Dupuy Conf PDF
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Jean-Luc Dupuy
Institut National de la Recherche Agronomique
Unité d’Ecologie des Forêts Méditerranéennes
Equipe Physique et Ecologie du Feu
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Feux et végétations
Feu de surface
Les feux
− Incendie
− Feu agricole ou Feu de cimes
forestier
− Feu pastoral
− Brûlage dirigé
La végétation
– Forêts
– Landes, maquis
– Savane, prairies
– Tourbières
– Surfaces cultivées
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Un phénomène biophysique et anthropique
Facteurs biophysiques
Climat / Météorologie Combustible
- Vent - Quantité (charge)
- Température - Qualité (composition)
- Humidité relative Feu - Etat hydrique (teneur en eau)
- Précipitations - Arrangement spatial (distribution
- Foudre de densités de matière)
Topographie
- Exposition
- Pente
Facteurs anthropiques
− Départs de feu ( > 95 % des causes en Europe)
− Occupation des sols et gestion des milieux naturels
− Aménagement du territoire, urbanisation
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Quelques chiffres
Surfaces brûlées annuelles Surfaces brûlées annuelles
estimées par images satellitaires, en Europe méditerranéenne,
millions d’ha (2001-2004) milliers d’ha (1980-2012)
(
Source : EFFIS
Enjeux et impacts
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Enjeux : qu’est-ce qui est menacé ?
Feux de forêt et de
tourbières (« peat fires »),
8 millions d’hectares brûlés
Coût de 5 milliards de $
(GFMC, 2013) Blanc: fumée. Couleurs: ozone troposhérique. NASA
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Dommages matériels et coûts
Dommages matériels
L’essentiel des dommages concernent l’habitat et a lieu lors des grands feux
Constructions détruites (ex.):
France : < 10 / an (110 en 2003)
Australie, Black Saturday (2009): 2200 en 12 h
Californie (2003) : 3700
Grèce (2007) : 2000
Coût économiques
Evènements : Russie, 15 milliards $ (2009) - Californie 10 milliards $ (2008)
– Australie, Ash Saturday, 1 milliard $ (2009) - Portugal 1 milliard € (2003)
Prévention et lutte:
France – prévention (1/3), lutte (2/3) : 500 millions €/an (Chatry et al .
2010) - Moyens de lutte mobilisés sur la protection des maisons
Australie (Ashe et al. 2009) - 5,6 milliards $US/an.
Contre pertes économiques estimées à 1 milliard $US/an
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Pérennité des écosystèmes
Les stratégies d’adaptation des espèces permettent une bonne
résilience dans les écosystèmes soumis au feu.
Exemple
Le pin d’Alep a une forte capacité de régénération après feu (sérotinie)
Le pin pignon « résiste » au feu
Pin d'Alep
0,8
Pin pignon
0,6
Probabilité
0,4
0,2
0
0 20 40 60 80 100
Fraction de feuillage roussi (%)
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Pérennité des écosystèmes
Le feu ne menace pas tous les écosystèmes, il a des effets
bénéfiques dans les milieux adaptés (ouverture et biodiversité).
Contre – exemple : incendie du mont Parnitha, Grèce, 2007
2000 ha de sapins de Céphalonie brûlés
Lutte contre l’érosion et reboisement nécessaire
Végétation
Climat
Chatry et al.
2010
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De la gestion du risque
à la modélisation des feux
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Risque : questions adressées à la science
Produire des Exposition Vulnérabilité
connaissances et des et valeur des enjeux
méthodes pour évaluer et des enjeux
réduire le risque Risque
Leviers d’action :
- Politique d’aménagement du territoire
- Education, sensibilisation des populations
- Changements de pratiques agricoles ou forestières
- Gestion des forêts et milieux naturels
- Mesures de prévention spécifiques (ouvrages de protection,
débroussaillement, matériaux et modes de construction de l’habitat)
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Quelques questions concrètes
PPRIF de Marseille (Agence MTDA)
Cartes d’aléa : les méthodes existantes
sont-elles pertinentes ? Faible
Extrême (250-1700 kW/m)
(> 10000 kW/m)
Moyenne
Ces cartes sont une base (1700-3500 kW/m)
essentielle de gestion du risque
(PPRIF, porter à connaissance) Très élevée
Elevée
(7000-10000 kW/m)
(3500-7000 kW/m)
Ouvrages de prévention :
Dimensionnement ?
Structure de végétation ?
Sécheresse, ozone
Sapin (Vésubie) Pin sylvestre (Haut-Var)
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Modélisation du feu de la parcelle au paysage
Pourquoi la modélisation est-elle nécessaire ?
• L’expérimentation sur le terrain est limitée en nombre, surface et sévérité
des conditions.
• Les situations à tester sont multiples.
• Les mesures et les observations sont difficiles
Quelles prédictions ?
• Type de feu (surface, cimes)
• Vitesse du feu, biomasse consommée, puissance du feu
• Températures, flux de chaleur
Approches
• Empiriques : développées par les services de recherche forestière
essentiellement, depuis les années 60 (Etats-Unis, Canada, Australie).
• Physiques : limitées par les capacités de calcul jusqu’aux années 90 … et
par la complexité du phénomène
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Les processus physiques en bref
Mécanisme de propagation
Modèles physiques avant ~1995 : + Transport de brandons
Calcul de transfert thermique avec
Transferts
source de chaleur donnée.
thermiques
Combustion Dégradation
Ecoulements simulés autour d’un feu de la végétation
vue de dessus
Inflammation
Le teneur en eau du
combustible mort :
De 10 à 25%
Lois ~linéaires
au-dessus d’un seuil
de vent
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Modèles de propagation empiriques
Cas des milieux arborés
Le feu de surface embrase-il les arbres ? Dans quelles proportions ?
Forme-t-il un front continu ?
Des critères empiriques existent (ex. modèle des services
forestiers canadiens)
Algorithme de contagion
(croissance sur la carte)
Photograph from “Grassfires” by P. Cheney and A. Sullivan Photograph from Gestosa experiments, Portugal
35
47
48
Effets combinés du vent, de la pente et de la taille
du feu sur la vitesse de propagation
Configuration simple
⇒ Effets du vent et de la
pente ni multiplicatif, ni
additif
Vent Vent
Vent Vent
240
160
Forêt Eclaircie Forêt
y
80
( 0, 25, 50 et 75%)
240
y
le vent au sol et la puissance du feu 80
75 %
75 % 0%
0%
!
55
Effet de l’hétérogénéité de la canopée sur le vent
et la propagation du feu
Forêt de pins d’Alep
Effet de l agrégation 320
y
80
! !
56
Hétérogénéité des dommages aux arbres
Rôle des structures turbulentes
Impact thermique d’un feu à l’interface forêt-habitat
Scénario des simulations FIRETEC
Peuplement de pins d’Alep dense en conditions météo sévères en
amont d’une zone débroussaillée et éclaircie, pentes 0 et 30 %.
Cibles virtuelles à 10, 30, 50 m du peuplement (OLD=50m)
Expertise
INRA/ONF/CSTB
pour le MEDD
Approches empiriques
• Source d’observations indispensables
• Lois de comportement utiles aux opérationnels
• Complexité des interactions des processus non restituée
• Souvent utilisées hors limites de validité et sans estimation d’erreur
Approches physiques
• Compréhension des processus et de leurs interactions
• Contributions utiles sur un plan opérationnel
• Limitées par le coût des calculs
• Validation difficile (données, mesures)
Apprendre à vivre avec le feu