Cours de Béton Et Essais

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Lorsqu'il est soumis à l'action d'une charge de longue durée, le béton se comporte comme un matériau visco-élastique.

La
déformation instantanée qu'il subit au moment de l'application de la charge est suivie d'une lente ou différée qui se stabilise
après quelques années. C'est ce que l'on appelle le fluage.
Le fluage est pratiquement complet au bout de 3ans.

&

.7 La déformation des bétons.


La résistance mécanique et la déformation sont des caractéristiques importantes du béton, car elles jouent un grand rôle non pas
seulement pour la stabilité, mais aussi la durabilité des ouvrages.
Lorsque le béton est soumis à l’action d’une charge rapidement croissante, il se compose comme un matériau fragile. D’une
part, sa rupture n’est pas précédée de déformations importantes et d’autre part, sa résistance à la traction est beaucoup plus
faible que sa résistance à la compression. La résistance à la traction s’annule même complètement si des fissures de retrait se
sont développées.
Le choix judicieux des matériaux, une mise en oeuvre correcte, l’adoption de dispositions constructives appropriées jouent un
rôle essentiel dans l’art de construire. Toutefois, comme une partie importante de ses activités est consacrée aux problèmes de
dimensionnement des constructions, l’ingénieur attache une importance particulière aux caractéristiques de résistance
mécanique et de déformation des matériaux, car leur connaissance lui est indispensable pour réaliser des constructions à la fois
sûres et économiques.
Dès la fin de la mise en oeuvre, le béton est soumis à des déformations, même en absence de charges.

6.7.1. Le retrait
C’est la diminution de longueur d’un élément de béton. On l’assimile l’effet d’un abaissement de la température qui entraîne un
raccourcissement.

Causes et constatation Remèdes


Le retrait avant prise est causé par l’évaporation d’une
Ils s’agit de s’opposer au départ brutal de l’eau par :
partie de l’eau que contient le béton. Des fissures
- la protection contre la dessiccation.
peuvent s’ensuivre car le béton se trouve étiré dans sa
- l’utilisation d’adjuvants ou de produits de cure.
masse.
Après la prise, il se produit :
- Le retrait thermique dû au retour du béton à la Il faut éviter de surdoser en ciment. Les ciments de classe
température ambiante après dissipation de la chaleur de 45 accusent moins de retrait que ceux de classe 55 de
prise du ciment. On constate une légère diminution de durcissement plus rapide.
longueur.
- Le retrait hydraulique est dû à une diminution de Le béton aura d’autant moins de retrait qu’il sera plus
volume résultant de l’hydratation et du durcissement de compact ; ce qui dépend de la répartition granulaire, car un
la pâte de ciment. Le retrait croit avec la finesse de excès d’éléments fins favorise le retrait ainsi que les
ciment et le dosage. impuretés (argiles, limons).
Estimation du retrait : ∆l = 3 ‰ x L.
∆l – est le raccourcissement.
L – est la longueur de l’élément.
Si une corniche en béton armé a une longueur de 15 cm, le retrait est de l’ordre de: 3 ‰ x 15000 cm = 0,45 cm.

6.7.2. La dilatation
Puisque le coefficient de dilatation thermique du béton est évalué à 1 x 10-5, pour une variation de ± 20 °C on obtient: ∆l = ± 2
‰ x longueur.
Pour chaînage en B.A. de 20 m de longueur et un écart de température de 20 °C, on a une dilatation de : 2 ‰ x 2000 cm = 0,4
cm.

6.7.3. Le fluage
Lorsqu’il est soumis à l’action d’une charge de longue durée, le béton se comporte comme un matériau VISCO-ELASTIQUE.
La déformation instantanée qu’il subit au moment de l’application de la charge est suivie d’une déformation lente ou différée
qui se stabilise après quelques années. C’est ce que l’on appelle le fluage (Fig. 6.7.1).
Le fluage est pratiquement complet au bout de 3 ans.
Au bout d’un mois, les 40 % de la déformation de fluage sont effectués et au bout de six mois, les 80%. Estimation de la
déformation de fluage:
∆l = 4 à 5 ‰ longueur.
Cette déformation varie surtout avec la contrainte moyenne permanente imposée au matériau.

Fig. 6.7.1 : Chargement et déchargement. (Déformation réactive de retour).

6.7.4. Élasticité du béton


Le module d’élasticité E est défini par le rapport:
Pour les projets courant, on admet:
Eij = 11 000 fcj 1/3 (module de déformation longitudinale instantanée du béton) avec fcj = résistance caractéristique à « j » jours.
Evj = 3 700 fcj 1/3 (module de déformation différée) avec fcj = 1,1 fc28 . Il s’ensuit que

Notes : Eij, Evj, fc28, fcj sont exprimés en MPa.


Le module d’électricité de l’acier est de l’ordre de : 200 000 N/mm2, soit 2 000 000 daN/cm2.

6.7.5. Effet «Poisson»


En compression comme en traction, la déformation longitudinale est aussi accompagnée d’une déformation transversale.
Le coefficient « Poisson » est le rapport :

6.7.6. Mécanisme de la fissuration


Deux bétons ayant un même retrait final peuvent se comporter très différemment du point de vue de la fissuration (fig. 6.7.2) :
- le béton correspondant à L ne se fissure pas ;
- le béton correspondant à L’ se fissure en I au temps t.
Fig. 6.7.2 : Le retrait du béton est pris en compte dans la conception des ouvrages (Exemple: joints de retrait des dallages et
planchers).
Condition de fissuration d’un béton:
Le phénomène de retrait étire le béton de telle façon que l’allongement résultant compense le raccordement imposé par le
retrait, si l’élément était libre de se déformer. Le retrait augmente avec le temps, la tension interne aussi: si elle dépasse la
limite de rupture du béton, la fissuration se produit.

Expériences

1. Essai d'élément sur table-Flow test (ISO 9812)


Cet essai est particulièrement adapté au béton très fluide, fortement dosé en superplastifiant. Le diamètre du plus gros granulat
ne doit pas dépasser 40 mm.

Principe de l'essai
La consistance est appréciée dans cet essai par l'étalement que connaît un cône de béton soumis à son propre poids et à une
série de secousses. Plus l'étalement est grand et plus le béton est réputé fluide.
Matériel nécessaire et principe de l'essai
Le matériel nécessaire est décrit dans la norme ISO 9812 (norme expérimentale) et schématisé sur la figure 6.10.1. Il consiste
en :
• un plateau carré de 70 cm de côté permettant d'imprimer des secousses au béton qui sera moulé dans son centre ;le
plateau de bois est recouvert d'une feuille métallique de 2 mm d'épaisseur. Il est articulé sur un de ses côtés ;
• un moule tronconique de 20 cm de haut, de 20 cm de diamètre à sa base et de 13 cm à sa partie supérieure ;
• un pilon en bois de section carré 4 cm × 4 cm.

Fig. 6.10.1 : Essai d'étalement sur table

Conduite de l'essai
L'essai consiste à remplir avec le béton étudié le moule tronconique placé au centre du plateau carré. Le béton est mis en place
en 2 couches et compacté par 10 coups au moyen du pilon. Après avoir arasé le béton avec une truelle, le moule est retiré
verticalement. Le plateau est alors soulevé de 4 cm par un côté (le côté opposé étant maintenu par l'articulation) et relâché en
chute libre 15 fois de suite en 30 secondes. Si le béton forme une galette approximativement circulaire et sans ségrégation,
l'essai est valable.
La moyenne des mesures du diamètre de la galette dans deux directions parallèles au côté du plateau définit la consistance
mesurée sur la table à secousse. Elle est arrondie au cm le plus proche.

Classe d'étalement sur table


La norme ENV 206 définit 4 classes d'étalement sur table :
2. Essai Vébé (ISO 4110)
Cet essai est particulièrement utile pour tester les bétons de faible ouvrabilité. La dimension maximale des granulats ne doit pas
dépasser 40 mm.

Principe de l’essai
Dans cet essai, la consistance est définie par le temps que met un cône de béton à remplir un volume connu sous l’effet d’une
vibration donnée. Plus ce temps est court et plus le béton sera considéré comme fluide.

Matériel nécessaire
L’appareillage est entièrement décrit dans la norme ISO 4110. Il est constitué d’un consistomètre schématisé sur la figure 6.8.1
et comportant les éléments suivants:
• un récipient cylindrique de 24 cm de diamètre et de 20 cm de hauteur;
• un cône d’Abrams;
• un disque horizontal transparent de 23 cm de diamètre;
• une table vibrante équipée d’un vibrateur fonctionnant à la fréquence de 3000 vibrations par minute et conférant à la
table des mouvements d’une amplitude verticale de ± 0.5mm environ;
• une tige de piquage.

Fig.6.8.1: Essai vébé


Conduite de l’essai
Le cône d’Abrams est fixé à l’intérieur du récipient cylindrique (cf. figure 6.8.1). Le béton est mis en place dans ce cône. Le
cône d’Abrams est alors soulevé et, à ce stade de l’essai, il est donc possible de mesurer l’affaissement au cône comme indiqué
précédemment. L’essai se poursuit ensuite par la mise en vibration de la table durant un temps t tel que la face supérieure du
béton soit entièrement aplanie et au contact du disque transparent qui accompagne la descente du béton pendant le compactage.

Classe de consistance Vébé


Le temps t exprimé en secondes définit la consistance Vébé . 5 classes de consistance Vébé sont définies par la norme ENV
206 en fonction du temps t:

3. Essais de consistance
Maniabilité des bétons
Avant d’être un matériau présentant les qualité mécaniques d’un solide, le béton a été mis en place dans des coffrages. Cette
opération doit pouvoir se faire avec le maximum de facilité. D’abord , pour raccourcir le temps de travail nécessaire à la mise
en place; ensuite, pour éviter de découvrir au moment du coffrage , des désordres difficilement réparables voire irréparables,
conséquences de la faible maniabilité du matériau. On dira qu’un béton est d’autant plus maniable ( ou ouvrable ) qu’il est
d’autant plus aisé à mettre en place dans les coffrages.

Objectif des essais de consistance


Le problème est de quantifier cette maniabilité ( ou cette ouvrabilité ) qui est une qualité, évolutive dans le temps, du béton
avant prise. C’est le but des essais de consistance qui classent les bétons suivant une échelle de fluidité croissante: ferme ,
plastique, fluide. Ces essais sont très divers. Nous ne décrirons ici que ceux qui sont les plus utilisés.
Quatre des essais décrits ci-dessous sont cités par la norme ENV 206 qui définit pour chacun d’eux des classes de consistance
numérotée de 0 ou 1 jusqu’à 4 ( du béton le plus ferme au plus fluide ). Les classes de consistance ne sont pas directement liées
entre elles ( la classe S3 de l‘essai d’affaissement n’est pas forcément équivalente à la classe V3 de l’essai Vébé ).

3.1 Essai d’affaissement au cône d’Abrams slump test (NF P


18-451)
C’est l’essai le plus couramment utilisé car il est très simple à mettre en œuvre. Il est utilisable tant que la dimension maximale
des granulats ne dépasse pas 40 mm.

Principe de l’essai
Il s’agit de constater l’affaissement d’un cône de béton sous l’ effet de son propre poids. Plus cet affaissement sera grand et
plus le béton sera réputé fluide.

Matériel nécessaire
L’appareillage est complètement décrit dans la norme NF P 18-451 et est schématisé sur la figure 6.7.1; il se compose de 4
éléments:
• un moule tronconique sans fond de 30 cm de haut, de 20 cm de diamètre en sa partie inférieure et de 10 cm de diamètre
en sa partie supérieure;
• une plaque d’appui
• une tige de piquage
• un portique de mesure.

Conduite de l’essai
La plaque d’appui est légèrement humidifiée et le moule légèrement huilé y est fixé. Le béton est introduit dans le moule en 3
couches d’égales hauteurs qui seront mises en place au moyen de la tige de piquage actionnée 25 fois par couche (la tige doit
pénétrer la couche immédiatement inférieure). Après avoir arasé en roulant la tige de piquage sur le bord supérieure du moule,
le démoulage s'opère en soulevant le moule avec précaution. Le béton n’étant plus maintenu s’affaisse plus ou moins suivant sa
consistance. Celle-ci est caractérisée par cet affaissement, noté A, mesuré grâce au portique et arrondi au centimètre le plus
proche. La mesure doit être effectuée sur le point le plus haut du béton et dans la minute qui suit le démoulage.

Fig. 6.7.1: Mesure de l’affaissement au cône d’Abrams

Classe d’affaissement
La norme ENV 206 définit 4 classes de consistance, en fonction de l’affaissement mesuré. Elles sont indiquées sur la figure
6.7.2. Sur cette figure, les rectangles blancs représentent la variation possible d’affaissement correspondant à la classe
considérée. Les classes sont notées S1, S2, S3,S4, et appelée classes d’affaissement. S rappelle ici l'initiale du nom de l’essai en
anglais: slump test.
La norme NF P 18 – 305 définit les mêmes classes d’affaissement, mais les note F, P, TP et Fl ( Ferme, Plastique, Très
Plastique et Fluide ).
Fig. 6.7.2: Classes de consistance mesurées au cône d’Abrams

Limites d’information de l’essai d’affaissement


Grâce aux superplastifiants, on peut réaliser aujourd’hui des bétons très fluides dont l’affaissement au cône dépasse les 25 cm.
Le cône ne permet pas de caractériser de manière satisfaisante de telles consistance. Dans ce cas, il serait préférable d’utiliser
l’essai d’étalement sur table.
D’autre part, l’affaissement ne dit pas tout. Supposons deux bétons dont la fluidité serait obtenue pour le premier par un dosage
en eau important et pour le second par un dosage élevé de superplastifiant . Ces deux bétons peuvent présenter un même
affaissement de 25 cm au cône comme représenté sur la figure 6.7.3; mais le premier présentera une forte ségrégabilité, alors
que le second, grâce â son faible dosage en eau, gardera sa cohésion tout en ayant une grande fluidité. On pourra dire de ce
béton qu’il présente une très bonne maniabilité; ce qui ne sera pas le cas du premier qui ne pourra pas être mis en place
correctement.

Fig.6.7.3:Example d’un même affaissement ne signifiant pas la même maniabilité


D’une manière générale, il paraît difficile d’obtenir un affaissement supérieur de 15 cm avec des bétons non adjuvantés sans
rencontrer des problèmes de ségrégation.
D’autre part, il n’est pas possible d’attribuer le même comportement à un béton non adjuvanté présentant un affaissement au
cône de 10 cm et un béton très dosé en superplastifiant présentant un affaissement équivalent. Le premier béton sera facile à
mettre en place, on dira qu’il est maniable, alors que le béton adjuvanté sera très visqueux et d’un maniement difficile. C’est
pourquoi, pour des bétons très fortement dosés en superplastifiant, il paraît souhaitable de travailler avec des affaissement au
moins égaux à 15 cm.
De tout cela il ressort que la consistance mesurée par l’essai d’affaissement au cône ne suffit pas pour caractériser la
maniabilité d’un béton et qu’il faut toujours préciser la manière dont cet affaissement a été obtenu: notamment le dosage
superplastifiant.

4. Essai de compactage (ISO 4111)


Dans cet essai, la dimension maximale des granulats ne doit pas dépasser 40 mm.

Principe de l'essai
La consistance est appréciée ici par le rapport entre un volume donné de béton avant compactage et après compactage. Ce
rapport est d'autant plus faible que le béton est plus fluide.

Matériel nécessaire
Il est écrit dans la norme ISO 4111. Il se compose
• d'un récipient parallélépipédique : 20 cm × 20cm × 40cm(cf. figure 6.9.1)
• d'une truelle rectangulaire.
• d'un moyen de compactage qui est une aiguille vibrante, de 40mm de diamètre maximal ou une table vibrante.

Fig.6.9.1: Mesure du degré de compactage

Conduite de l'essai
La mode opératoire est définit par la norme ISO 4111.
L'essai consiste à remplir le récipient de béton. Le remplissage s'effectue avec la truelle en laissant tomber le béton
alternativement de chacun des quatre bords supérieurs du récipient. Après avoir été arasé, le béton est compacté, soit au moyen
de l'aiguille vibrante, soit au moyen de la table vibrante, jusqu'à ce qu'on ne puisse plus déceler de diminution de volume. Soit s
l'affaissement du béton dans le moule mesuré aux quatre coins du récipient.
Le degré de compactibilité est exprimé par le rapport :
Classe de compactage
La norme ENV 206 définit 4 classes de compactage en fonction du degré de compactibilité :

5. Résistance
5.1 Confection des éprouvettes
Dimension des moules (NFP 18-400)
Les résistances sont mesurées sur des éprouvettes cylindriques ou prismatiques dont les moules ont des caractéristiques
définies par la norme NFP 18-400 pour laquelle les moules plus fréquemment utilisés sont les moules cylindriques. Leurs
dimensions sont indiquées ci-dessous ; elles doivent être choisies en fonction du diamètre maximal des granulats (D) entrant
dans la composition du béton.

Tableau 6.5.1: Le format et la dimension des

moules
Mise en place et conservation du béton pour les essais d'étude, de convenance ou de contrôle (NF P 18-404) La mise en place
dans les moules a lieu par vibration ou par piquage, en fonction des résultats de l'essai d'affaissement et conformément aux
normes NF P 18-421, 422, 423.
Les moules ayant été munis d'un dispositif s'opposant à l'évaporation, les éprouvettes doivent être conservées sans être
déplacées pendant 24 h ±1 h dans un local maintenu à 20°c ±2°c. Après démoulage, les éprouvettes doivent être conservées à
même température, dans l'eau ou dans une chambre humide (d'humidité relative supérieure ou égale à 95 %).

Essai d'information (NF P 18-405)


Le béton mis en place dans un ouvrage subit un autre mode de conservation que celui des éprouvettes conservées dans la
chambre humide. La température et l'humidité relative de l'air sont généralement différentes. Les caractéristiques du béton
d'ouvrage ne seront donc pas les mêmes que celles des éprouvettes réalisées lors des essais d'étude, de convenance ou de
contrôle. Les essais d'information ont pour but d'évaluer les caractéristiques du béton utilisé pour la confection des éléments
d'un ouvrage. Le prélèvement de l'échantillon de béton et sa conservation sont décrits par la norme NF P 18-405. Le principe
consiste à réaliser des éprouvettes en approchant au plus près les conditions de mise en place dans l'ouvrage. La conservation
doit reproduire également les conditions de conservation de l'ouvrage : même date de démoulage, même exposition au vent, à
la pluie ou au soleil, etc.
Les éprouvettes peuvent également être obtenues par carottage du béton durci : il s'agit de prélever sur l'ouvrage lui-même,
avec un outil adapté (le carottier), un échantillon de béton ayant la forme d'une éprouvette (la carotte).
Le transport au laboratoire doit être effectué la veille du jour de l'essai.

5.2 Essais de compression (NF P 18-406)


Objectif de l'essai
L'essai a pour but de connaître la résistance à la compression du béton, qui peut être mesurée en laboratoire sur des
éprouvettes.
Principe de l'essai
Les éprouvettes étudiées sont soumises à une charge croissante jusqu'à la rupture. La résistance à la compression est
le rapport entre la charge de rupture et la section transversale de l'éprouvette.
Equipement nécessaire
• Une machine d'essai qui est une presse de force et de dimension appropriées à l' éprouvette à tester et répondant aux
prescriptions des norme NF P 18-411 et NF P 18-412.
• Un moyen pour rectifier les extrémités des éprouvettes : surfaçage au soufre, ou disque diamanté.

Rectification des extrémités des éprouvettes


Conformément à la norme NF P 18-406, l'essai de compression est effectué sur des éprouvettes cylindriques dont les extrémités
ont été préalablement rectifiées. En effet, si les éprouvettes étaient placées telles quelles sur les plateaux de la presse, on ne
serait pas assuré de la planéité des surfaces au contact et de leur perpendicularité aux génératrices de l'éprouvette. La
rectification consiste donc à rendre ces surfaces planes et perpendiculaires aux génératrices de l'éprouvette. Pour parvenir à ce
résultat deux méthodes peuvent être employées : le surfaçage au soufre et la rectification par usinage des extrémités.
Le surfaçage au soufre est décrit dans la norme NF P 18-416. Il consiste à munir chaque extrémité de l'éprouvette d'une galette
à base de soufre respectant les deux exigences : planéité et perpendicularité aux génératrices. La planéité est assurée de la façon
suivante : le mélange soufre, porté à une température de 125°C ±5°C, est liquéfié et versé sur une platine dont le fond a été
rectifié (figure 6.5.1). La perpendicularité est obtenue grâce à un dispositif de guidage qui maintient les génératrices de
l'éprouvette perpendiculaires au fond rectifié du moule.
Fig. 6.5.1: Principe du surfaçage au soufre
L'éprouvette maintenue par le dispositif de guidage est descendue sur le soufre liquéfié. Quand, après refroidissement, le soufre
s'est solidifié, l'éprouvette (à laquelle adhère alors la galette de soufre) est désolidarisée de la platine et il a procédé au
surfaçage de la deuxième extrémité. Pour les éprouvettes dont la résistance à la compression ne dépasse pas 50Mpa, le
surfaçage peut se faire avec un mélange de 60% (en masse) de fleur de soufre et 40% de sable fin de granularité inférieure à
0,5mm.
Au-delà, et jusqu'à 80 Mpa, il faudra utiliser un mélange soufré spécialement conçu pour les Bétons Hautes Performances.
Pour des bétons dont la résistance est supérieure, la rectification exigera des moyens matériels plus important : une rectifieuse
équipée d'une meule diamantée. L'éprouvette est alors usinée de manière à rendre les extrémités parfaitement perpendiculaires
aux génératrices.

conduite de l'essai de rupture


L'éprouvette, une fois rectifiée, doit être centrée sur la presse d'essai avec une erreur inférieure à 1% de son diamètre. Pour des
éprouvettes 11×22 ou 16×32, cela signifie une précision millimétrique qui ne pourra pas être obtenue sans l'emploi d'un gabarit
de centrage prenant appui sur l'éprouvette (et non sur le produit de surfaçage), comme indiqué sur la figure 6.5.2.
Fig 6.5.2: Example de dispositif de centrage de l'éprouvette sur la presse
La mise en charge doit être effectuée à raison de 0,5 Mpa/s avec une tolérance de 0,2 MPa/s. Pour des éprouvettes 11×12 cela
signifie une montée en charge de 5KN/s±2KN/s et pour des éprouvettes 16 × 32 de 10 KN/s ±4 KN/s.
La charge de rupture, P, est la charge maximale enregistrée au cours de l'essai. Soit S la section orthogonale de l'éprouvette ; la
résistance, Fc, est exprimée en Mpa à 0,5Mpa près et a pour expression :

Dans la relation ci-dessus Fc est directement obtenue en Mpa si P est exprimée en méganewton (MN) et S en m2

particularités de la rupture en compression


Pour des résistances supérieures à 60Mpa, et suivant la presse utilisée, la rupture peut être brutale et il est bon d'équiper la
presse d'un système de protection pour se protéger des éclats éventuels. En général l'éprouvette rompt de la manière indiquée
sur la figure 6.5.3
Dans ce type de rupture, deux cônes apparaissent aux extrémités de l'éprouvette rompue. En effet, la pression exercée par les
plateaux de la presse à la jonction avec l'éprouvette gêne les déformations transversales dans cette zone. Dans la partie centrale,
la formation transversale est libre ; elle résulte des contraintes de traction (symbolisées par les flèches notées t sur la figure
6.5.3 a) perpendiculaires à la compression (et à la fissuration). Ce sont ces contraintes de traction qui aboutissent dans la zone
centrale à la fissuration longitudinale de l'éprouvette, puis à sa ruine. Les zones extrêmes, protégées par le frettage créé par les
plateaux, ne sont pas détruites (figure 6.5.3 b).
Fig. 6.5.3: Mode de rupture des éprouvettes cylindriques en compression
Le frettage peut être limité en graissant les zones de jonction plateaux/éprouvettes ou en y interposant des appuis en téflon. La
rupture est alors du type de celle indiquée sur la figure 6.5.3 c. Elle se produit pour une charge (P3) habituellement plus faible
que celle obtenue dans le cas général (P2) : en protégeant ses extrémités de l'éclatement, le frettage permet à l'éprouvette
d'encaisser des chargements légèrement plus importants.

6. Mesure la résistance à la traction (NF P 18-408)


Objectif de l'essai
Le but de l'essai est de connaître la resistance à la traction du beton de l'éprouvette cylindrique.

Principe de l'essai
On procède généralement par essai de fendage sur éprouvette cylindrique conformement à la norme NF P 18-408. Dans cet
essai, on applique à l'éprouvette un effort de compression induit des contraintes de traction dans le plan passant par ces deux
génératrices. La rupture, due à ces contraintes de traction, se produit dans ce plan (figure 6.6.1). Le calcul permet de définir la
contrainte de traction correspondant à cette rupture.

Equipement nécessaire
- Une presse de force appropriée conforme aux normes NF P 18-411 et NF P 18- 412.
- Des bandes de chargement en contreplaqué neuf ayant une section dont les dimensions sont indiquées sur la figure 6.6.1 et
une longueur au moins égale à celle de l’éprouvette.
- Des moules cylindriques, pour la confection des éprouvettes, qui ne doivent pas être en carton car de tels moules ne
garantissent pas avec suffisamment de précision la rectitude des génératrices.
Fig. 6.6.1: Dispositif pour l'essai de rupture par fondage.

Conduite de l’essai
L’éprouvette est placée entre les deux plateaux de la presse comme indiqué sur la figure 6.6.1, le contact entre les plateaux et
l’éprouvette se faisant par l’intermédiaire des deux bandes de contreplaqué. Le centrage de l’éprouvette doit se faire à 0.5mm
près à l’aide d’un gabarit de centrage.
La vitesse de chargement doit être constante pendant toute la durée de l’essai et égale à 1,94 kN/s±0,39kN/s pour les cylindres
11×22 et 4,01 kN/s±0,80 kN/s pour les cylindres 16×32 (ce qui correspond à un accroissement de la contrainte de traction de
0,05MPa/s avec une tolérance de +20%). Si h est la hauteur de l’éprouvette, d son diamètre et P la charge appliquée, la
contrainte de rupture vaut :

Dans la relation ci-dessus ft est directement obtenue en MPa si P est exprimée en méga newtons (MN) et d et h en mètres (m).
Cette contrainte doit être exprimée à 0,1 MPa près.

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