
agréée de l’Union Européenne. Un document dit de « traçabilité », décrivant toutes les
opérations de fourniture et de fabrication des conserves alimentaires, doit être renseigné. Ce
document regroupe toutes les informations nécessaires au contrôle du respect de la démarche
basée sur le système HACCP ainsi que des exigences législatives en matière de traçabilité.
Comme cité ci-dessus, le personnel doit avoir une connaissance des bonnes pratiques
d’hygiène, du plan HACCP. Les responsables d’atelier doivent avoir également suivi une
stage de formation de sertissage et d’autoclavage. En pratique, et dans le cas où l’exploitant
de l’établissement agrée (personne physique pour qui le numéro d’agrément à été validé) est
sur place lors de la fabrication, ce dernier peut prendre en charge le bon déroulement et le
suivi du sertissage et de l’autoclavage dispensant ainsi l’utilisateurs des formations de
conduite du matériel technique ∗ .
Des analyses de stabilité des produits sont a effectuer sur chaque lot de production. Ce
test en étuve (7 jours à 37°C) peut se faire sur les lieux de fabrication lorsque l’atelier est
muni d’une étuve. Des analyses microbiologiques des produits sont également à réaliser
régulièrement (1 à 2 tests par an). Pour cela, s’adresser directement aux laboratoires
départementaux de votre région. Les résultats sont à tenir à disposition des services de
contrôle sur les lieux de fabrication.
Etudions maintenant les principes de fabrication d’une conserve type. Après une
approche théorique sur les principes généraux de la stérilisation, nous nous intéresserons aux
étapes successives conduisant à la fabrication de conserves alimentaire.
∗
Des formations courtes sont dispensées notamment par le Centre Technique de la Conservation des Produits
Agricoles CTCPA : 44, rue d’Alesia - 75014 Paris - tél. : 01 53 91 44 44 – www.ctcpa.org
2 La conservation par stérilisation
Clostridium botulinum est le danger le plus grave que l’on peut retrouver dans les
conserves. Les germes sont présents dans la terre et les sédiments marins qui peuvent ensuite
contaminer les aliments. Clostridium botulinum, notamment le type E que l’on retrouve dans
les aliments, est capable de se développer et de produire des toxines à partir d’une
température de +5°C, sa température optimale de croissance et de toxinogénèse est de +30°C.
Les spores produites par les bactéries sont thermorésistantes, d’où l’importance de respecter
les barèmes de stérilisation préconisés. La toxine botulique est thermolabile et détruite par
l’application pendant 10 min d’une température de 100°C. Clostridium botulinum se
développe à des pH voisins de la neutralité et sa croissance est considérée comme impossible
en-deçà d’un pH de 4,5, d’où l’utilisation d’acidifiant dans la fabrication d’un bon nombre de
conserves industrielles.
On parle alors de valeur stérilisatrice (Fo) d’un traitement thermique. Cette valeur
exprime l’efficacité d’un traitement thermique. La Fo est établi par rapport aux spores les plus
thermorésistantes, les spores de Clostridium botulinum. Plus le traitement thermique est
réalisé à une température élevée et plus sa durée est prolongée, plus la Fo est élevée. La Fo est
exprimée en équivalent temps passé à 121,1°C pour obtenir une destruction de la spore.
On parle alors de barème de stérilisation : couple temps-température appliquée à une
denrée dans le but de l’assainir et d’obtenir une qualité organoleptique satisfaisante. La
détermination des barèmes doit être effectuée par du personnel qualifié en collaboration avec
un organisme spécialisé en conserverie et en respectant une méthode de validation mise au
point par un centre technique ∗ . Ces barèmes doivent être enregistrés et conservés. Un
enregistrement automatisé sur disque papier de la température et du temps durant toute la
phase de cuisson en autoclave permettra de vérifier si le barème a bien été respecté et dans
quelle mesure une correction peut être apportée à la cuisson si un problème est survenu.
On entend par état initial du produit la contamination du produit prêt à être traité
thermiquement. L’objectif est de réduire au minimum la contamination initiale du produit afin
de limiter la quantité de germes, de spores ou de toxines présents. Le barème sera établi en
fonction de la nature des germes présents et de leur nombre, chacun ayant une sensibilité
différente à la température.
Le pH
La consistance du produit
Les denrées à stériliser peuvent présenter des consistances très variées. Certaines
seront liquides (soupe de poisson, sauce, …), d’autres seront solides (foie gras, pâté, …) et
enfin certains produits seront à la fois solides et liquides (viandes en sauce). La consistance du
produit influe sur la diffusion de la chaleur dans le produit : plus un produit est liquide, plus
elle diffuse rapidement.
∗
notamment le CTCPA.
importante ce qui peut entraîner des pertes de qualités organoleptiques. Il est donc conseillé
d’emboîter à chaud dès que possible et de traiter le produit immédiatement.
SERTISSAGE OU
FERMETURE
STERILISATION
REFROIDISSEMENT
ETIQUETAGE
STOCKAGE
2.3.1 Réception et stockage des matières 1ères et des
conditionnements
Les règles d’hygiènes propres aux denrées alimentaires réceptionnées sont, bien
évidemment, déjà connu des gardiens de refuge. Inutile de préciser que ces règles de bon sens
sont a suivre dés réception des matières premières.
En ce qui concerne les conditionnements, notons que les boîtes métalliques et les pots
en verre sont les deux types de conditionnement utilisés pour la fabrication de conserves
artisanales. Bien qu’ils aient chacun leurs caractéristiques propres (transfert de chaleur,
résistance à la pression, …), ils en en commun d’être un élément essentiel à la réalisation des
conserves : ils doivent être parfaitement étanches afin de garantir la stabilité de la conserve
dans le temps. L’approvisionnement et le stockage doivent être effectués dans des conditions
prévenant toute altération, contamination et souillure des conditionnements.
Nous limiterons notre intérêt aux conditionnements métalliques. Les bocaux en verre,
beaucoup plus lourd que les boîtes métalliques paraissent être une mauvaise option pour un
acheminement en refuge de montagne.
De même que précédemment, les techniques de cuisines et les règles d’hygiènes s’y
rapportant ne seront pas précisées ici étant donné les acquis des gardiens de refuge en la
matière. Précisons cependant que le blanchiment des végétaux, qui consiste à tremper les
végétaux dans un bain d’eau bouillante et salée pendant quelques minutes, rempli plusieurs
fonctions technologiques de première importance :
La précuisson des viandes a pour but principal de modifier l’aspect des morceaux de
viande en les faisant revenir dans de la graisse par exemple. La précuisson des végétaux
(préparation avec viandes, légumes cuisinés, …) dispense de la réalisation du blanchiment.
L’estampe indique la Date Limite d’Utilisation Optimale (DLUO). Cette indication est
obligatoire et peut être exprimée en clair ou en codée. Lorsque la date est codée, elle doit être
exprimée en clair à un autre endroit de l’emballage afin d’informer efficacement le
consommateur. Les couvercles métalliques des boîtes métalliques, et uniquement les
couvercles métalliques, peuvent être estampé. L’estampe des couvercles peut permettre
également l’indication du lot, par l’intermédiaire d’un numéro de lot ou bien directement par
la DLUO. Pour indiquer la date, l’estampe reste une pratique utilisée mais il est possible de
procéder autrement : impression au jet d’encre, ou au tampon encreur, impression sur
étiquette, …
Les opérations d’emboîtage sont souvent assez longues. Elles doivent respecter des
critères technologiques liés aux emballages et aux quantités minimales ou maximales à
respecter.
Les causes d’un mauvais sertissage sont nombreuses mais peuvent se décliner en
diverses catégories :
- défauts liés à un mauvais réglage ou à l’usure de la sertisseuse,
- défauts liés à de mauvaises manipulations,
- défauts liés à la boîte ou au couvercle.
Dans tous les cas, la conséquence de ces défauts sera une recontamination du contenu
de la boîte avant, pendant et à l’issue du traitement thermique. Cette opération doit donc être
réaliser par du personnel dûment formé et nécessite de procéder à des enregistrements
(mesures de sertis tests pendant le réglage de la machine et contrôle réguliers des mesures au
cours du sertissages des conserves).
2.3.5 Chargement, remplissage et fermeture de l’autoclave
L’autoclave est l’appareil utilisé pour effectuer le traitement thermique des conserves.
C’est un récipient à parois épaisses et à fermeture hermétique utilisé pour la cuisson sous
pression en vue d’une stérilisation. L’autoclave est la pièce maîtresse de la stérilisation de
conserves.
Afin de maîtriser son fonctionnement, il est donc nécessaire que les opérateurs affectés
à leur conduite aient été formés à cette technique, tant pour mener à bien le barème choisi, que
pour prévenir des dangers associés à l’utilisation de cet appareil sous pression.
Les autoclaves utilisés pour la fabrication de conserves artisanales peuvent donc être
comparés à de gros autocuiseur. Les boîtes sont introduit dans l’autoclave à l’aide d’un panier
métallique. Celles-ci sont réparties dans le paniers de façon a faciliter les flux d’eau entre les
boîtes de manière homogène dans l’autoclave. Le niveau d’eau est ajusté : couvrant largement
l’ensemble des boîtes entreposées, et couvrant la sonde de température interne de l’autoclave.
L’autoclave étant ensuite hermétiquement fermé afin que le cycle de stérilisation puisse
démarrer.
2.3.6 Stérilisation
Les contrôles de stabilité visent à démontrer que le conditionnement est étanche et que
le traitement thermique est efficace. Les contrôles à effectuer sur les conserves sont les
suivant :
• Test d’étuvage
Suivant les normes NF V 08 – 401 et NF V 08 – 408, il doit être procédé à deux types
d’étuvage : des tests de routine pour chaque lot de conserves de 7 jours à 37°C ou de 21 jours
à 32°C ; des tests ponctuels dont la fréquence est à adapter au volume de conserves
fabriquées, de 7 jours à 55°C.
Les contrôles par étuvage ont pour objectif de mettre la denrée alimentaire dans des
conditions de température favorable au développement de germes qui n’auraient pas été
détruit par traitement thermique. A l’issu de ces tests, les conserves sont comparées à des
conserves témoins non étuvées (stockées à une température de laboratoire inférieure à
+25°C). Si les conditionnement présentent des altérations (fuites, gonflements, flochage, …),
alors le produit n’est pas stable et il est nécessaire de déterminer l’origine de la non stabilité.
Les lots des produits concernés sont consignés le temps de déterminer la ou les causes de non
conformité.
• Test de pH
Pour considérer qu’une conserve est stable, la mesure du pH d’une conserve étuvée
doit être identique au pH de la conserve témoin ou différente au plus de 0,5 unité de pH. Une
variation de pH traduit une activité microbienne, synonyme de sous stérilisation.
2.3.8 Etiquetage
• Dénomination de vente
Il s’agit de la description de la denrée et est fixé par la réglementation en vigueur, si elle
existe, ou par les codes d’usages existants. En cas d’absence d’usages et de réglementation, on
a recours généralement à la formule : spécialité ou préparation à base de… pour tel usage.
• Date de durabilité
Une date limite d’utilisation optimale (DLUO) doit être apposé sur les conserves. Elle
correspond à la date jusqu’à laquelle la denrée conserve ses propriétés spécifiques dans des
conditions de stockage appropriées. La date doit obligatoirement figurer en clair et non en
code (exemple : « à consommer de préférence avant date » ou « à consommer avant date »).
La DLUO peut être indiquée sur l’étiquette ou directement sur le récipient. Dans ce cas, on
notera sur l’étiquette « à consommer de préférence avant (ou avant fin) la date figurant sur le
couvercle ou le fond de la boîte ».
• Numéro de lot
L’indication du numéro de lot est obligatoire pour tous les produits préemballés. Elle est
choisi par le fabricant. On peut indiquer en clair un numéro de code identifiant la fabrication,
éventuellement à partir de la DLUO si celle-ci est assez précise (indication du jour) soit un
numéro de lot propre à l’entreprise ou la date de fabrication inscrite de façon codée ou non.
L’indication du numéro de lot est précédée par la lettre « L » sauf dans le cas où elle se
distingue clairement des autres indications d’étiquetage (arrêté du 07/12/1984 modifié par
l’arr. du 08/03/1991).
2.3.9 Stockage
A l’issu du cycle de stérilisation, les boîtes sont stockées à température ambiante. Afin
d’éviter l’altération des conditionnements ou des denrées, il est bon d’éviter les chocs d’autant
plus sur les sertis (qui peuvent provoquer un défaut d’étanchéité de la conserve et ne pas être
visuellement perceptibles), de veiller à entreposer les boîtes à l’abri de l’humidité afin de
limiter leur oxydation, de les stocker dans un endroit tempéré (une durée de stockage et/ou
une température de stockage trop élevé provoquent l’altération des denrées d’un point de vue
organoleptique)
Conclusion
Cette note de synthèse décrit donc les principes de la conservation par stérilisation
dans le but de mieux faire connaître au gardiens les grandes lignes de la réglementation en
vigueur ainsi que les méthodes technologiques à mettre en oeuvre.
OUVRAGES
TEXTES REGLEMENTAIRES
Décret du 10 février 1955 pris pour l’application en ce qui concerne les conserves et les semi-
conserves alimentaires de la loi du 1er août 1905 modifiée et complétée sur la
répression des fraudes.
Arrêté du 27 avril 2007 modifiant l’arrêté du 8 juin 2006 relatif a l’agrément des
établissements mettant sur le marché des produits d’origine animale ou des denrées
contenant des produits d’origine animale.
Arrêté du 18 décembre 2009 relatif aux règles sanitaires applicables aux produits d’origine
animale et aux denrées alimentaires en contenant.
Arrêté du 21 décembre 2009 relatif aux règles sanitaires applicables aux activités de
commerce de détail, d’entreposage et de transport de produits d’origine animale et
denrées alimentaires en contenant.
NORMES