Geologie de Cote Divoire

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I.

Géologie de la Côte d’Ivoire


La Côte d’Ivoire appartient au Craton Ouest Africain . Défini en 1965 par
Rocci, le Craton Ouest Africain affleure en trois endroits de tailles
inégales à travers la couverture sédimentaire dont deux zones
d’affleurement majeures que sont : au Nord, la Dorsale de Réguibat et
au Sud, la Dorsale de Man. Ces deux zones sont séparées par le bassin
de Taoudenni (Post-Hercinien) au Sud-Ouest duquel apparaissent les
fenêtres de Kayes et de Kéniéba . Le craton est limité à l’Est par la zone
mobile de l’Afrique Centrale elle-même composée au Nord, de la Chaîne
Pharusienne et au Sud par la Chaîne des Dahoméyides. Ces deux
chaînes panafricaines sont séparées par le bassin du Niger (Post-
Hercynien). Du côté Ouest, il est limité au Nord par les Mauritanides qui
sont des chaînes hercyniennes et au Sud par la ceinture panafricaine
mobile du Kasila. Ces deux ensembles sont séparés par le bassin
Sénégalo-Mauritanien (Mésozoïques).

La Dorsale de Réguibat concerne le Sahara Occidental, le Nord de la


Mauritanie, et s’étend jusqu’en Algérie. Elle est composée de deux
zones. L’une comprenant l’Ouest et le Centre où dominent les roches
archéennes. L’autre à l’Est, composée essentiellement de formations
protérozoïques, est à cheval entre la Mauritanie et l’Algérie.

La Dorsale de Man présente un schéma identique au précédent,


avec :.à l’Ouest, les formations archéennes et à l’Est, les formations
protérozoïques inférieures. Ces deux ensembles sont séparés par la
faille de Sassandra d’orientation N-S et, définissent, avec les formations
du Bassin Côtier, la Géologie de la Côte d’Ivoire (fig. n°3). Cette partie
Méridionale du Craton Ouest Africain doit son nom à BESSOLES [1977].
Elle s’est stabilisée aux environ de 1600 Ma (YACE, 1984).

Grâce aux mesures géochronologiques, l’histoire du Précambrien de la


Côte d’Ivoire peut être divisée en deux grandes périodes (TAGINI et al,
1972) :

 Le mégacycle libérien, plus vieux de 2300 millions d’années (Ma),

 Le mégacycle éburnéen, compris entre 2300 et 1500 Ma.


Par ces âges, le mégacycle libérien appartiendrait à l’Archéen et le
mégacycle éburnéen au Protérozoïque inférieure et au début
Protérozoïque moyen.
Postérieurement à ces mégacycles, des kimberlites et dolérites
fournissent quelques âges radiométriques compris entre 1500 et 284 Ma.
Les roches volcaniques ultérieures s’échelonnent du Protérozoïque
moyen au Permien et, les formations affleurantes du bassin sédimentaire
côtier sont du Crétacé, du Paléocène, du Pliocène et du Quaternaire.

1 Les formations archéennes.

Les formations archéennes de la Côte d’Ivoire font partie du Domaine


KENEMA - MAN de la Dorsale de Man. Ce Domaine couvre l’extrême
Ouest de la Côte d’Ivoire, une grande partie du Liberia, de la Guinée, et
toute la Sierra Leone. En plus du Mégacycle libérien qui affecte les
formations ivoiriennes, les datations radiométriques (Rb-Sr) distinguent
en Sierra Leone un Mégacycle Leonien, antérieur à 3000 Ma (Mc
FARLANE et al, 1980).

figure n°1a :noyaux cratoniques de l’Afrique d’après CLIFFORD


[1968a] ,ROCCI [1965] ET KENNEDY [1964]

1.Noyaux cratoniques majeurs. 2. zones péricratoniques activées


orogéniquement du Précambrien terminal au début Paléozoïque. 3. Ages
supérieurs à 700 M.a., dans ces zones. 4.Ages 680-580. Katangien. 5.
Ages 580-450. Damarien (Orogénie panafricaine). 6. Ages 450-350. 7.
Zones de socle rajeuni. 8. Zones de plissements. 9.Fractures profondes.
10.Aires marines secondaires et tertiaires.

1.1. Complexe de base

Sur le plan lithologique, le complexe de base des formations archéennes


de la Côte d’Ivoire se décrit comme un ensemble continu qui s’étale d’un
pôle granitique à un pôle noritique (LEGOUX, 1939).

Dans la série granitique, LEGOUX inclut toutes les roches leucocrates à


orthose ou microcline exprimés. Elle comprend également tous les
termes depuis les granites calco-alcalins jusqu’aux granites magnésiens.

La série noritique contient des roches leucocrates à mélanocrates


caractérisées par la présence de plagioclases et de pyroxènes
magnésiens. Il décrit ainsi des aplogranites, des granites calco-alcalins,
des granites à perthites et des granites à hypersthènes. Dans les termes
leucocrates, le feldspath potassique n’est jamais individualisé, ce qui la
différencie des granites à hypersthène.

En 1984, CAMIL définit deux zones dans la région de Man :

 une zone composée de gneiss gris granulite au Nord de la faille


Man-Danané. Ces gneiss gris granulites présentent souvent un
rubanement composé de bancs gris clairs, de bancs gris sombres
et de bancs sombres. En plus des pyroxènes, la minéralogie de
ces bancs se caractérise par la présence de hornblende brune,
surtout dans les faciès sombres. Le feldspath potassique est un
orthose perthitique quand il existe et le plagioclase, une
antiperthitique. Cet ensemble inclut la série noritique de P. Legoux.
 une zone composée de gneiss migmatitiques au Sud de la faille
Man-Danané. Ces gneiss migmatitiques sont à biotites et forment
des bandes quartzo-feldspathiques blanches ou roses alternant
avec des bandes micacées plus sombres : contrairement au
granulites ils ne contiennent ni hypersthène, ni orthose mais se
caractérisent par la présence de microcline.

figure n°1b : Carte géologique schématique de l’Afrique occidentale


d’après DALLMEYER &LECORCHE [1990] et TROMPETTE [1973]
1.2. Les roches supracrustales

Les formations supracrustales de l’archéen ivoirien se présentent comme


des lentilles étirées parallèlement à la foliation (globalement NE-SW) des
migmatitiques et gneiss migmatitiques encaissants (CAMIL, 1984). Les
plus grandes mesurent en moyenne 10 km de long. Elles se retrouvent
souvent au sommet des reliefs moyens tels les Monts Tia, Klahoyo et
Douan (fig. n°4), et semblent appartenir à une chaîne qui se prolongerait
jusqu’au Geo Range au Sud-Ouest du Liberia.

Ces roches ont été décrites et cartographiées pour la première fois à


Man par BOLGARSKY en 1950. PAPON, en 1973, a mis en évidence
leur extension dans le Sud-Ouest de la Côte d’Ivoire. Elles forment un
complexe constitué de quartzites à magnétite et de roches basiques ou
ultrabasiques dont la puissance peut atteindre 150 m : d’où leur
appellation de « complexe des quartzites » proposé par CAMIL en 1984.

Les métabasites sont essentiellement représentées par des amphibolo-


pyroxénites et les ultrabasites comprennent des pyroxénites, des
hornblendites et des péridotites. Ces deux ensembles sont granulitisés.
Cela se caractérise par la présence d’orthopyroxène qui, dans les
métabasites, provient de la déstabilisation de la hornblende et du grenat,
alors que dans les ultrabasites, il peut provenir de la déstabilisation du
plagioclase (CAMIL, 1984).

figure n°2 : carte schématique de la Dorsale de Man (modifiée, d’après


Gbélé [2000] et Milési et al., [1989]).

1. formations post-birimiennes (âge ? 1,8 Ga). 2. zone de transition


archéen/paléoprotérozoïque. 3. granitoïdes indifférenciés du domaine
paléoprotérozoïque. 4. sédiments, volcanosédiments et volcanites
birimiens indifférenciés. 5. domaine archéen. 6. contact chevauchant. 7.
couloirs décrochant.

figure n°3 : Schéma simplifié des ensembles géologiques en Côte


d’Ivoire D’après la carte géologique au 1/1000 000 de la Côte d’Ivoire de
Tagini [1972], modifiée

1.formations post-birimiennes ; bassins sédimentaire côtier. 2.batholite


de Ferké : granitoïdes à deux micas associés ou non aux structures
décrochant méridiennes. 3.bassins sédimentaires et volcano-
sédimentaires.4.granitoïdes calco-alcalins localisés dans les bassins
sédimentaires. 5. volcanisme et volcano-sédiments indifférenciés.
6.granitoïdes et granites rubanés gneiss et migmatites indifférenciés
(âges supérieurs à 2,4 Ma). 7. domaine archéen. 8. âge

figure n°4 : Archéen du craton Ouest-Africain en Côte d’Ivoire. D’après la


carte au 1/1000 000 de la Côte d’Ivoire : la carte de Camille [1984] et la
carte de Papon [1973], modifiées

1.mylonite de la faille de Sassandra. 2.granitoïdes. 3.gneiss gris


tonalitique 4.gneiss chanorckitites et leptynites. 5.orthogneiss œillés. 6.
migmatites à hypersthène. 7.volcanites du birrimien. 8.métasédiments.
9.amphibolopyroxénites. 10.quartzites. 11.failles

2 Les formations Protérozoïques inférieures de la Côte d’Ivoire


A l’Est de la faille de Sassandra s’étend le Domaine Protérozoïque de la
Dorsale de Man. Il est dénommé Domaine Baoulé – Mossi (fig. n°2).
Schématiquement, il se présente comme un ensemble de gneiss formant
le socle des formations supracrustales d’origine volcanique,
subvolcanique, et sédimentaire mises en place ou déposées au sein de
nombreux sillons ou bassins intracratoniques, dans lesquels se sont mis
en place les granites du cycle éburnéen. Abouchami et al. [1990], Boher
et al. [1992], attribuent un caractère juvénile à l’ensemble de ces
formations. Elles se seraient différenciées du manteau vers 2200 à 2300
Ma et sont à l’origine du grand événement d’accrétion crustale du Craton
Ouest Africain dénommé le Birimien (KITSON, 1928).
2.1 Lithostratigraphie du Birimien ivoirien

2.1.1 Le socle granito–gneissique

Il représente un peu plus de la moitié des formations du Domaine Baoulé


– Mossi. Il s’agit d’un ensemble de roches granitiques, généralement
foliée et migmatisées par endroits, notamment dans le Nord de la Côte
d’Ivoire : Boundiali, Korhogo, Dabakala et Nassian (fig. n°3).

Ces gneiss migmatitiques ont longtemps été considérés comme des


témoins du socle anté-Birimien (ARNOULD, 1968). Lemoine [1988] puis
Boher et al [1992] ont démontré leur caractère juvénile lié à l’événement
Birimien après que Casanova [1973] dans son étude sur la géochimie
des granitoïdes éburnéens ait mis en évidence le caractère
trondhjémitique des gneiss migmatitiques du Nord de la Côte d’Ivoire.

Ces grandes aires granitiques ont été désignées par ARNOULD [1961]
dans sa classification des granitoïdes éburnéens, comme « granites
Baoulé du Craton ». Ce ne sont pas des masses homogènes. Elles se
caractérisent par la présence de faciès variés à l’instar des gneiss
migmatitiques dont le faciès dominant est un gneiss clair, extrêmement
monotone, biotite seule ou rarement accompagnée d’amphibole dans la
région de Dabakala selon Lemoine [1988]. Lemoine [1988] décrit
également des granitoïdes dont le gisement est parallèle à la foliation
des gneiss migmatitiques. Il s’agit de granites porphyroïdes à biotites, de
granodiorites orientés à hornblende contenant de enclaves de
micaschistes, d’amphibolite et d’amphibolo-pyroxénites, de granites
leucocrates, syncinématiques à deux micas (type Ferké). Il décrit
également des granitoïdes non concordant dont le granite de Sarala,
leucocrate, homogène et équant avec un contact franc par rapport aux
gneiss migmatitiques.

2.1.2 Les ceintures volcano-sédimentaires

2.1.2.1 Ceintures volcaniques

Les ceintures volcaniques limitent généralement les sillons


sédimentaires. Elles sont d’orientation NS ou NE-SW pour la plupart.

Bessoles [1977] note que le volcanisme Birimien est loin d’être


uniquement basique et exceptionnellement ultrabasique. Effectivement
en 1976, Yacé signalait déjà une occurrence (la seule) de
métapyroxénolite dans son étude pétrographique détaillée du
volcanisme de la moitié Sud du sillon de Fétékro.

Lemoine [1988] met en évidence un magmatisme basique à affinité


tholéiitique dont les caractères se rapprocheraient de ceux des basaltes
d’arcs océaniques modernes. Sont subordonnées à ce magmatisme, des
formations acides essentiellement des pyroclastites. Ceci traduit le
caractère bimodal du volcanisme birimien. Il fait succéder à ce premier
ensemble, une lignée calco-alcaline avec des caractères d’arc
continental.

Abouchami et al. [1990] ont étudié différents ensembles volcaniques du


Domaine Baoulé-Mossi, y compris les fenêtres de Kayes et de Kéniéba-
Kédougou, au Mali et au Sénégal, ainsi que le Protérozoïque Inférieur de
la Dorsale de Réguibat. Le résultat majeur obtenu à partir des analyses
isotopiques est sans nul doute le caractère juvénile de ce volcanisme, et
la contamination apparente d’une éventuelle croûte archéenne
préexistante. Les éléments majeurs en traces, ainsi que les isotopes
indiquent un caractère bimodal pour l’ensemble des volcanites, allant de
celui d’un basalte de ride médio-océanique à ce lui d’une tholéiite d’arc
insulaire rendant ainsi difficile la définition d’un modèle géodynamique à
partir de diagramme de discrimination de sites géotectoniques (BATIZA,
[1981] ; FLOYD, [ 1982]).

Des granitoïdes intrudent les ceintures volcaniques ; ils ont une


composition tonalitique à granodioritique (CASANOVA, 1973) et sont
discordants. Le faciès type est le massif de Bondoukou, daté à 2167 Ma
(TOURE et al., 1987), à l’Est de la Côte d’Ivoire qui a servi comme
référence à plusieurs classifications des granitoïdes (ARNOULD, [1961] ;
TAGINI, [1971]).

2.1.2.2 Bassins sédimentaires

Les bassins sédimentaires du Domaine Baoulé-Mossi (fig. n°3) sont de


différentes tailles. En Côte d’Ivoire, le Bassin de la Comoé est le plus
grand. Il est à cheval entre la Côte d’Ivoire et le Ghana et s’étire au Nord
jusqu’au Burkina Faso pour former le sillon de Houndé. Viennent
ensuite, des bassins de taille plus modeste tels que ceux du Yaouré, et
de Fétékro.

La succession lithologique dans ces bassins, subdivisée en Birimien


inférieur et en Birimien supérieur, a toujours fait l’objet de polémique
entre différentes générations de géologues. Au Ghana, Juner [1940]
définit le Birimien inférieur comme un ensemble d’origine essentiellement
sédimentaire et le Birimien supérieur comme volcanique parce que
composé de laves basiques à intermédiaires et de pyroclastites. Milési et
al. [1989] reconnaissent la même succession dans le reste du Domaine
Baoulé-Mossi. Pour d’autres auteurs tels POUCLET et al., 1996 ; VIDAL
et al., 1996 ; les volcanites sont à la base des sédiments. Des
granitoïdes intrudent ces bassins. Ce sont des leucomonzogranites
(CASANOVA, 1973), communément appelés leucogranite. Ils sont
syntectoniques, orientés NE-SW et correspondent aux granitoïdes de
type Ferké de Arnould [1961] et Tagini [1971]. On les rencontre
également de façon abondante dans le Sud-Ouest de Côte d’Ivoire.

2.1.3 Les granitoïdes du Birimien

Les granitoïdes birimiens sont classés suivant la forme de l’intrusion. On


rappelle que dans les points précédents, l’intrusion de granitoïdes dans
les différents ensembles (socle, ceintures, bassins sédimentaires) a été
évoquée et des conclusions sur la chronologie de leur mise en place ont
été déduites.

Ceux correspondant à des intrusions plus ou moins bien circonscrites


étaient considérés comme postérieur (ARNOULD, 1961). Des données
géochronologiques ont révélé que certains massifs circonscrits tel celui
de Bondoukou (fig. n°3) sont précoces (TOURE et al. 1987).

La composition des granitoïdes peut être tonalitique, mais elle est le plus
souvent granodioritique et parfois granitique. Les vrais granites, selon la
classification de Streckeisen [1976], ne sont pas fréquentes
(CASANOVA, 1973).

2.2 Les formations du Domaine de Transition

On distingue dans le Domaine Baoulé-Mossi, dans la partie située à


l’Ouest de la longitude 6°W une Zone de Transition (KOUAMELAN,
1996) où a été mise en évidence une contamination des formations
birimiennes et un segment de croûte archéen. Au sein de cette Zone de
Transition, on distingue (fig. 3):

 le Domaine de Boundiali ou domaine Nord


situé au Nord du parallèle 9 ;
 le Domaine de Séguéla-Vavoua ou le domaine
Centre situé entre les parallèles 7° et 9° ;
 le Domaine Sud qui s’étend du parallèle 7°N
jusqu’à l’Atlantique.
Le socle granito-gneissique représente plus de la moitié des formations
de cette zone de transition. Viennent ensuite les formations volcaniques,
volcano-sédimentaires et sédimentaires. Tout cet ensemble est ensuite
intrudé par des granitoïdes.
2.3 Les formations de la phase précoce Birimienne
On retrouve ces formations surtout à l’Est de la Côte d’Ivoire (fig. n°3)
(DOUMBIA, 1998). Les régions concernées sont Katiola (au centre),
Dabakala, MBahiakro et Nassian (à l’est).
2.3.1 Les ceintures volcano-sédimentaires
L’étude des formations sédimentaires a conduit Arnould en 1961 à
assimiler le bassin de Marabadiassa (fig. n°5) au Tarkwaien du Ghana, à
cause de la prédominance d’un faciès conglomératique. Il en décrit deux
séries :
 la série inférieure est composée de
conglomérats de la Pinda (affluent du fleuve
Bandama) et l’ensemble grauwackes et
grauwackes conglomératiques à stratification
parfois entrecroisée dans la partie sud du
bassin. Les galets peuvent atteindre des tailles
exceptionnelles de 50 cm : la taille moyenne
étant de 2 à 5 cm. La nature des galets est
très variée. Les galets de granite sont les plus
grands. Ils sont bien usés et souvent
sphériques. Les galets de roches vertes et
grauwackes sont de petite taille et souvent
roulés.
 la série supérieure est composée de quartzites
sériciteux à stratification entrecroisée de
Diomankou (fig. n°3), d’extension réduite à la
bordure ouest du bassin. Dans le Mt Angofii
(fig. n°3) c’est un quartzite gris blanc à gris
rosé, composé de grains de quartz détritiques
à peine jointifs et de quelques grains de
feldspath dans un ciment de quartz recristallisé
et de séricite.

2.3.2 Les formations d’origine plutono-volcanique

Ce sont des métavolcanites (métarhyolite, méta-andésite, métagabbro,


etc.) qui s’alignent parallèlement à la bordure ouest du bassin et des
granitoïdes de tailles et de composition variées (granodiorite, granite,
leucogranite). L’absence de ces formations sous forme de galets dans
les sédiments amène ARNOULD [1961] à les considérer comme
postérieures à la sédimentation. Cela indiquerait un épisode de
granitisation importante dans la phase terminale de la formation du
bassin (environ 2100 Ma).
3 Le bassin sédimentaire côtier de la Côte d’Ivoire
3.1. Origine et structure de la Marge ivoirienne

La Marge océanique ivoirienne s’est créée à partir du Jurassique


supérieur ou du Crétacé inférieur par l’ouverture d’un rift intracratonique,
probablement contemporain du rajeunissement panafricain (BLAREZ,
1986). Il s’agit d’une marge de cisaillement (BOILLOT, 1983) sous la
dépendance des failles transformantes de Saint-Paul et de la Romanche
qui limitent un bassin losangique de type « mega pull.apart » (fig. n°3).

Au Nord, le prolongement de la fracture de Saint-Paul constitue «


l’accident majeur, des lagunes » qui, du fait du contexte géodynamique
global, a surtout joué en distension comme en témoigne sa structure en
demi-rift (SPENGLER A. et DELTEIL J.R., 1964 ; TASTET J.P., 1979 ;
BLAREZ E., 1986). Il constitue la limite septentrionale du bassin
sédimentaire profond qui s’étend dans le domaine marin actuel sur une
zone de croûte continentale amincie et, au-delà de la fracture de la
Romanche, sur la croûte océanique (fig. n°5).

3.2. Les formations du Bassin sédimentaire

Correspondant à la Zone Sud, au relief de plaine mamelonnée située


entre 0 et 200 mètres d’altitude (ARNAUD J.C., 1978), le bassin
sédimentaire de la Côte d’Ivoire s’étend le long de la côte Atlantique. Il
présente une partie émergée en forme de croissant, d’une superficie de
8 000 km2 soit 2,5 % du territoire ivoirien (fig. n°3): la plus grande partie
s’étendant en Mer.

Le bassin ivoirien représente la zone occidentale du vaste ensemble


sédimentaire : le Bassin éburnéo-nigerien (MESTRAUD J.L., 1970).

Son histoire géologique (fig. n°6), liée à l’ouverture de l’Atlantique débute


par le dépôt d’une épaisse formation de sables, grès, conglomérats et
argiles versicolores d’origine continentale d’âge, vraisemblablement
Jurassique supérieur ou Crétacé inférieur ; correspondant au stade de
rift.

Sur cette série continentale reposent en discordance, 2 600 mètres


d’argiles d’origine marine qui se terminent par des faciès
conglomératiques. Cette série marine serait du Crétacé inférieur.

Sur cette série marine repose un Crétacé moyen représenté par des
grès, des sables d’origine fluviatile passant à des calcaires gréseux
parfois dolomitiques au centre du bassin.

Essentiellement argileux à l’Ouest, le Crétacé supérieur devient plus


grossier au centre et de type calcaire biogène à l’est du bassin.

La série marine du Paléocène est constituée par 500 mètres de


sédiments argileux et glauconieux. A l’Est du bassin, ces sédiments sont
des sables, des argiles glauconieuses, des calcaires ou des calcaires
coquilliers.

Ensuite, viennent se reposer sur le Paléocène, 490 mètres d’argiles


sableuses à petits bancs calcaires et d’argiles glauconieuses plus ou
moins sableuses d’âge Eocène. Les formations du Miocène, constituées
de sables plus ou moins argileux, surmontés d’une marne argilo-silteuse
viennent juste après, gisant ainsi en discordance sur l’Eocène. Cette «
discordance de l’Oligocène » a amené SIMON et AMAKOU [1984] à
suggérer dans la région d’Abidjan, l’existence d’un « paléocanyon » dont
la tête serait orientée Est-Ouest et son flanc Nord confondu avec
l’accident majeur des lagunes.

Enfin, au sommet de la série s’étendent les formations quaternaires de la


plaine littorale constituée à sa base, par une formation lagunaire à
argiles noires intercalées de tourbes et de sables datés de 42 000 ans
que FREDOUX [1977]et TASTET [1979] attribuent à un Quaternaire «
moyen ». Sur cette formation, reposent 20 à 30 mètres de sables
argileux anté-holocènes, vraisemblablement mis en place au cours du
dernier épisode régressif (Ogolien) qui a vu la mer se retirer jusqu’à –110
mètres vers 18 000 ans B. P. (ASSEMIEN A. et al, 1970 ; MARTIN L. et
al,1972 ; LE RIBAUT L. et al, 1979). La série finit par une formation de
60 mètres de vases et sables lagunaires à marins d’âge holocène.

LE DOMAINE SASCA

INTRODUCTION

Le domaine SASCA est localisé au Sud-Ouest de la Côte d’Ivoire. Il est


limité au Sud par l’océan Atlantique, au Nord par une ligne suivant la
parallèle nord 7°, le méridien ouest 7°, la parallèle nord 6°30 et le
méridien ouest 6° ; à l’Ouest par la frontière commune Côte d’Ivoire
Libéria. Ce domaine couvre une superficie de 46OOO km2 ; c’est-à-dire
un peu plus du 1/8 de la Côte d’Ivoire. Ce domaine est entièrement
couvert par la forêt tropicale et comprend deux principaux fleuves : le
Sassandra et le Cavally ; d’où l’appellation SASCA. Le domaine SASCA
présente un réseau hydrographique dense avec un régime régulier des
rivières. On observe des crues importantes en période de pluie. Mais la
plupart des marigots tarissent plus ou moins vite pendant la saison
sèche.

Généralement, on pourrait dire que la grande forêt tropicale couvre


entièrement le domaine SASCA. Mais on remarque que cette forêt qui
compte de grands arbres n’existe pas partout ; il y a aussi des arbustes.
Ces zones à forêt pauvre sont le résultat soit, de la dégradation de
l’homme, soit des sols trop pauvres ou peu épais. La faune est
abondante et comporte les espèces classiques de la forêt tropicale. Les
rivières sont poissonneuses et peuplées de quelques crocodiles.
La population est très inégalement repartie : le Nord et le Sud-Est du
domaine SASCA sont bien peuplés tandis que le Sud-Ouest a une
population peu dense.
Les cultures vivrières sont surtout le riz et la banane plantain. Les
cultures de rente sont le café, le cacao, le palmier à huile, l’hévéa, etc.
Dans le domaine SASCA, les précipitations atteignent un maximum vers
mai-juin-juillet au cours de la « grande saison des pluies » et marquent
une reprise au cours de la « petite saison des pluies » en septemvre-
octobre. La « grande saison sèche » s’étend sur le mois de décembre à
avril. La température et le degré hygrométrique prennent des valeurs
remarquablement constantes au cours de l’année : environ 26° à 32°,
pour la température et environ 75°, pour le degré hygrométrique. Les
vents sont généralement faibles, à dominance sud.

I CONTEXTE HISTORIQUE

La Côte d’Ivoire appartient au Craton Ouest-africain ou bouclier Ouest-


africain qui se subdivise en trois grands ensembles : au nord la dorsale
de Reguibat, au centre le bassin de Taoudéni, et au sud la dorsale de
Man. La Côte d’Ivoire appartient à la dorsale de Man et présente deux
ensembles géologiques distincts : le bassin sédimentaire et le socle
précambrien. Ce dernier a été le théâtre de deux phénomènes
géologiques remarquables que sont les orogenèses libérienne et
éburnéenne, ayant entraîné la mise en place et la structuration de
plusieurs formations géologiques. De nature granitique et
cristallophyllienne, ce socle appartient au vieux bouclier précambrien de
l’Afrique de l’Ouest (voir la carte géologique de la Côte d’Ivoire à la page
suivante). Les études géochronologiques ont permis de distinguer un
protérozoïque inférieur et moyen daté de 2400Ma à 1800Ma,
correspondant au cycle orogénique éburnéen et un archéen (Casanova,
1973 ; Camil, 1984) daté de 3000 à 2400 Ma, correspondant au cycle
orogénique libérien.

A ces âges correspondent respectivement les deux principaux domaines


géologiques suivants :

 le domaine Baoulé-Mossi situé à l’Est de la


faille du Sassandra et se prolongeant
jusqu’aux confins du Niger. Il est occupé par
les formations dites du protérozoïque inférieur.
Ces formations ont été structurées par deux
orogenèses : l’orogenèse burkinienne (entre
2150 Ma et 2400 Ma) et l’orogenèse
éburnéenne (1800 à 2100 Ma).
 le domaine Kénéma-Man qui s’étend à l’ouest
de la faille du sassandra. Il occupe les
territoires du Libéria, de la Sierra Léone et de
la Guinée. Les formations de ce domaine ont
également été structurées par deux (2)
orogenèses que sont l’orogenèse léonienne
(entre 2500 Ma et 3500 Ma) et l’orogenèse
libérienne (antérieure à 2500 Ma).

Outre ces deux principaux domaines, on a le domaine SASCA situé


dans le Sud-Ouest et drainé par les fleuves Sassandra et Cavally
(figures 02 et 03, page 5). Il présente des caractéristiques de transition
entre le domaine Kénéma-Man et le domaine Baoulé-Mossi. C’est ce
domaine qui constitue notre zone d’étude.

II – RAPPEL HISTORIQUE

Les premiers travaux importants sur le domaine SASCA sont dus à H.


HUBERT (entre 1915 1932) et E. Aubert (entre 1927 et 1932). Ces deux
géologues avaient identifié une grande variété de roches : gneiss,
micaschistes, quartzites ferrugineuses, amphibolites, pyroxénites,
granites.
Cependant, leurs travaux se plaçaient à une époque où l’étude et la
compréhension de terrains cristallophylliens n’en étaient qu’à leur début.
Ce qui n’avait pas permis à ces deux auteurs de dégager des liaisons et
les corrélations existantes au sein des roches identifiées.
C’est ainsi qu’entre 1933 et 1953 M. Bolgarsky, soit dans le cadre de ses
levés géologiques à 1/500.000 des feuilles Tabou et Daloa, soit de
missions de prospection minière, s’intéressa tout particulièrement au
domaine SASCA. L’ensemble granitique, avec des lambeaux de gneiss
et d’amphibolites, cartographié par cet auteur, correspond en général,
aux formations libériennes telles que nous les connaissons aujourd’hui.
En 1954 et 1956, J. P-Carrive et D.Soule De Lafont identifient, à l???
issue de quelques tournées dans les régions de Sassandra et Tabou,
des migmatites. Ces auteurs, envisagèrent pour ces roches, un âge
Dahoméen, antérieur au Birimien.
Cette opinion ne semble pas avoir influencé considérablement les
travaux de l’époque puisqu’en 1955 et, en 1956 G.Guerrin et B.Tagini,
s’intéressant respectivement à la région de Guéyo-Laouridou et au
contexte géologique du gîte de molybdénite de Guédeyo, ne semblent
plus faire allusion à l’existence possible des roches anté-birimiennes.

La particularité du domaine SASCA est qu’on y trouve à la fois des


témoins de l’orogenèse libérienne et des orogenèses les plus récentes :
burkinienne et éburnéenne. Il s’étend au Sud-Ouest de la Côte d’Ivoire
depuis Toulépleu, Soubré, Sassandra, Taï jusqu’au fleuve Cavally. Les
formations rencontrées dans le domaine SASCA sont regroupées en
trois principales unités d’âge compris entre 1550 Ma et 2100 Ma. Ce sont
:
 l’unité de Hana-Lobo : comporte des schistes,
des micaschistes, des arkoses, des quartzites,
des tufs métamorphiques, des métarhyolites,
des amphibolites etc. ;
 l’unité de la Davo : elle comporte des roches
métamorphiques qui sont : les micaschistes à
deux micas et staurotide, et les tufs
métamorphiques;
 l’unité de Louga-Kounoukou : elle comporte
des métagabbros, des micaschistes à deux
micas, des conglomérats, des tufs
métamorphiques, et des amphibolites.
Outre les formations de ces trois unités, on distingue trois autres
ensembles antérieurs à 2500Ma (cycle libérien) :
 les formations de Grabo et les formations
migmatitiques qui sont des gneiss, des
micaschistes, des migmatites ;
 les formations de Kabiadioké-Balmer qui sont
essentiellement des quartzites ;
 les formations de Tabou-Djidoubaye qui sont
des gneiss et leptynites.
II - FORMATIONS GEOLOGIQUES RENCONTREES
Dans le domaine SASCA, les formations géologiques rencontrées sont
essentiellement des roches métamorphiques.
III-1. Unité de Hana-Lobo
Selon les travaux réalisés par le BRGM, l’unité de la Hana-Lobo est une
surface d’environ 8500 Km². Elle constitue la plus vaste et la plus
complète unité métamorphique éburnéenne rencontrée. Cette surface a,
par le jeu d’une tectonique qui opère des décrochements et des
remontées successives du socle libérien, la forme d’un triangle. L’unité
de la Hana Lobo regroupe plusieurs groupes de formations géologiques
dont :
 métabasite : roche basique à ultrabasique
observée en un point. Les métabasites
affleurent au sud de Nigré sur une centaine de
mètres, sous forme de blocs de plusieurs
mètres cube de roches vertes, non orientées
et d’aspect tacheté.
Au microscope, des nodules d’olivine
craquelée sont enrobés soit par de la
magnétite, soit par des lamelles arquées ou en
éventail de chlorite (Chlinochlore).
 Formations flyschoïdes : qui couvrent 7000
Km² ; ces formations ont une base formée par
un niveau à peu près constant de
micaschistes. Au dessus, le faciès flysch est
représenté par une alternance de bancs
finement pelitiques et de bancs arénacés.
Cependant, la base du flysch est composée de
micaschistes à biotite, muscovite, staurotide,
andalousite. Ces micaschistes affleurent sur 3
Km le long de la Hana, les ruisseaux Aèna,
Mouno et Pama.
 Outre ces micaschistes, nous avons des
schistes sériciteux et chloriteux, souvent
pyriteux ; de bons affleurement se situent sur
le fleuve Sassandra. Des schistes « gréseux »
à séricite, chlorite et fine biotite, quartz et
quelques cristaux de plagioclase. La couleur
de la roche est vert clair.
Des observations de schistes quartzeux ont été faites sur les affluents
rive gauche de la Hana. Les minéraux constitutifs sont : quartz, biotite et
chlorite.
 Formations de Nigré : qui forment un sillon étroit dont la surface est
de l’ordre de 120 Km². Ces formations sont uniquement
constituées par des roches d’origine volcanique ou volcano-
sédimentaire. On distingue :
métarhyolites: qui ont observées sur le Cavally ; la roche est de couleur
blanche à grain très fin, schisteuse avec muscovite ;
 amphibolite : qui constitue un banc vertical sur le Cavally. Le grain
est fin, la texture est nettement schisteuse ;
tuf dacitique métamorphique : la roche est sombre à cassure
conchoïdale. La couleur varie du gris- noir au gris-vert. Le grain est fin, la
biotite est en petites lamelles parfois orientées.
III-2 Unité Louga - Kounoukou
Cette unité, située près de Sassandra regroupe les formations
suivantes :
 métagabbros : de structure beaucoup plus fine et schisteuse. La
roche est largement cristallisée.
 Formations flyschoïdes de Kounoukou : les minéraux constitutifs
sont : staurotide, grenat, en général orientés suivant une linéation
d’intersection verticale. La texture est grano- lépidoblastique avec
quartz andésine. Comme minéraux accessoires, on a l’apatite, le
zircon, la tourmaline et les minéraux opaques.
 Formations de Louga : les amphibolites
représentées par des panneaux ou enclaves
emballés par la granodiorite de sassandra ; les
métarhyolites, tufs acides métamorphiques
affleurant sous forme de blocs ayant une
texture hétérogène et une schistosité fruste.
III-3 Formations géologiques de Kabiadioké- Balmer
Les quartzites et amphibolites affleurent à Kabiadioké, village situé à 15
Km au Nord- Est de Tabou et à Balmer, village situé sur la côte à 4 Km à
l’ouest de San- Pédro. Elles (quartzites et amphibolites) affleurent
également au nord-ouest de Monogaga, dans la région de Soubré, sur le
cours supérieur de la rivière Néo, à l’Ouest de Taï. Contrairement à ce
qui se passe dans le domaine de Man, les roches basiques et quartzites
ne sont qu’exceptionnellement associées. Ces roches constituent
toujours des petits niveaux généralement concordants avec la schistosité
des roches environnantes.
III-4 Formations géologiques de Tabou- Djidoubaye
Du point de vue pétrographique, se distingue :
 deux faciès intimement associés (dans la
région de tabou) : gneiss clair plagioclasique
massif à biotite fine, gneiss sombre
plagioclasique à amphibole, diopside,
hypersthène ;
 les leptynites et gneiss granitiques.
a) Faciès associés de Tabou
Les gneiss clairs plagioclasiques massifs à biotite fine, affleurent sur la
côte autour de Tabou et sur les rivières Néro, Dodo. La teinte de ces
roches est le plus souvent claire mais parfois grise. La texture est
massive. Le grain est fin à moyen. Le quartz est gris ou bleuté, parfois
sous forme d’amandes. La structure des faciès associés de Tabou est
hétérogranulaire. Le microlite est peu fréquent et toujours à l’état de
petites plages mal moirées. La biotite est fine, brun- rouge, orientée, le
grenat toujours en petits grains. Quant aux faciès de gneiss sombre
plagioclasique à Diopside, amphibole, biotite, hypersthène, ils
s’observent sur la côte entre Tabou et le confluent de la rivière Dodo, sur
le fleuve Tabou. Ils sont en général interstratifiés avec les gneiss clairs
précédemment décrits.
Les caractères suivants se dégagent : texture massive, grain moyen à
gros, schistosité fruste, quartz gris sombre à bleu, couleur sombre,
tendance à former des reliefs.
b) Faciès granitiques
Les ortholeptynites oeillées, sont des faciès dont la texture est orientée
avec de gros yeux de feldspaths noyés dans une mésostase quartzo-
feldspathique. La structure est porphyroblastique et en mortier. Les
porphyroblastes sont du microcline ou de l’oligoclase moyen avec
inclusion de sericite. Le quartz est en amygdale très étirée tandis que les
cloisons sont formées de granoblastes de quartz, microcline et oligoclase
moyen avec myrmékite d’épidote, de fines biotites vertes. Quant aux
leptynites à quartz en langue (type Djidoubaye), ils constituent des faciès
interstratifiés dans les migmatites. Les plus importants se situent à la
hauteur de Djidoubaye sur la route Taï- Guiglo. D’autres affleurements
types ont été retrouvés sur les rivières Baouini Gourvani. Sebani ; J.
Letalenet (1964) a décrit ces roches soit sous le terme de leptynites, soit
sous celui de migmatites leptynitiques. Ces roches sont claires, parfois
avec des yeux de feldspaths ; le quartz y est en quantité variable. Ces
roches sont fréquemment chargées en pyrite. Au microscope, la
structure est granoblastique, souvent porphyroblastique ; le quartz
apparaît en amygdales ou plages, le microcline est en général assez
abondant accompagné d’oligoclase ou d’andésine avec inclusion de
sericite.
En plus des leptynites, nous avons des gneiss granitiques leptyniques
qui affleurent à l’Ouest de Soubré, notamment sur le marigot Baka. J.
Letanelet (1963) a nommé ces roches leptynites migmatitiques. La
texture est granitique, peu orientée, la couleur est claire à mésocrate.
Au microscope, la structure est granoblastique régulière, très engrenée.
Le quartz peut constituer 50% de la roche, le plagioclase est également
très abondant (35% à 40% de la roche), le microcline est rare. Les autres
minéraux sont la biotite, la muscovite qui a une schistosité fruste. Les
minéraux accessoires sont : le sphène, l’épidote- allanite, le zircon et des
minéraux opaques.
III-5- Formations de Grabo et Formations migmatitiques

L’importance que prennent dans la cartographie du Sud-Ouest, les


formations gneissiques et migmatitiques, constitue la particularité de
cette région par rapport au reste de la Côte d’Ivoire. En effet, elles
couvrent près de 25.000km² et se repartissent en deux tâches
principales de part et d’autre de l’unité de la Hana. Les observations
pétrographiques, sur les gneiss et migmatites, ont montré une schistosité
fruste et une stratification toujours en concordance.
La structure des gneiss, comme celle des migmatites, est granoblastique
engrenée.

IV – ASPECTS STRUCTURAUX
D’après les travaux de la « campagne SASCA » (1962-1968), les
formations de la zone d’étude présentent une orientation préférentielle
(NNE-SSW) due aux phases de tectonisme souple des deux (2)
orogenèses qui s’y sont manifestées. A ces phases, on associe le
métamorphisme et la migmatisation des roches antécinématiques
accompagnés du rubanement des migmatites, de la schistosité de
l’ensemble schisteux et de la foliation des amphibolites. Les plis dans les
migmatites et gneiss migmatitiques anciens du Libérien, et dans les
unités métamorphiques éburnéennes sont du type isoclinal. Outre ces
phases de tectonique souple, une phase cassante propre à l’orogenèse
éburnéenne a participé à la déformation des roches du secteur. Elle a
occasionné la mise en place de filons de pegmatites, de dolérites plus ou
moins importants, quelques rares filons de quartz et une granitisation
considérable. La puissance des filons de quartz observé le plus souvent
en éboulis, ne semble pas dépasser deux (2) mètres. Ce tectonisme
cassant est également marqué dans la zone par une faille de direction
NS décrochant en senestre les filons de dolérites. A ces éléments
structuraux, s’ajoute une grande zone de contact de direction Soubré-
Grabo (NNE-SSW), situé à l’intérieur de l’unité de Hana Lobo
communément appelée « faille de la Hana ». Elle sépare les schistes
sériciteux chloriteux, quartzeux et les grès feldspathiques tufacés,
métamorphiques. On a également la présence de mylonites
caractéristiques de zones de broyage.

V - RESSOURCES MINIERES

La connaissance de l’or dans le sud-ouest de la côte d’ivoire est récente.


En effet, c’est en 1928 que M. CLEAE a noté l’existence de gîtes d’or
détritiques dans la région de Toulépleu. Mais c’est surtout au cours de
ses tournées de 1931 à 1933 et de 1938 à 1946 que M. BOLGARSKY a
repéré les principaux indices.
La prospection du domaine SASCA a fourni des résultats positifs de
présence d’or à vue, à la batée ou en géochimie.
Sur le mont Floteuo à Ity, le bureau minier de la France d’Outre – mer et
le BRGM ont mis en évidence un gîte d’or entièrement situé dans une
formation d’argiles et de latérites dont l’épaisseur varie de 50 à 115 m.
Une évaluation des réserves a été effectuée par le BRGM. Cette
évaluation fait la distinction entre la zone enrichie proprement dite et la
zone superficielle [E. MATHIAN, 1962, 1965] :

Tonnage Teneur Quantité au total


Minerai argileux 305 165 t 2, 56 7 495 517 g
Minerai latéritique 388 305 t 10, 53 4 09 0757 g
Total 693 470 t 16, 71 11 586 274 g

Par ailleurs un permis de recherche pour or, couvrant toute la région au


sud- ouest d’Issia et s’étendant jusqu’ au Sassandra fut accordé à la
SODEMI en mai 1963. Les résultats cumulés des travaux sur ce permis
de recherche donnent :

Surfaces dites « payantes » 4 895 550 m2


Volume à excaver 8 553 550 m3
Poids d’or possible 3572kg (dont 1000 Kg déjà exploité)
Teneur à excaver 0,42g /m3

De fréquents blocs de bauxite s’observent dans le sud-ouest de la Côte


d’Ivoire et notamment dans la région de Tabou, Tai, San-Pédro.
Cependant, les teneurs en indices correspondent à des niveaux trop peu
épais, trop discontinus et trop démantelés. Tout ceci fait que la bauxite
ne présente pas un intérêt économique malgré qu’on l’ait découvert à
plusieurs endroits comme au Nord de Niépa, à l’Est du mont Klon, au
mont Lébiou, à la Haute-Dodo, à la coupure Sassandra 3c et à la
coupure Soubré 1c où on a même un tonnage de 400 000 t de bauxite à
50% d’alumine, par mètre d’approfondissement. Des analyses ont
donné, sur de échantillons pris au hasard (J.P.Carroué, 1965) :

Al2O3 Fe2O3 SiO3 TiO2


64,39% 61,53% 70,40% 5,85%
7,92% 2,95% 1,26% 1,47%
2,91% 3,96% 2,28% 1,40%

Des découvertes de diamant ont été signalées à diverses époques, mais


sans grands renseignements. La région de Séguéla est une zone
diamantifère (Séguéla pourrait être la région qui a fourni les diamants de
Hana-Lobo et du Sassandra).

V-1-Les ressources potentielles


a) Le diamant
Des caractères paraissent favorables à l’existence des roches
diamantifères dans le Sud- Ouest de la Côte d’Ivoire. Ce sont d’une part,
de nombreux filons de dolérites, témoins d’une importante fracturation
dans le vaste socle cristallin et cristallophyllien précambrien ; et d’autre
part l’existence d’un filon de lamprophyre contemporain et de même
direction que les kimberlites de Séguéla.

b) La bauxite

Il n’est pas exclut que l’on ait dans la coupure Soubré 1c un minerai
susceptible de fournir de la bauxite « réfractaire » soit directement, soit
après un léger traitement sur place. Ce léger traitement enrichirait le
minerai en le débarrassant des argiles, de la silice, des oxydes de fer.

c) L’or
L’existence, à Toulépleu-Ity, de gisements comparables à celui d’Ity n’est
pas à exclure. Les horizons stratigraphiques susceptibles de contenir
cette minéralisation aurifère sont ceux qui sont situés au sommet des
formations volcaniques et volcano-sédimentaires de Ity- Zeitouo. Ces
horizons comprennent les schistes et quartzites graphiteux et
ferrugineux, des cipolins, des grès feldspathiques tufacés
métamorphiques, des brèches. A Hana-Lobo, des travaux réalisés par la
société AMERCOSA, ont mis en évidence un gisement d’or évalué à six
(6) tonnes. Il est maintenant question de reprendre les travaux pour
réévaluer le gisement ; car ont estime que ces travaux n’ont pas été
poursuivis à terme.
d) Le fer

Un gisement de fer a été découvert à Monogaga. Nous ignorons la


teneur et les dimensions ; néanmoins l’exploitation de ce gisement est
envisagée car il semblerait qu’une société est actuellement en pourparler
avec les autorités concernées pour exploiter ce gisement.

N.B : Outre ces ressources minières citées, il existe, à Sassandra-


Soubré, des indices intéressants de métaux de base tels que : le cobalt,
le cuivre, la colombo-tantalite, le zinc. Il faut souligner que c’est lors des
travaux de recherche de l’or qu’on a découvert de bonnes teneurs en
ces métaux.

V-2-Les ressources exploitées

On observe une exploitation semi industrielle d’or à Tabou, et en


général, des zones d’orpaillage dans le domaine SASCA.
Le sable de verrerie est exploité dans la région de San- Pédro.Il sert à la
fabrication de verres pharmaceutiques, de vitres de véhicules, etc.

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