Livret2 EntoMovoria 2021-2022

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“BON A PENSER, BON A MANGER1”:

LE CAS TRANSVERSAL DES ENJEUX


STRATÉGIQUES, MARKETING ET COMPTABLES
DANS L’INDUSTRIE DE L’ALIMENTATION HUMAINE
A BASE D’INSECTES EN FRANCE

Auteurs:
Amélie Boutinot et Pierre-François Lelaurain

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LIVRET 2 - INFORMATIONS DEDIEES
A L’ANALYSE STRATEGIQUE
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L’objectif de ce livret est de vous fournir les informations nécessaires à la


compréhension et à l’analyse de l’environnement d’EntoMovoria. En complément des
informations données dans le Livret 1, vous trouverez ici des informations en lien avec
les tendances lourdes de l’environnement, l’industrie de l’alimentation humaine à base
d’insectes ainsi que la filière y étant associée.

INTRODUCTION - PRESENTATION DE LA FILIERE


L’écosystème de l’alimentation humaine à base d’insectes est en cours de construction
en France. A l’heure actuelle, une poignée de start-ups se livrent une course de
vitesse2. Ces start-ups, peu nombreuses, sont généralement de petite taille et se
battent pour offrir des insectes de qualité pour l’alimentation humaine. Mais certaines
ferment leurs portes, faute de positionnement pertinent face à la lutte assez massive
pour rester en vie dans ce secteur. Par exemple, Entomo Farm, créée en 2014, a été
placée en liquidation judiciaire en novembre 2018. Selon les fondateurs, le point
bloquant majeur a été que leur modèle était trop cher et trop ambitieux. Ils n’ont pas pu

1 Claude Levi-Strauss, 1962, Le totémisme aujourd’hui, Paris: PUF


2 Frasquet R., 13 mars 2018. Les insectes comestibles de demain ont déjà leur usine. Agence France
Presse
trouver suffisamment de liquidités pour développer leur modèle dans des conditions
satisfaisantes de rentabilité3.

A l’image de l’alimentation animale à base d’insectes, la filière de l’alimentation


humaine à base d’insectes s’organise comme suit:

Fournisse Transf Client


Produ Distrib
ur ormate s
cteur uteur
d’insectes ur finaux

Le maillon “Fournisseur d’insectes” correspond à une activité d’élevage d’insectes


(dans une ferme d’élevage, soit artisanale soit automatisée). Les insectes sont
considérés comme la matière première de la filière.
Le maillon “Transformateur” correspond à une activité de transformation d’insectes
entiers vivants provenant des fermes d’élevage en insectes entiers morts, en farine ou
en huile. Les procédés de transformation peuvent être artisanaux ou automatisés (et
dans ce cas souvent brevetés). En règle générale, les larves arrivées à maturité sont
abattues par vapeur d’eau, déshydratées, puis transformées en farine ou huile 4. Ces
insectes, entiers, en huile ou en farine, peuvent être commercialisés auprès des
producteurs et / ou distributeurs de la chaîne.
Le maillon “Producteur” correspond à une activité de conception et fabrication
d’aliments destinés aux humains, tels que des pâtes, biscuits, crackers…
Le maillon “Distributeur” correspond à une activité de commercialisation des produits
finis proposés par les producteurs notamment auprès des consommateurs. Ce sont
généralement des magasins spécialisés.

Une même entreprise peut être présente sur plusieurs maillons de la chaîne
simultanément. C’est le cas de l’entreprise Micronutris, qui est à la fois fournisseur (elle
a sa propre ferme d’élevage d’insectes), transformateur (elle transforme ses insectes en
huile et farine) et producteur d’aliments à base d’insectes (elle vend des crackers
sucrés et salés, des barres énergétiques… à base d’insectes), qu’elle vend directement
via son site web, ou via des magasins spécialisés comme les magasins d’alimentation
biologique. Si elle vend directement ses produits via son site web, elle pourra
également être considérée comme “distributeur” - ce qui n’est pas le cas si elle vend à
d’autres entreprises (type magasins spécialisés).

II.1. Les tendances lourdes de l’environnement: perspectives sur les industries


agro-alimentaires françaises
3 https://objectifaquitaine.latribune.fr/business/2018-11-30/clap-de-fin-pour-entomo-farm-799322.html
4 Gaudot, C., Vedeau F. & Bardon, E. (2019). Rapport CGAAER n°18079, Diversification de la ressource
protéique en alimentation humaine et animale État des lieux et perspectives, Ministère de l’Agriculture et
de l’Alimentation
Les tendances lourdes ici présentées font référence à l’environnement agro-alimentaire
français. Les industries agro-alimentaires représentent un contexte d’analyse pertinent
pour envisager une meilleure compréhension de l’environnement dans lequel une
activité en lien avec l’alimentation humaine à base d’insectes peut s’insérer. Une variété
de variables peut être envisagée pour comprendre cet environnement très riche et
complexe. En voici une liste non exhaustive.

Tout d’abord, le constat de l’augmentation de la population mondiale est sans appel.


Selon les projections des Nations Unies, la population mondiale devrait atteindre les 9,8
milliards de personnes en 2050. Elle pourrait ainsi atteindre un nombre proche de 11
milliards d'individus vers l'an 21005. Ce constat présente diverses conséquences:
- L’augmentation de la population mondiale crée des tensions sur les
matières premières et les prix. L’augmentation de la population mondiale fait
face aux limites de la planète et des ressources qui ne peuvent se multiplier à
l’infini. En effet, dès la fin du XVIIIème siècle, Thomas Malthus constate que
l’augmentation de la population est plus rapide que l’augmentation de la
production des ressources alimentaires, car le développement de la population
est exponentiel alors que le développement des ressources alimentaires est
linéaire6. Ce constat, toujours valide, invite à repenser la consommation de
matières premières. Pour les économistes libéraux, le marché régule
“naturellement” cette équation: la consommation d’un bien se régulera en
fonction de sa rareté et donc de son prix. Plus un produit est rare, plus il coûte
cher, et moins il est consommé. Pour certains biens, comme les produits de la
pêche par exemple, il faut une réglementation, pour éviter une épuration trop
massive.
- Un besoin de combler un fossé en protéines dans l’alimentation humaine.
Comme évoqué dans le Livret 1, il est nécessaire de trouver de nouvelles
sources de protéines pour répondre aux besoins nutritionnels de la croissance
démographique mondiale. Gaudot et ses collègues, dans leur rapport de 2019
sur la diversification de la ressource protéique, affirment que “si la couverture en
lipides et en glucides des 10 milliards d’habitants estimés d’ici 30 ans ne semble
pas problématique, la couverture en besoin protéique sera beaucoup plus
tendue. [...] Les terres agricoles adaptées à la culture et à l’élevage d’animaux de
rente n’étant pas extensibles, il est clair que l’augmentation globale de la
demande en protéines alimentaires, ne pourra être satisfaite ni par les
productions végétales majoritairement consommées à ce jour (céréales, soja), ni
par les productions animales pratiquées aujourd’hui.” 7

5 https://www.un.org/fr/sections/issues-depth/population/index.html
6 https://www.andlil.com/les-limites-de-la-croissance-152023.html
7 Gaudot, C., Vedeau F. & Bardon, E. (2019). Rapport CGAAER n°18079, Diversification de la ressource
protéique en alimentation humaine et animale État des lieux et perspectives, Ministère de l’Agriculture et
- La protéine animale (élevage de boeufs…) massivement répandue dans le
monde endommage l’environnement, notamment par le gaz à effet de serre
et forte consommation d’eau. Comme évoqué dans le Livret 1, de manière
générale, les impacts de l’élevage sur l’environnement sont considérables, tant
au niveau des émissions de CO28(15% des émissions mondiales sont liées à
l’élevage - soit plus que l’industrie et les transports!) que de la déforestation
(91% des terres « récupérées » dans la forêt amazonienne servent ainsi aux
pâturages ou à la production de soja qui nourrira plus tard le bétail).

Face à ces constats, une consommation alimentaire de plus en plus réfléchie,


tournée vers une vision de valeur (qualité, sécurité, propreté, santé, respect de
l’environnement…) se met en place dans les pays développés, dont la France.
Cette phase de transition nutritionnelle, déjà observée aux Etats-Unis, au Royaume-Uni
ou en Allemagne, est en cours en France depuis le début des années 1980. Elle
devient lisibles au travers de plusieurs dimensions:
- Un essor du “Bio”, avec les labels et les valeurs associés
- Une consommation de protéines carnées qui tend à diminuer (viandes de
boucherie et particulièrement viande rouge). Les Français absorbent en
moyenne 8 % de protéines d'origine animale de moins que dans les années
19909. Parallèlement, on observe un report vers d’autres aliments d’origine
animale (œufs, fromages) mais aussi une augmentation de la demande en
protéines végétales10.
- Le développement du végétarisme (exclusion de viande, poisson et fruits de
mer de l’alimentation) et du véganisme (exclusion de tout produit issu de
l’exploitation animale) répond à plusieurs motivations : être en meilleure santé,
prévenir certaines maladies cardiovasculaires, respecter la condition animale,
contribuer à la protection de l’environnement, promouvoir une consommation
responsable, entre autres11. Une croissance à deux chiffres de ce marché est
actuellement observée en Europe pour la consommation de protéines

de l’Alimentation
8 https://www.planetoscope.com/elevage-viande/1235-consommation-mondiale-de-viande.html
9 Gaudot, C., Vedeau F. & Bardon, E. (2019). Rapport CGAAER n°18079, Diversification de la ressource
protéique en alimentation humaine et animale État des lieux et perspectives, Ministère de l’Agriculture et
de l’Alimentation
10 Blezat Consulting, Credoc & Deloitte Developpement Durable, 2016. Baisse de la consommation de
protéines animales. Comportements alimentaires en 2025, Tendances et impacts. Etude commandée
dans le cadre du Contrat de Filière Agroalimentaire (Action N°36) par le ministère de l'Agriculture, de
l'Agroalimentaire et de la Forêt, l’ANIA, la CGAD, la CGI, Coop de France, la FCD et FranceAgriMer
11 Blezat Consulting, Credoc & Deloitte Developpement Durable, 2016. Baisse de la consommation de
protéines animales. Comportements alimentaires en 2025, Tendances et impacts. Etude commandée
dans le cadre du Contrat de Filière Agroalimentaire (Action N°36) par le ministère de l'Agriculture, de
l'Agroalimentaire et de la Forêt, l’ANIA, la CGAD, la CGI, Coop de France, la FCD et FranceAgriMer
végétales12. Cette croissance se trouve freinée pour des réticences culturelles, le
prix élevé de certains substituts (le prix reste encore de loin le principal
déterminant dans l’achat alimentaire), le manque de savoir-faire pour valoriser
certains produits (exemple des légumineuses), la présence de facteurs
allergiques pour certains produits végétaux.
- Un développement des protéines dites alternatives, telles que les insectes
comestibles, les algues, … avec les mêmes points d’inflexion que ceux
précédemment cités. Parmi eux, le risque allergique qui caractérise aussi bien
les protéines d’insectes, d’algues que certaines protéines végétales n’est pas à
négliger13.
- Un enjeu de sécurité et de transparence de l’alimentation, et notamment de
leur origine, se met également en place. L’élevage tracé, transparent, de très
haute sécurité et qualité, font un argument pertinent pour prôner la valeur et la
qualité des aliments en France.

Les autorités nationales et européennes tentent d’accompagner ces évolutions en


cours:
- L’EFSA (European Food Safety Authority) aide au développement des
protéines alternatives pour la consommation humaine. Au travers d’études
scientifiques réalisées par ses soins ou avec ses partenaires, cette institution
donne (ou non) son approbation aux aliments circulant dans l’Union
Européenne14. Par exemple, début 2021, l'EFSA a publié son premier agrément
pour la consommation humaine de tenebrio molitor (ver de farine) 15, permettant
ainsi officiellement la commercialisation de ces insectes (entiers ou en poudre)
sur les marchés européens16. D'autres autorisations sont à l'étude, notamment
pour les grillons et les sauterelles17.

12 Blezat Consulting, Credoc & Deloitte Developpement Durable, 2016. Baisse de la consommation de
protéines animales. Comportements alimentaires en 2025, Tendances et impacts. Etude commandée
dans le cadre du Contrat de Filière Agroalimentaire (Action N°36) par le ministère de l'Agriculture, de
l'Agroalimentaire et de la Forêt, l’ANIA, la CGAD, la CGI, Coop de France, la FCD et FranceAgriMer
13 Gaudot, C., Vedeau F. & Bardon, E. (2019). Rapport CGAAER n°18079, Diversification de la
ressource protéique en alimentation humaine et animale État des lieux et perspectives, Ministère de
l’Agriculture et de l’Alimentation.
14 Efsa. Scientific opinion. Scientific Opinion on Dietary Reference Values for protein. EFSA Journal
2012;10(2):2557
15 EFSA, Safety of dried yellow mealworm (Tenebrio molitor larva) as a novel food pursuant to
Regulation (EU) 2015 / 2283, Janvier 2021. https://www.efsa.europa.eu/en/efsajournal/pub/6343
16 Santé Alimentaire Publique, Grand-Duché du Luxembourg, Janvier 2021. https://securite-
alimentaire.public.lu/fr/point_focal/Publications-EFSA/publications/2021/Avis-EFSA-consommation-
humaine-insectes.html
17 Maddyness, Les insectes sont des aliments désormais autorisés eu Europe, Mai 2021.
https://www.maddyness.com/2021/05/05/insecte-autorisation-alimentation-humaine-ynsect-jiminis-
alimentation/#:~:text=Des%20autorisations%20en%20attente,n'est%20pas%20totalement
%20nouvelle.&text=La%20r%C3%A9glementation%20europ%C3%A9enne%20appliqu%C3%A9e
%20depuis,de%20mise%20sur%20le%20march%C3%A9.
- L’Etat français accompagne la transition vers de meilleures pratiques de
consommation alimentaire. Par exemple, le rapport pédagogique de Santé
Publique France intitulé “RECOMMANDATIONS SUR L’ALIMENTATION,
L’ACTIVITÉ PHYSIQUE & LA SÉDENTARITÉ POUR LES ADULTES”
recommande la consommation d’aliments variés, une augmentation de la
consommation des fruits, légumes et protéines végétales (lentilles, haricots, pois
chiches…)18.
- Le cadre européen de la Novel Food (1er janvier 2018) ouvre
progressivement les marchés pour les alternatives alimentaires. Depuis le
1er janvier 2018 en France, le règlement européen d’autorisation des nouveaux
aliments, aussi appelé Novel Food, permet d’intégrer les vitamines, minéraux et
insectes comestibles aux aliments innovants autorisés à être produits sur le
territoire. Ils viennent compléter la liste d’aliments innovants issus de plantes,
d’animaux, de micro-organismes et de cultures de cellules 19. Pour être
commercialisés, ces produits doivent être assortis d’un agrément. Si les dossiers
de demande d’agrément tardent à avoir des retours, « la commercialisation [de
ces aliments] est possible par le biais de l’article 35 du même règlement qui
instaure une période de transition”, indique Bastien Rabastens, co-fondateur de
Jimini’s, une entreprise de production d’aliments à base d’insectes comestibles.
Dans la lignée de certains États membres (Belgique, Pays-Bas,…), qui toléraient
déjà la commercialisation d’insectes entiers destinés à la consommation
humaine20, c’est tout le marché européen qui vient de s’ouvrir au Tenebrio
Molitor, comme évoqué plus haut.
- La loi Egalim. Cette loi adoptée par le Parlement fin 2018 a pour vocation de
favoriser une alimentation saine, durable et accessible à tous. Deux de ses
principaux objectifs est de (1) renforcer la qualité sanitaire, environnementale et
nutritionnelle des produits et (2) favoriser une alimentation saine, sûre et durable
pour tous21. Entre autres engagements, cette loi préconise une interdiction des
néonicotinoïdes pour protéger la biodiversité et les abeilles, une suspension de
l’utilisation du dioxyde de titane (dont la visée est exclusivement esthétique),
renforcer le bien-être animal (notamment en lien avec l’élevage), garantir 50% de
produits durables et de qualité (dont produits bio) dans la restauration collective,
et réduire l’utilisation de plastique dans le domaine alimentaire.

18 Santé Publique France, Recommandations sur l’alimentation, l’activité physique et la sédentarité pour
les adultes”, Dossier Pédagogique, Janvier 2019
19 Stam, C., 24 août 2018. Le grillon, un aliment bon pour la planète et l’intestin. Euractiv.fr
20 Gaudot, C., Vedeau F. & Bardon, E. (2019). Rapport CGAAER n°18079, Diversification de la
ressource protéique en alimentation humaine et animale État des lieux et perspectives, Ministère de
l’Agriculture et de l’Alimentation
21 https://agriculture.gouv.fr/egalim-ce-que-contient-la-loi-agriculture-et-alimentation
Des forts investissements sont destinés à aider les acteurs des industries agro-
alimentaires dans leur R&D et dans l’amélioration de leur productivité:
- De forts investissements pour un développement des protéines
alternatives non carnées. Initiés au début des années 2010s, de nombreux
programmes de recherche et développement (R&D) sont financés notamment
par la Banque Publique d’Investissement (BPI), la Caisse des Dépôts et
Consignations, ainsi que l’ADEME. Trois PIA (Programmes d’Investissement
d’Avenir) ont été montés, avec des montants respectifs de 35 milliards d’euros
(PIA1), 12 milliards d’euros (PIA2) et 10 milliards d’euros (PIA3) 22. Ils ont permis
de faire émerger des projets de R&D sur les nouvelles sources de protéines :
insectes en alimentation animale, valorisation de tourteaux d’oléagineux en
alimentation humaine, micro- algues pour l’alimentation humaine et aquaculture,
aliments à base de légumineuses, produits protéinés à base de levures et
denrées analogues de viande à base de protéines végétales et d’ingrédients
complémentaires...23.
- De nombreuses recherches sont menées pour améliorer la productivité
agro-alimentaire. Les investissements d’avenir évoqués dans la variable
précédente aident également à l’amélioration de la productivité agro-alimentaire.
En effet, les investissements en recherche et développement pour amener une
production agricole au niveau industriel se multiplient. Par exemple, Roquette, le
leader mondial des ingrédients d’origine végétale (3,3 milliards d’euros de chiffre
d’affaires), a multiplié par deux sa capacité de production de protéines de pois
(soit 250 000 tonnes) grâce à deux investissements records en France (80
millions d’euros) et au Canada (264 millions d’euros) 24. Concernant les protéines
à base d’insectes, si pour l’instant seulement un tiers de la production est destiné
à l’alimentation humaine, des investissements importants sont en cours pour
passer à un production plus industrielle, comme par exemple chez Ynsect et
Innovafeed (environ 300 millions d’euros pour leur nouvelle unité de
production)25.
- Une digitalisation de la production agricole permet d’augmenter les
rendements. En 2019, “67% des agriculteurs utilisent déjà au moins un objet de
nouvelles technologies pour leur exploitation, principalement un GPS sur
tracteur, une caméra sur l'exploitation, une caméra sur tracteur ou une station
22 Gaudot, C., Vedeau F. & Bardon, E. (2019). Rapport CGAAER n°18079, Diversification de la
ressource protéique en alimentation humaine et animale État des lieux et perspectives, Ministère de
l’Agriculture et de l’Alimentation
23 Gaudot, C., Vedeau F. & Bardon, E. (2019). Rapport CGAAER n°18079, Diversification de la
ressource protéique en alimentation humaine et animale État des lieux et perspectives, Ministère de
l’Agriculture et de l’Alimentation
24 https://www.lsa-conso.fr/dossier-la-filiere-vegetale-se-structure,307986
25 Gaudot, C., Vedeau F. & Bardon, E. (2019). Rapport CGAAER n°18079, Diversification de la
ressource protéique en alimentation humaine et animale État des lieux et perspectives, Ministère de
l’Agriculture et de l’Alimentation
météo connectée”, raconte Valérie Xandry, journaliste pour la revue
Challenges26. Les technologies digitales sont en plein développement 27 et ont un
impact conséquent sur l’activité des entreprises agricoles. Par exemple, on
assiste depuis plusieurs années à un développement de l’agriculture de précision
(mélange d’intelligence artificielle, mégadonnées et apprentissage, notamment
possible via les drones, les objets connectés et solutions GPS embarquées), qui
permet une meilleure gestion de sols, une hausse de la productivité et un
meilleur respect de l’environnement28,29. Elle facilite aussi la traçabilité des
produits, entrant en résonance avec le souhait de transparence se développant
chez le consommateur30. Le digital permet aussi aux entreprises du monde
agricoles de se rapprocher des consommateurs finaux, notamment grâce aux
réseaux sociaux. Une meilleure connaissance des clients est possible grâce aux
bases de données, aux CRM (Customer Relationship Management) et au “data
analytics”.

Mais l’épidémie due au Covid-19 a bouleversé le panorama actuel, en France et dans


le monde entier, avec notamment:
- Une crise économique en cours, due à la crise sanitaire du Covid-19. Le
confinement sur plusieurs semaines en France, pour lutter contre l'épidémie, a
fait entrer la France en récession au printemps 2020. Cette récession massive a
été estimée à environ 9%, selon l’INSEE 31. Les ménages pourraient ainsi perdre
11 milliards d'euros de revenu disponible.
- L’activité dans les industries agro-alimentaires reprend après la crise
sanitaire du printemps 2020, mais reste tendue. Le baromètre d’Avril 2020 de
l’ANIA (Association Nationale des Industries Agro-alimentaires) évoque que près
« de 80 % des PME-TPE ayant répondu pointent une baisse de chiffre d’affaires
(contre un peu plus de 50 % des entreprises de taille intermédiaire) ». Les
rayons « les plus affectés » sont ceux des produits traditionnels (dont les rayons
à la coupe fermés actuellement). Néanmoins, des données récentes
communiquées par l’INSEE (Juin 2020)32 indiquent que le climat des affaires en
France demeure dégradé mais se redresse progressivement. Cela est le cas
pour les industries agro-alimentaires.
26 https://www.challenges.fr/economie/agriculture/ces-nouvelles-technologies-qui-font-bouger-l-
agriculture_644238
27 Etude Agrinautes 2016 réalisée par BVA et Tic-Agri
28 https://www.ledevoir.com/societe/environnement/559751/des-drones-a-la-ferme
29 https://www.challenges.tn/economie/l-avenir-des-cooperatives-agricoles-passe-par-la-digitalisation-et-
linternational/
30 https://www.pwc.fr/fr/decryptages/planete/linfluence-de-la-technologie-et-du-digital-dans-le-secteur-
agri-agro.html
31 https://www.usinenouvelle.com/editorial/l-insee-predit-une-recession-limitee-a-9-en-2020-grace-au-
rebond-rapide-de-l-economie.N983721
32 https://www.insee.fr/fr/statistiques/2107840
II.2. Perspectives sur les insectes comestibles (insectes destinés à l’alimentation
humaine)

II.2.a. Quelques données clés

Un marché à potentiel, mais à nuancer. Actuellement, les insectes constituent la


base alimentaire pour 2 milliards de personnes dans le monde 33, et sont donc
complètement intégrés dans les coutumes culinaires dans de nombreux pays. Dans les
pays occidentaux, leur acceptation est plus délicate, mais le marché avaient de bonnes
prévisions dans de récentes études. Ainsi, au niveau européen, selon Global Market
Insight, le marché, mené par l’Allemagne et la France, pourrait augmenter de 43% d’ici
202434. Au niveau mondial, le marché des insectes comestibles devrait représenter un
chiffre d’affaires de 1,2 milliards de dollars d’ici 2024 35. Pour d’autres, les insectes
comestibles sont voués à demeurer aux marchés de niche 36.
Dans tous les cas, ces perspectives de croissance sont à nuancer depuis la crise
sanitaire due au Covid-19 et des divers traumatismes associés.

Une multitude de formes. Le marché des insectes comestibles est composé de


plusieurs types de produits (insectes entiers, en farine, en huile, en barres protéinées,
en milkshakes, en confiserie…). Selon une étude de Gallen et Pantin-Sohier (2015), le
visuel caché, comme par exemple la farine ou l’huile d’insectes, pourrait être l’une des
clés pour relever le défi de l’acceptation des insectes dans notre alimentation 37.

Des insectes bons pour la santé. Pauvres en méthionine (un acide aminé), riches en
sels minéraux38, faibles en sodium, les insectes représentent donc une bonne
alternative, voire peuvent être envisagés dans des régimes à faibles teneurs en sel et
sans gluten. Ceux qui ont été étudié jusqu’ici ont des teneurs en fer et zinc équivalentes
à celles de la viande de boeuf, et présentent une richesse en vitamines B1 et B2
(Bukkens, 2005). Les insectes sont aussi caractérisés par un très bas contenu en
matière grasse saturée et par l’absence de cholestérol. D’un point de vue énergétique,

33 http://www.fao.org/3/a-i3253f.pdf
34 Stam, C., 24 août 2018. Le grillon, un aliment bon pour la planète et l’intestin. Euractiv.fr
35 https://markets.businessinsider.com/news/stocks/global-1-18-bn-edible-insects-market-opportunity-
analysis-and-industry-forecast-2018-2023-1022377964
36 Gaudot, C., Vedeau F. & Bardon, E. (2019). Rapport CGAAER n°18079, Diversification de la
ressource protéique en alimentation humaine et animale État des lieux et perspectives, Ministère de
l’Agriculture et de l’Alimentation
37 Céline Gallen, Gaëlle Pantin-Sohier. La comestibilité des insectes : étude exploratoire chez les jeunes
consommateurs français. 2015. ffhal-01208511
38 Bellucco et al., 2013: https://onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1111/1541-4337.12014
vingt grammes d’insectes environ correspondent à une valeur énergétique d’un bifteck
d’un peu plus de 100g.

Des coûts de production et des prix élevés. Le coût de la matière première, l’insecte,
reste encore élevé. A l’heure actuelle, une tonne de farine d’insectes s’achète entre
5000 et 6000 dollars américains39. « Rapportée au kilo, la production d'insectes coûte
encore sept fois plus cher que celle de viande », explique Cédric Auriol, l’un des
fondateurs de Micronutris40. Même pour la filière des insectes comme ingrédients pour
l’alimentation animale, les prix restent élevés: fin 2016, la tonne de farine d’insectes
s’achetait entre 1500 et 1800 euros, alors que celle de poisson s’échangeait entre 1000
et 1200 euros41.
Les prix élevés sont en partie dûs à une matière première aux prix élevés, et aux coûts
de production encore élevés. Mais les choses sont en phase d’amélioration sur ce
point. Toujours selon Cédric Auriol, de Micronutris, en parlant des coûts de production
de grillons et vers de farine, “Au début, nous étions à plus de 1 000 euros la tonne.
Nous n'en sommes plus qu'à quelques dizaines. On peut encore diviser le coût de
production par dix, c'est sûr”42.
Il y a donc un réel enjeu et de réelles possibilités pour réduire les coûts de production.
D’où les démarches, notamment d’Innovafeed, d’industrialiser la production de farines à
base d’insectes.

Une sensibilisation qui s’accroît. En plus des rapports de la FAO (Organisation des
Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture) sur les insectes comestibles, une
sensibilisation élargie s’opère sur le rôle des insectes pour l’alimentation humaine.
Concrètement, elle passe par des forums publics, des dégustations, et par les chefs
cuisiniers qui doivent expliquer la valeur nutritionnelle des insectes et les faire apprécier
(Vandermersch, 2018). C’est le cas du restaurant du Pic Vert, dans l’est de la France,
qui fait découvrir à ses clients des aliments du futur, dont des criquets, grillons et vers
molitor comestibles, le tout réuni sur un plateau 43.

La peur des zoonoses (maladies ou infections animales se transmettant à


l’homme). Cette peur est bien présente dans l’esprit de bon nombre d’individus à
travers le monde. Toutefois, une étude récente de l’ANSES montre qu’il n’y a pas de
transmission du covid-19 par les animaux d’élevage et animaux de compagnie vers les
hommes44. D’autres sont en cours pour enrichir nos connaissances sur ce point.
39 Ebinger, R. 18 janvier 2019. Les insectes comestibles tentent une nouvelle percée, 24 Heures
40 Thépot S., 29 mars 2018. Micronutris: manger des insectes pour sauver la planète. Le Point
41 http://revue-sesame-inra.fr/des-elevages-dinsectes-entre-fermes-et-usines/
42 Thépot S., 29 mars 2018. Micronutris: manger des insectes pour sauver la planète. Le Point
43 Le Pic Vert ajoute à sa carte des insectes comestibles. 30 juillet 2018, L'Est Républicain
44 https://www.anses.fr/fr/content/covid-19-pas-de-transmission-par-les-animaux-d
%E2%80%99%C3%A9levage-et-les-animaux-de-compagnie-0.
Une ouverture nécessaire des marchés européens. En France, « Il y a un flou
juridique qui pousse de nombreux concurrents à partir à l’étranger”, affirme Quentin
Bozonnet, de La Freca45. Comme évoqué en partie II.1, depuis le 1er janvier 2018, la
Novel Food améliore le cadre réglementaire européen de la mise sur le marché des
protéines dite alternatives, comme les insectes comestibles. A l’échelle nationale, une
association non gouvernementale à but non lucratif, la FFPIDI (Fédération Française
des Producteurs Importateurs et Distributeurs d’Insectes) (http://www.ffpidi.org), a pour
objectif principal de regrouper les acteurs français du marché des insectes comestibles.
L’ouverture des marchés Européens devrait donner un coup d’accélérateur à cette
filière. « Parce que non seulement les entreprises européennes commenceront à
développer leurs activités en Europe, mais d’autres producteurs étrangers, comme au
Canada, aux États-Unis ou en Thaïlande, exporteront également leurs produits sur le
marché européen, donc nous devons être prêts », informe Maïté Mercier46.
Jürgen Vogel, entomophage suisse et prescripteur de la filière, prévient tout de même
que “la production asiatique ne sera par contre pas aussi intéressante que la production
de proximité. L’insecte local a l’avantage d’être un produit répondant aux normes du
développement durable. Importé de l’autre bout du monde, il ne le sera plus.47».

Des acteurs accédant à une taille critique peuvent prochainement s’imposer sur
le marché français. Les entreprises Ynsect (http://www.ynsect.com/fr/), Innovafeed
(https://innovafeed.com/) et Ynovea (https://www.ynovea.com/) sont des acteurs
devenus incontournables dans l’industrie de l’alimentation animale à base d’insectes. Ils
ont récemment effectué plusieurs levées de fonds très conséquentes (entre 40 millions
et 110 millions d’euros), notamment en vue de développer leurs outils de production et
passer leur transformation d’insectes à une échelle industrielle. Ces acteurs visent
l’industrie de l’alimentation humaine à base d’insectes. Suite à l’ouverture du marché
européen par l’EFSA en Janvier 2021, l’entreprise Ynsect va très prochainement se
positionner avec des produits destinés à la nutrition sportive et de santé 48.

II.2.b. Les acteurs de l’industrie de l’alimentation humaine à base d’insectes


L’industrie, en lien avec l’écosystème présenté précédemment, est encore en
construction.
Les transformateurs et / ou producteurs d’alimentation humaine à base d’insectes déjà
implantés en France ne sont pas nombreux - une dizaine, tout au plus.

45 Barnes, R., 28 janvier 2018. Aujourd’hui, des marchés inattendus s’ouvrent à lui, Le Progrès
46 Stam, C., 24 août 2018. Le grillon, un aliment bon pour la planète et l’intestin. Euractiv.fr
47 Ebinger, R. 18 janvier 2019. Les insectes comestibles tentent une nouvelle percée, 24 Heures
48 https://www.ynsect.com/fr/ynsect-officialise-son-entree-dans-le-marche-de-lalimentation-humaine-
suite-a-la-publication-dune-opinion-favorable-de-lautorite-europeenne-de-securite-alimentaire/
Trois d’entre eux peuvent particulièrement retenir l’attention (même si d’autres acteurs
sont présents et se développent dans cette industrie): Micronutris, Jimini’s et La Freca.
Voici des données les concernant:

MICRONUTRIS

Divers Site web: https://www.micronutris.com/fr/l-entreprise


Chiffre d’affaires: inférieur à 500 000 €
Objectif zéro déchet: les déjections des insectes sont utilisées par les
particuliers pour faire pousser fruits & légumes
Transparence : vous pouvez visiter les locaux
Compétences en design et packaging
Ventes via leur site internet et distributeurs en ligne (boutiques,
magasins spécialisés)

Prix 2,80€ - 10,60€ (par unité, hors packs)


pratiqués

Valeur ● Eleveur, transformateur, producteur et distributeur d’insectes


● Made in France
● Large gamme de produits: insectes entiers, épicerie salée,
épicerie sucrée
● Qualité des matières premières : insectes élevés par leurs
soins, épices et autres ingrédients naturels et issus de
l’agriculture biologique, alimentation des insectes à base
d’agriculture biologique
● Transformation et production artisanales, sans pesticides, sans
OGM, sans colorants, sans arôme artificiel
● Accompagnement pour recettes à base d’insectes

JIMINI’S

Divers Site web: https://www.jiminis.com/


Chiffre d’affaires: inférieur à 700 000 €
Prône le respect de l’environnement: Consommation électrique
réduite (LED), contrôle des transports et des émissions de gaz à effet
de serre, engagement dans une association de préservation des
insectes pollinisateurs
Ventes via leur site internet et distributeurs en physique et en ligne
(boutiques, magasins spécialisés)
Prix 2€ - 5,90€ (par unité, hors packs)
pratiqués

Valeur ● Transformateur, producteur et distributeur d’insectes


● Made in France
● Large gamme de produits: insectes entiers, barres, pâtes et
granolas
● Production en France, certifiée FSSC 22 000
● Transformation artisanale
● Qualité des matières premières : insectes élevés en Europe,
épices et autres ingrédients naturels et issus de l’agriculture
biologique
● Actions éducatives sur les insectes

LA FRECA

Divers Site web: https://www.lafreca.fr/


Chiffre d’affaires: inférieur à 100 000 €
Transparence: Visites de la ferme d’élevage d’insectes
Objectif zéro déchet: Les résidus laissés par les insectes s'avèrent
être un fertilisant naturel nouveau et très intéressant, d'autres co-
produits servent à la culture de champignons pleurotes
Commercialisation en sus de produits à base de champignons et vins
d’Arménie
Ventes via leur site internet

Prix 6,80€ - 7,20€ (par unité, hors packs)


pratiqués

Valeur ● Eleveur, transformateur, producteur et distributeur d’insectes


● Made in France
● Qualité des matières premières : insectes élevés par leurs
soins, épices et autres ingrédients naturels et issus de
l’agriculture biologique, alimentation des insectes à base
d’agriculture biologique
● Circuits courts et économie circulaire : alimentation des
insectes issue de l’agriculture (maraîchers et céréaliers) à
proximité de la ferme de l’entreprise; moulin local, AOC de
Bresse
● Transformation et production artisanales
● Actions éducatives: organisation de conférences et d’ateliers
sur les insectes, proposition de recettes à base d’insectes
A l’heure actuelle, les transformateurs et / ou producteurs sont à la recherche d’une
offre qui puisse être acceptée par le plus grand nombre, et pouvant être industrialisée.
Leur chiffre d’affaires est encore peu conséquent, comme évoqué dans les chiffres
précédents.

Ces transformateurs et / ou producteurs d’aliments à base d’insectes destinés aux


humains sont soit éleveurs d’insectes - c’est le cas de Micronutris et de La Freca. Leur
élevage est effectué dans leurs locaux implantés en France. Jimini’s se fournit auprès
d’éleveurs d’insectes en Europe, comme indiqué sur leur site Internet
(https://www.jiminis.com/content/16-notre-mission). En France, plusieurs entreprises
sont éleveurs d’insectes à destination de l’alimentation humaine, comme par exemple
Mutatec (https://mutatec.com/), Ihou / Innoprotea et depuis très récemment, Ynsect
(https://www.ynsect.com/fr/). Ces entreprises ont besoin que l’industrie se développe
pour améliorer leur activité. Ces entreprises pourraient être intéressées par
l’élargissement de leur activité vers la transformation et / ou la production.

Les transformateurs et / ou producteurs vendent les aliments préparés à une pluralité


de profils de clients: les magasins spécialisés (épiceries, boutiques bio… comme par
exemple Biocoop, Naturalia, Bio C’Bon, La Vie Claire…), les distributeurs spécialisés en
ligne (comme par exemple www.insectescomestibles.fr), la grande distribution (comme
par exemple E. Leclerc, Intermarché), les cafés / restaurants / hôtels, les particuliers…
L’accès à ces divers profils de clients se déroule via différents canaux de distribution:
- Vente en direct: certains producteurs peuvent distribuer eux-mêmes, via leur site
internet, des aliments à base d’insectes destinés aux consommateurs finaux (par
exemple https://www.jiminis.com/)
- Canaux de distribution indirects:
- Distributeurs d’aliments à base d’insectes pour les humains, uniquement
en ligne (par exemple https://www.insectescomestibles.fr)
- Magasins spécialisés (épiceries, boutiques bio… comme par exemple
Biocoop, Naturalia, Bio c’Bon, La Vie Claire, Nature et Découvertes…) en
physique ou en ligne
- Grande distribution (comme par exemple E. Leclerc, Intermarché)
- Circuit CHR (Cafés, Hôtels, Restaurants)
Les clients de cette industrie sont encore peu nombreux. Ils ont notamment un choix
conséquent en termes notamment de protéines, qu’elles soient carnées ou alternatives
comme les protéines végétales, moins chères et mieux acceptées à l’heure actuelle en
France.

BIBLIOGRAPHIE
Barnes, R., 2018. Aujourd’hui, des marchés inattendus s’ouvrent à lui, Le Progrès
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https://www.ledevoir.com/societe/environnement/559751/des-drones-a-la-ferme
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EFSA Journal, 10(2): 2557
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%20nouvelle.&text=La%20r%C3%A9glementation%20europ%C3%A9enne%20appliqu%C3%A9e
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agriculture_644238

WEBOGRAPHIE
https://www.andlil.com/les-limites-de-la-croissance-152023.html
https://www.planetoscope.com/elevage-viande/1235-consommation-mondiale-de-viande.html
https://agriculture.gouv.fr/egalim-ce-que-contient-la-loi-agriculture-et-alimentation
https://agriculture.gouv.fr/quels-equipements-et-usages-des-agriculteurs-sur-internet
https://www.pwc.fr/fr/decryptages/planete/linfluence-de-la-technologie-et-du-digital-dans-le-
secteur-agri-agro.html
https://www.insee.fr/fr/statistiques/2107840
https://markets.businessinsider.com/news/stocks/global-1-18-bn-edible-insects-market-
opportunity-analysis-and-industry-forecast-2018-2023-1022377964
https://www.leprogres.fr/jura-39-edition-lons-le-saunier/2018/07/19/le-pic-vert-ajoute-a-sa-carte-
des-insectes-comestibles
https://www.anses.fr/fr/content/covid-19-pas-de-transmission-par-les-animaux-d
%E2%80%99%C3%A9levage-et-les-animaux-de-compagnie-0#:~:text=animaux%20de
%20compagnie-,COVID%2D19%20%3A%20pas%20de%20transmission%20par%20les%20animaux
%20d',et%20les%20animaux%20de%20compagnie&text=Interrog%C3%A9e%20sur%20la
%20transmission%20potentielle,pour%20r%C3%A9pondre%20%C3%A0%20cette%20question.
https://www.challenges.tn/economie/l-avenir-des-cooperatives-agricoles-passe-par-la-
digitalisation-et-linternational/
https://www.usinenouvelle.com/editorial/l-insee-predit-une-recession-limitee-a-9-en-2020-grace-
au-rebond-rapide-de-l-economie.N983721
https://www.maddyness.com/2021/05/05/insecte-autorisation-alimentation-humaine-ynsect-jiminis-
alimentation/#:~:text=Des%20autorisations%20en%20attente,n'est%20pas%20totalement
%20nouvelle.&text=La%20r%C3%A9glementation%20europ%C3%A9enne%20appliqu%C3%A9e
%20depuis,de%20mise%20sur%20le%20march%C3%A9.
https://www.ynsect.com/fr/ynsect-officialise-son-entree-dans-le-marche-de-lalimentation-humaine-suite-a-
la-publication-dune-opinion-favorable-de-lautorite-europeenne-de-securite-alimentaire/

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