Rosa2000 Digues

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MINISTERE DE L’ÉQUIPEMENT, DES TRANSPORTS ET DU LOGEMENT

CENTRE D’ÉTUDES TECHNIQUES MARITIMES ET FLUVIALES

Recommandations
pour le
CALCUL AUX ETATS-LIMITES
DES OUVRAGES EN SITE AQUATIQUE

Série : OUVRAGES

DIGUES DES VOIES


NAVIGABLES

_________________________________________________________________________________
Digues des voies navigables page 1
Extrait de ROSA 2000 édition n°1 – © METL / CETMEF
RECOMMANDATIONS
POUR LE CALCUL AUX ETATS-LIMITES
DES OUVRAGES EN SITE AQUATIQUE

DIGUES DES VOIES NAVIGABLES

TABLE DES MATIERES

___________

1. OBJET _____________________________________________________________________________ 4

2. DESCRIPTION ET COMPORTEMENT DES OUVRAGES_________________________________ 5


2.1 DESCRIPTION GENERALE ________________________________________________________ 5
2.2 CONCEPTION ___________________________________________________________________ 5
2.2.1 ELEMENTS CONSTITUTIFS ____________________________________________________ 5
2.2.2 CONTRAINTES _______________________________________________________________ 6
2.2.3 ETANCHEITE ________________________________________________________________ 7
2.2.4 DRAINAGE __________________________________________________________________ 8
2.2.5 PERMEABILITES ET INFILTRATIONS ____________________________________________ 9
2.3 EROSION ET PROTECTION DES DIGUES ET DES BERGES ___________________________ 10
2.3.1 CAUSES DES EROSIONS______________________________________________________ 10
2.3.2 TYPES DE PROTECTIONS ____________________________________________________ 11
2.3.2.1 Généralités ________________________________________________________________________ 11
2.3.2.2 Les protections végétales _____________________________________________________________ 11
2.3.2.3 Les protections minérales continues ____________________________________________________ 12
2.3.2.4 Les protections lourdes ______________________________________________________________ 13
2.3.2.5 Autres types de protection ____________________________________________________________ 13
2.3.3 DISPOSITION DES PROTECTIONS _____________________________________________ 14
2.4 RECONNAISSANCES ____________________________________________________________ 14
2.5 CONSTRUCTION _______________________________________________________________ 15
3. SITUATIONS DE PROJET ___________________________________________________________ 16
3.1 ANALYSE DES SITUATIONS _____________________________________________________ 16
3.2 EXEMPLES DE SITUATIONS DURABLES __________________________________________ 16
3.3 EXEMPLES DE SITUATIONS TRANSITOIRES_______________________________________ 17
3.4 EXEMPLES DE SITUATIONS ACCIDENTELLES _____________________________________ 17
4. COMBINAISONS D’ACTIONS _______________________________________________________ 18
4.1 SYSTEMES ETUDIES ____________________________________________________________ 18
4.2 CAS DE CHARGE _______________________________________________________________ 18
5. FORMULATION DES ETATS-LIMITES _______________________________________________ 19
5.1 DESCRIPTION DES PHENOMENES A EVITER ______________________________________ 19
5.1.1 INSTABILITÉ HYDRAULIQUE _________________________________________________ 19
5.1.2 INSTABILITÉ GLOBALE ______________________________________________________ 20
5.1.3 DEPLACEMENTS ET DEFORMATIONS__________________________________________ 20
5.2 CLASSEMENT DES ETATS-LIMITES ET COMBINAISONS TYPES D’ACTIONS ASSOCIEES 21
5.3 ASPECTS PARTICULIERS LIES A LA PRISE EN COMPTE DE LA SECURITE ____________ 21
6. MODELISATION DU COMPORTEMENT DE L’OUVRAGE _____________________________ 23
6.1 INSTABILITÉ HYDRAULIQUE ____________________________________________________ 23
6.1.1 STABILITE DES PROTECTIONS ENROCHEES AUX COURANTS FLUVIAUX ___________ 23
6.1.1.1 Prédimensionnement ________________________________________________________________ 23
6.1.1.2 Dimensionnement __________________________________________________________________ 23
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Extrait de ROSA 2000 édition n°1 – © METL / CETMEF
6.1.2 STABILITE DES PROTECTIONS LOURDES AU COURANT __________________________ 24
6.1.3 STABILITE DES PROTECTIONS ENROCHEES AU BATILLAGE ______________________ 24
6.1.3.1 Considérations méthodologiques _______________________________________________________ 24
6.1.3.2 Tenue au courant de batillage _________________________________________________________ 25
6.1.3.3 Tenue à l’agitation et aux ondes de batillage ______________________________________________ 27
6.1.4 STABILITE DES AUTRES TYPES DE PROTECTION ________________________________ 28
6.1.5 CONDITIONS DE FILTRE (COMPATIBILITE GEOMETRIQUE) ______________________ 28
6.1.6 BOULANCE_________________________________________________________________ 28
6.1.7 EROSION REGRESSIVE_______________________________________________________ 29
6.2 INSTABILITÉ GLOBALE _________________________________________________________ 29
6.2.1 A LONG TERME _____________________________________________________________ 29
6.2.2 A COURT TERME____________________________________________________________ 30
6.2.2.1 Généralités ________________________________________________________________________ 30
6.2.2.2 Cas des fondations compressibles : état-limite de poinçonnement______________________________ 30
6.2.2.3 Cas des remblais en matériaux argileux humides___________________________________________ 31
6.3 DEPLACEMENTS ET DEFORMATIONS ____________________________________________ 31
7. COEFFICIENTS PARTIELS _________________________________________________________ 32
7.1 COEFFICIENTS DE VALEUR _____________________________________________________ 32
7.2 COEFFICIENTS DE MODELE _____________________________________________________ 33
7.2.1 EN SITUATIONS DURABLES ET TRANSITOIRES __________________________________ 33
7.2.2 EN SITUATIONS ACCIDENTELLES _____________________________________________ 33
8. TEXTES DE REFERENCE ___________________________________________________________ 34

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RECOMMANDATIONS
POUR LE CALCUL AUX ETATS-LIMITES
DES OUVRAGES EN SITE AQUATIQUE

DIGUES DES VOIES NAVIGABLES

___________

1. OBJET

Le présent fascicule présente les règles de justification semi-probabilistes aux états-limites pour les
digues des voies navigables, dont la hauteur ne dépasse pas 20 mètres, en mettant l’accent sur la
stabilité des dispositifs de protection.

Il ne traite pas de la stabilité des protections végétales.

Le fascicule a pour objet :

♦ d’établir le canevas des justifications en cohérence avec le format semi-probabiliste aux


états-limites décrit dans les Directives Communes de 1979 relatives au calcul des
constructions, et dans les Eurocodes (voir la section 5 de ce fascicule),

♦ d’exposer les modèles employés pour écrire les conditions d’état-limite (voir la section 6 de
ce fascicule),

♦ de proposer des valeurs des coefficients de modèle (voir la section 7.2 de ce fascicule).

Ce fascicule ne doit pas être utilisé séparément des autres fascicules qui forment l’ensemble des
Recommandations pour le calcul aux états-limites des ouvrages en site aquatique. Il y a lieu de
considérer en particulier les fascicules Actions quasi-statiques des niveaux d’eau pour la définition des
crues représentatives (crues « de projet »), Écoulement des eaux, Courant, Rideaux de soutènement
et Talus et pentes.

Ce fascicule ne traite pas de la qualité des travaux ni du contrôle de leur exécution. Il n’aborde la
conception et l’exécution des ouvrages que dans ce qui apparaît nécessaire à l’intelligence de leurs
règles de justification.

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2. DESCRIPTION ET COMPORTEMENT DES OUVRAGES

2.1 DESCRIPTION GENERALE

Les digues des voies navigables sont édifiées en bordure des canaux et des rivières sur un « bief »
navigable délimité par deux ouvrages hydrauliques équipés ou non d’écluses, afin d’éviter l’extension
des eaux dans les zones qui doivent en être protégées : zones agricoles, zones habitées.... On peut
définir cette fonction aussi bien pendant les niveaux d’eau « ordinaires » que pendant les crues ou les
étiages.

La hauteur des digues qui font l’objet de ce fascicule ne doit pas dépasser 20 m au-dessus du point le
plus bas des fondations : la digue peut alors être considérée comme un « petit barrage ». Au delà, la
législation sur les barrages doit être suivie et les projets examinés par le Comité Technique Permanent
des Barrages (CTPB) : les règles de calcul sont différentes.

Le profil de la digue et sa composition sont choisis en fonction des matériaux disponibles, des
hauteurs d’eau et des conditions d’agression liées aux agents fluviaux (niveaux d’eau, batillage,
courants) ainsi que des circulations hydrauliques internes éventuelles.

Les conditions de stabilité sont fonction :

♦ des pentes choisies et de la largeur en crête retenue,

♦ du poids et du diamètre des protections en enrochement,

♦ des conditions de filtre,

♦ des dispositions propres au rabattement des circulations internes à la digue,

♦ de la qualité des matériaux mis en œuvre vis-à-vis du drainage et du compactage,

♦ de la qualité de l’assise de l’ouvrage.

2.2 CONCEPTION

2.2.1 ELEMENTS CONSTITUTIFS

De façon générale, les digues sont réalisées en terre et comportent :

♦ un ou des noyaux étanches (corrois d’argile par exemple),

♦ des protections contre le courant et le batillage (enrochements, protections végétales...),


éléments périphériques de la digue,

♦ souvent, un drainage en pied de digue, du côté opposé à la rivière ou au canal,

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♦ éventuellement, des risbermes ménagées dans le remblai.

La conception porte alors sur :

♦ la largeur en crête,

♦ la pente des talus,

♦ les dimensions du noyau étanche,

♦ la cote supérieure des protections et l’arase de la digue (revanche par rapport au niveau
maximal considéré).

Les facteurs structurels sont la géométrie et la nature des parements. La géométrie transversale des
berges sera caractérisée au minimum par la profondeur en pied et la pente du parement, les cotes de
bermes et les différentes pentes s’il y a lieu. Les singularités longitudinales seront également
caractérisées par leurs principales dimensions.

Le calage de la banquette prend en compte les affouillements éventuels (voir les fascicules
Écoulement des eaux et Paramètres géométriques).

Dans les cas de digues de faibles hauteurs (< 5 m) homogènes composées de matériaux argileux, il
n’y a pas de risques d’infiltrations dans le corps de digue. Dans les autres cas il est nécessaire de
réaliser un drainage interne du remblai. Il est possible d’utiliser des géotextiles comme éléments de
filtres ou de drains.

Pour les petites digues sur fondation compressible, la construction de banquettes latérales, d’une
hauteur de l’ordre de 0,5 H (H étant la hauteur du remblai) et d’une largeur de quelques mètres à 2 ou
3 fois H, peut constituer une solution plus économique que la purge des matériaux peu résistants de la
fondation.

2.2.2 CONTRAINTES

La conception de la digue prend en compte les contraintes techniques suivantes :

♦ circulation d’engins sur la digue, en phase définitive comme en phase de travaux,


impliquant une largeur minimale,

♦ vitesse de l’écoulement hydraulique en bordure de la digue,

♦ batillage dû à la navigation en bordure de la digue,

♦ conséquences d’une rupture éventuelle, occupation de la zone inondée,

♦ durée du maintien en eau de la digue :

• permanente,

• le temps de passage d’une crue,

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♦ matériaux disponibles,

♦ conditions pratiques de réalisation,

♦ action hydraulique liée aux variations plus ou moins régulières des niveaux d’eau.

En particulier, un recul de la digue par rapport à la berge du canal ou de la rivière (pour autant que
celles-ci soient stabilisées) entraînera la création d’une risberme :

♦ qui améliorera la stabilité de la digue,

♦ qui réduira la vitesse d’écoulement des crues de la rivière au voisinage de la digue,

♦ qui, parfois, réduira les phénomènes de batillage.

Si une circulation est prévisible sur la crête de la digue, il faut prévoir une couche de grave pour éviter
la formation d’ornières, qui permet également d’éviter la dessiccation possible de l’argile compactée.

Les traversées des digues par des ouvrages tels que les siphons représentent des points faibles pour
la stabilité de l’ouvrage, en liaison avec les difficultés supplémentaires de l’exécution (compactage)
des remblais.

La nature des matériaux constitutifs affouillables est caractérisée par le diamètre moyen des éléments,
leur répartition granulométrique et leur densité. Dans le cas de matériaux hétérogènes ou partiellement
cohésifs, la présence d’éléments argileux doit être reconnue (risques supplémentaires de lessivage et
de renards).

2.2.3 ETANCHEITE

La circulation de l’eau dans les digues et les fondations est contrôlée par l’étanchéité et par le
drainage. Pour la fiabilité de l’ouvrage, le drainage est souvent plus important que l’étanchéité.
L’étanchéité des digues des voies navigables peut être assurée de plusieurs manières :

♦ utilisation d’un matériau argileux, soit en totalité (digue homogène), soit par la réalisation
d’un noyau argileux (digue à zones). La création d’un noyau impose une hauteur minimum
car l’épaisseur du noyau doit être suffisante pour permettre la circulation des engins
(3 mètres au minimum). Etant donné les faibles hauteurs des digues, la solution « digue
homogène » est la plus courante ;

♦ utilisation d’une géomembrane (PVC, PEHD, élastomère, bitumineuse...), soit au milieu de


la digue, soit sous la protection du parement amont (du côté du canal). En aucun cas
l’étanchéité ne doit être placée sur le parement aval. La pose de ces géomembranes reste
délicate afin de ne pas l’endommager. Pour éviter les risques de poinçonnement et de
déchirement, on protège souvent la géomembrane par un géotextile ;

♦ création d’une paroi moulée dans l’axe de la digue après sa réalisation, qui assure
l’étanchéité du corps de la digue et de la fondation ;

♦ création d’un revêtement béton ou bitumineux du parement amont de la digue, qui assure
également la protection contre le courant et les vagues ;

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♦ battage de palplanches dans le corps de digue.

L’étanchéité doit être assurée dans le corps de digue ainsi que dans les fondations (si elles sont
perméables).

2.2.4 DRAINAGE

Le drainage de la digue a pour but d’éviter la sortie d’eau sur le parement aval de l’ouvrage et d’éviter
la ruine de l’ouvrage par renard. Le drainage permet également de favoriser l’écoulement de l’eau
derrière le système d’étanchéité. Il peut être assuré par :

♦ un drain en matériau graveleux situé en pied aval de la digue (cas le plus courant pour les
faibles hauteurs) ;

♦ un « drain cheminée » plus ou moins vertical, en sable (0 - 5 mm), placé derrière le noyau
de la base de la digue jusqu’au niveau normal des eaux majoré d’une vingtaine de
centimètres. Le drain est prolongé vers l’aval par des bretelles drainantes jusqu’au pied
aval de l’ouvrage, généralement constituées de cordons en matériau graveleux entourés
par un géotextile. Les cordons peuvent être remplacés par des collecteurs en plastique
raccordés à un collecteur perforé en pied du drain vertical. Les impératifs liés à la
réalisation de ce système de drainage (drain vertical de 50 cm ou plus) font que ce
dispositif est largement surabondant. Cette solution n’est possible qu’à partir d’une certaine
hauteur (de l’ordre de 10 mètres) ;

Drain cheminée Bretelle drainante

♦ l’utilisation de matériaux beaucoup plus perméable pour la partie aval de l’ouvrage (deux
matériaux successifs doivent respecter les règles de filtre) ;

♦ un géotextile non tissé ; il existe également des matériaux composites associant la fonction
d’étanchéité et la fonction de drainage.

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2.2.5 PERMEABILITES ET INFILTRATIONS

Le niveau de perméabilité requis d’une digue est fonction :

♦ de la nécessité d’avoir une digue très étanche ou non : cela dépend du volume d’eau
disponible et des risques de modification de la nappe phréatique,

♦ mais aussi des matériaux disponibles pour la construction de l’ouvrage (distance de


transport, possibilité d’ouvrir une carrière, réutilisation de déblais de provenances
diverses...).

Pour un ouvrage sur une voie navigable, l’étanchéité « totale » n’est pas obligatoire si les infiltrations
sont bien contrôlées (système de drainage) et si la perte d’eau n’est pas pénalisante.

Aussi faible que soit la perméabilité d’un barrage en terre, les infiltrations d’eau seront toujours
présentes et doivent être étudiées pour déterminer les éléments :

♦ la ligne de saturation du massif du barrage, en pratique confondue avec la ligne le long de


laquelle la pression hydrostatique de l’eau au sein du massif est nulle ; cette ligne sépare la
partie sèche ou humide de la partie saturée d’eau dans la digue,

♦ la pression interstitielle de l’eau dans le massif, qui peut être déterminée à partir d’un
réseau de lignes équipotentielles ; la position de la ligne de saturation et la connaissance
des pressions interstitielles sont indispensables au calcul de stabilité de l’ouvrage,

♦ le débit de fuite dû aux infiltrations, qui peut s’obtenir à partir du réseau de lignes de
courants orthogonales aux équipotentielles ; les lignes de courant représentent
théoriquement les trajectoires des filets d’eau à travers la digue.

Trajectoire de l’eau à travers le barrage

+ Pour aller plus loin sur la détermination des réseaux d’écoulement, il convient de se reporter au
fascicule Actions quasi-statiques des niveaux d’eau.

+ Pour davantage d’informations sur l’hydraulique souterraine, il convient de se reporter au


fascicule Actions quasi-statiques des niveaux d’eau.

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2.3 EROSION ET PROTECTION DES DIGUES ET DES BERGES

2.3.1 CAUSES DES EROSIONS

Les causes des érosions des berges sont nombreuses et variées :

♦ les courants fluviaux qui, dans une courbure du tracé en plan de la rivière, ont une
composante radiale qui tend à arracher les matériaux de la berge concave,

♦ la modification de l’équilibre longitudinal par augmentation de la pente (par exemple


abaissement du lit provoqué par des extractions de matériaux alluvionnaires),

♦ la formation à un confluent de dépôts provenant de l’affluent, et rejetant le courant sur la


rive opposée (cônes de déjection dans les vallées de montagne par exemple),

♦ la divagation d’un bras vif venant attaquer une des berges (cas des lits « en tresse »),

♦ le calibrage ou la rectification du lit laissant les berges à nu,

♦ le batillage superficiel dû au vent ou à la navigation,

♦ le creusement de galeries par les petits animaux, tels le ragondin ou le rat musqué.

L’observation des ouvrages fait ressortir trois principales causes de dommages :

♦ les affouillements du pied,

♦ les déplacements excessifs sous l’effet des vagues de batillage,

♦ les tassements.

La nature de la berge est un élément important dans l’analyse de la stabilité : végétation et


composition (argile, limons, sables, graviers, galets).

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2.3.2 TYPES DE PROTECTIONS

2.3.2.1 Généralités

Avant d’examiner les principales techniques mises en œuvre pour les protections de berge, il faut
poser les questions fondamentales suivantes :

♦ faut-il protéger la berge ?

♦ pourquoi ?

Un élément de réponse est contenu dans les enjeux, ou plutôt les conséquences qu’auraient une
érosion de la berge. Dans certains cas, à l’intérieur d’une vision globale de la gestion et de
l’aménagement du bassin versant, on décidera de ne pas protéger la berge, pour les raisons
suivantes :

♦ redonner un espace de liberté au cours d’eau, dans l’objectif de chercher à rétablir un


équilibre morphodynamique naturel,

♦ les érosions de berge ne mettront pas en péril telle ou telle infrastructure.

A l’exception peut être des techniques végétales, les types de protections présentées ci-après peuvent
être considérés comme des aménagements locaux destinés à préserver telle ou telle infrastructure
implantée dans le lit (protections à la sortie d’un ouvrage), ou derrière la berge (bâtiment industriel,
maisons d’habitation, etc.)

2.3.2.2 Les protections végétales

L’action de la ripisylve est double :

♦ l’amélioration de la résistance des sols : une berge sablonneuse engazonnée résiste à une
vitesse de 2,0 à 2,5 m/s, mais un tel engazonnement ne peut se développer que sur les
talus émergés la majeure partie du temps.

♦ Le freinage des écoulements à l’approche de la berge : les arbres pouvant se développer


sur les rives diminuent le coefficient de rugosité, ce qui entraîne une diminution de la
vitesse moyenne sur l’ensemble de la section, et donc une réduction du transport solide et
des mécanismes d’affouillement qui lui sont associés.

On peut se reporter à l’ouvrage du Ministère de l’Environnement cité à la fin de ce fascicule pour une
information complète sur ce type de protections, qui peuvent faire appel aux techniques suivantes :

♦ le bouturage de saules sur la berge,

♦ le tressage de branches de saule vivantes, entrelacées autour de pieux de bois battus,

♦ le fascinage en pied de berge,

♦ la mise en place de caissons végétalisés à double paroi,

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♦ etc.

Ces techniques sont intéressantes dans les cas suivants :

♦ la restauration des petits cours d’eau,

♦ le reboisement des berges dans les sections rectilignes ou de faible courbure sur les cours
d’eau moyens, après dégradation de la végétation lors des fortes crues,

♦ l’association avec des protections minérales de type enrochements (voir ci-après).

Par contre, ces techniques peuvent s’avérer insuffisantes pour lutter efficacement contre les
affouillements dans les coudes (attaques plus ou moins frontales, sapement du pied de la berge sous
les niveaux normaux de l’enracinement de la végétation). Ainsi, les cas qui ne pourront pas être traités
par des techniques purement végétales sont les suivants :

♦ tous les torrents de montagne,

♦ les rivières en lit en tresse ou à bras multiples (risques d’attaques des berges par les bras
divagants),

♦ les coudes brusques des petits cours d’eau, et tous les coudes des grands cours d’eau
profonds (affouillements en pied de berge trop importants).

2.3.2.3 Les protections minérales continues

Il s’agit de protections souples constituées d’enrochements libres, comme indiqué sur le schéma ci-
dessous.

Zmax
m
Carapace
1

e1 Banquette Fond du lit avant affouillement

Couche de transition
e2

Fond du lit après affouillement

La protection comprend :

♦ la banquette de pied (ou sabot), dont le rôle est de fournir une réserve de blocs suffisante
pour paver et stabiliser la fosse d’affouillement susceptible de se produire en pied de berge,
et dont la face supérieure sera calée à un niveau inférieur ou égal au niveau d’étiage,

♦ la carapace qui recouvre la berge jusqu’à la cote Zmax,


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♦ une couche de transition éventuelle.

Les méthodes de calcul se différencient selon l’étalement granulométrique de l’enrochement ou de la


protection en blocs artificiels :

♦ enrochement pierreux de type rip-rap,

♦ enrochement bicouche à blocométrie serrée, ou carapace de blocs artificiels monotaille.

Si l’application des règles de dimensionnement aboutissent à des diamètres incompatibles avec les
blocs disponibles dans les carrières de proximité, on peut avoir recours à des techniques différentes,
par exemple :

♦ le liaisonnement au béton ou au bitume de la carapace (mais en laissant les enrochements


libres pour le sabot),

♦ des protections plus lourdes.

2.3.2.4 Les protections lourdes

Il s’agit de protections rigides, constituées soit de murs en béton, soit de palplanches. La mise en
place de tels ouvrages n’est justifiée que si les contraintes hydrauliques sont suffisamment fortes pour
empêcher tout autre type de protection.

La conception de ce type d’ouvrage, et en particulier sa fondation, doit tenir compte de l’affouillement


maximal susceptible de se produire en pied.

2.3.2.5 Autres types de protection

Pour mémoire, nous citons d’autres types de protections de berges parfois utilisés :

♦ les protections discontinues par épis submersibles ou insubmersibles (surtout utilisés dans
les rivières à bras multiples),

♦ les gabions,

♦ les protections souples en matelas grillagés.

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2.3.3 DISPOSITION DES PROTECTIONS

Les enrochements de protection sont disposés jusqu’à la cote atteinte par l’eau de la rivière ou du
canal sous la crue ou les conditions de calcul. Si des niveaux d’eau plus défavorables sont définis
(niveaux accidentels), il en est tenu compte pour disposer les enrochements dans la mesure où le
projeteur juge que la stabilité de ces derniers doit être assurée jusqu’aux conditions accidentelles. A
l’inverse, des critères esthétiques peuvent conduire à les disposer en-dessous des niveaux quasi-
permanents : la décision doit être prise au cas par cas en fonction des enjeux environnementaux, y
compris la nécessité de protection.

D’autres indications sont données dans la suite de ce fascicule.

Il peut s’avérer nécessaire de disposer d’une couche de transition entre les blocs et le lit de la rivière,
si les alluvions sont trop fines.

2.4 RECONNAISSANCES

Les reconnaissances portent sur :

♦ la topographie du terrain sur lequel repose la digue, ainsi que la topographie de la berge de
la rivière ou du canal s’ils sont à proximité de la digue,

♦ les propriétés des terrains de fondation, porteurs de l’ouvrage, qui doivent pouvoir être
appréciés en matière :

• de tassement et de vitesse de consolidation,

• de résistance au cisaillement vis-à-vis du grand glissement,

• de perméabilité,

♦ les propriétés des zones d’emprunt pour les matériaux de la digue et des protections,

♦ les propriétés des écoulements de la rivière en crue aux abords de l’ouvrage (étude
hydraulique des écoulements jusqu’à la plus forte des crues représentatives, en présence
de l’ouvrage).

+ Pour aller plus loin, voir aussi :


♦ les généralités sur les reconnaissances géotechniques,
♦ Comment assurer la qualité de l’étude géotechnique.

+ Voir aussi les données de base de l’étude hydrologique.


+ Voir aussi les généralités sur les études hydrauliques.

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Extrait de ROSA 2000 édition n°1 – © METL / CETMEF
Dans le cas où la digue est établie en bordure de la berge du canal ou du cours d’eau, les
reconnaissances, en sus des investigations visuelles, portent sur :

♦ le repérage de la stratification des terrains sédimentaires, les plans de stratification pouvant


constituer des plans de rupture préférentiels,

♦ l’analyse des discontinuités (fracturation, fissuration, stratification) pouvant affecter les


terrains de type rocheux,

♦ l’analyse des conditions de drainage du massif et des possibilités de mise en charge le long
des discontinuités existantes,

♦ les conditions de dissipation des surpressions interstitielles liées :

• à des variations du niveau du plan d’eau,

• à des crues de la nappe,

• à la surcharge de la digue et éventuellement de la circulation interne.

2.5 CONSTRUCTION

De façon générale, ces ouvrages sont construits à sec sur un terrain décapé de 20 à 30 cm
(enlèvement de la couche végétale).

Ils sont construits à l’avancement dans le sens longitudinal et compactés par couches horizontales
comportant des matériaux composites (noyau étanche, protection de berge), etc. Dans certains cas,
l’étanchéité est réalisée après la mise en place complète du remblai (paroi, tranchée d’argile...).

Les travaux peuvent aussi comprendre :

♦ les purges des matériaux de mauvaise qualité,

♦ les reprofilages des talus des berges existantes,

♦ la création de risbermes.

Les matériaux de remblai utilisés pour la constitution des digues sont généralement choisis en fonction
des disponibilités locales et sont souvent des déblais de travaux connexes, ce qui présente l’avantage
de résoudre les problèmes de mise en dépôt :

♦ déblais de creusement du canal,

♦ déblais de dragage du chenal navigable dans le cours d’eau,

♦ terrain naturel proche de la digue,

♦ zone d’emprunt de matériau argileux pour le noyau.

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Extrait de ROSA 2000 édition n°1 – © METL / CETMEF
L’analyse de ces matériaux (en particulier leur granulométrie et leur teneur en eau) permet de définir
les procédures de compactage.

+ Voir aussi les modes de construction des autres types d’ouvrages :


♦ Quais-poids
♦ Gabions de palplanches
♦ Écluses
♦ Barrages mobiles
♦ Quais sur pieux
♦ Ducs d’Albe
♦ Rideaux de soutènement
♦ Talus et pentes
♦ Parties en béton des ouvrages
♦ Structures métalliques

3. SITUATIONS DE PROJET

+ Voir l’application à un CCTP.

3.1 ANALYSE DES SITUATIONS

Les situations de projet sont définies par référence :

♦ aux niveaux d’eau et aux débits de la rivière,

♦ à la consolidation des sols,

♦ aux phénomènes qui régissent l’évolution des paramètres géométriques sensibles :


affouillements localisés, abaissement ou remontée d’ensemble du lit de la rivière.

La différence entre les situations de court terme et de long terme s’analyse principalement par :

♦ les propriétés de résistance au cisaillement des sols,

♦ les champs de pressions interstitielles.

3.2 EXEMPLES DE SITUATIONS DURABLES

Les situations durables correspondent à la mise en charge permanente de la digue, par exemple par
un ouvrage hydraulique ou, pour un canal, par le niveau maintenu dans le canal. La notion de charge
permanente est à estimer en fonction de la perméabilité des matériaux (plusieurs jours à plusieurs
mois).

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Digues des voies navigables page 16
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3.3 EXEMPLES DE SITUATIONS TRANSITOIRES

Les situations transitoires correspondent à :

♦ une vidange contrôlée du canal,

♦ une crue d’intensité inférieure ou égale à la crue caractéristique,

♦ la fin de construction de la digue.

3.4 EXEMPLES DE SITUATIONS ACCIDENTELLES

Les situations accidentelles correspondent à :

♦ une crue d’intensité supérieure à la crue de calcul,

♦ une vidange rapide du bief par rupture d’une digue ou par fausse manœuvre d’un ouvrage
hydraulique,

♦ une onde solitaire par chute d’un objet dans le bief ou par fausse manœuvre ou rupture
d’une vantellerie d’ouvrage hydraulique,

♦ un affouillement accidentel causé par un défaut des dispositifs de protection,

♦ etc.

+ Voir aussi les situations de projet des autres types d’ouvrages :


♦ Quais-poids
♦ Gabions de palplanches
♦ Écluses
♦ Barrages mobiles
♦ Quais sur pieux
♦ Ducs d’Albe
♦ Rideaux de soutènement
♦ Talus et pentes
♦ Parties en béton des ouvrages
♦ Structures métalliques

+ Voir aussi les généralités sur les situations de projet.

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Digues des voies navigables page 17
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4. COMBINAISONS D’ACTIONS

4.1 SYSTEMES ETUDIES

Les vérifications se décomposent de la manière suivante :

L’instabilité hydraulique concerne la résistance des protections aux érosions (batillage, pluviométrie,
courants fluviaux, submersion accidentelle), ainsi que la résistance du corps de digue aux percolations
sous l’effet des mouvements du plan d’eau et des écoulements internes. L’instabilité hydraulique
s’identifie à l’instabilité interne pour ce genre d’ouvrage.

L’instabilité globale concerne la digue, le sol de fondation, les berges du canal ou du cours d’eau : le
système est constitué par un massif de sol délimité par une surface de rupture potentielle variable,
dont on cherche à déterminer la géométrie la plus défavorable (voir le fascicule « Talus et pentes »).

Les déplacements et déformations concernent la digue avec sa fondation, et les ouvrages


avoisinants éventuels.

4.2 CAS DE CHARGE

Les cas de charge sont composés des actions suivantes :

♦ Actions permanentes : poids propre du sol en place ou rapporté constitutif de la digue,


poids propre des structures faisant partie du système ou agissant sur celui-ci, situées dans
la zone d’influence de l’ouvrage,

♦ Action variables : action de l’eau résultant des pressions interstitielles dans les remblais
ou les fondations et prenant en compte d’éventuels écoulements dans le corps de la digue ;
on doit considérer en particulier les pressions interstitielles en fin de construction et celles
qui sont générées par une vidange rapide du canal,

♦ Actions accidentelles : séismes, conditions hydrauliques exceptionnelles (crues...),


diminution totale ou partielle des propriétés du sol liée à des phénomènes vibratoires
conduisant à un remaniement du sol (battage, vibro-fonçage...).

En complément au fascicule Actions quasi-statiques des niveaux d’eau, il est à noter qu’au passage du
bourrelet de proue de l’onde de batillage, le caractère transitoire de la dépression et l’accélération
d’instauration du courant de retour associé sont de nature à provoquer un soudain rabattement de la
nappe phréatique avec de forts gradients de surpression interstitielle dont il convient d’évaluer les
risques (renardage du sous-sol des berges).

Les combinaisons types d’actions définissent sans ambiguïté la valeur représentative de crue ou de
débit à prendre en compte.

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+ Voir aussi les cas de charge pour les autres types d’ouvrages :
♦ Quais-poids
♦ Gabions de palplanches
♦ Écluses
♦ Barrages mobiles
♦ Quais sur pieux
♦ Ducs d’Albe
♦ Rideaux de soutènement
♦ Talus et pentes
♦ Parties en béton des ouvrages
♦ Structures métalliques

+ Voir aussi les généralités sur les combinaisons d’actions.

5. FORMULATION DES ETATS-LIMITES

5.1 DESCRIPTION DES PHENOMENES A EVITER

5.1.1 INSTABILITE HYDRAULIQUE

Érosion des protections : les entraînements de matériaux de protections (enrochements, couverture


végétale) sont dus :

♦ du côté de la voie d’eau, aux courants et au batillage,

♦ du côté de la terre, aux eaux de ruissellement,

♦ sur la crête, par la circulation interne,

L’érosion comprend aussi bien les désordres de forme des berges (naturelles, berges confortées
d’éléments granulaires placés en vrac ou stabilisés), que les affouillements sous-jacents ou au pied de
telles berges ainsi que de protections par éléments préfabriqués de type gabions, matelas
(enrochements ensachés), voire rideaux de palplanches.

La destruction progressive des protections végétales sous l’effet du vent et des précipitations n’est pas
traitée ici.

Conditions de filtre (compatibilité géométrique) : le défaut de protection ou la mise en œuvre d’une


protection mal adaptée peut aussi conduire à la modification des pentes ou talus, à la remise en cause
de leur stabilité, et provoquer l’érosion.

Autres phénomènes (boulance, érosion régressive) : l’apparition de ces phénomènes qui mettent
en danger le corps de la digue est le plus souvent liée à une cause extérieure : modification brutale
des conditions hydrauliques du fait de variations rapides du plan d’eau, défaut de drainage ou avarie à
un dispositif de drainage, entraînant des surpression interstitielles excessives ou un gradient
hydraulique trop élevé... Il convient de se reporter aux fascicules Rideaux de soutènement et Gabions
de palplanches.

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5.1.2 INSTABILITE GLOBALE

Grand glissement (glissement généralisé) : ce phénomène se manifeste par le glissement, la


décompression du sol ou la rupture suivant une surface traversant la digue et sa fondation ; il
correspond au dépassement des capacités de résistance mobilisable :

♦ par le fait d’actions extérieures trop élevées, temporairement ou non,

♦ par la diminution, temporaire ou non, des efforts résistants mobilisables.

On examine la stabilité d’un massif délimité par des surfaces de ruptures potentielles appartenant à
des familles dont la forme (généralement voisine d’un arc de cercle) est choisie en fonction de la
connaissance que l’on a pu acquérir du remblai et de sa fondation. On compare, pour chaque surface
ainsi retenue, les efforts moteurs et les capacités de résistance. Il convient de se référer au fascicule
Talus et pentes.

Poinçonnement : ce type de rupture est pertinent pour des digues fondées sur des couches de sol
compressible. Ce fascicule complète les recommandations du fascicule Quais-poids.

5.1.3 DEPLACEMENTS ET DEFORMATIONS

Tassements : une estimation des tassements peut être nécessaire lorsqu’on se propose de mettre en
place la digue :

♦ sur des matériaux compressibles (argile par exemple),

♦ aux abords immédiats d’ouvrages sensibles aux tassements différentiels, ou d’ouvrages


fondés sur des pieux.

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5.2 CLASSEMENT DES ETATS-LIMITES ET COMBINAISONS TYPES D’ACTIONS ASSOCIEES

Les états-limites sont classés et associés aux combinaisons types d’actions comme indiqué dans le
tableau ci-dessous.

Etat-limite Catégorie Combinaisons types associées

INSTABILITÉ HYDRAULIQUE
Erosion des protections ELU fondamentale / accidentelle
Conditions de filtre (compatibilité géométrique) ELU / ELS -
Boulance Se reporter au fascicule Rideaux de soutènement
Érosion régressive Se reporter au fascicule Gabions de palplanches

INSTABILITÉ GLOBALE
Grand glissement (glissement généralisé) ELU fondamentale / accidentelle
Poinçonnement Se reporter au fascicule Quais-poids

DEPLACEMENTS ET DEFORMATIONS
Tassement ELS quasi-permanente

+ Voir aussi les états-limites à vérifier pour d’autres types d’ouvrages :


♦ Quais-poids
♦ Gabions de palplanches
♦ Écluses
♦ Barrages mobiles
♦ Quais sur pieux
♦ Ducs d'Albe
♦ Rideaux de soutènement
♦ Talus et pentes
♦ Parties en béton des ouvrages
♦ Structures métalliques

5.3 ASPECTS PARTICULIERS LIES A LA PRISE EN COMPTE DE LA SECURITE

Les digues retenant un plan d’eau permanent doivent être conçues comme de véritables barrages en
terre. Une digue dont la mise en eau reste exceptionnelle présente autant de risques qu’une digue
noyée en permanence, de sorte que les règles de sécurité doivent être aussi sévères dans les deux
cas.

Les exigences en matière de sécurité peuvent être moins sévères pour les situations transitoires que
pour les situations durables.

Le paramètre sensible est le niveau d’eau dans la rivière ou le canal. Il convient de se référer à
l’annexe 2 du fascicule Actions quasi-statiques des niveaux d’eau et au fascicule Actions quasi-
statiques des niveaux d’eau pour la détermination des valeurs représentatives des crues. Le plus
souvent, le choix des « crues de projet » d’une digue résulte des objectifs globaux de l’aménagement,
en matière de réduction des submersions et de protection des lieux habités : les niveaux de protection
peuvent être différentiés dans l’optique de « gérer » les crues. Il convient de souligner qu’une digue
doit être capable de résister à des crues de période de retour supérieures à sa crue de submersion.

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Digues des voies navigables page 21
Extrait de ROSA 2000 édition n°1 – © METL / CETMEF
La prise en compte du système de coefficients partiels ne doit pas dispenser de réaliser une étude de
sensibilité aux variations des paramètres fondamentaux :

♦ résistance au cisaillement (ϕ et c),

♦ paramètres intervenant dans le calcul des pressions interstitielles et des circulations


hydrauliques internes.

Les digues sont particulièrement sensibles aux séismes. La prise en compte de l’action accidentelle
sismique porte sur deux champs distincts :

♦ la stabilité du barrage, avec éventuellement l’estimation des déformations,

♦ les dispositions constructives particulières concernant la fondation et le remblai.

S’agissant de la stabilité des protections enrochées, les incertitudes portent principalement sur
l’évaluation de l’abaissement général éventuel du lit de la rivière, dans la définition de la courbe
blocométrique des enrochements.

La condition d’état-limite de résistance des protections par enrochements s’exprime par :

Dactuel ≥ γd . Dmin

où Dmin dépend des conditions de l’écoulement, des paramètres géométriques (talus) et des propriétés
des blocs (densité). Les conditions de l’écoulement servent à définir des situations de projet et, de ce
fait, ne sont pas affectés par des coefficients partiels : les incertitudes sont prises en compte à la
source dans les modèles hydrauliques (voir le fascicule Actions quasi-statiques des niveaux d’eau).
D’autre part, il apparaît que les formules de résistance utilisées sont toujours assez sécuritaires
(hypothèses faites sur la hauteur de la couche limite...) d’un facteur estimé de 1,50 à 2,00. De ce fait,
le coefficient de modèle γd est formellement égal à 1,00.

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6. MODELISATION DU COMPORTEMENT DE L’OUVRAGE

+ Voir l’application à un CCTP.

6.1 INSTABILITE HYDRAULIQUE

L’expression générale de la résistance des enrochements soumis à l’action des écoulements


hydrauliques est présentée dans le fascicule Valeurs représentatives des résistances (formule
d’Isbach) complétée par l’annexe au fascicule Écoulement des eaux.

+ Voir aussi le fascicule Écoulement des eaux pour davantage d’informations sur les affouillements
en pied des berges soumises à un courant naturel.

6.1.1 STABILITE DES PROTECTIONS ENROCHEES AUX COURANTS FLUVIAUX

6.1.1.1 Prédimensionnement

Les règles de prédimensionnement concernent les principaux paramètres :

5
♦ le fruit m de la carapace vérifie en général : ≤ m≤ 2,
3

♦ l’épaisseur de la carapace est de l’ordre de : e1 ≈ 2 D , D étant la valeur caractéristique du


diamètre des enrochements,

♦ l’épaisseur de la banquette de pied est de l’ordre de : e2 ≈ 3 D ,

♦ le niveau supérieur de la carapace Zmax peut être inférieur au niveau atteint par les plus
fortes crues (mais au moins égal au niveau des PHEN pour les rivières navigables) ; dans
certains cas, on a intérêt à limiter la hauteur de la carapace, en disposant des protections
végétales sur la partie supérieure de la berge.

6.1.1.2 Dimensionnement

La condition d’état-limite s’écrit :

Dactuel ≥ Dmin . G / R

Le diamètre Dmin est évalué (voir le fascicule Valeurs représentatives des résistances) en appliquant la
formule d’Isbach avec n = 1,38 en considérant la vitesse moyenne du courant le long de la berge, dans
la situation considérée :

Vc = 1.38 2 . g . ∆ . Dmin

Vc étant la vitesse moyenne de l’écoulement et ∆ la densité déjaugée de l’enrochement.

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Digues des voies navigables page 23
Extrait de ROSA 2000 édition n°1 – © METL / CETMEF
La force tractrice nécessaire au début de transport d’un matériau placé sur un talus est moins forte
que celle correspondant au début du transport de ce même matériau sur un fond horizontal. Pour tenir
sin 2 Φ
compte de cet effet, on introduit le « facteur de pente » R = 1 − , Φ étant l’angle du talus
sin 2 θ
1
( tan Φ = ), et θ l’angle au repos (talus naturel) des enrochements (environ 40°).
m

Pour tenir compte de l’effet des coudes (attaque plus ou moins frontale de la protection), on introduit
un facteur de majoration G, dont on peut retenir les ordres de grandeur suivants :

♦ lit quasi rectiligne : G = 1,00 à 1,25 ,

♦ lit à sinuosité modérée : G = 1,50 ,

♦ coude aigu à 60° : G = 2,00 à 2,50 ,

♦ coude anguleux à angle droit : G = 4,00 .

6.1.2 STABILITE DES PROTECTIONS LOURDES AU COURANT

Le dimensionnement est ici de l’ordre de la conception. Si l’on considère, par exemple, des
palplanches, on pourra :

♦ ne pas protéger le pied, mais alors calculer la fiche des palplanches en prenant en compte
la profondeur d’affouillement hs ,

♦ ou protéger le pied de la paroi par un tapis d’enrochements libres de volume par mètre
W = 2,25 . hs . D .

6.1.3 STABILITE DES PROTECTIONS ENROCHEES AU BATILLAGE

6.1.3.1 Considérations méthodologiques

Il n’existe pas de méthode analytique détaillée permettant de représenter fidèlement les processus de
migration des éléments granulaires de la berge sous l’action des sollicitations hydrauliques imposées
par le batillage et décrites dans le fascicule Courant. L’usage de diverses relations empiriques permet
toutefois :

♦ d’évaluer les grandeurs hydrauliques avec une bonne précision,

♦ de choisir, pour des dispositions structurelles simples, les dimensions assurant une stabilité
suffisante.

Les méthodes et relations empiriques proposées ci-après résultent d’expériences de laboratoires en


modèle réduits (principalement AIPCN et Pays-Bas) complétées et confortées par des mesures et des
enquêtes d’observations sur la navigation en vraie grandeur.

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Digues des voies navigables page 24
Extrait de ROSA 2000 édition n°1 – © METL / CETMEF
En matière d’approches simplifiées par le calcul, les relations empiriques disponibles sont de deux
sortes :

♦ les unes décrivent la morphodynamique locale et nécessitent donc une donnée hydraulique
intégrant correctement la réponse hydraulique du système berge (cinématique détaillée de
la réflexion, du jet de rive, du déferlement...),

♦ les autres, développées ici, se satisfont des données incidentes mais sont spécifiques à un
type de géométrie idéalisée.

6.1.3.2 Tenue au courant de batillage

Pour les cas où domine l’onde primaire de batillage, on a recours aux mêmes relations que pour le
courant fluvial, en régime permanent.

Nous nous limitons ici aux cas où le batillage peut être déterminant devant les autres agents d’érosion
classique : ceci dispense de considérer les berges sans protection.

Qu’il s’agisse de sédiments grossiers du sol naturel (dépourvus de cohésion), de berges non revêtues
ou de petits enrochements libres en vrac utilisés pour revêtir les talus, l’équilibre des éléments
superficiels impose un lien entre la vitesse locale du courant et la résistance du matériau et de son
agencement.

Formulation de l’AIPCN

Le diamètre minimal des blocs s’écrit :

2.5
æ ucr ö
Dmin = h.ç ÷
ç B k '. Ψ . g . ∆ . h ÷
è 1 cr ø

avec :

♦ Dmin : le diamètre D50 des blocs,

♦ ucr : vitesse du courant de retour (voir le fascicule Courant),

♦ h : la profondeur d’eau,

♦ B1 : un coefficient indiqué dans le tableau ci-dessous,

♦ Ψcr : le paramètre de Shields indiqué dans le tableau ci-dessous,

♦ ∆ : la densité déjaugée,

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Digues des voies navigables page 25
Extrait de ROSA 2000 édition n°1 – © METL / CETMEF
sin 2 Φ
♦ k’ : un facteur de réduction de pente du talus, évalué par : k'= 1− , où
sin 2 ϕ

• ϕ est l’angle de frottement interne du matériau,

• Φ est l’angle du talus.

Condition d’écoulement Coefficient B1


écoulement turbulent violent ; courbes extérieures
5à6
aux rivières et chenaux, rétrécissements locaux
turbulence normale des rivières et des chenaux 7à8
turbulence mineure, écoulement uniforme, lit lisse,
8 à 10
canaux de laboratoire

Etat des particules Paramètre de Shields ψcr


repos 0,03
début d’instabilité 0,04
mouvement 0,06

Formulation d’Isbach

Une autre formulation due à Isbach tient compte de la pente de talutage adoptée et s’appliquerait aussi
bien à la vitesse maximale du courant de retour qu’à la vitesse sur le fond des jets de l’hélice majorée
de 36 % :

0,70 . uˆr2
Dmin =
g.∆.k

avec :

♦ Dmin : le diamètre D50 des blocs,

♦ ûr : le courant maximal de retour (ou le courant naturel maximal si celui-ci est plus fort),

♦ g : l’accélération de la pesanteur,

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Digues des voies navigables page 26
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æ tan 2 Φ ö
♦ k : un facteur égal à cosα .çç1 − ÷ , où :
è tan 2 θ ÷ø

• Φ est l’angle du talus,

• θ est l’angle de talus naturel de l’enrochement (en général de 40 à 45°).

6.1.3.3 Tenue à l’agitation et aux ondes de batillage

Pour les cas où domine l’onde primaire de batillage, on vérifie la tenue mécanique des éléments
pierreux de la couche de protection disposée en talus avec le critère suivant :

Dmin = Zmax . (tg Φ) / 1,5 ∆


1/3

où Dmin est le diamètre D50 des blocs, Zmax la hauteur crête à creux de l’onde transversale de poupe, Φ
l’angle de talus et ∆ la densité déjaugée.

Pour les cas où dominent les ondes secondaires de batillage décrites par la hauteur Hi, on a recours à
des formules dérivées de la stabilité à la houle des talus de brise-lames marins (formule d’Hudson).
L’AIPCN recommande en particulier :

Dmin = Hi . (cos β) / 1,8 ∆


1/2

où Dmin est le diamètre D50 des blocs et β l’angle d’incidence des vagues d’interférence sur le talus de
la berge. Sur les portions rectilignes, on a :

Dmin = 0,42 Hi / ∆

En cas d’exposition à de fortes vagues de batillage, il peut apparaître économique soit d’augmenter
artificiellement la stabilité des éléments du rip-rap par un liant plus ou moins abondant (coulis de
mortier ou d’asphalte), soit de recourir à un enrochement de carapace à blocométrie plus serrée
(bicouche appareillée ou non), voire à des blocs de béton préfabriqués.

Dans le premier cas, on peut ainsi réduire de 10 à 40 % la taille nominale des pierres requises en
simple rip-rap.

Dans les deux autres cas, le dimensionnement relève de la formulation développée pour les
carapaces de brise-lames marins (formule d’Hudson et dérivées) :

Dmin = H . (tg Φ) / KD . ∆
1/3

où KD est un coefficient empirique de stabilité pour simple talus (1,5 < cotg Φ < 5,0), léger dommage,
différencié selon que la vague déferle ou non. Des valeurs spécifiques de KD sont reconnues à la
plupart des formes de blocs artificiels utilisés dans ce domaine (cubes, tétrapode, Acropodeâ...).

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6.1.4 STABILITE DES AUTRES TYPES DE PROTECTION

Pour les dispositifs particuliers de protection tels que gabions, palplanches, matelas poreux..., la
documentation technique des fournisseurs et l’expertise de spécialistes serviront à en évaluer les
capacités de résistance.

6.1.5 CONDITIONS DE FILTRE (COMPATIBILITE GEOMETRIQUE)

Deux matériaux consécutifs de l’ensemble [digue, fondation] doivent respecter les critères
granulométriques suivants (règles de Terzaghi), où F désigne le matériau du filtre et M le matériau
plus fin à protéger :

♦ d15 F < 5.d 85 M ,

♦ d15 F < 20 .d15 M ,

♦ 4.d15 M < d15 M ,

♦ d 50 F < 25.d50 M .

D’autres conditions doivent aussi être respectées :

♦ 2 < d60 / d10< 8 : filtres et drains doivent être assez uniformes pour éviter la ségrégation et
assurer la stabilité interne,

♦ la proportion d’éléments inférieurs à 80 µ doit être inférieure à 5 %,

♦ pour les sables, d15 > 0,1 mm : la perméabilité des sables doit être suffisante.

Dans le cas d’un sol très fin, le premier critère de Terzaghi n’est pas utilisable ; il est alors
recommandé de prendre un sable 0 / 5 mm en appliquant les autres critères, à condition toutefois qu’il
ne s’agisse pas d’argiles dispersives.

Dans le cas d’un sol très gradué, avec d60 / d10 > 16, le filtre contigu à ce matériau doit être déterminé
avec le d85 de la partie inférieure de la courbe granulométrique du sol, après le changement de pente.

Le sens de l’écoulement définit le matériau de filtre et le matériau à protéger.

6.1.6 BOULANCE

La vérification de boulance est à effectuer pour tous les niveaux du sol, et notamment sous le fond de
fouille en phase de construction.

+ Il convient de se reporter au fascicule Rideaux de soutènement.

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6.1.7 EROSION REGRESSIVE

+ Se reporter au fascicule Gabions de palplanches.

6.2 INSTABILITE GLOBALE

+ En complément du fascicule Talus et Pentes.

6.2.1 A LONG TERME

La stabilité à long terme est étudiée en situation durable avec la crue de calcul et, en situation
transitoire (ou accidentelle), avec une vidange contrôlée du bief.

Lors d’une vidange contrôlée, on peut généralement considérer que la ligne de saturation est
horizontale (niveau normal des eaux) dans la zone étanche de la digue (talus amont ou zone centrale)
jusqu’au système de drainage aval. Cette approximation n’affecte pas sensiblement le résultat du
calcul de stabilité, qui est également peu affecté par une variation du poids volumique des matériaux.
Le « coefficient de sécurité » F dépend surtout des valeurs de c’ et ϕ’.

En alternative à la méthode des coefficients partiels, une étude de sensibilité adaptée à l’état-limite de
grand glissement (glissement généralisé) s’effectue en trois étapes :

♦ on étudie d’une façon classique la stabilité avec les valeurs caractéristiques des propriétés
mécaniques c’k et ϕ’k de la fondation et du remblai ; la condition d’état-limite s’écrit :

F(c’k , ϕ’k) ≥ γd, glob

avec γd, glob = 1,50 ;

♦ on évalue l’influence de chaque propriété mécanique sur le « coefficient de sécurité » F de


chaque talus considéré (amont ou aval) en diminuant, à tour de rôle, la cohésion de chaque
couche de sol de 10 kPa (la borne étant c’ = 0) et l’angle de frottement de chaque couche
de sol de 5°. Une diminution de F de quelques centièmes est jugée faible, de quelques
dixièmes est jugée plus élevée : en général, on observe que, pour les digues d’une dizaine
de mètres de hauteur, F est plus sensible à une baisse de la cohésion de 10 kPa que de
l’angle de frottement de 5°, et que cette sensibilité diminue quand la hauteur augmente.
Cette analyse peut conduire à faire réaliser des essais complémentaires, ou à modifier le
choix de certaines valeurs caractéristiques ;

♦ le coefficient F est enfin calculé en diminuant toutes les valeurs caractéristiques des
propriétés mécaniques de 10 kPa et de 5°. La condition d’état-limite s’écrit :

F(c’k - 10 kPa, ϕ’k - 5°) ≥ γd, glob

avec γd, glob = 1,00 pour le talus amont et 1,20 pour le talus aval.

Les profils de talus peuvent être raidis ou adoucis selon les résultats de cette vérification.

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Digues des voies navigables page 29
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Ces valeurs ∆c’ = 10 kPa et ∆ϕ’ = 5° semblent appropriées pour la raison qu’elles correspondent à une
incertitude réaliste sur les résultats des essais triaxiaux ; il convient toutefois d’être particulièrement
prudent, d’une part avec les propriétés prises en compte pour la fondation meuble (hétérogénéité,
difficultés du prélèvement des échantillons intacts, dont l’influence sur F est très significative), et
d’autre part avec la cohésion des matériaux intacts ou compactés, fonction notamment de la
surconsolidation qui est un paramètre important et difficile à déterminer avec précision, qui diminue
avec la hauteur de la digue. Il est à noter que l’interprétation des essais triaxiaux (critère de rupture
choisi, alignement des cercles de rupture) conduit à faire évoluer c’ et ϕ’ en sens contraire. Dans
certains cas, il peut être retenu d’autres valeurs que 10 kPa et 5°, notamment lorsque les valeurs
caractéristiques semblent très faibles ou très élevées.

6.2.2 A COURT TERME

6.2.2.1 Généralités

La stabilité à court terme est étudiée en situation transitoire de fin de construction.

Les problème de stabilité à court terme des digues sont occasionnés par l’emploi de matériaux
relativement compressible ou de matériaux argileux compactés du côté humide de l’Optimum Proctor
Normal (OPN). Ces matériaux, saturés ou proches de la saturation, ont une résistance au cisaillement
limitée à cu (ϕu # 0).

6.2.2.2 Cas des fondations compressibles : état-limite de poinçonnement

Dans le cas d’une couche peu résistante mince, le calcul en rupture non circulaire est pertinent.
Toutefois, en prenant une épaisseur de fondation meuble peu résistante d’au moins H/3, H étant la
hauteur de la digue, on obtient en général des résultats relativement proches pour les trois types de
ruptures non circulaire, circulaire et au poinçonnement.

Dans le calcul au poinçonnement, seule la résistance au cisaillement de la couche la plus médiocre de


la fondation est prise en compte (cette couche doit avoir été mise en évidence lors des
reconnaissances) ; en effet, le remblai est nettement plus résistant que cette dernière. La condition
d’état-limite s’écrit, en contraintes totales :

γd . γ . H ≤ Nc . cu

avec :

♦ γ : le poids volumique total du sol de la digue,

♦ cu : la cohésion non drainée de la couche la plus faible de la fondation (celle qui commande
la rupture),

♦ Nc : le facteur de portance (voir le fascicule Valeurs représentatives des résistances) ;


coefficient égal approximativement à 4 + 0,5 L/D, où L est la largeur moyenne du remblai (à
mi-hauteur) et D l’épaisseur de fondation molle (la valeur minimale de Nc est égale à π + 2).

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6.2.2.3 Cas des remblais en matériaux argileux humides

De faibles augmentations du degré de saturation (problème du surcompactage) ou de la teneur en eau


w peuvent entraîner de fortes hausses de la pression interstitielle, même dans le domaine des faibles
contraintes.

La pression interstitielle, dont le rôle est primordial bien qu’elle soit difficile à évaluer avec précision,
peut s’exprimer à l’aide du facteur ru par u = ru . σV , où σV représente la contrainte verticale totale due
au poids de la colonne de terre située au-dessus du point considéré. Ce coefficient est un indicateur
pratique pour vérifier la stabilité des talus lors des diverses phases de construction ; il permet de
décrire l’évolution dans le temps de la consolidation et, en plus du calcul en contraintes totales à l’aide
de cu , d’effectuer un calcul en contraintes effectives à l’aide de c’ et ϕ’.

Au début de la consolidation, ru est proche de 1,00 ou même supérieur si les matériaux présentent une
dilatance positive ; la résistance au cisaillement se réduit pratiquement à cu .

II est intéressant d’effectuer des essais et des calculs de stabilité avec des matériaux compactés au
laboratoire, d’une part à une teneur en eau un peu plus élevée que celle prévue pour la mise en place,
et d’autre part jusqu’à un degré de saturation élevé, afin d’en mesurer les conséquences.

Les valeurs minimales recommandées du coefficient de sécurité Fst , en cas de séisme, sont
généralement Fst > 1,1 en régime permanent et Fst > 1,0 dans les autres cas.

6.3 DEPLACEMENTS ET DEFORMATIONS

+ Se reporter aux fascicules Talus et Pentes et Quais-Poids.

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Digues des voies navigables page 31
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7. COEFFICIENTS PARTIELS

7.1 COEFFICIENTS DE VALEUR

Pour la vérification en situation durable ou transitoire des états-limites ressortissant à la catégorie


des états-limites ultimes, les valeurs de calcul des principaux paramètres pertinents pour les
ouvrages traités ici, avec application selon le cas des coefficients partiels de valeur (≠ 1,00),
concernent :

♦ les cotes en pied d’ouvrage,

♦ les propriétés de résistance au cisaillement des sols en situation drainée et non drainée (en
cohérence avec les actions du terrain et les résistances) ; pour les sols renforcés, on utilise
les coefficients indiqués sous la mention « CLOUTERRE » sur les propriétés
pressiométriques ou pénétrométriques et sur la résistance au cisaillement,

♦ la capacité portante des fondations superficielles (en cohérence avec les propriétés des
sols), la résistance des enrochements de protection, la résistance des renforcements,

♦ les actions :

• niveaux d’eau.

+ Voir les autres actions, en tant que de besoin, notamment :


♦ Houle
♦ Courant
♦ Poids propre
♦ Écoulement des eaux
♦ Charges d’exploitation
♦ Niveau d’eau accidentel
♦ Séisme

Pour la vérification en situation durable ou transitoire des états-limites ressortissant à la catégorie


des états-limites de service, les principaux coefficients partiels de type γR, serv ou γM, serv concernent :

♦ la capacité portante des fondations superficielles,

♦ la résistance des renforcements.

Les critères de service sont proposés dans le fascicule Paramètres géométriques.

Pour la vérification en situation accidentelle des états-limites ressortissant à la catégorie des états-
limites ultimes, les principaux coefficients partiels de type γR, acc ou γM, acc concernent :

♦ la résistance des renforcements.

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Digues des voies navigables page 32
Extrait de ROSA 2000 édition n°1 – © METL / CETMEF
7.2 COEFFICIENTS DE MODELE

+ Voir l’application à un CCTP.


7.2.1 EN SITUATIONS DURABLES ET TRANSITOIRES

Etat-limite et combinaison Modèle Valeur de γd ou γd, serv


associée

INSTABILITÉ HYDRAULIQUE
Erosion des protections
1,00
(fondamentale)
Conditions de filtre
(compatibilité géométrique) Terzaghi /
(fondamentale)
Boulance Se reporter au fascicule Rideaux de soutènement
Érosion régressive Se reporter au fascicule Gabions de palplanches

INSTABILITÉ GLOBALE
Grand glissement (glissement avec la méthode des coefficients 1,25 pour le talus amont
généralisé) (fondamentale) partiels 1,10 pour le talus aval
Poinçonnement Se reporter au fascicule Quais-Poids

DEPLACEMENTS ET DEFORMATIONS
Tassement (quasi-permanente) Se reporter au fascicule Talus et pentes

7.2.2 EN SITUATIONS ACCIDENTELLES

Etat-limite Modèle Valeur de γd, acc

INSTABILITÉ HYDRAULIQUE
Erosion des protections
1,00
(fondamentale)
Conditions de filtre
(compatibilité géométrique) Terzaghi /
(fondamentale)
Boulance Se reporter au fascicule Rideaux de soutènement
Érosion régressive Se reporter au fascicule Gabions de palplanches

INSTABILITÉ GLOBALE
Grand glissement (glissement avec la méthode des coefficients 1,00 (en général)
généralisé) (fondamentale) partiels 1,10 (sous séisme)
Poinçonnement Se reporter au fascicule Quais-Poids

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Digues des voies navigables page 33
Extrait de ROSA 2000 édition n°1 – © METL / CETMEF
+ Voir aussi les coefficients de modèle pour les états-limites d’autres types d’ouvrages :
♦ Quais-poids
♦ Gabions de palplanches
♦ Écluses
♦ Barrages mobiles
♦ Quais sur pieux
♦ Ducs d’Albe
♦ Rideaux de soutènement
♦ Talus et pentes
♦ Parties en béton des ouvrages
♦ Structures métalliques

8. TEXTES DE REFERENCE

FASCICULE 62 titre V du C.C.T.G., (1993)


Règles techniques de conception et de calcul des fondations des ouvrages de génie civil
Ministère de l’Equipement.

Petits barrages, (1997)


Recommandations pour la conception, la réalisation et le suivi
Comité Français des Grands Barrages - Cemagref Editions.

Recommandations pour l’emploi des géotextiles dans les systèmes de drainage et de filtration,
(1986)
Comité Français des Géotextiles et Géomembranes.

Recommandations dans la protection des berges, (1998)


Voies Navigables de France / Mission pour l’environnement.

Guide de protection des berges de cours d’eau en techniques végétales, (1994)


Ministère de l’environnement - Éditions Bernard Lachat.

oOo

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Digues des voies navigables page 34
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