Dzexams 3as Francais As - d1 20181 326264 PDF
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Texte :
Il y a soixante ans, deux militants nationalistes algériens, Ahmed Zabana et Abdelkader Ferradj,
étaient guillotinés. Le président du Conseil était Guy Mollet, le ministre de la Justice, François
Mitterrand. Ces deux exécutions furent les premières d’une longue série.
Les gouvernements successifs ont tout fait pour minimiser les « événements » qui se déroulaient en
Algérie, depuis les attentats de la Toussaint en 1954, en utilisant des euphémismes* : opérations de
maintien de l’ordre, pacification…De même, il ne pouvait être question de combattre une armée de
libération. Ainsi, les combattants algériens n’ont jamais été considérés comme tels, mais comme des «
rebelles » ou des « hors-la-loi » faisant partie des « bandes armées » sous le régime de droit commun. De
ce fait, ils n’étaient pas passés par les armes devant un peloton d’exécution, mais guillotinés.
Pourtant, le cadre législatif s’est progressivement rapproché de l’état de guerre, d’abord avec la loi
d’avril 1955 créant l’état d’urgence, puis un nouveau pas est franchi en 1956 : Guy Mollet, leader
socialiste, bascule alors dans la répression. Le 15 février, le Conseil des ministres se prononce en faveur
des exécutions capitales. François Mitterrand, alors ministre de la Justice, y est favorable. Le 12 mars
1956, les « pouvoirs spéciaux » sont votés ; ils autorisent le gouvernement à mettre en œuvre tous les
moyens pour rétablir l’ordre en Algérie. Dès les jours suivants, toute une série de lois et de décrets sont
adoptés, notamment pour condamner à mort les déserteurs rejoignant une « bande armée ».
Abdelkader Ferradj est justement un déserteur. Il a participé à une attaque ayant tué six personnes,
près de Palestro, et la presse souligne qu’il a déserté de cette localité. Or, le nom de Palestro prend une
tout autre résonance à partir du 18 mai 1956 : 20 rappelés au service militaire sont tués près du village de
Djerrah, dans les gorges de Palestro. Le nom attaché aux événements enflamme l’actualité et choque
l’opinion publique française. Condamner à mort et exécuter Abdelkader Ferradj, c’était répondre aux
morts de Palestro en tuant quelqu’un qui n’en était pas responsable mais qui était difficilement
défendable.
Ahmed Zabana était un militant beaucoup plus chevronné. Ouvrier dans une cimenterie à Oran, il était
syndicaliste de la CGT et un animateur du parti indépendantiste de Messali El Hadj, le PPA-MTLD.
Membre de l’Organisation spéciale (OS), bras armé clandestin du PPA-MTLD, il a déjà été arrêté et
torturé en 1950, et condamné à trois ans de prison. Le 1er novembre 1954, il a participé à l’insurrection
aux environs d’Oran, avant d’être arrêté huit jours plus tard. Accusé d’avoir participé à l’attaque d’une
maison forestière et d’avoir tué le garde, il est condamné à mort le 3 mai 1956.
Le conseil supérieur de la magistrature rejette les demandes de grâce. Le 19 juin 1956, à 4 heures du
matin, dans la prison Barberousse à Alger, Ahmed Zabana puis Abdelkader Ferradj sont guillotinés.
Ces exécutions plongent l’Algérie dans une spirale de la violence. Le FLN avait déjà prévenu qu’il
tuerait cent Européens pour chaque exécution. Les attentats individuels se multiplient, en effet : en dix
jours, 43 Européens sont tués ou blessés. Les « ultras » de l’Algérie française décident de passer à la
vitesse supérieure : au mois d’août, ils déposent une bombe dans la casbah d’Alger, rue de Thèbes, qui
tue 70 Algériens. L’escalade du terrorisme urbain est dès lors lancée ; elle conduira à la « bataille
d’Alger » de 1957. TRAMOR QUEMENEUR. L'HUMANITÉ. JUIN 2016
1) L’auteur de ce texte :
-Témoigne d’un événement historique
-Informe d’un fait d’histoire
-Raconte un fait imaginaire
Relevez la bonne réponse
2) Quelles sont les expressions utilisées par les différents gouvernements français afin de minimiser
la gravité des évènements d’Algérie.
3) Les combattants algériens qui faisaient partie d’une « bande armée » étaient exécutés :
4) Relevez du texte une phrase qui montre que l’exécution de Abdelkader Ferradj était en fait un
acte de vengeance.
-AVRIL 1955 -
-18 MAI 1956 -
-19 juin 1956 -
-1957 -
Bon Courage
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Dates Evénements
(Phrases nominales)
9) Condamnés à mort
Exécution
10) Ahmed Zahana est un militant nationaliste algérien ayant participé à l’insurrection de
la guerre de libération nationale du 1er novembre 1954 dans la région d'Oran. Condamné à
mort à la suite de l'assassinat d’un garde forestier, il est le premier indépendantiste algérien
à être guillotiné, le 19 juin 1956.