Pathologies Des Constructions Master I Matériaux GC
Pathologies Des Constructions Master I Matériaux GC
Pathologies Des Constructions Master I Matériaux GC
De nos jours, le béton est un des matériaux de construction les plus usuels. Ce matériau, outre ses nombreux
avantages, évolue et réagit avec son environnement. En effet, au cours du temps, les ouvrages en béton armé
développent de nombreuses pathologies (corrosion des aciers, gel-dégel, fluage, réactions chimiques, etc.).
Sous l’action de ces agressions physico-chimiques, ce dernier se dégrade et présente alors des désordres
allant de la simple fissure à la détérioration structurale grave. La majorité des infrastructures existantes ont
été construites avec ce matériau et cela depuis plus d’une cinquantaine d’années. Ce patrimoine national est
donc vieillissant ce qui nécessite un entretien et un suivi régulier. Cependant, la maintenance des ouvrages
de ce patrimoine bâti est très onéreuse. Une démarche scientifique rigoureuse est donc nécessaire pour
réduire ce budget par la mise en place d’outils visant à optimiser et fiabiliser le diagnostic structural des
ouvrages.
Les méthodes de contrôle non destructif (CND) constituent l’une des voies adaptées pour une évaluation à
grand rendement. En effet, le CND permet de donner des informations quantitatives sur la totalité de la
surface auscultée et de limiter ainsi le nombre de prélèvements.
Cette partie présente des renseignements sur le processus d’évaluation de béton dans une structure existante.
Une évaluation approfondie et logique de l'état actuel de la structure est la première étape du projet de
réparation ou réhabilitation, généralement, à la suite d'un signe visible de détresse.
1. La procédure de l'enquête
Les étapes typiques de l'évaluation d'une structure en béton armé sont :
1. Inspection visuelle.
Suivi.
Levé conjoint.
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Chapitre 1 Evaluation et diagnostic des structures en béton
Échantillonnages et essais.
Essais non destructifs.
Analyse structurale.
4. Evaluation Finale.
5. Rapport.
Les résultats d'une évaluation, en particulier déterminant la cause et l'étendue du problème, sont aussi précis
que la compréhension et l'effort appliqué au processus. Un examen superficiel ou une inspection transversale
ne produisent pas une évaluation aussi précise qu’une enquête détaillée et approfondie impliquant la
cartographie, l'échantillonnage, les essais et les efforts exploratoires nécessaires.
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Chapitre 1 Evaluation et diagnostic des structures en béton
3. Types d’investigations
Deux catégories d’investigations se présentent : les méthodes non destructives et les méthodes destructives.
3.1 Investigations non-destructives
Ces méthodes permettent d'analyser la structure sans porter atteinte à son intégrité. Ceci est à privilégier
dans différentes structures, tels que les monuments ou bâtiments historiques, où il est difficile de pouvoir
prendre des échantillons de la structure pour la caractériser. Ces méthodes sont également en faveur dans le
cas où la structure est atteinte et affaibli, l'échantillonnage de ce type de structure pourrait l’affaiblir
davantage.
3.1.1 Relevé visuel
Toute enquête approfondie commence par un examen visuel des conditions. Les principaux indices de
problèmes à distinguer sont :
Fissuration et craquelures.
Détresse de surface : Effritement, désagrégation, surface alvéolaire, écaillage
Fuite d'eau : Humidité de la surface, infiltration ou fuite à travers les joints et les fissures.
Mouvements : Déflexion, soulèvement, affaissement.
Corrosion de l’acier : Taches de rouille, câbles de post-tension exposés, aciers exposés.
Autres indices: Cloquage des membranes et revêtements, accumulation d'eau, décoloration.
Ce relevé permettra de :
Qualifier les désordres, car chaque type a une origine et des conséquences particulières.
Déterminer les caractéristiques d'une pathologie et savoir quelle sorte de traitement sera nécessaire
afin d’arrêter le phénomène.
Quantifier les désordres, car selon son ampleur, des méthodes de réparation plus ou moins lourdes
seront à envisager.
Localiser les désordres afin de pouvoir déterminer son origine et ainsi agir à la source du problème.
Quelques outils à utiliser pour une enquête visuelle :
Appareil photo
Mètre
Distancemètre
Pied à coulisse
Fissuromètre
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Chapitre 1 Evaluation et diagnostic des structures en béton
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Chapitre 1 Evaluation et diagnostic des structures en béton
Le principe est le suivant : Un train d’ondes longitudinales est produit par un transducteur électro-acoustique
maintenu au contact d’une surface du béton soumis à l’essai. Après avoir parcouru une longueur connue
dans le béton, le train de vibrations est converti en signal électrique par un deuxième transducteur, et des
compteurs électroniques de mesure du temps permettent de mesurer le temps de parcours de l’impulsion.
L’appareillage est constitué d’un générateur d’impulsions électriques, d’une paire de transducteurs, d’un
amplificateur et d’un dispositif électronique de mesure de temps permettant de mesurer la durée écoulée
entre le départ d’une impulsion générée par le transducteur-émetteur et son arrivée au transducteur-
récepteur. Un barreau de calibrage est fourni pour permettre d’obtenir une ligne de référence du mesurage de
la vitesse. Pour les transducteurs, il convient que la fréquence propre des transducteurs se situe normalement
dans une plage comprise entre 20 kHz et 150 kHz.
Remarque :
Il est préférable d’utiliser des transducteurs à haute fréquence (60 kHz à 200 kHz) pour les distances de
parcours courtes (à partir de 50 mm) et des transducteurs à basse fréquence (10 kHz à 40 kHz) pour les
distances de parcours longues (jusqu’à un maximum de 15 m). Les transducteurs ayant une fréquence de 40
kHz à 60 kHz conviennent pour la plupart des applications.
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Chapitre 1 Evaluation et diagnostic des structures en béton
Disposition du transducteur
Pour les transmissions directes et semi-directes, la vitesse d’impulsion doit être calculée directement par la
formule suivante : = /
Où :
V : est la vitesse de propagation du son, en km/s ;
L : est la longueur de parcours, en mm ;
T : est le temps que met l'impulsion pour parcourir la longueur L, en μs.
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Chapitre 1 Evaluation et diagnostic des structures en béton
Le tableau suivant donne les résultats d'essais obtenus par le CEBTP sur l'auscultation sonique des bétons :
Un autre usage important de cette technique est l'évaluation non destructive des fissures qui sont été remplis
avec de l'époxy. Les lectures prises le long de la fissure réparée sont comparées à celles de la section non
fissurée. Une fissure bien réparée affiche une vitesse de transit égal à celui de la section non fissuré. De plus,
selon l’ASTM, Il existe une corrélation entre la vitesse d'impulsion et la résistance à la compression du
béton, généralement ± 20%.
3.1.5 Le scléromètre
Le scléromètre de Schmidt, décrit ci-dessous est un instrument servant à mesurer la résistance à la
compression d'un matériau, comme le béton. L'indice de rebondissement à la surface du matériau est
proportionnel à sa résistance à la compression.
Le scléromètre constitué d'une tête en acier, d'un ressort calibré et d'un manche utilisé pour mesurer le
rebond de sa tête après son choc avec la surface d'un matériau ou d'une structure. Le scléromètre s'utilise
généralement dans le secteur de la construction et parfois aussi dans d'autres secteurs industriels.
Les éprouvettes préalablement rectifiées, sont maintenues entre les plateaux d'une presse sous une contrainte
de 0,5 MPa. Le scléromètre étant placé perpendiculairement à l'axe de l'éprouvette, on relève 27 mesures
réparties sur 3 génératrices en 27 points distincts et distants entre eux de 30 mm. Aucune mesure ne doit être
située à moins de 40 mm des faces planes de l'éprouvette. La norme précise que l'indice sclérometrique (Is)
est la médiane des valeurs. Cependant de nombreux laboratoires préfèrent déterminer l'indice sclérometrique
comme étant la moyenne quadratique des mesures, après élimination des 2 valeurs extrêmes.
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Chapitre 1 Evaluation et diagnostic des structures en béton
L'essai au scléromètre est destiné à mesurer la dureté superficielle du béton et il existe une corrélation
empirique entre la résistance et l'indice sclérometrique. Des études réalisées au LCPC ont montré que la
corrélation peut prendre la forme :
Rc = aI s 2 + bI s + c
En première approximation, pour des granulats siliceux de qualité courante (Dmax = 16 mm), et pour un
béton de résistance inférieure à 30 MPa, on peut considérer que :
Is2
Rc = - 0 .3 I s
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3.1.6 Le relevé du ferraillage
Le relevé du ferraillage peut se faire à l'aide d'un pachomètre de type Ferro scan. Cet appareil est un système
de détection portable pour un examen d'armatures non destructif. Il permet de déterminer la positon exact
des barres d'armatures, de mesurer l'enrobage et de donner une indication du diamètre de l'armature.
L’appareil émet un flux magnétique, le pachomètre détecte la diffusion de ce champ et la variation
électromagnétique qui est causée par la présence des armatures.
Le diamètre des armatures est déterminé par le fait que plus le diamètre d’une armature augmente, plus le
signal reçu par l’appareil sera important. Alors que, plus l'épaisseur d'enrobage sera importante, plus le
signal s’affaiblit. Pour cela, la profondeur de mesure du pachomètre est limitée (généralement de l'ordre de
10 à 15 centimètres selon le type de bétons et le type d'armatures).
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Chapitre 1 Evaluation et diagnostic des structures en béton
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Chapitre 1 Evaluation et diagnostic des structures en béton
Ces méthodes ne peuvent pas détecter la corrosion des tendons de post-tension, ils ne peuvent non plus
détecter la corrosion quand l'acier d'armature est discontinu du voltmètre.
Cependant, les mesures de demi-cellule sont souvent utiles car ils sont faciles à réaliser, et les résultats
peuvent être livrés rapidement à des coûts relativement faibles [1].
La technique la plus simple à mettre en œuvre pour mesurer la profondeur de carbonatation des bétons
correspond au test à la phénolphtaléine réalisé sur des fractures fraîches de béton. La phénolphtaléine est un
indicateur de pH coloré dont le virage si situe aux alentours de 9. Cela permet de différencier la zone
carbonatée (pH < 9) qui reste incolore, de la zone non carbonatée (pH > 9 et allant jusqu'à 13) colorée en
violet. Cet essai doit être effectué, à l'échelle d'un ouvrage, sur un nombre de points de mesure représentatifs
en tenant compte des conditions locales d'exposition et de l'hétérogénéité possible du matériau. Ce test
permet une mesure fiable et rapide de la profondeur de carbonatation dans le cadre de diagnostic d'ouvrages.
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Chapitre 1 Evaluation et diagnostic des structures en béton
Il existe d'autres techniques de mesure de la profondeur de carbonatation, plus précises, mais plus lourdes à
mettre en œuvre. A l'exemple de la microscopie optique sur lames minces, de la méthode isotopique ou
encore de la microscopie électronique à balayage [6].
Figure 5: Vue d'une fracture fraîche de béton après aspersion d'une solution de phénolphtaléine.
En gris : zone carbonatée (exposée au CO2 atmosphérique). En violet : zone non carbonatée [6].
Il sera intéressant de comparer les mesures de profondeur de carbonatation avec l’enrobage donné par un
pachomètre. Après plusieurs mesures, on obtenir une telle courbe:
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Chapitre 1 Evaluation et diagnostic des structures en béton
Le pourcentage des armatures non protégées est l’abscisse du point d'intersection de la courbe d'enrobage
avec celle de carbonatation.
Figure 7 : carbonatation qui dégrade les bétons armés et est notamment responsable de la mise à nu de
leurs armatures en acier.
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Chapitre 1 Evaluation et diagnostic des structures en béton
Le tableau ci-dessous présente certaines pathologies, les causes et différents modes de diagnostics conditions
à prendre en considération lors de l'analyse comportement du béton :
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Chapitre 1 Evaluation et diagnostic des structures en béton
On se permet de conclure l’importance de l’étape diagnostic grâce à la valeur des données qu’on peut
récupérer par les méthodes énumérées ci-dessus.
Mais surtout, c’est l'étape qui permettra l’implémentation des méthodes de réparation les plus convenables et
l'évaluation des causes de ces problèmes.
Ces causes peuvent être tout simplement le vieillissement naturel de la structure, mais cela peut aussi être à
cause de l'environnement alentours. Afin de conserver les réparations et les rendre durables, il est nécessaire
de réaliser des travaux de protection adaptés, pour d'éviter l'apparition rapide de nouvelles pathologies
semblables.
Références bibliographiques
[1] Joseph Abou Zeid, Méthodes de réparation et de protection des ouvrages en béton armé.
[3] Ferri P. Hassani, Moe Momayez, Conception d’un nouvel appareil d’auscultation des couches de béton
projeté sur les parois des galeries de mines souterraines, Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en
sécurité du travail, novembre 2004.
[4] Zemri Cheikh, Cours Méthodes expérimentales, Notes de cours.
[5] Techniques d’auscultation des ouvrages de génie civil, Structures, routes, réseaux de conduites Office
fédéral des questions conjoncturelles, 3003 Berne, juillet 1991.
[6] Pathologie La carbonatation, www.betons-lemagazine.fr
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Chapitre II Principales pathologies des constructions
Aujourd’hui, la plus part des infrastructures en génie civil sont en béton armé, dont la majorité et surtout les
ouvrages routiers ont atteint un seuil de dégradation important et même parfois la fin de leur vie utile. Il est
donc temps de les réhabiliter ou de les remplacer.
Le remplacement de ces ouvrages pose en plus du problème de financement, le problème de mise en service
et les délais précieux lors de leur remplacement.
De même il y a plusieurs structures dégradées qui ne doivent pas obligatoirement être démolies. Alors il est
nécessaire de chercher d’autres méthodes telles que la réparation pour prolonger leur vie utile.
En Algérie comme dans le monde entier, les dernières décennies ont été marquées par la construction ou la
mise en place d'un vaste réseau d'infrastructures en béton de toute sorte, comme les barrages, les ports, les
ponts, les structures portuaires, les digues et les quais, etc. Les ouvrages ont été exposés pendant plusieurs
années aux agents agressives et a des actions multiples, c'est pourquoi actuellement ils montrent des signes
de vieillissement et de détérioration bien que l’on ait très longtemps cru que les ouvrages réalisés en béton
étaient indestructibles.
L'identification des causes des dégradations est une des étapes les plus importantes et les plus difficiles de
tout le processus de réparation des structures endommagées.
Il n'est généralement pas possible d'évaluer la nécessité de réparer une structure ou de choisir la ou les
méthodes de réparation sans avoir, au préalable, bien identifié l'origine des dégradations.
Tout d’abord, il est préférable de rappeler que la dégradation du béton peut se définir comme la perte de sa
performance qui se manifeste par la détérioration, la déformation ou le changement de ces propriétés suivant
plusieurs causes qui peuvent être physiques ; chimiques ; ou bien mécaniques.
On peut généralement regrouper les facteurs affectant la durabilité en quatre grandes familles :
les facteurs reliés à la conception de l’ouvrage;
les facteurs reliés à la mise en œuvre de l’ouvrage;
les facteurs reliés aux caractéristiques des matériaux et du béton;
les facteurs climatiques et environnementaux; le type d'exposition face aux agents potentiellement
agressifs;
1. Pathologie : Altérations du béton armé
1.1 Carbonatation
Ce phénomène correspond à une réaction chimique induite par la pénétration du dioxyde de carbone CO2 de
l’air dans le béton. La réaction chimique établit comprend comme réactifs le CO2 présent dans l'atmosphère
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Chapitre II Principales pathologies des constructions
en faible proportion, qui se dissout dans l'eau et forme l'acide H2CO3. L’acide réagit avec la portlandite
(hydroxydes de Calcium) pour former des carbonates de calcium et de l’eau, selon la formule suivante :
La portlandite est essentielle pour maintenir un PH élevé, ce qui protège les armatures du béton armé et
empêche la formation de micro-organismes. Et lorsqu’elle n’est plus suffisamment accessible pour réguler le
PH, le milieu s’acidifie, permettant ainsi la corrosion des armatures.
1.2 Pénétration des chlorures
Les ions chlorures peuvent provenir des constituants du béton: sable, ciment, eau de gâchage. Cependant,
l’origine des chlorures est le plus souvent extérieure: l’eau de mer, des sels de déverglaçage. Dans ce cas-là,
les ions chlorures pénètrent dans le béton par diffusion ou par absorption capillaire.
De très faibles concentrations en chlorures forment le composé FeOOH sur la couche passive, puis les ions
instables de FeCl-3 consomment les ions hydroxyles présents ce qui conduit à une diminution du PH.
La circulation des électrons libérés par la réaction d'oxydation vers les sites cathodiques engendre des piles
électrochimiques sur l'armature conduisant à la décomposition de l’acier dans les zones anodiques. Donc au
niveau du béton rien n’est visible, et on ne voit au bout d’un certain temps que les conséquences : corrosion
des armatures.
1.3 Corrosions des armatures
Lors du coulage du béton, l'eau de gâchage réagit avec l'acier et forme une couche protectrice d'hydroxydes
de fer [Fe(OH)2] et de calcium [Ca(OH)2]. Ainsi, la solution interstitielle du béton aura un PH élevé, de
l'ordre de 13.
Si la solution interstitielle ne convient plus à un béton sain, comme dans le cas de la carbonatation et la
pénétration des ions chlore, cette couche protectrice disparait. Les produits, oxydes et hydroxydes, des
oxydations au niveau de la surface de l’acier s'accumulent, entraînant un gonflement, par suite la fissuration
de l'enrobage.
1.4 Alcali-réactions
Le phénomène d’alcali-réaction est le résultat des réactions internes au béton, les alcalins solubles dans la
solution interstitielle (oxydes de sodium Na2O et oxyde de potassium K2O) réagissent avec de la silice
généralement présente dans les granulats.
Les ouvrages les plus exposées à l’humidité sont souvent victime de l’alcali-réaction. La formation d’un gel
gonflant provoque, à l’intérieur du béton, des déformations et de microfissures. Les contraintes de ce
gonflement engendrent un décollement entre la pâte et les granulats et donc de microfissures, si elles
dépassent la résistance en traction du béton, ce qui se traduit en surface par des fissurations suivant la
direction des armatures.
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Chapitre II Principales pathologies des constructions
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Chapitre II Principales pathologies des constructions
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Chapitre II Principales pathologies des constructions
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Chapitre II Principales pathologies des constructions
2.3. Poutres
Les dommages qui se produisent dans les poutres en béton armé dus au tremblement de terre sont les
suivants [1] :
- fissures orthogonales sur l'axe de la poutre le long de la travée dans la zone de tendue
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Chapitre II Principales pathologies des constructions
- fissures de Flexion sur les faces supérieure ou inférieure aux appuis de la poutre.
- échec de cisaillement ou de flexion dans les points où les poutres principales sont les supports des poutres
secondaires.
- fissures de cisaillement de forme X dans les poutres courtes (linteaux) qui relient des murs de cisaillement.
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Chapitre II Principales pathologies des constructions
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Chapitre II Principales pathologies des constructions
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Chapitre II Principales pathologies des constructions
Les blocs de béton (également appelés agglomérés ou agglos ou parpaings ou plots) : Ils sont
préfabriqués, pleins ou creux [2].
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Chapitre II Principales pathologies des constructions
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Chapitre II Principales pathologies des constructions
Cisaillement alterné du panneau sous forces horizontales alternées (séisme, vent) [1]
Absence de joint de tassement ou de dilatation, ou bien, dans ce dernier cas. Leur trop grand
écartement conduit à des fissurations des maçonneries porteuses qui peuvent mettre en cause la
stabilité des constructions. C'est le cas lors de la construction, sur des terrains compressibles. C'est
aussi le cas de bâtiments de trop grande longueur.
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Chapitre II Principales pathologies des constructions
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Chapitre II Principales pathologies des constructions
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Chapitre II Principales pathologies des constructions
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Chapitre II Principales pathologies des constructions
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Chapitre II Principales pathologies des constructions
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Chapitre II Principales pathologies des constructions
En fait la fondation transmet au sol des charges descendantes (les charges du bâtiment et les actions
climatiques); elle transmet par ailleurs au bâtiment les actions ascendantes du sol (comme les poussées des
terres d’Archimède) [3].
Le rôle de la fondation est tout simplement le suivant :
La fondation doit résister elle-même aux charges et doit être calculée en conséquence.
L'ensemble ouvrage – fondation - sol doit être en équilibre stable. Il ne doit pas y avoir possibilité de
mouvement.
pas de glissement horizontal : L’adhérence sol – fondation doit empêcher les forces horizontales
(poussées du vent, des terres…) de pousser l’ouvrage horizontalement.
pas de basculement : Les charges horizontales ont tendance à faire basculer l’ouvrage car elles
créent un moment. Les forces verticales (poids) doivent les contrebalancer.
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Chapitre II Principales pathologies des constructions
pas de déplacement vertical : Le sol doit être suffisamment résistant pour éviter l’enfoncement du
bâtiment de manière uniforme ou dissymétrique (tassements différentiels entre deux parties
solidaires de l'ouvrage) et le bâtiment doit être suffisamment lourd pour éviter les soulèvements dus à
l'action de l'eau contenue dans le sol (poussée d'Archimède).
Une fondation doit être durable. Toutes les précautions devront être prises dans les dispositions
constructives, le choix et l'emplacement des matériaux, ainsi que dans la mise en œuvre.
Une fondation doit être économique. Le type de fondation, les matériaux employés et la mise en
oeuvre doivent être le moins coûteux possible [4].
4.3. TYPES DE FONDATIONS
Les fondations varient selon la qualité du sol sur lequel le bâtiment doit être implanté, ainsi que selon la
nature et la taille du bâtiment. Il est fortement recommandé que ce sol soit de bonne portance et peu sujet au
tassement. L'ingénieur chargé de l'étude des sols est un ingénieur géotechnicien. À partir d'un rapport
géotechnique il peut déterminer le type de fondation ou les renforcements de sol nécessaires et le niveau
d'assise d'un ouvrage adapté au terrain en place.
Selon la hauteur d'encastrement (« D »), c'est-à-dire l'épaisseur minimale des terres qui se trouvent au-dessus
de la base de la fondation, et la largeur de la base (« B » ), on peut définir les fondations comme étant :
Semelle isolée
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Chapitre II Principales pathologies des constructions
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Chapitre II Principales pathologies des constructions
La zone I, limitée par les points A, B ; C, forme un coin ; elle est située directement sous la
fondation. Le sol dans cette zone se déplace avec la fondation et fait corps avec elle,
La zone II est refoulée vers la surface, les déplacements et cisaillements sont très importants et il se
produit une rupture généralisée dans cette zone,
Dans la zone III, le sol n’est pas ou peu perturbé par la rupture.
Le tassement absolu d’un bâtiment, s’il est limité, n’engendre pas de désordres importants aux
bâtiments
Le tassement différentiel d’un bâtiment engendre toujours de graves désordres.
Les tassements des fondations sont à craindre :
1- Lorsque les efforts transmis aux fondations varient brutalement d’une semelle à l’autre.
2- Lorsque la nature du sol d’assise n’est pas homogène sur la surface de la construction (différents sols à
une profondeur donnée, profondeur variable du sol d’assise)
3 - Lorsque les fondations ont des niveaux d’assise différents.
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Chapitre II Principales pathologies des constructions
Joint de rupture :
Lorsque des tassements sont à craindre, les fondations doivent être fractionnées (voir cas 1).
Joint de dilatation :
Au droit des joints de dilatation (le joint de dilatation du bâtiment descend jusqu’aux fondations), la semelle
n’est pas fractionnée.
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Chapitre II Principales pathologies des constructions
Reprise en sous-œuvre.
Dans le cas de mitoyenneté avec un bâtiment existant, les charges reportées d’une construction à l’autre
peuvent être dommageables. Les fondations ne doivent pas se gêner mutuellement.
1 - Les fondations d’un bâtiment en construction doivent descendre au niveau de celles du bâtiment voisin
existant.
2- Les fondations du bâtiment voisin doivent être descendues au niveau du bâtiment en construction. On
parle alors de reprise en sous-œuvre.
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Chapitre II Principales pathologies des constructions
Recépage brutale ayant entrainé la fissuration du béton des têtes des pieux.
b) défaillance du terrain
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Chapitre II Principales pathologies des constructions
[1] Vulnérabilité et Réhabilitation des Structures (2014/2015) – MASTER Génie Civil – Option : SCI - Prof.
Dr. Amar KASSOUL
[2]https://fr.scribd.com/document/333199469/PATHOLOGIE-DES-STRUCTURES-Chapitre-6-Pathologie-
Des-Maconneries
[3] Cours : Ossatures Bâtiment (2015/2016) – MASTER Génie Civil – Option : Structures civiles et
industrielles- Prof. Amar KASSOUL –UHB Chlef.
[4] https://fr.scribd.com/user/340695705/SAIDA-GENIE-CIVIL.
[5] http://www.cours-genie-civil.com/IMG/pdf/cours_fondations-superficielles-radiers_procedes-generaux-
de-construction.pdf
[6] https://www.univ-usto.dz/images/coursenligne/POLYCOPIE_BOUROKBA.pdf.
[7] Luc Sibille. Géotechnique pour le technicien IUT Génie Civil et Construction Durable Module MXG5.
Licence. France. 2018. cel-01784592.
[8] Faroudja MEZIANI , Amar KAHIL , Smail GABI , Aldjia BOUTIBA , Méthodes de protection contre
la corrosion des ouvrages portuaires de génie civil, XIIèmes Journées Nationales Génie Côtier – Génie Civil
Cherbourg, 12-14 juin 2012.
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Chapitre III Méthodes d’auscultation des constructions
1- Introduction
Le développement dans la construction au cours de ces 50 dernières années a conduit à une forte
spécialisation. Cette spécialisation concerne d’une part les types d’ouvrages dont s’occupe le professionnel
de la construction, mais d’autre part on constate aussi l’évolution vers une plus large répartition des tâches
dans le projet, la conduite des chantiers, l’auscultation des ouvrages, les essais, l’entretien, etc.
Cette spécialisation, compte tenu par ailleurs du très fort accroissement de l’ensemble des connaissances,
rend de plus en plus difficile d’avoir une vue d’ensemble.
L´appréciation de l´état d´un ouvrage est à la base de toutes les mesures de maintenance, soit de l´entretien
et du renouvellement. Les manuels sur les techniques d´auscultation des ouvrages de génie civil traitent des
moyens nécessaires à l´ingénieur pour l´appréciation de l´état existant d´un ouvrage.
Plusieurs auteurs et de techniciens ont réuni un grand nombre d´informations sur les techniques
d´auscultation, informations qui sont parfois difficiles à trouver. Ce manuel est essentiellement destiné aux
ingénieurs chargés de la préparation et de l´exécution d´auscultations d´ouvrages.
Fig. 1 : Place de l’auscultation au sein du processus de gestion des ouvrages pathologiques [1]
1
Chapitre III Méthodes d’auscultation des constructions
Les techniques d’auscultation constituent, dans le cadre de la constatation de l’état existant d’un ouvrage,
des outils qui fournissent à l’ingénieur de nombreuses informations indispensables. Toutefois, pour parvenir
à une auscultation de qualité, il est primordial que ce travail soit bien préparé et mené de façon systématique.
C’est la raison pour laquelle la présentation des techniques d’auscultation est complétée par des
contributions relatives à la marche à suivre pour l’auscultation, et dans le cas des structures.
2- La visite préliminaire & examen visuel des structures
Elle a pour objet d’améliorer la compréhension de l’état et du fonctionnement de la structure, de préciser les
conditions environnementales, les désordres visibles, l’accessibilité des parties dégradées. Elle débouche sur
un pré-diagnostic et sur un programme d’investigations. Elle comprend aussi bien la collecte
d’informations sur la constitution et la vie de l’ouvrage que la prise de photographies et la réalisation de
quelques tests simples permettant de détecter : la profondeur de carbonatation, une alcali-réaction, la
présence de produits nocifs…
Cette visite doit permettre :
− D’émettre un pré-diagnostic sur les causes probables des désordres,
− D’effectuer la mise au point du programme d’investigations, si nécessaire, (inspection détaillée, études
d’impacts, recherche d’itinéraires de déviation, étude de mise en place d’un ouvrage provisoire,
investigations particulières à effectuer [par le laboratoire, le géomètre…], hypothèses du recalcul, types de
calculs à effectuer, …) ;
− D’évaluer si la mise en jeu des responsabilités et les garanties sont nécessaires (cas du contentieux) ;
− De faire évoluer éventuellement les mesures de sauvegarde (limitation du trafic, étaiement par exemple) ;
− D’évaluer le coût probable et la durée des investigations, si celles-ci sont raisonnables au vu de la
valeur vénale de l’ouvrage…
Cette visite doit être effectuée par l’expert, accompagné, si besoin est, au minimum d’un spécialiste en
structure et d’un spécialiste en auscultations. Les éléments suivants font partie de la préparation de l’examen
visuel [2]:
– collecte et examen des documents disponibles (dossier de l’ouvrage, protocoles d’inspection);
– visite de l’ouvrage et observation des conditions locales;
– élaboration du plan d’inspection.
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Chapitre III Méthodes d’auscultation des constructions
3
Chapitre III Méthodes d’auscultation des constructions
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Chapitre III Méthodes d’auscultation des constructions
6
Chapitre III Méthodes d’auscultation des constructions
Fig. 3 : Ultrasons
Tomographie : un tomographe un appareil qui permet de livrer des images à très haute résolution de
l’intérieur d’un matériau.
Fig. 4 : Tomographie
Impact-écho
Pour assurer un contrôle de la qualité du béton ou du béton projeté sans l'endommager, il convient d'utiliser
des méthodes non destructives. Ces méthodes sont divisées en deux catégories générales: (1) celles qui sont
capables d'estimer la résistance, la durabilité, la dureté, la qualité et les propriétés élastiques; (2) celles qui
sont capables de détecter et de localiser des anomalies ainsi que de déterminer l'épaisseur d’une couche de
béton projeté et/ou la nature de son adhérence au roc. Cette section passe en revue la méthode MSR Impact-
Écho utilisée pour mesurer l’épaisseur du béton projeté.
7
Chapitre III Méthodes d’auscultation des constructions
b) Electromagnétiques
Pachomètre
Un pachomètre est un appareil qui sert à déterminer l'épaisseur d'un verre1, ou d'une structure de béton armé.
Dans ce dernier contexte, il permet de localiser les armatures d'un ouvrage en béton armé, en mesurant la
perturbation d'un champ magnétique généré en surface du béton.
Un Pachomètre, ou détecteur d'armatures, est un instrument destiné à mesurer l'épaisseur de béton au-dessus
de barres de renfort ou de tuyaux métalliques. Un pachomètre peut indiquer la profondeur de l'armature, son
emplacement, son orientation et son diamètre.
8
Chapitre III Méthodes d’auscultation des constructions
Fig. 6 : Pachomètre
Radar
La réflectométrie par radar (radar géophysique) est une méthode d’investigation non destructive à haut
rendement, légère, qui permet la reconnaissance interne des structures (géométrie) et la détection
d’anomalies pouvant les affecter.
Il est également possible de repérer les éléments métalliques de renfort d’une cheminée maçonnée
(chaînages, filants, tirants… conduits métalliques) et bien sûr la position des aciers (profondeur, maillage)
dans le cas du béton armé.
La profondeur d’investigation du radar peut atteindre plusieurs mètres dans les cas les plus favorables. Elle
est généralement de l’ordre de 1 à 2 mètres dans les maçonneries et de 0,5 à 1 mètre au maximum dans le
béton armé.
Fig. 7 : Le radar
9
Chapitre III Méthodes d’auscultation des constructions
c) Electriques et électrochimiques
Mesure de la résistivité du béton de surface.
Un appareil porte-électrodes est plaqué sur le parement, puis un courant d’intensité I est envoyé
dans le béton à partir des 2 électrodes de courant. La différence de potentiel V créée est mesurée
entre les 2 électrodes de potentiel. La résistivité est déduite du rapport V/I, de la distance entre 2 électrodes
voisines, et de la géométrie du dispositif utilisé (dispositif Wenner : 4 électrodes alignées ; ou dispositif
carré, ou dispositif bipolaire, etc.).
Résistivité électrique
Potentiel de corrosion
Vitesse de corrosion
10
Chapitre III Méthodes d’auscultation des constructions
d) Autres
Scléromètre
Le scléromètre de Schmidt, décrit ci-dessous est un instrument servant à mesurer la résistance à la
compression d'un matériau, comme le béton. L'indice de rebondissement à la surface du matériau est
proportionnel à sa résistance à la compression.
Le scléromètre constitué d'une tête en acier, d'un ressort calibré et d'un manche utilisé pour mesurer le
rebond de sa tête après son choc avec la surface d'un matériau ou d'une structure. Le scléromètre s'utilise
généralement dans le secteur de la construction et parfois aussi dans d'autres secteurs industriels.
Les éprouvettes préalablement rectifiées, sont maintenues entre les plateaux d'une presse sous une contrainte
de 0,5 MPa. Le scléromètre étant placé perpendiculairement à l'axe de l'éprouvette, on relève 27 mesures
réparties sur 3 génératrices en 27 points distincts et distants entre eux de 30 mm. Aucune mesure ne doit être
située à moins de 40 mm des faces planes de l'éprouvette. La norme précise que l'indice sclérometrique (Is)
est la médiane des valeurs. Cependant de nombreux laboratoires préfèrent déterminer l'indice sclérometrique
comme étant la moyenne quadratique des mesures, après élimination des 2 valeurs extrêmes.
Rc = aI s 2 + bI s + c
En première approximation, pour des granulats siliceux de qualité courante (Dmax = 16 mm), et pour un
béton de résistance inférieure à 30 MPa, on peut considérer que :
Is2
Rc = - 0 .3 I s
37
11
Chapitre III Méthodes d’auscultation des constructions
Les méthodes de contrôle destructif (CD) et non destructif (CND) constituent l’une des voies adaptées pour
une évaluation à grand rendement. En effet, elles permettent de donner des informations quantitatives sur la
totalité de la surface auscultée et de limiter ainsi le nombre de prélèvements.
Cette partie présente des renseignements sur le processus d’évaluation de béton dans une structure existante.
Ces techniques d’auscultation sont en général d’un coût relativement élevé et leur interprétation est
discutable. De telles techniques d’auscultation peuvent toutefois apporter, dans certains cas particuliers, une
contribution à une meilleure appréciation d’un problème. Les tableaux ci-dessous donnent les différents
12
Chapitre III Méthodes d’auscultation des constructions
procèdes d’auscultations des éléments de structures d’après le document (Techniques d’auscultation des
ouvrages de génie civil Structures, routes, réseaux de conduites [3])
13
Chapitre III Méthodes d’auscultation des constructions
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Chapitre III Méthodes d’auscultation des constructions
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Chapitre III Méthodes d’auscultation des constructions
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Chapitre III Méthodes d’auscultation des constructions
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Chapitre III Méthodes d’auscultation des constructions
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Chapitre III Méthodes d’auscultation des constructions
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Chapitre III Méthodes d’auscultation des constructions
8) Maçonnerie [3]
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Chapitre III Méthodes d’auscultation des constructions
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Chapitre III Méthodes d’auscultation des constructions
22
Chapitre III Méthodes d’auscultation des constructions
Références bibliographiques :
[1] Bruno Godart , guide d’auscultations des ouvrages d’arts
[2] RÉPARATION DU BÉTON, Cahier pratique, Moniteur des travaux publics et du bâtiment
[3] Techniques d’auscultation des ouvrages de génie civil, Structures, routes, réseaux de conduites
Office fédéral des questions conjoncturelles, 3003 Berne, juillet 1991.
[4] Ferri P. Hassani, Moe Momayez, Conception d’un nouvel appareil d’auscultation des couches de béton
projeté sur les parois des galeries de mines souterraines, Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en
sécurité du travail, novembre 2004.
[5] Zemri Cheikh, Cours Méthodes expérimentales, Notes de cours
[6] Nicolas Bessoule, Les procédés d’investigation sur les ouvrages en béton armé, Colloque Le Pont 2018
23
Chapitre IV & V Les principaux matériaux et techniques de réparation
IV.1 Introduction
Le risque sismique est lié à l'aléa sismique et à la vulnérabilité de la construction, raison pour laquelle une
démarche globale de conception parasismique dans la construction doit être mise en place. Elle doit
s'appuyer sur le respect de la réglementation parasismique, la conception architecturale parasismique et la
mise en œuvre soignée de la construction. Le dimensionnement d'une structure contre les actions d'un
séisme dépend du comportement ductile ou non ductile.
Dans le cas d'un comportement non ductile, la structure devra être très rigide et résistante, générant ainsi des
coûts élevés. L'ouvrage ne subira que peu des dégâts même pour un séisme d'une certaine importance.
Toutefois si les valeurs admises pour le dimensionnement sont dépassées, la structure pourrait s'écrouler de
façon fragile. Le comportement ductile permet une dissipation d'énergie considérable dans certaines sections
choisies sans provoquer l'écroulement de la structure globale.
Le dimensionnement permet d'adopter des sections plus faibles et conduites à des structures plus
économiques. Cependant, il est à noter que la structure peut subir, déjà pour des séismes de faible
magnitude, des déformations plastiques qui nécessitent une réparation ou un renforcement de certaines
sections. Actuellement il existe plusieurs méthodes pour le renforcement des structures vis-à-vis au séisme
dans le but d'augmenter la capacité des structures.
De nos jours le béton est l’un des matériaux les plus courants dans la construction et atteint une importance
majeure dans la société actuelle étant donné sa grande utilisation. La production annuelle de béton dépasse
les 10000 millions de mètres cubes. A l’heure actuelle, aucun matériau de construction n’est employé dans
de telles quantités. De nombreuses structures de béton sont cependant désuètes suite à l’action du temps, aux
erreurs d'exécution, aux utilisations dans d'autres fonctions que celles prévues initialement, aux attaques
chimiques, aux sollicitations exceptionnelles. Ces contraintes réduisent la capacité de résistance du béton et
par conséquent la capacité résiduelle de la structure peut ne plus être adaptée à son utilisation ou pour tout
nouveau usage.
L’étude systématique des dossiers d’expertises des sinistres permet de tirer des enseignements qu’il est
opportun de porter à la connaissance des concepteurs, des constructeurs et des utilisateurs. Le présent article
décrit une méthodologie générale d’expertise et de réparation, depuis la découverte des désordres jusqu’au
suivi de l’ouvrage après réparation. Cette méthodologie peut être également utilisée pour le renforcement ou
l’amélioration d’un ouvrage. Elle est présentée sous forme d’organigramme. Un texte suit cet organigramme
et en commente rapidement les différentes cases.
1
Chapitre IV & V Les principaux matériaux et techniques de réparation
Figure .IV.1 : Synoptique des étapes clés pour la réparation et le renforcement d’ouvrages en béton [1]
2
Chapitre IV & V Les principaux matériaux et techniques de réparation
Maçonnerie non chaînée (Figure. IV.2(a)), bâtiments avec vide sanitaire sur poteaux courts, salles de classe
ou autres locaux avec ouvertures en vasistas: formations des poteaux courts (Figure .IV.2(b)), l'effet P-∆
(Figure .IV.3) et dispositions constructives non adaptées (Figure IV.4)
3
Chapitre IV & V Les principaux matériaux et techniques de réparation
Figure IV.2 : (a) Maçonnerie non chaînée,(b) La formation des poteaux courts [2]
Figure IV.3 : (a) Poteaux de géométrie élancée, (b) Disposition incorrecte a subi une flexion globale des
cadres [2]
4
Chapitre IV & V Les principaux matériaux et techniques de réparation
Figure .IV.4 : (a) Eclatement du noud par manque de frettage, (b) Effondrement par manque de ductilité
[2].
b) Erreurs de calcul Absence de calcul.
En Algérie ceci est valable pour l'écrasante majorité des constructions étudiées et réalisées avant 1981, et
pour les constructions individuelles après 1981 et de Boumerdès 2003.
c) Qualité de réalisation
La qualité doit répondre à un minimum de règle de l'art aussi bien au niveau des matériaux et composants de
gros œuvres (et particulièrement de structure) eux mêmes, qu'au niveau également de la mise en œuvre.
5
Chapitre IV & V Les principaux matériaux et techniques de réparation
Mauvaise conception structurale, dans certains cas le contreventement est insuffisant : sous
dimensionnement, contreventement dans un seul sens, plancher (Figure .IV.4). Changement brusque
des rigidités en élévation assez rigide dans leur plan et ne pouvant faire fonctionner l’ensemble des
éléments de contreventement, l'ignorance de l'interaction maçonnerie-structure, (Figure .IV.6), la
mauvaise conception des nœuds, etc.
Mauvaise mise en œuvre : Une cause importante des désordres est la mise en œuvre due soit à la
qualité des matériaux ou le non respect des plans et règles de l'art.
Insuffisances diverses : insuffisance de contrôle de la qualité des matériaux et le suivi des travaux
pendant la phase de réalisation.
6
Chapitre IV & V Les principaux matériaux et techniques de réparation
Manque des études de reconnaissance géotechnique du sol qui permettent d'éviter les grands
mouvements de sol induits par le séisme.
Rénovation des structures anciennes : prise en compte de renforts par des sollicitations non
considérées au moment du projet ou de la construction (vibration, actions sismiques et autres),
connaissance des insuffisances de la méthode de calcul utilisée lors de la conception, ainsi que des
limitations montrées par des structures calculées durant une époque ou période, vieillissement des
matériaux avec perte des caractéristiques initiales.
e) Dégâts dans la structure :
Corrosion et diminution de la section des armatures dans le béton. On distingue principalement deux
facteurs favorisant l’apparition de la corrosion dans le béton armé. Tout d'abord, il y a la carbonatation du
béton, lorsque le pH du béton descend en dessous de neuf (09) les armatures ne sont plus passivées. Ce
phénomène est occasionné par la réaction entre les hydrates de la pâte de ciment et le CO2 atmosphérique.
L’autre facteur étant les chlorures, la dépassivation s’opère lorsque la teneur en chlorures au niveau des
armatures autres dépasse un certain seuil. Il est admis que ce seuil correspond à une teneur de 0,4% par
rapport à la masse du ciment.
7
Chapitre IV & V Les principaux matériaux et techniques de réparation
Figure .IV.8 : Principales causes de dégradations des bétons armés ou précontraints [1].
Le renforcement est une opération qui consiste à augmenter le niveau de service et en particulier
l'augmentation de la ductilité et de la résistance d'un élément de structure pour en permettre l'utilisation dans
des conditions non prévues à l'avance pendant la phase de conception et de calcul. Parmi les nombreuses
techniques de renforcement, les plus courantes:
8
Chapitre IV & V Les principaux matériaux et techniques de réparation
Cette technique est largement répandue, tant sur le plan de renforcement des structures ou éléments
structurels insuffisantes, que sur un plan de réparation des structures ou éléments structurels
défaillantes, et exigeant une mise en œuvre soignée . Le béton projeté peut éventuellement être associé
à un autre mode de réparation qui est le rajout d’armatures d’acier . Il existe deux techniques principaux de
projection du béton, dont la différence principale réside dans la chronologie des opérations élémentaires: une
projection par voie sèche (avec ou sans prémouillage) et une projection par voie mouillée (à flux dilué ou à
flux dense). La plupart des adjuvants et additions utilisés dans la fabrication des bétons mis en place par
coulage peuvent être incorporés dans le béton projeté. La nature de ces ajouts est à adapter au mode de
projection utilisé. En fait, la plupart des matériaux employés, pour fabriquer des bétons spéciaux mis en
œuvre par coulage sont utilisables pour élaborer des bétons projetés particuliers:
Les bétons projetés léger à base de granulats légers (argiles ou schiste expansé)
Les bétons projetés de fibres à base de fibres métalliques, mais aussi à base de fibres de verre.
Les bétons projetés avec incorporation de fumé de silice.
Il y'a lieu de faire une distinction entre le béton et le mortier projeté utilisés en réparation de structure. La
dimension maximale des granulats utilisés permet de différencier le mortier du béton. Le mortier à des
granulats dont la dimension est inférieur ou égale à 5mm. Le béton contient des granulats dont la dimension
peut aller jusqu'à 16mm en voie sèche et 12mm en voie mouillée, ces valeurs sont celles actuellement
compatibles avec le matériel couramment utilisé et correspondant à celle du mélange avant projection. Le
terme "béton projeté" peut alors parfaite exagérée, quand la valeur de dimension des granulats du béton est
de l'ordre de 6 à 8mm, car il s'agit en fait d'un "micro-béton".
Figure IV.9 : Réparation d’un pont grâce à l’utilisation du béton projeté [4]
9
Chapitre IV & V Les principaux matériaux et techniques de réparation
10
Chapitre IV & V Les principaux matériaux et techniques de réparation
La préparation du support est très importante, il est donc nécessaire de faire des décaissés dans le béton pour
améliorer la transmission des efforts, de traiter les surfaces avec une peinture primaire de résine époxy. Ces
décaissés seront remplis en béton avant le séchage des résines.
S’il s’agit d’un renforcement avec armatures, il faudra mettre cette armature en place et réaliser le bétonnage
par coulage ou pompage.
Le béton devra être traité avec des adjuvants pour éviter la vibration et le compactage.
Lorsqu’il n’est pas possible de faire un chemisage complet des éléments pour le cas des façades, il faut
recourir à d’autres procédés : renforcement par plaques métalliques ou bien l’épaississement de l’élément en
béton sur deux faces opposées.
Les éléments de renfort doivent être ancrés dans le béton primitif : soit par boulonnage pour le cas des
platines métalliques, soit par ancrage pour le cas de béton additif.
11
Chapitre IV & V Les principaux matériaux et techniques de réparation
température, des précautions spéciales doivent être prises dans le cas des structures soumises à des
températures élevées.
La colle n’apporte pas de résistance mécanique, mais doit transmettre les efforts.
b) La tôle : les tôles d'aciers sont généralement de qualité courante, leur épaisseur est limitée à 3mm de
façon à leur permettre de suivre les courbures du support.
Si des sections d'acier plus importantes sont nécessaires, il est préférable de superposer des tôles plutôt que
d'augmenter l'épaisseur dans le but d'épouser l'allure de la déformée de la section de béton renforcé
(exemple: ressorts à lames des camions) [6].
IV.3.3.2 La mise en œuvre des plats collés
- Pour parvenir à des fins de mise en œuvre correcte, il est impérativement souhaitable à procéder à un
sablage, permettant une préparation d'une grande surface de collage, sans attaquer en profondeur les
parements.
- Un mortier de ragréage est destiné à pallier, dans certains endroits, le manque d'enrobage des armatures
internes ou bien à replanir les surfaces, sans pour autant dépasser les 20% des surfaces destinées au collage.
- La colle est une résine époxy choisie pour ses propriétés d'adhérence à l'acier et au béton. Une attention
particulière doit être accordée aux conditions atmosphériques environnant le site lors de la mise en œuvre
des tôles.
- La colle n'apporte pas de résistance mécanique, mais transmet fortement les efforts.
- Les tôles ou platines de renfort, constituées, dans la plupart des cas, des tôles en acier. Ces tôles possède
une épaisseur de 3 à 5mm et doivent subir toute leur préparation en usine (découpage- préassemblage si
besoin, abattage des arrêtes ainsi qu’un éventuel sablage) pour avoir une bonne tenue de l'adhérence entre
l'acier et la colle.
- Les tôles doivent être protégées en utilisant une pellicule, de même nature que celle qui doit être appliquée
avant encollage.
- La protection des aciers contre la corrosion sur leur face visible doit être assurée. En fin des travaux, les
aciers doivent être protégés contre la corrosion.
- Après l'enlèvement de vernis de protection ou de primaire de protection, la colle est étalée sur tôle et sur la
surface du béton l'épaisseur minimale mise en œuvre sur chaque face est de l'ordre du millimètre.
- Le dispositif de serrage peut, suivant le cas, être constitué de serre-joints, des barres filetées transvasant
l'élément à renforcer, doit permettre d'appliquer sur toute la tôle une pression voisine de 4 N/mm2 durant
toute la duré de polymérisation de la colle.
13
Chapitre IV & V Les principaux matériaux et techniques de réparation
Figure .IV.13 : Quelques illustrations de consolidations de charpente en bois avec des profils en acier [6].
14
Chapitre IV & V Les principaux matériaux et techniques de réparation
15
Chapitre IV & V Les principaux matériaux et techniques de réparation
Sur le plan pratique, elle offre une assez grande facilité d'installation et la possibilité d'un contrôle efficace
de l’exécution, en au droit des raccordements des conduites de précontraintes, c’est particulièrement vrai
pour l'incorporation des câbles qui, lorsque elle est préconisée, est simplifiée puisque l'on dispose, d'un accès
facile aux points hauts et bas du tracé.
Compte tenu de son efficacité et de sa souplesse de mise en œuvre, la précontrainte additionnelle peut être
employée pour renforcer et/ ou répare une grande variété d’ouvrage (ponts, barrages, réservoir, silos…) ou
éléments structuraux tels: dalles de plancher ou poutres.
IV.3.4.1 Conception d'une précontrainte additionnelle
a) Aspect général
La conception d'un câblage additionnelle, lorsque des dispositions spéciales n'ont pas été prévues au moment
du projet initial, doit être étudiée en intégrant, dans la flexion de l'étude trois aspects essentiels:
L'injection et l'obturation des fissures.
Prise en compte du changement éventuel du schéma statique de la structure ou l'élément structural
concerné.
Préconisation de la démontrabilité de la précontrainte.
b) L'injection des fissures
Les ouvrages à répare présentent généralement des fissures d'ouverture variable. Il convient donc, dans tous
les cas, d'injecter préalablement les fissures, même si cette opération est longue, pour amoindrir les effets de
la non-linéarité et reconstituer, dans la mesure du possible, un solide élastique et homogène.
La précontrainte ne peut, à elle seule, refermer les fissures car, d'une part, les grains de béton ont pu se
détacher au moment de l'ouverture des fissures et modifier la conjugaison des lèvres.
Ces grains, sous l'effet de la précontrainte additionnelle, peuvent crées des points durs et perturber le
passage des efforts en l'absence d'injection préalable des fissures.
c) Changement du schéma statique
Il est rare que l'on cherche à modifier le schéma statique initial théorique d'une structure, en le renforçant ou
en le réparant, indépendamment de l'évolution du schéma statique réel due à la fissuration.
d) Démontage de la précontrainte
Dans tous les cas, la précontrainte additionnelle doit être démontable pour pouvoir être facilement remplacée
en cas de défaillance. Il peut arriver qu'on la souhaite réglable pour contrôler, dans le temps, l'effort de
précontrainte additionnelle appliqué et optimisé l'efficacité de la réparation. La démontrabilité soit possible
et pratique, tous les points singuliers du câblage additionnel, doivent êtres étudiées dans cette optique tels les
zones d'ancrages, les traversés d'entretoises, les bossages ainsi sur le déviateurs des câbles.
16
Chapitre IV & V Les principaux matériaux et techniques de réparation
17
Chapitre IV & V Les principaux matériaux et techniques de réparation
Afin d’affranchir de ce type de renfort, les groupes de recherche ont entrepris d'autres actions en utilisant
d'autres matériaux appelés: matériaux composites. Cette voie est plus prometteuse, et consiste à développer
une technique permettant le renforcement des structures en béton, en acier par imprégnation et collage d'un
tissu sec à base de fibre. (UN polymère renforcé en fibre de carbone PRFC).
IV.3.5.1 Définitions et avantages
Les fibres utilisées généralement dans le domaine du génie civil sont les fibres de carbone. Ces fibres sont
obtenues par pyrolyse des fibres organiques, réticulées et orientées en atmosphère contrôlé.
Elles s'utilisent essentiellement sous forme de matériaux composites pour conférer aux produits finis le
meilleur des propriétés physiques, statiques et dynamiques. Ces matériaux présentent une contrainte de
rupture très élevés pour une densité cinq fois moindre que celle de l'acier.
Les composites issus des fibres de carbone bénéficient sans équivalent et des propriétés physiques très
étendues.
Grande résistance en traction (avec haut module d'élasticité)
Grande résistance à la fatigue.
Légèreté
Grande résistance à l'usure
Absorption des vibrations
Grande résistance à la corrosion
18
Chapitre IV & V Les principaux matériaux et techniques de réparation
Figure .IV.17 : Contrainte et déformation d’une éprouvette cylindrique soumise à une charge uniaxiale de
compression [7].
L’enchemisement par un FRP permet donc de retarder la dilatation latérale de l’éprouvette de béton en la
confinant, limitant la propagation des fissures internes ce qui repousse la charge nécessaire à la rupture du
béton.
Figure. IV.18 : Mécanisme de rupture d’un béton enveloppé d’un FRP soumis à une charge de
compression [7].
Le mécanisme de rupture suggère que le dimensionnement du renfort ne devrait pas être basé uniquement
sur la résistance à la rupture ou sur la déformabilité de l’enveloppe de renfort et que les gains de résistance
devraient être réduits selon l’augmentation de la friabilité et de l’excentricité du béton [7]. D’autres
paramètres sont à prendre en compte comme nous le détaillerons ci-dessous.
19
Chapitre IV & V Les principaux matériaux et techniques de réparation
Figure .IV.19 : Modes de rupture d’un béton renforcé par un FRP à base de fibres de verre et de résine
époxy soumis à une charge de compression [7].
Les courbes de déformation en fonction de la contrainte de compression d’éprouvette de béton renforcées
présentent trois régions distinctes [7] :
Une première zone similaire à celle d’un béton non renforcé, elle représente donc la réponse du
béton à la sollicitation,
Une zone intermédiaire de transition plus ou moins importante selon la présence d’armatures,
Une troisième zone pseudo-plastique caractéristique du FRP : une fois seulement le béton
endommagé le renforcement prend le contrôle des déformations de l’éprouvette et sa participation à
la résistance peut être mesurée. La forme et la pente de cette droite dépendent de la rigidité du
renforcement.
L’effet du renforcement sur la résistance limite à la rupture est d’autant plus important que le béton
initialement est résistant [7].
20
Chapitre IV & V Les principaux matériaux et techniques de réparation
Figure .IV.20 : Influence de la résistance initiale du béton sain sur la résistance axiale du béton renforcé
pour différents confinements [7].
Epaisseur du renforcement
L’épaisseur du renforcement conditionne le confinement de l’éprouvette et donc améliore sa résistance à la
contrainte axiale. Il a été prouvé que, et ce quelque soit la nature du FRP, plus l’épaisseur du renforcement
augmente, plus la résistance à la compression du béton enchemisé s’améliore [7].
Figure .IV.22 : Influence de l'angle d'orientation des fibres sur la valeur du module élastique [13].
La direction d’orientation des fibres par rapport aux efforts appliqués à la structure est capitale car elle
conditionnelles performances du renforcement.
Certains FRP ont des fibres dans une seule direction, d'autres intègrent un tissu qui reprend autant d’efforts
longitudinaux que transversaux. Il existe même des FRP dont les fibres sont orientées à 45º (l’orientation est
définie par rapport au plan horizontal de coupe de l’élément à renforcer), mais leur utilisation est réservée à
des structures hautement techniques et donc moins répandue.
Figure .IV.23 : Influence de l’orientation des fibres du FRP sur le comportement contrainte/déformation
[7].
22
Chapitre IV & V Les principaux matériaux et techniques de réparation
Diverses études scientifiques ont été menées sur ce sujet de l’orientation des fibres. Afin de confiner au
mieux une colonne de manière latérale, les fibres du renfort sont traditionnellement orientées selon la
circonférence de celle-ci.
Il a été observé que les fissures internes générées par l’application de la charge et menant à la rupture du
renfort se développaient à 45° par rapport à leur orientation. Des études ont donc prouvé que le renfort
pouvait être optimisé par l’application de différentes couches d’orientation différentes [7]. Pour une même
épaisseur de renfort, la configuration 0°/45°/0° s’avère meilleure que 45°/0°/45° et celle de référence 0°. Ces
résultats sont complétés par une étude pour une configuration 0°/15°/0° qui améliore les performances
comparée à une simple orientation circulaire, mais moins que pour des configurations utilisant l’orientation
à 45° [7].
Longueur du FRP
Une étude relate que, bien qu’une augmentation de l’épaisseur du renfort soit bénéfique pour améliorer la
résistance, il n’en n’est pas toujours de même pour la longueur [7]. En effet, pour les FRP à fort module et à
faible nombre de couche au-delà d’une certaine longueur, dont les auteurs proposent une méthode de
détermination, des contraintes négatives apparaissent dans la circonférence de la colonne, détériorant les
propriétés de résistance et menant à une rupture rapide. Ces contraintes sont dues à l’apparition de
microfissures en haut et en bas du renfort là où le renforcement subi les contraintes radiales maximales.
23
Chapitre IV & V Les principaux matériaux et techniques de réparation
Figure .IV.24 : Effet de l’état de la longueur de liaison et du module élastique sur les contraintes
circulaires [7].
24
Chapitre IV & V Les principaux matériaux et techniques de réparation
D’autre part, Li et al. Montrent que plus la liaison est parfaite, plus les fibres orientées de façon axiale sont
efficaces que celles orientées circulairement. Au contraire, si l’adhésion du renfort sur le béton est mauvaise
alors l’orientation des fibres importe peu sur les performances du renfort.
IV.3.5.3 Application du FRP
Le choix du système de renforcement dépend fondamentalement du type de sollicitations auxquelles est
soumis l’élément à renforcer ainsi que ses caractéristiques géométriques et physiques.
Dans ce paragraphe seront différenciés les systèmes in-situ et des systèmes préfabriqués.
Les systèmes in-situ consistent à appliquer une « feuille » ou un tissu des fibres, unidirectionnelles ou
orientables, sur le substrat déjà imprégné de résine. Si besoin est, on ajoutera ultérieurement davantage de
résine pour obtenir un meilleur recouvrement du tissu et ainsi augmenter son comportement mécanique.
Dans un FRP préfabriqué les fibres sont déjà absorbées dans la matrice de résine, il ne reste plus qu’à
assurer son adhésion avec l'élément à renforcer. Ces éléments peuvent se présenter sous forme des bandes,
plaques, chemises ou barres.
Il est aussi important de différencier les techniques courantes (de base) et particulières. Les premières
consistent à appliquer le FRP, in-situ ou préfabriqué, de manière manuelle. Dans cette technique on place les
fibres les plus parallèlement possibles à la direction principale des tensions.
25
Chapitre IV & V Les principaux matériaux et techniques de réparation
Figure .IV.26 : FRP appliqué in-situ (gauche) et technique sur précontrainte (droite)[7].
Les techniques particulières (cas limités) sont fonction de la géométrie de l'élément à renforcer. Parmi ces
techniques d’application on peut mentionner celles liées à l’application d’une enveloppe automatique, de
FRP précontraint, de FRP chauffé, de FRP préfabriqués de manière complexe, des « near-surface-mounted
barres » ou encore l’enchemisement par mortier [7].
IV.3.5.4 Systèmes de renforcement avec FRP
Le choix de la technique dépend de la géométrie de l'élément original ou du type de sollicitation à laquelle
on veut faire face. Ce paragraphe aborde ce dernier aspect.
Éléments en flexion
L'élément de flexion le plus couramment renforcé par FRP est la poutre. Le système est simple : on colle le
renforcement à l'élément de sorte que les fibres soient orientées de la même manière que les efforts. La
technique la plus commune consiste à positionner le FRP dans la zone des sollicitations des moments
positifs. Son application est facile bien qu'il faille prendre soin de coller correctement (le renforcement) sur
toute sa longueur car dans cette zone des concentrations de tensions apparaissent de manière privilégiée et
facilitent le décollage du FRP, notamment à ses extrémités. Un système performant permettant d'éviter cet
effet négatif est les « near-surface bonded» barres, récemment mise au point. Dans cette technique, le FRP
est une barre préfabriquée qui est introduite dans une cavité de même forme (préalablement réalisée) et
totalement liée au reste de la poutre.
L’adhésion entre la poutre et le renfort est améliorée du fait qu'on augmente la surface de contact entre les
deux éléments sans employer une bande de FRP de plus grande section. Le principal inconvénient de ce
système est le besoin de devoir perforer la poutre, les armatures et les étriers pouvant être endommagés à
cette occasion.
26
Chapitre IV & V Les principaux matériaux et techniques de réparation
L’utilisation de FRP précontraint ou traité par chauffage est également courante. Les planchers peuvent
également être renforcés avec ce type de composite. Dans ce cas la technique employée est celle de la
fixation des bandes de FRP dans des poutrelles, si nous traitons des planchers à éléments légers ou suivant
les nervures dans le cas de planchers réticulaires. Pour des dalles en béton, il est possible d’utiliser des lames
à fibres multidirectionnelles.
Le renfort d’un support à la flexion est plus difficile à obtenir dû à la difficulté de liaison des FRP avec les
nœuds.
Figure .IV.28 :Renfort face aux efforts de flexion au niveau du nœud poutre-poteau[7].
Le renfort à l’effort tranchant avec FRP est simple d’exécution en comparaison avec les méthodes
traditionnelles étés assez courant dans le monde de la réhabilitation. Le schéma suivant présente plusieurs
types des solutions pour le renfort des poutres en T à l’effort tranchant :
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Chapitre IV & V Les principaux matériaux et techniques de réparation
Figure .IV.29 : Différents types de renforts d’une poutre à l’effort tranchant [7].
Les différents types répondent à des sollicitations particulières. Le renfort A est destiné à l’effort tranchant,
le B contribue également au renfort à la flexion. Pour cette technique, l'utilisation de FRP préfabriqué est
très commune étant donné sa simplicité d’exécution.
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Chapitre IV & V Les principaux matériaux et techniques de réparation
Figure .IV.31 : Entre les zones marquées en rouge, l’application d’un FRP orientable est nécessaire [7].
Il est recommandé que les fibres soient bidirectionnelles au niveau du nœud, orientées tant dans le sens de la
poutre que du support.
Confinement du support
Le confinement avec FRP est principalement utilisé pour des éléments en compression afin d'augmenter leur
résistance face à ce type de contrainte et leur comportement ductile. L'utilisation de FRP pour confiner les
supports présente de nombreux avantages comparée à l'emploi d'acier. Tandis que l'acier maintient une
tension de confinement constante, le FRP présente un comportement élastique qui provoque un
accroissement de l'action de confinement sous dilatation. En contrepartie, le FRP présente une rupture moins
ductile que l'acier. Il contribue de plus à éviter le glissement des barres dans des points où la longueur de
joint n'a pas été bien conçue et retarde l’apparition de flambement. Le confinement peut être réalisé par
tronçons, en spirale ou peut couvrir toute la surface du support selon les résultats attendus. L'utilisation de
FRP préfabriqué est relativement répandue dans cette technique.
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Chapitre IV & V Les principaux matériaux et techniques de réparation
Figure. IV.32 : Enchemisement avec FRP préfabriqué (gauche) et in-situ (droite) [7].
Références bibliographiques
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