Examen SO Mai 2019

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COMPORTEMENTS STRATEGIQUES EN FINANCE -B.LAKHDAR-

SEMESTRE 6 option FINANCE et BANQUE/FSJES/UCA/MARRAKECH

Session : ordinaire 2018/2019 -Mai 2019- durée 2 heures

CONSIGNES

● Traitez l’ensemble des questions


● Aucun document autorisé
● Seule la calculatrice est autorisée
● Expliquer les résultats et la démarche pour chacune des questions. Dans le
cas contraire aucune note ne sera attribuée
● Vous pouvez commencer par n’importe laquelle des questions, cependant
veuillez à respecter l’ordre des sous questions qui ne doit, en aucun cas,
être changé.

Question 1 :

Apres avoir défini les concepts d’équilibre de COURNOT et de NASH,


expliquer pourquoi peut on dire que l’équilibre de COURNOT est un cas
particulier de l’équilibre de NASH, les conditions de l’équilibre de COURNOT
satisfaisant aux conditions d’un équilibre de NASH.

Question 2 :

Qu’appelle t on équilibre bayesien en théorie des jeux.

Développer ce concept à travers un exemple chiffré.

Question 3 :

Soit le jeu suivant,


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Joueur j sj1 sj2
joueur i
si1 (-8,8) (4,-4)
si2 (10,-10) (-6,6)

1. Caractériser et spécifier ce jeu à partir des différents concepts de la théorie


des jeux
2. Y a-t-il un concept d’équilibre qui s’applique à ce jeu ?
3. Si oui, le calculer et l’expliquer.

REPONSES
Question 1 :

Equilibre de COURNOT :

.Le duopole fait référence à un marché à structure oligopolistique qui se caractérise par la
confrontation d’un petit nombre de vendeurs. La politique de chaque agent dépend de la
manière dont il pense que ses concurrents vont réagir. Interdépendance et incertitude sont
les deux caractéristiques fondamentales des marches et oligopolistiques.

Donc comment dans ces conditions va se faire le partage du marché ?

Les variables sur lesquelles vont porter sont soit les quantités offertes soit les prix affichés
soit les unes et les autres.

Une seconde variable importante concernera la nature du comportement de chaque joueur


et sa façon de se tenir à l’égard de ses partenaires. Selon la nature des comportements et
des variables prix et/ou quantités retenues, on distingue en règle générale trois modèles de
duopole. Concernantle duopole, ce sont deux entreprises qui produisent un meme bien
homogène pour un même marche.

● Le modèle de COURNOT
● Le modèle de STACKELBERG
● Le modèle de BERTRAND

La différence fondamentale entre COURNOT et STACKELBERG sera le comportement


différent des agents. Alors que l’ajustement se fera dans ces deux modèles à travers la
variable quantité, chez BERTRAND la variable de décision portera sur la variable prix.
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variables

comportements quantité prix


passif COURNOT BERTRAND
actif STACKELBERG

Le duopole de COURNOT.
Le mode de comportements des deux duopoleurs est pacifique, aucun des agents ne
cherche à dominer le marché. Chaque entreprise observe pacifiquement le
marche et anticipe le meme comportement de son partenaire.
Soit c1(q1) et c2(q2) les fonctions de couts des entreprises 1 et 2 ; et w1 et w2 leurs
fonctions de profit , avec
w1=p(q)q1-c1(q1) et
w2=p(q)q2-c2(q2)
Avec q = q1 + q2 qui représente la somme des productions des deux duopoleurs
q1 et q2 seront les variables d’action
p = f(q)
A partir d’un calcul d’extremum, les conditions nécessaires de l’équilibre de COURNOT
sont données par
(i) p(q) + p’(q)*q1 -c’(q1) = 0
(ii) p(q) + p’(q)*q2-c’(q2) = 0
Les conditions (i) et (ii) donnent un couple (q1*,q2*)qui est un équilibre
de COURNOT.
Ces deux équations représentent des fonctions de réaction des deux
entreprises rivales qui expriment leurs réponses en fonction de
leur anticipation au comportement de leur partenaire. La
confrontation des deux fonctions de réaction conduit à l’équilibre
de COURNOT.

Par opposition au mode le de COURNOT, le modèle de STACKELBERG se distingue par


l’information dont dispose l’un des deux duopoleurs.

Equilibre de NASH :

Equilibre de NASH
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Un équilibre de NASH est une liste de stratégies telle qu’aucun agent n’a intérêt -au sens de
n’est incité- à changer de stratégie.

C’est l’idée selon laquelle tout joueur qui change seul sa stratégie ne peut pas obtenir un
niveau d’utilité supérieur à celui qu’il aurait pu avoir en situation d’équilibre ; les autres
joueurs ayant conserves leurs anciennes stratégies. Dans un jeu à n personnes ou la
formation de coalitions n’est pas possible

S* = (s1*, s2*…sn*)

est dit équilibre de NASH ou équilibre non coopératif si étant donné n – 1 stratégies le
nième joueur ne peut pas augmenter ses résultats en changeant seul sa propre stratégie.

Si un joueur i anticipe que ses partenaires vont choisir

S-i = (s1, s2,………si-1, si+1………….sn)

alors il choisira si*qui maximisera son résultat étant donne son anticipation des autres
joueurs.

Formellement

√i, si* = MAX ( si, S-i )

S’il existe un n-tuple de stratégies ou un agent peut rester car personne n’a intérêt à changer
de décision ;les agents n’étant pas obligés de suivre ces stratégies mais ayant intérêt à les
respecter ,alors cet n-tuple est appelé EQUILIBRE DE NASH.

Cet n-tuple devant satisfaire à la condition suivante :

Si S* = (s1*, s2*…sn*)

Est un équilibre de NASH alors

∏i(s1*,s2*…si*…sn*)>

∏i(s1*,s2*…si®…sn*)

Avec

∏i(s1*,s2*…si*…sn*) = Gain du joueur I lorsqu’il choisit si* et que les autres joueurs font un
choix sj*, √j

et

∏i(s1*,s2*…si®…sn*) = Gain du joueur I lorsqu’il dévie en jouant si® et que les autres joueurs
font le meme choix qu’auparavant.
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Aucun joueur ne peut bénéficier d’une déviation et cela quelle que soit la stratégie qu’il
choisi dans son espace de stratégies.

Exemple d’un equilibre de NASH : Le dilemme du prisonnier

Le jeu du dilemme du prisonnier est probablement la matrice la plus discutée et la plus


commentée en théorie des jeux non coopératifs.

Deux mathématiciens Melvin DRESHER et Merill FLOOD, vont inventer ce jeu en 1950 pour
tester la robustesse de l’équilibre de NASH.

A.TUCKER va présenter ce jeu en racontant l’anecdote suivante : deux personnes accuses


d’avoir enfreint la loi sont arrêtées et détenues séparément par la police. Celle-ci leur
propose le marche suivant : accuser l’autre personne et vous serez libres.

Chaque agent à deux stratégies possibles face à cette situation :

i j nier Accuser i
nier (8,8) (0,10)
Accuser j (10,0) (1,1)

La présentation est faite en termes de résultats ou d’utilités obtenues par les individus.

En termes de rationalité, la logique voudrait que chaque agent accuse son partenaire, dans
ces conditions les résultats obtenus sont (1,1) qui correspond à un équilibre de NASH.

On s’aperçoit qu’avec ce dilemme du prisonnier la confrontation des intérêts individuels ne


mène pas nécessairement aux intérêts collectifs ou optimum collectif d’une part et que
d’autre part de l’extraordinaire diversité des applications de ce jeu appelé dilemme du
prisonnier. En effet que ce soit le domaine économique, le domaine militaire ou le domaine
sportif ;on peut approcher ces différents domaines et bien d’autres encore par ce jeu.

L’équilibre de COURNOT est un cas particulier de l’équilibre de NASH, les


conditions de l’équilibre de COURNOT satisfaisant aux conditions d’un
équilibre de NASH :
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NASH et COURNOT

Une idée de cet équilibre de NASH est donnée par le modèle de COURNOT que l’on peut
représenter comme un jeu non coopératif à deux personnes qui est soit

* un cas particulier de l’équilibre de NASH lorsque n = 2 ; les conditions de l’équilibre de


COURNOT satisfaisant aux conditions de l’équilibre de NASH.

* L’équilibre de NASH étant la généralisation de l’équilibre de l’équilibre de COURNOT


lorsque le nombre de joueurs augmente indéfiniment.

Si le duopoleur 1 produit une quantité donnée, le second duopoleur lui répondra en


mettant sur le marché une quantité qui maximisera le profit d ce second
duopoleur. Et ainsi de suite jusqu'à arriver au point d’intersection des deux
fonctions de réaction. Ce point correspond à un équilibre de NASH. Ce point
satisfait aux conditions de l’équilibre de NASH. En effet un équilibre est dit de
NASH si

∏i(s1*,s2*…si*…sn*)>

∏i(s1*,s2*…si®…sn*)

Avec

∏i(s1*,s2*…si*…sn*) =

Gain du joueur I lorsqu’il choisit si* et que les autres joueurs font un choix sj*, √j

et

∏i(s1*,s2*…si®…sn*) =

Gain du joueur I lorsqu’il dévie en jouant si® et que les autres joueurs font le meme choix
qu’auparavant.

Au point E (q1*, q2*) on a


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● ∏1(q1*,q2*) > ∏1(q1®,q2*)
● ∏2(q1*,q2* ) > ∏1(q1*,q2®)

Pour tout q1 appartenant à (0, Q1) et q2 appartenant à (0, Q2).


Tel que Q1 et Q2 sont les niveaux optimaux ; au sens de maximaux, de production des
duopoleurs 1 et 2.

Question 2 :

équilibre bayesien en théorie des jeux :

LES STRATEGIES CONTINGENTES AUX GENRES ET L’EQUILIBRE BAYESIEN.

Desserrons maintenant l’hypothèse d’information et au lieu de rester avec une hypothèse


d’information parfaite et d’information complète comme dans la version Neumann
Morgenstern de la théorie des jeux on se propose de passer à l’information incomplète.

Supposons 2 joueurs le joueur numéro 1 et le joueur numéro 2 qui jouent simultanément un


jeu.

le joueur numéro 2 peut être de deux types soit de type A soit de type B :

matrices des résultats en fonction du type du joueur 2

si le joueur 2 est de type A

joueur 1 joueur 2 N R
N (3,1) (2,0)
R (0,1) (4,0)

si le joueur 2 est de type B

joueur 1 joueur 2 N R
N (3,0) (2,1)
R (0,0) (4,1)
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Nous supposerons que le joueur 2 connait son type par contre le joueur 1 ignore le type du
joueur 2 ; mais il sait juste que le joueur 2 peut être de type A ou de type B avec une
probabilité ½.

Le jeu est à information incomplète.

En effet un jeu est à information complète si tous les joueurs connaissent la structure du jeu.

Un jeu est à information parfaite lorsque tous les joueurs connaissent tous les mouvements
antérieurs.

Ce jeu est information incomplète dans la mesure où le joueur 1 ne connait pas un élément
fondamental du jeu à savoir le type du joueur 2. Le type du joueur 2 dont dépend la matrice
des résultats.

John Harsanyi a montré qu’on pouvait transformer un jeu à information incomplète en un


jeu à information complète mais imparfaite dès lors qu’il existe une distribution de
probabilités a priori sur les paramètres inconnus et que cette distribution de probabilités soit
connue par tous les joueurs.( La fameuse distribution de probabilité de ½ énoncée
auparavant)

Avec cette nouvelle donnée le jeu devient à information complète mais imparfaite car tous
les joueurs ne connaissent pas forcément le résultat du tirage au sort ; tous les joueurs ne
connaissent pas au moment de jouer, la stratégie à adopter par le partenaire.

La résolution des jeux à information incomplète nécessite un arrangement du concept


d’équilibre au sens de Nash.

Cet aménagement consiste à définir un équilibre bayésien.

L’incertitude va porter sur le type du joueur connu par le joueur lui-même et pas par les
autres joueurs.

Dans ce contexte d’incertitude il convient de modifier la notion de stratégies utilisées en


introduisant le concept de stratégies contingentes aux types ou aussi appelées stratégies
contingentes aux genres.

C’est une règle d’action spécifiant une action pour chacun des types possibles du joueur.

Dans ce contexte un équilibre bayésien est un ensemble de stratégies contingentes aux


types, une par joueur, tel que chaque joueur maximise son espérance de gain étant donné
les stratégies contingentes aux types des autres joueurs et les distributions de probabilités
sur les types de ces autres joueurs.
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C’est un résultat théorique important, en effet il a été démontré que tout jeu statique fini à
information incomplète admet au moins un équilibre bayesien.

Dans ce contexte, ce n’est rien d’autre que l’extension de l’équilibre de Nash pour ce type de
jeu.

Exemple chiffré :

Revenons à notre jeu énoncé auparavant que nous décrirons sous la forme suivante :

Joueur 2

TYPE A TYPE B

N R N R
Joueur 1 (3,1) (2,0) (3,0) (2,1)
N
Joueur 1 R (0,1) (4,0) (0,0) (4,1)

Chaque type du joueur 2 a une stratégie dominée.

Lorsque le joueur 2 est de type A alors N domine R.

Lorsque le joueur 2 est de type B alors R domine N.

Joueur 2

TYPE A TYPE B

N R N R
Joueur 1 (3,1) (2,0) (3,0) (2,1)
N
Joueur 1 R (0,1) (4,0) (0,0) (4,1)

Stratégie dominée

Stratégie dominante
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A l’équilibre le joueur 2 doit choisir N s’il est de type A et R s’il est de type B .

Il s’agit bien d’une stratégie contingente aux types puisqu’elle spécifie une action pour
chaque type possible du joueur.

Quelle est alors dans ce contexte la stratégie optimale pour le joueur 1 ?

Si le joueur 1 joue N il gagne 3 si le joueur 2 est de type A.

Le joueur 1 gagne 2 si le joueur 2 est de type B.

Puisque les deux types on la même probabilité de réalisation soit un ½.(voir hypothèse
supra)

● Choisir N donne au joueur 1 une espérance de gain : (3*1/2) + (2*1/2) =5/2


● Choisir R donne au joueur 1 une espérance de gain : (0*1/2) + (4*1/2) =4/2

Comme 5/2 est supérieur à 4/2 alors le gain espéré de la stratégie N est supérieur à celui de
R, le joueur 1 choisira la stratégie N à l’équilibre

L’unique équilibre bayésien est caractérisé par l’adoption du joueur 1 de la stratégie N et par
l’adoption du joueur 2 de la stratégie N s’il est de type A et la strategie R s’il est de type B

Conclusion: si on dessert l’hypothèse d’information sur la nature des jeux on se retrouve


toujours avec des raffinements de l’équilibre de Nash.

Question 3 :

1. Caractériser et spécifier ce jeu à partir des différents concepts de la


théorie des jeux
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Joueur j sj1 sj2
joueur i
si1 (-8,8) (4,-4)
si2 (10,-10) (-6,6)

● Espace des joueurs n = 2 avec n = nombre d’agents (i et j)


● espace des stratégies Si = {si1, si2} et Sj = {sj1, sj2}
● espace des résultats Ri = {-8, 4, 10,-6} et Ri = {8, -4, -10, 6}
● jeu à somme nulle car Ri = - Rj
● la forme normale ou réduite se défini par l’espace des joueurs ,
l espace des stratégies et l’espace des résultats et est souvent
représentée par une matrice (voir plus haut )
● la forme extensive
Du point de vue du joueur i
si1 si2

joueur j
sj1 sj2 sj1 sj2

(-8,8) (4,-4) (10,-10) (-6,6)


Du point de vue du joueur j
sj1 sj2

Joueur i
si1 si2 si1 si2

(-8,8) (10,-10) (4,-4) (-6,6)


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2. Y a-t-il un concept d’équilibre qui s’applique à ce jeu ?
OUI, comme n = 2 et Ri = - Rj c est le principe du MINMAX et MAXMIN

3. Si oui, le calculer et l’expliquer.


Lorsque MINMAX = MAXMIN alors le jeu est strictement déterminé, le point d’équilibre est
appelé « point de selle » (saddle point) et la valeur de ce point est appelée valeur du
jeu .
Le comportement MAXMIN consiste à prévoir le pire et à se prémunir contre ce risque, c’est
le résultat qu’un agent peut obtenir en supposant que son partenaire lui fera autant
de dommages que possible. Lorsqu’il existe un point de selle le résultat est STABLE,
aucun agent n’aura intérêt à changer de stratégie.

Remarque

Il existe cependant des jeux sans col ou MINMAX ≠ MAXMIN


Ces jeux sont non strictement déterminés et le résultat de tels jeux ne sera pas stable.
Un agent peut, en changeant à différentes étapes du jeu ses stratégies ameliorer ses
résultats.
Dans les jeux sans col il y a des difficultés pour obtenir des stratégies stables.

Seuls les AMR ou les Ri sont représentés (les résultats pour le joueur i)

i j sj1 sj2 Min.lignes


si1 -8 4 -8 MAX MIN
si2 10 -6 -6
Max.colonnes 10 4
MINMAX

MAXMIN(-8) ≠ MINMAX(4)

Dans cette situation on reformule le problème de la manière suivante : au lieu que les
joueurs choisissent des stratégies pures comme dans l’exemple du jeu strictement
déterminé, ils choisiront des PROBABILITES avec lesquelles ils joueront leurs
stratégies pures. On appelle ces stratégies des STRATEGIES MIXTES.L’agent se trouve
confronté à un problème d’anticipation, il choisira ses stratégies de façon aléatoire.

Etant donné P =(Ps) √ s € S S est un ensemble fini de stratégies pures avec Ps ≥ 0 et ∑Ps =
1

Dans ces conditions Ps qui est une distribution de probabilités, représente un


ensemble de stratégies mixtes.
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Les agents créent de l’incertitude sur leur propre stratégie. Hervé Moulin cite l’exemple du
tir de penalty au football, le gardien de but ne peut que parier de quel côté le ballon
arrivera.

Il existe plusieurs manières possibles de créer une stratégie mixte : par exemple le joueur
construit une loterie qui sélectionne la stratégie pure si1 avec une certaine probabilité Psi1.
Supposons qu’un agent i ait le choix entre deux stratégies pures si1 et Si2 ; pour passer aux
stratégies mixtes il pourrait par exemple jeter un dé à six faces et se dire ; si les côtés
suivants sortent :(1, 3, 4, 6) alors je choisirai de jouer si1 ; sinon je jouerai si2 dans le cas de
figure où les autres numéros à savoir (2, 5) apparaîtraient.

Dans ce cas de figure l’ensemble des stratégies mixtes


Ps = {Psi1, Psi2}
= {2/3,1/3}

Cette conception de stratégie mixte, si elle peut paraître choquante a priori n’en reste pas
moins importante dans la théorie des jeux et surtout la théorie des jeux répétés.

Certains auteurs ont montré que le passage aux stratégies mixtes permettait d’assigner à
n’importe quel jeu à deux personnes à somme nulle un équilibre.

S’il n’existe pas de « COL » dans un jeu à deux personnes à somme nulle en présence de
stratégies pures alors le passage aux stratégies mixtes permettra la détermination de ce
« COL » et donc le choix de stratégies stables et donc l’existence d’un équilibre pour les
deux joueurs.

Exemple

Désignons par P= (p1, p2) la stratégie mixte du joueur i et par M= (m1, m2) la stratégie mixte
du joueur j

Implicitement il est supposé ici que chaque joueur ne possède que deux stratégies pures.
Donc p1+p2=1 et m1+m2=1 de plus

0 ≤ p1, p2, m1, m2 ≤ 1

Une stratégie mixte à autant de termes qu’il existe, pour un agent donné, de stratégies
pures.

Revenons à notre exemple :


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i i sj1 sj2
si1 -8 4
si2 10 -6

Supposons que les résultats obtenus à l’équilibre soient respectivement Ri pour i et Rj pour
j, nous disposons alors de trois équations à deux inconnues chacune que le calcul algébrique
permet de résoudre.

Pour l’agent i

p1 (-8) + p2 (10) = Ri
p1 (4) + p2 (-6) = Ri
p1 + p2 = 1

Pour l’agent j

m1 (8) + m2 (-4) = Rj

m1 (-10) + m2 (6) = Rj

m1 + m2 = 1

La résolution de ces deux programmes donne

P = (p1=8/14, p2=6/14)
M = (m1=5/14, m2=9/14)

Avec Ri = (-8) (8/14) + 10 (6/14) = - 4/14 et Rj= 8(5/14) + (-4)(9/14) = + 4/14

La valeur espérée pour le joueur i est une perte de 4/14, le pire qui puisse arriver à i s’il
utilise la stratégie mixte (8/14,6/14) es une perte moyenne de 2/7 ce qui est préférable au
MAXMIN (= -8)

Comme Ri = - Rj le jeu est bien à somme nulle avec n = 2.

Conclusion : Dans un jeu à deux personnes à somme nulle lorsqu’il y a une incertitude
sur le comportement du partenaire on peut arriver à une compatibilité des comportements si
chacun choisit de se comporter selon la stratégie MAXMIN. La compatibilité peut se trouver
rompue dans le cas où MAXMIN ≠ MINMAX. Dans ce cas de figure le passage aux stratégies
mixtes permet de rétablir cette compatibilité.
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