Berenice 2
Berenice 2
Berenice 2
FRANÇAIS/THÉÂTRE
À propos de Bérénice
Un documentaire sur le tournage de Bérénice
Bérénice
Adaptation pour la télévision de la tragédie de Jean Racine
« L’absence, ni le temps… »
Bérénice remarque quelque chose d’inhabituel dans la voix de Titus.
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INFORMATIONS
Découpage
Making of
00 min 00 s Carole Bouquet pose les enjeux du film
Extrait acte II, scène 4 (séquences 14 et 15). Gros plan
et vue d’ensemble du plateau. Travail de répétition.
Le dispositif du film
05 min 44 s Extraits acte IV, scènes 1 et 5
Le personnage de Bérénice par Carole Bouquet.
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21 min 40 s L’adaptation de la pièce
Les modifications : éviter les confusions, supprimer les
entrées et sorties de scène. À propos de l’utilisation de
la voix off. Extrait acte V, scène 7 (séquences 39 à 42)
et acte IV, scène 4 (séquences 26 et 27).
27 min 24 s Fin
0 h 00 min 00 s Générique
Flamme d’une torchère.
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CARTE D’IDENTITÉ
Disciplines,
classes et programmes concernés en priorité
• Français :
– cycle central (4e) : travail transversal avec l’histoire (étude du XVIIe
siècle) ;
– 3e, les modes d’expression de soi et la situation des personnages dans
le discours : implication, engagement, mise en valeur des contenus par
les procédés discursifs. À l’oral: situation de communication appuyée
par la gestuelle, la tenue, l’attitude, les intonations. Lecture de l’image:
récit écrit, récit filmique. Les procédés de mise en image du texte.
Langues anciennes, 3e : Racine, Suétone : les visions de Titus.
Objectifs du film
Réunir des acteurs et des metteurs en scène autour d’un grand texte du
répertoire théâtral. Proposer au spectateur un film et non du théâtre
filmé. Proposer le théâtre comme champ d’action et de réflexion, créer
un va-et-vient entre création et éducation pour redonner vie au théâtre
de langue française. Donner au spectateur la possibilité de développer
esprit d’analyse et sens critique (réflexion sur la pièce, les partis pris de
l’adaptation, les choix de mise en scène et d’interprétation, le rapport
à la langue littéraire…).
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Représentations préalables à prendre en compte
Comme le constate de façon assez « crue » Gérard Depardieu, les
collégiens abordent en général le théâtre classique comme un pensum
scolaire dont ils garderont le pire souvenir. Les personnages sont consi-
dérés comme étrangers à leur univers, les situations comme figées et
dépassées. Le langage de la tragédie peut également, a priori, les rebu-
ter, par une difficulté qui concerne à la fois le vocabulaire et la syntaxe.
L’entrée directe par le texte écrit ne peut que renforcer ce sentiment.
Vocabulaire prérequis
Tragédie / drame / comédie ; ainsi que quelques bases concernant le
vocabulaire du théâtre : auteur, metteur en scène, acteur, personnage,
scène, acte, réplique, tirade, monologue, didascalie.
Vocabulaire à expliquer
Langage de l’image : montage, voix off, cadrage (types de plans),
séquence, coupe, adaptation, scénario, tournage, panoramique, tra-
velling, éclairage.
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EN CLASSE
Suggestions pédagogiques
Démarche : du making of au film
Français 4e, 3e, 2de et 1re. On visionnera d’abord le making of, puis le
film. L’approche du texte écrit se fera ensuite et permettra un va-et-vient
avec les images.
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La projection du film
Elle se fait, de préférence, en continuité (durée 1 h 37 min) comme
aboutissement du travail préalable de sensibilisation. On ne saurait
trop insister sur la nécessité d’un minimum de confort pour le specta-
teur : occultation de la lumière, dimension suffisante de l’écran (certains
établissements disposent d’un vidéoprojecteur), qualité du son.
Approfondissement.
Le travail se fait en mêlant extraits du film (voir découpage) et making
of. On privilégiera les scènes présentées dans le making of (voir aussi
extrait du scénario en complément et fiche élève 1). Deux idées :
• Grandeur et lâcheté de Titus, mélancolie d’Antiochus : les choix de
mise en scène.
On repère les partis pris de cadrages dans les scènes qui impliquent
Titus et Bérénice (comment chacun s’inscrit et évolue dans le cadre,
comment Bérénice domine Titus qui s’esquive, comment Titus est perdu
dans son palais : prise de vue en plongée du personnage environné
par les signes de sa situation : statues, buste qu’il interroge et qui, dans
sa froideur impériale, le renvoie à son humanité).
Pour chacun des deux personnages, on observe avec attention com-
ment les acteurs ont choisi de les représenter (voûté pour Titus, le
regard souvent baissé ou perdu en lui-même, puis se redressant en
fin de pièce ; voix abattue pour Antiochus, dont Jacques Weber ana-
lyse le caractère mélancolique dans le making of en soulignant qu’il
ne s’emporte qu’une fois) ;
• Le thème du renoncement. Plus particulièrement destiné aux élèves
de lycée.
On cherche à montrer comment le renoncement des personnages se
construit le plus souvent dans le hors-champ. On peut ainsi s’interroger
sur la question de savoir où en sont les personnages lorsqu’ils entrent
en scène, comment ils ont évolué intérieurement. Des indices de ce par-
cours sont donnés dans les scènes de monologue (Titus en voix off ou
face à son propre buste ; Bérénice assise par terre ou sur son lit). Il faut
insister, ici, sur le fait que ce renoncement, s’il passe par des affronte-
ments, ne se construit pas dans la haine, et s’appuyer sur les choix de
mise en scène : Titus et Bérénice continuent à être dans une relation qui
fait alterner proximité et distance (acte IV, scène 5 ; acte V, scène 7).
On peut comparer cette mise en scène à celle de Marcel Bluwal pour
Dom Juan (rencontres Don Juan, Elvire).
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Dans les deux cas, le renoncement aboutit à grandir ceux qui l’accep-
tent (Titus, acte V, scène 6, devient plus ferme à partir du vers 1392).
Ce thème de l’héroïsme du renoncement peut faire l’objet d’un grou-
pement de textes (par exemple Suréna, La Princesse de Clèves, La
Nouvelle Héloïse…) et d’un exercice d’écriture (réflexion et /ou créa-
tion). On cherchera alors à mettre en relation la thématique racinien-
ne avec des situations contemporaines quotidiennes ou célèbres. Que
de beaux renoncements dans la presse people, dont on a parfois dit
de Racine qu’il aurait pu s’en inspirer !
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sur la cour de France. Avec le professeur de français, on rappellera les
carrières de Corneille et Racine, la concurrence entre l’hôtel de
Bourgogne et le Palais-Royal. Un article de critique littéraire proposera
une analyse des deux pièces en partant par exemple de l’affirmation de
Georges Forestier : « Où finit Bérénice commence Tite et Bérénice. » On
y comparera les deux intrigues et on livrera ses impressions sur l’écritu-
re des deux auteurs (voir travail sur l’alexandrin). On pourra enrichir
l’article de quelques citations tirées des jugements portés sur les pièces.
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sur quelques règles de diction, notamment celle qui concerne les « e » et
leur prononciation devant consonne, voyelle ou en fin de vers (e muet,
élision). On évoquera aussi le fait qu’à l’époque classique l’alexandrin
était déclamé sur un ton uniforme, avec une diction fort peu expressive.
Chaque vers formait un tout. La mélodie montait dans le premier hémis-
tiche pour descendre dans le second. On peut prendre pour exemple le
vers 1477 de Bérénice (acte V, scène 7, séquence 39 du film) :
La grandeur des Romains, / la pourpre des Césars,
avec césure à l’hémistiche. On pourra faire comparer ce vers à
d’autres marqués par la présence d’un e muet à l’hémistiche et mon-
trer ainsi que, selon les cas, la césure est marquée ou s’atténue, modi-
fiant la musicalité du vers.
Un peu plus loin, le vers 1493 (toujours dans la même tirade) offre
d’autres accents portant sur la finale des mots :
Je vivrai, / je suivrai, / vos or/dres absolus
Ces accents mobiles, variables dans leur nombre et leur place, délimi-
tent des coupes et des repos. Le vers déroge à la symétrie ternaire pour
offrir un rythme de type 3 mars/2 avril. On pose ainsi les bases d’une
diction de l’alexandrin qu’il est possible d’illustrer par le recours à
d’autres auteurs contemporains ou non de Racine. Pourquoi pas, par
exemple, un extrait de la scène finale de Tite et Bérénice de Corneille :
Titus
L’amour peut-il se faire une si dure loi ?
Bérénice
La raison me la fait malgré vous, malgré moi.
Si je vous en croyais, si je voulais m’en croire
Nous pourrions vivre heureux, mais avec moins de gloire.
On peut également s’inspirer, pour aborder la question de la versifica-
tion, des distinctions opérées par Jean-Louis Barrault dans ses réflexions
sur la mise en scène de Phèdre entre trois types d’alexandrins :
– « alexandrin d’action » dont la vivacité permet notamment d’achever
une scène ;
– « alexandrin principal » qu’on trouve dans les scènes de confronta-
tion et d’explication et qui est marqué par sa structure affirmée ;
– « la période » qui conduit le spectateur vers le rêve éveillé.
Le livret d’accompagnement du film Ce que voit Bérénice, série
« Maîtriser les discours » n° 8, collection « Galilée », propose (en
accès libre sur le site Internet du CNDP) une fiche élève intitulée
« Faisons des alexandrins » autour d’une tirade de Bérénice. Les exer-
cices sont adaptés aux élèves de collège.
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Un professeur « moderne » n’hésitera pas, pour égayer la séance, à
s’offrir quelques incursions dans la musique contemporaine et à ana-
lyser quelques extraits de rap français ou de chansons pour montrer
comment paroles et musique interagissent, comment la musique peut
mettre en valeur des textes dont la seule lecture pourrait laisser penser
qu’ils sont de la plus grande banalité (lire à ce sujet Cinéma et chan-
son : pour enseigner le français autrement, CRDP de Grenoble, coll.
« Savoir et faire en français »).
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FICHE ÉLÈVE 1
Analyse séquentielle
À utiliser en français, 4e ou 3e, à partir du visionnement de la pièce,
et plus particulièrement des scènes 3, 4 et 5 de l’acte V qui peuvent
être montrées deux fois (voir scénario en complément). Les élèves dis-
poseront également du texte de la pièce.
Séquences Scènes
Séquence : Scène n°
Séquence : Scène n°
Séquence : Scène n°
Séquence : Scène n°
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FICHE ÉLÈVE 2
Le making of
À utiliser pour tous niveaux comme repères pour préparer à la projec-
tion du film. La fiche est distribuée avant le visionnement du making of
afin d’attirer l’attention des élèves sur les choix opérés.
Repérage
Relever dans les différents extraits proposés le nom des personnages
présents à l’écran. Ont-ils tous un rôle de même importance ? Pour les
personnages principaux, résumer en quelques mots le but poursuivi
dans la pièce.
Le théâtre et l’école
Quel jugement Gérard Depardieu porte-t-il sur le théâtre à l’école ?
Quel rôle ont joué pour lui les textes des grands auteurs ? À quoi voit-
on que le texte lui est devenu familier ?
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DOCUMENTATION
Compléments
Suétone, vie de Titus (chapitres III et VII)
«Dès son enfance, brillèrent en lui les qualités du corps et de l’esprit, qui se
développèrent de plus en plus avec le progrès de l’âge: une beauté incom-
parable faite de majesté non moins que de grâce, une vigueur extrême,
malgré sa petite taille et son ventre un peu trop proéminent, une mémoire
extraordinaire, des dispositions presque pour tous les arts militaires et civils.
Il était très habile à manier les armes et les chevaux, capable, soit en latin,
soit en grec, de faire discours ou de composer des vers avec une facilité
qui allait jusqu’à l’improvisation; la musique elle-même ne lui était pas étran-
gère, car il chantait et jouait de la lyre d’une façon agréable et suivant les
règles de l’art. Je tiens aussi de plusieurs personnes qu’il avait aussi l’habi-
tude de sténographier avec une extrême vitesse, car il s’amusait à concou-
rir avec ses secrétaires, et d’imiter toutes les écritures qu’il voyait, ce qui lui
faisait dire souvent qu’il aurait pu “être un excellent faussaire”. […]
Outre sa cruauté, on appréhendait encore son intempérance, parce qu’il
se livrait avec les plus prodigues de ses amis à des orgies qui duraient
jusqu’au milieu de la nuit ; et non moins son libertinage, à cause de ses
troupes de mignons et d’eunuques, et de sa passion fameuse pour la
reine Bérénice, à laquelle, disait-on, il avait même promis le mariage ; on
appréhendait sa rapacité, parce qu’il était notoire qu’il avait coutume de
vendre la justice et de s’assurer des profits dans les affaires jugées par
son père; enfin tous le considéraient et le représentaient ouvertement
comme un autre Néron. Mais cette renommée tourna à son avantage et
fit place aux plus grandes éloges, quand on ne découvrit en lui aucun
vice et, tout au contraire, les plus rares vertus. Il se mit à donner des fes-
tins agréables plutôt que dispendieux. Il sut choisir des amis auxquels ses
successeurs eux-mêmes accordèrent toute leur confiance et leur faveur,
jugeant qu’ils leur étaient indispensables aussi bien qu’à l’État. Quant à
Bérénice, il la renvoya aussitôt loin de Rome, malgré lui et malgré elle.
Quelques-uns de ses favoris les plus chers, pourtant si habiles danseurs
qu’ils devinrent plus tard des maîtres de scène, ne furent plus comblés de
ses largesses, et même il s’interdit absolument de les contempler dans un
spectacle public. Il ne prit jamais rien à aucun citoyen, il respecta plus
que personne au monde le bien d’autrui et n’accepta même pas les sous-
criptions autorisées par l’usage […].»
Suétone, La Vie des douze Césars, traduction Henri Ailloud, Gallimard Folio, 1975.
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Théâtre et télévision
« Théâtre et télévision : rencontre impossible diront les uns, difficile mais
nécessaire diront les autres.
Impossible parce que de nature différente. “Une œuvre de théâtre a
été conçue pour le théâtre, c’est-à-dire un lieu où l’œuvre est envelop-
pée par la vue, l’ouïe et la présence magnétique. L’œil du spectateur
regarde partout, son oreille entend tous les bruits, les poitrines palpi-
tent de conserve, les pores de la peau sont atteints par tous au même
instant.” Cette définition très charnelle du théâtre, que donne Jean-Louis
Barrault en 1964, énonce tout ce que la télévision n’est pas […].
Le riche patrimoine culturel était réservé à un public limité, seules cer-
taines classes sociales avaient accès au théâtre ; la télévision va offrir
à la connaissance du plus grand nombre cette culture demeurée
jusque-là inaccessible. Elle va devenir le prolongement ou le substitut
de l’école en portant à l’écran les œuvres du répertoire […]. En s’em-
parant de ces textes, certains réalisateurs ne se préoccupent pas sim-
plement des difficultés techniques d’adaptation. Ils cherchent à montrer
le sens profond, voire le sens caché des œuvres, comme le revendique
Marcel Bluwal. Le théâtre n’est plus alors seulement imposé par les cir-
constances, il est choisi parce qu’il répond à un rêve social. […]
Notre but est ici de mettre en perspective deux approches fondamen-
talement différentes quant à la façon de filmer le théâtre.
La première consiste à mettre le public de télévision en situation d’être
comme au théâtre. Que la pièce soit jouée en studio ou sur scène, avec
ou sans public, le téléspectateur assiste en direct au spectacle, même
si la pièce a été enregistrée. Le spectacle est vécu avec intensité grâce
au personnage dominant de ce mode de représentation : l’acteur.
L’acteur est le lien magique entre l’auteur et le public. À la télévision,
il est un visage qui transmet toutes les émotions. La scène et les décors
deviennent secondaires. C’est l’acteur qui remplit l’espace, qui occupe
l’écran. Élément essentiel de la théâtralité, c’est lui qui donne au télé-
spectateur l’illusion d’être au théâtre. Cette télévision, qui a connu son
âge d’or avec l’École des Buttes-Chaumont pour le théâtre classique et
avec Au théâtre ce soir pour le théâtre de boulevard, n’existe plus. De
la télévision en direct, on est passé à la captation.
En s’installant dans les théâtres, grâce à des moyens de plus en plus
légers et perfectionnés, la télévision est devenue paresseuse. Elle a cru
qu’elle pourrait placer quelques caméras dans la salle sans trahir le
spectacle qu’elle filme. Dès lors, elle retourne à sa vocation première :
elle ne crée plus, elle retransmet.
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L’autre voie explorée passe par l’adaptation pour aboutir à la recréa-
tion. Pour illustrer cette démarche, nous avons choisi deux grands créa-
teurs de la télévision : Marcel Bluwal et Jean-Christophe Averty.
Chez Marcel Bluwal, il s’agit, comme il le résume lui-même dans son
livre (Un aller, Stock, Paris, 1974) en parlant de Dom Juan, de “faire
resurgir dans l’univers réaliste recréé par la caméra à partir du monde
sensible, cette théâtralité, cette signature poétique du réel qui caracté-
rise le théâtre”. Sa démarche cinématographique, qui révèle le sens
caché des œuvres, s’oppose à celle de Jean-Christophe Averty qui
choisit le théâtre non réaliste pour démonter la mécanique du théâtre
grâce aux trucages électroniques. En même temps qu’elle a favorisé
ces démarches créatrices, la télévision, nous l’avons dit, s’est rappro-
chée de l’institution théâtrale. Dès lors, comme l’a écrit Blandine
Stintzy, “à trop se rapprocher des salles de spectacle, on a réveillé les
gardiens du temple”. À partir du moment où les hommes de théâtre se
sont intéressés à la télévision, une réflexion commune a conduit à
dépasser la captation pour recréer une œuvre à partir de la mise en
scène de théâtre. Il ne s’agit plus ici de filmer la représentation, mais,
comme le dit Bernard Sobel, de “devenir le spectateur d’un processus
de travail, celui du théâtre, et non de retransmettre une anecdote”. »
Joëlle Olivier, Téléscope n° 69, CNDP, mai 1994.
De la pièce au scénario
Nous proposons ici un extrait du scénario de Jean-Claude Carrière et
Jean-Daniel Verhaeghe correspondant aux scènes 3, 4 et 5 (jusqu’au
vers 1307) de l’acte V. Il permettra de mieux cerner le principe qui a
guidé la réalisation du film.
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Titus
Enfin, Prince, je viens dégager ma promesse.
Bérénice m’occupe et m’afflige sans cesse.
Je viens, le cœur percé de vos pleurs et des siens,
Calmer des déplaisirs moins cruels que les miens.
Venez, Prince, venez ; je veux bien que vous-même
Pour la dernière fois vous voyiez si je l’aime.
(Il sort.)
Séquence 35 – La terrasse
(Titus, sur la terrasse, arrive devant l’appartement de Bérénice dont les
rideaux sont toujours tirés. Titus hésite car il peut être vu de l’intérieur
de l’appartement de Bérénice. Sa silhouette se détache entre les
rideaux.)
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Pour en savoir plus
À lire
– Théâtre et cinéma, édition POL, 1995.
– Hamon-Sirejols Christine, Cinéma et théâtralité, éditions Aléas, 1990.
– « Théâtre et télévision », Dossier de l’audiovisuel n° 49, La Documen-
tation française, mai 1993.
– Dire et représenter la tragédie classique, coll. « Théâtre aujour-
d’hui » n° 2, CNDP, 1993 (avec un CD, diction de Sarah Bernhardt,
Marie Bell, Jean Vilar…).
– Les Pratiques théâtrales à l’école, CDDP de Seine-Saint-Denis/OREP,
1984.
– Du théâtre à l’école, CRDP de Lyon/Hachette Éducation, coll. « Res-
sources formation », 1994.
– Devenir spectateur, CRDP du Limousin, 2000.
– Larthomas Pierre, Le Langage dramatique, sa nature, ses procédés,
PUF, 1997.
– Barthes Roland, Sur Racine, Seuil, coll. « Points », 1963.
– Suétone, La Vie des douze Césars, Gallimard Folio n° 640, 1975.
– Britannicus, Bérénice et Mithridate, L’École des lettres, second cycle,
15 février 1996.
À voir
– Bérénice et son décor, coll. « Galilée », série « D’images et de sons »
n° 3, cassette VHS (3 × 13 min), CNDP/La Cinquième, 1999, 95 F,
réf. 002 K2052.
– Ce que voit Bérénice, coll. « Galilée », série « Maîtriser les discours »,
n° 8, cassette VHS (2 × 26 min), CNDP/La Cinquième, 1998, 120 F,
réf. 002 K1033.
– Dom Juan ou le Festin de pierre, de Marcel Bluwal, d’après Molière,
INA, coll. « Voir et savoir », cassette VHS, 1965.
– Elvire-Jouvet 40, de Benoît Jacquot, d’après le spectacle de Brigitte
Jaques, INA, cassette VHS, 1986.
– La collection « Galilée », série « Les textes ont la parole », CNDP/
La Cinquième, 1998, lot des 5 cassettes VHS de 3 × 13 min, 380 F,
réf. 002 K2056.
– L’art de persuader, coll. « Galilée », série « Maîtriser les discours »
n° 9, cassette VHS (2 × 26 min), CNDP/La Cinquième, 1998, 120 F,
réf. 002 K1034. Pour la confrontation entre Elvire et Dom Juan mise
en scène par Brigitte Jaques.
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