Romdhana
Romdhana
Romdhana
En vue de l'obtention du
JURY
Thèse
Mémoire présenté au jury pour l’obtention du grade de
Docteur, spécialité « Génie Énergétique et de l’environnement »
par
Composition du Jury :
C ette thèse s’inscrit dans cadre du projet VADHOC (VAlorisation des Déchets
Humides Organiques en Combustible solides). Ce projet a été financé par
l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie), le conseil ré-
gional de Midi Pyrénées et l’AVAMIP (Agence de valorisation en Midi Pyrénées).
Ce travail prolonge une étude antérieure qui porte sur le séchage de la boue or-
ganique par le procédé de friture développé au LGPSD (laboratoire de génie des
procédé et des solides divisés) et qui vise à mettre en contact une phase solide hu-
mide divisée (boue d’épuration) et une phase liquide non miscible (une huile alimen-
taire usagée), pour obtenir un solide granulaire stable, hygiénisé et valorisable comme
combustible.
A l’issue de la première étude, certaines questions restaient sans réponses concer-
nant la modélisation et la conception du futur procédé. La présente recherche vise à
fournir les éléments nécessaires pour la réalisation de ce procédé satisfaisant des cri-
tères de faible impact environnemental et de haute performance énergique. Le projet
a impliqué deux principaux partenaires : le centre RAPSODEE (Centre de Recherche
d’Albi en génie des Procédés des Solides Divisés, de l’Energie et de l’Environnement)
qui a assure le volet énergétique du projet, et LCA (Laboratoire de Chimie Agroin-
dustrielle) de l’ENSIACET (école nationale supérieure des ingénieurs en art chimique
et technologique) de Toulouse, qui étudie l’impact environnemental du procédé. Un
troisième partenaire, le CERTOP de l’université de Toulouse II (Centre d’Etude et de
Recherche Travail, Organisation, Pouvoir) a participé à une étude sur l’aspect sociolo-
gique du procédé et qui ne fait pas partie de cette thèse.
Ce projet a nécessité une collaboration industrielle avec la société TEMBEC (usine
de pâte à papier située à Saint Gaudens) qui a fourni les boues papetières et la société
Sud Récup (Collecteur français des huiles alimentaires usagées situé a Muret) qui a
fourni les huiles usagées.
i
Remerciements
J ’ai eu l’honneur d’avoir comme directeur de thèse monsieur Didier Lecomte (Pro-
fesseur du ministère de l’industrie). Je lui suis très reconnaissant, de m’avoir donné
sa confiance pour mener à bien ce travail. J’ai particulièrement apprécié son enthou-
siasme permanent et ses implications tant humaines que scientifiques. Qu’il trouve ici
l’expression de ma gratitude pour l’enrichissement qu’il a pu m’apporter et pour le
suivi de près de ce travail, afin de valider les principales orientations du travail, qui
m’ont en particulier poussé à formaliser les résultats obtenus. Je lui dois beaucoup.
J’exprime ma gratitude à monsieur Bruno Ladevie maître de conférences à l’Ecole
des Mines d’Albi, mon encadreur qui n’a pas hésiter à me faire confiance, malgré
toutes les difficultés. Je tiens à le remercier pour sa patience à mon égard durant
les étapes de ce travail, pour le suivi de prêt de ce travail et surtout pour sa qualité
humaine. J’ai trouvé avec lui le moral pendant les moments difficiles.
Je suis très reconnaissant à Madame Mireille Montréjaud-Vignoles maître de
conférences à l’ENSIACET, ma co-directrice de thèse pour m’avoir accueillir dans
son laboratoire. J’ai apprécié en elle son ardeur joyeuse et au même temps son conseil
responsable.
Je remercie Madame Valérie Simon maître de conférences à l’ENSIACET pour le
suivi de près du travail effectué au laboratoire LCA et pour le soutien apporté lors
de la rédaction d’une partie de ce manuscrit. Malgré tous ses critiques, qui étaient
parfois difficiles, ils m’ont était toujours utiles.
C’est avec plaisir que je salut Caroline Sablayrolles maître de conférences à l’EN-
SIACET, soit remercié pour sa collaboration sur l’étude environnementale du procédé
et surtout pour son aide administratif à l’école doctorale.
Je remercie également, monsieur Denis Maillet professeur à Institut national po-
lytechnique de Lorraine, d’avoir accepté d’être président de jury ainsi que pour ses
remarques constructives sur ce travail. J’ai apprécié en lui son implication impression-
nante sur certains points du sujet.
iii
iv Remerciements
v
vi Production Scientifique
Publication dans des actes de congrès avec comité de lecture sur texte complet
Mohamed Hédi Romdhana, Moreau Lucile, Sablayrolles Caroline, Montrejaud Vi-
gnoles Mireille, Lecomte Didier, Simon Valérie(2009). The frydrying and Combustion
of Industrial Biomass : Technology, and Primary Measure for Gas Emission. Récents
Progrès en Génie des Procédés, Marseille, France, n˚98. - p594-598
Mohamed Hédi Romdhana, Lecomte Didier, Hamasaid Anwar, Ladevie Bruno (2009).
Heat transfer rates during fry-drying of sewage sludge. AFSIA, Lyon, France, n˚23.-
p.26-27
Mohamed Hédi Romdhana, Lecomte Didier, Hamasaid Anwar, Ladevie Bruno (2009).
Thermaldrying inactivation of pathogenics populations found in sewage sludge. AFSIA,
Lyon, France, n˚23.- p.44-45
Mohamed Hédi Romdhana, Hamasaid Anwar, Ladevie Bruno, Lecomte Didier (2009).
Étude des transferts thermiques pendant la friture de biomasses industrielles. 14 ème
Journées Internationales de Thermique 27-29 Mars, 2009, Djerba, Tunisie
Mohamed Hédi Romdhana, A. Hamasaiid, B. Ladevie, D. Lecomte (2008). Energy
valorization of industrial biomass : Using a batch frying process for sewage sludge. 2nd
International conference of engineering for waste valorisation, University of Patras,
2008. - 8p
Publication dans des actes de congrès avec comité de lecture sur résumé
Mohamed Hédi Romdhana, Ladevie Bruno, Hamasaid Anwar, Lecomte Didier (2008).
Fry-drying inactivation of pathogenics populations found in sewage sludge. ECSM’08 -
European Conference on Sludge Management Liège, Belgium, 1 et 2 September 2008
Mohamed Hédi Romdhana, Ladevie Bruno, Hamasaid Anwar, Lecomte Didier (2008).
Parameter estimation of heat transfer rates during fry-drying of sewage sludge in recy-
cled cooking oil. ECSM’08 - European Conference on Sludge Management Liège, Bel-
gium, 1 et 2 September 2008
Titre Conception, modélisation et évaluation environne-
mentale d’un procédé de valorisation de boues organiques
en combustibles solides
Résumé
Le procédé de friture utilise les huiles usagées comme fluide de chauffe pour
sécher les boues humides par contact direct tout en incorporant une fraction. Le pro-
duit obtenu est un combustible solide à fort pouvoir calorifique, hygiènisé, stockable
et transportable sans risque. Une étude expérimentale et théorique a permis d’appor-
ter les éléments nécessaires à la conception du procédé, tant sur le plan énergétique
que sur les plans environnemental et sanitaire. Un modèle de cinétique de friture, est
proposé pour le séchage et la dynamique d’absorption d’huile, basé sur une loi de
diffusion de l’eau dans la boue et un remplacement de l’eau par l’huile volume pour
volume. Le modèle est ajusté aux données expérimentales obtenues par méthode gra-
vimétrique sur des cylindres de boues (4-12 mm). Les températures employées varient
entre 110˚C et 140˚C. Le temps de séchage, compris entre 10 et 20 min est réalisable
dans une unité de séchage en continu. Un bilan d’énergie a permis de déterminer
l’évolution du coefficient de transfert convectif en mettant en évidence trois phases
successives. Une corrélation adimensionnelle est proposée, regroupe le flux évapora-
toire normé, les caractéristiques thermiques d’huile et la géométrie de la boue. Une
étude de la cinétique de destruction thermique des micro-organismes pathogènes a
permis de construire un modèle estimant le temps de friture nécessaire pour hy-
giéniser une boue dont la température est connue dans le temps. Les conditions de
friture sous vide à une température d’ébullition de 80˚C ont été étudiées et compa-
rées à d’autres procédés de séchage. Enfin, pour évaluer l’insertion du procédé dans
une filière de valorisation énergétique par combustion, une étude expérimentale des
émissions atmosphériques a été réalisée pour une combustion en lit fixe (850˚C). Une
attention particulière a été accordée aux émissions des hydrocarbures aromatiques
polycycliques vu leurs impacts cancérigènes pour la santé humaine et leur toxicité
pour les écosystèmes. Les résultats ont montrés que les émissions de boues frites sont
d’environ 5000 µg g−1 soit 10 fois plus importantes que celles du bois et 10 fois moins
importantes que celles des huiles usagées.
Mots-clés
vii
Title Design, modeling and environmental assessment of
the organic sludge valorization into solid fuels
Abstract
Fry-drying is an alternative for heat and mass transfer intensification. The process
re-uses waste oil as a heating medium for drying by contact with the wet sludge.
The fry-dried product is a granular solid fuel with high heating value. The product is
sterile, stored, and transported safely. Experimental procedure and theoretical inves-
tigation have to provide basic information for the process design, in terms of energy
and environment. A kinetic model of frying is proposed for water loss and oil intake.
The model has been fitted to the data obtained by a weighing method on sludge cy-
linders (4-12 mm diameter) at an oil temperature ranging from 110˚C to 140˚C. The
drying time between 10 and 20 min is effective in a continuous dryer. The global
energy balance has enabled the calculation of a convective heat transfer coefficient.
The results show that convection is boiling flow dependent. The study suggests a di-
mensionless correlation involving the normalized boiling flux, thermal oil property,
and the sludge size. An estimation of kinetics of thermal destruction of pathogens du-
ring vacuum frying (80˚C boiling point) was made. The calculations were compared
with the current thermal dryer performance. Finally, to evaluate the integration of the
process in a sequence of energy recovery by combustion, an experimental study of air
emissions was achieved for fixed-bed combustion (850˚C). Particularly, the chemical
characterization was focused on the 16 Polycyclic Aromatic Hydrocarbons a group of
highly classified carcinogens. The results showed that emissions of fry-dried sludge
are approximately 5000 µg g−1 thus 10 times higher than those of wood and 10 times
smaller than those of oils.
Keywords
Heat and mass transfer, frying, drying, human health, Polycyclic Aromatic Hydro-
carbons, Sludge, Micro-organism
viii
Sommaire
1 Introduction générale 1
Préface 1
1.1 Contexte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2 Le procédé de friture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
ix
3.2.3 Propriétés physiques et thermiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
3.3 Matériel et méthode . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
3.4 Résultats et discussions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
3.4.1 Calcul de la cinétique de friture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
3.4.2 Évolution de la température . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
3.4.3 Calcul des flux de chaleur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
3.4.4 Évaluation du coefficient de transfert convectif . . . . . . . . . . . . . 42
3.5 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
x
Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98
Bibliographie 113
xi
3.8 Évaluation du coefficient d’échange de chaleur convectif en fonction du
régime hydrodynamique des huiles de friture. Calcul adimensionnel
(ν = 3.6 10−6 m2 s−1 ; α = 1.3 10−7 m2 s−1 ; β = 7.7 10−5 K −1 ; λ =
2.63 10−3 Wm−1 K −1 ; D = 8 mm; Tboue brute = 20˚C) . . . . . . . . . . . . . 51
4.1 Detail of the experimental setup, (a) fry-drying, (b) agitated conductive
drying, (c) indirect drying in thin film, (d) solar drying . . . . . . . . . . 70
4.2 survivor curve for a Hepatitis A virus population during fry-drying
process . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72
4.3 survivor curve for a Hepatitis A virus population during an agitated
conductive drying process . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
4.4 survivor curve for a Hepatitis A virus population during a drying of
aluminium hydroxyde sludge film by direct contact with a heated sur-
face at 112◦ C . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
4.5 A survivor curve for a Hepatitis A virus population during a drying of
sewage sludge in covered solar system . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74
4.6 Comparison of pathogen survivor curve during frying time . . . . . . . 74
5.1 Partage des HAP entre la phase gazeuse et la phase particulaire dans
l’atmosphère de Chicago, d’après Odabasi et al. (1999) . . . . . . . . . . 89
5.2 Structure chimique du benzo(a)pyrène (cancérigène) et du pyrène (non
cancérigène) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91
5.3 Effet de la température sur les émissions des HAP (a) Khalfi et al. (2000),
(b) Yan et al. (2004), (c) Singh & Vinit (2007), (d) Chiang et al. (1992) . . . . 92
5.4 Four de combustion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96
5.5 (a) Extraction, (b) Concentration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99
5.6 Pourcentage des HAP pour chaque combustible . . . . . . . . . . . . . . 104
5.7 Émissions de HAP en fonction de la teneur en carbone du combustible 105
xii
Introduction générale 1
Sommaire
1.1 Contexte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2 Le procédé de friture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1
Chapitre 1. Introduction générale 3
1.1 Contexte
agricole est par ailleurs de plus en plus réticent concernant l’épandage des boues de
station d’épuration, à cause des risques perçus pour la sécurité environnementale et
sanitaire. En France, l’usage agricole des boues d’épuration obtenues à partir des eaux
usées urbaines, a baissé de 592500 m3 en 1998 à 465300 m3 en 2004 (Eurostat 2009a).
Le recyclage ou l’élimination des boues constitue ainsi un défi sérieux en raison de
sa nature très hétérogène en matières organiques olfactives ou en matières toxiques.
Récemment, différentes technologies modernes ont été introduites, offrants des
nouvelles alternatives d’élimination et/ou de valorisation des boues, spécialement
avec la décroissance et les contraintes environnementales des autres filières (Fytili &
Zabaniotou 2008). Ces technologies peuvent êtres groupées selon les processus ther-
miques : (1) séchage, (2) pyrolyse, (3) gazéification, (4) oxydation humide, (5) com-
bustion, (6) incinération et (7) friture. Le but principal du traitement thermique est
l’utilisation de l’énergie stockée dans les boues et la minimisation des impacts envi-
ronnementaux. Les problèmes majeurs rencontrés (Fytili & Zabaniotou 2008) sont la
nécessité d’une énergie excessive pour atteindre les hautes températures, les inves-
tissements élevés et le besoin d’équipements auxiliaires pour le traitement des gaz
pollués.
Lors du séchage thermique des boues, l’eau qu’elles contiennent est vaporisée.
Il faut pour cela de l’énergie sous forme de chaleur. La séparation de l’eau libre et
des solides est moins coûteuse par déshydratation mécanique que par des méthodes
thermiques. Étant donné qu’après la déshydratation mécanique, la concentration en
eau est encore de 50 à 80% on peut, pour éliminer le reste de l’eau, faire appel à la
vaporisation. La boue séchée doit contenir moins de 10% en eau. Elle peut alors être
broyée et utilisée comme engrais ou comme matériau de construction (Fresenius 1990).
Le séchage thermique permet ainsi de réduire le coût de transport, la désinfection des
boues en la portant à haute température et augmenter la capacité de stockage.
La classification des procédés de séchages est basée sur la méthode de transfert
thermique. Dans les systèmes de séchage par convection (séchage direct), les boues
sont en contact direct avec l’agent chauffant, généralement du gaz chaud. Le taux
de séchage est proportionnel à la surface de contact, à la différence entre l’humidité
de l’air de séchage et l’humidité de saturation à la température humide d’interface
solide-air et à la turbulence de l’air et sa vitesse (Tchobanoglous et al. 2003). Dans les
systèmes de séchage par conduction (séchage indirect), les boues sont en contact avec
une paroi chauffée par la vapeur d’eau ou un autre fluide chaud. Pour les systèmes
radiatifs, l’eau est évaporée par l’énergie radiative fournie des lampes infrarouges, des
Chapitre 1. Introduction générale 5
résistances électriques ou d’un gaz mis en feu. Généralement, les séchages direct et
indirect sont les plus utilisés, le charbon, l’huile, le gaz ou les boues séchées peuvent
être utilisés comme moyen d’approvisionnement d’énergie.
L’incinération permet d’obtenir la réduction de volume la plus poussée et la des-
truction des composés organiques toxiques (Werther & Ogada 1999). Entre 1998 et
2004, la proportion de boues incinérées en France est passée de 154100 m3 à 178400
m3 par an (Eurostat 2009b).
Pour assurer une bonne combustion des biomasses humides, il est nécessaire de
maintenir une température élevée dans le foyer de combustion. Pour ceci, les mé-
thodes de séchage thermique directes ou indirectes sont également employées, par
lesquelles une partie plus ou moins importante de l’eau contenue dans les boues est
évaporée. Souvent, les besoins énergétiques essentiels à la combustion nécessitent une
chaleur d’appoint en utilisant le pétrole, le gaz, le charbon ou des huiles comme étant
un moyen d’approvisionnement d’énergie (Werther & Ogada 1999).
6 Chapitre 1. Introduction générale
Le présent travail de thèse avait également des objectifs multiples. Il devait ap-
porter de nouveaux éléments dans cette validation, dans le cadre d’un programme
de réalisation d’une unité pilote expérimentale en continu, satisfaisant des critères de
faible impact environnemental, d’efficacité énergétique et présentant des caractéris-
tiques de compacité importante.
L’évolution des réflexions sur la conception et le dimensionnement du pilote a
bien entendu eu un impact important sur le contenu de ce travail de thèse.
La solution retenue consistait à récupérer et recycler une partie de l’énergie par la
compression mécanique de la vapeur. La solution est économiquement intéressante,
car en augmentant le niveau enthalpique de la vapeur, on consomme peu d’énergie au
niveau du compresseur. En revanche, on récupère une quantité importante de chaleur
par condensation de la vapeur d’eau produite.
La compression mécanique de vapeur implique une diminution de la pression à
l’aspiration du compresseur. Pratiquement, la pression doit être fixée à des valeurs
assez basses (0.4-0.6 bar absolu), pour protéger le compresseur contre l’élévation de la
température de la vapeur d’eau surchauffée (T<130˚C). Ceci provoque naturellement
une baisse de la température d’ébullition (80-85˚C). Il fallait donc étudier le procédé
de friture sous vide, notamment la cinétique de séchage et la cinétique d’imprégnation
d’huile afin de pouvoir calculer les bilans de matière et de chaleur, le temps de séjour
et les dimensions de l’installation. Cela n’a pas été possible compte tenu de la méthode
gravimétrique utilisée dans l’expérimentation, aussi a-t-il été décidé d’abaisser les
températures de travail pour la réalisation des expériences et de la modélisation qui a
suivi. Vu les caractéristiques de la boue traitée, notamment son caractère colloïdal et
son état non stable pendant les expériences, on a travaillé en pression atmosphérique à
des températures qui varient entre 110˚C et 140˚C (contre des conditions de 120-180˚C
dans les précédents travaux).
Afin de pouvoir déterminer la cinétique de friture et dimensionner le futur pilote,
nous avons développé un modèle du séchage par ébullition que nous avons complété
par un modèle d’absorption de l’huile. Ces deux modèles vont permettre d’estimer la
cinétique de friture dans les conditions souhaitées. Ce premier travail fait l’objet du
premier chapitre.
Le second défi , également lié à la conception du procédé, consistait à diminuer
le temps de séjour pour réduire la durée de traitement. La réduction des temps de
séjour implique la prise en compte des particules de faible taille.
Dans le travail de Peregrina Cambero (2005), les expériences de friture ont été
8 Chapitre 1. Introduction générale
réalisées avec des cylindres de boue de diamètre 15-25 mm. Malgré les températures
employées qui sont assez élevées, le temps d’expérimentation reste assez long (∼3000
s à 120˚C). Nous avons donc réduit les tailles des échantillons cylindriques entre 4-12
mm et constaté une différence dans les régimes d’ébullition observés. Comment peut-
on expliquer les différents régimes ? A quoi peut-on attribuer les transferts de chaleur
externe ? Toutes ces questions sont abordées dans le deuxième chapitre.
Dans un souci permanent de l’aspect environnemental du procédé, un deuxième
volet a été abordé, non seulement en liaison avec les choix technologiques du pilote,
mais également en relation avec la filière de valorisation de la boue.
Une première réflexion dans ce sens a permis d’aborder des points sensibles qui
présentent une menace importante pour l’homme et l’environnement, notamment le
risque sanitaire lié à la présence des micro-organismes pathogènes dans les boues.
Les conditions de friture sous vide ne présentent pas les mêmes garanties que la fri-
ture atmosphérique en terme d’élimination des germes pathogènes. Il était nécessaire
de valider l’hypothèse de l’hygiénisation. Le troisième chapitre est donc consacré à
l’étude de la cinétique de destruction thermique des micro-organismes pathogènes
pendant la friture à différentes températures et par comparaison avec d’autres procé-
dés de séchage plus conventionnels.
Le bilan environnemental de cette filière de valorisation et la mise en place d’une
analyse de cycle de vie était un des points forts de l’étude préliminaire Peregrina Cam-
bero (2005). Cela consistait à inventorier tout les flux élémentaire échangés entre
chaque étape du procédé et l’environnement. La mesure des émissions issues de la
combustion des boues frites n’avait pas fait l’objet d’une étude spécifique. Cette par-
tie du travail, qui a été effectuée au sein du Laboratoire de Chimie Agro-industrielle
(LCA) de l’INP de Toulouse, porte sur l’étude des émissions atmosphériques lors de
la combustion des boues frites.
Dans le quatrième chapitre, les émissions atmosphériques ont donc été étudiées.
Dans ce chapitre une sollicitation est accordée à l’étude des émissions des hydrocar-
bures aromatiques polycycliques vue leurs impact cancérigène pour la santé humaine
et toxique pour l’écosystème.
Le travail de thèse apporte donc un point de vue scientifique dans un contexte for-
tement pluridisciplinaire lié à la conception d’un nouveau procédé et à son intégration
dans une nouvelle filière. Les sujets étudiés portent sur les transferts de matière, les
transferts de chaleur, l’hygiénisation, et l’analyse chimique.
Chapitre 1. Introduction générale 9
Sommaire
2.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2.2 Energy valorization of industrial biomass : Using a batch frying
process for sewage sludge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
2.2.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
2.2.2 The fry-drying concept . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
2.2.3 Present model . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
2.2.4 Method . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
2.2.5 Result and discussion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
2.2.6 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
2.3 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
11
Chapitre 2. Modélisation des transferts de matière 13
2.1 Introduction
liquide se fait par diffusion avec un coefficient de diffusion constant, et par gradient
de pression en phase vapeur. Le gaz de la troisième zone est considéré comme parfait,
son déplacement est dû à un gradient de pression. Le modèle ne tient pas compte
de la conduction thermique dans la phase vapeur, cette dernière est négligée. Afin
d’améliorer leur approche, Fassano & Mancini (2008) ont reformulé leur modèle
en remplaçant le transport diffusif de l’eau liquide par un transport capillaire. La
perméabilité de la vapeur est prise comme fonction de la température.
Les modèles présentés négligent l’effet thermique de l’huile, dans le cas où les
proportions massiques entre l’huile et le produit se rapprochent, et ainsi l’effet de la
vapeur émise dans l’huile.
La plupart des problèmes d’imprégnation de la phase insoluble peuvent être ré-
sumés en trois approches : (1) le transport sous l’effet d’une pression capillaire, (2)
le transport sous l’effet d’un gradient de pression, ou (3) le transport spontané par
diffusion moléculaire. Moreira et al. (1999) ont présenté une relation physique entre
l’absorption d’huile et la porosité en admettant que l’imprégnation est le résultat des
tensions inter-faciales entre les huiles et la matrice poreuse. Ufheil & Escher (1996)
et Chen & Moreira (1997) supposent que le phénomène d’imprégnation prend effet
au moment où le produit est retiré du bain de friture. Les huiles sont entrainées au
sein du milieu poreux suite à la production de vides créés à partir de la condensation
de vapeur résiduaire. Certains travaux sur la friture de pommes de terre proposent
des corrélations empiriques qui relient l’absorption d’huile avec le temps de friture
(Krokida et al. 2000, Moyano & Pedreschi 2006). En conclusion, les modèles propo-
sés jusqu’ici sont liés essentiellement à la résolution des équations de transport pour
remonter à la quantité d’huile imprégnée.
Le présent travail consiste à étudier les mécanismes de transfert de masse pendant
la friture des boues organiques en utilisant des huiles alimentaires usagées. Différents
objectifs sont menés en parallèle :
– La mise en place d’un outil de prédiction de la cinétique de séchage basé sur la
diffusion moléculaire de l’eau liquide au sein de la phase solide ;
– La modélisation des mécanismes d’imprégnation pendant la friture à partir d’un
modèle physique basé sur le remplacement de l’eau par les huiles ;
– La caractérisation énergétique du produit final.
Ce travail a été publié dans le journal Bioresource Technology (Romdhana et al. 2009a).
La publication est intégrée dans les paragraphes suivants.
16 Chapitre 2. Modélisation des transferts de matière
2.2 Publication
Romdhana Mohamed Hédia , Hamasaiid Anwara , Ladevie Brunoa and Lecomte Didiera
a Université de Toulouse, MINES ALBI, RAPSODEE UMR CNRS 2392, ALBI, France,
F 8.90.93
Abstract
This paper studies the energy valorization of sewage sludge using a batch fry-
drying process. Drying processes was carried out by emerging the cylindrical samples
of the sewage sludge in the preheated recycled cooking oil. Experimental frying
curves for different conditions were determined. Calorific values for the fried se-
wage sludge were hence determined to be around 24 MJ × kg−1 , showing the auto-
combustion potential of the fried sludge. A one-dimensional model allowing for
the prediction of the water removal during frying was developed. Another water
replacement model for oil intake in the fried sewage sludge was also developed.
Typical frying curves were obtained and validated against the experimental data.
Key words : Sewage sludge, Frying, Thermal drying, Biomass
2.2.1 Introduction
increasing. The amount generated annually is around 6900 million dry tons in the
European Union (Catallo & Comeaux 2008). Sludge may contain a high concentration
of organic pollutant and toxic metal (EPA 1979). It is disposed of for safety and en-
vironmental reasons or is recycled. However, recycling and reuse of sludge present a
serious challenge because of its heterogeneous nature. The nutriment content of ni-
trogen and phosphor has fertilizing properties, however, heavy metals can be harmful
when assimilated into the human food chain (Fytili & Zabaniotou 2008). Although,
landfilling presents the major alternative in developed countries with approximately
40% in the European Union (Fytili & Zabaniotou 2008, Werther & Ogada 1999), this
solution induces many uncertainness. One of the problems of landfilling is the uns-
teady physical and chemical nature of sludge, namely odors, gas emissions (CH4 )
and leachate transport into neighboring subsoils. Some legislation proposes to esta-
blish typical standards for sludge in order to reduce the risks and to ensure protection
of the ground water. In coastal areas, transport by boats and dumping in the deep sea
are actions taken by some countries. Nevertheless, these activities are unsafe, as the
seas cannot absorb unlimited quantities of waste (Fresenius 1990). In addition, there
is a risk of contamination of the maritime coast as sludge contains great quantities of
pathogenic matter (Eljarrat et al. 2001).
It has been reported that thermal oxidation processes result in the best global war-
ming balance from an energy perspective (Houillon & Jolliet 2005). These processes
involve thermal destruction of toxic organic compounds and provide a large volume
reduction of about 30% after incineration (Malerius & Werther 2003). The energy ba-
lance for a sludge combustion process can only be positive when the required energy
for drying is less than the calorific value of the sludge.
In fact, incineration of sewage sludge requires additional energy during the ther-
mal drying step as it contains a large volume of water (60 − 80%) (Werther & Ogada
1999).
According to Furness et al. (2000), the solid content in the sludge should be consi-
derably reinforced to be auto-thermal. For this, direct or indirect drying methods
are often used nowadays. Afterwards, coal, oil, gas or dried sludge may be used
(Tchobanoglous et al. 2003) to fuel the incineration process. The present work deals
with an innovative technique for the thermal drying and conditioning of sludge by a
fry-drying process. This process offers the possibility of valorization of two wastes :
sewage sludge and recycled cooking oil combined into a solid fuel.
18 Chapitre 2. Modélisation des transferts de matière
Frying, one of the oldest processes of the food industry consists of drying by
contact with hot oil and involves simultaneous heat and mass transfer (Moreira et al.
1999). Knowledge of the heat and mass transfer rates during the frying process is
essential in order to evaluate the quality of the final product such as calorific values,
oil uptake, porosity changes, etc. While the frying of food products has been the
subject of a large number of investigations (Baumann & Escher 1995, Pedreschi &
Moyano 2005, Chen & Moreira 1997, Ngadi et al. 1996, Totte et al. 1996), the literature
concerning the frying of sewage sludge is scarce. Silva et al. (2005) used a commercial
fryer with a capacity of 5 l using fresh and used oil. They introduced the cylindrical
samples of sludge (20 − 26 mm diameter and 40 mm length) into the oil heated to
190˚C and 215˚C. Their methods resulted in a dried sludge with less than 5% moisture
and 24 MJ/kg calorific value after 600 s of frying. Peregrina et al. (2006b) examined
fry drying of municipal sewage sludge using recycled cooking oil. The experimental
tests were carried out using a continuous method with on-line weight measuring at
operating temperatures between 120 and 180˚C. These studies indicated that oil acts
as a medium of heating and as a component of the final product that improves its
calorific value.
The above studies provided important information about the physical mechanism
that takes place in the fry drying of sewage sludge. However, moisture and oil transfer
are still not understood. The simultaneous aspect of the thermal and mass transfer,
and the change of the physical properties of the product with the temperature and
moisture, makes the theoretical treatment more complicated. Several mathematical
models were developed for frying of food material. The basic energy and mass equa-
tions are often the same. The difference between the models lies in the choice of the
transport mechanisms, the reformulation of the medium, the boundary conditions
and the physical properties.
Farkas et al. (1996b) and Farkas et al. (1996a) proposed a one-dimensional mo-
del, involving two regions in the fried material : the crust and core. The crust region
was defined by two criteria : its temperature is higher than the boiling point and the
concentration of liquid water is negligible. Heat is transmitted by conduction. Addi-
tionally, one component of the energy leaves the heart by advection. Each region is in
a dynamic state during frying, the crust is becoming thicker and the core thickness is
decreasing. Yamsaengsung & Moreira (2002) used a multiphase porous media model.
Chapitre 2. Modélisation des transferts de matière 19
They considered six phases (liquid water, bound water, vapor, air, oil and solid ma-
trix). The transport of the liquid phases (water and oil) was supposed to be controlled
by two phenomena : (1) capillarity which depends on saturation of each phase and
the temperature and (2) convection. Gas phase transport, was reported to be a result
of convective flow and molecular diffusion. In each phase, convection was expressed
by Darcy’s law. Baik & Mittal (2005) developed a non-symmetric model without consi-
dering crust formation. The moisture was assumed to diffuse through the product by
a gradient of concentration and boiling on the surface.
Fassano & Mancini (2007) presented a mathematical model for deep frying using a
one-dimensional geometry assumption involving an inner zone saturated with liquid
water followed by a region of pure vapor. The transport of the liquid was assumed to
happen by diffusion with a constant diffusivity and by the pressure gradient in the
vapor phase. In order to improve their approach, Fassano & Mancini (2008) reformu-
lated their model by replacing the diffusive transport of liquid water by a Darcy’s law
including the effect of capillarity, and vapor permeability as a function of tempera-
ture.
The aim of this work is to study the main phenomena occurring during a fry-
drying process. Two quantities change greatly during frying : moisture content indi-
cating the water loss from the sewage sludge and oil content indicating the amount
of oil that the sample uptakes during frying.
Cylindrical samples prepared from a modified syringe are placed in an oil heat
bath. There is, however, a certain transfer of heat coupled to the mass transfer of the
water and the oil. Heat is transferred from the surrounding oil to the product surface
by convection and through the product by conduction. We assume that moisture in-
side the sludge diffuses to its surface due to concentration gradient then leaves the
surface in the form of vapor at atmospheric pressure. Oil diffuses in the direction
opposite to that of water. In addition, the following assumptions were made : (a) The
sludge is initially considered isotropic and homogeneous. (b) The initial moisture is
uniform. (c) Since the radial dimensions are much smaller than those along the axial
length, an infinite cylinder model was assumed. (d) Moisture diffusion coefficient was
assumed to be constant during frying but a function of the oil temperature and initial
20 Chapitre 2. Modélisation des transferts de matière
moisture. (e) The mass diffusion of oil in the fried material has a negligible effect on
other mass fluxes (i.e. the rate of water removal).
Governing equation
∂M 1 ∂ ∂M
= (rDw ) (2.1)
∂t r ∂r ∂r
Where M(% kg water by kg fried product) is the local moisture content, Dw (m2 × s−1 )
is the moisture diffusion coefficient, t(s) is the frying time, and r (m) is the radius of
cylindrical particle.
−(cT∞ + d)
Dw = ( aT∞ + b)exp + eh M0 i (2.2)
T∞
Where a, b, c, d, and e are the correlation factors, T∞ (k ) is the surrounding oil tempe-
rature, the operator h. . .i denotes the volume average of the moisture content, and the
subscript 0 denotes the initial value.
The mass transfer boundary condition for moisture is (Farkas et al. 1996b, Chen &
Moreira 1997) :
∂M
=0 (2.3)
∂r r =0
At the surface of the product, moisture is in instantaneous equilibrium with oil (Ateba
& Mittal 1994). The boundary condition takes the form :
M( R, t) = h Meq i (2.4)
where R(m) is the half thickness of the particle and the subscript eq denotes the
equilibrium. h Meq i is the equilibrium moisture content determined from long term
experiments and from calculation. Moreover, during calculation this parameter still
not known until the end. Therefore, the experimental equilibrium moisture content is
attributed to the moisture content at the surface of the product as boundary condition.
Chapitre 2. Modélisation des transferts de matière 21
M(r, 0) = h M0 i (2.5)
The above governing equations were solved by using finite difference method with
implicit scheme. Average moisture content 2.6 was calculated by numerical integration
of the local concentration at each time step using a Simpson’s rule.
Z
1
h Mi = Mdv (2.6)
v v
The moisture content of fried sludge was defined as the quantity of water per unit
mass of wet product as follows :
mw
h Mi = (2.7)
mw + ms + mo
where m(kg) is the mass of considered phase, and subscripts w, s and o denote water,
solid and oil, respectively.
The oil uptake of fried sludge was defined as the quantity of oil per unit mass of
wet product :
mo
hOi = (2.8)
mw + ms + mo
Up to now, no physical model has been proposed in the literature to predict the oil
uptake during frying without resolving the differential equation of oil transport. Al-
though, several main possible phenomena were proposed, namely, the cooling phase
effect in partially fried food material (Ufheil & Escher 1996, Chen & Moreira 1997) oc-
curs when the product is removed from the fryer, water substitution (Rice & Gamble
1989) and surface-active agent activity resulting from the reduction of the interfacial
tension between the oil and the product (Dana & Saguy 2006).
In order to develop an oil uptake model, the water replacement possibility was
considered. The mechanism describes oil uptake instantly through void left by water
after evaporation. Therefore, a mass balance on the product during frying gives :
ρo
hOi = (h M0 i − h Mi) (2.9)
ρw
Where ρ(kg × m−3 ) is density. The following linear correlation was used to describe
22 Chapitre 2. Modélisation des transferts de matière
2.2.4 Method
The sewage sludge used in the experiments was produced by TEMBEC SA Com-
pany (Saint-Gaudens, France), manufacturing of pulp paper.
The frying oil was provided by the Sud Recuperation Company (France). It is
primarily a used oil collected from restaurant and food industry.
The experiments were carried out in an electric powered fryer with a capacity of
5 l of oil and electrical resistance of 2 kW submerged at the bottom of the tank. The
oil temperature was kept at the required temperature by a PID controller.
One impeller driven by an adjustable speed motor was added to the device. A light
speed stirrer was adjusted to create a more homogenous oil temperature throughout
the tank.
In order to have geometric uniformity, the sludge was modeled using syringes
with the edge cut off. Sludge cylindrical samples were prepared with length of 32 mm
and different diameters (4.4, 8 and 12 mm). The length is limited to 32 mm to avoid
damaging the sample during frying and especially when its pull out from the fryer
for analyzes. The moisture content was determined by weight loss (0.1 mg precision)
after drying the sample 24 h at 103 − 105˚C in a forced air oven. Using the mass ba-
lance of the product, oil contents at different frying times were determined. Then the
fried sludge was analyzed for lower heating value using a self-integrated and micro-
processor controlled chromatographic elemental analyzer (model : NA 2100 Protein,
CE Instruments, Italy).
The estimation of the above five parameters (a, b, c, d and e) was carried out using
an inverse analysis method, for moisture loss during frying of sludge. The method is
based on the minimization of the residual sum of squares Ob.
n1 n2
Ob = ∑ ∑ (Expi,j − Cal j )2 (2.11)
i =1 j =1
Chapitre 2. Modélisation des transferts de matière 23
where n1 is the number of replicate and other experiments conditions, n2 is the num-
ber of experimental values, Exp is the experimental value, and Cal is the calculated
value.
Moisture diffusion coefficient increases as the initial moisture content and oil tem-
perature during frying :
(13T∞ − 3825)
Dw = (0.0013T∞ + 1.02) × 10−6 exp + 0.0107h M0 i (2.12)
T∞
Figure 2.1 shows experimental results and model predictions of water loss during
frying. The drying rate is strongly accelerated with oil temperature ranging between
110 and 140˚C. It takes about 40 min for the product to reach a final moisture content
of about 4% when fried at 110˚C in comparison with only 10 min when sludge is
frying at 140˚C. Differences in drying time would be more pronounced during indus-
trial operations with a larger range of oil temperatures in a continuous fryer (Bau-
mann & Escher 1995). The calculated values of moisture diffusivity coefficient range
from 4.7931 to 20.479 10−9 m2 s−1 . These values are higher than 0.82 − 1.19 10−9 m2 s−1
in deep-fat tofu frying at 147 − 172˚C (Baik & Mittal 2005), and potato chips frying
(Pedreshi et al. 2007) at 120 − 180˚C (4.93 − 14.7 10−9 m2 s−1 ), however similar to
those reported by Sosa-Morales et al. (2006)) for frying of pork meat at 90 − 110˚C
(1.59 − 30.20 10−9 m2 s−1 ). Then, the differences may be attributed to the nature of
the product composition and particularly to microstructure changes (Peregrina et al.
2006b;a) during frying of sludge leading to the formation of large cracks that enable
easy water diffusion.
Experimental and simulated water loss for different sludge thicknesses are plotted
in Figure 2.2. Moisture removal is slower for the sludge with 12 and 8 mm thickness,
with more than 2000 s required to reach the equilibrium moisture content (4%). Less
than 1000 s for thin sludge, which is half the time of that of 8 mm. A similar pheno-
menon was observed in potato chips frying (Moreira et al. 1999), where decreasing the
diameter from 1.6 to 0.8 mm made it possible to reduce frying time in half (180 − 90 s).
This explains the faster drying rate with the smaller sample diameter in which mass
transfer area for the mass transfer flux is reduced.
Figure 2.3 shows oil uptake as function of oil temperature and frying time. In
the early stage of frying the higher oil temperature results in higher oil content. The
difference is much greater between 110 and 120˚C than 130 and 140˚C.
Indeed, higher oil temperature ensures the conditions of oil absorption in the
24 Chapitre 2. Modélisation des transferts de matière
beginning of the operation in which drying is critical (Figure 2.1), favoring significant
evaporation and crust formation with large pore space starting from surface. At the
end of frying time the absorption is temperature independent and remains constant at
the equilibrium value (45%). These results are coincident with those found by Pedreshi
et al. (2007) for fried potato slices.
Furthermore, we plotted the oil-uptake data as a function of the moisture content
in the fried product. Figure 2.4 clearly shows that the oil-uptake quantity is related
directly to the moisture content after frying which confirms that oil content in the
fired sludge is proportional to the amount of water removed during frying. The small
scatter between the points observed in 2.4 is related to the oil temperature variation.
The moisture content goes to 60% but the oil uptake goes to 50%. This is may be ex-
plained essentially by the difference in density between oil and water. Certainly, there
are others effects, such as the counter diffusion of the rate of water removal, porosity
change, interconnectedness of the pores, and also pressure gradient due for example
to the condensation of the steam in the product pores, which produces vacuum.
Figure 2.5 presents the reduction of oil content vs. the increasing of sludge thick-
ness. The amount of oil as a percentage of the total fried sludge decreased from 46%
at 4 mm to 40% at 12 mm thickness. Baumann & Escher (1995) observed the same phe-
nomenon with fried potato slices, increasing the thickness of the potato slices from 0.8
to 1.6 mm reduces the percentage of oil in the chip from 57% to 46.7%. This may be
explained by the relation between the total volume of oil taken up and the available
thickness of the samples, i.e. as the smaller diameter cylindrical sludge have a larger
2
surface/volume ratio R, the volume of oil absorbed increased. Although a shorter
drying time, oil diffuses into void left by the water vaporizing independently on the
frying time.
The difference between 4 and 8 mm shows a clear difference in oil uptake during
the process, but at the end of frying no difference is observed. This disagrees with
assumption presented previously. In fact, the thinner samples reach a higher tempe-
rature more quickly, at which the oil viscosity decreases making the oil more easily to
drip in the product pores.
In order to have a homogeneous analysis at lower heating values, all samples
were fried under the same conditions of temperature (110˚C), thickness (12 mm) and
initial moisture content (63%), but during different frying times. The values of the
lower heating of sewage sludge during the process are shown in Figure 2.6. During
frying, the product was enhanced with oil taking the place of the free porosity. The
Chapitre 2. Modélisation des transferts de matière 25
calorific value rises from 6 MJkg−1 to 24 MJkg−1 . It is due to the presence of oil in the
particle and therefore the heating value of oil, and because of water removal, therefore
no energy is needed to convert from liquid to steam. The problem of the sludge
combustion plants is the reduced net energy released during the process because of
the high energy of the evaporation of the moisture in the sludge and supplementary
energy required to maintain auto-thermal combustion. For wet sludge additional fuel
is required to maintain a temperature of 850˚C in the fluidized bed with heating value
of 15 MJkg−1 (Werther & Ogada 1999). At this point, sludge after around 10 min
frying time provides the same result. This shows the effect of the oil impregnation into
the sludge and the growing interest to use the fry dried sludge in mono-incineration,
wet oxidation or pyrolysis.
0.7
Experimental data at T = 110◦ C
0.2
0.1
0
0 500 1000 1500 2000 2500
F rying time (second)
Figure 2.1 – Drying behavior of sludge cylinder (8 mm thickness) with oil temperature
26 Chapitre 2. Modélisation des transferts de matière
0.7
Experimental data at T = 110◦ C
0.2
0.1
0
0 500 1000 1500 2000 2500
F rying time (second)
Figure 2.2 – Effect of sludge thickness on moisture loss during frying
0.6
0.5
Oil U ptake h0i(wb)
0.4
Simulation, T = 120◦ C
0.1
Simulation, T = 130◦ C
Simulation, T = 140◦ C
0
0 500 1000 1500 2000 2500
F rying T ime (s)
Figure 2.3 – Predicted and experimental result of sludge’s average oil uptake during frying with oil
temperature
Chapitre 2. Modélisation des transferts de matière 27
T∞ = 110 ◦C
0.5
T∞ = 120 ◦C
T∞ = 130 ◦C
0.4
Oil intake (wb)
T∞ = 140 ◦C
hOi = −0.72hM i + 0.49
0.3
0.2
0.1
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7
Moisture loss (wb)
Figure 2.4 – Relationship between moisture content and oil uptake of fried sludge at different
temperatures
0.6
0.5
Oil U ptake hOi (wb)
0.4
Simulation, T hickness = 8 mm
0.1
Simulation, T hickness = 12 mm
0
0 500 1000 1500 2000 2500 3000
F rying T ime (second)
Figure 2.5 – The effect of sludge thickness on oil uptake
28 Chapitre 2. Modélisation des transferts de matière
0.7 30
Fitted Data
Low Heating Value Data
0.6 25
0.5 20
Content (wb)
0.3 10
0.2 5
0.1 0
Drying Curve hMi
0 −5
0 500 1000 1500 2000 2500 3000
F rying T ime (s)
Figure 2.6 – Lower heating value of fried sludge during the process time
2.2.6 Conclusion
Both mass transfer phenomena that take place during frying of sewage sludge
were described : moisture loss and oil uptake. Two kinds of models were used to
describe oil uptake and water loss.
It was assumed that the oil diffuses into the porosity structures that have been
produced by the vaporization of water during frying. It was found that the models
were able to predict moisture content and oil uptake in close agreement with experi-
mentally determined data. Oil uptake improves the heat value of fry drying product
making sludge more valuable for energy recovery by a combustion process.
Acknowledgements
The authors would like to acknowledge the financial support of ADEME (Agency
for environment and energy management) and Midi-Pyrénées region. The authors
would also like to thank Mr. Jean-Claude Poussin and Mr. Bernard Auduc for their
contributions in performing the experimental investigations.
Chapitre 2. Modélisation des transferts de matière 29
Les valeurs moyennes de la teneur en eau sont faciles à déterminer par la méthode
d’analyse gravimétrique avec prélèvement. Les différentes étapes considérées pour la
mesure de la teneur en eau moyenne sont décrites comme suit :
1. Préparation d’un lot d’échantillons cylindriques issus d’une même boue et ayant
la même dimension. La mise en forme cylindrique des échantillons est obtenue
par filage de la boue dans une seringue à bord coupé (4 à 12 mm de diamètre).
2. Pesage des échantillons bruts. La masse des échantillons varie entre 1 et 3 g.
( t =0)
massebrute = masseeau + massesèche (2.13)
avons proposé de placer les échantillons de boues dans des paniers à grilles
métalliques qui permettent :
– la circulation des huiles de friture autour de l’échantillon ;
– retenir l’échantillon dans le panier et empêcher la fuite des fragments décom-
posés dans la friteuse.
4. Prélèvement successif des paniers sur des intervalles de temps réguliers ( t '
2 min; tmax ' 40 min).
5. Pesage des échantillons prélevés :
(t) (t)
masseprélevée = masseeau + massesèche + massehuile (2.14)
6. Séchage des échantillons après friture dans une étuve chauffée à 150˚C pendant
24 h.
7. Pesage des échantillons après friture-séchage :
(t)
massefinale = massesèche + massehuile (2.15)
(t)
masseeau
h Mi = (t) (t)
(2.16)
masseeau + massesèche + massehuile
(t)
masseeau
h Mi = (2.17)
massesèche
Vérin pneumatique
PID
T°C Balance
Etuve
105°C
24 h
Panier
métallique
Analyse de sensibilité
h M( β + e)i − h M( β − e)i
Sβ = (2.18)
2e
500
i
400 c ∆hM
∆c
300
Sensibilité β ∆hMi
200
∆β
i
e ∆hM
∆e
100
−100 ∆hM i
a ∆hM i b ∆b
∆a
−200
∆hM i
−300 d ∆d
−400
0 500 1000 1500 2000 2500
Temps (s)
Dw = a × exp(b/θ )
T∞ + T0
(2.20)
θ= 2
Il aurait été beaucoup plus intéressant d’estimer les coefficients de diffusion pour
chaque courbe de friture. Le calcul des coefficients de diffusions sont refaites pour
chaque courbe de friture, les résultats sont donnés dans le tableau 2.1
Les limites entre les quelles les coefficients de diffusion estimés se situent avec une
certaine probabilité Pr dans la région de confiance, sont données par :
min = D ∗ − t
√
Dw w ν,
Cξ
√ 2 (2.21)
max
Dw = Dw∗ + tν, ξ C
2
√ √
∗
Pr Dw − tν, ξ
∗
C ≤ Dw ≤ Dw + tν, ξ C = 1−ξ (2.22)
2 2
Phénomène d’imprégnation
La figure 2.3 montre l’évolution de la quantité d’huile dans le produit pour dif-
férentes températures. Deux périodes successives d’imprégnations peuvent être défi-
nies :
34 Chapitre 2. Modélisation des transferts de matière
lement que le combustible permet de produire une chaleur suffisante pour maintenir
une combustion autonome et éviter tout appoint additionnel de carburant.
Les boues frites peuvent répondre à la demande énergétique en incinération, ce
qui place le produit de friture en concurrence directe avec plusieurs biomasses, no-
tamment le bois et certains déchets organiques.
Table 2.1 – Estimation du coefficient de diffusion pour chaque courbe de friture
T∞ (˚C ) ∅ (mm) ∗ ( m 2 s −1 )
Dw IC (m2 s−1 ) RMS n it Algorithme
Dwmin Dwmax
Sommaire
3.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
3.2 Modélisation des transferts thermiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
3.2.1 Description du problème physique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
3.2.2 Bilan d’énergie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
3.2.3 Propriétés physiques et thermiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
3.3 Matériel et méthode . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
3.4 Résultats et discussions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
3.4.1 Calcul de la cinétique de friture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
3.4.2 Évolution de la température . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
3.4.3 Calcul des flux de chaleur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
3.4.4 Évaluation du coefficient de transfert convectif . . . . . . . . . . . . . . . 42
3.5 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
37
Chapitre 3. Modélisation des transferts d’énergie 39
3.1 Introduction
Le procédé de friture est un séchage par ébullition dont la dynamique est liée
à la nature des transferts de matière et de chaleur. Ces transferts mettent en jeu la
migration de l’eau vers la surface du produit, l’imprégnation de l’huile à l’intérieur
de la matrice solide, et l’apport de chaleur au produit. La convection est le mode de
transfert dominant pour le transport d’énergie entre le fluide de friture et la surface du
solide. Plusieurs paramètres, tels que le régime hydrodynamique à l’interface solide-
huile, la géométrie du produit, et l’écart de température entre les huiles de friture et
la surface du produit influencent le transfert convectif.
Pour le quantifier, il est nécessaire de connaître le mécanisme qui met en mou-
vement les huiles de friture. Un des plus importants mécanismes qui peuvent se
combiner aux différents transferts de chaleur et de matière, est le régime d’ébulli-
tion (Costa et al. 1999). Ce régime hydrodynamique est plus ou moins intense selon
le débit de vapeur d’eau libéré autour du produit. Trois périodes successives peuvent
être définies.
La première période correspond au moment d’immersion du produit dans les
huiles de friture. Dans les travaux de Peregrina et al. (2006b), cette étape a été filmée.
Elle ne présente pas d’ébullition, et ne dure que quelques secondes.
La deuxième période correspond au déclenchement de flux évaporatoire. Plus le
flux de bulles de vapeur d’eau est élevé plus la turbulence sera importante, ce qui
provoque une élévation des échanges convectifs entre la surface du produit et l’huile.
Dans ce cas le coefficient de transfert par convection atteint des valeurs élevées de
l’ordre de 500 W m−2 k−1 , (Vitrac & Trystram 2005), 2500 W m−2 k−1 , (Peregrina et al.
2006b), 3500 W m−2 k−1 , (Hubbard & Farkas 2000).
La troisième période correspond à une diminution de la vitesse de friture. Lorsque
toute l’eau libre est vaporisée en surface, la teneur en matière sèche augmente et
conduit à l’apparition d’une croute qui résiste au transfert de la chaleur (Farkas et al.
1996a). Pendant cette période l’échange convectif entre les huiles et la zone de croute
s’effectue avec un faible régime d’ébullition ou sans ébullition. Dans ce cas le coeffi-
cient d’échange convectif atteint des valeurs minimales de l’ordre de 200 W m−2 k−1
(Vitrac & Trystram 2005), 300 W m−2 k−1 Peregrina et al. (2006b).
Le coefficient d’échange convectif dépend aussi de la température des huiles au-
tour du produit (Budzaki & Seruga 2005, Vitrac et al. 2003).
Budzaki & Seruga (2005), ont déterminé le coefficient de transfert en se basant
40 Chapitre 3. Modélisation des transferts d’énergie
Cette recherche vise à estimer les transferts de chaleur entre une matrice poreuse
(boue résiduaire humide) et une phase liquide non miscible à l’eau (huiles alimen-
taires usagées) pendant le procédé de friture. La première figure (figure 3.1) repré-
sente les différents flux de chaleur et leurs directions sur une section transversale
d’une particule de boue cylindrique en contact avec une huile chauffée. La chaleur est
transférée par convection à partir de l’huile chaude vers la surface du produit. L’eau
de la particule de boue diffuse vers l’extérieur et se vaporise superficiellement et donc
refroidit la surface. Tandis que le contenu d’humidité diminue, l’huile de friture dif-
fuse dans les pores vides transférant la chaleur à l’intérieur du produit par advection.
Dans cette étude, l’épaisseur de l’échantillon de boue est mince, et la conduction de
température selon la direction radiale est supposée négligeable. Par conséquent, la
conduction n’est pas considérée comme limitante.
Figure 3.1 – Mécanismes de transferts de chaleur et de masse pendant la friture d’une particule de
boues cylindrique
Les boues frites sont des milieux poreux complexes, formées d’une phase d’eau,
d’une phase d’huile et d’une matrice solide. Généralement, la description mathéma-
tique du transfert de la chaleur et de la matière dans un milieu poreux est formulée
dans un volume élémentaire représentatif dans chaque phase.
42 Chapitre 3. Modélisation des transferts d’énergie
Malgré les différents transferts couplés entre les différentes phases, les tempéra-
tures d’eau, d’huile et de solide sont simplifiées en admettant l’hypothèse de l’équi-
libre thermique local entre phase (Whitaker 1977b, Farkas et al. 1996b), soit :
−
h T iw ' h T io ' h T is ' T (3.1)
−
Où T est la température moyenne d’équilibre entre les phases, et l’opérateur h. . .i
indique la température moyenne intrinsèque.
L’équation de conservation de l’énergie est écrite comme suit :
dT − . − .
∑ mα Cpα
dt
= hS( T∞ − T ) − mw Lv ( T )) + mo Cpo ( T∞ ) (3.2)
α=s, w, o
Ho = Cpo T∞ (3.3)
La diffusion d’eau vers la surface est due à un gradient de concentration, le flux est
exprimé par la loi de Fick (chapitre 2, section 2.2.3) :
∂M 1 ∂ ∂M
= (rDw ) (3.4)
∂t r ∂r ∂r
Pendant la friture, la perte d’eau est le résultat d’une absorption substantielle des
huiles dans le produit. Le modèle physique développée (chapitre 2, section 2.2.3) est
Chapitre 3. Modélisation des transferts d’énergie 43
employé pour décrire le contenu d’huile. La masse d’huile imprégnée est donnée par :
ρo
hOi = (h M0 i − h Mi) (3.5)
ρw
5
Cps (kJ kg−1 K −1 ) = ∑ ai T i (˚C ) (3.6)
i =−3
La boue utilisée dans les expériences a été produite par la société TEMBEC SA
Company (Saint-Gaudens, France), qui traite les pâtes de papier.
Les huiles de friture sont des huiles alimentaires usagées et ont été fournies par
Sud Recuperation Company (France).
L’élément principal du dispositif expérimental est une friteuse commerciale qui
peut contenir jusqu’à 3 litres d’huile (Peregrina Cambero 2005).
La friteuse est équipée d’une résistance électrique immergée dans le fond de cuve.
La puissance maximale disponible est de 2 kW. La température d’huile dans le bain
est maintenue constante à la température imposée à l’aide d’un système d’asservis-
sement PID. Un agitateur à palettes a été ajouté au dispositif afin d’homogénéiser la
température du bain.
Les boues sont extrudées dans un cylindre métallique à grille (figure 3.2), ayant
des mailles de 1 mm. Le diamètre et la longueur des échantillons sont de 8 mm et de
32 mm, respectivement. La teneur en humidité initiale de la boue est mesurée entre
1.47 et 1.53 (par kg de boues sèches). Les échantillons de boues sont immergés dans
le bain d’huile avec trois micro-thermocouples de type K ayant chacun 0.2 mm de
diamètre et 0.5 mm au niveau de la soudure.
La température est mesurée sur trois positions : sur la surface de l’échantillon
(r = 4 mm), au centre du produit (r = 0 mm), et à une distance intermédiaire
(r = 2 mm). Quatre niveaux de températures ont été imposés : à 110, 120, 130 et
140˚C. Un enregistreur de température a été employé afin de suivre en temps réel les
températures du produit.
L’analyse des transferts de chaleurs et de matière pendant la friture est basée sur
les données de la cinétique de séchage, la cinétique d’imprégnation d’huile et la tem-
pérature du produit frit pendant le processus. L’équation différentielle 3.4 est résolue
sous MATLAB en utilisant le solveur pdepe. Pour chaque pas de temps les résultats
de l’humidité locale sont intégrés en utilisant la fonction quad sous MATLAB pour
Chapitre 3. Modélisation des transferts d’énergie 45
140
120
100
Température (◦ C)
80 125
120
60
115
r = 0 mm
40 110 r = 2 mm
r = 4 mm
105
20
100 200 300 400 500 600
0
0 200 400 600 800 1000 1200 1400 1600 1800
Temps de f riture (s)
La température nécessaire pour calculer l’énergie interne (figure 3.4) est estimée à
partir de la température locale moyenne. Pendant l’étape initiale de chauffe, la tem-
pérature du produit augmente brusquement. Par conséquent, le taux de l’énergie
interne fluctue considérablement et quand l’ébullition commence, le taux de variation
de l’énergie interne demeure constant (état d’équilibre).
La température moyenne d’équilibre entre les phases a été également utilisée pour
prédire le flux de chaleur due à la vaporisation et à l’imprégnation d’huile. Comme
indiqué sur les figures 3.5 et 3.6 le taux de séchage et le taux d’imprégnation d’huile
présentent un pic au début du processus. Ceci s’explique par la grande différence de
température entre l’huile de chauffe et la surface de l’échantillon, et également une
forte agitation dès l’apparition des premières bulles sur la surface du produit.
transmis à la surface de boues dès qu’il existe un gradient de température unité entre
le produit et l’huile ambiante. Le coefficient de transfert thermique monte rapidement
au début de la friture et atteint son maximum après environ 48 − 168 s de friture selon
la température d’huile imposée (T∞ = 110 − 140˚C). Le maximum atteint est plus éle-
vés pour les plus hautes températures d’huile. Les valeurs maximales estimées sont
de : 900, 1100, 1400 et 1700 W kg−1 K −1 , respectivement pour les températures 110,
120, 130 et 140˚C. Par la suite, les valeurs de h diminuent et se stabilisent entre 100 et
200 W kg−1 K −1 .
Ces valeurs sont cohérentes avec la littérature (Peregrina et al. 2006b, Hubbard &
Farkas 2000).
30
25
kW × kg −1 (MS)
20
T = 110 ◦ C
15 T = 120 ◦ C
T = 130 ◦ C
10
T = 140 ◦ C
5
−5
0 200 400 600 800
Temps de f riture (s)
Figure 3.4 – Variation de l’énergie interne
48 Chapitre 3. Modélisation des transferts d’énergie
0
Flux de chaleur d’ébul lition
−5
kW × kg− 1 (MS)
−10
T = 110 ◦ C
T = 120 ◦ C
−15
T = 130 ◦ C
T = 140 ◦ C
−20
−25
0 500 1000 1500
Temps de f riture (s)
Figure 3.5 – Flux de la chaleur d’ébullition pendant la friture
2.5
Flux de chaleur d’imprégnation
2 T = 110 ◦C
T = 120 ◦C
kW × kg − 1 (MS)
T = 130 ◦C
1.5 T = 140 ◦C
0.5
0
0 500 1000 1500
Temps de f riture (s)
T = 110 ◦ C
h (kW × m−2 × K −1 )
1.5
T = 120 ◦ C
T = 130 ◦ C
T = 140 ◦ C
1
0.5
0
0 500 1000 1500
Temps de f riture(s)
Figure 3.7 – Coefficient de transfert convectif pendant la friture
Dans ce cas particulier la valeur du coefficient convectif peut être estimée directe-
ment à partir des corrélations typiques obtenues pour la convection naturelle qui se
50 Chapitre 3. Modélisation des transferts d’énergie
Nu = a( Ra)b (3.9)
hD
Nu = (3.10)
λ
gβ( T∞ − Tsur )
Ra = (3.11)
να
– Régime avec ébullition : le changement de phase qui se produit en surface du
produit, provoque un régime d’ébullition élevé. Plus le flux de bulles de vapeur
est élevé, plus la turbulence sera importante.
A cet effet, le coefficient de transfert de chaleur convectif varie en fonction du flux
évaporatoire. Costa et al. (1999) ont proposé une corrélation linéaire entre le coefficient
de convection et le flux de vapeur :
.
h = hmin + C st mw (3.12)
1200
Calcul adimensionnel Bilan d’énergie
1000 40
hmax
Nombre de Nusselt
30
800
Nu
20
h (W m−2 k −1 )
600
Fo
10
r
te
ébu
400
l li
0
tio
200 ξ
Sans
hmin
0 Très faible é
bullition
3.5 Conclusion
Sommaire
4.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
4.2 MONITORING OF PATHOGENIC MICROORGANISMS CONTAMI-
NATION DURING HEAT DRYING PROCESS OF SEWAGE SLUDGE . . 56
4.2.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
4.3 Pathogenic organisms . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
4.3.1 Pathogenic occurrence in sewage sludge . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
4.4 Kinetics of thermal disinfecting . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
4.4.1 Thermal drying processing . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
4.4.2 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
4.5 Synthèse du chapitre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76
C e chapitre a pour objectif d’exposer les enjeux d’hygiènisation des boues d’épu-
ration dans le procédé de friture par comparaison avec trois autres procédés de
séchage conventionnel. Les résultats de ce travail ont été publiés dans le journal Pro-
cess Safety and Environmental Protection. Le texte de la publication est incorporé dans
ce chapitre, précédé d’une introduction et suivi d’une synthèse générale.
53
Chapitre 4. Étude de l’hygiène de boues 55
4.1 Introduction
Le risque sanitaire des boues des stations d’épuration est lié à l’éventuelle présence
des micro-organismes pathogènes. Ces micro-organismes présents dans les boues pro-
viennent des déchets humains et animaux, des laboratoires de traitement des produits
alimentaires et biologiques, suite au traitement des eaux usagées urbaines. Ces mi-
croorganismes sont divisés en quatre catégories (EPA 1979) : les virus, les bactéries,
les parasites, et les champignons. Le risque de contamination peut surgir par simple
contact ou par consommation des produits souillés par des animaux, des insectes, du
sol, ou de l’eau (EPA 1995). Par conséquent, des mesures hygiéniques doivent êtres
suivis dans le traitement, le stockage, ou le transport de la boue des stations d’épura-
tion.
Afin de réduire le risque de contamination, certains traitements peuvent êtres ap-
pliqués sur les boues avant leur utilisation ou leur élimination avec divers niveaux de
réduction des microorganismes pathogènes. Par exemple : l’ionisation, le compostage,
le stockage, ou l’utilisation de produits chimiques désinfectants. Dans les procédés
d’ionisation, les boues sont exposées à une source radiative (rayon β-γ) (Ahlstrom
1988, EPA 1979). Le compostage est le traitement le plus simple, et est basé sur la
décomposition de la matière organique en présence de l’oxygène de l’air. La tem-
pérature monte jusqu’à 55◦ C suite à la respiration des microorganismes mésophiles
aérobies, et le traitement dure jusqu’à 15 jours ou plus (Nazih & Lawrence 2007).
Néanmoins, une partie de biomasse reste non chauffée et les microbes pathogènes
risquent la re-croissance (Björn 2007). La destruction des micro-organismes peut être
également réalisée par oxydation chimique, en utilisant la chaux, le chlore, l’ammo-
nium, l’ozone. . . etc. La destruction peut être effective pour certaines espèces patho-
gènes, par exemple, le chlore est efficace pour les bactéries, les virus et non pour les
parasites (Lawrence et al. 2007a). L’eau fortement acide ou alcaline peut également
être employée pour détruire les pathogènes, car l’eau avec un pH plus grand que 11
ou moins de 3 est relativement toxique pour la plus part des micro-organismes (Clint
et al. 2007). Le traitement à pH élevé est typiquement obtenu avec la chaux à pH su-
périeur à 12 pendant 3 heures (Rolf et al. 1991). L’entreposage à long terme dans des
lagunes est une autre manière pour détruire les microbes pathogènes. Le temps de
stockage peut aller jusqu’à 60 jours à 20◦ C et 120 jours à 4◦ C (Rolf et al. 1991).
Le traitement thermique permet également l’inactivation des micro-organismes
pathogènes.
56 Chapitre 4. Étude de l’hygiène de boues
boues en ébullition, et le séchage solaire. Les résultats de cette étude ont été publiés
dans le journal Process safety and environmental protection (Romdhana et al. 2009b), et
sont reproduits au paragraphe suivant.
58 Chapitre 4. Étude de l’hygiène de boues
4.2 Publication
MONITORING OF PATHOGENIC
MICROORGANISMS CONTAMINATION DURING
HEAT DRYING PROCESS OF SEWAGE SLUDGE
a Université de Toulouse, MINES ALBI, RAPSODEE UMR CNRS 2392, ALBI, France,
F 81013
b Université de Toulouse, INP, LCA (Laboratoire de Chimie Agro-Industrielle),
ENSIACET, 4 Allées Emile Monso, F 31029 Toulouse, France
c INRA, LCA (Laboratoire de Chimie Agro-Industrielle), F 31029 Toulouse, France
Abstract
The sewage sludge from wastewater treatment plant is a potential source of in-
fectious organism. The number and type of pathogens in sludge depends on various
factors namely, the wastewater source, the type of treatment plant, and other envi-
ronmental factors such as the biological medium offered by the sewage sludge. The
principal sludge-borne diseases are presented followed by discussion on biological
aspect of growth and occurrence. The overall objective of this work is to estimate
kinetic reduction of pathogen population in sludge during different thermal-drying
process including : the agitated conductive drying, drum drying, solar drying, and
fry-drying. The temperature curves were reported from literature except frying data
which were determined in experiment. In order to apply the temperature influence on
pathogens population, kinetic parameters for the thermal inactivation (D, z − values)
were chosen from literature. Values of concentrations of each pathogen were also
extracted from scientific review of pathogens in bio-solids. This study conducted to
resolve the survival kinetic of Hepatitis A viruses. The result showed that a concen-
tration of 7 × 104 CFU/100ml initially present in the sewage sludge is significantly
reduced during the heat drying processes except the solar plant. The sewage sludge
Chapitre 4. Étude de l’hygiène de boues 59
is completely disinfected when heated for 20 min, 10 min, and 10 s respectively du-
ring the agitated conductive process, vacuum fry-drying, and drum drying process.
Key words : sewage sludge, wastewater, drying, frying, solar, pathogens,
microbial disease, micro-organism, thermal inactivation
4.2.1 Introduction
Sewage sludge is the residue formed through wastewater treatment plant. The
most significant health hazard for sewage sludge relates to the wide range of pa-
thogenic micro-organisms. Pathogens are present in sludge as result of : human and
animal wastes, food processing, biological laboratory and during some treatment of
wastewater. These pathogens are divided into four categories (EPA 1979) : viruses,
bacteria, parasites, and fungi. Within each one, there are various species with different
occurrences. With lower levels of sanitation and less public awareness, many diseases
and infections can occur (hepatitis, typhoid fever...). The risk of contamination can
arise by simple touch or consumption of products that have been contaminated from
animals, insects, land or water (EPA 1995). Therefore, hygienic principles must be
followed in processing, storage or transport of sewage sludge. In order to defeat the
biological risk related to sludge disposal, some processes are available with various
degrees of pathogen reduction. For example : ionizing radiation, composting, storage
and other chemical disinfection. The irradiation process involves exposing sludge to
a source of radian energy (Ahlstrom 1988). High energy electron and photon (β-and
γ-rays) are usually used because of their penetration power (EPA 1979). The easiest
conditioner treatment of sewage sludge is composting. The organic matters are de-
composed to stable humus under the aerobic thermophilic conditions (more than
55˚C for 15 days or more) enough for heat inactivation (Nazih & Lawrence 2007). Ne-
vertheless, not all the material is heated and pathogens risk re-growth (Björn 2007).
The destruction of pathogens can also be achieved by chemicals stabilization, inclu-
ding lime, chlorine and its compound, quaternary ammonium, ozone...etc. The most
common disinfectants are the oxidizing chemicals among them chlorine is the most
used (Tchobanoglous et al. 2003) ; it is effective for bacteria and viruses inactivation
but not for parasite (Lawrence et al. 2007a). Highly acid or alkaline water can also be
used to destroy pathogenic organism, because water with pH greater than 11 or less
60 Chapitre 4. Étude de l’hygiène de boues
than 3 is relatively toxic to most microorganisms (Clint et al. 2007). High pH treat-
ment is typically obtained with lime at pH higher than 12 for 3 hours (Rolf et al.
1991). Long term storage is another way to destroy pathogen. Hence, sludge is sto-
red in earthen lagoon. Typical detention times for disinfection are 60 days at 20˚C
and 120 days at 4˚C (Rolf et al. 1991). Another means of inactivating pathogens is
heat application to sludge. Heat may be used at low temperature as in pasteurization
using a direct steam injection or a heat exchanger. A pasteurization system should
be designed to provide a uniform minimum temperature of 63˚C for at least 30 mi-
nutes (Brennan 2006, Nissen et al. 1996). All pathogens can be also destroyed for a
shorter time period of 10 minutes at 91˚C (EPA 1979). Tyndallization is equivalent
to repeated pasteurization and separated by period of 12-24 hours at 30-40˚C (Gui-
raud 2003). Heat conditioning-dewatering processes use a higher temperature than
pasteurization (140-240˚C) for a period of 15-60 minutes under a pressure of 17-27
bars (Lawrence et al. 2007b). Ultrasound can be combined with conventional thermal
treatment based on the possible synergy between low frequency ultrasound and heat
for pathogen inactivation (Zenker et al. 2003), however its use in food industry is
unfeasible and requires the addition of antimicrobial compounds (Aurelio et al. 2004).
Other heating processes including incineration, vapor-gasification and pyrolysis, raise
the sludge temperature by more than 500˚C destroying the physical structure of all
sludge pathogens and effectively sterilizing the sludge (Werther & Ogada 1999). In
this study the drying treatment was adopted in order to produce a solid biofuel from
wet wastewater sludge. Therefore sludge disinfection as an add-on drying process
becomes necessary for storage or handling before combustion. Drying energy is sub-
divided into heat conditioning and heat drying. Heat conditioning includes thermal
energy required to increase sludge temperature and to inactivate pathogenic microor-
ganisms. Heat acts on the level of molecular agitation. It causes an increase on the
growth speed and mutation of microbial compound. When the level of modification
becomes important and irreversible the growth decreases and stops and microorga-
nisms die (Guiraud 2003). The destruction reactions rates of microorganisms are not
depend on the temperature (Singh & Heldman 2001). The overall objective of this
work is to estimate kinetic reduction of pathogen population in sludge during dif-
ferent thermal-drying process including : agitated conductive drying, drum drying,
solar drying, and fry-drying. The best conditions (temperature, time) of drying which
insure a good microbial destruction were chosen.
Chapitre 4. Étude de l’hygiène de boues 61
The pathogenic organisms found in sewage sludge can be classified into four
broad categories : viruses, bacteria, parasites and fungi (EPA 1979). Viruses are clas-
sified as most pathogenic microorganism ; the most important human enteric viruses
are the enteroviruses (polio, echo, coxsackie), Norwalk, rotaviruses, reoviruses, ade-
noviruses and hepatitis A and E (Tchobanoglous et al. 2003, Vantarakis & Papapetro-
poulou 1998). Diseases caused by enteric viruses range from trivial to severe or even
fatal, and the most common form of transmission include the fecal-oral and respira-
tory routes of infection (Ian et al. 2006). Norwalk and rotaviruses are causative agent
of diarrhea diseases and shown to be major waterborne pathogens (Albert et al. 2006).
The reoviruses and adenoviruses may cause respiratory illness, gastroenteritis and eye
infection (Tchobanoglous et al. 2003). Enteroviruses are the most responsible for a wide
variety of illnesses in humans, including meningitis, myocarditis, febrile illness, para-
lysis, respiratory infections, certain type of diabetes, and eye and skin infections (Ian
et al. 2006). Hepatitis A and E have almost the similar syndrome (anorexia, faint...),
but the hazard fatality is higher with hepatitis E than A and rises to 15-25% in pre-
gnant women (Anna & Richard 2006). The second group of pathogenic contains the
family of the harmful bacteria. A wide variety and concentration range of bacteria are
found in domestic wastewater. One of the most common bacterial pathogens is the
genus salmonella. Among this specie, salmonella typhi is the most severe and serious
(Tchobanoglous et al. 2003). The pathogen produce a toxin that cause fever (such us
typhoid fever), nausea, and diarrhea, and may be fatal if not properly treated (Ian
et al. 2006). Shigella, a less common genus of bacteria, is often found in wastewater
polluted with human sewage, raw vegetable, milk and dairy products and poultry
(Tchobanoglous et al. 2003, Ian et al. 2006). Only four species are recognized (dysente-
riae, flexneri, boydii, and sonnei) and responsible to various intestinal diseases known
as shigellosis (James et al. 2008a). Other bacteria found in sewage sludge include : vi-
brio, Mycobacterium, clostridium, leptospira, yersinia, Escherichia coli species and
campylobacter (Tchobanoglous et al. 2003). Vibrio consists of at least 28 species, in
which vibrio cholera known as the cause of human cholera (James et al. 2008b). The
more interest species in the genus yersinia is yersinia enterocolitica, its symptoms
are fever, diarrhea, severe abdominal pain, vomiting and headache, and its incidence
is highest in the very young and the old (James et al. 2008b). Campylobacter jejuni
62 Chapitre 4. Étude de l’hygiène de boues
are resistant to various chemical agents including acid and alkaline solvents. Indeed,
Hepatitis A is very stable, showing resistant to several preservatives and solvents in-
cluding chloroform, Freon, Arklone, perchloroacetic acid or chloramines (Sagar 2007).
Rotaviruses are also resistant to ether, chloroform, and to non-ionic detergents such as
deoxycholate (Sagar 2007). Generally, bacteria are enable to tolerate high salt concen-
tration such as Salmonella and Shigella which shown to be inhibited by nitrite (James
et al. 2008a). Parasites (Ascaris, Giardia) are typically very resistant to the level of
chlorine (EPA 1979, Irshad & Vitaliano 2006). On the other hand, the temperature of
the medium influences the growth and the thermal-resistance of pathogens. Different
species and their subspecies show different sensitivities to elevated temperatures and
duration of exposure. Hepatitis A retains integrity and infectivity after 60 minutes in-
cubation at 60˚C, and Nerovirus retains infectivity when heated to 60˚C for 30 minutes
(Sagar 2007). Therefore, Hepatitis A and Nerovirus are not inactivated by pasteuriza-
tion treatment. However, Adenovirus is more sensible and is inactivated after heating
at 56˚C for more than 10 minutes (Sagar 2007). For bacteria, temperature around 44-
48˚C is reported to be the upper limit for growth (James et al. 2008a;b). 50˚C is an
effective temperature for reducing the population of Salmonella over a 30 minutes
time scale (Ward & Brandon 1977). Campylobacter heating to 70˚C could not be de-
tected after about 10 minutes (James et al. 2008b). Yersiniae represent a less resistant
group which destroyed in 1-3 minutes at 60˚C (James et al. 2008b). Potential disad-
vantage with lower temperature, the presence of organics and the high concentration
of bacteria may promote survival or even re-growth. For example, Vibrio can survive
80˚C for 15 minutes (James et al. 2008b). Moderate temperatures around 55˚C for less
than 10 minutes are effective in eliminating viability of some parasites in water or li-
quid sludge (Ward & Brandon 1977). Finally, the majority of fungi can be destroyed by
heating at temperatures until 88˚C during 30-60 minutes (Hersom & Hulland 1980) ;
for example, Aspergillus fungi are inactivated at 60˚C for 60 minutes (EPA 1979).
(1) direct microscopic count, (2) colony forming units (c f u), with culture in solid me-
dium, and (3) the most probable number (MPN) method as a statistical determination.
According to : (1) the relative difficulty of the process preparing, (2) the costly method,
and (3) time consuming (Tchobanoglous et al. 2003, Joret et al. 1980), only a few data
on Rotavirus (Bosch et al. 1986) and Adenovirus (Williams & Hurst 1988) are available.
A few data of presence/absence of Enterovirus, Adenovirus and Hepatitis A viruses
(Vantarakis & Papapetropoulou 1998) are also available. Most data are reported on
Enteroviruses and the total concentration of enteric viruses in sludge. Typical total
virus concentrations are given in table 4.2. The large difference between the high and
low value for the number of virus results from several factors, including variation in
virus occurrence in human population, differing treatment plant removal efficiency
and identification techniques. Anaerobic digestion, dewatering and composting have
been shown to reduce the concentration of detectable viruses.
Commonly found concentrations of bacteria are shown in table 4.2. A significant re-
duction of average concentration of enteric bacteria is observed during wastewater
treatment plant. In general, anaerobic digestion of sludge is the most effective for
most bacteria. Nevertheless, Mycobacterium is shown very resistive during anaerobic
digestion. Literature of this subject has been reviewed in reference 35 on the survival
of different enteric bacteria during biological treatment. The study showed that Cam-
pylobacter jejuni survived better than other enteric bacteria. In this context also, an
experimental identification (absence/presence) of bacterial pathogens during sewage
treatment plant is reported in reference 36. Salmonella is the most common in both
raw and treated sludge, Campylobacter is found in 20% in raw sludge and 4% in trea-
ted sludge, and Listeria number found decreases from 12 to 2%.
There is a wide variation in the apparent level of parasite infestation in different
wastewater treatment stages. Limited data for Protozoa, Helminths, and Nematodes
reported in table 4.1, indicate that Nematodes eggs and Ascaris are detected in small
numbers. Cryptosporidium and Giardia Lamblia are detected in high number in raw
sludge ; they are considerably greater on pig farms (Roberto & Eloy 2008). Treatments
by activation sludge process, composting or lime, reduced the number of parasites,
but are reported to incompletely remove all pathogens. For example, the total concen-
tration of Nematodes eggs in the sludge is not greatly after treatment, but it stills lower
eggs
than sanitized concentration (< 3 10g dry matter (Gantzer et al. 2001)). The reduction with
the heat drying procedure (Roberto & Eloy 2008) is greater than other technologies
such as anaerobic/aerobic digestion, lime stabilization or composting. Heat drying
Chapitre 4. Étude de l’hygiène de boues 65
greatly reduces the number of parasites by more than 4log units for Cryptosporidium
oocysts (Roberto & Eloy 2008), confirming the effect of the temperature on the des-
truction of parasites.
Data for fungi are sparse ; limited data for fungi occurrence in the sludge reported in
table 4.1 include Aspergillus fumigatus, Yeast-like, Filamentous and average number
of total fungi. There is a wide frequency of the fungi in the sludge. Fungi occurrence
is considerably dependent to the habitat in which fungi cells are continually bathed
in a nutrient medium offered by the sewage sludge. Levels vary at each wastewater
treatment stage, temperature, moisture content, and also weather. It is noted (Bridge &
Wesley 1968) that certain subspecies or growth types of the fungi are more prominent
in the winter, other in the warmer month.
In order to determine the required time for a given drying process, it is necessary
to have information on heat penetration and its effect on the inactivation of microor-
ganisms. The heat penetration is measured by placing a thermocouple at the centre
of sewage sludge to record the temperature during drying. In fact, all other points
in dried product are assumed to receive more heat and are therefore adequately pro-
cessed. In addition, it is necessary to know how heat resistant microorganisms are in
order to define time and temperature for the process.
A general model for description of microbial reduction is given by (Singh & Heldman
2001) :
−t
N = N0 × 10 DT (4.1)
This model is used to predict survivor population (N) when the initial populations
(N0 ) are exposed to elevated temperature during heating time (t).
Every microorganism has its own characteristic heat resistance (DT ), defined as the
time required to reduce the population by 90% at a constant temperature (T) (Brennan
2006). On the other hand, the process does not take place at constant temperature
but involves distinct periods. During drying, the temperature at any location in the
sewage sludge. Traditional thermal processing has used the sensitive temperature
parameter (z) to describe the influence of temperature on decimal reduction time for
microbial population (Brennan 2006, Singh & Heldman 2001, Durance & Wong 1992).
66 Chapitre 4. Étude de l’hygiène de boues
The thermal resistance constant (z) is defined as the temperature increase required to
cause a one log cycle reduction in the decimal reduction time (Abdul & Mohammed
2006). Based on the definition, the relationship between (D) values at two different
temperatures and the (z) value can be expressed by the following equation :
T2 − T1
D1 = D2 × 10 z (4.2)
during around 30 min is sufficient to eliminate pathogenic bacteria in both liquid sys-
tem and in composted sludge. Thermal inactivation (D) and (z) values of Salmonella
and Listeria in poultry product were reported in reference (Murphy et al. 2002a;b). The
(z) values of both bacteria are the same magnitude (0.3 < (z) < 0.9). Whereas, the (z)
values of Campylobacter, Eschrichia Coli and Mycobacterium are considerably higher
(6.1˚C (Moore & Madden 2001), 5.08˚C (Murphy et al. 2006) and 7.11˚C (Nackmoon &
Michael 1998), respectively).
While thermal resistance of pathogenic bacteria, fungi and viruses are thoroughly
studied, heat inactivation of parasites is poorly investigated. In fact, considerations
of pathogen inactivation must include effects of heat on parasite in bio-solids. Al-
though heat inactivation of Ascaris Lumbricoides Ova in water was studied in refe-
rence (Ward & Brandon 1977), showing that the moderate temperatures (51-60˚C) are
effective in eliminating viability of these Ova in water and liquid sludge during 5 to
60 min processing.
Sewage sludge drying systems were studied for pathogens destruction by nume-
rical simulation. Four thermal treatment processes were compared : (1) a fry-drying
process, (2) an agitated conductive drying process, (3) an indirect drying in thin-film
and (4) a solar drying system. Each drying system induces various mechanisms occur-
ring within the sewage sludge. Commonly, heat drying is based on exposing sewage
sludge to heating agent by direct or indirect contact long enough to attain at least 4%
moisture content.
Fry-drying
sludge-to-oil weigh is chosen as low as possible (10 ml per 400 ml oil) in order to
keep constant the frying temperature. The product temperature history is monitored
using a thin thermocouple (2/10 mm wire diameter and 5/10 mm welding thickness).
Moisture loss during frying is modeled using the basic one dimensional mass diffu-
sion equation. Oil temperature dependency of mass diffusivity model proposed by
Romdhana et al. (2008a) is considered. The trend of temperature results at the centre
of product during vacuum frying is shown in figure 4.2. The temperature rises with
progress in frying until it reaches the boiling point of water, 80˚C. Then, the tempera-
ture remains stable since heat supplied is being spent on moisture evaporation. After
around 20 min of frying the product reaches less than 10% moisture content and the
temperature starts increasing again.
The second process consists of conductive drying with agitation. The process is
classified as indirect heating where the heat transfer agent (resistance, fluid...) and the
product are separated by a wall. During the process the wet sewage sludge is kept
in contact with a heated steel shell using a mechanical system of agitation (paddle,
blades, scrappers...). The moisture loss is determined from continuous weighing me-
thod as schematized in figure 4.1b. The temperature of the product is measured by
thermocouples placed on the axis of the agitator at various positions. Typical data
of an agitated laboratory scale conductive dryer are reported in reference (Ferrasse
2000). Figure 4.3 shows the temperature histories during the drying at 120˚C tempe-
rature set up. The product temperature increases up to 100˚C at the beginning, then
decreases to lower values between 100-80˚C, inducing a slowing of the drying and a
decrease of the heat exchange. When the moisture content decreases until 2 (dry ba-
sis), the temperature starts increasing again. The quantities of 2.2 kg of sewage sludge
are completely dried after about 7 hours.
Drum drying
In drum drying, the feed of sewage sludge is applied in a thin film (1mm) to the
surface of a rotating hollow cylinder, heated internally.
The drying of aluminium hydroxide sludge on an electrically heated laboratory
drum dryer is described in reference (Carrère-Gée 1999). The kinetics of drying cannot
be given directly while weighing. They are given indirectly by the energy balance by
Chapitre 4. Étude de l’hygiène de boues 69
measuring the heat flow lost by the rotating drum and yielded to sewage sludge
for the vaporization of the moisture contained in this one. Four thermocouples are
positioned in the rotating drum as shown in figure 4.1c. The product temperature is
assumed to be those measured by the given thermocouples, because of the highest
thermal density in the metal of the rotating drum. The drum surface temperature to
which the sludge layer is exposed during evaporative phase is relatively high (112-
137˚C). Therefore, drying times are considerably short, (10-60s). Figure 4.4 shows the
kinetic of drying and temperature of the crossing point between heating surface and
sludge film for an experiment at 112˚C.
Solar drying
In solar drying, the sludge is lard down in a solar green house (figure 4.1d), thus
the ambient temperature is raised above outside temperature. Under these conditions
the sludges are dried by convection. Generally, this process requires air circulation
to transport the moist air as fast as possible out of the drying zone, otherwise the
vapour pressure difference between the sludge and the air decreases and the drying
stops (Luboschik 1999). The solar system may be completely covered with a trans-
parent roof and wall, thus providing the greenhouse effect during the daylight and
therefore accelerating the drying rate (11˚C sludge temperature higher than open sys-
tem) (Nezih et al. 2006). The kinetics of drying and the temperature variation of a
typical covered solar system are shown in figure 4.5, also obtainable in reference (Ne-
zih et al. 2006). Drying time is long ; it takes about 55 days for the sludge to reach a
final moisture content of about 12%.
Microbial inactivation
Microbial inactivation is described in term of the first order equation 4.1. The mo-
del is tested against experiment of deep fat frying and available data in the literature
for agitated convective system (Ferrasse 2000), drying of thin film (Carrère-Gée 1999)
and sun drying (Nezih et al. 2006). Hepatitis A virus appears to be a much more re-
levant model to study the dry inactivation process of sewage sludge pathogens. As
shown in Figure 4.6 which compares pathogens inactivation during vacuum frying,
Hepatitis A virus is more resistant. At the beginning of the frying process, Hepatitis
A concentration remains constant (figure 4.2). When the sludge temperatures reach
75˚C, the concentration starts to decrease sharply. After about 10 min of frying the
70 Chapitre 4. Étude de l’hygiène de boues
sludge is disinfected. In spite of the high temperature in the agitated conductive pro-
cess, the virus survives for 20 min (figure 4.3). In fact, this is explained by the low
thermal penetration in the sewage sludge when it is introduced by large quantities.
However, heat penetration is faster with thin sludge exposed to a hot surface (112˚C).
The concentration is sharply reduced in 10 seconds (figure 4.4). While drying time
is very long (55 days) in a solar plant, sludge temperature remains very low (reach
hardly 38˚C). The simulation results under this condition show that all pathogens can
survive for long period (figure 4.5). Experimental result for Fecal Coliform bacteria
shows a very high concentration of this microorganism after 43 days (Nezih et al.
2006). This process requires chemical treatment to reduce pathogenic number in se-
wage sludge such as lime addition.
Sewage sludge
(a) temperature
(c)
Oil Thermocouple
temperature Rotating drum
Exhaust
Heating
resistance
Vacuum pump Sludge layer
Metal basket
Feeding
Thermal oil heater
Cylindrical Roller
reaction vessel
Scraper
Greenhouse
Sludge Fan
Balance
Figure 4.1 – Detail of the experimental setup, (a) fry-drying, (b) agitated conductive drying, (c)
indirect drying in thin film, (d) solar drying
Chapitre 4. Étude de l’hygiène de boues 71
4.4.2 Conclusion
The first part of this work identifies principal diseases related to urban and in-
dustrial sewage sludge. Viruses are classified as the most pathogenic microorganism.
Diseases caused by viruses range from trivial to severe or even fatal almost with He-
patitis A virus. A wide variety and concentration range are reported from literature.
The examination of pathogenic occurrence is reported from various source involving
different factors such as : wastewater treatment stage, some environmental factors
(pH, water activity, salt, temperature...), and method of analyse used in experiments.
Composting and digestion greatly reduces pathogens during wastewater treatment
plant. Several microorganisms are most resistant to heat at their optimum pH which
is generally about 7. The heat resistance increases with decreasing humidity, moisture
or water activity. Some chemical compound have a protective effect on microorga-
nisms, and other tend to make pathogens more heat sensitive such as chlorine or
lime.
The principle of thermal inactivation was described. (D − z) are important parameters
to characterize heat resistance of each microorganism. They are also used to quantify
the thermal and the time process required for a given microbial population. Typical
values reported from literature for major pathogens show different tendencies of cells
inactivation.
The final part of this study was focused on the comparison of four thermal drying
processes namely the vacuum fry-drying, an agitated conductive drying, the direct
contact with a heated surface, and the solar drying plant. Both information of tem-
perature history and drying rate of each process are necessary to analyse heat pene-
tration and its effect on microorganism inactivation. Based on the simulation results
of microbial inactivation model, process time for reduction of Hepatitis A virus is
higher than other microorganism. The prediction of pathogen disinfection during dif-
ferent thermal drying process shows that the heat-drying at high temperature are
more efficient. The Hepatitis A virus is completely reduced when heated for 20 min,
10 min and 10 seconds, respectively during the agitated conductive process, vacuum
fry-drying, and direct contact with a heated surface. Moreover, during solar drying,
pathogens still survive for long period.
72 Chapitre 4. Étude de l’hygiène de boues
Acknowledgment
The authors thank French Agency of Environment and Energy (ADEME), Midi-
Pyrénées Region. Authors which to thank particularly Mr Bernard Auduc and Mr
Jean-Claude Poussin who have contributed to the design and run of most experiments
in the RAPSODEE Centre, Ecole Des Mines d0 Albi-Carmaux.
Nomenclature
D Decimal reduction time s
N Microorganisms population
T Temperature ˚C
t Time s
z Temperature sensitive parameter ˚C
90
7
6
70
Pathogen: Virus
Temperature (°C)
60 Specie: Hepatitis A 5
1
10
0 0
0 500 1000 1500
Frying time (s)
Figure 4.2 – survivor curve for a Hepatitis A virus population during fry-drying process
Chapitre 4. Étude de l’hygiène de boues 73
85 7
120 In
4 4
100
75
2
80 3
60 0
0 200 400 600 2
70
65 0
0 5 10 15 20 25
Times (min)
Figure 4.3 – survivor curve for a Hepatitis A virus population during an agitated conductive drying
process
109 10
Concentration ×104 cfu 100 ml−1
108
8
Moisture Content dry basis
Temperature
Temperature (°C)
107
Hepatitis A concentration
6
Moisture Content
106
4
105
104 2
103 0
0 20 40 60 80 100
Time (s)
Figure 4.4 – survivor curve for a Hepatitis A virus population during a drying of aluminium
hydroxyde sludge film by direct contact with a heated surface at 112◦ C
74 Chapitre 4. Étude de l’hygiène de boues
8
80
70 7.6
Moisture content
Sludge temperature (°C)
7.4
60
7.2
50
7
40 6.8
6.6
30
6.4
20
6.2
10 6
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50
Time (days)
Figure 4.5 – A survivor curve for a Hepatitis A virus population during a drying of sewage sludge in
covered solar system
6 Hepatitis A
Salmonella
Listeria
Population ×104 cfu×ml−1
5
Eschrichia Coli
Mycobacterium
4 Campylobacter
Botrytis cinerea
Monilinia fructigena
3
Monascus rubber ascospores
0
0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500
Frying time (s)
Table 4.1 – Virus and bacteria occurrence in raw sludge and various step of wastewater treatment
plant
Parasites
Species Subspecies Treatment stage Concentration Reference
10 → 103 (1)
Giardia Lamblia Cryptosporidium
(Tchobanoglous et al. 2003)
Raw wastewater
1.1 → 103 (2)
(Guzmán et al. 2007)
Digested sludge 3.6 → 102 (2)
Sewage sludge 12 → 17 (3) (Thaddeus et al. 2008)
Protozoa
Table 4.2 – Parasites and fungi occurrence in raw sludge and various step of wastewater treatment
plant
Pathogen Species Treatment stage
Concentration Reference
2.5 × 103 → 7 × 104 (1)
Enteric Viruses
(EPA 1979)
Raw sludge
103 → 104 (4) (Tchobanoglous et al. 2003)
Digested sludge 100 → 103 (1) (EPA 1979)
Secondary wastewater 0.3 → 115 (5) (Joret et al. 1980)
Enteroviruses 4.8 × 102 → 2.1 × 103 (2) (Guzmán et al. 2007)
Virus
Centrifugation
104 (6) (Wéry et al. 2008)
Limed sludge < 1 → 2.9 (8) (Gantzer et al. 2001)
Shigella Raw wastewater 1 → 103 (4) (Tchobanoglous et al. 2003)
6 × 106 (1) (EPA 1979)
103 → 105 (4) (Tchobanoglous et al. 2003)
Raw wastewater
Clostridium
Table 4.3 – Values of decimal reduction time (D) at test temperature (T) and temperature sensitive
parameter (z) for pathogen inactivation
Pathogens T (˚C) DT ( s ) z(˚C) Reference
Bacteria
Salmonella 55 → 70 1444.26 → 5.82 0.2964 → 0.9049
(Murphy et al. 2002a)
Listeria 55 → 70 3370.14 → 7.56 0.318 → 0.9699
Eschrichia Coli 55 → 70 1281.6 → 1.86 5.08 (Murphy et al. 2006)
Mycobacterium 62 → 68 228.8 → 21.8 7.11 (Nackmoon & Michael 1998)
Campylobacter 55.4 → 61.2 89 → 10.3 6.1 (Moore & Madden 2001)
Virus
80 73.2 → 733.2
Hepatitis A 11.26 → 21.41 (Deboosere et al. 2004)
90 13.2 − 180
Fungi
Botrytis cinerea 40 → 48 1800 → 36 4.65
(Marquenie et al. 2002)
Monilinia fructigena 39 → 45 1302 → 150 4.17
Monascus rubber 70 2238 → 4379
0.99 (Efstathios et al. 2002)
ascospores 80 52 → 126
78 Chapitre 4. Étude de l’hygiène de boues
Le troisième procédé est basé sur cylindre tournant, creux, et chauffé de l’intérieur.
L’alimentation de boues s’effectue avec une très fine couche (1 mm) sur la surface du
cylindre. Une étude expérimentale effectuée sur les boues d’hydroxyde d’aluminium
est présentée dans les travaux de thèse de Carrère-Gée (1999). La température de
surface du tambour sur lequel la couche de boue est exposée, est relativement élevée
(112 − 137◦ C). Le temps de séchage est considérablement court (10 − 60 s).
Le séchage solaire consiste en un ensemble de serre, permettant d’augmenter la
température ambiante et d’évaporer l’eau interstitielle dans les boues par convection.
Le procédé exige une circulation d’air pour transporter rapidement l’air humide hors
de la zone de séchage, et créer une différence de pression partielle de la vapeur d’eau
dans les boues et dans l’air ambiant (Luboschik 1999). La cinétique de séchage et le
profil de la température des boues pour un système couvert sont reporté des travaux
de Nezih et al.. Le temps de séchage est long, au bout de 55 jours les boues atteignent
une humidité finale de 12% (base humide).
La cinétique de destruction microbienne est décrite par une équation de premier
ordre (équation 4.1). La simulation est réalisée en se basant sur l’évolution de la tem-
pérature, obtenues expérimentalement dans le cas du procédé de friture et relevées
de la littérature dans le cas du séchage conductif avec agitation, du séchage sur un
cylindre creux, et du séchage solaire. Le virus de l’hépatite A semble être un modèle
beaucoup plus approprié pour étudier la cinétique de destruction des pathogènes,
vue sa haute résistance à la chaleur par rapport aux autres micro-organismes.
Malgré la haute température dans le procédé conductif, le virus survit pendant
20 min. En fait, ceci est dû à une faible pénétration thermique dans les boues quand
celles-ci sont traitées en grande quantité. Le transfert de la chaleur est beaucoup plus
rapide avec des boues exposées en très fine couche sur une surface chauffée à 112◦ C.
La concentration est ainsi réduite en 10 s. Malgré le temps très long en séchage solaire
(55 jours), la température reste basse dans la limite de 38◦ C. Le résultat de la simula-
tion dans ces conditions montre que plusieurs microbes pathogènes peuvent survivre
pendant de longues périodes. Ce procédé exige donc un traitement complémentaire
pour réduire le nombre des pathogènes dans les boues séchées. Au début du procédé
de friture la concentration de virus de l’hépatite A reste constante. Quand la tempé-
rature des boues atteint 75◦ C, la concentration commence à diminuer. Après environ
10 min de friture, la boue est totalement désinfectée.
80 Chapitre 4. Étude de l’hygiène de boues
Pendant le séchage par friture sous vide, l’ébullition a lieu à une température
relativement faible par rapport aux procédés de séchage conventionnel (par conduc-
tion/convection). En revanche, le procédé de friture se présente comme une technique
efficace pour l’hygiène de boues.
Étude préliminaire des émissions 5
atmosphériques lors de la combustion
de boues frites
Sommaire
5.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81
5.2 Les Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques . . . . . . . . . . . . . . 84
5.2.1 Structure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84
5.2.2 Origine des HAP . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84
5.2.3 Quelques propriétés physico-chimiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84
5.2.4 Distribution gaz-particules . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85
5.2.5 Impact sanitaire des HAP . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88
5.3 Influence des paramètres de combustion sur les émissions de HAP 89
5.4 Étude expérimentale des émissions particulaires de HAP . . . . . . . 92
5.4.1 Matériel et méthodes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92
5.4.2 Résultats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97
5.5 Conclusion du chapitre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98
Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98
81
Chapitre 5. Les hydrocarbures aromatiques polycycliques 83
5.1 Introduction
chlorés sont formés lors des réactions thermiques mettant en jeu le carbone organique
et le chlore (Liem & Van Zorge 1995). Ils sont fréquemment rencontrés dans deux
classes regroupant 75 isomères de polychlorodibenzo-p-dioxines (PCDD) et 135 isomères
de polychlorodibenzo-furane (PCDF). Les hydrocarbures volatils constituent aussi une
fraction essentielle des composés organiques volatils, parmi lesquels le méthane, ayant
comme impact le réchauffement climatique, et des effets respiratoires. Ces composés
regroupent aussi les hydrocarbures non méthaniques (NMCOV). Ils regroupent éga-
lement l’ensemble des hydrocarbures à l’exception du méthane, tels que les alcanes
et les hydrocarbures aromatiques (benzène, alkybenzène,. . . ). Leurs impact sur l’envi-
ronnement et la santé s’exprime différemment selon les molécules. Ils sont considérés
généralement comme des précurseurs pour la formation d’ozone, certains d’eux sont
cancérigènes et provoquent des effets respiratoires (Jolliet et al. 2003).
Les HAP correspondent aux composés organiques formés d’au moins deux an-
neaux aromatiques et constitués de carbone et d’hydrogène (2004/107/EC 2004). Ils
font partie des premiers composés à avoir été identifiés comme cancérigènes (Grim-
mer et al. 1991, Soontjens et al. 1997) et mutagènes (Chiang et al. 1992). Conformément
à la directive 96/62/EC, la commission européenne a adopté la directive 2004/107/EC
concernant les HAP dans l’air ambiant. Cette directive établit des valeurs cibles pour
les concentrations du Benzo(a)pyrène (1ng/m3 ) utilisé comme traceur du risque cancé-
rigène lié aux HAP. Cette famille fera donc l’objet de cette partie du travail portant
sur la pollution liée à l’incinération de la biomasse industrielle.
Généralement, les HAP sont formés lors de la combustion incomplète ou lors des
processus pyrolytiques à températures élevées (Yan et al. 2004, Mastral et al. 1996).
Certaines réactions chimiques peuvent avoir comme conséquence la formation des
HAP, telles que les réactions de cyclisation des groupements alkyles et les réactions
de polymérisation suite à un processus de condensation (Mastral et al. 1996). En raison
de leur ubiquité dans l’environnement, les HAP peuvent se trouver particulièrement
dans les combustibles fossiles constitués d’hydrogène et de carbone, se concentrer
également dans les biomasses industrielles telles que les boues des stations d’épura-
tion (Quan-Ying et al. 2007, Jiayin et al. 2007).
Différents auteurs ont cherché à établir des plans de mesures dans des conditions
de combustion distinctes pour différents combustibles, tels que la biomasse fores-
tière et agricole (Bryan et al. 1996), le bois (Khalfi et al. 2000), le charbon (Yan et al.
2004, Mastral et al. 1996; 1999b;a), les déchets ménagers solides (Chiang et al. 1992,
Dezhi et al. 2009), les boues huileuses (Chun-Teh et al. 1995), les boues des stations
Chapitre 5. Les hydrocarbures aromatiques polycycliques 85
5.2.1 Structure
Les HAP émis dans l’atmosphère sont d’origine naturelle ou anthropique. Ils se
forment essentiellement au cours des processus de pyrolyse et de pyrosynthèse lors de
la combustion incomplète de matières organiques comme l’incinération des déchets,
la combustion du bois, du charbon, le fonctionnement des moteurs à essence ou des
moteurs diesels. La nature et l’abondance des HAP formés dépendent du combustible
de base, du mode et de la température de combustion et de la proportion d’oxygène
(Marr et al. 1999, Ledesma et al. 2000, Mastral & Callén 2000).
En raison de leur faible pression de vapeur saturante, les HAP dans l’atmosphère
sont partagés entre la phase gazeuse et la phase particulaire. Ainsi, les composés les
plus légers se trouvent principalement sous forme gazeuse, alors que les composés
88 Chapitre 5. Les hydrocarbures aromatiques polycycliques
Table 5.2 – Propriétés physico-chimiques à 20◦ C des 16 HAP classés par l’EPA
Masse Solubilité Pression Coefficient de partage Constante
molaire(1) dans l’eau(1) de vapeur(1) octanol-eau(1) de Henry(2)
(g/mol) (mg/l) P˚L ( Pa ) log(k o,w ) H ( Pa × m3 × mol −1 )
N AP 128.2 31 36.8 3.37 43.01
ACY 152.2 16.1 4.14 4 8.4
ACE 154.2 3.8 1.52 3.92 12.17
FLR 166.2 1.9 0.715 4.18 7.87
PHE 178.2 1.1 0.113 4.57 3.61
ANT 178.2 0.045 0.078 4.54 3.96
FTN 202.3 0.26 8.72 10−3 5.22
PYR 202.3 0.132 0.012 5.18 0.92
B| a| A 228.2 0.011 6.06 10−4 5.91 0.58
CHR 228.2 0.002 8.4 10−7 5.6 5.86
B|b| F 252.3 0.0015 6.7 10−5 5.8
B|k| F 252.3 0.0008 4.12 10−6 6 0.016
B| a| P 252.3 0.0038 2.13 10−5 6.04 0.046
I ND 276.3 0.00026 1.3 10−8 6.6
D | ah| A 278.3 0.0006 9.16 10−8 6.75 1.7 10−4
B| ghi | P 276.3 0.062 2.25 10−5 6.5 7.5 10−2
(1) (Mackay et al. 1992),(2) (Dabestani & lvanov 1999)
possédant 5 (et plus) noyaux aromatiques sont essentiellement présents en phase par-
ticulaire. La figure 5.1 illustre ce partage entre les phases gazeuse et particulaire pour
quelques HAP mesurés dans l’atmosphère de Chicago (Odabasi et al. 1999). Notons
que cette figure ne reflète absolument pas les niveaux de concentrations atmosphé-
riques en phases gazeuse et particulaire pour ces différents HAP, mais seulement la
présence relative de ces composés dans les deux phases considérées. Des études en
chambre de simulation ont montré que le partage des HAP entre la phase gazeuse
et la phase particulaire dépend non seulement de la pression de vapeur saturante
des molécules, mais également de la température qui influence cet équilibre, de l’hu-
midité relative et de la concentration en particules dans l’air (Calvert et al. 2002).
Généralement, le terme de coefficient de partition k p est le paramètre qui est utilisé
pour étudier la répartition des H AP atmosphériques entre les phases gazeuse et parti-
culaire à l’équilibre, résultant des processus d’adsorption et d’absorption. Il est défini
par la relation 5.1.
Cp
kp = (5.1)
TSP × Cg
100
Gaz
90 Particule
80
Partition Gaz-Particule (%)
70
60
50
40
30
20
10
0
AC E FTN PHE ANT FLR PYR B|a|A C HR B|b|F B|k|F B|a|P IN D B|g hi|P
Figure 5.1 – Partage des HAP entre la phase gazeuse et la phase particulaire dans l’atmosphère de
Chicago, d’après Odabasi et al. (1999)
−A
log(k p ) = +B (5.3)
T
A, B, m et c sont des constantes qui ont été déterminées par certains auteurs (Tableau
5.3 et 5.4). Notant que Wei & Wu (1997) n’ont pas obtenu de corrélations satisfai-
santes entre les concentrations en HAP et la température de combustion (500 − 800˚C)
pour la combustion de boues d’épuration.
90 Chapitre 5. Les hydrocarbures aromatiques polycycliques
La toxicité des HAP peut être aiguë, faible ou modérée selon le composé consi-
déré. Cependant, les risques toxiques associés aux HAP sont généralement liés à une
exposition chronique, puisque les concentrations atmosphériques sont modérées. Les
risques les plus importants sont leurs effets mutagènes (White 2002) et cancérigènes
(Denissenko et al. 1996).
Il est important de noter que les propriétés cancérigènes des HAP dépendent es-
sentiellement de la structure du composé considéré. Plusieurs facteurs favorisent le
caractère cancérigène : le nombre de cycles (ce sont les HAP à 4 noyaux aromatiques
ou plus qui sont généralement cancérigènes), l’arrangement stérique de la molécule
(les molécules planes sont moins toxiques). De plus, pour être cancérigène, le HAP
doit posséder une région «baie» et être dissymétrique (Dabestani & lvanov 1999) (fi-
gure 5.2). Afin de prendre en compte ces différences, un facteur d’équivalence toxique
(FET) a été défini pour chaque HAP (Tableau 5.5). Il exprime la toxicité relative de
chaque composé par rapport au benzo(a)pyrène (HAP le mieux connu et l’un des
plus toxiques) auquel une valeur de référence de 1 a été donnée. Cette approche, pro-
posée par plusieurs auteurs et organismes (EPA 1984, Nisbet & Lagoy 1992, INERIS
2000), permet de pondérer les teneurs en HAP d’un mélange [ H AP]i pour évaluer sa
teneur en Equivalent Toxique ([ H AP] TEQ ) à partir de la relation 5.4.
Table 5.5 – Valeurs de facteur équivalent toxique proposées par différents organismes/auteurs
HAP EPA (1984) Nisbet & Lagoy (1992) INERIS (2000)
Naphtalène 0 0.001 0.001
Acénaphtylène 0 0.001 0.001
Acénaphtène 0 0.001 0.001
Fluorène 0 0.001 0.001
Phénanthrène 0 0.001 0.001
Anthracène 0 0.01 0.01
Fluoranthène 0 0.001 0.001
Pyrène 0 0.001 0.001
Benzo(a)anthracène 1 0.1 0.1
Chrysène 1 0.01 0.01
Benzo(b)fluoranthène 1 0.1 0.1
Benzo(k)fluoranthène 1 0.1 0.1
Benzo(a)pyrène 1 1 1
Indeno(1,2,3,c,d)pyrène 1 0.1 0.1
Dibenzo(a,h)anthracène 1 5 1
Benzo(g,h,i)pérylène 0 0.01 0.01
Bois(a) Charbon(b)
4000 250
200
3000
HAP µg/g
HAP µg/g
150
2000
100
1000
50
0 0
800 850 900 950 1000 1050 1100 600 700 800 900 1000
Température °C Température °C
Déchet acrylique(c) 4
x 10 Déchet solide urbain (d)
8000 2.5
2
6000
HAP µg/g
HAP µg/g
1.5
4000
1
2000
0.5
0 0
700 800 900 1000 1100 400 600 800 1000 1200
Température °C Température °C
Figure 5.3 – Effet de la température sur les émissions des HAP (a) Khalfi et al. (2000), (b) Yan et al.
(2004), (c) Singh & Vinit (2007), (d) Chiang et al. (1992)
diminution d’émissions de HAP particulaires alors que les émissions gazeuses sont
minimales pour un excès d’oxygène de 20% (Mastral et al. 1999b). Le débit d’air tra-
versant le four de combustion a également un impact important. Travailler avec un
faible débit pour des températures de 700-800˚C et à débits plus importants pour des
températures de 900-1000˚C contribue à diminuer les émissions de HAP (Mastral et al.
1999a, Vinit & Satnam 2009).
Chapitre 5. Les hydrocarbures aromatiques polycycliques 93
Réactifs
Table 5.7 – Analyse ultime, taux de cendre et pouvoir calorifique des combustibles utilisés
N∗ 1.8 ± 0.5 0.7 ± 0.3 0.2 ± 0.2 0.3 ± 0.1 0.3 ± 0.1 0.4 ± 0.1
C∗ 18.7 ± 2.9 51.4 ± 0.5 77.4 ± 0.4 15.7 ± 1.4 45.8 ± 0.2 44.6 ± 0.2
H∗ 1.7 ± 0.2 6.5 ± 0.6 12.3 ± 0.3 1.6 ± 0.1 5.9 ± 0.1 5.8 ± 0.2
S∗ .01 .01 .01 1.9 ± 0.5 .01 .01
O∗ 22.9 ± 2.6 15.9 ± 0.7 10.2 ± 0.7 19.5 ± 1.5 46.2 ± 0.2 48 ± 0.5
Cendres∗ 54.8 ± 0.1 25.6 ± 1.5 0.6 ± 0.6 62.7 ± 0.1 1.7 ± 0.6 1.2 ± 0.4
PCS∗∗ 8.1 ± 0.1 27.0 ± 0.7 41.2 ± 0.1 7.9 ± 0.7 24.3 ± 0.1 23.6 ± 0.4
PCI∗∗ 7.7 ± 0.1 25.6 ± 0.6 37.7 ± 0.1 7.6 ± 0.6 22.9 ± 0.1 22.4 ± 0.3
Les essais de combustion sont réalisés dans un réacteur tubulaire (Yan et al. 2004,
Khalfi et al. 2000). Le four (figure 5.4) comporte un foyer cylindrique en quartz (4.5 cm
de diamètre, 66 cm de longueur), chauffé par des résistances électriques logées dans
un réfractaire fibreux. Un tube coulissant est connecté sur l’entrée du four, il permet
d’introduire en batch les échantillons de combustible par le biais d’une nacelle en
céramique liée au tube. L’air de combustion est prélevé dans une bouteille d’air syn-
thétique et circule en permanence dans le foyer du four en surpression par rapport
à la pression atmosphérique. Le débit total de l’air de combustion est de 0.6 L/min.
Le chauffage se fait à une température de 850˚C et sous balayage constant d’air de
façon à évacuer en permanence les produits de dégradation. Pendant le fonctionne-
ment, le four comporte une zone chaude isotherme sur une longueur de 15 à 20 cm.
Le temps de séjour des gaz de combustion dans la zone chaude est supérieur à 2 s.
Il s’agit du temps minimum requis par la directive 89/369/EEC et pendant lequel les
gaz en provenance de la combustion sont portés à une température d’au moins 850˚C
en présence d’au moins 6% d’oxygène.
Des échantillons de 1 g de combustible (NF-M-03-003 1994) sont placés dans un
creuset céramique à fond plat ; l’ensemble est introduit rapidement dans le four par le
biais du tube coulissant. La température au voisinage de l’échantillon est mesurée par
un thermocouple de type K. La température atteinte est la température consigne ±5˚C.
96 Chapitre 5. Les hydrocarbures aromatiques polycycliques
AI R 130 ¹ T ¹ 180◦ C
O2 = 0.79
combustion
N 2 = 0.21 15 → 20 cm; T ≃ 850 ± 5◦ C
0.6 L × min−1
Gaz de
nacelle en céramique 1g
– Dispositif analytique
Les composés sont extraits par solvant puis analysés par chromatographie en
phase gazeuse (Agilent 6890 Serie GC System) couplée à un spectromètre de masse
(Agilent 5973 Network Mass selective detector). Le mode SCAN est utilisé pour l’iden-
tification des différentes molécules, le mode SIM pour la quantification des HAP.
L’ensemble des conditions analytiques est répertorié dans le tableau 5.8 et dans le
tableau 5.9.
– Caractéristiques analytiques
Les composés ont tout d’abord été identifiés en mode SCAN à partir de la biblio-
thèque de spectres WILEY275. L’étude du mélange commercial M-610 a permis de
confirmer l’identification de chacune des molécules. Un étalonnage quantitatif a en-
suite été réalisé en mode SIM au moyen de la méthode d’étalonnage interne à partir
de solutions étalons titrant entre 0 et 100 µg/mL de chacun des HAP.
Une solution d’anthracène d10 et de benzo(a)pyrène d12 est préparée à la concentra-
tion de 300 µg/mL. Cette solution deutérée est d’une part introduite dans les solutions
étalons contenant les 16 HAP, et d’autre part, déposée sur le filtre après combustion.
Ces étalons deutérés servent d’étalons d’extraction.
Le premier sera pris comme référence pour la fraction HAP légère (naphtalène à
pyrène) et le second pour la fraction HAP lourde (chrysène à Indeno(1,2,3,c,d)pyrène).
La limite entre les deux fractions a été fixée à partir du coefficient de partition oc-
tanol/eau (k ow ). Une solution de fluoranthène d10 est préparée à la concentration de
300 µg/mL. Elle est introduite dans les solutions étalons ainsi que dans l’extrait ob-
tenu par extraction. Il s’agit de l’étalon interne.
Le domaine de linéarité du détecteur a été établi pour l’ensemble des composés
dans la gamme de concentration [0 − 100 µg/mL]. Les limites de détection (LD) et de
quantification (LQ) varient respectivement entre [0.09 − 0.25 ng] et [0.3 − 0.7 ng] (ta-
bleau 5.9). Les limites de détection correspondent à la quantité minimale détectable
d’un soluté donné pour des conditions analytiques données. Elles ont été estimées
comme étant égales à trois fois la hauteur du bruit de fond. Les limites de quantifica-
tion quant à elles correspondent à la quantité minimale quantifiable. Elles sont égales
à dix fois la hauteur du bruit de fond (Tranchant 1995).
A partir des valeurs citées dans le tableau 1.8. et des conditions opératoires, les
limites de quantification des taux d’émission sont comprises entre 0.6 et 1.4 µg/g pour
tous les combustibles sauf pour les boues frites et les huiles usagées (1.8 − 4.2 µg/g).
L’analyse de filtres conditionnés et stockés dans les mêmes conditions que ceux
98 Chapitre 5. Les hydrocarbures aromatiques polycycliques
ayant été utilisés pour l’échantillonnage ainsi que l’analyse de filtres utilisés lors de
combustion (sans combustible, nacelle vide) n’ont pas révélé la présence de HAP à
des teneurs supérieures aux limites de quantification.
Table 5.8 – Conditions opératoires relatives à l’analyse par chromatographie en phase
gazeuse-spectrométrie de masse
Chromatographe en phase gazeuse (Agilent 6890 GC)
Colonne DB5 MS (30 m × 0.25 mm × 0.25µm)
Programmation 100˚C (5 min) 20˚C/min 180˚C (3min)
de température 15˚C/min 260˚C (5min) 100˚C/min 300˚C (10min)
Gaz vecteur Hélium ; débit : 1.4 mL/min
Injecteur split/splitless splitless : 1 min ; débit de split : 30 mL/min
Température injecteur 300˚C
Volume injecté 0.5µL
Température de l’interface CPG-SM 300˚C
Spectromètre de masse (Agilent 5973 Network)
Ionisation par impact électronique 70 eV
Délai de solvant 5 min
Analyseur Quadripôle
Acquisition Mode SCAN (entre 34 et 350 Da) ou en mode SIM
Bibliothèque WILEY275
Table 5.9 – Temps de rétention, masses des fragments spécifiques utilisés lors l’acquisition de données
en mode SIM, Limites de détection et limites de quantification
HAP Temps de Ion de Ion de LD(1) (ng) LQ(2) (ng)
rétention (min) quantification confirmation
Naphtalène 6.7 128 126 0.09 0.3
Acénaphtylène 10.1 152 150 0.09 0.3
Acénaphtène 10.4 154 151 0.09 0.3
Fluorène 11.7 166 165 0.09 0.3
Phénanthrène 14.4 178 176 0.09 0.3
Anthracène 14.6 178 176 0.1 0.3
Anthracène d10 14.6 188 186 0.1 0.3
Fluoranthène 17.2 202 200 0.12 0.4
Fluoranthène d10 17.2 212 210 0.12 0.4
Pyrène 17.7 202 200 0.12 0.4
Benzo(a)anthracène 21.1 228 226 0.14 0.5
Chrysène 21.2 228 226 0.14 0.5
Benzo(b)fluoranthène 25.3 252 250 0.16 0.5
Benzo(k)fluoranthène 25.4 252 250 0.16 0.5
Benzo(a)pyrène 26.3 252 250 0.18 0.6
Benzo(a)pyrène d10 26.3 264 262 0.18 0.6
Indeno(1,2,3,c,d)pyrène 30.3 278 279 0.25 0.7
Benzo(g,h,i)perylène 31.3 276 277 0.25 0.7
(1) Limite de détection, (2) Limite de quantification
Chapitre 5. Les hydrocarbures aromatiques polycycliques 99
5.4.2 Résultats
Les émissions totales en HAP varient selon la nature du combustible avec des taux
d’émission compris entre 123 et 45455 µg/g (tableau 5.10) respectivement pour les
boues sèches et pour les huiles usagées. Les émissions des boues frites sont d’environ
5000 µg/g soit environ dix fois plus importantes que celles associées aux deux types
de bois et au schiste.
Concernant la nature des HAP émis, elle varie également en fonction du com-
bustible. Les HAP responsables d’au moins 10% des émissions totales sont (figure
5.6) :
– boues frites : NAP, PHE, FTN
– huiles usagées : NAP, PHE
– chêne : NAP, PHE, ANT
100 Chapitre 5. Les hydrocarbures aromatiques polycycliques
l’émission de HAP (µg/g, µg/PCI, µgéquivalent toxique /g), les boues frites présentent des
émissions inférieures à celles des huiles usagées et supérieures à celles des autres com-
bustibles. Toutefois, en fonction des unités choisies, les rapports entre les émissions
des différents combustibles peuvent être différents. La toxicité des phases particulaires
est essentiellement due à la présence de benzo(a)pyrène et de benzo(b)fluoranthène.
Les résultats caractérisant les HAP particulaires seront utiles pour la réalisation
d’une analyse de cycle de vie du procédé et seront intégrés dans la partie Inventaire.
Ils mériteraient d’être complétés par une étude des émissions gazeuses. Les condi-
tions de combustion (température, excès d’air, turbulence) ayant un impact direct sur
les émissions qualitatives et quantitatives, il serait nécessaire de compléter ce travail
par des expériences contrôlant la turbulence dans le réacteur de combustion dans le
but d’optimiser le mélange oxygène/gaz de combustion en utilisant par exemple un
réacteur à lit fluidisé.
102
Table 5.10 – Spécification des HAP dans les émissions particulaires de frites, boues sèches, huiles alimentaires usagées, schiste, bois de chêne, et
bois de hêtre
HAP Huiles Boues Boues Chêne Hêtre Schiste
HAP usagées frites sèches
n=5 n=8 n=5 n=5 n=5 n=5
Naphtalène 22967 ± 7754 1758 ± 448 3.8 ± 0.8 129 ± 75.3 15.4 ± 3.1 14.9 ± 6.7
Acénaphtylène 529 ± 200 80 ± 18 1.1 ± 0.2 14.8 ± 3.9 16.2 ± 3.2 6.3 ± 4.2
Acénaphtène 395 ± 128 62 ± 17 3.3 ± 0.7 30.8 ± 13.2 32.8 ± 6.6 19.1 ± 8.6
Fluorène 945 ± 396 142 ± 42 3.5 ± 0.7 57.5 ± 20.6 51 ± 10.2 3.4 ± 1.6
Phénanthrène 945 ± 396 142 ± 42 3.5 ± 0.7 57.5 ± 20.6 51 ± 10.2 3.4 ± 1.6
Anthracène 5661 ± 2433 782 ± 174 4.4 ± 0.9 71.1 ± 17 68.5 ± 13.7 72.1 ± 33.0
Fluoranthène 1525 ± 702 335 ± 137 46.2 ± 9.2 127.4 ± 53.2 61.3 ± 12.3 54.3 ± 23.4
Pyrène 3005 ± 1305 516 ± 73 18.4 ± 3.7 46.4 ± 10.6 45.9 ± 9.2 48.0 ± 10.6
Benzo(a)anthracène 330 ± 130 56 ± 22 1.2 ± 0.2 9.1 ± 2.2 9.4 ± 1.9 8.8 ± 2.7
Chrysène 683 ± 394 183 ± 40 7.2 ± 1.4 17.6 ± 4.9 15.7 ± 3.1 12.7 ± 1.6
Benzo(b)fluoranthène 1386 ± 472 5 2 ± 0.4 10.4 ± 3.4 18 ± 3.6 38.7 ± 16.3
Benzo(k)fluoranthène 2605 ± 836 250 ± 63 2.1 ± 0.4 16.5 ± 16.2 21.5 ± 4.3 13.9 ± 1.3
Benzo(a)pyrène 522 ± 182 123 ± 60 1.2 ± 0.2 17.4 ± 4 25.6 ± 5.1 13.0 ± 5.9
Indeno(1,2,3,c,d)pyrène 723 ± 562 99 ± 40 1.1 ± 0.2 3.1 ± 1.2 2.8 ± 0.6 1.4
Dibenzo(a,h)anthracène 28 ± 12 5 1.4 1.4 2.6 ± 0.5 1.4
Benzo(g,h,i)pérylène 1366 ± 983 141 ± 52 1.6 ± 0.3 3.9 ± 1.4 3.0 ± 0.6 0.8 ± 0.1
Total (µg × g−1 ) 45455 5023 123 605 463 339
µg× g−1
100−cendres(%)
457 68 3 6 5 9
µg× g−1
PCI ( MJ ×kg−1 )
1206 196 16 80 20 15
n : nombre de combustions réalisées, p ≺ 0.05
Chapitre 5. Les hydrocarbures aromatiques polycycliques
Table 5.11 – % en équivalent en équivalent toxique de Benzo(a)pyrène pour chacun des HAP. Taux d’émission total en équivalent toxique
Huiles Boues Boues Chêne Hêtre Schiste
usagées frites sèches
Naphtalène 0.5 0.3 0.0 0.3 0.0 0.1
Acénaphtylène 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0
Acénaphtène 0.0 0.0 0.0 0.1 0.1 0.1
Fluorène 0.0 0.0 0.0 0.1 0.1 0.0
Phénanthrène 0.0 0.0 0.0 0.1 0.1 0.0
Anthracène 0.1 0.1 0.1 0.2 0.1 0.4
Fluoranthène 0.3 0.5 5.8 3.3 1.3 2.7
Pyrène 0.1 0.1 0.2 0.1 0.1 0.2
Benzo(a)anthracène 0.7 0.8 1.5 2.3 2.0 4.4
Chrysène 0.1 0.3 0.9 0.5 0.3 0.6
Benzo(b)fluoranthène 2.9 0.0 2.5 2.7 3.9 19.3
Benzo(k)fluoranthène 5.5 3.7 2.6 4.3 4.7 6.9
Chapitre 5. Les hydrocarbures aromatiques polycycliques
B[ghi]P
D [ah]A
Boues sèches
Boues frites
IND
Schiste
Chêne
Huiles
B[a]P
Hêtre
B[k]F
B[b]F
CHR
B[a]A
PYR
FTN
ANT
PHE
100 Pτiτ %
FLR
i
ACE
ACY
NAP
60
50
40
30
20
10
5
10
Huile usagée
4
10
HAP µg × g−1
Boue frite
P
3
10
Chêne
Schiste
Hêtre
Boue sèche
2
10
10 20 30 40 50 60 70 80
C arbone %
107
Chapitre 6. Conclusion générale 109
Le procédé de friture est une filière innovante, tant au plan énergétique puisqu’elle
permet de produire un combustible solide à haut pouvoir calorifique, qu’au plan
environnemental et sanitaire.
Ce mémoire a rassemblé des travaux multidisciplinaires relatifs à la valorisation de
boues humides par le procédé de friture, en abordant la modélisation des transferts de
matière et de chaleur, étape nécessaire dans la démarche de conception d’un procédé,
le comportement du procédé vis à vis à la destruction des germes pathogènes et
en fournissant quelques éléments de base sur les émissions atmosphériques et leurs
impacts environnementaux. Ces éléments vont être indispensables pour l’analyse de
cycle de vie du procédé et particulièrement dans la phase d’inventaires des émissions.
Les deux premiers chapitres du mémoire ont rendu compte de la description des
mécanismes de transferts de matière et de chaleur et de la modélisation du procédé
de friture.
Le premier chapitre a introduit le concept général de la friture et décrit également
les différents mécanismes de transport de matière. Deux modèles ont été proposés
pour décrire la cinétique de séchage et la cinétique d’imprégnation d’huile. La ciné-
tique de séchage (variation de l’humidité du produit), obtenue à partir de mesures
expérimentales de la perte d’eau pendant la friture à des températures variant entre
110˚C et 140˚C est décrite par un modèle de diffusion. Le coefficient de diffusion de
l’eau dans le solide est défini en fonction de la température d’huile et l’humidité
initiale du produit. L’estimation des paramètres du modèle est menée par program-
mation non-linéaire et un ajustement avec les données expérimentales. Les valeurs
calculées du coefficient de diffusion varient entre 4.79 jusqu’à 20.5 m2 s−1 . Le second
modèle décrit l’évolution de l’imprégnation d’huile pendant la friture. Ce modèle est
obtenu en supposant que la perte d’eau conduit à la formation de vides qui sont rem-
placés par l’huile. Il ressort de cette étude que le pouvoir calorifique inférieur varie
en fonction de la teneur en eau et de l’imprégnation d’huile selon une loi simple.
Le procédé permet de porter le pouvoir calorifique inférieur de 6 MJ/kg jusqu’à 24
MJ/kg. De ce fait, les boues frites présentent un intérêt important en combustion.
Le deuxième chapitre a mis en évidence les échanges d’énergie entre la boue et
le bain de friture par un bilan global d’énergie en supposant sa température homo-
gène. Les flux de chaleur considérés sont : le taux de variation de l’énergie interne
dans les boues frites, le flux de chaleur évaporatoire, le flux de chaleur convectif à
110 Chapitre 6. Conclusion générale
l’interface du produit avec les huiles de friture, et l’apport de chaleur par advection
suite à l’imprégnation des huiles dans la matrice poreuse du produit. La méthode de
détermination du coefficient de convection a été effectuée par mesure de température
et calcul de la cinétique de friture sur des échantillons de boue cylindrique de faible
diamètre (4-12 mm). Les valeurs maximales du coefficient de convection varient entre
900 et 1700 W m−2 K −1 . Les valeurs minimales sont observées au début et à la fin du
procédé (100-200 W m−2 K −1 ). L’échange convectif à l’interface solide-huile dépend
du régime hydrodynamique des huiles de friture autour du produit. Trois régimes
peuvent être considérés : régime sans ébullition, régime avec ébullition, et régime
avec un faible flux de vaporisation. L’étude a montré que l’échange convectif peut
être présenté par une corrélation adimensionnelle par l’intermédiaire d’une relation
linéaire qui groupe : le flux de vaporisation normalisé, les caractéristiques thermiques
d’huile, et la géométrie de boues.
Le troisième chapitre a exposé les problèmes d’hygiène des boues d’épuration.
Dans ce contexte, une étude sur la destruction thermique des micro-organismes est
présentée. Tout d’abord, le chapitre introduit une analyse bibliographique sur les
risques sanitaires portant sur :
– les différents groupes pathogènes (virus, bactérie, parasites, champignon) ;
– le nombre d’occurrence des micro-organismes issu de différentes saltations
d’épuration ;
– et un modèle de calcul de la cinétique de destruction des micro-organismes par
voie thermique.
Les données de la température pour chaque procédé sont nécessaires pour analyser
la cinétique de destruction thermique des pathogènes.
L’outil développé pour l’étude de la friture est une maquette de laboratoire consti-
tuée d’un réacteur en double enveloppe, une pompe à vide, et un système d’acquisi-
tion de température. Les conditions de friture ont été choisies afin de fonctionner sous
vide (0.6 bar de pression, 95˚C en température, 10 ml de boues/400 ml d’huiles). Cette
méthodologie a été également appliquée à trois autres procédés de séchage conven-
tionnel : le séchage conductif par agitation, le séchage convectif sur une fine couche
de boues en ébullition, et le séchage solaire. Il en ressort que le procédé de friture
sous vide permet de produire un combustible solide hygiénisé après friture pendant
une durée d’au moins au moins 10 min et pour une température d’ébullition de 80˚C.
Le quatrième chapitre esquisse une étude des émissions atmosphérique lors de la
combustion des boues frites. L’étude a porté essentiellement sur l’identification et la
Chapitre 6. Conclusion générale 111
6.2 Perspectives
Dans un deuxième temps, il sera nécessaire de disposer d’une étude qui reven-
dique les points forts et les points faibles du procédé de friture en termes d’impacts
environnementaux. L’analyse de cycle de vie est une technique comptable des impacts
sur l’environnement. Le but sera de quantifier les échanges de matière et d’énergie
tout le long de la transformation de la biomasse brute en combustible solide, et en-
suite tout le long de son utilisation comme combustible industriel. Comme il s’agit
d’une technologie totalement différente, le procédé de friture doit être clairement dé-
fini pour en faciliter la comparaison avec un procédé de référence. Conformément à
la norme ISO 14040 tous les systèmes à comparer y compris le scénario de référence
doivent avoir la même unité fonctionnelle :
– valoriser la même quantité de boue ;
– et valoriser la même quantité d’huile usagée.
Parmi les critères à considérer lors de l’ACV, il y a la cohérence entre le procédé
de friture et le procédé de référence. Dans le cas où le séchage conventionnel sera
choisi comme procédé de référence, il faut affecter au champ d’étude une filière de
valorisation ou d’élimination des huiles usagées. Parmi les filières à considérer :
– la régénération par distillation sous vide et finition à l’argile ;
– régénération par contact direct à l’hydrogène ;
– valorisation énergétique en centrale d’enrobage ;
– recyclage en raffinerie.
La filière de valorisation énergétique de boues frites devrait être prise en compte. La
filière « combustion » comporte une large base de données incluant la valorisation
en cimenterie ou le chauffage urbain. Finalement, afin d’aboutir à une ACV signi-
ficative, il est indispensable d’étudier plusieurs indicateur environnementaux, telle
que la santé humaine, l’écotoxité, la consommation des ressources planétaires et le
changement climatique.
Nomenclature
a, b, c, d, e Coefficients de corrélation
C Matrice de covariance
Cal Valeur calculée
Cp Capacité calorifique massique Jkg−1 k−1
D Coefficient de diffusion m 2 s −1
Exp Valeur expérimentale
FET Facteur d’équivalent toxique
h Coefficient de convection Wm−2 k−1
H Enthalpie Jkg−1
IC Intervalle de confiance
it Nombre d’itérations
k o,w Coefficient de partage octanol-eau
kp Coefficient de partition
M Teneur en eau locale kg eau / kg de boue f rite
m Masse moyenne kg
N Population des micro-organismes
n Nombre de points expérimentaux
n1 Nombre de courbes de friture
n2 Nombre de points expérimentaux pour une courbe de friture
O Teneur en huile locale kg huile / kg de boue f rite
Ob fonction objective
PCS Pouvoir calorifique inférieur MJ/kg
PCS Pouvoir calorifique supérieur MJ/kg
R Demi-épaisseur de particules m
r Rayon de particules m
RMS Valeur du racine des résiduels par somme moyenne
z Coefficient de résistance thermique d’un micro-organisme
S Surface m2
T Température ˚C
t Temps s
tν, ξ Valeur de Student
2
TSP Concentration particulaire µg/m3
v Volume m3
∆Hv Chaleur latente de vaporisation MJ/kg
115
lettres grecques
α Coefficient de Diffusion thermique m 2 s −1
β Coefficient de dilatation
thermique volumétrique k −1
λ Conductivité thermique Wm−2 k−1
ν Viscosité cinématique m 2 s −1
ρ Masse volumique kgm−3
τ Taux d’émission µg/g
Indices
0 Valeur initiale
c Valeur critique
eq Équilibre
g gaz
max Maximum
min Minimum
o Huile
p Phase particulaire
s Solide
sur Surface du produit
TEQ Teneur en équivalent toxique
w Eau liquide
∞ Huile chauffante
Nombre adimensionnel
Gr Nombre de Grashof
Nu Nombre de Nusselt
Pr nombre de Prandtl
Ra Nombre de Rayleigh
ξ Flux évaporatoire normalisé
h. . .i moyenne sur volume
[. . .] Fraction massique µg/ml
116
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Titre Conception, modélisation et évaluation environnementale d’un procédé de va-
lorisation de boues organiques en combustibles solides
Résumé Le procédé de friture utilise les huiles usagées comme fluide de chauffe pour sécher les
boues humides par contact direct tout en incorporant une fraction. Le produit obtenu est un combustible
solide à fort pouvoir calorifique, hygiènisé, stockable et transportable sans risque. Une étude expérimen-
tale et théorique a permis d’apporter les éléments nécessaires à la conception du procédé, tant sur le
plan énergétique que sur les plans environnemental et sanitaire. Un modèle de cinétique de friture, est
proposé pour le séchage et la dynamique d’absorption d’huile, basé sur une loi de diffusion de l’eau
dans la boue et un remplacement de l’eau par l’huile volume pour volume. Le modèle est ajusté aux
données expérimentales obtenues par méthode gravimétrique sur des cylindres de boues (4-12 mm). Les
températures employées varient entre 110˚C et 140˚C. Le temps de séchage, compris entre 10 et 20 min est
réalisable dans une unité de séchage en continu. Un bilan d’énergie a permis de déterminer l’évolution
du coefficient de transfert convectif en mettant en évidence trois phases successives. Une corrélation adi-
mensionnelle est proposée, regroupe le flux évaporatoire normé, les caractéristiques thermiques d’huile
et la géométrie de la boue. Une étude de la cinétique de destruction thermique des micro-organismes
pathogènes a permis de construire un modèle estimant le temps de friture nécessaire pour hygiéniser
une boue dont la température est connue dans le temps. Les conditions de friture sous vide à une tem-
pérature d’ébullition de 80˚C ont été étudiées et comparées à d’autres procédés de séchage. Enfin, pour
évaluer l’insertion du procédé dans une filière de valorisation énergétique par combustion, une étude
expérimentale des émissions atmosphériques a été réalisée pour une combustion en lit fixe (850˚C). Une
attention particulière a été accordée aux émissions des hydrocarbures aromatiques polycycliques vu
leurs impacts cancérigènes pour la santé humaine et leur toxicité pour les écosystèmes. Les résultats ont
montrés que les émissions de boues frites sont d’environ 5000 µg g−1 soit 10 fois plus importantes que
celles du bois et 10 fois moins importantes que celles des huiles usagées.
Title Design, modeling and environmental assessment of the organic sludge valori-
zation into solid fuels
Abstract Fry-drying is an alternative for heat and mass transfer intensification. The process re-uses
waste oil as a heating medium for drying by contact with the wet sludge. The fry-dried product is
a granular solid fuel with high heating value. The product is sterile, stored, and transported safely.
Experimental procedure and theoretical investigation have to provide basic information for the process
design, in terms of energy and environment. A kinetic model of frying is proposed for water loss and
oil intake. The model has been fitted to the data obtained by a weighing method on sludge cylinders
(4-12 mm diameter) at an oil temperature ranging from 110˚C to 140˚C. The drying time between 10
and 20 min is effective in a continuous dryer. The global energy balance has enabled the calculation of
a convective heat transfer coefficient. The results show that convection is boiling flow dependent. The
study suggests a dimensionless correlation involving the normalized boiling flux, thermal oil property,
and the sludge size. An estimation of kinetics of thermal destruction of pathogens during vacuum
frying (80˚C boiling point) was made. The calculations were compared with the current thermal dryer
performance. Finally, to evaluate the integration of the process in a sequence of energy recovery by
combustion, an experimental study of air emissions was achieved for fixed-bed combustion (850˚C).
Particularly, the chemical characterization was focused on the 16 Polycyclic Aromatic Hydrocarbons
a group of highly classified carcinogens. The results showed that emissions of fry-dried sludge are
approximately 5000 µg g−1 thus 10 times higher than those of wood and 10 times smaller than those of
oils.
Keywords Heat and mass transfer, frying, drying, human health, Polycyclic Aromatic Hydrocarbons,
Sludge, Micro-organism
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