Wignacourt Alex DLE
Wignacourt Alex DLE
Wignacourt Alex DLE
THESE
Présentée en vue
D’obtenir le grade de
DOCTEUR
En
Par
ALEX WIGNACOURT
Titre de la thèse :
Thèse préparée dans le Laboratoire de Génie Industriel - LGIL de l’Ecole Centrale de Lille
Je tiens à remercier tout particulièrement mon épouse et mes parents pour leur aide,
leur soutien et leurs encouragements permanents ; merci encore à toi Sophie pour avoir
accepté de me suivre dans la partie « application pratique » de ma thèse en auto-construisant
ensemble notre maison écologique.
J’ai enfin une pensée très particulière pour mon grand père paternel qui était
entrepreneur du bâtiment, artisan maçon de son état. Je me demande ce qu’il aurait pensé d’un
petit fils qui préconise l’isolation des logements, la construction écologique et les énergies
renouvelables…
1
RESUME
Une deuxième partie précise la place des éco-matériaux au sein des systèmes de
management de la qualité environnementale du bâti (SMQEB) Internationaux et Européens.
Le cahier des charges d’une méthode d’aide au choix d’éco-matériaux pour la construction de
bâtiments à qualité environnementale et à faible niveau de consommation énergétique y est
exposé.
La troisième partie concerne la conception d’un outil d’aide à la prescription
technique, économique et financière d’éco-matériaux : des familles de critères et des solutions
constructives sont sélectionnés, les performances de trois solutions constructives
conventionnelles et éco-construites sont analysées, comparées et pondérées. Des indicateurs
environnementaux et sociétaux viennent enrichir cette analyse.
2
ABSTRACT
But eco-materials have also had a major impact on the local economy in the building
construction sector in terms of increased mobilization of actors involved, technical progress,
savings and profits as well as original, new know-how’s.
They have thus significantly contributed to the creation of Local Productive Systems/
LPS- and shorter with strong added value career paths while generating larger and longer term
quantities of carbon in the constructions in which they had been implemented.
The main research objective has been to study the technical, economic and financial
advantages of such more environmentally friendly materials by collecting selected referential
information- assessment indicators and criteria- inside a proposed system of reference.
The first part of my work has been devoted to identifying eco-materials in the broader
context of the conception of high environmental quality buildings and the related life cycle
analysis, outlining the recognition or non recognition of an eco-material definition by the
different communities.
The third part of this work has consisted in designing a technical, economic and
financial prescription decision tool for eco –materials: criteria patterns and constructive
solutions have therefore been selected; the separate performances of three conventional and
eco-built solutions have then been analyzed, compared and weighed. Environmental and
societal indicators have also been taken into account to further complement this analysis.
In the final part, the main concern has been to implement this designed and tested
methodology within a precise region : The Nord Pas De Calais- NPDC- region has been
identified as a leading region for the production of eco-materials in France and, more recently,
for their distribution- prescription-use.
An elaborate construction system - a flat roof - has been selected to compare a set of
eco-built solutions with more conventional ones.
The technical, economic, financial, environmental and health criteria have in-fine been
used in easily understood language: the cost/profit ratio.
3
SOMMAIRE
4
2.1.2.4 Système de MQEB aux Pays Bas ............................................. 68
2.1.2.5 Système de MQEB en Belgique ............................................... 68
2.1.3 Les éco-matériaux dans le système de MQEB français ........................... 68
2.1.4 Les autres systèmes de MQEB : l’éco-construction intelligente ou la
conception bioclimatique solaire passive ........................................................ 69
2.1.5 Comparatifs et synthèse des différentes approches ................................. 71
2.2 Cahier des charges d’une méthode simplifiée d’aide au choix d’éco-matériaux pour
la construction / réhabilitation de bâtiments à qualité environnementale et à faible
niveau de consommation énergétique .......................................................................... 72
2.2.1 Introduction.............................................................................................. 72
2.2.2 Objectifs de la méthode et de l’outil ........................................................ 74
2.2.3 Choix des critères de performances : indicateurs et référentiel de mesure
pour une aide multicritères à la décision ......................................................... 74
2.2.4 Choix d’une méthodologie d’analyse et d’expérimentation .................... 77
2.2.4.1 Les systèmes de classification ................................................. 77
2.2.4.2 Les typologies d’indicateurs .................................................... 83
2.2.4.3 Les critères partagés avec les acteurs de terrain :
critères techniques et économiques plutôt que critères
environnementaux et sanitaires ? .......................................................... 88
2.2.4.4 Le langage commun monétaire basé sur le raisonnement en
coûts complet en cycle de vie « life cycle costing » ............................. 90
2.2.4.5 Mesure et traduction en approche financière de management
durable, ratio coûts / bénéfices............................................................ 107
2.2.5 Choix des systèmes constructifs : disponibilité et approvisionnement sur
une zone d’étude, le Nord Pas de Calais......................................................... 111
2.2.6 Caractéristiques pratiques de la méthodologie et de l’outil ................... 114
5
3.5 Pondération des critères techniques, économiques et financiers ......................... 177
3.5.1 Hypothèses préliminaires : détermination des types de pondération .... 177
3.5.2 Pondération technique, la performance thermique simple de systèmes
étudiés ............................................................................................................. 177
3.5.3 Pondération par les prescriptions des réglementations thermiques
existantes......................................................................................................... 184
3.5.4 Pondération par les systèmes de management de la qualité
environnementale dans la construction et les référentiels de certification
basse énergie ................................................................................................... 186
3.5.5 Pondération par les utilisateurs finaux utilisant les systèmes constructifs
étudiés et assurés pour leur mise en œuvre ..................................................... 189
3.5.6 Deux indicateurs environnementaux simplifiés : le traitement des déchets
en fin de vie et son coût associé, et les émissions carbone équivalent liées aux
émissions de gaz à effet de serre (GES). ........................................................ 193
3.5.6.1 Traitement des déchets en fin de vie et coûts associés .......... 193
3.5.6.2 Emissions de gaz à effet de serre et coûts associés ................ 199
3.5.7 Indicateur sociétal : les heures de travail générées par la mise sur le
marché des systèmes constructifs, converties en nombre d’emplois
équivalent. ....................................................................................................... 204
3.5.8 Synthèse et conclusion........................................................................... 209
3.6 Agrégation des résultats ....................................................................................... 210
3.6.1 Hypothèses préliminaires....................................................................... 210
3.6.2 Proposition d’une méthode d’agrégation : le langage commun « € » ... 213
3.6.3 Résultats de l’agrégation financière....................................................... 214
3.7 Conclusions .......................................................................................................... 214
6
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Evolution constatée de la consommation totale d’énergie commerciale (hors bois) depuis 1860
en MTep. ................................................................................................................................................................ 20
Figure 2 : Proposition de triptyque du développement durable. ........................................................................... 21
Figure 3 : Le cycle de vie d’un produit, du berceau à la tombe ............................................................................ 24
Figure 4 : Intégration de l’environnement dans la conception d’un produit ......................................................... 25
Figure 5 : Schéma de l’analyse en coûts complets sur le cycle de vie d’un produit / service. ............................. 35
Figure 6 : The sustainable development and eco-design : related methodologies and concepts proposed ........... 40
Figure 7 : Les trois dimensions du concept d'éco-matériaux ................................................................................ 41
Figure 8 : Model conceptuel de présentation des éco-matériaux .......................................................................... 42
Figure 9 : Evolution de l’usage des matériaux bois / pierre dans le temps ............................................................ 47
Figure 10 : Proposition de synthèse des familles « officielles » de la science des matériaux ............................... 79
Figure 11 : Proposition de classement croisée entre la science des matériaux et les usages de terrain ................. 80
Figure 12 : Proposition de critères simplifiés permettant la qualification « éco » d’un matériau ou composant
de construction ....................................................................................................................................................... 85
Figure 13 : Nombre d’heures de travail générées en fabrication, jusqu’à la mise à disposition sur le marché
Suisse, par une fenêtre en bois et une fenêtre en aluminium .................................................................................. 87
Figure 14 : Modèle tridimensionnel croisant les niveaux de décision avec les éléments basiques détaillés
de la construction. .................................................................................................................................................. 94
Figure 15 : Evolution des valeurs présentes ou actuelles dans le temps, en fonction du taux d’actualisation
choisi. ..................................................................................................................................................................... 96
Figure 16 : Répartition des coûts directs par postes, en € actualisés /m²/an,
Opération Habitat Social de Zuydcoote (59) portée par Habitat 62/59 ................................................................ 101
Figures 17 & 18 : Calcul du coût global direct et du coût global incluant les externalités / répartition des coûts et
gains en €/m²/an entre les différents acteurs, Opération Habitat Social de Zuydcoote (59) portée par Habitat
62/59 .................................................................................................................................................................... 101
Figures 19 : Maisons Haute Qualité Durable à Saint Denis ................................................................................ 115
Figure 20 : Le système constructif ossature bois plateforme .............................................................................. 118
Figure 21 : Proposition d’ordre logique des différents concepts associés à une démarche de conception de
bâtiment ............................................................................................................................................................... 119
Figure 22 : Pertes de chaleur d’une maison individuelle non isolée ................................................................... 122
Figure 23 : Ordres de grandeurs de la surface équivalente de fuites d’air dans une maison conventionnelle et
pour une maison passive, pour un renouvellement d’air de 0,8 m3/ h/m². ........................................................... 123
Figure 24 : Essai de structure d’isolation thermique, fente dans freine vapeur de 1mm devant mur isolé de 1 m²
avec 14 cm d’isolation thermique ........................................................................................................................ 124
Figure 25 : Représentation d’un mur parpaing creux maçonné ciment, bibliothèque des systèmes constructifs,
sous LESOSAI 6.0. .............................................................................................................................................. 133
Figure 26 : Profil de condensation du mur parpaing creux maçonné ciment « brut », sous LESOSAI 6.0,
Août 2008............................................................................................................................................................. 133
Figure 27 : représentation d’un mur parpaing creux maçonné ciment, système « fini », bibliothèque des systèmes
constructifs, sous LESOSAI 6.0........................................................................................................................... 134
Figure 28 : Profil de condensation du mur parpaing creux maçonné ciment système « fini »,
sous LESOSAI 6.0, Août 2008 ............................................................................................................................ 135
Figures 29 et 30 : Exemples de déconstruction / reconstruction avec remplacement des matériaux du système
constructif sans respect des DTU & normes, ....................................................................................................... 147
Figures 31 et 32 : Comparaisons environnementales simplifiées (énergie grise – bilan carbone) mur parpaing vs
mur monomur terre cuite ...................................................................................................................................... 150
Figures 33 et 34 : Comparaisons environnementales simplifiées (énergie grise – bilan carbone) isolation sous
rampants conventionnelle vs isolation sous rampants éco-construite .................................................................. 152
Figure 35 : Comparaisons environnementales simplifiées (énergie grise – bilan carbone) des systèmes fenêtre
PVC / fenêtre bois éco-certifiée ........................................................................................................................... 153
Figure 36 : Comparaisons environnementales simplifiées (énergie grise – bilan carbone) des matériaux
conventionnels et d’éco-construction, pris unitairement. ..................................................................................... 154
Figure 37 : Synthèse des évolutions des réglementations thermiques françaises depuis les années 1970 : niveaux
de performances et thématiques associées. .......................................................................................................... 184
Figure 38 : Exemple de points attribués en fonction des performances thermiques globales de matériaux
d’isolation des parois vitrées (menuiseries extérieures) pour l’application de la RT 2000 .................................. 185
Figure 39 : Avantages du concept Minergie en Suisse et évaluation du rapport coût / bénéfice,
Sources : Flyer Minergie en Questions, Mars 2007. ............................................................................................ 187
Figure 40 : Déphasage thermique d’un mur de briques de terre crue en remplissage d’éléments
d’ossature bois .................................................................................................................................................... 188
7
Figure 41 : Déphasage thermique d’un mur de briques de terre cuite en remplissage d’éléments
d’ossature bois. .................................................................................................................................................... 189
Figure 42 : Croyances sur les caractéristiques des fenêtres bois et PVC, Sources : ECOFOR 2006. ................. 190
Figure 43 : Poids accordé aux caractéristiques des fenêtres bois et PVC, sources : ECOFOR 2006. ................. 190
Figure 44 : Quantité de déchets produits par catégorie, en fonction du type de bâtiment et
ramenée au m² de SHOB ...................................................................................................................................... 198
Figure 45 : Coût comparé du travail de différentes énergies en France (comprenant rendement et
amortissement), en 2008. ..................................................................................................................................... 208
Figure 46 : Proposition de coupe verticale du système constructif « rampant de toiture conventionnel type
fermette industrielle ». ......................................................................................................................................... 222
Figure 47 : Proposition de coupe verticale du système constructif « rampant de toiture bois massif cloué », type
SPL Chênelet. ...................................................................................................................................................... 222
Figure 48 : Représentation d’un rampant fermettes industrielles, bibliothèque des systèmes constructifs, sous
LESOSAI 6.0. ...................................................................................................................................................... 227
Figure 49 : Profil de condensation du rampant de toiture fermettes industrielles, sous LESOSAI 6.0. .............. 227
Figure 50 : Représentation d’un rampant bois massif type SPL, bibliothèque des systèmes constructifs, sous
LESOSAI 6.0. ...................................................................................................................................................... 228
Figure 51 : Profil de condensation du rampant de toiture bois massif type SPL, sous LESOSAI 6.0. ............... 228
Figure 52 : Comparaison des contributions environnementales des matériaux du système constructif
« rampant à fermettes industrielles ».................................................................................................................... 235
Figure 53 : Comparaison des contributions environnementales des matériaux du système constructif
« rampant bois massif cloué » .............................................................................................................................. 235
Figure 54 : Comparaison des contributions environnementales des systèmes constructifs
« rampant bois massif cloué » et « rampant fermettes industrielles » .................................................................. 236
Figure 55 : Comparaison des contributions environnementales des systèmes constructifs « rampant bois
massif cloué » et « rampant fermettes industrielles », en tenant compte des matériaux « puits de carbone ». .... 239
Figure 56 : Calcul du temps de déphasage de transmission d’un flux de chaleur extérieur pour le système
constructif rampant conventionnel ....................................................................................................................... 245
Figure 57 : Calcul du temps de déphasage de transmission d’un flux de chaleur extérieur pour le système
constructif rampant bois massif .......................................................................................................................... 246
Figure 58 : Calcul de l’épaisseur de laine de verre nécessaire pour obtenir un temps de déphasage de
transmission d’un flux de chaleur extérieur pour le système constructif rampant conventionnel
de 11,68 heures. ................................................................................................................................................... 247
Figure 59 : Comparaison des coûts par lots d’une maison premier prix (50 % du marché français en 2009)
et d’une maison éco construite en bois, base batiprix 2009, fournitures et pose, en € TTC par m2 habitable,
maison moyenne de 110 m2 habitable. ................................................................................................................ 249
8
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Synthèse des principaux outils « logiciels » disponibles pour aider à la sélection de matériaux et
composants de construction au regard de critères environnementaux et sanitaires. ............................................... 31
Tableau 2 : Synthèse des principaux outils simplifiés, donnant accès à des données « quantitatives » et
« qualitatives », disponibles pour aider au choix de matériaux et composants de construction en fonction de leurs
impacts environnementaux et sanitaires ................................................................................................................. 33
Tableau 3 : Synthèse des principaux outils simplifiés, donnant accès à des données « qualitatives », disponibles
pour aider au choix de matériaux et composants de construction en fonction de leurs impacts environnementaux
et sanitaires............................................................................................................................................................. 34
Tableau 4 : Raisonnement coûts / bénéfices de la réhabilitation d’une friche industrielle ................................... 38
Tableau 5 : Grille de quotation du modèle Japonais « SAM », traduit du modèle japonais ................................. 43
Tableau 6 : Dépense énergétique et bilan carbone simplifié en phase « process », pour 4 types de matériaux de
construction .................................................................................................................................. 48
Tableau 7 : Synthèse de l’historique comparatif de l’usage des matériaux bois et pierre ..................................... 49
Tableau 8 : Proposition de typologie croisée pour la définition de matériaux de construction « écologiques » .. 50
Tableau 9 : Proposition de comparaison des organisations internationales d’éco-construction « solidaire »,
impliquées dans le mouvement des technologies appropriées. .............................................................................. 56
Tableau 10 : Répartition des domaines d’interventions des organisations internationales d’éco-construction
solidaire, impliquées dans le mouvement des technologies appropriées ................................................................ 57
Tableau 11 : Historique des référentiels et outils de management de la qualité environnementale dans la
construction. ........................................................................................................................................................... 65
Tableau 12 : Energies de production (énergie grise) de quelques matériaux de construction courants et éco-
matériaux................................................................................................................................................................ 70
Tableau 13 : Positionnement de l’approche matériaux / éco-matériaux dans les principaux systèmes de
management de la qualité environnementale dans la construction. ........................................................................ 71
Tableau 14 : Proposition de classement des matériaux et composants de construction par type d’usage et de
matières constitutives ............................................................................................................................................. 78
Tableau 15 : Les principaux matériaux de construction (voir matériaux de terrain) avec applications liées ........ 81
Tableau 16 : Table d’entrée du système de classification UNICLASS, CPI ........................................................ 82
Tableau 17 : Proposition de classification croisée pour la comparaison de matériaux conventionnels et d’éco-
matériaux au sens retenu dans notre étude. ........................................................................................................... 83
Tableau 18 : Proposition d’indicateurs pour étudier deux solutions constructives : l’une considérée comme issue
de la filière éco-construction, la seconde considérée comme conventionnelle. ..................................................... 84
Tableau 19 : Proposition de synthèse des différentes terminologies des outils valorisant le concept de coût
global au niveau international. ............................................................................................................................... 92
Tableau 20 : Tableau non exhaustif des coûts à prendre en compte aux différentes étapes du cycle de vie d’une
construction. ........................................................................................................................................................... 95
Tableau 21 : Coûts de produits alternatifs « verts » pour la construction, comparés aux coûts de produits
conventionnels ....................................................................................................................................................... 99
Tableau 22 : Comparaison du coût d’une taxation carbone liée aux émissions de GES des différents modes de
chauffage pour l’habitat ....................................................................................................................................... 103
Tableau 23 : Les principaux facteurs décourageant la construction verte aux USA, Turner Construction
Company .............................................................................................................................................................. 104
Tableau 24 : Bénéfices financiers des écoles vertes, en $/pied carré .................................................................. 104
Tableau 25 : Proposition de synthèse des détails des économies générées par le verdissement des écoles
américaines, postes par postes, sur base de KATS, G ......................................................................................... 106
Tableau 26 : Estimation de coûts et d’économies de coûts liés au poste « operation and maintenance » dans les
bâtiments publics américains ............................................................................................................................... 107
Tableau 27 : Exemple de plus value technique apportée par une solution verte ................................................. 107
Tableau 28 : Coût de 10 m² de panneaux solaires photovoltaïques en fonction de leur mise en œuvre,
Cd2e, 2006. .......................................................................................................................................................... 108
Tableau 29 : Simulations de production d’énergie et de revenus générés annuels, en Kwh pour 1 kWc installé et
en €, en fonction des régions françaises. .............................................................................................................. 109
Tableau 30 : Temps de retour sur investissement pour 1 kwc ou 10 m² de panneaux solaires photovoltaïques, en
fonction de leur implantation en France. .............................................................................................................. 109
Tableau 31 : Synthèse de la démarche « coût global » sur une durée de vie typique d’une installation
photovoltaïque. ..................................................................................................................................................... 110
Tableau 32 : Proposition de liste des éco-matériaux identifiés en Nord Pas de Calais, faisant l’objet dans le
cadre de notre étude de comparaison avec des matériaux conventionnels. ......................................................... 113
9
Tableau 33 : Classement du produit de construction « parpaing creux aggloméré » au sein de la hiérarchisation
« Batiproduits ». ................................................................................................................................................... 119
Tableau 34 : classement du produit de construction « ciment / chaux »au sein de la hiérarchisation
« Batiproduits ». ................................................................................................................................................... 120
Tableau 35 : classement du produit de construction isolant thermique en plaque (ex laine de roche) au sein de la
hiérarchisation « Batiproduits ». .......................................................................................................................... 120
Tableau 36 : Proposition de correspondance « déperditions thermiques majeures » / solutions constructions /
Unités fonctionnelles, en vue de la détermination de systèmes constructifs majeurs. ......................................... 125
Tableau 37 : Proposition de dé-composition du système constructif « mur monomur à isolation répartie ». ..... 126
Tableau 38 : Proposition de systèmes constructifs majeurs correspondant aux unités fonctionnelles
correspondant aux principales déperditions thermiques (cf tableau 33 page 115) ............................................... 128
Tableau 39 : Proposition d’indicateurs communs à chaque unité fonctionnelle et système constructif présenté,
dans les champs techniques, économiques et financiers (liste non exhaustive). .................................................. 131
Tableau 40 : Systèmes constructifs majeurs et unités fonctionnelles.................................................................. 132
Tableau 41 : Critères techniques simples du système constructif mur parpaing maçonné ciment ...................... 132
Tableau 42 : Systèmes constructifs majeurs et unités fonctionnelles (cf tableau 35 page 118) ......................... 134
Tableau 43 : Critères techniques spécifiques du mur parpaing sans isolation complémentaire rapportée (isolant
thermique A2-1) ................................................................................................................................................... 136
Tableau 44 : Proposition de systèmes constructifs répondant aux principes de l’éco-construction, par
comparaison aux systèmes conventionnels, pour les solutions constructives étudiées. ....................................... 141
Tableau 45 : Comparaison des matériaux / composants des systèmes constructifs étudiés, selon les critères
« environnement, santé et management durable » simplifiés sélectionnés. ......................................................... 146
Tableau 46 : Synthèse de l’analyse environnement, santé et management durable du système constructif « mur
parpaing maçonné ciment » ................................................................................................................................. 149
Tableau 47 : Synthèse de l’analyse environnement, santé et management durable du système constructif « mur
monomur terre cuite » .......................................................................................................................................... 150
Tableau 48 : Synthèse de l’analyse environnement, santé et management durable du système constructif «
isolation thermique sous rampants de toiture, laine de verre, pare vapeur et parement gypse » .......................... 151
Tableau 49 : Synthèse de l’analyse environnement, santé et management durable du système constructif «
isolation thermique sous rampants de toiture, isolant bio-sourcé, frein vapeur et Fermacell » ............................ 151
Tableau 50 : Synthèse de l’analyse environnement, santé et management durable des systèmes constructifs «
Ouverture de bâtiment : fenêtre PVC standard / fenêtre bois eco-certifiée. ......................................................... 153
Tableau 51 : Quantification de l’énergie évitée par l’utilisation de systèmes isolants, sur maison individuelle
type, en climat H1, par an et en fonction du type d’énergie utilisée pour le chauffage. ...................................... 159
Tableau 52 : Synthèse de la comparaison des contenus énergétiques de matériaux d’isolation par rapport à
l’évitement d’énergie, sur la DVT des systèmes constructifs (1/2). ..................................................................... 160
Tableau 53 : Synthèse de la comparaison des contenus énergétiques de matériaux d’isolation par rapport à
l’évitement d’énergie, sur la DVT des systèmes constructifs (2/2). ..................................................................... 161
Tableau 54 : Consommations énergétiques de trois maisons conçues différemment ......................................... 161
Tableau 55 : Proposition de ratio des énergies grises non actualisées et actualisées d’un isolant conventionnel
(laine minérale) et d’un isolant éco-matériaux (isolant biosourcé) sur les besoins en chauffage de trois différents
types de bâtiments. ............................................................................................................................................... 162
Tableau 56 : Effets sur l’être humain des principales substances présentes dans les produits et matériaux de
construction. ......................................................................................................................................................... 166
Tableau 57 : Comparaison des systèmes constructifs sélectionnés selon le système de classification retenu ... 170
Tableau 58 : Décomposition des systèmes constructifs étudiés ......................................................................... 170
Tableau 59 : Critères techniques des systèmes constructifs étudiés (tableau ..................................................... 171
Tableau 60 : Critères économiques des systèmes constructifs étudiés ................................................................ 172
Tableau 61 : Conditions d’éligibilité au crédit d’impôt 2006-2009 des matériaux d’isolation thermique des
parois vitrées installés par un professionnel ........................................................................................................ 174
Tableau 62 : Critères financiers des systèmes constructifs étudiés .................................................................... 175
Tableau 63 : Comparaison des coûts globaux actualisés avec ou hors crédit d’impôt matériel, des systèmes
constructifs étudiés ............................................................................................................................................... 176
Tableau 64 : Comparaison des performances thermiques valeurs U des systèmes constructifs étudiés ............. 178
Tableau 65 : Valeurs des coefficients de transmission surfacique Uw maximum par types de classe Th en lien
avec la réglementation thermique 2000 (RT 2000) .............................................................................................. 178
Tableau 66 : Comparaison des performances thermiques de deux systèmes constructifs « menuiseries
extérieures » et évaluation des gains annuels en € générés par le changement de menuiserie (bois). .................. 179
Tableau 67 : Tableau des gains actualisés sur la durée de vie économique de l’investissement
menuiserie Bois .................................................................................................................................................... 180
Tableau 68 : Comparaison des performances thermiques de deux systèmes constructifs « menuiseries
extérieures » et évaluation des gains annuels en € générés par le changement de menuiserie (PVC) ................. 181
Tableau 69 : Tableau des gains actualisés sur la durée de vie économique de l’investissement
menuiserie PVC ................................................................................................................................................... 182
10
Tableau 70 : Synthèse des gains annuels et temps de retour sur investissements simples et élaborés pour les deux
systèmes d’isolation des parois vitrées étudiés. ................................................................................................... 183
Tableau 71 : Tableau comparatif des facteurs solaires de différents vitrages utilisés dans les menuiseries
extérieures. ........................................................................................................................................................... 186
Tableau 72 : Tableau comparatif des capacités thermiques de bâtiments différents, rapportée à la surface de
plancher brute. ...................................................................................................................................................... 188
Tableau 73 : Tableau comparatif des avantages / inconvénients des menuiseries bois et PVC perçus par les
professionnels du bâtiment (panel de 60 professionnels du Npdc / Picardie) ...................................................... 192
Tableau 74 : Tableau comparatif des coûts de traitement des déchets de chantier, en fonction de l’implication
« tri » de l’entrepreneur. ...................................................................................................................................... 197
Tableau 75 : Tableau comparatif des coûts de traitement des déchets de menuiseries bois et
PVC en fin de vie ................................................................................................................................................. 198
Tableau 76: Pouvoir de réchauffement global équivalent au C02 des 6 familles de gaz à effet de serre
concernées par le protocole de Kyoto. ................................................................................................................. 200
Tableau 77 : Equivalents carbone des principaux gaz à effet de serre retenus par le protocole de kyoto. Sources :
GIEC, 2007. ......................................................................................................................................................... 201
Tableau 78 : Mesures des pays européens appliquant des fiscalités ressemblant de près ou de loin à la taxe
carbone française.................................................................................................................................................. 202
Tableau 79 : Simulation des augmentations de prix des biens et services liés à l’application en France d’une taxe
carbone de 1500 € la tonne de carbone (400 € la tonne de CO2). ....................................................................... 203
Tableau 80 : Simulation des augmentations de prix de deux systèmes constructifs étudiés : une menuiserie bois
PEFC et une menuiserie PVC, avec l’application en France d’une taxe carbone de différents niveaux ............. 204
Tableau 81 : Calcul de l’indicateur d’intensité sociale (IS) à partir d’indicateurs sociaux et environnementaux
sélectionnés pour deux systèmes constructifs étudiés (menuiserie bois et menuiserie PVC). ............................. 206
Tableau 82 : Rentabilité monétaire comparée de l’humain et de la machine ...................................................... 207
Tableau 83 : Synthèse des pondérations étudiées et choix d’utilisation pour la comparaison des systèmes
constructifs étudiés ............................................................................................................................................... 209
Tableau 84 : Synthèse des coûts pour les deux systèmes constructifs étudiés .................................................... 213
Tableau 85 : Synthèse des bénéfices pour les deux systèmes constructifs étudiés ............................................. 213
Tableau 86 : Ratios coûts / bénéfices pour les deux systèmes constructifs étudiés ............................................ 214
Chapitre 4 :
Tableau 87 : Présentation synthétique des éco-matériaux présumés fabriqués en région Nord Pas de Calais .... 219
Tableau 88 : Croisement des systèmes constructifs majeurs reliés aux unités fonctionnelles des principales
déperditions thermiques identifiées dans un bâtiment, avec les éco-matériaux régionaux fabriqués en région Nord
Pas De Calais. ..................................................................................................................................................... 220
Tableau 89 : Comparaison des systèmes constructifs selon le système de classification retenu (tableau 16
chapitre 1) ............................................................................................................................................................ 223
Tableau 90 : Proposition de décomposition du système constructif « rampant de toiture ». .............................. 225
Tableau 91: Critères techniques des matériaux massifs des systèmes constructifs « rampant bois massif » et
« rampant industriel » .......................................................................................................................................... 225
Tableau 92 : Critères techniques des matériaux d’étanchéité des systèmes constructifs « rampant bois massif » et
« rampant industriel » .......................................................................................................................................... 225
Tableau 93 : Critères techniques des matériaux d’isolation thermique des systèmes constructifs « rampant bois
massif » et « rampant industriel » ........................................................................................................................ 226
Tableau 94 : Critères techniques des matériaux d’étanchéité à l’air isolation thermique des systèmes constructifs
« rampant bois massif » et « rampant industriel » ................................................................................................ 226
Tableau 95 : Comparaison des données environnementales pour un isolant laine de verre ep 100 mm, densité
28,5 kg/m3, entre Eco devis du KBOB en Suisse et la FDES de la base de données INIES française. ............... 229
Tableau 96 : Synthèse de l’analyse environnement, santé et management durable du système constructif
« rampant de toiture fermettes industrielles » ...................................................................................................... 231
Tableau 97 : Synthèse de l’analyse environnement, santé et management durable du système constructif
« rampant de toiture bois massif cloué » .............................................................................................................. 232
Tableau 98 : Comparaison des critères de développement soutenable pour les deux systèmes
constructifs étudiés ............................................................................................................................................... 234
Tableau 99 : Bilan carbone des matériaux du système constructif « rampant de toiture bois massif » tenant
compte du stockage « puits de carbone » des matériaux bio-sourcés et renouvelables. ....................................... 237
Tableau 100 : Bilan carbone des matériaux du système constructif « rampant de toiture conventionnel » tenant
compte du stockage « puits de carbone » des matériaux bio-sourcés et renouvelables. ....................................... 238
Tableau 101 : Critères économiques des deux systèmes constructifs analysés : rampant conventionnel et
rampant bois massif. ............................................................................................................................................ 241
Tableau 102 : Critères financiers des systèmes constructifs étudiés ................................................................... 242
Tableau 103 : Comparaison du pouvoir d’isolation des deux rampants de toiture, traduit en euros économisés en
fonction du mode de chauffage du logement (gaz naturel). ................................................................................. 244
11
Tableau 104 : Détermination du surcoût d’épaisseur de laine de verre pour atteindre le même confort thermique
d’été que 120 mm de ouate de cellulose. ............................................................................................................. 247
Tableau 105 : Comparaison des coûts par lots d’une maison premier prix et d’une maison éco construite en bois,
base Batiprix 2009, fournitures et pose, en € TTC par m2 habitable, maison moyenne de 110 m2 habitable. ..... 249
Tableau 106 : Simulation des augmentations de prix de deux systèmes constructifs étudiés : un rampant de
toiture conventionnel et un rampant de toiture bois, avec l’application en France d’une taxe carbone de
différents niveaux. ................................................................................................................................................ 250
Tableau 107 : Calcul de l’indicateurs d’intensité sociale (IS) à partir d’indicateurs sociaux et environnementaux
sélectionnés pour deux systèmes constructifs étudiés (rampant conventionnel et rampant bois massif), par unité
fonctionnelle de 1 m2 (UF=1 m2) ........................................................................................................................ 251
Tableau 108 : Synthèse des pondérations étudiées et choix d’utilisation pour la comparaison des systèmes
constructifs étudiés. .............................................................................................................................................. 252
Tableau 109 : Synthèse des coûts pour les deux systèmes constructifs étudiés .................................................. 253
Tableau 110 : Synthèse des bénéfices pour les deux systèmes constructifs étudiés, par unité fonctionnelle de 1
m2 (UF=1 m2). .................................................................................................................................................... 254
Tableau 111 : Synthèse des durées de vie typique et des renouvellements des matériaux considérés comme
« normaux » pour maintenir la performance du système constructif « rampant conventionnel » sur sa DVT..... 254
Tableau 112 : comparaison des données pour le râpant de toiture conventionnel avec et sans renouvellement des
matériaux sur la DVT. .......................................................................................................................................... 256
Tableau 113 : Synthèse des coûts pour les deux systèmes constructifs étudiés, sans prise en compte des
renouvellements de matériaux pour le maintien de la performance des systèmes constructifs sur la DVT. ........ 257
Tableau 114 : Synthèse des bénéfices pour les deux systèmes constructifs étudiés, par unité fonctionnelle de 1
m2 (UF=1 m2), et sans renouvellement des matériaux sur la DVT. .................................................................... 257
Tableau 115 : Synthèse des bénéfices pour les deux systèmes constructifs étudiés, par unité fonctionnelle de 1
m2 (UF=1 m2). .................................................................................................................................................... 258
12
INTRODUCTION GENERALE
La France est un pays, en matière de construction, où les contradictions les plus
évidentes se côtoient : elle est à la pointe de l’ingénierie en génie civil, capable de construire
des viaducs extraordinaires et de creuser des tunnels en tout genre.
Cette logique de conception et de réalisation n’a pourtant rien à voir avec ce qui se
pratique dans le secteur de la construction de maisons individuelles ou l’empirisme règne en
maître, les taux de sinistres en témoignent d’ailleurs [SYCODES, 2009 1 : heureusement que
les taux de sinistre en génie civil ne sont pas identiques à ceux constatés en maison
individuelle
1
SYCODES 2009, les indicateurs de l’évolution de la qualité dans la construction, observatoire de la qualité de
la construction, agence qualité construction (AQC), disponible sur
http://www.qualiteconstruction.com/uploads/tx_commerceaddons/tbs09_01.pdf
2
UNCMI : Union Nationale des Constructeurs de Maisons Individuelles
13
Il s’agit d’un prix initial qui correspond à un coût de construction instantané, qui ne
prend donc pas en compte l’aspect durabilité de la construction, sur les plans techniques,
économiques, financiers et environnementaux.
Dans une logique de processus de construction durable, les coûts initiaux considérés
souvent comme surcoûts peuvent être considérés comme investissements sur le moyen et long
terme et générer des plus values évidentes : la réduction des coûts de maintenance, une qualité
d’air intérieur meilleure, des réductions drastiques de consommation d’énergie.
Mais construire autrement, construire « écologique » avec des matériaux de qualité, plus
durables, respectueux de l’environnement et de la santé des utilisateurs (artisans, entreprises
de construction, futurs occupants des logements) semble plus cher de prime abord, tout
simplement parce que la marche à franchir entre le prix moyen national et le prix d’une
construction efficace est très importante. Cette marge est plus souvent due aux différences de
qualité de prestation et au changement des performances, qu’aux choix réellement
écologiques.
Comme la plupart des ménages français rêve d’habiter dans une maison individuelle qui
est la forme d'urbanisation la plus gourmande en espace, la disponibilité des terrains diminue
et leur prix explose.
Depuis 60 ans, c'est donc la qualité des maisons qui a diminué face aux choix sociétaux
gourmands en finances. Les constructions qui ont été réalisées au sortir de la seconde guerre
mondiale ont été, de toutes celles construites dans notre histoire, les plus inefficaces de toutes.
Une maison traditionnelle, paysanne, non rénovée avait des performances conformes
aux standards de la RT 2000 ; mais ce type de maisons a souvent été rénové en dépit du bon
sens après les années 60, ce qui a dégradé fortement leur qualité et les a rendu insalubres.
Ces matériaux de construction ont suivi la même évolution que nos procédés
constructifs : l’industrialisation massive au sortir de la seconde guerre (plan Marschall
d’industrialisation de la France), l’uniformisation de leur usage (la prédominance du procédé
bloc béton dans les années 60) et leur sourcing sur de grandes distances qui marque la fin des
approvisionnements en matière locale.
14
Nous sommes globalement passé d’une économie de la construction qui valorise les
matières, matériaux, produits fabriqués très localement, peu énergétivores, peu chers et la
main d’œuvre des artisans / fabricants plutôt que le prix du matériau en tant que tel, à une
économie de la construction qui favorise la production industrielle et standardisée de masse
dans laquelle la part « marketing et commerciale » supplante la valeur ajoutée produite par
l’heure de travail humain.
Leur effort a certes eu le mérite de stimuler le débat et de montrer que d’autres choix
et méthodes de construction sont possibles, mais l’effet de masse sur le marché de la maison
individuelle ne s’est pas produit.
En France, le tournant vient des années 2000, avec l’émergence d’un marché de l’éco-
construction, des éco-matériaux et produits pour une construction de qualité, un peu plus
chères mais plus respectueuse de l’environnement et de la santé des occupants.
Plutôt écologiques et valorisant les matériaux bio-sourcés, leur qualité globale devra
forcément évoluer pour atteindre une performance thermique d’enveloppe exemplaire. Les
niveaux de prix de référence de la construction vont eux aussi évoluer : le prix d’une maison
de base à basse consommation d’énergie sera plus élevé que celui d’une maison de base
traditionnelle.
& 2007-2008 : les grandes surfaces de bricolage (GSB) dont les deux marques leader en
France, élaborent les premières stratégies de référencement de gammes d’éco-solutions pour
l’habitat, la décoration, le design, le bricolage, la construction. La mutation de l’offre vers les
solutions vertes est enclenchée, des équipes dédiées « D&D » sont crées en lien direct avec
les directions commerciales, du marketing de l’offre et des achats.
15
& Mai 2008 : la première formation de technicien commercial spécialisé en vente d’éco-
matériaux et d’éco-solutions pour l’habitat ouvre ses portes dans le département de la Drôme.
Ce projet pilote porté par la chambre de commerce et d’industries locale doit permettre
d’alimenter les nombreux négoces professionnels de la région Rhône alpes confrontés à une
explosion des demandes de clients en éco-matériaux
& Février 2009, le premier magasin du concept KBANE3 dédié à la vente et la mise en œuvre
d’éco-matériaux ouvre ses portes dans la métropole Lilloise, dans le rayon des solutions pour
l’isolation des murs et toitures, un petit écriteau mentionne « ne cherchez pas de laine de
verre, ici nous n’en vendons pas »
& Avril 2009 : un ancien cadre commercial d’une société de fabrication d’écrans de sous
toiture crée une plate forme de vente d’éco-solutions pour les professionnels de la
construction, sur une base web en ligne sur internet, le concept « SALOLA environnement ».
les négoces professionnels spécialisés bois référencent partout en France des éco-matériaux
pour l’isolation thermique des bâtiments. Certains négoces spécialisés développent des
concepts dédiés uniquement ciblés « vente d’éco-matériaux » Par exemple le concept
batimieux porté par AGEKA www.batimieux.fr .
Hier niée ou dénigrée car ne représentant pas un marché digne d’intérêt (les maisons
écologiques d’auto-constructeurs convaincus), aujourd’hui la thématique « éco-matériaux et
éco-produits » pour une meilleure construction devient complètement d’actualité.
Le troisième chapitre pose les bases d’une méthode innovante permettant d’analyser,
caractériser, classer et évaluer des matériaux et produits de construction, sous l’angle de trois
familles de critères techniques, économiques et financiers, en vue de les présenter en tant
qu’éco-matériaux.
3
Kbane, la maison durable www.kbane.com
16
Une validation de cette méthodologie est proposée sur un système constructif simple
remplissant plusieurs fonctions majeures par rapport aux principaux axes de conception d’un
bâtiment, une menuiserie extérieure.
Le raisonnement doit aboutir au final à l’agrégation des critères analysés sous la forme
d’un langage commun, compréhensible par la plupart des acteurs du secteur de la
construction, particulièrement ceux qui ne sont pas au fait de l’ingénierie de l’éco-conception
ou de la conception environnementale.
Le dernier chapitre réalise un focus par rapport à un territoire type d’étude, le Nord
Pas de Calais. L’identification de 16 fabricants locaux d’éco-matériaux facilite l’application
de la méthodologie créée et testée à un éco-matériau fabriqué sur ce territoire, et utilisé au
sein d’un système constructif plus complexe, remplissant une fonction majeure au sein de la
performance notamment thermique d’une construction, un rampant de toiture.
17
CHAPITRE 1
Les éco-matériaux / produits pour le secteur de la
construction, état de l’art et positionnement dans les
démarches de conception environnementale des
systèmes constructifs.
18
Chapitre 1 : Les éco-matériaux / éco-produits pour le secteur de la
construction, état de l’art et positionnement dans les démarches de
conception environnementale des systèmes constructifs.
Jusqu‟au milieu du vingtième siècle, la majorité des habitants des pays développés
habitaient en milieu rural, dans des constructions réalisées selon les traditions régionales, les
savoir faire des artisans et les matériaux disponibles localement.
Sans remonter à la fonction première du logement , les habitants passaient souvent plus de
temps à l‟extérieur qu‟à l‟intérieur, sans se poser la question de savoir si leur habitat était mal
isolé, mal ventilé, sain ou non, consommant peu ou beaucoup d‟énergie.
En Europe, la destruction massive des bâtiments au cours des deux guerres mondiales
propulsa sur le marché des techniques et matériaux reproductibles, faciles à produire en
grande quantité et rapides d‟emploi, mais dont on n‟a pu à l‟époque, dans l‟urgence, évaluer
l‟impact en termes techniques (durabilité fonctionnelle), environnementaux et sanitaires.
Au XXIème siècle, l‟impact du « cadre de vie » sur la santé est établi, d‟autant que la
majorité de la population habite en ville et travaille dans des locaux mal ventilés, éclairés
artificiellement, souvent climatisés. Autant d‟endroits « clos » où les habitants sont
enfermés…
Mais le bruit, les matières polluantes, la mauvaise qualité de l‟air intérieur,
l‟épuisement des ressources naturelles, la consommation galopante d‟énergie font également
partie du quotidien et représentent des enjeux réels et globaux pour les pays industrialisés,
alors que les pays dits en voie de développement ne rêvent que d‟égaler nos modes de vies
occidentaux, [VINCENT FOURRIER, 2006]1.
L‟un des indicateurs de l‟impact global de l‟homme sur la planète est le réchauffement
climatique provoqué par les émissions de gaz à effets de serre d‟origine anthropique [GIEC,
2007]2. La quasi-totalité de nos rejets de gaz à effet de serre (dont le C02) est reconnue
comme issue de nos consommations énergétiques qui n‟ont cessé de croître depuis 1860, sous
l‟effet conjugué de la croissance démographique et de la croissance économique
19
Figure 1 : Evolution constatée de la consommation totale d‟énergie commerciale (hors bois)
depuis 1860 en MTep MARLAND, 2003 3.
Ce secteur est celui sur lequel il est le plus facile d‟agir à la fois techniquement et
rapidement : il est peut-être le seul à offrir des possibilités de progrès suffisamment fortes
pour répondre aux engagements de réduction des émissions de GES :
20
[COLLET, 2004]6. Les bâtiments peuvent enfin utiliser plusieurs sources d'énergie, dont les
énergies renouvelables. Ces énergies peuvent être combinées et, le cas échéant, changées
plusieurs fois sur la durée de vie du bâtiment.
La même étude indique que pour 58 % des personnes ayant un projet de construction
neuve, la construction écologique ou éco-construction est associée aux matériaux « bois, terre,
chanvre, laine de mouton, produits « naturels », etc. ;», et 30 % d‟entre elles évoquent
rapidement une technique ou une technologie permettant de réaliser des économies sur la
dépense énergétique.
1
Sondage TNS – Soffres, Novembre 2007.
21
Le développement durable, traduction imparfaite du terme anglais « sustainable »
(soutenable) part d‟un bon sentiment pour souhaiter l‟épanouissement du genre humain mais
au final, ce concept ne présente pas forcément d‟intérêt pour mieux y parvenir.
La traduction concrète la plus fréquente est, selon les cas de figure, une « auberge
espagnole » dans laquelle chacun met ce qu‟il veut [JANCOVICI, 2002]9, en considérant
notamment qu‟une évolution négative sur le plan environnemental est compensée par une
évolution positive sur le plan économique, pour parvenir à quelque chose de neutre.
Dans le champ économique, qu‟est-ce qu‟un Produit Intérieur Brut (PIB) ou un chiffre
d‟affaires « durable » ou « soutenable » ?
Dans le domaine sociétal, il existe peu d‟exemples d'égalité parfaite entre membres
d'une communauté animale ou humaine dans le monde, ce qui n'a jamais empêché la
"durabilité ».
Ceci ne signifie pas pour autant qu‟il faille se désintéresser des limites du système car
pour toute ressource limitée, le choix est de gérer par soi même une inéluctable décroissance
ou d‟attendre que la régulation se fasse naturellement…l‟histoire a montré que la seconde
option était plus néfaste que la première.
La vrai bonne question pourrait bien, dans ce cas, être « quand arrivera la
décroissance d’une consommation de ressource non durable ? » et non « est-ce qu’elle
arrivera ?» [JANCOVICI, 2002].
22
Comme pour d‟autres secteurs de l‟économie, la notion de service se dégage: La
construction doit d‟abord permettre aux utilisateurs finaux de mener leurs activités dans les
meilleures conditions.
Le bâti devient ainsi un vecteur de la compétitivité économique. Aux moyens techniques
retenus pour construire, on associe le niveau des performances d‟usage accessibles.
Ceci n‟est pas neutre pour les intervenants du secteur : fournir une performance
d‟usage suppose une maîtrise globale de la réponse vis-à-vis du marché. Cette intégration
nécessite d‟autres modes de travail, comme l‟ingénierie concourante et la prise en compte du
cycle de vie du produit. Et garantir une performance, c‟est aussi reconnaître les effets
d‟obsolescence et de vieillissement. Dès lors, sous la pression de la concurrence, il est
probable que le niveau des exigences ira croissant rendant caducs un certain nombre de
produits. La durée de vie devient ainsi un paramètre très important des décisions.
Le cycle de vie d‟un matériau de construction et d‟un bâtiment est une notion
directement empruntée à ce qui existe de plus simple : le cycle de la matière.
La matière qui constitue notre environnement construit s‟inscrit dans un cycle dont l‟origine
en même temps que l‟aboutissement est la nature. La nature procure ainsi la totalité de nos
ressources et reçoit la totalité de nos déchets.
Les phases opérationnelles du « cycle de vie d‟un bâtiment » sont connues et décrites
par ordre « chronologique » [CHATAGNON, 1999]14 et [ADEME, 2002] ; elles impliquent
chaque fois de nombreux acteurs : la phase préparation, la phase conception, la phase
consultation des entreprises, la phase chantier, la phase utilisation / exploitation, la phase fin
de vie.
Le cycle de vie qui retient notre attention concerne d‟avantage l‟aspect
« fonctionnel », qui comporte 5 étapes, selon la norme NF P01-020 [AFNOR, 2005]15 :
- 1. fabrication des éléments constitutifs
- 2. construction
- 3. vie en œuvre
- 4. adaptation, transformation, réhabilitation
- 5. fin de vie
23
« extraction – transport – fabrication – transport - mise en œuvre – vie en œuvre - élimination
/ recyclage ».
1
EVEA CONSEIL, éco-conception de produits et services, www.evea-conseil.com
24
Les critères permettant d‟analyser la performance d‟un matériau ou composant de
construction peuvent être regroupés en 6 familles distinctes [WIGNACOURT, 2005]16 :
L‟analyse en cycle de vie permet de connaître les impacts associés aux produits en
hiérarchisant les priorités d‟amélioration.
Les produits peuvent être ensuite pensés ou repensés en phase de conception en
intégrant l‟environnement le plus en amont possible ; c‟est ce qu‟on appelle l‟éco-conception
ou « Design for environment » [SWEATMAN & SIMON, 1996]17: les critères traditionnels
de faisabilité technique, les attentes des clients et la maîtrise des coûts sont ainsi enrichis de
l'approche « environnementale ».
25
[GRAEDEL & ALLENBY, 1996]19, est aujourd'hui bien développée non seulement dans les
pays anglo-saxons mais également en Chine, en Corée du Sud et au Japon.
La France, qui marquait encore en retard il y a peu de temps, s'illustre de plus en plus,
notamment grâce aux efforts de quelques entreprises1.
Les résultats d‟une analyse en cycle vie peuvent être restreints volontairement,
« simplifiés » et ramenés à un mono-indicateur facilitant la compréhension : les émissions de
gaz à effet de serre (en équivalents Carbone) obtenus par la méthode dite du bilan carbone
[ADEME, 2003]22 ou le ratio coûts / bénéfices issu d‟une analyse en coût global ou coûts
complets (Lice Cycle Costing) : tenir compte des dépenses initiales et des dépenses futures
ainsi que des avantages (économies) ou inconvénients (pertes) pendant une période
[WIGNACOURT, 2004]23.
Appliqué au bâtiment, le calcul du coût global en cycle de vie ainsi permet d'évaluer
plusieurs solutions d'investissement à partir du coût initial, des dépenses d'exploitation et
d'entretien pour la durée de vie économique de l'ouvrage, des dépenses de nouvelle affectation
ou de recyclage en fin de vie. [KATS, 2003]24.
1
En 2006, quatre entreprises ont été récompensées pour les efforts qu'elles ont entrepris en matière d'éco-
conception de produits : les produits solaires WELEDA, les planches de bord éco-conçues de RENAULT,
l'assurance « Verte » du groupe d'assurances MAAF et l'éponge naturelle Aqua Fonda de FRANCE CHITINE.
2
INIES : base de données française de référence sur les caractéristiques environnementales et sanitaires des
produits et matériaux de construction, disponible sur www.inies.fr
26
constructives pour réaliser un bâtiment, un certain nombre de démarches et outils sont
développés , ayant tous comme base commune l‟éco-conception / l‟analyse en cycle de vie et
l‟approche multi-critères. On trouve parmi ceux-ci : les étiquetages contrôlés « certifiés » ou
« écolabels », les déclarations environnementales et l‟attestation du CESAT (commission
environnement – santé des avis techniques du CSTB).
Les écolabels sont des labels environnementaux attribués à des produits ayant une
moindre incidence sur l‟environnement ; ils définissent des critères et des niveaux
d‟exigences.
Ceux-ci sont considérés comme des instruments économiques modérés permettant aux
consommateurs de prendre des décisions d‟achats en fonction de critères environnementaux
[MEDD, 2005]25. Ils peuvent inciter les fabricants à mettre au point et lancer sur le marché
des produits plus respectueux de l‟environnement et plus acceptables pour la société,
notamment afin de convaincre une clientèle éco-sensibilisée et la conserver.
Parmi les plus connus, on trouve la marque « NF ENVIRONNEMENT » et l‟écolabel
européen peu adaptés au secteur des produits et matériaux de construction, comme en atteste
le faible nombre de produits « éco-certifiés » (peintures, vernis, enduits et revêtements de sols
durs NF 130) : 15 fabricants engagés et 6 marques « distributeurs » [AFNOR, 2008]26.
Ces écolabels concernent surtout les produits de grande consommation : le produit
analysé doit être conforme à des critères écologiques et d‟aptitude à l‟usage qui dépendent de
chaque famille de produits. Il est soumis à une analyse simplifiée en cycle de vie et les
critères d‟appréciation sont partagés entre divers représentants du monde industriel,
d‟associations de consommateurs et de protection de l‟environnement, des pouvoirs publics,
de distributeurs…
27
Même si ces formats présentent des lacunes, ils ont cependant le mérite d‟exister
depuis un certain nombre d‟années et d‟être utilisés comme clé d‟entrée pour l‟aide à la
sélection et la prescription de produits et matériaux plus « verts » que d‟autres; ces labels ont
en tout cas été largement utilisés sur les premières réalisations expérimentales dites à « Haute
Qualité Environnementale » en France depuis 1995 [Conseil Régional Nord Pas de Calais,
2005].
Au niveau international des normes ont été élaborées pour proposer un format
commun de déclaration pour les caractéristiques environnementales et sanitaires des produits
et matériaux de construction : ISO DIS 21 930 en 2005, NEN 8006 et NF P01-010 en 2004.
Pour l‟évaluation des informations liées au risque sanitaire dans l‟air du matériau, les
informations suivantes doivent être fournies : monoxyde de carbone, poussières, ozone,
fibres, COV (composés organiques volatils), rayonnements, particules viables, non viables
etc…
28
La contribution à la qualité de l‟eau est, par exemple, appréciée par rapport à la
résistance aux biocides, les propriétés organoleptiques, l‟aptitude au contact de l‟eau potable
etc..
Cette étape n‟est pas suffisante [LEMAIRE, 2006] : assembler des données permet de
simplifier l‟accès mais pas de rendre leur utilisation efficace et rigoureuse; même si la base
INIES existe, elle ne constitue pas pour l‟instant une aide au choix des produits de
construction.
Des outils informatisés remplissant partiellement cette fonction existent au niveau
international.
29
Les outils opérationnels dédiés au bâtiment (système complet) sont beaucoup plus
nombreux que ceux dédiés uniquement aux matériaux et composants de construction. Ceux
qui s‟y consacrent n‟ont pas forcément la même approche, ne considèrent pas les mêmes
impacts et ne les agrègent pas de la même manière.
Une synthèse qui s‟appuie sur une typologie définie [CHATAGNON, 1999] peut être
réalisée, elle propose une analyse par rubrique, dont cinq sont pertinentes : la fonction,
l‟échelle, les critères, l‟agrégation et les résultats.
Ces rubriques sont complétées par le type d‟analyse, les méthodes utilisées, le nombre
de matériaux référencés ainsi que le recours à une typologie de classement des informations.
Seuls sont repris les outils dédiés soit uniquement aux matériaux et composants de
construction, soit partiellement ; les outils identifiés comme dédiés complètement au bâtiment
dans une approche globale ne sont pas mentionnés car trop nombreux.
Ils peuvent néanmoins être identifiés auprès des mêmes « sources » (EQUER,
GREENCALC, PAPOOSE, GB TOOL, ENVEST, ESCALE…)
Tous ces outils s‟adressent principalement aux maîtres d‟ouvrages et aux concepteurs,
en phase « conception ».
30
Logiciels informatiques d'analyse et d’aide au choix des
matériaux et composants de construction sur base de leurs
impacts en cycle de vie
recensement international (non exhaustif)
pays
Nom type d'analyse méthodes utilisées fonction principale échelle critères agrégation résultats matériaux classement
d'origine
1 2 O/N type
performance
environnementale, Eco indicator 95, A minima, 11 indicateurs
reporting, évaluation Eco indicator 99, environnementaux, prix
LCA projection modulaire du matériaux et Partielle (bilans valeurs quantitatives
Gabi 4 Allemagne économique, la méthode de disponibles pour 200 NC N
14040 cycle de vie d'un produit composants avancés) des indicateurs
management du pénurie substances du marché, 6
risque, analyse biologique UBP indicateurs techniques
sociétale
4 indicateurs agrégés,
matériaux, valeurs agrégés
Base de mais évaluation possible
performance LCA évaluation des impacts solutions quantitatives des
Ecobat Suisse données aux trois niveaux totale par indicateurs 62 N
environnementale 14040 environnementaux constructives indicateurs + note
Eco invent "matériaux", "solution
et bâtiment par indicateur
constructive" et "bâtiment"
650
"process"
Eco invent évaluation des impacts
analyse en cycle de disponibles
LCA database + environnementaux par matériaux et valeurs agrégées
Umberto Allemagne vie et performance totale par "process" sur N
14040 NREL LCI modélisation grqphique composants quantitatives
économique matériaux
Database des « process »
et
composants
Tableau 1 : Synthèse des principaux outils « logiciels » disponibles pour aider à la sélection de matériaux et composants de construction au
regard de critères environnementaux et sanitaires. Building energy software tools directory, US Department of Energy , [CHATAGNON,
1999], [PEUPORTIER, 2005]28, [CHEVALIER, 2003]29.
31
Tous ces outils – logiciels sont fondés sur une approche multicritères
(environnementaux, sanitaires) voire économique.
Néanmoins, d‟un point de vue pratique, ces outils ne sont pas adaptés aux acteurs de
terrain de la construction, notamment en ce qui concerne la facilité d‟utilisation et la
compréhension des termes employés.
Un acteur sans un minimum de connaissances environnementales et sanitaire peut
rapidement s‟y perdre et interpréter différemment les résultats.
Sans aller (par choix) jusqu‟au niveau de l‟évaluation globale du bâtiment, peu
d‟outils permettent de comparer directement des choix constructifs (ce que nous appelons
les « solutions constructives ») en remontant jusqu‟aux composants / matériaux constitutifs de
ces choix constructifs.
Peu d‟outils s‟intéressent aux matériaux et composants directement, que ce soit au
niveau de l‟échelle d‟évaluation (qui est plutôt celle du bâtiment), ou au niveau des impacts
environnementaux et sanitaires qui correspondent souvent aux impacts liés à la vie en œuvre
du bâtiment, donc essentiellement aux consommations d‟énergie et aux rejets de GES liés à
cette phase.
Pourtant la contribution relative des matériaux et composants du bâtiment aux impacts
globaux du bâtiment devient de plus en plus importante, pouvant avoisiner 15 % à minima
[BARTELS, 2003]30.
Les matériaux et composants de construction correspondent néanmoins au contenu en
« impact » du bâtiment, et influencent considérablement les émissions de celui-ci lors de sa
vie en œuvre : un isolant « isole » par aptitude à sa fonction première (isoler) mais peut
évoluer techniquement négativement : tassement, absorption d‟humidité, dégâts liés à des
facteurs externes ; il nécessite alors un remplacement qui induit un coût économique et
environnemental non négligeable.
Autre exemple : les réglementations actuelles obligent à revoir tous les 5 ans
(réglementation thermique) les niveaux de performance minimale pour l‟isolation des
composants essentiels d‟un bâtiment. Certaines démarches qui semblent novatrices pour les
pays en retard (la France en fait partie) poussent jusqu‟à réduire de manière draconienne les
consommations d‟énergie ; on parle d‟habitat « passif » (15 kwh/m²/an en besoins de
chauffage) et/ou à énergie positive (un bâtiment qui produit plus d‟énergie qu‟il n‟en
consomme).
Avec ce type de bâtiments et de matériaux adaptés, on repositionne le curseur de la
dépense énergétique non plus sur le bâtiment pendant son cycle de vie mais sur les
composants et systèmes utilisés pour construire le bâtiment puisque le bâtiment ne consomme
pratiquement plus d‟énergie.
Il existe pourtant des outils plus accessibles qui synthétisent et simplifient l‟accès aux
informations essentielles « multicritères » à prendre en compte pour qualifier et choisir un
matériau / composant en fonction de ses performances et impacts; ils sont souvent accessibles
directement sur internet afin de veiller à une large consultation et simplifier les procédures de
mise à jour.
Il est possible de distinguer deux familles de types d‟outils :
- ceux donnant accès à des données environnementales « quantitatives » (énergie grise en
kwh ou MJ, contenu carbone en kg Eq CO2, durée de vie typique du matériau, coûts réels) et
« qualitatives » (appréciation et commentaires complémentaires, correspondance à l‟une des
cibles d‟un référentiel « SMQE » lié).
- ceux donnant accès à des données uniquement « qualitatives ».
Ils sont souvent issus de travaux proposés par des organismes privés ou publics basés à
l‟étranger et repris dans les tableaux ci-après :
32
Données quantitatives et qualitatives
Nb de matériaux /
Nom Pays Types de critères échelle Originalités Accessibilité
composants
- données sur la durabilité technique des matériaux
- analyse économique « fine » : coûts des matériaux,
Minesota coûts de la mise en œuvre, premiers « coûts »
Gratuite, sur
Matériau, (investissement initial) et coûts complets en cycle de vie.
building USA
8 familles de critères,
composant ou 155 - se base sur deux logiciels spécialisés « ATHENA » et
www.buildingmaterials.umn.edu/index
material 6 critères par famille
système « BEES »
.html
database - possibilité de comparer des matériaux au sein d‟une
même famille (ex isolation ouate de cellulose), affichage
sous forme de tableaux facilement exploitables
Outil développé dans le cadre du programme de
recherche "Technologie du bâtiment" en Suisse. Le
financement est assuré par l'Office fédéral de l'énergie
Gratuite pour les modules standart
(OFEN) et l'association eco-bau.
http://www.catalogueconstruction.ch/1
Trois indicateurs Matériau, 1.asp?lng=FR
Catalogue Suisse environnementaux, 3 composant ou
150 composants de - catalogue « dynamique » de renseignement sur les
Les modules d‟accès aux données
construction étapes du cycle de vie système
construction disponibles produits de construction
environnementales et de coûts
- trois indicateurs environnementaux simplifiés : énergie
(simulation de devis possible) sont
primaire fossile, énergie primaire totale, et indicateurs
payantes. (modules 2-3-4-5)
Eco 99.
- trois étapes du cycle de vie : fabrication / rénovation /
élimination
- mise en évidence par un graphique des prestations
intéressantes d‟un point de vue écologique »
37 « systèmes
Critères et indicateurs - outil simplifié dédié aux concepteurs permettant de
constructifs » disponibles
sélectionnés comme reconnaître les matériaux et composants les moins
Matériaux, et analysés, avec pour Consultation gratuite pour tous les
représentatifs de impactants pour l‟environnement
Eco-devis Suisse
chaque famille de
composants ou chaque système de
- critères simplifiés sélectionnés en fonction de la
modules
système nombreux matériaux et www.ecodevis.ch/francais
matériaux / famille de produits : ex pour les composants de sous
composants sous
composants toiture, (Eco- devis CAN 363), données d‟énergie grise
constitutifs.
et « interprétations » (« écologiquement relativement
intéressant » ou « écologiquement intéressant »…)
Tableau 2 : Synthèse des principaux outils simplifiés, donnant accès à des données « quantitatives » et « qualitatives », disponibles pour aider au
choix de matériaux et composants de construction en fonction de leurs impacts environnementaux et sanitaires. Building energy software tools
directory, US Department of Energy , MINERGIE, 2007 .
33
Données qualitatives
Nb de matériaux /
Nom Pays Types de critères échelle Originalités Accessibilité
composants
- Guides « matériaux » disponibles par famille de matériaux /
Techniques et
composants, avec les « + » et les «-»
environnementaux :
Plus de 1100 matériaux et - guides conception, permettant de passer du matériau / composant
mention des résultats
composants de au système constructif et au bâtiment : guide « low carbon house »
issus de BRE Eco-
Greenspec – Matériaux construction, les résultats disponible, feuille de calcul « waste costs » dédiée au calcul des
points et BRE
et d‟analyses économies générées sur le cycle de vie, par la mise en place d‟une
National Grande « Environmental
composants environnementales gestion des déchets de construction
Gratuite,
Green Bretagne profile » ; mise en
, systèmes (résultats BRE ou - guide « durabilité et analyse en coûts complets » : publication de
www.greenspec.co.uk
Specification évidence de la
constructifs correspondance critères quelques éléments relatifs à la durabilité technique des matériaux et
correspondance des
simplifiés) ne sont pas composants de construction : à minima durée de vie estimée en phase
produits avec les
tous disponibles. conception et coûts initiaux. Lien avec la base de données en ligne
critères simplifiés
« construction durability database » www.componentlife.com (guide
environnementaux
payant)
- 6 guides techniques disponibles, permettant d‟approfondir les Payant,
bénéfices techniques des éco-solutions présentées www.ecospecifier.org
Techniques,
Matériaux, 3200 matériaux, - Etudes de cas pour 7 types de constructions disponibles Mais accès gratuit à 5 %
économiques,
composants composants, technologies - liens vers les principaux logiciels d‟ACV disponibles, le des informations
Ecospecifier Australie environnementaux ; 6
et systèmes répertoriées, dans plus de questionnaire « environmental performance datasheet » permettant disponibles sur les
familles de critères
constructifs 400 catégories de réaliser les évaluations environnementales, liens vers outils de matériaux référencés,
« environnementaux »
« green design », notamment GB Tool issu du « green building guides, études de cas,
challenge » questionnaires
Clé d‟entrée - Outil spécifique pour les architectes et designers
1500 matériaux et
« design » (fonctionnali - 4 clés d’entrée « environnementales » pour sélectionner les éco-
composants référencés,
té et esthétique) ; matériaux : par « matière » bois – pierres naturelles – autres naturels, Gratuite, après inscription
Material Pays Bas « typologie de
Matériaux, 30 000 architectes et
par critère technique « renouvelable ou non », par « sourcing » ou www.materialexplorer.co
explorer matière », perception «
composants designers membres, reliée
localisation géographique (pays d‟origine) m/background.html
à un « knowledge center »
sensorielle » et - pas de guides conception disponibles mais nombreux articles
for material innovation »
approche technique venant compléter l‟approche « matériaux »
Clé d‟entrée technique
et environnementale : 5
Base de - Fiches de données environnementales et sanitaires (sur modèle
critères principaux de Gratuite, www.cd2e.com
Matériaux, FDES de la norme NF P01-010) venant compléter la fiche technique
données des France
qualification
composants
100 matériaux et
- Guides de choix « matériaux » (10 guides disponibles) et systèmes
rubrique « base de
éco- environnementale ; 18
, systèmes
composants référencés
(7 catégories)
données des éco-
matériaux critères matériaux »
- Guide de choix à venir « Durabilité et analyse en coûts complets »
complémentaires, dont
14 critères qualitatifs
Tableau 3 : Synthèse des principaux outils simplifiés, donnant accès à des données « qualitatives », disponibles pour aider au choix de matériaux
et composants de construction en fonction de leurs impacts environnementaux et sanitaires, CD2E, 2005 .
34
1.2.3 Approche monétaire du cycle de vie
Parmi les outils présentant des données quantitatives et qualitatives, seuls deux d‟entre
eux donnent accès à des données économiques précises et un début de réflexion en coûts
complets en cycle de vie (life cycle costing - LCC) ; il s‟agit de la base de données
« Minesota building material database » dans laquelle les coûts initiaux, les coûts de
remplacement et les coûts totaux (life cycle cost) sont présentés mais pas toujours disponibles
pour tous les produits au sein d‟une même famille ; et de la base de données « Greenspec,
national greenspecification » dans laquelle les coûts d‟installation (premiers coûts – “first
costs”), les coûts sur 60 ans (durée de vie fixée en fonction du code national pour la
construction) ainsi que la durée de vie typique du matériau / composant, y sont présentés.
Figure 5 : Schéma de l‟analyse en coûts complets sur le cycle de vie d‟un produit / service.
BUYERZONE, 2006 1.
Le coût global en tant qu'analyse est une notion générale qui s'applique à toutes les
méthodes2 tenant compte des dépenses initiales et des dépenses futures de même que des
avantages (économies) d'un investissement pendant une période. [WIGNACOURT, 2004]33
Ces méthodes diffèrent par leur application qui dépend de l'objet de l'investissement.
1
BUYERZONE, www.buyerzone.com
2
Ces méthodes comprennent: le coût global en tant que méthode de calcul, le rapport coûts/avantages ou
investissements/économies, le taux de rendement interne et le délai de récupération.
35
Dans le cas de systèmes existants, cette méthode permet :
1. de comparer le coût global et les économies réalisées entre la réhabilitation d'un
système constructif et/ou un réaménagement foncier, c'est-à-dire la démolition et la
reconstruction du bâtiment
2. de déterminer dans quelle mesure un procédé ou un ensemble de procédés
d'amélioration doit être appliqué de manière à réaliser le maximum d'économies, compte tenu
de certaines contraintes budgétaires, du niveau de confort souhaité…
3. de déterminer quelle méthode doit être employée pour réhabiliter ou améliorer le
système de façon à assurer le maximum d'économies à partir d'un niveau donné de dépenses
d'investissement.
Même si le raisonnement en coût global fait l‟objet d‟un intérêt croissant dans tous les
secteurs de production de biens et services, notamment dans un contexte environnemental de
plus en plus présent (raisonnement en cycle de vie), son utilisation et plus largement sa
transposition dans le secteur de la construction étaient encore limitées dans les années 2000
[LARSSON & CLARK, 2000]35.
1
Coût initial : le coût initial comprend toutes les dépenses d'investissement ayant un rapport direct avec le
projet, y compris le prix du terrain, le coût de la conception, du raccordement aux services et de la construction.
2
Coût différés : les coûts différés peuvent être divisés en deux catégories - les dépenses énergétiques
d'exploitation pour refroidir, chauffer et éclairer le bâtiment - les dépenses d'entretien comprenant les frais de
réparation et de remplacement On peut inclure dans les coûts d'entretien les coûts liés à l'utilisation (les frais qui
découlent d'une modification de l'usage d'un bâtiment ou d'une modification ou de l'amélioration des installations
mécaniques et électriques) de même que les coûts de modifications nécessaires pour que le bâtiment soit
conforme aux nouveaux codes et normes.
36
1.2.4 Application aux PME-PMI : le management durable et son langage commun
Afin de rendre plus explicite1 le développement durable auprès des acteurs des
entreprises et organisations, notamment ceux2 du secteur du bâtiment, une solution permet de
l‟intégrer dans leur conditionnement intellectuel et culturel ambiant : le passage du macro
économique (la planète) au micro-économique (l‟entreprise) en développant des outils de
mesure compréhensibles par tous : par exemple, les indicateurs financiers de développement
durable ou plutôt de management durable.
Pour autant, comme l‟habitat, les matières premières, la nourriture, l‟énergie, l‟eau,
l‟air, les déchets ont depuis toujours fait l‟objet de troc, donc de comptabilité; le même
constat s‟impose aussi aux services sociaux.
Chaque décision opérée dans l‟entreprise peut ainsi être rationnalisée selon un concept
simplificateur mais concret « coûts / bénéfices », y compris pour des retombées potentielles
en termes d‟impacts environnementaux et sociaux : l‟évaluation permanente du passif
environnemental, social et économique mais aussi des progrès réalisés, peut faire l‟objet de ce
bilan coûts / bénéfices.
1
Au-delà du « plus explicite », il manque dans la définition du concept de développement durable proposée par
le rapport Brundtland, 4 chaînons essentiels : la dimension temps, financière, technologique et idéologique. Un
exemple, le chaînon technologique : le principe de précaution condamne toute recherche technologique qui ne
puisse garantir de son caractère « inoffensif », d‟où l‟obligation pour le chercheur de démontrer l‟innocuité des
finalités de sa recherche avant de la commencer. La première application connue dans l‟histoire de l‟énergie
solaire est celle qu‟Archimède captait dans des miroirs concaves en vue d‟incendier les vaisseaux romains qui
assiégeaient la Sicile. Le même principe de miroirs concaves en Sicile est à la base de la première centrale
solaire à l‟échelle industrielle inventée en 1984 produisant 20 MW soit l‟équivalent de 12500 Tep….
2
Les acteurs du secteur du bâtiment sont regroupés en 5 familles : les utilisateurs finaux (en général étrangers au
processus de construction sauf exception), la société civile (collectivité), le monde productif toutes corporations
confondues (des études de faisabilité jusqu‟à la démolition), la main d‟œuvre (entreprises de construction), et les
industriels qui assurent l‟approvisionnement en matériaux et composants.
3
Pourquoi une OPEP de l‟eau serait-elle plus absurde qu‟une OPEP du pétrole ? Les pays producteurs de pétrole
ne produisent, en fait, rien, se contentant de faire pomper par des multinationales étrangères les réserves dont ils
ont la chance de disposer « naturellement » ; que se passerait-il si demain la Suisse se contentait de facturer le m3
d‟eau qui coule de « ses » Alpes dans le Rhône ?
37
- valorisation du terrain en l‟état : 1000 € du m²x7500 m² soit 7 500 000 €
- projet développé par la municipalité : inclusion du terrain dans le PLU 2005-
2030, prévoyant : une zone mixte d‟habitat, d‟espaces verts, d‟équipements
sensibles…
Valeur des
Valeur d’origine Remédiation Valeur finale
immobilisations
Valeur 7 500 000 € 1 875 000 € 2 250 000 € 3 375 000 €
Remédiation en vue Immobilisation des Evacuation des
Vente des terrains
Actions décidées du PLU « terrains terrains pendant 5 terres polluées en
dépollués
sensibles » ans décharge classe I
Coûts / bénéfices 7 500 000 € 5 625 000 € 3 375 000 € 3 375 000 €
Bilan 7 500 000 € 3 375 000 €
1- une approche très technique de type « ingéniérale » ou industrielle basée sur les
principes de l'éco-conception de produits et services,
2- une approche « négativiste » de non reconnaissance de la thématique, en tout cas
dans le secteur de la construction,
3- une approche solidaire de type « économique » issue du mouvement des
technologies alternatives et de la « green economy »,
4- une approche purement environnementaliste de type « écologiste »,
5- Et enfin, une approche de type « pragmatique », synthèse des approches 1-3-4,
basée sur l'accessibilité d'une information pertinente mais vulgarisée pour la cible « client »
39
Figure 6 : « The sustainable development and eco-design : related methodologies and
concepts proposed » HALADA-YAMAMOTO, 2001 .
Les « éco-matériaux » apparaissent pour la première fois au Japon au tout début des
années 1990 (1991) avant même les contraintes normatives, (British standards, EMAS, ISO)
et des thèses d'éco-efficacité mêlant développement technique, économique, social et
environnemental ; également avant les théories de décroissance (dématérialisation (1992) et
facteur 4 (1993)).
La définition « industrielle » des éco-matériaux trouve ainsi ses fondements dans les
théories d'éco-bilans / analyses en cycle de vie en Amérique du Nord mais aussi dans celles de
responsabilité du type « pollueur payeur » en Europe, des années 1970-1980.
40
A partir de cette approche « industrielle », le concept d'éco-matériaux a été représenté
en trois dimensions, comme le meilleur « compromis » entre des propriétés fonctionnelles,
des avantages écologiques et des aspects socio-économiques.
Les données qualitatives sont facilement descriptibles et caractérisables tandis que les
données quantitatives sont plus difficiles et relèvent d'une méthode en cycle de vie – LCA.
(voir logiciels d‟analyse qualitative et quantitative, paragraphe 1.2.2.4)
Un autre modèle sur les éco-matériaux, relativement proche de cette représentation tri-
dimentionnelle, a été présenté au Japon.
41
Figure 8 : Model conceptuel de présentation des éco-matériaux,
Japan Eco-Materials Forum, 2004 .
42
On aboutit ainsi à une classification des éco-matériaux selon 4 classes, représentant chacune
des valeurs limites maxi-mini d'éco-points :
La particularité du modèle japonais, par rapport aux autres logiciels disponibles (voir
paragraphe1.2.2.4), est d'avoir introduit historiquement le concept même des éco-matériaux
tout en proposant un modèle d'analyse en cycle de vie qualitatif et quantitatif permettant de
comptabiliser en « éco-points » les impacts des critères analysés.
43
construction avec l'implication de grands groupes industriels dans les démarches de
communication environnementale type Fiches de Déclarations Environnementales et
Sanitaires (FDES), créées et validées scientifiquement par l'Association Française de
Normalisation (AFNOR) et le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB).
Le référentiel HQE® présente pour chaque cible des niveaux d'exigence, indicateurs
opérationnels et unités inspirés en grande partie des indicateurs utilisés dans les démarches
d‟analyses en cycle de vie ou d'éco-conception de produits: par exemple, la quantité de
ressources naturelles non énergétiques consommées sur l'ensemble du cycle de vie des
matériaux ou encore la part de matériaux vierges renouvelables.
Le choix des produits et matériaux de construction est ainsi essentiellement basé sur
l'aptitude à l'usage, c'est à dire la capacité à remplir une fonction dans des conditions fixées
préalablement, libre choix étant laissé au consommateur final de sélectionner lui-même des
produits plus ou moins impactants.
44
logique qu’il n’en existe jamais », rappelant qu'elle regroupe plus de 80 organisations
professionnelles de fabricants de produits et d'équipements pour la construction qui
représentent un chiffre d'affaires annuel de plus de 30 milliards € réalisé par près de 7000
entreprises et environ 210 000 personnes.
L'AFNOR et le CSTB ont travaillé quant à eux sur le référentiel normatif NF P 01-
010 permettant aux fabricants fournisseurs de déclarer les impacts environnementaux et
sanitaires de leurs produits et matériaux de construction sous un cadre et une méthodologie
communs.
La commission de normalisation AFNOR P01E1 et ses experts suivent la position AIMCC-
Association HQE® : « Le choix des produits de construction est un point fort de la démarche
HQE®, la qualité environnementale d’un produit ne pouvant s’apprécier réellement que par
rapport à un projet et à sa place dans le projet ».
Il s'agit ici de l'un des éléments clé de distinction entre les approches anglo-saxonnes
de qualité environnementale dans la construction dites mixtes (produits et systèmes), et
l'approche française dite « système ». Leurs caractéristiques seront présentées ultérieurement,
notamment la place et le type de l'évaluation des produits et matériaux de construction dans
les référentiels internationaux de type SMQE.
La simplification était ainsi à l'ordre du jour des programmes de travail sur 2007-2008
et passait par la mise au point de logiciels d'appréciation de l'impact majeur du matériau ou
composant dans l'ouvrage : les caractéristiques environnementales et sanitaires seraient ainsi
limitées à 4 ou 5 considérées comme « majeures » pour faciliter leur appropriation par les
utilisateurs finaux.
Certains industriels ont travaillé d‟ailleurs à la mise au point de « fiches système »
concernant des parties d'ouvrage, permettant de valoriser l‟apport individuel de chaque
matériau ou composant, mais au sein d‟un système constructif. Un logiciel « ELODIE »
devant faciliter l‟exploitation des FDES est prévu et devrait être disponible gratuitement en
ligne sur internet3.
Des définitions des éco-matériaux pour le secteur de la construction sont tout de même
diffusées au niveau national et portées par des organismes « influents » ou impliqués dans la
construction durable :
45
celle de l'ADEME (Agence pour la Maîtrise de l'Environnement et l'Energie)
disponible sur l'innovathèque du CTBA1 (Centre Technique du Bois et de
l'Ameublement), qui évoque clairement les éco-matériaux :« Tout matériau qui
entraîne moins d'impacts sur l'environnement, tout au long de son cycle de vie et
conserve ses performances lors de son utilisation. On comprend par impact toute
dégradation de notre environnement, liée soit à l'utilisation de ressources ou de
matières non renouvelables (pétrole, charbon, plastiques) soit en entraînant des rejets
néfastes (déchets, pollution de l'air, de l'eau et des sols) ».
au niveau européen, une plate forme technologique5 préconise le recours aux solutions
alternatives aux matériaux conventionnels pour inscrire l‟industrie du BTP dans la
perspective du développement durable, ces matériaux « alternatifs » étant à chercher
dans de nouvelles approches d‟éco-conception [ESCADEILLAS, 2006]41.
46
Les manufacturiers de produits et matériaux de construction, regroupés au sein de
l'AIMCC, ne reconnaissent ainsi pas ou peu l'existence d'éco-préférences tandis que leurs
partenaires de recherche et de développement historiques affichent la terminologie. Une
marge de progrès existe donc.
Un autre collège de pensée, minoritaire celui-ci, regroupant notamment des architectes
« libres penseurs » issus des courants de la « baubiologie » (bio-construction) des années
1970, reconnaît et défend quant à lui l'existence de matériaux et produits meilleurs que
d'autres d'un point de vue environnemental et sanitaires, en les qualifiant de « bio-produits »
ou « produits sains », « écologiques » ou encore « éco-biologiques »
0 av JC 1800 2000 et +
47
ZIJLSTRA, 2005 .
Le bois, éco-matériau par excellence, puisqu'il a la particularité de se renouveler en
permanence, de manière théoriquement inépuisable, est un des matériaux de construction
parmi les plus anciens et néanmoins toujours d'actualité. Bénéficiant d'un excellent rapport
poids/résistance, son élasticité et sa stabilité dimensionnelle sont constantes, qualités valables
pour presque toutes les sortes de bois.
Les roches naturelles sont, quant à elles, en général issues de mélanges de différents
matériaux agglomérés plus ou moins fortement dans la masse pierreuse. Une grande partie de
ces minéraux contient de la silice ; les roches ont toutes une histoire particulière qui détermine
leurs qualités actuelles.
Dépense Emissions
énergétique carbone
Matériau Bilan global Type de ressource
(énergie grise) de équivalent
production (fabrication)
Bois massif
Si replanté,
(épicéa, sapin, Renouvelable (si
0,109 kg C02 eq/kg -0,5 kg C02
mélèze, séché à 2,21 MJ / kg replanté)
eq /kg
l’air)
0,13 kg C02 Non renouvelable
Roche (grès) 1,34 MJ / kg 0,13 kg C02 eq/kg
eq/kg (roche primaire)
Non renouvelable
0,236 kg C02 0,236 kg C02
Bloc terre cuite 2,62 MJ / kg (dépôts
eq/kg eq/kg
sédimentaires)
Bloc Béton (base 0,12 kg C02
0,798 MJ / kg 0,12 kg C02 eq/kg Non renouvelable
de comparaison) eq/kg
Tableau 6 : Dépense énergétique et bilan carbone simplifié en phase « process », pour 4 types
de matériaux de construction, KBOB, 2007 .
Ce raisonnement simplifié montre qu‟il faut comparer ce qui est comparable et surtout
baser son raisonnement sur des données fiables issues de moyennes par familles de produits.
48
Périodes Bois Pierre
Les matériaux « naturels » ont été les premiers à être utilisés par les peuplades primitives – chasseurs – La pierre est le matériau de construction le plus durable. Tous les monuments
120 000 y bc cueilleurs, chaque culture concevant, en fonction de sa localisation géographique, sa propre logique historiques comportent une partie importante de pierre et résiste parfaitement aux
architecturale à partir des ressources « locales », bois, peaux, ou encore glace. outrages du temps.
La pierre a fasciné l'homme depuis l'antiquité. L'ambition et le pouvoir des bâtisseurs
égyptiens conduisent à l'utilisation du granit dans les premières pyramides, en dépit des
Les romains souhaitaient introduire massivement la construction en pierres dans les pays nordiques mais
difficultés rencontrées à l'utilisation.
5 000 y bc la construction en bois était la plus utilisée pour des raisons techniques pratiques et de disponibilité
La pierre a toujours été présente dans les constructions des grandes puissances : les
immédiate.
palais égyptiens ou perses, les constructions romaines, les églises gothiques ou les
châteaux médiévaux n'auraient pas pu être édifiés avec un autre matériau.
L'accroissement de la densité urbaine dans certaines grandes villes favorisa encore l'augmentation de
l'utilisation du bois : les bâtiments étaient construits plus près les uns des autres par soucis d'économie de
0 ad surfaces, avec une seule façade, étroites mais hautes.
Sans surprises, cela conduisit de nombreux centres villes à haute densité, construits avec des matériaux
inflammables, à l'incendie.
Au fur et à mesure que les règlementations de la construction devenaient de plus en plus strictes, le bois
est remplacé par la pierre.
Le bois restant utilisé pour la construction de bâtiments et de navires dépendait bien sûr des ressources et
1 300 ad l'utilisation intensive de certaines variétés de bois « dures » et résistantes commencent à se raréfier.
Le bois continue à être utilisé pour certains types de construction car irremplaçable. Il est également un
signe extérieur de richesse, donnant de la valeur aux façades des constructions (Allemagne, Angleterre,
Belgique).
Les progrès considérables accomplis dans les machines d'extraction et l'introduction de
nouveaux matériaux de construction, résistants et contrôlables, ont quelque peu modifié
le statut de la pierre. Les larges et lourds blocks confiant auparavant un aspect de
rigidité au bâtiment sont remplacés par des coupes fines de parement. Cette séparation
L'ère industrielle induit l'utilisation du bois à une toute autre échelle.
de fonctions a rendu l'utilisation de pierre plus critique.
1800 Les trois points critiques de la pierre (peu résistante aux chocs intempestifs, sensible
Les structures en bois multi-composantes commencent à être utilisées, entraînant un meilleur usage
aux tensions et comme tout produit naturel potentiellement imparfait) induisent certains
économique.
risques qui peuvent être évités avec l'utilisation de béton renforcé ou de l'acier, d'ailleurs
moins chers que la pierre.
1 500 types différents de pierre sont disponibles, le type de roche d'extraction (roches
magmatiques, sédimentaires ou métamorphiques) fait toute la différence.
Quel est le futur du bois dans la construction ? Le changement de fonction, d'une roche solide, massive, lourde, structurelle à une roche
Le bois est durable (au sens « sustainable development ») et renouvelable. Il est cultivé dans une logique fine de parement pouvant être élevée comme du papier peint a provoqué une crise
de moindre prélèvement des ressources dans les forêts primaires ou sensibles et le bois continuera à jouer identitaire de la roche qui est désormais assimilée à une tranche pouvant être coupée,
une place importante en tant que matériau de construction, en gros oeuvre ou second oeuvre. translucide ou décorative.
Les inconvénients du bois peuvent désormais, grâces aux progrès technologiques, être surmontés : on La pierre demeure certes intacte en tant que matériau, un matériau naturel avec sa
2000 et + peut le modifier structurellement par changement de pression, l'utiliser en tant que matériau composite et propre personnalité, ses propres caractéristiques et comportements. Il ne fait aucun
combiné avec du plastique recyclé (OSB). doute que la pierre continuera d'être utilisée dans le futur, ne serait-ce que pour des
Le futur de ce « vieux » matériau de construction est désormais tout tracé et on lui donne une nouvelle raisons esthétiques.
dimension : l'extrusion pour les profilés, la pression tri-dimentionnelle, l'incorporation dans les lamellés,
le séchage complet (rétification) pour améliorer sa résistance etc...
Tableau 7 : Synthèse de l‟historique comparatif de l‟usage des matériaux bois et pierre. ZIJLSTRA, 2005 .
49
Bois et pierre, deux matériaux considérés comme très écologiques de part leurs faibles
impacts sur l‟environnement et la santé, matériaux d'hier, d'aujourd'hui et de demain comme
présenté précédemment.
L'étymologie du mot « écologie », formé de deux racines grecques, rappelle que « éco
» correspond au mot « oikos » qui signifie « maison » et « logie » correspond au mot « logos
» qui signifie le discours, la parole, la science. « Ecologie » signifie donc le discours, la
science de la maison.
La première catégorie est liée à la tradition : les matériaux sont par nature dédiés à un
habitat considéré comme plus sain et « écologique ». Mais leur mise en oeuvre demande une
connaissance technique qui n'est plus ou peu pratiquée couramment, en comparaison au
marché global de la construction (la plus grande partie du secteur du bâtiment travaille
actuellement avec des matériaux dits industriels).
Matériaux industriels
manufactured materials X X
50
Parmi les nombreuses définitions disponibles pour caractériser les matériaux « écologiques »
plus respectueux de l'environnement et de la santé des utilisateurs, les plus connues sont les
suivantes :
Parmi les 25 règles de bases pour construire un habitat sain selon la Baubiologie
(2005), 6 s'intéressent plus particulièrement aux matériaux et produits :
La Baubiologie3 et ses principes sont très présents au niveau l'international depuis les
années 1970, un institut français4 s‟est d'ailleurs créé à Strasbourg en 2006 en lien avec
l'institut allemand.
Les courant les plus « écologistes » et puristes tendent vers les matériaux naturels,
écologiques et sains dits artisanaux, tandis que les « bourgeois bohèmes » plus pragmatiques
privilégient les matériaux écologiques et sains dits industriels apportant des garanties
techniques vérifiées.
1
Terres vivantes, disponible sur http://terrevivante.org/pdf/FR%20materiaux%20ecologiques.pdf
2
Stéphane Cardineaux, Génie de lieu, disponible sur http://www.geniedulieu.ch/article.php3?id_article=37
3
IBN, en Allemagne disponible sur http://www.baubiologie.de
4
Institut Français de Baubiologie, disponible sur http://www.baubiologie.fr
51
1.3.4 Les apports solidaires de la « green economy »
La France est le pays européen qui a reçu le plus d'aides directes du Plan Marshall
avec près de 2 Milliards 713 Millions $$, dont plus de 92 % en dons directs (comparativement
à une moyenne de 50 % de dons pour les 16 autres pays européens...)
On importa ainsi massivement tout l'outillage agricole moderne peu connu jusqu'alors
(les tracteurs diesel Mc Cormick par exemple) et de la même manière des techniques de
construction industrialisées fondées sur la préfabrication, la raréfaction de la main d'oeuvre
qualifiée dans le BTP aidant.
Les propositions d'avant garde des architectes et des ingénieurs américains reposent
essentiellement sur les avantages du béton armé, ayant des retombées indigentes dans le cadre
du logement social (demande élevée et contraintes budgétaires prépondérantes). Dans le
logement dit « pavillonnaire », c'est l'apogée de l'aggloméré creux de ciment, le parpaing.
La valeur ajoutée créée par les activités locales de production de produits et matériaux
de construction est désormais délocalisée au niveau de plates formes et centres industriels ou
la productivité de masse concentre le processus de création de valeur (ex le plâtre artisanal
coulé ou moulé et la plaque de plâtre prête à poser).
52
Parallèlement, dans les pays sous-industrialisés, ex-communistes, en voie de
développement ou émergents en cours, les mêmes besoins en construction de logements sont
présents (voire souvent bien supérieurs à ceux des pays dits industrialisés) mais la
construction, reconstruction ou les actions de développement économique dans ces pays sont
beaucoup plus ardues du simple fait de l'absence d'infrastructures physiques significatives
(canaux, ports, réseaux ferrés, routes...) et de qualification technique de la population, ou à
une échelle complètement différente.
Mais leur essor s'est également accompagné d'effets directs ou indirects négatifs qui
ont provoqué des « retournements de situation », sociaux, économiques ou environnementaux
mais aussi humains et sanitaires : en l‟an 300 avant notre ère, les premières briques en terre
cuite apparaissaient en Mésopotamie, en 2006, plus d'un milliard de personnes dans le monde
vivaient sans logement adéquat. Les Romains construisaient des aqueducs et installaient des
tuyaux qui amenaient l'eau directement dans les maisons des riches citoyens ; en 2006, 1,1
milliard de personnes n'ont pas accès à l'eau potable !
Notre époque actuelle se caractériserait avant tout ainsi non pas par « l'intelligence et
le savoir » [JOURDAN-MIRENOVICZ, 2006]46, dont la matière première serait « les
réseaux de neurones des laboratoires et centres de recherche et développement en Europe,
Amérique du Nord, au Japon et dans certaines pays émergents comme le Brésil, la Chine et
l'Inde », mais par une « ignorance coupable » et « un manque de vision » qui conduisent
l'humanité à ne pas se saisir du défi n° 1 pour la population mondiale : vivre et s'épanouir sans
dilapider ce qui lui reste de ressources sur terre.
Quel est, dès lors, le sens à donner à l'essor des technologies dans le monde?
notamment les technologies de production / fabrication de matériaux de construction destinés
à l'habitat ?
Cette question met en perspective les déséquilibres que le développement dominant instaure
partou ou il exerce son influence.
53
Cette idée s'est très vite avérée être un élément de réponse au problème non résolu et
global de la production dans les pays riches : l'épuisement des ressources limitées non
renouvelables comme les énergies fossiles ou certaines ressources primaires1 , le dépassement
des capacités de régénération des écosystèmes soumis aux agressions permanentes du système
industriel et le minage de la substance même de la nature humaine, incapable de « s'épanouir
par la seule prospérité matérielle ».
Ils ont jusqu'à la fin des années 1990 poursuivi leurs chemins dans la discrétion,
attendant que l'ère du « no limits » s'éclipse un peu, aidé par les réalités économiques
contemporaines (fin du pétrole et du gaz naturel abondant et bon marché par exemple).
Une centaine d‟organismes dédiés à la construction « économiquement et écologiquement
viable » sont recensés dans le monde.
Ces thèses sont proches des principes des modèles d'économie solidaire, avec une
application au secteur de la construction.
L'approche écologique développée au paragraphe 1.3 est ainsi élargie aux réalités
économiques auxquelles sont confrontées les populations des pays en voie de développement
(et, finalement par retournement des choses, également celles de nos pays dits « industrialisés
»).
Parmi les groupements considérés comme les plus importants ou enregistrant les
résultats les plus significatifs dans leurs domaines d'actions respectifs, on trouve :
- le réseau Building Advisory Service and Information Network (BASIN)2 créé en 1988 par
trois associations européennes : Swiss Center for Development Cooperation in Technology
1
Une nuance doit être apportée quant à la qualification des « ressources primaires non renouvelables » : elles
sont considérées comme « renouvelables » par l'OCDE ou les instances mondiales en charge des thématiques de
développement durable, quand leur disponibilité immédiate à moyen terme est avérée importante (exemple,
l'argile), ou que leur taux de renouvellement est suffisamment court pour être considéré faiblement impactant sur
l'environnement (exemple la pierre ponce d'origine volcanique).
2
BASIN, disponible sur http://80.237.211.43/basin/basin/index.asp?A=2 ou www.basin.info
54
Management (SKAT)1 en Suisse, Practical Actions (ex ITDG) et German Appropriate
Technology Exchange (GATE/GTZ)2 en Allemagne.
- le Building Materials and Technology Promotion Council (BMTPC)5 en Inde dont l'objectif
est de développer et d'opérationnaliser une approche intégrée pour le développement
technologique, le transfert et la promotion des investissements dans l'application de matériaux
innovants, respectueux de l'environnement et économes en énergie.
Ils ont ensuite des spécificités d'actions et d'interventions souvent liées à leur histoire
mais également aux caractéristiques de leurs zones d'intervention : populations, climat,
ressources locales disponibles, économie, facteurs politiques.
Un tableau comparatif de toutes ces organisations permet de caractériser chaque « acteur »
par : sa date de création, son pays d'origine (ou zone géographique),sa zone d'action (ou zone
de chalandise) et enfin ses domaines d'intervention privilégiés, souvent liés aux compétences
déployées et acquises depuis la date de création.
1
SKAT, disponible sur http://www.skat.ch
2
GATE, disponible sur www.gtz.de/en
3
CRA-Terre EAG, disponible sur http://terre.grenoble.archi.fr/accueil.php
4
Ecosur, disponible sur http://www.english.ecosur.org
5
BMTPC, dispoinible sur http://www.bmtpc.org/index.htm
6
DCAT, disponible sur http://www.dcat.net/
7
NCAT, disponible sur http://www.ncat.org/
55
Organisation Date de Pays ou Zone Domaines d'intervention « sustainable and affordable housing », mouvement des technologies appropriées Web
création zone d'action
d'origine d'après estimations sur rapports annuels d'activités disponibles sur internet
A B C D E F G H I
Evaluation Production Diffusion de Formation Conception - Managemen Dlpt Ateliers et Soutien Spécificité
des de l'information aux architecturale t de projets R&D conférences financier
ressources matériaux techniques
locales locaux traditionnelles
BASIN 1988 Europe Intal X X X X Networking et action ww.basin.info
directe sur les réglements
et certifications
GATE/GTZ 1977 Allemagn Intal X X X X X X X X Construction des murs www.gtz.de/en/index.ht
e sauf construction en terre m
SKAT 1978 Suisse Intal X X X X X Toitures et matériaux www.skat.ch
pour toitures
Practical 1966 Londres Intal X X X X X X X Networking, transferts de www.itdg.org
Action (ex technologies multiples
ITDG)
CRATerre 1979 France Intal X X X X X X X X Constructions en terre et http://terre.grenoble.arc
habitat para sysmique et hi.fr
para cyclonique
SHELTER NC Kenya Afrique X X Habitat pour les www.shelterforum.org
Forum situations d'urgence
humanitaire
CEVE-AVE 1967 Argentine Amérique X X X X X X Habitat très social www.ceve.org.ar/ingles.
latine préfabriqué htm
Development 1983 Inde Inde X X X X X X X Changement des www.devalt.org
Alternatives comporterments
ECOSUR 1991 & Nicaragua Pays du X X X X X X X X Production de matériaux www.english.ecosur.org
1996 sud low cost et low tech.
Tuiles de micro-ciment et
briques
BMTPC Juillet Inde Inde X X X X X X X Utilisation de déchets www.bmtpc.org
1990 issus de l'industrie et de
l'agriculture pour la
production de matériaux ;
assistance « eco-design »
et technologies de
construction résistantes
aux désastres naturels
DCAT 1991 USA Intal X X Building sustainability www.dcat.net
into codes of construction
NCAT 1976 USA USA X X X X X X X Agriculture durable et www.ncat.org
développement rural
Total 7 6 11 7 5 11 8 10 6
% / Total 58 50 92 58 42 92 67 83 50
Tableau 9 : Proposition de comparaison des organisations internationales d‟éco-construction « solidaire », impliquées dans le mouvement des
technologies appropriées.
56
Ce tableau aboutit à l‟interprétation des domaines d'interventions par pourcentages du
nombre total d'organisations : A : Evaluation des ressources locales ; B : Production de
matériaux locaux, C : Diffusion de l‟information, D : Formation aux techniques
traditionnelles, E : Conception architecturale, F : Management de projet, G : Développement
et recherche, H : Ateliers et conférences, I : Soutien financier.
I : Soutien financier
1 < 50 E : Conception architecturale
57
1.3.5 Le consensus pragmatique
Une dernière approche très pratique dite « de terrain » peut être proposée pour
présenter une définition professionnelle des éco-matériaux et en phase avec les
préoccupations des acteurs économiques, plus soucieux de leur comptabilité analytique et
ratios de performance sur leur marché que de débats philosophiques sur leur durabilité ou
encore leur empreinte écologique, c'est la vision pragmatique de la théorie du milieu :
l'analyse scientifique vulgarisée des différentes caractéristiques techniques et économiques
d'un matériau en vue de l'évaluation de ses performances et impacts, dont environnementaux
et sanitaires, sur son cycle de vie.
Cette théorie ne renie pas les autres visions et définitions des éco-matériaux présentées
précédemment (paragraphes 1.3.1 à 1.3.4) mais leur emprunte plutôt ce qu'elles ont de
meilleur :
- la rigueur méthodologique des démarches d'analyse exhaustives ou sélectives d'éco-bilan,
prémices incontournables aux démarches plus complètes d'éco-conception (définition 1.3.1),
- le raisonnement sur un cycle de vie (qui introduit d'emblée une « fin de vie ») (définition
1.3.1),
- le cadre réglementaire et normatif des procédures de déclaration de données
environnementales et sanitaires en France (NF P-01-010 & FDES) qui fournit un modèle
certes incomplet mais a le mérite d'exister (définition 1.3.2),
-la dimension « écologique » permettant de déterminer des priorités de choix par types de
matières premières (renouvelables, non renouvelables, primaires, secondaires) et impacts
environnementaux majeurs (définition 1.3.3),
- le caractère local des modes de sourcing (valorisation des ressources disponibles
localement, sur une zone de chalandise compatible avec les critères de renouvelabilité et/ou
de soutenabilité, (définitions 1.3.3 et 1.3.4),
- l'impact social et économique sur une chaîne de valeur à déterminer mais compatible avec
un minimum d'emplois directs et indirects à proximité des zones de chantier (définition 1.3.4).
L'ensemble de ces critères se retrouvent dans les outils simplifiés donnant accès à des
données qualitatives, permettant de sélectionner les matériaux et composants de construction
selon des critères environnementaux et de santé (paragraphe 1.2.2.4, tableau 3).
Cette base de données a été initialement voulue et commandée en 2002 par les
instances régionales (Conseil Régional et l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de
l'Energie (ADEME)) de la région Nord Pas-de-Calais comme outil de recensement des
matériaux, produits et techniques utilisées dans les constructions dites à « haute qualité
environnementale ».
Cette région, première en France à avoir initié les démarches « HQE » en 1995-1996,
par le biais de ses commandes publiques destinées à l'enseignement secondaire, est d'ailleurs
1
Base de données des éco-matériaux, disponible sur www.cd2e.com
2
Salon international de la construction, Batimat www.batimat.com
58
arrivée à un stade qualifié de maturité selon une enquête récente de l'association HQE publiée
en 2005 :
« Les réseaux régionaux sont clairement constitués et identifiés. La région Nord Pas de
Calais en est à sa deuxième voire troisième génération de montages d’opérations et a le plus
souvent généralisé la démarche HQE® à certains types d’opérations (bâtiments
d’enseignement et logements le plus souvent). Un véritable savoir-faire régional HQE®
réside à tous les niveaux (institutionnel, soutien financier, maîtrise d’ouvrage, architectes,
AMO, BET, écoles, recherche et formation... et pour les plus avancées : filière locale
intégrée », [CHAUTARD, 2005]48.
59
On retrouve dans cette définition :
- les critères de performance techniques, de fonctionnement et de sécurité qui rassurent les
consommateurs sur les performances à minima des éco-matériaux, par comparaison à
celles bien connues des produits conventionnels,
- des critères environnementaux, de santé et d'ordre sociétal (développement « soutenable »,
croisement de l'économique, de l'environnemental et du social) mais également des critères
d'acceptabilité économique, en lien également avec les aspects sociétaux : un produit, tout éco
soit-il, qui est plus de trois fois plus cher qu'un produit classique, ne se vendra pas (constat
simple), génèrera moins de volume donc de chiffre d'affaire, de valeur ajoutée et au final
d'emplois.
Cette définition pragmatique, qui emprunte finalement un peu de matière à toutes les
précédentes (y compris à celle du 1.3.2 négativiste) provoque diverses réactions :
- elle trouve apparemment des échos favorables parmi les prescripteurs, le grand public, les
PME-PMI fabricants de produits et matériaux, parfois déjà considérés (commercialement)
comme « éco »,
- elle interpelle et intrigue également les plus grands manufacturiers qui ont déjà
« crédibilisé » leur communication environnementale en remplissant des Fiches de
Déclaration Environnementales et Sanitaires (FDES), ou qui usent de la terminologie
« HQE® » en auto-labellisant leurs produits,
- elle effraie quelque peu les adhérents des thèses écologiques les plus extrêmes, partisans des
bio-matériaux non transformés,
- elle rassure enfin de nombreuses collectivités et organismes publics, bien embarrassés de
devoir établir uniquement leurs critères de choix sur les labels d'auto-performance
environnementale, souvent minimalistes, pour leurs achats préférentiels verts1.
Pour la suite des travaux sur les indicateurs techniques, économiques et financiers des
« éco-matériaux » pour le secteur de la construction, il est possible de retenir cette dernière
définition consensuelle et complète, l‟approche pragmatique.
1
L‟impact important que peuvent générer ces achats préférentiels « verts » sur le marché français des bien et
services... est sous estimé. L'exemple de l'Allemagne nous montre que les entreprises ont tout intérêt à prendre
ces données en considération pour l'établissement de leur business plan ou de leur stratégie de développement
60
CHAPITRE 2
Référentiels Internationaux de la Qualité
Environnementale et choix d’éco-matériaux pour la
construction-réhabilitation
61
Chapitre 2 : Référentiels Internationaux de la Qualité Environnementale et
Choix d’éco-matériaux pour la construction-réhabilitation
Selon les cas, les démarches favorisent des efforts ciblés sur des thèmes précis, par
exemple la réduction des consommations énergétiques, ou présentent une approche plus
transversale qui prend en compte simultanément les différents aspects de la construction à
qualité environnementale.
En fait, Il existe trois types de systèmes d‟évaluation et de notation d‟immeubles :
- des outils basés sur la connaissance (guides de conception, par exemple guides
de conception bioclimatique),
- des outils basés sur la performance (l‟évaluation tout au long de la vie d‟un
immeuble),
- des outils de notation d‟immeubles, de type « écolabels ».
62
Au niveau international, les référentiels ISO (ISO 9000 (qualité) et ISO 14000
(environnement) sont à la base des référentiels de management de la qualité environnementale
appliqués au secteur du bâtiment.
Les premières certifications ISO 9000 sont apparues dans le bâtiment dès 1994 avec
pour objectif de mieux maîtriser la qualité de la construction mais la démarche ISO 9000 reste
très peu déployée dans les entreprises de mise en oeuvre car celles qui s‟étaient lancées dans
la certification n‟y ont pas trouvé de vraie valeur ajoutée, la démarche n‟étant pas vraiment
reconnue par les maîtres d‟ouvrage.
Le grand nombre de petites structures dans le secteur a sans doute freiné le
développement de cette approche.
A noter : la certification environnementale ISO 14 001 n‟est pas non plus très
répandue en France dans le secteur de la construction : moins de 100 entreprises de mise en
oeuvre sont certifiées (2005).
Ces initiatives sont historiquement d‟abord portées par les pays anglo-saxons plus
« éco-sensibilisés » que les pays d‟Europe occidentale et/ou du sud :
- En Angleterre : la démarche BREEAM1 (1990) et le label Eco-homes pour
l‟habitat individuel,
- Aux Etats Unis, au Canada et en Australie : le label Green Building2 porté
par certaines villes (1994), et la démarche LEED3 (1999).
Se développent ensuite des méthodologies propres aux pays d‟Europe du Nord :
- En Allemagne, 7 méthodes : le passeport bâtiment, la liste de contrôle, le
DUX (2002), le guide pour la construction durable (2001) du ministère du
logement allemand, le système d‟évaluation pour une construction écologique,
économique et saine « OEOEB MIPS » (2000) et deux labels essentiellement
basés sur la performance énergétique : label basse consommation (1999) et
label Passivhaus4 (maison passive, 1996),
- En Autriche, quatre méthodes : la méthode d‟évaluation de la réhabilitation
écologique de bâtiments, la démarche Total Quality5 (2000), l‟Ecopass du
Vorarlberg6 (grille d‟évaluation des performances écologiques d‟un bâtiment,
2000) et son équivalent national « klima : aktivhaus » (2006),
- En Suisse, la démarche Minergie7 (1996) et ses trois volets : Minergie,
Minergie P (passif) et Minergie Eco (Minergie avec éco-matériaux, importance
du volet « santé »),
- Au Danemark, l‟évaluation « Eco-acounting8 » (1999) basée sur l‟analyse en
cycle de vie, et le logiciel « Beat » (2002),
- Aux Pays-Bas, L‟index environnemental (IE) et le logiciel d‟application
« Greencalc »9.
Dans les pays asiatiques
- A Hong Kong : le Label HK BEAM10 (1996),
- Au Japon, la méthode CASBEE11 (2001),
1
BREEAM : Building Research Establishment Environmental Assessment Method disponible sur
www.breeam.org
2
Label Green Building de la ville d‟Austin au Texas www.austinenergy.com
3
LEED Rating system, Leadership in Energy and Environment Design
www.usgbc.org/DisplayPage.aspx?CMSPageID=222
4
Passivhaus : « maison passive », disponible sur de site de l‟institut du Docteur Wolfgang Feist www.passiv.de
5
Total Quality, disponible sur www.argetq.at/index.htm
6
Ecopass, document disponible sur www.energieinstitut.at/HP/Upload/Dateien/GAW_2007.pdf
7
Minergie, disponible sur www.minergie.ch
8
Eco-accounting, disponible sur www.en.sbi.dk
9
L‟index environnemental et le logiciel Greencalc, disponible sur www.en.sbi.dk
10
HK BEAM, disponible sur www.hk-beam.org.hk/general/home.php
11
Comprehensive assessment system for building environmental efficiency - CASBEE, disponible sur
www.ibec.or.jp/CASBEE/english/overviewE.htm
63
Et enfin en France,
- la démarche Haute Qualité Environnementale « HQE »1 (PUCA, 1993) et
son référentiel de 14 cibles (définition de la Qualité environnementale dans la
construction QEB),
- la certification Habitat et Environnement2 (H&E, 2003),
- les nouveaux labels Bâtiment Basse Consommation (BBC) et Effinergie3.
1
Haute Qualité Environnementale dans la construction, disponible sur www.assohqe.org
2
Habitat et Environnement (H&E), disponible sur www.cerqual.fr/pro/habitat_environnement
3
Effinergie, disponible sur www.effinergie.org
64
1990 1995 2000 2005
ISO 9000
- BREEAM - Green - Passivhaus - LEED (USA- - OEOEB MIPS - DUX, Guide - H&E (FR) - Ecopass
& Eco Building (DE) Canada, (DE) construction Klima (AU)
Homes (UK) Australie) durable (DE)
- Total Quality
- Minergie (2000)
(Austin, USA) (CH) - Label basse - CASBEE (JP)
- HQE (FR) consommation
(DE)
- HK BEAM
(HK) - Eco Acounting - Ecopass
(DK) Vorarlberg (AU)
Tableau 11 : Historique des référentiels et outils de management de la qualité environnementale dans la construction.
BIOHAB, 2004 et UTOPIES, 2005 .
65
Toutes ces démarches se développent avant tout en Europe Occidentale ou en
Amérique du Nord et restent quasi-inexistantes dans les pays du sud, malgré un déséquilibre
d‟activité1.
Peu de comparatifs entre ces différents outils et référentiels ont été réalisés ; nous en
avons recensé quatre, plus ou moins complets :
- une comparaison basée sur des méthodes développées dans 5 pays ciblés :
Allemagne, France, Danemark, Pays Bas, Royaume Uni. [BIOHAB, 2004]49,
- un tableau comparatif du rapport annuel 2005 de la démarche « Entreprises et
construction durable » initiée par le cabinet UTOPIES spécialisé en
management durable [UTOPIES, 2005]50,
- les analyses des certifications « étrangères » proposées par le centre de
ressources « Envirobat méditerranée » [Envirobat, 2007]51,
- le rapport récent « Comparaison internationale bâtiment et énergie », rédigé
dans le cadre du PREBAT (Programme de recherches et d‟expérimentations
sur l‟énergie dans le bâtiment ») [ADEME-PUCA-CSTB, 2007]52.
1
Un indicateur de ce déséquilibre d‟activités : 25 millions de m2 ont été construits en France en 2003 contre 3000 millions
de m² en Chine.
66
Parmi l‟ensemble des cibles et sous cibles de ces référentiels, le choix de matériaux et
composants de construction globalement moins impactants pour l‟environnement et la santé
que d‟autres, plus conventionnels, est souvent disponible ; la plupart des systèmes de MQEB
y font référence, avec des niveaux d‟intégration différents : l‟approche « produits » est ainsi
obligatoire pour l‟obtention d‟un niveau minimum de performance avec certains référentiels,
tandis que d‟autres la positionnent comme une option.
2.1.1 Les éco-matériaux dans les systèmes de MQEB anglo-saxons (Grande Bretagne,
USA, Canada)
2.1.2 Les éco-matériaux dans les systèmes de MQEB Nord Européens : (Suisse, Autriche,
Allemagne, Pays Bas, Belgique)
1
Une construction « passive », de part son mode de conception et l‟utilisation des matériaux et techniques
appropriées, se passe de tout apport de chauffage direct ou conventionnel ; en théorie une bougie peut suffire à
« réchauffer » le bâtiment ; les apports énergétiques dits « passifs » sont valorisés à outrance (apports gratuits du
soleil, dégagement de chaleur des occupants, récupération de chaleur sur l‟air vicié sortant etc…)
2
Plate forme maison passive en Wallonie et en Flandres Belges : www.maisonpassive.be
68
2.1.4 Les autres systèmes de MQEB : l’éco-construction « intelligente » ou la conception
bio-climatique solaire passive.
L‟accent est notamment mis sur la quantité totale d‟énergie nécessitée pour la
construction d‟un bâtiment pouvant dépasser la consommation engendrée ultérieurement au
cours de plusieurs années de fonctionnement.
Les matériaux de construction et l‟ensemble des équipements peuvent absorber des quantités
notables d‟énergie lors de leur fabrication, de leur transport jusqu‟au chantier et lors de leur
mise en œuvre.
Un article [KEGEL, 1975]55 sur l‟énergie et les matériaux de construction analyse la
somme des énergies nécessaires à l‟édification d‟un bâtiment de plus de 40 000 m² à Chicago.
Le bâtiment est considéré sur son « cycle de vie » : construction et mise en œuvre, matériaux,
équipements et fonctionnement.
Les conclusions sont intéressantes : le bâtiment peut fonctionner pendant au moins 6 années
avant de dépasser, en consommation, la quantité d‟énergie qui a été nécessaire à son
édification. Les calculs ne prennent toutefois pas en considération l‟énergie dépensée en phase
extraction et dans les transports « primaires » (carrière – usine).
69
L‟auteur recommande également d‟employer des matériaux locaux biodégradables, à
faible teneur énergétique, et différenciés en fonction de leurs apports bénéfiques pour la
conception bioclimatique solaire : éléments massifs pour l‟inertie thermique, bois,
contreplaqués, plaques de plâtre pour les éléments de finition, tôles panneaux et éléments en
acier, profilés aluminium et matières plastiques en petites quantités ou en récupération.
Le tableau suivant donne quelques ordres de grandeur de dépense énergétique pour des
matériaux de construction.
Matériaux Energie
grise
(kWh/m3)
Bloc béton (Parpaing de ciment) 275
Brique standard 20 cm 696
Béton plein 430
Briques pleines (cuites) 1443
Brique de terre comprimée à 20-40 bars - Stabilisée (8% de ciment) 780
Bois léger brut, séché à l'air (sapin, épicéa) 329
Laine de chanvre, lin, coton 48
Laine de mouton et autres fibres animales 56
Liège expansé conforme norme NF EN 13170 450
Paille (bottes sur chant) 0
Ouate de cellulose injectée 98
Ouate de cellulose (panneaux) 152
Plâtre courant pour enduit intérieur 552
Panneau de particules agglomérées 2220
Laine de verre 100kg/m3 1344
Laine de roche en vrac 216
Polystyrène expansé 500
Polystyrène extrudé (Plaques expansées aux HCFC) 795
Mousse de polyuréthanne 30kg/m3 (plaques moulées) 974
Panneaux laine de bois 200 kg / m3 219
Certains matériaux nécessitent peu d‟énergie pour leur fabrication tandis que d‟autres
sont à haute teneur en énergie. L‟architecture climatique « solaire passive » insiste
particulièrement sur la nécessité de stocker et restituer toute forme de chaleur dans le temps ;
elle légitime le recours à une masse d‟inertie thermique apportée par des matériaux lourds :
terre, brique, eau, béton, pierre, placés à l‟intérieur de la construction. Dans certains cas, ces
matériaux du « gros œuvre » peuvent représenter jusqu‟à 90 % du volume total des matériaux
employés ; avec quelques efforts d‟économie d‟énergie lors du choix des matériaux,
notamment du second œuvre, un tel bâtiment sera par nature sobre en énergie.
Il est donc possible, avant d‟effectuer un choix de matériaux, de s‟informer sur les
productions locales qui favorisent le marché du travail; outre l‟économie sur les coûts de
70
transport, cette démarche permet de maintenir en activité les industries et donc l‟emploi et la
valeur ajoutée locale.
Cette approche des matériaux pour une conception solaire bioclimatique relève du bon
sens et rejoint la définition retenue pour notre étude ainsi que d‟autres finalement plus
militantes, mais en valorisant les apports techniques qui différencient des éco-matériaux, par
exemple leur capacité de stockage / restitution de chaleur « passive ».
Cible(s) dédiée(s)
Système de MQEB
au choix des
ou labellisation de Matériaux et composants
produits et
la performance « éco-matériaux »
matériaux de
énergétique
construction
Proposition Recours non Recours Valorisation
d‟une obligatoire obligatoire des
définition aux éco- aux éco- caractéristiques
proche de la matériaux matériaux techniques
définition différenciantes
« éco- des éco-
matériaux » matériaux
(critères
environnement
– santé)
BREEAM Oui Oui NC
LEED Oui Oui Oui NC
Passivhauss Oui Oui Oui
Total Quality Oui Oui Oui NC
Minergie Oui pour
Oui Oui Oui
Minergie Eco
Greencalc /IE Oui Oui NC
GBB Brussels Oui Oui Oui Oui
HQE Oui Oui Non
Architecture solaire Oui Oui Oui Oui
71
Enfin, quatre systèmes (Passivhauss, Minergie, GBB Brussels et architecture solaire)
proposent de valoriser les apports techniques différenciants apportés par les éco-matériaux,
par comparaison à des solutions plus conventionnelles, par exemple la capacité d‟absorption /
relargage de chaleur des produits et matériaux de construction (4/9).
Il est intéressant de noter que les approches les plus complètes dans l‟utilisation /
prescription d‟éco-matériaux sont toutes issues des pays d‟Europe du Nord et/ou à
consonance germanique, pays les plus éco-sensibilisés et précurseurs des démarches
d‟architecture solaire bioclimatique les plus proches des définitions « militantes » (matériaux
éco-biologiques).
2.2 Cahier des charges d’une méthode simplifiée d’aide au choix d’éco-
matériaux pour la construction /réhabilitation de bâtiments à qualité
environnementale et à faible niveau de consommation énergétique
2.2.1 Introduction
- présenter les différentes définitions du terme « éco-matériaux » soutenues par des collèges et
communautés parfois opposés,
- situer les avancées au niveau international en terme de mise à disposition des acteurs de la
construction d‟outils et méthodes permettant d‟aborder une certaine « qualité
environnementale » sur le cycle de vie du bâtiment, certains outils étant orientés
« matériaux », d‟autres plutôt « système constructif et bâtiment »,
1
Des enquêtes réalisées par l‟auteur, auprès de la cible client « particuliers » en 2007 et début 2008 confirment
la nouvelle tendance actuelle chez les ménages français souhaitant se lancer dans un projet de construction : ils
veulent une maison saine, confortable, consommant peu d‟énergie, bioclimatique et passive (sans toutefois
savoir véritablement qualifier les deux derniers termes)
72
rentabilité (financiers) d‟impact environnemental (critères écologiques) et d‟impact
sur la santé (critères de sanitaires) ; ce choix doit être effectué en parallèle de l‟étude
des fonctions essentielles de la construction, et relève d‟ailleurs plutôt de l‟ingénierie
et du génie civil que de l‟architecture à proprement parler, en tout cas en France,
Dans ce contexte, nous avons volontairement retenu la définition « pragmatique » des éco-
matériaux telle que présentée précédemment (paragraphe 1.3.5) : « Les éco-matériaux et éco-
produits sont donc des produits manufacturés destinés à être intégrés dans les ouvrages du
bâtiment, compatibles avec les critères de développement "soutenable", éco-conçus et
économiquement accessibles et satisfaisant aux critères de sécurité de fonctionnement après
intégration dans lesdits ouvrages ».
Le recours aux éco-matériaux s‟est généralisé depuis les années 1990 dans la plupart des
pays ayant développé des méthodologies de management de la qualité environnementale du
bâti « SMQE » (voir paragraphe 4-5 « comparatif des différentes approches).
Ces pays correspondent aux zones de chalandises pour lesquelles les parts de marché de
ces « éco-solutions », en comparaison aux volumes d‟échanges de produits et matériaux
considérés comme « conventionnels », sont proportionnellement les plus importantes : 12 %
en Allemagne, 9% aux Pays Bas, 6 % (mais à taux de croissance prévisionnel élevé) en
Belgique…
1
Données Cd2e & Sondage effectué en 1997 par « Greenspec », au Royaume Uni, auprès de 1500 architectes,
www.greenspec.co.uk
73
traduire une performance globale en économie de coûts : coûts d‟investissement, coûts de
fonctionnement (maintenance, remplacement…), coûts en fin de vie (recyclage, mise en
décharge), coûts évités par le différentiel entre coûts complets globaux.
Mais une décomposition méthodologique fine et détaillée, basée sur une approche
fourniture / main d‟œuvre, à l‟aide de ratio de performance coûts / bénéfices pour chaque
solution constructive de masse n‟a pas encore été proposée1.
L‟objectif d‟une méthode d‟aide au choix d‟éco-matériaux basée sur une performance
économique et financière, langage « marché », est précisément de pallier à ce manque
d‟argumentaires par la caractérisation et l‟évaluation des performances techniques,
économiques et financières des éco-matériaux, éco-produits et éco-systèmes pour le secteur
du bâtiment par comparaison aux solutions dites conventionnelles.
Les critères économiques regroupent quant à eux tous les coûts liés à l‟achat, la mise
en œuvre, l‟entretien, le remplacement, le recyclage ou la valorisation en fin de vie du
matériau / produit, il s‟agit en fait d‟une réflexion globale en coûts complets en cycle de vie.
Enfin, les critères financiers sont généralement les moins facilement perceptibles :
pour certains, il s‟agit de mesures, moyens et produits de financement existants, proposés par
les acteurs privés et publics du monde de la finance (banques, fonds et placement de
financement des logements sociaux, organismes para publics, collectivités…), qui permettent
de financer les travaux de construction neuve ou de réhabilitation : prêts bonifiés, mesures
fiscales, mesures d‟incitation.
Pour d‟autres, il s‟agit d‟un langage commun universellement compréhensible, ayant
l‟avantage de présenter un dénominateur commun pour mesurer les aspects économiques,
sociaux et environnementaux d‟un développement [De BACKER, 2005].
2.2.3 Choix des critères de performance : indicateurs, référentiel de mesure pour une
aide multicritère à la décision
74
grandes familles seront complétés par des données minimales regroupées dans les familles
« environnement » et « santé » venant légitimer l‟aspect « éco » des matériaux sur lesquels
nous proposons de travailler, par comparaison aux solutions conventionnelles traditionnelles.
Chaque famille de critères regroupe des indicateurs qui dépendent eux mêmes
spécifiquement des particularités de chaque matériau ou composant : composition, domaine
d‟utilisation, contexte réglementaire de référence, usages de prescription dans le milieu de la
construction.
Les pays anglo-saxons sont d‟ailleurs plus avancés que la France dans ces réflexions
carbo-centristes, plusieurs entreprises de production et réseaux de distribution1 ont récemment
décidé d‟axer leur marketing environnemental sur des indicateurs restreints facilement
compréhensibles par les consommateurs finaux : le contenu énergétique, le bilan carbone
équivalent et les modes de transport utilisés.
L‟analyse multicritères, autrement appelée aide multicritères à la décision, est apparue dans
les années 1960, pour pallier les insuffisances d‟une simple analyse monocritère, par exemple
de type économique. Elles se sont principalement focalisées sur les problèmes à décideur
unique.
1
Voir par exemple la démarche de TESCO début 2007 en Grande Bretagne, géant de la distribution de produits
alimentaires sur www.tesco.com
75
Par la suite, les champs d‟application ont été élargis à des problèmes à décideurs
multiples, recherchant donc une solution répondant à la meilleure combinaison possible de
critères multiples [SIMOS, 1990]57, c'est-à-dire en fait le meilleur compromis et non la
meilleure solution. D‟où l‟intérêt que représentent ces méthodes pour l‟évaluation
environnementale de matériaux et produits de construction : la meilleure solution n‟existe pas
d‟un point de vue objectif, on peut trouver le meilleur compromis et peut-être la meilleure
association de compromis parmi les choix possibles1.
Plus précisément, l‟analyse multicritères est une analyse ayant pour but d‟expliciter
une famille cohérente de critères [Roy & Bouyssou, 1993]58 permettant d‟appréhender les
différentes conséquences d‟une action, potentielle, globale, partielle ou fragmentaire.
L‟action partielle ou fragmentaire est une action dont la mise à exécution n‟est pas
exclusive de toute autre action. Lorsque ces actions fragmentaires sont indépendantes les unes
des autres, il est préférable de raisonner sur chacune d‟entre elles plutôt que sur leur
combinaison en actions globales qui rend le processus de décision complexe.
Par contre, lorsque les actions fragmentaires sont interdépendantes, il est préférable de
les comparer en actions globales pour comparer des actions vraiment comparables, les actions
fragmentaires interdépendantes ne pouvant être comparées individuellement.
1
Cette remarque est d‟ailleurs également valable pour le secteur des énergies renouvelables ou le meilleur
compromis représente une association complémentaire entre plusieurs systèmes de production d‟énergies,
renouvelables ou non, et pas une solution « unique ».
2
Au sens de la norme ISO 14 040
76
et sa mise à exécution est exclusive de toute autre solution, puisque, lorsqu‟elle est mise en
œuvre, une autre solution ne peut être mise en œuvre en même temps.
77
Types de classement Sous classement Définitions
- Matériaux du gros œuvre GO
Par l‟usage ou l‟aptitude à la - Matériaux du second œuvre
fonction SO
La science des matériaux de construction propose, quant à elle, une typologie basée sur la
matière constitutive de tout corps ayant une réalité tangible :
1
Matériau de construction : matériau utilisé dans le secteur de la construction, bâtiment et travaux publics.
78
Matériaux
métalliques
Matériaux
composites
Matériaux Matériaux
organiques minéraux
Légende :
- minéraux : roches, céramiques1, verres
- métalliques : métaux ou alliages de métaux ; les métaux sont définis comme des
éléments chimiques pouvant former des liaisons métalliques et perdre des électrons
pour former des cations, et/ou liaisons ioniques dans le cas des alcalins. Les
« alliages » de métaux sont une combinaison d‟un métal avec plusieurs autres
éléments pour en améliorer les caractéristiques / propriétés notamment mécaniques.
Le croisement de la science des matériaux et des usages de terrains peut donner ce type de
représentation avec, en perspective, un axe « passé – présent – futur » :
1
Ensemble des objets fabriqués en terre et qui ont subi au cours d‟une cuisson une transformation physico-
chimique irréversible. On distingue les céramiques dites « utilitaires » (poteries) des céramiques d‟art et des
céramiques industrielles (oxydes, carbures, nitrures)
2
On distingue la matière organique « fossile » d‟origine animale ou végétale (charbon, pétrole) de la matière
organique récente, d‟origine également animale ou végétale (tourbe)
79
Figure 11 : Proposition de classement croisée entre la science des matériaux et les usages de
terrain.
80
5- l‟effet structurel et les descentes de charge
6- la gestion des déformations extérieures dues aux pressions extérieures
(contreventement)
7- le travail de la structure
8- le tramage (espaces reliés, régularité, orientation du bâti)
9- le calepinage (assemblage de matériaux différents sur un espace restreint et selon
un plan d‟exécution précis)
81
Tableau 16 : Table d‟entrée du système de classification UNICLASS1, CPI.
Les tables les plus intéressantes et pertinentes pour classer et ordonner les composants
et produits de construction faisant l‟objet de notre étude sont les tables :
- E « construction entities »
- G « elements for buildings »
- L « construction products »
- N « properties and characteristics ».
Un produit pour l‟isolation telle qu‟une laine de lin ou de chanvre, matériau bio-sourcé
et utilisé en complexe sous toiture d‟un bâtiment, peut ainsi être classé de la manière suivante
selon UNICLASS.
1
CPI – Construction Project Information www.productioninformation.org/Uniclass.asp
82
Le même isolant laine de chanvre serait ainsi catégorisé de la manière suivante :
CA BATIMENTS A USAGE D’HABITATION – A22 TOITURES
– A222.2 ISOLATION DES COUVERTURES
Le classement « méthode UNTEC » français est moins précis que celui proposé par
UNICLASS en Grande Bretagne; ce dernier présente l‟avantage d‟aborder à la fois matériau /
produit / système constructif et enveloppe globale (bâtiment).
Nous proposons dans le cadre de notre étude de retenir la méthode UNICLASS anglaise,
d‟ailleurs déjà utilisée par un outil1 d‟aide à la prescription d‟éco-solutions pour la
construction, en lien avec le SMQE BREEAM et ECO-HOMES.
Un croisement classement scientifique / classement opérationnel de terrain est possible.
Clé 1 Clé 2 Clé 3 Clé 4 Clé 5 Clé 6 Clé 7 Clé 8 Clé 9 Clé 10
Matière Matériau Matériau Application Matériaux Matériaux Uniclass G Uniclass Uniclass N Solutions
première naturel métallique moderne de du gros « Elements L « construction « properties constructives
primaire construction œuvre for products » and (cumul
building » caracteristics »’ possible)
Matière Matériau Matériau Application Matériaux Matériaux G1 L1 N1 1à9
première artificiel minéral moderne et de du
secondaire traditionnelle protection second
oeuvre
Matériau Matériau Application G2 L2 N2 1-3 ou 2-4
synthétique organique traditionnelle
Matériau …… … … 1-5 ou 3-8
composite
G77 L8 N9
La définition des critères techniques, économiques et financiers sur laquelle nous nous
basons pour caractériser les matériaux et composants étudiés reprend celle présentée au
paragraphe 1.2.1 « contexte de l‟analyse multicritères ». Un matériau ou composant de
construction n‟est bien évidemment jamais mis en œuvre seul, il remplit toujours sa fonction
dans le cadre d‟un système constructif composé d‟associations de matériaux et composants.
1
Greenspec – National Green Specification, disponible sur www.greenspec.co.uk
83
Un cas d‟application pour un matériau de construction d‟innovation récent : le bloc
monomur pierre ponce, auto-porteur et auto-isolant, comparé à un système constructif
équivalent (remplissant la même fonction): l‟association parpaing béton et complexe isolant
rapporté à l‟intérieur (laine de verre) :
Choix de l’unité
2.Indicateurs
fonctionnelle (UF) : 1 m² de 1.Indicateurs techniques 3.Indicateurs économiques
financier
mur porteur isolé de 30 cm (liste non exhaustive) (liste non exhaustive)
(liste non exhaustive))
d’épaisseur (mur fini)
Bloc monomur pierre ponce - 1.1 Valeur thermique U - 2.1 Temps de retour - 3.1 Coût « produit « pour la
(par comparaison à valeur sur investissement réalisation de l’unité
réglementaire RT 2005 ou (fonction des surcoûts fonctionnelle
2010) de référence initiaux et des
bénéfices engendrés - 3.2 Coût main d’œuvre pour
- 1.2 Inertie thermique I de sur DVT) 1 unité fonctionnelle
/ transmission (en heures)
- 2.2 Taux - 3.3 Surcoût initial système X /
Bloc parpaing béton et laine - 1.3 Réduction d’actualisation des système Y
minérale acoustique Rw (en dB) valeurs monétaires
- 3.4 Coût de réversibilité (coût
- 1.4 Déperditions - 2.3 Valeur de remplacement sur DVT,
linéiques (ponts actualisée (fonction fonction de la DVT et du nb de
thermiques) du taux remplacements sur la DVT)
d’actualisation choisi)
- 1.5 Perméabilité à la des coûts et - 3.5 Coût total en cycle de vie
diffusion de vapeur d’eau bénéfices, sur DVT. ou « coût total sur DVT »
- 1.9 Nb de
remplacements sur DVT
(0, 1, 2 ou 3…)
84
Nous travaillons néanmoins sur la comparaison de matériaux et composants considérés
comme « éco » au sens éco-conception, voir définition retenue en 1.3.1 : éco-matériaux issus
de démarches minimalistes d‟éco-conception menées par le fabricant / fournisseur.
Sans rentrer dans l‟analyse en cycle de vie exhaustive, il est possible de légitimer les
choix « éco » par rapport aux solutions conventionnelles de référence par une sélection de
critères issus d‟une approche de management durable appliquée au secteur de la construction.
Nous proposons de retenir les critères suivants, dans les champs environnementaux et
sanitaires : type de matières premières – énergie grise – recyclabilité – toxicité – lieu de
fabrication
1
Cd2e – Création Développement Eco-Entreprises, voir « base de données des éco-matériaux » disponible sur
www.cd2e.com
2
Voir les initiatives développées par INEED et NEOPOLIS dans la Drôme, notamment la première formation de
technico-commercial spécialisé en éco-matériaux / éco-construction www.ineedra.org
85
- Energie grise : quantité d‟énergie nécessaire en phase process pour fabriquer une
unité de volume du matériau / composant, autrement dit « énergie grise » en phase
process, exprimée en unité énergétique (kwh ou joules) par m3 ou tonne ; l‟énergie
grise n‟est qu‟un indicateur d‟éco-conception parmi les autres mais présente le mérite
de la simplicité de lecture. Le pendant de l‟énergie grise est la traduction de la dépense
énergétique en équivalent carbone, directement en lien avec la thématique du
réchauffement climatique et des gaz à effet de serre d‟origine anthropique.
- Toxicité pour tout le cycle de vie : la toxicité d‟un matériau et composant sur son
cycle de vie concerne l‟impact des différents flux correspondant aux étapes du cycle
de vie, sur l‟environnement (milieu naturel) et la santé (des opérateurs, des occupants
d‟un bâtiment sur sa durée de vie). Sont concernées, par exemple, les émissions dans
l‟air de particules bio-assimilables par l‟organisme humain en phase utilisation (mise
en oeuvre sur chantier, rejets d‟effluents aqueux dans le milieu naturel en phase
process, émissions de composés organiques volatils dans l‟air intérieur d‟un bâtiment)
- Lieu de fabrication
plus les modèles de développement économique, il est possible d‟introduire le concept
de « sourcing local » ou « localisation géographique préférentielle » pour re-
positionner la valeur ajoutée générée par une activité au plus près possible des
territoires de proximité ; le coût des énergies non renouvelables devrait à terme
favoriser les filières économiques locales et circuits courts « production – distribution
–consommation ». La commande publique (institutions) a depuis peu l‟opportunité
d‟inclure dans ses procédures de passation de marchés des clauses environnementales
favorisant les produits issus de filières courtes, moins impactants d‟un point de vue
réchauffement climatique que des produits importés sur de longues distances (critère :
émissions de C02 liées à la phase transport, ramenées à la tonne /kilomètre1)
86
helvète, a consacré en 2004 6 mois d‟activités à l‟étude socio-économique du bois, de la
source « la forêt » au produit fini « une menuiserie extérieure » en bois.
L‟étude conclut, après avoir comptabilisé les heures de travail nécessaires pour chaque
étape de la transformation du bois en menuiserie, à un volume horaire de 200 heures
nécessaires pour produire une fenêtre en bois.
L‟information peut être prise en sens inverse : une fenêtre en aluminium ne génère que
20 heures de travail, alors qu‟une fenêtre en bois, en génère quant à elle 200. L‟interprétation
brute de ces données permet à priori de positionner la fenêtre en bois plus favorablement que
l‟option aluminium.
Même si le critère semble séduisant, les conclusions tirées n‟en sont pas moins
difficiles d‟analyse : à volume de production identique, soit 50 000 tonnes de blocs par an
vendus sur une zone de chalandise de moins de 50 km, une unité de production nécessite pour
tourner 5 temps pleins et 6 temps partiels (maintenance), une autre nécessitera elle 12 temps
pleins et 3 temps partiels. Le type de production et le taux de mécanisation sont différents.
Quelle est l‟entreprise qui contribue le plus, via son activité, à la création de richesse et de
valeur ajoutée, donc d‟impact positif sur l‟économie locale ?
87
Des écarts plus importants permettent de présumer d‟un « meilleur » impact social: à
volume de production différent, une PME emploie 15 personnes pour un volume de
production annuel de 50000 tonnes; un industriel, filiale d‟une multinationale, produit
150 000 tonnes par an et fait vivre 8 salariés directs.
Le chiffre d‟affaires et le résultat net sont différents ; la PME investit en grosse partie
ses bénéfices en capital humain ou technique de production, avec amélioration de certaines
conditions de travail sur postes par un taux de mécanisation progressivement plus important,
la filiale de multinationale redistribue une grosse partie de son résultat net aux actionnaires, le
taux de mécanisation déjà très important ne progresse pas, compte tenu d‟une augmentation
des volumes de production, le nombre de temps partiel dédié à la maintenance progresse de 3
unités.
Une commande publique qui a l‟opportunité, dans les procédures d‟appel d‟offre de
ses marchés, d‟inclure des critères sociétaux et environnementaux, se retrouve confrontée à
choisir entre le bloc de la PME locale régionale et le bloc de la multinationale implantée en
France à 500 km de distance.
2.2.4.3 Les critères partagés avec les acteurs de terrain : critères techniques et
économiques plutôt que critères environnementaux et sanitaires ?
- la qualité environnementale,
- le confort et la santé,
- la réduction des consommations d‟énergie.
- « être capable d’expliquer qu’un produit durable, plus cher, s’exploitera et se vendra
mieux » (François BERTIERE, PDG de Bouygues Immobilier),
« seules les entreprises qui auront engagé la réflexion sauront prendre le virage » (François
Xavier CLEDAT, PDG de Spie Batignolles),
1
Le moniteur hors série, « Construire Durable », mars 2008. www.lemoniteur.fr
88
« avec le Grenelle de l’environnement, nous assistons à une accélération inimaginable il y a
quelques années » ; « la certification HQE est dépassée » ; « les professionnels ayant admis
qu’ils savaient constuire des bâtiments à énergie positive, le débat a porté sur les délais »
(Alain MAUGARD, président du CSTB),
« tous les produits de construction sont à base minérale, organique, végétale ou animale, ils
sont tous issus du sol ; placer le débat sur le caractère naturel de tel ou tel isolant est un non
sens, la question est de savoir comment on transforme la matière première » (Sylvie
CHARBONNIER, présidente de la commission technique du Filmm),
« les fiches de déclaration environnementales et sanitaires restent difficiles d’accès pour des
prescripteurs non avertis, un étiquetage simplifié généralisé à tous les produits et matériaux
de construction est donc attendu avec impatience » (François LEFORT, adjoint qualité et
développement durable, DGUHC),
« tirer le marché vers le développement durable, Geoxia s’est lancé dans l’aventure de la
bonne maison car c’est une volonté de l’entreprise de tirer le marché vers le développement
durable » « nous sommes quasiment les seuls à pouvoir le faire : créer un prototype et lancer
une maison à ce prix là » « au final nous pensons qu’il y a un certain nombre d’éco-citoyens
qui ont envie d’avoir une maison propre » (François RACHLIN, pôle technologies de
Geoxia),
« le coût global devrait être un argument commercial : le coût global prend en compte la
construction mais aussi le surcoût lié à l’amélioration du fonctionnement, voire au recyclage
du bâtiment » (Jacques Philippe CHARPY, président de l‟UNTEC).
Le positionnement futur des entreprises qui auront intégré les couples « nouvelles
techniques et matériaux / nouveaux savoir faire / démarche commerciale qualitative /
approche globale » sur ces marchés du développement durable appliqué au bâtiment, tandis
que celles qui n‟auront pas anticipé suivront.
Même si les arguments écologiques et de santé sont de plus attendus par une clientèle
éco-consommatrice, les principaux critères de choix demeurent : service rendu, qualité et
durabilité au sens technique d‟un produit ou matériau, prix, subventions possibles locales ou
nationales, solution de financement liée.
89
Par contre, des matériaux et produits intégrant les nouvelles exigences réglementaires
(par exemple un isolant spécifique pour le confort d‟été en sous toiture), et synonymes de
qualité et de confort supplémentaire par rapport à d‟autres plus conventionnels présentent
souvent un écobilan plus intéressant sur leur cycle de vie ; l‟argument technique supérieur sert
alors à légitimer un coût plus important lié au gain environnemental et sanitaire et surtout aux
faibles volumes présents sur le marché ou à la taille de l‟entreprise ayant innové en terme
d‟éco-conception.
C‟est aujourd‟hui presque toujours le cas pour les éco-matériaux les plus connus : plus
chers que les matériaux conventionnels, plus éco-conçus mais techniquement supérieurs d‟un
point de vue « aptitude à la fonction » et « caractéristiques techniques intrinsèques » aux
matériaux conventionnels.
Il semble donc cohérent d‟adapter le référentiel et son faisceau d‟indicateurs à cette
réalité de marché mais surtout aux attentes des professionnels qui souhaitent promouvoir des
caractéristiques écologiques sur leurs prestations puisque la demande de la clientèle les y
pousse, mais celle-ci oriente principalement son choix en fonction de critères plus
conventionnels liés aux risques assurances et désordres techniques : critères techniques,
économiques et financiers.
Ces trois familles de critères sont donc mise en avant sur les classes de produits
étudiés, tout en légitimant l‟approche éco par des critères environnementaux, de santé et
sociétaux complémentaires.
Nous avons choisi volontairement de baser notre raisonnement sur l‟analyse en cycle
de vie (ACV) des critères techniques, économiques et financiers des éco-matériaux par
rapport aux solutions conventionnelles. Les critères environnementaux, de santé et sociétaux
complémentaires viennent légitimer la caractérisation « éco » des matériaux et composants
considérés comme « éco-conçus ».
Le raisonnement en coûts complets en cycle de vie, autrement dit coût global a été
défini par les normes internationales ISO 15686 comme une technique permettant des
comparaisons d‟évaluation de coûts, à une période de temps donnée, prenant en considération
tous les facteurs économiques en terme de coûts initiaux et de coûts opérationnels
futurs [GLUCH & BAUMANN, 2000]65.
Dans un cas idéal, le coût global comme outil est utilisé pour optimiser la performance
d‟un produit et les coûts sur la durée de vie du produit pour l‟acquéreur [HENN, 1993]66.
90
Les impacts environnementaux et de santé, associés aux activités de construction de
bâtiments, et de manière plus globale à l‟environnement bâti, peuvent donc être significatifs et
doivent être pris en considération le plus tôt possible dans l‟étape de conception
(planification). Ces impacts peuvent s‟exprimer à toutes les phases de la vie d‟un bâtiment,
peuvent être locaux, régionaux, globaux ou une combinaison des trois.
Dans le secteur du bâtiment, les premières données disponibles remontent aux années
1960 : le département de la défense américain a commencé à utiliser le raisonnement en coûts
complets en cycle de vie pour pondérer ses investissements dans les bâtiments militaires.
Derrière la terminologie « Life cycle cost » (LCC) on peut trouver différents outils qui
ont tous été adaptés à différents contextes comme, par exemple, l‟investissement dans le
secteur du bâtiment ; en ajustant quelques variables dans les équations, les outils deviennent
adaptés au secteur de l‟environnement.
Les outils ont des noms différents mais sont en fait très proches dans leur fonctionnement et
leur structure.
Le tableau qui suit présente les différentes terminologies utilisées au niveau
international se référant au coût global :
91
prédéterminée, prenant en
considération tous les facteurs
économiques, en terme de coûts
initiaux, futurs et opérationnels, au
sens de la norme ISO 15686
Synonyme de FCA ou de LCC
Full cost princing Voire LCA et LCC
Synonyme de TCA ou LCC ; plus
précisément défini [CLIFT &
71
BOURKE, 1999] comme la prise
Whole life costing Coûts initiaux et opérationnels
en considération systématique de
tous les coûts et revenus associés à
une acquisition
Parmi toutes ces définitions, celles qui semblent pouvoir convenir au secteur du
bâtiment, et qui plus est, à la décomposition des coûts de systèmes constructifs intermédiaire
en coûts de matériaux et composants sont :
- la définition proposée par les TCA « Total Cost Accounting » ou « Total Cost
Assesment »,
- celle proposée par le Lyfe Cycle Costing en général,
- celle du Full Cost Princing ou Whole Life Costing.
Dans tous les pays anglo-saxons, les termes « Life Cycle Cost » et « Through life
cycle cost » sont utilisés pour décrire la même raisonnement que le Whole Life Costing
(WLC). L‟expression WLC est utilisée en Angleterre pour décrire le cycle de vie d‟un
bâtiment, tandis que l‟expression LCC (life cycle costing) est utilisée elle pour décrire le
cycle de vie d‟un matériau.
En Grande Bretagne par exemple, il existe de nombreux documents qui permettent aux
autorités nationales ou locales impliquées dans des logiques de commandes de bâtiments de
démontrer les plus values à court, moyen et long terme.
De nombreuses organisations privées ont également conduit des études permettant un
raisonnement en coûts complets.
Selon l‟ISO 15686, la méthodologie pour calculer les coûts en cycle de vie d‟un
bâtiment est un processus itératif : à chaque étape du projet de construction, le calcul des
coûts complets doit être affiné pour affiner le niveau de certitude « économique » du projet.
92
Dans les étapes premières de conception, il s‟agit d‟une première estimation des coûts
mais lorsque les décisions d‟options techniques et de conception sont établies, une évaluation
précise des coûts d‟acquisition, d‟utilisation et de maintenance, en cycle de vie est obtenue.
Aux étapes initiales, l‟évaluation du capital et des autres couts est souvent basée sur
les coûts historiques ramenés à une unité de valeur, en € au m² par exemple. Ces coûts
historiques permettent d‟incorporer le coût de la main d‟œuvre, des matériaux, des
composants et les autres coûts connus.
Cependant, il est souvent préférable d‟estimer les coûts à partir du projet réel, et non
pas d‟une base de coûts et de performances historiques considérée comme fiable parce
qu‟utilisée par un grand nombre d‟acteurs.
Ainsi, pour une bonne prise en considération des coûts complets en cycle de vie, les
concepteurs doivent « travailler en collaboration rapprochée avec les chaînes
d‟approvisionnement, les entreprises de construction, les commanditaires » [Strategic Forum
for Construction, 2002]73, ce qui se traduit souvent par la formalisation d‟équipes intégrées
permettant de dégager les meilleurs panels de solutions (solutions multi-critères).
Certains pays, dont la France, ont encore du mal à fixer une durée de vie aux éléments
constructifs, ce qui limite par là-même les raisonnements en coût global et favorise la
93
persistance d‟idées contre-productrices comme « la qualité environnementale génère des
surcoûts »
Les différentes étapes pendant lesquelles doivent être considérés les coûts pour un
raisonnement en coût global peuvent être facilement identifiées :
- la pré-construction et la construction
- la maintenance
- le remplacement
- la démolition
Figure 14 : Modèle tridimensionnel croisant les niveaux de décision avec les éléments
basiques détaillés de la construction.
Au niveau de la phase de décision stratégique, les options techniques et esquisses de
budget sont identifiées.
94
considéré comme acceptable, la durée de vite typique à considérer pour mener à bien le
raisonnement en coûts complets.
Des informations doivent également être données sur : le coût des énergies
alternatives, et son évolution prévisionnelle, les imprécisions de connaissances liées à la
durabilité technique et fonctionnelle des composants, avant leur dégradation ou leur
remplacement, les niveaux de performance à atteindre, le choix d‟un taux d‟escompte, le taux
d‟évaluation des valeurs monétaires.
Le détail complet de tous les coûts à considérer pour un raisonnement en coût global
peut être proposé comme suit :
Life cycle cost
Coûts non liés à la
construction Achat du site de construction
Evaluation des coûts, des risques, du planning
Conception et ingénierie
Administratif
Financements, intérêts et coût de l‟argent
Coûts liés à la construction
Conception et ingénierie
Travaux temporaires, nettoyage du site ou travaux de
terrassement
Construction et sous-traitance
Management du projet et supervision du planning (délais)
Coûts liés à l’utilisation
Taux et location si applicable
Assurances
Coûts énergétiques
Nettoyage, sécurité, équipements collectifs
Coûts réglementaires annuels (contrôle sécurité feu par ex)
Coûts liés à la maintenance
Réparations mineures, remplacement des composants
régulièrement
Perte de confort liée aux opérations de maintenance
Durée de service rendu par le bâtiment réduite, du fait
d‟opérations de maintenance non prévues
Restauration et remplacement d‟éléments mineurs pour
retrouver leur esthétique et leur performance première
Coûts liés au remplacement
Restauration et remplacement d‟éléments mineurs pour
retrouver leur esthétique et leur performance première, à
différentes étapes de la durée de vie théorique du bâtiment
Perte d‟usage liée aux opérations de remplacement
Coûts non anticipés résultant de modifications réglementaires
introduisant de nouvelles contraintes (ex perf énergétique,
émissions de C02)
Coûts liés à la mise en
décharge Démolition
Gestion des déchets
Nettoyage du site
Tableau 20 : Tableau non exhaustif des coûts à prendre en compte aux différentes étapes du
cycle de vie d‟une construction.
Pour compter et évaluer d‟un point de vue économique et financier les opérations se
déroulant à des temps différents, les coûts d‟incrémentation peuvent être convertis en coûts
courants en utilisant la méthode du taux d‟actualisation des flux financiers.
95
Cette conversion est particulièrement importante quand il s‟agit de comparer des
options qui ont des cycles de remplacement différents.
Cette valeur présente de coûts futurs se réduit rapidement dans le temps et rend en
général l‟investissement en capital pour une performance recherchée à long terme, non
attractive pour un développeur de projets, en tout cas en termes monétaires.
Figure 15 : Evolution des valeurs présentes ou actuelles dans le temps, en fonction du taux
d‟actualisation choisi.
- une étude comparative des coûts en cycle de vie pour un portail cadre acier avec
panneau sandwich isolant, par comparaison à un portail conventionnel à moindre
performance thermique [GURUNG & MAHENDRAN, 2002]75,
96
- l‟évaluation des bénéfices en coûts complets en cycle de vie des constructions
durables (sustainable construction) réalisée pour le compte du Kent County Council
par un bureau de consulting, en 2006 [CYRIL SWEETT, 2006]77,
Quelques exemples de calculs de coût global actualisé issus des principales sources citées
précédemment :
L‟étude de Cyrilsweett réalisée pour le Kent County Council en 2006 présente les
coûts de produits alternatifs comparés avec des produits conventionnels généralement
prescrits par les acteurs du bâtiment.
Trois types de coûts sont pris en considération : les coûts dits de capital, les coûts sur
toute la vie en œuvre, les coûts de recyclage / mise en décharge en fin de vie.
1
Coût initial : le coût initial comprend toutes les dépenses d'investissement ayant un rapport direct avec le
projet, y compris le prix du terrain, le coût de la conception, du raccordement aux services et de la construction.
2
Coût différés : les coûts différés peuvent être divisés en deux catégories - les dépenses énergétiques
d'exploitation pour refroidir, chauffer et éclairer le bâtiment - les dépenses d'entretien comprenant les frais de
réparation et de remplacement On peut inclure dans les coûts d'entretien les coûts liés à l'utilisation (les frais qui
découlent d'une modification de l'usage d'un bâtiment ou d'une modification ou de l'amélioration des installations
mécaniques et électriques) de même que les coûts de modifications nécessaires pour que le bâtiment soit
conforme aux nouveaux codes et normes
97
- Les portes
- Les matériaux d‟isolation
- Les ystèmes de production d‟énergie
Pour chaque produit / composant de construction analysé au sein de ces solutions
constructives, les coûts se présentent de la manière suivante :
Couverture
Coûts
Coûts Retour sur
Exemples de complets sur Bénéfices environnementaux,
d’investissements investissement
Produits marques tout le cycle de information additionnelle sur
en capital (en temps) si
connues vie du système l’accréditation
(initiaux) applicable
constructif
Solutions conventionnelles
Tuiles béton Redland 24 £ / m² 7£/m² Non disponible - Ecohomes, plus de 1,44 %
de crédits (classement A green
guide)
Tuiles Hardrow 38 £/m² 9 £/m² Non disponible - Contient plus de 80 % de
reconstituées déchets reconstitués
- Faible contenu énergétique
- Pas de classement A dans le
green guide
Solutions durables (sustainable) considérées comme tel
Tuiles en terre Tuiles Hinton 47 £/m² 10 £/m² Non disponible - Référentiel Eco Homes, 1,44
cuite % des crédits (section
matériaux)
Sédum Ecolibrium 55 £/m² 22£/m² Permet de - Permet de réduire le volume
végétalisés solutions réduire les coûts d’écoulement des eaux
de drainage - Augmente la performance
urbain thermique (masse importante)
- En fonction de la nature de la
membrane d’étanchéité, pas
toujours noté « A » dans le
Green Guide
- coûts complets en cycle de
vie assez élevés liés à
l’entretien tous les trois ans de
fertilisants et engrais.
Murs extérieurs
Solutions conventionnelles
Construction 77 £ / m² 1,91 £/m² Non disponible Bonne performance sur tout le
traditionnelle (brique cycle de vie et classement A
brique + bloc + extérieure) dans le green guide
isolation minérale
intérieure
Enduit base 15 £/m² 10,82 £/m² Non disponible Haut contenu énergétique
ciment 19 mm (énergie grise) par
comparaison à des enduits
base chaux hydraulique
Solutions durables (sustainable) considérées comme tel
Blocs en terre Zeigel clay 60 £/m² Non Non disponible Référence Ecohomes : plus de
blocks disponible, ou 1,44 % des crédits
prendre en
compte la
réfection de
l’enduit
extérieur
Blocs recyclés à Enviroblock 20 £/m² Non Non disponibles Classement A green guide
100 % disponibles, ou Bonne contribution à la cible
prendre en contenu recyclé et recyclabilité
compte la
réfection de
l’enduit
extérieur
Enduit base 20 £/m² 6,82£/m² Moins Moins énergétivore que les
chaux d’entretien et de enduits traditionnels base
hydraulique maintenance ciment
que les enduits Plus de temps requis pour le
base ciment, séchage des enduits.
Bois structurel et Panelvent / 9 à 10 £/m² Non Non disponibles - Fabriqué à partir de déchets
non structurel Paneline disponibles de bois (OSB)
(ossature bois) Excel - Pas d’utilisation de colles
Industries - Pour être pleinement
« solution verte alternative »,
le vois doit être sourcé au
maximum à partir de
gisements certifiés FSC /
98
PEFC.
Isolation
Solutions conventionnelles
Polyuréthane 12 £ / m² Non disponible Non disponible L’obtention de crédits
rigide Ecohomes dépend des agents
retardateurs au feu utilisés
(requis : 0 pour ODP et < 5
pour les GWP)
Pas de contenu recyclé
Isolant laine de 12 £/m² Non disponible Non disponible Contenu recyclé intéressant
roche 100 mm (typiquement 25 % et déclaré
d’épaisseur comme recyclable en fin de vie
Contribution aux crédits
Ecohomes : 2,14 % (si ODP =
0 et GWP < 5)
Contribue à la cible WRAP
Solutions durables (sustainable) considérées comme tel
Fibre de bois Gamme 10 £/m² Non disponible Non disponible Contribution aux crédits
comprimée λ = Pavatex Ecohomes (si ODP = 0 et
0,045 w/m.k GWP< 5) : 2,14 %
Pas de colles utilisées
Ouate de Warmcell 10-12 £/m² Non disponible Non disponible Contribution auxcrédits
cellulose recyclée Ecohomes : 2,14 % (si ODP =
(100 mm, λ = 0 et GWP<5)
0,036 w/m.k) Contenu en matière recyclée :
80 à 100 %
Contribue à la cible WRAP.
Laine de verre Superglass 7 à 8 £/m² Non disponible Non disponible Contribution auxcrédits
recyclée (100 Ecohomes : 2,14 % (si ODP =
mm, λ = 0,037 0 et GWP<5)
Contenu en matière recyclée :
80 % (verre recyclé)
Contribue à la cible WRAP
- Les coûts d‟investissement initiaux, postes par postes, sont souvent obtenus à partir
des bases de données de prix disponibles dans le secteur conventionnel de la
construction ; le coût des alternatives plus durables n‟est en général pas repris dans ces
bases de données ; le seul moyen de les obtenir est l‟agglomération de coûts issus de
devis réalisés auprès des entreprises qui proposent les offres de service, ce qui est
techniquement réalisable puisque le nombre de ces entreprises est en constante
augmentation mais demande du temps,
- Les coûts complets en cycle de vie sont souvent cantonnés à la prise en considération
des coûts liés à la maintenance et au remplacement des produits, composants ou
systèmes secondaires liés au composant principal (par exemple, composant principal:
bloc porteur, composant secondaire: enduit pour bloc; coûts liés à la maintenance:
réfection de l‟enduit pour blocs tous les 10 ans),
99
- Le retour sur investissement est souvent non disponible sauf pour les systèmes de
production d‟énergie renouvelables pour lesquels il est plus facile de transformer les
économies ou la production d‟énergie réalisées en unité monétaire équivalente
(évaluation des Kwh par exemple en £, $ ou € et déterminer ainsi un temps de retour
par rapport à l‟investissement initial souvent exprimé en surcoûts). Pour des produits
ou matériaux considérés comme « alternatives durables », la pondération du
surinvestissement initial par des économies générées en cycle de vie est difficile à
réaliser et suppose l‟élaboration de postulats qui peuvent être objectifs (basés sur des
retours d‟expérience « terrain » ou des tests par exemples de vieillissement accélérés
menés en laboratoires) ou subjectifs (basés sur des collèges de pensées ou des
arguments de lobbies plus ou moins influents), d‟où la difficulté de les mener à bien.
- Enfin, les externalités liées aux thématiques de développement durable sont évoquées
(ex énergie grise, potentiel de recyclabilité en fin de vie, contenu de matières
premières issues de filières de recyclage) sont prises en considération mais de manière
qualitative dans la rubrique « bénéfices environnementaux et informations
additionnelles », la conversion quantitative en flux financiers, même si elle est difficile
à réaliser, n‟est pas proposée.
La trame de présentation et la répartition des coûts sur le cycle de vie (coûts initiaux –
coûts en cycle de vie – retour sur investissement) peut être reproduite pour notre
référentiel comparatif, entre une solution conventionnelle et une solution éco.
La rubrique faisant référence à la justification environnementale rejoint notre
raisonnement initial: nous travaillons sur des produits ou composants considérés comme
des éco-préférences dont la justification environnementale peut être apportée en
sélectionnant des critères ciblés.
1
Voir le site web www.crdd-lacalade.com/etude.htm
100
- un bâtiment de référence sert toujours de comparaison par rapport à un bâtiment
qualifié d‟habitat durable HD
- les maîtres d‟ouvrage bailleurs sociaux ne disposant que peu de références, le bâtiment
de référence est évalué sur la base de ratios communément utilisés (bases de données
« prix » conventionnelles externes ou internes)
- la prise en compte de quatre approches successives du coût global : le coût global
direct, l‟analyse en coût global, le coût global partagé et les indicateurs qualitatifs.
- La fixation arbitraire d‟une durée de vie typique servant de base de travail pour
l‟évaluation en coût global : 30 à 40 ans en France.
Figures 17 & 18 : Calcul du coût global direct et du coût global incluant les externalités /
répartition des coûts et gains en €/m²/an entre les différents acteurs, Opération Habitat Social
de Zuydcoote (59) portée par Habitat 62/59, [OUTREQUIN, 2006].
101
que pour l‟habitat de référence ; l‟habitat durable génère ainsi une économie annuelle
globale de 0,5 €/m² (figure 18)
- le coût global partagé donne des bénéfices partagés entre les différents acteurs de 6 à 7
€ / m² /an, ce qui « coûte » le plus étant principalement attribué aux autorités locales et
à l‟état. (figure 19)
La principale critique vis-à-vis de ce modèle peut être formulée quant aux sources de
référence servant de base à la comparaison habitat conventionnel / habitat durable : les bases
de données de prix de composants, matériaux systèmes constructifs dont disposent les
bailleurs sociaux, comprennent la plupart du temps des données relatives à la construction
conventionnelle ; il eut été pertinent, même avec toutes les difficultés de collecte de données
générées, de mener une évaluation poste à poste, en comparant les coûts réels des différents
équipements et en évaluant les surcoûts à la construction ainsi que les économies de
fonctionnement.
Une autre critique concerne la logique de monétarisation des externalités; l‟une des
externalités évaluée concerne les gaz à effet de serre dont le modèle propose une valeur pour
la tonne de carbone émise ou évitée. Le prix de la tonne de carbone est basé sur la logique de
réduction par 4 (facteur 4) des émissions de C02 d‟ici à 2050 en Europe et le prix à faire payer
à tous les acteurs pour y parvenir.
La principale difficulté est d‟adapter le coût d‟une telle taxe au contexte énergétique
ambiant et à l‟évolution du cours du baril de pétrole.
En 2003, le coût de la tonne de carbone était fixé aux alentours de 400 € dans un contexte de
baril de pétrole inférieur à 100 $; en 2008-2009, quelle serait le niveau de cette taxe compte
tenu des variations actuelles du coût de l‟énergie ?
Les quelques experts ayant introduit très tôt l‟éventualité d‟une taxation carbone sur
toutes les activités génératrices de GES, dont le secteur du bâtiment, fixent volontairement le
seuil d‟une taxe carbone sur l‟habitat à 1500 € [JANCOVICI, 2003]81, ce qui représentait un
doublement du prix de l‟essence à la pompe…5 ans plus tard, le prix de l‟essence à la pompe
a presque doublé, un niveau bien plus faible de l‟ordre de 100 à 150 € ne permettait pas, selon
l‟auteur, d‟infléchir les comportements.
102
Mode de chauffage et quantités
Taxation carbone équivalent (surcoûts)
consommées
Tableau 22 : Comparaison du coût d‟une taxation carbone liée aux émissions de GES des
différents modes de chauffage pour l‟habitat, [JANCOVICI, 2003].
L‟application d‟une taxe carbone sur les émissions de GES provenant de systèmes de
production d‟énergie non renouvelables (chaudières fioul, gaz, électricité sous certaines
conditions) est simple: il suffit d‟évaluer les émissions en tonnes équivalent carbone à partir
de la quantité d‟énergie dépensée.
Le contenu carbone lié par exemple au contenu énergétique caché (énergie grise) n‟est
d‟ailleurs pas suffisant en tant que tel : des critères complémentaires tel le taux de
remplacement (lié à la durée de vie typique) sont aussi à prendre en compte.
Il présente par contre l‟avantage d‟être facilement compréhensible par un public non initié en
tant que mono critère favorisant un choix basé sur une approche multicritères.
Cet affichage environnemental simplifié, basé sur le critère « contenu carbone » est
d‟ailleurs repris dans les préconisations du programme « efficacité énergie et carbone » du
Grenelle de l‟Environnement « mesures structurantes – dire la vérité sur le prix écologique –
donner un avantage compétitif aux produits vertueux en carbone » ou, il s‟agit d‟ici à fin
2010 de « donner une indication du prix du carbone ou du prix écologique à travers
l’étiquetage des produits en grande distribution avec au préalable une analyse coûts /
efficacité et une expertise sur les critères d’étiquetage retenus ».
103
- L’étude de Gregory Kats « Greening America’s schools, Cost and Benefits »
Cette étude publiée en 2006 est basée sur deux études précédentes majeures : le «
National review of green schools, costs, benefits and implications for Massachussets »
[KATS & PERLMAN, 2005]82 et “The cost and financial benefits of green buildings”
[KATS, 2003] traduite en France en 2004 par l‟ARENE Ile de France [SELLIER, 2004]83.
Ce document démontre les bénéfices financiers, environnementaux et autres apportés
par les technologies vertes, par comparaison à des technologies conventionnelles, dans le
secteur de la construction d‟écoles publiques.
En préambule, les principaux facteurs décourageant la construction de bâtiments plus
verts aux Etats Unis sont les suivants :
Les coûts financiers et bénéfices des écoles vertes sont présentés par comparaison aux
écoles conventionnelles ; plus de 30 écoles vertes1 ont été analysées.
Il en ressort principalement que les surcoûts avoisinent en général 2% ou 3 $/pied
carré (ft²) mais rapportent des bénéfices financiers jusqu‟ à 20 fois supérieurs dans des
domaines divers :
Emissions 1$
104
D‟autres bénéfices apportés par le choix de construction d‟une école verte ne sont pas
quantifiés dans le rapport : le nombre de jour d‟absence des enseignants, les opérations
réduites de maintenance, la réduction des risques et donc du coût des risques (assurances), la
qualité de l‟air améliorée, la réduction des inégalités sociales etc…
L‟auteur considère que les données permettant d‟inclure ces économies dans les
raisonnements financiers en coût global sont insuffisantes mais que, si elles étaient calculées,
les bénéfices finaux s‟en trouveraient encore augmentés.
Les hypothèses de travail rejoignent celles présentées d‟un point de vue théorique dans
les définitions possibles d‟un raisonnement en coût global :
- l’analyse en « net present value », valeur actuelle nette avec taux d‟actualisation ; un
investissement est estimé rentable si sa VAN est positive sur la période d‟étude.
- la durée de vie typique : la durée de vie moyenne prise en considération dans l‟étude
est de 20 ans pour les bâtiments neufs et de 15 ans pour les bâtiments anciens
restaurés.
- Le taux d’inflation :le postulat est basé sur le fait que les coûts et bénéfices
augmentent parallèlement au taux de l‟inflation (2 % en moyenne), sauf pour les coûts
de l‟énergie, les émissions, l‟eau, les déchets et les coûts de santé, qui augmentent en
général plus vite que le taux d‟inflation moyen.
- Le taux d’actualisation des valeurs monétaires (discount rate) : les coûts et bénéfices
futurs doivent être traduits en valeurs présentes, le taux moyen est considéré à 7 % ( 5
% de taux d‟intérêt et 2 % d‟inflation). Ce taux est volontairement plus élevé que celui
auquel les états et le gouvernement fédéral empruntent de l‟argent.
- La définition des « green schools » : la base est l‟accréditation LEED, avec les
versions dédiées aux écoles : CHPS et MA CHPS, WSS (Washington Sustainable
School) et Protocol for High Performance Facilities.
Le coût moyen de la construction d‟écoles au niveau fédéral est évalué à 150 $/pied carré,
la majorité des 30 écoles analysées coûtant 1,7 % de plus que des écoles conventionnelles (3
$/ft²) (4 écoles ont coûté jusqu‟à 10 % de plus, 6 ont coûté au maximum 3 % de plus).
Les économies générées, évaluées en bénéfices, sont présentés postes par postes, avec des
liens de causes à effets directs :
Gains
Consommation
Gains écoles économiques VAN, 15 à 20
Causes Effets moyenne
vertes traduits (écoles ans, 7 %
conventionnelle
vertes)
Systèmes de
Gains de 33 % de
régulation 0,38 $/ft²
Performance 1,15 $/ft² consommation
énergétique ou 5 $/ft²
énergétique énergétique
eco-technologies
1 emploi créé =
160 emplois à
Investissement de 19 000 $ de
court terme et 30 2 $ /ft² pour une
10 millions de $ en Impact positif sur recettes pour une
emplois à moyen école de 125 000
efficacité l’emploi école verte ,
terme ou ft²
énergétique 250 000 $ sur 20
permanents
ans
Investissement de 3 emplois à court
200 000 $ en terme et ½ emploi
efficacité à long terme
105
énergétique par
école verte
Réduction des Idem, mais
Réduction des
coûts de santé traduction en
émissions dans NC NC 0,53 $/ft²
liés aux incidents quantités de NOx,
l’air
respiratoires SO2, CO2 etc…
Systèmes de
Réduction des 32 % de
récupération d’eau 0,06 $/ft² (5 % du
consommations consommation NC 0,84 $/ft²
de pluie et toitures coût de l’énergie)
d’eau d’eau en moins
végétalisés
Température et Réduction des Coûts de santé trois 3,6 % de 33 000 $ par an 3 $/ft² (asthme) et
ventilation jours d’absence, fois plus élevés productivité, 61 % pour 25 enfants 5 $ /ft² (grippe)
contrôlées, amélioration de la pour un étudiant d’allergies, 23 % atteints en moins
sources de productivité au atteint d’asthme, ou de maux de tête, pour une école
polluants gérées travail (tests aux 1650 $ par enfant 51 % de cas de moyenne de 900
(qualité de l’air examens) en 2004. grippe, 38,5 % de étudiants
intérieur cas d’asthme
Conception verte Réduction du 40 % du salaire 5 % de réduction 25 000 $ par an, 4 $/ft²
« green design » turnover des moyen annuel d’un pour un taux
enseignants enseignant (65 000 d’espace moyen de
$/an) 2300 ft²/enseignant
Surfaces Réduction des NC NC NC NC
réfléchissantes en besoins en air Durée de vie des
toiture conditionné ; toits
réduction de réfléchissants : 20
l’ozone dans les % de plus
zones urbaines
Augmentation de
la durée de vie
des toits
Tableau 25 : Proposition de synthèse des détails des économies générées par le verdissement
des écoles américaines, postes par postes, [KATS, 2006].
Cette étude, unique en son genre, fait apparaître principalement des économies de coûts et
des gains / bénéfices procurés par les technologies vertes, qu‟ils soient directs ou indirects :
Même si les évaluations de coûts et bénéfices en dollars semblent précises, en tout cas
plus avancées qu‟en France, peu de données sont disponibles concernant la durabilité des
matériaux / composants ou systèmes « verts » par comparaison aux systèmes conventionnels,
notamment dans l‟étude plus détaillée [KATS, 2003], avec comme critère de différenciation
106
récurant la performance technique souvent meilleure qui induit des économies de coûts en
maintenance / remplacement (« operation and maintenance costs »).
Tableau 27 : Exemple de plus value technique apportée par une solution verte [KATS, 2003]
L‟étude multicritère en cycle de vie, avec une analyse plus particulière sur les apports
techniques, d‟éco-solutions par rapport aux solutions conventionnelles (et le lien avec les
opérations de maintenance / remplacement) pour le secteur du bâtiment semble donc
pertinente puisque la plupart des données manquantes concernent ce poste d‟évaluation.
Enfin, au-delà des coûts et bénéfices des bâtiments verts par rapport aux bâtiments
conventionnels, aucun temps ou taux de retour sur investissement n‟est pas donné. Ils
complèteraient pourtant parfaitement les raisonnements avec le souci de vulgarisation à
destination des consommateurs finaux : occupants des bâtiments, maîtres d‟ouvrages ou
entreprises chargées de la maintenance.
107
Le surcoût a pour base la comparaison entre le coût initial ou coût en capital d‟une
solution 1 et le coût initial d‟une solution 2. Si l‟une des solutions présente un coût plus
important que l‟autre, le surcoût existe. Un surcoût négatif n‟a donc pas de fondement, on
parle alors de solution économe.
Un exemple : un revêtement de mur nécessite d‟être remplacé tous les dix ans, un
autre plus performant uniquement tous les 20 ans, dans un bâtiment dont la durée de vie
typique est de 50 ans. Le premier revêtement devra être renouvelé 5 fois sur 50 ans, le
deuxième revêtement 2,5 fois seulement. Le coût évité ou bénéfice présenté par la solution 2
représente à minima 2,5 fois le coût de renouvellement de la solution 1.
Le temps de retour sur investissement : directement issu des deux premiers concepts
présentés ci-dessus, le temps de retour « return on investment » permet d‟apprécier le temps à
partir duquel un investissement ne coûte plus mais génère des profits pouvant être considérés
comme bénéfices. L‟exemple typique souvent utilisé est celui des systèmes de production
d‟énergie renouvelable qui coûtent en investissement mais rapportent, de par leur fonction, de
l‟énergie gratuite.
Par exemple les panneaux solaires photovoltaïques qui permettent de produire, à partir
de cellules photovoltaïques, de l‟électricité « verte ».
108
Exemple pour 1 kWc installé (10 m² de panneaux en moyenne) :
Nord France Centre France Sud France Corse DOM
Production
1000 kWh 1100 kWh 1200 kWh 1200 kWh 1500 kWh
solaire / an
Tarif de rachat
0,5 € 0,5 € 0,5 € 0,5 € 0,5 €
du kWh (HT)
Revenus par
500 € 550 € 600 € 600 € 750 €
an
Un tableau comparatif de l‟installation d‟une centrale photovoltaïque sur un toit dans les
villes de Lille et de Bastia :
109
Le tarif d‟achat « contraint » de l‟électricité verte par EDF en France, pour les
panneaux solaires photovoltaïques raccordés au réseau et bénéficiant d‟un crédit d‟impôt
« énergies renouvelables » de 50 % TTC sur la facture « matériel », est de 50 centimes
d‟euros au kwh (0,5 €/kwh).
Enfin, le ratio coûts / bénéfices actualisé permet de valoriser le temps de retour sur
investissement d‟un point de vue quantitatif : les coûts divisés par les bénéfices d‟un projet
permettent de comprendre immédiatement si un projet mérite ou non d‟être réalisé.
Le ratio de l‟investissement consenti au regard des bénéfices réalisés sur la durée de vie
typique du panneau sera donc de 2150 € / 8000 € soit 0,268 en Nord Pas de Calais et 3750 € /
14 400 € = 0,2604 en Corse.
Un ratio coûts / bénéfices pour être intéressant doit être égal ou inférieur à 1, ce qui
signifie que les bénéfices ont compensé à minima les coûts (égal à 1) ou que les bénéfices ont
dépassé le coût initial (inférieur à 1).
Ratio coûts /
Bénéfices bénéfices sur
Coût initial Coût final Temps de
Durée de générés au- DVT (avec
Région sans avec retour sur
vie typique delà du subventions)
subventions subventions investissement
ROI Rentable
si<1
En Nord
Pas de 7500 € 2150 € 4 ans 20 ans 8000 € 0,268
Calais
Tableau 31 : Synthèse de la démarche « coût global » sur une durée de vie typique d‟une
installation photovoltaïque.
110
L‟exemple des panneaux solaires photovoltaïques sert de référence à notre
raisonnement multicritères comparatif en cycle de vie : les systèmes de production d‟énergies
renouvelables sont plus simples à analyser que les systèmes constructifs, notamment parce
que les bénéfices produits sont rapidement quantifiables (l‟énergie est rapidement quantifiable
en euros ou dollars).
C‟est ce que nous proposons de réaliser dans le cadre de notre étude, avec pour finalité
ultime l‟expression de ratios coûts / bénéfices entre des solutions conventionnelles et des
solutions « éco »
La région concentre de manière croissante depuis près de dix ans les initiatives
d‟application du développement durable au secteur du bâtiment, notamment via le nombre des
réalisations issues de commandes publiques (lycées, collèges, établissements recevant du
public) et privées (bailleurs sociaux) dites à haute qualité environnementale (HQE) : 160
réalisations HQE sont ainsi réalisées, par comparaison aux 600 existantes au niveau national1
La région Nord Pas de Calais se trouve au cœur de l‟Europe, à la croisée des « flux »
notamment des flux « matières / matériaux » qui y transitent à destination d‟autres zones de
chalandises : le bois en provenance d‟Europe du nord et de Russie, les granulats en
provenance de Belgique et à destination du bassin parisien, les matériaux et produits à
destination de l‟Angleterre.
Les initiatives de « benchmarking » des pays pour lesquels les éco-matériaux pour la
construction représentent des parts de marchés intéressantes ont permis de positionner les
acteurs historiques « grandes surfaces de bricolage » sur le nouveau marché de
l‟environnement et de la santé. Une étude commandée par le Centre de Création et de
1
Estimation 2006, Conseil Régional Nord Pas de Calais
111
Développement des Eco-Entreprises [CD2E, 2006]86 a également contribué au lancement du
premier concept français dédié à l‟éco-réhabilitation « KBANE1, la maison durable », sur la
métropole lilloise en mars 2008. Enfin, un acteur historique positionné sur le marché de
l‟extension / réhabilitation vient de proposer (avril 2008) une offre « réhabilitation
écologique » disponible partout en France via un réseau de 250 maîtres d‟œuvre, à partir de la
région Nord Pas de Calais2.
Enfin, la région Nord Pas de Calais porte également la première initiative d‟action
collective [CD2E, 2007] visant à accompagner des entreprises fabricant des éco-matériaux
auprès du Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB) et obtenir des avis
techniques produits favorisant l‟assurabilité des ouvrages réalisés sur la base de ces matériaux
/ composants, et donc la pénétration de ces nouveaux produits sur le marché français.
Les 16 éco-matériaux différents identifiés sur le territoire régional depuis 2004 sont
répartis au sein de corps d‟états complémentaires ; une certaine diversité est donc présente et
permet d‟analyser ces éco-solutions dans différents domaines d‟usages, correspondant à
différents systèmes constructifs.
Ces éco-matériaux et les principaux systèmes constructifs pour lesquels ils sont dédiés
par leurs fabricants / fournisseurs sont présentés de manière succincte dans le tableau ci-
dessous ; les matériaux et composants conventionnels correspondant aux mêmes fonctions
seront repris ultérieurement. Le lien avec les usages considérés comme courants sera
également établi dans une colonne dédiée, c'est-à-dire la reconnaissance par les instances
1
KBANE, concept de magasin et d‟offre de services en éco-rénovation, spécialisé sur l‟éco-construction et les
énergies renouvelables, financé par ADEO (groupe AUCHAN)
2
Camif Habitat, offre 360 ° voir le site www.maison-plus-ecologique.com
3
Voir le communiqué Wienerberger du 18 décembre 2007, sur le site
www.wienerberger.fr/servlet/Satellite?pagename=Wienerberger/WBArticle/ArticleStandard05&cid=119807709
7399&sl=wb_fr_home_fr&lpi=1113497802229
112
professionnelles, scientifiques, les entreprises de terrain et les assurances des preuves de ces
usages courants (règles professionnelles, norme, Document Technique Unifié etc…).
Corps
N° Nom Sociétés Type Fonction
d’état
1 GO Cellumat Cellumat Bloc béton cellulaire Structurel et isolation répartie
2 GO Porotherm Wienerberger Bloc monomur terre cuite Structurel et isolation répartie
Bloc monomur de pierre
3 GO Cogebloc Cogebloc Structurel et isolation répartie
ponce
Enduit pierre ponce et Protection extérieure / intérieure,
4 SO Cogebloc Cogebloc
chaux hydraulique finitions, isolation complémentaire
Brique de terre crue
Brique de Briqueteries du Remplissage de parois intérieures,
5 GO compressée non cuite (vente
terre crue Nord non structurel
avant cuisson)
Plaque de pvc micronisé,
Couverture, bardage, coffrage pour
6 GO Novaplaque Novafloor recyclé et mélangé avec une
bétons
charge de bois
Terca – Briques de terre cuite avec
7 GO Terca Structurel et parement
Wienerberger déchets de terrils incorporés
Chaux et Remplace le ciment pour les travaux
8 GO Chaux Dolomies du Chaux NHL structurels ou de finitions, intérieurs
Littoral et extérieurs
Remplissage de murs et parois
Scieries et Brique de terre crue
intérieures, inertie dans les
9 GO BTC Palettes du stabilisée à la chaux
constructions « légères » (type
Littoral hydraulique
ossature bois)
Le relais – Isolant à base de textile Isolation des murs, combles,
10 SO Métisse
Minot recyclé planchers
Abrilaine / AVR Isolation, Isolant à base de laine de Isolation des murs, combles,
11 SO
Panolaine mouton origine française planchers
Scieries et Plancher cloué en bois non
Plancher Effet structurel + isolation thermique
12 GO Palettes du traité, issu des forêts du
cloué et acoustique
Littoral Boulonnais
Portes en bois massif non
Portes bois traité, certifié PEFC,
11 SO Van Kemmel Fermetures intérieures / extérieures
massif utilisation de colles
faiblement émissives
Bardage en aulne du Nord
Bardage Scierie
12 GO Pas de Calais, non traité, Bardage de protection
Aulne Morisaux
scié et raboté traditionnel
Menuiseries extérieures /
intérieures, démarche
Menuiserie
13 SO Menuiseries Menuiseries 21, bois certifié Fermetures intérieures / extérieures
Bouillon –
PEFC non traité, colles
faiblement émissives.
Utilisation en mélange avec de la
Co-produits du lin chaux hydraulique pour la
GO & 9 Teilleurs de (paillettes courtes), matière réalisation de dalles, chapes,
14 Anas de lin
SO lin fibreuse végétale, parfois l‟isolation de murs en banchage ou
appelé « petit bois » en projection (filière semi-humide),
l‟isolation de toitures en coffrages.
Naturlin – lin Isolation des murs, combles,
15 SO Laine de lin Fibre de lin pour l‟isolation
2000 planchers
Agriculteurs en Fonction de remplissage des murs à
région, Bottes de pailles de céréales ossature bois, pour isolation
16 GO Botte de paille disposant d‟une comprimées spécifiquement thermique et phonique (rédaction
ancienne pour la construction DTU et règles professionnelles en
« botteleuse ». cours)
Tableau 32 : Proposition de liste des éco-matériaux identifiés en Nord Pas de Calais, faisant
l‟objet dans le cadre de notre étude de comparaison avec des matériaux conventionnels.
113
2.2.6 Caractéristiques pratiques de la méthodologie et de l’outil
Les clients, cible principale de notre outil sont les professionnels de la construction:
artisans, maîtres d‟œuvre, architectes mais également la maîtrise d‟ouvrage publique et privée
(bailleurs sociaux); ce sont eux qui manquent le plus souvent de données fiables concernant
les éco-technologies et éco-techniques du secteur de l‟éco-construction pour :
L‟outil doit donc intégrer des indicateurs opérationnels qui sont des outils de retour
d‟expériences, de gestion et d‟anticipation et qui respectent une sorte de cahier des charges de
management durable :
- Simplicité : le système de lecture peut être basé sur le modèle KISS anglo-saxon :
« Keep It Simple Stupid » qui signifie : restons simples et paraissons bornés. Le
langage le plus simple, qui peut être borné mais efficace, est celui des chiffres.
114
- Transversalité : les 5 domaines couverts par l‟analyse multi-critères font appel à des
disciplines diverses, qui ont toutes leur langage et leur lexique. L‟idée est de trouver
un dénominateur commun possible, le langage des chiffres.
L‟outil ne sera pas exhaustif puisqu‟il se limitera volontairement à l‟étude des éco-
matériaux disponibles en Nord Pas-de-Calais, mais la méthodologie développée permettra
d‟étendre le raisonnement à d‟autres éco-matériaux, et surtout d‟autres territoires produisant
ces éco-matériaux.
Les données seront agglomérées au sein de tableurs interdépendants les uns des autres
pour pouvoir faire évoluer des paramètres et mesurer l‟évolution des temps de retours et ratios
coûts bénéfices en fonction des situations rencontrées. Excel présente également l‟avantage de
la simplicité pour les acteurs du bâtiment peu au fait de l‟informatique.
L‟autre avantage est que les bases d‟informations de références, notamment les bases
de prix, pourront être actualisées, ce qui est impossible avec un logiciel figé. Il s„agira donc
d‟un outil évolutif dont la méthodologie pourra être reproduite.
Au-delà des systèmes constructifs dans lesquels seront positionnés ces éco-matériaux
pour les besoins de l‟étude, il nous semble intéressant de pouvoir, en tant que raisonnement
final, appliquer notre méthodologie de comparaison à une étude de cas concret, intégrant des
éco-matériaux régionaux au sein d‟un système constructif complexe, un rampant de toiture
issu de solutions techniques proposées par l‟entreprise « Scierie Palettes du Littoral / SPL » à
Audruicq près de Calais : SPL / Chênelet construction conçoit et construit des maisons à
haute qualité durable.
Cette entreprise active au sein de la filière d‟économie solidaire et de réinsertion
développe depuis les années 2000 un concept d‟habitat de qualité charges maîtrisées, coût
reproductible et à faible empreinte environnementale.
Leur concept II, finalisé en 2007, a donné le jour à plusieurs logements éco-construits,
dont les derniers à Saint Denis en région parisienne. Actuellement, SPL construit 6 logements
de cette même gamme à Loos en Gohelle à proximité de Lens.
La problématique du financement des surcoûts et de la répartition des bénéfices
générés est ici prépondérante puisque la maîtrise d‟ouvrage est un bailleur social.
Figure 19 : Maisons Haute Qualité Durable à Saint Denis, CD2E, Avril 2008 .
115
CHAPITRE 3
116
Chapitre 3 : Mise au point d’un outil d’aide à la prescription technique,
économique et financière d’éco-matériaux pour la construction et la
réhabilitation de bâtiments
3.1 Introduction
Sur la base du cahier des charges de la méthode proposée au chapitre précédent d‟aide au
choix d‟éco-matériaux pour la construction et la réhabilitation de bâtiments éco-construits et à
faible niveau de consommation énergétique, nous pouvons désormais dérouler la
méthodologie de travail, en proposant :
- des bases communes de comparaison, permettant notamment de définir des solutions
constructives.
- des indicateurs par familles de critères.
- des évaluations de solutions constructives conventionnelles et éco-construites, par
familles de critères simplifiées.
- une pondération imposée (contraintes réglementaires) correspondant aux enjeux
actuels (réglementation, problématique environnementale, éco-construction, SMQE),
ou proposée par les acteurs de terrain (ceux qui prescrivent et qui utilisent).
- une agrégation financière des résultats, sous forme de langage financier universel.
A plusieurs reprises depuis le début de l‟étude, des termes différents mais proches ont
été employés pour qualifier les produits ou matériaux de construction issus d‟un secteur
« industriel » : matière première, matériaux, produits et composants, ainsi que leur association
ou assemblage (paragraphe 2.1, page 8) au sein de « systèmes constructifs ».
Chaque système constructif, selon son importance peut être considéré comme une
solution constructive permettant de résoudre ou d‟apporter une réponse à une problématique
de conception « majeure » (paragraphe 5.3.1, page 72).
- Matière :
Substance constituant les corps, dotée de propriétés physiques et substance particulière
dont est faite une chose et connaissable par ses propriétés. La matière est ce dont les corps
sont faits, présente des qualités et des propriétés et peut être le siège de divers phénomènes.
Les matières sont également conformes à des usages bien établis : chaque variété de bois,
métal présente des qualités propres ; dès que l‟on fait référence à une transformation, on parle
d‟objets fabriqués. Les chimistes évoquent les substances. Les objets transformés ont en
commun d‟être des variétés d‟une seule et même substance, ce qu‟on appelle la matière. Les
matières sont parfois assemblées pour constituer un tout.
117
- Matériau :
Substance quelconque utilisée à la construction des objets, des machines, des
bâtiments.
Il s‟agit également de matières d‟origine naturelle ou artificielle qui entrent dans la
composition des bâtiments. Les matériaux sont classés en trois grandes familles : les
matériaux bruts tels les matériaux de construction (pierre, sable, granulats), les matériaux
structurels (aciers, verres, ciments, matières plastiques) et les matériaux supports tel le
silicium. Chacune de ces trois typologies de matériaux permet de constituer des composites
aux propriétés spécifiques à l‟usage envisagé.
- Matière première :
Matériau d‟origine naturelle qui fait l‟objet d‟une transformation artisanale ou industrielle.
La laine, le coton et l‟argile sont des matières premières naturelles.
- Produit :
Est dit produit ce qui nait de l‟activité de l‟homme et de la nature. Un produit de base
est un produit de l‟agriculture, de la pêche, de la forêt, et tout produit minéral, disponible
sous forme naturelle, ou ayant fait l‟objet d‟une transformation.
Un produit industriel représente la valeur totale des productions de biens provenant de
l‟industrie.
- Composant :
Un composant est un objet, une substance, un élément qui rentre dans une composition. Il
s‟agit également d‟un élément standard utilisé dans la construction de produits industriels de
série, tels les machines, appareils, portes, fenêtres…
Il peut s‟agir d‟éléments préfabriqués industrialisés de gros œuvre ou de second œuvre.
- Système constructif :
Un système constructif est un système de construction utilisant une gamme définie de
composants modulaires préfabriqués. Il s‟agit également d‟un ensemble cohérent de
composants industrialisés. Par exemple un système constructif d‟actualité, le système ossature
bois plateforme.
118
- Ouvrage :
L‟ouvrage est associé en premier lieu à une action de mise en œuvre, un travail, une
tâche.
Il s‟agit souvent du travail de l‟artisan et de l‟artiste.
Dans le domaine du bâtiment, les gros ouvrages sont synonymes de gros œuvre tandis
que les ouvrages légers ou menus sont synonymes de petite maçonnerie.
L‟ouvrage global représente l‟association du gros œuvre et du second œuvre au sein
du système constructif « bâtiment ».
Pour synthétiser, nous proposons de repositionner les concepts en ordre logique
cohérent par rapport aux us & coutumes du monde du bâtiment :
Figure 21 : Proposition d‟ordre logique des différents concepts associés à une démarche de
conception de bâtiment
Fondations /
Structure /
Maçonneries /
Façades
1.3 Matériaux et accessoires pour gros œuvre
1.3.8 Blocs
119
On notera qu‟on retrouve, au sein de la destination « matériaux et accessoires pour
gros œuvre », le produit complémentaire par nature au bloc béton, le ciment ou la chaux
puisqu‟essentiel à la mise en œuvre du bloc béton en tant que constituant du système
constructif « mur porteur ».
Fondations /
Structure /
Maçonneries /
Façades
1.3 Matériaux et accessoires pour gros oeuvre
1.3.2 Ciments
1.3.3 Chaux
Doublages / Cloisons
/ Plafonds
4.1 Isolants et doublages (thermiques et acoustiques) hors plancher
4.1.1 Isolant thermiques ou acoustiques en vrac ou
floqués
4.1.2 Isolants thermiques ou acoustiques en
plaques ou rouleaux
1
Pour plus d‟informations sur le mur manteau et l‟isolation thermique par l‟extérieur, consulter
www.groupement-mur-manteau.com
120
3.2.3 Notion d’unité fonctionnelle « UF »
Selon le standard ISO international [ISO TR 14049, 2000]88, l‟unité fonctionnelle est
définie par la performance quantifiée d‟un système (produit, matériau, bâtiment) destiné à être
utilisée comme unité de référence dans une analyse en cycle de vie [ISO 14040 & 14041,
1997]89.
En général, une unité fonctionnelle comporte une unité de quantité, une unité de temps et une
unité de performance.
- pour le système d‟isolation rapportée « Florapan plus » d‟Isover 1, l‟unité fonctionnelle est
décrite comme « réalisation d’une fonction d’isolation thermique sur une parois de 1 m²
pendant une annuité, en assurant les performances prescrites du produit ».
- pour une peinture « lasure très longue durée » fabriquée par Blanchon2, il s‟agit d‟ assurer la
fonction de protection et de décoration d‟ 1 m² de boiseries extérieures (1 m² en œuvre)
pendant 40 ans.
- pour un bloc monomur à isolation répartie3, terre cuite rectifiée pour pose à joints minces, 30
cm, (trois fabricants en France), il s‟agit « d‟assurer la fonction de mur porteur (structure et
clos) sur
1 m² de parois et une isolation thermique (résistance thermique additive de 2.5 ° K/m²/w)
pendant une annuité.
1
FDES Florapan Plus, disponible sur INIES http://www.inies.fr/documents/produits/Prod153_doc1.pdf
2
FDES lasure longue durée Blanchon, disponible sur
INIES http://www.inies.fr/documents/produits/Prod52_doc1.pdf
3
FDES bloc monomur terre cuite à joints minces, disponible sur INIES
http://www.inies.fr/documents/produits/Prod19_doc2.pdf
121
3.2.4 Proposition de systèmes constructifs majeurs (en lien notamment avec les enjeux
actuels de performance énergétique)
Selon l‟Agence Qualité Construction [AQC, 2008]91, le parc immobilier français est
composé de 30 millions de logements, dont 25 millions de résidences principales. La
consommation énergétique en France du secteur habitat et tertiaire représente 46 % de la
consommation totale et le chauffage représente 70 % des consommations des logements.
L‟eau chaude sanitaire (ECS) et les équipements ménagers représentant 30 %.
L‟habitat est responsable de 23 % des émissions de GES nationales tous secteurs
confondus et 65 % des logements ont été construits avant 1974, date de la première
réglementation thermique.
Leur consommation moyenne est estimée à 370 kwh d‟énergie primaire par m² et par an
(limite RT 2005 250 kwh ep/m²/an, basse consommation pour 2010-2012 : 50 à 60 kwh
d‟énergie primaire (Ep) par m² et par an.
Figure 22 : Pertes de chaleur d‟une maison individuelle non isolée, ADEME, 2008 1.
1
Voir le guide de l‟isolation thermique de l‟ADEME publié sur son site web et disponible sur
http://www.ademe.fr/particuliers/Fiches/isolation_thermique/rub1.htm
122
chauffage d‟appoint et 38 % des logements ont une isolation thermique de qualité
insuffisante
Une étude plus récente du club de l‟amélioration de l‟habitat [CAH, 2008] 92 affine
d‟avantage certains chiffres : La consommation unitaire moyenne d‟énergie en résidence
principale est de 211 kWh ep par m² et par an en 2005, tous usages compris. Le premier poste
de consommation est le chauffage (66%), puis l‟électricité spécifique (16%), l‟eau chaude
sanitaire (12%) et enfin la cuisson (7%). Les logements représentent 29% de la consommation
finale d‟énergie en France et 13% des émissions nationales de gaz à effet de serre.
En 2005, chaque ménage consacre en moyenne 1 419 € par an pour l‟énergie dans son
logement. En 2004, 2,9 millions de ménages (soit 11,1% des ménages français) ont engagé
des travaux de maîtrise de l‟énergie dans leur logement.
Parmi eux, 2 millions ont fait des travaux d‟isolation (dont 600 000 pour des travaux de
changement de fenêtres et/ou de pose de double vitrage), soit 7,7% des ménages, 857 000
ménages sont intervenus sur leur système de chauffage (3,3% des ménages) et ont dépensé en
moyenne 3 206 € pour ces travaux.
1
Maison conventionnelle : 110m², 2,75 hauteur sous plafond, volume de 275 m3 et surface froide de 196 m²,
Maison passive : mêmes caractéristiques mais étanchéité bien gérée.
123
Maison conventionnelle Maison passive
Quantification des ¼ du renouvellement d‟air 8 % du renouvellement
infiltrations soit 25 % d‟air
Figure 24 : Essai de structure d‟isolation thermique, fente dans freine vapeur de 1mm devant
mur isolé de 1 m² avec 14 cm d‟isolation thermique, PROCLIMA, 2007 .
La valeur U (U = 1/R et R = e/λ) est de 0,3 W/m².K sans fente (étanchéité à l‟air
théoriquement parfaite), et de 1,44 W/m².k avec une simple fente de 1mm
Une étanchéité à l‟air pas ou mal gérée revient à anéantir complètement les performances
théoriques annoncées de tout système d‟isolation thermique.
L‟interprétation de cette étude est sans équivoque : en France, la majorité des systèmes
constructifs, et plus spécifiquement ceux relevant de la construction ossature bois, sont mis en
œuvre sans gestion fine de l‟étanchéité à l‟air : absence de raccordement des menuiseries au
bâti et des membranes d‟étanchéité aux éléments adjacents, non gestion des passages de
gaines, utilisation de produits (colles, adhésifs) non conformes, mise en œuvre non soignée.
De nombreux témoignages de chantiers confirment cette tendance ; les formations des
entrepreneurs aux économies d‟énergies et aux offres globales (FEEBAT)2 récemment
lancées pour positionner tous les corps d‟état sur le marché de la rénovation thermique
Pour revenir aux systèmes constructifs pouvant être considérés comme majeurs, la clé
d‟entrée se situe donc au niveau des principales déperditions thermiques d‟une enveloppe peu
ou mal isolée.
Il est possible de faire correspondre ces déperditions à des solutions constructives ainsi
qu‟à des corps d‟états (cf batiproduits) et des unités fonctionnelles telles que définies
précédemment, pour déterminer des systèmes constructifs majeurs :
1
WUFI, disponible sur www.wufi.de , Institut de Physique du Bâtiment de Stuttgart.
2
FEEBAT, formations aux économies d‟énergie dans le bâtiment, lancées en 2008 suite au grenelle de
l‟environnement. Voir
124
Principales Murs : A Toitures : B Vitrages : C Ponts Sols : E Etanchéité à l’air : F Renouvellement d’air : G
déperditions thermiques : D
thermiques
Solutions constructives majeures
- effet structurel -Thermique de l’enveloppe - thermique de - thermique de - Effet structurel et -Infiltrations -Infiltrations
- travail de la structure - infiltrations l’enveloppe l’enveloppe descentes de -Gestion des -Traitement des nuisances
Fonctions
- thermique de l’enveloppe - infiltrations - tramage charge dilatations acoustiques
cf DESHAYES
- contreventement - calepinage -Thermique de -Tramage
- calepinage l’enveloppe
- G25 Walls Frame -G24 Roofs G 32 Openings - G 2 Frame, - G21 Fondations - G 25 Walls - G52 Heating / Ventilation / Air
UNICLASS
- G 2-Isolated structural members Isolated structural - G 22 Floors - G 24 Roofs conditionning
(table G)
members - G 32 Openings
- Structures, maçonneries, façades -Couverture / toiture terrasse, -Menuiseries - Doublages, - Structure / Couverture / toiture Ventilation, conditionnement
-Doublages, cloisons, plafonds étanchéité extérieures cloisons, plafonds maçonnerie / terrasse, étanchéité d’air
- Isolation, cloison, plafond -Structures, façades
maçonneries, - Fondations
Corps d’état façades -Revêtements de
(batiproduits) -Couverture / sol
étanchéité
-Menuiseries
extérieures
-Dalles
Unités - A0 : Assurer la fonction de mur - B 1 : Assurer une fonction - C 1 : Assurer la - D1 : Assurer la - E0 : assurer la - F 1 Assurer la - G1 : Assurer le fonction de
fonctionnelles porteur (structure et clos) sur 1 m2 d'isolation thermique sur 1 m² fonction d’un m² de fonction de rupteur fonction de dalle fonction de 1 m² de renouvellement d’air de 90 m3/
associées (cf de paroi pendant une annuité, tout en de toiture, (résistance thermique surface d’ouverture de pont thermique, porteuse plancher frein vapeur , en h minimum (simple flux) ou de
INIES & FDES assurant une isolation acoustique globale de 4 m²*K/W 95) sous d’un bâtiment, par sur une longueur bas permettant une assurant une 20 m3 /h (hygro b) pour une
(Rw(C,Ctr) de 54 (-3, -5) dB) additive forme de panneau semi rigide une fenêtre type ou de 1 mètre linéaire, charge étanchéité à la maison type de 4 pièces (arrêté
à celle d'un doublage) et une ou rouleau, ignifugé porte fenêtre type, sur pendant une d’exploitaton, sur diffusion de vapeur du 28 octobre 1983) avec une
isolation thermique (résistance d’épaisseur 100mm, mis en une durée de vie annuité une surface de 1 d’eau variable (0,3 à consommation maximum de
thermique de 0,21 m2.K/W additive à œuvre sous un revêtement typique de 30 ans, m² pendant une 20 m) sur toiture 0,25 Wh/m3 par ventilateur
celle d'un doublage). d’étanchéité (pare pluie HPV) , avec les annuité chevrons classique, (locaux à usages d’habitation),
- A 1 : Assurer la fonction de mur pendant une annuité et sur une performances - E 1 : Assurer la pendant une annuité pendant une annuité
porteur (structure et clos) sur 1 m2 durée de vie typique de 50 ans. thermiques minimales fonction de dalle /
de paroi et une isolation thermique Uw < 2,6 w/m².k et plancher bas
(résistance thermique globale - B 2 : Assurer la fonction de acoustiques Ra tr< 30 permettant une
minimale : 2,3 m2*K/W1) pendant couverture de 1 m² de toiture db (conformité NRA) charge
une annuité pendant une annuité d’exploitation, tout
- A 2 : Assurer la fonction d’isolation en assurant une
thermique rapportée, sur 1 m2 de - B3 : Assurer la fonction de isolation thermique
parois, pendant une annuité, en supporter des éléments de de l’ensemble de
assurant les performances prescrites plancher ou de toiture, pendant 2,3 m²*K/W, sur
du produit (résistance globale du une annuité, représentant un une surface de 1
mur : 2,3 m2*K/W) volume de bois lamellé collé de m² pendant une
- A 3 : Assurer la fonction de 0,28 m3. annuité
protection de 1 m2 de parois - E2 : assurer la
verticale type « bardage » ou fonction d’isolation
« enduit », pendant une annuité, en thermique
assurant les performances propres à rapportée, sous ou
l’enveloppe du bâtiment. sur 1 m² de dalle /
plancher, pendant
une annuité.
Tableau 36 : Proposition de correspondance « déperditions thermiques majeures » / solutions constructions / Unités fonctionnelles, en vue de la détermination de systèmes constructifs majeurs.
1
Cf RT 2005, disponible sur http://www.rt-batiment.fr
125
Nous aboutissons ainsi à la mise en évidence de systèmes constructifs identifiés par
- Une solution constructive majeure : une fonction et une classification
- Une appartenance à un corps d‟état
- Une définition d‟une unité fonctionnelle
Les différents matériaux pouvant représenter cette unité fonctionnelle sont nombreux, les
systèmes constructifs sont connus et font référence à une documentation technique unifiée2 :
- mur porteur extérieur et isolation thermique rapportée par l‟intérieur (DTU 20.1 &
45.1)
- mur porteur auto-isolant (brique monomur terre cuite, pierre ponce ou béton cellulaire)
(DTU 20.1)
- mur porteur intérieur et isolation thermique rapportée par l‟extérieur (DTU 20.1 et
45.1)
- mur composite ossature bois avec contreventement extérieur et isolation médiane
(DTU 31.2)
- mur composite ossature métallique avec isolation rapportée (DTU 32 .1)
- mur en béton banché (DTU 23.1)
Le mur porteur auto-isolant à isolation dite « répartie » est ainsi décomposé comme suit :
3
Unité Système Fonction Classification Corps DTU Descriptif et Composants
fonctionnelle constructif Uniclass d’état
type
Descriptif : Fourniture et mise en
Assurer la
oeuvre de briques creuses à
fonction de mur
perforations verticales de 30 cm
porteur (structure
d'épaisseur, en pose roulée au
et clos) sur 1 m2
mortier colle (valeur incluse dans
de paroi et une - effet structurel -
isolation Mur thermique de
prix brique), Up : 0.37 W/m2.K, ( R=
Structures / 2,7) pour murs extérieurs sans
thermique « monomur » l’enveloppe
G 25 & G2 Maçonneries 20.1 ouverture.
(résistance à isolation -
/ Façades
thermique 5 contreventement
répartie Composants : BRIQUE TERRE
globale
CUITE MONOMUR 373 X 300 X
minimale : 2,3
249 MM (20 KG) 10,7/M2 avec
m2*K/W4)
mortier colle pour mise en œuvre à
pendant une
joint mince (maçonnerie dite
annuité
« roulée »)
126
Pour chaque unité fonctionnelle, nous pouvons proposer de lister les systèmes constructifs majeurs correspondant ;
Unité fonctionnelle Système constructif 1 Système constructif 2 Système constructif 3 Système constructif 4
A0 : mur porteur sans
Mur parpaing béton maçonné ciment Mur ossature bois Mur béton armé
isolation complémentaire
Voile périphérique ou refend ép. 0,20 m
Mur en agglomérés ciment creux, de 20 cm Mur extérieur droit à rez de chaussée pour façade
en béton armé à 400 kg, fabriqué sur le
d'épaisseur (20x50 cm, 20 kg), hourdés au mortier ou pignon de MOB. Trame de départ ou d'arrivée
Descriptifs chantier, avec armature en treillis soudé, y
bâtard 350 kg, y compris affleurement des lits en long. 5,20 m, ht jusqu'à 2,75 m. Ossature 45x120,
compris coffrage en bois et décoffrage (en
montant et harpages pas de 400 mm, contreventement OSB 10 mm
amortissement).
A1 Mur porteur à isolation
Mur monomur terre cuite Mur monomur béton cellulaire Mur monomur pierre ponce
répartie
Fourniture et mise en oeuvre de briques creuses à
Murs en blocs de béton cellulaire de 30 cm Mur en bloc monomur pierre ponce de 30
perforations verticales de 30 cm d'épaisseur, en
d'épaisseur (25x62,5 cm, poids 28,6 kg ), cm d'épaisseur montage maconnerie
Descriptifs pose roulée au mortier colle (valeur incluse dans
montage soigné au mortier colle, compris coupes traditionnelle mortier batard 350 kg/m3
prix brique), Up : 0.37 W/m2.K, pour murs extérieurs
et harpages pierre ponce /chaux hydraulique NHL
sans ouverture.
A2 Isolation thermique Doublage panneau de
Doublage panneau de polystyrène expansé + Doublage panneau laine de roche, garnissage Doublage panneau de mousse de
rapportée sur mur polystyrène expansé, Isolation
plaque de plâtre plaque de plâtre polyuréthane, garnissage plaque de plâtre
par l’extérieur
Isolation thermique par
l'extérieur pour construction
Fourniture et mise en oeuvre de doublage
Fourniture et mise en oeuvre de doublage de neuve ou ancienne, sur
Fourniture et mise en oeuvre de doublage de murs de murs par collage de panneaux de
murs par collage de panneaux de laine minérale structure maçonnée,
par collage de panneaux polystyrène expansé mousse de polyuréthanne garnis d'une
(roche) garnis d'une plaque de plâtre (10+100 comprenant isolant polystyrène
Descriptifs garnis d'une plaque de plâtre (10+100 mm), compris plaque de plâtre (10+100 mm), compris
mm) sans pare-vapeur, compris finition des joints de 50 mm ép. en fixation
finition des joints entre plaques par bandes et enduit finition des joints entre plaques par
entre plaques par bandes et enduit spécial. (Rt calée/chevillée et enduit de
spécial. (Rt 2,70 m2.K/W). bandes et enduit spécial. (Rt 3,75
2,90 m2.K/W). base et marouflage (pour finition
m2.K/W).
par enduit organique à
reprendre).
A3 Bardage et vêture Enduit au mortier de chaux
Bardage clin pin des landes Bardage PVC cellulaire Enduit au mortier de ciment
hydraulique
Bardage plan sapin du Nord raboté, classe 3, traité Bardage plan PVC cellulaire lisse blanc ou sable Enduit tyrolien de 3 à 5 mm
Enduit dressé au mortier de ciment de 20
Descriptifs autoclave, comprenant toutes sujétions de découpes au pas de 166 mm, comprenant toutes sujétions d'épaisseur, sur parties
mm d'épaisseur, sur parties verticales.
et fixations. de découpes et fixations verticales
B1 Isolation thermique de Isolation laine de verre avec kraft pare Isolation panneau de
Isolation rouleaux de laine de verre sur solives Isolation double couche sur solives et suspentes
toiture vapeur agraphé polystyrène expansé pour ITE
Isolation des combles par double épaisseur de
Isolation thermique et acoustique des Isolation thermique et
Isolation des combles par feutre en laine de verre laine de verre, posée croisée, 1ére ép. 60 mm en
combles par feutre laine de verre revêtue acoustique par panneau de
Descriptifs revêtue kraft quadrillé, 1 face, ép. 160 mm, (Rt 4.00 panneau semi-rigide nu + 2éme ép. 120 mm
kraft par-vapeur 1 face, ép. 90 mm avec 2 polystyrène expansé, vissé sur
m2.K/W), déroulé sur solives (au m2 en plan). rouleau avec par-vapeur kraft, embrochées sur
languettes pour agrafage entre chevrons voligeage en réhabilitation
suspentes métallique fixées aux chevrons.
B2 Couverture de toiture Couverture en bardeaux
Couverture en tuiles terre cuite Couverture en plaques ondulées Couverture en tuiles béton
bitumés
Couverture en tuiles planes en béton à Couverture en bardeaux
Couverture en tuiles à emboîtement petit moule à Couverture en plaques ondulées, non coins
emboîtement, long. 38x23 cm larg. hors bitumés 1,00 x 0,36 carrés
onde douce, (20/m2) en terre cuite rouge ou vieillie. coupés 5 ondes de 158 x 92 cm en fibres-ciment
tout, en teintes classiques, pour pureau posés à la française sur liteaux,
Descriptifs Pose à joints droits. Rampants jusqu'à 12 m de sans amiante de teinte naturelle fixée sur
long. 30,5 à 25,5 cm, (16,4 à 19,6 u/m2, pureau de 155 mm, y compris
projection horizontale. Utilisation en zone 2, en site charpente bois.
poids unitaire 2,80 kg, soit 45,9 à 54,9 fixations par crochets inox à
normal, sans écran de sous-toiture.
kg/m2). Pose à joints croisés. pointe.
B3 Structure de toiture Charpente traditionnelle avec
Poutres bois composite lamellé collé Poutres acier métalliques Charpente à fermettes industrialisées fermes à entrait retroussé et
pannes
127
Fermette 2 pans 45°, portée 5,41 à 6,60 Ferme simple en sapin de pays,
m, combles habitables en bois résineux, assemblée en charpente
Charpente légère en tubes d'acier ronds, carrés
traité classe 2, assemblés par traditionnelle. Panne
Solive en I avec âme en OSB de 89 x 200 mm, ou rectangulaires 60x60x3,2 mm pour exécution
Descriptifs connecteurs métalliques galvanisés intermédiaire en sapin de pays,
compris abouts de solive pour fixation par étriers d'abris, auvents, etc., avec poteaux, pannes et
cloués, espacée de 0,60 m pour charpente traditionnelle. +
accessoires. Protection antirouille de l'ensemble.
(contreventements,filants, antiflambement, Chevronnage en sapin de pays
poutres au vent etc..). sur charpente traditionnelle
C1 Ouverture de bâtiment Fenêtre bois standard Fenêtre de toit standard Fenêtre aluminium Fenêtre PVC standard
Croisée standard ouvrante à la
Châssis oscillo-battant ht. 115 x 80 cm française 1 vantail ht 115 x 80
fenêtre croisée standard ouvrant à la française, 1
larg., 1 vantail, alu RPTH, laqué blanc. cm, en PVC blanc ép. 60 mm,
vantail, oscillot battant, de ht 145 x 90 cm en chêne fourniture et pose de fenêtre basculante
Dormant/ouvrant 60, appui 120 mm. vitrage isolant 4-16-4 faible
massif français, ep 56 mm (ouvrant), double vitrage menuiserie pin massif pour toit en pente, à double
Descriptifs Vitrage 4-16-4 ITR. Ferrage avec système émissivité. Ferrage paumelles,
4-46-4 faible émissivité argon, poignée non vitrage 4-16-4 argon faible émissivité, dimensions
de fermeture oscillo-battant et poignée crémone à galets 3 points,
comprise 134*98 cm, posée en première installation
laquée. Fixation, pose sur fond de joint et poignée époxy. Fixations et
joint étanche pose sur fond de joint et joint
d'étanchéité.
D1 : Rupteur de pont
Rupteur de pont thermique pour plancher
thermique
Rupteur de pont thermique transversal pour
Descriptifs
plancher EP 17 ou 20 cm
E0 : dalle porteuse Dalle porteuse coulée au ciment gris
Dallage désolidarisé de 15 cm d'ép. en béton prêt à
Descriptifs l'emploi (BPS XC1 C25/30) dosé à 260 kg, compris
treillis soudé (11 kg/m2), finition tirée à la règle.
E1 : dalle porteuse auto Dalle porteuse auto-isolée, sable de pierre ponce / Dalle porteuse auto-isolée, sable de pierre ponce,
isolée chaux hydraulique ciment gris
Descriptifs
E2 : Isolation sur ou sous Isolation périphérique sous dalle en polystyrène
dalle expansé
isolation sous-face de plancher par panneaux en
fibres bois agglomérées ciment à 2 faces brutes,
Descriptifs
épaisseur 50 mm de longueur 2,00 x 0,60 m largeur,
compris fixations par spirales
F1 : frein ou pare vapeur Frein vapeur régulateur de vapeur (hygrovariable) Ecran pare vapeur
film régulateur de vapeur à base de polyéthylene Ecran pare vapeur à base de polyoléfine (FPO),
recyclé, pose en indépendance avec lés jointoyés ép 0,25 mm, pose en indépendance avec lés
Descriptifs
par bande adhésive, multi-supports jointoyés par bande adhésive, sur support béton,
béton cellulaire, tôle acier, bois ou dérivé du bois
G1 : Renouvellement d’air Ventilation mécanique contrôlée, simple flux Ventilation mécanique contrôlée, double
Ventilation mécanique contrôlée simple flux
hygro B flux
Kit VMC simple flux, 1 cuisine et 2 sanitaires, Kit VMC hygroréglable simple flux, 1cuisine Kit, VMC double flux pour 1 cuisine et 3
extracteur à 3 entrées et 1 sortie, avec bouches et bouche électrique, 1 bain bouche électrique et 1 sanitaires, comprenant 1 caisson
manchettes et 3 liaisons acoustique, et avec 1 WC, 3 entrées et 1 sortie y compris manchettes à d'extraction, 1 caisson d'insufflation et 1
bouton minuterie. Débit d'air, extraction 90 m3/h mini piquage- baïonnette et colliers caisson échangeur, piquages-baïonnette-
à 250 m3/h maximum. 3 pour extraction sanitaires, 1 pour la
cuisine, 2 insufflations séjour et 3 pour
chambres.
Tableau 38 : Proposition de systèmes constructifs majeurs correspondant aux unités fonctionnelles correspondant aux principales déperditions
thermiques.
128
3.3 Construction de familles de critères techniques, économiques et
financiers par système constructif majeur
Chaque système constructif majeur doit être décrit de la manière la plus exhaustive
possible par des indicateurs communs et propres, répartis dans les champs techniques,
financiers et économiques. Le champ environnemental sera abordé lors de la sélection d‟éco-
matériaux représentatifs du territoire d‟étude, ie le Nord Pas de Calais.
Les critères de chaque famille seront définis de la manière la plus exhaustive possible,
avec comme priorité de lister ceux qui sont incontournables ou fondamentaux, ainsi que ceux
correspondant aux grands enjeux actuels auxquels doit répondre le secteur du bâtiment.
Pour les enjeux actuels sociétaux, l‟impact environnemental en terme de bilan carbone
agrégé ou la dépense énergétique en phase process (énergie grise, cf. paragraphe 2.2.4.2) sont
des indicateurs simplifiés, faciles de compréhension.
3.3.2 Choix des indicateurs par famille de critères et systèmes constructifs majeurs
Pour chaque système constructif, il est possible de proposer des indicateurs communs
ou propres, correspondant aux familles de critères économiques, techniques et financiers, et
d‟en apporter une définition rigoureuse mais simple, selon le principe « KISS » :
Nous proposons d‟abord une liste d‟indicateurs communs à chaque unité fonctionnelle
et système constructif présenté dans les champs techniques, économiques et financiers :
129
Familles
de 1-Critères techniques 2-Critères économiques 3-Critères financiers
critères
Indicateurs
N° critère définition N° critère définition N° critère définition
communs
Unité de référence sur laquelle
1.0 Unité de référence est basée l’unité fonctionnelle :
m², kg de matière, m3…
Coût des matériaux (principaux et Le taux d’actualisation des valeurs
Nb / quantité de matériaux ou
Coût accessoires) pour la réalisation Taux d’actualisation monétaires permet de comparer un
composants correspondant à
d’une du système constructif de investissement effectué aujourd’hui
1.1 Quantité / UF l’unité de référence du système 2.1 « matériaux »d’une l’unité fonctionnelle, en € HT par
3.0 des valeurs avec des gains qui n’apparaîtront
constructif de l’unité fonctionnelle unité fonctionnelle monétaires
unité de référence (ex m² ou que dans le futur, c’est le principe de
(UF)
kg…) l’actualisation.
Les gains ou bénéfices sont des
valeurs exprimées en € réalisées soit
Coût de la main d’œuvre en fonction des performances
Quantité d’heure de main associée aux matériaux techniques propres au système
d’œuvre nécessaire à la Coût main d’œuvre principaux, pour la réalisation de constructif de l’unité fonctionnelle,
Heure de main
1.2 réalisation de l’unité de référence 2.2 pour une unité du système constructif de l’unité 3.1 Gains actualisés soit en comparaison à d’autres
d’oeuvre du système constructif de l’unité fonctionnelle : coût à l’heure de performances d’un système
fonctionnelle
fonctionnelle main d’œuvre ramené à l’unité de constructif équivalent (un coût évité
référence dans le champs économique s’inscrit
dans le champ financier comme un
« gain »).
Le temps de retour sur
investissement « simple » est le
Coût total agrégé matériaux +
temps de retour au terme duquel la
main d’œuvre, pour la réalisation
somme cumulée des gains financiers
du système constructif de l’unité
Durée de vie typique du système Coût « déboursé » Temps de retour sur ou « bénéfices » équivaut au
fonctionnelle, en € HT par unité
constructif et/ou de ses montant de l’investissement consenti
1.3 DVT constituants, de l’unité
2.3 total matériaux + de référence. Ce prix dit 3.2 investissement initialement. L’investissement
main d’oeuvre « déboursé » correspond au prix simple
fonctionnelle devient retable au terme de cette
de vente par un professionnel,
période. Objectivement, le temps de
hors coefficient de frais généraux
retour « simple » ou TRS doit être
et hors coefficient de vente.
inférieur à la durée de vie
économique de l’investissement.
Aide de l’état français et/ou des
Nombre de remplacements du
Prime / subvention collectivités locales pour le recours
système constructif et/ou de ses
Ce prix correspond au prix aux produits et services plus
constituants sur la durée de vie
déboursé » pondéré par le vertueux vis-à-vis de leur impact
typique (DVT) de l’unité
Remplacements / Coût déboursé ou coefficient correspondant aux environnemental, venant minorer le
1.4 fonctionnelle. Ces remplacements 2.4 3.3
Maintenance sont assimilés à de la « prix de revient » frais généraux de l’entreprise montant d’investissement initial et le
(FG), soit en moyenne 30,5%, en temps de retour sur investissement.
maintenance sur la durée de vie
€ HT par unité de référence. Exprimée en % du montant de
typique du système constructif de
l’investissement ou en € par unité de
l’unité fonctionnelle.
référence.
Ce prix correspond au prix de
revient pondéré par un coefficient
de vente de l’entreprise,
Coût de vente ou concernant la main d’œuvre et les Ce ratio actualisé permet de
« prix de vente » ou matériaux nécessaires à la valoriser le temps de retour sur
Ratio coûts /
2.4 coût réalisation du système constructif 3.4 investissement « simple » d’un point
de l’unité fonctionnelle, en € HT bénéfices de vue quantitatif : le projet mérite t-il
d’investissement
initial par unité de référence. Ce coût d’être mené ou non.
correspond également à
l’investissement initial.
130
La Valeur actualisée Nette (VAN)
exprime la différence entre les gains
Coût correspondant au actualisés (cf 3.1 : bénéfices) et les
remplacement du système dépenses actualisées ( (coût
constructif et/ou de ses d’investissement initial actualisé), sur
Coût de Valeur actuelle nette
2.5 constituants sur la durée de vie 3.5 la durée de vie de l’investissement.
maintenance typique (DVT) de l’unité (VAN) Dès que la VAN est positive,
fonctionnelle, en € HT par unité l’investissement devient rentabilisé,
de référence on peut en déduire le temps de
retour sur investissement
correspondant
Coût correspondant au
fonctionnement associé ou
Coûts de
2.6 annexe du système constructif de
fonctionnement l’unité fonctionnelle, en € HT par
unité de référence.
Coût global correspondant à la
somme des coûts sur la durée de
vie typique du système constructif
2.7 Coût global ou total de l’unité fonctionnelle : coût
initial + coût de maintenance +
coût de fonctionnement. En € HT
par unité de référence.
Surplus de coût d’une solution
souvent considérée comme
« traditionnelle », par
comparaison à une solution
moins connue, dont les coûts de
maintenance ou de
fonctionnement sont moindres. La
2.8 Coût évité différence constitue des coûts
évités pour la solution moins
traditionnelle, permettant de
légitimer son investissement par
rapport à une solution plus
traditionnelle. Exprimés en € par
unité de référence
Tableau 39 : Proposition d‟indicateurs communs à chaque unité fonctionnelle et système constructif présenté, dans les champs techniques,
économiques et financiers (liste non exhaustive).
Nous pouvons ensuite identifier des indicateurs spécifiques à chaque système constructif de chaque unité fonctionnelle correspondant aux
déperditions thermiques « majeures », notamment dans le champ technique : ces indicateurs permettent spécifiquement de caractériser les
propriétés fondamentales des matériaux associés au sein des systèmes constructifs décrits.
131
Reprenons les systèmes constructifs correspondant aux unités fonctionnelles choisies :
le système constructif le plus commun, utilisé sur plus de 80 % des 250 à 300 000 maisons
individuelles construites en France, est le mur parpaing béton maçonné ciment (A0-1)
complété par une isolation thermique rapportée (A2-1).
Système constructif
Unité fonctionnelle Système constructif 1 Système constructif 2 Système constructif 4
3
Doublage panneau de
Doublage panneau
Doublage panneau de mousse de Doublage panneau de
A2 Isolation thermique laine de roche,
polystyrène expansé + polyuréthane, polystyrène expansé,
rapportée sur mur garnissage plaque de
plaque de plâtre garnissage plaque de Isolation par l’extérieur
plâtre
plâtre
Bardage clin pin des Enduit au mortier de Enduit au mortier de
A3 Bardage et vêture Bardage PVC cellulaire
landes ciment chaux hydraulique
Isolation rouleaux de Isolation double couche Isolation laine de Isolation panneau de
B1 Isolation thermique de
laine de verre sur sur solives et verre avec kraft pare polystyrène expansé
toiture
solives suspentes vapeur agraphé pour ITE
Couverture en tuiles Couverture en plaques Couverture en tuiles Couverture en bardeaux
B2 Couverture de toiture
terre cuite ondulées béton bitumés
Charpente à Charpente traditionnelle
Poutres bois composite Poutres acier
B3 Structure de toiture fermettes avec fermes à entrait
lamellé collé métalliques
industrialisées retroussé et pannes
Fenêtre de toit
C1 Ouverture de bâtiment Fenêtre bois standard Fenêtre aluminium Fenêtre PVC standard
standard
Le système constructif mur parpaing béton maçonné ciment est caractérisé par les
critères techniques communs suivants :
132
Une représentation simple donnant les valeurs thermiques de référence et le profil de
condensation de vapeur dans un tel mur peut être réalisée avec la base de données « matériaux
de construction » du logiciel Suisse de simulation thermique d‟une construction, LESOSAI1.
Figure 25 : Représentation d‟un mur parpaing creux maçonné ciment, bibliothèque des
systèmes constructifs, sous LESOSAI 6.0.
Figure 26 : Profil de condensation du mur parpaing creux maçonné ciment « brut », sous
LESOSAI 6.0.
Il est intéressant de noter que ce type de mur, largement répandu dans les
constructions précédant les premières réglementations thermiques en France (1975) n‟isole
pas (passoire thermique : U = 2,194 W/m².K) mais ne condense pas non plus : la courbe bleu
clair « pression de l‟eau » ne croise jamais la courbe bleu foncé « pression de saturation ».
1
LESOSAI, V 6.0 2008, EPFL, www.lesosai.com
133
En général, ce mur parpaing ne représente pas à lui tout seul un système constructif
acceptable ; il est donc complété par les systèmes A2-1 et A3-3 pour le rajout d‟une fonction
d‟isolation thermique et acoustique, de finition (esthétique) et de protection extérieure par
rapport aux intempéries, conformément aux exigences techniques réglementaires en vigueur,
notamment la réglementation thermique1.
Les trois systèmes constructifs sont donc croisés pour représenter idéalement le
système constructif « mur porteur isolé » mais caractérisé fréquemment sur le terrain par les
acteurs professionnels comme système constructif fini.
Systèmes
A0-1 A2-1 A3-3
constructifs
1 m² d’enduit CEM
1.0 Unité de référence 1 m² de mur porteur 1m² de doublage isolant
extérieur
1 m² de panneau
10 blocs béton au m²
doublage polystyrène
(dimensions : 20x20x50 cm,
expansé (dimensions 0,025 m3 de mortier de
20 kg unitaires) et 0,028 m3
1.1 Quantité / UF 2500x1200x10, 100 mm ciment dosé à 500 kg /
de mortier bâtard dosé à 350
epaisseur), 1,8 kg de m3, au m2.
kg/m3 (ciment à 175 kg /m3
mortier adhésif, 0,45 kg
et chaux à 175 kg/m3)
de mortier en poudre et
1,5 ml de bande à joints
1.2 Heure de main d’oeuvre 1,202 heure au m²
1,098 heure / m² 0,54 heure au m²
1.3 DVT (sources : fabricants) 100 ans 50 ans 50 ans
Remplacements /
1.4 0 sur DVT 0 sur DVT 0 sur DVT
Maintenance
La nouvelle représentation simple du système constructif fini peut être simulée sous
LESOSAI :
Figure 27 : Représentation d‟un mur parpaing creux maçonné ciment, système « fini »,
bibliothèque des systèmes constructifs, sous LESOSAI 6.0.
1
Réglementation thermique 2005 : réglementation thermique valable actuellement en France et fixant les
exigences minimales à atteindre en terme de performance thermique de l‟enveloppe du bâtiment et des
composants extérieurs. Voir http://www.rt-batiment.fr
134
Le logiciel permet d‟obtenir le profil de condensation de ce type de mur avec isolation
thermique et acoustique, parement intérieur et revêtement extérieur associé :
Figure 28 : Profil de condensation du mur parpaing creux maçonné ciment système « fini »,
sous LESOSAI 6.0.
Ce type de mur « fini », largement répandu dans les constructions suivant les
premières réglementations thermiques en France (1975) isole (U = 0,327 W/m².K) mais
condense à deux reprises : la courbe bleu clair « pression de l‟eau » croise la courbe bleu
foncé « pression de saturation » avant la lame d‟air entre l‟isolation polystyrène expansé et le
mur parpaing ciment, et au niveau de la fonction mur parpaing ciment / enduit CEM extérieur.
Cette simple constatation explique d‟ailleurs à elle seule pourquoi les maisons
traditionnelles en France sont considérées par les initiés comme des bocaux « tupperware »
dans lesquels une extraction assistée de l‟air vicié intérieur, chargé d‟humidité, devient une
condition nécessaire : la ventilation mécanique contrôlée.
Pour caractériser de manière plus fine un mur porteur sans isolation rapportée
complémentaire (A0-1), les critères techniques spécifiques suivants viennent compléter les
critères communs présentés précédemment :
135
Système
Critères techniques spécifiques Définitions Unités
constructif
A0-1 mur Densité ou masse volumique : р Poids d‟un matériau apparent rapporté au volume apparent Kg/m3
parpaing béton
maçonné ciment
Dilatation thermique α Propriété d‟un matériau à s‟allonger sous l‟effet d‟un écart de température m/m°C
Température de fusion θ Etat de passage d‟un matériau à l‟état solide à l‟état liquide en fonction de sa température °C
Pouvoir calorifique ρ Quantité d‟énergie produite pendant la combustion d‟un kilogramme de matériau donné, Mj/kg
Propriété d‟un matériau à conduire la chaleur, en fonction de son épaisseur (1m) et pour
Conductivité thermique : λ W/m.°C
un écart de température de 1°C.
Notion de résistance mécanique d‟un matériau, résultant du rapport de la charge qui lui
Contrainte d‟adhérence σ MPa
est appliquées divisés par sa surface d‟application (ou section)
Le module de Young est la contrainte mécanique qui engendrerait un allongement de Pa, MPa
Module d‟élasticité longitudinal 100% de la longueur initiale d'un matériau (il doublerait donc de longueur), si l'on ou
« module de Young » E pouvait l'appliquer réellement : dans les faits, le matériau se déforme de façon Newton/
permanente, ou se rompt, bien avant que cette valeur soit atteinte mm²
Le coefficient de Poisson fait partie des constantes élastiques. Il permet de caractériser la
contraction de la matière perpendiculairement à la direction de l'effort appliqué. Il est
compris entre -1 et 0,5. Les valeurs expérimentales obtenues dans le cas d'un matériau
Module de poisson : v Sd
parfaitement isotrope sont très proches de la valeur théorique (1/4). Pour un matériau
quelconque, on obtient en moyenne 0,3. Il existe également des matériaux à coefficient
de Poisson négatif : on parle alors parfois de matériaux auxétiques.
Mpa
rapportée
à la
Contrainte ou Classe de
La valeur R est déterminée par la valeur garantie de résistance à l‟écrasement, résistance section
résistance « R » des blocs ciment
atteinte à la livraison ou au plus tard 28 jours après la fabrication brute du
creux (contrainte de
bloc (1
compression)
Mpa = 10
Kg/cm²)
Indice d‟affaiblissement R ou Rw exprimé en dB plus il est grand, plus le son est affaiblit, plus le son résiduel est
acoustique Rw minimisé, moins il est perceptible dB
La porosité totale est égale à ((Va – Vρ)/ Va) x 100 ou Va est le volume apparent, Vρ le
Porosité totale Pt (%) %
volume absolu
1
Références : DTU 18-702 fév 1999 ; DTU P 18-702, fév. 2000 ; XP P 18-305, août 1996.
136
Cette caractérisation peut être considérée comme complète d‟un point de vue
technique : toutes les propriétés et caractéristiques des matériaux de construction
correspondant au système constructif sont reprises.
Chacun des 40 autres systèmes constructifs présentés peuvent être décrits d‟un point
de vue technique de la même manière, avec une liste d‟indicateurs communs et/ou avec une
liste d‟indicateurs spécifiques.
Mais certains critères sont trop précis et scientifiques pour intéresser et mobiliser les
clients cibles de notre méthodologie d‟analyse ; ces critères, par exemple les contraintes de
traction (unité MPa) ou le module d‟élasticité longitudinal (unité MPa ou newton / mm²), sont
indispensables pour tester et caractériser un matériau base béton en laboratoire et valider des
performances minimales par rapport à des références normatives ou de certification.
Nous utiliserons donc des critères techniques communs complétés par quelques
critères plus précis « majeurs », en fonction de chaque système constructif étudié.
Pour les raisons invoquées précédemment, tous les critères techniques spécifiques à
chacun de ces systèmes ne seront pas détaillés, nous proposerons d‟ailleurs de travailler
ultérieurement avec ceux correspondant aux solutions éco-construites résultant des choix
d‟éco-matériaux régionaux, par comparaison aux solutions conventionnelles (voir chapitre 4).
1
Ce constat est largement réalisé notamment lorsqu‟on interroge les entreprises de construction, mais également
les prescripteurs, sur leur connaissance et maîtrise des principaux documents faisant foi : les documentations
techniques unifiés « DTU ».
137
3.4 Evaluation d’un échantillon de solutions constructives par familles de
critères simplifiées
Nous proposons désormais de tester la méthodologie d‟analyse développée sur un
échantillon de solutions constructives conventionnelles et éco-construites, l‟objectif final étant
la traduction des résultats en indicateurs simplifiés permettant de juger facilement ou non de
la décision d‟investir ou non dans ces éco-technologies.
Dans le chapitre et les paragraphes précédents, des hypothèses préliminaires ont été
posées et ont consisté à :
- poser les bases du pendant des analyses en cycle de vie dans le monde économique et
financier, l‟analyse en coût global ou analyse en coûts complets en cycle de vie, avec
ses hypothèses de travail incontournables : valeur actuelle nette, durée de vie typique,
taux d‟inflation et d‟actualisation des valeurs monétaires,
- définir une cible client privilégiée pour notre méthodologie, les professionnels de la
construction, avec une expression des objectifs auxquels doit répondre notre
comparaison : argumenter les propositions commerciales, intégrer les données
économiques et financières, légitimer le recours à des éco-matériaux performants,
- associer des systèmes constructifs majeurs à des unités fonctionnelles définies en lien
avec les principales déperditions thermiques d‟un bâtiment (cf ADEME),
138
Nous allons désormais définir 3 solutions construction de base, considérées comme
conventionnelles, pour comparaison avec 3 solutions ayant la même aptitude à l‟usage (même
fonction) mais à caractère d‟éco-construction.
Les critères environnementaux et de santé vont légitimer l‟identification des solutions
d‟éco-construction ainsi que les retours de sondages effectués auprès de professionnels de la
filière en euro-région au nord de Paris.
Les trois systèmes constructifs choisis pour représenter les solutions conventionnelles
sont :
- A0-1 / A2-1 et A3-3 : mur parpaing béton maçonné ciment avec doublage intérieur plaque
de polystyrène parement plaque de plâtre, étanchéité extérieure enduit base ciment.
- B1-2 / F1-2 : isolation thermique de toiture, isolation double couche sur solives et suspentes,
avec écran pare vapeur scotché
- C1-4 : fenêtre PVC standard
Les unités fonctionnelles associées à ces systèmes constructifs sont décrites comme
suit pour le mur porteur à isolation rapportée intérieure :
A0 : mur porteur sans isolation complémentaire Mur parpaing béton maçonné ciment
Mur en agglomérés ciment creux, de 20 cm d'épaisseur (20x50
Descriptifs cm, 20 kg), hourdés au mortier bâtard 350 kg, y compris
affleurement des lits en montant et harpages
A2 Isolation thermique rapportée sur mur Doublage panneau de polystyrène expansé + plaque de plâtre
Fourniture et mise en oeuvre de doublage de murs par collage de
panneaux polystyrène expansé garnis d'une plaque de plâtre
Descriptifs
(10+100 mm), compris finition des joints entre plaques par
bandes et enduit spécial. (Rt 2,70 m2.K/W).
A3 Bardage et vêture Enduit au mortier de ciment
Enduit dressé au mortier de ciment de 20 mm d'épaisseur, sur
Descriptifs
parties verticales.
1
Batiprix 2007-2008 www.batiprix.com
2
Négoces de petite et moyenne taille d‟éco-matériaux en France www.la-maison-
ecologique.com/distributeurs.php
3
Réseau régional des acteurs de l‟éco-construction en nord pas de calais,
www.cd2e.com/sections/fr/annuaire/reseau_regional_des
139
B1 Isolation thermique de toiture Isolation rouleaux de laine de verre sur solives
Isolation des combles par feutre en laine de verre revêtue kraft
Descriptifs quadrillé, 1 face, ép. 160 mm, (Rt 4.00 m2.K/W), déroulé sur
solives (au m2 en plan).
F1 : frein ou pare vapeur Ecran pare vapeur
Ecran pare vapeur à base de polyoléfine (FPO), ép 0,25 mm,
Descriptifs pose en indépendance avec lés jointoyés par bande adhésive, sur
support béton, béton cellulaire, tôle acier, bois ou dérivé du bois
Par comparaison, les systèmes constructifs remplissant les mêmes fonctions, ayant un
caractère lié ou proche des principes de l‟éco-construction sont les suivants :
Systèmes constructifs
Unité fonctionnelle Construction
Définition UF répondant à la conventionnelle Eco-construction
définition
Assurer la fonction de mur porteur
(structure et clos) sur 1 m2 de paroi pendant
une annuité, tout en assurant une isolation
A0 : mur porteur sans Mur parpaing
acoustique (Rw(C,Ctr) de 54 (-3, -5) dB)
isolation béton maçonné X1
additive à celle d'un doublage) et une
complémentaire ciment
isolation thermique (résistance thermique de
0,21 m2.K/W additive à celle d'un
doublage).
Assurer la fonction de mur porteur
(structure et clos) sur 1 m2 de paroi et une Mur monomur terre cuite,
A1 Mur porteur à 3
isolation thermique (résistance thermique X béton cellulaire ou pierre
isolation répartie
globale minimale : 2,3 m2*K/W2) pendant ponce
une annuité
Assurer la fonction d‟isolation thermique
Doublage panneau
rapportée, sur 1 m2 de parois, pendant une A2 Isolation Doublage isolant
de polystyrène
annuité, en assurant les performances thermique rapportée hygrophile bio-sourcé +
expansé + plaque
prescrites du produit (résistance globale du sur mur plaque de fermacell
de plâtre
mur : 2,3 m2*K/W)
Assurer la fonction de protection de 1 m2
Enduit au mortier de
de parois verticale type « bardage » ou
Enduit au mortier chaux hydraulique, ou
« enduit », pendant une annuité, en assurant A3 Bardage et vêture
de ciment bardage bois pin des
les performances propres à l‟enveloppe du
landes
bâtiment.
Assurer une fonction d'isolation thermique
sur un m² de toiture, (résistance thermique Isolation double Doublage isolant
B1 Isolation
globale de 4 m²*K/W95) sous forme de couche sur solives hygrophile bio-sourcé
thermique de toiture
panneau semi rigide ou rouleau, ignifugé et suspentes aves suspentes
d‟épaisseur 100mm, mis en œuvre sous un
1
Nous considérons volontairement qu‟un mur porteur en contact avec l‟extérieur, à très faible isolation
thermique ou sans isolation thermique (rapportée ou répartie) ne peut représenter une solution dite d‟éco-
construction, les déperditions thermiques étant si élevées que le bilan énergétique et donc environnemental s‟en
trouve trop affecté.
2
Cf RT 2005, disponible sur http://www.rt-batiment.fr
3
La famille des blocs dits monomurs à isolation répartie est considérée comme un système constructif relevant
de l‟éco-construction par les acteurs spécialisés de cette filière. Les constructions dites « HQE » en France s‟en
sont d‟ailleurs largement inspiré au vu de la généralisation de l‟usage des monomurs, par exemple terre cuite,
dans les opérations de bailleurs sociaux privés.
140
revêtement d‟étanchéité (pare pluie HPV) ,
pendant une annuité et sur une durée de vie
typique de 50 ans.
Assurer la fonction de 1 m² de frein vapeur ,
Pare vapeur Frein vapeur régulateur de
en assurant une étanchéité à la diffusion de
F1 : frein ou pare étanche à la vapeur hygrovariable
vapeur d‟eau variable (0,3 à 20 m) sur
vapeur diffusion de vapeur (valeur µ < 1 m ou > 10
toiture chevrons classique, pendant une
(valeur µ = ∞ ) m)
annuité
Assurer la fonction d‟un m² de surface
d‟ouverture d‟un bâtiment, par une fenêtre
type ou porte fenêtre type, sur une durée de
C1 Ouverture de Fenêtre PVC Fenêtre bois certifié FSC,
vie typique de 30 ans, avec les
bâtiment standard éco-conçue
performances thermiques minimales Uw <
2,6 w/m².k et acoustiques Ra tr< 30 db
(conformité NRA)
Les données présentées dans ce tableau sont issues de synthèses de chiffres, certes
discutables, mais considérés par les professionnels de l‟éco-conception comme relativement
objectifs et représentatifs de moyennes acceptables.
Ils sont publiés par les sources suivantes et surtout disponibles gratuitement :
Viennent ensuite les éco-devis proposés par la Conférence Suisse sur l‟éco-
construction : www.eco-bau.ch/franz/html/eco_devis.php3 ,
La société suisse des architectes et ingénieurs (SIA), publie également le tableau des
caractéristiques des éléments de construction, disponible sur
www.sia.ch/download/baustoffkennwerte-080710.xls ,
141
Les simulations réalisées avec le logiciel ECOBAT « Ecobalance Assessment Tool » sont
également intéressantes, pour chaque système constructif étudié. Une version d‟évaluation
d‟Ecobat est disponible sur www.eco-bat.ch .
142
Systèmes
Critères environnementaux1 Critères de santé Critères de « sustainable management »
constructifs
Nombre
Matières premières Energie grise2 en Bilan carbone Toxicité pour tout le cycle de Localisation d’heures de
Durée de vie typique Recyclabilité en fin de vie
constitutives MJ ou Kwh / UF kg Eq CO2 / UF vie géographique travail
générées
95 % des déchets sont des Valeur seuil respectées pour la
déchets inertes correspondant radioactivité gamma et le
Ciment, sable, eau,
Mur parpaing béton à l’élimination du produit en fin radon, les émissions de COV
granulats courants ou 250 fabricants « locaux »
maçonné ciment 174 MJ / m² ou de vie ; possibilité de et aldéhydes. Les micro-
légers (ressources non 16 kg /m² répartis sur tout le NC
(mortier compris) – 48,37 kwh /m² recyclage après traitement organismes ne s’y développent
renouvelables sauf territoire national3
100 ans comme granulat secondaire pas, les blocs sont non fibreux
eau)
(filière en cours de et sans particules susceptibles
développement en France) de contaminer l’air intérieur.
Emissions de COV dans l’air
intérieur < 1000µg/m3 (pas de
seuil réglementaire existant),
Polystyrène expansé 100 %
valeurs seuil respectées pour
recyclable, mais filières de 18 usines de polystyrène
la radioactivité. Dans
Plaque de Gaz naturel et pétrole récupération sur chantiers non expansé en France,
170 MJ / m² ou conditions normales
polystyrène expansé (ressources non 6,55 kg / m² opérationnelles pour permettre réparties sur le territoire NC
47,26 kwh/m² d’utilisation, pas de
– 50 ans renouvelables) des retours vers les sites de national, dont deux en
développement de micro-
production. Taux de recyclage Nord Pas de Calais
organismes, nature non
effectif (2008) estimé à 10 %.
fibreuse du PSE le rend non
concerné par l’émission de
fibres dans l’air intérieur
1
Les indicateurs environnementaux sont calculés pour correspondre à l‟unité fonctionnelle décrite, mais pour la durée de vie typique et non pas sur une anuité.
2
1 MJ = 0,278 kwh
3
Voir carte de fabricants « Blocalians » sur www.blocalians.fr/fr/connaitre-blocalians/blocalians-en-france/index.html
143
en centre de stockage Classe référence « très faibles
3, après démolition du émissions chimiques ».
bâtiment. Aucune croissance de
moisissures selon la norme NF
EN 846 n’a pu être constatée.
La teneur en radioéléments est
proche des concentrations de
l’écorce terrestre.
Le mortier est un matériau Mortier généralement utilisé à
inerte, dont la fin de vie l’extérieur, ne génère pas de
dépend du matériau support : poussières, non irritant. Si
Enduit au mortier de 61,5 MJ / m² soit centres d’enfouissement de utilisé à l’intérieur, produit sans
Sable, argile et calcaire 5,15 kg / m² NC NC
ciment (50 ans) 17,07 kwh/m² classe III (support inerte solvants, sans COV, non
comme le bloc béton) ou radioactif. Une fois durcit, n’est
classe II (support non inerte). plus à l’origine d’émissions
Non recyclé en fin de vie. dans l’air.
Mortier généralement utilisé à
l’extérieur, ne génère pas de
poussières, non irritant. Si
utilisé à l’intérieur, produit sans
Le mortier est un matériau solvants, sans COV, non
inerte dont la fin de vie dépend radioactif. Une fois durcit, n’est 19 fabricants de chaux en
Enduit au mortier de 60,69 MJ / m² soit
Sable, argile et calcaire 10,302 kg / m² du matériau support : centres plus à l’origine d’émissions France, répartis sur tout le NC
chaux (50 ans) 16,87 kwh/m²
d’enfouissement de classe II dans l’air. La chaux aérienne territoire national.
ou III. ou hydraulique peut être
irritante : la mise en œuvre
nécessite le port
d’équipements de protection
individuelle adéquats.
Le bois est un matériau 100 %
naturel, inerte, non toxique et
recyclable. En fin de vie, la
Bardage bois pin des 38 MJ / m² soit valorisation est possible en Usage extérieur généralisé
Bois 2,08 kg / m² NC
landes (50 ans) 10,564 kwh / m² élément combustible si le bois pour ce type de fonction
n’est pas traité avec des
produits toxiques, ou
biodégradables.
Classement 3 des fibres
minérales du niveau du CIRC
« ne peut être classé quand à
La laine de verre est
son effet cancérogène sur
potentiellement recyclable à
l’homme » ; l’exposition aux
100 % ; les rebuts de
fibres minérales présentes
production sont valorisés sur
dans l’air, notamment au
Bore, calcaire, site, en l’absence de filières de
Isolant laine de verre 94,7 MJ / m², soit niveau de la mise en œuvre,
carbonate de sodium, 3,01 kg /m² recyclage économiquement NC NC
(50 ans) 26,32 kwh / m² est inférieure aux seuils
dolomie, sable, argile structurées, les laines de verre
admissibles. Pour les
déconstruites sont mises en
émissions de COV dans l’air
décharge en centre
intérieur, l’absence de
d’enfouissement technique de
procédures normalisées ne
classe II.
permet pas de caractériser leur
présence (valeur FDES 1,60
g/m²). Pour les émissions
144
radioactives, pas
d’informations claires et
détaillées sur le sujet.
5,45 kg /m² (le
carbone stocké
par le chanvre
n’est pas Pas de données
comptabilisé épidémiologiques sur les fibres
dans la phase Pas ou peu de déchets de chanvre, ni de données sur
de production générés en phase de mise en leur taux de présence dans
Isolant bio sourcé 5 fabricants en France,
Chanvre, coton, 100 MJ / m² soit car le bilan sur œuvre, les rebuts étant utilisés l’air. Pas d’informations claires
chanvre Florapan non uniformément répartis NC
polyester 27,8 kwh / m² la DVT est nul. pour le calfeutrage. Pas de et objectives sur le sujet.
(50 ans) géographiquement
Le carbone sera données sur le devenir en fin Traitement antifongique
libéré en fin de de vie. appliqué pour prévenir les
vie par risques de croissance fongique
l’incinération ou et bactérienne.
la décomposition
de l’isolant bio-
sourcé
Les taux de radioactivité
mesurés selon la formule de
Leningrad, sont très inférieurs
aux valeurs de référence de
l’institut pour l’environnement
de Munich. Pas de pollution
Pas d’informations sur les
mesurée par les substances
déchets en fin de vie : à priori,
Gypse et fibres de 62,75 MJ / m² soit PCB, DDT et plastifiants. 5 usines en Europe,
Plaque Fermacell 4,575 kg / m² gypse et fibres de cellulose NC
cellulose recyclées 17,44 kwh / m² Aucune pollution par COV aucune en France.
peuvent être recyclées à 100
n’est à relever. Le taux en
% ou servir de remblais inerte.
poussières à gros grains ou
fines est largement inférieur
aux seuils autorisés. Pas
d’émission d’isocyanates après
la pose, la colle utilisée ne
contient ni COV ni de solvant.
Ethylène, propylène 345 MJ / m², soit Pas d’éléments identifiés pour Pas d’éléments sur la toxicité 3 fabricants en Europe :
Frein vapeur 18,83 kg / m²
(pétrochimie) 95,91 kwh / m² la fin de vie en mise en œuvre ou en fdv Isover, Proclima, Ampack
145
L’état de surface du PVC
interdit le développement de
moisissures à l’origine
d’allergies. Un profilé a été
Recyclage possible pour testé comme inerte par le
autant que les filières existent. CSTB concernant son
Mise en place de PVC comportement face à une
Recyclage par le syndicat des contamination fongique. Pour
Fenêtre PVC PVC (Sable, calcaire, 1443 MJ / m², soit producteurs de profilés l’émission de COV dans l’air
63,6 kg / m² 16 extrudeurs en France 201
standard (30 ans) sel -chlore), verre, acier 401,154 kwh / m² (SNEP) pour valoriser les intérieur, les profils ne
déchets de produits en fin de présentent pas de risques
vie. L’état mensuel de la particuliers (classement C+
collecte en France est très faibles risques) d’après
disponible auprès du SNEP. une étude menée au CSTB.
Pourtant, dégagements
mesurés en Allemagne de
Phtalates et COV, gaz toxique
en cas de combustion.
Pas de mesures de COV en
vie en œuvre pour la fenêtre
pin ; dans des conditions
Bois éco-certifié (pin normales d’humidité et en
sylvestre) origine respectant l’entretien, pas de
France (22 % de la risque d’attaque par des
Réseau de 20 fabricants
Fenêtre bois certifié réserve de résineux 1192 MJ / m², soit moisissures de surface. La
23,5 kg / m² NC en France 200 heures
éco-conçue (30 ans) français), ressource 331,376 kwh / m² radioactivité naturelle de la
(www.menuiseries21.com)
renouvelable fenêtre n’a pas été mesurée.
(prélèvements < La mise en œuvre de la fenêtre
renouvellement annuel) ne nécessite aucune découpe
du bois (seul un perçage) sans
effet significatif sur la santé au
niveau de la mise en œuvre.
Tableau 45 : Comparaison des matériaux / composants des systèmes constructifs étudiés, selon les critères « environnement, santé et
management durable » simplifiés sélectionnés.
1
Source : LIGNUM Fribourg, 2005. www.lignum.ch
146
Une comparaison peut être ensuite réalisée entre les différents matériaux associés au sein
de systèmes constructifs représentatifs des unités fonctionnelles.
- le nom,
Exemple : la mise en œuvre d‟un pare vapeur scotché mais percé (fente d‟1 mm) qui a
pour effet d‟inhiber la performance de la laine minérale (isolation) associée ; celle-ci se tasse
et accumule l‟humidité jusqu‟à tassement, noircissement et dégradation de ses performances
thermiques. Elle nécessite alors un remplacement qui implique une déconstruction et une
reconstruction des éléments du système constructif.
- l‟énergie grise instantanée et totale sur la DVT, exprimée en kwh / m² (unité associée à
l‟unité fonctionnelle),
- la recyclabilité en fin de vie : Oui pour « recyclable », Non pour « non recyclable »,
1
Données fournies à titre indicatif, selon une objectivité pouvant être qualifiée de bonne, basées sur le constat
que plus de 60 % des entreprises du bâtiment ne connaissent pas les DTU et normes minimales d‟application et,
de ce fait, engendrent de fréquents désordres techniques se répercutant ensuite en sinistres à indemniser par les
assurances décennales.
147
- l‟impact sur la santé d‟un point de vue toxicologique, avec un gradient par niveau de
toxicologie : 0 pour « sans impact », 1 pour impacts minimums, 2 pour impacts
moyens, 3 pour « impacts lourds »,
- l‟impact sociétal, traduit en heures de travail générées par la mise sur le marché du
produit / matériau, avant son utilisation sur chantier.
Le tableau ci-après présente également quelques matériaux repris unitairement, non associés
au sein d‟un système constructif.
148
Le tableau suivant reprend le système constructif « A0-1 / A2-1 et A3-3 » : mur parpaing béton maçonné ciment avec doublage intérieur plaque
de polystyrène, parement plaque de plâtre, étanchéité extérieure enduit base ciment.
contenu toxicité :
énergie énergie contenu contenu
énergie carbone 0 absence - ressource locale
rpts sur grise grise carbone carbone recyclabilité impact
nom DVT renouvelable grise équivalent kg 1 faible - 2 (nord pas de calais)
DVT kwh/m² totale kg eq équivalent total en fin de vie sociétal
kwh/m² eq C/m² sur moyenne - 0 - non, 1- Oui
sur DVT sur DVT C/m² sur DVT
DVT 3 forte
0
oui, recyclage
A0 & non en France (80 CORAMINE SAS
plaque de plâtre 50 3 14,317 42,951 57,268 2,725 8,175 10,9 ou CET classe 0 NC
A2 &A3 % gypse naturel) (SAINT GOBAIN),
II
Senlis, Oise
0,
plaque non, pétrole et non (taux
Saint Gobain
polystyrène 50 3 matières 47,26 141,78 189,04 6,55 19,65 26,2 recyclage 1 NC
Ecophon, Rantigny,
expansé plastiques liées effectif < 10 %)
Oise
oui (déchets
inertes), 1
non, granulats et valorisation en 18 Nord Pas de
parpaing béton 100 0 48,37 0 48,37 16 0 16 1 NC
ciment gris tant que Calais Picardie
granulats (Blocalians)
secondaires
enduit mortier non, sable et Non, CET 1 Usine de ciment
50 4 17,07 68,28 85,35 5,15 20,6 25,75 1 NC
de ciment ciment gris classe II ou III de Dannes (62)
Tableau 46 : Synthèse de l‟analyse environnement, santé et management durable du système constructif « mur parpaing maçonné ciment »
Le système constructif éco-construit équivalent, présumé performant dans le champ environnemental et santé, est représenté par une
paroi composée de blocs monomurs terre cuite, avec enduit de finition à la chaux hydraulique et parement plaque de gypse – cellulose
renforcée (Fermacell) - connue pour ses très bonnes performances acoustiques et son innocuité en vie en œuvre.
149
Le tableau suivant présente le système constructif A1-1 et A3-4 :
contenu toxicité :
énergie énergie contenu contenu
énergie carbone 0 absence - ressource locale
rpts sur grise grise carbone carbone recyclabilité impact
nom DVT renouvelable grise équivalent kg 1 faible - 2 (nord pas de calais)
DVT kwh/m² totale kg eq équivalent en fin de vie sociétal
kwh/m² eq C/m² sur moyenne - 0 - non, 1- Oui
sur DVT sur DVT C/m² total sur DVT
DVT 3 forte
Tableau 47 : Synthèse de l‟analyse environnement, santé et management durable du système constructif « mur monomur terre cuite ».
La comparaison des énergies grises et du contenu carbone des matériaux des deux systèmes constructifs peut être réalisée ainsi :
Figures 31 et 32 : Comparaisons environnementales simplifiées (énergie grise – bilan carbone) mur parpaing vs mur monomur terre cuite..
150
Le tableau suivant reprend le système constructif « B1-2 / F1-2 & A2 » : isolation thermique sous rampants de toiture, double couche,
pare vapeur, parement gypse classique :
contenu toxicité :
énergie énergie contenu contenu
énergie carbone 0 absence - ressource locale
rpts sur grise grise carbone carbone recyclabilité impact
nom DVT renouvelable grise équivalent kg 1 faible - 2 (nord pas de calais)
DVT kwh/m² totale kg eq équivalent en fin de vie sociétal
kwh/m² eq C/m² sur moyenne - 0 - non, 1- Oui
sur DVT sur DVT C/m² total sur DVT
DVT 3 forte
non, CET
non, silice classe II en
isolant laine de extrudée (sable) l'absence de
B1 & F1 50 3 26,32 78,96 105,28 3,01 9,03 12,04 2 0 NC
verre parfois verre filières de
recyclé et de sable recyclage en
France
non,
valorisation
pare vapeur possible mais
90 3 non, pétrochimie 53,54 160,62 214,16 4,212 12,636 16,848 2 0 NC
bitumineux stockage en
CET classe II
privilégié
0
oui, recyclage
non en France (80 CORAMINE SAS
plaque de plâtre 50 3 14,217 42,651 56,868 2,725 8,175 10,9 ou CET classe 1 NC
% gypse naturel) (SAINT GOBAIN),
II
Senlis, Oise
TOTAL 94,077 282,231 376,308 9,947 29,841 39,788 5
Tableau 48 : Synthèse de l‟analyse environnement, santé et management durable du système constructif « isolation thermique sous rampants de toiture, laine
de verre, pare vapeur et parement gypse ».
Le système constructif éco-construit équivalent, présumé performant dans le champ environnemental et santé, est représenté par une paroi
de sous toiture composée d‟isolant bio-sourcé, avec frein vapeur hygro-variable et parement en plaques de fibre de cellulose renforcée.
contenu toxicité :
énergie énergie contenu contenu
énergie carbone 0 absence - ressource locale
rpts sur grise grise carbone carbone recyclabilité impact
nom DVT renouvelable grise équivalent kg 1 faible - 2 (nord pas de calais)
DVT kwh/m² totale kg eq équivalent en fin de vie sociétal
kwh/m² eq C/m² sur moyenne - 0 - non, 1- Oui
sur DVT sur DVT C/m² total sur DVT
DVT 3 forte
oui, en théorie
oui, sauf polyester 1
isolant bio mais pas de
B1 & F1 50 0 (12 à 20 %) 27,8 0 27,8 5,45 0 5,45 0 Metisse & AVR NC
sourcé données
texturant Isolation
disponibles
Oui,
polyéthylène
frein vapeur
NC 0 non, pétrochimie 95,91 0 95,91 18,83 0 18,83 recyclable à 1 0 NC
HPV
100 % si les
filières existent
oui, plâtre et fibres oui, recyclage
plaque de
NC 0 de papier issues 17,44 0 17,44 4,475 0 4,475 ou CET classe 0 0 NC
fermacell
du recyclage II
TOTAL 141,15 0 141,15 28,755 0 28,755 1
Tableau 49 : Synthèse de l‟analyse environnement, santé et management durable du système constructif « isolation thermique sous rampants de toiture,
isolant bio-sourcé, frein vapeur et Fermacell ».
151
La comparaison des énergies grises et du contenu carbone des matériaux des deux systèmes constructifs peut être réalisée :
Figures 33 et 34 : Comparaisons environnementales simplifiées (énergie grise – bilan carbone) isolation sous rampants conventionnelle vs
isolation sous rampants éco-construite.
152
Le dernier système constructif étudié est plus simple : « C1 » : ouverture de bâtiment, fenêtre PVC standard.
Le système constructif éco-construit équivalent, présumé performant dans le champ environnemental et santé, est représenté par une
menuiserie en pin français contrecollé, bois certifié comme issue d‟une forêt gérée durablement (certification PEFC), par des fabricants
impliqués dans la thématique d‟éco-conception (www.menuiseries21.com).
contenu toxicité :
énergie énergie contenu contenu
énergie carbone 0 absence - ressource locale
rpts sur grise grise carbone carbone recyclabilité impact
nom DVT renouvelable grise équivalent kg 1 faible - 2 (nord pas de calais)
DVT kwh/m² totale kg eq équivalent en fin de vie sociétal
kwh/m² eq C/m² sur moyenne - 0 - non, 1- Oui
sur DVT sur DVT C/m² total sur DVT
DVT 3 forte
Oui, si filière
de recyclage
existante.
1
Filière en
C1 fenêtre PVC 30 2 non, pétrochimie 401,154 802,308 1203,46 63,6 127,2 190,8 2 Nombreux 20
cours de
fabricants en région
structuration
par le SNEP
en France
TOTAL 401,154 802,308 1203,46 63,6 127,2 190,8
oui, matière Oui, mais pas
principale de données
renouvelable si disponibles. 1
fenêtre bois
C1 30 0 taux d'exploitation 331,376 0 331,376 23,5 0 23,5 Utilisation 1 Menuiserie du haut 200
eco_certifiée
< taux de dans l’industrie pays et Ets Bouillon
renouvellement des panneaux
annuel de bois.
TOTAL 331,376 0 331,376 23,5 0 23,5
Tableau 50 : Synthèse de l‟analyse environnement, santé et management durable des systèmes constructifs « Ouverture de bâtiment : fenêtre
PVC standard / fenêtre bois eco-certifiée.
La comparaison des énergies grises et du contenu carbone des matériaux des deux systèmes constructifs peut être réalisée :
153
Enfin, nous pouvons reprendre les données environnementales de chaque matériau /
composant, pris unitairement, non associé au sein de systèmes constructifs :
Il est possible d‟analyser l‟importance relative des critères entre eux et surtout de voir
comment procéder, sur la base de critères simplifiés (environnementaux, de santé et de
développement soutenable), à une qualification de matériaux et produits pouvant relever de
l‟éco-construction :
Ce taux de renouvellement doit être compatible avec la durée de vie moyenne humaine
(100 ans), voir inférieur. Les matières cellulosiques (paille, agro-ressources…) sont
renouvelables par excellence, avec un taux d‟utilisation inférieur ou égal au taux de
renouvellement annuel ; le bois est, quant à lui, renouvelable sur des périodes plus longues
(15 à 30 ans pour des résineux européens) mais toujours compatibles avec des périodes de
renouvellement correspondant au maximum à une durée de vie humaine (3 renouvellements
sur 100 ans).
Une matière considérée comme renouvelable par rapport à la durée de vie humaine
peut néanmoins présenter un problème d‟adéquation entre prélèvement et renouvellement :
c‟est le cas des bois anciens exotiques (Moabi d‟Afrique, Mérandi, Tec de Birmanie…) qui,
154
bien que certifiés « gestion durable de la ressource » (labels FSC, PEFC ou TFT), présentent
des durées de renouvellement incompatibles avec le rythme actuel de consommation : 60 à 80
ans pour un Moabi exploitable, 60 ans pour un Mérandi.
Un exemple : l‟argile naturelle, qui est issue d‟une accumulation de sédiments marins.
Elle est disponible selon les régions en très grandes quantités ; on l‟utilise depuis des siècles
pour la fabrication de céramiques: briques de terre crue, cuite ou de tuiles. Son usage est
considéré comme traditionnel et normée en France et en Europe pour les produits semi finis
ou finis qui la valorisent ; pour autant il s‟agit d‟une ressource non renouvelable par
comparaison avec la DVT humaine; à 1 million d‟années peut être (idem pour le pétrole issu
de l‟accumulation et de la dégradation de matière organique) si on maintient les conditions de
sa renouvelabilité.
Une matière première primaire est une matière qui fait l‟objet d‟une première
utilisation / transformation. Une matière première secondaire est une matière déjà utilisée,
faisant l‟objet d‟un recyclage total ou partiel, en vue d‟une ou plusieurs autres utilisations.
Une matière secondaire potentiellement recyclable entièrement ou partiellement, et ce à de
nombreuses reprises, peut être caractérisée comme une matière première renouvelable.
Quelques exemples : le PVC ou les textiles recyclés représentent des matières premières
secondaires renouvelables.
Quant au parpaing béton, même s‟il peut bénéficier d‟une filière de recyclage en fin de
vie (valorisation en tant que granulats secondaires), il ne peut pas être considéré comme un
produit valorisant des ressources secondaires.
Le polystyrène expansé n‟est pas renouvelable (pétrole, taux de recyclage inférieur à
10 %), l‟enduit base ciment non plus.
155
Comparaison complexe d’isolation sous toiture :
Pour le système constructif « complexe d‟isolation sous toiture », la laine de verre est
fabriquée partiellement à partir de ressources premières (parfois verre recyclé et sable)
renouvelables et n‟est pas recyclable en fin de vie (absence de filières de recyclage, stockage
ou enfouissement en CET classe II).
Pour les menuiseries, le PVC est fabriqué à partir de matières premières primaires non
renouvelables (pétrochimie, industrie du verre), mais la filière de recyclage du PVC se
structure en France. On peut considérer que le PVC utilisé en menuiseries sera, dans les
années à venir, au minimum recyclé à 50 % (sources : SNEP) ; une part non négligeable des
fenêtres PVC devrait être fabriquée à partir de matières premières secondaires renouvelables.
156
Comparaison complexe d’isolation sous toiture : le système est représenté par un
isolant thermique épais, une membrane d‟étanchéité à l‟air qui interdit ou régule (en fonction
des types) la migration de vapeur d‟eau. Le système conventionnel laine minérale / pare
vapeur / parement gypse, nécessite 376 kwh / m² sur sa durée de vie (y compris 3
remplacements sur durée de vie), le système présumé éco-construit représenté par un isolant
bio-sourcé (chanvre, lin, fibre de bois…), un frein vapeur hautement perméable à la vapeur et
un parement gypse renforcé de cellulose (type Fermacell) demande 141,15 kwh / m², soit 2,5
fois moins.
Pour le contenu carbone, 39,8 kg eq C/m² pour le système conventionnel, contre 28,75 kg eq
C/m², soit 38 % de plus.
La question essentielle, derrière ces appréciations, est de savoir à partir de quel niveau
de dépense énergétique, et donc de manière liée, de quelle quantité d‟émissions de gaz
« équivalent carbone » on peut ou ne peut pas qualifier un matériau / produit d‟éco-matériau,
au sens de la définition consensuelle proposée.
Il n‟existe aucun référentiel officiel, y compris dans les cahiers des charges des éco-
labels français et européens, faisant état d‟une limite au-delà de laquelle un produit n‟est plus
considéré comme « éco ».
Dans l‟absolu, tous les produits manufacturés mis sur le marché nécessitent de
l‟énergie pour être fabriqués et donc rejettent des émissions de GES, notamment en phase
process.
Le mur parpaing béton peut ainsi être privilégié par rapport au fameux bloc monomur
terre cuite pourtant considéré comme une solution d‟éco-construction, l‟isolant bio-sourcé
associé à un HPV et un fermacell se positionne en premier choix presque automatiquement.
Pour autant quelle importance faut-il accorder, même dans l‟optique d‟un choix
sélectif et d‟une analyse simplifiée, au contenu énergétique ? En raisonnant en dépense
énergétique instantanée, sans prise en compte du renouvellement sur la durée de vie du
système constructif (isolant minéral pour le système mur parpaing béton), le monomur terre
cuite nécessite beaucoup plus d‟énergie pour sa fabrication que l‟équivalent bloc parpaing /
isolant : 196 kwh/m² contre 95,63 kwh/m², soit presque deux fois moins d‟énergie !
157
matériaux et composants est une vraie problématique qui mérite largement d‟être prise en
compte dans les procédures de choix / prescription de matériaux :
« L’énergie grise est une valeur permettant d’évaluer simplement les atteintes à
l’environnement durant la production d’un matériau, de l’extraction des matières premières
jusqu’aux derniers traitements. Elle permet d’évaluer globalement toutes les atteintes à
l’environnement liées à l’utilisation d’énergie, notamment l’influence des GES et des
principaux polluants de l’air. Pour les éco-inventaires de matériaux, les données
énergétiques, contrairement aux indications sur les émissions, sont nombreuses, fiables et
faciles à vérifier et à harmoniser d’un point de vue représentativité et limites du système »
[Association de soutien Eco-devis, 2000]94.
L‟OFCL fixe la limite de différents seuils d‟énergie grise acceptable en fonction des
catégories de produits et matériaux :
- 400 MJ/m² pour les isolants thermiques (écologiquement intéressant si inférieur ou
égal à 400 MJ/m²)
- 250 MJ/m² (écologiquement relativement intéressant) ou 100 MJ/m² (écologiquement
intéressant) pour les bardages bois, minéraux, synthétiques ou métal.
- 100 MJ/m² (écologiquement relativement intéressant) ou 50 MJ/m² (écologiquement
intéressant) pour les accessoires et ossatures des bardages.
Ces valeurs sont directement issues de données collectées moyennes auprès des
entreprises fabricants ; à retenir ces notions « d‟écologiquement intéressant » ou
« écologiquement relativement intéressant » qui permettent de fixer un curseur et d‟établir
qu‟au-delà cette limite, le matériau, produit ou système constructif n‟est pas considéré comme
« écologiquement intéressant ».
L‟énergie grise peut faire également l‟objet d‟un faux débat, notamment de la part des
industriels manufacturiers de produits et matériaux de construction. Dans les Fiches de
Déclaration Environnementales et Sanitaires (FDES) utilisées précédemment pour comparer
les données environnementales des différents systèmes constructifs retenus, pour les
matériaux d‟isolation thermique présentant des caractéristiques thermiques intéressantes de
part leur nature et leur fonction (un coefficient de conductivité thermique λ faible < 0,05
W/m².k, une résistance thermique R minimale de 2 à 2,5 m².k/W qui dépend elle-même de
l‟épaisseur de l‟isolant considérée), la dépense énergétique nécessaire pour fabriquer le
matériau isolant est rendue négligeable par comparaison aux économies d‟énergie
« chauffage » ou « ventilation » engendrées par la fonction de l‟isolant (isoler) au sein du
système constructif dans lequel il est utilisé, et ce sur la durée de vie typique du même
système constructif.
Une référence représentant la situation initiale doit être introduite : ce peut être par
exemple un bâtiment non isolé, soit un bâtiment isolé de manière minimale, par exemple
conforme à la Réglementation Thermique existante RT2000 ou RT 2005. En général, la
plupart des fabricants déclarant une FDES prennent en considération l‟état inital non isolé, le
plus représentatif de la maximisation d‟économies d‟énergie apportées par l‟ajout d‟un
système isolant (schéma le plus simple et le moins contraignant).
158
Le calcul d‟évitement d‟énergie est basé sur une appréciation simple de la thermique
du bâtiment : un coefficient R d‟un isolant, pris en compte au sein d‟un système constructif
telle une paroi opaque avec la valeur U (U=1/R, U max et U ref repris dans les
réglementations thermiques) permet d‟économiser une quantité X de Kwh/m².an.
Ramené au type d‟énergie utilisée dans un bâtiment et à son coût au kwh unitaire, un
ajout d‟isolation sur un bâtiment non isolé ou une réfection d‟isolation sur un bâtiment mal
isolé peut s‟apprécier en kwh économisés par an, avec une corrélation en terme de coût
ramenée en €/m².
L‟investissement « isolant » peut ainsi être légitimé par un temps de retour sur
investissement simple, le plus souvent intéressant si inférieur à 10 ans (moyenne
d‟appréciation de l‟utilité d‟un investissement).
Un exemple de calcul d‟énergie évitée par l‟utilisation de différents systèmes connus
pour apporter des performances en terme d‟isolation thermique est disponible auprès d‟un
bureau d‟étude thermique spécialisé en énergie : les calculs sont effectués sur la base d‟une
construction type « maison individuelle à usage d‟habitation »,en zone climatique H1,
pendant 1 an [TRIBU, 2007]95. Les calculs ont été réalisés en fonction des types de systèmes
isolants et d‟énergie utilisée pour le chauffage :
Dans le cas d‟un isolant classique type laine minérale qui représente 80 % des cas
d‟isolation de bâtiments neufs et existants en France, les chiffres suivants sont donnés par la
FDES :
159
Ce calcul met bien en évidence le rapport contenu énergétique / énergie économisée :
0,76 %, ce qui peut être considéré comme négligeable.
Qualifier un système d‟isolation thermique sous l‟approche environnementale de
l‟énergie grise pour légitimer un caractère d‟éco-construction est, suivant ce raisonnement,
non approprié car peu significatif (0,76 %).
Prenons le cas d‟un isolant bio sourcé considéré comme plus compatible à priori avec
les critères d‟éligibilité « éco-matériau » : son contenu énergétique initial est plus élevé que
celui du système isolant de comparaison (isolant minéral) : 27,8 kwh/m² contre 26,32 kwh/m²
[. Il affiche des performances thermiques (conductivité, épaisseur) équivalentes à celles de la
laine de verre. L‟évitement d‟énergie est donc identique sur la DVT.
Ramenés à une année, les contenus énergétiques actualisés des deux isolants sont les
suivants : 105,28 / 50 = 2,1 kwh/m²/an pour laine de verre et 27,8 / 50 = 0,556 kwh/m²/an
pour l‟isolant biosourcé.
Evitement
Ratio
d’énergie Contenu Contenu Ratio énergie
contenu
du au énergétique énergétique économisée/co
énergétique
pouvoir sur DVT / an ntenu
/ énergie
isolant : kwh/m² kwh/m²/an énergétique
économisée
kwh/m²/an
Isolant laine
69 26,32 0,5264 131 x 0,76 %
de verre
Isolant bio-
69 27,8 0,556 124 x 0,8 %
sourcé
1
Ce raisonnement implique l‟utilisation d‟une pondération qui peut être apportée sur la base notamment de
retours d‟expériences scientifiques et/ou de terrain qui témoignent d‟un nécessaire nombre de renouvellements
plus important pour des isolants conventionnels que pour des isolants bio-sourcés. Ce postulat est émis dans des
conditions normales de mise en œuvre de produits et matériaux de construction, c'est-à-dire le plus souvent dans
de mauvaises conditions.
Nous reviendrons sur le contexte de ces pondérations au paragraphe 5. Ces pondérations sont essentielles à
l‟application de notre méthodologie de comparaison ; sans elles, les calculs n‟ont aucune légitimité ou
pertinence.
160
Ratio
Contenu Contenu Ratio énergie
contenu
énergétique énergétique économisée /
Nb de rpts énergétique
actualisé actualisé contenu
sur DVT / énergie
sur DVT /an énergétique
économisée
kwh/m² kwh/m²/an actualisé = A
=B
Isolant laine
3 105,28 2,1 32 x 3%
de verre
Isolant bio-
0 27,8 0,556 124 x 0,8 %
sourcé
En interprétation simplifiée, plus le ratio A est élevé, plus le matériau présente une
énergie grise faible au regard des économies d‟énergies apportées par son pouvoir isolant
pendant sa durée de vie typique, plus le matériau peut être qualifié d‟éco-matériau.
Plus le ratio B est important, plus le contenu énergétique est important par rapport aux
économies d‟énergie apportées par le pouvoir isolant du matériau pendant sa durée de vie
typique, moins le matériau peut être qualifié d‟éco-matériau.
Cette réflexion basée sur la notion d‟évitement d‟énergie, n‟est valable que dans le cas
d‟une comparaison par rapport à une situation de référence (bâtiment pas isolé ou isolé au
minimum conforme à la Réglementation Thermique en cours). Elle suppose également que le
bâtiment soit chauffé et nécessite un certain niveau de consommation énergétique, notamment
pour couvrir les besoins de chauffage pendant 6 mois de l‟année.
Nous avons vu précédemment (paragraphe 3.3.2 « systèmes constructifs majeurs »)
que la clé d‟entrée, pour déterminer des systèmes constructifs majeurs, en lien avec les
problématiques actuelles auxquelles est confronté le secteur du bâtiment, se situe donc au
niveau des principales déperditions thermiques d‟une enveloppe peu ou mal isolée.
L‟approche de l‟évitement d‟énergie néglige par contre l‟importance du contenu
énergétique des matériaux et composants assemblés au sein de systèmes constructifs, dont
l‟association représente en fait le bâtiment dans son ensemble. Ce contenu énergétique est peu
important dans un bâtiment conventionnel, isolé et chauffé selon les normes et références en
vigueur.
Par contre, dès l‟instant ou l‟on pousse le curseur de la prise en compte des
déperditions énergétiques vers une conception ou re-conception (en cas de réhabilitation)
intelligente, on aboutit in fine à des performances telles que le bâtiment nécessite de moins en
moins d‟énergie pour fonctionner voire presque plus du tout.
Des bâtiments conçus différemment peuvent présenter des niveaux de consommations
énergétiques très éloignés :
161
On peut comparer les besoins de chauffage des trois types de maisons avec l‟énergie
grise de matériaux d‟isolation pris comme exemples :
Maison I classique Maison II bien Maison III
orientée bioclimatique
Energie grise non actualisée des isolants
Besoins de chauffage
143 94,2 50,7
(Kwh/m²/an)
Energie grise laine Pour une épaisseur Pour une épaisseur Pour une épaisseur
minérale kwh/m²/an de 14 cm de 14 cm de 20 cm
(non actualisé) sur 50
18,62 kwh/m² 18,62 kwh/m² 26,32 kwh/m²
ans
Ramenée à une année
0,372 kwh/m²/an 0,372 kwh/m²/an 0,526 kwh/m²/an
de DVT
Energie grise isolant bio Pour une épaisseur Pour une épaisseur Pour une épaisseur
sourcé kwh/m²/an (non de 14 cm de 14 cm de 20 cm
actualisé) sur 50 ans 27,8 kwh/m² 27,8 kwh/m² 40 kwh/m²
Ramenée à une année
0,556 kwh/m²/an 0,556 kwh/m²/an 0,8 kwh/m²/an
de DVT
Comparaison énergie grise (non actualisé) /
besoins de chauffage
Laine minérale 0,26 % 0,39 % 1,03 %
Tableau 55 : Proposition de ratio des énergies grises non actualisées et actualisées d‟un
isolant conventionnel (laine minérale) et d‟un isolant éco-matériaux (isolant biosourcé) sur les
besoins en chauffage de trois différents types de bâtiments.
162
pour la laine minérale. En se basant sur un nombre suffisant de retours d‟expérience
« chantiers » et de témoignages d‟entreprises spécialisées dans l‟expertise de désordres
techniques et mobilisées par les compagnies d‟assurance, il est possible de témoigner qu‟en
général les prescriptions de mise en œuvre des normes (DTU, règles professionnelles…) sont
rarement respectées et sont à l‟origine de la dégradation rapide des performances d‟un certain
nombre de produits et matériaux de construction à usage courant.
Le cas de la laine minérale est particulièrement flagrant d‟une dégradation rapide en cas
de mauvaise mise en œuvre (l‟isolation thermique bénéficie d‟une mauvaise mise en œuvre
depuis plus de 25 ans en France).
La méthode bilan carbone version Française a été présentée en 2002 par un ingénieur
spécialiste des questions climatiques - Jean Marc JANCOVICI - pour le compte de
l‟ADEME nationale.
Cette méthode permet à une entreprise qui fabrique des produits ou qui propose un service
d‟estimer les émissions de gaz à effet de serre dont elle est à l‟origine, c'est-à-dire d‟évaluer
son impact général en termes d‟émissions de gaz à effet de serre.
Dans la grande majorité des cas, il est inenvisageable de mesurer directement les
émissions à l‟aide de capteurs ; la seule manière de procéder est d‟évaluer ces émissions à
partir d‟autres données.
La méthode bilan carbone permet donc d‟estimer des ordres de grandeur d‟émissions de
gaz présentant un pouvoir de réchauffement climatique important. Les gaz retenus dans les
accords internationaux pour le calcul d‟émissions de GES sont les suivants :
- le gaz carbonique (CO2)
- le méthane (CH4)
- l'oxyde nitreux (N2O)
- les hydrofluorocarbures (CnHmFp)
- les perfluorocarbures (CnF2n+2)
- l'hexafluorure de soufre (SF6)
L'effet du relâchement dans l'atmosphère d'un kilo de gaz à effet de serre n'est pas le
même quel que soit ce gaz. Chaque gaz à effet de serre possède un pouvoir de réchauffement
global qui a pour vocation de quantifier sa nocivité sur le climat. Plus ce PRG est élevé, plus
l'effet de serre additionnel engendré par le relâchement d'un kilo de ce gaz dans l'atmosphère
est important.
Par convention celui du CO2 vaut 1. Les PRG utilisés dans le bilan carbone sont ceux à 100
ans issus de l‟IPCC98.
L'unité de mesure des gaz à effet de serre est le gramme équivalent carbone (gC) et ses
multiples (notamment la tonne équivalent carbone, que l'on notera aussi tonne de C). Par
convention un kg de gaz carbonique vaut 0,274 kg d'équivalent carbone.
163
Il est possible, pour chaque produit ou matériau de construction, de décomposer toutes
les phases de production qui nécessitent de l‟énergie et engendrent l‟émission de flux, voire
de décomposer individuellement chaque matière première primaire ou secondaire entrant dans
la composition du produit fini (cf analyse en cycle de vie exhaustive) ; il est également
possible de se référer à des bases de données types d‟émissions par catégories et types de
produits.
L‟une des principales bases de données est disponible en Suisse : les écobilans pour
les produits et matériaux de construction de l‟OFCL suisse via l‟organisme KBOB (Les
recommandations de l‟office fédéral suisse de la construction et de la logistique (OFCL-
KBOB), données 2007 des éco-bilans pour les produits et matériaux de construction,
disponibles sur : www.bbl.admin.ch/kbob
L‟analyse pour ce critère est simple : il est acceptable de privilégier les systèmes
constructifs composés de matériaux de construction à faible pouvoir de réchauffement
climatique, donc à contenu équivalent carbone faible. L‟analyse devient pertinente et prend
tout son sens en raisonnant sur la DVT du système constructif, avec prise en compte du taux
de renouvellement de certains matériaux ou produits moins durables que d‟autres, ce qui
impacte la quantité de GES émis pour la fabrication des produits utilisés.
Il s‟en déconstruit également d‟énormes quantités tous les ans alors qu‟il s‟agit d‟un
système non recyclable : la plaque de plâtre cartonnée collée sur le polystyrène n‟est pas
164
dissociable à faible coût de son voisin, le complexe termine sa vie en centre d‟enfouissement
technique ad vitam eternam…
Pour autant, on continue à en produire, à en vendre et à en utiliser d‟énormes quantités
par an…Aucune taxe recyclage n‟existe sur ces produits non recyclables.
Pour la majorité des produits de construction analysés précédemment (tableaux 41, 42,
43, 44, 45), les filières de recyclage n‟existent pas ou peu, y compris pour certains des
matériaux relevant de la filière « éco-construction » : fenêtre bois, plaques de Fermacell,
isolant bio-sourcé.
La majorité des produits de construction (éco ou non) finissent donc, au terme de leur
DVT, en centre de stockage technique de classe II ou III en fonction de leur impact
environnemental.
Afin d‟éviter les analyses en cycle de vie trop exhaustives, il est possible de se concentrer
sur trois phases essentielles qui sont :
- la mise en œuvre sur chantier,
- l‟impact en vie en œuvre sur la durée de vie typique des systèmes constructifs et de
l‟ouvrage bâti,
- et l‟impact et le devenir en fin de vie, notamment lors de la déconstruction et de la
phase stockage en tant que déchets plus ou moins inertes.
Une attention particulière est accordée sur la thématique « habitat et santé des occupants »
à la qualité de l‟air intérieure, notamment en phase de vie en œuvre qui correspond à la DVT
des systèmes constructifs et de l‟ouvrage en globalité.
Une synthèse des effets sur l‟être humain (et plus globalement l‟environnement) des
différentes sources de pollution est proposée, par typologie de substances. Des actions de
remédiation sont listées par familles d‟effets.
165
Type de
Actions de
Effets sur l’être substance Sources possibles
remédiation
humain incriminée
Aspirateurs spéciaux,
Poussières, moisissures,
Exzcéma, dermatose, produits de construction
matériaux de construction,
asmthe, inflamations Allergènes antiallergiques, éviter
latex, équipements mobiliers,
conjonctivites les animaux à
plantes
l‟intérieur
Matériaux de protection anti-
Asbestos enlevés par un
Cancers de la langue, Asbestos feu, les appareils de stockage
expert
du péritonéum, de chaleur
Enlever les matériaux
Produits de préservation du
Maux de tête, qui libèrent des
bois, peintures, tapis,
nausées, attaques du Biocides substances toxiques, ne
pesticides, vaporisateurs
système nerveux, pas utiliser de
électriques
PCP, cancers fumigènes anti-toxiques
Introduction de zones
Irritation des
non fumeur, lecture des
membranes Fumée de tabac, émissions de
étiquettes sur les
muqueuses (nez, panneaux de particules et du
Formaldéhydes produits, enlever ou
yeux), de la gorge, mobilier, peintures,
« isoler » les sources
difficultés à respirer, désinfectants
d‟émission de
cancer possible
formaldéhydes.
Utilisation de produits
Stress dû aux odeurs,
qui ne contiennent pas
irritation des voies
de solvants, aération
respiratoires, Hydrocarbonés Solvants, peintures, couleurs,
fréquente des pièces,
affectation du volatils (VOC) adhésifs, nettoyeurs à sec
trouver et isoler les
système nerveux,
sources d‟émissions.
sensation d‟inconfort
Tableau 56 : Effets sur l‟être humain des principales substances présentes dans les produits et
matériaux de construction DEOUX, 2004 .
La majorité d‟entre eux n‟ont pas été testés quant à leur innocuité sur l‟environnement,
et leur impact sur la santé.
166
Nous avons ensuite pondéré ces données qualitatives par l‟application d‟une note,
donnant le niveau de toxicité : 0 absence - 1 faible - 2 moyenne - 3 forte. Cette pondération a
été appliquée pour l‟analyse des tableaux 41 à 45.
Cette méthode comporte certes des faiblesses mais présente l‟avantage de simplifier
l‟appréciation du critère « toxicité ».
Cette évaluation simplifiée correspond au niveau de risque présenté par le produit de
construction ;
La toxicité globale cumulée des produits du système constructif « fenêtre pvc » est de
2, celle du système constructif « menuiserie bois » est de 1.
Le critère est simple : la zone de chalandise la plus simple et pleine de bon sens peut
être le niveau régional français : le produit ou matériau de construction est-il fabriqué en
région ?
167
Comparaison mur parpaing béton / monomur terre cuite :
Tous les matériaux sont fabriqués dans un rayon de moins de 200 kilomètres par
rapport à Lille (59).
Pour le système constructif « monomur terre cuite », bien que considéré comme
système relevant de l‟éco-construction, les matériaux ne sont majoritairement pas locaux :
- plaque de gypse cellulose : pas de production en nord pas de calais, mais production à
moins de 200 km de Lille pour une marque « Gyproc » (équivalent fermacell)
- bloc monomur terre cuite : pas de production locale en nord pas de calais jusque
septembre 2008, production locale depuis à Hulluch (62), avec valorisation des
déchets de terrils.
- Mortier à la chaux : pas de production locale en nord pas de calais, ni à moins de 200
kilomètres.
1
Menuiseries 21 : www.menuiseries21.com
168
L’impact sociétal :
En termes simplifiés, un indicateur simple peut être utilisé pour illustrer cet impact
sociétal : le nombre d‟heures de travail généré par la fabrication d‟un produit, avant sa mise
sur le marché. Sans prendre en considération les théories économiques du marché
(concurrence pure et parfaite, loi de l‟offre et de la demande…), un produit de construction
peut être caractérisé par cette valeur simplifiée.
L‟exemple cité en 1.3.5 concernait la comparaison entre heures de travail pour une
fenêtre en bois et heures de travail pour une fenêtre en PVC : 200 contre 20, soit un écart de
plus de 10 x.
En l‟absence d‟études complètes sur chacune des filières, il nous est seulement
possible de donner ces valeurs pour les systèmes constructifs « menuiseries extérieures ». Les
autres filières ne bénéficient pas d‟études identiques pour aujourd‟hui.
- A0-1 / A2-1 et A3-3 : mur parpaing béton maçonné ciment avec doublage intérieur plaque
de polystyrène parement plaque de plâtre, étanchéité extérieure enduit base ciment.
- B1-2 / F1-2 : isolation thermique de toiture, isolation double couche sur solives et suspentes,
avec écran pare vapeur scotché
- C1-4 : fenêtre PVC standard
Les systèmes constructifs remplissant les mêmes fonctions, ayant un caractère lié ou
proche des principes de l‟éco-construction sont toujours :
1
Fabricant adhérent à la charte « Menuiseries 21 » www.menuiseries21.com
169
Fenêtre PVC Fenêtre bois certifiée FSC
Type de matière première Primaire Primaire
matières Synthétiques Naturelles
Science des matériaux Composites Organiques
Application et usages Application moderne Application moderne et traditionnelle
Matériaux de terrain Matériau de protection Matériau de protection
Classement général Matériau du second oeuvre Matériau du second oeuvre
Uniclass
G G 26 Frame/isolated structural G26 Frame/isolated structural
members members
J JL - Windows/Doors/Stairs
JL -Windows/Doors/Stairs
N N3 - Performance N3 - Performance
La décomposition des systèmes constructifs étudiés donne les résultats suivants (selon le
modèle proposé au paragraphe 2.2.4) :
1
Unité Système Fonction Classific Corps DTU Descriptif et Composants
fonctionnelle constructif ation d’état
type Uniclass
Descriptif fenêtre PVC :
Croisée standard ouvrante à la
française 1 vantail ht 115 x 80 cm, en
PVC blanc ép. 60 mm, vitrage isolant
4-16-4 faible émissivité. Ferrage
« Ouverture de
paumelles, crémone à galets 3
bâtiment »
points, poignée époxy. Fixations et
pose sur fond de joint et joint
C1-1 & C1-4
d'étanchéité.
Assurer la fonction
d’un m² de surface
Descriptif fenêtre bois : fenêtre
d’ouverture d’un
croisée standart ouvrant à la
bâtiment, par une
française, 1 vantail, oscillot battant,
fenêtre type ou Fenêtre PVC
- Thermique de de ht 145 x 90 cm en chêne massif
porte fenêtre type, ou Fenêtre Menuiseries 36 et
l’enveloppe G 26 français, ep 56 mm (ouvrant), double
sur une durée de bois certifié extérieures 37
- Infiltrations vitrage 4-46-4 faible émissivité argon,
vie typique de 30 PEFC
poignée non comprise
ans, avec les
performances
thermiques
Composants fenêtre PVC : PVC
minimales Uw <
(Sable, calcaire, sel -chlore), verre,
2,6 w/m².k et
acier
acoustiques Ra
tr< 30 db
Composants fenêtre bois : Bois éco-
(conformité NRA)
certifié (pin sylvestre) origine France
(22 % de la réserve de résineux
français), ressource renouvelable
(prélèvements < renouvellement
annuel)
Les critères techniques sont déterminés à partir des données de la base française de référence
pour caractériser les prix des systèmes constructifs « batiprix » (www.batiprix.com) ; les
données liées à la durée de vie typique sont issues de la base INIES portant sur les
caractéristiques environnementales et sanitaires des produits et matériaux de construction
(www.inies.fr ).
1
Selon Batiprix – Le Moniteur, 2008 www.batiprix.com
170
Systèmes
constructif C1-1 C1-4
s
1.0 Unité de référence 1 m² d‟ouverture de bâtiment 1m² d‟ouverture de bâtiment
Les critères économiques sont déterminés à partir des données de la base française de
référence pour caractériser les prix des systèmes constructifs « batiprix » (www.batiprix.com)
Systèmes
constructif C1-1 C1-4
s
Coût
2.1 « matériaux »d’une
unité fonctionnelle
Fenêtre 470 € 280 €
Kit de pose et
40 € 14,26 €
étanchéité
Poignées 4,42 € 0€
Coût total matériel
514,42 € 294,26 €
(déboursé)
Coût main d’œuvre
2.2 pour une unité
fonctionnelle
coût heure de MO 22,81 € 22,81 €
Coût mise en œuvre
37,64 € 37,64 €
(déboursé)
Coût « déboursé »
2.3 total matériaux + 552,06 € 331,90 €
main d’oeuvre
Coût déboursé ou
2.4 « prix de revient » 739,76 € 444,74 €
(34 %)
Coût de vente ou
« prix de vente » ou
2.5 493,66 €
coût 821,13 €
d’investissement
171
initial (11%)
Coût de
2.6
maintenance
Coûts de
démantèlement de
l‟ancien système
constructif (en
fonction du nb 0€ 16,53 € (11,405 € déboursé)
d‟heures de MO
nécessaires et du
coût des heures de
MO)
Coûts de
remplacement du 0€ 493,66 €
système constructif
Coûts totaux de
0€ 510,19 €
maintenance
Coûts de
2.7 € 0€
fonctionnement
Coût MO pour le
lasurage du système
constructif (en
fonction du nombre 9,39 € (6,71 € déboursé) 0€
d‟heures de MO et
du coût de l‟heure de
MO)
Coût Matériaux
lasure / papier
abrasif pour le 0,90 € (0,62 € déboursé) 0€
lasurage du système
constructif
Coût total MO +
matériaux pour le
10,29 € (7,35 € déboursé)
lasurage extérieur du
système constructif
Fréquence de
6 0
lasurage sur DVT
Coûts totaux de
fonctionnement sur 61,74 € 0€
DVT
Coût global ou
total
(somme des coûts
2.8 882,87 € 1003,85 €
initiaux et
intermédiaires en
cycle de vie)
Enfin, les critères financiers sont déterminés à partir des données financières
françaises ou internationales moyennes (taux d‟actualisation des valeurs monétaires), à partir
de calculs issus de systèmes normalisés financiers (temps de retour sur investissement,
valeurs actualisées, ratio coûts / bénéfices) et enfin de primes et subventions régionales ou
nationales.
172
Taux d’actualisation des valeurs monétaires
Le taux d‟actualisation des valeurs monétaires est utilisé pour déprécier des flux futurs
et déterminer leur valeur actuelle, c'est à dire leur valeur à la date d'aujourd'hui. La valeur
donnée au temps étant le fondement de l‟actualisation, ce taux est toujours positif.
Le taux souvent choisi est égal à celui du taux d'intérêt sur le marché. Il est possible de
prendre en référence un taux utilisé sur la zone euro : l‟Euribor « Euro interbank offered
rate » (taux interbancaire offert en euro), l‟un des IBOR (Interbank offered rate) qui
représente les taux auxquels une banque de première catégorie, à un moment donné et pour
une échéance donnée, prête à une autre banque de première catégorie en blanc (unsecured
lending).
Le taux Euribor 360 jours est fixé au 07/11/2008 à 4,58 % (11 mois)1.
Les gains actualisés sont calculés à partir des gains annuels ou économies générées par
la prescription ou l‟utilisation d‟un système constructif ou d‟un système de production
d‟énergie renouvelable, en comparaison avec un autre considéré comme conventionnel.
Par exemple, une maison « ré-isolée » devient plus performante d‟un point de vue
thermique ; les premiers gains annuels peuvent être exprimés en kwh économisés qui
représentent des « € » en fonction du mode de chauffage utilisé. Les gains actualisés tiennent
compte du taux d‟actualisation des valeurs monétaires défini précédemment.
Les gains annuels nets sont définis par la somme des gains annuels du projet dont on
déduit les dépenses, excepté les coûts financiers (emprunt).
Ce temps « simple » peut être défini comme la période au terme de laquelle la somme
cumulée des gains financiers générés par le projet équivaut au montant de l‟investissement
initial. Le « TRS » est calculé en divisant l‟investissement par le gain annuel net. Pour être
intéressant, Il doit être inférieur à la durée de vie économique du projet.
En France, depuis la loi de finances pour 2005 et pour 2006 (articles 90 de la loi de
finances pour 2005 et 83 de la loi de finances pour 2006)2, le crédit d‟impôt pour les dépenses
en faveur du développement durable (économies d‟énergies, énergies renouvelables), favorise
les dépenses en faveur d‟équipements énergétiques durables tels que :
les équipements de chauffage (chaudières basse température et à condensation) ;
les matériaux d'isolation ;
les appareils de régulation de chauffage ;
les équipements utilisant des énergies renouvelables ;
1
Voir Taux actualisés Euribor sur Boursorama.com www.boursorama.com/devises/taux_euribor.phtml
2
Article disponible sur www.legifrance.gouv.fr
173
les pompes à chaleur dont la finalité essentielle est la production de chaleur ;
les équipements de raccordement à certains réseaux de chaleur alimentés
majoritairement par des énergies renouvelables ou des installations de cogénération.
Des effets positifs se font également ressentir : les entreprises investissent dans la
formation de leur salariés, notamment les formations aux économies d‟énergie (FEEBAT),
remettent en question leurs pratiques (émission de devis dans des délais raisonnables,
démarche commerciale et qualité auprès des clients, remises, rabais ristournes importantes) et
s‟intéressent progressivement au marché de la rénovation thermique jusque là plus ou moins
délaissé car trop compliqué à appréhender sauf pour certains spécialistes.
Tableau 61: Conditions d‟éligibilité au crédit d‟impôt 2006-2009 des matériaux d‟isolation
thermique des parois vitrées, installés par un professionnel
Pour tous ces matériaux d'isolation thermique, le taux du crédit d'impôt est de 25%.
174
Ce taux est porté à 40 % à la double condition que ces équipements soient installés
dans un logement achevé avant le 1/1/1977 et que leur installation soit réalisée au plus tard le
31 décembre de la 2ème année qui suit celle de l'acquisition du logement.
Le taux retenu ici sera le taux maximum de 40 % pour un logement achevé avec le
1/1/19771.
Systèmes
constructif C1-1 C1-4
s
Taux d’actualisation des valeurs
3.0 4,58 % 4,58 %
monétaires
1
Ce type de logements représente environ 17,5 Millions de bâtiments sur les 30 millions que comporte le parc
français, soit 67 %. Au rythme voulu par le gouvernement, pour rénover tous ces logements d‟ici à 2050 et
diminuer par 4 leurs émissions de gaz à effet de serre (GES), il faudrait en rénover 425 000 par an.
175
Les autres critères seront complétés au fur et à mesure du raisonnement en coût global
actualisé et de l‟application des différentes pondérations.
Reprenons les deux systèmes constructifs étudiés : une menuiserie extérieure en bois
et une menuiserie extérieure en PVC.
La description de leur performance et leur classification ont été réalisées, notamment la
définition de l‟unité fonctionnelle, les DTU de référence, la description du système constructif
associé.
Les trois familles de critères techniques, économiques et financiers ont été complétées
en fonction des informations disponibles à cette étape du raisonnement.
La caractérisation environnementale et santé a été réalisée (paragraphe 3.4.2) et a notamment
permis de mettre en évidence les critères simplifiés contenu énergétique et contenu carbone,
pour les deux systèmes constructifs.
D‟un point de vue technique, les deux systèmes constructifs sont équivalents en termes
de performances initiales (performances techniques, thermiques pour l‟éligibilité au crédit
d‟impôt).
Coût global non actualisé (matériel hors main d‟œuvre) hors crédit
765,14 € 437,68 €
d‟impôt
Coût global non actualisé (matériel) après crédit d‟impôt 459,084 € 262,608 €
Tableau 63 : Comparaison des coûts globaux actualisés avec ou hors crédit d‟impôt matériel,
des systèmes constructifs étudiés
D‟un point de vue financier, deux critères sur les cinq présentés et retenus (
paragraphe 3.3.2) sont complétés : le taux d‟actualisation des valeurs monétaires et les primes
/ subventions du moment.
176
3.5 Pondération des critères techniques, économiques et financiers
Ces différentes modélisations ont chacune leur avantage propre ; pour obtenir une
fiabilité supérieure dans la prédiction de chacune d‟entre elles, plutôt que prises séparément,
on peut privilégier une pondération de contexte.
La pondération de contexte est d‟ailleurs un domaine de recherche active dans le
domaine de l‟intelligence artificielle.
177
C1-1 C1-4
Système constructif
« fenêtre bois » « fenêtre PVC »
178
Isolation changement de Menuiseries bois
Dans l'état initial : menuiserie Uw = 2,9 W/m².k
Surface à isoler 1 m2
Durée de vie de l'investissement 30 années
U 2,90 W/m2.K
U total (U * surface à isoler) 2,90 W/K
Degré jours normaux (Lille Lesquin) 2693,00 K.Jours
Ratio Degj_équiv/ Degj_normaux 0,80
Degrés jours équivalents 2154,40 K.Jours
Déperditions annuelles par le système menuiserie existante 6247,76 W.Jours/an
149,95 kWh/an
149,95 kWh/m2.an
Après changement menuiserie Uw = 1,44 W/m².k
Surface à isoler 1 m²
Durée de vie de l'investissement 30 années
U 1,44 W/m².K
U total (U * surface à isoler) 1,44 W/K
Degrés jours normaux (lille Lesquin) 2693,00 K.Jours
Ratio Degj_équiv/ Degj_normaux 0,80
Degrés jours équivalents 2154,40 K.Jours
Déperditions annuelles par le système menuiserie 3102,34 W.Jours/an
74,46 kWh/an
74,46 kWh/m2.an
Economie d'énergie par année 75,49 kWh/an
Economie sur la durée de vie de l'investissement 2264,71 kWh
Prix du kWh utile de chaleur en 2008 (kwh gaz, août 2008) 0,05 €
Coût du système constructif "menuiserie" au mètre carré 353 €/m2
Coût total d'isolation 353 €
Coût investissement avec aides publiques 353 €
Gain annuel en 2008 (économie d'énergie par an * prix annuel du kwh utilisé pour le
chauffage) 3,77 €
Taux d'actualisation 4,6%
Accroissement prix énergie utilisée 6,0%
Tableau 66 : Comparaison des performances thermiques de deux systèmes constructifs
« menuiseries extérieures » et évaluation des gains annuels en € générés par le changement de
menuiserie (bois).
Le temps de retour sur investissement simple peut être calculé, ie la période au cours
de laquelle la somme cumulée des gains financiers générés par le projet est égale au montant
de l‟investissement initial. Ce temps de retour simple est calculé par le ratio dépense initiale
totale / gains annuels nets.
Pour le cas présent : 353 € / 3,77 € par an = 93,63 ans. Ce temps de retour simple est
largement supérieur à la durée de vie économique de l‟investissement (30 ans) qui n‟est pas
considéré comme « rentable ».
En seconde analyse, on introduit le temps de retour sur investissement élaboré ie la
période au cours de laquelle la somme cumulée des gains générés par le projet
d‟investissement, en l‟occurrence ici l‟investissement dans une fenêtre bois est égale au
montant de l‟investissement initial mais en tenant compte de l‟évolution des gains générés et
de l‟actualisation.
Cette durée annule également la valeur actuelle nette (VAN) qui est la somme des
gains annuels actualisés à laquelle on soustrait l‟investissement initial.
179
Le tableau des gains actualisés et des VAN peut ainsi être réalisé en utilisant :
- le taux d‟actualisation des valeurs monétaires,
- et l‟inflation annuelle du coût de l‟énergie.
Pour que les gains actualisés année après année soient croissants, il est indispensable
que le taux d‟actualisation des valeurs monétaires soit inférieur à l‟inflation annuelle du coût
de l‟énergie puisque cette inflation permet de maximiser les bénéfices annuels pris en compte
dans le calcul.
On obtient ainsi le tableau suivant :
Année Gain Gain actualisé VAN Année Gain Gain actualisé VAN
0,00 3,77 3,77 -349,23 33,00 25,82 5,93 -190,72
Tableau 67 : Tableau des gains actualisés sur la durée de vie économique de l‟investissement
menuiserie Bois.
180
Il est donc plus que conseillé de raisonner en temps de retour sur investissement
élaboré tenant compte de l‟évolution des gains générés et de l‟actualisation.
Le temps de retour sur investissement simple peut également être calculé : ce dernier
est calculé par le ratio dépense initiale totale / gains annuels nets.
Pour le cas présent : 285 € / 3,54 € par an = 80,5 ans.
Ce temps de retour simple est toujours largement supérieur à la durée de vie
économique de l‟investissement (30 ans) qui n‟est pas considéré comme rentable.
181
En seconde analyse, on introduit de nouveau le temps de retour sur investissement
élaboré.
Le tableau des gains actualisés et des VAN peut ainsi être réalisé en utilisant :
- le taux d‟actualisation des valeurs monétaires,
- et l‟inflation annuelle du coût de l‟énergie.
Pour que les gains actualisés année après année soient croissants, il est toujours
indispensable que le taux d‟actualisation des valeurs monétaires soit inférieur à l‟inflation
annuelle du coût de l‟énergie puisque cette inflation permet de maximiser les bénéfices
annuels pris en compte dans le calcul
On obtient alors :
Gain
Année Gain Gain actualisé VAN Année Gain actualisé VAN
0,00 3,54 3,54 -281,46 28,00 18,10 5,19 -159,79
1,00 3,75 3,59 -277,87 29,00 19,19 5,27 -154,53
2,00 3,98 3,64 -274,23 30,00 20,34 5,34 -149,19
3,00 4,22 3,69 -270,54 31,00 21,56 5,41 -143,78
4,00 4,47 3,74 -266,80 32,00 22,86 5,49 -138,29
5,00 4,74 3,79 -263,00 33,00 24,23 5,56 -132,73
6,00 5,02 3,84 -259,16 34,00 25,68 5,64 -127,09
7,00 5,33 3,90 -255,26 35,00 27,22 5,72 -121,37
8,00 5,65 3,95 -251,31 36,00 28,86 5,80 -115,58
9,00 5,98 4,01 -247,30 37,00 30,59 5,88 -109,70
10,00 6,34 4,06 -243,24 38,00 32,42 5,96 -103,74
11,00 6,72 4,12 -239,13 39,00 34,37 6,04 -97,71
12,00 7,13 4,17 -234,95 40,00 36,43 6,12 -91,58
13,00 7,55 4,23 -230,72 41,00 38,62 6,21 -85,38
14,00 8,01 4,29 -226,43 42,00 40,93 6,29 -79,09
15,00 8,49 4,35 -222,08 43,00 43,39 6,38 -72,71
16,00 9,00 4,41 -217,68 44,00 45,99 6,47 -66,25
17,00 9,54 4,47 -213,21 45,00 48,75 6,55 -59,69
18,00 10,11 4,53 -208,68 46,00 51,68 6,64 -53,05
19,00 10,72 4,59 -204,08 47,00 54,78 6,74 -46,31
20,00 11,36 4,66 -199,43 48,00 58,06 6,83 -39,48
21,00 12,04 4,72 -194,71 49,00 61,55 6,92 -32,56
22,00 12,76 4,79 -189,92 50,00 65,24 7,02 -25,54
23,00 13,53 4,85 -185,07 51,00 69,16 7,12 -18,42
24,00 14,34 4,92 -180,15 52,00 73,30 7,21 -11,21
25,00 15,20 4,99 -175,17 53,00 77,70 7,31 -3,90
26,00 16,11 5,05 -170,11 54,00 82,37 7,41 3,52
27,00 17,08 5,12 -164,99 55,00 87,31 7,52 11,03
56,00 92,55 7,62 18,65
Tableau 69 : Tableau des gains actualisés sur la durée de vie économique de l‟investissement
menuiserie PVC.
La lecture de ce tableau met en évidence la durée nécessaire pour que la VAN soit
annulée (VAN = 0), c'est-à-dire 54 à 55 ans.
54 à 55 ans en temps de retour sur investissement élaboré (temps qui annule la VAN)
contre 80,5 ans pour le temps de retour sur investissement « simple ». Il est donc vivement
conseillé de raisonner en « temps de retour sur investissement élaboré » tenant compte de
l‟évolution des gains générés et de l‟actualisation.
182
Si on synthétise les données concernant les deux systèmes constructifs étudiés à savoir
une menuiserie bois et une menuiserie PVC à « basse consommation d‟énergie » par
comparaison avec une menuiserie moins performante d‟un point de vue thermique, on peut
présenter le tableau suivant :
Tableau 70 : Synthèse des gains annuels et temps de retour sur investissements simples et
élaborés pour les deux systèmes d‟isolation des parois vitrées étudiés.
183
3.5.3 Pondération par les prescriptions des réglementations thermiques existantes
Nous n‟isolons en France les maisons que depuis les années 1974 ; avant cette date et
le premier choc pétrolier, les économies d‟énergies n‟étaient pas d‟actualité.
Figure 37 : Synthèse des évolutions des réglementations thermiques françaises depuis les
années 1970 : niveaux de performances et thématiques associées.
Ce sont les règles TH-C et TH-E pour « calcul des consommations d’énergie dans le
bâtiment » et « calcul des températures pour le confort d’été », dont les algorithmes sont
annexés à l'arrêté "caractéristiques thermiques des bâtiments nouveaux et des parties
nouvelles de bâtiments".
184
Les éditeurs de logiciels prennent en charge la réalisation des interfaces répondant aux
besoins des industriels, concepteurs et bureaux d'études thermiques.
Les constructeurs peuvent se référer à des solutions techniques attachées à des familles
de bâtiments définies par leur destination et leurs principes constructifs et architecturaux (petit
gymnase en bois, locaux scolaires, maisons individuelles en maçonnerie…).
Pour revenir aux systèmes constructifs étudiés, ie une menuiserie extérieure en bois
PEFC double vitrage ITR et une menuiserie PVC double vitrage ITR, par comparaison à une
menuiserie base « ACOTHERM Th 5 », la pondération de leurs performances par l‟évolution
des valeurs seuils des réglementations thermiques est difficile à réaliser en prenant en compte
les critères conventionnels de caractérisation de leur performance thermique : le coefficient
Uw de déperditions surfaciques.
Les autres critères associées à la certification ACOTHERM « Air / Eau / Vent » ne
pondèrent pas plus facilement les menuiseries étudiées, notamment quant à leur rattachement
au champ de l‟éco-construction et à la définition proposée d‟un éco-matériau.
Tableau 71 : Tableau comparatif des facteurs solaires de différents vitrages utilisés dans les
menuiseries extérieures. OUTILS SOLAIRES, 2008 1
Les menuiseries étudiées bois « PEFC ITR » et « PVC ITR » présentent les mêmes
facteurs solaires, la pondération par la simple réglementation thermique n‟est pas ici
différençiante.
Un autre essai de pondération peut être proposé par la prise en compte des SMQE
et/ou référentiels de certification « basse énergie » développés et synthétisés au paragraphe
2.1 « Place et importance des matériaux de construction dans les systèmes et référentiels
internationaux de management de la qualité environnementale dans la construction
(MQEB) ».
Parmi les 9 étudiés, seuls 2 systèmes rendent obligatoire le recours à des matériaux et
produits qualifiés d‟éco-matériaux pour l‟obtention des performances recherchées et 4
valorisent les caractéristiques techniques différenciantes des éco-matériaux par rapport aux
matériaux plus conventionnels.
Les deux systèmes qui rendent le recours obligatoire à des éco-matériaux sont la
certification Minergie Eco et l‟approche de conception architecture solaire bioclimatique,
tandis que les systèmes Maison Passive – Minergie – Green Building Brussel et Architecture
solaire valorisent les caractéristiques techniques différençiantes.
1
Outils solaires, www.outilssolaires.com
186
Le système Minergie Eco présente certes le mérite d‟exister mais n‟est pas
suffisamment développé eu égard à celui de Minergie « classique » (10 497 selon Minergie en
Suisse et depuis peu en France, 26 selon Minergie Eco et 6 selon Minergie P Eco) pour
pouvoir mettre en évidence des avantages économiques ou financiers intéressants.
Les maisons Minergie classiques coûtent en général 5 à 6 % plus cher que les maisons
conventionnelles, et se négocient à la revente (sondage réalisé par une banque cantonale de
Zurich) environ 12 % plus cher au bout de 30 ans.
La satisfaction liée au rapport coût / bénéfice sur les maisons ayant développé la
certification Minergie Eco n‟est pas évaluée et disponible pour l‟instant.
Le concept architecture solaire bioclimatique ne fait pas, quant à lui, référence à une
démarche de management ou de certification officielle, il s‟agit plutôt d‟une logique de bon
sens pour laquelle l‟appréciation de la contribution de l‟utilisation d‟éco-matériaux est
délicate à évaluer du point de vue bénéfice économique ou financier.
187
de la construction (passage de la classe « inertie faible » à « inertie moyenne » et favorise les
économies d‟énergie.
Cette capacité thermique est utilisée pour le calcul du facteur d‟utilisation des gains
solaires et internes
Elle peut être calculée en approche simplifiée en utilisant le tableau suivant :
188
Figure 41 : Déphasage thermique d‟un mur de briques de terre cuite en remplissage
d‟éléments d‟ossature bois.
Pour une épaisseur de 11 cm, la terre crue non cuite favorise un déphasage de 5 heures
contre 4,06 pour la terre cuite, ce qui représente potentiellement des économies d‟énergies
intéressantes (1 heure de chauffage en moins) restant à quantifier : kwh économisés, types de
chauffage, degrés jours de la zone étudiée, coût du chauffage utilisé, bénéfices dégagés (coûts
des kwh économisés).
Pour revenir aux systèmes constructifs étudiés, les menuiseries « Bois PEFC ITR » et
« PVC ITR », aucune n‟est concernée par les performances techniques réellement
différenciantes listées.
La pondération par les SMQE et/ou plutôt les systèmes de certification basse énergie
pour les systèmes constructifs menuiseries extérieures est donc inappropriée (elle l‟est pour
d‟autres matériaux ou produits).
3.5.5 Pondération par les utilisateurs finaux1 qui utilisent les systèmes constructifs
étudiés et assurés pour leur mise en œuvre (pondération 4)
Les utilisateurs finaux ont également un avis plus qu‟intéressant sur la durabilité
effective de matériaux et produits de construction.
Les ressources disponibles présentant des avis sur les systèmes constructifs étudiés,
menuiserie bois ITR et menuiserie PVC ITR, et considérés comme statistiquement
représentatifs puisque prononcés par des professionnels du bâtiment, sont relativement peu
nombreuses :
1
Utilisateurs finaux : artisans et entreprises de construction de maisons individuelles, mais également
particuliers.
189
Les caractéristiques techniques sont parfaitement évaluées par les consommateurs
(connaissances techniques exhaustives), les consommateurs donnent d‟ailleurs une valeur à
chaque caractéristique du bien mais le poids et l‟importance des caractéristiques, notamment
le prix, ne sont ni introduits, ni expliqués.
968 consommateurs représentatifs de la population en 2003 furent questionnés quant à
leurs goûts, attitudes, croyances et perceptions sur les menuiseries bois ou PVC.
Figure 42 : Croyances sur les caractéristiques des fenêtres bois et PVC, Sources : ECOFOR
2006.
L‟analyse des résultats montre que les menuiseries bois sont privilégiées pour leurs
qualités esthétiques (58 %), leur impact environnemental favorable (45 %) et leur pouvoir
d‟isolation thermique (18 %) tandis que les fenêtres PVC sont recherchées pour la facilité
d‟entretien (90 %), leur durée de vie estimée (58 %) et leur pouvoir d‟isolation thermique et
acoustique (40 % respectivement).
Figure 43 : Poids accordé aux caractéristiques des fenêtres bois et PVC, sources : ECOFOR
2006.
190
Vient ensuite l‟entretien, l‟esthétique et la sécurité, enfin la résistance au feu et en
dernier l‟impact environnemental.
Cela signifie qu‟au bout de 30 ans d‟utilisation, les menuiseries doivent être changées
et remplacées par des nouvelles, bois ou PVC.
Le PVC est choisi par les consommateurs (croyances et poids accordé par les consommateurs
finaux) pour notamment ses bonnes aptitudes en terme de durée de vie et de facilité
d‟entretien (figure 43).
Pour autant, une compagnie d‟assurance française refuse d‟assurer les nouveaux
artisans pour la mise en œuvre de menuiseries PVC. La plupart des fabricants de menuiseries
PVC les garantissent à 15 ans.
Un seul fabriquant fournit des fenêtres pour une durée de vie de 140 ans (Tryba).
Selon cet assureur, « Le PVC est un dérivé de plastique, avec 80 kg de double vitrage,
notamment en été, la fenêtre se déforme et se voile, laissant passer en haut et en bas le froid
ou le chaud et surtout le bruit ».
Une étude récente sur les comparatifs de prix (prix de vente) menée auprès de 60
professionnels de l‟éco-construction du Nord Pas de Calais Picardie permet d‟appréhender,
lorsque la question de la durabilité des menuiseries extérieures est évoquée, une durabilité
« ressentie » vérifiée ou non (avec ou sans constatations) moindre pour les menuiseries PVC
que pour les menuiseries bois de dernière génération (postérieures à 2005, utilisation de
faibles sections de bois pin lamellé collé).
La limite de garantie des menuiseries PVC classiques (15 ans) est évoquée pour
l‟estimation du taux de renouvellement sur la durée de vie typique du système constructif
« menuiserie + précadre + étanchéité du bâti ».
191
près ou de loin dans les démarches d‟éco-construction mais surtout impliqués dans les
démarches de performance énergétique et de basse consommation d‟énergie dans la
construction :
Bois PVC
Isolation thermique Excellentes et suffisantes pour
La meilleure
Performance Isolation acoustique la plupart des cas
Durabilité Très bonne si la qualité est bonne
Un peu plus cher, mais les prix
Prix Le plus économique
baissent
Matériau le plus noble ! Toutes Moins noble que le bois ou
Esthétique
les couleurs, formes, détails ... l'alu.
Une couche de lasure/peinture Aucun
Entretien
tous les 10 ans
Produit naturel, noble et Moins écologique qu'on le
Protection environnement
recyclable dit !
Grande taille possible avec
Divers Pas adapté aux grands formats
lamelé-collé (baie vitrée)
Tableau 73 : Tableau comparatif des avantages / inconvénients des menuiseries Bois et PVC
perçus par les professionnels du bâtiment CD2E, 2008 .
Si on considère un taux de remplacement des menuiseries PVC ITR deux fois plus
important que pour une menuiserie Bois PEFC ITR, cela signifie que le coût d‟une menuiserie
PVC ramené à l‟unité fonctionnelle UF, doit donc comprendre les coûts de maintenance tels
que détaillés précédemment (paragraphe 3.4.3).
1
Ecodevis : menuiseries, voir www.eco-bau.ch/francais/files/ed371F.pdf
192
est donc de : 318,60 € HT/UF (avec déduction crédit d‟impôt) + 510,19 € HT/UF = 828,79 €
HT pour 1 Unité fonctionnelle (fenêtre de 114x80 cm), ramené à 1 m² de menuiserie : 900, 85
€ HT.
Il est possible de comparer les deux filières de traitement des déchets bois et PVC :
La filière du PVC est particulièrement intéressante : un livre vert [CEE, 2000]105 sur
les problèmes environnementaux générés par la production, l‟utilisation et la mise en
décharge du PVC a été adopté par la Commission Européenne le 26 juillet 2000.
Le Livre Vert expose les conclusions de 5 études commandées entre 1998 et 2000 et
présente des propositions de mesures pour répondre aux divers problèmes posés par le PVC.
193
- Déchets en augmentation :
En ce qui concerne les déchets de PVC, Il est prévu que les quantités de déchets de
PVC doivent augmenter de plus de 80% sur les 20 prochaines années, de 4,1 à 7,2 millions de
tonnes / an. Presque 90% de ces déchets sont des déchets post-consommation.
- Incinération :
L‟incinération d‟1 kg de PVC dans l‟UE génère une moyenne de 0,8 à 1,4 kg de
déchets dangereux (dans les incinérateurs avec procédé sec de traitement des fumées) et 0,4 à
0,9 kg de résidus dans les effluents liquides (dans les incinérateurs avec procédé humide de
traitement des fumées).
- Mise en décharge :
L‟enfouissement du PVC conduit au relargage des plastifiants toxiques. Celui des
stabilisants ne peut-être exclus. Ces relargages se produiront sur une très longue période plus
longue que la protection garantie par la géomembrane de la décharge. Les déchets de PVC
contribueront toujours plus à la formation de dioxines et de furanes dans les feux de décharge.
- Recyclage :
Il ressort que le recyclage ne permettra pas de contribuer significativement à la gestion
des déchets de PVC dans les prochaines décennies, atteignant tout au plus 18% de l‟ensemble
des déchets en 2020.
Les taux de recyclage actuels sont en dessous de 3%. L‟essentiel de ce recyclage (2%)
est un recyclage « downcycling » - qui aboutit à des produits de valeur inférieure qui ne
remplace pas le PVC vierge – et par conséquent, le bénéfice environnemental est nul. La
plupart des déchets de PVC contiennent des additifs dangereux. Recycler ces déchets conduit
ainsi à distribuer ces substances dangereuses dans de nouveaux produits.
On estime que le recyclage de haute qualité des déchets de PVC sans dissémination de
plomb, de cadmium ou de PCB dans les recyclas pourrait atteindre un maximum de 5% en
2020. Le recyclage par voie chimique ne serait pas viable économiquement.
194
Une des pistes les plus raisonnables consisterait à arrêter purement et simplement la
production d‟un tel matériau « coûteux » pour les hommes et l‟environnement, notamment
pour ses applications de courte durée comme les emballages. Les déchets existants devraient
être séparés du flux général de déchets et stockés jusqu‟à ce qu‟une technologie de destruction
environnementalement sûre soit inventée.
Les coûts devraient être pris en charge par le producteur.
Pour les menuiseries PVC, la FDES disponible sur la filière, proposée par le Syndicat
National de l‟Extrusion Plastique et l‟Union Fenêtres Pvc composites, indique dans la partie
« production de déchets » :
- la non prise en compte des potentialités futures (souhait de 80 % des fenêtres triées et
recyclées d‟ici à 30 ans, par l‟organisme PVC recyclage SARL1,
Pour les déchets bois issus de la fabrication ou du traitement des menuiseries bois
en fin de vie
En ce qui concerne la filière des déchets bois, les bois de rebut correspondent à des
produits en bois en fin de vie ou usagés. Ils se répartissent en plusieurs catégories : bois issus
des chantiers de démolition, déchets bois industriels, meubles et objets divers, emballages
(palettes, cagettes, caisses...).
- les bois de rebut non souillés qui peuvent être utilisés dans des chaufferies bois
(palettes, cagettes, planches, bois de coffrage, caisses, cageots, …),
- et les bois de rebut souillés ou les bois traités qui doivent être considérés comme des
DIS et suivre les filières agréées de traitement (traverses de chemin de fer, panneaux
de particules, bois agglomérés, poteaux EDF, …).
Une fois triés, les objets en bois peuvent être soit réparés (meubles, palettes
multirotations), puis réemployés, soit utilisés comme matières premières (usines de panneaux
de particules) soit consommés comme combustibles bois dans des chaudières.
Seuls les bois non-souillés peuvent être utilisés comme combustible pour chaufferie
bois.
1
PVC recyclage SARL, voir www.pvcrecyclage.fr/presentation.html
195
marteau), dé ferraillage, voire dé métallisation et criblage. Les broyats de rebut sont un
produit sec mais relativement grossier utilisable comme combustible.
Contrairement aux idées reçues, la valorisation des déchets du bois a un coût,
principalement dû à la préparation du déchet avant sa valorisation : broyage, tri, etc.
Le coût du conditionnement varie entre 15 et 45 € la tonne et le coût du transport varie entre
10 et 15 € la tonne. L‟utilisation des bois de rebut peut se faire dans des grosses chaudières
avec foyer à grilles, chaudières co-combustion avec foyer à lit fluidisé et les usines
d'incinération.
Cette circulaire exclut tout déchet imprégné ou revêtu d'une substance quelconque
c'est-à-dire enduit, peint, imprimé, collé ou traité d'une quelconque manière.
Les déchets de bois collés et peints des menuiseries bois relèvent donc des installations
d'incinération des déchets ménagers et assimilés. Le coût de traitement est alors plus élevé, de
l'ordre de 80 € HT au minimum la tonne en Nord Pas de Calais par exemple [ADEME,
2003]106.
Après tri sur chantier, les solutions suivantes seront envisageables pour le traitement
du bois peint :
- incinération en installation classée,
- mise en décharge,
- récupération pour broyage et valorisation énergétique en chaufferie industrielle. Pour être en
accord avec la législation, il faut alors procéder à un décapage. Une autre possibilité consiste
à "diluer" les copeaux de bois traités dans un autre combustible considéré comme non souillé.
Les études menées depuis dix ans par différents organismes tels que l'ADEME, CdF
(Charbonnages de France), le CTBA ou le CSTB, estiment à 4 000 000 de tonnes les
quantités de déchets de bois souillés rebutés en France chaque année, dont 1 500 000 Tonnes
de déchets de bois d'emballage et 2 300 000 tonnes de déchets de bois de chantiers. Ces
chiffres n'incluent pas les 2 000 000 tonnes de déchets annuels de panneaux de particules
souillés par les colles.
La catégorie des bois de chantiers comporte pour les trois quarts des bois dits «
souillés » par des traitements, des colles ou des peintures et de ce fait, selon la législation en
vigueur, ceux ci sont impropres à la combustion en chaudières de « Bois-Energie » ou à la
« cogénération ». Ne pouvant pas être mis en décharge non plus, l'incinération contrôlée est la
seule solution possible.
Cependant, du fait de leur niveau de contamination, une partie de ces bois entre d'ores
et déjà dans la catégorie des Déchets industriels dangereux. Dans ce cas, l‟incinération dans
des centres spécialisés est le seul moyen d'élimination réglementaire de ces déchets (coût
minimum : 225 € la Tonne).
196
Les quantités actuellement répertoriées en France comme déchets de bois classés DID,
sont de 400 000 Tonnes par an. La moitié de ces déchets de bois DID correspond aux
institutionnels.
Ces quantités vont aller en augmentant au fur et à mesure de l'évolution des mentalités et de la
mise en application de la réglementation.
L'évolution de ce marché dépend aussi de la mise en place d'un système de collecte.
En conclusion, pour les deux filières de traitement des déchets bois et pvc issus de la
fabrication ou de la fin de vie des menuiseries, compte tenu de l‟état de maturité des filières
en France (tableau 45), on peut considérer que la majorité de ces déchets PVC ou bois est
traité en centre de stockage ou décharge.
Les enjeux économiques associés à ces filières de traitement des déchets du bâtiment
peuvent être évalués : le coût moyen d‟élimination des déchets du bâtiment est évalué entre
0,5 et 7 % du montant des lots suivant leur nature.
Généralement, le coût de traitement des déchets est réputé rémunéré dans le prix du
marché, public ou privé. Il est souvent intégré dans le compte prorata.
Le coût* d‟évacuation des déchets peut s‟établir en fonction du tri opéré ou non par
l‟entrepreneur.
Tableau 74 : Tableau comparatif des coûts de traitement des déchets de chantier, en fonction
de l‟implication « tri » de l‟entrepreneur. Synthèse selon [FLORIO, 2003]107.
197
Figure 44 : Quantité de déchets produits par catégorie, en fonction du type de bâtiment et
ramenée au m² de SHOB, ADEME, 2006
Le PVC est considéré comme un Déchet Industriel Banal, produit à hauteur de 7,70 kg
/ m² de SHOB en logement individuel ; le bois est produit, quant à lui, à hauteur de 1,30
kg/m² de SHOB.
Nous ne travaillons pas dans le cadre de notre comparaison de systèmes constructifs
« menuiserie pvc » et « menuiserie bois », sur un ouvrage global type bâtiment, donc sur une
surface hors œuvre nette de référence.
Nous proposons donc de prendre en base de calcul les ratios fournis par les FDES de
la base de données de référence « INIES » :
- 2860 g de PVC générés pour toute la durée de vie d‟une menuiserie type PVC, soit
2,860 kg
- 22400 g de biomasse générés pour toute la durée de vie d‟une menuiserie type bois,
soit 22,4 kg.
En s‟intéressant exclusivement à la part des déchets générés en fin de vie des
menuiseries, donc en fin de DVT, on obtient :
- 13,5 kg de déchets inertes (sur toute la DVT) et 7,98 kg de déchets non dangereux
pour la menuiserie bois.
- 24,6 kg de déchets inertes (sur toute la DVT) pour la menuiserie PVC.
Considérons la situation la moins favorable, c'est-à-dire l‟entrepreneur ne trie pas ses
déchets sur le chantier de déconstruction, les déchets mélangés sont donc orientés vers un
centre de tri et y sont traités pour un coût moyen de 90 à 100 € HT la tonne. Les coûts
associés au traitement des déchets issus de ces deux menuiseries sont les suivants :
Déchets non
Déchets inertes
dangereux
Menuiserie
13,5 kg 7,98 kg 95 € HT la tonne 2,04 € HT
bois
Menuiserie
24,6 kg NC 95 € HT la tonne 2,33 € HT
PVC
Tableau 75 : Tableau comparatif des coûts de traitement des déchets de menuiseries bois et
PVC en fin de vie. INIES, 2007 .
198
Une menuiserie bois génère donc un coût de 2,04 € HT en fin de vie pour le traitement
des déchets non triés, une menuiserie PVC génère quant à elle un coût de 2,33 € HT en fin de
vie pour le traitement des déchets non triés. La différence est de 0,29 € HT, considérée
comme négligeable.
A l‟échelle d‟un matériau ou petit système constructif type menuiserie extérieure, les
coûts de traitement des déchets générés en fin de vie par le démantèlement ou la
déconstruction, peuvent être considérés comme négligeables.
La pondération des critères techniques, économiques et financiers initiaux est
réalisable par la prise en considération du critère « traitement des déchets en fin de vie / coûts
associés » mais non significative et donc non impactante pour la différenciation des systèmes
menuiseries extérieures seules.
Parmi toutes les incitations, subventions, mesures pour inciter les consommateurs et
les entreprises à des comportements plus vertueux en matière de protection de
l‟environnement, dans des domaines précis pris isolément, celles qui peuvent avoir un impact
important sur l‟environnement sont peu nombreuses.
En général, ce qui est économisé d‟un côté est toujours transféré ailleurs.
Par exemple :
- La surface habitable par français est passée de 25 à 35 m2 entre 1975 et 2000 et, en
tenant compte de l'augmentation de la population pendant cet intervalle de temps, la
surface totale de logements a presque doublé. De ce fait, malgré une consommation de
chauffage au m2 divisée par deux, la consommation globale d'énergie de chauffage en
France n'a pas baissé : la meilleure isolation des logements n'a pas été affectée à une
baisse de la consommation mais à une augmentation des surfaces chauffées.
- Il faut moins de kérosène qu'avant pour faire voler un avion de 300 places mais il en
vole considérablement plus, car le prix du billet est devenu de plus en plus accessible.
- Les voitures sont assurément plus économes aujourd'hui qu'il y a 30 ans et le seront
plus encore demain... mais le nombre de voiture sur la planète aura doublé ou triplé.
- Les réfrigérateurs d'aujourd'hui sont une merveille d'économie comparé aux
monstrueuses machines polluantes qu'ils étaient dans les années 60 mais... le
réfrigérateur de 150 litres a été troquée contre un autre de 350 litres, très économe,
auquel on a adjoint un congélateur assurément économe (prés de la moitié des
ménages français en possèdent un, contre quasiment 0% en 1973), ainsi que de
nombreux d'autres appareils très économes eux aussi.
Les défenseurs d‟une taxation carbone sur les produits et les services en France sont
Jean Marc JANCOVICI, Nicolas HULOT et Marcel ROBERT, qui insistent tous trois sur le
fait que la taxe carbone poursuit deux objectifs de sauvegarde des hommes et de la planète :
199
- réduire les émissions de CO2, gaz à effet de serre majoritaire, pour limiter les catastrophes
promises par le réchauffement climatique.
- préparer en douceur la société à un épuisement progressif inéluctable, des ressources en
énergies fossiles et, accessoirement, servir de tampon à l'augmentation sans doute brutale et
aléatoire du prix de combustible comme l'essence dans un futur incertain mais probablement
proche.
Le dioxyde de carbone est l‟un des principaux gaz contribuant à renforcer l‟effet de
serre d‟origine anthropique (55%) mais il n‟est pas le seul : d‟autres gaz jouent également un
rôle important (méthane, oxyde nitreux…). Pour comparer le pouvoir de réchauffement global
(base 1 de comparaison = CO2) des gaz à effet de serre sur une même échelle, on traduit leur
impact en « équivalent carbone ».
Les 6 gaz ou familles de gaz visées par le protocole de Kyoto sont les suivantes :
Tableau 76 : Pouvoir de réchauffement global équivalent au C02 des 6 familles de gaz à effet
de serre concernées par le protocole de Kyoto, GIEC, 2007 .
Plutôt que de comparer au poids de CO2 émis, on compare alors au seul poids du
carbone contenu dans le CO2 émis.
Pour les autres gaz, l'équivalent carbone vaut : équivalent carbone = PRG relatif x
0,2727.
200
Pour les principaux gaz à effet de serre, les équivalents carbone sont les suivants :
Tableau 77 : Equivalents carbone des principaux gaz à effet de serre retenus par le protocole
de kyoto, GIEC, 2007 .
Si la tonne équivalent carbone vaut 1.000 euros, alors l'émission d'une tonne de gaz
carbonique sera taxée 273 euros, l'émission d'une tonne de méthane 6.820 euros, l'émission
d'une tonne de protoxyde d'azote 81.300 euros, etc..
Cette taxe sur les émissions de carbone ou taxe carbone, également appelée fiscalité
carbone, ou « contribution climat-énergie », ou encore « prime d'assurance carbone » par ses
défenseurs est une proposition de taxe sur tous les combustibles fossiles (pétrole, charbon, gaz
naturel, etc...) avec un taux variable. Ce taux dépendrait principalement, voire exclusivement,
du contenu en carbone du combustible considéré et donc notamment des émissions de
dioxyde de carbone (CO2). Cette taxe serait en augmentation douce et progressive d'année en
année.
Cette mesure s'inspire des propositions faites dans les années 1920 par l'économiste
libéral néoclassique Arthur Cecil Pigou [PIGOU, 1920]110 et peut donc être qualifiée de
« taxe pigouvienne ».
D‟autres pays appliquent déjà des fiscalités s‟inspirant d‟une taxation carbone.
201
Année de
Pays dénomination Type de mesure Taux et effet
création
Baisse des autres taxes sur
la consommation des
Contribution tarifée
combustibles non
selon la quantité de
renouvelables (prix
Suède Contribution tarifée combustibles non 1991
consommateur invariant),
renouvelables
fortes exonération aux
consommée
industries (25 à 50 % des
taux)
L‟impôt s‟applique à tous
Taxation carbone à (administrations,
taux modulé selon le entreprises, ménages) A et
Danemark Taxe carbone NC
niveau d‟émission repose sur la quantité de
des produits en C02 combustibles et d‟électricité
consommée.
Taxes relevées Combustibles et électricité,
Taxes sur les (fausse taxation baisse intéressante de la
combustibles et carbone), taux non consommation mais à
Allemagne l‟électricité modulé en fonction 1999 attribuer également à la
des émissions de hausse du prix du baril et à
GES, charbon non la réévaluation du dollar
concerné. (1999-2001).
Dispositif mixte entre
Consommations des
taxe carbone et taxe
industries, des commerces
sur l‟énergie.
et du secteur public, les
Production
particuliers ne sont pas
Royaume d‟électricité nucléaire
Climate change levy 2001 concernés. (mais hausse des
Uni et hydraulique non
taxes sur les volumes
exclue, énergies
d‟hydrocarbures
renouvelables et co-
consommés de 5 à 6 % par
génération
an entre 1993 et 2000)
favorisées.
Tableau 78 : Proposition de synthèse des mesures des pays européens appliquant des
fiscalités ressemblant de près ou de loin à la taxe carbone française.
En résumé, la Taxe Carbone présente ainsi le triple avantage de lutter contre les
émissions de gaz à effet de serre, d‟anticiper la fin des énergies fossiles et de remplir les
caisses d‟un état, à l‟opposé de « la mise en place de normes ou de subventions incitatives qui
les vident. Bien qu’impopulaire, une taxe carbone correctement appliquée pourrait aider à
réduire les émissions de gaz à effet de serre tout en contribuant au financement de notre
système social, sans brider l’économie » [HOURCADE, 2007]112.
La vraie question derrière l‟idée d‟une taxation carbone sur les produits et services, est
se savoir quel serait le montant et/ou la modulation à appliquer.
Il n‟existe pas de réponse unique: un prix élevé aurait tendance à faire doubler ou
d‟avantage le prix instantané perçu par les consommateurs des biens et services. Un prix trop
bas ne permettrait pas d‟infléchir les comportements de manière compatible avec la
diminution à atteindre. Un niveau de taxe élevé n‟est pas insupportable si la société s‟adapte
en conséquence.
Une modélisation macro économique indique même que l‟introduction d‟une telle taxe
est globalement neutre pour l‟économie [Commissariat au Plan, 2002]113.
202
Quelques exemples destinés à fixer les idées peuvent être donnés : par corrélation avec
le contenu carbone des biens et services1, l‟application d‟une taxe carbone estimation haute de
1500 € la tonne de carbone impliquerait :
Transport
A pieds, vélo, RER, train électrique 0€
Petite voiture ville (15000 km /an) + 1300 €
Grosse voiture ville (15 000 km /an) + 2500 €
Grosse voiture route (50 000 km /an) + 4400 €
Chauffage
Fioul + 3600 €
Gaz + 2800 €
Electricité
Centrales charbon + 10 500 €
Hydraulique 0€
Bois 0 € ou quelques euros
Alimentation
Bœuf et mouton + 12 € au kg chez le boucher
Poulet et porc + 1,5 € / kg
Farine + 0,30 € / kg
Oranges d‟espagne + 1 € / kg
Tableau 79 : Simulation des augmentations de prix des biens et services liés à l‟application
en France d‟une taxe carbone de 1500 € la tonne de carbone (400 € la tonne de CO2).
Nous pouvons appliquer une taxation carbone aux systèmes constructifs étudiés i.e.
une menuiserie bois et une menuiserie PVC en modulant selon le niveau de taxation retenu :
A noter qu‟une menuiserie bois, selon les données fournies par la FDES « menuiserie
pin sylvestre » disponible sur INIES, n‟est composée que de 50 % de bois en masse.
Le bilan carbone réalisé montre que la balance entre les prélèvements et les émissions
de carbone liées à la matière « bois » est négative. Les prélèvements sont plus importants que
les émissions. Le bois utilisé pour la menuiserie peut donc être considéré comme un « puits de
carbone » quand il est issu de forêts gérées durablement et replantées après exploitation.
Une des conditions données par la méthode bilan carbone de l‟ADEME pour
considérer le bois d‟œuvre comme un puits de carbone est que la durabilité de l‟objet
contenant le bois soit supérieure au siècle ; s‟il s‟agit d‟un objet ayant une durée de vie limitée
(menuiserie par exemple) à 20 ou 30 ans, le carbone stocké dans le bois ne séjournera que
brièvement dans l‟objet et sera relâché dans l‟atmosphère (incinération en fin de vie).
1
Données issues de la méthode BILAN CARBONE de l‟ADEME.
203
Le bilan carbone de la menuiserie « bois » est pour toutes ces raisons tout de même
positif mais bien inférieur (23,5 kg eq C contre 63,6) à celui d‟une menuiserie PVC.
L‟application d‟une taxe carbone basse, moyenne et haute donne les surcoûts
d‟investissement suivants :
Contenu carbone eq
400 € la 1500 € la
(sur toute la DVT), 150 € la tonne
Taxe carbone tonne tonne d’eq
sources : FDES base d’eq C
d’eq C C
INIES
Pour une valeur moyenne de taxe carbone fixée à 400 € la tonne d‟équivalent carbone,
on obtient un surcoût de 9,4 € pour une menuiserie bois PEFC (1,14 % du prix de vente initial
matériel + main d‟œuvre) et un surcoût de 25,44 € (5,1 %) pour une menuiserie PVC.
3.5.7 Indicateur sociétal : les heures de travail générées par la mise sur le marché des
systèmes constructifs, converties en nombre d’emplois équivalent (pondération 7).
204
Il s‟agit bien du nombre d‟heures nécessaires à la fabrication et la mise sur le marché
du produit de construction étudié et non pas du nombre d‟heures nécessaires à la mise en
œuvre en phase chantier. Un produit de construction peut être fabriqué avec peu d‟heures de
main d‟œuvre et donc peu de salariés et nécessiter beaucoup d‟heures de main d‟œuvre pour
être mis en œuvre en phase chantier.
Les estimations d‟heures de main d‟œuvre nécessaires par unité de référence (en
général le m²) peuvent être trouvées sur les guides et base de données de prix de la
construction réactualisés tous les ans (ex Batiprix, annuel des prix, Batitel, prix maison …).
D‟autres données sous formes directes ou de ratios sont très difficilement disponibles.
L‟enquête réalisée sur la filière bois en Suisse avec cas d‟application aux menuiseries
extérieures a nécessité près de 6 mois d‟investigations pour une filière de produits.
205
Une méthodologie intéressante a été développée en 2002 dans le cadre d‟un mémoire
de DPEA (Diplôme Propre aux Ecoles d‟Architecture) soutenu auprès de l‟école
d‟architecture de Grenoble [MARCOM, 2002]114 . Il s‟agit de la proposition d‟un indicateur
d‟Intensité Sociale (IS).
Partant du constat qu‟il peut être intéressant de « savoir quels matériaux et techniques
utilisées dans le secteur de la construction préservent le plus les emplois humains », un
indicateur doit permettre de représenter quelles techniques, à ressources énergétiques égales,
laissent la plus grande part au travail humain, l‟intensité sociale.
On peut reprendre les données disponibles pour les systèmes constructifs étudiés : une
menuiserie bois PEFC et une menuiserie PVC.
Intensité
sociale en
Traduction
Energie Emissions Heures de heures de
Heures de de
incorporée de GES travail pour la travail
travail pour l’indicateur
(énergie grise) (contenu production / (production
la mise en IS en jours
sur DVT, en carbone mise sur le et mise en
oeuvre travaillés
kwh / m² UF équivalent) marché œuvre) / kwh
générés
d’énergie
incorporée
Menuiserie 5 semaines
bois In 331,376 63,6 kg eq C 200 1,65 ou 1 mois
0,608
PEFC kwh/m²
Menuiserie
401,154 20
PVC 23,5 kg eq C 1,65 0,0539 2,7 jours
kwh/m²
Dix fois plus d‟heures d‟emplois humains sont générées pour 1 kwh d‟énergie incorporée
pour une menuiserie bois que pour une menuiserie PVC.
Une autre comparaison simple peut être effectuée : un litre de gasoil ou d‟essence contient
environ 10 kwh d‟énergie (puissance électrique d‟un chauffage de 1000 w qui fonctionne
pendant 10 heures). 1 kwh est donc la quantité d‟énergie contenue dans 0,1 litre de gasoil ou 1
206
décilitre de gasoil. Pour 1 décilitre de gasoil consommé (atteinte à l‟environnement égale en
termes de prélèvement de ressources et de nuisances occasionnées à l‟environnement), une
menuiserie bois PEFC laisse 0,608 heures de travail à l‟ouvrier alors qu‟une menuiserie PVC
laisse 0,0539 heures de travail.
Le « blanc » est utilisé dans les transports alors que le « rouge » est utilisé par les
machines de chantier et l'électricité par les machines d'usines et les petits outils de chantier.
Tous ces prix comportent des variables locales qui peuvent faire varier sensiblement les
résultats mathématiques mais ne changent pas vraiment l‟ordre de grandeur des ratios.
1
Conversion Kwh / kJ : 1 kwh = 3600 kJ
207
Figure 45 : Coût comparé du travail de différentes énergies en France (comprenant
rendement et amortissement), en 2008.
Si l‟énergie incorporée dans une menuiserie bois est 1 kwh d‟énergie humaine, elle
génère 0,608 heures de travail et coûte 71,43 €. 1 heure de travail humain destinée à la
fabrication d‟une menuiserie bois coûte donc 117,48 € (71,43 € / 0,608 h).
Si l‟énergie incorporée dans une menuiserie PVC est 1 kwh d‟énergie humaine, elle
génère 0,0539 heures de travail et coûte 71,43 €. 1 heure de travail humain destinée à la
fabrication d‟une menuiserie PVC coûte donc 1325 € (71,43 € / 0,0539 heures).
Le même raisonnement peut être appliqué avec l‟énergie gasoil et l‟énergie électrique.
Le ratio coût d‟une heure de travail humain entre une menuiserie bois et PVC est de
11,30.
Pour l‟énergie « gasoil » :11,31
Le ratio coût d‟une heure de travail gasoil entre une menuiserie bois et PVC est de
11,31.
208
Le ratio coût d‟une heure de travail gasoil entre une menuiserie bois et PVC est de
11,45.
En conclusion, quel que soit le type d‟énergie utilisée pour fabriquer les menuiseries
bois et PVC, l‟heure de travail nécessaire à la fabrication d‟une menuiserie PVC coûte
environ 11 fois plus cher que l‟heure de travail nécessaire à la fabrication d‟une menuiserie
bois.
Parmi ces 7 pondérations, certaines sont applicables car significatives quant à leur
impact économique en terme de différenciation entre la menuiserie PVC et la menuiserie bois
PEFC. D‟autres sont écartées car non significatives ou trop imprécises quant aux conclusions
qui peuvent en être tirées.
La synthèse des 7 pondérations et des décisions liées applicables ou écartées peut être
réalisée ainsi :
209
Au final, seules 2 pondérations parmi les 7 proposées sont significatives car elles
permettent de compléter efficacement la différenciation technique, économique, financière
mais aussi environnementale et santé proposée aux paragraphes précédents :
- les émissions de gaz à effet de serre « taxées » par une contribution climat (qui
n‟existe pas aujourd‟hui en France).
- l‟intensité sociale générée par le choix de tel ou tel système constructif.
Il est important de remarquer que les autres pondérations proposées, non significatives
pour différencier les systèmes constructifs étudiés, peuvent l‟être, pour d‟autres systèmes
constructifs, significatifs. Le raisonnement est à reprendre pour chaque catégorie de système
constructif étudiée.
On ajoute une aptitude à remplir une fonction c'est-à-dire un usage donné ou une
« unité fonctionnelle », avec une description précise des composants :
1
Selon Batiprix – Le Moniteur, 2008 www.batiprix.com
210
d’un bâtiment, poignée époxy. Fixations et pose
par une fenêtre sur fond de joint et joint
type ou porte d'étanchéité.
fenêtre type, sur
une durée de vie Descriptif fenêtre bois : fenêtre
typique de 30 croisée standart ouvrant à la
ans, avec les française, 1 vantail, oscillot
performances battant, de ht 145 x 90 cm en
thermiques chêne massif français, ep 56 mm
minimales Uw (ouvrant), double vitrage 4-46-4
< 2,6 w/m².k et faible émissivité argon, poignée
acoustiques Ra non comprise
tr< 30 db
(conformité
NRA) Composants fenêtre PVC : PVC
(Sable, calcaire, sel -chlore),
verre, acier
Systèmes
constructif C1-1 Menuiserie Bois PEFC C1-4 Menuiserie PVC
s
Heure de main
1.2
d’œuvre
Mise en œuvre du
1,65 heure 1,65
système constructif
Maintenance 0 0,5
fonctionnement 1 0
DVT (sources :
1.3 30 ans 30 ans
fabricants)
Remplacements /
1.4 0 sur DVT 1 sur DVT
Maintenance
On complète les critères techniques par des critères économiques liés aux coûts des
systèmes étudiés :
211
Systèmes
C1-1 C1-4
constructifs
Coût
2.1 « matériaux »d’une 514,42 € 294,26 €
unité fonctionnelle
Coût de vente ou
« prix de vente » ou
2.5 coût 821,13 € 493,66 €
d’investissement
initial (11%)
Coût de
2.6 0€ 510,19 €
maintenance
Coûts de
2.7 61,74 € 0€
fonctionnement
Coût global ou
2.8 total (2.5 + 2.6 + 882,87 € 1003,85 €
2.7)
Surcoût initial
(différence des coûts 327,47 € RAS
de vente)
Conclusion pour
Indicateur
Dénomination Indicateurs secondaires différencier PVC /
principal
Bois
Contenu Contribution climat énergie
Emissions de gaz à
Pondération 6 carbone en cas de création d‟une taxe Significatif
effet de serre
équivalent carbone
Coût d‟une heure de travail
Heures de travail Intensité générée par l‟utilisation
Pondération 7 Significatif
générées sociale d‟une énergie (mécanique ou
humaine) en France
Taxe carbone
Contenu carbone eq (sur toute la DVT),
Taxe carbone équivalente : pour 400
sources : FDES base INIES
€ la tonne d’eq C
212
Critère sociétal : heures de travail générées et indicateur d‟intensité sociale (IS).
Tableau 75 :
Energie
incorporée Intensité sociale en heures de travail Traduction de l’indicateur
(énergie grise) (production et mise en œuvre) / kwh IS en jours travaillés
sur DVT, en d’énergie incorporée générés
kwh / m² UF
Menuiserie
bois In 331,376 5 semaines ou 1 mois
0,608
PEFC kwh/m²
Menuiserie
401,154
PVC 0,0539 2,7 jours
kwh/m²
Nous reprenons donc l‟ensemble des coûts des deux solutions sur leur durée de vie
typique ainsi que l‟ensemble des bénéfices identifiés.
Tableau 84 : Synthèse des coûts pour les deux systèmes constructifs étudiés
Tableau 85 : Synthèse des bénéfices pour les deux systèmes constructifs étudiés
213
En réalité, le crédit d‟impôt octroyé en année N+1 pour la menuiserie bois PEFC vient
lisser au bout de deux ans le surcoût initial.
La quatrième année, le restant de surcoût est lissé : 327,47 – 306 = 21,47 € et 14,76 x 2 =
29,52 €.
Le ratio coûts / bénéfices pour une menuiserie bois PEFC est de 1009,75 / 443 soit
2,279. Le ratio coûts / bénéfices pour une menuiserie PVC est de 2354,29 / 175 soit 13,45.
Tableau 86 : Ratios coûts / bénéfices pour les deux systèmes constructifs étudiés
Pour autant, le ratio coûts / bénéfices de la menuiserie bois PEFC est 7 fois moins
élevé que celui de la menuiserie PVC.
Le ratio coûts / bénéfices d‟une menuiserie bois PEFC, considérée comme un système
constructif relevant de l‟éco-construction, est 6 fois moins élevé que celui d‟une menuiserie
PVC considérée comme un système constructif conventionnel.
3.7 Conclusions
Compte tenu des indicateurs renseignés et des pondérations effectuées,
l‟investissement dans une menuiserie bois PEFC considérée comme « éco-matériau » est donc
6 fois plus rentable que l‟investissement dans une menuiserie PVC.
214
CHAPITRE 4
215
Chapitre 4 : Choix d’éco-matériaux régionaux et application aux solutions
constructives identifiées
4.1 Introduction
Terreau fertile de naissance et d‟expérimentation des démarches françaises de
développement durable, le Nord Pas De Calais, première région française ayant initié les
démarches territoriales d‟Agendas 21 et premier niveau d‟investissement dans le secteur de
l‟environnement dans l‟hexagone, expérimente les démarches de qualité environnementale
dans la construction depuis le début des années 1990 et concentre de manière croissante dans
ce secteur des acteurs mobilisés par la production, la diffusion et l‟utilisation d‟éco-matériaux.
Concernant l‟approche économique, l‟existence de prix souvent plus élevés que des
matériaux classiques, du simple fait de volumes restreints, de la méfiance des consommateurs
et de l‟éloignement des filières d‟approvisionnement (le coût transport est difficilement
négociable), impacte fortement le coût global.
Les critères de sélection des projets sont aussi trop souvent basés sur l‟économique
(haut et bas de bilan) et intégrant peu les impacts environnementaux des projets étudiés, les
raisonnements en coûts complets incluant les coûts évités et donc au final les matériaux
utilisés.
Les informations environnementales et sanitaires des produits sont peu lisibles pour
les consommateurs finaux, professionnels ou particuliers et les impacts environnementaux
sont difficiles à caractériser et évaluer.
216
Ces facteurs limitant l‟utilisation d‟éco-matériaux ont contribué par simple effet de
chaîne à une moindre utilisation en volume de ces matériaux et à une moindre importation ou
production d‟éco-matériaux, ce qui limitait l‟activité économique liée sur le territoire du Nord
Pas-de-Calais, la création ou le développement d‟activités nouvelles et donc la création
d‟emplois induite sur toute la filière.
Les éco-matériaux y représentent d‟ailleurs actuellement des parts de marché plus que
significatives, supérieures à 10 % du marché global des matériaux de construction alors qu‟en
France on éprouve des difficultés à les quantifier en pour cent.
En dépit de ces freins, la région Nord Pas De Calais s‟inscrit depuis 2005 comme
territoire test au niveau national, de la production – distribution d‟éco-matériaux de masse
pour le marché français. Un certain nombre de facteurs ont favorisé cette conversion :
Au niveau national :
217
neufs dès 2012, devrait valoriser les matériaux et produits à faible contenu énergétique
et carbone.
- La réflexion en cours pour la création d‟un label « matériaux bio-sourcés » porté par la
Direction Générale de l‟Urbanisme et de l‟Environnement au Ministère du Logement,
sensé favoriser l‟octroi de crédits et subventions futurs dédiés à l‟usage et à la
prescription de matériaux bio-sourcés.
Au niveau régional :
o Kbane « la maison durable »1, concept porté par ADEO, la maison mère
d‟AUCHAN. Le premier magasin « test » a ouvert ses portes début 2009 à
Villeneuve d‟Ascq en métropole Lilloise. Le concept est entièrement dédié aux
alternatives « vertes » dans le secteur de l‟habitat. Ainsi, pour le
choix « matériaux d‟isolation thermique », ne seront disponibles que les fibres
de bois, ouates de cellulose ou autres matériaux bio-sourcés. En sont
naturellement exclus, les matériaux conventionnels notamment laines
minérales.
1
KBANE, la maison durable, voir www.kbane.com
2
Maison plus écologique : www.maison-plus-ecologique.com
3
BATIMIEUX : www.batimieux.com
218
- Le verdissement des grandes surfaces de bricolage (GSB) et développement de
stratégies de référencement de produits et solutions vertes chez les deux leaders du
marché du bricolage en France, Castorama et Leroy Merlin, dont les sièges sociaux
sont tous deux implantés en région Nord Pas De Calais.
Corps
N° Nom Type
d’état
1 GO Cellumat Bloc béton cellulaire
2 GO Porotherm Bloc monomur terre cuite
3 GO Cogetherm Bloc monomur de pierre ponce
4 SO Cogebloc Enduit pierre ponce et chaux hydraulique
Brique de terre
5 GO Brique de terre crue compressée non cuite (vente avant cuisson)
crue
6 GO Novaplaque Plaque de pvc micronisé, recyclé et mélangé avec une charge de bois
7 GO Terca Briques de terre cuite avec déchets de terrils incorporés
8 GO Chaux Chaux NHL
9 GO BTC Brique de terre crue stabilisée à la chaux hydraulique
10 SO Métisse Isolant à base de textile recyclé
Abrilaine /
11 SO Isolant à base de laine de mouton origine française
Panolaine
12 GO Plancher cloué Plancher cloué en bois non traité, issu des forêts de la côte d‟opale
Portes en bois massif non traité, certifié PEFC, utilisation de colles
11 SO Portes bois massif
faiblement émissives
Bardage en aulne du nord pas de calais, non traité, scié et raboté
12 GO Bardage Aulne
traditionnel
Menuiseries extérieures / intérieures, démarche Menuiseries 21, bois
13 SO Menuiseries
certifié PEFC non traité, colles faiblement émissives.
GO & Coproduits du lin (paillettes courtes), matière fibreuse végétale, parfois
14 Anas de lin
SO appelé « petit bois »
15 SO Laine de lin Fibre de lin pour l‟isolation
Bottes de pailles de céréales comprimées spécifiquement pour la
16 GO Botte de paille
construction
Tableau 88 : Croisement des systèmes constructifs majeurs reliés aux unités fonctionnelles
des principales déperditions thermiques identifiées dans un bâtiment, avec les éco-matériaux
régionaux fabriqués en région Nord Pas De Calais.
220
Après l‟essai de notre méthodologie d‟analyse sur un système constructif simple et ne
résultant pas, pour remplir une fonction, de l‟assemblage de différents matériaux ou produits
de construction, à savoir une menuiserie bois PEFC comparée à une menuiserie PVC, nous
proposons d‟appliquer notre raisonnement à un système constructif élaboré à partir:
1-Un parement intérieur, avec ses éléments associés, assurant une fonction esthétique, de
complément d‟isolation thermique et parfois d‟étanchéité à l‟air et à la migration de vapeur
d‟eau.
2-Une étanchéité à l‟air et une résistance à la diffusion de vapeur d‟eau contenu dans l‟air
intérieur chauffé.
3-Des éléments porteurs structurels, de reprise d‟efforts dûs au vent et de stabilité
dimensionnelle de l‟ouvrage.
4-Une isolation thermique adaptée pour le confort d‟hiver et d‟été, et donc la réduction
des déperditions thermiques et des consommations énergétiques pour une température de
confort donnée à 19°C.
5_Un écran ou panneau d‟étanchéité ponctuelle à l‟eau, d‟étanchéité permanente au vent
extérieur (film ou panneau pare pluie) et d‟ouverture à la diffusion de vapeur.
6-Un espace technique porteur d‟éléments de couverture et assurant une réservation pour
la ventilation sous face des éléments de couverture.
7-Des éléments de couverture assurant la fonction d‟étanchéité permanente à l‟eau, la
protection et la pérennité de l‟ouvrage.
Le système rampant de toiture considéré comme conventionnel est celui présenté dans
les documentations techniques de référence des solutions bois du Centre Technique pour le
Bois et l‟Aménagement CTBA, n° 302.01 dénommé « Toitures inclinées » - caractéristiques.
221
Figure 46 : Proposition de coupe verticale du système constructif « rampant de toiture
conventionnel type fermette industrielle ».
Le système rampant de toiture considéré comme éco-construit est celui conçu par
l‟entreprise Scierie Palettes du Littoral (SPL) à Audruicq (62), SCOP d‟insertion spécialisée
dans la production de palettes de bois hors standard et constructeur de maisons écologiques en
logement social.
Le système constructif SPL – Chênelet repose sur l‟association de planches de bois de
faibles sections constituant, une fois clouées entre elles, des murs, planchers et rampants
porteurs isolés par l‟extérieur en ouate de cellulose insufflée, éco-matériaux le plus proche en
terme d‟accessibilité prix, des isolants minéraux premier prix.
Une coupe verticale du système rampant bois massif cloué est présentée ci-après :
222
En terme de performance thermique, ces deux systèmes constructifs sont proches des
valeurs réglementaires seuil de la RT 2005 ; l‟épaisseur d‟isolation considérée est
volontairement identique (120 mm d‟isolant épais) pour simplifier la comparaison. Pour
satisfaire les exigences de démarches et labels plus performants (bâtiment basse
consommation, Minergie, Maison passive), 80 à 100 mm d‟isolation, souvent en couche
croisée, est nécessaire, soit un U global paroi d‟au maximum 0,20 W/m2K.
B1 « Assurer une fonction d’isolation thermique sur 1 m2 de toiture sous forme de panneau
semi rigide ou rouleau, ignifugé, d’épaisseur 100 mm, mis en œuvre sous un revêtement
d’étanchéité (pare pluie) pendant une annuité et sur une durée de vie typique de 50 ans ».
Les différents matériaux constituant ces unités fonctionnelles sont nombreux, les systèmes
constructifs sont connus et font référence à une documentation technique unifiée (DTU) :
223
- Charpentes en bois assemblées par connecteur métallique ou gousset (DTU 31.3).
- Couvertures (DTU 40).
- Règles de calcul et de conception des charpentes bois (CB 71).
- Calcul des structures bois Eurocode 5 (EC 5).
- Réglementation thermique (RT 2005).
- Nouvelle réglementation acoustique (NRA).
- Méthode de justification par le calcul de la résistance au feu des structures bois (BF
88).
Les rampants de toiture isolés et étanches à l‟air et à l‟eau sont alors décomposés comme
suit :
Unités fonctionnelles Système Fonction Classification Corps d’état DTU Descriptif et Composants1
constructif Uniclass
type
Descriptif rampant
industriel: fourniture et
mise en œuvre d‟éléments
B1 « assurer une de ferme industrielle en
fonction d’isolation bois massif, assemblés par
thermique sur 1 m2 de connecteurs métalliques,
toiture sous forme de épaisseur 45x122 entraxe
panneau semi rigide ou de 600, classe 2, avec
rouleau, ignifugé, isolant 120 mm laine de
d’épaisseur 100mm, mis verre, pare vapeur sans
en œuvre sous un scotch, parement plâtre sur
revêtement d’étanchéité rail métallique et panneau
(pare pluie) pendant une pare pluie type OSB 3 12
annuité et sur une durée mm, lattage 27x40 mm bois
de vie typique de 50 massif classe 2. Up = 0,257
ans », W/m2K.
- effet
structurel
B3 « assurer la fonction Composants rampant
- thermique -Couverture /
de supporter des industriel : 2 éléments de
de toiture terrasse
éléments de plancher ou ferme, 5 ml liteaux au m2, 1
l‟enveloppe /étanchéité
de toiture pendant une Rampant de 31.3 & m2 de plaque de plâtre avec
- G 24 & G2
annuité représentant un toiture 40 accessoires 2 rails
contrevente -Isolation,
volume de bois lamellé métalliques, 1 m2 d‟isolant
ment cloison,
collé de 0,28 m3 », thermique ep 120 mm, 1 m2
- infiltrations plafonds
de panneau OSB 3.
B2 « assurer la fonction
de couverture de toiture Descriptif rampant
pendant une annuité » massif :
Fourniture et mise en œuvre
F1 « assurer la fonction d‟un plancher cloué de 130
de frein vapeur sur 1 m2 mm ep, classe 2, avec
en assurant une isolant ouate de cellulose
étanchéité à la diffusion insufflée à 40 kg/m3, frein
de vapeur d’eau vapeur scotché, écarteurs
variable (0,3 à 20 m) bois massif, film pare pluie
sur toiture chevrons HPV, lattage 27x40 mm
classique, pendant une bois massif classe 2,
annuité ». panneau support de
couverture végétalisée
MDF 18 mm. Up = 0,227
W/m2K.
Composants rampant
1
Selon Batiprix – Le Moniteur, 2008 www.batiprix.com
224
massif : 1 m2 plancher
massif 130 mm ep 400
kg/m3, 4,8kg ouate de
cellulose pour 1 m2 ep 120
mm à 40 kg/m3, 1 m2 film
frein vapeur avec
accessoires, 2 écarteurs
25x100 mm avec
membrures, 1 m2 pare pluie
HPV, 5 liteaux 27x40, 1 m2
panneau MDF 18 mm ep.
Bois massif : 20 montants 130x50 mm épicéa massif 400 kg/m3 sec classe 2,
2 écarteurs 25x100 avec membrures, épicéa massif classe 2, 5 liteaux de 27 x
40 épicéa massif classe 2
1.1 Quantité / UF
Rampant industriel : 2 chevrons 45x122 mm éléments de ferme industrielle,
entraxe 600 mm épicéa massif 400 kg/m3 sec classe 2, 5 liteaux de 27x40
épicéa massif classe 2
Tableau 91 : Critères techniques des matériaux massifs des systèmes constructifs « rampant
bois massif » et « rampant industriel »
225
Unité fonctionnelle commune : B1-1 et B1-5 « isolation thermique »
Système constructif B1-1 et B1-5
1 m² d‟isolant thermique ep 120 mm, en rouleau, panneau ou vrac, densité 40
1.0 Unité de référence
kg/m3
Unité fonctionnelle commune : F1-1 et F1-2 « étanchéité à l‟air » : frein vapeur / pare vapeur
et parement intérieur gypse
Système constructif F1-1 et F1-2
1 m² de film d‟étanchéité à l‟air, pose en indépendance avec lés de
1.0 Unité de référence recouvrement jointoyés par bande adhésive (F1-1 uniquement)
1 m2 de parement plaque de gypse (plaque de plâtre)
Tableau 94 : Critères techniques des matériaux d‟étanchéité à l‟air isolation thermique des
systèmes constructifs « rampant bois massif » et « rampant industriel »
226
Figure 48 : Représentation d‟un rampant fermettes industrielles, bibliothèque des systèmes
constructifs, sous LESOSAI 6.0.
227
Pour le rampant de toiture bois massif cloué :
Figure 50 : Représentation d‟un rampant bois massif type SPL, bibliothèque des systèmes
constructifs, sous LESOSAI 6.0.
Figure 51 : Profil de condensation du rampant de toiture bois massif type SPL, sous
LESOSAI 6.0.
Pour les deux systèmes constructifs étudiés, toiture à fermettes industrielles et rampant
bois massif, les courbes « pression de vapeur d‟eau réelle » et « pression de saturation » ne se
croisent pas ; les constructions restent exemptes de condensation en conditions normales de
température et de pression -moyennes annuelles de la zone H1 correspondant au Nord Est de
la France et sans températures extérieures négativement excessives au cours d‟un hiver
normal.
228
4.2.3 Critères d’éco-différenciation permettant de distinguer les systèmes éco-construits
des systèmes traditionnels
Un exemple d‟écart entre données françaises et données suisses sur un même matériau
de construction : un isolant laine de verre.
énergie Energie
Kg/m2 primaire en MJ primaire totale
donnée Laine de /kg en MJ/UF kg Eq C énergie totale eq C /
verre Isover FR ep kg/m3 / kg en kwh / UF UF
données FDES
2,85
Inies 0,12 28,50 82,60 235,41 2,74 0,76 7,81
données Ecodevis
suisses KBOB 2,85 0,12 28,50 45,20 128,82 1,47 0,41 4,19
variation 106,59 3,62
Pour la même quantité de matière, soit 2,85 kg/ m2, ou UF de 100 mm d‟épaisseur
pour une densité de 28,5 kg/m3, l‟écart est du simple au double (0,76 kWh pour les données
françaises, 0,41 pour les données suisses, 4,19 eq. C pour les données suisses et 7,81 pour les
données françaises.
229
Même si les vecteurs énergétiques suisses et français sont différents (électricité
principalement d‟origine nucléaire en France, électricité suisse majoritairement d‟origine
hydroélectrique) et peuvent donc expliquer les différences sur le poste « équivalent
carbone », l‟écart entre données d‟énergie grise est très important, les procédés liés à la
fabrication de la laine de verre étant identiques.
Compte tenu du fait que les données françaises sur les éco-matériaux sont quasi-
inexistantes, nous privilégierons les données suisses issues du KBOB1.
Nous pouvons donc proposer la décomposition des deux systèmes constructifs étudiés,
rampant bois massif présumé relevant de la filière « éco-construction » et rampant à fermettes
industrielles présumé relevant de la filière conventionnelle.
1
KBOB, recommandations de l‟office fédéral suisse de la construction et de la logistique (OFCL-KBOB),
données 2009 des éco-bilans pour les produits et matériaux de construction. Disponibles sur www.eco-bau.ch
230
impact sociétal
énergie contenu contenu contenu toxicité : (heures de main
énergie ressource
Rpts énergie grise carbone carbone carbone 0 absence - 1 d'œuvre par unité,
ressource grise recyclabilité en locale (nord
nom DVT sur grise totale équivalent équivalent équivalent faible - 2 préfabrication et
renouvelable kwh/m² sur fin de vie pas de calais)
DVT kwh/m² sur kg eq kg eq C/m² total sur moyenne - 3 pose), en heures
DVT 0 - non, 1- Oui
DVT C/m² sur DVT DVT forte de MO par unité
fonctionnelle UF
comparaison de systèmes
constructifs / unités fonctionnelles
0
CORAMINE SAS
B3-3 B2-5 plaque de plâtre non en France (80 % oui, recyclage ou
50 3 20,24 60,72 80,96 4,29 12,88 17,17 0 (SAINT 0,66
B1-1 F1-2 ep 13 mm gypse naturel) CET classe II
GOBAIN), Senlis,
Oise
0,
non, pétrole et matières non (taux recyclage Saint Gobain
pare vapeur 50 3 2,55 7,65 10,20 0,55 1,66 2,21 1 0,04
plastiques liées effectif < 10 %) Ecophon,
Rantigny, Oise
0, bois résineux
oui, sauf si bois épicéa fourni par
chevrons porteurs oui, bois de construction traité avec produits plates formes des
45x122 entraxe 100 0 100 % renouvelable en 26,97 0,00 26,97 0,54 0,00 0,54 de préservation, 1 Vosges ou de 1
600 France autrement l'étranger
incinération en CVE (Allemagne,
Russie..)
oui, valorisation
possible
spécifiquement en
panneau OSB 3 0, usine la plus
oui à plus de 88 % tant que matière
pare pluie ep 12 50 0 60,38 0,00 60,38 3,83 0,00 3,83 1 proche Conti 0,1
(résidus de bois) première
mm Sterling Belgique
secondaire, plus
généralement
comme combustible
Tableau 96 : Synthèse de l‟analyse environnement, santé et management durable du système constructif « rampant de toiture fermettes
industrielles »
231
impact sociétal
énergie contenu contenu toxicité : (heures de main
énergie contenu
Rpts énergie grise carbone carbone 0 absence - ressource locale d'œuvre par unité,
ressource grise carbone recyclabilité
nom DVT sur grise kwh/m² équivalent équivalent 1 faible - 2 (nord pas de calais) préfabrication et
renouvelable totale équivalent en fin de vie
DVT kwh/m² sur kg eq C/m² total sur moyenne - 0 - non, 1- Oui pose), en heures de
sur DVT kg eq C/m²
DVT sur DVT DVT 3 forte MO par unité
fonctionnelle UF
oui bois de oui, recyclage
rampant bois massif
B3-5 B2-6 construction 100 % intégral possible 1, SPL à Audruicq,
cloué ep 130 mm 400 100 0 318,75 0,00 318,75 6,38 0,00 6,38 0 3,6
B1-5 F1-1 renouvelable en puisque bois non France
kg/m3
France traité
oui, recyclage
oui partiellement (50
intégral puisque 0, usine en
frein vapeur %) papier recyclé et
50 0 4,05 0,00 4,05 0,32 0,00 0,32 déjà constitué de 1 Allemagne, ou en 0,33
hygrovariable DB+ polyéthylène
matière recyclée Suisse
(pétrochimie)
(polyéthylène)
oui, recyclage
intégral possible
0, pas d'usine proche,
ouate de cellulose oui, papier journal puisque déjà
Allemagne pour
vrac ep 120 mm 40 50 0 recyclé provenant 13,34 0,00 13,34 1,89 0,00 1,89 constitué de 1 0,25
Isofloc ou Angleterre
kg/m3 de résidus de bois matière première
pour Excell
secondaire
recyclée
oui, bois de Oui, recyclage
écarteurs bois massif
construction 100 % intégral possible 1, SPL à Audruicq,
25 x100 avec 100 0 24,77 0,00 24,77 0,50 0,00 0,50 1 0,6
renouvelable en puisque bois non France
membrures
France traité
oui, recyclage
intégral possible
pare pluie souple en non, pétrochimie
puisque déjà 0, pas d'usine proche,
polyéthylène recyclé 50 0 (polyéthylène même 4,33 0,00 4,33 1,00 0,00 1,00 1 0,1
constitué de Allemagne ou Suisse
HPV solitex + si recyclé)
matière recyclée
(polyéthylène)
oui, bois de oui, recyclage
tasseau 27x40 épicéa construction 100 % intégral possible 1, SPL à Audruicq,
50 0 13,38 0,00 13,38 0,27 0,00 0,27 0 0,09
massif classe 2 renouvelable en puisque bois non France
France traité
TOTAL 378,62 0,00 378,62 10,34 0,00 10,34 4,97
Tableau 97 : Synthèse de l‟analyse environnement, santé et management durable du système constructif « rampant de toiture bois massif cloué »
232
Les différences très importantes entre matériaux conventionnels et matériaux
considérés comme écologiques ou relevant de la filière éco-construction tiennent
essentiellement à deux critères : la durabilité effective des matériaux et les choix techniques
de mise en œuvre.
Les matériaux conventionnels sont dans l‟ensemble performants au temps 0, c‟est à
dire lors de leur mise en œuvre initiale mais sont généralement peu durables et ne peuvent être
réparés.
Arrivés en fin de vie, il faut les jeter et les remplacer complètement. C‟est par exemple
le cas des fenêtres en plastique, évoqué précédemment, ou celui des doubles vitrages. Dans
notre exemple, c‟est le cas de la laine de verre (3 renouvellements sur 50 ans) et des
matériaux liés : pare vapeur et parement gypse de finition.
Il s‟agit en fait de s‟assurer que les performances du bâti restent les mêmes pendant au
moins 50 années d‟usage du système constructif, et, qui plus est, du bâti dans sa globalité.
Souvent mal mise en œuvre par méconnaissance des modes de faire, dits de « l‟art »,
les matériaux conventionnels sont au final plus chers d‟utilisation que les matériaux
écologiques à mise en œuvre identique.
Nous avons donc indiqué une durée de vie typique ou théorique des matériaux au sein
du système constructif et un nombre de remplacements jugés cohérents compte tenu des
informations recueillies sur ces matériaux et leur pérennité / durabilité effective dans le temps.
La laine de verre, une plaque de plâtre et un pare vapeur sont renouvelés trois fois sur
50 ans non seulement en raison de leur mauvaise mise en œuvre généralement constatée au
sein du système constructif mais également de leurs caractéristiques intrinsèques.
Les choix techniques ont également une importance capitale sur le long terme : en
éco-construction raisonnée, les choix techniques ne sont plus faits par rapport à la facilité
industrielle ou commerciale de distribution d‟un produit mais par rapport à sa performance et
à sa durabilité une fois mis en œuvre, même si cela demande plus de temps, ce qui n‟est
d‟ailleurs pas toujours exact.
En comparant les deux rampants et leurs matériaux constitutifs, nous pouvons donner les
analyses suivantes :
233
- Contenu carbone : en ce qui concerne le contenu carbone équivalent des deux
systèmes constructifs, le rampant massif est nettement moins émetteur que le rampant
conventionnel, en temps initial (t0) mais surtout en durée de vie typique à 50 ans :
10,34 kg eq C contre 16,55 kg eq C en durée initiale, 10,34 kg eq C contre 52,25 kg eq
C en durée de vie globale. Ces valeurs sont données sans prise en compte de la notion
de matériaux « puits de carbone » développée par la suite.
- Recyclabilité en fin de vie : les matériaux constitutifs du rampant bois massif sont
intégralement recyclables en fin de vie, compte tenu non seulement de leurs propriétés
initiales mais également des filières et technologies disponibles aujourd‟hui (6
réponses positives sur 6) ; les matériaux du rampant conventionnel sont plutôt
valorisables que recyclables ; deux matériaux laine de verre et pare vapeur se sont pas
recyclables en l‟état.
Tableau 98 : Comparaison des critères de développement soutenable pour les deux systèmes
constructifs étudiés
La comparaison des énergies grises et du contenu carbone des matériaux des deux
systèmes constructifs étudiés peut être réalisée ainsi :
234
Figure 52 : Comparaison des contributions environnementales des matériaux du système
constructif « rampant à fermettes industrielles »
235
Dans le système constructif « rampant à fermettes industrielles », les matériaux les
plus impactants du point de vue dépense énergétique (énergie grise) sont dans l‟ordre : la
laine minérale, la plaque de plâtre et le panneau OSB (241, 81 et 60 kwh /UF). Les moins
impactants sont logiquement ceux utilisés en quantités très faibles (pare vapeur) et /ou les
matériaux bio-sourcés (le bois chevrons porteurs et liteaux de couverture) valorisant les
ressources renouvelables.
Dans le système constructif « rampant bois massif », les matériaux les plus impactants
d‟un point de vue dépense énergétique (énergie grise) sont dans l‟ordre : le bois massif cloué,
les écarteurs, les tasseaux de couverture et l‟isolant ouate de cellulose.
Le bois massif cloué, constitué de bois raboté séché à l‟air libre, représente le premier
poste de dépense énergétique, ce qui s‟explique facilement par la quantité de bois utilisée :
0,13 m3 de bois par UF, même si le bois est peu énergétivore.
Pour le système rampant bois massif, le bois massif présent en quantité importante
0,13 m3, 450 kg/m3) représente le matériau le plus émetteur de carbone (6,38 kg), suivi par la
ouate de cellulose (1,89 kg) et le pare pluie souple extérieur (1kg).
236
construction sont constitués de matière première renouvelable d‟origine bio-sourcée, par
exemple le bois, le chanvre, le lin, le liège, la fibre de coco, le bambou, le jute.
Une matière première bio-sourcée stocke du C02 par le processus de photosynthèse. En fin
de vie, dans le cas de durées de vie courtes, le matériau peut être :
- soit valorisé énergétiquement, auquel cas le C02 stocké pendant sa durée de vie est
relargué dans l‟atmosphère,
- soit recyclé en tant que matière première secondaire, ce qui allonge la durée de vie de
stockage du C02 séquestré dans le premier matériau.
Le cas du bois est le plus simple à appréhender : l‟arbre pousse par photosynthèse, stocke
du C02 en grandissant et ne le relargue qu‟au bout d‟une durée de vie relativement longue (50
à 200 ans, voire plus, pour les très vieux arbres).
Utilisé dans la construction, ce bois d‟œuvre et d‟ouvrage devient matériau de
construction, stockeur de C02 pour une période d‟immobilisation elle aussi relativement
longue, eu égard à la durée de vie humaine de 100 ans (DVT donnée pour le bois d‟œuvre mis
en œuvre dans des conditions correctes de température et d‟humidité).
Le calcul « puits de carbone » est simple : pour le bois massif, par exemple, 130 mm de
rampant bois massif représentent pour 1 m2 d‟unité fonctionnelle 58,5 kg de matière « bois »
(densité moyenne de 450 kg/ m3 pour l‟épicéa sec, soit 0,13 m3 x 450 = 58,5 kg), 1000 kg de
bois stockent 500 eq C, 58,5 kg stockent donc 29,25 kg eq C.
On peut donc tenir compte du C02 stocké par le matériau bois dans le bilan carbone.
Tableau 99 : Bilan carbone des matériaux du système constructif « rampant de toiture bois
massif » tenant compte du stockage « puits de carbone » des matériaux bio-sourcés et
renouvelables.
237
Pour le rampant conventionnel, le nouveau bilan carbone est le suivant :
Tableau 100 : Bilan carbone des matériaux du système constructif « rampant de toiture
conventionnel » tenant compte du stockage « puits de carbone » des matériaux bio-sourcés et
renouvelables.
238
Figure 51 : Comparaison des contributions environnementales des systèmes constructifs
« rampant bois massif cloué » et « rampant fermettes industrielles », en tenant compte des
matériaux « puits de carbone ».
Les critères économiques des deux systèmes constructifs analysés sont ensuite
déterminés à partir des données de la base française de référence pour caractériser les prix des
systèmes constructifs « Batiprix » (www.batiprix.com ).
Pour le rampant bois massif, les prix sont issus directement de l‟entreprise SPL à
Audruicq, basés sur l‟offre remise en 2007 pour la construction des logements écologiques de
St Denis en région parisienne.
239
Le prix de vente final est donné en € HT, il est égal à : prix sec déboursé x 1,34 x 1,111.
Les matériaux et matériels sont considérés comme « rendus chantier », les temps moyens sont
donnés en heures ramenées à un ouvrier moyen.
Pour les prix donnés par l‟entreprise Scierie Palettes du Littoral, les prix sont
directement exprimés en prix de vente. L‟entreprise marge peu sur les matériaux achetés à
l‟extérieur (exemple de la ouate de cellulose) et préfère valoriser la main d‟œuvre, la plupart
des ouvriers spécialisés en bâtiment étant en contrats à durée déterminée d‟insertion (CDDI).
Les critères économiques des deux systèmes constructifs sont les suivants :
B3-3 B2-5
B3-5 B2-6
B1-1 F1-2
Systèmes B1-5 F1-1
rampant
constructifs rampant
fermettes
bois massif
industrielles
2.1 Coût « matériaux » d’une unité fonctionnelle
plaque de plâtre contre cloison de doublage, finition joints entre
plaques, vissée sur montants métalliques, compris rails entraxe 600
9,49 € 0€
mm, fourrures, vis ttpc 35, bandes, joints et enduit
liteau bois massif section 27x40 mm, classe d'emploi 2, entraxe selon
pureau de 200 mm, 3 ml au m2, 0,48 € au ml avec clous, 3 ml au m2 1,57 € 1,57 €
240
dont heures pose 1,75 1,5
132,04 €
43,16 €
Coût préfa + mise en œuvre (prix de
(déboursé)
vente)
2.3 Coût total matériaux + main d’oeuvre
Coût déboursé 121,24 €
Coût de vente 209,08 €
2.4 Coût déboursé ou « prix de revient » (34 %) 162,46 €
Coût de vente ou « prix de vente » ou coût d’investissement initial
2.5 180,49 €
(11%)
Tableau 101 : Critères économiques des deux systèmes constructifs analysés : rampant
conventionnel et rampant bois massif.
Les prix de vente représentant l‟investissement initial (2.5) sont de 180,49 € HT pour
le rampant conventionnel contre 209,08 € pour le rampant bois massif relevant de l‟éco-
construction, pour une unité fonctionnelle de 1m2 de rampant hors éléments d‟étanchéité /
couverture.
Compte tenu des valeurs dont nous disposons à cette étape du raisonnement, il est
possible d‟indiquer certains critères financiers pour les deux systèmes constructifs étudiés :
les primes ou subventions sont considérées comme inexistantes pour de l‟habitat neuf, en
année 0 d‟installation.
241
Systèmes
constructif C1-1 C1-4
s
Taux
3.0 d’actualisation des 4,58 % 4,58 %
valeurs monétaires
Temps de retour
3.2 sur investissement NC NC
simple
Les critères non complétés le seront au fur et à mesure du raisonnement en coût global
actualisé et de l‟application des différentes pondérations.
Nous avons donc décrit les performances et classé les éléments des deux systèmes
constructifs étudiés, notamment la définition des unités fonctionnelles, les normes et
réglementations de référence, la description des matériaux associés (figures 42 et 43).
Les trois familles de critères techniques, économiques et financiers ont été complétées
en fonction des informations disponibles à cette étape du raisonnement.
D‟un point de vue technique, en première approche, les deux systèmes constructifs
sont équivalents en termes de performances premières (performances techniques et
thermiques).
Ramenés à une toiture de 100 m2 équivalente, soit 100 unités fonctionnelles telles
qu‟étudiées, ces 30 € unitaires de surcoûts ne représentent pas moins de 30x100 = 3000 €.
D‟un point de vue financier, un critère sur les cinq présentés (tableau 36 paragraphe
3.2) est complété. Il s‟agit du taux d‟actualisation des valeurs monétaires, évalué en moyenne
(base Euribor novembre 2008) à 4,58% sur 360 jours.
242
Le raisonnement est maintenant complété par une pondération avec certains critères
complémentaires, pondération mise en évidence au paragraphe 3.5 « pondérations des
critères techniques, économiques et financiers ».
Les pondérations que nous choisissons d‟utiliser pour notre étude des systèmes
constructifs « rampants de toiture » sont spécifiquement les indicateurs 3-5-6 :
Pondération 1
243
Durée de vie de l'investissement 50,00 années
U 0,23 W/m².K
U total (U * surface à isoler) 0,23 W/K
Degrés jours normaux (lille Lesquin) 2993,00 K.Jours
Ratio Degj_équiv/ Degj_normaux 0,80
Degrés jours équivalents 2394,40 K.Jours
Déperditions annuelles par le système menuiserie 543,53 W.Jours/an
Déperdition par an 13,04 kwh/an
Gain en % 11,67 %
Déperdition restante par m² et par an 13,04 kwh/m2.an
Economies
Economie d'énergie par année 1,72 kwh/an
Economie sur la durée de vie de l'investissement 86,20 kwh
soit par
Equivalence selon énergie par an unité
fioul 0,17 litres 0,17
gaz naturel 0,15 m3 0,15
gaz propane 0,12 kg 0,12
bois bûche 0,00 stères 0,00
bois pellet m3 0,00
électricité 0,67 Kwh 0,67
Economie en €
Prix du kwh utile de chaleur en 2008 (kwh gaz, août 2008) 0,07 €
gain annuel hors abonnement 0,12 €
Taux d'actualisation 4,56 %
Accroissement prix énergie utilisée 4,00 %
intérêts emprunt Isolto 0,00 %
Carbone
TEP
gain par an 0,00 tep
gain pour durée de vie de l'investissement 0,01 tep
Tableau 103 : Comparaison du pouvoir d‟isolation des deux rampants de toiture, traduit en
euros économisés en fonction du mode de chauffage du logement (gaz naturel).
L‟économie d‟énergie entre les deux rampants étant négligeable, la pondération n°1
« performance thermique simple » n‟est pas pertinente dans ce cas.
Pondération 2
Pondération 3
244
Cette valorisation s‟effectue principalement pour les systèmes de certification « basse
énergie » par une attribution de performances thermiques et hygrométriques supplémentaire
venant impacter favorablement le ratio final de consommation d‟énergie ramené en kwh
ep/m²/an.
L‟utilisation de matériaux présentant une classe d‟inertie d‟accumulation / restitution
importante augmente la classe d‟inertie globale de la construction (passage de la classe
« inertie faible » à « inertie moyenne ») et favorise ainsi les économies d‟énergie.
Figure 56 : Calcul du temps de déphasage de transmission d‟un flux de chaleur extérieur pour
le système constructif rampant conventionnel
245
Figure 57 : Calcul du temps de déphasage de transmission d‟un flux de chaleur extérieur pour
le système constructif rampant bois massif
Le calcul de déphasage montre clairement qu‟un rampant bois massif type SPL est
nettement plus performant en déphasage de transmission qu‟un rampant conventionnel
fermettes industrielles : le rampant bois massif donne une sécurité de 7,15 heures par rapport
au rampant conventionnel.
Concrètement ceci signifie que les rayons de soleil qui frappent une toiture aux heures
les plus chaudes en été (entre 12 h et 15 h heures solaires) commencent à se faire ressentir, en
terme d‟augmentation de température directement perçue, 5 heures plus tard pour une toiture
conventionnelle et 12 heures plus part pour un rampant bois massif.
Le flux de chaleur du soleil n‟étant jamais présent pendant 12 heures d‟affilée à une
intensité forte, le peu de chaleur qui parviendra quand même à pénétrer dans l‟espace
habitable des combles aménagés sera immédiatement évacué par une ventilation minimale
(mécanique, ouverture de fenêtres etc..). Aucune surchauffe ne sera constatée dans les
combles habitables.
246
La méthode la plus simple consiste à attribuer un coût à une dépense énergétique qui
serait nécessaire pour retrouver une température de confort jugée correcte pour les activités
nocturnes dans des combles habités. Ce coût s‟inscrirait en suite en coût évité par une solution
technique qui permettrait de s‟en affranchir
La seconde méthode consisterait à attribuer une valeur monétaire au confort
disponible et/ ou recherché ; le principe en serait simple : Quelle somme supplémentaire des
occupants ou futurs occupants d‟un logement sont-ils prêts à débourser en plus pour être sûrs
de dormir au frais dans leurs combles en cas de surchauffe estivale ?
La troisième méthode consisterait à définir l‟épaisseur d‟isolant laine de verre
nécessaire pour obtenir, en terme de déphasage thermique, les mêmes performances que
l‟épaisseur d‟isolant ouate de cellulose, et de chiffrer en coût cette épaisseur.
C‟est ce que nous avons fait à l‟aide des tableaux de calcul de déphasage thermique :
clé d‟entrée du raisonnement : 11,68 heures de déphasage (performance du rampant bois
massif ouate) recherchées ; épaisseur de laine minérale nécessaire pour obtenir 11,68 heures :
384 mm ou 38,4 cm.
En synthèse, afin d‟obtenir un confort thermique d‟été équivalent à celui procuré par
un rampant de toiture bois massif / ouate de cellulose, il est nécessaire de passer de 120 mm
de laine de verre à 380 mm, pour une densité de 50 kg/m3.
Tableau 104 : Détermination du surcoût d‟épaisseur de laine de verre pour atteindre le même
confort thermique d‟été que 120 mm de ouate de cellulose.
247
380 mm de laine de verre coûtent en fourniture 15,22 € contre 6,16 € pour du 120 mm,
soit un surcoût de 9,06 € au m2, pour un gain en heures de 7,16 heures. L‟heure de déphasage
gagnée coûte ainsi pour un rampant conventionnel isolé avec de la laine minérale 1,26 €.
Ce surcoût peut être à l‟inverse identifié comme un coût évité par le recours à l‟isolant
ouate de cellulose : 9,06 € au m2. Il s‟inscrit donc comme un coût évité ou un bénéfice.
La pondération « temps de déphasage thermique » ou « confort d‟été » nous permet
donc de mettre en évidence un coût évité de 9,06 € / m2 en faveur de l‟utilisation de la ouate
de cellulose au sein d‟un système construction rampant de toiture.
Les ressources disponibles concernant les avis sur les systèmes constructifs étudiés
sont très peu nombreuses. Aucune donnée particulière n‟a pu être recueillie auprès des
professionnels du bâtiment sur la mise en œuvre et la prescription de systèmes de rampants
conventionnels à fermettes dites « industrielles ».
Ce type de maisons correspond au modèle proche de celui qu‟on trouve aux Etats
Unis : construire vite fait, pas cher et jetable.
Sur 100 000 €, le coût réel de la maison est environ de 50 %. Le reste couvre la part
liée à la conception « catalogue » initiale, la rémunération des commerciaux, les frais
administratifs, la publicité et la marge de l‟entreprise pour ses bénéfices.
1
Maison premier prix type Geoxia, maisons Phénix, maisons d‟en France, maisons castor etc… étude des lots
réalisée avec Batiprix 2009 www.batiprix.com . Ce travail a également été effectué pour différents types de
maisons : maison moyenne gamme, maison éco construction bois (plate forme, poteaux poutres), maison éco-
construction filière humide type monomur, et enfin maison paille GREB auto-construite partiellement.
248
Plomberie 6000 € 8000 €
Electricité 6500 € 8000 €
chauffage 2200 € 6500 €
Production ECS 900 € 7500 €
Récupération eaux pluviales 0€ 4500 €
total 111 200 € 205 500 €
Tableau 105 : Comparaison des coûts par lots d‟une maison premier prix et d‟une maison éco
construite en bois, base batiprix 2009 www.batiprix.com , fournitures et pose, en € TTC par
m2 habitable, maison moyenne de 110 m2 habitable.
Figure 59 : Comparaison des coûts par lots d‟une maison premier prix (50 % du marché
français en 2009) et d‟une maison éco construite en bois, base batiprix 2009, fournitures et
pose, en € TTC par m2 habitable, maison moyenne de 110 m2 habitable.
En examinant les lots techniques se rapportant aux systèmes constructifs étudiés, c‟est
à dire le lot « charpente couverture » et le lot « plâtrerie et doublage », nous mettons
en évidence la part relative en % de chaque lot par rapport au montant global de la
maison :
La part relative du lot charpente couverture pour la maison CCMISTE est 8 % plus
élevée que pour celle de la maison éco-construite. Le lot plâtrerie doublage représente 22 %
du total pour la maison CCMISTE contre 17 % pour la maison éco-construction.
Les lots concernés par les matériaux des systèmes constructifs analysés précédemment
représentent donc :
249
- 40 % des coûts totaux d‟une maison individuelle premier prix.
- 27 % des coûts totaux d‟une maison basse énergie éco-construction bois.
Les clients des maisons premier prix à 100 000 €, et les entreprises qui les
construisent, sont beaucoup plus attentifs à une augmentation de 1 % du prix plancher de la
maison individuelle qu‟ils achètent (1 % = 1000 €) ou qu‟ils construisent, tandis que les
clients des maisons bois écologiques basse énergie percevront plus facilement 1 %
d‟augmentation de leur prix. Les premiers raisonnent plutôt en terme de surcoût parce ce
qu‟on les y a habitués et parce qu‟en général, la piètre qualité de la partie structurelle est
compensée par toutes sortes de prothèses technologiques, par exemple l‟installation d‟un
système de chauffage avec pompe à chaleur réversible alors qu‟on peut construire une maison
qui n‟a besoin ni de chauffage ni de climatisation.
Dans le cas d‟un système constructif « rampant de toiture » en général, hormis les
critères de durabilité technique et depuis peu de performance thermique d‟hiver (garder les
calories dans la maison, réduire les ponts thermiques), les utilisateurs finaux sont peu attentifs
à la qualité globale.
L‟attention changera avec la mutation écologique de l‟offre (voir concept KBANE la
maison durable développé au paragraphe 4.1).
La pondération par les utilisateurs finaux des systèmes constructifs analysés semble
difficile à appréhender pour le moment.
400 € la 1500 € la
Contenu carbone eq 150 € la tonne
Taxe carbone tonne tonne d’eq
(initial) d’eq C
d’eq C C
Tableau 106 : Simulation des augmentations de prix de deux systèmes constructifs étudiés :
un rampant de toiture conventionnel et un rampant de toiture bois, avec l‟application en
France d‟une taxe carbone de différents niveaux.
250
Pour une valeur moyenne de 400 € la tonne équivalent carbone, on obtient un surcoût
de 19,860 € pour le rampant conventionnel (10,86 % du prix de vente initial) et une économie
ou « coût évité » de 8,95 € (4,27 %) pour le rampant bois massif, par UF de 1 m2.
Pour les deux systèmes constructifs faisant l‟objet de notre étude, à savoir un rampant
conventionnel à fermettes industrielles et un rampant bois massif, nous pouvons donner les
indicateurs sociaux et environnementaux permettant de calculer l‟indicateur d‟intensité
sociale (IS) :
Intensité sociale
Traduction
Energie Emissions en heures de
Heures de Heures de Heures de
incorporée de GES travail
travail travail pour la de l’indicateur
(énergie grise) (contenu (production et
pour la mise en travail IS en jours
sur DVT, en carbone mise en œuvre)
production oeuvre (total) travaillés
kwh / m² UF équivalent) / kwh d’énergie
générés
incorporée
48,56 kg eq
Rampant 0 1,75 1,75 0,25 jour
433 kwh/m² C 0,0040
conventionnel
Rampant bois
-22,37 kg eq 3,5 1,5 5
massif 379 kwh/m² 0,0131 0,71 jour
C
Tableau 107 : Calcul de l‟indicateurs d‟intensité sociale (IS) à partir d‟indicateurs sociaux et
environnementaux sélectionnés pour deux systèmes constructifs étudiés (rampant
conventionnel et rampant bois massif), par unité fonctionnelle de 1 m2 (UF=1 m2).
3,27 fois plus d‟heures d‟emplois humain sont générées pour 1 kwh d‟énergie
incorporée dans un rampant bois massif éco-construit que dans un rampant conventionnel à
fermettes industrielles.
251
Le ratio coût d‟une heure de travail humain réel entre un rampant conventionnel et un
rampant bois massif est de 3,27.
Tableau 108 : Synthèse des pondérations étudiées et choix d‟utilisation pour la comparaison
des systèmes constructifs étudiés.
252
Au final, seules trois pondérations parmi les six réalisées sont significatives; elles
complètent efficacement la différenciation technique, économique et financière mais aussi
environnementale et santé proposée précédemment :
Tableau 109 : Synthèse des coûts pour les deux systèmes constructifs étudiés
253
Economie de coûts sur DVT 0€ 241,42 €
Tableau 110 : Synthèse des bénéfices pour les deux systèmes constructifs étudiés, par unité
fonctionnelle de 1 m2 (UF=1 m2).
Le surcoût initial en analyse simple est lissé en 28,59 / 5,18 = 5,5 années, compte tenu
des bénéfices dégagés pour l‟ensemble de la DVT.
La deuxième année, le restant de surcoût est déjà lissé : 28,59 € - 18,01 € (inertie +
taxe carbone) = 10,58 € et 5,18 x 2 = 10,36.
Le ratio coûts / bénéfices pour un rampant conventionnel est de 18 336 (18 336 / 1
(bénéfices 0). Le ratio coûts / bénéfices pour un rampant bois massif est de 21,82. Le ratio
coûts / bénéfices du rampant bois massif est 840 fois moins élevé que celui du rampant
conventionnel fermettes industrielles.
plaque de plâtre ep 13 mm 50 3
pare vapeur 50 3
chevrons porteurs 45x122 entraxe 600 100 0
Tableau 111 : Synthèse des durées de vie typique et des renouvellements des matériaux
considérés comme « normaux » pour maintenir la performance du système constructif
« rampant conventionnel » sur sa DVT.
254
Les matériaux « bois », bien que traités aux produits de conservation réglementaires
pour augmenter leur classe d‟usage, sont les plus durables. Ils ne nécessitent aucun
changement sur la DVT globale.
Par contre, les matériaux d‟isolation (laine de verre, pare vapeur) et de parement sont
considérés comme les moins durables, nécessitant 3 remplacements sur 50 ans pour maintenir
leur efficacité basée sur le pouvoir isolant de la paroi.
Ces techniques sont maîtrisées dans les pays dans lesquels on considère le corps d‟état
« isolation » comme un métier à part entière et on forme les acteurs de la construction à la
physique du bâtiment et aux interactions air / humidité intérieur / extérieur.
Les lés de pare vapeur se recouvrent et sont collés entre eux sur toute la surface isolée
(collage aux joints avec les murs et le plancher inclus). Ces joints doivent être réalisés avec
des produits adaptés (scotchs et mastics) et permettre la dilatation de l‟ensemble.
Les documentations ISOVER françaises montrent l‟absence de joints entre les lés de
pare vapeur sans recouvrement ; en Belgique, pays dans lequel l‟isolation thermique est plus
sérieuse, la documentation ISOVER insiste particulièrement sur l‟étanchéité à l‟air et propose
toute une gamme de produits adaptés.
Dans le contexte français, il est donc tout à fait acceptable d‟attribuer une durée de vie
technique et fonctionnelle limitée aux matériaux liés à la fonction d‟isolation thermique, ce
qui entraine un renouvellement du système parement / pare vapeur et isolant 3 fois sur la DVT
de 50 ans.
255
Rampant de toiture conventionnel Avec prise en compte de 3 Sans prise en compte de 3
renouvellements des matériaux renouvellements des
parement – isolation sur DTV matériaux parement
isolation sur DVT
Tableau 112 : Comparaison des données pour le rampant de toiture conventionnel avec et
sans renouvellement des matériaux sur la DVT.
En ce qui concerne le rampant bois massif, rien ne change puisque les renouvellements
sur DVT des différents matériaux sont déjà nuls.
7518,9 € 5 452 €
Coût d‟une heure de travail (énergie humaine)
256
destinée à la fabrication du système
constructif
Tableau 113 : Synthèse des coûts pour les deux systèmes constructifs étudiés, sans prise en
compte des renouvellements de matériaux pour le maintien de la performance des systèmes
constructifs sur la DVT.
Tableau 114 : Synthèse des bénéfices pour les deux systèmes constructifs étudiés, par unité
fonctionnelle de 1 m2 (UF=1 m2), et sans renouvellement des matériaux sur la DVT.
Sans prise en compte des trois renouvellements sur la durée de vie typique, le ratio
coûts/bénéfices du rampant conventionnel devient donc:
7713,59 €/ 28,59 € soit 270. Pour le rampant éco-construit, sur l‟ensemble de la DVT, le ratio
coûts / bénéfices est de 314 (5661/18,01).
257
Le comparatif suivant peut être établi :
Tableau 115 : Synthèse des bénéfices pour les deux systèmes constructifs étudiés, par unité
fonctionnelle de 1 m2 (UF=1 m2).
L‟analyse qui en découle est la suivante : avec prise en compte des renouvellements de
matériaux conventionnels, le ratio coûts / bénéfices du rampant bois massif est nettement
favorable, puisque 840 fois inférieur à celui du rampant conventionnel (18 336 contre 21,82).
Il est de ce fait nettement plus avantageux d‟investir dans un rampant bois massif que
d‟investir dans un rampant conventionnel.
4.6 Conclusions
Notre méthodologie d‟analyse est appliquée à un système constructif qui associe
d‟avantage de matériaux que le système « menuiseries extérieures », en l‟occurrence un
rampant de toiture.
258
L‟impact des autres critères, à savoir le surcoût lié au confort thermique d‟été, la taxe
carbone ou le coût réel d‟une heure de travail humain, est encore négligeable pour l‟instant.
1
Taxe carbone, 32 € par tonne pour la contribution climat énergie,
www.developpementdurablelejournal.com/spip.php?article4997
2
17 € la tonne d‟Eq C, contribution climat énergie pour 2010.
259
CONCLUSION GENERALE
Les diverses définitions des éco-matériaux disponibles de part le monde ont été
recensées : acteurs de terrain, chercheurs, organismes publics ou associations militantes,
chaque organisation d‟acteurs propose sa propre définition des éco-matériaux en fonction de
son activité et de ses intérêts.
260
les systèmes constructifs « menuiseries extérieures », la menuiserie bois éco-conçue étant plus
rentable que la menuiserie PVC étudiée : le temps de retour sur investissement élaboré (TRE)
est septe fois plus élevé pour la menuiserie PVC que pour la menuiserie bois.
Sur une durée de vie typique de 50 ans, le rampant de toiture bois massif éco-construit
(Unité Fonctionnelle de 1m2) est plus rentable sur cinq critères que le rampant
conventionnel ; il évite l‟émission de 22 kg de gaz à effet de serre et génère 5 heures de
travail de main d‟œuvre qualifiée.
1
CCMISTES : Constructeurs de maisons individuelles proposant un contrat de construction de maisons
individuelles « clé en main ». Ils donnent une garantie « tous corps d‟états » à leurs clients et assurent le hors
d‟eau hors d‟air jusqu‟aux finitions. GEOXIA, maisons Phénix, qui représentent 50 % du marché des maisons
individuelles en France
261
prescription – utilisation. Les petits fabricants d‟éco-matériaux souvent PME-PMI n‟ont pas
les ressources techniques et financières pour obtenir un avis technique ou normatif.
Les entreprises de construction qui engagent leur assurance décennale sur les travaux
qu‟elles effectuent évitaient jusqu‟alors de prescrire et d‟utiliser des matériaux et procédés
constructifs sans avis techniques, même s‟ils sont utilisés depuis très longtemps dans de
nombreuses constructions traditionnelles régionales (exemple du torchis).
Par exemple, les constructions ossature bois isolation bottes de paille de céréales
émergent partout au niveau national..
1
Une entreprise de construction qui ne trouve pas auprès de son assureur de solution pour engager sa décennale
à moindre coûts sur la mis en œuvre de procédés constructifs non traditionnels (au sens certification), peu faire
jouer la concurrence entre assureurs en émettant une requête auprès du Bureau Central de Tarification (BCT) ;
les positions s‟inversent alors : l‟entreprise choisit un assureur en fonction de l‟intérêt qu‟il manifeste à assurer
(c‟est aussi un marché pour les assureurs) telle ou telle technique ou tel chantier.
262
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268
ANNEXES
269
ANNEXE 1
- Nom : BREEAM et Eco-Homes
- Priorités : Système de certification axé à l'origine sur l'évaluation des bureaux et sites
industriels; étendu aux maisons individuelles (Eco-homes) et surfaces commerciales et
écoles récemment. Eco-homes est la version du BREEAM adaptée aux maisons
individuelles, soit en construction neuve (ECO-Homes for new buildings), soit en
rénovation / réhabilitation sur des maisons existantes (Eco-Homes XB). Pas de
priorités particulières sur les 8 cibles (voir cibles développées) du BREEAM initial; à
compter d’avril 2007, le ECO-Homes est devenu le « Code for sustainable homes »
avec pour cible principale la création de logements « Zéro Carbone ».
- Certification possible des bâtiments : Oui, par système de points dédiés et apposition
du label BREEAM ou Eco Homes avec le niveau de crédits cumulables liés. Système
de Label largement diffusé et préconisé, pour tous types de maîtrise d'ouvrage :
bénéfices en tant que bâtiments expérimentaux; affichage des performances;
financières; leader en bonnes pratiques (gestion et management du bâtiment).
270
- Accréditation des professionnels : Oui, système d'accréditation disponible (environ
700 livres) par suivi d'une formation et audit post formation (250 livres). Le
professionnel est ensuite "licencié" du BRE pour pouvoir conduire des évaluations
BREEAM / Eco-Homes.
- Approche « matériaux » (si cible dédiée) : Oui, cible entière dédiée à l’approche
« matériaux », avec critères et évaluation réalisés sur le cycle de vie du bâtiment.
Approche particulièrement intéressante car attribution d'un nombre de points
maximum pour les produits et matériaux évalués "A" dans le « Green Guide to
specification » et/ou par le BREEAM Materials Calculator. En cas d'association de
matériaux pour la mise en oeuvre d'un système, on considère que 80 % des matériaux
qui composent ce système doivent être évalués "A". Les autres critères sont : la
possibilité laissée aux futurs occupants de choisir eux mêmes leurs revêtements de
sols et peintures de finition (MW03), la réutilisation d'au moins 50 % de matériaux
recyclés pour la construction de la façade (MW05), la réutilisation à plus de 80 % (en
rénovation) de l'ancienne structure existante; l'approvisionnement en matériaux pour
usage structurel ou non structurel doit être réfléchi intelligemment et durablement (ex
certification FSC pour le bois, ou système de management environnemental pour
l'entreprise d'extraction / collecte / négoce); la présence d'une surface minimale dédiée
au recyclage des matériaux, avec accès simplifié (2 m² pour 1000 m² de surface au
sol). Pour le label Eco-homes, les critères sont identiques en construction neuve ou en
réhabilitation. Note : pour la reconstruction : un élément existant dans un bâtiment
ancien, réutilisé dans le nouveau bâtiment bénéficie automatiquement d'une note "A"
car on considère que son impact environnemental est minimal par comparaison avec
celui d'un élément nouveau "fabriqué" (même si l'élément ancien comporte des CFC
ou HCFC...).
271
ANNEXE 2
USA & Canada : LEED
- Type : Approche produit intégrale basée sur l’évaluation du bâtiment tout au long de
son cycle de vie
- Approche « matériaux » (si cible dédiée) : Oui, grand thème "matériaux et ressources"
décliné en 6 crédits individuels par exemple pour le LEED Rating System for Homes :
Taille de la maison; Matériaux d'encadrement performants; Utilisation de ressources
locales; Plan de durabilité sur enveloppe et systèmes (plan de maintenance); Produits à
performance environnementale (éco-matériaux) sélectionnés à partir de la liste MR5 A
et/ou du répertoire Green Spec (www.greenspec.co.uk) élaboré à l'origine pour le
BREEAM anglais.
272
- Correspondance avec définition « éco-matériaux » retenue : Oui, directement,
notamment dans la proposition de définition "Environmentally Preferable Products
means products or services that have a lesser / reduced effect on human health and the
environment when compared with competing products or services that serve the same
purpose". En clair, les EPP's sont des produits dont les effets présentent des impacts
restreints sur l'environnement et la santé que des produits conventionnels remplissant
les mêmes fonctions et services (page 85 Document LEED for Homes, voir liens web
pour téléchargement)
273
ANNEXE 3
Suisse : MINERGIE, MINERGIE P et MINERGIE ECO
- Type : approche de type mixte « système / produits » (depuis Minergie Eco) avec une
clé d’entrée fortement accès sur la cible « énergie ». Idée générale : la consommation
énergétique doit être réduite d’un facteur « 3 » par rapport aux bâtiments
« traditionnels ».
- Cibles développées : 5 cibles de travail pour tous les bâtiments « Minergie » : confort,
salubrité, absence de dommages, consommation d’énergie, rentabilité. Avec une
priorité concernant la performance énergétique : maximum de 42 kwh/m²/an de SHON
pour les constructions neuves, 80 kwh/m²/an pour les réhabilitations. Pour Minergie P,
consommations en énergie finale de 30 kwh/m²/an maximum (habitat collectif et
individuel) et 25 kwh pour les bâtiments administratifs. Pour Minergie Eco, voir
« correspondance avec définition éco-matériau retenue ».
- Approche « matériaux » (si cible dédiée) : Oui, notamment avec le label Minergie
Eco. Pour Minergie « simple », la certification de « modules » comme éléments
standards simplifiés pour atteindre les niveaux de performance Minergie permet de
vulgariser l’approche technique systèmes constructifs et matériaux. Pas de références
pour autant dans la version « simple » aux éco-produits, les niveaux de performance
énergétiques peuvent être atteints indifféremment avec ou sans éco-matériaux. Pas de
bilan énergétique (énergie grise) pris en considération pour la prescription des
matériaux (ex d’isolation). Pour Minergie Eco (Comme « Eco-construction »),
275
ANNEXE 4
Autriche : TOTAL QUALITY
- Priorités : 8 domaines d’évaluation sont repris, sans priorités particulières. Les aspects
« techniques » du bâtiment priment sur les considérations architecturales, même si le
« design » (au sens conception) conserve son importance. Bâtiments administratifs et
bureaux (à l’origine) pour démonstration par l’exemple. Le modèle de calcul (voir
outils disponibles) est utilisable aussi bien pour les bâtiments collectifs que les
maisons individuelles ou les bureaux.
- Approche « matériaux » (si cible dédiée) : Oui, pas de cible directement dédiée mais
présence d’une feuille de calcul dans l’outil informatique « TQtool » disponible en
276
téléchargement. Cette feuille « Baustoffe » permet ainsi de saisir le type de matériau
utilisé, la quantité, la distance de transport « primaire », le type de transport utilisé, les
émissions liées etc.. Des données par défaut sont systématiquement attribuées,
notamment pour les critères "énergie grise" et "Emissions de C02". La prise en compte
de ces données s'effectue sur une partie du cycle de vie complet du produit ; elle ne
concerne pas, par exemple, le transport secondaire de l'usine de fabrication jusqu'au
lieu de négoce et de chantier final.
277
ANNEXE 5
Allemagne : la certification PASSIV HAUSS (maison passive)
- Nom : Passivhauss
278
- Certification possible des bâtiments : Oui label maison passive disponible pour les
bâtiments collectifs et individuels, mais également non habités. En complément de la
certification, une carte d’identité « énergétique » du bâtiment doit accompagner sa
mise en vente depuis 2002 (certificat de performance énergétique).
- Approche « matériaux » (si cible dédiée) : oui mais uniquement via la cible
« performance énergétique ». Les niveaux de performance « thermique » des
matériaux d’isolation, composants structurels des murs, menuiseries, systèmes de
ventilation sont extrêmement importants. Les feuilles de calcul du logiciel PHPP 2007
permettent de prendre en considération ces valeurs et de mesurer l’impact du choix de
matériaux, composants et systèmes performants sur le niveau de consommation global
du bâtiment.
279
ANNEXE 6
Pays-Bas : l’Index Environnemental et le logiciel GREEN CALC
- Organisme gestionnaire : Dutch Institute for Building Biology and Ecology (NIBE)
280
- Nombre de réalisations : 40 bâtiments évalués selon l’IE et via GreenCalc aux Pays
Bas, quotations disponibles en ligne sur
www.greencalc.com/greencalc/viewprojects?stylesheet=en-overzicht.xsl&prefix=EN
- Approche « matériaux » (si cible dédiée) : Oui, un module matériaux est disponible et
spécifiquement dédié au calcul de l’impact environnemental lié à l’utilisation de
matériaux de construction, sur la durée de vie complète du bâtiment. La particularité
de GreenCalc est de faire référence à un outil spécifiquement dédié à l’analyse des
matériaux de construction, le TWIN MODEL développé par un organisme partenaire
(NIBE) et l’université de LEIDEN.
281
ANNEXE 7
Belgique : le Green Building Brussels
- Priorités : Basé sur une check-list d’origine danoise, l’outil est spécifiquement adapté
aux logements de Bruxelles. Il se base sur des informations quantitatives
(consommation d’eau, de combustibles et d’électricité) ainsi que sur une description
du bâtiment et de caractéristiques relevant de son architecture, de ses installations
techniques et de son fonctionnement.
- Cibles développées : 5 familles de cibles sont développées par l’outil : confort, santé,
énergie, matériaux, eau, gestion.
- Outils spécifiques : Tableur Excel GBB version 1 2006. Le tableur comporte 5 feuilles
distinctes : Confort et Santé, Energie, Matériaux, Eau, Gestion.
- Approche « matériaux » : oui, une feuille de calcul est dédiée à l’analyse de matériaux
« respectueux de l’environnement », tout en faisant référence à la durabilité technique
et fonctionnelle de la construction ainsi qu’à la conception « durable » proche du bio-
climatisme.
282
ANNEXE 8
France : HQE – Haute Qualité Environnementale
- Certification possible des bâtiments : Oui, via norme NF HQE Bâtiments tertiaires
par Certivea et NF HQE Maisons Individuelles par Cequami. Coût moyen de 15 à
20 000 € pour une certification NF HQE Bâtiments Tertiaires.
- Nombre de réalisations : 600 en France (estimations 2007) dont 170 en Nord Pas de
Calais (1ère région française)
- Approche « matériaux » (si cible dédiée) : oui, cible numéro 2 « Choix intégré des
produits et matériaux de construction » mais non nécessaire à l’obtention de la
certification NF HQE. Correspondance et interaction avec d’autres cibles telles que
« chantier à faible nuisance » ou « qualité de l’air ».
283
- Correspondance avec définition « éco-matériaux » retenue : non, pas de
reconnaissance explicite de la définition proposée. Approche « système » et « aptitude
à la fonction » privilégiée. Un bâtiment peut être labellisé « HQE » et ne pas
transposer d’éco-matériaux correspondant à la définition retenue.
284