Échographie Doppler
Échographie Doppler
Échographie Doppler
Historique
Au cours des dernières années 1940, le Dr George Ludwig au Naval Medical
Institute (Bethesda, Maryland, États-Unis) applique pour la première fois des
ultrasons au corps humain à but médical. Puis John Wild utilise les ultrasons en
1949 pour estimer l'épaisseur des tissus intestinaux. Après cette étape
fondamentale, il a été qualifié de « père des ultrasons médicaux ».
L'ultrasonographie médicale est ensuite utilisée à l'université de Lund en Suède
par le cardiologue Inge Edler et par Carl Hellmuth Hertz, fils du physicien Prix
Nobel Gustav Ludwig Hertz. Hertz connaissait déjà l'utilisation des ultrasons
pour l'examen non destructif des matériaux à l'aide d'un réflectoscope.
C'est le 29 octobre 1953 que l'équipe Edler-Hertz réussit la première mesure de
l'activité cardiaque grâce aux ultrasons. Le 16 décembre de la même année, cette
méthode leur permet de réaliser un écho-encéphalogramme.
Les développements de cette technique par l'équipe du professeur Ian Donald en
Écosse à la maternité de l'hôpital royal de Glasgow conduisent aux premières
applications en diagnostic. Ces travaux aboutissent à une publication dans The
Lancet le 7 juin 1958, sous le titre « Investigation of Abdominal Masses by
Pulsed Ultrasound ».
L'année suivante, le physicien japonais Shigeo Satomura est à l'origine d'une
version commerciale d'un appareil de mesure des pulsations des vaisseaux
sanguins par effet Doppler, le Doppler Rheograph de la société NEC.
Auparavant, en équipe avec des cardiologues de l'hôpital universitaire d'Osaka,
Satomura avait tenté d'observer les pulsations du cœur et des vaisseaux
sanguins, étude suivie de la publication en 1965 du décalage ultrasonore de
battements cardiaques par l'émission d'un signal à 3 MHz.
En 1962, après deux ans de recherches, Joseph Holmes, William Wright, et
Ralph Meyerdirk réalisent le premier scanner mode-B manuel, commercialisé en
1963 par Physionic Engineering. C'est le début du modèle le plus populaire de
l'histoire des scanners à ultrasons.
L'année 1964 voit le développement des travaux du professeur Ian Donald et du
docteur James Willocks en Écosse, conduisant l'équipe à évaluer les mesures de
la tête du fœtus et du développement de son corps. À la suite de l'ouverture du
nouvel hôpital Queen Mother's Yorkhill, les travaux du docteur Stuart Campbell
sur la céphalométrie conduisent à évaluer par ultrasons la progression de la
grossesse et diagnostiquer ses complications diverses.
À la fin des années 1960, le Docteur Gene Strandness et le bio-engineering
group de l'Université de Washington conduisent une recherche sur l'utilisation
du Doppler ultrasonore comme outil de diagnostic des maladies vasculaires en
développant l'imagerie Duplex (le Doppler associé au scanning en mode-B). Ces
travaux aboutissent à la vision en temps réel des structures vasculaires, tout en
produisant des données hémodynamiques.
Léandre Pourcelot, enseignant-chercheur à l'INSA de Lyon puis à la faculté de
médecine de Tours, est co-auteur en 1965 d'un compte-rendu à l'Académie des
Sciences1 de l'article « Effet Doppler et mesure du débit sanguin », base de sa
réalisation d'un débitmètre Doppler en 1967. On[Qui ?] considère qu'il est aussi le
pionnier de la conception du scanner Doppler couleur en 1977.
En 1977, dans son livre L’Investigation vasculaire par ultrasonographie
Doppler2, le docteur Claude Franceschi établissait les bases du diagnostic
Doppler des sténoses artérielles, notamment carotidiennes, toujours en cours
depuis lors. En ajoutant une interface de sa conception aux sondes
d'échographie, il permet alors une focalisation du signal plus adaptée à la
visualisation des vaisseaux superficiels. Grâce à cette évolution du matériel, on
obtenait les premières images échotomographiques des artères du cou et des
membres. En 1986, il publie le tout premier premier livre d’échographie
vasculaire, le Précis d'échotomographie vasculaire3 traduit en
Italien, Compendio di ecotomografia vascolare 4.
Technique
L’échographe Doppler est constituée d’un échographe classique
couplé à une sonde Doppler. Lorsqu'un faisceau
d'ultrasons traverse les cavités cardiaques ou les vaisseaux, l’écho
renvoyé par les éléments figurés du sang (qui deviennent des
émetteurs) aura une longueur d'onde plus longue (son plus grave)
s'ils s'éloignent du capteur ; et une longueur d'onde
plus courte (son plus aigu) s'ils se dirigent vers le
capteur.
La sonde Doppler recueillera donc un écho dont la fréquence (longueur d'onde)
sera différente de la fréquence d'émission.
La différence des fréquences d'émission (F) et de réception (F'), F - F', permet de
calculer la vitesse et la direction des globules rouges.
Il existe deux modes d'émission Doppler :
Le mode continu :
la sonde émet des ultrasons en permanence et les fréquences réfléchies par
les globues rouges sont analysées continuellement. On recueille ainsi un
spectre de vitesses correspondant à toutes les zones traversées par le
faisceau. Il permet d'enregistrer des flux de très haute vélocité, sans
limitation de vitesse mesurable, il permet ainsi d’analyser la vitesse
maximale avec une grande précision. Son inconvénient est une moins bonne
localisation du flux analysé ;
Le mode pulsé :
la mesure s'effectue sur le déphasage émission/réception. La sonde
fonctionne alternativement comme émetteur et comme récepteur. Il est
possible de régler la période de la pulsation ce qui permet de sélectionner la
profondeur de la zone explorée. Le flux enregistré est donc mieux repéré sur
l'image. En revanche, les flux très rapides, au-delà d'une vitesse maximale
mesurable, ne peuvent pas être enregistrés en Doppler pulsé.
Les modes de représentation des signaux recueillis par réflexion sont de
plusieurs types 5 :
Cœur : cardiopathies congénitales, valvulopathies, péricardites ;
artères : sténoses, thromboses (athérosclérose), anévrismes, claudication
intermittente, ischémie aiguë ;
veines : thromboses veineuses profondes, varices.
L'échographie Doppler est souvent un examen de première intention. En effet, il
est relativement peu coûteux et il possède une grande sensibilité, en particulier
pour le diagnostic des thromboses veineuses profondes.
Cependant il est parfois nécessaire d’effectuer des examens plus approfondis
pour préciser le diagnostic comme des angiographies.
Risques
L’échographie Doppler est un examen non invasif, c’est-à-dire qui ne nécessite
pas d’effraction de la barrière que constitue la peau. Cela permet d’éviter les
risques d’infection.
De plus, cet examen est indolore et atraumatique,
les ultrasons étant sans danger pour les tissus. Il peut donc
être répété autant de fois que nécessaire.
Toutefois, comme pour toute exploration ultrasonore fœtale,
l'échographie Doppler doit être réalisée avec les réglages
appropriés tenant compte de la puissance acoustique émise
afin d'éviter le risque de lésions fœtales potentielles6. Les
impacts d'une utilisation très prolongée sont méconnus.
Enfin il n’existe aucune contre-indication à cet examen ; il
peut être pratiqué sur des femmes enceintes ou des enfants
en bas âge.
Limites
La qualité de l'imagerie obtenue est très variable d'un patient à l'autre.
L'obésité et les déformations thoraciques rendent parfois l'examen difficilement
interprétable.
La sonde étant manipulée manuellement, le plan de coupe de l’image obtenue
peut varier. La qualité des résultats reste donc très dépendante de l’habileté et de
l'expérience de l'opérateur.