L Art de La Simplicite Dominique Loreau
L Art de La Simplicite Dominique Loreau
L Art de La Simplicite Dominique Loreau
L’ART DE
LA SIMPLICITÉ
© Éditions Robert Laffont, S.A., Paris, 2005
EAN 978-2-221-12032-3
À tous ceux qui désirent vivre
plus simplement et donc mieux
matériellement,
physiquement,
psychologiquement,
spirituellement,
Absolument rien,
Absolument tout. »
Haïku de Kobayashi Issa
Introduction
Curieuse depuis l’enfance de ce qui se passait hors de France, j’ai
orienté mes études supérieures dans cette optique : à dix-neuf ans, j’étais
assistante de langue française dans un collège d’Angleterre, à vingt-quatre
ans dans une université américaine du Missouri. J’ai ainsi eu le loisir de
découvrir le Canada, le Mexique, l’Amérique centrale et, bien sûr, la plupart
des États américains. Mais c’est en visitant un jardin zen près de San
Francisco que j’ai éprouvé le désir impérieux de connaître les sources
mêmes de tant de beauté. Je suis alors partie au Japon, ce pays qui m’attirait
depuis toujours, sans que je puisse mettre des mots sur ce que je ressentais.
Et j’y suis restée.
Vivre dans des pays aux civilisations aussi différentes m’a incitée à me
remettre constamment en question et à chercher « le » mode de vie idéal.
C’est donc par soustractions successives que j’ai petit à petit compris que la
quête de la simplicité était la façon la plus juste de vivre à la fois
confortablement et selon ma conscience.
Pourquoi le Japon ? me demande-t-on lorsque je dis que cela fait vingt-
six ans que j’y vis. Une question à laquelle tous ceux qui, comme moi, ont
élu ce pays comme lieu de résidence répondent : une passion, un besoin. Un
pays où je me sens à l’aise, et enchantée chaque matin à l’idée de faire de
nouvelles découvertes.
Le zen et tout ce qui le concerne m’ont toujours fascinée : peinture au
lavis, temples, jardins, sources thermales, cuisine, ikebana… Très vite, j’ai
eu la chance de rencontrer un professeur de sumi-e (peinture à l’encre de
Chine), qui m’a, pendant dix ans, non seulement initiée à cet art, mais à la
façon de penser des Japonais : accepter la vie telle qu’elle se présente, sans
chercher à tout expliquer, analyser, « disséquer ». Bref, « vivre zen ».
Enseignant le français dans une université bouddhiste, j’ai pu suivre un
séjour d’initiation dans un temple zen, le Aichi Senmon Nissoudo de
Nagoya, destiné à former des femmes bonzes. Quand je suis sortie de ce
temple, j’ai encore mieux réalisé à quel point les Japonais, malgré leur
apparence très moderne et « high tech », sont toujours imprégnés de cette
philosophie ancestrale, jusque dans les moindres détails de leur vie
quotidienne.
Né des notes que j’ai prises au fil des années depuis que je vis au Japon,
ce livre est le fruit de mes expériences, de mes lectures, rencontres,
réflexions… qui expriment mon idéal, mon credo, la ligne de conduite et le
mode de vie auxquels j’aspire et que je m’efforce d’appliquer. Ces notes, je
les ai toujours précieusement conservées et transportées avec moi pour ma
propre gouverne, afin qu’elles me rappellent ce que j’ai tendance à oublier
ou à ne pas mettre en pratique, mais également afin de me conforter dans
mes convictions profondes quand, autour de moi, tout va de travers. Elles
continuent d’être pour moi une source précieuse de conseils et d’exercices
que je m’efforce de suivre et de pratiquer « à petites doses », selon la nature
des difficultés rencontrées, de mes besoins et de mes possibilités.
Le besoin d’amasser
« Ils possédaient des boîtes et des boîtes de choses attendant d’être
utilisées un jour, et pourtant, les Klein avaient l’air pauvres. »
Extrait de X Files
Indécision et accumulation
« Le monde des connaissances est assez riche pour peupler notre vie,
sans y ajouter le besoin de bibelots inutiles qui ne feraient
qu’accaparer notre esprit et nos heures de loisir. »
Charlotte Périand, Une vie de création
Afin de simplifier, il faut faire des choix, parfois pénibles. Bien des
gens finissent leur vie entourés de tonnes (au sens littéral du mot) d’objets
auxquels ils ne tiennent pas et qui ne leur sont pas utiles, parce qu’ils n’ont
pas pu se décider à savoir qu’en faire, qu’ils n’ont pas eu le nerf de les
donner, de les vendre ou de les jeter. Ils restent attachés au passé, aux
ancêtres, aux souvenirs, mais oublient le présent et n’envisagent pas
l’avenir.
Jeter requiert de l’effort. Ce n’est pas se débarrasser qui est le plus
difficile, mais juger de ce qui est utile ou inutile. Il est éprouvant de se
détacher de certains objets, mais ensuite quelle satisfaction !
La peur de changer
« Non, les braves gens n’aiment pas que… L’on prenne une autre route
qu’eux ! »
Georges Brassens, La Mauvaise Réputation
L’économie dans l’art de vivre est une philosophie pratique, car vivre
avec peu améliore la qualité de la vie.
Notre essence n’est pas incarnée dans les choses, et pour devenir
minimaliste, il faut parfois un bagage spirituel et intellectuel. Certains
peuples, tels les Coréens, aiment d’instinct ce qui est sobre et épuré. Tout
leur art en fait preuve.
Nous pouvons tous choisir la richesse de posséder peu. Ce qui compte,
c’est d’avoir le courage d’aller jusqu’au bout de nos convictions.
Discipline, netteté et volonté sont les conditions pour vivre avec le strict
nécessaire dans des pièces propres et aérées. Le minimalisme nécessite une
discipline de vie et un grand souci du détail. Éliminez le plus possible,
tâchez de ne pas vous laisser envahir par les objets et les meubles, puis
passez à autre chose. L’idée même d’éliminer ne vous concernera plus. Vos
décisions deviendront instinctives, votre style vestimentaire plus élégant,
votre maison plus confortable, votre agenda moins rempli. Le bon sens
resurgira et vous verrez la vie avec plus de lucidité. Apprenez à éliminer en
douceur mais avec rigueur.
Arrêtez-vous un moment et réfléchissez à tout ce que vous pouvez faire
pour avoir une vie plus facile.
Demandez-vous :
• Qu’est-ce qui complique ma vie ?
• Est-ce que ça en vaut la peine ?
• Quand suis-je le plus heureuse ?
• Est-ce que le fait d’avoir est plus important que le fait d’être ?
• Jusqu’à quel point puis-je me contenter de peu ?
Un conseil : faites des listes, elles vous aideront à désencombrer votre
existence.
Songez, en vous arrêtant devant chacun des objets qui sollicitent vos
sens, qu’il se dissout déjà, qu’il se transforme et qu’il tombera un jour en
poussière.
Rien n’est plus gratifiant que de savoir jauger avec méthode et vérité
chacun des objets rencontrés dans la vie : quelle est leur utilité, à quel
univers ils se rapportent, quelle valeur ils donnent à votre propre vie.
Discernez de quels éléments ils sont composés, combien de temps ils
peuvent durer et ce qu’ils éveillent en vous.
Enrichissez plutôt votre corps de sensations, votre cœur d’impulsions et
votre esprit de principes que votre vie d’objets.
La seule façon de ne pas être possédé est incontestablement de ne rien
(ou presque rien) posséder, et surtout de désirer le moins possible. Les
accumulations sont un fardeau. La multiplicité et la fragmentation
également.
Débarrassez-vous de tous les biens de ce monde comme d’une vieille
loque qui vous irrite. Vous parviendrez alors à l’ultime degré de perfection
de vous-même.
Comment peut-on recevoir si l’on ne fait pas de la place d’abord ?
N’accordez pas plus d’importance aux choses qu’aux valeurs humaines,
qu’à votre labeur, à votre paix, à la beauté, à votre liberté et en général à ce
qui est vivant.
Trop de choses nous envahissent, nous emportent et nous détournent de
l’essentiel. Notre esprit à son tour devient aussi encombré qu’un grenier
plein de vieilleries accumulées avec le temps, qui nous empêchent de
bouger et d’aller de l’avant. Or, vivre, c’est précisément aller de l’avant.
Accepter la multiplicité et les accumulations mène à la confusion, aux
soucis et à la lassitude.
Comme il est bon de tout jeter dans le coffre de sa voiture et de partir
pour une destination encore inconnue !
Ce n’est pas nous qui possédons les choses. Ce sont elles qui nous
possèdent.
Chacun est libre d’avoir ce qui lui plaît, mais ce qui compte avant tout,
c’est l’attitude que l’on a vis-à-vis des choses, c’est de connaître les limites
de ses propres besoins, et ce que l’on attend de sa propre vie : savoir ce que
l’on aimerait lire, les films que l’on voudrait voir, les endroits qui nous
apportent une joie profonde…
Un tube de rouge à lèvres, une pièce d’identité, un billet de banque
suffisent dans un sac à main. Si vous n’avez qu’une seule lime à ongles,
vous saurez toujours où la trouver. Ce qui est matériel devrait avoir un
minimum d’importance, mis à part le confort, la qualité de l’environnement
et un ou deux beaux meubles. Refuser de posséder trop, c’est pouvoir
apprécier plus pleinement tout ce qui apporte des joies spirituelles,
émotionnelles, intellectuelles.
Jetez ce qui est inutile ou trop usagé. (Ou bien déposez-le au pied de
votre immeuble avec une pancarte l’offrant à qui en voudra.)
Donnez ce qui peut servir (livres, vêtements, vaisselle…) aux hôpitaux
et aux maisons de retraite. Vous ne perdrez rien à ce geste, au contraire :
vous gagnerez beaucoup en satisfaction et en joie.
Revendez les biens dont vous ne vous servez pas, ou si peu. Puis, après
avoir fait le vide, appréciez enfin le privilège de ne plus rien avoir à offrir
aux voleurs, aux flammes, aux mites ni aux envieux. Posséder davantage
que le strict minimum, c’est se charger de nouveaux malheurs. Et puis, nous
le savons tous, personne ne surnage avec trop de bagages.
Lumières et sons
Une maison n’abrite pas seulement les êtres humains, mais aussi les
choses, et parfois des animaux. Elle devrait en conséquence avoir assez de
placards intégrés afin d’éviter le désordre et l’ajout inconsidéré d’armoires,
commodes, consoles, et mille autres objets disparates.
Les placards devraient ne pas se résumer à de simples « espaces vides »,
mais être aménagés selon les besoins. Il ne faut pas avoir à utiliser un
tabouret chaque fois qu’on veut sortir une casserole, ni traverser la cuisine
pour aller ranger une petite cuillère. Si les choses ne sont pas rangées, c’est
parce qu’elles n’ont pas un espace pratique où reposer.
Les meubles de rangement devraient être construits à proximité
immédiate de la fonction correspondante, de façon à minimiser le nombre
des gestes et des pas de l’occupant. Il devrait y avoir, par exemple, au moins
un placard de ménage à chaque étage d’une maison, un cellier près du coin
cuisine, une armoire pour le linge de toilette et de nuit dans la salle de
bains, un « espace vestiaire » pour les vêtements d’extérieur, les sacs, les
parapluies, les chaussures, les bagages d’un visiteur… près de la porte
d’entrée. Pourquoi tous ces espaces ne sont-ils pas pris en compte lors de la
construction d’un immeuble ?
Rationalisme et souci de l’efficacité devraient être les bases du travail,
du repos et de la santé.
La simplicité, c’est l’union parfaite de ce qui est beau avec ce qui est
pratique et approprié. Rien ne doit être superflu.
Ne possédez qu’une somme infime d’objets, artisanaux ou de série,
mais veillez à ce qu’ils soient sélectionnés pour devenir un prolongement de
votre corps, comme vos serviteurs. Si une bouteille épouse bien la forme de
votre main, vous l’utiliserez plus souvent que si elle oblige votre poignet à
faire un effort pour la soulever et servir. La transparence du verre blanc
laisse immédiatement l’œil visualiser la nature et la quantité du contenu.
C’est en utilisant un objet qu’on en découvre la valeur et la qualité. Ne
cherchez d’ailleurs pas à tout prix ce qu’il y a de « mieux », mais des
choses fidèles, durables et correspondant à l’emploi pour lequel elles ont été
conçues. Avant de faire un achat, touchez, pesez, soupesez, ouvrez, fermez,
vissez, dévissez, testez, vérifiez, demandez à voir, à entendre (le bruit d’un
réveil, d’un carillon…).
Une céramique doit être légère en main ; un verre, solide. Car de même
qu’un bon travailleur est robuste et en bonne santé, un objet à usage
quotidien doit lui aussi être résistant, explique Yanagi Soritsu, philosophe et
collectionneur d’art populaire. Les choses décorées et délicates ne sont pas
pour la vie de tous les jours. Si vous avez envie de voir de la « belle »
vaisselle, allez dans un restaurant chic de temps en temps, et offrez-vous
des céramiques blanches et épaisses, incassables, intemporelles, s’alliant à
tous les styles et rendant appétissante la nourriture. Leur élégance n’ennuie
que les amateurs aux goûts singuliers. Les bols coréens Yi, si chers de nos
jours, n’étaient à l’origine que les humbles bols à riz des paysans coréens.
Ils n’étaient pas faits pour flatter l’œil, mais pour répondre aux nécessités
du quotidien.
Les objets usuels n’admettent ni la fragilité ni la mauvaise qualité ; car
usage et beauté vont de pair. Les objets non utilisables ont, sous un certain
aspect, quelque chose de négatif même s’ils sont beaux.
Si l’utilisation d’un objet entraîne la peur de le casser parce qu’il est
précieux, cette peur gâche le plaisir qu’on peut avoir à le posséder et à
l’utiliser. Les grands maîtres zen choisissent leurs trésors parmi les objets
du quotidien, des objets naturels et ordinaires. C’est là qu’ils cherchent les
formes de beauté les plus inhabituelles. La vraie beauté se trouve près de
nous, mais nous ne la voyons pas parce que nous cherchons toujours trop
loin.
Même les objets courants, comme une théière ou un couteau, quand ils
sont régulièrement utilisés et appréciés pour leur commodité, deviennent
beaux. Ils enrichissent notre quotidien de petites satisfactions que nous
sommes les seuls à savourer.
Essayez d’attacher plus d’importance à la beauté visuelle qu’à la beauté
« idéologique » (plats signés, linge griffé…) et ne vous entourez que de
choses qui correspondent aux nécessités immédiates, des choses possédant
une beauté qui n’a pas été créée pour elle-même.
La qualité et le luxe
Trop d’objets « tuent » l’objet. L’abondance de stimulation se retourne
contre l’homme qui n’est plus capable de faire travailler son imagination
autour de ce qui est simple.
Harmonie des couleurs, matières nobles au quotidien (dessin naturel du
bois, son grain, sa patine… et que la main de l’homme ne touche que pour
la forme) offrent un repos à la fois visuel et tactile.
Quand on a goûté à la qualité, on ne s’accommode plus de la
médiocrité.
Mais avec la société de consommation, les gens voient de moins en
moins la qualité et ne la désirent donc pas (celle-ci se paie car elle ne peut
être produite qu’en petites quantités. C’est cela, le luxe).
Un vendeur de maroquinerie de luxe me faisait remarquer que les petits
riens chiffrent plus, au bout du compte, qu’un bel achat, certes au prix
exorbitant, mais qui vous satisfera toute votre vie et vous apportera du
plaisir chaque fois que vous le verrez.
L’art d’harmoniser
Il ne suffit pas de posséder peu de choses belles. Il faut aussi les
harmoniser entre elles, les marier en un seul et même style, de façon à
former un tout.
Un style reflétant votre propre personnalité sera la meilleure image de
vous-même.
La simplicité, c’est aussi créer une harmonie entre très peu d’objets, les
seuls et indispensables.
Apportez valeur et style à votre vie, avec économie et simplicité.
Souvent, dans le domaine esthétique comme dans bien d’autres, moins
devient plus. Un objet est beau quand il est mis en valeur, c’est-à-dire quand
il est isolé et en harmonie avec un tout. Un seul bouton de fleur dans un
vase résume la nature entière, les saisons, la non-permanence des choses…
Une théière sans ses tasses, des tasses sans leur plateau, un plateau non
assorti au style de la pièce rompent l’harmonie et la sérénité d’un moment
et d’un lieu. Une grande armoire rustique de style Louis XV n’est pas à sa
place dans un appartement moderne.
Entourez vos objets d’espace et de respect. Faites le meilleur usage du
peu que vous avez. Ce n’est pas parce que vous possédez une pleine étagère
de figurines en porcelaine que votre salon sera plus élégant ou confortable.
Les objets destinés uniquement à la décoration apportent une impression
statique, figée, sans vie. Le dépouillement, au contraire, appelle à
l’imagination, à la créativité, au changement.
Un truc : quand tous les objets appartenant à un même ensemble sont de
la même couleur, on a l’impression de posséder moins, sans compter le
repos visuel et l’ordre qu’ils apportent.
Style et simplicité
Le style, c’est ce qui habille la pensée. Un style personnel sait dire non
aux excentricités de la mode. Il marie ce que vous portez et ce que vous
êtes.
La mode change. Le style reste. La mode est un spectacle, le style est le
tenant de la simplicité, de la beauté et de l’élégance. La mode s’achète, le
style se possède.
Le style est un don.
Plus une femme vieillit, plus elle devrait épurer son style. On peut
convenir d’un style avec prestance car l’ultime valeur de la qualité, c’est la
sérénité qui en découle.
L’idéal est de porter la réalité, pas le vêtement. La simplicité offre la clé
à la création d’un style propre et attire. C’est aussi vrai pour une femme,
une photo, un plancher luisant auprès d’un feu brûlant dans une cheminée,
une table basse dépouillée à l’exception de deux ou trois bols aux formes
pures. Ce qui s’applique à l’architecture et à la poésie s’applique aussi à
l’habillement.
Les élégantes ne ressemblent pas à un arbre de Noël. Elles portent dans
la journée de beaux ensembles bien coupés et de gracieuses robes simples
pour le soir, agrémentées d’un ou deux beaux bijoux. Et elles se laissent
regarder, parce qu’elles savent qu’elles en valent la peine.
Quant aux couleurs, le beige, le gris, le blanc et bien sûr le noir
apportent tout…
On dit que les femmes qui portent du noir ont une vie colorée. Le grand
couturier Yoji Yamamoto expliquait ainsi sa passion du noir : porter de la
couleur importune les autres, dérange, est inutile. Le noir et le blanc à eux
seuls offrent tout. Ils ont une beauté absolue et nous permettent d’aller à
l’essentiel (couleur de la peau, des cheveux, des yeux, d’un bijou… tout
ressort mieux avec du noir ou du blanc, parfois du beige ou du bleu
marine). Évitez en général les tissus imprimés, fleuris, bariolés, à pois ou à
rayures.
Le plus sage, pour obtenir une garde-robe variée, est de se limiter à une
palette de deux ou trois tonalités et d’y ajouter, pour la fantaisie, quelques
couleurs vives et franches, choisies avec prudence.
Une garde-robe sobre et classique rend aisé le choix de sa tenue dès le
matin, évitant d’avoir régulièrement la corvée de trier et éliminer les
vêtements non portés. Une douzaine de tenues assorties se mariant bien
entre elles suffit à convenir en toute occasion.
Un vêtement trop serré ou trop lâche n’est jamais élégant. Les femmes
sont lasses de se battre pour trouver des habits qui leur vont, fatiguées de
toujours devoir paraître élégantes tout en restant à l’aise et attirantes.
Éliminez tout ce qui est dépareillé, trop petit, trop vieux, « trop ». Porter ce
qui est défraîchi vieillit.
Faites de votre armoire un havre d’ordre et de paix ; et si vous n’avez
pas à vous « habiller » pour aller travailler ou sortir, trouvez-vous deux ou
trois bons jeans. Ils sont les champions du confort, du pratique et de la
qualité.
Une femme bien habillée ne fait pas seulement preuve de bon goût,
mais aussi d’intelligence, d’humour et d’audace.
Restez fidèle à un seul style : il est en effet facile de se perdre lorsque
l’on essaie de ressembler à trop de personnes. C’est lorsque vous vous
connaîtrez que vous aurez du style.
Chaque jour nous offre une série de choix qui nous aident à nous définir
en tant que personne unique. Dans l’idéal, les décisions que vous prenez
devraient être prises en fonction de l’image que vous avez de vous-même et
de celle que vous voudriez donner aux autres. Mais dans la réalité c’est la
somme de tous ces petits détails de votre quotidien qui construisent l’image
que vous avez actuellement.
Le style, un style, notre style nous fait être bien dans notre peau.
Souvenez-vous des moments où vous vous sentez parfaitement bien
habillée, élégante et sûre de vous. Cette sensation est aussi perçue par les
autres. Le choix de nos vêtements et de nos bijoux apporte de la joie et du
plaisir aux autres également… Il est de notre devoir d’apporter une touche
de beauté au monde dans lequel nous vivons. Chaque pièce de votre garde-
robe devrait se suffire à elle-même. Créez votre propre style.
Le vanity-case
Un des plaisirs du rituel beauté est l’utilisation de beaux objets :
flacons, trousses, coffrets, pochettes… Le vanity ne sert pas qu’à l’occasion
des voyages, mais chaque jour. Il est le principal objet des rares possessions
pour faire face à l’imprévu, et le deuxième jardin secret d’une femme ainsi
que son serviteur fidèle. Elle y garde ses médicaments, ses produits de
beauté, ses bijoux, ses objets les plus intimes et peut à tout instant prendre
la porte en trois minutes ou partir en week-end sans oublier sa crème solaire
ou sa pince à épiler. C’est lui qui sera le premier ouvert dans une chambre
d’hôtel ou qui vous permettra, chez vous, d’avoir une salle de bains nette et
dégagée. Chercher sa brosse à dents au fond d’une valise après quinze
heures de vol n’est pas très agréable ; sans compter la place que prennent
dans une valise ou un sac tous ces petits flacons, sèche-cheveux, pellicules
photo, chaussons d’intérieur, nécessaire à couture, à ongles… et tous les
indispensables du confort.
Et puis, le vanity-case aide à ne jamais posséder plus qu’il ne peut
contenir.
1- École allemande d’architecture et d’arts appliqués qui a, au début du XXe siècle, bouleversé le domaine de
l’architecture.
2- Société de croyants chrétiens exilés aux États-Unis et qui recherchaient la perfection sur terre à travers la beauté
« utile ».
2
Les avantages du minimalisme
« Un seul jour vaut plus à lui seul qu’une montagne d’or. Si vous
haïssez la mort, il faut aimer la vie. »
Urabe Kenko, Tsuzuregusa
Chaque jour est la seule chose que nous possédions vraiment. Notre vie,
c’est aujourd’hui. Pas hier, pas demain. Le temps est un présent sacré. Si
nous ne pouvons profiter du moment présent, ce n’est pas dans un futur
hypothétique que nous le ferons.
Mais ce n’est pas seulement le fait d’avoir du temps qui est important :
c’est la qualité du moment.
Ne tombez pas dans le piège de penser que si vous ne faites pas à
l’instant ce que vous aimeriez faire, il sera trop tard ensuite. Tout ce que
vous faites maintenant vous prépare à ce que vous ferez dans le futur. Tout a
un effet cumulatif.
Si parfois vous vous sentez désœuvrée, avec trop de temps devant vous,
essayez de comprendre exactement ce qui se passe en vous et cherchez à
identifier vos réactions. Ce sera là le premier pas pour dépasser ce stade.
Nous nous plaignons souvent de gaspiller notre temps, de le perdre, de
ne pas en avoir assez… Une personne devrait pouvoir rester deux ou trois
heures à attendre un train, seule, sans rien faire, sans même lire et pourtant
ne pas s’ennuyer. La vie est beaucoup plus agréable une fois que l’on a
développé l’habitude de se perdre dans ses pensées, don précieux qui
apporte une joie extraordinaire. Nous passons trop de notre temps à
regretter le passé, à rester figés dans le présent ou à nous inquiéter pour le
futur. Nous gâchons tant de temps…
Une des façons les plus efficaces de profiter de chaque instant est de se
prendre en charge. Essayez de faire autant que possible par vous-même. Les
gens sont souvent tristes ou déprimés parce qu’ils n’ont rien à faire. Chaque
matin, pensez à remercier cette journée qui commence. Il importe peu
qu’elle soit belle ou non. Ce qui compte, c’est ce que vous en ferez.
« Je bois mon thé, je mange mon riz. Je passe le temps comme il vient,
admirant le torrent qui coule plus bas et regardant là-haut les
montagnes. Ah que de liberté, que de paix ! »
Un taoïste
La paresse devrait être un luxe, non une forme d’inertie. Elle devrait
s’apprécier, se déguster, être acceptée comme un cadeau du ciel, un peu
comme un moment volé.
Avec peu de possessions et de l’organisation, cette paresse devient un
privilège. Il y a trop de choses dont nous devons prendre soin. Apprenons
donc à redécouvrir une disponibilité substituée au temps que nous
consacrons aux objets.
Trop de gens sont entraînés par des passions qui sont en fait une forme
de passivité. Ils cherchent à se fuir eux-mêmes. Mais la plus haute forme
d’activité est lorsqu’une personne se « pose » pour contempler ses
expériences et son entité.
Cette forme d’activité n’est cependant réalisable qu’en vivant dans des
conditions de liberté intérieure et d’indépendance.
« Un rituel, c’est ce qui rend un jour différent des autres jours, une
heure différente des autres heures. »
Saint-Exupéry
On peut élever au sacré des actions aussi simples que manger, converser
ou entretenir sa maison.
Faites un rituel de votre première gorgée de café le matin, du moment
de votre maquillage, d’un après-midi « lèche-vitrines », de l’achat d’un
objet longuement convoité, de l’attente des pas dans l’escalier des
personnes aimées, des rêveries un dimanche de pluie, d’une soirée vidéo
avec un bol de grenades égrenées, d’un lundi matin où se prendront de
nouvelles résolutions.
Imaginez que vous vivez comme Grace Kelly dans un film où tout se
déroule avec naturel, et pour qui le monde semblait s’arrêter au moment où,
nonchalamment, elle sortait un négligé vaporeux de sa mallette de nuit.
Quels sont vos rituels ? Que vous apportent-ils ?
Montaigne disait qu’une vie pleinement vécue dans le moment présent
est enrichie et nourrie de rituels. Ils apportent un réconfort quand on ploie
sous le joug des pressions et des exigences du quotidien.
Vivre est fondamentalement une affaire de conscience. Il ne tient qu’à
nous d’améliorer notre environnement et de personnaliser les détails
accompagnant nos rituels.
Savoir bien vivre est une habitude, et les rituels y aident. Quand nous
leur accordons signification et charme, ils enrichissent toutes sortes d’autres
sphères, apportant satisfaction, mystère, paix et ordre.
Ils rendent sacré le quotidien et donnent une autre dimension à notre
univers.
Ne vous sentez pas coupable de ne pas respecter certains rituels : s’ils
ne vous manquent pas lorsqu’ils sont négligés, c’est qu’ils ne contribuaient
pas autant que vous le pensiez à votre bonheur.
Un rituel ne devrait apporter que de la satisfaction. S’il en est ainsi, il
doit être respecté et accompli avec autant de zèle et d’entrain que possible.
LE RITUEL DE L’ÉCRITURE
LE RITUEL DU BAIN
Concentrez votre choix sur un minimum de produits de la meilleure
qualité pour votre visage, vos cheveux et votre bain. Tout ce dont vous avez
besoin devrait être prêt avant que vous n’entriez dans l’eau : de la musique,
une bougie, un verre d’eau gazeuse, les vêtements à porter en sortant de la
douche, et même un bijou. Laissez la salle de bains impeccable en la
quittant, pour avoir une sensation de propreté totale.
Nos vies sont compliquées parce que nous n’accordons pas à l’argent
l’importance qu’il convient. Nous devrions nous attacher à comprendre son
influence sur chacun des aspects de notre existence. Pensez au rapport de
l’argent avec la nature, les idées, le plaisir, le respect de soi, l’habitat,
l’environnement, les amis, la société… L’argent a un rapport avec tout.
L’argent est une force : une force qui construit notre vie, que nous le
voulions ou non. Quand le sang circule bien dans notre corps, cela veut dire
que nous sommes en bonne santé. Quand l’argent circule librement dans
notre vie, c’est que nous sommes économiquement sains.
Bien sûr, quand on est obligé de sans cesse compter parce que l’on
gagne mal sa vie, c’est plus difficile. Mais savons-nous employer notre
argent à bon escient ? Par exemple, n’acheter que quelques légumes frais,
un peu de viande ou de poisson au lieu des produits alimentaires fabriqués
industriellement satisfait autant le palais et la santé que le porte-monnaie.
L’argent est une énergie que nous laissons malheureusement fuir à
cause du manque de lucidité causé par le mauvais contrôle de nos
impulsions.
Chacun d’entre nous est le seul à pouvoir dire ce que l’argent représente
à ses yeux. C’est de notre énergie dont il est question. Et se contenter de
peu est un des meilleurs moyens de préserver cette énergie. Si nous
dépensons notre argent pour des choses qui n’ont pas de valeur à nos yeux,
nous perdons de notre énergie.
« Quand l’argent est en abondance, c’est que l’on est dans un monde
d’hommes. Quand il est rare, c’est un monde de femmes. Quand tout a
échoué, alors intervient l’instinct féminin. C’est la femme qui trouve
un travail. Et c’est la raison pour laquelle, en dépit de tout ce qui peut
arriver, nous continuons à avoir un monde. »
Le Journal de la Maison pour les Dames, octobre 1932
Le prix du désordre
Le prix payé pour le désordre est une vie de surcharge en choses qui ne
nous manqueraient pas si nous ne les avions pas : des choses qu’on avait
oubliées jusqu’au moment où elles ressortent du fond d’un placard, d’une
caisse du grenier ou bien qui côtoient ce qu’on utilise, mais qui gênent.
Beaucoup de choses ne valent pas la peine d’être gardées. Payer des
assurances pour une maison remplie de superflu, passer son temps à
décaper, dérouiller, dépoussiérer pour le plaisir de « ressusciter » des objets
du passé sont des gaspillages de temps et d’énergie. Il y a tant de moyens
plus enrichissants de vivre, comme les voyages, la lecture, l’apprentissage
d’une discipline, la culture physique, la marche, la cuisine ou tout
simplement le repos et la contemplation d’un paysage.
Et puis, le désordre fait qu’on possède souvent deux fois les mêmes
choses et que l’on s’encombre de manière stupide.
L’éducation et la morale sont tombées si bas dans nos sociétés qu’ils
encouragent l’appât du gain et la soif de possessions avec la plus cynique
hypocrisie. Les modes (habillement, loisirs, nourriture…) nous aveuglent et
nous rendent esclaves. Peu de gens comprennent la valeur de l’argent et le
considèrent avec assez de sérieux. Celui-ci devrait en priorité être utilisé
comme un lubrifiant dans les rouages de la vie.
L’un des idéaux du zen a toujours été de porter autour du cou toutes ses
possessions (une tenue de rechange, un bol, une paire de baguettes, un
rasoir et un coupe-ongles) contenues dans une boîte. La modicité de ce
menu bagage est la façon silencieuse des moines bouddhistes de contester
l’état de la société actuelle. Chercher à s’en approcher est une réponse
positive à l’insatisfaction profonde qu’engendre la société de
consommation.
Économisez, réfrénez vos désirs et faites état de vos
besoins
Il y a une chose que tout le monde tient à conserver le plus longtemps
possible : la santé. Nous pouvons tous obtenir une meilleure forme en
mangeant mieux et moins, en respectant les conseils de la médecine
préventive, en nous efforçant de raisonner de manière positive, et en nous
prenant réellement en charge.
Nous devrions appliquer les mêmes principes à nos possessions :
appareils ménagers, vêtements, objets… Nous vivons tant dans l’excès que
nous n’imaginons pas que cela pourrait un jour changer. N’ayant jamais
connu la faim ou le manque, nous croyons que l’abondance est
intarissable…
Le besoin de beauté
« Et si, pour toute richesse, Il ne te reste que deux pains, Vends-en un,
et avec ces quelques deniers Offre-toi des jacinthes pour nourrir ton
âme ! »
Poème persan
Les Japonais ont toujours vécu dans le minimalisme, mais un
minimalisme inséparable de la beauté. Il y a cent ans, même les foyers les
plus humbles étaient d’une propreté exemplaire et chacun connaissait l’art
de composer des poèmes, d’arranger les bouquets et de servir les repas avec
la délicatesse et le goût les plus raffinés.
Le zen n’est pas seulement une religion ; c’est d’abord une éthique. Et
cela pourrait aussi devenir un modèle pour tous ceux qui ont choisi le
minimalisme.
Nous avons tous besoin d’ordre au plus profond de nous. Et le zen nous
libère de toute forme de confusion, même celle qui est matérielle ou
physique. Il nous enseigne que plus on devient simple, plus on devient fort.
Écouter de la musique, toucher une matière douce, apprécier le parfum
d’une rose… tout cela nous attire naturellement, et nous apporte énergie et
plaisir.
La beauté, sous toutes ses formes, est indispensable au bonheur et nous,
humains, nous avons besoin d’un peu plus que ce que la raison nous
réclame. Notre âme a autant besoin de beauté que notre corps d’air, d’eau et
de nourriture. Sans beauté, nous devenons tristes, déprimés, quelquefois
même fous.
La beauté invite à la contemplation. Elle absorbe complètement.
Shakespeare, Bach, Ozu… nous mettent directement en contact avec la vie.
Esthétique et éthique sont liés. Les Japonais ont choisi la beauté pour
préserver leur amour de la vie.
Le vrai luxe est celui dans lequel on s’installe, comme naturellement,
presque sans le voir : de bons fauteuils à l’odeur de cuir, un plaid en
cachemire, des verres à eau en cristal, une nappe en lin blanc, de simples
assiettes en porcelaine blanche qui gardent la chaleur, d’épaisses serviettes
en coton égyptien, une pièce dénuée de bibelots mais offrant un feu de bois
en hiver, un bouquet de fleurs discret, des légumes de saison provenant d’un
jardin avoisinant…
Le faux luxe est celui qu’on « achète » en voulant reproduire un
intérieur vu dans un magazine à la mode, en se meublant high tech sans
prendre en compte le confort, en cuisinant des ingrédients selon son
imagination mais parfaitement indigestes, en allant passer ses vacances
dans les endroits « branchés » et surpeuplés tout en avalant des
tranquillisants pour récupérer de sa fatigue.
Vivez dans l’élégance et la perfection
Tout faire avec style rend la vie infiniment plus riche. Le style, c’est se
brosser les cheveux avant de prendre son petit déjeuner. C’est mettre un peu
de musique douce pendant les repas. C’est éviter le plastique et le vinyle
dans son environnement autant que possible. C’est utiliser son argenterie
tous les jours et pas seulement quand on reçoit.
Pendant la grande période de dépression des années 1930 aux États-
Unis, l’argent avait moins d’importance que le style. Comme pratiquement
toutes les familles étaient démunies, ce n’était plus l’argent qui marquait les
différences entre chaque foyer, mais la manière de parler, l’éducation,
l’usage de la langue anglaise, les valeurs morales et le goût pour les choses
de qualité. Chacun utilisait pour la vie de chaque jour ce qu’il avait de plus
beau et mettait sur sa table un bouquet pour les repas. On peut toujours
essayer d’apporter un peu plus de perfection dans sa vie. Les détails ont une
énorme importance. Quand ils sont parfaits, ils nous équilibrent. Ils nous
permettent de passer à des choses de plus grande envergure. Mais quand ils
sont négligés, ils sont comme de petites bêtes qui nous irritent.
Le style et la beauté nous aident à nous surpasser.
Au Japon, la beauté plastique de l’attitude exprime un état d’équilibre
parfait entre l’intention et l’effort. Maniement des baguettes, position assise
sur les tatamis… sont à rattacher à cet ascétisme pratiqué avec grâce et
rigueur.
Propreté et éthique
« Propreté impeccable, ordre parfait, une cuisine sans la moindre tache
et qui sentait bon… la domestique retirait de son travail de la
satisfaction, de la fierté et un but en soi ; en somme, toute la
tranquillité d’une vie. »
G. Gissing, Les Papiers d’Henri Rye
Ranger ses draps en belles piles représente une sorte de défense dans un
monde chaotique. On est impuissant face à la peste, à la mort et à tous ces
cauchemars qui nous assaillent pendant le sommeil. Mais des placards en
ordre nous apportent la preuve que nous sommes au moins capables
d’ordonner notre minuscule coin de l’Univers.
Accordez-vous de petites satisfactions personnelles en rangeant vos
draps, donc, mais aussi en nettoyant le lavabo après la toilette, en fermant
proprement le couvercle du paquet de céréales et en remettant celles-ci à
leur place après utilisation. Savourez l’acte que vous venez de réaliser, là,
juste en face de vous : une pulsation de plaisir, de contentement et même de
beauté dans ce que vous venez d’accomplir.
Ce sont là de petits plaisirs secrets à apprécier et à cultiver.
La beauté est une des seules choses pour lesquelles la vie vaut d’être
vécue. Créer une belle vie est la plus élevée des vocations. Et c’est dans ces
détails, l’ordre et la propreté, que la beauté se révèle, nous soutient et nous
nourrit.
Lorsque nous mettons de l’ordre autour de nous, nous en mettons
également en nous. Chaque tiroir de bricoles vidé, chaque placard rangé,
chaque tentative fructueuse d’organisation et de simplicité nous redonne
cette certitude que nous contrôlons quelque chose de notre vie.
L’art du ménage
Faites du ménage un moment de plaisir. Enfilez la tenue appropriée,
mettez de la musique, et préparez-vous à une bonne séance d’exercice
physique. Évitez d’utiliser trop de produits différents car eux aussi sont
souvent une source d’encombrement. Limitez-vous à deux ou trois produits
(le plus efficace reste et restera l’eau de Javel !) que vous rangerez dans un
endroit facile d’accès. Si vous habitez une maison à étages, un set de
produits à chaque étage évitera les déplacements inutiles et fatigants.
Réservez un vrai placard à ménage pour le balai, l’aspirateur, les
seaux… tous ces objets mal aimés.
Soyez vous-même
« Qui ne s’est pas fait beau soi-même n’a pas le droit d’approcher la
beauté. »
Kakuzo Okakura
Être beau, c’est d’abord être soi. Tous nos défauts, nos petites misères,
sont autant d’occasions de nous apprendre à nous connaître et de mûrir.
La beauté est la convergence de plusieurs facteurs : assurance, fierté,
présence, allure, entrain…
C’est parce qu’une femme se sent attirante, que, précisément, elle l’est.
D’où l’importance de se connaître et de s’accepter.
Habillement, maquillage, goûts, tendances… Sachez quelle personne
vous êtes vraiment et appliquez-vous à lui ressembler, à devenir la
pionnière de nouvelles frontières, notamment celles de l’âge qui sont à
redéfinir. Cela devient de plus en plus possible. Les centenaires ne sont plus
rares. Ne vous laissez pas influencer par l’idée que vieillesse est
systématiquement synonyme de maladie.
Vous pouvez vieillir tout en gagnant en force, en énergie et en beauté.
Les femmes qui se sentent toujours fatiguées mettent cela sur le compte de
l’âge, alors qu’il s’agit souvent d’un problème de glandes hormonales dont
elles ignorent même l’existence. Elles souffrent d’insomnies,
d’hypoglycémie, font des dépressions nerveuses, leur mémoire défaille,
elles ne peuvent pas contrôler leurs fringales de sucre… Les médecins
disent que ces glandes « neutralisent » les chocs émotionnels, mais aussi
qu’elles « rechargent nos batteries » grâce aux pensées positives. Être
heureux et entouré de gens qui le sont aussi est donc primordial pour la
santé et la beauté. Riez, regardez des films drôles, racontez des histoires
amusantes…
Vous pouvez aussi décider de changer : vous habiller différemment,
troquer votre café matinal contre une autre boisson, prendre un autre
chemin pour aller travailler, mettre de la fantaisie là où il n’y en a pas.
Marchez, cuisinez, vivez avec votre « énergie ». Une des autres
composantes essentielles de la beauté est la joie de vivre. Attention donc au
stress, à l’anxiété, à la colère, au chagrin, à la peur : ils sont vos ennemis.
Entraînez-vous à laisser passer toutes ces émotions avec autant de légèreté
que possible, comme si elles ne pouvaient vous toucher, afin de préserver
vos ressources vitales. Elles ont plus d’efficacité qu’une crème de chez
Molinard… Efforcez-vous, pour être belle, de rester neutre, doucement
détachée et de vous sentir le moins possible concernée. Regardez-vous dans
un miroir et cherchez-y les moindres petits signes de négativité, de soucis,
de fatigue ou de colère. Puis relaxez-vous et souriez-vous.
Avoir de la présence produit une impression si vive sur les autres que
l’on n’a pas besoin de posséder le physique le plus parfait pour être beau.
C’est la qualité de cette présence qui donne ce que l’on appelle l’allure.
Évitez de laisser vos pensées s’abandonner aux médiocrités de la réalité
quotidienne. Vous pouvez vous renouveler chaque jour à travers les choix
que vous faites. C’est en prenant soin des gestes les plus empreints de votre
personnalité que vous laissez votre signature personnelle sur la vie ; que ce
soit allumer un bâtonnet d’encens, composer un bouquet, un thé ou préparer
un repas. Trouvez votre manière à vous d’être bien dans votre corps et dans
votre tête.
Vous affirmez votre présence par la façon dont vous vous comportez.
En adoptant la manière juste de vous asseoir, vous regagnerez votre
fierté. Lorsque vous marchez avec dignité et confiance, vous vous déplacez
avec ce que les Indiens Navajos appellent votre « beauté » ; et cela, qui que
vous soyez. Qu’est-ce qui rend une colonne vertébrale droite, la vitamine C
ou l’amour-propre ?
Recherchez la transparence
La transparence est l’absence de rigidité qui permet à une personne de
rayonner de l’intérieur. Mais elle ne s’obtient que si cette personne a atteint
la plénitude, la confiance et le naturel, et est capable de réagir à n’importe
quelle situation, de la surmonter, de rester maîtresse d’elle-même et
d’attendre avec quiétude ce qui n’est pas encore advenu. La répétition
« aveugle » de gestes mécaniques permet à l’esprit de rester libre pour se
concentrer sur le fait d’être, tout simplement, sans avoir à hésiter quant à la
meilleure manière de s’y prendre, sur les choix à faire. Par exemple, lorsque
vous ne savez pas comment exécuter une tâche, vous tâtonnez, supposez,
avant de commencer le travail, alors que si vous aviez appris la façon de
procéder, votre geste deviendrait automatique. Cette idée s’applique aux
arts, aux langues, aux obligations domestiques…
Quand on se sent bien dans son corps, on se sent bien partout.
« Les gens impeccablement soignés sont beaux, quel que soit le prix
de leurs bijoux. S’ils ne sont pas propres, ils ne seront jamais beaux. »
Andy Warhol
Pour être beau, il faut commencer par de bonnes bases : une belle peau,
des cheveux sains, des muscles toniques et de l’énergie. Les vitamines en
boîte n’ont pas d’efficacité. Si vous voulez être en bonne santé, mangez
correctement, faites de l’exercice et dormez suffisamment. Conjuguez une
alimentation saine à des bains, des brossages corporels et un peu d’exercice
et vous aurez une très belle forme.
De plus, quelques recettes simples et la mise en application de principes
font merveille. Plus les recettes sont vieilles, plus elles sont efficaces ;
sinon, elles auraient été oubliées !
On ne peut être libre tant qu’on est mal à l’aise dans son corps et tant
que l’on n’est pas parfaitement soigné.
Une fois que l’on ne donne plus d’importance à ses défauts, qu’on
oublie son apparence, on devient plus spontané, souriant, chaleureux. Les
femmes ayant de la présence et de l’assurance sont toujours très soignées.
Des ongles au vernis écaillé, des vêtements trop serrés ou trop grands, la
transpiration, une mauvaise haleine, des dents jaunes, un manque de
sommeil, des cheveux sales peuvent gâcher une journée, un voyage, une
rencontre.
Une personne maquillée émet des ondes d’énergie positive. Ne restez
pas passive, vous pouvez changer, devenir plus radieuse. Tout ce que vous
faites pour vous-même (nettoyage de peau, massage ou séance de
manucure) a d’abord pour effet de vous donner conscience que vous avez
un corps et que vous vous en occupez.
Un visage jeune
Cernes, yeux bouffis aux contours sombres sont souvent une marque de
fatigue et un manque d’énergie provenant d’un mauvais foie. Tous ces
symptômes s’estomperont en évitant les excès alimentaires, les épices, la
viande, la charcuterie, le sel, le sucre et les huiles saturées. Une petite cure
de vinaigre aidera également à retrouver le teint clair : buvez 5 centilitres de
vinaigre additionné d’eau quotidiennement pendant un mois et vous
obtiendrez des miracles.
Massez-vous le visage avec de l’huile, en insistant sur le pourtour des
yeux pour activer la circulation (trois fois en partant du coin de l’œil dans le
sens des aiguilles d’une montre et trois fois en sens inverse). Puis faites une
petite gymnastique du globe oculaire en baissant le menton tout en
regardant en haut puis en roulant les yeux.
Regardez-vous souvent dans les miroirs et ne fuyez pas votre image.
C’est ainsi que vous arriverez à obtenir des résultats.
Il faut répéter longtemps certains gestes pour qu’ils deviennent une
habitude, car la santé et la beauté ne sont pas possibles sans bonnes
habitudes.
Côté « mental », vous pourrez constater que tous les gens n’ont pas le
même âge mental, quel que soit leur âge biologique. Ceux dont l’âge mental
n’a pas grandi se comportent souvent de manière impulsive ; ils font des
achats sur un coup de cœur, reçoivent les compliments avec joie, font
preuve de peu de patience et ont peu d’expressions faciales. Ils parlent
uniquement à la première personne du singulier, ignorent la présence de
leur interlocuteur et ne savent pas se conduire en société.
Au contraire, ceux dont l’âge mental a évolué sourient beaucoup,
parlent peu d’eux et, paradoxalement, paraissent plus jeunes !
Quelques recettes de beauté « maison »
Exfoliation
Nettoyage en profondeur
Le fond de teint
L’huile unique
Cherchez une seule mais excellente huile que vous utiliserez pour votre
visage, vos cheveux, votre corps et vos ongles. Toutes les crèmes, pour
devenir des crèmes, doivent contenir de la glycérine. Or celle-ci bouche les
pores, et empêche la peau de respirer. N’acceptez pas en surplus
l’encombrement dans votre vanity, sur vos tablettes de salle de bains. Faites
de l’espace pour prendre soin de votre corps, le rendre aussi pur, propre et
beau que possible. Votre salle de bains reflète le type de soins que vous
vous donnez.
Notre corps a besoin d’huile, extérieurement et intérieurement.
INTÉRIEUREMENT
Il est indispensable, pour la santé, de prendre avec son alimentation au
moins une cuillerée par jour d’une huile de qualité pressée à froid car elle a
pour fonction d’assouplir et d’entretenir les parois intestinales.
EXTÉRIEUREMENT
L’huile appliquée sur le corps est rapidement absorbée et pénètre jusque
dans les os, prévenant ainsi les fractures qui se produisent souvent chez les
personnes d’un certain âge. Eh oui, les os aussi deviennent friables avec le
temps. Les massages à l’huile, pratiqués depuis l’Antiquité, ne sont pas
qu’un plaisir et un luxe ; ce sont aussi des soins préventifs.
L’huile d’avocat, en particulier, est excellente aussi bien pour le corps
que pour le visage. Elle prévient les petites rides autour des yeux et apporte
élasticité et souplesse à l’épiderme. Elle ne cause pas de comédons et est
riche en vitamines B et E. Elle s’utilise aussi en masque sur les cheveux et a
le pouvoir de dissoudre le sébum, facilement éliminé lors du shampooing.
De temps en temps (une ou deux fois par mois), lorsque vous prenez
votre bain, enduisez votre corps d’huile avant d’entrer dans une eau assez
chaude. Contrairement à ce que vous craignez, l’huile (pas plus d’une
cuillerée à soupe) ne graissera absolument pas l’eau du bain ; elle sera
complètement absorbée par le corps dans lequel elle pénétrera d’autant plus
facilement que les pores se seront dilatés sous l’effet de la chaleur. Avec de
la musique de Vivaldi et une bougie parfumée, la relaxation sera complète.
À la sortie du bain, votre peau sera douce et son grain aussi fin que celui de
la peau d’un bébé…
Vous pouvez parfaitement nettoyer votre visage avec tout simplement…
de l’huile. Même le mascara le plus résistant disparaîtra. C’est facile :
mettez de l’huile dans vos mains, à sec, massez bien votre visage en
insistant sur les parties les plus maquillées, puis mouillez vos mains, massez
à nouveau et enfin lavez votre visage sous de l’eau courante (tiède ou
froide, éventuellement avec un savon doux). Essuyez-vous et découvrez une
peau douce, propre, aux pores affinés et… qui n’aura besoin de rien, pas
même d’une crème ou d’une lotion pour la nourrir ou l’adoucir. Le soin
minimaliste parfait par excellence !
Les huiles sont toutes différentes les unes des autres, donc à vous de
trouver celle qui vous convient le mieux. L’huile d’avocat est une des plus
riches et, additionnée de quelques gouttes d’une huile essentielle de fleurs,
elle laisse sur la peau un parfum très agréable. Vous pouvez aussi essayer
avec de l’huile d’amandes douces, utilisée pour les bébés, de l’huile de
squale ou de l’huile de vison.
Certaines huiles, cependant, ont une odeur assez forte, telles celles
d’olive ou de sésame, et leur emploi sera peut-être moins agréable.
Les cheveux
L’état des cheveux dépend beaucoup de l’alimentation. Algues et
sésame sont des élixirs.
Ne vous lavez pas trop souvent les cheveux sauf par temps humide ou
chaud. Utilisez aussi peu de shampooing que possible. Faites-le d’abord
mousser, dilué à de l’eau dans un petit bol, avant de l’appliquer sur les
cheveux si vous ne voulez pas qu’il en reste dans le cuir chevelu comme
cela arrive la plupart du temps ; puis effectuez un dernier rinçage avec un
verre d’eau pure additionnée d’une cuillère de vinaigre de cidre. Apprenez à
masser votre tête pendant le shampooing, sur certains points d’acupuncture
très précis. On a tendance à négliger la santé de son cuir chevelu qui, sous
les effets du stress, se contracte et empêche les cheveux de bien pousser. Il
faut décoller le cuir du crâne en le massant avec les dix doigts raidis,
régulièrement. Puis faites briller et tenir vos cheveux propres et séchés
naturellement avec une ou deux gouttes de votre « huile unique ».
Allez chez le coiffeur régulièrement. Si vous vous négligez, ce sera
autant de jours de mauvaise humeur en plus.
Brossez-vous les cheveux la tête en bas (pour favoriser la circulation du
cuir chevelu), mais avec douceur, et jamais quand ils sont mouillés.
Choisissez un peigne en bois, à dents larges. Les Japonaises, malgré leur
longue et épaisse chevelure, n’ont jamais connu la brosse jusqu’à ce
qu’elles s’occidentalisent.
Quand vous allez chez le coiffeur, ne lui donnez jamais carte blanche :
expliquez-lui exactement ce que vous voulez. Aimez vos cheveux et
respectez leur texture. Une chevelure naturelle donne plus de distinction à
une femme, si elle est soignée, que des cheveux aux couleurs artificielles et
à la coupe « caniche frisé » ou « nuque rasée » qui feraient fuir un bataillon.
Demandez à votre coiffeur de vous montrer comment réaliser vos
coiffures vous-même, comment tenir le séchoir, où planter les épingles,
comment procéder. Demandez-lui un rendez-vous spécial pour qu’il vous
montre, en vous conseillant, comment faire un chignon ou une tresse vous-
même. S’il refuse, eh bien cherchez quelqu’un de plus… commerçant ! La
forme d’un visage et même une silhouette dépendent du volume de la
coiffure. Tous les cheveux ont au moins un type de coiffure qui peut vous
mettre en valeur et rehausser particulièrement vos traits.
Alors, si vos cheveux vous le permettent, laissez-les pousser de façon à
les arranger en chignon. Un beau chignon, même de cheveux blancs ou
poivrés, agrémenté de diamants ou de perles aux oreilles, et un rouge à
lèvres lumineux suffisent à faire d’une femme quelconque une personne
digne et distinguée.
Les ongles
Vos ongles vous classent ou vous déclassent.
De beaux ongles soignés sont magiques pour le moral et pour l’image
que vous donnez aux autres.
Quelques séances en institut, appliquées par une manucure
professionnelle, ont l’avantage d’enseigner les gestes et le déroulement des
soins. Une fois de plus, posez autant de questions que possible et essayez de
retenir la façon de faire. Ensuite, devenez votre propre manucure ; placez
tous vos instruments, serviettes et bol d’eau chaude sur un plateau, préparez
une bonne vidéo, une boisson agréable, mettez votre téléphone sur
répondeur et consacrez-vous corps et âme à vos vingt joyaux.
COMMENT PROCÉDER
1. Limez.
2. Enduisez les cuticules d’huile (pour mieux les ramollir) et
laissez tremper vos ongles dans un bol d’eau chaude pendant un quart
d’heure.
3. Repoussez les cuticules à l’aide d’un bâtonnet de buis trempé
directement dans votre « huile unique ». Ôtez les petites peaux mortes
avec une pince. Si vous vous brossez souvent les ongles, elles
réapparaîtront moins souvent. Une bonne brosse à ongles aux poils très
durs est donc absolument nécessaire.
4. Polissez avec un polissoir.
5. Massez et nourrissez l’ongle avec votre « huile unique ».
Insistez sur la base de l’ongle, là où se fait la repousse. Les deux
ennemis des ongles sont l’eau et le dissolvant qui les dessèchent et les
rendent friables. Une petite goutte d’huile appliquée à leur base une ou
deux fois par jour, si possible avant de les mouiller, les protégera en
profondeur même si les mains sont en contact fréquent avec l’eau. Ce
qui n’exclut pas l’utilisation de gants en caoutchouc lors de trempages
prolongés.
6. Essuyez le surplus d’huile avec un Kleenex (pas de coton, ça
peluche), puis passez une couche ou deux de base et une couleur. Le
vernis, contrairement à ce que certaines pensent, lorsqu’il est bien
appliqué, dure une petite semaine et de surcroît protège l’ongle.
Pour les callosités, choisissez une bonne râpe fine et utilisez-la à sec.
Lavez, puis massez avec de l’huile en profondeur.
Trouvez une forme et une longueur d’ongles flattant vos mains, et
gardez-les toujours ainsi. Des ongles parfaits sur de jolies mains peuvent se
contenter d’un vernis à peine moins transparent qu’une base. Mais pour les
pieds, de jolies couleurs lumineuses vous apporteront un plaisir secret
chaque fois que vous vous déchausserez.
La cellulite
En ce qui concerne le traitement de la cellulite, les crèmes vendues dans
le commerce ne donnent aucun résultat. En revanche, de l’exercice et une
alimentation saine seront concluants si vous avez de la volonté. Mangez
beaucoup de fruits et de légumes crus. Évitez les produits industrialisés,
buvez de l’eau minérale et évitez l’alcool (mauvais foie, mauvaise
désintoxication). Marchez ou courez 45 minutes par jour. Brossez votre
corps matin et soir. Une cellulite peut complètement disparaître après six
mois d’efforts et de persévérance.
Partez en guerre : plongez-vous longtemps dans un bain chaud pour
purifier et tonifier les tissus. Buvez du thé chaud avant le bain pour
favoriser l’élimination. En ce qui concerne le régime, il n’est pas nécessaire
de s’astreindre à un programme d’enfer. Il suffit d’éliminer certains
aliments : les produits laitiers non écrémés, la viande rouge, les farines
blanches, les sucreries, l’alcool, les épices, les aliments trop salés, les plats
frits, la caféine et le tabac.
« Les gens devraient prendre soin de leur corps chaque jour, sinon ils
se réveilleront un matin en découvrant que celui-ci ne leur obéit plus.
Nous nous sentons bizarres lorsque nous ne sommes plus maîtres de
notre corps. En ce qui me concerne, le fait de me “connecter” à mon
corps m’aide à être plus en contact avec le vrai “moi” qui se trouve en
lui. »
Shirley MacLaine
Entraînez-vous à la perfection
Une des solutions à l’ennui est de faire les choses de façon rituelle. On
peut tout accomplir de manière esthétique, même les corvées.
Choisissez une occupation solitaire, comme laver les sols, récurer des
casseroles, marcher en forêt, prendre un bain ou faire de l’exercice. Essayez
de vous donner complètement à ces activités et exécutez-les
consciencieusement, jusqu’à leur aboutissement complet. Ne vous pressez
pas, ne pensez à rien d’autre. Contentez-vous de ne faire qu’un avec cette
activité, ici et maintenant. Redécouvrez la richesse d’une action où les
gestes ont l’air de faire partie de votre être, et apportez-y autant de fraîcheur
et d’intérêt que si c’était la première fois.
Entraînez votre capacité à rester concentrée sur tout ce que vous faites.
Essayez toujours de vous surpasser, de faire encore mieux que la fois
précédente. Devenez consciente de tout ce que vous touchez. Accomplissez
vos ablutions matinales comme si c’était un exercice ; procédez avec ordre.
Tant de choses nous restent à apprendre…
Le metteur en scène japonais Ozu nous montre dans ses films comment
respecter chacune de nos tâches, chacun de nos gestes, même les plus
insignifiants. Au moment d’accomplir un geste, aussi banal soit-il, ses
personnages s’absorbent complètement dans ce qu’ils sont en train de faire
ou de dire, repoussant entièrement toute autre préoccupation. Leur présence
prend tout son sens et les activités quotidiennes sont vues et vécues comme
un équilibre de formes. Le corps, alors, est compris comme une entité.
Afin de « fluidifier » vos gestes, veillez à ne posséder que des objets
fonctionnels et esthétiques. D’eux aussi dépend votre grâce. Agissez avec
lenteur, respect, mais entraînez-vous également à la rapidité.
Vous pouvez approcher chaque instant comme une opportunité de
découverte.
3
Mangez moins mais mieux
Il n’y a pas de santé sans conscience. Nous vivons dans des sociétés de
surnutrition, avec de plus en plus de problèmes d’obésité, qui est une
maladie des accumulations : accumulations des sensations, de la
nourriture… On veut toujours plus, ce qui génère du stress, première cause
de mortalité. Les premiers facteurs de la maladie sont liés aux erreurs de
l’intelligence humaine.
Ce ne sont donc pas les maladies qu’il faudrait soigner, mais les gens.
Trop ou trop peu, trop tôt ou trop tard, voilà les raisons de la maladie ou
de la guérison.
Pour obtenir un équilibre naturel, il faut éliminer les toxines physiques
et mentales.
Le bol en bois
L’idéal, en matière de diététique, est de prendre une variété limitée
d’aliments par repas. Les nutriments sont alors plus facilement assimilés et
digérés.
Certains peuples restent en excellente santé jusqu’à un âge très avancé
grâce à leurs habitudes alimentaires. Les habitants de l’Himalaya se
nourrissent de riz, de deux ou trois petits poissons grillés à la cendre et de
quelques légumes de leur jardin. En Chine, les centenaires vivent de
bouillies de maïs broyé à la pierre, agrémentées d’un ou deux légumes
sautés au wok.
Pour mes repas quotidiens, j’utilise un beau bol en bois. Il représente le
volume de nourriture qui me suffit physiologiquement (on dit que l’estomac
a la grosseur de notre poing) et me permet de limiter mes choix : un peu de
riz, une cuillère à soupe de légumes verts, un petit morceau de poisson (ou
un œuf, du tofu…) assaisonnés de sésame, d’herbes et d’épices ; une soupe
consistante en hiver, une salade composée en été.
Les Orientaux, excepté les jours de fête, se contentent souvent d’un bol
de riz, de soupe ou de pâtes pour leur repas.
Le bol en bois est symbole de pauvreté, de frugalité chez ces mystiques
qui vivent en accord avec leurs idéaux et leur éthique. Contestation muette
contre les excès et l’opulence de nos sociétés aux dépens de millions
d’autres êtres humains que nous exploitons.
La batterie de cuisine
Se nourrir, ce n’est pas seulement manger. C’est aussi préparer, cuisiner,
présenter, recevoir… et nourrir son âme. Abandonnez-vous au plaisir de
laver les légumes, de les couper, de les mettre à la vapeur… Choisissez de
bons ustensiles de base, gardez votre cuisine immaculée et faites travailler
votre imagination.
Jeûnez pour…
• Perdre du poids (c’est le moyen le plus rapide) ;
• Vous sentir mieux physiquement et moralement ;
• Avoir l’air et vous sentir plus jeune ;
• Laisser reposer votre organisme ;
• Nettoyer votre organisme ;
• Améliorer votre digestion ;
• Avoir le regard plus clair ;
• Avoir une peau plus belle ;
• Avoir une haleine fraîche ;
• Réfléchir plus vivement ;
• Reprendre de meilleures habitudes alimentaires ;
• Avoir plus de contrôle sur vous-même ;
• Ralentir le processus du vieillissement ;
• Normaliser votre taux de cholestérol ;
• Remédier à l’insomnie et aux tensions ;
• Vivre avec plus d’intensité ;
• Apprendre à votre corps à ne consommer que ce dont il a besoin.
Un adepte du jeûne
J’ai rencontré un Américain âgé de 60 ans qui fait 3 kilomètres de
marche par jour et dont le conseil favori est : « Moins entraîne plus ».
Il jeûne un ou deux jours par semaine et sept jours d’affilée au début de
chaque saison. Pendant ses journées de jeûne, il se limite à un jus de fruits
qu’il sirote tout au long de la journée, et qu’il concocte de la façon
suivante :
• 6 oranges ;
• 3 pamplemousses ;
• 2 citrons ;
• une quantité d’eau minérale égale à celle des jus de fruits.
Réapprenez la faim
Les boissons
Saviez-vous qu’une canette de boisson « douce » contient à elle seule
l’équivalent de douze morceaux de sucre ?
Manger trop salé entraîne une envie de sucre. Et manger trop sucré à
nouveau une envie de sel. Ensuite nous avons soif… Pour réguler sa soif, il
faut donc d’abord éviter tout ce qui est trop salé ou trop sucré.
La prise de trop grandes quantités de liquides entraîne le corps à une
perte de calcium et de vitamines qu’il s’est fatigué à emmagasiner après de
nombreuses opérations chimiques, et qui sont gaspillées lorsque l’on
transpire ou que l’on urine trop. La température du corps s’abaisse et il a
moins d’énergie. Cette perte de calcium entraîne tassement des vertèbres et
fatigue.
Boire pendant les repas est donc une erreur ; mais mettre le couvert sans
verres ferait hurler bien des gens. « Et le vin ? » me dira-t-on. Mais est-il
nécessaire de boire de l’alcool à chaque repas ? N’y a-t-il pas d’autres
plaisirs dans la vie ? Aucun peuple d’Asie ne boit à table. Les Japonais
prennent du thé 15 minutes après leurs repas et vous vous étonnerez de
savoir que le verre n’existait pas dans leur civilisation avant qu’ils ne
s’occidentalisent. Ils savaient alors qu’absorber trop de liquides avant ou
pendant un repas dilue nos précieux sucs gastriques dont la fonction est de
digérer ce que nous mangeons. Pour bien digérer, il faut donc ne pas trop
boire. Une soupe, par exemple, contient assez de liquides pour nous
hydrater ; légumes et fruits aussi.
Pour ne pas avoir trop besoin de boire, il faut éviter les aliments acides
(surtout les sucres et les farines blanches) ou trop salés. Le sucre, comme le
sel, pousse l’organisme à retenir ses fluides pour les neutraliser. Les
aliments trop gras, eux aussi, sont acides : c’est pour cela que vous avez
soif après avoir mangé des frites.
En revanche, il faut boire entre les repas. La constipation est souvent
due à un manque de liquides, surtout chez les personnes âgées.
Rappelez-vous enfin que l’alcool, comme le tabac, durcit les vaisseaux
sanguins, et nous fait donc vieillir avant l’âge.
Vinaigre magique
Pour perdre quelques kilos, prenez chaque matin au réveil une cuillère à
café de miel et une cuillère à soupe de vinaigre de pomme, dans un verre
d’eau chaude ou glacée. Le vinaigre a le pouvoir d’éliminer les protéines en
excès et possède exactement les mêmes propriétés que la pomme. Il dissout
les toxines bloquées dans les articulations, apporte du potassium à
l’organisme et assouplit le corps.
Suggestions de visualisations
Le mental fonctionne par images. Vous ne vous souvenez pas de la
nourriture par des phrases, mais par des images. Entraînez-vous à visualiser
des aliments sains et délicieux. Lors d’une réception, votre main ira
automatiquement saisir un cocktail de fruits au lieu de petits fours, et au
cours de la conversation vous ne réfléchirez pas aux règles de la diététique.
Visualisez par exemple des aliments qui, vous le savez, vous
apporteront de l’énergie, une belle peau, de beaux cheveux. Comme une
figue séchée, une salade composée de tofu, un bol de grenades égrainées, un
biscuit au sésame…
Entraînez-vous quotidiennement
Efforcez-vous de répéter cette visualisation sans en changer les
moindres détails pendant 21 jours consécutifs, après une pause de
relaxation. Vous êtes en train d’imprimer un schéma sur vos cellules
cérébrales. Quand ce schéma sera devenu précis et clair, votre corps sera
obligé d’obéir. Le corps ne fait que suivre ce que le subconscient lui a dicté.
Le subconscient ne fait pas la différence entre une expérience réelle et une
expérience imaginaire. Essayez de « préconstruire » la sensation d’être dans
ce nouveau moi. Mais ne parlez de vos buts à personne. Avoir à donner une
explication à des gens qui ne connaissent pas ces techniques et qui en
doutent diluerait vos énergies. Et surtout, faites confiance à votre moi
intérieur. La plupart des gens mangent par anxiété. C’est pourquoi vous
devez visualiser l’image que vous aimeriez avoir, et non celle d’une
personne qui se torture à faire des exercices en salle ou qui pleure devant un
petit pois dans son assiette.
Visualiser est un exercice grâce auquel vous deviendrez de plus en plus
habile à réaliser ce que vous souhaitez.
Nous sommes tous prisonniers de notre mental. Il faut donc le
programmer pour se libérer. Si vous vous voyez comme une « personne
forte », il faut la substituer par une personne mince. Même un corps n’ayant
jamais été svelte peut le devenir. Comme dans bien des domaines, vous ne
recevrez que ce que vous avez décidé d’obtenir. Il faut donc faire entrer
dans votre subconscient les données justes (informations) si vous voulez
prendre les décisions correctes. Le corps répond à ce que le subconscient lui
dicte.
Le subconscient connaît exactement le fonctionnement de notre corps,
bien mieux que les médecins ou nous-mêmes. C’est à lui de nous indiquer
notre poids, le corps idéal qui est le nôtre, les décisions à prendre ; et non
aux magazines, à l’entourage ni même à nos sentiments.
Un subconscient correctement programmé est bien plus puissant que la
volonté dans une situation où il y a conflit. Les mots et les images
fonctionnent aussi bien que de vraies molécules pour stimuler les processus
de la vie. Une parole blessante est plus difficile à pardonner qu’un acte de
violence physique. Le spectacle d’un accident est beaucoup plus
traumatisant que tous les récits qu’on peut en faire.
Buts fixés, régimes, informations, exercices… tout contribue à
« fournir » les données justes à votre « ordinateur », y compris les raisons
psychologiques qui vous poussent à trop manger.
C’est le subconscient qui contrôle l’appétit. Fixez-vous un but précis et
vous perdrez les kilos en conséquence. Écrivez le poids que vous visez sur
une feuille de papier. Vous avez en vous les moyens d’atteindre votre but.
CONFIANCE EN SOI
• Je suis belle, je suis heureuse, je suis légère, je suis moi.
• J’ai confiance en moi et me sens bien en ma propre compagnie.
• La beauté commence par l’acceptation de soi.
• Chaque succès remporté me donne foi en un autre.
• Même si je me suis laissée aller hier, je sais que je peux me
reprendre aujourd’hui.
• Je peux devenir mince, même si je ne l’ai jamais été avant.
• Je peux matérialiser mon image idéale.
• Je peux être aussi belle et mince que je le désire.
• Je peux améliorer ma santé en me regardant dans un miroir et en
m’aimant.
• Je peux être belle sans ressembler à personne.
• Je m’aime comme je suis et je m’aimerai toujours.
• Si j’aime mon corps, il me le rendra.
• C’est mon mental qui commande mon corps.
• Il y a en moi une personne radieuse, pleine de vitalité.
• Il y a au moins dix façons qui me permettraient d’être plus moi-
même.
• Confiance et contrôle sont deux choses distinctes. Moi, je fais
confiance à mon corps.
VOLONTÉ
• Si je choisis ce que je veux manger, je peux aussi choisir de
refuser ce que je ne veux pas.
• Je me fixe un but et je m’engage à l’atteindre.
• J’échange mon comportement compulsif de trop manger contre
celui de devenir mince.
• Je suis la seule à pouvoir contrôler mon poids.
• J’ai besoin de principes car mon esprit ne sait pas ce qu’il veut.
• Quand j’aurai faim, mon corps me le dira. Je n’ai pas à y penser.
• La minceur est la récompense de la frugalité.
• Je dois me sentir pleine d’énergie et légère après un repas ; ni
fatiguée ni somnolente.
TIMING
• Tout ce que je mange sans avoir faim me fait grossir (mon corps
ne peut le métaboliser).
• Manger n’est un véritable plaisir que lorsque j’ai faim.
• Pour un meilleur métabolisme, 6 petits repas sont meilleurs que 2
gros.
• Je peux avoir faim un jour et pas le suivant.
• Je dois toujours demander à mon corps ce qu’il désire avant de
manger.
• Je dois bouger pendant les 20 minutes suivant un repas.
• Le jeûne doit rester une pratique planifiée mais ne doit pas être
confondu avec le fait de sauter un repas.
• Je ne mange pas pendant les 3 dernières heures précédant le
coucher – mon estomac doit finir de digérer.
• Je ne bois que 15 minutes après avoir mangé. Mon corps n’a
envie que d’un seul type d’aliment à la fois.
• Manger « pour ne pas avoir faim plus tard » fait grossir.
• Jeûner est un art qui se cultive.
• Il n’existe pas de fringales qui ne passent pas. À moins d’avoir
une vraie faim.
• Quand je m’ennuie, je n’ai pas besoin d’un morceau de chocolat,
mais de stimulation.
• Il faut manger en premier ce que l’on aime le plus, pour être plus
vite rassasié.
IMAGE ET ATTITUDE
• Une attitude de « femme mince » crée un corps de femme mince.
• Conscience et attitude comptent autant que des connaissances en
diététique.
• Je veux être au meilleur de moi-même chaque jour de ma vie.
• La graisse me paralyse, et si je grignote, c’est pour oublier
problèmes, ennuis, malaises…
• C’est la peur de vieillir et de grossir qui bloque mon énergie.
• Mes habitudes alimentaires créent ma réalité.
• La nourriture est mon meilleur médecin.
• La santé est une qualité qui donne jour à de bonnes habitudes.
• Je suis la créatrice de mon corps et de ma vie.
• Je peux aller au restaurant et me contenter de converser ; je ne
suis pas obligée de manger.
• Je ne peux pas mentir : mon corps trahit tout ce que j’ai mangé.
• Je n’ai pas besoin de dizaines de robes. J’ai besoin d’un corps
mince.
• Je dois choisir entre finir mon assiette et être à l’aise dans mes
pantalons.
• J’imagine le nombre idéal qui s’inscrira sur la balance.
• Je dois toujours être consciente de mes problèmes émotionnels.
• Je dois anticiper les effets de la boisson sur mon corps.
• Je me débarrasse de tout ce qui sape mon énergie : nourriture
malsaine, gens inintéressants, objets encombrants, médiocrité…
• Je ne dois pas garder la graisse inutile dans mon corps.
• Je remercie mon corps d’être en bonne santé.
• Je traite mon corps comme je traite mes meilleurs amis.
• Je ne fais pas de régime. Je mange peu, c’est tout.
• Je suis en paix avec la nourriture. Elle enrichit ma vie.
• Mon corps est mon temple. Je l’habite avec respect.
• Si je mange trop aujourd’hui, je n’aurai pas faim demain, ni
après-demain.
• Mon mental voit surtout des images (nourriture, silhouette,
vêtements, futur…).
• On perd du poids quand on arrête de faire une fixation sur le
chiffre de la balance.
• Préparer sa nourriture, c’est prendre soin de sa santé et de sa
beauté.
• La qualité me nourrit dans tous les domaines.
• Mes pantalons sont mes juges les plus honnêtes.
• Pour maigrir, je dois m’organiser.
• Pour maigrir, il faut que les pensées soient suivies par des actes.
• Ce qui nourrit mes pensées est aussi important que ce qui nourrit
mon corps.
• C’est en choisissant ce que mon corps réclame que je serai en
accord avec moi-même.
SOINS DU CORPS
• Je dois me soigner pour mieux soigner les autres.
• Je ne veux pas compromettre mon corps avec des produits
chimiques et malsains.
• Je note le poids que je lis sur la balance, quel qu’il soit.
• Mon corps peut embellir grâce à la pratique d’abdominaux, à une
alimentation saine et à de bonnes postures.
•Je brosse mon corps 5 minutes tous les jours.
• Pas de programme fixe d’exercices. C’est à mon corps de
décider.
• Trop se reposer, c’est « se rouiller », ce qui signifie se détruire.
1- Notamment Soyez bien dans votre assiette jusqu’à 80 ans et plus, Libre Expression, Québec, 1994.
Troisième partie
Le mental
« Il est absurde de s’ignorer soi-même quand on veut
connaître tout le reste. »
Platon
L’esprit ne sait pas ce qu’il veut : je veux maigrir, et je veux manger une
part de gâteau.
Nous avons donc besoin de principes. L’usage des principes peut
devenir une habitude et un réflexe si l’on fait assez d’efforts pour les
appliquer un certain temps.
L’esprit ne sait pas choisir. Il a besoin du support de certains principes
pour l’aider à dicter les comportements. Tant de choses sont si simples que
nous ne les appliquons pas : vivre avec équilibre, bon sens, respect de
l’environnement… Ce sont les ambitions et les principes qui sont le pilier
d’une vie. Sans eux, nous n’aurions aucun repère.
Concentration et méditation
Faites le vide autour de vous, ne vous laissez pas distraire par les bruits,
les visages, les personnes qui vous entourent. Faites le vide pour vous
concentrer sur un sujet unique ou plutôt sur le rapport entre vous-même et
ce sujet. Ce travail consiste à neutraliser pensées, désirs et imagination.
Commencez par avoir pour but l’état de « non-pensée ». Au début, les
idées reviendront : repoussez-les doucement ; effacez-les encore et encore,
même si ce n’est que pour 30 secondes. Vous verrez que c’est possible. Cela
aura été le premier pas. Les yogis peuvent rester ainsi des journées entières.
Si vous vous entraînez assidûment à vous vider l’esprit de vos pensées,
celles-ci reviendront à la surface, mais elles resteront de moins en moins
présentes et finiront par être facilement rejetées. S’entraîner à méditer ou à
contrôler son esprit est comme s’entraîner à faire travailler un muscle.
Seules la patience et la persévérance peuvent donner un résultat.
Quand une personne médite, elle se plonge dans un état de repos deux
fois plus grand que celui du sommeil. La consommation d’oxygène est plus
importante, les pulsations cardiaques plus rapides et l’esprit reste en éveil. Il
faut 10 minutes pour atteindre cet état, alors qu’il faut 6 heures pour
atteindre une telle profondeur de relaxation avec le sommeil.
Pendant ces moments de méditation, toute ambiguïté, toute dépendance
à autrui et tout attachement disparaissent complètement. Une sensation
extrême de liberté se fait alors ressentir : c’est le chemin le plus simple et le
plus rapide vers le bonheur. Laissez les choses suivre leur cours, un peu
comme si vous n’étiez pas concernée. Au bout de quelque temps, vous vous
sentirez fermement détachée.
La méditation peut se pratiquer partout, même en faisant la queue pour
attendre un bus ou en lavant la vaisselle. Le golf aussi est un excellent
exercice de méditation, de détente et de paix. Un joueur disait un jour qu’à
la fin d’un parcours il se sentait autant en paix avec lui-même qu’un bonze
sur le sommet d’une montagne. Ce qui est important, c’est de rester,
pendant un moment, intérieurement attentif. Cela procure une force que
vous ne trouverez nulle part ailleurs. Cette discipline mentale n’a rien à voir
avec la vacuité ou la torpeur. C’est le procédé par lequel nous affûtons notre
conscience et notre attention, ce qui est extrêmement utile dans la vie de
tous les jours.
Quelqu’un disait, à propos de la méditation et du yoga : « Je n’ai pas le
temps de ne pas pratiquer. »
Le verbe « méditer » (meditari en latin) signifie se laisser conduire vers
le centre. Tout ce qui est fixe domine et bloque l’esprit. Prenez du temps
tout simplement pour « être », afin de laisser votre esprit se « recharger » en
silence. Débarrassez-vous, de temps en temps, de votre image, et revenez à
la sensation d’être une personne nouvelle.
Il faut savoir parfois ne rien faire. La méditation nous aide à
comprendre comment fonctionne notre mental. Avant de la pratiquer, les
gens n’ont aucune idée du nombre de pensées éparpillées traversant leur
esprit en l’espace d’une seconde. Et ce sont ces pensées qui compliquent
leur vie.
La méditation est une nourriture psychologique qui nous permet de
nous renouveler et de réaffirmer les choses essentielles. Courir sur une
plage, s’asseoir dans un bois, écouter de la musique…, ces formes d’activité
exigent que nous prenions du temps. Nous pouvons méditer, c’est-à-dire
garder notre esprit immobile, en marchant, en étant assis, debout ou allongé.
Il faut faire taire le corps en gardant certaines postures (le yoga en
conseille beaucoup, comme la position du lotus, la position allongée sur le
dos, en complète relaxation et les yeux fermés). Ralentir autant que possible
sa respiration. Faire taire le mental. Interdire toute pensée qui ramènerait
l’esprit à la réflexion.
Le maître bouddhiste zen Deshimaru disait : « Il faut laisser les pensées
défiler comme des nuages dans le ciel. Ne pas penser à la vie, mais être la
vie. » On obtient ainsi une meilleure circulation sanguine, une meilleure
mémorisation. Il faut obtenir le silence intérieur et économiser ses paroles.
Se concentrer sur les bruits intérieurs, les battements du cœur, la
respiration… sur tous les bruits organiques.
Méditez, trouvez le degré zéro d’activité mentale et musculaire. Sentez
la chaleur et la pesanteur vous envahir. Énoncez ce que vous ressentez en
vous parlant : « Je sens la chaleur envahir mon corps… » Ancrez chaque
sensation par une phrase. Ensuite, il suffira de prononcer cette phrase pour
que l’état s’installe.
Matins de calme
Méditez le matin, lorsque l’air est encore frais et libre de toutes sortes
de vibrations artificielles.
Plus vous vous concentrez sur les détails de l’environnement, plus
immédiates seront vos perceptions. Observez vos émotions comme des
phénomènes extérieurs qui ne vous touchent pas. Vous parviendrez ainsi à
ne plus être esclave de vos regrets, de votre impatience, de l’anxiété, et de
toutes sortes de pensées confuses, au point que vous en arriverez même
oublier le présent et que vous aimerez cela ! Quand vous parvenez à ne plus
penser, vous avez atteint votre but. Les choses deviennent simples. C’est
comme si vous étiez morte. Toutes les responsabilités, les obligations se
sont envolées. Acceptez les idées surgissant sans leur donner d’importance.
Si vous arrivez à penser à quelque chose qui ressemble à « rien », le repos
que vous en retirerez sera extrêmement intense. La nuit, vous vous reposez
peut-être, mais vous rêvez aussi. Le repos de votre mental n’est donc pas
complet.
Offrez-vous le temps et l’endroit propice pour méditer dans un petit
coin retiré de votre logis ; installez-y un grand coussin confortable, en pure
laine ou en soie, un petit autel (une planchette à la hauteur des yeux suffit)
sur lequel vous placerez une bougie, une fleur et un bâtonnet d’encens (les
bonzes s’en servent pour minuter chaque séance, qui dure environ 20
minutes). Laissez le parfum et le silence vous envelopper, prenez
conscience de la douceur du coussin, respirez profondément deux ou trois
fois pour expirer les pensées négatives et posez-vous 20 minutes. Sans
souplesse corporelle cependant, la position du lotus est inconfortable, et il
ne faut pas se leurrer : on ne peut oublier son corps s’il nous fait souffrir.
Des exercices de souplesse sont donc eux aussi indispensables à la
préparation de véritables séances de méditation. La position correcte est
primordiale, et pour de nombreuses raisons trop longues à expliquer dans
un résumé aussi court, la meilleure pour se concentrer. Les autres (dans un
fauteuil ou en position allongée) ne vous permettront jamais d’atteindre le
vrai « non-état » de la plénitude parfaite.
« Seul l’homme parfait peut vivre parmi ses pairs sans accepter leurs
préjudices. Il s’adapte à eux sans perdre sa personnalité. D’eux, il
n’apprend rien et reconnaît leurs aspirations sans les faire siennes. »
Tchouang Tseu
Apprenez à refuser
« Une personne libre est une personne qui peut refuser une invitation à
dîner sans donner la moindre excuse. »
Jules Renard
Dans notre culture, il est plus acceptable d’être gentil et hypocrite que
direct et honnête. Si dire non est un problème, votre objectif devrait être de
savoir dire non à quelqu’un pour pouvoir dire oui à vous même. Après tout,
si vous refusez d’aller à une fête entre amis, celui qui vous a invitée n’ira
pas se jeter du haut d’une falaise parce que vous n’avez pas accepté son
invitation. Et si vous vous sentez moralement obligée d’accepter, alors osez
faire une proposition du genre : « D’accord, je suis libre vendredi mais
jusqu’à 20 h seulement. » Une explication simple avec le moins de détails
possible est la meilleure façon de refuser. Entraînez-vous à dire : « Je suis
désolée, je n’ai pas le temps pour le moment, mais je te rappellerai quand
mon emploi du temps me le permettra. » Ne changez pas vos projets pour
accommoder les autres. Ne vous souciez pas de ce qu’ils pensent ou de ce
qu’ils disent de vous. Vous n’en serez que plus libre. Quand vous
compromettez vos rêves et vos propres valeurs pour quelqu’un d’autre,
vous perdez un peu de vous-même, un peu de votre force. Plus vous
compromettez votre authenticité, moins vous serez forte. Laissez derrière
vous tout ce qui n’est pas enrichissant et coupez les liens avec les
croyances, les valeurs et les obligations qui ont été vôtres dans une période
de votre vie mais qui ne correspondent plus à ce que vous êtes maintenant.
Ne soyez pas la personne qu’on s’attend à ce que vous soyez, mais la
personne que vous, vous voulez être. Sachez avec précision et fermeté ce
que vous voulez et ce que vous ne voulez pas dans votre vie. Soyez
indépendante. Il faut avoir le courage de dire non en souriant sans
s’excuser. Rien ni personne ne possède le moindre pouvoir sur nous car
nous sommes les seuls à gérer notre pensée. Si nous ne parvenons pas à la
rendre harmonieuse et équilibrée, il en ira de même pour notre vie.
Apprenez à écouter
« Le ciel nous a donné deux oreilles pour écouter et une bouche pour
parler.
Nous devrions donc écouter deux fois plus que parler. »
Proverbe chinois
Le bavard est tel un vase vide. Écouter en gardant son corps absolument
immobile, dans une position statuaire, empreinte de grâce et de solennité,
faisait partie de l’éducation dans l’Antiquité. Cette position attentive
revêtait une sorte de garantie de la moralité et donnait une image de
tranquillité à celui qui en avait acquis les techniques.
Le silence dévoile quelque chose de profond, de merveilleux et de sobre
sur le caractère de celui qui sait écouter.
Exercez-vous à faire régner sur vous-même une sorte d’économie
stricte de la parole, du mouvement et des mots inutiles lorsque vous êtes en
présence d’autrui. Voyez en vous-même les bienfaits de cette secrète
énergie gagnée et constatez l’impact que vous laisserez sur les autres.
Une règle d’or : si vous n’avez rien de gentil à dire, ne dites rien. Tout
ce qu’il faut, c’est que vous soyez sûre d’être traitée avec justice, gentillesse
et respect. Appliquez ces principes vous-même.
Les choses n’ont que l’importance qu’on leur donne. Parlez de misère,
et vous aurez plus de misère. Dites des choses drôles et le rire se décuplera.
Prenez votre respiration avant de parler. On vous prêtera plus
d’attention et de respect. Laissez parler les autres à leur aise et laissez-les
d’abord terminer d’exprimer leurs pensées.
Quand vous faites quelque chose de bien, ne dites rien : c’est magique,
parce que plutôt que de diluer votre plaisir, vous le gardez entier pour vous.
Trop parler nous vide de notre énergie et enlève du poids à ce que nous
disons. Si l’on parle trop, on se sent lourd et coupable d’avoir importuné les
autres. Les gens parlent souvent pour leur propre satisfaction, non pour faire
profiter les autres de leurs expériences. Ils parlent trop souvent d’eux-
mêmes. Cessez de parler de vos malheurs. Ils vous fatiguent, ainsi que vos
interlocuteurs. D’autre part, plus nous parlons, plus nous nous éloignons des
autres et de nous-mêmes.
Refusez les discussions métaphysiques et religieuses. C’est la meilleure
manière de ne pas vous faire d’ennemis. Souvenez-vous aussi du fait qu’il y
a des moments propices pour parler de choses profondes et d’autres pour
rester à la surface des choses. Apprenez à choisir ces moments.
Ne critiquez pas
Critiquer ne dira rien sur les gens, mais en revanche en dira long sur
vous : vous êtes une personne qui critique. Quand vous critiquez quelqu’un,
vous créez un problème et ne faites que vous dévaloriser. Juger les autres
demande de l’énergie et vous met dans une situation où vous ne devriez pas
être. Critiquer est surtout une habitude. Entraînez-vous à ne jamais dire de
mal de qui que ce soit, quels que soient vos sentiments. Vite, cette nouvelle
habitude deviendra une seconde nature. Critiquer peut apporter un
soulagement, mais il existe d’autres sujets de conversation. Restez loyale
envers les absents. Défendez-les. Vous gagnerez ainsi la confiance de ceux
qui sont présents. Méfiez-vous de la duplicité. Traitez tout le monde selon
les mêmes principes.
Au lieu de vous occuper des défauts des autres, occupez-vous des
vôtres. Tournez votre esprit vers des choses qui sont plus agréables que les
maux ou les malheurs d’autrui, comme les secrets de la nature, les histoires
vraies, un séjour à la campagne où l’on peut prendre du plaisir grâce au
spectacle, au calme et au réconfort qu’elle offre. Voilà ce qu’il faut
substituer à la curiosité.
Nul ne peut vivre à la place d’autrui.
« Ce que vous êtes fait tellement de bruit que je n’entends pas ce que
vous dites. »
Emerson, Platon ou le philosophe
Savoir se contrôler est essentiel pour garder de bonnes relations avec
autrui. Évitez d’étaler vos connaissances, de vous poser en philosophe.
Devenir vide, c’est devenir riche. Nous parlons souvent plus haut que nous
ne pensons. Nous tentons d’exposer des idées que nous admirons. Nous
jouons des rôles de personnages que nous aimerions devenir, mais qui sont
malheureusement faux.
Ne faites pas étalage de maximes, mais montrez les effets de celles que
vous avez appliquées. Ne dites pas aux autres comment il faut manger, mais
mangez vous-même comme il faut. Ne tirez point vanité de ce que vous
faites.
Altruisme et solitude
Restez vous-même
« Je n’aime pas les compétitions ; la seule personne contre laquelle je
veux me mesurer, c’est moi. Il n’y a pas de vainqueurs, il n’y a que des
différences. »
(Paroles d’athlète)
Demeurer « entière » (intègre) repose sur le détachement. Vous n’avez
pas besoin d’aspirer à être semblable aux autres ni différente. Une femme
sans trop d’attaches se sent libre. La meilleure façon de faire progresser
l’humanité est d’avancer soi-même.
« Il se peut que mon logis soit étroit, mais je peux y dormir et m’y
asseoir. Vivant seul, cela me suffit. Je connais le monde et je ne m’y
mêle pas. Je profite seulement de ma tranquillité. Mon suprême plaisir
est la sieste et contempler les saisons. Le monde entier n’est que la
conscience que nous en avons. Si le cœur est en paix, même les trésors
les plus chers ne valent rien. J’aime mon pauvre logis. Je suis désolé
pour tous ces esclaves du monde matériel. On ne peut apprécier la
solitude qu’en la vivant. »
Kamo no Chomei, Notes de ma cabane
Être seul se dit en anglais alone, ce qui signifie à l’origine all one, soit
« tout un ». Appréciez les moments en solitaire. En fait, être seule n’est pas
un choix. C’est notre condition originelle. Nous sommes tous, au plus
profond de notre être, seuls. Cela peut être douloureux pour une personne
qui n’en a pas l’habitude, mais avec le temps, cela devient une précieuse
commodité. Ce n’est pas la solitude matérielle qui est à craindre, mais la
solitude spirituelle. Si l’on se sent perdu, seul, comment pouvons-nous
avoir un contact avec les autres, quand ils sont présents ? C’est par la
solitude que nous pouvons regagner de l’énergie. La solitude des vrais
solitaires n’est qu’apparente. Leur esprit est un monde peuplé d’êtres et
d’idées, une caverne secrète où se déroulent mille conversations.
Appréciez la solitude. Considérez-la comme une situation privilégiée,
non comme une épreuve. C’est un don du ciel et la condition essentielle
pour s’améliorer, traiter de sujets sérieux ou bien travailler. Les moments de
solitude sont faits pour planter des graines qui pousseront et s’épanouiront
sur l’inconnu, sur des parties encore non découvertes de la vie.
Apprenez à apprécier votre propre compagnie avant d’y être acculée. Il
y a de fortes chances que chacun de nous ait plusieurs années de sa vie à
passer seul. Autant s’y préparer, et bien. Vivre seul est un art qu’il faut
apprendre et cultiver. Il y a tant de choses que nous ne pouvons réaliser que
dans le silence et dans la solitude ! Méditer, lire, rêver, imaginer, créer, se
soigner…
Apprenez à être heureuse pour vous seule : cuisinez, jardinez, récoltez,
embellissez votre corps, votre logis, vos pensées… Partez de temps en
temps passer la nuit dans un petit hôtel, emportez un roman dans un café
ensoleillé, allez pique-niquer au bord de l’eau. Vous pourrez ensuite
doublement apprécier la présence des autres et leur apporter plus que vous
ne l’avez jamais fait. La solitude rend la vie tellement plus riche !
3
Polissez-vous comme un galet
Nos ressources sont bien plus riches que nous ne pouvons même
l’imaginer.
Ayez foi en vous-même et vous découvrirez que tout (ou presque) est
possible. Si vous vivez en fonction de vos aspirations et de vos rêves, vous
obtiendrez ce que vous désirez. Si vous redoublez vos efforts en vue d’un
but précis, vous obtiendrez des résultats surprenants. Choisissez de croire
que des choses bénéfiques vous arriveront.
Les gens qui ont « réussi » (belle situation, famille heureuse) ne doutent
pas de leurs capacités à obtenir ce à quoi ils aspirent. Le succès prend ses
racines dans l’esprit et se concrétise dans le monde matériel, jamais dans le
sens inverse. Pour obtenir la prospérité, il faut déjà la créer dans sa tête. Les
pensées sont d’une puissance incroyable. Nous avons tous ce même
avantage, donc il faut en profiter. Il est du contrôle de chacun de pouvoir
penser par soi-même. À condition d’avoir une assez grande ouverture
d’esprit et de rester réceptifs à tout, nous pouvons faire usage de toute
l’intelligence qui se trouve dans les sphères de notre subconscient.
Ne doutez pas de la réussite de vos projets. Pour trouver une nouvelle
voie, débarrassez-vous d’abord de vos précédents schémas mentaux.
Essayez de ne pas douter de vous-même. Vous pouvez parvenir à devenir ce
que vous souhaitez. Le doute est un gaspillage d’énergie qui entrave
l’aboutissement d’un projet.
Si vous vous dites que vous n’êtes pas une personne créative, vous ne le
deviendrez jamais. C’est vous (dans le cas des enfants, les parents ; dans le
cas des conjoints, le partenaire, quelquefois) qui vous empêchez d’être
créative. N’oubliez jamais que vous êtes remplie de passions, de talent,
d’intelligence, de sagesse, de créativité et de profondeur. Si vous ne
choisissez pas d’obtenir ce dont vous rêvez, ce que vous avez craint
arrivera. Nous créons et voyons ce que nous nous attendons à voir. Si vous
abordez une situation avec des préjugés négatifs, vous en subirez les
résultats négatifs. Nous créons notre réalité. La crainte nous pousse à nous
accrocher à nos anciennes habitudes et nous interdit toute souplesse. Si
nous nous persuadons qu’il n’existe qu’une seule manière d’agir, nous nous
crispons. Il existe toujours d’autres manières. Il faut les chercher. Ce n’est
pas ce qui nous arrive, mais la manière dont nous réagissons, qui importe.
Cessez de faire une fixation sur ce que vous ne voulez pas. Vous devez
« savoir » de l’intérieur que vous réussirez, et pas seulement l’espérer.
Voyez le problème. Demandez à votre subconscient de trouver une solution
et laissez-vous aller au sentiment que tout se réglera pour le mieux. Si vous
faites des efforts de concentration, tout échouera. Sentir le succès produit le
succès. Il faut rester le plus ouvert possible à toute éventualité. Y croire.
Vos propres paroles ont le pouvoir de nettoyer votre esprit de ses idées
fausses et d’y instiller, à la place, des idées justes. Ne gardez à la surface de
votre conscient que l’idée que tout ce qui arrivera est le meilleur et assurez-
vous de ne vous occuper l’esprit qu’avec des choses agréables, vraies et
justes. En changeant votre mode de pensée, vous pouvez changer votre
destinée. Ce n’est pas la chose que vous croyez qui va apporter un résultat,
c’est la sincérité de votre croyance.
Il n’est pas un atome de notre être qui demeure sans changement tout au
long de notre vie. Accepter de bien vouloir changer prouve que l’on ne s’est
pas raidi et que l’on est encore jeune. Quand nous cessons de changer, nous
mourons.
À chaque seconde de notre vie, nous créons une réalité par nos pensées
et par notre conduite. Nous devons réaliser le prix que nous payons pour
nos mauvaises pensées. Progresser spirituellement implique de changer, ce
qui veut dire abandonner une chose pour une autre. Abandonnez certaines
habitudes, certains points de vue, certaines exigences… Ne vous apitoyez
pas sur votre sort. Corrigez-vous plutôt. Tirez le meilleur parti des
situations et cessez de parler de vos malheurs. Mais efforcez-vous de voir
les choses en face. Vivre dans une inquiétude permanente plus ou moins
définie devient une habitude et finit par devenir chronique. On ne pense
même plus à s’en défaire ou à imaginer que la vie pourrait être différente si
nous acceptions de changer.
Le secret, pour changer, est d’être convaincu qu’à l’intérieur de soi, il
existe un moi qui restera toujours lui. Un moi qui a de la valeur et qui est
unique. Si ce moi reste notre pôle, tout ce qui s’y rattache peut changer sans
trop de peine.
Viktor Franckl, un ancien détenu des nazis et célèbre psychologue
autrichien de formation, avait établi, lors de sa détention, tout un système
philosophique, la « logothérapie ». Il enseignait à ses camarades que
beaucoup de maladies soi-disant mentales ou psychologiques sont en fait
les symptômes du sentiment sous-jacent d’un vide existentiel, d’un manque
de reconnaissance du sens de la vie. Il assurait que chacun de nous doit
découvrir sa mission, une mission unique que lui et lui seul peut remplir,
que ce soit dans les arts, dans les travaux des champs, dans le rôle de
parent, d’enfant ou d’époux.
Chaque ancienne couche de pensée doit être retirée pour être remplacée
par une nouvelle.
Si vous désirez quelque chose qui ne dépend pas de vous, vous serez
malheureuse. Quant aux choses qui dépendent de vous, elles sont toutes à
votre portée.
À chaque incident que vous vivez, demandez-vous quelles forces vous
possédez pour en tirer usage.
Ne vous appliquez qu’à ce que vous pouvez faire ou obtenir.
Celui qui dépend des autres est un mendiant.
Déclarez aux choses qui ne dépendent pas de vous qu’elles ne sont rien
pour vous.
Les seuls biens qui nous appartiennent vraiment sont l’usage des idées,
le choix de nos désirs, notre façon de juger, nos qualités morales, le travail
que nous pouvons faire sur nous. Mais nous ne sommes pas maîtres du
destin et même notre santé, nos biens, notre position sociale peuvent
prendre une direction différente de celle que nous souhaitions garder.
Lecture et écriture
Tout ce que nous lisons s’intègre à notre conscient. La plupart des écrits
sont fondés sur les observations personnelles d’un individu. Nous pouvons
récolter ainsi, dans l’intervalle d’un après-midi, le fruit de travaux qui ont
demandé une vie d’observations, de labeur, de recherches, de souffrances,
d’expériences…
Lorsque vous prenez des notes, vous pouvez vous souvenir de
l’essentiel d’un livre. Extrayez des livres ce qui vous touche
personnellement en le recopiant. Cela constituera votre portrait le plus
vivant.
Phrases et images apportent du plaisir et donnent du courage, de la
vitalité, de l’espoir.
Lisez dans le calme, sans musique ni café ni biscuits. Puis, après un
chapitre ou quelques pages, fermez le livre et réfléchissez à ce que vous
avez lu. Les mots sont faits pour interpréter les pensées. Lorsqu’une pensée
a été assimilée, les mots ne sont plus nécessaires. Mais le savoir doit
précéder les pensées pour atteindre une meilleure connaissance de soi. Nous
sommes tous un collage unique : un collage de nos parents, de nos amis, de
nos études, de nos expériences, de nos voyages, de nos lectures. Nous
sommes influencés par d’innombrables messages que nous ne pouvons, de
par leur multitude, mémoriser, mais qui nous ont, un à un, plus ou moins
changés.
Faire part de ses pensées ne veut pas forcément dire marquer des limites
(affirmer, dénier). Une personne cultivée peut percevoir à la fois l’unité et
la multiplicité d’un fait sans y trouver de contradiction. Plus que de
comprendre, il est important pour l’esprit de rester éveillé.
Cependant la littérature a le risque d’affaiblir la capacité de faire les
expériences nous-mêmes et de trop laisser vagabonder notre imagination.
Souvent les gens ont peur de changer d’opinion parce que, ce qui les
possède, c’est ce qu’ils ont lu, et, comme pour leurs possessions, ils ne
veulent pas s’en défaire.
Trop lire épuise également l’énergie. Ne possédez pas plus de livres que
vous ne pouvez en lire. Peu d’auteurs, peu d’ouvrages, peu de textes mais
les plus importants suffisent.
Plutôt que de beaucoup lire, alternez vos lectures avec l’écriture et
prenez des notes sur vos lectures afin de vous obliger à exprimer avec
précision et clarté vos opinions et vos idées. Cette pratique les implantera
dans votre esprit, ce qui vous permettra de les utiliser dans la vie
quotidienne.
On fait siennes les choses que l’on entend, que l’on lit, que l’on écrit.
Elles nous pénètrent, nous aident à interpréter ce que nous vivons.
Lire, écrire c’est donc prendre soin de soi. L’idéal est de trouver un
équilibre entre lecture, écriture et réflexion, un peu comme les abeilles qui
volent de fleur en fleur et choisissent celles qui leur permettront de faire
leur miel. Mettez donc de côté tout ce que vous avez « récolté » au cours de
vos diverses lectures. Appliquez tous vos soins à constituer un moi plus
solide et entier propre à vous et à vous seule, à rassembler ces multiples
trouvailles.
Quand vous ne savez plus quoi faire, écrivez sur une feuille de papier
tout ce qui vous passe par la tête. Les idées se perdent dans la panique et le
désordre. Mais les mots, eux, donnent du sens. Écrivez ce que vous
désireriez. Le fait même d’écrire enclenche quelque chose de magique.
Habituez-vous à savoir exactement ce que vous voulez.
Afin de nous délivrer de nos pensées, il faut d’abord les exprimer
clairement pour pouvoir ensuite les éliminer. Écrire est un moyen utile pour
apprendre à se connaître et à s’écouter. Tout le monde peut écrire. Mais une
fois que vous avez la conviction d’une idée, détruisez tout ce que vous avez
écrit : seules les impressions qu’elle laisse en vous doivent rester. Ne gardez
que les notes de choses agréables, et dans les périodes sombres, vous aurez
en face des yeux la somme de richesses, d’accomplissements et de joies qui
sont les preuves que vous avez déjà vécu beaucoup de moments pleins et…
qu’il y en aura d’autres.
Écrire, c’est entrer en relation avec son esprit. Cet acte engage
simultanément l’intellect, l’intuition et l’imagination. Si nous ne savons pas
exactement où nous en sommes, comment pouvons-nous prendre une
direction pour continuer ?
Lorsque vous êtes en colère, écrivez. C’est le meilleur moyen de mettre
une distance entre vous et vos problèmes. Comme si, quelque part, ils ne
vous appartenaient plus vraiment. Et c’est le meilleur des somnifères. Après
avoir versé de l’encre et vidé votre cœur, vous vous sentirez sereine.
Les images intérieures sont aussi importantes pour l’âme que celles de
la nature pour les yeux. Dans cet esprit, poésie, romans et films sont
indispensables. Ayez votre propre cahier de citations, poèmes, blagues,
anecdotes, récits, mémoires…
Quelques exercices
EXERCICES DU MATIN
« Le matin, quand il te coûte de te réveiller, que cette pensée te soit
présente : c’est pour faire œuvre d’homme que je m’éveille. D’autres
qui aiment leur métier se consument aux travaux qui s’y rapportent
sans se baigner ni manger. Toi, estimes-tu moins ta nature que le
ciseleur son art, le danseur la danse ? »
Marc Aurèle, Pensées
EXERCICES DE LA JOURNÉE
Exercez-vous à l’endurance physique. Pour que vous deveniez active,
vos efforts doivent passer par le corps : renforcer son courage, être capable
de souffrir sans s’effondrer ou se plaindre, essayer de résister froid, au
sommeil, à la faim.
Accordez à votre corps juste ce qui lui est nécessaire pour bien se
porter. De temps en temps infligez-vous un traitement assez dur pour
supporter les coups de la vie quand vous y serez contrainte.
Exercez-vous à la modération, à la patience, résistez aux tentations qui
peuvent s’offrir, attendez quelques instants avant d’ouvrir un cadeau, une
lettre…
EXERCICES DU SOIR
Préparez votre nuit en examinant tout ce que vous avez fait dans la
journée et purifiez ainsi votre pensée : en vous refusant de ressasser – ne
serait-ce qu’une soirée – vos problèmes, vous rendrez tranquille votre
sommeil.
Faites le bilan des choses accomplies : comment elles l’ont été,
comment elles auraient dû l’être, ou bien pourquoi elles ne l’ont pas été et
quelles conclusions vous pouvez en tirer.
Puis accomplissez un rite de purification : respirez un parfum, une fleur,
un bâtonnet d’encens… écoutez un peu de musique, prenez un bain et
préparez-vous à un doux sommeil en demandant à la nuit de vous apporter
le repos et les rêves de votre choix.
La pauvreté
Ce qu’il faut acquérir à tout prix, c’est de quoi vivre : la sécurité
financière pour garder son indépendance et sa dignité.
On comprend aussi qu’il est plus supportable de ne rien posséder plutôt
que de perdre ce que nous possédions. En se détachant matériellement, on
se détache aussi psychologiquement, et donc spirituellement. Tout cela est
possible : la personne à laquelle il est le plus facile de dire non est… soi-
même !
On peut alors prendre goût à se limiter, à mener une vie économe.
Cette pauvreté choisie, aidée par des goûts simples, peut ensuite se
muer en richesse. On apprendra peu à peu, grâce à ce style de vie, à évaluer
les qualités pratiques des choses et non leur qualité de faire-valoir.
Manger pour simplement dompter sa faim, se maîtriser pour dompter sa
colère… tout cela est nécessaire pour trouver la paix. Il faut en quelque
sorte se quitter soi-même. Par là, on quitte toutes les choses.
Paradoxalement, c’est celui qui renonce à lui-même qui garde tout ce
qu’il veut. Car il a renoncé à tout ce qu’il ne désirait pas expressément. Ce
n’est pas celui qui a peu, mais celui qui désire plus qui est pauvre. Celui qui
s’adapte à la pauvreté est riche.
La sobriété est une pauvreté volontaire et les mesures de la richesse sont
ce qui est nécessaire et ce qui est suffisant.
L’épicurisme d’ailleurs est d’origine ascétique : aucun bien n’aide son
possesseur si celui-ci n’a pas été à l’avance préparé à le perdre.
Imaginez que vous ne possédez plus qu’un appartement, un lit, une
table, un ordinateur, une petite cuisine aménagée et quelques vêtements.
Plus de bijoux, ni de livres, ni de bibelots… Seriez-vous en enfer ou au
paradis ?
Exercez-vous à la pauvreté. Pratiquez l’abstinence comme une sorte
d’exercice régulier, auquel vous reviendrez de temps en temps et qui vous
permettra de donner une nouvelle forme à votre vie, cela pour apprendre à
être suffisamment détaché des biens qui vous entourent. Il faut de temps en
temps se priver du luxe, afin de ne pas être malheureux le jour où le sort
nous dépouillerait de tout. Il faut s’entraîner ainsi pour vivre heureux, tout
simplement.
Il faut aussi s’exercer à la pauvreté pour ne pas la redouter : boire du
café lyophilisé pendant une semaine si l’on ne consomme que de très bons
arabicas d’habitude.
Le renoncement
Le détachement est le fruit du renoncement et celui-ci la première
condition pour parvenir au détachement.
Notre préoccupation première devrait toujours être une connaissance
plus profonde de notre esprit mais nous gaspillons notre temps, notre vie et
notre précieuse énergie à accumuler les objets, les possessions, à rechercher
du plaisir dans la nourriture, la boisson, les émotions fortes… Nous
cherchons sans cesse à obtenir plus, à avoir plus de temps, et nous oublions
que la puissance et la connaissance sont à l’intérieur de chacun de nous.
Renoncer est ce qu’il y a de plus difficile.
Pour apprendre à renoncer, c’est-à-dire à choisir de renoncer, il faut se
fixer des objectifs raisonnables. Si l’on veut aller loin, il faut commencer
tranquillement, sans user ses réserves. Et puis il faut apprendre à tirer parti
de ses échecs pour évoluer. Renoncement, détachement ne s’acquièrent pas
en quelques jours ni même en abandonnant toutes ses possessions. Le vrai
renoncement est à l’intérieur de soi. La conscience humaine a besoin de
périodes d’assimilation et de périodes de préparation. Beaucoup de choses
ne peuvent pas être assimilées du premier coup, parce qu’elles ne font pas
partie de notre conscience depuis longtemps.
Les « je… mon… ma…mes… » nous enchaînent et nous rendent
esclaves car ils comprennent tout ce qui nous enrichit par la richesse,
l’argent, le pouvoir, un nom, et ils équivalent aux verbes « prendre »,
« s’accrocher », « vouloir », « accumuler ». Certes ce sont des tendances
typiques des humains mais être humain veut aussi dire chercher le bonheur.
Ailleurs.
Une fois que vous aurez entraîné votre cerveau et vos nerfs à se reposer
sur cette idée de non-dépendance, vous obtiendrez tout ce que vous désirez
de la vie. Et vous verrez le monde d’un œil beaucoup plus optimiste.
Tout le secret est : « Entraînez-vous. »
Il est important, dans la première partie de sa vie, de goûter à tous les
plaisirs, de posséder ce qui nous fait envie, d’expérimenter. On peut alors
comprendre que renoncer est un plaisir et que le calme dépend d’autre
chose que de tous les petits plaisirs du quotidien.
Ki et enthousiasme
Oubliez le négatif afin de consacrer votre énergie à ce que vous désirez
réellement être ou avoir. Il y a déjà 2 600 ans que Lao Tseu a dit que notre
corps est composé d’infimes particules soudées les unes aux autres par de
l’énergie. Il pensait que l’esprit est un agent secret qui opère sur le corps et
le maintient en vie. Lao Tseu recommandait donc de nourrir son ki et
d’accroître son énergie. Ne cultivez pas un goût pour les choses tristes,
disait-il, même si elles sont belles. L’ancienne Chine n’avait ni musiques
tristes ou vives, ni harmonies éveillant les émotions : la musique était faite
pour soigner l’homme et l’élever spirituellement.
L’enthousiasme est ce sentiment qui nous incite à agir. C’est une forme
d’énergie très puissante qui devrait être cultivée autant que possible. Mais
comment avoir de l’enthousiasme quand le corps est malade ? Les gens
sains sont ceux qui sont gais, ceux qui aiment la vie et ses plaisirs. Un des
secrets pour vivre ainsi est de se souvenir avec autant de vivacité que
possible des meilleurs moments de sa vie, des moments qui nous ont
transportés dans une autre dimension. Ne vous est-il jamais arrivé de vous
sentir triste, sans aucune raison particulière, et puis de recevoir un coup de
fil pour aller vous balader avec un ami ? Vous oubliez en une seconde votre
mélancolie et la vie est à nouveau là, pour vous.
Choisissez donc avec soin vos amis, votre musique, vos lectures…
Dans notre société, nous sommes devenus trop passifs et acceptons ce que
la radio, la télévision, les médias et les modes nous imposent.
Une seule chose est vraie : bien vivre. Mais bien vivre suppose être
« vivant » et aimer la vie.
Le ki au quotidien
Les transformations du corps sont nécessaires à sa purification et aident
à en préserver l’essence. Pour cela, il nous faut garder nos chaînes de
transmission propres. Un sang sale est la cause de la plupart des maladies.
Les aliments, eux aussi, ont leur propre taux de vibrations. Des aliments
« morts » entraînent la mort. Trop de nourriture bloque l’énergie. Bougez,
marchez, faites-vous des massages, méditez, respirez… Ne négligez pas
l’insomnie. Les somnifères ne sont que des palliatifs et à moins d’avoir le
système nerveux irrémédiablement atteint, il faut chercher à savoir
pourquoi le sommeil ne vient pas. Sans sommeil, ou du moins sans
quelques heures d’un sommeil profond, on ne peut pas vivre bien.
L’insomnie est souvent due à un blocage du ki, lequel, empêché de circuler
librement dans l’organisme, se bloque quelque part et forme des nœuds ; il
en résulte trop d’énergie en certains points du corps, en particulier le
cerveau qui, trop « activé », ne peut trouver le repos. C’est pourquoi faire
quelques exercices de yoga, marcher, favorise la circulation du ki et permet
une répartition plus égale de celui-ci dans l’ensemble du corps.
L’eau, également, est très importante en ce qui concerne le ki. L’air qui
en est chargé, par exemple, multiplie les ions positifs à l’approche d’un
orage, d’où cette sensation de fatigue et de tension. Mais une fois que
l’orage a éclaté, nous sommes immédiatement soulagés. Les ions négatifs,
en grandes quantités au bord des eaux en mouvement (bords de mer,
rivières tumultueuses, torrents, cascades…), sont donc très précieux pour
nous redonner du ki. Les Chinois sont d’ailleurs convaincus que l’eau
transporte une énergie vitale et qu’elle est sacrée.
En conclusion
Voyagez, vivez
« Tant que les gens voyageront encore dans de lointains villages retirés
où ils trouveront une petite chambre pour passer la nuit, tant qu’ils
auront plaisir à se contenter de transports en commun et des vendeurs
des quatre saisons, ils trouveront du réconfort dans de petites choses. »
Alexandra David-Néel, Lampe de sagesse
La vie et la mort