Techniques et Règlements de la Construction – Mr. KHELIL N.

CHAPITRE 2 : Implantation et terrassements

1) Implantation :

1.1) Définition :
L'implantation consiste à matérialiser sur le terrain tous les tracés géométriques indispensables à la
réalisation d'un ouvrage. Ceux qui sont indispensables pour la construction d'un immeuble :
- terrassements à exécuter (excavation pour déblai en grande masse) ;
- délimitation des rigoles ou des tranchées ;
- position des puits, des pieux, des semelles isolées ou continues pour les fondations ;
- passages des réseaux de canalisations et emplacement des regards, fosses, galeries techniques ;
- tracé des murs : - de façade, - de pignons, - de refends, - de poteaux et parties de mur (trumeaux).

Remarque :
Font partie du dossier des travaux (fournis par le bureau d'étude), nécessaire à l’exécution :
a/ Plan de situation permettant de « situer» le terrain par rapport à une artère connue (rue, boulevard,
route, etc.) cf chapitre I.
b/ Plan de masse qui sert à localiser le bâtiment à construire et les abords immédiats, propriétés non
bâties, constructions voisines, murs mitoyens .
c/ Plan d'implantation : C'est en réalité un plan de masse reporté sur un relevé topographique. Le plan
topographique étant un plan donnant l'allure altimétrique du terrain, ce dernier nous permet d'apprécier
si le terrain est plat ou accidenté. Aussi, le plan d'implantation peut parfois être accompagné par des
pièces graphiques annexes telles que :
- Plan d'implantation des plates formes
- Plan de situation des profils
- Les plans détaillés de profils en long et en travers (cotes de niveaux et cotes projet)
L'implantation est basée à la fois sur les alignements et les nivellements.

1.2) Réalisation de l’implantation :

Pour réaliser correctement une implantation d'ouvrage, il est nécessaire de disposer d'un certain nombre
d'éléments de base.
a/ Alignement de référence : Il est choisi en fonction des voies construites ou non et suivant des repères
ou points fixés par le service de voirie.
Ces repères sont par exemple :
- axe de la voie publique ;
- bordure du trottoir ;
- alignement des édifices existants ;
- repères fixés à la demande du constructeur (cas fréquent dans les lotissements).
b/ Repères de nivellement : L'alignement de la paroi verticale d'un édifice n'est pas la seule exigence
en matière d'intégration de l'édifice sur le site. Il existe aussi une exigence altimétrique ou de
nivellement. Cette dernière pourra être effectuée grâce à :
- un point déterminé d'un niveau supérieur de la bordure de trottoir ;
- le tampon d'une bouche d'égout ou, mieux, le radier en vue de l'évacuation possible des eaux vannes,
usées ou pluviales ;
- un repère tracé sur un pilier ou sur un seuil.

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Mode opératoire :
- Le piquetage : son but est de matérialiser au moins deux axes généralement orthogonaux, à l'aide des
instruments d'optique (cercle-niveau de chantier) hors de l'emprise de la construction, dont l’un des axes
est parallèlement situé par rapport à l'axe longitudinal du bâtiment. Cette base d'implantation sert à
obtenir ensuite les lignes directrices secondaires situées cette fois à l'intérieur de l'emprise du bâtiment.
- Le nivellement du terrain : Le but de cette étape est de situer des repères pour effectuer les déblais ou
les remblais à la cote prévue. Il se fait en réalisant un quadrillage à grande maille carrée de côté 10, 15
ou 20 m suivant l'état de surface. Les piquets placés à chaque sommet servent à déterminer la cote
d'altitude et la profondeur à atteindre pour les terrassements et les fouilles.
En pratique, l’implantation s’effectue comme suit :
- Nettoyage et débroussaillage avec un nivellement grossier du terrain
- Repérage de l'emprise de l'ouvrage au moyen de piquets posés aux angles de ce dernier.
- Mise en place des chaises d'implantation. Les chaises sont des planches en bois placées en équerre
juste derrière l'emprise de l'ouvrage.
- Détermination des lignes principales en les matérialisant au moyen de cordeaux ou de fil de fer recuit
cloués sur les chaises. Les lignes principales sont déterminées pour les directions orthogonales ou plus
généralement suivant les directions principales de ce dernier. A l'intersection des cordeaux on repère les
axes des poteaux ou des voiles.

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Schéma de principe d’une implantation

Schéma descriptif des repères de nivellement

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2) Terrassements :
2.1) Définition :
Le terme « terrassement » correspond à deux grandes familles de travaux :
- L’exécution d'une fouille profonde ou superficielle pour fondations (déblaiement)
- L’exécution de rigoles ou de tranchée pour fondations ou réseaux enterrés (canalisations diverses,
réseaux humides « eau, gaz » et secs « électricité », regards ...) (déblaiement)
- La réalisation de plates-formes, par exemple, pour construire une route (remblaiement).
De manière générale, tous les travaux de préparation de l'infrastructure des ouvrages de génie civil
induisant des mouvements de terres et modifiant le relief du sol représente en soi des
terrassements. Les principales caractéristiques des opérations de terrassement dépendent de la nature
de l'ouvrage à construire ensuite.
On distingue deux grands cas de figures :
a/ Fouilles pour ouvrages d'art et bâtiments : Elles se caractérisent par :
- masses de terre déplacées de faibles importances,
- surface de chantier restreinte,
- excavation généralement assez profonde,
- mitoyennetés, présence d'eau : difficultés accrues.
b/ Terrassements généraux (Terrassements de grande masse) :
Ces travaux sont réalisés pour les routes, aéroports ou encore barrages, ils se caractérisent par :
- mouvements de terre de grande ampleur,
- utilisation de machines particulières, plus ou moins spécifiques et de très grande puissance.

En résumé, les travaux de terrassements que ce soit pour les ouvrages de travaux publics ou de bâtiment
se décomposent en plusieurs phases :
- préparation : démolition du bâti existant par exemple et préparation du terrain (nivellements…),
- excavation : par le biais de fouilles, et qui est effectuée directement par des engins de production, ou
dans des cas plus complexes, avec dynamitage préalable, dans le cas de certains terrains rocheux),
- transport des déblais (matériaux extraits)
- la mise en décharge : sur un site de stockage (mise en dépôt),
- mise en place de matériaux d'apport (remblais), avec éventuellement une consolidation.
Documents à établir et précautions à prendre : Les phases successives du lancement d'une opération
doivent s'appuyer sur de nombreux documents et sur un certain nombre de précautions, parmi lesquels :
- Un relevé des obstacles (ou particularités) liés aux mitoyennetés éventuelles (position du terrain, sa
nature), à la végétation à conserver, aux canalisations enterrées.
- Une étude de la nature, de la qualité et du volume des terres à déplacer.
- Une analyse des conditions climatiques locales : les intempéries (alternances pluie-temps sec, périodes
de gel-dégel) transforment de façon importante le comportement des sols qui peuvent devenir
impraticables aux machines (en été : temps sec et chaud, et pluies rares. Les terrains argileux, par
exemple, deviennent difficiles à travailler. - en hiver : temps humide, température basse, gel. Les travaux
sont perturbés, quelle que soit la nature du terrain.
- Un choix des matériels employés (bien souvent, sera utilisé en priorité celui disponible dans
l'entreprise) : études des temps de cycle des engins en relation avec la production horaire (ou journalière)
imposée par les délais
- étude des accès et des circulations sur le chantier pour : (matériel lourd, ravitaillements, le personnel).
- prévision de la main d'œuvre à employer,
- Un planning général des travaux.

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- Installations de chantier (générateurs électriques, lieu d’entreposages, préfabriqués pour personnel sur
place).
2.2) Conditions à respecter selon les travaux :

a) Excavation :
L'excavation est réalisée par des engins de production, qui chargent des engins de transport. Des engins
d'assistance assurent la finition de la fouille ou la mise en place des remblais. La présence de mitoyens,
les tranchées dans les voiries ou route nécessitent tous des travaux particuliers à considérer selon les cas.

b) Talus :
Les talus sont les surfaces réglées et inclinées limitant latéralement un déblai ou un remblai.
L'inclinaison est définie par le rapport sans dimension (t/d) de la longueur de la trace horizontale (t) de
la ligne de plus grande pente à la valeur de la dénivelée mesurée entre les extrémités de cette ligne.
La profondeur d'une fouille (appelée aussi dénivelée tf') est mesurée à partir du niveau du sol tel qu'il
est livré pour l'exécution des fouilles, c'est-à-dire le terrain naturel (noté TN) ou bien encore, le niveau
résultant de terrassements généraux, réalisés au préalable.

Pentes des talus et remblais

Ils doivent :
- être stables par tous les temps : prévoir un film plastique type polyéthylène (souvent dénommé «
polyane ») pour les pentes de forte inclinaison permettant de limiter les coulées de boue en fond de
fouille lors d'orages violents.
- se rapprocher le plus possible de la pente dite du « talus naturel», tout en étant souvent un peu plus
raide en phase provisoire que dans le cas d'un talus définitif: le talus est exposé de façon limitée aux
intempéries dans le cas d'une fouille de chantier.

3) Fouille et talus
La nature du sol, sa cohésion, sa granulométrie et la présence ou non d'eau sont des paramètres
importants pour déterminer cette pente et plus généralement la stabilité d'une fouille. Si la fouille est
étroite et profonde, les parois latérales doivent être blindées.

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Condition de blindage

Remarques : Les déblais (sol naturel en place) et les remblais (sol remanié et compacté) n'ont pas
nécessairement la même pente.

Les talus peuvent être réalisés par palier, en étant interrompus par des banquettes d'au moins 1 m ~e
large, pour briser le ruissellement de l'eau et permettre la circulation à des étages intermédiaires. • La
tête du talus est protégée par une bande libre de 1 à 2 m de large, sur laquelle on ne prévoiera pas de
surcharges.

c) Conditions atmosphériques :
Quand on se trouve en présence d'un terrain sensible à l'eau, (marnes, schistes, argiles ... ), la finition
d'un fond de fouille (noté FF) doit intervenir peu de temps avant l'exécution des soutènements ou des

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fondations. Il faut couler, au moins, le béton de propreté dans les heures qui suivent la découverte du
terrain, sous peine de voir les sols se détremper sous l'action de la pluie, éventuellement gonfler, se
soulever dans certains cas (AFNOR DTIJ P 11-201).

d) Extraction du sol :
La nature du terrain à extraire détermine :
La méthode de travail :
• L'excavation par couches successives, en augmentant l'évaporation superficielle,
favorise l'extraction de sols humides : elle consiste à terrasser une fouille ou une
emprise par enlèvements successifs de petites couches de terrain sur toute l'emprise.
• L'extraction frontale limite le détrempage des sols en périodes de pluies : il s'agit de
terrasser une fouille ou une emprise sur toute la hauteur, en allant, dès le début, au fond
de la fouille. La zone de terrain, exposée aux intempéries, en fond de fouille, est donc
limitée.
Le choix des engins de production, et le rendement de la production.
La pente des talus.