Aciers Et Alliages Spéciaux
Aciers Et Alliages Spéciaux
Aciers Et Alliages Spéciaux
COURS
Destiné aux étudiants du L3 – LMD Métallurgie
Généralités:
L’acier est élaboré pour résister à des sollicitations mécaniques ou chimiques ou une
combinaison des deux.
Pour résister à ces sollicitations, des éléments chimiques peuvent être ajoutés à sa composition
en plus du carbone. Ces éléments sont appelés éléments d’additions, les principaux sont
le manganèse (Mn), le chrome (Cr), le nickel(Ni), le molybdène (Mo).
Les éléments chimiques présents dans l’acier peuvent être classés en 3 catégories : [1]
• Les impuretés, originellement présentes dans les ingrédients de haut fourneau qui
serviront à produire la fonte qui servira à fabriquer l’acier. Ce sont le soufre (S) et
le phosphore (P) présent dans le coke mais aussi le plomb(Pb) et l’étain (Sn) qui peuvent
être présents dans les aciers de récupération ainsi que nombre d’autres éléments à bas
point de fusion comme l’arsenic (As), l’antimoine (Sb) ;
Pour des raisons mal comprises, le plomb est dans certaines circonstances (dans
l’industrie nucléaire notamment) un "contaminant métallurgique" qui peut contribuer à
la dissolution, l’oxydation et la fragilisation d’aciers qui sont exposés aux alliages de
plomb.
• Les éléments d’addition mentionnés plus haut et qui sont ajoutés de manière
intentionnelle pour conférer au matériau les propriétés recherchées, et enfin ;
Les éléments d’accompagnement que l’aciériste utilise en vue de maîtriser les diverses
réactions physico-chimiques nécessaires pour obtenir finalement un acier conforme à la
spécification. C’est le cas d’éléments comme l’aluminium, le silicium, le calcium.
On peut trouver comme définition de l'acier un alliage fer-carbone où le carbone varie de 0,2
à 1,7 % ; la limite actuelle a été établie à partir du diagramme binaire fer/carbone.
Toutefois, il y a des aciers avec des concentrations de carbone supérieures à ces limites (acier
lédéburitiques), obtenus par frittage.
On modifie également les propriétés des aciers en ajoutant d’autres éléments, principalement
métalliques, et on parle d’aciers alliés. De plus, on peut encore améliorer grandement leurs
caractéristiques par des traitements thermiques (notamment les trempes ou la cémentation)
prenant en surface ou à cœur de la matière ; on parle alors d’aciers traités.
Outre ces diverses potentialités, et comparativement aux autres alliages métalliques, l’intérêt
majeur des aciers réside d’une part dans le cumul de valeurs élevées dans les propriétés
mécaniques fondamentales :
D’autre part, leur coût d’élaboration reste relativement modéré, car le minerai de fer est
abondant sur terre (environ 5 % de l’écorce) et sa réduction assez simple (par addition de
carbone à haute température). Enfin les aciers sont pratiquement entièrement
recyclable grâce à la filière ferraille.
On peut néanmoins leur reconnaître quelques inconvénients, notamment leur mauvaise
résistance à la corrosion à laquelle on peut toutefois remédier, soit par divers traitements de
surface peinture, brunissage, zingage,
Galvanisation à chaud, etc.), soit par l’utilisation de nuances d’acier dites « inoxydables ». Par
ailleurs, les aciers sont difficilement moulables, donc peu recommandés pour les pièces
volumineuses de formes complexes (bâtis de machines, par exemple). On leur préfère alors
des fontes. Enfin, lorsque leur grande masse volumique est pénalisante (dans le secteur
aéronautique par exemple), on se tourne vers des matériaux plus légers (alliages à base
d’aluminium, titane, composite, etc.), qui ont l’inconvénient d’être plus chers.
Lorsque le prix est un critère de choix important, les aciers restent privilégiés dans presque
tous les domaines d’application technique : équipements publics (ponts et chaussées,
signalisation), industrie chimique, pétrochimique, pharmaceutique et nucléaire (équipements
sous pression, équipements soumis à l’action de la flamme, capacités de stockage, récipients
divers), agro-alimentaire (conditionnement et stockage), bâtiment (armatures, charpentes,
ferronnerie, quincaillerie), industrie mécanique et thermique (moteurs, turbines,
compresseurs), automobile (carrosserie, équipements), ferroviaire, aéronautique et
aérospatial, construction navale, médical (instruments, appareils et prothèses), composants
mécaniques (visserie, ressorts, câbles, roulements, engrenages), outillage de frappe (marteaux,
burins, matrices) et de coupe (fraises, forets, porte-plaquette), mobilier, design et équipements
électroménagers, etc .
• les aciers hypoeutectoïdes (de 0,01 à 0,77 % de carbone) qui sont les plus malléables ;
les aciers extra-doux ont une teneur inférieure à 0,022 % de carbone ;
ils sont hors de la « zone d’influence » de l’eutectoïde (perlite) et n’ont donc pas de
perlite ; ils sont durcis par des précipités de cémentite en faible quantité ;
entre 0,022 et 0,77 % de carbone, la cémentite est présente dans la perlite mais n’existe
pas sous forme ;
• l’acier eutectoide (0,77 % de carbone) appelé perlite ;
• les aciers hypereutectoïdes (de 0,77 à 2,11 % de carbone) qui sont les plus durs et ne
sont pas réputés soudables.
Les différentes phases de l’acier : Austénite, Bainite, Cémentite, Ferrite, Martensite, Perlite.
Ch.2 : Aciers et Alliages Spéciaux
Les impuretés
Les impuretés sont originellement présentes dans les ingrédients de haut fourneau qui
serviront à produire la fonte qui servira à fabriquer l'acier.
Ce sont le soufre (S) et le phosphore (P) présents dans le coke mais aussi le plomb (Pb)
et l'étain (Sn) qui peuvent être présents dans les aciers de récupération ainsi qu'un tas
d'autres éléments à bas point de fusion comme l'arsenic (As), l'antimoine(Sb), … Les impuretés
sont aussi produites lors des diverses phases d'élaboration de l'acier comme par exemple :
C'est le cas d'éléments comme l'aluminium, le silicium, le calcium. L'élément qui joue un
rôle prépondérant dans les propriétés mécaniques d'un acier est le carbone (le carbone est 30
fois plus efficace que le manganèse qui vient en deuxième position après le carbone).
Action des éléments d’addition sur les caractéristiques des aciers dépend essentiellement
des deux facteurs suivants : [2]
Fig. 1. Influence des éléments d’alliages sur l’étendue des domaines α et Ү du fer :[2]
a) domaine Fe-M à domaine Ү ouvert (M=Ni ou Mn )
b) diagramme Fe-M à domaine Ү fermé (M=Cr, Ti, V, W, Nb, Al ou Sn
Toutefois, à cause de la stabilité de ces carbures à haute température, il est souvent difficile de
les mettre entièrement en solution dans l’austénite sans provoquer un grossissement des
grains, qui est toujours préjudiciable aux propriétés des pièces trempées.
Eléments alphagènes
Silicium : Tout comme le Ni, le Si ne forme pas de carbures. En l’absence de carbone, la
transformation austénitique est inhibée avec environ 2%de Si ; l’addition de carbone élargit la
boucle Ƴ(en effet, avec 0.35%de C, la boucle Ƴ s’étend jusqu’à 9%de Si). L’action du Si sur la
trempabilité est moyenne (facteur d’augmentation de la trempabilité de 1.7/1 % Si). Cet
élément augmente par ailleurs la stabilité de revenu, mais il accroit la fragilité de l’acier. Le Si
améliore la résistance à l’oxydation à chaud et la résistance au fluage ; c’est pourquoi on peut le
retrouver dans les aciers aux Cr. On le retrouve également en présence de Mn (1.5% de Si et
0.6 à0.9%de Mn) dans les aciers mangano-siliceux utilisés pour la fabrication des ressorts
(limite d’élasticité élevée).
Chrome : Le diagramme d’équilibre Fe-Cr présente une boucle Ƴ qui limite la transformation
austénitique en décalant de 12.8% de Cr. L’addition de Cr (0.5%) modifie la stabilité de la
phase Ƴ, qui s’étend alors jusqu’à 20% de chrome (fig.2).
Le Cr et le C se combinent pour former des carbures de Cr, Cr7C3 et Cr23C6. Ces carbures,
durs sont solubles dans l’austénite à partir 900°C, mais sont insolubles dans la ferrite.
• Enfin, le Cr qui joue un rôle de premier plan dans la résistance à la corrosion, est
l’élément d’addition le plus important des aciers inoxydables.
Molybdène : Le Mo, comme le Cr, retrécit le domaine austénitique ; en effet, en l’absence du
Cr, ce domaine disparait avec Le 3% de Mo, mais il peut exister avec 8% de Mo et 0.3%de Cr, à
1250°C. Sa tendance à former des carbures est par contre nettement plus élevée que celle du Cr.
Dans les aciers de traitement thermiques, sa concentration ne dépasse guère 1%, mais elle
est importante dans les aciers inoxydables et à outils.
Vanadium : Les modifications structurales dues au V sont semblables à celles obtenues avec le
Mo ; l’action alphagène du V est toutes fois plus marquée, et sa propension à former des
carbures est très forte.
Ces carbures, stables à haute température et difficiles à mettre en solution dans l’austénite,
permettent d’éviter la croissance des grains austénitiques et d'austénitiser ainsi à plus haute
température.
• Dans les aciers, le V est toujours associé à d’autres éléments d’addition (Cr en
particulier) et sa teneur ne dépasse guère 0.20%.
Soufre: Certains aciers sont resulfurés (0.08 à 0.13%S). Combiné au Mn, le soufre forme de
nombreuses inclusions de MnS, lesquelles facilitent la rupture des coupeaux pendant l’usinage.
Ces aciers resulfurés sont des aciers de décolletages dont l’usinabilité est améliorée.
On peut résumer l’action individuelle des éléments d’addition sur les propriétés des aciers de
la façon suivante:
Enfin, il faut rappeler que certains éléments d’alliage peuvent contribuer à la formation de
composés tels que :
1) les oxydes ; l’oxygène est une impureté des aciers ; la désoxydation, qui a pour objet de
l’éliminer, l’inclut dans des composés séparables du métal liquide (formés avec des éléments
d’addition ayant pour l’oxygène une affinité supérieure à celle du carbone et à celle du fer ; ce
sont généralement Mn, Si et Al); il peut en subsister de petites quantités retenues lors de la
solidification ; elles constituent des inclusions insolubles à l’état solide, ce qui conduit à
« neutraliser » la part d’éléments d’alliage qui les ont formées ;
2) les sulfures ; le soufre est une impureté issue des matières premières ; sa présence peut
provoquer la formation de sulfures ou d’oxysulfures de fer fusibles à relativement basses
températures et susceptibles de ce fait d’engendrer des difficultés de mise en forme à chaud
(métal rouverin) ; la part qui n’a pas été éliminée lors de l’élaboration est fixée à l’aide du
manganèse qui a, pour cet élément, une affinité plus grande que celle du fer et forme des
sulfures non fusibles aux températures de laminage et de forgeage ; le manganèse ainsi utilisé
demeure insoluble dans l’austénite ;
3) les composés intermétalliques ; dans certains aciers très alliés, il est possible de provoquer la
précipitation de composés intermétalliques à base de fer tels FeTi, Fe 3Al, FeCr, Fe2Mo ou
formés à partir de deux éléments d’alliage tels Ni 3Al ou Ni3Ti ; ces composés judicieusement
précipités peuvent apporter un durcissement important. Mais les diagrammes décrits plus
avant ne définissent que les états d’équilibre, c’est-à-dire les états structuraux obtenus dans
des conditions telles que le facteur temps n’intervienne pas. Or, dans la pratique, les
transformations à l’état solide sont provoquées au cours de cycles thermiques qui ne
respectent pas les exigences imposées pour le tracé des diagrammes d’équilibre (et souvent
même s’en écartent volontairement).
2) des analyses des transformations au cours de variations continues (de type industriel) de la
température qui permet de tracer des diagrammes de transformation en conditions
anisothermes (chauffage ou refroidissement) ; différentes lois de variations de la température
sont alors réalisées pour passer des chauffages ou des refroidissements les plus lents aux plus
rapides.
Nous allons donc décrire ainsi les transformations des aciers en commençant dans chaque cas
par un rappel de ce que sont les modalités des transformations dans les conditions d’équilibre.
Influence des éléments sur les propriétés de la ferrite et de l’austénite:
Comme on le voit sur la fig suivante, les éléments d’alliage dissous dans la ferrite augmente sa
charge de rupture (fig. a) sans modifier sensiblement son allongement (fig. b), à l’exception du
Mn et le Si lorsque leur teneur dépasse 2.5 à 3.0%. [3]
La résistance de la ferrite est renforcée le mieux par le Mn, le Si et le Ni. Les autres éléments
influent peu à cet effet.
Lorsque la teneur en éléments d’alliages est > à 1 ou 2%, ils diminuent la résilience (fig6 c),
et lorsque leurs teneur est encore plus élevée, ils font monter le seuil de la fragilité à froid.
Il n’ya que le Ni qui présente une exception et qui, en rendant la ferrite plus résistante,
accroit en même temps sa résilience tout en abaissant le seuil de fragilité à froid. C’est ce que
explique la ductilité élevée des aciers au Ni.
Une ferrite alliée au Cr, Mn et Ni, en se refroidissant rapidement à partir des T°C relatives à la
solution ϒ, prend la trempe et améliore sa résistance. Elle reçoit une structure aciculaire et sa
dureté augmente jusqu’à HB ~ 200.
La dureté s’accroit par .suite de l’écrouissage de la ferrite produit par la transformation ϒ→α
qui s’accompagne d’une augmentation de volume. Cet écrouissage provoqué par les
transformations des phases s’appelle écrouissage de phase.
Le chauffage d’une ferrite trempée à 500 ou 550°C déclenche sa recristallisation qui conduit à
la formation d’une structure globulaire et à un affaiblissement de la dureté.
La trempe d’une ferrite alliée au Mo, W et aux autres éléments d’alliage, n’augmentent pas sa
résistance, car il est difficile de réaliser la surfusion de la solution ϒ jusqu’à des températures
basses.
Les éléments d’alliage dissous dans le fer ϒ augmente la résistance de l’austénite aux T°C
ordinaires et élevées. L’austénite est caractérisée par une faible limite élastique et une charge
de rupture relativement élevée. Il est paramagnétique et possède un grand coefficient de
dilatation thermique. L’austénite se prête aisément à l’écrouissage c. à .d au durcissement fort
et rapide sous l’action de la déformation.
Le comportement des éléments d’alliage par rapport au carbone permet de les classer en
trois groupes.
• Eléments graphitisants
• auxquels on rapporte le Si, le Ni, le Cu et l’Al et qui font partie de la solution solide.
• Eléments neutres auxquels on rapporte le Co qui forme pas de carbures avec l’acier et
ne provoque pas la graphitisation.
Les éléments carburigènes plus forts (Ti, V, Nb, Zr) ne se dissolvent pratiquement pas dont la
cémentite et forment des carbures correspondants.
Les carbures spéciaux formés par les éléments d’alliages sont capables de dissoudre le fer et
d’autres éléments métalliques. Ainsi, le carbures Cr 7C3 à 20°C dissout jusqu’à 55%du fer en
formant un carbure complexe (Cr, Fe)7C3 ; le carbure Cr23C6 jusqu’à 35% du fer en formant un
carbure (Cr, Fe)23C6.
Les carbures formés dans les aciers alliés peuvent être classées en deux groupes.
a- Le premier est celui des carbures du type M3C, M7C3, M23C6 et M6C (M4C) au réseau cristallin
complexe. Les carbures de ce groupe sont caractérisés au chauffage par leur solubilité
relativement facile dans l’austénite.
b- Le deuxième est constitué de carbures MC (VC, NbC, TiC, TaC) à réseau cubique WC à
réseau cubique centré, W2C et Mo2C à réseau hexagonal. Ces carbures du premier groupe, les
composés interstitiels. A la différence des carbures du premier groupe, les composés
interstitiels ne se dissolvent pas dans l’austénite dans les conditions réelles de chauffage de
l’acier.
Combinaisons intermétalliques :
Lorsque la teneur en éléments d’alliages est élevée, ils forment avec le fer et entre eux des
combinaisons intermétalliques. L’exemple en est fourni par Fe 7Mo6, Fe7W6, Fe3Nb2, Fe3Ti.
Certaines de ces combinaisons se rapportent aux phases de Laves (Fe 3Nb, Fe2W, Fe2Mo, Cr2Ti).
Dans les alliages Fe-Cr et Fe-V se forment des phases δ dures et fragiles qui correspondent aux
combinaisons FeCr (fig.81, a) et FeV (fig.8, b). Les alliages Fe-Cr-Mo (8 à 27% Cr et >5% Mo
peuvent former une phase ƛ fragile de composition Fe 3CrMo (fe36Cr12Mo10).
Le rôle des phases intermétalliques est important surtout pour les alliages de fer à faible
carbone ou elles assurent le durcissement par dispersion. Les phases δ et ƛ fragilisent un
alliage, leur présence est donc indésirable. [4]
Isotherme
à 450°C
Bainite
supérieure
Martensite
Isotherme
à 350°C
Bainite
inférieure
Martensite
• * Les courbes de refroidissement coupent les courbes de transformations aux points
correspondant à l’apparition des divers constituants. Les valeurs indiquées aux points
d’intersection indiquent le pourcentage de chaque constituant dans l’acier en fin de
transformation.
• Enfin les échelles de dureté ne sont plus portées en ordonnée, mais en abscisse et
chaque vitesse de refroidissement correspond une dureté, ce qui donne une idée des
caractéristiques mécaniques qui peuvent être obtenues après un refroidissement
donné.
A partir de diagramme TRC on peut déterminer :
* Le cycle de traitement c’est-à-dire la température de début et fin de transformation
et le temps de début et fin de transformation
* Vitesse de refroidissement
* Nature et quantité de phases et la structure finale
* Certaine propriété qui est la dureté
Exemple 1 :
Diagramme TTT d’un acier au carbone
Maintien à 600°C
- après 3 s : apparition des premiers grains de ferrite.
- après 5 s : apparition des premières plages carburés (cémentite).
- après 18 s : transformation d’austénite supérieure à 50%.
- après 1mn : transformation terminée, dureté 22 HRC.
Lorsque la température décroît, le mode de transformation passe progressivement du type
perlitique (grains) au type bainitique (aiguilles) cependant que le le domaine de ferrite rétrécit.
Entre 600°C et 400°C, les deux domaines coexistent.
Dureté augmente quand la température décroît (bainite et martensite)
Exemple 2 :
Pour θi = 600°C :
* temps d’incubation t0 = 20s (ferrite)
* puis apparition de perlite pour t = 50s
* transformation de A terminée après 15min
* à t→ ∞
- composition : ferrite + perlite,
- dureté : 30 HRC.
- Ligne pointillée : 50% de A est transformée.
Diagramme TRC d’un acier allié
Acier 40 Ni Cr 4
Courbe 1
Vitesse de refroidissement la plus faible permettant de transformer quasiment toute l’austénite
en martensite.
Courbe 4
Vitesse de refroidissement la plus faible permettant de transformer toute l’austénite en bainite
en évitant toute transformation en ferrite et perlite.
Courbe 8
Vitesse de refroidissement la plus élevée permettant de transformer toute l’austénite en ferrite
et perlite.
Courbe 6
- Entre 700 et 650°C, 25% d’austénite sont transformées en ferrite, puis la transformation
perlitique (10%) débute et se poursuit jusqu’au domaine bainitique (60%).
- Il faut noter l’existence d’une zone de métastabilité de l’austénite comprise entre 360 et
250°C (enrichissement en carbone de cette dernière).
Exemple
Acier 45 Mn 5
Transformation perlitique
Pour des températures de transformation entre 720°C et 450°C (phase perlitique), débute la
transformation par la formation des premiers germes de cémentite sur les joints des cristaux
de l'austénite, ces germes se développent à l'intérieur des cristaux γ et le voisinage des cristaux
de cémentite s'appauvrit en carbone et se fustige en ferrite α. La solubilité du carbone dans la
ferrite est très faible, ce qui conduit à la précipitation du carbone se trouvant dans la ferrite
dans le domaine de l'austénite voisin et ce qui donne la formation de la perlite (Feα +
cémentite). La figure16 donne les différentes étapes de la formation de la perlite
(transformation austénite en perlite). [7]
A partir des joints des grains de l'austénite se forment les cristaux sursaturés de ferrite dans le
carbone, lesquels se développent au fur et à mesure. Le carbone se précipite sous forme de
cristaux de cémentite lamellaire ou globulaire car la vitesse de diffusion du carbone dans la
ferrite est grande par rapport à celle de l'austénite. Plus la température de formation de la
bainite est basse, plus la vitesse de diffusion du carbone dans le réseau α est petite et les crista
ux de cémentite dans la ferrite deviennent fins.
Donc la bainite est comme la perlite, elle se compose de ferrite et de cémentite, mais elle ne
se forme pas directement à partir de l'austénite, mais suivant presque la même transformation
que celle de la martensite, elle possède une dureté assez élevée. Le carbide formé dans la
bainite supérieure possède de gros grains par rapport à celui formé dans la bainite inférieure.
La bainite supérieure est moins dure malgré sa formation à la température basse.
Transformation martensitique
C'est au dessous d’une température d’environ 180°C que se forme la cémentite à partir de
l'austénite surfusionnée. Lorsque la température de l'austénite surfusionnée diminue jusqu'à
environ T 180°C, ou même plus bas, le processus de diffusion est complètement arrêté et une
transformation sans diffusion se produit, elle est appelée transformation martensitique.
La martensite est une solution solide de carbone dans le fer α mais très saturée, son réseau
cristallin est très distorse (déformé). La transformation martensitique se produit sans
déplacement des atonies de carbone, seulement les atomes de fer qui se déplacent a une
distance plus petite que la distance inter-atomique, cette transformation se produit très vite.
Les points de début et fin de transformation dépendent du pourcentage de carbone, avec
l'augmentation du % C, les points Mf et Ms diminuent. [7]
La martensite a une structure très dure, le phénomène de durcissement a un caractère
physico-chimique avec le réseau cristallin du fer α très déformé par la présence des atomes de
carbone ce qui explique son durcissement.
Pour des refroidissements continus, les diagrammes TTT ne correspondent plus à cette réalité,
mais il existe d'autres types de diagramme appelés diagramme de surfusion.
La figure suivante nous donne une idée de l'influence de la vitesse de refroidissement sur les
différentes transformations de l'austénite [7]
.
Quand la température du milieu de trempe est supérieure au point Mf, l'austénite ne se
transforme pas complètement en martensite, d'habitude il y a une certaine quantité
d'austénite résiduelle. Elle est instable et lors des basses températures elle peut donner la
martensite.
Pour des procédés techniques de traitement thermique important tels que recuit de
normalisation, trempe etc., l'acier est refroidi continuellement à partir du domaine de
l'austénite.
La trempe s'effectue soit dans l'eau, l'huile, dans un four ou à l'air, dans ce cas l'austénite ne se
transforme pas à une certaine température constante, mais la transformation de cette dernière
s'étend sur un intervalle de température, par la suite on obtient des aciers traités en même
temps avec des structures différents. Par exemple : (martensite et bainite), (perlite à coté de la
bainite) ou encore (perlite avec bainite et martensite).
Ch.4 : Classification des Aciers et des Fontes
Les aciers et les fontes sont les matériaux métalliques les plus utilisés dans les différentes
branches de l’industrie. Un acier est un alliage de fer et de carbone dont la teneur en carbone
est ≤ 2 %. La fonte est aussi un alliage de fer et de carbone dont la teneur en carbone est > 2%.
Selon leur usage, les aciers et les fontes, sont classés en plusieurs groupes.
Dans les groupes des aciers de construction, on trouve les aciers au carbone et les aciers
alliés, destinés à la fabrication des éléments de machines, utilisés dans la construction des
ouvrages d’art et des édifices. La teneur en carbone dans ce groupe d’aciers ne dépassent pas
0,5 à 0,6 %.
Un acier de construction doit posséder en plus des bonnes propriétés mécaniques, de bonnes
propriétés technologiques telles que se prêter bien au formage (laminage; forgeage,
emboutissage, etc.), à l’usinage, au soudage, avoir une pénétration de trempe élevée et une
faible aptitude aux déformations et aux tapures de trempe.
Il existe des centaines de nuances d’aciers de construction. Les aciers de construction sont
élaborés dans des fours martin (acides et basiques), dans des fours électriques ouverts et dans
des convertisseurs à soufflage supérieur.
Les aciers de construction au carbone forment deux classes, celles des aciers courants
(ordinaires) et de qualité. D’après les conditions et le degré de désoxydation on distingue trois
types de nuances.
Ce sont des aciers insuffisamment désoxygénés et qui contiennent une quantité non
négligeable de FeO. Le métal est dit effervescent à cause des bulles de gaz CO qui se dégagent
suite à la réaction de FeO avec le carbone du métal. Le grand nombre de bulles de gaz,
empêche la formation d’une retassure. Les aciers effervescents sont moins coûteux car les
rebuts de leur fabrication sont réduits au minimum. Ils possèdent une plasticité élevée et
se prêtent bien à l’emboutissage à froid.
c. Les aciers semi-calmés :
Ce sont des aciers intermédiaires entre les aciers calmés et effervescents et trouvent
aujourd’hui un emploi toujours plus large.
Ils sont moins purifiés et contiennent donc plus de soufre, de phosphore et certaines autres
inclusions non métalliques. Ils sont employés pour des pièces peu importantes tels que les fers
marchands, laminés à chaud (poutres, barres, cornières, tôles,…).
Ils sont très employés aussi dans la fabrication des éléments de machines peu importantes
(axes, arbres, pignons, doigts de chenilles, bagues, boulons, écrous), les propriétés mécaniques
d’un acier ordinaire peuvent être sensiblement améliorées par un traitement thermique
(généralement une trempe à l’eau après chauffage). Ainsi après trempe à l’eau, la limite
élastique des tôles laminées s’accroît légèrement sans que la plasticité ne se dégrade (A = I5 à
26 %).
Pour les constructions soudées, on utilise essentiellement les aciers calmés et semicalmés à
faible teneur en Mn et Si. Les aciers prévus à cet effet doivent avoir une faible aptitude au
vieillissement thermique.
Pour les nuances devant être utilisées dans les régions froides, le seuil de rupture à froid
acquiert une grande importance. Les aciers doivent être calmés et traités thermiquement
(amélioration ou normalisation).
Les aciers de construction ordinaires, ayant une composition chimique définie et demandent
une bonne tenue à l’usure, (axes, poussoirs, vis sans fin, pignons), subissent généralement une
cémentation ou cyanuration
Ces aciers ont une composition chimique plus rigoureuse, des teneurs plus faibles en soufre ( <
0,04 %) et en phosphore (< 0,035 %), et suivant le degré de désoxydation, ils peuvent être
calmés ou effervescents. Les aciers à faible teneur en carbone, donc à faible résistance, à
plasticité élevée et à bonne soudabilité, s’emploient pour des pièces peu sollicitées. L'aptitude
de ces aciers à l’estampage est d'autant plus faible que leur teneur en carbone est plus élevée.
Les aciers de qualité sont utilisés :
- Avec un traitement de cémentation lorsque les pièces demandent de faibles charges et une
bonne tenue à l’usure (arbres à came, axes, leviers, etc.).
Les aciers à teneur moyenne en carbone (0,3 à 0,5) %, s’emploient après une normalisation,
une amélioration et une trempe superficielle pour des pièces très variées dans la construction
mécanique (vilebrequins, bielles, pignons, tiges, etc.).
A l'état normalisé, la résistance de ces aciers est plus grande que celle des aciers à bas
carbone, alors que la plasticité est plus basse. A l’état recuit, ces aciers se prêtent bien à
l’usinage. L'acier à 0,45 % C est souvent utilisé pour les roues dentées et les arbres.
Les aciers contenant entre 0,6 et 0,85 % C possèdent une résistance et une limite élastique
plus grandes et une tenue à la l’usure plus élevée. Ils s'emploient après trempe et revenu,
normalisation et revenu, ainsi qu'après trempe superficielle pour la fabrication des ressorts,
tiges, rondelles, cylindres de laminoirs, etc.
Les aciers de décolletage possèdent de bonnes aptitudes à l’usinage tout en assurant un bon
état de surface. Ils contiennent généralement une teneur accrue en soufre et en phosphore. Le
soufre se combine au manganèse en formant MnS sous forme d’inclusions allongées dans le
sens du laminage et contribue à la formation d’un copeau court et cassant.
La teneur en carbone varie de 0,08 à 0,45 %, celle du manganèse de 0,7 à 1,5 %, celle du soufre
de 0,08 à 0,30 % et celle du phosphore de 0,08 à 0,15 %. La résistance et la dureté augmentent,
alors que la plasticité diminue avec la teneur en carbone.
Exemples :
Parfois on rajoute à l’acier de 0,15 à 0,30 % de plomb qui fond lors de la coupe et diminue ainsi
la résistance, les frottements et l'effort de coupe.
Les aciers de décolletage étirés à froid (écrouis) ont une résistance assez élevée (jusqu’à 800
N/mm²), l'emploi de ces aciers est destiné à la fabrication de vis, de boulons, d’écrous, ainsi
qu'aux pièces fortement sollicitées.
Ce sont les aciers utilisés après trempe et revenu à haute température et contenant entre 0,3
et 0,5 % C. Les aciers d’amélioration doivent avoir une limite élastique élevée, une faible
susceptibilité à l’entaille, une bonne pénétration de trempe et une faible aptitude à la fragilité
de revenu.
Les nuances contenants entre 0.35 et 0,45 % s’emploient surtout pour les pièces de sections
relativement petites, ou sollicitées par des charges relativement faibles. Pour des pièces
volumineuses, on emploi les aciers alliés pour augmenter la pénétration de trempe. Pour des
pièces encore plus grandes, on utilise les aciers fortement alliés exposés ci-après.
Les aciers alliés au chrome peuvent contenir d’autres éléments tels que le bore (0,002 à 0,005)
% qui augmente la pénétration de trempe et le vanadium (0,1 à 0,2) % qui renforce les
propriétés mécaniques de l’acier.
L’addition combinée de chrome (0,9 à 1,2 %) et du manganèse (0,9 à 1,2) % permet d’accroître
suffisamment la résistance et la pénétration de trempe. Ces aciers s’emploient pour des pièces
de sections variant de 20 à 40 mm. L’addition supplémentaire de titane à l’acier, abaisse son
aptitude à la surchauffe.
Les propriétés mécaniques de ces aciers sont très élevées. La composition chimique moyenne
est constituée de :
- 0,2 à 0,3 % C.
- 0,9 à 1,1 % Cr.
- 0,8 à 1,1 % Mn.
- 0,9 à 1,2 % Si.
Les caractéristiques mécaniques des aciers au Cr-Si-Mn après trempe à l'huile (880°C) et revenu
(540°C) sont les suivantes :
- R = 1100 N/mm².
- Re = 850 N/mm².
- A = 10 %.
- K = 50 J/cm².
- Z = 45 %.
Ces aciers possèdent une bonne soudabilité une faible pénétration de trempe. Celle ci petit être
améliorée par une addition de 1,4 à 1,8 % de nickel.
1.11. Aciers alliés au chrome-nickel
Ces derniers possèdent une bonne résistance, une bonne ductilité et une grande pénétration
de trempe. Ils sont employés pour la fabrication de grosses pièces de formes complexes,
sollicitées en service à des chocs et des charges vibratoires.
Le nickel assure la ductilité maximale, et combiné au chrome, ils assurent une pénétration de
trempe élevée. Combiné au molybdène, le nickel abaisse sensiblement le seuil de fragilité à
froid.
Enfin nous avons rassemblé les principales nuances des aciers alliés d’amélioration et leurs
caractéristiques dans le tableau ci-dessous. [8]
Nnn Rm K pplications
(daN/mm²) (J/cm²) technologiques
35 NiCr 18 110 à 165 4à7 Pièces très sollicitées, grande résistance aux chocs.
Ce sont des aciers à faible teneur en carbone (0,10 à 0,25) %. Après trempe, cémentation et
revenu à basse température, la dureté de la couche cémentée atteint 62 HRC et celle du coeur
(20 à 40) HRC.
Les aciers de cémentation doivent avoir au coeur des propriétés mécaniques élevées, en
particulier, une très haute limite élastique. Les éléments d’alliage améliorent les propriétés
mécaniques.
La dureté obtenue dans la couche nitrurée est d’autant plus élevée que le teneur en aluminium
est plus forte. Pour obtenir une résistance au coeur, plus importante, on augmente la teneur en
carbone (jusqu'à 0,5 %), en gardant inchangée celle de l’aluminium.
Le tableau suivant rapporte les principales nuances de nitruration et leurs caractéristiques.
Comme leur nom l'indique, les aciers pour constructions soudées doivent d’abord avoir une
bonne soudabilité. De plus, il est nécessaire qu’ils aient une limite élastique assez élevée et ils
ne doivent pas être susceptibles de rupture par fragilité. Ces aciers contiennent en général :
- Une faible teneur en carbone (0,15 à 0,22) % cause des exigences de soudabilité.
- Une teneur relativement élevée en manganèse à cause des exigences de résistance mécanique.
Les aciers pour constructions soudées sont très employés en construction, métalliques soudées
et en chaudronnerie, notamment, dans le domaine ferroviaire (wagons, etc.).
Ces propriétés s’obtiennent pour une teneur en carbone supérieure a 0,5 % après trempe et
revenu à 500°C, du point de vue composition chimique, les aciers à ressorts diffèrent très peu des
aciers de construction, mais les conditions d’élaboration sont plus rigoureuses.
Généralement la limite élastique des aciers à ressorts au carbone est supérieure à 800 N/mm²
et celles des aciers à ressorts alliés est supérieure à 1000 N/mm². Après trempe, tout le volume
de la pièce doit avoir une structure martensitique.
La nuance avec la teneur la plus élevée en carbone (1,25 à l,32) % est pauvre en manganèse
(0,1 à 0,25) %. Cette nuance est utilisée, après traitement, pour faire des rubans de scie, de la
coutellerie, des lames de grattoirs, etc. Les teneurs moyennes en éléments d'alliages contenus
dans les aciers à ressorts sont : Si : (1,5 à 2,8) %, Mn : (0,6 à 1,2) %, Cr : (0,2 à 1,2) %, Ni : (1,4 à
1,7) %, W : (0,8 à 1,2) %.
Dans le cas courant, les ressorts sont durcis par trempe et revenu à moyenne température, ou
par écrouissage superficiel (grenaillage) qui permet d’augmenter la limite de fatigue. L'emploi
des aciers à ressorts est très varié (voir tableau ci-dessous).
- Dans le cas où s’imposent un amortissement efficace et une longue durée de vie sous
sollicitations élevées, on emploie les aciers au chrome-silicium et au chrome vanadium. [8]
Les aciers perlitiques sont employés dans le cas des pièces susceptibles de fluage, mais
relativement peu chargées et ne dépassent pas la température de 600°C (pièces d’installations
énergétiques). Ce sont des aciers à bas carbone dont la teneur en chaque élément additionné
(Cr, Mo, V) est égale ou supérieure à 1 %. Ces derniers améliorent la résistance à chaud,
notamment avec la formation du carbure VC.
Les aciers perlitiques sont souvent soumis à la normalisation (vers 1000°C) et au revenu à haute
température (vers 700°C). Ce traitement leur confère une structure de perlite lamellaire fine
(sorbite) dont la résistance à chaud est plus élevée.
Ce sont des aciers martensitiques alliés au W, V, Mo, Ti, destinés à la fabrication des pièces et
des ensembles de turbines à gaz et des installations à vapeur. Les éléments d’alliages
permettent d’élever la température de recristallisation, de former des carbures de type M23C6,
M6C, M2C, MC et donc d’améliorer la résistance à chaud.
La résistance optimale à haute température pour les aciers à haute teneur en chrome, après
une trempe martensitique vers 1020°C, suivie de revenu, est due à la structure de sorbite que
lui confère ce traitement.
Les aciers martensitiques au chrome-silicium (silichrome) sont employés pour les soupapes
d’échappement des moteurs à combustion interne, après une trempe (vers 1020°C) et un
revenu à haute température.
Ce sont les aciers à forte teneur en carbone, nickel et manganèse qui favorisent la structure
austénitique Ils sont employés pour des pièces travaillant entre 500 et 750°C. la résistance à
chaud est plus élevée que celle des aciers martensitiques et ferritiques Les aciers austénitiques
sont plastiques et se prêtent bien au soudage.
La tenue à la corrosion s’obtient en ajoutant aux aciers ordinaires, des éléments chimiques qui
forment en surface, des pellicules protectrices fortement liées au métal de base et qui
empêchent ainsi le contact direct métal-milieu corrosif.
Les éléments d’addition (chrome, aluminium, silicium) se dissolvent dans le fer et forment,
pendant l’échauffement de l'acier, des couches protectrices d’oxydes tels que (Cr, Fe)2O3, (Al,
Fe)2O3. Au fur et à mesure que la teneur des éléments d’addition est élevée, plus la tenue à la
corrosion s’élève en température :
Les aciers à haute tenue à la corrosion peuvent être classés en deux groupes
principaux : les aciers alliés au chrome qui, après refroidissement à l’air obtiennent une
structure martensitique ou ferritique et les aciers alliés au chrome-nickel à structure
austénitique.
2.1.12.1. Aciers inoxydables au chrome
Malgré sa faible teneur en carbone, l’acier Z3 C13 prend partiellement par la trempe, une
structure martensitique. L’acier est inoxydable, grâce à la présence d’aluminium (0,2 %).
Ces deux nuances sont soudables. La tenue à la corrosion des aciers à 13% Cr est meilleur, mais
à condition que tout le chrome soit à l'état de solution solide. Dans ce cas, il forme à la surface
une couche protectrice dense de type Cr2O3.
Les aciers Z12 C13 et Z20 C13 s’emploient pour les pointeaux des carburateurs, les ressorts, les
instruments chirurgicaux, les aciers à plus forte teneur en chrome (17 % et plus) ont une tenue
à la corrosion plus élevée. L'acier Z12 C17 s’emploie après recuit de recristallisation vers 750°C
dans l’industrie alimentaire et l’industrie légère.
Les aciers ferritiques Z15 C 25 et Z15 C 28 s’emploient, le plus souvent, sans traitement
thermique pour la fabrication des pièces travaillant dans des milieux agressifs (acide nitrique
bouillant, …). Ces nuances résistent à l’oxydation à chaud jusqu'à 1150°C en atmosphère
sulfureuse.
Leurs caractéristiques mécaniques à chaud sont faibles et elles deviennent facilement fragiles
après quelques temps de maintien à haute température, probablement à cause du
grossissement exagéré du grain.
Les aciers inoxydables au chrome-nickel coûtent très chers. C’est pourquoi, on a recours à des
aciers moins coûteux dans lesquels le nickel est remplace par le manganèse Ces aciers servent
dans la fabrication des appareils travaillant dans des milieux faiblement corrosifs.
Par trempe (1050°'C), les aciers au Cr-Ni-Mn, acquièrent une structure austénitique.
Dans le domaine de déformation, ils subissent, d’une part, un fort durcisse-ment, et d'autre
part, une transformation partielle en martensite.
Nuances HB R Applications
DIN état recuit (dan/mm²)
Nuances HB R Applications
DIN état recuit (dan/mm²)
Nuances HB R Applications
DIN état recuit (dan/mm²)
Les aciers à outils sont des aciers au carbone et alliés à plus de 0,5 % C. Ils sont caractérisés par :
Dans le cas général; ce sont des aciers hypereutectoïdes et lédéburitiques, dont la structure
après trempe et revenu à basse température se compose.
de martensite et de carbures. Pour les outils qui demandent une ductilité relativement élevée
(matrices de formage à chaud), on emploie des aciers hypoeutectoïdes. Après trempe et revenu
à haute température, ils acquièrent une structure de sorbite.
On les trempe, soit à l’huile, soit au bain de sels par trempe étagée. Ils forment une solution
commode pour les outils de précision et de mesure, ne
demandant pas une résistance particulière à l’usure (poinçons, matrices de découpage, calibre
vérificateurs, instruments de mesure, ...).
La nuance au Cr-W, repérée sous le numéro 1 dans le tableau précédent, possède une grande
résistance à l’état traité, une haute limite de fatigue notamment aux chocs répétés et une
bonne stabilité au revenu jusqu'à 500°C. On l’emploie comme outillage travaillant aux chocs à
des températures moyennes : poinçons de perçage, lames de cisailles à chaud, petites
matrice diverses.
La deuxième nuance qui contient 5 % Cr, est un acier indéformable pour outillage travaillant à
chaud. Il est réservé aux emplois demandant à la fois une haute résistance à la compression et
une bonne tenue aux chocs thermiques entre 300 et 600°C.
La troisième nuance contenant une très forte teneur en tungstène (9 %), est caractérisée par
une grande dureté et une bonne tenue à l’usure. Cet acier peut être utilisé jusqu'à la
température de 650°C.
Les deux autres nuances au nickel-chrome-molybdène ont une excellente pénétration de
trempe et sont employés pour les grosses matrices chaudes.
L’utilisation des aciers de coupe par rapport aux aciers à outils ordinaires, permet d’augmenter
sensiblement la vitesse de coupe de 2 à 4 fois et la tenue de l’outil de 10 à 30 fois.
L'élément d’alliage principal est le tungstène. Plus la teneur en tungstène est élevée, plus les
qualités de coupe de ces aciers sont meilleures et ceci jusqu’à environ 23%. Au-delà de cette
teneur, le tungstène semble n’avoir aucun effet.
Les teneurs en chrome sont en général, de l’ordre de 4 à 4,5 %. Le molybdène peut remplacer
le tungstène et la tenue à chaud de ces aciers s’améliore en présence de vanadium et de cobalt.
Les aciers rapides contiennent des carbures lédéburitiques. A l’état recuit, ils sontconstitués de
ferrite alliée et de carbures de type M6C, M23C6, MC, M3C dont le principal acier dans les
aciers rapides est le M6C, la ferrite comporte la plus grande partie dissoute de chrome.
La structure d’un acier moulé comporte un eutectique complexe qui ressemble à la lédéburite
et qui se dépose aux joints de grains.
Pour assurer une bonne tenue à chaud, les outils rapides sont soumis à une trempe de 1200 à
1300°C pour avoir une meilleur dissolution des carbures secondaires, et obtenir au chauffage,
de l’austénite hautement alliée au Cr, W, Mo, et V. Ceci assure, après trempe, une structure
martensitique.
Références bibliographiques
[1]. Acier-Wikipédia
*J. Barralis et G. Maeder, Précis de métallurgie, Paris, Afnor, Nathan, 1991, 4e éd.