Cours Technologie Minimisé

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Département Génie Thermique Energie

IUT d’Evry - Brétigny - Juvisy

Technologie des systèmes thermiques

LAFFAY Pierre-Olivier
laffay@crans.org

Version 2007-2008
Extrait1 du Programme Pédagogique National (( Génie Thermique et énergie ))
Intentions pédagogiques et compétences associées
Cet enseignement est un enseignement technologique de première année. Il est destiné à présenter
les appareils essentiels de chauffage, de distribution et de transfert de fluide et à en étudier
la décomposition éventuelle en sous-ensembles. Ce module vise à compléter ceux de machines
thermiques et de mécanique des fluides en insistant sur les aspects technologiques et sur ceux liés au
couplage entre les machines qui transfèrent les fluides et les réseaux qui les distribuent. Les compresseurs
sont vus par ailleurs. Il présentera techniquement la composition globale des ensembles que l’on trouve
aussi bien dans le bâtiment que dans les industries, et la description fonctionnelle des divers éléments
qui les composent. Seront mis en évidence leurs rôles, leurs courbes caractéristiques de fonctionnement,
les règles de sécurité à respecter. Les travaux pratiques seront prioritairement destinés à permettre un
contact étroit de l’étudiant avec ces appareillages ; ils comporteront donc essentiellement des manipula-
tions de démontage, mesurage, remontage. Les TP pourront être groupés avec des TP d’autres disciplines
du même semestre.
L’étudiant devra :
• savoir monter et démonter une chaudière, un corps de chauffe ou un brûleur.
• connaı̂tre les fonctions caractéristiques des différents organes de distribution des
fluides.
• savoir appliquer les règles de sécurité.
Programme
Brûleurs et chaudières :
• les brûleurs : ...
• les chaudières : ...
Machines frigorifiques :
• organes principaux et auxiliaires
Transferts et distribution des fluides :
• Les pompes : les différents types, vitesse variable, courbes caractéristiques
• Les ventilateurs : les différents types, vitesse variable, courbes caractéristiques
Les réseaux aérauliques et hydrauliques :
• les composants : tubes, gaines, vannes, bouteilles de découplage, ...
• pertes de charge, équilibrage
• adaptation réseaux - machine hydraulique et aéraulique, point de fonctionnement

1 Avec quelques adaptations mineures


Table des matières

Cours :
1 Chaudières et brûleurs 5

2 Réseaux de fluides 47

3 Pompes et ventilateurs 87

4 Compresseurs 111

5 Machines Frigorifiques 143

6 Compléments 173

TD :
1 Machines frigorifiques 185

2 Hydraulique 189
Cours 1

Chaudières et brûleurs

Contenu du cours
I. Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
II. Prix de l’énergie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
III. Abrégé de combustion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
III.1. La combustion en elle même . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
III.2. Propriétés fondamentales des combustibles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
III.3. Le F.O.D . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
III.4. Les gaz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
IV. Organisation de la chaufferie (introduction) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
V. Les chaudières . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
V.1. Logamax U122 de Buderus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
V.2. Vitorond 200 de Viessmann . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
V.3. Vitocrossal 200 de Viessmann . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
V.4. Vitogas 100 de Viessmann . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
V.5. Vitomax 200 de Viessmann . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
V.6. Petit bilan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
VI. Les brûleurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
VI.1. Principe du brûleur à air soufflé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
VI.2. Bruleur Fioul OEN-156L EV de Oertli (33 à 50kW) . . . . . . . . . . . . . . 26
VI.3. Vue partielle du Bruleur Gulliver BS1D de Riello . . . . . . . . . . . . . . . 27
VI.4. Bruleur gaz EG 03 B de Elco (108 à 360kW) . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
VI.5. Principe du brûleur gaz atmosphérique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
VI.6. Connecteur 7 broches et boı̂tier de contrôle de flamme . . . . . . . . . . . . 30
VI.7. Sonde d’ionisation/Cellule photo-résistante . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
VI.8. Pompe à fioul . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
VI.9. Gicleur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
VI.10. Réchauffeur fioul . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
VI.11. Détente et régulation gaz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
VI.12. Chronogramme de mise en marche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
VI.13. Courbe de chauffe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
VI.14. Sélection d’une chaudière et d’un brûleur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
VII. Compléments . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
VII.1. Loi d’émission de radiateurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
VII.2. Elements permettant le réglage d’un brûleur . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
VII.3. Analyse de la combustion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
6 COURS 1. CHAUDIÈRES ET BRÛLEURS

I. Introduction

La production d’eau chaude et de vapeur intervient dans de multiples domaines :


• eau chaude sanitaire chauffage central
et
• réseaux de vapeur comme celui de la CPCU (Compagnie Parisienne de Chauffage
Urbain)
Le chauffage étant un des besoins fondamentaux de l’homme, il y a une très forte demande de
spécialistes en conception, installation et maintenance d’installations
de chauffage.
En ordre de grandeur il faut retenir :
• ampoule à incandescence : 40W à 120 W
• installation de chauffage domestique : 10kW à 80kW
• installation de chauffage industriel : 100kW à 60MW
• centrale nucléaire : 1GW par coeur nucléaire
La puissance de la chaudière se détermine à partir des besoins thermiques du bâti, ces besoins
étant eux-mêmes calculés suivant la réglementation thermique en vigeur soit la
RT2005 depuis le 1 er
septembre 2006.
Il est cependant utile en avant projet (pour pouvoir déterminer l’ordre de grandeur du coût des
installations,...) de pouvoir estimer la puissance de la chaudière à installer. Une méthode classi-
quement utilisée est la méthode des ratios. Avant d’aller plus loin sur le sujet signalons dès-à-présent
ratios ne sauraient en aucun cas se substituer à un calcul thermique
que ces
réglementaire complet lors de l’étude complète.
Dans la méthode des ratios, les déperditions maximales en France sont en première approximation
comprisent entre 20 et 60W.m−3 . Cette fourchette est assez large, il importe cependant de préciser que
la consommation maximale est atteinte par des habitations anciennes souvent non ventilées, alors que
la consommation minimale est atteinte par des installations neuves ou rénovées qui sont ventilées.
On peut affiner ce ratio :

Puissance spécifique (standard) de chauffage W.m−3


Volume/surface isolation
déperditive (m) actuelle années 80 sans
0.5 34 46 68
1 20 27 48
1.5 18 23 41
2 17 21 37
3 16 20 34
4 15 17 32

Prenons l’exemple d’une maison de 100m2 et de hauteur sous plafond 2,7m.


Son volume est : V = 100 ∗ 2, 7 = 270m3
−3
L’isolation est (( standard )), on choisit un ratio de 30W.m .
Soit une estimation des déperditions : P ≈ 270 ∗ 30 = 8100 ≈ 8kW

Du fait de la relance thermique (retour de vacances, ralenti de jour/nuit,...), il faut


sélectionner une chaudière pouvant fournir (choix par défaut) 20% de puissance en plus.
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COURS 1. CHAUDIÈRES ET BRÛLEURS 7

En France la réglementation distingue les installations à Eau Chaude Basse Température (ECBT)
(inférieure à 110◦ C) des installations à Eau Chaude Haute Température (ECHT). L’eau est qualifiée
fluide caloporteur car c’est elle qui véhicule l’énergie calorifique depuis sa pro-
de
duction (combustion dans la chaudière) vers son utilisation (émission par les radiateurs,
planchers chauffants,...).
Les éléments essentiels d’une installation de chauffage à eau chaude sont :

• production : chaudière et brûleur


• distribution : pompe et tuyauterie

• émission : robinets thermostatiques et radiateurs

• sécurité : vase d’expansion et soupape de sécurité

• régulation : sondes de températures et boı̂tier de


régulation
capteur de témpérature extérieure
T

boı̂tier soupape
de
régulation

chaudière pompe

brûleur
vase d’expansion

En pratique on rencontre des réseaux 80/60◦C ou 45/35◦C. Les seconds étant qualifiés de réseaux
à très basse température (planchers chauffants essentiellement). La notation 80/60◦ à la significa-
tion suivante : la température de départ chaudière est de 80 C et celle de retour

chaudière est de 60 C. ◦

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8 COURS 1. CHAUDIÈRES ET BRÛLEURS

II. Prix de l’énergie

défi d’avenir : manque de ressources, pollu-


L’énergie est un
tion, indépendance énergétique, ... Son prix devient de plus en plus élevé,
le ministère de l’industrie tient à jour une base de données sur le prix des différentes énergies. Le prix de
l’énergie varie suivant la consommation, la base de données Pégase du ministère de l’industrie permet
d’obtenir les différents prix de l’énergie suivant la date, la quantité et le type d’énergie. La base de
données Pégase est accessible par le site www.industrie.gouv.fr rubrique énergie. A partir de cette base,
on peut déterminer le tableau qui suit : les valeurs sont données en euros pour 100kWh PCI (Pouvoir
Calorifique Inférieur), hors prix des installations et de l’entretien :

Energie 2000 2001 2002 2003 2004 2005


Bois 1.8 1.8 1.8 2.6 2.6 2.6
CPCU 4.68 4.97 5.16 5.16 5.18 5.43
Electricité 11.36 11.31 11.40 11.53 11.69 11.69
Fioul 4.66 3.98 3.65 3.93 4.54 5.86
Gaz naturel 3.51 4.20 4.22 4.31 4.09 4.45
Gaz (propane) 6.39 6.62 6.91 7.34 7.61 9.07

On note que l’évolution du prix de l’énergie est à la hausse pour toutes les sources. L’électricité reste
la source la plus chère à l’usage (mais la moins chère à l’installation). A la vue de ce
tableau, on comprend facilement l’intérêt financier du chauffage à eau chaude.
En france la population se chauffe :
• à 31% par l’électricité
• à 33% par le gaz
• à 28% par le fioul

• à 3% par le bois dont 80% en complément d’un autre


mode
• à 5% par d’autres énergies (CPCU, ...)

croissance des filières suivantes :


On peut s’attendre à une forte

• solaire thermique

• bois
• géothermie

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COURS 1. CHAUDIÈRES ET BRÛLEURS 9

III. Abrégé de combustion

III.1. La combustion en elle même

La combustion peut être définie comme étant une réaction d’oxydation exothermique
(qui produit de la chaleur). On retiendra le triangle de feu de la combustion :

E
CO
BL
TI

MB
US

UR
MB

AN
CO

T
CHALEUR
Ce triangle a plusieurs points de vue :
• pour les pompiers : il existe différentes manières pour arrêter une combustion :
supprimer le combustible (on coupe l’arrivée de fioul ou de gaz), refroidir ou
étouffer la flamme.
• pour les chauffagistes (notre point de vue) : pour obtenir une combustion, il
faut un combustible, du comburant et de la chaleur. Une fois la combustion
démarrée, la chaleur sera apportée par la flamme elle-même.
III.2. Propriétés fondamentales des combustibles

Actuellement il existe principalement deux types de combustibles : les gaz (butane, propane, gaz
naturel, ...) et les Fuel-Oil Domestiques (F.O.D). Le bois restant marginal pour les
chaudières, il s’agit malgré tout de la solution la plus écologique actuellement disponible
pour le chauffage. En effet le gaz et le pétrole sont extraits du sous-sol, il s’agit alors d’un terme
source de CO . Alors que le bois intervient dans la chaı̂ne du carbone (CO ,...) et ne
2 2

constitue donc pas un terme source de CO . Le bois est cependant fortement utilisé
2

dans des cheminées (souvent en complément d’une autre source d’énergie).

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10 COURS 1. CHAUDIÈRES ET BRÛLEURS

III.3. Le F.O.D

Le Fuel-Oil Domestique est un combustible liquide de masse volumique plus faible que
l’eau (environ 850kg.m−3 ). Ceci explique que l’eau de condensation s’accumule au fond des cuves
à fioul :

fioul

eau de condensation

On définit le PCI ( Pouvoir Calorifique Inférieur ) comme étant la quantité


de chaleur dégagée par 1kg de F.O.D lors d’une combustion idéale, les fumées étant ramenées à la
température de condensation mais la condensation n’a pas lieu. Dans le cas du F.O.D le PCI est de
12kW.h.kg −1.
On définit aussi le PCS ( Pouvoir Calorifique Supérieur ) comme étant la
quantité de chaleur dégagée par 1kg de F.O.D lors d’une combustion idéale, les fumées étant ramenées
à la température de condensation et toute l’eau a condensée. Dans le cas du F.O.D le PCS est de
12, 7kW.h.kg −1.
Il existe depuis (environ) 2005 des chaudières fioul à condension, alors que les chaudières gaz à
condensation existent depuis de nombreuses années. Ceci est jusitifié par la présence d’acides
souffrés (anhydride sulfurique SO 3 et acide sulfurique H2 SO4 ) dans les condensats des fumées is-
sues de la combustion de F.O.D. Les surfaces en contact avec ces acides sont réalisées en céramique.
III.4. Les gaz

Legaz naturel est le gaz extrait du sous-sol directement distribué par GDF. Les autres gaz
(butane, propane, ...) sont essentiellement des sous-produits de la pétrochimie.

Le volume des gaz dépendent de la température et de la pression, il est donc utile de définir
une (( unité )) de volume qui permet de s’abstraire de ces dépendances : il s’agit des mètres
cubes normaux.
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COURS 1. CHAUDIÈRES ET BRÛLEURS 11

Les mètres cubes normaux sont notésN m3 ou m (n). Un mètre cube normal correspond à un
3

mètre cube de gaz à 0 C sous 1013mbar. Les caractéristiques des gaz (PCI, PCS, ...) sont

exprimés pour un mètre cube normal.

Si on effectue l’approximation du gaz parfait alors P V = nRT et P V n n = nRTn :

détente de
P V Pn Vn
gaz parfait
T Tn

Ainsi V =
Pn T
P Tn
Vn , la quantité
Pn T
P Tn
apparaı̂t comme étant un facteur de correc-
tion entre les mètres cubes réels et les mètres cubes normaux. On rappelle que dans la formule des ◦
gaz parfait la température s’exprime en Kelvin. Finalement
P T n 1013 273 + θ ( C) gaz
=
P T P (mbar)
n 273
−3
Le gaz naturel à un PCI de 10, 4kW h.m (n) et un PCS de 11, 5kW h.m−3(n). Contrairement au
F.O.D, il est fréquent de rencontrer des chaudières gaz à condensation.
Les gaz sont odorifiés si leur odeur n’est pas suffissante pour cela on utilise du T.H.T dont
le nom complet est tétrahydrothiophène. La concentration en T.H.T est de l’ordre de
25mg.m−3 (n).

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12 COURS 1. CHAUDIÈRES ET BRÛLEURS

IV. Organisation de la chaufferie (introduction)

Une chaufferie fioul comme celle présentée dans la page suivante (d’après une documentation Oven-
trop), comporte un certain nombre d’élements :
• une chaudière et son brûleur
• une cheminée d’évacuation des gaz de com-
bustion
• une cuve à fioul
• un moyen de contrôle du niveau de fioul
(éventuellement vision directe si la cuve est en plastique translucide)
• une aération de la cuve à fioul
• une conduite fioul mono ou bi-tube avec filtre à fioul
• une arrivée d’eau froide et un départ d’eau
chaude sanitaire
• un départ et un retour d’eau pour le circuit de chauffage
Quelques remarques :
• le limiteur de remplissage représenté fonctionne de la manière suivante : une
résistance de type CTN ( Coefficient de Température
Négatif) est chauffée et on mesure son temps caractéristique de refoidisse-
ment, celui si diminue brutalement lorsque la résistance est plongée dans le liquide.
Il s’agit donc d’une mesure électrique, la prise est normalisée et se relie directe-
ment sur le camion livrant le fioul pour peu que celui-ci soit
équipé de la connectique nécessaire. Dans un tel cas la livraison de fioul est auto-
matique arrêtée par un dispositif de sécurité intégré au camion. (Note : il s’agit
de la solution Allemande, il existe aucune obligation réglementaire pour la France
en 2008)
• l’indicateur de niveau présenté est mécanique, il existe des modèles pneumatiques
qui mesurent la pression en bas de cuve, un dispositif mécanique convertit l’infor-
mation vers un afficheur à aiguilles.
• l’aspiration est flottante, une autre solution technique est un tube plongeur
(muni idéalement d’une crépine) arrivant à quelques centimètres du fond de
la cuve. On ne pompe jamais les derniers centimètres de fioul pour l’usage
de la chaudière, ceci en raison de l’accumulation en oxydes de fer et de l’eau
de condensation.
FMC energy system fabrique des équipements pour camions de livraison fioul : pompes avec débitmètre
réglementaire, ordinateur de livraison, sondes anti-débordement ...

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COURS 1. CHAUDIÈRES ET BRÛLEURS 13

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14 COURS 1. CHAUDIÈRES ET BRÛLEURS

V. Les chaudières

Une chaudière est essentiellement un échangeur de chaleur. En effet la chaudière


transmet l’énergie calorifique de la flamme au fluide caloporteur.
Les fonctions de la chaudière sont donc :

• assurer l’élévation en température du fluide caloporteur


• assurer la combustion du combustible
• récupérer autant que possible l’énergie de la flamme
Une chaudière comporte entre-autres :
• un foyer où a lieu la combustion
• une (des) surface (s) d’échange de la chaleur

• un circuit d’eau de chauffage


• un brûleur (qui peut être vendu séparémment)
• un circuit d’évacuation des gaz de combustion
• éventuellement un circuit d’amenée d’air
Coupe d’une chaudière trois parcours d’après une documentation Viessmann :

Les principaux fabricants de chaudières sont : Acv, Auer, Buderus, De Dietrich, Guillot, Trybasolar,
Viessmann, Weishaupt, ...

V.1. Logamax U122 de Buderus

Il s’agit d’une chaudière murale gaz de petite puissance (24kW), de hauteur 1m, pour une masse de
45kg environ (sans compter les 6 litres d’eau du circuit de chauffage et les 65 litres d’eau du préparateur
d’ECS (Eau Chaude Sanitaire)).
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COURS 1. CHAUDIÈRES ET BRÛLEURS 15

1 : Ventouse 11 : Robinet de vidange 21 : Soupape de sécurité


2 : Pressostat différentiel 12 : Sonde de stockage ECS 22 : Soupape différentielle
3 : Ventilateur d’extraction 13 : Purgeur manuel 23 : Disconnecteur
4 : Thermostat de sécurité 14 : Echangeur principal 24 : Régulateur du débit
5 : Electrode à incandescence 15 : Electrode d’ionisation de puissage
6 : Brûleur 16 : Vase d’expansion 12L VK : Départ chauffage
7 : Bloc gaz 17 : Purgeur automatique RK : Retour chauffage
8 : Sonde de départ chauffage 18 : Pompe chauffage G : Arrivée Gaz
9 : Coffret de contrôle universel 19 : Préparateur d’ECS AB : Départ ECS
10 : Sonde de départ ECS 20 : Vanne 3 voie motorisée EK : Arrivée eau froide

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16 COURS 1. CHAUDIÈRES ET BRÛLEURS

V.2. Vitorond 200 de Viessmann

Il s’agit d’une chaudière de moyenne puissance (125 à 300kW) présentée ici dans
sa version fioul . Cette chaudière mesure 92 cm de haut, pour un poids total de 800kg environ (sans
compter les 100 litres d’eau).

troisième
parcours boitier de
isolation de fumée contrôle isolation

brûleur
deuxième chambre surface
parcours de d’échange en fonte
de fumée combusion

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COURS 1. CHAUDIÈRES ET BRÛLEURS 17

On notera que les chaudières en fonte comme la Vitorond 200 sont la pluspart du temps livrées en
petits éléments indépendants, par exemple voici un élément intermédaire d’une chaudière Logano GE615
de Buderus :

On a :
• 1: surface d’étanchéité du moyeu
• 2 : languettes d’étanchéité
L’avantage de cette disposition technique est indéniable lorsqu’il s’agit d’installer une chaudière en
escalier par exemple). Cela reste tout même relativement délicat
sous-sol avec des accès difficiles (
puisque chaque élément pèse dans les 60-250kg suivant la puissance de la chaudière.

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18 COURS 1. CHAUDIÈRES ET BRÛLEURS

V.3. Vitocrossal 200 de Viessmann

Il s’agit d’une chaudière à brûleur gaz de moyenne puissance (87 à 311kW). Cette chaudière mesure
120 cm de haut, pour un poids total de 300kg environ (sans compter les 300 litres d’eau).

boitier de contrôle

chambre de
combustion
brûleur

surface d’échange
en acier
isolation
collecteur de fumées '$
avec évacuation
des condensats
&%








évacuation des condensats

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COURS 1. CHAUDIÈRES ET BRÛLEURS 19

Les condensats de chaudières gaz ont un pH compris entre 4 et 5,5 (suivant


le gaz). Les condensats sont donc acides, il peut être nécessaire de neutraliser cette acidité avant
d’évacuer les condensats. Les sociétés Viessmann et Buderus (liste non exhaustive) proposent une so-
lution technique de neutralisation par granulats d’hydroxyde de magnésium
(M g(OH)2 ).
En effet la dissolution des granulés d’hydroxyde de magnésium s’écrit :

M g(OH)2 → M g 2+ + 2OH −

Puis il y neutralisation de l’acidité (H3 0+ ) par les ions (OH − ) :

2H3 O+ + M g 2+ + 2OH − → M g 2+ + 4H2 O

Un des dispositif proposé par Buderus est le suivant :

Ce dispositif est constitué des éléments suivants :

• 1: Entrée des condensats


• 2 : Sortie des condensats
• 3 : Pompe à condensats

• 4 : Granulés de neutralisation
• 5 : Collecteur à condensats neutralisés
• 6 : Pressostat (contrôle le fonctionnement de

la pompe)
Note : le volume des condensats est de l’ordre de 0, 14l.(kW h)−1 soit quelques litres par heure pour
les jours les plus froids de l’année. Ce volume est relativement faible, en habitat domestique
il est dilué dans les eaux ménagères. La neutralisation est obligatoire pour des puissances
supérieures à 200kW.

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20 COURS 1. CHAUDIÈRES ET BRÛLEURS

Dans le cas du fioul (pH des condensats compris entre 2 et 4), la condensation était impossible à cause
de la présence de souffre dans les fumées. L’amélioration des céramiques industrielles
à rendu possible la condensation des fumées issues de la combustion du fioul. Buderus (par exemple)
propose la solution suivante, on ajoute a une chaudière classique les éléments suivants :

• échangeur eau/fumées en céramique (présence


de souffre)
• traitement des condensats quasiment obligatoire, traitement en deux parties :
élimination du souffre par adsorption sur charbon (ré)actif puis élimination de
l’acidité.
La solution Buderus est donc la suivante :

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COURS 1. CHAUDIÈRES ET BRÛLEURS 21

V.4. Vitogas 100 de Viessmann

Il s’agit d’une chaudière à brûleur gaz de petite puissance (18 à 60kW). Cette chaudière mesure 85
cm de haut, pour un poids total de 160kg environ (sans compter les 16 litres d’eau).

surface
isolation d’échange
en fonte boitier de contrôle
brûleur électro-vanne gaz
à rampe

La flamme de cette chaudière se développe à la sortie du brûleur à pré-mélange dont le principe


sera détaillé plus loin. On peut cependant précisser qu’il n’y a pas une mais plusieures centaines petites
flammes qui se développent à la sortie du brûleur.

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22 COURS 1. CHAUDIÈRES ET BRÛLEURS

V.5. Vitomax 200 de Viessmann

Il s’agit d’une chaudière de très grosse puissance (2100 à 15000kW) à eau surchauffée (vapeur), le
brûleur n’est pas fourni avec cette chaudière. Cette chaudière mesure 2,3 m de diamètre, longueur de
3,7m à 8,5m suivant modèle pour un poids total de 4600 à 37000kg environ (sans compter les 4000 à
29000 litres d’eau).

déflecteur
isolation d’eau
deuxième troisième paroi avant à lame d’eau
parcours parcours
de fumées * chambre de combustion

* : cette chaudière étant de grande dimension, une plate-forme de travail permet de monter au dessus
pour les opérations de maintenance.

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COURS 1. CHAUDIÈRES ET BRÛLEURS 23

V.6. Petit bilan

On peut ainsi noter qu’une chaudière peut être caractérissée par :


• sa puissance : petite/grosse
• ses matériaux : acier/fonte
• ses équipements : complète avec brûleur/nue

• sa capacité en eau : petite/grosse

• son combustible : gaz/fioul/gaz+fioul ou encore bois, bois+fioul...


Les chaudières fontes sont constituées d’éléments de taille modeste (mais tout de même assez lourd)
ce qui permet de les installer dans des endroits difficiles d’accès : caves en sous-sol...
Complément : Le cas des chaudières bois est légèrement différent. Le problème étant l’apport en
combustible. Deux tendances existent : soit une chaudières à base de bûches, soit une chaudière à base
de pellets (petits cylindres de bois : dimension caractéristique 6mm environ). Dans le cas des pellets, on
peut utiliser un transport en lit fluidisé ou par vis d’archimède.

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24 COURS 1. CHAUDIÈRES ET BRÛLEURS

VI. Les brûleurs

Pour obtenir une combustion, il faut d’après le triangle du feu avoir un combustible, du
comburant et de la chaleur. Une fois la combustion démarrée, la chaleur sera apportée par la flamme
elle-même. Il reste deux points qui seront traités à part : la ligne combustible et la
ligne air.
La ligne air est la même pour tous les brûleurs à air soufflé, elle comporte un ventilateur et
le corps du gicleur :

VI.1. Principe du brûleur à air soufflé

VI.1..1 Cas du fioul

Comme signalé il faut deux lignes : la ligne combustible et la ligne air :

photorésistance @ gicleur
@

@ @
@ @@
@ déflecteur
@
@
électrodes d’allumage
pompe à fioul

flexibles de raccordement

La ligne combustible ou ligne fioul comporte : A ces deux lignes s’ajoute :

• gicleur • photorésistance
• pompe fioul • déflecteur
• flexibles de raccordement • électrodes d’allumage

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COURS 1. CHAUDIÈRES ET BRÛLEURS 25

VI.1..2 Cas des gaz

De la même manière le brûleur gaz à air soufflé comporte une ligne gaz et une ligne air :

P Pressostat air sonde d’ionisation

@
@
@ électrode d’allumage
électrovanne gaz

régulateur de pression

La ligne combustible ou ligne gaz comporte :


• régulateur de pression
• pressostat air
• électrode d’ionisation
• électrovanne
gaz • déflecteur
A ces éléments s’ajoute : • électrode d’allumage

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26

VI.2.

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1 : Moteur
2 : Coffret de
commande et de
sécurité
3 : Transforma-
teur d’allumage
5 : Ligne gicleur
6 : Préchauffeur
7 : Electrodes d’allu-
mage
9 : Turbulateur
10 : Tube de flamme
11 : Point de mesure
de pression air
12 : Cellule de
détection de flamme
13 : Oeilleton de
visualisation de la
Bruleur Fioul OEN-156L EV de Oertli (33 à 50kW)

flamme
14 : Vis de réglage
de la position du
turbulateur
15 : Bouton de
réglage du volet d’air
17 : Pompe à fioul
20 : Flexibles
COURS 1. CHAUDIÈRES ET BRÛLEURS

GTE 2007-2008
d’alimentation fioul
COURS 1. CHAUDIÈRES ET BRÛLEURS 27

VI.3. Vue partielle du Bruleur Gulliver BS1D de Riello

Ne sont représentés ici que la volute du ventilateur, le volet d’air et la roue du ventilateur.











volet d’air 

VI.4. Bruleur gaz EG 03 B de Elco (108 à 360kW)

On note en particulier le soin acoustique apporté à ce brûleur à travers le caisson d’air (17) qui est
insonorisé.
Il n’y a plus de pompe à fioul, mais une électovanne gaz (31)
L’électrode d’allumage est numérotée 21-11.
La sonde d’ionisation est repérée 21-12.
Le turbulateur est noté 21-19.
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28 COURS 1. CHAUDIÈRES ET BRÛLEURS

17 : insonorisation
31 : électrovanne gaz

7 et 8 :
volet d’air

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COURS 1. CHAUDIÈRES ET BRÛLEURS 29

21-11 et 21-12 :
électrodes
e m ag
l l u
ur d’a te
s f o r ma
ran t :
21-8

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30 COURS 1. CHAUDIÈRES ET BRÛLEURS

VI.5. Principe du brûleur gaz atmosphérique

induit un mouvement de l’air. On parle alors de brûleur


Le jet de gaz
gaz atmosphérique.

Air

Gaz
Mélange
Air

VI.6. Connecteur 7 broches et boı̂tier de contrôle de flamme

Il y a un seul câble qui relie un brûleur 1


à la chaudière, le connecteur est norma-
lisé(prise dite Wieland), son brochage aussi. Il est utile de connaı̂tre son câblage lors des opérations
de maintenance.
Vue en 3D d’après une documentation Riello, et vue du brochage d’après une documentation Elco :

F1

S6
h

On a dans l’ordre : la phase (L1), la terre, le neutre (N), thermostat chaudière entre T1 et
T2, repport de défaut entre S3 et N, compteur horaire entre B4 et N.

La régulation du brûleur est à la charge d’un boitier de contrôle de flamme. Ces


boitiers sont principalement fabriqués par Landis & Gyr, Dungs, Siemens...
On trouve un schéma électrique de brûleur complet en page suivante (d’après une documentation
Riello).
1 une allure, il y a deux câbles pour un brûleur deux allures de marche

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COURS 1. CHAUDIÈRES ET BRÛLEURS 31
brûleur
câble
chaudière

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32 COURS 1. CHAUDIÈRES ET BRÛLEURS

VI.7. Sonde d’ionisation/Cellule photo-résistante

La détection de flamme peut se faire par deux composants différents :

• flammes lumineuses (F.O.D) : photorésistance


• flammes faiblement lumineuses (gaz) : sonde d’ionisation

VI.7..1 Sonde d’ionisation

Avec flamme

Sans flamme

La source de tension est sinusoı̈dale, lorsqu’il y a une flamme, la présence des espèces ionisées
rend possible la circulation d’un courant. On observe un écrétage très net. Les courants mesurés
sont cependant très faibles (quelques μA).

VI.7..2 Cellule photo-résistante

Il s’agit d’une résistance telle que U = f (Φ)I (Φ étant l’éclairement), la valeur de la


résistance est de l’ordre de 100Ω lorsque la cellule est éclairée, et quelques M Ω sinon.
Dans le cas du F.O.D, les suies rayonnent comme un corps noir, d’où une flamme très lu-
mineuse. Dans le cas du F.O.D, une sonde d’ionisation serait rapidement encrasée et donc inutilisable.
C’est pourquoi, les brûleurs fioul sont munis d’une cellule photo-résistante.

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COURS 1. CHAUDIÈRES ET BRÛLEURS 33

VI.8. Pompe à fioul

Le but d’une pompe à fioul est de véhiculer le fioul depuis la cuve


vers le gicleur. La plupart des pompes à fioul peuvent fonctionner en mono-tube ou en
bi-tube grâce à un bouchon de dérivation amovible. Il est préférable d’utiliser une installation bi-
tube, cependant en rénovation, on peut conserver une installation mono-tube existante.
Il est important de signaler, que la pompe fioul ne comporte pas de moteur, son axe
s’accouplant avec celui du moteur du ventilateur. La circulation du fioul étant alors commandée
par une électrovanne fioul. Une pompe fioul délivre usuellement une pression entre 7 et
18 bars. La pression de réglage est à choisir en fonction du
gicleur.
Les principaux fabricants de pompes à fioul sont Danfoss et Suntec.

pompe

gicleur

mono-tube

cuve à fioul

pompe

gicleur

bi-tube
cuve à fioul

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34 COURS 1. CHAUDIÈRES ET BRÛLEURS

Pompe à fioul d’après une documentation Suntec :

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COURS 1. CHAUDIÈRES ET BRÛLEURS 35

Voici un zoom sur les engrenages d’après une documentation Danfoss :

Et voici une photo issue d’une documentation Danfoss :

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36 COURS 1. CHAUDIÈRES ET BRÛLEURS

VI.9. Gicleur

Un bon gicleur doit présenter : une bonne qualité de pulvérisation et un angle de cône
précis. A la sortie du gicleur le fioul est brisé en gouttelettes. La pression influe fortement sur la
taille des gouttelettes qui diminue avec la pression :

P=0,2bar P=0,7bar

P=7bar P=21bar

La combustion s’améliore (moins de d’imbrûlés et de N O ) quand la taille des goutelles


x
diminue.

Le débit de fioul est imposé par la puissance du brûleur. On cherche donc à obtenir un débit
constant quelque soit le gicleur choisi, avec une pression d’entrée de gicleur aussi grande que possible.
Ainsi si onhésite entre deux gicleurs, on prendra celui qui présente le plus petit débit pour une
même pression et on augmentera la pression à la sortie de la pompe à fioul.
Les principaux fabricants de gicleurs sont Danfoss, Steinen, Delavan.

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COURS 1. CHAUDIÈRES ET BRÛLEURS 37

Coupe d’un gicleur d’après une documentation Danfoss :

Le gicleur est composé des éléments suivants :

• filtre en bronze
• vis de blocage

• cône à canaux
• corps de gicleur

• pastille profilée

Les canaux du cône mettent le fioul en rotation dans la (( chambre de rotation )) :

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38 COURS 1. CHAUDIÈRES ET BRÛLEURS

Il existe aussi des gicleurs comportant un clapet à bille incorporé :

Ces gicleurs nécessitent une pompe à fioul spéciale (par exemple une pompe option LE de Danfoss). Ils
présentent un meilleur comportement lors des marche arrêt du brûleur.
Marquage d’un gicleur d’après une documentation Danfoss :

La débit indiqué sur le gicleur est celui obtenu pour une pression de 10bar. On note
aussi la présence de l’angle du cône (ici 80 ). ◦

VI.10. Réchauffeur fioul

fonction de la température, une résistance électrique


La viscosité du fioul étant
est souvent rajoutée sur la ligne gicleur afin de contrôler la température et donc la viscosité du
fioul qui arrive au niveau du gicleur.

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COURS 1. CHAUDIÈRES ET BRÛLEURS 39

VI.11. Détente et régulation gaz

La pression du réseau gaz de GDF étant de 4bar, il est nécessaire d’installer un détendeur
avant le brûleur afin de ramener la pression relative à une pression comprise entre 30 et 300mbar.
Les principaux fabricants sont Briffault, Dungs, Honeywell.
Schéma de principe d’un détendeur gaz Briffault :

On note en particulier que la détente s’effectue en deux étapes (présence d’une pression
intermédiaire de détente). On note aussi la posibilité de bloquer, par appui sur un bouton de commande,
le passage du gaz.

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40 COURS 1. CHAUDIÈRES ET BRÛLEURS

VI.12. Chronogramme de mise en marche

Il existe une procédure de démarrage standardisée qui comprend la détection des défauts. Par exemple
pour une chaudière fioul :
signal de commande
1

0 temps
moteur du ventilateur
1

0 temps
électrodes d’allumage TSA
1

0 temps
électrovanne fioul
1 préventilation
du foyer
0 temps
flamme
1

0 retard à l’allumage
temps
détection de flamme
1
retard à la
0 détection de flamme
temps

Le signal de commande est en général donné par le thermostat chaudière : le boı̂tier de régulation
met en marche le brûleur dès que la température de l’eau dans la chaudière descend en
dessous d’une certaine valeur.
Le TSA est le Temps de Sécurité à l’Allumage : il désigne le temps
pendant lequel les électrodes d’allumage continuent à fonctionner alors que la flamme est présente.

combustibles
La préventilation du foyer permet d’assurer de le foyer ne contient pas de
gazeux (imbrûlés) qui pourraient déclencher une détonation.
La détection de flamme n’est pas immédiate, le temps de réponse des cellules
photo-résistantes est de l’ordre de 30s.

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COURS 1. CHAUDIÈRES ET BRÛLEURS 41

VI.13. Courbe de chauffe

Les besoins en chauffage étant fonction de la température extérieure, il est souhaitable de faire varier
la température de départ du circuit d’eau chaude, c’est l’idée de la courbe de chauffe. La courbe
de chauffe représente la relation entre la température extérieure et la température de
départ. Plus la température extérieure est basse, plus la température de départ est élevée.
Tdepart

80◦ C

55◦ C

32◦ C

Text
Tnc 0◦ C −20◦ C

Tnc étant la Température de Non Chauffage. De manière pratique, les régulateurs de chauffage présentent
quasiment tous une courbe de chauffe préprogrammée :

Avec A pour le chauffage par le sol, B pour le chauffage basse température, C pour les radia-
teurs classiques . Les autres courbes correspondent au cas de l’habitat ancien mal
isolé chauffé par radiateurs haute température. L’échelle complémentaire représente le décalage lié
à la température de consigne pour l’ambiance.
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42 COURS 1. CHAUDIÈRES ET BRÛLEURS

VI.14. Sélection d’une chaudière et d’un brûleur

La démarche est la suivante :


• Première étape : bilan thermique du bâti suivant RT2005.
• Deuxième étape : choix de la chaudière : puissance, type ...
• Troisième étape : choix du brûleur
Le brûleur se sélectionne à partir du diagramme indiquant la plage de fonctionnement du brûleur
(ici plage d’un brûleur Elco) :

9mbar j

1600kW

Pour utiliser ce diagramme il faut relever la contre-pression foyer 9mbar dans la documentation
(de puissance 1600kW).
de la chaudière

Dans le cas présent, le brûleur 6.200G est adéquat


alors que le 6.170G ne l’est pas
Conséquence directe : un brûleur ne peut être as-
socié à une chaudière que si la puissance ET la contre-
pression foyer sont compatibles.

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COURS 1. CHAUDIÈRES ET BRÛLEURS 43

VII. Compléments

VII.1. Loi d’émission de radiateurs

La puissance émise par un radiateur est donnée par la relation suivante :



P =m cp (Te − Ts )

Ts

Te Ta

Le modèle le plus simple d’émission d’un radiateur est :


 n
Te + Ts
P =K − Ta
2

n est de l’ordre 1.3 pour un radiateur. Les documentations fabricants donnent des valeurs de K et
de n.

On peut tracer un graphique en coordonnées adimensionnées pour n=1,3 :


P = F (q, Te ) pour un régime d’eau de dimensionnement 80/60◦C et Ta = 20◦ C
120
T e = 80◦ C
T e = 70◦ C
T e = 60◦ C
100 T e = 50◦ C
T e = 40◦ C

80
en %

60
Pdim
P

40

20

0
0 50 100 150 200
q
qdim en %

non-linéarité de la puissance émise en fonction


Il est important de noter la très forte
du débit (q) pour un même régime d’eau. En outre doubler le débit par rapport au débit de
dimensionnement n’augmente la puissance d’émission que de 20%.
On note par contre une quasilinéarité en fonction de la différence : Te − Ta .

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44 COURS 1. CHAUDIÈRES ET BRÛLEURS

VII.2. Elements permettant le réglage d’un brûleur

On constate expérimentalement que les évolutions des concentrations en CO2 , CO et O2 présentées


dans le graphique suivant :

*
réaction réaction
incomplète complète

On règle le brûleur de manière à avoir le moins de CO possible dans les fumées. Ce qui donne un
excès d’air de 6% environ. Une fois que le C0 est suffissament bas (6 ppm environ), on cherchera à
obtenir le plus bas taux de N Ox possible.
Une autre méthode consiste à atteindre 6ppm de CO. Puis à fermer progressivement le volet d’air
jusqu’à ce que la prodution de N Ox augmente rapidement. On note le %CO2 atteint dit %CO2critique .
On règle le brûleur pour %C02réglé = %C02critique − 2% en ouvrant lentement le volet d’air.

* : Les réactions chimiques ne sont jamais parfaites


ni immédiates, ainsi il reste du (di)oxygène dans les
fumées alors que la réaction n’est pas complète.

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COURS 1. CHAUDIÈRES ET BRÛLEURS 45

VII.3. Analyse de la combustion

L’analyse de la combustion se fait à l’aide d’un appareil dédié :

Un analyseur de combustion relève les informations suivantes :


• %O2 : (di)oxygène
• %CO : monoxyde de carbone
• %N O : monoxyde d’azote
• température
Il est démontré dans le cours de combustion de deuxième année que l’on peut obtenir par le calcul
(à partir des valeurs mesurées) les valeurs suivantes :
• %CO2 : dioxyde de carbone
• %N Ox : oxydes d’azote
• η : rendement de la chaudière

Un analyseur de combustion
Il est primordial de noter le point suivant :
ne donne pas immédiatement la bonne valeur, ceci à
cause (notamment) du temps de réponse des capteurs
de gaz. Cela différencie fortement un analyseur de combustion d’un multimètre utilisé en électricité
qui lui donne immédiatement la valeur recherchée.

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Exemples de questions d’examen :
1) Qu’est-ce qu’une chaudière à trois parcours de fumées (avec schéma) ?
2) Quel est l’ordre de grandeur de la puissance d’une chaudière domestique ?
3) Quel inconvénient existe-t-il à faire condenser des fumées issues de la combustion de F.O.D ?
4) Expliquez le principe d’un brûleur à air soufflé.
5) Expliquez le principe d’un brûleur à gaz atmosphérique.
6) Quel est le rôle du ventilateur dans un brûleur ?
7) Est-ce qu’une chaudière de 600 kW peut-être adéquate pour un appartement de 50m2 ? pour une
maison de 200 m2 ? (Justifiez vos réponses)
8) Quel gicleur faut-il choisir lorsque l’on hésite entre deux gicleurs de taille différente ? pour quelle
raison ?
9) Quel est le rôle du capteur de température extérieure ?
10) Quelle est l’énergie la plus chère à l’usage ?
11) Quel peut-être l’usage de granulés d’hydroxyde de magnésium dans une chaufferie ?
12) A quoi correspondent chacune des bornes sur la prise suivante :

F1

S6
h

13) Quel est l’ordre de grandeur de la pression à la sortie d’une pompe à fioul ?
14) Qu’est ce que le triangle de feu ? Quelles intreprétations peut-on en faire ?
15) Qu’est-ce qu’une sonde d’ionisation ? Quel est son rôle ?
Cours 2

Réseaux de fluides

Contenu du cours
I. Notions sur les réseaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
I.1. Les fluides . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
I.2. Les circuits de fluides . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
I.3. Réseaux simples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
I.4. Réseaux ramifiés, maillés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
II. Tubes et gaines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
II.1. Caractéristiques dimensionnelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
II.2. Matériaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
II.3. Tubes, gaines et raccords particuliers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
III. Organes de coupure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
III.1. Vanne papillon (ici une vanne Sylax de marque Danfoss) . . . . . . . . . . . 59
III.2. Vanne à boisseau sphérique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
IV. Vanne de réglage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
V. Régulation et limitation de pression . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
V.1. Limiteur de pression . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
V.2. Régulateur de pression Twinbar . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
VI. Purgeurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
VI.1. Purgeur à flotteur pour circuit d’eau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
VI.2. Purgeur de radiateur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
VI.3. Filtre à fioul avec séparateur d’air intégré . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
VII. Mesure de pression . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
VII.1. Manomètres en U . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
VII.2. Manomètre à tube incliné . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
VII.3. Manomètre à tube de Bourdon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
VIII. Mesure de débit/Vitesse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
VIII.1. Tube de Pitot . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
VIII.2. Anémomètre à coupelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
VIII.3. Anémomètre à hélice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
VIII.4. Tube de venturi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
VIII.5. Diaphragme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72
VIII.6. Rotamètre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72
VIII.7. Débitmètre à effet vortex . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
VIII.8. Débimètre à ultrasons . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
IX. Mesure de température . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
IX.1. Thermomètre à dilatation de liquide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
IX.2. Thermocouples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76
48 COURS 2. RÉSEAUX DE FLUIDES

IX.3. Résistance électrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76


X. Tête thermostatique et presse étoupe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
X.1. Presse étoupe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
X.2. Tête thermostatique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78
XI. Mise hors gel par Traçage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79
XII. Vase d’expansion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81
XIII. Collecteur EC-EF (Eau Chaude - Eau Froide) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84
XIV. Sertissage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85

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COURS 2. RÉSEAUX DE FLUIDES 49

I. Notions sur les réseaux

I.1. Les fluides

Il existe un grand nombre de fluides succeptibles d’être véhiculés dans des tubes et/ou des gaines :
• eau chaude/froide/glycolée (eau + glycol (antigel))
• huile
• essence/gasoil/fiouls
• gaz divers (méthane, propane, gaz médicaux)
• vapeur d’eau
• vide (médical, industriel)
• fluides frigorigènes
• acides, bases
• parfums
• liquides alimentaires (pour sorbet, yaourt...)
• air à usage spécifique (salles blanches, blocs opératoires, hall pour
peinture, transport de grains)
• ...
Un fluide peut être :
• liquide/gazeux

• neutre/acide/basique
• alimentaire ou non
• froid/chaud
• gratuit/cher

• dangereux/inoffensif
• faiblement/fortement visqueux
• entartrant ou non
• encrassant ou non
• ...
Premier exemple : l’eau.

liquide de masse volumique ρeau = 1000kg.m−3. Sa capacité


L’eau est un
−1
calorifique massique est cp
eau = 4180J.kg .K −1. L’eau a la propriété d’être un
solvant pour un grand nombre d’espèces : plomb, fer, calcium, magnésium ...

Petit point de vocabulaire : le calcaire a pour nom chimique carbonate de calcium


soit CaCO3 , le tartre est un mélange de carbonate de calcium et de carbonate de magnésium soit un
mélange de CaC03 et de M gCO3 .
Deuxième exemple : l’air.

L’air est ungaz de masse volumique ρair = 1, 2kg.m−3 dans les conditions at-
−1 −1
mosphériques standard. Sa capacité calorifique massique est cp = 1002J.kg .K .
air
L’air contient de la vapeur d’eau (quelques grammes par mètre cube), des poussières... En première
approximation l’air est constitué de 80% d’azote (N ) et de 20% de dioxygène (O ).
2 2

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50 COURS 2. RÉSEAUX DE FLUIDES

Exercice 1) Un radiateur est dimensionné pour émettre 2000W lorsque le régime d’eau est de 80/60◦C.
Quel est le débit d’eau circulant dans le radiateur ?

On a P =m cp ΔT

Avec :
• ΔT = 80 − 60 = 20◦C
• cp = cpeau = 4180J.kg −1.K −1
• P = 2000W

On obtient donc :

◦ P 2000
m= = = 0.024kg.s−1
cpΔT 4180 ∗ 20

m= 86kg.h−1
Exercice 2) Quelle énergie faut-il apporter pour faire passer 15m3 d’air de 15◦ C à 20◦ C ?

On a E = ρV cp ΔT

Avec :
• ρ = ρair = 1, 2kg.m−3
• V = 15m3
• cp = cpair = 1002J.kg −1.K −1
• ΔT = 20 − 15 = 5◦C
On obtient donc :

E = 1, 2 ∗ 15 ∗ 1002 ∗ 5 = 90180J

E = 25W.h

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COURS 2. RÉSEAUX DE FLUIDES 51

I.2. Les circuits de fluides

Un circuit de fluide peut être :


• ouvert/fermé
• maillé ou non
• ramifié ou non
• isolé ou non (voire chauffé, par exemple le traçage des canalisations par
câble chauffant)

• court/long
• controlé ou non
(RIA (robinet incendie
• usage intensif/courant/fréquent ou non

armé)/réseaux sprinkler)
• pression, débit : élevé ou faible, séparément ou ensemble
• bien connu/calcul aisé ou non
• très spécifique : conduites d’ergols de fusée, tube du lac de Nyos

I.2..1 Note I : conduites d’ergols de fusée

Un ergol , dans le domaine de l’astronautique, est une substance homogène employée seule ou
en association avec d’autres substances et destinée à fournir de l’énergie. Les ergols sont les produits
système propulsif à réaction. Ils sont constitués
initiaux, séparés, utilisés dans un
d’éléments oxydant et réducteur (combustible).
Les conduites d’ergols sont particulières dans le sens où le fluide qui y circule est très froid (−120◦ C
ou moins), et peu courant (oxgygène et hydrogène (sous forme liquide) en général).
Il est alors nécessaire de conduire des essais et/ou des simulations numériques pour déterminer :

• la conception fluidique : pertes de charges,


...
• les contraintes thermiques sur une canalisation initialement à 20 C ◦

• ...

I.2..2 Note II : tube du lac de Nyos

Le 21 août 1986, dans la soirée, le lac Nyos, au nord-ouest du Cameroun, a


libéré environ un kilomètre cube de gaz carbonique (CO2 ) provoquant la mort de plus de 1700
personnes.

Le gaz carbonique originaire du sous-sol s’était progressivement (sur des


années, voire des siècles) stocké dans les eaux du lac. Un mouvement de ter-
rain (hypothèse la plus crédible) a amorcé un dégazage local du lac. Le dégazage
s’est ensuite propagé dans l’ensemble des eaux du lac (réaction en chaı̂ne), conduisant
ainsi à la catastrophe.

Depuis 2001, une opération de dégazage vise à éliminer progressivement le C0 2


contenu dans les eaux du lac, le système est le suivant :
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52 COURS 2. RÉSEAUX DE FLUIDES

50m

eau
200m
saturée
en CO2

Le pompage est réalisé uniquement par un tube vertical (environ 200m). Le liquide prélevé
dans les eaux profondes du lac s’élève dans la colonne, sa pression diminue et des bulles de gaz se forment
dans le liquide saturé en C0 (comparable à une bouteille de boisson
2
gazeuse). La masse volumique moyenne du mélange liquide+gaz contenu dans le tube étant plus
faible que celle du liquide du lac, le processus est auto-entretenu.

Le jet formé s’élève à 50m au-dessus du lac. Le système fonctionne en permanence de manière
100% autonome. Le dégazage dissipe une quantité inoffensive (pour la popu-
lation locale) de CO dans l’atmosphère.
2

I.3. Réseaux simples

boucle, utilisée pour les circuits de chauffage,


Le circuit le plus simple est la

d’eau glacée (eau en régime 7/12◦C) en climatisation :

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COURS 2. RÉSEAUX DE FLUIDES 53

Un réseau peut être à écoulement gravitaire :

Dans le cas où une pompe fait circuler l’eau, le réseau peut être qualifié de (( sous charge ))
ou de (( en charge )) :

I.4. Réseaux ramifiés, maillés

Exemple de réseau ramifié (distribution d’eau dans un bâtiment, ...) :

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54 COURS 2. RÉSEAUX DE FLUIDES

Exemple de réseau maillé (distribution d’eau à l’échelle régionale, ...) :

d’intervenir sur certaines parties du réseau en


L’avantage du réseau maillé est qu’il permet
coupant l’alimentation en fluide à la plus petite partie possible du réseau. Il est
cependant extrêmement délicat à calculer.
Le réseau Français de transport du gaz naturel est un réseau maillé, comportant plusieures commu-
nications avec des réseaux étrangers :

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COURS 2. RÉSEAUX DE FLUIDES 55

II. Tubes et gaines

II.1. Caractéristiques dimensionnelles

Plusieurs désignations possibles :


• 10 : diamètre intérieur de 10mm , diamètre extérieur inconnu
• 10/12 : diamètre intérieur de 10mm , diamètre extérieur 12 mm
• 10×1 : diamètre intérieur de 10mm, épaisseur de 1mm d’où diamètre
extérieur de 12mm
• DN10 : Diamètre Nominal numéro 10, il s’agit d’une désignation normalisée.

Attention à la désignation en DN, le tableau suivant montre la correspondance entre


DN et diamètre intérieur suivant la norme NF A 49-115 :

DN Dint en mm
12 12.6
15 16.1
20 21.7
25 27.3
32 36
40 41.9
50 53.1
65 68.9
80 80.9
100 105.3
125 130.7

II.2. Matériaux

l’acier, le cuivre, la fonte, le PVC (Polychlorure


Les principaux matériaux sont :
de vinyle), le PER (PolyEthylène Réticulé). Le bronze (alliage de cuivre (Cu) et d’étain (Sn)) et
le laiton (alliage de cuivre (Cu) et de zinc (Zn) sont couramment utilisés au niveau des raccords.
Les critères de choix d’un matériau pour un tube sont les suivants :
• prix
• résistance à la corrosion
• masse linéique
• résistance mécanique
• disponibilité auprès du revendeur
• durabilité (UV pour le PER par exemple)

• compatibilité avec l’usage (le plomb disparaı̂t à cause de sa toxicité)


• ...

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56 COURS 2. RÉSEAUX DE FLUIDES

II.3. Tubes, gaines et raccords particuliers

II.3..1 Tube multi-couches

surface
extérieure
colle/adhésif
couche
intermédiaire
surface intérieure

L’avantage de ce type de tube est la flexibilité, l’adaptation aux besoins.


Par exemple on peut véhiculer un fluide corrosif avec une surface intérieure en
plastique et une surface extérieure en acier pour la résistance mécanique.
Un cas typique est constituée par les tubes isolés. Prenons l’exemple des bâtiments ter-
tiaires, ces bâtiments sont en général climatisés. La climatisation s’effectue souvent par une production
d’eau dite (( glacée )) (eau en régime 7/12 C) dans le bâtiment. Les tuyauteries sont

réalisées (le plus souvent) en acier. L’isolation extérieure de ces tuyauteries permet d’éliminer la
condensation à la surface extérieure ce qui élimine la corrosion de la surface extérieure de ces tuyaute-
ries. On réduit aussi les déperditions thermiques là où elles ne sont pas utiles, ce qui permet d’augmenter
le rendement global en augmentant le rendement de distribution.

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COURS 2. RÉSEAUX DE FLUIDES 57

II.3..2 Manchon anti-vibratile (d’après d’une documentation Emiflex)


brideB
B
B
caoutchoux armé B
B
B
@ B
@ B
@ B
@
@
@

Un manchon anti-vibratile permet de racorder deux tubes en créant une légère mo-
bilité qui atténue la transmision des vibrations.
II.3..3 Raccord rapide (de marque John Gest)

Ce raccord est double, il permet la liaison de deux tubes. Ce type de raccord est classique en
automatisme pneumatique. Il comporte un joint torique et une pince mobile.
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58 COURS 2. RÉSEAUX DE FLUIDES

II.3..4 Gaine en matériaux fibreux (d’après d’une documentation Naima)

Ce type de matériau permet un traitement passif du bruit en hautes fréquences du fait


des propriétés acoustiques des milieux fibreux. Ces gaines sont fabriquées sur chantier

à partir de plaques d’isolant acoustique (laine de verre ou de roche, ...). Un


des modes de réalisation est le suivant :

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COURS 2. RÉSEAUX DE FLUIDES 59

III. Organes de coupure

III.1. Vanne papillon (ici une vanne Sylax de marque Danfoss)


carré de manoeuvre aa
aa
a

joint en élastomère

@
@
@
@
@
@
@
@
@ cannelures
Ce type de vanne peut être commandée par un volant, une poignée ou un servo-moteur.

On note la présence d’un carré de manoeuvre, ici de forme hexagonale avec


détrompeur. Le détrompeur permet de connaı̂tre la position de la vanne lorsqu’elle est ins-
tallée. L’étanchéité se fait au niveau du joint en élastomère déformable qui épouse la forme du
papillon central. La transmission mécanique de l’effort entre l’axe et le papillon se fait par le biais des
cannelures.

Cette vanne existe pour un diamètre allant de 2.5cm à plus de 35cm. La pression de service
(sécurité par rapport à la pression de rupture) que peut supporter cette vanne est de 25 bars.

On utilise habituellement ce type de vanne pour la coupure du circuit. De manière


moins courante elle peut être utilisée pour le réglage1 du débit dans le réseau.

1 Le réglage sera délicat s’il est effectué à la main, la société Belimo commercialise un servo-moteur dédié pour ce type

de vanne

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60 COURS 2. RÉSEAUX DE FLUIDES

III.2. Vanne à boisseau sphérique

manette de commande
joint
tige de commande

corps siège sphère (boisseau sphérique)


corps
sphère

position de la manette de commande

Les vannes à boisseau sphérique présente plusieurs avantages :

• ouverture/fermeture en quart de tour


• perte de charge singulière nulle lorsque la vanne est complétement
ouverte
• la vanne peut être totalement fermée
• disponible sur un large panel de tailles

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COURS 2. RÉSEAUX DE FLUIDES 61

IV. Vanne de réglage

caractéristique connue quelque soit sa position. Cette


Il s’agit d’une vanne de
vanne est munie de deux prises de pression. Ce type de vanne est utilisée pour équilibrer
les installations de chauffage.

L’équilibrage d’un réseau hydraulique est un procédé de mesure et de réglage visant


à obtenir les débits requis dans les différentes branches d’un réseau hydraulique (en général
maillé).
Vue d’une vanne Hydrocontrol F de marque Oventrop :

prises de pression
@
@
@
@
@
@

A B

On relève, par l’intermédiaire des prises de pressions, la pression statique au point A et au point B.
position de la vanne et la différence de pression
En connaissant la
entre A et B on peut déduire le debit traversant la vanne.
En pratique chaque fabricant de vanne commercialise un appareil électronique effectuant automati-
quement ces opérations.

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62 COURS 2. RÉSEAUX DE FLUIDES

V. Régulation et limitation de pression

V.1. Limiteur de pression

Vue d’un limiteur de pression de marque Caleffi :

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COURS 2. RÉSEAUX DE FLUIDES 63

V.2. Régulateur de pression Twinbar

Soit une installation comportant une douche et un robinet à proximité l’un de l’autre.

le débit
Problème : le puissage de l’eau au robinet peut influencer sur la température
et sur
de la douche, d’où une douche à température fluctuante. Le régulateur Twinbar de marque GRK permet
de supprimer la variation de température, seul le débit sera alors affecté :

VI. Purgeurs

VI.1. Purgeur à flotteur pour circuit d’eau

Exemple d’un purgeur de marque Caleffi :

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64 COURS 2. RÉSEAUX DE FLUIDES

VI.2. Purgeur de radiateur

source de bruit et d’une diminution


Le gaz qui peut être présent dans un radiateur est la
de la puissance d’émission du radiateur. Le purgeur le plus simple est comparable à un robinet :

corps du radiateur

La purge s’effectue manuellement, on ferme le purgeur quand sort la première goutte d’eau sans air.

Il existe des purgeurs à disques hygroscopiques :

La disposition d’un purgeur à disques hygroscopiques est la suivante :

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COURS 2. RÉSEAUX DE FLUIDES 65

VI.3. Filtre à fioul avec séparateur d’air intégré

Il s’agit d’un filtre à fioul avec séparateur d’air de marque Oventrop comme celui réprésenté sur le
schéma de la chaufferie en page 13 .
On remarque que coté cuve la liaison se fait en mono-tube tandis que coté brûleur la liaison se fait
en bi-tube.

retour de fioul
soupape
flotteur

départ vers
purge

du brûleur

le brûleur
clapet antiretour
élément filtrant
bille servant de
vanne d’arrêt

godet
monotube
arrivée de
fioul en

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66 COURS 2. RÉSEAUX DE FLUIDES

VII. Mesure de pression

VII.1. Manomètres en U

On a (vue d’un manomètre à colonne verticale de marque Kimo) :

A B

Le principe de la statique des fluides permet d’écrire :

PB − PA = ρgΔz
La relation entre la différence de hauteur et
la différence de pression est donc linéaire

Le manomètre en U est donc un


Δz instrument de mesure à réponse
linéaire

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COURS 2. RÉSEAUX DE FLUIDES 67

VII.2. Manomètre à tube incliné

On a (vue d’un manomètre à colonne inclinée de marque Kimo) :

vis de réglage
de l’inclinaison
axe de rotation

réservoir
de liquide
(
((((((
((
α niveau à
(((
bulle
Hypothèse : on considère que le niveau de liquide dans le réservoir
ne varie pas.
Δz
Par définition de la fonction tangente : tan(α) = .
ΔL
Ainsi Δz = tan(α)ΔL

La variation de L étant beaucoup plus importante que celle de z, on améliore fortement la précision de
mesure. Par contre il est nécessaire de mettre l’appareil à l’horizontal. D’où la présence du niveau
à bulle et de la vis de réglage.
Ce manomètre se rencontre souvent en génie climatique. Il sert souvent à donner une
indication sur le niveau d’encrassement des filtres à air :

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68 COURS 2. RÉSEAUX DE FLUIDES

VII.3. Manomètre à tube de Bourdon

Note : L’aiguille baigne dans de la glycérine qui permet d’absorber les vibrations dues aux
petites fluctuations de pression.

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COURS 2. RÉSEAUX DE FLUIDES 69

VIII. Mesure de débit/Vitesse

VIII.1. Tube de Pitot

concentriques, il présente 2 orifices servant


Le tube de Pitot est constitué de deux tubes
à la prise des pressions dynamique (en A) et statique (en B). On mesure ces deux
pressions à l’extrémité opposée du tube de Pitot.

B
va A

PA
PB

Par définition de la pression dynamique : PA = PB + 21 ρvA


2
 .

Ce qui donne vA = 2
ρ (PA − PB )
Le tube de Pitot permet donc d’obtenir la vitesse d’un fluide par la mesure d’une différence
de pression, la relation entre les deux n’est pas linéaire :
vA

PA − PB

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70 COURS 2. RÉSEAUX DE FLUIDES

VIII.2. Anémomètre à coupelles

L’anémomètre à coupelles nécessite un étalonnage expérimental.

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COURS 2. RÉSEAUX DE FLUIDES 71

VIII.3. Anémomètre à hélice

L’anémomètre à hélice nécessite un étalonnage expérimental.

VIII.4. Tube de venturi

PA + 12 ρvA2 = PB + 21 ρvB2 , de plus


La conservation de l’énergie se traduit par

la conservation du débit se traduit par vB SB = vA SA . Ce qui implique :



 PA − PB

vA =   2 
1

SA
SB −1

Cette relation n’est pas linéaire (comme pour le tube de Pitot).

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72 COURS 2. RÉSEAUX DE FLUIDES

VIII.5. Diaphragme

On a (vue d’un diaphragme de marque Spirax Sarco) :

Expérimentalement on constate que ΔP = PA − PB = Zdiaphragme ∗ Q2


VIII.6. Rotamètre

Le rotamètre (de marque Krohne) de la page suivante comporte les éléments suivants :

• 3 : leflotteur qui est strié, il est animé d’un mouvement de rotation


• 4 : un tube transparent comportant une échelle graduée
• 1 : une pièce limitant le déplacement du flotteur. Le passage
du fluide est ainsi toujours possible.
• 2 : une enveloppe de protection

• 7,8,9,10 : les différentes connectiques possibles

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COURS 2. RÉSEAUX DE FLUIDES 73

VIII.7. Débitmètre à effet vortex

On observe la formation de tourbillons derrière un obstacle dans un écoulement de fluide :

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74 COURS 2. RÉSEAUX DE FLUIDES

On montre expérimentalement que :


S

plage de mesure

Avec S le nombre de Strouhal définit par S = fvL avec :


• f la fréquence de détachement des tourbillons
• L une dimension caractéristique de l’obstacle
• v la vitesse de l’écoulement
Ce type de débitmètre permet d’obtenir le débit sur la plage où le Strouhal est constant.
On mesure la fréquence de vibration et on en déduit la vitesse de l’écoulement.
En pratique, les débitmètres à effet vortex commerciaux donnent une information en tension (en
général), l’électronique intégrée se chargant de mesurer la fréquence de vibration...

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COURS 2. RÉSEAUX DE FLUIDES 75

VIII.8. Débimètre à ultrasons


émetteur d’ultrasons

récepteur d’ultrasons

débit dans la conduite. Un circuit électronique


Le temps de réception dépend du
génère un train d’ondes et mesure le temps de parcours, il en déduit le débit du fluide.

IX. Mesure de température

IX.1. Thermomètre à dilatation de liquide

petit diamètre : capillaire

volume ’important’ de liquide

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76 COURS 2. RÉSEAUX DE FLUIDES

IX.2. Thermocouples

Il apparaı̂t une fem (force électro motrice) à la jonction entre deux métaux différents. Cette
fem dépend de la température, il s’agit d’un effet thermoélectrique. En choisant bien les
métaux en contact, il est possible d’obtenir après calcul une valeur fiable de la température de la
jonction à partir de la mesure de la fem. C’est l’idée de la mesure de température par thermocouples.

IX.3. Résistance électrique

La résistance électrique d’un fil dépend de la température du fil :


R

La mesure de la résistance par un montage 4 fils permet de déduire la température :

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COURS 2. RÉSEAUX DE FLUIDES 77

X. Tête thermostatique et presse étoupe

X.1. Presse étoupe

manière terminale par le presse


La puissance d’émission d’un radiateur est régulée de
étoupe dont le schéma suit et par une tête thermostatique.

tige du
clapet

joint
torique

corps de raccord pré-réglage


vanne clapet de
compression
bi-cône

La tige du presse étoupe est prévue pour être actionnée par une tête thermosta-
tique.

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78 COURS 2. RÉSEAUX DE FLUIDES

X.2. Tête thermostatique

Vue d’une tête thermostatique Danfoss pour radiateur :

clipsé

ressort
de
réglage
bulbe soufflet bouton poussoir
incorporé de
réglage

Le liquide (ou le gaz) contenu dans le bulbe se dilate/contracte avec la témpérature ce qui se
traduit par un mouvement du poussoir. Le mouvement du poussoir actionne le clapet en
appuyant sur la tige du clapet. Il s’en suit un contrôle du débit d’eau dans le radiateur qui influe
sur sa puissance d’émission. Les principaux fabricants de tête thermostatiques sont Danfoss,
Heimeier, Honeywell, Oventrop, ...

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COURS 2. RÉSEAUX DE FLUIDES 79

XI. Mise hors gel par Traçage

On place un câble chauffant autour des tuyauteries et on isole autour de l’ensemble tuyauterie+câble.

résistance dépend de la
On utilise des câbles électriques dont la
2
température. Il s’agit alors d’une mise hors gel autorégulante : on a P = UR et
la puissance P diminue lorsque température augmente donc la résistance augemente
quand la température augemente, la tension d’alimentation étant constante.
Sinon on utilise des câbles résistifs (de résistance constante) avec une régulation électronique de la
température. Tyco (alias Raychem) est le fabricant de référence de ce type de produit. Ce fabricant
propose des câbles ronds et des câbles plats.

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80 COURS 2. RÉSEAUX DE FLUIDES

Vue d’un câble rond Tyco non auto-régulant et d’un rubant Tyco auto-régulant :

Les rubans chauffants présentent l’avantage d’être plus simples à installer (pas d’électronique de
régulation), mais ne permettent pas de maintenir des températures supérieures à 65◦ C.

Ils ne
doivent pas dépasser 85 C . Tandis que les câbles non auto-régulants permettent
un choix aisé de la température par programmation du régulateurde chauffage.
Tyco propose des câbles succeptibles de maintenir des températures jusqu’à 200◦ C.

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COURS 2. RÉSEAUX DE FLUIDES 81

XII. Vase d’expansion

4◦C , mais la dilatation conduit


La masse volumique de l’eau est de 1000kg.m−3 à
à une diminution de la masse volumique comme le montre le
graphique suivant :

Masse volumique de l’eau en fonction de la température


1005

1000

995

990

985
ρ en kg.m−3

980

975

970

965

960

955
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100

Température en C

se conserve, il y a augmentation du volume. Un vase d’expansion


Comme la masse
permet de limiter les variations de pression liées à la dilatation de l’eau dans les
installations de chauffage.

Il existe plusieurs types de vase d’expansion, le plus courant étant le vase à membrane
suivit du vase à vessie . Les autres types de vases sont moins classiques pour les petites
installations et sont utilisés pour les grandes installations.

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82 COURS 2. RÉSEAUX DE FLUIDES

Schéma d’un vase à membrane (d’après une documentation Salmson) :

Valve Schraeder de gonflage


Schéma d’un vase à vessie (d’après une documentation Salmson) :

linéı̈que de contact polymère/acier plus faible que pour


Le vase à vessie présente un
le vase à membrane. De plus la vessie est fortement serrée contre l’acier tandis que la membrane
est pincée dans l’enveloppe métallique. Pour ces différentes raisons le vase à vessie est tech-
niquement préférable au vase à membrane, cependant financièrement son prix est
plus élevé. Les principaux fabricants de vase d’expansion sont Flamco, Salmson et Pneumatex.

cas idéal on connaı̂t le volume d’eau ou capacité en eau C à l’arrêt, en pratique on


Dans le
l’évalue souvent par le ratio suivant (par rapport à la puissance chaudière) :
10L.(kW )−1
Exemple : Pour une installation comportant un chaudière de puissance 25kW, la capacité en eau est
d’environ C = 10 ∗ 25 = 250L en première approximation.

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COURS 2. RÉSEAUX DE FLUIDES 83

température
Le volume d’expansion correspond à la différence entre le volume d’eau à

maximale et le volume d’eau à température minimale (à l’arrêt),


soit :

 
ρmini
Vexpansion = C −1
ρmaxi
En effet :
Vexpansion = Vmaxi − Vmini

Or :
masse d’eau contenue dans l’installation
Vmini = =C
ρmini
masse d’eau contenue dans l’installation
Vmaxi =
ρmaxi
D’où :
ρmini
Vexpansion = C −C
ρmaxi
Soit le résultat annoncé.


sécuritaire
Exemple : Le chauffage fonctionne en régime 90/70◦C. On prend une hypothèse

suivant laquelle Tmini = 10 C et Tmaxi = 90 C . Ce qui donne ρmini =

1000kg.m−3 et ρmaxi = 965kg.m−3 dès lors


Vexpansion = 0.0363C . Le volume d’expansion est donc de égal à 3,6% de la
capacité en eau. Pour la chaudière de l’exemple précédent on a Vexpansion = 0.0363 ∗

250 = 9L.
Si le vase est correctement placé alors il travaille à
température constante. Le vase est à température minimale
entièrement rempli d’un volume Vtotal de gaz à la pression de gonflage Pgonf lage à température

maximale son volume à diminué d’un volume dit utile Vutile et la pression est égale à la pression
maximale choisie Pmax . La loi des gaz parfait donne le résulat suivant :

Pgonf lage Vtotal = Pmax (Vtotal − Vutile )

Dès lors le volume total du vase est donné par la formule suivante :

Pmax
Vtotal = Vutile
Pmax − Pgonf lage

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84 COURS 2. RÉSEAUX DE FLUIDES

Exemple : toujours sur la même installation, on considère que son étendue verticale est de 13m. On
a alors Pgonf lage = 2.5bar en effet la pression atmosphérique a pour valeur (approxi-
mativement) 1bar , la colonne d’eau impose 1, 3bar et on arrondi le résultat. On
5
choisi Pmax = 4 + 1 = 5bar . On a alors Vtotal = 9 = 18L. On
2.5
sélectionnera le vase immédiatement supérieur dans les documentations fabricants.

XIII. Collecteur EC-EF (Eau Chaude - Eau Froide)

de chaudières et de brûleurs,
Sur le schéma de la chaufferie présentée lors du cours
on avait noté la présence de collecteurs EC-EF. La vidéo de la société Caleffi vous montre
que ce type de collecteur n’est pas nécessairement très gros, contrairement à ce qui est représenté sur le
schéma de la chaufferie. Les principaux fabricants de collecteur EF-EC sont Oventrop, Caleffi, ...

prêt à être monté dans


Il est important de noter que ce type de composant est vendu
le commerce. De plus son installation se fait sans soudure, il en résulte un gain de temps
important à l’installation.
Vue issue d’une documentation Oventrop :

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COURS 2. RÉSEAUX DE FLUIDES 85

XIV. Sertissage

L’installation sans soudure est de plus en plus usitée dans le domaine du bâtiment. Dans les nom-
breuses techniques existantes, la technique du sertissage se développe de plus en plus :

Les avantages du sertissage sont multiples :

• formation en moins d’une heure pour les


installateurs
• gain de temps et baisse du coût de l’instal-
lation
• facilité de transport comparativement aux
bouteilles de gaz

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86 COURS 2. RÉSEAUX DE FLUIDES

Exemples de questions d’examen :


1) Valeur numérique de la capacité calorifique massique et de la masse volumique de l’eau ?
2) Valeur numérique de la capacité calorifique massique et de la masse volumique de l’air ?
3) Donnez un schéma pour chacun des réseaux suivants :
• maillé
• ramifié
• bouclé
4) Donnez le schéma d’un manomètre en U. Quelle est la relation entre différence de pression et
différence de niveau ?
5) Qu’appelle-t’on tracer un réseau dans le cadre de la mise hors gel d’un réseau ?
6) Quels sont les principaux types de vase d’expansion ?
7) Quel est l’avantage d’une gaine aéraulique en matériaux fibreux ?
8) Qu’est ce qu’une vanne d’équilibrage (appuyez votre réponse par un schéma commenté) ?
9) Donnez le schéma d’un purgeur à flotteur. Comment fonctionne-t-il ?
10) Donnez le schéma d’un purgeur à disques hygroscopiques. Comment fonctionne-t-il ? Où le trouve-
t-on ?
11) Sur le schéma qui suit à quoi sert le niveau à bulle ? Sur quel composant peut-on jouer pour que
l’indication du niveau à bulle soit correcte ?

12) Quel est le principe d’un débitmètre à effet vortex ?


13) Qu’est-ce que le bulbe d’une tête thermostatique ?
14) Quel est le volume total d’un vase d’expansion pour une chaudière de 80kW en régime 80/60◦C,
la hauteur du circuit de chauffage est de 25m, la pression maximale a pour valeur 5bar relatif ? (les
graphiques et formules utiles seront données le jour de l’examen qui par contre sera sans calculatrice)
15) Est-il plus simple de sertir ou de souder ?

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Cours 3

Pompes et ventilateurs

Contenu du cours
I. Technologie des pompes et ventilateurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88
I.1. Pompes : cas du circulateur de chauffage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88
I.2. Ventilateurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91
II. Introduction aux courbes de réseau et de machine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92
II.1. Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92
II.2. Courbe de machine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92
II.3. Courbe de réseau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93
II.4. Point de fonctionnement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94
III. Courbes des machines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95
III.1. Cas des pompes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95
III.2. Cas des ventilateurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96
III.3. Courbes de ventilateurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96
III.4. Montage en série . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97
III.5. Montage en parallèle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98
IV. Courbes de réseau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99
IV.1. Modélisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99
IV.2. ΔP0 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99
IV.3. Réseaux en série . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100
IV.4. Réseaux en parallèle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101
V. Effet d’une vanne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102
V.1. Le coefficient Kv : définition et intérêt . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102
V.2. L’autorité hydraulique d’une vanne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102
V.3. Effet global d’une vanne : le diagramme à quatre cadrants . . . . . . . . . . 105
VI. Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107
VI.1. Sélection d’un gicleur de F.O.D . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107
VI.2. Connaissance d’un réseau à partir de deux points . . . . . . . . . . . . . . . 108
VI.3. Mesure du débit par un diaphragme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109
88 COURS 3. POMPES ET VENTILATEURS

I. Technologie des pompes et ventilateurs

I.1. Pompes : cas du circulateur de chauffage

Coupe d’un circulateur de marque Salmson :

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COURS 3. POMPES ET VENTILATEURS 89

Les circulateurs utilisés dans lesinstallations de chauffage à ECBT sont le 1

plus souvent du type rotor noyé : l’eau du circuit de chauffage sert à refoidir le moteur
électrique. Ces circulateurs sont actuellement installés systématiquement, les instal-
lations fonctionnant uniquement en thermosiphon pour faire circuler l’eau chaude ayant
totalement disparues au moins pour les installations neuves. Il existe un grand nombre de fabricants :
Salmson, Grundflos, Wilo, ... Chaque fabricant (ou presque) propose un logiciel métier pour
la sélection des pompes, il ne faut désormais que quelques minutes (une dizaine) pour
sélectionner une pompe adaptée à ses besoins (ou à ceux des clients).
Lorsqu’une installation ne fonctionne pas pendant une longue durée (plusieurs mois),
il est possible que la pompe se grippe. Dans ce cas il est possible de dégommer la
pompe, c’est-à-dire de dégripper le rotor à l’aide d’un tourvenis après
avoir retiré la vis dédiée à cette opération :

1 Eau chaude basse température : température inférieure à 110◦ C

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90 COURS 3. POMPES ET VENTILATEURS

sans commande électronique) sont en général


Les circulateurs traditionnels (
mono ou tri-vitesse Vue du boitier de connexion électrique d’un circulateur à trois
vitesses :

On repère :

• Le condensateur de démarrage, qui est obligatoire en mo-


nophasé.
• Le sélecteur de vitesse : petite, moyenne ou grande vi-
tesse
La variation de la vitesse de rotation se fait par augmentation (ou réduction) du nombre de paires
de pôles du circuit électrique au stator :

L : Phase

sélecteur rotatif

GV PV

MV

enroulement enroulement principal


de démarrage

N: Neutre

condensateur de démarrage

Avec bien entendu :


• PV : Petite Vitesse
• MV : Moyenne Vitesse

• GV : Grande Vitesse
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COURS 3. POMPES ET VENTILATEURS 91

I.2. Ventilateurs

Vue d’un ventilateur centrifuge à action (de marque Helios) :


bride de refoulement circulaire

volute XXX
moteur
XXX
XX
XXX
XXX
XX @
XXX
@
@
@
@
@
@
@
@
roue ou
@
@@
porte métallique turbine
plot anti-vibratoire
Le moteur est solidaire de la porte, la roue est constitué de tôle pliée. L’aspiration de
l’air se fait par l’ouie d’aspiration du côté opposé au moteur.
Les ventilateurs centrifuges sont dits à action ou à réaction suivant l’orientation des aubes par rapport
au sens de rotation :

Ventilateur à(( action )) Ventilateur à (( réaction ))


aubes inclinées vers l’avant aubes inclinées vers l’arrière
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92 COURS 3. POMPES ET VENTILATEURS

II. Introduction aux courbes de réseau et de machine

II.1. Introduction

On s’intéresse au fonctionnement global des installations. Le but recherché n’est pas la connaissance
parfaite ( au pourcent près ), mais une connaissance approximative à 10 pourcent près (au
maximum) des installations. Ceci se justifie par les points suivants :

• il y a toujours un écart entre conception et réalisation


• les installationsvivent : modifications, encrassement, détériorations, ...
• le calcul des installations coûte cher (temps humain impor-

tant)
• les conditions de fonctionnement sont variables : du débit pro-
bable des eaux à consommation humaine aux conditions climatiques.
Les réseaux sont finalement toujours calculés pour des conditions pro-
bables, critiques, extrèmes ....
• ...
Dans ce cours on suppose les écoulements incompressibles, la masse volumique ne peut
dépendre que de la température.
II.2. Courbe de machine

En régime permanent une machine hydraulique/aéraulique est caractérisée par sa courbe


de fonctionnement :
ΔPpompe = fpompe (Q)

Pe Ps

Avec :
• ΔPpompe = Ps − Pe : la variation de pression entre l’entrée et
la sortie de la machine
• Q : le débit traversant la machine

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COURS 3. POMPES ET VENTILATEURS 93

On représente graphiquement la courbe caractéristique :


ΔPpompe

II.3. Courbe de réseau

De la même manière un réseau est caractérisé par sa courbe de fonctionnement :

ΔPréseau = fréseau (Q)

Pe Ps

Avec :
• ΔPréseau = Pe − Ps : la variation de pression entre la sortie et
l’entrée du réseau
• Q : le débit traversant le réseau
On représente graphiquement la courbe de réseau :

ΔPreseau

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94 COURS 3. POMPES ET VENTILATEURS

II.4. Point de fonctionnement

La machine et le réseau sont installés en série :

ΔPpompe = ΔPréseau
En régime permanent on a :

Graphiquement cela se traduit par le point d’intersection des courbes


caractéristiques de machine et de réseau. Le point d’intersection est appellé point
de fonctionnement :
ΔP = ΔPpompe = ΔPreseau

ΔPf

Q
Qf

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COURS 3. POMPES ET VENTILATEURS 95

III. Courbes des machines

courbes caractéristiques des


Les différents fabricants de machines fournissent les
machines qu’ils produisent. De plus en plus le catalogue est complété ou remplacé
par un logiciel de sélection.

Les données sont souvent fournies en mètres de colonne d’eau. Il s’agit d’un
abus classique sur les unités :
5
• 1bar = 10 P a : il s’agit d’une égalité
• Quand les unités ne sont pas égales mais que l’on peut les utiliser par
représentation on utilise le symbole = (représenté par). Sous l’eau

(( on prend )) 1bar tous les 10m (relation bien connue en plongée2 ) soit :

1bar = 10mCE

On peut aussi écrire 10P a = 1mmCE , CE étant l’abbréviation de colonne
d’eau. On utilise les termes (( hauteur manométrique )) (HM) et (( hauteur manométrique totale ))
(HMT) pour désigner la ΔPpompe exprimée en mCE.

La pression est homogène à une énergie volumique soit 1P a = 1J.m−3, mais aussi à
une force par unité de surface 1P a = 1N.m−2
III.1. Cas des pompes

Courbe d’une pompe à vitesse de rotation fixe (circulateur UPS 25-50 Grundfos) :

trois vitesses de rotation. Le domaine de fonctionne-


Il s’agit d’un circulateur à
ment est facilement identifiable (trait épais). Le fabricant ajoute des courbes de réseau

(bouclé) sur le graphique qui permettent de connaı̂tre rapidement l’évolution du point de fonc-
tionnement dans le cas où l’on ne change que la vitesse de rotation.
2 et par tous les étudiants lors du cours de statique des fluides

IUT d’Evry - Brétigny - Juvisy GTE 2007-2008


96 COURS 3. POMPES ET VENTILATEURS

On utilise de plus en plus des pompes avec régulation électronique. Dans ce cas
la vitesse de rotation n’est plus fixe. On obtient alors les courbes suivantes :

Ce circulateur possède 5 réglages de fonctionnement + une fonction ralenti . La


démarche est la suivante, on sélectionne une des courbes de fonctionnement (1 à 5). L’électronique du
la vitesse de rotation de manière à avoir en permanence un point
circulateur régulera
de fonctionnement sur la courbe choisie. Si la température de l’eau descend en dessous
d’un certain seuil, alors le circulateur passe automatiquement en mode
ralenti et le point de fonctionnement sera alors sur la sixième courbe (et ce quelque soit la courbe de
base choisie).

III.2. Cas des ventilateurs

III.3. Courbes de ventilateurs

Les courbes caractéristiques des ventilateurs sont les suivantes :

ΔP ΔQreaction

action

réaction
Q

ΔQaction
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COURS 3. POMPES ET VENTILATEURS 97

On remarque que la courbe caractéristique d’un ventilateur à réaction est sem-


blable à celle d’une pompe.
Comparaison :
• Action :
• ΔP relativement constante
• Puissance fortement variable
• Moins bruyant
• Réaction :
• Meilleur rendement
• Q plus constant lors d’une variation du coefficient
Z du réseau
III.4. Montage en série

Qt

HM T1 HM T2

HM Tt

Qt = Q1 = Q2, et HM T = HM T +HM T . Lors de l’association


Le débit se conserve d’où t 1 2

série de deux machines, on additionne les hauteurs manométriques totales pour un même
débit :
Courbes caractéristiques de pompes en série
10
pompe 1 seule
pompe 2 seule
couplage série
8
HM T en mCE

0
0 0.5 1 1.5 2
3 −1
Débit Q en m .h

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98 COURS 3. POMPES ET VENTILATEURS

En plaçant plusieurs points, par décalage vertical , il est possible de déterminer


graphiquement la courbe résultant de l’association de deux machines en série.

L’association série de deux machines augmente la hauteur manométrique pour un débit


identique.

III.5. Montage en parallèle

Qt

HM Tt

On a : HM Tt = HM T1 = HM T2 et Qt = Q1 + Q2.
Lors de l’association série de deux machines, on additionne les débits pour une même hauteur ma-
nométrique totale : Courbes caractéristiques de pompes en parallèle
6
pompe 1 seule
pompe 2 seule
couplage parallèle
5

4
HM T en mCE

0
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5
Débit Q en m3 .h−1

En plaçant plusieurs points, par décalage horizontal , il est possible de déterminer


graphiquement la courbe résultant de l’association de deux machines en parallèle.

L’association parallèle de deux machines augmente le débit pour une même hauteur ma-
nométrique.

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COURS 3. POMPES ET VENTILATEURS 99

IV. Courbes de réseau

IV.1. Modélisation

On modélise la courbe de réseau de la manière suivante : ΔP = ΔP + Z.Q


reseau 0
2

Le terme modèle est à prendre au sens que lui a donné J.BRETTE membre du département
de mathématiques du Palais de la Découverte :
(( Modèle : schéma simplifié et symbolique permettant
de rendre compte économiquement d’une réalité quel-
conque ))
Dans la modélisation proposée, à savoir ΔPreseau = ΔP0 + Z.Q2 les différents termes sont :

• ΔP0 : variation de pression entre la sortie et


l’entrée du réseau à débit nul
• Z : coefficient caractéristique du réseau
L’origine de ΔP0 se situe dans l’effet thermosiphon et les différences de niveau.

pertes par frottement interne


L’origine du coefficient Z se situe dans les
dans les fluides qui se traduisent par une perte d’énergie et une variation de
pression (les deux étants liés). On appelle pertes de charge, l’ensemble Z.Q , que 2

l’on note généralement J .

On a alors la relation suivante : ΔPreseau = ΔP0 + J


Note : suivant cette modélisation la connaissance de deux points différents sur la courbe permet de
déterminer entièrement la courbe (cf exercice).

IV.2. ΔP0

On a ΔP0 = ρgΔz s’il n’y a pas d’effet thermosiphon :

ΔP

sortie

Δz

entrée
ρgΔz

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100 COURS 3. POMPES ET VENTILATEURS

IV.3. Réseaux en série

On connait en général les caractéristiques des réseaux par sous-réseau. Il faut rassembler les ca-
En série, on ob-
ractéristiques des sous-réseaux pour en déduire la caractéristique globale.
tient ΔPt = ΔP1 + ΔP2 et Q1 = Q2 = Q.
On a donc ΔPOt = ΔP01 + ΔPO2 et Zt = Z1 + Z2

Soit :

Δz2

sortie
Δz1

Δzt

entrée

On a Δz1 = 5m et Δz2 = −2m ce qui donne Δzt = 3m. De plus on donne les va-
leurs des coefficients Z : Z1 = 1.3mCE.m −6
.h 2
et Z = 0.6mCE.m .h ce qui donne Zt =
2
−6 2

1.9mCE.m−6.h2. On en déduit le graphique :


Courbes caractéristiques de réseaux en série
30
réseau 1
réseau 2
25 réseau total

20
HM T en mCE

15

10

-5
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5
3 −1
Débit Q en m .h

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COURS 3. POMPES ET VENTILATEURS 101

IV.4. Réseaux en parallèle

ΔP1 = ΔP2 = ΔPt,


En parallèle on a ΔP01 = ΔP02 = ΔP0t et
Qt = Q1 + Q2

1 1 1 ΔPt ΔPt
On a donc √ = √ + √ . En effet : Q1 = , Q2 = et
Zt Z1 Z2

Z1 Z2

ΔPt
Qt = Q1 + Q2 =
Zt
soit

sortie

Δz

entrée


On a ΔP0 = 2.5mCE, les valeurs des coefficients Z sont Z1 = 1.3mCE.m−6 .h2 et Z2 = 0.6mCE.m−6 .h2
ce qui donne Zt = 0.21mCE.m−6 .h2 . On en déduit le graphique :

Courbes caractéristiques de réseaux en série


10
réseau 1
réseau 2
réseau total
8
HM T en mCE

0
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4 4.5 5
3 −1
Débit Q en m .h

Remarque : il est possible de tracer graphiquement la courbe


équivalente à deux réseaux en série ou en parallèle (comme pour les courbes de machines)
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102 COURS 3. POMPES ET VENTILATEURS

V. Effet d’une vanne

V.1. Le coefficient Kv : définition et intérêt

Une vanne est un élément de réseau qui possède son propre coefficient Zvanne.
La majorité des vannes permettent une fermeture complète de la vanne. Ce qui se traduit par
Zvanne ∈ [Zmin , ∞] ce qui n’est absolument pas pratique.
C’est pourquoi pour les vannes, on préfère utiliser le Kv .
 2
Q
Kv est définit par la relation suivante : ΔPvanne = .
Kv
1
On a ainsi Zvanne =
Kv2
En page 61, se trouve la représentation d’une vanne dite de réglage. On trouve dans la documentation
de la vanne la valeur du Kv en fonction de la position de la vanne. Ainsi la vanne de
réglage permet de régler et de déterminer (pour autant que l’on puisse mesurer la pression
différentielle aux prises de pression) le débit.
Note :
• Kv en parallèle : Kvt = Kv1 + Kv2
Kv1 .Kv2
• Kv en série : Kvt =
2 + K2
Kv1 v2

V.2. L’autorité hydraulique d’une vanne

On désire régler le débit d’un réseau par une vanne. La question est la suivante :

La vanne doit-elle être petite ou grosse ?


Nous allons formuler un début de réponse à cette question.
Soit le sous-réseau suivant :

ΔP

négligeable devant le reste du réseau. Cette hy-


On considère que notre sous-réseau est
pothèse se traduit par : ΔP est constante
La différence de pression ΔP entre l’entrée et la sortie du sous-réseau est la somme de la perte de
charge de la tuyauterie ΔP t et de la perte de charge de la vanne ΔP v :
ΔP = ΔPt + ΔPv (3.1)
IUT d’Evry - Brétigny - Juvisy GTE 2007-2008
COURS 3. POMPES ET VENTILATEURS 103

Par définition du K v (et du Kt ), on a :


 2
Q
ΔPt = (3.2)
Kt
 2
Q
ΔPv = (3.3)
Kv

constant
Kt est , par contre Kv peut varier. Kv est minimal (nul) vanne fermée et maxi-
mal vanne ouverte. On note Kv100 sa valeur lorsque la vanne est ouverte à 100% et on suppose une
relation linéaire entre l’ouverture de la vanne φ et le K v soit :

Kv = Kv100 ∗ φ (3.4)

L’autorité (nominale) de la vanne est définie par la relation suivante :


ΔPv100
an = (3.5)
ΔPv100 + ΔPt100

an peut varier entre 0 et 1 :


• an = 0 si la vanne est très(( grosse )) par rapport au réseau.
• a = 1 si la vanne est très (( petite )) par rapport au réseau.
n

On désire donc déterminer l’influence de l’autorité nominale de la


vanne sur la possibilité de régler le réseau.
On écrit 3.5 en utilisant 3.2 et 3.3 :
 2
Q100
Kv100
an =  2  2 (3.6)
Q100 Q100
+
Kv100 Kt

On simplifie Q100 :
1
2
Kv100
an = (3.7)
1 1
2 + 2
Kv100 Kt

Que l’on peut aussi écrire :


1
an =  2 (3.8)
Kv100
1+
Kt

D’où :  2
Kv100 1
1+ = (3.9)
Kt an

Soit :
 2
Kv100 1
= −1 (3.10)
Kt an

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104 COURS 3. POMPES ET VENTILATEURS

On va maintenant travailler à partir de la relation entre ΔP et Q, on écrit 3.1 en tenant


compte de 3.2 et de 3.3 :  
1 1
ΔP = + 2 Q2 (3.11)
Kv2 Kt

On a aussi (par définition) :


 
1 1
ΔP100 = 2 + Q2100 (3.12)
Kv100 Kt2

Or on suppose que notre sous-réseau est (( petit )) ΔP est alors supposé constant, d’où :

ΔP100 = ΔP (3.13)

En (( divisant )) 3.11 par 3.12, on obtient que le débit (sous forme adimensionnée) q̃
vérifie :
1 1
 2 2 + 2
Q K K
q̃ 2 = = v100 t
(3.14)
Q100 1 1
+ 2
Kv2 Kt

Soit en tenant compte de 3.7 :


1 1
a K 2
q̃ 2 =
n v100
(3.15)
1 1
+ 2
Kv2 Kt

D’où :
1 1
q̃ 2 =  =  2 (3.16)
2 1 1 Kv100 1
an Kv100 + an + 2
Kv2 Kt2 Kt φ

On peut simplifier 3.16 grâce à 3.10 et obtenir l’expression finale suivante :



 1
q̃ = 
 an (3.17)
1 − an +
φ2

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COURS 3. POMPES ET VENTILATEURS 105

On peut tracer un graphique de la relation 3.17 :

Influence de l’autorité nominale sur le réglage du sous-réseau


1

0.9

0.8

0.7
Débit adimensionné q̃

0.6

0.5

0.4

0.3

0.2 an = 1
an = 0.5
0.1 an = 0.1
an = 0.01
0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
Ouverture de la vanne φ

petite par rapport au réseau si l’on veut


Cette analyse montre qu’il faut choisir une vanne
pouvoir régler facilement le débit dans le réseau. En pratique an = 0.5 est un bon
choix.

V.3. Effet global d’une vanne : le diagramme à quatre cadrants

On se place dans la situation suivante :

ΔP cst

La vanne sert donc àrégler la puissance d’émission du radiateur. Il existe une démarche gra-
phique permettant de déterminer l’influence de la vanne sur la puissance d’émission, c’est le
diagramme à quatre cadrants.

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106 COURS 3. POMPES ET VENTILATEURS

P
Pmax

4 1

q
qmax φ
1 1

3 2

1
Kv
Kv100

Avec :
• 1 : l’influence de la vanne sur la puissance d’émission. Cette
courbe est tracée point par point
• 2 : la relation entre l’ouverture φ de la vanne et son K̃ v

• 3 : l’influence de la vanne sur le débit du sous-réseau considéré


• 4 : la relation entre le débit traversant l’émetteur de chaleur et
sa puissance d’émission (voir p43)

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COURS 3. POMPES ET VENTILATEURS 107

VI. Exercices

VI.1. Sélection d’un gicleur de F.O.D

marquage (page 38) d’un gicleur donne le débit de fioul en kg.h sous une pres-
Le −1

sion de 10bar, soit le graphique suivant pour la série des gicleurs OD de la société Danfoss :
Courbes de gicleurs suivant le calibre
25
24
23
22
Pression d’entrée du gicleur (bar relatif)

21
20
19
18
17
16
15
14
13
12
11
10
10bar rel 9
8
7
6
5
4
3
2
1
0
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4 4.5 5 5.5 6 6.5 7 7.5 8 8.5 9 9.5 10
Débit massique Q (kg.h−1 )
Calibre du gicleur
Les calibres sont : 1.46, 1.66, 1.87, 2.11, 2.37, 2.67, 2.94, 3.31, 3.72, 4.24, 4.45, 4.71, 5.17, 5.84 , 6.08,
6.55.

On a ΔP = Pgicleur − Patm = Pgicleur/atm : il s’agit de la pression


 2
relative (par rapport à
Q
l’atmosphère). De plus Pgicleur/atm = 10 .
Calibre
On désire sélectionner un gicleur pour une chaudière de 80kW, de rendement global 0,9. La pompe
à fioul étant limitée à 16bar.

◦ 80
On a P = η m P CI d’où m=
P ◦ ◦
. Le PCI du fioul est de 12kW h.kg −1. Soit m= =
ηP CI
0, 9.12
7.4kg.h−1.
Le gicleur de calibre 5.84 semble critique, on choisira celui de calibre 6.08, on aura alors
une pression d’entrée gicleur de 15bar rel.

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108 COURS 3. POMPES ET VENTILATEURS

On réglera cette pression, lorsque le fioul circule (électrovanne ouverte) :

Pompe à fioul et gicleur de calibre 6.08


20
19 entrée gicleur
18 sortie pompe
17
16
15
14
Pression en bar relatif

13
12
11
10
9
8
7
6
5
4
3
2
1
0
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4 4.5 5 5.5 6 6.5 7 7.5 8 8.5 9 9.5 10
Débit massique Q (kg.h−1 )

Note : La courbe d’une pompe à fioul est très proche d’une droite horizontale, la technologie
particulière de ce type de pompe régulant la pression de sortie.

VI.2. Connaissance d’un réseau à partir de deux points

On connaı̂t les deux points (ΔP1 , Q1 ) et (ΔP2 , Q2 ), quelle est la valeur de ΔP0 et du coefficient Z ?

ΔP0 et Z vérifient les relations :

(1) : ΔP1 = ΔP0 + Z.Q21


(2) : ΔP2 = ΔP0 + Z.Q22

Par différence :

ΔP2 − ΔP1 = Z.(Q22 − Q21)

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COURS 3. POMPES ET VENTILATEURS 109

D’où :
ΔP2 − ΔP1
Z=
Q22 − Q21

Et ainsi :
ΔP2 − ΔP1 2
ΔP0 = ΔP1 − Q
Q22 − Q21 1

VI.3. Mesure du débit par un diaphragme

La perte de charge d’un diaphragme est de 10mmCE pour un débit de 1000l.h−1. On mesure une
ΔP de 40mmCE, quel est le débit ?

Le coefficient Z du diaphramme est :

ΔP 10mmCE
Z= 2 =
Q (1000l.h−1)2

D’où le débit pour 40 mmCE :



ΔP 40 ∗ 1000 ∗ 1000
Q= = = 2000l.h−1
Z 10

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110 COURS 3. POMPES ET VENTILATEURS

Exemples de questions d’examen :


1) A quoi correspond l’opération de dégommage d’une pompe ?
2) Tracez l’allure caractéristique d’une pompe (ΔP − Q).
3) Tracez l’allure de la caractéristique d’un réseau simple.
4) Qu’est-ce que le point de fonctionnement d’une pompe et d’un réseau ?
5) Donnez la relation d’équivalence entre mètres de colonne d’eau et :

• Pascal
• Bar

6) Définisez le Kv d’une vanne.


7) Qu’est-ce que le coefficient Z ?
8) Sélectionnez un gicleur pour une chaudière de 25kW, la pression étant limitée à 12bar. Avec
justification. (avec le graphique de la page 89)
9) Comment déterminer graphiquement la courbe caractéristique de deux pompes identiques fonc-
tionnant en série à partir de la courbe d’une pompe seule ?
10) idem en parallèle.
11) La perte de charge d’un diaphragme est de 10mmCE pour un débit de 1000l.h−1. Quelle sera sa
perte de charge pour un débit de 2000l.h−1 ?
12) Quelle autorité nominale faut-il choisir par défaut pour une vanne de réglage ?

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Cours 4

Compresseurs

Contenu du cours
I. Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112
II. Installation d’air comprimé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113
II.1. Vue d’ensemble . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113
II.2. Schéma de principe d’une installation standard . . . . . . . . . . . . . . . . 114
II.3. Petit compresseur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114
II.4. Compreseur de taille moyenne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115
II.5. Evaluation de la condensation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116
II.6. Sécheur d’air . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118
II.7. Déshuileur pour condensats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119
III. Les différentes technologies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 120
III.1. Compresseur à piston de réfrigérateur ménager . . . . . . . . . . . . . . . . 120
III.2. Compresseur à piston de machine frigorifique . . . . . . . . . . . . . . . . . 121
III.3. Compresseur à lobes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125
III.4. Compresseur à engrenage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127
III.5. Compresseur à vis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128
III.6. Compresseur scroll . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131
III.7. Compresseur mono-vis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133
IV. Compléments sur le compresseur à piston . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 134
IV.1. Clapets discus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 134
IV.2. Description géométrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 135
IV.3. Tracé de principe du cycle dans le diagramme P − Vchambre . . . . . . . . . 136
IV.4. Etude de la compression 1 → 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 139
IV.5. Cas à deux étages de compression . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 140
IV.6. Courbe caractéristique d’un compresseur à piston . . . . . . . . . . . . . . . 140
112 COURS 4. COMPRESSEURS

I. Introduction

Un compresseur sert à mettre un fluide compressible sous pression. On utilise


des compresseurs pour :

• la production d’air comprimé


• la propulsion : turboréacteurs

• la production de froid par compression


• les process industriels
• ...
Vue du turboréacteur Trent 1000 de Rolls-Royce :

On repère facilement dans l’ordre :

• la soufflante
• le compresseur BP (basse pression)

• le compresseur HP (haute pression)

• la chambre de combustion annulaire


• la turbine HP
• la turbine BP
L’étude détaillée du turboréacteur fait l’objet d’un cours spécifique en deuxième année
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COURS 4. COMPRESSEURS 113

II. Installation d’air comprimé

II.1. Vue d’ensemble

L’air comprimé :
• automatisme pneumatique : sécurité anti-explosion quasi-
ment totale, rapport puissance/volume très important, grande flexi-
bilité, ...
• pulvérisation : production de sprays pour l’humidification, la
peinture ...
• création de vide (peu poussé) par effet Venturi
• force motrice : vérins pneumatiques, moteurs à air com-
primé,...
• soufflettes d’atelier
• gonflage de pneumatiques

L’air dans les conditions ambiantes est un fluide compressible humide (quelques
gramme de vapeur d’eau par kilogramme d’air) se comportant en première approximation comme un
gaz parfait.
Une installation d’air comprimé est caractérisée par :

délivrée(s)
• la(les) pression(s)
• son débit
• sa capacité de stockage

• ses variations de pression/débit

• le taux d’huile dans l’air comprimé


• l’humidité de l’air comprimé
• le prix de l’air comprimé
On trouve dans le commerce des dispositifs de :
• 2 à 80bar (éventuellement plus mais ça devient très marginal)
3 −1
• 10 à 20000m .h (même remarque)
• sans huile, avec déshuileur, avec huileur

• sans/avec sécheur d’air


• refroidi à l’air sans/avec ventilateur, à l’eau, avec un fluide fri-
gorigène
• capacité de stockage de quelques litres à 1000m3
• avec séparateur d’azote (compresseur GN d’ATLAS COPCO par
exemple) pour gonflage de pneumatiques
• qualité médicale pour réseaux spécifiques où la propreté de l’air
comprimé est essentielle

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114 COURS 4. COMPRESSEURS

II.2. Schéma de principe d’une installation standard


vanne

filtre filtre
séparateur
d’eau
compresseur refroidisseur sécheur réservoir de
II.3. Petit compresseur
stockage
Vue d’un petit compresseur Atlas Copco :

Il s’agit du compresseur domestique type : un réservoir de petite taille,


un moteur de quelques kW avec une transmission par courroie vers un compresseur
à 2 pistons. La roue de la courroie sert aussi de ventilateur pour refroidir le bloc
cylindre. Un manomètre indique la pression de l’air contenu dans le réservoir.
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COURS 4. COMPRESSEURS 115

II.4. Compreseur de taille moyenne

Schéma d’un compresseur à vis de taille moyenne (Atlas Copco) :

air comprimé
huile
fluide de refroidissement

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116 COURS 4. COMPRESSEURS

Il s’agit d’un compresseur utilisé pour de petits besoins


dans l’industrie : garage auto-
mobile, petit atelier de peinture, ... La technologie de ce compresseur est singulièrement différente :
• le filtre/silencieux d’entrée est relativement grand
• lubrification soignée par un circuit dédié

• la pompe à huile est une pompe à engrenage intérieur

• présence d’un filtre à huile


• l’huile est refroidie par un échangeur de chaleur

• un circuit de refroidissement à fluide dédié (eau, fluide frigorigène)


est présent
• un silencieux est présent à la sortie du compresseur
• liaison souple pour ne pas transmettre les vibrations

II.5. Evaluation de la condensation

On rappelle que la pression totale de l’air humide (mélange d’air et de vapeur d’eau) est
égale à la somme des pressions partielles de l’air sec (p ) et de la vapeur d’eau p , a v
soit p = pa + pv .

On note pvs,θ la pression partielle de saturation de la vapeur d’eau dans l’air à la température
7625θ
θ. CADIERGUES du COSTIC a proposé la relation suivante : pvs,θ = 10( 241+θ +2.7877) . On obtient
1

graphiquement :

Courbe de saturation de l’air humide


13000
12000
11000
10000
Pression de saturation en Pa

9000
8000
7000
6000
5000
4000
3000
2000
1000
0
-10 -5 0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50

Température en C
1 COmité Scientifique et Technique des Industries Climatiques

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COURS 4. COMPRESSEURS 117

Ainsi la pression partielle de saturation de la vapeur d’eau dans l’air augmente rapidement
avec la température.

On définit l’humidité spécifique commme étant le rapport de la masse de vapeur


d’eau contenue dans un volume d’air humide à la masse d’air sec contenue dans le même volume :
mv pv
rs = =d
ma p − pv

avec d ladensité de la vapeur d’eau par rapport à l’air : d = 0.622


On définit l’humidité relative comme étant le rapport entre la pression partielle de
la vapeur d’eau dans l’air et la pression de saturation pvs,θ à la température de l’air :
pv
Ψ=
pvs,θ

Dès lors :
Ψpvs,θ
rs = d
p − Ψpvs,θ

Application : On comprime de l’air initialement à patm , d’humidité relative 40% à 8 bar absolu.
Question : en supposant que la température finale et initiale sont toutes deux de 20◦ C, quelle est la
−1
masse d’eau en g.kgair sec qui va se condenser ?

A l’instant initial :
0.4 ∗ 2400 −1
r1s = 0.622 = 0.006kgeau.kgair sec .
A l’instant final :
100000 − 0.4 ∗ 2400
s 1 ∗ 2400 −1
rsat = 0.622 = 0.0019kgeau.kgair sec .
800000 − 1 ∗ 2400
−1
Ainsi il se condense r − r
s s
1 sat = 0.0041kg eau .kg air sec
On suppose de plus que le débit Q est de 10m3 .h−1 , quelle masse d’eau a condensée au bout d’une
heure de fonctionnement ?

ρ
Il a circulé une masse air ∗ Q ∗ Δt = 1.2 ∗ 10 ∗ 1 = 12kgair , on
néglige ici la différence de masse volumique entre l’air sec et l’air humide.

mcondensats = (r1s − rsat


Soit
s
) ∗ ρair ∗ Q ∗ Δt = 0.0041 ∗
12 = 0.0492kgeau, donc environ 5cL de condensats seront produits en une heure de
fonctionnement.

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118 COURS 4. COMPRESSEURS

II.6. Sécheur d’air

Schéma de fonctionnement d’un sécheur d’air Quasar de marque Hiross :

sortie air comprimé

entrée
air
comprimé purge des
condensats

évacuation de la chaleur
sur un réseau secondaire

machine frigorifique.
Un sécheur d’air de ce type est essentiellement constitué d’une
Le sécheur comporte un échangeur de chaleur qui sert a refroidir l’air com-
primé entrant à l’aide de l’air comprimé sortant, ce qui réchauffe l’air com-
primé sortant. On réalise ainsi des économies d’énergie. Le fonctionnement
de la partie frigorifique sera étudié dans le prochain cours.

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COURS 4. COMPRESSEURS 119

II.7. Déshuileur pour condensats

Les condensats récupérés par le sécheur d’air comportent de l’huile utilisée pour la
lubrification du compresseur. La loi sur l’eau impose des niveau d’huile résiduels
très faibles, il est donc nécessaire de séparer l’eau et l’huile dans les condensats.
Vue d’un déshuileur de marque Air Comprimé Energie :

Du fluide chargé en condensats pénètre au niveau du repère 1, l’air s’il y en a


ressort en partie supérieure après avoir perdu les goutellettes de condensats qu’il
possédait.

Les condensats se séparent de manière gravimétrique dans le bac numéro 2 : l’eau


plus dense que l’huile se situe en bas.
L’huile lorsqu’elle atteint le niveau supérieur s’écoule dans le tuyau de trop plein
numéroté 3.

L’eau remonte dans un tube séparé (numéro 4), elle est évacuée par un tuyau de trop plein
lorsque son niveau le permet.

Ce déshuileur a donc un fonctionnement très simple qui nécessite peu d’en-


tretien. Il faut cependant veiller à vider régulièrement le bac collecteur d’huile.

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120 COURS 4. COMPRESSEURS

III. Les différentes technologies

III.1. Compresseur à piston de réfrigérateur ménager

ménager est qualifié de moto-compresseur


Le compresseur d’un réfrigérateur
hermétique. En effet dans un réfrigérateur le moteur est intégré dans le com-
presseur au sein d’une enveloppe métallique hermétique.
Vue en coupe d’un compresseur hermétique de marque Danfoss :

silencieux @
@
@
@
@
entrée du @

fluide
frigorigène

sortie du ressort de
fluide suspension
frigorigène

pompe à huile

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COURS 4. COMPRESSEURS 121

On remarque que le fluide frigorigène arrivant depuis l’extérieur passe par le mo-
teur, ce qui permet de le refroidir. Une fois comprimé le fluide frigorigène passe par le si-
lencieux de refoulement, puis passe dans le réchauffeur d’huile : on
fluidifie l’huile en la réchauffant, d’où une amélioration de la lubrification. L’arbre
mécanique est percé, le passage ainsi créé sert de circuit d’huile de lubrifica-
tion.
Le moteur est monté verticalement en appui sur des ressorts, le compresseur étant
lui-même sur des appuis en polymère visco-élastique. Ces dispositions permettent d’absor-
ber l’essentiel des vibrations du moteur, et ainsi de réduire de manière significative le bruit
du moteur.
III.2. Compresseur à piston de machine frigorifique

Vue éclatée d’un compresseur à pistons de marque Bitzer :

Les éléments essentiels sont :


• le vilbrequin (arbre manivelle) pour lesquels deux technologies sont possibles
• les pistons
• la plaque à clapets
• la pompe et le filtre à huile pour la lubrification
• les vannes de service
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122 COURS 4. COMPRESSEURS

Il existe deux technologies de vilbrequins qui sont associées à deux types de bielles :

On note :
• la présence de segments. Il existe en effet un écart fonctionnel entre le
piston et sa chemise, l’étanchéité est obtenue par le biais des segments.
• les bielles sont suivant le type de vilbrequin soit monobloc, soit en
deux parties liées entre elles par le biais de deux vis.
• les vilbrequins sont munis d’un circuit de lubrification.
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COURS 4. COMPRESSEURS 123

Le circuit de lubrification est usiné par perçage et est bouché par des bouchons vissés :

lubrifier l’axe des pistons.


On remarque les bielles sont percées, ce qui permet de

La pompe à huile est du type engrenage intérieur, l’huile est accumulée dans le
carter et est pompée au travers du filtre à huile :

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124 COURS 4. COMPRESSEURS

La plaque à clapets fait l’objet d’une attention particulière chez les fabricants, puisque ses ca-
ractéristiques influencent directement le rendement du compresseur.

Les clapets visibles sont les clapets de refoulement, ils sont fixés à la plaque à clapets par
filtée et d’un écrou.
l’intermédiaire d’une tige

La vanne de service permet :


• l’isolement du compresseur pour cela il faut tourner le
carré de manoeuvre situé sous le capuchon en plastique
• le remplissage en fluide frigorigène de l’installation, ainsi que le
tirage au vide. Ceci par l’intermédiaire de la valve Schraeder protégée
par un capuchon métallique.

• le raccordement au reste de l’installation. Ici par un raccord à souder,


qui est lui-même vissé sur la vanne de service.
• la valve Schraeder peut aussi servir à la mesure ponctuelle des pressions
d’entrée/sortie du compresseur.

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COURS 4. COMPRESSEURS 125

III.3. Compresseur à lobes

Les compresseurs à lobes possèdent plusieurs types de lobes : lobes classiques (2 ou 3) ou non. Les
lobes non classiques (parfois appellés (( dents ))) sont apparus avec l’amélioration des moyens de calculs
et d’usinage (usinage sur commande numérique).
Coupe d’un compresseur à lobes (3) classiques :

pièces d’usure (en cuivre, plastique). Il existe en effet un frot-


On note la présence de
tement important entre les lobes et le bâti. Attention le contact entre les lobes est nor-
malement du type contact sans glissement, comme pour des engrenages
à développante de cercle.

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126 COURS 4. COMPRESSEURS

Vue des (( lobes )) (non classiques) d’un compresseur Atlas Copco :

On remarque que le profil est absolument non trivial.

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COURS 4. COMPRESSEURS 127

III.4. Compresseur à engrenage

Coupe d’un compresseur à engrenages :

Ce type de compresseur est surtout utilisé en hydraulique de puissance.

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128 COURS 4. COMPRESSEURS

III.5. Compresseur à vis

III.5..1 Forme des vis

Vue des vis d’un compresseur à vis frigorifique de marque Bitzer :

On retiendra que le profil des vis n’est absolument pas triangulaire.

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COURS 4. COMPRESSEURS 129

III.5..2 Carter et tiroir

Vue du carter et du tiroir de régulation :

On remarque l’emplacement réservé aux vis et celui du tiroir de régulation


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130 COURS 4. COMPRESSEURS

III.5..3 Economiseur et tiroir

charge partielle.
Un des avantages du compresseur à vis est sa capacité à fonctionner à
Un autre avantage est la possibilité d’obtenir une pseudo-machine bi-étagée en froid par le biais
de l’économiseur :

Entrée du
fluide frigorigène

Economiseur
Sortie Entrée de l’huile
du fluide frigorigène de lubrification
En plus du mécanisme classique de commande du tiroir par l’huile de lubri-
fication, on note la présence d’une arrivée de fluide frigorigène supplémentaire au
niveau du tiroir. L’introduction de fluide frigorigène diphasique (avec des gouttes de liquide) permet de
refroidir le gaz à comprimer et d’augmenter le rendement du compresseur.

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COURS 4. COMPRESSEURS 131

III.6. Compresseur scroll

Il s’agit d’un compresseur surtout utilisé pour les machines frigorifiques. Un scroll
est constitué de deux spirales mobiles :

Le principe du compresseur scroll date du début des années 1900. Cepen-


dant les difficultés de réalisation nécessitant des machines à commande numérique ont considérablement
retardé l’apparition sur le marché du compresseur scroll.

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132 COURS 4. COMPRESSEURS

La compression s’effectue en trois étapes :

• le gaz est aspiré


• la poche de gaz est comprimée entre les spi-
rales
• le gaz comprimé est refoulé

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COURS 4. COMPRESSEURS 133

III.7. Compresseur mono-vis

Vue d’une coupe d’un compresseur mono-vis de marque Compair :

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134 COURS 4. COMPRESSEURS

IV. Compléments sur le compresseur à piston

IV.1. Clapets discus

Il existetoujours un volume mort dans un compresseur à piston, il est essentiel


de le réduire au maximum. Une technologie développée par certains fabricants pour réduire
le volume mort est la technologie (( discus )).
Soit un compresseur de type discus :

Ici le piston s’éloigne de la plaque à clapet, le clapet d’admission est ouvert.


On trouve, dans un compresseur à piston de type discus :

• une plaque à clapets adaptée


• un clapet annulaire d’aspiration

• un clapet de refoulement rigide qui se déplace en translation dont

la mise en position est assurée par un ressort (lame souple).

• un passage assurant la libre transmission de la pression derrière le


clapet de refoulement.

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COURS 4. COMPRESSEURS 135

IV.2. Description géométrique

Le piston varie entre le PMB et le PMH :

• PMB : Point Mort Bas : position du piston pour la-


quelle le volume de la chambre de compres-
sion est maximal.
• PMH : Point Mort Haut : position du piston pour laquelle le volume
de la chambre de compression est minimal.

Le diamètre du cylindre est appellé alésage, la distance PMB-PMH est ap-


pellée course. La cylindrée d’un cylindre est égal au volume parcouru par le piston :

π.Alésage2
Cylindrée = Course
4
On appelle volume mort le volume qui n’est jamais parcouru par le piston, soit le volume
de la chambre au PMH.

On appelle débit théorique le volume balayé par le piston pendant une unité
de temps. Si la vitesse de rotation est N(tr.s ) alors on a la relation suivante :
−1

Qthéorique = Cylindrée.N
On définit le rendement volumétrique ηv comme étant le rapport entre le
débit réel et le débit théorique :

Qréel
ηv =
Qthéorique

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136 COURS 4. COMPRESSEURS

IV.3. Tracé de principe du cycle dans le diagramme P − Vchambre

Le cycle d’un compresseur à piston est le suivant :


• 1 → 2 compression
• 2 → 3 refoulement à pression constante
• 3 → 4 détente du gaz contenu dans l’espace mort
• 4 → 1 aspiration

Il n’y a pas d’échange de matière (système fermé) lors des étapes


1 → 2 et 2 → 3, contrairement aux deux autres étapes. Comme toutes les étapes ne sont pas en système
fermé, on ne considère pas le volume du gaz mais celui de la chambre de compression.

On distingue quatre types de compresseur : idéal, théorique simplifié, théorique,


réel.
Le compresseur idéal :

• pas de pertes d’entrée-sortie


• volume mort nul
• compression suivant une loi simple
On obtient le diagramme P − Vchambre suivant :

3 2
HP

BP 1
4
Vchambre
PMB
PMH

Ce compresseur est très éloigné de la réalité en premier lieu à cause du fait qu’il existe
toujours un volume mort. Le gaz contenu dans le volume mort se détent lors de
3 → 4. Ce qui conduit à une diminution importante du rendement volumétrique.
Le deuxième modèle de compresseur est le compresseur théorique simplifié
• pas de pertes d’entrée-sortie
• volume mort pris en compte
• compression et détente suivant des lois simples

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COURS 4. COMPRESSEURS 137

Dans le diagramme P − Vchambre on obtient :

3 2
HP

BP 1
4
Vchambre
PMH PMB

Le rendement volumétrique est pour ce compresseur :

V1 −V4
ηv = V1 −V3

On voit donc graphiquement l’influence très importante de l’espace mort sur


le rendement volumétrique.
Note : Le travail sur un cycle est donné par l’aire du cycle. Ce modèle relativement simple donne une
idée réaliste du travail. Par contre le rendement volumétrique donné par ce modèle n’est pas réaliste. Il
faut donc modifier ce modèle.
Le troisième modèle de compresseur est le compresseur théorique
• pertes d’entrée-sortie constantes
• volume mort pris en compte
• compression et détente suivant des lois simples
Dans le diagramme P − Vchambre on obtient :

3 2
HP

4’ 1’
BP
4 1
Vchambre
PMH PMB

Le rendement volumétrique devient :


V1 − V4
ηv ≈
V1 − V3

Remarque : la précédente formule n’est pas tout à fait exacte, en effet le cylindre et le piston sont
chauds. Le gaz aspiré étant réchauffé lors de l’aspiration, le rendement volumétrique est légèrement plus
faible que ce que donnerait la formule donnée.

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138 COURS 4. COMPRESSEURS

Ce modèle donne une valeur tout à fait acceptable du travail et du rendement volumétrique. Il est
cependant assez lourd dans les calculs.
Enfin pour le compresseur réel, le diagramme P − Vchambre est :

3 2
HP

4’ 1’
BP
1
4 Vchambre
PMH PMB

Il apparaı̂t des oscillations de clapet qui conduisent à des pertes d’entrée sortie non constantes. L’aire
de ce cycle donne le travail réel que l’on nomme travail indiqué (par le diagramme).
Toute la difficulté de la thermodynamique des compresseurs à piston est liée aux points suivants :

• instationnarité
• système ouvert
• compressions et détente non idéales
• échanges de chaleur complexes
• ...
Complément : démonstation relative au travail du piston. En thermodynamique, il est possible de
traiter (( facilement )) les systèmes dits fermés. Pour les systèmes ouverts, il n’est possible de donner des
éléments que quand le système est stationnaire, ... Ce qui est le cas pour les turbines à vapeur, tur-
boréacteurs... Dans le cas des compresseurs à piston l’instationnarité pénalise toute approche théorique
simple.
Dans le cas où l’on dispose du diagramme P − Vchambre on a le droit d’écrire que le travail du piston
(pour un cycle) est donné par la formule suivante :


Wpiston = − P dVchambre



En effet δWpiston = F f luide/piston .d−

x piston = −P Sdxpiston = −P dVchambre
Ainsi on supprime une difficultée liée au système (fluide) ouvert en effectuant non pas le bilan sur le
fluide mais sur le piston.

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COURS 4. COMPRESSEURS 139

IV.4. Etude de la compression 1 → 2

La compression 1 → 2 se déroule en système fermé, il n’y a pas d’échange de


masse.
La compression d’un compresseur parfaitement isolé (+ hyposthèse de réversibilité) est isen-
tropique. A l’inverse la compression d’un compresseur parfaitement refroidi est isotherme.
Entre ces deux extrèmes on modélise souvent l’évolution par des compressions polytropiques
pour lesquelles P V = constante avec k le coefficient polytropique de la compression.
k

Le coefficient k prend les valeurs suivantes :


• k = 1 : compression isotherme
• k ∈]1, γ[ : compression polytropique de coefficient k
• k = γ : compression isentropique (adiabatique réversible)
Les évolutions sont les suivantes :

10
isotherme
9 polytropique : k=1.2
isentropique
8

7
Pression en bar absolu

0
0 0.025 0.05 0.075 0.1 0.125 0.15 0.175
Vchambre en L

Dans ce graphique le point commun est le suivant : P = 1bar et V = 0.167L

Le travail est donc nettement plus faible lorsque la compression est iso-
therme.  2
P2 V2 − P1 V1
Le travail du piston est le suivant : W1→2 = − P dVchambre =
si la compression
1 k−1  
V1
n’est pas isotherme. Pour une compression isotherme le travail est W1→2 = P1 V1 ln
V2

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140 COURS 4. COMPRESSEURS

IV.5. Cas à deux étages de compression

La compression est bi-étagée sur la plupart des compresseurs :


Refroidisseur

Entrée Compresseur BP Compresseur HP Sortie

Cette disposition permet :


• d’augmenter le rendement en se rapporchant de la com-
pression isotherme
• d’augmenter le taux de compression (il existe une
limite de taux de compression par étage)
• ...
La√pression intermédiaire est en général la suivante (résultat d’une optimisation énergétique) :
Pi = HP.BP .

même à chaque étage, le débit volume est plus faible à l’étage


Le débit masse étant le
HP qu’à l’étage BP ainsi la cylindrée HP est plus faible que la cylindrée BP.
IV.6. Courbe caractéristique d’un compresseur à piston

En pratique le compresseur à piston est quasi-volumétrique (par rapport à une


machine centrifuge de type pompe). On obtient la courbe caractéristique de fonctionnement suivante :

1 Q

Qth

Avec τ le taux de compression défini par :


HP
τ=
BP

Expérimentalement on vérifie que l’on a la relation suivante : ηv = a − b ∗ τ avec a


variant entre 0.6 et 1, b variant entre 0.02 et 0.07.

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COURS 4. COMPRESSEURS 141

Exemples de questions d’examen :


1) Qu’est-ce qu’un compresseur bi-étagé ?
2) Définissez une compression polytropique.
3) Qu’est-ce qu’un compresseur à vis ?
4) Quelle est la source des condensats dans une installation d’air comprimé ?
5) Comment fonctionne un déshuileur gravimétrique ?
6) Décrivez un compresseur de réfrigérateur ménager.
7) En quoi consiste la technologie (( discus )) ?
8) Qu’est-ce qu’un compresseur scroll ?
9) Pour augmenter le rendement d’un compresseur, il faut le refroidir ou l’isoler ? pourquoi ?
10) Quels sont, en plus du compresseur, les éléments standard d’une installation d’air comprimé ?
11) Quel est l’ordre de grandeur de la masse d’eau par m3 d’air dans les conditions atmosphériques ?

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142 COURS 4. COMPRESSEURS

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Cours 5

Machines Frigorifiques

Contenu du cours
I. Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 144
II. Une machine connue : le réfrigérateur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 145
III. Le cycle frigorifique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 146
III.1. Présentation du cycle frigorifique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 146
III.2. Le diagramme des frigoristes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 147
III.3. Le cycle frigorifique dans le diagramme des frigoristes . . . . . . . . . . . . . 151
III.4. Exercice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 154
IV. Régulation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 161
IV.1. Vue d’ensemble . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 161
IV.2. Détenteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 162
IV.3. Pressostats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 167
V. Autres organes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 168
V.1. Vanne solénoide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 168
V.2. Voyant liquide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 168
V.3. Filtre dessicant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 169
V.4. Bouteille anti-coup de liquide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 169
VI. Une machine frigorifique particulière : la pompe à chaleur . . . . . . . . . . . . . . . 170
VI.1. Principe de la pompe à chaleur (PAC) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 170
VI.2. La PAC réversible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 170
144 COURS 5. MACHINES FRIGORIFIQUES

I. Introduction

Produire du froid, pourquoi ?


• conservation des aliments classiques : le froid réduit l’activité biologique
(bactéries, virus, ...) et permet ainsi de conserver les aliments classiques.
• nouveaux aliments : le froid a permis le développement de nou-
veaux produits : glaces et sorbets.
• climatisation : en distribuant de l’eau glacée (en régime 7/12 C), on ◦

peut maintenir la température des locaux à 19 C quelque soit les températures
extérieures.
• découpe des caoutchouc : il est extrèmement difficile de
découper même grossièrement les caoutchouc à température ambiante. Cependant
à faible température (−50◦ C et moins) les caoutchouc durcissent et leur découpe
est alors possible.
• cryochirurgie : la glace est moins dense que l’eau liquide, l’eau des
cellules en cristallisant augmente de volume et conduit à la mort des cellules suite
à l’explosion des membranes cellulaires.
• liquéfaction des gaz : l’azote et l’oxygène ne sont liquéfiables qu’à
très basse température.
• thermographie infrarouge : la moitié des caméras infra-
rouges sont refroidies à basse température afin de limiter le bruit (dans les mesures)
d’origine thermique.
• ...

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COURS 5. MACHINES FRIGORIFIQUES 145

II. Une machine connue : le réfrigérateur

Le réfrigérateur ménager est la machine frigorifique la plus simple et la plus


répandue.
Un fluide frigorigène via ses changements d’états (gaz/liquide) permet de

faire passer la chaleur de la source froide (zone à basse température) vers la source chaude
(zone à haute température).
Une vue schématique est la suivante :

3 Grille noire 2

Compresseur

Freezer
4 1

Le cycle frigorifique est le suivant :


• 1→2 : le fluide gazeux est comprimé dans le compresseur.
• 2→3 : le fluide va passer progressivement de l’état gazeux à l’état liquide dans le
condenseur (la grille noire). Le fluide frigorigène doit transmettre pour
cela la chaleur liée au changement de phase à l’air de la pièce.

• 3→4 : la pression du fluide diminue dans un détendeur capillaire


(tube de petit diamètre)
• 4→1 : le fluide s’évapore (ie passe de liquide à gaz) dans l’évaporateur
(le (( freezer ))) et absorbe la chaleur de l’air du réfrigérateur et des aliments.

détendeur capillaire par un (vrai)


De manière générale, on préfère remplacer le

détendeur, c’est-à-dire un composant qui détend le fluide frigorigène et qui régule la basse
pression.

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146 COURS 5. MACHINES FRIGORIFIQUES

III. Le cycle frigorifique

III.1. Présentation du cycle frigorifique

Une machine frigorifique de base comporte les éléments suivants :


• un compresseur (vis, mono-vis, piston, scroll, ...)
• un condenseur
• un détendeur
• un évaporateur
La disposition physique d’une machine frigorifique est la suivante :

3 Condenseur 2

HP : Haute Pression

Détendeur Compresseur
BP : Basse Pression

Evaporateur
4 1

Passage progressif du fluide de : liquide à gaz

Un (vrai) détendeur a besoin d’une information sur l’état du fluide à la


sortie de l’évaporateur (entrée du compresseur) pour pouvoir réguler l’installation. Pour cela le
détendeur est muni d’un bulbe :

tube de liaison
Détendeur

Evaporateur

Le bulbe contient du fluide frigorigène dont la température est celle de la


conduite du fluide frigorigène de l’évaporateur, ce qui détermine la pression dans le bulbe.
Le détendeur se sert de cette pression pour réguler la détente du fluide frigorigène.
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COURS 5. MACHINES FRIGORIFIQUES 147

III.2. Le diagramme des frigoristes

Les frigoristes utilisent de manière courante le diagramme log(P)-h :

log(P)

courbe de saturation

liquide
gaz

liquide + gaz

On peut tracer un ensemble de courbes caractéristiques dans ce diagramme, la première étant la


courbe d’isotempérature dénommée (( isotherme )) :
log(P)

isotherme

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148 COURS 5. MACHINES FRIGORIFIQUES

L’isotherme estverticale dans la zone liquide, horizontale dans le mélange


liquide+gaz, une courbe descendante dans la zone gaz.

Remarque : l’isotherme n’est horizontale (pour le mélange liquide-vapeur) que pour les
gaz purs. On qualifie ces fluides frigorigènes
fluides frigorigènes se comportant comme des
d’azéotropiques. Le cas des fluides zéotropiques dépasse l’objectif de ce cours et sera traité
dans le cadre du cours de machines frigorifiques en deuxième année.

zéotrope ou zéotropique : (du grec zeı̂n (bouillir) et tropos (action de tourner))


se dit d’un mélange liquide qui bout à température variable en perdant sa composition fixe.

La deuxième courbe caractéristique est l’isentrope ou courbe de même entropie :

 
log(P)  
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

rop e
 
 
rop e

 
 
isent
 
 
isent

 
 
 
 
 
 
 
  h

Les isentropes sont des courbes inclinées vers la droite. On rappel que la notation classique de
l’entropie est (( s )).

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COURS 5. MACHINES FRIGORIFIQUES 149

La troisième courbe est la courbe caractérisant le poucentage de vapeur (en masse) dans le mélange.
On définit le titre que l’on note x :
masse de la vapeur dans le mélange
x=
masse totale du mélange

Ces courbes sont appellées isotitres :


log(P)

e
titr
iso

courbe de
On trouve en général les isotitres pour x= 0.1,0.2,0.3,0.4,0.5,0.6,0.7,0.8,0.9. La
saturation coté liquide correspond bien entendu à x=0 et la courbe de saturation coté gaz
à x=1.

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150 COURS 5. MACHINES FRIGORIFIQUES

On trouve ensuite les courbes d’isovolume (massique) ou isochores :


log(P)

o re
isoch

Bilan :
 
log(P)  
 
 
 
 
 
 
rop e

 
 
isotherme  
 
isent

 
 
 
ore
rop e

 
 
isoch
e

 
titr

 
isent

 
iso

 
 
 
 
 
 
 
  h

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COURS 5. MACHINES FRIGORIFIQUES 151

III.3. Le cycle frigorifique dans le diagramme des frigoristes

Soit la machine suivante :

3 Condenseur 2

HP : Haute Pression

Détendeur Compresseur
BP : Basse Pression

Evaporateur
4 1

Passage progressif du fluide de : liquide à gaz

Les évolutions thermodynamiques sont :

• 1→2: proche d’une évolution isentropique


• 2 → 3 : à pression constante

• 3 → 4 : à enthalpie constante

• 4 → 1 : à pression constante
Le cycle dans le diagramme des frigoristes est donc :

log(P)
sous-refroidissement à
la sortie du
condenseur :
5 à 8K
HP 3 2

BP 4 1
surchauffe à
l’aspiration : 5 à 8K
h

Le trait discontinu correspond à l’isentrope passant par le point 1.

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152 COURS 5. MACHINES FRIGORIFIQUES

Le diagramme des frigoristes permettant d’obtenir l’enthapie du fluide frigorigène, on peut effectuer

quelques calculs, le débit massique du fluide frigorigène est noté m :

• la puissance frigorique est : Q =m (h1 − h4) f

• la puissance fournie au fluide frigorigène par le compresseur est :


◦ ◦
W =m (h2 − h1)

condenseur est : Q =m (h3 − h2)
• la puissance calorifique à évacuer au c

• le COP (Coefficient Of Performance) est :



Qf h1 − h4
COP = ◦ =
h2 − h1
W
On peut facilement exprimer le COP de carnot : COPcarnot :

W + Qf + Qc = 0
• le bilan énergétique donne :

Qf Qc
• pour une machine réversible : + =0
Tf Tc
 
Qc Qc Tc
On en déduit : W = −Qf 1 + et =−
Qf Qf Tf

Qf Tf
Soit COPcarnot = =
W Tc − Tf
ATTENTION : dans cette formule il faut exprimer T
en K (Kelvin)
Rappel : T (K) = 273.16 + θ(◦C)
On définit :
• lerendement : η = COP COP
carnot

• le taux de compression : τ =
HP
BP
Le COP carnotest donc très élevé lorsque la température de condensation est proche de la
température d’évaporation, et diminue rapidement lorsque l’écart de tempé-
rature augmente. Les figures de la page suivante illustrent cette évolution.

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COURS 5. MACHINES FRIGORIFIQUES 153

On peut tracer l’évolution du COPcarnot pour Tf = 5◦ C :

COPcarnot pour Tf = 5◦ C
30

27

24

21

18
COPcarnot

15

12

0
5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60

Tc en C

On peut tracer l’évolution du COPcarnot pour Tc = 35◦ C :

COPcarnot pour Tc = 35◦ C


30

27

24

21

18
COPcarnot

15

12

0
-50 -45 -40 -35 -30 -25 -20 -15 -10 -5 0 5 10 15 20 25 30 35

Tf en C

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154 COURS 5. MACHINES FRIGORIFIQUES

III.4. Exercice

On considère une machine :


• fluide frigorigène : R134a
• température d’évaporation : Tf = 0◦ C
• température de condensation : Tc = 50◦ C
• surchauffe : SC = 12K
• sous-refroidissement : SR = 12K
• température en fin de compression : T2 = 70◦ C
On va tracer pas à pas le cycle dans le diagramme log(P)-h suivant :

Note : ce diagramme a été tracé par le logiciel (( coolpack )) qui est gratuit et disponible sur internet.
On désire aussi déterminer :
• le COPcarnot de ce cycle
• l’enthalpie au point 1,2,3 et 4
• la HP et la BP
• le taux de compression
• le COP du cycle
• le rendement du cycle

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COURS 5. MACHINES FRIGORIFIQUES 155

On connait les températures de condensation et d’évaporation, on peut donc calculer le COPcarnot :

Tf 273.16 + 0
COPcarnot = = = 5.46
Tc − Tf 50 − 0
iso-pressions du condenseur et de
La première étape du tracé consiste à tracer les
l’évaporateur. Pour cela, on utilise la connaissance de la température de condensation et
de la température d’évaporation. De plus le R134a est un fluide azéotropique, ainsi
il y a une correspondance univoque entre la pression et la température sous la courbe de
saturation. Dès lors :

HP

BP

La BP est donc voisine de 3bar. La HP est comprise entre 10 et 20 bar. L’échelle


étant logarithmique, sa lecture n’est pas triviale.
∧ ∧
On a : Loga (20) − Loga (2) = 5.9cm et Loga (HP ) − Loga (2) = 4.8cm
!
4.8
 20 
D’où HP = 2 ∗ 2 5.9 = 13bar d’après 5.7

HP
Le taux de compression est donc : τ= BP = 4.3

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156 COURS 5. MACHINES FRIGORIFIQUES

Lire une échelle logarithmique


On se place en base a (a supérieur strictement à 1,a=e (2.7183...) ou 10 par exemple).

LP1 −P2

LP1 −Pinc

loga (P )
loga (P1 ) loga (Pinc ) loga (P2 )

Les valeurs P1 et P2 sont connues et on désire connaı̂tre la valeur de Pinc.


On a les relations :
LP1 −Pinc = k (loga (Pinc ) − loga (P1 )) (5.1)
LP1 −P2 = k (loga (P2 ) − loga (P1 )) (5.2)

k étant un coefficient du tracé graphique


On peut écrire 1
k de deux manières différentes d’où :
1 loga (Pinc ) − loga (P1 ) loga (P2 ) − loga (P1 )
= = (5.3)
k LP1 −Pinc LP1 −P2
 
x
Or loga (x) − loga (y) = loga , ainsi :
y
   
Pinc LP1 −Pinc P2
loga = loga (5.4)
P1 LP1 −P2 P1

D’où :   
LP1 −Pinc P2
Pinc = P1 ∗ expa loga (5.5)
LP1 −P2 P1
y
Et comme expa (xy) = (expa (x)) :
„ «
    LP −P
1 inc
P2 LP −P
1 2
Pinc = P1 ∗ expa loga (5.6)
P1

Et finalement, la formule utilisée en page précédante :


 
  LP −P
1 inc
P2 LP −P
1 2
Pinc = P1 ∗ (5.7)
P1
Le résultat est indépendant de la base a choisie pour le logarithme et du coefficient
k du tracé graphique.
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COURS 5. MACHINES FRIGORIFIQUES 157

Ensuite on place le point 1 en utilisant la valeur de la surchauffe à savoir 12K, par décalage graphique
de l’isotherme 10◦ C :

log(P)

isotherme Tf + SC

BP

HP

BP

h1
−1
On en déduit l’enthalpie au point 1 : h1 = 410kJ.kg

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158 COURS 5. MACHINES FRIGORIFIQUES

On procède de même pour placer le point 2 (T2 = 70◦ C) :

log(P)

HP
isotherme T2

HP

BP

h1 h2
D’où l’enthalpie au point 2 : h2 = 446kJ.kg −1.

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COURS 5. MACHINES FRIGORIFIQUES 159

Et encore de même pour le point 3 (SR = 12K), le point 4 sera déduit en traçant la verticale passant
par le point 3 :

log(P)

HP

isotherme Tc − SR

HP

BP

h3 h1 h2
−1
D’où l’enthalpie au point 3 et 4 : h3 = h4 = 250kJ.kg

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160 COURS 5. MACHINES FRIGORIFIQUES

Enfin on supprime les traits inutiles, pour ne laisser que le cycle :

Et on a :

• le COP : COP = hh12−h 4


−h1 = 4.4
COP
• le rendement : η = = 0.8
COPcarnot

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COURS 5. MACHINES FRIGORIFIQUES 161

IV. Régulation

IV.1. Vue d’ensemble

sonde de température

bulbe du détendeur
prise de pression
du détendeur
filtre d’aspiration
bouteille
anti-coup

BP de liquide
pressostats : PP
P
détendeur à HP
égalisation
externe

vanne
solénoide
voyant liquide pressostat différentiel
filtre séparateur d’huile
deshydrateur
régulateur
de vitesse

vanne
manuelle réservoir
de liquide

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162 COURS 5. MACHINES FRIGORIFIQUES

IV.2. Détenteurs

Il existe 5 types de détendeurs :

• détendeur (à tube) capillaire


• détendeur thermostatique à égalisation interne

• détendeur thermostatique à égalisation externe

• détendeur électronique à impulsions

• détendeur électronique proportionnel

IV.2..1 Détendeur capillaire

petit
Le détendeur capillaire est le détendeur le plus simple, il s’agit en fait d’un tube de
diamètre qui provoque une forte perte de charge. Ce détendeur ne régule
pas l’installation.
Il existe plusieurs fabricants/distributeurs de tubes capillaires. Refco (par exemple) commercialise
les tubes suivants (en bobines de 30m) :
φint en mm 0.7 0.8 0.9 1.0 1.1 1.25 1.3 1.4 1.5 1.6 1.8 1.9 2.0 2.3
φext en mm 1.9 2.0 2.1 2.2 2.3 2.45 2.5 2.6 2.7 2.8 3.0 3.1 3.2 3.5

Les diamètres étant faibles , il existe des outils pour vérifier facilement les dimensions
des tubes capillaires (documentation Refco) :

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COURS 5. MACHINES FRIGORIFIQUES 163

IV.2..2 Détendeurs thermostatiques

Les détendeurs thermostatiques sont des vannes commandées de manière automatique en ou-
verture/fermeture de manière continue. Le détendeur thermostatique cherche à obtenir
une surchauffe à la sortie de l’évaporateur fixe :

log(P)

1
surchauffe à
l’aspiration : 5 à 8K
h

La position de la vanne est commandée par la différence entre la pression du fluide


frigorigène qui règne dans le bulbe et la pression

• à l’entrée de l’évaporateur : égalisation interne

• à la sortie de l’évaporateur : égalisation externe

Le détendeur à égalisation interne est utilisable si la perte de charge de l’évaporateur est


faible (moins de 0,4bar), dans le cas contraire il faut utiliser un détendeur à égalisation externe.

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164 COURS 5. MACHINES FRIGORIFIQUES

Soit un détendeur thermostatique à égalisation interne :

tube de liaison
Détendeur

Evaporateur

Le bulbe contient un fluide frigorigène à l’état de mélange, le fluide qu’il contient est azéotro-
pique. Ainsi la température du bulbe impose la pression dans le bulbe :
log(P)

Pbulbe
1

isotherme
h

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COURS 5. MACHINES FRIGORIFIQUES 165

Coupe d’un détendeur thermostatique à égalisation interne de marque Emerson :

capillaire de liaison

soufflet

'$

&%
A
A
A
A
A
A
vis de réglage A trou d’équilibrage

bulbe

pointeau solidaire de la tige de commande


La position du souflet est imposée par les forces exercées par :
• la pression dans le bulbe (liée à la température à la sortie de l’évaporateur)
• la pression à l’entrée de l’évaporateur
• la force exercée par le ressort

La vis de réglage sert à régler la valeur de la surchauffe à atteindre.


Le détendeur peut être :
ne sera pas atteinte du fait
• trop petit : la puissance frigorifique
d’un débit de fluide frigorigène insuffisant
• adapté : tout se passe bien

• trop gros : le pompage (variation du débit) est très important

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166 COURS 5. MACHINES FRIGORIFIQUES

Dans le cas où la perte de charge de l’évaporateur est importante, il


faut utiliser un détendeur à égalisation externe. La pression n’est plus prise à l’entrée
de l’évaporateur mais à la sortie de l’évaporateur, pour cela il faut rajouter une
prise de pression externe :

tubes de liaison
Détendeur

Evaporateur

On rajoute donc un tube de petit diamètre dans le but de transmettre au détendeur


la valeur de la pression à la sortie de l’évaporateur.

IV.2..3 Détendeurs électroniques

Historiquement pour les fortes puissances, on installait des vannes commandées par des pilotes...
Cette technologie est en train de disparaı̂tre au profit des détendeurs électroniques.
Les détendeurs électroniques sont des vannes commandées par :

• un électro-aimant : détendeur électronique à impul-


sions. La régulation s’effectue par variation du rapport cyclique. Le détendeur
s’ouvre et se ferme régulièrement, on fait varier le rapport du temps d’ouverture
sur le temps du cycle (ouverture-fermeture).
• un moteur pas à pas : détendeur électronique propor-
tionnel. La régulation s’effectue par ouverture/fermeture progressive de la
vanne.

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COURS 5. MACHINES FRIGORIFIQUES 167

IV.3. Pressostats

Les pressostats servent à :

• la conduite de l’installation : pressostat différentiel d’huile ...


• la protection de l’installation : pressostat de sécurité HP ...
Schéma de principe d’un pressostat de marque Danfoss :
Vis de réglage

contact HP
contact BP
contact commun

XX
XXX
X
soufflet

le soufflet, ce qui déplace la tige de com-


Le fluide frigorigène exerce un effort sur
mande. La tige de commande est liée avec le contact électrique mobile. On
note la présence d’un réglage (du niveau de pression de déclenchement) par molette en partie
supérieure.
Il existe une multitude de pressostats :
• à réarmement manuel/ automatique
• HP/ BP/différentiel
• pour fluide frigorigène/ huile
• mécanique/électronique
• ....

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168 COURS 5. MACHINES FRIGORIFIQUES

V. Autres organes

V.1. Vanne solénoide

Une vanne solénoide comporte un électro-aimant qui agit sur un pointeau/membrane


pour ouvrir ou fermer la vanne.
Coupe d’une vanne solénoide de marque Sporlan :

V.2. Voyant liquide

le condenseur. Il permet de contrôler l’état du fluide :


Un voyant liquide s’installe après
présence ou absence de gaz. Les voyants liquides donnent en général une indica-
tion sur l’humidité du fluide frigorigène par l’intermédiaire d’une substance qui change
de couleur en fonction de sa teneur en eau.

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COURS 5. MACHINES FRIGORIFIQUES 169

V.3. Filtre dessicant

Un filtre dessicant fixe l’eau contenue dans le fluide frigorigène. L’eau est préjudiciable à
plusieurs titres :

• formation de glace aux points froids qui empêche le passage du


fluide frigorigène
• réaction chimique avec l’huile de lubrification entrainant la forma-
tion d’acides
• corrosion
• ...
très diverses, la masse du matériau absorbant
Il existe des filtres dessicants de tailles
l’humidité allant de quelques grammes pour un réfrigérateur ménager à plusieurs kilo-
grammes pour une installation de taille moyenne.
V.4. Bouteille anti-coup de liquide

Si la surchauffe est insuffisante (voire négative) à l’aspiration du compresseur, alors le


compresseur peut aspirer des gouttes de liquide. Il est possible que le compresseur aspire
un lot de gouttes voir même un bouchon de liquide, dans ce cas le compresseur sera
endommagé. Afin de supprimer ce risque, il est possible d’installer une bouteille anti-coup de
liquide :
sortie entree

gaz

liquide

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170 COURS 5. MACHINES FRIGORIFIQUES

VI. Une machine frigorifique particulière : la pompe à chaleur

VI.1. Principe de la pompe à chaleur (PAC)

froid pro-
Une pompe à chaleur est une machine frigorifique inversée, on ne s’intéresse plus au
duit à l’évaporateur mais à la chaleur produite au conden-
seur.
VI.2. La PAC réversible

Un cas particulier de PAC est la PAC réversible (d’après une documentation Carrier) :

mur

extérieur intérieur

: cas été
mur

extérieur intérieur

: cas hiver

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COURS 5. MACHINES FRIGORIFIQUES 171

Dans une pompe à chaleur réversible le fluide circule toujours dans le même sens pour
le compresseur. L’inversion du sens de circulation pour les condenseurs/évaporateurs se
fait par une vanne dédiée dite vanne 4 voies d’inversion de cycle.

La vanne 4 voies d’inversion de cycle est pilotée par une électrovanne externe.
L’électrovanne commande par l’intermédaire du fluide frigorigène la position d’un ti-
roir dans la vanne 4 voies, dont le mouvement se traduit par une inversion de cycle.

EV

3 4

• EV : électrovanne de la vanne pilote


• 1 : refoulement du compresseur

• 2 : aspiration du compresseur

• 3 et 4 : entrées-sorties des condenseurs-évaporateurs

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Exemples de questions d’examen :
1) Quel est le schéma de principe d’une machine frigorifique élémentaire ?
2) Qu’est-ce que le bulbe d’un détendeur ? A quoi sert-il ?
3) Tracez-un diagramme log(P)-h élémentaire ? Quelle est la signification des différentes courbes ?
Tf
4) Soit COPcarnot = , complétez le tableau suivant :
Tc − Tf

Tc (◦ C) Tf (◦ C) COPcarnot
40 10 9.43
40 5
40 0
50 10
50 5
50 0

5) Qu’est-ce qu’un filtre dessicant ?


6) Définissez le COP d’une machine frigorifique.
7) Quelle relation existe-t-il entre l’enthalpie en entrée/sortie de l’évaporateur et la puissance frigo-
rifique ?
8) Qu’est-ce que la surchauffe ?
9) Que régule un détendeur thermostatique ?
10) Quels sont les différents types de détendeurs électronique ?
11) Quel est le nom du composant permettant l’inversion de cycle dans une PAC réversible ?
12) Qu’est-ce qu’une PAC ?
Cours 6

Compléments

Contenu du cours
I. Chaudières et brûleurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 174
I.1. Capacité gaz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 174
I.2. Production de l’eau chaude sanitaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 175
I.3. Evolution du rendement des chaudières . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 176
II. Réseaux de fluides . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 178
II.1. Bouteille de découplage hydraulique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 178
III. Pompes et ventilateurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 179
III.1. Caractéristiques de vannes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 179
IV. Compresseurs et machines frigorifiques : economiseur . . . . . . . . . . . . . . . . . 184
174 COURS 6. COMPLÉMENTS

I. Chaudières et brûleurs

I.1. Capacité gaz

La capacité gaz est installée entre le détendeur et le brûleur. Elle sert à


volume tampon à la pression d’alimentation, ce qui améliore la stabilité de la
créer un
pression d’alimentation en gaz.

arrivée
de gaz
détente capacité gaz brûleur et chaudière
Le volume de la capacité (en L) est égal au millième du débit de gaz en m .h 3 −1

Exemple : Soit une chaudière gaz de puissance 72kW pour laquelle le rendement global est de 90%,
quel est le volume de la capacité gaz à installer ?

On utilise le P CI du gaz naturel (10.4kW h.m−3(n)) pour déterminer le débit de


gaz en fonctionnement nominal :

P 72
Q= = = 7.7m3.h−1
ηP CI 0.9 ∗ 10.4
Le volume de la capacité gaz est donc de 7.7L
La capacité gaz est souvent constituée par une canalisation de fort diamètre.
On désire que la capacité gaz soit taillée dans un tube de longueur 1.3m, quel doit être son diamètre ?

πD 2L
Le volume V d’un cylindre de diamètre D et de longueur L est V =
4
Dès lors le diamètre intérieur de la canalisation doit être supérieur à :

4V 4 ∗ 0.0077
D= = = 0.0869 = 8.7cm
πL π ∗ 1.3
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COURS 6. COMPLÉMENTS 175

I.2. Production de l’eau chaude sanitaire

deux modes principaux de production de l’ECS (Eau Chaude


Il existe

Sanitaire) : production instantannée ou production à accumulation


En production instantannée, la température de l’eau chaude varie fortement. Tandis
que le volume d’eau tampon en accumulation garanti une température à peu près
constante aux points de puissage.
Dans une installation à accumulation, la préparation de l’ECS et son stockage se fait dans un BECS
(Ballon Eau Chaude Sanitaire) :

isolation
départ ECS
sur toute
la périphérie

trou pour sonde


anode de température
arrivée chaudière

départ chaudière

arrivée EFS

Il n’y a pas de contact direct entre l’eau du circuit de chauffage et l’ECS. L’échange
de chaleur entre les deux fluides se fait au travers de la paroi métallique du
serpentin.

en magnésium va se dissoudre au cours du temps, en protégant le


L’anode sacrificielle
reste du BECS de la corrosion.
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176 COURS 6. COMPLÉMENTS

I.3. Evolution du rendement des chaudières


Putile
Le rendement est : η =
Pabsorbee

On a : Pabsorbee = Putile + Pperdue


Putile Pabsorbee − Pperdue Pperdue
D’où : η = = =1−
Pabsorbee Pabsorbee Pabsorbee

La puissance absorbée d’une chaudière est l’énergie fournie par le combustible.


Il existe deux sources de pertes :

travers des parois vers la chaufferie


• les pertes de chaleur au

• les pertes par les fumées qui n’ont pas été refroidies jusqu’à la température
de l’air de la chaufferie
Pour une chaudière très ancienne, la répartition est la suivante :

pertes par les fumées


énergie utile
pertes par les parois

très faible (ici 50%) était la conséquence d’une absence d’isola-


Le rendement
tion périphérique et d’un rejet de fumées à haute température.
Pour une chaudière récente, la répartition est la suivante :
pertes par les fumées
pertes par les parois
énergie utile

Le rendement est alors élevé (94%). Pour atteindre un niveau aussi faible de pertes par les
fumées, il faut :
• une température des fumées en sortie de chaudière faible (moins de 120◦ C).
• supprimer l’effet de cheminée à l’arrêt du brûleur

est chaude. La colonne d’air


A l’arrêt du brûleur, la paroi intérieur de la chaudière
chaud dans la cheminée étant plus légère que la colonne d’air à l’extérieur du
bâtiment, il existe une circulation parasite d’air à l’arrêt du brûleur. Cette
circulation diminue le rendement de la chaudière en augmentant les pertes par les fumées.

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COURS 6. COMPLÉMENTS 177

Pour supprimer la circulation d’air à l’arrêt, il est possible d’installer un volet d’air à
ressort :

une vis de réglage bloque le volet d’air (qui pivote


En position ouverte,

par rapport à son axe) dans la position désirée (celle pour laquelle le débit
d’air est idéal).

A l’arrêt un ressort (non représenté) maintient le volet d’air de manière à bloquer le cir-
cuit d’air.

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178 COURS 6. COMPLÉMENTS

II. Réseaux de fluides

II.1. Bouteille de découplage hydraulique

On utilise une bouteille de découplage hydraulique lorsque l’on désire


séparer les circuits hydraulique de la production de chaleur (chaudière) et de la distribution (pour les
radiateurs ...).

Les bouteilles de découplage hydraulique se rencontrent en général pour des


installations comportant plusieurs chaudières et plusieurs circuits de distribution :
départs

retours

évacuation des boues


purgeur d’air à flotteur

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COURS 6. COMPLÉMENTS 179

III. Pompes et ventilateurs

III.1. Caractéristiques de vannes

On reprend l’exemple de la page 105 :

ΔP cst

La vanne sert donc à régler la puissance d’émission du radiateur. Le diagramme à


quatre cadrants permet de déterminer l’influence de la vanne sur la puissance d’émission.

Dans le cas d’une vanne à caractéristique linéaire (Kv = Kv100 ∗ φ), on a :


P
Pmax

4 1

q
qmax φ
1 1

3 2

1
Kv
Kv100

Avec :
• 1 : l’influence de la vanne sur la puissance d’émission. Cette
courbe est tracée point par point
• 2 : la relation entre l’ouverture φ de la vanne et son K̃ v

• 3 : l’influence de la vanne sur le débit du sous-réseau considéré


• 4 : la relation entre le débit traversant l’émetteur de chaleur et
sa puissance d’émission (voir p43)
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180 COURS 6. COMPLÉMENTS

n’est donc pas linéaire


La puissance d’émission en fonction de l’ouverture de la
vanne (à caractéristique linéaire). On peut se servir du diagramme quatre cadrants pour rechercher la
caractéristique de la vanne idéale (celle qui donne une puissance d’émission
proportionnelle à l’ouverture).

On connait :
P
Pmax

q
qmax φ
1 1

1
Kv
Kv100

On recherche les points les uns à la suite des autres :


P
Pmax

q
qmax φ
1 1

1
Kv
Kv100

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COURS 6. COMPLÉMENTS 181

On trace la courbe qui passe par les différents points :


P
Pmax

q
qmax φ
1 1

1
Kv
Kv100

On supprime les traits inutiles :


P
Pmax

q
qmax φ
1 1

1
Kv
Kv100

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182 COURS 6. COMPLÉMENTS

recherchée est donc une caractéristique très éloignée de la


La caractéristique de la vanne
caractéristique linéaire :
Kv
Kv100

φ
1

Cette caractéristique est comparable à celle d’une vanne papillon :

Caractéristique d’une vanne papillon


200
180 Kv
160
1
Kv en m3 .s−1 .P a− 2

140
120
100
80
60
40
20
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
Ouverture en tours

Ce type de vanne est idéalisé (pour les calculs) par le modèle de la vanne à caractéristique
exponentielle. On a alors : K v = Kv100 ∗ exp(n ∗ (φ − 1)) avec n un coefficient caractéristique
de la vanne. n est en général proche de 3.4.

Le graphique de la page suivante explique pourquoi n = 3.4 est un bon compromis :


• Si n est inférieur à 3 alors le K à ouverture nul est élévé
v

• Si n est supérieur à 4 alors le K à ouverture nul est très faible, mais par
v

contre la caractéristique est trop raide

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COURS 6. COMPLÉMENTS 183

Caractéristique d’une vanne exponentielle


1
K̃v pour n = 1
0.9 K̃v pour n = 2
K̃v pour n = 3
0.8 K̃v pour n = 3.4
K̃v pour n = 4
0.7 K̃v pour n = 5
Kv adimensionné : K̃v

K̃v pour n = 6
0.6

0.5

0.4

0.3

0.2

0.1

0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
Ouverture de la vanne φ

Pour n=3.4, l’effet de l’autorité nominale (pour une ΔP constant) est :

Influence de l’autorité nominale sur le réglage du sous-réseau


1

0.9

0.8

0.7
Débit adimensionné q̃

0.6

0.5

0.4

0.3

0.2 an = 1
an = 0.5
0.1 an = 0.3
an = 0.1
0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1
Ouverture de la vanne φ

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184 COURS 6. COMPLÉMENTS

IV. Compresseurs et machines frigorifiques : economiseur

économiseur.
En page 130 se trouve une illustration d’un compresseur à vis et il apparaı̂t le terme
Le schéma de principe d’une machine frigorifique comportant un compresseur à vis
avec économiseur est le suivant :
3’
2

4’
Echangeur de
chaleur 3
Compresseur avec
5”
économiseur

4 1

log(P)

3 3’ 2 2se

5”
4’ 5’ 5

4 1

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TD 1

Machines frigorifiques

Contenu du cours
I. Tracé de cycles frigorifiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 186
I.1. Questions : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 186
I.2. Réponses : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 186
186 TD 1. MACHINES FRIGORIFIQUES

I. Tracé de cycles frigorifiques

On considère une machine frigorifique qui fonctionne dans les conditions suivantes :
• température d’évaporation : Tf = 0◦ C
• température de condensation : Tc = 50◦ C
• surchauffe : SC = 12K
• sur-refroidissement : SR = 12K
• la compression est isentropique

I.1. Questions :

1) Déterminez le coefficient de performance de la machine de Carnot correspondant à cette machine :


COPcarnot
2) Pour chacun des fluides azéotropiques R21/R22/R23/R717, à l’aide leur diagramme enthalpique,
déterminez :
• les hautes et basses pressions : HP et BP
• le taux de compression : τ
• l’enthalpie à l’entrée du compresseur : h1
• l’enthalpie à la sortie du compresseur : h2
• l’enthalpie à la sortie du condenseur : h3
• le coefficient de performance de la machine : COP
• le rendement de la machine : η
• la température en fin de compression : T2

I.2. Réponses :

1) Le COPcarnot ne dépend que des températures, on a :


Tf 273, 16 + 0
COPcarnot = = = 5.46
Tc − Tf 50 − 0

2) La démarche à suivre est exposée dans les pages 154 à 160.


On obtient le tableau suivant :

Fluide HP BP τ h1 h2 h3 COP η T2
−1 −1 −1 ◦
Bar Bar - kJ.kg kJ.kg kJ.kg - - C
R21 4 0.7 5.71 452 496 240 4.81 0.88 90
R22 20 5 4 416 453 246 4.59 0.84 88
R23 - - - - - - - - -
R717 20 4 5 1500 1740 370 4.71 0.86 130

Rappel : le coefficient de performance de la machine est donné par :


h1 − h4
COP =
h2 − h1
De plus la détente est isenthalpe d’où h4 = h3 et ainsi :
h1 − h3
COP =
h2 − h1

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TD 1. MACHINES FRIGORIFIQUES 187

Remarques :
• le R23 ne convient pas pour ces conditions de fonctionnement
• la haute pression du R22 est très élevée, il faudra éviter d’utiliser ce fluide.
• la température de fin de compression du R717 est élevée, attention au craquage
de l’huile frigorifique.

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188 TD 1. MACHINES FRIGORIFIQUES

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TD 2

Hydraulique

Contenu du cours
I. Débit dans une boucle simple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 190
II. Débit dans une boucle ouverte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 191
III. Exercice complémentaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 192
190 TD 2. HYDRAULIQUE

I. Débit dans une boucle simple

On considère une boucle simple :

On donne les courbes suivantes :

5
GV
MV
PV
4
HM T en mCE

0
0 0.5 1 1.5 2
3 −1
Débit Q en m .h

On demande de tracer les courbes de réseau des 5 cas du tableau et de compléter le tableau :

cas PV MV GV
1 Q = 1.5m3 .h−1
2 Q = 0.5m3 .h−1
3 Q = 1m3 .h−1
4 Q = 1m3 .h−1
5 Q = 0.8m3 .h−1

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TD 2. HYDRAULIQUE 191

II. Débit dans une boucle ouverte

On considère un réseau ouvert :

La différence de niveau entre les surfaces libres est de 1m.


On donne les courbes suivantes :

5
GV
MV
PV
4
HM T en mCE

0
0 0.5 1 1.5 2
3 −1
Débit Q en m .h

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192 TD 2. HYDRAULIQUE

On demande de tracer les courbes de réseau des 5 cas du tableau et de compléter le tableau :

cas PV MV GV
1 Q = 1.5m3 .h−1
2 Q = 0.5m3 .h−1
3 Q = 1m3 .h−1
4 Q = 1m3 .h−1
5 Q = 0.8m3 .h−1

III. Exercice complémentaire

On considère un réseau ouvert à deux branches :

On a les relations suivantes (pour les réseaux isolés) :

ΔP1 = 1 + 8Q21

ΔP2 = 0.5 + 4Q22

Quelle est la relation entre ΔP et Q ?

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TD 2. HYDRAULIQUE 193

Graphiquement, on obtient :

4
HM T en mCE

1
réseau 1 seul
réseau 2 seul
réseau 1 + réseau 2
0
0 0.5 1 1.5 2
Débit Q en m3 .h−1

Ce résultat est-il correct ?

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