2 Article Goma Boumba pp15 30
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1. Centre de Recherche sur les Tropiques Humides, Département de géographie, Faculté des Lettres et des Sciences
Humaines (FLSH), Université Marien NGOUABI, Brazzaville, République du Congo.
BP: 3069 Brazzaville Congo ; huguesbrunogoma@gmail.com
2. Institut National de Recherche en Sciences Exactes et Naturelles, Ecole Nationale des Sciences Agronomiques
et Forestières, Université Marien NGOUABI, Brazzaville, République du Congo. BP: 3069 Brazzaville Congo.
moutsambotej@gmail.com
3. Département de géographie, Faculté des Lettres et des Sciences Humides, Université Marien NGOUABI, Brazzaville,
République du Congo. BP: 3069 Brazzaville Congo ; samba-kimbata@yahoo.fr.
RÉSUMÉ
La présente étude se propose de détecter le changement de la végétation de la réserve de faune de la Léfini, en république du
Congo, entre 2001 et 2018 et d’indiquer les enjeux de la gestion durable. Elle s’est appuyée sur l’imagerie satellitaire Landsat ETM+
de 2001 et OLI de 2018 et les données d’observation de terrain sur 120 parcelles de 0.5 ha. La méthode de classification dirigée
«Maximum Vraisemblance» pour obtenir les différentes cartes d’occupation du sol a été utilisée. Les résultats montrent que La forêt
mésophile a connu un taux de diminution moyen annuel de -0,92% qui est le plus élevé sur l’ensemble de la réserve. Par contre, la
savane herbeuse et arbustive présente un taux annuel moyen positif (+0,05 %) qui correspond à une emprise spatiale de 162 ha/an.
Cette baisse des formations végétales ligneuses est causée par les activités anthropiques principalement les feux et les coupes isolés
des arbres et arbustes. Au regard de cette situation, la gestion durable de la réserve de faune de la Léfini reste un handicap. L’absence
de plan d’aménagement rend inefficace quelques actions sporadiques menées par les gestionnaires en charge de cette aire protégée.
Mots-Clés : Végétation, Gestion durable, Réserve, Léfini, République du Congo.
ABSTRACT
The present study proposes to detect the change of the vegetation of the reserve of faune of Lefini, in republic of Congo, between
2001 and 2018 and to indicate the challenges of durable management. It was based on the satellite imagery Landsat ETM+ of 2001 and
OLI of 2018 and the data of observation of ground on 120 pieces of 0.5 ha. The method of classification directed “Maximum Likelihood”
to obtain the various cards of occupation of the ground was used. The results show that the forest mesophile knew an annual rate of
reduction average in -0.92% which is highest on the whole of the reserve. On the other hand, grassy and shrubby savanna shows an
average annual rate positive (+ 0,05%) which corresponds to a space influence of 162 ha/an. This fall of the woody vegetable forma-
tions is caused by the anthropic activities mainly the fires and the cuts isolated from the trees and shrubs. Taking into consideration
this situation, the durable management of the reserve of fauna of Léfini remains a handicap. The absence of plan of installation makes
ineffective some sporadic actions conducted by the managers in charge of this protected area.
Le climat est de type subéquatorial et se caractérise par des précipitations allant de 1600 à 2100 mm
par an, une température de 25°C, une amplitude thermique annuelle de 1,5°C et une saison sèche dont la
durée est comprise entre 1 et 3 mois du nord au sud (L. Mathot, 2006 pp. 24-25). Les plateaux batéké en
général et la réserve de la Léfini en particulier connaissent une forte variabilité des précipitations annuelles
et mensuelles et les saisons sont relativement instables. Ce fait pluviométrique est parfaitement en phase
avec l’ensemble du Congo (M-J. Samba-Kimbata, 2002 p. 83) et l’Afrique équatoriale atlantique (G. Ibiassi
Mahoungou, 2003, p 68). La forêt et la savane sont les deux types de végétation qui se développent sur un
sol majoritairement sableux (L. Makany, 1976 pp. 5-10).
L’étude est réalisée à partir de données satellitaires, de données de terrain et de cartes topographiques.
En fonction du but fixé ci-dessus, nous nous sommes intéressés aux images Landsat avec pour résolution
spectrale 30 m. Elles sont issues des capteurs ETM+ et OLI datant respectivement du 25/02/ 2001 et du
17/05/ 2018. L’année 2001 est prise comme année de référence en raison de la stabilité relative de la cou-
verture végétale. L’intervalle de temps qui sépare les deux images est de 17 années. Cette durée est assez
objective pour apprécier les évolutions des classes paysagères. Plus la résolution temporelle est grande,
plus la perception temporelle du changement est précise. Gratuites et libres de droit, elles sont fournies avec
un niveau de correction « Level 1G » c’est-à-dire que les corrections radiométriques et géométriques ont
été apportées lors des prises de vue. Ces images Landsat présentent un atout considérable pour les études
de la végétation. Les différentes variations du couvert végétal sont perceptibles sur celles-ci. Les données
de terrain sont représentées par les coordonnées géographiques (GPS) des parcelles d’observation pour
chaque strate d’occupation du sol. Au total 120 parcelles choisies aléatoirement et suivant les différentes
classes de pixels de chaque strate ont été vérifiées sur le terrain. Les parcelles sont caractérisées par leur
homogénéité et leur taille assez grande (0,5 ha) facilement reconnaissables sur le terrain. En effet, deux
missions de terrain ont été effectuées (octobre – novembre 2017 et janvier 2018) et ont permis de confirmer
ou infirmées les différentes strates d’occupation du sol. Ces parcelles ont donc servi d’échantillon pour le
processus de validation de la cartographie évolutive de la réserve. Enfin, les cartes topographiques de 2014
à l’échelle de 1/200 000, notamment les feuilles de Nsa-Mpouya (SA-33-II) et Mbé-Ngabé (SA-33-XXII) ont
donné les informations sur la légende.
Les opérations de traitements d’images Landsat sont effectuées sur le logiciel ENVI 5.1. Le préalable
que nous posons est le choix des combinaisons de canaux. La composition colorée 457 a été appliquée
sur ces images : bande PIR dans le canal rouge, bande MIR dans le bleu et deuxième bande MIR dans le
vert. La fonction de rehaussement de l’image a eu pour but d’améliorer l’apparence de l’image pour aider à
l’interprétation et l’analyse visuelle. Il permet l’étirement des contrastes pour augmenter la distinction entre
les différents éléments d’une scène.
La définition des zones d’entraînement ou régions d’intérêt (ROI) a été effectuée grâce à une procédure
itérative multi-échelle basée sur la clé d’identification et l’extraction d’information. L’observation des diffé-
rences implique la comparaison entre différentes images en se basant sur une combinaison des caracté-
ristiques suivantes : ton, forme, taille et texture. Les informations spatiales ont permis de définir les classes
d’occupation du sol (regroupant les formations végétales et dépourvues de celles-ci).
La forêt galerie et la forêt mésophile sont quasiment identiques à l’observation, ce qui nous a conduit à
l’obtention d’une classe unique. Il convient de faire remarquer qu’il n’est pas aisé d’avoir des classes dis-
tinctes de savane herbeuse et savane arbustive à cause de nombreuses formes de transition étalées sur
de petites surfaces au point où la discrimination devient difficile. A l’exception de ces classes caractérisant
les formations végétales, deux autres (sols dénudés et rivière) ont été identifiées. C’est à l’issue de cette
identification que les ROI correspondantes à l’occupation du sol ont été extraites.
Après l’obtention des données d’entraînement, nous avons procédé à la classification dirigée à partir
de l’algorithme de maximum de vraisemblance qui est la méthode la plus utilisée. Les résultats obtenus
suivant cette technique sont jugés probants. H. Dibi N’dah et al. (2008, p. 32) ont fait remarquer que les
traitements numériques d’images Landsat ETM+ et TM suivant ce procédé et associé aux observations de
terrain constituent un moyen efficace pour discriminer les différents types de végétation du Parc.
Elle a permis de produire les informations prenant en compte la définition des classes et l’identification
de zones. Cette opération est utilisée pour identifier et classifier numériquement les pixels d’une image.
Elle est basée sur les caractéristiques statistiques de la valeur de l’intensité du pixel. Le pixel représente
un élément de référence, le regroupement est basé sur le seul critère de ressemblance spectrale. Deux
pixels qui ont des signatures spectrales proches, comprises dans un intervalle fixé par l’algorithme proposé,
appartiendront à la même classe thématique (R. Caloz et C. Collet, 2001 pp. 287-307).
L’évaluation d’une classification est un concept complexe comprenant la référence à plusieurs critères et
pouvant se dérouler en plusieurs étapes. La classification par maximum de vraisemblance est une méthode
tout à fait satisfaisante mathématiquement car les pixels sont classés à partir d’une probabilité, ce qui est
tout à fait souhaitable en télédétection (M.C. Girard et C. Girard, 1999 pp. 157-205). Cette méthode, par la
règle d’affectation de chaque pixel, permet de réduire les risques d’erreur, en utilisant au mieux les proba-
bilités d’appartenance. L’appartenance d’un pixel à une classe est déterminée suivant la probabilité plus ou
moins importante d’y être intégrée. La règle bayesienne permet d’affecter le pixel à la classe pour laquelle
la probabilité d’appartenance est la plus forte. Il s’agit de la méthode jugée la plus performante (F. Bonn et
G. Rochon, 1993 p. 376).
La qualité de la classification est souvent appréciée par deux paramètres, notamment la matrice de
confusion et l’arbre de décision. Suivant l’orientation que nous donnons par la suite à cette étude, le premier
paramètre est à cet effet préférable. La matrice de confusion offre une mesure quantitative de la qualité
de l’échantillonnage et de la séparation des classes. Pour s’assurer de la qualité et de la performance des
classifications, on utilise donc des indices fondés sur cette matrice de confusion (V. Djoufack-Manetsa, 2011
p. 29). A partir de la matrice, les indices suivants sont calculés automatiquement : la précision globale et
l’indice de Kappa (K).
La précision globale de la classification est donnée par la moyenne des pourcentages des pixels cor-
rectement classés (MPCC). Il ne prend en compte que les éléments situés sur la diagonale et correspond à
une mesure de la séparabilité des classes en fonction des divers canaux. L’indice de Kappa est le rapport
entre le nombre de pixels bien classés et le total des pixels sondés. De façon pratique, il représente le degré
d’accord entre les données à classer (observés) et les données de référence (aléatoires). Cet indice indique
comment les données à classer s’accordent aux données de référence. Il est un estimateur de la précision
d’une classification qui tient compte des erreurs en ligne et en colonne (G.R. Congalton, 1991 pp. 36-37). Le
Kappa constitue une mesure fiable dans l’évaluation des classifications thématiques, car il examine tous les
éléments dans la matrice de confusion. Le résultat est un nombre réel, sans dimension, compris entre -1 et
+1. Il sera d’autant meilleur que la valeur de Kappa est proche de +1. L’indice de Kappa peut être excellent
(0.81), bon (0.80 - 0.61); modéré (0.6 - 0.21), mauvais (0.20 - 0.0) et très mauvais quand il est inférieur à
0.0 (J.R. Landis and G.G. Koch, 1977 p. 165). Les statistiques obtenues à partir des matrices de confusion
(MPCC et Kappa) ont permis de procéder aux comparaisons après combinaison de différentes dates.
Les images Landsat étant classifiées, nous avons procédé à la détection des changements biophysiques
qui ont lieu dans la réserve de la Léfini pendant la période 2001-2018. Selon Y. C. H Hountondji (2008,
p. 80) les zones d’impact sont perceptibles par des contrastes entre formations végétales et formations
non-végétales et par la superposition des néo-canaux (indices calculés pour chaque image). Une fois les
images normalisées une simple différence de pixel à pixel et bande spectrale par bande spectrale permet
de mettre en évidence les évolutions radiométriques entre les deux images. La soustraction d’images a été
utilisée pour identifier les changements survenus entre des images liées géométriquement obtenues à des
dates différentes. La détection des changements a été effectuée grâce au calcul de la variation des valeurs
de chaque pixel entre les années 2001et 2018. Elle est exprimée par l’expression algébrique suivante :
Δ(i) = Vp(i) 2001 - Vp(i) 2018
Avec : Δ(i) : variation du compte numérique du pixel (i) entre 2001 et 2018 ;
V(i): valeur du pixel.
Après cette application algébrique une matrice de changement entre les deux images a été générée. Elle
présente la répartition et les proportions respectives des classes d’occupation du sol affectées (ou non) par
les changements. Le nombre de classes est passé de cinq (à l’exception de la rivière) à trois. Une typologie
du changement présentée en trois classes d’occupation du sol a été générée. De façon générale, il s’agit des
« modifications » et des « conversions » de ces classes qui s’opposent aux situations de « sans changement
». La « modification » renvoie au changement intervenu au sein d’une même classe. Il peut être positif et
renvoie à une amélioration du couvert forestier (la savane arbustive devient la forêt mésophile) ou négatif
et implique une dégradation forestière (la forêt mésophile devient la savane arbustive). La « conversion»
est le passage d’une catégorie à une autre par exemple la savane qui perd sa couverture végétale pour
devenir un sol dénudé. Enfin, le terme « sans changement » s’applique à l’ensemble des classes qui sont
restées stables entre les deux dates. En partant des différentes classes obtenues après le processus de
classification, trois classes ont été détectées à partir de la variation de compte numérique des pixels (Δ(i)). Il
s’agit de: amélioration forestière ou progression (Δ(i)>1), dégradation ou régression (Δ(i) <1) et stabilisation
du couvert végétal (Δ(i)=0).
Après cette détection de changement de l’affectation des terres réalisée dans ENVI, logiciel de traitement
d’image, les fichiers images obtenus sont intégrés dans Arc Gis où des statistiques spatiales (superficie,
changement interannuel, taux d’évolution au sein de la classe et taux annuel d’évolution) ont été détermi-
nées. Les informations recueillies pendant les visites de terrain, notamment les types de végétation, ont
permis d’affiner le traitement numérique de ces images et de valider les cartes d’occupation du sol de 2001
et 2018 de la réserve de faune de la Léfini. Ces cartes permettent d’entreprendre une analyse qualitative
et quantitative de la dynamique végétale en rapport avec les activités anthropiques.
3. RÉSULTATS
Tableau IV : Erreur de confusion et d’omission pour la classification d’occupation du sol en 2018
Cette dynamique est appréciée par une cartographie multi date de la réserve de la Léfini (figures 2 et 3).
En effet, il ressort de cette analyse spatio-temporelle des évolutions des superficies des différentes classes
d’occupation du sol en 2018 par rapport à l’année 2001. Le taux d’évolution au sein de la classe montre une
forte extension des sols dénudés et affleurements rocheux (101,83%) et une très légère augmentation de
savane herbeuse et arbustive (0,79%). Cette dernière classe est la seule qui a connu une évolution positive
Figure 2 : Occupation du sol en 2001 Figure 3 : Occupation du sol en 2018
Les changements observés au niveau des différentes classes ont été appréciés à partir de la variation
des valeurs des pixels des classes d’occupation du sol entre 2001 et 2018. La typologie de changement
définie dans la partie détection des changements a mis en exergue trois classes. Il s’agit de la perte, de la
stabilisation et de l’amélioration du couvert végétal (figure 4). Suivant cette période d’étude, la réserve de
faune de la Léfini a connu une perte du couvert végétal de 15.612 ha soit 4,5%. Cette perte touche essen-
tiellement les formations ligneuses forestières et savanicoles. Les pixels indiquant le taux d’amélioration de
Les changements observés au niveau de chaque classe sont présentés dans le tableau V. Il est à faire
observer que ces changements varient d’une classe d’occupation du sol à une autre avec de grand écart.
Les classes de forêt mésophile et savane herbeuse et arbustive ont été affectées par de grandes variations.
Par ailleurs, le sol dénudé a connu, à l’échelle de la réserve, des changements notables avec une pro-
portion très forte dépassant nettement 90%.
Percentages
FM SHB SNAR
FM 89.731 6.427 8.130
SHB 3.095 81.411 80.893
SNAR 0.179 10.489 8.782
Rivière 6.995 1.673 2.195
Class total Total 100.000 100.000 100.000
Class changes 10.269 18.589 91.218
De façon synthétique, les résultats obtenus sur la dynamique de l’occupation du sol révèlent une variation
significative des taux d’évolution au sein d’une même classe et d’une classe à une autre. Concomitamment à
cette dynamique, il se dégage, dans l’ensemble des classes des écarts conséquents des valeurs des pixels.
En outre, afin de mieux cerner cette dynamique, une analyse des différentes classes telles que présentées
par le tableau VI, a été envisagée.
Tableau VI : Taux d’évolution des classes d’occupation du sol entre 2001 et 2018
La forêt mésophile a connu un taux de diminution moyen annuel de -0,92% qui est le plus élevé sur
l’ensemble de la réserve. Cette tendance à la baisse s’explique principalement par les feux et les coupes
isolées des arbres et arbustes. Les souches observées sur le terrain témoignent la dégradation et donc
la diminution progressive de certaines espèces végétales. La réduction de la surface de cette classe est
de -905 ha/an. Si la forêt mésophile ne disparaît pas complètement, elle est peu à peu convertie en des
variantes boisées dégradées, notamment en une savane arbustive. Les activités anthropiques expliquent
en partie la transformation progressive de cette classe en d’autres formations plus marginales et moins
boisées comme la savane arbustive et herbeuse.
A l’opposé de la première formation boisée, la savane herbeuse et arbustive connait un taux annuel moyen
positif de (+0,05 %) mais très faible ce qui correspond à une emprise spatiale de 162 ha. Cette classe est
la plus exposée aux feux surtout pendant la saison sèche (juin à septembre) et la période de fléchissement
intrapluvial (janvier-février) les herbes et les arbustes subissent un stress hydrique remarquable. Le passage
du feu engendre des zones dépourvues de couvert végétal.
Les traitements numériques ont donc été validés par l’analyse statistique des résultats (matrices de
confusions) et les vérité-terrains. On note que la sélection des sites à échantillonner dans les différents
milieux écologiques et leur repérage dans la réserve de faune de la Léfini a été rendue possible par les
images Landsat. Les précisions globales de la classification dirigée à partir de l’algorithme de maximum de
vraisemblance des images Landsat du 25/02/2001 et du 17/05/2018 sont respectivement 94.93% et 92,82%.
Selon les critères de RG. Congalton, (1991, pp. 36-37), ces résultats sont statistiquement acceptables. Cette
approche avait précédemment été testée dans le Nord du Congo, précisément dans le département de la
Likouala, par L. Bouetou-Kadilamio et al (2016, p.326). Les précisions globales obtenues dans notre zone
d’étude (centre du pays) sont parfaitement en phase avec celles obtenues par ces auteurs.
Outre les précisions globales, les valeurs de l’indice de Kappa des deux images sont aussi statistiquement
satisfaisantes selon l’échelle de R. G. J. Pontius (2000, pp1012-1013).De même, les valeurs des erreurs de
commission obtenues sont acceptables parce qu’aucune de ces erreurs n’est au–dessus de 70 %, considéré
comme valeur limite (R. G. J Pontius, 2000, pp1012-1013). Certaines classes se confondent. Dans ce cas
la discrimination devient de plus en plus difficile et que leurs signatures spectrales sont souvent similaires
(Y. C. H. Hountoundji, 2008 pp. 80-81 ; L. Bouétou-Kadilamio et al., 2017 p. 228). Ceci peut éventuellement
expliquer la difficulté qui s’était posée lors du processus de classification où nous n’avons pas pu discriminer
les savanes herbeuse et arbustive qui en fin de compte constituent une classe unique.
La dynamique de l’occupation du sol montre que la formation végétale ligneuse, par opposition à la forma-
tion végétale non ligneuse, régressent de façon importante. Le taux annuel de régression (évolution négative)
constaté au niveau de la forêt mésophile est le plus élevés dans la réserve de faune de la Léfini avec -0,92%.
Cette perte des formations végétales ligneuses rime avec celle constatée à l’échelle du Congo et celle du
bassin du Congo. En effet, dans leur étude, C. Ernest et al (2012, pp. 23-41) constatent le changement du
couvert forestier au Congo induisant à une conversion des terres. La déforestation et la dégradation sont
CONCLUSION
L’étude a porté sur la détection des changements de la végétation et montre les enjeux de gestion durable
de la réserve de faune de la Léfini. Les résultats obtenus, illustrés par une cartographie multi dates, montrent
une évolution régressive des formations végétales ligneuses. Par contre, la couverture herbeuse et arbustive
présente une hausse légère. Cette baisse des surfaces forestières s’est faite au profit des zones agricoles
et des zones dégradées qui ne cessent de conquérir de nouveaux espaces forestiers. Dans l’ensemble,
les pressions anthropiques sur les surfaces forestières sont croissantes au regard des résultats obtenus.
Cette étude nous a permis de comprendre qu’il y a une réelle nécessité d’alerter les pouvoirs publics de
s’impliquer dans la gestion durable des forêts de la réserve de faune de la Léfini.
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