La Lumière Et Le Franc

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La lumière et le franc-maçon

L e Franc-maçon est fils de la lumière. Évoquer le rôle et l’influence de la lumière


comme concept ou comme symbole ou comme mystique, c’est tout d’abord rechercher dans
les origines de la FM comment fut vécu le rapport de nos différentes mystiques
génétiques avec la lumière.

Si nous évoquons les traditions antiques, on ne manquera pas de mentionner le divin soleil
chez les Égyptiens et sa cohorte de rituels pour le magnifier.

L’apport de l’hébraïsme, au moins sur les premiers degrés de la maç salomique (jusqu’au
14ème grade au RÉAA) est indéniable. Cette pensée, développée par la Kabbale (la
transmission de la connaissance) a pour thème une mystique de la lumière à travers le sujet
de l’émanation divine sous formes de sphères de lumières, les séphiroth, témoignant ainsi de
l’influence persistante du néo-platonicisme. Les anciens savants juifs, grecs, syriens et arabes
ont vraisemblablement attribué le nom de kabbale à un savoir sacré, à un ensemble de
connaissances ésotériques et initiatiques, à l’antique art sacerdotal dont l’enseignement était
fondé sur les mystères du soleil, source de la lumière, de la chaleur, de la vie et de la lumière
primordiale comme principe d’expansion créatrice, la lumière étant révélée pour élargir
l’espace du monde. Mais après sa manifestation, la lumière se retire, se cache et devient
obscurité du point de vue des créatures. Dans Le banquet, Platon écrivait : «Celui que l’on
aura guidé jusqu’ici sur le chemin de l’amour, après avoir contemplé les belles choses dans
une gradation régulière, arrivant au terme suprême, aura la soudaine vision d’une beauté de
nature merveilleuse». Cette approche différente du visible permettrait une séparation
cathartique entre vision corporelle, opaque, intentionnelle, et vision spirituelle, diaphane,
vide.

Chez les Esséniens on enseignait un dualisme strict qui divise le monde et les hommes en
deux camps : celui de la lumière, du bien et de la vérité (celui de Dieu), celui des ténèbres, du
mal et du mensonge (celui de Bélial).

Souchée sur la Maçonnerie opérative, la FMaç spéculative, qui est la nôtre aujourd’hui,
n’a pas manqué de retenir, non seulement une organisation, mais certainement un fondement
de la pensée sur ce qui faisait foi pour les bâtisseurs de cathédrales. Les vielles obligations des
maçons opératifs contenaient des invocations à Dieu, à la très Sainte Trinité, à la vierge
Marie, aux quatre saints martyrisés et faisait obligation d’être fidèle à Dieu et à l’Église. Cette
obligation en la croyance de Dieu ne fut abolie qu’en 1877 par le Grand Orient de France. La
lumière maçest–elle une trace de cette foi en le divin ?

Plus proche de nous, l’ésotérisme chrétien du XVIIIe siècle avec l’illuminisme considère que
la connaissance de Dieu et la science de Dieu sont la vraie connaissance du monde.
L’illuminisme a pour thème fondamental la distinction entre l’esprit et la lettre, entre la
lumière et la matérialité. Sans levain, c’est-à-dire dépourvue de la lumière de l’esprit, la lettre
est vide de sens et par conséquent de vie. L’initié est éclairé par la lumière divine qui se révèle
à lui à travers un effort moral. Pour les illuministes, chaque être possède sa propre lumière et
ses propres ténèbres. C’est dans le monde intérieur que se réalise la vision de la vérité :
l’esprit illuminé entend, comprend, saisit. Cette lumière n’est pas le résultat d’une acquisition,
elle se découvre. Elle est dans l’homme, mais celui-ci risque de mourir sans avoir compris que
le trésor de la sagesse se trouve en lui. Les illuministes insistent sur la nature subjective de la
connaissance, sur le primat de la transformation personnelle de l’homme qui aboutit à une
régénération, à une nouvelle naissance. La foi, l’amour de Dieu, l’abandon de soi-même,
telles sont les caractéristiques fondamentales du chrétien de la seule et véritable Église.
L’important est de vivre sa foi intensément. Le Christ ne remplit pas un rôle d’expiation et de
justification. Quand il advient dans l’âme, l’âme naît en Dieu. La lumière du Christ n’apparaît
que dans la mesure où l’homme se détourne de lui-même et se vide pour adhérer au divin. En
France, nous trouvons, parmi les esprits les plus brillants de cette époque, Bathilde d’Orléans,
la duchesse de Bourbon, mère du duc d’Enghien, Joseph Balsamo, comte de Cagliostro,
Pierre Fournié, le prêtre anglican William Law, Joseph de Maistre, bien sûr Martines de
Pasqually, Louis-Claude de Saint Martin et, évidemment, Jean-Baptiste Willermoz. C’est à
travers la FMaç que certains d’entre eux rêveront de répandre le christianisme sur toute la
terre, et ainsi de répandre la lumière.

Nous essayerons de penser la FMaç, le temple et les rites maç dans leur rapport avec la
lumière, tantôt par ce qu’elle rend visible, compréhensible, tantôt par ce qu’elle voile,
l’ombre, les ténèbres, voire le noir.

L’opposition lumière-ténèbres constitue un symbole universel. Pour en esquisser l’enjeu


symbolique, on peut introduire trois grandes acceptations de la lumière sur le plan de
l’imaginaire : la lumière-séparation, la lumière-orientation, la lumière-transformation.
. La Lumière-séparation et l’abîme s’opposent dans une symbolique de la création.
. La Lumière-orientation et l’obscurité structurent la symbolique de la connaissance.
. La lumière-transformation se heurte à une double altérité: s’opposant à l’opacité, elle est le
symbole de la manifestation de la transcendance ; se confrontant à l’ombre, elle devient le
symbole de la purification (catharsis).

Regardons en FMaç, où tout est symbole, comment nous vivons ces aspects de la lumière.

1- La lumière-séparation.
La dimension proprement démiurgique de cette opposition lumière-ténèbres se retrouve à la
racine de toutes les grandes cosmogonies. Du sein d’un abîme préalable (chaos, tehom, tohu-
bohu), sans fond, sans forme, va brusquement émerger l’ordre, l’ordo ab chao du RÉAA,
c’est-à-dire la séparation-archétypale originelle. Deux principes opposés sont ainsi
différenciés : la lumière et les ténèbres. Trois séparations démiurgiques vont en procéder.
Elles engendrent le cosmos dans sa totalité. Dieu dit que la lumière soit, et la lumière fut !
Fiat lux !
Une première séparation opère la création des grandes oppositions cosmogoniques
fondamentales : l’avant et l’après, le haut et le bas, la nuit et le jour. Elle correspond à la
croisée horizontale et verticale du ciel et de la terre. La lumière nous indique la sortie de la
materia prima, du chaos, du primordial, elle nous situe par rapport aux origines. La sortie du
cabinet de réflexion et l’enlèvement du bandeau peuvent être rattachés à ce type de rapport à
la lumière. N’est-il pas écrit dans le cabinet de réflexions : «si tu persévères, tu seras purifié
par les éléments, tu sortiras de l’abîme des ténèbres et tu verras la lumière» ?
La deuxième séparation est liée à la genèse de la vie. Elle joue sur les variations
régulières nuit-jour qui déterminent les saisons, sur la permanence des alternances du jour et
de la nuit. Création des cycles de mort et de renaissance, de lumière croissante et décroissante
entre solstice d’hiver et solstice d’été. Cette deuxième séparation règle donc le jeu d’équilibre
et de conflit entre eau et feu. À cette lumière de genèse correspondent tous les symboles de la
lumière-fécondation : lumière souterraine et psychopompe d’Anubis, «soleil vert» de
l’émeraude qui est sang et fécondité chez les Mayas comme dans le symbole du Graal, soleil
chtonien comme dieu-grain qui meurt à l’automne et ressuscite au printemps, etc. Ce sont
aussi nos luminaires, le soleil et la lune, à l’Orient, qui témoignent, dans le temple, de
l’alternance du diurne et du nocturne, de la lumière en tant que lumen, celle du quatrième jour
de la genèse, différente de la lumière primordiale du premier jour appelée lux. Doit-on en
conclure que la lumière ne peut exister que si la nuit existe, que le FM des ténèbres
deviendra l’homme de lumière, mais qu’ainsi, il aura des rechutes, des retours en arrière et
que, dans ce cas, il lui faudra l’astre de la nuit, l’espoir que le cycle recommence et que les
ténèbres ne l’emporteront pas définitivement sur la lumière ? C’est la promesse faite à
l’humanité, après le déluge, par l’alliance que le Dieu des Hébreux a inscrit dans la lumière
diffractée de l’arc-en-ciel.
La troisième séparation cosmogonique a lieu entre zénith et nadir. Au-dessus de la
fertilité végétale, de l’âme lunaire et aquatique se différencie le symbolisme de l’esprit et de
la lumière-illumination. Ce symbolisme oppose les images ascensionnelles de l’air et du vent
aux images de la pesanteur de la terre. Au soleil terrestre et à ses cycles de fécondation se sur-
ordonne la permanence du soleil céleste, porteur de la clarté de l’intellect, il est le modèle
visible, le symbole sensible du principe de toute harmonie. La hauteur inaccessible de la voûte
étoilée, c’est la verticalité céleste, celle de la lumière et de la vision. Toute ascension mystique
ou mythique est visionnaire et elle s’accompagne parfois de photismes lumineux et colorés.
Aux degrés de l’échelle chamaniste correspondent des couleurs divines qui symbolisent le
degré d’initiation. De ce point de vue, les couleurs de nos loges symboliques et des décors des
différents grades sont, comme dans les rites du culte de Mithra ou dans la vision mystique des
soufis, la traduction visuelle des degrés ascensionnels des initiés.
Dans la gnose du manichéisme, l’esprit vivant descend ainsi que la mère de vie jusqu’à
l’intérieur des ténèbres pour sauver l’homme primordial précipité dans l’abîme infernal de
l’obscurité lors des combats entre ténèbres et lumière des commencements. Il tend sa main
droite à l’homme primordial qui la saisit et hisse le captif du mélange de la déchéance, il le
sort de l’obscurité létale. Cette poignée deviendra dans l’église manichéenne un geste rituel et
symbolique. Nous retrouvons ce geste aussi en FMaçsa signification est manifestée,
entre autres, sur les tabliers des Maîtres au Rite Écossais Ancien Accepté, au Rite Français.

2- La lumière-orientation
La dimension spécifique de la lumière-orientation se donne à travers l’image-archétypale du
chemin : chemin ascendant peuplé d’images lumineuses, aériennes, portant allégresse et
éveil ; chemin descendant jalonné d’images sombres, étouffantes, lourdes de toutes les peurs
et de tous les tourments. C’est alors le symbole d’un combat éternellement recommencé entre
l’élan spirituel vers la lumière et l’inertie matérielle qui fait régresser l’homme dans les
obscurités de l’âme. Toutes les gnoses reposent sur ce conflit latent. D’une part règne le
constat effrayant de l’obscurité du vécu de l’âme. «Sauve-moi de la matière et des ténèbres»,
supplie la Pistis Sophia, dans ce très beau recueil de dialogues gnostiques qui porte son nom
et qui met en scènes la Sophia, Jésus, les vierges Marie et Marie-Madeleine. D’autre part une
lueur d’espoir naît de cette dualité même. L’étoile est l’image symbolique de la lumière
salvatrice. Dans la nuit de l’âme, seule brille l’étoile-guide (étoile polaire, étoile des bergers,
des Rois mages, «étincelle» des alchimistes, étoile flamboyante). Si certains gnostiques
accentuent le dualisme à l’extrême, la plupart des gnoses présentent le chemin de retour de
l’âme vers la lumière comme constitué d’alternances entre phases sombres et phases claires.
Ce chemin se donne alors dans les symboles «noirs et blancs» des damiers et des échiquiers,
des pavements sacrés, des labyrinthes sur le sol des cathédrales, du côté noir et du côté blanc
de l’ouroboros, bien sûr de nos pavés mosaïques. L’orientation symbolique est une conversion
à la lumière.
De la connaissance lunaire (réfléchie, cyclique, rationnelle), le regard se retourne vers la
connaissance solaire (jaillissante, irradiante, intuitive). Le symbolisme de la lumière-
orientation joue sur l’opposition montagne-caverne, comme dans le mythe de la caverne de La
République de Platon. Le héros ou l’âme exilée, tel Gilgamesh, doit affronter l’obscurité du
monde souterrain, pour sortir de «l’autre côté» de la montagne dans la lumière de l’aurore.
Que ce soit l’orphisme, le poème de Parménide, la gnose valentinienne, les actes de Thomas,
la Pistis Sophia du côté chrétien, les récits visionnaires de Sohrawardi, ceux d’Ibn al’Arabi ou
d’Avicenne du côté musulman, il s’agit toujours d’un voyage vers la lumière de la
connaissance, par la distinction initiale entre la droite lumineuse, aurorale et la gauche
obscure, crépusculaire, en un mot sinistre. D’après Henri Corbin, ces deux directions se
révèlent être l’Orient et l’Occident de l’âme. Si, pour Carl Gustav Jung, l’aurore symbolise la
sortie de la nuit de l’inconscient, c’est en plein midi qu’a lieu la délivrance de l’agnoia,
l’inconnaissance. «Soudain, une lumière, comme un feu jaillissant, surgira dans l’âme» écrit
Platon, dans Lettre VII ; «Tout à coup, vers midi, une vive lumière venant du ciel resplendit
autour de moi» trouve-t-on dans les Actes des Apôtres, XXII, 6 ; «Pour le connaissant, il est
toujours midi «est écrit dans les Upanishad, III, XI, 3. Nous ouvrons nos travaux à midi plein !
Tout au bout du chemin de connaissance, la lumière-orientation symbolise finalement la
brusque éclaircie de la contemplation, comme ouverture de l’instant sur l’éternité, disparition
de la durée du moi, apparition de la présence du soi. Et le bandeau fut enlevé ! Jalonné par la
lumière, le chemin maç fait sans cesse référence à cette lumière-orientation.
Ainsi en FMaç, les fenêtres, protégées par des grillages qui filtrent la lumière, éclairent
les zones du temple, en fonction du degré de lumière qu’elles peuvent recevoir, indiquant le
niveau supposé de connaissance des différents grades : faible lumière du nord pour les
apprentis, qui augmente en venant du sud pour les compagnons, rayonnante dans l’orient du
soleil levant pour éclairer le Vén, représentant la lueur à partir de laquelle s’élargit la
lumière. Ainsi, seul le Vénne retourne pas son cordon en cas de tenue funèbre ; il demeure
la lumière de l’aurore et de l’espérance parmi les cordons retournés des autres frères, dont le
noir du deuil ne restitue plus aucune lumière.
Cette assimilation de la lumière au chemin initiatique est aussi manifestée par le nombre de
lumières disposées sur les plateaux des officiers allant en augmentant selon les grades
auxquels sont ouverts les travaux. Les dignitaires de l’ordre sont accueillis par des flambeaux
de plus en plus lumineux selon leur rang dans la hiérarchie, censés être celle de la
connaissance initiatique.

3- La lumière transformation de la réalité.


Et puis la lumière peut être appréhendée par un troisième axe de symbolisation, celui de la
transformation de la réalité. La création se transforme par le regard de la créature. Ce regard
est le creuset de l’alchimiste, par où se transmue la nature en visage. Ce troisième aspect de
l’opposition repose sur la reconnaissance symbolique du paradoxe de la lumière. D’une part,
la lumière est à soi-même son propre obstacle et donc sa propre altération. La lumière révèle,
manifeste, suscite la vision réceptrice ; mais par là même elle se diffracte dans le «prisme» du
moi. De ce qui est donné comme visible par la lumière, tout n’est pas forcément la vérité. Il
y a de l’écart, du retard, entre le jaillissement et le reflet, entre le sujet et l’objet, entre
l’original et sa représentation, nous dirions qu’il y a de l’entropie entre le vrai et le voir. Au
mystère de la lumière créatrice correspond la vision réceptrice.
Ainsi, la lumière est saisie symboliquement comme tissage avec soi-même. «C’est lumière sur
lumière», affirme le Coran ; «Dans Ta lumière nous verrons La lumière», annonce la Bible.
Est-ce de ces lumières que se fait la datation du commencement symbolique maç L’année
de la vraie lumière ? De quel événement originel nous rend-elle compte ?

Quelle que soit la façon de repérer les formes de la lumière utilisées par nos rites, il est
indéniable que Lumière et Ténèbres sont les deux faces d’une même réalité. La lumière voile
en dévoilant, les ténèbres dévoilent en voilant. Ce voir devenu vision n’est-il pas l’œil du
delta lumineux ?

Qu’il nous soit permis d’évoquer le 28 ème grade du Rite Écossais Ancien et Accepté, qui a
pour titre «Le Chevalier du Soleil» ou l’Homme régénéré, ce grade correspond aussi au 51 ème
du rite de Misraïm. L’enseignement de ce grade présente le chevalier du Soleil comme le
suprême degré philosophique du rite, survivance du stade supérieur des initiations anciennes,
syncrétisme de la théosophie, du gnosticisme, de la magie, de l’astrologie, de la kabbale, de
l’hermétisme et du mithriacisme, de toutes les clés de la connaissance… Le Chevalier du
Soleil est par définition un chasseur d’ombre. Il est toujours en éveil pour traquer, à propos du
savoir et de l’intelligible, les mensonges rassurants. Dans la République, Platon attribue à
Socrate ces paroles :» Le soleil, dont seul un aveugle pourrait parler, est quelque chose dont
n’approche aucune essence intelligible, quelque chose qui dépasse de loin l’essence en
majesté et en puissance». La présence du soleil permet de regarder les ombres qu’il génère
lui-même par la combinaison des multiples absorptions-reflections dues aux rencontres de sa
lumière et de la matière.

Nous pouvons penser au-delà, à propos des derniers hauts grades du RÉAA, 31, 32 et 33ème
qui revêtent de décors blancs le FM, comment la lumière a pu alchimiser ces initiés, les
transfigurer par un savoir absolu de soi en lumière et de lumière en soi.

La vraie lumière nous est connue par l’initiation. De fait nous la recherchons comme la vérité.
Petite lumière à l’origine, elle brillera progressivement en nous et autour de nous, au fur et à
mesure que nous trouverons de l’harmonie et de la sagesse en nous. La cohérence de la vraie
lumière est à la fois symbolique et métaphysique.

Le FM est comme un Lucifer (qui a comme étymologie : lux ferre, porter de la lumière),
cet apporteur de lumière aux multiples facettes, oscillant, nous dirions vacillant comme une
flamme de bougie, entre ombre et lumière. La lumière reflète notre être, et là est le risque de
passer dans les miroirs de l’ego où la lumière n’est plus qu’un réverbère. Le risque est de nous
éloigner de la vraie lumière, de l’aliéner comme le sont les parfums d’une fleur dans une
infusion.

Comme les toreros, le dimanche de la résurrection à Séville, pour accomplir la Rédemption,


dans le sanctuaire du cercle parfait des arènes, dans leur habit de lumière, les FM doivent
mettre à mort la matérialité du taureau, ils doivent vaincre les ténèbres par la vision juste ou,
comme l’appellent les croyants, par l’œil du cœur, l’œil de l’autre-monde.

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