Expose 4.0

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TRAVAUX DE RECHERCHE

L’IMPACT ÉCONOMIQUE DE L’INDUSTRIE 4.0 ou


4ÈME RÉVOLUTION INDUSTRIEL

ENCADREUR MEMBRES DU GROUPE 1


M.KOUAO Hugues
 ACCOH Adjé Jacob Junior
 ADOU David
 AGBO Heryam
 AGO Amani Horeb-Le Rocher
 AKROMAN Emmanuel
 AMANGOUA Arnold Stéphane
 ANIBÉ Emmanuel Othiniel

STGI 1A ANNÉE ACADEMIQUE: 2020-2021


TABLE DES MATIÈRES
INTRODUCTION………………………………………………………………………………………………………………………………………..2
I. PRESENTATION DE LA 4ème REVOLUTION INDUSTRIELLE....................................................................... 3
I.1 L’INDUSTRIE 4.0 ............................................................................................................................. 3
I.2 FONCTIONNEMENT D’UNE USINE 4.0 ........................................................................................... 3
I.3 INDUSTRIE 4.0 ET LES DOMAINES DE LA SANTÉ, DU COMMERCE ET DE LA PRODUCTION
INDUSTRIELLE ............................................................................................................................................ 4
I.3.1 LA SANTÉ ................................................................................................................................... 4
I.3.2 LE COMMERCE........................................................................................................................... 4
I.3.3 LA PRODUCTION INDUSTRIELLE ................................................................................................ 5
II. MODÈLE ÉCONOMIQUE ........................................................................................................................ 6
II.1 DÉFINITION .................................................................................................................................... 6
II.2 MODÈLE ÉCONOMIQUE POUR L’INNOVATION ............................................................................. 7
II.2.1 LE MODELE FREEMIUM ......................................................................................................... 8
II.2.2 LE MODELE LOW-COST .......................................................................................................... 9
II.2.3 LE MODÈLE DE « L’IMPRIMANTE » OU DES SUBVENTIONS CROISEES DIRECTES .................. 9
II.2.4 LE MODELE ÉCONOMIQUE OUVERT ou CROWDSOURCING ................................................. 9
II.3 EVOLUTION DES MODÈLES ÉCONOMIQUES POUR L’INDUSTRIE 4.0 .......................................... 10
II.4 NOUVEAU TYPE DE MODÈLE ÉCONOMIQUE POUR L’INDUSTRIE ............................................... 12
III. IMPACT ECONOMIQUE DE LA 4eme REVOLUTION INDUSTRIELLE ........................................................ 19
III.1 L'IMPACT ÉCONOMIQUE DE LA 4EME RÉVOLUTION INDUSTRIELLE SUR LES ENTREPRISES
(SOCIÉTÉS ET QUASI SOCIÉTÉS FINANCIÈRES : LES SQS) ......................................................................... 19
III.1.1 DÉBAT ACTUEL ..................................................................................................................... 19
III.1.2 BÉNÉFICES ET POSSIBILITÉS ................................................................................................. 20
III.1.3 DANGERS ET DIFFICULTÉS ................................................................................................... 22
III.2 Au niveau des sociétés financières.............................................................................................. 22
III.3 L’impact sur les ménages ............................................................................................................ 23
III.3.1 AVANTAGES ......................................................................................................................... 24
III.3.2 INCONVÉNIENTS .................................................................................................................. 24
III.4 L’IMPACT SUR LES ÉTATS ............................................................................................................. 25
III.4.1 L’INDUSTRIE 4.0 ACCENTUERA LA DIVERGENCE ENTRE LES PAYS. ..................................... 25
III.4.2 LES DIFFICULTÉS DES PAYS FACE À L’ADOPTION DE CETTE NOUVELLE RÉVOLUTION ........ 26
CONCLUSION………………………………………………………………………………………………………………………………………….27

INDUSTRIE 4.0 1
INTRODUCTION

Depuis les premières heures de l’humanité, l’évolution de l’homme, à l’échelle


de l’univers, s’est faite à une vitesse relativement grande. Cette évolution temporelle,
dans un contexte plus contemporain et moderne que son début, a déjà été marque par
3 évènements historiques que qualifiés par les hommes de grandes révolutions
industrielles. Elles ont ainsi chacune été l’occasion pour de nombreux pays de se
moderniser, entrainant de façon évidente un bouleversement de l’économie tant au
plan national qu’international. La première révolution industrielle (l’industrie 1.0) a
lieu entre 1760 et 1840, la seconde révolution (l’industrie 2.0) entre 1870 et 1914 et
la troisième révolution quant à elle a eu lieu dans la seconde moitié du XXème siècle.
Mais depuis la très attendue entrée dans le XXIème siècle, Une révolution silencieuse
est à l’œuvre au cœur de l’économie mondiale et elle promet, vue la complexité de
nos temps actuels, d’être la cause d’un chambardement économique encore plus
grand. En effet si les trois premières ont eu pour but de produire plus, plus de volume,
plus vite, avec plus de précision, l’« industrie 4.0 », comme l’on qualifie cette
dernière, est plutôt celle du mieux. Mais qu’en est-il réellement de cette industrie
d’un point de vue économique ? Mieux produire, mieux organiser nos ressources
pour éviter toutes pertes semble de prime abord comme une vrai aubaine pour
l’économie mondiale, mais il n’est à n’en point douter que comme toute chose dans
cette vie, elle comporte sa part de risques et d’incertitudes. C’est ainsi que soucieux
d’avoir une vision claire de ce que sera notre futur proche, nous allons nous pencher,
après avoir présenté l’industrie 4.0, sur les changements économiques engendrés par
cette nouvelle industrie.

INDUSTRIE 4.0 2
I. PRESENTATION DE LA 4ème REVOLUTION
INDUSTRIELLE

I.1 L’INDUSTRIE 4.0


« L’Industrie 4.0 » consiste à développer de nouvelles organisations de
production sur toute la chaîne de valeur. Elle est annoncée comme la 4ème révolution
industrielle. La 1ère révolution industrielle fut déclenchée dans les années 1780 par
la création de la première usine de production mécanisée notamment grâce à
l’invention de la machine à vapeur. La 2ème révolution industrielle débuta en 1850,
avec l’invention de l’électricité puis de la production de masse. Dans les années 1970,
la 3ème révolution industrielle signa l’entrée dans l’ère de la production automatisée
avec le développement de l’électronique et les débuts de l’automatisme et de
l’informatique industrielle. La 4ème révolution industrielle débuta, elle, avec
l’Internet des objets connectés et le cloud computing, pour fabriquer des produits
grâce à des systèmes intelligents, tels que les systèmes de simulation et les capteurs
par exemple.

I.2 FONCTIONNEMENT D’UNE USINE 4.0


Une usine 4.0 fonctionne selon six principes clés :
 L’usine est virtualisée afin de pouvoir simuler et suivre en 3D les produits,
les processus et l’environnement de production,

 Les systèmes sont interopérables : ils ont la capacité de communiquer et


d’interagir entre eux,

 Les décisions sont décentralisées : les systèmes cyber-physiques peuvent


prendre des décisions de façon autonome,

 L’analyse et la prise de décision s’effectuent en temps réel, grâce à une


communication permanente et instantanée,
Elle est orientée service : maintenance améliorée et offre de nouveaux services,
Elle est modulaire : elle s’adapte rapidement à une demande changeante.

INDUSTRIE 4.0 3
I.3 INDUSTRIE 4.0 ET LES DOMAINES DE LA SANTÉ, DU
COMMERCE ET DE LA PRODUCTION INDUSTRIELLE
Comme on l’a expliqué au paravent la 4ième révolution industrielle contrairement aux
autres révolutions qui l’ont précédé n’est pas une révolution énergétique. Elle met
plutôt l’accent sur l’amélioration des services et produits en proposant du sur-mesure
adaptée aux besoins des ménages.

I.3.1 LA SANTÉ

L’homme dans son histoire à plusieurs fois fait face à de terribles maladies, se
propageant partout devenant des pandémies le plus souvent difficiles à vaincre. Il a
quand même réussi à s’adapter et à les guérir. Malheureusement les remèdes
(traitement direct, traitement préventifs : vaccins etc.) sont trouvés très souvent après
de grosse perte en vie humaine. Et si on pouvait éviter toutes ces pertes ?
L’adage dit « IL vaut mieux prévenir que guérir ». Et explique parfaitement ce
que cette révolution apporte à la médecine. En effet on a maintenant la possibilité de
prédire les types de maladies qu’on rencontrera de demain. Comment cela se fait ?
C’est assez simple tout part de l’information et de son traitement. On va récolter des
informations concernant la santé des habitants d’une région et de leur
environnement. Ces informations peuvent être les différentes maladies rencontrées,
la propriété du cadre de vie, le climat régionale ou autre…
Une fois enregistre un algorithme prévisionnel fera des calculs a l’issues desquels on
aura une idée des types de maladie qui peuvent frapper la région en question. Ainsi
les médecins de la région peuvent donner les conseils adéquats aux populations afin
d’éviter ces maladies ou proposé une politique de prévention à l’ETAT qui se
chargera de veiller à son application.
Appliquer à une personne seul cela permet d’orienter le traitement de maladies
délicates comme le cancer et le diabète.

I.3.2 LE COMMERCE

Dans le passé on faisait des productions de masse ou on ciblait de grands groupes


comme : Les adolescents, les femmes, les hommes, les sportifs etc. Maintenant on
peut pousser plus loin les offres et les rendre plus personnelles.

INDUSTRIE 4.0 4
Les grandes surfaces ont maintenant la possibilité de mieux connaitre leurs clients et
de connaitre leurs achats. Ces informations sont enregistrées sur la base de donné de
l’entreprise. Sur une certaines périodes ont recensera la fréquence à laquelle vous
faites des achats et les produits que vous achetez. Ces informations seront analysées
par un algorithme qui après traitement déterminera vos habitudes en ce qui concerne
vos achats et ensuite vous proposera un kit contenant tous les produits que vous avez
l’habitude d’acheter ou que vous pourrez aimer, vous permettant ainsi de faire une
économie de temps et de découvrir de bons produits jouant le même rôle que ceux
que vous utilisés.

I.3.3 LA PRODUCTION INDUSTRIELLE

Le but est le même, faire sentir au client qu’il est spécial. Pour cela il va falloir
fabriquer des produits de bonnes qualités adaptées aux besoins de chaque client et il
faudra aussi en produire une grande quantité pour pouvoir agrandir sa zone de vente
ou son marché.
En industrie les trois points essentiels sont la qualité, la quantité et la continuité de
production.
Les données de fonctionnement des machines sont récupérées en temps réelles via
des capteurs et traitées automatiquement par un ordinateur via des algorithmes créés
à des fins industrielles. Ces données vont nous permettre d’agir sur les points clés
précédemment énoncés.
Ces informations vont nous permettre de conditionner les machines de productions
de façon à produire le plus possible avec précision les produits désirés garantissant
ainsi la qualité de plus en plus croissante de nos produits.
Ces informations nous permettront aussi, grâce aux algorithmes de savoir comment
évolue l’état de la machine et de prédire les périodes au cours desquels nos machines
risques de se gâter ou de faire des arrêts. Ainsi comme les médecins dans le cas de
la santé, les techniciens feront des séances de maintenance pour les machines afin
d’éviter les arrêts ou de les limiter. La production étant ainsi optimisé on arrive à
produire en grande quantité.
La grande innovation apportée par la 4ième révolution industrielle se retrouve au
niveau du suivit de la production par les clients. En effet il est désormais possible de
suivre la fabrication des produits qu’on commande et d’y apporter des modifications
à l’aide de l’intelligence artificielle qui nous guide dans nos choix. Cela se fait déjà

INDUSTRIE 4.0 5
chez Shneider Electric on peut y suivre la fabrication des contacteurs qu’on
commande tout en les personnalisant.

II. MODÈLE ÉCONOMIQUE

II.1 DÉFINITION
D’après Osterwalder et Pigneur, un modèle économique est essentiellement un outil
qui aide les entrepreneurs à identifier, visualiser et définir leur vision économique
d'une manière qui reflète les valeurs fondamentales du produit ou du service qu’ils
fournissent au client à travers l'entreprise qu’ils pilotent.
Le but d'un modèle économique est d'identifier la façon dont l'entreprise formulera
une proposition de valeur à ses clients, donc de définir la valeur pour elle-même,
c'est-à-dire de déterminer la façon dont une organisation crée, fournit et génère de la
valeur. De ce fait il peut être définit comme la logique d'une organisation pour la
création de valeur.
Le modèle économique décrit comment une entreprise interagit avec des entités
externes intéressées, avec lesquelles elle entreprend des échanges économiques afin
de créer de la valeur. De cette façon, le modèle économique peut donc être utilisé
comme un outil facilitant l'analyse, le test et la validation de choix stratégiques pour
l'entreprise, mais il ne doit pas être assimilé à une stratégie en soi.
Aussi il peut être vu comme moyen de promouvoir de nouvelles idées et
technologies, et remplissant les fonctions suivantes:
 L’articulation de la proposition de valeur;

 L’identification d’un segment de marché et la spécification du mécanisme


générateur de revenus;

 La structuration de la chaine de valeur nécessaire à la fourniture de la


proposition de valeur et des actifs complémentaires nécessaires pour soutenir
la chaîne de valeur;

 La description détaillée du mécanisme générateur de revenus par lequel


l'entreprise sera rémunérée pour son offre;

INDUSTRIE 4.0 6
 L’estimation de la structure de coûts et du potentiel de rentabilité, compte tenu
de la proposition de valeur et de la structure de la chaîne de valeur;

 La description de la position de l’entreprise dans la chaîne de valeur en


interconnexion avec les fournisseurs et les clients;

 La formalisation de la stratégie de l’entreprise par laquelle l’entreprise,


innovante, gagnera puis conservera son avantage sur ses rivaux.

II.2 MODÈLE ÉCONOMIQUE POUR L’INNOVATION


L’innovation s’est imposée ces trois dernières décennies à la fois comme un champ
de recherche majeur dans de multiples disciplines (sciences économiques et de
gestion, sociologie, sciences cognitives, etc.) et comme un objectif essentiel pour de
nombreux acteurs économiques : les entreprises, mais aussi les acteurs publics (Etats,
collectivités territoriales, agences de moyens, etc.).

Plusieurs voies s’offrent à une entreprise cherchant à se développer ou de nouveaux


relais de croissance : acquisitions, diversification métier ou géographiques, joint-
ventures, etc. Ces voies comportent de nombreux risques qui les rendent bien souvent
hasardeuses ; elles sont en outre coûteuses et réservées à des entreprises aux capitaux
élevés. Dans ce cadre, l’innovation, qui
consiste à se développer en exerçant son métier de base, est une voie de croissance
à privilégier. Elle permet de créer des profits économiques supplémentaires en
capitalisant sur ses ressources, compétences existantes et en minimisant les risques.

L’innovation n’est pas cantonnée aux produits/services, procédés/processus et


technologies, elle s’étend aux business modèle. 50% des innovations passent par
un changement de business modèle. Il ne faut donc pas être obsédé par
l’innovation technologique qui est souvent beaucoup plus complexe, risquée et
coûteuse. Les entreprises disruptives comme Uber, Airbnb ou Lime n’ont pas fourni
de technologies innovatrices significatives, mais ce qu’elles ont fait, c’est innover en
termes de modèles économiques. On parle d’innovation de business model lorsque
plusieurs composantes du modèle économique sont modifiées, repensées pour
délivrer la valeur d’une manière radicalement nouvelle. L’innovation de business
model permet de créer un avantage concurrentiel plus profitable et durable que toute
autre forme d’innovation. Le graphe ci-contre, issu d’une étude du BCG, montre
d’une part que l’innovation de business model crée en moyenne 4 fois plus de valeur

INDUSTRIE 4.0 7
que les innovations produits ou procédés, d’autre part que cet avantage se maintient
dans la durée.

Nous pouvons citer plusieurs types de business model utilisés par des entreprises

II.2.1 LE MODELE FREEMIUM

Dans le modèle « freemium », un segment de clients bénéficie d’une offre gratuite


tandis qu’un autre segment paye pour un service premium. Le segment qui paye
subventionne celui qui ne paye pas. Ce modèle est utilisé par certaines entreprises
comme LinkedIn pour proposer des services basiques gratuits aux utilisateurs et en
convaincre certains de payer pour profiter de services plus complets.

Exemples : Skype, LinkedIn, Pandora, les logiciels antivirus, Skype, Spotify

INDUSTRIE 4.0 8
II.2.2 LE MODELE LOW-COST

Les entreprises qui se basent sur un modèle de revenu low-cost se démarquent en


proposant une offre allégée de produits ou services moins chers que la concurrence
tout en gardant des marges importantes. Comment ? En invitant le consommateur à
réaliser une partie des tâches lui-même. Par exemple en le laissant se servir lui-même
dans les rayons, emballer lui-même ses produits, monter lui-même ses meubles, etc.
Ce modèle est intéressant à partir du moment où les économies réalisées dépassent
les baisses de prix appliquées.

Exemples: Ryanair, Easy-jet, Cdiscount, Ikea

II.2.3 LE MODÈLE DE « L’IMPRIMANTE » OU DES SUBVENTIONS


CROISEES DIRECTES

Le modèle de l’imprimante aussi appelé le modèle des subventions croisées directes


repose sur un principe très simple: faire en sorte que l’achat d’un premier produit
conduise le consommateur à en acheter un deuxième sur lequel l’entreprise aura une
marge beaucoup plus élevée. Ce modèle se base donc en fait sur une stratégie visant
à vendre d’une part un produit d’appel à un très faible prix (et donc avec une faible
marge) et d’autre part un produit complémentaire au premier avec un prix beaucoup
plus élevé (avec une marge beaucoup plus importante) dans le but de se placer en
situation de monopole sur ce marché.

Exemple : Gilette qui vend des rasoirs mais qui fait du profit principalement en
vendant des lames avec une marge beaucoup plus élevée, les imprimantes et les
cartouches, Nespresso et ses capsules, les applications payantes Apple, etc.

II.2.4 LE MODELE ÉCONOMIQUE OUVERT ou CROWDSOURCING

Se baser sur une collaboration avec des partenaires extérieurs dans le but de créer de
la valeur est aussi une forme de business model utilisée par certaines entreprises.
Cette relation peut se former de différentes façons :

 « dehors-dedans » : l’entreprise exploite des idées extérieures


(Procter&Gamble : processus d’innovation ouvert, l’entreprise exploite la
recherche interne via des partenaires externes);

 « dedans-dehors » : l’entreprise apporte des idées ou actifs inutilisés à des


partenaires extérieurs (GlaxoSmithKline : groupement de brevets)

INDUSTRIE 4.0 9
Autres exemples : IBM, Open-innovation ou encore Innocentive qui utilise une
plateforme mettant en relation des chercheurs compétents et des entreprises
désireuses de résoudre des problèmes de R&D.

II.3 EVOLUTION DES MODÈLES ÉCONOMIQUES POUR


L’INDUSTRIE 4.0
La façon dont les entreprises créent de la valeur et dont les différents constituants du
modèle économique interagissent entre eux, est en train de changer radicalement
dans le contexte de l'industrie 4.0.
La technologie dynamise le changement dans les entreprises de tous les secteurs.
L’intensification de l’utilisation du ‘cloud’ et des périphériques connectés incite les
entreprises à exploiter leurs informations pour mieux connaître leurs clients en temps
réel.
Selon le récent rapport de Dimension Data sur les espaces numériques de travail, 25
% des entreprises investissent dans de nouveaux outils numériques tels que l’analyse
des activités dans les espaces numériques de travail, la réalité augmentée et la
microformation (Dimension Data, 2018). Des solutions comme l'IA et
l'apprentissage automatique sont également intégrées dans de nombreux domaines
de travail, du bureau au magasin. Une grande partie du travail transactionnel et
routinier d’une organisation sera gérée par des machines intelligentes.
Les CPS (Cyber-Physical Systems), l’IA et les données massives (Big Data) font
partie intégrante des différentes technologies de l'industrie 4.0. L'intégration des CPS
et de l'IoT dans la fabrication permet de rendre des machines et des procédés
« intelligents », des produits « complexes », tout en permettant l’apparition de
nouveaux systèmes et d’usines « autonomes ». Ces éléments peuvent se connecter et
échanger des informations de manière autonome, déclencher des actions
indépendantes et piloter la production.
Il en résulte l'émergence d'une usine intelligente dotée « de capteurs, d’acteurs et de
systèmes indépendants ». Cette usine intelligente peut « aider les personnes et les
machines à réaliser leurs tâches en tenant compte du contexte » en s'appuyant sur
l'information du monde physique et virtuel. D'autres concepts fondamentaux de
l’Industrie 4.0 sont l'intégration horizontale et verticale de bout en bout. L'intégration
horizontale combine les ressources, les processus et est intra- et inter-

INDUSTRIE 4.0 10
organisationnelle, tout au long de la chaîne de valeur. L'intégration verticale fait
référence aux sources de données au sein d'une organisation.
L'utilisation intégrale des CPS et d'autres technologies intelligentes exige que les
entreprises déploient en outre des technologies informatiques complémentaires.
L'analyse des données fait partie intégrante de cette intégration : ainsi un logiciel est
nécessaire pour analyser les grandes quantités de données générées par les CPS afin
de piloter, réguler ou surveiller les processus centrés objectifs Cela entraine un
besoin de performances accrues des équipements et de nouvelles connexions
Internet, ce qui rend possibles des modèles économiques plus avals : un CPS intégré
permet à un fabricant de turbines de fournir à ses clients une maintenance à distance
et, à la fin du cycle de vie du produit, le recyclage en tant que services
supplémentaires En même temps, cela conduit au domaine croissant de la
maintenance prédictive où l’IA anticipe sur les besoins de réparation/maintenance
des pièces et des biens, en optimisant le temps et les coûts (Oracle, 2018). Il y a un
nombre croissant de start-ups dans ce domaine qui utilisent des capteurs associés aux
machines pour collecter des données : l'analyse prédictive qui en découle réduit les
temps d'inactivité jusqu'à 45 %. De plus, la productivité augmente de 25%. C'est l'ère
de la création de nouveaux modèles économiques par le biais d'une surveillance
proactive se traduisant par un meilleur service au client (Machine Sense, 2018).
Dans le même temps, de nouvelles entreprises émergent pour proposer des services
basés sur les matériels et les logiciels nécessaires pour faire face à de grands flux de
données en temps réel, en utilisant des technologies basées sur le ‘cloud’. Ces
fournisseurs de services de type « Cloud Computing » mettent l'infrastructure
informatique à la disposition de leurs clients en ligne, permettant ainsi à d'autres
entreprises de réduire leurs investissements dans leur propre infrastructure et
d'accroître leur efficacité. L'utilisation des CPS aide également les entreprises à se
connecter à des réseaux de création numérique intégrée, verticale et horizontale.
Grâce à ces plateformes virtuelles dans le ‘cloud’, les entreprises peuvent accéder au
suivi de leur production et en fonction de leurs besoins coordonner les étapes de leur
production en temps réel (Schröder, 2017). Cela peut permettre à certaines
entreprises de « louer » la capacité de leurs machines à des entreprises ayant des
goulets d'étranglement en matière de capacité.
Ces technologies permettent donc aux entreprises de vendre des données et des
services en plus des objets physiques. De plus, les produits intelligents peuvent
générer des flux provenant des interactions entre les clients et des dispositifs présents

INDUSTRIE 4.0 11
sur le terrain, ou provenant des dispositifs eux-mêmes, ce qui permet par la suite
d’améliorer les services, les garanties affichées, la visibilité des modèles d'utilisation
réels et la monétisation des données (Deloitte, 2018).
II.4 NOUVEAU TYPE DE MODÈLE ÉCONOMIQUE POUR
L’INDUSTRIE
Pour donner suite à la discussion précédente et en intégrant les idées issues du rapport
élaboré par PwC (2016), nous soulignons de nouveaux "domaines" d'activité pour
l'industrie 4.0, précisés dans le tableau suivant :

Tableau 1 : Nouveaux domaines d’activité pour l’Industrie 4.0


[Source : adaptée de PwC (2016)]
Différents facteurs constitues des éléments déclencheur de la naissance de ces
nouveaux domaines d’activité de l’industrie 4.0. Ceux sont entre autres, la
cybercriminalité, les infrastructures réseaux, l’agilité des systèmes et la culture
organisationnelle numérique
Les nouveaux modèles d'affaires numériques incluent l'analyse ou la création
d'algorithmes pour les entreprises de production qui peuvent vouloir externaliser ce
type de service et d'autres services tels que l'analyse des données massives et la
gestion des performances.
L'ingénierie numérique comprend les entreprises qui fournissent de la R&D
collaborative et/ou aussi des modèles numériques, des prototypes virtuels et des
INDUSTRIE 4.0 12
simulations (pour d'autres entreprises qui n'ont pas cette capacité). Il peut également
s'agir d'entreprises qui développent des logiciels de simulation et de prototypage
virtuel
Les entreprises qui contribuent à la création d'usines intelligentes (avec du matériel
et des logiciels) et qui mettent en place des technologies telles que l'automatisation
des machines et les systèmes d'exécution de la fabrication (MES) a sont un autre
élément de l'écosystème. Au niveau horizontal, nous trouvons des services qui
permettent le contrôle de la chaîne de valeur, l'approvisionnement numérique, le
transport numérique et la gestion logistique et aident à créer des sites intelligents.
Les chaînes de valeur verticales et horizontales et leur intégration sont encore
améliorées grâce à des services tels que la maintenance préventive, l'ingénierie
numérique intégrée et les solutions de réalité augmentée.
PwC (2016) identifie également de nouveaux secteurs de services tels que les
technologies qui permettent la gestion numérique des ressources humaines et le
contrôle financier des chaînes de valeur intégrées ainsi que d’autres services décrits
ci-dessus qui aident les entreprises à atteindre le client (marketing numérique).
Enfin, les services qui favorisent et supportent le développement de l'ensemble de
l'écosystème sont nécessaires, comme la sécurité cybernétique (puisque ce
paradigme est intimement lié à la collecte de données, les réseaux de personnes et
d'appareils et les chaînes de valeur connectées qui sont sujettes aux
cyber-attaques). L'infrastructure (machines, capteurs, etc.) et l'agilité du système
(l'inter-connectivité de toutes les parties) sont fondamentales et certaines entreprises
offrent des solutions complètes (par exemple comme Siemens qui fournit déjà des
solutions intégrées pour l'industrie 4.0).
Et finalement, de nouvelles façons d'organiser les gens et d'améliorer leurs capacités
seront nécessaires. À ce titre, il y aura des possibilités de formation qui pourront
utiliser les nouvelles technologies (comme la réalité augmentée) mais aussi la
formation traditionnelle afin de permettre aux gens de travailler selon le nouveau
paradigme et d'acquérir de nouvelles compétences.
Le résumer de ces nouvelles possibilités et la présentation des caractéristiques
suivantes de l'industrie 4.0 ainsi que leur incidence sur les modèles économiques son
renseigné dans le tableau suivant :

(a) Systèmes d’exécution de la fabrication - Manufacturing execution systems (MES) : ce sont des systèmes
informatisés utilisés durant la fabrication, pour suivre et documenter la transformation des matières
premières en produits finis. Un MES fournit des informations qui aident les décideurs à comprendre
comment les conditions existant dans l’atelier peuvent être optimisées pour améliorer la production.
INDUSTRIE 4.0Le MES
13
travaille en temps réel pour permettre le contrôle de plusieurs éléments du processus de production.
(McClellan, 1997).
Fonctions principales de Questions affectant les Prérequis pour la
l’Industrie 4.0 modèles économiques transformation numérique

Mise en réseau
et réduction des barrières
Flexibilité et personnalisation Standardisation
Production de masse Organisation du travail
individualisée Production Disponibilité des produits
Interopérabilité Virtualisation locale Baisse des prix Nouveaux modèles
Décentralisation des décisions Produits et services économiques Protections du
Capabilité à réagir en temps intelligents Fragmentation de savoir-faire Disponibilité des
réel Orientation « service » la chaine de valeur travailleurs expérimentés
Modularité Globalisation et Investissement en recherche
décentralisation de la Développement professionnel
production Systèmes de Cadres législatifs et
production intégrés normatifs
horizontalement et
verticalement

Tableau 2 : Fonctions, Challenges et spécifications relatives à l’Industrie 4.0


[Source : Ibarra et al. (2018, p.6)]
Les caractéristiques du tableau conduisent à trois approches possibles : une approche
axée sur les services, une approche axée sur les réseaux et une approche axée sur les
utilisateurs.
L'industrie 4.0 pousse les entreprises à passer d'un état d'esprit produit à un état
d'esprit service.
Un bon exemple de ce modèle est le Véhicule-comme-un-service (Car-as-a-service
ou CaaS), qui est essentiellement une extension de la notion de covoiturage utilisant
des véhicules sans conducteur. Le CaaS permettra aux gens de réserver une voiture
via une application ou d'être utilisé pour les livraisons (IHS Automotive, 2018).
IHS (2018) estime que le déploiement de CaaS sans conducteur commencera avant
2025 et aura un impact croissant à mesure que la technologie évoluera et que le
volume de voitures sans conducteur augmentera. En outre, la conduite autonome et
les coûts connexes réduiront considérablement le coût des services de mobilité dans
leur ensemble.

INDUSTRIE 4.0 14
Le concept de « système de service produit » (PSS) est un cadre qui décrit le
développement et l'offre combinés d’un ensemble structuré de
produits-services spécifiques comme solution pour le client. En conséquence, les
fournisseurs, les clients et d'autres partenaires font partie d'un écosystème en réseau
autour du CPS.
Ainsi, il est clair que les entreprises peuvent déployer de nouveaux modèles
d’affaires, comme la vente d’un produit et sa maintenance (basée sur la maintenance
prédictive numérique autorisée par la collecte de données et son analyse) ou
transformer le produit en un service clair.
Les offres suivantes illustrent le concept de PSS :
 Modèle de « paiement à la copie » de Xerox pour la vente d'équipement de
bureau ;

 Ensemble de services « Power by the Hour » de Rolls-Royce pour les moteurs


d'aéronefs, selon lequel les services d'entretien, de réparation et de révision
sont facturés par heure de vol ;

 Service « Contrat Air d'Atlas Copco », par lequel les compresseurs d'air sont
vendus par m³ d'air comprimé livré ;

 Modèle à la carte « pay-per-lux » Philips pour la vente d'appareils d'éclairage,


qui permet aux clients de payer un niveau d'éclairage promis dans un
bâtiment ;

 Solution de gestion de flotte par Michelin, par laquelle le camion est vendu
par kilomètre parcouru.
Quant à l'approche axée sur le réseau, l’intégration horizontale et verticale des
chaînes de valeur et de leur interconnexion peut accroître les frontières
traditionnelles des entreprises en raison de l’organisation et du réseau des parties
prenantes.
En effet, de nouveaux acteurs viennent proposer de fournir des analyses de données,
d’intégrer des chaînes de valeur et des entreprises manufacturières traditionnelles
axées sur la vente de produits se sentent progressivement obligées de réviser leurs
modèles commerciaux existants en réponse à la nouvelle dynamique concurrentielle.

INDUSTRIE 4.0 15
Enfin, l’approche axée sur l’utilisateur, comprend les efforts visant à rendre la
fabrication plus réceptive à la conception axée sur l'utilisateur, en s'alignant sur une
stratégie de création de valeur pour la clientèle. Grâce à la collecte de données, à des
chaînes de valeur intégrées, à des technologies de fabrication numérique, les
entreprises sont en mesure de personnaliser les produits pour le client final ou de
répondre automatiquement aux exigences B2B.
L’Industrie 4.0 fournit la technologie et les processus qui permettent de créer des
propositions de valeur pour répondre aux demandes des clients, comme la fourniture
de produits personnalisés ou la production par lots. Par conséquent, les entreprises
doivent développer de nouvelles compétences dans les deux domaines, en apprenant
davantage sur leurs clients (en utilisant les capacités numériques pour obtenir des
informations sur leurs clients, en promouvant la prise de décision fondée sur des
données probantes, en développant des expériences complètes avec la clientèle, etc.)
et en devenant un véritable écosystème au-delà des chaînes de valeur individuelles
(grandir par l’établissement de partenariats avec de nouvelles parties prenantes).
En lien avec ces trois perspectives, plusieurs changements affectent le modèle
économique de l’entreprise

INDUSTRIE 4.0 16
INDUSTRIE 4.0 17
Tableau 3: Transformation dans les entreprises de production – Nouveaux modèles
économiques [Source : Adapté de Ibarra et al. (2018)]
Ces nouvelles technologies numériques permettent d'établir de nouveaux modèles de
revenus réguliers, basés sur l’usage, dans le cadre de la composante de gain de valeur.
De nouvelles possibilités de monétisation découlent de ce type d'intégration, pour
lesquelles services et production sont combinés. Les entreprises peuvent adresser de
nouveaux segments de clients en ligne et directement (B2B ou B2C), ce qui leur
permet de réagir plus rapidement pour faire évoluer et/ou personnaliser leurs produits
ou leurs services logistiques.
Les technologies numériques peuvent transformer la chaîne de valeur en une
production décentralisée, individualisée et à la demande. Ils soutiennent l’intégration
verticale et horizontale de la chaîne de valeur de bout en bout.

INDUSTRIE 4.0 18
III. IMPACT ECONOMIQUE DE LA 4eme REVOLUTION
INDUSTRIELLE
III.1 L'IMPACT ÉCONOMIQUE DE LA 4EME RÉVOLUTION
INDUSTRIELLE SUR LES ENTREPRISES (SOCIÉTÉS ET
QUASI SOCIÉTÉS FINANCIÈRES : LES SQS)
L’accélération de l'innovation et la vitesse des bouleversements sont difficiles à
comprendre et à anticiper et surprennent en permanence même les plus connectés et
les plus informés d’entre nous. En effet, dans tous les secteurs d'activité, il ne fait
aucun doute que les technologies qui sous-tendent la Quatrième révolution
industrielle ont un impact majeur sur les entreprises.

III.1.1 DÉBAT ACTUEL

La quatrième révolution industrielle apportera de nouvelles façons de créer de la


valeur et de consommer, de fournir et de recevoir des services publics, et d’interagir
et de gouverner. Presque tous les aspects de la vie pourraient être concernés,
notamment l’emploi, les modèles d’entreprise, les structures industrielles, les
interactions sociales et les systèmes de gouvernance.
L’industrie 4.0 suscite un débat animé non seulement sur les avantages économiques
potentiellement considérables qui pourraient en découler, mais également sur les
difficultés que les sociétés, les gouvernements et les entreprises devront surmonter
en matière de développement durable, notamment en ce qui a trait à l’inclusion, aux
inégalités, à la compétitivité et aux pertes d’emplois.
Les optimistes sont d’avis que grâce aux progrès technologiques, la croissance, la
productivité et la production par personne seront plus élevés, et que la qualité de vie
s’améliorera. Sur le marché du travail, les coûts de transition seront rapidement
absorbés, surtout si des mécanismes ont été mis en œuvre pour développer les
compétences requises. Les optimistes recommandent donc d’accélérer la robotisation
à l’échelle mondiale. Les pays en développement devraient ainsi se doter
d’infrastructures et de compétences numériques pour développer au niveau national
des secteurs d’activité à forte valeur ajoutée. Les pessimistes quant à eux soulignent
au contraire que les technologies numériques et la mondialisation pourraient
exacerber les inégalités sur le marché du travail en imposant des coûts économiques,
sociaux, sanitaires et politiques aux couches vulnérables de la société. Ils affirment

INDUSTRIE 4.0 19
que les coûts liés à l’automatisation diminuent rapidement, et que les pays qui ne
possèdent pas la technologie sont laissés pour compte, ainsi que les couches de la
société dépourvues des compétences requises. Cette situation débouchera sur le sous-
emploi, une baisse des salaires relatifs pour les travailleurs peu qualifiés ou aux
qualifications de plus en plus obsolètes, et sur une concentration accrue des revenus
au sommet de l’échelle. La diminution des possibilités de délocalisation et
l’accroissement de la relocalisation de la production accéléreront la tendance à la
désindustrialisation précoce des pays en développement et des pays en transition, ce
qui réduira leurs perspectives de développement durable à long terme.
En dernier ressort, c’est en fonction des coûts liés à l’automatisation et de l’évolution
des salaires face à cette menace que les entreprises décideront ou non de remplacer
les employés par des robots. L’amélioration de la productivité pourrait être source
de nouveaux emplois, et d’autres professions pourraient également se développer

III.1.2 BÉNÉFICES ET POSSIBILITÉS

Les avantages que la quatrième révolution industrielle peut apporter au niveau


mondial et aux pays prêts à exploiter les possibilités qu’elle offre sont considérables.
De nouvelles idées d’activités et des technologies novatrices portent la promesse de
gains considérables en matière d’efficacité et de productivité, mais également de
possibilités économiques complètement nouvelles.
On le sait, le poids de l’industrie dans l’économie a enregistré une baisse tendancielle
dans les pays développés, quel que soit l’indicateur retenu : valeur ajoutée, effectifs,
etc. Pour autant, l’industrie garde un caractère stratégique pour plusieurs raisons :
création d’emplois dans les services, source d’innovation, poids déterminant des
exportations industrielles dans les exportations totales. L’industrie 4.0 peut permettre
à un pays industrialisé de maintenir une industrie forte dans la mesure où :
 Elle accroît la compétitivité des actifs en augmentant la valeur ajoutée qu’ils
génèrent,

 Elle renforce la qualité du service en réduisant les délais de mise sur le marché,

 Elle déconnecte ou désensibilise l’activité industrielle du coût du travail


autorisant ainsi une relocalisation de certaines activités.
Du côté de l'offre, de nombreux secteurs d’activité voient l'introduction de nouvelles
technologies créer des manières inédites de répondre aux besoins existants et

INDUSTRIE 4.0 20
bouleverser de fond en comble leur chaîne de la valeur. Certains concurrents agiles
et innovants provoquent aussi des ruptures et évincent des entreprises bien établies
en un rien de temps en améliorant la qualité, la rapidité ou le prix auxquels la valeur
est délivrée grâce à leur accès aux plateformes numériques mondiales pour la
recherche, le développement, le marketing, la vente et la distribution.
Des changements majeurs se produisent aussi du côté de la demande :
l’intensification de la transparence, de l'engagement du consommateur et des
nouveaux modes de consommation (de plus en plus basés sur l'accès aux réseaux et
aux données mobiles) forcent les entreprises à adapter leur façon de concevoir, de
commercialiser et de livrer leurs produits et services.
Une tendance notable est le développement de plateformes technologiques qui
perturbent les structures actuelles de leur secteur d’activité en combinant l'offre et la
demande, à la façon des plateformes de l'économie « de partage » ou « à la demande
». Les smartphones simplifient l’usage de ces plateformes, qui réunissent les
personnes, les objets et les données, et créent ainsi de nouveaux modes de
consommation. Elles diminuent la hauteur des barrières à l’entrée de la création de
richesse par les entreprises et les individus, et elles modifient l’environnement
personnel et professionnel des travailleurs. Ces nouvelles plateformes se multiplient
rapidement dans de nombreux services, du pressing au shopping, des tâches
ménagères au stationnement, des massages au voyage.
Dans l’ensemble, la Quatrième révolution industrielle affecte les entreprises sur
quatre plans : les attentes des clients, l’amélioration des produits, l’innovation
collaborative et les formes d’organisation. Qu’il s’agisse de consommateurs ou
d’entreprises, les clients constituent de plus en plus l’épicentre de l’économie,
laquelle repose désormais sur l’amélioration du service à la clientèle. Les produits et
services physiques sont en outre améliorés par des fonctions numériques, qui
augmentent leur valeur. Les nouvelles technologies augmentent la durée de vie et la
résilience des actifs tandis que les données et les capacités d’analyse transforment
leur maintenance. Parallèlement, piloté par les analyses, le monde des expériences
client, des services basés sur les données et de la performance des actifs requiert de
nouvelles formes de collaboration, surtout compte tenu du rythme auquel surviennent
les innovations et les ruptures. Enfin, l’émergence de nouvelles plateformes
mondiales et de nouveaux modèles économiques implique que le talent, la culture et
les modèles d’organisation devront être repensés.

INDUSTRIE 4.0 21
III.1.3 DANGERS ET DIFFICULTÉS

Les dangers potentiels découlant de la quatrième révolution industrielle portent sur


deux types de problèmes, souvent reliés : le niveau et la qualité de l’emploi, des
compétences et de l’éducation, et le creusement des inégalités dans la répartition des
revenus et du patrimoine tant à l’intérieur des pays qu’entre eux. En effet,
l’avènement de l’industrie 4.0 est susceptible d’entraîner une polarisation du marché
du travail, qui pourrait être source d’insécurité économique et de précarité de
l’emploi.
La quatrième révolution industrielle risque d’exacerber les tendances actuelles à la
hausse du chômage et des inégalités de revenu et de patrimoine, tant à l’intérieur des
pays qu’entre eux, en partie sous l’effet de la croissance de l’emploi précaire ou à
durée déterminée. L’aggravation des inégalités pèsera probablement sur la demande
globale, ce qui réduira les incitations à l’investissement et à la création d’emplois en
raison des risques accrus auxquels seront confrontées les entreprises ; la croissance
de la productivité pourrait en être affectée.
L’innovation s’est toujours soldée par la disparition de certains emplois, due au
remplacement d’anciens produits, processus et secteurs d’activité. L’industrie 4.0
aura sans doute le même effet, mais elle offrira également des possibilités nouvelles
liées au changement de mode de production et à la transformation structurelle. Des
technologies comme l’automatisation, la robotique et la fabrication additive,
associées aux modifications de la structure de l’offre et de la demande et à l’évolution
du coût des transactions, pourraient transformer certaines activités à forte intensité
de main-d’œuvre en activités à forte intensité de capital, ce qui réduirait ou
supprimerait les incitations à délocaliser la production dans les pays en
développement ou en transition aux marchés du travail à bas salaires. Les entreprises
des secteurs du textile et de l’automobile relocalisent de plus en plus les activités de
production qui avaient été délocalisées dans des pays émergents, ce qui prive les pays
en développement d’une partie des nombreuses et précieuses possibilités qui avaient
permis à des centaines de millions de personnes de passer du dénuement à la classe
moyenne au cours des dernières décennies.

III.2 Au niveau des sociétés financières


Les principaux acteurs financiers de la 4ième révolution industrielle sont les banques
qui bien heureusement sont conscientes du rôle important qu’elles ont à jouer dans
ce nouveau tournant de l’évolution humaine. Il est indéniable que cette révolution
INDUSTRIE 4.0 22
industrielle est une opportunité majeure pour les banques. « Les associations
professionnelles ASB et Swissmem sont du même avis: l’industrie 4.0 représente une
grande opportunité pour la place industrielle et la place financière Suisse» contenu
de l’importance du phénomène, de la concurrence entre les entreprises et la
mondialisation il est évident que cette opportunité s’étend au reste du monde et dans
le futur s’imposera aux banques des pays du tiers monde.
Vu les bénéfices importants que pourraient générer le passage à l’industrie 4.0, les
banques qui sont les principaux dépositaires des capitaux nécessaires pour la
restructuration des usines seront les premières contactées et auront la possibilité d’en
tirer de très grande somme d’argent en intérêt en échange des capitaux nécessaires à
l’opération de restructuration. Le premier impact est donc l’accroissement massif des
richesses grâce aux prêts.
Le second point est quant à lui organisationnel. En effet la vitesse d’évolution des
technologies intervenant dans cette nouvelle révolution ne laisse pas vraiment le
temps aux banques d’étudier en profondeur l’impact individuel de chacune de ses
nouvelles innovations sur le marché et sur le consommateur lui-même. Elle ne peut
donc pas juste faire crédit en se basant sur les règles qu’elle a eu à mettre en place
durant les précédentes révolutions industrielles. Elle va donc devoir revoir les
procédures à suivre et les règles à respecter pour permettre aux entreprises de
bénéficier d’un crédit. Ainsi est-il impératif pour les banques et toutes autres sociétés
financières de beaucoup plus se rapprocher des spécialistes de la technique afin de
mieux comprendre le volet technique des projets, du marketing afin de vérifié si le
plan de promotion du projet est bon et des psychologues pour se faire une idée de la
réaction des personnes ciblés à l’issues de la production du produits dont il est
question dans le projet.

III.3 L’impact sur les ménages


Au sens économique, un ménage est défini par l’ensemble des occupants d’un même
logement. Il peut donc être composé d’une personne seule. Un ménage définit une
unité de consommation ; il doit donc disposer d’une ressource, c'est-à-dire un revenu.
Les ménages ont pour fonction principale de consommer. En un mot, ce sont des
consommateurs. Nous noterons que la 4ème révolution industrielle aura des
répercussions positives comme négatives sur la vie des consommateurs.

INDUSTRIE 4.0 23
III.3.1 AVANTAGES

L’industrie 4.0 augmente le bien être des consommateurs parce qu’elle permet
d’augmenter le nombre de variété et de diversifier le panier de consommation à
moindre coût. Les nouvelles variétés seront même personnalisées puisqu’il est
possible d’entrer en communication avec les machines durant le processus de
production et modifier en personnalisant les variétés. Cette nouvelle organisation de
production s’appelle la «Smart Product» est basée sur la multiplication des capteurs
qui émettent des signaux aux robots d’une chaîne de production dans le but d’adapter
les variétés en fonction des goûts ou des besoins des clients.
Par ailleurs, La technologie et l’organisation permettent de dégager l’opérateur des
tâches pénibles, répétitives pour qu’il se concentre sur les tâches à forte valeur
ajoutée. La migration vers une entreprise numérique aura des conséquences en ce qui
concerne les compétences requises pour occuper un poste. La numérisation de
l’entreprise imposera la mise en place de programmes de formation, pour actualiser
les compétences du personnel en fonction des nouveaux besoins. Aux compétences
de métiers devront s’ajouter des compétences numériques.

III.3.2 INCONVÉNIENTS

A l’opposé, La quatrième révolution industrielle risque d’exacerber les tendances


actuelles à la hausse du chômage et des inégalités de revenu et de patrimoine, tant à
l’intérieur des pays qu’entre eux, en partie sous l’effet de la croissance de l’emploi
précaire ou à durée déterminée. L’aggravation des inégalités pèsera probablement
sur la demande globale, ce qui réduira les incitations à l’investissement et à la
création d’emplois en raison des risques accrus auxquels seront confrontées les
entreprises ; la croissance de la productivité pourrait en être affectée. Dans le
domaine de la fabrication industrielle, le design industriel aura comme effets
l’automatisation des processus et des pertes d’emplois. Les travailleuses et
travailleurs ne doivent pas payer le prix d’une transformation qu’ils n’ont pas choisie
ou au sujet de laquelle ils n’ont même pas été consultés. Malgré la production plus
économique et plus durable sur le plan de l’environnement que laisse entrevoir
l’Industrie 4.0, les travailleuses et travailleurs doivent encore subvenir aux besoins
de leur famille, investir dans l’avenir de leurs enfants et avoir un niveau de vie
confortable. Aujourd’hui, dans les régions où les usines sont relativement peu
numérisées, beaucoup de travailleuses et travailleurs n’ont déjà pas les moyens de
faire ces choses, à cause de l’indifférence et de la réticence de certains employeurs à

INDUSTRIE 4.0 24
payer des salaires décents, à améliorer les conditions de travail précaires et à assurer
des lieux de travail sains et sécuritaires pour leurs employés.
Aussi, l’innovation s’est toujours soldée par la disparition de certains emplois, due
au remplacement d’anciens produits, processus et secteurs d’activité. L’industrie 4.0
aura sans doute le même effet, mais elle offrira également des possibilités nouvelles
liées au changement de mode de production et à la transformation structurelle. Des
technologies comme l’automatisation, la robotique et la fabrication additive,
associées aux modifications de la structure de l’offre et de la demande et à l’évolution
du coût des transactions, pourraient transformer certaines activités à forte intensité
de main-d’œuvre en activités à forte intensité de capital, ce qui réduirait ou
supprimerait les incitations à délocaliser la production dans les pays en
développement ou en transition aux marchés du travail à bas salaires.

III.4 L’IMPACT SUR LES ÉTATS


III.4.1 L’INDUSTRIE 4.0 ACCENTUERA LA DIVERGENCE ENTRE LES
PAYS.

La récente QRI va créer de nouvelles opportunités pour le développement


économique et social des pays les plus avancés et va accentuer la divergence avec
les pays émergents. Les pays avancés comme l’Allemagne, les USA, le Japon et la
France qui ont investi dans le développement des industries 4.0 vont consolider leur
avantage compétitif creusant davantage les écarts avec les autres pays. L’industrie
4.0 a été développée en Allemagne constituant une vraie stratégie industrielle. Elle a
pour objectif de conserver sa compétitivité industrielle dans un marché mondial très
concurrentiel et la montée des pays émergents comme la Chine. Les Etats Unis ont
développé un projet appelé « entente pour le leadership dans la fabrication
intelligente » qui vise à développer des variétés industrielles à partir des entreprises
totalement connectées. L’entreprise américaine « General Electric » par exemple
développe actuellement un projet appelé « l’Internet Industriel » qui vise à exploiter
la révolution numérique. Au japon, on parle déjà d’«e-usine» ou «Internet
industriel». Ces usines permettent de satisfaire les demandes personnelles des clients
grâce à l’exploitation des bases de données de plus en plus importantes et d’optimiser
la productivité en bénéficiant des économies d’énergie.

INDUSTRIE 4.0 25
III.4.2 LES DIFFICULTÉS DES PAYS FACE À L’ADOPTION DE CETTE
NOUVELLE RÉVOLUTION

La quatrième révolution industrielle ne bénéficiera pas de la même façon à tous les


pays et à toutes les couches de la société. En effet, Tous les pays n’ont pas connu les
mêmes taux de croissance, avec pour conséquence une baisse du niveau de pauvreté
plus ou moins marquée, et un creusement des inégalités de revenu dans certains des
pays à forte croissance. Dans les pays en transition, le fossé technologique et l’écart
de connaissances pourraient se creuser et avoir des effets préjudiciables sur les
compétences et les inégalités. Ce qui est par exemple, le cas des pays africains où
l’industrialisation et la technologie sont très loin d’être développées, où les coups
d’État et les nombreuses guerres incessantes minent l’équilibre d’un développement
économique. Dans ce continent qu’est l’Afrique, il sera très difficile d’adopter la
quatrième révolution industrielle. Dans de nombreux pays européens, en plus du
chômage et du sous-emploi endémiques, souvent de longue durée, la proportion de
travailleurs contraints d’accepter un emploi temporaire, indépendant ou à temps
partiel a augmenté depuis la crise financière. Les faits montrent que le risque de
pauvreté s’accroît, ce qui fait obstacle à la réalisation des objectifs de développement
durable.
En somme, nous retenons que l’arrivée de l’industrie 4.0 entraînera le bien être des
consommateurs et la montée économique des pays développés mais elle provoquera
aussi l’accroissement des inégalités au sein des sociétés et le risque aussi de creuser
les divisions régionales entre le monde développé et le monde en développement,
dans des proportions encore jamais vues.

INDUSTRIE 4.0 26
CONCLUSION
En conclusion, le concept d’industrie 4.0 correspond à une nouvelle façon
d’organiser les moyens de production. L’objectif est la mise en place d’usines dites
intelligentes pour répondre plus rapidement au marché, d’une façon personnalisée et
à moindre cout. Industrie 4.0, c’est se donner les moyens pour innover, et compétitif
et prospérer. Comme vue dans notre développement, les retombés économiques de
cette nouvelle manière de voir l’industrie sont énormes et en majorité très positive
pour quiconque désire s’y mettre. Néanmoins pour une efficience totale de ce
modèle, les différents risques ne doivent pas être négligés. Considérant la
transformation déjà en marche en autre en Allemagne, aux États-Unis, en Chine et
en France, il est impératif pour l’industrie du reste du monde de prendre le virage du
numérique afin de regagner une place dynamique dans l’économie. Mais une très
forte culture d’amélioration étant sans conteste un atout pour cette transformation,
quid de nos différents états africains sur le sujet ?

INDUSTRIE 4.0 27
ABRÉVIATIONS ET ACRONYMES

IA Intelligence Artificielle
BM Business Model
CPS Cyber Physical Systems
UE Union Européenne
PIB Produit Intérieur Brut
HE Higher Education
I4.0 Industrie 4.0
TIC Technologies de l’Information et de la Communication
IoP Internet of People
IoT Internet of Things
IoTS Internet of Things and Services
MES Manufacturing Execution Systems
OECD Organisation for Economic Co-operation and Development
PSS Produit Service Système
R&D Recherche et Développement
PME Petite et Moyenne Entreprise
US/USA United States of America

INDUSTRIE 4.0 28

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