GE354 Géologie Des Bassins
GE354 Géologie Des Bassins
GE354 Géologie Des Bassins
Janvier 2017
Géologie des bassins sédimentaires du Sénégal – Professeur Raphaël SARR – FST/UCAD
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dominée par des grès et des pélites calcaires (150 à 200 m) souvent oolithiques. Au sommet
(100 à 120 m) on trouve des siltites calcaires rouges à flute-casts à Pélel. Les structures
sédimentaires comprennent des lamines planes, des rides de tempêtes, des gouttières
d’érosion, des rides de vagues et de courant, des fentes de dessiccation. Le milieu de dépôt
évolue entre le domaine littoral et une plateforme moyenne. La formation a été datée par
Bassot et al. (1963) à 1022 ± 20 Ma, soit un âge Sténien sommital.
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Il est concordant sur le Groupe de Ségou et affleure sur le plateau de Fongolembi et au Sud
de Ségou. Il comprend les formations de Fongolembi, Kanta et Dira.
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C’est une alternance d’argilites silteuses et feuilletées et de siltites à bancs de grès fins
massifs et rares lamines de silexites. Les figures et structures sédimentaires suggèrent un
dépôt de plateforme externe à faciès proches des turbidites. Les silexites sont datés la
formation de 615 ± 3 Ma par la méthode U-Pb (= Ediacarien).
3. LE PHANEROZOIQUE
Dans le bassin de Madina Kouta on trouve des intrusions de dolérite sous forme de sills, plus
rarement de dykes mis en place au Phanérozoïque. Ils se rencontrent entre Guémédji et Pélel
en passant par plateau de Fongolembi. Les sills se mettent en place préférentiellement entre
les contacts grès/argiles ou pélites. Les datations récentes au K/Ar donnent les âges suivants :
Contact du substratum birimien avec la base du Groupe de Ségou : 356 ± 6 Ma ;
Près du contact entre la Formation de Kafori et la Formation de Pélel : 375 ± 5 Ma ;
Vers le sommet de la Formation de Pélel : 310 ± 4 Ma ;
Contact entre la Formation de Dindéfello et la Formation de Fongolembi : 300 ± 4 Ma ;
Vers le sommet de la Formation de Fongolembi : 279 Ma ± 4 Ma ;
Vers la base de la Formation de Dira : 170 ± 3 Ma.
Ainsi la plupart des sills et dykes se sont mis en place au Paléozoïque supérieur (375-279 Ma)
entre le Dévonien supérieur (fin du Frasnien) et à la base du Permien (Artinskien). Le sill de
la Formation de Dira est daté du Jurassique moyen (Bajocien).
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1. LE CAMBRO-ORDOVICIEN
Il affleure en Guinée Bissau (1250 m) avec les argiles schisteuses de Pirada, les argiles
schisteuses de Cantari et les grès de Caium qui appartiennent au Groupe de Pita.
Au Sénégal oriental ce groupe affleure dans le Parc National du Niokolo-Koba où il est
discordant sur le Groupe de Youkounkoun. Il y comprend des grès quartzitiques à litages
plans et obliques renfermant des niveaux conglomératiques au sommet. Ces grès
correspondent à des dépôts de plaine alluviale. L’âge cambro-ordovicien (445-443 Ma) est
déduit de sa position stratigraphique entre le Groupe de Youkounkoun et celui de Moussa Ya
Toumba daté du Silurien supérieur. Cette unité non métamorphisée présente des plis ouverts à
grands rayon de courbure, des chevauchements à faible pente le long des zones de
cisaillement et des failles inverses.
En Haute Casamance le forage de Diana Malari-1 a recoupé la Formation de Kindia sous
forme de grès quartzites fins très durs à rares argiles silteuses micacées vert-clair et des grès
fins gris-clair épais de 581 m (792-1373 m). Le Cambrien n’a pas été atteint.
2. LE SILURIEN
3. LE DEVONIEN INFERIEUR
En Guinée Bissau le Dévonien comprend s’est déposée en milieu littoral et daté par les
Brachiopodes. Il comprend deux formations :
(1) Les grès de Cusselinta (150 m) datent du Dévonien inférieur (Gédinien) ;
(2) Les argiles schisteuses de Bafata (400 m) datent du Dévonien moyen à supérieur.
En Casamance le sondage de Diana Malari a recoupé le Dévonien sur 47 m (751-704 m) sous
forme de grès durs, feldspathiques, blancs, roses, bruns et mauves datés par les spores. Le
contact avec le Silurien paraît concordant, ce qui permet de le corréler à la Formation de
Bafata inférieur. Le forage de Kolda a recoupé 7 m (441-434 m) de grès quartzites roses du
Silurien supérieur au Dévonien indifférencié.
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4.1. La sédimentation
Au Sénégal seul le sondage de Diourbel a recoupé le Carbonifère inférieur entre 4103-3750
m et le Carbonifère supérieur 3750-3700 m. Il comprend des silts bruns-rouges intercalés de
grès fins argileux brun-rouge ou gris-vert avec quelques passées de grès moyen à grossiers
quartziteux et calcédonieux à 3885 m et entre 4010 et 4050 m. A 3892 m on trouve un
microconglomérat à éléments très altérés et galets schisteux. Ces sédiments appartiennent au
bassin supérieur de Diourbel qui s’étendrait plus largement dans la région de Thiès, le Baol et
le Sine-Saloum.
Le niveau 3804 m a livré des empreintes de fougères Pecopteris cyathes, des rachis de
Phyllophorale et des pinnules de Rhacopteris inequilateralis, associées à des empreintes
proches des genres Cardiopteris, Sphenopteris et Adiantes (ou Aneinutes). Cette flore est bien
connue au Sahara au Carbonifère inférieur (Viséen supérieur).
Il existe une lacune du Carbonifère supérieur dans le sondage qu’on peut interpréter comme
un non dépôt ou comme une discordance majeure non visible.
5. LE PERMIEN
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6. L’évolution fini-paléozoïque
6.1. Au Carbonifère
Durant le Tournaisien ou au début du Viséen (359-330 Ma) le premier évènement varisque en
rapport avec la collusion entre l’Afrique de l’Ouest et l’Amérique du Nord aboutit à la
formations des chaînes plissées des Appalaches (du craton nord-américain au bloc sénégalais)
et des Mauritanides (entre le bloc sénégalais et le bassin de Taoudéni). A la fin du Viséen et
pendant le Carbonifère supérieur (330-300 Ma) on trouve plusieurs bassins sédimentaires
dans la région centrale du bloc sénégalais. Ces bassins ont été légèrement déformés par un
évènement tectonique varisque tardif qui n’a pas affecté le bassin de Bové.
6.2. Au Permien
Au début du Permien (300-270 Ma) des bassins sédimentaires peu profonds comme celui de
Diourbel supérieur (U2b) recouvraient une vaste zone entre les Appalaches et le bloc
sénégalais. Au Permien moyen (vers 270 Ma) les zones mobiles des Appalaches et des
Mauritanides ont été reprises l’épisode tectonique « Alléghanien » qui est inconnu dans le
bassin supérieur de Diourbel (Unité 2b).
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1. PRESENTATION DU BASSIN
C’est le plus vaste (340 000 km2) bassin de marge passive de la côte atlantique africaine. Il s’étend sur
près de 1 400 km entre le Cap Barbas (Mauritanie) et le Cap Roxo (Guinée Bissau), à travers le
Sénégal et la Gambie. Sa largeur maximale est de 550 km à la latitude de Dakar et il couvre 3/4 de la
superficie du Sénégal (figure 5).
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Le bassin a une structure d’ensemble simple. Les terrains de remplissage mésozoïques et cénozoïques
forment un vaste monoclinal à faible pendage ouest (figure 7). Ils reposent en discordance sur le
substratum constitué au Nord par la Dorsale Réguibat (Mauritanie), à l’Est par les Mauritanides, au
Sud par le bassin paléozoïque de Bové (Guinée Bissau). Il est largement ouvert sur l’Océan
Atlantique à l’Ouest. Les données des forages pétroliers et de la géophysique montrent l’accentuation
du pendage du substratum à partir de Kolobane vers l’Ouest, mettant en évidence deux domaines
structuraux séparés par une zone de flexure (figures 7-8).
(i) Le domaine oriental à l’Est du méridien 15° 30’ W a un remplissage sédimentaire d’âge crétacé
supérieur et cénozoïque. Les sédiments peu épais (<1000 m) surmontent un socle peu incliné,
métamorphique et granitique.
(ii) La zone de flexure entre 15° 30’ W et 16° 30°’ W se caractérise par le plongement progressif du
socle vers l’Ouest. Elle est affectée par divers accidents de même direction. L’épaisseur de la
couverture sédimentaire s’accroît vers l’Ouest pour dépasser 4 200 m à Diourbel. Elle comprend des
terrains de plus en plus anciens vers l’Ouest : Cénozoïque, Crétacé supérieur puis inférieur et enfin
Jurassique supérieur à l’extrémité occidentale.
(iii) Le domaine occidental s’étend à l’Ouest du méridien 16° 30’ W jusqu’à la pente du talus
continental, le socle n’étant pas atteint. Il est recouvert par une pile sédimentaire méso-cénozoïque
d’épaisseur estimée à 8000 m à Dakar et de 10 000-12 000 m en Basse Casamance. Les terrains les
plus anciens connus en forages au Sud du Cap-Vert datent du Jurassique moyen (Bathonien-
Callovien). Il est découpé par des failles méridiennes N 20° E parallèles à la direction du littoral
Dakar-Saint-Louis. Les failles délimitent des blocs remontés ou affaissés qui sont interprétés comme
des horsts (Dakar et Diass) et des grabens (Rufisque). Ces failles sont souvent associées à du
volcanisme survenu entre l’Eocène supérieur et le Quaternaire. Des diapirs de sels du Trias-Lias
percent la couverture sédimentaire du plateau continental casamanço-guinéen et celle du talus
continental mauritanien.
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2. LE SUBSTRATUM DU BASSIN
2.1. En Casamance
Le socle subaffleure à Soutouré dans le Département de Vélingara. Il correspond à des
rhyolites épi-métamorphiques (+17 m d’altitude) rencontrées à partir de 114 m de
profondeur. A Vélingara le socle est recoupé à plus de 200 m de profondeur et correspond à
une zone d’effondrement. Le forage Dabo-1 bis a recoupé à 230 m de schistes sériciteux vert
clair à veinules de calcite et de pyrite qui dateraient du Cambrien ou du Protérozoïque.
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Il a recoupé entre 3458 et 3547,50 m des basaltes sub-alcalins du Trias-Lias mis en place
pendant la phase synrift du Permo-Trias et sont recouverts de sédiments du Crétacé inférieur.
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Chapitre 4 - Le Mésozoïque
1. LE TRIAS ET LE LIAS
1.2. Stratigraphie
Dans le bassin d’El Ayoun (Sahara occidental) des forages ont recoupé des sédiments synrift
du Trias composés d’évaporites, argiles continentales rouges, conglomérats, coulées de
dolérite et de basalte. Une séquence semblable est connue dans le bassin de Newark aux
USA. Au Sénégal les sédiments « post-rift » se sont déposés dans les sous-bassins du Cap-
Vert et de Casamance. Les dépôts synrift comprennent des sables continentaux et des argiles
lacustres du Permo-Trias qui comblent les grabens précédant l’ouverture de l’Océan
Atlantique.
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2.2.1. Stratigraphie
(i) La marge occidentale du bassin
Dans le glacis continental au large de la Casamance, le forage DSDP-367 a recoupé la série
sédimentaire allant de l’Oxfordien au Quaternaire. Le sondage DKM-2 a recoupé 1422 m
(2234-3656 m) de calcaires fins à très fins, souvent bioclastiques et parfois oolithiques,
graveleux, dolomitiques, argileux ou silteux. Ils admettent au sommet des dolomies et de
rares niveaux de grès fins et renferment des gastropodes, lamellibranches, échinodermes,
annélides, bryozoaires, ostracodes, foraminifères et algues. Le forage de Diass recoupe à la
base 760 m (3250-4010 m) de calcaires ou dolomies souvent oolithiques et bio détritiques
renfermant des foraminifères benthiques et des algues.
Les foraminifères benthiques datés de l’Oxfordien supérieur au Portlandien comprennent
Audenusina fourcadei Bernier, Alveosepta jaccardi (Schrodt), Pseudocyclammina lituus
(Yokohama), Pseudocyclammina aff. virguliana Koechlin, Anchyspirocyclammina lusitanica
(Egger) et Trocholina gr. alpina (Leupold).
(ii) Le Centre du bassin
Il correspond au continent de l’époque et renferment des sédiments détritiques. A Diourbel le
Jurassique correspond à des silts brun-rouge intercalés de grès fins argileux à passées de grès
moyen à grossier quartzeux et calcédonieux (200 m). Plus à l’Est et au Sud, le Jurassique est
absent à Kolobane et Ndofane. En Haute Casamance la base des argiles et sables argileux
rouges de Diana Malari-1 (179 m) daterait du Jurassique ou du Crétacé inférieur.
2.2.2 Paléogéographie
L’anomalie magnétique de « Blake-Spur » connue côté nord-américain entre le Callovien et
l’Oxfordien n’est pas connue en Afrique de l’Ouest mais marque un changement
morphologique du socle et correspond à un accroissement du taux d’expansion océanique.
Dans l’ensemble les dépôts caractérisent une plate-forme interne à littorale, parfois
subrécifale. L’épaisseur du Jurassique moyen et supérieur (2500 m) au Cap-Vert implique
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une forte subsidence. Des faciès carbonatés similaires sont connus en forage ou par
géophysique au large de la Guinée Bissau et sous le talus continental mauritanien. Ils se
raccordent aux bassins d’El Ayoun-Tarfaya (Sahara occidental) et d’Agadir-Essaouira
(Maroc). Ils correspondent à la plate-forme carbonatée de la marge ouest-africaine.
3. LE CRETACE
3.1. Le Crétacé inférieur
3.1.1. Stratigraphie
(i) Le Néocomien sensu lato
A l’Ouest le Néocomien s. l. (Berriasien-Barrémien) présente des faciès carbonatés (calcaires,
dolomies, calcaires sableux) avec parfois des passages gréseux (DS-1 : 1150 m ; DKM-2 :
1200 m). Ces calcaires forment avec ceux du Jurassique la plate-forme carbonatée.
Le Barrémien et l’Aptien sont datés par les foraminifères benthiques Choffatella decipiens
Schlumberger et Pseudocyclammina hedbergi Maync.
Au Centre du bassin le Néocomien correspond à une partie des dépôts continentaux (silts
bruns rouge intercalés de grès fins argileux bariolées à passées de grès moyen à grossiers) de
Diourbel. A l’Est et en bordure du bassin les dépôts sont grossiers, deltaïques et continentaux.
En Basse Casamance les forages de Kafountine et Balandine montrent le passage progressif à
des faciès gréseux. La série est recoupée sur 1632 m à Kafountine (5395-3763 m) sans
atteindre le Jurassique. Au large de la Guinée Bissau le Crétacé inférieur est détritique
terrigène, cette partie de l’Afrique formant avec la Guyane la limite sud de l’Atlantique.
3.1.2. L’Aptien
Dans le Cap-Vert se déposent des argiles, des siltites et de grès. En Casamance se déposent
des calcaires, des argiles, des siltites et des grès à passages d’anhydrite. Les dépôts sont
sableux à Diourbel. Son épaisseur atteint 210 m à DS-1 et 502 m à CM-4. Au Cap-Vert la
lacune de l’Aptien est totale à DKM-2 et partielle à Rf-3 (Aptien terminal). Les sondages de
Mbour et de Casamance Maritime (CM1, CM4) livrent des Orbitolines et les espèces
Choffatella decipiens, Pseudocyclammina hedbergi de l’Aptien moyen et supérieur.
3.1.3. L’Albien
Sur la marge occidentale on trouve des calcaires, argiles, siltites et grès. Les dépôts sont
argilo-gréseux au Cap-Vert (CVM-1). La base comporte des passées conglomératiques au
Nord du Sénégal (TB-1). En Gambie (Sarakunda) et en Basse Casamance (Kafountine) on
trouve des traces d’anhydrite. Les épaisseurs sont plus fortes sur le plateau continental de
Casamance (CM-1 : 1148 m) puis diminuent au Cap-Vert (CVM-1 : 545 m) et au Nord du
Sénégal (TB-1 : 410 m). La lacune de l’Albien est totale dans certains sondages du Cap-Vert.
A Diourbel l’Albien (2500-1800 m) renferme des sables à intercalations de faciès
continentaux (argiles silteuses bariolées à lignite), lagunaires (gypse à 2250-2300 m et 2545-
2570 m) et marins marqués (grès blancs à ciment parfois calcaire et niveaux de calcaire
gréseux). L’Albien épais d’environ 100 m à Kolobane disparait à l’Est.
L’Albien inférieur est daté par Orbitolina texana (Roemer), l’Albien supérieur par les
espèces planctoniques Hedbergella planispira (Tappan) et Favussella washitensis (Carsey).
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l’échelle globale se traduit dans l’Atlantique central par l’accélération du taux d’expansion
océanique. Cette accélération fait suite à l’ouverture de l’Atlantique équatorial qui provoque
la rupture entre les boucliers africains et guyano-brésiliens. Des déformations transpressives
se produisent de part et d’autre des marges continentales avant la séparation des croûtes
continentales des deux plaques à la fin de l’Albien. L’ouverture du golfe de Guinée permet la
communication de l’Atlantique Central avec l’Atlantique Sud à la fin de l’Aptien (112 Ma).
La karstification des calcaires au Sud de Dakar (DKM-2) et la présence de lacunes entre le
toit de l’Albien et la base du Cénomanien dans le horst de Diass traduisent l’émersion de la
région. Sur le Dôme Flore de Casamance le Cénomanien est discordant sur l’Albien dont le
sommet est absent par suite d’ascensions de diapirs de sels. Sur le plateau continental de
Guinée Bissau une discordance angulaire sépare le Crétacé inférieur continental et gréseux du
Crétacé supérieur dont la base daterait du Cénomanien. Ces lacunes manifestent localement
la phase autrichienne plus connue en Afrique du Nord sous le nom d’« épisode intra aptien ».
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à niveaux de graviers, galets et débris de lignite par endroits. L’épaisseur des dépôts diminue
au Centre (Dl-1 : 497 m) et dans le Ferlo (Dioumanan-F1 : 100 m).
Le Sénonien inférieur est daté par les espèces planctoniques Dicarinella asymetrica,
Hedbergella holmdelensis Olsson, Whiteinella aprica et W. baltica Douglas et Rankin.
L’ammonite Texanites aff. bourgeoisi de Gross permet de dater le Coniacien moyen à Mbour.
3.2.4. Le Campanien
(i) Stratigraphie
En sondage, le Campanien est mal individualisé et souvent confondu dans le Sénonien s. s. ou
avec le Maastrichtien. Il est représenté à l’Ouest bassin par des argiles à intercalations de grès
(200-300 m). En Casamance les faciès sont plus argileux et se distinguent mal du Sénonien
inférieur. Au Centre et à l’Est du bassin, le Campanien comprend des argiles sableuses et
silteuses mal distinguées du Sénonien inférieur.
A l’Ouest les argiles renferment les foraminifères planctoniques Globotruncana lapparenti
Brotzen, G. globigerinoides Brotzen, G. caliciformis (de Lapparent), G. aff. calcarata
(Cushman), G. aegyyptiaca Nakkady, Rosita fornicata (Plummer), Rugoglobigerina
hexacamerata Brönnimann, R. macrocephala Brönnimann, Pseudotextularia costulata
(Cushman), Heterohelix carinata (Cushman), H. plummerae (Loetterle).
(ii) Affleurements
Le Campanien affleure sur le horst de Diass, notamment dans les carrières de Paki, à la base
de la falaise du Cap de Naze et du Cap Rouge. Ces affleurements sont rapportés à la
Formation de Paki qui constitue la base du Groupe de Diass. A Paki, les grès quartzeux sont
exploités dans les carrières de Toglou. Les grès alternent avec minces niveaux d’argiles. Ils
livrent une macrofaune de lamellibranches (avec des Inocérames), gastéropodes,
céphalopodes, échinodermes et restes d’un ptérosaurien géant. La macroflore comprend des
moules internes de fruits et de graines de spermaphytes.
Au Cap de Naze le toit du Campanien est fixé par la présence de G. aff. calcarata dans le
banc de calcarénite jaune bioturbé riche en dents et vertèbres de poissons et moules internes
de brachiopodes. Le passage du Campanien au Maastrichtien est continu et s’inscrit dans une
tendance progradante qui s’accentue au Maastrichtien.
(iii) Evolution géodynamique
A la fin du Campanien l’épisode fini-Santonien met en place du Dôme de syénite de Léona
au Sud de Saint-Louis. Sur le talus continental au large de la Gambie et de la Casamance, le
Sénonien supérieur repose sur le Crétacé inférieur. La lacune de la base du Crétacé supérieur
résulte soit de l’action de courants sous-marins ou de phénomènes gravitaires.
3.2.5. Le Maastrichtien
(i) Stratigraphie
Au Maastrichtien, la sédimentation terrigène se poursuit à l’Est et au Centre-Ouest avec des
dépôts sableux « les sables aquifères du Maastrichtien ». Elle se distingue du Cap-Vert où les
faciès silto-argileux sont connus en sondage. Les grès et sables argileux du Maastrichtien
affleurent dans le horst de Diass.
Les sables dominent à l’Est du horst de Diass avec des passages d’argiles, de lignite au
sommet et des passées conglomératiques en bordure orientale du bassin. A l’Ouest du horst
de Diass les sables passent à des sables argileux entre Diam Niadio et Sangalkam, puis à des
argiles au lac Retba. Les lentilles de sable de la base du Maastrichtien forment de petits
réservoirs d’hydrocarbures exploités entre Diam Niadio et Gadiaga (Mont Rolland). La
variation de faciès s’accompagne d’un épaississement des dépôts au lac Retba (1120 m) du
fait d’un jeu de failles synsédimentaires qui bordent le horst. Les dépôts sont épais dans le
plateau continental de Casamance (CM10 : 1020 m) et plus faibles en Basse Casamance
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(Kafountine : 522 m), au Nord du Sénégal (Toundou Besset : 480 m), dans la région de Thiès
(Mbour : 404 m), au Centre (Diourbel : 303 m) et dans le Ferlo (Ndiodori F1 : 20 m). En
bordure orientale du bassin le Maastrichtien est discordant sur le socle. Des lacunes partielles
sont connues au Cap-Vert, dans le horst de Diass et le Dôme Flore de Casamance.
Les argiles de l’Ouest du bassin livrent des foraminifères benthiques où dominent les
Buliminidés. L’association planctonique comprend des Globotruncanidés, Rugoglobigérines
et Guembelines : Globotruncana contusa (Cushman), Globigerinelloides subcarinatus
(Brönnimann), Guembelitria cretacea Cushman, Rugoglobigerina reicheli Brönnimann,
Heterohelix costulata (Cushman), Pseudotextularia aff. deformis (Kikoine), Abathomphalus
mayaroensis (Bolli). Les foraminifères benthiques caractéristiques sont Afrobolivina afra
(Reyment), Orthokarstenia bramletti (Cushman), O. ewaldi (Karsten), O. reticulata (Stone).
Dans la plage de Poponguine on a trouvé les ammonites Daradiceras gignouxi Sornay &
Tessier, Sphenodiscus corroyi Sornay & Tessier, Libycoceras sp. On trouve aussi des
polypiers, lamellibranches (avec Inocérames), gastropodes, bélemnites, crabes, échinides,
crinoïdes, os et dents de requins et des restes de tortues à Poponguine et au Cap de Naze.
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Chapitre 5 - Le Cénozoïque
1. LE PALEOGENE
1.1. Le Paléocène
1.1.1. Le Danien
(i) Stratigraphie
Il se dépose des sables glauconieux, argiles noires, lumachelles argileuses, marnes, calcaires
gréseux et calcaires argileux. Il y a une lacune de la base du Danien, notamment à Dakar et
Poponguine. L’épaisseur du Danien est faible (Poponguine-1 : 70 m ; Dakar-1 : <100 m).
Le Danien moyen et supérieur est daté par Parvulorugoglobigerina fringa (Subbotina),
Subbotina triloculinoides (Plummer), Globanomalina compressa (Plummer), Parasubbotina
pseudobulloides (Plummer), Praemurica inconstans (Subbotina), Morozovella cf.
trinidadensis (Bolli), Praemurica uncinata (Bolli), Planorotalites chapmani (Parr).
Les ostracodes caractéristiques comprennent Buntonia issabaensis Apostolescu, Hermanites
angulocostata Sarr, Reticulina sangalkamensis (Apostolescu), Soudanella laciniosa
triangulata Apostolescu, Xestoleberis senegalensis Sarr.
(ii) Affleurements
Ils sont connus à Dakar (Formation des Madeleines) et dans le horst de Diass (Formation de
Ndayane) qui constituent la base du Groupe du Cap-Vert (figure 12).
- La Formation des Madeleines affleure dans l’Anse des Madeleines, la Plage des Enfants
et le Port de Dakar. Elle comprend une succession de calcaires gris bioturbés à Zoophycos,
argiles noires bitumineuses, marnes et calcaires argileux noirs, marnes et argiles bariolées.
Elle livre des foraminifères planctoniques, ostracodes psychrosphériques, palynomorphes et
nannofossiles calcaires.
- La Formation de Ndayane affleure de Toubab Dialaw à Ndayane et Poponguine. Elle
comprend des calcaires gréseux, marnes grises à lentilles marno-calcaires, une alternance
marno-calcaire et des marnes à rosettes de calcite. A Nditakh (entre Yène et Toubab Dialaw),
elle correspond à des argiles noires datées par les foraminifères planctoniques.
(iii) Paléogéographie
Le Paléocène marque la reconquête marine du bassin et s’accompagne du ralentissement de
la subsidence. La transgression débute au Danien sur la marge occidentale et pénètre peu à
l’intérieur des terres. Elle s’amplifie pour envahir une grande partie du bassin au Thanétien.
Les argiles du Cap-Vert et les microfaunes associées caractérisent le domaine mésobathyal de
l’offshore inférieur. Au Sud du horst de Diass les marno-calcaires se déposent dans une
plateforme moyenne à externe. Au Centre-Ouest du bassin les dépôts caractérisent milieu
littoral et lagunaire. En bordure orientale du bassin, on trouve de minces dépôts terrigènes.
1.1.1. Le Sélando-Thanétien
(i) Stratigraphie
Dans la presqu’île de Dakar se déposent des argiles (300 m) à foraminifères planctoniques et
benthiques. Des calcaires zoogènes et des lumachelles (100 m) se déposent dans la région de
Thiès, le Baol et le Sine-Saloum. Les dépôts s’amincissent au Ferlo (70 m) avec des sables,
grès et conglomérats. Au bord du fleuve Sénégal (Matam) le Thanétien comprend des sables
fins à coprolithes et sables grossiers datés par les poissons sélaciens. Dans le forage CM2 les
calcaires dominent (50 m). En Moyenne Casamance le Paléocène supérieur est connu à
Bounkiling avec des sables argileux et à Boconta avec des calcaires lumachelliques.
Le Sélando-Thanétien est daté par Praemurica uncinata (Bolli), Morozovella angulata
(White), Irina fusilla (Bolli), Globanomalina pseudomenardii (Bolli), Subbotina velascoensis
(Cushman), Morozovella velascoensis (Cushman), Subbotina triangularis (White),
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1.2.1. Stratigraphie
Dans le Cap-Vert les faciès sont argilo-marneux et très épais (Dakar-2 : 200 m ; Retba-1 :
500 m ; Kabor 1 : 387 m). Dans la région de Thiès et au Centre se succèdent des argiles
feuilletées à attapulgite, des horizons silicifiés et phosphatés, des marnes et des marno-
calcaires (120 m) riches en foraminifères, ostracodes, mollusques et oursins. En Casamance
se déposent calcaires argileux peu épais. Cet amincissement s’accentue au Ferlo et à Matam
où l’Yprésien passe aux argiles sableuses de la Formation de Gorgol.
L’Yprésien est daté par les planctoniques Acarinina angulosa (Bolli), Morozovella
subbotinae (Morozova), Morozovella cf. gracilis (Bolli), Morozovella aragonensis (Nuttal),
Acarinina bulbrooki (Bolli), Acarinina collactea (Finlay), Acarinina pentacamerata
(Subbotina), Parasubbotina inaequispira (Subbotina), Subbotina eocaena (Gümbel). Les
foraminifères benthiques de l’Yprésien terminal / Lutétien basal comprennent Discocyclina
senegalensis Abrard et Asterocyclina stella Gümbel.
A l’Yprésien on assiste au renouvelleent des ostracodes avec Buntonia carbonneli Sarr, B.
pulvinata Apostolescu, Cytherelloidea brancarti Sarr, Evisceratocythere glabella
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1.2.2. Affleurements
Ils se trouvent dans le Cap-Vert, Thiès (figure 12) et Matam avec des argiles, des marnes et
des calcaires à passages de silex et phosphates de chaux.
A Dakar l’Yprésien affleure sur la Plage de Rebeuss avec les argiles feuilletées blanches de la
Formation de Rebeuss. A Thiès les affleurements appartiennent à la Formation de Thiès.
Les formations de Rebeuss et de Thiès forment la base du Groupe de Mboro.
La Formation de Thiès comprend 5 membres :
1.2.3. Paléogéographie
La mer atteint son extension maximale à l’Est du bassin. La presqu’île de Dakar reste dans
une plateforme externe proche du talus continental. La région de Thiès et le Centre du bassin
sont occupés par une plateforme externe à moyenne. A Matam les argiles et sables de la
Formation de Gorgol caractérisent un milieu littoral. En Casamance la dépression qui jouera
le rôle d’un dépôt-centre commence à s’esquisser.
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parfois sableux, argileux et karstifiés entre Bambey, Louga et Linguère. Des dolomies et
calcaires dolomitiques sont connus au Sud du Lac de Guiers.
Les calcaires à nummulites sont connus à Louga, dans le Baol et le Sine-Saloum en sondages
hydrauliques. Ce faciès dessine un golfe qui s’élargit en Gambie et en Casamance.
L’Eocène moyen plus épais à CM2 (250 m) s’amincit vers Diogué (DgF1 : 114 m) à l’Est et
livre des foraminifères planctoniques du Lutétien-Bartonien.
Dans les phosphates de Matam, le Lutétien correspond à la partie supérieure de la Formation
de Matam constituée de dolomie calcaire, d’argile et de calcaire à Thersitées.
Le Lutétien et le Bartonien sont datés par les planctoniques Clavigerinella akersi Bolli,
Loeblich & Tappan, Globigerinatheka index (Finlay), G. kugleri (Bolli, Loeblich & Tappan),
Morozovella lehneri (Cushman & Jarvis), M. renzi (Bolli), M. spinulosa (Cushman),
Orbulinoides beckmanni (Saito), Truncorotaloides rohri (Brönnimann & Bermudez).
Les nummulites comprennent Nummulites curvispira Savi & Meneghini, N. curvispira
vasseuri Douvillé, N. distans Deshayes, N. heeri de la Harpe, N. murchisoni Brunner, N.
irregularis Deshayes. On y trouve une « daucine » caractéristique, Klaszia gofasi Volat.
Les ostracodes du Lutétien comprennent Asymmetricythere semoupathei Sarr A. cinqua
Carbonnel, Loxoconcha lagosensis Reyment dans la région de Thiès et le Sine-Saloum. En
Casamance les espèces comprennent Poularia koldaensis Carbonnel, Asymmetricythere sp. 4
sensu Carbonnel, A. cinqua Carbonnel, Loculicytheretta aff. gortanii Bismuth et al.
La macrofaune comprend des bryozoaires, lamellibranches et gastropodes. Chez échinides on
note la disparition du genre Echinolampas. Des poissons et des restes de Mammifères
siréniens ont été découverts à Taïba et dans le Sine-Saloum.
1.3.2. Affleurements
L’Eocène moyen affleure les régions du Cap-Vert, Thiès (figure 12), le Ferlo et Matam
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Figure 12 - Carte géologique du Sénégal occidental (Cap-Vert et Thiès) (Roger et al, 2009 ; modifié).
1.3.3. Paléogéographie
(i) Au Lutétien
La région entre Dakar et Saint-Louis est le siège d’une sédimentation marine profonde et
subsidente. Les dépôts marno-calcaires de Rufisque-Bargny caractérisent une plate-forme
externe. Dans la région de Thiès, le passage progressif au Lutétien traduit la réduction de la
tranche d’eau océanique avec l’installation d’une plate-forme interne à discocyclines,
mollusques variés et oursins. Dans les hauts fonds du Nord du Plateau de Thiès (Lam-Lam,
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1.4.1. Stratigraphie
Les affleurements ne sont pas connus, cette période n’étant connue qu’en sondage et en
carrière à Dakar et dans le Plateau de Thiès. Il est mieux connu en Casamance, en bordure de
mer jusqu’en Mauritanie, et par endroits jusqu’au Ferlo.
(iii) Biostratigraphie
- L’Eocène supérieur est daté par les foraminifères planctoniques (Lam-Lam, Basse
Casamance, Ferlo) : Catapsydrax cf. dissimulis (Cushman & Bermudez), C. unicavus Bolli,
Loeblich et Tappan, Clavigerinella akersi Bolli, Loeblich & Tappan, Globigerinatheka barri
Brönnimann, Globigerina praesaepis, G. semiinvoluta (Keijzer), G. mayeri Cushman &
Ellisor, G. opima nana Bolli, Globorotalia cf. aspensis, Globigerina cf. danvillensis,
Hantkenina alabamensis Cushman, Porticulasphaera mexicana (Cushman).
- Les Argiles de Yoff livrent les espèces benthiques Siphonodosaria nuttali gracillima
(Cushman & Jarvis), S. nuttali aculeata (Cushman & Renz), S. subspinosa (Cushman), S.
verneuili (d’Orbigny), S. cf. curvatura spinea (Cushman), Uvigerina yazoensis Cushman, U.
aff. costellata Moroxowa, U. aff. acutocostata Hagenow, U. aff. chirana Cushman & Stone
et des Bolivines.
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1.5. L’Oligocène
L’extension des faciès marins est voisine de celle de l’Eocène supérieur, avec un golfe marin
de Casamance plus réduit. La mer s’est retirée de la plus grande partie du bassin qui est
soumise à l’altération continentale. On ne connaît pas d’affleurement de sédiment en place à
l’époque. Le volcanisme gagne la presqu’île du Cap-Vert.
Les foraminifères planctoniques (Basse Casamance, Lam-Lam) caractérisent le Chattien :
Turborotalia opima nana (Bolli), Globigerina ampliapertura Bolli, G. angustiumbilicata
Bolli et G. ciperoensis Bolli. Les foraminifères benthiques comprennent Lepidocyclina
dilatata Michelotti, L. cf. schlumbergeri Lemoine & Douvillé, Nephrolepidina marginata
(Michelotti), N. praetournoueri Douvillé, N. tournoueri (Lemoine & Douvillé) et Nummulites
tournoueri de la Harpe. On trouve aussi des algues et des lamellibranches dont Chlamys
deleta Michelotti.
1.5.1. Stratigraphie
Sur le plateau continental entre Saint-Louis et Cayar, l’Eocène supérieur et l’Oligocène sont
absents des sondages pétroliers CO-1 et NSO-1. Le sondage de Toundou Besset-1 (5 m) a
recoupé des calcaires gréseux lumachelliques à phosphates avec une microfaune remaniée de
l’Eocène supérieur à l’Oligocène.
A Dakar l’Oligocène correspond aux calcaires à Lépidocyclines des tufs volcaniques
miocènes de l’Anse Bernard et de la Plage Pasteur. Ils renferment des algues, des
lamellibranches, des lépidocyclines et de petites nummulites. Dans la région de Thiès il est
représenté à Lam-Lam par une partie des grès et sables à phosphate alumino-calcique lité (0-4
m) à foraminifères planctoniques.
En Casamance, la lacune de la base de l’Oligocène est de plus en plus importante vers l’Est.
Dans le plateau continental (CM-4, CM-5, CM-10) et jusqu’à Ziguinchor, l’Oligocène
comprend des calcaires à Lépidocyclines qui forment la base de la Formation de
Ziguinchor. A l’Est de la ville, les calcaires passent à des sables et des argiles peu épaisses.
1.5.3. Paléogéographie
A l’échelle mondiale l’Oligocène correspond à une baisse générale du niveau marin en
relation avec les premières glaciations survenues dans l’Antarctique. Les dépôts marins sont
donc absents à terre dans la plupart des bassins de la marge atlantique africaine.
- A partir de l’Oligocène le sous-bassin de Casamance s’individualise et devient plus
océanique avec des microfaunes planctoniques caractéristiques. Après une lacune de dépôt au
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2. LE NEOGENE
2.1. Le Miocène
Le Miocène dure de 23,03 Ma à 5,333 Ma et se divise en Miocène inférieur (Aquitanien,
Burdigalien), moyen (Langhien, Serravallien) et supérieur (Tortonien, Messinien).
De l’Oligocène supérieur au Miocène inférieur, la mer revient avec une extension plus
limitée. Elle envahit le golfe casamançais et le secteur compris entre le Cap-Vert, le plateau
de Thiès et Saint-Louis. Une grande partie du bassin est le siège d’un régime continental avec
une altération intense. Le volcanisme s’intensifie dans le Cap-Vert et la région de Thiès.
- Le Miocène inférieur et moyen est daté en Basse Casamance par les foraminifères
planctoniques. Au Burdigalien on trouve Globorotalia continuosa Blow, G. gr. fohsi
Cushman & Ellisor, G. kugleri Bolli, G. obesa (Blow), Globigerinoides trilobus (Reuss),
Globoquadrina altispira globosa Bolli. Au Langhien s’ajoutent Globorotalia siakensis Le
Roy, Globigerina nepenthes Todd, Globigerinoides sicanus de Stephanus, G. quadrilobatus
trilobus (Reuss), Hastigerina siphonifera d’Orbigny, Orbulina bilobata d’Orbigny et O.
suturalis Brönnimann.
- Les foraminifères benthiques comprennent Amphistegina lessonii d’Orbigny, Heterostegina
gr. complanata Meneguini, H. costata d’Orbigny, H. depressa d’Orbigny, H. granulatatesta
Papp & Küpper, H. heterostegina Sylvester, Operculina gr. ammonoides Gronovius & O.
gomezi Colom & Bauza.
- Les ostracodes sont connus Miocène moyen et supérieur à Bignona et Badion avec
Aglaiocypris schweyeri ? (Van den Bold), Anomocytheridea tropicalis Carbonnel,
Casamancea lougaensis Carbonnel, Chrysocythere cataphracta Ruggieri, C. foveostriata
(Brady), Dahomeya aff. robusta Omatsola, Loxocorniculum antillea Van den Bold,
Neomonoceratina bignonaensis Carbonnel et Soudanella bissauensis Carbonnel.
- On trouve des moules internes de mollusques ferruginisés du Miocène moyen et supérieur
en sondage à Ziguinchor avec Corbula carinata Duj., Turritella (Archimedialla) turris Bast.,
T. (A.) cf. pythagoraica Hilb.
- Le Miocène moyen et supérieur est daté en Casamance et à Tambacounda par palynoflores.
2.1.1. En Casamance
(i) La Miocène marin (Formation de Ziguinchor)
Dans le plateau continental on trouve des argiles à fins débris coquilliers (CM-10 : 348 m),
qui passent à des sables puis à des calcaires argileux et sableux à lignite (CM-2 : 182 m).
Le Miocène moyen comprend des calcaires argileux, marnes, calcaires argileux et sableux à
lignite qui diminuent d’épaisseur à l’Est (CM-10 : 98 m ; CM-2 : 62 m).
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2.2. Le Pliocène
Le Pliocène couvre l’intervalle 5,333-2,588 Ma et comprend le Zancléen et le Plaisancien. Au
Sénégal, aucune formation n’est attribuée de façon certaine à cette période. On y rattache des
dépôts connus en sondages et des cuirasses ferrugineuses.
2.1.1. La sédimentation
(i) Dans le plateau continental le sondage de Cayar-1 recoupe des sables fins rarement
coquilliers (57 m) qui dateraient du Pliocène au Quaternaire ancien. Le sondage CO-1
recoupe au Pliocène des marnes et des argiles marines (10 m).
(ii) Dans le Cap-Vert le sondage S7837 (lac Tanma) implanté dans une vallée fossile a
recoupé des grès coquilliers à patine rouille (5-6 m) du Pliocène au Quaternaire ancien.
(iv) Dans la carrière de sable au Nord de Louga (6 m) on trouve des sables coiffés par des
niveaux carbonatés, des sables à concrétions calcaires et traces de paléosols vers le sommet.
Les sables à niveaux carbonatés de la base (1,50 m) renfermant des foraminifères, ostracodes
de milieu lagunaire, ainsi que des oogones de charophyte. Ils sont attribués au Pliocène à
Pléistocène inférieur.
2.2.3. Paléogéographie
Les dépôts littoraux et lagunaires entre Saint-Louis, Louga et le lac Tanma témoignent
d’incursions marines limités dans la période.
La continentalisation de la région du Cap-Vert est attestée par les cuirasses ferrugineuses, Le
bassin du Sénégal largement émergé subit une altération latéritique en climat tropical humide.
On ne connaît pas d’activité volcanique au Pliocène.
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Il correspond à l’Ionien (781 000–126 000 ans B. P.) et comprend le Tafaritien supérieur et le
Saalien (qui remplace l’Akcharien : 380 000 ?-126 000 ans ? B. P.).
Au cours d’une période humide qui duré jusque vers 530 000 ans B. P., les roches découpées
par le haut-glacis subissent forte altération latéritique qui cimente les galets de la haute
terrasse en poudingue. Au Nord du Ferlo, les épandages sur le glacis sont cimentés en
cuirasse secondaire conglomératique ou gravillonnaire. Les dernières éruptions volcaniques
des Mamelles surviennent à l’Ionien inférieur vers 570 000 ans B. P.
Au Quaternaire ancien (700 000–100 000 ans B. P.) la subsidence affecte le bassin et
provoque son affaissement progressif à l’Ouest.
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Tableau 1 – Découpage stratigraphique du Quaternaire du Sénégal d’après l’échelle de Gradstein et al. (2012).
Subatlantique
Subactuel-Actuel – Dunes littorales actuelles (Dunes Blanches)
Sub-Boréal
Tafolien (4200-2000 B. P.) – Dunes Jaunes du littoral Nord
Atlantique
Nouakchottien (6500-4200) – Amas coquilliers
Boréal
Tchadien (11 800-6500) –Tourbes et sols noirs des Niayes
Pré-Boréal
Eémien (126 000 – 110 000 B. P.) Aïoujien - Bas glacis et basse terrasse des fleuve Sénégal et Gambie
Saalien (380 000 - 126 000 B. P.) Akcharien - Cuirassement du Moyen glacis
I
Ionien Glaciaire c Subsidence du bassin
S
T Dernières éruptions des Mamelles (570 000 B. P.)
O Complexe Cromérien Interglaciaire III Cuirasse secondaire
C (781 000 – 480 000 B. P.) Moyen glacis et moyenne terrasse des fleuves Sénégal et Gambie
E Glaciaire b Tafaritien (1 000 000 – 300 000 ?)
N
E Interglaciaire II
Glaciaire a
Il s’étend entre 125 000 et 11 800 ans B.P. Dans le bassin sénégalais il couvre l’Eémien et le
Tarantien (Inchirien + Ogolien) correspondant au Würm récent d’Europe (tableau 2).
1.3.1. L’Eémien
L’Eémien (125 000-110 000 ans B. P.) remplace l’Aïoujien et correspond à l’interglaciaire
Riss-Würm, ou Terminaison 2 du stade isotopique EI 5e.
(i) Les dépôts marins
La transgression succède à une période humide et amène le niveau marin au voisinage de la
cote actuelle. Les dépôts s'échelonnent entre +1 m sur la ôte actuelle et +7 m à 60 km à
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l'intérieur des terres, ce qui implique une flexuration du bassin. En Mauritanie, l’Eémien
comprend des grès calcaires à stratifications entrecroisées et des calcaires fossilifères qui
passent à des grès fins à débris coquilliers.
Dans le delta du Sénégal et à Yoff les dépôts renferment des faunes (huîtres, moules, balanes,
bryozoaires) et des microfaunes (foraminifères) littorales ou lagunaires. Dans le Cap-Vert les
beachrocks sont connus au lac Retba, à Yoff, au Cap des Biches (100 000 B. P.), à Bargny, à
Sendou et à Toubab Dialaw. Les grès de Yoff reposent sur les dolérites des Mamelles.
(ii) Dépôts fluvio-lacustres et altération continentale
Les cours d’eau entaillent le moyen glacis suite à une période aride avec un bas niveau marin.
Des déformations tectoniques au Nord-Ouest du fleuve Sénégal dévient son cours inférieur
qui se dirige vers l’Ouest en aval de Boghé. Les rivières déposent la nappe de graviers de la
basse terrasse. Un erg dunaire recouvre le Nord du plateau du Ferlo et le Cayor. Dans le
Ferlo, le Djolof et le Cayor il se forme des calcaires lacustres au cours d’une période humide.
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2. L’HOLOCENE
L’Holocène l’intervalle entre 11 800 ans B. P. et l’Actuel. C’est un interglaciaire accompagné
de la remontée du niveau marin. En Afrique subsaharienne il s’accompagne d’une succession
de climats humides et secs.
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Le delta du Saloum formait une vaste dépression où s’accumulent les alluvions. On trouve
des vases sableuses et des sables argileux entre -10 et -9 m qui forment le soubassement
actuel du delta. Les plus anciens sont datés de 6130 à 6070 ans B. P. Il se forme des tourbes
de mangrove salée, peu épaisses. Les vases se déposent rapidement dans la zone abritée de
l’embouchure et au fond du golfe. Le chenal du Diomboss, à la limite entre les deltas du
Saloum et de la Gambie, se met en place dès la formation du delta du Saloum,
(vi) La Casamance
Le niveau marin est encore très bas vers 12 000 ans B. P. (-55 m) à cause de l’enfoncement
cette partie du bassin. La Casamance creuse et élargit sa vallée alors que des vases et des
sables argileux à tourbe de mangrove s’accumulent.
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2.2.5. La Casamance
La mer envahit la Basse Casamance et pénètre jusqu’en Moyenne Casamance. Des sables
marins se déposent et forment des terrasses.
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bancs pour les fixer. La flèche littorale de Sangomar commence à se former à partir de 4800
ans B. P. avec la dérive littorale.
Les étapes du retrait de la mer sont jalonnées par des cordons littoraux successifs à partir de
4000 ans B. P. L’adjonction de cordons littoraux et le comblement des lagunes sont à
l’origine de la formation des îles du Saloum. Cette formation initiée au Nouakchottien à
Djirnda (5530 ± 150 ans B. P.) s’accentue au Tafolien (Sangomar : 2695 ± 100 ans B.
P. ; Dionewar : 2550 ± 100 ans B. P.).
Les installations humaines débutent vers 2576 ans B. P. sur les lagunes (Joal-Fadiouth,
Famboura) et les îles du Saloum. Elles correspondent à des amas coquilliers appelés
« kjokkenmödding », associés à des poteries et des ossements humains. L’île de Fadiouth est
construite sur un amas coquillier artificiel formé à partir de 1357 ± 135 ans B. P.
2.3.5. La Casamance
Des cordons littoraux et des vasières à mangrove se forment en Basse Casamance,
notamment à Elinkine et Niomoune.
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2.4.7. La Casamance
La baisse du niveau marin et l’apparition d’importants courants forment des cordons littoraux
qui ferment les golfes font apparaître de grandes lagunes. La réduction des apports détritiques
de la Casamance n’a pas permis la construction d’un delta. Il se forme une ria formée qui est
ensuite colmatée par des vases et des sables marins remaniés fixés par la mangrove. Sur la
côte les cordons littoraux et les dunes de Nikine-Diembéring et de la presqu’île aux Oiseaux
(Kafountine) sont les témoins de ces évènements.
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