Histoire

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Yasmina.

Derraze 1G7

Histoire : Question problématisée

Après la chute du régime impérial de Napoléon Ie en 1815, la monarchie constitutionnelle


est restaurée jusqu’en 1848. En février 1848, la révolution parisienne des républicains et des
ouvriers provoque l’abdication du roi Louis-Philippe qui met un terme à la monarchie de juillet. Le
24 février 1848, la IIe République est proclamée dans l’euphorie. Cependant, la république
démocratique et sociale voulue par les ouvriers se transforme rapidement en république autoritaire
gouvernée par les conservateurs sous la présidence de Louis-Napoléon Bonaparte de 1848 à 1851. Il
instaure le second Empire de 1851 à 1870. Il faut attendre la chute de l’Empire pour que la IIIe
République soit instaurée. En quoi le régime de Napoléon III est-il à la fois démocratique et
autoritaire ?

I) La IIe République de 1848 à 1851

A) Une nouvelle constitution

La souveraineté nationale est appliquée : le président et les députés de l’Assemblée nationale sont
élus au suffrage universel, c’est-à-dire par tous les hommes de plus de 21 ans sans condition de
richesse. La séparation des pouvoirs permet de différencier le pouvoir législatif et le pouvoir
exécutif. Le pouvoir législatif est confié à une seule chambre, « l’Assemblée nationale », réunie au
palais Bourbon, qui compte 750 députés âgés d’au moins 25 ans et élus pour 3 ans.

L’Assemblée nationale est l’institution centrale. Elle discute et vote les lois, le budget et la
guerre. Elle est également protégée puisque le président de la République, malgré son titre de « chef
de l’État » ne peut ni s’opposer à une loi qu’elle a votée ni la dissoudre.

Le pouvoir exécutif est confié à un « président de la République » d’au moins 30 ans élu pour 4 ans
qui s’installe au palais de l’Élysée. Il est très encadré. Les ministres du gouvernement sont contrôlés
par le « Conseil d’État » nommé par l’Assemblée nationale. Le président de la République ne peut
se succéder à lui-même puisque la Constitution lui interdit de se représenter à la fin de son mandat
de 4 ans.

Le 11 décembre, 1848, les Français élisent pour la première fois leur président.Huit candidats
s’opposent, mais c’est Louis-Napoléon Bonaparte qui remporte les élections.

B) Un président autoritaire

Louis-Napoléon Bonaparte et le premier président de l'histoire de la République française élu au


suffrage universel. Le 20 décembre 1848, il fait le serment « de « respecter la république
démocratique » En mai 1849 a lieu des élections législatives. Toutefois, Louis-Napoléon Bonaparte
s'avère rapidement être un président autoritaire qui cherche à concentrer tous les pouvoirs.

Comme le prévoit la Constitution, Louis-Napoléon Bonaparte nomme son gouvernement dominé


par les conservateurs et dirigé par le monarchiste Odilon Barrot. Le gouvernement est donc dirigé
par un homme qui s’oppose aux idées démocratiques.

Au début, Louis-Napoléon Bonaparte est populaire. Il reste discret pour ne pas laisser penser qu’il
soutient les mesures conservatrices dont il laisse l’entière responsabilité au gouvernement et à
l’Assemblée. En réalité, il fait du président le centre du régime. En juillet 1851, Louis-Napoléon
Bonaparte annonce qu’il souhaite briguer un second mandat. Mais puisque la Constitution le lui
interdit, il demande à l’Assemblée nationale l’autorisation de modifier cette règle. Devant le refus
catégorique des députés, il décide de passer en force par un coup d’État.

C) Le coup d’État de Louis- Napoléon

Le 2 décembre 1851, Louis-Napoléon Bonaparte procède à la dissolution de l’Assemblée nationale


et à l’arrestation des chefs de l’opposition. Il instaure le suffrage universel, un marqueur de la
démocratie politique pour obtenir le soutien du peuple. Cela fonctionne, car ce coup d’État ne
déclenche pas de révolution.

Tous ceux qui refusent le coup d’État sont condamnés à l’exil, à l’expulsion : c’est le cas de Victor
Hugo qui s’installe à Bruxelles puis dans les Îles Anglo-Normandes et environ 20 000 opposants
politiques sont expulsés, dont la moitié en Algérie.

Pour légitimité, son coup d'État, Bonaparte organise un plébiscite le 21 décembre 1851 au suffrage
universel. Ce plébiscite lui accorde une immense majorité de « oui » (environ 7, 5 millions de « oui
» contre 650 000 de « non »). Le 14 janvier 1852, une nouvelle constitution est promulguée et met
en place une « République décennale » proche de la monarchie avec à sa tête le « prince-président
». Officiellement, la IIe République perdure, mais elle est transformée en régime personnel et
autoritaire.

Le « prince-président » concentre tous les pouvoirs pour 10 ans et le gouvernement, le Sénat ainsi
que le Conseil d’État sont entièrement sous son contrôle. En effet en février 1852, les Français
élisent leurs représentants au corps législatif, mais la pratique du vote est encadrée : le
gouvernement met en place des « candidats officiels » (proposés et soutenus par le pouvoir) : toute
une fois élus doivent prêter serment de fidélité au chef de l’État. De fait, le suffrage universel
masculin est rétabli, tandis que la liberté de la presse recule.

II ) Le Second Empire de 1852 à 1870

A) La restauration de l’Empire

Le deuxième plébiscite se déroule dans des conditions aussi peu démocratiques : le vote est public,
la fraude et l’abstention sont massives. La restauration est plébiscitée par 97 % des 7 millions de
votants. . Les conditions dans lesquelles sont organisés les plébiscites montrent aussi la fragilité de
la démocratie dans un pays où beaucoup d’électeurs ne savent ni lire ni écrire.Au sein de ce
nouveau système, Louis-Napoléon (devenu l’empereur Napoléon III) a le contrôle total du pouvoir
législatif. Il est à l’initiative des lois qu’il promulgue lui-même, tandis que le Congrès législatif
valide ces décisions. De plus, il peut consulter directement les Français par plébiscite.Cette relation
renforce sa légitimité au détriment du Parlement qui n’est pas consulté.

Le corps législatif est la seule assemblée élue. Elle vote les lois, mais ne peut ni les proposer ni les
discuter. Le second Empire remplace la séparation des pouvoirs par la concentration des pouvoirs
entre les mains de l’empereur. Il remplace aussi la souveraineté nationale par la souveraineté
impériale. Même si le peuple élit ses représentants au suffrage universel, ils n’ont aucun pouvoir.

Sur son portrait officiel visible dans tous les bâtiments publics, Napoléon se fait représenter debout,
vêtu d’un costume militaire recouvert d’un manteau qui rappelle celui du sacre de son
oncle. Arborant la Légion d’honneur, il tient d’une main une épée et de l’autre le sceptre. À ses
côtés, on trouve la couronne la main de la justice et le trône.

B) L’autoritarisme de l’empereur et la réduction des libertés

Au moment de chaque élection, le gouvernement présente ses « candidats officiels ». Au cours de la
campagne, le pouvoir facilite leur élection en finançant leurs affiches, en corrompant les électeurs et
en intimidant les autres candidats. Le jour de l’élection, les fonctionnaires qui tiennent les bureaux
de vote bourrent les urnes avec les bulletins de ces candidats.

Censés représenter le peuple souverain, ces « candidats officiels » représentent en réalité l’empereur
dictateur. Les Français sont d’ailleurs de moins en moins dupe de cette supercherie démocratique
puisque l’abstention dépasse régulièrement les 30 %.

Dans les années 1850, Napoléon III met en œuvre une politique liberticide, c’est-à-dire qu’il prend
des mesures qui font régresser les libertés collectives et individuelles :

• La presse est censurée, les Français sont désinformés et n’ont accès qu’aux journaux de
propagande qui font l’apologie de l’empereur.

En 1854, l’empereur limite la liberté de circulation et de réunion des ouvriers, car ils sont
considérés comme de potentiels révolutionnaires. Chaque ouvrier doit désormais avoir
toujours sur lui son « livret ouvrier » Signé par son employeur, son adresse et ses
déplacements professionnels et privés doivent y être consignés sous peine d’une lourde
contravention.

À la fin des années 1850, l’empereur instrumentalise un attentat organisé contre lui à Paris
en janvier 1858, pour faire voter la « loi de sûreté générale »Elle autorise une justice
arbitraire et expéditive qui permet de condamner, sans procès un individu jugé dangereux
pour la « sécurité de l’État ».

Au quotidien, Napoléon III fait surveiller tous les Français par un État policier. Composé de 700
000 fonctionnaires qui prêtent tous un serment de loyauté envers l’empereur, l’État policier est
dirigé sur le terrain par les préfets et les maires qui doivent leur poste à l’empereur.

Dans les années 1850, les seules voix qui s ‘élèvent pour dénoncer la « dictature de l’usurpateur de
Napoléon le Petit » sont celles des résistants de l’extérieur, à l’image des républicains Edgar Quinet
et Victor Hugo, que le régime accuse d’être des « ennemis D’État ».

En conclusion le règne de Napoléon III sous le Second Empire s’étend sur plus de vingt ans
et favorise une politique tournée vers l’économie.Le régime prend d’abord un tour autoritaire puis
se libéralise peu à peu à partir des années 1860 : bien que d’abord très autoritaire, il a néanmoins
permis l’enracinement de valeurs démocratiques et consolidé les bases de ce que sera la IIIe
République , plus mûre et réfléchie que les deux républiques qui l’ont précédée.

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