Rosa2000 Digues
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Recommandations
pour le
CALCUL AUX ETATS-LIMITES
DES OUVRAGES EN SITE AQUATIQUE
Série : OUVRAGES
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Extrait de ROSA 2000 édition n°1 – © METL / CETMEF
RECOMMANDATIONS
POUR LE CALCUL AUX ETATS-LIMITES
DES OUVRAGES EN SITE AQUATIQUE
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1. OBJET _____________________________________________________________________________ 4
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Extrait de ROSA 2000 édition n°1 – © METL / CETMEF
RECOMMANDATIONS
POUR LE CALCUL AUX ETATS-LIMITES
DES OUVRAGES EN SITE AQUATIQUE
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1. OBJET
Le présent fascicule présente les règles de justification semi-probabilistes aux états-limites pour les
digues des voies navigables, dont la hauteur ne dépasse pas 20 mètres, en mettant l’accent sur la
stabilité des dispositifs de protection.
♦ d’exposer les modèles employés pour écrire les conditions d’état-limite (voir la section 6 de
ce fascicule),
♦ de proposer des valeurs des coefficients de modèle (voir la section 7.2 de ce fascicule).
Ce fascicule ne doit pas être utilisé séparément des autres fascicules qui forment l’ensemble des
Recommandations pour le calcul aux états-limites des ouvrages en site aquatique. Il y a lieu de
considérer en particulier les fascicules Actions quasi-statiques des niveaux d’eau pour la définition des
crues représentatives (crues « de projet »), Écoulement des eaux, Courant, Rideaux de soutènement
et Talus et pentes.
Ce fascicule ne traite pas de la qualité des travaux ni du contrôle de leur exécution. Il n’aborde la
conception et l’exécution des ouvrages que dans ce qui apparaît nécessaire à l’intelligence de leurs
règles de justification.
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2. DESCRIPTION ET COMPORTEMENT DES OUVRAGES
Les digues des voies navigables sont édifiées en bordure des canaux et des rivières sur un « bief »
navigable délimité par deux ouvrages hydrauliques équipés ou non d’écluses, afin d’éviter l’extension
des eaux dans les zones qui doivent en être protégées : zones agricoles, zones habitées.... On peut
définir cette fonction aussi bien pendant les niveaux d’eau « ordinaires » que pendant les crues ou les
étiages.
La hauteur des digues qui font l’objet de ce fascicule ne doit pas dépasser 20 m au-dessus du point le
plus bas des fondations : la digue peut alors être considérée comme un « petit barrage ». Au delà, la
législation sur les barrages doit être suivie et les projets examinés par le Comité Technique Permanent
des Barrages (CTPB) : les règles de calcul sont différentes.
Le profil de la digue et sa composition sont choisis en fonction des matériaux disponibles, des
hauteurs d’eau et des conditions d’agression liées aux agents fluviaux (niveaux d’eau, batillage,
courants) ainsi que des circulations hydrauliques internes éventuelles.
2.2 CONCEPTION
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♦ éventuellement, des risbermes ménagées dans le remblai.
♦ la largeur en crête,
♦ la cote supérieure des protections et l’arase de la digue (revanche par rapport au niveau
maximal considéré).
Les facteurs structurels sont la géométrie et la nature des parements. La géométrie transversale des
berges sera caractérisée au minimum par la profondeur en pied et la pente du parement, les cotes de
bermes et les différentes pentes s’il y a lieu. Les singularités longitudinales seront également
caractérisées par leurs principales dimensions.
Le calage de la banquette prend en compte les affouillements éventuels (voir les fascicules
Écoulement des eaux et Paramètres géométriques).
Dans les cas de digues de faibles hauteurs (< 5 m) homogènes composées de matériaux argileux, il
n’y a pas de risques d’infiltrations dans le corps de digue. Dans les autres cas il est nécessaire de
réaliser un drainage interne du remblai. Il est possible d’utiliser des géotextiles comme éléments de
filtres ou de drains.
Pour les petites digues sur fondation compressible, la construction de banquettes latérales, d’une
hauteur de l’ordre de 0,5 H (H étant la hauteur du remblai) et d’une largeur de quelques mètres à 2 ou
3 fois H, peut constituer une solution plus économique que la purge des matériaux peu résistants de la
fondation.
2.2.2 CONTRAINTES
• permanente,
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♦ matériaux disponibles,
♦ action hydraulique liée aux variations plus ou moins régulières des niveaux d’eau.
En particulier, un recul de la digue par rapport à la berge du canal ou de la rivière (pour autant que
celles-ci soient stabilisées) entraînera la création d’une risberme :
Si une circulation est prévisible sur la crête de la digue, il faut prévoir une couche de grave pour éviter
la formation d’ornières, qui permet également d’éviter la dessiccation possible de l’argile compactée.
Les traversées des digues par des ouvrages tels que les siphons représentent des points faibles pour
la stabilité de l’ouvrage, en liaison avec les difficultés supplémentaires de l’exécution (compactage)
des remblais.
La nature des matériaux constitutifs affouillables est caractérisée par le diamètre moyen des éléments,
leur répartition granulométrique et leur densité. Dans le cas de matériaux hétérogènes ou partiellement
cohésifs, la présence d’éléments argileux doit être reconnue (risques supplémentaires de lessivage et
de renards).
2.2.3 ETANCHEITE
La circulation de l’eau dans les digues et les fondations est contrôlée par l’étanchéité et par le
drainage. Pour la fiabilité de l’ouvrage, le drainage est souvent plus important que l’étanchéité.
L’étanchéité des digues des voies navigables peut être assurée de plusieurs manières :
♦ utilisation d’un matériau argileux, soit en totalité (digue homogène), soit par la réalisation
d’un noyau argileux (digue à zones). La création d’un noyau impose une hauteur minimum
car l’épaisseur du noyau doit être suffisante pour permettre la circulation des engins
(3 mètres au minimum). Etant donné les faibles hauteurs des digues, la solution « digue
homogène » est la plus courante ;
♦ création d’une paroi moulée dans l’axe de la digue après sa réalisation, qui assure
l’étanchéité du corps de la digue et de la fondation ;
♦ création d’un revêtement béton ou bitumineux du parement amont de la digue, qui assure
également la protection contre le courant et les vagues ;
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♦ battage de palplanches dans le corps de digue.
L’étanchéité doit être assurée dans le corps de digue ainsi que dans les fondations (si elles sont
perméables).
2.2.4 DRAINAGE
Le drainage de la digue a pour but d’éviter la sortie d’eau sur le parement aval de l’ouvrage et d’éviter
la ruine de l’ouvrage par renard. Le drainage permet également de favoriser l’écoulement de l’eau
derrière le système d’étanchéité. Il peut être assuré par :
♦ un drain en matériau graveleux situé en pied aval de la digue (cas le plus courant pour les
faibles hauteurs) ;
♦ un « drain cheminée » plus ou moins vertical, en sable (0 - 5 mm), placé derrière le noyau
de la base de la digue jusqu’au niveau normal des eaux majoré d’une vingtaine de
centimètres. Le drain est prolongé vers l’aval par des bretelles drainantes jusqu’au pied
aval de l’ouvrage, généralement constituées de cordons en matériau graveleux entourés
par un géotextile. Les cordons peuvent être remplacés par des collecteurs en plastique
raccordés à un collecteur perforé en pied du drain vertical. Les impératifs liés à la
réalisation de ce système de drainage (drain vertical de 50 cm ou plus) font que ce
dispositif est largement surabondant. Cette solution n’est possible qu’à partir d’une certaine
hauteur (de l’ordre de 10 mètres) ;
♦ l’utilisation de matériaux beaucoup plus perméable pour la partie aval de l’ouvrage (deux
matériaux successifs doivent respecter les règles de filtre) ;
♦ un géotextile non tissé ; il existe également des matériaux composites associant la fonction
d’étanchéité et la fonction de drainage.
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2.2.5 PERMEABILITES ET INFILTRATIONS
♦ de la nécessité d’avoir une digue très étanche ou non : cela dépend du volume d’eau
disponible et des risques de modification de la nappe phréatique,
Pour un ouvrage sur une voie navigable, l’étanchéité « totale » n’est pas obligatoire si les infiltrations
sont bien contrôlées (système de drainage) et si la perte d’eau n’est pas pénalisante.
Aussi faible que soit la perméabilité d’un barrage en terre, les infiltrations d’eau seront toujours
présentes et doivent être étudiées pour déterminer les éléments :
♦ la pression interstitielle de l’eau dans le massif, qui peut être déterminée à partir d’un
réseau de lignes équipotentielles ; la position de la ligne de saturation et la connaissance
des pressions interstitielles sont indispensables au calcul de stabilité de l’ouvrage,
♦ le débit de fuite dû aux infiltrations, qui peut s’obtenir à partir du réseau de lignes de
courants orthogonales aux équipotentielles ; les lignes de courant représentent
théoriquement les trajectoires des filets d’eau à travers la digue.
+ Pour aller plus loin sur la détermination des réseaux d’écoulement, il convient de se reporter au
fascicule Actions quasi-statiques des niveaux d’eau.
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2.3 EROSION ET PROTECTION DES DIGUES ET DES BERGES
♦ les courants fluviaux qui, dans une courbure du tracé en plan de la rivière, ont une
composante radiale qui tend à arracher les matériaux de la berge concave,
♦ la divagation d’un bras vif venant attaquer une des berges (cas des lits « en tresse »),
♦ le creusement de galeries par les petits animaux, tels le ragondin ou le rat musqué.
♦ les tassements.
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2.3.2 TYPES DE PROTECTIONS
2.3.2.1 Généralités
Avant d’examiner les principales techniques mises en œuvre pour les protections de berge, il faut
poser les questions fondamentales suivantes :
♦ pourquoi ?
Un élément de réponse est contenu dans les enjeux, ou plutôt les conséquences qu’auraient une
érosion de la berge. Dans certains cas, à l’intérieur d’une vision globale de la gestion et de
l’aménagement du bassin versant, on décidera de ne pas protéger la berge, pour les raisons
suivantes :
A l’exception peut être des techniques végétales, les types de protections présentées ci-après peuvent
être considérés comme des aménagements locaux destinés à préserver telle ou telle infrastructure
implantée dans le lit (protections à la sortie d’un ouvrage), ou derrière la berge (bâtiment industriel,
maisons d’habitation, etc.)
♦ l’amélioration de la résistance des sols : une berge sablonneuse engazonnée résiste à une
vitesse de 2,0 à 2,5 m/s, mais un tel engazonnement ne peut se développer que sur les
talus émergés la majeure partie du temps.
On peut se reporter à l’ouvrage du Ministère de l’Environnement cité à la fin de ce fascicule pour une
information complète sur ce type de protections, qui peuvent faire appel aux techniques suivantes :
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♦ etc.
♦ le reboisement des berges dans les sections rectilignes ou de faible courbure sur les cours
d’eau moyens, après dégradation de la végétation lors des fortes crues,
Par contre, ces techniques peuvent s’avérer insuffisantes pour lutter efficacement contre les
affouillements dans les coudes (attaques plus ou moins frontales, sapement du pied de la berge sous
les niveaux normaux de l’enracinement de la végétation). Ainsi, les cas qui ne pourront pas être traités
par des techniques purement végétales sont les suivants :
♦ les rivières en lit en tresse ou à bras multiples (risques d’attaques des berges par les bras
divagants),
♦ les coudes brusques des petits cours d’eau, et tous les coudes des grands cours d’eau
profonds (affouillements en pied de berge trop importants).
Il s’agit de protections souples constituées d’enrochements libres, comme indiqué sur le schéma ci-
dessous.
Zmax
m
Carapace
1
Couche de transition
e2
La protection comprend :
♦ la banquette de pied (ou sabot), dont le rôle est de fournir une réserve de blocs suffisante
pour paver et stabiliser la fosse d’affouillement susceptible de se produire en pied de berge,
et dont la face supérieure sera calée à un niveau inférieur ou égal au niveau d’étiage,
Si l’application des règles de dimensionnement aboutissent à des diamètres incompatibles avec les
blocs disponibles dans les carrières de proximité, on peut avoir recours à des techniques différentes,
par exemple :
Il s’agit de protections rigides, constituées soit de murs en béton, soit de palplanches. La mise en
place de tels ouvrages n’est justifiée que si les contraintes hydrauliques sont suffisamment fortes pour
empêcher tout autre type de protection.
Pour mémoire, nous citons d’autres types de protections de berges parfois utilisés :
♦ les protections discontinues par épis submersibles ou insubmersibles (surtout utilisés dans
les rivières à bras multiples),
♦ les gabions,
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2.3.3 DISPOSITION DES PROTECTIONS
Les enrochements de protection sont disposés jusqu’à la cote atteinte par l’eau de la rivière ou du
canal sous la crue ou les conditions de calcul. Si des niveaux d’eau plus défavorables sont définis
(niveaux accidentels), il en est tenu compte pour disposer les enrochements dans la mesure où le
projeteur juge que la stabilité de ces derniers doit être assurée jusqu’aux conditions accidentelles. A
l’inverse, des critères esthétiques peuvent conduire à les disposer en-dessous des niveaux quasi-
permanents : la décision doit être prise au cas par cas en fonction des enjeux environnementaux, y
compris la nécessité de protection.
Il peut s’avérer nécessaire de disposer d’une couche de transition entre les blocs et le lit de la rivière,
si les alluvions sont trop fines.
2.4 RECONNAISSANCES
♦ la topographie du terrain sur lequel repose la digue, ainsi que la topographie de la berge de
la rivière ou du canal s’ils sont à proximité de la digue,
♦ les propriétés des terrains de fondation, porteurs de l’ouvrage, qui doivent pouvoir être
appréciés en matière :
• de perméabilité,
♦ les propriétés des zones d’emprunt pour les matériaux de la digue et des protections,
♦ les propriétés des écoulements de la rivière en crue aux abords de l’ouvrage (étude
hydraulique des écoulements jusqu’à la plus forte des crues représentatives, en présence
de l’ouvrage).
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Dans le cas où la digue est établie en bordure de la berge du canal ou du cours d’eau, les
reconnaissances, en sus des investigations visuelles, portent sur :
♦ l’analyse des conditions de drainage du massif et des possibilités de mise en charge le long
des discontinuités existantes,
2.5 CONSTRUCTION
De façon générale, ces ouvrages sont construits à sec sur un terrain décapé de 20 à 30 cm
(enlèvement de la couche végétale).
Ils sont construits à l’avancement dans le sens longitudinal et compactés par couches horizontales
comportant des matériaux composites (noyau étanche, protection de berge), etc. Dans certains cas,
l’étanchéité est réalisée après la mise en place complète du remblai (paroi, tranchée d’argile...).
♦ la création de risbermes.
Les matériaux de remblai utilisés pour la constitution des digues sont généralement choisis en fonction
des disponibilités locales et sont souvent des déblais de travaux connexes, ce qui présente l’avantage
de résoudre les problèmes de mise en dépôt :
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L’analyse de ces matériaux (en particulier leur granulométrie et leur teneur en eau) permet de définir
les procédures de compactage.
3. SITUATIONS DE PROJET
La différence entre les situations de court terme et de long terme s’analyse principalement par :
Les situations durables correspondent à la mise en charge permanente de la digue, par exemple par
un ouvrage hydraulique ou, pour un canal, par le niveau maintenu dans le canal. La notion de charge
permanente est à estimer en fonction de la perméabilité des matériaux (plusieurs jours à plusieurs
mois).
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3.3 EXEMPLES DE SITUATIONS TRANSITOIRES
♦ une vidange rapide du bief par rupture d’une digue ou par fausse manœuvre d’un ouvrage
hydraulique,
♦ une onde solitaire par chute d’un objet dans le bief ou par fausse manœuvre ou rupture
d’une vantellerie d’ouvrage hydraulique,
♦ etc.
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4. COMBINAISONS D’ACTIONS
L’instabilité hydraulique concerne la résistance des protections aux érosions (batillage, pluviométrie,
courants fluviaux, submersion accidentelle), ainsi que la résistance du corps de digue aux percolations
sous l’effet des mouvements du plan d’eau et des écoulements internes. L’instabilité hydraulique
s’identifie à l’instabilité interne pour ce genre d’ouvrage.
L’instabilité globale concerne la digue, le sol de fondation, les berges du canal ou du cours d’eau : le
système est constitué par un massif de sol délimité par une surface de rupture potentielle variable,
dont on cherche à déterminer la géométrie la plus défavorable (voir le fascicule « Talus et pentes »).
♦ Action variables : action de l’eau résultant des pressions interstitielles dans les remblais
ou les fondations et prenant en compte d’éventuels écoulements dans le corps de la digue ;
on doit considérer en particulier les pressions interstitielles en fin de construction et celles
qui sont générées par une vidange rapide du canal,
En complément au fascicule Actions quasi-statiques des niveaux d’eau, il est à noter qu’au passage du
bourrelet de proue de l’onde de batillage, le caractère transitoire de la dépression et l’accélération
d’instauration du courant de retour associé sont de nature à provoquer un soudain rabattement de la
nappe phréatique avec de forts gradients de surpression interstitielle dont il convient d’évaluer les
risques (renardage du sous-sol des berges).
Les combinaisons types d’actions définissent sans ambiguïté la valeur représentative de crue ou de
débit à prendre en compte.
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+ Voir aussi les cas de charge pour les autres types d’ouvrages :
♦ Quais-poids
♦ Gabions de palplanches
♦ Écluses
♦ Barrages mobiles
♦ Quais sur pieux
♦ Ducs d’Albe
♦ Rideaux de soutènement
♦ Talus et pentes
♦ Parties en béton des ouvrages
♦ Structures métalliques
L’érosion comprend aussi bien les désordres de forme des berges (naturelles, berges confortées
d’éléments granulaires placés en vrac ou stabilisés), que les affouillements sous-jacents ou au pied de
telles berges ainsi que de protections par éléments préfabriqués de type gabions, matelas
(enrochements ensachés), voire rideaux de palplanches.
La destruction progressive des protections végétales sous l’effet du vent et des précipitations n’est pas
traitée ici.
Autres phénomènes (boulance, érosion régressive) : l’apparition de ces phénomènes qui mettent
en danger le corps de la digue est le plus souvent liée à une cause extérieure : modification brutale
des conditions hydrauliques du fait de variations rapides du plan d’eau, défaut de drainage ou avarie à
un dispositif de drainage, entraînant des surpression interstitielles excessives ou un gradient
hydraulique trop élevé... Il convient de se reporter aux fascicules Rideaux de soutènement et Gabions
de palplanches.
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5.1.2 INSTABILITE GLOBALE
On examine la stabilité d’un massif délimité par des surfaces de ruptures potentielles appartenant à
des familles dont la forme (généralement voisine d’un arc de cercle) est choisie en fonction de la
connaissance que l’on a pu acquérir du remblai et de sa fondation. On compare, pour chaque surface
ainsi retenue, les efforts moteurs et les capacités de résistance. Il convient de se référer au fascicule
Talus et pentes.
Poinçonnement : ce type de rupture est pertinent pour des digues fondées sur des couches de sol
compressible. Ce fascicule complète les recommandations du fascicule Quais-poids.
Tassements : une estimation des tassements peut être nécessaire lorsqu’on se propose de mettre en
place la digue :
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5.2 CLASSEMENT DES ETATS-LIMITES ET COMBINAISONS TYPES D’ACTIONS ASSOCIEES
Les états-limites sont classés et associés aux combinaisons types d’actions comme indiqué dans le
tableau ci-dessous.
INSTABILITÉ HYDRAULIQUE
Erosion des protections ELU fondamentale / accidentelle
Conditions de filtre (compatibilité géométrique) ELU / ELS -
Boulance Se reporter au fascicule Rideaux de soutènement
Érosion régressive Se reporter au fascicule Gabions de palplanches
INSTABILITÉ GLOBALE
Grand glissement (glissement généralisé) ELU fondamentale / accidentelle
Poinçonnement Se reporter au fascicule Quais-poids
DEPLACEMENTS ET DEFORMATIONS
Tassement ELS quasi-permanente
Les digues retenant un plan d’eau permanent doivent être conçues comme de véritables barrages en
terre. Une digue dont la mise en eau reste exceptionnelle présente autant de risques qu’une digue
noyée en permanence, de sorte que les règles de sécurité doivent être aussi sévères dans les deux
cas.
Les exigences en matière de sécurité peuvent être moins sévères pour les situations transitoires que
pour les situations durables.
Le paramètre sensible est le niveau d’eau dans la rivière ou le canal. Il convient de se référer à
l’annexe 2 du fascicule Actions quasi-statiques des niveaux d’eau et au fascicule Actions quasi-
statiques des niveaux d’eau pour la détermination des valeurs représentatives des crues. Le plus
souvent, le choix des « crues de projet » d’une digue résulte des objectifs globaux de l’aménagement,
en matière de réduction des submersions et de protection des lieux habités : les niveaux de protection
peuvent être différentiés dans l’optique de « gérer » les crues. Il convient de souligner qu’une digue
doit être capable de résister à des crues de période de retour supérieures à sa crue de submersion.
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La prise en compte du système de coefficients partiels ne doit pas dispenser de réaliser une étude de
sensibilité aux variations des paramètres fondamentaux :
Les digues sont particulièrement sensibles aux séismes. La prise en compte de l’action accidentelle
sismique porte sur deux champs distincts :
S’agissant de la stabilité des protections enrochées, les incertitudes portent principalement sur
l’évaluation de l’abaissement général éventuel du lit de la rivière, dans la définition de la courbe
blocométrique des enrochements.
Dactuel ≥ γd . Dmin
où Dmin dépend des conditions de l’écoulement, des paramètres géométriques (talus) et des propriétés
des blocs (densité). Les conditions de l’écoulement servent à définir des situations de projet et, de ce
fait, ne sont pas affectés par des coefficients partiels : les incertitudes sont prises en compte à la
source dans les modèles hydrauliques (voir le fascicule Actions quasi-statiques des niveaux d’eau).
D’autre part, il apparaît que les formules de résistance utilisées sont toujours assez sécuritaires
(hypothèses faites sur la hauteur de la couche limite...) d’un facteur estimé de 1,50 à 2,00. De ce fait,
le coefficient de modèle γd est formellement égal à 1,00.
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6. MODELISATION DU COMPORTEMENT DE L’OUVRAGE
+ Voir aussi le fascicule Écoulement des eaux pour davantage d’informations sur les affouillements
en pied des berges soumises à un courant naturel.
6.1.1.1 Prédimensionnement
5
♦ le fruit m de la carapace vérifie en général : ≤ m≤ 2,
3
♦ le niveau supérieur de la carapace Zmax peut être inférieur au niveau atteint par les plus
fortes crues (mais au moins égal au niveau des PHEN pour les rivières navigables) ; dans
certains cas, on a intérêt à limiter la hauteur de la carapace, en disposant des protections
végétales sur la partie supérieure de la berge.
6.1.1.2 Dimensionnement
Dactuel ≥ Dmin . G / R
Le diamètre Dmin est évalué (voir le fascicule Valeurs représentatives des résistances) en appliquant la
formule d’Isbach avec n = 1,38 en considérant la vitesse moyenne du courant le long de la berge, dans
la situation considérée :
Vc = 1.38 2 . g . ∆ . Dmin
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La force tractrice nécessaire au début de transport d’un matériau placé sur un talus est moins forte
que celle correspondant au début du transport de ce même matériau sur un fond horizontal. Pour tenir
sin 2 Φ
compte de cet effet, on introduit le « facteur de pente » R = 1 − , Φ étant l’angle du talus
sin 2 θ
1
( tan Φ = ), et θ l’angle au repos (talus naturel) des enrochements (environ 40°).
m
Pour tenir compte de l’effet des coudes (attaque plus ou moins frontale de la protection), on introduit
un facteur de majoration G, dont on peut retenir les ordres de grandeur suivants :
Le dimensionnement est ici de l’ordre de la conception. Si l’on considère, par exemple, des
palplanches, on pourra :
♦ ne pas protéger le pied, mais alors calculer la fiche des palplanches en prenant en compte
la profondeur d’affouillement hs ,
♦ ou protéger le pied de la paroi par un tapis d’enrochements libres de volume par mètre
W = 2,25 . hs . D .
Il n’existe pas de méthode analytique détaillée permettant de représenter fidèlement les processus de
migration des éléments granulaires de la berge sous l’action des sollicitations hydrauliques imposées
par le batillage et décrites dans le fascicule Courant. L’usage de diverses relations empiriques permet
toutefois :
♦ de choisir, pour des dispositions structurelles simples, les dimensions assurant une stabilité
suffisante.
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En matière d’approches simplifiées par le calcul, les relations empiriques disponibles sont de deux
sortes :
♦ les unes décrivent la morphodynamique locale et nécessitent donc une donnée hydraulique
intégrant correctement la réponse hydraulique du système berge (cinématique détaillée de
la réflexion, du jet de rive, du déferlement...),
♦ les autres, développées ici, se satisfont des données incidentes mais sont spécifiques à un
type de géométrie idéalisée.
Pour les cas où domine l’onde primaire de batillage, on a recours aux mêmes relations que pour le
courant fluvial, en régime permanent.
Nous nous limitons ici aux cas où le batillage peut être déterminant devant les autres agents d’érosion
classique : ceci dispense de considérer les berges sans protection.
Qu’il s’agisse de sédiments grossiers du sol naturel (dépourvus de cohésion), de berges non revêtues
ou de petits enrochements libres en vrac utilisés pour revêtir les talus, l’équilibre des éléments
superficiels impose un lien entre la vitesse locale du courant et la résistance du matériau et de son
agencement.
Formulation de l’AIPCN
2.5
æ ucr ö
Dmin = h.ç ÷
ç B k '. Ψ . g . ∆ . h ÷
è 1 cr ø
avec :
♦ h : la profondeur d’eau,
♦ ∆ : la densité déjaugée,
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sin 2 Φ
♦ k’ : un facteur de réduction de pente du talus, évalué par : k'= 1− , où
sin 2 ϕ
Formulation d’Isbach
Une autre formulation due à Isbach tient compte de la pente de talutage adoptée et s’appliquerait aussi
bien à la vitesse maximale du courant de retour qu’à la vitesse sur le fond des jets de l’hélice majorée
de 36 % :
0,70 . uˆr2
Dmin =
g.∆.k
avec :
♦ ûr : le courant maximal de retour (ou le courant naturel maximal si celui-ci est plus fort),
♦ g : l’accélération de la pesanteur,
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æ tan 2 Φ ö
♦ k : un facteur égal à cosα .çç1 − ÷ , où :
è tan 2 θ ÷ø
Pour les cas où domine l’onde primaire de batillage, on vérifie la tenue mécanique des éléments
pierreux de la couche de protection disposée en talus avec le critère suivant :
où Dmin est le diamètre D50 des blocs, Zmax la hauteur crête à creux de l’onde transversale de poupe, Φ
l’angle de talus et ∆ la densité déjaugée.
Pour les cas où dominent les ondes secondaires de batillage décrites par la hauteur Hi, on a recours à
des formules dérivées de la stabilité à la houle des talus de brise-lames marins (formule d’Hudson).
L’AIPCN recommande en particulier :
où Dmin est le diamètre D50 des blocs et β l’angle d’incidence des vagues d’interférence sur le talus de
la berge. Sur les portions rectilignes, on a :
Dmin = 0,42 Hi / ∆
En cas d’exposition à de fortes vagues de batillage, il peut apparaître économique soit d’augmenter
artificiellement la stabilité des éléments du rip-rap par un liant plus ou moins abondant (coulis de
mortier ou d’asphalte), soit de recourir à un enrochement de carapace à blocométrie plus serrée
(bicouche appareillée ou non), voire à des blocs de béton préfabriqués.
Dans le premier cas, on peut ainsi réduire de 10 à 40 % la taille nominale des pierres requises en
simple rip-rap.
Dans les deux autres cas, le dimensionnement relève de la formulation développée pour les
carapaces de brise-lames marins (formule d’Hudson et dérivées) :
Dmin = H . (tg Φ) / KD . ∆
1/3
où KD est un coefficient empirique de stabilité pour simple talus (1,5 < cotg Φ < 5,0), léger dommage,
différencié selon que la vague déferle ou non. Des valeurs spécifiques de KD sont reconnues à la
plupart des formes de blocs artificiels utilisés dans ce domaine (cubes, tétrapode, Acropodeâ...).
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6.1.4 STABILITE DES AUTRES TYPES DE PROTECTION
Pour les dispositifs particuliers de protection tels que gabions, palplanches, matelas poreux..., la
documentation technique des fournisseurs et l’expertise de spécialistes serviront à en évaluer les
capacités de résistance.
Deux matériaux consécutifs de l’ensemble [digue, fondation] doivent respecter les critères
granulométriques suivants (règles de Terzaghi), où F désigne le matériau du filtre et M le matériau
plus fin à protéger :
♦ d 50 F < 25.d50 M .
♦ 2 < d60 / d10< 8 : filtres et drains doivent être assez uniformes pour éviter la ségrégation et
assurer la stabilité interne,
♦ pour les sables, d15 > 0,1 mm : la perméabilité des sables doit être suffisante.
Dans le cas d’un sol très fin, le premier critère de Terzaghi n’est pas utilisable ; il est alors
recommandé de prendre un sable 0 / 5 mm en appliquant les autres critères, à condition toutefois qu’il
ne s’agisse pas d’argiles dispersives.
Dans le cas d’un sol très gradué, avec d60 / d10 > 16, le filtre contigu à ce matériau doit être déterminé
avec le d85 de la partie inférieure de la courbe granulométrique du sol, après le changement de pente.
6.1.6 BOULANCE
La vérification de boulance est à effectuer pour tous les niveaux du sol, et notamment sous le fond de
fouille en phase de construction.
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6.1.7 EROSION REGRESSIVE
La stabilité à long terme est étudiée en situation durable avec la crue de calcul et, en situation
transitoire (ou accidentelle), avec une vidange contrôlée du bief.
Lors d’une vidange contrôlée, on peut généralement considérer que la ligne de saturation est
horizontale (niveau normal des eaux) dans la zone étanche de la digue (talus amont ou zone centrale)
jusqu’au système de drainage aval. Cette approximation n’affecte pas sensiblement le résultat du
calcul de stabilité, qui est également peu affecté par une variation du poids volumique des matériaux.
Le « coefficient de sécurité » F dépend surtout des valeurs de c’ et ϕ’.
En alternative à la méthode des coefficients partiels, une étude de sensibilité adaptée à l’état-limite de
grand glissement (glissement généralisé) s’effectue en trois étapes :
♦ on étudie d’une façon classique la stabilité avec les valeurs caractéristiques des propriétés
mécaniques c’k et ϕ’k de la fondation et du remblai ; la condition d’état-limite s’écrit :
♦ le coefficient F est enfin calculé en diminuant toutes les valeurs caractéristiques des
propriétés mécaniques de 10 kPa et de 5°. La condition d’état-limite s’écrit :
avec γd, glob = 1,00 pour le talus amont et 1,20 pour le talus aval.
Les profils de talus peuvent être raidis ou adoucis selon les résultats de cette vérification.
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Ces valeurs ∆c’ = 10 kPa et ∆ϕ’ = 5° semblent appropriées pour la raison qu’elles correspondent à une
incertitude réaliste sur les résultats des essais triaxiaux ; il convient toutefois d’être particulièrement
prudent, d’une part avec les propriétés prises en compte pour la fondation meuble (hétérogénéité,
difficultés du prélèvement des échantillons intacts, dont l’influence sur F est très significative), et
d’autre part avec la cohésion des matériaux intacts ou compactés, fonction notamment de la
surconsolidation qui est un paramètre important et difficile à déterminer avec précision, qui diminue
avec la hauteur de la digue. Il est à noter que l’interprétation des essais triaxiaux (critère de rupture
choisi, alignement des cercles de rupture) conduit à faire évoluer c’ et ϕ’ en sens contraire. Dans
certains cas, il peut être retenu d’autres valeurs que 10 kPa et 5°, notamment lorsque les valeurs
caractéristiques semblent très faibles ou très élevées.
6.2.2.1 Généralités
Les problème de stabilité à court terme des digues sont occasionnés par l’emploi de matériaux
relativement compressible ou de matériaux argileux compactés du côté humide de l’Optimum Proctor
Normal (OPN). Ces matériaux, saturés ou proches de la saturation, ont une résistance au cisaillement
limitée à cu (ϕu # 0).
Dans le cas d’une couche peu résistante mince, le calcul en rupture non circulaire est pertinent.
Toutefois, en prenant une épaisseur de fondation meuble peu résistante d’au moins H/3, H étant la
hauteur de la digue, on obtient en général des résultats relativement proches pour les trois types de
ruptures non circulaire, circulaire et au poinçonnement.
γd . γ . H ≤ Nc . cu
avec :
♦ cu : la cohésion non drainée de la couche la plus faible de la fondation (celle qui commande
la rupture),
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6.2.2.3 Cas des remblais en matériaux argileux humides
La pression interstitielle, dont le rôle est primordial bien qu’elle soit difficile à évaluer avec précision,
peut s’exprimer à l’aide du facteur ru par u = ru . σV , où σV représente la contrainte verticale totale due
au poids de la colonne de terre située au-dessus du point considéré. Ce coefficient est un indicateur
pratique pour vérifier la stabilité des talus lors des diverses phases de construction ; il permet de
décrire l’évolution dans le temps de la consolidation et, en plus du calcul en contraintes totales à l’aide
de cu , d’effectuer un calcul en contraintes effectives à l’aide de c’ et ϕ’.
Au début de la consolidation, ru est proche de 1,00 ou même supérieur si les matériaux présentent une
dilatance positive ; la résistance au cisaillement se réduit pratiquement à cu .
II est intéressant d’effectuer des essais et des calculs de stabilité avec des matériaux compactés au
laboratoire, d’une part à une teneur en eau un peu plus élevée que celle prévue pour la mise en place,
et d’autre part jusqu’à un degré de saturation élevé, afin d’en mesurer les conséquences.
Les valeurs minimales recommandées du coefficient de sécurité Fst , en cas de séisme, sont
généralement Fst > 1,1 en régime permanent et Fst > 1,0 dans les autres cas.
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7. COEFFICIENTS PARTIELS
♦ les propriétés de résistance au cisaillement des sols en situation drainée et non drainée (en
cohérence avec les actions du terrain et les résistances) ; pour les sols renforcés, on utilise
les coefficients indiqués sous la mention « CLOUTERRE » sur les propriétés
pressiométriques ou pénétrométriques et sur la résistance au cisaillement,
♦ la capacité portante des fondations superficielles (en cohérence avec les propriétés des
sols), la résistance des enrochements de protection, la résistance des renforcements,
♦ les actions :
• niveaux d’eau.
Pour la vérification en situation accidentelle des états-limites ressortissant à la catégorie des états-
limites ultimes, les principaux coefficients partiels de type γR, acc ou γM, acc concernent :
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7.2 COEFFICIENTS DE MODELE
INSTABILITÉ HYDRAULIQUE
Erosion des protections
1,00
(fondamentale)
Conditions de filtre
(compatibilité géométrique) Terzaghi /
(fondamentale)
Boulance Se reporter au fascicule Rideaux de soutènement
Érosion régressive Se reporter au fascicule Gabions de palplanches
INSTABILITÉ GLOBALE
Grand glissement (glissement avec la méthode des coefficients 1,25 pour le talus amont
généralisé) (fondamentale) partiels 1,10 pour le talus aval
Poinçonnement Se reporter au fascicule Quais-Poids
DEPLACEMENTS ET DEFORMATIONS
Tassement (quasi-permanente) Se reporter au fascicule Talus et pentes
INSTABILITÉ HYDRAULIQUE
Erosion des protections
1,00
(fondamentale)
Conditions de filtre
(compatibilité géométrique) Terzaghi /
(fondamentale)
Boulance Se reporter au fascicule Rideaux de soutènement
Érosion régressive Se reporter au fascicule Gabions de palplanches
INSTABILITÉ GLOBALE
Grand glissement (glissement avec la méthode des coefficients 1,00 (en général)
généralisé) (fondamentale) partiels 1,10 (sous séisme)
Poinçonnement Se reporter au fascicule Quais-Poids
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+ Voir aussi les coefficients de modèle pour les états-limites d’autres types d’ouvrages :
♦ Quais-poids
♦ Gabions de palplanches
♦ Écluses
♦ Barrages mobiles
♦ Quais sur pieux
♦ Ducs d’Albe
♦ Rideaux de soutènement
♦ Talus et pentes
♦ Parties en béton des ouvrages
♦ Structures métalliques
8. TEXTES DE REFERENCE
Recommandations pour l’emploi des géotextiles dans les systèmes de drainage et de filtration,
(1986)
Comité Français des Géotextiles et Géomembranes.
oOo
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