Chapitre 1
Chapitre 1
Chapitre 1
NOTION D’IMPOT
===============================================
Objectifs spécifiques
3
célèbre a été donnée par Gaston JEZE[1] qui définit l'impôt comme
étant "une prestation pécuniaire requise des particuliers par voie
d'autorité à titre définitif et sans contrepartie en vue de la
couverture des charges publiques".
1
Gaston JEZE (1935): cours de Finances publiques 1934-1935. LGDJ.
2
Le mot fisc provient du latin « fiscus » qui signifie petite corbeille d’osier destinée à recueillir de l’argent.
4
Ce caractère obligatoire est lié à la légitimité de la puissance
publique et au principe du consentement à l'impôt. La forme
classique du consentement[3] se trouve concrétisée par le vote des
lois fiscales par les représentants du peuple (le parlement ). Les
contribuables sont tenus à l'obligation de s'acquitter de l'impôt sous
peine de sanctions prévues à cet effet. Il s’oppose dans ce cas à
l’emprunt qui, lui est un acte volontaire. On n’oblige pas en effet
quelqu’un à souscrire un emprunt.
3
CADOUX C. (1961) ; "Du consentement de l'impôt", RSF; p:449. Le consentement à l'impôt n'a de fondement que sur le plan
théorique. "La légitimité de l'impôt réside non plus dans un consentement populaire ou parlementaire, mais seulement dans un
acte de confiance: confiance des contribuables.... dans le civisme et capacités de ceux qui ont la charge redoutable de définir et
de diriger l'économie..."
5
de prélèvement.
A- La taxe et la redevance
6
administratifs[4].
4
Ces prélèvements sont généralement affectés à des fonds spéciaux gérés conjointement par le Ministère des finances et le
7
Pour justifier le prélèvement fiscal, plusieurs théories ont été
développées. Elles expriment, chacune, une conception particulière
de son rôle et de ses fonctions.
L’impôt est payé en contrepartie des services rendus par l’Etat qui
assure la sécurité des contribuables et de leurs biens. Cette
conception qualifiée d’individualiste fut abandonné car il n’existe
pas de correspondance entre l’impôt payé et le service rendu par
l’Etat. (théorie de l’impôt - assurance [5] liée à la doctrine de l’Etat
Gendarme et la théorie de l’impôt- échange[6] dans le cadre de la
doctrine des physiocrates).
8
participer à l’impôt. L’affirmer conduit d’une part, à la
condamnation des privilèges fiscaux, d’autre part à la
proclamation des principes d’universalité de l’impôt et de la
territorialité de la loi fiscale : l’impôt sur le territoire d’un Etat
s’applique aussi bien aux nationaux qu’aux étrangers qui y
résident.
- L’obligation de chacun se mesure, non d’après les avantages
personnels qu’il tire des activités étatiques mais d’après ses
«facultés contributives » c’est à dire sa capacité personnelle à
prendre part aux dépenses de la collectivité en fonction de sa
fortune, mais aussi de sa situation et de ses charges de famille.
Cette idée fonde la technique fiscale actuelle, laquelle repose
sur la notion nuancée de justice de l’impôt. Elle est à la base de
la personnalisation, de la progressivité et de la discrimination
en matière fiscale. Son expression scientifique a été formulée
dans la thèse de l’utilité décroissante des revenus de John
Stuart Mill selon laquelle les diverses tranches de revenus
n’ont pas toutes une utilité égale mais une utilité décroissante
et par conséquent, pour qu’il y ait proportionnalité exacte, il
faut frapper plus lourdement les tranches supérieures des
revenus.
C- Expression de la souveraineté
9
consentement des contribuables (consentement exprimé par leurs
représentants au Parlement).
A- Fonction financière
10
Cette fonction demeure valable encore de nos jours, mais avec le
changement de la notion de l’Etat qui est devenu interventionniste,
l’impôt a en outre une fonction économique et une fonction sociale
assez importantes.
B- Fonction économique
C- Fonction sociale
7
J.J. Rousseau dans le contrat social , Karl Marx.
11
Cependant l’impôt a des limites qui se situe au double niveau socio-
politique et économique et on dit souvent que « l’impôt tue l’impôt ».
A- Pression fiscale
C’est la relation qui existe entre le prélèvement fiscal subi par une
personne physique ou morale, un groupe social ou une collectivité
territoriale d’une part, et les ressources dont dispose cette
personne, ce groupe ou cette collectivité d’autre part. La pression
fiscale exprime la part des ressources nationales prélevées par
l’impôt et les contributions assimilées. Concrètement, elle se mesure
par rapport à une grandeur, un agrégat économique. Les agrégats
les plus fréquemment utilisés sont soit la production intérieure
brute (PIB) soit le produit national brut (PNB) aux prix du marché.
Une pression fiscale trop forte aura un effet inverse à celui qui est
attendu en matière de rentrées fiscales, et selon la thèse de B.
Laffer l’augmentation des impôts peut entraîner l’évasion et la
fraude fiscales.
B- Evasion fiscale
Elle consiste à échapper à l’impôt dans le cadre et en application de
la loi (réduction du volume de consommation imposé, limitation
volontaire du revenu). C’est le fait de tirer parti soit de
l’imperfection , des lacunes ou des silences de la loi, soit des faveurs
ou exemptions qu’elle consacre, soit enfin des inégalités ou
12
discrimination qu’elle établie. ( exemple : création d’une SARL en
faisant en sorte d’y être minoritaire).
C- Fraude fiscale
13