Memoire Potier
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Le partenariat public-privé :
soutenu par
Jules Bertrand POTIER LOEMBE
CIL Promotion Jean Zay (2012-2013)
le 23 septembre 2013
Jury composé de :
Monsieur Gabriel ECKERT, président
Monsieur Dominique BADARIOTTI, directeur de mémoire
Fabrice LARAT, membre du jury
L’Université n’entend pas donner ni approbation ni improbation aux
opinions contenues dans les mémoires, lesquelles doivent être
considérées comme propres à leurs auteurs.
1
Table des matières
REMERCIEMENTS ............................................................................................................................ 3
INTRODUCTION ................................................................................................................................ 4
II. Une résurgence stimulée par la PFI : le succès d’une politique britannique........................................ 22
A. Un objectif politique : le financement des biens publics dans un contexte de baisse de la dépense .. 22
B. Un instrument de mise en œuvre : le contrat ...................................................................................... 25
Chapitre 2 : Une diffusion croissante sous l’impulsion des organisations internationales ............ 30
II. Les conditions de mise en œuvre des PPP exigées par les Institutions financières internationales ... 36
A. La définition d’une stratégie de développement validée par les IFI..................................................... 37
B. L’évaluation préalable du projet........................................................................................................... 38
C. De l’engouement au grippage de la dynamique : vers une crise des PPP dans les PED ? ................ 39
DEUXIÈME PARTIE : UN INSTRUMENT APPROPRIÉ AUX BESOINS DES PAYS EN DÉVELOPPEMENT - LE CAS
SPÉCIFIQUE DES LOGEMENTS SOCIAUX AU GABON ................................................................................ 43
Chapitre 2 : Les conditions d’une mise en œuvre optimale des partenariats public-privé............ 61
I. Le cadre institutionnel doit être adapté aux exigences d’un contrat complexe .................................... 62
A. Le recours aux partenariats public-privé requiert un cadre juridique sécurisant ................................. 62
B. La mise en œuvre des partenariats public-privés requiert une administration experte ....................... 66
II. Bilan économique du partenariat public-privé: une charge pour les générations futures ? ................. 71
A. Quelles conséquences financières pour la collectivité ? ..................................................................... 72
B. Renforcer les contrôles et impliquer la société civile ........................................................................... 76
CONCLUSION ...................................................................................................................................... 79
ANNEXES ............................................................................................................................................ 80
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................................... 82
2
REMERCIEMENTS
souhaite en premier lieu, remercier le personnel de l’ENA en charge des Masters, dirigé
par M. Fabrice LARAT, ainsi que les enseignants et professeurs qui ont assuré, dans le
cadre du Master administration publique générale, des cours de grande qualité et riches
BABAIN, Avocat associé au Cabinet HOGAN LOVELLS à Paris. Toutes ces personnes
m’ont apporté un soutien décisif dans le choix du thème et dans la compréhension des
enjeux.
J’ai une pensée particulière pour mes proches, en particulier mon frère aîné, ma
compagne ainsi que mon fils, qui m’ont entouré de leur affection.
Enfin, je n’oublie pas ma dette à l’égard de toutes les personnes qui ont
3
INTRODUCTION
1
FMI, « Investissement public et partenariats public–privé », Dossier économique 40, 2007, p. IV.
2
Commission européenne, Livre vert sur les partenariats public-prive et le droit communautaire des marches publics et des
concessions, 30 avril 2004, p.3.
4
responsabilité de l’opérateur privé dans les opérations de gestion et de maintenance,
de prise en charge du risque et des investissements nouveaux, on distingue les
contrats de service, de gestion, d’affermage, les concessions ou les Built-Operate-
3
Transfer (BOT). Le modèle de type institutionnel (PPPI) implique une coopération
entre le secteur public et le secteur privé au sein d’une entité distincte détenue
conjointement par les partenaires publics et privés. L’entité commune a pour mission
de veiller à la livraison d’un ouvrage ou d’un service au bénéfice du public.
I – Présentation de l’étude
3
Ibid.
5
Par ailleurs, même dans l’hypothèse où des aides financières sont directement
accordées aux gouvernements - sous forme de prêts ou de dons - pour leur permettre
de construire les équipements indispensables aux populations et au décollage
économique, les crises successives de la Dette et l’échec des politiques d’aide au
développement ont démontré les insuffisances en matière de gouvernance, dans la
mise en œuvre les réalisations attendues.
En effet, malgré le transfert par les pays riches aux pays pauvres, durant les
cinquante dernières années, de plus de mille milliards de dollars sous forme d’aide au
développement, auxquels il conviendrait d’ajouter les ressources financières que
certains pays pauvres tirent de l’exploitation de leurs ressources naturelles, le constat
n’est pas à la hauteur des espoirs : au-delà d’une progression de la croissance des
pays africains observées dernièrement4, l’Afrique a la proportion des pauvres la plus
élevée de la planète5; tandis que la population vivant dans pauvreté a augmenté de
près de 50 % entre 1981 et 2002, l’espérance de vie stagne6. Les infrastructures de
base, qu’elles concernent l’habitat, la santé, l’enseignement et la formation, les voies et
moyens de communications font défaut et lorsqu’elles existent, elles sont de mauvaise
qualité par manque d’entretien. Les politiques publiques portées par des
administrations souvent mal équipées et des agents peu formés viennent accroître des
difficultés sociales déjà entretenues par des carences en matière de gouvernance. En
outre, la capacité des États concernés à lever des fonds sur les marchés de capitaux
internationaux est bien plus restreinte et d’un coût plus élevé que pour les pays
développés.
4
PNUD, Rapport sur le développement humain 2013, p. 28.
5
Selon la Banque mondiale, l’Afrique comptait près de 50% des pauvres de la planète en 2012 :
http://go.worldbank.org/363B1XFPE0.
6
D. MOYO, L’aide fatale, JC Lattès, 2009.
6
publique, dans l’intérêt général, mette en œuvre des instruments permettant aux
couches exposées de bénéficier de conditions de vie acceptables. Cela passe par
l’accès à un logement décent. C’est tout l’enjeu de la question du logement social.
En outre, au-delà des moyens financiers, les États africains n’ont pas toujours
l’expertise technique interne pour pallier les carences en matière de gestion des
services publics, dans tous les domaines dans lesquels l’intervention de la puissance
publique est requise. Bien évidemment, il ne serait pas souhaitable que l’impuissance
cède à la renonciation et que l’État, plutôt que d’accompagner le changement, le
progrès et le bien être des populations, les confie entièrement aux soins d’opérateurs
privés au moyens des privatisations.
II - Intérêt de l’étude
L’étude s’est appuyée sur une variété de documents : les cours dispensés dans
le cadre du Master, des ouvrages consultés principalement en France (articles de
presse, ouvrages, revues juridiques, revues d’administration publique). Compte tenu de
l’éloignement et de la difficulté à obtenir une documentation suffisante au Gabon, les
documents consultables sur internet (sites internet des administrations gabonaises et
françaises, sites des institutions financières internationales) ont permis d’enrichir et de
compléter les recherches. Les PPP ont suscité de nombreux travaux universitaires et
des rapports officiels qui permettent de réaliser des comparaisons internationales
7
documentées. La présente contribution s’appuie largement sur ces sources,
notamment sur les travaux réalisés par les organismes internationaux.
Enfin, des entretiens ont été réalisés : avec M. MABIALA, qui le premier avait
souligné l’intérêt d’une étude sur cette question, à un moment où il était Conseiller
spécial du Président de la République gabonaise en charge de l’économie et des
finances ; avec M. DIVUNGI DI NDINGE, les échanges ont davantage porté sur
l’expérience en demi-teinte du partenariat public-privé entre l’État gabonais et le
groupe Veolia, concernant l’exploitation et la gestion de la société d’énergie et d’eau du
Gabon (SEEG) ; société qu’il connaît très bien pour en avoir été le directeur général
puis le ministre assurant la tutelle durant près de 20 ans. Avec Maître BABAIN, les
échanges ont porté sur le contenu juridique de la notion de PPP et sur son expérience
en tant qu’avocat ayant participé à la réalisation en France, de plusieurs projets dans le
cadre de partenariats public-privé.
- Les insuffisances dans gestion des services publics en régie, y compris ceux
en charge de l’habitat, n’ont pas permis de garantir l’entretien convenable des
8
équipements publics existants et de développer de nouvelles infrastructures destinées
aux populations ;
2. dans le cadre des prêts consentis par les partenaires financiers, les fonds
seraient directement confiés aux opérateurs privés ;
7
En 1997, dans le cadre d’un contrat de concession d’une durée de 20 ans, l'État gabonais a confié la gestion de la société
d'énergie et d'eau du Gabon (SEEG) à Veolia Water qui est devenu actionnaire majoritaire avec 51% du capital. Pourtant, faute
d’investissements, depuis plus d’une dizaine d’années les populations doivent faire face à des coupures régulières d’électricité et à
une pénurie d’eau potable dans les grands centres urbains. Veolia et l’État gabonais s’accusent mutuellement d’être à l’origine de
cette situation.
9
Au vu de ce qui précède, le partenariat public-privé est-il l’outil le mieux adapté
pour assurer la réalisation des politiques publiques de développement notamment dans
le domaine du logement social, dans les pays d’Afrique et en particulier au Gabon ?
10
PREMIÈRE PARTIE : LE PARTENARIAT PUBLIC-PRIVÉ : UN
CONCEPT ANCIEN D’UNE EFFICACITÉ ÉPROUVÉE
11
Chapitre 1: L’origine ancienne du phénomène de
partenariats public-privé
8
D. TRUCHET, « Nouvelles récentes d'un illustre vieillard : label de service public et statut de service public », AJDA, 20 juillet
1982, p. 427.
12
I. Un héritage de l’Antiquité
Dès l’époque romaine, la gestion du service postal fait l’objet d’un PPP. Le
système de transport postal romain, le cursus publicus, était organisé autour du contrat
qualifié en latin de manceps : le transport proprement dit des courriers de l’Empire
romain était pris en charge par l’Empereur, s’agissant de la vehiculatio, et par les
collectivités locales (les municipalités) s’agissant des stationes, c’est-à-dire des stations
postales qui constituaient d’imposantes bâtisses capables d’accueillir des centaines
d’animaux (bœufs et chevaux), des troupes entières de voyageurs, le gouverneur et sa
suite qui tenaient leurs réunions et leurs « plaids », résidaient plusieurs jours dans
celles-ci10.
Le contrat passé après adjudication par les municipalités avec des gestionnaires
de ces hôtels postaux confiaient à ceux-ci la construction, l’entretien des lieux ainsi que
leur fonctionnement pendant une durée de cinq ans (un lustrum), durée habituelle en
droit romain et qui s’appliquait fréquemment dans le domaine foncier (les contrats
précaires notamment).
Plus tard, vers la fin du Moyen-âge, les Cités-États en Italie octroyaient des
concessions aux Banques. Du Moyen-Âge à la Renaissance, apparurent des contrats
d’exploitation du domaine éminent du roi, nécessitant des investissements et des
9
X. Bezançon, Essai sur les contrats de travaux et de services publics, Paris, LGDJ (coll. « Bibliothèque de droit public »), tome
206, 1999.
10
P.-E. Noël « Le partenariats public-privé (PPP), technique de réalisation et de financement des équipements publics », Journal
des Tribunaux 2005, n°21, p. 370.
13
travaux : des mines, des colonies nouvellement découvertes, l’assèchement des
marais ou la construction de nouvelles cités dans des zones vides. Un officier du roi
était chargé de développer les concessions ou devenait lui-même concessionnaire
pour l’exécution de ce programme11. Toutefois, les premiers contrats de concession
d’infrastructures et de transports se généralisent en Europe au XVIème siècle. À cette
époque, ils concernaient essentiellement la canalisation des rivières et la construction
des canaux qui servent de routes de transport, pour desservir les villes en biens
alimentaires, en matériaux de construction et en produits de chauffage.
Colbert, à l’affût de toutes les méthodes efficaces (il développa dans une même
énergie les régies, les délégations et même l’économie mixte) posa un principe général
dans une circulaire aux intendants du 10 décembre 1669 ; un principe tiré de son
expérience de grand gestionnaire public :
11
Voir le site de l’Institut de la gestion déléguée : http://www.fondation-igd.org/page.asp?ref_arbo=2123#sthash.D5N6G6nU.dpuf
12
Cité par Xavier Bezançon, « Sur l’origine des contrats de partenariat », La revue du Trésor, mars 2007, p. 195.
14
Au XIXème siècle et presque dans toute l’Europe, les chemins de fer, les
tramways, l’éclairage public sont presqu’intégralement concédés. Ce sont les lois de
municipalisation des services publics du début du XXème siècle et les conséquences
économiques de la Première Guerre mondiale qui ont entraîné la disparition des
concessions, à laquelle seule la France a su résister. C’est pourquoi, la période
actuelle marquée par le développement des PPP marque davantage un retour à des
pratiques anciennes et largement répandues plutôt que la découverte d’un nouveau
procédé de financements des équipements13.
13
J.-F. Auby, « le contrat de partenariat était-il nécessaire ? », RFDA 2004, p. 1095.
14
CE, 30 mars 1916, Compagnie d'éclairage de Bordeaux, conclusions Chardonnet, Rec. Lebon p. 125.
15
...concession agreement means an agreement entered into by a highway authority under which a person (the ‘concessionnaire’),
in return for undertaking such obligations as may be specified in the agreement with respect to the design, construction,
maintenance, operation or improvement of a special road, is appointed to enjoy the right (conferred or to be conferred by a toll order
under this Part) to charge tolls in respect of the use of the road”.
15
2) Le rôle déterminant de la concession de service public dans le développement des
biens publics en France
Le doublement des voies de chemin de fer fut également exécuté dans les
années 1875 à 1883 par ce même procédé, à savoir l’exécution des travaux par des
concessionnaires qui préfinançaient les travaux contre un paiement public des
prestations, jusqu’à ce que l’équilibre économique des lignes soit atteint, ce qui
n’arrivait jamais dans certains cas.
16
X. Bezançon, Essai sur les contrats de travaux et de services publics, op. cit., p. 126.
17
CE, 8 février 1878, Pasquet, n° 50726.
16
contrats de concession : la source publique ou privée du paiement du concessionnaire
n’était pas un critère de classification de ce contrat.
17
n’opérait pas de distinction selon le mode de paiement, la concession fut définie par le
paiement des usagers.
19
F. Marty, S. Trosa et A. Voisin, Les partenariats public-privé, La Découverte, 2006, p. 96 et s.
20
Ainsi qu’il a été démontré précédemment, les schémas concessifs « à la française » existaient bien avant la vague de délégations
18
partenariat (sous entendu public-privé) résulte formellement de l’Ordonnance n° 2004-
559 du 17 juin 2004 sur les contrats de partenariat. La nouveauté constituée par la
création de ces contrats n’est pourtant que très relative puisque contrairement à une
opinion largement répandue, le droit français connaît le partenariat public-privé de
longue date avec les contrats de concession. Il convient dès lors de revenir
succinctement sur les raisons qui ont conduit à cette évolution (a), avant de le
distinguer des autres instruments de la commande publique à la disposition de l’État
(b).
Dès les années 1990, les deux types de contrat public (marchés publics et
délégation de service public) n’apparaissaient plus en mesure de répondre à
l’ensemble des besoins des personnes publiques. Parallèlement à l’utilisation des
délégations de service public, les années 1990 virent en effet se développer des
montages contractuels dans lesquels des personnes publiques cherchaient à mobiliser
leurs actifs immobiliers pour réaliser des infrastructures nécessaires à l’exécution de
services publics mais auxquelles il n’était pas possible de faire contribuer
financièrement les usagers.
Ce sont ces besoins qui ont conduit dans cette période au développement de
montages contractuels inventifs, pour ne pas dire complexes, utilisant les seules
ressources de la jurisprudence ou d’avis ponctuels du Conseil d’État. À de rares
exceptions près – notamment le bail emphytéotique administratif, ou BEA, réservé aux
seules collectivités territoriales – ces montages n’ont pas donné une réponse
totalement satisfaisante, en raison de leur complexité et de leur insécurité juridique21.
Ces handicaps se sont révélés alors déterminants pour empêcher un recours régulier à
ce type de montage. En effet, plutôt que des montages ad hoc qui ne garantissaient
pas nécessairement la transparence de ces opérations, le juge a renvoyé
l’Administration devant le législateur pour trouver la réponse face aux limites imposées
au recours aux contrats globaux par le Code des marchés publics et par la loi MOP de
1985.
19
notamment la Private Finance Initiative britannique. C’est ainsi que le législateur est
intervenu à plusieurs reprises, à partir de 2000, afin de créer des contrats permettant
de faire intervenir un partenaire privé pour satisfaire les besoins de la commande
publique complexe.
22 er
Article 1 ord. et L.1414-1 CGCT.
23
la loi n°93-122 du 29 janvier 1993 relative à la prévention de la corruption et à la transparence de la vie économique et des
procédures publiques, dite « loi Sapin ».
20
des contrats conclus à titre onéreux par lesquels l’acheteur public se porte acquéreur
des fournitures, services ou travaux nécessaires à l’exercice de ses missions auprès
d’un partenaire privé, moyennant le paiement d’un prix déterminé. Les marchés publics
sont ainsi des contrats dans lesquels les relations entre les personnes publiques et les
opérateurs privés sont identiques à celles d’un client et d’un fournisseur.
Ainsi, cet outil était inadapté pour mettre en œuvre certains projets, tels que, par
exemple, les « shadow tolls »24, alors même que l’opérateur supporte le risque de
fréquentation.
En ce qui concerne les marchés publics, ils semblaient également peu adaptés
au financement privé d’ouvrages publics, du fait essentiellement de certaines
dispositions du Code des marchés, notamment celles qui interdisent les clauses de
paiement différé au bénéfice du pouvoir adjudicateur. Or, c’est précisément ce mode
de paiement qui est privilégié dans de nombreux contrats de partenariats public-privé.
De plus, l’article 10 de la loi MOP25 prévoit que pour la réalisation d’un ouvrage, la
mission de maîtrise d’œuvre doit être distincte de celle d’entrepreneur, ce qui empêche
un même contrat de marchés publics de porter à la fois sur la conception et sur la
construction d’un équipement.
24
Cette expression utilisées dans les contrats de partenariat anglo-saxons renvoie à la notion de « péages fictifs ».
25
Loi n° 85-704 relative à la maîtrise d’ouvrage publique et à ses rapports avec la maîtrise d’œuvre privée.
21
II. Une résurgence stimulée par la PFI : le succès d’une politique
britannique
26
Programme lancé en 1992 sous à l’occasion du discours sur le Budget de Norman Lamont, Chancelier de l’Échiquier de John
Major, Premier ministre.
22
celui que prévoit l’article 72 de la Constitution française, ne viendrait limiter les formes
de tutelles administratives.
Lors du lancement de la PFI, il fallait vaincre les réticences des autorités locales.
Pour cela, le recours à la PFI s’est intégré dans un processus plus large d’évaluation
des politiques publiques. Le système d’encadrement des autorités locales est
aujourd’hui très élaboré dans ce pays. Il est fondé sur le principe d’évaluation préalable
des politiques publiques dans le but d’atteindre la best value for money, c’est à dire la
recherche du meilleur rapport qualité-prix. Même si ce concept n’est pas dénué
d’ambiguïté et sert parfois de justification a posteriori, les autorités locales doivent
justifier leurs choix, non seulement par rapport au contenu des politiques mais
également en ce qui concerne les modalités de gestion des services.
C’est dans cet esprit que chaque opération de PFI doit donner lieu au calcul d’un
Public sector comparator, une sorte de budget et compte de résultat virtuels de
l’opération selon les deux modalités : régie traditionnelle ou externalisation. Le projet ne
n’est admis en PFI que si le résultat du comparator est en faveur de cette dernière.
Cette technique du Public sector comparator et cette discipline de l’évaluation préalable
ont très clairement inspiré les rédacteurs de l’ordonnance de 2004, relative au contrat
de partenariat en France.
Cependant, cette politique fit l’objet d’un réexamen critique qui a débouché sur
une réforme annoncée en décembre 2012. Cette nouvelle approche, baptisée « Private
23
finance 2 » était destinée à en corriger les faiblesses et améliorer les avantages pour le
secteur public dans la perspective d’un recours continu à ce mode innovant de la
commande publique27. Il ne s’agit donc pas d’une volonté de rompre avec ce procédé
mais de l’améliorer afin d’un garantir un usage continu. Il faut en effet admettre que la
PFI n’occasionna pas dans tous les cas les économies espérées pour le contribuable et
un certain tassement était perceptible depuis environs 3 années.
27
Études économiques de l’OCDE Royaume-Uni, février 2013 synthèse, p. 34.
28
Plus d’une centaine d’auditions et témoignages recueillis.
29
L’un des deux contrats pour le métro de Londres.
30
Due à l’excès de transfert de risque vers le secteur privé et à une raréfaction des projets les plus simples (le PPP connaissait une
phase de rendements décroissants en Grande-Bretagne).
31
Résultant d’un manque de flexibilité des contrats.
32
Tant sur les coûts futurs pour le public que sur les profits côté privé, dont les gains apparaissent parfois disproportionnés, par le
jeu d’effets d’aubaine suite notamment à un refinancement de la dette ou de l’equity – des capitaux propres.
24
ans pour 55 milliards de livres sterling d’investissement cumulé.
1) Les contrats de PFI sont des contrats de travaux et de services à paiement public
La plupart des contrats de PFI sont des contrats de longue durée, par lesquels
l’administration confie à un cocontractant le financement, la conception et la réalisation
d’une ou plusieurs infrastructures et du service dont elles sont le support. Cette
description fait penser à la délégation de service public, et plus particulièrement à la
concession. Mais dans le cas de la PFI, le cocontractant est rémunéré essentiellement
par un prix payé par l’administration, ce qui l’assimile aux marchés d’entreprise de
travaux publics (METP).
25
travail du Trésor (Treasury Taskforce) suffirent pour établir les principaux fondements
de cet instrument juridique34.
34
The PFI – Breaking New Ground (BNG) (H.M. Treasury, novembre 1993). (2) Private Opportunity, Public Benefit – Progressing
the PFI (POPB) (H.M. Treasury, Private Finance Panel, novembre 1995). (3) Partnership for Prosperity – The PFI (PFP) (Treasury
Taskforce on Private Finance, novembre 1997). (4) A Step-by-Step Guide to the PFI Procurement Process (Treasury Taskforce on
Private Finance, novembre 1997).
26
Au sein du vaste éventail de montages PFI, deux principaux types de contrats
peuvent être identifiés :
- les contrats financially free standing, fondés sur le principe d’un paiement par
l’usager, correspondent globalement à la DSP (et plus particulièrement à la
concession) ;
- les services sold to the public sector, qui prévoient une rémunération de
l’opérateur par l’administration se rapprochent des contrats de partenariat du droit
français.
Une seconde typologie classe les contrats en fonction du sort des biens qui en
sont l’objet. Si les biens sont destinés à devenir propriété de l’administration en fin de
contrat, il s'agira d'un BOOT35 ou d'un DCMF36. Si les biens doivent rester propriété de
l’exploitant, il s'agit d'un BOO37. Le DBFO38, quatrième élément de cette typologie, est
un contrat « neutre » : sa dénomination ne dépend pas de la propriété des biens en fin
de contrat.
Cette seconde typologie n’est pas très pertinente dans la mesure où les quatre
termes sont en réalité quasiment synonymes. En outre, le terme DCMF semble réservé
aux contrats de prisons. La seule typologie efficiente est donc celle fondée sur l’origine
des ressources. Les contrats PFI, réduits la plupart du temps à la dénomination de
DBFO, sont principalement des services sold to the public sector, donc des contrats
dans lesquels le cocontractant est essentiellement rémunéré par un prix versé par
l’administration. Le modèle concessif est réservé, pour l’instant, à de très grands
projets, comme les ponts ou le métro de Londres. Aucune autoroute n’a à ce jour fait
l’objet d’une concession.
Malgré l’existence de guides, des lois furent adoptées pour assurer la légalité du
recours aux contrats de PFI (Deregulation and Contracting Out Act de 1994), afin
d’apaiser les craintes des établissements financiers. Le gouvernement britannique a par
ailleurs utilisé ses « Royal Prerogatives »39 afin d’encadrer très précisément le recours
35
BOOT : “Build, Own, Operate and Transfer”, littéralement « Construire, Posséder, Faire fonctionner et Transférer ».
36
DCMF : « Design, Construct, Manage and Finance », « Dessiner, Construire, Diriger et Financer ».
37
BOO : « Build, Own and Operate », « Construire, Posséder et Exploiter ».
38
DBFO : « Design, Build, Finance and Operate », « Dessiner, Construire, Financer et Gérer ».
39
Pouvoir discrétionnaire qui relève légalement de la Couronne, mais qui dans la pratique est largement exercé parles ministres.
27
à la PFI. Enfin, l’éligibilité aux subventions implique le respect de nombreux
« guidelines » et contrats-types au statut quasi réglementaire.
Cette structure de financement est similaire à celle qui est utilisée dans le cadre du Contrat de
partenariat : c’est une structure financière caractéristique des financements de projets (conf. Figure 2).
28
Fig. 2 : structure financière d’un Contrat de partenariat
40
Source : Institut de la Gestion Déléguée
40
http://www.fondation-igd.org/upload/pdf/Publi/FinancPPP.pdf
29
Chapitre 2 : Une diffusion croissante sous l’impulsion des
organisations internationales
Sans trop insister sur les querelles idéologiques, il convient de rappeler que les
Organismes internationaux envisagent le PPP comme une solution permettant de
concilier plusieurs impératifs auxquels doivent faire face les pays en développement (I),
puis d’examiner ensuite la façon dont ils sont mis en œuvre notamment par les
Institutions financières internationales (II).
41
Agence Française de Développement, « Les privatisations en zone franc : synthèse des travaux du groupe de travail MINEFI /
AFD », document de travail, septembre 2006, p. 7.
42
La distinction principale entre une privatisation stricto sensu et un PPP est que la privatisation prévoit le transfert de la propriété
du bien privatisé à l’opérateur privé.
43
http://www.guglielmi.fr/spip.php?article111
30
I. Une solution permettant de concilier plusieurs impératifs
Dans ses publications, le FMI confirme que les PPP prirent une dimension
considérable lorsque la vague de privatisations des années 1990 perdit de son élan44.
Toutefois, le FMI souhaite limiter la notion de partenariats public-privé aux accords
correspondant au schéma « design-build-finance-operate » (DBFO : concevoir-
construire – financer – exploiter). Dans ce schéma, les services étatiques déterminent
quelles infrastructures ou prestations ils attendent du secteur privé. La différence par
rapport au financement public traditionnel réside dans l’hypothèse selon laquelle le
transfert de certains domaines de compétence - pour ce qui est de la conception, de la
construction, du financement et de l’exploitation d’infrastructures - de l’État à des
opérateurs privés augmenterait l’efficience45. Pour les organisations internationales qui
prônent l’orthodoxie financière, le PPP est avant tout un outil permettant de limiter les
dépenses publiques46, en particulier dans le domaine sociale pour les consacrer
principalement aux infrastructures. C’est donc un instrument qui vise à assurer
l’équilibre budgétaire sans pour autant constituer un frein au développement des
infrastructures (A). Dès lors que la gestion des infrastructures ainsi créées et
l’exploitation des services qu’elles portent, se voit confiée à un opérateur privé qui
recourt à des modes de gestion inspirés du monde de l’entreprise, cela garantirait selon
les organisations internationales, une meilleure efficacité opérationnelle et un service
public de meilleur qualité (B).
44
IMF (FMI), « Public-Private Partnerships, Prepared by the Fiscal Affairs Department (In consultation with other departments, the
World Bank, and the Inter-American Development Bank) », 12 mars 2004, p. 5.
45
Ibid.
46
Selon ce point de vue, l’endettement public doit être réservé aux seules dépenses d’investissement.
31
A. Atteindre l’équilibre budgétaire tout en développant l’offre de biens publics
32
Ainsi, le développement de l’approche partenariale fait-il écho à la montée en
puissance de l’exigence de transparence et de responsabilité budgétaire, traduite en
anglais par le concept d’accountability et la mise en place d’une organisation comptable
fondée sur le modèle du privé.
33
de montage. Cependant, le caractère global des opérations de partenariat public privé
(incluant tout ou partie de la conception et souvent l’ensemble des étapes de
réalisation) permet de contracter en une seule opération les procédures successives de
sélection dans le cadre des différents marchés nécessaires à une maîtrise d’ouvrage
publique classique. Même si unitairement la procédure préalable au contrat de
partenariat est sans doute plus longue, elle permet en théorie de gagner des délais
importants au final.
34
disposer d’infrastructures performantes améliore le rendement socioéconomique de
l’opération. Encore est-il nécessaire de disposer des capacités d’analyse pour
précisément identifier et quantifier ces gains socio-économiques. De fait, l’adoption des
mode de gestion du monde de l’entreprise, c’est-à-dire la préoccupation d’une certaine
rentabilité, ainsi que le contrôle des objectifs par les pouvoirs publics associés à une
plus grande implication des usagers des services, perçus comme des consommateurs,
conduisent, selon les bailleurs de fonds, à proposer un service de bien meilleure qualité
aux populations. À cet égard, les PPP innovent en ce qu’ils s’inscrivent dans un
nouveau paradigme du développement qui a profondément bouleversé la distribution
des rôles et des responsabilités des acteurs étatiques et non étatiques.
35
II. Les conditions de mise en œuvre des PPP exigées par les
Institutions financières internationales
47
C. D. Torres, « The future of water in african cities why waste wayer ? », The World Bank édition.
36
couvert d’améliorer la qualité et l’accès aux services essentiels, ces politiques se sont
traduites par des résultats parfois controversés lorsqu’ils ont été associés à la
privatisation de ces services. Le problème se pose à chaque fois que les sociétés
privées ne souhaitent pas assurer l’approvisionnement en eau des campagnes ou des
quartiers populaires dans les pays à faible revenu, considérant cette activité comme
non rentable compte tenu de l’absence de marchés solvables dans ces zones. Par
exemple, à Cartagena, en Colombie, un grand bidonville n’était pas raccordé au réseau
parce que le prestataire estimait qu’il ne faisait pas partie de l’agglomération.
L’accès aux ressources des principaux bailleurs de fonds est de plus en plus
soumis à la préparation par le pays demandeur d’un document spécifiant la situation
socio-économique du pays, les objectifs relatifs à la baisse de la pauvreté sur une
perspective à long terme et les moyens prévus pour atteindre ces objectifs. Il s’agit du
Document stratégique de réduction de la pauvreté (DSRP). L’originalité de ce document
est qu’il doit être le fruit d’un processus consultatif faisant appel une participation très
large des différents acteurs et, en particulier, des acteurs non étatiques48. Les objectifs
des DSRP sont multiples mais parmi ceux-ci figurent en bonne place la promotion de la
participation des entreprises privées avec lesquels les pouvoirs publics sont amenés à
collaborer pour la réalisation des infrastructures de développement.
48
Depuis 1999, le dispositif des DSRP s’est largement propagé dans les pays pauvres. Fin septembre 2003, 14 pays avaient
achevé leur DSRP final et 32 pays avaient commencé le leur (IMF 2003). La mise en place des DSRP a constitué une étape
importante dans l’évolution de la coopération au développement car ces documents visent à accroître la coordination de l’aide et
l’harmonisation des procédures des bailleurs de fonds. Ils déterminent les objectifs, priorités et séquences dans la lutte contre la
pauvreté à partir desquels l’aide bilatérale et multilatérale va s’organiser.
37
De plus, le rôle dominant des organisations de Bretton Woods dans la
hiérarchisation des objectifs et le choix des politiques à mettre en œuvre reste crucial.
Le gouvernement est formellement responsable de la mise en œuvre du programme
mais ce sont la Banque mondiale et le FMI qui valident ou non, à travers l’octroi de
crédits destinés aux projets de développement ou d’allégement de la dette. Ce pouvoir
de veto détermine la nature des politiques proposées.
Il est pour le moins regrettable que les choix des investissements réalisés dans
le cadre de PPP, en particulier lorsqu’ils sont financés par les institutions financières
internationales résultent essentiellement de leur propre stratégie, de leur volonté de
financer un secteur plutôt qu’un autre, conformément aux priorités qui sont celles des
gouvernements qui les dirigent. Le résultat de cette tendance est que bien souvent
l’accord de financement est plus ou moins facilité, selon que l’investissement à réaliser
correspond à une ligne directrice fixée par le conseil d’administration, voire la tutelle
politique du prêteur. Cela est particulièrement vrai pour les bailleurs bilatéraux qui
restent sensibles à des investissements en accord avec leurs gouvernements ou leurs
opinions publiques. Ainsi, sur le fondement du DSRP qu’ils « valident » les bailleurs de
fonds accordent leur aide en fonction des programmes d’action correspondant aux
priorités politiques de leurs gouvernements : si l’emprunteur souhaite réaliser dans le
cadre d’un PPP une infrastructure jugée comme portant atteinte à l’environnement49,
même si cela est indispensable pour son développement, il aura beaucoup plus de
difficulté à obtenir une aide auprès d’une institution dépendant d’un ou de plusieurs
pays, qui souhaiteraient imposer aux pays en développement des conditions
contraignantes en matière de respect de l’environnement.
Le contrôle opéré est ici moins politique que celui précédemment évoqué. Il est
plus technique et d’une certaine façon, plus objectif. L’évaluation préalable poursuit un
objectif d’ordre contractuel mais il ouvre également la voie à un examen des conditions
budgétaires, qui constituent une préoccupation majeure des organisations financières
49
Cela fait penser au débat actuel sur la dangerosité de l’huile de palme - qui n’a pas été démontrée – et qui fait l’objet de
réticences de la part de certains bailleurs, lorsqu’il s’agit de financer dans le cadre de PPP, des projets comme celui qui est
actuellement mené au Gabon, qui résulte d’un accord entre l’État gabonais et l’entreprise singapourienne Olam, qui a pour objet la
création et l’aménagement de zones franches, mais qui prévoit en contrepartie d’attribuer à ladite entreprise de vastes espaces
pour la production d’huile de palme.
38
internationales.
Satisfaire ces différents objectifs entraine un certain nombre d’avantages dès lors
qu’ils incitent à une définition précise des besoins exprimés par la personne publique. Il
convient de noter à cet égard que pour les bailleurs internationaux, l’exigence d’une
évaluation préalable est beaucoup plus forte lorsqu’il s’agit de projets qui comportent
une dimension environnementale significative en ce sens qu’ils peuvent porter atteinte à
la préservation des espèces, de la biodiversité et à la protection de l’environnement,
sujet auquel leurs opinions publiques demeures sensibles.
39
L’implication insuffisante du partenaire stratégique ainsi qu’une présence persistante et
multiforme des pouvoirs publics ont conduit à l’échec du projet ; la conséquence a été
une renationalisation des biens dont la gestion fut précédemment concédées50.
Par ailleurs, en ce qui concerne les PPP à paiement privé, le constat fait dans les
pays du sud est que les populations les plus démunies font les frais de la réticence des
opérateurs privés à financer des investissements peu rentables dans les zones
populaires et doivent faire face au principe du paiement des services par le client,
principe sur lequel repose un grand nombre de partenariats public-privé. Ainsi, en 2000,
dans la ville bolivienne de Cochabamba, par exemple, le prix de l’eau devint trois à
quatre fois plus élevé quelques semaines seulement après l’obtention du marché de
l’alimentation en eau de la ville par entreprise privée londonienne.
50
Agence française de Développement, « La concession des aéroports de Madagascar, une privatisation en trompe-l’œil ? »,
Document de travail, août 2007.
51
P. MARTY, A. VOISIN, S. TROSA, Les partenariats public-privé, La Découverte, Paris 2006.
40
Ces problèmes mettent en lumière quelques limites des partenariats public-privé.
C’est pour prendre en compte les risques d’exclusion des couches populaires de
l’accès à ces services essentiels qu’une réflexion est menée sur les biens publics
globaux, qui ne sont pas des biens comme les autres et doivent à ce titre être fournis
par des mécanismes échappant à la logique du marché ou alors par des mécanismes
modifiés de marché assurant que nul n’en soit exclu52. L’apparition de la notion de
responsabilité sociale de l’entreprise (RSE) fit suite à la montée des inquiétudes
concernant le processus de « privatisation » de services essentiels. Elle signifie qu’un
nouveau type de responsabilité, une responsabilité sociale, est inclue et que l’entreprise
doit être considérée non plus comme une entité économique poursuivant le seul objectif
de maximisation du profit mais aussi comme une partie prenante parmi d’autres dans
son environnement. À cet égard, elle doit également viser l’amélioration des conditions
de vie et de travail des populations tout en préservant sa rentabilité. Ce type de
réflexion ne vise donc pas à dissuader de recourir aux partenariats public-privé, mais à
les accompagner d’une plus grande implication sociale et d’une meilleure prise en
compte par les prestataires privés des objectifs d’intérêt général qui sont au fondement
des activités qui leur sont confiées.
52 ème
I. Kaul, I. Grunberg, A. Stern, « Les biens publics à l’échelle mondiale : la coopération internationale au XXI siècle », publ.
PNUD, Oxford University press, 1999.
41
Conclusion intermédiaire
Bien que correspondant à une tradition ancienne en Afrique, les PPP sont
aujourd’hui encore limités. L'atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement
(OMD) passant nécessairement par la réalisation du plus grand nombre
d'infrastructures et la mise à disposition d'équipements performants, l'objectif dans la
seconde partie consistera à examiner, à travers le cas des logements sociaux au
Gabon, l’adaptabilité et les conditions de la mise en œuvre des partenariats public-
privé.
42
DEUXIÈME PARTIE : UN INSTRUMENT APPROPRIÉ AUX BESOINS
DES PAYS EN DÉVELOPPEMENT - LE CAS SPÉCIFIQUE DES
LOGEMENTS SOCIAUX AU GABON
L’amélioration des conditions de vie des populations constitue dans les pays en
développement un défi majeur. Au Gabon, l’ambitieux programme de développement
économique du gouvernement se heurte à plusieurs obstacles qui favorisent la
pauvreté et ces difficultés se manifestent avec une acuité particulière dans le domaine
l’habitat. Certes la tâche est immense et les enjeux sont multiples car ils ne se limitent
pas uniquement à la question du logement, mais concernent plus généralement celle
des infrastructures et des biens essentiels. Ce dont les populations aspirent réellement
ce n’est pas tant l’existence de logements décents que de villes modernes qui
répondent à leurs besoins quotidiens. Toutefois, la crise du logement illustrent le lien
qui existe entre d’une part, l’émergence d’un environnement structurel favorisant la
compétitivité de l’économie et d’autre part, la nécessité pour les familles d’accéder à un
cadre de vie harmonieux.
53
Source BEAC, principaux indicateurs économiques.
43
pauvreté atteignant jusqu’au tiers de la population gabonaise54. Cette situation,
exacerbée par un taux de chômage élevé, en particulier chez les jeunes, met en
exergue la nécessité de développer des politiques et programmes qui favorisent la
création d’emplois durables, une meilleure répartition des richesses ainsi que la
réalisation d’infrastructures nécessaires au développement.
54
Source : Banque africaine de Développement, http://www.afdb.org/fr.
44
Chapitre 1 : Les raisons de la crise
Il existe des raisons structurelles qui freinent l’accession au logement (I), et qui
sont renforcées par l’inadaptation des mécanismes traditionnels de réalisation des
équipements dans le domaine du logement (II)
55
Le programme stratégique « Gabon émergent » (PSGE) : http://www.legabon.org
45
I. Les défaillances structurelles du marché du logement
Le Gabon est un « pays vide ». Sur les neuf dixièmes du territoire, la densité de
la population est inférieure à 2 habitants par km2 et sur toute l’étendue du territoire,
celle-ci est estimée à 6 habitants par km2.
46
Graphique 1 : évolution de la population gabonaise entre 1960 et 2012
47
2) l’absence de planification et d’aménagement favorise l’habitat informel
Il est vrai que l’État n’a pas suffisamment pris la mesure du phénomène de forte
urbanisation de la population dans la mesure où il n’a pas mis en place (i) les
conditions pour retenir les populations dans les zones rurales, en les dotant de
l’infrastructure susceptible d’y garantir des conditions de vie acceptables, à travers des
structures offrant l’emploi aux populations, ainsi que les équipements suffisants en
matière d’enseignement et de santé et (ii) en procédant à la planification urbaine et à
une structuration de l’espace au sein des villes accueillant les populations, malgré
l’existence d’une législation en vigueur56. Par ailleurs, il n’existe aucune politique de
décentralisation véritablement crédible pour permettre le développement des
collectivités locales.
56
Loi N° 3/81 du 8 juin 1981 fixant le cadre de la réglementation d’urbanisme au Gabon.
48
pour un territoire des objectifs ou des orientations dont la mise en œuvre repose sur la
coordination de plusieurs politiques sectorielles ; en termes temporels enfin : la
réflexion prospective permet d’anticiper les besoins futurs et, plus généralement,
d’intégrer les enjeux de long terme.
49
logements. Toutes les banques gabonaises sont en théorie capables de financer ce
type de projet. Mais il existe à ce niveau d’autres difficultés qu’il convient de souligner.
Tout d’abord, l’ouverture d’un compte bancaire demeure inaccessible pour 80%
des gabonais, du fait de l’existence de procédures contraignantes : pour contracter un
prêt, qu’il s’agisse d’un crédit à la consommation ou un prêt lié au logement, il faut
apporter de solides des garanties assorties d’une visite médicale dans la plupart des
cas. Malgré leur surliquidité actuelle et les possibilités de réescompte offertes par
l’Institut d’émission (BEAC)58, elles ne souhaitent pas prendre le risque d’investir dans
l’immobilier par crainte de l’insolvabilité de la clientèle. Selon l’Annuaire statistique du
Gabon 2004-2008, environ 58 crédits immobiliers ont été accordés par le secteur
bancaire gabonais entre 2004 et 2007 pour un montant annuel de près de 1,28 milliard
de francs CFA59.
Si les taux d’intérêt nominaux sont en général compris entre 7.5 % et 8.5 % pour
les opérations les plus sûres, la crainte du risque conduit certaines banques à proposer
un taux de crédit prohibitif pouvant atteindre 15%60. Cela a pour conséquence de
réserver les services et potentialités offertes par les banques à la tranche hautes des
ménages, c’est-à-dire à une clientèle corporate, aux expatriés et aux hauts cadres de
la fonction publique. En effet, dans un pays où le salaire minimum légal est de l’ordre
de 150 euros et que de nombreux salariés perçoivent un réalité un revenu moins élevé
que le minimum légal, il serait quasiment impossible pour une personne dont le salaire
avoisine ce montant, d’obtenir un crédit consenti, pour un temps court, pour financer un
logement dont le coût peut représenter jusqu’à 200 fois son revenu mensuel.
58
Banque des États d’Afrique centrale.
59
PNUD, Étude diagnostique pour l’élaboration d’une stratégie nationale d’habitat et de développement urbain au Gabon, p. 34.
60
Selon un cadre bancaire gabonais interrogé.
61
Le Gabon, représenterait 228.000 comptes pour une population estimée à environ 1,6 million d’habitants, avec des placements
bancaires de l’ordre 1,1 milliard d’euros, soit une hausse soutenue de +52,8% depuis deux ans, selon l’Association des
professionnel des établissements de crédits (Acep).
50
d’intérêt dans un cadre sécurisé pour les banques, toute politique ambitionnant de
faciliter l’accès au logement pour toutes les couches de la population serait vouée à
l’échec.
62
J. Comby, « Quel cadastre pourquoi faire ? Le cas du Gabon », extrait d’un document de travail, mars 1995.
51
aller jusqu’à dix ans63.
63
Ibid.
64
Décret n°1500/PR/MHUEDD du 29 décembre 2011.
52
II. L’inadéquation des mécanismes classiques de réalisation des
logements
Par ailleurs, la question du logement social bien qu’importante, rejoint celle plus
générale du financement des infrastructures et des biens essentiels, c’est-à-dire une
multitude de priorités auxquelles il faudrait urgemment apporter des réponses, dans un
contexte de baisse progressive des ressources pétrolières. Cela oblige à faire des
choix et trouver des moyens de financement innovants.
Les financements mis en place ont toujours connu des difficultés liées à leur
déficience, instabilité, cherté, insuffisance d’encadrement monétaire et fiscal suffisant
et absence de mécanismes de mobilisation de l’épargne institutionnelle et l’épargne
des particuliers. En effet, depuis les années 70, plusieurs institutions, sans compter les
partenaires techniques et financiers (PTF), sont intervenus dans le financement de
53
l’habitat : FNH65, CRH66, CREFOGA67, SNI68, CNSS69, BHG70. Divers mécanismes ont
également été développés : aide gouvernementale à la pierre, bonification d’intérêt etc.
Malgré toutes ces interventions, les ressources pour l’habitat n’ont pas suffi : ce qui a
mis en panne toute politique du logement.
65
Fonds national de l’habitat.
66
Compte de refinancement de l’habitat.
67
Crédit foncier du Gabon.
68
La Société Nationale Immobilière (SNI) est l’opérateur immobilier de l’État. Elle a pour mission de bâtir et d’offrir aux populations
des logements sociaux accessibles aux revenus modestes. Toutefois, entre 2001 et 2009 sa production n’excédait pas 523
logements. Elle a produit en moyenne 74 logements par an alors qu’elle enregistrait dans la même période près de 4000
demandes. Il apparaît cet opérateur ne dispose pas des capacités qui permettraient de satisfaire la demande actuelle en logements
sociaux au niveau national avec un ratio de 6 demandes pour un logement. De 2001 à 2007, la SNI a mis en vente 232 parcelles
viabilisées. Au regard de la demande, l’offre de parcelles viabilisées reste également mitigée : 232 parcelles vendues contre 1143
demandes enregistrées soit 1 parcelle pour 5 demandes.
69
Caisse nationale de sécurité sociale.
70
Banque de l’habitat du Gabon.
54
2) L'inefficacité des instruments juridiques utilisés
55
d’infrastructures depuis des décennies et les réalisations existantes, permet de croire
que les dépenses enregistrées au Budget de l’État pour l’investissement en
équipements n’ont pas été correctement effectuées. Ce problème ne se poserait pas si
le financement initial provenait directement de l’opérateur privé chargé de la conception
et de la réalisation des logements ainsi que de la vente ou de la location de ces biens.
56
En l’espèce, il s’agit d’un PPP portant sur la construction de 35 000 logements
sociaux par an. Pour attirer les partenaires privés et les inciter à réaliser ce projet, l’État
marocain a proposé une exonération fiscale au promoteur immobilier. Ainsi, par
exemple, une maison d’un coût initial de 35 000 dollars E-U est finalement vendu 30
000 dollars aux marocains et les 5000 dollars restant étant pris en charge par l’État
sous forme de subvention.
En l’espèce, il semble qu’il n’y ait pas de « loyer » payé par la personne
publique, qui par ailleurs ne supporterait pas le risque de l’opération ; de plus la
rémunération étant principalement perçue sur les bénéficiaires, tous ces indices
invitent à penser que l’opération se rapproche davantage du mécanisme DBFO
(« Design, Build, Finance and Operate » : « dessiner, construire, financer et gérer »,
73
Art. L300-1 du code français de l’urbanisme
57
rencontré dans le cadre de la PFI.
- pour rechercher des recettes annexes de type commercial qui viendraient alléger
le coût de l’opération. Or très souvent, l’administration ne sait pas rechercher ce
type de revenus, soit techniquement, soit juridiquement : un exemple illustre ce
fait, c’est celui des logements situés au quartier « Likouala » construits par le SNI
au Gabon dans les années 80 et qui furent vendus ou mis en location. Ces
logements ainsi que leur environnement se trouvent aujourd’hui dans un état de
délabrement très avancé et ne remplissent plus les conditions minimums d’un
habitat décent. Il est certains qu’un opérateur privé, pour tirer le meilleur parti de
son investissement aurait envisagé la gestion, contre rémunération, après la vente
des biens ou durant la location, du nettoyage des espaces communs, de
l’entretien des voiries et toutes autres prestations qui aurait permis de conserver
les logements construits et leur environnement dans un état de propreté
satisfaisant. L’état n’a pas su le faire ;
58
Autrement dit, le contrat de partenariat permet de faire bénéficier le secteur
public des solutions innovantes du secteur privé.
59
tendance à supporter seul tous les risques inhérents qui font suite à la réalisation de
l’ouvrage réalisé.
La répartition convenable des risques est d’autant plus importante qu’elle a une
incidence directe sur les coûts et les prix, puisque les risques font partie du calcul du
rendement effectué par chaque partie. Le partenaire privé qui encourt un risque élevé
attend un rendement élevé, ce qui aurait des conséquences sur les coûts et les tarifs
imposés à la clientèle souhaitant accéder aux logements. C’est sous cet angle que
doivent être considérés les efforts des donateurs internationaux pour atténuer les
risques encourus par le partenaire privé en lui offrant des garanties notamment dans le
cas où, comme en Afrique du sud, des bailleurs internationaux consentent des prêts à
des organismes chargés de la réalisation des logements sociaux74.
74
http://www.afd.fr/home/pays/afrique/geo-afr/afrique-du-sud/projets-afrique-du-sud/acces-services-essentiels/AFHCO-logement-
locatif-Johannesburg
60
Chapitre 2 : Les conditions d’une mise en œuvre optimale
des partenariats public-privé
61
I. Le cadre institutionnel doit être adapté aux exigences d’un
contrat complexe
L’institution d’un cadre institutionnel adapté exige d’une part de garantir une
réelle sécurité juridique au prestataire privé et un contrôle des engagements souscrits
par la personne publique75 (A), mais il requiert aussi l’existence d’une administration
compétente et efficiente pour s’assurer du respect des objectifs fixés au prestataire
privé (B).
75
L’amélioration de l’environnement général des affaires constitue un préalable au développement des PPP. En effet, l’enquête
annuelle Doing Business réalisée régulièrement depuis par la Banque mondiale permet de désigner avec précision les points
faibles de la réglementation des affaires au Gabon.
76
Décret 0254/PR/MEEDD du 19 juin 2012 portant code des marchés publics, en son article 2 contenant les définitions des
différents contrats.
62
en tout et pour tout représentent l’équivalent d’une page et demi au format de feuille
utilisé pour les usages courants77, c’est-à-dire qu’il ne correspond pas aux attentes en
termes de précisions et d’encadrement qu’exige ce type d’instrument. Par exemple en
ce qui concerne la durée, l’article 116 du code est rédigé ainsi qu’il suit :
« Le contrat de PPP a une durée limitée qui tient compte de l'amortissement des
dépenses de l'opérateur du projet.
Le code des marchés publics gabonais a vocation à contenir tous les contrats
permettant à la personne publique de satisfaire ses besoins, c’est-à-dire l’ensemble
des outils de la commande publique existant dans le droit gabonais. Il serait plus
indiqué de changer sa dénomination en « code de la commande publique » afin
permettre une distinction immédiate et plus aisée entre les notions de marché public de
travaux, marchés publics et les différentes catégories de contrats que cette dernière
notion englobe.
77
Format A4.
63
aux classes intermédiaires. Il est regrettable à cet égard qu’aucune loi majeure ne
vienne encadrer précisément les conditions d’utilisation et les modalités de mise en
œuvre d’un instrument aussi complexe.
Selon Maître Ludovic Babin du cabinet HOGAN LOVELLS à Paris, qui participe
à la mise en œuvre des contrats de type PPP en France et en Afrique, il faut
préalablement au recours au partenariat public-privé s’interroger sur l’intérêt de recourir
à cet instrument, qui ne doit en aucun cas être perçu comme une solution miracle ; il
faut donc identifier auparavant les projets qui exigent d’opter pour le PPP (quels
besoins, quelles attentes, quelle rentabilité ?). Une fois sa nécessité admise, il faudrait
garantir un cadre réglementaire favorable aux affaires en général et surtout à l'exercice
du PPP et des codes légaux. Ce travail sur le cadre législatif et institutionnel peut
consister en l’élaboration d’une loi générale encadrant les PPP et qui viendrait fixer le
régime des PPP, puis des lois sectorielles (énergie, eau, routes, logements etc.). Bien
entendu, ces textes devront organiser le système de recours pour les investisseurs non
retenus ; prévoir toutes les modalités concernant le prix payé par les usagers, la
révisons des contrats, leur durée, les solutions alternatives en cas de suspension du
contrat (du fait de l’État ou du cocontractant) ; des mesures de protections de
l’environnement (zones à protéger) ; la mise en œuvre des expropriations susceptibles
d’être menées ; les modalités de restitutions des biens à l’État ainsi que les sûretés.
Toutes ces conditions ne sont pas remplies par les dispositions du code
gabonais des marchés publics dans sa rédaction actuelle. La rédaction d’un code de la
commande publique intégrant les dispositions claires, précises et opérationnelles en
matière de PPP pourrait également s’inspirer de la législation espagnole sur les
marchés Publics. En effet, la loi sur les contrats du secteur public est exhaustive et
particulièrement bien organisée78. La lecture des dispositions concernant la concession
ou le « contrat de collaboration du secteur public avec le secteur privé » est d’une
particulière simplicité.
78
Loi n° 30/2007 du 30 octobre 2007, de Contratos del Sector Público, texte refondu le 14 novembre 2011.
64
Dans la mesure où le droit gabonais est fortement inspiré du droit français
(Constitution, dualité des ordres de juridictions, existence d’un droit administratif), il
faudrait en matière de commande publique éviter certaines difficultés qui complexifient
le droit français de la commande publique. En effet, les achats publics sont un élément
important de la mise en œuvre des politiques publiques et le partenariat public-privé
constitue l’une des modalités par lesquelles l’administration commande une prestation
de service, une fourniture ou des travaux à un tiers. Il importe donc de le replacer dans
son contexte. Or, l’une des difficultés pour analyser la commande publique française
réside dans des distinctions de régimes juridiques qui définissent alors différents
instruments:
- les marchés publics d’un côté ;
- et l’ensemble des contrats créant des partenariats public-privé.
Par ailleurs, dans l’hypothèse où le texte actuel du code des marchés publics
gabonais serait refondu pour devenir un « code de la commande publique », intégrant
notamment l’ensemble des dispositions spécifiques aux PPP, un effort devrait être fait
dans le sens du maintien d’une unicité de régime. De façon générale, les autorités
gabonaises gagneraient dans bien des cas à adopter des solutions juridiques déjà en
vigueur sur les marchés qui appliquent avec succès ces programmes, le secteur privé
étant déjà familiarisé avec ces approches.
79
Par exemple une mise à disposition du foncier, des avantages fiscaux ou des subventions.
65
B. La mise en œuvre des partenariats public-privés requiert une
administration experte
L’autorité publique voit son rôle redéfini : il passe d’un rôle d’opérateur direct à
un rôle d’organisateur, de régulateur et de contrôleur. Comme le soulignait le
professeur Gabriel Eckert au cours d’une intervention concernant le contrat de
partenariat en France, ce type d’instrument semble entraîner « une transformation de
l’action publique et le développement de nouvelles compétences en matière
d’évaluation, de négociation et de contrôle de l’exécution des conventions80. »
Pour y remédier en matière d’infrastructures, les autorités ont créé une Agence
nationale des grands travaux publics (ANGT), dirigée et composée en grande partie
par des cadres du cabinet d’ingénierie américain Bechtel, qui a une longue expérience
dans l'administration de grands projets d'investissement et une expertise technique
avérée qui permettrait d’accélérer l’avancement de nombreux projets, y compris dans
le domaine du logement social. Toutefois, si cette mesure est compréhensible et peut
se justifier à moyen terme, il faudrait assurer un transfert de connaissances en gestion
de projet, entre les experts de l’entreprise Bechtel et les cadres gabonais. Sans cela,
comme le notait le FMI : « les autorités pourraient renouer avec leurs anciennes
méthodes d'investissements publics moins efficaces lorsque le contrat de Bechtel aura
80
G. Eckert, « Les contrats de partenariat et l’évolution de l’action publique », Sixièmes Journées du Pôle Européen Jean Monnet,
Université de Metz, novembre 2005.
81
G. Le Chatelier, « l’encadrement institutionnel et financier des nouveaux contrats » : RD immo., 2003, p. 516.
82
Fonds monétaire international, rapport n° 13/55, Gabon, consultations au titre de l’article IV, mars 2013, p. 15.
66
expiré. »83
Les investisseurs veulent être assurés du fait que le cadre opérationnel en place
au sein de l’administration est à même d’assurer une gestion adéquate du processus et
que les entités qui préparent les projets ont une notion réaliste des PPP et de leur
complexité. Dans bien des cas les responsables des marchés publics ne saisissent pas
bien toutes les différences qui existent entre les PPP et les formes traditionnelles de
passation des marchés, ni les incidences que cela a pour le niveau de ressources, les
compétences spécialisées et les procédures et institutions nouvelles à mettre en jeu.
La mise en place d’un PPP constitue en fait une réelle négociation entre le
pouvoir adjudicateur et l’opérateur privé. Chacun doit connaître son propre intérêt mais
aussi celui de son futur partenaire. L’État doit renforcer ses capacités humaines et
institutionnelles pour pouvoir mener à bien de telles négociations. Cela passe par
l’existence d’unités PPP compétentes, dotées d’individualités également compétentes,
ainsi que leur aptitude à travailler à tous les échelons de l’administration, pour la mise
en œuvre concluante d’un programme PPP dans l’intérêt de la collectivité publique.
83
Ibid.
84
En violation de la Constitution gabonaise puisqu’une telle fonction peut d’une part engager sa responsabilité personnelle et
d’autre part, la Constitution ne prévoit pas que le Président de la République soit en même temps président du Conseil
d’administration d’un établissement public.
67
l’initiative sur la question des infrastructures en matière de constructions et de travaux
publics. Il semble que ce soit le cabinet Bechtel qui est chargé de la négociation des
aspects techniques et financiers des projets de constructions d’infrastructures routières
et en ce qui concerne les logements. Dans la mesure où les cadres de Bechtel n’ont
pas vocation à s’implanter définitivement au Gabon, il n’est pas dans l’intérêt de la
collectivité de tenir exclus du cycle des négociations, les responsables des
administrations qui devront dans l’avenir négocier des contrats ou contrôler l’exécution
des contrats actuellement négociés.
- Puis tous les fonctionnaires des services d’achats publics furent invités à suivre la
formation dispensée par le « Chartered Institute of Purchasing and Supply »
(« Institut de la fonction achat et fourniture ») pour en obtenir la qualification. Selon
68
certains observateurs, 23 % de tous les personnels en poste de responsabilité en
matière d’achat public avaient cette qualification ou une équivalence, et 11 %
étaient en cours d’obtention de cette qualification.
- Le NAO85 a quant à lui appuyé fortement ces initiatives, estimant que la formation
à l’achat public était « une compétence essentielle pour assurer les services
publics en général » (« a key competence needed to improve the delivery of public
services »), et suggérant, pour accélérer les formations à l’achat public, que les
compétences dans ce domaine soient « plus largement prises en considération
dans les nominations aux postes supérieurs » (« more widely recognised to
progress to senior posts »).
Il n’existe pas de règles générales pour mettre en place des cellules consacrées
à la définition et la coordination d’une politique de PPP. Dans certains pays, l’unité
administrative en charge des PPP se situe au sein même du ministère de l’économie et
des finances ; dans d’autres cas, chaque département ministériel dispose de sa propre
cellule PPP. Une solution institutionnelle pourrait être la réunion au sein de la direction
des marchés publiques, qui deviendrait une « direction de la commande publique »,
des compétences en matière de prévision, de contrôle d’exécution et d’évaluation ex
post, de la mise en œuvre des PPP. Elle aurait également un rôle de conseil et
d’assistance aux différentes collectivités locales, dans la mise en œuvre de leurs PPP.
En revanche, les exemples britannique, espagnol et l’expérience de l’État en France,
montrent l’importance cruciale d’allouer des moyens importants pour assister la
collectivité publique tant au niveau de la préparation des opérations qu’au stade de son
exécution.
Quelle que soit la solution adoptée, ces « cellules PPP » ont des
responsabilités importantes : formulation de la politique de PPP, choix des secteurs,
proposition des réformes législatives et réglementaires favorables à la promotion et
gestion des PPP, analyse de la viabilité économique et financière des PPP, formulation
des projets de contrat, etc.
85
National Audit Office. Équivalent d’une Cour des comptes.
69
3) la mise en place d’organes de régulation indépendants
Mais les entreprises qui sont souvent puissantes, peuvent détourner l’autorité du
régulateur à leur profit. Il est donc conseillé d’instituer un mécanisme obligeant
l’autorité de régulation à rendre compte aux différents groupes d’acteurs concernés par
le PPP : l’État, les opérateurs privés mais aussi les usagers, la société civile et les
associations de consommateurs. Un rapport annuel auprès du parlement constitue
également une voie à explorer.
86
Il conviendrait également de biens choisir les organismes ou personnalités qualifiés qui participeraient à la mise en place d’un tel
cadre opérationnel, car certains organismes notamment internationaux possèdent des experts compétents mais coûteux, sans avoir
vocation à être présents dans toutes les étapes du projets.
70
II. Bilan économique du partenariat public-privé: une charge
pour les générations futures ?
71
A. Quelles conséquences financières pour la collectivité ?
« Qu’il s’agisse du PPP ou de marchés publics, le coût des équipements publics est de
toute façon payé par les contribuables. Dans le cadre du PPP, le financement des
équipements publics est apporté au départ par le banquier et l’entreprise vend deux
services à la fois : la construction, la maintenance. Ceci est cohérent avec la volonté de
89
simplifier les tâches de l’État et des collectivités locales. »
89
http://www.lemoniteur.fr/157-realisations/article/point-de-vue/517919-ppp-questions-et-complement-d-eclairage-sur-l-apport-d-un-
sachant-par-mirela-constantin-architecte
72
et n’intègrent pas leur conséquence financière sur le budget à moyen et long terme.
Pour ces raisons, la mise en place d’un cadre comptable de suivi des PPP est
recommandée et fait l’objet d’une réflexion de la part des organisations internationales
(FMI, Eurostat, etc.). Le manuel du trésor sud africain sur les PPP s’efforce également
d’établir des directives pour prévenir ces risques.
La question du coût pour la collectivité est autrement plus importantes pour les
PPP à paiement public, c’est-à-dire ceux qui, contrairement à la concession en droit
français, ne prévoient pas une rémunération substantielle par les usagers mais plutôt
par la personne publique : c’est par exemple le cas du contrat conclu entre le
Gouvernement gabonais et l’entreprise française SODEXO pour la gestion du service
de restauration à l’Université de Libreville ainsi que pour de la formation en
restauration. Ce contrat de 14 milliards de francs CFA par an (environ 21 millions
d’euros) selon le site d’information en ligne « gabonactu »90 semble élevé au regard de
l’objectif poursuivi. Certes, la gestion en régis s’est révélée médiocre mais elle n’élude
pas la question de savoir si le PPP était l’outil le plus approprié ou si une
90
http://www.gabonactu.com/ressources_g/actualites_gabon_2011.php?Article=2171
73
réorganisation du service tant en ce qui concerne son encadrement, sa gestion qu’une
modernisation de ses locaux, n’était pas plus indiquée.
Il est certain que l’un des intérêts d’un PPP et notamment à paiement public est
de permettre à la collectivité d’être en définitive propriétaire de l’infrastructure. Mais en
contrepartie, elle devra supporter à terme toutes les charges récurrentes consécutives
à l’exploitation des infrastructures. Même si le pouvoir adjudicateur opte pour leur mise
en location à un opérateur privé sous la forme d’un contrat d’affermage, certains
risques reviendront à sa charge. Dans ces cas, l’investissement public sous forme de
PPP se distingue difficilement d’un investissement public standard, si ce n’est que le
profil temporel des charges est différent. La contrainte budgétaire est assouplie,
puisqu’à court terme, le secteur privé supporte le coût de l’investissement public, celui-
ci est en fait majoré des différentes garanties et facilités accordées par l’État pour
convaincre l’opérateur privé.
En donnant accès aux capitaux privés, les PPP peuvent contribuer à réduire les
contraintes budgétaires. Il n'empêche qu'ils donnent aussi la possibilité de contourner
les mécanismes de contrôle des dépenses, de placer l'investissement public hors
budget et d'extraire la dette publique du solde budgétaire, principalement pour obéir à
des principes ou à des objectifs de finances publiques auto imposés ou imposées de
l'extérieur. Mais le gouvernement peut rester exposé à de lourdes charges budgétaires,
74
à moyen terme notamment.
La collectivité doit pouvoir évaluer et justifier ses choix de gestion des services
publics. Les autorités recourant à un instrument aussi coûteux que le PPP devraient
pouvoir étayer et expliquer les raisons qui ont conduit à l’adoption de ce mécanisme ou
au choix d’un prestataire en particulier pour satisfaire un besoin d’intérêt général.
75
Ainsi, l’efficacité réelle des partenariats passe à la fois par une évaluation
comptable et budgétaire rigoureuse (les directives du Trésor britannique utilisent le
concept de Value for Money), par une appréciation de leurs impacts sur le service
public rendu à l’usager à court et long terme, mais également par l’application
systématique des règles de mise en concurrence en recourant par exemple au
dialogue compétitif.
1) Un devoir de transparence
Bien qu’il ne soit pas signataire du contrat de PPP, l’acteur de la société civile
demeure concerné, il faut en tenir compte. La société civile s’entend ici au sens large
du terme, comprenant, sans que cette liste soit limitative, usagers, associations de
consommateurs, les entreprises, les employeurs, les travailleurs, les ONG et les
milieux universitaires. L’acteur de la société civile est concerné en tant que
contribuable à défaut d’être usager, ou citoyen, intéressé à la vie de la collectivité.
Les autorités auraient grand intérêt à impliquer la société civile car c’est un gage
de transparence. C’est pourquoi, de l’idée à la réalisation, tout doit être fait pour
emporter l’adhésion des acteurs de la société civile. Cela passe par l'établissement
d’un cadre propice à un échange de vues ouvert et transparent sur la mise en œuvre
du PPP, entre les signataires du contrat et les autres acteurs concernés, à différents
niveaux : gouvernement, administration, responsables locaux etc. Il serait ainsi
possible d'accroître le niveau d'adhésion et de compréhension de la société civile, ainsi
que de fournir un retour d'information utile aux décideurs et aux responsables de la
mise en œuvre du projet réalisés en PPP. Malheureusement, cet effort de pédagogie
nécessaire est très souvent sous-estimé par les autorités qui s’accommodent volontiers
d’un tête à tête avec le partenaire privé.
76
L’absence de ce dialogue inclusif qui doit permettre une communication dans les
deux sens aboutit à des incompréhensions et nourrit les craintes, que peuvent susciter
à juste titre, les PPP auprès des populations qui risquent le percevoir comme un outil
de dévoiement de l’État. Un dialogue ouvert et constructif est important pour améliorer
l'acceptation des mesures adoptées, notamment les coûts, les propositions législatives
et les plans d'infrastructures.
Le dialogue devrait être basé dans une large mesure sur la communication par
internet, notamment sur un site internet spécialement dédié à la promotion des PPP et
expliquer en détail les enjeux. L'utilisation des médias sociaux devrait être envisagée.
Une gestion adéquate du dialogue sur internet est importante pour garantir que le
système fonctionne. Il conviendrait également d’encourager des débats, à travers des
tables-rondes ou des colloques. Tout cela contribuerait à promouvoir au sein de la
société, une culture de l’évaluation. Cet exercice de transparence aurait pour corolaire
la confiance qu’elle ne manquerait pas de susciter auprès des populations.
2) Un vecteur de confiance
91
L’exemple de l’échec du contrat de concession des aéroports de Madagascar conclu entre l’État malgache et ADP illustre cette
absence de conception « collaborative ».
77
du secteur public et un partenaire privé, mais qui impliquerait dans le même temps des
entités de la société civile dont notamment les usagers, leurs organisations
représentatives et les organisations non gouvernementales.
De façon plus générale, les secteurs public et privé ne peuvent mettre en place
des partenariats que si les usagers, les travailleurs et la société civile perçoivent les
avantages d’une telle approche. Le rôle du secteur privé ne peut être reconnu et
accepté durablement par les populations que s’il existe un mécanisme de suivi régulier
des performances des entreprises privées et de leur contribution aux objectifs de
développement.
78
CONCLUSION
Il est rare d’entendre expliquer que la collaboration entre secteurs public et privé
est souhaitable afin de permettre aux entreprises de s’imprégner de l’esprit des
fonctionnaires. On évoque en général l’inverse : le secteur public aurait beaucoup à
apprendre du monde de l’entreprise, de sa force d’innovation et de son efficacité ; on
attend des partenariats public-privé qu’ils assument les tâches publiques avec plus
d’efficacité et d’inventivité. L’idée dominante est qu’un service public ne constitue pas
toujours la meilleure solution lorsque les institutions sont peu solides et que l’utilisation
des fonds publics manque de transparence92.
Le problème identifié par les organisations de Bretton Woods, entre autres, était
la mauvaise gestion des services publics par les autorités publiques responsables. Il ne
faudrait pas cependant identifier les bons problèmes et leur apporter de mauvaises
solutions.
92
PNUD, Rapport mondial sur le développement humain 2003, p.111.
79
ANNEXES
80
Annexe n°2 : Procédure actuelle d’acquisition de titre foncier au Gabon
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