Installation Maraicher
Installation Maraicher
Installation Maraicher
EN TECHNIQUE D’INSTALLATION
D’UNE CULTURE MARAICHERE
1
SOMMAIRE
I- GENERALITES
1. Définitions
Agriculture extensive
Agriculture intensive
Agriculture Maraichère
2. Le métier de maraicher
3. Les qualités indispensables pour être un bon maraîcher
1. Réflexion
2. L’importance de l’eau
3. Le facteur humain
4. Le facteur financier
5. La qualité du sol
2
I. GENERALITES
1. Définitions
Agriculture extensive
L'agriculture intensive est un système de production agricole caractérisé par l'usage important d'intrants, et
cherchant à maximiser la production par rapport aux facteurs de production, qu'il s'agisse de la main d'œuvre,
du sol ou des autres moyens de production (matériel, intrants divers).
Elle est parfois également appelée agriculture productiviste. Elle repose sur l'usage optimum d'engrais
chimiques, de traitements herbicides, de fongicides, d'insecticides, de régulateurs de croissance, de
pesticides...
Ce mode de production fragilise (voire met en péril) l'Environnement. De nombreux problèmes liés à
l'utilisation massive des engrais commencent à voir le jour : pollution des eaux et des sols. Dans le monde les
rendements sont différents en fonction des pratiques agricoles, des cultures du climat, etc…
Agriculture intensive
L’agriculture extensive est un système de production agricole qui ne maximise pas la productivité à court
terme du sol en ne faisant pas appel à des intrants chimiques, à l'arrosage ou au drainage, mais plutôt aux
ressources naturellement présentes sur place. Pratiquée généralement sur de vastes étendues, elle se
caractérise par des rendements à l'hectare relativement faibles et par un plus grand nombre d'emplois par
quantité produite, mais avec des revenus parfois très bas, dans les pays pauvres.
NB : L'agriculture extensive s'oppose à l'agriculture intensive, qui se caractérise par des rendements à
l'hectare très élevés et dont la forme extrême est l'agriculture hors-sol.
Agriculture Maraichère
Le terme de maraîchage apparaît au XVIIIe siècle. Il servait à désigner l'activité des jardiniers qui cultivaient,
autour de Paris, des jardins potagers en général situés sur des marais. Ces marais ont été progressivement
asséchés et urbanisés mais les jardiniers parisiens, qui durent s'éloigner et cultiver des sols plus secs,
continuèrent à être appelés maraîchers.
2. Le métier de maraicher
Le métier de maraîcher consiste à cultiver des légumes. Il est parfois gestionnaire d'exploitation ou de
production. Dans tous les cas, c'est un homme avisé. Il doit composer avec les aléas du marché économique et
ceux de la météo pour assurer sa production agricole. L'activité de maraîcher demande beaucoup
d'organisation et de rigueur. Liée aux conditions météorologiques, la culture agricole implique une certaine
flexibilité horaire. Le travail est composé de tâches diversifiées. Il est Chef d'orchestre de l'exploitation
agricole. Il peut être également être gestionnaire d'exploitation ou de production. Le maraicher s'adapte au
marché économique. Le travail de maraîcher requiert une certaine discipline et beaucoup de flexibilité. En
effet, le maraîcher est en charge de diverses tâches. Le maraîcher s'occupe aussi de la gestion financière et
administrative de son activité. C'est un négociateur affirmé car il gère les relations avec ses clients pour
vendre sa production.
3
Le maraîcher doit :
• préparer les sols, semer les graines, arroser ou irriguer en fonction des besoins
• veiller aux consignes de sécurité concernant les récoltes ou l'utilisation des machines agricoles.
• assurer la présence à des marchés, veiller à la distribution et à la vente de ses récoltes, et dans ce cadre,
gérer les relations avec les techniciens des coopératives, les fournisseurs, la chambre d'Agriculture.
Des métiers en plein air, où il faut aimer la nature, aimé travailler la terre et les végétaux. L'agriculture doit
bien connaître la biologie et la physiologie des végétaux.
Les agriculteurs travaillent dans des positions souvent inconfortables. Beaucoup de manipulations, de gestes à
effectuer, de charges lourdes à porter... En plein champ, ils doivent pouvoir supporter le temps, les agents
serristes la chaleur et l'humidité.
Les activités agricoles dépendent du climat ! Difficile parfois de travailler par temps de pluie, il faut attendre.
Les jours et horaires peuvent donc être décalés et irréguliers.
Les activités agricoles suivent le rythme des saisons. Les périodes de semis et de récolte, par exemple, sont
des périodes de forte activité. L'agent maraîcher doit également savoir être rigoureux, organisé et autonome
dans ses tâches.
4
Qualité des sols, maturité des plantes... Il faut connaître les végétaux et leur développement pour réaliser les
différentes opérations liées à la culture.
L'agent maraîcher doit avoir le sens de l'observation (exemple : repérer les parasites) et savoir analyser un
problème. Il doit remonter les informations, et travailler en toute autonomie.
Dans certaines exploitations, il peut être amené à être en contact avec la clientèle.
Les équipements d'une serre, par exemple, requiert des connaissances techniques dans leur utilisation
(système d'irrigation, éclairage, ordinateur, etc.). L'agent maraîcher doit pouvoir détecter les pannes.
Il doit être conscient des dangers sur l’utilisation des produits chimiques (produits phytosanitaires, détergents,
etc.), face auxquels il ne doit pas présenter d’allergies.
Être polyvalent.
Se former régulièrement
1. La réflexion
a. Un minimum de formation
Se former dans le domaine du maraichage n’est pas réservé à une élite de personne. Toutes personnes
désireuses de se lancer dans le domaine du maraîchage doit avoir une notion de la chose. Même si la terre ne
trahi pas, il est indispensable de savoir l’exploiter et maitriser les techniques culturales.
L’acquisition de nouvelles connaissances dans le domaine du maraîchage ne doit pas être vu comme une
corvée. Il faut ajouter à l’amour que l’on a pour la terre un savoir faire.
5
Tout porteur de projet d’installation maraichère, doit passer à cette étape cruciale qu’est l’étude de
marché. Elle est la base des stratégies commerciales et marketing. L’analyse des informations collectées
caractérise le marché. Elle permet au porteur de projet de cerner les attentes de ses futurs clients dans le
domaine des maraichers notamment leur besoin en légumes etc..
L’étude de marché aidera le porteur de projet d’installation maraichère à prendre les mesures nécessaires
pour s’insérer à long terme dans un marché.
Cela lui permet de faire les bons choix pour l’aboutissement de son projet.
A partir cette étude de marché , un chiffre d’affaire prévisionnelle peut être dégagé , il servira à rassurer les
partenaires financiers sur le succès du produit et donc de l’entreprise maraichère
2. L’importance de l’eau
a. L’eau et l’arrosage
Le facteur limitant le plus la production de légumes au l est l'eau. La présence d'une longue saison sèche, dont
la "fraîcheur" est favorable au développement d'un grand nombre de légumes, et d'une saison des pluies,
l'hivernage, pendant laquelle les pluies sont souvent irrégulières et insuffisantes, nécessite t'irrigation des
cultures maraîchères.
b. La quantité
La production de légumes exige des quantités d'eau importantes. Ces quantités, c'est-a-dire la dose
d'arrosage, peuvent s'exprimer en litres (1) d'eau par mètre carré (m 2), en mètres cube (m3) par hectare (ha)
ou en millimètres (mm) c.-à-d., la hauteur d'une couche d'eau sur le terrain irrigué L'équivalence entre ces
unités d'irrigation est comme suit:
1L / m2 = 1 mm = 10 m3 / ha
(1 m3 = 1 000 L d'eau)
(1 ha = 10000 m2)
La dose d'eau que l'on applique à chaque irrigation sera variable en fonction de l'espèce cultivée ainsi que de
son stade de développement, le type de sol et les conditions climatiques de la zone de production.
Le persil a besoin de moins d'eau que la tomate, un jeune plant de tomate aura besoin de moins d'eau qu'un
plant en pleine production, un sol sableux retient moins d'eau qu'un sol argileux et une culture en zone
fraîche et humide aura besoin de moins d'eau que si elle se pratiquait en zone chaude et sèche.
La fréquence de l'irrigation est aussi importante. Elle indique le nombre d'arrosages pour un certain laps de
temps. Ainsi il est possible d'arroser deux fois par jour, une fois par jour, une fois tous les deux jours, etc.
Cette fréquence dépendra aussi de la plante cultivée, du type de sol et du climat. Un jeune plant sera arrosé
plus souvent qu'un vieux plant bien enraciné, un sol sableux sera irrigué plus souvent qu'un sol argileux et
quand il y a du vent chaud et sec, on arrosera plus souvent que quand il fait frais.
6
NB : De façon générale, on estime qu'une planche de légumes de 10 m 2 de surface a besoin d'entre 6 et 10 arrosoirs de
10 litres d'eau (dose) par jour (fréquence). Ceci représente donc 6 à 10 L / m2 ou 60 a 100 m3 / ha ou 6 à 10 mm d'eau
par jour.
Si au niveau d'un potager on ne dispose pas d'au moins 8L / m 2 ou 80 m3 / ha ou 8 mm d'eau par jour, et cela
pendant toute la période de production, on risque d'avoir des problèmes de manque d'eau à certains moments ce qui
se traduit toujours par des pertes de rendement et de qualité, souvent très importantes
c. Le stockage d’eau
Si les distances entre le point d'eau et certaines planches de légumes deviennent trop grandes, il est utile de
«stocker" l'eau destinée à l'irrigation. Ceci peut se faire dans des bassins, éventuellement reliés entre eux et à
un bassin central à côté du puits, Qui se trouvent dispersés sur le terrain afin de réduire les déplacements
pour arroser les planches. On pourra construire ces bassins de telle façon que le contenu de ceux-ci
corresponde à la dose d'arrosage journalière d'un nombre de planches déterminé. Le stockage de quantités
plus importantes d'eau se fait dans des châteaux d'eau ou de grands réservoirs qui recueillent les eaux des
pluies qui autrement sont perdues par ruissellement ou par évaporation.
d. L’irrigation
Le mode d'arrosage le plus utilisé dans le maraîchage est «à l'arrosoir". Comme l'exhaure manuelle. ce
système d'irrigation demande beaucoup de travail et limite donc aussi les surfaces à cultiver.
En pépinière, on utilise de préférence un arrosoir avec une pomme fine afin d'éviter que les jeunes
plants ne se couchent suite a un jet d'eau trop puissant.
Sur les planches ou les plants sont peu écartes (oignon, carotte, haricot, laitue, persil, radis, navet..) on
utilise un arrosoir avec sa pomme
Sur les planches ou les plants sont plus écartes (tomate, aubergine, melon, pastèque...) et quand il y a
risque de maladies suite au mouillage des feuilles (Cucurbitacées). on peut arroser «au goulot" avec un
arrosoir sans pomme Il faut éviter un jet trop fort car ceci risque de détruire la structure de la couche
superficielle du sol, et de créer des conditions d'asphyxie. C'est pour cette raison que les irrigations
avec des seaux, des calebasses, des boîtes métalliques ou des bassines sont à éviter.
L’irrigation par aspersion ", demande des investissements de base assez importants (pompes, tuyaux,
rampes, asperseurs...) mais permet aussi d'irriguer des terrains plus grands. Il faudra consulter des
spécialistes de l'irrigation si l'on décide d'appliquer ce système d'irrigation.
e. La qualité de l’eau
L'eau d'irrigation doit être de bonne qualité. Il est possible de reconnaître un problème de salinité de l'eau ou
du sol, si, malgré l'apport des doses d'arrosages nécessaires et le respect des autres techniques culturales, les
plantes poussent mal, restent chétives, flétrissent, montrent des brûlures des feuilles, produisent peu et
donnent, éventuellement, des petits fruits.
7
En cas de doute sur la qualité de l'eau d'irrigation en ce qui concerne la présence de sels, il faut faire analyser
l'eau. Pour cela, il faut prendre un échantillon représentatif de l'eau d'irrigation dans un récipient (bouteille)
très propre, lavé soigneusement avec de l'eau douce et séché par la suite. Cette analyse peu coûteuse se fait
dans plusieurs laboratoires et indique le risque de problèmes de production.
Les cultures maraîchères réagissent différemment à la présence de sels dans l'eau d'irrigation ou dans le sol
comme le montre.
Calculer la surface à cultiver en fonction de la quantité d'eau disponible, éventuellement délimiter des
petites parties sur les planches qui correspondent à la surface à irriguer avec un ou deux arrosoirs.
arroser de préférence tôt le matin, sinon dans l'après-midi.
arroser même en «hivernage.. quand les pluies sont irrégulières ou insuffisantes mais toujours en
tenant compte de l'importance de ces pluies pour les cultures.
vérifier si l'eau atteint bien la zone des racines et que l'arrosage n'est pas superficiel, ni excessif.
Pour vérifier si la quantité d'eau utilisée pour l'arrosage est suffisante, on creuse un trou d'environ 20 à 30 cm
de profondeur au milieu de la planche. Ensuite on prend un échantillon de terre à cette profondeur et on
essaye de former une boule de terre avec les mains.
o Si cette boule reste entière sur les mains et si les mains sont légèrement mouillées quand on la presse,
l'arrosage est suffisant et les plantes se développeront bien.
o Si la terre «coule.. librement entre les doigts ou si elle forme des mottes dures, desséchées, il n'y a pas
eu d'arrosage ou la quantité d'eau n'était pas suffisante. Les plantes souffriront, resteront petites,
produiront peu et éventuellement, flétriront.
o Si l'eau s'échappe trop facilement de la boule sur les mains, il y a un excès d'eau. Alors, on risque
l'asphyxie du sol et, dans certains cas, le développement de certaines maladies
o Sur un sol sec, faire une copieuse "pré-irrigation» de 2 a 3 arrosoirs par m 2. Cela facilitera le labour et
la reprise des plants repiqués, ou plantés.
o Biner" régulièrement afin d'assurer une meilleure pénétration ainsi qu'une moindre évaporation de
l'eau dans le sol. Un binage vaut un arrosage.
o Un bon paillage.., et l'installation d'un "brise-vent" peuvent diminuer les quantités d'eau nécessaires
pour les arrosages.
o En sol "sablonneux", on arrose plus souvent journellement) mais avec des doses plus petites: en sol
"lourd", on arrose moins souvent (tous les 2 à 3 jours) mais avec des doses plus importantes.
o Augmenter les doses d'arrosage quand il fait plus chaud, quand il y a du vent sec (harmattan), ou
quand l'eau est légèrement salée. Augmenter aussi les doses d'eau en fonction du développement de
la plante. Les arrosages doivent être très importants au moment de la formation des récoltes
8
o Eviter le gaspillage de l'eau par un bon nivellement, et éventuellement, la construction d'ados autour
des planches, ou de cuvettes autour des pieds des plantes.
o S'il y a risque d'excès d'eau (hivernage), faire des cultures sur bilions ou sur planches surélevées par
rapport aux passages afin d'assurer un meilleur drainage.
o Bien que les arrosoirs, les seaux et les bassines en plastique soient généralement moins chers que ceux
en métal, ils sont assez rapidement détruits par les rayons du soleil. Il vaut donc mieux investir un peu
plus dans du matériel solide en métal ou, si cela n'est pas possible, garder ces outils en plastique hors
du soleil quand on ne les utilise pas. L'achat de matériel en métal fabriqué sur place peut aider il
développer l'artisanat local.
3. Le facteur humain
Avant de s’engager dans une activité maraichère, le porteur de projet doit obligatoirement considérer
le facteur humain de la production et de la commercialisation. En effet, l’entreprise maraichère est une
structure foncièrement économique composée de ressource matérielles et immatérielle combinée via une
organisation et une planification spécifique pour fournir des produits et / ou services destinés à la vente.
Son but premier étant purement lucratif.
a. Production
Les cultures maraîchères sont exigeantes en main-d’œuvre. Il faut donc qu'il y ait suffisamment de
personnes dans une zone et sur un périmètre maraîcher pour exécuter les travaux sur les planches de
légumes. Certes, L’entreprise maraichère est une unité de production mais avant tout une organisation
composée de facteurs humains. L’importance accordée au travail et à la place des employés dans
l’entreprise est porteuse de meilleurs résultats.
On estime qu'en moyenne, il faut 3 à 5 ouvriers qualifiés en permanence pour faire un hectare de
maraîchage, à certains moments assistés par une main-d'œuvre temporaire pour des besoins ponctuels
comme la plantation, la récolte, etc.. La main-d'œuvre salariée représente une dépense importante dans la
production maraîchère.
b. Commercialisation
La commercialisation est un aspect encore trop souvent négligé dans la planification d'une activité
maraîchère, Chaque année on continue à observer qu'il existe des moments de forte production, voire même
de surproduction. Le maraicher doit chercher à écouler le plus rapidement possible et cela ne peut se faire
que par une main d’œuvre très dynamique. Tout seul, il n’est pas conseillé de se lancer dans une activité
maraîchère. C’est une décision à risque.
9
4. Le facteur financier
La production de cultures maraîchères nécessite certains investissements de base dans le but
d'acquérir les moyens de production. L'importance de ces investissements est variable suivant l'ampleur et le
degré de mécanisation de la production envisagée. Il est important d'assurer une bonne gestion de
l'exploitation maraîchère si elle veut être rentable et rémunératrice.
On distingue deux catégories de moyens de production; les" facteurs" de production et les « agents de
production" ou les" intrants ".
la terre,
la main-d'œuvre permanente,
la clôture et les brise vent,
l'équipement,
les forages,
les puits,
les constructions,
les outils, etc...
Les charges liées à ces facteurs de production ne sont très peu, ou même pas du tout, influencées par le choix
des productions, ce sont des charges fixes. Pour la plupart d'entre eux, on doit prévoir une dépréciation sur
plusieurs années suite à leur usure normale. Ceci s'appelle l'amortissement, et le maraîcher devra en tenir
compte pour permettre le remplacement ou la remise en état de ces facteurs de production ( pompe, puits,
outils, hangar-séchoir, etc...). Dans le cas d'un petit périmètre d’exploitation, le facteur de production le plus
important sera l’outillage ou le " petit matériel agricole".
Les «agents de production» ou les "intrants» sont l'eau des arrosages, la main-d'œuvre temporaire, les
semences et le matériel végétal, les pesticides, les fumures organiques et minérales, etc.,.
Les charges liées à ces intrants sont proportionnelles au volume de la production et disparaissent à la fin de
cette production. L'eau est l'intrant le plus coûteux dans la production maraîchère.
Son prix peut être calculé au 1 m 3 rendu aux plantes et sera très différent en fonction du système d'exhaure et
d'arrosage utilisé. La main-d'œuvre aussi constitue un poste de dépenses très important dans le maraîchage
car c'est une activité exigeante en main-d'œuvre qualifiée. Même si cette main-d'œuvre est familiale, il faut
que le travail soit rémunérateur. Le coût des semences, du matériel végétal, des fumures et des pesticides est
relativement faible mais il ne faut pas sous-estimer l'importance de ces intrants dans la réussite de
production.
10
Pour les fumures et les pesticides, on disposera d'un stock de ces produits au niveau de l'exploitation, dans de
bonnes conditions de stockage (pas d'humidité, frais, obscurité, de préférence pas en contact direct avec le
sol mais sur des planches ou des étagères).
5. La qualité du sol
Bien qu'il soit possible de cultiver des légumes sur plusieurs types de sols, il faut choisir, dans la mesure du
possible, un sol ni trop lourd, ni trop léger, meuble et profond, riche en matières organiques et en éléments
nutritifs, de pH neutre (6 à 7) et sans présence de sels, humide mais bien drainant. Le choix de la parcelle de
culture est déterminant dans la réussite des légumes. On ne peut pas faire du maraîchage n’importe où. Il faut
apprendre à apprécier le sol que l’on va cultiver.
Sols sableux : Les particules d'un sol sableux sont relativement espacées, ce qui permet à l'eau de s'écouler
rapidement. Les sols sableux ont une structure instable, ce qui les rend très sensibles à l'érosion éolienne, de
plus comme l’eau s’écoule rapidement, ils sèchent rapidement ce qui favorise l’érosion aérienne.
Sols limoneux : Bien que tous les sols soient sujets à une éventuelle érosion par l'eau, le limon, le loam
limoneux et le loam sont les plus menacés. Sur les pentes longues ou abruptes, l'érosion par l'eau s'intensifie
et le ruissellement peut atteindre une vitesse impressionnante.
Sols argileux : Les sols renfermant une forte proportion d'argile sont propices à l'agriculture en zone aride. La
structure superficielle des sols argileux peut se dégrader, formant une croûte. L'encroûtement limite
l'infiltration et accroît le ruissellement. Un sol argileux mouillé a tendance à se compacter, ce qui favorise
également le ruissellement. Les sols argileux peuvent également être très sensibles à l'érosion éolienne. la
sécheresse peut causer la pulvérisation de la couche superficielle des argiles lourdes, au point de réduire les
mottes en particules de la taille de gros grains de sable, très sensibles à l'érosion éolienne. Le compactage du
sol, qui touche surtout les sols argileux, est dû au passage de véhicules lourds ou à une circulation fréquente
au même endroit. Le compactage peut avoir des effets néfastes sur le drainage.
Les sols dépendent de la nature et de la grosseur des éléments qui les constituent. Cinq critères caractérisent
un sol :
la perméabilité, un sol doit se laisser pénétrer par deux substances (l’eau et l’air) qui sont
indispensables à la vie des plantes et des micro-organismes du sol ;
la rétention en eau, l’eau ne doit pas seulement traverser le sol. Elle doit aussi y rester (au moins en
partie) pour ravitailler la plante ;
le stockage d’air, l’eau doit être stockée dans le sol mais elle ne doit pas occuper tout l’espace laissé
libre (porosité), sinon l’air n’a pas de place, le sol est asphyxiant et les plantes souffrent ;
la capacité à se réchauffer, plus le sol se réchauffe vite plus les plantes ont un départ de végétation
précoce ;
(Remarque : l’air se réchauffe beaucoup plus facilement que l’eau ; en conséquence, plus un sol est
aéré, plus il se réchauffe vite)
11
la facilité de travail du sol et de pénétration par les racines, cela simplifie le travail (limitation des
coûts) et permet un bon enracinement (donc une bonne nutrition de la plante).
Connaître la répartition et les propriétés des différents constituants d’un sol est donc essentiel pour
caractériser un sol.
Le sol du potager doit être bien préparé. Cette préparation a pour but de rendre la terre meuble, propre et
riche. Elle permet aussi une bonne germination et une croissance rapide des plantes. Pour préparer le sol, les
opérations suivantes sont nécessaires:
le sous-solage: consiste à remuer le sol en profondeur (50 | 60 cm) sans le retourner. Il s'effectue à
l’aide du sous-solage tous les 4 à 5 ans. Cette opération nécessite par conséquence l’utilisation
d'engins mécaniques.
Le défoncement est une opération qui donne le même résultat que le sous-solage. Mais il présente
l’inconvénient de retourner la terre en ramenant en surface la terre pauvre du dessous.
Le labour est opération exécutée avant chaque culture. Elle renforce le sol meuble et permet
d'enfouir les engrais. On distingue deux types de labours:
Le labour profond, qui mélange et aère le sol sur une profondeur de 30 à 40 cm. Il est conseillé avant les
cultures de légumes racines (ex: carotte). On l’effectue à la bêche dans les terres légères et moyennes. Dans
les cultures caillouteuses et lourdes on utilise.
Le labour superficiel retourne la terre sur une épaisseur de 15 à 25 cm. Il peut se faire à la houe, la bêche, la
fourche-bêche, la charrue ou la houe rotative. - le griffage consiste à briser les mottes de terre, sortir les
pierres et déchets végétaux et à niveler le terrain. Cette opération se fait à l'aide du crochet, de la houe ou de
la fraise rotative.
Le râtelage complet le griffage en brisant plus finement les mottes de terre. Le râtelage s'effectue à
l’aide du râteau. Mais sur les plus grandes superficies on utilise la herse.
le drainage consiste à creuser un réseau de fossés qui sert à évacuer l’excès d'eau. Ces fossés sont
creusés dans le sens de la pente et perpendiculairement à celle-ci.
Amendements : Ce sont des matières que l’on enfouit au sol pour améliorer ses qualités physiques.
L’amendement calcaire : il consiste à enfouir dans un sol acide de 1O à 15 minutes de chaux éteinte
par hectare lors du labour. Cette opération se pratique tous les 5 ans.
Les gadoues: ce sont les ordures ménagères que l'on utilise I après leur décomposition. La dose
moyenne est de 15 à 30 tonnes à – l’hectare. .
12
Le compost : il est obtenu par la décomposition de matière organique d'origine végétale (déchets de
récolte, mauvaises herbes). On y'ajoute souvent du fumier et des engrais minéraux (La dose employée
est de 20 à 30 tonnes.
Les engrais verts: sont des plantes à cycle végétatif qu'on enfoui au stade de la floraison.
13
I. LES PRINCIPALES ETAPES D’UNE PLANTATION
1. Le choix du terrain
La culture hors sol bien que nécessitant un support physique de culture ne dépend pas forcement de la
fertilité du sol. Elle peut se pratiquer sur tout type de sol. Cependant certaines précautions sont à prendre :
- Une source d’eau non tarissable doit exister à proximité du l’espace de culture
- Construire un abri pour la plantation et la pépinière. Il faut prendre soin de recouvrir le toit avec
un plastique transparent. Le but ici est de diminuer l’effet des rayons directs du soleil
2. La préparation du terrain
- définition de la dimension du terrain
- nettoyer, dessoucher et aplanir le terrain.
- Recouvrir le sol d’une bâche ou avec du sable pour l’isoler des plants
- Installer le système d’arrosage avec les moyens de bord
- Construire le système de tuteurage ( cas de la tomate)
3. La pépinière
Une pépinière bien conduite permettra de donner des plants sains et vigoureux. Elle doit être réalisée dans
des petits sachets ou des plaques alvéolées avec de l’humus.
3.1 Test de semence : pour s’assurer de la qualité des graines, on peut verser la semence dans un
récipient préalablement rempli d’eau. Les graines saines se déposeront au fonds de l’eau et les
mauvaises surnageront.
3.2 Le semis: il faut enfouir les graines dans le substrat à une profondeur de 0,5 cm environ. Pour
accélérer la germination on peut aussi tremper la semence la veillée dans une solution comme le
« biodéposit » pendant 10 h de temps environ.
3.3 L’entretien de la pépinière: après le semis, il est nécessaire de mouiller régulièrement le substrat afin
d’éviter son assèchement. Il faut prendre soins de ne pas inonder le substrat pour éviter le
pourrissement des graines semées. La pépinière ne nécessite pas assez d’eau. La brumisation est ici
nécessaire. Le seul but ici est d’éviter de chasser le substrat ou la terre qui entoure les graines ou les
plantules. En cas d’utilisation du pulvérisateur, il suffit juste de régler le bout de celui-ci.
NB : On peut faire un semis direct et se passer de la pépinière. Cependant dès la levée, il faut prendre soin
de remplacer les graines qui n’ont pas pu germer.
14
3.4 Tableau indicatif des cultures vivrières
15
Jour 10 Arrosage Jour 25 Arrosage
NB : Lorsqu’on utilise les autres produits autres que l’eau, il faut prendre soins de ne pas arroser la matinée ou
la soirée de l’application du produit.
RESPECTEZ les dosages des produits que vous utilisés car trop d’engrais par exemple est nocif pour la plante et
traitez les plantes aux engrais, insecticide et fongicide de préférence le soir vers le coucher du soleil très tôt le
matin.
4. Le repiquage
Avant de passer à la phase de repiquage, il faut prendre soin de bien préparer le sol. Comme on l’a dit plus
haut, on peut couvrir le sol de sable, de plastique noir. Le but ici est d’empêcher les mauvaises herbes de (re)
pousser. Un abri peut aussi être construit au dessus des plants pour non seulement les préserver de la forte
chaleur mais aussi des attaques d’insectes nuisibles afin d’optimiser la production.
Il est recommandé d’effectuer le repiquage tôt le matin ou en fin d’après-midi.
ATTENTION aux racines lors du repiquage.
Avant le repiquage, il faut prendre soin de baliser chaque ligne avec des cordes bien tendues. Ainsi les boites
ou sachets de culture seront bien disposés(en ligne) et ce, afin d’exploiter au mieux l’espace utiliser. Sachez-
le, des espacements entre chaque ligne sont nécessaires. Ainsi par exemple, il est bon de réserver une
distance de 60 à 80 cm selon les cultures entre les lignes
30 cm
60-80cm
120 cm
NB : Ceci est fait à titre indication car les écartements sont fonction des cultures.
16
Il faut régulièrement :
Arroser les plantes par les racines c’est-à-dire qu’il faut déposer l’eau aux pieds des plants et éviter au
maximum d’arroser par les feuilles. La quantité d’eau, les nutriments recommandés ainsi que les
horaires doivent être respectés.
Lorsque les plantes ont atteint un certain niveau de développement, il est important de faire :
Le tuteurage : c’est l’opération qui consiste à maintenir les plants debout et bien droits grâce à des
cordages ou des bois appelés des tuteurs. La tomate et le concombre par exemple sont des légumes
lourds dont le poids fait fortement pencher les tiges vers le sol. Les tuteurs servent donc à empêcher
les plantes de tomber. Avec le système d’arrosage avec de la tuyauterie, on peut juste attacher les
plants aux différents tuyaux d’arrosage.
L’effeuillage : il s’agit d’enlever les feuilles sénescentes afin de permettre une luminosité ainsi qu’une
aération entre les plants. L’opération doit se faire avec un objet bien tranchant.
L’ébourgeonnage : elle se fait à partir d’un mois après plantation car les bourgeons poussent sans
cesse et consomment une bonne partie des nutriments. L’opération permet à la sève de ne pas se
disperser et de se concentrer vers les fruits sur la tige principale.
6. La fertilisation de la plantation
Le vivrier en général a besoin d’azote, de potassium, de phosphore, de magnésium et un peu de calcium.
L’engrais appelé le NPK regroupant la plus part de ces nutriments est généralement utilisé. Mais il est
chimique. Le plus intéressant est d’utilisé les engrais biologiques. Le biodéposit, les engrais ‘‘dragon’’ de la
société Fléoci sont par exemple parmi tant d’autres.
Le biodéposit contient non seulement du NPK mais aussi d’autres oligoéléments nutritifs pour la plante.
Exemple : 500ml/plant/jr signifie 250ml par plant le matin et 250ml par plant le soir.
Les cultures maraichères sont attaquées par de nombreux ennemis qui occasionnent chaque année des
pertes de récolte, souvent très importantes.
17
a. Identification des problèmes phytosanitaires
L’identification des différents problèmes est une question de connaissance et surtout de beaucoup
d’expérience. Une mauvaise identification, surtout si elle débouche sur une erreur de traitement, ne fera
qu’augmenter les problèmes ainsi que les pertes financières des maraichers. Les cultures maraichères
peuvent être attaquées par les insectes.
b. les insectes
Les insectes sont de taille et de forme très variables, certains sont petit et difficilement visibles comme par
exemple les thrips de l’oignon, des pastèques…d’autres sont grandes et les différentes parties du corps sont
souvent faciles à distinguer comme chez les sauterelles, les criquets, la courtilière de la pomme de terre, etc.
La plupart des insectes adultes on des ailes.
Au cours de leurs développements, les insectes subissent des transformations dont les étapes successives
sont l’œuf, la larve, la nymphe et l’adulte.
Parfois ces stades sont bien distincts les uns des autres et c’est souvent la larve qui cause des dégâts comme
dans le cas des chenilles des papillons. Les asticots des mouches, les larves des coléoptères etc. Dans d’autre
cas, tous les stades se ressemblent et l’insecte est nuisible durant toute la durée de sa vie. Ceci est le cas des
pucerons, des sauterelles etc…
Les types de dégâts provoqués par les insectes sont différents :
-Les insectes broyeurs se nourrissent en broyant les différentes partie de la plante (feuilles, tiges, fruits)
C’est le cas des chenilles, de beaucoup de larves et d’adultes de coléptères des criquets et des sauteriaux.
-Les insectes piqueurs-suceurs et enfoncent leur « rostres » , une sorte d’aiguille creuse, dans les tissus
tendres de la plante dont ils sucent la sève . Ils affaiblissent ainsi la plante et peuvent la déformer. Certains
peuvent transmettre des maladies virales. Les cochenilles, sont pucerons, les jassides, les thrips… sont des
insectes piqueurs-suceurs.
-plusieurs insectes vivent dans la plante pendant une partie plus ou moins importante de leur vie. L’œuf peut
être déposé sur, ou dans, les fruits, feuilles ou tiges et la larve qui en sort se nourrit en creusant des galeries
ou en dévorant l’intérieur de ces fruits, feuilles où tiges. La lutte contre ces ravageurs est souvent assez
difficile surtout quand les d’égards ne s’observent que tardivement. Les mouches mineuses des feuilles et des
tiges, les mouches des fruits, (melon, piment, pastèque, courgette), les chenilles qui s’attaquent aux fleurs et
aux jeunes fruits (jaxatu) , les vers des fruits (tomates, aubergines) sont des exemples d’insectes creusant à
l’intérieur de certaines parties de la plante.
-Les insectes souterrains s’attaquent au système radiculaire ou aux tubercules de certaines cultures dans
lesquelles ils creusent des galeries. C’est le cas de la courtilière de la pomme de terre, du charançon de la
patate douce, des termites.
En plus des insectes spécifiques pour chaque culture qui sont décrits dans les fiches techniques par espèces, il
existe un nombre d’insectes peu ou pas spécifiques qui peuvent s’attaquer à plusieurs cultures. Parmi ceux-ci
on trouve :
-Les criquets et les sauterelles ; de gros insectes broyeurs, qui peuvent provoquer des dégâts très sérieux,
surtout en hivernage, et contre lesquels on utilisera surtout des appâts empoisonnés. Détruire les larves aux
lieux de ponte.
-Les mouches blanches : de petits insectes blanchâtres qui sont des piqueurs-suceurs et que l’on trouve
généralement à la face inférieure des feuilles. Les adultes s’envolent dès que l’on touche la plante mais les
18
larves restent immobiles. Ces insectes sont surtout dangereux par les viroses qu’ils peuvent transmettre à
diverses cultures maraichères (tomate, pomme de terre, manioc, patate douce, melon, haricot). Il est plutôt
rare de voir des attaques importantes de mouches blanches. Le plus souvent on observera quelques individus
par plante.
-Les pucerons : de petits insectes piqueurs-suceurs que l’on trouve en colonies sur les organes jeunes (feuilles,
boutons floraux, jeunes pousses) de plusieurs cultures maraichères. Ils déforment la plante et provoquent un
arrêt de croissance. Un champignon noir appelé « fumagine » se développe sur les substances sucrées
sécrétées par les pucerons. Ils transmettent aussi des maladies virales. Certaines coccinelles utiles dévorent
les larves et les adultes.
-Les termites : Elles peuvent miner les tiges, racines et tubercules des cultures et provoquent ainsi
l’affaissement ou bien le jaunissement de celle-ci. Ne pas laisser sur les parcelles cultivées des débris végétaux
en décomposition, arroser régulièrement et éventuellement utiliser un insecticide du sol.
-Le méride : petit insecte piqueur-suceur noir dont les larves et les adultes provoquent un affaiblissement de
la plante et l’apparition de petits points décolorés.
-La mouche mineuse : Une mouche dont les larves creusent des galeries à l’intérieur des feuilles de plusieurs
cultures maraichères. Un insecte utile, une guêpe parasitaire peut parasiter les larves de la mouche, il faut
donc faire attention à l’utilisation d’insecticides qui risquent de détruire aussi ces insectes utiles.
c. Les acariens
Les acariens ne sont pas des insectes mais de toutes petite araignées, souvent invisibles à l’œil nu. Ils se
nourrissent en suçant le contenu des cellules des tissus de la plante, surtout les feuilles, entrainant ainsi des
déformations, des décolorations, un aspect brillant à la face inferieure des feuilles, le brunissement des
feuilles et un affaissement généralisé de la plante. Plusieurs cultures maraichères peuvent être attaquées par
des acariens. C’est le cas de la pomme de terre, la tomate, le haricot, le manioc, l’aubergine, le jaxatu, le
fraisier…
d. les champignons
Les champignons parasites des plantes sont des êtres vivants microscopiques qui pénètrent dans différents
organes de la plante ( tige, feuille, racines, fruits) par des blessures, des ouvertures naturelles ou directement
par des surfaces intactes, et qui se nourrissent au détriment de la plante. Certains provoquent l’apparition de
taches plus ou moins étendues de formes (ronde, angulaires, irrégulières) et de couleurs variables (blanche,
vert jaune, jaune, brune, etc.), poudreuses ou lisses. Parfois ils sont à l’origine de pourritures ou même du
flétrissement de la plante.
Sur les taches provoquées par les champignons, on voit souvent apparaitre les fructifications du parasite sous
forme d’un fin duvet ou d’une moisissure, ou de petits points foncés. Une observation attentive de la couleur
et de la structure de ces fructifications ainsi que l’évolution de la maladie, peuvent à l’aide des descriptions
des maladies dans les fiches techniques par espèces ou dans la brochure sur les principaux ennemis permettre
dans bien des cas de distinguer les différentes maladies entre-elles. Pour les maladies foliaires, il est important
d’observer aussi bien la face inferieur que la face supérieure des feuilles.
Les champignons provoquant les maladies chez les cultures maraichères peuvent survivre sur ou dans les
débris des plantes malades, sur les mauvaises herbes et d’autres cultures dans le sol et parfoissur la semence.
On comprendra donc mieux le rôle des bonnes techniques culturales (nettoyage du terrain, rotation culturale,
sarclages…) qui peuvent fortement réduire le risque d’apparition des maladies ou en diminuer l’importance.
19
e. les bactéries
Ce sont elles aussi des êtres vivants microscopiques dont certains peuvent attaquer les cultures maraichères
comme dans le cas de la galle bactérienne de la tomate, du poivron et du piment, la nervation noire du
choux… Elles pénètrent par des blessures ou des ouvertures naturelles de la plante et se multiplient
rapidement aux dépens de la plante et provoquent ainsi des maladies qui se manifestent sous forme de
taches nécrotiques ou huileuses de pourritures humides ou de flétrissement de la plante. Les maladies
bactériennes se développent surtout par temps chaud et humides et sont favorisées par la pluie ou l’irrigation
par aspersion. Elles peuvent survivre dans le sol sur les graines et sur les mauvaises herbes.
f. les virus
Ce sont des petits êtres vivants qui ne sont même pas visibles au microscope optique. Ils se multiplient aussi
aux dépens des plantes et provoquent des maladies virales généralisées sur toute la plante dont les
symptômes peuvent être des déformations, des décolorations (mosaïque, marbrures…) et des nécroses.
Certaines maladies virales sont transmises par des insectes (pucerons, mouches blanches), d’autres par la
graine, les boutures ou encore mécaniquement par les manipulations des hommes (par exemple la taille de
certaines cultures comme la tomate et le melon).
Les dégâts peuvent être très importants, surtout si les plantes sont attaquées dès le début de la culture.
Melon, pomme de terre, tomate, piments, poivrons, manioc, navet chinois, patate douce, etc. peuvent être
attaquées par des maladies virales.
g. les nématodes
A certains endroits sur les parcelles de cultures maraichère, il est parfois possible d’observer des plantes qui
se développent mal, qui restent chétives et flétrissent, sans que les parties aériennes semblent être attaquées
par des parasites. Dans ce cas, il faut déterrer une ou plusieurs plantes et en examiner les racines. Si celles-ci
présentent des gonflements, ou des « galles », irrégulière, elliptiques ou rondes souvent disposés en chapelet,
les plantes sont attaquées par des « nématodes à galles ». Ce sont des petits vers invisibles à l’œil nu qui
attaquent les racines et les tubercules. En cas d’attaque sévère, tout le système radiculaire devient noduleux,
la plante ne forme plus de racine et ainsi n’est plus capable de s’alimenter en eau et en éléments nutritifs.
Les nématodes restent dans le sol et peuvent attaquer la plupart des cultures maraichères ainsi que certaines
mauvaises herbes.
Une bonne rotation culturale et l’utilisation de variétés tolérantes ou résistantes réduiront les problèmes de
nématodes à galles. Si l’infestation devient trop importante il faudra utiliser des nématicides surtout en
pépinière.
20
du vent, températures trop fraiches) ou au sol(carence ou toxicité de certains éléments nutritifs,
présence de sels, acidité…) D’autres dégâts sont provoqués par des accidents de culture comme une
mauvaise utilisation des engrais ou de pesticides, les irrigations irrégulières, insuffisantes ou
excessives.
-Les oiseaux, le bétail et les animaux sauvages (singes, phacochères) peuvent causer des dégâtsparfois
très importants sur les cultures
Il existe plusieurs moyens de lutte contre les ennemis des cultures maraichères et avant de faire appel
à l’utilisation des pesticides, il est absolument nécessaire d’utiliser des moyens de lutte préventifs qui
permettront d’éviter l’apparition des problèmes phytosanitaires ou d’en limiter les dégâts.
La lutte intégrée est l’emploi combiné et raisonné de toutes les méthodes dont on dispose contre les
différents ennemis d’une culture de façon à maintenir leur nocivité à un niveau assez bas pour que les
dégâts occasionnés soient économiquement tolérables.
1. LA LUTTE PREVENTIVE
Elle consiste dans l’utilisation des diverses techniques ayant pour objectif la satisfaction des besoins
spécifiques de la plante cultivée. Si cette dernière se trouve dans des conditions optimales pour son
développement, elle offrira le maximum de résistance à ces ennemis.
Dans le cadre de cette lutte préventive, il convient donc de :
-Respecter l’époque de semis et de plantation des différentes espèces à des époques pendant
lesquelles les principaux ennemis sont absents.
-Cultiver des espèces et des variétés adaptées aux conditions du milieu.
-Choisir un endroit approprié pour le jardin avec un bon terrain propre et bien drainé et en améliorer
le sol par des amendements (fumure organique, chaulage) et des apports de fumure équilibrée.
-Etablir un bon assolement et une rotation culturale adéquate. Un bon assolement évitera de mettre
une nouvelle culture à coté d’une même espèce plus âgée ou d’une autre espèce attaquée par les
mêmes ennemis. La rotation culturale permettra de luter contre plusieurs problèmes phytosanitaires
liés au sol (nématodes à galles, maladies et insectes du sol).
-Choisir des variétés résistantes ou tolérantes à certain problèmes phytosanitaires et n’utiliser que des
semences, des boutures, des tubercules… Sains et de bonne qualité, désinfectés au besoin
-Attacher une importance particulière au choix de l’emplacement à l’aménagement et à l’entretien de
la pépinière cas on constate trop souvent que certains problèmes phytosanitaires que l’on observe sur
les plantes repiquées en plein champ proviennent de la pépinière.
-Respecter les techniques culturales de semis, de repiquage et de plantation, les travaux d’entretien
tels que les arrosages avec une eau de bonne qualité, l’application de la fumure d’entretien, les
sarclages, binages, etc… Ainsi que les techniques de récolte.
21
-Faire un ramassage manuel de certains gros ravageurs (chenilles, coléoptères…), utiliser des pièges
simples (cartons, boites à conserves enterrées jusqu’au bord, etc.) détruire les plantes ou parties de
plantes (fruits) attaquées, enlever les débris de la culture après la récolte et bien nettoyer le terrain
après la culture. Contre les oiseaux on utilisera des épouvantails, le bruit (boites de conserves), des
filets ou le gardiennage du jardin.
2. LA LUTTE CHIMIQUE
Si malgré l’application de l’ensemble des techniques e lutte préventive certains ennemis deviennent
menaçants pour la culture, il faudra utiliser des pesticides pour les Contrôler. Cette lutte chimique ne
fait que compléter la première et nécessite en général un certain matériel d’application (pulvérisateur,
poudreuse, etc…) et demande le respect de certaines précautions car elle peut constituer un certain
danger pour les cultivateurs, leur famille, les consommateurs des légumes et l’environnement.
Bin qu’il soit possible de mélanger deux ou plusieurs pesticides, il existe des produits qui ne sont pas «
compatibles » avec d’autres.
Les acaricides et certains pyréthrinoides perdent de leur efficacité quand ils sont mélangés avec
d’autres pesticides. Il faut donc bien se renseigner à ce sujet avant de faire des mélanges de pesticides.
La compatibilité des pesticides est variable suivant la matière active, la formulation, le produit
commercial, etc.
Il existe aussi des produits composés, c'est-à-dire qui contiennent plusieurs, souvent 2 matières
actives, l’avantage de ces produits est qu’ils peuvent lutter contre plusieurs ennemis des cultures en
même temps.
Dans ce cas il faudra se référer à chaque matière active individuelle pour connaitre le nom des
ennemis qu’elles contrôlent.
La quantité d’eau utilisée pour traiter une culture avec un pulvérisateur à dos à pression entretenue,
varie selon l’espèce cultivée et le stade de développement de la plante. On l’estime a 1000 litres d’eau
pour couvrir 10.OOOm² d’une culture en plein développement, c'est-à-dire 1 litre pour une planche de
10m².
LES PESTICIDES
Les pesticides sont des produits chimiques que l’on emploie pour lutter contre les différents ennemis
des cultures. On distingue plusieurs catégories de pesticides.
L’emballage d’un pesticide devra porter une étiquette avec les renseignements suivants :
• Le nom de la matière active ainsi que son pourcentage dans le produit commercial.
• Le nom commercial du pesticide car chaque matière active peut être vendue par plusieurs
producteurs sous des différents.
Par exemple : le diméthoate, matière active d’un insecticide peut être commercialisé sous les noms de
Systoate, Daphène fort, Perfektion…
22
• Le délai minimum à respecter entre la dernière application du pesticide et la récolte ou le semis
ou la plantation.
• Le type d’ennemi que l’on contrôle avec le pesticide ainsi que les noms des cultures pour
lesquelles le produit peut être utilisé.
• Toute autre observation nécessaire ou utile pour l’utilisation du pesticide
Certains pesticides ont une action « systémique » c'est-à-dire qu’ils pénètrent dans les tissus des
plantes et la protègent de l’intérieur tandis que d’autres la protègent de « l’extérieur ». Les
insecticides tuent les insectes soit par leur « contact » avec l’insecte, soit par « ingestion » c'est-à-dire
l’insecte mourrait après avoir mangé des parties de la plante ou sucé la sève d’une plante traitée ou
encore par « inhalation » le pesticide dégageant un gaz actif que l’insecte respire et dont il meurt.
Les fongicides agissent sur les champignons en empêchant la germination des spores ou en tuant ces
spores, ainsi que les parties végétatives du champignon. Leur action est « externe » par le contact, ou
« systématique » Ils peuvent avoir une action « préventive » ou « curative ».
La durée ou la persistance (rémanence) d’action d’un pesticide est très variable. Certains pesticides ont
une rémanence très longue (semaines, mois) tandis que d’autres ont une rémanence assez courte
(jours). Les produits) longue rémanence sont parfois nuisibles pour les hommes, les animaux et les
plantes cultivées ultérieurement. Il ne faut pas confondre la durée d’action avec les délais à respecter
entre le dernier traitement et la récolte. Ces délais servent à protéger les consommateurs de légumes.
La deltaméthrine par exemple peut avoir un effet pendant 3 semaines mais on ne doit attendre qu’une
journée entre le dernier traitement et la récolte.
9. La récolte
Ici c’est le couronnement de toutes les opérations précédentes. S’assurer du marché potentiel avant toute
culture.
Il est bon à savoir que pour le hors sol on peut produire en toute saison. Donc le producteur gagnerait mieux
en faisant des cultures non seulement saisonnières mais également et surtout de contre saison.
23
10. La commercialisation
Il est important de se renseigner sur le marché du prix en gros des produits avant une quelconque discussion
avec un grossiste ou un potentiel acheteur bord champ pour ne pas vendre à vil prix nos produits.
24