Chapitre2les Fibres Optiquess

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Chapitre III : Le principe du guidage dans les fibres optiques

III.1. Introduction

La fibre optique est vite apparue très intéressante pour le domaine des télécommunications. Elle
représente un support de transmission dont les nombreux avantages justifiant son introduction dans les
systèmes de transmission sont donnés ci-après :

Performances de transmission : Très faible atténuation, très grande bande utilisable,


multiplexage possible.

Avantages de mise en oeuvre : Très petite taille, grande souplesse, faible poids.

Sécurité électrique : Isolation totale entre terminaux, utilisation possible en ambiance explosive
ou sous de fortes tensions.

Sécurité électromagnétique : Insensible aux parasites et n'en crée pas, inviolabilité presque totale.

Avantage économique : Moindre coût, en comparaison des autres supports.

III.2. Présentation des fibres optiques

Une fibre est un guide d'onde cylindrique et diélectrique. Elle est constituée de deux diélectriques de
même axe, entourés d'une gaine de protection: le premier matériau transparent d'indice de réfraction
n1 , de forme cylindrique, est entouré d'un matériau d'indice n2 avec n1 > n2 . La région centrale s'appelle
le cœur de la fibre, tandis que le matériau extérieur forme la gaine.

x
Plastique
r
gaine

y
coeur
r z sortant

Figure III.1 : Structure d’une fibre optique

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Chapitre III : Le principe du guidage dans les fibres optiques

III.3. Le guidage du signal lumineux dans la fibre optique

a. Loi de Snell -Descartes :


Lorsqu’un faisceau lumineux se réfracte sur la surface qui sépare deux milieux (cœur et gaine)
transparents et d’indices de réfraction différents (n1 et n2 ), il se sépare en deux rayons:
 un rayon réfléchi formant un angle i1 par rapport à la normale à l'interface des deux milieux,
 un rayon réfracté avec un angle i2 par rapport à la même normale.
D’après la loi de Snell-Descartes (figure III.3), les trois rayons (incident, réfléchi et réfracté) sont
dans le même plan et ils sont liés par les relations:
n1 sin (θi ) = n 1 sin (θr) (III.1)
n 1 sin (θi ) = n 2 sin (θt ) (III.2)

Figure III.2. Les lois de la réflexion et réfraction

Si n2 < n1 et si le rayon arrive sur la surface de séparation avec un angle supérieur à un certain
angle critique  c , le rayon est totalement réfléchi dans le même milieu sans qu’une partie de ce

dernier soit transmise vers le 2ème milieu ( θt )=.

Nous avons
 i   c  Arc sin (n2 / n1 ) (III.3)

 c est l’angle limite pour une réflexion totale,


Si  i   c , on a une réflexion totale,

Si :  i   c , on a une transmission vers le deuxième milieu.

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b. L’ouverture numérique d’une fibre à saut d’indice

Figure III.3 : Propagation à travers une fibre à saut d'indice. L'angle α doit être inférieur à une valeur
maximale, tel que i reste supérieur à l'angle critique pour la réflexion totale (rayon en trait plein). Le
trait interrompu représente un rayon de gaine, qui peut se propager sur une distance plus courte.

Pour que la réflexion totale se produise à l’interface entre les deux milieux, on sait qu’il faut que
l’angle i soit supérieur à l’angle critique ic.

(III.4)

Par ailleurs, l’angle i est déterminé par l’angle d’entrée du rayon dans la fibre, α. Supposons que la
surface d’entrée de la fibre est perpendiculaire à son axe de symétrie. En passant du milieu extérieur
d’indice de réfraction next (généralement de l’air) dans le cœur de la fibre, l’onde est réfractée en
accord avec la loi de Snell. On a

(III.5)

L’examen de la Figure III.3 montre que β n’est autre que (90° - i). La limite inférieure que nous avons
imposée à i revient donc à fixer une limite supérieure à β, et donc aussi à α. Cette limite se calcule
facilement, en combinant les relations (III.6) et (III.7) :

L'angle d’entrée dans la fibre, α, doit donc être inférieur à αmax:

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(III.6)

Cet angle maximal s'appelle l'angle d'acceptance ou l'angle d'admission de la fibre. Cet angle
d’acceptance, que l’on retrouve dans de nombreux domaines en optique, est habituellement décrite par
une quantité appelée l'ouverture numérique du système (O.N.) (en anglais, numerical aperture, NA).
Par définition, l’ouverture numérique est donnée par

(III.7)
(Il est particulièrement intéressant d’inclure l’indice next dans l’ouverture numérique, car ainsi, elle
constitue une caractéristique du système optique, indépendante du milieu extérieur dans lequel celui-ci
est placé). Le cône associé à l'angle 2 αmax est appelé « le cône d'acceptation »
En introduisant cette définition dans la formule (III.8), on déduit immédiatement l’ouverture
numérique d’une fibre optique à saut d’indice :

L'angle d'acceptance peut alors s'exprimer en fonction de l'ouverture numérique:

(III.8)

Dans le cas où le milieu extérieur est de l'air, on a

αmax = arcsinO.N.

Conclusion

Le guidage du signal optique est basé sur les réflexions successives de ce signal entre le cœur et la
gaine ((Figure III- 4). Cela n'est possible que si le cœur et la gaine sont constitués de matériaux
transparents et que l'indice de la gaine est inférieur à celui du cœur (une différence de quelques % est
suffisante). La seconde condition est d'envoyer le signal lumineux dans la fibre avec un angle, par
rapport à l'axe, inférieur à l'ouverture numérique. L'ouverture numérique (O.N.) représente l'ouverture
angulaire limite avant une transmission et non une réflexion totale sur le dioptre cœur-gaine de la
fibre.

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Figure III- 4 : Lois de propaga ti on du si gnal dans une fibre optique.

La plupart des fibres sont fabriquées à base de silice, matériau abondant et peu cher. Pour façonner les
profils d'indice, la silice est dopée avec du dioxyde de germanium ou du pentoxyde de phosphore pour
augmenter l'indice (donc plutôt pour le cœur de la fibre) et avec du fluor ou du trioxyde de bore pour
le diminuer (plutôt réservé à la gaine optique).

III.4. Le profil d’indice d’une fibre optique

L’expression générale du profil d’indice de réfraction, est donnée par la relation suivante:

n(r ) 2  n12 [1  2(r / a) g ] pour ra (III.9)

n(r ) 2  n12 [1  2]  n22 pour ra (III.10)

Avec a : rayon du cœur

n12  n22 n  n2
 2
 1 Δ représente la différence relative d'indice lorsque n1 n2
2n1 n1
n  n2 n1  n2 n  n2
 1  1
n1 2n1 n1

g : paramètre positif caractéristique du profil

n1 : indice de réfraction du cœur

n 2 : indice de réfraction de la gaine


  
r  xx  yy : vecteur position d’un point M au niveau du cœur ( 0  r  a )
La famille pseudo-parabolique contient des profils en triangle (g = 1), parabolique (g = 2) et à saut
d’indice(g = ∞).

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Figure III.5. Différents profils d’indice des fibres optiques monomodes et multimodes

Il existe deux types de fibres : multimode et monomode. Dans une fibre multimode, les diamètres des
diélectriques sont plus importants que ceux d'une fibre monomode (Ø du coeur»50 microns et Ø de la
gaine » 125 microns) et les différents rayons empruntent des trajectoires différentes. Leurs chemins
optiques et donc leurs temps de propagation sont différents. Il en résulte donc une dispersion
intermodale (Figure II- 4). Pour diminuer cet effet, le profil d'indice du coeur peut être modifié de telle
sorte à créer un " gradient d'indice " et non un saut d'indice (l'indice n1 n'est pas constant mais possède
une symétrie autour de l'axe) (Figure II- 5). Cela permet de réduire les différences de temps de
propagation en réduisant les écarts entre chemins optiques.

Figure III- 6 : Dispersi on i ntermodale dans une fibre multi mode à saut d'indi ce.

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Figure III- 6 : Profil d'une fibre mul timode à gradi ent d'indi ce.

Les fibres multimodes sont de préférence employées pour les réseaux locaux, pour les bas débits ou
encore pour des longueurs d'onde proches de 850 nm.

L'UIT-T (Union Internationale des Télécommunications) a instauré des normes internationales


pour les fibres optiques déployées dans les réseaux de télécommunications. Les recommandations
G.650 à G.655 portent sur les paramètres géométriques, mécaniques et optiques des fibres et sur les
tolérances admissibles.

Exemples de caracté ristiques de quelques fibres optiques de tra nsmission.

G. 655 G. 655
Norme UIT-T G. 652 G. 653
(NZDSF) (Téralight)

Propriétés Diamètre coeur (µm) 9 9 9 9


géométriques Diamètre fibre (µm) 125 125 125 125
Atténuation (dB/km) 0,25 0,25 0,25 0,22

Dispersion Chroma-
17 0 0,07 8
tique (ps/nm/km)
Coefficient de non- 2,7.10-
Propriétés optiques 2,7.10-20 2,7.10-20 2,7.10-20
linéarité (W/m2 ) 20
(à 1550 µm)
Section effective
80 57 57 65
(µm2 )
0,05 à 0,1
PMD ps/sqrt(km) 0,1 max. 0,04
0,08 max.

III.5. Modes de gaine


Le trait interrompu de la Figure III.4 représente un rayon en dehors du cône d'acceptance de la fibre.
Comme il frappe l’interface à un angle inférieur à l’angle critique, il peut pénétrer dans la gaine, et
éventuellement se propager par réflexions totales à la surface extérieure de la gaine, donnant ainsi
naissance à un mode de propagation parasite, appelé mode de gaine (cladding mode). Ces modes sont
généralement rapidement atténués, mais ils peuvent néanmoins être à l’origine de perturbations sur la
fibre optique. Pour les éliminer immédiatement, on peut entourer la gaine d’une enveloppe dont
l’indice est supérieur à celui de la gaine (on évite ainsi la réflexion totale à l’interface gaine/air). Une
telle enveloppe est appelée cladding mode stripper.

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III.6. Modes de propagation dans les fibres optiques


La nature ondulatoire de la lumière, associée aux très petites dimensions des fibres optiques, ne va pas
permettre aux rayons lumineux de se propager n’importe comment à l’intérieur de la fibre. Même à
l’intérieur du cône d’acceptance, seuls certains angles particuliers seront admis. Chacun correspondra
à ce que l’on appelle un mode de propagation.

A. Déphasage d’une onde lors de la réflexion totale


Considérons la réflexion totale sur une surface plane qui sépare deux matériaux diélectriques,
d’indices n1 et n2 , avec n 1 > n 2 (on dit que le milieu 1 est plus réfringent que le milieu 2) si l’angle i est
supérieur à l’angle critique ic.
Le phénomène de réflexion totale permet d’obtenir , l’intensité réfléchie est égale à l’intensité
incidente et cette réflexion s’accompagne d’un déphasage de l’onde, et que ce déphasage dépend à la
fois de l’angle d’incidence et de la polarisation de l’onde. Plus précisément, le déphasage φ est donné
par :

(polarisation s ( E perpendiculaire au plan d’incidence)

polarisation P, (E parallèle au plan d’incidence )

B. La notion d’un mode de propagation

Avant d'envisager le cas des fibres optiques cylindriques, il est intéressant d'étudier le guide d'ondes le
plus simple, à savoir le guide d'ondes plan. Il s'agit d'un milieu diélectrique d'indice de réfraction n1 ,
pris en sandwich entre deux milieux d'indice n 2 < n 1. Le milieu d'indice n 1 représente le cœur du guide
d'ondes, tandis que les milieux d'indice n 2 forment la gaine. Les surfaces de séparation entre la gaine et
le cœur sont parallèles (Figure III.6).

Figure III.6: Schéma d'un guide d'ondes plan. Un diélectrique avec un indice de réfraction n1 est pris
en sandwich entre deux diélectriques avec n2 < n1.

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La Figure III.7 montre schématiquement la propagation d'une onde électromagnétique à travers le


guide d'ondes. On n'a dessiné qu'un seul rayon, qui représente en fait la direction perpendiculaire
aux fronts d'onde , qui sont des surfaces telles que la phase du champ électrique est la même en
chaque point.
Pour que l'onde se propage par réflexions totales, il faut que l'angle i avec la normale à la surface de
séparation entre le cœur et la gaine soit supérieur à l'angle critique pour la réflexion totale. Dans ce
cas, l'angle d'incidence est le même pour chaque réflexion, et l'onde se propage suivant le trajet
indiqué en trait plein à la Figure III.7.
L'onde semble donc se propager selon une direction de propagation effective parallèle à la direction
Oz. Si l'onde est polarisée perpendiculairement au plan d'incidence (polarisation s), le champ
électrique est constamment perpendiculaire à la direction de propagation effective , dans ce cas,
l'onde s'appelle une onde transversale électrique (TE).
Si l'onde est polarisée dans le plan d'incidence (polarisation p), le champ magnétique est constamment
perpendiculaire à la direction de propagation effective. Dans ce cas, l'onde s'appelle une onde
transversale magnétique (TM).

Figure III.7. Trajectoire d’un rayon lumineux dans un guide diélectrique plan

Une onde sera confinée à l'intérieur si elle pénètre dans le guide d'ondes dans une direction telle que
l'angle d'incidence sur une des deux surfaces du guide est entre 90° et l'angle critique pour la réflexion
totale. Toutefois, cette condition n'est pas suffisante pour garantir la propagation de l'onde à l'intérieur
du guide. En effet, dans la Figure III.7, la ligne BC indique le front d'onde pour l'onde qui arrive au
point A. Cette ligne est en même temps le front d'onde pour l'onde qui quitte le point C. Or,
comme le front d'onde est une surface telle que la phase du champ électrique est la même en
chacun de ses points, il faut que le champ électrique en B soit en phase avec celui en C, à un
multiple entier de 2π près.
Entre les points B et C, l'onde se propage d'une distance Δl telle que :

(III.11)

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Cette distance correspond à une variation de la phase donnée par (K 1 *z) avec k1 est le nombre d’onde
dans milieu 1

(III.12)

De plus, l’onde étant réfléchie en A et en C, ce qui donne un déphasage

où φ est donné par Φ

(polarisation s ( E perpendiculaire au plan d’incidence)

polarisation P, (E parallèle au plan d’incidence )

(III.13)

Solutions pour les modes TE


La solution de l'équation (III.13) peut être obtenue graphiquement. En effet, la Figure III.8 montre les
fonctions

Pour plusieurs valeurs de m

L'intersection entre les deux courbes donne les valeurs de i et m pour lesquelles la propagation de
l'onde est permise

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Figure III.8 : Solution graphique de l'équation (III.14) dans le cas d=λ0 et d=λ0 /2, avec n 1 =1,5 et n 2 =1,3.
Les courbes croissantes entre 60 et 90° correspondent aux modes TE (trait plein) et TM (trait
interrompu) respectivement.

En fonction des valeurs de d/λ0 et des indices de réfraction, on voit qu’une ou plusieurs valeurs de i
sont possibles. Chacune des valeurs de i correspond à un mode de propagation.
La valeur de m correspondante s'appelle l'ordre du mode. La Figure III.8 montre que les modes
d'ordre supérieur correspondent à des valeurs plus petites de l'angle i. En d'autres mots, les modes
d'ordre plus élevé correspondent à des ondes qui se propagent dans des directions plus proches de la
normale.
On remarque d’après la figure III.8 lorsque < , une seule solution existe, correspondant

à m=0. Dans ce cas, le guide est appelé guide monomode avec

III.7. Calcul des modes de propagation dans une fibre optique à saut d’indice
Nous considérons uniquement les milieux diélectriques isotropes , sans perte et non magnétique. Les
équations de Maxwell et les relations de constitution applicables pour de tels milieux sont résumées
comme suit :

  
  E   B (III.14)
t

  
  H  D (III.15)
t

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 
. D  0 (III.16)

 
. B  0 (III.17)

 
B  0 H (III.18)

 
D  E (III.19)

 
où  ,  et  sont des constantes indépendantes de E et H . Les milieux diélectriques isotropes et
sans perte, que nous considérerons ont les caractéristiques suivantes :

= 0 (milieu non-conducteur)

r=  /0 (pour les milieux non magnétiques  =  0 )

 r =  /  0 = n2 (n : indice de réfraction du milieu)

Dans un milieu diélectrique, l’équation de propagation, ou équation de Helmholtz est établie sous la
manière suivante :

 En fonction du champ électrique :


 2 E 
E    0 (III.20)
t 2

 En fonction du champ magnétique :

 2 H 
H    0 (III.21)
t 2

III.7.1 Solution de l’équation de propagation


La description et le calcul des champs dans la fibre optique qui est considérée comme un guide
d’onde circulaire , consiste à chercher des solutions des équations de Maxwell qui satisfont les
conditions aux limites et qui propagent l’énergie selon la direction z. On doit tenir compte de la
géométrie du problème en choisissant naturellement d’écrire les équations de Maxwell en
coordonnées cylindriques. On écrit donc le champ électrique et magnétique de la façon suivante:
   
E  Re Er ar  E a  Ez az e
j ( t   z )
(III.22)

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   
H  Re H r ar  H a  H z az e
j ( t   z )
(III.23)

Les deux équations de Maxwell permettent d’établir un lien entre les diverses composantes des
champs. Encore ici, on peut combiner linéairement ces diverses relations et écrire les composantes
transverses des champ E(H) (r, ) en termes des composantes axiales du champ Ez (H z ) :

Sachant que Rot =

Figure III.9 : La géométrie de la fibre dans la base des coordonnées cylindriques




j  1 Ez H z 
(III.24)
E     r     r 

2
 

j  E z  (III.25)
Er   2 
    1 H z 
r 
  r 

Et pour les champs H

 H r   j   H z    1 E z  ( III.26)
2 
r  
  r

j  1 H z 
H   2 
    E z  (III.27)
r 
  r 

où 
  n 2 r  k02  
2 2
K

Où β est la constante de propagation longitudinale
β
K=K0 n est le nombre d’onde .

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2
avec  k0 

où k0 est le nombre d’onde et  est la longueur d’onde dans le vide.

Etant donné que la fibre est un guide diélectrique circulaire, on résout l’équation de propagation
en développant le Laplacien Δ en coordonnées cylindriques (r, , z). Cette équation étant vectorielle,
on la résout pour la composante longitudinale Ez (c’est la plus simple), ce qui donne :


2E 
2 2 2
  E z  1 E z  1  E z   E z   w 2 E 
E     0 
t 2 r 2 r r r 2  2 z 2
z

2 2
 E z  1 E z  1  E z  (  w 2   2 ) E  0 
r 2 r r r 2  2
z

2 2
 E z  1 E z  1   (k 2 n 2   2 ) E  0
r 2 r r r 2  2
0 z

2 2
 E z  1 E z  1  E z 

2
Ez  0 (III.28)
r 2 r r r 2  2

2 H z 1 H z 1 2H z
 H z  0
2
  (III.29)
r 2
r r r 
2 2

Les équations (III.28) et (III.29) sont les équations de propagation dans la fibre optique à saut
d’indice. Leurs solutions nous permettent d’obtenir les composantes axiales des champs électrique et
magnétique E z et H z et en remplaçant leurs expressions dans les équations (III.24), (III.25), (III.26)
et (III.27) nous obtiendrons les composantes transverses des champs électrique et magnétique

Er , E , H r et H .

-Définition mathématique des modes de propagation

Les modes d’un guide d’ondes optique représentent une famille de solutions possibles possédant une
certaine constante de propagation  . Ici, suite à la géométrie cylindrique de la fibre , il est naturel de

chercher des solutions ayant une symétrie circulaire .

Nous commençons à résoudre les équations d’onde :  E  1 E  1  E   E  0 ( III.28)


2 2
z z z 2

r r r r  2
2 2 z

et  H2 z  1 H z  12  H2z   2 H z  0 (III.29)
2 2

r r r r 

Par conséquent nous posons la séparation de variables suivantes :


 Ez ( r ,  )  R ( r ) Q ( ) (III.30)

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H z ( r , )  R ( r ) Q ( ) (IV.31)

Nous obtenons alors les deux équations différentielles totales pour Q(  ) et R(r) :

2
d Q   2Q
 (III.32)
d 2

 2  
2
d 2R
  
1 dR R 0 (III.33)

dr 2
r dr  2

 r 

où  2 est la constante de séparation

L’équation III.32 est l'équation différentielle standard utilisée pour un oscillateur harmonique simple
standard et admet au moins deux fonctions comme solution.

Q ( )  cos (  ) ou Q ( )  sin ( )

Et la solution générale de (III.32) est la combinaison de ces deux solutions, qui s’écrit sous forme de :

Q ( )  Ac cos (  )  As sin ( ) (III.34)

Naturellement, la constante de séparation  devra être un nombre entier afin que


Q (  2  )  Q ( ) .

Ac et As sont deux constantes à déterminer : Ac réfère à la dépendance en cos ( ) et As à celle en

sin ( ) .

On écrit donc les champs Ez et H z sous la forme suivante:

 Ez  R(r ) [ Ac cos( )  As sin ( )] (III.35)

H z  R(r ) [ Bc cos   Bs sin  ] (III.36)

où Bc et Bs sont aussi des constantes à déterminer.

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Il est important de réaliser qu’en fait nous avons ici deux types de solutions : une en fonction
de cos ( ) et l’autre en fonction de sin ( ) .

La méthode de résolution est basée sur le fait que les champs modaux doivent satisfaire les propriétés de
symétrie du guide d'onde. Ces propriétés de symétrie sont contenues dans Δt

Δt = ( 2  1   1 2 ) de l'équation d'onde vectorielle et donc ils sont automatiquement inclus


r
2
r r
2 2
r 

dans les solutions de cette équation.

En vertu de la symétrie circulaire, il y a en général deux solutions de l’équation d'onde pour chaque
valeur β autorisée dans (III.28) ou (III.29). Une solution Epair (Hpair) ayant une symétrie paire tandis
que l’autre solution Ei mpair(Himpair) a une symétrie impaire.

E pair  R ( r ) cos ( ) et Eimpair  R ( r ) sin ( )

Ces deux types de solutions conduisent à des solutions identiques car l’une de ces familles a subi une

rotation de 90 degrés par rapport à l’autre sin ( )  cos (   ) . Afin de réduire le nombre
2
d’inconnues à déterminer (Ac, As , Bc, Bs ), il convient de ne considérer qu’un seul type de solution à la
fois.

Nous choisissons d’écrire :

Ez  A R(r ) sin (  0 ) (III.37)

Par la suite, les solutions seront obtenues en posant  0  0 pour la première solution et

 0   / 2 pour la deuxième solution.

Cependant, ce choix concernant le champ électrique (équation IV.37) nous oblige à choisir le
champ magnétique ayant la forme suivante:

H z  B R(r ) cos (  0) (III.38)

IV.3.2 Calcul exact des modes dans une fibre à saut d’indice

Nous considérons n(r) = n1 dans le cœur (r  a) et n(r) = n2 dans la gaine (r  a).

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n 2 r k 02   est constant dans chaque milieu,


2
Comme le coefficient

  
2

L’équation (III.33) d R  1 dR   2 
2
 R  0 est appelée Equation différentielle de Bessel.
dr2
r dr  2

 r 
Sa solution est de la forme :

  r  r  pour r  a
 A J  u a   A ' N  u a  (III.43)
    

  r  r  pour r  a
Ez (r ) = C K  w a   C ' I  w a  (III.44)
    

et:

  r  r  pour r  a
 B J  u a   B ' N  u a  (III.45)
    

  r  r  pour r  a
H z (r) =  D K  w a   D ' I  w a  (III.46)
    

Où J et N sont les fonctions de Bessel d’ordre  de la première et de la deuxième espèce, et

K et I sont les fonctions de Bessel modifiées d’ordre  de la première et de la deuxième espèce.

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Chapitre III : Le principe du guidage dans les fibres optiques

Rappelons qu’il faudra que le paramètre u soit réel (n 12 k02-β2>0) si nous


 r
voulons que la fonction de Bessel j  u  ) soit du type onde stationnaire
 a
c’est-à-dire une onde guidée .
Afin que l’onde soit contenue dans la région du cœur, on doit exiger que, dans
la gaine, l’onde soit de type évanescent lorsque r∞, la seule fonction de
Bessel qui satisfait cette condition : c’est la fonction de Bessel modifiée soit
 r 2 2= 2 2 2
k  w  . Il faut que w soit aussi un nombre réel càd w = -γ2 (β - n2 k0 )
 a

   r
Cependant, la fonction N u r diverge vers l’infini en r = 0 et I  u  diverge vers l’infini
a  a
quand r  , ces conditions ne satisfont pas les conditions aux limites dans la fibre optique
où E= valeur finie quand r=0 et E 0 quand r 

On déduit donc que les coefficients A', B', C ', D' sont nuls en connaissant les
conditions aux limites E r   0 quand r  ,

On définit les constantes transversales normales de propagation u et


d'atténuation w comme suit:

u  ( n1 k 0   )
2 2 2 2
(III.47)

w  (   n2 k 0 )
2 2 2 2
(III.48)

U a2  a2n21 k20 - 

W  a2  a2 n22 k20)

Pour que l’onde soit évanescente lorsque r→ ∞, il faut que w soit réel c’est à-dire que


2 2 2
 n2 k0

Notons aussi que nous aurions pu choisir, la fonction H2m ( j ‫׀‬γ2‫׀‬r)pour s’assurer que l’onde décroisse
lorsque r tend vers l’infini. Cependant, notre choix de la fonction de Hankel modifiée K m nous amène

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Chapitre III : Le principe du guidage dans les fibres optiques

à travailler avec des paramètres u et v purement réels lorsque l’onde est guidée, alors que le paramètre
2 serait imaginaire dans le cas de Hm.

Pour que l’onde soit guidée dans le cœur et évanescente dans la gaine, on doit avoir les deux
conditions suivantes vérifiées :

n k 
2
0
2 2
1 0

 nk
2 2 2
 0 (III.39)
2 0

D’où

n2 k 0  
2 2 2 2 2
 n1 k0 (III.40)

On définit l’indice effectif d’un mode donné par la relation suivante :


n eff
 (III.41)
k 0

Par conséquent, pour qu’un mode soit guidé, il faut que :

n n 2 eff
 n1 (III.42)

Détermination de la constante de propagation de chaque mode autorisé à propager dans la


fibre optique à saut d’indice

En remplacant Ez(r, ) = Ez(r) . Q()

 r
A J   u  sin    0  pour r  a (III.49)
 a

 r
Ez = C K  w  sin     0  pour r  a (III.50)
 a

et
 r
B J   u  cos    0  pour r  a (III.51)
 a
 r
Hz  D K  w  cos    0  pour r  a (III.52)
 a

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Chapitre III : Le principe du guidage dans les fibres optiques

IV.3.3 Les conditions aux limites à l’interface cœur-gaine

Rappel

Il y a continuité de la composante tangentielle du champ électrique à la surface de séparation


S de deux milieux diélectriques.

Composante normale de l’induction électrique

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Chapitre III : Le principe du guidage dans les fibres optiques

Si le milieu est diélectrique

Composante tangentielle du champ magnétique

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Chapitre III : Le principe du guidage dans les fibres optiques

Si le milieu est diélectrique et Ht1=Ht2

Composante normale de l’induction magnétique

Il faut appliquer les conditions aux limites à l’interface cœur-gaine afin de pouvoir déterminer la
constante de propagation et les diverses constantes d’amplitude A, B, C, et D .-

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Chapitre III : Le principe du guidage dans les fibres optiques

Puisque les conditions aux limites s’appliquent sur les composantes tangentielles des champs
E et H  Ez , H z et E , H  , il nous faut d’abord calculer les composantes E et H au moyen des
j  1 Ez H z 
équations (III.24) E     r     r  et (III.27) H   j   1 H z    Ez 

2
  2  
  r  r 

Le calcul de E nous conduit à :

 
E   A
j 
     
ur  B j J ' ur  cos   0  pour r  a (III.53)
 
J 
 u
2
r a u a 
 a a 

 
j   wr  j  wr 
 K '   cos   0  pour r > a (III.54)
E   C


w
a
 
2
r
K    D
 a  w
a
 a 

 

L’application de la continuité du champ tangentiel E à l’interface r  a implique que la

constante de propagation  est la même dans les deux médias, on doit avoir :

1. E coeur E gaine à ra

c’est-à-dire
         
       
J  ( u )   B  J ' ( u )   C K ( w )   D  K ' ( w )   0 (III.55)
A
 u
 a
 2
a 

 
 u
 a



 
 w
 a
2
a 

 
 w
 a

où ( J v (ur ))'  u J ' (ur )et ( Kv (ur ))'  u K ' (ur ) indiquent les dérivées par rapport à leur argument.

De même, l’application de la continuité du champ tangentiel H à l’interface r  a nous permet

d’écrire :

2. H 
 coeur
 H 
gaine
à r  a

Ce qui nous conduit à une deuxième équation reliant les diverses constantes :

L.BAZI-CHERBI Page 23
Chapitre III : Le principe du guidage dans les fibres optiques

  n 2       
A  0 1  J ' u   B     J u   C   0 n2  K ' w  D   
2

K  w  0
(III.56)
 u
 a
   


 u
 a
2
 
a 

  w
 a
   


 w
 a
  2
a 

De plus, il faut s’assurer de la continuité du champ tangentiel E z à l’interface r = a

3. Ez coeur  Ez gaine à r a

ce qui conduit à la troisième équation :

AJ (u )  C K ( w )  0 (III.57)

Enfin, la continuité du champ magnétique tangentiel donne

4. H z coeur  H z gaine à r a

et nous obtenons ainsi la quatrième équation :

B J (u )  D K ( w)  0 (III.58)

Ces équations de continuité permettent de déterminer entièrement les constantes d’amplitude


et la constante de propagation.

         
       
J  ( u )   B  J ' ( u )   C K ( w )   D  K ' ( w )   0
A
 u
 a
  2
a 

 u
 a
  


 w
 a
  2
a 

 w
 a
  

 j 0 n 2     j 0 n 2   
A  J ' u   B  j  
     K ' w   D  j   K w   0
   
1 2

   
 
a  
 J  u C  w  (II)
 u  u
2
a   w
2
 a   a   a   a 

A J (u )   B.  0   C K ( w )   D. 0  0 ( III )

A. 0  B  J u   C.0  DK  w  0 ( IV )

L.BAZI-CHERBI Page 24
Chapitre III : Le principe du guidage dans les fibres optiques

IV.3.4 Équation caractéristique et ses solutions modales

L’ensemble des équations (I), (II), (III) et (IV) forme un système d’équations homogènes, qu’on
peut mettre sous la forme suivante :

A 0

M. B = 0 (III.59)

C 0

D 0

Avec

j  j J  j
 
 
u
a
2
a
J (u )
 
u
a
J ' (u)
 
w
a
2
a
K (w)
 
w
a
K ' (w)

j 0 n12 j  j 0 n22 j 


 
 
u
a
J ' (u)
 
u
a
2
a
J (u)
 
w
a
K ' (w)
 
w
a
2
a
K (w)

M= J u  0  K (w) 0

0 J (u) 0  K (w)

M est une matrice constituée des paramètres u  a ( n1 k 0   )


2 2 2 2 2
et w  a (   n2 k 0 )
2 2 2 2 2

l’inconnue est la constante de propagation de chaque mode β car k 0 = 2/λ, n1 , n2 , µ0 , ε, a,


sont des paramètres connus dés le départ

Puisque nous cherchons des champs non nuls, nous ne pouvons pas avoir les quatre constantes A,
B,C,D nulles, par conséquent, le déterminant de M doit être nul :

dét M = 0 pour que l’équation matricielle M.(A, B,C,D) t=0 ne possède pas de solutions triviales

ce qui nous permet d’obtenir l’équation caractéristique suivante :

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Chapitre III : Le principe du guidage dans les fibres optiques

 J ' (u ) K ' (w)   n 12 J ' u  K ' w     n 12 


     12  1 2   1  1  (III.60)
2
  2
 u J (u) w K (w)   n 2 u J u  w K w     n 22
u w 
2 2
u w  

Cette équation caractéristique détermine les valeurs de la constante de propagation β pour


une valeur d’indice du cœur n1 et de la gaine n2 et de la longueur d’onde de la source optique
utilisée.

On appelle aussi cette équation, équation des valeurs propres.

Définition de la fréquence réduite V

On définit un paramètre important V appelé fréquence réduite en fonction de u et w qui est donné par
la relation suivante :

[U 2  W 2 ]  V 2 (III.61)

La fréquence réduite peut être écrite sous une forme différente en remplaçant u et w par leurs
expressions, on aura ainsi:

V  a k02 n12 k02 n22 (III.62)

Calcul des amplitudes A, B,C,D pour chaque mode ayant 

Après avoir trouvé la constante de propagation pour une longueur d’onde donnée, on peut
retrouver les expressions du champ du mode correspondant à cette constante en exprimant les
constantes de son amplitude B, C et D en fonction du coefficient A du système d’équations linéaires.
Cela nous permet d’obtenir les expressions des champs divisé par A(une constante de près).

IV.3.5 calcul de et Classification des modes de propagation dans une fibre à saut d’indice :

On voit que l’équation des valeurs propres

 J ' (u ) K ' (w)   n 12 J ' u  K ' w     n 12 


     12  1 2   1  1 
2
  2
 u J (u) w K (w)   n 2 u J u  w K w     n 22
u w 
2 2
u w  

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Chapitre III : Le principe du guidage dans les fibres optiques

permet d’avoir pour chaque valeur de λ ou V  2 a n12  n22 un nombre fini de solutions

correspondant à un ensemble discret de modes, ceux-ci peuvent se classer en:

-Pour   0 , des modes transverses, à symétrie de révolution, correspondant aux rayons

méridiens :

Modes TE0m , EZ =0 dans ce cas A et C sont nulles)

Avec
0
0
A j   J (u ) B j J  j
u a 
2
a

u 
a
J ' (u ) C
 
w
a
2
a
K ( w) D
 
w
a
K ' ( w)
0(I)

0 (II)
j 0 n 2
j  j 0 n 2
j  =
   B
    D
 
1 2
A J ' (u ) 2
J (u ) C K ' ( w) 2
K ( w)
u u a w w a
a a a a
0 (III)
AJ  u  B 0  CK (w) D0

0 (IV)
A. 0 B J (u) C.0  D K (w)

(I)/(IV) donne B j j / B J (u)  D K (w)


 
u
a
J ' (u )  D
  w
a
K ' ( w)

J ' (u ) K ' ( w) et on remplace ν=0 on aura


On aura  
uJ  (u ) wK  (u )
J '0 (u ) K '0 ( w) et en appliquant les propriétés des dérivées de fonctions de
 
uJ 0 (u ) wK 0 (u )

J1 (u) K1 (w)
Bessel J '0 (u)   J1 (u) et K '0 (w)   K1 (w) on obtient  0
u J 0 (u) w K 0 (w)

Par conséquent la constante de propagation des modes TE 0m  est donnée par la mième

racine de cette équation :


J1 (u) K1 (w)
 0 ( III.63)
u J 0 (u) w K 0 (w)

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Chapitre III : Le principe du guidage dans les fibres optiques

En appliquant le même raisonnement pour les modes TM0m que celui appliqué pour trouver
l’équation à résoudre pour trouver  de TE0m, on trouve :

 Modes TM0m , H Z  0 (dans ce cas B et D sont nulles) et donné par la mième racine de

l’équation :

n 12 J1(u) K1 (w)
2
 0 (III.64)
n 2 u J 0(u) w K 0 (w)

IV.3.7 Exemple de Solution de l’équation caractéristique pour le mode TE0m

La figure IV.1 présente un exemple d’une solution graphique de l’équation caractéristique pour

l’intersection des deux rapports  J1 (u)  et  u K1 (w) en fonction de la constante de propagation


J 0 (u) w K 0 (w)

 pour les modes TE0m .

Figure III.10 : Solution graphique de l’équation caractéristique des modes TE0m

pour   0 , des modes hybrides EH  m et HE  m . géométriquement, l’axe de propagation de ces


modes tourne hélicoïdalement autour de celui de la fibre ). Il n’ ya pas de solution exacte mais une
approximation est possible si la différence d’indice de réfraction est très petite (∆<<1) n 12 n 22  n 12
hypothèse dite du guidage faible. Le guidage n’est alors possible que dans des directions très
proches de l’axe du guide, c’est à dire pour des modes d’ordre faible. D’un point de vue physique, on
gardera à l’esprit que le but du guidage est de propager des ondes limitées transversalement en évitant

L.BAZI-CHERBI Page 28
Chapitre III : Le principe du guidage dans les fibres optiques

qu’elles ne divergent par diffraction. La variation d’indice doit donc être tout juste pour vaincre la
diffraction.

- Pour  0 , l’équation à valeurs propres

 J ' (u ) K ' (w)   n 12 J ' u  K ' w     n 12 


     12  1 2   1  1 
2
  2
 u J (u) w K (w)   n 2 u J u  w K w     n 22 2 2
u w   u w
Devient quand

2
 J ' ( u ) K ' ( w)  1 1
    2  2  2  2
 
u J (u ) w K ( w)  u w 

J ' (u ) K ' ( w)  1 1 
Et donc      2  2 (III.65)
u J  (u ) w K  ( w)  u w 

et dans ce cas, Ez et H z sont non nuls.

En utilisant les propriétés des équations de Bessel, notamment :

 2  
J ' (u) J 1(u) J 1 (u) 
  2 (III.66)
u J (u) u J (u) u J (u)
u u
et

 2  
K ' (w) K 1(w) K 1 (w) 
  2 (III.67)
w K (w) w K (w) w K (w)
w w
On obtient suivant qu’on a un signe + ou -, les solutions suivantes :

 Modes EH m ,avec un signe +, et  donné par la mième solution de l’équation :

J 1(u) K 1 (w)
 (III.68)
u J (u) w K (w)

 Modes HE m , avec un signe -, et  donné par la mième solution de :

J 1(u) K 1(w)
 (III.69)
uJ (u) w K (w)

L.BAZI-CHERBI Page 29
Chapitre III : Le principe du guidage dans les fibres optiques

 n 
Lorsque n 1  n 2 , le paramètre  1  est environ égal à 1. Pour   0 , les deux équations
 n 
 2
caractéristiques (III.63), (III.64) sont identiques :

J1 (u )  K1 ( w)
 (III.70)
u J 0 (u ) w K 0 ( w)

Cette équation devient l’équation caractéristique à résoudre pour trouver la constante de

propagation  des modes TE0 m et TM 0 m .

Physiquement,  (ordre azimutal) correspond au nombre de maxima d’intensité du mode sur


une demi circonférence, et m (ordre radial) correspond à ce nombre sur un rayon.

En définissant une nouvelle variable l, les équations (III.63), (III.64), (III,68) et (III.69) peuvent être
exprimées ainsi :

J1 (u) K1 (w)
pour trouver  des mod es TE0 m , TM 0 m on résout l’équation  0
u J 0 (u) w K 0 (w)
n 12 J1(u) K1 (w)
2
 0
n 2 u J 0(u) w K 0 (w)

pour trouver  des mod es EHm on résout l’équation J 1(u)   K 1 (w)


u J (u) w K (w)

pour trouver  des mod es HEm on résout l’équation J 1(u)  K 1(w)


uJ (u) w K (w)

IV.3.6 Fréquences de coupure

Dans un guide diélectrique, la coupure correspond à la réfraction limite et la coupure se


manifeste lorsque le mode se détache de la structure guidante c’est-à-dire du cœur. Il tend vers une
onde plane infinie transversalement dans le milieu extérieur.

Lorsque (constante d’atténuation w  0 ,   k0 n2 , d’où u V

L.BAZI-CHERBI Page 30
Chapitre III : Le principe du guidage dans les fibres optiques

Le paramètre w tend alors vers zéro ce qui implique que l’amplitude des champs ne décroît plus
lorsque r tend vers l’infini.

Lorsque w 0 , n2 k0 ce qui veut dire que la constante de propagation est la même qu’une
onde TEM dans un milieu d’indice n 2.

Ces relations permettent de calculer la fréquence de coupure de chaque mode, c'est-à-dire la


fréquence au dessous de laquelle il n’est plus guidé (il est réfracté dans la gaine).

En utilisant les équivalences suivantes pour les fonctions de Bessel modifiées lorsque w  0 :

1

K 0(w)   log w ; K1 (w)  1 ; K (w)  2 


  1    1
w
w
On obtient les limites des rapports intervenant dans les équations déterminant les modes :

K1 (w) u J 0 (u)
1. Pour les modes TE0m et TM0m :   . Il faudra donc  0 quand u  V
w K 0(w) J1(u)

-La coupure de ces modes correspond donc à la ‘m’ racine de J0 (V)

K (w) u J 1(u)
2. Pour les modes HE1m : 0
  . Il faudra donc  0 quand u  V
w K (w) 1
J 0(u)

- La coupure de ces modes correspond donc à la ‘m’ racine de J1 (V) ; V=0 étant la première

K 1(w) u J (u )
3. Pour les modes EH m :   . Il faudra donc  0 quand u  V
wk (w) J   1 (u )

La coupure de ces modes correspond donc à la ‘m’ racine de Jν(V)

4. pour les modes HE m (avec  > 1) : K 1 (w)  1 et il faudra u J 1 (u)  1


w K (w) 2   1 J (u) 2   1

quand u  V

2   1
J 1(u) J  2 (u)
1 (III.72)
u J (u) J (u)

J  2(u)
Il faudra donc  0 quand u  V pour ces modes.
J (u)

La coupure de ces modes correspond donc à la ‘m’ racine de Jν-2 (V)

L.BAZI-CHERBI Page 31
Chapitre III : Le principe du guidage dans les fibres optiques

Les fréquences de coupure sont données par les valeurs de la fréquence réduite V annulant les
expressions ci-dessus. On trouve :

 Pour les modes TE0m et TM 0m , la mième racine de J 0 (V) .


 Pour les modes HE1m , la mième racine de J1(V) .

 Pour les modes EHm , la mième racine non nulle de J (V) .

 Pour les modes HEm ( > 1), la mième racine non nulle de J  2 (V)

Conclusions importantes
1. Une propriété essentielle des guides d’ondes diélectriques circulaires est que le mode
HE11 a une fréquence de coupure nulle, il est guidé quelle que soit la longueur d’onde.
2. La première fréquence de coupure non nulle est celle des modes TE01, TM01 et HE21, elle
correspond à V=2.405, première racine de J 0(v).
3. Pour V<2.405 la fibre optique à saut d’indice est tout le temps monomode.
Nb : Pour une fibre à gradient d’indice, la condition de propagation à mode guidé
unique est donnée par :

V<Vc avec (g=2) Vc=3.401

Lorsque la fréquence normalisée est plus grande que le premier zéro de la fonction de Bessel
d’ordre zéro (V = 2,405), la fibre devient multimode.

L’élargissement d’une impulsion lumineuse injectée à l’entrée de la fibre sera alors une conséquence
des différentes vitesses de propagation des modes supérieurs.

La vitesse des modes varie de c /n2 à la coupure jusqu’à c /n1 à haute fréquence. Chacun des
modes atteint une vitesse minimale à une certaine fréquence V. En pratique, on spécifie
l’élargissement de l’impulsion à partir de ces deux valeurs extrêmes sans s’occuper des vitesses
minimales. On a alors l’élargissement donné par la relation suivante :

 t  L n 1  n 2  (III.73)
c

La largueur de bande due à la dispersion intermodale sera donc de l’ordre de

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Chapitre III : Le principe du guidage dans les fibres optiques

1 0.3
B   ( MHz–km) (III.74)
 t n1  n2

Pour augmenter cette largeur de bande, il serait convenable de choisir l’indice de la gaine n2
proche de l’indice du cœur n1, ce qui met en évidence la théorie du guidage faible dans les fibres
optiques monomodes utilisées dans les systèmes de communication à grande distance.

IV.3.8 Les fonctions spécifiques du champ

Les formules spécifiques du champ pour les quatre types de mode peuvent être obtenues à partir
des équations du systéme matriciel I, II,III, IV (et à partir des équations de continuités, en reliant les
diverses constantes B, C, D à la constante A. On montre que :

 
    1 1 
 A  
 a  u
 a
 
2
w  
2

a  (III.75)
B 
 
1 J ' (u ) 1 K ' ( w) 
 
 a
 
 u J  (u )

w 
a
K ( w) 

L’équation caractéristique de l’équation (III.65), lorsque n1 n2 devient :

 J ' (u ) K ' ( w)  1 1
       2  2
 u J (u ) w K  ( w)  u w

Le signe (+) correspond au mode EHm et le signe (-) correspond au mode HEm .

L’équation caractéristique (III.65) obtenue permet de simplifier l’équation (III.75) qui peut
maintenant être écrite ainsi :

 A
B (III.76)


Les équations du système matriciel I, II, III, IV sont utilisées avec l’équation (III.74) pour
déterminer les constantes C et D en fonction de A :

A J u  C
D 
 K w
(III.77)


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Chapitre III : Le principe du guidage dans les fibres optiques

Nous pouvons maintenant trouver les composantes Er et E à partir des composantes axiales

Ez et H z , nous posons E0  jAa / u .

Pour les modes HEm (signe (-) dans l’équation (III.76)), on peut montrer que

Er   E0 J 1(u r ) sin (   0 ) pour r  a (III.78)


a

J u  pour r  a
Er   E0 u K 1(w r ) sin (   0 ) (III.79)
w K w a

et E  E0 J 1 (u r ) cos(   0 ) pour r  a (III.80)


a

J u  pour r  a
E   E0 u K 1 (w r ) cos (   0 ) (III.81)
w K w a

Pour les modes EHm (signe (+) dans l’équation (III.76)), on peut montrer que
Er  E0 J 1(ur) sin(  0 ) pour r  a (III.82)

J u  pour r  a
Er   E0 u K 1 (w r ) sin (   0 ) (III.83)
w K w a
r pour r  a
et E   E0 J 1 (u ) cos (    0 ) (III.84)
a

J u 
E  E0 u K 1 (w r ) cos (   0 ) pour r  a (III.85)
w K w a

Les composantes transversales des modes TE0m et TM 0m sont obtenues en posant   0 , on aboutit

aux équations suivantes :

 
Et  E0 J1 u r
a
pour r  a (III.86)

u J 0 u   r 
Et  E0 K1  w  pour r  a (III.87)
w K 0 w  a 

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Chapitre III : Le principe du guidage dans les fibres optiques

où Et  E pour les modes TE et TM quand 0 =0 car E   j  1 Ez ( 0)    H z  qui


  r  r 
 2

est en fonction de cos( ν) et il n’est pas nul pour ν=0

Par contre si E r   j2  Ez ( 0)    1 H z  et Er est en fonction de sin(ν) et il sera nul


  r r  

pour ν=0 . Donc c’est pour cela que Et  E pour les modes TE0m.

Même raisonnement les modes TM Ht=H r, Et  E . H r   j2  H z ( 0)    1 Ez  et


  r r  

j  1 H z ( 0 ) E z 
H   2 
  
  r  r 

car pour les modes TM , Si et , Hz=0 et on a Rot H= ε0jwE et ( Er=0, ,

Et pour 0 =/2 , Et  Er pour TE et TM

II.4. Modes polarisés linéairement (LP lm)

Le diagramme de dispersion de la figure III.11 donne en fonction de la fréquence réduite V, la


valeur de β/k0 de chaque mode. Cette valeur vaut n2 à la coupure de chaque mode et tend vers
n1 lorsque .

Sur ce diagramme on voit certains modes s’associer en groupes de fréquences de coupure et


de constante de propagation β(V) très voisines. Le champ résultant de la superposition de ces
modes qui restent en phase entre eux est quasiment à polarisation linéaire. Ces modes sont
appelés pseudo modes et sont désignés par l’appellation LPlm (linear polarization) définis
par :

Mode LP0m=mode HE1m (ainsi le mode fondamental HE11 est appelé LP01 )

Mode LPlm= modes TE0m, TM0m , HE2m

Mode LPlm= modes HE(l+1), m et EH (l-1),m pour (l>1)

Physiquement, l(ordre azimutal) correspond au nombre de maxima d’intensité sur une demi
circonférence et m(ordre radial) correspond au nombre de maxima d’intensité sur un rayon.

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Chapitre III : Le principe du guidage dans les fibres optiques

Figure III.11 Diagramme de dispersion d’une fibre à saut d’indice quand n 1 n2

Le tableau IV.1 ci-dessous nous donne les conditions de coupure et les désignations LP lm des 12
premiers modes dans une fibre à saut d’indice.

Désignation en mode LP Modes dégénérés Fréquence de coupure

LP01 HE11 0

Lp11 TE01 , TM 01 , HE21 2.405

LP21 EH11 , HE31 3.817

LP02 HE12 5.135

LP31 EH 21 , HE41 5.135

LP12 TE02 , TM 02 , HE22 5.520

LP41 EH 31 , HE51 6.402

LP22 EH12 , HE32 7.016

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Chapitre III : Le principe du guidage dans les fibres optiques

LP03 HE13 7.016

LP51 7.588
EH 41 , HE61

Lp32 EH 22 , HE42 8.417

LP13 TE03 , TM 03 , HE23 8.654

Calcul exact des modes LPlm a partir de HE νm, EHνm, TE0m, TM0m.

En fait, les modes LPlm peuvent être obtenus directement à partir de l'équation d'ondes en
supposant des solutions ayant la forme de la polarisation linéaire.

Ils peuvent également être obtenus par les additions simples des fonctions des champs des modes
HEνm , EHνm, TE0m , TM 0m .

Un exemple le mode LP11 , est obtenu par la combinaison des composantes des champs des modes
TE01 , TM 01 , HE21 . Pour cela, il existe quatre orientations et polarisations possibles du champ LP11

comme illustré dans la figure III.12.

Figure III.12 : Quatre distributions du champ électromagnétique possibles pour le mode LP11.

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Chapitre III : Le principe du guidage dans les fibres optiques

Par exemple, considérant la soustraction du champ du mode TE01 de celui du mode HE21 . Dans le

 a
cœur, ceci est fait en soustrayant le champ E de l’équation (III.86) Et  E0 J1 u r ( Et  E pour

les modes TE ) de celui de l’équation (III.80) E  E0 J 1 (u r ) cos(   0 ) (pour   2 ), ensuite


a

en utilisant ce résultat, avec l’équation (III.78) Er   E0 J 1(u r ) sin (   0 ) dans la transformation
a
Ex  Er cos  E sin , pour obtenir le champ polarisé linéairement suivant :

 r
Ex  E0 J1  u  cos r  a (III.86)
 a

En utilisant la transformation Ey  Er sin  E cos ,

On trouve E y =0.

Dans la gaine, un procédé semblable est utilisé pour soustraire l’équation (III.87) de celle donnée en
(III.81) et les propriétés (III.66) et (III.67) pour obtenir :

J1 u   r 
Ex  E0 K1  w  cos r  a (III.87)
K 1 w  a 

On obtient les différentes composantes du mode LPlm suivantes :

 r
Ex  E0 J l  u  cos (l ) et Ey =0 d’où Hx=0 et si r  a (dans le cœur )
 a

J l (u )  r 
Ex  E0 Kl  w  cos (l ) et Ey =0 d’où Hx=0 et si r>a (dans la gaine )
Kl ( w)  a 

E0 peut se déterminer par la puissance lumineuse P 0 injectée à l’entrée de la fibre :

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Chapitre III : Le principe du guidage dans les fibres optiques

La distribution radiale des composantes transverses des champs de divers modes LPlm est montrée à
la figure III.15. On note sur cette figure la continuité des fonctions de Bessel et Bessel modifiée à
l’interface.

LP01 , V  2.405 LP11 , V  3.817 LP21 , V  5.1356

LP02 , V  5.1356 LP31 , V  5.5201 LP12 , V  6.4026

FigureIII.13 : Distribution radiale de champ des six premiers modes de la fibre à saut d’indice dans
l’ordre de leur apparition à la fréquence de coupure du mode supérieur

Etant donné que les modes LPlm étant des ondes quasi-TEM, leur intensité est proportionnelle à
E.E*., les fonctions d'intensité dans le cœur et dans la gaine pour n'importe quel mode LPlm peuvent
être exprimés comme suit :

 ur 
I lm  I 0 J12   sin 2 (l  0) r a
a
(III.94)

 J u   2  wr  2
2

I lm  I 0  0  K1   sin (l   0 ) ra


 0
K w    a 
(III.95)

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Chapitre III : Le principe du guidage dans les fibres optiques

Où I 0 est l'intensité maximale. La distribution d'intensité pour les six premiers modes est montrée
dans la figure III.16.

Figure III.16 : Distribution d’intensité des six premiers modes de la fibre à saut d’indice

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Chapitre III : Le principe du guidage dans les fibres optiques

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Chapitre III : Le principe du guidage dans les fibres optiques

Figure III.17 : La distribution de puissance des modes LPlm

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