Le Guide Culinaire
Le Guide Culinaire
Le Guide Culinaire
Auguste Escoffier
1
TABLE DES CHAPITRES
I
SAUCES
II
GARNITURES
III
POTAGES
2
IV
HORS-D’ŒUVRE
V
ŒUFS
VI
POISSONS
VII
RELEVÉS ET ENTRÉES DE BOUCHERIE
VIII
RELEVÉS ET ENTRÉES DE VOLAILLE
3
IX
RELEVÉS ET ENTRÉES DE GIBIER
X
ENTRÉES MIXTES
XI
PRÉPARATIONS FROIDES
XII
ROTIS
XIII
LÉGUMES
XIV
ENTREMETS
4
XV
GLACES
XVI
SAVORIES
XVII
COMPOTES, CONFITURES
5
Le Guide
Culinaire
SAUCES
6
Nous nous adressons à des praticiens ; et cependant, en
commençant cet ouvrage, nous considérons qu’il est
important de dire un mot des Fonds de cuisine, dont le rôle
est capital dans notre travail.
En effet, les fonds de cuisine représentent la base
fondamentale, les éléments de première nécessité sans
lesquels rien de sérieux ne peut être entrepris, et c’est
pourquoi leur importance est si grande ; pourquoi aussi ils
ont une si large place dans les préoccupations de l’ouvrier
désireux de bien faire.
Mais la volonté de bien faire, le talent même ne suffisent
pas, pour créer ces éléments qui représentent le point de
départ auquel, incessamment, l’on revient. Il faut les
moyens de les créer ; et ces moyens, on doit les fournir à
l’ouvrier, en mettant à sa disposition tout ce qui lui est
nécessaire en marchandises de premier choix.
Nous sommes aussi ennemis de la prodigalité ruineuse,
qui est inutile, que de l’économie trop limitative, qui enraye
l’essor du talent, provoque le découragement de l’ouvrier
consciencieux, et le conduit directement à l’insuccès.
Le plus habile ouvrier du monde ne peut rien tenter avec
rien ; et il serait arbitraire au plus haut point d’exiger de lui
la production d’un travail fini selon toutes les règles de
l’art, si on ne lui a fourni pour le faire que des éléments
défectueux, ou en quantité insuffisante pour atteindre un
bon résultat.
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Et en matière de fonds de cuisine, le grand point est là :
mettre à la disposition de l’ouvrier tout ce qui lui est
nécessaire, aussi bien au point de vue de la quantité que de
la qualité.
Nous savons que ce qui est possible dans une maison ne
l’est pas dans une autre ; que le travail est réglé par le genre
de clientèle à servir, et que les moyens de l’exécuter sont
naturellement déterminés par le point de fini auquel il doit
être porté.
Tout est relatif ; mais il est un juste milieu dont on ne doit
pas s’écarter, principalement en ce qui concerne les fonds
de cuisine. Et le chef d’établissement qui lésine à ce sujet,
qui prend trop au sérieux le principe de l’économie poussée
à ses extrêmes limites, absolument incompatible avec les
moyens de préparation d’une bonne cuisine, perd le droit de
faire des observations au chef chargé de la direction de ses
fourneaux. Ou s’il en fait, il sait pertinemment qu’elles sont
mal fondées et injustes ; il sait parfaitement qu’il est aussi
impossible à un chef d’obtenir d’excellente cuisine avec des
éléments défectueux ou en quantité insuffisante, qu’il serait
absurde d’escompter qu’une piquette, mise en bouteille, se
transformera en grand vin.
Mais si l’ouvrier a à sa disposition tout ce qui lui est
nécessaire, la mise en place de ses fonds de cuisine doit
retenir son attention d’une façon toute particulière, il doit
s’attacher à surveiller leur composition pour les rendre
irréprochables ; et avec d’autant plus de raison qu’il assure,
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par là, la marche régulière du travail général, et l’exécution
dans les règles des préparations qui lui sont demandées.
PRINCIPAUX FONDS DE CUISINE :
Les Fonds de cuisine comprennent notamment :
Les Consommés ordinaires et les Consommés clarifiés ;
Les Fonds bruns et blancs ; les Fonds de volaille, de
gibier et de poisson ; éléments des jus liés et des grandes
sauces de base ;
Les Fumets et les Essences ; éléments complémentaires
des petites sauces ;
Les Glaces de viande, de volaille et de gibier ;
Les Roux, bruns, blonds et blancs ;
Les Grandes Sauces de Base, comme Espagnole,
Velouté, Béchamel, Tomate ;
Les Gelées grasses et maigres.
Sont également compris parmi les Fonds de cuisine
usuels :
Les Mirepoix et Matignons ;
Les Courts-bouillons et Blancs pour viandes et légumes ;
Les Marinades et Saumures ;
Les Farces diverses grasses et maigres ;
Les Appareils auxiliaires des garnitures, etc.
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L’ordre distributif de cet ouvrage ne nous permet pas de
traiter successivement chacun de ces articles ; pas plus que
les théories des Opérations culinaires comme Grillades,
Rôtisserie, Gratins, etc. — Mais chacun d’eux se trouve à sa
place régulière, c’est-à-dire en tête du chapitre qui le
concerne particulièrement, et où son emploi est spécial aux
préparations décrites.
On trouvera donc : Le traitement des Fonds, Fumets,
Essences, Glaces, Marinades, Gelées, Beurres composés,
etc., au chapitre des Sauces ;
Le traitement des Consommés, Clarifications, Garnitures
pour potages, au chapitre des Potages ;
L’apprêt des Farces et des Appareils auxiliaires des
garnitures, au chapitre des Garnitures ;
L’apprêt des Courts-bouillons, Farces spéciales, etc., au
chapitre des Poissons ;
Les théories de la Grillade, des Braisages et Poêlés, au
chapitre des Entrées.
10
MARINADES ET GELÉES
PRINCIPES GÉNÉRAUX
Les sauces représentent la partie capitale de la cuisine.
Ce sont elles qui ont créé et maintenu jusqu’à aujourd’hui
l’universelle prépondérance de la cuisine française. L’on ne
saurait donc apporter trop de soins et d’attention dans leur
apprêt.
La base fondamentale de leur travail sont les jus : jus
bruns ou estouffades pour les sauces brunes ; jus clairs ou
fonds blancs pour les Veloutés. C’est à obtenir ces jus
absolument irréprochables que doit tout d’abord s’appliquer
le saucier qui, disait le marquis de Cussy, est « le chimiste
éclairé, le génie créateur et la pierre angulaire du monument
de la cuisine transcendante ».
Dans l’ancienne cuisine française, en dehors des rôtis de
broche, toutes les formules relevaient des braisés ou des
étuvées. À cette époque déjà, les fonds étaient la clef de
voûte de l’édifice culinaire, et la quantité d’éléments que
nécessitait leur préparation semble fabuleuse à notre époque
de parcimonie. En réalité, l’introduction des roux dans la
cuisine française par les cuisiniers espagnols venus à la
suite d’Anne d’Autriche, dut passer presque inaperçue,
tellement leur rôle avait peu d’importance alors : les jus se
suffisant à eux-mêmes. Mais quand vinrent les temps où
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s’imposa l’économie, la sauce Espagnole devint la
suppléante obligatoire des jus trop appauvris.
Elle y gagna du perfectionnement, mais son usage ne
tarda pas à dépasser le but pour lequel elle avait été créée, et
il n’est pas excessif d’avancer que, dans le dernier quart du
dix-neuvième siècle, il atteignit un réel degré d’exagération.
À son abus, on peut attribuer l’apparition de cette cuisine
neutre, sans arôme bien défini, où toutes les notes de la
gamme savorique se confondaient en une seule tonalité
insipide.
Depuis quelques années, un énergique mouvement de
réaction s’est produit contre cette uniformité savorique
reprochée aux cuisiniers. Dans les grandes cuisines, les
fonds de veau clairs, limpides, de saveur nette et franche,
ont repris leur place, et l’Espagnole qui, de ce fait, a perdu
la sienne, verra son importance décliner de plus en plus.
Quelle est, en effet, la raison d’être de cette grande
sauce ! Le ton et la valeur savorique ne lui sont pas
personnels, c’est le fonds employé qui les lui fournit ; c’est
en lui que réside son mérite. L’auxiliaire du jus, le roux,
n’apporte à celui-ci, en dehors de son principe de liaison,
qu’une note savorique de peu d’importance, et il a
l’inconvénient d’exiger, pour que la sauce soit parfaite, une
élimination presque absolue de ses éléments. Seul, le
principe amylacé demeure dans une sauce convenablement
dépouillée. Or, si cet élément est absolument nécessaire
pour donner le moelleux et le velouté à la sauce, il est
beaucoup plus simple de le lui donner pur, ce qui permet de
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la mettre à point en aussi peu de temps que possible, et de
lui éviter un séjour trop prolongé sur le feu. Il est donc
infiniment probable que, avant longtemps, l’amidon, la
fécule, ou l’arrow-root obtenus à l’état de pureté absolue,
remplaceront la farine dans les roux.
Dans l’état actuel de la cuisine, l’emploi simultané de ces
deux éléments : Espagnole et Jus lié, s’impose encore pour
plusieurs raisons : Dans les grands braisés, dans les ragoûts
(sauf ceux de mouton ou d’agneau), l’Espagnole associée à
la tomate, et mise à point par les sucs nutritifs échappés de
l’élément dont elle est le facteur de cuisson, est absolument
dans son rôle. Sous forme de Demi-glace, elle servira
encore de fonds indispensable à beaucoup de Sautés.
Mais les entrées délicates et légères de boucherie et de
volaille ont tout à gagner à l’emploi du jus lié, surtout si son
emploi raisonné s’appuie sur le déglaçage, au lieu de le
supprimer, et si le jus est en rapport avec le genre de
préparation qu’il doit accompagner.
La cuisine moderne a posé cette règle formelle et
rationnelle, que l’harmonie soit assurée entre les viandes et
leurs sauces.
Ainsi, un gibier doit être servi avec des sauces ou fonds
de gibier, et non des fonds de viandes de boucherie. Ce
fonds est moins corsé, il est vrai, mais la saveur originelle et
réelle est intégralement conservée. Il en est de même pour
l’apprêt du poisson, lequel, aux sauces neutres par
lesquelles il est généralement traité, exige impérieusement
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l’addition des fumets qui donnent à toute préparation sa
saveur sui generis.
Nous savons que des raisons d’ordre économique sont
souvent un obstacle à l’observation de ces règles ; mais, au
moins, l’ouvrier avisé et soucieux de sa réputation les
serrera d’aussi près que possible, pour atteindre un but,
sinon parfait, du moins satisfaisant.
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Avec les os cassés menu et légèrement colorés au four,
les légumes revenus, et 14 litres d’eau, marquer un fonds
qui sera cuit lentement, et pendant 12 heures au moins.
Faire revenir les chairs des jarrets, coupées en très gros
dés ; les mouiller avec un peu du fonds préparé ; faire
tomber à glace à deux ou trois reprises, et mouiller avec le
reste du fonds. Laisser étuver lentement jusqu’à cuisson
complète ; passer à la mousseline, et réserver pour l’usage.
Observation.
Lorsqu’un fonds comporte l’emploi d’os quelconques, et
surtout d’os de bœuf, nous conseillons de préparer d’abord
un fonds avec ces os ; de le cuire très doucement pendant
12 ou 15 heures, et de s’en servir pour mouiller les viandes.
Nous considérons comme une erreur absolue le fait de
faire pincer les éléments des fonds. La pratique indique que
les principes osmazomatiques des viandes suffisent pour
colorer les fonds ; et c’est le plus naturel, et le meilleur
procédé de coloration.
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queues de persil, brindille de thym et 1 feuille de laurier ; 4
clous de girofle.
Mouillement et assaisonnement : 12 litres d’eau ; 60
grammes de sel.
Traitement : Désosser, ficeler les viandes ; et casser les
os très menu.
Marquer viandes et os en casserole avec le mouillement
et l’assaisonnement ; faire partir, écumer à fond, et ajouter
la garniture.
Temps de cuisson, lente et régulière : 3 heures.
Observation.
On doit s’attacher à obtenir ce fonds aussi limpide que
possible, par une ébullition méthodique et réglée.
On peut procéder aussi comme pour le fonds brun, c’est-
à-dire traiter d’abord, seuls, les os cassés menu, avec le
mouillement indiqué, et les tenir en cuisson lente pendant 5
heures. Ce procédé donne l’avantage de tirer des os tout ce
qu’ils sont susceptibles de donner comme éléments
gélatineux.
Le fonds qui en résulte sert alors à mouiller les viandes ;
et la préparation est conduite ensuite comme il est dit plus
haut. On doit, naturellement, compenser par une addition
d’eau la perte qui s’est produite par évaporation pendant la
cuisson des os, de façon à ramener la quantité de
mouillement des viandes à 12 litres.
FONDS DE VOLAILLE
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Les proportions d’éléments nutritifs et aromatiques,
mouillement et assaisonnement, sont les mêmes que pour le
« Fonds blanc ordinaire », en ajoutant quelques abatis et
carcasses de volaille en plus, et 3 vieilles poules.
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Éléments de base : 10 kilos d’arêtes et parures de soles,
de merlans ou de barbues.
Éléments aromatiques : 500 grammes d’oignons
émincés ; 100 grammes de queues et de racines de persil ;
250 grammes d’épluchures de champignons ; le jus d’un
citron ; 15 grammes de poivre en grains (celui-ci ajouté
seulement 10 minutes avant de passer le fumet).
Mouillement et assaisonnement : 10 litres d’eau et
1 bouteille de vin blanc ; 3 à 4 grammes de sel au litre de
mouillement.
Temps de cuisson : 30 minutes.
Traitement : Foncer la casserole avec les aromates ;
mettre les arêtes et débris par dessus ; mouiller et faire
partir en plein feu. Écumer à fond et tenir en ébullition
douce et bien réglée. Passer au tamis fin au bout du temps
indiqué.
NOTA. — Tout vin blanc de qualité inférieure donnant au fumet une couleur
grisâtre, mieux vaut n’en pas mettre s’il est suspect.
Ce fumet sert pour mouillement de sauces, et il est bon, s’il est destiné à une
Espagnole maigre, d’étuver ses éléments au beurre avant de procéder à leur
mouillement.
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nécessaire, sans avoir besoin de recourir à une réduction.
ESSENCES DIVERSES
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Ainsi que leur nom l’indique, les Essences sont des fonds
qui, sous un volume réduit, détiennent une note savorique
très prononcée.
Elles ne sont rien autre chose que les fonds ordinaires,
beaucoup moins mouillés qu’à l’ordinaire, afin d’assurer la
concentration de la saveur de l’élément traité et, dès lors, il
se conçoit que leur utilité est nulle, si les préparations
qu’elles doivent compléter ont été traitées avec des fonds
suffisamment chargés en principes savoriques.
Il est infiniment plus simple de faire, de prime abord, un
fonds succulent et de saveur irréprochable, que de faire ce
fonds médiocre, et de parer ensuite à son insuffisance en le
complétant par une essence préparée à cet effet. Le résultat
est meilleur et permet de réaliser une économie de temps et
de substances.
Tout au plus, et pour certains cas, préconiserons-nous
l’usage d’essences tirées de produits particulièrement
sapides, comme : céleri, champignons, morilles, truffes, etc.
Encore, devons-nous faire remarquer que, neuf fois sur
dix, il est préférable d’ajouter le produit même au fonds,
pendant la préparation de celui-ci.
Pour ces raisons, nous ne jugeons pas utile de nous
étendre plus longuement sur cette question des essences,
dont l’utilité devient nulle, lorsque les fonds de base
réunissent les conditions désirables, au point de vue du
corsé, et de la sapidité.
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GLACES DIVERSES
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sont, de nos jours, les maisons où elles peuvent être
appliquées et, en somme, si l’emploi des Glaces est fait
judicieusement et sans abus ; si celles-ci ont été préparées
avec le soin minutieux qu’elles nécessitent, on obtient avec
elles d’excellents résultats, et elles sont d’une réelle utilité
en de nombreux cas.
GLACE DE VIANDE
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GLACE DE VOLAILLE
GLACE DE GIBIER
Cette glace est moins usitée que les précédentes et, dans
la pratique courante, on emploie de préférence « l’essence
de poisson » dont la saveur est plus fine, et qui est réduite
pour être ajoutée à la sauce du poisson dont elle a assuré le
pochage. (Voir « Essence de poisson. »)
LES ROUX
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Dans les grandes cuisines, le roux brun, dont la cuisson
est assez longue, doit être fait à l’avance. Les roux blonds et
blancs s’apprêtent généralement au moment de leur emploi.
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L’emploi du beurre clarifié ou de la graisse purifiée dans
l’apprêt des roux s’impose, en ce sens que la caséine qui, en
proportions plus ou moins grandes, figure toujours dans le
beurre, ou le liquide qui se trouve dans une graisse non
purifiée, sont essentiellement nuisibles à la cuisson
régulière du roux. Mais il ne faut pas oublier que le beurre
n’apporte qu’une faible note savorique dans la sauce, dont il
est d’ailleurs éliminé par le dépouillement ; qu’il n’est que
le facteur de cuisson de la farine ; et que si les sauces
brunes ont un goût caractéristique, elles ne le doivent qu’à
la farine roussie, ou plutôt à ses principes fermentescibles et
solubles qui, seuls, restent dans la sauce. C’est ce qui fait
que l’on peut employer indifféremment beurre ou graisse
pour les roux bruns.
Ne pas oublier enfin, dans l’étude de cet article qui est le
point de départ du travail des sauces, que l’amidon étant
l’élément de la farine sur lequel s’équilibre réellement la
liaison d’une sauce, un roux à l’amidon pur, ou à la fécule
(substances isomères, ou de propriétés identiques),
donnerait le même résultat. Seulement, il exigerait
beaucoup plus de soins qu’un roux à la farine, et il y aurait
lieu de tenir compte de l’absence de matières inertes pour
en doser les proportions.
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Les proportions sont les mêmes que pour les roux bruns,
soit 500 grammes de beurre et 600 grammes de farine.
Seulement, comme le dépouillement des sauces, dont ce
roux est le principe de liaison, est bien moins long que celui
des sauces brunes, le beurre seul doit être employé.
Sa cuisson doit être conduite très doucement, et arrêtée
dès que le roux a pris une teinte légèrement blonde.
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Fonds brun pour le travail complet de la sauce :
12 litres.
Mirepoix, pour appui aromatique : 150 grammes de lard
de poitrine détaillé en petits dés ; 250 grammes de carottes
et 150 grammes d’oignons, coupés en grosse brunoise ;
10 grammes de thym ; 3 petites feuilles de laurier.
Traitement : 1o Mettre en ébullition 8 litres de fonds, y
ajouter le roux, ramolli à l’avance ; mélanger à la spatule ou
au fouet, et faire prendre l’ébullition à la sauce, en remuant.
La tenir ensuite sur le côté du feu, en ébullition lente et
régulière.
2o Y adjoindre la Mirepoix ainsi préparée : Fondre le lard
dans une sauteuse ; jeter dedans brunoise de carottes et
d’oignons, thym et laurier, et faire revenir jusqu’à léger
rissolage des légumes.
Égoutter la graisse, et mettre les légumes dans la sauce ;
puis déglacer la sauteuse avec 1 verre de vin blanc, réduire
de moitié, et ajouter également ce déglaçage dans la sauce.
Laisser cuire très doucement pendant 3 heures, en
dépouillant très souvent la sauce.
3o Passer la sauce au chinois dans une autre casserole, en
pressant légèrement la mirepoix ; mouiller à nouveau de
2 litres de fonds ; donner encore 3 heures d’ébullition lente
et bien réglée ; puis, passer la sauce dans une terrine, et la
vanner jusqu’à complet refroidissement.
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4o Le lendemain, remettre la sauce dans une casserole à
fond épais, avec : 2 litres de fonds, 1 litre de purée de
tomates, ou l’équivalent en tomates fraîches, soit environ
2 kilos.
Si on emploie de la purée, nous conseillons de la passer
au four jusqu’à ce qu’elle ait pris une teinte presque brune.
Ce passage au four détruit toute acidité et, en plus,
facilite la clarification de la sauce, en même temps qu’elle
lui communique un ton plus chaud et plus agréable à l’œil.
Faire prendre l’ébullition à la sauce, en plein feu, et en la
remuant à la spatule ou au fouet ; puis la tenir ensuite en
ébullition lente, pendant 1 heure, et compléter son
dépouillement, pendant ce temps, avec la plus grande
attention.
La passer alors à l’étamine, et la vanner jusqu’à
refroidissement.
Nota. — Il n’y a pas de temps précis à indiquer pour le dépouillement de la
sauce Espagnole ; ceci dépendant absolument de la valeur du fonds employé
pour sa préparation.
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Roux au beurre : 500 grammes.
Fumet de poisson : 10 litres pour le travail complet de la
sauce.
Mirepoix : Les mêmes éléments que pour la Mirepoix de
la sauce Espagnole grasse, en remplaçant le lard par du
beurre, et en ajoutant 250 grammes de champignons, ou de
pelures de champignons.
Traitement : Il est exactement le même que celui décrit
ci-dessus.
Temps de cuisson et de dépouillement : 5 heures.
Quand cette sauce est passée définitivement, elle doit
être, tout comme la précédente, vannée jusqu’à complet
refroidissement.
Les avis sont assez partagés, quant à la nécessité de faire figurer cette sauce
parmi les fonds de cuisine usuels.
SAUCE DEMI-GLACE
31
La sauce appelée communément « Demi-glace », est
l’Espagnole parvenue à l’extrême limite de perfection
qu’elle est susceptible de recevoir, après un dernier
dépouillement.
Elle se complète en tout dernier lieu, et hors du feu, par
une addition de 1 demi décilitre de Madère très sec par litre
de sauce.
NOTA. — Nous conseillons de faire toujours « hors du feu » l’addition des
vins destinés à donner à une sauce son ton définitif, parce que l’ébullition fait
évaporer l’arôme du vin.
32
VELOUTÉ, OU SAUCE BLANCHE GRASSE
(Proportions pour 5 litres).
VELOUTÉ DE VOLAILLE
33
L’apprêt de ce Velouté est le même que celui du Velouté
ordinaire, comme proportions et traitement ; sauf que son
mouillement est fait avec du fonds de volaille blanc.
VELOUTÉ DE POISSON
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Traitement : Réunir dans un sautoir à fond épais : cuisson
de champignons, fonds blanc, jaunes d’œufs, mignonnette
et muscade, jus de citron. Mélanger le tout au fouet ; ajouter
le Velouté, faire prendre l’ébullition et réduire d’un bon
tiers, en plein feu et sans cesser de remuer à la spatule.
Réduire la sauce jusqu’au moment où elle nappe bien la
spatule, et la passer à l’étamine.
Tamponner la surface avec un morceau de beurre, pour
éviter qu’il s’y forme une peau, et tenir au bain.
Mise à point finale : Juste au moment d’employer la
sauce, la compléter avec 100 grammes de beurre frais.
SAUCE SUPRÊME
35
Ajouter le Velouté, et continuer la réduction en plein feu
et en remuant à la spatule, tout en additionnant la crème au
Velouté par petites parties. Cette réduction du Velouté et de
la crème doit être d’un tiers pour arriver à la quantité de
sauce Suprême indiquée.
Passer à l’étamine ; et compléter la sauce, en la vannant,
avec 1 décilitre de crème et 80 grammes de beurre de toute
première qualité.
36
On peut aussi faire cette sauce plus rapidement en
procédant ainsi : Ajouter dans le lait bouilli,
l’assaisonnement, l’oignon émincé, thym, mignonnette et
muscade ; couvrir, et tenir sur le côté du feu pendant 10
minutes. Passer ce lait infusé sur le roux, faire prendre
l’ébullition, et cuire la sauce seulement pendant 15 à
20 minutes.
37
Faire prendre l’ébullition en remuant ; couvrir, et cuire
doucement au four pendant 1 heure et demie à 2 heures.
Passer ensuite au tamis fin ou à l’étamine ; faire donner à
la sauce quelques minutes d’ébullition, débarrasser, et
tamponner la surface de la sauce avec un morceau de beurre
afin d’éviter qu’il s’y forme une peau par le contact de l’air.
NOTA. — On utilise également pour les sauces une purée de tomates, qui se
prépare exactement comme celle ci-dessus, mais sans farine. Quand elle est
passée au tamis ou à l’étamine, on la réduit suffisamment pour l’obtenir un peu
épaisse.
38
sucre caramélisé et dissous avec 1 cuillerée et demie de
vinaigre ; jus d’orange et de citron comme ci-dessus.
Dans un cas comme dans l’autre, cet accompagnement
des canetons braisés ou poêlés se complète avec 2 cuillerées
de zeste d’orange et 1 cuillerée de zeste de citron, détaillés
en fine julienne fortement blanchie.
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Passer à la mousseline ; faire la liaison avec 80 grammes
de beurre manié (45 grammes de beurre et 35 grammes de
farine) ; mettre à point au moment avec 150 grammes de
beurre, et relever légèrement au cayenne.
— Spéciale à différentes préparations d’œufs, et à la
cuisine ménagère.
L’emploi de la tomate dans cette préparation est illogique, mais il est admis
par la pratique courante.
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Sauce Charcutière. — Ajouter à 1 litre de sauce Robert,
et juste au moment de servir, 100 grammes de cornichons
détaillés en Julienne grosse et courte. (Voir Sauce Robert.)
— Spéciale aux grillades de porc et autres qui nécessitent
un accompagnement très relevé.
41
Sauce Chaud-froid brune. — Proportions pour 1 litre :
Trois quarts de litre de sauce Demi-glace, 1 décilitre
d’essence de truffes, 6 à 7 décilitres de gelée.
Ajouter l’essence de truffes à la Demi-glace, réduire en
plein feu, et sans quitter la sauce, en y additionnant la gelée
par petites parties. La réduction totale doit être d’un bon
tiers.
Vérifier l’assaisonnement, et constater si la sauce a la
consistance nécessaire pour son emploi.
Compléter avec 1 demi-décilitre de Madère ou de Porto ;
passer à la mousseline, et vanner soigneusement la sauce,
jusqu’au moment où elle est arrivée au point de
refroidissement convenable pour bien napper les éléments
du Chaud-froid auquel elle est destinée.
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Sauce Chaud-froid brune pour Gibier. — Procéder
comme pour la sauce Chaud-froid brune ordinaire, en
remplaçant l’essence de truffes par 2 décilitres de fumet,
tiré des carcasses du gibier qui doit être chaudfroité.
43
additionné de glace de viande. Certaines personnes, pour
différencier ce beurre de la sauce Châteaubriant, ajoutent de
l’estragon à la maître-d’hôtel ; mais ceci n’est pas une règle
absolue. En fait, les deux préparations sont nettement
différentes. La sauce Châteaubriant est une glace de viande
légère, beurrée et additionnée de persil haché, au lieu que,
dans la sauce ou Beurre Colbert, le beurre est l’élément
principal, et la glace de viande n’intervient que comme
accessoire.
44
même quantité de beurre frais ramolli au préalable.
Elle convient admirablement aux poissons grillés ou
pochés, mais on peut l’appliquer également à toutes les
grillades.
45
Sauce Estragon. — Proportions pour 2 décilitres et
demi : Jeter 20 grammes de branches d’estragon dans
2 décilitres de vin blanc bouillant. Couvrir, laisser infuser
pendant 10 minutes, ajouter 2 décilitres et demi de sauce
Demi-glace, ou de jus de veau lié ; réduire d’un bon tiers,
passer à l’étamine, et compléter avec 1 cuillerée à café
d’estragon haché.
— Spéciale aux noisettes de viandes blanches, volaille,
etc.
46
NOTA. — Dans l’ancienne cuisine, la « sauce fines herbes » était confondue
avec la « sauce Duxelles » ; ce qui était une erreur. Avec logique, la pratique
moderne a nettement établi la différence qui doit exister entre les deux
préparations.
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Quoique erronée, cette dénomination a prévalu, et nous la conservons : mais
en faisant cette remarque importante que, sous les noms de Génoise ou de
Genevoise, Carême, Reculet, Dubois et Gouffé, en indiquent le mouillement au
vin rouge ; ce qui en établit nettement le principe.
48
2 cuillerées de gelée de groseilles et 2 décilitres et demi de
crème.
— Ces deux sauces sont spéciales aux pièces de
Venaison.
49
Chauffer, et compléter avec : le jambon détaillé en
brunoise, un peu de raifort râpé, et une forte pincée de persil
haché.
— Spéciale aux viandes noires de boucherie, grillées ou
traitées en Entrées de broche.
50
Mettre à point au moment avec : 1 cuillerée de fines
herbes hachées mélangées ; 1 cuillerée et demie de Duxelles
sèche ; 1 cuillerée et demie de petites câpres ; 1 demi-
cuillerée d’anchowies-sauce et 60 grammes de beurre, ou
80 à 100 grammes de beurre d’anchois ordinaire.
— Spéciale aux poissons bouillis de qualité inférieure,
comme la Raie.
51
Jus lié tomaté. — Fonds de veau additionné, au litre, de
3 décilitres d’essence de tomate, et réduit d’un cinquième.
— Spécial aux viandes de boucherie.
52
Ajouter à la réduction 8 décilitres d’Espagnole maigre ;
faire donner un bouillon, passer à l’étamine, mettre à point
avec 150 grammes de beurre, et relever légèrement au
cayenne.
53
de consommé ordinaire, ou de fonds brun, et 4 cuillerées de
vinaigre de cornichons.
Laisser cuire pendant 7 à 8 minutes, et la compléter, hors
du feu, avec 3 ou 4 échalotes hachées et fortement
blanchies, 1 cuillerée de persil et 1 cuillerée et demie de
ciboulettes hachées, 3 cuillerées de chapelure blonde, et
1 forte pincée de poivre.
— Cette sauce accompagne spécialement les dessertes de
viandes bouillies, et la tête de veau.
54
Ajouter 6 décilitres de sauce Espagnole, et cuire pendant
10 minutes en dépouillant.
Compléter, hors du feu, avec 2 cuillerées de cornichons,
persil, et estragon hachés.
— Cette sauce est un accompagnement usuel de la viande
de porc grillée, bouillie, ou rôtie. Elle sert aussi pour le
bœuf bouilli, et les émincés de viandes de boucherie.
55
— Se sert avec les viandes de boucherie, marinées ou
non marinées.
56
Sauce au Porto. — Procéder comme pour la « sauce
Madère » en remplaçant le Madère par du vin de Porto.
57
Sauce à la Régence. — Réduire de moitié 3 décilitres de
vin du Rhin, additionné de 1 décilitre de fine Mirepoix cuite
à l’avance, et de 25 grammes d’épluchures de truffes crues ;
lesquelles sont, hors saison, remplacées par 1 décilitre
d’essence de truffes. Ajouter 8 décilitres de sauce Demi-
glace ; laisser ébullitionner pendant 5 minutes, et passer à
l’étamine.
— Spéciale aux Relevés de viande noire de boucherie.
58
— Elle convient particulièrement aux grillades de porc,
de veau, de volaille, et de poisson.
59
Caractéristique de cette sauce : la réduction de vin rouge
avec échalotes, et addition de purée crue de foies de
canards.
— Spéciale, et, pour ainsi dire, accompagnement obligé
du canard rouennais rôti.
60
consistance et de quantité par addition de cuisson de
champignons et d’essence de truffes.
Passer à l’étamine et beurrer légèrement.
NOTA. — La mise à point finale de la sauce, avec environ 50 grammes de
beurre au litre, est facultative.
61
de gelée de groseilles dissoute, et délayée avec 1 décilitre et
demi de crème.
Cette addition de gelée de groseilles et de crème dans la
sauce, doit se faire hors du feu.
— Cette sauce est spéciale aux gros gibiers à poil.
62
Passer à l’étamine, et mettre au point avec : 100 grammes
de beurre, 1 cuillerée à café d’essence d’anchois, et une
pointe de Cayenne.
— Cette sauce est utilisée pour les poissons.
63
langue écarlate, 50 grammes de champignons, et
30 grammes de truffe.
— Spéciale au Veau et à la Volaille.
64
Sauce Anchois. — Prendre 8 décilitres de sauce
Normande, non beurrée, et lui incorporer, hors du feu,
125 grammes de Beurre d’anchois. Compléter avec
50 grammes de filets d’anchois, lavés, bien épongés, et
coupés en petits dés.
— Spéciale aux Poissons.
65
par petites parties, pendant le montage de la sauce. —
Passer à l’étamine.
Mettre à point avec 100 grammes de beurre d’écrevisses,
2 cuillerées de crème fouettée, et des queues d’écrevisses
coupées en dés.
— Cette sauce, spéciale aux poissons, doit être
mousseuse.
66
NOTA. — Il est inutile de songer à servir très chaude cette sauce qui est, en
somme, une Mayonnaise au beurre. Il suffit qu’elle soit tiède et, d’ailleurs, si
elle est trop chauffée, elle se décompose.
67
— Est usitée pour les grillades de viande de Boucherie.
68
Sauce Bonnefoy, ou Sauce Bordelaise au vin blanc. —
Procéder exactement et dans les mêmes proportions que
pour la sauce Bordelaise décrite dans la Série des Petites
sauces brunes, en remplaçant le vin rouge par du vin blanc
de Graves ou de Sauternes, et la sauce Espagnole par du
Velouté ordinaire. Cette sauce se complète par une addition
d’estragon haché.
— Sert pour poissons grillés, et grillades de viandes
blanches.
69
NOTA. — Par addition de petits oignons glacés au beurre et de petits
champignons, cette sauce peut être substituée à la « sauce Matelote blanche ».
70
litre de sauce Allemande, tenir en ébullition pendant
quelques minutes, et compléter avec 100 grammes de
petites têtes de champignons tournés, cuits, et très blancs.
— Sert pour les volailles, et quelquefois pour le poisson.
Dans ce cas, on remplace l’Allemande par du Velouté lié de
poisson.
71
Mettre le Velouté dans une casserole à fond épais ; placer
en plein feu, et réduire à la spatule en faisant absorber à la
sauce, la gelée et la crème ajoutées par petites parties.
Pour arriver à la quantité de sauce déterminée, la
réduction de l’ensemble est d’un bon tiers.
Vérifier l’assaisonnement et la consistance ; passer à
l’étamine, et vanner jusqu’à refroidissement convenable
pour l’enrobage des éléments destinés à être chaud-froités.
72
ciboulettes et feuilles de persil. Couvrir, laisser infuser hors
du feu pendant 10 minutes, et passer au linge.
Préparer la sauce Chaud-froid d’après le procédé et les
proportions de la première formule, et lui ajouter cette
infusion par petites parties, pendant la réduction ; laquelle
doit être poussée au point nécessaire pour ramener la
quantité des éléments employés à 1 litre.
Compléter la sauce par une addition de vert d’épinards
naturel, pour lui donner une teinte vert pâle.
Cette addition de l’élément colorant doit donc se faire
avec précaution, et par petites parties, jusqu’à obtention de
la teinte indiquée.
— Cette sauce sert pour certains Chauds-froids de
volaille, et notamment pour ceux dénommés « Chauds-
froids printaniers ».
73
rétraction de la gélatine ; inconvénient qui disparaît avec l’emploi de la sauce
Chaud-froid maigre, dont la saveur nette et franche est d’ailleurs préférable à
celle de la Mayonnaise collée.
75
— Est usitée pour poissons, crustacés, volaille, et œufs
divers.
NOTA. — On ajoute parfois du lait de coco à cette sauce dans les proportions
d’un quart du mouillement.
76
méthode ci-dessus, mise en rapport avec les goûts européens, est préférable.
77
Sauce Fines Herbes. — Proportions pour 5 décilitres :
Ajouter à 1 demi-litre de « Sauce vin blanc », préparée
selon l’une ou l’autre des façons indiquées (Voir Sauce vin
blanc), 40 grammes de Beurre d’échalotes et 1 cuillerée et
demie de persil, cerfeuil, et estragon hachés.
— Sert pour poissons.
78
Sauce Hollandaise. — Réduire de 2 tiers 4 cuillerées
d’eau et 2 cuillerées de vinaigre, additionnées d’une pincée
de mignonnette et d’une pincée de sel fin. Retirer sur le côté
du feu ou placer la casserole au bain-marie.
Ajouter 1 cuillerée d’eau, 5 jaunes d’œufs, et monter la
sauce avec 500 grammes de beurre cru ou fondu, en
l’additionnant pendant le montage, de 3 ou 4 cuillerées
d’eau, mises par petites parties : addition qui a pour but de
donner de la légèreté à la sauce.
Compléter l’assaisonnement avec le sel nécessaire,
quelques gouttes de jus de citron, et passer à l’étamine.
Tenir au bain-marie, tiède seulement, pour prévenir la
décomposition.
— Spéciale aux poissons et légumes.
NOTA. — Les vinaigres employés pour réduction n’étant pas toujours de
qualité irréprochable, il est préférable de couper de 2 tiers d’eau, mais non de
supprimer complètement la réduction.
79
Sauce Hongroise. — Faire revenir au beurre, et sans
coloration, 1 gros oignon haché ; assaisonner d’une pincée
de sel fin et d’un gramme de Paprika ; mouiller de
2 décilitres de vin blanc, ajouter 1 bouquet garni, réduire le
vin de 2 tiers, et retirer le bouquet.
Compléter avec 1 litre de Velouté gras ou maigre, selon
la préparation à laquelle est destinée la sauce ; tenir en
petite ébullition pendant 5 minutes, passer à l’étamine, et
finir la sauce avec 100 grammes de beurre.
Observer que cette sauce doit être de teinte rose tendre, et
que c’est le Paprika seul qui doit la lui communiquer.
— Est un excellent accompagnement pour les Noisettes
d’agneau et de veau ; œufs, volaille, et poissons.
Sauce aux Huîtres. — Est une « sauce Normande »
préparée selon la recette donnée plus loin ; finie avec 3
cuillerées de cuisson d’huîtres au litre de sauce, et garnie
d’huîtres pochées et ébarbées.
— Spéciale aux poissons pochés et bouillis.
80
Sauce Joinville. — Prendre 1 litre de sauce Normande
préparée comme il est dit dans la première partie de sa
formule, et la mettre à point avec 60 grammes de Beurre
d’écrevisses et 60 grammes de Beurre de crevettes.
Lorsque cette sauce est destinée à un poisson déjà garni,
elle ne prend pas de garniture.
Si elle est servie avec un gros poisson bouilli, non garni,
elle est additionnée de 2 cuillerées et demie de truffe bien
noire, taillée en julienne.
NOTA. — La mise à point finale de la sauce Joinville avec Beurres
d’écrevisses et de crevettes combinés est ce qui la différencie des sauces
similaires.
81
jus de 2 oranges sanguines, absolument spéciales à cette
sauce, et d’une forte pincée de zeste râpé.
— Cette sauce est un accompagnement des asperges.
82
fonte du fromage, en la remuant encore quelques secondes
sur le feu, et la mettre à point avec 100 grammes de beurre.
NOTA. — Apprêtée pour tout autre usage, le travail de la sauce est le même,
mais on supprime l’addition de cuisson de poisson.
83
plus agréables que ceux du beurre fondu.
Or, sous ces deux formes, le homard ne peut guère se servir qu’aux
déjeuners ; beaucoup de personnes, dont l’estomac est délicat, ne pouvant le
digérer le soir.
86
gouttes de jus de citron, et une liaison de 5 jaunes d’œufs
délayés avec 2 décilitres de crème.
Réduire en plein feu, et d’un bon tiers, c’est-à-dire à
8 décilitres environ.
Passer à l’étamine, et mettre la sauce à point avec :
1 décilitre de crème double et 125 grammes de beurre.
— Cette sauce est spéciale à la Sole Normande, mais elle
a aussi un emploi avantageux dans une infinité de cas.
87
— Les usages de cette sauce sont les mêmes que ceux de
la « Sauce Béarnaise ».
88
20 grammes d’épluchures fraîches de champignons, et de
même poids d’épluchures de truffes crues.
Passer cette réduction au linge et l’ajouter à 8 décilitres
de sauce Normande finie.
Compléter avec une cuillerée d’essence de truffes.
Sauce Régence pour garnitures de Volaille. — Réduire
de moitié 2 décilitres de vin du Rhin et 2 décilitres de
cuisson de champignons avec 40 grammes d’épluchures de
truffes.
Ajouter 8 décilitres de sauce Allemande ; laisser
ébullitionner pendant quelques minutes, et passer à
l’étamine.
Compléter avec une cuillerée d’essence de truffes.
90
eau au linge. et la réduire jusqu’à ce qu’elle soit parvenue à
l’état de sirop épais.
Ajouter 3 cuillerées de glace de viande dissoute, une
pointe de Cayenne, et le jus d’un demi-citron.
Monter ce fonds, hors du feu, avec 100 grammes de
Beurre Maître-d’hôtel à l’estragon, et 500 grammes de
Beurre d’échalotes.
— Cette sauce est un excellent accompagnement pour
toute viande grillée.
NOTA. — Si l’on s’en rapporte à la Légende, les plaines Lombardes, où
s’entendit si souvent le bruit des armes françaises, auraient été le lieu de
naissance d’une foule d’improvisations culinaires ; y compris cette sauce, qui
aurait été servie dans un déjeuner de l’État-major franco-sarde, au village même
de Capriana, où la bataille de Solférino avait atteint son plus haut degré
d’intensité et d’acharnement.
La recette, rapportée sans doute par quelque cuisinier militaire, a été admise
par la pratique courante, et c’est bien à tort qu’elle est parfois débaptisée et
dénommée « sauce Saint-Cloud ».
L’erreur est d’autant plus grande, que rien, dans la préparation et dans les
éléments employés, ne justifie l’emploi de cette dénomination.
91
Première Méthode : Émincer 500 grammes d’oignons, et
les blanchir assez fortement.
Égoutter à fond ; étuver au beurre, et à blanc, et ajouter :
1 demi-litre de sauce Béchamel épaisse ; une pincée de sel
fin, une prise de poivre blanc, et une forte pincée de sucre
en poudre.
Finir de cuire doucement au four, passer à l’étamine ;
chauffer la sauce ensuite, et la mettre à point avec 80
grammes de beurre, et 1 décilitre de crème.
Deuxième Méthode : Blanchir les oignons émincés
comme ci-dessus ; les égoutter et les mettre immédiatement
dans une casserole russe de dimensions proportionnées, et
entièrement foncée de minces bardes de lard. Ajouter :
120 grammes de riz Caroline ; 7 décilitres de consommé
blanc ; sel, poivre et sucre comme ci-dessus, et 25 grammes
de beurre.
Faire prendre l’ébullition, et cuire tout doucement au
four.
Broyer ensuite au mortier riz et oignons, passer à
l’étamine, chauffer, et mettre à point avec beurre et crème,
comme dans la première méthode.
NOTA. — La « Soubise » est plutôt un coulis qu’une sauce, et elle doit être
très blanche.
Son traitement à la sauce Béchamel est préférable à celui au riz, parce que le
coulis a plus de velouté, mais l’emploi du riz permet de l’obtenir plus ferme.
92
L’adoption de l’une ou l’autre des deux méthodes exposées doit donc être
déterminée par le genre de préparation auquel est destinée la Soubise.
93
Remettre la julienne réservée dans la sauce, pour couvrir
les morceaux de poissons.
94
Sauce Vénitienne. — Réduire de 2 tiers 4 décilitres de
vinaigre à l’estragon, additionné de 2 cuillerées et demie
d’échalotes hachées, et de 25 grammes de pluches de
cerfeuil.
Passer cette réduction à la mousseline en tordant
légèrement, et l’ajouter à 3 quarts de litre de sauce Vin
blanc. Compléter avec 125 grammes de Beurre vert (Voir
Beurres composés), et 1 cuillerée de cerfeuil et d’estragon
hachés.
— Cette sauce sert pour Poissons diversement préparés.
95
Réduire d’un bon tiers, et passer à l’étamine.
Compléter avec 2 décilitres de Soubise à la Béchamel et
une liaison de 4 jaunes d’œufs ; chauffer sans laisser
prendre l’ébullition, et mettre à point, hors du feu, avec 100
grammes de beurre.
— Spéciale aux viandes blanches.
96
Sauce Villeroy tomatée. — Procéder exactement comme
pour la Sauce Villeroy ordinaire, en additionnant la sauce
Allemande d’un tiers de purée de tomates très fine et bien
rouge.
97
SAUCES ANGLAISES CHAUDES
98
— Se sert avec Braisés de bœuf, et surtout avec le Filet.
99
— Se sert avec les poissons bouillis, et est
l’accompagnement indispensable du gigot bouilli à
l’anglaise.
100
Au bout de ce temps, retirer le bouquet ; et mettre la
sauce à point avec 1 verre de Porto, et 1 forte cuillerée de
gelée de groseilles.
— Est un accompagnement des pièces de venaison.
101
Espagnole, 2 cuillerées de purée de tomates ; et laisser
cuire pendant 5 minutes.
Compléter avec : 1 cuillerée de Harwey-sauce ;
1 cuillerée de Worcestershire-sauce ; une forte pointe de
Cayenne et passer au chinois ou à l’étamine.
— Cette sauce accompagne principalement les volailles
grillées.
102
maquereau, épluchées et lavées, avec 125 grammes de sucre
et 1 décilitre d eau. Passer au tamis fin.
— Cette purée accompagne le maquereau grillé.
103
Jus coloré (Brown Gravy). — Ajouter à 4 décilitres de
« sauce au Beurre à l’anglaise » : 2 décilitres de bon jus de
rôti, 1 demi-cuillerée ordinaire de Ketchups et autant de
Harwey-sauce.
— Cet accompagnement est spécial aux rôtis de veau.
104
lait ; avec sel, poivre, et muscade.
Les égoutter à fond aussitôt cuits, et les hacher.
Faire un roux blanc avec 40 grammes de beurre et
40 grammes de farine ; le délayer avec le lait de cuisson des
oignons, mettre en ébullition, ajouter les oignons hachés
dans cette sauce, qui doit être tenue très épaisse, et laisser
cuire doucement pendant 7 à 8 minutes.
— Cette sauce accompagne indifféremment : lapin,
volaille, tripes, mouton bouilli, gibier braisé, etc. ; et elle est
toujours versée sur la viande qu’elle accompagne.
105
D’autre part ; faire frire au beurre 50 grammes de mie de
pain, et l’additionner, au moment de servir, dans le
consommé au jambon et à l’échalote. Compléter avec une
pincée de persil haché et un filet de jus de citron.
— Cette préparation est spéciale aux petits oiseaux rôtis.
106
que la sauce doit accompagner. Ce court-bouillon doit être
fortement aromatisé au persil ; sinon, on doit donner à la
sauce son goût caractéristique par addition d’une infusion
de feuilles de persil.
Laisser cuire la sauce pendant 5 ou 6 minutes, et la
compléter avec 1 cuillerée de persil haché, blanchi, et un
filet de jus de citron.
Dans ces pays, les gibiers rôtis sont toujours accompagnés d’une marmelade
de pommes ou d’airelles.
107
Passer cette réduction à la mousseline, et l’ajouter à
5 décilitres de bon jus de veau lié.
— Spéciale aux canards sauvages et gibiers à plume en
général.
NOTA. — Cette sauce de la cuisine anglaise est en usage dans nombre de
maisons de bouche françaises.
108
Ajouter la valeur de 2 cuillerées de sauge hachée, et
assaisonner de sel et de poivre.
— Cette préparation sert à farcir les canards.
NOTA. — On la sert quelquefois en saucière, à part, après l’avoir additionnée
de 5 ou 6 cuillerées de bon jus de rôti.
109
cuisson de poisson autre à défaut ; finir de cuire la julienne,
et réduire son mouillement à fond après cuisson.
Ajouter julienne et cuisson réduite à 1 demi-litre de sauce
Hollandaise ordinaire.
— Cette sauce accompagne les poissons, mais plus
principalement ceux d’eau douce.
SAUCES FROIDES
111
Sauce Chantilly. — Préparer 3 quarts de litre de sauce
Mayonnaise, en employant du citron comme élément acide,
et en tenant la sauce très épaisse.
Au moment de servir, lui mélanger 4 cuillerées de crème
fouettée très ferme, et régler l’assaisonnement après cette
addition.
— Sert spécialement pour les asperges tièdes ou froides.
NOTA. — N’ajouter la crème fouettée dans cette sauce qu’au moment de
l’employer, la crème pouvant s’y décomposer si elle y est mise trop longtemps à
l’avance.
112
— Cette sauce accompagne généralement les poissons
froids.
NOTA. — Les pistaches et amandes employées doivent être fraîchement
émondées et bien lavées.
113
haché.
— Cette sauce se sert avec n’importe quelle viande
froide.
114
1o Le préjugé que l’assaisonnement ajouté aux jaunes
d’œufs est une cause de dissociation des éléments de la
Mayonnaise, ne peut être admis par des praticiens. Il est au
contraire démontré scientifiquement que le sel liquéfié
augmente la force assimilatrice des jaunes d’œufs.
2o C’est une erreur absolue de croire que l’apprêt d’une
Mayonnaise doit se aire sur glace, et le contraire de la
vérité, puisque le froid est la cause la plus fréquente de sa
désorganisation. Dans la saison froide, l’huile doit même
être légèrement tiédie, ou tout au moins tenue à la
température de la cuisine.
3o Les causes de dissociation de la Mayonnaise
résultent : 1o de l’addition trop vive de l’huile au début ;
2o de l’emploi de l’huile trop froide ; 3o d’une trop grande
addition d’huile par rapport au nombre de jaunes d’œufs
employés, la puissance d’assimilation d’un jaune étant
limitée à 1 décilitre 3 quarts, si elle doit attendre ; et à
2 décilitres si elle doit être employée de suite.
115
NOTA. — Nous avons dit, à l’article « Sauce Chaud-froid maigre »
l’avantage qu’il y a à substituer cette sauce qui donne les meilleurs résultats de
saveur et d’aspect, à la Mayonnaise collée ; en expliquant que, sous l’influence
du froid, la gélatine se contracte en se solidifiant, exerçant de ce fait une
pression sur la Mayonnaise, d’où il résulte une sorte de perlage d’huile sur les
éléments enrobés, et c’est un inconvénient des plus graves.
C’est pourquoi, les moyens de prévenir ce suintage n’étant pas trouvés, nous
conseillions dans notre première édition, de remplacer en toute occasion, pour
le glaçage des Chauds-froids, cette Mayonnaise collée par la sauce Chaud-froid
maigre, dont l’usage est devenu, du reste, à peu près général.
116
écrevisses ; ou bien avec crevettes, caviar, anchois, etc.,
obtenir autant de genres de Mayonnaises distincts.
Il suffît de piler l’un ou l’autre de ces éléments, de
relâcher la purée avec un peu de Mayonnaise, passer à
l’étamine, et d’additionner la purée obtenue à une quantité
relative de sauce Mayonnaise.
117
— Spéciale à la tête et aux pieds de veau, pieds de
mouton, etc.
118
avec viandes et volailles préparées « à la diable ».
120
SAUCES FROIDES ANGLAISES
121
Bien mélanger le tout.
— Sauce spéciale à la venaison froide.
122
Sauce Raifort (Cold horse radish sauce). — Délayer,
dans une terrine, 1 cuillerée de moutarde avec 2 cuillerées
de vinaigre.
Ajouter : 50 grammes de raifort finement râpé ;
50 grammes de sucre en poudre ; une pincée de sel fin ;
5 décilitres de crème, et 500 grammes de mie de pain,
trempée au lait, et bien pressée.
— Cette sauce accompagne les pièces de bœuf bouillies
ou rôties, et doit être servie très froide.
123
qu’ils viennent accentuer et fixer, d’une façon définitive, la
saveur propre et particulière de ces préparations.
Nous conseillons donc à nos collègues de prendre cette
observation en très sérieuse considération.
En ce qui concerne les Beurres de Crustacés, l’expérience
nous a démontré que ces Beurres, traités par fusion au bain-
marie, puis passés ensuite à la mousseline au-dessus d’une
terrine glaçée, étaient de coloration plus chaude que ceux
préparés à froid ; mais, par contre, la chaleur leur fait perdre
une grande partie de leur finesse, et même contracter un
goût désagréable.
Pour obvier à cet inconvénient, nous avons adopté le
système de préparation de deux beurres distincts : l’un qui a
pour base exclusive les parties crémeuses, débris ou chairs
de crustacés, pilés avec le beurre cru, et passés au tamis fin
et à l’étamine. Ce beurre communique une saveur parfaite
aux sauces ; surtout à celles qui ont la sauce Béchamel pour
base.
L’autre, préparé avec les carcasses seules, est traité à
chaud, et joue dans l’ensemble le seul rôle de colorant.
Cette méthode donne d’excellents résultats, et nous en
conseillons la mise en pratique.
En certains cas, nous remplaçons le beurre par
l’équivalent de fine crème, qui absorbe encore mieux que le
beurre toutes les particules savoriques et aromatiques, et
nous obtenons ainsi un Coulis absolument parfait pour la
mise à point finale des sauces et des potages.
124
L’emploi du Beurre colorant donne aux sauces la teinte
nette et franche qui doit les caractériser, et, en toutes
circonstances, on doit le préférer au carmin, qui ne peut
donner aux sauces et potages qu’une teinte indécise et
criarde.
Les Beurres composés sont généralement préparés au
moment ; s’ils le sont à l’avance, on doit les tenir au frais, et
bien couverts d’un rond de papier blanc.
125
quelques gouttes d’eau pour les empêcher de tourner en
huile. Mélanger 250 grammes de beurre à la pâte
d’avelines, et passer au tamis fin ou à l’étamine.
126
et 2 cuillerées à café d’estragon haché.
127
Beurre de Currie. — Ajouter 3 grammes de poudre de
Currie, à 250 grammes de beurre bien ramolli, et tenir au
frais.
128
Beurre de Harengs. — Piler finement les filets de
3 beaux harengs, dépouillés et coupés en dés. Ajouter
250 grammes de beurre et passer à l’étamine.
129
Une sauce liée au beurre manié, ne doit plus bouillir,
autant que possible, parce qu’elle risque de contracter un
désagréable goût de farine crue.
130
Ajouter : 3 cornichons moyens, 1 cuillerée de câpres
pressées, une petite gousse d’ail, et les filets de 4 anchois.
Le tout étant en pâte fine, compléter avec 750 grammes de
beurre, 3 jaunes d’œufs cuits durs et 2 jaunes crus.
Additionner finalement 2 décilitres d’huile, par toutes
petites parties, et passer au tamis fin ou à l’étamine.
Lisser la préparation avec le fouet ; régler
l’assaisonnement en sel, et relever d’une pointe de
Cayenne.
— Accompagne les poissons froids et sert à les masquer
quand ils sont préparés pour Buffet.
131
beurre, jusqu’à ce qu’il ait pris une couleur brune ; et le
passer à la mousseline dans un bain-marie.
Quand il n’est plus que tiède, l’additionner d’une
cuillerée à café de vinaigre réduit avec mignonnette.
Chauffer à point au moment de servir, et ajouter quelques
feuilles de persil frit au beurre, et 1 cuillerée de câpres sur
l’objet qui doit être arrosé avec le beurre noir.
132
Beurre Ravigote ou Beurre vert. — Voir Beurre à la
Chivry.
133
Ils sont ensuite pilés avec le même poids de beurre, et
passés à l’étamine.
134
MARINADES ET SAUMURES
MARINADE INSTANTANÉE
Cette marinade est spéciale aux pièces de détail destinées
à être traitées de suite, comme les grillades de viandes
noires ; ou bien encore aux viandes qui représentent les
éléments auxiliaires des pièces froides, comme Galantines,
Terrines, Pâtés, etc.
1o S’il s’agit de viandes pour grillades : Semer sur la, ou
les pièces, échalotes émincées finement ; fragments de
queues de persil, de thym et de laurier ; sel et poivre, le tout
en quantité relative. Arroser d’huile et de jus de citron dans
les proportions d’un demi-jus de citron par cuillerée d’huile.
135
2o S’il s’agit de lardons de veau, de filets de gibier, de
jambon, de lard, etc. ; assaisonner les viandes de sel et de
poivre, et les arroser d’une marinade composée de :
3 parties de vin blanc, 3 parties de cognac, et 1 partie
d’huile.
Cette condimentation liquide est ensuite ajoutée dans la
farce des pièces en préparation.
Dans un cas comme dans l’autre, retourner souvent les
éléments dans la marinade pour en assurer l’imprégnation.
136
Tenir dans un endroit frais, et retourner fréquemment la
pièce dans la marinade.
137
Mouillement : 16 décilitres de vinaigre et 4 décilitres
d’huile.
Traitement : Soit à froid, soit à chaud, le traitement est le
même que ceux indiqués dans les recettes précédentes.
Pour le temps de séjour des pièces dans la marinade crue ou cuite, il doit être
tenu compte :
Nous n’admettons l’emploi du vinaigre, seul et pur, que pour les pièces de
Venaison coriaces, comme Sanglier, Cerf, Renne, etc.
139
Si une marinade doit être conservée pendant un temps
assez long, et surtout en été, il est bon d’y ajouter 2 à
3 grammes d’acide borique pour les proportions indiquées.
En plus, les marinades doivent être bouillies tous les
2 jours en été, tous les 4 ou 5 jours en hiver ; et rafraîchies à
chaque ébullition, avec 2 décilitres du vin qui la compose,
et 1 décilitre de vinaigre.
SAUMURE AU SEL
Les proportions de cette saumure se règlent à raison de
40 grammes de salpêtre par kilo de sel gris. Les proportions
totales de sel salpêtré sont déterminées par la quantité et le
volume des pièces à saler, lesquelles en doivent être
couvertes, et tenues sous presse.
Traitement : Les pièces de viande à saler doivent être
d’abord piquées assez profondément avec une grosse
aiguille, puis frottées avec le salpêtre pulvérisé. Elles sont
ensuite mises dans un récipient avec le sel, une brindille de
thym et une demi-feuille de laurier par kilo de sel.
140
complètement refroidie sur les langues, piquées, et
fortement frottées au sel et au salpêtre.
Le temps de saumurage d’une langue de poids moyen, est
de 8 jours en hiver, et de 6 jours en été.
GRANDE SAUMURE
(Proportions pour 50 litres.)
Eau : 50 litres.
Sel : 25 kilos.
Salpêtre : 2 kilos 700.
Cassonade : 1 kilo 600.
Traitement : Mettre le sel et l’eau dans une bassine en
cuivre étamé, et placer celle-ci en plein feu. Lorsque l’eau
entre en ébullition, plonger dedans une pomme de terre
pelée ; si celle-ci surnage, ajouter un peu d’eau, jusqu’au
moment où la pomme de terre commence à s’enfoncer. Si,
au contraire, la pomme de terre tombe au fond de suite, il
est nécessaire de réduire le liquide jusqu’à ce que sa densité
permette au tubercule de se maintenir à la surface.
La saumure étant à ce point : la retirer du feu pour la
laisser refroidir ; puis la verser dans le récipient à ce destiné
et qui doit être construit, soit en ardoise ou en pierre ; soit
en ciment, soit en briques émaillées bien jointes. Il est bon
de disposer au fond une grille en bois, sur laquelle on
dispose les viandes à saler. Si celles ci reposaient
directement sur le fond, le côté placé en dessous ne
prendrait pas la Saumure.
141
Les viandes destinées à être salées, pour peu qu’elles
soient volumineuses, doivent être injectées à l’intérieur
avec la saumure, à l’aide d’une pompe portative spéciale,
avant d’être plongées dans le liquide salin. Sans cette
précaution, on ne saurait obtenir une salaison régulière des
pièces : les côtés se trouveraient trop salés quand le milieu
serait juste à point. Il faut compter 8 jours pour saler une
pièce de bœuf, quel qu’en soit le volume ; au-dessus de 4 à
5 kilos, le procédé d’injection égalisant les temps de
salaison.
Les langues de bœuf destinées à être salées par ce
procédé doivent être aussi fraîches que possible ; parées de
la plus grande partie des cartilages du cornet, puis battues
avec précaution, avec une batte ou un rouleau ; piquées
ensuite sur toute leur surface avec une aiguille à brider puis
plongées dans le liquide où elles sont légèrement pressées
par un moyen quelconque afin d’éviter qu’elles ne
surnagent.
NOTA. — Bien que la saumure ne tourne pas aussi
aisément que les marinades cuites, il est bon, dans les temps
orageux surtout, de la surveiller et de la faire bouillir de
temps en temps. Et comme cette ébullition la concentre
toujours un peu, on doit lui ajouter un peu d’eau chaque
fois, en l’essayant avec la pomme de terre comme nous
l’avons indiqué plus haut.
142
GELÉES DIVERSES
143
Nous recommandons de n’employer aucun colorant
artificiel dans l’apprêt des gelées ordinaires, celles-ci se
colorant toujours assez naturellement. En plus, l’addition
finale de Madère leur donne suffisamment la teinte ambre-
clair qui est leur caractéristique.
144
Mêmes temps de cuisson et Traitement.
145
proportions de céleri et de thym, et en ajoutant 7 ou 8 baies
de genévrier.
Mouillement : 8 litres d’eau.
Temps de cuisson : 4 heures.
Traitement : Le même que celui du Fonds de gibier pour
Sauces.
FONDS POUR GELÉE DE POISSON ORDINAIRE
(Proportions pour 5 litres.)
Éléments de base : 750 grammes de poissons inférieurs,
comme grondins, vives, merlans ; 750 grammes d’arêtes et
parures de soles.
Éléments aromatiques : 200 grammes d’oignons
émincés ; 2 racines de persil ; 100 grammes d’épluchures de
champignons.
Mouillement : 6 litres de fumet de poisson.
Temps de cuisson : 45 minutes.
Traitement : Le même que celui du Fumet de poisson.
147
blanc d’œuf et la répartition dans la gelée de ses molécules
albumineux : principes de clarification.
Tenir en ébullition douce pendant 1 quart d’heure, et
passer à la serviette.
Observation.
Nous conseillons de n’ajouter le vin à la gelée que quand elle est à peu près
froide. C’est une erreur et même une faute, de mettre ce vin quel qu’il soit, en
clarifiant la gelée, parce que l’ébullition en détruit, ou du moins, en altère
fortement la note aromatique.
Au contraire, ajouté dans la gelée presque froide, le vin conserve son arôme
intact.
GELÉE DE VOLAILLE
148
même que les éléments aromatiques (cerfeuil et estragon),
et de clarification (blancs d’œufs).
Seul, l’élément de renforcement (viande) est modifié, en
ce sens que la quantité de viande maigre de bœuf est
diminuée de moitié, et qu’elle est remplacée par
l’équivalent en cous de volaille ; soit donc, par conséquent,
250 grammes de viande de bœuf et 250 grammes de cous de
volaille.
GELÉE DE GIBIER
149
Sans aromatisation, la gelée, quoique imparfaite, peut
être passable ; tandis que, aromatisée avec une fine
Champagne commune, elle sera mauvaise.
150
GELÉE DE POISSON AU VIN ROUGE
151
II
GARNITURES
152
D’autres fois, les garnitures sont la résultante de la
condimentation des mets qu’elles accompagnent, comme
dans les Matelotes, Compotes, dans l’apprêt à la
Bourguignonne, etc.
Les légumes pour garnitures sont façonnés et traités selon
le rôle que leur assigne la destination des mets, mais leur
préparation définitive est généralement la même que quand
ils sont spécialement apprêtés comme légumes.
Il en est de même pour les farinages, mollusques et
crustacés.
Dans ce chapitre nous indiquerons seulement les
éléments de chaque garniture et leurs proportions, en
renvoyant au chapitre spécial de chacun d’eux pour leur
méthode d’apprêt.
153
le traitement, sans entrer trop avant dans des
développements inutiles.
Les farces relèvent de cinq grands modes d’apprêts qui
sont :
1o La farce avec veau et graisse, ou Godiveau de
l’ancienne cuisine ;
2o La farce dont l’élément de base est variable, mais qui
comporte toujours la panade comme premier facteur de
liaison ;
3o La farce montée à la crème, selon le procédé moderne,
et qui sert pour les Mousses et Mousselines ;
4o La farce spéciale, à base de foie, dite « Gratin », qui
comporte plusieurs genres, mais dont l’apprêt reste
invariable ;
5o Les farces simples, qui servent principalement pour les
pièces froides, comme : Galantines, Pâtés et Terrines ;
154
Si le genre de Panade adopté comporte des œufs et du
beurre, il en doit être tenu compte, en réglant les
proportions générales de la farce en préparation.
Les Panades ne doivent être employées que
complètement froides, sauf la panade E, et lorsqu’elles sont
prêtes, on les étale sur un plat ou un plafond beurrés pour en
hâter le refroidissement ; et en ayant soin de les couvrir
d’un papier beurré ou de tamponner la surface avec un
morceau de beurre, afin d’éviter le hâle que produit le
contact de l’air.
Les proportions des panades ci-dessous sont réglées pour
en obtenir un poids de 500 grammes net.
Rien de plus simple, donc, que de transposer ces
proportions pour obtenir le poids nécessaire de panade,
selon que l’on en désire plus ou moins.
PANADES
A. — Panade au pain.
— Spéciale aux farces de poisson consistantes.
Proportions : 3 décilitres de lait bouilli et bouillant ; 250
grammes de mie de pain blanc rassis ; 15 grammes de sel.
Procédé : Tremper la mie de pain dans le lait jusqu’à
imbibition complète ; dessécher à feu vif jusqu’à ce que la
155
pâte se détache nettement d’après la cuiller ; débarrasser et
étaler sur un plat ou plafond beurré, et laisser refroidir.
B. — Panade à la farine.
— Utilisable pour toute farce, grasse ou maigre.
Proportions : 3 décilitres d’eau ; 2 grammes de sel ; 50
grammes de beurre ; 150 grammes de farine tamisée.
Procédé : Réunir dans une casserole l’eau, le sel, le
beurre, et faire bouillir. Ajouter et mélanger la farine hors
du feu, dessécher ensuite à feu vif comme une panade à
Pâte à choux, et faire refroidir en prenant les précautions
indiquées.
C. — Panade à la Frangipane.
— Spéciale aux farces de volaille et de poisson.
Proportions : 125 grammes de farine ; 4 jaunes d’œufs ;
90 grammes de beurre fondu ; 2 grammes de sel ; 1 gramme
de poivre et un soupçon de muscade râpée ; 2 décilitres et
demi de lait.
Procédé : Travailler dans une casserole la farine et les
jaunes d’œufs ; ajouter le beurre fondu, sel, poivre,
muscade, et délayer petit à petit avec le lait bouillant.
Prendre sur le feu comme une frangipane ordinaire, et la
cuire pendant 5 à 6 minutes en la travaillant au fouet.
Lorsqu’elle est épaissie au point convenable, débarrasser et
faire refroidir.
156
D. — Panade au Riz.
157
FARCES
158
Observation :
Quel que soit le genre de farce en traitement, on doit toujours en faire l’essai
et en pocher une petite partie, avant de procéder à la préparation des quenelles.
2o Le mode d’apprêt de cette farce — qui est le type des farces fines, et dont
la délicatesse ne peut être surpassée — est applicable à tous les produits qui
peuvent servir de base à une farce, soit : viandes diverses, gibiers, volailles,
poissons, crustacés, etc.
160
A. — Godiveau mouillé à la glace.
Proportions : 1 kilo de noix de veau bien dénervée ; 1
kilo 500 grammes de graisse de rognon de bœuf bien
sèche ; 8 œufs entiers ; 25 grammes de sel ; 5 grammes de
poivre blanc ; 1 gramme de muscade ; 7 à 800 grammes de
glace très claire, ou 7 à 8 décilitres d’eau glacée.
Procédé : Hacher d’abord, et séparément : le veau coupé
en dés, en y joignant l’assaisonnement ; la graisse de bœuf,
divisée en fragments, et bien débarrassée des peaux et
filaments.
Ensuite, piler séparément le veau et la graisse hachés ;
puis, les réunir, piler encore jusqu’à l’unification absolue
des deux éléments, et ajouter les œufs, un par un, sans
interrompre le pilage.
Passer au tamis ; étaler le godiveau en couche mince sur
un plat, et tenir sur glace jusqu’au lendemain.
Le lendemain, piler à nouveau, et procéder au mouillage
en additionnant la glace cassée en petits morceaux et par
toutes petites parties, pour faciliter le mélange.
Procéder toujours à un essai, lorsque le godiveau est
mouillé, pour le rectifier s’il y a lieu ; soit par une addition
d’un peu d’eau s’il est trop ferme, soit par une addition d’un
peu de blanc d’œuf, s’il est trop léger.
Observation :
161
Les quenelles tirées du godiveau servent principalement pour les garnitures
de Vol-au-vent et les Financières accompagnant les pièces de boucherie.
Comme toutes les autres, ces quenelles peuvent être couchées à la poche ;
mais elle sont, le plus généralement, roulées à la main et pochées à l’eau salée.
Quand, au bout de 7 à 8 minutes, une fine rosée de graisse perle sur les
quenelles, c’est un indice qu’elles sont pochées à point. Alors, retirer du four,
renverser les quenelles sur plaque ou sur un marbre, et retirer les feuilles de
papier en les tirant par un coin, dès que les quenelles ne sont plus que tièdes.
Ensuite, les laisser refroidir entièrement, et les ranger sur des plats ; ou sur
des clayons de préférence.
B. — Godiveau à la crème.
Proportions : 1 kilo de noix de veau bien blanc, dénervée
à fond ; 1 kilo de graisse de rognon de bœuf bien sèche ; 4
œufs entiers et 3 jaunes ; 7 décilitres de crème ; 25
grammes de sel ; 5 grammes de poivre et 1 gramme de
muscade.
Procédé : Hacher séparément le veau et la graisse ; les
réunir dans le mortier et les piler jusqu’à unification
162
complète en ajoutant : l’assaisonnement, les œufs et les
jaunes un par un, et en travaillant vigoureusement la masse.
Passer au tamis ; étaler sur plaque, et laisser reposer sur
glace jusqu’au lendemain.
Le lendemain, refroidir le mortier à l’avance en passant
de la glace dedans ; piler à nouveau le godiveau, et lui
incorporer la crème par petites parties.
Faire un essai avant de coucher les quenelles, pour
rectifier s’il y a lieu.
163
On peut procéder aussi de cette façon : Piler la chair du
brochet avec l’assaisonnement, et lui ajouter la panade.
Passer au tamis, et remettre la farce dans le mortier.
La triturer vigoureusement au pilon pour lui faire prendre
du corps ; puis lui incorporer la graisse, ou graisse et moelle
fondues par petites parties, et en travaillant la masse avec le
pilon. Relever ensuite en terrine, et tenir sur glace.
Farce Gratin A.
164
(Pour Pâtés chauds ordinaires, Bordures d’Entrées, etc.)
Proportions pour 1 kilo de farce : 250 grammes de lard
de poitrine gras ; 250 grammes de rouelle de veau bien
dénervée ; 250 grammes de foie de veau aussi blanc que
possible ; 150 grammes de beurre ; 40 grammes
d’épluchures de champignons ; 25 grammes de pelures de
truffes (crues, quand cela se peut) ; 6 jaunes d’œufs ; 1
demi-feuille de laurier ; une brindille de thym ; 4 échalotes ;
20 grammes de sel ; 4 grammes de poivre et 2 grammes
d’épices ; 1 décilitre et demi de Madère ; 1 décilitre et demi
de sauce Espagnole très réduite et froide.
Procédé : Couper le lard en dés, et le faire revenir
vivement dans un sautoir, avec 50 grammes de beurre.
Egoutter ce lard aussitôt revenu ; mettre le veau coupé en
gros dés à revenir à la place, et l’égoutter également.
Faire revenir de même, et très vivement, le foie détaillé
comme le veau ; puis, remettre veau et lard dans le sautoir
et ajouter : champignons, truffes, thym, laurier, échalotes
hachées, et assaisonnement. Passer le tout ensemble
pendant 2 minutes, débarrasser sur un plat, et déglacer le
sautoir avec le Madère.
Piler finement lard, veau, foie, etc., et ajouter : le beurre
restant (100 grammes), les jaunes d’œufs un par un, la
sauce réduite et le Madère du déglaçage. Passer au tamis ;
recueillir la farce dans une terrine, et la lisser à la spatule.
Nota. — Dans la préparation de cette farce, le foie de veau peut être
remplacé par des foies de volaille, de canards, d’oies ou de dindes, dont on aura
165
soigneusement retiré le fiel ainsi que les parties contaminées par celui-ci.
Farce Gratin B.
(Pour Pâtés chauds de gibier).
Proportions pour 1 kilo de farce : 250 grammes de lard
de poitrine, 250 grammes de chair de lapin de garenne
(poids net) ; 250 grammes de foies de volaille et de gibier ;
champignons, truffes, assaisonnement, thym et laurier,
échalotes, comme pour la farce Gratin A ; 50 grammes de
beurre ; 100 grammes de foie gras cru ou cuit ; 6 jaunes
d’œufs ; 1 décilitre et demi de Madère ; 1 décilitre et demi
de sauce Espagnole de gibier, ou de sauce Salmis très
réduite et froide.
Procédé : Faire revenir au beurre, et séparément, les trois
éléments : lard, lapin et foies, comme il est expliqué ci-
dessus. Les réunir dans le sautoir avec l’assaisonnement et
la condimentation ; faire passer ensemble un instant ; étuver
le tout pendant 5 minutes avec le Madère, et égoutter à fond
pour piler. Lorsque la farce est bien fine, ajouter : le foie
gras, les jaunes d’œufs, la sauce froide et le Madère. Passer
au tamis, et lisser la farce à la spatule.
Farce Gratin C.
(Pour Croûtons farcis. Canapés, Petits gibiers, Canetons).
Proportions pour 1 kilo de farce : 300 grammes de lard
gras frais râpé ; 600 grammes de foies de volaille ; 4 ou 5
échalotes émincées ; 25 grammes d’épluchures de
champignons ; 1 demi-feuille de laurier ; une brindille de
166
thym ; 18 grammes de sel ; 3 grammes de poivre et 1
gramme d’épices.
Procédé : Faire fondre et chauffer le lard dans un sautoir ;
ajouter les foies avec les condiments et assaisonnement, et
les faire raidir vivement.
Nous disons « raidir ou saisir », mais non revenir, les
foies devant rester légèrement saignants pour obtenir une
farce bien rosée.
Laisser refroidir à peu près ; piler, passer au tamis, lisser
la farce en terrine, et la conserver au frais, couverte d’un
papier beurré.
167
Le sel épicé s’obtient en mélangeant : 100 grammes de
sel fin bien sec ; 20 grammes de poivre, et 20 grammes
d’épices.
Si ce sel n’est pas employé de suite, le tenir en boîte bien
fermée et au sec.
Farce A (Porc).
Elle se compose en parties égales de chair maigre de porc
et de lard gras frais, hachés séparément ; puis pilés,
assaisonnés et condimentés selon les proportions indiquées
ci-dessus.
On l’emploie pour les Pâtés et Terrines très ordinaires.
Cette farce constitue la chair à saucisses.
Farce B (Veau et Porc).
Proportions : 250 grammes de rouelle de veau et 250
grammes de chairs maigres de porc coupées en dés ; 500
grammes de lard gras frais ; 2 œufs entiers ; assaisonnement
et cognac comme il est indiqué.
Procédé : Hacher séparément veau, porc, et lard. Piler
finement, en ajoutant l’assaisonnement, et le cognac flambé
en dernier lieu. Passer au tamis.
Cette farce sert principalement pour les Galantines, mais
on l’emploie également pour les Pâtés et les Terrines.
Farce C (Volaille et Gibier).
Les proportions des différents éléments de cette farce,
sont réglées par le poids net de chair de la volaille ou du
gibier employé.
168
Ainsi, le poids de chair fourni par une volaille pesant 1
kilo 500 vidée, et déduction faite des filets qui sont
généralement employés pour la garniture, étant de 550 à
600 grammes, les proportions des différents éléments de la
farce s’établissent ainsi :
550 grammes de chair de volaille ; 200 grammes de veau
bien dénervé ; 200 grammes de chair maigre de porc ; 900
grammes de lard gras frais ; 4 œufs entiers ; 50 à 60
grammes de sel épicé (selon la température du moment) ;
3 décilitres de cognac.
Procédé : Hacher séparément chairs et lard ; les
rassembler ensuite dans le mortier avec l’assaisonnement ;
piler finement, ajouter les œufs un par un, le cognac en
dernier lieu, et passer au tamis.
La farce de gibier se prépare d’après les mêmes
proportions et procédé.
Observation sur ces farces :
Dans certains cas, la farce B (Veau et Porc) et la farce C (Volaille)
s’additionnent, par kilo de farce, de 125 grammes de foie gras, frais autant que
possible, passé au tamis, ou de 50 grammes de truffe hachée.
169
Farce A.
Proportions : 250 grammes de laitances crues hachées ;
180 grammes de mie de pain blanc, trempée au lait et
exprimée ; 5 grammes de sel ; 1 gramme de poivre et un
soupçon de muscade ; 10 grammes de ciboulettes ; 5
grammes de persil et 20 grammes de cerfeuil hachés ; 50
grammes de beurre ; 1 œuf entier et 3 jaunes.
Procédé : Rassembler dans une terrine ces différents
éléments, et bien triturer le tout à la cuiller en bois pour
obtenir un parfait mélange.
Farce B.
Proportions : 200 grammes de mie de pain trempée au
lait et exprimée ; 50 grammes d’oignon et 25 grammes
d’échalotes hachés finement et passés au beurre ; 80
grammes de champignons crus bien frais, hachés et
pressés ; 1 cuillerée ordinaire de persil haché ; 1 pointe d’ail
écrasé ; 1 œuf entier et 3 jaunes ; 8 grammes de sel, 2
grammes de poivre et un soupçon de muscade.
Préparation : Comme ci-dessus.
QUENELLES DIVERSES
Les quenelles se font de grosseurs et de formes
différentes, soit :
1o En les roulant sous les doigts, sur la table farinée, et en
forme de petits cylindres ;
2o En les couchant à la poche dans une plaque beurrée ;
3o En les moulant à la cuiller ;
170
4o En les moulant au doigt en forme de rognons de coq.
Ces préparations auxiliaires sont trop connues pour qu’il
soit nécessaire de nous y arrêter, pas plus d’ailleurs que sur
le pochage.
Nous dirons seulement que les quenelles pour garnitures
ordinaires, comme Financière, Toulouse, etc., se moulent à
la cuiller à café, ou se couchent à la poche de forme unie ou
cannelée.
Le poids moyen de ces quenelles est de 12 à 15 grammes.
Les quenelles pour grosses garnitures, comme : Godard,
Régence, Chambord, se moulent toujours à la cuiller, et sont
du poids de 20 à 22 grammes.
Les quenelles décorées qui figurent généralement dans
ces grosses garnitures se font du poids de 40 à 50 grammes,
et se moulent de forme ronde, en ovale simple, ou en ovale
allongé.
Les éléments de leur décor sont presque toujours fournis
par la truffe ou la langue écarlate, souvent par les deux, et
les détails du décor sont fixés avec du blanc d’œuf cru.
Le temps normal de pochage de ces grosses quenelles est
de 20 minutes.
171
Appareils à Cromesquis et à Croquettes. — Voir au
chapitre des Hors-d’œuvre chauds.
Appareils à pommes Dauphine, Duchesse, et
Marquise. — Voir au chapitre des Légumes à l’article
Pommes de terre.
Appareil Maintenon [Pour farcir les côtelettes de ce
nom). — Réduire de moitié 4 décilitres de sauce Béchamel
et 1 décilitre de Soubise.
Faire la liaison avec 3 jaunes d’œufs, et ajouter 100
grammes de champignons émincés, étuvés au beurre à
l’avance.
Appareil à la Montglas [Pour côtelettes et divers). —
Détailler en julienne courte et un peu plus grosse que la
julienne ordinaire : 150 grammes de langue écarlate, 100
grammes de champignons cuits, et 100 grammes de truffes.
Lier cette julienne avec 2 décilitres et demi de sauce
Demi-glace au Madère très réduite ; étaler sur un plat
beurré, et laisser refroidir pour l’emploi.
Appareil à la Provençale (Pour côtelettes farcies). —
Réduire très serrée 5 décilitres de sauce Béchamel.
L’additionner d’une pointe d’ail écrasé, et faire la liaison
avec 3 jaunes d’œufs.
Bordures en farce. — Ces bordures se font en farce de
même nature que l’élément principal des mets auxquels
elles servent de support, et se pochent dans des moules à
bordure, unis ou cannelés, grassement beurrés.
172
Les moules unis sont décorés à volonté avec de belles
lames de truffes, détails de blanc d’œuf poché, langue
écarlate, pistaches, etc.
On peut se dispenser de décorer les moules historiés.
Ces bordures servent surtout pour les Entrées de volaille,
de poisson, et petites Entrées de viandes de boucherie
saucées.
Bordures en Legumes. — Ces bordures se font en
moules unis grassement beurrés, dont le fond et les parois
sont décorés en chartreuse avec des légumes divers préparés
pour cet emploi. L’intérieur du moule est rempli d’une farce
de veau liée à la pomme de terre (Voir Farce de veau pour
bordures), tenue un peu ferme, et le pochage se fait au bain-
marie et au four.
Ces bordures servent principalement pour les Entrées de
viandes de boucherie garnies de légumes.
Bordures en pâte blanche. — Mettre dans une
casserole : 1 décilitre d’eau, 5 grammes de sel, et 20
grammes de saindoux. Faire bouillir ; puis, ajouter 100
grammes de farine tamisée. Dessécher à fond, et renverser
la pâte sur un marbre.
Lui faire absorber 100 grammes de fécule en la maniant ;
donner 10 tours, et laisser reposer.
Abaisser ensuite cette pâte sur une épaisseur de 7
millimètres, la détailler à volonté avec un emporte-pièce
spécial, faire sécher ces détails à l’étuve, et les coller avec
du repère sur les bords du plat.
173
Bordures en pâte â Nouilles. — Ces bordures se font
avec de la pâte à nouilles très ferme ; soit en détails comme
ci-dessus, soit avec des bandes de 4 à 5 centimètres de
hauteur sur 6 à 7 millimètres d’épaisseur ; lesquelles sont
historiées au moyen des petits emporte-pièce spéciaux dit
« évidoirs », puis collées et soudées sur les bords du plat.
D’une façon comme de l’autre, ces bordures sont
toujours dorées au jaune d’œuf et séchées.
Croûtons. — Les croûtons se font en pain de mie. Leur
forme et leurs dimensions sont réglées selon l’emploi
auquel on les destine ; et on les frit au beurre clarifié,
toujours au dernier moment.
Duxelles sèche. — La Duxelles a pour base invariable
les champignons hachés, et on peut la préparer avec
n’importe quel champignon comestible.
Chauffer pendant quelques instants 1 cuillerée d’oignon
et 1 cuillerée d’échalotes hachés avec 30 grammes de
beurre et autant d’huile. Ajouter 250 grammes d’épluchures
et queues de champignons hachées finement et fortement
pressées pour en extraire l’eau de végétation. Faire revenir
jusqu’à évaporation complète de toute humidité ; puis,
assaisonner de sel et de poivre, compléter avec une pincée
de persil haché, débarrasser dans une terrine, et couvrir d’un
papier beurré.
Cette Duxelles sèche est usitée dans de nombreux
apprêts.
174
Duxelles pour légumes farcis (Tomates, champignons,
etc.). — Prendre 100 grammes de Duxelles sèche, soit 4
cuillerées. Lui ajouter 1 demi-décilitre de vin blanc et le
faire réduire presque entièrement ; l’additionner ensuite de :
1 décilitre de sauce Demi-glace fortement tomatée, une
petite pointe d’ail écrasé, et 25 grammes de mie de pain.
Laisser mijoter jusqu’à ce que la composition ait acquis,
par la réduction, une consistance suffisante pour l’emploi
auquel elle est destinée.
Duxelles pour garnitures diverses (Tartelettes, oignons,
concombres, etc.). — Additionner 100 grammes de Duxelles
sèche, de 60 grammes de farce mousseline, ou de farce à la
panade, ou de farce gratin selon les cas.
Les légumes farcis avec cette Duxelles, sont pochés, au
lieu d’être gratinés.
Duxelles à la Bonne femme (Pour certaines
préparations de cuisine ménagère). — Ajouter simplement à
la Duxelles, crue, le même poids de chair à saucisses bien
assaisonnée.
Essence de Tomates. — Passer au tamis le jus de
tomates bien mûres. Le recueillir dans une casserole, et le
cuire lentement jusqu’à ce qu’il se trouve à l’état de sirop.
Passer à la mousseline, sans pression, et tenir en réserve.
Nota. — Cette essence de tomates est très utile pour donner le dernier ton
aux petites sauces brunes.
176
Selon la saison, c’est-à-dire selon le degré de maturité
des tomates, on peut condimenter cette fondue d’une pointe
de sucre en poudre.
Kache de Sarrasin pour Potages. — Pour 1 service :
Avec 7 à 8 décilitres d’eau tiède salée, détremper en pâte
compacte 1 kilo de gruau de sarrasin. Le verser et fouler
dans une casserole russe, et le mettre à four chaud pendant
environ 2 heures.
En le sortant du four, enlever la croûte du dessus, puis
faire tomber dans une casserole tout l’intérieur du pain sans
toucher à la croûte qui s’est formée autour.
Travailler ce Kache avec 100 grammes de beurre, et le
mettre à refroidir sous presse, en couche de 1 centimètre
d’épaisseur. Le détailler ensuite avec un emporte-pièce rond
de la grandeur d’une pièce de 2 francs ; faire colorer ces
ronds au beurre clarifié, et dresser dans des raviers ou sur
serviette.
Nota. — On sert aussi le Kache tel qu’il se trouve en sortant du four. Dans
ce cas, on le dresse dans des pots spéciaux.
177
Matignon. — Émincer en fine paysanne : 125 grammes
de rouge de carotte ; 125 grammes d’oignons ; 50 grammes
de céleri ; 100 grammes de jambon cru. Ajouter 1 feuille de
laurier et 1 brindille de thym ; faire étuver au beurre, et
déglacer avec un peu de Madère.
Mirepoix. — Les éléments sont les mêmes que pour la
Matignon, à la différence qu’on les taille en brunoise plus
ou moins fine selon l’emploi auquel elle est destinée, et que
le jambon peut être remplacé par du lard de poitrine très
maigre, coupé en dés et blanchi.
Faire revenir au beurre.
Mirepoix fine, dite à la Bordelaise. — Les grosses
Mirepoix qui sont adjointes à certaines préparations pour
leur donner le ton aromatique qui leur convient se font
ordinairement au moment ; mais il n’en est pas de même
pour la Mirepoix à la Bordelaise, qui sert notamment pour
les écrevisses et les homards. Elle doit être préparée à
l’avance, et ainsi :
Couper en brunoise excessivement fine : 125 grammes de
rouge de carotte ; autant d’oignon ; 30 grammes de queues
de persil, et ajouter une pincée de thym et de laurier
pulvérisés.
Mettre le tout dans une petite casserole avec 50 grammes
de beurre, et étuver jusqu’à cuisson complète.
Débarrasser dans une petite terrine ; tasser la Mirepoix
avec le dos d’une fourchette, couvrir d’un rond de papier
blanc beurré, et tenir en réserve.
178
Nota. — Pour obtenir une Mirepoix plus fine, on peut hacher les éléments
qui la composent ; seulement, dans ce cas, il est nécessaire de les presser
fortement dans un coin de torchon, pour en extraire l’eau de végétation, dont
l’évaporation ne pourrait se faire pendant l’étuvage. Cette eau, restée dans la
Mirepoix, provoquerait la moisissure ou la fermentation, si celle-ci devait être
conservée assez longtemps.
179
avec une pincée de sel, 2 cuillerées de beurre fondu, 1 œuf,
et la quantité d’eau froide nécessaire pour obtenir une pâte
claire.
Autant que possible, l’apprêter l heure à l’avance.
Riz pour farcir les volailles servies en Relevés ou en
Entrées. — Passer un instant 1 demi-oignon haché dans 50
grammes de beurre, Ajouter 250 grammes de riz Caroline
ou de riz Patna, et remuer sur le feu jusqu’à ce qu’il soit
devenu très blanc.
Mouiller avec 3 quarts de consommé blanc ; donner 15
minutes de cuisson, à couvert, et ajouter : 1 décilitre et demi
de crème, 125 grammes de graisse de foie gras ou de
beurre, quelques cuillerées de sauce Suprême, et la
garniture indiquée par l’apprêt de la volaille à laquelle le riz
est destiné.
Nota. — Étant donné que ce riz subit un complément de cuisson dans la
volaille, il ne doit être cuit qu’aux 3 quarts. On doit tenir compte aussi que ce
riz, finissant de gonfler dans la volaille, celle-ci n’en doit pas être remplie
complètement.
180
Il est composé, s’il réunit plusieurs des éléments cités,
susceptibles de s’accorder ensemble, et augmentés de
champignons, truffes, etc.
Le mode préparatoire des Salpicons réside dans le détail,
en petits dés réguliers de 1 demi-centimètre de côté, des
éléments qui doivent les composer.
La série de préparations des Salpicons a son point de
départ dans le mode d’association de ces éléments, lequel
détermine leur appellation spéciale, comme : Salpicon à la
royale — à la financière — à la parisienne — à la
Montglas — au chasseur, etc.
181
quenelles, dont le nombre se règle à raison de une par
convive. Les Soufflés se moulent en petites cassolettes.
COMPOSITION DE L’APPAREIL POUR MOUSSES
ET MOUSSELINES FROIDES
Proportions : 1 litre de purée de l’élément principal ; soit
purée de volaille, de gibier, de foie gras, de poissons ou de
crustacés ; 2 décilitres et demi de gelée fondue ; 4 décilitres
de Velouté ; 4 décilitres de crème brute ; laquelle, étant
fouettée et montée à point, représente 8 décilitres.
Ces proportions peuvent se trouver sujettes à de légères
modifications, selon la nature de l’élément employé ; de
même que, dans l'apprêt de certaines Mousses, on peut
n’employer que la gelée, ou le velouté.
Préparation : Additionner d’abord la purée de base de la
gelée et du velouté ; ou de l’une ou l’autre si l’on n’emploie
qu’un seul de ces éléments, et en travaillant légèrement la
composition sur glace.
Ajouter ensuite la crème fouettée ; et observer que
l’assaisonnement ayant une grande importance dans les
préparations froides, doit être toujours vérifié et réglé avec
soin.
MOULAGE DES MOUSSES FROIDES
Autrefois, et cette façon de procéder est encore usitée par
beaucoup de praticiens, on moulait les Mousses dans des
moules unis ou historiés, chemisés d’une couche de gelée
bien claire, et décorés avec des éléments en rapport avec
l’appareil de la Mousse en traitement.
182
Aujourd’hui, on procède ainsi : Faire prendre une couche
de gelée bien claire dans le fond d’une timbale en argent, et
entourer extérieurement le haut des parois de celle-ci d’une
bande de papier blanc que l’on fixe d’une façon
quelconque, et dépassant de 2 centimètres les bords de la
timbale, de manière que, ce papier étant enlevé, la Mousse
figure une sorte de Soufflé. La bande de papier peut être
mise également dans l’intérieur de la timbale, et on l’enlève
au moment de servir, en la détachant d’après la Mousse
avec la lame d’un couteau trempée à l’eau tiède, et en la
tirant doucement.
Dès que la timbale est garnie, on met la Mousse à
prendre au frais, ou dans une cave sanglée, ce qui vaut
mieux. Ces Mousses peuvent se faire aussi dans de petites
cassolettes en argent, mais ce mode est plutôt réservé pour
les Soufflés froids, afin d’établir une différence entre les
deux choses, bien que leur composition soit la même.
On peut aussi dresser les Mousses, notamment celles de
gibier et de foie gras, dans l’un de ces ustensiles en argent
ou en cristal adoptés par les services modernes. Dans ce
cas, l’appareil est disposé en forme de cône tronqué, dans le
milieu de l’ustensile, au fond duquel on a fait prendre une
couche de gelée, et le décor est appliqué directement sur la
Mousse qui est ensuite lustrée à la gelée.
Quand il s’agit d’une Mousse de gibier, on l’entoure avec
les Suprêmes glacés, du gibier employé.
MOULAGE DES MOUSSELINES FROIDES
183
Pour le moulage des Mousselines froides, on procède de
deux façons, selon qu’elles sont simplement chemisées de
gelée ou chaud-froitées et, dans un cas comme dans l’autre,
elles se font en moules ovoïdes, ou autres du même genre
affectant la forme d’une grosse quenelle, ou d’un œuf
mousseline. Premier Procédé : Chemiser les moules de
gelée bien claire ; les tapisser d’une couche d’appareil, et
garnir l’intérieur d’un salpicon composé du même élément
de base que celui de l’appareil ; soit : volaille, gibier, chair
de crustacés, etc., et de truffes. Recouvrir d’appareil, lisser
en forme de dôme, et mettre à raffermir au rafraîchissoir.
Deuxième Procédé : Tapisser les moules d’appareil,
garnir l’intérieur de salpicon, recouvrir d’appareil, et mettre
à raffermir.
Ensuite, les démouler ; les napper d’une sauce chaud-
froid en rapport avec la composition de l’appareil, et les
décorer avec détails de truffe et autres, également en
rapport. Lustrer à la gelée pour assurer le décor.
Faire prendre au fond d’un ustensile en argent ou en
cristal une couche de gelée bien claire ; ranger les
Mousselines sur cette gelée, les arroser à nouveau de gelée,
et tenir au rafraîchissoir jusqu’au moment du service.
SOUFFLÉS FROIDS
Les Soufflés froids ne sont autre chose que des Mousses,
c’est-à-dire que leur composition est la même ; mais, la
Mousse, comme nous l’avons dit plus haut, se fait en moule
assez grand pour assurer un service, tandis que les Soufflés,
184
proprement dits, se font en petites cassolettes, à raison de
un par personne.
Leur moulage se fait comme celui des Mousses ; c’est-à-
dire que l’appareil est dressé sur une couche de gelée prise
au fond des cassolettes, et que celles-ci sont entourées
d’une bande de papier qui permet de monter l’appareil au-
dessus des bords des cassolettes, de façon à donner
l’illusion d’un Soufflé chaud, lorsque la bande de papier qui
soutient l’appareil pendant son raffermissement est enlevée.
Observation.
Le principe de ces trois préparations, dont le fond est le même, se trouve
donc ainsi nettement établi :
1o La Mousse, bien que pouvant être servie sous le nom de Soufflé, doit
conserver le seul nom de « Mousse » afin d’éviter toute confusion, et se fait en
moule pour un service.
185
Les moules à bordures peuvent également servir, mais on
ne les emploie généralement que quand l’Aspic comporte
une garniture qui est dressée dans le centre.
Le montage d’un Aspic se fait, en disposant d’abord le
décor dans le fond et sur les parois.
Pour cela, le moule doit être légèrement chemisé de
gelée, en le roulant sur glace ; et les détails du décor doivent
être trempés dans de la gelée fondue et froide, afin d’être
fixés immédiatement. Cette question du décor dépend
d’ailleurs du goût et de l’idée de l’ouvrier, et ne peut guère
se préciser ; ce que l’on peut dire seulement, c’est qu’il doit
être toujours d’une parfaite correction, et qu’il doit
apparaître nettement lorsque l’Aspic est démoulé.
Les éléments du décor sont naturellement adoptés selon
la nature de l’élément principal de l’aspic, et ce sont
ordinairement : La truffe, le blanc d’œuf poché en pain, les
cornichons, câpres, pluches diverses, minces rondelles de
radis, corail de homard, langue écarlate, etc.
Si la garniture de l’Aspic comporte des escalopes
diverses, rectangles de foie gras, etc., et que les dimensions
du moule obligent à faire plusieurs rangs, ceux-ci sont
montés successivement en interposant une couche de gelée
entre chaque, et un nouveau rang ne doit pas être entrepris,
avant que la gelée du précédent soit suffisamment
solidifiée.
L’aspic se termine toujours par une couche de gelée assez
épaisse. Autant que possible, on le monte dans le moule
186
entouré de glace, mais sans aucun emploi de sel, car celui-ci
troublerait la limpidité de la gelée.
Pour démouler : Tremper le moule à l’eau chaude,
l’essuyer vivement, et renverser l’aspic, soit sur serviette
pliée, tampon de riz historié, ou bloc de glace taillée.
Entourer de croûtons de gelée, taillés en forme de
losanges, carrés, etc., ou de gelée hachée.
CHAUDS-FROIDS
Les éléments destinés à être enveloppés de sauce chaud-
froid sont généralement détaillés ; mais on traite de même,
par la sauce Chaud-froid, des pièces entières. Seulement,
ces pièces sont désignées par une dénomination spéciale.
Si le Chaud-froid est composé de morceaux détachés,
ceux-ci sont trempés dans la sauce, et rangés sur grille.
Lorsque la sauce est froide, les morceaux sont décorés,
lustrés à la gelée, et parés de l’excédent de sauce au
moment du dressage.
Quand il s’agit d’une pièce entière, celle-ci est nappée
d’un trait avec la sauce Chaud-froid bien froide, mais très
coulante ; puis elle est décorée et lustrée à la gelée.
Le dressage des Chauds-froids détaillés se fait
généralement sur tampon, ou en bordure dont le centre est
rempli par un tampon quelconque ; soit en pain, riz ou
semoule.
Selon les cas, le dressage des pièces entières se fait sur
fond de plat, ou en coupe qui est incrustée dans un bloc de
glace taillée.
187
Les volailles et gibiers pour Chauds-froids doivent être
détaillés en morceaux très réguliers, dont on enlève la peau.
Les pilons et ailerons n’étant pas utilisés, sont réservés pour
un autre emploi.
Pour les Chauds-froids de détail, les éléments auxiliaires
sont les champignons, crêtes et rognons, qui sont nappés de
sauce ; et les truffes, qui sont simplement lustrées à la gelée.
PAINS FROIDS
Dans l’ancienne cuisine, les Pains froids n’étaient autre
chose qu’un appareil de farce poché en moule et refroidi,
puis décoré et lustré à la gelée, ou mis en Belle-vue dans un
autre moule décoré et chemisé de gelée bien claire.
La cuisine moderne a abandonné le procédé, et a fait de
ces Pains des préparations d’une grande finesse, dont la
préparation est certainement plus lourde que celle des
Mousses, mais beaucoup plus légère que celles des Pains
comme on les faisait autrefois.
L’appareil des « Pains à la moderne » quels qu’ils soient,
se compose ainsi :
1o Un fumet riche, tiré de l’élément principal du Pain ;
lequel fumet est réduit presque à consistance de glace, et
monté avec jaunes et beurre, comme, et dans les proportions
de la sauce Hollandaise ;
2o Quand cet appareil n’est plus que tiède, ou à peine
tiède, on y ajoute, par décilitre de fumet monté : 2 feuilles
de gélatine dissoute et passée au linge ; 1 décilitre de purée
de l’élément en traitement, soit volaille, gibier, foie gras,
188
poisson ou crustacés ; et 1 décilitre de crème fouettée bien
ferme ;
3o Dans cette composition on mélange : ou des chairs de
l’élément en traitement, réservées pour cela, et des truffes
coupées en dés ; ou bien ces chairs détaillées en fines
escalopes et doublées chacune d’une lame de truffe.
L’appareil ainsi apprêté est alors versé dans un moule à
charlotte ou à timbale, plus haut que large, chemisé à
l’avance de gelée bien claire, et mis à prendre au frais, ou
dans un rafraîchissoir.
Au moment de servir, tremper le moule à l’eau tiède, et
renverser le Pain sur un tampon bas en riz ou en semoule
posé sur le plat de service ; ou bien sur une couche de gelée
que l’on fait prendre à l’avance dans le fond du plat.
Entourer le pain de croûtons de gelée, taillés d’une forme
quelconque, mais nettement et très correctement ; et cette
remarque s’applique, d’une façon générale, au croûtonnage
des mets froids.
GARNITURES DE METS FROIDS
Selon la nature des mets, ces garnitures comportent :
Des demis ou des quartiers d’œufs farcis, décorés et
glacés.
De toutes petites tomates farcies ou garnies, ou de
grosses tomates farcies d’une façon quelconque, et coupées
ensuite en quartiers bien réguliers.
189
De petites timbales, ou des barquettes de salades de
légumes.
De petits pains, ou des tartelettes de purée de tomates liée
à la gelée.
De beaux cœurs de laitues bien blancs.
Des filets d’anchois, des olives, etc.
190
En conséquence, les proportions des garnitures décrites
ci-dessous étant établies pour un service de 10 couverts,
elles seront augmentées ou diminuées, selon que la
garniture en traitement sera destinée à une grosse pièce, ou
à des objets détaillés.
NOTA. — Nous tenons à insister ici sur une considération de grande
importance : à savoir que, cet ouvrage étant un recueil des procédés
traditionnels de la cuisine Française, bien plutôt qu’une œuvre personnelle, nous
avons dû y faire figurer nombre de garnitures, dont la composition n’est plus en
rapport avec le travail moderne qui tend, avant tout, à éviter les complications,
et à simplifier les garnitures de manière à assurer un service rapide et,
conséquemment, parfait ; car les mets ne peuvent être dégustés dans toute leur
perfection que s’ils sont servis très chauds, et ils ne peuvent l’être que si les
garnitures, étant très simples se prêtent à un dressage rapide.
192
décomposent pas, et se marient très bien avec les garnitures
de légumes, auxquelles elles communiquent en même
temps un moelleux très appréciable.
Nous insistons donc fortement sur ce point : C’est que les
sauces dérivées de l’Espagnole, ou la sauce Tomate, doivent
être autant que possible réservées pour les préparations
accompagnées de garnitures comportant comme éléments :
truffes, crêtes et rognons de coq, quenelles, champignons,
etc. ; telles que la Financière et la Godard.
GARNITURES
(Proportions établies pour un service de 10 couverts).
193
Garniture à l’Alsacienne (Pour pièces de Boucherie,
Filets de bœuf, Tournedos). — 10 croûtes de tartelettes
garnies de choucroûte braisée, et complétées par un rond de
jambon.
Accompagnement : Jus de veau lié.
Garniture à l’Américaine (Spéciale aux poissons). —
Cette garniture comporte invariablement des escalopes de
queue de homards préparés à l’américaine.
Accompagnement : La sauce du, ou des homards.
Garniture à l’Andalouse (Pour pièces de Boucherie et
Volailles). — 10 demis-poivrons grillés, garnis de Riz à la
grecque — 10 saucisses chipolatas du poids de 15 grammes
chacune — 10 tronçons d’aubergines de 4 centimètres
d’épaisseur, cernés, creusés, frits, et garnis au moment de
tomates sautées à l’huile.
Accompagnement : Jus lié.
Garniture à l’Anversoise (Pour pièces de Boucherie).
— 10 croûtes de tartelettes garnies de jets de houblon à la
crème — 20 pommes de terre à l’anglaise.
Accompagnement : Sauce Tomate.
Garniture à l’Arlésienne (Pour Tournedos et Noisettes).
— Aubergines détaillées en rondelles de 1 centimètre
d’épaisseur, assaisonnées, farinées, et frites à l’huile —
tomates pelées, émincées, et sautées au beurre — bouquets
d’oignons détaillés en anneaux, farinés et frits.
Accompagnement : Sauce Demi-glace tomatée.
194
Garniture à la Banquière (Pour Tournedos et
Noisettes). — 10 mauviettes désossées du dos, garnies de
farce gratin, colorées et cuites à la casserole — 10 petites
quenelles en farce de volaille ; 10 lames de truffes.
Accompagnement : Sauce Demi-glace à l’essence de
truffes.
Garniture à la Belle-Hélène (Pour Tournedos et
Noisettes). — Croquettes de pointes d’asperges façonnées
en forme de palets de grosseur en rapport avec l’objet ;
lames de truffes.
Accompagnement : Jus lié.
Garniture à la Berrichonne (Pour Relevés de
Boucherie). — 10 boules de choux braisés de la grosseur
d’un œuf — 10 petites tranches de lard de poitrine bien
maigre cuit avec les choux — 20 petits oignons et 20 gros
marrons cuits dans le fonds de la pièce en traitement.
Accompagnement : Fonds de braisage de la pièce, lié à
l’arrow-root.
Garniture à la Berny (Pour Gibiers et pièces de
boucherie marinées). — 10 croquettes de pommes à la
Berny, façonnées en forme de bouchons — 10 croûtes de
tartelettes garnies de purée de lentilles beurrée, dressée en
dôme, avec une lame de truffe glacée sur chaque tartelette.
Accompagnement : Sauce Poivrade légère.
Garniture à la Bizontine (Pour pièces de Boucherie et
Tournedos). — 10 petites croustades en pomme duchesse,
dorées, colorées au four au moment, et garnies à la poche
195
d’une purée de choux-fleurs à la crème — 10 demi-laitues,
farcies et braisées.
Accompagnement : Jus de veau beurré.
Garniture à la Bohémienne — La « Bohémienne »
comporte foie gras et truffes, et est à considérer plutôt
comme préparation auxiliaire que comme garniture
classique.
Si elle est destinée à des Œufs, Escalopes de ris de veau,
Tournedos ou Noisettes, foie gras et truffes sont détaillés en
salpicon qui est lié à la glace de viande beurrée, et dressé
dans des croûtes de tartelettes.
Si elle est destinée à des gibiers, ceux-ci sont simplement
farcis avec le foie gras et les truffes.
Garniture à la Boitelle (Pour Poissons). — 250
grammes de champignons crus, bien frais, émincés en
lames épaisses, et étuvés au beurre avec le poisson en
traitement ; lequel n’admet qu’un mouillement très court,
avec d’excellent fumet.
Accompagnement : Le fonds de cuisson du poisson
monté au beurre.
Garniture à la Boulangère (Pour Mouton, Agneau et
Volaille). — 250 grammes d’oignons émincés et revenus au
beurre — 750 grammes de pommes de terre détaillées en
quartiers ou émincées — 15 grammes de sel et 5 grammes
de poivre.
Ces deux éléments, mélangés, sont mis autour de la pièce
lorsque celle-ci est revenue, et cuisent en même temps.
196
Pour la volaille ; la garniture est ainsi modifiée : Pommes
de terre tournées en olives, et petits oignons rissolés au
beurre.
Accompagnement : Un peu de bon jus.
Garniture à la Bouquetière (Pour Relevés de
Boucherie). — 250 grammes de carottes et autant de navets,
levés à la cuiller et glacés — 250 grammes de petites
pommes Château — 150 grammes de petits pois et autant
de haricots verts détaillés en dés : ces deux légumes liés au
beurre au moment — 250 grammes de choux-fleurs en
bouquets.
Ces différents éléments dressés autour de la pièce en
bouquets bien détachés, et en alternant les nuances ; les
bouquets de choux-fleurs légèrement nappés de sauce
Hollandaise.
Accompagnement : Le jus de la pièce, dégraissé à fond et
tiré à clair.
Garniture à la Bourgeoise (Pour pièces de Boucherie).
— 500 grammes de carottes tournées en forme de gousses
d’ail, et glacées — 500 grammes de petits oignons glacés
— 125 grammes de lard de poitrine détaillé en dés, blanchi
et rissolé au beurre.
Cette garniture s’ajoute autour de la pièce lorsque celle-ci
est presque à point, et achève sa cuisson dans le fonds de
braisage.
Garniture à la Bourguignonne (Pour pièces de Bœuf).
— 500 grammes de petits oignons glacés — 250 grammes
197
de champignons coupés en quartiers et sautés au beurre —
125 grammes de lard de poitrine en dés, rissolé. Ces
éléments ajoutés autour de la pièce en temps utile.
Le fonds de mouillement de celle-ci doit toujours être
d’excellent vin rouge : ceci est la caractéristique absolue de
l’apprêt à la Bourguignonne.
Accompagnement : La sauce de braisage.
Garniture à la Brabançonne (Pour pièces de
Boucherie). 10 croûtes de tartelettes garnies de petits choux
de Bruxelles blanchis, étuvés au beurre, nappés de sauce
Mornay, et glacés au moment — 10 croquettes en pomme
Duchesse, façonnées en forme de palets.
Accompagnement : Jus lié.
Garniture à la Bréhan (Pour pièces de Bœuf et de
Veau). — 10 petits fonds d’artichauts garnis de purée de
fèves dressée en dôme, avec une lame de truffe sur chaque
— 10 bouquets de choux-fleurs, légèrement nappés de
sauce Hollandaise — 10 petites pommes de terre, cuites au
beurre et persillées.
Accompagnement : Le jus de braisage de la pièce.
Garniture à la Bretonne (Pour Mouton). — 1 litre de
haricots blancs ou de flageolets cuits, liés d’une sauce
Bretonne (voir Petites sauces brunes), et saupoudrés de
persil haché.
Accompagnement : Le jus de la pièce.
198
Garniture à la Brillat-Savarin (Pour Gibiers à plume).
— Toutes petites croûtes de tartelettes, garnies en pyramide
d’un appareil de Soufflé de bécasse aux truffes, poché au
moment — larges lames de truffes.
Accompagnement : Sauce Demi-glace fine, au fumet du
gibier en traitement.
Garniture Bristol (Pour pièces de Boucherie). — 10
petites croquettes de rizot, de la forme et grosseur d’un
abricot — 1 demi-litre de flagolets cuits, liés au Velouté —
20 petites pommes rondes de la grosseur d’une noix, cuites
au beurre et enrobées de glace de viande dissoute.
Accompagnement : Le fonds de braisage de la pièce.
Garniture à la Bruxelloise (Pour pièces de Boucherie).
— 10 endives braisées, tenues bien blanches — 10 pommes
Château — 500 grammes de petits choux de Bruxelles
blanchis et étuvés au beurre.
Accompagnement : Sauce Demi-glace au Madère un peu
claire.
Garniture à la Cancalaise (Pour Poissons). — 20
huîtres pochées et ébarbées — 125 grammes de queues de
crevettes épluchées.
— Sauce Normande.
Garniture à la Cardinal (Pour Poissons). — 10 belles
escalopes de queue de homard — 10 lames de truffe bien
noire — 60 grammes de chair de homard et 50 grammes de
truffes détaillés en dés.
199
— Sauce Cardinal.
Garniture à la Castillane (Pour Tournedos et Noisettes).
— Petites caisses en pomme Duchesse, dorées et colorées
au four au moment, garnies d’une fondue de tomates
légèrement relevée à l’ail — bordure de rondelles d’oignons
assaisonnées, farinées, et frites à l’huile.
Accompagnement : Le fonds de déglaçage tomaté.
Garniture à la Chambord (Pour grosses pièces de
Poissons braisées). — 10 quenelles en farce de poisson
truffée, moulées à la cuiller — 4 grosses quenelles en forme
d’ovale allongé, décorées — 200 grammes de petites têtes
de champignons cannelées — 10 escalopes de laitances
assaisonnées, farinées et sautées au beurre — 200 grammes
de truffes tournées en forme d’olives — 6 écrevisses,
troussées ou non, et cuites au court-bouillon — 6 croûtons
en crêtes, frits au beurre.
— La Sauce tirée du fonds de braisage du poisson.
Garniture à la Châtelaine (Pour pièces de Boucherie et
Volailles). — 10 fonds d’artichauts garnis de Soubise serrée
— 30 marrons décortiqués et étuvés dans le fonds de
braisage de la pièce — 300 grammes de pommes de terre
noisette.
Accompagnement : Le fonds de la pièce, ajouté à une
sauce Madère.
Garniture à la Chauchat (Pour Poissons). — 500
grammes de pommes de terre longues cuites à l’eau,
tournées en bouchons, détaillées en lames épaisses, et
200
chevalées en bordure, pendant qu’elles sont encore bien
chaudes, autour du poisson en traitement.
Couvrir le poisson de sauce Mornay, arroser les pommes
de beurre fondu, et faire glacer vivement.
Garniture à la Chipolata (Pour pièces de Boucherie et
Volailles). — 20 petits oignons glacés — 10 saucisses
chipolatas — 10 marrons cuits au consommé — 125
grammes de lard de poitrine en dés, rissolé —
facultativement, 20 carottes tournées en olives et glacées.
Accompagnement : Sauce Demi-glace additionnée du
fonds de la pièce en traitement.
Garniture à la Choisy (Pour Tournedos et Noisettes). —
10 demi-laitues braisées — 20 petites pommes de terre
Château.
Accompagnement : Glace de viande beurrée.
Garniture à la Choron (Pour Tournedos et Noisettes).
— 10 moyens ou petits fonds d’artichauts garnis de pointes
d’ asperges liées au beurre ; ou, à défaut, de petits pois fins
liés de même — 30 grosses pommes de terre noisette.
Accompagnement : Sauce Béarnaise tomatée.
Garniture à la Clamart (Pour pièces de Boucherie). —
10 croûtes de tartelettes garnies de petits pois à la française
liés au beurre, et additionnés de la laitue de cuisson
finement ciselée. Chaque tartelette dressée sur un petit fond
rond, en pommes Macaire.
Accompagnement : Jus lié.
201
Garniture à la Clermont (Pour Tournedos et Noisettes).
— 450 grammes de marrons étuvés, concassés à la
fourchette, additionnés de 25 grammes de beurre, et liés
avec 1 décilitre de Soubise et 3 jaunes d’œufs. Faire pocher
en moules à darioles beurrés, et dresser sur rondelles
d’oignons frits.
Accompagnement : Sauce Soubise claire.
Garniture de Compote (Spèciale aux Pigeons et aux
Poulets de grain). — 250 grammes de lard de poitrine
maigre, détaillé en lardons, blanchis, et rissolés au beurre
— 300 grammes de petits oignons glacés — 300 grammes
de petits champignons crus coupés en deux et sautés au
beurre.
Achever la cuisson de cette garniture avec les pigeons, et
en recouvrir ceux-ci en les servant.
Garniture à la Conti (Pour pièces de Boucherie
braisées). — 750 grammes de purée de lentilles — 250
grammes de lard de poitrine bien maigre cuit avec les
lentilles, et détaillé en rectangles.
Accompagnement : Le fonds de braisage de la pièce.
Garniture à la Commodore (Pour grosses pièces de
Poissons). — 10 petites croquettes de queues d’écrevisses,
en forme d’ovale allongé — 10 quenelles en farce de
merlan au beurre d’écrevisse, moulées à la cuiller — 10
belles moules à la Villeroy.
— Sauce Normande au beurre d’écrevisse.
202
Garniture à la Cussy (Pour Tournedos, Noisettes et
Volailles). — 10 gros champignons grillés, garnis de purée
de marrons — 10 petites truffes tournées bien rondes et
cuites au Madère — 20 gros rognons de coq.
Accompagnement : Sauce Madère.
Garniture à la Daumont (Pour Poissons). — 10
champignons étuvés au beurre, garnis chacun de 6 demi-
queues d’écrevisses, liées à la sauce Nantua — 10 petites
quenelles rondes en farce de poisson à la crème, et décorées
aux truffes — 10 escalopes de laitances panées à l’anglaise
et frites.
— Sauce Nantua.
Garniture à la Dauphine (Pour pièces de Boucherie).
— 20 croquettes en appareil à pomme Dauphine, façonnées
en forme de bouchon pour grosse pièce, et en forme de
palet pour garniture de Tournedos ou de Noisettes.
Accompagnement : Sauce Demi-glace au Madère.
Garniture à la Dieppoise (Pour Poissons). — 100
grammes de queues de crevettes décortiquées — 3 quarts de
litre de moules (30 au nombre) pochées au vin blanc et
ébarbées.
— Sauce vin blanc additionnée de la cuisson réduite du
poisson en traitement.
Garniture à la Doria (Pour Poissons). — 30 morceaux
de concombres tournés en olives et étuvés au beurre —
lames de citron pelées et épépinées disposées sur le
poisson : celui-ci traité à la Meunière.
203
Garniture à la Dubarry (Pour pièces de Boucherie,
Noisettes et Tournedos). — 10 petits bouquets de choux-
fleurs, moulés en boules, masqués de sauce Mornay,
saupoudrés de fromage râpé et gratinés.
Accompagnement : Fonds de la pièce, ou déglaçage.
Garniture à la Duchesse (Pour pièces de Boucherie,
Noisettes et Tournedos). — 20 petites navettes, galettes, ou
brioches, en appareil à pomme Duchesse, dorées, ek
colorées au four au moment.
Accompagnement : Sauce Madère.
Garniture à la Favorite (Pour Noisettes et Tournedos).
— 10 petites escalopes de foie gras assaisonnées, farinées,
et sautées au beurre — une belle lame de truffe sur chaque
escalope — bouquet de pointes d’asperges.
Accompagnement : Jus lié.
Garniture à la Fermière [Pour Volailles). — 150
grammes de rouge de carottes et autant de navets émincés
en paysanne — 50 grammes d’oignon et 50 grammes de
céleri émincés de même. Le tout étuvé légèrement au beurre
avec 3 grammes de sel, et 5 grammes de sucre en poudre.
Finir de cuire autour de la volaille.
Garniture Fervaal [Pour pièces de Boucherie). — 10
pommes duchesse en forme de brioche, fourrées d’un
salpicon de jambon — 250 grammes de fonds d’artichauts
(5 au nombre) sautés aux fines herbes.
Accompagnement : Jus lié.
204
Garniture à la Financière (Pour pièces de Boucherie et
Volailles). — 20 quenelles ordinaires en farce de veau ou de
volaille, selon que la garniture accompagne une pièce de
Boucherie ou de Volaille — 150 grammes de petites têtes
de champignons cannelées — 100 grammes de crêtes et
rognons de coq — 50 grammes de lames de truffes — 12
olives tournées et blanchies.
— Sauce Financière.
Garniture à la Flamande. — 10 petites boules de choux
braisés — 10 carottes et 10 navets tournés en olives et
tombés au consommé — 10 petites pommes de terre à
l’anglaise — 10 petits rectangles de lard de poitrine (250
grammes de lard, cuit avec les choux) — 10 rondelles de
saucisson (150 grammes).
Accompagnement : Le fonds de la pièce.
Garniture à la Florentine. — Pour Poissons : 250
grammes d’épinards en feuilles, blanchis, puis étuvés au
beurre.
Disposer ces épinards dans le fond du plat, placer dessus
le poisson poché, couvrir celui-ci de sauce Mornay, et faire
glacer.
Pour pièces de Boucherie : 10 subrics d’épinards — 10
petites croquettes en forme de palets, faites avec un appareil
de semoule cuite au gras et liée aux œufs et fromage râpé.
Accompagnement : Sauce Demi-glace fortement tomatée,
et tenue claire.
205
Garniture à la Florian (Pour Agneau). — 3 belles
laitues braisées coupées en quartiers et parées — 20 carottes
de la forme et grosseur d’une olive, glacées — 20 tout petits
oignons glacés au beurre — 10 petites pommes fondantes.
Accompagnement : Le fonds de la pièce.
Garniture à la Forestière (Pour pièces de Boucherie et
Volailles). — 300 grammes de morilles, sautées avec moitié
beurre et huile — 125 grammes de lard de poitrine bien
maigre, en lardons blanchis et rissolés au beurre — 300
grammes de pommes de terre détaillées en gros dés, et
sautées au beurre.
Accompagnement : Sauce Duxelles additionnée du fonds
de braisage ou du déglaçage.
Garniture à la Frascati (Pour Relevés de Boucherie). —
10 escalopes de foie gras (cru, autant que possible)
assaisonnées, farinées, et sautées au beurre — 300 grammes
de pointes d’asperges liées au beurre — 10 petites têtes de
champignons cannelées, et bien blanches — 10 truffes, de
la forme et grosseur d’une belle olive, légèrement glacées
— 10 croissants en appareil à pomme Duchesse truffé, de
forme allongée, dorés, et colorés au four au moment. Ces
croissants, pour encadrer la garniture.
Accompagnement : Le jus de la pièce légèrement lié.
Garniture à la Gastronome (Pour pièces de Boucherie
et Volailles). — 20 beaux marrons décortiqués, cuits au
consommé, et glacés ensuite comme des petits oignons —
10 moyennes truffes cuites au Champagne — 20 beaux
206
rognons de coq enrobés de glace de viande blonde — 10
grosses morilles, coupées en deux dans la longueur, et
sautées au beurre.
Accompagnement : Sauce Demi-glace à l’essence de
truffes.
Garniture à la Godard (Pour gros Relevés de Boucherie
et de Volaille). — 10 quenelles en farce au beurre,
additionnée de champignons et truffes hachés, et moulées à
la cuiller — 4 grosses quenelles ovales, décorées à la truffe
et à la langue bien rouge — 10 têtes de petits champignons
tournés — 125 grammes de crêtes et rognons — 200
grammes de beaux ris d’agneau glacés ; ou une gorge de ris
de veau glacée et escalopée — 10 truffes tournées en forme
d’olives. — Sauce Godard.
Garniture Grand-Duc (Pour Poissons). — 200
grammes de pointes d’asperges liées au beurre — 10 queues
d’écrevisses décortiquées — 10 belles lames de truffes. —
Sauce Mornay.
Garniture à la Grecque (Pour Agneau et Volailles). —
250 grammes de riz préparé à la Grecque (Voir Riz,
Chapitre des Légumes).
Accompagnement : Sauce Tomate.
Garniture Henri IV (Pour Noisettes et Tournedos). —
Moyens, ou tout petits fonds d’artichauts, selon l’objet
traité, garnis de petites pommes de terre noisette roulées
dans de la glace de viande fondue.
Accompagnement : Sauce Béarnaise.
207
Garniture à la Hongroise (Pour diverses préparations).
— Bouquets de choux-fleurs moulés dans de petits pots à
crème, renversés sur plat à gratin beurré et saupoudrés de
fromage râpé ; masqués d’une sauce Mornay au Paprika
additionnée de jambon haché, et glacés.
Accompagnement invariable : Sauce légère condimentée
au Paprika.
Garniture à l’Italienne (Pour pièces de Boucherie et
Volailles). — 20 petits quartiers d’artichauts traités « à
l'italienne » (Voir Artichauts, Chapitre des Légumes) — 10
croquettes de macaroni bien lié au fromage, et façonnées en
forme de palets.
Accompagnement : Sauce Italienne.
Garniture à l’Indienne (Pour Poissons, pièces de
Boucherie et Volailles). — 125 grammes de riz Patna
préparé à l’Indienne (Voir Riz, Chapitre des Légumes).
Accompagnement : Sauce à l’Indienne.
Garniture, à la Japonaise (Pour pièces de Boucherie).
— 625 grammes de crosnes liés au Velouté et dressés dans
de petites croustades cannelées, faites en moules à brioches
et bien colorées au four — 10 croquettes de pommes de
terre.
Accompagnement : Le jus de la pièce tiré à clair.
Garniture à la Jardinière (Pour pièces de Boucherie).
— 125 grammes de carottes et autant de navets levés à la
cuiller unie ou cannelée, cuits au consommé, et glacés —
125 grammes de petits pois — autant de petits flageolets et
208
de haricots verts coupés en petits losanges : ces trois
légumes liés au beurre, séparément, et au moment — 10
bouquets de choux-fleurs fraîchement cuits.
Dresser ces éléments autour de la pièce, en bouquets
distincts, et en alternant les nuances ; et napper chaque
bouquet de choux-fleurs d’une cuillerée à café de sauce
Hollandaise.
Accompagnement : Jus clair.
Garniture à la Joinville (Pour Poissons). — Détailler en
Salpicon ou en julienne courte : 125 grammes de
champignons cuits, 50 grammes de truffes, ajouter 125
grammes de queues de crevettes, et lier avec quelques
cuillerées de sauce Joinville.
Comme complément : 10 lames de truffes — 1 beau
champignon cuit, bien blanc, piqué de 8 crevettes
« bouquet » dont la queue doit être décortiquée.
— Sauce Joinville.
Garniture à la Judic (Pour Noisettes, Tournedos et
Volailles). — 10 petites demi-laitues braisées et bien parées
— 10 beaux rognons de coq — 10 lames de truffes.
Accompagnement : Sauce Demi-glace très fine.
Garniture à la Languedocienne (Pour pièces de
Boucherie et Volailles). — 10 rondelles d’aubergines,
taillées de 1 centimètre d’épaisseur, farinées et frites à
l’huile — 400 grammes de cèpes émincés et sautés à l’huile
— 400 grammes de tomates pelées, pressées, concassées et
209
sautées à l’huile, avec addition d’une pointe d’ail broyé —
persil concassé.
Accompagnement : Jus lié.
Garniture Lorette (Pour Noisettes et Tournedos). — 10
petites croquettes de volaille — pointes d’asperges ou petits
pois liés au beurre — lames de truffes.
Accompagnement : Jus lié.
Garniture à la Louisiane (Pour Volailles). — 500
grammes de maïs à la crème — 10 timbales de riz au gras
faites en moules à darioles, et dressées chacune sur une
tranche de patate épaisse de 2 centimètres, et frite — 20
rondelles de bananes, frites également.
Accompagnement : Le fonds de cuisson de la volaille,
réduit.
Garniture à la Lucullus (Pour pièces de Boucherie et
Volailles). — 1o 10 truffes du poids moyen de 60 grammes,
cuites dans une Mirepoix au Madère, vidées en caisses en
réservant le couvercle, garnies chacune de 2 rognons de coq
roulés dans de la glace de viande beurrée. Fermer avec les
couvercles en soudant ceux-ci avec un petit cordon de farce
de volaille, et passer au four un instant pour le pochage de
cette farce.
2o 10 quenelles moulées à la cuiller, en farce fine de
volaille additionnée de la pulpe retirée des truffes ; laquelle
aura été pilée et passée au tamis — 10 belles crêtes frisées.
210
Accompagnement : Sauce Demi-glace à l’essence de
truffes.
Garniture Macédoine (Pour Pièces de Boucherie). —
Cette garniture comporte les mêmes éléments que la
« Jardinière », mais ces éléments sont mélangés, et liés
ensemble. Elle se dresse en timbale, ou dans des fonds
d’artichauts, ou en dôme sur le plat de service, avec les
viandes qu’elle accompagne rangées autour.
Garniture Madeleine (Pour pièces de Boucherie et
Volailles). — 10 petits fonds d’artichauts garnis de Soubise
serrée — 10 timbales de purée de haricots blancs, liée de 6
jaunes et 1 œuf entier au litre, finie avec 150 grammes de
beurre, puis moulée et pochée en moules à darioles.
Accompagnement : Sauce Demi-glace.
Garniture à la Maillot (Sert pour les pièces de
Boucherie, mais est spéciale aux jambons). — 10 carottes et
10 navets tournés en grosses olives et cuits au consommé
— 20 petits oignons glacés — 10 demi-laitues braisées —
100 grammes de petits pois et autant de haricots verts liés
au beurre.
Accompagnement : Jus lié.
Garniture à la Maraîchère (Pour pièces de Boucherie).
— 500 grammes de salsifis, cuits en tronçons de 4
centimètres de longueur, et liés avec du Velouté assez serré
— 10 grosses pommes de terre Château — 300 grammes de
petits choux de Bruxelles, blanchis et étuvés au beurre.
Accompagnement : Le fonds de la pièce.
211
Garniture à la Maréchale. — A. Pour Ris de veau,
pièces de Boucherie et Volailles : 10 quenelles à la cuiller
en farce de volaille truffée — 50 à 60 grammes de truffes
émincées, liées à l’Italienne — 20 crêtes frisées.
Accompagnement : Sauce Demi-glace au Madère.
B. Pour filets de Volaille, escalopes de Ris de veau,
noisettes et côtelettes d’agneau : Ici, la garniture ne
comporte qu’une belle lame de truffe glacée disposée sur
chaque objet, et pointes d’asperges liées au beurre ou, hors
saison, des petits pois très fins.
Les objets auxquels cette garniture est destinée sont
toujours roulés dans de la truffe hachée finement, ou dans
de la truffe mélangée d’un tiers de mie de pain fine et
fraîche.
Garniture à la Marigny (Pour pièces de Boucherie,
Noisettes et Tournedos). — 5 croûtes de tartelettes garnies
de petits pois liés au beurre — 5 croûtes de tartelettes
garnies de haricots verts en losanges liés au beurre — 10
belles pommes de terre fondantes.
Accompagnement : Jus lié.
Garniture à la Marie-Louise (Pour Noisettes,
Tournedos et Volailles). — Fonds d’artichauts, de
dimensions déterminées par l’objet en traitement, étuvés au
beurre et garnis en dôme, à la poche, de purée de
champignons très serrée additionnée d’un quart de Soubise.
Accompagnement : Jus lié.
212
Garniture à la Marinière (Pour Poissons). — 3 quarts
de litre de petites moules (35 au nombre) cuites au vin blanc
et ébarbées — 100 grammes de queues de crevettes
décortiquées.
— Sauce à la marinière.
Garniture Marquise (Pour Noisettes, Tournedos et
Volailles). — 1o 10 petites croûtes de tartelettes cannelées
garnies d’un appareil composé de : 250 grammes
d’amourettes pochées et détaillées en petits tronçons — 125
grammes de pointes d’asperges — 50 grammes de truffe en
Julienne ; le tout lié de 1 décilitre et demi de sauce
Allemande finie au beurre d’écrevisse.
2o 20 petits pains de la Mecque en appareil à pomme
Duchesse additionné de purée de tomates très réduite, cuits
au four quelques minutes avant le dressage.
Garniture à la Marseillaise (Pour pièces de Boucherie).
— 10 petites demi-tomates, vidées et pochées au four avec
filet d’huile et pointe d’ail — une grosse olive tournée,
farcie, et cerclée à la base d’un beau filet d’anchois sur
chaque tomate — entre chaque tomate, une pomme frite en
copeau.
Accompagnement : Sauce Provençale.
Garniture à la Mascotte (Pour Noisettes, Tournedos et
Volailles). — 10 fonds d’artichauts crus, coupés en quartiers
et sautés au beurre — 20 petites pommes de terre tournées
en olives et cuites au beurre — 10 petites boules de truffes.
213
Accompagnement : Déglaçage au vin blanc et fonds de
veau.
(La garniture « Mascotte » se met autour des objets en
traitement ; lesquels sont toujours préparés en cocotte.)
Garniture à la Masséna (Pour Noisettes et Tournedos).
— 10 moyens, ou petits fonds d’artichauts garnis de sauce
Béarnaise serrée — 10 larges rondelles de moelle très
fraîche pochée au consommé.
Accompagnement : Sauce Tomate.
Garniture Matelote (Pour Poissons et divers). — 300
grammes de petits oignons glacés au beurre — 200
grammes de petits champignons cuits — 10 petits croûtons
en cœurs frits au beurre. En certains cas, écrevisses cuites
au court-bouillon.
Garniture à la Médicis (Pour pièces de Boucherie,
Noisettes et Tournedos). — 10 croûtes de tartelettes garnies
par moitié de carottes étuvées à la Vichy et de petits pois
liés au beurre — 10 petites timbales, faites en moules à
darioles, avec de l’appareil à pomme Duchesse, panées,
frites, vidées, et garnies de purée d’oseille liée et beurrée.
Accompagnement : Jus lié.
Garniture à la Mexicaine (Pour pièces de Boucherie et
Volaille). — 10 champignons grillés garnis de fondue de
tomates très serrée — 10 poivrons grillés.
Accompagnement : Jus tomaté très relevé.
214
Garniture Mignon (Pour Noisettes et Tournedos). — 10
petits fonds d’artichauts étuvés au beurre et garnis de petits
pois liés — 10 petites quenelles rondes en farce de volaille,
chacune décorée d’une belle lame de truffe.
Accompagnement : Le fonds de déglaçage monté au
beurre.
Garniture à la Milanaise (Pour pièces de Boucherie).
— 400 grammes de macaroni blanchi, coupé en tronçons de
4 centimètres de longueur — 50 grammes de langue
écarlate — autant de jambon et de champignons — 40
grammes de truffes : ces différents éléments taillés en
julienne — 50 grammes de fromage de Gruyère et 50
grammes de Parmesan râpé — 1 décilitre de purée de
tomates — 100 grammes de beurre.
Accompagnement : Sauce Tomate claire.
Garniture à la Mirabeau (Pour grillades de viandes
noires de Boucherie). — 20 lanières de filets d’anchois
disposées en grille sur la pièce — 10 belles olives
dénoyautées — bordure de feuilles d’estragon blanchies —
125 grammes de beurre d’anchois.
Garniture à la Mirette. — 10 petites timbales de
pommes de terre Mirette. (Voir Chapitre des Légumes.)
Accompagnement : Le fonds de déglaçage additionné
d’un filet de glace de viande monté au beurre.
Garniture à la Moderne (Pour pièces de Boucherie). —
10 petites timbales de choux braisés, faites en moules
hexagones foncés en Chartreuse avec une lame de trufïe au
215
fond de chaque moule — 10 demi-laitues farcies et braisées
— 10 petites quenelles ovales en farce de veau au beurre,
décorées à la langue écarlate.
Accompagnement : Jus lié.
Garniture à la Montbazon (Pour Volailles). — 10 ris
d’agneau de grosseur bien égale, cloutés aux truffes et
poêlés — 10 quenelles ovales en farce de volaille au beurre,
décorées aux truffes — 10 têtes de champignons cannelées
et bien blanches — 10 lames de truffes.
Accompagnement : Sauce Suprême.
Garniture à la Montmorency (Pour pièces de
Boucherie et Volailles). — 10 fonds d’artichauts étuvés au
beurre et garnis de macédoine liée — 10 petits bottillons de
pointes d’asperges cerclés d’un anneau de carotte blanchi.
Accompagnement : Sauce Madère additionnée du fonds
de la pièce.
Garniture à la Moissonneuse (Pour pièces de
Boucherie). — 1 litre de petits pois cuits à la française avec
addition de laitue émincée, 2 pommes de terre émincées, et
125 grammes de lard de poitrine bien maigre, coupé en dés
et blanchi.
Lier très légèrement au beurre manié.
Garniture à la Montreuil (Pour Poissons). — 20
pommes de terre tournées et cuites à l’anglaise, dressées en
bordure autour du poisson en traitement.
216
Napper le poisson de sauce vin blanc, et les pommes de
sauce crevettes.
Garniture à la Montpensier (Pour Noisettes, Tournedos
et Volailles). — Bouquets de pointes d’asperges liées au
beurre — lames de truffes bien noires sur les Noisettes ou
les Tournedos.
Accompagnement : Le fonds de déglaçage monté au
beurre.
Garniture à la Nantua (Pour Poissons). — 30 queues
d’écrevisses décortiquées liées d’une sauce Nantua — 20
lames de truffes.
— Sauce Nantua.
Garniture à la Napolitaine (Pour pièces de Boucherie
et Volailles). — 500 grammes de Spaghetti pochés, liés avec
50 grammes de Gruyère, 50 grammes de Parmesan râpés, et
1 décilitre de purée de tomates. Mise à point avec 100
grammes de beurre.
Accompagnement : Le fonds de la pièce.
Garniture aux Navets (Pour Mouton et Canetons). —
30 morceaux de navets tournés en forme de grosses olives
allongées, colorés à la poêle avec beurre frais et une pincée
de sucre en poudre — 20 petits oignons glacés. La cuisson
de ces légumes s’achève avec la pièce en traitement.
Garniture à la Niçoise (Pour Poissons). — 250
grammes de tomates, pelées, pressées, sautées au beurre
avec une pointe d’ail broyé, et additionnées en dernier lieu
d’une pincée d’estragon haché — 10 filets d’anchois — 10
217
olives noires — 1 cuillerée de câpres — 30 grammes de
Beurre d’anchois — lames de citron pelées à vif et
épépinées.
Pour pièces de Boucherie et Volailles. — 250 grammes
de tomates préparées comme ci-dessus — 300 grammes de
haricots verts liés au beurre — 400 grammes de petites
pommes de terre Château.
Pour le dressage : Disposer les tomates sur l’objet à
garnir ; les haricots verts et pommes de terre autour, en
bouquets alternés.
Accompagnement : Jus lié.
Garniture à la Nivernaise (Pour pièces de Boucherie).
— 500 grammes de carottes tournées en forme d’olives,
cuites au consommé et glacées — 300 grammes de petits
oignons glacés au beurre.
Accompagnement : Le fonds de braisage de la pièce.
Garniture à la Normande (Pour Poissons). — 10
huîtres et 10 moules pochées et ébarbées — 10 petites têtes
de champignons — 100 grammes de queues de crevettes
décortiquées — 10 lames de truffes, — 10 moyennes
écrevisses troussées et cuites au courtbouillon — 10
goujons, ou petits éperlans panés en manchons — 10 petits
croûtons forme losange, en pain de mie, frits au beurre au
moment, ou des fleurons de feuilletage cuits à blanc.
— Sauce Normande.
Garniture de Nouilles (Pour pièces de Boucherie et
Volailles). — 500 grammes de nouilles fraîches, pochées et
218
tenues un peu fermes, liées avec 50 grammes de Gruyère et
50 grammes de Parmesan. Mise à point avec 50 grammes
de beurre.
Accompagnement : Le fonds de braisage de la pièce.
Garniture à l’Orientale (Pour Volailles). — 10 petites
timbales de Riz à la grecque, dressées chacune sur une
demi-tomate assaisonnée et étuvée à l’huile — 10
croquettes de patates douces, en forme de bouchons.
Accompagnement : Sauce Tomate.
Garniture Opéra (Pour Noisettes et Tournedos). —
Croûtes de tartelettes de grandeur proportionnée à l’objet en
traitement, garnies de foies de volaille sautés au Madère —
petites croustades en pomme Duchesse, panées, frites,
vidées, et garnies de pointes d’asperges liées au beurre.
Accompagnement : Le fonds de déglaçage monté au
beurre.
Garniture à l’Orléanaise (Pour pièces de Boucherie).
— Chicorée braisée liée aux œufs et beurrée — Pommes à
la maître d’hôtel en timbale, à part.
Accompagnement : Le fonds de la pièce.
Garniture de Haricots Panachés. — 350 grammes de
haricots verts et 350 grammes de flageolets liés au beurre.
Saupoudrer de persil haché.
Accompagnement : Jus clair.
Garniture à la Parisienne (Pour pièces de Boucherie et
Volailles). — 600 grammes de pommes de terre à la
219
Parisienne. (Voir Chapitre des Légumes.) — 10 fonds
d’artichauts étuvés au beurre, et garnis en dôme d’un
salpicon de langue, champignons et truffes en parties
égales, lié avec du Velouté serré ; faire glacer à feu vif ou à
la Salamandre.
Accompagnement : Sauce Demi-glace.
Garniture Parmentier (Pour pièces de Boucherie et
Volailles). — 600 grammes de pommes de terre détaillées
en cubes réguliers ou levées à la cuiller ovale unie, et cuites
au beurre comme les pommes Château. Saupoudrer de
persil haché.
Accompagnement : Jus clair.
Garniture à la Paysanne (Pour pièces de Boucherie et
Volailles). — Garniture Fermière, additionnée de petites
pommes de terre tournées en forme de gousses d’ail, et de
lard de poitrine maigre, coupé en dés et blanchi.
Garniture à la Péruvienne (Pour Tournedos et Divers).
—
Peler des oxalis et les affranchir du dessous pour les faire
tenir d’aplomb. Les creuser en caisses ; puis les garnir d’un
hachis composé de : Chair de volaille et jambon crus, dans
les proportions de 2 tiers de volaille et 1 tiers de jambon ; la
pulpe retirée des oxalis, hachée. Selon les cas, et la nature
de la pièce que doivent accompagner les oxalis, lier ce
hachis avec de la Demi-glace ou de l’Allemande très
réduite. Arroser d’un filet d’huile, et traiter comme des
champignons farcis.
220
Accompagnement : Sauce Tomate claire.
Garniture à la Piéinontaise (Pour pièces de Boucherie
et Volailles). — 10 timbales de rizot, additionné de 150
grammes de truffes blanches râpées, au litre de rizot. Ces
timbales moulées en petits moules ovales dits à « gâteaux
de riz ».
Accompagnement : Sauce Tomate.
Garniture à la Portugaise (Pour pièces de Boucherie et
Volailles). — 10 petites tomates entières farcies d’un
appareil de Duxelles — 30 pommes de terre Château.
Accompagnement : Sauce Portugaise.
Garniture à la Princesse (Pour Volailles et Ris de Veau).
— 250 grammes de pointes d’asperges à la crème — 10
belles lames de truffes.
Accompagnement : Sauce Allemande à l’essence de
champignons.
Garniture à la Printanière (Pour Sautés de Volaille et
de Boucherie). — 125 grammes de petites carottes
nouvelles et autant de navets nouveaux, tournés en gousses
d’ail, cuits au consommé et glacés — 20 petits oignons
nouveaux glacés au beurre — 125 grammes de petits pois et
autant de pointes d’asperges blanchies. Ces légumes ajoutés
et étuvés avec l’élément qu’ils accompagnent, 8 à 10
minutes avant de servir.
Garniture à la Provençale (Pour Relevés de Boucherie).
— 10 petites tomates entières, et 10 gros champignons
farcis avec de la Duxelles additionnée d’une pointe d’ail.
221
Accompagnement : Sauce a la Provençale.
Garniture de Purées. — Les Purées figurent à la suite
de chacun des Légumes susceptibles d’en fournir. (Voir
Chapitre des Légumes.)
Garniture Rachel (Pour Noisettes et Tournedos). — 20
fonds d’artichauts moyens garnis chacun d’une large lame
de moelle pochée, avec un peu de persil haché sur la
moelle.
Accompagnement : Sauce Bordelaise.
Garniture de Ravioles (Pour pièces de Boucherie et
Volailles). — 30 ravioles apprêtées selon la nature de la
pièce qu’elles accompagnent. (Voir Farinages, Chapitre des
Légumes.)
Garniture à la Régence A. (Pour Poissons). — 20
quenelles en farce de merlan au beurre d’écrevisse, moulées
à la cuiller — 10 huîtres pochées et ébarbées — 10 têtes de
petits champignons bien blancs — 10 truffes tournées en
olives — 10 escalopes de laitance pochées.
— Sauce Normande finie à l’essence de truffes.
B. Pour Volailles et Ris de veau. — 10 quenelles en farce
fine de volaille truffée, moulées à la cuiller — 2 grosses
quenelles rondes décorées aux truffes — 10 grosses crêtes
frisées — 10 escalopes de foie gras de forme ronde — 10
petits champignons cannelés — 10 truffes tournées en
olives.
— Sauce Allemande à l’essence de truffes.
222
C. Pour Gibiers à plume. — Les éléments sont les
mêmes que ceux de la garniture B, sauf que les quenelles se
font plus petites, et en farce fine de gibier.
— Sauce Salmis à l’essence de truffes.
Garniture à la Renaissance (Pour Relevés de
Boucherie). — La composition de cette garniture est
indiquée par son étymologie, son nom étant synonyme de
Renouveau ou de Printanier.
Elle peut donc comporter la série complète des primeurs,
traitées chacune selon sa nature.
Pour produire l’effet désirable, la garniture Renaissance
pour grosses pièces, doit être dressée en bouquets très
nettement détachés, et comprendre : Carottes et navets levés
à la grosse cuiller cannelée, cuits au consommé et glacés —
bouquets de petits haricots verts entiers, ou coupés
seulement en deux — bottillons de pointes d’asperges,
cerclés d’un anneau en carotte, blanchi — bouquets de
choux-fleurs légèrement nappés de sauce Hollandaise —
pommes nouvelles au beurre.
Accompagnement : Le fonds de la pièce.
NOTA. — Bien qu’il soit d’usage courant de saucer légèrement les choux-
fleurs, constituant un élément de garniture, nous estimons que cette façon de
procéder devrait être abandonnée.
223
naturel. — Tout au plus, pourrait-on servir à part une saucière de sauce
Hollandaise.
224
Garniture à la Rossini (Pour Noisettes et Tournedos).
— 10 belles escalopes de foie gras assaisonnées et sautées
au beurre — 100 grammes de lames de truffes.
Accompagnement : Sauce Demi-glace à l’essence de
truffes.
Garniture à la Saint-Florentin [Pour pièces de
Boucherie). — 10 pommes de terre Saint-Florentin (Voir
Pommes de terre), — 300 grammes de cèpes moyens sautés
à la bordelaise.
Accompagnement : Sauce Bordelaise Bonnefoy.
Garniture à la Saint-Germain (Pour Relevés de
Boucherie). — 10 timbales de purée de pois bien verte,
pochée en petits moules à darioles, et comportant l’appareil
suivant : 200 grammes de purée de pois, 50 grammes de
beurre, 1 décilitre de crème, 4 jaunes d’œufs et 2 œufs
entiers, une pincée de sucre en poudre — 20 petites
pommes fondantes — 20 carottes tournées en olives et
glacées.
Accompagnement : Le fonds de la pièce, et sauce
Béarnaise à part.
Garniture à la Saint-Mandé (Pour pièces de Boucherie
et Volailles). — 10 fonds en pommes Macaire, taillés avec
un coupe-pâte rond de 3 centimètres et demi de diamètre —
200 grammes de petits pois, et autant de haricots verts liés
au beurre.
Accompagnement : Jus lié.
225
Garniture à la Sarde (Pour Relevés de Boucherie). —
10 croquettes de riz au gras, lié et safrané, façonnées en
forme de petites boules — 10 petites tomates entières
farcies — 10 tronçons de concombres, pelés, creusés, farcis
de Duxelles, braisés et gratinés.
Accompagnement : Sauce Tomate claire.
Garniture à la Sicilienne (Pour divers). — 500
grammes de lasagnes pochées, liées avec : 50 grammes de
Gruyère et 50 grammes de Parmesan râpé, 1 cuillerée de
Velouté, 50 grammes de beurre, et 75 grammes de purée de
foies de volaille sautés au beurre.
Garniture à la Strasbourgeoise (Pour Oies et Dindes).
— 600 grammes de choucroûte braisée — 10 rectangles de
lard de poitrine cuit avec la choucroûte — 10 escalopes de
foie gras sautées.
Accompagnement : Le jus de la pièce.
Garniture à la Talleyrand (Pour pièces de Boucherie et
Volailles). — 400 grammes de macaroni blanchi et coupé en
tronçons de 3 centimètres de longueur, lié avec 50 grammes
de Gruyère, autant de Parmesan râpé, et 50 grammes de
beurre — additionné de 100 grammes de truffes en julienne,
et 100 grammes de foies gras coupés en gros dés.
Accompagnement : Sauce Périgueux avec truffes en
julienne courte, au lieu d’ètre hachées.
Garniture à la Tivoli (Pour Noisettes, Tournedos et
Volailles). — 10 beaux champignons grillés, garnis d’un
226
ragoût de crêtes et de rognons émincés, liés à l’allemande
— 10 petits bottillons de pointes d’asperges.
Accompagnement : Jus lié beurré.
Garniture Tortue (Spéciale à la tête de veau). — 20
petites quenelles en farce de veau au beurre — 10 petits
champignons — 24 olives tournées, farcies et pochées —
10 cornichons tournés en forme de petites gousses d’ail —
5 petites écrevisses troussées — 5 escalopes de langue de
veau — 5 escalopes de cervelle — 5 petits œufs frits dont la
moitié du blanc doit être retirée — 10 lames de truffes —
10 petits croûtons en cœurs frits au beurre au moment.
— Sauce Tortue.
Garniture à la Toulousaine (Pour Volailles et Vol-au-
vent). — 20 quenelles en farce de volaille, et de forme
ordinaire — 10 escalopes de ris de veau ou d’agneau
braisés à blanc — 100 grammes de crêtes et rognons — 200
grammes de têtes de champignons bien blancs — 50
grammes de lames de truffes.
— Sauce Allemande à l’essence de champignons.
Garniture à la Tourangelle (Pour pièces de Boucherie).
— Haricots verts et flageolets en parties égales, blanchis à
moitié, et dont on achève la cuisson dans une quantité
relative de sauce Béchamel.
Accompagnement : Le fonds de la pièce réduit.
Garniture à la Trouvillaise (Pour Poissons). — 100
grammes de queues de crevettes décortiquées — 3 quarts de
227
litre de moules, pochées au vin blanc et ébarbées — 10
petites têtes de champignons cannelées et bien blanches.
— Sauce aux Crevettes.
Garniture à la Tyrolienne (Pour grillades de viandes
noires de Boucherie). — 250 grammes d’oignons en
rouelles, assaisonnés, farinés, et frits à l’huile — 250
grammes de tomates concassées sautées au beurre.
— Sauce Tyrolienne.
Garniture à la Tsarine (Pour Poissons). — 400
grammes de concombres (agoursis) tournés en forme de
gousse d’ail et étuvés au beurre — 200 grammes de têtes de
champignons cannelées et cuites. Cette garniture disposée
autour du poisson en traitement. Saucer Mornay, et glacer.
Garniture au Vert-pré A. (Pour Grillades). —
Bouquets de cresson ordinaire ou de cresson alénois —
bouquets de pommes pailles.
Accompagnement : Beurre à la maître-d’hôtel.
B. Pour viandes blanches et Canetons. — 300 grammes
de petits pois, 300 grammes de haricots verts, et 200
grammes de pointes d’asperges, mélangés et liés au beurre.
Accompagnement : Jus clair.
Garniture à la Vichy (Pour pièces de Boucherie). —
Voir Carottes à la Vichy, Chapitre des Légumes.
Garniture à la Viroflay [Pour pièces de Boucherie). —
10 boules d’épinards à la Viroflay. (Voir Epinards, Chapitre
228
des Légumes.) — 10 quartiers d’artichauts sautés aux fines
herbes — 10 pommes de terre Château.
Accompagnement : Jus lié.
Garniture à la Walewska (Pour Poissons). — 10
queues de langoustines, ou 10 escalopes de langoustes —
10 belles lames de truffes.
— Sauce Mornay crémeuse, au Beurre de langoustine.
Garniture à la Washington (Pour Volailles). — 600
grammes de maïs, dont le tiers préparé à la grecque pour
farcir la volaille. Le reste est préparé à la crème, et servi en
timbale, à part.
Garniture à la Zingara (Pour Veau et Volaille). — 100
grammes de jambon maigre et de langue écarlate taillés en
julienne — 100 grammes de champignons et 50 grammes
de truffes, taillés également en julienne.
— Sauce Demi-glace tomatée, à l’estragon.
229
230
III
POTAGES
Considérations Générales.
233
seul Potage, lequel est adopté selon l’ordonnance générale
du menu.
LES POTAGES CLAIRS
Les Potages clairs, quel que soit l’élément de base dont
ils dérivent, soit : viande de boucherie, volaille, gibier,
poisson, crustacés, tortue, etc., ne comportent qu’un seul
genre : Ce sont des consommés clairs, ou, parfois, très
légèrement liés au tapioca et ne comportant qu’une sobre
garniture, mise en rapport avec leur nature.
LES POTAGES LIÉS
Les Potages liés comprennent cinq genres bien distincts
qui sont :
1° Les Purées, Coulis, ou Bisques ;
2° Les Veloutés ;
3° Les Crèmes ;
4° Les Consommés liés ;
5° Les Potages spéciaux composés, dont la formule est
invariable, et participe de plusieurs genres.
Pour simplifier notre classification, nous avons placé les
Consommés liés, tels que le Germiny, le Coquelin, etc.,
dans les Potages spéciaux, pour la raison expliquée en tête
de leur série.
Les Potages des trois premiers genres, ont une purée
quelconque pour base, et ne diffèrent entre eux que par le
principe initial de liaison.
234
Pour les Purées, les Coulis et les Bisques, ce principe de
liaison est, selon la nature des éléments en traitement : le
riz, le pain frit, ou un légume féculent, comme pomme de
terre, haricots, lentilles, etc., dont les proportions sont
strictement déterminées par celles de l’élément principal,
ainsi que nous l’établirons dans la Notice précédant le
Chapitre des Potages liés.
Pour les Veloutés et les Crèmes, la liaison est à base de
roux blanc ; et ces deux genres de Potages liés ne diffèrent
entre eux que par le facteur de liaison, et la mise à point
finale.
Cette mise à point finale comporte invariablement une
liaison avec jaunes d’œufs et beurre pour les Veloutés ;
tandis que les Crèmes n’admettent pas de liaison, et que le
beurre y est remplacé par une addition relative d’excellente
crème.
C’est, avec le principe de liaison de base, ce qui établit la
différence bien tranchée entre les deux genres.
Il importe de bien observer que les termes de Purée, de
Coulis, et de Bisque, bien que désignant des Potages dont le
mode de préparation est sensiblement identique, ne sont pas
synonymes, et ont, au contraire, une signification bien
distincte.
L’usage s’est établi d’appliquer le mot de « Purée » aux
seuls potages à base de légumes, et encore, la vulgarité du
terme fait que la tendance à l’abandonner s’accentue de plus
en plus.
235
Le terme « Coulis » s’applique plus justement aux purées
de volaille, de gibier et de poissons ; voire à celles de
Crustacés.
Cependant, en ce qui concerne ces dernières, le terme
« Bisque »
prévaut et caractérise à lui seul le genre de préparation :
bien qu’à son origine, et jusqu’à la fin du dix-huitième
siècle, on appelât couramment « Bisque » des potages à
base de volaille et de pigeonneaux.
Beaucoup de Potages liés ayant le même élément de base
peuvent, par une simple transposition d’apprêts, qui sera
expliquée plus loin, être servis sous forme de Purées, de
Veloutés ou de Crèmes.
Dans notre première Édition, nous avions divisé ces
Potages en trois séries, comprenant :
1° Ceux pouvant se servir indifféremment sous forme de
Purées, Veloutés ou Crèmes ;
2° Ceux ne pouvant être servis que comme Purées ou
Crèmes ;
3° Ceux étant susceptibles d’être servis sous forme de
Veloutés ou de Crèmes.
Pour logique qu’ait été la division, nous avons compris
qu’une classification plus simple, facilitant les recherches,
s’imposait. Nous avons donc réuni les Potages de ces trois
séries en une seule ; en les classant alphabétiquement, et en
indiquant, à la suite de chacun d’eux les divers modes
d’apprêt qu’il est susceptible de recevoir.
236
Notre nouvelle classification des recettes par séries a, en
conséquence, été établie ainsi :
Première Série : Consommés clairs garnis.
Deuxième Série : Potages pouvant être servis sous les
trois formes de Purée, Velouté ou Crème ; ou seulement
sous les deux formes de Purée ou de Crème ; ou ne pouvant
être servis que comme Veloutés ou Crèmes.
Troisième Série : Potages spéciaux, c’est-à-dire dont la
préparation est invariable, et Consommés liés.
Quatrième Série : Soupes et Potages qui relèvent
directement de la simple cuisine bourgeoise, et des
différentes cuisines locales.
Cinquième Série : Potages étrangers.
⁂
Nous appelons l’attention de nos collègues sur ce fait très
important : c’est que nous avons, partout, établi l’unité de
composition et de garniture pour tous les potages, quel que
soit leur genre, portant la même dénomination.
Cette recherche d’unité dans nos formules, a du reste été
la règle que nous nous sommes imposée, parce que nous
avons compris que c’était le seul moyen d’établir un
principe définitif pour chaque chose, et de remplacer le
chaos des dénominations par un ordre rigoureux, et surtout
logique.
237
Considérations sur le Service des
Potages.
Nous ne voulons pas entreprendre de réfuter ici, les
arguments de certains gourmets qui, il y a quelque dix ans,
avaient entrepris une croisade contre le Potage, et juré son
abolition.
Le sujet serait intéressant à traiter, mais il nous
entraînerait dans des dissertations auxquelles notre cadre ne
se prête pas.
Nous ferons simplement appel à la magistrale autorité de
Grimod de la Reynière, qui a prononcé un véritable
apophtegme en disant à ce sujet : « Le Potage est à un dîner
ce qu’est le portique ou le péristyle à un édifice ; c’est-à-
dire que, non seulement il en est la première pièce, mais
qu’il doit être combiné de manière à donner une juste idée
du festin, à peu près comme l’ouverture d’un Opéra-
Comique doit annoncer le sujet de l’ouvrage. »
L’idée de l’illustre gastronome est aussi la nôtre : l’usage
du Potage nous semble indiscutable et, dans la rédaction
d’un menu, il n’est pas un praticien qui n’en comprenne la
sérieuse importance et la nécessité absolue.
De tous les articles qui composent le programme
gourmand qu’est un menu, les potages sont ceux qui
exigent la plus sévère attention et la plus délicate
perfection ; car, de l’impression bonne ou mauvaise qu’ils
238
produisent sur le convive, dépend, en grande partie, le
succès du reste du dîner.
Le Potage doit être servi brûlant, dans des assiettes aussi
chaudes que possible : c’est là un point capital, surtout s’il
s’agit d’un Consommé, et qu’il ait été précédé de Hors-
d’œuvre froids.
Les Hors d’œuvre, dans un dîner, sont un non-sens ; et
l’on devrait, même quand ils sont figurés par des Huîtres,
les admettre seulement aux repas qui ne comportent pas de
Potages.
Ces Hors-d’œuvre qui comprennent des poissons divers,
à l’huile ou fumés, et des salades fortement condimentées,
laissent au palais du convive une impression savorique
néfaste ; et lui font trouver fade et insipide le Potage qui les
suit, s’il n’est pas servi absolument brûlant.
On conçoit dès lors que l’obligation de servir très chaud,
laquelle est un des principes fondamentaux des services et
de la cuisine, s’impose comme une nécessité absolue quand
il s’agit des Potages.
239
Pour obtenir 10 litres de Consommé blanc simple.
Éléments nutritifs : 7 kilos de jarret et maigre de bœuf,
soit 4 kilos de viande maigre, et 3 kilos de viande avec os.
Éléments aromatiques : 1 kilo 100 de carottes (3 ou 6 au
nombre) ; 900 grammes de navets (5 ou 6) ; 500 grammes
de poireaux ; 200 grammes de panais ; 2 oignons moyens
(200 grammes) ; 3 clous de girofle ; 3 gousses d’ail (20
grammes) ; 3 branches de céleri (120 grammes).
Mouillement : 14 litres d’eau froide.
Assaisonnement : 70 grammes de sel gris.
Temps de cuisson : 5 heures.
OBSERVATION SUR LA CONDUITE DE CE CONSOMMÉ
L’usage est de donner environ 5 heures de cuisson au Consommé simple, et
ce temps est plus que suffisant, pour extraire de la viande de bœuf les sucs
nutritifs qu’elle contient.
Par contre, il est absolument insuffisant pour opérer la désagrégation des os,
et assurer l’extraction de leurs principes solubles. Pour obtenir ce résultat très
important, une cuisson lente de 12 à 15 heures est nécessaire.
Ce Consommé sert ensuite à mouiller une seconde marmite qui est marquée
avec la viande seule, et qui ne reste au feu qu’environ 4 heures, c’est-à-dire le
temps strictement nécessaire à la cuisson de la viande.
240
On peut encore abréger la durée de cette seconde opération, en hachant la
viande et les légumes au lieu de les laisser entiers. On procède, dans ce cas,
comme pour une clarification ordinaire. (Voir Clarification.)
OBSERVATION
Le Consommé de la Petite marmite ne se clarifie pas, et ne tient sa valeur
que des éléments qui le composent, et des soins méticuleux apportés dans sa
préparation. On le sert toujours légèrement gras.
241
Consommés n’exigent pas absolument l’emploi de volaille dans leur
préparation, tandis qu’il est rigoureusement obligatoire pour la Petite marmite.
242
ou tête de turbot, ou de gros merlan.
Éléments aromatiques : 700 grammes d’oignons coupés
en rouelles ; 200 grammes de queues ou de racines de
persil ; 400 grammes de poireaux ; 1 branche de céleri (50
grammes) ; et 1 feuille de laurier.
Mouillement : 9 litres et demi d’eau et 1 litre de vin
blanc.
Assaisonnement : 80 grammes de sel.
Temps de cuisson : 40 à 50 minutes, à petite ébullition.
CLARIFICATIONS
243
Principe de clarification. — Rassembler dans une
casserole ou une petite marmite : viande hachée, brunoise et
blancs d’œufs. Bien mélanger le tout ; ajouter le Consommé
blanc, faire prendre l’ébullition en remuant de temps en
temps ; et tenir ensuite en petit bouillonnement pendant le
temps indiqué.
Passer ensuite le Consommé à la serviette.
244
de champignons, secs de préférence (soit mousserons,
morilles, etc.).
Élément de clarification : 3 blancs d’œufs.
Temps nécessaire : 55 à 60 minutes.
Procéder comme il est dit pour la conduite de la
clarification.
245
La Clarification du Consommé de Poisson peut se faire,
en diminuant de moitié la quantité de chair de poisson, et en
la remplaçant par 30 grammes de caviar au litre de
Consommé.
On peut la faire également rien qu’avec du caviar, à
raison de 60 grammes au litre de Consommé simple, et en
procédant ainsi :
Piler le caviar (frais ou pressé), et délayer la purée avec
le Consommé de poisson froid.
Faire prendre l’ébullition, en remuant sans discontinuer,
retirer alors la casserole sur le côté du feu, et tenir en simple
frémissement pendant 20 minutes.
Passer ensuite le Consommé à la mousseline, et s’il doit
attendre le tenir au bain, et couvert, pour éviter la formation
d’une pellicule gélatineuse à la surface.
CHIFFONNADE ET PLUCHES
246
La chiffonnade se compose de feuilles de laitues et
d’oseille ciselées, fondues au beurre.
En certains cas elle ne comporte que des rondelles de
feuilles d’oseille et de laitues qui sont blanchies à l’eau
salée, quelques instants avant d’être mises dans le potage
Les pluches de cerfeuil ne comportent que la feuille sans
tige, et sont un complément aromatique qui ne doit être mis
dans le potage qu’au dernier moment.
CROÛTES ET CROÛTONS
Les croûtes se font généralement avec les flûtes à potage
fendues dans la longueur, et partagées en parties de 4 à 5
centimètres de longueur. Après avoir retiré la mie de
l’intérieur et paré les angles des croûtes, celles-ci sont
légèrement beurrées ou humectées de graisse de marmite
non clarifiée, et mises à sécher au four.
On compte une croûte par personne.
247
Les soupes comportent quelquefois des croûtes en pain
de ménage taillées en lamelles. En certains cas, ces lamelles
sont séchées au four ; en d’autres, elles sont saupoudrées de
fromage râpé et gratinées.
Les croûtons se font en pain de mie, et en dés d’un demi-
centimètre de côté. On les fait frire au beurre clarifié, et
autant que possible au moment de servir. On compte la
valeur de 2 cuillerées de croûtons par litre de potage, soit
dans les 40 à 45 grammes.
248
La préparation est la même en employant du filet de
poisson en rapport avec le potage, et en augmentant
d’environ 1 quart la quantité de blanc d’œuf.
249
JULIENNES ET BRUNOISES
Ce sont parfois des juliennes et brunoises de légumes
ordinaires dont, en tant que garnitures simples ou
complémentaires, la quantité se règle à raison d’une ou 2
cuillerées par litre de potage.
En d’autres circonstances, ce sont des juliennes de filets
de volaille, de filets de gibier ou de poisson, de langue
écarlate, de fonds d’artichauts, etc. ; dont la quantité se
règle généralement à 1 cuillerée ou 1 demi-cuillerée par
litre, selon que la garniture comporte plus ou moins
d’éléments.
250
Neige de Florence. — Ce produit spécial se sert à part, en
même temps que le Consommé, et dans les proportions
moyennes de 30 à 40 grammes pour 10 personnes.
Chaque convive en prend à sa convenance, et la mélange
directement dans son Consommé.
Pâtes d’Italie. — Se proportionnent à raison de 55 ou 60
grammes au litre de Consommé. Selon leurs grosseur et
qualité, le temps de pochage est de 8 à 12 minutes.
Perles du Japon. — Se proportionnent à raison de 65 à
70 grammes au litre de Consommé. — Temps de pochage :
20 à 25 minutes.
Riz. — En tant que garniture unique, on compte 45
grammes de riz cru par litre de Consommé.
Se poche dans du Consommé à part, et doit être conservé
bien en grains. — Temps de pochage : 30 minutes.
Salep. — Même poids que les Perles par litre de
Consommé. — Temps de pochage : 18 à 20 minutes.
Sagou. — Mêmes proportions et temps de pochage que
pour le Salep.
Tapioca. — Exactement comme les deux produits ci-
dessus.
Vermicelle. — Compter 55 à 60 grammes au litre de
Consommé. — Temps de pochage : de 5 à 12 minutes selon
sa grosseur et sa qualité.
251
Dans l’ancienne cuisiné, les profiteroles n’étaient autre
chose que des billes de pain ordinaire.
Non sans raison, la cuisine moderne y a substitué celles,
infiniment plus délicates, qui ont la pâte à choux pour base.
Ces profiteroles se couchent de la grosseur d’une toute
petite noisette, et se cuisent comme les autres éléments tirés
de la pâte à choux. Elles sont toujours fourrées d’une purée
quelconque ; mais quelle que soit leur destination finale,
elles doivent être tenues bien sèches.
Elles se comptent ordinairement à raison de 30 par
service.
Proportions de la pâle à choux pour 100 profiteroles : 3
décilitres et demi d’eau, 150 grammes de beurre, 8
grammes de sel fin, 220 grammes de farine tamisée, 5 œufs
moyens.
La pâte doit être tenue plutôt ferme. (Pour préparation,
voir Pâte à choux d’office.)
252
notamment à celle de volaille. Compter, en moyenne, 15
quenelles par litre de Consommé.
ROYALES DIVERSES
253
d’œufs entiers ou de jaunes indiquée, et qui est réglée pour
en assurer la juste solidification.
ROYALE ORDINAIRE
Faire infuser 2 pincées de pluches de cerfeuil dans 2
décilitres de consommé bouillant.
Battre en omelette 1 œuf entier moyen et 3 jaunes, et y
ajouter petit à petit le consommé infusé. Passer à la
mousseline, enlever la mousse produite, et verser en moules
beurrés.
Pocher au bain-marie, et éviter soigneusement
l’ébullition.
Temps de pochage en moules à darioles : 12 à 13
minutes.
Temps de pochage en pain : 23 à 30 minutes, pour un
moule de 4 décilitres.
ROYALE DE CÉLERI
254
Étuver au beurre et jusqu’à cuisson complète 100
grammes de céleri finement émincé ; ajouter 1 cuillerée et
demie de sauce Béchamel, passer à l’étamine, et faire la
liaison avec 3 jaunes d’œufs. — Temps de pochage comme
il est indiqué.
ROYALE DE GIBIER
Piler finement 50 grammes de chair cuite du gibier qui
spécifie la préparation. Y ajouter 1 cuillerée et demie de
sauce Espagnole froide, 1 demi-décilitre de crème double, 1
petit œuf et 2 jaunes battus en omelette. — Passer à
l’étamine, et pocher comme de coutume.
255
ROYALE DE POINTES D’ASPERGES
Ajouter à 100 grammes de pointes d’asperges cuites à
l’anglaise, 1 cuillerée et demie de sauce Béchamel, 2
cuillerées de crème, une pointe de vert d’épinards, et 3
jaunes d’œufs. — Passer à l’étamine et pocher comme il est
dit.
ROYALE DE POIREAUX
Émincer finement, et étuver au beurre, à blanc, 100
grammes de poireaux. Ajouter 1 cuillerée et demie de sauce
Béchamel, 3 cuillerées de crème, et finir de cuire
doucement.
Passer à l’étamine ; faire la liaison avec 3 jaunes d’œufs
et pocher comme de coutume.
ROYALE DE TOMATE
Relâcher 1 décilitre de purée de tomates bien rouge, et
passée au linge, avec 2 cuillerées de consommé blanc.
Assaisonner d’un peu de sel fin et de sucre en poudre ; faire
la liaison avec 1 petit œuf et 2 jaunes, et pocher comme à
l’ordinaire.
ROYALE DE TRUFFE
Piler finement 100 grammes de truffe bien noire, en y
ajoutant 1 cuillerée et demie de sauce Demi-glace très
réduite et froide, et 3 jaunes d’œufs. Passer à l’étamine et
pocher doucement.
257
ROYALE DE VOLAILLE
Piler 50 grammes de blanc de volaille cuite, et y ajouter 1
cuillerée et demie de sauce Béchamel, 1 demi-décilitre de
crème, et une pointe de muscade. Faire la liaison avec 1
demi-œuf et 2 jaunes, quand l’appareil est passé à
l’étamine. — Pocher comme d’habitude.
NOTA. — Sans autre indication que « cuillerée », on doit toujours
comprendre la cuillerée à soupe ordinaire.
258
crème, tenue un peu ferme ; et un tiers de purée de foie
gras, cru, autant que possible.
Consommé Alexandra. — Consommé de volaille lié à
raison de 3 cuillerées de tapioca poché et passé au linge, par
litre de consommé.
Garniture : Fine julienne de filets de volaille ; petites
quenelles cannelées, en farce de volaille ; et chiffonnade de
laitue.
Consommé à l’Allemande. — Consommé ordinaire lié
au tapioca, et additionné finalement de 1 demi-décilitre
d’infusion de genièvre par litre de consommé.
Garniture : Julienne de choux rouges cuite au bouillon, et
rondelles dépouillées de saucisses fumées. — Raifort râpé à
part.
Consommé à l’Alsacienne. — Consommé ordinaire
clair.
Garniture : Choucroute fraîche cuite au bouillon, et
toutes petites ravioles au foie gras, pochées au moment de
servir.
Consommé Ambassadeurs. — Consommé de volaille
clair.
Garniture : Royale de purée de truffe détaillée en
rondelles cannelées ; dés de champignons et de blanc de
volaille, en quantité un peu plus forte que dans les
garnitures ordinaires.
259
Consommé à l’Ambassadrice. — Consommé de
volaille clair.
Garniture : 3 royales détaillées en petits cubes bien
réguliers : la première, à la purée de truffe ; la seconde, à la
purée de tomates ; la troisième, à la purée de pois. Fine
julienne de filets de volaille et de champignons comme
complément.
Consommé à l’Ancienne. — Consommé de la Petite
Marmite.
Garniture : Croûtes évidées, taillées dans des pains
Empereur, garnies de légumes de la Marmite coupés en
gros dés. — Étant garnies, ces croûtes sont disposées dans
un plat en faïence assez profond ; mitonnées avec du
consommé gras pendant une demi-heure, et gratinées
légèrement au moment de les servir.
Consommé à l’Andalouse. — Consommé de volaille
clair.
Garniture : Royale de tomate détaillée en petits cubes ;
julienne, fine et courte de jambon très maigre, riz en grains
bien entiers, et œufs filés.
Consommé à la d’Arenberg. — Consommé de volaille
clair.
Garniture : Toutes petites perles, levées à la petite cuiller
ronde ; de carottes, tombées à glace ; de navets, cuits au
bouillon ; de truffe bien noire ; de petits pois très fins ; de
grosses perles en farce de volaille, pochées au moment ; et
260
royale de pointes d’asperges détaillée en petites rondelles
cannelées.
Consommé à l’Aurore. — Tapioca très léger au
consommé de volaille, additionné de 2 cuillerées de purée
de tomates bien rouge et passée au linge, par litre de potage.
Comme garniture : Une fine julienne de filets de volaille.
Consommé à la Belle fermière. — Consommé de bœuf
bien clair et corsé.
Garniture : Julienne de chou très fine, petits haricots
verts coupés en losanges, et pâtes d'Italie. Ces dernières
dans les proportions de 1 demi-cuillerée par litre de
consommé.
Consommé à la Belle Gabrielle. — Consommé de
volaille très légèrement lié au tapioca.
Garniture : Mousseline de volaille détaillée en très petits
rectangles, et petites queues d’écrevisses entières et bien
parées.
Consommé à la Berchoux. — Consommé de gibier bien
clair.
Garniture : Royale de purée de marrons à l’essence de
cailles, détaillée en gros cubes ; julienne de filets de cailles,
de truffe, et de champignons.
Consommé à la Bergère. — Consommé ordinaire lié au
tapioca.
Garniture : Pointes d’asperges, mousserons finement
émincés (ceux-ci en quantité double des pointes
261
d’asperges) ; feuilles d’estragon ciselées, et pluches de
cerfeuil.
262
NOTA. — Nous établissons une fois pour toutes que, pour l’unité de
dénomination de la, ou des méthodes dites « à la Bohémienne » dont le principe
est controversé, il faut sous-entendre « préparation à la façon du pays de
Bohême », contrée de l’Europe centrale ; et non à la façon de cuisiner, plus que
problématique, des tribus nomades.
264
Consommé à la Bretonne. — Consommé ordinaire.
Garniture légère de fine julienne de : blanc de poireau,
blanc de céleri, oignon et champignons ; étuvée longuement
et doucement au beurre, puis tombée au consommé ;
pluches de cerfeuil.
265
en poudre ; étuver doucement au beurre et finir de cuire
avec la valeur d’un demi-litre de consommé.
Au moment de servir, ajouter le consommé nécessaire et
compléter avec : 1 cuillerée de petits pois fins bien verts,
autant de haricots verts coupés en petits carrés, et pluches
de cerfeuil.
NOTA. — Ce Potage est susceptible de différentes variantes, par adjonction
d’un nouvel élément de garniture et, dans ce cas, l’énoncé du Potage le
mentionne. Ainsi :
Avec addition de petites quenelles, orge perlé cuit, riz, pâtes, etc., elle est
énoncée : Brunoise aux quenelles, Brunoise à l’orge, Brunoise au riz, etc.
266
entiers, poché à l’eau salée.
267
Consommé à la Célestine. — Consommé de volaille
légèrement lié au tapioca.
Pour la Garniture : Préparer 3 petites crêpes sans sucre,
et les masquer, sur un côté, d’une légère couche de farce de
volaille à la crème. Rapporter l’une sur l’autre ces 3 crêpes
farcies et, sur la farce de la dernière rapportée, semer de la
truffe bien noire finement hachée. Appuyer légèrement
cette truffe avec la lame d’un couteau pour 1 incorporer à la
farce, et mettre à l’entrée du four pendant quelques instants
pour le pochage. Détailler ensuite avec un emporte-pièce
rond uni, du diamètre d’une pièce de 5 francs, et ajouter
dans le Consommé.
NOTA. — La méthode que nous indiquons ci-dessus est absolument
personnelle.
268
Consommé au Chasseur. — Consommé de gibier à
plume complété au moment avec 1 demi-décilitre de vin de
Porto par litre de Consommé.
Garniture : Julienne de champignons, et pluches de
cerfeuil.
À part : petites profiteroles fourrées de purée de
perdreau.
269
de volaille, moulées à la cuiller, et fourrées de purée de
marrons à la crème.
270
Garniture : Carottes et navets levés en perles à la petite
cuiller ronde, et tombées à glace ; petits pois bien verts ;
julienne de filets de pigeons ; et œufs de pigeons pochés.
271
Garniture : Royale, composée de moitié purée de
perdreau et moitié purée de marrons, détaillée à volonté ;
petites quenelles en farce de perdreau, couchée en forme de
croquignolles ; et julienne de truffe taillée courte.
272
petits pois ; petites quenelles en farce de volaille aux fines
herbes ; et pluches de cerfeuil.
273
fine julienne de truffe bien noire.
274
Garniture : Royale de chou-fleur pochée en moules à
darioles et détaillée en rondelles ; petits détails de bouquets
de chou-fleur, et pluches de cerfeuil.
275
Coucher en plaques creuses beurrées, et en forme de
croquignolles ; pocher au consommé, égoutter et rectifier la
forme à l’emporte-pièce rond.
276
Garniture : Petites quenelles en farce de volaille, et de
forme oblongue. Ces quenelles sont de trois sortes :
Pour les premières, la farce est additionnée de purée de
langue, ou de langue écarlate hachée très finement ; pour les
secondes, la farce est additionnée de purée de blanc de
volaille ; pour les troisièmes, qui doivent être en quantité
double, la farce est additionnée de purée d’épinards.
Comme complément de garniture : petits pois et pluches
de cerfeuil.
NOTA. — La quantité de Quenelles à la purée d’épinards doit être le double
des autres pour bien spécialiser la nature de l’apprêt, et légitimer la
dénomination « à la florentine ».
277
Consommé à la Gauloise. — Consommé de volaille lié.
Garniture : Toutes petites crêtes et rognons de coq
fraîchement pochés ; petites mousses de jambon en
médaillons ou en tout petits moules à tartelettes fantaisie.
Ou bien, au lieu de mousses : une royale au jambon, tenue
bien rose, et détaillée en gros losanges.
278
pois ; haricots verts en losanges, et têtes d’asperges vertes
coupées de 3 centimètres de longueur.
Consommé à la Girondine. — Consommé de bœuf
corsé.
Garniture : Royale ordinaire aux œufs entiers
additionnée de jambon haché, et détaillée en gros losanges ;
fine julienne de rouge de carotte étuvée au beurre et tombée
au Consommé.
279
Garniture : Fondue de tomates ; et pain de foie de veau,
poché, et détaillé en petits losanges.
280
tomates) ; macaroni fin poché au Consommé et détaillé en
tronçons de 2 centimètres de long. — Fromage râpé servi à
part.
Consommé Jacqueline. — Consommé de volaille clair.
Garniture : Carottes levées à la cuiller cannelée, cuites au
Consommé et glacées ; royale à la crème détaillée en
pastilles ; petits pois et pointes d’asperges ; riz en grains
bien entiers, et pluches de cerfeuil.
281
La garniture se sert à part dans de petites cocottes en
porcelaine, et elle comporte : petites laitues ou demi-
moyennes braisées et parées ; quenelles en farce de volaille
à la crème, couchées à la douille cannelée en forme de
rosaces ; petits anneaux de truffe.
282
pluches de cerfeuil.
283
Consommé Maria. — Consommé de volaille très
légèrement lié au tapioca.
Garniture : Royale de purée de haricots blancs au
Velouté, liée aux œufs entiers, pochée en petits moules
ovales, dits « moules à riz », et détaillée en tranches ;
printanier levé à la plus petite cuiller cannelée, et traité
comme à l’ordinaire.
284
Consommé à la Médicis. — Consommé ordinaire
légèrement lié au tapioca.
Garniture : Royale Crécy et royale de purée de pois frais
détaillées à volonté ; feuilles d’oseilles en rondelles,
pochées au moment.
NOTA. — La transformation subie par cette préparation est sensible, et la
cuisine moderne dont nous épousons les méthodes en a dénaturé le caractère
italien.
285
grosseur d’une noisette, et les pocher à l’eau salée
10 minutes avant de servir.
Comme Garniture complémentaire : Chiffonnade de
laitue, et gros vermicelle poché.
286
Garniture servie à part : Petits palets en appareil de
Macaroni à la milanaise, ayant les dimensions d’un décime,
et frits au moment ; fromage râpé.
Appareil des palets : Macaroni fin blanchi, détaillé en
anneaux d’un demi-centimètre d’épaisseur, mélangé à une
sauce Béchamel serrée, liée aux jaunes d’œufs, et
additionnée de fromage.
Étaler l’appareil en couche d’un bon demi-centimètre sur
plaque beurrée ; laisser refroidir, détailler de grandeur
indiquée ; passer à l’œuf et à la mie de pain très fine, et
rectifier la forme.
287
Garniture : Quenelles en farce de volaille, couchées en
forme de grosses perles ; chiffonnade de laitue, et pluches
de cerfeuil.
À part : Paillettes au Parmesan. (Voir Chapitre des
Savorys.)
288
Garniture : Pointes d’asperges (élément dominant) ;
petites quenelles en farce de volaille, couchées de forme
cannelée ; riz poché tenu en grains bien entiers ; pluches de
cerfeuil.
289
Garniture : Julienne de gribouis ; et dés de vésiga cuits
au bouillon.
290
À part : Petites profiteroles fourrées d’un hachis de
Homard à l’américaine.
291
Préparation : Après un trempage de 2 heures à l’eau
froide, lequel a pour but de gonfler l’élément mucilagineux
des nids, et le rendre translucide, ceux-ci sont soumis à un
minutieux et indispensable travail d’épuration. Il s’agit ici
d’enlever les débris de plumes, de coquilles, et autres qui se
trouvent dans la masse agglutinée ; ce qui se fait avec la
pointe d’une petite lardoire.
Les nids sont alors blanchis pendant 5 à 6 minutes ; puis,
égouttés et plongés dans le Consommé bouillant.
À partir de ce moment, celui-ci est tenu en ébullition
lente et bien réglée, pendant trois quarts d’heure, ce qui
suffît pour la désagrégation des nids, s’ils sont de bonne
qualité. Après cette sorte de fonte, il n’en subsiste plus que
les filaments ; l’élément mucilagineux s’étant dissous dans
le Consommé auquel il donne sa viscosité caractéristique.
292
Consommé à la Ninon. — Consommé de volaille clair.
Garniture : Tartelettes en tout petits moules beurrés et
décorés au fond d’une étoile en truffe, foncés d’une mince
couche de farce et garnis intérieurement d’un hachis de
blanc de volaille lié au Velouté et aux jaunes d’œuf. — Ces
tartelettes se pochent sur plaque à l’entrée d’un four très
doux.
Comme complément : Grosses perles de carottes et de
navets glacés ; petites perles de truffe, et pluches de
cerfeuil.
293
servir, égoutter soigneusement l’orge avant de le mettre
dans le Consommé clarifié.
294
Consommé à l’Orléanaise. — Consommé ordinaire
clair.
Garniture : Royale de crème de chicorée détaillée en gros
carrés ; haricots verts en losanges ; tout petits flageolets ;
pluches de cerfeuil.
295
Y ajouter, en même temps : 3 blancs d’œufs montés en
neige bien ferme, 50 grammes de farine tamisée, et
90 grammes de Parmesan râpé.
Étaler l’appareil sur des feuilles de papier blanc beurrées,
posées sur plaques, et en épaisseur bien égale de
8 millimètres. Cuire à four doux, et laisser refroidir pour
détailler.
296
D’autre part, on sert souvent, sous ce nom de Petite Marmite, une simple
Croûte au pot, dressée dans une marmite en terre et garnie, en plus des légumes
ordinaire, de morceaux de bœuf bouilli correctement parés.
297
Garniture : Carottes et navets en petits bâtonnets de
2 centimètres et demi de longueur, levés à la colonne de
3 millimètres de diamètre, et tombés au Consommé ; petits
pois fins ; haricots verts coupés en losanges ; rondelles de
feuilles d’oseille et de laitue pochées au moment ; pluches
de cerfeuil.
298
l’entrée du four pendant quelques instants. La travailler en
terrine pour la lisser, et y ajouter 3 jaunes, l’un après l’autre.
Terminer l’appareil en l’additionnant de : 50 grammes de
mie de pain fraîche et très fine, 1 petite cuillerée à café de
farine, 1 demi-cuillerée de persil haché, une pincée de sel
fin, une petite prise de poivre, et une pointe de muscade.
300
Consommé à la Reine. — Consommé de volaille
légèrement lié au tapioca.
Garniture : Royale de purée de volaille détaillée en
cubes ; fine julienne de filets de volaille.
301
feuilles de laitues farcies et pochées ; grosse julienne de
carottes et de navets tombée au Consommé ; pluches de
cerfeuil.
302
Garniture : Jets de houblon blanchis et tronçonnés
régulièrement. (Préparation de printemps.)
303
Garniture : Petites quenelles cannelées, en farce de
volaille au Beurre d’écrevisse ; rondelles de moelle pochée
au Consommé, et bien fraîche ; pointes d’asperges et
julienne de truffe.
NOTA. — Les méthodes d’exécution de ce potage, dont le principe réel n’est
rien moins qu’établi, diffèrent sensiblement. Nous avons donc cru devoir
adopter celle qui se pratique le plus généralement.
304
Consommé au Tapioca. — Consommé ordinaire ou de
volaille.
Pour proportions et pochage, voir l’article Pâles pour
Potages clairs.
305
Consommé à la Tsarine. — Consommé de volaille à
l’essence de fenouil.
Garniture : Vésiga en dés cuit au Consommé.
306
Consommé au Vert-pré. — Tapioca très léger, fait dans
les proportions de 30 grammes au litre de Consommé.
Garniture : pointes d’asperges ; petits pois ; haricots
verts en losanges ; rondelles de feuilles d’oseille et de laitue
pochées ; pluches de cerfeuil.
NOTA. — Ce Consommé se dénomme aussi « à la Vermandoise ».
309
employés, irréprochables au point de vue de la finesse du
goût : en un mot de qualité supérieure.
La quantité moyenne à employer, selon le genre du vin
est de 8 centilitres par litre de consommé.
310
Consommé aux Piments doux. — Ajouter à la
clarification 15 grammes de pimentos (Capricum) frais ou
conservé, et pilé, par litre de Consommé.
311
Consommés aux Vins. — Nous rappelons que les Vins
destinés à aromatiser les Consommés doivent être
absolument parfaits, et que la quantité est en moyenne de
8 centilitres par litre de Consommé de Volaille.
S’apprêtent, d’après ce procédé, les :
Consommé au vin de Chypre ;
Consommé au vin de Madère ;
Consommé au vin de Malvoisie ;
Consommé au vin de Marsala ;
Consommé au vin de Samos ;
Consommé au vin de Zucco, etc., etc.
312
Consommé bien clair et corsé ; laisser dépouiller pendant
1 heure et demie, en ajoutant la moitié de la quantité de
Consommé employée pour le mouillement du Velouté.
Ce Velouté étant bien dépouillé et dégraissé à fond, le
passer au tamis de soie, et l’additionner, par litre, de
2 décilitres et demi de crème légère et bien fraîche. (La
Crème dite « fleurette normande » convient très bien pour
cet emploi.) Laisser refroidir en vannant continuellement
avec une cuiller de bois ; passer encore au tamis, et mettre
au point, s’il y a lieu, avec un peu de Consommé, pour que
ce Velouté ait la consistance d’un Consommé lié. On peut
lui adjoindre une essence de tomates ou de poivrons ; une
crème d’écrevisse, de crevette ou de gibier, mais juste ce
qu’il en faut pour lui donner une note savorique discrète.
POTAGES LIÉS
313
LES PURÉES
314
Consommé de gibier, ou au Consommé de poisson, selon la
nature de l’élément de base de la purée et, quelquefois, au
lait, pour les purées de légumes.
Les proportions normales de mouillement sont de 2 litres
par litre de purée brute.
Les proportions des éléments de liaison se règlent à
raison de :
1° 60 à 80 grammes de riz par 350 grammes de légumes,
ou par 400 grammes de chairs de volaille, de gibier, ou de
crustacés ;
2° 150 grammes de lentilles crues par 400 grammes de
chair de gibier ;
3° 200 grammes de pomme de terre par 375 grammes
d’herbes ou du légume de base ;
4° 200 grammes de croûtons frits par 375 grammes de
légumes, ou de chairs de crustacés.
Traitement et mise au point des purées. — Les légumes
pour Purées sont : ou émincés et étuvés à cru avec 80 à 100
grammes de beurre par 600 à 700 grammes de légumes, ou
émincés et blanchis avant d’être étuvés ; ce qui est
d’ailleurs indiqué dans nos recettes.
Les Gibiers pour purées, sont rôtis comme pour Salmis ;
finis de cuire avec les lentilles, et désossés après cuisson.
Les chairs sont alors pilées avec les lentilles ; passées à
l’étamine, et la purée est mise au point de consistance.
315
Les Volailles pour purées sont pochées au Consommé
blanc, et le riz de liaison est mis à cuire avec. Après quoi,
elles sont désossées, et traitées comme les purées de Gibier,
mais on doit prélever la quantité de filets nécessaires pour
la garniture au moment où les volailles ou gibiers sont juste
cuits à point.
Les Purées à base de légumes doivent, lorsqu’elles sont
mises au point de consistance voulu, être dépouillées, c’est-
à-dire purifiées à ébullition très douce, pendant
25 à 30 minutes.
Nous conseillons d’ajouter de temps en temps, dans une
purée en dépouillement, quelques cuillerées de Consommé
froid. Cette addition aide à l’évacuation des impuretés en
suspens dans la purée, et les fait remonter à la surface.
Les Purées de Volaille, de Gibier, et de Crustacés, sont
mises au bain au premier bouillon.
Toutes les Purées doivent être passées encore au chinois
fin au moment de les beurrer.
La mise au point finale se fait à la dernière minute, et
hors du feu, à raison de 80 à 100 grammes de beurre au litre
de potage.
On doit considérer comme un principe absolu et formel,
qu’un potage beurré, ne doit plus bouillir. L’ébullition altère
la saveur du beurre ; or, celle-ci doit subsister dans le
potage, nette et franche.
Garnitures des Purées. — Les Purées sont garnies selon
leur nature, soit de :
316
1° Petits croûtons en dés frits au beurre, à raison de
50 grammes, ou 2 cuillerées, par litre de purée.
2° Croûtons de filets de volaille ou de gibier, fournis par
des filets de ceux-ci réservés ad hoc ; ou de petites
quenelles tirées de ces mêmes filets réservés crus.
3° Croûtons de chairs des crustacés qui constituent
l’élément de base de ces purées.
Changement de destination des Purées. — Par la
transposition d’apprêts exposée ci-dessous, un grand
nombre de Purées sont susceptibles de se transformer en
Veloutés ou en Crèmes, par addition à leur élément principal
de Velouté de volaille ou de poisson, ou de sauce Béchamel
claire, en remplacement de l’élément de liaison qui leur est
adjoint quand elles sont Purées par destination.
D’autres, par la nature de leurs éléments, ne peuvent être
servies que sous forme de Purées.
LES VELOUTÉS
317
Consommé blanc ordinaire, de volaille ou de poisson, selon
qu’il s’agit de légumes, de volaille, ou de gibier.
Dosage des Veloutés. — Tout potage lié, traité par ce
mode, est réglé dans les proportions suivantes :
Le Velouté représente la moitié du potage.
La Purée qui le caractérise représente le quart.
Le Consommé pour mise au point de consistance finale
représente l’autre quart, en tenant compte toutefois de la
crème de liaison.
Ainsi, pour 2 litres de « Velouté à la Reine » par
exemple, les proportions se régleront ainsi :
Velouté de volaille : 1 litre ; Purée de volaille :
5 décilitres ; Consommé blanc pour mise au point finale :
3 décilitres, liaison : 2 décilitres. — Total : 2 litres.
Règles générales d’apprêt des Veloutés. — 1° Certains
éléments de base, comme la volaille et le poisson, doivent,
après avoir été désossés, cuire dans le Velouté même. Après
quoi, les chairs sont retirées, pilées, allongées avec le
Velouté, et passées à l’étamine.
La purée est ensuite mise au point de consistance avec le
Consommé.
2° S’il s’agit de légumes, ceux-ci sont ajoutés dans le
Velouté, après avoir été, selon leur nature : ou blanchis et
étuvés au beurre ; ou simplement étuvés au beurre.
Leur cuisson se complète dans le Velouté même, et celui-
ci est traité ensuite comme il est dit ci-dessus.
318
3° S’il s’agit de Crustacés, ils sont cuits en mirepoix
selon la règle, puis pilés finement, et ajoutés au Velouté
pour le passage à l’étamine.
Liaison et Mise au point. — La liaison des Veloutés se
dose à raison de 3 jaunes et 1 décilitre de crème par litre de
potage. La mise au point finale, se fait avec 80 à
100 grammes de beurre au litre à la dernière minute, et
toujours hors du feu.
Les Garnitures des Veloutés. — Elles sont fournies par
l’élément de base du Velouté, et sous forme de : croûtons,
juliennes, quenelles, royales ; ou bien de brunoises, fins
printaniers, et sobres chiffonnades quand cet élément est un
légume.
En certains cas, ces garnitures s’augmentent de riz poché
dont, dans aucun cas, les proportions ne doivent dépasser
1 cuillerée par litre de potage.
La Caractéristique des Veloutés. — Elle est invariable, et
son principe formel est que :
1° Sa composition est fixée par les proportions que nous
avons établies plus haut, et qui comportent : 2 parties de
Velouté, 1 partie de l’élément qui caractérise le potage, et
1 partie de Consommé blanc y compris la crème de liaison,
pour mise au point de consistance ;
2° Sa mise au point finale exige une liaison aux jaunes
d’œufs et à la crème.
LES CRÈMES
319
La préparation des Crèmes est exactement la même que
celle des Veloutés, à cette différence que :
1° Le Velouté de liaison est remplacé par une sauce
Béchamel claire, qui se fait également dans les proportions
de 100 grammes de roux blanc par litre de lait ;
2° En de nombreux cas, le Consommé de mouillement
pour mise au point de consistance, est remplacé par du lait.
Dosage des Crèmes. — Il est le même que celui des
Veloutés, c’est-à-dire que, dans l’ensemble de la
préparation, la Béchamel représente la moitié ; la Purée
caractéristique représente un quart ; et le Consommé blanc
ou le lait pour mise à point de consistance, représente
l’autre quart, y compris la crème de mise au point finale.
Règles générales d’apprêt des Crèmes. — Soit qu’il
s’agisse de Volaille ou de gibier, de Légumes ou de
Crustacés, les modes de traitement sont les mêmes que ceux
exposés pour les Veloutés. Il est donc inutile de les répéter.
Les Garnitures. — Sont fournies par l’élément de base de
la Crème, comme il est dit aux Veloutés.
Mise au point finale. — Elle se fait à la dernière minute,
avec 2 décilitres de crème très fraîche, par litre de potage.
Caractéristique absolue des Crèmes. — Elle est très
nettement établie en ce sens que : 1° l’élément de liaison est
une sauce Béchamel claire ; 2° que les Crèmes ne se
beurrent pas, sauf dans des cas spéciaux, où un Beurre
composé doit leur être adjoint, et n’admettent pas de liaison
320
aux jaunes d’œufs ; que la crème seule contribue à la mise
au point finale.
Observations :
321
Dans cet article préliminaire sur les Potages liés, nous
avons indiqué les règles générales d’apprêt, et formulé
toutes les recommandations que nous avons jugées
nécessaires pour qu’aucune hésitation, aucun doute ne
puissent se produire dans l’esprit de l’ouvrier.
Dans les recettes qui suivent, nous pouvons nous
dispenser de longs détails, et nous nous bornons à les
résumer aussi succinctement que possible, sans indiquer ni
dépouillement, ni mise au point finale, etc ; toutes ces
explications ayant été données plus haut.
322
Bisque, ou Coulis d’écrevisses. — Proportions :
30 écrevisses à bisque du poids moyen de 40 grammes.
Pour la Mirepoix : 50 grammes de carotte, 50 grammes
d’oignon, un fragment de thym et de laurier ; 3 queues de
persil, 1 petite cuillerée de cognac flambé, 2 décilitres de
vin blanc.
Pour liaison et mouillement : 180 à 200 grammes de riz,
1 litre et demi de Consommé blanc.
Traitement : 1° Faire revenir au beurre la Mirepoix très
finement taillée ; y ajouter les écrevisses lavées et châtrées,
et les sauter dans la Mirepoix jusqu’à ce que le test soit bien
rouge.
Assaisonner de 12 grammes de sel et d’un peu de poivre
du moulin, arroser avec le cognac et le vin blanc, et laisser
réduire. Mouiller ensuite de 2 décilitres et demi de
Consommé, et laisser cuire pendant 10 minutes ;
2° Cuire le riz avec la valeur de trois quarts de litre de
Consommé ;
3° Décortiquer les écrevisses et réserver les queues et
10 coffres ;
4° Piler le reste finement ; ajouter le riz et le fonds de
cuisson des écrevisses, et passera l’étamine.
Diluer la purée avec 1 demi-litre de Consommé, faire
donner un bouillon, passer au chinois, et mettre au bain.
Compléter, juste au moment de servir, avec 150 grammes
de beurre, 1 décilitre de crème ; et relever légèrement au
323
Cayenne.
Garniture : Les queues réservées coupées en dés ; les
coques parées, garnies de farce de poisson à la crème, et
pochées au moment.
324
50 grammes de petites queues réservées et décortiquées.
325
sel, d’une forte pincée de sucre en poudre, et faire prendre
l’ébullition. Ajouter 300 grammes de croûtons de pain frits
au beurre et cuire doucement.
Passer à l’étamine ; mettre à point de consistance avec
trois quarts de litre de lait bouillant, et finir au moment avec
160 à 200 grammes de beurre, et 1 décilitre de crème.
Garniture : 60 grammes de pâtes d’Italie pochées au lait.
— Se fait également en Crème ou en Velouté.
326
Purée à la Chevrière. — Émincer et passer au beurre
100 grammes de blancs de poireaux et 750 grammes de
pommes de terre ; mouiller d’un litre de Consommé blanc,
et ajouter 150 grammes de laitue, oseille, cerfeuil et
pimprenelle fraîche, étuvés au beurre.
Passer à l’étamine, et finir au moment avec 200 grammes
de Beurre d’herbes. (Voir Beurres Composés, Chapitre des
Sauces.)
Garniture : Petits croûtons de pommes de terre, taillés en
dés, et bien rissolés.
— Se fait également en Crème ou en Velouté.
328
Mettre au point de consistance avec 2 décilitres et demi
de Consommé ; beurrer au moment, et compléter avec
pluches de cerfeuil.
330
Ajouter en servants cuillerées de petits croûtons frits, et
pluches de cerfeuil.
Dans un cas comme dans l’autre, les pluches de cerfeuil sont de rigueur.
332
Purée aux Endives. — Etuver 750 grammes d’endives,
pendant une demi-heure, avec 100 grammes de beurre, 1 jus
de citron, 10 grammes de sel, 20 grammes de sucre, et 1
décilitre de Consommé.
Ajouter 350 grammes de pommes de terre, 1 litre de
Consommé blanc, et finir de cuire.
Passer à l’étamine, mettre au point de consistance avec 2
décilitres de lait, et beurrer au moment.
333
Purée à la Flamande. — Blanchir 700 grammes de
choux de Bruxelles ; lesétuver au beurre, mouiller de trois
quarts de litre de Consommé blanc, et ajouter 300 grammes
de pommes de terre. Finir de cuire doucement.
Passer à l’étamine ; mettre au point de consistance avec 3
à 4 décilitres de lait, et beurrer au moment.
335
la cuisson, est ensuite passée à l’étamine, et chauffée
jusqu’à l’ébullition.
La purée de gibier ne se dépouille pas, et se beurre au
dernier moment comme les autres purées.
Garniture : Comme il est dit plus haut, et selon les cas,
soit : les filets détaillés en petits croûtons ou convertis en
royale ; soit petites quenelles faites avec les filets crus
réservés.
— Se fait également en Crème.
NOTA. — Pour la Crème de gibier, on supprime la moitié des lentilles, qui
est remplacée par une quantité équivalente de Velouté de gibier serré ; la sauce
Béchamel ne convenant pas pour cette préparation.
336
terre coupées en quartiers ; 8 belles tomates pressées et
émincées, et 1 litre de Consommé blanc. Cuire doucement ;
passer à l’étamine, mettre au point de consistance avec 2
décilitres et demi de Consommé, et beurrer au moment.
Garniture : 125 grammes de feuilles d’épinards ciselées,
blanchies un instant, et étuvées au beurre.
338
Purée Parmentier. — Passer au beurre, et à blanc, 3
blancs de poireaux émincés ; ajouter 750 grammes de
pommes de terre Hollande coupées en quartiers ; mouiller
de 1 litre de Consommé blanc, et cuire vivement.
Aussitôt les pommes cuites, les broyer au fouet, passer à
l’étamine, mettre au point de consistance avec 2 décilitres et
demi de crème, et beurrer au moment.
Garniture : Petits croûtons frits au beurre, et pluches de
cerfeuil.
— Se fait également en Crème et en Velouté.
339
1o Cuire vivement, à l’anglaise, 1 litre de pois bien frais.
Égoutter, piler, passer à l’étamine, et mettre la purée au
point de consistance avec 1 litre de Consommé blanc.
Ainsi traitée, la purée est de teinte parfaite.
2o Étuver 1 litre de pois frais avec : 100 grammes de
beurre, 100 grammes de vert de poireau ; 50 grammes de
feuilles de laitue ciselées, une pincée de cerfeuil, 7 à
8 grammes de sel, 15 grammes de sucre, et 1 décilitre
d’eau.
Piler, passer à l’étamine et mettre de même la purée au
point avec 1 litre de Consommé blanc.
Cette purée est de teinte moins vive que la précédente,
mais d’une saveur plus fine.
Pour l’une ou l’autre de ces Purées, la mise au point
finale se fait avec 125 grammes de beurre au litre.
— Se font également en Crèmes.
Dans un cas comme dans l’autre, la garniture est de petits
pois très fins cuits à l’anglaise et pluches de cerfeuil.
340
Purée de Potiron à la Bourgeoise. — Cuire
750 grammes de potiron épluché et coupé en morceaux,
avec 1 litre d’eau et 18 grammes de sel.
Passera l’étamine, mettre au point avec 1 demi-litre de
lait, compléter l’assaisonnement avec {{unité|15|grammes}
de sucre et mettre en ébullition. Pocher dans la purée
{{unité|75|grammes} de vermicelle, et beurrer au moment.
— Se fait également en Crème ou en Velouté.
341
Passer à l’étamine ; mettre au point avec 2 décilitres et
demi de Consommé, et finir au moment avec 200 grammes
de Beurre de tomates.
Garniture : 2 cuillerées de tomates pelées, concassées, et
légèrement sautées au beurre ; 2 cuillerées de riz poché à
l’eau salée.
— Se fait également en Crème ou en Velouté.
342
Lorsqu’elle est cuite, retirer la quantité de filet nécessaire
pour les croûtons de la garniture, soit 80 grammes.
Désosser le reste ; piler les chairs en y ajoutant le riz et
un peu de Consommé.
Passer à l’étamine ; et faire donner un seul bouillon à la
purée.
Compléter, juste au moment, avec une liaison de 4 jaunes
d’œufs délayés avec 2 décilitres de crème, et 200 grammes
de beurre.
Garniture : Les filets réservés détaillés en petits dés.
— Se fait également en Crème ou en Velouté.
343
Mettre au point de consistance avec 1 demi-litre de
Consommé et 2 décilitres de lait ; et finir au moment avec
125 grammes de beurre.
— Se fait également en Crème ou en Velouté.
CRÈMES
344
Laisser cuire tout doucement pendant 7 à 8 minutes ;
passer à l’étamine, ajouter cette crème de champignons à
trois quarts de litre de crème de volaille au point de
consistance ; et chauffer sans laisser bouillir.
Au moment de servir, compléter avec la crème.
Garniture : Julienne de champignons crus, sautée au
beurre ; julienne de filets de volaille et de langue écarlate.
— Se fait également en Velouté.
Crème Argenteuil. — Blanchir pendant 5 minutes
750 grammes de pointes d’asperges, cassées à l’extrémité
de l’endroit flexible.
Égoutter elles mettre aussitôt dans 1 litre de sauce
Béchamel claire en ébullition ; finir de cuire, passer à
l’étamine, ajouter un peu de Consommé blanc, et chauffer.
— Finir au moment avec la Crème.
Garniture : Pointes d’asperges bien vertes et pluches de
cerfeuil.
345
Passer à l’étamine ; mettre au point avec un quart de litre
de Consommé blanc, et chauffer.
— Finir au moment avec la crème.
Garniture : Les fonds réservés détaillés en petits dés.
347
Béchamel ; finir de la cuire doucement, et passer à
l’étamine.
Mettre au point avec 1 décilitre de Consommé blanc (ou
de lait), chauffer, et crémer au moment.
Garniture : Petits croûtons de pain en dés sautés au
beurre clarifié, et bien dorés ; pluches de cerfeuil.
— Se fait également en Velouté.
348
— Se fait également en Velouté.
349
Égoutter ; les ajouter dans 1 litre de sauce Béchamel, et
finir de les cuire.
Passer à l’étamine ; compléter avec 1 décilitre de
Consommé blanc ; chauffer, et crémer au moment.
Garniture : 3 cuillerées de haricots verts cuits à
l’anglaise, détaillés en tout petits losanges, et pluches de
cerfeuil.
— Se fait également en Velouté.
350
Garniture : 2 cuillerées de petits croûtons en dés frits au
beurre.
— Se fait également en Velouté.
351
pochées au moment. — 20 rognons de coq, les plus petits
possible, et fraîchement cuits.
— Se fait également en Velouté.
352
Garniture : Grains de maïs cuits à l’eau salée.
— Se fait également en Velouté.
353
Garniture : 3 cuillerées de fine brunoise de rouge de
carotte, étuvée au beurre, et tombée au Consommé blanc.
— Se fait également en Velouté.
NOTA. — Crème et Velouté Nivernaise sont, en somme, la Crème et le
Velouté Crécy, sous un autre nom.
354
Crème d’oseille à l’avoine. — Verser, dans 1 litre de lait
bouillant, 200 grammes de farine d’avoine délayée avec un
quart de litre de lait froid. Remuer au fouet, jusqu’à ce que
l’ébullition soit nettement accusée, et cuire doucement
ensuite, sur le côté du feu, pendant 2 heures.
Ajouter alors 150 grammes d’oseille fondue au beurre, et
laisser mijoter encore pendant un quart d’heure.
— Passer à l’étamine ; ajouter 2 décilitres de lait, et
compléter au moment avec la crème.
355
Garniture : Les oxalis réservés, émincés, et finis de cuire
au beurre par étuvage.
357
Broyer au mortier, passer à l’étamine, ajouter un quart de
litre de consommé, chauffer, et crémer au moment.
Garniture : Riz poché au Consommé blanc, et tenu bien
en grains.
358
Garniture : Lames de truffes rectifiées à l’emporte-
pièce ; encadrées d’un croissant de farce rose poussée à la
poche et pochée à chaleur douce.
NOTA. — La nuance de cette Crème doit être d’un vert très pâle, et il est
nécessaire d’appuyer la teinte donnée par le Beurre de pistache de quelques
gouttes de vert végétal.
VELOUTÉS
359
NOTA. — Nous rappelons que les Veloutés comportent toujours une liaison
de 3 jaunes et 1 décilitre de crème au litre de potage, et se beurrent au moment,
à raison de 80 à 100 grammes au litre, selon le genre du Velouté dont il s’agit.
360
Garniture : 30 petites quenelles en farce de volaille à la
crème, moulées à la petite cuiller et fourrées : 10 de purée
de foie gras, 10 de purée de volaille, 10 de purée de truffe,
et pochées au moment.
361
Velouté Carmen. — Préparer 1 litre et demi de Velouté
au riz, comme ci-dessus, et y ajouter 2 décilitres et demi de
purée de tomates bien rouge.
Chauffer, lier, et beurrer au moment de servir.
Garniture : La même que celle du Velouté à V Andalouse.
362
Chauffer ; lier, et finir au dernier moment avec
150 grammes de Beurre d’écrevisse.
Garniture : Toutes petites escalopes de laitances pochées
au beurre.
— Se fait également en Crème.
364
Velouté Dame Blanche. — Préparer 1 litre et demi de
Velouté de volaille dans les proportions de 100 grammes de
roux blanc au litre de mouillement.
Passer à l’étamine ; y ajouter 2 décilitres et demi de lait
d’amandes, et chauffer sans ébullition.
Compléter au moment avec liaison et beurre.
Garniture : Blanc de volaille en très petits dés, et petites
quenelles en farce mousseline de volaille.
— Se fait également en Crème.
Velouté Dartois. — Ajouter 5 décilitres de purée de
haricots blancs dans 1 litre de Velouté ordinaire clair.
Compléter avec 2 décilitres et demi de julienne ordinaire
au Consommé blanc, et chauffer sans ébullition.
Finir au moment avec liaison, beurre, et pluches de
cerfeuil.
— Se fait également en Crème.
365
Velouté à la Dieppoise. — Ajouter à 1 litre et demi de
Velouté de poisson, 2 cuillerées de blancs de poireaux
fondus au beurre et 50 grammes d’épluchures de
champignons. Finir de cuire, passer à l’étamine, compléter
avec 2 décilitres et demi d’eau de moules pochées au vin
blanc, et chauffer sans ébullition.
Mettre au point au moment avec liaison et beurre.
Garniture : 1 cuillerée de queues épluchées de petites
crevettes, et 20 petites moules pochées et ébarbées.
— Se fait également en Crème.
366
Réserver 10 queues décortiquées pour la garniture ; piler
finement le reste des écrevisses et la Mirepoix, et incorporer
la purée qui en résulte à 1 litre de Velouté de poisson. —
Passer à l’étamine ; compléter avec 2 décilitres et demi de
fumet de sole bien clair, et chauffer sans laisser bouillir.
Mettre au point au moment avec liaison et beurre, selon
les proportions ordinaires.
Garniture : Les queues d’écrevisses réservées, truffes et
champignons ; détaillés en dés ou en julienne.
— Se fait également en Crème.
367
queues ni coffres ; et additionné de l’eau des huîtres de la
garniture, complétée avec un peu de fumet de sole pour le
relâchement du Velouté.
Garniture : 20 petites huîtres pochées et ébarbées.
Velouté d’Éperlans. — Étuver 150 grammes de filets
d’éperlans et 350 grammes de chair de merlan, de dorée, ou
de sole, avec 100 grammes de beurre, 1 gros oignon haché
finement, et 1 demi-jus de citron.
Ajouter cette chair de poisson à 1 litre de Velouté
ordinaire, ou de Panade au lait ; compléter la cuisson,
passer à l’étamine ; additionner le Velouté de 2 décilitres et
demi de fumet de sole, et chauffer sans ébullition.
Mettre au point au moment avec liaison, beurre ; et
relever légèrement au Cayenne.
368
Les 2 autres tiers sont fournis par des poissons dont la
chair est de saveur neutre ou très peu accentuée, comme le
merlan, la sole, et notamment la Dorée, qui est excellente
pour cet emploi.
2° Comme l’emploi du Velouté de poisson donnerait à la
préparation une note trop prononcée de goût de poisson,
nous le remplaçons par du Velouté ordinaire, ou par la
Panade indiquée aux Théories préliminaires sur les
Veloutés et les Crèmes. Cette panade convient très bien
pour tous les Veloutés de poissons.
3° La garniture du Velouté d’éperlans se compose de
toutes petites quenelles en farce d’éperlans à la crème,
mélangée par moitié de farce de merlan ou de sole.
4° Tous les Veloutés ayant le poisson pour élément
caractéristique, ou qui sont mouillés au fumet de poisson,
doivent être préparés le plus rapidement possible, et ne pas
attendre ; car l’attente les décompose et atténue leur saveur.
Nous recommandons, en conséquence, de ne mettre en
marche un Velouté à base de poisson qu’une demi-heure
avant de le servir.
369
Garniture : Queues de crevettes, et toutes petites moules
pochées et ébarbées.
370
Velouté Excelsior. — Mélanger à trois quarts de litre de
Crème d’orge, 1 demi-litre de Velouté ordinaire et
3 décilitres de purée d’asperges vertes. Compléter avec
2 décilitres et demi de Consommé blanc, et chauffer sans
ébullition.
Finir au moment avec liaison et beurre dans les
proportions ordinaires.
Garniture : Orge perlé fin, bien cuit, et lavé au
Consommé.
— Se fait également en Crème.
371
Verser les deux Veloutés en soupière, ou servir en
assiettes sans les mélanger.
Garniture : 2 moyennes tomates pelées, coupées en dés,
et pochées au Consommé ; dés de blanc de volaille.
— Se fait également en Crème.
372
Garniture : Les chairs réservées détaillées en dés. — Riz
à l’Indienne à part.
373
Velouté aux Huîtres. — Apprêter 1 litre et demi de fin
Velouté de poisson (voir Observations sur les Veloutés de
Poisson), et l’additionner de l’eau des huîtres passée au
linge.
Finir au moment avec liaison ordinaire et beurre.
Garniture : 4 petites huîtres, pochées et ébarbées, par
personne.
374
Velouté Jacqueline. — Préparer 1 litre trois quarts de fin
Velouté de poisson, en le tenant de consistance un peu
légère. Le finir au moment avec une liaison de 6 jaunes
d’œufs délayée avec 2 décilitres de crème et beurre.
Garniture : Petites boules de rouge de carotte, levées à
la cuiller ronde de la grosseur d’un pois, cuites et tombées
au Consommé blanc ; petits pois fins bien verts ; pointes
d’asperges et riz en grains.
375
demi de Velouté de poisson tenu clair. Compléter la cuisson
doucement ; passer à l’étamine, et chauffer sans ébullition.
Mettre au point avec liaison et beurre dans les
proportions ordinaires.
Garniture : Petites quenelles en farce de saumon.
— Se fait également en Crème.
376
100 grammes de farce.
377
Velouté à la Tourangelle. — Ajouter à 1 litre de Velouté
ordinaire : 300 grammes de haricots verts blanchis et étuvés
au beurre ; 300 grammes de flageolets frais, cuits, broyés au
mortier avec les haricots verts.
Passer à l’étamine ; relâcher le Velouté avec 2 décilitres
et demi de Consommé blanc, et finir au moment avec les
proportions ordinaires de liaison et de beurre.
Garniture : Petits haricots verts taillés en losanges, et
petits flageolets.
— Se fait également en Crème.
Observation.
378
faire que de la façon décrite, sans possibilité de
transformation en Crèmes ou en Veloutés.
Ces Potages étant généralement des composés de Purées,
Crèmes ou Veloutés, les éléments qui les composent sont
considérés comme étant mis au point, et prêts à être servis.
Ce n’est donc qu’un mélange à faire.
Pour ceux qui sont de composition spéciale, nous
indiquons s’ils comportent une liaison ou non, et la quantité
de beurre qu’ils nécessitent. Les proportions sont toujours
réglées pour un service de dix personnes.
379
Potage Bagration gras. — Faire raidir au beurre, sans
aucune coloration, 625 grammes de rouelle de veau
détaillée en gros dés ; et l’ajouter à 1 litre un quart de
Velouté clair au fonds de veau.
Finir de cuire très doucement ; puis, piler finement le
veau, délayer la purée avec le Velouté, passer à l’étamine, et
chauffer sans laisser prendre l’ébullition.
Mettre au point avec une liaison de 4 jaunes d’œufs,
1 décilitre et demi de crème, et 100 grammes de beurre.
Garniture : 3 cuillerées de macaroni fin, poché, détaillé
en tronçons de 2 centimètres de longueur.
— Servir du fromage râpé à part.
NOTA. — Le veau, seul, doit représenter l’élément caractéristique du Potage
Bagration, et l’addition de chair de volaille est hors du principe.
380
beurre d’écrevisse ; queues d’écrevisses escalopées.
381
D’autres historiens, très dignes de créance, ont affirmé au contraire que la
table de Cambacérès égalait celle des Tuileries, et que le duc de Parme était à la
fois gastronome émérite et amphitryon généreux.
Ce qui est bien certain, c’est que le potage ci-dessus, dont nous respectons
scrupuleusement le principe, fut un dérivé des fameux Pigeons Gauthier au
Beurre d’écrevisse créés par M. Grandmanche, le chef des cuisines de
l’archichancelier.
382
Potage à la Chantilly. — Préparer 1 litre trois quarts de
Purée Conti complètement terminée et l’additionner, juste
au moment de servir, de 2 décilitres et demi de crème
fouettée.
Garniture : Petites quenelles en farce de volaille à la
crème, pochées eu moment.
383
Potage Chicago. — Ajouter à 1 litre et demi de purée
Portugaise, 2 décilitres et demi de Consommé à l’estragon,
et 2 décilitres et demi de Consommé aux perles du Japon.
384
Potage Élisa. — Ajouter à 1 litre un quart de Velouté de
volaille, lié et beurré, trois quarts de litre de Consommé
blanc, 4 cuillerées de chiffonnade d’oseille fondue au
beurre, et pluches de cerfeuil.
385
compléter avec 2 cuillerées de chiffonnade d’oseille et
pluches de cerfeuil.
386
Potage Gentilhomme. — Préparer 1 litre et demi de
Purée de perdreau aux lentilles, selon la formule indiquée
aux Purées.
Compléter avec : 3 cuillerées d’essence de perdreau,
2 cuillerées de cognac flambé, 4 décilitres d’excellent fonds
de gibier à plume, et un filet de jus de citron.
Garniture : Petites quenelles en farce de perdreau,
couchées en perles ; perles de truffe.
387
la purée avec 2 décilitres et demi de Consommé de gibier ;
chauffer sans ébullition, et finir, au moment, avec
2 décilitres de crème et 150 grammes de beurre.
Garniture : Les filets réservés, escalopés, ou détaillés en
fine julienne.
NOTA. — Les Purées à l’ancienne, de Grouses, de Gelinottes et de Coq de
bruyère, se préparent de même.
388
Potage Julienne Darblay. — Préparer un Potage
Parmentier clair, dosé à raison de 2 décilitres de purée de
pommes de terre pour 1 litre de Consommé blanc. Ajouter
3 fortes cuillerées de julienne ordinaire étuvée au beurre et
tombée au Consommé. Finir avec la liaison ordinaire et
60 grammes de beurre au litre.
NOTA. — Ce potage est connu aussi sous le nom de Julienne Champenoise.
En de nombreux pays du Nord, tous les potages du type « Paysanne » ont pour
base un Parmentier clair au lieu de Consommé. Le potage que nous appelons
« Julienne Darblay », est le potage Julienne classique, de la cuisine flamande.
389
Potage Longchamps. — Ajouter à 1 litre et demi de
purée depois frais toute prête : 3 cuillerées dechiffonnade
d’oseille, 5 décilitres de Consommé au vermicelle, et
pluches de cerfeuil.
390
détaillés en losanges. Ces deux légumes cuits à l’anglaise et
tenus bien verts.
391
Potage à la Montespan. — Ajouter à 1 litre et demi de
Crème d’asperges blanches (Crème Comtesse) 1 demi-litre
de Consommé blanc au tapioca.
Garniture : Petits pois très fins cuits à l’anglaise.
392
garniture.
Après cuisson, retirer les filets de l’autre bécasse, et en
faire une royale.
Piler linement le reste ; incorporer la purée à 1 litre et
demi de Velouté de gibier à l’essence de bécasse, tenu clair.
Tenir au bain pendant 35 minutes pour le développement du
fumet de bécasse ; passer à l’étamine, chauffer sans
ébullition, et finir au moment avec : 100 grammes de purée
de foie gras délayée avec quelques cuillerées de potage,
100 grammes de beurre, 2 cuillerées de fine champagne
flambée, et 3 cuillerées de crème double.
Garniture : Les filets crus réservés, raidis au beurre au
dernier instant, et détaillés en fines escalopes ; la royale
préparée, détaillée en tout petits dés.
Trop épais, ces potages sont pâteux ; trop clairs, ils sont sans saveur.
394
Désosser le reste, piler les chairs et les ajouter à 1 litre de
sauce Espagnole claire, au fumet de canard, additionnée de
2 décilitres et demi d’excellent vin rouge, réduit par
ébullition à 1 décilitre.
Laisser finir de cuire doucement pendant 10 minutes ;
passer à l’étamine, compléter avec 3 à 4 décilitres de fumet
de canard, et relever l’assaisonnement. Chauffer sans laisser
bouillir.
D’autre part, sauter rapidement au beurre le foie du
canard avec une échalote finement hachée ; le piler
finement, en y ajoutant 150 grammes de beurre, et passer au
tamis fin ou à l’étamine.
Juste au moment de servir ; mettre le potage au point
avec ce Beurre de foie.
Garniture : Le filet réservé, poché au moment, et détaillé
en julienne, ou en fines escalopes.
395
volaille.
Garniture : 1 petite demi-laitue, braisée et parée, par
personne ; petites quenelles en farce de volaille.
396
Potage Saint-Marceaux. — Préparer : 1° 1 litre et demi
de Purée de pois frais prête à servir ; 2° 6 blancs de
poireaux, taillés en fine julienne ; laquelle sera étuvée au
beurre, tombée au Consommé, et mouillée ensuite de
4 décilitres de Consommé blanc.
Mélanger la julienne de poireaux à la purée de pois, et
ajouter une pincée de pluches de cerfeuil.
397
Garniture : 2 cuillerées de petites boules de pommes de
terre levées à la cuiller ronde unie et cuites à l’anglaise ;
2 cuillerées de haricots verts en losanges, et pluches de
cerfeuil.
398
Potage à la Vigneronne. — Mélanger : 1 demi-litre de
purée de potiron ; un quart de litre de purée Condé ; un
quart de litre de purée d’oignons et de blancs de poireaux.
Ajouter un litre de Consommé ordinaire.
Garniture : Minces lames de pain bis séchées au four.
399
Servir à part 100 grammes de Gruyère et 25 grammes de
Parmesan râpés, mélangés.
400
SÉRIE DES SOUPES ET POTAGES DE LÉGUMES
Proportions établies pour 1 service.
Observation :
401
Soupe à l’Albigeoise. — Marquer une marmite avec :
gîte de bœuf, rondin de veau, une tranche et une crosse de
jambon cru, saucisson sec, et confit d’oie. Mouiller à l’eau
froide, assaisonner en raison de la salaison du jambon et
mettre on ébullition.
Ajouter une petite garniture de carotte, navet, poireau,
chou, émincés en paysanne ; quelques feuilles de laitue
ciselées, et des féverolles en quantité un peu plus grande
que celle de chacun des autres légumes : celles-ci
représentant l’élément dominant de la garniture. — Laisser
cuire très doucement, comme une Potée quelconque.
Servir avec de minces aiguillettes de confit d’oie, et des
lames de pain de ménage.
403
Soupe à la Beaucaire. — Etuver au beurre une julienne
composée de : 300 grammes de cœur de chou blanchi à
l’avance ; 3 blancs de poireaux, et 3 blancs de céleri.
Mouiller d’un litre trois quarts de Consommé ordinaire ;
ajouter une petite pincée de basilic et de marjolaine broyés,
et 6 noisettes de gésiers de poulets, blanchies et détaillées
en julienne assez grosse. Laisser cuire doucement.
Garniture : 100 grammes d’orge perlé bien cuit, ou de riz
simplement cuit à l’eau salée ; 3 foies de volaille, très
finement escalopés, et sautés vivement au beurre au dernier
moment.
Envoyer du fromage râpé à part.
404
la Fermière » ; faire revenir doucement ces légumes au
beurre : mouiller d’un litre et demi de lait bouilli, ajouter
300 grammes d’endives blanchies, ciselées, et étuvées
aubeurre ; assaisonner de 15 grammes de sel, et compléter
la cuisson doucement.
En servant, ajouter dans la soupe, quelques morceaux de
Biscotte de Bruxelles.
405
Soupe Cultivateur. — Couper en brunoise assez grosse,
et sans chercher la régularité de la coupe, 400 grammes de
carotte, navet, blancs de poireaux et oignon. Faire étuver au
beurre doucernent et assez longuement, et mouiller d’un
litre et demi de Consommé ordinaire. — À moitié de la
cuisson, ajouter 2 petites pommes de terre émincées, et
125 grammes de lard de poitrine maigre sans couenne,
détaillé en dés ou en petits lardons, et fortement blanchi.
Ce lard représente la garniture de la soupe.
406
haricots blancs frais, ou 6 cuillerées de haricots cuits.
Laisser cuire ; passer au tamis, délayer la purée avec 1 litre
de Consommé, et faire prendre l’ébullition.
Ajouter 75 grammes de gros vermicelle, et servir quand
celui-ci est bien poché.
407
Soupe à la Franc-Comtoise. — Emincer en paysanne, et
étuver au beurre 3 moyennes pommes de terre et un beau
navet. Quand ces légumes sont étuvés, y ajouter
100 grammes de feuilles d’oseille et de laitue ciselées.
Laisser étuver le tout ensemble encore pendant 5 ou
6 minutes ; puis mouiller d’un litre trois quarts de lait, et
assaisonner de 15 grammes de sel.
Un quart d’heure avant de servir, mettre à pocher dans la
soupe 60 grammes de vermicelle, et ajouter des pluches de
cerfeuil en servant.
408
Potage Garbure-Cooper. — Faire blondir au beurre, et
très doucement, 3 gros oignons finement émincés. Mouiller
d’un litre trois quarts de Consommé blanc ; laisser cuire
pendant 10 minutes, et passer au chinois, dans une soupière
à bords bas, et en pressant l’oignon pour en obtenir la purée.
Garnir la surface de rondelles de flûte ; saupoudrer assez
abondamment de fromage râpé, arroser de beurre fondu,
faire gratiner vivement, et servir aussitôt.
411
Servir, avec Consommé ordinaire à part.
NOTA. — Hors saison des salsifis, les proportions des autres légumes sont
augmentées en conséquence pour les remplacer, de façon à obtenir la quantité
voulue de purée.
412
NOTA. — Dans les services de restaurant, la garbure à l’oignon se gratine
aussi en soupière, comme la « Garbure-Cooper » citée plus haut. Dans ce cas,
on répartit à la surface des rondelles de flûte, avec l’oignon passé ou non, selon
le goût du client ; on saupoudre de fromage râpé, et on fait gratiner vivement.
413
Soupe à la Grand’mère. — Hacher grossièrement :
Blanc de poireau, oignon, céleri, chou, pomme de terre,
navet, en quantité à peu près égale, soit environ
90 grammes de chaque. Réunir ces légumes dans une
casserole avec 1 litre d’eau, 10 grammes de sel,
75 grammes de beurre, et cuire doucement.
À mi-cuisson, ajouter une chiffonnade composée de
75 grammes de feuilles de laitue, d’oseille et d’épinards.
Ces derniers en quantité moindre que la laitue et l’oseille.
Un quart d’heure avant de servir, compléter le
mouillement avec 1 demi-litre de lait bouillant, et semer
dans la soupe 2 cuillerées à bouche de pâtes d’Italie.
Beurrer légèrement au moment de servir, et ajouter
quelques pluches de cerfeuil.
414
Hors saison, et quand ces légumes sont de conserve, on
les ajoute quelques instants avant de servir.
Ajouter également 25 grammes d’oseille ciselée, et
autant de feuilles de cresson bien frais.
Compléter le mouillement au moment avec 1 demi-litre
de lait bouillant, et beurrer légèrement.
Servir avec rondelles de flûte en dentelle et pluches de
cerfeuil.
415
Soupe du Laboureur. — Marquer une petite marmite de
campagne avec : 300 grammes de jarret de porc dessalé,
300 grammes de petit salé blanchi, 2 litres et demi d’eau ;
1 moyenne carotte, 1 moyen navet, 2 blancs de poireaux, et
1 demi-oignon émincés grossièrement. Ajouter 1 décilitre
de pois cassés, et cuire très doucement pendant 3 heures.
Servir avec petits morceaux du jarret désossé, et de petit
salé.
416
les remplacer par 3 ou 4 cuillerées de haricots-riz cuits.
Compléter le mouillement au moment avec 1 demi-litre
de lait bouillant, et ajouter finalement, hors du feu,
60 grammes de beurre et 2 ou 3 cuillerées de crème.
417
Compléter le mouillement avec 1 demi-litre de
Consommé.
NOTA. — En principe, « la Soupe Paysanne » peut comporter tous les
légumes disponibles, selon la saison. Seule, la chiffonnade de laitue et d’oseille
en est exclue, afin d’établir une différence avec les préparations similaires.
418
La soupe se trempe avec une partie des légumes, sur de
minces lames de pain bis taillées sur le chanteau.
NOTA. — Dans la Basse-Bourgogne la potée comprend toujours quelques
cervelas à l’ail qui y sont mis en temps utile pour être cuits au moment de
servir.
419
Potage Tliourins Roumanille. — Préparer le potage
comme ci-dessus et, un quart d’heure avant de servir, mettre
à pocher dedans, 70 grammes de vermicelle. Ajouter une
liaison dans les mêmes proportions de jaunes et crème que
ci-dessus, et servir avec du fromage râpé à part.
420
fine, blanchi assez fortement à l’avance, et compléter la
cuisson doucement.
Environ 20 minutes avant de servir, mettre à pocher dans
la soupe 75 grammes de vermicelle, et compléter avec
pluches de cerfeuil en servant.
SOUPES DE L'ÉCOLE
PROVENÇALE
421
branchettes de sauge ; 2 petits clous de girofle ; 25 grammes
de sel, et une pincée de poivre.
Faire partir en ébullition, et laisser cuire doucement
ensuite pendant un quart d’heure.
D’autre part : Saupoudrer de fromage râpé 20 petites
lames de pain ; les passer au four un instant pour fondre le
fromage ; puis, dresser les croûtes dans une soupière, et les
arroser d’un filet d’huile d’olive. — Passer le bouillon
dessus, en pressant légèrement les aromates, et laisser le
pain se gonfler pendant 2 minutes avant de servir.
422
quelques cuillerées d’huile d’olive, sans cesser de faire tournoyer le pilon dans
le mortier pour bien amalgamer le tout, et assurer la liaison de la sauce.
423
Soupe aïgo bouido, ou Soupe à l’eau bouillie. —
Réunir dans une casserole : 2 litres d’eau, 25 grammes de
sel marin 12 gousses d’ail broyées ; un brin de sauge ;
1 décilitre d’huile, et une pincée de poivre.
Faire bouillir pendant 7 à 8 minutes, et verser sur des
tranches de pain disposées dans la soupière, et saupoudrées
de persil haché.
424
La caractéristique de cette soupe est d’être très épaisse, et
le riz bien cuit.
425
Potage Bortsch Polonais ( Potage russe). — Apprêter
une julienne composée de : 300 grammes de betterave ;
2 poireaux ; 1 oignon moyen ; 200 grammes de chou
pommé ; 1 racine de persil, et 1 branche de céleri.
Étuver doucement au beurre ; mouiller d’un litre trois
quarts de Consommé blanc, et 3 cuillerées de jus de
betterave râpée. Ajouter 1 petit bouquet de fenouil et de
marjolaine ; 750 grammes de poitrine de bœuf blanchie ;
1 tout petit canard à moitié rôti ; et cuire doucement :
Pour servir : Détailler le bœuf en dés, et la poitrine du
canard en escalopes.
Finir le potage avec 1 cuillerée d’essence de gribouis ;
2 cuillerées de jus de betterave râpée ; 1 demi-cuillerée de
fenouil et de persil, hachés et blanchis.
Remettre dés de bœuf et escalopes de canard dans le
potage avec 10 saucisses chipolatas, grillées, et dépouillées.
Servir à part une saucière de crème aigre.
NOTA. — On peut remplacer les chipolatas, par de tout petits pâtés à la farce
de canard, qui sont dressés sur serviette, et envoyés en même temps que le
potage.
426
750 grammes de poitrine de bœuf crue découpée en dés, et
4 cous de volaille tronçonnés.
Ce Bortsch ne comporte pas de canard.
La cuisson étant à point, passer le bouillon à la serviette.
(La julienne ne se sert pas.) Jeter dans le bouillon passé,
50 grammes de betterave bien rouge, finement émincée.
Faire ébullitionner doucement pendant un quart d’heure et
passer à nouveau.
Garniture à part : Petits pâtés chauds garnis de farce
gratin, et galettes de Kache.
427
1 décilitre et demi de Brunoise, tombée au bouillon de
mouton.
428
Assaisonner et condimenter de : une pincée de Paprika,
une petite pincée de sel fin, 3 grammes de kummel, et gros
comme un petit haricot d’ail broyé. Saupoudrer de
15 grammes de farine ; cuire celle-ci un instant, et mouiller
d un litre trois quarts de Consommé ordinaire. Faire partir
en ébullition, et cuire doucement ensuite.
Au bout d’une heure de cuisson, ajouter 2 moyennes
pommes de terre Hollande détaillées en dés.
Temps total de cuisson très lente : 3 heures et demie.
En servant, compléter avec 2 cuillerées de petits croûtons
en dés, frits au beurre.
429
Potage Livonien aux Kloskis. — Faire fondre dans
50 grammes de beurre : 1 oignon moyen haché, et
50 grammes d’oseille ciselée.
Ajouter 500 grammes d’épinards blanchis et pressés
(lesquels, étant crus, représentent un poids de
750 grammes) ; passer le tout ensemble au beurre pendant
quelques minutes ; puis, additionner ces herbes de
4 décilitres de sauce Béchamel, et cuire doucement pendant
un quart d’heure.
Passer à l’étamine ; délayer la purée avec 1 litre de
Consommé blanc, et faire dépouiller pendant 20 minutes.
Finir le potage au moment, avec 1 décilitre de crème, et
60 grammes de beurre.
Garniture : 20 kloskis, et une pincée de pluches de
cerfeuil.
Appareil des kloskis : Mélanger à 200 grammes de pâte à
choux commune, sans sucre : 2 échalotes finement hachées,
blanchies et pressées ; 25 grammes de jambon cuit, bien
maigre, et haché ; 25 grammes de tout petits croûtons en
dés, frits au beurre.
Diviser l’appareil en parties du poids de 12 grammes, en
les moulant du doigt en forme de petites billes. Les jeter au
fur et à mesure dans un sautoir d’eau bouillante salée, et
leur donner 20 minutes de pochage.
Ces kloskis doivent, naturellement, être mis à pocher en
temps utile pour être prêts juste au moment de servir.
430
Potage Mock-Turtle (ou Fausse Tortue). — Pour la
généralité des praticiens, ce potage est un fonds brun
légèrement tomaté, dont la condimentation est forcée en
céleri et champignons, et qui est additionné finalement
d’une infusion d’herbes à tortue.
Carême a posé le principe de ce potage, qu’il appelle
Tortue à la française, en lui donnant, comme base de
mouillement, de la cuisson de tête de veau bien claire.
Comme liaison : de l’Espagnole travaillée, à raison de
2 décilitres et demi par litre de mouillement.
Comme condimentation et aromatisation : céleri,
champignons, persil, thym, laurier.
Comme aromatisation spéciale : basilic, romarin et
marjolaine.
Ces aromates spéciaux ne doivent s’employer qu’à dose
très minime ; soit 2 grammes au litre de potage.
Le procédé de Suzanne, le vulgarisateur des recettes de la
Cuisine anglaise, est à peu près le même ; sauf qu’il indique
la liaison au roux et à l’arrow-root.
La mise au point de ce potage se fait avec 5 centilitres de
Madère au litre de potage, et il doit être tenu un peu relevé
en Cayenne.
Sa garniture comporte : 1° Des rondelles de peau de tête
de veau, levées à l’emporte-pièce du diamètre d’un sou ;
2° de petites quenelles faites avec un appareil de jaunes
431
d’œufs durs broyés, liés avec la quantité voulue de farce
ordinaire, et moulées à la petite cuiller.
Potage Mutton-broth ( Potage anglais). — Détailler eh
grosse brunoise : 1 carotte, 1 petit navet, 2 blancs de
poireaux, 1 branche de céleri, et un demi-oignon. Étuver au
beurre ; mouiller de 2 litres de Consommé blanc léger, et
ajouter :
300 grammes de poitrine et de collet de mouton ;
100 grammes d’orge perlé fortement blanchi.
Laisser cuire tout doucement pendant une heure et demie.
Garniture : Les viandes désossées et détaillées en
losanges ; et une demi-cuillerée de persil haché et blanchi.
432
Potage Orloflf. — Procéder exactement selon la formule
du Bortsch Polonais, en remplaçant le bœuf par du mouton,
pour l’apprêt du fonds et pour la garniture.
433
Potage Ox-Tail clair. — Marquer en petite marmite :
1 kilo 500 de queues de bœuf tronçonnées et disposées sur
fonds d’aromates. Faire suer au four pendant un quart
d’heure, et mouiller ensuite avec 2 litres et demi de fonds
préparé à l’avance avec 1 kilo 500 d’os gélatineux, mouillés
de 3 litres un quart d’eau, et tenus en coction douce pendant
7 à 8 heures.
Cuire doucement les queues pendant 3 heures et demie à
4 heures.
Clarifier ensuite leur cuisson, passée et bien dégraissée,
avec : 500 grammes de viande de bœuf maigre hachée,
2 petits blancs de poireaux émincés, et 1 blanc d’œuf.
Temps nécessaire pour la clarification : 1 heure. —
Passer ensuite à la serviette.
Garniture : Les tronçons de queue, à raison d’un par
personne, et 2 décilitres de grosse brunoise de carotte, navet
et céleri ; étuvée au beurre et tombée au Consommé.
435
ajoutant 2 pincées de pluches de persil et une pincée de
fenouil.
Finir au moment avec une liaison de 2 jaunes d’œufs
délayée avec 1 décilitre de crème, 2 cuillerées de jus
d’agoursis, et passer le potage au chinois.
Garniture : 1 rognon de veau finement émincé,
assaisonné de sel et de poivre, sauté rapidement au beurre
avec un demi-oignon haché fondu au beurre à l’avance ;
1 cuillerée de concombres coupés en losanges ; 1 cuillerée
de gribouis au vinaigre, émincés ; 10 petites olives farcies et
pochées au moment ; et une demi-cuillerée de persil haché
et blanchi.
436
Apprêter également 2 cuillerées de concombres salés
taillés en losanges ; blanchir fortement tous ces légumes ;
les ajouter dans le Velouté ; et tenir celui-ci en ébullition
lente et réglée pendant 40 minutes afin d’opérer le
dépouillement en même temps que la cuisson.
Finir le potage au moment, avec : 2 cuillerées de jus de
concombres, et une liaison de 2 jaunes d’œufs délayée avec
1 décilitre de crème.
Garniture complémentaire du potage : 20 petites
quenelles en farce de volaille, pochées au moment.
437
Faire partir en ébullition, et cuire doucement pendant
2 heures et demie à 3 heures.
Environ 20 minutes avant de servir, faire la liaison avec
40 grammes de roux blond.
Au moment de servir, régler l’assaisonnement, et
compléter avec 1 décilitre de crème aigre et une demi-
cuillerée de persil haché et blanchi.
Observation.
Parmi les maisons de Londres qui se sont acquis une juste renommée dans
cette préparation, nous devons citer tout particulièrement la maison Pécriaux,
dont les produits sont véritablement parfaits.
Détails de l’Opération.
Abattage de la Tortue. — Les Tortues destinées à faire du
Potage pèsent ordinairement de 60 à 80 kilos, et elles
438
doivent être choisies grasses et bien vivantes.
Pour tuer la Tortue, on la renverse sur le dos au bord
d’une table, la tête dépassant au dehors ; et, au moyen d’un
crochet double à boucherie, planté dans la mâchoire d’un
côté, et portant un poids assez lourd de l’autre côté, on
oblige la bête à tendre le cou : lequel est rapidement
tranché.
Sous la Tortue décapitée, on place un récipient pour
recevoir le sang, et on la laisse saigner pendant une heure
ou deux. Après quoi, il est procédé au dépècement.
Dépeçage de l’amphibie. — Pour cette opération, on
introduit entre la carapace (partie bombée) et le plastron
(partie du dessous), et à la jointure de ces deux parties, la
lame d’un fort couteau, de façon à les détacher l’une de
l’autre ; puis, la Tortue étant maintenue sur le dos, on retire
d’abord toutes les chairs qui adhèrent au plastron.
Celui-ci étant détaché, les ailerons ou nageoires sont
enlevés, les intestins retirés et jetés ; et la graisse verte, qui
est utilisée pour le potage, est soigneusement recueillie et
mise de côté. Enfin, les chairs qui adhèrent à la carapace
sont détachées à leur tour et tenues en réserve en attendant
leur emploi.
Préparation du plastron et de la carapace. — Ces deux
parties, qui constituent la charpente osseuse extérieure delà
Tortue, fournissent seules la chair gélatineuse qui est
employée comme garniture du potage.
439
Pour les préparer, la carapace est sciée en 6 ou
8 morceaux et le plastron en 4 morceaux. Ces morceaux
sont mis à blanchir pendant quelques minutes à l’eau
bouillante, ou à la vapeur, pour pouvoir en détacher
l’écaille.
Celle-ci étant enlevée, les morceaux sont bien rafraîchis ;
marqués ensuite en cuisson comme une marmite ordinaire,
et avec la même garniture, renforcée seulement d’une petite
proportion d’herbes à tortue.
Le temps de cuisson nécessaire est de 5 à 6 heures.
Les morceaux sont alors retirés de la cuisson, et désossés.
Les morceaux de chair provenant des carapaces sont
rafraîchis, parés avec soin, et détaillés en carrés de 3 à
4 centimètres de côté.
Ce sont donc ces carrés de chair (ou plutôt de cuir si on
pouvait employer l’expression) qui, avec la graisse verte
pochée à Veau salée et escalopée ensuite, constituent la
garniture du potage. — La cuisson des carapaces doit être
réservée pour la préparation du potage, comme il va être
expliqué.
Apprêt du Potage. — On peut procéder de deux façons,
qui donnent d’ailleurs des résultats presque identiques :
1° Marquer une marmite avec les chairs de l’intérieur de
la Tortue, et en procédant comme pour la marmite
ordinaire ; puis dédoubler le bouillon qui en a été tiré, avec
du Consommé de bœuf très fort et gélatineux ; ainsi que
440
cela se pratique lorsque l’on emploie du potage Tortue de
conserve.
C’est, en somme, le procédé le plus pratique, surtout si le
potage doit être conservé pendant quelque temps.
2° Marquer une marmite ordinaire avec une quantité de
jarret de bœuf égale, en poids, au poids de la chair de
Tortue ; un demi-pied de veau et 500 grammes de jarret de
veau par kilo de bœuf.
Ajouter la chair de l’intérieur de la Tortue à cette
marmite ; ou la conserver pour en faire la base de la
clarification, dans le cas où l’on jugerait à propos de
clarifier le potage : (ce que nous ne conseillons pas).
Les condiments et aromates étant les mêmes dans les
deux cas, nous ne décrirons ci-dessous que la première des
deux méthodes indiquées.
Cuisson du Potage. — Mettre dans une marmite de
grandeur convenable : les chairs de l’intérieur de la Tortue
(qu’il ne faut pas confondre avec les chairs de la carapace et
du plastron), les os, la tête, et les ailerons ou nageoires. Ces
dernières auront dû être blanchies pour pouvoir en retirer
les écailles.
Mouiller avec la cuisson de la carapace et du plastron
d’abord ; puis, compléter le mouillement avec de l’eau
jusqu’à concurrence de 50 litres environ, pour une Tortue
du poids brut de 75 kilos ; de façon à obtenir, après la
cuisson, de 38 à 40 litres de potage.
441
Saler à raison de 5 grammes au litre ; porter à
l’ébullition, écumer, puis garnir la marmite avec : 6 kilos
500 de poireaux ; 1 kilo de céleri ; 2 kilos d’oignons piqués
de 10 clous de girofle ; 1 kilo d’échalotes, et 125 grammes
d’ail.
Au bout de 7 heures de cuisson, c’est-à-dire une heure
avant de passer le potage dont le temps de cuisson normal
est de 8 heures, ajouter à la garniture : 1° 4 zestes de citron ;
2° 1 bottillon d’herbes composé de : 8 grammes de basilic,
8 grammes de marjolaine, 4 grammes de sauge, 4 grammes
de romarin, 4 grammes de sarriette, et 4 grammes de thym ;
3° un sachet contenant 250 grammes de coriandre et
125 grammes de poivre en grains.
Pendant le temps de cuisson indiqué, l’ébullition doit être
maintenue lente et régulière.
Finalement, le bouillon est passé à la serviette ; puis on y
ajoute les morceaux de chair retirés de la carapace et du
plastron ; et le tout est débarrassé dans des pots en grès
spéciaux.
Pour servir. — Lorsque ce potage doit être servi,
l’assaisonnement est vérifié, et il est additionné finalement
de 2 à 3 centilitres de très vieux Madère par litre de potage.
— Un verre de Milk-Punch par personne doit toujours
l’accompagner.
Observation.
442
La chair de Tortue qui a servi à préparer le potage, n’a pas d’utilisation en
cuisine : seules, les nageoires sont parfois servies.
Dans ce cas, elles sont retirées de la marmite aux trois quarts de leur
cuisson ; et on achève celle-ci par un braisage au Madère.
Le Milk-Punch.
Proportions pour i litre : 3 décilitres et demi de sirop à
17 degrés (2 décilitres et demi d’eau et 125 grammes de
sucre) ; 2 petits zestes d’orange, et 2 petits zestes de citron ;
3 décilitres de rhum ; 1 décilitre de kirsch ; 1 décilitre et
demi de lait ; le jus de 3 oranges et de 3 citrons.
Préparation : Mettre le sirop en ébullition ; jeter dedans
les zestes d’orange et de citron, couvrir, et laisser infuser
pendant 10 à 12 minutes. Ajouter alors : le rhum, le kirsch,
le lait, le jus des oranges et citrons ; et laisser reposer
pendant 3 heures. — Filtrer au dernier moment, et servir
très froid.
443
point finale avec du vieux Madère, comme nous l’avons
expliqué plus haut.
444
Passer à la serviette ; ajouter au Consommé 15 grammes
de fécule délayée à froid ; mélanger vivement au fouet,
assaisonner à point comme sel et faire dépouiller pendant
un quart d’heure.
Chauffer au bain une boîte de tortue verte d’un litre ;
égoutter les morceaux pour les partager en carrés de
3 centimètres de côté, et les ajouter dans le potage.
Relever celui-ci au Cayenne, et le compléter, au tout
dernier instant, avec un filet de Worcestershire-sauce et
1 décilitre de Xérès.
445
Relever assez fortement en poivre au moment de servir.
446
dénommée « à l’Écossaise ».
447
Finir avec l’infusion de noyaux passée à la mousseline ;
verser dans la soupière, et compléter avec quelques
biscottes en petits morceaux.
NOTA. — On peut remplacer les biscottes par des biscuits à la cuiller
448
Garniture : 125 grammes de foies de volaille blonds,
finement escalopés, et sautés au beurre juste au moment.
449
revenir très vivement ce foie ; puis, mouiller d’un décilitre
de vin blanc, 1 décilitre et demi de sauce Espagnole, et
laisser cuire doucement pendant 10 minutes. Égoutter alors
foie et Mirepoix, et piler finement ; allonger la purée avec
la sauce, et passer à l’étamine.
Diluer cette purée avec 1 litre et demi de Consommé
ordinaire ; faire prendre l’ébullition, laisser bouillir pendant
2 minutes et relever l’assaisonnement.
Garniture : Petits croûtons en dés frits au beurre.
450
Passer le fonds de cuisson, et le mettre en dépouillement
pendant 20 minutes.
Pendant ce temps, désosser les morceaux, piler les chairs
et le foie, passer au tamis fin, et mettre la purée qui en
résulte dans la soupière.
Pour servir : Juste au moment, compléter le fonds avec la
valeur de 3 cuillerées d’infusion de basilic, marjolaine, et
romarin ; une pointe de Cayenne, et 60 grammes de beurre,
mis hors du feu.
Passer ce fonds au chinois sur la purée de lièvre, et en
remuant avec le fouet pour bien la diluer. Ajouter
finalement : les croûtons de chairs tenus en réserve, et 3 ou
4 cuillerées de vin de Porto.
451
Au moment de servir, donner un coup de fouet dans la
soupe.
452
Ajouter : 1 moyenne carotte ; 1 petit navet ; 1 branche de
céleri et 1 pomme de terre moyenne ; émincés en paysanne
ou détaillés en grosse brunoise ; — 100 grammes de cœur
de chou émincé ; 2 petites tomates pelées, pressées et
hachées.
Au bout de 25 minutes, ajouter encore : 1 décilitre et
demi de petits pois frais ; 40 grammes de haricots verts
cassés en petits morceaux et 100 grammes de riz ou de
spaghettis fragmentés. A partir de ce moment, laisser cuire
encore pendant 1 heure, et très doucement.
Ajouter au dernier moment : 6 grammes d’ail écrasé,
2 grammes de basilic, et une pincée de pluches de cerfeuil
hachés et mélangés à 15 grammes de lard gras râpé.
NOTA. — En principe, la Minestra comporte tous les légumes frais
disponibles.
453
Garniture : 2 pommes Reinette moyennes, pelées,
épépinées, détaillées en dés, et cuites au beurre.
455
concassées ; continuer la cuisson pendant 25 minutes
encore.
Dégraisser la Soupe, vérifier l’assaisonnement et le
relever, selon les goûts, de quelques gouttes de
Worcestershire-Sauce.
Verser dans la soupière, et ajouter 2 ou 3 cuillerées de riz
cuit à l’Indienne.
456
formule que nous donnons a été soigneusement revue, et rectifiée selon des
données que nous croyons certaines.
457
1. ↑ La plupart des pâtes pour potages, peuvent très bien se doser à la
cuiller ; la cuillerée ordinaire, ou cuillerée à soupe, pesant 20 grammes.
458
IV
HORS-D’ŒUVRE FROIDS ET
CHAUDS
Observation.
459
Ils sont de deux sortes : les Hors-d’œuvre froids et les
Hors-d’œuvre chauds, et ils sont absolument différents, tant
au point de vue de leur service que de leurs apprêts.
HORS-D’ŒUVRE FROIDS
460
Dans la responsabilité de cet abus, on doit faire une large
part à l’engouement qui sévit, à une certaine époque, pour
les choses de Russie.
On sait que, en Russie, la coutume est de dresser, dans
une pièce voisine de la salle à manger, un buffet garni de
nombreuses et diverses pâtisseries spéciales, poissons
fumés, etc., que les convives dégustent debout, en buvant
des liqueurs fortes, en attendant de prendre place à table.
L’ensemble des diverses préparations qui constituent
cette sorte de prologue au repas, est désigné sous le nom de
Zakouskis.
Des amphitryons et des Maîtres d’hôtel, plus zélés que
logiques, instaurèrent chez nous la mode des Zakouskis,
sans tenir compte de la différence que l’influence des
climats établit, entre les races, au point de vue du goût, des
habitudes, et des tempéraments.
Il est vrai que, à part de très rares exceptions, les articles
servis n’avaient de Zakouskis que le nom : ils se
composaient tout simplement de Hors-d’œuvre froids
ordinaires, servis sur la table même de la salle à manger, ce
qui était déjà une entorse donnée au principe.
On finit heureusement par comprendre le ridicule qu’il y
avait à affubler d’un nom si étrange (presque barbare), une
chose aussi simple et commune que les Hors-d’œuvre
froids, et il est bien rare de trouver maintenant, dans les
menus, ce vocable russe.
461
Nous estimons, quant à nous, que les Hors-d’œuvre
froids n’ont aucune raison d’être dans un dîner ; que leur
emploi est contraire à la logique, et ne peut avoir pour
résultat que d’atténuer la saveur des Potages.
Tout au plus, pourrait-on faire une exception en faveur du
caviar, dont la saveur de noisette, quand il est bien frais, ne
peut qu’impressionner favorablement le palais ; ainsi que
pour certaines huîtres fines, à condition de les accompagner
de vins du Rhin ou de Bordeaux blanc très secs. Mais les
poissons de toutes sortes et sous toutes les formes, les
salades diverses, et les légumes marinés devraient, nous le
répétons, être rigoureusement proscrits des menus de dîners.
Tout au contraire, l’usage des Hors-d’œuvre froids est
traditionnel pour les déjeuners et, là, ils sont, non seulement
nécessaires, mais indispensables.
Leurs combinaisons variées, mises en valeur par un
dressage élégant et correct, égaient la table et
impressionnent favorablement les convives, dès leur entrée
dans la salle à manger.
C’est sans doute la certitude de l’importance qu’ont les
Horsd’œuvre à ce point de vue, qui a fait transférer leur
préparation de l’office à la cuisine.
Les résultats de ce changement se sont traduits par une
prodigieuse amélioration des Hors-d’œuvre, tant dans leurs
préparations et variations que dans leur présentation ; et il
n’est peut-être pas de partie de l’art culinaire où, en ces
462
dernières années, le progrès se soit manifesté plus
sensiblement.
La variété de ces Hors-d’œuvre est infinie et il est
impossible d’indiquer, même approximativement, le
nombre de combinaisons qu’un artiste ingénieux peut
obtenir dans ce genre, où tous les produits usités en
alimentation sont susceptibles de trouver les emplois les
plus variés.
Aussi, doit-on proclamer qu’un bon Hors-d’œuvrier est
précieux dans une brigade ; car cette partie, pour secondaire
qu’elle paraisse, exige des qualités que l’on rencontre assez
rarement réunies : goût sûr et éclairé, esprit d’initiative,
sens artistique, et savoir professionnel.
Le Hors-d’œuvrier doit faire beau et bon avec peu de
chose, et c’est son travail, bien plus que la nature des
marchandises qu’il emploie, qui fait la valeur de ses
préparations.
463
Acéto-dolce (Produit italien). — Est un composé de
petits légumes et fruits divers, d’abord confits au vinaigre et
conservés ensuite dans un sirop de moût de muscat et de
miel additionné proportionnellement de moutarde.
Ce Hors-d’œuvre se sert tel, et se trouve dans le
commerce.
465
Paupiettes d’Anchois. — Aplatir légèrement les filets
d’anchois, et les masquer d’une purée quelconque de
poisson liée à la mayonnaise relevée au Cayenne. Les rouler
en paupiettes, et faire, sur chaque paupiette, un point de
Beurre d’anchois.
466
et cuites comme pour matelote au vin blanc avec
condimentation au Paprika.
Laisser refroidir dans la cuisson ; diviser ensuite les
tronçons en gros filets dans la longueur, dresser, recouvrir
avec la cuisson dégraissée, clarifiée, légèrement collée, et
laisser prendre au frais.
467
Barquettes diverses. — Croustades ovales, à bords
dentelés, qui se garnissent diversement.
Les Barquettes tiennent une large place dans la série des
Horsd’œuvre froids, et représentent, avec les Tartelettes qui
se préparent exactement de même, sauf la différence de
forme, le genre classé sous le nom de Frivolités.
Pâte pour Tartelettes et Barquettes. — Détremper
500 grammes de farine avec une pincée de sel,
250 grammes de beurre fondu, froid ; 1 œuf entier, 2 jaunes,
quelques gouttes d’eau. Travailler la pâte le moins possible,
la rouler en boule, et la laisser reposer au frais pendant
2 heures.
Avec cette pâte foncer Barquettes ou Tartelettes, et les
cuire à blanc, comme de coutume.
Garnitures des Barquettes et des Tartelettes. — Ces
garnitures sont à base de Beurres composés, ou à base de
gelée.
Le premier genre admet toutes les garnitures de Canapés
et autres, que peuvent inspirer le goût et la fantaisie.
Dans le second genre, la garniture est généralement
constituée au fond par une couche d’une mousse
quelconque, sur laquelle on dispose un élément d’une
couleur différente de celle de la mousse, qui est décoré et
nappé de gelée bien claire.
Exemple : Garnir le fond des Barquettes ou des
Tartelettes d’une couche de mousse rose de crevettes,
d’écrevisses ou de homard. Sur cette couche, disposer une
468
huître pochée bien blanche, ou une rondelle d’œuf dur
détaillée à l’emporte-pièce cannelé, décorée d’un point de
corail de homard au milieu du jaune ; ou un losange de filet
de sole décoré d’une pluche de cerfeuil, et napper de gelée à
hauteur des bords des Barquettes ou des Tartelettes.
On peut ainsi faire une variété considérable de ces Hors-
d’œuvre, q-ue le goût et l’idée font deviner, mieux qu’on ne
peut les indiquer.
469
dans un assaisonnement composé de : moutarde française,
montée à la crème épaisse et fraîche, relevé de jus de citron,
et complété avec sel et poivre dans les proportions
convenables.
470
Bigarreaux confits. — Choisir les fruits bien fermes et
les préparer en y laissant 2 centimètres de queue. Les mettre
en bocal, en disséminant quelques feuilles d’estragon dans
la masse ; couvrir avec du vinaigre bouilli additionné de
8 grammes de sel au litre, et laisser macérer pendant 15 à
20 jours. — Servir sur raviers avec quelques cuillerées de
marinade.
471
recommandable de beurrer copieusement le Toast pendant
qu’il est encore chaud, afin de le conserver moelleux.
Nous conseillons de garnir les Canapés à la poche munie
d’une douille cannelée, chaque fois que la garniture estime
purée, c’est-à-dire un beurre composé. — Cette méthode est
à la fois propre, expéditive, et permet de réaliser toutes les
fantaisies de dressage.
472
Canapés aux Crevettes. — Forme ronde : Masqués de
Beurre de crevette bien rose et entourés d’un cordon du
même. Le milieu garni d’une rosace de queues de crevettes
avec une câpre au milieu de la rosace.
473
Canapés de Homard. — Forme carrée : Masqués de
Beurre de homard et bordés d’un cordon d’œuf dur haché
finement et lié à la Mayonnaise. Le milieu garni de fine
julienne d’escalopes de homard.
474
Canapés Printaniers. — Forme ronde : Masqués au
Beurre de Montpellier, bordés de jaune d’œuf dur haché ; le
milieu garni de feuilles de cresson alénois, ou de toutes
petites feuilles de cresson d’eau.
475
absolument, car le Caviar frais, dont la saveur est parfaite, n’a besoin d’aucun
condiment d’appui.
476
Proportions pour 1 kilo de cèpes : Un demi-litre de
vinaigre, 1 décilitre et demi d’huile, 10 grammes d’ail
broyé ; fragments de thym et de laurier, 6 grains de gros
poivre, une pincée de coriandre, une pincée de fenouil et
une petite racine de persil. Faire bouillir tout doucement
pendant 10 minutes avant de verser sur les Cèpes. Laisser
macérer pendant 8 jours, et servir avec marinade.
Pour conserve : Donner 35 minutes d’ébullition pour
boîtes d’un litre ; 25 minutes pour boîtes d’un demi-litre, et
20 minutes pour boîtes d’un quart de litre.
477
dresser sur raviers juste au moment de servir, les arroser de
verjus reposé et bien décanté, et semer dessus un peu de
gros sel et un peu de cerfeuil haché. (Le cerfeuil est
facultatif.)
478
valeur de 100 grammes de pomme de reinette pelée et
émincée par livre de julienne ; et assaisonner comme une
salade ordinaire.
479
Concombres en Salade. — Peler les concombres, les
fendre dans la longueur, les épépiner, et les émincer
finement. Saupoudrer de sel fin, et laisser dégorger pendant
25 à 30 minutes. Égoutter à fond ensuite ; assaisonner au
moment de : poivre, huile et vinaigre, et condimenter de
cerfeuil haché.
480
délicats et particulièrement recommandables.
Dans ce cas, l’appareil indiqué plus haut est additionné
de quelques cuillerées de gelée fondue (cette gelée en
rapport avec l’élément de base), avant d’y mélanger la
crème fouettée.
Cet appareil est moulé alors dans de tout petits moules
décorés après avoir été légèrement huilés. Des moules
historiés, à petits-fours, conviennent très bien pour cela.
481
Duchesses diverses. — Au Caviar. — Les garnir de
caviar frais, ou de crème de caviar ; lustrer à la gelée et
servir glacé.
A la Norvégienne. — Fourrées d’une purée de Kilkis au
beurre, et lustrées à la gelée.
Au Saumon fumé. — Fourrées d’une purée de saumon
fumé au beurre, ou de crème de saumon fumé. Lustrer à la
gelée et servir très froid.
482
Préparation : Quels qu’ils soient, faire colorer à l’huile
très chaude les poissons bien nettoyés, essuyés dans un
linge, et passés à la farine. La coloration étant obtenue,
retirer les poissons, et les ranger dans un plat creux ou autre
ustensile.
Chauffer l’huile jusqu’à ce qu’elle fume légèrement et
jeter dedans, pour un demi-litre d’huile : 8 gousses d’ail non
épluchées, une demi-carotte et 1 oignon coupés en rouelles
très minces. Laisser frire pendant quelques instants et
ajouter : 3 décilitres de vinaigre, 1 décilitre et demi d’eau,
10 grammes de gros sel, brindilles de thym, une demi-
feuille de laurier, 3 queues de persil, et 2 petits piments.
Donner 12 minutes d’ébullition ; verser bouillant sur le
poisson ; et laisser mariner pendant 24 heures.
— Servir avec quelques cuillerées de marinade bien
froide.
483
Filet d’Anvers. — Se détaille en tranches très minces
qui sont partagées en triangles et roulées en cornets, comme
il est expliqué aux « Cornets d’York ».
484
Les égoutter, et après les avoir épongés à fond, les
enrober de Mayonnaise collée à la gelée Saupoudrer
légèrement de persil haché finement, et laisser prendre la
sauce.
Se servent tels, ou dressés sur petits canapés ayant la
forme et les dimensions des goujons.
485
Harengs aux Haricots verts. — Pour cette préparation,
on emploie des harengs spéciaux : les premiers pêchés de la
saison, et ayant macéré très peu de temps dans une saumure
aromatisée, qui est le secret des pêcheurs de Hollande.
Ces harengs se vendent jusqu’à 3 francs la pièce.
Pour les servir, on enlève simplement la peau, et on les
dresse tels avec un peu de persil frais. On les accompagne,
soit d’une salade de haricots verts, soit de haricots verts
frais au beurre.
486
et dresser cette salade en forme de hareng. Rapporter tête et
queue sur chaque hareng imité.
487
un creux au milieu ; placer dans ce creux une huître de
Whistable ou de Burnham, ébarbée, et assaisonnée d’un
soupçon de poivre du moulin et d’une goutte de jus de
citron.
488
Melon Cantaloup. — Doit être choisi mûr à point, bien
parfumé, et être servi sur des feuilles vertes avec glace en
neige, ou avec des morceaux de glace bien claire autour.
490
Mûres. — Elles doivent être choisies parmi les plus
grosses, et bien à maturité. — Se servent comme les figues.
491
Œufs farcis et garnis. — Les œufs pour Hors-d’œuvre
se façonnent de multiples façons, et peuvent se garnir de
toutes purées, salpicons, macédoines, salades, etc.,
susceptibles d’avoir leur emploi dans cette partie du service.
Le talent et la fantaisie sont ici tout puissants, et la
moindre idée peut suppléer à la nomenclature la plus
longue.
493
Poivrons doux. — S’apprêtent comme les Pimentos.
(Voir ci-dessus.)
494
Radis. — Leur apprêt est du ressort de l’office, mais on
les utilise fréquemment pour le décor des Hors-d’œuvre.
495
Les ranger en plaque huilée, et les couvrir de la quantité
de vin blanc nécessaire. Saler à raison de 8 grammes au litre
de mouillement, et ajouter : tomates concassées, racine de
persil, fenouil, thym et laurier, pointe d’ail, poivre en
grains, coriandre et safran. Ce dernier condiment doit
donner la note dominante dans l’ensemble.
Faire partir en ébullition ; tenir ensuite en simple
frémissement pendant 10 à 12 minutes, et laisser refroidir
dans la cuisson.
Servir avec marinade et lames de citron pelées à vif, sans
y laisser de pépins.
496
Ilest donc difficile d’indiquer, même d’une façon
succincte, des fantaisies qu’une idée ou un caprice font
éclore ; qui plaisent le jour et sont oubliées le lendemain
pour des combinaisons nouvelles ou plus originales.
497
Mariner pendant 2 minutes avec huile et vinaigre, pincée
de Paprika, et sauter la julienne de temps en temps.
Lier d’une sauce Mayonnaise additionnée d’une légère
purée d’herbes aromatiques.
Dresser, et entourer de rondelles d’œufs durs, d’égales
dimensions.
498
petit, comme pour une sauce Mayonnaise, la valeur de
2 décilitres de crème épaisse et bien fraîche.
499
Sigui fumé. — Se détaille en minces aiguillettes, comme
tous les poissons fumés.
500
Thon à l’huile. — Conserve. — Se dresse effeuillé, sur
ravier, avec persil frisé et filet d’huile.
501
purée de poisson, ou d’une fine macédoine, liées à la sauce
Mayonnaise additionnée de gelée.
Tenir sur glace ou au timbre pendant 1 heure, et détailler
en quartiers.
NOTA. — Une très jolie préparation de tomates en quartiers, consiste à peler
des tomates moyennes qui sont ensuite divisées en 8 quartiers. Après avoir
supprimé les semences, ces quartiers sont assaisonnés, et garnis d’une belle
rosace, faite avec un Beurre-crème quelconque, couchée à la poche munie d’une
douille cannelée.
502
Vrilles de vigne. — Ce Hors-d’œuvre se fait à l’époque
où les vrilles sont très tendres, c’est-à-dire de juillet à août ;
elles doivent être aussi fraîchement cueillies que possible.
Les tenir dans l’eau glacée pendant un quart d’heure ;
puis, les égoutter, les plonger dans un poêlon d’eau
bouillante salée, et leur donner 5 minutes d’ébullition.
Les égoutter à fond, et les mettre aussitôt dans une terrine
avec, par 250 grammes de vrilles : 15 grammes de feuilles
d’estragon, et un bouquet de 4 feuilles de cassissier.
Couvrir de vinaigre bouillant ; laisser macérer au frais
pendant 4 ou 5 jours, et servir avec accompagnement de
marinade.
503
SÉRIE DES HORS-D’ŒUVRE
CHAUDS
Observation.
504
On ne doit donc les comprendre que comme une sorte
d’intermède, et s’attacher à n’en faire que des préparations
minuscules et mignonnes, quelque chose comme un petit-
four spécial, susceptible d’amuser le convive, mais non de
le rassasier.
Si nous prenons pour exemple les Bouchées, qui
représentent le genre de Hors-d’œuvre chaud le plus usité,
le terme même indique clairement et nettement que ce doit
être une préparation de volume très restreint ; ainsi en est-il
pour tous les Hors-d’œuvre chauds, sans distinction.
Dans la série de Hors-d’œuvre chauds exposée ci-après,
nous avons tenu à faire figurer tous les genres usités, mais
nous n’avons pu nous astreindre à indiquer toutes les
variétés qui en peuvent dériver. En réalité, beaucoup de nos
recettes sont des types dont, par de légères modifications,
peuvent découler de nouvelles séries : c’est à l’intelligence
de l’ouvrier à discerner les développements qu’il est
possible de leur donner, et à les mettre en pratique selon ses
idées et ses ressources.
Nous avons confondu dans la Série, selon l’ordre
alphabétique, les Hors-d’œuvre russes chauds, ne jugeant
pas qu’il fût nécessaire de leur consacrer un chapitre
spécial. On les trouvera donc à leur place, sous les
dénominations consacrées par Petit ; le meilleur guide que
nous connaissions pour la Cuisine russe.
505
Allumettes aux Anchois. — Bande de feuilletage de
longueur indéterminée, ayant 7 centimètres de largeur et un
demi-centimètre d’épaisseur.
La masquer de fine farce de poisson au Beurre
d’anchois ; détailler en rectangles de 2 centimètres de
largeur ; poser un filet d’anchois en longueur sur chaque
rectangle farci, relever sur plaque, et donner 12 à
14 minutes de cuisson.
507
Refroidir, masquer d’une couche de farce ramollie à
l’œuf battu, et paner à l’anglaise en donnant aux attereaux
une forme cylindrique. — Faire frire au moment ;
remplacer les brochettes de bois par des hâtelets, comme il
est dit, et dresser sur tampon.
509
Enrober d’une sauce Villeroy additionnée de l’eau des
huîtres réduite ; paner à l’anglaise, et rouler les attereaux en
cylindre.
Frire au moment, et dresser comme de coutume.
510
démouler en trempant légèrement les moules à l’eau tiède.
Paner à l’anglaise, avec mie de pain fraîche et très fine ;
frire au moment. Dresser sur serviette avec touffe de persil
frit bien vert au milieu.
NOTA. — 1° L’appareil des barquettes peut être un Salpicon de volaille, de
gibier, de foie gras, de crevettes, de homard, de queues d’écrevisses ; ou bien
une Purée de volaille, de gibier, ou de foie gras.
511
Barquettes de Filets de Soles. — Garnir le fond des
barquettes d’un salpicon de filets de soles, truffes et
champignons, lié à la sauce Normande. Napper légèrement
de même sauce, et compléter avec de toutes petites
escalopes de filets de soles pochés, alternées de lames de
truffes bien noires.
512
Barquettes de Laitances au Parmesan. — Garnir le
fond des barquettes d’une cuillerée de sauce Mornay ; poser
sur cette sauce une laitance pochée au vin blanc. Recouvrir
celle-ci, à la poche, avec un appareil de Soufflé au
Parmesan, et cuire pendant 7 à 8 minutes à four de chaleur
modérée.
513
moment dans une pâte à frire légère, et mettre à grande
friture bien chaude.
Dresser en buisson, sur serviette, avec bordure de persil
frit.
514
Beignets à l’Italienne. — Appareil : 250 grammes de
blanc de volaille et 150 grammes de jambon maigre, cuit,
coupés en dés ; 125 grammes de Parmesan frais pilé en pâte
avec une petite cervelle de veau pochée et froide.
Mélanger dés de volaille et de jambon à la pâte de
Parmesan.
Préparation : Diviser l appareil en parties de la grosseur
d’un œuf de pigeon ; les rouler en boules sur la table
farinée ; enrober au dernier moment de pâte à frire
ordinaire, et plonger à grande friture bien chaude.
515
Beignets à la Mathurine. — Appareil de pâte à choux
sans sucre, additionné de filets de harengs et de sardines à
l’huile coupés en petits dés, dans les proportions de 30
grammes de chaque par 125 grammes de pâte à choux.
Pour l’apprêt et le traitement à la friture, procéder
exactement comme pour les Beignets soufflés ordinaires.
516
Paner à l’anglaise, avec mie de pain excessivement fine ;
frire au dernier moment, et servir sans aucun retard.
NOTA. — Les Beurrecks peuvent se faire également en rissoles de différentes
formes, mais elles doivent être, de même, panées à l’anglaise.
518
Bouchées à la Hollandaise. — Forme ovale unie.
Garniture : Salpicon de saumon fumé, poché, lié à la
sauce Hollandaise, avec une belle huître pochée et ébarbée,
sur chaque Bouchée.
519
Garniture : Salpicon de filets de soles pochés, lié d’une
sauce Béchamel finie au Beurre d’anchois.
Placer sur chaque Bouchée une belle olive tournée,
fourrée d’une purée de sole à l’estragon et cerclée d’une
mince lanière de filet d’anchois.
521
Bouchées Saint-Hubert. — Forme ronde cannelée et
très petites.
Garniture : Purée de gibier noir, relâchée avec la somme
nécessaire d’excellente sauce Espagnole de gibier. —
Minces rondelles cannelées de champignons, pour
couvercles.
522
Elles se servent aussi avec certains légumes, notamment
avec les céleris et les cardons. Dans ce cas spécial, elles
sont garnies de moelle en dés, pochée, liée à la glace de
viande. Une rondelle de moelle pochée figure le couvercle,
et elles sont dressées autour du légume.
En quelque circonstance que ce soit, ou les Bouchées
sont appelées à jouer ce rôle, elles doivent être très petites
et bien feuilletées.
525
Cassolettes Alice. — Prendre de petites cassolettes plus
larges que hautes ; les beurrer et les foncer d’une mince
couche d’appareil à pomme Duchesse.
Garnir l’intérieur de petites escalopes de blanc de volaille
liées au Velouté réduit. Recouvrir d’une petite abaisse de
même appareil, levé à l’emporte-pièce cannelé ; dorer, et
faire colorer au four pendant 12 à 14 minutes.
526
Colombines. — Leur préparation est la même que celle
des « Barquettes à la Chevreuse », à cette seule différence
qu’elles se font en moules à tartelettes. Leur enveloppe est
faite de même d’un appareil de semoule lié au Parmesan et
aux jaunes d’œufs, et toutes les garnitures des Bouchées
(salpicons ou purées) leur sont applicables, en ayant soin de
leur donner la consistance d’un appareil à croquettes.
Leur appellation est toujours déterminée par l’élément
principal de la garniture.
527
Les inciser assez profondément pour les fourrer d’une
purée de foie gras truffée, et les enrober de sauce Villeroy.
Les parer après refroidissement complet de la sauce, et les
panera l’anglaise.
Frire au moment à friture bien chaude, et dresser en
buisson, sur serviette, avec bordure de persil frit.
528
Cromesquis à la Polonaise. — Préparer les rectangles
d’appareil comme ci-dessus, et les envelopper chacun d’une
crêpe sans sucre, excessivement mince. Au moment de
plonger les cromesquis dans la friture, tremper la partie où
les bords de la crêpe se rejoignent, dans une pâte à frire
claire : cela pour assurer la soudure, et traiter à grande
friture. — Dresser de même.
529
Le diviser ensuite en rectangles de 7 à 8 centimètres de
long sur 3 de large ; paner deux fois à l’anglaise, avec mie
de pain très fine, pour doubler le volume de la croûte
extérieure, et frire au moment à grande friture bien chaude.
— Dresser sur serviette avec persil frit.
530
Formes : Elles sont variables et d’ailleurs facultatives.
Néanmoins, nous indiquons celles qui sont le plus
généralement adoptées dans les recettes qui suivent. —
Diviser l’appareil en parties du poids moyen de
70 grammes, leur donner la forme adoptée, et les paner à
l’anglaise, en veillant à ce que l’appareil soit bien enduit
d’œuf partout, afin qu’il soit bien maintenu, et ne puisse
s’échapper dans la friture.
Traitement : Mettre toujours les croquettes à grande
friture, afin d’assurer le saisissement, c’est-à-dire la
solidification immédiate de l’enveloppe d’œuf et de mie de
pain combinés ; laquelle, formant une croûte résistante,
s’oppose à tout échappement des éléments de l’intérieur.
Dressage et accompagnement ; Les croquettes se
dressent toujours sur serviette avec persil frit.
Leur accompagnement est une sauce ou un coulis léger
en rapport avec l’élément principal.
NOTA. — Le principe d’apprêt étant bien établi, nous ne donnons, dans les
recettes de croquettes qui suivent, que la composition de l’appareil, et les sauces
d’accompagnement.
533
Croquettes de Gibier. — Sans spécification de nature, le
salpicon peut comporter toutes chairs de gibiers
disponibles, avec champignons et truffes, selon les
proportions ordinaires. Liaison à la sauce Demi-glace
réduite.
Croquettes en forme de bouchon.
Accompagnement : Sauce Poivrade claire, ou coulis de
gibier léger.
534
lait de coco, condimentée au currie et réduite à fond. —
Croquettes en forme de bouchon.
Accompagnement : Sauce Currie.
535
Croquettes à la Nantaise. — Salpicon de chairs cuites et
froides d’un seul ou de plusieurs poissons, additionné du
tiers de son poids de champignons hachés, et lié d’une
sauce poisson réduite.
Croquettes en forme de rectangles étroits, panées à
l’anglaise, et frites au moment.
Accompagnement : Sauce Tomate claire.
536
forme et la grosseur d’un petit œuf de poule. Paner à
l’anglaise, avec mie de pain excessivement fine ; frire au
moment.
Accompagnement : Velouté à l’essence de champignons.
537
râpé, par 100 grammes de riz ou de semoule (compris
crus) ; étaler l’appareil sur plaque beurrée, en couche de
3 centimètres d’épaisseur.
Après refroidissement, détailler l’appareil avec un
emporte-pièce uni de 3 centimètres et demi de diamètre, en
trempant celui-ci à l’eau chaude pour la facilité de la coupe.
Paner 2 fois les morceaux à l’anglaise, en ménageant un
couvercle ; faire frire, et retirer l’intérieur, en laissant une
épaisseur d’un quart de centimètre.
3° Croustades en pommes duchesse : Garnir d’appareil à
pomme duchesse, et en le foulant fortement, des moules à
darioles beurrés. Tremper les moules à l’eau chaude,
démouler, et paner 2 fois à l’anglaise ces petits cylindres de
pomme duchesse. Faire frire, et vider l’intérieur, en laissant
une épaisseur de parois d’un quart de centimètre.
539
cuites à blanc.
Garniture : Escalopes de ris de veau, petites quenelles,
champignons en gros dés, petites crêtes et rognons, saucés
d’une Demi-glace au Madère.
540
Pocher le foie de raie dans un court-bouillon fortement
aromatisé ; égoutter à fond, détailler en dés et garnir les
croûtes. Arroser le foie de Beurre noisette, ajouter une
goutte de jus de citron, et semer un soupçon de persil haché
dessus.
541
Dartois aux Anchois, ou Sausselis. — Abaisser un
morceau de feuilletage en bande de 9 à 10 centimètres de
large, sur un demi-centimètre d’épaisseur ; la longueur à
volonté. Relever sur plaque mouillée, masquer la bande
d’une couche de farce de merlan au Beurre d’anchois, en
laissant toutefois 1 centimètre et demi de pâte non masquée
sur les bords, pour assurer le soudage de la seconde abaisse.
Ranger sur la farce une garniture de filets d’anchois coupés
en minces lanières, et en disposant ceux-ci en quadrille ou
en grille ; couvrir d’une seconde abaisse de feuilletage de
mêmes longueur et largeur, mais un peu plus épaisse que
celle du dessous ; la souder sur les bords laissés libres et
légèrement mouillés. — Parer légèrement le tour du
Dartois, chiqueter de la pointe du couteau ; dorer et rayer en
traçant les divisions de détail des Dartois de 3 en
3 centimètres. Cuire à four chaud pendant 20 à 25 minutes.
Détailler en sortant du four et dresser sur serviette.
542
Écrevisses farcies. — Cuire les écrevisses à la Mirepoix
bordelaise. (Voir Écrevisses à la Bordelaise, Chap. des
Poissons et Crustacés.)
Détacher avec des ciseaux une bande de test, sur toute la
longueur du dos des écrévisses ; retirer les queues et les
couper en dés.
Retirer également l’intérieur des coffres ; y ajouter un
peu de sauce Béchamel réduite ; passer au tamis, mélanger
à ce coulis les dés de queues, et en garnir les carapaces
d’écrevisses. — Saupoudrer de mie de pain très fine, arroser
de beurre fondu, glacer vivement, et dresser sur serviette.
543
Fondants de Bécasse à la Castellane. — Appareil
composé de : 3 parties de purée de bécasse, 1 partie de
purée de foies de volaille sautés au beurre, 1 partie de purée
de marrons passée à l’étamine, et 1 partie de sauce Salmis
de bécasse très réduite.
Bien mélanger le tout, étaler sur plafond beurré, et
refroidir sur glace.
Diviser l’appareil en parties du poids de 60 grammes ;
mouler en forme de poires allongées ; paner à l’anglaise
comme il est dit, et faire frire au moment.
544
Fondants de Grives à la Liégeoise. — Rôtir les grives à
la casserole en les tenant saignantes, déglacer avec quelques
gouttes de fonds de gibier, Madère, et ajouter 4 baies de
genièvre par 12 grives. Piler les grives, passer au tamis, et
ajouter à la purée le tiers de son poids de foies de volaille
raidis au beurre et de beurre bien ferme.
Traiter les fondants comme il est expliqué plus haut ; les
frire au moment, et piquer une patte de grive sur chaque.
545
« Marinade » ; préparations entre lesquelles pourtant la
différence est nette.
Les éléments du Fritot sont généralement : des escalopes
de volaille, de cervelle, des pieds de mouton, de la peau de
tête de veau, etc. Ces éléments sont toujours cuits à
l’avance, marinés avec jus de citron, filet d’huile et fines
herbes ; enrobés de pâte à frire, frits, et accompagnés d’une
sauce Tomate.
Or, il est arbitraire de désigner une telle préparation sous
le nom de Marinade, car la marinade sommaire des
éléments n’en peut justifier l’adoption.
La Marinade se distingue du Fritot en ce que : 1° ses
éléments sont toujours traités à cru ; 2° qu’ils sont marinés
plus longtemps et avec les aromates que comporte la
marinade ordinaire à cru ; 3° que ces éléments, épongés au
sortir de la marinade, sont farinés, panés à l’anglaise, au
lieu d’être enrobés de pâte à frire, et traités au Beurre
clarifié, ce qui rend absolument dissemblables les deux
préparations, lors même qu’elles comportent les mêmes
éléments ; puisque le principe établit : que tout élément de
Fritot est cuit à l’avance, tandis que les éléments des
Marinades sont employés crus.
546
d’un demi-décilitre de crème, par parties de 200 grammes
du poids total de l’appareil.
Bien mélanger : cuire dans une poêle, et au beurre
clarifié, comme des crêpes.
547
5 blancs montés en neige bien ferme.
Cuire dans une poêle, à la bouche du four, et détailler à
volonté.
549
Les dresser par trois, sur une rondelle de citron, ajouter
une pincée de feuilles de persil frit bien vert et dresser sur
serviette.
550
Passer au tamis ; monter cette purée sur la glace avec
environ 4 décilitres de crème, et y ajouter une cuillerée de
farce mousseline de merlan.
Garnir d’un peu d’appareil le fond de coquilles
concaves ; placer dans chacune une huître pochée, parée, et
enrobée de sauce Villeroy ; recouvrir d’appareil, lisser
celui-ci en dôme, et entourer la base d’une ligne de mie de
pain fine et sèche.
Pocher à four doux pendant 12 minutes.
551
abaisses d’appareil à pomme duchesse.
Les Mazagrans pour Hors-d’œuvre chauds se font en
moules à tartelettes, et sont susceptibles d’admettre tous les
salpicons usités pour Bouchées, Croquettes, ou Rissoles.
Ils prennent toujours le nom de l’élément principal de la
garniture.
Apprêt. — Foncer d’une mince abaisse de pomme
duchesse des moules à tartelettes unis, beurrés, et garnir
l’intérieur d’un salpicon serré et froid, en l’élevant
légèrement en dôme. Couvrir avec une seconde abaisse de
pomme duchesse coupée à l’emporte-pièce cannelé, et bien
la souder.
Dorer, placer au milieu du dôme une rondelle cannelée en
même appareil, et faire colorer au four ; la coloration est, du
reste, la seule chose à obtenir, puisque tous les éléments du
Mazagran sont cuits.
Démouler en sortant du four, et dresser sur serviette.
553
de l’élément principal de leur garniture.
On les masque d’une couche de la garniture adoptée et,
après les avoir roulés en paupiettes, on affranchit les
extrémités. Les Pannequets sont ensuite détaillés eu
losanges et dressés sur serviette.
554
d’un emporte-pièce rond de 5 centimètres de diamètre, et
dorer. Compter 13 à 15 minutes de cuisson à four chaud.
555
Pâtés à la Manon (PETITS). — Se préparent exactement
comme les Petits pâtés à la Bourgeoise, en remplaçant le
hachis par du Godiveau additionné de langue bien rouge
hachée finement.
556
gras frais ; une cuillerée de fines herbes cuites et autant de
truffe hachée.
Piler finement et séparément : dés de filet de mouton,
foies de volaille et lard ; rassembler les trois éléments et les
piler encore ensemble ; passer au tamis, et mélanger dans la
farce fines herbes et truffe.
557
Pellmènes Sibériens (Hors-d’œuvre russe). — Genre de
ravioles, en pâte à nouilles abaissée très mince, faites en
forme de petits pâtés avec deux abaisses rapportées,
enfermant gros comme une noix de l’appareil suivant :
Appareil : Jambon gras et maigre, et la même quantité de
chair de gelinotte rôtie, coupés en dés. Assaisonner de sel,
poivre, muscade ; ajouter un peu de persil haché et lier ce
salpicon avec la valeur d’une bonne cuillerée de sauce
Espagnole réduite, par 100 grammes de salpicon.
Préparation : Pocher les Pellmènes à l’eau bouillante
pendant un quart d’heure. Égoutter, dresser en timbale
chaude, arroser de beurre fondu additionné de jus de citron,
persil haché, et filet de glace de viande fondue.
558
— Au moment de servir, plonger les piroguis à grande
friture chaude, et dresser sur serviette.
560
NOTA. — Pour le Kache, Voir Série des Appareils auxiliaires, Chapitre des
Garnitures.
561
— Au moment de servir, introduire dans chaque Piroguis
la valeur d’une cuillerée à café de sauce Colbert.
562
d’épaisseur ; garnir le milieu avec l’appareil ci-dessus ;
mouiller légèrement les bords, et couvrir avec des abaisses
de feuilletage de mêmes dimensions que les précédentes.
Dorer, et donner 18 minutes de cuisson à four chaud.
563
NOTA. — Pour la préparation complète du Vésiga, Voir Coulibiac de
Saumon, Chapitre des Poissons.
564
Rapporter les parties enlevées, pour rendre aux pommes
leur forme primitive ; les ranger sur plaque, côté rapporté en
dessous ; passer au four pendant 20 minutes, et dresser sur
serviette.
565
Les tranches de lard peuvent être alternées de minces
lames de Gruyère, mais cette addition est facultative, et en
dehors du principe local.
Emplir la platine ou le flan foncé, et déjà garni de lard
avec un appareil composé de : 4 décilitres de crème, 3 petits
œufs, une pincée de sel fin. Compléter avec 25 grammes de
beurre, divisé en parcelles, réparties sur l’appareil.
Compter 30 à 33 minutes de cuisson à four moyen.
Détailler la quiche en triangles, quand elle n’est plus que
tiède.
566
Ajouter 50 grammes de Gruyère frais râpé et 50 grammes
de même fromage coupé en tout petits dés, par quart de Pâte
à choux qui représente un poids de pâte de 650 à
670 grammes.
Coucher sur plaque en forme de choux moyens ; dorer,
semer sur chaque chou une pincée de Gruyère frais détaillé
en brunoise, et cuire à four de moyenne chaleur pendant 12
à 15 minutes.
Dresser sur serviette en sortant du four.
568
Rissoles à la Bressanne. — Appareil composé d’un
salpicon de foies de volaille sautés au beurre, lié d’une
sauce Duxelles réduite, additionnée de champignons cuits
finement émincés.
Se font en pâte à foncer fine, en forme de chausson
dentelé.
569
Se font en rognures de feuilletage et en forme de
chausson uni. Dorer, et saupoudrer de chapelure très fine.
Rissoles à la Joinville. — Appareil composé de queues
de crevettes, julienne courte de champignons et de truffes,
lié d’une sauce Normande réduite finie au moment avec
Beurre de crevette et d’écrevisse.
Se font en rognures de feuilletage, en forme de chausson
cannelé.
570
Se font en rognures de feuilletage, de forme ovale, avec
deux abaisses cannelées, soudées et appuyées avec le dos
d’un coupe-pâte.
571
Se font en rognures de feuilletage, et en forme de bourse
plissée.
NOTA. — L’ancienne cuisine les dénommait « Rissoles au Blanc-manger ».
572
Sausselis de Filets de Soles. — Voir Dartois de filets de
soles.
573
Soufflés de Gibier (PETITS). — Appareil pour
10 caisses : Piler finement 250 grammes de chair de gibier
cuit (gibier à poil ou à plume), en y ajoutant 1 décilitre et
demi de sauce Béchamel additionnée de quelques cuillerées
de fumet du gibier en préparation et réduite. — Passer au
tamis fin.
Ajouter 2 jaunes et 3 petits blancs d’œufs fouettés en
neige ; dresser en caisses ou en cassolettes, et cuire comme
les petits Soufflés précédents.
574
Soufflés à la Parmesane (PETITS). — Appareil pour
10 caisses : Délayer 150 grammes de farine avec
4 décilitres de lait bouilli ; assaisonner de sel, poivre et
muscade, faire prendre l’ébullition en remuant et ajouter,
hors du feu : 60 grammes de Parmesan râpé, 30 grammes de
beurre, 4 jaunes d’œufs et 4 blancs montés en neige bien
ferme. Dresser en caisses ou en cassolettes comme ci-
dessus, et cuire de même.
575
Soufflés à la Suissesse (PETITS). — Appareil pour 10
Soufflés : Préparer l’appareil dans les proportions et comme
il est dit aux « Petits Soufflés à la Parmesane », mais en
mettant 1 blanc d’œuf en moins. Dresser cet appareil, en
forme de choux, dans des petits moules à tartelettes beurrés.
— Ranger ces moules dans un sautoir, avec un peu d’eau
chaude dans le fond de celui-ci et pocher au four, pendant
15 minutes, sans aucune ébullition.
Démouler et ranger les Soufflés sur un plat creux, beurré
et saupoudré de Parmesan. En saupoudrer également la
surface des Soufflés et, 12 minutes avant de servir, verser
de la crème crue dans le plat, en quantité suffisante pour
qu’elle arrive à mi-hauteur des Soufflés.
Mettre à four doux et, quand la coloration est obtenue, les
choux doivent avoir absorbé toute la crème.
576
Subrics à l’Italienne. — Appareil pour10 Subrics :
Couper en dés 2 cervelles de veau pochées au court-
bouillon et bien froides (ou l’équivalent en cervelles de
bœuf ou de mouton). Battre 3 œufs en omelette, en y
ajoutant une bonne cuillerée de farine ; assaisonner de sel et
poivre ; mélanger dans les œufs la cervelle et 100 grammes
de Parmesan râpé.
Cuire les subrics dans un sautoir avec beurre et huile très
chauds en procédant comme ci-dessus.
Dresser sur serviette avec quartiers de citrons.
Subrics Piémontais. — Appareil pour 10 Subrics : Avec
125 grammes de riz du Piémont, préparer un rizot. (Voir
Rizot, Série des Farinages, Chapitre des Légumes.)
Mélanger dans ce rizot : 60 grammes de jambon maigre
haché, 50 grammes de Parmesan râpé et 2 œufs battus en
omelette.
Former les Subrics à la cuiller et les faire colorer au
beurre clarifié brûlant.
577
Après cuisson, fourrer l’intérieur de crème pâtissière au
Parmesan et dresser sur serviette.
NOTA. — Cette Talmouse, genre Pont-Neuf, est celle qui peut se dénommer
« à la Bagration » et non à la Rohan, ou à la Royale, ainsi qu’elle est parfois
désignée.
578
Tartelettes à la Châtillon. — Appareil de Champignons
émincés à cru, sautés au beurre, et liés avec une sauce
Béchamel fine. Avec cet appareil, garnir des Croûtes de
tartelettes cuites à blanc ; recouvrir d’une mince couche de
farce de volaille à la crème, ranger sur plaque, passer à four
doux pendant quelques minutes pour pocher cette farce.
Dresser les tartelettes sur serviette en les sortant du four.
580
Salmis et placer, sur chaque Soufflé, un très petit
champignon cuit bien blanc.
Tartelettes à la Polonaise. — Foncer en pâte à foncer
ordinaire de grands moules à tartelettes unis, beurrés.
Garnir de choucroute cuite, égouttée, additionnée de
3 cuillerées de Kache (voir Série des éléments auxiliaires,
Chapitre des Garnitures) et de 2 œufs durs hachés par livre
de choucroute.
Recouvrir d’une mince abaisse de pâte ; souder ; dorer ;
pratiquer une légère fente pour l’échappement de la vapeur ;
ranger sur plaque et cuire à four moyen pendant 20 minutes.
En sortant les tartelettes du four, introduire dans
l’intérieur un peu de sauce Demi-glace.
581
donnant à cette couche de farce une épaisseur bien égale de
5 millimètres.
Garnir le milieu d’un salpicon de : langue écarlate, blanc
de volaille et truffes, lié au velouté.
Recouvrir le salpicon d’une couche de farce, et mettre les
timbales à pocher 15 à 18 minutes à l’avance.
Démouler et dresser en Couronne.
Accompagnement : Sauce Demi-glace.
582
Accompagnement : Sauce Périgueux.
583
près refroidir, cette farce se détaillant bien mieux froide que
chaude.
Beurrer des moules hexagones (moules à 6 pans) ;
décorer le fond d’une lame de foie gras, et foncer les
moules avec des rectangles de farce taillés sur un patron
ayant exactement les dimensions des parois des moules.
Chemiser très légèrement avec de la farce de volaille ;
garnir l’intérieur d’un salpicon de foie gras et truffes, lié
d’une sauce Demi-glace à l’essence de truffes, réduite. —
Recouvrir de farce, et mettre à pocher 20 minutes avant
l’instant de servir.
Accompagnement : Sauce Demi-glace à l’essence de
truffes.
584
Timbales Régine (PETITES). — Chemiser des moules à
darioles beurrés, d’une couche assez épaisse de farce de
sole, additionnée de 3 cuillerées de purée de champignons
serrée par livre de farce.
Garnir l’intérieur d’un salpicon de laitances pochées, lié
d’un Velouté fini au Beurre d’écrevisse.
Recouvrir de même farce, et mettre à pocher un quart
d’heure avant l’instant de servir.
Accompagnement : Velouté de poisson fini au Beurre
d’écrevisse, au milieu des Timbales.
585
distinctement, et en les alternant, en lignes d’un bon
centimètre de largeur.
Passer les moules sur glace ; les chemiser ensuite de
farce de volaille, et remplir l’intérieur d’une purée de
truffes.
Recouvrir de farce, et mettre à pocher un quart d’heure
avant l instant présumé du service.
Accompagnement : Sauce Demi-glace finie à l’essence de
truffes.
586
Assaisonner de sel, poivre, muscade, et lier avec
2 cuillerées de sauce Béchamel réduite.
Avec cet appareil, préparer des ravioles en pâte à
nouilles, de forme carrée, ayant 6 centimètres de côté.
Détailler ces ravioles à la roulette.
Mettre les Varénikis dans un sautoir d’eau bouillante, et
les pocher pendant un bon quart d’heure. Les égoutter
ensuite ; dresser en timbale, en les arrosant de beurre fondu.
587
ferme) et le détailler à l’emporte-pièce rond dentelé de
12 centimètres de diamètre.
Garnir ces abaisses de twarogue (voir ci-dessus),
mouiller légèrement les bords ; plier en chausson, ranger
sur plaque, et dorer.
Donner 18 minutes de cuisson à four moyen, et dresser
les Vatrouskis sur serviette en les sortant du four.
588
V
ŒUFS
589
ŒUFS SUR LE PLAT
590
Casser les œufs dans l’eau, à l’endroit où se produit
l’ébullition.
Les œufs étant dans l’eau et la température de celle-ci
maintenue à 95 degrés, compter 3 minutes pour le pochage,
et veiller à ce que la solidification du blanc soit juste
suffisante pour enfermer le jaune et permettre la
manipulation de l’œuf : l’œuf poché n’étant, en somme,
qu’un œuf à la coque dépourvu de coquille.
Rafraîchir les œufs ; les parer ; et les tenir ensuite dans de
l’eau chaude salée à raison de 6 grammes au litre.
Principe de traitement des œufs mollets : Plonger les
œufs à l’eau bouillante, et compter 6 minutes de cuisson,
depuis la reprise de l’ébullition de l’eau. Rafraîchir, écaler
aussitôt, et tenir au chaud comme les œufs pochés.
Dressage des œufs pochés et mollets : Ce dressage se fait
le plus généralement ;
1o Sur croûtons en pain de mie légèrement évidés, unis
ou historiés. Ces croûtons sont ovales pour les œufs pochés,
ronds pour les œufs mollets, et frits au beurre clarifié ;
2o Sur « feuilletés » ovales ou autres pour œufs pochés ;
ou en forme d’anneaux cannelés pour œufs mollets ;
3o En bordures de farces, ou d’appareils divers, selon le
genre d’apprêt des œufs. Ces bordures sont couchées à la
poche, ou dressées à la main sur plats beurrés ; elles se font
de forme ronde ou ovale, sont unies ou historiées ; et, selon
la nature de l’élément employé, elles sont pochées, ou
colorées au four ;
591
4o Sur croûtes de tartelettes cuites à blanc, et garnies
selon le genre d’apprêt des œufs.
Pour les dressages sur croûtons frits, feuilletés, ou
tartelettes, les œufs doivent être saucés à l’avance.
ŒUFS MOULÉS
Parmi les divers apprêts des œufs, celui qui consiste à les
mouler, est certainement le plus décoratif ; seulement, le
temps relativement long qu’il exige fait que, le plus
souvent, on lui préfère les œufs pochés, mollets, ou autres,
dont l’exécution est plus rapide.
Ces œufs se font en moules de formes diverses, décorés
selon la nature de l’apprêt, et les œufs y sont cassés
directement, ou mis sous forme d’appareils et pochés au
bain-marie.
Le temps normal de pochage est de 10 à 12 minutes, et
l’ensemble de l’apprêt demande 15 minutes au minimum.
On les démoule presque toujours sur de petits toasts,
après les avoir laissés reposer pendant quelques minutes
après leur sortie du bain-marie : cela pour opérer une sorte
de tassement qui rend le démoulage plus facile.
Quelle que soit la nature de l’appareil, les moules doivent
toujours être grassement beurrés.
ŒUFS EN COCOTTES ET EN CAISSES
Ces œufs représentent encore un genre d’œuf poché
spécial.
592
Leur traitement se fait au bain-marie, et leur temps de
cuisson normal est de 10 minutes.
Cependant, ce temps peut être sujet à une variation de
quelques minutes, ayant pour causes : soit la forme des
ustensiles employés ; soit l’épaisseur de leurs parois, que le
calorique doit pénétrer d’abord avant de pouvoir exercer
son action sur les œufs.
Les œufs en cocottes ou en caisses se dressent sur
serviette ou sur papier dentelle.
Pour une exécution plus rapide, nous conseillons de
toujours chauffer les cocottes ou caisses avant d’y casser les
œufs.
ŒUFS FRITS
Dans la longue série des préparations d’œufs, celle des
œufs frits est insignifiante relativement aux autres ; car les
œufs frits dont il est fait un si grand usage dans les services
de Breakfasts, en Angleterre et en Amérique, sont des
« OEufs à la poêle ». Dans ce pays, l’œuf frit, proprement
dit, est pour ainsi dire inconnu.
En général, les garnitures que comporte ce genre d’œufs
sont servies à part, et ceux-ci sont dressés sur serviette ou
sur toasts, avec persil frit au milieu.
Principe de traitement : Tout corps gras bien purifié peut
servir pour ces œufs, mais l’huile est le produit le plus
ordinairement employé, et qui convient d’ailleurs le mieux.
593
Pour bien traiter les œufs frits, l’on ne doit en faire frire
qu’un à la fois.
Chauffer de l’huile dans une poêle jusqu’à ce qu’elle
fume légèrement ; faire glisser dedans l’œuf cassé sur une
assiette et assaisonné, puis, avec une cuiller de bois,
ramener immédiatement sur le jaune, de façon à l’enfermer
complètement, les parties de blanc solidifiées par le brusque
saisissement de l’huile.
Egoutter sur un linge, et continuer l’opération jusqu’à
obtention du nombre voulu d’œufs.
ŒUFS DURS
Insignifiante en apparence, la cuisson des œufs durs doit
cependant être faite d’après un temps déterminé. Il est
inutile de la pousser au-delà des limites nécessaires, attendu
qu’une cuisson trop longue a pour effet de rendre les œufs
coriaces ; notamment le blanc en raison de son composé
albumineux.
Pour l’uniformité de cuisson, les œufs doivent être mis
dans une passoire à gros trous pour être plongés ensemble
dans l’eau bouillante.
De l’instant où l’eau recommence à bouillir, on compte :
8 minutes de cuisson pour les œufs moyens du poids de 50
à 55 grammes, et 10 minutes pour les gros du poids de 60 à
65 grammes.
Aussitôt cuits, les égoutter et les plonger dans de l’eau
froide, pour pouvoir les écaler sans les abîmer.
594
ŒUFS BROUILLÉS
Cette préparation est incontestablement la plus fine de
celles auxquelles peuvent être soumis les œufs ; à condition,
toutefois, que le degré de cuisson ne soit pas dépassé, et
qu’elle reste moelleuse et crémeuse.
Les œufs brouillés se servent principalement dans des
timbales en argent ; mais ils se servent aussi, selon les cas :
dans de petites croustades spéciales ; en petites caisses,
faites avec des brioches creusées, ou en croûtes de
tartelettes.
Autrefois, il était d’usage d’entourer les œufs brouillés
servis en timbale, de petits croûtons de formes diverses, ou
de petits détails en feuilletage cuits à blanc, comme :
croissants, losanges, anneaux, palmettes, etc. — La
méthode a du bon, et elle peut toujours être suivie.
Dans l’ancienne cuisine, l’on n’admettait les œufs
brouillés que cuits au bain-marie : c’était une garantie de
cuisson parfaite, mais qui rendait l’opération assez longue.
Elle peut être conduite plus vivement en cuisant les œufs
à feu direct, mais très doux, de façon à ce que la cuisson se
fasse sans violence, pour arriver à atteindre cette
homogénéité parfaite des molécules, qui rend les œufs
moelleux.
Principe de traitement : Chauffer légèrement 50
grammes de beurre dans une sauteuse à fond épais ; ajouter
6 œufs battus en omelette avec sel et poivre ; vanner à feu
doux et à la cuiller de bois, en évitant les atteintes trop vives
595
du calorique qui, en solidifiant instantanément les
molécules d’œufs, forment des grumeaux qui ne doivent
point exister dans les œufs, brouillés selon la règle.
Dès que la masse a atteint la consistance convenable,
retirer la casserole hors du feu, et mettre les œufs au point
en les additionnant de 50 grammes de beurre divisé en
petites parties, et d’un demi-décilitre de crème.
Ce n’est que dans un cas de nécessité absolue que des
œufs brouillés doivent être travaillés au fouet.
Nota. — Les proportions des formules d’œufs brouillés qui sont données
plus loin, sont établies sur la base de 6 œufs au nombre.
ŒUFS FROIDS
Les œufs froids doivent, comme toutes les préparations
froides, être traités avec goût, et on doit apporter de grands
soins et une correction absolue dans leur dressage.
Observation
Dans cette nouvelle Édition, où nous avons cherché à
apporter la plus grande simplification, nous avons résumé le
chapitre des œufs en trois séries, au lieu de dix que
comportait la première Édition.
La première série comprend : les Œufs sur le plat —
Pochés ou Mollets — Moulés — Frits — En cocottes et en
596
caisses — Durs — Brouillés — Froids.
La deuxième série comprend les Omelettes.
La troisième, les OEufs de Vanneau.
Parmi ceux de la première série, nombre d’Œufs qui ont
la même dénomination, admettent les mêmes garnitures et à
peu près les mêmes préparations ; tels sont, par exemple, les
œufs à la Forestière, à la Portugaise, à la Reine, etc.. Pour
éviter toute recherche, nous avons groupé les formules qui
les concernent sous la dénomination qui leur est commune,
réalisant ainsi une simplification très appréciable.
PREMIÈRE SÉRIE
ŒUFS
597
SUR LE PLAT — POCHÉS ET MOLLETS
MOULÉS — EN COCOTTE ET EN CAISSES —
FRITS
DURS — BROUILLÉS — FROIDS
599
Pochés ou Mollets : Dresser les œufs sur toasts ronds ou
ovales ; les saupoudrer de Chester râpé mélangé d’une
pointe de Cayenne, arroser légèrement de Beurre noisette et
faire glacer à four vif.
Œufs à l’Anversoise. — Sur le plat : Garnir le fond du
plat de jets de houblon liés à la crème ; casser les œufs
dessus, les cuire et arroser d’une cuillerée de crème en
servant.
Pochés ou Mollets : Garnir des croûtes de tartelettes de
jets de houblon liés à la crème ; dresser les œufs sur cette
garniture et les masquer de sauce Crème.
Moulés : Foncer des moules à baba, beurrés et décorés au
fond d’une large lame de truffe, avec des jets de houblon
blanchis, en serrant bien ceux-ci l’un contre l’autre. Faire
pocher ; démouler sur croûtons ronds frits au beurre, et
envoyer une sauce Crème à part.
Œufs à l’Archiduc. — Pochés ou Mollets : Sauter au
beurre, avec le quart de leur poids de truffes, des foies de
volaille finement escalopés, et déglacer la sauteuse au
Cognac. Avec ces foies, garnir des croûtes de tartelettes,
dresser les œufs dessus après les avoir préalablement
nappés de sauce Hongroise.
Œufs Argenteuil. — Pochés ou Mollets : Garnir des
croûtes de tartelettes de pointes d’asperges blanchies et
étuvées au beurre ; placer sur cette garniture 6 tiges
d’asperges blanches d’Argenteuil en les disposant en
rayons, et en faisant dépasser les têtes hors des croûtes ;
600
poser sur chaque tartelette un œuf nappé de sauce Crème
additionnée de moitié purée d’asperges vertes.
Brouillés : Additionner les œufs brouillés de 2 cuillerées
de têtes d’asperges blanches d’Argenteuil chauffées au
beurre. Dresser en timbale avec un joli bouquet de mêmes
têtes d’asperges planté au milieu.
Froids : Enrober des œufs mollets bien froids d’une
sauce Chaud-froid blanche additionnée d’un bon tiers de
purée d’asperges d’Argenteuil.
Disposer sur un plat rond une salade de têtes des mêmes
asperges, encadrée d’un turban de minces rondelles de
pommes de terre cuites à l’eau, taillées à la colonne de la
grandeur d’un décime, et ranger les œufs en rosace autour
de la salade.
Œufs à la d’Aumale. — Brouillés : Additionner les œufs
brouillés de 2 cuillerées de purée de tomate épaisse et bien
rouge, et dresser en timbale. Dans une cavité pratiquée au
milieu des œufs, disposer une garniture de rognon de veau
coupé en dés, sauté au Madère, et bien relevé.
Œufs à l’Aurore. — Pochés ou Mollets : Napper les
œufs de sauce Aurore et les dresser sur feuilletés ovales ou
en anneaux, selon qu’il s’agit d’œufs pochés ou d’œufs
mollets.
Durs : Couper les œufs dans le sens de la longueur. En
extraire les jaunes, et en piler la moitié avec un poids égal
de beurre et de sauce Béchamel froide. Ajouter sel et poivre
et une cuillerée à café de fines herbes hachées par 4 jaunes.
601
Avec cet appareil, garnir les demi-œufs en dôme et les
ranger sur un plat dont le fond sera masqué de sauce
Mornay. Saupoudrer la surface de fromage râpé, arroser de
quelques gouttes de beurre fondu et faire gratiner.
En sortant les œufs du four, semer dessus le reste des
jaunes passés au tamis et les entourer d’un cordon de sauce
Aurore.
Œufs au Bacon. — Sur le plat : Se font de 2 façons : 1°
Faire rissoler au beurre, à la poêle, les tranches de Bacon, et
les disposer dans le plat avec une partie de leur graisse.
Casser les œufs dessus, et les cuire comme de coutume.
2° (Méthode anglaise) : Faire griller les tranches de
Bacon, et les ranger de chaque côté des œufs. Ceux-ci sont
cuits à la poêle, parés ou non avec un emporte-pièce rond,
et glissés sur une assiette.
Nota. — On appelle aussi ces œufs : Œufs frits au Bacon.
602
une forme ronde ou ovale ; les paner à la mie de pain
fraîche et excessivement fine, et les frire au moment.
Sur ces croquettes, dresser les œufs nappés de sauce
Suprême.
Œufs à la Bénédictine. — Pochés ou Mollets : Garnir de
Brandade de morue légèrement truffée, des croûtes de
tartelettes.
Dresser dessus les œufs nappés de sauce Crème.
Œufs à la Benoîton. — Frits : Pour 6 œufs, préparer un
gratin de morue en procédant ainsi : Faire revenir au beurre
un gros oignon très finement émincé et le saupoudrer de 15
grammes de farine. Cuire un instant ; mouiller de 2
décilitres de vin rouge et d’un décilitre de cuisson de
poisson ; mettre en ébullition et ajouter : 2 pommes de terre
chaudes, cuites à Peau et émincées, 200 grammes de morue
cuite et effeuillée, les filets écrasés de 3 anchois, une pincée
de persil haché ; relever assez fortement en poivre.
Dresser en dôme sur un plat à gratin beurré ; saupoudrer
de chapelure fine, arroser de beurre fondu, et faire gratiner à
four vif.
Disposer autour les œufs frits bien parés.
Œufs en Berceau. — Pochés ou Mollets : Cuire au four
de belles pommes Hollande façonnées en forme de berceau.
Retirer la pulpe et tapisser l’intérieur d’une couche de fin
hachis de blanc de volaille à la crème.
Dans chaque pomme ainsi préparée, dresser un œuf,
nappé à l’avance de sauce Aurore.
603
Œufs Bercy. — Sur le plat : Cuire les œufs comme à
l’ordinaire, et disposer entre les jaunes une saucisse grillée
ou 4 petites chipolatas. — Entourer d’un cordon de sauce
Tomate.
Œufs à la Bergère. — En cocotte : Garnir le fond et les
parois de cocottes en terre vernissée, un peu grandes, d’une
couche bien égale de fin hachis d’agneau et de mousserons
cuits, en parties égales, lié à la sauce Crème et chaud.
Casser les œufs au milieu du hachis ; faire pocher et, au
moment de servir, entourer les jaunes d’un cordon de jus
réduit.
Frits : Préparer un hachis d’agneau aux mousserons, lié à
la sauce Crème réduite. Le dresser en dôme sur un plat
beurré ; chapelurer légèrement, faire gratiner et entourer
avec les œufs frits.
Œufs au Beurre noir. — Sur le plat : Se font de deux
façons : 1° Casser les œufs dans 20 grammes de beurre
chauffé à la poêle et presque noir ; assaisonner, cuire, faire
glisser les œufs sur le plat, et les arroser d’un filet de
vinaigre chauffé un instant dans la poêle.
2° Cuire les œufs sur le plat comme d’habitude ; puis les
arroser de 20 grammes de Beurre noir et d’un filet de
vinaigre passé dans la poêle.
Œufs Bignon. — Pochés ou Mollets : Dresser sur un plat
beurré, à la poche munie d’une grosse douille cannelée, des
anneaux ronds ou ovales en farce fine de volaille ; soit en
604
les disposant en rosace partant du centre du plat, soit en les
accolant en couronne.
Pocher cette farce à l’entrée du four, et disposer, dans les
compartiments formés, les œufs saucés à l’avance de
Velouté à l’estragon. Décorer chaque œuf d’une petite
palmette en feuilles d’estragon blanchies.
Œufs Boïeldieu. — Pochés ou Mollets : Garnir des
croûtes de tartelettes d’un salpicon de blanc de volaille, foie
gras et truffes, lié avec du Velouté de volaille. Dresser les
œufs dessus, et les napper de jus de volaille réduit et lié.
Moulés : Foncer des moules hexagones avec de minces
rectangles de blanc de volaille et de foie gras cuit alternés,
et décorer le fond d’une lame de truffe cannelée. Casser les
œufs dans les moules et faire pocher.
Démouler sur petits toasts ronds frits au beurre, et napper
les œufs de jus de volaille lié.
Œufs à la Boitelle. — Moulés : Foncer avec des lames
de champignons sautées au beurre, à cru, des moules ovales
dits à Gâteaux de riz bien beurrés. Casser les œufs dedans et
faire pocher.
Démouler sur toasts ovales, frits au beurre, et saucer
d’une essence de champignons montée au beurre : soit, 2
cuillerées d’essence de champignons réduite de moitié,
montée avec 50 grammes de beurre, et finie avec quelques
gouttes de jus de citron.
Œufs Bonvalet. — Pochés ou Mollets : Sur croûtons
ronds ou ovales, légèrement évidés, cerclés d’urne petite
605
rainure et frits au beurre ; dresser les œufs, nappés de
Velouté de volaille.
Les entourer d’un cordon de sauce Béarnaise tomatée
serrée, dressée au cornet dans la rainure ; décorer chaque
œuf d’une belle lame de truffe cannelée et glacée.
Œufs à la Bordelaise. — Frits : Préparer autant de demi-
tomates à la Provençale (Voir Tomates, Chapitre des
Légumes) qu’il y a d’œufs frits ; en ajoutant une pincée
d’échalotes hachées dans chaque demi-tomate.
Lorsqu’elles sont cuites, les garnir de cèpes finement
émincés et sautés à la Bordelaise ; placer un œuf frit sur
chaque demi-tomate ainsi garnie. Dresser en cercle sur plat
rond, avec persil frit au milieu.
Œufs à la Boulangère. — Durs : Retirer la mie de petits
pains mollets longs et les garnir de l’appareil suivant :
Couper les blancs d’œufs en dés ainsi que la moitié des
jaunes et les lier avec la quantité voulue de sauce Béchamel
serrée, additionnée de 200 grammes d’oignons ciselés, cuits
au beurre et à blanc, par demi-litre de sauce.
Couvrir avec le reste des jaunes, hachés ; et disposer une
ligne de persil haché sur le milieu de la garniture, et dans le
sens de la longueur.
Œufs à la Bourguignonne. — Pochés ou Mollets : Faire
bouillir dans un poêlon en cuivre 1 litre de vin rouge
assaisonné et fortement aromatisé. Passer au linge, réduire
de moitié, lier avec 50 grammes de beurre manié, et beurrer
la sauce hors du feu. Dresser les œufs sur des croûtes de
606
pain de ménage grillées et beurrées, et les napper avec la
sauce.
Nota. — Selon le principe local, les œufs sont pochés directement dans le
vin aromatisé, assaisonné et passé au linge. Le vin est ensuite réduit, lié et
beurré comme il est dit, et les œufs sont dressés sur des croûtes grillées et
frottées d’ail.
Œufs à la Bretonne. — Pochés ou Mollets : Garnir des
croûtes de tartelettes d’une cuillerée de purée de haricots
blancs à la Bretonne. Placer sur chacune un œuf nappé de
jus lié, et une petite pincée de persil haché sur chaque œuf.
Durs : Émincer finement 50 grammes d’oignon et autant
de blanc de poireau ; les étuver avec 50 grammes de beurre,
finir de les cuire avec 1 décilitre de Consommé, et ajouter
en dernier lieu : 50 grammes de champignons émincés et
sautés au beurre, et 3 décilitres de sauce Béchamel.
Verser au fond du plat le tiers de cet appareil, disposer
dessus les œufs durs coupés en deux dans la longueur, et
couvrir ceux-ci avec le reste de l’appareil.
Œufs à la Bruxelloise. — Sur le plat : Garnir le fond du
plat avec une endive moyenne braisée, émincée, chauffée au
beurre et liée d’une cuillerée de sauce Béchamel. Casser les
œufs dessus, les saupoudrer légèrement de biscotte écrasée,
et cuire comme de coutume.
Pochés ou Mollets : Garnir des croûtes de tartelettes
d’endives braisées, émincées, et liées à la sauce Crème.
Dresser dessus les œufs nappés de sauce Crème ;
607
saupoudrer de chapelure de biscottes et faire glacer
vivement.
Œufs à la Bûcheronne. — Frits : Cuire au four des
pommes de terre Hollande ; en retirer la pulpe,
l’assaisonner, la sauter au beurre à la poêle et la dresser en
dôme sur le plat. Ranger autour les œufs frits, dont le jaune
sera saupoudré d’une pincée de ciboulette hachée, avant
d’être enfermé dans le blanc.
Œufs en Cannelons. — Brouillés : Avec des bandes de
rognures de feuilletage roulées autour de petites chevilles
en bois, préparer les cannelons qui sont, en somme, les
cornets de la pâtisserie.
Les emplir d’œufs brouillés garnis à volonté, et fermer
l’ouverture avec un rond du même élément que celui de la
garniture ; soit, jambon, langue, champignons, blanc de
volaille, truffe, etc.
Œufs à la Capucine. — Froids : Œufs pochés bien
épongés. Les couvrir, dans le sens de la longueur, de moitié
sauce Chaud-froid blanche et moitié purée de truffes très
fine, liée à la gelée. Lustrer à la gelée blanche.
Disposer sur un plat rond une petite pyramide de
brandade de morue truffée et froide ; ranger les œufs autour
en les plaçant debout.
Œufs à la Cardinal. — Pochés ou Mollets : Garnir des
croûtes de tartelettes avec un salpicon de homard lié à la
sauce Béchamel ; disposer dessus les œufs nappés de sauce
608
Cardinal, sur laquelle on aura semé, soit du corail haché,
soit des œufs de homard égrenés.
Œufs du Carême. — Durs : Escaloper et étuver au
beurre 125 grammes de fonds d’artichauts.
Préparer 6 œufs durs coupés en rondelles, 100 grammes
de lames de truffes et 5 décilitres de sauce Nantua.
Dresser le tout dans une croûte de timbale de forme
basse, cuite à blanc, en alternant par couches : Œufs, fonds
d’artichauts, truffes et sauce. Terminer par une couche de
sauce et disposer dessus une couronne de belles lames de
truffes.
Froids : Préparer des œufs sur le plat et les laisser
refroidir. Les détailler ensuite à l’emporte-pièce ovale, et
placer une rondelle de truffe sur le jaune.
Les dresser sur des croûtes de tartelettes ovales, garnies
de saumon effeuillé lié à la sauce Mayonnaise. Entourer le
blanc d’un cordon de caviar poussé au cornet.
Œufs à la Carignan. — Moulés : Foncer des moules à
Madeleines en forme de coquille allongée, d’une couche de
farce de volaille au Beurre d’écrevisse. Casser les œufs
dans ces coquilles, et faire pocher avec précaution.
Démouler sur toasts de la forme du moule ; dresser, et
napper de sauce Chateaubriand.
Œufs Cêcilia. — Durs : Fendre les œufs en deux.
Retirer les jaunes ; les piler avec le même poids de
champignons émincés crus, sautés au beurre, et ajouter la
609
même quantité de sauce Béchamel serrée.
Avec une partie de cet appareil, garnir le fond de gros
champignons blancs grillés.
Avec l’autre partie, emplir le vide des demi-œufs ; les
rassembler par deux, de façon à reformer les œufs et les
dresser, debout, dans les champignons.
Napper, l’œuf seulement, de sauce Mornay ; saupoudrer
de Parmesan râpé, faire glacer vivement et dresser.
Œufs au Chambertin. — En cocotte : Préparer une
sauce Vin rouge au Chambertin, et mettre assez de cette
sauce dans les cocottes pour qu’elle arrive au tiers de la
hauteur des parois. Faire bouillir sur le coin du fourneau ;
casser les œufs sur cette sauce bouillante, assaisonner d’un
grain de sel, et ranger les cocottes au fur et à mesure dans
un sautoir contenant de l’eau bouillante. Pocher les œufs, et
les faire glacer vivement au dernier moment.
Œufs à la Chantilly. — Pochés ou Mollets : Garnir avec
une purée de pois frais additionnée du quart de son volume
de crème fouettée bien ferme des croustades en feuilletage
préparées comme les Bouchées. Dresser dessus les œufs
masqués de sauce Mousseline.
Œufs à la Chartres. — Pochés ou Mollets : Dresser les
œufs, nappés de jus de veau à l’estragon, lié comme de
coutume, sur toasts frits au beurre ; décorer chaque œuf
d’une étoile en feuilles d’estragon blanchies.
Froids : Chemiser de gelée blanche des moules ayant la
forme d’un demi-œuf coupé dans la longueur ; les décorer
610
avec des feuilles d’estragon blanchies.
Placer un œuf poché dans chaque moule et finir de
remplir avec de la gelée.
Démouler au moment ; dresser en couronne, garnir le
milieu de gelée hachée, et croûtonner le plat avec du Beurre
d’estragon très ferme.
Œufs au Chasseur. — Sur le plat : Cuire les œufs
comme à l’ordinaire et dresser, de chaque côté, un bouquet
de foies de volaille escalopés et sautés Chasseur.
Pochés ou Mollets : Garnir des croûtes de tartelettes de
foies de volaille escalopés et sautés Chasseur.
Napper les œufs de sauce Chasseur ; placer une petite
pincée de persil haché sur chaque ; les dresser sur les
tartelettes garnies.
Brouillés : Dresser les œufs brouillés dans une timbale.
Disposer au milieu une garniture de foies de volaille sautés
Chasseur ; semer dessus une pincée de cerfeuil et estragon
hachés, et entourer d’un cordon de sauce Chasseur.
Œufs à la Châtelaine. — Pochés ou Mollets : Garnir des
croûtes de tartelettes avec des marrons cuits au Consommé,
concassés, et liés à la glace de viande blonde fortement
beurrée. Dresser dessus les œufs nappés de Velouté de
volaille additionné d’un quart de purée Soubise.
Œufs à la Châtillon. — Brouillés : Les œufs brouillés
dressés en timbale. Disposer au centre un beau bouquet de
champignons émincés crus et sautés au beurre. Placer une
pincée de persil haché sur le bouquet ; l’entourer d’un
611
cordon de glace de viande et compléter par une bordure de
tout petits croissants en feuilletage, cuits à blanc.
Œufs à la Chimay. — Durs : Partager les œufs dans le
sens de la longueur ; retirer les jaunes, les piler avec leur
équivalent de Duxelles sèche, et farcir les moitiés d’œufs
avec cet appareil. Dresser ces œufs farcis sur un plat à
gratin beurré, les napper de sauce Mornay, saupoudrer de
fromage râpé, arroser de beurre fondu, et faire glacer
vivement.
Œufs à la Chivry. — Pochés ou Mollets : Blanchir
vivement 100 grammes d’épinards, 50 grammes de feuilles
d’oseille et 30 grammes de feuilles de cresson. Égoutter,
rafraîchir, presser, piler avec quelques cuillerées de sauce
Béchamel ; passer à l’étamine, puis chauffer et beurrer.
Avec cette purée d’herbes, garnir des croûtes de
tartelettes, et dresser dessus les œufs nappés de sauce
Chivry.
Œufs à la Clamart. — Sur le plat : Garnir le fond du
plat d’une cuillerée de petits pois à la française, additionnés
de laitue finement ciselée, et d’un peu de la cuisson des
pois. Casser les œufs dessus, et les cuire comme à
l’ordinaire.
Pochés ou Mollets : Garnir des croûtes de tartelettes de
petits pois très fins, cuits à la française, et additionnés de
laitue ciselée. Dresser dessus les œufs nappés de sauce
Crème, finie au Beurre de pois frais.
612
Œufs Cluny. — Sur le plat : Cuire les œufs comme à
l’ordinaire, et disposer de chaque côté une petite croquette
de volaille de forme ronde, de la grosseur d’un abricot
Entourer d’un cordon de sauce Tomate.
Œufs Colbert. — Pochés ou Mollets : Garnir des croûtes
de tartelettes avec un fin printanier lié à la sauce Béchamel.
Dresser les œufs dessus, et servir à part un Beurre Colbert.
En Cocotte : Garnir le fond et les parois des cocottes
d’une mince couche de farce de volaille aux fines herbes.
Casser les œufs dedans et pocher comme d’habitude. Au
moment de servir, entourer les jaunes d’un cordon de
Beurre Colbert dissous.
Froids : Chemiser de gelée des moules ovales et les
foncer en chartreuse à l’ancienne. Placer au milieu de tout
petits œufs pochés et compléter avec de la gelée. Démouler
au moment ; ranger les œufs autour d’une macédoine de
légumes en salade, disposée en dôme ; et entourer d’un
cordon de gelée bien claire, hachée.
Œufs Colinette. — Froids : Chemiser de gelée blanche
des moules ovales. Les décorer en damier avec truffe et
blanc d’œuf poché ; placer au milieu de chaque moule un
tout petit œuf poché, et finir de remplir avec de la gelée.
Démouler au moment ; ranger en couronne autour d’une
salade Rachel, encadrée d’un turban de rondelles de
pommes de terre cuites à l’eau et de lames de truffes
rectifiées à l’emporte-pièce. Border le plat de croissants
dentelés, en gelée blanche bien limpide.
613
Œufs à la Comtesse. — Pochés ou Mollets : Garnir des
croûtes de tartelettes de purée d’asperges blanches ; dresser
dessus les œufs nappés de sauce Allemande, et saupoudrés
de truffe hachée, bien noire.
Œufs à la Condé. — Sur le plat : Garnir le fond du plat
d’une légère couche de purée de haricots rouges et de 2
minces tranches de lard maigre grillé. Casser les œufs sur
cette garniture ; les arroser de 2 cuillerées de sauce au Vin
rouge, ajouter 10 grammes de beurre divisé en parcelles, et
cuire au four.
Œufs a la Conti. — Sur le plat : Garnir le fond du plat
d’une cuillerée de purée de lentilles et de 2 minces tranches
de lard. Casser les œufs dessus et les cuire comme de
coutume.
Œufs à la Coque. — A) Plonger les œufs à l’eau
bouillante ; leur donner 3 minutes d’ébullition s’ils sont du
poids moyen de 53 grammes. S’ils sont plus gros, compter
une demi-minute d’ébullition en plus.
B) Plonger les œufs à l’eau bouillante ; leur donner une
minute d’ébullition et les tenir encore pendant 3 minutes
dans l’eau, hors du feu.
C) Mettre les œufs à l’eau froide, faire prendre
l’ébullition ; égoutter les œufs dès qu’elle s’accuse
franchement.
D) Par le traitement à la vapeur, en appareils spéciaux, la
cuisson des œufs à la coque demande 3 minutes.
614
Côtelettes d’Œufs. — Durs : Couper en dés le blanc et
le jaune des œufs ; les lier avec de la sauce Béchamel
réduite additionnée de jaunes d’œufs crus. L’appareil étant
froid, le diviser en parties du poids de 60 grammes en
moyenne et les façonner en forme de petites côtelettes.
Paner à l’anglaise, avec de la mie de pain très fine, et
faire frire au moment.
Dresser les côtelettes en turban sur plat rond ; piquer sur
chacune un fragment de macaroni ou une petite pointe de
pain frit, et papilloter.
Servir une sauce Tomate à part.
Côtelettes d’Œufs à la Dauphine. — Durs : Préparer
l’appareil comme pour les Côtelettes simples, en réservant 2
jaunes durs par 8 œufs.
Lorsque l’appareil n’est plus que tiède, l’additionner d’un
petit œuf battu en omelette ; en garnir de petits moules
ayant la forme d’une côtelette, foncés minces en rognures
de feuilletage.
Lisser la surface de l’appareil, semer dessus les jaunes
réservés finement hachés, arroser de beurre fondu, et cuire à
four de chaleur moyenne.
Servir comme accompagnement une purée de pommes de
terre très légère.
Côtelettes d’Œufs à la Manon. — Durs : Couper les
blancs en dés ; les lier avec de la sauce Béchamel réduite, et
faire refroidir.
615
Hacher les jaunes ; leur ajouter la même quantité de
jambon maigre haché finement, et lier avec de la Soubise
très réduite.
Former les Côtelettes avec l’appareil de blancs d’œufs,
en les fourrant de composition aux jaunes et au jambon.
Paner à l’anglaise ; faire frire au moment, et papilloter
comme ci-dessus.
Servir une Soubise claire comme accompagnement.
Œufs à la Crécy. — Pochés ou Mollets : Tailler sur une
brioche rassise des croûtons de la forme voulue et les frire
au beurre.
Évider le milieu de ces croûtons ; les garnir de rouge de
carotte finement émincé et étuvé au beurre ; dresser dessus
les œufs nappés de sauce Crème. Décorer chaque œuf d’une
rondelle cannelée de rouge de carotte.
Sur le plat : Garnir le fond du plat d’une cuillerée de
carottes à la Vichy.
Casser les œufs dessus, les cuire, et les entourer d’une
cuillerée de sauce Crème.
Cromesquis d’Œufs. — Durs : Couper en dés blancs et
jaunes et leur ajouter champignons et truffes en mêmes
proportions que pour les appareils ordinaires à Croquettes.
Faire la liaison avec de la sauce Allemande réduite, dans les
proportions de 3 décilitres et demi par livre de salpicon.
L’appareil étant froid, le distribuer en parties du poids
moyen de 60 grammes ; les façonner en forme de palets.
Tremper en pâte à frire légère, et faire frire au moment.
616
Dresser sur serviette avec persil frit au milieu.
Servir une sauce Tomate à part.
Cromesquis d’Œufs à la Polonaise. — Durs : Préparer
l’appareil comme ci-dessus, en remplaçant les champignons
par des cèpes et la sauce Allemande par de la sauce
Duxelles réduite.
Diviser en parties du même poids ; façonner en forme de
rectangles et les envelopper de crêpes très minces. Tremper
en pâte à frire légère, simplement pour assurer la soudure de
la crêpe ; faire frire au moment.
Servir à part une sauce Poivrade claire.
Croquettes d’œufs. — Durs : Préparer l’appareil comme
pour les Cromesquis ordinaires et, si l’apprêt est en maigre,
remplacer la sauce Allemande par de la Béchamel.
Diviser en parties du même poids ; façonner en forme
d’œufs, paner à l’anglaise avec de la mie de pain très fine,
et faire frire au moment.
Dresser sur serviette avec persil frit au milieu.
Servir une sauce Crème à part.
Œufs à la Crème. — En cocotte : C’est le type
fondamental de ce genre d’œufs, et le seul qui fut pratiqué
pendant longtemps.
Verser dans les Cocottes, chauffées à l’avance, une
cuillerée de Crème bouillante. Casser les œufs dedans ;
assaisonner ; ajouter 2 petits morceaux de beurre ; et pocher
au bain-marie, à couvert.
617
Nota. — Nous conseillons de chauffer les cocottes et d’employer la crème
bouillante ; parce que, par ce procédé, l’œuf se trouve poché en même temps
dessous et dessus, et l’intérieur reste moelleux.
618
l’équilibre, et entourer les œufs d’un cordon de queues
d’écrevisses saucées de sauce Nantua.
Œufs à la Diable. — Casser les œufs dans une poêle
contenant du beurre très chaud. Les retourner sans briser les
jaunes ; les faire glisser sur le plat, et les arroser de beurre
noisette et d’un Filet de vinaigre réduit dans la poêle.
Œufs à la Diane. — En cocotte : Tapisser le tour des
cocottes d’une couche de fin hachis de gibier à plume, et
garnir le fond de chacune d’une cuillerée à café de sauce
Salmis. Casser les œufs dedans ; pocher au bain-marie, et
entourer d’un cordon de sauce Salmis. Décorer chaque
jaune d’un petit croissant en truffe bien noire.
Œufs à la Dreux. — Froids : Mettre de tout petits œufs
pochés dans des moules à darioles et finir de remplir avec
de la gelée blanche. Laisser prendre ; démouler et placer en
Belle-vue dans des moules à babas chemisés, foncés de
pointes d’asperges vertes placées la tête en bas et décorés
au fond d’une belle lame de truffe.
Compléter avec de la gelée ; démouler sur petits toasts,
dresser en couronne, et garnir le milieu de gelée blanche
hachée.
Œufs à la Duchesse. — Sur le plat : Beurrer le fond
d’un plat. Coucher dessus, à la poche munie d’une grosse
douille cannelée, 2 anneaux accolés en forme de 8, avec de
l’appareil à pomme Duchesse. Dorer, et faire colorer au
four.
619
Ensuite, casser un œuf dans chaque anneau ; arroser d’un
peu de crème cuire, et mettre une lame de truffe sur chaque
jaune en sortant les œufs du four.
Pochés ou Mollets : Préparer de petites abaisses en
pomme Duchesse, façonnées à volonté. Les dorer, colorer
au four, et dresser dessus les œufs nappés de jus de veau lié
et beurré.
Moulés : Décorer d’une belle lame de truffe le fond de
moules à babas bien beurrés ; casser les œufs dedans et faire
pocher au bain-marie. Démouler chaque œuf sur une petite
galette en pomme Duchesse, taillée à l’emporte-pièce
cannelé, dorée et colorée au four. Saucer les œufs d’un jus
de veau lié et beurré.
Œufs à l’Égyptienne. — Sur le plat : Garnir le fond du
plat d’une cuillerée de blanc de poireau et d’oignon
combinés dans les proportions de deux tiers de poireau et
d’un tiers d’oignon, finement émincés, étuvés au beurre,
liés à la sauce Béchamel. Casser les œufs dessus, et les
cuire comme à l’ordinaire.
Œufs à l’Espagnole. — Sur le plat : Préparer autant de
demi-tomates grillées et bien assaisonnées qu’il y a d’œufs.
Cuire les œufs à la poêle ; les couper à l’emporte-pièce rond
uni ; les dresser sur les tomates, et les disposer en couronne
sur un plat rond. Garnir le milieu d’un bouquet d’oignons
détaillés en fines rondelles, assaisonnés, farinés, et frits à
l’huile.
620
Brouillés : L’appareil ordinaire d’œufs brouillés, dressé
dans 3 demi-tomates vidées, assaisonnées et cuites à l’huile.
Poser un large anneau d’oignon frit sur chaque demi-
tomate, et semer une pincée de poivron rouge haché sur les
œufs.
Œufs à l’Estragon. — Sur le plat : Masquer le fond du
plat d’une cuillerée de jus de veau à l’estragon, beurré.
Casser les œufs ; les arroser d’un peu du même jus et les
cuire. Aussitôt cuits, décorer chaque jaune d’une petite
palmette en feuilles d’estragon blanchies.
Œufs à la Flamande. — Pochés ou Mollets : Garnir des
croûtes de tartelettes de purée flamande, laquelle se
compose de choux de Bruxelles et pommes de terre par
moitié. Dresser dessus les œufs nappés à l’avance de sauce
Crème, additionnée d’un quart de beurre de choux de
Bruxelles.
Œufs aux Fines herbes. — Ajouter à l’appareil ordinaire
d’œufs brouillés : 4 feuilles d’estragon et une pincée de
chaque de : pluches de cerfeuil, feuilles de persil et
ciboulette hachés.
Œufs à la Flora. — Pochés ou Mollets : Saucer les œufs
de moitié Velouté de volaille et moitié sauce Tomate.
Semer une pincée de persil haché sur la tomate, une
pincée de truffe hachée sur le Velouté, et dresser sur
feuilletés ayant la forme voulue.
Œufs Floréal. — Pochés ou Mollets : Saucer les œufs de
Velouté additionné de cerfeuil haché, et placer une belle
621
pluche de cerfeuil sur chaque. Les dresser sur des feuilletés
de dimensions un peu plus grandes que celles des œufs, et
entourer ceux-ci d’un cordon tremblé en purée de pois bien
verte, couché à la poche munie d’une petite douille
cannelée.
Œufs à la Florentine. — Sur le plat : Garnir le fond du
plat de feuilles d’épinards blanchies et étuvées au beurre ;
saupoudrer de fromage râpé, et casser les œufs sur cette
garniture. Les masquer de sauce Mornay légère, et mettre à
four vif pour glacer et cuire les œufs en même temps.
Pochés ou Mollets : Garnir des croûtes de tartelettes avec
des épinards comme ci-dessus. Dresser dessus les œufs
nappés de sauce Mornay, légèrement saupoudrés de
Parmesan râpé, et faire glacer vivement.
En cocotte : Tapisser d’épinards en feuilles étuvés au
beurre, le fond et les parois des cocottes bien beurrées.
Verser une demi-cuillerée de crème bouillante dans
chacune ; casser les œufs ; les saupoudrer d’une pincée de
fromage râpé bien sec ; faire glacer et pocher en même
temps.
Œufs à la Forestière. — Sur le plat : Garnir le fond du
plat de morilles émincées, étuvées au beurre avec lard
maigre en petits dés, blanchi, et un peu d’échalote hachée.
Casser les œufs dessus, les cuire, et dresser ensuite, de
chaque côté, un bouquet de morilles avec une pincée de
persil haché dessus.
622
Pochés ou Mollets : Préparer des tartelettes en appareil à
pomme Duchesse, et les faire bien colorer.
Les garnir de morilles comme ci-dessus ; dresser dessus
les œufs nappés de jus de veau lié ; placer une petite pincée
de persil haché sur le milieu de chaque œuf.
Moulés : Beurrer grassement des moules cannelés à
brioches et saupoudrer l’intérieur de persil haché.
Casser les œufs dedans et faire pocher au bain-marie. —
Démouler sur toasts de même forme que les moules, ranger
les œufs en couronne sur un plat ; disposer au milieu une
garniture de morilles sautées au beurre avec des dés de lard
maigre blanchi liée à la sauce Demi-glace. Semer une
pincée de persil haché sur cette garniture.
En cocotte : Prendre des cocottes en terre vernissée un
peu grandes. Masquer le fond de chacune avec une rondelle
de lard maigre blanchi et rissolé au beurre ; tapisser les
parois d’une couche de hachis de morilles à l’échalote, lié
avec de la sauce Béchamel réduite. Casser les œufs dedans
et faire pocher.
Compléter avec un peu de persil haché, semé sur les
jaunes au moment de servir.
Brouillés : Œufs brouillés ordinaires, additionnés de 80
grammes de morilles escalopées et sautées au beurre, et de
50 grammes de lard de poitrine en petits dés, blanchi,
rissolé au beurre.
Dresser en timbale et placer debout, au milieu, une grosse
morille cuite.
623
Œufs Frou-frou. — Froids : Prendre de tout petits œufs
pochés, bien parés, et les enrober d’une sauce Chaud-froid
crème, additionnée d’un tiers de fine purée de jaunes
d’œufs durs. Décorer le dessus de chaque œuf d’un anneau
dentelé, en truffe bien noire, et entourer la base d’une petite
ligne bien régulière de truffe hachée.
Lustrer à la gelée fondue presque froide, et tenir sur
glace.
Préparer une salade de petits pois, pointes d’asperges,
haricots verts en petits dés ou en losanges, et la lier avec un
peu de sauce Mayonnaise collée à la gelée. Mouler cette
salade dans un moule à dôme huilé, ou la dresser en
pyramide sur le milieu d’un plat rond. L’entourer d’un
cordon de gelée hachée ; ranger les œufs en couronne en les
appuyant sur ce cordon de gelée, et border le plat de
croûtons de gelée blanche bien claire.
Œufs Galli-Marié. — Moulés : Pour 4 personnes : 1°
Apprêter 5 œufs brouillés au nombre, en les tenant bien
moelleux ; y ajouter 3 œufs crus battus en omelette et une
cuillerée à café de pimentos coupés en dés. Mouler cet
appareil dans 4 petites cassolettes de forme basse, bien
beurrées ; faire pocher au bainmarie.
2° Tenir prêts et chauds 4 larges fonds d’artichauts cuits,
dont les bords seront cannelés.
Préparer un « Riz à la Grecque ».
3° Garnir les fonds d’artichauts avec le riz, démouler les
cassolettes d’œufs dessus, ranger sur un plat, et couvrir de
624
sauce Béchamel bien relevée et fortement beurrée.
Mettre le plat à four vif pour glacer vivement, et servir de
suite.
Œufs Georgette. — Brouillés : Cuire au four 3 belles
pommes de terre Hollande ; les ouvrir sur le côté, en
tabatière, et retirer la pulpe de l’intérieur.
Préparer un appareil ordinaire d’œufs brouillés ;
l’additionner de 8 ou 10 queues d’écrevisses, et le mettre au
point avec 60 grammes de Beurre d’écrevisse. Avec cet
appareil, garnir les pommes de terre vidées ; dresser sur
serviette et servir bien chaud.
Œufs Grand-Duc. — Pochés ou Mollets : Se font de 2
façons :
A) — Dresser les œufs sur croûtons frits, et les ranger en
cercle sur un plat. Placer une belle queue d’écrevisse entre
chaque œuf et une lame de truffe sur l’œuf.
Couvrir de sauce Mornay et faire glacer vivement.
En sortant le plat du four, disposer au milieu un beau
bouquet de pointes d’asperges liées au beurre.
B) — Dresser les œufs dans une croustade cuite à blanc
dans un cercle à flan de dimensions proportionnées au
nombre d’œufs. Placer de même une lame de truffe sur
chaque œuf, et une queue d’écrevisse entre chaque. Couvrir
de sauce Mornay et faire glacer vivement.
En sortant le plat du four, garnir le centre de pointes
d’asperges, avec un joli bottillon sur le sommet.
625
Œufs à la Grand’Mère. — Brouillés : Appareil d’œufs
brouillés ordinaire, additionné de 30 grammes de petits
croûtons en dés frits au beurre : lesquels doivent être
ajoutés brûlants.
Dresser en timbale avec une pincée de persil haché au
milieu.
Œufs Granier. — Sur le plat : Garnir le fond du plat
d’une cuillerée de pointes d’asperges à la crème et de 4
lames de truffe minces et larges. Casser les œufs dessus, et
les cuire comme à l’ordinaire. Disposer ensuite une petite
cuillerée de pointes d’asperges entre les jaunes, et une lame
de truffe sur chacun de ceux-ci.
Œufs au Gratin. — Sur le plat : Étaler une cuillerée de
sauce Mornay au fond du plat. Casser les œufs dessus ; les
masquer de sauce Mornay ; saupoudrer de fromage râpé
mélangé de chapelure fine, arroser de beurre fondu. —
Cuire et gratiner en même temps.
Pochés ou Mollets : Dresser les œufs sur toasts frits au
beurre ; les couvrir de sauce Mornay, saupoudrer de
Gruyère et Parmesan râpés mélangés d’un peu de chapelure
fine, arroser de beurre fondu, et faire gratiner vivement.
Œufs grillés à la Diable. — Pochés : Rafraîchir les œufs
aussitôt pochés ; bien les éponger, puis les tremper dans du
beurre fondu et les rouler dans de la mie de pain très fine.
Placer chaque œuf sur un carré de papier d’office beurré,
posé sur le gril, et faire griller à feu doux des deux côtés.
626
Dresser les œufs sur dés toasts minces, saupoudrés
copieusement de fromage râpé additionné de Cayenne, et
gratinés au four.
Servir une sauce Diable à part.
Œufs Halévy. — Pochés ou Mollets : Garnir des croûtes
de tartelettes de moitié fondue de tomates, et moitié
salpicon de blanc de volaille lié au Velouté.
Napper les œufs de moitié sauce Tomate et moitié sauce
Allemande ; tirer un cordon de glace de viande juste au
milieu des deux sauces. Les dresser ensuite sur les croûtes
garnies.
Œufs Héloïse. — Pochés ou Mollets : Napper les œufs
d’une sauce Allemande à l’essence de champignons,
additionnée d’un fin salpicon de blanc de volaille, langue
écarlate et truffe, et bien beurrée. Les dresser sur croûtons
frits un peu grands, et faire glacer vivement.
En sortant le plat du four, border chaque œuf d’un petit
cordon de purée de tomate très réduite, couché au cornet, ou
à la poche munie d’une petite douille unie.
Œufs à lu Hollandaise. — Pochés ou Mollets : Garnir
des croûtes de tartelettes avec une purée de saumon fumé
ou avec un salpicon de saumon fumé lié à la sauce
Béchamel. Dresser dessus les œufs bien nappés de sauce à
la Hollandaise.
Œufs à la Hongroise. — Durs : Préparer 2 décilitres de
sauce Béchamel additionnée de 50 grammes d’oignon étuvé
au beurre et à blanc, et relever d’une pincée de Paprika.
627
Détailler en rondelles épaisses 6 œufs durs, chauds.
Faire sauter au beurre, au dernier moment, 200 grammes
de tomates coupées en tranches.
Mettre la sauce au point avec 100 grammes de Beurre de
tomate ; mélanger dedans tomates sautées et rondelles
d’œufs, et dresser en timbale.
Œufs pour Hors-d’œuvre chauds de déjeuners. —
Préparer : 1° Un appareil d’œufs brouillés qui peut être
garni à volonté ;
2° Un appareil de Soufflé au Parmesan.
Dresser les œufs brouillés dans de larges croûtes de
tartelettes, mais en garnissant celles-ci seulement aux trois
quarts. Recouvrir d’appareil à Soufflé, en le faisant bomber
légèrement ; ranger les tartelettes sur une plaque, et mettre à
four chaud pour pocher et glacer en même temps.
Œufs à la Hussarde. — Pochés ou Mollets : Prendre de
belles demi-tomates ; les presser à fond, les assaisonner et
les faire griller ou pocher au four. Garnir ces tomates
d’oignons hachés grossièrement, sautés au beurre, et de
jambon maigre coupé en dés, liés avec quelques cuillerées
de sauce Demi-glace.
Dans chaque demi-tomate ainsi garnie, dresser un œuf,
nappé de Velouté relevé au Cayenne.
Œufs Isoline. — Sur le plat : Cuire les œufs sur le plat
comme à l’ordinaire Ranger entre chacun d’eux et autour du
plat, de toutes petites demi-tomates préparées à la
628
Provençale. Placer un beau foie de volaille sauté au Madère
sur le milieu de chaque demi-tomate.
Œufs Jeannette. — En cocotte : Tapisser le fond et les
parois des cocottes d’une couche de farce de volaille à la
crème, additionnée d’un cinquième de son poids de purée
de foie gras.
Casser les œufs dedans et faire pocher. En les sortant du
bain, entourer les jaunes d’un cordon de Velouté de volaille.
Œufs Jockey-Club. — Cuire les œufs à la poêle ; les
couper à l’emporte-pièce rond uni et les dresser en
couronne sur des toasts très minces, grillés, et tartinés de
foie gras.
Disposer au milieu une garniture de rognon de veau
sauté, additionné de truffes en dés et lié d’une sauce Demi-
glace un peu serrée.
Œufs au Jus. — En cocotte : Casser les œufs dans les
cocottes bien beurrées, et les pocher comme de coutume.
Au moment de servir, entourer les jaunes d’un cordon de
jus de veau réduit.
Œufs Léontine. — En cocotte : Tapisser le fond et les
parois des cocottes d’un fin salpicon de queues d’écrevisses
et de truffes, lié avec un peu de farce de poisson à la crème.
Mettre les cocottes à l’entrée du four pour pocher la farce
d’abord ; casser ensuite les œufs et les pocher comme de
coutume.
Entourer les jaunes d’un cordon de sauce Tomate au
moment de servir.
629
Œufs Lili. — Moulés : Beurrer des moules ovales, et
semer dans l’intérieur du corail haché ou des œufs de
homard égrenés.
Préparer un appareil d’œufs brouillés avec : 8 œufs, 1
cuillerée de crème, 2 cuillerées de salpicon très fin de
queues de crevettes et de truffes, et 25 grammes de beurre ;
l’additionner finalement de 4 œufs battus en omelette et
assaisonnés.
Garnir les moules avec cet appareil et faire pocher.
Démouler ; dresser en couronne sur un plat, et verser au
milieu une sauce aux Crevettes légère.
Œufs à la Lilloise. — Sur le plat : Garnir le fond du plat
d’une cuillerée de petits choux de Bruxelles, blanchis,
étuvés au beurre, et légèrement aplatis avec le dos d’une
fourchette. Casser les œufs dessus et les cuire comme à
l’ordinaire.
Au moment de servir, entourer les œufs d’un cordon de
sauce Béchamel.
Œufs Lina Munte. — Froids : Affranchir légèrement du
dessous des œufs mollets bien épongés, pour en assurer
l’aplomb, et les enrober de sauce Chaud-froid blanche
additionnée d’un tiers de purée de champignons.
Lustrer à la gelée et poser sur chaque œuf une perle en
truffe, glacée.
Placer chaque œuf sur un anneau en gelée, dentelé ; et les
ranger autour d’un petit monticule de gelée hachée.
630
Entourer les œufs d’une couronne de petits champignons
renversés, chaudfroités, garnis chacun d’une petite boule en
truffe, glacée.
Œufs à la Lorette. — Pochés ou Mollets : Garnir de
pointes d’asperges liées au beurre des croustades ovales ou
rondes en appareil à pommes Dauphine. Dresser les œufs
dessus, avec une belle lame de truffe sur chaque œuf.
Servir un jus lié à part.
Œufs à la Lorraine. — Sur le plat : Garnir le fond du
plat de deux tranches de lard maigre, blanchies et
légèrement grillées, et de minces lames de fromage de
Gruyère. Casser les œufs dessus ; entourer les jaunes d’une
cuillerée de crème et les cuire comme à l’ordinaire.
En cocottes : Garnir le fond des cocottes d’une cuillerée à
café de petits dés de lard maigre rissolés ; ajouter 3 copeaux
de Gruyère et 1 cuillerée de crème bouillante dans chaque
cocotte ; casser les œufs dedans et faire pocher au bain-
marie.
Œufs Lully. — Sur le plat : Cuire les œufs à la poêle, et
les couper à l’emporte-pièce rond uni.
Placer chaque œuf sur une lame de jambon cru, sautée au
beurre, et de même forme que l’œuf ; et le poser ensuite sur
un toast de mêmes dimensions et forme.
Ranger les œufs en cercle sur un plat ; garnir le centre de
macaroni lié et beurré, additionné de tomates concassées
fondues au beurre.
631
Œufs à la Lyonnaise. — Sur le plat : Garnir le fond du
plat d’une cuillerée d’oignon finement ciselé et cuit au
beurre. Casser les œufs dessus, les cuire, et les entourer
d’un cordon de sauce Lyonnaise passée.
Œufs Magda. — Brouillés : Appareil ordinaire d’œufs
brouillés, additionné de : 1 cuillerée à café de fines herbes ;
1 cuillerée à café de moutarde, et 1 cuillerée ordinaire de
Gruyère râpé.
Dresser en timbale, et entourer de petits croûtons en
rectangles frits au beurre au moment.
Œufs Maintenon. — Pochés ou Mollets : Garnir des
croûtes de tartelettes de Soubise à la Béchamel assez serrée.
Napper les œufs de sauce Mornay, saupoudrer de
Gruyère râpé, les dresser à la palette sur les croûtes, et faire
glacer vivement.
Au moment de servir, entourer d’un cordon de glace de
viande.
Œufs à la Malmaison. — Pochés ou Mollets : Garnir de
petits pois, haricots verts en losanges et pointes d’asperges
mélangés et liés au beurre, des croûtes de tartelettes un peu
grandes.
Dresser les œufs sur les croûtes, les entourer d’un cordon
de sauce Beauharnais, et placer une pincée de cerfeuil et
d’estragon hachés sur chaque.
Œufs à la Maraîchère. — Sur le plat : Garnir le fond du
plat d’une cuillerée de chiffonnade de : laitue, oseille, et
cerfeuil. Casser les œufs dessus, les cuire, et disposer, de
632
chaque côté des jaunes, un petit rectangle de lard maigre,
blanchi et sauté au beurre.
En cocotte : Tapisser les cocottes d’épinards blanchis,
hachés grossièrement, additionnés de feuilles de laitues et
d’oseille ; le tout étuvé au beurre. Casser les œufs dedans,
faire pocher, et placer une belle pluche de cerfeuil sur
chaque jaune au moment de servir.
Œufs Marivaux. — Brouillés : Appareil ordinaire
d’œufs brouillés, additionné de 40 grammes de purée de
truffes.
Dresser en timbale ; placer au centre un gros champignon
tourné entouré d’un filet de glace de viande, et compléter
par une bordure de belles lames de champignons très
blancs.
Œufs Masséna. — Pochés ou Mollets : Chauffer au
beurre de larges fonds d’artichauts ; les creuser légèrement,
et les garnir de sauce Béarnaise serrée. Napper les œufs de
sauce Tomate, et les dresser sur les fonds ; placer une
rondelle de moelle pochée sur chaque œuf, et une petite
pincée de persil haché sur chaque rondelle de moelle.
Œufs Matelote. — Sur le plat : Garnir le fond du plat de
2 petites cuillerées de sauce Matetote marinière, chaude.
Casser les œufs dessus ; les cuire et les entourer, au moment
de servir, d’un cordon de même sauce, beurrée.
Œufs Maupassant. — Froids : Prendre des œufs pochés
bien égouttés et parés ; les enrober de sauce Matelote rouge
additionnée de gelée de poisson. Lustrer à la gelée.
633
Dresser les œufs en couronne avec gelée de poisson
hachée au milieu.
Border le plat de beaux croûtons en gelée de poisson
rosée.
Œufs Maximilienne. — Sur le plat : Faire frire à l’huile
des demi-tomates bien pressées, et les disposer sur le plat.
Saupoudrer l’intérieur de persil haché mélangé d’une pointe
d’ail broyé ; casser les œufs dans les demi-tomates, les
saupoudrer de fromage râpé mélangé de persil haché et de
mie de pain fine frite au beurre. Mettre au four assez chaud
pour que cuisson et gratin se fassent simultanément.
Œufs Meyerbeer. — Sur le plat : Cuire les œufs comme
à l’ordinaire. Après cuisson, placer entre les jaunes un
rognon de mouton ou d’agneau, ouvert et grillé sans être
pané. Entourer d’un cordon de sauce Périgueux.
Œufs Mignon. — Pochés ou Mollets : Chauffer de larges
fonds d’artichauts, et les garnir de moitié petits pois et
moitié queues de crevettes liés au beurre.
Napper les œufs de sauce Crevettes ; les dresser sur les
fonds garnis, et placer une lame de truffe bien noire sur
chaque œuf.
Œufs à la Milanaise. — Pochés ou Mollets : Garnir des
croûtes de tartelettes de macaroni à la Milanaise. Napper les
œufs de sauce Mornay, les dresser sur les croûtes garnies, et
faire glacer vivement.
Œufs Mirabeau. — Sur le plat : Garnir le fond du plat
de 10 grammes de Beurre d’anchois ; casser les œufs dessus
634
et les cuire. Après cuisson, placer de chaque côté une grosse
olive farcie au Beurre d’estragon ; entourer la base des
jaunes de lanières de filets d’anchois, et disposer sur chaque
jaune une petite palmette en feuilles d’estragon blanchies.
Œufs Mireille. — Pochés ou Mollets : Préparer des
tartelettes de riz pilaw safrané, et les dresser en couronne
sur un plat, en les alternant de toasts de même forme frits à
l’huile. Napper les œufs de sauce Crème au safran et les
dresser sur les toasts. Disposer sur chaque tartelette un petit
bouquet de tomates concassées, fondues au beurre, et un
peu serrées.
Œufs Mogador. — Pochés ou Mollets : Coucher sur plat
beurré, à la poche munie d’une grosse douille cannelée, des
anneaux en appareil à pomme Marquise. Ces anneaux
peuvent être accolés et disposés en couronne, ou bien
disposés en rosace partant du centre du plat.
Faire colorer vivement au four.
Napper les œufs de sauce Béchamel additionnée de 150
grammes de Beurre de foie gras par demi-litre de sauce.
Dresser un œuf dans chaque anneau ; puis, poser sur chaque
œuf une rondelle de langue écarlate bien rouge avec, au
milieu de celle-ci, une lame de truffe glacée.
Œufs des Moissonneurs. — Frits : Faire griller autant
de rectangles de lard de poitrine, blanchis, qu’il y a d’œufs.
Dresser en turban en alternant les œufs et les tranches de
lard. Garnir le milieu de gros pois frais, additionnés de
635
laitue ciselée et de pommes de terre en minces rondelles,
cuits à la paysanne.
Œufs à la Montargis. — Garnir des croûtes de
tartelettes d’un appareil composé de : foies de volaille
coupés en julienne et sautés au beurre, julienne de langue et
de champignons liés à la sauce Béchamel relevée d’un filet
de glace de viande. Napper l’appareil de chaque tartelette
d’une demi-cuillerée de sauce Mornay, saupoudrer de
Parmesan râpé et faire glacer. Cuire les œufs à la poêle, et
les couper à l’emporte-pièce rond uni.
Dresser un œuf sur chaque tartelette, et placer une
rondelle de langue bien rouge sur chaque jaune.
Œufs à la Montmorency. — Sur le plat : Garnir le fond
du plat d’une cuillerée de pointes d’asperges à la crème.
Casser les œufs dessus et les cuire. Après cuisson,
disposer entre les jaunes et en travers, 4 belles pointes
d’asperges vertes, et un petit bouquet de fonds d’artichauts,
émincés et sautés au beurre, au milieu.
Œufs à la Mornay. — Sont indiqués sous le nom d
"Œufs au gratin.
Œufs à la Mortemar. — Moulés : Apprêter 5 œufs
brouillés au nombre, en les tenant très moelleux, et y
ajouter 3 œufs crus battus en omelette et assaisonnés.
Beurrer des petits moules à timbales de forme basse ;
décorer le fond d’une belle lame de truffe, les emplir avec
l’appareil préparé, et faire pocher au bain-marie.
636
Démouler chaque timbale sur une croûte de tartelette
garnie de purée de champignons ; dresser en cercle sur un
plat rond.
Servir à part une saucière de glace de viande fondue et
légèrement beurrée.
Œufs Mosaïque. — Froids : Chemiser de gelée blanche
des moules ayant la forme de demi-œufs, et les foncer en
mosaïque avec de petits losanges de : langue écarlate, blanc
d’œuf poché, truffes et haricots verts.
Placer un œuf poché dans chaque moule ; finir de remplir
avec de la gelée blanche, et laisser prendre.
Préparer d’autre part une salade russe moulée dans un
moule à dôme également chemisé à la gelée et foncé en
mosaïque.
Au moment de servir, démouler la salade sur un plat
rond ; l’entourer avec les œufs, et croûtonner le plat à la
gelée blanche.
Œufs à la Moscovite. — Froids : Affranchir légèrement
des œufs durs sur les deux bouts ; les cercler en bas et en
haut avec 3 lanières de filets d’anchois, et poser un point de
truffe sur le milieu de la hauteur pour simuler la bonde du
tonneau que les œufs représentent. Les vider ensuite avec le
tube à colonne, et les garnir de caviar en faisant monter
celui-ci en pointe au-dessus des bords.
Dresser chaque œuf dans un fond d’artichaut bien blanc,
et l’entourer d’un cordon de gelée hachée.
637
Œufs à la Nantua. — Sur le plat : Garnir le fond du plat
d’une cuillerée de salpicon de queues d’écrevisses ; casser
les œufs dessus et les cuire. Après cuisson, entourer chaque
jaune de 3 belles queues d’écrevisses, et placer une lame de
truffe dessus. Border le plat d’un cordon de sauce Nantua.
Il est facultatif d’augmenter la garniture de 2 petites
coques d’écrevisses farcies.
Pochés ou Mollets : Garnir des croûtes de tartelettes d’un
salpicon de queues d’écrevisses lié à la sauce Nantua.
Napper les œufs de sauce Nantua ; les décorer d’une croix
formée avec 2 queues d’écrevisses coupées dans la
longueur, et les dresser sur les croûtes garnies.
Froids : Préparer les œufs en forme de tonneaux, comme
ceux « à la Moscovite », et les vider de même. Les garnir
d’un salpicon de queues d’écrevisses lié avec une sauce
Mayonnaise additionnée de la purée des carcasses et débris
des écrevisses passés à l’étamine, et en le montant en dôme
au-dessus des bords. Décorer chaque œuf avec quatre demi-
queues d’écrevisses et 4 losanges de truffe, et napper de
gelée à plusieurs reprises.
Dresser les œufs sur des fonds d’artichauts garnis de
même Mayonnaise à la purée d’écrevisses.
Œufs à la Napolitaine. — Moulés : Préparer un appareil
d’œufs brouillés au Parmesan en le tenant très moelleux, et
l’additionner, par 5 œufs brouillés, de 2 œufs battus en
omelette et assaisonnés.
638
Mouler en moules à brioches à larges cannelures, bien
beurrés, et faire pocher.
Dès que l’appareil est suffisamment solidifié, démouler
sur un plat à gratin beurré, saupoudré de Parmesan râpé ;
napper les œufs d’une sauce Demi-glace fortement tomatée,
réduite et beurrée. Faire glacer vivement.
Œufs Négus. — Sur le plat : Cuire les œufs sur le plat
comme à l’ordinaire. Disposer une petite croquette de gibier
en forme de palet, de chaque côté des jaunes, et entourer
d’un cordon de sauce Périgueux.
Œufs à la Niçoise. — Pochés ou Mollets : Tourner des
pommes de terre en forme de fond d’artichaut ; les cuire au
beurre comme des pommes Château, et les garnir de
haricots verts coupés en dés et liés au beurre.
Dresser les œufs dessus ; disposer un petit bouquet de
fondue de tomates sur chaque œuf, et entourer d’un cordon
de jus de veau lié.
Froids : Garnir des croûtes de tartelettes forme médaillon
avec : haricots verts, pommes de terre cuites à l’eau, chair
de tomate crue pelée, coupés en petits dés réguliers.
Dresser sur chaque tartelette un œuf poché, masqué de
sauce Mayonnaise additionnée d’un cinquième de purée de
tomate crue.
Œufs Ninon. — Pochés ou Mollets : Se font de deux
façons :
A) Dresser les œufs sur croûtons minces frits au beurre,
avec une lame de truffe cannelée sur chaque, et les ranger
639
en couronne sur un plat. Disposer entre chaque œuf 3 tiges
de pointes d’asperges de 5 à 6 centimètres de longueur,
placées les têtes en dehors.
Garnir le milieu d’une purée de pointes d’asperges vertes,
liées à la sauce Béchamel.
B) Garnir des croûtes de tartelettes de purée de pointes
d’asperges, et disposer dessus 5 petites tiges d’asperges
vertes dont les têtes doivent dépasser les bords. Poser sur
chaque croûte garnie un œuf décoré d’une lame de truffe
cannelée.
Œufs à la Normande. — Sur le plat : Garnir le fond du
plat de 2 petites cuillerées de crème assaisonnée de sel et de
poivre, d’une cuillerée à café d’essence de poisson, de 6
huîtres crues, ébarbées, et de l’eau de celles-ci.
Casser les œufs ; les cuire en faisant miroiter le jaune, et
entourer d’un cordon de sauce Normande.
Pochés ou Mollets : Napper les œufs de sauce Normande
et les dresser sur des croûtes de tartelettes, garnies chacune
de 3 huîtres pochées et ébarbées, liées à la sauce Normande.
Brouillés : Appareil ordinaire d’œufs brouillés dressé en
timbale. Disposer au milieu 6 huîtres pochées, ébarbées,
liées d’une cuillerée de sauce Normande. Entourer d’un
cordon de même sauce.
NOTA. — Ces œufs brouillés se dressent également en barquettes. Dans ce
cas, les huîtres préparées comme ci-dessus sont mélangées dans les œufs, et on
entoure les barquettes d’un cordon de sauce Normande.
640
Œufs Omer Pacha. — Sur le plat : Garnir le fond du
plat d’une forte cuillerée d’oignons finement émincés, cuits
au beurre à blanc. Casser les œufs dessus ; les saupoudrer
de 20 grammes de Parmesan râpé ; faire cuire et gratiner
légèrement en même temps.
Œufs Opéra. — Sur le plat : Cuire les œufs comme à
l’ordinaire. Après cuisson, les garnir : d’un côté, d’un
bouquet de foies de volaille taillés en dés et sautés au
Madère ; de l’autre côté, d’un bouquet de pointes
d’asperges liées au beurre. Entourer d’un cordon de jus de
veau réduit et beurré.
Œufs à l’Orléanaise. — Sur le plat : Étaler au fond du
plat une cuillerée de chicorée à la crème. Casser les œufs
dessus ; les cuire, et les entourer d’un cordon de sauce
Béchamel claire.
Œufs à la d’Orléans. — Pochés ou Mollets : Garnir des
croûtes de tartelettes d’un salpicon de blanc de volaille lié à
la sauce Tomate. Napper les œufs de sauce Béchamel mise
au point avec du Beurre de pistaches, dans les proportions
de 150 grammes de ce beurre par demi-litre de sauce, et les
dresser sur les croûtes garnies.
Œufs Orlolf. — Brouillés : En battant les œufs, leur
ajouter un peu de crème épaisse, bien fraîche, et les
brouiller comme de coutume. Les compléter avec 3 queues
d’écrevisses par 2 œufs ; dresser dans de petites caisses en
porcelaine, avec une belle lame de truffe dans chaque
caisse. Ranger celles-ci sur serviette.
641
Œufs d’Orsay. — Pochés ou Mollets : Dresser les œufs
sur toasts frits au beurre, et les napper de sauce
Chateaubriand.
Œufs à la Palermitaine. — Moulés : Décorer d’une
lame de truffe le fond de moules à babas beurrés ;
saupoudrer les parois de langue bien rouge, hachée
finement, et passer ces moules un instant sur la glace.
Casser les œufs dedans et les pocher. — Démouler
chaque œuf sur une croûte de tartelette garnie de macaroni à
la crème.
Œufs à la Parisienne. — En cocotte : Tapisser le fond et
les parois des cocottes d’une couche de farce de volaille
additionnée de son poids de langue, champignons et truffes
hachés, mis en parties égalés.
Casser les œufs dedans ; les pocher comme de coutume,
et entourer d’un cordon de sauce Demi-glace.
Œufs Parmentier. — Sur le plat : Cuire au four de
belles pommes de terre Hollande ; les ouvrir, sur le dessus,
avec un coupe-pâte ovale uni. Retirer la pulpe de
l’intérieur ; la passer au tamis pendant qu’elle est brûlante
et en faire une purée moelleuse. Remplir à moitié les
écorces de pommes de terre avec cette purée ; casser un œuf
dans chacune, l’arroser de crème et cuire au four.
Au moment de servir, remettre sur chaque pomme de
terre le couvercle enlevé, et dresser sur serviette.
Brouillés : Appareil ordinaire d’œufs brouillés dressé en
timbale. Disposer au milieu un joli bouquet de pommes de
642
terre détaillées en petits dés réguliers, sautés au beurre, liés
avec un peu de glace de viande et légèrement saupoudrés de
persil haché.
Œufs au Parmesan. — Sur le plat : Casser les œufs
dans le plat bien beurré. Les saupoudrer assez copieusement
de Parmesan râpé, arroser de 10 grammes de beurre fondu ;
faire cuire et glacer en même temps.
Œufs à la Pastourelle. — Frits : Dresser à plat, et en
couronne sur un plat rond, autant de rectangles de lard
maigre blanchi et grillé qu’il y a d’œufs. Sur chaque
rectangle de lard, placer un œuf, et un demi-rognon
d’agneau ou de mouton grillé sur chaque œuf.
Garnir le milieu de mousserons, ou de champignons
ordinaires à défaut, émincés à cru, sautés au beurre avec un
peu d’échalote ; saupoudrer légèrement de persil haché.
Œufs à la Percheronne. — Durs : Couper 6 œufs durs
en rondelles et émincer, pendant qu’elles sont brûlantes, 2
moyennes pommes de terre cuites à l’eau et pelées. Dresser
œufs et pommes dans une timbale, par couches alternées de
sauce Béchamel beurrée ; compléter par une couche de
sauce.
Œufs à la Périgourdine. — Sur le plat : Déposer au
fond du plat 10 grammes de beurre et 1 cuillerée à café
d’essence de truffes.
Casser les œufs dessus et les cuire comme de coutume.
Après cuisson, disposer un petit bouquet de truffes en dés
643
de chaque côté des jaunes ; et entourer d’un cordon de
sauce Demi-glace serrée, relâchée à l’essence de truffes.
Pochés ou Mollets : Dresser les œufs chacun sur une
large et épaisse lame de truffe, et les napper de sauce
Périgueux.
Moulés : Beurrer grassement des moules à Madeleines
genre coquille, et les saupoudrer de truffe hachée. Faire
pocher ; démouler chaque œuf sur une lame de truffe de la
forme du moule, et les napper d’une sauce Demi-glace à
l’essence de truffes.
En cocotte : Tapisser le fond et les parois des cocottes
d’une couche de farce de volaille copieusement additionnée
de truffe hachée. Casser les œufs dedans, pocher, entourer
les jaunes d’un cordon de glace de viande, et placer une
lame de truffe sur chaque.
Œufs Petit-Duc. — Pochés ou Mollets : Dresser chaque
œuf dans un gros champignon grillé, légèrement évidé ; et
napper de sauce Chateaubriand.
Œufs à la Piémontaise. — Sur le plat : Beurrer le plat,
le saupoudrer de fromage râpé, et casser les œufs.
Saupoudrer également ceux-ci de fromage râpé ; les cuire.
Disposer, de chaque côté des jaunes, une demi-cuillerée de
rizot au Parmesan, additionné de truffes blanches du
Piémont hachées finement.
Brouillés : Ajouter 50 grammes de Parmesan râpé et 50
grammes de truffes du Piémont râpées à un appareil
644
ordinaire d’œufs brouillés. Dresser en timbale, et disposer
sur les œufs une couronne de lames de truffes blanches.
Œufs Pochés, frits, garnis. — Ce sont les œufs préparés
exactement comme ceux « à la Villeroy », mais
accompagnés d’une garniture composée : soit d’un seul
légume, comme petits pois, haricots verts, pointes
d’asperges, etc. ; soit d’une macédoine ; soit d’une purée de
légumes ou d’un coulis quelconque ; soit de fonds
d’artichauts, morilles, champignons, etc., escalopés et
sautés au beurre ; soit de fondue de tomates, etc.
Mettre les œufs à la friture 3 ou 4 minutes avant de
servir ; les égoutter sur un linge ; saler légèrement ; dresser
en cercle sur un plat, et disposer au milieu la garniture
adoptée.
Œufs à la Polignac. — Moulés : Beurrer grassement des
moules à baba ; décorer le fond d’une large lame de truffe,
casser les œufs dedans, assaisonner et pocher comme de
coutume.
Démouler chaque œuf sur un petit toast ; dresser en
cercle, napper de Beurre à la maître-d’hôtel dissous, et
additionné d’un peu de glace de viande fondue.
Froids : Préparer les œufs comme ci-dessus ; les laisser
refroidir et les mettre en Belle-vue dans des moules plus
grands, avec de la gelée blanche. Démouler au moment et
border le plat de croûtons en gelée légèrement colorée.
Œufs à la Portugaise. — Sur le plat : Étaler au fond du
plat une cuillerée de fondue de tomates. Casser les œufs
645
dessus, les cuire et, après cuisson, disposer de chaque côté
des jaunes un petit bouquet de fondue serrée, avec un peu
de persil haché dessus.
En cocotte : Garnir le fond des cocottes d’une demi-
cuillerée de fine fondue de tomates ; casser les œufs dedans,
les pocher, et entourer les jaunes d’un cordon de sauce
Tomate.
Durs : Prendre des demi-tomates un peu fermes ; les
presser, retirer les pépins, assaisonner, et les cuire à l’huile.
Sur chaque demi-tomate, dresser un demi-œuf dur chaud, et
napper de sauce Portugaise serrée.
Brouillés : Appareil ordinaire d’œufs brouillés. Dresser
en timbale, et disposer au milieu un joli bouquet de tomates
pelées, pressées, concassées, et sautées au beurre. Entourer
le bouquet d’un cordon de glace de viande, et placer dessus
une pincée de persil haché.
Œufs à la Poulette. — Durs : Mélanger 6 œufs durs
coupés en rondelles, et 125 grammes de champignons cuits
émincés, dans 2 décilitres et demi de sauce Poulette.
Dresser en timbale, et saupoudrer légèrement de persil
haché.
Œufs à la Princesse. — Pochés ou Mollets : Garnir des
croûtes de tartelettes de moitié pointes d’asperges et moitié
julienne de blanc de volaille, liés à la sauce Crème. Napper
les œufs de même sauce, placer une large lame de truffe sur
chacun, et les dresser sur les croûtes garnies.
646
Moulés : Masquer d’une lame de truffe le fond de moules
à darioles étroits et hauts, bien beurrés, et foncer les parois
d’une couche de farce de volaille à la crème, en donnant à
celle-ci 3 millimètres d’épaisseur.
Emplir les moules aux trois quarts avec un appareil
d’œufs brouillés, tenu très moelleux, additionné de pointes
d’asperges et de truffes en dés, et complété au moment avec
1 œuf cru, battu et assaisonné, par 4 œufs brouillés.
Recouvrir d’une petite couche de farce ; faire pocher au
bain-marie pendant 12 minutes, et démouler les œufs sur
petits toasts ronds.
Entourer de Velouté de volaille clair, ou le servir à part.
Œufs Princesse Marie. — Brouillés : Préparer : de
petites timbales en rognures de feuilletage, cuites à blanc en
moules à darioles ; de petits couvercles en demi-feuilletage
détaillés avec un emporte-pièce cannelé de 5 centimètres de
diamètre ; dorer légèrement ces abaisses, poser au milieu un
point dentelé de même pâte, mais ne pas le dorer.
Cuire timbales et couvercles à four doux.
Emplir ces timbales avec un appareil d’œufs brouillés au
Parmesan, additionné finalement de 2 cuillerées de Velouté
réduit à l’essence de truffes, et de 2 cuillerées de truffes en
dés.
Dresser sur serviette et placer un couvercle sur chaque
timbale.
Œufs Printanière. — Moulés : Foncer en chartreuse des
moules hexagones bien beurrés ; casser les œufs dedans et
647
les pocher comme de coutume. Démouler sur petits toasts
frits au beurre, et napper les œufs de sauce Crème légère
finie au Beurre printanier ; dans les proportions de 100
grammes de ce beurre par demi-litre de sauce.
Œufs à la Provençale. — Sur le plat : Presser et
épépiner des demi-tomates, les assaisonner de sel et de
poivre, semer dans l’intérieur un peu de persil haché
additionné d’une pointe d’ail broyé et les cuire à l’huile et à
la poêle. Dresser ces demi-tomates avec précaution sur un
plat, casser les œufs dedans, et les cuire comme à
l’ordinaire.
Frits : Dresser les œufs frits chacun sur une demi-tomate
à la Provençale comme ci-dessus, et placer chaque demi-
tomate sur une large et épaisse tranche d’aubergine
assaisonnée, farinée, et frite à l’huile. Dresser en cercle
avec persil frit au milieu.
Œufs Rachel. — Sur le plat : Cuire les œufs à la poêle ;
les couper à l’emporte-pièce rond uni, et les dresser sur
toasts de même forme frits au beurre clarifié. Placer une
belle rondelle de moelle pochée sur chaque jaune, une petite
lame de truffe sur la moelle, et entourer d’un cordon de jus
de veau réduit.
Brouillés : Appareil ordinaire d’œufs brouillés,
additionné d’une cuillerée et demie de truffes coupées en
dés, et d’autant de pointes d’asperges. Disposer sur le
milieu un joli bottillon de pointes d’asperges, et entourer
celui-ci d’une couronne de lames de truffes.
648
Œufs à la Ravigote. — Froids : Chemiser de gelée des
moules ayant la forme de demi œufs coupés en longueur et
les décorer avec des détails de cornichons, feuilles
d’estragon, et câpres. Verser dans chaque moule une
cuillerée de sauce Rémoulade additionnée de gelée, et
encore bien liquide ; placer dedans l’œuf poché (ou mollet)
de façon à ce que, en remontant, la sauce l’enveloppe
entièrement. — Laisser prendre, et démouler au moment sur
croûtons ovales cannelés, en gelée blanche.
Œufs Régina. — Pochés ou Mollets : Garnir des croûtes
de tartelettes avec un salpicon de filets de soles pochés,
queues de crevettes et champignons, lié à la sauce
Crevettes. Napper les œufs de sauce Normande, semer sur
chacun de la julienne de truffes taillée fine et courte, et les
dresser sur les croûtes garnies.
Œufs à la Reine. — Sur le plat : Cuire les œufs à la
poêle ; les couper à l’emporte-pièce rond, et les dresser sur
de petites galettes minces en pomme Duchesse, colorées au
four. Ranger en cercle sur un plat ; disposer au milieu un
hachis de blanc de volaille, et entourer d’un cordon de
sauce Suprême.
Pochés ou Mollets : Garnir des croûtes de tartelettes de
purée de volaille serrée, et dresser dessus les œufs nappés
de sauce Suprême à l’essence de volaille.
Moulés : Beurrer des moules hexagones et les foncer de
minces lames de blanc de volaille et de lames de truffes
alternées. Casser les œufs dedans, et faire pocher comme de
coutume.
649
Démouler sur de petits fonds en farce de volaille, pochés
et parés ; entourer de sauce Suprême, ou envoyer la sauce à
part.
En cocotte : Garnir le fond des cocottes de hachis de
blanc de volaille très fin, lié de Velouté serré.
Casser les œufs dedans ; faire pocher, et entourer les
jaunes d’un cordon de sauce Suprême.
Froids : Couper au ras des cannelures de petites brioches
à tête cuites en moules, et les vider en croustades.
Tapisser l’intérieur d’un fin hachis de blanc de volaille lié
à la Mayonnaise légèrement relevée au Cayenne, placer
dans chaque croustade un œuf mollet nappé de sauce
Mayonnaise, décoré sur le dessus d’une perle de truffe et
lustré à la gelée.
Œufs à la Reine Margot. — Brouillés : Appareil
ordinaire d’œufs brouillés, complété avec 35 grammes de
Beurre d’amandes.
Dresser en croûtes de tartelettes cuites à blanc, et
entourer d’un cordon de sauce Béchamel finie au Beurre de
pistaches.
Rissoles d’œufs. — Durs : Préparer un appareil à
croquettes d’œufs, et garnir les rissoles d’une petite
cuillerée d’appareil. Celles-ci se font toujours en rognures
de feuilletage, et en forme de bourse ou de chausson. Elles
se traitent comme les autres rissoles, et se dressent sur
serviette avec persil frit bien vert au milieu.
650
Œufs Roland. — Pochés ou Mollets : Garnir des
croûtons frits au beurre, légèrement évidés en croustades,
de salpicon à la Reine Napper les œufs de Velouté de
volaille additionné d’un quart de purée de volaille et de
truffes hachées ; les dresser sur les croûtons et faire glacer
vivement.
Œufs à la Romaine. — Frits : Dresser les œufs, frits à
l’huile, sur de petits subrics d’épinards de forme ovale, dont
l’appareil aura été additionné de filets d’anchois coupés en
dés.
Œufs Rossini. — Sur le plat : Cuire les œufs à la poêle.
Les couper à l’emporte-pièce rond uni, et les dresser chacun
sur une escalope ronde de foie gras cru sauté au beurre.
Entourer d’un cordon de sauce Demi-glace à l’essence de
truffes.
Pochés ou Mollets : Dresser les œufs sur des croûtes de
tartelettes garnies d’une escalope ronde de foie gras sautée
au beurre. Napper les œufs de jus de veau lié, au Madère, et
placer une large lame de truffe sur chacun.
Œufs Rosita. — Froids : Enrober de beaux œufs pochés
de sauce Chaud-froid blanche, additionnée de purée de
filets de soles et de corail de homard. Les décorer en
écailles, avec des croissants de truffes de grandeurs
graduées, et lustrer à la gelée.
Dresser en cercle sur un tampon de gelée blanche hachée,
et entourer d’une chaîne de tomates de la grosseur d’une
651
noix, pressées, marinées, et farcies d’un hachis de thon à
l’huile.
Œufs à la Rothomago. — Sur le plat : Foncer le plat,
beurré, avec de minces lames de jambon maigre. Casser les
œufs dessus et les cuire. — Après cuisson, disposer autour
des jaunes 4 chipolatas grillées, et entourer d’un cordon de
sauce Tomate.
Œufs à la Rouennaise. — En cocotte : Tapisser le fond
et les parois des cocottes d’une couche de Farce gratin C ;
casser les œufs dedans ; faire pocher comme de coutume, et
entourer les jaunes d’un cordon de sauce Rouennaise.
Œufs à la Rougemont. — Pochés ou Mollets : Emplir
de riz à la milanaise des moules à tartelettes beurrés, et les
démouler en cercle sur un plat. Napper les œufs de sauce
Mornay ; les dresser sur les tartelettes de riz, faire glacer
vivement, et entourer d’un cordon de sauce Tomate.
Œufs à la Rothschild. — Brouillés : Piler très finement
6 écrevisses cuites dans une Mirepoix, et y ajouter petit à
petit 2 cuillerées de crème épaisse. Passer à l’étamine ;
ajouter cette crème à 6 œufs battus et assaisonnés ; cuire
doucement, de façon à obtenir un appareil lisse, moelleux,
et crémeux.
Dresser en timbale, et planter au milieu dès œufs un joli
bottillon de pointes d’asperges ; autour de celui-ci, faire un
cercle de queues d’écrevisses, et entourer les queues d’une
couronne de larges lames de truffes bien noires.
652
Œufs à la Rubens. — Froids : Assaisonner de sel et de
poivre moulu au moment, des jets de houblon blanchis et
froids.
Ajouter : persil et cerfeuil hachés, purée de tomate cuite
au naturel, et gelée fondue, froide, juste ce qu’il en faut
pour assurer la solidification. — Mouler en moules à
tartelettes huilés.
Napper des œufs pochés, froids et bien épongés, de sauce
Chaud-froid blonde ; décorer de détails de feuilles
d’estragon, et lustrer à la gelée.
Démouler les tartelettes ; placer un œuf sur chacune et
dresser en cercle sur le plat, en mettant entre chaque œuf un
croûton en gelée bien clair taillé en forme de crête.
Garnir le milieu de gelée hachée.
Œufs à la Saint-Hubert. — Pochés ou Mollets : Dresser
en dôme, sur plat beurré, un hachis très fin de chevreuil lié
de sauce Civet, et faire glacer vivement. Napper les œufs de
sauce Poivrade de gibier ; les ranger autour du hachis, et les
entourer d’une bordure de croissants en feuilletage cuits à
blanc.
NOTA. — Pour services séparés, les œufs peuvent être dressés directement
sur le hachis, sans glacer celui-ci.
653
Œufs à la Savoyarde. — Sur le plat : Garnir le fond du
plat de minces rondelles de pommes de terre sautées au
beurre à cru ; saupoudrer de fromage râpé, casser les œufs
dessus, les arroser d’une cuillerée de crème fraîche et les
cuire comme de coutume.
Pochés ou Mollets : Préparer les œufs comme ceux « au
Gratin ou à la Mornay », et les dresser à la palette, chacun
sur un petit fond en « pomme à la Savoyarde ».
Œufs à la Sévigné. — Pochés ou Mollets : Farcir de
minces croûtons, frits au Beurre, avec un hachis de laitues
braisées.
Napper les œufs de Velouté à l’essence de volaille, les
décorer d’un anneau de truffe, et les dresser sur les croûtons
farcis.
Œufs à la Soubise. Pochés ou Mollets : Garnir des
croûtes de tartelettes de purée Soubise. Napper les œufs de
jus de veau lié et les dresser sur les croûtes garnies.
En cocotte : Enduire le fond et les parois des cocottes de
Soubise très serrée. Casser les œufs dedans, les pocher, et
entourer les jaunes d’un cordon de glace de viande.
Œufs à la Stanley. — Pochés ou Mollets : Garnir des
croûtes de tartelettes avec une Soubise au riz condimentée
au currie. Napper les œufs de sauce Suprême au currie, et
les dresser sur les croûtes.
Œufs à la Sultane. — Brouillés : Appareil ordinaire
d’œufs brouillés fini avec 30 grammes de Beurre de
pistaches.
654
Dresser dans des croustades en pomme Duchesse,
moulées en moules à brioches à grosses côtes, démoulées,
légèrement panées à l’anglaise, frites et évidées.
Œufs à la Tourangelle. — Pochés ou Mollets : Garnir
des croûtes de tartelettes avec une purée de flageolets verts.
Napper les œufs de sauce Crème finie au Beurre de
haricots verts, dans les proportions de 150 grammes de
beurre par demi-litre de sauce, et les dresser sur les croûtes
garnies.
Œufs Toussenel. — Pochés ou Mollets : Napper les œufs
d’un coulis de gibier à plume, additionné d’un cinquième de
purée de marrons, et les saupoudrer de truffe hachée.
Dresser chaque œuf sur une croquette de gibier à plume.
Œufs à la Tripe. — Durs : Ciseler finement un oignon
moyen et l’étuver au beurre, à blanc. Ajouter 2 décilitres de
sauce Béchamel, et laisser compoter pendant 10 minutes.
Mettre dans cette sauce les œufs détaillés en rondelles, et
dresser en timbale.
Ou : partager les œufs en deux dans la longueur et les
couvrir avec la sauce.
Œufs Tripe à la Bourgeoise. — Durs : Passer au beurre,
sans les laisser colorer, 150 grammes d’oignons hachés ;
saupoudrer de 20 grammes de farine ; mouiller de 3
décilitres et demi de lait bouillant ; assaisonner de sel,
poivre blanc, muscade, et cuire doucement pendant 20
minutes. Passer au tamis ou à l’étamine ; recueillir la purée
dans un sautoir et la chauffer.
655
Dresser en timbale les œufs coupés en quartiers et les
couvrir avec la purée.
Œufs aux Truffes. — Brouillés : Appareil ordinaire
d’œufs brouillés, additionné de 30 grammes de truffes
coupées en dés et cuites au Madère. Dresser en timbale, et
disposer sur les œufs une couronne de lames de truffes
glacées.
Ou : dresser en croûtes de tartelettes cannelées, foncées
en rognures de feuilletage et cuites à blanc ; avec une lame
de truffe glacée sur chaque tartelette.
Œufs à la Turque. — Sur le plat : Cuire les œufs
comme à l’ordinaire. Après cuisson, disposer de chaque
côté des jaunes un bouquet de foies de volaille coupés en
dés, sautés au beurre, et liés d’une sauce Demi-glace
tomatée serrée. Entourer d’un cordon de la même sauce.
Œufs à la Vaucourt. — Sur le plat : Coucher sur plat
beurré, à la poche munie d’une grosse douille cannelée, soit
une bordure, une rosace, ou des anneaux accolés en
couronne, avec de l’appareil à pomme Duchesse.
Dorer et faire colorer au four.
Garnir le fond des anneaux, rosace, ou bordure,
d’appareil d’œufs brouillés aux pointes d’asperges et
truffes, tenu très moelleux. Casser les œufs sur cet appareil,
et les cuire au miroir en ayant soin de mettre le plat sur une
sauteuse remplie d’eau froide pour éviter que les œufs ne
cuisent trop en dessous. Placer une petite rondelle de truffe
cannelée sur chaque jaune.
656
Œufs à la Verdi. — Moulés : Décorer le fond de moules
à darioles beurrés, d’une belle lame de truffe.
Préparer un appareil d’œufs brouillés au Parmesan et
truffes en dés, en le tenant très moelleux, et l’additionner de
2 œufs crus battus en omelette et assaisonnés, par 4 œufs
brouillés.
Emplir les moules avec cet appareil, et faire pocher au
bain-marie.
Démouler sur petits toasts frits au beurre ; entourer de
sauce Demi-glace à l’essence de truffes, ou envoyer la
sauce à part.
Observation.
Pour ce genre d’œufs brouillés moulés, qui peut être infiniment varié, le
procédé de chemiser les moules d’une pellicule de farce en rapport avec la
nature de l’apprêt est très recommandable, et même préférable à celui qui
consiste à les mouler tels, avec addition d’œufs crus, pour assurer une légère
solidification.
658
Les plonger à friture bien chaude quelques minutes avant
de servir, égoutter, et dresser sur serviette ou papier gaufré,
avec persil frit au milieu.
Servir à part une sauce Tomate.
Œufs à la Viroflay. — Pochés ou Mollets : Faire frire au
beurre des croûtons en brioche sans sucre ; puis les évider
en croustades, et les garnir d’épinards en feuilles blanchis et
étuvés au beurre.
Napper les œufs de sauce Allemande, et les dresser sur
les croûtons garnis.
Moulés : Tapisser des moules à baba beurrés de feuilles
d’épinards blanchies et étuvées au beurre. Casser les œufs
dedans ; pocher ; démouler sur toasts, et napper de sauce
Allemande.
Œufs des Viveurs. — Froids : Affranchir du dessous des
œufs mollets cuits pendant 7 minutes, et les enrober de
sauce de Homard à l’Américaine liée à la gelée. Les dresser
autour d’une Salade de pommes de terre à la Parisienne, en
plaçant chaque œuf sur une escalope de langouste, glacée à
la Mayonnaise collée.
Entourer les œufs d’un turban de rondelles de pommes de
terre alternées avec des rondelles de betterave bien rouge,
marinées.
Vol-au-Vent d’Œufs. — Durs : Préparer une garniture
composée de : 6 œufs durs coupés en rondelles ; 100
grammes de champignons cuits bien blancs et escalopés ;
100 grammes de lames de truffes cuites au Madère ; 3
659
décilitres de sauce Béchamel réduite avec la cuisson des
truffes et 1 décilitre de crème.
Dresser dans une croûte de Vol-au-Vent, en alternant
œufs, champignons et truffes avec des couches de sauce.
Compléter par une couche de sauce et une couronne de
lames de truffe.
Œufs Yorkshire. — Frits : Dresser les œufs en les
alternant de minces toasts rectangulaires frits au beurre, et
de lames de jambon sautées à cru. Garnir le milieu de persil
frit, et servir une sauce Tomate à part.
Œufs Yvette. — Brouillés : Appareil ordinaire d’œufs
brouillés, additionné de 2 cuillerées de sauce Nantua, d’une
cuillerée de pointes d’asperges et d’autant de queues
d’écrevisses coupées en dés.
Dresser en croûtes de tartelettes, foncées en rognures de
feuilletage cuites à blanc ; et placer une belle lame de truffe
glacée sur chaque tartelette.
Œufs à la Zingara. — Pochés ou Mollets : Dresser les
œufs sur croûtons frits, et les napper d’une sauce Demi-
glace tomatée, additionnée d’une julienne de champignons,
truffes et maigre de jambon bien rouge, taillée courte et
fine.
En cocotte : Tapisser le fond et les parois des cocottes de
purée de jambon cuit, ou d’un hachis très fin de jambon lié
à la sauce Demi-glace réduite.
Casser les œufs dedans et les pocher comme de
coutume ; placer sur chaque jaune une rondelle de
660
champignon bien blanc et, sur celle-ci, une rondelle de
truffe plus petite. Entourer d’un cordon de sauce Demi-
glace fortement tomatée.
DEUXIÈME SÉRIE
OMELETTES
662
filet de glace de viande. Disposer sur l’omelette 4 rondelles
de moelle pochées, enrobées de glace de viande blonde.
Omelette à la Boulonnaise. — Fourrée d’une belle
laitance de maquereau pochée, et de gros comme une
noisette de Beurre à la maître-d’hôtel. Entourer l’omelette
d’une cuillerée de Beurre maître-d’hôtel fondu.
Omelette à la Bourguignonne (Mode de la Basse-
Bourgogne). — Fourrée de 6 escargots préparés comme
pour être mis en coquilles, hachés, et additionnés de : 3
lobes de noix hachées, pointe d’ail broyé, et pincée de
persil. Napper la surface de l’omelette de beurre fondu, et la
saupoudrer légèrement de persil haché.
Omelette à la Bretonne. — Ajouter aux œufs, en les
battant, une demi-cuillerée d’oignon et une demi-cuillerée
de blanc de poireau ciselés, étuvés au beurre ; et une demi-
cuillerée de champignons émincés à cru et étuvés au beurre.
Faire l’omelette comme de coutume.
Omelette à la Brillat-Savarin. — Fourrée d’une petite
cuillerée de filets de bécasse et d’autant de truffes, détaillés
en dés, et liés d’une cuillerée de coulis de bécasse. Disposer
3 belles lames de truffe sur l’omelette, et l’entourer d’un
cordon de glace de gibier à l’essence de truffes.
Omelette à la Bruxelloise. — Fourrée de 50 grammes
d’endives braisées, ciselées, et liées à la crème. Entourer
l’omelette d’un cordon de sauce Crème.
Omelette à la Chartres. — Ajouter aux œufs une pincée
d’estragon haché. Faire l’omelette comme de coutume, et la
663
décorer, sur le milieu, d’une palmette de feuilles d’estragon
blanchies.
Omelette au Chasseur. — Fourrée de 2 beaux foies de
volaille sautés Chasseur. Fendre l’omelette
longitudinalement sur le milieu, disposer à cet endroit un
bouquet de la même garniture, et l’entourer d’un cordon de
sauce Chasseur.
Omelette à la Châtelaine. — Fourrée de 40 grammes de
marrons cuits au Consommé, concassés, et liés d’un filet de
glace de viande. Entourer l’omelette d’un cordon de Velouté
de volaille Soubisé.
Omelette aux Champignons. — Ajouter aux œufs 40
grammes de champignons, émincés à cru et sautés au
beurre. Disposer sur l’omelette 6 belles lames de
champignons sautées de même.
Omelette à la Choisy. — Fourrée de 2 petites cuillerées
de laitue braisée, ciselée, et liée à la sauce Crème. Entourer
l’omelette d’un cordon de même sauce.
Omelette à la Clamart. — Fourrée de 2 cuillerées de
petits pois frais, additionnés de la laitue de cuisson ciselée,
et liés au beurre.
Fendre l’omelette et disposer, au milieu, une cuillerée des
mêmes petits pois.
Omelette à la Crécy. — Fourrée de 2 petites cuillerées
de rouge de carotte émincé, cuit au beurre avec une pincée
de sucre, et passé au tamis. Disposer sur l’omelette 4
664
rondelles de carotte cuites au Consommé et glacées ;
l’entourer de sauce Crème.
Omelette aux Crevettes. — Fourrée de 25 grammes de
queues de crevettes liées d’une cuillerée de sauce Crevettes.
Disposer sur le milieu de l’omelette fendue comme de
coutume, un bouquet de queues de crevettes chauffées au
beurre. Entourer l’omelette d’un cordon de sauce Crevettes.
Omelette à la Durand. — Ajouter aux œufs 15 grammes
de champignons et autant de fond d’artichaut émincés à cru
et sautés au beurre.
Fourrer l’omelette d’une petite cuillerée de julienne de
truffe et d’autant de pointes d’asperges liées d’une cuillerée
de Velouté. Entourer d’un cordon de sauce Demi-glace
tomatée.
Omelette à l’Espagnole. — Ajouter aux œufs 15
grammes de poivrons en dés. Fourrer l’omelette d’une
cuillerée de fondue de tomates et l’entourer d’une chaîne
d’anneaux d’oignons frits, de dimensions à peu près égales.
Omelette à la Fermière. — Ajouter aux œufs 100
grammes de jambon maigre haché. Faire l’omelette plate,
sans la retourner, en la tenant excessivement moelleuse. La
glisser sur le plat, et la saupoudrer d’une pincée de persil
haché.
Omelette aux Fines Herbes. — Les éléments qui
constituent les fines herbes à ajouter aux œufs, sont : persil,
ciboulette, cerfeuil et estragon hachés, dans les proportions
d’une cuillerée. C’est une erreur absolue de considérer
665
comme une Omelette aux fines herbes, celle où le persil,
seul, fournit la note aromatique.
Omelette aux Fleurs de Courge. — Ajouter aux œufs
15 grammes de calices de fleurs de courge fraîchement
cueillis, ciselés, passés au beurre, et additionnés d’une
pincée de persil haché. L’omelette peut être faite au beurre
ou à l’huile, mais on l’entoure toujours d’un cordon de
sauce Tomate.
Omelette à la Florentine. — Fourrée de 2 petites
cuillerées d’épinards en feuilles, blanchis et étuvés.
Entourer l’omelette d’un cordon de sauce Béchamel.
Omelette aux Fonds d’Artichauts. — Ajouter aux œufs
50 grammes de fonds d’artichauts, émincés à cru et sautés
au beurre. Disposer sur l’omelette 5 belles lames plus
épaisses, sautées en même temps et réservées. Entourer
l’omelette d’un cordon de jus lié.
Omelette à la Forestière. — Faire sauter au beurre 50
grammes de morilles, dont 3, des plus belles, seront
coupées en deux, et le reste émincé.
Lier les morilles émincées avec un filet de glace de
viande.
Sauter à la poêle 40 grammes de lard maigre en dés
blanchi ; verser les œufs dans la poêle ; faire l’omelette et la
fourrer avec les morilles liées additionnées d’une pincée de
persil haché. Ranger en ligne, sur l’omelette, les 6 demi-
morilles réservées, et l’entourer d’un cordon de jus lié.
666
Omelette à la Grand’Mère. — Ajouter aux œufs, battus
avec une pincée de persil haché, 25 grammes de croûtons en
pain de mie, taillés en petits dés, sautés au beurre et
brûlants. Faire l’omelette aussitôt.
Omelette à la Hollandaise. — Ajouter aux œufs 30
grammes de saumon fumé, détaillé en fines escalopes
raidies au beurre. Faire l’omelette, et l’entourer d’un cordon
de sauce Hollandaise.
Omelette à la Hongroise. — Fourrée d’une cuillerée
d’oignon finement ciselé, cuit au beurre avec une forte
pointe de Paprika, et additionné d’une bonne cuillerée de
tomate pelée, pressée, concassée, assaisonnée et sautée au
beurre.
Entourer l’omelette d’un cordon de sauce Hongroise.
Omelette Japonaise. — Fourrée de 2 petites cuillerées
de crosnes, blanchis, étuvés au beurre, et finalement
additionnés d’une pincée de persil haché. Entourer
l’omelette d’un cordon de sauce Béchamel claire.
Omelette aux Jets de houblon. — Fourrée de 2
cuillerées de jets de houblon liés à la crème. Garnir le
dessus de l’omelette fendue comme d’habitude d’une petite
cuillerée des mêmes jets, et l’entourer, facultativement,
d’un cordon de sauce Crème.
Omelette à la Jurassienne. — Ajouter aux œufs une
pincée de ciboulettes et une pincée de cerfeuil hachés ; les
verser sur 25 grammes de petits lardons revenus d’avance à
la poêle ; cuire l’omelette dans la graisse rendue par ceux-
667
ci. Au moment de la rouler, la fourrer d’une cuillerée
d’oseille ciselée et fondue au beurre.
Omelette à la Lorraine. — Ajouter aux œufs 30
grammes de lard maigre blanchi et grillé, divisé en 6 petits
rectangles ; 25 grammes de Gruyère frais taillé en copeaux
très minces, une pincée de ciboulette hachée, une cuillerée
de crème épaisse ; et faire l’omelette comme d’habitude.
Omelette à la Lyonnaise. — Emincer très finement un
demi-oignon et le cuire au beurre, à la poêle, en le faisant
colorer légèrement. Ajouter les œufs additionnés d’une
forte pincée de persil haché, et faire l’omelette comme
d’habitude.
Omelette à la Mancelle. — Fourrée d’une cuillerée de
marrons cuits au Consommé, brisés, et d’une cuillerée de
julienne de filet de perdreau, taillée courte, liée d’une
cuillerée de glace de gibier.
Disposer un filet de glace de gibier dans la longueur de
l’omelette, et l’entourer d’un cordon de sauce Demi-glace
au fumet de gibier.
Omelette Masséna. — Fourrée de 25 grammes de fonds
d’artichauts finement émincés, sautés au beurre, liés d’une
cuillerée de sauce Tomate. Disposer sur l’omelette 2 belles
lames de moelle pochées, nappées de glace de viande, et
l’entourer d’un cordon de sauce Béarnaise.
Omelette Maxim. — Faire l’omelette comme à
l’ordinaire, et disposer dessus une rangée de queues
d’écrevisses et de lames de truffes alternées. L’entourer
668
ensuite d’une jolie bordure de cuisses de grenouilles sautées
à la Meunière.
Omelette à la Mexicaine. — Ajouter aux œufs 25
grammes de champignons émincés à cru, sautés au beurre,
et 10 grammes de poivron rouge, haché. Au moment de
rouler l’omelette, la fourrer d’une cuillerée de fondue de
tomates serrée.
Omelette Mireille. — Fourrée d’une bonne cuillerée de
fondue de tomates relevée d une pointe d’ail broyé. Faire
l’omelette à l’huile, et l’entourer d’un cordon de sauce
Crème safranée.
Omelette Monselet. — Fourrée d’une cuillerée de purée
de foie gras légère additionnée d’une demi-cuillerée de
champignons et d’autant de truffes, taillés en julienne
courte, et d’une petite cuillerée de pointes d’asperges.
Disposer sur l’omelette 3 belles lames de truffe glacées,
et l’entourer d’un cordon de sauce Demi-glace.
Omelette Mousseline. — Délayer 3 jaunes d’œufs dans
une terrine avec une demi-pincée de sel et une cuillerée de
crème très épaisse.
Ajouter les 3 blancs montés en neige très ferme ; verser
cette préparation dans une poêle large contenant 30
grammes de beurre bien chaud, et sauter l’omelette à petits
coups et très rapidement pour ramener les bords sur le
centre.
Dès que l’appareil est également raffermi, rouler
l’omelette, la renverser sur le plat, et servir aussitôt.
669
Omelette à la Nantua. — Fourrée de 30 grammes de
queues d’écrevisses liées d’une cuillerée de sauce Nantua.
Disposer sur l’omelette 2 belles queues d’écrevisses avec
une lame de truffe au milieu, et l’entourer d’un cordon de
sauce Nantua.
Omelette aux Nonats. — Ajouter aux œufs juste au
moment de les verser dans la poêle, 30 grammes de Nonats
sautés au beurre clarifié, et faire l’omelette comme
d’habitude.
Omelette à la Normande. — Fourrée de 6 huîtres
pochées, ébarbées et liées d’une cuillerée de sauce
Normande. Entourer l’omelette d’un cordon de même
sauce.
Omelette à l’Oseille. — Au moment de rouler
l’omelette, la fourrer d’une forte cuillerée d’oseille ciselée,
fondue au beurre et additionnée d’une pincée de cerfeuil
haché.
Omelette Parmentier. — Ajouter aux œufs une pincée
de persil haché et, juste au moment de verser ceux-ci dans
la poêle, les additionner de 2 cuillerées de pommes de terre
coupées en petits dés, assaisonnées, sautées au beurre et
brûlantes. Faire l’omelette comme d’habitude.
Omelette à la Paysanne. — Faire rissoler au beurre, à la
poêle, 50 grammes de lard maigre coupé en petits dés et
blanchi.
Ajouter aux œufs : 1 cuillerée de pommes de terre
émincées en fines rondelles et sautées au beurre ; une demi-
670
cuillerée d’oseille ciselée fondue au beurre et une pincée de
cerfeuil concassé. Verser sur les lardons ; cuire les œufs en
les tenant moelleux, retourner l’omelette comme une crêpe
et la glisser immédiatement sur un plat rond.
Omelette aux Pointes d’Asperges. — Ajouter aux œufs
1 cuillerée et demie de pointes d’asperges, blanchies et
étuvées au beurre. L’omelette étant dressée, la fendre sur le
milieu et disposer dessus un joli bottillon de pointes
d’asperges.
Omelette à la Portugaise. — Fourrée d’une forte
cuillerée de fondue de tomates. Entourer l’omelette d’un
cordon de sauce Tomate beurrée.
Omelette des Prélats. — Fourrée d’une forte cuillerée
de gros salpicon de : laitance, queues d’écrevisses, queues
de crevettes, julienne de truffes très courte, lié d’une
cuillerée de sauce Normande finie au Beurre d’écrevisse.
Napper l’omelette de même sauce, et la saupoudrer
copieusement de truffe bien noire hachée.
Omelette à la Princesse. — Fourrée d’une cuillerée de
pointes d’asperges liées à la sauce Crème. Disposer sur
l’omelette une chaîne de lames de truffes et l’entourer d’un
cordon de sauce Crème.
Omelette à la Provençale. — Frotter légèrement le fond
de la poêle avec une gousse d’ail ; puis, mettre dans celle-ci
2 cuillerées d’huile et la chauffer jusqu’à ce qu’elle fume.
Jeter dedans une belle tomate pelée, pressée, épépinée,
671
coupée en gros dés et additionnée d’une pincée de persil
concassé. — Faire l’omelette comme d’habitude.
Nota. — Le caractère de cette préparation exige de l’huile pour sauter la
tomate ; mais, à la rigueur, on peut la remplacer par du beurre clarifié.
672
additionnée de glace de viande et légèrement montée au
beurre.
Omelette à la Savoyarde. — Ajouter aux œufs 25
grammes de pommes de terre, émincées à cru, en fines
rondelles sautées au beurre, et 20 grammes de Gruyère frais
taillé en minces copeaux. — Faire l’omelette en forme de
crêpe.
Omelette à la Suissesse. — Ajouter aux œufs 50
grammes de fromage d’Emmenthal, une cuillerée de crème,
et faire l’omelette en forme de crêpe.
Omelette au Thon. — Ajouter aux œufs 30 grammes de
thon à l’huile coupé en dés. Faire l’omelette comme à
l’ordinaire, et l’arroser de 2 cuillerées de Beurre d’anchois
fondu.
Omelette aux Truffes. — Ajouter aux œufs une forte
cuillerée de truffe coupée en dés. Disposer sur l’omelette
une chaîne de lames de truffes glacées, et l’entourer d’un
filet de glace de viande.
Omelette Victoria. — Fourrée d’une forte cuillerée de
salpicon de queue de langouste et truffe en dés, liés à la
sauce Homard. Entourer l’omelette d’un cordon de même
sauce.
Omelette à la Zingara. — Fourrée d’une cuillerée de
julienne de champignons, jambon bien maigre et truffe, liée
avec de la fondue de tomates. Entourer l’omelette d’un
cordon de sauce Demi-glace tomatée.
673
TROISIÈME SÉRIE
674
OEufs de Vanneau en Aspic (Froids). — Chemiser de
gelée un moule à bordure ; le décorer à volonté ; fixer les
détails du décor avec quelques gouttes de gelée, puis les
couvrir de quelques cuillerées de gelée et laisser prendre
Sur cette gelée, ranger les œufs de vanneau cuits durs et
écalés, en les plaçant la pointe en bas pour qu’ils se
trouvent debout après le démoulage. Finir d’emplir le moule
de gelée, mise par couches successives, et démouler sur
serviette au moment.
OEufs de Vanneau à la Christiana (Chauds et froids).
— Voir à la Série des Hors-d’œuvre chauds et froids.
OEufs de Vanneau à la Danoise (Chauds). — Pocher
les œufs, et les dresser dans de petites croûtes de tartelettes
garnies de purée de saumon.
Œufs de Vanneau à la Gabrielle (Froids). — Chemiser
de gelée des moules à darioles, et semer dans l’intérieur des
œufs de homard ou de langouste égrenés. Placer dans
chaque moule un œuf de vanneau cuit mollet, froid, et la
pointe en bas ; finir de remplir avec de la gelée et laisser
prendre.
Démouler chaque œuf sur une croûte de tartelette, et
entourer la base d’un cordon de purée de filets de soles à la
crème, couché à la poche munie d’une petite douille
cannelée.
Œufs de Vanneau à la Moderne (Froids). — Chemiser
de gelée des moules à darioles, et les foncer en fines
675
chartreuses. Placer un œuf dans chaque moule, la tête en
bas ; finir de remplir de gelée et laisser prendre.
Démouler, et ranger en couronne autour d’une macédoine
de légumes liée à la Mayonnaise, et disposée en dôme sur le
plat.
Œufs de Vanneau à la Moscovite (Froids). — Cuire les
œufs durs, les rafraîchir et les écaler.
Dresser chaque œuf dans une croûte de tartelette garnie
de caviar.
Œufs de Vanneau dans un Nid (Froids). — Mouler un
nid en beurre de Montpellier sur un plat rond, et façonner
l’extérieur au cornet. Cuire les œufs mollets ; les rafraîchir ;
les écaler, et les dresser sur les bords du nid. Garnir le
milieu de gelée blanche, et entourer le nid de cresson
alénois.
Omelette d’OEufs de Vanneau. — Elles se font comme
les autres omelettes, mais on ajoute 1 œuf de poule par 6
œufs de vanneau pour donner du corps à la préparation.
Toutes les formules des Omelettes ordinaires leur sont
applicables.
Œufs de Vanneau Petite-Reine (Froids). — Chemiser
de gelée blanche des moules à darioles, et les foncer en
damier très fin, avec du blanc d’œuf poché et de la truffe.
Dresser dedans les œufs cuits durs, et la pointe en bas ; finir
d’emplir les moules avec de la gelée et laisser prendre.
Démouler au moment ; dresser en couronne, garnir le
milieu d’une salade de pointes d’asperges, et border le plat
676
de croissants dentelés, en gelée blanche.
Œufs de Vanneau à la Royale (Chauds). — Préparer
autant de tartelettes de purée de volaille, liée aux œufs et
pochée, qu’il y a d’œufs.
Démouler, dresser en cercle, et lever le centre à la moitié
environ, pour y dresser debout les œufs cuits mollets et
écalés. Napper ceux-ci de purée de champignons légère, et
saupoudrer de truffe hachée.
Œufs de Vanneau Troubadour (Chauds). — Choisir
autant de grosses morilles qu’il y a d’œufs. Supprimer le
pédicule des morilles, dégager l’ouverture, les assaisonner
et les étuver au beurre.
Cuire mollets les œufs de vanneaux et les écaler.
Coiffer chaque œuf d’une morille étuvée ; dresser sur de
petites croûtes de tartelettes cannelées, garnies de purée de
foie gras légère, et dresser en cercle sur un plat.
677
678
VI
POISSONS
COURT-BOUILLON A
679
grammes de queues de persil ; 20 grammes de poivre en
grains (celui-ci mis seulement 10 minutes avant de passer le
court-bouillon).
Traitement : Réunir en casserole, mouillement, aromates,
assaisonnement ; faire bouillir doucement pendant 1 heure.
Passer au tamis ensuite.
COURT-BOUILLON B
COURT-BOUILLON C
(Pour Truites, Carpes, et Matelotes en général.)
680
Les proportions de mouillement et l’assaisonnement sont
les mêmes que pour le Court-Bouillon B, en remplaçant
toutefois le vin blanc par du vin rouge. Augmenter les
aromates de 400 grammes de carottes, et traiter la cuisson
de même.
NOTA. — Lorsque les poissons traités par les Courts-Bouillons B et C sont
servis au court-bouillon, c’est-à-dire avec accompagnement d’un peu de leur
cuisson et de légumes de celle-ci, ces derniers doivent toujours être bien cuits.
La cuisson, tenue très courte, doit être additionnée, au dernier moment, d’un
peu de beurre frais.
COURT-BOUILLON D
(Pour grosses pièces de Turbot et Barbue.)
COURT-BOUILLON E
(Pour Langoustes et Homards.)
681
CUISSON A L’EAU DE SEL
(Pour Bars, Mulets, et autres poissons.)
682
Crustacés. Le temps de cuisson doit donc, dans ce cas, être
abrégé en conséquence.
6° Le temps de cuisson applicable à chaque pièce est
indiqué à l’exposé qui la concerne.
683
8° La Cuisson dite au Gratin, qui convient pour les
poissons peu volumineux, ou pour ceux qui sont détaillés.
684
que le rétrécissement subit des chairs qui se produit, quand
le poisson est plongé dans le liquide bouillant, détermine la
brisure de celles-ci et la déformation de la pièce.
Les poissons cuits à l’eau salée ou court-bouillonnés sont
dressés sur serviette, ou sur une grille spéciale, entourés de
persil frais et accompagnés de pommes de terre cuites à
l’eau salée et de la sauce, ou des sauces, spécifiées sur le
menu.
Observations.
685
1° Nous recommandons particulièrement de n’employer
que très peu de fumet pour le pochage des poissons, mais ce
fumet doit être parfait, et surtout n’avoir pas cuit plus que le
temps strictement nécessaire.
2° Nous conseillons de renoncer à couvrir le poisson
d’un papier beurré pendant le pochage, car il est
extrêmement rare de trouver maintenant du papier
convenable pour cet usage. À cause des produits chimiques
qui servent à leur préparation, les papiers qu’on trouve dans
le commerce dégagent des odeurs plus ou moins
prononcées ; mais toujours néfastes pour les objets avec
lesquels ils sont mis en contact.
Cette observation s’applique, non seulement aux
poissons, mais à toutes les substances pour lesquelles,
pendant la cuisson, l’usage du papier était autrefois admis.
686
et moitié fumet de poisson léger, en observant que le
mouillement soit en quantité voulue pour arriver aux trois
quarts de la hauteur du poisson ; ou plutôt de l’épaisseur. À
moins d’être exclusivement préparé en maigre, celui-ci peut
encore être couvert de minces bardes de lard, et il doit être
fréquemment arrosé pendant sa cuisson. On doit éviter aussi
de fermer trop hermétiquement l’ustensile, afin que la
réduction du liquide s’opère parallèlement à la cuisson du
poisson.
Lorsque celle-ci est à point, ou à peu près, on découvre la
poissonnière pour glacer le poisson ; puis celui-ci, bien
égoutté, est dressé sur le plat de service et tenu au chaud.
Le fonds de cuisson est ensuite passé, dégraissé, après
avoir reposé pendant quelques minutes, réduit s’il est
nécessaire, et ajouté à la sauce du poisson.
Les poissons braisés sont généralement accompagnés
d’une garniture dont la composition sera indiquée à chaque
formule de ce genre.
687
2° Il doit être vidé en le touchant le moins possible, pour
ne pas enlever le limon qui l’enveloppe, et mis en cuisson
sans être écaillé.
3° Les grosses pièces sont placées sur la grille de la
poissonnière, et arrosées avec le vinaigre bouillant, soit la
quantité de celui-ci qui doit entrer normalement dans la
composition du court-bouillon. Le court-bouillon est ensuite
versé, tiède, sur le poisson, pour prévenir, autant que
possible, l’éclatement des chairs, et la cuisson est conduite
comme à l’ordinaire.
4° Les petites truites destinées à être mises au bleu
doivent être prises vivantes, rapidement vidées et mises
dans le court-bouillon simplement salé, vinaigré, et
bouillant.
5° Les poissons au bleu se servent indifféremment
chauds ou froids, avec l’accompagnement indiqué dans
leurs différents exposés.
688
Si le poisson à frire est un peu épais, il doit être ciselé,
c’est-à-dire incisé de chaque côté pour en faciliter la
cuisson : ce qui est inutile avec les poissons de petite taille.
Pour les poissons plats, on détache légèrement, d’un côté,
les filets d’après l’arête.
Sauf les Blanchailles et les Withebaits, tous les poissons
à frire doivent être d’abord trempés dans du lait salé, puis
roulés dans la farine avant d’être plongés dans la friture ;
exception faite, toutefois, pour les poissons qui sont panés à
l’anglaise.
Les poissons frits se servent sur serviette, sur grille, ou
sur des papiers spéciaux. On les garnit de persil frit et de
demi-citrons parés correctement.
Théorie de la friture pour poissons. — La friture usitée
pour le poisson est celle qui, ayant été usagée, se trouve
trop colorée pour servir au traitement d’autres articles.
Toute friture peut d’ailleurs être employée, pourvu
qu’elle soit bien clarifiée, mais la friture idéale pour le
poisson, surtout pour les petits, est l’huile dont le calorique
atteint 290 degrés sans brûler, tandis que celui de la friture
ordinaire ne peut dépasser 180 degrés.
On doit observer comme un principe absolu que le degré
calorifique de la friture doit toujours être réglé en raison de
la grosseur du poisson à traiter ; plus ce poisson sera petit,
plus le degré de chaleur devra être élevé afin d’assurer le
saisissement. C’est ainsi que, tels petits poissons comme
689
Nonats et Withebaits, doivent être plongés à la friture
fumante.
La quantité de friture est subordonnée à la quantité ou au
volume des poissons à frire. Elle doit, en tout cas, être assez
abondante pour que le, ou les poissons y puissent flotter à
l’aise, et y soient complètement immergés.
C’est un soin élémentaire de décanter et passer la friture
après chaque service, parce que la farine ou la panure qui se
détachent des pièces plongées dedans, forment un résidu qui
porterait la friture à brûler, ou qui s’attacherait après les
poissons plongés dedans par la suite et en dénaturerait
l’aspect.
690
Lorsque le poisson a été retourné et que sa cuisson est au
point, il est dressé sur le plat de service bien chaud.
On peut le servir tel quel, en l’accompagnant simplement
d’un, ou de plusieurs demi-citrons parés. Les poissons ainsi
servis prennent le qualificatif doré : pour les distinguer de
ceux « à la Meunière » proprement dits.
Si le poisson est indiqué « à la Meunière », on exprime
dessus quelques gouttes de jus de citron ; on l’assaisonne
d’un peu de sel et de poivre, et on sème à la surface du
persil concassé et blanchi. Il est ensuite arrosé de beurre
cuit à la noisette, et servi immédiatement, pour que la
mousse produite par le contact du persil humide et du
beurre chaud subsiste encore lorsqu’il est présenté aux
convives.
691
De cette enveloppe de farine il résulte, sous l’action du
calorique, une sorte de croûte qui empêche le poisson de
sécher, et lui donne une couleur dorée que l’on ne saurait
obtenir s’il n’était pas fariné.
Le saumon, les truites, les rougets, les maquereaux et les
harengs, dont la chair est assez grasse, ne sont pas farinés,
mais seulement arrosés de beurre fondu.
En raison de la fragilité de la chair de certains poissons,
on se sert, pour les cuire, d’un double gril spécial qui est
posé sur le gril ordinaire, et qui permet de les retourner sans
aucun risque de les briser.
Les poissons grillés se dressent directement sur plat bien
chaud, avec entourage de persil frais et de tranches de citron
cannelées.
Le Beurre à la Maître-d’hôtel, le Beurre d’anchois, le
Beurre à la
Ravigote, la sauce Diable et la sauce Robert’s d’Escoffier
sont les meilleurs accompagnements des poissons grillés.
692
CUISSON DES POISSONS « CRIMPED »
Bien que le poisson « Crimped » soit un article
exclusivement anglais, nous croyons utile d’en expliquer
l’apprêt ici. Ce mode de traitement s’applique surtout au
Saumon, au Cabillaud, à l’Églefin et à la Raie.
Les trois premiers de ces poissons peuvent se préparer
entiers ou en tranches. La raie « Crimped » est toujours
coupée en morceaux plus ou moins gros, après avoir été
dépouillée des deux côtés.
Pour préparer le poisson « crimped » entier, on le prend
au sortir de l’eau et, après l’avoir étendu sur une surface
plane, on lui fait de profondes incisions transversales, des
deux côtés, et sur toute la longueur du corps. Ces incisions
sont faites à 4 ou 5 centimètres l’une de l’autre.
Cela fait, le poisson est mis à tremper à l’eau très froide
pendant environ 1 heure.
Lorsque le poisson est préparé en tranches, on le découpe
aussitôt pêché, au lieu de lui faire des incisions, et ces
tranches sont, de même, mises à tremper à l’eau bien froide.
Cette opération barbare, qui raffermit les chairs par la
contraction de celles-ci, influe-t-elle réellement sur la
qualité du poisson, autant que le prétendent les amateurs ? Il
serait téméraire de l’affirmer, et les avis sont bien partagés à
ce sujet. Pourtant, ce qui est certain, c’est que le poisson
ainsi traité a de fervents amateurs, et c’est ce qui nous a
obligés à le mentionner.
693
Entier, ou en tranches, le poisson « Crimped » est
toujours cuit à l’eau bouillante salée. Sa cuisson offre une
réelle difficulté, car il doit être retiré au moment précis où
elle est au point ; une cuisson trop prolongée lui fait perdre
toutes ses qualités spéciales.
Les poissons « Crimped » se servent comme les poissons
bouillis, et toutes les sauces qui conviennent à ces derniers
leur sont applicables.
On envoie, en même temps que la sauce, une saucière de
l’eau de cuisson du poisson.
694
sauteuse et la laisser reposer en pleine glace pendant
2 heures.
La relâcher ensuite avec la crème, en la travaillant
doucement, et jusqu’à incorporation complète de la quantité
indiquée.
Observations.
Cette farce peut être faite à la panade, ce qui en augmente
le rendement, mais, par contre, en atténue la finesse.
Dans ce cas, les proportions sont ainsi réglées : 1 kilo de
chair du poisson indiqué ; 450 grammes de panade C à la
frangipane ; 4 blancs d’œufs ; 15 grammes de sel ;
4 grammes de poivre ; 1 litre et demi de crème.
MOUSSES ET MOUSSELINES
Les Mousses se font en moules à douilles beurrés, de
contenance voulue pour un service.
Les Mousselines se moulent à la cuiller, tout comme de
grosses quenelles ovales.
Le temps de pochage des Mousses, au bain-marie, peut
être fixé, approximativement, à 35 minutes ou 40 minutes
pour un moule de 1 litre de contenance. On peut aussi les
pocher à la vapeur, mais à très basse pression.
Les Mousselines se pochent comme les quenelles. Elles
se pochent aussi très bien à sec, dans une étuve chaude où
l’on place une casserole d’eau bouillante, dans le but de
695
provoquer un dégagement de vapeur qui facilite et
régularise le pochage.
MOUSSELINES DE CRUSTACÉS.
Les proportions et traitement de la farce sont les mêmes
que pour celle des Mousses et Mousselines de poissons ;
ces mousselines se moulent généralement en moules à
darioles bas de forme, en raison du peu de consistance de la
farce crue. Les observations relatives au pochage des autres
mousselines leur sont applicables.
L’accompagnement qui convient le mieux aux
Mousselines de crustacés est la sauce à l’Américaine,
laquelle est tirée des carcasses dont on a employé les chairs
pour la préparation de la farce. Ces carcasses sont traitées
tout comme le Homard à l’Américaine.
696
MATELOTES TYPES
(Proportions pour 1 service : 1 kilo 500 de poisson, d’une seule ou de
plusieurs espèces.)
Nous plaçons les matelotes hors série, et en tête des
poissons d’eau douce, parce qu’une grande partie de ceux-ci
peuvent être traités par ce mode et que la préparation est la
même pour tous.
Seul, le temps de cuisson diffère, selon l’espèce et la
nature du poisson employé ; on doit, en conséquence, dans
une matelote qui en comporte plusieurs espèces,
commencer à cuire d’abord celles à chair ferme ; puis
ajouter, au bout d’un temps déterminé, celles dont la chair
est tendre, de façon à ce que toutes atteignent, au même
instant, leur à-point de cuisson.
Bien que les proportions des courts-bouillons aient été
fixées, nous établissons ici celles qui conviennent pour les
cuissons des matelotes ci-après indiquées.
697
Mouiller d’un litre de vin rouge ou blanc, selon le genre
de la Matelote ; faire partir en ébullition, ajouter 1 décilitre
de cognac ; flamber, et terminer la cuisson à couvert.
La cuisson étant au point, changer les tronçons de
casserole et passer le court-bouillon pour finir la matelote
selon l’une des deux méthodes qui lui sont applicables : la
Marinière ou la Meunière.
La différence à établir entre elles, est que la Matelote
Marinière se mouille au vin blanc, comporte la garniture
ordinaire des matelotes, et que sa sauce se traite par
réduction du court-bouillon ; tandis que, en principe, la
Matelote à la Meunière ne comporte comme garniture que
écrevisses et croûtons ; que son mouillement se fait au vin
rouge ; et qu’elle se lie invariablement au beurre manié, à
raison de 100 grammes de beurre et 60 grammes de farine
au litre de cuisson de poisson.
MATELOTES DIVERSES.
Matelote à la Canotière (Cette matelote ne comporte
que carpe et anguille). — Mouiller le poisson au vin blanc,
flamber au cognac, et cuire à couvert.
Réduire la cuisson aux deux tiers ; lier au beurre manié,
et mettre au point avec 200 grammes de beurre au litre de
698
sauce.
Garniture : Champignons, petits oignons glacés au
beurre, petits goujons panés en manchons et frits, écrevisses
cuites au court-bouillon.
699
la cuisson ; la lier au Velouté de poisson, et mettre au point
avec 1 décilitre et demi de crème au litre de sauce.
Garniture : Champignons, moules, huîtres pochées et
ébarbées, écrevisses, petits croûtons en cœurs frits au
beurre.
700
Si la liaison semble insuffisante, on la complète avec un
peu de biscotte en poudre.
Service : Retirer le bouquet et servir le Waterzoï tel quel,
avec accompagnement de tartines de pain beurrées.
ALOSE
(Proportions pour 1 service : 1 kilo 200 à 1 kilo 500.)
701
Pour être servie en tranches : La détailler en tranches
d’un centimètre et demi d’épaisseur ; assaisonner et mariner
comme ci-dessus, pendant 20 minutes, et faire griller. —
Temps de cuisson : 10 à 13 minutes, suivant l’épaisseur.
Dans un cas comme dans l’autre, dresser sur plat bordé
de lames de citron.
Accompagnement : Beurre maître-d’hôtel, Beurre
d’anchois, ou l’une des sauces convenant aux poissons
grillés.
Cet accompagnement en saucière pour pièce entière, et
sur le poisson pour les tranches.
702
ANGUILLE
703
Passer au tamis ou au chinois, avec pression ; monter
avec 150 grammes de beurre et servir en Saucière.
704
saumon. Mouiller et fermer en pâté russe, c’est-à-dire la
soudure en haut et au centre. Laisser lever la pâte et cuire à
four de bonne chaleur moyenne pendant 18 à 20 minutes.
NOTA. — Les petits Coulibiacs d’anguille, peuvent se faire également en
rognures de feuilletage, en procédant exactement comme pour ceux en pâte à
brioche commune sans sucre.
705
NOTA.— Avec ces anguilles frites, on sert quelquefois une timbale d’oseille
braisée, mais cet accompagnement est facultatif.
706
Accompagnement : Beurre maître-d’hôtel ramolli,
additionné d’une cuillerée de moutarde par 100 grammes de
beurre.
Observations.
L’apprêt des poissons traités « à la Orly » varie, non pas selon le goût ou
l’idée de l’ouvrier, mais selon les exigences qui se manifestent dans chaque
maison.
En principe, tout filet de poisson traité par ce mode devrait être pané à
l’anglaise, mais on peut tout aussi bien l’enrober de pâte à frire et même, en
certains endroits, il est simplement fariné.
707
Pâté chaud d’Anguille. — Désosser la, ou les anguilles ;
détailler les filets en escalopes de 5 à 6 centimètres de
longueur, les piquer aux truffes, assaisonner et faire mariner
pendant 2 heures avec vin blanc, cognac, et un filet d’huile.
Ensuite, les éponger et les raidir au beurre avec
1 cuillerée d’échalotes et de persil hachés.
Foncer, en pâte à foncer ordinaire, un moule à pâté long ;
tapisser les parois d’une couche de farce de brochet truffée,
additionnée de 50 grammes de Beurre d’anchois à la livre ;
garnir le pâté en alternant escalopes piquées et couches de
farce. Ajouter la marinade, arroser la dernière couche de
farce de 2 cuillerées de beurre fondu, et couvrir comme un
pâté ordinaire, en faisant le couvercle en feuilles de pâte,
taillées à l’emporte-pièce spécial ou imitées.
Dorer ; cuire pendant 2 heures à four de moyenne
chaleur.
Accompagnement : Sauce Demi-glace maigre.
NOTA. — Ce pâté peut se préparer de même pour être servi froid.
708
plat long creux, en les alternant de tranches d’œufs durs
assaisonnées de même.
Ajouter : assez de vin blanc pour que cette garniture en
soit presque couverte, 25 grammes de beurre, et couvrir
d’une abaisse de feuilletage. — Dorer, rayer, ménager une
ouverture sur le milieu de rabaisse pour l’échappement de la
vapeur ; cuire à four de chaleur moyenne pendant 1 heure et
demie.
Au moment de servir, introduire dans le pâté 2 décilitres
de sauce Demi-glace à l’essence de poisson.
NOTA. — Ce pâté peut se préparer de même pour être servi froid.
709
Anguille à la Poulette. — Faire revenir au beurre des
oignons hachés, sans les laisser aucunement colorer ;
ajouter de petites anguilles tronçonnées ; les faire bien
raidir ; saupoudrer de farine et mouiller à l’eau.
Assaisonner de sel et poivre, compléter avec 1 bouquet
garni et cuire doucement.
Dresser les tronçons d’anguilles en timbale avec de petits
champignons cuits ; lier la sauce aux jaunes d’œufs ; passer
à l’étamine ; la verser sur les tronçons et saupoudrer de
persil haché.
Anguille à la Rouennaise. — Rouler l’anguille en
anneau ; la pocher dans une Mirepoix au vin rouge et la
glacer au four.
Dresser sur plat rond ; disposer au milieu de l’anguille
une garniture de : champignons, huîtres pochées et
ébarbées, escalopes de laitances pochées ; napper cette
garniture avec la cuisson passée, réduite, et liée à la sauce
Espagnole. — Entourer l’anguille d’une bordure d’éperlans
sans têtes, sautés à la Meunière.
710
Cuire très doucement à l’étouffée ; lier légèrement au
beurre manié, et dresser en timbale au dernier moment.
711
Tourte d’Anguille à la Saint-Martin. — Préparer une
abaisse de pâte à foncer ayant 16 à 18 centimètres de
diamètre sur un bon demi-centimètre d’épaisseur. Disposer
dessus une couche de farce de brochet aux fines herbes, en
laissant un petit espace sur les bords ; garnir d’escalopes
d’anguille assaisonnées et raidies au beurre avec
100 grammes d’oignons et 50 grammes d’échalotes hachés,
étuvés au beurre à l’avance, et champignons crus escalopés.
Recouvrir de farce ; rapporter une seconde abaisse de même
pâte ou de rognures de feuilletage, un peu plus épaisse que
la première, et après avoir légèrement mouillé les bords ;
souder, plier les bords de la pâte en bourrelet ; dorer ;
rayer ; et faire une ouverture sur le centre pour
l’échappement de la vapeur.
Temps de cuisson à four de chaleur moyenne :
35 minutes.
En sortant la Tourte du four, introduire dans l’intérieur
quelques cuillerées de beurre fondu.
712
Anguilles au Vert A. — Détailler en tronçons de
5 centimètres de petites anguilles dépouillées.
Faire fondre, dans 50 grammes de beurre : 100 grammes
de feuilles d’oseille épluchées ; 25 grammes de feuilles
d’orties nouvelles bien tendres ; 10 grammes de persil ;
5 grammes de pimprenelle ; 5 grammes de sauge verte ;
5 grammes de sarriette et 2 grammes d’estragon.
Ajouter un soupçon de thym vert et faire raidir les
tronçons d’anguilles dans ces herbes fondues. Mouiller d’un
demi-litre de vin blanc ; assaisonner de 8 grammes de sel,
d’un peu de poivre, et laisser cuire pendant 10 minutes.
Lier avec 4 jaunes d’œufs ; compléter par un filet de jus
de citron, et débarrasser en terrine.
— Ces anguilles se servent généralement froides.
BARBEAU ET BARBILLON.
713
Barbeau à la Bourguignonne. — Marquer le barbeau en
poissonnière beurrée avec bouquet garni et épluchures de
champignons ; mouiller à mi-hauteur avec du vin rouge.
Ajouter 25 grammes de beurre par litre de vin et braiser
doucement.
Accompagnement : Passer et réduire la cuisson ; la lier
légèrement au beurre manié et la monter au beurre.
BLANCHAILLE
Est un petit poisson du genre Clupée, très abondant dans
la Tamise et sur toutes les côtes de la mer du Nord. Il ne
doit pas être confondu avec le Withebait.
On le traite par la friture brûlante après l’avoir roulé dans
la farine. On doit le tenir très croustillant.
En le sortant de la friture, on le saupoudre de sel fin
additionné de poivre noir moulu un peu gros, ou de
Cayenne.
Il est servi comme second poisson dans les dîners.
BRÊME
715
La Brême est un poisson très commun, qui s’utilise
accidentellement dans les matelotes à titre de variété. Les
grosses Brèmes se font généralement griller et se servent
avec une sauce à l’échalote, ou un Beurre d’échalote.
BROCHET
Dans la cuisine moderne, le brochet ne tient pas la place
qu’il occupait dans l’ancienne. De nos jours, il est surtout
employé pour les farces. Pourtant, certaines de ses
préparations méritent d’être conservées, et c’est pourquoi
nous les consignons ici.
On doit, autant que possible, faire choix de pièces pesant
de 2 à 4 kilos lorsqu’elles doivent être présentées entières,
et réserver les plus grosses pour les préparations de détail et
les farces.
716
Côtelettes de Brochet à la Soubise. — Tapisser d’une
couche de farce fine de brochet, le fond et les parois de
moules bien beurrés, ayant la forme d’une petite côtelette.
Garnir le milieu d’un salpicon de champignons et truffes lié
à la sauce Allemande serrée ; recouvrir de farce et faire
pocher.
Démouler ensuite les Côtelettes ; les éponger ; les
tremper dans le beurre fondu et les paner à l’anglaise. Les
faire colorer au beurre clarifié ; dresser en turban et
papilloter.
Accompagnement à part : Sauce Soubise.
717
les pocher avec vin blanc, cuisson de poisson et beurre.
Glacer au dernier moment et dresser en turban.
Accompagnement : Toutes sauces ou garnitures
convenant au brochet.
718
Garniture : Laitances pochées, champignons, lames de
truffes, et croûtons en cœurs frits au beurre clarifié.
719
Pain de Brochet à l’ancienne. — Emplir de farce de
brochet au beurre un moule à cylindre uni, grassement
beurré ; la pocher au bain-marie.
Démouler sur plat rond, et disposer sur le pain une
garniture de petits champignons entiers bien blancs, et de
lames de truffes.
Accompagnement : Sauce blanche au beurre, dite « sauce
Bâtarde ».
720
cuiller et les déposer au fur et à mesure dans un sautoir
beurré.
Les pocher comme de coutume ; puis, les égoutter et les
mettre à mijoter pendant 10 minutes dans une sauce de
poisson quelconque, pour qu’elles atteignent leur
gonflement caractéristique.
Si elles sont servies avec une sauce liée, où elles ne
peuvent être ajoutées qu’au moment, elles sont mises à
gonfler dans un récipient fermé, avec une quantité relative
d’excellent fumet de poisson.
BROCHETON.
Brocheton à la Martinière. — Ciseler le brocheton et le
mettre à mariner, 1 heure à l’avance, avec aromates, vin
blanc, filet d’huile et assaisonnement. — Ensuite, l’éponger
et le faire griller en l’arrosant d’huile.
Accompagnement : Sauce Mayonnaise additionnée de
lobes de noix épluchés et hachés finement.
CARPE.
(Proportions pour i service : 1 kilo 500 en une ou plusieurs pièces.)
Carpe à F Alsacienne. — Emplir de farce à poissons B
une carpe de grosseur moyenne ; la pocher avec vin blanc et
722
fonds de poisson, par moitié. — La carpe étant dressée,
l’entourer de choucroute braisée tenue bien blanche et de
pommes de terre à l’anglaise.
Accompagnement : Sauce tirée du fonds de braisage
réduit, lié au beurre manié et légèrement monté au beurre.
723
de céleri émincé ; bouquet garni, et bière légère en quantité
suffisante pour arriver à hauteur de la pièce.
Garniture : Les laitances pochées et escalopées.
Sauce : Le fonds liquide et aromatique du poisson, réduit
d’un bon tiers, passé au tamis et légèrement monté au
beurre.
724
goujons panés en manchons et frits. Border le plat de détails
fantaisistes en feuilletage cuit à blanc.
Carpe à la Chambord. — Choisir une carpe de l’espèce
dite « carpe miroir ». L’emplir de farce fine de poisson
additionnée de 250 grammes de laitances passées au tamis
et 125 grammes de champignons crus, hachés, au kilo de
farce. La recoudre, enlever la peau sur le milieu du corps, et
des deux côtés ; la piquer ou la clouter aux truffes. Ou
bien : masquer de farce la partie mise à nu, et simuler les
écailles avec des croissants en truffes.
La placer sur la grille de la poissonnière et la braiser sur
fonds d’aromates avec mouillement, aux deux tiers de la
hauteur du poisson, de vin rouge et de fonds de poisson,
dans les proportions de deux tiers de vin et un tiers de.
fonds. — Faire glacer au dernier moment.
Dresser la pièce sur un fond en riz pour l’exhausser
légèrement, et l’entourer de : 10 quenelles en farce truffée
moulées à la cuiller ; 4 quenelles ovales décorées ;
20 truffes tournées en olives et glacées ; 10 goujons panés
en manchons et frits ; 10 escalopes de laitances panées à
l’anglaise ou préparées à la Villeroy ; 10 petits
champignons cannelés ; 10 écrevisses moyennes troussées.
Décorer la pièce de hatelets composés avec des éléments
de la garniture.
— Sauce Génevoise tirée du fonds de braisage réduit.
725
Carpe à la Juive A (Mode Israélite). — Détailler en
tronçons d’un centimètre d’épaisseur des carpes de grosseur
moyenne. Marquer ces tronçons en turbotière avec :
150 grammes d’oignons et 50 grammes d’échalotes hachés
passés à blanc dans 2 décilitres d’huile. Saupoudrer de
70 grammes de farine ; cuire celle-ci un instant ; mouiller
d’un litre devin blanc et d’autant de fonds de poisson ou
d’eau.
Assaisonner et relever d’une pointe de Cayenne ; ajouter
20 grammes d’ail broyé, un bouquet garni, 2 décilitres
d’huile et faire partir en ébullition. — Cuire doucement
pendant 25 minutes.
Sortir ensuite les tronçons de la cuisson et les disposer
sur un plat long de façon à reformer le poisson.
Réduire la cuisson des deux tiers ; la monter, hors du feu,
avec 3 décilitres d’huile ; verser sur les Carpes et laisser
prendre en gelée.
Saupoudrer de persil concassé au moment de servir.
727
— La sauce tirée du fonds de braisage, réduit, lié au
Velouté de poisson, et additionnée d’huîtres pochées et
ébarbées.
LAITANCES DE CARPE
729
Les laitances de carpe se pochent généralement au court-
bouillon ; mais il est préférable de les pocher pour ainsi dire
à sec et à couvert, dans un plat à sauter beurré, simplement
avec quelques gouttes de jus de citron et de cuisson de
champignons.
730
colorée au four. Napper de sauce Mornay et faire glacer à
four vif.
731
de truffe hachée. Disposer dedans les escalopes de laitances
en les alternant de larges lames de champignons cuits ;
recouvrir de même sauce et faire glacer.
ESTURGEON
732
C’est un poisson à chair ferme, sans grande saveur, et qui
ne se sert guère que braisé, en fricandeaux, en grenadins,
etc.
733
FERA.
Poisson des lacs Alpins, principalement du lac Léman,
ayant une certaine analogie avec l’Alose.
On le traite de préférence en filets, et il admet les modes
d’apprêt suivants : à l’Anglaise, au Gratin, à l’Hôtelière, à
la Meunière, etc.
GOUJON.
Est principalement traité par la friture ; cependant, on le
prépare aussi « à la Meunière », après l’avoir assaisonné et
fariné. Dans ce cas on l’arrose de Beurre noisette au
moment de le servir.
La condition essentielle de son apprêt est d’être tenu bien
rissolé et croquant.
On l’emploie aussi comme élément de garniture, après
l’avoir fariné, pané à l’anglaise en manchon, et frit.
LAMPROIE
734
Nous donnerons simplement, en ce qui la concerne,
l’originale formule suivante :
LAVARET
Poisson des lacs Savoisiens et Suisses, auquel sont
applicables les préparations de la Féra.
735
LOTTE
Par elle-même, la lotte n’a que la valeur d’un poisson très
ordinaire, et elle n’acquiert son haut mérite que par son
foie. Celui-ci se traite comme les laitances en observant,
toutefois, que son pochage est un peu plus long.
OMBRE-CHEVALIER
Poisson de la famille du Saumon qui, culinairement, se
traite comme la truite.
Lorsqu’il est gros, les formules indiquées pour la Truite
Saumonée lui sont applicables ; mais on l’emploie surtout
quand il est petit, et du poids de 150 à 200 grammes.
La pêche de l’Ombre-Chevalier se trouve localisée dans
quelques contrées lacustres comme l’Écosse et la Suisse ;
elle ne dure guère que deux mois chaque année. En plus,
comme ce poisson perd beaucoup de ses qualités par le
transport, il s’ensuit qu’il est extrêmement rare sur les
marchés.
C’est un poisson d’une grande finesse de chair,
susceptible de rivaliser avec les meilleures truites de rivière,
dont il peut, d’ailleurs, recevoir toutes les préparations.
En Angleterre, on l’emploie pour le « Potted-Char » dont
voici la formule :
736
Potted-Char. — Pocher les poissons dans une Mirepoix
au vin blanc, et les laisser complètement refroidir dans la
cuisson. Après quoi, les égoutter, retirer la peau, détacher
les filets et bien en enlever toute les arêtes. Ranger ces filets
dans un pot spécial en terre ; les couvrir entièrement de
beurre clarifié et les mettre à four doux pendant un quart
d’heure.
Laisser refroidir jusqu’au lendemain ; puis, ajouter
encore du beurre clarifié, de façon à ce qu’il y en ait une
épaisseur de 8 millimètres sur les filets. Tenir dans un
endroit bien frais.
PERCHE
Les petites se font généralement frire.
Les moyennes se traitent à la Meunière, ou constituent un
élément des Matelotes panachées.
Les très grosses se farcissent et s’apprêtent comme
l’alose.
ROTHEL ou RUTHEL
Par la forme, ce poisson ressemble à un gros éperlan,
mais sa finesse de chair dépasse celle de tous les poissons
connus ; même celle de la Truite de montagne. C’est une
variété de l’Ombre-chevalier.
737
Il ne se trouve que dans le lac de Zug, en Suisse, où il vit
à de grandes profondeurs, et il ne se pêche que pendant les
mois de novembre et décembre, époque à laquelle il
remonte à la surface.
SAUMON
(Proportions pour 1 service : 1 kilo.)
738
Cadgery de Saumon. — Préparer : 600 grammes de
saumon cuit, débarrassé de toutes peaux et arêles et
effeuillé ; 600 grammes de riz Pilaw bien cuit, lié avec
6 décilitres de sauce Béchamel au currie ; 6 œufs durs
coupés en dés.
Dresser en timbale, en alternant les éléments ; et couvrir
de la même sauce.
Nota. — Le Cadgery se prépare également à sec, c’est-à-dire sans addition
de sauce Béchamel dans le riz.
739
Côtelettes de Saumon B. — Procéder comme pour les
« Côtelettes de brochet à la Soubise ». en remplaçant la
farce de brochet par une farce Mousseline de saumon.
740
ferme ;
650 grammes de saumon, détaillé en petites escalopes qui
seront raidies au beurre et refroidies ;
75 grammes de champignons et 1 oignon moyen, hachés,
passés au beurre et refroidis ;
200 grammes de kache de semoule, ou le même poids de
riz cuit au Consommé ;
2 œufs durs hachés, blancs et jaunes ;
500 grammes de Vésiga cuit, pour lequel il faut
90 grammes de Vésiga sec. Ce Vésiga doit être trempé à
l’eau froide pendant 5 heures au moins ; cuit ensuite
pendant 3 heures et demie avec du Consommé blanc, ou
simplement à l’eau, et haché grossièrement.
Préparation : Abaisser la pâte à brioche en rectangle de
32 à 35 centimètres de long sur 18 à 20 centimètres de
large ; garnir le milieu, tout comme un « pantin », et par lits
superposés avec : le kache ou le riz ; les escalopes de
saumon ; le Vésiga haché ; les œufs, champignons et
oignons ; terminer par une couche de kache.
Mouiller légèrement les bords de l’abaisse ; ramener la
pâte des deux côtés, ainsi que celle des extrémités, sur le
centre de la garniture ; souder, et placer le coulibiac, ainsi
formé, sur une plaque en le retournant pour que la soudure
se trouve en dessous.
Laisser fermenter la pâte pendant 25 minutes dans un
endroit tempéré.
741
Finalement, enduire le coulibiac de beurre fondu
appliqué avec un pinceau ; saupoudrer la surface de
chapelure fine ; ménager une ouverture dessus pour
l’échappement de la vapeur pendant la cuisson, et mettre au
four de bonne chaleur moyenne provenant surtout de l’âtre.
Temps de cuisson : 45 minutes environ.
En sortant le Coulibiac du four, introduire dedans du
beurre frais fondu.
743
éléments indiqués pour le Coulibiac A ; les fermer en pâté
russe, c’est-à-dire avec la soudure en haut et au milieu.
Si les coulibiacs sont en pâte à brioche, laisser fermenter
la pâte pendant un quart d’heure et procéder comme à la
formule A.
S’ils sont en rognures de feuilletage, les dorer.
Cuire les uns ou les autres au four de chaleur moyenne,
en comptant 18 minutes pour la cuisson.
744
Dresser avec garniture de : Champignons moyens étuvés
au beurre et garnis de petites queues d’écrevisses liées à la
sauce Nantua ; petites quenelles rondes en farce mousseline
de poisson, décorées aux truffes ; escalopes de laitances,
panées à l’anglaise et frites au moment.
— Sauce Nantua à part.
745
Darne de Saumon à la Nesselrode. — Après avoir retiré
l’arête centrale et toutes les arêtes de l’intérieur, farcir la
darne avec une Mousse crue de homard raffermie avec un
peu de farce de brochet.
Foncer un moule à pâté rond uni, bien beurré, avec une
mince abaisse de pâte à l’eau chaude, préparée à l’avance et
tenue bien ferme. Tapisser l’intérieur du pâté de minces
bardes de lard ; placer la darne dedans et debout ; fermer le
pâté avec une abaisse de même pâte ; faire une ouverture et
cuire à four très chaud.
En sortant le pâté du four, le retourner sens dessus
dessous pour faire égoutter le lard fondu et le liquide qui se
trouvent dedans, mais sans le démouler. Le faire glisser
ensuite sur le plat de service et enlever le moule. — La
croûte n’est brisée que dans la salle à manger.
— Servir à part une sauce à l’Américaine, obtenue avec
les débris du homard dont la chair a été employée pour
préparer la Mousse, finie à la crème, additionnée d’huîtres
fines ébarbées et pochées au dernier moment.
746
Darne de Saumon à la Royale. — Braiser la darne au
vin de Sauternes, sur fonds d’aromates.
Garniture : Bouquets de queues d’écrevisses ; petites
quenelles en farce mousseline de poisson ; petits
champignons ; truffes en petites olives ; pommes de terre
levées à la grosse cuiller ronde et cuites à l’anglaise.
— Sauce Normande à part.
747
Ces escalopes admettent les mêmes garnitures que les
Filets de Soles ou de Barbue.
748
Mousses et Mousselines. — Nous avons dit, à la « Série
des préparations préliminaires » des Poissons, que les
Mousses et Mousselines comportaient la même farce de
base ; que les Mousses se faisaient en moules à Bavarois ou
à bordures, historiés ou non, et que les Mousselines, qui
représentent un élément de détail, se moulaient à la cuiller.
On peut aussi les coucher à la poche, en forme de
meringues de la grosseur d’un œuf.
Généralement, on décore les Mousselines d’une mince
escalope du poisson dont elles dérivent, laquelle est fixée
dessus avec un peu de blanc d’œuf.
Lorsqu’il s’agit de poissons de petite taille, comme les
éperlans, on remplace l’escalope par une paupiette.
Pour le pochage des Mousses et Mousselines, voir les
explications données à l’article signalé.
749
Mousselines de Saumon à la Tosca. — Additionner la
farce-mousseline de 50 grammes de Crème d’écrevisse par
livre de farce.
Les mouler à la cuiller ; pocher ; égoutter et dresser en
couronne comme ci-dessus.
Garnir ensuite chaque Mousseline d’une escalope de
laitance cuite au Beurre noisette ; de 4 queues d’écrevisses
coupées en deux dans la longueur et d’une lame de truffe à
chaque bout.
Napper d’une sauce Mornay légère, finie au Beurre
d’écrevisse, et faire glacer vivement.
Observations.
En dehors de ces deux formules, on peut encore appliquer aux Mousselines
de saumon toutes les garnitures qui conviennent aux filets de soles. Les
garnitures de purées de légumes de primeurs leur conviennent aussi très bien, et
il y a là une très grande source de variations.
750
Piquer sur la pièce 3 hâtelets composés de : écrevisse
troussée, grosse quenelle ronde décorée et truffe.
— Sauce Régence A.
SAUMON FROID.
Autant qu’il est possible, le saumon, destiné à être servi
froid, doit être cuit entier ou en gros tronçons, et refroidi
dans le court-bouillon. — Les tranches, qui sont cuites
séparément, peuvent être plus correctes, plus faciles à
présenter sous une forme avantageuse, mais la chair est plus
sèche que celle du saumon cuit en entier ou en tronçons.
Aussi, avec les grosses pièces de saumon froid, gagne-t-on
en qualité ce que l’on perd en correction.
751
Pour le dressage du saumon froid, on peut enlever la peau
pour mettre les chairs à nu et le décorer plus aisément ;
mais le vrai gourmet préférera toujours qu’il lui soit
présenté couvert de sa robe argentée.
Pour le décor du saumon froid, on utilise des détails de
concombres, des filets d’anchois, câpres, tranches de
tomates, pluches de cerfeuil et de persil, feuilles d’estragon,
corail de homard, etc.
Nous conseillons d’écarter rigoureusement tout décor au
beurre ramolli, coloré ou non, exécuté à la poche munie
d’une douille cannelée. Outre que ce genre de décor n’a rien
d’artistique, ce beurre se marie mal, dans l’assiette du
convive, avec les sauces froides et la chair de saumon. Le
Beurre de Montpellier, qui est une véritable sauce froide,
est le seul qui convienne au saumon froid.
On peut accompagner le saumon froid de toutes sauces
froides, ainsi que de Salades de légumes.
Servi à l’anglaise, l’accompagnement comporte toujours
une salade de concombres.
Parmi les garnitures qui conviennent le mieux au saumon
froid, nous citerons : les petites tomates, pelées, vidées et
garnies d’une salade quelconque ; les œufs durs farcis, soit
entiers, soit par demis ou par quartiers ; les barquettes,
tartelettes et cassolettes faites en concombre ou en
betterave, blanchies presque jusqu’à cuisson complète, et
garnies d’une purée de thon, de sardines, d’anchois, etc. ;
752
les petits aspics de crevettes ou de queues d’écrevisses, de
petites escalopes de homard, etc.
753
Dresser sur un tampon bas ; entourer d’une bordure de
demi-œufs durs, posés debout, et le jaune au dehors.
Croûtonner les bords du plat avec du Beurre de Montpellier
raffermi sur glace.
754
B. — Beurrer grassement des moules en fer-blanc ayant
la forme de petites côtelettes ; les foncer chacun avec une
tranche de saumon bien rouge, aplatie très mince, et
dépassant d’un centimètre et demi les bords des moules.
Remplir l’intérieur avec les parures bien assaisonnées ;
ramener les extrémités de la tranche de saumon, de façon à
enfermer ces parures ; ranger sur plaque et pocher, à four
doux, à sec, ou à la vapeur.
Démouler sur un plafond ; laisser refroidir ; napper à la
gelée blanche et décorer, soit avec un petit pois, pluche de
cerfeuil, point de corail, etc — En un mot, décor sobre et
net.
Dresser le long d’une salade de légumes liée à la
Mayonnaise, disposée en pyramide et surmontée d’un
hâtelet. Ou bien, dresser les côtelettes en couronne dans un
ustensile plat et peu profond, en cristal ou en argent ; les
recouvrir de gelée fine, fondue et froide. Ces côtelettes qui
servent surtout pour les soupers de bal, peuvent être
également dressées sur une coupe ou sur un fond de plat en
riz, en semoule, en corn-flour, ou en stéarine.
Quelle que soit la forme de dressage adoptée, on sert
toujours, en même temps que ces côtelettes, une saucière de
sauce froide.
C. — Procéder comme il est expliqué aux « Côtelettes de
homard Arkangel », en remplaçant chair et Mousseline de
homard par de la chair et de l’appareil Mousseline de
saumon.
755
Mayonnaise de Saumon. — Garnir le fond d’un saladier
avec de la laitue ciselée légèrement assaisonnée ; couvrir de
saumon froid effeuillé, sans peaux ni arêtes ; masquer de
sauce Mayonnaise et décorer avec :
Filets d’anchois, câpres, olives dénoyautées, petits
quartiers ou rondelles d’œufs durs, petits cœurs de laitue,
bordure de minces rondelles de radis, etc.
756
exposées dans la Série des Appareils et Préparations divers,
Chapitre des Garnitures.
757
décorées de feuilles en beurre vert poussées au cornet ;
petites barquettes de betterave cuite, marinées et garnies de
queues de crevettes liées à la sauce Mayonnaise.
— Envoyer une sauce Russe à part.
758
dresser de même sur un tampon bas en riz ou en semoule.
Entourer la pièce de : tronçons de concombres façonnés
en timbales cannelées, blanchis fortement, marinés ensuite
avec filet d’huile et jus de citron, et garnis de salade de
légumes liée à la Mayonnaise ; tartelettes garnies de même
salade avec, sur chacune, un coffre d’écrevisse paré et farci
de Mousse d’écrevisses ; demi-œufs durs dentelés remplis
de caviar.
Border le plat de croûtons de gelée très limpide.
STERLET
Nous croyons inutile de donner les formules concernant
ce poisson, qui ne peut être utilisé qu’en Russie, c’est-à-dire
sur les lieux de pêche, dans des conditions convenables.
Nous rappellerons seulement que ses œufs fournissent le
Caviar le plus estimé et que sa moelle épinière, ainsi que
celle de l’Esturgeon, fournissent le Vésiga, élément
indispensable des Coulibiacs.
TANCHE
Le plus souvent, la tanche est utilisée comme élément de
Matelotes.
On la traite aussi : au Gratin, à la Meunière, à la Bercy,
etc.
TRUITES
Au point de vue culinaire, les truites se divisent en deux
variétés bien distinctes qui sont : les grosses Truites, dont la
760
truite saumonée est le type ; les petites Truites, ou Truites
de rivière et de torrent.
Soit en froid, soit en chaud, la truite saumonée est
susceptible de recevoir toutes les préparations du saumon.
Toutefois, comme sa taille est plus exiguë, il est rare qu’elle
soit détaillée en darnes ; on la sert plutôt entière.
Les formules exposées ci-dessous la concernent
particulièrement.
761
et garnir le milieu de farce Mousseline d’écrevisses crue.
Rapprocher les deux filets, de façon à reformer la truite ; la
couvrir de minces bardes de lard et la braiser au vin de
Sauternes.
Lorsque la cuisson est à point, retirer les bardes ; glacer
la truite ; la dresser sur le plat de service et l’entourer de
bouquets alternés de : morilles sautées au beurre ; laitances
à la meunière.
Servir à part une sauce Béchamel fine, additionnée du
fonds de braisage de la truite, passé et réduit, et finie au
Beurre d’écrevisse.
762
Mousselines de Truite à l’Helvétia ou Ondines rosées.
— Les Mousselines étant moulées, pochées et dressées ;
disposer à chaque bout une petite paupiette pochée, faite
d’un demi-filet de petite truite ; placer une lame de truffe et
4 queues d’écrevisses sur chaque Mousseline ; napper d’une
fine sauce Béchamel, finie au Beurre d’écrevisses et assez
relevée.
763
Démouler au moment sur un tampon bas en riz ou en
semoule et croûtonner le tour à la gelée.
— Servir en même temps une sauce Verte ou une sauce
Mayonnaise.
764
Semer dans le centre une pincée de corail, truffe, et blanc
d’œuf dur hachés.
Pour le dressage, procéder comme pour les Médaillons et
Côtelettes froides de saumon.
765
Démouler ensuite les ondines ; les ranger dans un plat
d’Entrée profond et disposer entre chacune quelques belles
crevettes roses dont la queue sera décortiquée.
Couvrir le tout, petit à petit, d’excellente gelée mi-prise,
en semant quelques pluches de cerfeuil entre chaque couche
de gelée, et en observant que les ondines en doivent être
entièrement recouvertes.
766
Rapporter à leur place la tête et la queue ; recouvrir le
tout de succulente gelée de poisson mi-prise et peu collée.
Laisser prendre cette gelée, et incruster le plat dans un
bloc de glace vive, ou l’entourer de glace pilée.
Observations.
On remarquera qu’il est indiqué et souligné d’employer
la crème à demi fouettée seulement.
767
Cette recommandation n’est pas particulière à la Mousse
aux tomates ; elle s’applique à toutes les mousses, attendu
que la crème entièrement fouettée rend ces préparations
sèches et de saveur cotonneuse, tandis que, la crème n’étant
qu’à demi fouettée, les Mousses sont onctueuses et fraîches
au palais. Entre les deux méthodes, il n’y a pas de
comparaison à établir pour la finesse.
768
Filets de truites décorés de lanières de poivrons verts
disposés en grille, dressés sur Mousse aux Poivrons verts.
TRUITES DE RIVIÈRE
769
Truites au Bleu. — Pour cette préparation, il est
rigoureusement nécessaire d’avoir les truites vivantes.
Tenir prêt et bouillant, dans une bassine à bords bas, un
court-bouillon fortement vinaigré. Environ 10 minutes
avant l’instant de les servir, sortir les truites de l’eau ; les
étourdir par un coup sur la tête, les vider et les nettoyer
rapidement ; puis, les projeter dans le liquide bouillant, où
elles se recroquevillent immédiatement, tandis que leur
chair se brise de toutes parts.
Il suffit de quelques minutes pour cuire des truites du
poids moyen de 150 grammes.
Les égoutter, et les dresser immédiatement sur serviette
avec persil frisé autour.
Accompagnement : Sauce Hollandaise ou beurre fondu.
NOTA. — Si ces truites sont servies froides, on les accompagne d’une sauce
Ravigote à l’huile.
770
Truites à la Gavarnie. — Envelopper de toutes petites
truites d’une couche de Beurre à la maître-d’hôtel, puis les
emballer chacune dans une papillote de papier huilé et les
cuire au four sur le plat de service. Les servir dans les
papillotes.
Accompagnement à part : Beurre noisette et pommes de
terre à l’anglaise.
771
poisson, ou un peu de beurre manié ; monter au beurre,
saucer les truites et faire glacer vivement.
772
Pocher les truites pendant 10 minutes dans ce court-
bouillon, et les dresser. Passer ; réduire le court-bouillon
aux deux tiers ; le lier avec un beurre manié composé de
100 grammes de beurre et 25 grammes de farine ; saucer les
truites et les glacer à la Salamandre
WHITEBAIT ET NONATS
Le Whitebait de la Tamise, qui a une grande analogie
avec le Nonat de la Méditerranée, est une énigme
zoologique. En admettant, comme certains naturalistes le
soutiennent, que ce n’est qu’un alevin, on ignore
absolument quel poisson produit cet alevin.
Il est, en tous cas, l’élément d’une incomparable friture
qui, à Londres, est généralement servie à titre de second
poisson dans les dîners. Tout comme le Nonat, dont l’apprêt
est exactement le même, il est d’une extrême fragilité et
doit être préparé aussitôt pêché. On ne le sert que frit, et la
friture doit être neuve et abondante.
Les Whitebait doivent être roulés d’abord dans une
grande quantité de farine, mis ensuite sur un tamis spécial
ou un panier à friture que l’on secoue pour faire tomber
l’excédent de farine.
On les plonge alors dans la friture fumante, et par petites
quantités à la fois. Il leur suffît d’être immergés une minute
dans la friture fumante pour qu’ils en sortent croustillants.
773
Les égoutter aussitôt sur un linge ; les assaisonner de sel
fin mélangé de Cayenne et les dresser sur serviette avec du
persil frit bien vert.
774
pressées, pelées, et concassées ; 30 grammes d’ail broyé ;
15 grammes de persil concassé ; une forte pincée de safran ;
1 décilitre d’huile vierge ; une feuille de laurier ; une
brindille de sarriette ; une pincée de sommités de fenouil ;
et les poissons à chair ferme.
Les poissons à chair tendre, comme le Rouget et le
Merlan, doivent être réservés, et ajoutés dans la
Bouillabaisse quand elle a déjà 7 à 8 minutes d’ébullition.
Mouiller avec de l’eau, en quantité voulue pour que le
poisson en soit juste couvert ; assaisonner de 8 grammes de
sel et d’un gramme de poivre par litre de mouillement ;
faire partir en ébullition et cuire à grand feu pendant
15 minutes.
Verser le bouillon de la Bouillabaisse sur des tranches de
pain disposées dans un plat ; dresser les poissons sur un
autre plat et les entourer avec les tronçons de langoustes ou
de demi-petites langoustes, selon le genre employé.
Observations.
Le meilleur pain pour faire les tranches, est celui que, à Marseille, on
appelle « Marette », et il doit être frais. L’on ne fait jamais griller ni frire les
tranches de pain pour la Bouillabaisse marseillaise.
Enfin, Caillat fait justement observer que l’emploi de poissons blancs, tels
que le merlan, est rigoureusement nécessaire pour assurer la liaison de la
Bouillabaisse.
775
Bouillabaisse à la Parisienne. — Proportions pour 10
personnes : 2 kilos 500 de poissons et 1 litre et demi de
moules.
Nomenclature des poissons généralement employés :
Rougets, Grondins, Soles, Vives, Merlans, petit Congre,
Langoustes vivantes, et Moules comme élément auxiliaire.
Traitement : Passer dans 1 décilitre et demi d’huile, et
sans laisser colorer, 150 grammes d’oignons et 70 grammes
de blanc de poireau haché.
Mouiller d’un litre d’eau et de 6 décilitres de vin blanc ;
assaisonner et condimenter avec : 16 grammes de sel ;
3 grammes de poivre ; une pincée de safran ; 1 bouquet
garni ; 300 grammes de tomates pelées, pressés et
concassées, ou l’équivalent en purée de tomate ;
30 grammes d’ail broyé. Faire partir en ébullition et cuire
pendant 20 minutes.
On peut ; facultativement, ajouter dans ce court-bouillon
les têtes de rougets, grondins et merlans, débarrassées des
ouïes.
D’autre part ; réunir dans un sautoir les poissons et
langoustes tronçonnés ; disposer dessus les moules bien
nettoyées, saupoudrer le tout de 15 grammes de persil
concassé ; ajouter 1 décilitre d’huile et le court-bouillon
préparé, et cuire à grand feu pendant 15 minutes.
Au dernier moment, lier la Bouillabaisse avec
40 grammes de beurre manié avec 15 grammes de farine.
776
Dresser le poisson en timbale ; l’accompagner de
tranches de pain Jocko, grillées au four, légèrement frottées
d’ail, et imbibées de court-bouillon.
777
ANCHOIS
L’anchois est généralement employé froid, comme Hors-
d’œuvre, ou à titre de condiment dans différentes
préparations. Il constitue cependant une excellente friture et
il admet, en plus, les différents apprêts de la sardine.
BARBUE
Servie entière, la Barbue peut être considérée comme le
poisson suppléant du Turbotin.
Toutes les préparations indiquées pour le Turbotin lui
sont applicables ; de même que, si elle est préparée en filets,
toutes les formules des Filets de soles peuvent être suivies.
En conséquence, voir Turbotin pour la Barbue traitée
entière, et Filets de Soles pour la Barbue traitée en filets.
BLOATERS
778
Les Bloaters, ou Harengs fumés doux, constituent l’un
des meilleurs éléments de « Breakfast », et même du « five
o’clock tea ». On les fait simplement grillera feu doux.
Ces poissons, n’étant presque pas salés ni fumés, se
conservent peu.
779
Dresser les tranches sur un plat ; lier la cuisson avec de la
biscotte écrasée ; laisser bouillir pendant 5 minutes et verser
sur les tranches.
780
Dresser sur serviette avec persil frit et citrons. Servir en
même temps, soit une sauce au Beurre, une sauce Tomate,
ou une sauce Tartare.
781
CARRELET ou PLIE FRANCHE
Ce poisson peut recevoir certaines des préparations du
Turbotin, mais il n’est que peu usité dans la grande cuisine.
On le sert surtout frit ; cependant on lui applique aussi
quelquefois les préparations suivantes :
782
CONGRE OU ANGUILLE DE MER
Hors son rôle d’élément de Bouillabaisse, ce poisson est
peu usité dans la grande cuisine. On peut l’apprêter : Cuit
au court-bouillon, avec accompagnement d’une sauce
quelconque.
En Filets ou en Aiguillettes à la Orly.
DORADE
La meilleure est celle qui porte, d’un œil à l’autre, une
sorte de bourrelet nacré transparent.
Petite, elle est grillée, frite, ou apprêtée à la Meunière.
Grosse, elle est pochée au vin blanc ou au vin rouge, et
accompagnée d’une sauce tirée de la réduction de son fonds
de cuisson.
On la prépare aussi : à la Bercy, à la Dieppoise, à la
Rochelaise, à la Portugaise, etc., et, en général, avec toutes
garnitures de Soles. (Voir Soles.)
ÉPERLANS
À cause de leur petite taille, les éperlans ne se prêtent
qu’à un nombre limité de préparations.
On les sert surtout frits, soit sur brochettes, soit sans être
embrochés pour être dressés en buisson comme les goujons.
783
D’une façon ou de l’autre, ils sont toujours servis sur
serviette, avec persil frit et demi-citrons cannelés.
784
Les assaisonner, saupoudrer de farine, arroser de beurre
fondu et faire griller vivement.
Dresser sur un plat long bien chaud ; entourer de lames
de citron, de bouquets de persil frit, et servir à part un
Beurre à la maître-d’hôtel à moitié dissous, ou.une sauce
quelconque convenant aux grillades de poissons.
785
Mousselines d’Éperlans Alexandra. — Procéder
comme pour les Mousselines de saumon de ce nom, en
employant de la farce-mousseline d’éperlans.
787
grosseur entre l’une et les autres.
HADDOCK
Le Haddock n’est autre qu’un petit Églefin décapité,
ouvert par le dos et fumé. Il constitue l’un des meilleurs
éléments du Breakfast.
Lorsque le Haddock est servi grillé, on l’accompagne de
beurre fondu.
S’il doit être poché, il est plongé dans le liquide
bouillant, eau ou lait, légèrement salé ; sa cuisson est
complétée sur le côté du feu, et à couvert. Il faut environ
15 minutes pour pocher un Haddock de 750 grammes, et ce
pochage se fait toujours à court mouillement.
On le dresse avec quelques cuillerées de sa cuisson sur le
plat, et on sert à part du beurre frais ou du beurre fondu,
selon le goût des convives.
788
Lorsque le Haddock est servi au Lunch, on envoie en
même temps une sauce aux Œufs et une timbale de pommes
de terre à l’anglaise fraîchement cuites.
HARENGS
Harengs à la Calaisienne. — Les ouvrir par le dos pour
retirer l’arête ; les farcir avec les œufs ou les laitances,
mélangés avec du Beurre à la maître-d’hôtel cru additionné
de 25 grammes d’échalotes, 20 grammes de persil et
25 grammes de champignons hachés, par 125 grammes de
beurre.
Les enfermer chacun dans une papillote ovale bien huilée
et les cuire au four.
789
Harengs Marinés. — Voir « Harengs à laDieppoise »,
Série des Hors-d œuvre froids.
790
MAQUEREAU
Maquereau à l’Anglaise. — Détailler le maquereau en
tronçons, et le pocher dans un court-bouillon condimenté au
fenouil.
Servir en même temps une purée de groseilles vertes un
peu claire.
791
Filets de Maquereau Bonnefoy. — Assaisonner les
filets, les passer dans la farine, et les cuire à la Meunière.
Dresser sur plat chaud ; couvrir de sauce Bordelaise
Bonnefoy, et servir à part des pommes de terre cuites à
l’anglaise.
792
Filets de Maquereau aux Fines Herbes. — Pocher les
filets à couvert, avec moitié vin blanc et cuisson de
champignons. Égoutter, enlever la peau, dresser sur plat
long et masquer d’une sauce Fines herbes additionnée de la
cuisson réduite.
793
Filets de Maquereau Rosalie. — Assaisonner les filets,
les passer dans la farine et les cuire à la poêle avec de
l’huile de noix.
Dresser sur plat long. — Renouveler l’huile en partie ; la
chauffer fortement, et jeter dedans : oignon, échalotes,
champignons crus hachés, et pointe d’ail broyé. Frire
vivement le tout ; verser sur les filets, ajouter quelques
gouttes de vinaigre passé dans la poêle brûlante, et
saupoudrer de persil concassé.
MERLANS
Merlans à l’Anglaise. — Les ouvrir par le dos de la tête
à la queue pour extraire l’arête ; assaisonner les filets,
fariner légèrement, paner à l’anglaise avec de la mie de pain
très fine, et les cuire au beurre clarifié.
794
Dresser sur plat long et les couvrir de Beurre à la maître-
d’hôtel légèrement ramolli.
795
un peu de cuisson de moules. Égoutter, dresser, entourer
d’une garniture Dieppoise ; masquer poissons et garniture
de sauce Vin blanc additionnée du fonds de pochage passé
et réduit.
NOTA. — Dans certaines maisons, il est de règle de glacer tous les poissons
préparés à la Dieppoise.
796
Merlans à l’Hôtelière. — Procéder selon la formule des
Truites à l’Hôtelière. (Voir Truites.)
798
NOTA. — Au sujet de la « Orly », voir l’Observation faite à la suite de
l’article « Anguille à la Orly ».
799
Quenelles de Merlan à la Morland. — Procéder comme
il est indiqué pour les « Quenelles de brochet à la
Morland », en remplaçant la farce de brochet par de la farce
de merlan.
Merlans à la Richelieu. — Préparer les merlans comme
ceux « à l’Anglaise » et les compléter par une rangée de
lames de truffes disposée sur le Beurre à la maître-d’hôtel.
MORUE
(Proportions pour 1 service : 1kilo 250.)
Morue à l’Anglaise. — Pocher la morue à l’eau pendant
un quart d’heure. L’égoutter, dresser avec persil frais et
800
servir en même temps : des panais anglais cuits nature, et
une sauce aux œufs à l’Écossaise.
NOTA. — Il est à remarquer que la véritable morue d’Islande ou de Terre-
Neuve, est à peu près inconnue en Angleterre, en dehors des maisons françaises
d’approvisionnement.
Le poisson qui en tient lieu est le Cabillaud salé (Sait Codfish), qui est
excellent, mais dont le goût diffère absolument de la véritable morue.
801
La dresser dans un plat à gratin beurré ; lisser le dessus,
arroser de beurre fondu et faire colorer au four.
802
Brandade de Morue. — Couper la morue en gros carrés,
et la pocher seulement pendant 8 minutes, comptées de
l’instant où l’ébullition se prononce, pour l’avoir vert cuite.
L’égoutter aussitôt sur un tamis, et retirer toutes peaux et
arêtes.
Chauffer dans un sautoir 2 décilitres et demi d’huile, et
jusqu’à ce qu’elle fume ; jeter la morue épluchée dans cette
huile en y joignant une gousse d’ail écrasée, et travailler
vigoureusement sur le feu jusqu’à ce qu’elle soit en pâte
assez fine.
Retirer le sautoir du feu, et faire absorber à la pâte 5 à
6 décilitres d’huile ajoutée en petit filet, sans cesser de
remuer fortement avec la spatule. De temps à autre, rompre
le corps de la pâte avec 2 ou 3 cuillerées de lait bouillant ;
et ce, jusqu’à concurrence de 2 décilitres et demi.
Lorsque la brandade est terminée, elle doit être très
blanche, et avoir la consistance d’une purée de pommes de
terre. Rectifier l’assaisonnement en dernier lieu ; dresser en
timbale en montant la brandade en rocher pyramidal ;
piquer dessus de petits triangles en pain de mie, fri ts au
beurre clarifié, au dernier moment.
803
à la pâte de morue.
804
Morue à la Créole. — Cuire doucement au beurre
3 oignons moyens fortement émincés ; les étaler au fond
d’un plat ovale en terre et ranger dessus 6 tomates à la
Provençale. (Voir Tomates, chapitre des Légumes.)
Sur les tomates, disposer la morue fraîchement cuite, et
effeuillée ; la recouvrir avec 6 poivrons doux fendus en
deux et grillés ; arroser le tour d’un filet de jus de citron et
de 60 grammes de Beurre noisette. Mettre le plat au four
pendant quelques minutes et servir brûlant.
805
morue est celui qui convient le mieux, et c’est aussi le plus
employé.
Pour la préparation des Fish-balls, voir Croquettes à
l’Américaine, Série des Hors-d’œuvre chauds.
806
câpres ; 125 grammes d’olives noires, sel, poivre, et la
morue fraîchement pochée et effeuillée.
Laisser mijoter pendant 10 minutes, et servir en timbale.
807
Tourte ou Vol-au-vent de Morue à la Bénédictine. —
Garnir la tourte ou le Vol-au-vent de brandade de morue à la
Crème, en disposant celle-ci en dôme ou en pyramide ;
saupoudrer la surface de truffe bien noire hachée.
MOSTÈLE
La Mostèle est un poisson de la Méditerranée dont la
chair est très fine ; seulement il doit être consommé sur les
lieux de pêche, car il ne supporte pas le transport.
Les genres d’apprêt qui conviennent le mieux sont ceux
dits : à la Meunière, à l’Anglaise et à la Richelieu.
MULET ou LOUBINE
Poisson commun, moins fin que le Bar, mais pouvant le
remplacer au besoin. Pour les gros comme pour les petits,
les modes de préparations sont les mêmes que pour le Bar.
808
NONATS
La véritable nature du Nonat n’est pas encore bien
définie. Tandis que les uns le considèrent simplement
comme l’alevin du Gobie, les autres en font un poisson
complet.
Les cuisiniers, gens peu férus d’Histoire Naturelle, se
contentent d’en tirer une friture idéale, sans plus s’inquiéter
de son origine réelle.
On les traite absolument comme les Whitebaits, avec
lesquels ils ont une grande ressemblance.
POUTINE
C’est un composé d’alevins de toutes sortes, parmi
lesquels dominent ceux de sardines et d’anchois.
Culinairement, elle est la doublure du Nonat, tout comme
la Blanchaille est la doublure du Whitebait.
RAIE
(Proportions pour 1 service : 2 kilos brut.)
Parmi les différentes espèces de Raie, celle dite « Raie
bouclée » est la préférable.
809
En Angleterre, en Belgique et en Hollande, la raie est
mise en vente toute dépouillée et nettoyée, et il n’y a plus
qu’à procéder à sa cuisson.
Principe de traitement : Si elle est brute, la brosser, la
laver et détailler.
La pocher à l’eau salée à raison de 12 grammes et
aciduler de 2 décilitres de vinaigre par litre d’eau. Aussitôt
cuite, l’égoutter pour en enlever la peau, et la remettre dans
sa cuisson, passée, si elle doit attendre.
810
Fritot de Raie. — Pour cette préparation, on emploie de
préférence de toutes petites raies, dites « raitons ».
Détacher les ailes, enlever la peau, détailler en morceaux,
et faire mariner pendant 3 heures avec : sel, poivre, jus de
citron, huile, minces rouelles d’oignon, thym, laurier, et
queues de persil.
En temps voulu, tremper les morceaux dans une pâte à
frire légère, et les traiter à grande friture chaude. Dresser
sur serviette, avec : persil frit d’un côté, et les rouelles
d’oignons de la marinade, passées à la farine et frites,
disposées de l’autre côté.
RAIE FROIDE
Raie à la Gelée. — Pocher les ailes de raie, en les tenant
bien blanches. Égoutter, enlever la peau ; dresser dans un
811
plat creux, et recouvrir de gelée très claire et bien acidulée.
ROUGETS
(Proportions pour 1 service : 10 rougets du poids de 125
grammes l’un, en moyenne.)
Le Rouget étant dépourvu de fiel, beaucoup se contentent
d’en retirer seulement les ouïes, sans le vider. Le meilleur
est le Rouget de roche de la Méditerranée.
Pour n’importe quel apprêt, il est préférable de faire
griller ou, sauter les Rougets que de les pocher.
812
sauce Italienne, saupoudrer de chapelure, arroser de beurre
fondu et faire gratiner.
813
reste, comme il est indiqué à la formule « Merlans au
Gratin ».
814
Dresser les rougets sur des croûtes à bouillabaisse,
réduire le fonds, et le verser dessus.
816
Dresser sur serviette avec bouquets de persil frit, et
border le plat de lames de citron cannelées.
ROUGETS FROIDS
Rougets à l’Orientale. — Voir la formule à la Série des
Hors-d’œuvre froids.
817
Les différentes formules indiquées pour le Turbotin et les
filets de Soles, peuvent très bien être appliquées aux filets
de la Dorée.
SARDINES et ROYANS
Les sardines et royans frais sont susceptibles de recevoir
de multiples préparations. Notre ami Caillat a consacré à
ces dupées, 150 excellentes recettes dont nous
recommandons l’étude à nos collègues.
Titre de l’ouvrage : 150 Manières d accommoder les
Sardines.
Les formules suivantes sont extraites de cet ouvrage.
818
Sardines à la Bonne-femme. — Blanchir 6 petits
oignons blancs finement émincés, et les faire blondir à
l’huile. Mouiller d’un décilitre et demi de vin blanc, réduire
des deux tiers, ajouter 5 moyennes tomates pressées, pelées,
émincées et sautées ; bien assaisonner et finir de cuire
ensemble.
Verser dans un plat à gratin ; ranger dessus, en couronne,
une douzaine de belles sardines, saupoudrer avec de la mie
de pain mélangée avec de la semence de fenouil pulvérisée,
arroser d’huile d’olive et faire gratiner.
819
Dartois de Sardines. — Procéder comme il est indiqué
pour les Dartois de filets de soles et d’anchois. (Voir Série
des Hors-d’œuvre chauds.)
820
crus émincés ; mouiller légèrement au vin blanc ; arroser de
beurre fondu et faire pocher au four.
Ajouter en servant : jus de citron ; persil ; cerfeuil et
estragon hachés.
821
Dresser chaque sardine sur une tranche de citron paré à
vif, et verser autour un Beurre noisette additionné de câpres,
filets d’anchois et œufs durs hachés.
822
Dresser, napper d’une sauce Tomate, claire ; saupoudrer
de cerfeuil et estragon hachés.
SOLES ENTIÈRES
(Base de proportions : 1 sole du poids de 350 à 400 grammes.)
Nous conseillons de parer, au ras des filets, les soles qui
sont destinées à être saucées.
823
Elles y perdent en apparence, mais leur service y gagne,
sans compter que l’on économise sauce et garniture. Les
parures de soles trouvent toujours leur emploi dans la
préparation des fumets.
Pour faciliter le pochage de la sole, avoir soin de détacher
légèrement les filets d’après l’arête, du côté où se trouvait la
peau noire.
824
Dès que les huîtres sont raidies, il remet les filets de sole
dans le plat, les arrose copieusement avec la sauce, et les
sert de suite, bouillants.
825
disposer à chaque extrémité un bouquet de rouelles
d’oignon frites à l’huile.
826
julienne, assaisonnés, farinés, et sautés au beurre clarifié,
juste au moment, pour les avoir bien croustillants.
827
Faire frire ; enlever l’arête ; emplir la cavité formée de
Beurre à la maître-d’hôtel, et dresser la sole sur le plat.
828
Sole à la Dieppoise. — Pocher la sole avec vin blanc et
quelques cuillerées de cuisson de moules.
Égoutter ; dresser et entourer la sole d’une garniture à la
Dieppoise. Napper sole et garniture d’une sauce au Vin
blanc, additionnée de la cuisson réduite.
829
30 grammes de beurre et quelques gouttes de jus de citron ;
couvrir la sole avec cette sauce.
830
Sole au Gratin. — Détacher les filets et introduire sous
chacun gros comme une noisette de beurre. Saupoudrer le
fond d’un plat beurré, d’échalote hachée ; le masquer de
sauce Gratin et coucher la sole dessus.
L’entourer d’une bordure de lames de champignons crus
chevalées ; placer dessus 3 petits champignons cuits ; verser
2 cuillerées de vin blanc dans le fond du plat ; couvrir de
sauce Gratin, saupoudrer de chapelure ; arroser de beurre
fondu, et mettre à gratiner au four de chaleur convenable
pour que la réduction de la sauce, la cuisson de la sole, et la
formation du gratin, marchent ensemble, et soient au point
au même moment.
En sortant la sole du four, exprimer dessus quelques
gouttes de jus de citron, et saupoudrer d’une pincée de
persil haché.
831
un plat chaud, et l’entourer, au dernier moment, avec
6 huîtres pochées dans un peu de Worcestershire sauce
bouillante.
Couvrir aussitôt la sole de mie de pain frite, brûlante et
additionnée au tout dernier moment, d’une pincée de persil
haché.
832
Lorsqu’elle est pochée et égouttée, garnir le côté ouvert
de sauce Duxelles truffée, très réduite, et la dresser sur le
plat de service en la retournant.
L’entourer de 8 grosses moules pochées et ébarbées, et
4 lames de truffe épaisses, sur les côtés ; disposer à chaque
bout 4 queues d’écrevisses ; masquer sole et garniture d’un
décilitre de « sauce Tortue », additionnée de la cuisson
réduite, y compris la Mirepoix, et mise au point avec
30 grammes de Beurre d’écrevisse.
Observation.
Depuis 1855, époque à laquelle Dubois dédia cette recette au célèbre critique
des Débats, qui écrivit pour la 2e édition du Cuisinier parisien de Carême
l’admirable préface que tout cuisinier connaît, elle a été modifiée et remodifiée ;
mais le principe est celui que nous venons d’exposer.
833
Sole Lutèce. — Garnir le fond du plat, où doit être
dressée la sole, d’un lit d’épinards en feuilles sautés au
Beurre noisette.
Sur ces épinards, placer la sole, cuite « à la Meunière » ;
ranger sur celle-ci quelques rondelles d’oignon et tranches
de fond d’artichaut sautées au beurre ; l’entourer, de chaque
côté, d’une bordure de rondelles de pommes de terre
fraîchement cuites à l’eau salée et colorées au beurre.
Juste au moment de servir, couvrir le tout de Beurre
noisette.
834
Sole à la Ménagère. — La pocher au vin rouge avec
quelques aromates, et à couvert.
Dresser sur le plat de service ; passer et réduire la
cuisson ; la lier avec un peu de beurre manié ; la monter au
beurre et napper la sole.
835
disposer 1 bouquet de concombres tournés en olives, et
cuits au beurre avec un peu de sel et une pointe de sucre.
836
L’égoutter, dresser, et l’entourer de pommes de terre en
boules de la grosseur d’une noix, cuites à l’eau salée, et
tenues bien entières.
Napper la sole de sauce Yin blanc et masquer la garniture
d’un cordon de sauce Crevettes.
837
Préparer la sole « à la Meunière » et l’entourer avec la
garniture de pommes et d’artichauts ; disposer dessus
5 tranches de tomates coupées de l’épaisseur d’un
centimètre, assaisonnées, passées dans la farine, et sautées à
l’huile fumante.
Ajouter sur la sole quelques gouttes de glace de viande
blonde fondue, un filet de jus de citron et une pincée de
persil concassé ; arroser le tout de Beurre noisette et servir
immédiatement.
838
Égoutter, dresser et entourer la sole de : Moules pochées
et ébarbées, et queues de crevettes. Dresser en ligne sur le
milieu de la sole et en les alternant : 4 huîtres pochées et
4 belles têtes de champignons tournées. Passer la sole au
four pendant quelques instants ; pencher le plat pour
éliminer tout liquide, et masquer sauce et garniture avec une
sauce Normande. Faire, au pinceau, une petite guirlande de
glace de viande blonde sur la sauce.
Compléter la garniture avec : 6 lames de truffe disposées
en ligne, 3 de chaque côté de la garniture centrale de la
sole ; 6 petits croûtons en losanges, frits au beurre clarifié,
alternés avec les truffes ; 4 goujons panés en manchon et
frits au moment, et 4 moyennes écrevisses troussées,
disposés autour du plat.
Observation.
840
Napper la sole de sauce au Vin blanc fortement beurrée,
en laissant la garniture à nu.
Faire glacer vivement et, en sortant la sole du four, semer
une pincée de persil haché sur la garniture.
Observation.
841
Cette méthode, innovée en 1860, au restaurant Français de Nice, par
M. Martin, se dénommait primitivement « à la Colbert ». Plus tard, M. Escoffier
lui substitua la dénomination « à la Richelieu » pour établir une délimitation,
d’ailleurs très juste, entre les deux termes ; la dénomination « à la Colbert »
étant déjà, à cette époque, consacrée depuis longtemps par l’usage.
842
dont la tête sera supprimée, sautés à la Meunière, et
disposés autour de la sole.
843
Sole à la Saint-Germain. — Assaisonner la sole, la
tremper dans du beurre fondu, et paner avec de la mie de
pain fine et fraîche. Appuyer cette mie avec la lame d’un
couteau pour assurer sa cohésion avec le beurre ; quadriller
avec le dos du couteau ; arroser de beurre fondu et faire
griller doucement.
Dresser sur un plat chaud ; entourer la sole de pommes de
terre tournées en olives et cuites au beurre.
Servir à part une sauce Béarnaise.
844
NOTA. — En fait, une Sole au Yin blanc ne doit pas se glacer. Mais il y a lieu
de tenir compte des habitudes de chaque maison, et il en est où elle n’est admise
que glacée.
FILETS DE SOLE
845
(Base de proportions : les filets d’une sole de 350 à 400 grammes.)
847
Filets de Sole Bénédictine. — Plier les filets ; les pocher
au fumet de poisson.
Les dresser en turban dans une croustade, faite dans un
moule à manqué de forme basse ; garnir le milieu de
Brandade de morue truffée, montée en dôme ; napper de
sauce Crème le turban de filets et envoyer à part une
saucière de la même sauce.
848
Dresser les filets dans une timbale avec les champignons
au milieu ; monter la cuisson avec 25 grammes de beurre et
la verser sur les filets et leur garniture.
849
Filets de Sole Caprice. — Tremper les filets dans du
beurre fondu ; les rouler ensuite dans de la mie de pain fine
et fraîche.
Appuyer cette mie avec la lame d’un couteau et
quadriller la surface des filets.
Arroser de beurre fondu et faire griller doucement.
Dresser chaque filet grillé sur une demi-banane, écorcée
et cuite au beurre.
Servir en même temps une sauce Roberts Escoffier
montée au beurre.
850
Ranger les filets en couronne sur le plat de service ; les
napper avec le fumet réduit et monté au beurre, et glacer
vivement.
851
blanc ; border le plat de petites palmettes en feuilletage
cuites à blanc.
852
NOTA. — En ce qui concerne cette formule, nous devons faire observer qu’il
n’y a pas entente absolue. Dans quelques endroits, on remplace la sauce Mornay
par une sauce Américaine au Currie, additionnée des chairs, coupées en dés, du
homard qui a servi à préparer la sauce.
854
Filets de Sole à la Dieppoise. — Pocher les filets en
longueur avec fumet de poisson et cuisson de moules. —
Procéder ensuite comme pour la Sole dieppoise.
855
Les disposer ensuite en turban dans le fond d’un moule à
savarin beurré, de grandeur proportionnée au nombre des
filets. Finir de remplir le moule avec du riz Pilaw cuit au
fumet de poisson, en le tassant légèrement. Démouler
aussitôt sur un plat rond ; napper de sauce Mornay et faire
glacer.
En sortant le plat du four, garnir le milieu du turban de
queues de crevettes bien liées à la sauce Vin blanc et
saupoudrer cette garniture de truffe hachée.
Observation.
856
Garniture ou sauce sont toujours disposées au milieu du turban ; mais, dans
aucun cas, celui-ci ne doit être saucé.
857
Filets de Sole Grand-Duc. — Plier les filets et les
pocher avec cuisson de champignons.
Les dresser en couronne, la pointe tournée vers le milieu
du plat ; disposer 3 petites queues d’écrevisses
décortiquées entre chaque filet, et une belle lame de truffe
sur le milieu.
Napper de sauce Mornay et glacer.
En sortant les filets du four, dresser au milieu un bouquet
de pointes d’asperges liées au beurre.
858
Filets de Sole à la Hongroise. — Faire revenir au beurre
une petite cuillerée d’oignon haché avec un peu de paprika ;
mouiller de 2 cuillerées de vin blanc et 3 cuillerées de fumet
de poisson ; ajouter une petite ou une demi-tomate
concassée et laisser cuire pendant 5 minutes.
Plier les filets ; les ranger dans un plat beurré ; les couvrir
avec la préparation ci-dessus et les pocher.
Dresser en turban ; réduire le fonds presque entièrement ;
le ramener ensuite à consistance de sauce par l’addition de
quelques cuillerées de crème ; compléter avec un filet de jus
de citron et verser sur les filets.
859
Filets de Sole Ismaïla. — Ajouter à 125 grammes de riz
Pilaw : 125 grammes de petits pois fraîchement cuits à
l’anglaise, non rafraîchis, et 15 grammes de poivron coupé
en dés. Dresser ce riz en bordure dans un plat creux.
Plier les filets ; les pocher au beurre ; les dresser au
milieu de la bordure, et les napper de fumet de poisson
réduit et monté avec 50 grammes de beurre frais.
860
Méthode ancienne. — Pocher les filets en les tenant très
blancs, et piquer une pince d’écrevisse sur chacun.
Dresser en dôme, sur le milieu du plat, un salpicon à la
Joinville un peu serré et le couvrir de sauce Joinville.
Disposer les filets autour, en turban et la pointe en l’air ;
placer une lame de truffe bien noire sur chaque filet, et
border le plat de minces lames de citron cannelées.
Comme on le voit, par ce mode de dressage la garniture
était seule saucée, et les filets de soles formaient un turban
blanc autour.
861
Chambertin », elle est traitée au beurre clarifié.
862
Filets de Sole Léopold. — Plier les filets et les pocher au
fumet de poisson.
Égoutter ; napper la moitié des filets de sauce Crevettes,
et l’autre moitié de sauce Génevoise.
Dresser en couronne, à plat ; la pointe des filets tournée
dans l’intérieur du plat, et en alternant les deux nuances.
Semer un peu de truffe hachée sur les filets saucés en rose,
et du corail de homard haché sur ceux saucés en brun.
Garnir le milieu de 50 grammes de queues de crevettes,
liées à la sauce au Vin blanc.
863
Dresser chaque filet sur une croûte de barquette garnie de
purée de laitances truffée, mise à l’état de coulis par
addition d’un peu de sauce au Vin blanc ; disposer les
barquettes en couronne sur le plat couvert d’une serviette.
864
égale de 2 centimètres d’épaisseur ; recouvrir avec les deux
autres filets et mettre à raffermir au frais.
Tremper ensuite ces filets dans une sauce à la Villerov ;
laisser refroidir ; paner à l’anglaise, et frire au moment à
friture très chaude.
Dresser sur serviette avec persil frit bien vert autour.
866
Filets de Sole à la Miramar. — Diviser les filets chacun
en 3 escalopes ; les assaisonner et les cuire au beurre.
Couper 12 rondelles d’aubergine, d’un demi-centimètre
d’épaisseur ; les assaisonner ; les passer dans la farine et les
sauter au beurre en les tenant bien croquantes.
Garnir les parois d’une timbale basse, d’une couche de
riz Pilaw, d’un centimètre et demi d’épaisseur. Disposer au
milieu escalopes de filets et aubergines, après les avoir
sautées ensemble un instant. — Juste au moment de servir,
arroser de Beurre noisette.
867
Filets de Sole Montreuil. — Pocher les filets en
longueur, et procéder comme il est indiqué pour la « Sole
Montreuil ».
868
Filets de Sole Murat. — Couper en dés 1 moyenne
pomme de terre et 2 petits fonds d’artichauts. Les
assaisonner et les sauter au beurre, séparément.
Détailler les filets en julienne, les assaisonner et les
sauter au beurre.
Mélanger filets, pommes, fonds d’artichauts ; les sauter
ensemble pendant quelques instants et les dresser en
timbale. Ajouter : 6 tranches de tomates épaisses,
assaisonnées et sautées à l’huile fumante ; une pincée de
persil concassé, un filet de glace de viande, quelques
gouttes de jus de citron et arroser de Beurre noisette.
869
Napper les filets de sauce Crevettes ; placer une lame de
truffe sur chacun, et entourer de petites croquettes de
queues de crevettes, roulées dans de la truffe hachée
finement, au lieu de la mie de pain employée ordinairement.
870
Lever un morceau d’écorce, et les vider pour en faire un
genre de caisses.
Plier les filets et les pocher avec un peu d’excellent fumet
de poisson.
Garnir le fond de chaque caisse préparée, d’une cuillerée
de queues de crevettes liées à la sauce Vin blanc.
Mettre un filet poché sur cette garniture ; couvrir de
sauce Mornay, en quantité voulue pour que la caisse se
trouve remplie ; saupoudrer de fromage râpé, et glacer
vivement.
Dresser les filets sur serviette, en les sortant du four.
871
cuillerée de sauce Crevettes ; mettre une lame de truffe sur
chaque paupiette, et compléter avec une belle crevette rose
dont la queue sera décortiquée, piquée sur le centre de
chacune des paupiettes.
Dans certaines maisons, ces filets sont panés à l’anglaise et tordus en vrille,
dans d’autres ils sont embrochés ; de sorte que le plus raisonnable est
d’admettre la coutume de la maison. Il n’y a qu’une chose qui n’est pas
discutée : c’est l’accompagnement, qui est toujours une sauce Tomate.
872
NOTA. — Dans les services de restaurant, on remplace souvent les croquettes
par des losanges de filets de soles couverts d’un demi-centimètre de farce
additionnée de champignons et truffes hachés.
Ces losanges sont panés à l’anglaise et traités par la friture comme les
croquettes.
873
Filets de Sole à la Paysanne. — Pour les filets de
3 soles, émincer en paysanne : 2 petites carottes et
2 oignons nouveaux ; 1 petite branche de céleri et 1 blanc
de poireau. Assaisonner ces légumes de sel et de sucre ; les
étuver lentement au beurre, mouiller d’eau tiède juste à
couvert, ajouter une cuillerée de petits pois frais et autant de
haricots verts coupés en petits losanges. Finir de cuire en
réduisant le liquide.
Ranger dans le fond d’un plat en terre, beurré, les filets
de soles assaisonnés ; les couvrir avec les légumes de leur
cuisson et les pocher.
Après pochage, pencher le plat pour faire tomber la
cuisson dans une sauteuse ; la réduire à 1 décilitre, la
monter avec 90 grammes de beurre, et verser dans le plat.
874
Sauter au beurre le quart d’une petite aubergine, coupée
en dés et assaisonnée, et la mélanger aux filets de sole.
Dresser le riz en bordure sur le plat ; disposer au milieu
les filets de sole et les dés d’aubergines, et les masquer de
sauce Currie, sans toucher le riz.
NOTA. — Pour les filets de sole au riz Pilaw ordinaire, on dresse le riz en
bordure et on dispose au milieu les filets de soles sautés au beurre. Ceux-ci sont
nappés de sauce Currie.
875
Filets de Soles à la Portugaise. — Pocher les filets en
longueur et procéder comme il est indiqué pour la « Sole
Portugaise ».
876
et navets levés à la cuiller ronde, cuits au Consommé et
glacés.
877
NOTA. — Pour le Beurre de cresson, il est bon d’ajouter quelques feuilles
d’épinards pour appuyer la teinte.
879
très mince, décorée, sur le côté, d’un petit croissant en
piment rouge.
880
Les dresser sur un lit de macaroni blanchi, coupé en dés,
lié à la crème et au fromage, et additionné de 125 grammes
de chair de homard et 75 grammes de truffe en dés par
250 grammes de macaroni.
Napper de sauce Mornay, et glacer vivement.
881
rafraîchis. Couvrir le plat avec son couvercle, et servir
immédiatement.
882
garniture ; une belle huître de Zélande sur le filet, et couvrir
de sauce Mornay.
Faire glacer vivement et dresser sur serviette.
884
moyenne ; 10 petits champignons cannelés et cuits ;
15 lames de truffe ; et 4 décilitres de sauce Cardinal finie
avec un Beurre de corail de homard.
Au moment de servir : Disposer en couronne, dans la
croûte de la timbale, les paupiettes bien égouttées ; mettre
au milieu les escalopes de homard et champignons ; couvrir
le tout avec la sauce Cardinal.
Poser sur la sauce, juste au milieu de la timbale, 1 gros
champignon cannelé cuit, et très blanc, l’entourer de
15 lames de truffe, rapporter le couvercle sur la timbale et
dresser celle-ci sur serviette pliéé.
885
cela. — Fermer la timbale avec son couvercle ; la dresser
sur serviette pliée.
886
Pour garnir la Timbale. — Étaler dans le fond une
couche de macaroni ; disposer dessus la moitié des
paupiettes ; couvrir celles-ci avec la moitié des queues de
langoustines au coulis. Recommencer la même opération
avec le reste des garnitures, et dans le même ordre, de façon
à ce que la garniture de la timbale se trouve terminée par
une couche de coulis.
Fermer la timbale avec son couvercle et la dresser sur
serviette pliée.
887
l’autre, en laissant dépasser les extrémités à l’intérieur et à
l’extérieur du moule.
Remplir le moule, ainsi foncé, de farce mousseline de
homard ; le frapper légèrement sur un torchon pour tasser la
farce ; puis ramener sur celle-ci les extrémités des filets de
sole qui se trouvent dépasser les bords du moule.
Faire pocher au bain-marie, à couvert, et à four doux.
Après pochage, sortir le moule du bain ; laisser reposer le
turban pendant quelques minutes ; puis le renverser sur le
plat de service. Éponger le liquide qui s’est amassé sur le
plat ; passer sur les filets de soles un pinceau fin, trempé
dans du beurre fondu, pour donner du brillant au turban et
enlever en même temps la mousse qui s’est formée sur les
filets.
Verser alors, au milieu du turban, une garniture composée
de : queues de crevettes, champignons, laitances pochées, et
truffes en lames, liée d’une sauce Béchamel finie au Beurre
de homard.
— Servir à part une saucière de même sauce.
889
NOTA. — Cette garniture peut également se servir dans une croûte de timbale
décorée, et de forme basse.
890
par rangées successives ; en remplissant en même temps le
moule de couches de gelée.
Démouler au moment.
891
Prendre autant de petites tomates bien régulières qu’il y a
de paupiettes ; les couper au tiers de leur hauteur, puis les
vider et les peler. Dans chaque tomate, placer une paupiette,
debout, et emplir le milieu de Mousse d’écrevisse
additionnée de queues d’écrevisses coupées en dés.
Sur la Mousse de chaque paupiette, poser un rond de
laitance pochée et froide, levé avec un emporte-pièce rond,
et compléter par une queue d’écrevisse décortiquée sur
chaque rond de laitance.
Disposer les tomates en couronne sur un plat ; garnir le
milieu de gelée blanche hachée, et border le plat de
croûtons en même gelée, taillés en rectangles réguliers.
892
cordon de gelée hachée poussé à la poche ; croûtonner le
plat à volonté.
893
légèrement huilée, en donnant à l’appareil l’épaisseur d’un
filet de sole.
Quand cet appareil est bien solidifié, le renverser et le
détailler en rectangles exactement semblables à ceux de
sole ; fixer dessus avec un peu de gelée fondue les
rectangles chaud-froités et décorés.
Au moment de servir, disposer sur un plat rond un dôme
de gelée hachée ; dresser les dominos dessus, en simulant
un jeu de dominos bouleversé.
894
Timbale de Filets de Sole Escoffier. — Pour un moule
de contenance ordinaire, préparer en paupiettes 12 filets de
sole plutôt moyens que gros. Garnir la moitié de ces
paupiettes de farce fine de poisson finie au Beurre de
homard et au Beurre rouge ; farcir l’autre moitié de même
farce, additionnée de purée de truffes très noire. Pocher ces
paupiettes dans un bon fonds de poisson, et les laisser
refroidir dans la cuisson.
Lorsqu’elles sont froides, les égoutter ; les éponger ; les
parer sur les bouts et les couper transversalement chacune
en quatre rondelles.
Chemiser légèrement de gelée un moule à dôme et à
douille ; l’incruster sur glace, et le foncer avec les rondelles
de paupiettes trempées dans de la gelée mi-prise pour en
assurer l’adhésion presque immédiate, après la chemise de
gelée du moule. Ces rondelles seront disposées par rangées
de même couleur, ou alternées ; de telle façon d’ailleurs que
l’ouvrier jugera à propos pour assurer l’opposition des
teintes.
Finir de remplir le moule avec une Mousse froide
d’écrevisse ; tenir le moule à la glace pendant 2 heures ;
démouler au moment sur une coupe en glace taillée.
NOTA. — Cette recette, accompagnée d’un dessin, fut publiée en 1895 par
notre collègue Morin, dans le journal l’Art culinaire ; et la Timbale très
artistiquement exécutée par une cuisinière, madame Turtaut, fut présentée à
l’Exposition culinaire de 1900.
895
Paupiettes de Sole en timbale. — Il ne s’agit ici que de
la transposition de la recette précédente, ou plutôt de son
dressage très simplifié, selon le mode déjà adopté par
Escoffier à l’époque où Morin la publiait. Et il ne nous
déplaît pas d’évoquer ce document irréfutable, qui
démontre qu’Escoffier avait mis à l’ordre du jour, déjà
depuis longtemps, la simplification des dressages, lorsque
Morin, qui avait travaillé sous ses ordres, la publia.
La préparation rentre d’ailleurs dans l’ordre de celles
indiquées sous le titre « Filets de sole froids dressés sur
Mousse ».
Apprêter les paupiettes comme il est indiqué à la recette
précédente, et les détailler de même.
Incruster sur glace une timbale en argent ; faire prendre
au fond une petite couche de gelée, et la remplir aux deux
tiers de Mousse d’écrevisse. Lisser le dessus en dôme
lorsqu’elle est raffermie ; ranger les rondelles de paupiettes
sur ce dôme en alternant les nuances ; placer au centre une
petite truffe bien noire ; finir d’emplir la timbale avec de la
gelée mi-prise, succulente et bien limpide.
896
Dans le midi de la France, on l’emploie seulement sec, et
on le prépare de différentes façons parmi lesquelles nous
donnerons seulement celle-ci.
THON
897
Mouiller d’un verre de bouillon ; faire tomber à glace ;
remouiller presque à couvert avec un quart de vin blanc et
trois quarts de bouillon. Couvrir et faire braiser pendant
1 heure et demie.
Dresser et entourer de : bouquet de carottes et de navets
glacés ; de petits pois et de haricots verts liés au beurre.
Arroser avec le fonds de braisage, passé, réduit et beurré.
898
crus, hachés séparément. Faire étuver pendant 20 minutes ;
puis mouiller aux deux tiers de la hauteur, du morceau avec
vin blanc et fonds de poisson ; braiser pendant une bonne
heure.
Au moment de servir, lier légèrement le fonds avec du
beurre manié.
899
Thon avec Garnitures diverses. — En braisant le thon
comme il est indiqué au « Thon à la Chartreuse », on peut
l’accompagner à volonté de : purée d’oseille, épinards,
macédoine de légumes, fondue de tomates, laitues braisées,
etc.
TURBOT
900
Après avoir sectionné la pièce dans la longueur en
suivant l’épine dorsale, les parties sont détaillées selon les
genres de service. Elles sont traitées par le même court-
bouillon que les pièces entières, et selon les règles de
pochage indiquées au commencement de ce chapitre. (Voir
Cuisson des Poissons.) Il est bon de remarquer cependant
que le temps de pochage ne décroît pas proportionnellement
au poids des morceaux. Ainsi, un morceau du poids de 350
à 400 grammes exige près d’une demi-heure de cuisson,
tandis qu’un morceau de 700 à 800 grammes ne demandera
qu’une dizaine de minutes de plus pour être au point.
901
sous la grille de la turbotière, et la cuisson se fait au four, à
court mouillement et en arrosant souvent.
À moins que cela ne soit absolument exigé, on doit éviter
d’entourer la pièce de sa garniture ; il est préférable
d’envoyer celle-ci à part ainsi que la sauce. De cette façon,
le service se fait plus rapidement et, chose qui a son
importance, le poisson peut être servi très chaud.
La présentation aux convives d’une belle pièce,
richement garnie et dressée avec goût, a quelque chose de
flatteur pour l’amphitryon ; mais il ne faut pas que la qualité
du poisson en souffre, Le luxe représentatif ne compenserait
pas l’inconvénient réel de servir ce poisson à moitié froid,
et ayant perdu de sa valeur gustative.
Cependant, si le dressage est exigé, on doit le faire avec
la plus grande rapidité possible, et au tout dernier moment.
NOTA. — Le turbot, qu’il soit pour être bouilli ou braisé, doit toujours être
choisi parmi ceux qui ont les filets épais, avec la peau très blanche et
légèrement granulée.
902
avec du Beurre rouge (voir Beurres composés) et l’entourer
de :
Bouquets de grosses moules et d’huîtres à la Villeroy ;
petites bouchées de queues d’écrevisses ; grosses têtes de
champignons cannelées ; lames de truffe.
Accompagnements. — 1° Sauce Normande additionnée
d’un peu du fonds de braisage passé et réduit, finie au
Beurre d’écrevisse, et relevée au Cayenne ; 2° pommes de
terre à l’anglaise.
904
Dresser, et lustrer la pièce au beurre fondu. Disposer sur
le milieu un homard court-bouillonné dont la queue sera
escalopée et dressée sur la carapace ; puis entourer de :
Mousselines de merlans, et escalopes de laitances pochées.
Accompagnements : 1° Sauce Normande finie au Beurre
d’écrevisse, additionnée de truffes et de champignons
émincés ; 2° pommes de terre à l’Anglaise.
TURBOT FROID
Soit entier, soit détaillé en tranches, le turbot constitue
une excellente préparation froide, si on a le soin de ne pas le
cuire trop longtemps à l’avance. Il est facile de remarquer
que s’il est cuit trop à l’avance, et surtout en tranches, le
905
turbot durcit, se racornit en refroidissant et devient fade en
même temps.
Il est donc absolument nécessaire que le turbot destiné à
être servi froid, soit simplement refroidi, et que sa cuisson
n’ait pas eu le temps de se prendre en gelée ferme ; sinon
les inconvénients signalés plus haut se produisent.
La nature gélatineuse de la chair du turbot explique
l’importance de cette recommandation.
Lorsqu’il est servi refroidi juste à point, avec l’une des
sauces froides qui conviennent au poisson, le turbot peut
rivaliser de finesse avec les poissons servis habituellement
de cette façon ; tels, par exemple, que le Saumon ou la
Truite.
TURBOTINS
Les turbotins peuvent être classés parmi les poissons les
plus fins et ceux dont le service est le plus facile.
Leur grosseur très variable permet de les servir, aussi
bien pour 3 ou 4 personnes que pour 10 ou 12 ; en plus, ils
sont toujours tendres, blancs, et ils se prêtent à une infinité
de préparations culinaires.
Ils peuvent se servir bouillis, comme le Turbot ; grillés ; à
la Meunière ; Dorés, ou au Gratin comme la Sole ; braisés,
comme le Saumon ou la Truite.
906
Le plus souvent, on les sert entiers et saucés ; mais on
peut aussi, pour simplifier les services, en lever les filets,
qui sont dépouillés, pochés, et dressés avec la garniture et la
sauce adoptées.
NOTA. — Quelle que soit la façon dont le turbotin est traité, qu’il soit bouilli,
poché, ou braisé, on doit l’inciser sur le dos et détacher légèrement les filets
d’après l’arête : ce qui a pour but d’en faciliter la cuisson et d’éviter sa
déformation.
907
Détailler en lanières 2 piments doux.
Étaler sur le turbotin les oignons revenus ; disposer par-
dessus tomates et champignons et, sur ceux-ci, ranger en
grille les lanières de piments.
Saupoudrer légèrement de chapelure ; disposer à la
surface 30 grammes de beurre divisé en parcelles et cuire
doucement au four, pendant une demi-heure environ.
Par la réduction du mouillement et les propriétés
gélatineuses du poisson, la liaison se fait d’elle-même.
908
homard ; 1 huître à la Villeroy ; et 1 moyenne écrevisse
troussée.
Égoutter ; dresser la pièce sur le plat de service, et
l’entourer de la garniture indiquée ci-dessus en alternant ses
éléments.
— Servir à part une sauce Normande finie au Beurre
d’anchois.
909
Turbotin à la Feuillantine. — Inciser le turbotin sur le
dos, de chaque côté de l’arête, depuis la naissance de la tête
jusqu’à la queue. Détacher entièrement les filets d’après
l’arête, sectionner celle-ci aux deux extrémités, et la retirer,
après en avoir dégagé les filets du ventre avec précaution.
Assaisonner l’intérieur du turbotin ; le garnir de farce
mousseline de homard, en quantité assez grande pour lui
donner une forme bombée. Enfermer la farce en
rapprochant l’un vers l’autre les filets du dos ; retourner la
pièce ; la coucher sur un plat creux ovale, bien beurré, et de
dimensions proportionnées.
Pocher doucement, à couvert, et presque à sec, avec
fumet de poisson et cuisson de champignons.
Dresser et napper la surface du turbotin de Beurre de
homard très rouge, préparé avec la carcasse du homard qui
a servi pour la farce. Disposer, juste sur le milieu de la
pièce, une ligne de belles lames de truffes, et l’encadrer de
deux rangées d’huîtres pochées, très blanches, disposées de
façon à former un ovale régulier.
— Servir en même temps une sauce Béchamel fine,
relevée au Cayenne.
910
conduite des « Gratins complets ». (Voir Théorie des
Gratins, chapitre des Entrées.)
911
Turbotin à la Parisienne. — Pocher la pièce au court-
bouillon au Sauternes ; ou simplement avec vin blanc,
cuisson de champignons et beurre.
L’égoutter ; le dresser sur le plat de service et l’entourer
de larges escalopes de champignons cuits et de lames de
truffes, alternées. Napper de sauce au Vin blanc, et entourer
d’écrevisses troussées.
Observation.
912
Turbotin soufflé à la Reynière. — Préparer le turbotin,
et le farcir comme celui « à la Feuillantine » en remplaçant
la farce mousseline de homard par une farce mousseline de
merlan très légère.
Le pocher de même, et le dresser avec précaution sur le
plat de service.
Disposer, juste sur le milieu, et en longueur, une rangée
de têtes de champignons cannelées, cuites, et bien blanches;
ranger de chaque côté des laitances pochées, bien blanches,
alternées de filets d’anchois entiers, de façon à former un
ovale qui encadre la ligne de champignons du milieu.
— Servir à part une sauce composée de deux tiers de
sauce Vin blanc et d’un tiers de coulis à la Soubise,
additionnée de la cuisson du poisson, réduite.
TURBOTIN FROID
913
Ce qui a été dit au sujet du turbot froid s’applique
également au turbotin.
Le turbotin destiné à être servi froid ne doit pas être trop
petit : les meilleurs, pour cela, sont ceux d’un kilo 500 et
au-dessus. Nous ajouterons que ce poisson froid se prête
admirablement à toutes variétés de dressage et de décor.
VIVE
La Vive est un poisson de qualité très inférieure dont
l’emploi est surtout indiqué pour la Bouillabaisse.
Néanmoins, elle peut être frite, traitée « à la Meunière », et
recevoir une grande partie des apprêts du Merlan.
914
CRABE A L’ANGLAISE
CREVETTES
915
Coquilles de Crevettes, glacées. — Border les coquilles
d’un petit cordon cannelé fait en appareil à pomme
duchesse.
Les garnir en dôme d’un salpicon de queues de crevettes
lié à la sauce Béchamel chaude ; napper de sauce Normande
additionnée de truffe hachée et glacer vivement.
NOTA. — Ce genre de coquilles se fait en coquilles Saint-Jacques choisies
parmi les plus petites, ou dans.de toutes petites coquilles en argent. Dans l’ordre
des services, elles doivent être considérées comme un Hors-d’œuvre chaud.
916
Crevettes Frites. — Faire sauter les crevettes, crues, à
l’huile ou au beurre clarifié. Les égoutter ; assaisonner de
sel légèrement cayenné, et dresser sous serviette.
NOTA. — Les crevettes frites se servent quelquefois comme poisson de
déjeuner.
CREVETTES FROIDES
917
crevettes trempées dans de la gelée mi-prise et finir
d’emplir le moule avec la Mousse préparée. — Démouler
au moment sur serviette pliée.
ÉCREVISSES
918
au beurre, et les étuver doucement jusqu’à cuisson
complète. — Ou bien : prendre 3 cuillerées de Mirepoix
Bordelaise préparée à l’avance.
Ajouter 50 grammes de beurre, les écrevisses lavées et
châtrées, une pincée de sel, une pointe de Cayenne ; faire
sauter à plein feu jusqu’à complète coloration du test des
écrevisses.
Mouiller d’un décilitre de cognac flambé, et de
3 décilitres de vin blanc ; réduire d’un tiers ; compléter avec
1 décilitre de Velouté de poisson et 1 décilitre de fumet ;
cuire à couvert pendant 10 minutes.
Dresser les écrevisses dans une timbale ; réduire la sauce
et la finir avec : 1 cuillerée de glace de viande ;
100 grammes de beurre et une pincée de persil concassé.
Relever l’assaisonnement, et verser cette sauce sur les
écrevisses.
919
à pomme duchesse, couché à la poche munie d’une petite
douille cannelée ; dorer et faire colorer au four.
Saucer le fond des coquilles ; les garnir chacune de
6 queues d’écrevisses et masquer de sauce Normande finie
au Beurre d’écrevisse. — Placer une lame de truffe
cannelée sur le milieu de chaque coquille et border d’un
petit cordon de truffe hachée.
921
Écrevisses à la Nage. — Marquer un court-bouillon
avec : 50 grammes de fines rondelles de carottes cannelées ;
50 grammes de minces rouelles d’oignon ; 3 échalotes
finement émincées ; 5 grammes de queues de persil, un peu
de thym et de laurier pulvérisés ; 3 décilitres de vin blanc,
2 décilitres de cuisson de poisson et 10 grammes de sel.
Préparer assez à l’avance pour que les légumes soient cuits.
Dans ce court-bouillon bouillant, plonger les écrevisses
lavées et châtrées ; les cuire à couvert pendant 10 minutes,
en les sautant de temps en temps.
Relever au Cayenne, et dresser les écrevisses en timbale
avec le court-bouillon et les aromates.
922
queues d’écrevisses mises entre les couches d’appareil à
Soufflé.
923
Chauffer cette sauce sans la laisser bouillir ; la finir, hors
du feu, avec 100 grammes de beurre fin, et l’ajouter à la
garniture.
5° Juste au moment de servir, verser cette garniture dans
la croûte de timbale ; décorer le dessus d’une.couronne de
lames de truffes bien noires ; fermer la timbale avec son
couvercle et la dresser sur serviette pliée.
ÉCREVISSES FROIDES
Aspic de queues d’Écrevisses à la Moderne. —
Préparer 36 belles écrevisses selon le procédé dit « à la
Bordelaise », mais en remplaçant le vin blanc par du
Champagne.
924
Retirer les queues ; les décortiquer ; les parer
correctement ; les fendre en deux dans leur longueur et tenir
au frais.
Prendre les parties crémeuses qui se trouvent dans les
coffres ; y ajouter les parures des queues, la chair des
pinces, et la Mirepoix de cuisson des écrevisses. Piler
finement le tout et passer au tamis fin.
Mettre cette purée dans un ustensile quelconque ;
l’additionner de 4 décilitres de gelée fondue et froide, et de
2 décilitres de crème à moitié fouettée ; laisser raffermir
cette composition.
Parer les coffres d’écrevisse.s ; emplir l’intérieur d’un
peu de la Mousse préparée et placer 1 petit rond de truffe
juste sur le milieu de la Mousse.
Dresser le reste de la Mousse au centre d’une petite
coupe en cristal, en la montant en cône étroit à la base, et
aussi haut que possible.
Ranger les coffres d’écrevisses dans la coupe, autour de
la base du cône, en les plaçant le dos sur la Mousse ; puis,
monter les demi-queues d’écrevisses au-dessus et le long du
cône de Mousse, par rangées superposées, en les trempant
dans de la gelée miprise pour qu’elles adhèrent aussitôt à la
Mousse. Poser enfin 1 petite truffe bien ronde sur le
sommet du cône pour compléter le dressage.
Napper le tout à la cuiller, à plusieurs reprises, de gelée
succulente, limpide, et à moitié prise pour qu’elle se
solidifie presque immédiatement.
925
Au moment de servir, incruster la coupe dans un bloc de
glace ; ou bien la dresser sur un plat avec de la glace en
neige autour.
926
service ; retirer le papier dont était foncé le moule ; décorer
lè dessus de la Mousse d’une couronne de lames de truffes
trempées dans de la gelée fondue ; entourer le tampon de
semoule ou de riz d’un cordon de gelée hachée et, Je long
de ce cordon de gelée, ranger les coffres d’écrevisses, en les
disposant presque debout.
Observations.
Le procédé le plus fréquemment employé aujourd’hui, consiste à mouler la
Mousse dans le faux-fond d’une timbale à soufflé, jusqu’à un centimètre des
bords. Quand la Mousse est solidifiée, on la décore avec les queues d’écrevisses
et lames de truffes, et on la recouvre de gelée limpide, à peine collée.
927
Préparer la Mousse d’après la méthode indiquée ci-
dessus, en doublant la quantité de Beurre rouge ; tenir prêts
de même 12 coffres d’écrevisses. Compléter la Mousse
avec 20 belles lames de truffes ; la verser dans le moule
foncé de queues d’écrevisses, et la tenir dans l’armoire à
glace jusqu’au dernier moment.
Pour le dressage, on peut procéder selon l’une des deux
façons indiquées plus haut.
928
Emplir cassolettes ou timbales de composition en faisant
monter celle-ci presque à la hauteur des bandes de papier ;
tenir sur glace, ou en cave sanglée, jusqu’au moment du
service, et dresser sur serviette après avoir enlevé les
bandes de papier.
929
pluches de cerfeuil et des détails de truffe.
Recouvrir le décor d’une légère couche de gelée ambrée,
bien fondante, et laisser sur glace jusqu’au dernier moment.
Au moment de servir, incruster l’ustensile dans un bloc
de glace vive taillée, ou le placer dans un double fond garni
de glace pilée.
HOMARD
Homard à l’Américaine A. — Condition première :
avoir le homard vivant.
Tronçonner la queue ; détacher les pattes ; briser les
pinces pour faciliter l’extraction de la chair après cuisson ;
fendre le coffre en deux dans la longueur, et retirer la poche
qui se trouve à hauteur de la tête et qui contient
généralement du gravier. Mettre de côté les intestins et le
corail ; assaisonner les morceaux de sel et de poivre.
Pour un homard du poids de 800 à 900 grammes :
Chauffer fortement dans un sautoir 4 cuillerées d’huile et
30 grammes de beurre ; jeter les morceaux dedans ; les
sauter jusqu’à ce que les chairs soient bien raidies et que la
carapace ait pris une couleur rouge vif.
Retirer alors la graisse, en penchant le sautoir fermé avec
son couvercle ; semer sur les morceaux 2 échalotes hachées
et gros comme un pois d’ail écrasé ; ajouter un petit verre
de cognac flambé, 2 décilitres de vin blanc, 1 décilitre et
930
demi de fumet de poisson, 1 cuillerée de glace de viande
fondue ; 2 petites tomates pressées, pelées et hachées, ou
1 cuillerée et demie de purée de tomate, une pincée de
persil concassé, et une pointe de Cayenne.
Couvrir la casserole, et cuire au four pendant 15 à
20 minutes. Retirer ensuite les morceaux de homard sur un
plat ; extraire la chair des tronçons de queue et des pinces,
et la mettre dans une timbale ; dresser dessus les demi-
coffres, debout, appuyés l’un sur l’autre. — Tenir au chaud.
Réduire la cuisson à 2 décilitres ; y ajouter les intestins et
le corail hachés avec gros comme une noix de beurre ; cuire
encore un instant, et passer à l’étamine.
Chauffer ce coulis sans le laisser bouillir ; le compléter,
hors du feu, avec 100 grammes de beurre divisé en petits
morceaux ; verser sur les morceaux de homard et
saupoudrer d’une pincée de persil concassé.
931
Homard à la Bordelaise. — Découper le homard vivant,
comme pour « l’Américaine » ; assaisonner les morceaux.
Faire raidir les chairs et colorer la carapace dans
50 grammes de beurre clarifié ; puis, retirer la moitié du
beurre, et ajouter : 2 cuillerées d’échalotes hachées et gros
comme un pois d’ail écrasé ; 3 cuillerées de cognac flambé
et 1 décilitre de vin blanc ; faire réduire de moitié.
Compléter avec ; 2 décilitres et demi de fumet de
poisson ; 2 décilitres de sauce Espagnole maigre ;
1 décilitre et demi de sauce tomate ; 1 petit bouquet garni,
une pincée de sel et une pointe de Cayenne.
Couvrir, et laisser cuire pendant un quart d’heure.
Retirer ensuite les chairs des tronçons et des pinces,
comme dans l’apprêt « à l’Américaine » ; les ranger dans un
petit sautoir, et tenir au chaud.
Ajouter à la sauce les intestins et le corail hachés ; les
cuire un instant ; réduire la sauce à 2 décilitres, la passer à
l’étamine, et l’ajouter aux chairs de homard.
Chauffer le tout sans laisser bouillir ; compléter avec
quelques gouttes de jus de citron, 75 grammes de beurre
divisé en petits morceaux, une demi-cuillerée de cerfeuil et
estragon hachés ; rouler le sautoir sur le fourneau pour
assurer le mélange, et dresser en timbale, avec une pincée
de persil concassé.
933
champignons cuits et moitié de ce poids de truffes,
également coupés en dés ; lier ce salpicon avec quelques
cuillerées de sauce Homard.
Avec une partie de celui-ci, garnir les pinces vidées et
étaler le reste, en couche bien égale, au fond de chaque
demi-carapace de homard. Sur ce salpicon, dresser les
escalopes de homard tenues au chaud, en les alternant de
belles lames de truffes. Placer les deux demi-carapaces ainsi
garnies sur un plat et, pour les maintenir d’aplomb, disposer
les pinces de chaque côté.
Napper escalopes et pinces de sauce Cardinal ;
saupoudrer de fromage râpé ; arroser de beurre fondu et
glacer vivement, à four vif, ou à la Salamandre.
934
la sauce Béchamel au Currie préparée ; dresser sur un plat
long, chaud.
— Servir à part le reste de la sauce.
Dans ce cas le salpicon est lié avec celle des sauces employée pour le
glaçage des coquilles.
937
moules à quenelles spéciaux, bien beurrés. — Elles se
pochent comme les autres Mousselines.
Toutes les sauces et garnitures indiquées pour les
Mousselines de saumon leur étant applicables, se reporter à
ces articles.
939
Retirer ensuite les morceaux de homard ; en extraire les
chairs ; tenir celles-ci au chaud avec un peu de beurre et à
couvert.
Broyer au mortier carapaces et débris du homard ; les
faire revenir dans 4 cuillerées d’huile très chaude en y
adjoignant une Mirepoix ordinaire taillée bien fine ;
mouiller avec la cuisson, et laisser cuire pendant un quart
d’heure.
Passer à la mousseline ; laisser reposer le liquide pendant
5 minutes pour que l’huile remonte à la surface ; l’enlever
entièrement et réduire cette cuisson à 1 décilitre et demi.
Ajouter à cette réduction : les parties crémeuses de
homard, passées au tamis fin et 2 cuillerées de Velouté de
poisson. Laisser ébullitionner pendant quelques instants et
compléter, hors du feu, avec 75 grammes de Beurre de
currie.
Disposer, sur le plat de service, une jolie bordure de riz
Pilaw ; ranger au milieu les morceaux de chairs de homard
tenus au chaud, et les napper de quelques cuillerées de la
sauce Currie préparée.
— Servira part le reste de la sauce.
941
— Servir à part une sauce en rapport avec la préparation ;
soit : sauce Homard, Diplomate, Normande, Vin blanc, etc.
Observations.
Ceci est la formule type du Soufflé de homard, mais elle peut être infiniment
modifiée selon le goût ou l’idée. C’est ainsi que la farce du Soufflé peut être
additionnée de truffes coupées en gros dés, d’escalopes de homard, de laitances
ou d’huîtres pochées.
Au lieu d’être incorporées à la farce, ces garnitures peuvent être dressées sur
le Soufflé quand il est cuit.
HOMARD FROID
Aspic de Homard. — Chemiser légèrement de gelée un
moule à douille uni ou historié, et le décorer.
Mouler les escalopes de homard dedans en les intercalant
de lames de truffes, et en les disposant par rangées
superposées alternées de couches de gelée, laquelle doit,
autant que possible, être blanche.
Laisser prendre au frais et démouler au moment selon le
procédé habituel.
942
de façon à ce que le côté décoré apparaisse, après le
démoulage de l’aspic.
Finir de remplir le moule de gelée ; laisser prendre ;
démouler au moment et dresser une salade russe au milieu
de la bordure.
943
Lustrer à la gelée et tenir au frais, jusqu’au moment de
servir. Dresser en turban sur un plat rond et garnir le milieu
de gelée blanche hachée. — Servir une salade russe à part.
944
escalopes de saumon par des débris et des escalopes de
homard.
LANGOUSTE
Toutes les préparations chaudes de homard étant
applicables à la langouste, il n’y a pas lieu de les répéter.
946
LANGOUSTE FROIDE
Aspic de Langouste. — Voir les différentes formules
« d’Aspics de homard » et procéder de même.
Sont également applicables à la langouste, les formules :
Côtelettes de homard Arkangel et Pain de homard.
947
la queue aussi entière que possible ; la diviser en escalopes
régulières ; les décorer chacune d’une lame de truffe unie
ou cannelée et les arroser de gelée fondue, froide, jusqu’à
ce qu’elles en soient bien recouvertes.
Retirer du coffre les chairs et les parties crémeuses.
Couper les chairs en dés et les ajouter à une salade de
légumes ; passer les parties crémeuses au tamis et les
joindre à une sauce Mayonnaise légèrement collée.
Avec cette Mayonnaise, lier la Salade de légumes ; la
dresser en forme de pyramide dans de moyens fonds
d’artichauts ; poser un point de truffe sur chacun et lustrer à
la gelée.
Fixer la carapace, préalablement remplie de feuilles de
laitue taillées en grosse julienne, sur un tampon en forme de
coin posé sur le plat de service, de façon à ce que, la
langouste étant placée dessus, se trouve à moitié debout.
Ranger alors les escalopes glacées sur la langouste, en
partant de la queue, et en les rapportant par grandeur, tout
en les chevalant légèrement.
Entourer le tampon où est fixée la langouste avec les
fonds d’artichauts, en alternant ceux-ci de quartiers d’œufs
durs, ou de demi-œufs durs affranchis à la base et posés
debout, le jaune ën dehors ; ou bien encore d’œufs en
tonnelets, garnis de la même salade que les fonds
d’artichauts.
Border le plat de croûtons de gelée blanche bien limpide.
948
Langouste à la Russe. — Procéder comme ci-dessus
pour : 1° cuire la langouste ; 2° extraire la queue ;
3° détailler celle-ci en escalopes.
Enrober ces escalopes de sauce Mayonnaise collée à la
gelée ou, ce qui est infiniment préférable, de sauce Chaud-
froid maigre, additionnée des parties crémeuses de la
langouste, passées au tamis.
Décorer chaque escalope d’un point de corail et de deux
pluches de cerfeuil ; les napper à la gelée.
Apprêter une Salade russe, sans jambon ni langue ; y
ajouter les débris de chairs de la langouste, coupés en dés ;
la lier avec de la sauce Mayonnaise additionnée de gelée
fondue.
Avec cette salade, emplir 10 moules à darioles décorés
d’une lame de truffe au fond, et chemisés à la gelée ; ou
simplement huilés si on veut se dispenser de les chemiser.
Préparer également 10 œufs durs qui seront coupés aux
deux tiers de leur hauteur, vidés du jaune, et garnis de
caviar dressé en petite pyramide émergeant de l’œuf. On
peut denteler les bords de ces œufs, ce qui les rend plus jolis
à l’œil.
Enfin, dresser la langouste comme il est expliqué dans la
recette précédente ; disposer dessus les escalopes bien
parées, en partant de la queue, et en faisant progresser les
grandeurs.
Entourer avec les petites timbales de salade russe,
démoulées au moment, en les alternant avec les œufs garnis
949
de caviar ; border le plat de croûtons de gelée bien claire,
coupés à l’emporte-pièce rond cannelé, et décorés chacun
d’un point de truffe.
Observation.
LANGOUSTINES
Langoustines à la Hongroise. — Partager les
langoustines en deux sur la longueur, et les traiter
exactement comme le « Homard à la New-burgà cru », en
les faisant revenir avec une quantité relative d’oignon haché
et de Paprika.
Dresser en rosace sur un plat rond.
950
NOTA. — Les langoustines peuvent également se préparer selon toutes les foi
mules indiquées pour le Homard.
TERRAPÈNE
La Terrapène est une petite tortue originaire de
l’Amérique du Nord. — Les naturalistes la dénomment
« diamond-back » ou « dos de diamant » en français, à
cause de la forme des facettes en relief qui ornent la
carapace. Les gourmets américains en font grand cas.
En Europe on l’a rarement vivante, et on l’emploie
surtout en conserves.
Cuisson de la Terrapène.
Bien que, comme il est dit plus haut, la terrapène soit très
rarement importée vivante en Europe, nous indiquons
néanmoins la façon de là préparer selon les formules de
« The Epicurian », le remarquable ouvrage de Ch.
Ranhoffer, qui dirigea pendant très longtemps les cuisines
du fameux restaurant Delmonico de New-York.
Plonger la terrapène dans un bassin contenant assez d’eau
pour qu’elle puisse nager à son aise.
On la laisse une demi-heure environ, puis on renouvelle
l’eau en recommençant cette opération à plusieurs reprises.
Finalement, on la lave bien, puis on l’échaude en la
plongeant dans une casserole d’eau bouillante, jusqu’à ce
951
que la fine peau blanche qui recouvre la tête et les pattes
s’enlève aisément en la frottant avec un torchon propre.
La terrapène étant ainsi échaudée, on la cuit à l’eau
bouillante, sans sel, ou à la vapeur. Le temps de cuisson
varie naturellement selon la grosseur et la qualité de la bête,
mais ne doit pas dépasser trois quarts d’heure.
On reconnaît que la terrapène est cuite en pressant les
pattes entre les doigts : la chair doit céder sous la pression si
elle est suffisamment cuite.
Les terrapènes qui exigent plus de trois quarts d’heure de
cuisson sont de qualité inférieure, et celles qui exigent plus
d’une heure (à moins qu’il ne s’agisse de très grosses
pièces) doivent être rejetées comme sans valeur ; car, en
admettant qu’on parvienne à force de cuisson, à les obtenir
tendres, elles n’en seront pas moins filandreuses et sans
grande saveur.
La terrapène étant cuite, on la laisse refroidir, puis on lui
arrache les ongles, et on sépare avec un couteau la carapace
plate du dessous de celle du dessus : détacher
soigneusement toutes les chairs d’après les deux parties de
la carapace ; détacher aussi les pattes d’après le corps ; les
couper en morceaux de 4 centimètres carrés et les mettre de
côté. Retirer le foie en prenant bien garde de ne pas crever
le fiel ; enlever celui-ci avec précaution ainsi que les parties
du foie avec lesquelles il était en contact ; le jeter ainsi que
la tête, la queue, le cœur, les entrailles, et les muscles blancs
de l’intérieur. Retirer aussi soigneusement les œufs ; les
joindre aux pattes, au foie escalopé, et aux morceaux de
952
carapace, tronçonnés de même grosseur que les pattes. —
Assaisonner le tout de sel, poivre noir, Cayenne, et couvrir
d’eau juste à hauteur.
Faire bouillir ; achever la cuisson dans un four doux
pendant 20 à 30 minutes ; et réserver pour emploi.
Si la terrapène ne doit pas être employée immédiatement,
on la moule dans de petits pots en porcelaine ou dans des
moules dans lesquels on place 5 ou 6 œufs, 1 escalope de
foie, et environ 180 grammes de chair. On ajoute assez de
cuisson pour obtenir un poids total de 200 à 210 grammes.
Chacun de ces pots, ainsi rempli, représente une portion
suffisante pour 2 ou 3 personnes.
953
Préparer 1 litre de terrapène comme il est expliqué ci-
dessus ; l’égoutter ; la mettre dans une casserole avec un
demi-litre de crème ; laisser cuire pendant 5 à 6 minutes et
ajouter la purée de jaunes d’œufs comme liaison.
Laisser bouillir encore pendant 10 minutes et, au moment
de servir, compléter avec un peu d’excellent Madère, sel,
poivre, et Cayenne.
TORTUE
Si la chair et les nageoires de tortue employées pour
préparer le « potage à la tortue » doivent être utilisées, elles
ne doivent être cuites qu’aux deux tiers, et finies en les
braisant au Madère.
On les accompagne ordinairement d’une garniture brune,
comme Financière ou Tortue.
954
Nageoires de Tortue au Madère. — Après les avoir
braisées selon l’une des deux façons indiquées ci-dessus, les
désosser et les dresser.
Réduire le fonds de braisage ; le lier à l’arrow-root ;
ajouter un peu de vieux Madère et verser sur les morceaux
de tortue.
HUITRES
Quenelles d’Huîtres à la Reine. — Préparer une farce
mousseline avec 125 grammes de filets de volaille et
6 huîtres crues.
Avec cette farce, mouler de grosses quenelles à la cuiller
à potage, en fourrant chaque quenelle de 2 huîtres pochées
et froides.
Pocher ces quenelles comme les Mousselines ordinaires.
Aussitôt pochées, les égoutter sur un linge ; les dresser en
turban sur un plat rond et les napper de sauce Suprême bien
relevée. Placer une lame de truffe sur chaque quenelle, et
garnir le milieu du turban de pointes d’asperges liées au
beurre.
955
SOUFFLÉES — PETITS SOUFFLÉS D'HUÎTRES — À LA VILLEROY —
À LA WLADIMIR.
OURSINS
Les oursins fournissent une purée qui est un excellent
élément pour compléter les sauces de poissons.
On l’associe particulièrement à la sauce Béchamel, dans
les proportions de 3{{lié}douzaines d’oursins par litre de
sauce.
MOULES
(Proportions pour 1 service : 1 litre et demi de grosses, ou 2 litres de
moyennes.)
956
Moules frites. — Choisir de grosses moules de roches,
pochées et ébarbées ; les mettre à mariner pendant un quart
d’heure avec jus de citron, filet d’huile et persil haché.
Au moment de servir, les tremper dans une pâte à frire
légère, et les jeter à grande friture chaude.
Égoutter, et dresser sur serviette avec persil frit.
957
avec 2 décilitres de leur cuisson décantée, et liée avec
2 jaunes d’œufs.
Dresser dans une bordure de Rizot cuit au fumet de
poisson, dressée à la cuiller sur le plat de service, ou
moulée.
COQUILLES SAINT-JACQUES OU
PÈLERINES
Placer les coquilles sur le fourneau pour les faire ouvrir ;
enlever la valve supérieure ; détacher les chairs de la
coquille concave en passant dessous la lame d’un couteau
pliant, et les laver d’abord à grande eau. Les mettre à
blanchir ensuite pendant 8 à 10 minutes et les égoutter.
Diviser la noix en rondelles minces, escaloper le corail, et
couper les barbes en salpicon.
958
Coquilles Saint-Jacques au Gratin. — Après avoir bien
brossé et nettoyé les coquilles concaves, masquer le fond de
sauce Duxelles et ajouter une demi-cuillerée de vin blanc.
Ranger sur cette sauce les rondelles de noix, corail, et
barbes ; border les coquilles de lames de champignons crus
et couvrir le tout de sauce Gratin.
Saupoudrer de chapelure ; arroser de beurre fondu et
mettre à gratiner en observant qu’il s’agit, là, de la conduite
d’un Gratin complet.
959
Masquer le fond des coquilles d’une cuillerée de sauce au
Vin blanc additionnée d’un peu de truffe hachée ; garnir les
coquilles avec les escalopes de noix et le corail, en les
alternant de lames de champignons cuits. Napper de la
même sauce au Vin blanc, et glacer.
ESCARGOTS
960
ensuite ; bien les laver à l’eau fraîche et les sécher sur un
tamis.
961
Escargots à la Dljonnaise. — 1° Préparer une réduction
de vin à l’échalote comme ci-dessus.
2° Mélanger 250 grammes de beurre et 250 grammes de
moelle de bœuf très fraîche, bien blanche, et passée au
tamis. Ajouter : 12 à 15 grammes de sel ; une forte prise de
poivre ; une pointe d’épices ; 1 cuillerée et demie
d’échalotes hachées ; 2 gousses d’ail écrasées et 1 forte
cuillerée de truffe hachée.
Mettre en coquilles comme les « Escargots à la
Chablisienne », et les finir de même.
962
GRENOUILLES
Grenouilles sautées aux Fines herbes. — Parer les
cuisses ; les assaisonner de sel, poivre, et les sauter au
beurre, à la poêle. Dresser en timbale ; exprimer dessus un
filet de jus de citron et saupoudrer de persil haché.
963
Grenouilles à la Meunière. — Parer les cuisses ; les
assaisonner et les traiter selon le mode ordinaire des
préparations « à la Meunière ».
964
Grenouilles à la Poulette. — Parer les cuisses et les
pocher dans un blanc très léger ; ou simplement avec vin
blanc, cuisson de champignons, oignons émincés et bouquet
garni.
Les égoutter à fond, et les sauter dans une sauce à la
Poulette.
Dresser en timbale et saupoudrer légèrement de persil
haché.
GRENOUILLES FROIDES
Nymphes à l’aurore. — Parer les cuisses ; les pocher au
vin blanc, et laisser refroidir dans la cuisson.
Lorsqu’elles sont froides, les éponger et les enrober
d’une sauce Chaud-froid de poisson au Paprika, de couleur
aurore.
Faire prendre une couche de gelée au Champagne bien
limpide, au fond d’un plat creux carré en argent ou, à
défaut, dans une coupe en cristal.
Disposer sur cette couche de gelée les cuisses de
grenouilles chaud-froitées, en les entremêlant de feuilles
d’estragon et de branchettes de cerfeuil, pour imiter les
herbes aquatiques.
Recouvrir de même gelée au Champagne et laisser
prendre.
965
Pour servir, incruster plat ou coupe dans un bloc de glace
vive.
966
967
VII
RELEVÉS ET ENTRÉES
968
ordonné, et dont la connaissance approfondie constitue le
vrai savoir professionnel ; nous dirons même que cette
connaissance réelle des effets et des causes représente la
science culinaire dans ce qu’elle a de plus élevé.
Pour tout ouvrier ayant la noble ambition de parvenir et
de s’élever aux grades suprême, il y a dont intérêt supérieur
à se bien pénétrer de ces enseignements théoriques, que
compléteront progressivement les leçons de l’expérience et
les remarques personnelles.
Ces théories ont une importance que nul ne doit
méconnaître, car c’est de leur connaissance approfondie que
dépendant tous les résultats du travail, c’est-à-dire d’une
bonne ou d’une mauvaise cuisine.
969
Les viandes à braiser. — Le Bœuf et le Mouton se
braisent par le procédé ordinaire ; le Veau, l’Agneau et les
Volailles, sont traités selon la méthode indiquée plus loin.
Les viandes destinées à être braisées n’ont pas besoin,
comme celles qui doivent être rôties, de provenir d’animaux
jeunes. — Les meilleures sont fournies par des animaux de
3 à 6 ans, pour les Bœufs ; et de 1 à 2 ans pour les Moutons.
Passé cet âge, on peut difficilement compter sur une
bonne viande ; il devient alors nécessaire de prolonger outre
mesure le temps de cuisson ; et encore n’obtient-on,
généralement, qu’une viande filandreuse et sèche.
En réalité, les viandes provenant de bêtes vieilles ou mal
nourries, ne conviennent qu’à un seul usage en cuisine : la
préparation des Consommés et des Fonds divers.
970
Ces lardons doivent être d’abord assaisonnés de poivre,
muscade et épices, saupoudrés de persil haché, et marinés
pendant 2 heures avec une quantité relative de Cognac.
971
Pour rissoler et marquer les viandes à braiser. —
Lorsque les viandes sont marinées à point, les faire égoutter
sur un tamis pendant une demi-heure ; puis, bien les
éponger dans un linge sec.
Chauffer fortement dans une casserole à fonds épais ou
dans une braisière de dimensions proportionnées, de la
graisse de Consommé clarifiée. Faire revenir bien
également de la viande dans cette graisse : cette opération a
pour but de former autour de la pièce une sorte de cuirasse
qui empêche les sucs intérieurs de la viande de s’échapper
trop tôt, ce qui transformerait le Braisé en Bouilli. — Le
rissolage de la pièce devra dont être d’autant plus prolongé,
c’est-à-dire que la couche rissolée qui enveloppe la pièce,
devra être d’autant plus forte, que la pièce sera plus grosse.
La pièce étant rissolée, la retirer de l’ustensile pour
l’envelopper de bardes et la ficeler, si c’est une viande
maigre. Cette précaution n’est pas nécessaire s’il s’agit
d’aloyau ou de côte de bœuf, ces pièces étant protégées
naturellement par leur graisse.
Disposer alors dans le fond d’un ustensile de dimensions
justement proportionnées au volume de la pièce : les
légumes du fonds de braisage qui ont servi pour la
marinade, les couennes, le bouquet, et placer la pièce sur ce
fonds. Ajouter le vin de la marinade et le faire réduire très
rapidement, jusqu’à ce qu’il soit arrivé à l’état sirupeux.
Couvrir alors la viande d’excellent fonds brun, faire prendre
l’ébullition, fermer l’ustensile et le mettre à four de chaleur
972
moyenne pour que l’ébullition se continue, lente et
ininterrompue.
Laisser cuire la viande jusqu’au moment où, étant piquée
profondément avec une fine aiguille à brider, il ne
s’échappe plus de sang par la piqûre.
À ce moment se termine la première phase du braisage ;
nous expliquerons un peu plus loin ce qui se produit
pendant la seconde.
Relativement au fonds de cuisson, on procède de l’une ou
l’autre de façons suivantes, selon le résultat que l’on désire
obtenir :
1o Si l’on désire conserver le fonds clair, il n’y a qu’à le
passer à la mousseline sur la pièce de viande mise dans un
autre ustensile propre, de grandeur juste suffisante pour la
contenir ; et à continuer la cuisson au four, en arrosant
souvent, jusqu’à ce que celle-ci soit complète.
Le fonds est alors lié à l’arrow-root, comme un jus lié
ordinaire.
2o Si on désire une sauce comme accompagnement de la
pièce, le fonds de braisage est réduit de moitié ; puis on le
ramène à sa quantité primitive par l’addition de deux tiers
de sauce Espagnole et un tiers de purée de tomate, ou
l’équivalent en tomates fraîches. Cette sauce est versée sur
la pièce, laquelle a d’abord été changée d’ustensile comme
nous l’avons indiqué ci-dessus, et on termine sa cuisson en
l’arrosant fréquemment.
973
Lorsqu’elle est cuite à point, ce qui se reconnaît quand la
pointe d’un couteau pénètre aisément la viande sans
rencontrer de résistance, on la retire avec précaution de la
sauce. Celle-ci est alors passée à la mousseline, et on la
laisse reposer pendant 10 minutes pour permettre à la
graisse de remonter entièrement à la surface, d’où elle est
ensuite enlevée jusqu’au dernier vestige.
Finalement, la sauce est mise au point, soit par l’addition
d’un peu d’excellent fonds si elle est trop épaisse, soit par
réduction si elle était trop claire.
Ce qui se produit pendant la seconde phase du braisage.
— Nous avons dit que, dans la première partie de
l’opération la pièce de viande devait être soumise à un
rissolage d’autant plus prononcé que cette pièce est plus
grosse. Le but de ce rissolage est de refouler vers l’intérieur
les sucs qui tendent à s’échapper, et de constituer ainsi
autour de la pièce une sorte de cuirasse, qui va
s’épaississant de la périphérie au centre, au fur et à mesure
des progrès de la cuisson.
Sous l’influence de la chaleur du liquide qui baigne la
viande, les fibres de celle-ci se contractent en forçant les
sucs qu’elles contiennent à progresser vers le centre.
Bientôt, la chaleur arrivant dans ce centre force les sucs,
refoulés, comprimés de toutes parts, à se décomposer et à
dégager l’excès d’eau qu’ils recèlent et qui ne tarde pas à se
vaporiser, en distendant et en dissociant les fibres
directement soumises à son action.
974
Donc, pendant cette première phase, il est clair qu’il
s’opère une concentration des sucs de la viande vers le
centre de la pièce.
Dans la seconde phase du braisage, les faits se produisent
en sens inverse.
En effet, la dissociation des fibres musculaires
commence au centre de la viande, dès que la température y
atteint une intensité suffisante pour vaporiser les sucs qui
s’y trouvent rassemblés ; la tension de la vapeur dégagée
par ces sucs augmente d’autant plus qu’elle ne trouve pas
d’issue pour s’échapper. Elle exerce donc une pression
considérable sur les fibres, mais, cette fois, en sens
contraire de la première, c’est-à-dire du centre à la
périphérie.
Il arrive alors que les fibres cèdent à mesure que leur
cuisson s’opère et que la pression augmente ; de sorte que,
ce travail de dissociation ayant gagné petit à petit la couche
extérieure rissolés, celle-ci est obligée de céder à son tour et
de livrer passage aux sucs intérieurs qui se mêlent à la
sauce, en même temps que celle-ci pénètre dans la viande,
suivant un processus bien connu en physique sous le nom
de Capillarité.
Cet instant du braisage est celui où les soins doivent être
particulièrement attentifs.
Le fonds de braisage se trouve réduit considérablement et
ne couvre plus la pièce, car l’opération touche à sa fin. —
La viande, se trouvant découverte, sécherait donc
975
extrêmement vite, si l’on n’avait soin de l’arriser sans cesse
et de la retourner, de façon à ce que le tissu musculaire soit
constamment humecté et imbibé de sauce, afin de conserver
au Braisé, le moelleux et le fondant qui le caractérisent et le
différencient des autres préparations.
976
colorées au beurre ; ou bien les cuire séparément avec une
partie du fonds de braisage.
Le premier procédé est le meilleur, mais il se prête peu à
un dressage correct ; c’est donc au patricien à juger, selon
les circonstances, auquel des deux il doit donner la
préférence.
2o Nous devons signaler encore, en ce qui concerne la
conduite des Braisés, deux pratiques assez répandues, mais
absolument défectueuses.
La première de ces pratiques est le pinçage du fonds de
braise.
Dans ce cas, au lieu de disposer la pièce de viande
rissolée, sur les légumes également rissolés à l’avance, on
se contente de placer la viande, souvent même sans la faire
rissoler, sur les légumes crus disposés au fond de la
braisière, en l’arrosant d’un peu de graisse fondue, et on
laisse ces légumes rissoler jusqu’à ce qu’ils attachent
légèrement au fond de la casserole. — À la rigueur, on
pourrait admettre le procédé, si l’opération était bien
conduite ; mais outre que ces légumes, rissolés seulement
d’un côté, ne peuvent dégager la même saveur que ceux qui
l’ont été des deux côtés, il arrive que, neuf fois sur dix, ce
rissolage est prolongé de telle façon qu’il confine presque
au brûlé, et il en résulte une amertume qui dénature
complètement la saveur de cette sauce.
En réalité, cette opération du pinçage est une caricature
du mode de marquer les Braisés, en usage dans l’ancienne
977
cuisine, où l’on ne préparait pas à l’avance les fonds de
mouillement, et où les éléments de ces fonds cuisaient en
même temps que le Braisé lui-même.
Cette méthode de l’ancienne cuisine était excellente mais
extrêmement coûteuse, puisque la pièce était braisée sur
d’épaisses tranches de jambon cru et de rouelle de veau. —
Aussi, la question d’économie l’a fait abandonner depuis
longtemps ; mais la routine a maintenu la forme du procédé,
en en supprimant le fond, c’est-à-dire la partie essentielle, et
elle a aggravé cette erreur par la substitution d’os divers aux
viandes jadis employées, et qui fournissaient les éléments
du fonds.
C’est là, la seconde pratique défectueuse que nous
devons signaler dans la conduite des Braisés.
On sait que les os, même ceux de veau qui sont le plus
communément employés pour les fonds de braise, exigent
au moins 10 à 12 heures de cuisson pour abandonner
complètement leurs principes extractifs ; la preuve, c’est
que des os soumis d’abord à une cuisson de 5 à 6 heures, et
que l’on mouille de nouveau, donnent, après une nouvelle
cuisson de 6 heures, plus de glace de viande que le premier
fonds qui en a été tiré. La glace obtenue avec ce
remouillage a moins de saveur et se trouve être plus
gélatineuse, il est vrai ; mais cette partie gélatineuse est non
moins utile au fonds des Braisés que la partie savorique.
C’est elle qui leur donne ce velouté, ce moelleux, que rien
ne peut remplacer, et qui fait justement la qualité des sauces
qui en sont tirées.
978
Les faits parlent d’eux-mêmes, et l’expérience en
démontre l’exactitude :
Si on ajoute des os crus à un Braisé, comme le maximum
de temps pour la cuisson de celui-ci n’excède pas 4 à 5
heures, il arrive que ces os sont à peine désagrégés
extérieurement quand la viande est cuite : ils n’ont donc pu
fournir au fonds qu’une infime partie de leurs principes
extractifs. — Dès lors, leur addition est pour le moins
inutile.
De cette pratique défectueuse, il résulte un autre
inconvénient : celui d’obliger à un mouillement
considérable des pièces.
Or, il est établi et reconnu qu’un Braisé n’est parfait
qu’autant que sa sauce est courte et corsée. Partant, plus le
mouillement sera abondant, moins la sauce sera succulente,
et il en résultera en plus une sorte de lavage de la pièce.
C’est cette considération qui nous a fait indiquer
l’emploi, pour le traitement des pièces braisées, d’ustensiles
de contenance justement proportionnée à l’importance de
ces pièces.
Et il s’explique que la viande devant, au début, être
baignée par le fonds, plus l’ustensile sera juste, moins il
faudra de fonds pour le mouillement, et plus ce fonds se
trouvera corsé par l’addition des principes extractifs de la
pièce de viande en traitement.
979
Les braisés de Viandes blanches, tels que les pratique la
Cuisine moderne, ne sont pas, à proprement parler, des
Braisés. En effet, la cuisson des viandes s’arrête à la fin de
la première des deux phases successives qui caractérisent
les braisés à brun.
Il est vrai que l’ancienne Cuisine ne les comprenait pas
de même, et que les grosses pièces, notamment celles de
veau, étaient fréquemment cuites assez avant pour être
détaillées à la cuiller. — On a renoncé à cette pratique, mais
la dénomination est restée.
On braise à Blanc, les Carrés, Selles, Longes et Noix de
veau ; les Fricandeaux et les Ris de veau ; les Dindonneaux
et les Poulardes ; parfois aussi, quoique plus rarement, les
Relevés d’agneau, comme Doubles, Barons, ou Selles.
Le procédé est le même pour toutes ces viandes : seul, le
temps de cuisson diffère selon le volume des pièces.
Le fonds de braise est le même que pour les Braisés à
brun ; seulement les légumes sont simplement passés au
beurre sans être colorés.
Le facteur de mouillement est toujours un fonds blanc.
980
On les place ensuite dans un ustensile garni du fonds de
braise, juste assez grand pour les contenir, et assez profond
pour qu’elles ne touchent pas le couvercle de l’ustensile.
La pièce est alors mouillée avec un peu de fonds de veau
que l’on fait tomber à glace, sur un feu modéré, et à
couvert. On ajoute encore autant de fonds qui est de même
réduit à glace, et on mouille enfin la pièce à moitié de sa
hauteur. — L’ébullition étant en marche, l’ustensile est mis
au four de chaleur modérée ; suffisante cependant pour
maintenir une ébullition lente et régulière du liquide.
Il est nécessaire d’arroser souvent la pièce pendant sa
cuisson pour éviter qu’elle ne sèche : le fonds étant très
gélatineux forme à la surface un enduit qui s’oppose à
l’évaporation des sucs de la viande, lesquels tendent à se
vaporiser sous l’influence de la chaleur, et ne sont contenus
qu’insuffisamment par le léger rissolage que la pièce a subi.
Ceci explique pourquoi il est nécessaire de faire tomber à
glace une certaine quantité de fonds avant de procéder au
mouillement définitif de la pièce. — Si on mouillait
directement en mettant la pièce en marche, le fonds ne
serait pas assez corsé pour constituer l’enduit dont il est
question plus haut, et la pièce sécherait forcément.
On reconnaît qu’une viande blanche braisée est au point,
lorsque, en la piquant profondément avec une aiguille à
brider, elle laisse exsuder, par la piqûre, un jus incolore : ce
qui indique que la cuisson a atteint et décomposé le sang
jusqu’au milieu de la pièce.
981
Ici, est la différence considérable qui sépare les Braisés à
brun des Braisés de viandes blanches. — Ces derniers sont,
par le fait, presque des Rôtis, et ils ne peuvent être préparés
qu’avec des viandes et des volailles absolument jeunes, bien
grasses et tendres, car ils ne peuvent dépasser leur à-point
de cuisson, qui est le même que celui des Rôtis, sans perdre
immédiatement toutes leurs qualités.
Les viandes blanches braisées sont généralement
glacées : le procédé est surtout recommandable pour les
pièces piquées au lard, qui se font moins aujourd’hui
qu’autrefois, mais qui, pourtant, ont encore beaucoup de
partisans.
LES POCHÉS
La meilleure définition à donner à ces préparations serait
celle de Bouillis sans ébullition, si cette expression ne
constituait un non-sens.
Le terme pocher est employé, par extension, à toutes les
cuissons lentes qui comportent l’emploi d’un liquide, en si
petite quantité qu’il soit. — C’est ainsi que le terme pocher
s’applique à la cuisson au court-bouillon des grosses pièces
de Turbot et de Saumon, aussi bien qu’aux Filets de soles
cuits avec un peu de fumet de poisson, aux Mousselines et
Mousses chaudes, aux Quenelles, Crèmes, Royales
diverses, etc.
On conçoit aisément, qu’entre des objets si différentes,
les temps de cuisson, ou pochage, doivent différer
982
énormément. — Tous cependant sont soumis à ce principe
absolu : le liquide où sont pochés les objets ne doit jamais
bouillir, tout en restant aussi près que possible du point
d’ébullition.
Un autre principe veut que les grosses pièces de Poisson
ou de Volaille soient mises en cuisson dans le liquide froid,
lequel est ensuite amené à la température voulue aussi
rapidement que possible. Il peut en être de même pour les
Filets de poissons et de Volaille qui sont pochés presque à
sec ; tandis que les autres préparations traitées par le
pochage, gagnent à être plongées dans le liquide porté à
l’avance à la température nécessaire.
983
suffisante pour la contenir, et la mouiller à couvert
d’excellent fonds blanc préparé à l’avance.
Faire prendre l’ébullition ; écumer, couvrir, et continuer
la cuisson en tenant le liquide à la température indiquée ;
c’est-à-dire en frémissement à peine visible, ce qui est
suffisant pour assurer la cuisson de la volaille par une
pénétration progressive du calorique.
Une ébullition accentuée aurait plusieurs inconvénients ;
il en résulterait notamment : 1o une évaporation trop grande
qui amènerait la réduction du liquide, et en troublerait la
limpidité ; 2o le risque de faire éclater la peau, surtout
quand la pièce est farcie.
On reconnaît que la volaille est pochée à point lorsque,
en piquant le gras de la cuisse près du pilon, le jus qui perle
à l’orifice de la piqûre est complètement blanc.
984
2o Si la volaille était mise directement en cuisson avec
les éléments destinés à fournir le fonds, il arriverait que,
lors même que ces éléments seraient en proportions plus
que suffisantes, le résultat serait mauvais, parce que le
temps de cuisson d’une volaille étant d’une heure à une
heure et demie au maximum, et le temps nécessaire pour
tirer de ces éléments leurs propriétés nutritives et
aromatiques étant de 6 heures au moins ; il s’ensuivrait que
la volaille pocherait dans un liquide représentant un peu
plus que de l’eau chaude, et que la sauce qui en serait tirée
serait sans saveur.
LES POÊLÉS
Les Poêlés sont, à proprement parler, des Rôtis spéciaux,
puisque l’à-point de cuisson est le même pour les uns que
pour les autres, et qu’ils cuisent entièrement au beurre, ou à
peu près.
C’est la simplification d’un procédé de l’ancienne
cuisine, qui consistait à envelopper l’objet à cuire,
préalablement rissolé, d’une épaisse couche de Matignon.
— La pièce étant ensuite bardée, enveloppée de papier
beurré, mise au four ou à la broche, et arrosée de beurre
fondu pendant sa cuisson.
La pièce étant cuite, on la déballait et on égouttait la
graisse ; puis la Matignon était ajoutée dans la braisière où
avait cuit la pièce, ou dans un casserole, et mouillée de
Madère et de fonds corsé.
985
Lorsque le fonds s’était bien imprégné de l’arôme des
éléments de la Matignon, il était passé, et bien dégraissé au
moment de servir.
Cette excellente méthode mérite d’être conservée pour
certaines grosses pièces de volaille.
988
LES SAUTÉS
La caractéristique de la préparation que nous appelons
« un Sauté », est d’être cuite à sec ; c’est-à-dire par le seul
concours d’un corps gras, comme beurre, huile, ou graisse
bien pure.
Les SAUTÉS se font avec des Volailles ou des Gibiers
découpés, ou bien avec des viandes de boucherie détaillées
pour cette destination.
Tout élément traité par ce mode doit être saisi, autrement
dit, être mis dans le corps gras très chaud, pour qu’il se
forme vivement autour une couche rissolée capable, non
seulement, de s’opposer à la sortie des jus, mais de les
maintenir à l’intérieur ; cela, notamment, pour les viandes
noires, comme Bœuf et Mouton.
La cuisson des SAUTÉS DE VOLAILLE ET DE GIBIER doit,
lorsque le rissolage des morceaux est assuré, se finit à
couvert sur le fourneau ; ou à découvert, au four, en les
arrosant avec le corps gras tout comme un rôti.
On retire les morceaux de l’ustensile pour le déglaçage,
et s’ils sont remis dans la sauce ou la garniture
d’accompagnement, ce ne peut être que pour quelques
instants, c’est-à-dire juste le temps nécessaire pour les
imprégner des saveurs de la sauce.
Les SAUTÉS DE BOUCHERIE comme : Tournedos, Noisettes,
Côtelettes, Filets, Entrecôtes, sont toujours faits sur le
fourneau ; saisis et cuits avec une petite quantité de beurre
clarifié.
989
Leur saisissement doit être d’autant plus vif qu’ils sont de
plus petit volume et d’épaisseur minime.
Lorsque le sang commence à se montrer du côté cru, on
les retourne ; et quand le jus perle en gouttes rosées du côté
rissolé le premier, leur cuisson est au point.
Retirer alors l’objet sauté de la casserole ; égoutter la
graisse ; verser dans la casserole le liquide condimentaire
que comporte la sauce d’accompagnement, et faire bouillir
pour dissoudre les jus solidifiés au fond de l’ustensile. C’est
cette opération qui constitue le « déglaçage » auquel on
ajoute la sauce. — Ou bien, selon les cas, ce déglaçage est
ajouté à la sauce, ou à la garniture d’accompagnement
préparée pour l’objet sauté.
Ne pas oublier que le déglaçage est absolument de
rigueur pour tous les Sautés.
L’ustensile employé doit toujours être de dimensions
justement proportionnées aux objets à sauter ; s’il est trop
grand, les parties du fond non couvertes par les objets
brûlent : ce qui rend le déglaçage impossible ; il en résulte
la perte d’un appui appréciable pour la sauce : celui du jus
solidifié tombé des viandes et dissous par le liquide de
déglaçage.
Les SAUTÉS DE VIANDES BLANCHES de boucherie, comme
Veau et Agneau, doivent être également saisis d’abord, et
cuits doucement ensuite.
La cuisson de ces viandes, comme celle de toutes les
viandes blanches d’ailleurs, doit être complète.
990
On désigne aussi sous le nom de SAUTÉS des préparations
de caractère mixte, qui tiennent à la fois du genre des
Sautés, et de celui des Braisés. Le nom qui leur convient le
mieux est celui de Ragoûts.
Ces préparations se font avec : Bœuf, Veau, Agneau,
Gibier, etc. ; on les trouvera dans les séries afférentes à ces
différents éléments sous les noms de : Estouffade, Goulash,
Sautés de veau et d’agneau, Carbonades, Navarin, Civet,
etc.
Dans la première partie de leur apprêt, ces viandes,
détaillées en petits morceaux, sont rissolées comme celles
des Sautés. Dans la seconde, leur cuisson complémentaire
et lente, avec une sauce ou une garniture, les assimile aux
Braisés.
LES BLANCHISSAGES
Le terme essentiellement défectueux de Blanchissage
s’applique, dans la technologie culinaire, à trois catégories
d’opérations tout à fait différentes les unes des autres,
quand à leur destination finale. Ce sont :
1o Le Blanchissage des viandes, et plus particulièrement
des Abats de Boucherie ;
2o Le Blanchissage de certains légumes ;
3o Le Blanchissage de certains autres légume, qui est une
véritable cuisson.
991
Le Blanchissage des viandes s’applique principalement
aux têtes, pieds, et ris de veau ; aux pieds de mouton et
d’agneau, et aux ris d’agneau.
Ces viandes sont d’abord « dégorgées », c’est-à-dire
mises à tremper à l’eau froide courante jusqu’à ce qu’elles
soient débarrassées du sang dont elles sont saturées.
Elles sont ensuite mises dans une casserole, amplement
couvertes d’eau froide, et celle-ci est amenée doucement à
l’ébullition. Après écumage, l’ébullition est continuée
pendant un temps déterminé par la nature de l’élément, soit
15 à 20 minutes pour la tête et les pieds de veau, 10 à 15
minutes pour les pieds de mouton et d’agneau. Après quoi
ces éléments sont égouttés et plongés à grande eau froide,
avant de recevoir leur cuisson définitive dans un Blanc.
Les ris de veau ne doivent pas bouillir plus de 3 minutes,
c’est-à-dire juste le temps de raffermir l’épiderme ; les ris
d’agneau sont égouttés au premier bouillon, et rafraîchis.
Ces deux éléments se traitent le plus ordinairement par le
Braisage à blanc.
Le Blanchissage des crêtes de coq offre cette
particularité qu’après avoir été bien dégorgées, c’est-à-dire
trempées à l’eau froide, on les met au feu à l’eau froide, et
on a soin que la chaleur ne dépasse pas 40 à 45 degrés
centigrades.
À ce point, elles sont retirées du feu et frottées une à une
avec un linge saupoudré de sel fin, pour les débarrasser de
992
leur épiderme. On les rafraîchit ensuite à l’eau froide avant
de les cuire dans un Blanc léger.
Beaucoup de personnes pratiquent également le
blanchissage des viandes et volailles destinées à être
préparées en Blanquette ou en Fricassée.
— Il y a là une erreur égale à celle du trempage de ces
viandes à l’eau froide.
Si les viandes ou les volailles destinées à ces préparations
sont de bonne qualité (et on ne doit pas en employer
d’autres), il suffit de les marquer en cuisson dans l’eau ou le
fonds froids, selon que l’on emploie l’un ou l’autre, et de
faire prendre l’ébullition lentement en remuant souvent les
morceaux. Si on a soin d’enlever, à mesure qu’elle se
forme, l’écume qui monte abondamment, on obtient des
viandes et un fonds parfaitement blancs, et ayant conservé
toute leur saveur.
Quant aux viandes ou volailles de qualité inférieure,
aucun trempage ni aucun blanchissage ne remédieront à
leur défaut de qualité : de quelque manière que l’on
procède, elles resteront grises, sèches et sans saveur.
— Il est donc beaucoup plus simple de n’employer que
des éléments de qualité supérieure.
Une preuve tangible de l’inutilité du trempage et du
blanchissage des viandes destinées aux Blanquettes et aux
Fricassées, c’est que les mêmes viandes, si elles sont de
bonne qualité, sont toujours parfaitement blanches
lorsqu’on les fait braiser, poêler, ou rôtir. Et cependant, ces
993
trois opérations sont moins favorables pour en conserver la
blancheur, que le traitement par ébullition. Le bon sens
réprouve absolument ces pratiques erronées.
Sous le terme de Blanchissage, on désigne aussi
l’opération qui consiste à faire subir à certains légumes un
commencement de cuisson, à grande eau, pour les
débarrasser des saveurs âcres ou amères qu’ils peuvent
détenir.
Le temps d’ébullition varie selon que les légumes sont
plus ou moins vieux, et se réduit souvent à un simple
échaudage lorsque les légumes sont de saison et tendres.
On blanchit principalement : les Laitues, Chicorées,
Escaroles, Céleris, Artichauts, Choux, parmi les légumes
verts ; les Carottes, Navets, et petits Oignons lorsqu’ils sont
vieux. — Pour les Courges et Courgettes, Concombres,
Brionnes, etc., le blanchissage est souvent poussé jusqu’à la
cuisson complète, et devrait être rangé parmi les « Cuissons
à l’Anglaise ». — C’est aussi sous ce terme, et non pas sous
celui de « Blanchissage », que doit être compris le
traitement préalable des légumes verts comme : Petits pois,
Haricots verts, Choux de Bruxelles, Épinards, etc., dont la
cuisson se fait à l’eau bouillante salée.
Ceux des Légumes énumérés plus haut qui ne subissent
qu’un blanchissage, c’est-à-dire une cuisson relative, sont
toujours rafraîchis, et égouttés ensuite sur un tamis, en
attendant le mode de cuisson définitif qui leur convient, et
qui est presque toujours le braisage.
994
BLANC POUR VIANDES ET CERTAINS LÉGUMES
Cette préparation n’a par elle-même aucune valeur
culinaire, elle a uniquement pour but de conserver blanches
les substances dont elle est le facteur de cuisson.
Pour quelque substance que ce soit, le Blanc doit être
porté à l’ébullition avant de la recevoir, et recouvert d’une
couche de graisse qui forme isolant, et s’oppose à ce que les
substances en cuisson reçoivent le contact de l’air qui les
ferait noircir.
Préparation : Délayer à l’eau froide une forte cuillerée de
farine par litre d’eau ; saler à raison de 6 grammes et
aciduler de 2 ou 3 cuillerées de vinaigre par litre et faire
prendre l’ébullition. Ajouter un oignon piqué d’un clou de
girofle, bouquet garni, l’élément à cuire, et la graisse
destinée à former isolant ; laquelle peut être de la graisse de
rognon de bœuf ou de veau, crue, hachée finement.
NOTA. — Lorsque le Blanc est destiné à la cuisson de légumes, le vinaigre
est remplacé avantageusement par du jus de citron.
LES GRATINS
Cette opération tient une assez large place dans le travail
culinaire pour que nous en exposions, sinon la théorie
complète, du moins les grandes lignes.
Les différents genres qui se confondent sous le nom
générique de Gratins, comprennent : 1o les Gratins
995
complets ; 2o les Gratins rapides ; 3o les Gratins légers et 4o
les Glaçages, qui sont un genre de Gratin rapide.
996
Si on a mis trop de sauce, relativement à l’importance de
la pièce, celle-ci sera cuite et le gratin formé, avant que la
sauce soit arrivée, par réduction, à son point de consistance.
D’où, nécessité de la réduire promptement sur le
fourneau, et formation de vapeur qui ramollit la couche
gratinée.
Si la sauce n’a pas été mise en assez grande quantité, elle
est réduite avec que la pièce soit cuite.
Il y a donc obligation d’en remettre, et l’uniformité du
gratin se trouve réduite.
Enfin, plus la pièce sera grosse, plus le calorique devra
être modéré.
Par contre, plus elle sera petite, plus le calorique devra
être ardent.
En sortant le gratin du four, exprimer à la surface
quelques gouttes de jus de citron et saupoudrer légèrement
de persil haché.
997
Saupoudrer de chapelure, arroser de beurre fondu,
gratiner à feu très vif et compléter comme le Gratin
complet.
998
peu d’eau : cela pour prévenir la décomposition de la sauce
en l’empêchant de bouillir. Plus la sauce aura été fortement
beurrée, plus elle devra être soumise à une faute influence
calorifique, pour qu’il se forme presque instantanément à la
surface une légère pellicule dorée.
Dans le second cas : La sauce employée est toujours la
sauce Mornay. — Couvrir avec la sauce l’objet à glacer ;
saupoudrer la surface de fromage râpé, arroser de beurre
fondu, et soumettre à l’action d’un calorique assez vif pour
qu’il se forme promptement sur la surface de la sauce une
légère croûte dorée qui résulte de la combinaison du
fromage et du beurre.
LES GRILLADES
Les opérations culinaires effectuées par la Grillade sont
classées au premier plan de celles dites « de
concentration ».
En effet, dans la plupart des cas, le premier point à
atteindre est de concentrer à l’intérieur du morceau de
viande en traitement, le sucs et jus, ou principes nutritifs
des substances cuites de cette façon.
La Grillade, qui est en somme un Rôti à feu libre,
représente pour nous l’extrême point de départ, la genèse du
grand Art. C’est la prime idée surgie en d’arides cerveaux,
le progrès naissant du désir instinctif de mieux manger, le
premier mode employé pour la cuisson des aliments.
999
Un peu plus tard, conséquence logique de ce premier
essai, de la Grillade naît la Broche et déjà, en l’instituant,
l’intelligence se substitue à l’instinct, la raison déduit des
conséquences, l’expérience tire des conclusions ; et la
cuisine s’engage alors dans la voie où, depuis lors elle
continue sa marche ascendante.
1000
La Paillasse. — La disposition de la Paillasse, ou foyer
calorifique de la Grillade, a une certaine importance. Elle
doit être réglée, non seulement selon la nature et le volume
des objets à griller ; mais encore, de façon à pouvoir activer
ou diminuer l’intensité calorifique selon les circonstances.
En conséquence, la Paillasse doit être disposée en couche
égale sur le centre, mais d’épaisseur variable, selon que
l’intensité du feu doit être plus ou moins forte ; et un peu
plus relevée sur les côtés frappés par l’air, de façon à
maintenir sur toute la surface embrasée et utilisée, un
parfait équilibre calorifique.
Le gril doit toujours être posé à l’avance sur la paillasse
et bien chaud quand les objets à griller sont placés dessus ;
autrement ils s’attacheraient après la barreaux, et on
risquerait des détériorer en les retournant.
1001
Grillades de Viandes noires. — Dans la conduite de la
Grillade, le point de départ repose tout entier sur
l’observation du degré de température qu’il convient
d’appliquer à chaque objet.
Plus cet objet sera volumineux et chargé de principes
nutritifs, plus son saisissement, c’est-à-dire son rissolage
extérieur, devra être fait vivement et fortement.
À l’article des « Braisés » nous avons expliqué le rôle et
l’utilité du rissolage, mais il est nécessaire d’y revenir en ce
qui concerne les Grillades.
S’il s’agit de grosses grillades de viandes noires, comme
Bœuf et Mouton, l’enveloppe rissolée devra être d’autant
plus résistante que ces viandes seront d’excellente qualité
et, partant, chargées de jus.
La poussé de ces jus contre l’enveloppe rissolée sera
d’autant plus violent qu’ils seront plus abondants, et cette
poussée augmentera au fur et à mesure que les jus
s’échaufferont.
Si le feu de la Grillade est bien réglé pour assurer la
pénétration progressive de la chaleur dans l’objet en
cuisson, il se produit ceci :
La chaleur, frappant directement la partie de la viande en
contact avec le combustible embrasé, pénètre dans les
tissus, s’y propage par couches en refoulant dans l’intérieur
les jus qui, arrêtés par l’autre surface rissolée, s’échauffent
à leur tour, et déterminent la cuisson de l’intérieur.
1002
Il s’indique que, si le morceau à griller est très gros,
l’intensité du feu doit être diminuée aussitôt que la
formation de l’enveloppe rissolée est obtenue, afin
d’assurer la pénétration progressive de la chaleur dans
l’intérieur du morceau. Si le feu était maintenu au même
degré, il arriverait : que l’enveloppe rissolée se trouverait
promptement carbonisée ; que cette croûte brûlée
s’opposerait à toute pénétration de la chaleur dans
l’intérieur ; et que, finalement, on arriverait à obtenir une
viande complètement brûlée au dehors et absolument crue
dans l’intérieur.
S’il s’agit de viandes grillées dont l’épaisseur est
relativement petite, un saisissement à feu ardent, et
quelques minutes de cuisson ensuite, suffisent pour les
mettre au point. Dans ce cas, point n’est besoin de modérer
l’intensité du feu.
Exemple : Un Rumpsteak ou un Chateaubriand devront,
pour être amenés sûrement à leur juste point de cuisson, être
fortement saisis d’abord pour la formation de la couche
rissolée, barrière opposée à la sortie des jus, et conduits
ensuite à feu plutôt modéré, pour que la chaleur, en les
pénétrant progressivement, assure la cuisson de l’intérieur.
Les petites pièces, comme Tournedos, Petits Filets,
Noisettes, Côtelette, peuvent, après le saisissement
rigoureusement obligatoire, être maintenues à la même
intensité calorifique, parce que l’épaisseur de viande que
doit pénétrer la chaleur est moindre.
1003
Soins à donner aux Grillades pendant leur cuisson. —
Avant d’être posées sur le gril, les viandes doivent être
largement enduites au pinceau avec du beurre clarifié ; elles
doivent être encore fréquemment alimentées de même
beurre pendant leur cuisson afin de prévenir le
dessèchement des parties en contact avec le feu.
Une viande noire grillée doit toujours être retournée avec
une palette ou, mieux, avec des pincettes spéciales ; mais on
doit s’abstenir de la piquer, car ce serait détruire
volontairement toutes les précautions prises, en ouvrant un
passage facile aux jus de l’intérieur.
1004
d’albumine ; c’est-à-dire de jus en simple voie de
formation, comme dans le Veau et l’Agneau.
Pour ces sortes de grillades, le feu doit être modéré, afin
d’en assurer en même temps la cuisson et la coloration
extérieure ; et elles doivent être fréquemment arrosées de
beurre pendant leur cuisson afin de prévenir le
dessèchement des parties extérieures.
On reconnaît qu’elles sont cuites à point, lorsque le jus
qui s’en échappe est complètement blanc.
1005
et la coloration de l’enveloppe de chapelure, ou d’œuf et de
mie de pain combinés.
Elles doivent être également arrosées assez fréquemment
de beurre clarifié, et retournées avec précaution pour ne pas
détériorer l’enveloppe dont le but est de concentrer à
l’intérieur les sucs des objets grillés.
LES FRITURES
La Friture est l’un des principaux agents du travail
culinaire ; car, très nombreuses sont les préparations traitées
par son concours. — Sa conduite est régie par des lois et
des règles formelles qu’il est prudent de ne point enfreindre,
parce qu’il en peut résulter le double danger d’échecs
certains et d’accidents probables.
Les uns s’évitent avec facilité quand on est familiarisé
avec la conduite de la friture et que l’on y apporte toute
l’attention voulue ; le autres se préviennent par une
prudence qui a grandement sa raison d’être, et dont on ne
doit jamais se départir.
1006
souvent par des ustensiles défectueux et d’un maniement
difficile.
Les ustensiles à friture doivent être en cuivre, ou autre
métal résistant ; d’une seule pièce, de forme ronde ou ovale,
et de dimensions suffisantes, en profondeur surtout, pour
que, remplis seulement de graisse à moitié, il y ait assez de
celle-ci pour le traitement de objets.
Il y a là une précaution qui s’explique en ce sens que, si
l’ustensile contient trop de graisse, son moindre
déplacement brusque sur le fourneau projette celle-ci sur les
plaques, risquant de brûler le friturier.
Enfin, les ustensiles à parois droites sont préférables à
ceux dont les parois sont légèrement obliques ; surtout dans
les grandes cuisines, où le travail nécessite un emploi
considérable de graisse, qui exige, par conséquent, de très
grands ustensiles.
1007
Dans aucun cas, le beurre ne peut être employé comme
grande friture ; attendu que, même étant parfaitement
purifié, il ne peut atteindre qu’un faible degré calorifique.
Ce n’est donc qu’à titre de petite friture occasionnelle
qu’il peut être employé.
La graisse de rognon de bœuf est celle qui sert de base
aux grandes fritures. Elle est préférable entre toutes, en
raison de son prix peu élevé et du long travail qu’elle peut
fournir, si elle reçoit les soins voulus, soit pour sa
préparation, soit pendant son usage.
La graisse de veau donne une friture plus fine, mais sans
résistance à la fatigue, et elle doit être appuyée de graisse de
bœuf.
La graisse de mouton est à écarter, sans aucune
hésitation, parce que : si elle provient d’un sujet vieux, elle
porte un goût de suif ; si elle est issue d’un sujet jeune, elle
fait mousser la friture, laquelle risque de déborder et de
causer de sérieux accidents.
La graisse de porc, ou panne, s’utilise aussi en friture,
associée avec une autre graisse ; mais on l’emploie plutôt
comme condiment.
Au résumé, c’est la graisse de rognon de bœuf qui
convient le mieux pour la friture de grand travail.
Les fritures de cuisines bourgeoises dont la fatigue est
moindre, peuvent se composer de moitié graisse de rognon
de bœuf et moitié graisse de veau, ou comporter deux
1008
parties de graisse de bœuf, une partie de graisse de veau et
une partie de graisse de porc.
La graisse pour friture ne doit pas seulement subir une
fonte, mais une cuisson complète qui en assure la
purification. — Si elle est insuffisamment cuite, elle
mousse au début de sa mise en usage et nécessite beaucoup
de précautions, jusqu’à ce que des calorifications répétées
l’aient mise au point. En plus, si elle n’a pas été purifiée à
fond, elle pénètre avec facilité les objets qui sont plongés
dedans, et les rend indigestes.
Toute graisse destinée à faire de la friture doit être
coupée en menus morceaux, et mise en casserole avec la
valeur de trois quarts de litre d’eau par 5 kilos de graisse. —
Cette eau a pour but de préparer et de faciliter la fonte de la
graisse, parce que, en se vaporisant, elle la pénètre et en
ouvre les pores en la gonflant. Tant que cette eau n’est pas
complètement évaporée, la graisse ne subit qu’une action
liquéfiante ; c’est-à-dire la dissolution des molécules qui la
composent ; c’est seulement quand elle ne contient plus
aucune humidité, que commence sa cuisson réelle
complétée par sa purification.
La graisse est au point lorsque : 1o les membranes qui
l’enveloppaient restent seules, sous forme de rillons
rissolés ; 2o lorsqu’il s’en dégage une fumée sensible à
l’odorat.
Comme cette graisse détient, à ce moment, une très forte
chaleur, il est prudent de la tenir hors du feu pendant 10
1009
minutes, avant de la passer au tamis ou à travers un fort
torchon, en tordant celui-ci fortement.
1010
Les graisses végétales peuvent atteindre sans brûler :
Beurre de coco : 250 degrés. — Huiles ordinaires : 270
degrés. — Huiles d’olives pures : 290 degrés.
Les degrés calorifiques de la friture se constatent ainsi :
Elle est moyennement chaude quand, si on jette dedans une
feuille de persil ou une croûte de pain, elle se met
immédiatement en travail.
Elle est chaude lorsqu’elle crépite si on jette dedans un
objet légèrement humide.
Elle est très chaude lorsqu’il s’en dégage une fumée
sensible à l’odorat.
Le premier terme calorifique — moyennement chaude —
est applicable : 1o À toutes substances qui contiennent de
l’eau de végétation dont l’évaporation est nécessaire, et
concorde avec un commencement de cuisson. — 2o Aux
poissons dont l’épaisseur de filets nécessite une cuisson par
pénétration, précédant la cuisson par concentration.
Dans cette première phase de son emploi, la friture
n’opère donc qu’une sorte de travail préparatoire.
Le second terme calorifique — chaude — s’applique aux
objets qui ont déjà subi un commencement de cuisson par
évaporation ou pénétration ; soit pour en compléter la
cuisson, soit pour les envelopper d’une couche rissolée.
Il est applicable également aux objets sur lesquels la
friture doit agir immédiatement par concentration ; c’est-à-
dire former autour de l’objet en traitement une enveloppe
1011
rissolée, susceptible de s’opposer à l’échappement des
substances de l’intérieur.
Sont traités à ce degré : Tous objets panés à l’anglaise ou
trempés dans la pâte à frire, comme : Croquettes diverses,
Cromesquis, Éléments traités à la Villeroy, Fritots et
Beignets de toutes sortes.
Dans ce cas, la friture agit par le saisissement qui, dans
certains cas, est d’une urgence absolue.
1o S’il s’agit d’objets panés à l’anglaise, le brusque
contact de la graisse chaude transforme aussitôt en croûte,
l’enveloppe d’œuf et de mie de pain ; et cette croûte, dont la
résistance augmente au fur et à mesure de la cuisson,
s’oppose à la sortie des substances et de la sauce liquéfiée
renfermées à l’intérieur.
Si ces objets étaient plongés dans la friture pas assez
chaude, non seulement l’enveloppe d’œuf et de mie de pain
se chargerait de graisse, mais elle risquerait d’éclater et de
laisser échapper dans la friture les substances qu’elle a pour
rôle de contenir.
2o Les mêmes faits se produisent lorsqu’il s’agit d’objets
trempés dans la pâte à frire : d’où l’urgence absolue d’en
assurer le saisissement, c’est-à-dire la solidification
immédiate de l’enveloppe de pâte.
Comme les substances qui composent ces différents
objets sont cuites à l’avance, il s’ensuit que leur
réchauffement et la coloration de leur enveloppe se font en
même temps et en quelques minutes.
1012
Le troisième terme calorifique — très chaude —
s’applique : 1o à tout objet pour lequel est nécessaire un
saisissement violent ; — 2o à tous objets de petit volume
pour lesquels le saisissement est chose capitale et dont la
cuisson se fait en quelques minutes ; comme les fritures de
petits poissons.
1013
Soins à donner aux Fritures. — Toutes les fois qu’une
friture est mise en travail, elle doit, après simple fusion, être
passée à travers un torchon, parce que la plupart des objets
qui ont cuit dedans précédemment, y ont laissé des résidus
qui seraient préjudiciables à ceux qui doivent y être traités
ensuite. — En effet, les objets panés y laissent toujours
quelques grains de chapelure qui, à la longue, s’y
transformeraient en poudre noire : de même que les objets
farinés y laissent quelques parcelles de farine qui, en
s’accumulant au fond de l’ustensile, y formeraient un résidu
bourbeux.
Or, non seulement ces résidus troubleraient et pourraient
même faire brûler la friture ; mais encore, l’odeur qu’ils
dégagent serait très nuisible aux objets frits par la suite.
C’est pourquoi les fritures doivent être passées toutes les
fois qu’elles ont servi. Le traitement des objets plongés
dedans l’exige et, de ce soin élémentaire, dépend leur
service plus ou moins long.
VIANDE DE BOUCHERIE
PREMIÈRE SÉRIE :
1014
BŒUF
ALOYAU
L’Aloyau est la partie du Bœuf qui va de la pointe de la
hanche aux premières côtes, et dans laquelle la boucherie
comprend le filet tout entier. — Cette pièce ne peut être
justement dénommée « Aloyau », que quand elle comprend
le Contrefilet et le Filet réunis.
Si l’Aloyau est traité en entier, on se borne à le raccourcir
en supprimant la bavette ; puis on sectionne le ligament qui
se trouve le long de l’échine, sur le Contrefilet, et ce, en
différentes places. — Le Filet est laissé un peu gras, et le
Contrefilet n’est pas dégraissé du tout.
Dans la pratique courant, et quand il est traité par le
braisage, l’Aloyau est fractionné transversalement en
morceaux du poids moyen de 3 kilos. — S’il est rôti, il est
préférable de le conserver entier.
L’Aloyau servi comme Relevé est braisé ou rôti, en le
conservant saignant si on le désire tel. — L’Aloyau braisé, à
moins d’être de qualité extra, a l’inconvénient d’être
souvent sec.
Toutes les garnitures applicables au Filet de bœuf le sont
également à l’Aloyau : mais, le plus généralement, on les
1015
choisit parmi les grosses, comme : BOURGEOISE — CÉLERIS
— FLAMANDE — RICHELIEU — PROVENÇALE, etc.
Le fonds d’accompagnement est celui indiqué à chacune
de ces garnitures.
ALOYAU FROID
L’aloyau destiné à être servi comme pièce froide est paré,
et nappé de gelée jusqu’à ce qu’il soit couvert d’une couche
assez épaisse de celle-ci. — Il est alors dressé sur le plat de
service, entouré de gelée, et le plat est bordé de gros
croûtons de gelée correctement taillés.
AMOURETTES ET CERVELLES
On appelle « Amourettes », la moelle épinière du bœuf et
du veau. Elles sont ordinairement vendues avec la cervelle,
et on les sert souvent avec celle-ci. Cependant, en certains
cas, elles sont traitées séparément et peuvent constituer,
sous une forme ou une autre, des mets spéciaux ou un
élément de garniture.
En raison de leur légèreté, les cervelles et les amourettes
sont des aliments de la plus haute valeur alibile pour les
enfants et les vieillards.
Pour les préparations fines, la cervelle et les amourettes
de veau sont préférables à celles de bœuf ; mais, au fond,
leurs préparations sont identiques.
1016
PRINCIPE DE TRAITEMENT. — Après avoir été suffisamment
dégorgées à l’eau courante, les amourettes et les cervelles
sont limonées, c’est-à-dire débarrassées des pellicules
nerveuses (pie-mère et dure-mère) qui entourent la partie
corticale.
Elles sont alors soumises à un nouveau trempage à l’eau
froide pour achever de les dégorger.
Leur facteur de cuisson est un court-bouillon au vinaigre
marqué au moment ; mais, dans tous les cas, il doit être
passé et les amourettes ou cervelles n’y sont ajoutées que
lorsqu’il est en pleine ébullition ; c’est le seul moyen de les
obtenir bien fermes.
AMOURETTES
Cromesquis d’Amourettes à la Française. — Préparer
un salpicon d’amourettes, champignons et truffes, lié à la
sauce Allemande réduite, selon les proportions établies à
l’article « Croquettes ». (Voir Hors-d’œuvre chauds.)
Diviser l’appareil en parties du poids de 75 grammes, et
les façonner en rectangles.
Au moment de servir, les tremper dans une pâte à frire
légère ; les traiter à grande friture chaude, et les dresser sur
une serviette avec persil frit.
— Servir à part une sauce Périgueux, Fines herbes, ou
autre.
1017
Cromesquis d’Amourettes à la Polonaise. — Préparer
un salpicon d’amourettes, cèpes et truffes, lié à la sauce
Espagnole réduite, dans les proportions ordinaires des
Croquettes.
Les façonner en rectangles ; les envelopper chacun d’une
crêpe très mince faite avec un appareil sans sucre, et
tremper les cromesquis dans un pâte à frire légère. Les
traites à grande friture chaude et dresser sur serviette avec
bouquet de persil frit.
— Servir à part avec une sauce Fines herbes, ou une
sauce Duxelles.
1018
Traiter à grande friture chaude et dresser sur serviette
avec persil frit.
— Servir à part une sauce Périgueux, ou une sauce Demi-
glace.
1019
macaroni poché et tenu un peu ferme, bien égoutté, épongé,
et monté en spirale. Le souder intérieurement avec une
légère couche de farce et garnir le centre de salpicon
d’amourettes et champignons, lié à la sauce Demi-glace
tomatée réduite. Recouvrir de farce ; pocher et dresser
comme les Timbales à l’Écossaise.
— Servir à part une sauce Demi-glace, fortement tomatée
et légèrement beurrée.
CERVELLES
Cervelle au Beurre noir. — Escaloper les cervelles, les
dresser en turban sur un plat rond et disposer au milieu les
amourettes tronçonnées.
Assaisonner de sel et de poivre ; couvrir avec 150
grammes de Beurre noir, additionné de 25 grammes de
feuilles de persil jetées dans le beurre au dernier moment ;
compléter par un filet de vinaigre passé dans la poêle
brûlante.
1020
noisette ; compléter avec persil haché et un filet de jus de
citron exprimé sur les cervelles.
1021
placer un petit champignon au milieu. Couvrir de sauce
Allemande beurrée et glacer vivement.
1024
Cervelle à la Poulette. — Escaloper les cervelles,
fraîchement pochées ; les sauter un instant dans une sauce à
la Poulette, et les dresser en timbale.
1025
Chauffer fortement du beurre clarifié dans une poêle ;
prendre l’appareil par cuillerées et le faire tomber dans le
beurre en forme de gros macaron, ce qui représente les
subrics ; retourner ceux-ci à la palette, avec précaution,
quand la coloration est assurée dessous ; faire colorer de
l’autre côté, et dresser en couronne sur un plat rond chaud.
— Servir à part une sauce Tomate.
CONTREFILET
Le Contrefilet est la partie du bœuf qui s’étend de la
pointe de hanche aux premières côtes, le long de l’échine.
— Son traitement est le même que celui du Filet, et toutes
les préparations de celui-ci lui sont applicables.
Pour Braisé, il est entièrement désossé ; mais s’il est pour
Rôti, il est préférable d’y conserver les os, selon la mode
anglaise.
Dans ce cas, le gros nerf est sectionné à différents
endroits pour éviter la déformation de la pièce, et les os de
1026
l’échine sont cassés près du talon, pour pouvoir les enlever
facilement au moment du découpage.
Le Contrefilet est rôti de préférence, surtout s’il est
d’excellente qualité.
CONTREFILET FROID
S’il doit être servi comme pièce froide, il est d’abord paré
soigneusement, nappé à la gelée, et dressé avec de la gelée
hachée autour, sur un plat bordé de croûtons de gelée.
ENTRECÔTE
(Proportions pour 1 service : 3 Entrecôtes du poids de 400
grammes l’un.)
Bien que, comme son nom l’indique, l’entrecôte soit la
partie de chair qui se trouve comprise entre deux côtes, il
est généralement pris, dans le service de détail, sur le
Contrefilet ; c’est pourquoi nous le classons comme un
dérivé de celui-ci.
Entrecôte à la Béarnaise. — Griller les entrecôtes. —
Les dresser sur un plat long, chaud ; disposer à chaque bout
un bouquet de pommes de terre Château ; napper
légèrement les Entrecôtes de glace de viande blonde et les
border d’un épais cordon de sauce Béarnaise.
NOTA. — On peut se dispenser de saucer les Entrecôtes. Dans ce cas, la
Béarnaise est envoyée à part, dans une saucière.
1027
Entrecôte à la Bercy. — Griller les entrecôtes. — Les
napper légèrement de glace de viande blonde et les dresser
sur 150 grammes de Beurre Bercy mis sur le plat de service.
NOTA. — Dans certaines maisons, le Beurre Bercy est disposé sur les
Entrecôtes après avoir été ramolli ; dans d’autres, il est servi à part, en saucière,
et à moitié fondu. Il n’y a pas à ce sujet de règles bien précises.
1028
Monter cette sauce avec 50 à 60 grammes de beurre ;
napper légèrement les entrecôtes et servir à part le reste de
la sauce.
1030
Entourer de pommes de terre « en Copeaux », et de
petites demi-tomates, préparées comme il est indiqué à la
« garniture Marseillaise ».
1031
CÔTE DE BŒUF OU TRAIN DE CÔTES
C’est la pièce de résistance des restaurants et des buffets
de chemins de fer. Pour cet usage elle est toujours rôtie et
placée sur un chariot mobile à réchaud, qui contient un bain
marie pour le jus d’accompagnement, et deux autres pour
les garnitures. La pièce est ainsi transportée devant les
clients, et détaillée par un trancheur spécial.
La côte de bœuf peut être également braisée. — Dans un
cas comme dans l’autre, elle est raccourcie convenablement
et débarrassée des os de l’échine.
Le temps de cuisson varie naturellement selon la grosseur
et la qualité de la pièce. Il peut être fixé approximativement,
à 18 à 20 minutes au kilo, si elle est traitée par la broche, et
12 à 15 minutes au kilo si elle est cuite au four.
Cette pièce de boucherie ne doit être employée que bien
rassise : c’est à cette seule condition qu’on peut l’obtenir
tendre.
1032
L’Entrecôte qui, celui-là, est le véritable, ne doit pas,
pour la régularité de la cuisson, dépasser le poids d’un kilo
à 1 kilo 200 grammes. Tous les modes d’apprêts indiqués à
l’Entrecôte lui sont applicables.
CULOTTE DE BŒUF
Voir Pointe et Pièce de bœuf.
HAMPES OU ONGLÉES
Ces parties sont les muscles de la plèvre. — Ils
constituent des morceaux généralement très tendres et
juteux, qui fournissent d’excellentes Carbonades ou des
Paupiettes. On les saute aussi au beurre clarifié, après les
avoir détaillées en petits carrés qui sont roulés dans une
Bercy additionnée par moitié de glace de viande.
À ces différents usages, il faut ajouter celui qui est le plus
fréquent, de les griller pour jus de viande. — Quel que soit
leur emploi, ils doivent être soigneusement débarrassés des
tendons et peaux qui les recouvrent.
FILET DE BŒUF
1033
Le filet représente la partie la plus fine du bœuf et,
logiquement, il devrait être dénommé « filet mignon », le
filet réel étant représenté par ce que la boucherie appelle
« le Contrefilet ».
Le filet pour pièce de Relevé est généralement piqué de
lard ou, selon les cas, de truffes ou de langue écarlate.
Selon le genre de sa préparation, on l’enveloppe parfois
de Duxelles sèche ou de Matignon et, dans ce cas, il est
bardé au lieu d’être piqué.
Lors même que la préparation indique, par sa nature, un
piquage autre que celui au lard, nous sommes partisans
d’adopter un piquage mixte comme lard et truffes, ou lard et
langue ; le lard ayant la grande utilité de nourrir la viande
pendant sa cuisson.
Selon les cas, le Filet de bœuf est poêlé ou rôti ; mais son
traitement par le poêlage est préférable, parce qu’il permet
de donner au fonds un important supplément de saveur.
À moins d’indications contraires, le filet doit toujours
être tenu rosé intérieurement.
Le poids de filet est généralement fixé à 1 kilo 200, poids
brut, par service ; la perte occasionnée par le dégraissage et
le dénervage étant évaluée à un bon tiers.
Observation.
1o Autrefois, c’était la coutume, dans les maisons de
commerce, de détailler le Filet de bœuf de la façon
1034
suivante :
La tête servait pour les « Beefsteaks » ; le milieu était
réservé pour les « Chateaubriands » et les « filets de
détail » ; le dernier tiers de la pièce était utilisé dans sa
partie la plus épaisse pour les « Tournedos ». Enfin, la
partie aplatie de l’extrémité fournissait les « filets
mignons ».
Cette utilisation du filet de bœuf est à recommander, en
ce qu’elle est excellente, et permet de faire donner à la
pièce son maximum de rendement.
2o Sauf en ce qui concerne quelques garnitures
occasionnelles qui ne figurent pas au chapitre spécial de
celles-ci, nous ne donnerons, dans les formules suivantes,
que l’indication brève des garnitures. On devra donc, pour
être renseigné sur leur composition et leur préparation, se
reporter au Chapitre des Garnitures.
Dans les formules où le genre de piquage n’est pas
indiqué spécialement, on devra comprendre que le filet est
piqué au lard.
1035
— Servir à part un jus lié fini au Xérès.
1036
Dresser, et entourer des bouquets de légumes, en
alternant les couleurs.
— Servir à part le fonds de poêlage passé et dégraissé, ou
du jus de veau légèrement lié.
1038
Filet de Bœuf Clamart. — Piquer le filet et le rôtir.
Dresser ; entourer avec les croûtes de tartelettes garnies
de petits pois à la française additionnés de laitue ciselée, en
les alternant de palets en Pomme de terre Macaire.
Ou : dresser les tartelettes sur les palets de Pomme
Macaire.
— Servir à part un jus légèrement lié.
1040
Filet de Bœuf des Gastronomes. — Piquer le filet à la
truffe, taillée comme le lard ordinaire de piquage et le
mettre à mariner au Madère 4 ou 5 heures à l’avance.
L’envelopper de bardes de lard ; le braiser au Madère et
le glacer au dernier moment, après avoir enlevé les bardes.
Dresser et entourer de : Gros marrons cuits au
Consommé et glacés ; beaux rognons de coq roulés dans de
la glace de viande blonde légère ; morilles sautées au
beurre. Ces divers éléments disposés en bouquets alternés
de larges et épaisses rondelles de trufïes, cuites dans une
fine Mirepoix au Champagne.
— Servir à part une sauce Demi-glace réduite,
additionnée de la cuisson des truffes.
1041
au Paprika, additionnée “de jambon haché ; oignons
moyens cuits au Consommé blanc et glacés au dernier
moment.
— Servir à part une Soubise claire condimentée au
Paprika.
1042
Filet de Bœuf à la Jardinière. — Piquer le filet et le
rôtir. Dresser et entourer des légumes de la jardinière
disposés en bouquets bien détachés. — Servir à part un jus
clair.
Or, l’un de nos collaborateurs nous a fait remarquer que ce Filet, connu
encore sous différentes dénominations, devait, en réalité, , se dénommer « Filet
1043
à la Bec ». Il aurait été créé vers 1849 par un cuisinier nommé Drouin et dédié à
un riche négociant marseillais du nom de Bec.
C’est ainsi que, dans son livre « Les Secrets de la cuisine dévoilés », Morard
le rapporte.
1044
Filet de Bœuf au Madère et Champignons. — Piquer
le filet, le poêler, et le glacer au dernier moment.
Le dresser et l’entourer de belles têtes de champignons,
cannelées ou tournées.
— Servir à part une sauce Champignons additionnée du
fonds de poêlage, et de petits champignons entiers, cuits ;
ou de gros champignons coupés en quartiers.
1046
Dresser et entourer de truffes de grosseur moyenne,
fraîchement cuites dans une Mirepoix au Madère et glacées
en dernier lieu.
— Servir à part une sauce Périgueux.
1047
— Servir à part une sauce Demi-glace tomatée, à la
Provençale.
1048
— Servir à part le fonds de braisage, dégraissé, passé et
tiré au clair.
1049
Filet de Bœuf Saint-Mandé. — Piquer le filet et le rôtir.
Dresser et disposer autour : les palets en pomme de terre
Macaire ; les pointes d’asperges et les petits pois liés au
beurre, en les alternant. — Servir à part un jus lié.
1050
comme il est indiqué, et les bottillons de pointes d’asperges
placés debout, en alternant champignons et bottillons.
— Servir à part un jus lié légèrement beurré.
1051
gelée hachée entre chaque bouquet, et le plat est ensuite
bordé de gros croûtons de gelée.
Il n’y a là, bien entendu qu’une forme de dressage ; la
garniture pouvant être disposée de toute autre façon, ou
moulée diversement.
1052
Napper les tranches avec le fonds de poêlage dégraissé,
passé, réduit en glace, et additionné de truffes hachées ;
laisser refroidir sur glace.
Faire prendre une couche de gelée au fond du plat de
service ; reformer le filet sur cette gelée, en rapportant l’une
sur l’autre les tranches nappées.
L’entourer d’un cordon de gelée hachée, et croûtonner les
bords du plat.
BEEFSTEAK
(Proportions par couvert : 200 grammes.)
En principe, le Beefsteak est pris sur la tête de filet, mais
il peut tout aussi bien être fourni par le Contrefilet ou la tête
d’Aloyau, sans qu’il y ait dérogation à la règle, puisque son
étymologie anglaise, qui se traduit littéralement par
« tranche de Bœuf », n’indique pas de partie du bœuf qui lui
soit spéciale.
Le Beefsteak peut recevoir toutes les préparations de
l’Entrecôte, indépendamment des quelques-unes qui
suivent.
1053
reformer le beefsteak sur le plat de service, en ménageant
une petite cavité sur le milieu pour y mettre un jaune d’œuf.
— Envoyer à part, câpres, oignon et persil hachés.
1054
d’accompagnement par 2 œufs cuits à la poêle et coupés à
l’emporte-pièce.
Entourer d’un cordon du jus clair.
BITOKES
Bitokes à la Russe. — Hacher finement 800 grammes de
viande maigre de bœuf dégraissée et dénervée. Ajouter à ce
hachis, en le travaillant au mortier, 300 grammes de beurre,
15 grammes de sel une pincée de poivre et un soupçon de
muscade.
Diviser la masse en 10 parties du poids moyen de
110 grammes ; les façonner en ovales sur la table
saupoudrée de farine.
Sauter les Bitokes au beurre clarifié et les dresser en
couronne sur un plat rond.
Déglacer le sautoir avec 1 décilitre de crème ; ajouter un
demi-décilitre de sauce Demi-glace ; passer cette sauce sur
les Bitokes et garnir le milieu du plat avec 2 moyens
oignons, ciselés et frits au beurre. — Servir en même temps
une timbale de pommes de terre sautées.
1055
CHATEAUBRIAND
Le Chateaubriand se prend en plein cœur du filet de
bœuf, et se taille le double, parfois le triple du Filet
ordinaire. Cependant, pour son traitement régulier par la
grillade, il est bon de ne pas dépasser le poids moyen de 4 à
500 grammes.
Les opinions les plus fantaisistes ont été émises sur son
accompagnement qui n’est, en réalité, et ne fut jamais,
qu’un genre de sauce Colbert et des pommes de terre cuites
au beurre.
Tombé dans le domaine de la pratique courante, il se sert
aujourd’hui avec toutes les sauces et garnitures usuelles des
Filets et des Tournedos.
FILETS MIGNONS
1056
Les filets mignons de bœuf sont généralement fournis par
les queues de filets de bœuf, parées. On les façonne en
forme de triangles plats.
C’est un excellent moyen d’utiliser les parties du filet
trop minces pour y tailler des Tournedos.
Traitement des filets mignons : Après les avoir
assaisonnés, les tremper dans du beurre fondu et les paner.
— Appuyer légèrement la panure, quadriller la surface avec
le dos du couteau, arroser de beurre fondu et les griller
doucement.
Accompagnements : 1° Toutes GARNITURES DE LÉGUMES. —
2° Sauces BÉARNAISE, CHORON, VALOIS, etc.
Nota. — Tout accompagnement liquide doit être servi à part.
FILETS EN CHEVREUIL
Les filets en chevreuil sont les filets mignons ci-dessus,
piqués d’une rosace de lardons sur le milieu, et mis en
marinade pendant un temps qui est surtout déterminé par la
température ambiante ; temps qui est, de 2 jours en été, et
de 4 jours en hiver.
Traitement : Les filets en chevreuil se sautent à l’huile
fumante après avoir été égouttés et bien épongés. On les
dresse généralement sur croûtons en cœurs, frits ; ou en
turban, en les alternant de croûtons.
1057
Accompagnements ordinaires : 1° SOUBISE BRUNE OU
BLANCHE ; PURÉES DE MARRONS, DE LENTILLES, etc.
2° Sauces : CHEVREUIL A LA FRANÇAISE, POIVRADE,
ROMAINE, CHASSEUR ou toute autre sauce relevée.
KEFTÉDÈS
TOURNEDOS ET MÉDAILLONS
Trop de discussions se sont élevées autour de l’origine du
Tournedos et de son étymologie, sans parvenir à fixer l’une
ni à déterminer l’autre, pour que nous reprenions le sujet
auquel, d’ailleurs ne se prête pas le cadre de cet ouvrage.
Nous établirons simplement qu’on le taille sur le Filet de
bœuf, et du poids moyen de 100 grammes.
1058
Traitement des Tournedos.
Les Tournedos et les Médaillons qui ne sont qu’une
forme du tournedos, se font sauter ou griller.
Il est dans les habitudes de les dresser sur croûtons de
pain frit, ou sur croquettes combinées avec l’un, ou avec les
éléments de la garniture ; ou tout au moins avec des
éléments s’y rapportant directement.
Nous avons exprimé notre opinion sur ces sortes
d’accessoires, et nous n’y reviendrons pas. Pourtant, nous
devons faire observer que, en toute occasion où les
tournedos sont dressés sur croûtons, il est utile que ceux-ci
soient nappés de glace de viande qui forme isolant entre la
viande et le pain, et empêche celui-ci d’absorber le jus qui
s’échappe de celle-là.
En toute occasion où les Tournedos sont sautés, la
sauteuse doit être déglacée avec un jus ou un condiment
liquide en rapport avec leur sauce d’accompagnement s’ils
en comportent, comme : Vin rouge ou blanc, Madère,
cuisson de champignons, essence de truffes, etc.
Dans le Chapitre des Garnitures, page 110, nous avons
exposé une Remarque très importante sur les sauces
applicables aux petites Entrées de viandes de Boucherie. Il
nous semble inutile de la répéter, mais nous en résumons les
points essentiels en disant que : 1° les sauces dérivées de
l’Espagnole, ou la sauce Tomate doivent être exclusivement
réservées pour les préparations comportant comme
garnitures : quenelles, champignons, truffes, crêtes et
1059
rognons, telle la Financière ; ou quand la garniture ne
comporte que l’un de ces éléments.
Et que : 2° d’une façon générale, la Glace de viande
beurrée ou la sauce Chateaubriand sont à adopter pour les
Tournedos garnis de légumes. — Ceci étant bien compris,
nous n’indiquerons la sauce d’accompagnement des
Tournedos que dans quelques cas particuliers.
Nota. — Pour les détails d’apprêts des Garnitures indiquées pour les
Tournedos, on se reportera au besoin au Chapitre des Garnitures.
1060
des saucisses Chipolata grillées ; placer les rondelles
d’aubergine garnies sur chaque tournedos.
1061
Tournedos Béarnaise. — Griller les tournedos et les
dresser sur de minces croûtons frits.
Les entourer avec de petites pommes Château disposées
en bouquets ; border chaque tournedos.d’un cordon de
sauce Béarnaise, après les avoir légèrement nappés de glace
de viande blonde.
— Ou : servir à part la sauce Béarnaise avec un filet de
glace de viande dessus.
1062
Tournedos Berny. — Les tournedos étant marinés à
l’avance, bien les éponger et les sauter à l’huile fumante.
Les dresser sur croquettes de pommes de terre à la Berny,
de forme ronde ; placer une large lame de truffe sur chaque
tournedos.
— Sauce Poivrade légère.
1063
Tournedos à la Brabançonne. — Sauter les tournedos et
les dresser chacun sur une croûte de tartelette, garnie de
petits choux de Bruxelles étuvés au beurre, nappés de sauce
Mornay et glacés — Entourer avec les petites croquettes de
pommes de terre façonnées en forme de palets.
1064
Placer une croûte de tartelette garnie de fondue de
tomates sur chaque tournedos ; les entourer d’une bordure
d’anneaux d’oignons frits, tenus bien croquants.
1065
Tournedos en Chevreuil. — Les tournedos ayant été
marinés le temps voulu, les éponger, les sauter à l’huile
fumante et les dresser sur croûtons.
Napper de sauce Chevreuil à la Française et servir une
purée de marrons à part.
1066
Tournedos Clamart. — Sauter les tournedos et les
dresser chacun sur un croûton en pommes de terre Macaire.
Entourer de croûtes de tartelettes garnies de petits pois à
la française, additionnés de la laitue de cuisson finement
émincée.
1067
Tournedos Cussy. — Sauter les tournedos ; les dresser
sur des fonds d’artichauts garnis de purée de marrons
beurrée et gratinée, ou, hors saison, garnir les fonds avec de
la purée de champignons serrée.
Placer une lame de truffe sur chaque tournedos ; les
entourer de gros rognons de coq roulés dans une sauce
Italienne serrée.
— Sauce Madère claire.
1068
Tournedos à l’Estragon ou à la Chartres. — Sauter les
tournedos ; les dresser directement sur le plat et disposer sur
chacun une palmette en feuilles d’estragon blanchies.
— Jus lié fortement aromatisé à l’estragon.
1069
placer un subric d’épinards sur chaque tournedos. — Ce
dressage peut d’ailleurs être transposé.
— Sauce Chateaubriand.
1070
Border chaque tournedos d’un cordon de sauce
Béarnaise ; placer au milieu un petit fond d’artichaut garni
de toutes petites pommes de terre noisette, cuites au beurre.
Nota. — Au lieu d’être disposée sur les tournedos, la sauce Béarnaise peu
être servie à part.
1071
Tournedos Lackmé. — Sauter les tournedos. — Les
dresser chacun sur une croûte de tartelette garnie de purée
de fèves à la crème ; placer un moyen champignon grillé sur
chaque tournedos.
1072
Tournedos Lorette. — Sauter les tournedos et les
dresser sur croûtons frits.
Les entourer de : toutes petites croquettes de volaille et
de croûtes de tartelettes garnies de pointes d’asperges, liées
au beurre, avec une lame de truffe sur chaque tartelette.
1073
Tournedos Maréchale. — Sauter les tournedos et les
dresser sur croûtons frits.
Placer sur chaque tournedos une large lame de truffe
nappée à la glace de viande ; les entourer de petits bouquets
de pointes d’asperges liées au beurre.
1074
Marquise », couchés à la poche, et légèrement colorés au
four au moment.
1075
Tournedos à la Matignon. — Sauter les tournedos et les
dresser sur croûtons frits.
Déglacer la sauteuse au vin blanc ; ajouter une quantité
relative de glace de viande ; monter au beurre et mélanger
dans ce fonds une fine paysanne composée de : carotte,
céleri, champignons, truffes, bien étuvée au beurre à
l’avance.
Couvrir les tournedos avec cette paysanne et les entourer
d’une bordure de pommes pailles.
1076
l’intérieur de la cocotte, celle-ci doit être bien fermée.
Sauter les tournedos au beurre et les dresser dans la
cocotte, sur les légumes ; mais, seulement à l’instant de
servir.
1077
Tournedos Mirabeau. — Griller les tournedos et les
compléter comme il est indiqué à « l’entrecôte Mirabeau ».
1078
Disposer sur chaque tournedos : une rondelle de jambon
cru, sautée au beurre ; une mince escalope de cervelle,
sautée à la meunière, et un petit champignon grillé sur la
cervelle.
Entourer de sauce Demi-glace, additionnée d’une fine
julienne de champignons et de truffes.
1079
Déglacer la sauteuse au Madère et jus de veau ; lier
légèrement avec de la purée de foie gras ; ajouter un filet de
glace de viande ; compléter avec un peu de beurre et verser
ce coulis autour des tournedos.
1081
au milieu les pommes de terre à la Parisienne.
— Sauce Demi-glace claire.
1082
Tournedos à la Péruvienne. — Griller les tournedos ;
les dresser en turban, et les entourer d’oxalis farcis préparés
à l’avance.
— Sauce Tomate claire.
1083
croûtons frits. Placer une demi-tomate à la provençale sur
chaque tournedos et entourer avec les champignons farcis.
— Sauce Provençale.
1084
Tournedos Roumanllle. — Tailler les tournedos un peu
plus petits que de coutume ; les sauter à l’huile et les
dresser chacun sur une demi-tomate grillée.
Napper de sauce Mornay additionnée d’un peu de purée
de tomate et les glacer vivement.
En sortant les tournedos du four, placer sur chacun une
grosse olive entourée d’un filet d’anchois ; les entourer de
rondelles d’aubergines frites à l’huile et tenues bien
croquantes. On dresse ces aubergines au milieu des
tournedos si le nombre de ceux-ci permet de les disposer en
couronne.
1085
Tournedos Saint-Mandé. — Sauter les tournedos ; les
dresser chacun sur un tampon en pomme Macaire fait dans
le moule à tartelette ordinaire.
Entourer de bouquets de petits pois et de pointes
d’asperges, liés au beurre.
1087
Tournedos Victoria. — Sauter les tournedos ; les dresser
en couronne sur de petites croquettes de volaille rondes et
plates. Placer sur chaque tournedos une demi-tomate
assaisonnée et sautée au beurre.
LANGUE DE BŒUF
La langue de Bœuf s’emploie fraîche ou salée ; mais, lors
même qu’elle doit être servie fraîche, elle gagne à être mise
au sel quelques jours à l’avance.
Pour la faire à l’écarlate, elle est mise dans la saumure
pendant un temps qui est déterminé par sa grosseur et l’état
1088
de la température. (Voir Saumure, Chapitre des Sauces,
Série des Marinades.)
La langue salée se cuit simplement à l’eau ; celle qui est
fraîche est traitée par le Braisage, selon le procédé
ordinaire.
1090
Langue de Bœuf avec Sauces diverses. — Sauces : AUX
CHAMPIGNONS, HACHÉE, MADÈRE, PIQUANTE, ROMAINE,
SOUBISE BRUNE, TOMATE, etc.
1091
1 litre d’eau, colorée en écarlate foncé avec du carmin et du
caramel.
Nota. — La colle ci-dessus remplace avantageusement l’enveloppe de
baudruche carminée.
MUSEAU DE BŒUF
Le Museau de bœuf peut recevoir les mêmes préparations
culinaires que la Langue ; mais il ne s’emploie guère qu’en
salade, après avoir été cuit doucement, pendant 6 heures au
moins, à l’eau légèrement salée et acidulée.
PALAIS DE BŒUF
Le Palais de bœuf qui était très usité dans l’ancienne
cuisine est, pour ainsi dire, complètement négligé par la
cuisine moderne, sauf en quelques endroits.
Traitement. — Après l’avoir fait dégorger assez
longuement, le blanchir ; puis, l’égoutter, le rafraîchir et
enlever la peau.
Le mettre en cuisson dans un Blanc très léger et le cuire
doucement, pendant 4 heures au moins.
1092
Attereaux de Palais de Bœuf. — Procéder comme il est
indiqué pour les « Attereaux de ris de veau ».
1093
Palais de Bœuf en Paupiettes. — Les préparer comme
celles de bœuf. — Les mêmes formules leur étant
applicables, voir Paupiettes de bœuf.
PALERON
Le Paleron est la partie charnue de l’épaule, ou palette. Il
s’emploie comme pièce bouillie, comme élément auxiliaire
de Daubes, ou il se traite comme la Pointe de Culotte.
1094
Les pièces bouillies s’accompagnent généralement de
leurs légumes de cuisson, ou de purées quelconques, de
légumes verts ou secs, farinages, etc.
PIÈCES DE BŒUF
Pièce de Bœuf à la Bourguignonne. — La piquer
transversalement avec de gros lardons ; la mariner au
cognac 2 ou 3 heures à l’avance.
Après l’avoir épongée, la rissoler au beurre sur toutes ses
faces ; puis, mouiller à hauteur avec vin rouge, jus de veau
et 2 décilitres de sauce Espagnole par litre de mouillement.
— Ajouter bouquet garni, épluchures de champignons et
cuire au four.
Aux deux tiers de la cuisson, changer la pièce de
casserole, l’entourer d’une garniture « à la
Bourguignonne » ; passer la sauce sur le tout et compléter la
cuisson.
1095
Ficeler ; marquer en braisage ; mouiller assez
abondamment et cuire la pièce en la tenant un peu ferme.
La refroidir sous presse ; puis, parer le tour et enlever la
viande de l’intérieur, en laissant une épaisseur d’un
centimètre et demi dans le fond et sur les côtés.
Paner le tour à l’œuf et à la mie de pain mélangée de
Parmesan râpé ; asperger de beurre fondu ; mettre au four
assez chaud pour transformer en croûte bien colorée
l’enveloppe d’œuf et de mie de pain.
D’autre part ; émincer finement la viande retirée de
l’intérieur, et y joindre : tranches de langue écarlate ;
escalopes de ris de veau braisé ou ris d’agneau ; escalopes
de filets de lapereau ; champignons, etc.
Couvrir le tout de sauce Demi-glace, Italienne,
Périgueux, ou autre en rapport ; chauffer et verser cette
garniture dans la caisse dressée sur le plat de service.
1096
Pièce de Bœuf à la Flamande. — Larder la pièce ; la
braiser selon le mode ordinaire et la glacer au dernier
moment.
Dresser et entourer de la garniture à la Flamande.
— Servir à part le fonds de braisage dégraissé, passé et
réduit.
1097
le fonds de braisage passé au chinois et dégraissé ;
compléter doucement la cuisson.
Dresser la pièce ; l’entourer avec la garniture disposée en
bouquets autour ; saucer avec lé fonds réduit en Demi-
glace.
1098
À moitié de la cuisson, ajouter : 1 kilo d’oignons
émincés, sautés au beurre et 100 grammes de riz ; compléter
la cuisson.
Retirer la pièce ; passer oignons et riz à l’étamine ; puis,
parer la pièce, la détailler en tranches régulières et la
reformer sur le plat de service, en intercalant chaque
tranche d’une cuillerée de la purée d’oignon.
Couvrir la pièce avec le reste de la purée ; saupoudrer la
surface de 2 cuillerées de mie de pain, frite au beurre ;
arroser de beurre fondu et gratiner vivement.
PLAT-DE COTE
Le plat-de-côte est le plus ordinairement usité pour la
marmite. On peut aussi le mettre au sel pendant quelques
jours et le traiter simplement à l’eau, avec addition
d’aromates.
Les garnitures et sauces suivantes conviennent au Plat-
de-côte bouilli :
1099
Garnitures de : CHOUCROUTE — CHOUX BRAISÉS — CHOUX
ROUGES — CHOUX DE BRUXELLES.
POITRINE DE BŒUF
Elle admet les mêmes traitement et accompagnement que
le Plat-de-Côte. Salée et servie, soit chaude, soit froide,
c’est une des meilleures préparations de la cuisine
bourgeoise.
QUEUE DE BŒUF
Indépendamment de son emploi comme élément de base
du Potage Ox-Tail, la queue de bœuf se prête aux
préparations suivantes :
1100
Queue de Bœuf à la Cavour. — Disposer la queue,
tronçonnée, sur un fonds d’aromates et de couennes de lard,
blanchies ; faire suer au four pendant un quart d’heure.
Mouiller d’un peu de fonds brun ; laisser tomber à glace ;
puis, compléter le mouillement avec deux tiers de fonds
brun et un tiers de vin blanc.
Cuire très doucement jusqu’à ce que les chairs se
détachent bien des os, soit pendant 3 heures et demie à
4 heures.
Retirer alors les tronçons dans un sautoir ; les couvrir
avec le fonds de cuisson passé, dégraissé et lié à l’arrow-
root ; ajouter une quantité relative de petits champignons
cuits et laisser mijoter doucement pendant un quart d’heure.
Dresser tronçons et garniture dans une bordure en purée
de marrons, liée aux jaunes d’œufs et pochée au four.
NOTA. — Une variante de cette méthode consiste à dresser queue et garniture
dans une cocotte, et à servir à part une purée de marrons.
1102
Recoudre la queue ; l’emballer comme une galantine et la
cuire doucement pendant 3 heures, comme un bœuf bouilli.
Ensuite, après l’avoir déballée, la marquer sur fonds
d’aromates ; mouiller avec la quantité nécessaire de sa
cuisson et finir de la cuire en la braisant doucement.
Glacer finalement ; passer, réduire la cuisson et la lier à
l’arrow-root.
— La queue de Bœuf farcie s’accompagne de toutes
garnitures de légumes, purées et sauces, qui conviennent
aux grosses pièces de Bœuf.
1103
partir et écumer comme une marmite ; cuire doucement
ensuite pendant 2 heures.
Au bout de ce temps ajouter : 1 petit chou pommé, divisé
en quartiers et blanchi ; 10 petits oignons ; 2 petites carottes
et 2 petits navets tournés en grosses olives ; laisser cuire
encore pendant 2 heures.
Dresser les tronçons en couronne sur un plat creux ;
disposer la garniture de légumes au milieu ; entourer avec
des saucisses chipolatas grillées et l’oreille de porc détaillée
en lanières. — Servir à part une timbale de pommes de terre
à l’Anglaise.
ROGNON DE BŒUF
Le rognon de bœuf ne s’emploie que sauté. —
Cependant, en Angleterre il sert à la préparation des Steaks
and Kidneys pies et des Puddings, dont on trouvera les
formules plus loin, aux « Préparations diverses du bœuf ».
1104
Principe de traitement. — Dénerver le rognon, le
dégraisser et le détailler en lames pas trop minces.
S’il semble provenir d’une bête vieille, il est prudent de
le plonger à l’eau bouillante un instant, de l’égoutter et
l’éponger aussitôt. Le sauter au beurre, à feu vif, en le
tenant vert-cuit ; puis le verser dans une passoire pour
laisser égoutter le sang qui, portant une odeur alcaline, doit
être jeté.
Déglacer le sautoir avec un élément en rapport avec la
préparation, soit : vin rouge ou blanc, Madère, cuisson de
champignons, etc. ; ajouter au déglaçage réduit 1 décilitre et
demi de la sauce adoptée ; laisser bouillir pendant quelques
instants et passer au chinois.
Sauter les rognons dans cette sauce avec la garniture que
comporte la préparation ; compléter finalement, et toujours
hors du feu, avec 50 à 60 grammes de beurre.
NOTA. — Considérer comme un principe absolu que, aussitôt le rognon dans
la sauce, l’ébullition ne doit plus se faire sentir, sinon il devient coriace.
1105
— Mélanger le rognon dans cette sauce et dresser en
timbale.
1106
TÊTE D’ALOYAU
C’est l’extrémité de la culotte de bœuf, et elle se trouve
détachée de celle-ci quand on détaille le bœuf de façon à
laisser le filet tout entier après l’aloyau. On la braise comme
la culotte, mais elle est surtout le véritable élément des
Rumpsteaks.
En France, on sert généralement sous ce nom des
morceaux épais de Contrefilet, ce qui est une erreur, car
« Rumpsteak » veut dire « tranche de Rump. » Or, Rump est
précisément la traduction anglaise de « Tête d’aloyau ». —
Le rumpsteak peut être grillé ou sauté ; mais, dans un cas
comme dans l’autre, il doit être saisi.
Toutes les formules des Entrecôtes, Biftecks et Filets lui
sont applicables. En Angleterre, pays d’origine du
Rumpsteak, on le sert surtout grillé ou étuvé.
1107
Rumpsteak Grand’Mère, ou Chez-Soi. — Le
rumpsteak étant bien coloré au beurre, l’entourer de
pommes de terre tournées en grosses olives, de petits
oignons glacés et de lardons ; finir de cuire le tout
ensemble.
Déglacer la casserole au moment avec une cuillerée de
consommé ; dresser le rumpsteak avec la garniture autour ;
ajouter dessus une pincée de persil haché et un filet de jus
de citron.
NOTA. — Quelques praticiens bien avisés ont substitué à l’extravagante
dénomination de « Chez Soi », celle de « Grand’mère », qui prête assurément
moins à la raillerie et qui a, en plus, l’excuse de la logique.
TRIPES
Elles comprennent le Gras-Double et les Tripes
proprement dites, bien que la partie qui fournit le premier,
contribue à la composition des secondes.
Le gras-double est fourni par une seule partie de ces
abats du bœuf, qui est la panse. On le trouve généralement
tout cuit, mais au cas où l’on devrait le traiter, il y a
simplement à le cuire à l’eau salée, pendant 5 heures, en
maintenant celle-ci en légère ébullition.
1108
GRAS-DOUBLE
Gras-double en Blanquette à la Provençale. — Faire
revenir 2 gros oignons émincés avec 100 grammes de lard
râpé. — Saupoudrer d’une forte cuillerée de farine ; cuire
celle-ci un instant et mouiller de trois quarts de litre de
bouillon.
Ajouter 1 kilogramme de gras-double cuit, coupé en
carrés de 5 centimètres de côté ; une pincée de sel, un peu
de poivre, un bouquet garni ; cuire doucement, à couvert,
pendant 1 heure.
Lier au moment avec 4 jaunes d’œufs ; finir avec
1 gramme de basilic pilé avec 25 grammes de lard gras, le
jus d’un demi-citron, une pincée de persil haché et dresser
en timbale.
1109
— Dix minutes avant de servir, compléter avec une
pointe d’ail broyé et 100 grammes de queues de
champignons crus, émincées et sautées au beurre.
— Dresser en timbale et saupoudrer de persil haché.
1110
— Servir à part une sauce Vinaigrette ou une sauce
Gribiche.
1111
Une autre erreur à signaler, est celle qui consiste à servir
les Tripes en ustensiles d’argent, ce qui est aussi illogique
que de dresser un chaud-froid sur un plat en terre ordinaire.
En raison de leur caractère simple, les Tripes doivent être
servies en terrines de grès ou de faïence, qui conservent
mieux la chaleur et l’attention doit se porter, non pas sur
l’élégance de la présentation, mais sur le meilleur moyen
pratique pour qu’elles soient dégustées brûlantes.
1112
Les proportions de mouillage peuvent varier, selon la
forme de l’ustensile que l’on emploie ; mais, dans tous les
cas, les tripes doivent être mouillées à hauteur.
TRAITEMENT ET CUISSON DES TRIPES. — Prendre une
casserole ou une braisière où la tripe puisse tenir juste ;
déposer dans le fond carottes, oignons, assaisonnement et
les 4 pieds, désossés et tronçonnés en morceaux moyens.
Ajouter les tripes, en plaçant le bouquet au milieu ; ranger
sur celles-ci les os des pieds, éclatés en deux sur la
longueur, des plaques de graisse de bœuf épaisses de
3 centimètres et bien dégorgées, puis le mouillement.
Couvrir l’ustensile avec une épaisse couche de pâte assez
ferme (farine détrempée à l’eau chaude) et mettre au four.
Quand cette pâte est bien cuite, soit au bout de 2 heures
environ, l’ustensile est fermé avec son couvercle. — Temps
de cuisson à four moyen : 10 heures.
En défournant, on retire le couvercle de pâte, ainsi que
les os, graisse, carottes, oignons et bouquet. Les tripes sont
alors rangées en terrines, et le jus, dégraissé à nouveau, est
passé dessus.
La double enveloppe de graisse et de pâte n’a pour but
que d’empêcher une évaporation trop rapide, qui est
toujours à craindre si la cuisson est traitée dans un four de
chaleur variable, et de conserver la blancheur des tripes.
Elle est parfaitement inutile quand on dispose d’un four
dont la chaleur est régulièrement décroissante, et des
1113
terrines spéciales de forme sphérique aplatie, qui n’ont
qu’une petite ouverture.
NOTA. — Les tripes doivent être cuites en terrines spéciales et dans un four
de boulanger ou de pâtissier. Nous n’avons indiqué la cuisson en casserole que
pour le cas où l’on ne pourrait disposer de terrines spéciales pour l’apprêt, et de
four pour la cuisson.
1114
maigre de bœuf.
Assaisonner de 10 grammes de sel, 1 gramme de poivre
et un peu de muscade ; ajouter une cuillerée d’oignon et une
pincée de persil, hachés.
Tapisser le tour d’un plat anglais à tarte avec ces
escalopes ; disposer au milieu 400 grammes de pommes de
terre tournées en olives ; rabattre dessus les bords des
escalopes et mouiller d’eau juste à couvert.
Autour des bords du plat légèrement mouillés, coller une
bande de pâte à foncer, pour faciliter la soudure du
couvercle ; couvrir avec une abaisse de pâte à foncer ou de
feuilletage ; souder ; décorer avec des détails de même
pâte ; dorer et rayer.
Temps de cuisson à four de chaleur moyenne : 1 heure
trois quarts à 2 heures si les escalopes sont prises sur le
filet ; 2 heures et demie si la viande provient d’une autre
partie du bœuf.
1115
'Beefsteak Pudding’(Pudding de Biftecks). — Pâte pour
le Pudding. — Détremper 1 kilogramme de farine avec
600 grammes de graisse de rognon de bœuf hachée, une
forte pincée de sel fin et environ 2 décilitres d’eau.
— Tenir cette pâte très ferme.
Préparation du Pudding. — Avec cette pâte dont une
petite partie sera réservée pour fermer le Pudding, foncer un
moule à fond rond, beurré, ou un bol à pudding anglais.
Ce bol spécial est sans pied, et il a un rebord saillant qui
permet d’attacher facilement la serviette.
Détailler en escalopes 1 kilo 500 de bœuf, comme pour le
Beefsteak-pie et assaisonner de même. Remplir moule ou
bol foncé avec ces escalopes, en les disposant par couches ;
mouiller à couvert avec de l’eau ; recouvrir avec la pâte
réservée, abaissée, et soudée sur les bords de l’ustensile.
Poser sur le Pudding le milieu d’une serviette beurrée ;
retourner l’ustensile pour attacher celle-ci derrière le bord
saillant du bol, et la nouer également dessus.
Mettre le Pudding à l’eau bouillante, ou à l’autoclave à
100 degrés.
Temps de cuisson : 3 heures si les escalopes sont prises
sur le filet ; 4 heures si elles proviennent d’une autre partie
du bœuf.
— Au moment de servir, déballer le Pudding et dresser le
bol sur serviette.
1116
Beefsteak and Kidney Pudding (Pudding de Biftecks et
de rognons). — Procéder comme ci-dessus, en remplaçant
la moitié du bœuf par des rognons détaillés en grosses
escalopes.
CARBONADES A LA FLAMANDE
Détailler en escalopes minces et courtes 1 kilo 200 de
viande maigre de bœuf (hampe ou paleron).
Assaisonner de sel et de poivre, et faire colorer vivement
ces escalopes avec de la graisse de marmite, clarifiée.
En même temps, faire colorer au beurre 5 gros oignons
émincés.
Ranger dans une casserole escalopes et oignons, par
couches alternées, et en mettant un bouquet garni dans le
milieu.
Déglacer la sauteuse des escalopes avec 1 bouteille de
bière (Lambic vieux, de préférence) ; ajouter la même
quantité de fonds brun, faire la liaison avec 100 grammes de
roux brun, compléter avec 50 grammes de cassonade ou de
sucre en poudre ; passer cette sauce sur les Carbonades.
1117
Couvrir et cuire doucement au four pendant 2 heures et
demie à 3 heures.
NOTA. — Les Carbonades se servent telles, c’est-à-dire avec l’oignon
dedans ; mais celui-ci peut être passé à l’étamine, selon le goût des convives.
CHŒSELS A LA BRUXELLOISE
Faire revenir 150 grammes d’oignon ciselé avec
150 grammes de graisse de rôti purifiée ; ajouter 1 queue de
bœuf tronçonnée et 2 ris de génisse ; laisser revenir tout
doucement pendant environ trois quarts d’heure.
À ce moment, retirer l’oignon et le mettre de côté ;
adjoindre au ragoût 1 kilo de poitrine de veau détaillée en
morceaux, laisser revenir encore pendant une demi-heure,
puis ajouter un rognon de bœuf dénervé coupé en gros
morceaux. Lorsque celui-ci est bien raide, mouiller de
3 décilitres de Lambic, assaisonner de 12 grammes de sel et
d’une pointe de Cayenne, et remettre les oignons ainsi
qu’un bouquet garni.
— Laisser cuire doucement pendant une demi-heure ;
ajouter alors les Choesels et un ris de veau, paré et escalopé.
Compléter le mouillement avec 1 bouteille de Lambic,
5 décilitres de cuisson de champignons, et continuer la
cuisson pendant 1 heure et demie.
— Un quart d’heure avant de servir, ajouter encore :
6 pieds de mouton cuits et coupés en deux, 10 Fricadelles
1118
du poids de 60 grammes l’une (Voir plus loin Fricadelles),
et 500 grammes de champignons cuits.
— Au moment de servir, lier légèrement le fonds à la
fécule et mettre au point avec un verre de Madère.
DAUBE
Procédé type : Détailler en escalopes épaisses 1 kilo
500 de culotte de bœuf ou de paleron maigre ; piquer
transversalement chaque escalope avec un lardon roulé dans
du persil haché, mélangé d’une pointe d’ail broyé.
Assaisonner de 12 grammes de sel et 2 grammes de
poivre ; saupoudrer d’échalotes hachées ; mariner pendant
2 heures avec 1 bouteille de vin rouge et un bouquet garni.
Éponger ensuite les escalopes et. les faire colorer des
deux côtés, à la poêle, avec de bonne graisse.
Les ranger dans une casserole ou daubière en terre, de
dimensions justement proportionnées et foncée de bardes de
lard ; ajouter marinade et bouquet garni ; couvrir l’ustensile
et le luter au repère en laissant une toute petite ouverture
pour l’échappement de la vapeur.
Cuire doucement au four pendant 4 heures. — Servir tel
quel, après avoir retiré le bouquet garni.
1119
Daube à la Provençale. — Détailler en gros carrés 1 kilo
500 de Tranche, Paleron et Gîte à la noix ; les traverser d’un
lardon comme ci-dessus et les mariner avec 1 bouteille de
vin blanc, 1 décilitre de Cognac et 2 cuillerées d’huile.
Prendre un ustensile en terre de contenance justement
proportionnée, pour contenir les éléments de la daube.
Disposer dedans les morceaux marinés ; par couches
alternées de : couennes de lard blanchies, détaillées en
petits carrés ; lard de poitrine en dés, blanchi ; carottes
coupées en minces rondelles ; champignons crus et oignons
hachés ; tomates concassées ; ail broyé ; fragments de thym
et de laurier ; olives noires dénoyautées.
Au centre des couches de viande et de condiments :
ajouter 2 bouquets de persil contenant chacun un fragment
d’écorce d’orange sèche. — Ajouter la marinade ;
compléter avec 3 décilitres de jus de veau ; couvrir et luter
l’ustensile.
— Temps de cuisson au four de chaleur moyenne : 6 à
7 heures.
Au moment de servir, dégraisser le jus et retirer les
bouquets.
ÉMINCÉS
Les Émincés se font de préférence avec les viandes rôties
et braisées de desserte, comme : Aloyau, Contrefîlet, Filet.
1120
Principe de traitement : Détailler les viandes en tranches
excessivement minces ; les ranger sur le plat de service et
les couvrir avec la sauce ou la garniture bouillante qui leur
est destinée.
Dans aucun cas, les émincés provenant de viandes rôties,
ne doivent subir d’ébullition, celle-ci ayant pour effet
immédiat de durcir la viande et de la rendre coriace.
Ces genres d’émincés peuvent, à la rigueur, être
réchauffés dans la sauce ou la garniture, mais à la condition
absolue que celle-ci ne bouille pas.
— Il est d’usage, pour tout Émince dont la sauce
d’accompagnement est à réduction de vinaigre, de border le
plat avec des détails de cornichons.
1121
Dresser autour, en couronne, les tranches de viande
chauffées sans bouillir dans une sauce Duxelles claire ; les
couvrir avec cette sauce sans toucher le gratin d’oignons.
ESTOUFFADE
1° Détailler en morceaux carrés du poids moyen de
100 grammes : 600 grammes de Paleron ; autant de chair de
côtes couvertes entrelardée.
Faire revenir au beurre 250 grammes de lard maigre
coupé en dés et blanchi ; l’égoutter. Dans la même graisse,
1122
mettre à revenir les morceaux de bœuf et 3 oignons moyens,
partagés en quartiers.
Ajouter 1 gousse d’ail broyée, 12 grammes de sel,
2 grammes de poivre et saupoudrer de 2 moyennes
cuillerées de farine. Faire roussir celle-ci en remuant ; puis,
mouiller d’une bouteille de vin rouge et d’un litre de fonds
brun ; faire partir en ébullition, ajouter un bouquet garni ;
couvrir et cuire au four pendant 2 heures et demie à
3 heures.
2° Renverser le tout sur un tamis placé au-dessus d’une
terrine. Recueillir morceaux de bœuf et lardons dans un
sautoir ; leur adjoindre 250 grammes de champignons crus,
coupés en quartiers et sautés au beurre.
— Laisser reposer la sauce pendant un quart d’heure pour
que la graisse remonte à la surface ; la dégraisser et la
mettre au point de consistance, soit en la réduisant si elle est
trop claire, soit en la relâchant avec un peu de fonds si elle
est trop épaisse.
La passer sur l’Estouffade et laisser mijoter encore
pendant un bon quart d’heure avant de servir.
1123
3° Augmenter la garniture finale de 250 grammes
d’olives dénoyautées.
FRICADELLES
Fricadelles avec viande crue. — Hacher 800 grammes
de viande maigre de bœuf, dénervée et dégraissée, avec :
500 grammes de beurre ; 350 grammes de mie de pain
trempée et bien pressée ; 4 œufs entiers ; 25 grammes de
sel, une petite pincée de poivre et un peu de muscade.
Ajouter 125 grammes d’oignons hachés, passés au beurre,
et bien mélanger le tout.
Diviser la composition en parties du poids de
100 grammes ; les façonner en forme de palets, sur la table
saupoudrée de farine.
Faire bien colorer des deux côtés, au beurre ou à la
graisse et finir de cuire au four.
— Les Fricadelles s’accompagnent d’une purée de
légumes quelconque ; ou d’une sauce relevée comme sauce
Piquante ou sauce Robert.
Fricadelles avec viande cuite. — Hacher 1 kilo de chair
cuite de bœuf et lui mélanger : 400 grammes de purée de
pommes de terre au naturel ; 2 gros oignons hachés
et]passés au beurre ; 1 forte cuillerée de persil haché ;
2 œufs entiers et assaisonnement.
Façonner les Fricadelles de mêmes poids et forme que
celles cidessus ; les faire bien colorer à la graisse ou au
1124
beurre et les compléter au four.
Ces Fricadelles s’accompagnent des purées et sauces qui
conviennent à celles faites avec de la viande crue.
1125
chair de côtes découvertes ou de paleron. Faire revenir ces
morceaux à feu modéré et jusqu’à ce que les oignons aient
pris une teinte blonde, avec 125 grammes de saindoux, et
200{{lié}grammes d’oignons coupés en gros dés.
Assaisonner de 10 grammes de sel et d’une-demi cuillerée à
café de Paprika. Quand les morceaux sont bien revenus
ajouter 500 grammes de tomates pelées, coupées en
quartiers, et 1 décilitre d’eau. Couvrir et cuire au four
pendant 1 heure et demie. Au bout de ce temps, compléter
avec 2 décilitres d’eau et 600 grammes de pommes de terre
coupées en quartiers ; continuer la cuisson au four en
arrosant de temps en temps le dessus du Goulash ; laisser
cuire jusqu’à réduction complète du mouillement.
— Dresser en timbale quand il est à ce point.
1126
Cuire au four pendant 2 heures et demie environ. —
Dresser en timbale et servir à part des pommes de terre
nature.
HACHIS
Culinairement, on ne doit pas comprendre le mot
« hachis » dans son sens littéral, c’est-à-dire sous celui de
viande hachée finement. Ici, le hachis est représenté plutôt
par un fin salpicon.
Les Hachis suivent le principe de traitement des Émincés,
et pour les mêmes raisons. La viande qui les compose ne
doit donc, dans aucun cas, bouillir dans la sauce lorsque le
hachis est préparé avec une viande rôtie.
1127
Leur liaison se fait ordinairement avec de la sauce Demi-
glace bouillante, dans les proportions de 2 décilitres et demi
par kilo de viande convertie en hachis.
1128
Hachis en Coquilles au Gratin. — Disposer le hachis
dans des coquilles bordées d’un cordon d’appareil à pomme
duchesse, couché à la poche munie d’une grosse douille
cannelée ; lisser la surface en dôme, saupoudrer de
chapelure, arroser de beurre fondu et gratiner à four vif.
NOTA. — Pour ces coquilles, le gratin peut être obtenu en saupoudrant
directement le hachis de chapelure, mais il est recommandable de le napper
d’abord très légèrement de sauce Duxelles serrée.
1129
Hachis Parmentier. — Cuire au four de belles pommes
de terre Hollande ; lever un morceau d écorce sur le dessus
et retirer la pulpe. Écraser cette pulpe avec une fourchette et
la sauter au beurre comme une pomme Macaire.
Mélanger à cette pulpe sautée : le même poids de viande
coupée en tout petits dés ; 3 cuillerées d’oignon haché, cuit
au beurre ; une pincée de persil haché et un filet de vinaigre.
Emplir les écorces de pommes avec cette préparation ;
puis l’arroser à plusieurs reprises de sauce Lyonnaise passée
à l’étamine, et en mettre autant que le hachis en pourra
absorber.
Rapporter sur l’ouverture le morceau d’écorce enlevé ;
ranger les pommes garnies sur une plaque et les passer au
four pendant dix minutes.
— Dresser les pommes sur serviette en les sortant du
four.
1130
préparer aussi avec une seule, soit Filet ou Roastbeef.
Pour 1 kilo de hachis, ajouter : 125 grammes de raisin de
Corinthe et de Smyrne, par moitié ; 2 œufs entiers ;
2 cuillerées à bouche de gelée de groseille ; sel, poivre et
une prise de poudre de gingembre.
Disposer cette composition sur une mince abaisse de
rognures de feuilletage ; recouvrir d’une seconde abaisse ;
souder et relever les bords en bourrelets, ou les parer et les
chiqueter ; dorer, rayer à la fourchette et cuire à four de
chaleur moyenne pendant 35 minutes environ.
— Servir en même temps un jus de veau à la gelée de
groseille ; soit 1 décilitre et demi de très bon jus additionné
de 3 cuillerées de gelée de groseille, dissoute.
PAUPIETTES
Les paupiettes se composent d’escalopes prises sur la tête
du Contrefilet, et du poids de 100 à 110 grammes. Ces
escalopes doivent être aplaties suffisamment pour avoir
10 centimètres de long sur 5 centimètres de large. — Après
avoir étalé sur l’une des faces une couche de hachis
ordinaire de porc, passé au tamis et additionné de fines
herbes ; on les roule sur elles-mêmes en forme de bouchon
et on les maintient en forme, en les entourant de quelques
tours de ficelle fine. Elles sont ensuite enveloppées d’une
barde de lard.
1131
Ces Paupiettes sont disposées sur un fonds d’aromates ;
braisées selon le procédé ordinaire et glacées en dernier lieu
avec leur fonds de cuisson, après avoir retiré les bardes qui
avaient pour but de les empêcher de sécher pendant leur
cuisson.
1132
un hachis de céleris braisés, lié à la sauce Demi-glace
réduite ; saupoudrer de chapelure fine, arroser de beurre
fondu et faire gratiner.
Dresser autour de ce gratin les paupiettes braisées et
glacées.
Nous dirons donc simplement, pour la terminer, que toutes les garnitures,
purées et sauces, qui conviennent aux viandes braisées leur sont applicables.
1133
PRESSED-BEEF
Le Bœuf salé sert aussi à préparer le « Pressed-beef » ;
mais pour celui-ci on prend de la poitrine de bœuf, laquelle
est cuite comme le bœuf salé. — Après cuisson, elle est
coupée en gros morceaux de la dimension du moule ou elle
doit être pressée. Ce moule est généralement de forme
carrée ou rectangulaire.
Les morceaux étant disposés dans le moule en les
superposant, sont soumis à l’action d’une forte presse, ou
chargés de poids très lourds ; on les laisse refroidir ainsi.
Lorsque le Pressed-Beef est bien froid, il est démoulé,
bien paré et entièrement glacé avec une composition de
gélatine, tenue ferme, et colorée en rouge brun avec un
mélange de carmin et de caramel.
1134
DEUXIÈME SÉRIE
VEAU
AMOURETTES ET CERVELLES
Nous classons ces deux articles ensemble, en raison de
leur similitude, et parce que les mêmes formules leur sont
applicables.
Leur traitement préalable, ou cuisson, est exactement
celui des Amourettes et Cervelles de Bœuf.
1135
4 cuillerées de coulis d’écrevisse ; 3 queues d’écrevisses par
personne ; et les deux tiers des tronçons d’amourettes.
Dresser en timbale ; couvrir le macaroni avec le reste des
tronçons d’amourettes ; napper légèrement ceux-ci de coulis
d’écrevisse.
1136
séchées, en les alternant avec de larges lames de
champignons ; couvrir de sauce Allemande et tirer un filet
de glace de viande sur celle-ci.
1137
beurre fondu et griller doucement.
1138
PAIN — A LA POULETTE — SOUFFLÉS — SUBRICS — TIMBALES
— VILLEROY.
CARRÉ DE VEAU
Le Carré de veau se sert rarement entier. Quand il est
servi ainsi, il est seulement raccourci et débarrassé des os de
l’échine pour la facilité du détail, entièrement bardé, puis
rôti ou braisé. — Dans certains cas, on pique la noix sur
toute la longueur, après l’avoir bien dénervée.
Le Carré de veau peut s’accompagner de toutes les
garnitures indiquées à la « Noix de Veau ».
1139
En toutes occasions, le plat où est dressé le Carré doit
être bordé de croûtons de gelée correctement taillés.
CŒUR DE VEAU
Cœur de Veau à la Bourgeoise. — Faire colorer bien
également le cœur avec de la graisse de rôti purifiée ; le
traiter ensuite, toutes proportions gardées, comme la « Pièce
de Bœuf à la Bourgeoise ».
1140
COTES DE VEAU
— Les Côtes de veau peuvent être grillées ou sautées ;
mais, dans la généralité des cas, on doit préférer la seconde
méthode.
Le déglaçage de l’ustensile où ont cuit les côtes est
rigoureusement nécessaire, pour les raisons que nous avons
expliquées précédemment. Ce déglaçage dont nous avons
indiqué le but et Futilité se fait avec un liquide en rapport
avec la sauce d’accompagnement et s’ajoute à cette sauce,
qui est le plus souvent une Demi-glace beurrée. — Mais
l’accompagnement qui leur convient mieux, est une « Glace
de veau blonde », additionnée du déglaçage réduit et
légèrement montée au beurre.
— Dans l’article « Modes d’apprêts divers », nous
résumons les dénominations des diverses préparations
applicables aux Côtes de veau, qui ont été indiquées dans la
Série des Tournedos, en observant toutefois que le dressage
des Côtes de veau n’admet pas de croûtons.
Les différentes garnitures indiquées pour la Noix de veau
leur conviennent également.
Nous ne donnons donc ici que les formules les
concernant plus particulièrement, en prenant pour base une
côte au nombre.
1141
Côte de veau au Basilic. — Sauter la Côte au beurre. —
Déglacer au vin blanc ; ajouter 1 cuillerée de glace de veau
et compléter, hors du feu, avec 25 grammes de Beurre de
basilic.
Dresser la côte et la napper avec cette sauce.
1142
Côte de veau en Cocotte. — Assaisonner la côte et la
sauter au beurre dans une cocotte. — Ajouter : 6 petits
oignons colorés au beurre, 100 grammes de pomme de terre
tournées en olives, 2 champignons crus coupés en quartiers
et un filet de jus de veau.
Compléter la cuisson à couvert et servir dans la cocotte.
1143
Lorsqu’elle est cuite, la parer à vif sur les deux faces
pour que le cloutage apparaisse nettement. — Dresser et
entourer d’une garniture Financière.
1145
pois et une autre garnie de haricots verts en losanges, liés au
beurre. Entourer d’un cordon de jus légèrement lié.
1146
Côte de veau Orléanaise. — Sauter la côte au beurre ; la
dresser avec une petite timbale de chicorée liée et pochée
dans un moule à dariole. Entourer avec le jus de déglaçage.
Servir à part une timbale de pommes de terre à la Maître-
d’hôtel.
1147
Côte de veau Périgourdine. — Sauter la côte au beurre ;
l’éponger et la garnir des deux côtés d une petite couche de
fin hachis de porc passé au tamis, additionné d’un tiers de
purée de foie gras et de truffe hachée.
Envelopper la côte de crépine ; l’arroser de beurre fondu
et la griller doucement. Dresser et entourer d’un cordon de
sauce Périgueux.
1148
Côte de veau Provençale. — Sauter la côte au beurre,
d’un côté seulement. La garnir, du côté sauté, d’appareil à
la Provençale ; lisser celui-ci en dôme et saupoudrer la
surface de fromage râpé. (Pour cet appareil, voir Série des
Appareils et préparations, Chapitre des Garnitures.)
Remettre la côte dans la casserole et compléter sa cuisson
au four, en assurant en même temps le glaçage de l’appareil.
— Dresser, et entourer d’un cordon de sauce Provençale, ou
servir cette sauce à part.
1149
Côte de veau Vert-pré. — Assaisonner la côte et la
griller doucement. — Dresser et couvrir d’une cuillerée de
Beurre à la maître-d’hôtel ramolli ; entourer d’un bouquet
de pommes pailles et d’un bouquet de cresson.
1150
et sautée au beurre. Entourer d’un cordon de sauce Zingara
B.
1151
tremper l’ustensile dans de l’eau tiède et renverser la côte
sur un plat bien froid.
ÉPAULE DE VEAU
Épaule de veau farcie. — L’épaule étant désossée, battre
les chairs de l’intérieur ; les assaisonner ; garnir la surface
d’une couche de farce composée de : moitié chair à
saucisses fine, un quart de farce gratin, un quart de farce de
veau ordinaire additionnée de 25 grammes de champignons
crus hachés, deux pincées de persil et une pincée de
ciboulettes, hachés.
Rouler et ficeler l’épaule ; la braiser selon le procédé
ordinaire. Envoyer en même temps une Purée de légumes
quelconque ou un farinage et le jus provenant du braisage,
dégraissé et servi en saucière.
FILET DE VEAU
Le Filet de veau est parfois confondu sur les menus avec
la Longe dont il se différencie pourtant d’une façon bien
nette. Ce filet se trouve placé sous la selle, de chaque côté
1153
de l’échine, et correspond exactement au filet de bœuf ;
tandis que, dans le veau, la Longe est l’équivalent de
l’Aloyau du bœuf.
1154
Filet de veau Orloff. — Parer ; dénerver ; envelopper le
filet de minces bardes de lard et le braiser.
En temps voulu avant de servir, détacher le dessous en
semelle, ou tranche mince ; détailler le filet en escalopes
régulières ; le reformer sur la semelle détachée, en
masquant chaque escalope de purée Soubise et en
intercalant une belle lame de truffe entre chaque escalope.
Napper entièrement le filet, ainsi reformé, d’une mince
couche de purée Soubise ; le couvrir ensuite de sauce
Mornay et le glacer vivement.
1155
Sicilienne) ; saupoudrer de mie de pain ; arroser de beurre
fondu et colorer au four.
— Servir à part le fonds de poêlage, dégraissé et passé.
1156
FOIE DE VEAU
Foie de veau à l’Anglaise. — Détailler le foie en
tranches du poids moyen de 110 grammes. Assaisonner ces
tranches ; les passer dans la farine et les sauter au beurre ou
les griller.
Dresser en alternant les tranches de foie d’une belle
tranche de Bacon sautée ou grillée ; arroser avec le beurre
de cuisson, ou du Beurre noisette si les tranches de foie ont
été grillées.
1157
Foie de veau à la Bourgeoise. — Larder le foie et le
colorer au beurre ; le braiser ensuite selon le procédé
indiqué pour la « Pièce de Bœuf à la Bourgeoise ».
Aux deux tiers de la cuisson, changer le foie de
casserole ; l’entourer de la garniture ; passer la sauce sur le
tout et finir de le cuire doucement.
1158
d’oignons, assaisonnées, farinées, frites à l’huile, et de
bouquets de persil frit.
1159
Dresser en couronne. ; disposer au milieu une garniture
d’oignons sautés et cuits au beurre et liés avec un peu de
glace de viande ; arroser en dernier lieu d’un filet de
vinaigre passé dans la poêle brûlante.
1160
Mettre la composition dans un moule à charlotte beurré ;
la pocher au bain-marie, et laisser reposer pendant quelques
minutes avant de le démouler.
Napper de quelques cuillerées de glace de viande bien
beurrée et servir à part une saucière de même glace.
1161
cuit au beurre ; une forte cuillerée de persil haché ; 3 œufs
entiers ; 5 jaunes ; 12 grammes de sel ; une prise de poivre
et un peu de muscade.
Mouler les quenelles à la grande cuiller ; les pocher
comme à l’ordinaire.
Égoutter ; éponger ; dresser en couronne ; arroser de
Beurre noisette et exprimer sur les quenelles un filet de jus
de citron.
1162
Soufflé de Foie de veau. — Piler finement 1 kilo de foie,
fraîchement cuit, avec 125 grammes de beurre ; ajouter
4 décilitres de sauce Béchamel très réduite.
Passer au tamis ; compléter la composition avec 6 jaunes
d’œufs crus ; 1 décilitre de crème bien fraîche ; sel, poivre
et 6 blancs montés en neige très ferme.
Dresser en timbale beurrée, et cuire comme un Soufflé
ordinaire.
1163
Foie de veau poché à la Flamande. — Plonger le foie
dans une casserole d’eau bouillante, salée à raison de
8 grammes au litre ; couvrir et pocher en comptant
30 minutes par kilo.
Le foie étant prêt, le mettre à refroidir dans une terrine
d’eau froide.
Ce foie, qui est très moelleux, se tranche, très mince,
juste au moment de servir.
FRAISE DE VEAU
La fraise de veau doit être bien dégorgée, blanchie et
rafraîchie. Sa cuisson se fait dans un Blanc, comme celle de
la tête de veau.
Elle doit toujours être servie brûlante, avec un
accompagnement relevé.
1164
Fraise de veau à la Lyonnaise. — Si elle est préparée
spécialement pour être mise « à la Lyonnaise », la tenir un
peu ferme.
Étant bien épongée, l’émincer, l’assaisonner et la sauter à
l’huile fumante.
Ajouter une quantité relative d’oignons émincés, sautés
et cuits au beurre à l’avance.
Sauter les deux éléments ensemble pendant quelques
minutes, pour bien les mélanger ; dresser en timbale ;
saupoudrer d’un peu de persil haché et arroser d’un filet de
vinaigre passé dans la poêle brûlante.
JARRETS DE VEAU
1165
Jarrets de veau à la Printanière. — Partager les jarrets
en rouelles de 5 à 6 centimètres d’épaisseur, et les faire bien
revenir au beurre, des deux côtés, dans un sautoir. Mouiller
de très peu de fonds blanc ; ajouter un bouquet garni ; cuire
doucement pendant 1 heure et demie, en arrosant souvent et
en ajoutant un peu de fonds s’il en est besoin, pour
compenser la réduction.
Au bout d’une heure que les rouelles de jarrets sont en
marche, les entourer d’une garniture Printanière crue ;
achever ensemble la cuisson des jarrets et celle delà
garniture.
LANGUES DE VEAU
1166
Après avoir été parées, les langues sont blanchies et
braisées selon la méthode ordinaire.
Au moment de servir, on retire la peau et on les dresse
sur plat rond, en cercle, la pointe au centre et appuyée sur
un tampon en pain ; ou bien elles sont partagées en deux
dans la longueur. La garniture, si elles en comportent, est
disposée dans les intervalles ou servie à part, et elles sont
saucées avec leur fonds de cuisson réduit.
1167
Pour la mise en papillote, procéder comme il est indiqué
à la « Côte de veau en Papillote », en mettant l’un à côté de
l’autre les trois morceaux qui constituent la langue.
LONGE DE VEAU
La Longe est l’équivalent de l’Aloyau de bœuf ; c’est-à-
dire le morceau qui va de la pointe de la hanche aux
premières côtes.
1168
La Longe est rôtie ou braisée, selon les cas. — Pour ce
dernier apprêt, on la désosse le plus souvent, en laissant la
bavette un peu longue. On la roule ensuite sur elle-même,
en enfermant au milieu le rognon débarrassé d’une partie de
sa graisse, mais non entièrement découvert.
Si la Longe n’est pas désossée, le rognon y doit être
laissé quand même, mais on doit la parer des os de l’échine.
Braisée À L’ALSACIENNE.
Farcie À L’ANGLAISE, comme l’Épaule de veau, mais sans
être désossée. La rôtir, et servir en même temps un morceau
de lard bouilli.
Braisée À LA BERRICHONNE — Braisée entière À LA
BOUQUETIÈRE — Désossée et braisée À LA BOURGEOISE —
Braisée entière À LA CHARTREUSE.
Braisée À LA FINANCIÈRE — Braisée entière À LA
FLAMANDE — Braisée À LA JARDINIÈRE — Braisée À
L’OSEILLE — Braisée À LA NIVERNAISE — Braisée À LA
PÉRUVIENNE — Braisée À LA PIÉMONTAISE — Braisée À LA
PORTUGAISE — Braisée À LA VICHY — Braisée À LA
VIROFLAY.
MOU DE VEAU
1169
Mou de veau eu Civet. — Battre le morceau pour
chasser l’air ; le détailler en morceaux du poids moyen de
50 grammes ; assaisonner et faire revenir au beurre.
Saupoudrer de 2 cuillerées de farine ; cuire celle-ci au
four ; mouiller d’une bouteille de vin rouge et de
4 décilitres de fonds ; faire prendre l’ébullition en remuant,
pour assurer la dissolution du roux.
Ajouter une pointe d’ail écrasé et un bouquet garni ; cuire
au four pendant 1 heure et demie.
Mettre ensuite les morceaux dans une autre casserole et
leur ajouter : 15 petits oignons colorés au beurre ;
250 grammes de lard de poitrine coupé en dés, blanchi et
sauté au beurre ; 250 grammes de champignons crus,
coupés en quartiers. Passer la sauce sur le tout et continuer
la cuisson pendant 25 minutes.
Dresser en timbale.
1170
NOIX DE VEAU ET SES DÉRIVÉS
ESCALOPES — FRICANDEAU — GRENADINS —
MÉDAILLONS ET
NOISETTES
La Noix de veau est généralement piquée, mais
seulement sur la partie découverte qui touche l’os du Quasi.
On peut la rôtir, mais le mode de traitement qui lui
convient le mieux est le Braisage.
1171
Noix de veau Lison. — Braiser la noix sans la piquer.
Dresser et entourer de : 1° Petites brioches en appareil à
pomme Duchesse additionné de langue écarlate hachée,
dorées aux jaunes d’œufs et colorées au four au moment.
2° Petits pains de hachis de laitues lié à la sauce
Béchamel et aux œufs, moulé en moules à tartelettes,
beurrés, pochés sur plaque à l’entrée du four.
— Servir à part le fonds de braisage, dégraissé et passé.
1172
— Servir à part le fonds de braisage dégraissé, passé,
réduit et bien clair.
1173
— Servir à part le fonds de braisage.
1174
ALSACIENNE — BOUQUETIÈRE — BOURGEOISE —
CHARTREUSE — CHOISY — CHICORÉE — CLAMART —
CHAMPIGNONS — ÉPINARDS — FINANCIÈRE — ITALIENNE —
JAPONAISE — JARDINIÈRE — MACÉDOINE — MARIGNY —
MILANAISE — ORLÉANAISE — OSEILLE — PETITS POIS —
PIÉMONTAISE — PORTUGAISE — ROMAINE — SAINT-MANDÉ —
TRIANON — VICHY — VIROFLAY.
1175
horizontalement une tranche, ou semelle de 3 centimètres
d’épaisseur ; la parer de forme bien ronde. La dresser sur un
plat, au fond duquel on aura fait prendre une couche de
gelée.
Détailler ce qui reste de noix de veau en rectangles un
peu plus petits que ceux de la « noix de veau à la
Caucasienne », mais ayant le double d’épaisseur ; masquer
un côté de ces rectangles avec du Beurre de raifort ; placer
sur chacun un rectangle de langue écarlate ayant les mêmes
dimensions, mais taillé très mince. Affranchir les angles de
ces sortes de sandwichs.
Border la tranche de veau d’un cordon de beurre ramolli,
poussé à la poche munie d’une petite douille cannelée ;
disposer au milieu de la tranche de veau une petite salade de
légumes, liée à la Mayonnaise collée ; placer sur celle-ci un
petit cœur de laitue bien ouvert et l’entourer avec les
sandwichs de veau et langue.
— Servir à part une sauce froide quelconque dérivée de
la Mayonnaise.
ESCALOPES DE VEAU
Les Escalopes se prennent de préférence dans le filet ou
le contrefilet et, à défaut, dans la noix. Leur poids normal
est de 100 à 110 grammes.
Après avoir été aplaties très minces, elles sont parées en
forme d’ovales ou de cœurs et, étant donné leur peu
1176
d’épaisseur, elles sont presque toujours panées et vivement
sautées.
Les sauces et garnitures qui les accompagnent sont
servies à part, sauf quand il s’agit de purées ou de
garnitures de légumes verts.
1177
Escalopes de veau à la Viennoise. — Procéder comme il
est indiqué pour la « Côte de veau à la Viennoise ».
{{t4|Garnitures diverses convenant aux Escalopes de
veau.}]
CHICORÉE au jus et à la crème — CROSNES — ÉPINARDS —
JARDINIÈRE ET SES DÉRIVÉS — OSEILLE — PETITS POIS —
POINTES D’ASPERGES, etc.
FRICANDEAU
Le Fricandeau est une tranche de veau prise sur la noix
de veau, coupée dans le sens du fil de la viande, et dont
l’épaisseur ne doit pas dépasser 4 centimètres.
Après avoir battu la surface de la viande, pour rompre les
fibres, le morceau de veau est piqué finement.
Ce piquage est rigoureusement obligatoire ; autrement, ce
ne serait qu’un morceau de veau quelconque.
1178
Le fricandeau est traité invariablement par le braisage. Il
se distingue des autres viandes braisées, en ce sens que,
servi comme pièce entière, il doit pouvoir être servi à la
cuiller.
Lorsqu’il est pour service de détail, il doit naturellement
être tenu un peu plus ferme.
FRICANDEAU FROID
Le Fricandeau froid constitue un excellent plat de
déjeuner. — Lorsqu’il est encore tiède, il est dressé sur un
plat et entouré de son fonds de braisage, dégraissé et passé.
Ce fonds se prend en gelée, et constitue le meilleur des
accompagnements que l’on puisse donner au fricandeau.
Un peu avant de servir, on nappe la surface au pinceau
avec de la gelée mi-prise, pour lui donner du brillant.
GRENADINS
1179
Les Grenadins ne sont autre chose que le Fricandeau en
petit. — Ils se taillent comme les escalopes de veau, mais
moins larges et plus épais. Ils doivent être piqués finement.
On les traite par le braisage comme le fricandeau et on
les glace au dernier moment.
GRENADINS FROIDS
Les Grenadins froids constituent une très jolie et
excellente Entrée froide. — Leur apprêt en Belle-vue se fait
selon l’un des deux modes indiqués pour les Côtes de veau.
MÉDAILLONS ET NOISETTES
Les Médaillons et Noisettes sont détaillés ronds, comme
leurs noms l’indiquent ; ils sont pris de préférence sur le
1180
Filet de veau. Ils sont invariablement sautés, parce que le
braisage les durcit et les sèche.
Tous les procédés et garnitures indiqués à l’article
« Côtes de veau », leur sont applicables.
OREILLES DE VEAU
Quel que soit l’emploi auquel on destine les Oreilles de
veau, elles doivent être d’abord nettoyées, blanchies assez
fortement, et rafraîchies.
1181
Dresser sur serviette avec persil frit et servir à part une
sauce Tomate.
PAUPIETTES
1182
Les Paupiettes se taillent sur la noix ou la sous— noix, et
en escalopes de 10 à 12 centimètres de long sur 5 de large.
— Après avoir été aplaties et parées, elles sont masquées de
farce en rapport avec le genre de leur préparation ; roulées
en forme de bouchon ; bardées et maintenues par quelques
tours de fil.
Lorsque leur garniture comporte des croûtes de
tartelettes, des demi-tomates, ou des tronçons de
concombres ou d’aubergines, les paupiettes sont, de
préférence, dressées sur ces détails.
1183
Paupiettes de veau Belle-Hélène. — Masquer les
paupiettes de godiveau à la glace ; les braiser.
Dresser en couronne avec une belle lame de truffe sur
chaque paupiette ; disposer au milieu les croquettes de
pointes d’asperges et entourer d’un cordon de jus lié.
1184
haricots blancs à la crème et entourer avec le fonds de
braisage, réduit.
1185
Paupiettes de veau à la Portugaise. — Masquer les
paupiettes de farce à la panade et à la crème ; les braiser.
Dresser en couronne sur de petites demi-tomates farcies ;
disposer les pommes Château au milieu.
Entourer d’un cordon de sauce Portugaise.
PIEDS DE VEAU
1186
Les pieds de veau doivent être blanchis d’abord et bien
rafraîchis. Ils sont ensuite désossés et cuits au Blanc ou
braisés, selon leur destination.
1187
Pieds de veau à la Poulette. — Les cuire au blanc ;
retirer les plus gros os ; diviser chaque demi-pied en trois
morceaux.
Les mélanger dans une sauce à la Poulette et les dresser
en timbale avec une pincée de persil haché.
POITRINE DE VEAU
Lorsque la poitrine doit être employée entière, elle est
généralement désossée, ouverte en poche, farcie et recousue
1188
ensuite.
La farce la plus ordinairement employée est celle-ci :
1 kilogramme de chair à saucisses fine, 125 grammes de
Duxelles sèche, 125 grammes de beurre, une forte pincée de
persil et autant d’estragon hachés, un œuf, sel, poivre et
pointe d’épices : le tout bien mélangé.
Braiser doucement et à court-mouillement, à four de
chaleur douce et bien soutenue.
Le temps de braisage pour une poitrine du poids de
5 kilogrammes est de 3 heures et demie à 4 heures.
1189
Poitrine de veau à l’Anglaise. — Farcir la poitrine avec
la préparation indiquée à « l’Épaule de veau à l’Anglaise » ;
la cuire doucement dans du fonds blanc, ou simplement à
l’eau salée.
Servir un morceau de lard bouilli en même temps.
TENDRON DE VEAU
Le Tendron est constitué par l’extrémité des côtes, du
point où celles-ci sont généralement coupées, jusqu’au
sternum. Il est donc taillé sur la poitrine et il doit
comprendre un morceau pris sur toute la largeur de celle-ci.
S’il est coupé en travers, il perd son qualificatif de Tendron,
1190
et ce n’est plus qu’un morceau de poitrine quelconque.
Quand le Tendron doit être servi braisé, il est d’usage de le
faire revenir et de le traiter ensuite comme un braisé
ordinaire. Nous pensons qu’il est préférable de le cuire
comme un morceau de veau à la casserole, c’est-à-dire de
l’étuver au beurre, et de le traiter ensuite à court
mouillement, en arrosant souvent, et en renouvelant le
mouillement quand il est besoin.
1191
Garnitures applicables au Tendron :
1192
Toutes les garnitures indiquées pour la Noix de veau,
conviennent à l’un et à l’autre.
RIS DE VEAU
Les Ris de veau représentent l’un des plus fins produits
de la Boucherie et ils peuvent figurer sur les menus les plus
riches.
On doit les choisir bien blancs, sans aucune tache de
sang, et les laisser dégorger le plus longtemps possible, à
l’eau courante ou en changeant fréquemment l’eau.
Les Ris de veau doivent être blanchis, simplement le
temps nécessaire pour raffermir l’épiderme, et être
rafraîchis aussitôt. Après quoi, on enlève les parties
cartilagineuses et nerveuses qu’ils comportent et on les met
en presse entre deux linges.
On pique les ris de lard fin, de langue, ou de truffe, selon
le genre d’apprêt auquel ils sont destinés ; on peut aussi les
clouter de langue ou de truffe ; ou bien les braiser
simplement dans leur état naturel.
Le Ris de veau comporte deux parties, inégales de forme
et de qualité : Il y a la noix, représentée par la partie ronde ;
et la gorge, qui est la partie allongée, laquelle est moins fine
que la noix.
Dans un dîner soigné, on ne doit servir, autant qu’il est
possible, que les Noix de ris de veau. Selon les cas, les Ris
de veau sont braisés, pochés au fonds blanc, ou traités par
1193
la grillade. Pour la conduite de ces différentes Opérations,
voiries diverses Théories concernant la conduite des Braisés
de Viandes blanches, des Pochés, et celle des Grillades.
1194
Braiser les ris sur cette julienne, en les mouillant
d’excellent fonds de veau et en veillant à ce que les légumes
ne pincent pas. — Les glacer au dernier moment.
Dresser les ris dans une terrine, avec la julienne de
légumes et le fonds de braisage, réduit ; couvrir l’ustensile
et le placer sur serviette pliée pour servir.
1195
pain noir façonnés en forme de crêtes de coq et frits au
beurre.
— Servir à part le fonds de braisage légèrement lié.
NOTA. — Les marrons glacés sont parfois remplacés par de la purée de
marrons qui est servie à part.
1196
avec des escalopes de ris de veau braisé, lames de
champignons et de truffes, en alternant chaque lit
d’escalopes d’une couche de sauce allemande finie à la
crème. Achever d’emplir le moule avec une couche de
farce ; couvrir d’un papier beurré et pocher au bain-marie,
en comptant environ 40 minutes de pochage pour un moule
de la contenance d’un litre.
En sortant le moule du bain, laisser reposer pendant 7 à
8 minutes, pour que la garniture intérieure se tasse
légèrement.
Démouler au moment ; placer un gros champignon
cannelé sur le milieu de la chartreuse ; disposer à la base de
celle-ci une bordure de demi-laitues braisées et bien parées.
— Servir à part une Sauce allemande à l’essence de
champignons.
Ris de veau Comtesse. — Clouter les ris aux truffes ; les
braiser et les glacer au dernier moment.
Dresser et entourer de demi-laitues braisées, alternées
depetites quenelles décorées, pochées au moment.
— Servir à part un jus lié.
1197
Hacher les ris avec la moitié de leur poids de tétine de
veau crue ; ajouter, par kilo de ris et tétine : 150 grammes
de truffes hachées et 2 œufs entiers. — Assaisonner de sel,
poivre et muscade ; bien mélanger le tout et diviser la
composition en parties du poids de 100 grammes.
Envelopper chaque partie dans un morceau de crépine ;
arroser de beurre fondu ; saupoudrer de mie de pain et
griller doucement.
— Servir à part une sauce Périgueux.
1198
Croquettes de Ris de veau. — Procéder selon le mode
de préparation des Croquettes de volaille. (Voir Série des
Hors-d’œuvre chauds.)
1199
d’une grosse douille cannelée, et placer une boule de truffe
au milieu de la rosace.
Dresser chaque escalope sur un croûton de mêmes
dimensions, taillé mince et frit au beurre.
— Servir à part : 1° le fonds de braisage des ris, bien
dégraissé ; 2° une timbale de purée de pois frais.
Observation.
Jusqu’à une époque qui n’est pas éloignée de nous, les préparations « à la
Villeroy » étaient considérées comme mets de friture et se servaient sans
accompagnement.
1202
Dresser ; entourer de trois bouquets de petites
Mousselines de volaille, moulées à la cuiller à café et
pochées au moment. Un tiers de ces Mousselines doit être
fait avec de la farce additionnée de truffe hachée ; un tiers
avec de la farce additionnée de langue bien rouge hachée
très finement ; l’autre tiers avec de la farce au naturel.
— Servir à part une Soubise à la Crème, additionnée
d’une fine julienne de truffes, champignons et langue
écarlate.
1203
Ris de veau Grillé. — Blanchir le ris ; le rafraîchir ; le
parer et le refroidir sous presse.
Le partager en deux horizontalement sur l’épaisseur ;
assaisonner les morceaux ; les tremper dans le beurre fondu
et griller doucement. — On peut également griller le ris de
veau entier, mais la première méthode est préférable.
Servir à part une sauce quelconque comme : Italienne,
Tomate, Périgueux, etc., ou du Beurre à la maître-d’hôtel à
moitié dissous. — Garniture à volonté.
1204
Garnir la croustade avec parties égales de fonds
d’artichauts et de champignons crus émincés, sautés au
beurre et liés à la sauce Crème.
Placer le ris grillé sur cette garniture et dresser la
croustade sur serviette.
— Servir à part une saucière de glace de viande
légèrement beurrée.
1205
— Servir à part : 1° une sauce Béarnaise ; 2° une timbale
de purée de pois frais.
1206
Les mettre en papillote en procédant comme il est
indiqué pour la « Côte de veau ».
1207
Ris de veau Princesse. — Clouter les ris de truffes ; les
braiser et les glacer.
Dresser en timbale basse, sur une garniture de pointes
d’asperges liées au beurre et entourer d’une bordure de
lames de truffes.
— Servir à part une sauce Allemande à l’essence de
champignons.
1208
Ris de veau Régence. — Clouter les ris avec des truffes
et les braiser ou les poêler.
Dresser ; ajouter le fonds de braisage réduit ; entourer les
ris avec les éléments de la garniture Régence B.
— Servir à part une sauce Allemande à l’essence de
truffes.
1209
NOTA. — On peut entourer le plat d’une bordure de petits croûtons en
triangles, frits au beurre, légèrement creusés au milieu et garnis de purée de foie
gras.
1210
Vol-au-vent de Ris de veau à la Nesles. — Garniture :
Petites escalopes provenant d’un ris de veau braisé ;
quenelles de godiveau gonflées à l’avance avec quelques
cuillerées de cuisson de champignons et jus de truffes ;
crêtes et rognons ; petits champignons cannelés ; lames de
truffes. — Sauce Allemande.
Verser cette garniture dans une croûte de Vol-au-vent ;
compléter, en guise de couvercle, par une couronne de
petites escalopes de ris de veau, glacées, décorées de lames
de truffes taillées à l’emporte-pièce. — Dresser sur
surviette.
1211
RIS DE VEAU FROIDS
Ris de veau Richelieu. — Braiser les ris comme il est dit
à la formule « Ris de veau Bonne-Maman », en tenant le
fonds de braisage assez abondant pour qu’il couvre bien les
ris dans la cocotte.
Dresser ceux-ci dans l’ustensile, avec la julienne de
légumes ; ajouter une quantité relative de julienne de
truffes ; couvrir avec le fonds de braisage passé. Laisser
refroidir.
Quand le fonds est pris en gelée, enlever la graisse qui est
figée à la surface et dresser la cocotte sur serviette.
1212
Palets de Ris de veau à l’Écarlate. — Pocher les ris.
Quand ils sont bien refroidis, les détailler en escalopes d’un
centimètre et demi d’épaisseur et les parer à l’emporte-
pièce rond uni. — Avec le même emporte-pièce, parer des
tranches de langue écarlate taillées de 3 millimètres
d’épaisseur, et dont le nombre sera le double de celui des
escalopes de ris de veau.
Masquer celles-ci, des deux côtés, avec du beurre
additionné de moutarde et les couvrir, de chaque côté, avec
un rond de langue.
Ranger sur plaque ; laisser raffermir le beurre ; lustrer à
la gelée ensuite et décorer le milieu de chaque palet d’un
rond de truffe.
Dresser en couronne sur un plat long ; garnir le milieu de
gelée hachée et croûtonner les bords du plat.
— Servir à part une sauce Raifort froide et une salade
Sicilienne.
ROGNON DE VEAU
Le Rognon de veau pour sauter doit être d’abord
dégraissé, dénervé et détaillé pas trop mince pour éviter
qu’il durcisse.
S’il doit être grillé, il est paré de façon à laisser subsister
une mince couche de graisse autour ; puis il est fendu en
deux dans la longueur et embroché.
1213
Rognon de veau Bercy. — Détailler le rognon ;
l’assaisonner ; le sauter vivement au beurre et l’égoutter.
Chauffer simplement dans la sauteuse une petite cuillerée
d’échalotes hachées ; mouiller d’un décilitre de vin blanc ;
réduire de moitié ; ajouter 2 cuillerées de glace de viande et
un filet de jus de citron.
Remettre les rognons dans la casserole et compléter, hors
du feu, avec 50 à 60 grammes de beurre.
Dresser en timbale et saupoudrer d’une pincée de persil
haché.
1214
Déglacer avec un peu de vin rouge ; réduire et ajouter
1 décilitre et demi de sauce Bordelaise sans moelle, bien
beurrée.
Remettre dans cette sauce, rognons, lardons et
champignons ; rouler la casserole pour assurer le mélange ;
dresser en timbale avec une pincée de persil haché.
1215
Compléter la cuisson au four ; ajouter une cuillerée de jus
de veau au dernier moment et servir tel quel.
1216
traverser avec deux petites brochettes pour le maintenir
ouvert.
Assaisonner et griller doucement, en l’arrosant de beurre
fondu.
— Servir à part un Beurre à la maître-d’hôtel, Bercy, ou
autre convenant aux grillades.
1217
Rognon de veau à la Portugaise. — Détailler le rognon
et le sauter comme celui « à la Montpensier ».
Dresser les morceaux en couronne sur un plat ; placer
une toute petite demi-tomate farcie sur chaque morceau ;
garnir le milieu de fondue de tomates très réduite.
Entourer le rognon avec la sauce préparée comme pour
celui « à la Montpensier ».
1218
Ajouter alors à la fine Champagne réduite : 1 cuillerée à
café de moutarde ; 30 grammes de beurre en petits
morceaux ; le jus d’un quart de citron ordinaire ; une pincée
de persil haché. Bien remuer avec une fourchette ; mélanger
dans cette sauce le rognon et le jus qu’il a rendu ; chauffer
sans laisser bouillir et servir sur assiettes très chaudes.
SELLE DE VEAU
La Selle de veau pour Relevé est rôtie ou braisée ; mais
le braisage est préférable, parce que. outre que la pièce
risque moins de sécher, on obtient un fonds de grande
valeur pour l’accompagnement.
Quel que soit le genre de cuisson adopté, la Selle est
taillée, d’un côté, au ras des os du bassin ou quasi, et près
des premières côtes de l’autre côté.
Les rognons sont enlevés, en laissant une couche de
graisse assez épaisse sur les filets mignons ; puis les
bavettes sont rognées de façon à ce que, étant repliées sur
elles-mêmes, elles couvrent juste les filets mignons. —
Finalement la pièce est bardée et ficelée.
1219
Si elle est traitée par le braisage, l’opération doit se faire
à court-mouillement et la Selle doit être arrosée très
fréquemment.
Temps de braisage approximatif d’une Selle de poids
moyen : 3 heures.
NOTA. — Pour un petit service, on peut n’employer qu’une demi-selle, c’est-
à-dire la moitié de la Selle partagée dans sa longueur.
1220
— Servir cette pièce telle quelle et envoyer à part le
fonds de braisage, dégraissé et réduit.
1221
Selle de veau Nelson. — Préparer la Selle comme celle
« à la Metternich », jusqu’au détail des filets en escalopes.
Masquer le fond de la cavité formée sur la Selle avec
quelques cuillerées de sauce Soubise ; remettre les filets à
leur place, en intercalant entre chaque escalope : une mince
lame de jambon ayant exactement la forme de l’escalope et
un peu de sauce Soubise.
La Selle étant reformée dans son état naturel, masquer la
surface d’une couche d’appareil de Soufflé au Parmesan,
additionné d’un quart de purée de truffes.
Entourer alors la pièce d’une forte bande de papier beurré
pour maintenir l’appareil de Soufflé ; mettre la Selle à four
doux pendant 15 minutes pour le pochage de cet appareil.
En la sortant du four, enlever la bande de papier et servir
sans la changer de plat.
— Servir à part le fonds de braisage, dégraissé, réduit et
passé.
1222
le fonds de cuisson.
— Servir à part une timbale de riz Pilaw.
1223
Selle de veau à la Renaissance. — Braiser la Selle et la
glacer au moment.
Dresser ; placer à chaque bout un gros bouquet de choux-
fleurs ; disposer le reste de la garniture sur les côtés, en
bouquets alternés.
— Servir à part : 1° une saucière de sauce Hollandaise
pour les choux-fleurs ; 2° le fonds de braisage dégraissé,
réduit et passé.
1224
Dresser sur le plat de service et l’entourer simplement
avec une partie du fonds de braisage, dégraissé, réduit et
passé.
— Servir à part : 1° le reste du fonds de braisage ; 2° une
timbale de macaroni à la Talleyrand.
1225
légumes moulées ; fonds d’artichauts ou tomates garnis de
façons diverses, etc.
La Selle est décorée de beaux croûtons de gelée ; mais
son accompagnement rigoureusement obligatoire, en toutes
circonstances, est son propre fonds de braisage dégraissé,
décanté, refroidi, et servi au naturel en saucière ; c’est-à-
dire sans être ni clarifié, ni collé.
TÊTE DE VEAU
Si la tête doit être détaillée, elle est désossée avant d être
mise à dégorger. Elle est ensuite blanchie, rafraîchie,
coupée en morceaux, frottée au citron, et mise
immédiatement en cuisson dans un Blanc bouillant. — Si
elle doit être cuite entière, son blanchissage doit être d’au
moins une demi-heure et sa cuisson se fait également dans
un Blanc, après avoir pris le soin d’envelopper la tête dans
une serviette pour pouvoir la retirer facilement.
Dans un cas comme dans l’autre, prendre les précautions
indiquées à l’article « Blanc » (voir Théories préliminaires),
pour éviter à la tête, ou aux morceaux, le contact de l’air qui
les noircirait.
Quelle que soit la façon dont on sert la Tête de veau, elle
doit toujours être accompagnée de tranches de langue et
d’escalopes de cervelle.
1226
Tête de veau à l’Anglaise. — Cuire la tête entière ou par
moitié dans un Blanc léger, sans être désossée.
Dresser sur serviette et servir en même temps : 1° un
morceau de lard bouilli ; 2° une sauce Persil.
1227
Tête de veau Financière. — Cuire la tête au blanc et
diviser les morceaux en petits carrés de 3 à 4 centimètres de
côté, ou bien les détailler à l’emporte-pièce rond ;
supprimer la chair, ou du moins une grande partie, pour ne
conserver que la peau.
Dresser ces morceaux en timbale et couvrir d’une
garniture à la Financière.
1228
Sauter ces escalopes dans une sauce à la Poulette et
dresser en timbale avec une pincée de persil haché.
1229
Dresser en timbale avec garniture et sauce Tortue. (Voir
Garnitures et Sauces).
1230
On peut également faire cuire les deux moitiés de tête
d’abord, puis les garnir, et les rouler ensuite dans une
serviette.
Cette tête froide se détaille comme une galantine, en
tranches très minces ; elle se sert avec une sauce
Rémoulade ou Tartare, et toujours accompagnée de petites
escalopes de cervelle.
TÉTINE DE VEAU
La Tétine de veau est surtout employée dans la cuisine
israélite, où elle tient lieu de lard.
On peut également la faire braiser, après l’avoir
dégorgée, blanchie, mise sous presse légère, et piquée. On
la glace au dernier moment et on l accompagne d’une
garniture d’épinards ou d’oseille.
BLANQUETTE DE VEAU
(Proportions pour i service : 1 kilo 500.)
Blanquette de veau à l’Ancienne. — Les éléments de la
Blanquette se prennent dans la poitrine, l’épaule, et les
côtes de collet.
Détailler en morceaux ; les marquer en cuisson avec
assez de fonds blanc pour que les morceaux en soient
couverts. Saler très peu, faire prendre l’ébullition
1231
doucement, en remuant souvent les viandes ; écumer avec
le plus grand soin.
Ajouter 1 petite carotte, 1 oignon piqué d’un clou de
girofle, un bouquet composé d’un poireau, queues de persil,
fragments de thym et de laurier. — Cuire doucement
pendant 1 heure et demie. Avec 100 grammes de roux blanc
et 1 litre trois quarts de la cuisson de veau, préparer un
Velouté ; y ajouter une petite poignée d’épluchures de
champignons frais et laisser cuire pendant un quart d’heure,
en dépouillant la sauce. Égoutter et parer les morceaux de
veau, s’il y a lieu ; les mettre dans une autre casserole avec
20 petits oignons cuits à blanc et autant de petits
champignons. Au dernier moment, compléter la sauce avec
une liaison de 5 jaunes d’œufs ; un filet de jus de citron,
muscade râpée et 1 décilitre de crème. La passer à l’étamine
sur les morceaux et la garniture ; chauffer sans laisser
bouillir, dresser en timbale, et saupoudrer légèrement de
persil haché.
1232
Après cuisson, ces légumes égouttés et bien parés sont
mis dans une autre casserole avec les morceaux de veau,
couverts avec la sauce préparée comme il est dit, et on
dresse en timbale.
NOTA. — On peut ne saucer que les morceaux de veau, et disposer sur la
blanquette, quand elle est dressée, les légumes au naturel.
FRICADELLES
Procéder comme il est indiqué à la série Bœuf, pour la
préparation des Fricadelles ; soit avec de la viande crue, soit
avec de jla viande cuite. Il y a simplement à remplacer la
viande de Bœuf par de la viande de veau crue ou cuite.
FRICASSÉE DE VEAU
La Fricassée se différencie de la Blanquette, en ce que les
éléments qu’elle comporte sont cuits directement dans la
1233
sauce.
Ces éléments sont simplement raidis au beurre, sans les
laisser colorer, saupoudrés de 40 à 50 grammes de farine
par kilo de viande et mouillés d’un bon litre de fonds blanc.
On fait prendre l’ébullition en remuant pour assurer la
dissolution du roux ; puis la Fricassée est assaisonnée et
additionnée seulement d’un bouquet garni.
Les garnitures indiquées pour la Blanquette peuvent aller
avec la Fricassée, qui se termine de même par une liaison
aux jaunes d’œufs et à la crème.
MATELOTE DE VEAU
Cette Matelote de veau est, à proprement parler, un
« Sauté au vin rouge » et elle pourrait être classée parmi
ceux-là. Mais il est certains pays, notamment dans le centre
de la France, où ce titre prévaut et il n’y a aucune raison de
ne pas le conserver.
Détailler le veau comme pour Sauté et selon les
proportions indiquées pour la Blanquette.
Le faire revenir au beurre avec 2 oignons coupés en
quartiers ; mouiller à couvert avec deux tiers de vin rouge et
un tiers de fonds blanc ; assaisonner ; ajouter un bouquet
garni, une petite gousse d’ail broyée et laisser cuire
doucement pendant 2 heures.
Égoutter alors les morceaux et les mettre dans une autre
casserole, avec 20 petits oignons glacés et autant de petits
1234
champignons cuits.
Passer et réduire la cuisson d’un bon tiers ; la lier à raison
de 125 grammes de beurre manié au litre ; assurer la
liaison ; verser sur le veau et sa garniture en ajoutant un
petit verre de Cognac flambé.
Tenir au chaud sans laisser bouillir et dresser en timbale.
PAIN DE VEAU
Le Pain de veau se compose d’une farce de veau à la
panade et à la crème, pochée dans un moule à douille, uni,
grassement beurré et décoré de lames de truffes.
Sa composition peut être également celle indiquée pour
le « Pain de Foie de veau », en remplaçant le foie par du
veau bien blanc. (Voir Pain de foie de veau.)
Dans certains cas, on accompagne le Pain de sauces ou
de garnitures saucées à brun, mais son accompagnement le
plus ordinaire, et le plus logique surtout, est une sauce
blanche comme : Velouté à l’essence de champignons,
Allemande additionnée de champignons, sauce Suprême,
Soubise à la crème, etc.
SAUTÉS DE VEAU
Les Sautés de veau se font avec les mêmes parties que
celles employées pour la Blanquette et dans les mêmes
1235
proportions.
1236
Passer la sauce sur le tout ; laisser mijoter pendant un
quart d’heure et dresser en timbale.
1237
— Dresser en timbale, et saupoudrer d’une pincée de persil
concassé, blanchi.
1240
TROISIÈME SÉRIE
1241
ANIMELLES
Dans l’ancienne cuisine, les animelles tenaient une place
assez importante ; aujourd’hui, elles sont délaissées, ou
usitées seulement par quelques cuisines locales ; nous
devons cependant les mentionner.
Les animelles doivent être d’abord échaudées, puis
dépouillées et longuement dégorgées ensuite.
Au moment de leur apprêt, elles sont bien épongées et
escalopées.
1242
dresser cette fricassée dans une croûte de tourte ou de vol-
au-vent, ou simplement dans une timbale ordinaire.
BARON ET DOUBLE
Le Baron, qui comporte la Selle et les deux Gigots, c’est-
à-dire tout le train de derrière de l’animal, constitue l’une
des plus belles pièces de Relevés qui soient.
Le Double comporte les deux Gigots non séparés.
L’un et l’autre sont presque toujours fournis par l’agneau
de présalé ; ils se servent exclusivement comme Relevés et
sont toujours rôtis.
Pour ces pièces, le jus clair, ou très légèrement lié, est ce
qui convient le mieux comme accompagnement.
1243
Pour les garnitures qui comportent une sauce, celle-ci
doit être tenue très claire.
CARRÉ DE MOUTON
Le Carré destiné à être traité entier est d’abord raccourci
comme s’il devait être détaillé ; puis, on enlève l’épiderme
et les os de l’échine et on dégage le bout de chaque os,
comme on le fait pour les côtelettes détaillées. On
enveloppe ensuite la noix de bardes de lard qui sont
maintenues avec de la ficelle.
Lorsque le Carré est rôti et dressé, on met une papillote à
chaque bout d’os mis à nu.
Les carrés ne doivent pas comprendre plus de 9 à
10 côtes, et plutôt moins, en partant des premières.
Toutes les garnitures indiquées pour Barons et Doubles
sont applicables aux Carrés.
1244
CARRÉ FROID
Le parer, bien lustrer à la gelée, et le dresser avec gelée
hachée.
Il est facultatif de servir en même temps une sauce à la
Menthe, selon le mode anglais.
CERVELLES
Toutes les formules décrites aux articles Cervelle et
Amourettes, dans les séries Bœuf et Veau, sont applicables
aux Cervelles de mouton.
COTELETTES
Les Côtelettes de mouton ou d’agneau sont quelquefois
sautées ; mais la Grillade est le procédé de cuisson qui leur
convient le mieux.
Quand le genre de leur préparation exige qu’elles soient
panées, on les cuit au beurre clarifié ou avec moitié beurre
et huile.
1245
Côtelettes à la Bretonne. — Sauteries côtelettes au
beurre. — Dresser en turban ; disposer au milieu une
garniture de « flageolets à la Bretonne » et entourer d’un
cordon de jus.
1246
d’ail écrasé et un bouquet garni ; faire prendre l’ébullition
et mettre au four.
Au bout de 20 minutes, compléter avec 600 grammes de
pommes de terre tournées en forme de bouchons, émincées
en rondelles et assaisonnées. — Finir la cuisson en arrosant
souvent.
Lorsque les côtelettes sont cuites le mouillement doit se
trouver presque entièrement réduit.
1248
— Dresser en couronne et entourer d’un cordon de sauce
Demi-glace.
1249
Ranger les côtelettes sur une plaque ; saupoudrer la
surface, du côté farci, avec du Parmesan râpé ; arroser de
beurre fondu ; mettre au four pour compléter la cuisson des
côtelettes et obtenir un léger gratin.
— Dresser en couronne et entourer d’un cordon de purée
de tomate beurrée.
NOTA. — Au lieu de purée de tomate, on peut entourer les côtelettes de
tomates fraîches pelées, concassées, sautées au beurre, et de poivrons doux
grillés.
1250
Côtelettes à la Parisienne. — Griller les côtelettes et les
dresser en turban.
Disposer au milieu une garniture de pommes de terre à la
parisienne ; entourer avec de petits fonds d’artichauts garnis
(voir Garniture à la Parisienne) et servir un peu de jus clair
à part.
1251
Côtelettes à la Réforme. — Aplatir légèrement les
côtelettes ; les paner au beurre avec de la mie de pain
mélangée d’un tiers de jambon maigre, haché très finement.
— Appuyer avec la lame du couteau pour en assurer la
cohésion et cuire les côtelettes au beurre clarifié.
Dresser en couronne ; servir à part une sauce à la
Réforme (voir Sauces Anglaises chaudes).
COTELETTES FROIDES
Côtelettes en Belle-vue. — Pour les apprêts froids, ce
sont les côtelettes d’agneau qui sont généralement
1253
employées.
Après avoir été bien parées, elles sont décorées avec des
détails de truffe et de blanc d’œuf ; lustrées à la gelée pour
fixer les détails du décor, et mises en belle— vue selon l’un
des deux procédés indiqués pour les Côtes de veau en Belle-
vue.
ÉPAULE
Épaule Bonne-femme. — Désosser l’épaule ; la farcir de
hachis fin ; la rouler ; la ficeler et la faire revenir au
saindoux.
La cuire ensuite à moitié, à la casserole ou au four ; puis
la mettre dans un plat en terre avec, pour une épaule de
poids moyen : un demi-litre de haricots blancs cuits aux
deux tiers ; 100 grammes de carotte émincée, cuite avec les
haricots ; 100 grammes d’oignons émincés, sautés au
beurre, et une pointe d’ail broyé. Arroser cette garniture
avec la graisse de cuisson de l’épaule ; finir de cuire le tout
ensemble, au four, en arrosant souvent. — Servir tel quel,
après avoir déficelé la pièce.
1255
Épaule à la Boulangère. — Désosser et assaisonner
l’intérieur de l’épaule ; la rouler ; la ficeler et la colorer au
four. Après quoi, la mettre sur un plat en terre ; l’entourer
avec un kilogramme de pommes de terre coupées en
morceaux ; 4 moyens oignons grossièrement émincés et
passés au beurre. Arroser avec la graisse qui a servi pour
faire revenir l’épaule ; compléter la cuisson au four en
arrosant encore assez souvent.
Au moment de servir, débrider la pièce ; saupoudrer la
garniture d’une pincée de persil concassé, et servir tel quel.
1256
avec une pincée de sucre en poudre : 20 petits oignons
colorés au beurre.
Dégraisser ; passer le fonds de braisage sur le tout et
compléter doucement la cuisson.
GIGOT
1257
Gigot à l’Anglaise. — Raccourcir le manche du gigot ;
parer celui-ci ; le plonger dans une marmite d’eau
bouillante salée à raison de 8 grammes au litre. Pour un
gigot de poids moyen ajouter : 3 moyennes carottes ;
2 oignons piqués chacun d’un clou de girofle ; un bouquet
garni et 2 gousses d’ail.
Compter 30 minutes de cuisson par kilogramme de
viande en tenant le liquide en petite ébullition.
— Dresser et entourer la pièce avec les carottes et
oignons. — Servir à part une sauce au beurre à l’Anglaise,
additionnée de 100 grammes de câpres au litre.
NOTA. — Le Gigot à l’Anglaise peut être accompagné d’une purée de navets
ou de céleris, cuits avec lui. On peut également servir en même temps une purée
de pommes de terre ou de haricots.
1258
choux-fleurs, ainsi que le reste du fonds, réduit.
1259
pommes de terre en quartiers, ou émincées, dont la quantité
est proportionnée à l’importance de la pièce.
Compléter comme il est indiqué pour « l’Épaule à la
Boulangère ».
1260
Le saisir à four très vif : ceci est nécessaire à cause de
l’humidité qui imprègne le gigot ; cette humidité se
résolvant en vapeur rend le rissolage plus difficile.
— Bien rissoler le lard du piquage vers la fin de la
cuisson.
— Servir à part une sauce Chevreuil à la française.
1261
Envoyer à part une purée Soubise obtenue en passant à
l’étamine les oignons et le riz, chauffée et légèrement
beurrée en dernier lieu.
NOTA. — La Soubise d’accompagnement du gigot peut être préparée à part,
mais il est infiniment préférable d’en cuire les éléments avec celui-ci, c’est-à-
dire dans le fonds de braisage ; la préparation y gagne considérablement en
saveur.
GIGOT FROID
Comme toutes les grosses pièces froides de mouton, le
gigot se dresse de la façon la plus simple, après avoir été
paré et bien lustré à la gelée.
LANGUES DE MOUTON
Les Langues de mouton constituent parfois une bonne
ressource pour apporter dans les menus la variété
nécessaire. Leur traitement préalable et leurs préparations
étant les mêmes que pour les Langues de veau, nous nous
dispenserons de répéter ce qui a été indiqué à ce sujet, et
nous renvoyons simplement le lecteur à l’article « Langues
de veau ».
PIEDS DE MOUTON
1262
Les pieds doivent être d’abord désossés, flambés et
débarrassés de la touffe de poils qui se trouve entre les
orteils.
On les cuit généralement dans un Blanc léger.
1263
égoutter et les ajouter à 4 décilitres de sauce « à la
Poulette » additionnée de champignons.
Dresser en timbale et saupoudrer d’une pincée de persil
haché.
1264
Procédés divers applicables aux Pieds de mouton. À
LA CUSTINE — GRILLÉS — VINAIGRETTE, etc. (Voir Pieds de
veau.)
POITRINE
La Poitrine est généralement employée pour les :
Navarins, Irish-Stew, Cassoulets, etc. — Elle sert aussi pour
les Épigrammes mais ce n’est qu’occasionnellement, cette
préparation étant plus spéciale à l’agneau qu’au mouton.
Enfin, elle s’apprête encore selon les modes suivants :
1265
chaque rectangle de moutarde relevée au Cayenne ; paner à
l’anglaise ; arroser de beurre fondu et griller doucement.
Dresser en turban et servir à part une sauce Diable
relevée.
ROGNONS
Rognons sautés à la Berrichonne. — Enlever la
pellicule qui les recouvre ; les escaloper ; les assaisonner et
les sauter vivement au beurre. Les ajouter aussitôt à une
sauce Bordelaise additionnée de lardons et de champignons,
1266
comme il est indiqué au « Rognon de veau à la
Berrichonne ».
1267
Brochettes de Rognons. — Enlever la pellicule ;
détailler les rognons en rouelles de 7 à 8 millimètres
d’épaisseur ; les assaisonner et les raidir vivement au
beurre.
Enfiler aussitôt ces rouelles de rognons sur des
brochettes, en les alternant de carrés de lard de poitrine,
blanchis, et de lames de champignons sautées au beurre.
Tremper les brochettes dans du beurre fondu ; saupoudrer
de chapelure et les griller.
Ces brochettes se servent généralement sans sauce.
1268
viande et un filet de jus de citron ; beurrer légèrement et
verser sur les rognons.
1269
D’autre part, retirer la pellicule des rognons ; les partager
en deux ; les assaisonner ; les sauter au beurre et les dresser
dans la bordure.
Déglacer la sauteuse avec un décilitre de vin blanc ;
réduire à fond ; ajouter un décilitre de sauce Demi-glace ;
autant de sauce Tomate ; une cuillerée à café de raifort râpé
et haché. — Couvrir les rognons avec cette sauce.
1270
Rognons Turbigo. — Enlever la pellicule ; partager les
rognons en deux ; les assaisonner ; les sauter au beurre et
les dresser en turban dans une timbale. Disposer au milieu
une garniture de petits champignons cuits et de saucisses
chipolatas grillées.
Déglacer la sauteuse au vin blanc ; ajouter la quantité
nécessaire de sauce Demi-glace tomatée ; relever
légèrement la sauce d’une pointe de Cayenne ; la verser sur
les rognons et leur garniture.
1271
Procédés divers applicables aux Rognons de mouton et
d’agneau.
SELLE
La Selle de Mouton se sert généralement rôtie ;
quelquefois, cependant, on la braise. La méthode assez
répandue de la piquer de lard est absolument erronée ; il est
préférable de la laisser dans son état naturel.
1272
Le Filet est représenté par la moitié de la Selle fendue
dans le sens de sa longueur.
Il est désossé, roulé et ficelé ; puis braisé ou rôti comme
l’Épaule et le Gigot, dont il admet les différentes garnitures.
Les Filets mignons de mouton ou d’agneau sont les deux
muscles qui se trouvent sous la selle. Ils se font sauter ou
griller, et s’accompagnent des différentes garnitures
indiquées pour les « Tournedos ». On peut aussi les traiter
par la marinade, et leur appliquer les différentes
préparations des « Filets en Chevreuil ». (Voir Série Bœuf.)
NOISETTES
Les Noisettes de mouton, et surtout celles d’agneau,
peuvent être classées parmi les plus fines et les plus
délicates Entrées qui soient.
On les taille, soit sur le filet, soit sur le carré ; mais, dans
ce cas, on n’emploie que les 5 ou 6 premières côtes, dites
« Côtes de noix ».
Les Noisettes se font griller ou sauter ; toutes les
formules indiquées pour les Tournedos et les Côtelettes
peuvent leur être appliquées.
CASSOULET
1° Marquer en cuisson un litre de haricots blancs ; saler à
raison de 4 grammes au litre d’eau et ajouter : la garniture
1273
ordinaire, 3 gousses d’ail, 300 grammes de couennes
fraîches, blanchies et attachées en paquet.
Cuire doucement pendant une heure ; ajouter aux haricots
300 grammes de lard de poitrine blanchi, un saucisson à
l’ail du même poids, et continuer la cuisson.
2° Faire revenir, au saindoux, 400 grammes d’épaule de
mouton désossée et 400 grammes de poitrine détaillés en
morceaux pas trop gros.
Lorsque la viande est à peu près revenue, égoutter la
moitié de la graisse ; ajouter 2 gros oignons hachés et
2 gousses d’ail broyées ; continuer à faire revenir jusqu’à ce
que les oignons commencent à colorer. À ce moment,
mouiller à hauteur avec la cuisson des haricots ; compléter
avec un décilitre et demi de purée de tomate et un bouquet
garni.
Cuire au four, très doucement, pendant une heure et
demie au moins.
3° Garnir le fond et les parois de plats creux, ou des
terrines spéciales, avec les couennes de lard ; emplir ces
ustensiles avec le Cassoulet, en disposant par couches
alternées : les morceaux de mouton ; les haricots ; le lard
coupé en gros dés ; le saucisson détaillé en rondelles.
Saupoudrer la surface de chapelure ; gratiner à four doux
pendant une heure, en arrosant de temps en temps avec un
peu de cuisson de haricots.
NOTA. — Pour les services de restaurant, on peut procéder ainsi : Cuire à
fond les éléments du Cassoulet ; détailler les couennes en petits carrés ; les
1274
ajouter au Cassoulet en le disposant dans les terrines ou les plats ; saupoudrer de
chapelure et faire gratiner vivement.
La méthode est un peu plus expéditive, mais le résultat final est moins
satisfaisant. Le Cassoulet se prépare aussi avec de l’oie et même avec du poulet.
Dans ce cas, le temps de cuisson est proportionné à la tendreté de la volaille.
CURRIE A L’INDIENNE
Détailler en carrés de 3 centimètres de côté environ, un
kilo de viande maigre de mouton.
Faire revenir au saindoux avec un gros oignon haché, sel,
et une pincée de poudre de currie.
Quand l’oignon commence à se colorer, saupoudrer les
morceaux de 40 grammes de farine ; cuire celle-ci un
instant ; mouiller ensuite de trois quarts de litre de lait de
coco et cuire doucement pendant une heure et demie. Dix
minutes avant de servir, ajouter 250 grammes de pommes
de reinette pelées, épépinées et coupées en dés. — Dresser
en timbale et servir en même temps une timbale de riz à
l’Indienne.
Préparation du lait de Coco. — Casser par le milieu une
noix de coco fraîche et en extraire la chair. Piler ou râper
celle-ci ; la mouiller avec la quantité d’eau jugée
nécessaire ; laisser macérer pendant une heure. Presser alors
la pulpe dans un torchon, en tordant celui-ci, pour en
1275
extraire le lait. À défaut de coco frais, on emploie de la
pulpe sèche que l’on fait macérer à l’eau chaude.
DAUBE A L’AVIGNONNAISE
Détailler un gigot désossé en morceaux carrés du poids
moyen de 90 grammes l’un.
Traverser chaque morceau, dans le sens du fil de la
viande, d’un lardon assaisonné de sel épicé. — Mariner les
morceaux pendant 2 heures avec : vin rouge ; un décilitre
d’huile par litre de vin ; carottes et oignons émincés ;
4 gousses d’ail ; thym et laurier ; queues de persil.
Préparer : 1° 3 oignons hachés mélangés de 2 gousses
d’ail écrasées ; 2° 250 grammes de lard coupé en dés,
blanchi ; 3° 250 grammes de couennes fraîches, blanchies et
détaillées en carrés de 2 centimètres de côté ; 4° un fort
bouquet de persil enfermant un petit morceau d’écorce
d’orange sèche.
Garnir le fond et les parois d’une terrine avec de minces
bardes de lard ; ranger dedans les morceaux de gigot, par
couches alternées de couches d’oignon, lard et couennes, en
saupoudrant chaque couche de viande d’une prise de thym
et de laurier en poudre.
Disposer le bouquet vers le milieu de la terrine en la
garnissant, et assaisonner légèrement entre chaque couche.
Mouiller avec la marinade passée au chinois ; ajouter
assez de fonds brun pour que le mouillement arrive juste à
1276
hauteur. Couvrir de bardes de lard ; fermer la terrine ; luter
le couvercle avec un cordon de repère, pour assurer la
concentration de la vapeur dans l’intérieur de l’ustensile.
Faire partir sur le fourneau ; cuire ensuite pendant
5 heures dans un four de chaleur douce et rigoureusement
égale pendant tout le cours de la cuisson.
Au moment de servir, découvrir la terrine ; retirer les
bardes ; dégraisser et enlever le bouquet.
La Daube se sert telle quelle, dans la terrine. Pour le
service de détail, on la dresse dans de petites terrines en
terre afin de conserver à la préparation son caractère
rustique.
ÉMINCÉS ET HACHIS
Ces préparations suivant les mêmes règles, et pouvant
donner lieu aux mêmes observations que les Émincés et
Hachis de Bœuf, nous renvoyons le lecteur à ces articles,
ainsi qu’aux formules qui les suivent, et qui sont
applicables aux « Émincés et Hachis » de mouton.
ÉPIGRAMME
L’Épigramme se compose d’une côtelette et d’un
morceau de poitrine braisée, taillée en cœur, panée à
l’anglaise, et sautée ou grillée.
1277
Comme cette préparation s’applique plus usuellement à
l’agneau, voir plus loin, à la série des Préparations diverses
de l’agneau de lait.
HARICOT DE MOUTON
Faire revenir au saindoux 250 grammes de lard de
poitrine coupé en gros dés, blanchi, et 20 petits oignons.
Égoutter ; faire revenir à la place 2 kilos de mouton ;
poitrine, collet et épaule, détaillés pour ragoût.
La viande étant rissolée, retirer la moitié de la graisse ;
ajouter 3 gousses d’ail écrasées, 40 grammes de farine, et
cuire celle-ci.
Mouiller d’un litre d’eau ; assaisonner de sel et poivre,
mettre un bouquet garni, , faire prendre l’ébullition en
remuant et laisser cuire pendant une demi-heure.
Mettre alors les morceaux dans une autre casserole et leur
—ajouter : le lard et les oignons revenus ; un litre de
haricots blancs cuits à moitié. Passer la sauce sur le tout et
finir de cuire doucement au four. — Servir en petites
terrines.
IRISH-STEW
Détailler, comme pour ragoût, un kilo 250 de poitrine et
d’épaule désossée.
1278
Émincer un kilo de pommes de terre et 4 gros oignons.
Dans une casserole de dimensions proportionnées,
disposer les morceaux par couches, en les assaisonnant de
sel et de poivre et en les alternant de couches de pommes de
terre et d’oignons.
Ajouter un fort bouquet garni au milieu de l’épaisseur.
Mouiller de trois quarts de litre d’eau ; couvrir
hermétiquement et cuire doucement au four pendant une
heure et demie.
Dans cette préparation, la pomme de terre tient lieu, à la
fois, de garniture et d’élément de liaison.
— Dresser en timbale et servir brûlant.
MOUSSAKA
1° Fendre dans la longueur 6 belles aubergines ; ciseler la
chair et les frire.
2° Peler 2 autres aubergines ; les détailler en rondelles de
7 à 8 millimètres d’épaisseur ; les assaisonner ; les passer
dans la farine et les frire à l’huile.
3° Hacher la chair retirée des demi-aubergines frites ; la
mettre dans une terrine avec 750 grammes de chair de
mouton cuite, bien maigre, hachée ou coupée en très petits
dés ; un demi-oignon haché très fin et revenu au beurre ;
125 grammes de champignons crus, concassés et sautés au
beurre ; gros comme un pois d’ail écrasé ; 2 œufs ; un
1279
décilitre de sauce Espagnole tomatée, réduite ; une pincée
de persil haché ; sel et poivre. — Bien mélanger le tout.
4° Avec les peaux des aubergines, foncer entièrement un
moule à charlotte, bas de bords et grassement beurré. Le
garnir avec le hachis, disposé par couches alternées de
rondelles d’aubergines frites ; couvrir avec le reste des
peaux d’aubergines et cuire au bain-marie pendant une
heure.
En sortant le moule du bain, laisser reposer pendant
quelques minutes pour le tassement de l’intérieur.
Au dernier moment, renverser le Moussaka sur un plat
rond et saupoudrer la surface de persil haché.
MUTTON-PIE ET MUTTON-PUDDING
Procéder comme il est indiqué aux formules Beefsteak-
Pie et Beefsteak-Pudding, en remplaçant la viande de bœuf
par de la viande de mouton.
NAVARIN
Faire revenir à la graisse clarifiée, et à feu vif, 2 kilos
500 de mouton (poitrine, basses-côtes, collet et épaule)
détaillés en morceaux du poids de 90 grammes environ.
Assaisonner de 12 grammes de sel, poivre du moulin, et
5 grammes de sucre en poudre.
1280
Ce sucre se dépose lentement au fond de la casserole où
il se caramélise ; il est ensuite dissous par le mouillement et
il donne à la sauce le ton qui lui convient.
Lorsque les morceaux sont bien rissolés, égoutter presque
toute la graisse ; saupoudrer de 60 grammes de farine ; cuire
celle-ci pendant quelques minutes et mouiller d’un litre et
demi d’eau ou de fonds. Ajouter 4 moyennes tomates
fraîches hachées, ou un décilitre et demi de purée ; une
gousse d’ail écrasée et un fort bouquet garni.
Cuire doucement au four pendant une heure.
Changer alors de casserole les morceaux de mouton et
leur ajouter : 20 petits oignons colorés au beurre ;
30 pommes de terre tournées de la forme et grosseur des
pommes à l’anglaise.
Dégraisser la sauce ; la passer sur le tout ; couvrir
hermétiquement et continuer la cuisson pendant une heure.
Au moment de servir, dégraisser. encore et dresser en
timbale.
1281
demi de petits pois frais et autant de haricots verts coupés
en losanges.
Passer sur le tout la sauce bien dégraissée ; continuer la
cuisson au four, à ébullition lente, en arrosant souvent avec
la sauce les légumes du dessus.
— Dresser en Timbale et servir brûlant.
NOTA. — Les légumes cuisent bien moins vite dans la sauce que quand ils
sont traités à l’eau bouillante. Dans le Navarin, leur cuisson se fait d’ailleurs par
pénétration progressive de la chaleur, d’où la nécessité dé maintenir l’ébullition
très douce.
1282
Procéder exactement comme pour le Navarin dans la
première partie de l’opération, et remettre le ragoût en
cuisson avec la sauce dégraissée et passée.
Environ une demi-heure avant de servir, ajouter
300 grammes de riz Caroline. Lorsque la cuisson du ragoût
est au point, le riz doit avoir absorbé presque entièrement la
sauce.
— Dresser en timbale.
AGNEAU DE LAIT
Nous avons dit précédemment que l’agneau employé en
cuisine est de deux sortes : l’agneau de présalé, et l’agneau
de lait.
En même temps que celles du mouton, nous avons donné
les formules qui s’appliquent au premier ; celles qui suivent
sont tout à fait spéciales au second, c’est-à-dire à l’agneau
de lait.
1283
Le Double comporte les deux gigots non séparés ;
Le Quartier se compose d’un gigot auquel on laisse
adhérer la moitié de la selle.
Les grosses pièces d’agneau doivent être poêlées ou
rôties. — L’accompagnement qui leur convient le mieux est
leur propre fonds, ou un jus lié, corsé et limpide.
Les Relevés d’agneau de lait se garnissent principalement
avec des légumes nouveaux ou des primeurs ; mais on peut
les accompagner cependant des garnitures indiquées pour
les Relevés de mouton, en tenant compte de la différence de
grosseur entre les pièces.
CERVELLES D’AGNEAU
Toutes les formules indiquées pour les « Cervelles de
veau » leur conviennent particulièrement.
CARRES D’AGNEAU
1284
Les Carrés d’agneau de lait sont poêlés ou grillés, de
préférence à tout autre mode de traitement. Quel que soit
leur apprêt, ils doivent être raccourcis et parés.
1287
D’autre part, faire fondre au beurre 4 ou 5 tomates
pelées, pressées, concassées et assaisonnées ; leur ajouter
une forte pincée d’estragon quand elles sont prêtes.
Dresser les tomates sur le plat de service ; placer le carré
dessus et disposer autour les demi-artichauts étuvés.
1288
Saupoudrer de Parmesan râpé ; cuire au four comme une
pomme Anna, en veillant à ce que le dessous de la première
couche de pommes soit bien saisi, pour que les sucs
provenant du carré ne puissent la traverser et former un
dépôt au fond du plat.
Renverser au moment sur le plat de service.
NOTA. — Il existe un plat en terre spécial, dans lequel ce carré peut être
préparé et servi sans être démoulé, ce qui est à la fois plus pratique et meilleur.
CÔTELETTES D’AGNEAU
Dans l’ordre normal des services, les Côtelettes d’agneau
se comptent à raison de deux par couvert.
À moins, d’indications contraires formelles, les côtelettes
d’agneau de lait sont panées au beurre quand elles doivent
être grillées. Si elles doivent être sautées, on les pane à
l’anglaise, sauf, bien entendu, les cas où leur mode de
préparation exige qu’elles soient farcies, ou lorsqu’elles
sont accompagnées d’une garniture saucée.
1290
Côtelettes d’agneau Charleroi. — Faire revenir
vivement les côtelettes au beurre, d’un seul côté. Les mettre
à refroidir sous presse ; les garnir ensuite, du côté revenu,
de purée Soubise très réduite. Lisser en dôme ; saupoudrer
de Parmesan râpé ; paner les côtelettes à l’anglaise et les
colorer au beurre clarifié.
Dresser en turban et servir à part une saucière de jus lié.
1291
langue bien rouge, avec une lame de truffe un peu plus
épaisse au milieu.
Ranger sur plaque ; passer les côtelettes à four doux pour
pocher la farce et compléter la cuisson.
Dresser en turban ; disposer au milieu une garniture de :
ris d’agneau ; petits champignons cannelés ; quartiers de
petits fonds d’artichauts bien blancs, liés d’une sauce
Allemande à l’essence de champignons.
— Servir à part une saucière de même sauce.
1292
levés à la cuiller cannelée et incrustés à moitié dans la purée
de chaque fond d’artichaut.
— Servir à part une sauce Chateaubriand.
1293
Dresser en turban ; disposer au milieu une garniture de
petits quartiers d’artichauts traités à l’Italienne.
— Servir à part une sauce à l’Italienne claire.
1294
— Servir à part un jus lié.
1295
Côtelettes d’agneau à la Navarraise. — Griller les
côtelettes d’un côté et les garnir en dôme, du côté grillé,
avec un appareil composé dans les proportions suivantes :
150 grammes de jambon maigre ; 150 grammes de
champignons cuits, 15 grammes de poivron rouge, hachés,
liés avec un décilitre et demi de sauce Béchamel à l’essence
de champignons, réduite.
Saupoudrer la surface de l’appareil avec du Parmesan
râpé ; arroser de beurre fondu ; mettre au four pour gratiner
légèrement et compléter la cuisson des côtelettes.
Dresser en couronne sur demi-tomates assaisonnées et
sautées à l’huile ; entourer d’un cordon de sauce Tomate.
ÉPAULES D’AGNEAU
Les Épaules d’agneau de présalé se traitent comme les
épaules de mouton.
Quelle que soit la préparation de celles de l’agneau de
lait, elles ne doivent pas être désossées.
1297
dans la plaque pour éviter tout contact avec la graisse et le
jus.
La retourner de temps en temps pour assurer une
coloration égale et compter 30 minutes de cuisson.
Quelques minutes avant que la cuisson soit complète, la
paner au beurre et faire colorer la panure.
Dresser et entourer de : quartiers de laitues braisées ;
carottes glacées, de la grosseur d’une olive ; petits oignons
cuits au beurre ; pommes de terre fondantes levées à la
cuiller ronde.
— Servir un jus clair à part.
1298
Découper l’épaule en tranches assez épaisses ; dresser
celles-ci sur le plat de service, en les alternant de tranches
de langue à l’écarlate. Disposer l’ensemble de manière à
reformer l’épaule.
— Servir à part : le fonds de braisage dégraissé et passé ;
une purée de légumes quelconque, ou un légume de
primeur.
GIGOT D’AGNEAU
Toutes les garnitures indiquées pour les Barons, Doubles,
et Quartiers d’agneau sont applicables au Gigot, auquel se
rattachent en outre les formules suivantes :
1299
Gigot d’agneau à la Liégeoise. — Poêler le gigot dans
une cocotte ovale.
Quelques instants avant de servir, ajouter dans le fonds :
5 baies de genévrier écrasées et finement hachées ; un verre
à liqueur de genièvre flambé.
POITRINE D’AGNEAU
La Poitrine d’agneau s’emploie principalement pour les
Épigrammes ; mais on peut lui appliquer aussi les
différentes formules décrites à l’article « Poitrine de
mouton ».
RIS D’AGNEAU
Les Ris d’agneau constituent, selon les cas, un élément
principal de préparation, ou simplement un élément de
garniture.
Indépendamment des formules détaillées plus bas, on
peut leur appliquer celles dont les noms suivent, qui ont été
décrites à l’article « Ris de veau ».
1301
Pâté chaud de Ris d’agneau à la Chevrière. — Foncer
un moule à dôme grassement beurré, ou un moule à
Charlotte, à défaut, avec des cordons de pâte à foncer fine,
roulés très régulièrement et montés en spirale.
Tapisser le fond et les parois du moule d’une couche de
godiveau à la ciboulette ; mettre le moule un instant au four
pour solidifier la farce ; garnir l’intérieur d’un ragoût de :
ris d’agneau braisés et champignons, lié d’une sauce
Allemande serrée Recouvrir cette garniture d’une couche de
godiveau ; fermer le moule avec une abaisse de pâte bien
soudée sur les bords ; dorer et cuire au four de bonne
chaleur moyenne pendant trois quarts d’heure environ.
Au moment de servir, renverser le Pâté sur un plat rond ;
entourer la base d’une couronne de beaux ris d’agneau
braisés et glacés.
SELLE D’AGNEAU
1303
La Selle d’agneau de pré-salé reçoit les mêmes
préparations que la Selle de mouton.
La Selle d’agneau de lait se traite d’après les formules
indiquées pour la « Selle de veau », en tenant compte de la
différence de volume des deux pièces.
Elle se prépare en outre d’après les deux modes ci-
dessous qui lui sont particuliers.
1304
NOTA. — La selle d’agneau peut également s’accompagner de légumes de
primeurs ou de légumes verts. Ces légumes sont toujours servis à part.
1305
NOISETTES D’AGNEAU
Comme celles de mouton et d’agneau de présalé, les
Noisettes d’agneau de lait se taillent sur la selle ou sur les
côtelettes de noix, et se comptent à raison de deux par
couvert.
Leur traitement est le même, et toutes les formules
décrites aux « Tournedos » leur sont applicables.
PRÉPARATIONS DIVERSES DE
L’AGNEAU
BLANQUETTE D’AGNEAU
Procéder exactement comme il est indiqué pour la
Blanquette de veau, en observant les mêmes détails dans les
deux parties de l’opération ; mais en réduisant de trois
quarts d’heure le temps de cuisson.
1306
Selon les procédés décrits à la suite, on pourra apprêter
également la
Blanquette d’agneau aux Céleris,
Blanquette d’agneau aux Cardons,
Blanquette d’agneau aux Endives,
Blanquette d’agneau aux Mousserons,
Blanquette d’agneau aux Nouilles.
CURRIE D’AGNEAU
1307
Procéder comme il est indiqué pour le « Currie de
mouton », en tenant compte toutefois de la différence qui
existe comme tendreté entre la chair du mouton et celle de
l’agneau, pour régler le temps de cuisson.
ÉPIGRAMMES D’AGNEAU
L’Épigramme comporte : une côtelette d’agneau panée à
l’anglaise ; un morceau de poitrine braisée, désossée,
refroidie sous presse, détaillé de la forme de la côtelette, ou
en forme de cœur allongé, et pané à l’anglaise également.
Côtelettes et morceaux de poitrine se font griller, ou cuire
au beurre clarifié. On les dresse en turban, en les alternant,
et la garniture est disposée au milieu, ou servie à part.
1308
SAUTES D’AGNEAU
Pour tous les genres de « Sautés d’agneau », deux
remarques s’imposent :
1° Il est préférable que l’agneau soit littéralement traité
comme un poulet sauté ; c’est-à-dire que les morceaux
soient entièrement cuits au beurre avant d’être saucés, et
qu’ils ne bouillent pas dans la sauce.
2° La sauce de ces Sautés doit être très courte. S’ils
comportent une garniture de légumes, les éléments de cette
garniture doivent être cuits à l’avance.
1309
des Sautés, Chapitre de la Volaille.)
1310
QUATRIÈME SÉRIE
PORC
1311
CARRÉ DE PORC
Carré de porc à la Choucroute. — Rôtir le carré aux
trois quarts ; le tenir ensuite à l’étuve pendant une heure
pour achever doucement sa cuisson. À défaut d’étuve
propre à cet usage, rôtir le carré à fond.
Préparer une garniture de choucroute braisée et, pendant
sa dernière heure de cuisson, l’arroser fréquemment avec de
la graisse du carré.
Dresser celui-ci ; retirer l’excès de graisse de la
choucroute et la disposer autour du carré.
1312
Carré de porc à la Marmelade de Pommes. — Rôtir le
carré. — Peler, épépiner et émincer 750 grammes de
pommes à chair ferme ; les cuire rapidement avec quelques
cuillerées d’eau, une cuillerée et demie de sucre en poudre ;
couvrir hermétiquement pour concentrer la vapeur dans
l’intérieur de l’ustensile. Au moment de servir, travailler un
instant la marmelade avec le fouet pour la lisser.
Dresser le carré ; verser autour son jus dégraissé aux trois
quarts et servir la marmelade de pommes dans une timbale.
1313
— Servir à part l’une des sauces suivantes : Charcutière,
Hachée, Piquante, Robert, Tomate, etc.
NOTA. — Quand le carré est accompagné d’une sauce comportant une
réduction de vinaigre, border le plat avec des cornichons.
CERVELLES DE PORC
1314
Leur traitement est le même que celui des autres
cervelles. Toutes les formules décrites aux articles
« Cervelles de Bœuf et de Veau » leur sont applicables.
COTES DE PORC
Côtes de porc à la Charcutière. — Aplatir les côtes ; les
assaisonner ; les paner au beurre et les griller doucement.
Dresser en turban ; disposer au milieu une purée de
pommes de terre et servir à part une sauce Charcutière.
1315
Dresser en couronne et servir à part une purée de
pommes de terre.
ÉCHINÉE DE PORC
L’Échinée est, comme son nom l’indique, un morceau
pris sur l’échine. Généralement on choisit les côtés du carré
et plus particulièrement celles de collet ; mais le filet fournit
aussi une belle pièce.
1316
Elle s’apprête en Carbonades à la Flamande (voir Bœuf)
ou se rôtit comme le Carré et s’accompagne des mêmes
garnitures, ainsi que de Choux braisés, farcis, gratinés, etc.
— Salée à demi, rôtie et refroidie, c’est le plat de résistance
de la plupart des charcuteries du centre de la France, où on
l’appelle quelquefois aussi Épinée.
ÉPAULE DE PORC
L’Épaule désossé, salée, roulée et fumée se prépare
comme le jambon.
L’Épaule simplement salée s’emploie comme élément de
Potées.
L’Épaule fraîche se rôtit comme l’Échinée et
s’accompagne de toute garniture ou sauce indiquées aux
Carrés et Côtes ; mais cette partie du porc est trop ordinaire
pour paraître ailleurs que sur une table de famille.
FILET DE PORC
Le Filet de porc est assez usité comme entrée de
déjeuner. — Il comprend la partie qui va du jambon aux
premières côtes et se traite comme le Carré. Il fournit aussi
les Noisettes et le Filet mignon dont les préparations sont
les mêmes que celles des côtes.
1317
FOIE DE PORC
Le Foie de porc est peu estimé ; il est employé
principalement comme élément de farces.
Ses apprêts spéciaux et principaux sont : À la
Bourgeoise, à l’Italienne, sauté au Vin rouge, etc.
ZAMPINO FROID
Le Zampino se sert aussi souvent froid que chaud ; soit
seul, soit mélangé avec d’autres viandes froides, mais il est
surtout usité pour Hors-d’œuvre. On le découpe alors aussi
mince qu’il est possible de le faire.
1318
JAMBON
Malgré le sonnet louangeur de Monselet et le titre
« d’animal encyclopédique » que lui décerna Grimod de la
Reynière, il est certain que, sans la valeur culinaire de ses
jambons, jamais le porc n’eût eu la place qu’il tient dans les
préparations de la grande cuisine.
C’est que le jambon constitue, en effet, une ressource
précieuse, et, qu’il soit de Bayonne ou d’York, de Prague ou
de Westphalie, il n’est guère de Relevé qui soit plus
apprécié.
La question de l’espèce à préférer est difficile à trancher ;
néanmoins, nous donnons la préférence au jambon doux de
Bohême, dit « Jambon de Prague », lorsqu’il doit être servi
chaud et à celui « d’York », lorsqu’il est pour froid.
Ce dernier est également excellent, servi chaud ; mais,
pour cet emploi, il est inférieur au « Prague » dont la
délicatesse est incomparable. Cependant, le « York » n’en
tient pas moins l’une des premières places dans l’estime des
gourmets ; c’est celui qui est le plus employé et le plus
recommandable après le « Prague ».
Cuisson du Jambon.
1319
cuisson à grande eau froide, sans aucun assaisonnement ni
addition aromatique. L’ébullition étant bien prise,
l’ustensile est placé de façon à maintenir le liquide en
simple frémissement, ce qui suffit pour pocher le jambon.
S’il est pour froid, on le laisse, autant que possible,
refroidir dans sa cuisson.
Le temps de cuisson des jambons varie, naturellement,
selon leur provenance et leur qualité.
Approximativement, on compte 20 minutes de pochage à
la livre pour un Yorkshire extra ; temps qui est également
celui des jambons de Hambourg ou de Westphalie ; tandis
que les jambons doux de Bohême et d’Espagne ne
demandent guère qu’un quart d’heure.
Braisage du Jambon.
1320
L’ustensile étant fermé hermétiquement, on le met au
four, où si cuisson est continuée pendant une heure, en
maintenant l’ébullition du liquide très douce et en
retournant la pièce de temps en temps.
Si le jambon doit être présenté, on le glace au dernier
moment.
Son accompagnement ordinaire est une sauce Demi-glace
claire et corsée, additionnée du vin de braisage bien
dégraissé et passé.
Glaçage du Jambon.
1321
Jambon à la Bayonnaise. — Braiser le jambon au
Madère et le glacer.
Préparer un riz Pilaw avec 500 grammes de riz, un gros
oignon haché et un litre et demi de consommé.
À mi-cuisson, l’additionner de : 3 moyennes tomates
pelées, pressées et concassées ; 20 petites têtes de
champignons cuits ; 20 saucisses chipolatas raidies au
beurre.
Dix minutes avant de servir, arroser le riz de
125 grammes de Beurre noisette.
— Dresser le jambon et servir en même temps : 1° le riz
dans une timbale ; 2° une sauce Madère.
1322
Dresser ; entourer d’une garniture de grosses nouilles
fraîches, liées au beurre et à la purée Soubise et
additionnées d’une julienne de truffes.
— Servir à part une Glace de viande bien beurrée,
additionnée du vin de braisage, dégraissé et réduit.
1323
appliquait couramment les garnitures Financière et Godard :
ce qui peut se faire encore.
Le jambon servi avec l’une de ces garnitures est braisé au
Madère et dressé avec la garniture autour. Le vin de
braisage, réduit, est ajouté à la sauce de la garniture.
1324
S’il est rôti au four, on compte environ 35 minutes au
kilo.
Les garnitures qui conviennent au jambon frais, braisé ou
rôti, sont : les Purées de légumes, Farinages ou Légumes
verts, Chicorée, Endives, etc.
— Servir à part un jus légèrement lié.
1325
Dresser et servir à part : 1° une garniture à la Milanaise ;
2° une sauce Demi-glace fortement tomatée.
1326
— Servir à part une Glace de viande légère, au Porto,
bien beurrée au dernier moment.
1327
L’enfermer dans une abaisse de pâte à l’eau chaude ; bien
souder les extrémités de celle-ci ; poser la pièce sur une
plaque ; ménager une ouverture dessus et mettre au four
chaud.
Au bout d’une heure et demie, introduire du Madère dans
l’intérieur, autant qu’il en peut tenir ; fermer l’ouverture et
continuer la cuisson pendant une demi-heure environ.
— Dresser et servir à part une sauce Madère.
Composition de la Farce.
1328
Cependant, dans l’apprêt de la « farce Mousseline de
Jambon », il y a lieu de tenir compte du degré de salaison
plus ou moins prononcé du jambon employé, pour régler en
conséquence l’assaisonnement en sel.
Si la chair du jambon n’est pas très rouge, on peut aussi
augmenter le ton de la farce en l’avivant avec quelques
gouttes de rouge végétal pour lui donner une teinte rose
pâle très nette.
1329
Les accompagnements qui conviennent le mieux à la
Mousse de jambon, sont : 1° les sauces brunes corsées et
moelleuses, au Madère, au Porto, au Marsala, etc. ; la sauce
Suprême ; le Velouté au Currie ou au Paprika ; 2° les
garnitures de légumes indiquées pour le jambon braisé, ou
une Financière.
1330
Les masquer d’une sauce Allemande à l’essence de
jambon, additionnée, au litre, de 100 grammes de Parmesan
râpé ; glacer vivement.
En sortant les Mousselines du four, disposer au milieu un
bouquet de pointes d’asperges liées au beurre.
1331
SOUFFLÉS CHAUDS DE JAMBON
L’appareil des Soufflés de jambon se fait avec du jambon
cuit ou du jambon cru.
L’appareil au jambon cru, qui est en somme un genre de
farce mousseline, s’adopte pour les grands services, parce
qu’il a l’avantage de pouvoir s’apprêter un peu à l’avance et
que les Soufflés ainsi préparés peuvent attendre pendant
quelques minutes, quand ils sont cuits, sans qu’il en résulte
trop de dommage.
1332
Appareil de Soufflé avec Jambon cru. — Préparer une
farce Mousseline de jambon en diminuant d’un quart la
quantité de crème ordinairement employée et en la
remplaçant par la même quantité de sauce Béchamel bien
froide.
Tenir la farce un peu ferme ; la compléter avec 4 blancs
d’œufs fouettés en neige très ferme, par 500 grammes de
chair de jambon.
1333
Cela fait, disposer sur la tranche de jambon adhérente à la
crosse, une quantité suffisante de l’un des deux appareils de
Soufflé décrits ci-dessus, pour reconstituer le jambon dans
sa forme primitive.
Lisser l’appareil avec la lame d’un couteau trempée dans
de l’eau froide, en lui donnant bien la forme du jambon ;
disposer sur la surface un décor composé de détails de
jambon maigre cuit et de truffe ; poser le plat où a été mis le
jambon sur une casserole basse de forme ou un sautoir,
remplis d’eau bouillante, mise au four ; cela, pour obtenir le
plus possible de vapeur, laquelle facilite le pochage de
l’appareil.
Ce jambon soufflé peut également se pocher dans l’étuve
ou à la vapeur.
L’appareil étant bien poché, enlever la bande de papier.
— Servir à part l’une des garnitures ou sauces indiquées
pour le jambon braisé.
1334
trois.
1335
Soufflé de Jambon à la Périgourdine. — Dresser le
Soufflé comme ci-dessus, en intercalant les couches
d’appareil d’un lit d’épaisses lames de truffes. Lisser ;
saupoudrer la surface de truffe hachée et cuire comme de
coutume.
JAMBON FROID
Jambon à la Gelée. — Le jambon pour froid doit, autant
que possible, refroidir dans sa cuisson, à moins qu’il ne
doive être désossé.
Dans ce cas, il est retiré de la cuisson aussitôt prêt et
incisé par dessous en suivant les bords de la noix ; puis les
os sont dégagés et retirés. Le jambon est ensuite roulé,
fortement serré dans un linge et mis à refroidir sous presse.
Qu’il soit désossé ou non, on retire la peau, lorsqu’il est
bien froid ; puis on le pare et on enlève une partie de la
graisse. Il est ensuite arrosé de gelée jusqu’à ce qu’il en soit
couvert d’une couche assez épaisse et bien égale.
Dresser avec une papillote au manche et de beaux
croûtons de gelée autour.
1336
Lustrer à la gelée et dresser avec de beaux croûtons de
gelée autour.
1337
dessus des coquilles de foie gras, levées sur un Parfait de
foie gras avec une cuiller trempée à l’eau chaude. Recouvrir
aussitôt ces coquilles de succulente gelée de volaille mi-
prise et la laisser prendre.
Pour servir, incruster le plat dans un bloc de glace vive.
1338
LANGUE DE PORC
La Langue de porc peut se traiter comme la Langue de
veau, et être préparée selon toutes les formules indiquées à
cet article.
OREILLES DE PORC
Après les avoir bien flambées et nettoyées à l’intérieur,
les marquer en cuisson à l’eau salée à raison de 8 grammes
au litre, avec carottes, oignon piqué et bouquet garni, si
elles doivent être servies au naturel ou avec une sauce.
Si elles doivent être servies avec une garniture de
choucroute, de choux à la flamande, ou de lentilles, elles
sont cuites avec ces garnitures.
Si elles sont accompagnées d’une garniture à la
flamande, on supprime le lard de celle-ci.
Si elles sont servies aux lentilles, celles-ci sont mises en
purée après la cuisson des oreilles.
1339
morceaux, et faire mijoter le tout pendant une demi-heure
dans un décilitre et demi de sauce Demi-glace au Madère.
Laisser refroidir ; retirer les morceaux et ajouter au
hachis saucé 350 grammes de chair à saucisse par oreille et
une pincée de persil haché. Diviser en parties du poids de
100 grammes ; les rouler en boules en mettant un morceau
d’oreille au milieu de chacune. — Envelopper de crépine ;
arroser de beurre fondu et griller doucement.
Aux trois quarts de la cuisson, les saupoudrer de
chapelure et finir de cuire en les colorant.
— Servir à part une sauce Madère.
PIEDS DE PORC
Les pieds de porc se cuisent comme les oreilles destinées
à être servies au naturel.
On peut les préparer ensuite comme celles-ci, mais ils se
servent plus particulièrement panés et grillés, ou truffés.
1340
Pieds de porc panés. — Les pieds étant partagés en deux
et panés, les arroser de saindoux ou de beurre fondu et les
griller très doucement, ainsi qu’il convient à tout objet
fortement pané. — Servir au naturel, ou avec une purée de
pommes de terre à part.
1341
QUEUES DE PORC
Elles se font cuire comme les oreilles de porc servies au
naturel ; puis on les grille doucement après les avoir panées
au beurre.
Leur accompagnement le plus ordinaire est une purée de
pommes de terre.
ROGNONS DE PORC
Peuvent être apprêtés selon les différentes formules
exposées à l’article « Rognon dé veau ».
TÊTE DE PORC
La tête de porc est généralement réservée pour les
préparations froides, notamment pour celle du « Fromage
de tête ». On peut aussi la servir chaude, selon les différents
modes indiqués pour les « Oreilles ».
1342
PRÉPARATIONS DIVERSES
DU PORC
ANDOUILLES ET ANDOUILLETTES
Les Andouilles, étant généralement préparées à cru,
doivent être cuites d’abord à l’eau légèrement salée,
pendant un temps qui est déterminé par leur grosseur. Elles
sont ensuite traitées par la Grillade.
Les Andouillettes s’achetant toutes prêtes, il n’y a qu’à
les ciseler et à les griller doucement ; soit telles quelles, soit
enveloppées dans un papier beurré ou graissé au saindoux.
La garniture la plus usuelle des Andouilles et des
Andouillettes, est une purée de pommes de terre.
1343
feu pour assurer la dissolution du beurre et dresser en
timbale.
BOUDINS
Bien que les boudins s’achètent généralement tout
préparés, nous croyons devoir en indiquer quelques apprêts.
1344
une pincée de poivre blanc et un peu de muscade. — Bien
mélanger le tout.
Entonner cette préparation dans des boyaux, sans trop les
emplir ; ficeler les boudins à la longueur voulue ; les ranger
sur une grille ou un clayon en osier et les plonger dans un
récipient aux trois quarts plein d’eau bouillante. À partir de
l’instant de l’immersion, tenir l’eau à une température égale
de 95° et laisser pocher pendant 12 minutes. — Ensuite, les
retirer et laisser refroidir.
Pour servir : Ne pas ciseler ces boudins, mais les piquer
seulement avec une épingle ; les envelopper chacun d’un
papier beurré et les griller doucement.
— Servir en même temps une purée de pommes de terre
à la Crème.
1345
Entonner la farce dans des boyaux ; les pocher comme
les précédents et laisser refroidir.
Pour le traitement de ces boudins sur le gril, prendre les
précautions exposées ci-dessus. — Servir en même temps
une purée de pommes de terre à la Crème.
1346
Pour servir : Ciseler les boudins des deux côtés et les
griller très doucement. — Servir en même temps une purée
de pommes de terre à la Crème.
1347
Boudins noirs à la Normande. — Escaloper des
boudins noirs, froids, et les sauter au beurre.
Sauter également au beurre des pommes douces, pelées,
épépinées et émincées, à raison de 500 grammes de
pommes par kilo de boudin.
Réunir les deux éléments ; les sauter ensemble un instant
et dresser dans un plat creux en terre.
CARBONADES DE PORC
Les Carbonades sont prises sur le Collet et se taillent très
minces. Elles sont généralement sautées et garnies comme
les Côtes.
On peut aussi les préparer « à la Flamande » (voir
Carbonades de bœuf) ; c’est la préparation qui leur convient
le mieux.
CRÉPINETTES
Composition de la farce pour Crépinettes ordinaires : Un
kilo de chair à saucisses fine ; une cuillerée de persil haché
et un petit verre de Cognac. — Bien mélanger.
Composition de la farce pour Crépinettes truffées : Un
kilo de chair à saucisses fine ; 125 grammes de truffes
hachées ; 2 cuillerées de cuisson de truffes.
1348
Pour les unes comme pour les autres diviser le hachis en
parties du poids de 100 grammes et les envelopper de
crépine en leur donnant une forme rectangulaire.
1349
ÉMINCÉS ET HACHIS
Ces préparations suivent les mêmes règles d’apprêt que
les « Émincés et Hachis de bœuf » ; les mêmes formules
leur sont applicables.
FRICADELLES
Procéder d’après la méthode et les proportions décrites
aux « Fricadelles de Bœuf », en remplaçant la viande de
Bœuf par de la chair de porc.
GAYETTES
Détailler en petits lardons 500 grammes de foie de porc
et 500 grammes de graisse d’intestin ou de lard gras frais.
Déposer ces lardons sur un plat et leur ajouter : 3 gousses
d’ail broyées et hachées ; 20 grammes de sel, une pincée de
poivre et un peu d’épices. Mélanger le tout ; diviser en
parties du poids de 100 grammes ; les envelopper, comme
les crépinettes ordinaires, dans de la crépine ramollie à
l’eau tiède et bien épongée.
Entourer chaque Gayette de quelques tours de fil ; les
ranger dans une plaque beurrée ; arroser de saindoux et
cuire au four pendant une demi-heure environ.
Ces Gayettes se servent généralement froides.
1350
PATÉ DE PORC A L’ANGLAISE
(Hot Pork pie.)
Tapisser entièrement le fond et les parois d’un pie-dish
(plat spécial à pâté) de minces tranches de jambon cru. —
Préparer, pour un plat de dimensions moyennes :
1° 600 grammes d’escalopes de porc frais assaisonnées de
sel, poivre et saupoudrées de 50 grammes de Duxelles
sèche ; une pincée de persil et une petite pincée de sauge
hachés ; 600 grammes de pommes de terre crues émincées ;
un gros oignon haché.
Garnir le plat par couches alternées, d’escalopes, de
pommes de terre et d’oignons.
Ajouter un décilitre et demi d’eau ; couvrir avec une
abaisse de pâte à foncer ou de rognures de feuilletage,
laquelle sera bien soudée sur les bords du plat ; dorer ; rayer
à la fourchette et cuire au four de chaleur moyenne pendant
2 heures environ.
PETIT SALÉ
Le petit salé ne demande aucune autre préparation qu’une
cuisson prolongée, à l’eau, sans sel.
On l’accompagne d’une garniture de choux bouillis,
braisés, ou d’une purée de pommes de terre, en envoyant à
1351
part un peu de sa cuisson.
Il peut être cuit avec les choux, mais après avoir été assez
fortement blanchi, pour lui enlever le goût de saumure qu’il
communiquerait à la garniture.
1352
SAUCISSES
Saucisses Anglaises. — Les plus renommées sont celles
de Cambridge.
Elles se préparent comme les saucisses françaises,
grillées ou cuites au four, et elles sont souvent servies au
Breakfast avec accompagnement de Bacon. On les sert
également avec la volaille rôtie, comme Dindonneaux,
Poulets, etc. — Leur assaisonnement est souvent excessif.
1353
Saucisses à la Marmelade. — Pocher les saucisses au
four avec beurre et filet de vin blanc. Les dresser en
couronne et les arroser avec leur cuisson.
— Servir à part une timbale de marmelade de pommes
peu sucrée. (Voir Carré à la Marmelade.)
1354
Saucisses au Vin blanc. — Ces saucisses se préparent de
deux façons :
1° Les pocher au beurre et au four ; les dresser sur
croûtons frits. Déglacer au vin blanc ; réduire ; ajouter la
quantité de sauce Demi-glace nécessaire ; beurrer
légèrement et verser sur les saucisses.
2° Les raidir au beurre ; les pocher ensuite avec
2 décilitres de vin blanc par 20 saucisses.
Dresser celles-ci sur croûtons frits, réduire le vin blanc
des deux tiers ; ajouter un jaune d’œuf, un filet de jus de
citron, 2 cuillerées de glace de viande, 100 grammes de
beurre et verser sur les saucisses.
COCHON DE LAIT
Qu’il soit farci ou non, le cochon de lait est toujours rôti
entier ; le point essentiel est de conduire la cuisson de façon
à ce qu’elle soit au point lorsque ia peau est devenue
croustillante et dorée.
La durée de la cuisson varie entre une heure et demie et
2 heures pour un cochon de lait de poids moyen. S’il est
farci, ce temps est augmenté d’un quart d’heure par livre de
farce.
Il doit être arrosé de préférence avec de l’huile pendant
sa cuisson ; cet élément permettant d’obtenir la peau plus
croustillante que par l’emploi de tout autre corps gras.
1355
En même temps que la pièce, on sert toujours une
saucière de bon jus.
1356
Farce à l’Anglaise pour Cochon de lait, Canards,
Oies, etc. — Cuire au four, avec leur pelure, un kilo 200 de
très gros oignons et laisser refroidir.
Les peler et les hacher très fin, puis, les mélanger avec
500 grammes de mie de pain trempée et exprimée ;
500 grammes de graisse de rognon de bœuf hachée ;
30 grammes de sel ; une pincée de poivre ; un peu de
muscade ; 125 grammes de sauge blanchie et hachée
finement ; 2 œufs.
— Bien mélanger le tout.
1357
1358
VIII
RELEVÉS ET ENTRÉES DE
VOLAILLES
CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES.
1359
2° Les Poulets dits « à la Reine », qui sont employés
principalement pour sauter et comme Rôtis.
3° Les Poulets de grains, qui conviennent pour les
préparations en cocotte, ou pour être grillés.
4° Les Poussins, qui ne se servent guère qu’en cocotte,
ou grillés.
Les Suprêmes et les Ailerons de volaille qui se classent
parmi les plus fines Entrées sont fournis par les Poulets
Reine ou les Poulets de grains.
Enfin les abats des volailles comme : Ailerons, Cous,
Gésiers, Foies, Crêtes et Rognons, fournissent un certain
nombre de préparations que nous réunissons dans une Série
spéciale sous le titre : Préparations diverses de la volaille.
1361
Il est ensuite dégraissé et ajouté à la sauce
d’accompagnement de la pièce.
Les pièces braisées ne sont pas citronnées ; mais on les
barde. La barde ne doit couvrir que la poitrine et être assez
épaisse, parce qu’elle sert à protéger l’estomac qui, sans
cette précaution, serait desséché quand les cuisses arrivent à
la fin de leur cuisson, celles-ci étant bien plus longues à
cuire. Ces pièces se traitent selon la méthode ordinaire des
Braisages.
NOTA. — Quel que soit le mode de traitement des Poulardes et Chapons, la
clavicule ou a fourchette » de la volaille doit toujours être retirée pour la facilité
du découpage.
1362
MANIÈRE DE SERVIR RAPIDEMENT, ET
CHAUDEMENT,
LES RELEVÉS DE VOLAILLE
Je crois devoir appeler l’attention sur ce point très
important du service :
J’ai remarqué depuis longtemps que, rarement, le service
des grosses pièces de volaille était fait convenablement ;
soit parce qu’il exige, pour le découpage de la volaille et la
disposition des morceaux et des garnitures sur l’assiette des
convives, une dextérité et une adresse que les Maîtres d
hôtel n’ont pas toujours ; soit parce que l’installation laisse
à désirer, soit pour tout autre motif.
Ce qui est certain, c’est que, le plus souvent, le convive
se trouve en face de morceaux de volaille mal présentés et
insuffisamment chauds. Il advient ainsi que tous les soins
apportés par le chef à la préparation du mets, deviennent
nuls. J ai cherché à remédier à cet état de choses, et à
réaliser un service à la fois simple et rapide, sans nuire à
l’effet de la présentation.
À cet effet, j’ai pris l’habitude de lèvera la cuisine les
deux Suprêmes de la volaille, que je tiens au chaud,
jusqu’au dernier moment, avec un peu du fonds de cuisson.
Ensuite, j’enlève tous les os de la poitrine, puis je
reforme la volaille avec une garniture en rapport avec la
formule, soit une farce mousseline quelconque, soit un riz
pilaw additionné de crème, foie gras et truffes ; soit de
spaghetti, ou de nouilles à la crème.
1363
Cette garniture étant bien lissée et disposée en dôme, on
peut se contenter de dresser la volaille sur une des
extrémités du plat de service, à moins que le plat ne soit
rond ; ou sur un tampon bas en pain frit sur lequel la
volaille est posée d’aplomb.
On peut aussi napper entièrement la volaille avec une
sauce Mornay, la saupoudrer de fromage râpé, et la glacer
rapidement.
La carcasse de la volaille étant ainsi préparée, on dispose
autour, ou on groupe en avant de fines croûtes de tartelettes
contenant la garniture indiquée, puis les Suprêmes sont
rapidement escalopés. On place une escalope sur chaque
tartelette, et la volaille est servie ainsi, avec la sauce à part.
Par ce moyen, elle arrive bien chaude à la salle à
manger ; elle est servie rapidement, proprement ; chaque
convive reçoit une escalope, et non plus seulement de la
garniture, comme cela arrive trop souvent avec l’ancien
mode de service.
Au lieu de tartelettes, on peut employer de minces
croûtons de pain frits au beurre frais, et de la grandeur des
escalopes. — Ainsi, pour une « Poularde à la Derby » par
exemple, la poularde étant déjà farcie de riz, il suffit de
donner à ce riz la forme convenable, après avoir enlevé les
Suprêmes, et supprimé les os de la poitrine ; puis la volaille
est dressée sur tampon.
On prépare alors autant de croûtons et de lames de foie
gras sautées au beurre qu’il y a de convives, et on les
1364
dispose autour de la poularde, les lames de foie gras placées
sur les croûtons.
On escalope rapidement les Suprêmes, et l’on en met un
sur chaque lame de foie gras, puis une épaisse lame de
truffe sur ce suprême. La poularde ainsi préparée est mise
au four pendant quelques instants pour bien la chauffer, et
elle est envoyée à la salle avec la sauce à part.
Là, le Maître d’hôtel dresse rapidement sur les assiettes
brûlantes les croûtons garnis de foie gras, escalope de
suprême et truffe ; il ajoute à côté de chaque croûton et sur
chaque assiette, une cuillerée du riz dont est farcie la
poularde, et une cuillerée de sauce.
Moins de deux minutes après son entrée à la salle, la
poularde se trouve donc correctement et chaudement servie
à chaque convive.
Il s’agit ici, bien entendu, des cas où la poularde doit être
dressée et présentée. Lorsque cette obligation ne s’impose
pas, on peut se contenter de dresser le riz retiré de la
poularde au centre d’un plat carré d’entrée, profond, muni
d’un couvercle, et de disposer autour les Suprêmes
escalopés, intercalés des lames de foie gras et de truffes. La
sauce s’envoie à part également. On couvre le plat et, dans
cet état, le mets se conserve chaud et peut attendre sans
inconvénients pendant quelques minutes.
Les cuisses, que l’on sert très rarement dans un dîner
soigné, restent à la cuisine, ainsi que la carcasse.
1365
Je ne saurais trop conseiller de mettre ce système en
pratique, chaque fois que les circonstances le permettent
C’est le seul qui puisse assurer un service parfait et
susceptible de donner toute satisfaction.
A. E
1366
Poularde Alexandra. — Piquer la poularde de langue et
truffe et la pocher.
Aussitôt prête, lever les suprêmes ; les remplacer par de
la farce mousseline de volaille ; lisser cette farce pour
rendre à la poularde sa forme première et la pocher à
l’entrée du four.
Napper ensuite la pièce de sauce Mornay et la glacer
vivement.
Dresser ; entourer de croûtes de tartelettes garnies de
pointes d’asperges liées au beurre ; placer sur chaque
tartelette une escalope des suprêmes réservés, tenus au
chaud ; border le plat d’un filet de glace de viande blonde.
1367
truffes, braisés, glacés, et de bottillons de pointes
d’asperges, alternés.
1368
Poularde bouillie à l’Anglaise. — Marquer la poularde
en cuisson à l’eau, avec la garniture aromatique ordinaire et
500 grammes de lard de poitrine blanchi.
La dresser et l’entourer avec le lard détaillé en rectangles.
— Servir à part : 1° une sauce Persil à l’anglaise ; 2° une
saucière de cuisson de la poularde.
1369
La farce de l’intérieur, détaillée en dés au moment du
découpage de la pièce, constitue la garniture.
1371
Poularde aux Champignons à brun. — Poêler la
poularde ; déglacer avec de l’essence de champignons et
ajouter 2 décilitres de sauce Demi-glace.
Dresser et entourer la pièce de 20 belles têtes de
champignons cannelés, cuits.
— Servir à part la sauce légèrement beurrée.
1374
Poularde Chipolata. — Poêler la poularde et la mettre
en terrine avec une garniture Chipolata. (Voir Garnitures.)
Ajouter le fonds de poèlage ; laisser mijoter pendant
10 minutes et servir dans la cocotte.
1375
additionnée de 100 grammes de purée de truffes et la
pocher.
La volaille étant prête, passer le fonds à la serviette ; le
réduire et l’ajoutera une sauce Suprême additionnée de
lames de truffes.
Dresser et napper la volaille avec une partie de cette
sauce. La garniture est constituée par la farce de l’intérieur,
qui est détaillée en gros dés après découpage de la pièce.
— Servir à part le reste de la sauce.
1376
gras et 100 grammes de truffes coupés en gros dés.
La poêler ; la dresser et l’entourer de : grosses truffes
entières cuites au Champagne ; escalopes de foie gras
sautées au beurre, placées chacune sur un petit croûton frit
au beurre, en alternant les deux éléments.
— Servir à part : le fonds de poêlage additionné d’un
décilitre de jus de veau et de la cuisson des truffes, réduit à
2 décilitres et lié à l’arrow-root.
1378
de : 4 moyennes quenelles décorées ; 2 bouquets de rognons
et 2 bouquets de crêtes de coq.
1379
Poularde à l’Élysée. — Farcir la poularde avec
200 grammes de farce Mousseline, additionnée de
125 grammes de foie gras et 125 grammes de truffes,
coupés en dés.
Contiser les filets à la truffe et pocher la poularde.
Dresser et disposer : 5 truffes entières de chaque côté de
la pièce ; une garniture de quenelles, champignons, crêtes et
rognons, liée à la sauce Suprême, à chaque extrémité.
— Servir à part une saucière de sauce Suprême.
1380
2 décilitres de fonds de veau corsé ; réduire de moitié ;
ajouter ce fonds réduit dans la terrine ; fermer celle-ci avec
son couvercle et souder avec un cordon de pâte à l’eau.
Compléter la cuisson au four assez chaud, pendant trois
quarts d’heure et servir tel quel.
1381
d’autant de haricots verts, crus, les uns et les autres, les
derniers coupés en petits losanges.
1382
Poularde à la Grammont. — Pocher la poularde et la
laisser refroidir à moitié.
Lever ensuite les suprêmes ; retirer les os de l’estomac et
remplir le vide de la carcasse avec une garniture composée
de : filets de mauviettes sautés au beurre juste au moment ;
petites têtes de champignons ; rognons et crêtes de coq : le
tout lié avec de la sauce Béchamel à l’essence de truffes.
Escaloper les suprêmes et les remettre en place sur cette
garniture ; napper la poularde de sauce Allemande serrée ;
saupoudrer de Parmesan râpé ; arroser de beurre fondu ;
glacer vivement et servir aussitôt.
1383
Poularde au Gros sel. — Pocher la poularde dans un
fonds blanc ; ajouter dans le même fonds : 10 morceaux de
carottes tournées en forme d’olives allongées et 10 petits
oignons.
Dresser ; entourer la poularde avec les carottes et les
oignons disposés en bouquets.
— Servir à part : 1° une saucière du fonds de cuisson ;
2° une coquille de gros sel.
1384
blanc d’œuf cuit dur ; couvrir d’un papier beurré et pocher à
four doux.
En sortant la pièce du four, la napper de sauce
Allemande, en observant que la consistance de cette sauce
soit réglée de telle sorte que le décor blanc appliqué sur la
farce brune se distingue nettement.
— Servir à part une saucière de sauce Allemande.
1386
Champagne, dressées chacune sur un petit croûton rond en
pain frit, légèrement creusé.
— Servir à part le reste de la sauce.
1387
Poularde Louise d’Orléans. — Introduire dans
l’intérieur de la poularde un foie gras entier, clouté de
truffes, poché pendant un quart d’heure avec un peu de bon
fonds de veau, un verre de vieux Madère et refroidi.
Faire raidir et colorer la poularde au four, pendant
20 minutes, en l’arrosant de beurre.
Ensuite, la recouvrir complètement d’épaisses lames de
truffes ; l’envelopper de bardes ; l’enfermer dans une
abaisse de pâte au saindoux et à l’eau chaude. Bien souder
l’abaisse ; poser la poularde sur une plaque ; pratiquer une
ouverture sur l’abaisse pour l’échappement de la vapeur et
cuire au four de chaleur moyenne, pendant une heure trois
quarts.
— Cette poularde se sert telle quelle, chaude ou froide.
1388
Poularde Lucullus. — Farcir la poularde avec
250 grammes de farce Mousseline, additionnée de
150 grammes de purée de truffes crues ; la braiser.
La dresser et l’entourer de : truffes cuites au Champagne,
sur les côtés ; bouquets de crêtes frisées, sur les bouts.
— Servir à part une sauce Demi-glace à l’essence de
truffes, additionnée du fonds de braisage, réduit et passé.
1389
Escaloper les suprêmes ; les reformer sur le macaroni en
alternant les escalopes avec de belles lames de truffes.
Napper alors la poularde avec une sauce onctueuse et
serrée ; saupoudrer de fromage râpé et glacer vivement à la
salamandre.
1390
Quelques instants avant de servir, passer ces ronds de
polenta dans de la farine ; les colorer au beurre clarifié. Les
saupoudrer ensuite de Parmesan râpé et les glacer vivement.
Dresser la poularde sur un tampon très bas, en pain frit ;
l’entourer avec les ronds de polenta glacés ; saucer le fond
du plat avec un peu du fonds de braisage, lié à l’arrow-root,
et envoyer le reste dans une saucière.
— Servir en même temps un légumier de truffes blanches
du Piémont, légèrement chauffées avec un peu de beurre et
de consommé.
1391
légumes sont cuits et que le fonds est suffisamment réduit,
placer la poularde dans une terrine en terre ; la couvrir avec
les légumes préparés et leur cuisson.
Servir dans la terrine.
1392
— Servir à part une sauce Demi-glace au Madère.
1393
Poularde à l’Orientale. — Farcir la poularde avec
400 grammes de riz Pilaw, condimenté au safran et la
pocher.
Lever les suprêmes ; couper les os de l’estomac avec de
gros ciseaux, sans toucher le riz de l’intérieur ; couvrir
celui-ci de sauce Béchamel tomatée, condimentée au safran.
Dresser la pièce ; escaloper les suprêmes ; les remettre en
place sur la poularde ; napper celle-ci de même sauce et
l’entourer de quartiers de Brionne cuits doucement au
beurre.
1394
— Servir à part un jus lié.
1396
Barder la pièce et la pocher.
La dresser et la napper de sauce Suprême à l’essence de
truffes.
1397
la poularde à l’entrée du four pour pocher la farce, en ayant
soin de garantir les suprêmes.
Dresser la poularde et la napper de sauce Suprême
additionnée de : un quart de purée de champignons ;
2 cuillerées de fine julienne de truffe et autant de julienne
de champignons.
1398
Poularde Princesse Hélène. — Farcir la poularde de riz
préparé comme il est indiqué à la « Poularde à la Diva » et
la pocher.
La dresser ; la napper de sauce Suprême et l’entourer de
Subrics d’épinards (voir Légumes) cuits au dernier moment.
Ajouter à cette garniture des truffes blanches taillées en
copeaux, à peine chauffées au beurre et dressées dans une
coquille en argent qui est placée derrière la volaille.
1399
à darioles beurrés, décorés au fond d’une lame de truffe
cannelée.
1400
de crêtes et de rognons de coq ; 60 grammes de lames de
truffes et 10 petites têtes de champignons.
1401
service et cuire le Soufflé au four de chaleur modérée.
— Servir à part une sauce Suprême additionnée de lames
de truffes blanches.
1402
poivre ; les arroser d’un verre d’excellent Madère ; les
laisser refroidir ainsi, dans un ustensile, hermétiquement
couvert.
Introduire ces truffes dans une belle poularde ; poêler
celle-ci en temps voulu pour qu’elle soit prête juste au
moment où elle doit être servie.
Lorsqu’elle est prête, cuire rapidement autant d’ortolans
et sauter au beurre autant de tranches de foie gras, qu’il y a
de convives. Les envoyer à la salle, en même temps que la
poularde, ainsi que le fonds de poêlage de celle-ci, passé
dans une saucière.
Le Maître d’hôtel, entouré de trois aides et muni d’un
réchaud brûlant placé sur la table de service, doit attendre la
pièce, dont il lève rapidement les suprêmes qu’il détaille en
escalopes.
Il place chaque escalope sur une tranche de foie gras, que
le premier aide a déjà placée sur une assiette chaude, avec
une des truffes mises dans la poularde.
Le second aide, à qui l’assiette est passée aussitôt, ajoute
un ortolan et un peu de jus.
Le troisième aide place immédiatement les assiettes
garnies devant les convives.
La Poularde se trouve ainsi servie très rapidement et dans
des conditions qui en font un mets de haute valeur
gastronomique.
1403
NOTA. — La dénomination de « Sainte-Alliance », que j’ai adoptée pour
désigner cette poularde, et dont Brillat-Savarin s’est servi dans sa Physiologie
du goût pour désigner un toast fameux, m’a semblé être celle qui convenait le
mieux pour désigner une préparation où se trouvent réunis ces admirables
joyaux de la cuisine que sont : le suprême d’une belle poularde, le foie gras,
l’ortolan et la truffe.
1404
La dresser ensuite sur un tampon bas, en pain ou en riz ;
napper de glace de viande beurrée ; l’entourer de croûtes de
tartelettes, chacune garnie de : une escalope de suprême,
une lame de foie gras sautée au beurre sur l’escalope et une
lame de truffe sur le foie gras.
— Servir à part une saucière de glace de volaille beurrée.
1406
À cette purée d’oignons, ajouter 2 décilitres de Velouté et
2 décilitres de crème ; réduire assez serré ; passer de
nouveau à l’étamine et compléter avec un décilitre de
crème.
Dresser la poularde et la napper avec cette sauce.
1407
Les mélanger à la même quantité de macaroni blanchi et
coupé court, lié au Parmesan râpé et à la sauce crème ;
ajouter moitié du poids des suprêmes de foie gras et de
truffes coupés en gros dés.
Supprimer les os de l’estomac ; remplir la carcasse avec
la garniture ci-dessus ; recouvrir celle-ci d’une couche de
farce Mousseline, en rendant à la pièce sa forme primitive.
Décorer la surface d’une couronne de lames de truffes ;
couvrir d’un papier beurré et mettre au four de chaleur
moyenne pour : 1° pocher la farce ; 2° bien chauffer la
garniture intérieure.
Dresser la pièce ; saucer le fond du plat de quelques
cuillerées de sauce Demi-glace à l’essence de truffes,
additionnée de lames de truffes.
— Servir à part une saucière de même sauce.
1408
La dresser sur un tampon bas, en pain frit ; l’entourer
d’une garniture de pieds de fenouil tubéreux, braisés.
— Servir à part le fonds de la poularde, réduit et monté
au beurre.
1409
Poularde à la Valenciennes. — Poêler la poularde.
La dresser et l’entourer de rizotto additionné de jambon
coupé en dés.
Sur le rizotto, disposer des lames de jambon grillé, en les
chevalant légèrement.
— Servir à partame sauce Suprême tomatée, bien
relevée.
1410
L’entourer de croûtes de tartelettes garnies de carottes à
la Vichy. (Voir Légumes.)
1412
Timbale de volaille à la Bourbonnaise. — Tapisser le
fond et les parois d’un moule à charlotte, grassement
beurré, d’une couche, épaisse de 2 centimètres, de farce de
volaille ordinaire, additionnée de langue écarlate hachée,
etc. — Passer au four pendant quelques instants, pour
pocher la surface de la farce.
Garnir l’intérieur d un ragoût d’escalopes de filets de
volaille pochées (élément dominant) ; crêtes et rognons de
coq ; champignons et truffes ; lié de sauce Allemande un
peu serrée.
Recouvrir la garniture d’une couche de farce et pocher au
bain-marie. — Démouler au moment et entourer d’un
cordon de Velouté l’essence de champignons.
1413
4° Garnir la timbale avec les éléments préparés ; en les
disposant par couches. Arroser chaque couche de quelques
cuillerées de crème et les séparer par un pannequet qui doit
être soudé avec un peu de dorure ; à ceux dont on a foncé la
timbale.
Couvrir avec un pannequet ; dorer la surface et rabattre
dessus les extrémités des autres qui dépassent les bords du
moule.
Placer la timbale sur une tourtière ; la cuire à four doux
pendant 45 minutes.
Démouler au moment de servir ; masquer la timbale
d’une sauce Béchamel à l’essence de champignons, réduite,
additionnée finalement d’une cuillerée de glace de viande
blonde et d’un peu de beurre fin.
1414
Lorsque la timbale est foncée, tapisser entièrement
l’intérieur d’une couche de farce ; lisser celle-ci avec
précaution, en l’humectant de blanc d’œuf.
Remplir la timbale de macaroni « à la Talleyrand » (Voir
Garnitures), en le disposant par couches, alternées de belles
escalopes de filets de volaille légèrement nappées de sauce
Suprême et de tranches de langue à l’écarlate.
Fermer la timbale avec une couche de farce ; la pocher au
bain-marie, au four, pendant une bonne heure.
D’autre part ; préparer un tampon en pain frit ayant
5 centimètres de hauteur, et dont le diamètre sera un peu
inférieur à celui du moule de la timbale.
Le masquer de farce tout autour ; l’entourer de bâtonnets
de macaroni comme ceux de la timbale, en les incrustant
dans la farce de telle façon que, la timbale étant dressée sur
ce tampon, figure exactement une ruche.
Démouler la timbale au moment ; placer sur le sommet
un beau champignon cannelé et entourer la base d’un
cordon de sauce Suprême.
— Servir à part une sauce Suprême.
1415
Les termes Filet et Suprême sont synonymes et on peut
employer l’un ou l’autre dans la rédaction des menus, si on
veut éviter des répétitions fâcheuses.
Ils comprennent le filet proprement dit et le filet mignon.
Dans les suprêmes de poulet, le filet mignon est
généralement soudé au filet, étant trop petit pour être
employé seul.
Par contre, les filets mignons de poularde sont utilisés
séparément, après avoir été dénervés, contisés de truffes et
formés en arc, ou en anneau.
Les Côtelettes sont les suprêmes de Poulets Reine ou de
Poulets de grains, auxquels on laisse adhérer l’os du
moignon de l’aile. Les Suprêmes sont généralement fournis
par les mêmes volailles.
Cependant, on les prend parfois sur des Poulardes. Dans
ce cas, comme ils sont trop volumineux, on les divise en
3 ou 4 morceaux bien réguliers que l’on aplatit légèrement
et qui sont parés en forme de cœurs ou d’ovales, sauf dans
le cas où ils doivent être farcis.
Lorsqu’ils doivent être farcis, on les ouvre sur
l’épaisseur, en forme de sac, avec la pointe d’un petit
couteau. Dans la cavité ainsi formée, on introduit, avec une
poche munie d’une petite douille unie, la farce requise, en
quantité voulue pour que le suprême en soit bien bourré.
1416
La cuisson des Suprêmes et des Côtelettes se fait toujours
à sec, ou à peu près, parce que la moindre ébullition d’un
liquide quelconque les durcirait.
Si on voulait les avoir pochés, il vaudrait mieux cuire la
volaille entière et les lever quand celle-ci est cuite.
Selon qu’on les désire à brun ou à blanc, on les traite de
la façon suivante ; mais nous devons faire observer que la
méthode d’apprêt « à brun » est plus spéciale aux
Côtelettes.
CÔTELETTES OU SUPRÊMES préparés à brun. — Les
assaisonner de sel ; les rouler dans la farine ; puis les ranger
dans une sauteuse contenant du beurre clarifié très chaud et
leur faire prendre vivement couleur des deux côtés. Ces
morceaux de la volaille sont si tendres que la coloration et
la cuisson se font en même temps.
CÔTELETTES OU SUPRÊMES préparés à blanc, ou Pochés. —
Les assaisonner et les ranger dans une sauteuse contenant
du beurre frais fondu, mais non clarifié. Les rouler dans ce
beurre ; ajouter quelques gouttes de jus de citron ; fermer
hermétiquement la sauteuse et la mettre à four bien chaud.
Quelques minutes suffisent pour pocher les Suprêmes, qui
sont prêts lorsqu’on les sent élastiques sous la pression du
doigt.
Les Côtelettes et Suprêmes peuvent être panés à
l’anglaise pour être sautés ou frits ; ou panés au beurre pour
être grillés.
1417
Remarque importante. — Une Côtelette ou un Suprême
de volaille, ne doit jamais attendre sous peine de durcir. Ils
doivent être cuits vivement, au dernier moment ; dressés
rapidement, simplement, et servis à la fois moelleux et
brûlants : ce qui est le point le plus essentiel.
Les formules suivantes s’appliquent aussi bien aux
Suprêmes qu’aux Côtelettes.
1419
Dresser en couronne sur de petites croquettes de pointes
d’asperges de même forme ; placer une lame de truffe sur
chaque morceau de suprême et arroser de Beurre noisette.
— Servir à part un jus lié.
1420
— Servir à part une saucière de sauce Allemande.
1422
Variante : Détailler les suprêmes en cœurs ; les farcir de
godiveau à la crème, additionné d’une Brunoise de légumes
étuvée au beurre et les pocher. — Dresser, saucer et
entourer de bouquets de haricots verts liés au beurre.
1423
Suprême de volaille aux Fonds d’artichauts. — Sauter
les suprêmes au beurre clarifié.
Les dresser ; les entourer de fonds d’artichauts crus,
escalopés, sautés au beurre et saupoudrés de fines herbes.
Arroser les suprêmes d’un filet de Beurre noisette et
servir un jus lié à part.
1424
Suprême de volaille à la Hongroise. — Apprêter un riz
Pilaw additionné de tomates concassées’; le dresser dans
une timbale basse.
Assaisonner les suprêmes au Paprika ; les sauter au
beurre clarifié et les dresser sur le riz.
Déglacer la sauteuse avec quelques cuillerées de crème ;
ajouter la quantité nécessaire de sauce Hongroise : napper
les suprêmes avec cette sauce.
1425
Juste au moment de servir, arroser les suprêmes d’un filet
de Beurre noisette.
1426
arroser d’un filet de Beurre noisette.
1427
Arroser les suprêmes d’un filet de Beurre noisette.
1428
Fermer les feuilles de papier en plissant finement les
bords ; les ranger sur une plaque et les mettre à four assez
chaud pour : 1° finir de cuire les suprêmes ; 2° souffler les
papillotes.
1429
la surface de farce mousseline. Les rouler en paupiettes ;
assujettir celles-ci par quelques tours de fil et les pocher.
Dresser chaque paupiette dans une croustade en appareil
à pomme Duchesse, panée, frite et vidée. (Voir Croustades,
Série des Hors-d’œuvre chauds). Napper les paupiettes de
sauce Allemande et placer une lame de truffe sur chacune.
1430
Avec ce hachis, reconstituer les suprêmes dans leur forme
et grosseur primitives.
Les paner à l’anglaise, ou les saupoudrer simplement de
farine et les cuire au beurre clarifié.
Les dresser aussitôt prêts et servir de suite.
NOTA. — La garniture de ces suprêmes, comme de tout article « à la
Pojarski », est à volonté et purement facultative. Il n’y a aucune règle fixe en ce
qui la concerne.
1431
Suprême de volaille Rimini. — Piquer les suprêmes
avec de minces filets de truffe bien noire et les pocher.
Les dresser, chacun sur une barquette en feuilletage cuite
à blanc, garnie de purée de champignons.
— Servir à part une sauce Allemande.
1432
Suprême de volaille Valençay. — Fourrer les suprêmes
d’un salpicon de truffes lié avec de la sauce Allemande très
réduite.
Les paner à l’anglaise et les cuire au beurre clarifié.
À raison de deux par suprême, préparer des croûtons en
forme de crêtes, frits, masqués en dôme de farce de volaille
truffée et passés à l’entrée du four pour pocher la farce.
Dresser les suprêmes en couronne et les entourer avec les
croûtons farcis. — Servir à part une purée de champignons.
1433
Villeroy ; paner à Panglaise et les frire au moment.
— Servir à part une sauce Périgueux.
1434
Parer et denteler les bords d’autant de fonds d’artichauts
qu’il y a de filets mignons et les chauffer au beurre.
Garnir ces fonds de purée de volaille très blanche, tenue
un peu ferme et dressée en dôme.
Arroser les filets mignons d’un peu de cuisson de
champignons ; les pocher au four.
Dresser les fonds d’artichauts garnis, en couronne sur un
plat rond et poser un filet mignon sur chacun.
— Servir à part une sauce Suprême.
1435
creusé, frit au beurre et tartiné intérieurement de purée de
foie gras.
Napper sobrement de glace de volaille légère, montée au
beurre ; ajouter une goutte de jus de citron sur chaque
Nonnette.
1436
Avec ces filets, tapisser un moule à Savarin, beurré, en
disposant entre chaque filet une rangée de lames de truffes
coupées très minces et en laissant déborder hors du moule
les extrémités des filets.
Masquer ces filets d’une couche de farce Mousseline
épaisse d’un centimètre ; remplir ensuite le moule aux trois
quarts avec un gros salpicon de langue, truffes et
champignons, lié avec de la sauce Allemande serrée. Finir
de remplir le moule avec de la farce ; puis, ramener sur
celle-ci les extrémités des filets qui dépassent les bords du
moule.
Pocher au bain-marie pendant 40 minutes environ.
En sortant le moule du bain, laisser reposer le turban
pendant 5 minutes ; le démouler sur un plat rond. Verser au
milieu une garniture à la Toulousaine et entourer le turban
d’un cordon de sauce Allemande.
1437
Nous avons dit au début de ce chapitre que les Poulets
qui conviennent le mieux pour sauter sont les poulets dits
« à la Reine ». Nous ajouterons que ces poulets doivent être
de grosseur moyenne, bien en chair et très tendres.
À la rigueur, on pourrait employer de petites poulardes
ou de gros poulets de grains ; mais ni les unes ni les autres
ne conviennent aussi bien que les Poulets Reine.
Le découpage du poulet se fait par membres, en
commençant par les cuisses dont on supprime le fémur au-
dessus de son articulation avec le tibia. Ce dernier os est
également rogné près de son articulation inférieure et, la
patte, privée de cette articulation et des ongles, puis bien
nettoyée, est jointe aux autres morceaux. Les ailes sont
ensuite détachées après en avoir retiré l’aileron, puis le haut
de poitrine, ou bréchet, est séparé de la carcasse, laissé
entier si le poulet est petit, ou partagé en deux s’il est un
peu gros. La carcasse est enfin divisée en deux morceaux
qui sont parés de chaque côté.
Quelle que soit la formule à appliquer, le principe de
préparation des poulets sautés est toujours celui-ci :
Chauffer dans un plat à sauter, de dimensions juste
suffisantes pour contenir les morceaux, 50 grammes de
beurre clarifié ou, selon les cas, moitié beurre et moitié
huile.
Ranger dans ce beurre, très chaud, les morceaux de
poulet assaisonnés de sel et de poivre, et les faire colorer
1438
vivement, en les retournant pour assurer une coloration
égale.
Couvrir ensuite l’ustensile et le mettre au four assez
chaud pour assurer la cuisson, laquelle doit être complète.
Les morceaux très tendres comme les ailes et le haut de
poitrine doivent être retirés au bout de quelques minutes et
tenus au chaud, à couvert. Les cuisses, dont la chair est plus
ferme, et qui sont plus épaisses, doivent cuire 7 à 8 minutes
de plus.
Les morceaux étant cuits, les retirer ; égoutter le corps
gras employé ; déglacer le plat à sauter avec le liquide
indiqué, et qui est : soit un vin quelconque, soit de la
cuisson de champignons, soit du fonds de volaille, etc.
Le déglaçage est, nous l’avons déjà dit, une opération
essentielle qui a pour but de dissoudre le jus caramélisé au
fond de l’ustensile.
Réduire de moitié le liquide de déglaçage et ajouter la
sauce indiquée par la formule.
Remettre dans cette sauce les morceaux de carcasse,
pattes, ailerons et cuisses ; laisser mijoter pendant quelques
minutes. Les autres morceaux, ailes et estomac ou haut de
poitrine, y sont ajoutés ensuite ; mais seulement quand la
sauce, réduite au point, ne doit plus bouillir.
La cuisson de ces morceaux étant complète, il est
d’autant plus inutile de les faire bouillir dans la sauce que
cette ébullition les durcirait.
1439
Quelques minutes avant de servir, dresser les morceaux
dans un plat à entrée, profond, muni d’un couvercle, et dans
cet ordre : les morceaux de carcasse, pattes et ailerons, dans
le fond du plat ; les cuisses dessus ; les ailes pour finir.
La sauce est alors mise au point, selon les indications de
la formule et versée sur les morceaux de poulet.
Pour les poulets préparés à blanc, les morceaux sont
simplement raidis au beurre, sans aucune coloration, et leur
cuisson s’achève au four, comme il est dit ci-dessus.
Dans ce cas, le liquide de déglaçage est invariablement
blanc, de même que les sauces employées, et ces sauces se
finissent à la crème.
1440
250 grammes de jets de houblon blanchis en les tenant un
peu fermes ; 125 grammes de langue bien rouge taillée en
julienne. — Dresser en terrine.
1441
assaisonnées, passées dans la farine et frites à l’huile ;
tomates concassées fondues au beurre.
1442
nouvelles, grosses comme des noisettes, ou tournées de
cette grosseur ; au tant de petits quartiers d’artichauts : ces
deux légumes préalablement cuits au beurre ensemble, et à
l’avance. Tenir le tout au four, à couvert, pendant
10 minutes.
Dresser ensuite dans une casserole en terre, morceaux de
poulet, pommes de terre, artichauts, et y joindre 12 olives
noires.
Déglacer la casserole avec quelques cuillerées de vin
blanc et un filet de jus de citron ; compléter avec une
cuillerée de fonds de veau et verser dans la terrine. Couvrir
celle-ci ; laisser mijoter encore pendant 5 minutes. — Servir
tel quel.
1443
à la poêle ; 12 petits quartiers d’artichauts très tendres,
blanchis ; 24 pommes de terre noisette levées à la cuiller
ovale. — Couvrir et cuire le tout ensemble au four.
Dresser le poulet, avec oignons et pommes de terre
dessus ; l’entourer avec les quartiers d’artichauts.
Déglacer vivement au Consommé ; ajouter un demi-
décilitre de glace de viande blonde, un filet de jus de citron,
50 grammes de beurre et verser sur le poulet.
1444
beurre. Les morceaux étant bien revenus, remettre la
garniture avec ; couvrir et compléter la cuisson au four.
Dresser poulet et garniture ; égoutter la graisse ; ajouter
une pointe d’ail écrasé et 2 décilitres de bon vin rouge.
Réduire celui-ci de moitié ; lier avec 30 grammes de beurre,
manié avec une forte pincée de farine, et verser sur le
poulet.
1446
blanc et d’un petit verre de Cognac ; réduire de moitié ;
compléter avec un décilitre de sauce Demi-glace tomatée,
une pincée de cerfeuil et estragon hachés. Verser cette sauce
sur le poulet et semer dessus une pincée de persil concassé.
1447
d’un demi-citron ; une cuillerée de curaçao sec, et verser sur
le poulet.
Entourer celui-ci de 20 grains de raisin pelés, épépinés, et
de 10 quartiers d’orange parés à vif.
1448
Poulet sauté Durand. — Assaisonner les morceaux de
poulet ; les passer dans la farine et les sauter à l’huile.
Dresser en couronne ; garnir le centre de fines rondelles
d’oignon, frites. Juste au milieu de cette garniture disposer
un cornet, fait d’une large lame de jambon taillée en
triangle ; remplir ce cornet de tomates concassées fondues
au beurre.
1449
Déglacer avec un décilitre de vin blanc ; ajouter un
décilitre de sauce Demi-glace ; remettre dans cette sauce
jambon et champignons, avec 20 olives farcies, pochées ;
100 grammes de truffes coupées en dés et laisser mijoter
pendant 7 à 8 minutes.
Dresser poulet et garniture dans une bordure de riz poché
à beau salée, tenu bien en grains et séché à l’étuve pendant
quelques minutes, avant d’être moulé. Entourer la bordure
de tout petits œufs frits ou de jaunes d’œufs frits,
simplement enveloppés d’une pellicule de blanc.
1450
Saucer le poulet ; décorer les ailes avec des feuilles
d’estragon, blanchies.
1451
Poulet sauté à la Fermière. — Faire colorer le poulet au
beurre ; le mettre dans une terrine avec une « garniture
Fermière » à moitié étuvée au beurre, à l’avance. Ajouter
80 grammes de jambon coupé en dés ; couvrir l’ustensile ;
compléter au four la cuisson du poulet et de la garniture.
Au dernier moment, arroser de 4 ou 5 cuillerées de fonds
de veau et servir tel quel.
1452
Entourer celui-ci de 4 bouquets de pommes de terre
coupées en gros dés et sautées au beurre ; placer un
rectangle de lard de poitrine, rissolé, entre chaque bouquet
de pommes de terre.
1453
Poulet sauté à la Hongroise. — Faire raidir le poulet au
beurre, avec un demi-oignon haché et une pincée de
Paprika.
Lorsque l’oignon commence à colorer légèrement,
ajouter 3 tomates pelées et émincées ; finir de cuire le tout
ensemble.
Dresser le poulet au milieu d’une bordure de riz Pilaw
additionné de tomates concassées.
Ajouter à la garniture de tomates un décilitre de crème ;
réduire de moitié ; passer à l’étamine et verser sur les
morceaux de poulet sans en mettre sur la bordure.
1454
Poulet sauté à l’Italienne. — Sauter le poulet au beurre
et le dresser.
Déglacer le sautoir au vin blanc ; ajouter un décilitre et
demi de sauce Italienne et verser sur le poulet. Entourer
celui-ci d’une bordure de petits quartiers d’artichauts à
l’Italienne. (Voir Légumes).
1455
champignons ; autant de jus de veau et réduire encore de
moitié.
Mettre au point, hors du feu, avec 50 grammes de beurre
et verser sur le poulet.
Entourer celui-ci d’une bordure de cèpes moyens, sautés
à l’huile au dernier moment.
1456
compléter la cuisson de l’autre côté. En dernier lieu ;
arroser le poulet de 3 cuillerées de glace de viande claire ;
le saupoudrer d’une pincée de persil haché additionné d’une
pointe d’ail écrasé ; dresser poulet et légumes d une seule
pièce ; comme une « pomme Anna ».
Arroser finalement de Beurre noisette et entourer de
bouquets de rouelles d’oignons, frites à l’huile, alternés de
petites touffes de persil frit, bien vert.
1457
le riz ; dresser le poulet au milieu et au tout dernier
moment.
La chair du melon se coupe à la cuiller et se sert avec le
poulet et le riz.
1458
Poulet sauté Maryland. — Procéder exactement comme
il est indiqué pour le Suprême de volaille Maryland.
1459
Aussitôt prêt, égoutter l’huile ; déglacer avec quelques
cuillerées de vin blanc ; réduire à fond et ajouter un décilitre
de jus de veau tomaté.
Dresser le poulet ; le saucer et l’entourer de : piments
grillés ; champignons moyens grillés, renversés, garnis de
fondue de tomates.
1460
Poulet sauté à l’Orléanaise. — Sauter le poulet au
beurre et le dresser.
Déglacer avec un décilitre de vin rouge ; ajouter un
décilitre de fonds de veau ; réduire de moitié et compléter
avec 40 grammes de beurre. Verser sur le poulet ; entourer
celui-ci de bouquets d’oignons glacés et de champignons
cannelés, en les alternant.
1461
40 grammes de beurre et verser sur le poulet.
1462
Poulet sauté à la Provençale. — Sauter le poulet à
l’huile et le dresser.
Déglacer le sautoir au vin blanc et ajouter : une pointe
d’ail écrasé ; 2 moyennes tomates pelées et concassées ;
4 filets d’anchois coupés en petits dés ; 12 olives noires
dénoyautées, blanchies, et une pincée de basilic haché.
Laisser mijoter le tout pendant 5 minutes et verser sur le
poulet.
1463
Poulet sauté Saint-Lambert. — Étuver au beurre :
carotte, navet, échalote, champignons, lard maigre, queues
de persil, céleri, taillés en brunoise et en quantité nécessaire
pour obtenir un décilitre de purée.
Compléter la cuisson de cette brunoise avec un peu de
Consommé et la passer à l’étamine.
Sauter le poulet au beurre et le dresser.
Déglacer le sautoir avec un décilitre de vin blanc et
autant de cuisson de champignons ; réduire de moitié ;
ajouter la purée de légumes et laisser bouillir un instant.
Beurrer légèrement ; verser sur le poulet et semer sur
celui-ci : 2 petites cuillerées de perles de carottes cuites au
Consommé et glacées ; 2 petites cuillerées de petits pois
cuits, bien verts ; une pincée de persil concassé.
1465
beurre ; une pincée de persil haché et saucer poulet et
oignons.
1466
Déglacer le sautoir avec un décilitre de vin blanc ;
réduire de moitié ; ajouter quelques cuillerées de sauce
Allemande, une pointe de Paprika et compléter avec
50 grammes de beurre fin. — Saucer le poulet et dresser la
timbale sur serviette.
POULETS GRILLÉS
EN COCOTTE — EN CASSEROLE ET POÊLÉS
1467
Poulet de grains à la Belle-Meunière. — Farcir le
poulet avec 4 foies de volaille escalopés et 100 grammes de
champignons crus concassés, légèrement sautés au beurre.
Glisser sous la peau de l’estomac 5 ou 6 belles lames de
truffe et le brider en Entrée.
Faire colorer au beurre et mettre le poulet en cocotte
avec : 150 grammes de beurre ; 4 rectangles de lard de
poitrine blanchi ; 100 grammes de champignons crus,
coupés en quartiers, et sautés au beurre à l’avance.
Cuire au four, à couvert ; ajouter 2 cuillerées de jus de
veau au dernier moment et servir tel quel.
1468
autour du poulet sauce et garniture ; l’entourer d’une
bordure de pommes pailles sortant de la friture.
1469
Au moment de servir, dégraisser et ajouter une cuillerée
de jus de veau.
Ce poulet se sert tel quel et ne comporte aucune
garniture.
1470
jointure des ailes, sans détacher les deux parties. L’aplatir
légèrement pour briser les articulations et les os ; retirer
ceux-ci aussi minutieusement que possible.
Fixer les ailes avec une brochette ; assaisonner de sel et
de poivre ; arroser de beurre fondu et cuire le poulet à
moitié au four.
Le saupoudrer alors de mie de pain ; arroser encore de
beurre fondu ; compléter la cuisson doucement sur le gril.
— Servir à part une sauce relevée (sauce Diable de
préférence).
1472
arroser de beurre fondu ; cuire à moitié au four et compléter
la cuisson sur le gril.
Dresser sur une galette en appareil à pomme Duchesse,
moulée sur le plat de service, et colorée au four ; entourer
d’un cordon de jus de veau corsé.
NOTA. — On peut aussi accompagner ce poulet d’une glace de viande légère
montée au beurre.
1473
Lorsque le poulet est presque cuit, le mettre dans une
terrine avec sa garniture, 2 cuillerées de jus de veau et
10 lames de truffes disposées dessus.
Couvrir l’ustensile ; tenir à l’entrée du four pendant
10 minutes et servir tel quel.
1474
Poulet de grains Printanière. — Procéder comme il est
indiqué pour la « Poularde Printanière » en réduisant de
deux tiers les proportions de la garniture.
1475
SÉRIE DES POUSSINS
1477
sèche ; 300 grammes de champignons émincés et sautés au
beurre ; une abaisse en pâte à foncer, ayant 25 centimètres
de diamètre.
Étaler la moitié de la farce sur Rabaisse, en laissant un
bord pour la soudure ; ranger les demi-poussins sur cette
farce ; semer les champignons sautés sur ceux-ci ; étaler sur
le tout une seconde couche de farce ; couvrir d’une barde de
lard très mince et rapporter une seconde abaisse un peu plus
grande que la précédente, dont les bords seront légèrement
mouillés. Souder les deux abaisses ; plier les bords en
bourrelet ; dorer, rayer, ménager une ouverture sur le dessus
pour l’échappement de la vapeur et cuire au four de chaleur
moyenne pendant 40 minutes environ.
En sortant la tourte du four, verser dedans, par
l’ouverture ménagée, quelques cuillerées de sauce Demi-
glace.
1478
PRÉPARATIONS DIVERSES
DE LA VOLAILLE
ABATIS
Les mêmes formules sont applicables à tous les abatis de
volaille : seulement, les gros abatis, comme ceux de dinde,
doivent naturellement être détaillés en plus de morceaux
que ceux de poulet ou de canard.
1479
ajouter : les lardons ; 20 petits oignons cuits au beurre et les
foies escalopés. Réduire la sauce au point voulu ; la passer
sur les morceaux et la garniture ; finir de cuire doucement.
Dresser en timbale.
1480
couvre simplement les morceaux. — Cuire aux trois quarts
et laisser refroidir.
Verser ensuite dans un plat à pâté à l’anglaise ; couvrir
avec une abaisse de feuilletage, laquelle est soudée sur une
bande de pâte collée autour des bords du plat ; dorer, rayer
et cuire pendant 25 à 30 minutes au four de bonne chaleur
moyenne.
AILERONS
Les Ailerons se préparent comme les abatis et constituent
principalement un plat de déjeuner ; mais, le plus souvent,
on les farcit, notamment ceux de dinde, avec de la chair à
saucisses fine et un peu grasse.
1481
Poularde, ou ceux de Dindonneau.
Les colorer au beurre dans un sautoir qui puisse les
contenir juste et les retirer. Dans le même beurre, faire
colorer doucement une carotte et un oignon par 10 ailerons ;
ajouter queues de persil, thym et laurier ; ranger les ailerons
sur ces aromates ; assaisonner de sel et de poivre ; cuire
lentement, à four très doux et en arrosant souvent.
On ne mouille pas, ou seulement de quelques gouttes
d’eau pour empêcher le beurre de cuisson de se clarifier, si
le four était trop chaud : c’est en un mot une cuisson à sec.
Les ailerons étant cuits, les dresser en rayons sur le plat
de service ; couvrir et tenir au chaud. Ajouter dans le
sautoir quelques cuillerées de fonds clair, ou simplement de
l’eau et laisser bouillir doucement pendant 10 minutes.
Lorsque ce fonds est réduit à la quantité suffisante pour
baigner les ailerons à moitié, le passer au chinois, dégraisser
légèrement s’il y a lieu et le verser sur ceux-ci.
— Servir en même temps une timbale de fine purée de
marrons.
1482
tournées en bouchons et émincées ; sautés au beurre
séparément.
Arroser de beurre fondu ; fermer la terrine ; souder le
couvercle avec un cordon de repère ; cuire pendant trois
quarts d’heure au four de chaleur moyenne. — Servir tel
quel.
1483
80 grammes de truffes blanches, hachées, par livre de
farce ; les braiser au vin blanc.
Au moment de servir, les escaloper ; les rouler dans le
fonds de braisage, dégraissé, passé et réduit ; les dresser au
milieu d’une bordure de rizotto, moulée sur le plat de
service.
BALLOTINES ET JAMBONNEAUX
On a recours à ces genres de préparations pour utiliser les
cuisses de volailles dont on a employé les Suprêmes d’une
façon quelconque.
Les cuisses sont désossées, farcies d’une, façon ou de
l’autre ; et la peau qui, en prévision de cet emploi, doit être
laissée très longue est recousue, en donnant aux cuisses
l’une ou l’autre forme ; c’est-à-dire la forme d’une ballotine
ou celle d’un jambonneau.
Ballotines ou Jambonneaux sont alors braisés, et on peut
les accompagner de toute garniture qui convient à la
volaille.
NOTA. — S’ils sont préparés pour froid, on les nappe de gelée, ou on les
enrobe de sauce Chaud-froid, blanche ou brune, et on les garnit à volonté.
1484
Les Boudins de volaille se moulent en forme de petits
cylindres de la grosseur d’un boudin noir ordinaire, ou ils se
font dans de petites caisses en fer blanc de forme
rectangulaire. On peut même se servir au besoin de moules
ovales à quenelles ; ce procédé est recommandable parce
qu’il est expéditif.
Dans le premier cas, la farce employée est divisée en
parties du poids de 80 grammes, qui sont roulées en forme
de boudin ; ouvertes, pour fourrer l’intérieur du salpicon qui
caractérise la préparation, et bien refermées pour contenir
celui-ci dans l’intérieur.
Dans le second cas : les moules adoptés sont bien beurrés
et foncés d’une couche de farce de 7 à 8 millimètres
d’épaisseur ; on garnit l’intérieur de salpicon et celui-ci est
recouvert d’une couche de farce qui est lissée en dôme.
Dans un cas comme dans l’autre, les boudins sont
pochés, panés à l’anglaise ensuite et colorés au beurre
clarifié.
Les Quenelles se différencient des boudins, en ce qu’elles
ne comportent pas de garniture intérieure. Généralement,
elles sont simplement pochées ; cependant, dans certains
cas, elles sont panées, ou roulées dans de la truffe hachée.
Elles constituent alors un genre intermédiaire entre les
Boudins et les Quenelles proprement dits, mais elles
conservent l’appellation de « Quenelles ».
1485
Boudins de volaille à la Carignan. — Foncer de petites
caisses rectangulaires en fer blanc, bien beurrées, avec de la
farce de volaille fine.
Garnir l’intérieur de salpicon de champignons lié à la
sauce Allemande réduite ; recouvrir de farce ; lisser celle-ci
et pocher.
Bien éponger les boudins ensuite ; les paner à l’anglaise
et les colorer au beurre clarifié.
Dresser en turban serré ; disposer au milieu un buisson de
crêtes, trempées dans la pâte à frire et frites au moment.
— Servir à part une sauce Tomate.
1486
Pocher ; éponger ; paner à l’anglaise et les colorer au
beurre clarifié.
Dresser en turban, sur serviette, avec bouquet de persil
frit au milieu.
— Servir à part une sauce Périgueux.
1487
— Servir à part une saucière de Velouté additionné d’une
julienne de langue écarlate bien rouge.
1488
égoutter ; dresser en turban ; napper le fond du plat de sauce
Périgueux et servir à part une saucière de même sauce.
BLANQUETTE DE VOLAILLE
La Blanquette de volaille se traite comme celle de Veau,
en tenant compte de la différence qui existe entre les deux
éléments, pour régler le temps de cuisson.
CAPILOTADE DE VOLAILLE
La Capilotade se fait indifféremment avec de la volaille
rôtie, bouillie ou braisée, désossée.
Détailler la chair de la volaille en fines escalopes ;
ajouter celles-ci à une sauce Italienne additionnée de
champignons cuits émincés et chauffer sans laisser bouillir.
— Dresser en timbale et saupoudrer légèrement de persil
haché.
1489
COQUILLES DE VOLAILLE
Nous rappelons qu’il est, sinon indispensable, du moins
très utile, de border les coquilles d’un cordon d’appareil à
pomme Duchesse, couché à la poche munie d’une douille
cannelée. Cette bordure est dorée et colorée au four à
l’avance, si les coquilles doivent être simplement garnies et
saucées, ou si on ne doit les soumettre qu’à un glaçage
rapide.
1490
Coquilles de volaille Lison. — Garnir le fond dès
coquilles avec des pointes d’asperges liées au beurre ;
disposer dessus des escalopes de blanc de volaille ; couvrir
de sauce Allemande à l’essence de champignons et décorer
chaque coquille d’une couronne de lames de truffes.
CÔTELETTES DE VOLAILLE
Sous le nom de « Côtelettes », on désigne deux
préparations bien distinctes :
L’une est constituée par des filets de volaille auxquels on
laisse adhérer le moignon ; ces côtelettes ont été décrites à
l’article « Suprême », les deux termes étant identiques.
L’autre est une simple variante des « Croquettes de
volaille », dont la recette a été indiquée à la Série des Hors-
d’œuvre chauds.
1491
CRÉPINETTES DE VOLAILLE
Proportions du Hachis : 500 grammes de chair de
volaille ; 100 grammes de chair maigre de porc ;
400 grammes de lard gras frais ; 150 grammes de parures de
foie gras passées au tamis ; 100 grammes de truffes
hachées ; 12 grammes de sel, une pincée de poivre, un peu
de muscade ; un petit verre de fine Champagne.
Hacher très finement ; diviser en parties du poids de 80 à
90 grammes ; façonner en ovales ; placer une belle lame de
truffe sur le milieu de chacune et les envelopper de crépine
mince et bien souple.
Passer les crépinettes au beurre et les griller doucement,
ouïes cuire au four.
Dresser en couronne, avec une sauce claire, brune ou
blanche, au milieu ; servir à part une purée de légumes
quelconque.
1492
Les Rognons de coq sont simplement dégorgés et mis
dans le Blanc seulement quelques minutes avant que les
crêtes soient complètement cuites.
L’usage principal des crêtes et rognons est en garniture.
Cependant, ils deviennent un élément principal dans
certains mets spéciaux dont les formules suivent.
1493
— Dresser dans une casserole en argent ; disposer sur le
riz une couronne de rondelles d’aubergines assaisonnées,
passées dans la farine et frites à l’huile juste au moment.
CROQUETTES ET CROMESQUIS DE
VOLAILLE
Voir ces articles à la Série des Hors-d’œuvre chauds.
ÉMINCÉS DE VOLAILLE
Émincé de volaille Bonne-femme. — Disposer sur un
plat beurré un turban de rondelles de pommes de terre
cuites à l’eau et légèrement rissolées au beurre. Masquer le
fond du plat d’un peu de sauce et de champignons émincés
1495
fraîchement cuits ; ranger dessus la volaille détaillée en
fines escalopes chauffées à l’avance ; masquer de Velouté
beurré et glacer vivement.
Émincé de volaille Maintenon. — Disposer sur le plat
une bordure de toutes petites croquettes de volaille, moulées
en palets ou en rectangles.
Au milieu de cette bordure, dresser l’émincé qui ne doit
comporter que des escalopes de blanc de volaille,
champignons très blancs coupés en minces rondelles et
lames de truffes : le tout lié à la sauce Allemande
légèrement soubisée.
Émincé de volaille Valentino. — Dresser, sur plat
beurré, une petite bordure de salpicon à croquettes de
volaille lié avec de l’appareil à pomme Duchesse ; dorer le
tour et faire bien colorer au four.
Garnir le milieu d’escalopes de volaille, tranches de
langue taillée en petits ovales, champignons et truffes en
lames : le tout lié au Velouté.
FOIES DE VOLAILLE
L’apprêt des foies de volaille pouvant être assimilé à
celui des rognons de mouton, nous indiquerons simplement
les formules suivantes, qui leur sont applicables, en
renvoyant à l’article « Rognons ».
EN BROCHETTES — SAUTÉS CHASSEUR — SAUTÉS AUX FINES
HERBES — AU GRATIN — EN COQUILLES — EN PILAW, etc.
1496
Foies de volaille et Rognons sautés au vin rouge. —
Suivre la formule indiquée pour les « Rognons sautés au
Madère » en mettant moitié foies de volaille et moitié
rognons, et en remplaçant le Madère par d’excellent vin
rouge.
FRICASSÉE DE POULET
Le traitement de la Fricassée de poulet est exactement le
même que celui de la Fricassée de veau, en tenant compte
de la nature de l’élément pour le temps de cuisson. Comme
il est dit, ce qui différencie nettement la Fricassée de la
Blanquette, c’est que l’élément en traitement est cuit
directement dans la sauce.
Pour cet apprêt, les cuisses de poulet sont toujours
partagées en deux morceaux.
1498
en losanges, et cuits à l’anglaise.
MAZAGRAN DE VOLAILLE
L’apprêt du Mazagran est invariable ; il n’y a que
l’élément principal de la garniture qui change. (Voir
Mazagran de cervelles, Série Bœuf.)
1499
MOUSSE ET MOUSSELINES DE VOLAILLE
Ces deux genres de préparations ont pour base la farce
Mousseline ; ce qui les différencie, c’est que la Mousse se
fait généralement pour un service, tandis que les
Mousselines se font en forme de grosses quenelles et à
raison de une ou deux par personne.
Les explications données à ce sujet à différents endroits
de cet ouvrage, peuvent nous dispenser de nous y étendre
plus longuement ici.
1500
Mousselines de volaille à l’Indienne. — Mouler ;
pocher ; égoutter et dresser les Mousselines en couronne sur
un plat rond. Les napper de sauce Indienne et servir à part
une timbale de riz à l’Indienne.
1501
Mornay le fond de croûtes de barquettes ; mettre une
mousseline sur chaque barquette et une escalope de blanc
de volaille sur chaque mousseline. — Les recouvrir d’une
composition de Soufflé au Parmesan un peu ferme, appliqué
en décor, avec la poche munie d’une douille unie. Passer les
sylphides au four pour cuire le Soufflé et servir aussitôt.
Ursulines de Nancy. — Mouler des Mousselines de
volaille, en forme de grosses quenelles rondes ; les pocher
au Consommé blanc, en temps voulu pour qu’elles soient
prêtes juste au moment du dressage.
Quelques minutes avant de servir, garnir des croûtes de
barquettes de purée de foie gras, détendue avec de la sauce
Demi-glace au Porto ou au Xérès. Juste sur le milieu de
chaque barquette, placer une Mousseline bien égouttée ; la
décorer d’une large et mince lame de truffe. Disposer un
petit bouquet de pointes d’asperges, liées au beurre, de
chaque côté des Mousselines ; napper légèrement celles-ci
de glace de volaille montée au beurre.
Servir à part une saucière de même glace de volaille,
beurrée.
PÂTÉS CHAUDS
1502
Pâté de poulet à l’Anglaise (Chicken-Pie). — Découper
un poulet comme pour fricassée ; assaisonner les
morceaux ; les saupoudrer de : 3 échalotes et un oignon
moyen hachés finement ; 50 grammes de champignons crus
hachés et passés au beurre, et d’une pincée de persil haché.
Garnir le fond et les parois d’un pie-dish (plat à pâté
anglais) de minces escalopes de veau ; ranger dedans les
morceaux de poulet, en mettant ceux de cuisses au fond ;
ajouter 150 grammes de Bacon coupé en tranches minces,
4 jaunes d’œufs durs coupés en deux et mouiller aux trois
quarts de la hauteur avec du Consommé de volaille. Couvrir
avec une abaisse de feuilletage ; la souder sur une bande de
pâte collée sur les bords du plat ; dorer ; rayer ; pratiquer
une entaille sur l’abaisse et cuire pendant une heure et
demie, au four de chaleur moyenne.
En sortant le pâté du four, introduire dedans quelques
cuillerées de jus corsé.
1503
cuire pendant une heure au four de bonne chaleur moyenne.
Démouler le pâté en le sortant du four ; servir à part un
Velouté à l’essence de champignons.
TIMBALES
Timbale à l’Ambassadrice. — Foncer un moule à
charlotte beurré avec des anneaux de langue garnis d’un
rond de truffe au milieu, et des anneaux de truffe garnis
d’un rond de langue, en les alternant par détails ou par
rangées.
Tapisser l’intérieur d’une couche de farce de volaille ;
remplir la timbale aux trois quarts avec la garniture
suivante, en alternant les nouilles et les autres éléments de
la garniture : 200 grammes de nouilles au jus ;
200 grammes de foies de volaille escalopés ; 150 grammes
de champignons crus émincés ; 100 grammes de ris
d’agneau ; 100 grammes de truffes fraîches en lames. Les
1504
foies de volaille, champignons et ris d’agneau doivent être
sautés au beurre, et réunis avec les truffes dans une sauce
Madère tomatée, additionnée du déglaçage de la casserole.
Compléter la timbale par une couche de farce et la pocher
au bain-marie.
La laisser reposer pendant quelques minutes quand elle
est sortie du bain ; la démouler au moment et l’entourer
d’un cordon de sauce Madère. — Servir à part une saucière
de même sauce.
1505
garniture de macaroni, disposer sur celle-ci une couronne de
belles lames de truffes ; rapporter le couvercle et dresser la
timbale sur serviette.
VOL-AU-VENT
Vol-au-vent à la Financière. — Préparer la garniture à
la Financière, comme il est indiqué ; la verser dans une
croûte de vol-au-vent ; entourer d’écrevisses troussées et
dresser sur serviette.
1506
blanc de volaille, champignons émincés et lames de truffes.
Verser dans une croûte de vol-au-vent ; compléter par un
bottillon de pointes d’asperges placé debout au milieu de la
garniture et l’entourer d’une couronne de lames de truffes.
PILAW DE VOLAILLE
Le Pilaw, qui est le plat national des pays Orientaux,
comporte une infinité de formules.
Les différents Curries de veau, d’agneau, de volaille,
sont des Pilaws et, tous, excepté celui « à la Parisienne »
qui est indiqué ci-dessous, relèvent du même mode d’apprêt
que le Gurrie ; sauf la différence des condiments et le
traitement du riz, qui n’est pas le même que celui du « Riz à
l’Indienne ».
1507
Pilaw de volaille à la Grecque. — Découper le poulet
en petits morceaux ; le faire revenir à la graisse de mouton
avec un gros pignon haché.
Saupoudrer de 30 grammes de farine ; mouiller d’un
demi-litre de Consommé blanc ; ajouter un petit piment
coupé en dés, 50 grammes de raisins de Corinthe et de
Smyrne ; cuire doucement.
Dresser en timbale et servir à part du riz Pilaw.
SOUFFLÉS DE VOLAILLE
Lorsqu’il s’agit de grands services, il est à tous les points
de vue préférable d’employer de la chair de volaille crue
pour la composition des Soufflés.
Pour les petits services, cette composition peut être faite
avec de la chair de volaille cuite.
1509
5 blancs d’œufs montés en neige très ferme. — Dresser en
timbales beurrées et cuire à four doux.
1510
Poularde Carmélite. — Lever les suprêmes d’une
poularde pochée et refroidie ; retirer la peau, les escaloper,
les chaudfroiter à blanc et les décorer avec des détails de
truffes.
Parer la carcasse ; la chaudfroiter extérieurement ; la
garnir de fine Mousse d’écrevisse, froide, en quantité assez
grande pour simuler la poularde. Faire raffermir cette
Mousse dans un rafraîchissoir ; puis, dresser les escalopes
dessus, en deux rangs corrects. Entre ces deux rangs
d’escalopes, disposer une ligne de queues d’écrevisses
décortiquées et parées.
Napper le tout de gelée ; dresser dans un plat creux ;
incruster celui-ci dans un bloc de glace vive et verser dans
le plat, de la gelée fondue, très fine, jusqu’à mi-hauteur de
la poularde.
1511
Poularde Dampierre. — Désosser entièrement
l’estomac de la poularde ; la farcir de farce de volaille fine,
la brider en Entrée et la pocher dans un fonds de volaille.
Lorsqu’elle est bien froide, la parer et la napper de sauce
Chaud-froid blanche additionnée d’un peu de lait
d’amandes. Lustrer à la gelée, sans décorer ; dresser la
poularde sur un tampon bas, posé sur un plat long.
L’entourer de 6 petites Mousses de langue écarlate et de
6 Mousses de foie gras, moulées dans des moules à darioles
hauts de bords, en alternant ces mousses.
Border le plat de croûtons de gelée taillés correctement.
1512
Poularde Lambertye. — Pocher la poularde ; la laisser
bien refroidir et lever les Suprêmes.
Supprimer les os de l’estomac ; garnir la carcasse de
Mousse de volaille froide, additionnée d’un quart de purée
de foie gras, en la dressant de manière à reconstituer la
poularde.
Détailler les Suprêmes en escalopes longues et très
minces ; les chaudfroiter à blanc, puis les rapporter sur la
Mousse en les appuyant légèrement l’une sur l’autre.
Décorer avec des détails de truffes ; lustrer à la gelée ;
dresser la poularde dans un plat carré à Entrée et l’entourer
de gelée fondue.
Au moment de servir, incruster le plat sur un bloc de
glace vive taillée.
1513
Poularde Parisienne. — Après avoir désossé l’estomac
de la poularde, la farcir de farce fine de volaille ; brider en
Entrée ; la pocher dans un fonds blanc et laisser refroidir.
Lorsqu’elle est froide, enlever l’estomac ; retirer la farce,
la détailler en gros dés et l’adjoindre à une composition de
Mousse de volaille froide. Avec cette composition, emplir
la carcasse de façon à reconstituer la poularde et laisser
raffermir. Napper ensuite de sauce Chaud-froid ; diviser les
chairs de l’estomac en escalopes ; les chaudfroiter et les
décorer avec truffe et langue. Décorer également les
cuisses.
Rapporter finalement les escalopes sur la pièce ; dresser
celle-ci sur un tampon bas posé sur le plat de service ;
l’entourer de petites Mousses de volaille et de timbales de
macédoine de légumes liée à la gelée, moulées, les unes et
les autres, dans des moules à darioles.
Border le plat de croûtons de gelée.
1514
Garnir de la même Mousse dont on s’est servi pour la
poularde, autant de petits moules barquettes qu’il y a
d’escalopes ; laisser prendre ces barquettes de Mousse.
Dresser la poularde sur un tampon bas, en riz, posé sur un
plat long ; l’entourer avec les barquettes de Mousse,
démoulées au moment ; disposer une escalope chaudfroitée
sur chaque barquette et croûtonner le plat avec de la gelée
bien claire.
1515
Poularde Saint Cyr. — Poêler la poularde au vin blanc
et la laisser refroidir dans son fonds. Lever ensuite les
suprêmes ; les diviser en lames régulières ; chaudfroiter à
blanc et décorer à la truffe.
D’autre part ; faire sauter 15 mauviettes dans une
Mirepoix ; retirer les filets des six plus belles ; les napper de
sauce Chaudfroid brune ; les décorer avec des détails de
blanc d’œuf dur et les lustrer à la gelée.
Avec le reste des mauviettes et 150 grammes de foie gras,
préparer une Mousse. Avec cette Mousse, reformer la
poularde comme il est dit dans lès recettes précédentes.
Lorsque la Mousse est bien raffermie, la napper de sauce
Chaud-froid brune ; ranger les filets de volaille chaudfroités
à blanc, de chaque côté ; disposer au milieu les filets de
mauviettes, en les chevalant légèrement.
Dresser alors la poularde dans un plat creux carré ;
l’entourer de gelée fondue et, au moment de servir,
incruster le plat dans un bloc de glace vive, taillée.
1516
crues de chaque côté. — Reformer la poularde ; la brider en
Entrée ; la barder et la poêler au Madère pendant une heure
et demie.
Laisser refroidir à moitié dans la cuisson ; puis, sortir la
poularde ; retirer les bardes et la mettre dans une terrine
pouvant la contenir juste.
Ajouter un peu de gelée au fonds de poêlage, non
dégraissé ; passer à la serviette et verser ce fonds dans la
terrine.
Ne pas servir cette poularde avant 24 heures et dégraisser
la gelée comme il est expliqué à la « Poularde au
Champagne ».
Dresser la terrine sur un bloc de glace ; ou la poser sur un
plat et l’entourer de glace au moment de servir.
1517
PRÉPARATIONS FROIDES DE
LA VOLAILLE
PRÉPARATIONS DIVERSES
1518
blanc ; de tranches de langue écarlate taillées en ovales
réguliers.
Démouler au moment et entourer de croûtons de gelée.
Observation.
Autrefois, le Chaud-froid de volaille se dressait sur un
tampon en pain ou en riz, placé au milieu d’une bordure de
gelée, en intercalant entre les morceaux des crêtes et des
champignons, également chaudfroités, ou enveloppés de
gelée.
On le dressait aussi sur des coupes coulées en stéarine ;
mais, à ces méthodes de l’ancienne cuisine, on préfère de
plus en plus le dressage que je créai en 1894 au Savoy-
Hôtel de Londres, et qui est le suivant :
Faire prendre une couche de fine gelée dans le fond d’un
plat creux carré ; ranger sur cette couche de gelée, les
1519
morceaux chaudfroités et décorés ; les recouvrir
entièrement de même gelée et laisser prendre.
Pour servir, incruster le plat sur un bloc de glace vive
taillée ; ou l’entourer de glace pilée.
Ce procédé permet d’employer moins d’éléments
gélatineux dans la préparation de la gelée ; elle se trouve
ainsi plus fine et plus moelleuse. (A. E.).
1520
l’épaisseur sans les séparer ; les aplatir légèrement. Les
étaler sur un linge ; les assaisonner et disposer sur l’une des
faces une couche de purée de foie gras liée avec un peu de
farce de volaille. Sur cette couche, ranger des rectangles de
foie gras cru, ayant un centimètre d’épaisseur ; les recouvrir
de même farce ; disposer sur celle-ci de larges lames de
truffes et les masquer également de farce ; humecter la
surface de blanc d’œuf, et ramener sur le tout l’autre partie
du suprême.
Emballer chacun dans une mousseline les suprêmes ainsi
préparés ; les ranger dans un sautoir ; mouiller à peine à
hauteur de fonds de volaille ; pocher à four doux et laisser
refroidir dans la cuisson, en tenant les suprêmes sous presse
légère.
Ensuite, déballer et escaloper chaque suprême en 10 ou
12 petits médaillons ; envelopper chaque médaillon de
Mousse froide, faite avec la chair des cuisses pochée à part
et faire raffermir sur glace.
Enrober ces médaillons de sauce Chaud-froid blanche ;
les décorer chacun d’une belle lame de truffe.
Chemiser de gelée un moule à dôme ; le décorer avec des
lames de truffes ; monter dedans les médaillons
chaudfroités en procédant comme pour un Aspic.
Laisser prendre et démouler sur serviette au moment de
servir.
1521
Chaud-froid de volaille Gounod. — Lever les suprêmes
d’une volaille pochée ; les refroidir sous presse et les
détailler ensuite en minces rectangles.
Avec les chairs des cuisses et les parures, préparer une
Mousse ; l’étaler dans une plaque en lui donnant le double
d’épaisseur des rectangles de suprêmes et la mettre à
raffermir au rafraîchissoir.
Détailler ensuite cette Mousse en rectangles de mêmes
dimensions que ceux de suprêmes ; les rassembler en les
collant avec un peu de gelée ; les chaudfroiter à blanc et
décorer chaque rectangle d’une portée de notes imitées en
truffes.
Dresser dans un plat creux carré, en argent ; couvrir de
gelée fondante, limpide, et laisser prendre.
Au moment de servir, incruster le plat sur un bloc de
glace vive, taillée.
1522
Mayonnaise de volaille. — Garnir le fond d’un saladier
de laitue ciselée, assaisonnée d’un peu de sel et de quelques
gouttes de vinaigre, en la disposant en dôme. Sur cette
salade, disposer des escalopes de volaille dont la peau aura
été soigneusement retirée ; couvrir le tout de sauce
Mayonnaise ; lisser celle-ci ; décorer avec : câpres, olives
dénoyautées ; quartiers d’œufs durs, petits cœurs de laitue,
etc.
Ces éléments qui constituent le décor et une garniture,
sont disposés selon le goût.
Au moment de servir, mélanger comme une salade.
1523
Disposer au milieu un beau bottillon de pointes
d’asperges ; remplir les vides qui existent entre les
médaillons avec une garniture de pointes d’asperges en
salade à la crème.
1524
préparations pour soupers. Nous en citerons simplement
quelques-unes :
Blanc de poulet sur Mousse de Jambon ;
— sur Mousse d’Écrevisse ;
— sur Mousse d’Airelles ou de Canneberges ;
— sur Mousse de Foie gras ;
— sur Mousse de Langue à l’écarlate ;
— sur Mousse de Tomate ;
— sur Mousse de Physalis.
1525
Faire prendre au fond d’une timbale ou d’un plat carré
une couche de gelée d’un centimètre d’épaisseur.
Disposer sur cette gelée des lames de Parfait de foie gras
taillées de la forme des escalopes ; dresser une escalope
chaudfroitée sur chaque lame de Parfait ; couvrir ensuite de
fine gelée de volaille mi-prise.
Pour servir, incruster plat ou timbale sur un bloc de glace
vive, taillée.
1526
Laisser refroidir ; lever les suprêmes comme ci-dessus ; les
parer et les napper de gelée.
Avec la chair de 3 des cuisses, préparer une Mousse ; la
mouler dans un moule à dôme. Lorsque cette Mousse est
prise, la démouler sur le plat de service ; dresser les ailerons
autour, la pointe en haut, en les fixant sur la Mousse avec
un peu de gelée mi-prise.
Masquer la Mousse, sur le dessus et dans les intervalles,
entre les pointes des suprêmes, de truffes et de langue
hachées, alternées. Sur le milieu de la Mousse, placer une
belle truffe glacée, en la fixant avec un petit hâtelet.
DINDONNEAU
Ailerons de Dindonneau dorés, à la purée de marrons.
— Sauf pour le temps de cuisson qui est un peu plus long,
procéder selon la formule donnée à l’article « Ailerons »,
Série des Préparations froides de la volaille.
1527
Dindonneau à la Bourgeoise. — Braiser la pièce aux
trois quarts et la changer d’ustensile L’entourer d’une
garniture « à la Bourgeoise » dont les éléments seront à peu
près cuits ; dégraisser le fonds de braisage ; le passer sur la
pièce et sa garniture et compléter la cuisson doucement.
Glacer le dindonneau au dernier moment ; le dresser sur
le plat de service avec quelques cuillerées de fonds réduit
autour. Servir la garniture à part.
1528
— Servir à part un Velouté, fait avec un fonds tiré des os
du Dindonneau.
1529
Braiser la pièce aux trois quarts ; la changer d’ustensile et
l’entourer de : 600 grammes de lard de poitrine coupé en
gros dés, blanchi et sauté au beurre ; un kilo de petits cèpes
encore fermés, sautés rapidement. — Couvrir avec le fonds
de braisage dégraissé et passé.
Compléter la cuisson à braisière bien fermée ; dresser la
pièce avec la garniture autour, ou servir celle-ci à part.
1531
Dindonneau à la Jardinière. — Recouvrir la pièce
d’une couche de Matignon ; la barder ; l’envelopper de
papier d’office beurré et la poêler doucement.
Dresser ; entourer avec la garniture disposée en bouquets
bien détachés.
Ajouter la Matignon au fonds de poêlage avec un demi-
litre de jus ; réduire d une bonne moitié ; dégraisser ;
passer ; verser quelques cuillerées de ce jus sur la pièce et
servir le reste à part.
1532
Dindonneau à la Toulousaine (BLANC DE). — Cette
préparation se fait des deux façons suivantes :
1° Détacher les suprêmes du dindonneau ; les escaloper ;
les aplatir légèrement ; les piquer de truffes et les ranger
dans un sautoir beurré.
Un peu avant de servir, les pocher à couvert avec de la
cuisson de champignons et jus de citron. — Les dresser
aussitôt en couronne sur un plat rond ; verser au milieu une
garniture à la Toulousaine et les entourer d’un cordon de
sauce Allemande.
2° Poêler le dindonneau. — Au moment de servir, lever
les suprêmes et en retirer la peau ; les détailler en escalopes
assez épaisses.
Disposer ces escalopes en turban sur le plat de service, en
les intercalant d’escalopes de foie gras sautées au beurre ;
verser au milieu la garniture à la Toulousaine et entourer le
turban d’un cordon déglacé claire.
NOTA. — Le Dindonneau se sert également « à la Toulousaine » comme
pièce entière. Son traitement est le même que celui de la Poularde de ce nom.
DINDONNEAU FROID
Il est préférable de poêler le Dindonneau pour froid, que
de le pocher. Son fonds de poêlage est ajouté à la gelée qui
l’accompagne.
1533
Les différentes formules indiquées pour les Poulardes
entières froides, lui sont applicables.
1534
PIGEONS ET PIGEONNEAUX
Pigeonneaux à la Bordelaise. — Les partager en deux ;
aplatir légèrement chaque moitié ; les assaisonner et les
cuire au beurre.
Dresser en turban ; entourer de la garniture indiquée pour
le « Poulet à la Bordelaise ».
1535
Laisser reposer la chartreuse pendant cinq minutes avant
de la démouler. La renverser au moment sur le plat de
service et l’entourer de quelques cuillerées de sauce Demi-
glace.
1536
Dresser en turban, en intercalant les côtelettes avec des
escalopes de ris de veau, panées à l’anglaise et sautées au
beurre clarifié. Garnir le milieu de champignons et de foies
de volaille escalopés, sautés au beurre et liés avec quelques
cuillerées de sauce Madère.
1537
Pigeonneaux Crapaudine. — Couper les pigeonneaux
dans le sens horizontal, de la pointe de l’estomac jusqu’aux
ailes. Les ouvrir ; les aplatir légèrement ; assaisonner ;
passer au beurre ; les griller doucement et les dresser sur un
plat bordé de cornichons.
Servir à part une sauce Diable.
1538
Partager les pigeonneaux en deux ; ranger les moitiés
dans un sautoir contenant assez de beurre fondu, légèrement
acidulé au citron, pour qu’elles en soient presque couvertes.
Les pocher dans ce beurre et à feu très doux.
Au moment de servir, égoutter et éponger les demi-
pigeonneaux ; les dresser en couronne et les masquer de
sauce Allemande fortement additionnée de Beurre
d’écrevisse.
1539
que celles de volaille ; les pocher.
Les égoutter au moment ; dresser en couronne et placer
sur chacune une escalope de filet. Les napper d’un fumet
tiré des carcasses, lié avec quelques cuillerées de Velouté ;
disposer au milieu une garniture de petits pois aux laitues.
1540
Pâté chaud de Pigeons à l’ancienne. — Rôtir 4 pigeons
en ayant soin de les tenir un peu saignants ; les partager
chacun en quatre morceaux et retirer la peau d’après les
morceaux.
Foncer en pâte fine un moule à timbale ou simplement un
moule à charlotte ordinaire, beurré ; le garnir de couches de
farce gratin ordinaire additionnée d’un peu de sauce Madère
très réduite, alternées des morceaux de pigeons, de
champignons cuits et de truffes émincés. Compléter par une
couche de farce ; semer sur celle-ci une pincée de thym et
de laurier pulvérisés ; couvrir avec une mince abaisse de
pâte et bien souder celle-ci sur les bords.
Cuire au four de chaleur moyenne pendant 50 minutes
environ.
Au moment de servir, renverser le pâté sur un plat ; en
détacher le fond ; le partager en triangles ; ranger ceux-ci
autour du pâté et napper légèrement la farce mise à nu avec
de la sauce Demi-glace claire. — Servir à part une saucière
de même sauce.
1541
les rouler en paupiettes avec, au milieu, un morceau de
truffe crue, tournée en olive. Foncer en pâte fine un moule à
pâté, rond ; le garnir avec le reste de la farce et les
paupiettes préparées. Couvrir avec une mince abaisse de
pâte et cuire pendant une heure un quart au four de chaleur
moyenne.
En sortant le pâté du four, le renverser sur le plat de
service ; lever le fond comme il est dit au « Pâté chaud à
l’Ancienne » ; masquer la farce mise à nu avec quelques
cuillerées de sauce Périgueux.
— Servir à part une saucière de même sauce.
1542
gouttes de jus de citron et, au dernier moment, les arroser de
Beurre noisette additionné de mie de pain fine.
1543
Dresser le salmis ; l’entourer de petits croûtons en cœurs,
frits au beurre et masqués de farce gratin.
1544
Barder les poitrines ; les poêler en les tenant vert-cuites.
Lever les suprêmes et en supprimer la peau ; les placer
chacun sur un ovale de farce en les collant avec un peu de
farce gratin et les passer au four un instant.
Dresser ces suprêmes autour d’une pyramide de purée de
pois frais, disposée sur le milieu d’un plat rond ; les napper
de Velouté, additionné d’une essence tirée des débris de
pigeons et du fonds de poêlage des poitrines.
1546
laisser cuire doucement et glacer les pigeonneaux au dernier
moment.
Les dresser entiers, ou partagés en deux, le long d’une
pyramide de riz à la Valenciennes disposée sur le milieu
d’un plat rond ; placer entre chaque pigeonneau, ou demi-
pigeonneau, une lame de jambon maigre taillée en cœur.
Entourer de sauce Tomate, additionnée du fonds de
cuisson, réduit.
1547
PIGEONS ET PIGEONNEAUX FROIDS
Côtelettes de Pigeonneaux en Chaud-froid. —
Désosser les pigeonneaux en conservant l’os de la patte ; les
garnir de Farce gratin A, en plaçant au milieu de la farce un
morceau de foie gras, et quelques quartiers de truffes.
Remettre les pigeonneaux dans leur forme ordinaire ; les
envelopper chacun dans une mousseline ; les pocher dans
un bon fonds et les laisser refroidir.
Égoutter ensuite et bien éponger les pigeonneaux ; les
partager en deux ; dégager la patte et les napper de sauce
Chaud-froid brune additionnée du fonds de pochage réduit.
Décorer avec détails de truffe et de blanc d’œuf dur ; ranger
les côtelettes sur une couche de gelée prise au fond d’un
plat creux carré ; recouvrir de gelée fondue et laisser
prendre.
Dresser sur bloc de glace, ou avec de la glace pilée
autour du plat.
1548
Médaillons de pigeonneaux Laurette. — Désosser les
pigeonneaux ; les garnir d’une fine Farce gratin A
additionnée de dés de langue bien rouge, de truffe et de
pistaches fraîchement émondées. Rouler les pigeonneaux en
forme de galantine bien ronde et d’épaisseur égale ; les
envelopper de mousseline ; les pocher et laisser refroidir.
Les détailler ensuite en rondelles d’un centimètre et demi
d’épaisseur ; les napper de sauce Chaud-froid brune légère ;
décorer chaque rondelle glacée, ou Médaillon, d’une rosace
de demi-pistaches, avec un point de blanc d’œuf au milieu
et lustrer à la gelée.
Dresser en couronne sur un plat rond, le long d’un dôme
de gelée hachée.
1549
Pain de Pigeonneaux. — Pour ce Pain, procéder comme
il est dit à la formule initiale, Série des Préparations
froides. Chapitre des Garnitures.
PINTADE
La Pintade est loin d’avoir la valeur gastronomique du
faisan que, pourtant, elle remplace parfois dans l’ordre des
rôtis, quand la fermeture delà chasse prive la Table de
l’excellent gallinacé.
Presque toutes les formules indiquées pour le Faisan sont
applicables à la Pintade, mais celles qui lui conviennent le
mieux sont les suivantes :
À LA BOHÉMIENNE — A LA CRÈME — A LA CHOUCROUTE —
EN SALMIS. (Voir Faisan.)
1550
Pintade à la Sicilienne. — Garnir la pintade de lasagnes
à la Sicilienne (voir Garnitures) ; la poêler selon le mode
ordinaire en y ajoutant quelques tomates pressées et
concassées, et en la tenant vert-cuite.
Lorsqu’elle est à ce point, la retirer ; allonger le fonds de
poêlage avec un peu de Consommé ; réduire ; dégraisser à
fond ; passer à l’étamine avec les légumes et joindre ce
coulis à une égale quantité de sauce Tomate.
Glacer la pintade ; la dresser ; l’entourer de ris d’agneau
panés à l’anglaise et sautés au beurre.
— Servir à part la sauce Tomate additionnée du fonds de
poêlage.
OIE
Au point de vue culinaire, le principal mérite de l’oie est
de fournir le foie gras le plus fin, le plus ferme et le plus
parfait. En dehors de ce produit, l’oie n’est guère utilisée
que dans les cuisines ménagères et bourgeoises, et encore,
doit-elle l’être alors qu’elle est jeune, à l’état d’oison, ou
juste parvenue au terme de son développement.
1551
La dresser et l’entourer de : choucroute braisée à la
graisse d’oie ; lard maigre, cuit avec la choucroute et
détaillé en rectangles.
1552
Oie Chipolata. — De même que le Dindonneau de ce
nom, l’oie peut être découpée, ou être traitée entière. (Voir
Dindonneau à la Chipolata, et procéder selon l’une des
deux façons indiquées.)
Oie en Civet. — Recueillir le sang en tuant la bête ; y
ajouter de suite le jus d’un citron et le fouetter doucement
jusqu’à complet refroidissement, pour éviter sa coagulation.
Découper ensuite la pièce en morceaux et procéder
absolument comme pour un Civet de lièvre. (Voir Civet de
lièvre, Chapitre du Gibier.)
1553
— Servir à part une sauce Raifort à la crème. (Voir
Sauces Anglaises.)
1554
CANARDS ET CANETONS
Culinairement, on distingue trois sortes de canards qui
sont : les Nantais, les Rouennais, et les diverses variétés de
canards sauvages. Ces derniers sont principalement
employés comme Rôtis et en Salmis.
Le canard Rouennais est également traité en Rôti plutôt
qu’en Entrée, la caractéristique de son apprêt étant d’être
tenu très saignant, ce n’est que très rarement qu’il est
braisé.
Comme on le sait, le canard Rouennais n’est pas saigné
comme les autres volailles, mais étouffé.
Le canard Nantais, qui est moins fourni en chair que le
Rouennais, se fait braiser ou rôtir.
CANETONS NANTAIS
Ballotines de Caneton. — Désosser le caneton ; retirer
entièrement les chairs d’après la peau ; dénerver ces chairs
et les hacher assez finement avec : le même poids de lard
gras frais ; moitié de leur poids de rouelle de veau ; le tiers
de leur poids de panade. Piler le tout avec 15 grammes de
sel, une pincée de poivre ; un peu de muscade ; ajouter
4 jaunes d œufs ; passer au tamis et mélanger à cette farce :
100 grammes de Farce gratin de foie gras, 100 grammes de
champignons crus hachés et sautés au beurre.
1555
Partager cette farce en parties du poids de 60 grammes ;
les envelopper d’un morceau de la peau du Caneton
d’abord, et d’une mousseline ensuite. Les ranger dans un
sautoir ; les pocher avec un fonds tiré de la carcasse du
Caneton. Au dernier moment, retireras mousselines, et
glacer les Ballotines.
Les dresser en couronne ; disposer au milieu la garniture
adoptée, laquelle peut être de : Navets, Petits pois, Olives,
Choucroute, etc.
1557
à la mousseline ; lui ajouter une pincée de menthe hachée et
le verser sur le caneton.
1558
d’une forte pincée de sucre et les sauter à feu vif pour les
glacer.
Préparer également 20 petits oignons à moitié cuits au
beurre.
Lorsque le caneton est à moitié cuit, le changer de
casserole ; l’entourer avec les navets et oignons, passer la
sauce sur le tout et compléter la cuisson au four.
Dresser la pièce avec les navets et oignons disposés
autour.
1559
bigarrades ; mais, dans ce cas, les quartiers de ces oranges
ne sont pas employés comme garniture, à cause de leur
âcreté ; on emploie simplement leur jus pour la sauce.
Colorer le caneton au beurre ; le cuire très doucement
ensuite avec 4 décilitres de sauce Espagnole et 2 décilitres
de fonds brun ; en poussant la cuisson assez avant pour
pouvoir le détailler à la cuiller.
Le caneton étant cuit, le retirer ; dégraisser la sauce, la
réduire très serrée et la passer à l’étamine ; lui ajouter le jus
de 2 oranges et celui d’un demi-citron pour la ramener à sa
consistance normale.
Compléter cette sauce avec le zeste d’une demi-orange et
d’un demi-citron, taillés en fine julienne, fortement blanchis
et bien égouttés. Observer que, après l’addition des jus
d’oranges et de citron et de la julienne de zeste, la sauce ne
doit plus bouillir.
Glacer le caneton au dernier moment ; le dresser, le
border de quelques cuillerées de sauce ; l’entourer de
quartiers d’oranges parés à vif et servir à part le reste de la
sauce.
1560
A, additionnée de 2 décilitres de sauce Demi-glace très
réduite, par kilo de farce.
Sur la couche de farce du fond, ranger un lit d’aiguillettes
de caneton, de champignons cuits émincés et de lames de
truffes ; recouvrir d’une couche de farce ; finir de remplir le
moule en alternant les couches de farce, d’aiguillettes, etc.
Compléter par une couche de farce ; semer dessus une
pincée de thym et de laurier pulvérisés ; fermer le pâté avec
une mince abaisse de pâte bien soudée sur les bords et
pratiquer une ouverture pour l’échappement de la vapeur
pendant la cuisson. — Cuire pendant une heure au four de
chaleur moyenne.
Renverser le pâté sur un plat en le sortant du four ;
détacher le fond ; le détailler en triangles et ranger ceux-ci
autour du pâté. Napper la farce mise à nu avec quelques
cuillerées de sauce Madère ; poser au milieu un gros
champignon cannelé, cuit, et l’entourer d’une couronne de
lames de truffes.
— Servir à part une sauce Madère.
1561
pois frais ; un bouquet garni ; le lard et les oignons ; cuire
doucement le tout.
Dresser le caneton ; le couvrir avec la garniture et réduire
la sauce à la juste quantité nécessaire pour
l’accompagnement.
1563
CANETON ROUENNAIS
Sauf dans le cas où il doit être servi froid à la cuiller, le
Rouennais ne se braise pas : il est poêlé ou rôti et toujours
tenu saignant.
Lorsqu’il doit être farci, la farce est ainsi préparée :
Faire revenir 125 grammes de lard gras frais avec une
forte cuillerée d’oignon haché ; ajouter 250 grammes de
foies de canard escalopés, une pincée de persil haché, sel,
poivre et pointe d’épices.
Tenir les foies saignants et, pour cela, il faut seulement
les raidir. Laisser refroidir à moitié, piler et passer au tamis
fin.
1564
NOTA. — Les Aiguillettes de Rouennais à l’orange se préparent de même ;
seulement, on les entoure de quartiers d’oranges parés à vif.
1565
Ajouter au fonds 3 décilitres de Champagne sec ;
réduire ; compléter avec un décilitre de fonds de veau lié et
passer à la mousseline.
Dresser le caneton ; servir le fonds à part, en saucière.
1566
Mousse et Mousselines de Caneton Rouennais. —
Elles se préparent selon les proportions et modes divers des
Mousses et Mousselines de volaille ; mais elles n’admettent
pas d’autre sauce que la sauce Rouennaise et la sauce
Bigarrade, ni d’autres garnitures que : quartiers d’oranges,
cerises, purées ou crèmes de légumes.
1567
Caneton farci à la Rouennaise. — Farcir le caneton
avec la composition indiquée à la Notice ; le rôtir à feu vif
pendant 25 à 30 minutes, selon sa grosseur. —
L’accompagner d’une sauce Rouennaise.
S’il est servi tout découpé : Détacher les cuisses ; les
ciseler intérieurement ; bien les assaisonner de sel et de
poivre et les griller.
Détailler les filets en fines aiguillettes ; les dresser de
chaque côté d’un plat long ; disposer au milieu la farce
retirée de l’intérieur.
Placer les cuisses grillées à chaque bout du plat.
Hacher grossièrement la carcasse ; la presser en
l’arrosant d’un verre de fine Champagne et d’un filet de jus
de citron.
Ajouter le jus recueilli à la sauce Rouennaise et saucer
légère— ment les aiguillettes. — Servir à part le reste de la
sauce.
1568
Avoir soin aussi de l’essuyer parce que, généralement, la
violence du calorique le noircit.
Détacher les cuisses ; les ciseler intérieurement et les
griller.
Saupoudrer d’échalotes hachées, de gros sel écrasé pas
trop fin, de poivre du moulin, de muscade et d’épices, un
grand plat long, beurré.
Découper les filets en aiguillettes extrêmement fines, soit
15 dans chaque filet ; les ranger l’une à côté de l’autre sur le
plat ; les saupoudrer du même assaisonnement mis dessous,
sauf l’échalote.
Détacher les moignons restant des ailes, ainsi que la
petite partie qui reste de la peau de l’estomac ; les
assaisonner et les griller comme les cuisses.
Hacher grossièrement la carcasse ; la presser en
l’arrosant d’un demi-verre de vin rouge, et arroser les
aiguillettes avec le jus recueilli.
Au moment de servir, disposer sur celles-ci quelques
petits morceaux de beurre ; chauffer un instant sur le
fourneau ; mettre ensuite le plat à four très chaud ou le
présenter à la salamandre pour que le glaçage soit
instantané.
Retirer le plat dès que les aiguillettes commencent à se
plisser sur les bords ; ranger les cuisses grillées à chaque
bout du plat et les deux moignons, avec la peau de
l’estomac, au milieu. — Servir immédiatement.
1569
Soufflé de Caneton Rouennais. — Poêler le caneton en
le tenant vert-cuit.
Lever les suprêmes et les tenir au chaud. Couper les os de
la carcasse avec de gros ciseaux, de façon à ce que celle-ci
figure une sorte de caisse.
Avec le foie du caneton, la chair crue d’un autre demi-
caneton un blanc d’œuf et 100 grammes de foie gras cru,
préparer une farce mousseline.
Emplir la carcasse avec cette farce, de façon à reformer la
pièce dans sa forme primitive ; l’entourer d’une bande de
fort papier beurré pour éviter toute déformation ; pocher
doucement, à couvert, pendant 20 minutes.
Avec un peu de farce réservée, additionnée du même
poids de purée de foie gras, garnir des croûtes de
tartelettes ; les pocher en même temps que le Soufflé.
Dresser la pièce juste au moment ; l’entourer avec les
tartelettes ; placer sur chacune de celles-ci une escalope de
suprême.
Servir à part une sauce Rouennaise.
CANETONS FROIDS
Aiguillettes de Caneton à l’Écarlate. — Poêler un
caneton rouennais jusqu’à ce qu’il soit juste cuit ; le laisser
refroidir dans son fonds. Lever ensuite les filets ; en retirer
1570
la peau et les détailler en aiguillettes. Chaudfroiter celles-ci
à brun ; les décorer aux truffes et lustrer à la gelée.
Apprêter le même nombre de tranches de langue écarlate,
ayant la forme et les dimensions des aiguillettes de
caneton ; les glacer à la gelée.
Avec la chair des cuisses et les débris, préparer une
Mousse ; la mouler dans un plat creux carré. Lorsqu’elle est
bien prise, dresser dessus les aiguillettes de caneton et les
tranches de langue, en les alternant. Recouvrir le tout d’une
couche de gelée limpide.
1571
croûtons de gelée ; piquer sur le dôme un hâtelet de truffes
de grosseur graduée et glacées.
Caneton glacé aux Cerises, dit Montmorency. — Rôtir
le caneton en le tenant saignant.
Lorsqu’il est bien froid, enlever l’estomac et retirer les
os, de façon à former une caisse avec la carcasse. Diviser
les filets chacun en 8 aiguillettes ; les chaudfroiter à brun et
les décorer aux truffes.
Emplir la carcasse d’une Mousse faite avec les débris de
chair foie gras et le foie du caneton, en la faisant bomber
selon la forme naturelle de l’estomac du canard.
Lustrer à la gelée et mettre au rafraîchissoir pour
raffermir la Mousse.
Lorsque celle-ci est un peu ferme, ranger les escalopes
chaud-froitées dessus. — Dresser la pièce dans un plat
creux carré ; l’entourer de cerises griottes dénoyautées,
pochées au vin de Bordeaux, froides, et les couvrir de gelée
au fumet de caneton.
1573
de farce gratin, autant de farce mousseline, un décilitre de
purée de tomate très réduite et 100 grammes de foie gras
cru coupé en gros dés. Brider le caneton ; l’envelopper dans
une mousseline ; le pocher pendant une heure dans un bon
fonds.
Après cuisson, resserrer la mousseline et le laisser
refroidir dans la cuisson.
Déballer la pièce ; enlever l’estomac ; le détailler en
aiguillettes ; remettre celles-ci en place sur la farce et
napper la pièce de sauce Chaud-froid au Xérès. Lustrer à la
gelée ; dresser dans une coupe ovale ou dans un plat creux
carré dont le fond sera garni d’une couche de gelée prise ;
entourer la pièce de grosses olives d’Espagne dénoyautées,
farcies à la purée de foie gras, et les couvrir à moitié de
gelée.
Soufflé froid de Caneton à l’orange. — Procéder
comme pour le Caneton aux cerises, à cette différence que
les aiguillettes sont utilisées pour la préparation de la
Mousse, au lieu d’être chaudfroitées.
Dresser la pièce dans un plat carré, sur une couche de
gelée prise au fond du plat ; l’entourer de quartiers
d’oranges parés à vif et couvrir ceux-ci de gelée au jus de
bigarrade, additionnée de 2 petits verres de curaçao par litre
de gelée.
1574
100 grammes de lard gras coupé en petits dés ; y ajouter
50 grammes de beurre, chauffer assez fortement et sauter,
ou plutôt simplement raidir dans cette graisse 250 grammes
de foies de canard assaisonnés de sel et de poivre,
saupoudrés d’une demi-cuillerée d’oignon haché et d’une
pincée de thym et laurier pulvérisés. Laisser à peu près
refroidir et passer au tamis.
Désosser l’estomac d’un caneton rouennais, ainsi que le
dos, jusqu’aux cuisses, et supprimer le croupion.
Le garnir avec la farce préparée ; le brider en entrée et le
mettre dans une terrine pouvant le contenir juste. L’arroser
simplement d’un verre de cognac ; couvrir d’une barde de
lard ; fermer la terrine ; cuire au bain-marie, au four,
pendant 40 minutes.
Avec la carcasse du caneton et du fonds de veau corsé,
apprêter 4 décilitres d’excellente gelée.
En sortant le caneton du four, le couvrir avec cette gelée
et laisser refroidir.
Au moment de servir, dégraisser la terrine à l’eau
bouillante, comme il est expliqué pour la « Terrine de
poularde » et la dresser sur un plat long couvert d’une
serviette.
1575
Avec la carcasse, préparer une sauce Salmis ; la lier à la
gelée comme une sauce Chaud-froid.
Détailler les filets en escalopes ; enrober celles-ci de cette
sauce Salmis et laisser prendre.
Faire prendre une couche de sauce au fond d’une croûte
de timbale ; sur cette sauce, ranger une partie des escalopes
chaudfroitées, en les alternant de lames de truffes ;
recouvrir d’une légère couche de gelée.
Recommencer un rang d’escalopes et de lames de truffes,
une couche de gelée et ainsi de suite.
Compléter par une couche de gelée un peu plus épaisse ;
tenir ensuite au frais jusqu’au moment de servir.
NOTA. — Cette vieille et excellente Entrée froide n’est en somme qu’un
Salmis froid, dont la méthode peut être appliquée à tous les gibiers susceptibles
d’être apprêtés en Salmis. C’est la plus simple, et certainement la meilleure
façon de les servir froids.
1576
FOIE GRAS
1577
assaisonnées de sel et de poivre, raidies avec un verre de
cognac et une feuille de laurier, et refroidies dans une
terrine hermétiquement close.
Lorsque le foie gras est clouté avec les truffes ainsi
préparées, il est entouré de minces bardes de lard ou d’une
crépine de porc, et il est tenu pendant quelques heures dans
une terrine bien close avant d être mis en cuisson.
La meilleure manière de le traiter, lorsqu’il doit être servi
entier et chaud, c’est de le cuire dans une pâte qui absorbe
la graisse en excès, au fur et à mesure qu’elle fond. — On
procède ainsi :
Faire deux abaisses ovales en pâte à pâté, un peu plus
grandes que le foie.
Sur l’une de ces abaisses, disposer le foie enveloppé de
bardes et, si cela se peut, l’entourer de truffes moyennes
pelées ; poser une demi-feuille de laurier sur le foie ;
mouiller les bords de l’abaisse ; recouvrir avec la seconde
abaisse ; souder et replier en bourrelet régulier les bords des
deux abaisses.
Dorer le dessus ; rayer ; pratiquer une ouverture sur le
milieu pour l’échappement de la vapeur pendant la cuisson
et, s’il s’agit d’un foie moyen, cuire à four de bonne chaleur
ordinaire pendant 40 à 45 minutes.
Servir tel quel et envoyer à part la garniture adoptée.
Service : À la salle, le Maître d’hôtel détache le dessus de
la croûte, tout autour du foie, et il enlève cette croûte.
1578
Il découpe alors le foie à la cuiller, le dresse sur les
assiettes, et l’entoure de la garniture indiquée sur le menu.
NOTA. — Je ne suis pas partisan de cuire le foie gras en terrine quand il doit
être servi chaud. La méthode que j’indique ci-dessus me semble bien préférable
dans tous les cas, et quelle que soit la garniture adoptée.
En général on préfère les foies d’oie pour les préparations chaudes, tandis
que ceux de canard sont réservés pour les conserves ou le froid.
1579
Foie gras en Caisses. — Tailler en gros dés, et en
quantité égale, foie gras cuit et truffes. Lier ce salpicon
d’une sauce Demi-glace au Madère, corsée ; en garnir aux
deux tiers des caisses en papier beurrées ou huilées, et
séchées au four. Compléter chaque caisse par une escalope
ronde de foie gras cru, de même diamètre que la caisse,
sautée au beurre, et une lame de truffe sur chaque escalope.
Entourer d’un cordon de jus de veau.
1580
Le traitement de ces différents articles est le même que
celui des Côtelettes, Croquettes, etc., de volaille.
1581
d’une abaisse de pâte à brioche, sans sucre, avec ses parures
autour. Souder l’abaisse en forme de bourse ; la déposer
dans un moule à brioche cannelé ; placer dessus, en
l’enfonçant assez profondément, un morceau de brioche
roulé en virgule, de façon à figurer exactement une brioche
à tête ; laisser fermenter pendant un quart d’heure ; dorer et
cuire à four chaud.
1582
truffe sur le foie ; une couche de farce pour finir et couvrir
avec les 10 autres ronds de pâte.
Souder et appuyer ceux-ci avec le dos d’un coupe-pâte
rond ; dorer ; cuire à four chaud pendant un quart d’heure et
dresser sur serviette en sortant du four.
— Servir à part une sauce Périgueux.
1583
mouillé au Madère. Couvrir ; cuire doucement pendant trois
quarts d’heure, en arrosant souvent.
Au moment de servir, retirer les bardes ; dresser ;
entourer d’une garniture à la Financière, additionnée du
fonds de braisage passé, dégraissé et réduit.
1584
Foie gras à la Sainte-Alliance. — Mettre dans une
terrine un beau foie gras assaisonné ; l’entourer de grosses
truffes pelées ; mouiller au Champagne sec et pocher
doucement.
— Servir tel quel.
1585
Garnir le fond et les parois d’une couche de farce gratin,
additionnée d’un quart de purée de foie gras. Tenir la
timbale à l’entrée du four.
Au moment de servir, verser dans la timbale un ragoût
d’escalopes de foie gras poché au Madère, de truffes et
champignons en lames, lié à la sauce Madère. Compléter
par un décor composé d’un gros champignon cannelé
entouré de lames de truffes.
VARIANTE. — La Timbale à l’Alsacienne se garnit aussi
de la façon suivante : Disposer dedans, en les alternant, des
couches de nouilles à la crème, d’escalopes de foie gras
sautées au beurre au moment, de champignons et de truffes
en lames. Finir par une couche de nouilles et, sur celles-ci,
semer des nouilles crues sautées au beurre au moment.
— Servir en même temps une sauce Suprême à l’essence
de truffes.
1586
Réduire de moitié 2 décilitres de sauce Béchamel,
additionnée de 3 cuillerées d’essence de volaille et d’autant
d’essence de truffes ; mélanger à cette sauce 250 grammes
de macaroni poché, divisé en tronçons de 3 centimètres de
longueur, et environ un décilitre de purée de truffe et de
purée de foie gras tirée des parures. — Bien mélanger le
tout.
Garnir la timbale avec ce macaroni, disposé par couches,
alternées d’épaisses escalopes de foie gras poché au Madère
et de lames de truffes. Compléter la timbale par une couche
de farce ; la pocher au bain-marie, en comptant 45 minutes
pour un moule de la contenance d’un litre.
Laisser reposer pendant quelques minutes avant de
démouler, puis renverser la timbale sur un plat rond et
l’entourer d’un cordon de sauce Périgueux.
— Servir à part une saucière de même sauce.
1589
Souder les deux abaisses ; mouiller les bords et entourer
d’une bande de feuilletage. Chiqueter le tour ; dorer et cuire
pendant 45 minutes au four de chaleur moyenne.
En sortant la tourte du four, détacher Rabaisse du dessus
avec la pointe d’un couteau et arroser la garniture de la
tourte de sauce Madère, serrée.
1590
Dresser ; napper le foie avec une partie de la sauce et
servir le reste à part.
1591
VARIANTE. — Parer en forme d’œuf un Parfait de foie
gras ; le masquer de sauce Chaud-froid au Paprika ; le
décorer à volonté et lustrer à la gelée.
Préparer un croûton de grosseur en rapport avec l’œuf
simulé ; le façonner en forme de coussin et le masquer
d’une sauce Chaudfroid de couleur différente. Imiter les
cordons du coussin avec du beurre ramolli poussé à la
poche munie d une petite douille cannelée et le poser sur le
plat de service.
Disposer dessus l’œuf glacé ; l’entourer de belles truffes
cuites au Madère et lustrées à la gelée.
1592
Ce renseignement m’a été communiqué par madame Katinka. (A. E.)
1593
Mousselines de Foie gras. — L’appareil est le même que
celui de la Mousse. Ces Mousselines se moulent dans des
moules à œufs, à quenelles, ou autres du même genre. Selon
les circonstances, elles sont simplement glacées à la gelée
ou enrobées de sauce Chaud-froid. (Voir Préparations
froides comme ci-dessus.)
1594
Pain de Foie gras en Bellevue. — Préparer la
composition comme ci-dessus ; la faire prendre dans un
moule dont le fond et les parois seront garnis de papier
blanc.
Chemiser de gelée un moule à charlotte, un peu plus
grand que celui où a été fait le Pain ; le décorer entièrement
avec des détails de truffe et de blanc d’œuf. Mettre le Pain
de foie dedans, avec précaution, pour ne pas déranger le
décor ; finir de remplir avec de la gelée. Laisser prendre ;
démouler au moment sur un petit tampon bas et entourer de
croûtons de gelée.
1595
couches de purée de foie gras, escalopes, lames de truffes et
gelée.
Compléter le moule par une couche de gelée ; tenir au
rafraîchissoir jusqu’au dernier moment.
Dresser sur un bloc de glace vive taillé en forme de pavé.
1596
IX
GIBIER
1597
selon la tendreté des viandes, ce qui est à observer
principalement pour le Chevreuil.
CHEVREUIL
CÔTELETTES ET NOISETTES
Les Côtelettes et Noisettes de chevreuil se parent comme
celles d’agneau et se comptent généralement à raison de
1598
deux par personne. On les saute rapidement à l’huile ; puis,
on les éponge et on les dresse en turban, en les alternant de
minces croûtons de pain taillés en cœurs et frits au beurre, à
moins que leur mode d’apprêt n’en comporte d’un autre
genre.
1600
le turban avec cette sauce et disposer les lames de truffes
dessus.
1601
Noisettes de Chevreuil Walkyrie. — Sauter les
noisettes et les dresser en couronne, chacune sur un petit
palet en Pomme Berny, pané à l’anglaise et frit. Placer sur
chaque noisette un champignon grillé, garni d’une rosace de
Soubise serrée, poussée à la poche munie d’une douille
cannelée.
— Servir à part une sauce Crème au genièvre.
CUISSOT
Il doit être bien dénervé et piqué finement. On le fait
mariner pendant quelques heures, ou on le rôtit tel quel,
selon les cas.
Toutes les Garnitures et Sauces indiquées pour la Selle
lui étant applicables, voir Selle de chevreuil.
FILETS MIGNONS
Filets mignons de Chevreuil au Genièvre. — Les parer
et les piquer ; les rôtir et dresser sur un plat long.
La Sauce et la Garniture sont celles indiquées pour les
« Côtelettes au Genièvre ».
1602
Hongroise additionnée du déglaçage, fait avec de la crème
aigre.
SELLE OU CIMIER
1603
Selon les cas, la Selle comprend simplement la partie
comprise entre les carrés et les cuissots, ou bien elle est
augmentée des deux carrés, rognés très courts du côté de la
poitrine. Dans un cas comme dans l’autre, elle est tranchée
en pointe, en suivant une ligne diagonale qui va de la pointe
de la hanche à la naissance de la queue. — Elle est
généralement piquée.
1604
La dresser ; disposer à chaque bout une garniture de
poires cuites en compote, sans sucre, condimentées de
cannelle et de zeste de citron.
Verser dans la plaque 2 décilitres de fonds de gibier ;
laisser cuire pendant 10 minutes ; passer ; dégraisser et lier
à l’arrow-root.
— Servir ce fonds lié à part et envoyer de la gelée de
groseille en même temps.
1605
de marinade.
La dresser sur un plat long ; l’entourer de bananes
sautées au beurre.
— Servir en même temps une sauce Roberts Escoffier,
additionnée d un tiers de sauce Poivrade, légèrement
beurrée
SANGLIER ET MARCASSIN
Quand le sanglier a dépassé l’âge où il est appelé
marcassin, il n’est que peu usité pour la cuisine, sauf les
cuissots, et encore, ceux-ci doivent-ils être soumis à l’action
d’une forte marinade. Le jeune sanglier, ou marcassin, est
au contraire très apprécié.
1606
Les Noisettes, Filets ou Quartiers de marcassin peuvent
se préparer comme ceux de chevreuil ; il en est de même
pour les Carrés et la Selle rôtis entiers. Les formules
indiquées pour les « Côtelettes de chevreuil » sont
également applicables à celles de marcassin.
1607
— Servir à part une purée de marrons, de céleri, ou de
lentilles.
1608
dénoyautés, et de chocolat dissous à l’eau : celui-ci ne
s’ajoute à la sauce qu’au dernier moment.
Cette garniture-sauce est également usitée dans le midi
de l’Italie ; mais elle y est augmentée de pignolis, d’écorces
d’oranges et de cédrats, confites, hachées.
LIÈVRE ET LEVRAUT
Sauf pour les Terrines, Pâtés, ou emplois divers en farces,
les vieux lièvres ne sont guère estimés. Quel que soit
l’emploi auquel est destiné ce gibier, on doit toujours
donner la préférence au trois-quarts, ou lièvre de l’année,
dont le poids dépasse très rarement 3 kilos. — La fragilité
de l’oreille permet d’ailleurs de se rendre compte de la
jeunesse de la bête.
1609
Faire revenir au beurre 200 grammes de lard maigre
coupé en gros dés, blanchi ; l’égoutter dès qu’il est coloré
et, dans le même beurre, faire colorer 2 oignons moyens
coupés en quartiers.
Ajouter 2 cuillerées de farine ; cuire jusqu’à ce que le
roux soit blond ; mettre les morceaux de lièvre dans ce
roux, après les avoir bien épongés ; les raidir en les remuant
sans arrêt.
Mouiller ensuite, à hauteur, avec de bon vin rouge ;
ajouter un bouquet garni comportant une gousse d’ail ;
couvrir et cuire doucement sur le coin du fourneau.
Un peu avant de servir, lier le civet avec le sang réservé,
échauffé graduellement en l’additionnant de quelques
cuillerées de sauce et ajouter le foie, escalopé. Finalement,
changer les morceaux de lièvre de casserole en les prenant
un par un ; leur ajouter : les lardons revenus ; 20 petits
oignons glacés ; 20 petits champignons, cuits.
Passer la sauce sur le tout ; dresser au moment en timbale
chaude et entourer le civet de croûtons en cœurs frits au
beurre.
1610
Ajouter sel et poivre ; 30 grammes de cassonade brune ;
un bouquet garni et, un peu plus tard, 500 grammes
d’oignons émincés, sautés au beurre.
Aussitôt que le civet est à son point de cuisson, renverser
les morceaux sur un tamis ; les mettre dans une autre
casserole ; passer oignons et sauce à l’étamine ; en couvrir
les morceaux et laisser bien chauffer.
Dresser en timbale ; entourer de croûtons, frits au beurre
et tartinés de gelée de groseille.
NOTA. — Ce Civet doit avoir une saveur aigre-douce très nette.
1611
sauce de civet, autant qu’il se peut. Ces côtelettes sont
pochées ; panées à l’anglaise ; colorées ensuite au beurre
clarifié ; dressées et accompagnées de la sauce ou garniture
adoptée.
1612
légèrement celle-ci avec la lame du couteau et les cuire
doucement au beurre clarifié.
Dresser en turban ; servir à part une purée de
champignons, et une sauce Poivrade légère.
1613
Piquer les filets mignons d’une rosace de fins lardons de
langue bien rouge ; les plier en arcs ; les ranger également
sur plat beurré.
Avec le reste des chairs des levrauts, préparer une farce
Mousseline ; l’additionner de truffes hachées et d’un peu
d’essence de truffes. Disposer cette farce sur le plat de
service, en forme de cône aplati, dont le rayon sera de la
longueur des filets de levraut et la hauteur de 6 centimètres
environ.
Mettre cette farce à pocher à l’entrée du four, ou à
l’étuve.
Quelques minutes avant de servir, arroser les filets et
filets mignons de beurre fondu et de quelques gouttes de
cognac ; les couvrir et les pocher à l’entrée du four.
Aussitôt prêts, les dresser en rosace sur la farce en
alternant les gros filets contisés et les filets mignons
piqués ; placer une belle truffe glacée au milieu de la
rosace ; entourer la base du cône avec : champignons
alternés de petits oignons glacés ; marrons cuits au
Consommé et glacés.
— Servir à part une sauce Poivrade, additionnée de la
cuisson des filets.
1614
croûtons en pain de mie qu’il y a d’escalopes, et de mêmes
dimensions, mais moitié moins épais ; 2° autant d’épaisses
lames de truffes, cuites au moment, avec un peu de Madère.
Quelques instants avant de servir, sauter rapidement au
beurre clarifié les escalopes de filets ; colorer les croûtons
au beurre en même temps ; puis, mélanger dans une
casserole : escalopes, croûtons et lames de truffes.
Déglacer la sauteuse avec le Madère qui a servi pour
cuire les truffes ; ajouter un peu de glace de viande blonde ;
réduire suffisamment et passer au chinois. Monter
grassement ce fonds au beurre ; l’ajouter au sauté
d’escalopes et dresser celui-ci en timbale bien chaude.
NOTA. — Cette formule fut communiquée par le comte de Mornay lui-
même, aux propriétaires du fameux restaurant parisien, et la préparation resta
longtemps une des spécialités de cette Maison, aujourd’hui disparue (A. E.).
1616
D’autre part, étaler de la farce de lièvre sur une plaque
beurrée en lui donnant un centimètre d’épaisseur ; la pocher
à l’étuve ou à l’entrée du four ; la détailler avec un emporte-
pièce uni de même grandeur que les anneaux des filets.
Placer un anneau sur chaque rond de farce, en le fixant
avec un peu de farce crue.
Escaloper les filets mignons ; les sauter vivement au
beurre avec autant de champignons et 150 grammes de
truffes : ces deux derniers éléments, crus et émincés.
Déglacer la casserole avec un filet de cognac et le fonds
de pochage des filets roulés en anneaux ; ajouter un peu de
sauce Poivrade ; monter cette sauce au beurre ; mélanger
dedans : escalopes de filets mignons, champignons et
truffes.
Dresser les anneaux de filets en couronne sur un plat
rond et les emplir avec cette garniture.
— Servir à part : 1° une saucière de sauce Poivrade ;
2° une timbale de purée de marrons.
1617
Les Mousselines de lièvre se moulent et se pochent
comme celles de volaille, et s’accompagnent également
d’une sauce Gibier. On peut servir en même temps une fine
purée de marrons, de céleri, ou de lentilles.
1618
D’autre part ; hacher le foie, le cœur, les poumons et
4 foies de volaille, avec 150 grammes de lard gras frais.
Ajoutera ce hachis : 150 grammes de mie de pain
trempée et exprimée ; un demi-oignon haché, cuit au beurre,
et froid ; le sang ; une pincée de persil haché, une pointe
d’ail broyé ; 100 grammes de parures de truffes, crues. —
Bien mélanger le tout ; emplir le lièvre avec cette farce ;
recoudre les peaux du ventre ; brider la pièce et la braiser au
vin blanc pendant 2 heures et demie environ, en l’arrosant
souvent
Glacer au dernier moment et dresser sur un plat rond.
Additionner le fonds de braisage de 4 décilitres de sauce
Demi-glace de gibier ; réduire ; dégraisser ; passer à
l’étamine et ajouter à cette sauce 100 grammes de truffes
hachées.
Entourer la pièce avec quelques cuillerées de sauce et
servir le reste à part.
1619
n’aurait sa raison d’être que si le Râble devait attendre son
emploi pendant quelque temps. Pourtant, certaines
préparations exigent qu’il le soit, mais pendant un temps
très court.
1620
Soufflé de Lièvre. — Avec 400 grammes de chair de
lièvre, préparer une farce Mousseline légère ; la pocher
dans un moule à charlotte, beurré et décoré aux truffes ; ou
la dresser et la pocher dans une casserole à soufflé
ordinaire.
Escaloper les filets mignons et les sauter au beurre au
moment.
Démouler le Soufflé sur un plat rond ; le napper
légèrement de sauce Demi-glace au fumet de lièvre ;
entourer la base avec les escalopes alternées de lames de
truffes.
Si le Soufflé a été poché dans une casserole spéciale, où
il est servi, les escalopes de filets mignons et lames de
truffes sont ajoutées dans la sauce ; cette garniture est servie
à part.
LIÈVRE FROID
Prendre un lièvre bien frais ; le désosser par le dos, avant
de le vider, pour conserver la peau du ventre intacte. —
Détacher épaules et cuisses ; laisser la tête ; assaisonner de
sel et de poivre ; arroser de quelques cuillerées de cognac et
laisser mariner pendant une heure.
Avec le foie du lièvre, lard gras et épluchures de truffes,
apprêter une farce gratin.
1621
Préparer une autre farce avec les chairs des épaules et des
cuisses ; le même poids de lard gras frais ; un œuf ; une
pincée de serpolet ; sel, poivre, épices et le cognac de la
marinade. Passer cette farce au tamis ; lui mélanger : la
farce gratin ; 200 grammes de lard et 150 grammes de
truffes coupés en gros dés.
Avec cette préparation, emplir le lièvre désossé ; le
recoudre et attacher la tête, renversée sur le dos, de manière
à figurer le lièvre au gîte. L’envelopper de bardes de lard ;
le placer dans une terrine également bardée ; arroser d’un
verre de cognac, et mettre au four pendant une demi-heure,
sans couvrir.
Verser ensuite dans la terrine un fumet au vin rouge tiré
des os du lièvre ; couvrir et cuire doucement au four,
pendant 3 heures au moins.
Laisser refroidir à moitié ; puis, égoutter la cuisson ;
retirer les bardes sans en laisser aucunement.
Passer la cuisson à la mousseline ; la remettre dans la
terrine ; finir de remplir celle ci avec de la gelée et tenir au
frais pendant 2 jours avant de servir.
1622
La gelée employée doit également provenir d’un fumet
tiré des débris et carcasse.
1623
NOTA. — Les formules du lapin à l’Aigre-doux et aux Pruneaux sont
particulières à la cuisine belge.
1624
Lapereau en Gibelotte. — L’apprêt de la Gibelotte est le
même que celui du Civet de lièvre, sauf que le mouillement
se fait avec moitié vin rouge et moitié fonds blanc ou
Consommé.
Celui de la « Gibelotte à la ménagère » est également le
même ; seulement, la garniture est augmentée de quartiers
de pommes de terre.
1626
Mousse et Mousselines, voir Lièvre et procéder de
même.
Pâté de lapin, voir Pâté d’abatis et procéder de même.
Quenelles, voir Quenelles de Volaille et procéder de
même.
Sauté Chasseur, voir Sauté de veau et procéder de
même.
Sauté Marengo, voir Sauté de veau et procéder de
même.
Sauté Portugaise, voir Sauté de veau et procéder de
même.
Tourte de lapereau, voir Tourte de Poussins à la
paysanne et procéder de même.
1627
GIBIERS A PLUME
1628
Dixième type. — Ortolans.
Les oiseaux des premier et quatrième types gagnent à être
légèrement faisandés, c’est-à-dire conservés pendant
plusieurs jours dans un courant d’air, sans être plumés, pour
qu’ils subissent un commencement de décomposition qui
exalte le fumet spécial de leurs chairs et leur donne une
valeur culinaire beaucoup plus grande.
Quelle que soit l’opinion que l’on puisse avoir sur le
faisandage des gibiers, il est certain que la chair fraîche et la
chair faisandée d’un faisan ou d’une bécasse sont deux
choses tout à fait différentes.
Les chairs, fraîches, sont sèches et sans saveur ; tandis
que rassises et mortifiées raisonnablement, elles sont
tendres, savoureuses, et d’un incomparable fumet.
On avait coutume, autrefois, de piquer les oiseaux du
premier type, principalement quand ils devaient être rôtis.
Cette pratique doit être résolument écartée, car elle ne
peut que nuire à la finesse de la chair, si l’oiseau est jeune
et, s’il est vieux, elle est incapable de lui rendre les qualités
qu’il n’a plus.
Une simple barde de lard, qui enveloppe l’oiseau, est
bien plus efficace, pour le protéger contre l’ardeur du feu
que le piquage, et elle n’en altère nullement la saveur.
Du reste, un oiseau vieux ne doit jamais être servi : il ne
doit être employé que pour les farces et les fonds de gibiers.
Les oiseaux appartenant aux autres types que les premier
et quatrième, se traitent à l’état frais ; ou si on juge à propos
1629
de les laisser rassir pendant quelques jours, on doit éviter de
les laisser arriver jusqu’au faisandage, surtout en ce qui
concerne les oiseaux aquatiques, parce que le faisandage
exerce sur la saveur de leur chair une action plutôt funeste.
FAISAN
Le faisan, quand il est jeune, a les pattes grises et
l’extrémité du bréchet flexible. Mais chez le faisan, comme
chez le perdreau, le signe infaillible de jeunesse se constate
sur l’extrémité de la dernière grande plume de l’aile, qui est
pointue lorsque l’oiseau est jeune, et arrondie quand il est
vieux.
Observations.
Cette dernière partie de la formule peut être
avantageusement remplacée par le traitement « à la
Souwaroff » ; c’est-à-dire que, le faisan et les truffes étant
placés dans une terrine, sont arrosés avec le Porto réduit et
1631
additionné de glace de gibier légèrement beurrée ; puis la
terrine est fermée hermétiquement et la cuisson est
complétée au four.
Cette formule s’applique également au Perdreau et à la
Bécasse.
1632
— Servir tel quel.
1633
augmenté d’un peu de fumet de gibier, passé et laissé un
peu gras.
1634
Finir la cuisson en arrosant le faisan avec la crème, et
servir dans la casserole.
1635
Faisan Gunzbourg. — Désosser 2 belles bécassines ; en
retirer les intestins et le foie que l’on fera revenir au beurre
et qu’on écrasera sur une assiette.
Hacher les chairs des bécassines, en leur faisant absorber
la moitié de leur poids de crème et autant de beurre ;
assaisonner de sel et de poivre ; ajouter les intestins écrasés
et 125 grammes de truffes coupées en gros dés.
Avec cette préparation, farcir un beau Faisan. Le rôtir en
casserole, ou plutôt en terrine ; l’arroser, au dernier
moment, avec un peu de fumet préparé avec les carcasses
de bécassines.
1636
chapitres.
Les débris et carcasses de faisan sont employés pour la
préparation des fumets, base des sauces qui accompagnent
la Mousse et les Mousselines de faisan.
1637
Pâté chaud de Faisan à la Vosgienne. — Foncer en pâte
fine un moule à timbale, beurré ; tapisser le fond et les
parois d’une épaisse couche de nouilles fraîches, blanchies
et liées au beurre ; garnir le milieu d’un émincé de chairs de
faisan rôti, additionné de champignons, truffes et lié d’une
sauce Salmis, serrée.
Recouvrir de nouilles ; fermer le pâté avec une mince
abaisse de pâte ; le cuire pendant 50 minutes au four de
bonne chaleur moyenne.
Le démouler au moment sur un plat rond ; l’entourer de
moyens champignons grillés, dont la cavité sera remplie de
sauce Salmis, serrée.
1638
— Servir à part une sauce Salmis à l’essence de truffes,
additionnée du fonds de poêlage passé, dégraissé et réduit.
1639
du rôti tombent dessus. — Finalement, dresser le faisan sur
le croûton ; l’entourer de tranches d’oranges amères et
envoyer le jus à part.
Pour servir, on accompagne chaque morceau de faisan
d’une tranche d’orange et d’une petite tranche du croûton
farci.
NOTA. ~ Sur les menus, le faisan ainsi préparé doit s’inscrire : Faisan étoffé,
sur toast à la Sainte-Alliance.
Observations.
1° Comme on le voit, il n’est plus question dans ce
Salmis, que nous donnons comme type, de dressage sur
croûton frit, ni de croûtons en cœurs masqués de farce
gratin ; et nous conseillons de supprimer ces éléments
auxiliaires dont l’utilité est plus que contestable.
Une préparation rapide ; un dressage très simple qui rend
le service facile et permet de déguster le Salmis bien chaud,
sont les seules conditions indispensables. Au surplus, la
valeur du mets est assez grande pour qu’il puisse se passer
d’un dressage luxueux.
2° Bien que le principe d’apprêt des Salmis de gibier
implique l’emploi du vin blanc, le Salmis de faisan peut très
bien se faire au vin rouge.
1641
Faisan Souwaroff. — Cuire pendant 5 minutes 6 truffes
moyennes, avec un verre de Madère et quelques cuillerées
de glace de viande légère ; mettre ensuite ces truffes dans la
terrine où le faisan finira de cuire.
Couper en gros dés 200 grammes de foie gras cru ; faire
raidir ce foie dans la cuisson des truffes et en farcir le
faisan. Le brider ; le barder et le poêler aux deux tiers. Le
mettre alors dans la terrine où sont les truffes ; ajouter le
fonds de poêlage, un petit verre de Madère et autant de
fonds de gibier. Couvrir hermétiquement la terrine ;
compléter la cuisson au four pendant un quart d’heure et
servir tel quel.
1642
lequel est découpé comme le poulet pour sauter, et on en
retire les pilons qui ne doivent pas être servis.
Assaisonner les morceaux ; les sauter au beurre en les
tenant juste cuits ; dresser en timbale et couvrir celle-ci.
Déglacer ensuite le sautoir et préparer la sauce selon les
indications de la formule usitée.
Cette sauce doit toujours être courte ; elle est versée sur
les morceaux de faisan juste au moment de servir.
1643
suc d’une mandarine et le jus d’un quart de citron.
1644
une farce Mousseline ; l’additionner de moitié purée de
champignons ; en garnir des croûtes de barquettes cuites à
blanc et pocher à l’entrée du four.
Quelques minutes avant de servir, arroser les suprêmes
d’un filet de cognac, de quelques gouttes de jus de citron et
les pocher. — Dresser un suprême sur chaque barquette.
— Servir à part une sauce Demi-glace additionnée d’un
fumet tiré de la carcasse du faisan.
FAISAN FROID
Faisan à la Bohémienne. — Le préparer comme il est
indiqué dans la Série des Préparations chaudes. Étant bien
froid, le dresser dans une coupe ovale et l’entourer de gelée
au Tokay.
Variante. — Lorsque le faisan est cuit, ajouter
suffisamment de gelée pour que la terrine se trouve remplie.
Tenir au frais pendant 2 jours ; dégraisser au moment de
servir, comme il est expliqué à l’article « Terrine de
poularde », et incruster la terrine dans un bloc de glace vive.
1647
D’autre part ; chaudfroiter à brun 8 mauviettes désossées,
farcies et pochées ; les décorer avec détails de truffe et de
langue écarlate et les lustrer à la gelée.
Dresser le faisan sur un tampon bas ; l’entourer avec les
mauviettes ; garnir de gelée bien claire, hachée, les
intervalles qui existent entre celles-ci.
1648
Garnir l’intérieur avec l’appareil de Pain et la sauce
Chaud-froid additionnée des filets en dés, en alternant les
deux éléments.
Faire prendre sur glace ; démouler au moment sur un
tampon bas et border le plat de croûtons de gelée.
1649
Ranger ces médaillons dans un plat creux carré, en
alternant les deux nuances ; couvrir de gelée succulente,
bien claire, et laisser prendre.
Au moment de servir, incruster le plat sur un bloc de
glace vive.
1650
avec les truffes cuites au Champagne, bien froides ;
recouvrir le tout de gelée très limpide.
Au moment de servir, incruster le plat sur un bloc de
glace vive.
POULE DE PRAIRIE
Tous ces gibiers, dont quelques-uns, comme la Grouse et
la Gelinotte, sont d’une incomparable finesse et d’une haute
valeur culinaire, se préparent principalement rôtis.
On en fait aussi des Salmis, des Mousselines, etc. ; en
observant que les cuisses doivent être écartées de toute
préparation, en raison du goût de sapin que porte la chair.
Ces gibiers doivent être employés très frais et d’aucuns,
comme la Grouse, ne supportent que très difficilement le
1651
transport, qui leur fait perdre beaucoup de leur valeur.
PERDREAUX
Les perdreaux gris de plaine sont généralement préférés
aux perdreaux rouges. Ils doivent être jeunes, et tout sujet
vieux, ou perdrix, ne doit être utilisé que pour les Farces ou
les Fumets.
Presque toutes les formules indiquées pour le faisan étant
applicables au perdreau, nous les signalerons simplement.
1652
Perdreau en Chartreuse. — Braiser avec les choux une
vieille perdrix colorée au beurre à l’avance. Foncer la
Chartreuse ; la garnir avec choux et perdreaux rôtis exprès ;
la finir au bain-marie comme il est expliqué à la
« Chartreuse de Pigeons » (voir Série des formules de
Pigeons).
1653
Perdreau en Demi deuil. — Désosser l’estomac ;
remplir l’intérieur de farce de perdreau à la panade et au
beurre, truffée.
Glisser quelques lames de truffes bien noires entre la
peau et les filets ; brider en Entrée ; envelopper le perdreau
dans une mousseline ; le pocher pendant 35 à 40 minutes
dans un fumet de gibier.
Au moment de servir, retirer la mousseline ; débrider le
perdreau et le dresser.
Réduire le fonds de pochage ; le passer et lui ajouter un
petit verre de fine Champagne flambée.
— Servir à part ce fonds réduit.
1655
Perdreau Lautrec. — Prendre un jeune perdreau ;
l’ouvrir par le dos ; l’aplatir légèrement ; le traverser avec
une brochette ; l’assaisonner ; l’arroser de beurre fondu et le
griller doucement.
Dresser ; entourer de petites têtes de champignons
grillées, garnies de Beurre Maître-d’hôtel ; border d’un
cordon de glace de viande et exprimer un filet de jus de
citron sur le perdreau.
1657
Soufflé de Perdreau. — Préparer une farce Mousseline
de perdreau, et procéder ensuite comme pour le Soufflé de
Faisan.
1658
Quelques minutes avant de servir, sauter les suprêmes au
beurre ; les dresser en turban en les intercalant de croûtons
en crêtes, frits au beurre ; disposer au milieu, en dôme, la
purée préparée ; entourer de quelques cuillerées de sauce
Demi-glace au fumet de gibier.
— Servir à part une saucière de même sauce.
1659
Perdrix aux Choux. — Brider en Entrée, barder et
colorer la perdrix au four. La braiser avec les choux ; lard
de poitrine, blanchi ; un petit saucisson de Paris et
2 carottes. Retirer le lard et le saucisson en temps utile ;
pousser à fond la cuisson des choux et de la perdrix.
Foncer une timbale à fond rond, beurrée, avec : rondelles
de carottes, de saucisson, et rectangles de lard taillés
minces. Tapisser la timbale ainsi foncée, d’une épaisse
couche de choux ; placer au milieu la perdrix débridée ; la
recouvrir de choux et tenir à l’entrée du four pendant
5 minutes.
Renverser au moment sur le plat de service ; égoutter le
jus tombé sur le plat, avant de retirer la timbale ; entourer la
base de quelques cuillerées de sauce Demi-glace au fumet
de gibier.
NOTA. — Là, où la question économie ne prime pas, nous conseillons de
n’employer la perdrix que pour donner sa saveur aux choux et de la remplacer.
pour le service, par un perdreau bien en chair, rôti ou poêlé, et tenu juste cuit.
PERDREAUX FROIDS
Les différentes formules de préparations froides
indiquées pour le Faisan, sont applicables au Perdreau. Il
est donc inutile de les répéter, puisque nous aurions
simplement à dire « Perdreau » où nous avons dit
« Faisan ».
1660
CAILLES
Les Cailles doivent toujours être choisies bien grasses ; à
graisse blanche et ferme.
En dehors de la broche, qui doit toujours être préférée au
four quand les cailles sont pour rôtir, elles admettent encore
deux genres de cuisson : On peut les cuire au beurre, en
casserole ; ou les pocher dans un excellent fonds de veau,
gélatineux et corsé.
Ce dernier procédé avantage beaucoup la caille, et il est
employé fréquemment.
1661
moment de servir, placer une belle lame de truffe sur
chacune.
1662
Placer un filet dans chaque moule ; recouvrir de farce et
pocher à four doux.
Dresser les Côtelettes en turban ; piquer une patte de
caille sur chacune ; garnir le milieu d’une julienne de
truffes et de champignons, taillée un peu grosse, liée d’une
sauce Demi-glace au fumet de caille.
1663
Garnir le fond et les parois d’un plat creux, en terre, avec
des tranches de jambon coupées très minces ; verser la
purée dedans ; lisser la surface ; dresser les cailles sur la
purée, en les y incrustant à moitié et les passer au four
pendant 10 minutes. — Servir tel quel.
1664
morceau de crépine. Arroser encore de beurre fondu ;
saupoudrer de chapelure fine et les griller doucement.
Les dresser au moment et les arroser de quelques gouttes
de Verjus.
1665
fond sera masqué d’un peu de la sauce d’accompagnement.
— Servir à part une sauce Demi-glace au fumet de caille.
1666
de pâte à foncer, en procédant tout comme pour un
« Douillon Normand ». Ranger sur plaque ; dorer ; cuire à
four assez chaud pendant une demi-heure et dresser sur
serviette en les sortant du four.
VARIANTE. — Ces Cailles peuvent également se préparer
selon la méthode indiquée pour le « Faisan » et le
« Perdreau à la Normande ».
1667
hermétiquement et cuire sans aucun mouillement. Ces pois
doivent se trouver prêts en même temps que les cailles.
— Servir petits pois et cailles séparément, chacun dans
une timbale fermée. Le mélange des deux éléments est fait
par le convive.
1668
Ajouter alors une julienne de truffes, crues autant que
possible, représentant le tiers de la quantité totale de la
julienne de légumes ; laisser pocher encore pendant
2 minutes.
Dresser les cailles dans une timbale ; dégraisser et verser
dessus, fonds et julienne.
Nota. — Avec les cailles préparées comme il vient d’être
dit, on sert souvent un riz Pilaw.}}
1669
Pour servir, retirer le premier papier qui se trouve maculé
et laisser les autres enveloppes.
Procédé actuel : Garnir les cailles de farce, comme ci-
dessus ; les barder et les enfermer chacune dans une abaisse
ovale, en pâte à foncer. Plier l’abaisse en forme de pantin et
la souder ; ranger sur plaque ; dorer et cuire les cailles
pendant 25 à 30 minutes, à four assez chaud.
Observations.
1° L’enveloppe de pâte est uniquement pour contenir les
cailles et leur garniture ; elle ne se sert pas ; 2° la même
timbale peut se faire avec des ortolans, en procédant de
même, mais en réduisant le temps de cuisson à trois quarts
d’heure.
CAILLES FROIDES
Chaud-froid de Cailles en Belle-vue. — Désosser les
cailles ; les garnir de farce gratin de gibier, avec un morceau
de foie gras et un morceau de truffe en forme de lardons,
disposés au milieu. Les remettre dans leur forme naturelle ;
les envelopper chacune dans un carré de mousseline ; les
pocher pendant 20 minutes dans un excellent fonds de veau
et les laisser refroidir dans le fonds Où elles ont poché.
Étant froides ; les éponger ; les tremper dans une fine
sauce Chaud-froid brune, au fumet de caille ; les ranger sur
plaque au fur et à mesure ; décorer l’estomac avec de fins
détails de truffe et de blanc d’œuf dur Arroser de gelée
fondue pour fixer les détails du décor ; laisser prendre ;
1671
parer ensuite l’excédent de sauce qui se trouve autour des
cailles et les ranger dans un plat creux carré.
Les couvrir entièrement de fine gelée, bien limpide ; les
tenir ensuite au rafraîchissoir, jusqu’au moment de servir.
1672
Cailles au Château-Yquem. — Préparer les cailles
comme celles « à la Richelieu » (Voir Série des Cailles
chaudes.)
Après avoir ajouté la Julienne de légumes, arroser les
cailles de vin de Château-Yquem ; couvrir ; réduire et finir
la cuisson comme il est dit.
Au bout de 12 minutes de pochage, changer les cailles de
casserole ; passer le fond à la Mousseline, la Julienne de
légumes devant être retirée. Ajouter 10 lames de truffes par
caille et laisser pocher encore pendant 2 minutes.
Dresser ensuite les cailles dans une timbale avec les
lames de truffes, les couvrir avec le fonds bien dégraissé ;
laisser prendre et, au moment de servir, incruster la timbale
dans un bloc de glace.
1673
glace. Les cailles, démoulées au moment, sont rangées autour du rocher de
Granité. C’est, à notre avis, la meilleure méthode, et celle que nous
recommandons pour cette Série de Cailles glacées.
1674
Filet de Cailles aux Pommes d’or. — Pocher les
cailles ; les laisser refroidir et lever les filets.
Disposer ces filets dans des écorces de petites oranges ou
de mandarines ; finir de remplir les écorces avec de la gelée
au Porto et laisser prendre.
Au moment de servir, dresser à la poche, sur chaque
orange ou mandarine, un petit rocher de Granité, préparé
avec le jus du fruit employé.
1675
Dresser les cassolettes sur un bloc de glace.
1676
GRIVES ET MERLES
Grives ou merles à la Bonne-femme. — Les cuire au
beurre avec, pour chaque oiseau, 30 grammes de petits
lardons. Les mettre ensuite dans une terrine chaude avec
25 grammes de beurre et 10 grammes de petits croûtons en
dés, frits, pour chacun. Arroser avec le déglaçage de la
casserole, fait avec un filet de cognac et servir brûlant.
1677
Grives ou Merles au Gratin. — Farcir les oiseaux de
gros comme une noix de farce gratin et d’une baie de
genévrier ; les raidir au beurre.
Étaler sur un plat beurré une couche de farce gratin, de
un centimètre d’épaisseur ; ranger les oiseaux dessus en les
enfonçant dans la farce. Les couvrir de sauce Duxelles un
peu serrée ; saupoudrer de chapelure fine ; arroser de beurre
fondu et gratiner à four vif.
1678
farce gratin de 4 baies de genévrier par livre de farce ;
ensuite procéder exactement comme pour le « Pâté chaud
de Mauviettes à la Beauceronne. » ( Voir Alouettes.)
— Servir à part une sauce Salmis tirée des carcasses.
GRIVES FROIDES
Chaud-froid de Grives en Belle-vue. — Désosser les
grives ; les garnir de farce gratin additionnée de 4 baies de
genévrier, hachées, par livre de farce. Les remettre en
forme ; les pocher dans un bon fonds et les laisser refroidir.
Les tremper ensuite dans une sauce Chaud froid brune,
au fumet de grive ; les décorer avec de fins détails de truffe
et de blanc d’œuf et lustrer a la gelée.
Les dresser le long d’un tampon conique ; remplir les
vides qui existent entre les grives avec de la gelée hachée ;
rapporter sur chacune une tête avec les yeux imités et
border le plat de croûtons de gelée.
Variante de dressage. — Ranger les grives chaudfroitées
et décorées dans un plat creux carré, dans le fond duquel on
aura fait prendre une couche de gelée ; les recouvrir de
gelée fondue, limpide et peu collée.
1679
Pour servir, incruster le plat dans un bloc de glace vive.
1680
moment de servir, démouler sur un petit tampon ; disposer
les médaillons autour et border le plat de croûtons de gelée.
ALOUETTE OU MAUVIETTE
Le terme Alouette désigne l’oiseau vivant. Quand après
les semailles d’automne il s’est engraissé suffisamment et
qu’il est mûr pour les préparations culinaires, on ne le
désigne plus que sous le nom de Mauviette, et c’est ainsi
qu’il est toujours inscrit sur les menus.
1681
Étaler cette marmelade en couche épaisse, sur un plat
beurré ; ranger dessus, en les enfonçant un peu dedans, les
mauviettes assaisonnées, raidies au Beurre noisette ; les
saupoudrer de mie de pain ; arroser de beurre fondu ; passer
au four, ou à la Salamandre, juste le temps nécessaire pour
terminer la cuisson des mauviettes.
1682
En sortant le pâté du four, le renverser sur le plat de
service ; détacher le fond ; le détailler en triangles et ranger
ceux-ci à la base du pâté.
Napper la farce mise à nu avec quelques cuillerées de
sauce Salmis, tirée des carcasses de mauviettes.
— Servir à part le reste de cette sauce.
1683
l’épaisseur d’un demi-centimètre. Creuser ensuite les
pommes de terre, de façon à pouvoir y loger une alouette et
les cuire à moitié, au four.
Raidir les alouettes au beurre, avec du lard de poitrine
coupé en petits dés, blanchi, et à raison de 10 à 15 grammes
par alouette. Placer une alouette dans chaque pomme de
terre avec les lardons et un peu de graisse de cuisson ;
remettre la tranche enlevée sur chaque pomme ; l’assujettir
par quelques tours de fil et les envelopper chacune dans un
papier huilé.
Les disposer sur un être ; les recouvrir d’une épaisse
couche de cendres chaudes et cuire ainsi pendant
40 minutes, en renouvelant la cendre de temps en temps.
1684
MAUVIETTES FROIDES
Les différents, apprêts des mauviettes froides sont les
mêmes que ceux des grives.
ORTOLANS
L’ortolan se suffit à lui-même et ne devrait être dégusté
que rôti : c’est une vérité gastronomique depuis longtemps
proclamée.
Les éléments qui lui sont donnés comme auxiliaires, tels
que le foie gras et la truffe, lui sont plutôt nuisibles, parce
qu’ils lui enlèvent la subtilité de son fumet, et l’atténuation
de celui-ci est d’autant plus sensible, que l’arôme sui
generis de ces éléments est plus prononcé lui-même.
Il se peut que ce soit alors un mets classé parmi les
grands mets, parce que son prix est élevé ; mais ce n’est
point un mets de véritable gastronome. Néanmoins, nous
devons donner ici quelques formules le concernant, en
recommandant de ne jamais le désosser.
1685
dans un carré de mousseline et les pocher pendant 5 à
6 minutes dans un fonds très corsé.
Les dresser ensuite chacun dans une petite caisse, dont le
fond sera garni d’un fin salpicon de foie gras et de truffes ;
les napper de fumet de gibier très réduit.
1686
petites cassolettes en argent ou en porcelaine, beurrées.
Placer ces cassolettes à l’entrée du four pour pocher la
farce.
Cuire au beurre, pendant 3 minutes seulement, autant
d’ortolans qu’il y a de cassolettes garnies, et en temps voulu
pour qu’ils soient prêts juste au moment où la farce est
pochée.
Placer un ortolan dans chaque cassolette ; les arroser de
Beurre noisette additionné d’un peu de glace fondue et de
suc d’ananas.
— Servir de suite.
1687
ORTOLANS FROIDS
Aspic d’Ortolans. — Les rôtir ; laisser refroidir ; puis
les mouler dans une bordure de gelée fine, très limpide.
1688
Couvrir avec les couvercles enlevés, lustrés à la gelée ;
dresser comme les truffes à la serviette.
BECS-FIGUES ET BÉGUINETTES
1690
BÉCASSES ET BÉCASSINES
Si la Grouse n’existait pas, la Bécasse serait le premier
des Gibiers à plume. Mais elle a sur la Grouse, qui ne peut
être estimée à sa valeur que dans les pays qu’elle habite, 1
avantage que son fumet est moins fugace et qu’elle peut
attendre plus longtemps son emploi ; car elle n’est
réellement en possession de toutes ses qualités que quand
elle est légèrement faisandée.
1691
Passer au chinois, avec forte pression, sur les morceaux
de bécasse ; rouler la casserole pour les envelopper de ce
coulis ; dresser en timbale chaude et placer la tête de la
bécasse sur les morceaux.
1692
Mousse et Mousselines de Bécasse. — La préparation
de la farce Mousseline se fait selon la formule initiale
donnée à la Série des Préparations froides, en y ajoutant le
foie et les intestins sautés au beurre, passés au tamis et
additionnés du même poids de purée de foie gras.
Le traitement de la Mousse et des Mousselines est le
même que celui qui est indiqué en de nombreux endroits de
cet ouvrage.
1693
Salmis de Bécasse. — Suivre en tous points la formule
du Salmis de Faisan, en ayant soin : 1° de rôtir la bécasse
en la tenant très saignante ; 2° d’ajouter les intestins au
coulis.
1694
Soufflé de Bécasse. — La formule est la même que celle
de la « Bécasse à la Favart ».
1695
beurre ; le verser dans la timbale, sur les morceaux de
bécasse et les escalopes de foie gras.
1696
Observation.
En suivant le même procédé, cette « Timbale
Nesselrode » peut se faire également avec Faisan, Perdreau,
Bécassine, ou Gelinotte ; seulement, on doit mentionner sur
le menu le gibier employé.
BÉCASSES FROIDES
Aspic de Bécasses. — Rôtir les bécasses en les tenant
juteuses ; les laisser refroidir ; puis, lever les filets et les
partager chacun en deux escalopes.
Piler et passer au tamis la chair des cuisses ; additionner
cette purée d’un filet de cognac et d’un peu de gelée ; en
farcir les escalopes et laisser raffermir.
Chaudfroiter ensuite ces escalopes et les monter en aspic
selon le procédé ordinaire.
1697
Les napper ensuite d’une sauce Chaud-froid brune au
fumet de bécasse ; décorer l’estomac de chacune avec des
détails de truffe et de blanc d’œuf ; lustrer fortement à la
gelée.
Dresser les bécasses debout, le long d’un tampon fixé sur
le milieu d’un plat et surmonté des têtes, avec les yeux
imités.
1698
Chaud-froid de Bécasse. — Procéder selon la méthode
ordinaire, en employant de la sauce Chaud-froid brune à
l’essence de bécasse.
1699
Démouler ces côtelettes au moment ; les dresser en
turban autour d’un tampon, pris dans une couche de gelée
mise au fond du plat et disposer les truffes au milieu.
1700
de truffes chevalées sur le milieu, entre les escalopes ;
combler les vides avec de la gelée hachée poussée au
cornet.
Entourer ensuite la bécasse de gelée mi-prise, et la tenir
au frais jusqu’au moment de servir.
BÉCASSINES ET BÉCOTS
Les préparations froides de ces gibiers sont les mêmes
que celles de la Bécasse, en y apportant les modifications
nécessitées par la différence de grosseur.
1701
CANARDS SAUVAGES, SARCELLES, PILETS
Les oiseaux de cette catégorie se servent principalement
rôtis.
Ils peuvent cependant fournir d’excellents Salmis qui se
préparent selon la formule du « Salmis de faisan », ou selon
celle du « Salmis à la Rouennaise ».
Toutes les formules du « Caneton à la Rouennaise » leur
sont également applicables.
1702
1703
X
ENTRÉES MIXTES
1704
Les garnitures usuelles des Croustades sont des Émincés
de Volaille, de Gibier, ou des Salmis divers.
La caractéristique du Pâté chaud est que la cuisson de sa
garniture se fait en même temps que celle de la pâte
d’enveloppe, et qu’il s’accompagne d’une courte sauce au
fumet de l’élément principal de la garniture, avec, parfois,
un entourage supplémentaire de champignons et de truffes.
1705
Enfin, on désigne également par ce nom les préparations
dressées en ustensiles spéciaux en argent, en porcelaine, ou
en terre imitant la forme des croûtes de timbales.
L’apprêt des Tourtes et des Vol-au-vent, qui ressort du
travail de la pâtisserie, est trop connu pour qu’il soit utile
d’en faire une grande description. Les mêmes garnitures
sont applicables aux unes et aux autres, mais l’usage de la
Tourte a été presque généralement abandonné pour celui du
Vol-au-vent.
Sont également désignées sous le nom de Tourtes,
différentes préparations, surtout locales, qui consistent en
deux abaisses soudées l’une sur l’autre, cerclées d’une
bande de feuilletage, et renfermant une garniture dont les
éléments sont cuits ou ont subi un commencement de
cuisson ; à moins que ces éléments soient de petit volume,
et que leur cuisson puisse coïncider exactement avec celui
des abaisses de pâte.
Observation.
Tout en conservant dans cette Édition, le Chapitre des
« Entrées mixtes », nous avons cru devoir, pour la
simplification des recherches, reporter chacun des articles
qui le composent dans la Série de son élément principal.
Nous avons donc simplement maintenu ici l’énuméré des
Pâtés chauds, Timbales, Tourtes et Vol-au-vent, en
1706
indiquant la page où le lecteur devra se reporter pour en
trouver la formule.
1707
Pâté de Porc à l’Anglaise, p. 760.
Pâté de Poulet à l’Anglaise, p. 842.
Pâté chaud de Poulet à la Châlonnaise, p. 843.
Pâté chaud de Ris d’agneau Chevrière p. 732.
Pâté chaud de Ris de veau, p. 679
Pâté chaud de Saumon ou Coulibiac, p. 421.
Pâté chaud de Sole à la Dieppoise, p. 499.
1708
Timbale de Filets de Sole Marquise, p. 501.
Timbale de Foie gras à l’Alsacienne, p. 888.
Timbale de Foie gras Cambacérès, p. 888.
Timbale de Foie gras Cussy, p. 889.
Timbale de Foie gras Montesquieu, p. 890.
Timbale de foie gras Tzarine, p. 894.
Timbale Milanaise, p. 844.
Timbale Milanaise à l’Ancienne, p. 844.
Timbale d’Ortolans Rothschild, p. 944.
Timbale de Perdreau Diane, p. 929.
Timbale de Poulet d’Orsay, p. 822.
Timbale du Prince Orloff, p. 793.
Timbale de Ris d’agneau, p. 732.
Timbale de Ris de veau à la Badoise, p. 680.
Timbale de Ris de veau Condé, p. 680.
Timbale de Volaille à la Bourbonnaise, p. 793.
Timbale de Volaille Talleyrand, p. 794.
1709
Vol-au-vent à la Financière, p. 844.
Vol-au-vent Frascati, p. 844.
Vol-au-vent de Morue, p. 458.
Vol-au-vent de filets de Sole à la Marinière, p. 502.
Vol-au-vent de Paupiettes de Sole Présidente, p.
502.
Vol-au-vent de Ris de veau à la Nesles, p. 681.
Vol-au-vent de Pigeonneaux Financière, p. 867.
Vol-au-vent de Ris de veau à la Régence, p. 681.
Vol-au-vent de Ris d’agneau Soubise, p. 733.
Vol-au-vent à la Toulousaine, p. 844.
1710
XI
FROID
Farces.
1711
Ces fumets s’obtiennent avec les os et débris des volailles
ou gibiers en traitement et s’additionnent d’une quantité
relative de gelée.
Ils doivent toujours être d’une grande finesse et très
corsés.
1712
NOTA. — Les pâtes à pâtés doivent, autant que possible, être apprêtées
24 heures à l’avance, pour ne plus avoir aucune élasticité. La manipulation
d’une pâte reposée est infiniment plus facile que celle d’une pâte fraîchement
faite et, en plus, elle prend à la cuisson une couleur plus claire.
GALANTINE TYPE
1713
disposer un lit de lardons et de quartiers de truffes, en
alternant les couleurs. Recommencer une couche de farce et
un lit de lardons, et ainsi de suite jusqu’à épuisement des
deux éléments.
Compléter par une couche de farce ; puis rapprocher les
extrémités de la peau et la coudre.
Envelopper ensuite la galantine de bardes de lard ; la
rouler dans une serviette ; la ficeler et serrer fortement la
ficelle sur les deux bouts.
VARIANTE. — Détailler en gros dés les lardons de filets de
volaille, jambon, langue, lard, et quartiers de truffes ; les
mélanger directement dans la farce, en y ajoutant, en plus,
150 grammes de pistaches, fraîchement émondées. Étaler le
tout sur la peau de la volaille et rouler la galantine comme
ci-dessus.
Il en résulte une simplification de travail et le résultat, au
découpage, est à peu près le même qu’avec les lardons
entiers, disposés pour obtenir une sorte de mosaïque.
Cuisson de la Galantine. — La plonger dans un fonds
blanc, marqué avec os de veau blanchis, carcasses de
volaille, aromates ordinaires, salé à raison de 6 grammes au
litre de mouillement. Tenir le liquide en ébullition à peine
accusée ; compter environ 35 minutes de pochage par kilo
de galantine.
Mise en presse de la Galantine. — Lorsque la Galantine
est cuite, l’égoutter ; la déballer et la resserrer dans la même
1714
serviette, ou dans un autre linge propre, en la ficelant
fortement. La placer dans un ustensile long quelconque ; la
couvrir d’une planchette et la laisser refroidir sous presse
pas trop forte.
Cette pression de la galantine a simplement pour but
d’assurer la cohésion, ou liaison de ses différents éléments,
désagrégés pendant la cuisson. Si elle est pressée trop
fortement, le jus en sort, et elle est sèche.
Pour servir. — Quand elle est bien froide, la galantine
est déballée, épongée et nappée de gelée fondue, froide,
autant qu’il est nécessaire pour qu’elle en soit couverte
d’une couche assez épaisse.
La dresser alors sur un plat long, bien froid ; l’entourer
de gelée hachée et border le plat de croûtons de gelée.
PÂTÉS DE POISSONS
La Farce de Poisson.
1715
La préparation de cette farce se fait selon la méthode
ordinaire.
1716
brochet, additionnée de 150 grammes de truffes hachées au
kilogramme de farce.
Sur cette couche de farce, ranger deux des filets de
saumon ; recouvrir d’une couche de farce et, sur le milieu
de cette couche, disposer une rangée de truffes moyennes.
Disposer une nouvelle couche de farce ; ranger sur celle-là
les deux autres filets de saumon, en opposant les bouts
pointus à ceux des deux premiers, et compléter par une
couche de farce.
Fermer le pâté et le couvrir de feuilles en pâte comme le
pâté d’anguille ; dorer et cuire de même.
Lorsque le pâté est froid, couler dedans de la gelée de
poisson.
Pâté de Soles. — Faire dégorger 24 filets de soles à l’eau
fraîche, pendant une heure.
Les égoutter ; les éponger ; les aplatir légèrement et les
ranger par 6 l’un à côté de l’autre.
Masquer ces filets d’une couche de farce de brochet ;
humecter la surface avec du blanc d’œuf ; puis, placer sur le
bout pointu de chaque filet un bâtonnet de truffe, levé à la
colonne d’un centimètre de diamètre, en les faisant se
toucher.
Rouler ces 6 filets d’une seule pièce, de façon à obtenir
une sorte de boudin ; procéder de même pour les autres, ce
qui donne 4 boudins.
1717
Foncer le pâté comme celui de saumon ; garnir le fond et
les parois d’une couche de farce de brochet additionnée de
corail cru de homard et, sur cette première couche, disposer
2 boudins de filets de soles. Finir de garnir comme le pâté
de saumon, en disposant de même, sur le milieu de
l’épaisseur, une rangée de truffes qui, au découpage, se
trouve occuper le centre des 4 boudins de filets de soles.
Couvrir et cuire, comme il est indiqué pour le pâté
d’anguille.
Lorsque le pâté est froid, couler dedans de la gelée de
poisson très fine.
PÂTÉS DE VIANDES
1718
Cuire au four de chaleur moyenne, à raison de 35 minutes
au kilogramme.
Couler de la gelée au Madère dedans, quand il est froid.
Pâté de Veau et Jambon. — Foncer le pâté comme ci-
dessus et le barder.
Le garnir de Farce B, disposée par couches alternées de
lardons de jambon, lardons de lard frais ; aiguillettes de
noix de veau, assaisonnées et marinées au cognac.
Finir ce pâté comme celui de jambon.
PATÉS DE VOLAILLE
1719
couvrir d’une abaisse de feuilletage. — Cuire au four de
bonne chaleur moyenne.
Couler de la gelée de volaille dedans quand il est froid.
Pâté de Caneton. — Préparer la farce selon la
formule C, et l’additionner d’un quart de farce gratin
ordinaire.
Désosser le caneton, détacher les filets et les escaloper.
Étaler la peau ; la garnir comme une galantine, en
alternant : couches de farce ; escalopes de filets ; gros
lardons de foie gras, et quartiers de truffes. Reformer la
pièce ; la déposer dans un moule ovale, foncé en pâte
ordinaire et tapissé de bardes de lard. Fermer le pâté et le
couvrir de feuilles en pâte, ou d’une abaisse de feuilletage.
Cuire au four de bonne chaleur moyenne.
Quand le pâté est froid, couler dedans de la gelée au
fumet de caneton.
Pâté de Pigeons. — Désosser les pigeons et les farcir en
galantine. Les remettre en forme, et procéder ensuite
comme pour le « Pâté de caneton ».
Pâté de Pintade. — Procéder comme pour le « Pâté de
poulet ».
PÂTÉS DE GIBIER
1720
Pâté d’Alouettes, dit Pantin. — Désosser les alouettes ;
les garnir de farce Gratin B, et les envelopper chacune
d’une mince barde de lard, après les avoir remises en forme.
Abaisser en ovale un morceau de pâte ordinaire, dont le
poids se règle à raison de 35 à 40 grammes par alouette ;
placer au milieu une barde de lard taillée en rectangle ;
couvrir cette barde d’une couche de Farce A tenue un peu
grasse et passée au tamis ; ranger dessus les alouettes
farcies ; recouvrir celles-ci de farce et étaler une barde
mince sur le tout.
Amincir au rouleau les côtés et les bouts de l’abaisse ;
mouiller légèrement ; les ramener sur le centre du pâté ; les
souder, puis retourner celui-ci sur une plaque.
Pincer tout autour et dessus ; dorer et cuire au four de
bonne chaleur moyenne.
Pâté de Bécasse. — Désosser les bécasses ; les garnir de
farce C additionnée d’un quart de farce Gratin de gibier et
des intestins hachés, en alternant les couches de farce de
morceaux de foie gras, taillés en lardons, et de quartiers de
truffes.
Les remettre en forme ; les déposer dans un moule ovale
foncé en pâte ordinaire et tapissé de minces bardes de lard.
Fermer le pâté ; le couvrir avec des feuilles en pâte ou
une abaisse de feuilletage ; dorer et cuire au four de bonne
chaleur moyenne.
1721
Après refroidissement, couler dedans de la gelée au
fumet de bécasse.
Pâté de Faisan. — Désosser le faisan ; lever les filets et
les piquer avec langue écarlate et truffe.
Préparer la farce avec le reste des chairs, selon les
proportions de la formule C ; l’additionner d’un tiers de
farce gratin de gibier. Procéder pour le reste comme il est
indiqué au « Pâté de volaille ».
Après refroidissement, couler dedans de la gelée au
fumet de faisan.
Pâté de Grives. — Désosser les grives ; les garnir de
farce gratin B additionnée de 3 baies de genévrier hachées à
la livre ; les remettre en forme.
Foncer en pâte ordinaire un moule ovale cannelé ; le
barder et le garnir, en alternant les grives avec des couches
de farce A, tenue un peu grasse et additionnée d’un quart de
farce gratin de gibier.
Terminer et cuire le pâté comme les précédents.
Après refroidissement, couler dedans de la gelée au
fumet de grives.
Pâté de Lièvre. — Désosser le râble et les cuisses ;
réserver les filets, filets mignons et noix de cuisses.
Dénerver ces parties et les piquer de lardons très fins ; les
assaisonner de sel épicé ; les mettre à mariner au cognac,
avec les mêmes proportions de lardons de jambon maigre et
de lard gras frais.
1722
Avec le reste des chairs, préparer la farce selon les
proportions de la formule C.
Foncer en pâte ordinaire un moule ovale cannelé, beurré,
le barder et le garnir en alternant : couches de farce, filets
de lièvre piqués et lardons. Placer une barde de lard ovale
sur la dernière couche de farce ; semer sur celle-ci une
pincée de thym et de laurier pulvérisés ; couvrir le pâté et le
cuire au four de bonne chaleur moyenne.
Après refroidissement, couler dedans de la gelée au
fumet de lièvre.
1723
Préparation : Foncer un moule rond pincé autour, avec
1 kilo 400 de pâte au saindoux très ferme et bien reposée.
Tapisser le fond et les parois avec une partie de la farce ;
disposer les foies au milieu et les couvrir avec le reste de la
farce. Sur celle-ci, placer une barde de lard, une pointe
d’épices, une feuille de laurier et fermer le pâté. Le
compléter par des feuilles en pâte, disposées par rangées
superposées, de façon à former un dôme ; finir par 3 ou
4 abaisses taillées à l’emporte-pièce cannelé, de grandeurs
graduées et rapportées l’une sur l’autre en les mouillant
légèrement. Trouer ces abaisses sur le milieu et ménager
une ouverture sur le pâté pour l’échappement de la vapeur
pendant la cuisson. Dorer ; cuire au four de.bonne chaleur
moyenne, en comptant 30 minutes au kilo environ.
Service du Pâté. — Le découpage et le service du Pâté de
foie gras se font d’après deux méthodes :
Première méthode : Lever le couvercle en le cernant tout
autour avec la pointe d’un couteau ; retirer la graisse figée à
la surface. Couper ensuite le foie, mis à nu, avec une cuiller
trempée à l’eau chaude, de façon à obtenir des coquilles qui
sont, au fur et à mesure, déposées sur un plat.
Lorsque le nombre de coquilles nécessaire pour le service
est obtenu, placer sur le pâté le couvercle renversé ;
combler le vide avec de la gelée hachée et dresser les
coquilles dessus, en pyramide.
Deuxième méthode : En passant la lame d’un couteau
mince entre la croûte et la garniture, détacher la partie jugée
1724
nécessaire pour le service ; la trancher en introduisant la
lame du couteau dans la croûte. Placer la partie retirée sur
une serviette et la diviser en petits rectangles réguliers.
Combler avec de la gelée hachée la partie vide du pâté ;
poser dessus le couvercle renversé ; disposer les rectangles
de foie gras en turban dedans et garnir le milieu de gelée
hachée.
TERRINE TYPE
Les Terrines ne sont rien autre chose que des pâtés sans
croûte et, à part les détails de préparation qui les
différencient, tous les Pâtés décrits plus haut peuvent être
transposés en terrines.
1725
Cuisson de la Terrine. — La déposer dans une plaque ;
verser autour un peu d’eau chaude, laquelle sera renouvelée
au cours de la cuisson, s’il y a lieu, et la mettre au four de
bonne chaleur moyenne.
Le temps de cuisson varie, comme celui des Pâtés, selon
l’importance de la terrine et la nature des éléments qui la
constituent.
L’examen de la graisse, montée à la surface pendant la
cuisson, peut, à défaut d’indications précises sur l’à-point
de cuisson, en fournir de très utiles.
Tant que cette graisse apparaît trouble, c’est que les
substances qui composent la terrine dégagent encore des
sucs crus qui, en se mélangeant à cette graisse, la troublent.
Mais si elle apparaît claire, on en peut déduire d’une façon
à peu près certaine que la cuisson est au point.
On peut également constater la cuisson par le sondage à
l’aiguille. Si celle-ci, enfoncée dans l’épaisseur de la terrine
en sort également chaude partout, c’est que la cuisson est au
point.
1726
— Si elle doit être servie entière, elle est pressée un peu
plus fortement ; démoulée quand elle est froide ; bien parée
tout autour ; remise dans la terrine au fond de laquelle on a
fait prendre une couche de gelée et entourée de gelée
fondue.
Au moment de servir elle est démoulée sur serviette et
entourée de croûtons de gelée.
— Si elle doit être conservée, elle est démoulée et parée
comme ci-dessus ; remise en terrine ; entourée et couverte
de saindoux qui, en se solidifiant, la préserve de toute
altération par le contact de l’air. Elle doit être tenue au frais
et couverte.
1727
laisser refroidir.
Barder une terrine ou foncer un pâté comme à
l’ordinaire ; remplir l une ou l’autre avec les aiguillettes de
veau et lardons en les alternant ; couvrir terrine ou pâté et
cuire au four bien chaud.
Quand terrine ou pâté ne sont plus qu’à peine tièdes, finir
de les remplir avec de la gelée ordinaire, ou de la gelée au
fumet de l’élément principal employé.
1728
Les Mayonnaises ne sont qu’une variété de salades
composées et, en raison des éléments qui les constituent,
elles sont assimilées aux Entrées froides.
Les différentes Mayonnaises de Poissons, Volailles et
autres figurent à la suite de l’élément principal qu’elles
comportent.
1729
choux rouges. Ici, l’huile est remplacée par la graisse de dés
de lard un peu gras, fondus et rissolés à la poêle. Cette
graisse est versée, chaude, avec les lardons, sur la salade
placée dans un saladier chaud et déjà assaisonnée de sel et
de poivre. Compléter par un filet de vinaigre passé dans la
poêle brûlante.
5° Moutarde à la Crème. — S’emploie principalement
pour les salades de Betterave, de Céleri-rave, et les salades
vertes où la betterave intervient comme élément principal.
Il s’établit dans les proportions de : une petite cuillerée à
potage de moutarde, délayée avec 2 décilitres de crème
fraîche un peu claire, le jus d’un moyen citron, sel et poivre.
6° À la Mayonnaise. — Celle-ci est condimentée et
définitivement préparée selon les indications de la formule.
Observations.
1730
SALADES SIMPLES
Elles comprennent les Salades vertes et la série de celles
qui ne comportent qu’un élément.
Salades vertes :
1731
quelques heures à l’eau très froide pour les faire friser. —
Assaisonnement à la moutarde et à la crème.
SALADES COMPOSÉES
À moins qu’elles ne soient finies à la cuisine, les salades
composées sont dressées sans en mélanger les éléments.
1733
Ceux-ci sont assaisonnés séparément, à l’avance, et
disposés par bouquets.
Le dressage peut être complété par des bordures dont la
betterave, les œufs durs, les cornichons, les truffes, etc,
fournissent les éléments. Ce décor ne s’indique pas, il est
inspiré par l’idée et le goût. Le procédé de mouler les
salades composées n’est pas à conseiller, parce que si l’œil
n’y gagne pas grand’chose, le palais y perd
considérablement.
Le dressage le plus simple et le plus rapide est celui qui
doit être préféré ; l’on ne peut admettre le dressage en
pyramide qu’au milieu d’une bordure de gelée décorée, et
encore, il convient de n’en pas abuser.
1735
étoile dont les rayons seront composés de : truffe, langue
écarlate, blanc et jaune d’œuf dur, persil hachés.
1736
Bordure composée d’anneaux de truffe et d’anneaux de
pommes de terre alternés, avec un rond de truffe dans les
anneaux de pomme de terre, et un rond de pomme de terre
dans ceux de truffe.
Salade d’Estrées. — En parties égales : céleri blanc
frisé ; truffes crues, détaillées en julienne un peu grosse. —
Assaisonnement à la sauce Mayonnaise, relevée à la
moutarde et au Cayenne.
1737
en liards, à la colonne ; fonds d’artichauts et champignons
crus émincés ; lames de truffes et pointes d’asperges.
Assaisonnement à la sauce Mayonnaise, relevée au jus de
citron et estragon haché.
1738
Salade Jockey-Club. — En parties égales : pointes
d’asperges et julienne de truffes crues, assaisonnées à
l’avance et séparément, avec huile et vinaigre.
Lier au moment, à la sauce Mayonnaise relevée.
1739
Salade Marianne. — En parties égales : céleri rave,
blanchi ; poivrons ; betterave ; langue écarlate et truffes,
détaillés en julienne.
Assaisonnement à la sauce Mayonnaise claire ; décor
composé de petites rondelles de tomates bien fermes et de
lames de truffes.
1740
L’entourer, en les alternant, de croûtes de tartelettes
garnies, par moitié, de caviar et de purée de Sigui bien
relevée.
1741
Salade Opéra. — En parties égales : blanc de volaille ;
langue bien rouge ; céleri en branches ; truffes en julienne ;
avec un bouquet de pointes d’asperges au milieu.
Bordure de rondelles de rognons de coq et de rondelles
de cornichons alternées.
Assaisonnement à la sauce Mayonnaise claire.
1742
Entre chaque bouquet, placer un quart d’œuf rempli de
sauce Mayonnaise collée et solidifiée.
Assaisonnement à l’huile et au vinaigre, avec persil et
estragon hachés.
1743
Salade Russe. — En parties égales : carottes ; navets ;
pommes de terre ; haricots verts ; petits pois ; truffes ;
champignons cuits ; langue écarlate ou jambon maigre ;
chair de queue de homard ; câpres ; cornichons ; saucisson ;
filets d’anchois.
Lier le tout à la sauce Mayonnaise. Décor à volonté avec
les éléments de la salade, betterave et caviar.
1744
2 cuillerées de crème claire, très fraîche.
1745
Assaisonnement à la sauce Mayonnaise claire.
1746
XII
RÔTIS
1747
supériorité des Rôtis à la broche sur ceux faits au four,
notamment en ce qui concerne les petits gibiers à plume.
En certains cas et dans bien des endroits, l’on n’a pas le
choix des moyens et, bon gré mal gré, il faut employer le
four ; mais au moins doit-on, dans la mesure du possible,
prendre toutes les précautions nécessaires pour conjurer
l’influence des vapeurs dont il est parlé plus haut.
1748
RÔTIS À LA BROCHE
1749
2° S’il s’agit de viandes blanches, dont la cuisson doit
être complète, l’intensité du feu sera réglée pour que la
cuisson et la coloration de la pièce marchent ensemble.
3° S’il s’agit de petits gibiers, le combustible à préférer
est le bois ; mais quel que soit celui employé, le foyer
calorifique doit être réglé pour donner plus de flamme que
de chaleur de fond.
RÔTIS AU FOUR
1750
Cependant, soit à la broche ou au four, un rôti doit être
arrosé assez souvent, mais avec un corps gras et non avec
un liquide quelconque.
1752
DRESSAGE ET ACCOMPAGNEMENT DES
RÔTIS
1753
SAUCES ET APPAREILS POUR RÔTIS À
L’ANGLAISE
Sauces diverses.
APPLES-SAUCE — BREAD-SAUCE — BREAD-CRUMPS —
HORSE RADISH-SAUCE — CRANBERRIES-SAUCE.
NOTA. — La « Cranberries-sauce » qui accompagne spécialement les :
Dindes, Canards sauvages et Rôtis de porc, est une purée d’airelles rouges à
peine sucrée.
1754
Yorkshire Pudding (Pour les Rôtis de bœuf). — Délayer
500 grammes de farine avec 4 œufs et un litre un quart de
lait ; assaisonner de sel, poivre et muscade. Verser cette
composition dans une poêle profonde, contenant de la
graisse de rôti bien chaude et cuire au four.
Si le Rôti est fait à la broche, placer le Yorkshire-pudding
sous la pièce en le sortant du four, de façon qu’il
s’imprègne du jus et de la graisse qui tombent de celle-ci.
Le détailler en losanges ou en carrés et le dresser sur les
bords du plat, autour de la pièce.
RÔTIS DE BŒUF
1755
Si elle est rôtie au four, il vaut mieux employer pour la
cuire une grande braisière qui est tenue découverte.
Temps moyen de cuisson : 15 à 18 minutes au kilo.
Si elle est traitée par la broche, le temps de cuisson de la
Côte de bœuf est de 15 minutes au kilo ; mais elle doit être
tenue ensuite à l’étuve pendant une demi-heure ou une
heure, selon sa grosseur, pour la concentration intérieure du
jus, qui achève la cuisson.
NOTA. — Moyen recommandable pour rôtir la Côte de bœuf au four :
L’envelopper sur le dos et sur les côtés, d’une couche de gros sel humecté
d’eau, ayant de 2 à 3 centimètres d’épaisseur. Dès que l’eau est évaporée, le sel
se trouve pris en croûte qui constitue une protection pour la Côte et qu’il n’y a
qu’à retirer après qu’elle est sortie du four.
Contrefilet rôti. — Si le Contrefilet est rôti sans être
désossé, on doit casser les os saillants des vertèbres et
sectionner le ligament jaune de place en place. Pour cette
pièce, la chaleur doit être un peu plus vive que pour la Côte
de bœuf, la cuisson étant moins longue.
S’il est rôti désossé, on doit le barder.
Temps moyen de cuisson s’il est rôti désossé : 10 à 12
minutes au kilo et 4 minutes en plus par kilo s’il est rôti
avec os.
Filet de Bœuf. — Le Filet destiné à être rôti doit être
soigneusement paré de ses deux enveloppes nerveuses
extérieures et finement piqué de lard, ou bardé. Dans
certaines circonstances, on l’enveloppe entièrement de
1756
tranches de graisse de bœuf aplaties, que l’on maintient
avec de la ficelle.
Le Filet de bœuf doit être rôti à feu assez vif et tenu rosé
à l’intérieur.
Temps moyen de cuisson au four : 12 à 15 minutes au
kilo et 18 minutes à la broche.
Rôtis de Bœuf à l’Anglaise. — Ces rôtis sont tenus
plutôt un peu cuits ; ils sont toujours accompagnés de
« Yorkshire-pudding ».
RÔTIS DE VEAU
1757
La cuisson par la broche convient peu à la chair de veau,
quelle que soit sa finesse. La cuisson au four, sous forme de
« Poêlage » lui convient mieux, d’autant plus que le fonds
de poêlage fournit un jus meilleur que celui dont on
accompagne ordinairement les Rôtis de veau à la broche.
1758
désossent pas. Ces dernières surtout doivent être traitées à
four bien chaud.
Temps moyen de cuisson : 18 minutes au kilo.
NOTA. — Le temps de cuisson des pièces d’agneau est sensiblement le même
que celui des pièces de mouton, attendu que l’agneau doit toujours être bien
cuit.
RÔTIS DE PORC
RÔTIS DE VOLAILLE
1759
Poularde. — Barder la pièce ; l’assaisonner
intérieurement et extérieurement ; la rôtir au four de chaleur
concentrée et pas trop vive, ou à la broche qui est
infiniment préférable.
Retirer la barde en temps voulu pour assurer la coloration
extérieure de la pièce.
Le temps de cuisson moyen d’une pièce d’un kilo 500 est
de 45 minutes au four et 50 minutes à la broche.
Constater l’à-point de cuisson en faisant tomber sur une
assiette quelques gouttes du jus de l’intérieur qui doit être
absolument blanc. Arroser la pièce avec la graisse de
cuisson et servir à part jus et cresson.
Poularde rôtie à l’Anglaise. — Rôtir la poularde comme
ci-dessus. La dresser ; l’entourer de saucisses ou de
tranches de Bacon grillées et l’accompagner de Bread-
Sauce.
Poularde truffée. — Procéder comme il est indiqué pour
le « Dindonneau ».
Proportions des éléments : 500 grammes de panne de
porc fraîche passée au tamis et 500 grammes de truffes.
La barder et la cuire au four de chaleur moyenne, ou à la
broche avec feu modéré.
Temps moyen de cuisson : une heure et demie au four et
une heure trois quarts à la broche.
Poulet Reine. — Temps de cuisson : 35 minutes au four
et 40 minutes à la broche.
1760
Poulet de Grains. — Temps de cuisson : 25 à 30 minutes
au four et 35 à 40 minutes à la broche.
Poussin. — Temps de cuisson en cocotte ou sur plat : 12
à 15 minutes.
Dindonneau Rôti. — Procéder comme pour la Poularde.
NOTA. — Avant de brider le Dindonneau, il est indispensable de procéder à
l’extraction des nerfs de la cuisse : ce qui se fait par deux incisions pratiquées
sur la partie interne, au-dessous et au-dessus de l’articulation qui joint la patte à
la cuisse. Ces nerfs sont saisis un par un, enroulés autour d’une aiguille à brider
et, en tournant doucement celle-ci, les ligaments se détachent des muscles et
peuvent être facilement retirés.
Dindonneau rôti à l’Anglaise. — Garnir la pièce de
Farce à la sauge ; la rôtir doucement ; la dresser et
l’entourer de saucisses ou de tranches de Bacon, grillées.
Dindonneau truffé. — Proportions des éléments : un
kilo de panne très fraîche ; 250 grammes de foie gras cru ;
800 grammes de truffes ; sel, poivre et muscade.
1° Couper en dés panne et foie gras ; piler finement ;
ajouter les épluchures de truffes ; ramollir à chaleur douce
et passer au tamis.
2° Faire fondre 500 grammes de cette graisse ; lui ajouter
les truffes coupées en quartiers, assaisonnées de sel et de
poivre et une feuille de laurier. Laisser pocher pendant 10
minutes ; refroidir à couvert et mélanger ensuite le tout au
reste de la panne truffée.
3° Vider le dindonneau par le côté ; laisser la peau du cou
très longue ; désosser l’estomac ; introduire à l’intérieur la
1761
composition de panne, foie gras et truffes ; glisser sous la
peau de l’estomac une douzaine de belles lames de truffes
réservées ; laisser reposer au frais pendant 24 à 48 heures.
Brider et barder la pièce ; l’envelopper ensuite de papier
beurré ; la rôtir à la broche devant un feu concentré et
entretenu au même point pendant toute la durée de la
cuisson.
Si la pièce est traitée par le four, la rôtir en braisière
ouverte.
Temps moyen de cuisson : 25 minutes au kilo par la
broche et 20 minutes par le four.
Accompagnement : Le jus de la pièce bien dégraissé et,
facultativement, une sauce Périgueux claire.
Pigeons. — Les rôtir à feu vif à la casserole ou à la
broche, en les tenant juste cuits.
Temps de cuisson : 20 minutes à la casserole et 25
minutes à la broche.
Pintade. — La Pintade ne peut s’employer pour rôtir que
quand elle est jeune.
La piquer de lard très fin et la rôtir à feu vif en l’arrosant
très fréquemment.
Temps moyen de cuisson : 30 minutes.
Caneton Nantais. — Temps de cuisson pour une pièce
du poids d’un kilo 200 : 35 à 40 minutes.
Caneton Rouennais. — Soit au four, soit à la broche, le
caneton Rouennais doit être traité à feu vif.
1762
Pour une pièce pesant 2 kilos 400, brute, et un kilo 450
quand elle est vidée, on compte 25 minutes.
Caneton Rouennais au Porto. — Se traite comme le
Canard sauvage au Porto et peut se dresser en terrine.
Caneton d’Aylesbury à l’Anglaise. — Le Caneton
d’Aylesbury est l’équivalent de notre Caneton Nantais ;
généralement on le farcit à la Sauge.
Son accompagnement le plus usuel est l’Apple-Sauce, à
laquelle on substitue parfois une Melted red-currant Jelly
(gelée de groseille fondue) ou une Cranberries-sauce.
Oison. — L’oie pour rôtir doit être jeune, c’est-à-dire
non parvenue à sa croissance normale. Elle se traite au four
ou par la broche, en la tenant légèrement rosée.
Oie rôtie à l’Anglaise. — L’oie doit être farcie à la
sauge. On la sert avec l’accompagnement indiqué au
Caneton à l’Anglaise.
C’est, en Angleterre, le rôti obligé de la Saint-Michel.
RÔTIS DE VENAISON
1764
RÔTIS DE GIBIERS À POIL ET À PLUME
1765
Les dresser sur de petits canapés frits au beurre, masqués
de farce gratin C ; les entourer de demi citrons et de
bouquets de cresson. — Servir à part leur jus, qui doit
naturellement être très court.
Canards Sauvages. — Le canard sauvage ne se barde
pas et se cuit à feu très vif, pour l’obtenir saignant. On le
dresse avec entourage de citrons et de cresson.
Temps de cuisson : 20 minutes.
Canard sauvage rôti à l’anglaise : Rôtir le canard
comme ci-dessus et servir à part une « Apple-Sauce ».
Canard sauvage à la Bigarrade : Le rôtir comme ci-
dessus ; l’entourer de quartiers d’oranges parés à vif et
servir à part une sauce Bigarrade, claire. (Voir Sauces
Brunes.)
Canard sauvage Cranberries-Sauce : Le rôtir et servir à
part une purée d’airelles rouges, ou Cranberries.
Canard sauvage au Porto : Le rôtir ; servir à part un jus
très fin, lié à l’arrow-root et aromatisé au Porto.
Pilet : Le rôtir à feu vif. — Temps de cuisson : 15 à 17
minutes.
Sarcelle : Se traite comme le Canard sauvage. — Temps
de cuisson : 12 à 14 minutes.
Chevalier. — Cet oiseau se vide entièrement et se traite
comme le Vanneau.
Coq de Bruyère, Gelinottes, Grouses. — Le Coq de
bruyère est un rôti peu estimé et il se traite plutôt à la russe.
1766
La Gelinotte doit être employée très fraîche. La barder et
compter pour la cuire 15 à 18 minutes à feu vif.
La Grouse doit également être employée très fraîche. Son
temps de cuisson, qui varie de quelques minutes selon sa
grosseur, est de 12 minutes en moyenne.
Tous ces gibiers doivent être tenus rosés et l’on n’en sert
généralement que les poitrines.
Selon le mode anglais, ils s’accompagnent de « Bread-
Sauce », de « Bread-Crumbs » et de « Pommes Chips ».
Faisan. — Le Faisan pour rôtir doit être bardé et non
piqué. Une excellente pratique, qui en augmente la qualité,
est de le farcir d’un morceau de panne de porc fraîche pilée
avec quelques pelures de truffes fraîches, ou simplement de
panne nature. Ce corps gras pénètre les chairs intérieures en
fondant et permet à l’oiseau de cuire mieux sans sécher. La
méthode s’applique également au Perdreau.
Temps moyen de cuisson à four chaud : 25 à 30 minutes
selon la grosseur.
Dresser avec demi-citrons et cresson ; servir à part le jus
tenu un peu gras.
Faisan truffé. — Pour l’opération du truffage, voir
Dindonneau.
Proportions des éléments : 400 grammes de panne
fraîche et 200 grammes de truffes.
Temps de cuisson au four de chaleur moyenne : de 50
minutes à une heure.
1767
Grives. — Les barder ; introduire dans chacune un petit
grain de genièvre et les rôtir à feu vif pendant 10 à 12
minutes. Les dresser sur de petits canapés frits au beurre et
non farcis. — Servir à part un jus très court.
Lièvre. — La seule partie du Lièvre employée pour rôtir
est le Râble, qui comprend la partie partant de la naissance
des côtes jusqu’à la queue, laquelle doit y rester adhérente.
Le Râble doit être bien dénervé, finement piqué et rôti à
four assez vif pendant 20 minutes.
L’accompagnement ordinaire du Râble rôti est une sauce
Poivrade claire.
Dans les pays du Nord, l’accompagnement est : ou de la
marmelade de pommes, peu sucrée, ou de la gelée de
groseille.
Selon le mode allemand, le déglaçage de la plaque est fait
à la crème aigre ; ce déglaçage constitue l’accompagnement
du Râble.
Mauviettes. — Les envelopper chacune d’une mince
barde de lard et les embrocher ; ou bien les embrocher en
les alternant de carrés de lard de poitrine, blanchis. Les rôtir
à feu vif pendant 10 minutes.
Les dresser sur croûtons frits au beurre ; les entourer de
citrons et de cresson.
Merles de Corse. — Se traitent comme les Grives.
Ortolans. — Les envelopper chacun d’une bande de
feuille de vigne ; les ranger dans une plaque humectée
1768
d’eau salée et les saisir à four vif pendant 4 à 5 minutes.
Le peu d’eau ajoutée dans le fond de l’ustensile provoque
une évaporation qui empêche de fondre la graisse des
ortolans et il ne faut, en conséquence, ni barde, ni beurre, ni
jus.
On peut dresser chaque ortolan dans un demi-citron
façonné en panier.
Ortolans au suc d’Ananas. — Chauffer du beurre frais
dans une terrine plate, en terre, à raison de 50 grammes par
6 ortolans ; rouler dans ce beurre les ortolans préalablement
salés et les passer pendant 3 minutes au four très chaud.
En les sortant du four, les arroser de suc d’ananas bien
froid ; couvrir la terrine et servir immédiatement.
NOTA. — La terrine doit être de grandeur juste suffisante pour contenir les
Ortolans.
1769
Pluviers et Vanneaux. — Ces gibiers se vident, ne se
bardent pas et se font rôtir à feu très vif, en les tenant
légèrement saignants. L’attente leur étant très préjudiciable,
on doit les servir aussitôt prêts, avec accompagnement d’un
jus très court.
Temps de cuisson : 12 à 14 minutes.
1770
XIII
LÉGUMES ET FARINAGES
1771
ne se blanchissent pas. Pour ceux dont le blanchissage
assure la cuisson, l’eau se sale à raison de 7 grammes au
litre.
Rafraîchissage. — On ne devrait rafraîchir, après
blanchissage, que les légumes destinés à être braisés, et
ceux que les exigences du travail obligent à blanchir à
l’avance. Mais un légume destiné à être lié de suite, ne peut
que perdre de sa saveur en étant rafraîchi.
Cuisson des légumes à l’anglaise. — Ces légumes sont
traités simplement à l’eau bouillante. Ils sont ensuite
égouttés, séchés, dressés en timbale et servis accompagnés
de coquilles de beurre. L’assaisonnement est fait par le
convive lui-même. — Tous les légumes verts peuvent se
traiter et se servir à l’anglaise.
Cuisson des légumes secs. — C’est un mauvais procédé
que de tremper les légumes secs. S’ils sont de l’année et de
bonne qualité, il suffit de les marquer à l’eau froide et de ne
les amener que très lentement à l’ébullition. On les écume
alors ; on les garnit, puis on les laisse cuire très doucement,
à couvert.
Si on se trouve en présence de légumes trop vieux, ou de
qualité inférieure, on peut les tremper ; mais à la condition
de ne les laisser que le temps strictement nécessaire pour les
gonfler, soit une heure et demie ou 2 heures.
Le trempage prolongé pendant plusieurs heures
déterminant un commencement de germination, les
1772
éléments constitutifs du légume s’altèrent, il perd beaucoup
de sa valeur et peut même occasionner des indispositions.
1773
Liaison des légumes à la crème. — Les légumes destinés
à être traités de cette façon doivent être tenus un peu
fermes. Ils sont égouttés à fond et mis dans une casserole
avec assez de crème fraîche bouillante pour les baigner,
sans cependant les couvrir entièrement. On achève la
cuisson en vannant de temps en temps.
La crème étant presque entièrement réduite, compléter
avec beurre et un filet de jus de citron. — La liaison peut
être légèrement augmentée au besoin par une addition de
sauce Crème.
Crèmes et Purées de légumes. — Les Purées de légumes
secs et de farineux s’obtiennent en passant ces légumes au
tamis ; en les desséchant ensuite sur le feu avec un morceau
de beurre, et en les mettant au point avec lait ou crème.
Les purées de légumes aqueux, comme haricots verts,
choux-fleurs, etc., doivent s’additionner d’une certaine
quantité de purée d’un légume farineux en rapport de goût
avec le légume principal, pour assurer la liaison de celui-ci.
Les Crèmes de légumes s’obtiennent en remplaçant, pour
la liaison, la purée de légume auxiliaire par une sauce
Béchamel succulente et serrée.
ARTICHAUTS
Artichauts à la Barigoule. — Prendre les artichauts très
frais et bien tendres. Après avoir paré le dessus, rogner les
feuilles du tour, les blanchir, puis retirer le foin qui doit être
1774
complètement enlevé. Assaisonner l’intérieur et remplir le
milieu de l’artichaut d’une composition de Duxelles
additionnée du quart de son poids de lard gras frais râpé et
d’autant de beurre.
Envelopper de fines bardes de lard les artichauts ainsi
farcis ; les ficeler, les ranger dans une casserole préparée
pour braisage et les braiser au vin blanc, doucement, en les
tenant bien cuits.
Au moment de servir, déficeler, débarder et ranger les
artichauts sur un plat.
Passer et dégraisser le fonds de braisage ; le lier avec la
quantité voulue de bonne sauce Demi-glace ; le réduire
assez pour n’obtenir que très peu de sauce et verser cette
sauce sur les artichauts.
1775
Les cuire au Consommé blanc ; puis, les égoutter ; les
presser pour en retirer toute l’humidité. Les tremper ensuite
dans du beurre fondu ; les rouler dans du Gruyère et
Parmesan râpés ; les ranger en couronne sur un plat à gratin
et les colorer à four chaud.
Sauter au beurre un œuf dur, haché, par 6 artichauts.
Lorsque le beurre est bien mousseux, compléter avec un
peu d’essence d’anchois et de persil haché ; verser sur les
artichauts.
1777
Couvrir à nouveau et cuire doucement, sans
mouillement : l’humidité des pois et de la laitue suffit pour
le mouillement si, la terrine étant bien couverte,
l’évaporation n’est pas trop forte et si le feu n’est pas trop
vif.
1779
Fonds d’Artichauts farcis. — Choisir des artichauts
moyens ; retirer les feuilles et le foin ; parer les fonds et les
cuire à l’eau salée en les tenant un peu fermes. Après les
avoir bien égouttés ; les farcir avec un appareil de Duxelles
serré. — Les ranger sur un plat beurré ; saupoudrer la
Duxelles de fine chapelure ; arroser avec un peu de beurre
fondu et gratiner à four chaud.
— Servir une sauce Madère en même temps.
1780
en pyramide. Les ranger sur un plat beurré ; napper de
sauce Mornay et glacer vivement.
1781
Les disposer ensuite sur un fonds de braise ; faire suer au
four pendant 7 à 8 minutes ; mouiller au vin blanc ; réduire
celui-ci et mouillera nouveau, à moitié hauteur, avec du
fonds brun.
Cuire tout doucement au four, jusqu’à ce que les quartiers
soient très tendres.
Au moment de servir, les dresser dans un légumier ;
passer et dégraisser le fonds de cuisson ; le réduire ;
l’ajouter à une sauce Italienne et verser cette sauce sur les
quartiers d’artichauts.
ASPERGES
Il y a quatre variétés principales d’asperges qui sont :
celle d’Argenteuil, type de l’asperge française ; l’asperge
verte ; l’asperge violette de Gênes, type de l’asperge
italienne, très fine, mais un peu âcre ; l’asperge blanche de
Belgique, qui est très fine aussi, mais supporte difficilement
le transport.
Les asperges doivent être employées aussi fraîches que
possible ; pelées avec soin ; lavées rapidement ; bottelées et
cuites dans une eau salée abondante.
Certaines espèces, dont la saveur est un peu âcre, doivent
être changées d’eau aussitôt cuites, afin d’enlever, ou tout
au moins d’atténuer cette âcreté.
1783
On dresse les asperges sur grille spéciale en argent, ou
sur une serviette.
1784
abondamment de Beurre noisette la partie couverte de
fromage et glacer légèrement à la salamandre.
1785
de garniture, mais on peut très bien aussi les servir en
légume.
On coupe les têtes en tiges de 5 centimètres de longueur
environ, lesquelles sont réunies en bottillons ; et le reste de
la partie tendre est divisé en morceaux de la grosseur d’un
pois. Après les avoir lavées, on les plonge à l’eau bouillante
salée, et on les cuit vivement pour les conserver bien vertes.
Aussitôt cuites, les égoutter à fond ; faire évaporer
l’humidité en les sautant sur le feu, les lier au beurre, hors
du feu, et les dresser en timbale, en plaçant les bottillons
dessus.
Le plus souvent, on les sert dans des croûtes de bouchées,
ou dans de petites tartelettes avec quelques têtes d’asperges
sur chaque bouchée ou tartelette.
AUBERGINES
Aubergines à la Crème. — Les prendre très fermes ; les
peler ; les émincer en rondelles d’un demi-centimètre
d’épaisseur et les dégorger au sel pendant une heure.
1786
Les éponger à fond ensuite ; les étuver doucement au
beurre et les lier finalement avec de la sauce Crème.
1787
ajouter le même poids de Duxelles sèche. Avec cette
composition, garnir les écorces rangées sur un plat à gratin,
beurré ; saupoudrer de chapelure ; arroser d’un filet d’huile
et gratiner.
Entourer les aubergines d’un cordon de sauce Demi-glace
en les sortant du four.
1788
— Servir immédiatement, en sortant les aubergines du
four.
CARDONS
Traitement et cuisson. — Après avoir supprimé les
branches flétries, détacher les pétioles blancs du tour et les
couper en tronçons de 7 à 8 centimètres de longueur. Peler
ces tronçons ; les frotter au citron pour les empêcher de
noircir, les jeter au fur et à mesure dans de l’eau fraîche
acidulée.
Préparer de même le cœur du cardon, après en avoir
retiré les parties ligneuses ; cuire le tout dans un Blanc,
avec 500 grammes de graisse de veau hachée, répandue à la
1789
surface pour empêcher la pénétration de l’air qui ferait
noircir le cardon.
Cuire tout doucement pendant, environ une heure et
demie.
1790
Cardons au Parmesan. — Après avoir bien égoutté les
morceaux, les dresser en pyramide par rangs superposés.
Arroser chaque rang de quelques cuillerées de Fine sauce
Demi-glace et saupoudrer de Parmesan râpé. Couvrir le tout
de même sauce, saupoudrer de Parmesan et glacer
vivement.
1791
CAROTTES
Carottes glacées pour garnitures. — Les carottes
nouvelles ne se blanchissent pas ; elles sont tournées
entières ou coupées en deux ou quatre, selon leur grosseur
et parées. — Si elles sont vieilles elles sont tournées en
forme d’olives allongées et fortement blanchies avant d’être
mises en cuisson.
Mettre les carottes dans une casserole avec assez d’eau
pour qu’elles en soient à peu près couvertes, 30 grammes de
sel, 30 grammes de sucre et 60 grammes de beurre par
demi-litre d’eau.
Cuire jusqu’à évaporation presque complète, pour obtenir
une réduction à l’état de sirop. Sauter les carottes dans cette
réduction pour les envelopper d une couche brillante.
NOTA. — Quelque soit l’emploi ultérieur des carottes, elles doivent être
d’abord préparées de cette façon.
1793
Recouvrir cette purée de tranches de carottes taillées en
demi-lunes ; cuites selon le procédé indiqué pour les
carottes glacées, mais tenues bien entières.
Napper avec la cuisson des carottes réduite en sirop et
passer le flan au four pendant 5 minutes.
1794
Céleri-Rave à l’Italienne. — Peler fortement le céleri ;
le diviser en tranches d’un centimètre et demi d’épaisseur ;
parer correctement ces tranches. Les cuire aux trois-quarts à
l’eau légèrement salée ; égoutter à fond ; les ajouter dans
une sauce Italienne et compléter leur cuisson doucement
dans cette sauce.
Dresser en timbale et saupoudrer de persil haché.
1795
Prendre la purée dans un sautoir ; l’additionner de
50 grammes de beurre par livre ; puis la dessécher à feu vif
et la ramener ensuite à sa consistance normale, avec du lait.
Au moment de servir, la beurrer, hors du feu, et dresser en
timbale.
CÈPES
Les cèpes qui ne sont pas ouverts, ou à peine, ne se
lavent pas.
Ceux qui sont complètement ouverts doivent, au
contraire, être lavés ; on les fait griller, ou on les étuve au
beurre, après les avoir bien épongés.
CHAMPIGNONS
1797
Sous cette simple désignation, on ne comprend, en
cuisine, que le champignon blanc de couche, ouïe
champignon de prairie dont il est fait un très grand usage en
Angleterre.
Les autres espèces sont toujours désignées sous leurs
noms propres.
1798
Champignons grillés. — Choisir de gros champignons
de couche, ou de prairie. Les laver vivement ; bien les
éponger ; les assaisonner ; les enduire d’huile avec un
pinceau et les griller doucement. Les dresser sur un plat
rond ; garnir la cavité de Beurre à la maître-d’hôtel bien
ramolli.
1799
et à feu vif. Saupoudrer de persil haché au moment de
dresser.
1800
jeter au fur et à mesure dans une cuisson préparée ainsi
qu’il suit et bouillante :
Pour un kilo de champignons, mettre dans une casserole
un décilitre d’eau, 10 grammes de sel, 60 grammes de
beurre et le jus d’un citron et demi. Faire bouillir ; ajouter
les champignons et cuire vivement pendant 5 minutes. —
Débarrasser aussitôt dans une terrine et couvrir d’un papier
beurré.
MORILLES
Le champignon du printemps, ou Morille, est celui que,
entre tous, préfèrent les amateurs.
Il y a deux espèces de morilles : la blonde et la brune,
excellentes toutes les deux, bien que les uns donnent leur
préférence aux blondes et que les autres déclarent la brune
supérieure.
1801
Malgré l’opinion des amateurs qui considèrent comme
une faute de laver les morilles, nous conseillons de le faire,
très soigneusement, en écartant les alvéoles pour que l’eau
y pénètre et entraîne les grains de sable qui peuvent s’y
trouver.
1802
Retirer les queues ; les hacher et les préparer en Duxelles.
Additionner cette Duxelles de la moitié de son volume de
chair à saucisses très fine.
Fendre les morilles sur un côté ; remplir l’intérieur avec
de la farce préparée ; les ranger sur un plat beurré, en
mettant le côté fendu dessous.
Saupoudrer de chapelure très fine ; arroser copieusement
de beurre fondu ; cuire pendant 20 minutes au four de
chaleur moyenne et servir tel quel.
1803
Timbale de Morilles à la Châtelaine. — Prendre un
kilo de morilles ; réserver 8 des plus grosses pour farcir et
100 grammes de queues pour préparer une Duxelles. Cuire
le reste comme des champignons ; bien les égoutter pour les
ajouter à 4 décilitres de sauce Béchamel réduite. Beurrer un
moule uni à bords bas ; le décorer aux truffes ; le tapisser
dans le fond et sur les parois d’une couche assez épaisse de
godiveau à la crème additionné de champignons et truffes
crus, hachés. Garnir le milieu avec le ragoût de morilles ;
recouvrir de godiveau et pocher au bain-marie pendant 50 à
55 minutes.
Dresser la timbale ; l’entourer avec les morilles
réservées, coupées en deux, farcies avec la Duxelles
apprêtée, additionnée de persil, de 2 jaunes d’œufs durs
hachés, et gratinées.
1804
MOUSSERONS, ORONGES ET GIROLES
Ces diverses variétés de champignons comestibles n’ont
qu’un temps, et s’emploient diversement ; mais la meilleure
manière de les apprêter est de les sauter rapidement au
beurre.
BRIONNE OU CHAYOTTE
Cet excellent légume, qui n’est connu que depuis peu,
commence à être apprécié par les gourmets. Il est en sa
saison de fin octobre à la fin de janvier, c’est-à-dire à une
époque où les concombres et les courgettes, auxquels il
ressemble beaucoup comme saveur, quoique avec une
finesse plus grande, sont hors de saison.
On le prépare comme ces deux légumes et on peut lui
appliquer aussi les apprêts du Cardon.
CHICOREE
Il y a trois variétés de chicorée à cuire, qui sont :
1° La chicorée frisée, appelée improprement « Endive » ;
2° La chicorée Flamande qui est la véritable endive dans
son premier état, c’est-à-dire quand elle pousse à l’air libre.
— Elle ressemble beaucoup à l’Escarole ;
3° La chicorée de Bruxelles, ou de Belgique, que l’on
obtient en cultivant la racine de la chicorée Flamande dans
1805
un lieu obscur.
Cette dernière variété est tout à fait différente des deux
autres quant à ses qualités et à ses apprêts culinaires, et elle
sera traitée plus loin sous le nom « d’Endive ».
1806
En la sortant du four, lui mélanger, par kilo de chicorée,
5 œufs battus en omelette ; la mettre dans un moule uni
beurré et pocher au bain-marie.
Avant de démouler le Pain, le laisser reposer pendant
quelques minutes pour qu’il se fasse un petit tassement dans
l’intérieur. Démouler au moment de servir ; couvrir le Pain
d’une sauce Crème.
1807
Quel que soit l’apprêt auquel on les destine, les Endives
doivent toujours être cuites préalablement de la manière
suivante :
Après les avoir nettoyées, lavées et égouttées, les ranger
dans une casserole bien étamée où, pour un kilo d’endives,
on prépare une cuisson ainsi composée : Le jus d’un demi-
citron, une pincée de sel, 50 grammes de beurre et
2 décilitres d’eau.
Couvrir la casserole ; faire bouillir vivement ; achever la
cuisson sur le côté du feu pendant 30 à 35 minutes.
Les Endives peuvent être servies ainsi au naturel ; elles
constituent un légume ou une garniture très appréciés. On
peut les servir avec tous les Relevés de boucherie.
On peut également leur appliquer certaines formules des
cardons, notamment celles : à la Mornay — à la Crème —
et à la Milanaise, qui leur conviennent très bien.
NOTA. — Les Endives ainsi préparées sont très blanches. — Dans aucun cas,
ce légume ne doit être blanchi.
1808
dés, blanchi, et 100 grammes de maigre de jambon haché.
Compléter la cuisson, dresser en timbale et finir le fonds
avec gros comme une noix de beurre.
CHOUX
Culinairement, les choux peuvent être divisés en
7 classes qui sont :
1° Les « Choux blancs », que l’on emploie à peu près
uniquement à la préparation de la choucroute ;
2° Les « Choux rouges », qui servent comme légume,
hors-d’œuvre et condiment ;
1809
3° Les « Choux pommés », qui conviennent surtout pour
braiser, et être préparés à l’anglaise ;
4° Les « Scotch Kale » et les « Spring Cabbages », qui
sont généralement préparés à l’anglaise ;
5° Les « Choux-fleurs » et les « Brocolis », dont on
utilise surtout la fleur, mais dont les feuilles sont souvent
préparées à l’anglaise quand elles sont tendres ;
6° Les « Choux de Bruxelles » ;
7° Les « Choux-raves » et « Choux-navets », dont les
racines peuvent être employées comme navets, et dont les
feuilles sont parfois préparées à l’anglaise, lorsqu’elles sont
jeunes et tendres.
1810
Au moment de la mettre en cuisson, l’égoutter si elle a
été trempée et la presser pour en exprimer l’eau ; ensuite la
démêler bien attentivement, de façon à ce qu’elle ne
renferme plus de parties agglomérées ; l’assaisonner de sel
et de poivre et la mettre dans une braisière tapissée de
bardes de lard. Ajouter, pour 5 kilos de choucroute :
3 carottes coupées en quartiers ; 3 moyens oignons piqués
chacun d’un clou de girofle ; un fort bouquet garni ;
100 grammes de baies de genévrier enfermées dans un petit
sac en toile ; 200 grammes de graisse d’oie ou de saindoux ;
500 grammes de lard de poitrine blanchi, lequel doit être
retiré au bout d’une heure de cuisson.
Mouiller juste à hauteur avec du Consommé blanc ;
couvrir de bardes ; faire bouillir ; cuire ensuite au four,
pendant 4 heures et à casserole couverte.
Pour servir la choucroute : Retirer légumes, bouquet
garni, genièvre ; la dresser en timbale en l’égouttant bien ;
l’entourer de minces lames de jambon ; de rectangles de
lard et de Saucisses de Francfort ou de Strasbourg, pochées.
CHOUX ROUGES
Choux rouges à la Flamande. — Partager le chou en
quartiers ; retirer les côtes et le trognon ; détailler les
quartiers en fine julienne.
Assaisonner de sel, poivre, muscade ; asperger de
vinaigre et mettre cette julienne dans une cocotte en terre
1811
très grassement beurrée. — Couvrir et cuire à feu doux.
Aux trois quarts de la cuisson, ajouter : 4 pommes de
reinette pelées, coupées en quartiers ; une cuillerée de
cassonade, ou de sucre en poudre.
Observer que la cuisson doit se faire très lentement du
commencement à la fin, et sans mouillement autre que le
vinaigre.
1812
CHOUX VERTS POMMÉS
Chou à l’Anglaise. — Cuire simplement le chou à l’eau
ou au Steam. Le presser fortement entre deux assiettes
plates pour en extraire l’eau et le couper en tranches. — Le
chou ainsi préparé se sert comme légume ou garniture.
1813
Au moment de servir, l’égoutter ; retirer les bardes ; le
dresser sur un plat et le masquer avec quelques cuillerées du
fonds de braisage, dégraissé, réduit et lié à la sauce Demi-
glace.
Envoyer à part le reste du fonds de braisage.
NOTA. — La préparation gagne à ce que le hachis dont on farcit le chou soit
additionné d’un quart de son volume de riz Pilaw et d’autant de graisse de foie
gras.
1814
Choux pour garniture A. — Blanchir, rafraîchir et bien
égoutter le chou. Retirer autant degrandes feuilles que l’on
désire faire de boules de chou farci et, si elles sont de
grandeur insuffisante, en mettre deux par boule.
Assaisonner de sel et poivre le reste du chou ; en mettre
une partie sur chaque feuille ; fermer celles-ci en forme de
boule et les ranger au fur et à mesure dans un sautoir beurré.
Traiter ensuite la cuisson comme celle du Chou braisé.
1815
Ces différents choux se préparent « à l’Anglaise », selon
le procédé indiqué plus haut, ou au beurre comme les choux
de Bruxelles.
Ce sont du reste les seules préparations qui leur
conviennent.
CHOUX-FLEURS ET BROCOLIS
Les Brocolis diffèrent des Choux-fleurs par la couleur de
leur inflorescence qui est d’un violet foncé chez les
brocolis, et par la disposition des parties de cette
inflorescence.
Les brocolis anglais n’atteignent jamais une taille aussi
grosse que ceux du Midi de la France. Beaucoup ne forment
même pas de « pomme » et les fleurs, grosses comme des
noisettes, restent disséminées aux aisselles des feuilles.
Les Choux-fleurs et les Brocolis admettent les mêmes
préparations.
1816
— Servir une sauce Crème à part.
NOTA. — On peut aussi le cuire aux trois quarts et le finir dans la sauce
Crème.
CHOUX DE BRUXELLES
Choux de Bruxelles à l’Anglaise. — Les cuire à l’eau
salée ; bien les égoutter et les dresser en timbale ou sur une
grille.
1818
Choux de Bruxelles à la Crème. — Cuire les choux ;
bien les égoutter sans les rafraîchir ; puis les sécher au
beurre et les hacher. Leur faire absorber ensuite la plus
grande quantité possible de crème fraîche.
1819
CHOU MARIN (SEA KALE) ET CHOU DE
MAI
Le Sea-Kale est l’un des meilleurs et des plus fins
légumes que fournisse l’Angleterre.
On le pare ; on le bottelle par 4 ou 6 pieds et on le cuit
simplement à l’eau salée.
Toutes les préparations indiquées pour le Cardon, et
toutes les sauces que l’on sert avec les Asperges lui sont
applicables.
Le Chou de Mai, qui est très employé en Belgique, se
traite comme les choux verts.
CONCOMBRES ET COURGETTES
Bien que différents de formes, ces deux légumes
admettent à peu près les mêmes préparations lorsqu’ils sont
cuits. — On les emploie surtout pour les garnitures.
1821
Concombres glacés. — Après les avoir façonnés en
forme de grosses gousses d’ail, les blanchir rapidement.
Les traiter ensuite comme il est expliqué pour les
« Carottes glacées » et les rouler suffisamment dans leur
cuisson, réduite à l’état de sirop épais, pour qu’ils soient
bien enveloppés d’une couche de cette réduction.
1822
Crosnes à la Crème. — Après les avoir blanchis et
étuvés au beurre aux trois quarts, les mouiller de crème
bouillante ; finir de les cuire en réduisant la crème. Ajouter
un peu de crème fraîche claire au dernier moment et dresser
en timbale.
1823
Plonger les croquettes dans la friture très chaude, 5 à
6 minutes avant de servir ; les égoutter sur un linge ; saler
légèrement et dresser sur serviette avec bouquet de persil
frit bien vert.
ÉPINARDS
Autant qu’il est possible, les épinards ne doivent être
préparés qu’au dernier moment.
Après les avoir blanchis rapidement à grande eau
bouillante salée, on les rafraîchit et on les presse fortement
pour en exprimer l’eau ; puis, selon les cas, on les hache ou
on les passe au tamis.
S’ils doivent être servis en feuilles, on les égoutte bien
sur un tamis, sans les rafraîchir ni les presser.
1824
Épinards à l’Anglaise. — Ils sont simplement blanchis
en feuilles, bien égouttés et dressés en timbale sans être
rafraîchis.
1826
Soufflé aux Épinards. — Préparer la composition selon
la formule du « Soufflé à la chicorée ».
Dresser cette composition en deux ou trois couches, en
disposant sur chaque couche un lit de filets d’anchois bien
nettoyés et dessalés, rangés en grille. Compléter avec une
couche d’épinards lissée en dôme ; ranger dessus deux
rangs croisés de filets d’anchois et cuire comme un Soufflé
ordinaire.
Ce sont de très fines préparations, qui ont une variante dans le « Soufflé au
cresson », lequel se prépare de même.
FENOUIL TUBÉREUX
(Fenucchi.)
1827
Ce légume est peu usité, bien à tort, car il est d’une
grande finesse et d’une saveur parfaite. — Il se prépare
d’après les mêmes formules que les Cardons et les
Courgettes, après avoir été cuit à l’eau salée.
FÈVES
1828
Les fèves doivent être écossées au moment de les cuire et
il est de règle absolue d’en enlever la peau.
On les cuit à l’eau bouillante salée, additionnée d’un
bouquet de sarriette dont la grosseur est proportionnée à la
quantité de fèves. Lorsqu’elles sont cuites et égouttées, on
leur ajoute les feuilles de la sarriette hachées.
1829
selon les mêmes formules.
1830
légume est de la grosseur d’un haricot ; on le trouve dans le
commerce, enfilé en chapelets, comme les morilles, quand
il est vendu à l’état sec.
Pour un kilo de bamias : faire blondir, dans de la graisse
de queues de mouton, 125 grammes d’oignons hachés ;
ajouter 4 tomates pelées, pressées et hachées ; 250 grammes
de chair de mouton en dés et passer le tout ensemble
pendant 7 à 8 minutes. Ajouter les bamias, bien égouttés ;
mouiller de très peu d’eau et cuire doucement. — Tenir
l’assaisonnement relevé et servir tel quel.
JETS DE HOUBLON
La partie comestible se sépare de la partie ligneuse en
cassant les jets comme des pointes d asperges. Après les
avoir lavés à plusieurs eaux, les cuire à l’eau salée
additionnée du jus d’un demi-citron par litre d’eau.
Les jets de houblon se préparent au Beurre, à la Crème,
au Velouté etc. Lorsqu’ils sont servis comme légume, ils
sont invariablement accompagnés d’œufs pochés qui sont
1831
dressés en couronne, dessus ou autour, et alternés de
croûtons taillés en forme de crêtes, frits au beurre.
HARICOTS BLANCS
Haricots blancs à l’Américaine ( Lima beans). — Cuire
les haricots avec la garniture ordinaire et leur ajouter
500 grammes de lard maigre par litre de haricots à l’état
sec.
Lorsqu’ils sont cuits et bien égouttés, leur mélanger le
lard coupé en dés et les lier avec une bonne sauce Tomate.
1832
Haricots à la Lyonnaise. — Haricots au beurre
additionnés de 125 grammes d’oignons finement émincés et
rissolés au beurre. Compléter avec persil haché.
HARICOTS FLAGEOLETS
Ces haricots s’emploient le plus souvent à l’état frais ;
cependant l’on en fait usage hors de leur saison en
recourant à la conserve ou aux flageolets secs.
Leurs apprêts sont les mêmes que ceux des haricots
blancs. Leur purée, qui est très fine, est désignée sous le
nom de Purée Musard, et elle convient particulièrement
comme garniture du Mouton. — On l’emploie aussi comme
élément de liaison pour la purée de haricots verts, et rien ne
peut la suppléer pour cet objet, car non seulement elle
constitue un élément de liaison onctueux, mais sa saveur
fait singulièrement ressortir celle des haricots verts.
HARICOTS ROUGES
1833
La cuisson des haricots rouges se fait à l’eau salée avec
150 grammes de lard maigre ; un demi-litre devin rouge ;
une carotte ; un oignon piqué d’un clou de girofle et un
bouquet garni par litre de haricots. Le lard doit être retiré
aussitôt cuit.
Lier les haricots au beurre manié ; leur ajouter le lard,
coupé en dés et rissolé au beurre.
HARICOTS VERTS
Les haricots verts sont l’un des plus fins légumes qui se
puissent déguster ; mais ils demandent à être préparés avec
le plus grand soin.
Leur qualité est telle qu’ils sont bons presque toujours,
malgré les mauvais procédés de préparation qu’on leur
applique trop souvent ; mais s’ils ont été cuits avec soin,
rien ne peut dépasser la perfection de leur saveur.
Ils doivent être employés bien frais et leur cuisson ne doit
pas être prolongée trop longtemps : ils sont meilleurs
lorsqu’on les sent un peu fermes sous la dent, mais sans
exagération.
On ne doit pas les rafraîchir quand ils sont cuits ; on se
contente de les sauter sur le feu, de manière à en faire
évaporer l’humidité.
Après les avoir assaisonnés de sel et de poivre, on leur
ajoute, par livre, environ 100 grammes de beurre frais
1834
divisé en petits morceaux ; on les saute de manière à opérer
la liaison et on les sert aussitôt.
{{sm|NOTA. — Éviter toute addition de persil haché dans
les haricots verts, à moins qu’il ne soit bien tendre,
fraîchement cueilli et haché au dernier moment.
LAITUES
Laitues braisées au jus. — Après les avoir blanchies,
rafraîchies et pressées pour en extraire l’eau, les attacher
1835
par deux ou trois et les braiser.
Lorsque les laitues sont braisées, les couper en deux,
replier l’extrémité de chaque moitié, et les dresser en
couronne sur un plat, en les alternant de croûtons en cœurs
frits au beurre ; ou bien les dresser simplement en timbale.
Saucer avec le fonds de braisage réduit, additionné de jus
de veau lié.
NOTA. — Les laitues braisées peuvent également se farcir, d’après le procédé
indiqué à la formule C des « Choux pour garnitures ».
1836
Disposer sur le turban une couronne de larges lames de
moelle pochée, et saucer d’un jus lié légèrement beurré.
LENTILLES
Les lentilles se cuisent d’après le procédé indiqué pour
les légumes secs.
MAÏS
1837
On doit choisir le Maïs bien frais et encore laiteux ; on le
cuit à la vapeur ou à l’eau salée, en laissant l’enveloppe
autour de l’épi.
Lorsqu’il est cuit, les feuilles de l’enveloppe sont
rabattues de manière à figurer la tige et à dégager l’épi, si
celui-ci est servi entier. On dresse alors les épis sur une
serviette et on les accompagne d’un ravier de beurre frais.
Si le Maïs doit être grillé, on met les épis au four sur une
grille ; quand ils sont bien renflés et dorés, on détache les
grains qui sont dressés sur une serviette.
Quelquefois aussi, les épis sont servis entiers.
Lorsque le Maïs doit être servi comme accompagnement,
on détache les grains et on les lie au beurre ou à la crème,
exactement comme s’il s’agissait de petits pois.
À défaut de Maïs frais, on trouve d’excellentes conserves
dans le commerce.
1838
Soufflé de Maïs au Paprika. — Avant de passer le Maïs
au tamis, lui ajouter 2 cuillerées d’oignon haché, revenu au
beurre, et une forte pointe de Paprika par 500 grammes de
Maïs.
Opérer ensuite selon la méthode indiquée pour les
Soufflés.
NOTA. — Ces deux Soufflés se servent comme garniture et peuvent être
cuits, à volonté, dans une timbale ou dans de petites cassolettes. — Ce sont
d’excellents accompagnements pour les grosses pièces de volaille pochées.
MARRONS
Fendre légèrement l’écorce sur le côté bombé ; les mettre
au four pendant 7 à 8 minutes dans une plaque contenant un
peu d’eau : cela, pour pouvoir les éplucher facilement.
Ou bien, les fendre de même et les mettre par petites
parties dans un panier à friture que l’on trempe dans une
friture fumante. On les épluche pendant qu’ils sont brûlants.
1839
mouillés à hauteur et une demi-branche de céleri par livre
de marrons.
S’ils sont apprêtés pour Oies ou Dindes farcies, on doit
les tenir un peu fermes.
1840
NAVETS
Soit comme Légume, soit pour Garniture, les Navets se
préparent comme les carottes. On peut donc les servir, soit
Glacés, soit à la Crème, etc.
On les sert également farcis, selon les formules
suivantes :
1841
. — Par le même procédé on peut préparer des Navets farcis aux Épinards, à
la Chicorée, et même avec des farinages ou du riz tenus bien crémeux. Ce sont
autant de garnitures agréables à l’œil et excellentes en même temps.
OIGNONS
Oignons farcis. — Prendre des oignons doux d’Espagne,
de moyenne grosseur ; les couper aux trois quarts de la
hauteur, du côté de la pousse, et les blanchir fortement.
Les vider en laissant autour et au fond une épaisseur de
8 millimètres ; hacher les parties retirées ; mélanger ce
hachis à une quantité égale de « Duxelles ».
Garnir les oignons avec cette préparation ; finir de les
cuire en les braisant et les glacer au dernier moment en
1842
même temps que le gratin s’opère.
NOTA. — Par le même procédé, on prépare des oignons farcis aux Épinards,
au Rizotto, à la Semoule, etc. ; comme il a été indiqué aux « Navets farcis ».
On peut également garnir les oignons avec des compositions de soufflés aux
Épinards, aux Tomates, à la Chicorée, etc. Il y a là, possibilité d’une grande
variété de garnitures, peu connues et excellentes.
1843
de manière à ce que la cuisson et la coloration marchent
ensemble.
OSEILLE
L’oseille étant épluchée et lavée à plusieurs eaux, la
mettre à fondre tout doucement avec un peu d’eau.
Lorsqu’elle est fondue, l’égoutter sur un tamis ; la mélanger
ensuite à un roux blond composé de 60 grammes de beurre
et 30 grammes de farine par kilo d’oseille. Ajouter trois
quarts de litre de Consommé, sel, une pincée de sucre, et la
braiser au four pendant 2 heures.
Ensuite la passer au tamis ; faire la liaison avec 6 jaunes
d’œufs ou 3 œufs entiers battus en omelette et passés au
chinois ; chauffer ; compléter avec un déci itre de crème et
150 grammes de beurre. — Dresser en timbale et arroser de
jus de veau corsé.
OXALIS
Leur cuisson se fait à Peau bouillante salée, après qu’ils
ont été bien nettoyés et lavés.
1844
On peut ensuite les préparer à la Crème, Farcis ou au
Gratin.
La Purée d’Oxalis se dénomme Purée Brésilienne ; elle
s’apprête comme les autres purées.
PATATES DOUCES
(Sweet potatoes).
PETITS POIS
Quel que soit le genre de préparation auquel on les
destine, les petits pois doivent être choisis bien verts,
fraîchement cueillis et écossés au dernier moment.
1845
Ce légume est de ceux qui perdent le plus facilement
leurs qualités, faute de soins.
S’ils sont traités avec attention, leur saveur est d’une
incomparable finesse, mais la moindre négligence en fait un
légume quelconque, fade et sans valeur.
1846
écossés, oignons, lard, un bouquet de persil et cuire en
réduisant la sauce de moitié.
1847
NOTA. — On peut ajouter dans les petits pois la laitue ciselée à cru, mais
comme il y a à tenir compte des goûts, mieux vaut la cuire entière.
1848
Purée de pois frais, dite Saint-Germain. — Cuire les
petits pois avec juste assez d’eau bouillante additionnée de
10 grammes de sel et d’une pincée de sucre par litre, pour
les couvrir. Ajouter une laitue et quelques queues de persil
liées ensemble. Lorsque les pois sont cuits, les égoutter ;
réduire leur cuisson pendant qu’on les passe au tamis.
Travailler la purée avec 125 grammes de beurre frais par
litre de purée ; lui ajouter, finalement, la cuisson réduite
presque à glace.
1849
Les piments employés en cuisine sont de plusieurs
espèces : les uns, comme le piment du Chili et le piment de
Cayenne (Cayenne pepper), sont d’une saveur forte et
brûlante, et on ne les emploie que comme condiments.
Les gros piments ou piments doux, verts, rouges ou
jaunes, sont employés comme garniture. — Bien qu’il y ait
une différence de qualité correspondante à celle de couleur,
cette différence n’est pas très sensible, et quoique les gros
piments rouges d’Espagne soient les meilleurs, on peut
soumettre les autres Variétés aux mêmes préparations,
quelle que soit l’espèce de pimentos employée.
1850
Après les avoir pelés, on les braise ; lorsqu’ils sont cuits,
on les détaille suivant les exigences du service.
POMMES DE TERRE
Pommes de terre à l’Anglaise. — Tourner les pommes
en forme de grosses gousses d’ail ; les cuire à l’eau salée ou
à la vapeur. — Elles accompagnent principalement les
poissons bouillis.
Selon le mode anglais, elles sont cuites sans sel.
1852
Dresser en timbale et saupoudrer de persil haché.
1853
Pommes de terre à la Crème. — Pour cette préparation,
il est nécessaire d’avoir l’espèce de pommes dite
« Vitelotte ». — Les cuire à l’eau salée ; les peler aussitôt
cuites et les couper en rondelles un peu épaisses.
Les mettre dans un sautoir ; mouiller à couvert de crème
bouillante ; assaisonner et réduire la crème. Au dernier
moment, finir avec de la crème crue.
1854
Diviser en parties du poids de 50 grammes ; mouler en
forme de bouchon ; paner à l’anglaise et plonger à la friture
très chaude 5 à 6 minutes avant de servir.
1856
Pommes de terre Collerette. Tourner les pommes de
terre en forme de bouchons et les tailler avec un couteau
spécial qui les cannelle. — Elles se traitent comme les
« Pommes Chip ».
1857
Les mettre à friture chaude et les égoutter au bout de
quelques minutes dans le panier spécial aux fritures. Juste
au moment de servir, les plonger à nouveau dans la friture
fumante pour les rendre bien croustillantes ; égoutter sur un
linge et saler légèrement.
1858
Laisser bien sécher les pommes ; les égoutter sur un linge
étendu ; saler légèrement et dresser.
1859
tranche soit épuisée. Avec les rubans obtenus, tresser le
panier, en les faisant passer entre les bâtonnets et en
croisant les tours. — C’est en somme le travail qui
s’exécute en sucre tiré pour faire les paniers en sucre.
Comme il est très facile de varier la largeur et l’épaisseur
des rubans de pommes de terre, on peut réussir à imiter
toutes les combinaisons des travaux de vannerie.
Quand il s’agit d’un panier bas de forme, on peut le frire
à la friture neuve dans une poêle ordinaire, mais pour ceux
à anse haute, la friture doit être chauffée dans une marmite
pour que le panier y soit entièrement immergé.
Ces paniers peuvent se préparer d’avance et, avec un peu
de soin, être conservés longtemps.
1860
Pommes de terre Gratinées. — Cette préparation se fait
des deux manières suivantes :
1° Apprêter une fine purée de pommes de terre ; la
dresser aussitôt prête dans un plat creux à gratin, beurré ;
lisser la surface ; saupoudrer de fromage râpé mélangé de
chapelure fine ; arroser de beurre fondu et gratiner à four
vif.
2° Cuire au four de belles pommes de terre Hollande bien
lavées. Aussitôt cuites, les fendre sur la longueur ; retirer la
pulpe ; passer celle-ci au tamis pendant qu’elle est brûlante
et la finir comme la purée ordinaire. Emplir les demi-
écorces avec cette purée ; saupoudrer de fromage et
chapelure ; ranger sur une plaque et gratiner comme ci-
dessus.
En sortant les pommes du four, les dresser sur serviette et
servir de suite.
1861
Pommes de terre au Lard. — Faire rissoler au beurre
250 grammes de lard de poitrine coupé en dés, blanchi, et
12 petits oignons. Égoutter lard et oignons ; mélanger au
beurre 30 grammes de farine ; cuire celle-ci pendant
quelques minutes et mouiller avec trois quarts de litre de
Consommé.
Assaisonner d’une pincée de poivre, et ajouter : un kilo
de pommes de terre moyennes coupées en quartiers bien
parés ; le lard et les oignons ; un bouquet garni. Couvrir et
cuire doucement.
Dresser en timbale ; saupoudrer légèrement de persil
haché.
1862
Sauter également au beurre de l’oignon émincé, dans les
proportions d’un quart des pommes de terre.
Lorsqu’il est bien doré, l’ajouter aux pommes sautées ;
assaisonner de sel et poivre ; sauter les deux éléments
ensemble pendant quelques minutes pour les bien mélanger
et dresser en timbale avec persil haché.
1863
Pommes de terre Marquise. — Mélanger à de l’appareil
à « Pommes Duchesse », de la purée de tomate très réduite
et bien rouge, dans les proportions de 5 cuillerées par
500 grammes d’appareil.
Dresser ces pommes sur plaques beurrées, au moyen de
la poche munie d’une grosse douille cannelée, en forme de
Pain de la Mecque ou de meringue cannelée.
Dorer légèrement et mettre au four assez chaud 7 à
8 minutes avant de servir.
1864
Pommes de terre Mireille. — Émincer en rondelles de
moyennes pommes de terre crues ; les assaisonner et les
sauter au beurre.
Lorsqu’elles sont prêtes leur ajouter, par kilo de pommes
de terre : 250 grammes de fonds d’artichauts émincés,
sautés au beurre, et 100 grammes de lames de truffes.
Sauter le tout pour assurer le mélange et dresser en
timbale.
1865
D’autre part, cuire au four quelques pommes Hollande ;
retirer la pulpe ; l’assaisonner de sel et de poivre blanc ; la
travailler sur le feu avec 250 grammes de beurre et 4 jaunes
d’œufs par kilo de pulpe.
Ajouter 2 décilitres de crème fouettée ; dresser la
composition dans la croûte, en la façonnant en dôme.
Décorer à la poche et douille cannelée, avec un peu de
composition réservée ; arroser de beurre fondu et glacer
vivement.
1867
Pommes de terre Robert. — Préparer une composition
de « Pomme Macaire » ; lui ajouter, par kilo, 6 œufs et une
cuillerée de ciboulettes hachées. Cuire à la poêle comme la
« Pomme Macaire ».
1868
Pommes de terre Schneider. — Procéder comme pour
les « Pommes à la Maître-d’hôtel » en remplaçant le lait par
du Consommé. Réduire de même ; compléter avec beurre,
glace de viande fondue et persil haché.
1869
Purée de pommes de terre. — Peler des pommes
Hollande ; les couper en quartiers et les cuire vivement à
l’eau salée.
Dès que la pulpe cède sous le doigt, égoutter, passer au
tamis et travailler vigoureusement la purée avec
200 grammes de beurre par kilo. Ajouter ensuite, petit à
petit, environ 2 décilitres et demi de lait bouillant, pour
amener la purée à la consistance convenable. Chauffer sans
laisser bouillir.
NOTA. — Ne pas oublier que les pommes de terre pour une purée ne doivent
être que juste cuites, et qu’une purée de pommes de terre qui attend perd toutes
ses qualités.
1870
Soufflé de Pommes de terre. — Préparer un demi-litre
de purée de pommes de terre à la crème ; lui ajouter
3 jaunes d’œufs et 3 blancs fouettés en neige très ferme.
Dresser dans une casserole à Soufflé, beurrée, ou dans de
petites caisses en porcelaine et cuire comme un Soufflé
ordinaire.
RIZ
Riz au blanc. — Pour volaille et œufs : Laver
250 grammes de riz Caroline ; le mettre dans une casserole
et le couvrir abondamment d’eau froide ; saler, et le
blanchir pendant un quart d’heure.
L’égoutter ensuite et le mettre dans un sautoir avec
80 grammes de beurre divisé en petits morceaux. Mélanger
avec une fourchette ; couvrir et tenir à four doux pendant un
quart d’heure.
1873
et de sauce Demi-glace fortement tomatée.
SALSIFIS
Il y a deux sortes de salsifis : le salsifis blanc et le salsifis
noir, qui s’appelle aussi Scorsonère.
Après les avoir ratissés avec soin et lavés, ils sont cuits
dans un Blanc. Les mêmes préparations conviennent aux
deux espèces.
1874
Salsifis sautés. — Les couper en tronçons de
5 centimètres de long ; les sauter au beurre, à la poêle,
jusqu’à ce qu’ils soient bien rissolés. Assaisonner et dresser
en timbale avec persil haché.
TOMATES
Tomates grillées. — Employer les tomates entières,
autant que possible ; les huiler ; les assaisonner et les griller
doucement.
1875
passer au four pendant 5 à 6 minutes. Après les avoir
égouttées, les farcir, en procédant comme pour les
champignons, de Daxelles relevée d’une pointe d’ail,
additionnée de jambon coupé en dés très fins. Rapporter
dessus les parties enlevées, parées à l’emporte-pièce rond ;
arroser d’huile et cuire au four pendant 12 minutes environ
— En sortant les tomates du four, les entourer d’un cordon
de sauce Demi-glace fortement tomatée.
1876
farcir, en dôme, d’un salpicon composé de : piments,
champignons, langue écarlate et cornichons, en parties
égales, lié à la sauce Béchamel réduite.
— Saupoudrer de chapelure fine ; arroser de beurre fondu
et glacer à four vif.
1877
pain de table, trempée au Consommé et passée au tamis ;
2 anchois également passés au tamis ; finir avec du jus de
bœuf en daube un peu gras.
Les tomates étant farcies, les saupoudrer de mie de pain
additionnée de fromage râpé ; arroser d’huile et les gratiner.
Ces tomates se servent chaudes ou froides, à volonté.
1878
une poêle contenant de l’huile très chaude, le côté coupé en
dessous. Les retourner quand elles sont cuites à moitié ;
semer dessus un peü de persil haché avec une pointe d’ail et
additionné de mie de pain. Mettre à four doux pour terminer
la cuisson, et les dresser sur le plat de service en les sortant
du four.
TOPINAMBOURS OU ARTICHAUTS DE
JÉRUSALEM
Topinambours à l’Anglaise. — Tourner les
topinambours en forme de grosses olives et les cuire
doucement au beurre.
1879
Les assaisonner ; puis les lier avec un peu de sauce
Béchamel claire.
NOTA. — Les topinambours peuvent aussi être cuits à l’eau et au lait, mais il
est préférable de les cuire au beurre.
TRUFFES
Les truffes sont surtout employées comme garnitures,
mais on les sert également à titre de Légume ou de Hors-
d’œuvre.
1880
Dans ce cas, elles doivent être préparées de façon très
simple, n’ayant besoin d’aucun raffinement pour être
parfaites.
1881
sel et de poivre ; les étuver très doucement avec
60 grammes de beurre et un filet de fine Champagne
flambée.
Réduire très serré 3 décilitres de crème avec 3 cuillerées
de sauce Béchamel ; ajouter la cuisson des truffes et une
quantité suffisante de crème : compléter avec 60 grammes
de beurre fia ; mélanger les truffes dans cette sauce et
dresser dans une croûte de Vol-au-vent.
1882
comme de coutume — Dorer ; cuire à four chaud pendant
50 minutes
Au moment de servir démouler et dresser sur serviette.
FONDUS AU PARMESAN
Ce farinage est très usité en Belgique, où il est souvent
servi comme hors-d’œuvre chaud ; il n’a rien de commun
avec la Fondue au fromage de la Suisse et du pays Bressan.
Préparer un roux blanc avec 60 grammes de beurre et
60 grammes de farine ; mouiller d’un demi-litre de lait ;
bien assaisonner de sel, poivre, muscade ; faire prendre
l’ébullition et cuire au four, à découvert, pendant
25 minutes. Enlever ensuite la croûte qui s’est formée sur la
composition ; changer celle-ci de casserole et lui incorporer
5 jaunes d’œufs et 100 grammes de Parmesan râpé.
1883
Étaler sur plaque beurrée ; beurrer également le dessus et
laisser refroidir. Renverser ensuite sur la table farinée ;
détailler à l’emporte-pièce rond de 3 centimètres de
diamètre ; paner à l’anglaise ; traiter à friture très chaude et
dresser sur serviette avec persil frit.
GNOKI
Gnoki au Gratin. — Préparer une pâte à choux avec les
éléments suivants : un demi-litre de lait ; une pincée de sel
et un peu de muscade ; 100 grammes de beurre ;
250 grammes de farine ; 6 œufs. Quand la pâte est prête, lui
incorporer 125 grammes de Parmesan râpé.
Diviser cette pâte en parties de la grosseur d’une noix ;
les faire tomber dans de l’eau bouillante salée et pocher
doucement.
Dès que les gnoki montent à la surface de l’eau et sont
élastiques sous le doigt, les égoutter sur un linge.
Napper de sauce Mornay le fond d’un plat à gratin ;
ranger les gnoki dessus ; les couvrir de la même sauce ; les
saupoudrer de fromage râpé ; arroser de beurre fondu et
gratinera four de chaleur moyenne.
1884
Assaisonner de sel, poivre et muscade ; cuire doucement
pendant 20 minutes.
Retirer du feu ; lier la semoule avec 2 jaunes d’œufs et
l’étaler, en couche d’un centimètre d’épaisseur, sur une
plaque mouillée.
Lorsque la composition est bien froide, la détailler avec
un emporte-pièce rond de 4 à 5 centimètres de diamètre. —
Ranger les gnoki dans des timbales basses, beurrées ; les
saupoudrer de Gruyère et de Parmesan râpés ; arroser de
beurre fondu et gratiner à four chaud.
1885
Noques au Parmesan. — Mettre dans une terrine,
chauffée à l’avance, 250 grammes de beurre manié ; le
travailler avec sel, poivre, muscade, en y ajoutant petit à
petit 2 œufs et 2 jaunes battus en omelette ; 150 grammes
de farine et un blanc d’œuf fouetté en neige bien ferme.
Diviser la composition en parties de la grosseur d’une
noisette ; faire tomber ces parties dans un sautoir d’eau
bouillante salée et les pocher.
Égoutter les noques sur un linge ; les dresser en timbale ;
saupoudrer copieusement de fromage râpé et arroser de
Beurre noisette.
LASAGNES
Les lasagnes peuvent recevoir les différents apprêts du
macaroni et des nouilles ; il est donc inutile de leur
consacrer des formules qui seraient les mêmes. (Voir
Macaroni.)
MACARONI
On désigne, sous ce nom, toutes les pâtes déformé
cylindrique, depuis le Spaghetti dont la grosseur est celle
d’un gros vermicelle, jusqu’au canneloni dont le tube
intérieur a un centimètre de diamètre.
1886
Toutes ces pâtes sont cuites à l’eau bouillante, salée à
raison de 10 grammes au litre.
Un macaroni, de même que les autres pâtes du même
genre, ne doit jamais se rafraîchir.
Tout au plus, si la cuisson doit être arrêtée, peut-on
ajouter un peu d’eau fraîche et retirer la casserole du feu. Il
est essentiel qu’il soit cuit seulement au moment d’être
employé. Un macaroni réchauffé ne peut jamais donner
qu’un mauvais résultat.
1887
Entourer d’un cordon de jus de bœuf en servant.
NOTA. — Ceci est le procédé type, mais les farces de canneloni peuvent être
variées, et comporter de la chair cuite de bœuf, de volaille, ou de gibier.
1888
Dresser en timbale ; arroser le macaroni de quelques
cuillerées du même jus.
1889
Saupoudrer le fond d’une timbale avec du fromage râpé ;
recouvrir d’une couche de purée d’Estouffade ; disposer
une couche de macaroni sur celle-ci et alterner ainsi les
couches de fromage, purée et macaroni, jusqu’à ce que la
timbale soit pleine. — Servir tel quel.
NOUILLES
On les achète généralement toutes prêtes. Si on veut les
apprêter soi-même, les proportions de la pâte sont celles-ci :
500 grammes de farine, 15 grammes de sel, 4 œufs entiers
et 5 jaunes.
Détremper comme une pâte ordinaire ; fraiser deux fois
et laisser reposer au frais pendant une heure ou deux avant
1890
de détailler.
Toutes les formules indiquées pour le Macaroni, sont
applicables aux Nouilles.
Pour les « Nouilles à l’Alsacienne », il est d’usage de
semer dessus, quand elles sont dressées en timbale, une
petite quantité de nouilles crues sautées au beurre et tenues
très croustillantes.
KACHE
Les différentes formules concernant le « Kache » ont été
données dans la « Série des Appareils et Préparations pour
Garnitures ». (Voir Chapitre des Garnitures.)
POLENTA
Dans un litre d’eau bouillante additionnée de
15 grammes de sel, faire tomber 250 grammes de farine de
maïs, en remuant avec une cuiller pour bien mélanger.
Laisser cuire pendant 25 minutes ; puis, ajouter
60 grammes de beurre et 75 grammes de Parmesan râpé.
Si la Polenta est apprêtée pour légume ou garniture, on
l’étale alors en couche mince sur une plaque mouillée.
Lorsqu’elle est froide, on la détaille en ronds ou en losanges
qui sont d’abord colorés au beurre ; puis on les dresse sur
un plat, on les saupoudre de fromage râpé et on les arrose
de Beurre noisette.
1891
Soufflé Piémontais. — Faire bouillir un demi-litre de lait
avec 6 grammes de sel ; semer dessus 60 grammes de farine
de maïs ; bien mélanger ; couvrir et cuire à four doux
pendant 25 minutes.
Mettre ensuite la pâte dans une autre casserole ; la
travailler avec 50 grammes de beurre et autant de Parmesan
râpé ; puis, y mélanger : un œuf, jaunes et 3 blancs
fouettés en neige bien ferme.
Dresser en timbale beurrée saupoudrée de fromage râpé
et cuire comme un autre Soufflé.
RAVIOLIS
Quelle que soit la garniture qu’ils comportent, l’apprêt
des raviolis est toujours le même.
1892
Les farces décrites ci-dessous représentent les garnitures
les plus usuelles.
Farce A.
Mélanger : 250 grammes de chair de volaille cuite,
hachée finement ; 150 grammes de cervelle cuite, écrasée ;
100 grammes de fromage blanc, pressé ; 100 grammes
d’épinards, blanchis, pressés et hachés ; 100 grammes de
bourrache verte, blanchie, une pincée de basilic vert ;
150 grammes de Parmesan râpé ; 2 œufs, 2 jaunes, sel,
poivre et muscade.
Farce B.
Mélanger : 300 grammes de bœuf en daube bien cuit,
froid, et haché finement : 300 grammes d’épinards blanchis,
pressés et hachés ; 25 grammes d’échalotes hachées ;
150 grammes de purée de cervelle cuite ; 2 œufs entiers, sel,
poivre et muscade.
Farce C.
Sauter au beurre 250 grammes de foies de volaille, en y
ajoutant 2 échalotes hachées, une pincée de persil et une
pointe d’ail écrasée. Piler finement ces foies et leur
additionner successivement : 250 grammes d’épinards
blanchis, rafraîchis et pressés ; 2 filets d’anchois ;
100 grammes de beurre ; 3 œufs, sel, poivre, muscade et
pincée de basilic. — Passer le tout au tamis.
Traitement des Raviolis.
On peut les faire de diverses formes en procédant ainsi :
1893
1° Abaisser très mince un morceau de Pâte à nouilles et
le détailler avec un emporte-pièce cannelé de 6 à
7 centimètres de diamètre. Mouiller les bords de chaque
rond de pâte ; garnir le milieu de gros comme une petite
noisette de l’une des farces ci-dessus, et plier en chausson.
2° Abaisser la pâte en long rectangle de 10 centimètres
de large ; garnir de parties de farce de la grosseur d’une
noix, en laissant un intervalle entre chaque partie ; mouiller
les bords ; plier l’abaisse en ramenant les bords l’un sur
l’autre, et détailler en demi-lune avec un emporte-pièce
cannelé.
3° Faire une abaisse de pâte carrée ; la garnir de parties
de farce disposées en ligne, en laissant entre chacune un
intervalle de 5 centimètres. Mouiller ; recouvrir d’une
seconde abaisse carrée de mêmes dimensions et détailler à
la roulette en carrés de 5 à 6 centimètres de côté.
Pochage et Gratin des Raviolis.
Quelle que soit la forme des raviolis, les jeter dans une
casserole d’eau bouillante légèrement salée ; les pocher
pendant 8 a 10 minutes et les égoutter.
Les dresser sur un plat à gratin, beurré, saupoudré de
fromage râpé ; les arroser de bon jus de bœuf ; saupoudrer
encore de fromage râpé et gratiner.
— Ou : dresser les raviolis pochés, par lits, en
saupoudrant de fromage et en arrosant de jus chaque lit de
raviolis. Compléter avec du fromage râpé et gratiner de
même.
1894
NOTA. — On peut servir aussi les raviolis simplement saupoudrés de
fromage râpé et arrosés de Beurre noisette.
1895
1896
XIV
ENTREMETS
Observation.
Il ne s’agit ici que des entremets de cuisine, et nous
devons faire remarquer que leur composition variant selon
les goûts dans chaque pays, on doit s’attacher à en
subordonner les genres, selon la nationalité et les goûts de
ceux pour qui ils sont apprêtés. Ainsi, il ne faut servir
qu’exceptionnellement des entremets légers tels qu’on les
sert en France, à des Anglais et à des Américains ; ceux-ci
leur préféreront toujours les entremets substantiels auxquels
ils sont habitués. De là, pour le cuisinier l’obligation d’avoir
tout au moins quelques notions des entremets étrangers,
surtout de ceux de la cuisine anglaise.
1897
SÉRIE DES PRÉPARATIONS AUXILIAIRES POUR
ENTREMETS
1898
repliée en trois, ce qui constitue un tour. Le second tour est
donné en abaissant la pâte en sens inverse et ainsi de suite.
— Le tourage a pour but de répartir le beurre dans la
détrempe, de façon parfaitement égale, pour assurer par la
suite le développement régulier du feuilletage.
Donner encore quatre tours, deux par deux, en laissant 10
minutes d’intervalle entre chaque deux tours.
Lorsque le feuilletage a reçu les six tours réglementaires,
il est prêt pour le détail.
1899
grumeaux sous la pression du rouleau, ne se mélangerait
pas avec la détrempe ou très imparfaitement.
3o Pour l’égalité de répartition du beurre dans la
détrempe, le tourage doit être fait géométriquement.
4o Le tourage du feuilletage ne doit pas être précipité,
sinon il prend une élasticité qui rend son détail difficile ; il
en résulte en plus sa rétraction à la cuisson.
1900
ensuite enfermée dans un linge et au frais, en attendant son
emploi.
NOTA. — 1o L’opération du fraisage consiste à broyer la pâte sous la paume
de la main, par petites parties, en la poussant devant soi. Elle a pour but
d’assurer l’unification des éléments qui composent la pâte et de la rendre
parfaitement lisse.
2o Autant qu’il est possible, toutes les pâtes fraisées doivent être faites
quelques heures à l’avance.
1901
laisser la pâte reposer encore quelques minutes avant de la
détailler.
Pâte sèche sucrée pour différents usages. —
Proportions : 500 grammes de farine tamisée ; 200
grammes de beurre ; 150 grammes de sucre ; 3 œufs ; une
demi-cuillerée d’eau de fleur d’oranger.
Procédé : Détremper comme à l’ordinaire, fraiser la pâte
deux fois ; la rassembler en boule et la tenir au frais
jusqu’au moment de l’emploi.
Pâte à Petits gâteaux (Pour thé et bordures
d’Entremets). — Proportions : 500 grammes de farine
tamisée ; 300 grammes de beurre ; 300 grammes de sucre ;
un œuf entier et 4 jaunes ; une cuillerée d’eau de fleur
d’oranger.
Procédé : Détremper comme de coutume ; fraiser deux
fois ; rassembler la pâte en boule et la laisser reposer au
frais pendant une heure au moins.
Détail : Abaisser la pâte sur une épaisseur d’un
centimètre ; la détailler avec les petits emporte-pièces
spéciaux ; relever les détails sur plaque ; dorer aux jaunes
d’œufs ; décorer à volonté avec : demi-amandes, demi-
cerises confîtes, angélique, écorce d’orange confite, raisins,
etc. ; cuire à four chaud.
Gommer les gâteaux en les sortant du four.
NOTA. — Le gommage a pour but de donner du brillant aux gâteaux et il doit
se faire dès la sortie du four. On emploie pour cela une dissolution de gomme
arabique qui est appliquée au pinceau sur les gâteaux, en les sortant du four.
1902
Dans certains cas, on remplace la gomme arabique par du lait bouillant sucré
à l’état de sirop.
Pâte à dumplings et à puddings. — Proportions : 500
grammes de farine tamisée ; 300 grammes de graisse de
rognon de bœuf bien sèche ; 15 grammes de sel ; 50
grammes de sucre ; 2 décilitres d’eau.
Procédé : Casser la graisse en menus morceaux et la
débarrasser des membranes qui l’enveloppent. La hacher
très finement ensuite ; la mettre au milieu de la farine étalée
en couronne, eu y joignant : le sel, le sucre et l’eau.
Mélanger d’abord ces divers ingrédients ; incorporer ensuite
la farine petit à petit ; rassembler la pâte en boule sans la
fraiser et la tenir au frais jusqu’au moment de l’emploi.
Pâte à Brioche ordinaire. — Proportions : 500
grammes de farine tamisée ; 350 grammes de beurre ; 6
œufs ; 12 grammes de levure sèche ; 15 grammes de sel et
25 grammes de sucre ; un décilitre d’eau tiède.
Procédé : 1o Prendre le quart de la farine ; faire un trou
au milieu ; y mettre la levure et délayer celle-ci avec un peu
d’eau tiède. Ajouter ensuite quelques cuillerées d’eau pour
détremper la farine en une pâte mollette qui constitue le
levain ; rouler cette pâte en boule ; tracer dessus une double
incision en croix ; la mettre dans une petite terrine ; couvrir
et tenir celle-ci dans un endroit chaud, pour que, par la
fermentation, ce levain double de volume.
2o Étaler en couronne le reste de la farine ; déposer au
milieu 2 cuillerées d’eau ou de lait tiède et 4 œufs.
1903
Détremper et, quand le tout est en masse compacte,
travailler vigoureusement la pâte en la rompant et en la
fouettant sur la table ; ajouter le reste des œufs, un par un, et
en continuant à la travailler. — La pâte ayant pris du corps
et étant bien lisse, lui faire absorber d’abord le sel et le
sucre dissous dans un peu d’eau, puis ajouter le beurre
ramolli à la consistance de la pâte ; mélanger ces divers
éléments, en rompant la masse par petites parties, qui sont
successivement rapportées et étalées l’une sur l’autre.
3o Renverser sur la pâte le levain, qui doit avoir
exactement doublé de volume ; le mélanger en procédant
comme pour le beurre.
Relever la pâte dans une terrine ; couvrir celle-ci ; la tenir
dans un endroit tempéré et laisser fermenter la pâte pendant
12 heures, en ayant soin de la rompre, c’est-à-dire d’en
arrêter la fermentation au bout de 5 à 6 heures.
Pâte à Brioche Mousseline. — Prendre la quantité
voulue de Pâte à brioche ordinaire ; lui ajouter, par livre de
pâte, 60 grammes de beurre ramolli en pommade. La rouler
en boule et la mettre dans le moule où elle doit cuire, en
observant : 1o que ce moule doit être grassement beurré ; 2o
que la pâte ne doit le garnir qu’aux deux tiers, l’autre tiers
se trouvant comblé par suite du développement de la pâte
par la fermentation.
Tenir le moule dans un endroit tempéré jusqu’à ce que la
pâte soit arrivée aux bords du moule ; passer alors à la
1904
surface un pinceau trempé dans du beurre fondu et cuire au
four de chaleur moyenne.
NOTA. — On se sert de cette pâte pour certaines Timbales d’entremets de
fruits. Dans ce cas, la pâte est mise à fermenter et cuite dans un moule à
Charlotte haut de bords.
Observations.
1o Telle qu’elle est indiquée, la pâte ci-dessus peut être
employée pour Rissoles diverses, la quantité de sucre
qu’elle comporte n’étant que pour en assurer la coloration à
la cuisson.
2o Elle doit être tenue assez ferme pour pouvoir être
travaillée au rouleau.
3o Si elle est spécialement préparée pour Coulibiacs, les
proportions restent les mêmes, mais on supprime le sucre.
1905
Pâte à Beignets Viennois. — Proportions : 500
grammes de farine tamisée ; 200 grammes de beurre ; 6
œufs ; 20 grammes de levure ; 15 grammes de sel et 25
grammes de sucre ; un décilitre de lait.
Procéder en tous points comme pour la Pâte à brioche
ordinaire.
Pâte à Savarin. — Proportions : 500 grammes de
farine ; 375 grammes de beurre ; 8 œufs ; 20 grammes de
levure ; 15 grammes de sel et 25 grammes de sucre ; un
décilitre de lait tiède.
Procédé : Tamiser la farine dans une sébile en bois ; faire
un trou au milieu ; y mettre le sel, la levure et délayer celle
ci avec le lait. Ajouter les œufs ; détremper et travailler la
pâte à la main pendant quelques minutes ; détacher et
rejeter dans la masse les parties de pâte attachées après les
parois de l’ustensile ; puis, disposer sur la surface le beurre,
manié, bien ramolli et divisé en petites parties.
Couvrir et tenir dans un endroit assez chaud, pour que,
par la fermentation, la pâte double de volume.
Ajouter alors le sel, pétrir la pâte à la main pour y
incorporer le beurre et la fouetter vigoureusement jusqu’à
ce qu’elle ait assez de corps pour pouvoir être soulevée
d’une seule masse.
Lorsqu’elle est à ce point, mettre le sucre et la travailler
encore un instant pour le mélange de celui-ci.
NOTA. — 1o Le sucre ne se met qu’à la fin, parce qu’il rompt le corps de la
pâte, ce qui la rend plus longue à travailler.
1906
2o Soit pour les savarins qui doivent être siropés, soit pour ceux qui sont
destinés à être conservés secs pour Croûtes aux fruits, les moules ne doivent
être garnis de pâte qu’au tiers de la hauteur des parois ; les deux autres tiers sont
comblés par la pâte qui se développe sous l’action du ferment.
1907
soin de bien les incorporer à la pâte avant d’en mettre de
nouveaux. Quand tous les œufs ont été absorbés par la pâte,
compléter celle-ci avec le parfum.
Pâte à Beignets Soufflés. — La formule de cette pâte
figure dans la « Série des Appareils pour garnitures » (voir,
au Chapitre des Garnitures, Pâte à Choux d’office). La seule
modification à lui apporter est une addition de 20 grammes
de sucre pour les proportions indiquées.
Pâte à Ramequins et à Gougère. — La préparation de
cette pâte est la même que celle de la « Pâte à choux
ordinaire » décrite ci-dessus, en observant les modifications
suivantes :
1o Remplacer l’eau par du lait et supprimer sucre et
parfum.
2o Quand les œufs sont incorporés à la pâte, compléter
celle-ci avec 250 grammes de Gruyère frais détaillé en
Brunoise.
Pâte à Génoise ordinaire. — Proportions : 500
grammes de sucre en poudre ; 16 œufs ; 375 grammes de
farine tamisée ; 200 grammes de beurre fondu ; parfum à
volonté, dosé à raison d’une cuillerée ordinaire de sucre
vanillé, ou de zeste ; ou un demi-décilitre d’une liqueur
quelconque.
Procédé : Mélanger sucre et œufs dans un bassin en
cuivre ; poser l’ustensile sur des cendres chaudes ou sur la
plaque du fourneau, de façon à ce que la composition
tiédisse légèrement ; fouetter jusqu’à ce que cette
1908
composition fasse le ruban. Ajouter alors, et hors du feu : le
parfum adopté ; la farine et le beurre fondu, versé en petit
filet, en le décantant. Mélanger en soulevant légèrement
pour ne pas alourdir la pâte.
— Se cuit en moules divers ou en plaques beurrés et
farinés, selon l’usage auquel est destinée la Génoise.
NOTA. — Une composition fait « le ruban » lorsqu’elle est devenue épaisse
et que, en élevant la spatule ou le fouet, au-dessus de l’ustensile, la composition
qui y est adhérente s’en détache en ruban de pâte et retombe dans la masse en
s’affaissant lentement.
1909
gouttelettes d’eau sur les biscuits pour faciliter le perlage, et
cuire à four très doux.
Pâte à Biscuit Manqué. — Proportions : 500 grammes
de sucre en poudre, 18 jaunes, 400 grammes de farine, 300
grammes de beurre, 16 blancs en neige, 3 cuillerées de
rhum.
Procédé : Travailler sucre et jaunes dans une terrine
jusqu’à ce que la composition soit devenue blanche et
légère.
Ajouter : le rhum, la farine, les blancs bien fermes, et le
beurre fondu, décanté. Mettre en moules beurrés et farinés,
et cuire au four de chaleur moyenne.
Pâte à Biscuit Punch. — Proportions : 500 grammes de
sucre, 12 jaunes et 3 œufs entiers, 8 blancs en neige, 375
grammes de farine tamisée, 300 grammes de beurre, une
demi-cuillerée de sucre d’orange et autant de sucre de
citron, 3 cuillerées de vieux rhum.
Procédé : Travailler sucre, jaunes et œufs dans une
terrine, jusqu’à ce que la composition soit devenue
mousseuse.
Ajouter : sucre d’orange et de citron, rhum, farine, blancs
d’œufs fouettés très fermes, beurre fondu, et mélanger le
tout avec précaution.
Se cuit en moules, en caisse, ou en cercles à flan beurrés,
selon la destination, et au four de chaleur moyenne.
Pâte à Biscuit de Savoie. — Proportions : 500 grammes
de sucre, 14 jaunes d’œufs, 185 grammes de farine tamisée
1910
bien sèche et 185 grammes de fécule mélangées, 14 blancs
d’œufs montés en neige très ferme, une cuillerée de sucre
vanillé.
Procédé : Travailler sucre et jaunes en terrine jusqu’à ce
que la composition fasse bien le ruban. Ajouter : sucre
vanillé, farine, fécule, et blancs d’œufs.
Mettre en moules beurrés et féculés avec soin, en les
emplissant seulement aux deux tiers ; cuire à four doux,
mais de chaleur soutenue et régulière.
CROÛTES DIVERSES
Croûtes de Bouchées. — Abaisser du feuilletage à 6
tours, bien reposé, sur une épaisseur de 8 millimètres.
Détailler avec un emporte-pièce cannelé de 7 centimètres de
diamètre ; relever les abaisses sur plaque mouillée, en les
retournant ; dorer ; marquer l’emplacement du couvercle
avec un emporte-pièce rond uni de 3 centimètres et demi de
diamètre et rayer l’emplacement marqué.
Cuire à four chaud ; enlever les couvercles en sortant les
bouchées du four et retirer la mie de l’intérieur.
Croûtes de Bouchées mignonnes. — Ces bouchées, qui
sont utilisées comme éléments de garniture, se font comme
les précédentes, en donnant à l’abaisse de feuilletage une
épaisseur de quelques millimètres en plus.
1911
Elles se détaillent à l’emporte-pièce cannelé de 5
centimètres de diamètre et se finissent comme les
précédentes.
Croûte de Flan, cuite à blanc. — Pour un cercle de 20
centimètres de diamètre, prendre 200 grammes de Pâte à
foncer ou de rognures de feuilletage. Rouler cette pâte en
boule ; l’abaisser en circonférence de 24 centimètres de
diamètre. Beurrer le moule ; soulever l’abaisse sur les
mains ; la déposer sur le cercle et la faire tomber dedans en
l’appuyant bien sur les parois. Passer le rouleau sur les
bords ; former la crête avec le bourrelet de pâte qui s’est
produit et pincer cette crête.
Poser le flan sur une tourtière ; piquer le fond pour éviter
les boursouflures pendant la cuisson ; tapisser le fond et les
parois de papier fin beurré ; remplir de pois cassés et cuire
pendant 25 minutes à four de chaleur moyenne. Retirer
ensuite pois cassés et papier ; dorer le tour et l’intérieur de
la croûte ; la tenir à l’entrée du four pendant quelques
minutes pour la sécher.
Croûtes de Tartelettes. — Ces croûtes, qui sont usitées
très diversement, se font en moules unis ou cannelés, plus
ou moins grands, selon leur destination, et en Pâte à foncer
ou en rognures de feuilletage.
Abaisser la pâte en lui donnant une épaisseur d’un quart
de centimètre ; détailler avec un emporte-pièce cannelé de
dimensions proportionnées à celles des moules qu’on
emploie ; foncer les moules beurrés, avec ces ronds de
pâte ; piquer le fond ; garnir de papier fin et de pois cassés ;
1912
cuire pendant 12 à 15 minutes au four de chaleur moyenne.
Retirer ensuite papier et pois ; démouler ; dorer le tour et
l’intérieur des croûtes ; les sécher pendant quelques minutes
à l’entrée du four, ou les mettre à l’étuve.
Croûtes pour petites Timbales. — Beurrer les moules ;
abaisser la pâte comme pour les croûtes de tartelettes et la
détailler avec un emporte-pièce cannelé de dimensions
proportionnées aux moules.
Mouler ces abaisses sur le bout du rouleau, poudré de
farine, en rabattant les bords sur le rouleau et en évitant de
faire des plis sur la pâte. On obtient ainsi une sorte de godet
qu’il n’y a qu’à déposer dans le moule, en l’appuyant, du
bout des doigts, dans le fond et sur les parois pour qu’il en
prenne bien la forme. Garnir ensuite l’intérieur de papier et
de pois cassés ; opérer pour le reste comme pour les Croûtes
de tartelettes.
Croûte de grande Timbale. — Beurrer un moule à
charlotte ; décorer les parois avec des détails de pâte à
nouilles, si la croûte est pour Entrée. Si elle est pour
Entremets, c’est inutile, celle-ci étant décorée
extérieurement après cuisson. Si le moule est décoré à
l’avance, mouiller légèrement les détails du décor pour les
faire adhérer à la croûte.
Mouler en boule la pâte que l’on emploie ; l’abaisser en
rond de 20 centimètres de diamètre, saupoudrer de farine ;
plier le rond en deux ; ramener les bords vers le centre, de
façon à former une sorte de calotte et en évitant de faire des
plis. L’aplatir ensuite avec le rouleau pour lui donner une
1913
épaisseur égale de 8 millimètres et la déposer dans le
moule. Bien l’appuyer dans le fond et sur les parois.
Garnir le fond et les parois de papier fin beurré ; emplir
de pois cassés ; poser sur ceux-ci un tampon en papier pour
former le dôme ; couvrir d’une mince abaisse de pâte et
souder celle-ci après les bords de la timbale. Former la crête
en serrant entre les doigts la pâte qui monte au-dessus des
bords du moule ; pincer celle-ci intérieurement et
extérieurement. Mouiller légèrement l’abaisse rapportée et
former le couvercle en disposant dessus plusieurs rangées
de feuilles en pâte, taillées à l’emporte-pièce ou au couteau.
Compléter le couvercle avec 3 ou 4 ronds cannelés de
grandeur différente, collés l’un sur l’autre et troués au
milieu avec un emporte-pièce rond uni. Ménager une
ouverture sur l’abaisse qui forme le fond du couvercle, pour
l’échappement de la vapeur pendant la cuisson ; dorer, et
cuire au four de bonne moyenne chaleur.
Lorsque la cuisson de la croûte est assurée, enlever le
couvercle ; retirer pois cassés et papier ; dorer l’intérieur de
la timbale et la sécher à l’entrée du four pendant quelques
minutes ; ou bien la démouler de suite et la sécher à l’étuve.
Croûte de Tourte à l’Ancienne. — Rouler en boule un
morceau de Pâte à foncer ordinaire ; l’abaisser sur une
épaisseur de 6 à 7 millimètres. Relever cette abaisse sur une
tourtière mouillée ; placer au milieu un tampon en papier ;
recouvrir ce tampon d’une seconde abaisse très mince, qui
sera soudée sur les bords de la première abaisse.
1914
Mouiller les bords ; entourer la tourte d’une bande de
feuilletage épaisse d’un centimètre, et dont la longueur est
calculée selon le diamètre de la tourte. Souder les deux
extrémités de la bande ; chiqueter le tour de la tourte avec le
dos de la pointe d’un couteau ; dorer la bande et l’abaisse
qui forme le tampon ; rayer celle-ci à la fourchette et cuire
au four de chaleur moyenne. — En sortant la Tourte du
four, cerner et enlever la pâte du dessus et retirer de suite le
tampon de papier.
Croûte de Vol-au-vent. — Abaisser un pâton de
feuilletage à 6 tours en lui donnant une épaisseur bien égale
de 2 centimètres. Poser dessus un patron quelconque ;
assiette, couvercle de casserole ou autre, de la grandeur à
donner au Vol-au-vent ; couper la pâte obliquement, avec la
pointe d’un petit couteau, en suivant les bords de ce patron.
Retourner le rond de feuilletage et le poser sur une tourtière
légèrement mouillée ; chiqueter le tour ; dorer le dessus ;
tracer un cercle avec la pointe du couteau, à 3 ou 4
centimètres des bords selon les dimensions du Vol-au-vent,
pour former le couvercle.
Rayer ce couvercle de lignes quadrillées ; rayer
également le tour et cuire à four chaud.
En sortant le Vol-au-vent du four, retirer le couvercle et
enlever la mie molle qui se trouve dans l’intérieur.
1915
CRÈMES DIVERSES,
MERINGUES, PRALINS,
CUISSON DU SUCRE
Crème à l’Anglaise A. — Proportions : 500 grammes de
sucre en poudre ; 16 jaunes d’œufs ; un litre de lait bouilli ;
parfum à volonté, soit vanille ou zestes qui sont infusés
dans le lait, ou un demi-décilitre de liqueur qui est ajoutée
dans la crème quand celle-ci est refroidie.
Procédé : Travailler dans une casserole sucre et jaunes
d’œufs jusqu’à ce que la composition fasse le ruban ;
mouiller petit à petit avec le lait, infusé ou non ; prendre la
crème sur le feu jusqu’au moment où, la cuisson des jaunes
étant complète, elle nappe bien la spatule.
Éviter l’ébullition, qui amènerait la décomposition de la
crème.
Aussitôt prête, la passer au chinois fin ou au linge, soit
dans un bain-marie si elle doit être conservée chaude, soit
dans une terrine si elle doit être employée froide. Dans ce
cas, la vanner jusqu’à complet refroidissement.
NOTA. — On peut ajouter à la composition de sucre et de jaunes, une petite
cuillerée d’arrow-root. Outre que cette addition permet d’obtenir une liaison
plus absolue de la crème, elle prévient sa décomposition au cas où l’ébullition
viendrait à se prononcer.
1916
Crème à l’Anglaise collée, pour Entremets froids B.
— Préparer la crème selon les proportions et le procédé
indiqués ci-dessus. Dès qu’elle est à son point de cuisson,
lui ajouter et faire dissoudre dedans 20 à 25 grammes de
gélatine trempée à l’eau froide (8 ou 10 feuilles) ; la passer
au chinois dans une terrine et la vanner jusqu’à complet
refroidissement.
La gélatine, trempée et bien égouttée, peut également
s’ajouter dans la crème, en prenant celle-ci sur le feu.
Crème à l’Anglaise pour accompagnement de
Compotes chaudes ou froides C. — La crème anglaise
destinée à cet usage se prépare comme il est indiqué à la
première formule, mais avec 10 jaunes seulement au lieu de
16 par litre de lait.
La passer dans des timbales basses spéciales, en argent
ou en porcelaine ; saupoudrer abondamment la surface de
glace de sucre et quadriller avec une tige de fer rougie au
feu.
Crème Beurrée à la Vanille. — Préparer la crème
anglaise selon les proportions de la formule A. — Prendre 6
décilitres de cette crème ; la vanner jusqu’à ce qu’elle ne
soit plus qu’à peine tiède et lui incorporer, par toutes petites
parties, 450 grammes de beurre extra fin. Ajouter du sucre
vanillé, si le parfum par infusion est insuffisant.
NOTA. — Cette crème se fait également avec une composition au sirop,
comme la suivante.
1917
Crème Beurrée au Sirop. — Préparer 5 décilitres de sirop
à 28 degrés et faire infuser dedans le parfum adopté, soit :
vanille, zeste, pétales de fleurs, etc. — Si le parfum est une
liqueur quelconque, celle-ci s’ajoute quand la composition
n’est plus qu’à peine tiède et dans les proportions d’un
demi-décilitre. Il est préférable cependant d’employer des
essences pour le parfum.
Verser le sirop, infusé ou non, sur 12 jaunes et petit à
petit ; prendre à feu doux comme une crème anglaise ;
passer au linge et ajouter 450 grammes de beurre fin.
NOTA. — La variété de ces Crèmes beurrées est très grande, et il nous serait
difficile d’en établir une nomenclature complète. Mais l’exposé des deux types
principaux suffit pour les varier à volonté.
1918
Crème Frangipane. — Proportions : 250 grammes de
sucre, 250 grammes de farine, 4 œufs entiers et 8 jaunes, un
litre et demi de lait, une gousse de vanille, un grain de sel,
50 grammes de macarons écrasés, 100 grammes de beurre.
Procédé : Faire bouillir le lait et mettre la vanille à
infuser dedans.
Rassembler dans une casserole : sucre, farine, œufs et
jaunes, sel ; mélanger et travailler le tout à la cuiller ;
délayer petit à petit avec le lait infusé. Prendre sur le feu en
remuant sans discontinuer : laisser bouillir pendant 2
minutes et verser cette crème dans une terrine.
Ajouter alors beurre et macarons et tamponner la surface
avec un morceau de beurre.
Crème Pâtissière. — Proportions : 500 grammes de
sucre en poudre ; 12 jaunes ; 125 grammes de farine ; un
litre de lait infusé à la vanille.
Préparer la composition et cuire comme la Crème
frangipane.
Crème à Saint-Honoré. — Est la Crème pâtissière
indiquée ci-dessus additionnée, pendant qu’elle est
bouillante, de 16 blancs d’œufs montés en neige bien ferme.
NOTA. — Il est bon, lorsque cette crème doit attendre, et surtout dans l’été,
de lui ajouter 4 feuilles de gélatine par litre de lait.
1920
Meringue italienne au Sucre cuit. — Monter 8 blancs
d’œufs en neige très ferme, et cuire en même temps, au
grand boulet, 500 grammes de sucre.
Verser le sucre sur les blancs, en petit filet continu, en les
fouettant vigoureusement pendant cette opération jusqu’à ce
que tout le sucre soit absorbé.
Pâte d’amandes fondante. — Passer à la broyeuse 250
grammes d’amandes ; les mettre ensuite dans le mortier
avec le parfum adopté, soit une cuillerée de sucre vanillé ou
un petit verre d’excellente liqueur et ajouter, petit à petit,
500 grammes de sucre cuit au grand cassé. Faire le mélange
du sucre à la pâte d’amandes en remuant vigoureusement
avec le pilon.
Pâte de Pistaches pour infusion. — Émonder 100
grammes de pistaches ; les laver et les broyer au mortier en
pâte excessivement fine ; ajouter cette pâte dans un litre de
lait bouilli, avec le tiers d’une gousse de vanille.
Comme la couleur de la pistache est insuffisante, on doit
l’accentuer, dans les préparations où elle est employée, par
quelques gouttes de vert végétal ; de même qu’on l’appuie
d’un peu de vanille pour en faire ressortir le parfum.
Pâte de Pistaches fondante. — Passer à la broyeuse 200
grammes de pistaches et 50 grammes d’amandes
fraîchement émondées. Mettre la pâte dans le mortier ; lui
ajouter d’abord 2 cuillerées de sirop fortement vanillé, puis
250 grammes de sucre cuit au cassé, en mélangeant celui-ci
dans la pâte par petites parties. Relever la pâte sur un
1921
marbre, et lui incorporer 3 cuillerées de glace de sucre en la
travaillant à la main.
Pralin à la Glace Royale pour Gâteaux et Entremets
divers. — Travailler dans une petite terrine 2 blancs d’œufs
avec 3 fortes cuillerées de glace de sucre, jusqu’à ce que la
composition fasse le ruban.
Lui mélanger alors des amandes hachées, en quantité plus
ou moins grande, selon que le Pralin doit être plus ou moins
épais ; ce qui est indiqué par l’emploi auquel on le destine.
Pralin pour Soufflés divers, Crèmes et Glaces. —
Fondre tout doucement 500 grammes de sucre en poudre
dans un bassin en cuivre ; le cuire jusqu’au degré de
caramel blond foncé, ou cuire ce sucre selon le procédé
ordinaire et l’arrêter quand il est au degré indiqué.
Mélanger dedans 500 grammes d’amandes brutes, bien
sèches, ou le même poids d’avelines, ou moitié amandes et
moitié avelines, selon l’usage auquel est destiné le pralin.
Renverser le tout sur un marbre huilé ; laisser refroidir ;
piler ensuite au mortier ; passer au tamis fin et réserver au
sec dans des boîtes bien fermées, si le pralin doit être
conservé.
CUISSON DU SUCRE
De l’état de sirop, au terme extrême de sa cuisson, qui est
le degré dit « le Caramel », le sucre passe par six phases
1922
bien distinctes de cuisson qui sont : Le petit et le grand
filet ; le petit boulet, degré dit aussi « à la plume ou au
soufflé », et le grand boulet ; le petit et le grand cassé.
Mettre la quantité de sucre nécessaire dans un poêlon en
cuivre, avec une cuillerée ordinaire de glucose par livre de
sucre ; ajouter juste ce qu’il faut d’eau pour en assurer la
dissolution. Faire partir en ébullition et écumer
soigneusement ; les impuretés contenues dans le sucre
risquant de le faire grainer par la suite.
Dès que l’ébullition se manifeste sous forme de bouillons
serrés, c’est l’indice que l’évaporation de l’eau est terminée
et que le sucre entre dans sa période réelle de cuisson. À
partir de ce moment, détacher fréquemment d’après les
parois du poêlon le sucre qui s’y attache en se cristallisant
et qui pourrait le faire tourner.
Les degrés de la cuisson sont alors franchis très
rapidement et on doit suivre la marche du sucre en
constatant ses différents degrés.
Il est au petit filet lorsque en prenant entre le pouce et
l’index une goutte de ce sucre en fusion, et en écartant ces
deux doigts l’un de l’autre, il se forme de petits fils sans
résistance.
Le grand filet est atteint lorsque, en recommençant
l’opération au bout de quelques secondes, il se forme des
filets plus nombreux, plus allongés et plus résistants.
À partir de ce moment, tremper le doigt à l’eau froide
pour faire les constatations.
1923
Il est au petit boulet quand le sucre qui s’est attaché au
bout du doigt plongé dedans, forme une sorte de glu ou de
gomme molle.
Il est au grand boulet lorsque cette glu se roule
facilement en boule et offre une certaine résistance.
Il est au petit cassé lorsque la pellicule de sucre qui s’est
attachée au doigt aussitôt trempé à l’eau froide est flexible
et s’attache à la dent.
Il est au grand cassé lorsque la pellicule de sucre prise
avec le doigt casse net comme verre.
Le sucre doit être retiré du feu à ce moment et tenu sur
des cendres chaudes pour son emploi ; quelques secondes
de cuisson de plus l’amènent au Caramel.
1924
Sabayon. — Travailler fortement 250 grammes de sucre
en poudre avec 6 jaunes d’œufs, jusqu’à ce que la
composition fasse le ruban ; délayer avec 2 décilitres et
demi de vin blanc sec ; fouetter la composition sur le côté
du feu jusqu’à ce qu’elle soit devenue mousseuse et épaisse.
Parfumer à volonté, soit avec une cuillerée de sucre
vanillé, de sucre d’orange ou de citron, ou 3 cuillerées
d’excellente liqueur, comme Rhum, Kirsch, Kummel, etc.
NOTA. — Le Sabayon se fait aussi aux vins fins, comme : Madère, Xérès,
Marsala, Asti, Champagne, etc.
1925
Sauce aux Fraises. — Passer au tamis fin de la confiture
de fraises ; la relâcher au sirop et la parfumer au Kirsch.
Sauce Framboises. — Procéder comme pour la « Sauce
aux fraises ».
Sauce Groseille. — Faire dissoudre de la gelée de
groseille et la parfumer au Kirsch.
Cette sauce peut être liée à l’arrow-root, mais très
légèrement.
Sauce à l’Orange. — Passer au tamis fin de la
marmelade d’oranges ; lui ajouter un tiers de sauce Abricot
et parfumer au Curaçao.
Sauce Noisette. — Préparer 5 décilitres de crème
anglaise A ; lui ajouter une cuillerée de fin pralin d’avelines
et un peu de sucre vanillé.
Sirops liés. — Ces accompagnements d’entremets, qui
sont très usités en Allemagne, ont l’avantage d’être
économiques ; mais on ne doit les employer qu’avec
modération.
On emploie pour cela un sirop à 15 degrés qui est lié à
l’arrow-root, coloré selon sa destination et parfumé au
dernier moment avec une liqueur ou une essence
quelconque.
C’est avec ce genre de sauce que, dans les pays du Nord,
on nappe les flancs et tartelettes de toutes sortes.
1926
SÉRIE DES ENTREMETS CHAUDS
BEIGNETS
1927
pâte et ajouter le cognac. — Compléter la pâte, au moment
de l’employer, avec les blancs en neige.
Pâte à frire pour Beignets de fruits glacés au four. —
Proportions : 250 grammes de farine ; 2 cuillerées de
beurre fondu ; une pincée de sel fin ; une pincée de sucre ;
un œuf entier ; un décilitre et demi de bière et un peu d’eau
tiède.
Détremper la pâte à la cuiller, sans trop la travailler et un
peu à l’avance. La tenir dans un endroit un peu chaud pour
la mettre en fermentation et la rompre au moment de
l’emploi.
Premier Type :
1928
Premier Genre : Beignets d’Abricots. — Prendre les
fruits pas trop mûrs ; les partager en deux ; les saupoudrer
de sucre et les faire macérer pendant une heure avec kirsch,
cognac ou rhum.
Éponger les moitiés d’abricots ; les tremper dans la pâte à
frire et les traiter à friture bien chaude.
Égoutter ; ranger les Beignets sur une plaque ; les
saupoudrer de sucre fin et les glacer à four vif ou à la
Salamandre.
NOTA. — On procède de même pour les Beignets de Pommes, Poires,
Pêches, Bananes, etc.
1929
Troisième Genre : Beignets de fleurs d’acacia. —
Choisir des grappes bien à maturité ; les éplucher ; les
saupoudrer de sucre ; les arroser de fine Champagne et les
laisser macérer pendant une demi-heure.
Tremper au moment dans la pâte à frire ; traiter à grande
friture chaude ; égoutter, saupoudrer de sucre et dresser sur
serviette.
NOTA. — Les Beignets de fleurs de sureau, de lis et de courge se font de
même ; seulement, pour ces dernières, on n’emploie que la corolle qui est
divisée en quatre parties.
1930
etc., paner à l’anglaise ou tremper dans la pâte à frire et
traiter à grande friture chaude.
Si les crèmes ont été panées, elles sont simplement
saupoudrées de sucre ; si elles ont été enrobées de pâte à
frire, elles sont saupoudrées de glace de sucre et glacées à
four vif ou à la salamandre.
1931
l’appuyer pour assurer la soudure et détailler les Beignets
avec un emporte-pièce uni de 6 centimètres de diamètre.
Les ranger sur une plaque couverte d’un linge saupoudré de
farine ; laisser fermenter la pâle pendant une demi-heure et
traiter ensuite les Beignets à grande friture chaude.
Égoutter, saupoudrer de sucre et dresser sur serviette.
NOTA. — On peut accompagner ces Beignets d’une sauce mousseuse
parfumée à la vanille, au citron, à l’orange, au café, ou au kirsch, etc., dont le
Sabayon à la crème est le type.
1932
NOTA. — Pour fun ou l’autre de ces deux modes d’apprêts, ces Beignets, qui
sont pratiqués aussi sous le nom de Beignets à la Dauphine, peuvent se garnir
avec des salpicons de fruits, ou une crème quelconque.
1933
rondelle en deux ; retirer le cœur ; saupoudrer de sucre ;
arroser de kirsch et laisser macérer pendant une demi-heure.
Ensuite, éponger les tranches ; les tremper dans une
Crème frangipane épaisse additionnée de pistaches et
presque froide ; les ranger sur plaque et laisser refroidir.
Détacher ces tranches de la plaque avec précaution ; les
tremper dans une pâte à frire légère et les traiter à grande
friture chaude. — Égoutter ; saupoudrer de sucre ; glacer et
dresser sur serviette.
1934
Beignets Mignons. — Prendre deux macarons mous par
beignet. Creuser légèrement le centre ; les garnir de
confiture d’abricots ; les rassembler et les imbiber de sirop
au kirsch.
Les paner à l’anglaise avec de la mie de pain très fine et
les mettre à friture chaude.
Égoutter ; dresser sur serviette et saupoudrer de sucre fin.
1935
Beignets Sylvana. — Vider de petites brioches rondes,
en conservant la croûte du dessus pour former couvercle.
Les tremper légèrement dans de la crème claire sucrée et
parfumée ; les garnir d’un salpicon de fruits au kirsch et
recouvrir celui-ci avec les couvercles réservés.
Tremper dans une pâte à frire claire ; traiter à grande
friture chaude ; égoutter sur serviette et poudrer de glace de
sucre.
CHARLOTTES
Charlotte de Pommes. — Beurrer grassement un moule
à Charlotte de la contenance d’un litre. Garnir le fond de
croûtons en pain de mie taillés en forme de cœurs, en les
chevalant légèrement ; garnir également les parois de
rectangles de pain ayant exactement la hauteur du moule, en
les chevalant dé même. Cœurs et rectangles doivent avoir
une épaisseur de 4 millimètres et être trempés dans du
beurre fondu avant d’être disposés dans le moule.
D’autre part : Couper en quartiers 12{{lié}belles
reinettes ; les peler ; les émincer et les cuire dans un sautoir
avec 30{{lié}grammes de beurre ; 2{{lié}cuillerées de
sucre en poudre ; un demi-zeste de citron haché et un peu
de cannelle. Lorsque ces pommes sont cuites et réduites en
marmelade très épaisse, leur ajouter 3{{lié}cuillerées de
marmelade d’abricots.
1936
Remplir le moule avec cette composition, en ayant soin
qu’elle dépasse le moule en forme de dôme, car elle se tasse
en cuisant et diminue de volume. Couvrir avec un rond de
mie de pain taillé mince et trempé dans le beurre fondu ;
cuire au four de bonne chaleur moyenne pendant{{lié}30 à
35{{lié}minutes.
En sortant la Charlotte du four, la démouler sur le plat de
service et servir à part une sauce Abricot.
CRÈMES CHAUDES
Crèmes frites. — Voir Beignets de crème.
1938
Verser dans un moule à Charlotte à bords peu élevés,
beurré, et pocher au bain-marie ; ce qui demande environ
35 minutes.
Laisser reposer pendant quelques minutes ; démouler sur
le plat de service ; entourer la base de la crème d’une
couronne de demi-abricots cuits en compote et garnis
chacun d’une cerise confite. — Napper d’un sirop
d’abricots parfumé au kirsch et marasquin.
1939
sucre, on se guide sur le goût des convives ; on peut au
besoin le supprimer et le remplacer par de la saccharine ou
de la glycérine, comme cela se fait pour les diabétiques.
On parfume généralement le Custard à la vanille, mais on
peut lui donner aussi n’importe lequel des parfums qui
conviennent aux entremets.
CRÊPES
Compositions pour Crêpes et Pannequets.
Composition A. — 500 grammes de farine tamisée ;
200 grammes de sucre en poudre et une prise de sel fin.
Délayer avec 12 œufs et un litre et demi de lait ajouté petit à
petit. — Parfumer avec une cuillerée ordinaire de sucre
vanillé, de sucre d’orange ou de citron, dont il est tenu
compte dans le poids du sucre ; ou avec 3 cuillerées de
liqueur, comme cognac, kirsch, ou rhum.
Composition B. — 500 grammes de farine ; 150 grammes
de sucre en poudre et une prise de sel fin. Délayer avec
10 œufs ; travailler la pâte et ajouter : 3 décilitres de crème ;
un demi-décilitre de cognac ; 80 grammes de beurre fondu
et un litre de lait. Passer au chinois fin ; compléter avec un
demi-décilitre de sirop d’orgeat et 100 grammes de
macarons finement écrasés.
Composition C. — 500 grammes de farine ;
150 grammes de sucre et une prise de sel fin. Délayer avec
10 œufs ; travailler la pâte et ajouter : 3 décilitres de crème
1940
crue et un demi-litre de lait. Compléter avec 2 décilitres et
demi de crème ; parfumer à volonté.
1941
Crêpes à la Normande. — Procéder comme pour les
« Crêpes du Couvent » en remplaçant les dés de poires par
des pommes très finement émincées et légèrement sautées
au beurre à l’avance.
CROQUETTES
1942
Croquettes de marrons. — Retirer l’écorce des marrons
selon l’un des procédés indiqués. Les cuire dans un sirop
léger parfumé à la vanille et réserver un petit marron entier
par croquette.
Passer le reste au tamis ; dessécher la purée à feu vif ; la
lier avec 5 jaunes et 50 grammes de beurre par
500 grammes de purée. — Laisser refroidir.
Diviser ensuite la composition en parties de la grosseur
d’un œuf de pigeon ; les rouler en boules en enfermant un
marron au milieu de chacune.
Paner à l’anglaise avec de la mie de pain très fine ; frire à
friture bien chaude et dresser sur serviette.
Servir à part une sauce Abricot à la vanille.
1943
Ces compositions peuvent être additionnées de raisins de
Corinthe et de Smyrne.
— Les Croquettes sont accompagnées d’une sauce à
volonté.
CROÛTES
Croûte Dorée, ou Pain perdu. — Couper sur une
brioche, ou sur du pain rassis, des tranches d’un centimètre
d’épaisseur ; les imbiber de lait sucré vanillé, froid.
Tremper ces tranches dans des œufs battus en omelette,
légèrement sucrés ; les ranger dans une poêle contenant du
beurre clarifié très chaud et les colorer des deux côtés.
Égoutter ; dresser sur serviette et saupoudrer de sucre
vanillé.
1944
variant les couleurs, donne plus d’œil à la croûte. Décorer
avec cerises confites, losanges d’angélique, quartiers de
chinois verts et blonds, etc.
Fixer une petite poire tournée et cuite, blanche ou rose,
sur le sommet du tampon : cela au moyen d’un petit hâtelet.
— Napper d’une sauce Abricot parfumée au kirsch.
1946
Croûte à la Parisienne. — Glacer les croûtes ; les
praliner comme il est expliqué à la « Croûte à la
Maréchale » et les dresser en turban. Disposer dans
l’intérieur de minces tranches d’ananas, dont l’extrémité est
renversée sur le turban ; verser au milieu une garniture de
fruits divers, liée d’une purée d’abricot parfumée au
Madère ; napper le turban de croûtes avec du sirop d’abricot
au Madère.
1947
OMELETTES
Les Omelettes d’entremets se rattachent à quatre genres
distincts, qui sont :
1° Les Omelettes aux liqueurs ;
2° Les Omelettes aux confitures ;
3° Les Omelettes Soufflées ;
4° Les Omelettes en surprise.
1948
saupoudrer de sucre fin et quadriller la surface avec un fer
rouge, ou la glacer à la salamandre.
OMELETTE SOUFFLÉE
Type du troisième genre : Omelette Soufflée à la
Vanille.
Travailler dans une terrine 250 grammes de sucre avec
6 jaunes, jusqu’à ce que la composition soit devenue
légèrement blanche en épaississant et fasse le ruban.
Ajouter 8 blancs fouettés en neige très ferme ; les
mélanger doucement, en coupant et en soulevant la
composition avec la cuiller..
Dresser cette composition sur un plat beurré, saupoudré
de sucre, et en forme de monticule ovale, en ayant soin d’en
réserver une petite partie dans une poche, pour le décor.
Lisser le tour de l’omelette avec la lame d’un couteau ;
décorer à volonté avec la composition réservée et cuire au
1949
four de bonne chaleur moyenne, pendant un temps qui est
naturellement déterminé par le volume de l’omelette.
Deux minutes avant de la sortir du four, la saupoudrer de
glace de sucre, pour que ce sucre, en fondant, l’enveloppe
d’une couche caramélisée.
Le parfum est à volonté : vanille, zeste de citron ou
d’orange, rhum, kirsch, etc.
Ce parfum, quel qu’il soit est ajouté à la composition
avant d’y mélanger les blancs d’œufs.
OMELETTE EN SURPRISE
Type du quatrième genre : Omelette Norvégienne.
Disposer sur un plat long une abaisse de génoise ovale,
épaisse de 2 centimètres et dont la longueur est
proportionnée à celle que l’on veut donner à l’omelette.
Sur cette abaisse, dresser en pyramide une glace au
parfum demandé (glace crème ou fruits).
Couvrir la glace d’une couche de meringue ordinaire bien
ferme ; la lisser au couteau, en lui donnant une épaisseur
égale d’un centimètre et demi ; décorer à la poche avec de
la même composition et mettre à four très chaud pour que la
meringue cuise et colore rapidement, sans que la chaleur
pénètre jusqu’à la glace qui se trouve dans l’intérieur.
1950
Omelette en surprise aux Cerises. — Garnir l’abaisse
de génoise avec une glace à la groseille framboisée,
mélangée de moitié glace aux cerises et de cerises mi-sucre
macérées au kirsch.
Opérer comme pour « l’Omelette Norvégienne ».
En sortant l’omelette du four, l’entourer de cerises à
l’eau-de-vie, égouttées ; les arroser de kirsch chauffé que
l’on enflamme au moment de servir.
1951
sur le sommet une petite caisse en meringue, faite comme il
est expliqué à « l’Omelette Napolitaine » ; mais ronde, au
lieu d’être ovale ; la masquer de meringue en décorant
l’omelette et faire colorer vivement.
Juste au moment de servir, verser dans la caisse en
meringue un verre de rhum chauffé, et l’enflammer sur la
table.
1952
Omelette en surprise à la Napolitaine ou Bombe
Vésuve. — Garnir Rabaisse de génoise de couches de
glaces vanille et fraise, alternées de débris de marrons
glacés entre chaque couche de glace. Recouvrir le tout de
meringue italienne au kirsch que l’on tient plate et un peu
large sur le dessus. Sur le sommet, placer une barquette
exécutée à la poche avec de la meringue ordinaire, cuite au
four sans coloration et de dimension proportionnée à celle
de l’omelette. Décorer à la meringue italienne, en masquant
la barquette et colorer vivement l’omelette au four.
Au moment de servir, garnir la barquette avec des cerises
Jubilee (voir plus loin Entremets de fruits) que l’on
enflamme au dernier moment.
1953
à l’aide d’une poche munie d’une petite douille, décorer
rapidement ce cône, ainsi que le savarin, avec de la même
meringue ; faire colorer au four et servir immédiatement.
PANNEQUETS
Pannequets aux Confitures. — Préparer des crêpes très
minces ; les masquer d’une confiture quelconque ; les
rouler ; les parer en biais sur les deux bouts et les diviser
chacune en deux losanges.
Ranger ces losanges sur une plaque ; les saupoudrer de
glace de sucre ; glacer à four vif et dresser sur serviette.
1954
Pannequets meringués. — Masquer les crêpes avec de
la meringue italienne parfumée au kirsch et marasquin.
Les rouler ; les détailler en losanges comme ci-dessus et
les ranger sur une plaque.
Les décorer au cornet avec de la même meringue ;
saupoudrer de glace de sucre et les colorer vivement au
four.
PUDDINGS
Les Puddings anglais sont innombrables ; mais beaucoup
relèvent plutôt de la pâtisserie que de la cuisine et leur
énumération n’aurait ici qu’une utilité relative.
On applique également ce nom à une foule de
préparations qui sont en réalité des crèmes : tel le « Custard
Pudding ».
Si on laisse de côté ces deux sortes, on peut diviser les
Puddings d’entremets chauds en 8 grands genres.
Ces différents genres sont :
1° Les Puddings à la Crème ;
2° Les Puddings de Fruits ;
3° Les Puddings de fruits à l’Anglaise ;
4° Les Plum-puddings ;
1955
5° Les Puddings au pain à la Française et à
l’Allemande ;
6° Les Puddings aux pâtes à l’Anglaise et à la
Française ;
7° Les Puddings de Riz ;
8° Les Puddings Soufflés.
La plupart des Puddings anglais admettent, comme
accompagnement, ou des compotes de fruits, ou la sauce
Melba, ou là crème Chantilly.
PUDDINGS A LA CRÈME
Pudding : aux Amandes. — Préparer une composition à
« Pudding Soufflé » (voir plus loin), mais en la mouillant au
lait d’amandes.
Verser en moules grassement beurrés, dont l’intérieur
sera saupoudré d’amandes effilées et grillées. — Pocher au
bain-marie.
Servir comme accompagnement un Sabayon au vin blanc
parfumé à l’orgeat.
1956
Verser cette composition dans un plat à Pudding beurré ; le
cuire au bain-marie et au four.
NOTA. — Quelle que soit leur nature, les Puddings anglais sont servis dans
les plats où ils ont cuit.
1957
les disposant par couches alternées de salpicon de fruits
confits et de raisins macérés à la liqueur, avec, à différents
endroits, un peu de confiture d’abricots.
Finir de remplir le moule, en versant dedans, petit à petit,
de la composition à Crème renversée parfumée à volonté.
— Pocher au bain-marie.
Démouler le Pudding au moment et le napper de sauce
Anglaise à la vanille, ou de Sabayon.
PUDDING DE FRUITS
Ce Pudding est d’une préparation assez minutieuse. La
crème qui lui sert de base est la même que celle du Pudding
de cabinet ; à cette différence qu’elle est liée avec 6 œufs
entiers et 6 jaunes par litre de lait. En plus, cette
composition est additionnée d’un tiers de la purée du fruit
adopté pour le Pudding.
Préparations : Beurrer un moule ; le placer au bain-
marie ; verser dedans quelques cuillerées de la composition
de crème indiquée ci-dessus. Laisser prendre et, sur cette
crème prise, semer une couche du fruit adopté, émincé. Ce
fruit peut être des abricots, pêches, poires, etc., macérés
préalablement avec sucre et liqueur.
Couvrir les fruits d’une nouvelle couche de crème, mais
plus forte que la première ; la laisser prendre de même ;
puis, ajouter des fruits et continuer ainsi jusqu’à ce que le
moule soit plein.
1958
C’est en somme, sous une autre forme, un montage
d’aspic. Si la solidification des couches de crème n’était pas
assurée successivement, les fruits tomberaient au fond du
moule au lieu de rester répartis entre les couches de crème
et seraient cause de l’écroulement du Pudding lorsqu’on le
démoulerait.
Continuer la cuisson au bain-marie ; laisser reposer
pendant quelques minutes avant de démouler. Servir en
même temps une sauce au fruit de même nature que celui
qui a été employé pour le Pudding.
1959
NOTA. — On peut faire ce Pudding avec d’autres fruits à pulpe, ainsi qu’avec
certains légumes ; comme la citrouille, le potiron, etc.
PLUM-PUDDING
Mettre dans une terrine : 500 grammes de graisse de
rognon de bœuf hachée ; 500 grammes de mie de pain ;
250 grammes de farine ; 250 grammes de pommes pelées et
hachées ; 250 grammes de raisins de Malaga épépinés,
raisins de Corinthe et raisins de Smyrne ; 60 grammes de
chacun des fruits confits suivants : écorces d’oranges, de
citrons et de cédrats, coupées en petits dés ; 60 grammes de
gingembre ; 120 grammes d’amandes hachées ;
250 grammes de cassonade ; le jus et le zeste haché d’une
demi-orange et d’un demi-citron ; 12 grammes d’épices
mélangées et forcées en cannelle ; 3 œufs ; un décilitre et
demi de rhum ou de cognac ; 2 décilitres de Stout. Autant
que possible les fruits doivent être macérés dans la liqueur
longtemps à l’avance.
Bien mélanger le tout ; verser cette composition dans des
bols en faïence blanche, sans pieds et à rebords saillants ; la
tasser ; recouvrir d’une serviette beurrée et farinée que l’on
noue dessous.
Cuire à l’eau bouillante, ou à la vapeur, pendant 4 heures.
Au moment de servir, arroser de cognac ou de rhum
chauffés et flamber. — Ou, accompagner le Pudding, soit
d’un Sabayon au rhum, soit de Beurre au cognac comme il
1960
est indiqué aux « Crêpes Gil-Blas », mais sans sucre ; soit
d’une Crème anglaise liée à l’arrow-root.
1961
PUDDINGS AU PAIN
Pudding au pain à la Française. — Tremper
300 grammes de mie de pain blanc dans un litre de lait
bouilli, vanillé et additionné de 250 grammes de sucre.
Passer au tamis et ajouter : 4 œufs entiers ; 6 jaunes ;
4 blancs fouettés en neige.
Verser cette composition dans un moule à bordure haut,
beurré, saupoudré de mie de pain fine, et pocher au bain-
marie.
Servir comme accompagnement : soit une Crème
anglaise, un Sabayon à la vanille, ou une sauce aux Fruits.
1962
150 grammes de fruits frais de saison, émincés. — Mouler
et pocher de même.
Servir comme accompagnement une sauce Groseille
framboisée.
1963
l’intérieur du moule avec du Sagou. — Le traitement et les
accompagnements sont les mêmes.
PUDDINGS AU RIZ
Pudding au Riz. — Préparer le riz comme il est indiqué
à l’article « Riz pour Entremets », et incorporer à la
composition 15 blancs d’œufs fouettés en neige bien ferme
par 500 grammes de riz cru. Mouler en moules beurrés et
saupoudrés de chapelure fine.
La cuisson et les accompagnements sont les mêmes que
pour les « Puddings au Tapioca, au Sagou, etc. »
1965
Pudding de Riz au Chocolat. — Ajouter 50 grammes de
chocolat dissous par livre de composition de Riz à
Entremets.
Incorporer 2 blancs d’œufs fouettés en neige, pas trop
ferme, par même quantité de composition ; verser dans un
plat à pudding beurré et cuire au four.
Servir à part une sauce au Chocolat additionnée de son
volume de crème fouettée.
NOTA. — Cet entremets se sert chaud ou froid à volonté.
PUDDINGS SOUFFLÉS
Pudding Saxon. — Travailler 100 grammes de beurre
dans une casserole jusqu’à ce qu’il soit en pommade ;
ajouter 100 grammes de sucre en poudre, 100 grammes de
farine tamisée, et délayer avec 3 décilitres de lait bouilli.
Faire bouillir cette composition en la remuant ; puis, la
dessécher à feu vif comme une panade à Pâte à choux.
Retirer du feu ; lier avec 5 jaunes d’œufs et mélanger
ensuite, avec précaution, 5 blancs fouettés en neige très
ferme. Verser en moules bien beurrés et pocher au bain-
marie.
Servir comme accompagnement une Crème anglaise ou
un Sabayon, parfumés à volonté.
1966
Pudding soufflé Denise. — Piler finement 125 grammes
d’amandes fraîches pelées et bien lavées, en y ajoutant
quelques gouttes d’eau fraîche de temps en temps. Lorsque
les amandes sont en pâte fine, ajouter la quantité d’eau
nécessaire pour obtenir un demi-litre de lait d’amandes.
Passer à la mousseline en tordant légèrement celle-ci, afin
de bien exprimer le lait.
Avec ce lait d’amandes, délayer 100 grammes de farine
et 100 grammes de crème de riz mélangées dans une
casserole, en évitant de faire des grumeaux ; passer cette
composition au chinois et y ajouter : 150 grammes de
sucre ; 100 grammes de beurre fondu et un peu de sel.
Poser la casserole sur le feu ; faire bouillir en remuant et
travailler vigoureusement ensuite avec la spatule, jusqu’à ce
que la composition soit parvenue à l’état de pâte épaisse et
se détache nettement de la spatule.
Verser cette pâte dans une terrine ; lui ajouter d’abord, et
petit à petit, 500 grammes de beurre frais, puis : 8 jaunes
d’œufs ; 50 grammes d’amandes pilées finement avec une
cuillerée de kirsch ; autant de marasquin et 5 blancs d’œufs
montés en neige très ferme.
La cuisson de ce Pudding se fait au bain-marie, de l’une
ou l’autre des façons suivantes :
1° Dans un plat à pudding beurré. — Dans ce cas, en
sortant le Pudding du bain, on saupoudre la surface de glace
de sucre et on la quadrille avec un fer rouge.
1967
2° Dans un moule à charlotte, bas de bord s, beurré et
fariné.
3° Dans un moule à dôme pas trop haut, beurré et tapissé
intérieurement de ronds ayant 2 centimètres de diamètre,
levés à l’emporte-pièce uni, soit sur une plaque de génoise,
soit sur une plaque de composition de biscuit à la cuiller
d’un petit centimètre d’épaisseur.
Dans ces deux derniers cas, on nappe le Pudding d’une
sauce Abricot au lait d’amandes et on sert à part une
saucière de la même sauce.
1968
en poudre et 150 grammes de gingembre confit coupé en
dés. — Le traitement est le même que celui du Pudding
Saxon.
Comme accompagnement : Une crème anglaise au
gingembre.
1969
Pocher au bain-marie pendant 30 minutes environ et
laisser reposer le Pudding pendant 10 minutes avant de le
démouler.
Comme accompagnement : Un Sabayon léger, ou une
sauce aux Fruits.
1970
Pudding soufflé Sans-Souci. — Beurrer grassement un
moule ; semer dans le fond et sur les parois, des raisins de
Corinthe bien nettoyés. Le garnir d’une composition de
Pudding soufflé additionnée, par kilo, de 250 grammes de
pommes pelées, coupées en dés et cuites au beurre.
Pocher au bain-marie.
ROLLY-PUDDING
Préparer une pâte à la graisse de bœuf (voir Pâte à
Dumpling et Pudding, au commencement du Chapitre) ;
laisser reposer cette pâte pendant une heure avant de
l’employer.
L’abaisser en forme de rectangle, en lui donnant un demi-
centimètre d’épaisseur ; sur cette abaisse, étaler une couche
1971
de confiture quelconque et la rouler en forme de gros
boudin.
Emballer ce boudin dans un linge beurré et fariné ; le
cuire à l’eau bouillante, ou à la vapeur, pendant une heure et
demie.
Pour servir : couper le boudin sur l’épaisseur, en
rondelles d’un centimètre d’épaisseur, et les dresser en
couronne.
Comme accompagnement : une sauce aux Fruits.
RISSOLES
La préparation des Rissoles d’Entremets est la même que
celle des Rissoles pour Hors-d’œuvre, à la différence
qu’elles se garnissent de marmelades ou de confitures ; de
salpicons de fruits ou de fruits cuits en compote ; de crèmes
simples ou pralinées, etc.
La pâte à employer de préférence est celle qui provient
des rognures de feuilletage.
La forme des Rissoles est très variable. On peut les faire
en demi-lunes, en forme de bourses, de petits pâtés ronds ou
ovales, etc.
Les Rissoles d’Entremets se font fréquemment aussi en
pâte à brioche commune et elles constituent une variante
des Beignets Viennois. Dans ce cas, elles se dénomment
1972
invariablement Rissoles à la Dauphine, en spécifiant la
nature de leur garniture.
SOUFFLÉS
1973
Bien que les Soufflés soient généralement servis sans
accompagnement, on peut néanmoins servir en même temps
une compote de fruits de saison, ou une macédoine de fruits
frais ; mais cette remarque ne s’applique qu’aux Soufflés à
base de fruits.
Compositions pour Soufflés.
Les Compositions de Soufflés sont de deux sortes :
1° Celles à la crème qui, à la rigueur, peuvent servir pour
tous les Soufflés ; 2° Celles à base de purée de fruits qui
permettent d’obtenir un parfum plus prononcé qu’en les
associant à la crème.
Composition de Soufflé à la Crème pour 4 personnes. —
Un décilitre de lait ; 35 grammes de sucre ; une cuillerée de
farine ; 10 grammes de beurre fin ; 2 jaunes ; 3 blancs
montés en neige très ferme. — Faire bouillir le lait avec le
sucre, ajouter la farine délayée avec un peu de lait froid,
cuire la composition pendant 2 minutes ; la compléter, hors
du feu, avec le beurre, les jaunes et les blancs.
Composition de Soufflé à la Crème pour les grands
services. — Travailler en casserole 250 grammes de sucre
et 250 grammes de farine avec 4 œufs entiers et 3 jaunes.
Délayer avec un litre de lait bouillant ; ajouter une gousse
de vanille et cuire comme une Crème frangipane.
Compléter, hors du feu, avec 125 grammes de beurre,
5 jaunes et 12 blancs montés en neige bien ferme.
Composition de Soufflé à base de purée de fruits. —
500 grammes de sucre ; 400 grammes de purée du fruit
1974
adopté et 10 blancs montés en neige bien ferme. — Cuire le
sucre « au cassé » ; lui ajouter la purée de fruit qui le décuit
et le ramène au boulet et le verser sur les blancs.
NOTA. — Si la purée de fruit décuisait le sucre au-dessous du boulet, la
cuisson devrait être reprise jusqu’à ce qu’elle soit au degré indiqué.
1975
Finir de le remplir avec une composition de Soufflé à la
crème, vanillé, et cuire à four de chaleur moyenne pendant
25 minutes environ.
En le sortant du four, démouler avec précaution sur le
plat de service ; verser dans le fond du plat quelques
cuillerées de rhum chauffé que l’on allume au moment de
présenter le Soufflé.
1976
par couches, alternées de biscuits à la cuiller imbibés de
Crème de curaçao.
1977
Soufflé aux Grenades à l’Orientale. — Préparer une
composition de Soufflé légèrement vanillée. La dresser en
timbale, par couches alternées de biscuits à la cuiller
imbibés de grenadine et de kirsch.
En sortant le Soufflé du four, le recouvrir d’un voile de
sucre filé et parsemer celui-ci de petits bonbons à l’essence
de grenade imitant les graines de ce fruit.
1978
Les Soufflés à composition de crème se parfument avec
les liqueurs comme : Rhum, Curaçao, Anisette, Crèmes de
Vanille et de Cacao, Chartreuse, etc.
Ceux dont la composition est à base de fruits, se
parfument avec Kirsch, Noyau, etc.
1979
Soufflé Paulette. — Composition de Soufflé à la vanille,
liée un peu plus fortement que la composition ordinaire et
additionnée de 5 cuillerées de purée de fraises.
Servir à part des fraises rafraîchies, nappées de purée de
framboises.
1980
des fruits confits, comme : ananas, cerises, angélique,
raisins, coupés en dés et macérés au kirsch à F avance.
SUBRICS
(Procédé type.)
1981
2 centimètres d épaisseur ; passer un morceau de beurre à la
surface pour éviter le haie et laisser refroidir.
Détailler ensuite cette composition en anneaux de
6 centimètres de diamètre.
Chauffer du beurre clarifié dans une poêle ; ranger
dedans les anneaux de semoule ; les colorer des deux côtés
et les dresser en couronne sur un plat. Garnir le milieu de
chaque anneau d’une cuillerée de gelée de groseille, ou de
gelée de coing, bien ferme.
TIMBALES
Timbale d’Aremberg. — Foncer un moule à charlotte,
beurré, avec de la pâte à brioche un peu ferme.
Garnir le moule de couches de quartiers de poires, cuits
au sirop vanillé et tenus un peu fermes, alternées de
marmelade d’abricots.
Fermer la timbale avec une abaisse de la même pâte, bien
soudée après les bords légèrement mouillés ; pratiquer une
petite entaille au milieu pour l’échappement de la vapeur.
Cuire au four de bonne chaleur moyenne pendant
40 minutes environ.
En sortant la timbale du four, la démouler sur le plat de
service et la masquer d’une sauce Abricot au marasquin.
1982
Timbale Bourdaloue. — Préparer une Pâte sèche sucrée
additionnée de 125 grammes d’amandes hachées finement,
au litre de farine.
Avec cette pâte, foncer un moule à timbale, beurré ; le
garnir de fruits variés, cuits en compote, alternés de couches
de crème frangipane. Couvrir avec une abaisse de même
pâte et cuire au four de bonne chaleur moyenne.
Lorsque la timbale est démoulée, la napper d’un sirop
d’abricot à la vanille.
1983
Diviser cette mie en tranches d’un centimètre
d’épaisseur ; masquer chaque tranche de meringue italienne
et, sur celle-ci, semer un salpicon de pêches, cerises et
ananas.
Masquer le tour de la timbale avec de la même
meringue ; la décorer ; remettre les tranches dans l’intérieur,
en les posant l’une sur l’autre. En raison de la garniture
ajoutée, ces tranches dépassent naturellement les bords de la
timbale et on les entoure d’une couronne de pêches,
pochées, avec un point de meringue entre chaque pêche.
Passer la timbale à four doux pour colorer la meringue ;
servir en même temps une sauce aux Pêches, parfumée au
kirsch.
1984
Timbale à la Parisienne. — Cuire une brioche dans un
moule à Charlotte. Quand elle est bien froide, retirer la mie
de l’intérieur comme ci-dessus ; abricoter le tour et décorer
aux fruits confits.
Au moment de servir, verser dedans une garniture
composée de : Pommes et poires pelées, coupées en
quartiers ; pêches et abricots, cuits au sirop vanillé ; ananas
coupé en gros dés ; losanges d’angélique ; demi-amandes,
raisins frais en grains et raisins secs gonflés à l’eau tiède.
Cette garniture liée d’une purée d’abricot au kirsch.
ABRICOTS
Qu’ils soient frais ou conservés, les abricots employés
pour Entremets doivent toujours être pelés. Lorsqu’on
emploie des abricots de conserve, il est bon de les recuire
1985
un peu au besoin, car il arrive parfois qu’ils sont un peu
fermes.
Observation.
1987
Abricots gratinés. — Disposer sur un plat une couche de
marmelade de pommés, serrée, ou de semoule préparée
comme le Riz à entremets, en lui donnant une épaisseur
égale de 2 centimètres.
Ranger dessus de beaux demi-abricots pochés au sirop ;
couvrir entièrement ceux-ci d’une composition de pralin à
Condé un peu clair ; saupoudrer de glace de sucre et mettre
le plat à four doux pour colorer légèrement le pralin.
1988
petite douille unie. — Pour le reste, opérer comme ci-
dessus.
ANANAS
Ananas Condé. — Faire macérer avec sucre et kirsch,
des tranches d’ananas partagées en deux par le milieu.
Les dresser en turban sur une bordure de riz préparée
comme il est indiqué aux « Abricots Condé » ; décorer avec
cerises misucre et losanges d’angélique ; napper d’un sirop
d’abricot au kirsch.
1989
Ananas à la Créole. — Cuire un ananas dans un sirop au
kirsch ; le partager en deux dans le sens de la hauteur ;
détailler chaque moitié en tranches minces et régulières,
coupées verticalement.
Avec ces tranches, foncer un moule ayant la forme d’un
dôme et l’emplir de riz vanillé, en laissant un vide au
milieu. Garnir ce vide avec : les débris de l’ananas coupés
en dés, anones et bananes coupées de même et cuites au
sirop.
Démouler sur un plat rond ; décorer le dessus de larges
feuilles en angélique, taillées très minces, et entourer la
base de bananes pochées dans un sirop au kirsch.
Servir à part un sirop d’abricot au kirsch.
BANANES
Bananes Bourdaloue. — Retirer l’écorce des bananes et
les pocher doucement dans un sirop vanillé.
Procéder ensuite comme pour les « Abricots
Bourdaloue ».
1990
Bananes Condé. — Les pocher au sirop vanillé et les
traiter ensuite comme il est expliqué à la formule A des
« Abricots Condé ».
1991
CERISES
Cerises Jubilee. — Dénoyauter de belles cerises ; les
pocher au sirop et les dresser dans de petites timbales en
argent. Réduire le sirop ; le lier avec de l’arrow-root délayé
avec un peu d’eau froide, dans les proportions d’une
cuillerée d’arrow-root par 3 décilitres de sirop.
Couvrir les cerises avec ce sirop lié ; verser dans chaque
timbale une cuillerée à café de kirsch chauffé et
l’enflammer juste au moment de servir.
1992
avec de la composition de flan au lait et cuire comme
d’habitude.
Lorsque le flan est retiré du four, enlever le cercle ; le
compléter comme un flan meringué ordinaire.
NOTA. — Tous les fruits employés pour la préparation des flans ordinaires,
peuvent être préparés aussi en flans meringués. Seuls, les fruits que l’on ne cuit
pas avec la croûte, tels que les fraises et les raisins, ne se prêtent pas à ce genre
d’apprêt.
NECTARINES OU BRUGNONS
Les Nectarines se préparant selon toutes les formules qui
conviennent aux Pêches, nous ne donnerons pas de
formules spéciales en ce qui les concerne. (Voir Pêches.)
ORANGES ET MANDARINES
Oranges à la Norvégienne. — Enlever un rond d’écorce
sur le dessus et les vider à la cuiller. Emplir les écorces aux
trois quarts avec de la glace à l’orange ou à la mandarine,
selon le fruit traité ; recouvrir la glace d’un pointillé de
meringue italienne.
Placer le plat où sont les écorces sur une plaque garnie de
glace, et faire colorer vivement la meringue à la
salamandre.
1993
Mandarines à la Palikare. — Cerner le dessus ; retirer
les quartiers sans les briser et les parer à vif.
Emplir les écorces de « Riz à Entremets » légèrement
safrané ; mouler du même riz dans un petit moule à dôme ;
le dresser sur un fond de riz taillé.
Couvrir ce dôme avec les quartiers de mandarines ;
napper ceux-ci avec du sirop d’abricot et ranger autour les
écorces garnies de riz, le côté ouvert en dessous.
PÊCHES
Pêches Bourdaloue. — Pocher les pêches, partagées en
deux, dans un sirop vanillé, et procéder exactement ensuite
comme pour les « Abricots Bourdaloue ».
1994
Pêches Coudé. — Les deux formules indiquées pour les
a Abricots Condés », sont applicables en tous points aux
pêches. (Voir Abricots.)
1995
Pêches Maintenon. — Prendre un biscuit, cuit dans un
moule à dôme et bien refroidi. Le diviser transversalement
en tranches minces ; masquer chaque tranche de crème
frangipane additionnée d’un fin salpicon de fruits confits et
d’amandes hachées, grillées.
Rapporter ces tranches l’une sur l’autre de façon à
reformer le biscuit ; masquer celui-ci de meringue
italienne ; décorer au cornet et sécher la meringue au four.
Entourer le biscuit d’un turban de belles demi-pêches
pochées au sirop vanillé.
POIRES
Poires Bourdaloue. — Si les poires sont moyennes, on
les partage en deux ou, si elles sont grosses, en quartiers qui
sont bien parés. On cuit ces poires dans un sirop vanillé et,
quant au reste de l’opération, on procède absolument
comme pour les Abricots.
1996
L’observation formulée à la suite de la formule
« Abricots Bourdaloue », s’applique aux Poires comme à
tout autre fruit susceptible de recevoir cet apprêt.
Poires Condé. — De toutes petites poires, tournées avec
soin, conviennent très bien pour cet entremets. Si elles sont
moyennes, on les partage par moitié. Les cuire au sirop
vanillé et les dresser sur une bordure de riz comme les
« Abricots Condé ».
1998
Enlever le dessus, qui figurera le couvercle, et le mettre
de côté ; retirer ensuite la mie de l’intérieur, en ne laissant
que la croûte ; abricoter le tour de celle-ci.
Décorer de bandes alternées, faites avec du sucre en
grains et des pistaches bien vertes, hachées.
Abricoter et décorer de même le couvercle.
Couper en quartiers des poires fondantes, telles que :
Duchesse, Beurré, Doyenné ou autres ; les peler ; les
émincer en tranches un peu épaisses et les cuire au beurre
en procédant comme pour les pommes à Charlotte. Lorsque
les poires sont bien atteintes, leur mélanger le quart de leur
poids de marmelade d’abricots et parfumer à la Crème de
vanille.
Remplir la timbale avec cette préparation ; replacer le
couvercle et dresser sur un plat chaud.
Servir à part une sauce Abricot au kirsch.
POMMES
Beignets de Pommes. — Prendre des pommes de
Reinette, qui conviennent mieux que toutes autres ; les
trouer sur le centre avec une colonne d’un centimètre et
demi de diamètre, pour en retirer le cœur et les pépins. Les
peler et les couper en rondelles de 7 à 8 millimètres
d’épaisseur ; les faire macérer pendant 20 minutes avec
sucre en poudre et cognac, ou rhum.
1999
Quelques minutes avant de servir, les éponger
légèrement ; tremper les rondelles de pommes dans une pâte
à frire légère ; les mettre à grande friture chaude. Égoutter ;
ranger les beignets sur une plaque ; les saupoudrer de glace
de sucre ; les glacer vivement et dresser sur serviette.
Pommes au Beurre. — Vider à la colonne des Calville
ou des Reinettes grises ; les peler et les blanchir pendant
2 minutes à Peau bouillante citronnée. Les ranger ensuite
dans un sautoir beurré ; ajouter quelques cuillerées de sirop
vanillé ; les cuire au four, à couvert.
Les dresser sur de petits croûtons ronds en brioche,
glacés au four ; emplir de beurre travaillé avec un poids
égal de sucre en poudre et additionné d’un peu de cognac,
le vide des pommes.
Les napper avec leur sirop, légèrement lié à la purée
d’abricot.
2000
les tenant un peu fermes. Pour le reste de l’opération,
procéder comme il est dit à l’article « Abricots ».
2001
rosace ; entourer le pied de l’entremets d’un turban de
quartiers de pommes blancs et roses, en les alternant.
2002
Pommes Meringuées. — Dresser des quartiers de
pommes, pochés au sirop vanillé, sur un fond de riz à
croquettes, ou de marmelade de pommes à Charlotte.
Couvrir de meringue ordinaire ; lisser celle-ci en lui
donnant la forme d’un dôme ou d’une charlotte ; décorer
avec de la même meringue, saupoudrer de glace de sucre et
colorer à four doux.
2003
même en les tenant un peu fermes.
Les garnir de crème frangipane serrée, additionnée de
zeste d’orange râpé, macarons broyés, raisins de Corinthe et
de Smyrne lavés et gonflés dans du sirop tiède, parfumé au
curaçao.
Dresser les pommes ainsi garnies sur un fonds de
composition à croquettes de semoule ; les passer au four
pendant 10 minutes. En les sortant du four, napper la
surface avec de la gelée de groseille dissoute, additionnée
d’une fine julienne de zeste d’orange fortement blanchi.
2005
Omelette Célestine. — Préparer une omelette de
2 œufs ; la garnir de crème, de marmelade ou de confiture.
Faire une seconde omelette un peu plus forte ; la garnir
d’un élément différent de la première, puis, la fourrer avec
la première omelette et la rouler comme d’habitude.
Saupoudrer de glace de sucre et glacer au fer rouge ou au
four.
2006
Pratiquer une petite ouverture sur chacune en réservant la
partie enlevée et, par cette ouverture, les remplir soit d’une
composition de Bavarois, soit d’une glace quelconque, soit
d’un salpicon de fruits, lié à la confiture. Fermer l’ouverture
avec la partie enlevée, et les tenir pendant une heure au
rafraîchissoir.
Au moment de servir, les paner vivement à l’anglaise
avec de la mie de pain très fine ; les ranger, côté ouvert en
dessus dans un panier à friture, les plonger dans la friture
fumante et les retirer aussitôt que la croûte a pris une
coloration suffisante.
Saupoudrer de glace de sucre ; dresser sur serviette et
servir de suite.
2007
Couvrir avec une abaisse de même pâte à nouilles, bien
soudée sur les bords de la cocotte ; pratiquer une entaille au
centre pour l’échappement de la vapeur pendant la cuisson ;
cuire à four doux pendant 50 minutes.
En sortant le Schâleth du four, le laisser reposer pendant
10 minutes avant de démouler.
2008
des pistaches émondées et finement effilées.
SAUCES ET ACCOMPAGNEMENTS
D’ENTREMETS FROIDS
Les Entremets froids admettent comme sauces :
1° La Crème anglaise, qui se parfume à volonté.
2° Les Sirops, d’Abricot, de Mirabelle, de Reine-Claude,
de Groseille, etc., dont la saveur propre doit toujours être
avivée par une addition de liqueur en rapport avec le fruit,
base du sirop. Le Kirsch et le Marasquin conviennent
particulièrement à cet emploi.
3° Les Purées de fruits frais, comme : Fraises,
Framboises, Groseilles, etc., additionnées d’un peu de sucre
en poudre et employées telles quelles, ou mélangées à une
certaine quantité de crème fouettée.
4° La Crème Chantilly, parfumée à volonté.
Enfin, certains Entremets admettent la sauce aux Cerises
suivante :
2010
Sauce aux Cerises. — Fondre doucement 500 grammes
de gelée de groseille framboisée. La verser dans une terrine
froide ; lui ajouter la même quantité de jus de cerises
fraîchement préparé ; le suc de 2 oranges sanguines ; un peu
de gingembre en poudre ; quelques gouttes de carmin pour
lui donner suffisamment de ton et une couleur franche.
Ajouter enfin 125 grammes de cerises mi-sucre, ramollies
dans un sirop tiède, au kirsch.
BAVAROIS
Les Bavarois sont de deux sortes : 1° les Bavarois à la
crème et 2° les Bavarois aux fruits.
BAVAROIS A LA CRÈME
Composition : Travailler dans une casserole
500 grammes de sucre en poudre avec 16 jaunes d’œufs ;
délayer avec un litre de lait bouilli, dans lequel on aura fait
infuser à l’avance une gousse de vanille. Ajouter
25 grammes de gélatine trempée à l’eau froide. Prendre la
composition à feu doux, jusqu’à ce qu’elle nappe bien la
cuiller et sans laisser bouillir.
2011
Passer au chinois dans une terrine vernissée ; refroidir en
remuant de temps en temps et, quand la composition
commence à se lier, lui incorporer un litre de crème
fouettée, 100 grammes de sucre en poudre et 25 grammes
de sucre vanillé.
2012
Au moment de servir, le moule est trempé rapidement à
l’eau tiède et essuyé ; on renverse alors le Bavarois sur le
plat de service, couvert ou non d’une serviette pliée.
Au lieu de huiler les moules, on peut les enduire d’une
légère couche de sucre, cuit au caramel blond ; ce qui donne
au Bavarois un aspect agréable et un excellent goût.
Il existe un autre procédé très recommandable, qui
consiste à mouler le Bavarois dans une timbale ou un plat
creux en argent que l’on entoure de glace. Dans ce cas,
l’entremets ne se démoulant pas, la composition peut être
beaucoup moins collée et elle y gagne en délicatesse.
Lorsque le Bavarois est moulé par ce dernier mode, on
l’accompagne quelquefois d’une Compote ou d’une
Macédoine de fruits frais. Cependant, ces
accompagnements de fruits conviennent plutôt aux
Puddings froids, qui ont, d’ailleurs, beaucoup de
ressemblance avec les Bavarois.
Enfin, lorsque les Bavarois sont moulés, on peut, au
moment de les servir, les décorer avec de la crème
Chantilly, couchée à la poche munie d’une douille cannelée.
2013
Le Bavarois étant démoulé, l’entourer d’une couronne de
beaux marrons glacés.
2014
disposées dans le moule par couches alternées. Il n’y a donc
pas de règles précises à observer, et on peut le varier en
employant tous les genres de compositions à Bavarois.
BLANC-MANGER
On ne fait plus que rarement le Blanc-Manger, et c’est
chose regrettable, car c’est l’un des meilleurs entremets qui
se puissent servir, quand il est bien préparé.
Le Blanc-Manger que l’on sert en Angleterre est
absolument différent de celui qui est pratiqué généralement,
mais c’est également un excellent entremets, très sain, dont
la formule figure ci-dessous.
Logiquement, et pour être d’accord avec sa
dénomination, le Blanc-Manger devrait toujours être d’une
2015
éclatante blancheur ; mais, depuis longtemps, ce nom
composé a perdu sa signification première : l’adjectif et le
substantif qui le constituent se sont fondus et ne
représentent plus qu’un terme générique, lequel s’applique
tout aussi bien à des préparations colorées. L’erreur, au
point de vue de la langue française et de l’explication nette,
est si ancienne — puisqu’elle est antérieure à Carême —
qu’il faut renoncer à la faire disparaître.
2016
NOTA. — Pour la préparation du lait d amandes, la cuisine moderne a
remplacé le procédé ci-dessus, qui est celui de l’ancienne cuisine, par un autre
qui consiste à piler les amandes avec seulement quelques cuillerées d’eau et de
la crème très légère.
2017
procédé, on peut réduire la quantité de gélatine à ce qu’il faut strictement pour
solidifier la composition, laquelle gagne ainsi en finesse. — La chose est très
facile, puisque l’entremets ainsi préparé ne se démoule pas.
CHARLOTTES
Charlotte à l’Arlequine. — Masquer le fond du moule à
Charlotte d’un rond de papier blanc ; garnir les parois de
mon— tants en génoise glacés au fondant blanc, rose et
2018
pistache, en les alternant et en les serrant l’un à côté de
l’autre.
D’autre part, faire prendre dans des cercles à flan, posés
sur feuilles de papier huilé, des compositions de Bavarois à
la fraise, au chocolat, à la pistache et à l’abricot.
Détailler ces compositions en gros dés ; les mélanger
dans une composition ordinaire de Bavarois à la crème,
tenue un peu liquide. Verser le tout dans le moule et laisser
prendre.
Au moment de servir démouler la Charlotte ; enlever le
rond de papier et le remplacer par un mince fond en
génoise, glacé au fondant et décoré aux fruits confits.
2020
Ajouter des pêches très fondantes, émincées et sucrées,
en mettant la composition dans le moule.
2021
Charlotte Russe. — Faire une rosace au fond du moule
avec des biscuits à la cuiller taillés en cœurs ; foncer les
parois avec des biscuits parés, posés debout et bien serrés
l’un à côté de l’autre.
La garniture de cette Charlotte peut être une composition
de Bavarois à la crème vanillée, ou pralinée ; ou au café, à
l’orange, au chocolat, etc.
Elle peut être aussi une composition de Bavarois à la
purée de fruits, comme : Abricots, Ananas, Bananes,
Pèches, Fraises, etc.
On doit toujours mentionner sur le menu le parfum ou
l’élément qui caractérise la Charlotte, comme : Charlotte
russe à l’orange, ou Charlotte russe aux fraises, etc.
CRÈMES
Les crèmes froides servies comme Entremets relèvent de
deux genres bien distincts qui sont :
1° Les Crèmes pochées y qui ne sont, en somme qu’une
variété de la Crème anglaise.
2° Les Crèmes dérivées de la Crème fraîche fouettée et
sucrée, dont le type est la Crème Chantilly.
Les CRÈMES POCHÉES sont préparées, soit dans des pots
spéciaux, soit dans de petites timbales en argent ou en
porcelaine, soit dans des moules. Ces dernières sont
démoulées lorsqu’elles sont bien froides ; on les appelle
2022
Crèmes renversées par opposition aux premières, qui sont
toujours servies dans les ustensiles où elles ont cuit : pots
ou timbales.
Cependant, cette appellation de « Crème renversée » est
un peu tombée en désuétude ; aujourd’hui, on emploie
plutôt le terme « Crème moulée ».
La Crème au Caramel est le type parfait de ce genre.
Les crèmes que l’on sert dans l’ustensile où elles ont cuit,
sont plus fines que les autres, parce que leur composition
n’exige pas une quantité d’œuf aussi forte : toutefois, on ne
les sert guère que dans la cuisine ménagère comme le
Custard anglais. Pour un dîner ou un déjeuner un peu
important, les Crèmes moulées sont préférables.
2023
l’eau du bain-marie ne doit bouillir, car il en résulte que
l’air contenu dans la crème, porté à une trop haute
température, se distend et forme une infinité de petites
bulles qui, après le refroidissement, laissent la crème criblée
de petits trous d’un aspect disgracieux.
Au résumé, la crème doit pocher ; c’est-à-dire se
coaguler par la chaleur de l’eau du bain-marie maintenue
constamment à 95 degrés.
Aussitôt la crème pochée, on la retire et on la laisse
refroidir.
Lorsqu’elle est pochée dans les ustensiles dans lesquels
elle doit être servie, les proportions d’un œuf entier et
8 jaunes par litre de lait sont suffisantes.
Ces ustensiles sont essuyés soigneusement et dressés sur
serviette.
Si la crème a été faite pour être démoulée, renverser
doucement le moule sur le plat de service et l’enlever
quelques minutes après.
Les Crèmes Moulées, ou en Pots, admettent tous les
parfums employés pour les Entremets ; mais ceux qui leur
conviennent le mieux sont : la vanille, le lait d’amandes, les
pralins aux amandes et aux avelines, le café, le chocolat,
etc. — À moins d’être employés sous forme d’essence très
concentrées, les parfums aux fruits leur conviennent moins
bien.
2024
Crème moulée au Caramel. — Chemiser le fond et les
parois d’un moule avec du sucre cuit au caramel blond ;
l’emplir d’une composition de « Crème moulée à la
vanille ». — Pocher et démouler comme il est expliqué.
2025
CRÈMES FROIDES A BASE DE CRÈME
FOUETTÉE
Crème Chantilly. — Prendre de la crème bien fraîche et
assez épaisse ; la fouetter jusqu’à ce qu’elle soit devenue
ferme au point de tenir entre les branches du fouet.
L’additionner de 250 grammes de sucre en poudre par
litre de crème ; la parfumer à la vanille ou avec une essence
de fruits.
Autant que possible, et quel que soit son emploi, cette
crème ne s’apprête qu’au dernier moment.
2026
Mettre la composition dans un moule à Madeleine foncé
de papier blanc ; fermer hermétiquement, sangler fortement
et tenir à la glace pendant 2 heures.
Démouler au moment ; enlever le papier et décorer à la
poche munie d’une douille cannelée, avec de la Crème
Chantilly rosée par addition d’un peu de suc de fraises ou
de framboises.
FLAMRI
Dans un demi-litre de vin blanc et autant d’eau,
bouillants, faire tomber en pluie, 250 grammes de Semoule
fine. — Laisser cuire doucement pendant 20 minutes.
Ajouter ensuite à cette composition : 300 grammes de sucre
en poudre ; une prise de sel fin ; 2 œufs entiers et 6 blancs
montés en neige. Verser en moule à côtes, beurré ; pocher
au bain-marie et laisser refroidir.
2027
Démouler ; napper d’une purée de fruits crus, comme :
purée de fraises, de groseilles, de cerises, etc.,
convenablement sucrée.
GELÉES
2028
Au bout de ce temps, passer la cuisson et la dégraisser à
fond ; juger sa force gélatineuse en en refroidissant un peu
sur glace ; la rectifier s’il y a lieu, en y ajoutant la quantité
voulue d’eau filtrée et en l’essayant encore sur glace.
Par litre de gelée de pieds, ajouter : 250 grammes de
sucre ; une pointe de cannelle ; un demi-zeste d’orange et
un demi-zeste de citron ; le jus d’une orange et d’un citron.
Pour la clarification, procéder comme il est expliqué ci-
dessous.
2029
Au bout de ce temps, la clarification étant absolue, passer
la gelée dans une chausse placée au-dessus d’une terrine
bien propre. Si la première gelée passée était trouble, il
faudrait la passer de nouveau à la chausse, jusqu’à ce
qu’elle en sorte absolument limpide. — Laisser refroidir
aux trois quarts avant d’additionner le parfum.
Addition du Parfum : Qu’elle soit faite avec de la gélatine
ordinaire ou avec des pieds de veau, la préparation obtenue
selon les indications données ci-dessus, n’est encore qu’un
sirop collé, auquel l’addition d’un parfum quelconque va
donner son caractère de Gelée d’Entremets.
Les éléments complémentaires des Gelées sont : les
Liqueurs, les Vins fins ou les jus de fruits ; les proportions
d’eau doivent être diminuées de la quantité du parfum
liquide à ajouter ultérieurement.
Ainsi, toute gelée dont le parfum sera une liqueur
comportera, par litre, 9 décilitres de gelée et un décilitre
delà liqueur adoptée, soit : Kirsch, Marasquin, Rhum,
Anisette, etc.
Une Gelée aux Vins fins, comme : Champagne, Madère,
Sherry, Marsala, etc., comportera 7 décilitres de gelée et
3 décilitres du vin choisi pour compléter le litre.
Pour les Gelées aux fruits, les procédés diffèrent selon la
nature du fruit employé.
Quand il s’agit de Gelées aux fruits rouges, comme :
Fraises, Framboises, Groseilles, Cerises, Canneberges, ces
fruits, qui doivent être très mûrs, sont passés au tamis, en
2030
les additionnant d’un à 3 décilitres d’eau par 500 grammes
de fruit, suivant que ce fruit est plus ou moins
mucilagineux. On filtre ensuite le jus obtenu et on l’ajoute,
par moitié, à la gelée qui doit, par conséquent, être collée du
double, pour supporter cette addition en conservant une
consistance suffisante.
Lorsque les fruits sont trop mucilagineux, on les passe au
tamis et on laisse fermenter le jus pendant quelques heures ;
on ne filtre que le jus clair produit par la fermentation.
Les Gelées de fruits aqueux, tels que : raisins, oranges,
citrons, mandarines, se traitent de même. Le filtrage de ces
jus de fruits se fait facilement et, sauf le jus de raisins, ils
n’ont jamais besoin d’être fermentés.
Lorsque ces fruits ne sont pas absolument mûrs, on peut
même ajouter leur suc à la gelée avant la clarification ; ce
procédé a l’avantage de détruire l’excès d’acidité.
Les proportions de suc de ces fruits, sont sensiblement
les mêmes que celles des fruits rouges.
Pour les Fruits à noyau, tels que : Abricots, Pêches,
Nectarines, Prunes, etc. ; ils sont souvent employés comme
garniture de Gelées de fruits, mais ils servent rarement de
base savorique. Lorsque le cas se présente de les traiter
ainsi, on trempe préalablement ces fruits à l’eau bouillante
pour les peler ; puis on les poche et on les laisse refroidir
dans le sirop où ils ont poché et qui sert, par la suite, à
préparer la gelée.
2031
Cette Gelée, après sa clarification et refroidissement aux
trois quarts, doit être additionnée d’un peu de kirsch ou de
marasquin, pour aviver la saveur du fruit employé.
2032
Par l’emploi de 2 ou 3 de ces gelées, de teintes et de
parfums différents, habilement mélangées au moment du
moulage, on obtient des Gelées marbrées d’un très bel effet.
2033
gélatine peut être diminuée de moitié : ce dont il résulte une
plus grande délicatesse.
PAINS DE FRUITS
Ces pains se font en moules à Charlotte ordinaires.
Chemiser le moule d’une couche assez épaisse de gelée
en rapport avec le parfum du fruit employé, soit : abricots,
fraises, groseilles, cerises, pêches, etc.
Finir d’emplir le moule avec une composition préparée
comme celle du Bavarois aux fruits, mais sans y mettre de
crème. En conséquence, la quantité de gélatine employée
doit être un peu plus faible.
PUDDINGS FROIDS
Les Puddings froids ont, avec les Bavarois, une grande
analogie et, le plus souvent, les bases de ces deux
préparations sont identiques.
Ce qui les différencie le plus nettement, c’est que les
Bavarois sont généralement servis sans sauce ni garniture,
tandis que les Puddings sont toujours accompagnés de l’une
ou de l’autre, et souvent des deux.
Les sauces des Puddings sont celles qui ont été indiquées
en tête de ce chapitre. Les garnitures se composent toujours
de fruits qui sont servis à part sous forme de compote, ou
2034
ajoutés dans la composition du Pudding, sous forme de
fruits confits.
2035
Pudding Diplomate aux fruits. — Préparer le Pudding
comme ci-dessus, en l’augmentant de couches de fruits
frais, comme : poires fondantes, pêches, abricots etc., pelés,
finement émincés et macérés à l’avance dans une liqueur
sucrée.
Lorsque le Pudding est démoulé, entourer la base d’une
compote bien froide de l’un des fruits employés, ou d’une
compote mélangée.
2036
Pudding Nesselrode. — Ajoutera un litre de crème
anglaise non collée : 250 grammes de fine purée de
marrons ; 125 grammes de : raisins de Smyrne et de
Corinthe gonflés à l’eau tiède, écorce d’orange et cerises
confites coupées en dés, en quantité à peu près égale. Ces
fruits doivent être macérés à l’avance dans du Madère
sucré.
Additionner la composition de crème fouettée dans les
mêmes proportions que pour le Bavarois et parfumer au
marasquin.
Garnir de papier blanc le fond et les parois d’un moule à
Charlotte ; verser la composition dedans ; fermer
hermétiquement ; entourer la jointure du couvercle avec un
cordon de beurre ; sangler fortement avec glace et sel et
laisser prendre.
Au moment de servir, démouler sur serviette ; enlever le
papier et entourer la base du Pudding d’une couronne de
beaux marrons glacés, ou de boules en purée de marrons,
glacées au chocolat.
NOTA. — On peut faire frapper la crème anglaise à la sorbetière, y mélanger
la crème fouettée quand la composition est à peu près glacée et la mouler
ensuite.
2037
Faire prendre au fond d’un moule à Charlotte une couche
de cette composition, en lui donnant un centimètre
d’épaisseur. Placer dans le moule un autre moule plus petit,
étamé extérieurement, rempli de glace pilée et pourvu
d’oreilles qui s’appuieront sur les bords du premier ; ou
assez haut de bords pour pouvoir être facilement enlevé par
la suite. L’espace existant entre les parois des deux moules
doit être de 8 millimètres environ.
Remplir cet espace avec le reste de la purée de pruneaux
liée à la gelée ; laisser prendre, puis retirer la glace de
l’intérieur du petit moule ; la remplacer par de l’eau tiède
pour le détacher d’après la composition prise et l’enlever
aussitôt.
Combler le vide laissé par l’enlèvement du petit moule
avec de la composition de Bavarois à la vanille ; laisser
prendre, et démouler sur serviette au moment de servir.
2038
Glisser la feuille de papier dans ce sirop bouillant ; la
retirer dès que les boutons de meringue s’en détachent
aisément ; laisser pocher ceux ci, puis les égoutter sur un
linge et laisser refroidir. D’autre part ; apprêter deux
compositions de Bavarois : l’une blanche, à la vanille ;
l’autre rosée, au curaçao.
Dans ces compositions, l’addition de crème fouettée doit
être le double de celle du Bavarois ordinaire ; tandis que la
quantité de gélatine est diminuée de moitié.
Disposer ces compositions par couches alternées,
d’épaisseur régulière, dans un moule à Madeleine glacée,
légèrement huilé, en distribuant les meringues entre chaque
couche.
Couvrir le moule d’un papier et de son couvercle ; le
tenir sanglé pendant 2 heures.
Au moment de servir, démouler sur serviette.
2039
ABRICOTS
Abricots à la Parisienne. — Pocher au sirop vanillé les
abricots partagés en deux. Refroidir, égoutter et reformer les
abricots en rassemblant les moitiés avec gros comme une
noix de glace à la vanille.
Les disposer sur de larges macarons renversés ; les
recouvrir de crème Chantilly à la vanille, dressée en cône,
et les saupoudrer de fin pralin d’avelines.
ANANAS
Ananas Georgette. — Prendre un bel ananas entier et
retirer l’intérieur, en laissant dans le fond et sur les côtés,
une épaisseur de chair d’un centimètre. — Conserver la
tranche enlevée dessus avec les feuilles.
2040
Remplir l’intérieur d’une composition de Bavarois à la
purée d’ananas, additionnée de l’ananas retiré, détaillé en
minces tranches. Laisser prendre au frais.
Dresser sur serviette et rapporter sur l’ananas la tranche
enlevée, de façon à lui rendre son aspect ordinaire.
2041
un sirop à la vanille et alternées de grosses fraises macérées
au kirsch.
Remettre le bouquet de feuilles à sa place sur l’ananas.
CERISES
Cerises à la Dubarry. — Foncer un cercle à flan avec de
la pâte à foncer fine ; le poser sur une tourtière ; piquer la
pâte du fond pour éviter les boursouflures pendant la
cuisson ; saupoudrer de sucre en poudre et garnir de belles
cerises dénoyautées, en les serrant bien l’une à côté de
l’autre.
Cuire le flan comme de coutume et laisser refroidir.
Lorsqu’il est bien froid, couvrir les cerises de crème
Chantilly additionnée, soit de pralin ordinaire, soit de
macarons écrasés.
Lisser la surface de la crème ainsi que le tour du flan ; la
couvrir de poudre de macarons ; décorer ensuite au cornet
avec de la crème Chantilly blanche et rose.
2042
Cerises au Claret. — Choisir de belles cerises ; rogner
l’extrémité des queues et les ranger dans une timbale en
argent.
Verser dessus, en assez grande quantité pour les couvrir
juste, du vin de Bordeaux sucré, additionné d’une pointe de
cannelle. Couvrir la timbale et la tenir pendant 10 minutes
sur le côté du feu, pour pocher les cerises.
Les laisser refroidir dans le sirop ; puis, égoutter celui-ci ;
le réduire d’un tiers et l’additionner d’une cuillerée de gelée
de groseille par 6 cuillerées de sirop réduit, pour le lier
légèrement.
Servir ces cerises bien froides, avec des biscuits à la
cuiller à part.
FRAISES
Fraises Cardinal. — Dresser en timbale de belles fraises
rafraîchies ; les napper de sauce Melba, ou de purée de
framboises fraîches ; semer sur celle-ci des amandes
fraîches et des pistaches effilées.
2043
Dresser au milieu du turban, et en pyramide, fraises et
dés d’ananas ; arroser d’un sirop au kirsch.
2044
dresser dans une timbale en argent sanglée à l’avance ; les
recouvrir de crème Chantilly parfumée au marasquin et
décorer avec de la même crème.
2045
pour pouvoir y poser d’aplomb l’ananas vidé ; coller le
tampon de génoise sur un fond en pâte sèche de mêmes
forme et dimensions ; le glacer au fondant rose ; décorer à
la glace royale et placer une grosse fraise sur chaque angle.
Émincer la moitié de la chair retirée de l’ananas ; la faire
macérer avec sucre, kirsch et marasquin.
Piler l’autre moitié et la presser pour en extraire le suc.
Dans ce suc d’ananas, faire macérer une quantité
suffisante de fraises des bois pour remplir l’ananas aux trois
quarts.
Au moment de servir, remplir l’ananas vidé avec des
couches superposées d’ananas au kirsch et de fraises, en
alternant chaque couche de crème Chantilly à la vanille.
Servir très froid.
2046
sanglée et les recouvrir de crème Chantilly poussée à la
poche munie d’une grosse douille cannelée.
GOOSBERRIES
Goosberries-fool. Pocher dans un sirop léger
500 grammes de petites groseilles vertes. Lorsqu’elles sont
cuites, les égoutter à fond ; les passer au tamis et recueillir
la purée dans une sauteuse.
Travailler cette purée sur glace en y ajoutant la quantité
nécessaire de glace de sucre ; quantité qui varie selon
l’acidité des fruits et la force du sirop employé pour pocher
les fruits.
Incorporer à la purée la même quantité de crème fouettée
bien ferme ; dresser la composition en dôme dans une
2047
timbale ; décorer la surface au cornet avec de la crème
Chantilly et servir bien froid.
MANDARINES
Mandarines Almina. — Avec un emporte-pièce rond
uni de 2 centimètres de diamètre, lever un morceau
d’écorce sur les mandarines, du côté du pédicule. Ensuite,
les vider ; remplir les écorces avec une composition de
Bavarois aux violettes, additionnée de biscuits à la cuiller
émiettés et imbibés au marasquin.
Au moment de servir, recouvrir avec le rond d’écorce
enlevé et dresser sur serviette.
ORANGES
2048
Oranges au Blanc-manger. — Cerner les écorces et les
vider comme il est indiqué pour les mandarines. Les remplir
ensuite de composition de « Blanc-manger à la française »,
et laisser prendre.
Couvrir avec le morceau d’écorce enlevé et dresser sur
serviette.
2049
Oranges soufflées en Surprise. — Vider les oranges
comme ci-dessus ; garnir les écorces avec de la composition
de Soufflé à l’orange et la cuire.
En sortant les oranges du four recouvrir le Soufflé avec
les parties d’écorce enlevées ; dresser sur serviette et servir
immédiatement.
2050
Pêches à l’Aurore. — Peler les pêches ; les pocher dans
un sirop au kirsch et les laisser refroidir dans le sirop.
Les égoutter ; les dresser en timbale d’argent, sur une
couche de « Mousse glacée aux fraises » et napper d’un
Sabayon froid au curaçao.
2051
Laisser refroidir dans le sirop ; dresser les pêches dans
une timbale en argent.
Réduire le vin des trois quarts et le lier avec un peu de
gelée de groseille framboisée.
Lorqu’il est bien froid, en arroser les pêches.
2052
Pêches Melba. — Pocher les pêches au sirop vanillé. —
Les dresser en timbale sur une couche de glace à la vanille
et les napper de purée de framboises.
2053
Pêches à la Sultane. — Pocher les pèches au sirop
vanillé et les laisser refroidir.
Les dresser en timbale sur une couche de glace à la
pistache ; les napper d’un sirop lié, très froid, parfumé à
l’essence de roses.
Couvrir d’un voile de sucre filé et dresser la timbale sur
un bloc de glace.
POIRES
Poires Alma. — Peler et pocher les poires dans un sirop
léger fait dans les proportions de : un litre d’eau ;
2 décilitres et demi de Porto ; 250 grammes de sucre ; zeste
d’orange blanchi et haché.
Refroidir ; dresser en timbale ; saupoudrer de pralin en
poudre et servir en même temps une crème Chantilly.
2054
Étant bien froides, les parer droites du fond ; les vider par
en dessous, au moyen d’une cuiller à racines, après avoir
marqué le diamètre de l’ouverture avec un emporte-pièce
rond uni.
Emplir l’intérieur avec une composition de « Bombe au
chocolat pralinée ».
Fermer l’ouverture de la poire avec un petit rond en
génoise, taillé avec le même emporte-pièce quia servi à
marquer l’ouverture.
Placer les poires sur une plaque ; les napper vivement
d’abricot cuit au filet ; puis, les glacer au fondant au
chocolat et les tenir pendant 3 heures dans un rafraîchissoir
fortement sanglé.
D’autre part, préparer autant de petits fonds carrés en
génoise qu’il y a de poires. Les côtés de ces fonds seront
d’environ un demi-centimètre plus grands que le grand
diamètre des poires.
Imbiber ces fonds à l’anisette ; les coller avec de l’abricot
cuit au filet chacun sur un autre petit fond en pâte sèche,
très mince et de mêmes dimensions. Napper les fonds ainsi
préparés avec le même abricot ; les garnir tout autour, ainsi
que les angles du dessus, avec des amandes effilées
pralinées.
Au moment de servir, sortir les poires du rafraîchissoir ;
les placer sur les fonds ; piquer sur chacune une queue avec
une ou deux feuilles, en sucre tiré, et dresser sur serviette.
2055
NOTA. — Chacune de ces poires se divise verticalement en deux, trois ou
quatre morceaux, selon sa grosseur.
2056
Poires Marquise. — Cuire les poires dans un sirop
vanillé et les égoutter pour les faire refroidir.
Étant bien froides, les napper à plusieurs reprises avec de
la gelée de groseille framboisée très serrée ; les saupoudrer
aussitôt d’amandes hachées pralinées.
Dresser ces poires sur un « Pudding diplomate », fait
dans un moule à manqué et démoulé sur un plat rond.
Entourer la base du Pudding d’une bordure de croûtons en
gelée de pommes, correctement taillés en forme de dents de
scie.
2057
Entre chaque poire, disposer une cuillerée bien moulée de
crème Chantilly ; recouvrir le tout de praliné aux amandes,
concassé.
Servir en même temps une sauce Chocolat chaude ou
froide.
2058
Disposer au milieu une pyramide de quartiers de poires
cuits en compote au sirop vanillé ; napper les quartiers de
crème frangipane additionnée du quart de son volume de
macarons secs broyés, et du double de son volume de crème
Chantilly bien ferme.
Décorer le dessus au cornet avec de la crème Chantilly et
servir à part une sauce Abricot au kirsch.
POMMES
Pommes Félicia. — Couper les pommes en quartiers ;
les pocher au sirop vanillé et procéder, quant au reste,
comme pour les poires de ce nom.
2059
Avec un peu d’abricot cuit au filet, coller ce biscuit sur
un fond en pâte sèche ; l’imbiber de sirop froid parfumé à la
crème de noyau ; le décorer à la glace royale, au cornet,
autour et sur les bords.
Démouler dessus un Bavarois au marasquin, moulé dans
un moule à Richelieu de grandeur correspondante.
2060
2° Un Bavarois aux fruits.
Démouler le Bavarois sur le fonds de génoise ; l’entourer
d’une compote de fruits de même nature que ceux qui ont
servi à préparer sa composition.
2061
Macédoine de fruits rafraîchis. — Prendre des fruits de
saison comme : Poires et pêches bien fondantes ; abricots et
bananes pelés et émincés. Ajouter fraises petites ou
grosses ; framboises ; groseilles blanches et rouges
égrappées ; amandes fraîches sans peau, etc.
Disposer ces fruits dans une timbale sanglée, en les
mélangeant bien ; les arroser avec du sirop à 30 degrés,
parfumé au kirsch ou au marasquin et les laisser macérer
pendant une heure ou deux, en ayant soin de les sauter de
temps en temps.
2062
Sur le dessus, tracer au cornet, avec de la gelée de
groseilles, des lignes parallèles ; puis, couper ces lignes en
travers avec la pointe d’un petit couteau.
Entourer la base de petits triangles en feuilletage,
masqués de pralin à Condé et séchés au four.
2063
Melon à l’Orientale. — Prendre un melon juste mûr ;
pratiquer une incision circulaire autour de la queue et
enlever le morceau.
Retirer les graines et filaments ; puis détacher la pulpe au
moyen d’une cuiller en argent et la couper en gros dés.
Saupoudrer copieusement l’intérieur du melon avec de la
glace de sucre ; le remplir avec des fraises des bois et les
dés de pulpe, disposés par couches alternées saupoudrées de
sucre.
Compléter avec un décilitre de kirsch ; fermer le melon
avec le morceau enlevé ; souder la jointure avec un cordon
de beurre ; tenir au frais pendant 2 heures et dresser sur
serviette. — Servir des Gaufrettes en même temps.
2064
Mont-Blanc aux fraises. — Ajouter à de la Crème
Chantilly très ferme, sucrée et vanillée, de petites fraises
des bois macérées au sirop vanillé froid et bien égouttées.
Cette addition se fait dans les proportions de 125 grammes
de fraises par litre de crème.
Dresser en dôme ; entourer la base avec des grosses
fraises roulées dans du sucre semoule ; décorer la surface
avec de grosses demi-fraises bien rouges.
2065
Œufs à la Neige. — Mouler à la cuiller, et en forme
d’œuf, de la meringue ordinaire ; faire tomber les parties
moulées dans un sautoir contenant du lait bouillant sucré et
vanillé. Retourner ces meringues dans le lait pour qu’elles
pochent également et les égoutter sur un tamis aussitôt
qu’elles sont bien fermes.
Avec le lait, passé à la mousseline et additionné de
10 jaunes par litre, préparer une Crème Anglaise. Dresser
les œufs sur un compotier et les couvrir avec la Crème
Anglaise bien froide.
2067
même quantité de composition de Bavarois à l’orange ;
verser dans un moule à dôme et faire prendre à la glace.
Démouler au moment sur un plat rond ; couvrir, par
rangées alternées, de quartiers d’oranges parés à vif et
macérés dans un sirop parfumé au zeste d’orange.
2069
XV
Glaces
2070
de ces préparations ne peut s’obtenir au moment, du moins
en tant qu’il s’agit des glaces ordinaires.
La confection des glaces comprend deux phases bien
distinctes :
1° La préparation de la composition ;
2° Le sanglage et le moulage des glaces. Nous
exposerons d’abord cette dernière phase, qui est la même
pour toutes les glaces ordinaires, quelles que soient leur
composition, et qui est, en somme, l’opération essentielle
du glaçage.
Sangler une composition de glace, c’est l’entourer de
glace pilée additionnée de chlorure de sodium (sel marin) et
de salpêtre, dans des proportions déterminées. L’action de
ces deux sels sur la glace détermine un abaissement très
grand de température et la congélation rapide des
préparations qui sont plongées dans ce mélange. Selon leur
nature les glaces sont : ou directement moulées et glacées
dans les moules ; telles sont les glaces légères : Biscuits
glacés, Soufflés glacés, Puddings, Mousses, Parfait, Bombe,
etc. ; ou glacées d’abord dans un ustensile spécial nommé
sorbetière, puis moulées ensuite et sanglées de nouveau.
Les glaces à la crème ou glaces grasses et les glaces au
sirop ou glaces maigres, s’obtiennent par le même procédé.
Les sorbetières où se fait la solidification des glaces sont
généralement mues à la main, soit directement, soit par
l’intermédiaire d’un mécanisme. Elles sont en étain pur et
possèdent à leur base un pivot central qui s’emboîte dans
2071
une petite cavité ménagée au centre du récipient en bois
dans lequel est placée la sorbetière.
Celle-ci étant couverte hermétiquement on l’entoure,
jusqu’à la hauteur des bords du récipient, de glace broyée
contenant, par 20 kilos de glace, 3 kilos de sel et 500
grammes de salpêtre. La sorbetière doit dépasser le niveau
de la glace d’un tiers de sa hauteur pour éviter, pendant le
travail, l’introduction accidentelle de glace salée dans la
composition en traitement. La glace doit être fortement
tassée à l’aide d’un pilon spécial autour de la sorbetière.
Cette opération constitue le sanglage, qui se fait toujours 10
minutes au moins à l’avance autant que possible.
La sorbetière étant ainsi préparée on y verse la
composition à glacer et on met l’ustensile en mouvement,
soit en le faisant tourner sur lui-même, alternativement dans
les deux sens, à l’aide de la poignée dont le couvercle est
muni, si on le travaille à la main ; soit en actionnant la
manivelle, si la sorbetière est munie d’un axe central, sur
lequel est calé un mécanisme. Dans un cas comme dans
l’autre, la composition est, par l’effet de la rotation, projetée
sur les parois de la sorbetière où elle se solidifie
rapidement. On détache les parties solidifiées, à l’aide
d’une spatule spéciale, au fur et à mesure qu’elles se
forment et jusqu’à ce que la masse, entièrement congelée,
soit devenue lisse et homogène. Du soin avec lequel cette
opération est conduite, dépend en grande partie le moelleux
et la finesse de la glace. Aussi, donne-t-on maintenant la
préférence aux machines qui portent, calés sur l’arbre
2072
central, deux malaxeurs, dont les lames frottant sur les
parois de la sorbetière, et tournant en sens inverse de celle-
ci, détachent constamment la glace qui se congèle sur les
parois, en même temps qu’elles exercent sur la masse une
trituration régulière et énergique, qu’on ne peut obtenir avec
le travail à la main.
MOULAGE DES GLACES
La composition étant ainsi glacée pourrait être dressée en
rocher sur une serviette ainsi que cela se pratique
quelquefois, ou dans des verres. Mais le plus souvent, on la
moule dans des moules spéciaux à couvercle fermant
hermétiquement. Ces moules doivent être remplis
soigneusement et frappés sur un torchon plié pour tasser la
glace et chasser l’air dont la présence occasionnerait la
formation de trous dans l’intérieur. Le moule étant bien
rempli et fermé, on en soude le couvercle tout autour avec
un peu de beurre, pour empêcher tout contact de la
composition avec l’eau salée provenant de la fonte de la
glace. Enfin le moule est placé dans un récipient de
grandeur convenable et entouré de glace concassée, salée,
préparée comme pour le sanglage de la sorbetière. Le moule
doit rester au moins une heure dans la glace, s’il s’agit
d’une glace ordinaire et 2 heures au moins, s’il s’agit d’une
glace légère, que l’on ne glace pas d’avance, comme les
Bombes, les Parfaits, etc.
Au moment de servir on sort le moule de la glace ; on le
lave rapidement à l’eau froide, pour enlever toute trace de
sel, puis on le plonge un instant à l’eau tiède, pour échauffer
2073
le moule et provoquer la rupture de l’adhérence de la
composition aux parois. Il ne reste plus alors qu’à renverser
le moule et à faire glisser la glace sur une serviette pliée
placée sur un plat.
COMPOSITIONS POUR GLACES SIMPLES
Les compositions pour Glaces simples sont de deux
sortes : celles à la crème et celles au sirop, qui servent
principalement pour les Glaces aux fruits.
Les doses d’œufs et de sucre employées pour ces
compositions étant extrêmement variables, les formules qui
suivent ont été établies sur une moyenne.
Si on désire des Glaces plus grasses, il suffira
d’augmenter les proportions de sucre et de jaunes d’œufs
par litre de lait, tandis que, en les diminuant, on obtiendra
des glaces plus fermes, mais plus maigres.
Pour donner une idée de la différence qui peut exister
dans la composition des Crèmes, nous citerons des Glaces-
Crème dont les proportions, pour un litre de lait, varient de
7 à 16 jaunes d’œufs et de 200 à 500 grammes de sucre.
Quant aux Glaces aux sirops et aux fruits, leurs
compositions marquent, au pèse-sirop entre 15 et 17 degrés,
et 30 à 32 degrés.
2075
lait et mettre la pâte qui en résulte à infuser pendant 20
minutes, dans le lait bouilli.
Au Café. — Ajouter dans le lait bouilli 50 grammes de
café en grains fraîchement grillé et broyé ; laisser infuser
pendant 20 minutes.
Ou bien : avec la même quantité de café moulu et 2
décilitres et demi d’eau, préparer une infusion très forte et
l’ajouter à trois quarts de litre de lait bouilli.
Au Chocolat. — Faire dissoudre 250 grammes de
chocolat râpé avec 2 décilitres d’eau ; lui ajouter un litre de
lait bouilli dans lequel une gousse de vanille aura infusé à
l’avance.
Pour cette composition, il suffit d’employer 250
grammes de sucre et 7 jaunes d’œufs si le chocolat dont on
se sert est sucré.
Aux Noix. — Piler finement 100 grammes de lobes de
noix fraîches, bien épluchés ; mettre la pâte à infuser
pendant 20 minutes dans le lait bouilli.
Aux Pistaches. — Piler 30 grammes d’amandes douces
et 70 grammes de pistaches fraîchement émondées, en les
mouillant de quelques gouttes de lait. Mettre la pâte à
infuser pendant 20 minutes dans le lait bouilli.
Au Praliné. — Piler et passer au tamis 125 grammes de
pralin d’amandes ; l’ajouter à un litre de composition de
Crème à la vanille préparée à l’avance.
Au Thé. — Ajouter 3 décilitres d’infusion de thé très
forte à trois quarts de litre de lait bouilli. Préparer la
2076
composition selon les procédés et proportions indiqués.
À la Vanille. — Lorsque le lait a bouilli, mettre à infuser
dedans, pendant 20 minutes, une belle gousse de vanille.
NOTA. — Si on désire augmenter l’onctuosité de ces différentes
compositions, le lait peut être remplacé entièrement, ou en partie, par de la
crème fraîche. On peut également, quand la composition est glacée lui ajouter
un décilitre de crème fouettée par litre de composition.
COMPOSITIONS POUR GLACES AUX FRUITS,
AUX ESSENCES, OU AUX LIQUEURS
La base de ces compositions est un sirop de sucre à 32
degrés, auquel on ajoute la purée de fruit, l’essence, ou la
liqueur qui doit caractériser la Glace.
Toutes ces compositions comportent une addition de jus
de citron dont la quantité varie selon l’acidité du fruit
employé ; mais qui, même pour les plus acides ne doit pas
être inférieure à celle du jus d’un citron par litre de
composition.
Le jus d’orange convient également, principalement pour
les compositions aux fruits rouges. Les deux sucs combinés
de l’orange et du citron font ressortir davantage le parfum
du fruit.
Dans la saison, les sucs de fruits pour Glaces aux fruits
sont fournis par les fruits frais pressés et passés au tamis.
Hors saison, on emploie les jus de ces fruits préparés en
conserve.
Toutes les Glaces aux fruits rouges gagnent à être
additionnées, lorsqu’elles sont prises, de 2 décilitres et demi
2077
de crème crue bien fraîche, par litre de composition.
PRÉPARATION DES COMPOSITIONS
DE GLACES AUX FRUITS
Ces préparations se font des deux façons suivantes :
1o Passer les fruits au tamis fin, après les avoir pilés si
leur nature l’exige. Délayer la purée avec la même quantité
de sirop de sucre à 32°, froid ; ajouter le jus de citron en
quantité qui est déterminée par l’acidité du fruit.
Le mélange des éléments se fait toujours à froid et on
vérifie au pèse-sirop.
Si l’ustensile marque plus que le degré nécessaire, la
composition est affaiblie avec un peu d’eau. Si au contraire
le degré voulu n’est pas atteint, on remet du sirop jusqu’à
obtention de ce degré.
2o Piler les fruits avec une quantité moyenne de 300
grammes de sucre par 500 grammes de fruits.
Cette quantité n’est et ne peut être qu’approximative ; on
la règle en tenant compte de ce que le fruit employé est plus
ou moins sucré lui même pour l’augmenter ou la diminuer.
Passer au tamis ; ajouter ensuite la quantité d’eau filtrée
nécessaire pour obtenir le degré voulu.
COMPOSITIONS DES GLACES AUX LIQUEURS
Ces compositions s’obtiennent en additionnant le sirop
ou la crème, base de la glace, d’une quantité déterminée de
la liqueur dont le parfum est désiré. Cette addition se fait
généralement à froid.
2078
La quantité d’un décilitre de liqueur par litre de sirop
peut s’indiquer comme moyenne. Selon les cas, ce parfum
est appuyé lui-même par une addition d’infusion ; soit de
thé pour Glace au rhum ; de zeste d’orange pour Glace au
curaçao ; de noyaux de cerises fraîches broyés pour Glace
au kirsch, etc.
Ces compositions sont toujours additionnées de jus de
citron ; leur degré, quand elles sont préparées au sirop, est
le même que celui des Glaces aux fruits.
COMPOSITIONS DIVERSES
POUR GLACES AUX FRUITS
À l'Abricot. — 5 décilitres de purée d’abricots frais ; 5
décilitres de sirop et le jus de 2 citrons.
Degré de la composition : 18 à 19°.
À l’Ananas. — Mettre à macérer pendant 2 heures un
demi-litre d’ananas, râpé ou pilé, dans un demi-litre de
sirop au kirsch. Passer au tamis et vérifier la composition
qui doit peser 18 à 20°.
Aux Bananes. — Faire macérer pendant 2 heures un
demi-litre de chair de bananes, pilée, dans un demi-litre de
sirop parfumé au marasquin. Ajouter le jus de 2 citrons et
passer au tamis.
Degré de la composition : 20 à 21°.
Aux Cerises. — Broyer un demi-litre de cerises
dénoyautées et piler les noyaux. Mettre le tout à macérer
pendant une heure dans un demi-litre de sirop au kirsch.
Passer au tamis et ajouter le jus d’un demi-citron.
2079
Degré de la composition : 21°.
Au Citron. — Faire infuser pendant 2 heures le zeste de
3 citrons dans un demi-litre de sirop froid. Ajouter le jus de
4 citrons et de 2 oranges ; passer au chinois.
Degré de la composition : 22°.
Aux Fraises. — Mélanger un demi-litre de purée de
fraises à un demi-litre de sirop ; ajouter le jus de 2 oranges
et de 2 citrons.
Ou bien : Piler un kilo de fraises avec 500 grammes de
sucre en poudre ; ajouter le jus d’oranges et de citrons
comme ci-dessus ; passer au tamis et ajouter la quantité
d’eau filtrée nécessaire pour obtenir une composition pesant
de 16 à 18 degrés.
Aux Framboises. — Procéder comme pour la
composition aux fraises et dans les mêmes proportions.
À la Groseille. — Mélanger, à un demi-litre de sirop, un
demi-litre de jus de groseilles. En raison de l’acidité du
fruit, on ne doit ajouter le jus de citron qu’avec prudence.
Degré de la composition : 20°.
Aux Mandarines. — Dans trois quarts de litre de sirop
bouillant, mettre à infuser le zeste de 4 mandarines. Laisser
refroidir ; passer au tamis ; compléter avec le jus de 6
mandarines, de 2 oranges et d’un citron.
Degré de la composition : 21°.
Au Melon. — Mélanger : un demi-litre de pulpe de
melon bien mûr ; un demi-litre de sirop ; le jus de 2 oranges
2080
et d’un citron ; une cuillerée ordinaire d’eau de fleurs
d’oranger. Passer au tamis.
Degré de la composition : 22°.
À l’Orange. — Dans un litre de sirop bouillant, mettre à
infuser le zeste de 4 oranges. Laisser refroidir ; ajouter le
jus de 4 oranges et d’un citron. Passer au tamis.
Degré de la composition : 21°.
Aux Pêches. — Procéder comme pour la composition
« aux Abricots », en employant de préférence des Pêches de
vigne ou de plein vent.
Aux Poires. — Peler, épépiner et piler des poires bien
fondantes avec 500 grammes de sucre en poudre par 500
grammes de fruit ; ajouter le jus d’un citron par livre de
poires. Passer au tamis et additionner de l’eau filtrée
jusqu’à ce que le pèse-sirop marque 22 degrés.
Aux Prunes. — Procéder comme pour la composition
« aux Abricots » et obtenir 20 degrés.
Aux Raisins. — Ajouter à trois quarts de litre de jus de
raisins doux exprimés : le jus de 3 citrons ; la quantité
nécessaire de sucre en poudre pour que le pèse-sirop
marque 20°. — Passer au tamis.
Aux violettes. — Mettre 250 grammes de pétales de
violettes épluchés et lavés dans trois quarts de litre de sirop
bouillant.
Laisser infuser pendant 10 minutes ; passer au tamis ;
laisser refroidir et compléter avec le jus de 3 citrons.
2081
Degré de la composition : 20 à 21°.
GLACES DIVERSES
Glace Alhambra. — Moule à Madeleine : Chemiser le
fond et les parois de Glace à la vanille ; garnir l’intérieur de
crème Chantilly additionnée de fraises fraîches, macérées
pendant 2 heures avec de la liqueur de noyaux, qui est
ensuite ajoutée à la crème Chantilly.
Glace Carmen. — Moule à côtes : Le garnir, dans le
sens vertical de glace : framboise, au café et à la vanille,
disposées distinctement.
Glace Comtesse-Marie. — Moule spécial carré, uni ou
estampé sur le dessus : Le chemiser à la glace fraise ; garnir
l’intérieur de glace à la vanille et, après démoulage, décorer
à la poche munie d’une douille cannelée, avec de la glace à
la vanille.
Glace Coucher de Soleil. — Choisir 500 grammes de
belles fraises bien mûres ; les mettre dans une timbale en
argent ; les saupoudrer de 300 grammes de sucre en
poudre ; arroser de 6 petits verres à liqueur de Grand
Marnier ; couvrir la timbale et tenir sur glace pendant une
demi-heure.
Ensuite, passer les fraises au tamis et, avec la purée,
préparer une composition selon le procédé indiqué pour les
Glaces aux fruits.
Glacer à la Sorbetière et, lorsque la composition est prise,
lui incorporer un demi-litre de crème Chantilly.
2082
Couvrir alors la sorbetière ; la ressangler au besoin et
tenir en cet état pendant 35 à 40 minutes.
Après ce temps, dresser la glace avec précaution dans des
coupes en cristal, en la disposant en pyramide.
NOTA. — Cette glace tire son nom de sa couleur qui est celle du ciel à
l’Occident, par un beau coucher de soleil.
2083
Fromages Glacés. — Ces glaces se font en moules à
côtes ; généralement avec deux glaces de couleur et parfum
différents, disposées verticalement dans le moule.
Glace des Gourmets. — Moule à bombe : Chemiser à la
glace pralinée à la vanille. Garnir l’intérieur de glace aux
marrons au rhum et de crème Chantilly vanillée, disposées
par couches alternées.
Lorsque la glace est démoulée, la rouler dans des
amandes effilées pralinées.
Glace des Iles. — Moule à Madeleine : Chemiser de
glace à la vanille ; garnir l’intérieur de glace à l’ananas.
Glace Madeleine. — Moule de ce nom : Garnir de glace
à la vanille additionnée de moitié crème Chantilly et de
fruits confits macérés au kirsch.
Glaces Moulées. — Ces glaces se font en grands et en
petits moules.
Les grosses sont moulées dans des moules en étain et à
charnières représentant des sujets divers.
Les petites, qui servent principalement pour soirées et
pour garniture de grosses glaces, se font dans le même
genre de moules ayant la forme de fleurs, de fruits,
d’oiseaux, de gerbes, etc.
Ces glaces se moulent avec n’importe quelle composition
glacée ; mais, en principe, on met cette composition en
rapport avec les objets ou les sujets que représentent les
moules.
2084
Les petites glaces moulées peuvent être tenues sanglées
jusqu’au moment de les servir. On peut aussi les démouler à
l’avance et les tenir en cave sanglée.
Mandarines givrées. — Cerner les mandarines sur le
dessus avec un emporte-pièce rond uni, de manière à laisser
la queue, à laquelle doivent encore adhérer 2 feuilles.
Avec les quartiers de l’intérieur, préparer une glace à la
mandarine, selon les procédés indiqués aux « Compositions
pour Glaces aux fruits ». Remplir les mandarines avec cette
glace ; les recouvrir avec le rond enlevé ; puis avec un
pinceau projeter une pluie fine sur l’écorce des fruits et
mettre aussitôt ceux-ci dans un rafraîchissoir fortement
sanglé. Aussitôt que l’écorce des mandarines est couverte
d’une couche de givre, les dresser sur serviette et les servir
immédiatement, car le givre fond très rapidement.
Mandarines glacées aux perles des Alpes. — Vider les
mandarines comme ci-dessus ; garnir l’intérieur de Mousse
à la Mandarine, à laquelle on mélange des bonbons à la
Chartreuse. Couvrir et faire givrer l’extérieur des
mandarines en procédant comme il est expliqué à la formule
précédente.
Glace Marie-Thérèse. — Moule à Madeleine :
Chemiser de glace au chocolat ; garnir l’intérieur de crème
Chantilly à la vanille.
Après démoulage, décorer à la glace ananas.
Meringues glacées. — Garnir des coquilles de meringue
d’une glace quelconque moulée à la cuiller ; les dresser sur
2085
serviette.
Ou garnir un peu moins les coquilles et les accoupler par
deux.
Glace Plombière. — Moule à Parfait : Garnir de glace à
la vanille additionnée de fruits confits macérés au kirsch, en
la disposant par couches alternées de marmelade d’abricots.
COUPES
Ainsi que le nom l’indique, il s’agit ici de Coupes, qui
sont garnies : ou de glaces à différents parfums ; ou de
glaces additionnées de crème Chantilly ou de fruits.
Les Coupes qui servent pour cet usage sont en cristal.
2086
au marasquin. Poser un marron glacé au milieu de la glace
et l’entourer d’une bordure de crème Chantilly à la purée de
fraises, dressée à la poche munie d’une douille cannelée.
Coupes Dame-Blanche. — Garnir les coupes aux trois
quarts de glace au lait d’amandes.
Sur la glace de chaque coupe, placer une demi-pêche
pochée au sirop vanillé, retournée, et dont la cavité sera
remplie de groseilles blanches de Bar. Entourer les pêches
d’un cordon de glace au citron, poussé à la poche.
Coupes Denise. — Garnir les coupes de glace au Moka ;
parsemer la glace de bonbons à liqueur (au rhum de
préférence). — Recouvrir de crème Chantilly, posée à la
cuiller sur la glace.
Coupes Edna May. — Garnir le fond des coupes de
glace à la vanille ; disposer dessus des cerises cuites en
compote, bien froides. — Recouvrir les cerises de crème
Chantilly colorée d’un beau rose avec de la purée de
framboises fraîches, et dressée en pointe.
Coupes Élisabeth. — Ces coupes ne comportent pas de
glace. — On les garnit d’une compote bien froide de
bigarreaux de premier choix, pochés dans un sirop parfumé
au kirsch et au Sherry-Brandy.
Cette compote est recouverte de crème Chantilly qui est
dressée dessus à la cuiller, et on saupoudre la crème
d’épices en poudre, où la cannelle domine.
Coupes Emma Calvé. — Garnir le fond des coupes de
glace à la vanille, pralinée. Sur la glace, disposer une
2087
compote de cerises au kirsch ; recouvrir les cerises de purée
de framboises.
Coupes Eugénie. — Garnir les coupes de glace à la
vanille additionnée de marrons glacés, brisés.
Couvrir la glace de crème Chantilly et semer des violettes
pralinées sur celle-ci.
Coupes à la Favorite. — Garnir les coupes de glaces à
la vanille et au kirsch-marasquin. Les entourer d’un cordon
de glace à l’ananas ; dresser au milieu de la crème Chantilly
à la purée de fraises.
Coupes Germaine. — Garnir le fond des coupes de
glace à la vanille ; la parsemer de cerises mi-sucre macérées
au kirsch. Couvrir les cerises de purée sèche de marrons, en
vermicelle ; entourer les coupes d’une bordure de crème
Chantilly.
Coupes Gressac. — Garnir le fond des coupes de glace à
la vanille ; disposer sur celle-ci, dans chaque coupe, 3 petits
macarons imbibés de kirsch. Sur les macarons, poser une
demi-pêche pochée et retournée, dont la cavité sera garnie
de groseilles rouges de Bar. — Entourer les pêches d’une
bordure de crème Chantilly.
Coupes Jacques. — Garnir les coupes, verticalement, de
moitié glace au citron et de moitié glace aux fraises. Entre
les deux glaces, sur le dessus de la coupe, disposer une
cuillerée d’une macédoine de fruits frais macérés au kirsch.
Coupes Malmaison. — Garnir les coupes de glace à la
vanille additionnée de grains de raisin Muscat pelés.
2088
Voiler de sucre filé.
Coupes Mexicaine. — Garnir les coupes de glace à la
mandarine, additionnée d’ananas coupé en tout petits dés.
Coupes Mireille. — Garnir les coupes, par moitié, de
glace à la vanille et de glace groseille à la crème.
Au milieu de chaque coupe, placer une nectarine pochée
au sirop vanillé, dont le noyau sera remplacé par de la
confiture de groseilles blanches de Bar.
Décorer à la crème Chantilly et couvrir d’un voile de
sucre filé.
Coupes Petit-Duc. — Garnir les coupes de glace à la
vanille. Placer dans chacune une demi-pêche pochée,
retournée et garnie de groseilles rouges de Bar. Entourer les
pêches d’un cordon de glace au citron.
Coupes Rêve de Bébé. — Les coupes garnies, par
moitié, de glace à l’ananas et de glace à la framboise.
Entre les deux glaces, disposer une ligne de petites
fraises macérées au suc d’orange.
Entourer les coupes d’une bordure de crème Chantilly et
parsemer celle-ci de violettes pralinées.
Coupes Madame Sans-Gêne. — Garnir le fond et le
tour des coupes d’une couche de glace à la vanille. Combler
le milieu avec des groseilles rouges de Bar ; recouvrir, à la
cuiller, avec de la crème Chantilly.
Coupes Tutti-frutti. — Semer dans le fond des coupes
des fruits confits très variés, coupés en dés et macérés avec
2089
kirsch et marasquin ; garnir les coupes de glaces, fraise,
ananas, citron, disposées par couches alternées de mêmes
fruits.
Coupes Vénus. — Garnir les coupes à moitié avec de la
glace à la vanille.
Au milieu de chaque coupe, placer une petite pêche,
pochée au sirop vanillé, avec une petite fraise bien rouge
posée dessus.
Entourer les pêches d’un cordon de crème Chantilly.
GLACES LÉGÈRES
BISCUITS GLACÉS
2091
Moulage des Biscuits glacés.
Ces biscuits se moulent dans des caisses rectangulaires,
ayant la forme d’une brique ; ces caisses sont munies de
deux couvercles : l’un pour le dessous, l’autre pour le
dessus.
Généralement, la composition moulée dans les
couvercles est de parfum et de couleur différents de celle
mise au milieu du moule.
Ainsi, par exemple, l’un des couvercles sera garni de
composition à la fraise et l’autre de composition à la
violette, tandis que le compartiment du milieu comportera
une composition à la vanille. Quand, après avoir été
frappées et démoulées, ces sortes de briquettes sont
partagées verticalement, on obtient des rectangles dans
lesquels les teintes sont nettement tranchées.
Ces rectangles sont placés dans des caisses spéciales, en
papier, décorés dessus si leur mode d’apprêt l’indique et
rangés dans un rafraîchissoir sanglé en attendant le service.
Presque toutes les compositions de Bombes peuvent
devenir la base de Biscuits du même nom.
BISCUITS GLACÉS DIVERS
Biscuit à la Bénédictine. — Mouler le fond en
composition à la fraise — le milieu en composition à la
Bénédictine — le dessus en composition à la violette. —
Sangler et détailler comme il est dit.
Biscuit Marquise. — Mouler en compositions au kirsch
et à la fraise, alternées deux fois.
2092
Biscuit Mont-Blanc. — Mouler le fond en composition
parfumée au rhum — le milieu en composition aux marrons
— le dessus en composition à la vanille.
Biscuit à la Napolitaine. — Mouler le fond en
composition à la vanille — le milieu en composition fraise
— le dessous en composition au praliné.
Biscuit Princesse. — Mouler en composition de Biscuit
praliné, avec amandes effilées et grillées autour.
Après détail, décorer avec glaces à la vanille et à la
mandarine.
Biscuit Sigurd. — Mouler le fond en composition à la
fraise et le dessus en composition à la pistache. Lorsque le
Biscuit est frappé, le découper en tranches rectangulaires ;
enfermer chaque tranche entre deux Wafers (biscuits secs
anglais).
BOMBES (Formule type.)
À l’origine, les Bombes se faisaient en composition de
glace ordinaire et se moulaient en moules de forme
sphérique, d’où leur nom, justifié encore par leur
disposition intérieure en couches concentriques
superposées, dont celle de l’extérieur était très mince.
Aujourd’hui, les Bombes se moulent plutôt en forme
d’obus, mais leur composition est bien plus fine
qu’autrefois.
Composition pour Bombe.
2093
Délayer petit à petit 32 jaunes d’œufs avec un litre de
sirop à 28 degrés.
Prendre sur un feu très doux en fouettant comme pour
une génoise. Quand la composition est montée et fait le
ruban, la retirer du feu ; continuer de la fouetter sur glace
jusqu’à complet refroidissement.
Ajouter alors le parfum adopté et un litre et demi de
crème fouettée bien ferme.
Moulage des Bombes.
Chemiser d’abord le fond et le tour du moule avec la
composition de glace indiquée par la dénomination. Cette
enveloppe, dont l’épaisseur varie selon les dimensions du
moule, doit être plutôt mince et se fait en composition de
glace ordinaire, qui se prête mieux à ce rôle que toute autre.
Le milieu est ensuite rempli avec une composition de
Bombe au parfum indiqué, ou avec une composition de
Mousse ; la composition est couverte avec un rond de
papier blanc et le moule, fermé avec son couvercle
hermétiquement assujetti, est sanglé fortement et laissé
pendant 2 heures à la glace.
Au moment de servir, sortir le moule de la glace ; le laver
à l’eau froide ; le tremper à l’eau chaude ; l’essuyer
vivement et démouler la Bombe sur serviette ou sur un bloc
de glace.
BOMBES DIVERSES
Bombe Aboukir
2094
Le moule chemisé à la glace pistache ; l’intérieur garni
d’une composition de bombe pralinée additionnée de
pistaches hachées.
Bombe Africaine
Le moule chemisé à la glace au chocolat ; l’intérieur
garni d’une composition de bombe à l’abricot
Bombe Abricotine
Le moule chemisé à la glace abricot ; l’intérieur garni
d’une composition de bombe au kirsch, dressée par couches
alternées de marmelade d’abricots.
Bombe Aida
Le moule chemisé à la glace fraise ; l’intérieur garni
d’une composition de bombe au kirsch.
Bombe Alméria
Le moule chemisé à la glace anisette ; l’intérieur garni
d’une composition de bombe à la grenadine.
Bombe Alhambra
Le moule chemisé à la glace vanille ; l’intérieur garni
d’une composition de bombe à la fraise. — Après
démoulage, entourer la bombe d’une couronne de belles
fraises macérées au kirsch.
Bombe Américaine
Le moule chemisé à la glace fraise ; l’intérieur garni
d’une composition de bombe à la mandarine. — Après
démoulage, décorer la bombe à la glace pistache.
2095
Bombe Andalouse
Le moule chemisé à la glace abricot ; l’intérieur garni
d’une composition de bombe à la vanille.
Bombe Batavia
Le moule chemisé à la glace ananas ; l’intérieur garni
d’une composition de bombe à la fraise, additionnée de
gingembre confit coupé en dés.
Bombe Bourdaloue
Le moule chemisé à la glace vanille ; l’intérieur garni
d’une composition de bombe à l’anisette. — Après
démoulage, décorer la bombe avec des violettes pralinées.
Bombe Brésilienne
Le moule chemisé à la glace ananas ; l’intérieur garni
d’une composition de bombe vanille et rhum avec addition
d’ananas coupés en dés.
Bombe Camargo
Le moule chemisé à la glace café ; l’intérieur garni d’une
composition de bombe à la vanille.
Bombe Cardinal
Le moule chemisé à la glace groseille framboisée ;
l’intérieur garni d’une composition de bombe à la vanille
pralinée.
Bombe Ceylan
Le moule chemisé à la glace café ; l’intérieur garni d’une
composition de bombe au rhum.
2096
Bombe Chateaubriand
Le moule chemisé à la glace abricot ; l’intérieur garni
d’une composition de bombe à la vanille.
Bombe Clarence
Le moule chemisé à la glace ananas ; l’intérieur garni
d’une composition de bombe à la violette.
Bombe Colombia
Le moule chemisé à la glace kirsch ; l’intérieur garni
d’une composition de bombe aux poires. — Après
démoulage décorer la bombe avec des cerises mi-sucre.
Bombe Coppélia
Le moule chemisé à la glace café ; l’intérieur garni d’une
composition de bombe pralinée.
Bombe Czarine
Le moule chemisé à la glace vanille ; l’intérieur garni
d’une composition de bombe au kümmel. — Après
démoulage, décorer aux violettes pralinées.
Bombe Dame-Blanche
Le moule chemisé à la glace vanille ; l’intérieur garni
d’une composition de bombe au lait d’amandes.
Bombe Danicheff
Le moule chemisé à la glace café ; l’intérieur garni d’une
composition de bombe au kirsch.
Bombe Diable rose
2097
Le moule chemisé à la glace fraise ; l’intérieur garni
d’une composition de bombe au kirsch additionnée de
cerises mi-sucre.
Bombe Diplomate
Le moule chemisé à la glace vanille ; l’intérieur garni
d’une composition de bombe au marasquin additionnée de
fruits confits.
Bombe Duchesse
Le moule chemisé à la glace ananas ; l’intérieur garni
d’une composition de bombe aux poires, parfumée au
kirsch.
Bombe Fanchon
Le moule chemisé à la glace pralinée ; l’intérieur garni
d’une composition de bombe au kirsch, avec grains de café
bonbons.
Bombe Fédora
Le moule chemisé à la glace orange ; l’intérieur garni
d’une composition de bombe pralinée.
Bombe Florentine
Le moule chemisé à la glace framboise ; l’intérieur garni
d’une composition de bombe pralinée.
Bombe Formosa
Le moule chemisé à la glace vanille ; l’intérieur garni
d’une composition de bombe à la fraise additionnée de
grosses fraises.
2098
Bombe Francillon
Le moule chemisé à la glace café ; l’intérieur garni d’une
composition de bombe à la fine-champagne.
Bombe Frou-frou
Le moule chemisé à la glace vanille ; l’intérieur garni
d’une composition de bombe au rhum additionnée de fruits
confits.
Bombe Grande-Duchesse
Le moule chemisé à la glace aux poires ; l’intérieur garni
d’une composition de bombe à la Chartreuse.
Bombe Gismonda
Le moule chemisé à la glace pralinée ; l’intérieur garni
d’une composition de bombe à l’anisette additionnée de
groseilles blanches de Bar.
Bombe Havanaise
Le moule chemisé à la glace café ; l’intérieur garni d’une
composition de bombe à la vanille et au rhum.
Bombe Hilda
Le moule chemisé à la glace avelines ; l’intérieur garni
d’une composition de bombe à la Chartreuse, additionnée
de pralin aux avelines.
Bombe Hollandaise
Le moule chemisé à la glace vanille ; l’intérieur garni
d’une composition de bombe au curaçao.
Bombe Jaffa
2099
Le moule chemisé à la glace pralinée ; l’intérieur garni
d’une composition de bombe à l’orange.
Bombe Japonaise
Le moule chemisé à la glace pêches ; l’intérieur garni
d’une composition de Mousse au thé.
Bombe Jeanne d’Arc
Le moule chemisé à la glace vanille ; l’intérieur garni
d’une composition de bombe au chocolat avec praliné.
Bombe Joséphine
Le moule chemisé à la glace café ; l’intérieur garni d’une
composition de bombe à la pistache.
Bombe Madeleine
Le moule chemisé à la glace aux amandes ; l’intérieur
garni d’une composition de bombe à la vanille et kirsch,
additionné de fruits confits.
Bombe Maltaise
Le moule chemisé à la glace aux oranges sanguines ;
l’intérieur garni de crème Chantilly parfumée à la
mandarine.
Bombe à la Maréchale
Le moule chemisé à la glace fraise ; l’intérieur garni, par
couches alternées, de compositions de bombe à la pistache,
à la vanille et à l’orange.
Bombe Margot
2100
Le moule chemisé à la glace aux amandes ; l’intérieur
garni d’une composition de bombe à la pistache. — Après
démoulage, décorer à la glace vanille.
Bombe Marie-Louise
Le moule chemisé à la glace framboises ; l’intérieur garni
d’une composition de bombe à la vanille.
Bombe Marquise
Le moule chemisé à la glace abricot ; l’intérieur garni
d’une composition de bombe au champagne.
Bombe Mascotte
Le moule chemisé à la glace pêches ; l’intérieur garni
d’une composition de bombe au kirsch.
Bombe Mathilde
Le moule chemisé à la glace café ; l’intérieur garni d’une
composition de bombe aux abricots.
Bombe Médicis
Le moule chemisé à la glace cognac ; l’intérieur garni
d’une composition de bombe à la framboise.
Bombe Mercédès
Le moule chemisé à la glace abricot ; l’intérieur garni
d’une composition de bombe à la chartreuse.
Bombe Mignon
Le moule chemisé à la glace abricot ; l’intérieur garni
d’une composition à la noisette.
Bombe Miss Helyett
2101
Le moule chemisé à la glace framboise ; l’intérieur garni
d’une composition de bombe à la vanille.
Bombe Mogador
Le moule chemisé à la glace au café ; l’intérieur garni
d’une composition de bombe au kirsch.
Bombe Moldave
Le moule chemisé à la glace ananas ; l’intérieur garni
d’une composition de bombe au curaçao.
Bombe Montmorency
Le moule chemisé à la glace au kirsch ; l’intérieur garni
d’une composition de bombe aux cerises. Après démoulage,
entourer la bombe de demi-cerises confites.
Bombe Moscovite
Le moule chemisé à la glace au kummel ; l’intérieur
garni d’une composition aux amandes amères additionnée
de fruits confits.
Bombe Mousseline
Le moule chemisé à la glace fraise ; l’intérieur garni de
crème Chantilly à la purée de fraises.
Bombe Nabab
Le moule chemisé à la glace pralinée ; l’intérieur garni
d’une composition de bombe à la fine-champagne avec
fruits confits.
Bombe Nélusko
2102
Le moule chemisé à la glace pralinée ; l’intérieur garni
d’une composition de bombe au chocolat.
Bombe Néro
Moule à dôme, chemisé à la glace vanille au caramel ;
l’intérieur garni de Mousse à la vanille additionnée de
petites truffes de la grosseur d’une noisette, imitées en
chocolat. Démouler la bombe sur un tampon mince en
Biscuit-punch ayant le même diamètre que la bombe.
Recouvrir le tout d’une légère couche de meringue
italienne ; poser sur le haut une petite coupe en pâte d’office
dont l’intérieur sera nappé d’abricot très cuit. Décorer le
tour au cornet avec de la meringue et mettre au four pour
glacer rapidement.
En sortant la bombe du four, verser du rhum chaud dans
la coupe et l’allumer à l’entrée de la salle.
Bombe Nesselrode
Le moule chemisé à la glace vanille ; l’intérieur garni de
crème Chantilly additionnée de fine purée de marrons.
Bombe Odette
Le moule chemisé à la glace vanille ; l’intérieur garni
d’une composition de bombe pralinée.
Bombe Odessa
Le moule chemisé à la glace abricot ; l’intérieur garni
d’une composition de bombe à la fraise.
Bombe à l’Orientale
2103
Le moule chemisé à la glace gingembre ; l’intérieur garni
d’une composition de bombe aux pistaches.
Bombe Patricienne
Le moule chemisé à la glace vanille ; l’intérieur garni
d’une composition de bombe au chocolat praliné.
Bombe Petit-Duc
Le moule chemisé à la glace fraise ; l’intérieur garni
d’une composition à la noisette additionnée de groseilles
rouges de Bar.
Bombe Pompadour
Le moule chemisé à la glace asperges ; l’intérieur garni
d’une composition de bombe à la grenadine.
Bombe Prophète
Le moule chemisé à la glace fraise ; l’intérieur garni
d’une composition de bombe à l’ananas.
Bombe Richelieu
Le moule chemisé à la glace rhum ; l’intérieur garni
d’une composition café, et grains de café après démoulage.
Bombe Rosette
Le moule chemisé à la glace vanille ; l’intérieur garni de
crème Chantilly, additionnée de grains de groseilles.
Bombe à la Royale
Le moule chemisé à la glace au kirsch ; l’intérieur garni
d’une composition de bombe au chocolat praliné.
Bombe Saint-Laud
2104
Le moule chemisé à la glace framboise ; l’intérieur garni
de composition au melon et de crème Chantilly, alternés.
Bombe Santiago
Le moule chemisé à la glace au cognac ; l’intérieur garni
d’une composition de bombe aux pistaches.
Bombe Sélika
Le moule chemisé à la glace pralinée ; l’intérieur garni
d’une composition de bombe au curaçao.
Bombe Skobeleff
Le moule chemisé à la glace au vodka ; l’intérieur garni
de crème Chantilly au kummel.
Bombe Strogoff
Le moule chemisé à la glace aux pêches ; l’intérieur garni
d’une composition de bombe au champagne.
Bombe Succès
Le moule chemisé à la glace abricot ; l’intérieur garni
d’une crème Chantilly au kirsch, additionnée d’abricots
coupés en dés.
Bombe Sultane
Le moule chemisé à la glace au chocolat ; l’intérieur
garni d’une composition de bombe pralinée.
Bombe Suzanne
Le moule chemisé à la glace rhum colorée en rose ;
l’intérieur garni d’une composition de bombe à la vanille,
avec groseilles rouges de Bar.
2105
Bombe Tortoni
Le moule chemisé à la glace pralinée ; l’intérieur garni
d’une composition au café, avec grains de café dedans.
Bombe Tosca
Le moule chemisé à la glace abricot ; l’intérieur garni
d’une composition au marasquin et fruits. — Après
démoulage, décorer la bombe à la glace citron.
Bombe Trocadéro
Le moule chemisé à la glace orange additionnée d’écorce
d’orange confite, coupée en tout petits dés. L’intérieur garni
de crème Chantilly, disposée par couches alternées de
rondelles de génoise aux avelines, taillées par grandeurs
graduées et imbibées de sirop au curaçao. Semer quelques
dés d’écorce d’orange sur chaque rondelle de génoise.
Bombe Tutti-frutti
Le moule chemisé à la glace fraise ; l’intérieur garni
d’une composition de bombe au citron, additionnée de fruits
confits coupés en dés.
Bombe à la Valençay
Le moule chemisé à la glace pralinée ; l’intérieur garni de
crème Chantilly additionnée de framboises.
Bombe Vénitienne
Le moule chemisé par moitié aux glaces vanille et fraise.
L’intérieur garni d’une composition de bombe au kirsch et
au marasquin.
Bombe Victoria
2106
Le moule chemisé à la glace fraise ; l’intérieur garni
d’une glace Plombière.
Bombe Zamora
Le moule chemisé à la glace au café ; l’intérieur garni
d’une composition de bombe au curaçao.
MOUSSE GLACÉE
La composition des Mousses se fait, soit avec la crème
anglaise, soit au sirop. Ce dernier procédé convient surtout
pour les Mousses aux fruits.
2107
Fouetter sur glace, jusqu’à ce que la composition soit
bien mousseuse ; mettre en moules foncés de papier blanc ;
fermer hermétiquement et tenir fortement sanglé pendant 2
à 3 heures, selon la grandeur des moules employés.
2108
logique, puisque la composition à Bombe, à part quelques nuances
insignifiantes, est exactement la composition à Parfait.
PUDDINGS GLACÉS
2109
Entre chaque couche de composition, semer quelques
pincées de chocolat râpé ; finir d’emplir le moule avec une
couche de glace à la vanille.
Fermer hermétiquement ; tenir le Pudding sanglé pendant
2 heures et, lorsqu’il est démoulé, semer dessus des pralines
rouges écrasées.
— Servir à part un sirop de mandarines, glacé.
Pudding Marie-Rose. — Foncer un moule à charlotte
avec des gaufrettes roulées, en les serrant bien l’une à côté
de l’autre.
Au moyen de la poche, emplir le milieu des gaufrettes
avec de la glace aux fraises bien ferme ; garnir ensuite le
moule de composition à Bombe vanillée et pralinée.
Fermer hermétiquement le moule ; le tenir sanglé
pendant 2 heures et démouler le Pudding sur serviette.
Décorer le dessus avec une crème Chantilly blanche et rose.
— Servir à part une sauce au Chocolat, glacée.
Pudding Miramar. — Garnir un moule à Madeleine
glacée avec des biscuits à la cuiller imbibés de chartreuse,
en les alternant : de fines tranches d’ananas frais macérées
au kirsch ; de quartiers de mandarines pelés à vif et
épépinés.
Remplir avec une composition à Bombe, au suc de
grenade, parfumée au kirsch.
Fermer le moule, le tenir sanglé pendant 2 heures et
démouler le Pudding sur serviette au moment.
2110
— Servir à part un sirop vanillé, glacé.
Pudding Seymour. — Découper une Brioche mousseline
en tranches minces ; mettre ces tranches à tremper dans de
la crème crue, sucrée et parfumée au kirsch.
Peler et émincer finement des pêches ; les pocher au
sirop vanillé.
Peler et émincer de même des poires très fondantes.
Préparer une composition à Bombe, rosée, parfumée au
kirsch et à l’orgeat.
Disposer dans un moule à dôme, par couches alternées :
les tranches de brioche et les fruits, en y ajoutant : des
groseilles rouges de Bar ; la composition à Bombe.
Fermer le moule ; le tenir sanglé pendant 2 heures et
démouler le Pudding sur serviette.
SOUFFLÉS GLACÉS
2111
Fouetter en neige bien ferme 10 blancs d’œufs ; les
additionner de 500 grammes de sucre cuit au Soufflé.
Débarrasser dans une terrine ; laisser refroidir ; parfumer
à volonté et ajouter : un demi-litre de purée de fruits et un
demi-litre de crème fouettée bien ferme.
Moulage des gros et des petits Soufflés glacés.
Les gros Soufflés se moulent en timbales à Soufflés
ordinaires, que l’on entoure d’une bande de papier blanc,
soudée avec du beurre ou attachée avec de la ficelle et
dépassant les bords de la timbale de 2 ou 3 centimètres,
pour que la composition montant au-dessus des bords donne
l’illusion d’un Soufflé lorsque la bande de papier est retirée.
Les petits Soufflés sont moulés en caisses ou dans de
petites cassolettes en argent, que l’on entoure de même de
bandes de papier, pour pouvoir faire monter la composition
au-dessus des bords des caisses ou des cassolettes.
Aussitôt moulés, les Soufflés sont mis en cave fortement
sanglée.
Au moment de servir, retirer doucement la bande de
papier qui n’a plus d’utilité puisque la composition est
solidifiée et le, ou les Soufflés sont dressés sur serviette ou
sur un bloc de glace taillée.
De même que les Bombes et les Biscuits, les Soufflés
glacés peuvent, en raison des combinaisons auxquelles ils
se prêtent, être variés à l’infini.
2112
SORBETS
SORBETS DIVERS
2114
Ayant indiqué que les Sorbets peuvent se faire avec tous
sucs de fruits, comme :
Ananas, Cerises, Fraises, Framboises, Groseilles, etc. ;
avec tous vins de liqueurs et liqueurs, comme :
Porto, Samos, Marsala, Johannisberg Constance ; Rhum,
Kirsch, Fine Champagne, etc., et la préparation étant
exactement la même pour tous, nous estimons qu’il est
inutile de consacrer un article spécial à chacun.
GRANITÉS
2115
préparations culinaires.
Ils ont pour base des sirops aux jus de fruits, très maigres,
ne dépassant pas 14 degrés au pèse-sirop.
Les Granités ne comportent absolument que les sirops
glacés sans aucune addition de meringue italienne ou autre.
Plus encore que pour les Sorbets, on doit éviter de
travailler le sirop en le glaçant, ce qui le décompose. Quand
il est congelé, il doit former une masse légèrement granulée.
MARQUISES
Les Marquises se font principalement aux fraises, à
l’ananas et au kirsch.
La composition est celle d’un Sorbet au kirsch marquant
17 degrés au pèse-sirop.
Le glaçage se fait comme celui du Granité, mais on le
tient un peu plus ferme.
Au moment de servir, on y mélange, par litre de
composition glacée, 4 décilitres de crème Chantilly bien
ferme, à la purée de fraises ou d’ananas, selon que la
Marquise est à l’un ou l’autre de ces fruits.
PUNCH À LA ROMAINE
Mélanger la quantité nécessaire de vin blanc sec ou de
Champagne sec à un demi-litre de sirop à 22 degrés, pour le
2116
ramener à 17 degrés.
Ajouter : le jus de 2 oranges et de 3 citrons ; un ruban de
zeste d’orange et de citron ; laisser infuser à couvert
pendant une heure. Passer le sirop et le régler à 18 degrés.
Glacer à la sorbetière, en tenant la composition glacée un
peu ferme ; lui incorporer le quart de son volume de
meringue italienne, faite dans les proportions de 2 blancs
d’œufs et 100 grammes de sucre.
Juste au moment de servir, compléter avec un décilitre de
rhum, ajouté par toutes petites parties.
Dresser dans des verres, en procédant comme pour les
Sorbets.
NOTA. — Pour tous Sorbets et Punchs, le service se règle à raison d’un litre
de composition, toute prête, pour 15 personnes.
SPOOMS
Les Spooms sont des Sorbets préparés avec un sirop à
20 degrés. On ajoute à la composition de la meringue
italienne en quantité double de celle du Sorbet ordinaire, car
ils doivent être très légers et mousseux.
Les Spooms se font aux jus de fruits, mais le plus
souvent aux vins, comme : Champagne, Samos, Muscat,
Zucco, etc.
On les dresse dans des verres, comme les Sorbets.
2117
2118
XVI
SAVORIES
2119
Allumettes. — Préparer une bande de rognures de
feuilletage dont les dimensions seront de 8 centimètres de
large sur un demi-centimètre d’épaisseur et de longueur à
volonté. Étaler dessus de la sauce Béchamel très réduite,
additionnée de Gruyère râpé et relevée au Cayenne.
Saupoudrer la surface de Parmesan râpé ; appuyer celui-ci
sur la sauce avec la lame d’un couteau ; détailler en
rectangles de 2 centimètres de largeur ; ranger sur une
plaque légèrement mouillée ; cuire au four de chaleur
moyenne pendant 12 minutes.
Anges à Cheval. — Envelopper de belles huîtres,
chacune d’une fine lame de Bacon. Les embrocher ; les
assaisonner ; les griller et les dresser sur toasts en pain
grillé. — Au moment de servir, les saupoudrer de
breadcrumbs et de Cayenne.
Beignets Soufflés. — Préparer de la pâte à choux
commune, sans sucre ; l’additionner, par 500 grammes de
pâte, de 150 grammes de Gruyère détaillé en Brunoise.
Diviser cette pâte en parties de la grosseur d’une
noisette ; traiter à la friture chaude comme les autres
Beignets soufflés.
Beurrecks à la Turque. — Réduire très serrée la
quantité de sauce Béchamel jugée nécessaire ; lui
incorporer une quantité égale de Gruyère détaillé en petits
dés ; relever au Cayenne et étaler la composition sur un plat
pour la refroidir.
2120
Diviser ensuite cette composition en parties de la
grosseur d’une belle noix ; façonner en forme de cigare et
envelopper chaque partie dans une très mince abaisse ovale
en pâte à nouilles ; paner à l’anglaise et frire au moment à
friture bien chaude.
Brochettes d’huîtres Lucifer. — Pocher dans leur eau
de belles « natives » ; les ébarber ; les éponger et les
tremper dans de la moutarde claire. Ensuite les embrocher
par 6 ; les paner à l’anglaise ; les frire au moment et dresser
sur serviette.
Choux au fromage. — Coucher à la poche des choux en
pâte à choux commune, un peu plus gros que ceux à Saint-
Honoré.
Dorer ; cuire à four de chaleur moyenne, en les tenant
bien secs.
Lorsqu’ils sont froids, cerner le dessus ; garnir le fond de
« Fondue au fromage » relevée au cayenne ; compléter avec
de la crème Chantilly additionnée de Parmesan râpé, qui est
dressée à la poche comme pour les choux à la crème.
Camembert frit. — Bien débarrasser le fromage de sa
croûte extérieure ; le détailler en losanges allongés.
Saupoudrer ceux-ci de Cayenne ; les paner deux fois à
l’anglaise et les frire au moment à friture bien chaude.
Canapés ou Toasts. — Ce sont des Toasts, ni plus ni
moins ; c’est-à-dire des tranches de pain parées d’une forme
quelconque, grillées, beurrées et garnies à volonté. — Le
2121
nombre de garnitures qu’admettent les toasts étant infini,
nous en citerons seulement quelques-unes :
Canapés garnis d’Œufs brouillés : Disposer les Œufs
brouillés en dôme sur les Canapés ; saupoudrer de
Parmesan râpé et glacer vivement.
Ou bien : Dresser les œufs comme ci-dessus et les
recouvrir d’un quadrillage de filets d’anchois.
Canapés de Haddock : Cuire le Haddock ; le passer au
tamis ; additionner la purée d’un peu de beurre et de sauce
Béchamel ; la dresser en dôme sur les Toasts.
Comme variété : Saupoudrer la purée de Haddock avec
du Parmesan râpé et glacer.
Ou : La garnir d’huîtres pochées dans un peu de
Worcestershire sauce.
Ou encore : La recouvrir d’un quadrillage de filets
d’anchois.
Canapés aux Kippers ou Bloaters : Les griller et les
préparer en purée comme le Haddock.
Canapés de Filets, ou de demi-anchois : Dressés en grille
si ce sont des filets, et simplement en longueur si ce sont
des demi-anchois.
Canapés de Sardines à l’huile : Avoir soin de retirer la
peau et l’arête ; dresser les filets sur les canapés.
Canapés de Spratts grillés : Procéder comme pour les
Sardines.
2122
Canapé de Saumon : Les Toasts peuvent être garnis avec
de minces lames de saumon fumé au naturel, ou avec le
saumon préparé en purée comme pour les canapés de
Haddock.
Canapés divers : Les Canapés étant grillés et beurrés
peuvent être garnis de langue fumée ou de jambon, hachés,
liés avec un peu de beurre additionné de moutarde, de
champignons ou de tomates en tranches grillés, etc.
Quelques-unes de ces préparations ont un nom, tandis
que d’autres ne se désignent que par l’indication de leur
garniture.
Canapés à la Cadogan. — Toasts de forme ovale,
creusés légèrement, frits au beurre et garnis d’épinards au
beurre. Disposer 2 huîtres sur les épinards de chaque toast ;
couvrir de sauce Mornay et glacer vivement.
Canapés des Gourmets. — Préparer des toasts très
minces ; les frire au beurre et les garnir de fondue au
fromage.
Les rassembler par deux, avec une tranche de Bacon
grillé au milieu.
Canapés Ivanhoé. — Toasts de forme ronde, grillés,
beurrés et garnis de purée de Haddock, avec un tout petit
champignon grillé sur la purée de chaque toast.
Canapés à l’Écossaise. — Toasts de forme ronde,
grillés, beurrés, garnis de purée de Haddock et glacés.
NOTA. — Il est inutile d’étendre davantage cette nomenclature ; les
indications données ci-dessus étant suffisantes pour donner une idée de la
2123
variété que l’on peut apporter dans ce genre de préparation.
2124
Crème frite au fromage. — Mélanger 100 grammes de
farine, 50 grammes de crème de riz, 3 œufs et 2 jaunes.
Délayer avec un demi-litre de lait ; assaisonner de sel,
cayenne et muscade ; faire bouillir et cuire pendant
5 minutes, en plein feu, et sans cesser de remuer.
Ajouter 125 grammes de Gruyère râpé ; étaler cette
composition sur plaque beurrée ; la laisser refroidir et la
détailler ensuite en losanges allongés. Paner ces losanges à
l’œuf et à la mie de pain mélangée de Gruyère râpé ; les
frire au moment et dresser sur serviette.
Croquettes de Camembert. — Délayer 60 grammes de
farine et 60 grammes de crème de riz avec 2 décilitres de
lait. Ajouter 500 grammes de Camembert, nettoyé et coupé
en dés ; 150 grammes de beurre, sel, cayenne et muscade.
Cuire la composition en remuant ; l’étaler sur plaque
pour la refroidir ; détailler en forme de petits palets ; paner
deux fois à l’anglaise et frire au moment.
Délices de Foie gras. — Foie gras frais clouté de truffes,
bien assaisonné, bardé et poché en terrine dans une fine
gelée au Champagne, ou au vin du Rhin. Laisser refroidir
pendant 24 heures.
Dégraisser la gelée à la cuiller d’abord, et à l’eau
bouillante ensuite.
Servir tel quel et bien froid, avec accompagnement de
tranches de mie de pain grillées, croustillantes et brûlantes.
Diablotins. — Ce sont de tout petits Gnoki, pochés,
saupoudrés de fromage râpé additionné d’une pointe de
2125
cayenne et gratinés au moment.
Fondants au Chester. — Détremper 250 grammes de
farine avec même poids de beurre et de Chester râpé ; une
pincée de sel, une pointe de cayenne et quelques cuillerées
d’eau.
Détailler en petites galettes de 5 centimètres de diamètre ;
dorer, rayer à la fourchette et cuire au four de chaleur
moyenne.
Lorsque ces galettes sont froides, les accoupler deux par
deux, en les collant avec une cuillerée de crème à Fondants,
qui s’apprête ainsi :
Délayer 6 jaunes d’œufs avec 3 décilitres de crème ;
assaisonner de sel et de cayenne ; prendre à feu doux
comme une crème anglaise et faire refroidir. Quand la
composition est presque froide, la monter avec 50 grammes
de beurre fin et la compléter avec 150 grammes de fromage
râpé.
Galettes Briardes. — Détremper 500 grammes de farine
avec : 150 grammes de beurre ; 300 grammes de fromage
de Brie coulant bien nettoyé ; 4 jaunes d’œufs, sel, cayenne
et muscade. Laisser reposer la pâte ; l’abaisser ensuite de 7
à 8 millimètres d’épaisseur.
Détailler à l’emporte-pièce cannelé de 6 centimètres de
diamètre ; humecter la surface au pinceau trempé dans du
lait ; rayer à la fourchette et cuire au four de moyenne
chaleur.
2126
Laitances à la Diable. — Laitances fraîches pochées au
beurre, cayennées, et dressées au moment sur petits toasts.
Omelette à l’Écossaise. — Laitances de harengs frais,
salées, saupoudrées de ciboulettes, persil et cerfeuil hachés ;
enveloppées ensuite d’une fine tranche de saumon fumé et
pochées doucement au beurre.
Les ranger en biais au centre d’une « Omelette aux fines
herbes », et bien les enfermer dans l’omelette en roulant
celle-ci.
Os grillés. — Prendre des os d’aloyau rôti, parés, ayant
encore autour une certaine quantité de viande. Les
saupoudrer de cayenne ; les tartiner de moutarde et les
griller.
Paillettes au Parmesan. — Préparer du feuilletage à
trois quarts ; lui donner 10 tours, en saupoudrant
abondamment la table et la pâte de Parmesan râpé
légèrement cayenné, de façon à ce que la pâte en absorbe le
plus possible. L’abaisser ensuite en bande carrée de
10 centimètres de côté et de 3 millimètres d’épaisseur ;
détailler en bandes de 3 millimètres de largeur et de la
longueur de l’abaisse ; ranger sur plaques beurrées ; cuire à
four très chaud et dresser sur serviette.
Pannequets Moscovite. — Pannequets ordinaires, sans
sucre, détaillés en rectangles de 7 centimètres de longueur
sur 4 centimètres de largeur. Tartiner ces rectangles de
caviar cayenné ; les rouler en forme de cigarettes et les
dresser sur raviers en cristal.
2127
Pudding de fromage au pain. — Ranger dans un plat à
piede minces tranches de pain rassis, beurrées et
saupoudrées de fromage râpé. Le plat en étant garni aux
trois quarts, couvrir ces tartines d’un appareil composé de
4 jaunes d’œufs délayés avec un décilitre et demi de
Consommé blanc, proportions convenables pour un plat de
la contenance d’un demi-litre.
Saupoudrer copieusement de fromage râpé ; cuire au four
et glacer au dernier moment.
Sardines à la Diable. — Prendre des sardines fraîches,
autant que possible. Enlever la peau et l’arête ; les tartiner
de moutarde cayennée ; les paner à l’anglaise ; les frire au
moment et les dresser sur de petits croûtons frits ayant la
forme des sardines.
NOTA. — Les anchois frais et les éperlans peuvent se préparer de même.
2128
Les cuire au moment et, en les sortant du four, placer sur
chaque tartelette un rond de moelle pochée, roulée dans de
la glace de viande blonde fondue et additionnée de persil
haché.
Tartelettes à l’Écossaise. — Croûtes de tartelettes cuites
à blanc ; garnies au moment d’une purée de Haddock liée à
la sauce Béchamel.
Tartelettes de Haddock. — Garnir des croûtes de
tartelettes cuites à blanc avec un salpicon de Haddock
poché, lié à la sauce Currie. Saupoudrer la surface de
chapelure fine ; glacer vivement et dresser sur serviette.
Tartelettes à la Florentine. — Garnir des croûtes de
tartelettes cuites à blanc de « Soufflé au Parmesan »
additionné de truffe râpée, de queues d’écrevisses coupées
en dés et fortement assaisonné à la mignonnette.
Cuire au four pendant environ 3 minutes.
Tartelettes Marquise. — Foncer les tartelettes en pâte
fine ; garnir le fond et les parois d’un cordon d’appareil à
gnoki, couché à la poche munie d’une douille unie, dont
l’ouverture doit avoir le diamètre d’un macaroni.
Emplir le milieu de sauce Mornay cayennée ; saupoudrer
de fromage râpé et cuire à four vif.
Tartelettes Raglan. — Garnir le fond de croûtes de
tartelettes cuites à blanc, avec une purée de laitances de
harengs fumés.
Couvrir cette purée avec du Soufflé de Haddock, dressé
en forme de ruche au moyen de la poche munie d’une
2129
grosse douille cannelée. Passer au four pendant 6 minutes et
servir de suite.
Tartelettes Tosca. — Garnir des croûtes de tartelettes
avec des queues d’écrevisses préparées « à l’Américaine ».
Recouvrir de « Soufflé au Parmesan » et passer au four
pendant 3 minutes.
Tartelettes Vendôme. — Foncer en pâte fine des moules
à tartelettes ; piquer le fond et les garnir de cette
composition :
Pour 12 tartelettes : 50 grammes d’échalotes hachées,
chauffées au beurre ; 100 grammes de cèpes hachés
finement et sautés ; 50 grammes de moelle crue coupée en
dés ; un petit œuf dur haché ; 30 grammes de mie de pain ;
sel, cayenne ; un filet de jus de citron et 3 cuillerées de
glace de viande dissoute.
Ajouter une large lame de moelle sur chaque tartelette et
les cuire au dernier moment.
Welsh Rarebit. — On le fait de deux façons, mais
toujours sur toast carré ou rectangulaire, épais d’un
centimètre, grillé et beurré.
1o La méthode la plus simple consiste à couvrir les toasts
d’une épaisse couche de Glocester ou de Chester râpé ;
saupoudrer de cayenne ; passer les toasts au four pour
fondre le fromage et glacer la surface :
2o La méthode originale consiste à fondre le fromage,
coupé en petits dés ou émincé, avec quelques cuillerées de
2130
pale-ale et un peu de moutarde anglaise.
Dès que le fromage est bien fondu, on le verse sur le toast
grillé et beurré ; on l’égalise vivement avec la lame d’un
couteau, on saupoudre de cayenne et on le détaille s’il y a
lieu.
SANDWICHS
2131
Sandwich du Bookmaker. — Ce genre de Sandwich,
patronné par les gens qui fréquentent les courses, est des
plus substantiels et, d’après l’énoncé de la recette qui suit,
on comprend qu’une telle préparation peut, à l’occasion,
tenir lieu d’un repas.
On prend un pain de mie anglais, carré, et on détache les
deux côtés extrêmes qui forment la croûte, à laquelle on
laisse adhérer un centimètre de mie, et on le recouvre de
beurre.
D’autre part, on fait griller un beefsteak épais, bien
assaisonné de sel et de poivre.
Lorsqu’il est cuit, on le met à refroidir ; puis, on sème
dessus du raifort râpé ; on le saupoudre de moutarde, on le
place entre les deux croûtes de pain qu’on ficelle comme on
fait pour une galantine, et qu’on enveloppe dans plusieurs
feuilles de papier buvard. On place ensuite le paquet ficelé
sous une presse à copier, dont on serre les vis
graduellement, et on laisse ainsi le Sandwich pendant une
demi-heure.
Au bout de ce temps on le retire.
La partie intérieure des tranches de pain se trouve, par le
fait de la pression, saturée du jus de la viande, que la partie
croûtonneuse du pain empêche de s’échapper.
2132
On retire le papier buvard, et on emballe le sandwich
dans une boîte, ou dans une ou plusieurs feuilles de papier
blanc.
Sandwichs au jambon.
— à la Langue écarlate.
— au Rosbif.
— au Pressed-beef.
— au Veau.
— au Poulet.
— au Foie gras.
— aux Œufs durs.
— au Caviar.
— à la Tomate.
— aux Concombres.
— au Cresson ordinaire.
— au Cresson alénois.
2133
XVII
COMPOTES ET CONFITURES
COMPOTES SIMPLES.
2134
Compote d’Abricots — Partager les abricots en deux ;
les échauder dans un sirop à 11 degrés, bouillant, pour
l’enlèvement de la peau ; les pocher dans le même sirop.
Émonder les amandes ; les mettre à macérer dans un sirop
au kirsch.
Dresser les abricots avec une demi-amande sur chaque
moitié ; arroser la compote de sirop et de la liqueur où ont
macéré les amandes.
Compote d’Ananas. — Prendre un ananas cru ; le peler,
le détailler en tranches dont le cœur sera supprimé ; cuire
ces tranches dans un sirop vanillé. — Si l’ananas est de
conserve, le détailler de même et faire macérer les tranches
au sirop une heure à l’avance.
Dresser en turban sur un compotier et arroser avec le
sirop.
Compote de Bananes. — Les peler et les pocher
pendant 5 minutes seulement dans un sirop forcé en kirsch.
Dresser en coupe et arroser avec le sirop.
Compote de Cerises. — Les dénoyauter sans les briser.
Les mettre dans du sucre cuit au gros boulet, à raison de
300 grammes de sucre par kilo de cerises ; couvrir et tenir
pendant 8 minutes sur le côté du feu en remuant l’ustensile
de temps en temps pour assurer la dissolution du sucre.
Dresser sur compotier et arroser avec le sirop, parfumé
au kirsch.
NOTA. — La compote de cerises se fait également au vin
de Bordeaux, sucré et additionné d’un peu de cannelle.
2135
Compote de Fraises. — Cuire 250 grammes de sucre au
boulet. — Jeter dedans un kilo de grosses fraises choisies ;
laisser macérer à couvert pendant 10 minutes ; dresser en
coupe ou sur compotier.
Napper avec le sirop, légèrement lié à la gelée de
groseille et parfumé à la vanille.
Compote de Framboises. — Les passer simplement,
pendant quelques secondes, dans un sirop au jus de
framboises. — Dresser et arroser avec le sirop.
Compote de Mirabelles. — Les dénoyauter ; les pocher
pendant 10 à 12 minutes dans un sirop à 18 degrés, vanillé.
— Dresser et arroser avec le sirop.
Compote de Nectarines ou Brugnons. — Les peler et
les pocher entières dans un sirop à 18 degrés, vanillé.
Dresser et arroser avec le sirop.
Compote de Pêches. — Les peler et les pocher, entières
ou partagées en deux, dans un sirop à 18 degrés, vanillé.
Compote de Poires. — Les tourner entières si elles sont
petites ; les partager en deux ou en quartiers si elles sont
moyennes ou grosses ; les peler et les épépiner.
S’il s’agit de poires fondantes, elles sont pochées
rapidement dans un sirop vanillé.
S’il s’agit de poires de Catillac, de Messire Jean, ou
d’autres variétés de « poires à cuire », elles doivent être
frottées au citron et blanchies à grande eau pendant
quelques instants si elles doivent être conservées blanches.
2136
On les cuit ensuite dans un sirop à 12 degrés, vanillé.
Le plus souvent, les poires pour compote sont cuites dans
un sirop au vin rouge, parfumé de zeste de citron et d’un
peu de cannelle.
Compote de Pommes. — Si elles sont pochées entières,
les tourner, les vider au tube, les citronner et les mettre à
l’eau froide au fur et à mesure. Les pocher ensuite dans un
sirop à 12°, vanillé ; les surveiller attentivement pendant le
pochage, pour les retirer dès qu’elles sont prêtes.
Comme variation, les pommes se pochent aussi dans un
sirop rosé.
Compote de Pruneaux. — Les mettre à tremper à
l’avance ; les cuire doucement dans un sirop marquant
12 degrés, fait avec moitié eau et vin rouge, sucre et un peu
de cannelle.
Compote de Reines-Claude. — Les choisir un peu
fermes, les dénoyauter et les pocher dans le sirop indiqué
pour les Mirabelles, sans aucunement laisser prendre
l’ébullition.
Compote de Rhubarbe. — Détailler les pétioles en
tronçons de 6 à 7 centimètres de longueur ; les peler et les
mettre au fur et à mesure à l’eau fraîche citronnée.
Pocher dans un sirop court et très fort, la rhubarbe
contenant énormément d’eau.
COMPOTES COMPOSÉES
2137
Les Compotes Composées sont un genre de Macédoine.
— Elles se composent de compotes de fruits frais d’une
seule ou de plusieurs espèces, dressées sur une marmelade
ou une purée de fruits quelconques. Les gelées de fruits
comme celles de : groseilles, de coings, de pommes,
interviennent généralement dans ces Compotes ; soit pour
les napper, soit pour les entourer, hachées ou en croûtons.
Les Compotes composées comportent aussi, presque
toujours, une variété de fruits confits.
CONFITURES
2138
quantité de sucre doit être maintenue à poids pour poids, ou
à peu près.
Si on met trop de sucre on atténue l’arôme du fruit et il
en résulte la cristallisation au bout de peu de temps ; si on
en met trop peu, la cuisson doit être poussée plus loin pour
atteindre le degré voulu, et c’est encore la destruction de
l’arôme du fruit par une évaporation trop prolongée. Si,
enfin, la cuisson n’est pas amenée exactement au degré qui
convient, c’est la fermentation qui se produit à bref délai.
Dans la préparation des confitures, on doit donc se guider
sur le fruit lui-même, pour régler les proportions de sucre.
2139
aussi vite que possible au degré qui indique que la cuisson
est au point.
Ce degré est le même pour toutes et on le reconnaît à
ceci : Lorsque la vapeur s’échappe moins dense et que le
bouillonnement se produit plus serré, c’est que
l’évaporation est complète et que la cuisson réelle, qui est
très prompte est en marche. À partir de ce moment, élever
fréquemment l’écumoire hors de la bassine. La confiture
qui y est attachée s’en détache d’abord très vite ; puis, au
bout de quelques minutes, on la voit se rassembler sur le
milieu du tranchant de l’écumoire et s’en détacher
lentement, par larges gouttes espacées.
C’est ce que l’on appelle la nappe, signe certain, qui
indique que la confiture est au point.
Sitôt que le degré indiqué est atteint, retirer les confitures
du feu. Laisser partir la grande chaleur pendant 7 à
8 minutes ; puis, les mettre en pots en échauffant
graduellement ceux-ci, s’ils sont en verre, pour les
empêcher d’éclater.
Le lendemain, poser sur chaque pot un rond de papier
blanc, enduit de glycérine rectifiée (produit infiniment
préférable au cognac sucré), posé à même sur la confiture.
Fermer ensuite les pots avec un double papier ficelé autour
et conserver au sec.
Confiture d’abricots.
2140
Prendre de préférence des abricots de plein vent bien
mûrs ; les partager en deux ; casser les noyaux, émonder les
amandes et les diviser.
Compter 375 grammes de sucre en morceaux par
500 grammes de fruits. Mettre ce sucre dans une bassine
avec 2 décilitres d’eau par kilo de sucre ; quand il est
dissous, le faire bouillir pendant quelques minutes et bien
écumer.
Ajouter les abricots ; cuire à feu pas trop vif, en remuant
presque continuellement ; surtout à la fin où la confiture
risque davantage de s’attacher au fond de la bassine. Retirer
du feu aussitôt que la cuisson est à la nappe, comme il est
expliqué plus haut ; mélanger les amandes dans la confiture
et mettre en pots.
Confiture de cerises.
Dénoyauter les cerises ; peser 750 grammes de sucre en
morceaux par kilo de fruits et poids pour poids si le fruit
n’est pas très sucré. Mettre le sucre en bassine ; l’humecter
d’eau pour le dissoudre, et le faire bouillir pendant
5 minutes en écumant bien. Ajouter les cerises et un demi-
litre de jus de groseilles ; conduire la cuisson à feu ardent,
jusqu’à constatation du degré de cuisson.
Observations.
2141
1o L’addition du jus de groseilles est à conseiller dans
cette confiture, parce qu’il en assure la consistance et
permet d’abréger un peu le temps de cuisson. Or, pour les
fruits rouges, plus la cuisson est menée vivement et plus ces
fruits gardent leur couleur naturelle.
2o Quand les fruits commencent à bouillir ; avoir soin de
bien enlever l’écume qui se produit, parce que cette écume
se solidifierait promptement et elle troublerait les
confitures, d’abord ; d’autre part, elle pourrait être, et elle
est souvent une cause de fermentation.
Confiture de fraises.
C’est l’une des plus minutieuses à traiter et on la fait de
plusieurs façons. Voici la plus simple et la plus rapide :
Éplucher les fruits, mûrs à point, et ne les laver que s’il y a
nécessité absolue.
Peser 375 grammes de sucre par 500 grammes de fruits.
Mettre ce sucre dans la bassine ; l’arroser d’eau pour le
dissoudre et le cuire au « Boulet » (voir Cuisson du sucre en
ayant soin de l’écumer bien à fond quand il commence à
bouillir.
Jeter les fraises dans le sucre ; tenir la bassine sur le côté
du feu pendant 7 à 8 minutes, c’est-à-dire jusqu’à ce que
l’eau de végétation du fruit l’ait dissous et ramené à l’état
de sirop.
Égoutter alors les fraises sur un tamis. Continuer
rapidement la cuisson du sirop, jusqu’à ce que le degré
2142
indiqué commence à se constater. À ce moment, remettre
les fraises dans le sirop pendant 5 minutes, c’est à-dire
jusqu’à ce que la nappe soit atteinte.
Emplir les pots petit à petit, pour que les fraises restent
bien réparties partout et ne remontent pas en bloc à la
surface : ce qui se produit quand les pots sont emplis trop
vite.
Confiture d’oranges.
Les choisir de même grosseur, de belle couleur, sans
taches, avec l’écorce épaisse et souple.
Cela a son importance, parce que plus l’écorce est
épaisse et souple, plus elle est tendre, et mieux se fait le
blanchissage.
Les piquer assez profondément avec un petit bâton pointu
— cela pour faciliter la cuisson — et les jeter dans une
bassine d’eau bouillante. Laisser bouillir pendant
30 minutes ; puis égoutter les oranges, les rafraîchir et les
tenir sous un robinet d’eau courante pendant 12 heures et
même plus si l’on veut, ou les faire tremper dans de l’eau
froide, souvent renouvelée pendant 20 heures. — Ce
trempage a pour but de compléter le ramollissement des
écorces et l’enlèvement de l’amertume.
Ensuite, égoutter les oranges ; les couper en petits
quartiers ; en retirer pépins et filaments et les passer au gros
tamis.
2143
Peser le même poids de sucre qu’il y a de purée
d’oranges. Dissoudre ce sucre dans la bassine et le faire
bouillir pendant 5 à 6 minutes en l’écumant bien.
Ajouter alors : la purée d’oranges et un décilitre et demi
de bon jus de pommes par 500 grammes de purée.
Dans la première partie de la cuisson, écumer avec le
plus grand soin ; dans la seconde partie, remuer presque
constamment, jusqu’à constatation de la nappe.
Confiture de prunes.
Peser 375 grammes de sucre en morceaux par
500 grammes de prunes dénoyautées.
Dissoudre ; écumer ; faire bouillir le sucre pendant 7 à
8 minutes et procéder pour la cuisson comme il est expliqué
à la confiture d’abricots.
Observations.
1o C’est un mauvais procédé de mettre les prunes à
macérer avec le sucre quelques heures à l’avance, parce que
l’acide qu’elles détiennent les fait noircir ; ce qui donne une
couleur louche à la confiture.
2o Pour conserver à la confiture de prunes de Reines-
Claude une belle couleur verte, ne pas en faire plus de 3 à
4 kilos à la fois et les cuire le plus vite possible.
2144
Confiture de Rhubarbe.
La confiture de rhubarbe est l’une des plus longues à
faire et qui demande le plus d’attention, à cause : 1o de
l’eau de végétation qu’elle détient abondamment ; 2o de la
facilité avec laquelle elle s’attache et brûle au fond de la
bassine, surtout vers la fin de la cuisson.
Si on la veut bien verte, choisir les branches en
conséquence ; si on la veut rosée, prendre rien que les
branches du cœur qui sont bordées de rouge, ou de la
rhubarbe forcée. Dans un cas comme dans l’autre, ne pas en
faire plus de 5 à 6 livres à la fois.
Supprimer le bout des pétioles, couper le reste en
tronçons enlever avec la pointe d’un petit couteau la
pellicule qui est autour et les couper en morceaux de
5 centimètres.
Peser 400 grammes de sucre en morceaux par
500 grammes de rhubarbe. Dissoudre ; faire bouillir le sucre
pendant 7 à 8 minutes puis jeter dedans la rhubarbe
émincée. Couvrir la bassine et la tenir sur le côté du feu
pendant 12 minutes environ : cela pour fondre, désagréger
la rhubarbe qui, au bout de ce temps, se trouve réduite à
l’état de filaments.
Poser ensuite la bassine sur un feu ardent ; remuer
constamment, jusqu’à ce que la constatation de la nappe
indique que la cuisson est au point.
Confiture de tomates.
2145
Cette confiture se fait de plusieurs façons dont voici la
plus expéditive :
On doit savoir d’abord que le poids net de pulpe
utilisable est d’un cinquième, en moyenne, du poids total
des tomates. Cette moyenne est sujette à variations, selon
l’espèce de tomate employée, son degré de maturité, etc.
Pour obtenir 500 grammes de pulpe, on doit donc compter
un poids brut de 2 kilos 500 de tomates.
Émincer finement les tomates et les passer au tamis.
Mettre eau et purée de tomates dans la bassine ; faire
bouillir pendant 5 minutes en remuant. Verser alors sur une
serviette tendue sur un tabouret, comme pour passer une
gelée et laisser égoutter à fond. L’égouttage fait, il ne reste
sur la serviette que la pulpe pure sans eau de végétation.
Peser même poids de sucre qu’il y a de pulpe. Mettre ce
sucre dans la bassine avec un peu d’eau ; le laisser
dissoudre et le cuire au boulet, en ayant soin de bien
l’écumer quand il commence à bouillir.
On peut ajouter une gousse de vanille dans le sucre en le
mettant en cuisson, ou bien parfumer la confiture avec une
bonne cuillerée de sucre vanillé quand elle est retirée du
feu. D’une façon ou de l’autre, la confiture doit être
parfumée à la vanille.
Le sucre étant au point indiqué, ajouter : la pulpe de
tomates et un décilitre et demi de jus de groseilles par 500
grammes de pulpe. Étant donné que la pulpe de tomates n’a
par elle-même aucun principe mucilagineux, cette addition
de jus de groseilles est indispensable.
2146
Placer la bassine sur un feu ardent et remuer sans arrêter,
jusqu’à constatation de la nappe. Il est même utile de
donner encore quelques minutes de cuisson à la confiture
quand le degré de la nappe est atteint.
NOTA. — On peut employer aussi de la gelée de pommes, en place de jus de
groseilles.
GELÉES
Gelée de cassis.
Prendre des cassis bien mûrs ; les égrapper dans une
terrine ; les mettre dans la bassine avec un demi-verre d’eau
par kilo de fruits ; poser celle-ci sur le coin du feu et laisser
fondre. Pendant cette cuisson préparatoire, les peaux des
grains éclatent et le jus se répand dans la bassine, il n’y a
alors qu’à renverser les cassis sur un tamis placé au-dessus
d’une terrine, ce qui est plus facile à faire que de les broyer
et les tordre dans un torchon pour extraire le jus.
Peser autant de fois 850 grammes de sucre qu’il y a de
litres de jus ; mettre ce sucre dans la bassine, le faire
dissoudre et le cuire au boulet, en l’écumant à fond. Ajouter
le jus de cassis augmenté de 2 décilitres de jus de groseilles
blanches par litre de jus de cassis.
Tenir sur le côté du feu pendant quelques minutes pour
dissoudre le sucre ; puis cuire la gelée à feu vif, jusqu’à
2147
obtention de la petite nappe et en écumant avec soin.
NOTA. — L’addition du jus de groseilles blanches au jus de cassis a
simplement pour but d’en atténuer la couleur noire ; il peut parfaitement être
supprimé.
Gelée de coings.
Choisir les fruits bien mûrs ; les couper en tranches ; les
peler ; les épépiner et les jeter au fur et à mesure dans une
terrine d’eau fraîche.
Les mettre ensuite dans la bassine avec environ un litre
d’eau par 500 grammes de fruits épluchés et les cuire sans
les toucher. Aussitôt cuits, les renverser sur un tamis et
laisser égoutter.
Remettre le jus dans la bassine avec 800 grammes de
sucre en morceaux par litre de jus ; faire dissoudre le sucre ;
cuire à feu très vif jusqu’à constatation de la nappe, et en
ayant soin de bien écumer.
Sitôt la gelée cuite, la passer à travers une mousseline
tendue sur une terrine. Par ce moyen on l’obtient d’une
limpidité absolue.
2148
groseilles et framboises ; les tordre ensuite par petites
parties dans un fort torchon pour en extraire le jus.
Mettre ce jus dans la bassine avec un kilo de sucre en
morceaux par litre de jus.
Faire bien dissoudre le sucre et cuire à la nappe à feu très
vif, en ayant soin de bien écumer, surtout au début de la
cuisson.
NOTA. — Le rendement en jus de la groseille très mûre est d’environ
6 décilitres et demi au kilo de fruits.
2150
dissolution du sucre. Emplir les pots et les tenir à découvert
pendant 2 ou 3 jours.
Ensuite, les couvrir comme de coutume et les exposer au
grand soleil pendant 2 jours, soit 2 ou 3 heures par jour.
NOTA. — Cette gelée est aussi délicate que fragile et doit être conservée dans
un endroit très sec. Il convient de prendre des groseilles très mûres ; rien que
des rouges autant que possible ; ou on ajoute seulement 100 grammes de
groseilles blanches par livre de rouges.
Gelée d’Oranges.
Pour faire un litre de gelée d’oranges : 12 oranges du
poids moyen de 150 grammes ; 2 décilitres de bon jus de
pommes ; 500 grammes de sucre en morceaux ; une
cuillerée à bouche de sucre d’orange râpé.
Si on veut garnir la gelée : une moyenne écorce d’orange
confite coupée en petits filets.
Préparation : Presser les oranges à fond et filtrer le jus ;
préparer le sucre d’orange et mettre le sucre à dissoudre
avec quelques gouttes d’eau.
Ajouter au sucre jus d’oranges et de pommes ; cuire la
gelée comme les précédentes ; laisser refroidir pendant
10 minutes ; mélanger dans la gelée sucre d’orange et filets
d’écorces et mettre en pots.
Gelée de Pommes.
2151
Opérer exactement comme pour les coings et passer le
jus de pommes sans presser les fruits.
Ne pas les cuire trop pour éviter que le jus se charge de
pulpe. Néanmoins, ce jus doit être décanté parce que,
malgré toutes les précautions, il se fait toujours un petit
dépôt au fond.
Remettre ce jus dans la bassine avec 900 grammes de
sucre en morceaux, et un tiers de gousse de vanille par litre
de jus.
Cuire et passer à la mousseline comme la gelée de
coings.
Gelée de Tomates (premier procédé).
Préparer la pulpe comme il est expliqué à l’article
« Confiture de tomates ».
Pour 500 grammes de pulpe égouttée, il faut : 7 décilitres
de bon jus de pommes ; un kilo de glace de sucre ; une belle
gousse de vanille.
Mettre dans la bassine : glace de sucre, jus de pommes,
pulpe de tomates, vanille ; tenir la bassine sur le côté du feu
pendant 5 minutes.
Cuire ensuite à feu vif, jusqu’à constatation de la nappe.
BOISSONS ET
RAFRAÎCHISSEMENTS
NOTA. — Les proportions des formules ci-dessous sont réglées pour 15 verres.
Bavaroise.
2153
Travailler dans une casserole 250 grammes de sucre en
poudre avec 8 jaunes, jusqu’à ce que l’appareil soit devenu
blanc et fasse le ruban.
Ajouter, l’un après l’autre : un décilitre de sirop de
capillaire ; un demi-litre de thé fraîchement fait, brûlant, et
autant de lait bouillant, tout en foulant vigoureusement avec
un fouet pour que la boisson devienne très mousseuse.
Compléter en dernier lieu avec 2 décilitres de la liqueur qui
doit caractériser la Bavaroise (soit kirsch ou rhum).
Si la Bavaroise est à la vanille, à l’orange ou au citron,
faire infuser le parfum dans le lait un quart d’heure à
l’avance. — Si elle est au chocolat, faire dissoudre
180 grammes de chocolat et lui ajouter le lait parfumé à la
vanille. — Si elle est au café : faire infuser dans le lait
100 grammes de café fraîchement torréfié et concassé ; ou
parfumer avec un demi-litre de café fraîchement fait.
La Bavaroise se sert dans des verres spéciaux et elle doit
être à l’état de mousse.
Bischoff.
Mettre dans une terrine : une bouteille de champagne ; un
verre à Madère d’infusion de tilleul ; une orange et un
demi-citron coupés en tranches minces et assez de sirop à
32 degrés pour régler l’appareil à 18 degrés. Laisser
macérer au frais pendant une heure.
Passer ensuite au chinois fin ; glacer comme un Granité
et compléter avec 4 petits verres de fine Champagne.
2154
— Dresser dans des verres à Punch.
Café Glacé.
Verser petit à petit trois quarts de litre d’eau bouillante
sur 300 grammes de café fraîchement moulu et laisser
passer doucement. Mettre ce café dans une terrine avec
600 grammes de sucre en morceaux ; laisser se dissoudre le
sucre et refroidir le café. Ajouter alors un litre de lait
bouilli, parfumé à la vanille, bien froid et un demi-litre de
crème très fraîche.
Glacer à la Sorbetière, en observant que la préparation
doit rester à peu près liquide. — Servir en tasses bien
froides.
Citronnade.
Faire dissoudre 250 grammes de sucre en morceaux dans
un litre d’eau filtrée. Ajouter le jus et le zeste de 2 citrons ;
laisser infuser au frais pendant 3 heures.
Passer au chinois fin ; ajouter un siphon d’eau de Seltz et
servir avec une mince rondelle de citron dans chaque verre.
Claret Cup.
2155
une cuillerée d’Angostura Bitter et un petit verre de
chacune des liqueurs suivantes : cognac, maraschino,
curaçao blanc. Ajouter encore : une bouteille et demie de
vin rouge et une bouteille de Soda. — Couvrir et laisser
infuser pendant 2 heures. — Passer ensuite ; ajouter
quelques petits morceaux de glace bien propre et quelques
feuilles de menthe fraîche.
Eau d’Ananas.
Hacher finement 750 grammes d’ananas frais, ou de
conserve à défaut ; le mettre dans une terrine et verser
dessus un litre de sirop à 20 degrés, bouillant. Laisser
refroidir et infuser pendant 2 heures.
Passer à la chausse ; ajouter un morceau de glace et assez
d’eau de Seltz pour ramener le sirop à 9 degrés. — Tenir au
frais encore pendant 20 minutes ; compléter, au moment de
servir, avec 3 petits verres de kirsch.
Eau de Cerises.
Dénoyauter 500 grammes de cerises bien mûres et les
passer au tamis. Mettre la purée dans une terrine avec les
noyaux broyés au mortier ; laisser macérer au frais pendant
une heure. Mouiller avec un demi-litre d’eau filtrée passer
le jus à la chausse, ou sur une mousseline tendue, pliée en
double.
Ajouter un morceau de glace bien lavée, 180 grammes de
sucre en morceaux et tenir au frais pendant 20 minutes.
2156
Parfumer au moment de servir avec 4 petits verres de
kirsch.
— Degré au pèse-sirop : 9.
Eau de Melon.
Passer au tamis 500 grammes de pulpe de melon bien à
point. La mettre dans une terrine et verser dessus un demi-
litre de sirop à 20 degrés bouillant. Laisser refroidir et
infuser pendant 2 heures ; passer ensuite à la chausse ou à la
mousseline.
Ajouter un morceau de glace bien propre ; la quantité
d’eau de Seltz nécessaire pour ramener le sirop à 9 degrés.
Tenir encore au frais pendant 20 minutes et compléter au
moment de servir avec 2 cuillerées d’eau de fleur d’oranger.
Kaltchale.
2157
Peler et émincer 250 grammes de pêches bien
fondantes ; 250 grammes d’ananas ; ajouter 125 grammes
de chair de melon bien mûr, coupée en dés ; 125 grammes
d’un mélange de framboises, groseilles rouges et blanches,
égrappées.
Rassembler ces fruits dans une timbale et tenir sur glace.
Infuser un fragment de cannelle dans une demi-bouteille
de vin blanc bouillant ; ajouter 650 grammes de sucre, un
zeste de citron, et laisser refroidir en remuant de temps en
temps. — Mélanger ensuite dans cette infusion un demi-
litre de purée de fraises et de groseilles mélangées.
Filtrer ; compléter par addition d’une bouteille de
Champagne.
Verser cette préparation sur les fruits et servir bien froid.
Orangeade.
Procéder comme pour la Citronnade, en remplaçant jus et
zestes de citrons, par jus et zestes d’oranges et le jus d’un
demi-citron seulement. — Servir avec une tranche d’orange
très mince dans chaque verre.
Punch au Kirsch.
Jeter 20 grammes de thé dans un litre d’eau bouillante ;
laisser infuser pendant 10 minutes.
Mettre dans un bol à punch ou un saladier 500 grammes
de sucre en morceaux ; passer l’infusion de thé sur le sucre
2158
et le faire dissoudre en rejouant avec une cuiller en argent.
Ajouter trois quarts de litre de kirsch ; flamber et servir
dans des verres.
Punch au Rhum.
Faire une infusion comme précédemment avec la même
quantité de thé et un litre d’eau bouillante.
La passer sur 500 grammes de sucre en morceaux mis
dans un bol à punch et faire dissoudre le sucre. Ajouter
quelques minces lames de citron, trois quarts de litre de
rhum et flamber.
— Servir avec une tranche de citron dans chaque verre.
Punch Marquise.
Mettre dans un poêlon en cuivre un litre de vin de
Sauternes ; 250 grammes de sucre en morceaux et un zeste
de citron attaché avec un clou de girofle : Dissoudre le
sucre ; chauffer le vin jusqu’à ce qu’il se couvre d’une fine
mousse blanche ; le verser dans un bol à punch après en
avoir retiré zeste et clou de girofle.
Ajouter 2 décilitres et demi de cognac flambé ;
l’enflammer et laisser brûler jusqu’au bout.
— Servir avec une mince tranche de citron dans chaque
verre.
2159
Punch glacé.
Préparer un Punch marquise comme ci-dessus. — Quand
le vin est chaud, le retirer du feu ; jeter dedans 20 grammes
de thé et laisser infuser à couvert pendant 10 minutes.
Passer au chinois fin ; ajouter une orange et un citron
pelés à vif, coupés en tranches et 2 décilitres de rhum,
chauffé. Flamber ; laisser refroidir et régler à 15 degrés.
Glacer ensuite comme un Granité et servir dans des
verres.
Vin chaud.
Verser une bouteille de vin rouge sur 200 grammes de
sucre en morceaux mis dans un poêlon en cuivre, et faire
dissoudre le sucre. Ajouter : un zeste de citron ; un
fragment de cannelle et de macis ; un clou de girofle.
Chauffer le vin jusqu’à ce qu’il se couvre d’une fine
mousse, et passer au chinois fin.
— Servir avec une mince tranche de citron dans chaque
verre.
2160
— Servir avec une rondelle d’orange dans chaque verre.
Vin à la Française.
Mettre 250 grammes de sucre dans un saladier ; l’arroser
de quelques cuillerées d’eau pour le dissoudre.
Ajouter une bouteille d’excellent vin de Bordeaux ou de
Bourgogne rouge avec un demi-citron coupé en lames
minces. Bien remuer avec une cuiller en argent et servir
avec une tranche de citron dans chaque verre.
NOTA — Ne jamais omettre de retirer les pépins des oranges ou citrons
employés, parce qu’ils donneraient de l’amertume.
2161
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2. ↑ http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/deed.fr
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4. ↑ http://fr.wikisource.org/wiki/Aide:Signaler_une_erreur
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