Qualite Air Emissions Polluants Chantiers BTP - 2017 Rapport - v2 PDF
Qualite Air Emissions Polluants Chantiers BTP - 2017 Rapport - v2 PDF
Qualite Air Emissions Polluants Chantiers BTP - 2017 Rapport - v2 PDF
ET EMISSIONS POLLUANTES
DES CHANTIERS DU BTP
RAPPORT
Cette étude a été réalisée par SETEC Energie Environnement pour le compte de l’ADEME.
Ce document reprend, met à jour et complète deux études :
Une étude réalisée en 2013 (pilotée par BIO by Deloitte) : Arianna de TONI. Chantier du BTP et émissions
de polluants dans l’air. Rapport (Marché ADEME n°1362c0022), 212 pages (non publié).
Une étude réalisée en 2014 (pilotée par ENVIRON France) : Erik SINNO et David KIM. 2015. Chantiers de
construction et qualité de l’air : Revue des actions mises en œuvre en France et dans l’Etat de
Californie (US). Rapport (Marché ADEME n°1440c0268), 61 pages.
CITATION DE CE RAPPORT
ADEME, SETEC Energie Environnement, BIO by Deloitte – Marion THILL, Arianna de TONI. Qualité de
l’air et émissions polluantes des chantiers du BTP : Etat des connaissances et mesures d’atténuation dans le
bâtiment et les travaux publics en faveur de la qualité de l’air - Rapport- 142 pages.
Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou
ayants cause est illicite selon le Code de la propriété intellectuelle (art. L 122-4) et constitue une contrefaçon réprimée par le
Code pénal. Seules sont autorisées (art. 122-5) les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé de copiste et
non destinées à une utilisation collective, ainsi que les analyses et courtes citations justifiées par le caractère critique,
pédagogique ou d’information de l’œuvre à laquelle elles sont incorporées, sous réserve, toutefois, du respect des dispositions
des articles L 122-10 à L 122-12 du même Code, relatives à la reproduction par reprographie.
Ce chapitre présente de manière globale les différentes activités de chantiers de BTP qui peuvent être sources
de polluants atmosphériques, ainsi que les dangers et risques associés à ces polluants, du point de vue
environnemental et sanitaire. Il présente également la réglementation relative à la qualité de l’air et les
dispositions réglementaires spécifiques au BTP. L’étude ne traite pas de la problématique de l’exposition
professionnelle qui relève du code du travail.
D’après la Fédération nationale des travaux publics, l’activité du Bâtiment (en termes de superficie de chantiers)
représente les deux tiers de l’activité du BTP, tandis que l’activité des Travaux Publics représente un tiers de
l’activité du BTP.
Des substances chimiques considérées comme polluantes sont émises dans l’air à chaque étape du cycle de vie
d’un bâtiment ou d’une infrastructure : depuis le transport des matériaux premiers à la gestion des déchets
finaux en passant par sa construction en tant que telle.
Dans le cadre de cette étude, les émissions de polluants atmosphériques des chantiers du BTP seront analysées
lors des étapes suivantes (voir Figure 1) :
Mise en œuvre du chantier de construction ;
Démolition ;
Gestion des déchets de chantier (sur et hors chantiers) issus des différentes étapes de construction,
d’entretien et de démolition, avec notamment le développement de filières de recyclage ;
Transport des matériaux et déchets à chaque étape du cycle de vie.
Ces phases du cycle peuvent se partager en deux catégories d’activité : les activités propres au chantier (la mise
en œuvre et la démolition) et les activités concernant la logistique du chantier et la gestion des déchets réalisées
surtout hors du chantier.
Les particules1 : les particules sont un ensemble très hétérogène de composés du fait de la diversité de leur
composition chimique, de leur état (solide ou liquide) et de leur taille (caractérisée notamment par leur
diamètre). Les particules sont différenciées selon leur taille car cette caractéristique est déterminante quant
à leur potentiel effet sur la santé (plus les particules sont fines, plus elles peuvent pénétrer profondément
dans l’organisme) :
Les Particules Totales en Suspension (appelées TSP pour Total Suspended Particulates) regroupent
l'ensemble des particules quelle que soit leur taille ;
Les PM10 : particules dont le diamètre est inférieur à 10 µm (microns) ;
1
La définition est proposée d’après les informations fournies sur le site du CITEPA, Comité Interprofessionnel Technique
d’Etude de la Pollution Atmosphérique
Des inventaires d’émissions sont réalisés régulièrement aux niveaux national et régional pour mesurer la
contribution des différents secteurs d’activité aux émissions polluantes.
Le Comité Interprofessionnel Technique d’Etude de la Pollution Atmosphérique (CITEPA) réalise pour le compte
du ministère en charge de l’Ecologie les différents inventaires d’émissions que la France est tenue de produire
en réponse à ses divers engagements internationaux et européens. Parmi les différents formats d’inventaires
publiés, celui au format « SECTEN » présente les émissions par secteurs et sous-secteurs d’activité, dont la
« Construction ».
En outre, la plupart des Associations Agréées de Surveillance de la Qualité de l’Air (AASQA) ou Observatoires
Régionaux, réalisent des inventaires d’émissions régionaux depuis plusieurs années. Dans le cadre de l'arrêté du
24 août 2011 relatif au Système National d'Inventaires d'Emissions et de Bilans dans l'Atmosphère (SNIEBA), un
pôle de coordination des inventaires territoriaux (PCIT) avait été créé pour harmoniser les méthodologies de
calcul. Dans les inventaires d’émissions régionaux, le secteur de la construction est très souvent intégré dans le
secteur Industriel, il est rarement possible d’avoir accès au détail pour ce sous-secteur. Néanmoins, deux
publications ont été identifiées dans lesquelles la contribution du secteur des chantiers / BTP est détaillée. Elles
concernent la région Ile de France et l’ex région Rhône-Alpes.
Année
2014 2012 2008 et 2010
d’évaluation
Les émissions sont calculées à partir de données d’activités et de facteurs d’émission (cf. paragraphe 2.1.1 pour
plus d’informations). L’étude Air Rhône-Alpes publiée en 2013 porte spécifiquement sur la quantification des
émissions de particules liées aux chantiers et carrières. Cette étude a permis de développer une nouvelle
méthodologie en utilisant des données d’activité plus fine que dans les méthodologies précédentes.
Ce nouveau mode de calcul a conduit à une diminution significative de la contribution du secteur de la
construction aux émissions régionales de particules fines.
La pollution atmosphérique a des conséquences sur la santé humaine, sur l’environnement et le patrimoine bâti.
Ce paragraphe détaille plus particulièrement les effets sur la santé plus préoccupants. Néanmoins, les effets sur
l’environnement et le patrimoine bâti des différents polluants sont détaillés en annexe.
Selon l’Office Mondial de la Santé (OMS, réf. [51]), la pollution de l’air représente un risque environnemental
majeur pour la santé. En diminuant les niveaux de pollution atmosphérique, les pays peuvent réduire la charge
de morbidité imputable aux accidents vasculaires cérébraux, aux cardiopathies, au cancer du poumon et aux
affections respiratoires, chroniques ou aiguës, y compris l’asthme. La santé cardiovasculaire et respiratoire de la
population, à court et long termes, est inversement proportionnelle au niveau de la pollution atmosphérique.
Les conclusions d’une évaluation menée en 2013 par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) de
l’OMS ont montré que la pollution de l’air extérieur était carcinogène, les matières particulaires étant le polluant
associé le plus étroitement à une incidence accrue de cancers, en particulier du poumon. Un lien a également
été établi entre la pollution atmosphérique et l’augmentation du nombre de cancers des voies urinaires/de la
vessie.
Selon l’OMS (réf. [51]), même à faible concentration, la pollution aux petites particules a une incidence sanitaire;
en effet, on n’a identifié aucun seuil au-dessous duquel elle n’affecte en rien la santé. C’est pourquoi il était
préconisé dans les lignes directrices de l’OMS de 2005 d’œuvrer à limiter au maximum les niveaux de
concentration en particules en suspension.
Les valeurs de concentrations dans l’air recommandées par l’OMS sont les suivantes (les valeurs limites
européennes sont détaillées en annexe):
PM2.5
10 μg/m3 moyenne annuelle
25 μg/m3 moyenne sur 24 heures
PM10
20 μg/m3 moyenne annuelle
50 μg/m3 moyenne sur 24 heures
Le bilan de la qualité de l’air en France en 2015 (réf. [31]) montre que, même si la qualité de l’air s’est améliorée
durant ces quinze dernières années et est plutôt bonne par rapport à d’autres pays, notamment les pays
émergents, les niveaux de pollution aux particules restent sensiblement supérieurs à ceux recommandés par
l’OMS et des dépassements de valeurs limite européennes sont constatées sur quelques sites pour les particules
(PM10) et le dioxyde d »azote (NO2).
Le contentieux européen vis-à-vis de la pollution aux particules fines (réf. [31])
De 2009 à 2011, la France a reçu plusieurs avertissements de la Commission européenne (mise en demeure, avis
motivé, saisine de la Cour de justice de l’Union européenne) pour le non-respect des normes sanitaires de qualité
de l'air fixées pour les PM10. En février 2013, la Commission européenne a adressé à la France une mise en
demeure complémentaire et a élargi ses griefs contre elle. Désormais, il est reproché à la France de ne pas se
conformer aux niveaux réglementaires de concentrations de particules dans l’air et de ne pas mettre en place
des plans d’action répondant aux ambitions de la directive. La France a reçu un avis motivé en avril 2015 pour
10 zones : Douai-Béthune-Valenciennes, Grenoble, Lyon, Marseille, la Martinique, Nice, Paris, Toulon, la zone
urbaine régionale Provence-Alpes-Côte d’Azur et la zone urbaine régionale de Rhône-Alpes.
A noter que la France a également reçu en février 2017 un avis motivé concernant le dépassement des normes
sanitaires européennes de qualité de l’air concernant le dioxyde d’azote (NO 2). 19 zones sont concernées.
Ainsi, étant déjà exposée à un niveau ambiant de particules déjà « chargé », notamment en zones urbaines, il est
important d’apporter une attention particulière aux impacts des activités du BTP qui contribuent sensiblement
aux émissions de ces polluants.
Les autres polluants atmosphériques présentent également des effets sur la santé (annexe A).
Tableau 2 : Ratio de risque des polluants atmosphériques pour la construction de la centrale électrique de Kemper aux Etats-Unis
Ce tableau montre que le chantier contribue particulièrement fortement à l’augmentation des concentrations
de particules fines PM10, notamment en moyenne journalière, et d’oxydes d’azote en moyenne annuelle.
Cette sur-augmentation des concentrations d’oxydes d’azote s’explique probablement par le fait que le chantier
avait lieu dans une zone habituellement faiblement impactée par ce type de polluant. L’effet du chantier est
donc apparu très important.
Codifiée aux articles L220-1 et suivants du Code de l’Environnement, la loi sur l’air et l’utilisation rationnelle de
l’énergie (LAURE), parue le 30 décembre 1996, vise à normaliser l’utilisation de l’énergie et à définir une politique
publique intégrant l’air en matière de développement urbain. Le droit de respirer un air qui ne nuise pas à sa
santé est reconnu à chacun. La loi intègre les obligations suivantes :
La définition de normes de la qualité de l’air, c’est-à-dire des niveaux de concentrations de polluants
dans l’air ambiant à ne pas dépasser,
La surveillance de la qualité de l’air,
L’information du public.
Les dispositions législatives et réglementaires relatives à la qualité de l’air figurent au titre II « Air et atmosphère »
du livre II du code de l'environnement (articles L220-1 à L228-3 et R221-1 à D228-1). Il existe différents types de
seuils, qui se différencient les uns des autres selon qu’ils caractérisent la pollution de fond ou la pollution de
pointe et selon leur caractère « prescriptif » ou « indicatif » :
Les normes de qualité de l’air instaurées par le Code de l’environnement pour les polluants pertinents vis-à-vis
des activités du BTP sont présentées en annexe. Les normes relatives aux autres polluants sont reportées en
annexe. A noter qu’il n’existe pas à ce jour de réglementation française sur les concentrations en air extérieur
pour les poussières totales (TSP) et la silice cristalline (seulement des limites d’exposition professionnelle).
Benzène
Normes sur la moyenne 2 µg/m3 Objectif de qualité
annuelle
5 µg/m3 Valeur limite (caractère prescriptif)
Benzo(a)pyrène (traceur du risque cancérogène lié aux HAP)
Normes sur la 1 ng/m3 Valeur cible à compter de 2013, calculé sur la base du total de la fraction PM10
moyenne annuelle
Les règlements sanitaires départementaux (RSD) disposent d’articles relatifs à la propreté et aux nuisances
atmosphériques liées aux chantiers.
Ainsi, l’article générique 99.7 concerne les abords des chantiers et stipule que « les entrepreneurs des travaux
exécutés sur la voie publique ou dans les propriétés qui l’avoisinent doivent tenir la voie publique en état de
propreté aux abords de leurs ateliers ou chantiers et sur les points ayant été salis par la suite de leurs travaux. »
De la même façon, l’article 96 relatif à la protection des lieux publics contre la poussière mentionne que « […]
toutes les précautions d’entretien des habitations et autres immeubles ainsi que les travaux de plein air
s’effectuent de manière à ne disperser de poussière dans l’air, ni porter atteinte à la santé ou causer une gêne
pour le voisinage. Cette prescription s’applique en particulier aux travaux de voirie et de démolition des
constructions. »
On retiendra toutefois que ces articles concernent en premier lieu la propreté des sites et ne mentionnent pas
d’actions ou de recommandations concrètes qui permettraient de limiter de façon directe la pollution
atmosphérique (bien que pouvant conduire à une baisse indirecte des émissions).
L’Union européenne fixe des normes d’émissions pour la plupart des moteurs à combustion interne. Les moteurs
diesel et à allumage installés sur les engins mobiles non routiers (EMNR) comme les excavateurs, les bulldozers,
les chargeurs frontaux, émettent des hydrocarbures, des oxydes d'azote (NOx), des particules et du monoxyde
de carbone (CO). En accord avec la politique environnementale de l’UE, l'objectif est de réduire progressivement
les émissions et de faire disparaître les équipements polluants.
Le règlement 2016/1628 du Parlement européen et du Conseil du 14 septembre 2016 fixe des exigences
concernant les limites d'émission pour les gaz polluants et les particules polluantes et la réception par type
pour les moteurs à combustion interne destinés aux engins mobiles non routiers. Ce règlement modifie et
abroge la directive principale 97/68 ainsi que les règlements 1024/2012 et 167/2013. Ce nouveau texte abaisse
les valeurs limites d'émission des moteurs destinés aux EMNR.
Les installations susceptibles de générer des risques ou des dangers (notamment pour la sécurité et la santé des
riverains) sont soumises à une réglementation particulière, relative aux "installations classées pour la protection
de l'environnement" (ICPE).
Rubrique
Obligations
ICPE 2518
Les installations susceptibles de dégager des fumées doivent être munies de dispositifs permettant
de collecter et canaliser autant que possible les émissions.
Le débouché des cheminées est éloigné au maximum des immeubles habités et des bouches
d’aspiration d’air frais et ne pas comporter d’obstacles à la diffusion des gaz.
Dispositions communes
Le nombre de points de rejet doit être le plus réduit possible.
L’exploitant assure une surveillance des retombées des poussières.
Les mesures de retombées de poussières sont réalisées selon la méthode des plaquettes,
conformément aux dispositions de la norme NF X 43-007, version décembre 2008.
Activité soumise à déclaration avec contrôle périodique ou à autorisation, en fonction des quantités et méthodes
de mise en œuvre. L’arrêté type n’existe que pour les installations soumises à déclaration. Il prévoit les valeurs
limites d’émissions suivantes :
Poussières :
o si le flux horaire est inférieur ou égale à 1 kg/h : 100 mg/Nm3
o si le flux horaire est supérieur à 1 kg/h : 40 mg/Nm3
COV : dépendent des flux, des moyens de mise en œuvre et des spécificités du support revêtu
D’autres dispositions sont prévues et indiquées dans le tableau ci-dessous.
Rubrique
Obligations
ICPE 2940
Les installations susceptibles de dégager des fumées, gaz, poussières ou odeurs sont munies
de dispositifs permettant de collecter et canaliser autant que possible les émissions.
Le point de rejet dépasse d’au moins 5 mètres les bâtiments situés dans un rayon de 15
mètres. L’exploitant est dispensé de cette obligation si le système de captage et d’épuration
garantit l’absence de nuisance pour les riverains. Le débouché des cheminées est éloigné au
Déclaration maximum des habitations et ne comporte pas d’obstacles à la bonne diffusion des gaz.
Une mesure du débit rejeté et de la concentration des polluants est effectuée au moins tous
les trois ans.
Les émissions de COV dans l’air sont également limitées et surveillées, et dépendent des
flux, des moyens de mise en œuvre et des spécificités du support revêtu.
Rubrique
Obligations
ICPE 2515
Dispositions Les broyeurs doivent être éloignés le plus possible des limites du site, et par conséquent des populations
communes sensibles.
Les installations susceptibles de dégager des fumées, gaz, poussières ou odeurs doivent être munies de
dispositifs permettant de collecter et canaliser autant que possible les émissions. Le débouché des
cheminées doit être éloigné au maximum des habitations et ne pas comporter d'obstacles à la diffusion des
Déclaration gaz.
Le point de rejet doit dépasser d'au moins 3 mètres les bâtiments situés dans un rayon de 15 m.
Une mesure du débit rejeté et de la concentration des poussières doit être effectuée au moins tous les 3
ans.
Une distance minimale de 20 mètres entre les machines de broyage, concassage, criblage, etc.et les limites
du site. Les installations mobiles qui fonctionnent sur un site pour une période inférieure à 6 mois sont
dispensées.
L'exploitant assure une surveillance de la qualité de l'air ou des retombées des poussières. Les installations
Enregistrement mobiles qui fonctionnent sur un site pour une période inférieure à 6 mois sont dispensées de suivis des
retombées atmosphériques.
Les mesures de retombées de poussières sont réalisées selon la méthode des plaquettes qui consiste à
recueillir les poussières, conformément aux dispositions de la norme NF X 43-007, version décembre 2008.
La fréquence des mesures de retombées de poussières est au minimum trimestrielle.
Les rejets d'air captés et dépoussiérés sont canalisés vers l'extérieur des bâtiments. Si la capacité
d'aspiration.
Autorisation
est supérieure à 7 000 m3/h, les rejets d'air captés et dépoussiérés font l'objet d'un contrôle au moins
annuel.
Avec une demande accrue de la part des maîtrises d’ouvrage pour des démarches plus respectueuses de
l’environnement, certaines initiatives volontaires se développent : sensibilisation, brochures d’information, etc.
Ainsi, la démarche des Chantiers Verts portée par Ea eco-entreprises2 peut par exemple être citée. Elle consiste
2
Chantiers respectueux de l’environnement - http://www.chantiervert.fr/
Ce chapitre présente dans un premier temps les méthodes de quantification des émissions de polluants
atmosphériques par les activités du BTP.
Dans un deuxième temps, il présente les différentes activités de chantiers de BTP qui peuvent être sources de
polluants atmosphériques : identification des sources et de la nature des polluants qu’elles émettent dans l’air,
analyse qualitative voire quantitative des émissions et des concentrations ambiantes à partir d’étude de cas. Les
études de cas sont développées en annexe.
La surveillance de la qualité de l’air sur site permet de fournir un indicateur sur les niveaux d’exposition auxquels
sont soumis les riverains et représente aussi un moyen technique de démontrer l’efficacité des mesures
d’atténuation mises en place.
Lorsque des niveaux élevés de polluants sont relevés autour du site, cette surveillance peut servir comme
déclencheur de la mise en place de mesures d’atténuation complémentaires. Elle peut également servir d’alerte
pour un arrêt temporaire des travaux dans les cas extrêmes.
Les mesures sur terrain s’effectuent selon une stratégie de monitoring associée à une technique
d’échantillonnage spécifique aux objectifs des mesures et aux caractéristiques du chantier étudié.
Généralement, ce sont plutôt les particules qui sont mesurées en priorité, on relève néanmoins quelques cas de
chantiers où des mesures de gaz sont effectuées :
BAT.05 - Construction d’une centrale nucléaire à Hinkley Point, près de Bridgwater sur la côte du
Somerset (Royaume-Uni)
Ces différentes techniques de mesure, ainsi qu’une analyse de leur applicabilité au domaine des BTP, sont
présentées en annexe.
Peu de chantiers en France font l’objet d’un suivi systématique de la qualité de l’air. On trouve néanmoins
quelques résultats publiés dans la littérature, notamment quand cette surveillance a été mise en œuvre par des
associations agréées de surveillance de la qualité de l’air (AASQA). En Angleterre, cette surveillance est plus
fréquente, sans pour autant constituer une obligation. Le déclenchement d’un tel suivi dépend le plus souvent
du niveau de risque du chantier (généralement corrélé avec le budget du chantier, mais pas toujours). Par
exemple, un chantier de BTP très vaste (et cher) dans une zone isolée ne justifierait probablement pas la
surveillance en continu des concentrations de polluants, alors qu’un chantier beaucoup plus petit mais situé en
zone urbaine (centre-ville de Londres par exemple) la justifierait très certainement.
Le suivi au Royaume-Uni est généralement limité au taux/flux de dépôt des poussières et/ou particules (TSP,
PM10 et moins fréquemment PM2.5).
Les conditions pour entreprendre ce suivi sont prévues dans les documents de divers conseils locaux :
Le code de bonnes pratiques de la ville de Londres (réf. [15]) ;
Les programmes de subventions des autorités du Grand Londres sur le contrôle des poussières et les
émissions provenant de la démolition et construction (réf. [24]).
Suivi des concentrations en TSP et PM10 :
Un minimum de deux échantillonneurs est généralement déployé, afin que des mesures face au vent et dans le
sens du vent puissent être réalisées, ce qui facilite l’interprétation des résultats. Les instruments les plus utilisés
sur les sites de démolition et constructions sont les échantillonneurs optiques, car ils sont robustes, petits et
nécessitent peu d’entretien. Ils peuvent également mesurer plusieurs polluants simultanément (c’est-à-dire à la
fois les TSP et le PM10).
Exemples : échantillonneur Osiris (www.turnkey-instruments.com)
AQM DM11 (www.aqmonitors.co.uk).
Les échantillonneurs coûtent environ 11 000 euros l’unité (incluant le logiciel et le dispositif GSM). Une petite
station météorologique est souvent incluse (vitesse et direction du vent) pour un coût supplémentaire d’environ
1000 euros.
Divers échantillonneurs pour le dépôt/flux de poussières sont disponibles. Ils sont utiles à déployer lorsqu’il n’y
a pas d’alimentation secteur disponible.
Les échantillonneurs coûtent environ 400 euros l’unité, mais ils nécessitent des travaux de viabilité
hebdomadaire et des analyses en laboratoire. Les travaux de viabilité prennent environ 2 heures par semaine
(sans compter les temps de trajet), mais ils peuvent être réalisés par les ouvriers du chantier. Les analyses en
laboratoire pour 2 échantillonneurs sur une période de 12 mois coûteraient environ 2 500 euros.
Cette technique permet l’obtention d’un indicateur moyen sur la durée d’exposition.
Par exemple, la consommation de XX litres de gazole par un engin de chantier conduit, en moyenne, à l’émission
de YY g de NOx.
Le rapport « Chantiers de construction et qualité de l’air » réalisé par Ramboll Environ pour le compte de l’ADEME
PACA en 2015 (réf. [2]) comprend un chapitre sur la quantification des émissions. Deux méthodes de référence
proposant des facteurs d’émissions atmosphériques pour les activités de construction et déconstruction sont
présentées dans ce rapport :
Le document AP-42 de l’US EPA ;
La base de données « Air Pollutant Emissions Guidebook » de l’EMEP (« Emissions Monitoring and
Evaluation Program ») proposée par l’agence européenne de l’environnement (EEA) ;
Enfin, un logiciel permettant de faire des calculs d’émissions pour un grand nombre d’activités, dont les
opérations de chantier et/ou d’aménagement est également présenté dans ce rapport. Il s’agit du logiciel
« California Emissions Estimator Model » ou CalEEMod, outil de référence de l’Etat de Californie pour estimer les
émissions de polluants atmosphériques.
Ces deux méthodes et cet outil sont présentés en annexe. Globalement, les différentes sources d’émissions
peuvent être quantifiées à partir :
Des surfaces de chantier,
Des quantités de matériaux et produits employés,
Des quantités de carburants utilisées,
De la durée de l’activité.
Nombreuses
Gaz Spray données météo
particules nécessaires
De locale à Hypact Bonne
Lagrangiens Polluants Ponctuelle Horaire
continentale Emep Coûts élevés précision
primaires
secondaires Name Temps de calcul
très long
Answer (1)
Calgrid (3)
Chimere (3) Bonne
Gaz Dfa (1) précision
particules Ponctuelle Fluent (1) Coût élevés Bonne prise
De locale à
Eulériens Polluants Linéique Horaire Hermès (2) Temps de calcul en compte
continentale
primaires Surfacique très long des
Mercure (1)
secondaires phénomènes
Meso-NH (1) chimiques
et (3) dans
sa version
"chimie"
Tableau 9 : Récapitulatif des modèles déterministes et de leurs caractéristiques associés
(A) Echelles spatiales : locale : 0 – 1 km / intermédiaire 1 km -10 km / régionale 10 – 200 km / continentale > 200 km
(B) Précisions pour les modèles eulériens : (1) Modèle 3D non hydrostatique / (2) Modèle 3D hydrostatique / (3) Prise en compte de la
photochimie
L’impact des activités de chantiers étant essentiellement local, voire intermédiaire, les trois types de modèles
peuvent donc potentiellement s’utiliser. Le tableau ci-dessous détaille les modèles les plus adaptés en fonction
de l’échelle temporelle.
Eulérien Eulérien
Echelle
La Directive suisse « Protection de l’air sur les chantiers » (réf. [33]) énumère les activités liées aux travaux du
BTP générant des émissions polluantes, ainsi que leur importance relative. Ce tableau s’appuie sur des
expériences et des estimations effectuées lors de la rédaction de cette Directive.
Tableau 11 : Ampleur relative des émissions de polluants atmosphériques dues aux activités de construction
La suite du chapitre apporte des informations plus détaillées sur la nature des polluants émis par les différents
types d’activité rencontrées sur un chantier et, si disponible, des éléments quantitatifs relativement à leurs
Gros œuvre :
Consistant en l’installation de l’ossature de la structure, le gros œuvre comprend l’infrastructure du bâtiment et
la superstructure (parties non enterrées) qui concourent à la stabilité et à la solidité de l’édifice. Certaines
activités propres au gros œuvre peuvent engendrer l’émission et/ou le soulèvement de polluants dans l’air. La
mise en suspension dans l’air de particules a lieu principalement au niveau des zones de transfert de matériaux
(entreposage, mise en œuvre) et lors des divers travaux mécaniques de matériaux (maçonnerie, sols).
Les travaux mécaniques concernent essentiellement les activités de type ponçage, fraisage, découpage, perçage,
sablage, taillage, aiguisage, concassage, broyage. Ils s’opèrent sur des matériaux de construction de base (béton,
granit, bois, etc.), en particulier lors de phase de reprise de défaut de conception ou de mise en œuvre. Ces
travaux mécaniques sont surtout émetteurs de particules de toutes tailles (TSP, PM 10, PM2.5 et particules
ultrafines). Si les émissions de TSP, PM10 et PM2.5 sont relativement bien documentées, un manque d’information
existe sur les émissions de particules ultrafines (réf. [26]).
Le béton est un mélange de sable, de gravillons et de ciment possédant ainsi une quantité significative de silice
cristalline (de 25 à 70%, réf. [20]) qui peut être émise sous forme de particules et propagée dans l’air lors des
opérations mécaniques (grenaillage des sols, ponçage, perçage, découpe, etc.) ( Figure 6).
Dans le cadre d’une étude effectuée par le Health and Safety Laboratory sur les émissions particulaires
engendrées par des activités reliées à la découpe de blocs de béton, les valeurs suivantes ont été mesurées
par des sites d’échantillonnage placés à proximité des lieux d’activité : de 35,1 à 76,9 µg/m3 pour les poussières
alvéolaires, dont 1,2 à 11,9 µg/m3 de silice cristalline.
Le concassage du béton est fortement émetteur de particules ultrafines (diamètre inférieur à 0,1 µm). Une étude
sur la simulation d’un concassage de bloc de béton (réf. [26]), par compression en charge progressive en
environnement clos, a montré que les émissions de particules ultrafines étaient d’environ 0,77.10 4
particules/cm3. Les particules ultrafines représentent alors 95 % de la concentration en nombre de particules
totales émises (CNP) et 71 % de la concentration en masse de particules totales émises (CMP) 3. Les pics de
3La concentration en nombre de particules correspond à la détection de chaque particule, quelle que soit sa taille ; le comptage des
particules s’effectue par des systèmes optiques. La concentration en masse de particules correspond à une détection par une technique
massique (Tapered Element Oscillating Microbalance TEOM, par exemple). Pour des raisons de sensibilité de l’appareillage, les techniques
de mesure massique sont avant tout pertinentes pour des particules supérieures à 0,1 µm.
Les émissions de polluants atmosphériques sont observées notamment durant la phase de mise en étanchéité
des infrastructures. En fonction du type d’infrastructures à construire (bâtiment individuel, bâtiment d’habitation
collectif, bâtiment tertiaire ou industriel) et du type de toiture (pente, arrondie ou en terrasse), différents types
de couverture peuvent être envisagés.
Ainsi classiquement pour les bâtiments tertiaires ou industriels munis de toiture terrasse, il existe par exemple
trois principaux types de méthode permettant de rendre étanche une toiture : la pose d’asphalte, la pose de
produits bitumés ou la pose d’étanchéités multicouches (feuilles de bitume armé, collées entre elles par du béton
coulé).
Dans le cas de la pose d’asphalte et de produits bitumés, le processus est identique. Les matériaux sont chauffés
et malaxés, puis répandus à 160-180 °C en une 1ère couche (chape), puis à 220 °C pour la deuxième couche
(sablé). Une fois refroidi, le revêtement est lisse et totalement hermétique à l'air et à l'eau. Les polluants émis à
cette étape sont le CO, le SO2, les NOx, des PM10, PM2.5, et des COV (dont HAP). Parmi les HAP, les composés à 2
ou 3 cycles (naphtalène, fluorène – concentration de l’ordre du µg/m3) sont majoritairement présents dans l’air
par rapport aux composés à 5 ou 6 cycles (Benzo(a)Pyrène et le dibenzo[a,h]anthracène – concentration de
l’ordre du ng/m3) (réf. [7]).
Pour les bâtiments d’habitation, les éléments de toiture et leur nature sont très variés (par exemple : couverture
en zinc, en tuile, en ardoise ; écran sous-toiture en feuilles bitumées, en polypropylène). Les polluants
atmosphériques émis sont a priori reliés principalement au travail mécanique éventuel des matériaux de
couverture (découpe) et concernent par exemple les poussières de silice, de bois, d’ardoise, d’amiante (dans le
cas de réhabilitation ou de démolition) – réf. [34].
4
Sources / Crédits : Étanchéité d’un toit : Frédéric BISSON
Verrière du passage Vendôme - https://flic.kr/p/bsace4
façade vitrée - http://pixabay.com/fr/fa%C3%A7ade-vitr%C3%A9e-fen%C3%AAtre-hambourg-140100/
2.3.2 Démolition
Les activités de démolition réalisées dans les chantiers du Bâtiment sont très fortement génératrices de
poussières et particules (TSP, PM10, PM2.5). De nombreuses études de cas ont d’ailleurs été recensées dans le
cadre de l’étude et leurs résultats sont détaillés en annexe :
Ouvrages industriels : château d’eau au Royaume-Uni (fiche DEM-01), usine Pechiney d’Auzat (DEM-07),
quartier de Kennedy Town à Hong-Kong (DEM-06),
Maisons individuelles : Chicago (DEM-09)
Habitat collectif : Baltimore (DEM-10), divers sites au Royaume-Uni (DEM-01), Londres (DEM-02), Le
Havre (DEM-03), Meaux (DEM-05), Chicago (DEM-11), divers sites en France (DEM-04)
Bâtiments tertiaires : Royaume-Uni (DEM-01), Madrid (DEM-12), Essen (DEM-13), Calgary (DEM-14)
Ces études montrent que la nature des matériaux constituant la structure à démolir détermine la nature et la
composition des particules et poussières émises : minérales, organique, biologiques, contenant des métaux voire
des fibres d’amiante, etc. Selon la technique choisie pour la démolition (avec ou sans curage préalable, abattage
par foudroyage, grignotage, abattage à la pelle mécanique, etc.), les quantités de poussières et particules émises
sont différentes.
Néanmoins, il ressort des études de cas que les émissions et concentrations les plus importantes sont surtout
relevées pour les démolitions par foudroyage. Elles sont très importantes sur une courte durée, puis le nuage de
poussières dégagé par l’implosion se dissipe à la fois par déposition des particules au sol et par dilution à mesure
de sa propagation aux alentours. Ainsi, la qualité de l’air peut être impactée à grande échelle (plus de 20 km
autour du site) mais les concentrations en polluants atmosphériques diminuent rapidement après la fin de
l’explosion (40 min à 2h selon les études).
Plusieurs études montrent l’efficacité de l’utilisation de mesures d’atténuation des poussières dans les chantiers
en démolition (chapitre 3).
2.3.3 Synthèse
Un certain nombre d’études de cas ont été identifiés. Elles correspondent à des chantiers dans lesquels des
campagnes de mesures et / ou des modélisations ont été effectuées, ce qui permet d’avoir des résultats issus
d’exemples concrets.
BAT.01 - Construction de bâtiments au Japon : cette étude a permis d’estimer des quantités d’émissions
par unité de surface construite, en se basant sur l’utilisation de facteurs d’émissions
2.4 Emissions et impact qualité de l’air des activités liées aux travaux
publics
Les activités liées aux travaux publics concernent : le terrassement, la construction / réhabilitation et la
démolition d’infrastructures et ouvrages d’art.
2.4.1 Terrassement
Les travaux de terrassement permettent d’adapter le terrain à l’infrastructure en construction, en enlevant,
ajoutant, déplaçant et tassant la terre. Ils comprennent les travaux d'excavation (utilisant les pelles mécaniques
Le WRAP (Western Regional Air Partnership) aux Etats-Unis a publié en 2006 un guide sur les émissions fugitives
de poussières (réf. [49]) dont une partie est notamment consacrée aux activités de terrassement.
Cette étude considère que le terrassement est l’un des postes principaux d’émission de poussières sur un
chantier. Ces poussières sont en particulier des PM10, des PM2.5 et des aérosols constitués de particules sur
lesquelles peuvent être adsorbés des COV, des NOx, des HAP (benzo(a)pyrène par exemple) et des métaux (Cd,
Ni, Pb, As, etc.).
La quantité de poussières émises dépend de plusieurs paramètres. Elle est corrélée positivement au taux de
sables (particules < 75 µm) dans le sol, ainsi qu’à la vitesse et au poids des engins de chantier. Elle est cependant
corrélée négativement avec le taux d’humidité du sol.
Les principales activités génératrices de poussières lors du terrassement sont : l’excavation à l’aide de bulldozers,
l’extraction, le transport et le déchargement de terre à l’aide d’une pelleteuse, le chargement des matériaux
excavés dans les camions, le déversement de matériel de comblement des camions, le compactage, et le
nivellement.
Concernant plus spécifiquement les activités d’excavation, une étude colombienne publiée en 2013 (réf. [22])
montre qu’elles génèrent près de 500 kg de PM10 pour 800 m3 de matériel dégagé (sans action de contrôle des
émissions). Les émissions de PM10 durant le chargement des camions représentent 0,06 kg par tonne de sol, et
0,0003 kg par tonne de sol durant le déchargement. Par exemple, des travaux d’excavation menés dans le cadre
d’un chantier d’extension d’une raffinerie de pétrole à Cuba ont été à l’origine de 13 000 t de CO2, de 46 t de CO,
de 220 t de NOx, de 11 t de SO2 et de 2 049 t de poussières estimés pour 3428 m3 de sol manipulé.
Une étude portant sur un chantier de construction du réseau ferré suédois (fiche TP.02) s’étendant sur une
longueur de 270 km, les émissions de polluants durant la phase de terrassement (calculées à partir de facteurs
d’émission) sont de l’ordre de 174 g/m² pour les particules, 280 g/m² pour les COV, 2 420 g/m² pour les NOx et
753 g/m² pour le CO.
Si les activités d’excavation concernent des sols pollués comportant des métaux lourds, en particulier arsenic et
plomb, l’activité peut provoquer la mise en suspension dans l’air d’une fraction des métaux présents dans les
sols (réf. [29] et [17]).
D’une durée de quatre mois, le chantier entrepris en 2008 dans le parc Swann à Baltimore a conduit à
l’excavation des sols pollués à l’arsenic (13 140 tonnes). Une surveillance en temps réel des concentrations de
particules PM10 a été mise en place. Pendant toute la durée du chantier, le niveau d’alerte (455 µg/m3, mesuré
sur 15 min) a été dépassé une fois, lors d’un épisode de vent fort. Le chantier a alors été suspendu et repris
lorsque les conditions étaient plus favorables.
Crédits : MathKnight
En outre, les chantiers de Travaux Publics sont souvent concernés par une étape supplémentaire de traitement
des sols lors des travaux de terrassement. Ainsi, lorsque les opérations de terrassement impliquent la mise en
œuvre de sols difficilement utilisables, c’est-à-dire des sols fins, avec des propriétés géotechniques variables en
fonction de leur teneur en eau, le traitement des sols à la chaux ou aux liants hydrauliques est classiquement
pratiqué (voir figure 10).
Source : Metropole TP
La chaux ou les liants hydrauliques agissent sur la teneur en eau et la texture des sols, en réutilisant des remblais,
permettant la circulation des engins de chantier ou la réalisation de fondation de plateformes industrielles.
Les effets immédiats du traitement à la chaux sont : l’abaissement de la teneur en eau du déblai (due à la réaction
exothermique, CaO + H2O → Ca(OH)2 + 15 Kcal) et la floculation (modification des caractéristiques argileuses du
sol – réduction de la masse volumique). A long terme, cela conduit à la formation d’une couche imperméable à
la surface pour une protection du matériau (sols et remblais pour un meilleur stockage en extérieur).
Les avantages techniques et économiques du traitement à la chaux sur les chantiers sont indéniables
(préservation des ressources naturelles, limitation de mises en décharge et coûts associés). Cependant, il faut
aussi considérer les émissions de poussières durant la phase d’exécution des traitements, notamment pendant :
Le transport-stockage : rejet de produits au niveau des silos de chaux et au niveau des zones de
transvasement,
L’épandage et malaxage : turbulence due à la soufflerie de l’épandeuse, rejet de produits par les évents
de l’épandeur lors de sur-remplissage, mise en suspension de particules au sol lors de l’incorporation
de la chaux.
Le vent et les turbulences dues à la circulation d’engins provoquent également la formation et l’entraînement
des poussières à la surface des sols recouverts de produit : près de 10% de la quantité de chaux (ou liants
hydrauliques) à épandre peut être dispersée jusqu’à 100 à 200 m en dehors de la zone d’épandage, lorsque les
précautions nécessaires d’atténuation ne sont pas prises (réf. [40]). Ces données sont obtenues d’après une
expérience terrain et sont donc à nuancer en fonction de paramètres spécifiques, tels que la météorologie.
D’autre part, des émissions propres à l’asphalte et aux enrobés bitumineux ont lieu durant l’épandage car ceux-
ci sont chauffés à haute température (fabrication aux alentours de 180°C et application aux alentours de 150°C),
ce qui est propice la formation de composés gazeux.
Les substances émises sont : le CO, le SO2, le H2S, les NOx, des COV (dont HAP, BTEX, PCB), mais également des
aérosols organiques et des particules PM10 et PM2.5 et métaux (Ni, V, Cd, Pb) (réf. [41]). Par exemple, l’épandage
d’enrobés bitumineux peut dégager entre 1 et 23 µg/m3 de HAP selon le type et la composition du matériau
utilisé (granulométrie des granulats, type et teneur en liant, etc.) (réf. [48]). D’après AIRPARIF (réf. [6]), le
recouvrement par l’asphalte des routes et de toitures a été responsable de 6% des émissions régionales de
dioxines-furanes (soit 150 mg/an) en Île-de-France en 2010.
Néanmoins, lors de son assemblée générale du 1er mars 2012, l’Union des Syndicats de l'industrie Routière
Française (USIRF) a exprimé sa volonté de recourir systématiquement aux enrobés tièdes pour les opérations de
travaux routiers ou de voirie. Les enrobés tièdes sont pour l’instant peu utilisés en France (3,3% en 2011 selon
l’USIRF), mais sont en pleine progression. Les enrobés tièdes ont ainsi une température en sortie de malaxeur
Zoom étude de cas : TP.06 - Mise en œuvre d’une route, par la pose d’enrobé bitumineux recyclé et non recyclé
(France)
Une étude expérimentale menée en 2005 en France a permis, à partir de mesures, de quantifier les émissions
de COV et HAP lors de la pose d’enrobés bitumineux en comparant l’utilisation d’enrobés recyclés et non
recyclés.
Il apparaît que les concentrations s’atténuent très rapidement, environ d’un facteur 10 au bout d’une heure
après la mise en œuvre.
L’étude a aussi relevé que les enrobés contenant des proportions élevées de matériaux recyclés dégagent plus
de COV et HAP que les enrobés « purs » (facteur 2 quasiment quand on passe de 0 à 30% de matériau recyclé).
Le rabotage est propice à diverses émissions de polluants atmosphériques, notamment les émissions de silice
cristalline sous forme de poussières (abrasion des graviers enrobés), et les particules de diesel, présents dans les
gaz d’échappement des engins (cf. chapitre 2.5). Il est également possible que des émissions de particules
d’amiante (présence dans les anciens revêtements routiers, construits avant 1997) ou de goudrons générateurs
de HAP (présence dans certains revêtements, appliqués dans des spécifiques telles que les stations-essence)
aient lieu.
Traitement à froid des chaussées aux liants hydrauliques ou aux liants bitumineux
Le traitement à froid des chaussées aux liants hydrauliques ou aux liants bitumineux permet de reconstituer une
chaussée homogène et adaptée à la circulation, à partir d’une chaussée endommagée. Un ciment ou un liant
hydraulique est incorporé dans la chaussée préalablement fractionnée. L’ensemble est mélangé in situ jusqu’à
l’obtention d’un matériau homogène. Après réglage et compactage, une nouvelle assise de chaussée est alors
réalisée (réf. [13]).
Seules deux études de cas de démolition d’infrastructures ont été identifiées dans le cadre de l’étude :
Démolition d’un ouvrage hydraulique (château d’eau) au Royaume Uni par l’emploi d’une pelleteuse (fiche
DEM.01)
Démolition d’un pont ferroviaire au Pays Bas par oxycoupage (DEM.08)
Dans ces deux études, des campagnes de mesures ont été déployées visant à quantifier les concentrations de
polluants retrouvées autour du chantier.
Dans le cas du château d’eau, on observe une teneur significative en matières minérales libérées des matériaux
de construction (poussières de béton). Les concentrations en poussières (jusqu’à 230 µg/m 3) et en silice
cristalline alvéolaire RCS (jusqu’à 11 µg/m3) sont plus élevées d’un facteur 6 par rapport aux concentrations
observées en moyenne dans l’air ambiant.
Dans le cas du pont ferroviaire, les concentrations observées à une distance de 50 mètres du chalumeau sont de
1,7 à 14 mg/m3 (sous le vent) et de 0,06 à 0,08 (contre le vent).
2.4.4 Synthèse
Différentes études de cas liées à des travaux publics avec phase de terrassement ont été identifiées dans le cadre
de l’étude et sont présentées plus en détail en annexe :
Ces études montrent que les opérations de terrassement participent donc de manière significative aux émissions
de polluants, notamment de particules, dans la phase de construction (plus de 99% estimés par exemple dans le
cadre de la construction d’une ligne ferroviaire en Suède). De plus, ces activités sont généralement situées aux
limites du chantier, et donc au plus proche des populations (réf. [11]). Il s’avère également que les émissions de
polluants des travaux de terrassement sont plus importantes durant les périodes sèches suivies de périodes de
vents forts.
Cependant, chaque chantier étant différent dans la nature, la taille, la durée, la topologie et la météorologie, il
est difficile d’évaluer la nature et la quantité de particules émises durant la phase de terrassement en général,
car elles sont fortement liées à la nature du sol (sable, limon, argile, etc.5), à la taille du chantier (quantité de sol
à déplacer) et à la logistique mise en place (nombre et types de véhicules actifs 6).
En outre, si les travaux ont lieu à proximité immédiate d’autres sources de pollution (en milieu urbain par
exemple), il est parfois difficile d’attribuer la responsabilité d’une augmentation de concentrations aux seules
activités de chantier.
D’autres études portent sur la construction d’infrastructures ou d’équipements publics.
La plupart de ces études chantiers incluaient des phases de terrassement et cette activité est nettement
prépondérante en termes d’émissions de polluants atmosphériques, notamment de particules.
5 Les particules les plus propices à rester en suspension sont les plus petites. Les sols les plus émetteurs sont donc ceux constitués des
particules de diamètre les plus faibles, ( i.e.) les argiles (inférieur à 2µm), puis les limons (de 2 à 50 µm) et enfin les sables fins (de 50 à
200 µm).
6 Les moteurs diesel émettent plus des particules que les moteurs essence, or 90% de la flotte des engins de chantier possèdent des
moteurs diesel.
L’utilisation des engins de chantiers (inclus dans les engins mobiles non routiers, EMNR) est l’une des principales
sources d’émissions de poussières et particules sur un chantier, que ce soit lors de leur circulation, qui provoque
la mise en suspension des poussières déposées au sol, ou lors du fonctionnement de leur moteur diesel. Les
moteurs diesel des engins de chantier émettent, en plus des particules grossières et fines, du CO 2, NOx, CO, SO2,
ainsi que des COV et HAP (adsorbées sur les particules fines).
Les émissions de particules ont alors lieu principalement durant les phases de fonctionnement transitoire du
moteur (utilisation pleine charge, démarrage à froid).
Les quantités de polluants atmosphériques émis par le fonctionnement du moteur des engins de chantier
dépendent de plusieurs facteurs :
Nature de l’engin de chantier (pelleteuse, bulldozer, etc.),
La date de mise en service de l’engin (ancienneté),
La puissance du moteur,
Les activités entreprises,
Le temps d’utilisation…
Cependant, de nombreuses données sont disponibles pour quantifier les émissions de PM, CO2, CO, NOx, SOx,
CH4, etc. en fonction de ces différents paramètres d’utilisation.
La question des émissions liées aux engins de chantier est essentiellement abordée dans le cadre des études
portant sur des travaux publics et industriels. Parmi les cas présentés précédemment, certaines abordent la
question des émissions liées aux engins de chantier. Les principales conclusions sont résumées dans le tableau
ci-dessous.
7 Les chantiers de construction de routes ne sont pas concernés ; la pratique usuelle est ainsi de transporter tous les matériaux nécessaires
à la création de la route, avant le début de la construction. Il existe alors un stock tampon plus ou moins important en fonction de son
entretien et de la taille du chantier, qui est potentiellement générateur de particules atmosphériques.
Mesures d’atténuation
mises en place lors du
Expansion d’un poste chantier : clôture du Emission discontinue et intermittente des engins
Approche
d’amarrage de conteneur site, dispositions sur le de chantier : pas d’impact sur les populations les
qualitative
dans le port de Jingtang stockage, sur les plus proches
véhicules de transport,
etc.
Tableau 12 : Principales caractéristiques et conclusion des études sur les émissions issues des engins de chantier
Les trois grandes activités du bâtiment (construction, démolition et réhabilitation) génèrent une quantité de
déchets qui est dépendante de la taille du chantier, de sa localisation, de son accessibilité et des corps de métiers
intervenant (réf. [18]).
La production de déchets du secteur de la construction s’élève en 2012 à 247 millions de tonnes sur les
345 millions de tonnes produites en France cette même année, soit plus des deux-tiers (réf. [1]).
Les déchets sont classés en trois catégories – les déchets dangereux, non dangereux et inertes, conformément à
la Directive européenne 1999/31/CE du 26 avril 1999 :
Les déchets dangereux (1 % des déchets du BTP) sont dangereux pour l’environnement et la santé (à court,
moyen et long terme, à travers des effets directs ou indirects). Il s’agit notamment de :
o amiante friable et lié,
o aérosols,
o accumulateurs et piles contenant des substances dangereuses,
o boues de séparateur d’hydrocarbures,
o bois traités,
o emballages et produits souillés par des substances dangereuses,
o produits contenant du goudron,
o les DEEE (déchets d’équipements électriques et électroniques) contenant des substances dangereuses,
o peintures, vernis, colles, solvants contenant des substances dangereuses,
o et les ballasts contenant des substances dangereuses.
Les déchets non inertes non dangereux ou déchets industriels banals DIB (5,2% des déchets du BTP) pour
l’environnement ou la santé incluent notamment :
o Pour le bâtiment : métaux, bois bruts ou faiblement adjuvantés, papiers, cartons, plâtre, plastiques,
peintures, vernis, colles, mastics (ne comportant pas de substances dangereuses), DEEE (déchets
d’équipements électriques et électroniques ne comportant pas de substances dangereuses),
o Pour les travaux publics : métaux, bois bruts ou faiblement adjuvantés, cartons, plastiques, peintures de
signalisation en phase aqueuse (ne comportant pas de substances dangereuses), pneus, déchets verts.
Les déchets inertes non dangereux (93,8% des déchets du BTP) ne subissent aucune modification physique,
chimique ou biologique importante. Il s’agit notamment de :
o Pour le bâtiment : pierres, blocs de béton, terre et matériaux de terrassement, céramique, brique et
tuile, matériaux de démolition non mélangés, etc.,
o Pour les travaux publics : terres et pierres (hors terre végétale), matériaux bitumineux sans goudron,
ballasts sans substances dangereuses.
La répartition des différents types de déchets en fonction de leur provenance est décrite dans le Tableau 13 :
Tableau 13 : Répartition des différents types de déchets pour les secteurs d’activité (réf. [16])
Depuis leur lieu de production jusqu’à leur élimination finale, les déchets du BTP suivent le cheminement général
ci-dessous.
Figure 14 : Les différents flux des déchets du BTP (Schéma réalisé d’après réf. [3])
Une fois les déchets produits (post étape 0.), on peut répartir des flux selon quatre organisations :
Réutilisation in-situ, directement en remblai ou après un traitement de type broyage-concassage,
adjonction de chaux…
Transfert vers un centre de tri, plus rarement de transit, où ils feront l’objet d’une séparation en
différentes fractions avant d’être évacués vers les filières adéquates
Orientation vers une plate-forme de recyclage-valorisation ou vers un autre chantier ou vers un centre
de traitement final (installations de stockage, carrières, valorisation énergétique…)
Evacuation vers des exutoires non conformes (dépôt et remblaiement sauvage, stockage non déclaré
ou non autorisé…
Ce chapitre traite particulièrement des émissions qui ont lieu en dehors du périmètre du chantier mais qui sont
néanmoins nécessaires au transport et au traitement des déchets (étapes 2 et 3 dans le logigramme
précédemment présenté).
En pratique, les déchets du BTP se retrouvent dans les mêmes filières que les déchets issus d’autres activités
économiques. Plusieurs types d’installations traitent les déchets du BTP : enfouissement, incinération,
valorisation.
Concernant l’enfouissement, il existe trois classes d’installations, qui dépendent de la nature des déchets
acceptés :
Installation de Stockage de Déchets Inertes (ISDI) – 94% du gisement (voir annexe).
Installation de Stockage de Déchets Non Dangereux (ISDND) - 5% du gisement
Installation de Stockage de Déchets Dangereux (ISDD) – 1% du gisement
Du fait de la grande hétérogénéité de la nature des matériaux utilisés en construction, il paraît intéressant, dans
le cadre de cette étude, de prendre en compte les filières respectives des déchets. En effet, chaque type de
matériaux possède une fin de vie qui peut lui être spécifique.
Les différentes filières considérées sont :
Plâtre,
PVC,
Béton,
Enrobé bitumineux,
Terres et déblais,
Bois,
PSE,
Peinture,
Amiante.
Ces filières regroupent ainsi les matériaux les plus utilisés dans le domaine de la construction BTP et seront par
conséquent présentées dans les sous-sections suivantes.
PLATRE
Le plâtre en tant que déchet est traité en deux manières : enfouissement et recyclage dans la fabrication de
nouvelles plaques de plâtre.
Enfouissement
Dans le cadre de son enfouissement, le plâtre est transporté (généralement en mélange) par camion dans une
ISDND.
Les émissions de polluants dans l’air sont principalement liées à cette phase de transport. Les polluants impliqués
sont les NOx, le CO, les COVNM, et les particules PM10 et PM2.5.
Une production de sulfure d’hydrogène est également possible lorsque les déchets de plâtre sont mélangés avec
des déchets biodégradables.
Le processus de recyclage du plâtre comporte plusieurs étapes, schématisées sur la Figure 15 ci-dessous.
Les émissions de polluants dans l’air proviennent de diverses sources à travers ces phases du recyclage (réf. [9]) :
Pour les PM10 : stockage du matériel, concassage et séchage, calcination et chargement. La source la plus
importante d’émission de PM10 dans les fabriques de plâtre se trouve dans les séchoirs, les broyeurs et les
fours de cuisson. Un facteur d’émission a été déterminé à partir d’émissions mesurées dans une usine de
fabrication de plâtre en Australie. Le facteur d’émission des particules PM10 serait de 7,07.10-2 kg/tonne de
gypse sec.
Pour les NOx : zone de combustion dans les fours et zone de séchage. Les NOx sont générés durant la
combustion du carburant par l’oxydation de l’azote et de la fixation thermique de l’azote dans la
combustion de l’air.
Pour le SO2 : peut être émis à partir des composés sulfureux présents dans la matière première ou dans le
combustible.
Le PVC, particulièrement utilisé pour la fabrication des sols, des panneaux de toiture et des fenêtres à profilé,
représenterait la part la plus importante de déchets provenant du secteur du BTP (48,1 %), suivi du PS et du PSE
(12,9 %).
Le secteur du BTP en France génère près de 435 000 tonnes de déchets plastiques (selon les statistiques du
Commissariat général au développement durable, pour l’année 2008).
Plastics Europe, association professionnelle du plastique, a quant à elle évalué la quantité de déchets plastiques
générés par le secteur du BTP français à 155 000 tonnes, en 2010. D’après cet organisme, les fins de vie des
matières plastiques (toutes confondues) du secteur BTP français en 2010 sont :
L’incinération avec valorisation énergétique (43 %),
L’enfouissement (40 %),
Le recyclage mécanique (16 %),
L’incinération sans valorisation énergétique (1 %).
Incinération : L’incinération dans des installations d’incinération de déchets non dangereux est une voie de
traitement des déchets de PVC avec récupération d’énergie (pouvoir calorifique d’environ 19 mégajoules par
kilogramme). Elle peut représenter une source significative d’émissions de dioxines dans l’environnement, en
lien avec l’embrasement des composés organochlorés. Cependant, aucune donnée quantitative spécifique à
l’incinération des déchets PVC du BTP n’a été trouvée dans le cadre de cette étude.
Enfouissement : l’une des préoccupations de sécurité pour cette étape concerne les incendies qui peuvent
survenir durant et après le processus d’enfouissement car alors des substances dangereuses telles que des
dioxines et des métaux volatils peuvent être libérées dans l’air. La disponibilité de données quantitatives sur ce
problème est réduite.
Recyclage : la filière de recyclage du PVC ne représente qu’un faible pourcentage des traitements sur les déchets
PVC. Dans l’Union Européenne, seulement 3% des déchets en PVC sont concrètement recyclés. Il s’agit
essentiellement de produits hétérogènes constitués de PVC et de divers additifs. La recyclabilité des composants
est par ailleurs diminuée, conduisant à des produits recyclés dotés de propriétés techniques moindres.
Le recyclage du PVC se présente selon deux techniques différentes :
La valorisation mécanique : le recyclage mécanique le plus répandu concerne le PVC rigide (profilés de
fenêtres, tubes,…). Plusieurs étapes sont nécessaires pour préparer les déchets avant que le PVC puisse
être récupéré et réutilisé : tri optique, magnétique et mécanique. Le granulat obtenu est ensuite réduit
en poudre par broyage, puis est tamisé et réinjecté pour diverses applications (mélange dans du PVC
vierge, profilé secondaire, mélange de revêtement de sol). En fonction de la composition de la matière
collectée et de son degré de contamination, la qualité du PVC recyclé varie énormément. Durant ces
phases mécaniques, des additifs (phtalates et stabilisateurs) peuvent être libérés dans le produit recyclé,
et également dans l’environnement.
La valorisation chimique : le recyclage chimique permet de recycler le PVC difficile à traiter, i.e. lié ou
mélangé à d’autres matériaux (d’autres polymères, métal, fibre de verre, etc.). Il consiste en la
dissolution sélective des matériaux par l’ajout d’additifs et permet l’obtention de micro granules de PVC
recyclé pur. L’avancée actuelle des recherches ne permet pas de déterminer les polluants
atmosphériques émis durant cette méthode de recyclage, toutefois ce procédé encore nouveau est
jusqu’à maintenant peu employé.
BETON
Les pratiques de déconstruction favorisent de plus en plus la valorisation de ces déchets par concassage et
criblage en des graves employées en chantiers routiers ou urbains. L’enfouissement et le réaménagement de
carrières demeurent notamment en cas de mélanges avec des terres et des matériaux de terrassement.
Le recyclage du béton consiste au concassage des blocs de bétons en agrégats fins et grossiers, qui sont ensuite
utilisés pour des constructions routières.
Suivant la provenance des bétons et leur nature, les opérations commencent par des tris (taille, présence
d’armatures, ...) afin de faciliter l’alimentation des appareils et la séparation avec d’autres déchets qui peuvent
les accompagner (bois, plastiques, aciers,…).
Les émissions de polluants proviennent des travaux mécaniques (concassage des blocs de béton) et des
opérations de chargement/déchargement du béton concassé (réf. [10]). Ainsi, les principaux polluants émis sont
les particules PM10, PM2,5 et des particules ultrafines de composition variable selon la nature du béton
concassé. Des particules diesel issues des gaz d’échappement des engins de chantier sont également générées
lors du recyclage du béton.
Une étude parue en 2012 (réf. [26]) a permis d’estimer les concentrations de particules, dont les ultrafines, liées
au recyclage de bloc de béton, qui consiste à mixer des débris bétonnés à l’intérieur d’un tambour mélangeur,
en comparant un mixage sec et un mixage humide. Les résultats présentés dans le tableau ci-dessous montrent
que le mixage sec est à l’origine d’un nombre de particules plus important et que celles-ci sont plus grossières
que dans le cas du mixage humide.
% (concentration en
Concentration (particules/cm3) % (concentration en masse)
nombre)
Une ACV tronquée comparative de bétons intégrant des granulats recyclés (module d’évaluation
environnementale de l’extraction jusqu’à la porte du site de production du granulat) évalue les émissions dans
l’air (par tonnes de granulats recyclés) à, entre autres (réf. [44]) :
- 0,36 g d’hydrocarbures,
- 2,4 mg de HAP,
- 4,5 g de COV,
- 37 g de NOx,
- 20,8 g de TSP,
- 5,05 g de SOx.
Enfouissement
Les déchets constitués de béton peuvent être dirigés, comme tous les matériaux inertes, vers des ISDI (les
anciennes décharges de classe III). Outre l’impact environnemental au niveau de l’utilisation des sols, la mise en
décharge du béton peut également constituer une source émettrice de polluants atmosphériques, quoique
ponctuelle et d’intensité faible. En effet, seuls le transport des déchets vers les installations de stockage par
camion, ainsi que le chargement et déchargement des camions et la manipulation interne des déchets par des
engins mécaniques peuvent constituer des sources d’émissions de polluants atmosphériques, qui sont alors des
polluants de moteur diesel et des particules grossières et fines. Cette émission reste néanmoins très ponctuelle
dans le temps, uniquement pendant les périodes de réception de déchets sur le site.
Réaménagement de carrières
Les carrières sont des installations classées pour la protection de l’environnement, dont la réglementation (arrêté
du 22 septembre 1994) impose une remise en état des sols du site à la fin de l’exploitation. Cette remise en état
permet une intégration cohérente dans le paysage et peut demander un remblayage partiel ou total des
excavations effectuées.
Le remblayage des carrières est réalisé avec des apports de matériaux inertes extérieurs, il s’agit pour la plupart
de déchets inertes issus de l’activité du BTP. Les polluants atmosphériques sont ainsi émis essentiellement lors
du transport des déchets vers et au sein des carrières, et leur poussage pour mise en forme finale. Il s’agit alors
essentiellement de polluants émis par les moteurs et des particules grossières et fines issus des déchets.
Le réaménagement de gravières par apport de matériaux inertes est également pratiqué. Cependant, en raison
des risques de pollution potentielle des eaux souterraines, le remblayage peut être limité aux seuls matériaux de
terrassement en excluant les démolitions des bâtiments par exemple. L’innocuité et la perméabilité des déchets
inertes sont difficilement contrôlables dans la pratique. Les sources de pollution atmosphérique lors de
remblaiement de gravières sont semblables aux sources de pollution lors de remblaiement de carrières.
ENROBES BITUMINEUX
L’enfouissement ou la combustion pour récupération d’énergie n’étant pas des traitements viables pour les
enrobés bitumineux, la réutilisation dans le réaménagement de carrières et le recyclage des enrobés sont des
solutions de traitement de fin de vie de plus en plus utilisées.
Les déchets d’enrobés bitumineux, comme ceux du béton, ont des gestions de fin de vie similaires et peuvent
être orientés vers de l’enfouissement ou utilisés pour du réaménagement de carrières. Néanmoins, ce type de
traitement est de moins en moins répandu, de nombreuses formes de recyclage ayant été développées.
Recyclage
La France produit environ 6,5 millions de tonnes de Granulats Bitumineux Récupérés (GBR) chaque année. Le
taux de recyclage était de 23% en 2010 et avait pour objectif un taux de 60% pour 2012 (réf. [8]).
Le recyclage correspond à l’intégration de l’enrobé récupéré dans un nouveau mélange d’enrobé. Il existe
plusieurs catégories de recyclage des enrobés bitumineux, à froid ou à chaud, ainsi que les techniques tièdes qui
se situent entre les deux. Ces catégories se distinguent selon leur lieu d’intervention : soit « en place », signifiant
sur le chantier-même, soit « en centrale », lorsque les enrobés bitumineux sont transportés à la centrale
d’enrobage.
Recyclage à chaud
Dans le processus de mélange, les nouveaux agrégats sont transportés à partir de la pile de stockage et sont
placés dans les trémies appropriées d’une unité d’alimentation froide. Le matériau est transporté dans un
sécheur à tambour, afin d’y être chauffé et séparé en fonction de la taille des agrégats. L’enrobé récupéré est
concassé et tamisé, puis les granulats sont séparés selon leur taille, et introduits dans le sécheur à chaud. Le
mélange final s’effectue en mixant une masse prédéfinie des constituants individuels. Les enrobés à chaud ont
une température de production qui se situent entre 140 et 170°C, et une température de pose entre 135 et
160°C.
Parallèlement à la pesée des agrégats, le bitume liquide est pompé à partir d’un réservoir de stockage, afin
d’obtenir le mélange désiré.
La génération de polluants dans l’air peut avoir plusieurs sources (réf. [21]) :
La manipulation des matériaux : dans cette catégorie sont inclus la réception, le transport et le
traitement des combustibles et des matières.
Les émissions de PM10 sont généralement causées par les opérations de chargement des piles de
stockage jusqu’à l’unité d’alimentation froide. En revanche, les piles de stockage d’enrobé bitumineux
récupéré sont peu génératrices de PM10 car elles sont recouvertes d’un revêtement en bitume.
De même, des émissions de PM10 peuvent survenir durant le transfert des granulats vers le convoyeur
d’alimentation de chauffage et à l’entrée du sécheur. Le taux d’humidité et la taille des agrégats influent
sur la quantité d’émission de PM10 durant cette phase, et permettent d’en diminuer la contribution aux
émissions totales de PM10.
Les opérations de broyage et de concassage émettent également des particules diffuses PM 10. Le
transport final du mélange bitumineux vers les camions de livraison peut quant à lui être source
d’émission de PM10 et de COV.
Les moteurs de machine : ces émissions sont liées à l’usage de carburant, et donc aux propriétés de la
machine (moteur, état, etc.) et sa logistique (fréquence d’utilisation, vitesse, etc.). Les émissions
comprennent donc les polluants de combustion, en particulier les NOx et le CO.
En raison de la composition complexe des enrobés (formulation variée et ajustée à la fonction de l’enrobé), les
compositions exactes des émissions d’enrobés bitumineux sont difficilement identifiables (réf. [7]).
Recyclage tiède
Les enrobés bitumineux tièdes possèdent les mêmes caractéristiques que les enrobés bitumineux chauds. Ils sont
seulement produits et mis en œuvre à des températures inférieures de 30 à 60°C (réf. [43]).
Deux méthodes permettent la production d’enrobés tièdes : le moussage du bitume grâce à l’ajout d’eau (avec
ou sans additifs) et l’ajout d’additif (sans ajout d’eau).
Cette méthode de recyclage tiède, mise en place sur chantier ou en centrale permet, par rapport au recyclage à
chaud, une diminution certaine des émissions de gaz à effet de serre, mais également une diminution des fumées
de bitume lors de la pose (due à l’abaissement des températures de malaxage et de compaction).
Recyclage à froid
Le recyclage à froid en centrale s’effectue en incluant les déchets d’enrobés bitumineux récupérés d’une route
existante dans le mélange à chaud via une installation de retraitement (par ex. un malaxeur à circulation forcée).
Le recyclage à froid sur place superficiel (retraitement de type I ou « rechapage ») a tendance à se limiter au
retraitement de la couche de roulement : les couches de roulement sont fraisées (sur une profondeur de 75 mm
le plus souvent) et le matériau ainsi raboté est réutilisé en le mélangeant sur place à une émulsion bitumineuse
de qualité adéquate et à des granulats (ciment et liant hydrocarboné).
Le recyclage à froid sur place en profondeur (retraitement de type II) est un traitement structurel qui peut se
faire jusqu’à 120 mm d’épaisseur qui nécessite un matériel de type recycleuse-malaxeuse. Cette machine est
conçue pour pulvériser en une seule opération la chaussée existante afin d’en obtenir la granularité souhaitée,
tout en mélangeant une dose précise d’émulsion et de ciment à la chaussée pulvérisée.
Les sources de polluants atmosphériques sont (réf. [47]) :
L’étape de fraisage de la chaussée qui pulvérise l’enrobé bitumineux, provoquant la mise en
suspension de nombreuses particules (en particulier PM 10) et composants de l’enrobé (silice),
L’étape de mélange à l’émulsion bitumeuse par injection d’eau et de liant hydrocarboné qui elle
aussi vaporise des polluants types particules mais aussi COV et HAP dans l’air.
Un recyclage à froid sur place peut également être effectué par l’ajout de liants hydrauliques. Il permet la
création d’une nouvelle assise (avec ou sans enlèvement des couches de surface). La couverture bitumineuse est
fraisée en partie ou en totalité, puis un liant hydraulique (ciment, laitier ou liant spécial routier) est incorporé
dans ces matériaux. Le tout est mélangé in situ, jusqu’à l’obtention d’un mélange homogène. L’épaisseur de la
couche ainsi retraitée est comprise généralement entre 200 et 350 mm.
Le retraitement de la chaussée en place par liants hydrauliques a de nombreux avantages tant économiques
qu’environnementaux. Il permet de limiter la production de déchets, limiter les apports en matériaux naturels
et réduire les contraintes de chantier (circulation, trafic). Ainsi, l’étude de PIAN Entreprise recensée dans
Optigede (réf. [35]) a montré que le retraitement d’1 m² de chaussée, comparé à une technique traditionnelle,
permet une économie de :
1 tonne de matériaux pour le remblaiement,
0,6 tonnes de déblais,
DEBLAIS DE TERRASSEMENT
Les déblais de terrassement et autres gravats représentent une partie importante des déchets inertes du BTP,
eux-mêmes représentant près de 98% des déchets de ce secteur. Leur réemploi sur chantier devient une pratique
de plus en plus courante : le tiers des matériaux est déclaré réemployé sur site ou sur un chantier voisin par les
entreprises (réf. [42]).
La réutilisation directe des déblais est fonction de leur nature. Par exemple, les matériaux sableux et graveleux
et les cailloux sont naturellement réemployés.
Par contre, les matériaux de nature argileuse et possédant un fort taux d’humidité ne sont généralement pas
adaptés à un réemploi immédiat. Cet état conduit généralement, s’il n’y a pas de traitement supplémentaire
(voir plus haut traitement des sols aux liants), à une mise en dépôt définitive de ce type de déblais ou à leur
utilisation en réaménagement de carrière.
2.6.3 Synthèse
L’étude menée par l’association RECORD en 2011 auprès de divers acteurs locaux (réf. [37]) a permis de
déterminer les différents leviers nécessaires à l’évolution des pratiques en faveur de la valorisation des déchets.
Les principales thématiques considérées sont ainsi :
Le soutien de l’administration : une politique encadrée par une réglementation adéquate peut donner
l'élan à un déploiement des pratiques de recyclage et permettre d'en faciliter l'organisation.
Des spécifications techniques et environnementales appropriées : le développement de normes
techniques et environnementales pour les matériaux recyclés va dans le sens d’une démarche de qualité
de la part du détenteur du déchet.
Un équilibre économique favorable à la valorisation : différentes mesures économiques ou
règlementaires pourraient conduire à un équilibrage différent des filières d’élimination.
Des installations de recyclage implantées de façon appropriée : des équipements à proximité des sites
générant des déchets de démolition sont parfois nécessaires.
L’implication des maîtres d’ouvrage : la communication et la sensibilisation aux propriétés des produits
recyclés peuvent permettre aux maîtres d'ouvrage de donner aux entreprises les moyens de gérer
correctement ces déchets.
L’utilisation de mesures d’atténuation et de systèmes d’alerte permet de maîtriser les émissions de polluants
et/ou de garantir un impact minime sur la qualité de l’air du chantier et des alentours.
Le présent chapitre a pour objectif de présenter les mesures d’atténuation qui existent et leur impact potentiel.
Il existe un large panel de mesures d’atténuation qui peuvent être appliquées à la fois pour réduire les émissions
de poussières et de polluants atmosphériques des activités du BTP et pour minimiser l’exposition du public à ces
émissions.
Ce panel de mesures a été constitué en croisant différentes sources :
Expérience sur le terrain et savoir-faire dans l’élaboration et la préconisation de solutions dans le
domaine de la qualité de l’air et du BTP d’Air Quality Consultants, cabinet de conseil basé au Royaume-
Uni ;
Consultation d’une étude de l’ADEME PACA (réf. [2]) réalisée en 2015 et qui propose une revue des
actions mises en œuvre en France et dans l’Etat de Californie ;
Mesures mises en place dans les « études de cas » recensées dans le cadre de ce rapport ;
Retours d’expérience proposés sur le site http://www.bonnes-pratiques-tp.com de la fédération
nationale des travaux publics.
Dans la mesure du possible, elles sont présentées par ordre décroissant d’efficience : du meilleur au moins bon
rapport efficacité / coûts. Cette appréciation de l’efficience est faite à dires d’expert, ne disposant pas de données
objectives permettant de comparer les mesures les unes aux autres.
Les mesures sont plus ou moins adaptées selon le niveau de « risque » du chantier. Cette notion est peu
employée en France alors qu’on la retrouve plus systématiquement dans les pays anglo-saxons. Un paragraphe
préalable présente la manière dont est abordée la question du « risque » lié à un chantier au Royaume-Uni et en
Californie.
Cette analyse permet alors d’adapter les mesures d’atténuation à mettre en œuvre au chantier considéré, et
donc d’en améliorer l’efficience (rapport coût / bénéfice).
Alors que cette démarche n’est pas systématisée en France (si ce n’est qu’à partir d’une certaine taille, des
activités spécifiques comme une centrale béton peuvent entrer dans le cadre de la réglementation ICPE), elle
l’est davantage dans les pays anglo-saxons. Deux exemples sont particulièrement développés ici : celui du Grand
Londres et celui de la Californie.
Le Greater London Authority and London Council (réf. [24]) a par exemple mis en place un système de trois
catégories de risques, prenant en compte divers critères. L’évaluation des catégories peut s’effectuer suivant les
repères suivants :
Niveaux de risque Caractéristiques
Des catégories différentes peuvent être attribuées à chacune des étapes du chantier. Les chantiers à risque
supérieur (moyen et élevé) doivent mettre en place les mesures d’atténuation spécifiques à leur catégorie. Par
exemple, les phases d’un chantier en risque « Elevé » doivent mettre en place un système de surveillance en
continu de la qualité de l’air.
8
Le terme “gouvernementale” fait ici référence au gouvernement de l’état de Californie
Les deux premiers critères sont particulièrement développés ici, l’étude étant focalisée sur la question de la
qualité de l’air.
Les agences de l’Etat de Californie ont défini des valeurs seuils pour les émissions de polluants et pour les risques
sur la santé.
Concernant les seuils sur les émissions, chaque « Air District » définit ses propres critères : polluants à prendre
en compte, quantité à ne pas dépasser, modalités de calcul... La logique globale est d’estimer la quantité
journalière de polluants émis. Si celle-ci dépasse un certain seuil, il faut alors réaliser une étude de dispersion
pour vérifier que les niveaux réglementaires de qualité de l’air resteront respectés durant la mise en œuvre du
chantier.
Concernant les risques pour la santé, les agences régionales exigent dans certains cas la réalisation d’une
évaluation quantitative des risques sanitaires au niveau des récepteurs suivants :
Ecoles,
Cours d’écoles,
Parcs,
Terrains de jeu,
Centres d’accueil de jour,
Maisons de repos,
Hôpitaux,
Résidences.
Par exemple, l’agence de la baie de San Francisco, après avoir réalisé une étude des risques sanitaires à l’échelle
de la ville entière, a défini des « Air Pollution Exposure Zones » caractérisées par :
Un risque cancer de 100 pour un million (10-4) et / ou
Une concentration en PM2,5 de 10 µg/m3 (incluant la pollution de fond)
Si le chantier se situe dans l’une de ces zones ou s’il s’étend sur plus d’un million de pieds carrés (environ 10
hectares), alors une évaluation des risques sanitaires liée au projet doit être menée.
Ce type d’approche en France est peu développé. Même si, en théorie, certains projets peuvent être soumis à
étude d’impact et que celle-ci est censée couvrir les impacts temporaires pendant la phase chantier, en
pratique, ils sont rarement abordés de manière quantitative et font encore plus rarement l’objet d’une étude
de risque sanitaire.
Les mesures ci-dessous ne concernent pas des sources particulières d’émissions mais considèrent le chantier
dans son ensemble. Elles sont présentées par ordre d’efficience décroissante.
Source : www.chantiervert.fr
Ici aussi, on remarquera que certains pays vont plus loin en exigeant une fréquence minimale en fonction des
activités et des conditions météorologiques.
Eloigner le plus possible les activités génératrices de polluants et les voies d’accès au chantier des populations
sensibles
Cette action de « bon sens » est très efficace mais pas toujours faisable. Il peut être néanmoins utile d’envisager
la question en amont des chantiers, surtout lorsque ceux-ci peuvent durer longtemps. Pour repérer les
populations sensibles on pourra recenser les crèches, écoles, établissements de santé, maisons de retraite…
situés aux alentours du chantier.
Source : www.duranet.com
Néanmoins, on relèvera dans certains pays et notamment en Californie, que cette action est assortie d’exigences
quantifiées sur les caractéristiques des bâches et autres systèmes coupe-vent.
Etablir un planning du chantier avec une estimation de la durée de chaque phase et une description des
équipements routiers et non routiers requis à chaque phase du chantier. Ce planning doit être conservé sur
site et mis à disposition du public.
Cette action est exigée par les autorités de la Baie de San-Francisco. N’apportant pas de réduction directe, elle
permet néanmoins de s’assurer que le promoteur va anticiper les phases potentiellement génératrices de
pollution et va également s’assurer de la bonne conformité des engins utilisés par les standards d’émission.
Etablir des conditions d’arrêt du chantier basées sur les conditions météorologiques et / ou sur le dépassement
d’un niveau d’alerte relatif aux concentrations de particules fines dans l’air autour du chantier
Certaines conditions météorologiques (vent fort notamment) sont favorables à la dispersion des polluants et
peuvent donc augmenter l’impact du chantier sur la qualité de l’air. Dans plusieurs études de cas relevées dans
le cadre de cette étude, et notamment celles relatives à des chantiers de travaux publics, une surveillance de la
qualité de l’air en temps réel était réalisée pendant le chantier.
On pourra notamment citer le cas des travaux entrepris dans le parc Swann à Baltimore où, à la suite du
dépassement du seuil d’alerte (455 µg/m3 pendant 15 minutes), les travaux ont été suspendus et repris une fois
revenues des conditions météorologiques plus favorables. La ville d’Oakland en Californie propose quant à elle,
dans le « BAAQMD CEQA Guidelines », de suspendre toutes les activités de nivellement, d’excavation et/ou de
démolition lorsque le vent moyen atteint des vitesses supérieures à 20 mph (environ 30 km/h).
Cette action peut être coûteuse si elle conduit à l’arrêt du chantier et permet d’agir surtout sur l’évitement de
pics de pollutions. Elle n’est pas du tout répandue en France, mais pourrait s’étudier pour des cas de chantiers
ayant lieu en zones très sensibles (forts taux de pollution préexistants, densité de population, présence de
populations sensibles…).
Les émissions des camions transportant les matériaux sur site ou emmenant les déchets du chantier est une
source importante d’émissions, comme indiqué dans le chapitre précédent. Celles-ci sont dues : soit directement
au gaz d’échappement, soit à la remise en suspension de particules déposées sur les voies empruntées par ces
camions.
Différentes mesures existent pour diminuer cette source ou ses impacts et sont présentées ci-dessous, par ordre
d’efficience.
Développement d’un plan logistique
Le développement d’un plan logistique en amont du chantier permet d’optimiser les besoins de transport pour
satisfaire à l’approvisionnement du chantier en matériaux ou à l’enlèvement des déchets produits par le chantier.
La question de la logistique étant relativement structurante dans le cadre des chantiers, ce type d’actions est
déjà couramment mis en œuvre (quelques exemples ci-dessous). Par contre, le plan logistique n’est pas
forcément abordé sous l’angle de la pollution atmosphérique générée et cela pourrait constituer un axe de
progrès.
Source : bonnes-pratiques-tp.com
Source : bonnes-pratiques-tp.com
Nettoyer les rues impactées avec des balayeuses à eau à la fin de la journée
Le déplacement des camions de l’intérieur vers l’extérieur du chantier peut entrainer des boues, terres,
poussières depuis le chantier vers la voie publique et augmenter donc localement les niveaux de particules fines
dans l’air quand ces matières se remettent en suspension, à cause de la circulation ou du vent.
Le nettoyage des chaussées empruntées par les camions permet d’éviter cet écueil. Dans certaines villes
(Oakland par exemple), une fréquence quotidienne est exigée. De plus, l’utilisation de balayeuses par voie
humide (et non sèche) est exigée.
Cette mesure est jugée comme très efficace par les auteurs de l’étude sur le chantier de construction d’une route
souterraine à Boston (fiche TP.05). Elle est tout de même relativement coûteuse et pose le problème de l’impact
sur la ressource en eau, ainsi que le traitement des effluents issus du nettoyage.
Certaines des mesures présentées précédemment sont tout aussi applicables pour les véhicules circulant sur le
site : écoconduite, aspersion voire revêtement des voies interne de circulation de circulation, exiger des
standards d’émission pour les engins et véhicules utilisés sur site…
Des actions spécifiques à l’intérieur du chantier peuvent en outre être menées.
Réguler le fonctionnement en régime ralenti
Faire attendre un camion ou un engin au ralenti sur de trop longues périodes peut conduire à un surplus
d’émissions de polluants qui aurait pu être évité en arrêtant et redémarrant le véhicule.
A San-Francisco par exemple, une limitation du temps de marche au ralenti est fixée à moins de deux minutes
pour les camions et 5 minutes pour les machines. Pour sa bonne application, cette mesure doit être accompagnée
d’une signalisation lisible et visible affixée dans les zones de file d’attente et dans l’enceinte du site de
construction pour rappeler aux opérateurs la limite maximale de marche au ralenti.
Plus globalement, il est conseillé d’éteindre tous les équipements lourds (par exemple, groupe électrogène)
lorsqu’ils ne sont pas nécessaires.
Cette action est peu coûteuse à mettre en place (coûts de signalisation) et doit même pouvoir être rentable car
elle permet d’économiser de l’énergie.
Limiter la vitesse de circulation des véhicules à l’intérieur du chantier
La limitation de la vitesse de circulation fait partie par exemple des exigences imposées dans le cadre des
chantiers dans certaines villes de Californie. A San-Francisco par exemple, une limite de 25 km/h est imposée. Le
chantier de construction de l’aéroport de Sainte-Hélène (fiche BAT.09) incluait également ce type de mesures.
Un bon entretien et un réglage approprié des engins selon les spécifications du constructeur permettent
d’assurer leur fonctionnement optimal et donc de limiter leurs émissions. Cette action est traditionnellement
appliquée sur les chantiers, sans forcément de lien avec la qualité de l’air.
La ville d’Oakland en Californie recommande en outre de procéder à des contrôles par un mécanicien certifié et
valider leur bon état de fonctionnement avant utilisation. Ce principe de « contrôle technique » sur les moteurs
des engins de chantiers est également appliqué en Suisse. Son déploiement pour les chantiers en France peut
être relativement complexe et coûteux mais pourrait permettre de diminuer sensiblement les émissions liées
aux engins.
Favoriser l’utilisation d’équipements électriques
L’utilisation d’équipements fonctionnant à l’électricité ou sur batterie plutôt qu’au gasoil ou autres carburants
fossiles permet d’éviter l’émission de polluants locaux. Bien entendu, ce type de mesures n’est applicable que
dans certains cas spécifiques. Elle peut être assez coûteuse mais permettre une réduction significative des
émissions de polluants.
En outre, on pourra noter que la ville de San-Francisco, dans son Plan sur la minimisation des émissions liées à la
construction, interdit l’utilisation de groupes électrogènes diesel lorsqu’un accès à des sources d’énergies
alternatives est disponible.
Si le chantier requiert l’utilisation de matériaux fins et poussiéreux, leur stockage doit être bien géré pour éviter
leur dispersion.
Les mesures peuvent être de différents types (par ordre d’efficience) :
Eloigner les stocks des limites du chantier
Minimiser la manipulation des stocks
Installer des barrières physiques pour protéger du vent
Appliquer des sprays d’eau (si applicable) durant les
périodes sèches (exemple ci-contre)
Couvrir ou enterrer les stocks de longue durée
Figure 22 : Spray d’eau
Source : MAITEK®
Comme démontré dans le chapitre précédent, certaines activités spécifiques (terrassement, revêtement de
chaussées…) peuvent être fortement émettrices de polluants. Un certain nombre de mesures visant à réduire les
émissions de ces activités est listé ci-dessous.
Emploi de broyeurs mobiles
Les émissions des broyeurs mobiles peuvent être limitées en les capotant au maximum lors de leur utilisation et
en appliquant des sprays d’eau sur les matériaux à concasser et les entrées/sorties du broyeur.
A noter que les broyeurs d’une puissance supérieure à 40 kW relèvent de la législation ICPE et, à ce titre, leur
emploi est soumis à un certain nombre de dispositions exposées dans le paragraphe 1.3.6.
Terrassement
Comme le montrent plusieurs études de cas présentées dans le cadre de ce rapport, comme par exemple celle
sur la construction du réseau ferroviaire en Suède (fiche TP.02), les activités de terrassement contribuent
significativement aux émissions de polluants atmosphériques.
Différentes mesures permettent d’atténuer les émissions liées à ce poste. On pourra par exemple citer les
mesures recommandées par la ville d’Oakland en Californie :
- Toutes les surfaces exposées doivent être mouillées à une fréquence adaptée pour maintenir une
humidité minimale de la terre de 12 %. La teneur en humidité peut être vérifiée par échantillon
laboratoire ou à l’aide d’une sonde d’humidité ;
- La couverture végétale du sol (par ex. semences de graminées indigènes à germination rapide) doit être
plantée dans les zones exposées aussi rapidement que possible et arrosée de manière appropriée
jusqu’à ce que la végétation soit établie.
Méthodes de construction
Les mesures suivantes, dont certaines sont déjà largement répandues sur les chantiers, peuvent permettre de
contribuer à réduire les émissions des activités de construction :
o Mettre en place un système qualité en cours de construction pour éviter les malfaçons et donc
les reprises / démolitions
o Mettre en place des mesures de suppression de poussières (comme des sprays d’eau et/ou
système de filtration d’air) lors des activités de découpe, forage, etc.
o Utilisation de revêtements des bâtiments avec un contenu faible en COV
o Utiliser des matériaux préfabriqués ou des structures ne nécessitant pas de sciage sur site
Démolition
Les principes de démolition consistant en une démolition progressive et en des précautions sur l’accumulation
des débris, permettent de conserver un niveau d’émissions de poussières faible. C’est ce qui a été observé pour
la démolition de structures industrielles du quartier de Kennedy Town à Hong Kong, en Chine (fiche DEM.06). Les
activités de démolition ont ainsi généré dans l’air les mêmes ordres de grandeur en TSP que les travaux de
construction grâce à la mise en place de ces bonnes pratiques de démolition et de gestion des débris.
Dans tous les cas, il est préférable d’humidifier l’air et les débris lors de la démolition afin de diminuer au
maximum les émissions de polluants.
Revêtement de chaussées
Là encore, le recours à l’arrosage sur le tambour de fraisage peut permettre de diminuer les émissions de
particules dans le cas d’un chantier de réfection de chaussée.
Comme démontré au paragraphe 2.4.2, la mise en œuvre d’enrobés tièdes, encore peu répandue en France,
permet de diminuer les émissions de COV et tend à se développer.
Les activités des chantiers du bâtiment et des travaux publics (BTP) émettent de nombreux polluants dans l’air,
comme d’autres activités humaines. Selon les inventaires d’émissions du centre interprofessionnel technique
d’études de la pollution atmosphérique (CITEPA), les activités du BTP contribuent en France de manière
significative aux émissions nationales de polluants (données 2014), notamment pour les poussières (TSP 13 %),
les particules fines (PM10 9 %, PM2,5 4,8 %) et les composés organiques volatils non méthaniques
(COVNM 10 %).
Les émissions de poussières proviennent principalement des activités comprenant de la mise en œuvre et du
déplacement des matériaux ou des sols (travaux de terrassement, d’excavation, maçonnerie, découpe, forage).
Les NOx sont quant à eux principalement émis par les engins de chantier, notamment lors d’actions nécessitant
de fortes charges ou lors de transitions rapides.
A l’inverse, les émissions de SOx (dont SO2) par ces types de chantiers (dues principalement aux engins de
chantier) ne sont pas significatives par rapport aux concentrations ambiantes.
Cependant, la plupart du temps, les polluants (NOx, SOx et particules) émis par les chantiers semblent être
limitées dans le temps et l’espace, en fonction du calendrier des activités qui les génèrent. En effet, des pics de
concentrations de polluants, parfois supérieurs aux seuils réglementaires, peuvent altérer la qualité de l’air
environnant de manière significative mais transitoire.
Dans le cas des activités liées aux travaux publics, il a été démontré que les opérations de terrassement
participent de manière significative aux émissions de polluants, notamment de particules, dans la phase de
construction (plus de 99% estimés par exemple dans le cadre de la construction d’une ligne ferroviaire en Suède).
Cependant, chaque chantier étant différent dans la nature, la taille, la durée, la topologie et la météorologie, il
est difficile d’évaluer la nature et la quantité de particules émises durant la phase de terrassement en général,
car elles sont fortement liées à la nature du sol (sable, limon, argile, etc.9), à la taille du chantier (quantité de sol
à déplacer) et à la logistique mise en place (nombre et types de véhicules actifs10).
En outre, si les travaux ont lieu à proximité immédiate d’autres sources de pollution (en milieu urbain par
exemple), il est parfois difficile d’attribuer la responsabilité d’une augmentation de concentrations aux seules
activités de chantier.
Enfin, les filières de traitement et de recyclage de matériaux du BTP émettent des polluants selon les phases et
surtout les matériaux en question (plâtre, PVC, béton). Les solutions résident dans l’évolution des pratiques en
faveur de la valorisation des déchets.
Des mesures d’atténuation des émissions de polluants permettent de maîtriser les émissions de polluants et de
garantir un impact minime sur la qualité de l’air du chantier et des alentours.
9 Les particules les plus propices à rester en suspension sont les plus petites. Les sols les plus émetteurs sont donc ceux constitués des
particules de diamètre les plus faibles i.e. les argiles (inférieur à 2 µm), puis les limons (de 2 à 50 µm) et enfin les sables fins (de 50 à
200 µm).
10 Les moteurs diesel émettent plus des particules que les moteurs essence, or 90% de la flotte des engins de chantier possèdent des
moteurs diesel.
Tableaux
Tableau 1 : Pollution atmosphérique imputable au secteur du BTP, selon diverses sources .................. 9
Tableau 2 : Ratio de risque des polluants atmosphériques pour la construction de la centrale électrique de
Kemper aux Etats-Unis............................................................................................................ 12
Tableau 3 : Normes françaises de qualité de l’air et lignes directrices de l’OMS ................................... 13
Tableau 4 : Principales rubriques de la nomenclature ICPE, relatives au fonctionnement des chantiers du BTP16
Tableau 5 : Obligations relatives à la rubrique ICPE 2518 ............................................................................ 17
Tableau 6 : Obligations relatives à la rubrique ICPE 2521 ............................................................................ 18
Tableau 7 : Obligations relatives à la rubrique ICPE 2940 ............................................................................ 18
Tableau 8 : Obligations relatives à la rubrique ICPE 2940 ............................................................................ 19
Tableau 9 : Récapitulatif des modèles déterministes et de leurs caractéristiques associés ............................. 24
Tableau 10 : : Sélection des modèles en fonction de l’échelle temporelle et de l’influence potentielle du site 24
Tableau 11 : Ampleur relative des émissions de polluants atmosphériques dues aux activités de construction 27
Tableau 12 : Principales caractéristiques et conclusion des études sur les émissions issues des engins de
chantier .............................................................................................................................. 39
Tableau 13 : Répartition des différents types de déchets pour les secteurs d’activité (réf. [16]) ..................... 41
Tableau 14 : Emissions de particules ultrafines lors du recyclage du béton ................................................... 45
Tableau 15 : Catégories de risque définies dans la charte du Grand Londres ................................................ 51
Tableau 16 : Effets sanitaires des principaux polluants ................................................................................ 70
Tableau 17 : Effets des principaux polluants sur l’environnement ............................................................... 73
Tableau 18 : Récapitulatif des normes de qualité de l’air françaises ............................................................. 75
Tableau 19 : Techniques de monitoring des particules fines ........................................................................ 77
Tableau 20 : Quelques facteurs d'émission proposés par l'US EPA pour les activités de chantier .................... 79
Tableau 21 : Facteurs d’émission proposés par l’EEA .................................................................................. 80
Tableau 22 : Principales activités et résultats associés dans des chantiers de construction au Japon............... 84
Tableau 23 : Estimations des concentrations de polluants émis durant la phase de construction de bâtiments
japonais .............................................................................................................................. 84
Tableau 24 : Principales activités et résultats associés lors de la construction de la centrale électrique du
Comté de Kemper ................................................................................................................ 85
Tableau 25 : Concentrations de polluants atmosphériques modélisées lors de la construction d’une centrale
électrique ........................................................................................................................... 85
Tableau 26 : Principales activités et résultats associés lors de la construction d’un centre commercial à Hong-
Kong ................................................................................................................................... 86
Tableau 27 : Emissions de polluants atmosphériques durant les différentes phases (en g/m²) ....................... 86
Tableau 28 : Principales activités et résultats associés à la construction d’une centrale GNL en Australie ........ 87
Tableau 29 : Estimation des émissions atmosphériques (en tonnes) liée à un chantier de construction d’une
centrale GNL en Australie ..................................................................................................... 87
Tableau 30 : Principales activités et résultats associés lors de la construction d’une centrale nucléaire au
Royaume-Uni ...................................................................................................................... 88
Tableau 31 : Mesures de l’air ambiant du site de la centrale électrique de Hinkley Point ............................... 88
Tableau 32 : Principales activités et résultats associés dans divers chantiers du BTP au Royaume Uni............. 89
Tableau 33 : Récapitulatif des concentrations de poussières mesurées sur les différents chantiers ................ 89
Tableau 34 : Concentrations en silice cristalline alvéolaire mesurées dans les échantillons ............................ 90
Tableau 35 : Principales activités et résultats associés sur un site de construction à Cardiff (Royaume-Uni) .... 91
Tableau 36 : Concentrations de PM10 avant (1993), pendant (1994) et après (1995) le chantier de construction
............................................................................................................................................................... 91
Tableau 37 : Principales activités et résultats associés lors de la construction d’un Terminal à Heathrow,
Londres ............................................................................................................................... 92
Tableau 38 : Principales activités et résultats associés lors de la construction de l’aéroport de Saint-Hélène
(Royaume-Uni) .................................................................................................................... 93
Figures
Types
Polluants Effets observés sur la santé
d’exposition
- Rhinite ou une inflammation de la muqueuse nasale, surtout chez les enfants et les personnes sensibles
(âgées ou malades).
TSP et - Inflammation des muqueuses de la trachée (trachéite) ou des bronches (bronchite), surtout chez les
chronique
poussières enfants et les personnes sensibles (âgées ou malades).
- Perforations de la cloison nasale, cancer de l’ethmoïde, surtout chez les enfants et les personnes
sensibles (âgées ou malades).
- Atteintes cytotoxiques des cellules respiratoires.
- Asthme, bronchites, toux, altérations de la fonction pulmonaire, pathologies respiratoires obstructives,
et infections respiratoires, surtout chez les enfants et les personnes sensibles (âgées ou malades).
aigue - Augmentation du risque d’attaque cérébrale.
- Augmentation du risque d’ischémie, de troubles cardiovasculaires et de risques cardiaques (infarctus du
myocarde).
PM2,5 et - Asthme, bronchites, toux, altérations de la fonction pulmonaire, pathologies respiratoires obstructives
PM10 et infections respiratoires, surtout chez les enfants et les personnes sensibles (âgées ou malades).
- Potentiel génotoxique et neurotoxique.
- Augmentation des cancers broncho-pulmonaires.
chronique - Augmentation du risque d’ischémie, de troubles cardiovasculaires et de risques cardiaques (infarctus du
myocarde).
- Atteintes à l’appareil reproducteur et gestatif.
- Carcinogène/cancérigène
- Effets fibrogènes (prolifération de tissus conjonctifs – nodules et fibrose- au niveau des poumons
Silice (silicose)).
cristalline chronique - Bronchites chroniques et atteintes à la fonction pulmonaire.
alvéolaire - Diminution des défenses immunitaires au niveau pulmonaire.
- Irritation et inflammation des muqueuses respiratoires
- Irritations de la gorge et du nez, toux et symptômes bronchitiques, surtout chez les enfants et les
personnes sensibles (âgées ou malades).
aigue - Diminution de la fonction pulmonaire, surtout chez les enfants et les personnes sensibles (âgées ou
malades).
- Augmentation du risque d’infarctus du myocarde.
NOx et - Diminution du poids de naissance des bébés.
NO2(a) - Irritations de la gorge et du nez, toux et symptômes bronchitiques, surtout chez les enfants et les
personnes sensibles (âgées ou malades).
- Diminution de la fonction pulmonaire, surtout chez les enfants et les personnes sensibles (âgées ou
chronique malades).
- Augmentation de la vulnérabilité aux pathologies infectieuses aigues et prédisposition a des maladies
respiratoires chroniques d’apparition plus tardives, chez les enfants.
- Irritations oculaires.
- Augmentation des problèmes respiratoires (toux, respiration sifflante, asthme), surtout chez les
aigue asthmatiques.
- Inflammation de l’appareil respiratoire.
SOx et
SO2(a) - Augmentation des problèmes respiratoires (toux, respiration sifflante, asthme), surtout chez les
asthmatiques.
chronique - Bronchites chroniques et sensibilisation aux infections respiratoires.
- Cardiopathies.
aigue - Irritations de la peau et des muqueuses, troubles respiratoires, nausées, maux de tête et vomissements.
COV - Perturbation endocrinienne et troubles du développement de l’enfant.
chronique - Risque accru de développer des maladies graves et des cancers.
TSP et poussières
- Ware JH et al. (1986) Effects of ambient sulfur oxides and suspended particles on respiratory health of
preadolescent children. The American Review of Respiratory Disease, 133(5):834-842.
- Krämer U et al. (1999) Airway diseases and allergies in East and West German children during the first 5 years after
reunification: time trends and the impact of sulphur dioxide and total suspended particles. Int. J. Epidemiol, 28 (5):
865-873.
- Afsse (2002) Impact sanitaire de la pollution atmosphérique urbaine, rapport: Estimation de l’impact lié à
l’exposition chronique aux particules fines sur la mortalité par cancer du poumon et par maladies cardio-
respiratoires en 2002 avec projections d’ici 2020, 95 pp.
- BRE, 2003- Control of dust from construction and demolition activities, 55pp.
- WHO (2013) Review of evidence on health aspects of air pollution – REVIHAAP Project, 309pp.
- Health Effects Institute (2010) Traffic-related air pollution: a critical review of the literature on emissions,
exposure, and health effects.
- WHO (2005) Health effects of transport-related air pollution, 205pp.
- ORS Nord Pas de Calais (2007) Effets des particules en suspension sur la santé respiratoire des enfants - Intérêt et
faisabilité de l'étude d'un panel d'enfants lillois, 42pp.
- HCSP (2012) Pollution par les particules dans l’air ambiant – Recommandations pour protéger la santé, 245pp.
- New Zealand Ministry for the Environment, 2001- Good practice guide for assessing and managing the
environmental effects of dust emissions, 66pp.
- AGC Washington (2009) Guide to Handling Fugitive Dust from Construction Projects, 24pp
- Office fédéral de l'environnement suisse (2013) Poussières fines: Questions et réponses concernant les
propriétés, les émissions, les immissions, les effets sur la santé et les mesures, 34pp.
- BRE, 2003- Control of dust from construction and demolition activities, 55pp.
- Merget R et al. (2002) Health hazards due to the inhalation of amorphous silica. Arch Toxicol., 75 (11-12):625-34.
- McLaughlin JK et al. (1997) Amorphous silica: a review of health effects from inhalation exposure with particular
reference to cancer. J Toxicol Environ Health., 25;50(6):553-66.
- Osisko (2009). Évaluation des risques toxicologiques pour la santé humaine liés aux émissions de silice,69pp.
- INERIS (2011) Fiche de données toxicologiques et environnementales des substances chimiques- Oxydes d’Azote
NOx, 58pp.
- WHO (2013) Review of evidence on health aspects of air pollution – REVIHAAP Project, 309pp.
- Anderson et al. (2007) Ambient particle source apportionment and daily hospital admissions among children and
elderly in Copenhagen. Journal of Exposure Science & Environmental Epidemiology, 17:625–636.
- WHO (2005) Health effects of transport-related air pollution, 205pp.
- WHO (2013) Review of evidence on health aspects of air pollution – REVIHAAP Project, 309pp.
- EPA (2008) Integrated science assessment (ISA) for sulfur oxides – health criteria.
- Moon et al. (2009). Respiratory health effects among schoolchildren and their relationship to air pollutants in Korea.
International Journal of Environmental Health Research, 19(1):31–48.
- WHO (2005) Health effects of transport-related air pollution, 205pp.
- WHO (2013) Review of evidence on health aspects of air pollution – REVIHAAP Project, 309pp.
- WHO (2005) Health effects of transport-related air pollution, 205pp
- Mendell MJ (2007). Indoor residential chemical emissions as risk factors for respiratory and allergic effects in
children: A review. Indoor Air 17: 259–77
- WHO (2013) Review of evidence on health aspects of air pollution – REVIHAAP Project, 309pp.
- WHO Regional Office for Europe (2010) WHO guidelines for indoor air quality: selected pollutants.
- Burstyn et al. (2005) Polycyclic aromatic hydrocarbons and fatal ischemic heart disease. Epidemiology, 16(6):744–
750.
- Choi et al. (2012) Fetal window of vulnerability to airborne polycyclic aromatic hydrocarbons on proportional
intrauterine growth restriction. PloS ONE, 7(4):e35464.
- WHO (2005) Health effects of transport-related air pollution, 205pp
TSP et poussières
- Vardak E (1995) Effect of dust from a limestone quarry on the photosynthesis of Quercus coccifera, and evergreen
sclerophyllous shrub. Bulletin of Environmental Contamination andToxicology, 54: 414-419.
- New Zealand Ministry for the Environment, 2001- Good practice guide for assessing and managing the
environmental effects of dust emissions, 66pp.
- Miro (2011) Management, mitigation and monitoring of nuisance dust and PM10 emissions arising from the
extractive industries: an overview, 125pp.
- Princeton University (1998) Environmental effects of particulate matter, 92pp.
- Prajapati SK(2012) Ecological effect of airborne particulate matter on plants. Env. Skeptics and Critics, 1:12-22.
- BRE, 2003- Control of dust from construction and demolition activities, 55pp.
- Saunders PJW and Godzik S (1986) Terrestrial vegetation-air pollutant interactions: non-gaseous air pollutants. In:
Air Pollutants and Their Effects on the Terrestrial Ecosystem (Legge AH, Krupa SV, eds). Advances in Environmental
Science and Technology, 18: 389-394, Wiley, New York, USA.
- BRE, 2003- Control of dust from construction and demolition activities, 55pp.
- LeGall AC. (2004) Effets des depots atmosphériques de Soufre et d'Azote sur les sols et les eaux douces en France.
INERIS, 116pp.
- MacLean DC et al. (1968) Effects of Acute Hydrogen Fluoride and Nitrogen Dioxide on Citrus and Ornamental Plants
of Central Florida. Environ. Sci. and Tech. 2: 444-449.
- Taylor OC et al. (1975) Oxides of Nitrogen. In: Responses of Plants to Air Pollution. Mudd JB and Kozlowski TT,
Editors.
- Llacuna S et al. (1993) Effects of Air Pollution on Passerine Birds and Small Mammals. Arch. Environ. Contam.
Toxicol. 24: 59-66.
- LeGall AC. (2004) Effets des depots atmosphériques de Soufre et d'Azote sur les sols et les eaux douces en France.
INERIS, 116pp.
- Barett TW and Benedict HM (1970) Sulfur Dioxide. In: Recognition of Air Pollution Injury to Vegetation: A Pictorial
Atlas. Jacobson JS and Hill AC, Editors.
- Jones HC et al. (1974) Acceptable Limits for Air Pollution Dosages and Vegetation Effects: Sulfur Dioxide. Proceed.
of 67th Annual Meeting of the Air Pollution Control Association.
- Llacuna S et al. (1993) Effects of Air Pollution on Passerine Birds and Small Mammals. Arch. Environ. Contam.
Toxicol. 24: 59-66.
- Bulgur A et al. (1998) Acid Rain: current and projected status of colwater fish communities in the Southeastern US
in the context of continued acid deposition. For Trout Unlimited.
- Bourcereau L (2008) Accumulation des Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (HAP) dans les sédiments de la
rivière Doubs- Rapport Final, 57pp.
- Hylland K (2006) Polycyclic aromatic hydrocarbon (PAH) ecotoxicology in marine ecosystems. Journal of Toxicology
and Environmental Health Part A. 69: 109-123.
- CCME Conseil canadien des ministres de l’environnement (2010) Recommandations canadiennes pour la qualité
des sols : protection de l’environnement et de la santé humaine – HAP cancérogènes et non cancérogènes, 19pp.
- CCME (2008) Canada-wide standards for petroleum hydrocarbons (PHC) in soil: Scientific rationale – Supporting
technical document. (update of 2000 version) CCME, Winnipeg.
Adaptabilité aux
Techniques de
Description Avantages Inconvénients mesures d’émission sur
mesure
chantier
FDMS
Filter Dynamics Couteux.
Mesure en continu Analyse continue en temps Peu applicable dans la
Measurement réel, résolution d’une heure. Requiert une source électrique, majorité des situations.
de la volatilisation
un site sécurisé et une
System des poussières sur Comparaison directe avec les Potentiellement
maintenance qualifiée.
- filtre de collection, valeurs limites. appropriée pour les sites
chauffage et Analyseurs individuels
TEOM Tapered Comparable à la méthode de sensibles, où la conformité
refroidissement par permettent uniquement des aux valeurs seuils est
Element référence (EC Directive
effet Peltier mesures de PM10 ou PM2.5, en critique.
Oscillating 2008/50/EC).
fonction de la taille de l’entrée.
Microbalance
Couteux.
Mesure de Analyse continue en temps Peu applicable dans la
réel, résolution d’une heure. Requiert une source électrique, majorité des situations.
l’atténuation d’un
un site sécurisé et une
Analyseur rayonnement béta, Comparaison directe avec les Potentiellement
maintenance qualifiée.
d’atténuation transmis à travers valeurs limites. appropriée pour les sites
une bande filtrante, Analyseurs individuels
béta Comparable à la méthode de sensibles, où la conformité
collectrice de permettent uniquement des aux valeurs seuils est
référence (EC Directive
poussières. mesures de PM10 ou PM2.5, en critique.
2008/50/EC)
fonction de la taille de l’entrée.
11
IAQM, 2012 – Guidance on air quality monitoring in the vinicity of demolition and construction sites
Pour une source d’émission donnée, les documents AP-42 se présentent comme un rapport généralement
construit de la façon suivante :
Introduction, permettant de fixer le contexte ;
Description du procédé à l’origine des émissions. À noter que les descriptions de l’AP-42 sont très
détaillées et associées dans certains cas à des schémas très explicites qui facilitent la compréhension du
lecteur ;
Description des polluants couramment émis par le procédé ;
Description également des options permettant de réduire les émissions à la source ;
Description des facteurs d’émissions disponibles pour chaque polluant. Les sources à partir desquelles
les facteurs sont estimés sont également discutées. Chaque facteur d’émission est par ailleurs noté en
fonction de la qualité de celui-ci (A signifie une confiance élevée ; E signifie une confiance faible).
Plus particulièrement, pour les chantiers de construction qui sont potentiellement à l’origine de fortes émissions
de poussières, l’US EPA propose au travers du chapitre 13.2.3 un facteur d’émission global pour les particules
atmosphériques totales (TSP) :
Émission de TSP = 2,69 tonnes de TSP par hectare et par mois d’activité
L’US EPA note que cette valeur est conservative car elle a été dérivée à partir de l’hypothèse que le chantier
fonctionne 30 jours par mois. L’US EPA ne propose pas d’autres facteurs d’émission pour des coupes
granulométriques plus faibles (ex. PM10 ou PM2,5).
Toutefois, du fait de l’absence de spécificité, les émissions de poussières calculées à partir de ce facteur ne
permettront pas de préparer un plan efficace de réduction des émissions.
Pour ce faire, l’US EPA recommande aussi de se référer à d’autres chapitres de l’AP-42 plus spécifiques aux
activités génératrices de poussières ou de COV, comme :
Défrichage des terrains ;
Forage ;
Manipulation des matériaux ;
Erosion éolienne ;
Circulation sur routes non bitumées ;
Revêtement de surface (ex. peinture).
Opérations génératrices de
Chapitre de l’AP 42 Facteur proposé
poussières
2 : U est la vitesse moyenne des vents (m/s), M l’humidité relative des matériaux (%) et l’unité est le kg de TSP par
Tableau 20 : Quelques facteurs d'émission proposés par l'US EPA pour les activités de chantier
Pour ce qui est de la circulation des véhicules en dehors de routes bitumées, l’AP 42 propose l’équation suivante
(chapitre 13.2.2) :
𝑠 𝑎 𝑊 𝑏 1−𝑐 1−𝑃
𝐸 = 281,9 × 𝑘 × ( ) ×( ) × × ×𝑉
12 3 100 365
Où :
E est la quantité de poussières émises (en g),
k, a et b des coefficients dépendant de la granulométrie des poussières émises (i.e. TSP, PM10 ou PM2,5),
s la teneur en particules de diamètre inférieur à 75 μm (en %),
W le poids moyen des véhicules empruntant la route considérée (en t),
c l’efficacité des mesures de contrôles des émissions de poussières mises en place (en %),
P le nombre de jours de pluie pour lesquels des précipitations d’au moins 0,254 mm ont été observées,
V le nombre de kilomètres effectués sur cette route pendant la période de temps étudiée et par l’ensemble des véhicules y
circulant.
L’AP-42 ne propose pas de facteurs d’émissions pour les émissions à l’échappement des véhicules et autres
engins de chantier. En revanche, l’US EPA propose un outil d’estimation des émissions des véhicules appelé
MOVES pour « Motor Vehicle Emission Simulator »12.
En appliquant la méthodologie de l’US EPA, le WRAP (Western Regional Air Partnership) a élaboré un guide
spécifique sur les facteurs d’émissions liés aux activités de construction et démolition 13. Ce guide fournit un
facteur d’émission de PM10 général pour tous les types d’activité de construction qui est de :
Émission de PM10 = 0,27 tonnes de PM10 par hectare et par mois d’activité
Le guide fournit également des facteurs adaptés à chaque type d’activité pour une meilleure estimation des
émissions de PM10. Par exemple, ce facteur vaut 0,08 t/ha/mois pour la construction de bâtiments résidentiels,
0,47 t/ha/mois pour la construction de bâtiments non résidentiels et 1,04 t/ha/mois pour la construction de
routes.
12 http://www.epa.gov/otaq/models/moves/.
13
Western Regional air partnership, 2006 - Fugitive Dust Handbook Chapitre 3: Construction and Demolition, 24pp
À la différence de l’US EPA AP-42, les facteurs d’émissions sont présentés accompagnés d’une valeur basse et
une valeur haute découlant d’un intervalle de confiance à 95 %.
Les opérations de construction et de démolition sont couvertes par le chapitre 2.A.5.b. Seul le niveau de
complexité 1 a été développé par l’EEA. Le niveau de complexité 2 n’est pas développé et l’EEA renvoie à l’AP-42
pour le niveau de complexité 3.
Le Tableau 21 présente les facteurs d’émissions proposés par l’EEA pour le niveau de complexité 1. À noter que
l’EEA propose un facteur d’émission qui est inférieur à la valeur proposée par l’US EPA (pour rappel, 2,69 t de
TSP/ha/mois, équivalent à 3,22 kg de TSP/m2/an).
L’EEA propose aussi des facteurs d’émission pour les émissions à l’échappement des véhicules à moteur à usage
routier (chapitre 1.A.3.b) et des engins à moteur à usage non routier (chapitre 1.A.4). Pour les véhicules à moteur
à usage routier, les facteurs d’émissions ont été compilés dans un outil de calcul nommé COPERT 14. Les polluants
étudiés comprennent les gaz à effet de serre tels que le CO 2.
Concernant les activités industrielles et les chantiers de construction, l’EMEP ne propose pas de facteurs
d’émissions pour les émissions de gaz à effet de serre (GES) et renvoie aux guides du GIEC 15 (Groupement
Intergouvernemental d’Etude du Climat).
En France, l’organisme de référence pour la réalisation des inventaires d’émissions, le CITEPA (Comité
Interprofessionnel Technique d’Etude de la Pollution Atmosphérique), a utilisé la méthodologie de l’US-EPA pour
déterminer le facteur d’émission moyen du secteur des BTP. En 2014, les facteurs étaient :
Emissions de TSP pour le bâtiment = 5,8 tonnes / ha (soit 0,48 t/ha/mois)
Emissions de TSP pour les travaux publics = 1,2 tonnes / ha (soit 0,1 t/ha/mois)
Ces valeurs sont assez comparables à la valeur proposée par le WRAP.
14 http://www.emisia.com/copert.
15
http://www.ipcc.ch/.
Le fonctionnement de CalEEMod est basé sur des facteurs d’émissions, notamment ceux de l’AP-42 décrit dans
le présent paragraphe, mais sa simplicité d’utilisation et les nombreuses options possibles permettent de
s’affranchir de la difficulté de certaines équations proposées par l’AP-42 ou par toutes autres sources de facteurs
d’émissions.
Aujourd’hui, cet outil est systématiquement utilisé par les porteurs de projet de l’Etat de Californie pour le calcul
des critères d’importance et l’évaluation des mesures de réduction.
Si certains facteurs d’émission composant cette base ne sont pas adaptés à une utilisation française (engins
routiers par exemple, ou émissions liées aux peintures / revêtements), un certain nombre de feuilles de calcul,
notamment celles relatives aux émissions de poussières lors des activités de construction / démolition pourrait
être utilisé.
Travaux publics
Démolition
DEM.01 - Chantiers de démolition au Royaume-Uni (collège, immeuble de logements, château d’eau)
DEM.02 - Activités de démolition, proche de Marylebone Road, Londres (Royaume-Uni)
DEM.03 - Implosion d’immeubles au Havre (France)
DEM.04 - Implosion de bâtiments d’habitation collectifs (France)
DEM.05 - Implosion d’immeuble à Meaux (France)
DEM.06 - Démolition de structures industrielles du quartier de Kennedy Town, à Hong Kong (Chine)
DEM.07 - Chantier de destruction de l’usine Pechiney d’Auzat (France)
DEM.08 - Démolition d’un pont ferroviaire, aux Pays-Bas
DEM.09 - Comparaison entre la démolition de maisons individuelles à Chicago et la démolition de résidences
collectives à Baltimore (Etats-Unis)
DEM.10 - Implosion d’un immeuble, à Baltimore (Etats-Unis)
DEM.11 - Démolition de logements sociaux, à Chicago (Etats-Unis)
Mesures Autres
Activités prises en compte Polluants Résultats / conclusions
atténuation observations
Ratios par m² de construction :
Travail de la structure, travail de CO2, SOx, - Oxydes de soufre : 720-1430 g
Structures en acier
finition, installation des NOx, -
et en béton armé - Oxydes d’azote : 700-1140 g
équipements poussières
- Poussières : 70-130 g
Tableau 22 : Principales activités et résultats associés dans des chantiers de construction au Japon
Objectif
L’objectif de l’étude est la quantification des émissions de polluants durant la période de construction de
bâtiments destinés à une utilisation professionnelle.
Données
L’étude porte sur six bâtiments ayant chacun une surface de sol totale allant de 1 502 à 216 000 m². Les grands
bâtiments ont une structure principale en acier (bâtiments 2 à 6, inclus), tandis que les petits bâtiments ont une
structure en béton armé (bâtiment 1).
Les phases de construction ont été divisées en quatre catégories : travail de la structure, travail de finition,
installation des équipements et logistique générale.
Résultats
Le tableau ci-dessous regroupe les quantités de polluants générés par la construction des bâtiments, exprimées
en quantité de polluants émise par m² de sol.
Tableau 23 : Estimations des concentrations de polluants émis durant la phase de construction de bâtiments japonais
La construction de ces bâtiments (toutes phases comprises) a généré en moyenne 1000 kg/m² ± 15% de CO 2,
1130 g/m²± 20% de SOx, 315 g/m²± 20% de NOx et 100 g/m²± 20% de poussières. L’écart-type de ces résultats
étant assez restreint, les émissions totales sont donc plutôt équivalentes parmi les différents bâtiments.
Cependant, les ordres de grandeur des quantités de polluants émis varient selon les phases de la construction.
En effet, les émissions de CO2 et de SOx sont particulièrement élevées en phase de construction de la structure
et de finition, tandis que la phase d’équipement ne représente qu’une faible part des émissions de l’ensemble
des polluants atmosphériques.
Référence bibliographique :
Oka, 1993 -The estimation of energy consumption and amount of pollutants due to the construction of buildings.
Tableau 24 : Principales activités et résultats associés lors de la construction de la centrale électrique du Comté de Kemper
Objectifs
Cette étude a, entre autres, déterminé les émissions atmosphériques du chantier de construction d’une centrale
électrique (toutes sources confondues) aux Etats-Unis entre 2010 et 2014 grâce à la modélisation des activités
du chantier de construction avec le modèle de dispersion atmosphérique AERMOD (modèle réglementaire
développé par l’American Meteorological Society AMS et mis à disposition par l’agence de protection de
l’environnement EPA).
Données
L’étude se base sur une flotte de 45 engins de chantier (à moteur diesel) travaillant 10h par jour, 5 jours par
semaine pendant 42 mois en continu sur un site de 607 050 m². Un scénario « worst case » a été estimé, pour
les émissions atmosphériques annuelles de NOx, COV, CO, SO2 et PM10, à respectivement 155, 9, 134, 0,03 et 19
tonnes/an. Ce scénario pessimiste représente néanmoins une réduction de 11% par rapport aux émissions de la
centrale une fois en activité. L’estimation a été basée sur les facteurs d’émission de l’EPA.
Résultats
Elle conclut à une augmentation localisée et temporaire des concentrations atmosphériques de NO X, COV, CO,
SO2, PM10 et PM2.5 résultant des émissions des pots d’échappement des véhicules des travailleurs, des engins de
chantiers, des générateurs diesels et des équipements de chantier à moteur (bien que les engins et équipements
de chantiers aient été équipés de dispositifs standards de contrôle de pollution pour minimiser les émissions).
Les concentrations évaluées sont présentées dans le tableau ci-dessous et comparées aux concentrations déjà
présentes dans l’air ambiant.
Tableau 25 : Concentrations de polluants atmosphériques modélisées lors de la construction d’une centrale électrique
L’étude montre donc un impact particulièrement significatif pour les NOx et les particules fines : selon le modèle,
les émissions du chantier conduisent à des concentrations en NOx 4 fois plus importantes qu’en situation
« normale » (l’air ambiant possède déjà une concentration de 15 µg/m3 en NOx, auxquels s’ajoutent les 50 µg/m3
émis par le chantier) et 2 fois plus importantes pour les PM 10. Par contre, l’impact des émissions de CO, SO2 et
PM2.5 reste négligeable en comparaison des quantités déjà présentes dans l’air ambiant.
Référence bibliographique :
USA NETL, 2009 - Clean Coal Demonstrations- Final Environmental Impact Statement for Kemper County IGCC
Project. Disponible sur : http://www.netl.doe.gov/technologies/coalpower/cctc/EIS/eis_kemper.html
Tableau 26 : Principales activités et résultats associés lors de la construction d’un centre commercial à Hong-Kong
Objectif
Cette étude porte sur le calcul des émissions de polluants atmosphériques liés aux engins de chantier et à
l’enlèvement des déchets lors de la construction et la démolition d’un bâtiment commercial s’étendant sur
43 210 m² à Hong-Kong.
Données
Les émissions de la phase de construction ont été estimées à partir des émissions des divers engins de chantier
utilisés (consommation de carburant et d’électricité) et des émissions correspondant au transport des déchets
de construction.
Les émissions de la phase de démolition ont été estimées quant à elles à partir des émissions des engins utilisés
pour la démolition.
Les émissions de la phase d’élimination des déchets en fin de démolition ont été estimées à partir des quantités
de matériaux à éliminer et de la distance des centres d’enfouissement.
Résultats
Les calculs ont été effectués pour les polluants suivants : CO2, CH4, N2O, SO2, CO, NOx, COV et PM et ramenés à
un ratio par m² de surface construite. L’énergie grise des matériaux n’est pas incluse dans le calcul des émissions
de la phase de construction.
Phases du cycle
CO2 CH4 N2O SO2 CO NOx COV PM
de vie
Construction 45 085 0,76 3,76 126,4 25,7 121,9 18,6 2 322,7
Démolition 2 344 0,04 0,06 7,41 0,38 9,5 0,04 10,36
Elimination des
6 799 0,5 0,26 0,19 10,9 45,3 5,69 5 798,1
déchets
Tableau 27 : Emissions de polluants atmosphériques durant les différentes phases (en g/m²)
Les calculs suggèrent que la phase de construction génère plus de CO 2, CH4, N2O, SO2, CO, NOx et COV que les
phases de démolition et d’élimination des déchets de démolition réunies. Par contre, ces dernières sont très
fortement émettrices de PM, en particulier la phase de l’élimination des déchets. Cependant, les auteurs de
l’étude de cas relativisent ces émissions en les replaçant dans l’ensemble global du cycle de vie de ces bâtiments.
En effet, ils rappellent que bien que les phases de construction, de démolition et d’élimination des déchets
réunies représentent près de 30% des émissions de PM générées sur l’ensemble du cycle de vie du bâtiment,
elles ne sont responsables que de moins de 1% des émissions pour les autres polluants. Le reste des émissions
provient d’autres phases telles que la fabrication des matériaux de construction (énergie grise des matériaux de
construction) ou encore la phase d’opération du centre commercial – non présentés dans ce rapport.
Référence bibliographique:
Zhang, 2012 - Life cycle assessment of the air emissions during building construction process: A case study in
Hong Kong
Tableau 28 : Principales activités et résultats associés à la construction d’une centrale GNL en Australie
Objectif
L’étude porte sur l’évaluation des impacts de la construction d’une usine de GNL (Gaz Naturel Liquéfié) en
Australie, en 2011.
Données
Les émissions générées sur le chantier par l’utilisation des moteurs diesel des équipements de construction
durant les quatre ans et neuf mois de chantier ont été estimées à partir des facteurs d’émissions de l’US-EPA.
La consommation totale de diesel a été évaluée à 52 millions de litres pour les engins non-routiers et à 13 millions
de litres pour les engins routiers.
Résultats
Emissions diesel d’engins Emissions diesel d’engins non-
Polluants Emissions totales (t)
routiers (t) routiers (t)
NOx 1790 3825 5 616
CO 490 920 1 410
SOx 122 306 428
PM10 163 306 469
CO2 56 875 153 000 209 875
VOC 163 360 523
Tableau 29 : Estimation des émissions atmosphériques (en tonnes) liée à un chantier de construction d’une centrale GNL en Australie
L’absence de renseignements quant aux nombres d’engins routiers et non routiers présents sur le chantier
empêche de tirer des conclusions quant aux émissions respectives de ces deux types d’engins. Les auteurs de
l’étude ont cependant conclu à un faible impact sur la qualité de l’air ambiant du chantier, du fait des émissions
dans l’air durant la phase de construction considérées comme très localisées géographiquement et parfois de
courte durée en fonction de la nature des activités (excavations, par exemple).
Référence bibliographique :
Worley Parsons, 2011 - Australia Pacific LNG Project, LNG Facility Vol2 - Construction Environmental
Management plan
Tableau 30 : Principales activités et résultats associés lors de la construction d’une centrale nucléaire au Royaume-Uni
Objectif
Une étude concernant la concentration en particules et en NO 2 dans l’air ambiant a été réalisée et a permis de
mesurer en continu, entre mars et août 2010, les concentrations horaires et journalières autour du site avant la
construction de la centrale. Une modélisation de l’impact des émissions de la phase de construction est ensuite
réalisée pour déterminer leur importance relativement à l’état initial.
Données
Les mesures de concentration de l’air ambiant doivent être prises avec précaution avant intégration dans le
modèle de dispersion des émissions liées au futur chantier de construction. En effet, la présence de centrales
thermiques charbon autour du site et leurs activités (probable fluctuation durant l’année, pendant l’été
notamment) deviennent des variables possibles dans les mesures de concentration et complexifient la
détermination des sources d’émission.
Résultats
Concentrations horaires Concentrations journalières
Polluants (µg/m3) (µg/m3) Déviation par rapport aux
mesurés autres sites de surveillance
Moyenne Maximale Moyenne Maximale
NO2 6,0 54,1 - - 0,05 à 3,54 µg/m3
PM10 18,8 92,0 18,6 69,3 -
Il a été observé que les moyennes en concentration horaire de l’air ambiant diminuaient de manière progressive
durant la période de mesure (mars-août 2010). Elles étaient de 30,1 µg/m3 (PM10) et 7,3 µg/m3 (NO2) en mars et
atteignaient des concentrations de 13,2 µg/m3 (PM10) et de 3,8 µg/m3 (NO2) en août. La concentration dans l’air
ambiant des polluants atmosphériques est donc fortement dépendante de la météorologie locale et de l’activité
anthropique, qui vraisemblablement décroit en été.
Suite à ces mesures, une modélisation a priori des impacts environnementaux (comprenant la qualité de l’air)
durant la phase de construction a été entreprise et a permis de conclure que, si un contrôle des poussières de
construction est mis en place, l’impact des émissions atmosphériques du chantier de construction de la centrale
serait mineur sur la population environnante (incluant une ferme se trouvant à 50 mètres des limites du site).
Cependant, aucune donnée quantitative n’est fournie dans le rapport.
Référence bibliographique :
AMEC, 2010 - Final air quality monitoring report, EDF access
Tableau 32 : Principales activités et résultats associés dans divers chantiers du BTP au Royaume Uni
Objectif
L’étude, effectuée par le ‘Health and Safety Laboratory’ (laboratoire de recherche britannique dans le domaine
de la santé et de la sécurité au travail), porte sur plusieurs chantiers du BTP au Royaume-Uni en 2009. Elle vise à
évaluer l’exposition des travailleurs à des poussières émises par les activités de chantier ; chacun des chantiers
ayant ses propres spécificités (lieu, type d’environnement local, activités mises en place, etc.). Deux types
d’activités sont distingués : construction générale et découpe de blocs béton.
Données
Les poussières ont été collectées grâce à un échantillonneur gravimétrique à base de filtres en ester de cellulose
mixte.
Résultats
Tableau 33 : Récapitulatif des concentrations de poussières mesurées sur les différents chantiers
Les valeurs de concentration en poussières alvéolaires ou PM 10 relevées sur les chantiers sont en général du
même ordre de grandeur que celles de l’air ambiant, avec quelques exceptions : certaines valeurs sont de 1,5 à
2,5 fois supérieures selon la catégorie de chantier. Des quantités élevées de poussières alvéolaires émises ont
notamment été mesurées lors d’activités de découpe de blocs (concentration pouvant être supérieure à
50 µg/m3 lorsque l’échantillonneur est positionné à moins de cinq mètres de la source d’émission).
L’étude propose également une analyse de la composition des particules présentes dans les échantillons
prélevés.
En moyenne, la majorité des échantillons spécifiques à l’atmosphère urbaine et aux opérations de construction
générale présente une fraction importante de poussières volatiles et combustibles (60 à 77 %), principalement
dues aux particules de fumées diesel et aux particules biologiques. Cela illustre la prédominance des émissions
issues de l’utilisation des engins de chantier sur ces sites de construction générale, mais aussi la présence d’autres
sources de particules non liées au chantier (particules biologiques).
Les mesures en concentration de la silice cristalline alvéolaire (RSC, provenant entre autres du ciment) sont les
plus intéressantes, en raison de la toxicité des particules. La RSC est présente dans l’atmosphère urbaine générale
à une concentration de l’ordre de 0,08 à 0,44 µg/m3. Cependant, les activités de découpe de blocs ont une réelle
incidence sur la concentration locale en RSC car des concentrations supérieures à 10 µg/m 3 y ont été relevées.
Référence bibliographique :
Health and Safety Laboratory, 2011 - Levels of respirable dust and respirable crystalline silica at construction
sites, 78pp.
Tableau 35 : Principales activités et résultats associés sur un site de construction à Cardiff (Royaume-Uni)
Objectif
L’étude portait sur la surveillance de la qualité de l’air autour d’un chantier situé sur une voie piétonne, éloigné
de tout trafic routier, qui s’est étendu sur une durée d’un an (1994). Les mesures ont été effectuées avant,
pendant et après réalisation du chantier.
Données
Les mesures de concentration en PM10 sont effectuées par le biais d’un site de monitoring AURN (Automatic
Urban and Rural Network, le plus large réseau anglais de surveillance de la qualité de l’air ambiant 16), situé à une
distance de 5 mètres du chantier. Les mesures ont été effectuées par un analyseur de poussières TEOM 17 en
temps réel.
Résultats
Nombre de jours /
Années Seuils de référence heures avec un seuil Concentrations
dépassé
1993 Valeur annuelle moyenne - 31 µg/m3
PM10 > 50 µg/m3, 24h 54 jours Maximale : 96 µg/m3
1994 PM10 > 200 µg/m3, 1h 89 h (surtout en été)
Valeur annuelle moyenne - 34 µg/m3
3
PM10 > 50 µg/m , 24h 12 jours Maximale : 82 µg/m3
1995 PM10 > 200 µg/m3, 1h 11 h -
Valeur annuelle moyenne - 25 µg/m3
Tableau 36 : Concentrations de PM10 avant (1993), pendant (1994) et après (1995) le chantier de construction
On observe, surtout pendant l’été, plusieurs pics de concentration horaire et journalière dépassant les seuils
standardisés de concentrations en PM10. Cependant, les concentrations annuelles moyennes locales sont peu
influencées par les activités de ce chantier, elles restent dans les mêmes ordres de grandeur (environ 30 µg/m 3)
avant, pendant (+9 %) et après (-25 %) le chantier de construction. Les activités de ce chantier n’ont donc, dans
ce cas, qu’un impact ponctuel sur la qualité de l’air environnant.
Référence bibliographique :
Air quality expert group, 2012 - Particulate matter in the United Kingdom, Chp 6,3, Episodicity of particles
concentrations
Activités
Mesures Autres
prises en Polluants Météorologie Résultats / conclusions
atténuation observations
compte
Fluctuation un mois sur l’autre d’un facteur 2 à 3.
Valeurs max 30 – 35 SU (Soiling Units, dépôts de
poussières) sur sites proches ‘<1km’, 15 – 30 sur
Etapes de Dépôts de Mise en place Mesures sur un sites éloignés ‘>1km’. Pas de corrélation entre le
construction poussières de mesures Surveillance des rayon d’1 km taux pluviosité et le niveau d’empoussièrement.
majeure et PM10 et mais non précipitations autour du Concentration journalière PM10 : pas plus de 35
d’excavation PM2,5 spécifiées chantier dépassements de seuil de 50 µg/m3
Concentration annuelle PM10 : <= 40 µg/m3
Concentration annuelle PM2.5 : constante, avec un
degré de fluctuation
Tableau 37 : Principales activités et résultats associés lors de la construction d’un Terminal à Heathrow, Londres
Objectif
L’étude a été menée pour évaluer les nuisances causées par la construction du terminal 5 de l’aéroport
d’Heathrow sur la population environnante. Le rapport présente les résultats de mesures de poussières
effectuées durant une partie de la construction (18 mois), comprenant des étapes de construction majeure et
d’excavation.
Données
Les mesures de concentration de poussières dans l’air ont été effectuées sur la base de changement de
réflectivité de lames de verre exposées à l’air libre, pendant une semaine, aux alentours du site de construction
(sur un rayon d’un kilomètre). Le niveau d’empoussièrement est mesuré en Soiling Units (SU). Cette échelle va
de 0 (pas de dépôt de poussières) à 100 (couverture totale par les poussières). Des mesures de PM10 et PM2.5
avec un TEOM18 ont également été faites sur cinq autres sites de mesures.
Résultats
Durant les 18 mois de construction, le seuil d’alerte pour la présence de poussières dans l’air a été dépassé 3
fois. Les concentrations mesurées valaient généralement moins d’un tiers de la valeur seuil d’intervention (valeur
dépendante de la zone où sont effectuées les mesures – distance au chantier, positionnement contre/sous le
vent, etc.).
Les niveaux d’empoussièrement peuvent fluctuer d’un facteur 2 ou 3 d’un mois sur l’autre et en fonction du site
de mesure. Sur les sites de mesure proches des zones de chantier du terminal 5 (moins d’un kilomètre), les
niveaux d’empoussièrement atteignent des valeurs maximales de 30-35 SU, tandis que sur les sites de mesure
plus éloignés (plus d’un kilomètre), les valeurs maximales s’échelonnent de 15 à 30 SU. Certains de ces sites
éloignés se trouvent à proximité de grands axes routiers. Les mesures effectuées sur ces sites peuvent par
conséquent être biaisées par ce facteur de proximité.
Sur les 18 mois, la concentration de PM10 est restée quasiment constante. Le seuil sur les concentrations
journalières (50 µg/m3 à ne pas dépasser plus de 35 jours par an) n’a jamais été dépassé. La concentration en
PM2,5 est également restée constante (moyenne annuelle de 13,2 µg/m3), avec une fluctuation minime sur
l’année. L’impact de ce chantier sur la qualité de l’air a donc été très limité et transitoire.
Référence bibliographique :
Blacklock, 2006 - BAA – T5 Environment, Heathrow Terminal 5
18
Tapered Element Oscillating Microbalance, analyseur temps réel massique des poussières
Tableau 38 : Principales activités et résultats associés lors de la construction de l’aéroport de Saint-Hélène (Royaume-Uni)
Objectif
L’étude comprend les résultats d’une campagne de mesures effectuées en 2008, avant le début de la
construction de l’aéroport (début 2012), qui permet d’établir l’état initial de l’environnement. Une évaluation
des impacts est ensuite réalisée en combinant deux méthodes : l’utilisation d’un modèle de dispersion (sur la
base d’émissions calculées par des facteurs d’émission) et la réalisation de campagnes de mesures pour évaluer
l’impact de la mise en suspension de poussières lors de la circulation des engins et poids lourds.
Données
Plusieurs zones ont été étudiées dans un périmètre de 100 mètres minimum autour de la zone de chantier. En
raison de sa localisation (île volcanique), de sa topographie (aridité des sols, peu de végétation) et de sa
météorologie, l’émission locale de poussières naturelles est courante, mais n’est habituellement pas mesurée.
Les terres sur lesquelles le chantier de construction de l’aéroport est prévu étant particulièrement arides, la
perturbation des sols non revêtus semble être un enjeu important. Un système de mesure a donc été mis en
place à différentes distances d’une route non revêtue sur laquelle circule un véhicule à 15 km/h, sous le vent et
perpendiculairement.
Résultats
Référence bibliographique :
AECOM, 2008 - St Helena Airport Environmental Statement, Volume 4 – A 7.1 Air quality and dust detailed
assessment
Tableau 41 : Principales activités et résultats associés lors de la reconstruction d’un dépôt de bus à Paris
Objectif
L’étude présente les résultats d’une campagne de mesures de la qualité de l’air réalisée par AIRPARIF dans le
cadre du chantier de reconstruction de l’ancien dépôt de bus de Lagny, dans le 20ème arrondissement à Paris
(projet immobilier comprenant la construction de logements, d’une crèche et d’une antenne de collège)
Données
Il s’agit d’une campagne de mesures d’une durée de 2 semaines, avec déploiement : de tubes passifs sur plusieurs
sites pour la mesure de dioxyde d’azote (NO2) et d’un préleveur automatique sur filtres en un site pour les
particules fines (PM10 et PM2.5).
Résultats
Les niveaux de dioxyde d’azote mesurés lors de campagne sont intermédiaires entre le niveau de fond urbain et
celui retrouvé à proximité du trafic routier, mais aucune différence vraiment notable n’est constatée.
Par contre, les niveaux mesurés en particules fines PM10 sont nettement supérieurs aux niveaux mesurés sur les
stations permanentes du réseau AIRPARIF, comme l’illustre le diagramme ci-dessous, extrait de l’étude. La
moyenne observée pendant la campagne (74 µg/m 3) est proche du niveau mesuré pendant la même période
à la station du Boulevard Périphérique Porte d’Auteuil (79 µg/m 3).
Cela s’explique par les activités de chantier menées pendant la campagne de mesures, à savoir la démolition de
bâtiments.
Figure 25 : Concentrations journalières de PM10 observées lors de la campagne de mesure sur deux sites
Site n°1 dans le centre de Paris (stations de Paris Centre, Paris 18ème) et à proximité du trafic routier (Place V. Basch)
Source : AIRPARIF
Référence bibliographique :
AIRPARIF, 2012 – Etude de la qualité de l’air dans le secteur du dépôt de bus RATP de Lagny, Paris XXème
Tableau 42 : Principales activités et résultats associés lors de la construction de routes en Afrique du Sud
Objectif
La réhabilitation de la route N17 de Springs à Ermelo et son prolongement de Leandra jusqu’à Leven Station, en
Afrique du Sud, a nécessité en premier lieu la détermination des impacts environnementaux dus à ces travaux, y
compris l’impact sur la qualité de l’air.
Données
La présence de nombreuses industries dans la région entraîne une concentration importante en polluants
atmosphériques dans l’air ambiant.
Résultats
Les experts de l’étude ont conclu que la construction de ce nouveau tronçon de route ne représenterait pas
localement un générateur important de poussières et autres polluants gazeux. De plus, la mise en place de
mesures d’atténuation (aspersions régulières lors des activités de terrassement et de l’utilisation de camions et
d’engins de chantier) permettrait une forte diminution des émissions.
Référence bibliographique :
L& W Environmentall, 2002- Environmental impact assessment for the N17 toll road
Objectif
Cette étude de cas concerne la construction du Norrbotniabanan, réseau ferré de 270 km reliant les villes
suédoises Umea et Lulea, achevée en 2010.
Données
Dans chacune des phases (terrassement, mise en place des rails, installation des réseaux), les émissions de
polluants atmosphériques par les engins de chantier sont calculées à partir de :
Diverses équations et facteurs d’émission établis par CORINAIR (guide européen d’inventaire
d’émissions de polluants environnementaux), relatifs au carburant utilisé pour les émissions de SO 2 et
générale pour les autres polluants et particules,
Propriétés des engins (type de carburant, type et puissance de moteur, etc.) et de la logistique (nombre
d’engins, fréquence de fonctionnement, etc.),
Résultats
Installation du
Mise en place réseau Installation
Polluants Terrassement Total
des rails téléphonique et électrique
signalétique
CO 753 1,1 0,04 0,2 755
COVNM 278 0,4 0,02 0,06 279
NOx 2 419 4 0,1 0,6 2 423
Particules 1734 0,3 0,01 0,1 174
NH3 0,4 - - - 0,4
SO2 0,3 - - - 0,3
N2O 72 0,1 - 0,02 72
CH4 10 0,02 - - 10
CO2 142 550 44 3,1 13 142 610
Près de 99 % des émissions liées aux engins utilisés lors du chantier de construction de la voie ferrée sont
produites durant les travaux de terrassement, tous polluants confondus (gaz à effet de serre, COV, NOx, SOx,
particules, etc.). Ainsi, les phases de mise en place des rails et d’installation du réseau et de l’électricité ne
génèrent que très peu de polluants atmosphériques.
Référence bibliographique :
Ross Philips, 2006 - Air pollution associated with the construction of Swedish railways.
Mesures Résultats /
Activités prises en compte Polluants Météorologie
atténuation conclusions
Niveau d’alerte en
Excavation de sols pollués à l’arsenic et transport hors
Suivi de la PM10 (455 µg/m3 sur
du site (13 140 t) PM10 Spray d’eau
météorologie 15 minutes) atteint
Travaux sur collecteurs d’eaux pluviales.
une seule fois
Tableau 45 : Principales activités et résultats associés dans le parc de Swann aux USA
Objectif
L’étude a consisté à mesurer les niveaux de particules fines pendant les activités de chantier entreprises en 2008
dans le parc Swann à Baltimore, d’une durée de quatre mois. Le chantier consistait en une dépollution des sols
afin de protéger la santé humaine et l’environnement. Des travaux d’excavation des sols pollués à l’arsenic ont
été entrepris, puis ces sols (13 140 tonnes) ont été transportés par camion hors du site. Des travaux ont
également été réalisés sur les collecteurs des eaux pluviales du parc, afin d’en améliorer le fonctionnement.
Données
Un monitoring en temps réel des poussières a été effectué par un DataRAM 4 (analyseur de poussières portable
en temps réel, muni d’un système optique), équipé d’une tête multidirectionnelle d’échantillonnage de PM 10.
Les mesures ont été effectuées sur la durée entière du projet (jours de travail et weekend) et les sites
d’échantillonnage ont été placés à la fois à côté des travaux d’excavation et aux frontières du parc (à chaque
point cardinal).
Résultats
Durant la période de mesures, le niveau d’alerte (455 µg/m3, mesuré sur 15 min) a été atteint une seule fois,
durant une période orageuse, accompagnée de forts vents. Les travaux ont alors été arrêtés et repris lorsque les
conditions ont été plus favorables.
La publication ne donne pas plus d’informations sur les concentrations en PM 10 mesurées en dehors de la période
d’alerte.
Référence bibliographique :
CH2MHILL, 2008 - Air-monitoring plan, Swann Park Site, Baltimore, Md
Objectif
L’étude mentionné dans la fiche « BAT.06 - Chantiers BTP divers, au Royaume-Uni » a également porté sur des
chantiers de construction de routes. Sur certains de ces chantiers, des mesures d’atténuation de polluants ont
été mises en place. Elles consistaient en un nettoyage des routes hors chantier avec une balayeuse de voirie et
en l’humidification des sols du chantier.
Données
Les poussières ont été collectées grâce à un échantillonneur gravimétrique à base de filtres en ester de cellulose
mixte. Les échantillonneurs ont été placés à différents emplacements du chantier, aux limites du chantier et près
des activités génératrices de poussières.
Résultats
Les valeurs de concentration en particules alvéolaires (< 10 µm) dans l’air relevées sur les chantiers sont du même
ordre de grandeur que celles de l’air ambiant.
Tableau 47 : Récapitulatif des concentrations de PM10 mesurées au Royaume-Uni dans le cadre de chantiers de construction de routes
Tableau 48 : Récapitulatif des concentrations de RCS mesurées au Royaume-Uni dans les chantiers de construction de routes
Mesures Autres
Activités prises en compte Polluants Résultats / conclusions
atténuation observations
Tableau 49 : Principales activités et résultats associés à la construction d’une route souterraine à Boston, USA
Objectif
L’étude a consisté à mesurer les concentrations de particuliers autour du chantier de construction d’une route
souterraine à 8 voies à travers la ville de Boston de 1997 à 1999
Données
La surveillance a été déployée sur 16 points d’échantillonnage (de type Minivol gravimétrique). Des mesures ont
été effectuées deux fois par semaine durant les mois de juin à octobre (en raison de la météorologie favorable à
la propagation de poussières), sur une durée de trois ans.
Résultats
Les mesures ont montré que les concentrations en particules dans l’air étaient nettement plus importantes près
du site de construction, et diminuaient progressivement si l’on s’éloigne du chantier.
Les activités de construction ont ainsi été la source d’une augmentation de concentrations de 10 à 50 µg/m 3 en
PM10 dans un rayon de 90 m autour des limites du site de construction.
De plus, le mouvement des camions de l’intérieur vers l’extérieur du chantier déplace les PM 10 émises et peut
par conséquent les disperser sur une distance supérieure à 90 m.
Le nettoyage des routes, comme mesure d’atténuation, a été effectué lors des dépassements de seuil de
concentration journalière en PM10 (150 µg/m3) et a été considéré par les auteurs de l’étude comme très efficace.
Les émissions importantes en PM10 de ce chantier ont donc impacté la qualité de l’air sur un rayon de près de
100 m, et des mesures ponctuelles ont permis d’éviter une propagation encore plus importante.
Référence bibliographique :
Air quality expert group, 2012 - Particulate matter in the United Kingdom, Chp 6,3 Episodicity of particles
concentrations
Mesures Autres
Activités prises en compte Polluants Résultats / conclusions
atténuation observations
Objectif
Cette étude expérimentale a permis de déterminer les concentrations en COV et HAP lors de la construction
d’une route, en particulier lors de la pose d’enrobés bitumineux, en comparant l’utilisation d’enrobés recyclés et
non recyclés.
Données
La pose de l’enrobé bitumineux a été effectuée sur une route française fréquentée (500 – 750 trajets par jour),
sur une distance de 600 mètres. L’enrobé a été produit pour l’étude avec divers taux de recyclage (0, 10, 20 et
30 %). La nouvelle chaussée est constituée d’une couche de surface de 7 cm d’épaisseur et d’une couche de base
de 3 cm.
Résultats
Niveau de Concentration maximale COV Concentration au bout d’une HAP identifiés et concentrations
recyclage (%) (mgC/ Nm3) heure de mesure (mgC/ Nm3) (mgC/ Nm3)
35
0% 4 chrysene (<0,1)
(au bout de 12 min)
58 chrysene (0,1)
10% 8
(au bout de 12 min) benzo(b)fluoranthene (0,1)
benzo(a)anthracene (0,1-0,2),
56
20% 7 chrysene (0,3 -0,4),
(au bout de 12 min)
benzo(b)fluoranthene (0,1)
Tableau 51 : Emissions de COV et de HAP lors de la pose d’enrobés (recyclé et non recyclé)
Cette étude a mis en évidence l’émission de COV et de HAP lors de la construction de routes par pose d’enrobés
bitumineux et notamment (en proportions faibles par rapport à l’ensemble des COV) : le chrysène, le
benzo(a)anthracène et le benzo(b)fluoranthène.
La nature de l’enrobé déposé (recyclé ou non, taux de recyclage) influence les quantités de polluants dégagées
dans l’air. En effet, les enrobés contenant des proportions élevées de matériaux recyclés dégagent plus de COV
et HAP que les enrobés « purs ».
Référence bibliographique :
Jullien, 2005 - Air emissions from pavement layers composed of varying rates of reclaimed asphalt
Tableau 52 : Principales activités et résultats associés aux travaux d’excavation à New York
Objectif
Le rapport de Parsons Brinckerhoff reprend l’évaluation des impacts atmosphériques des opérations de
dynamitage souterrain le long de la Seconde Avenue entre 69th et 87th Street, durant une période de quatre
semaines.
Données
Dix sites de mesure ont été placés le long du chantier, permettant d’évaluer les concentrations dans l’air de PM 10,
PM2.5, SO2, CO, NO, NO2, COV et silice alvéolaire. Les appareils de mesure utilisés sont indiqués dans les tableaux
de résultats ci-dessous.
Résultats
L’analyse des résultats sur les moyennes journalières (tableau ci-dessous) de PM10 montrent que les travaux de
dynamitage sont potentiellement à l’origine d’une augmentation de près de 20 µg/m 3 (en considérant que les
autres conditions restent identiques) si on compare les concentrations mesurées lors des jours de travail par
rapport aux week-ends.
Des mesures de concentration horaire ont également été réalisées (tableau 54). Elles montrent que les pics de
concentration en PM10 correspondent aux périodes où les dynamitages sont réalisés. La concentration de PM10
dans l’air atteint alors, sur les sites de mesure proches des bâtiments d’extraction, une valeur de 573 µg/m 3.
Cependant, les forts niveaux de concentration relatifs aux dynamitages (180-573 µg/m3) sont exceptionnels et
transitoires. En effet, après un pic de forte concentration, la concentration de PM10 dans l’air diminue de trois à
six fois sa valeur au bout d’une heure. Les concentrations horaires moyennes en PM 10 lors des opérations de
dynamitage se situent alors plutôt dans une gamme de 20 à 40 µg/m3, voire 90 µg/m3, confirmant le caractère
transitoire des pics de PM10.
La variabilité du nombre de dynamitages, de leur intensité et de leur positionnement, ainsi que les conditions de
ventilation dans le souterrain, ou encore les conditions météorologiques contribuent à une variabilité importante
dans les concentrations horaires mesurées.
Concernant les PM2.5, les impacts sur les concentrations journalières (tableau 53) sont similaires que pour les
PM10, c'est-à-dire une augmentation potentielle de concentration de 20 µg/m3. Néanmoins, cette augmentation
de concentration ne peut pas être attribuée de manière certaine aux activités de chantier.
En effet, sur la base des données horaires (tableau 54), les opérations de dynamitage n’ont pas d’effets
significatifs sur le niveau en concentration des PM2.5 durant les trois jours où le seuil de concentration journalière
a été dépassé. La corrélation entre les travaux de démolition et l’augmentation des particules PM 2.5 dans l’air n’a
pas été établie avec précision car les pics de concentration ont été observés en matinée et peuvent par
conséquent être davantage corrélés au trafic routier important aux heures de pointe.
Le seuil de concentration journalière en silice cristalline (Tableau 53) correspond à un niveau d’action
conservateur, dix fois inférieur au niveau d’exposition professionnel, OSHA (Occupational Safety and Health
Administration) - aucun standard pour la silice alvéolaire n’existant pour le grand public. Tous les niveaux de
concentration mesurés sont en deçà de ce seuil.
Les concentrations horaires en CO, NH3, H2S et SO2 se trouvent largement en dessous de leur seuil
recommandé. L’augmentation brutale du CO jusqu’à une concentration de 33,4 ppm n’est pas due à une
opération de dynamitage ; sa source reste indéterminée. De même, l’élévation en concentration de NH 3 dans
l’air s’est produite durant la nuit, soit en dehors des horaires de travaux de chantier. Les niveaux moyens dans
l’air en H2S sont très bas, voire inférieurs à la limite de détection de l’appareil de mesure. Le niveau en SO2 ne
peut également pas être directement relié aux opérations de chantier.
Cette activité de construction d’ouvrage souterrain est donc génératrice de poussières (PM 10 et PM2.5), mais
ces émissions sont ponctuelles et restreintes géographiquement. De plus, de nombreux facteurs influencent
leur impact sur la qualité de l’air globale, comme les conditions climatiques et les autres sources de pollutions
existantes dans les milieux urbains.
Référence bibliographique :
Parsons Brinckerhoff, 2012 - Air quality Monitoring Study of Construction Activities between 69th and 87th Street
on Second Avenue
Objectif
Le projet comprend la construction d’un système de drainage temporaire, le chargement et déchargement des
matériaux de construction, excavation, stockage de 4,9 million m3 de matériaux inertes, ainsi que l’installation
des infrastructures. L’étude présente les résultats de des mesures de poussières effectuées tous les mois durant
la phase de construction.
Données
Un système de mesure de la qualité de l’air ambiant a été mis en place à chaque fois qu’une activité génératrice
de poussières a été réalisée et des sprays d’eau ont été utilisés sur ces activités et à la surface du sol pour atténuer
les émissions de poussières dans l’air. Des mesures de poussières (TSP) sur une heure et sur 24 heures ont été
réalisées aux bordures du chantier (point fixe au nord et autre point mobile en fonction de la progression des
travaux), avec l’emploi d’un système de surveillance gravimétrique grand volume.
Utilisation de matériaux de BTP inertes (199 300 m3) - Plantation d’arbres - 1h 137 – 339
Décembre 2003 Construction de bâtiments temporaires, de bascules publiques et d’aires
d’attente Construction de panneaux d’affichage 24 h 141 – 185
Tableau 57 : Exemples de concentrations mesurées sur le site de construction d’un nouveau système de drainage des eaux pluviales
Références bibliographiques :
Environmental Protection Department, the government of the Hong Kong
Etude présentée: Environmental impact assessment Ordinance, EP-153/2003 - Fill Bank at Tuen Mun Area 38.
Disponible sur : http://www.epd.gov.hk/eia/english/register/aep/ep1532003_content.html
Autres chantiers: http://www.epd.gov.hk/eia/english/monitor/index_web.html
Tableau 58 : Principales activités et résultats associés à la construction de lignes de transmissions électrique, Chili
Objectif
Le projet porte sur la construction de nouvelles lignes de transmissions électriques entre la ville de Los Maitenes
et les postes électriques Alfalfal et Alfalfal II (une ligne d’une longueur de 7,6 km sur un circuit électrique de 110
kV et une ligne d’une longueur de 9,5 km sur un circuit électrique double de 220 kV). L’étude a permis de
quantifier les quantités de polluants émises lors des travaux.
Données
L’évaluation des émissions de chaque activité est effectuée sur la base d’une équation spécifique (US EPA), d’un
facteur d’émission spécifique (US EPA), d’une estimation d’activité (nombre d’engins, nombres de jours/heures
d’opération, quantité de matériaux manipulés), des paramètres relatifs aux matériaux (humidité, abondance de
limon) et de la météorologie (moyenne de la vitesse du vent).
Un scénario « worst-case » a été établi, consistant en la mise en place de trois types d’activités en parallèle sur
toute la durée du chantier (21 mois). Les calculs ont été effectués sur un temps de travail effectif de 41,3 heures
par semaine (prise en compte des pauses déjeuners et des transitions dans le transfert des équipes).
Résultats
Tableau 59 : Emissions de polluants atmosphériques estimées au cours du chantier de construction de lignes d’un réseau électrique
Référence bibliographique :
AES Gener, 2012 – Maitenes/Alfalfal substations and Alfalfal II power station/Alfalfal substation electrical
transmission lines project, Appendix 6
Tableau 60 : Principales activités et résultats associés au projet de transport à haut niveau de service, Montbéliard
Objectif
Dans le cadre des travaux du projet Transport à Haut Niveau de Service (THNS) initié par le Pays de Montbéliard
Agglomération, débutés en 2015 et prévus jusqu’en 2018, un système de surveillance de la qualité de l’air a été
déployé par Atmo Franche-Comté.
Données
Le déploiement d’un laboratoire de mesure mobile (ou camion laboratoire) est prévu sur toute la durée du
chantier. Il enregistre en continu les niveaux de dioxyde d’azote (NO2) et de particules fines (PM10). Les données
sont utilisées pour établir des bulletins hebdomadaires et une alerte est lancée auprès du maître d’ouvrage en
cas de dépassement du seuil de 70 µg/m3 pendant plus d’une heure.
Résultats
L’analyse des données au cours du 2ème semestre 2015 a montré que le moyen mobile situé à proximité des
travaux a enregistré, surtout sur la période automnale, des niveaux plus élevés en particules que la station fixe
de Montbéliard Centre, située hors de la zone l’influence des travaux. La différence entre les deux stations a été
particulièrement marquée au mois de décembre (+ 22 µg/m3) et elle est plus notable en semaine que le week-
end.
Référence bibliographique :
Atmo Franche-Comté, 2016 – Surveillance du chantier THNS – évolitY: mesures des particules atmosphériques
Objectif
L’étude mentionné dans la fiche « BAT.06 - Chantiers BTP divers, au Royaume-Uni » a également porté sur trois
chantiers de démolition différents au Royaume-Uni en 2009 : démolition d’un collège, d’un immeuble de
logements collectifs de 3 étages et du château d’eau d’un hôpital. Elle consiste en l’évaluation de l’exposition
des travailleurs à des poussières émises par les activités de chantier ; chacun des chantiers ayant ses propres
spécificités (lieu, type d’environnement local, activités mises en place, etc.).
Données
Les poussières ont été collectées grâce à un échantillonneur gravimétrique à base de filtres en ester de cellulose
mixte. Les échantillonneurs ont été placés à différents emplacements du chantier, aux limites du chantier et près
des activités génératrices de poussières.
Tableau 62 : Récapitulatif des émissions atmosphériques, moyennées sur les trois chantiers de démolition
Activités
Mesures Météo- Autres
prises en Polluants Résultats / conclusions
atténuation rologie observations
compte
Pic horaire s’élevant jusqu’à 800 µg/m3 sur
courtes périodes
Proportion de particules non-volatiles dans l’air
importante.
PM10, Suivi de la Concentration PM10 doublée, même ordre de
Non précisé - -
PM2.5 météorologie grandeur pour les PM2.5.
Météorologie sans effet.
Modélisation : émissions locales de PM10 du
chantier peuvent causer excès de seuil
journalier (50µg/m3).
Objectif
L’étude a pour objectif d’évaluer l’incidence sur la concentration atmosphérique locale en particules des activités
de démolition réalisées durant les mois de juillet à novembre 1999 près de Marylebone Road.
Données
De juillet à octobre 1999, des mesures gravimétriques avec des filtres ont été effectuées (KFG, Kleinfiltergerat
système). Ces mesures prennent en compte uniquement les particules non-volatiles. Couplées aux résultats de
mesures du TEOM19, qui prend en compte l’ensemble des particules (volatiles, semi-volatiles et non-volatiles),
elles permettent de déterminer la proportion de particules non volatiles parmi les particules totales.
Résultats
Tableau 64 : Concentrations en particules dans l’air, attribuables aux activités de démolition réalisées près de Marylebone Road
Les activités de démolition réalisées durant les mois de juillet à novembre 1999 près de Marylebone Road, ont
eu une incidence sur la concentration atmosphérique locale en particules.
Ainsi, des pics de concentration horaire en PM10 (mesurée par TEOM 20) s’élevant jusqu’à 800 µg/m3 ont été
mesurés durant la période des travaux, et en particulier durant le mois de septembre. Ces hautes concentrations
ont été mesurées durant les heures de travail et sur de courtes périodes.
20 Tapered Element Oscillating Microbalance, analyseur temps réel massique des poussières
Références bibliographiques :
Air quality expert group, 2012 - Particulate matter in the United Kingdom, Chp 6,3 Episodicity of particles
concentrations
Fuller & Green, 2004 - The impact of local fugitive PM10 from building works and road works on the assessment
of the European Union Limit Value
Objectif
L’étude de Flori et Dufresnes de Virel porte sur la propagation des poussières lors de la démolition des immeubles
‘Montgaillard’ au Havre. L’ensemble est composé de deux immeubles, d’un volume total de 114 000 m 3 et d’une
masse estimée de 40 000 tonnes. La technique de démolition utilisée est par foudroyage intégral.
Données
Les poussières libérées durant cette démolition par foudroyage intégral ont été mesurées au moyen de trois
techniques différentes : détecteur de passage de flux d’air, filet de mesure des poussières en suspension et filet
de mesure des dépôts de poussières au sol. Disposés à différentes distances dans le sens de la direction du vent,
ces instruments de mesure ont permis de mesurer les distances de propagation des poussières après démolition,
ainsi que le gradient de concentrations associé. Les résultats sont exprimés en gramme / m², reflétant ainsi la
masse de poussières déposées sur les surfaces de prélèvement.
Résultats
La loi de décroissance des flux en masse des poussières est difficile à déterminer. Cependant, il a été identifié
qu’avec un rapport entre la distance de l’appareil de mesure au bâtiment et la hauteur du bâtiment supérieur à
1,2, le flux massique des particules est négligeable (exemple : pour un bâtiment de 50 mètres, le plus de
particules est négligeable au-delà de 60 mètres). Cela indique que les grosses particules (contribuant en majorité
au flux massique) sont assez rapidement déposées au sol.
Min : 50 389
Dépôt surfacique de poussières au sol
Max : 105 39.1
Min : 50 611.5
Flux de poussières en suspension
Max : 105 194.3
Tableau 66 : Résultats de mesure des concentrations lors de la démolition des immeubles « Montgaillard »
Le flux des particules fines (diamètre inférieur à 10µm) reste par contre peu identifiable avec cette technique de
mesure de flux massique.
Un document de synthèse de cette étude publiée par le CSTB présente le graphe suivant, permettant de mieux
visualiser l’évolution des flux mesurés en fonction de la distance à la source.
600
500
Flux (g/m²)
400
sol axe 1
300 aérien axe 1
0
50 70 90 110
Références bibliographiques :
Flori, Dufresnes de Virel, 2004 – Synthèse des mesures sur la propagation des poussières lors de la démolition
des immeubles “Montgaillard” au Havre
Flori JP.,2007 - Synthèse des mesures sur la propagation des poussières lors de la démolition des immeubles
"Montgaillard" du Havre. CSTB, 21 pp.
Activités
Mesures Météo- Autres
prises en Polluants Résultats / conclusions
atténuation rologie observations
compte
Meilleure compréhension des mécanismes en jeu.
Poussières Merlons, Nécessité d’une étude approfondie du processus de
Dynamitage toutes géotextiles et - - démolition et de la fracturation dynamique du béton
tailles rideau d’eau pour comprendre l’origine de la production des
poussières.
Objectif
La démolition des bâtiments par foudroyage, technique devenue classique, est maîtrisée par des méthodes
empiriques qui prennent en compte des principes théoriques statiques pondérés par des coefficients de sécurité
définis par une méthode d’essai-erreurs. En raison du manque d’information disponible sur les mécanismes de
production et de propagation des poussières de démolition de bâtiments par foudroyage, des chercheurs se sont
intéressés à cette problématique et ont contribué à l’analyse systématique et à la modélisation de ces
phénomènes.
Données
Le protocole de mesure prend en compte le contexte du chantier (comprenant l’environnement urbain) afin de
définir les contraintes auxquelles doit s’adapter le protocole et les appareils de mesure, telles que la couverture
globale du phénomène, le risque de projection, le temps de mise en place, etc.
Les dispositifs de mesure sélectionnés sont l’analyse par corrélation d’image de vidéo à différentes cadences et
différents angles de vue pour la mesure de vitesse de propagation, et le prélèvement de dépôts de poussières
pour une analyse granulométrique ultérieure.
L’analyse granulométrique est effectuée en deux étapes : tamisage des échantillons prélevés (élimination des
poussières de diamètre supérieur à 630 µm) et analyse à l’aide d’un granulomètre laser.
Au-delà des déterminations de vitesse de propagation du nuage de poussières, les mesures vidéo permettent
également d’estimer les concentrations de poussières à l’intérieur du nuage. Cette estimation est faite à partir
du principe d’absorption de la lumière par les particules et donc la modification de l’opacité des images.
Résultats
Trois sites ont été étudiés : Mantes la Jolie, Dammarie-les-Lys et Macon. Les caractéristiques des sites de mesure
et les observations obtenues par le biais de l’étude par la prise vidéo et les analyses granulométriques et publiées
dans la thèse de recherche sont restituées dans le tableau 68.
L’ensemble des résultats de mesure a permis de montrer certaines caractéristiques du mécanisme de formation
et de propagation des poussières de démolition :
La démolition d’un bâtiment de 10 000 tonnes génère une dizaine de tonnes de poussières. Les poussières
proviennent essentiellement de la destruction du béton.
La granulométrie des poussières émises s’étend de 0,1 à 300 µm.
La répartition spatiale du dépôt suit un profil gaussien. La majeure partie des particules ne se dépose pas
dans un rayon proche du bâtiment.
Trois phases régissent la propagation du nuage de poussières. Les vitesses d’écoulement peuvent atteindre
17 m/s et les concentrations à l’intérieur du nuage atteignent plusieurs kg/m3.
Le mouvement du bâtiment est à l’origine d’un phénomène d’aspiration de l’air par la partie supérieure du
bâtiment. Ce phénomène explique ainsi la conservation du mouvement du nuage de poussières longtemps
après la chute du bâtiment.
Nombre de tours 3 2 5
ère
1 année : 2 tours par
basculement, 1 par foudroyage
Type de démolition Foudroyage intégral Semi-foudroyage (tour 1)
2ème année : 1 barre et 1 tour
par foudroyage (tour 4)
(tour 1) 8 000 t
Masse totale (tonnes) 23 250 15 850
(tour 4) 8 000 t
Merlons de protection de plus
Tranchée pour réduire la
de 3 m
propagation des ondes de
Merlon de protection Géotextiles sur les façades surfaces
Mesures d’atténuation Géotextiles déployés sur les voisines
Merlons de 3 m de hauteurs
façades voisines Projection d’eau provenant de
Géotextiles pour protéger les
piscines temporaires, type
façades voisines
rideau d’eau
Dépôt maximum (g/m²) ~ 3 250 (20 m)
(distance au mur du - Accumulation des flux des deux (tour 1) ~1250 (20 m)
bâtiment) tours
Dépôt minimum (g/m²) < 60 (20 m)
(distance au mur du - Canalisation des flux et (tour 1) ~125 (20 m)
bâtiment) dispersion par le vent
Propagation maximale (m) - 64 m 40 m
Estimation du dépôt total 13 – 25 tonnes sur une surface
- -
(tonnes) sur une surface (m²) de 22 500 m²
Granulométrie maximale en 220 µm [25 à 40 m]
µm [étendue : distance par
- 160 µm [30 à 55 m] -
rapport au mur du bâtiment,
en m] 140 µm [45 à 60 m]
Afin de tendre vers une simulation réaliste des phénomènes, une étude approfondie du processus de démolition
et de la fracturation dynamique du béton est nécessaire pour considérer la production de poussières.
L’interaction avec le sol devra également être prise en compte.
Référence bibliographique :
Arnaud Andlauer, 2012 – Contribution à l’analyse systématique, à la modélisation de la production et du
déplacement des poussières lors de la démolition par foudroyage, 234pp.
Activités
Mesures Météo- Autres
prises en Polluants Résultats / conclusions
atténuation rologie observations
compte
Teneur en poussière décroît rapidement avec
Plusieurs distance (décroissance en exponentielle ou en
distances puissance) : dépôt des particules par gravité et
d’échantillonna expansion spatiale du nuage avec la distance
Foudroyage ge autour du (linéaire).
Poussières Rideau d’eau - chantier de Majorité de particules de taille < 10 µm
intégral
démolition Captation des fines poussières par gouttelettes
39 000 tonnes d’eau
de béton Présence de zinc, chrome, et silicates dans les
poussières
Objectif
Une étude réalisée par le CSTB en 2005 a permis de mesurer la portée de poussières émises durant la démolition
d’un immeuble.
Données
L’immeuble « Caravelle Champagne » à Meaux représente près de 39 000 tonnes de béton. Un système
d’atténuation des poussières par rideau d’eau a été mis en place pour sa démolition.
Les mesures ont été effectuées selon trois méthodes: mesure de la propagation du nuage au moyen d'un
détecteur de passage de flux d'air, mesure de la poussière en suspension au moyen de filets constitués d’une
maille poreuse de taille 50 µm et mesure de la poussière déposée au sol au moyen de huit bâches.
Résultats
Tableau 70 : Résultats de mesure des concentrations lors de la démolition de l’immeuble « Caravelle Champagne »
Arsenic 10,6
Cadmium 4,85
Chrome 24,5
Cuivre 1,2 – 3,3
Fer <1
Mercure 0,001 - 0,2
Nickel 13,2
Phosphates < 0,5
Plomb 0,13 - 367
Silicates 38 - 47
Zinc 870
Tableau 71 : Concentration de métaux dans les poussières de démolition de l’immeuble “Caravelle Champagne”
Référence bibliographique :
Dufresne M. & Guilhot J, 2005 - Synthèse des mesures sur la propagation des poussières lors de la démolition de
l'immeuble "Caravelle CHAMPAGNE" à Meaux
Mesures Autres
Activités prises en compte Polluants Résultats / conclusions
atténuation observations
Travaux de construction Démolition
Concentrations TSP
progressive, pas
Enlèvement de PCDD-F et amiante inférieures aux seuils de HK
d’accumulation Bordures du
avant démolition TSP (260 µg/m3), malgré la mise
des débris, pas chantier
Travaux de démolition avec en place d’activités
de surcharge
soudage excavation génératrices de poussières
des camions
Objectif
Ce projet a consisté en la démolition et en l’enlèvement des cheminées, bâtiments et structures auxiliaires de
l’incinérateur et de l’abattoir de Kennedy Town. Il inclut également l’enlèvement des matériaux contaminés par
de l’amiante ou des PCDD-F, avant démolition. Conformément à ce qui est exigé par la réglementation
hongkongaise, la qualité de l’air a été évaluée les mois où des activités génératrices de poussières étaient
réalisées, pendant toute la durée du chantier (2007-2009).
Données
Les mesures ont été réalisées aux bordures du chantier (à l’est et au sud) en moyennant sur une heure (moniteur
de mesure d’aérosol, DustTrak 8520) et sur 24 heures de poussières TSP (système de surveillance grand volume,
GMWS 2310 Accu-vol system)
Résultats
Des exemples de concentrations minimales et maximales en TSP associées aux activités réalisées durant les
mesures sont réunis dans le tableau ci-dessous. Les seuils de concentration admis par les autorités hongkongaises
n’ont pas été dépassés (concentration journalière en TSP de 260 µg/m3 et concentration horaire en TSP de
500 µg/m3), malgré des activités fortement génératrices de poussières (excavation, soudage). Les principes de
démolition utilisés sur ce chantier, consistant en une démolition progressive et en des précautions sur
l’accumulation des débris, ont permis de conserver un niveau d’émissions de poussières faible
Tableau 73 : Exemples de concentrations mesurées durant les travaux de démolition de l’incinérateur et de l’abattoir de Kennedy Town
Les activités de démolition ont généré dans l’air les mêmes ordres de grandeur en TSP que les travaux de
construction grâce à la mise en place de bonnes pratiques de démolition et gestion des débris. Ces quantités en
poussières émises ne sont pas négligeables mais ne dépassent pas les seuils en vigueur dans le pays du chantier.
Référence bibliographique :
Mott Connell Limited - Demolition of Buildings and Structures in the Proposed Kennedy Town Comprehensive
Development Area Site Environmental Permit No. EP-136/2002/B Monthly EM&A Report.
Disponible sur http://www.epd.gov.hk/
Tableau 74 : Principales activités et résultats associés au chantier de destruction de l’usine Pechiney, France
Objectif
Une évaluation des impacts sur la qualité de l’air des activités de démolition de l’usine Pechiney (débutée en avril
2006) a été réalisée afin de déterminer les concentrations de divers polluants dans l’air ambiant à différentes
étapes du chantier.
Données
Des appareils de mesure de type Partisol (préleveur séquentiel gravimétrique) ont été placés au milieu du hangar
où les activités de démolition avaient lieu. La démolition s’effectuait au moyen d’une grande pelleteuse, tandis
qu’une petite pelleteuse faisait des allers-retours entre le lieu de démolition et le lieu de stockage des débris de
démolition (à l’extérieur du hangar).
Résultats
Les composés ont été détectés à des concentrations inférieures aux seuils recommandés (voir tableau ci-
dessous), malgré un niveau important en PM10 dans l’air ambiant pendant les travaux de démolition.
Tableau 75 : Concentration de divers polluants sur le site du chantier de démolition de l’usine Pechiney
Des mesures en limite de chantier ont également été effectuées durant quelques heures pendant la destruction
du bâtiment. Deux prélèvements simultanés ont été réalisés sur deux côtés du chantier, afin d’évaluer la
présence des particules de PM10 selon la direction des vents. Les échantillonnages ont eu lieu durant deux phases
de chantier : phase de démolition et phase de tri des gravats.
La concentration en PM10 mesurée au nord du chantier est de 421 µg/m3, tandis que celle au sud est de 69 µg/m3.
Les conditions de vent durant la mesure ont entraîné un déplacement des particules en suspension du sud du
chantier vers le nord, ce qui complique la détermination précise des concentrations de PM10 attribuables aux
activités du chantier. De manière simplifiée et en supposant que la situation de fond urbain correspond à une
concentration en PM10 de 35 µg/m3 (agglomération toulousaine à cette même période), la concentration de
PM10 attribuable au chantier de démolition représenterait environ 200 µg/m 3.
Référence bibliographique :
Observatoire régional de l'air en Midi-Pyrénées (ORAMIP), 2006 - Evaluation de la qualité de l'air sur le chantier
de destruction de l'usine Pechiney - Auzat
Tableau 76 : Principales activités et résultats associés à la démolition d’un pont ferroviaire aux Pays-Bas
Objectif
Cette étude concerne la quantification des émissions atmosphériques dues à la démolition en 1987 d’un pont
ferroviaire en acier recouvert d’une peinture au plomb situé à proximité d’une zone résidentielle.
Données
La destruction du pont a été faite par oxycoupage. L’étude s’est focalisée exclusivement sur les émissions de
plomb attribuables aux opérations de démolition.
Résultats
Les concentrations observées à une distance de 50 mètres du chalumeau sont de 1,7 à 14 mg/m3 (sous le vent)
et de 0,06 à 0,08 (contre le vent). La limite seuil était de 0,15 mg/m3 (mesure moyenne sur 8-heures).
La démolition de ce pont a donc fortement impacté la qualité de l’air environnant avec l’émission de quantités
importantes de particules de Pb.
Référence bibliographique :
Cincinnati Health Department, 2013 - Health Impact Assessment of the Demolition of a Lead Painted Bridge
Adjacent to a Residential Area
21
Cincinnati Health Department, 2013 - Health Impact Assessment of the Demolition of a Lead Painted Bridge Adjacent to a Residential
Area
Activités
Mesures Météo-
prises en Polluants Autres observations Résultats / conclusions
atténuation rologie
compte
Tableau 77 : Principales activités et résultats associés à la démolition de maisons individuelles à Chicago et Baltimore
Objectif
A Chicago, près de 3 000 vieilles maisons contenant de la peinture à base de plomb sont détruites chaque année.
L’étude présente les émissions de plomb lors de la démolition et du déplacement des débris associés de 67
maisons individuelles, situées à Chicago. Des mesures d’atténuation des poussières très limitées ont été mises
en place durant la démolition de certaines maisons (jets d’eau vers la structure à démolir ou vers les débris de
démolition), tandis que d’autres n’ont fait l’objet d’aucune mesure d’atténuation.
Données
La captation des poussières de plomb a été réalisée par l’intermédiaire d’eau déminéralisée (échantillonnage sur
6h en moyenne), suivie d’une analyse chimique par spectrométrie de masse à plasma couplé par induction. Le
mécanisme de captation des poussières a été placé à environ cinq mètres du chantier de démolition et à hauteur
d’homme (environ deux mètres du sol).
Résultats
La moyenne géométrique des concentrations de poussières de plomb mesurées sur l’ensemble de ces chantiers
est de 29,6 µg/m²/h et celle de l’air ambiant est inférieure à 1,8 µg/m²/h, toutes deux avec une très grande
dispersion.
Les résultats de cette étude sont comparés à deux autres chantiers de démolition de logements collectifs situés
à Baltimore, sur une période similaire, afin de souligner à la fois l’impact des mesures d’atténuation de poussières
et des caractéristiques des bâtiments détruits sur les concentrations locales atmosphériques en poussières.
De plus, l’enlèvement préalable des matériaux contenant potentiellement du plomb (déconstruction) a été
effectué. L’efficacité de ces mesures d’atténuation cumulées a été également prouvée. En effet, la moyenne
géométrique des retombées de poussières de plomb après démolition utilisant ces atténuateurs a été estimée à
moins de 7,6 µg/m²/h (air ambiant inférieur à 5,7 µg/m²/h et une concentration de poussières de plomb en
suspension dans l’air ambiant inférieure à 1 µg/m3) et celle des retombées de poussières totales à 6 840 µg/m²/h.
Ces concentrations sont près de dix fois inférieures à celles recueillies durant la démolition de Chicago en
l’absence de mesures d’atténuation, et 6 fois plus faibles qu’avec l’utilisation des jets d’eau seuls, alors que la
quantité de matériaux détruite est plus importante.
Mesure
Moyenne Moyenne géométrique maximale des
Mesure d’atténuation
géométrique de l’air des retombées en plomb, retombées en
Etudes des poussières mise en
ambiant en retombées après démolition plomb, après
place
de plomb (µg/m²/h) (µg/m²/h) démolition
(µg/m²/h)
Chicago, maisons
Jets d’eaux sur certains
individuelles < 1,8 29,6 32 000
chantiers
(67 unités)
Jets d’eaux (bâtiments et
Baltimore, résidences
débris) et barrières de
collectives < 5,7 < 7,6 257
protection sur tous les
(900 unités)
chantiers
Baltimore, résidences
Jets d’eau sur les
collectives 10 410 6 400
bâtiments
(150 unités)
Références bibliographiques :
Farfel, 2003 - A Study of Urban Housing Demolitions as Sources of Lead in Ambient Dust: Demolition Practices
and Exterior Dust Fall
Mucha, 2008 - Lead dust fall from demolition of scattered site family housing: Developing a sampling
methodology
Jacobs, 2008 - Lead Particulate Deposition from Housing Demolition
Activités
Mesures Météo- Autres
prises en Polluants Résultats / conclusions
atténuation rologie observations
compte
Contre le vent : peu d’impact sur la
concentration en PM10 ; léger effet sur l’air
Déconstruction ambiant (+ 15 µg/m3) au-delà de 300 mètres
des matériaux
Sous le vent : pics de durée < 40 min, revient à
contenant des
Faible vent, sa concentration en 15 minutes dans la
Foudroyage substances
PM10 temps clair, - plupart des sites
intégral dangereuses,
22°C Aucune augmentation des PM10 dans l’air
Aspersion d’eau,
intérieur des riverains
nettoyage après
implosion Composition élémentaire des particules
émises : Ca (57 %), SiO2 (23 %), Al (7,6 %) Fe
(6,1 %)
Objectif
Un immeuble de 23 étages a été démoli à Baltimore par le biais d’explosifs (nitroglycérine). Par souci économique
et environnemental, une déconstruction préalable des matériaux recyclables et comportant des substances
dangereuses (plomb et amiante, par exemple) a été effectuée.
Données
Lors de l’implosion de l’immeuble, sept sites de mesure en extérieur et quatre sites en intérieur ont été mis en
place afin de caractériser l’exposition aux particules des habitants et des hôpitaux situés dans un rayon de 800
mètres autour du site de démolition. Après implosion, des mesures comprenant des aspersions d’eau et le
nettoyage des routes environnantes, ont été mises en place.
Un MIE pDR1000 (ThermoAndersen), moniteur portable à système optique, a permis d’effectuer des mesures de
concentration de PM10 toutes les dix secondes. De même, un TEOM Series 1400a et un 10 L/min 10 µm Harvard
Impacteur (HI, AirDiagnostics, Inc.) ont été utilisés pour, respectivement, des mesures journalières de
concentration en PM10 en temps réel et pour des échantillonnages en vue d’analyses ultérieures de la
composition des particules
Résultats
L’analyse des filtres d’échantillonnage du Harvard impacteur par spectrométrie de fluorescence X a permis de
déterminer la composition élémentaire des particules émises : calcium (57 %), silice (23 %), aluminium (7,6 %) et
fer (6,1 %).
Dans la direction contre le vent (NE), l’implosion de l’immeuble a eu peu d’impact sur la concentration en PM10 ;
au-delà de 300 mètres elle n’a ainsi qu’un léger effet sur l’air ambiant (augmentation de 15 µg/m 3).
Dans la direction du vent (SE), les pics de concentration observés ont une durée très courte (inférieure à 40 min).
Sur la plupart des sites, la concentration en PM10 revient à sa concentration initiale en l’espace de 15 minutes.
Moyennée sur 24 heures, la concentration en PM10 ne dépasse pas le seuil de 150 µg/m3 inscrit dans les standards
de qualité de l’air (National Ambient Air Quality Standard NAAQS) définis par l’U.S. Environmental Protection
Agency (EPA).
De plus, aucune augmentation des PM10 n’a été observée dans l’air intérieur des riverains, même dans les
endroits les plus proches situés dans un périmètre de 250 m.
Sites de mesure 1 2 3 4 5 6 7
1130
Distance de l’implosion en m (et direction) 100 (N) 160 (NE) 300 (NE) 475 (SE) 825 (SE) 780 (NE)
(SE)
Référence bibliographique :
Christopher M. Beck et al, 2003 - The Impact of a Building Implosion on Airborne Particulate Matter in an Urban
Community, Journal of the Air & Waste Management Association, 53:10, 1256-1264
Tableau 81 : Principales activités et résultats associés à la démolition de logements sociaux, à Chicago - USA
Objectif
Cette étude concerne la quantification des concentrations de particules fines liées à la démolition de trois
immeubles de logements sociaux (bâtiments de hauteur supérieure à 100 mètres) situés à proximité de
populations sensibles (à moins de 250 mètres d’écoles ou d’autres logements collectifs).
Données
Les immeubles ont été démolis durant des périodes différentes (de juillet à octobre 2002, d’octobre à novembre
2002 et de novembre 2003 à janvier 2004). Les bâtiments sont construits sur une même base (structure en brique
et en acier, avec un intérieur en parpaing), en revanche, leur méthode de démolition diffère :
Immeuble 1 (Robert Taylor Homes) : déconstruction et enlèvement des murs intérieurs et utilisation d’une
boule de démolition,
Immeuble 2 (Stateway gardens) : utilisation d’une pelleteuse à vérin pneumatique,
Immeuble 3 (ABLA) : démolition intérieure limitée, utilisation d’une pelleteuse à vérin pneumatique,
oxycoupage.
Résultats
Le Tableau 82 regroupe l’augmentation des concentrations de PM10 et PM2,5 attribuable aux activités de
démolition selon deux approches :
Approche 1 : échantillonnage dichotomique sur site fixe
Approche 2 : mesure en temps réel sous et contre le vent
Les augmentations de concentration relatives des PM locales dues à la démolition sont plus importantes pour
les PM10 que pour les PM2,5 ; cela s’explique par la grande taille des particules générées par la démolition. De
plus, on observe que l’augmentation du pic de concentration est davantage accentuée que l’augmentation de la
concentration moyenne, ce qui traduit que les impacts des activités sont très limités dans le temps.
Les échantillonnages selon l’approche 2 ont également permis de déterminer les concentrations associées à
différentes activités, ainsi que l’impact de la mise en place de mesures d’atténuation des poussières (jets d’eau).
Les mesures ont été effectuées sur une période de 10 minutes consécutives, sans et avec des jets d’eau.
Tableau 82 : Récapitulatif des concentrations mesurées en PM10 et PM2.5 lors de la démolition de logements sociaux à Chicago
La concentration en particules (mesure moyenne sur dix minutes) est donc dépendante du type d’activité (par
exemple la démolition avec une pelleteuse produit moins de particules que l’utilisation d’une boule de
démolition) ainsi que de l’utilisation ou non d’atténuateurs de particules. En effet, pour une même activité, les
jets d’eau permettent une diminution de 25 à 50 % de la concentration en particules dans l’air.
Ainsi, les activités de démolition sont ici fortement génératrices de particules, et d’autant plus les PM 10 que les
PM2,5. Ces émissions sont néanmoins limitées dans le temps. De plus, l’utilisation de mesures d’atténuations des
poussières permettent de baisser les quantités émises, bien que leur efficacité soit dépendante du type d’activité
entreprise.
Référence bibliographique :
Dorevitch, 2006 - Demolition of High-Rise Public Housing Increases Particulate Matter Air Pollution in
Communities of High-Risk Asthmatics
Tableau 84 : Principales activités et résultats associés à l’implosion d’un immeuble dans une zone hospitalière à Madrid
Objectif
La démolition d’un bâtiment de la maternité de l’Hôpital General Universitaire « Gregorio Marañon » (Madrid,
Espagne) a fait l’objet d’une étude concernant l’émission de spores fongiques filamenteuses. La démolition du
bâtiment a consisté en une explosion par dynamitage et à un complément de démolition mécanique (quatre
jours après l’explosion).
Données
Les mesures ont été effectuées juste après la démolition (10 mesures à plusieurs minutes d’intervalle) ainsi que
plusieurs jours après. Une série de mesures de l’air ambiant a été faite quelques jours avant la démolition. Les
points de mesure ont été placés sur quatre rues autour du bâtiment. L’échantillonnage a été effectué sur deux
minutes avec un impacteur automatique MAS-100 (Merck, France) avec un flux d’air de 100 L/min.
Résultats
Durant les cinq jours avant l’explosion, la concentration des spores était en moyenne de 17,6 CFU/m3 (gamme
de 5 à 40 CFU/m3). Le jour de l’explosion, la concentration des spores valait 70,2 CFU/m 3 (gamme de 25 à 175
CFU/m3). Lors des compléments de démolition effectués mécaniquement par des engins de chantier, la
concentration a atteint une valeur moyenne de 74,5 CFU/m3 (soit une valeur similaire au jour de l’explosion). La
concentration était de 31,6 CFU/m3 (0 – 90 CFU/m3) durant les quatre semaines après l’explosion.
La démolition de bâtiments tertiaires (ici hôpital) engendre donc également de fortes émissions de particules
biologiques type spores fongiques, que la démolition soit effectuée par implosion ou manuellement.
Référence bibliographique :
Bouza, 2002 - Demolition of a hospital building by controlled explosion: the impact on filamentous fungal load in
internal and external air
Tableau 85 : Principales activités et résultats associés à la démolition d’un immeuble dans une zone hospitalière à Essen, Allemagne
Objectif
L’étude porte sur la mesure de concentrations de particules et de moisissures lors de la démolition d’un vieux
bâtiment de trois étages du centre hospitalier universitaire d’Essen, de 2005 à 2006. D’une hauteur de 23 m, sur
une surface de 1025 m², le bâtiment était essentiellement constitué de béton armé et de briques. Pour atténuer
la propagation des poussières produites, le bâtiment a été recouvert d’une toile en plastique, un système de jet
d’eau a été mis en place et la démolition de la structure a été effectuée mécaniquement par des excavatrices.
Données
Un système de mesure des poussières et des spores émises par la démolition a été installé : sept sites de mesure
optique des concentrations en PM5, PM1, PM0.5, PM0.3, particules ultrafines (PM0.1) et moisissures ont été placés
autour du chantier. La concentration en particules est mesurée au moyen d’un compteur de particules mobile,
tandis que la concentration des spores est suivie par un comptage de colonies. Placés à environ 1,5 m du sol, les
appareils de mesure ont été positionnés à une distance de la zone de démolition comprise entre 22 et 31 mètres.
L’échantillonnage a été effectué à une fréquence hebdomadaire ou bihebdomadaire. Des mesures de l’air
ambiant ont été effectuées deux semaines avant le début de la démolition.
Résultats
Les concentrations des différentes particules durant la démolition ont en moyenne augmenté sensiblement lors
de la démolition du bâtiment (voir tableau ci-dessous).
PM5 - 0,2
PM1 3,3
PM0.5 2,9
PM0.3 1,6
Particules ultrafines 1,6
Tableau 86 : Facteur de concentration en particules, durant la démolition d’un bâtiment d’une zone hospitalière
En revanche, la concentration de moisissure dans l’air a été peu influencée par les activités de démolition :
Culture à 37°C : 66 CFU/m3 (avant démolition) et 80 CFU/m3 (pendant la démolition) ;
Culture à 22°C : 510 CFU/m3 (avant la démolition) et 210 CFU/m3 (pendant la démolition).
Les valeurs concernant les spores fongiques peuvent être également très influencées par les conditions
météorologiques (taux d’humidité et température de l’air), ce qui pourrait expliquer leur constance malgré la
démolition. Par exemple, une autre étude22 a montré qu’après une démolition de bâtiment par explosion, la
quantité de spores fongiques augmente près de 10 000 fois et diminue en l’espace de 75 minutes. Le protocole
de mesure de cette étude (fréquence des mesures) pourrait être mis en cause et pourrait expliquer en partie la
constance des spores dans l’air, malgré la démolition.
Référence bibliographique :
Hansen, 2008 - Environmental sampling of particulate matter and fungal spores during demolition of a building
on a hospital area.
22 Streifel et al. (1983) Aspergillus fumigatus and other thermotolerant fungi generated by hospital building demolition.
Activités
Mesures Météo- Autres
prises en Polluants Résultats / conclusions
atténuation rologie observations
compte
Tableau 87 : Principales activités et résultats associés à l’implosion d’un hôpital à Caligary - Canada
Objectif
En octobre 1998, sept bâtiments du Calgary General Hospital-Bow Valley Centre (BVC), représentant près de
84 000 m² ont été détruits à l’aide de 2 300 kg d’explosifs. L’amiante friable et non friable a été retiré de la
structure avant l’implosion, tandis que la peinture à base de plomb a été estimée comme peu impactante sur la
qualité de l’air et donc laissée telle quelle. Un suivi de la qualité de l’air a été effectué avant, pendant et après
l’implosion.
Données
Plusieurs sites de surveillance fixes ont été placés à 50 mètres autour du site. Un site de surveillance mobile
(Grimm 1.105 laser dispersion) a également permis de mesurer les concentrations de TSP, PM 10 et PM2.5 à
diverses distances de la zone de démolition. Les sites de surveillance effectuaient des mesures sur 24 heures,
tandis que le site de surveillance mobile effectuait des mesures sur une minute.
Résultats
Le Tableau 88 présente les concentrations maximales des TSP, de l’amiante et du plomb en suspension relevées
dans les sites de surveillance fixes (50 m, aux quatre points cardinaux autour du chantier).
Tableau 88 : Concentration de particules, d’amiante et de plomb dans l’air avant, pendant et après implosion, mesurée sur les sites
fixes
Le Tableau 89 présente les concentrations mesurées par le site mobile L’implosion a été à l’origine d’un nuage
de poussières qui s’est dispersé sur près de 20 km aux alentours de la zone de démolition.
Tableau 89 : Concentration des particules TSP, PM10 et PM2.5, mesurée par le site de surveillance mobile
La mesure de la qualité de l’air après implosion montre de fortes augmentations de concentration pour
l’ensemble des particules. Cependant, cette augmentation n’est effective que sur de courtes durées (diminution
de 330 fois la concentration de particules grossières en deux heures, sans toutefois atteindre le niveau initial).
De fortes concentrations en TSP, PM10 et PM2.5 ont été détectées sur de grandes distances (25 km) peu de temps
après la destruction du bâtiment. On remarque que les concentrations en TSP sont très élevées même à 25 km
du site de l’explosion, alors que la forte densité des particules minérales suggère une déposition plus rapide que
pour les PM10 et PM2.5.
Une étude de la composition des particules détectées à ces distances aurait permis de s’assurer si l’implosion est
bien à l’origine de ces particules en excès (notamment par leur nature minérale, s’opposant à la nature organique
des particules émises par les activités agricoles par exemple).
Référence bibliographique :
Stefani, 2005 - The Implosion of the Calgary General Hospital : Ambient Air Quality Issues
Objectif
Une étude sur des équipements de construction non routiers a été réalisée aux Etats-Unis. Elle a permis de
récolter 119 heures de données d’engins de chantier fonctionnant au diesel et selon différents régimes : huit
pelleteuses, six bulldozers, trois excavatrices, six niveleuses, trois tombereaux, une chargeuse compacte, trois
chargeuses sur chenille et cinq chargeuses sur pneus. Les engins étudiés sont soumis à la législation américaine
sur les gaz d’échappement d’engins mobiles non routiers. Bien que les législations américaine et européenne
diffèrent sur le cadre par exemple (catégorisation des engins en quatre « Tier »), les standards d’émission sont
similaires. Les engins de chantier soumis à la législation américaine du point de vue technique sont donc
comparables aux engins soumis à la législation européenne ; leurs émissions sont par conséquent équivalentes.
Données
Un système portable de mesure d’émission (PEMS) est utilisé pour prélever les mesures en concentration de
NOx, HC, CO, CO2 et PM. La méthodologie est basée sur des mesures en temps réel (seconde-par-seconde)
d’engins de chantier en service. Chaque équipement est caractérisé par un cycle d’utilisation avec différents
régimes, qui soit représentatif d’activités réellement effectuées sur chantier.
Résultats
Les mesures de concentration pour chacune des activités propres à l’engin étudié (représentant par conséquent
son cycle d’utilisation) sont présentées dans le tableau sur la page suivante.
De ces mesures de concentration, des facteurs de corrélation peuvent être calculés (voir Tableau 91) afin de relier
les émissions des différents polluants atmosphériques à chaque paramètre de l’engin (puissance, cylindrée,
charge, conformité à un stage de la réglementation européenne, année de distribution). Ces facteurs de
corrélation permettent donc d’évaluer de manière synthétique l’évolution des émissions de polluants par
rapport aux paramètres propres à l’engin, de manière différenciée.
Les émissions de polluants, fonction du temps, sont ainsi fortement corrélées à la cylindrée des engins, mais le
sont moyennement à leur puissance. Les émissions de polluants, basées sur l’utilisation du carburant sont
faiblement corrélées aux paramètres de l’engin ; cela montre ainsi la faible variabilité par rapport aux émissions,
fonction du temps.
Chargeuse sur
pneus Déplacement 17 - 25 % 3,41 - 6,06 131 - 195 8 - 33 12 - 38 925 - 15 534 0,4 - 1,5 34,87 - 47,29 3,70 - 7,93 3,43 - 11,10 0,16 - 0,26
Tableau 91 : Facteurs de corrélation entre les émissions de polluants et les paramètres propres à l’engin de chantier
Selon la même méthodologie, une étude sur les émissions de polluants de huit camions malaxeurs (ou bétonnières portées)
a également été effectuée. Les camions malaxeurs sont des International Paystar 5600i, disposant d’un cylindre 2006
Cummins ISM-350 V 6, turbocompresseur 10,8L, 335 chevaux. Le poids sans charge est typiquement de 12,8 t et en charge
est de 29,3 t.
Le cycle d’utilisation du camion malaxeur (transport de la cimenterie vers le chantier et retour vers la cimenterie, à vide)
comporte cinq étapes dont deux sont intéressantes dans le cadre du chantier :
Attente de déchargement du ciment comprenant des temps de ralenti et des temps de déplacement peu fréquents,
Déchargement du ciment.
Les émissions attribuables aux étapes d’attente de déchargement et de déchargement pour l’un des camions malaxeurs
sont présentées dans le tableau ci-dessous.
Emissions durant l’étape d’attente de déchargement 3,09 32,6 0,127 2,29 6,46
Emissions durant l’étape de déchargement du ciment 1,75 29,3 0,077 1,93 5,13
Références bibliographiques :
Frey, 2007 - Methodology for Activity, Fuel Use, and Emissions Data Collection and Analysis for Nonroad Construction
Equipment
Frey, 2009 - In-use measurement of the activity, fuel use, and emissions of eight cement mixer trucks operated on each of
petroleum diesel and soy-based B20 biodiesel
Objectif
Les impacts environnementaux du fonctionnement d’un centre de tri des déchets de construction et de démolition ont été
étudiés, en se focalisant sur les opérations. Ce centre effectue un tri préalable par type de matériau en fonction des
standards de pureté et approvisionne ensuite d’autres entreprises spécialisées dans le recyclage de chaque type de
matériau.
Données
L’étude ne porte pas directement sur la quantification des émissions de polluants atmosphériques mais sur les
consommations d’énergie et les émissions en CO2 du centre de tri. L’étude fournit néanmoins des données qualitatives sur
les émissions de polluants atmosphériques « locaux ».
Résultats
Des émissions de polluants atmosphériques sont identifiées aux étapes suivantes :
Transport par camion : trajet du site de construction/réhabilitation/démolition vers le centre de tri, trajet du centre
de tri vers les entreprises de recyclage ou vers les centres d’enfouissement.
Utilisation de machine diesel : dans ce cas d’étude, une seule pelleteuse d’une puissance de 90 kW est utilisée.
Transfert de matériaux, par opérations mécaniques : chargement/déchargement et transport des matériaux par
convoyeur.
Référence bibliographique :
Coelho, 2013 - Environmental analysis of a construction and demolition waste recycling plant in Portugal – Part I: Energy
consumption and CO2 emissions
Objectifs
Une étude américaine s’est intéressée aux émissions de poussières des installations qui procèdent au traitement de
déchets, dont ceux du BTP. Elle compare des sites équipés de différents types de process de traitement.
Données
Les échantillonneurs ont été positionnés près des limites de l’infrastructure et proches des sources potentielles de
contamination (zones d’opération de traitement, routes).
Résultats
Les résultats des mesures sur site sont exposés dans le tableau sur la page suivante.
Suivant l’endroit de l’échantillonnage, les valeurs varient beaucoup ce qui traduit une hétérogénéité d’exposition aux
particules dans l’atmosphère du site. Cette hétérogénéité est liée au fait que les sources d’émission sont des sources
ponctuelles et localisées et non des sources diffuses. Les concentrations en particules PM 2.5 et PM10 sont dans les trois cas
plus élevées à l’intérieur du site de traitement des déchets, et notamment autour de la zone de réception des déchets. A
l’inverse, la concentration en particules est plus faible aux limites externes du site de traitement (périmètre) du fait du
phénomène de dilution augmentant avec la distance à la source d’émission.
Référence bibliographique :
Young, 2008- Determination of size fractions and concentrations of airborne particulate matter generated from
construction and demolition waste processing facilities. Air Qual Atmos Health, 1:91–100.
Tableau 93 : Concentrations en poussières et PM relevées dans les sites de traitement de déchets incluant ceux du BTP
www.ademe.fr