Jonctions Cellulaires 2021 CH9

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 68

Université Amadou Hampaté BA / Faculté des Sciences de la Santé

Dakar - Sénégal / 2020 - 2021

UE : Histologie Embryologie, Biologie cellulaire et cytogénétique

Niveau d’études : L1S1 / Médecine 1

Module de BIOLOGIE CELLULAIRE :


LES JONCTIONS CELLULAIRES

Pr Gualbert S. NTEME ELLA


MCA, DVM, PhD, DSB, DEA, MSc
Enseignant Chercheur du CAMES
EISMV de Dakar

G.S. NTEME ELLA / gusinte@yahoo.fr


1
PLAN
INTRODUCTION
Définition, localisation, importance
I. TYPOLOGIE DES MOLECULES D’ADHERENCE
I.1. Propriétés générales
I.2. Types d’interactions
I.3. Principales familles,
II. JONCTIONS INTERCELLULAIRES
III. TYPOLOGIE DES JONCTIONS CELLULAIRES
III.1. Jonctions serrées
III.2. Jonctions adhérentes
III.3. Jonctions communicantes
CONCLUSION
2
OBJECTIFS

Définir les jonctions cellulaires et situer leur


importance .
Décrire la morphologie et la structure des
jonctions cellulaires
Déterminer la fonction des jonctions cellulaires.
 Comprendre les principales pathologies liées aux
jonctions cellulaires.

3
Introduction
Les organismes pluricellulaires sont constitués d’organes
(foie, rein, estomac, intestin, poumons ….) et chaque
organe est constitué de différents tissus qui sont eux-
mêmes composés de différents types de cellules
différenciées .
•Toute cellule d’un tissu est en contact avec:
 un réseau complexe de macromolécules sécrétées:
la matrice extracellulaire (tissu conjonctif) qui remplit
l’espace intercellulaire .
Introduction
 une cellule contiguë.
L’ensemble de ces interactions :
- Cellule-Matrice extracellulaire (C- MEC) et ,
- Cellule-Cellule (C –C),
est dû à des protéines de la membrane plasmique et à des
molécules d’adhérence (Cell Adhesion Molecules = CAM)
Pour leur dynamique physiologique, les cellules sont
collées entre elles et sur la matrice extra- cellulaire.
Fig.1: Rapports Organe - tissus - cellules
I. Typologie des Molécules d’Adhérence
Molécules d’adhérences (CAM):
– Intégrines (C-MEC)
– Cadhérines (C-C)
– Sélectines (compartiment vasculaire)
– Immunoglobulines (C-C)
Systèmes de jonction:
– C-C: occludens, adherens, desmosomes, communicantes
– C-MEC: contacts focaux, hémidesmosomes.
I.1. Propriétés générales des MAC
I. 2. Types d’interactions des CAM
I.3. Principales familles des MAC
I.3.1. Les Immunoglobulines
I.3.1. Les Immunoglobulines (2)
1. la N-CAM (Neural Cell Adhesion Molecule)
- Expression dans les neurones, les cellules musculaires et les
lymphocytes.
- 3 isoformes (180, 140 et 120kDa).
- Interactions de type homophiles – homotyopes;
2. les protéines d'adhérence endothéliales:
- ICAM1,2,3 (intercellular adhesion molecule):
- interactions de type hétérotypique et hétérophylique.
- VCAM (vascular cell adhesion molecule).
- interactions de type hétérotypique et hétérophylique.
I.3.2. Les Cadhérines
I.3.2. Les Cadhérines (2)
a. Les cadhérines «classiques»:
• la E-cadhérine–c. épithéliales
• la N-cadhérine –neurones(N)
• la P-cadhérine-placenta(P) et épidermes.
• la VE cadhérine: Vascular Endothelial cadherine
Localisation membranaire: jonctions adhérentes des
épithéliums -ceintures qui encerclent chacune des cellules.
Interaction avec le cytosquelette: le domaine
cytosolique est associé à des caténines et à l’actine.
Fig.2A: Structure et interactions des Cadhérines
I.3.2. Les Cadhérines (3)
b. Les cadhérines «Non classiques»:
• 1. desmogléines 1 et 3
• 2. desmocollines
Localisation membranaire : dans les desmosomes , les
tissus soumis à un stress mécanique (épiderme, épithélium
intestinal, muscle cardiaque, muscle utérin, gencive…)
Interaction avec le cytosquelette: le domaine cytosolique
est associé à des protéines (desmoplakines I et II et
plakoglobine) qui forment une plaque fibreuse à laquelle
sont liés les filaments intermédiaires (kératines) du
cytosquelette.
-Les desmosomes relient les cytosquelettes des cellules
adjacentes.
Fig.2B: Structure et interactions des Cadhérines
I.3.3. Les Intégrines

Fig.3: Structure et interactions des Intégrines


I.3.3. Les Intégrines (2)
I.3.4. Les Sélectines

Famille de trois
molécules :
-L (leucocytaires),-
P (plaquettaires),-
E (endothéliales).

Fig.4: Structure et interactions des Sélectines


I.3.4. Claudines et Occludines
I.3.4. Claudines et Occludines (2)

Fig.6: Structure et interactions des Claudines et Occludines


I.3.4. Claudines et Occludines (3)
Rôles:
 Constituer une barrière qui prévient le passage de
molécules et d’ions à travers l’espace para-cellulaire. D’où
les substances n’entrent dans la cellule que par diffusion
ou transport actif. Cas du glucose au niveau de l’épithélium
intestinal.

Maintenir la polarité fonctionnelle en séparant les


domaines apical et baso-latéral. Elles forment 1 barrière
qui prévient le mouvement des protéines membranaires
(intégrales) et des lipides entre les 2 domaines.
I.3.5. Les Connexines
Fig.7A: Structure et interactions des Connexines
Fig.7B: Structure des Connexons:
II. Les jonctions intercellulaires
II.1. Typologie des jonctions intercellulaires
Dans les organismes pluricellulaires, les cellules voisines
ont souvent à leur surface des dispositifs qui les
maintiennent côte à côte ou qui leur permettent de
communiquer entre elles, ce sont les jonctions
intercellulaires.
- Elles diffèrent en fonction de leur forme, de leur
fonction et de la largeur de l’espace intercellulaire.
II.1. Typologie des jonctions intercellulaires (2)
II.1.1. En fonction de leur forme,
on parle de:
 Macula: c’est une jonction qui se trouve sur la surface
de la cellule. Elle est soit circulaire ou ovalaire. C’est une
jonction ponctuelle (dispositif maculaire).
 Fascia: c’est une grande tâche à contour irrégulier
 Zonula: c’est une bandelette entourant essentiellement
la partie apicale de la cellule des épithéliums prismatique
simples (épithélium intestinal). C’est une jonction sous
forme de ceinture (dispositif zonulaire).
II.1. Typologie des jonctions intercellulaires (3)

II.1.2. Selon leur fonction,


Les jonctions cellulaires sont de type:
 Occludens: si elles obturent l’espace intercellulaires.
 Adherens: si elles interviennent surtout dans la cohésion.
 Communicans: si elles permettent des communications
d’une cellule à l’autre.
II.1. Typologie des jonctions intercellulaires (4)
II.1.3.En fonction de la largeur de l’espace intercellulaire,
on emploie les termes:
 Jonctions serrées (tight jonction): ce sont des zonula de
0,1 µm de largeur entourant la cellule. C’est un contact
très étroit entre les membranes externes de 2 cellules.
Il obture complètement l’espace intercellulaire et empêche
le passage de toute substance.
 Jonctions à intervalle (gap jonction): Ce sont des macula
de 0,5 µm de diamètre. Elles sont dites communicantes, car
elles permettent le passage de petites molécules. Les
membranes cellulaires possèdent des connexines.
II.1. Typologie des jonctions intercellulaires (5)

 Les desmosomes: Ce sont des macula de 0,5 µm de


diamètre. Les surfaces cytoplasmiques opposées présentent
des densifications en forme de plaques sur lesquelles
s’ancrent des filaments cytoplasmiques convergents.
Les desmosomes existent sous trois formes différentes
(ceinturants, ponctuels et hémidesmosomes), en fonction
de leur nature, du contenu des l’espace intercellulaire et
de l’asymétrie des desmosomes.
III. Typologie des jonctions cellulaires
Figure 8A: types de Jonctions cellulaires et leurs molécules d’Adhérences
Figure 8B: types de Jonctions cellulaires et leurs molécules d’Adhérences
III.1. Les jonctions serrées
 Elles permettent de former une barrière étanche entre
deux milieux. On les trouve notamment au niveau des
muqueuses qui sont en contact avec le milieu extérieur.

 Ces jonctions forment une ceinture autour de la cellule.


Elles se situent généralement au sommet de la cellule.
Ce sont: les tight junctions (jonctions serrées) ou Zonula-
Occludens.
I.1.1. Morphologie et Structure
 Elles se situent généralement au sommet de la cellule.
Les membranes plasmiques des cellules sont localement
étroitement accolées. Elles forment une bande
périphérique à la limite de la face apicale et de leurs faces
latérales grâce à un réseau serré de petites protéines
transmembranaires.
Les cordons de protéines transmembranaires de chaque
cellule adjacente maintiennent leurs membranes
plasmiques jointives.
I.1.1. Morphologie et structure(2)

On distingue bien les zones de contact:


- Claudine : ZO-1, (claudere = fermer )
- Occludine : ZO-2, (occludere = enfermer)
Occludine, claudines et JAM s'assemblent pour former un
réseau de fibrilles qui ceinture:
- Le domaine apical des cellules épithéliales.
- Le domaine membranaire latéral des cellules endothéliales.
I.1.1. Morphologie et Structure (3)

Organisation de la jonction:
• Interactions homophiles
• Plusieurs molécules d’adhérence
– Protéines transmembranaires:
• Occludine (OCLD), 64KDa, homophile
• Claudine (OLDN), 22KDa, (20 types), homophile
• JAM (Junctional Adhesion Molecule), 33KDa,
réaction homophile et hétérophile
I.1.1. Morphologie et Structure (4)
Protéines: OCLD, CLDN et JAM
– Liaison avec des protéines intracellulaires « ZO--‐1, ZO--‐2
et ZO3 (zonula occludens) » ZO sont liées aux filaments
d’actine.

Figure 9A : Structure des Jonctions serrées : C-C


Figure 9B : Structure des Jonctions serrées : les molécules CAM
I.1.2. Rôles des jonctions serrées
Elles sont caractérisées par une fusion partielle des
membranes adjacentes des deux cellules grâce à des
complexes protéiques (Occludine et Claudine).
 Elle est de type imperméable et isole complètement
le compartiment intercellulaire apical du compartiment
intercellulaire basal.
 Rapprochement étroit et localisé des membranes de
2 cellules voisines, situés au pôle apical des cellules.
I.1.2. Rôles des jonctions serrées (2)

 Limitent considérablement le passage des solutés par


l'espace intercellulaire: la Barrière para-cellulaire.
 Elles assurent la cohésion des cellules, étanchéité de
l'épithélium et de l'endothélium.
 La répartition des transporteurs sur les différentes
membranes (apicale, basale..) de la cellule intestinale est
obtenue grâce aux jonctions étanches et permet un
transport vectoriel des nutriments, depuis la lumière
intestinale jusqu'au capillaire sanguin.
Fig. 10A : Imperméabilité de la cellule au pôle apical (A): M.O et M.E.T (B)
Fig. 10B: Rôle- Transport transmembranaire
II.1.3. Pathologies liées aux jonctions serrées
II.2. Jonctions d’Ancrage
Les jonctions d'ancrage (adherent junctions ) sont
habituelles et elles assurent la cohésion mécanique en
présentant des points d'ancrage pour le cytosquelette de
chaque cellule. Elles peuvent se présenter sous deux formes :

a. Jonction adhérente (zonula adherens):


Il s’agit des bandes péricellulaires continues avec présence
de glycoprotéines transmembranaires : les cadhérines-E
sur lesquelles s'appuient des filaments d'actine, situées
sous les jonctions serrées dont elles renforcent les effets.
II.2. Jonctions d’Ancrage (2)
b. Desmosome (macula adherens) :
Ce sont des disques d'environ 0,5 µm de diamètre
caractérisés par d'autres glycoprotéines transmembranaires :
les desmogléines.
Ils sont qualifiés d'hémidesmosomes lorsqu'ils assurent
l'ancrage ponctuel entre certaines cellules épithéliales et la
lame basale.
II.2.1. Morphologie et structure

Les desmosomes, ancrages mécaniques plus solides, ils sont


formés d'un ensemble de feuillets denses superposés
soutenus et consolidés par des microfilaments qui se
projettent de part et d'autre dans les cellules voisines: les
tonofilaments.

• Ils sont composés de desmocolline et desmogléine qui


sont des cadhérines (calcium dépendantes) spécifiques
formant des interactions homophiles et hétérophiles entre
elles, ainsi que des molécules de la superfamille des
immunoglobulines.
II.2.1. Morphologie et structure (2)
Elles ceinturent la cellule au niveau du pôle apical, juste en
dessous des Zonula Occludens et laissent un espace
intercellulaire plus important que les jonctions serrées.
• Elles sont composées de cadhérines et de nectines qui
sont des immunoglobulines spécifiques.
• Présence d’une plaque cytoplasmique dense où sont
ancrées les cadhérines et les nectines:
- Les caténines , associent les actines aux cadhérines.
- L’afadine et la ponsine relient les actines aux nectines.
Macula adherens ou desmosome ponctuel

1. Membranes de deux cellules adjacentes ;


2. Espace intercellulaire élargi avec un matériel
filamenteux dense aux électrons (desmogléine) ;
3. plaque dense ;
4. filaments intermédiaires (cytokératine).

Fig. 11A: Structure de Jonction d’Ancrage.


Fig. 11B: Structure de Jonction d’Ancrage - Desmosome
Fig. 11C: Structure de Jonction d’Ancrage - Desmosome
Fig. 12: Structure de Jonction d’Ancrage au niveau de la peau
II.2.2. Pathologie liées aux jonctions d’ancrage

 Importance des complexes jonctionnels étroitement liés


au cytosquelette;
• Dans les tumeurs épithéliales les cadhérines perdent leur
fonction:
- les cellules ne construisant plus de jonctions
intercellulaires solides;
- sont plus sensibles aux signaux de prolifération,
- susceptibles de migrer et donc d’envahir d’autres tissus:
Processus métastasique.
Maladie auto-immune de la peau nommée
pemphigus ou maladie bulleuse :
Dislocation de l'épiderme dont la conséquence est la
formation de bulles.

Fig. 13: Pathologie jonctionnelle d’ancrage: Maladie bulleuse


II.3. Les jonctions communicantes
a. Les jonctions GAP :
Elles sont ponctuelles mais présentent des canaux
transmembranaires formés par les deux cellules en contact:
les connexons.
Elles permettent principalement une harmonisation du
métabolisme mais peuvent jouer un rôle important comme
pour les cellules de muscles lisses.
II.3. Les jonctions communicantes (2)

b. Les synapses
chimiques et électriques peuvent être considérées comme
des jonctions particulières.
- Permettent une communication directe entre les
cytoplasmes des cellules adjacentes;
– Existent dans la plupart des tissus de l’organisme:
épithéliums, Ostéocytes, cellules myocardiques, cellules
musculaires lisses, système nerveux.
II.3. Les jonctions communicantes (3)
– Passage de signaux chimiques ou électriques entre les
cellules.
- Échanges de petites molécules (1500 daltons), ou
passages d’ions (ions: Na+, K+, Ca2+, CI-)
• Passage d’ions donc d’un courant électrique d’une cellule
à l’autre;
• Echange d’AMPc et métabolites
• Sécurité : fermeture quand la concentration de ca+
cytosolique augmente.
II.3.1. Morphologie et structure
 La Morphologie:
Ce sont des tunnels liant les cytosols des cellules entre elles.
Ces tunnels ont un diamètre d’une «gap» de 1,5nm.
 La Structure: elle est constituée des connexons et des
connexines.
Fig. 14A: Structure jonctions communicantes
Fig. 14B: Structure jonctionnelle communicante
II.3.2.Fonctions des jonctions communicantes
Fig. 14C: Structure jonctionnelle communicante
II.3.2.Fonctions des jonctions communicantes (2)
II.3.3. Pathologies liées aux jonctions communicantes

Fig. 15: Pathologie dysfonctionnelle de la jonction communicante


Conclusion
Les cellules épithéliales sont associées par différentes sortes
de jonctions intercellulaires et chacune de ces jonctions peut
théoriquement être sujette à une modulation entraînant la
perte de la cohérence tissulaire.
Les jonctions intercellulaires ont divers rôles et sont
indispensables au sein d'un organisme pluricellulaire.
Conclusion (2)
Il existe d'autres interactions semblables entre les cellules
et la matrice extracellulaire.
Ces jonctions cellule - matrice ont un rôle très important
dans la migration cellulaire et la signalisation cellulaire
(signaux de division, de prolifération et d'apoptose).

Tout dysfonctionnement d’un type de jonction aura des


conséquences variées et diverses sur la relation cellule-
cellule et ou cellule - Milieu Extracellulaire.
MERCI
POUR VOTRE
AIMABLE ATTENTION

Vous aimerez peut-être aussi

pFad - Phonifier reborn

Pfad - The Proxy pFad of © 2024 Garber Painting. All rights reserved.

Note: This service is not intended for secure transactions such as banking, social media, email, or purchasing. Use at your own risk. We assume no liability whatsoever for broken pages.


Alternative Proxies:

Alternative Proxy

pFad Proxy

pFad v3 Proxy

pFad v4 Proxy