Description Des Maladies de La Peau
Description Des Maladies de La Peau
Description Des Maladies de La Peau
Ceci est une copie numérique d’un ouvrage conservé depuis des générations dans les rayonnages d’une bibliothèque avant d’être numérisé avec
précaution par Google dans le cadre d’un projet visant à permettre aux internautes de découvrir l’ensemble du patrimoine littéraire mondial en
ligne.
Ce livre étant relativement ancien, il n’est plus protégé par la loi sur les droits d’auteur et appartient à présent au domaine public. L’expression
“appartenir au domaine public” signifie que le livre en question n’a jamais été soumis aux droits d’auteur ou que ses droits légaux sont arrivés à
expiration. Les conditions requises pour qu’un livre tombe dans le domaine public peuvent varier d’un pays à l’autre. Les livres libres de droit sont
autant de liens avec le passé. Ils sont les témoins de la richesse de notre histoire, de notre patrimoine culturel et de la connaissance humaine et sont
trop souvent difficilement accessibles au public.
Les notes de bas de page et autres annotations en marge du texte présentes dans le volume original sont reprises dans ce fichier, comme un souvenir
du long chemin parcouru par l’ouvrage depuis la maison d’édition en passant par la bibliothèque pour finalement se retrouver entre vos mains.
Consignes d’utilisation
Google est fier de travailler en partenariat avec des bibliothèques à la numérisation des ouvrages appartenant au domaine public et de les rendre
ainsi accessibles à tous. Ces livres sont en effet la propriété de tous et de toutes et nous sommes tout simplement les gardiens de ce patrimoine.
Il s’agit toutefois d’un projet coûteux. Par conséquent et en vue de poursuivre la diffusion de ces ressources inépuisables, nous avons pris les
dispositions nécessaires afin de prévenir les éventuels abus auxquels pourraient se livrer des sites marchands tiers, notamment en instaurant des
contraintes techniques relatives aux requêtes automatisées.
Nous vous demandons également de:
+ Ne pas utiliser les fichiers à des fins commerciales Nous avons conçu le programme Google Recherche de Livres à l’usage des particuliers.
Nous vous demandons donc d’utiliser uniquement ces fichiers à des fins personnelles. Ils ne sauraient en effet être employés dans un
quelconque but commercial.
+ Ne pas procéder à des requêtes automatisées N’envoyez aucune requête automatisée quelle qu’elle soit au système Google. Si vous effectuez
des recherches concernant les logiciels de traduction, la reconnaissance optique de caractères ou tout autre domaine nécessitant de disposer
d’importantes quantités de texte, n’hésitez pas à nous contacter. Nous encourageons pour la réalisation de ce type de travaux l’utilisation des
ouvrages et documents appartenant au domaine public et serions heureux de vous être utile.
+ Ne pas supprimer l’attribution Le filigrane Google contenu dans chaque fichier est indispensable pour informer les internautes de notre projet
et leur permettre d’accéder à davantage de documents par l’intermédiaire du Programme Google Recherche de Livres. Ne le supprimez en
aucun cas.
+ Rester dans la légalité Quelle que soit l’utilisation que vous comptez faire des fichiers, n’oubliez pas qu’il est de votre responsabilité de
veiller à respecter la loi. Si un ouvrage appartient au domaine public américain, n’en déduisez pas pour autant qu’il en va de même dans
les autres pays. La durée légale des droits d’auteur d’un livre varie d’un pays à l’autre. Nous ne sommes donc pas en mesure de répertorier
les ouvrages dont l’utilisation est autorisée et ceux dont elle ne l’est pas. Ne croyez pas que le simple fait d’afficher un livre sur Google
Recherche de Livres signifie que celui-ci peut être utilisé de quelque façon que ce soit dans le monde entier. La condamnation à laquelle vous
vous exposeriez en cas de violation des droits d’auteur peut être sévère.
En favorisant la recherche et l’accès à un nombre croissant de livres disponibles dans de nombreuses langues, dont le frano̧ais, Google souhaite
contribuer à promouvoir la diversité culturelle grâce à Google Recherche de Livres. En effet, le Programme Google Recherche de Livres permet
aux internautes de découvrir le patrimoine littéraire mondial, tout en aidant les auteurs et les éditeurs à élargir leur public. Vous pouvez effectuer
des recherches en ligne dans le texte intégral de cet ouvrage à l’adresse http://books.google.com
***** NOTHEEK GENT
$102
22271 ..
Au
Ace22271
DESCRIPTION
DES MALADIES
DE LA PEAU . ·
DESCRIPTION
DES MALADIES
DE LA PEAU ,
PAR J. L. ALIBERT ,
TOME SECOND .
BRUXELLES ,
DES MALADIES
DE LA PEAU.
LES ÉPHÉLIDES .
2 I.
2 MALADIES DE LA PEAU.
feuilles des arbres , sur les pétales des fleurs , sur la peau des
fruits , etc.
CCCXIII. J'ai dû faire succéder la description des éphélides à
celle des dartres , parce que ces affections se ressemblent sous
mains , aux jambes , aux pieds ; en un mot , dans les parties les
plus éloignées du corps , parce que la force impulsive des vais
seaux cutanés languit et manque de ton. Les vieillards qui vien
nent chercher des secours à l'hôpital Saint- Louis sont surtout
sujets à cette infirmité , qui est permanente , parce que la même
cause existe toujours.
CCCXVIII . J'ai déjà dit que je ne devois point traiter ici des
nombreux accidens qui peuvent flétrir ou altérer la peau. En
effet , toutes les affections morbifiques du corps vivant sont , en
quelque sorte , signalées par un changement de couleur dans l'ap
pareil tégumentaire. Dans la chlorose , par exemple , la peau est
d'un blanc mat , marquée d'une teinte jaunâtre. La couleur sa
franée décèle l'ictère. Les pathologistes observent presque tou
jours une nuance verdâtre sur le visage de ceux qui sont tour
mentés par le flux hémorroïdal ou par un engorgement de la rate .
On sait que dans les fleurs blanches invétérées , et même dans les
a
p
Ephélide Lentiforme.
Gravepar Khonraad leve ala Colcographie Royale des GoubaudImprime dans le mêmeétablissement Braveller
PREMIÈRE PARTIE .
ESPÈCE PREMIÈRE.
Éphélide se manifestant sur une ou plusieurs parties des tégumens , par des taches len
ticulaires , éparses ou rassemblées en corymbe , dont la couleur est fauve , roussâtre ou
brune. Ces taches ou éphélides se rencontrent le plus souvent sur le visage , aux mains ,
aux bras, sur le devant de la poitrine , en général sur tous les endroits du corps qui
sont exposés au contact de l'air ou du soleil.
OBs. Il est peut-être minutieux d'indiquer ici les variétés qui se rapportent à cette
espèce ; mais certains pathologistes les ont néanmoins signalées dans leurs ouvrages :
A. L'ÉPHÉLIDE LENTIFORME SOLAIRE. Ephelis lentigo solaris. - Les paysans , les
citadins qui quittent la ville pour aller à la campagne , et s'exposent aux rayons du
soleil, etc. , y sont particulièrement sujets. Le contact de l'air suffit pour la produire chez
certains individus dont le système lymphatique est radicalement affoibli.
B. L'ÉPHÉLIDE LENTIFORME IGNÉALE. Ephelis lentigo ignealis. - Cette variété
mérite à peine d'être indiquée. Elle est produite par l'habitude qu'ont certaines femmes
dans beaucoup de climats de placer sous leurs pieds , durant le froid de l'hiver , des vases
de terre qui contiennent de la braise ou du charbon ardent pour se réchauffer.
ES
ADI U
8 MAL DE LA PEA .
couleur rosée à la face . Ses cheveux sont d'un blond pâle , ainsi
-----
que les poils qui recouvrent les autres parties des tégumens . On
aperçoit au visage , au col , à la partie antérieure et supérieure
de la poitrine , aux bras , et surtout aux avant-bras , sur le dos des
mains , des taches de couleur brune , plus ou moins foncées , selon
qu'elles occupent des parties plus ou moins exposées aux rayons
solaires , n'offrant point de forme particulière , se rapprochant
néanmoins de celle d'une lentille. Ces taches ne sont point proé
I
MALADIES DE LA PEAU. It
ont été plus abondantes l'été dernier , parce que les chaleurs ont
été plus fortes , et qu'il a été plus exposé aux rayons du so
leil. Elles disparoissoient presque entièrement pendant l'hiver .
Plusieurs de ses parens sont atteints de la même indisposi
tion.
démontré que ,
dans l'étude des sciences naturelles , les moindres
faits peuvent être utiles , parce qu'ils sont liés par une chaîne
presque imperceptible à des phénomènes bien plus importans.
:
·
•
4P
2
Y
RIT
REF
EphélideHépatique
Grasépar Flass, Rise à la Caleographic Royale deJ.Gouband Imprime dans lemême établissement,àBruxeller.
MALADIES DE LA PEAU. 13
ESPÈCE DEUXIÈME.
Éphelide se manifestant sur une ou plusieurs parties des tégumens par des taches
isolées , ou rapprochées en certain nombre , beaucoup plus étendues que celles de
l'éphélide précédente , d'une couleur le plus souvent safranée , se terminant quelque
fois par une légère desquammation. Ces taches ou éphélides se rencontrent ordinai
rement à la partie antérieure , latérale ou postérieure du col , sur l'abdomen , et spé
cialement sur la région du foie , aux reins , aux aines , etc.
OBS. L'éphélide hépatique est tantôt permanente , tantôt passagère , ce qui constitue
deux variétés :
- Cette
A. L'ÉPHÉLIDE HÉPATIQUE PERSISTANTE. Ephelis hepatica persistens.
variété attaque principalement les hommes dont la vie est trop renfermée , trop appli
quée et trop sédentaire. La figure des taches est très-irrégulière. Il en est qui sont très
étendues , qui forment une sorte de cravate autour du col , une large ceinture autour de
l'abdomen , ou de grandes plaques derrière les épaules , etc. Il est de ces taches qui sont
très-difficiles à dissiper ; on en voit qui restent indélébiles.
B. L'ÉPHÉLIDE RÉPATIQUE FUGITIVE. Ephelis hepatica fugitiva. - Les femmes
surtout y sont sujettes. Elle se manifeste ordinairement par des taches circulaires et
isolées , qui abondent sur la région postérieure du col , sur la gorge ou sur le sein , sur
leshypocondres , etc. Elle paroît et s'évanouit très- rapidement.
remarqué qu'elles étoient plus vives chez les femmes et les jeunes
filles , lorsqu'elles approchent des époques menstruelles . Ce prurit
doit manifestement son origine aux petites exfoliations de l'épi
derme , dont j'ai fait mention , et qui mettent à nu les papilles ner
veuses de la peau. J'ai vu ce prurit occasioner dans une circons
unes Mais il est un autre fait qui est bien plus universellement ob
2 3.
S
18 MALADIE DE LA PEAU.
ESPÈCE TROISIÈME .
Éphélide se manifestant sur une ou plusieurs parties des tégumens par des taches d'une
grande étendue , d'une couleur sale et brunâtre , qui a quelques rapports avec l'aspect
de la suie. On observe communément cette éphélide sur le devant de la poitrine , sur
le dos , à la partie externe des bras et des cuisses. Elle s'étale quelquefois sur toute la
surface du corps.
OBS. Parmi les variétés que l'on peut rapporter à l'éphélide scorbutique , les deux
suivantes m'ont paru dignes d'être remarquées :
A. L'ÉPHÉLIDE SCORBUTIQUE NOIRE. Ephelis scorbutica nigro -maculata. — Cette
variété est la plus commune. On la trouve principalement dans l'asile de l'indigence et
de la misère. Ce sont les individus qui languissent dans les prisons , ou dans les lieux ren
fermés , humides ou malsains , qui en sont ordinairement atteints. Quelquefois elle ne
forme point de taches , puisqu'elle est répandue sur la face , sur les membres thorachiques
et abdominaux ; enfin , sur tout le corps.
B. L'ÉPHÉLIDE SCORBUTIQUE PANACHÉE. Ephelis scorbutica variegata. -— Je me
suis surtout attaché à faire retracer cette variété par la peinture , parce que c'est celle que
l'on rencontre le plus rarement. Le corps de ceux qui s'en trouvent affectés est chamarré
comme la peau du léopard ou comme celle de certaines vaches bretonnes.
Grapespar M Ahorrand élève à la l'alcographie Royale de Loubaudimprimé dans lamême etablissementà Bruxelles
MALADIES DE LA PEAU. 19
tres occupoient les coudes , les aisselles , les jarrets , les cuisses et
presque toute la surface du corps. Après avoir langui long-temps
dans les remèdes , il lui survint des taches à la partie externe des
bras , aux mains , au cou et à la poitrine . Une tache très- considéra
ble lui couvrit le ventre . On en observoit pareillement au dos , aux
reins , à la partie interne des cuisses , etc. Ces taches , qui étoient
d'abord d'un jaune clair , devenoient plus brunes , à mesure que
la maladie faisoit des progrès . Ce qu'il y avoit ici de très-remarqua
ble , c'est que la malade souffroit considérablement lorsqu'elle
étoit dans le bain ; hors du bain , elle n'éprouvoit aucune dou
leur seulement elle restoit foible pendant quelques heures.
Deuxième Observation . - Le nommé Honoré Grandery , com
dans les systèmes méthodiques des nosographes. Ils n'en ont fait
aucune mention .
1
diffe
•
urfu
t sur SECONDE PARTIE .
ze du
tant
DES FAITS RELATIFS A L'HISTOIRE GÉNÉRALE DES ÉPHÉlides .
dans
n'a
il se
r lui
mme
CCCXXIX . Présentons sous un point de vue rapide et général
gra
t du les principaux caractères des éphélides . Quoique les espèces par
-
ticulières dont nous avons fixé l'existence , soient revêtues de ca
ssé
ractères tranchés qui ne permettent pas qu'on les confonde , elles
une
fait
ARTICLE PREMIER .
ÉPHÉLIDES .
pards .
CCCXXXIV . La couleur des éphélides change selon les idio
syncrasies , les tempéramens et beaucoup d'autres circonstances .
ARTICLE II .
DARTRES .
ransmissi
ARTICLE III.
les femmes enceintes , on voit paroître sur les seins , sur l'abdo
men , aux aines , des taches superficielles , larges , d'un jaune
obscur ou pâle, qui souillent la peau jusqu'au moment de l'accou
chement , et qui s'évanouissent quelques jours après que cet acte
a eu lieu. Qu'on ne croie pas du reste que de semblables taches
ainsi remarquées chez les femmes grosses , puissent être regardées
ARTICLE IV.
ÉPHÉLIDES .
pour le tissu réticulaire. Aussi les taches que cette cause produit
sont-elles très-lentes à se dissiper.
CCCXLVI. Le calorique et la lumière influent néanmoins très
marquée par des éphélides , depuis qu'il avoit avalé par mégarde
de l'arsenic .
MALADIES DE LA PEAU. 31
odnit
ARTICLE V.
= très
qu'ils
de ces CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES SUR LE TRAITEMENT DES ÉPHÉLIDES .
élide
ns les
ispo qui soit en rapport avec les effets que l'on observe ( et le plus sou
trop vent cette cause est interne ) , c'est vers cette cause qu'il faut di
vent riger les remèdes. Il n'est pas néanmoins très-rare d'observer que ,
ésor quoique la cause soit enlevée , les taches formées depuis long
temps dans le tissu des tégumens deviennent incurables .
CCCLI. Peut-être que si l'on connoissoit mieux la théorie des
fonctions du système exhalant , on arriveroit à des méthodes
plus certaines pour guérir les éphélides . En effet , dans la plupart
de ces affections , la peau est en quelque sorte flétrie ; elle a perdu
sa contractilité naturelle. Il importe de lui restituer son ton et sa
vigueur.
32 MALADIES DE LA PEAU.
ARTICLE VI .
ARTICLE VII .
des qui contiennent des oxides ou des alcalis , les bains d'eau salée ,
les bains sulfureux .
2 5.
*****
Cancer
Grane par Vanhamme, steve à la Caloographie Royale de Itouhaut.Imprimé dans le même ctablissement à Bruxedos.
LES CANCROIDES
OU KÉLOIDES .
e
Cancroid Ovalaice?.
で
MALADIES DE LA PEAU. 37
dans les endroits affectés par les cancroïdes . Les malades y éprou
vent des démangeaisons et des picotemens insupportables , des
douleurs vives et pungitives , comme si on leur dardoit les chairs
avec des lances ou des aiguilles ardentes . Souvent ces douleurs se
propagent jusqu'aux parties circonvoisines ; et quelquefois même
c'est la sensation d'un tiraillement intérieur. On diroit que la poi
trine est sur le point d'éclater. C'est surtout la nuit que les déman
geaisons sont brûlantes et très-incommodes. Il est aussi des cas où
peau sans faire des progrès ; et c'est là un caractère qui mérite d'è
tre remarqué. Il peut arriver néanmoins qu'elles se dissipent d'une
manière spontanée. Alors la peau s'affaisse et reste comme si elle
38 MALADIES DE LA PEAU.
étoit altérée par une cicatrice bien guérie , c'est-à-dire , que dans
cet endroit les tégumens sont plus blancs , plus minces , plus ridés ;
ce qui prouve qu'il s'est opéré un vide dans le tissu muqueux . On
sait qu'un pareil phénomène se manifeste dans le cancer , dans
certaines dartres , dans les scrophules , etc. , et que partout où ces
MALADIES DE LA PEAU. 39
MALADIES DE LA PEAU. 41
leur étoit d'un rouge pâle , et la peau qui le couvroit étoit très
amincie. Plusieurs années se passèrent à employer une foule de
moyens contre cette singulière affection cutanée ; mais elle résista
bien ses fonctions , excepté dans les transitions d'une saison à l'au
tre ; il étoit sujet alors à des maladies , à un dégoût et à une sorte
de tristesse sombre et mélancolique ; mais tous ces symptômes dis
paroissoient après quelques jours de soins et de repos .
Quatrième Observation.— Mademoiselle A*** , âgée de vingt
ans , a tous les caractères d'un tempérament sanguin. Sa santé n'a
presque jamais été dérangée que par de très-légères indispositions.
Elle éprouva sur la fin de l'automne de 1808 , une légère érup
tion de boutons blanchâtres et durs au toucher , sur la partie laté
rale et supérieure du col . Ces boutons augmentèrent peu de volume W
dans les premiers mois ; néanmoins ils résistèrent à tous les topi
ques dont on fit usage. On essaya de les cautériser avec l'acide
nitrique , et par suite avec le nitrate d'argent ; bientôt leurs pro
grès devinrent plus marqués ; ils s'étendirent en largeur en con
servant leur forme aplatie. Ces petites tumeurs , au nombre de
sept à huit , offrent maintenant l'aspect suivant : elles sont dissé
minées sur la partie gauche et supérieure de la poitrine , ainsi que
8
sur le même côté du cou ; elles diffèrent par leur étendue : les
plus grandes ont à peu près un pouce de longueur sur six lignes
de largeur , les petites n'ont pas au-delà de six à sept lignes ; leur
couleur est d'un rouge vif , plus foncé vers le soir. Ces cancroïdes
offrent des différences quant à leur forme ; les unes sont ovalaires
ou rondes , les autres sont cylindriques. Elles paroissent comme
enchâssées dans la peau ; elles sont rénitentes et peu sensibles au
toucher. Dans l'état habituel , elles causent peu de démangeaisons ;
mais dans l'été ou lorsque la malade se trouve dans un apparte
CANCROÏDES .
MALADIES DE LA PEAU. 47
it
nécessairement donner naissance à des accidens très-remarquables.
On peut consulter à ce sujet les travaux entrepris au sein de
l'École de Médecine de Paris ; c'est le cancer de la peau que je dois
DE LA PEAU.
vint qu'un cancer très- étendu , d'où s'écouloit une matière fétide
et comme corrosive . La malade expira misérablement.
L'horrible maladie que je décris , tire communément son ori
gine d'un petit tubercule qui s'est formé de lui-même , ou qui est
le résultat de quelque accident. Quelquefois on n'aperçoit à la sur
MALADIES DE LA PEAU. 49
face entamée qu'une simple excoriation qui n'offre , dans les pre
miers jours , aucun caractère alarmant , mais qui tout à coup se
gonfle , s'enflamme , et s'ulcère ; du sein de l'ulcération jaillit un
liquide ichoreux et rougeâtre . Enfin , ces tumeurs ouvertes de la
peau deviennent comme le centre d'une foule de végétations char
nues dont l'aspect commence à effrayer l'observateur . On a vaine
plombé. Une fièvre lente les consume lentement. Cette fièvre aug
mente à certaines époques de la journée , mais surtout le soir. Ce
pendant , j'ai remarqué que , chez les agonisans , elle étoit quel
quefois imperceptible. Enfin , toutes les glandes participent à l'in
fection générale , et les malades ne peuvent se tenir debout. Ils
éprouvent des défaillances réitérées. Les douleurs sont moins dé
chirantes , mais elles sont constantes et aussi profondes que si elles
appartenoient au virus syphilitique. Les hémorragies passives , les
diarrhées colliquatives , les sueurs froides et visqueuses , les op
pressions fortes du thorax , et la difficulté extrême de la respira
tion , les soubresauts , les mouvemens convulsifs , un tremblement
universel , le délire , terminent la catastrophe et conduisent le
malade au tombeau.
MALADIES DE LA PEAU. 51
-
Deuxième Expérience. Le lundi suivant , 24 octobre , je
m'inoculai le virus cancéreux pour la seconde fois. Je pratiquai
pareillement deux piqûres à chacun des bras de M. Biett , médecin ,
avec une lancette chargée de la matière ichoreuse , puisée dans un
horrible cancer. Pour ce qui me concerne , j'ai obtenu un résultat
analogue à celui de l'expérience précédente. Mais M. Biett éprouva ,
le troisième jour , de légères douleurs sur le trajet des vaisseaux
lymphatiques , à la partie interne des deux bras. La piqûre du bras
droit s'enflamma légèrement. Le soir il éprouva quelques horripila
tions et des frissons irréguliers. Le mouvement fébrile se prolon
gea toute la nuit , et continua pendant deux jours . Les glandes des
aisselles devinrent un peu douloureuses , ainsi que les glandes du
col. Cet état n'a duré que quarante-huit heures. Au bout de ce
temps , les piqûres se sont éteintes et entièrement cicatrisées.
CARCINOMATEUX .
un fait intéressant dont j'ai été le témoin. Une jeune femme , qui
avoit tout au plus atteint l'âge de vingt-huit ans , me consulta pour
un cancer qu'elle portoit à la mamelle gauche : les bords en étoient
durs , et couverts de beaucoup d'aspérités : l'humeur qui en dé
couloit , étoit d'un jaune paille , mais n'étoit pas très-fétide . Le
tissu cellulaire étoit rénitent autour de l'ulcère , et présentoit des
vaisseaux noirs et tuméfiés. Les souffrances ne se manifestoient
2 8.
LES LÈPRES .
CCCLXXIV . Il est vrai que la lèpre est devenue plus rare de nos
Lépre Squammeuse
brosé par Place, live à la Caleographie Royale deJ. bombaud Imprime dans le même établissement, à Bruxelles.
SECTION PREMIÈRE .
ESPÈCE PREMIÈRE .
Lèpre , se manifestant sur une ou plusieurs parties des tégumens , par des écailles plus
ou moins larges , le plus souvent orbiculées , et entourées d'une aréole rougeâtre , dures ,
verruqueuses et rudes au toucher , quelquefois traversées par des sillons profonds , d'une
couleur cendrée ou d'un gris noirâtre , comme l'écorce des arbres , souvent semblables
aux écailles de certains poissons.
Ons. La lèpre squammeuse a plusieurs variétés ; n'est-il pas convenable de les distin
guer, pour dissiper l'obscurité qui règue dans les ouvrages de l'art ?
4. LA LEPRE BLANCHE. Lepra Alphos vel Leuce. - C'est le Zaraab des Hébreux , le
Bothor de Rhazès , l'Albaras ou l'Alguada d'Avicenne , etc. Les Grecs lui ont principa
lement donné la dénomination que je lui conserve , à cause des taches blanches et pou
dreuses qui se trouvent çà et là répandues sur toute la périphérie de la peau. En général ,
ces taches se joignent rarement pour former de grandes plaques ; et cette affection ,
comme l'a dit Galien , a beaucoup moins d'intensité que la lèpre ordinaire. Chaque
tache est circonscrite par une aréole rougeâtre. Les distinctions qu'on a voulu établir
entre l'Alphos et le Leuce , sont illusoires ; car ces deux états de la peau ne peuvent
différer que par le degré , ce qui ne constitue pas une autre nature : seulement on observe
que dans le leuce , la peau a un aspect lanugineux , comme les feuilles du peuplier, d'où
lui est venu le nom qu'elle porte.
72 MALADIES DE LA PEAU.
-
B. La Lèpre noire. Lepra melas. — Il est facile de distinguer cette variété de la pré
cédente. On la nomme ainsi , à cause de la couleur des écailles , qui est d'un gris noirâtre :
c'est la complication scorbutique qui imprime ordinairement cette nuance aux incrusta
tions écailleuses. Les aréoles de la lèpre noire sont par conséquent d'une couleur livide
et violacée , ou d'un rouge sale ; les écailles sont dures et luisantes. On la désigne aussi
sous le nom de Lépre rouge ou de Lèpre scorbutique. Cette variété a beaucoup de
rapport avec le mal de rosa de la province des Asturies , etc.
C. LA LÈPRE TYRIENNE. Lepra tyria. -— Cette lèpre se distingue des variétés déjà indi
quées , parce que la peau a la dureté des écailles des poissons. Souvent ces écailles tom
bent spontanément et ne tardent pas à se reproduire ; souvent aussi , elles forment des
incrustations très-épaisses , en s'accumulant les unes sur les autres ; elles forment quel
quefois une enveloppe universelle sur tout le corps ; les parties que recouvrent les
écailles , sont quelquefois baignées d'une humidité purulente. Le propre de cette variété
est de produire une desquammation d'écailles analogues à celles dont se dépouillent les
serpens , d'où lui est venu son nom.
est bientôt rougie de leur sang ; s'ils sont dans leur lit , la chaleur
du sommeil les irrite plus vivement encore .
Il arrive , pour la lèpre , un phénomène absolument semblable
à celui qui survient dans certaines espèces de dartres . D'abord ,
on n'aperçoit que des cercles distincts répandus çà et là sur la pé
riphérie des tégumens ; mais , par les progrès de la maladie , ces
cercles s'unissent et forment de larges incrustations. On en voit
dont tout le corps est blanc et écailleux ; alors tous les membres
sont dans un état de torpeur , d'engourdissement général et d'in
sensibilité , etc.
Pourtant , il est assez rare que la lèpre squammeuse , désignée
gale , les scrophules , avec toutes les maladies qui attaquent plus
ou moins profondément le système lymphatique.
vie , une foule d'autres accidens . Elle fit des chutes qui lui cau
sèrent des hémorragies. Elle fut mordue au bras par un chien en
ragé : le célèbre Desault la cautérisa . Malgré la conduite régulière
qu'elle menoit , les glandes de ses aines se tuméfièrent . Quelques
années après , on jugea convenable de traiter cette affection par
les préparations mercurielles : elle entra pour cet objet à l'hôpital
des vénériens. On lui administra , par la voie des frictions , jusqu'à
trente-deux gros d'onguent napolitain. Ce remède eut des incon
native des environs de Marseille ; elle quitta son lieu natal , et fut
admise à l'Hôtel- Dieu de cette ville pour y être traitée d'une lèpre
squammeuse qui s'étoit étendue sur l'universalité des tégumens .
Cette fille étoit recouverte , sur tout le corps , d'une enveloppe ou
croûte grisâtre , que M. Valentin compare , avec beaucoup de rai
son , à la peau d'un éléphant épilé. J'ai été à même de juger de la
cette robe squammeuse dura trois mois. A treize ans , encore une
éruption qui dura le même temps , et qui est parfaitement guérie
àl'instant où l'on me communique l'observation .
CCCC. Nous aurions pu sans doute consulter les divers auteurs,
2 II.
82 MALADIES DE LA PEAU.
"
Lipre Crustacie
Lepre se manifestant sur une ou plusieurs parties des tégumens par des croûtes tubercu
leuses , inégales , sillonnées , et qui offrent beaucoup d'aspérités et de profondes gerçures.
Les croûtes , qui forment de larges plaques sur les tégumens , ont beaucoup plus d'éten
due et d'épaisseur que celles des dartres. Elles laissent après leur chute des cicatrices
indélébiles.
OBS. Cette lèpre offre plusieurs variétés ; je ne citerai que les suivantes :
A.LA LÈPRE CRUSTACÉE VULGAIRE. Lepra crustacea vulgaris. - — Cette variété est celle
qui mérite proprement le nom de lepre. Ceux qui en sont atteints , après avoir passé
plusieurs jours dans un état de débilité et de mélancolie sombre , voient successivement
se manifester sur la périphérie du système dermoïde , des tubercules pustuleux , qui se
convertissent en croûtes rugueuses , âpres et dures. Ces croûtes , qui sont d'abord d'un
-
jaune verdâtre , noircissent en se desséchant ; elles servent , en quelque sorte , de cou
vercle à de petits abcès , qui contiennent une liqueur ichoreuse ou purulente , d'une odeur
très-fétide.
2º une ardeur douloureuse de la bouche , des vésicules aux lèvres , la langue chargée ;
3º la débilité de l'estomac , une lassitude générale , principalement aux cuisses ; 4º des
croûtes sur les métacarpes et les métatarses , en sorte que ces parties paroissent quelquefois
comme brûlées. Cette ardeur dévorante qui les consume , augmente par la chaleur du lit ;
ils ne peuvent supporter aucune température extrême ; ils pleurent pour la moindre chose ,
et même sans cause connue , etc.
C. LA LEPRE CRUSTACÉE, vulgairement appelée le MAL-MORT. Lepra crustacea Malum
Mortuum. -Cette variété est la lèpre commune de nos climats. Mes prédécesseurs me
paroissent l'avoir décrite exactement et avec tous les détails propres à la faire bien con
noître. Les Arabes en font néanmoins mention. Cette hideuse maladie se manifeste par des
pustules , qui se recouvrent de croûtes larges , profondément sillonnées , tuberculeuses , de
la couleur d'un jaune verdâtre , laissant , après leur chute , la peau cicatrisée. Cette érup
tion attaque principalement les bras , les cuisses et les jambes ; mais je l'ai observée égale
ment au visage et à la partie antérieure de la poitrine. Cette maladie porte une atteinte
profonde à toutes les fonctions. Ceux qui l'éprouvent , sont dans un état de marasme et de
langueur ; lorsqu'elle attaque dans le bas âge , elle interrompt la marche de l'accroissement.
J'en citerai un exemple bien digne d'attention ; c'est celui d'une fille qui , à l'âge de vingt
ans , paroissoit n'en avoir que dix . Chez elle , toutes les fonctions étoient dans un état de
stagnation et comme dans une espèce de mort.
D. LA LEPRE CRUSTACÉE SYPHILITIQUE. Lepra crustacea syphilitica.·- Cette variété
de lèpre , dont je parlerai plus amplement , lorsque je traiterai des maladies vénériennes ,
est caractérisée par des boutons pustuleux , croûteux et tuberculeux , arrondis , inégaux ,
très- élevés au-dessus de la peau ; certains de ces boutons sont rapprochés et comme con
fondus ; d'autres sont entièrement isolés. Les croûtes surtout , dont la couleur est d'un jaune
verdâtre , affectent différentes figures ; tantôt elles sont épaisses , offrent des aspérités
affreuses qui sont quelquefois déprimées dans leur centre, et qui , d'autres fois, sont fendil
lées et sillonnées dans toute leur étendue ; tantôt elles sont proéminentes et mammelonnées
comme des stalactites. On voit des malades dont le front est comme hérissé de tubercules
horribles ; sous les croûtes se trouve souvent une matière puriforme qui est d'une grande
fétidité.
MALADIES DE LA PEAU. 85
tes ; sans doute parce que , dans cette saison , la transpiration aug
mente considérablement ; mais au printemps , on voit reparoître
dans toute leur intensité les stigmates de cette dégoûtante mala
die. Les individus frappés de cette variété de lèpre , ont une telle
inaptitude pour le mouvement , qu'ils ont beaucoup de peine à ne
pas chanceler dans les rues : il y en a dont les pieds sont comme
glacés. La lèpre crustacée se prolonge plusieurs années. Il n'arrive
MALADIES DE LA PEAU. 89
L
90 MALADIES DE LA PEAU.
elle est arrivée à l'âge de dix - neuf ans , sans obtenir aucune gué
rison. Cette lèpre a même entravé la marche de la nature ; l'ac
croissement ne s'est point opéré , les glandes mammaires ne se sont
point développées , et l'on s'étonne , en examinant son corps , de
CCCCIII . J'ai pensé qu'il seroit utile de rapprocher ainsi toutes les
94 MALADIES DE LA PEAU .
lèpres. Si la nature fait les espèces , c'est le climat qui fait les va
riétés : les phénomènes qui constituent ces variétés , tiennent ,
pour l'ordinaire , à des causes locales , ou à la construction parti
culière de certains peuples , etc.
Oo
Sear
louse
Lepre Tubercu
Elisl
.
L....
E
sost 289
reta
donk
e
F o 1.3-1-1-3
ute
Lire Lientine
Lèpre , se manifestant sur une ou plusieurs parties des tégumens par des tubercules ou des
tumeurs , des végétations , des fongosités , qui rendent le corps des malades plus ou
moins difforme. La peau s'épaissit , devient dure , inégale , rugueuse , et offre l'aspect de
celle d'un éléphant. Les cheveux et les poils tombent ou blanchissent. Les membres
perdent la faculté de sentir.
Oes. Cette espèce de lèpre est celle qui a été la mieux décrite par les anciens. Le pinceau
d'Arétée nous l'a transmise avec les couleurs les plus énergiques et les plus fidèles. J'ai cru
devoir établir deux variétés principales de la lèpre tuberculeuse.
- Les phéno
A. LA LÈPRE TUBERCULEUSE LÉONTINE. Lepra tuberculosa leontiasis.
mènes les plus saillans de cette variété se font observer principalement sur le visage du
malade. La peau du front est traversée par des rides hideuses. Lepra exorta est in fronte
ipsius. Les lèvres sont considérablement épaissies , et les narines effroyablement dilatées.
Ces sortes de lépreux ont une voix rauque et comme rugissante ; les oreilles prennent un
accroissement prodigieux ; les yeux sont rouges , enflammés , scintillans : ils semblent im
primer la terreur et peindre la colère , etc. Tous ces accidens pathologiques donnent aux
malades l'air et la physionomie terrible du lion.
- Les
B. LA LEPRE TUBERCULEUSE ÉLÉPHANTINE. Lepra tuberculosa elephantiasis. —
phénomènes de cette variété se manifestent principalement dans les extrémités inférieures.
On observe sur une ou sur les deux jambes des lépreux , une peau dure , bosselée , de cou
leur grisâtre , laquelle a une ressemblance parfaite avec le cuir de l'éléphant. Les pieds , les
jambes se gonflent successivement , ainsi que les cuisses , au point d'acquérir un volume
prodigieux. Souvent cette tumefaction se propage jusqu'aux hanches , etc. Le tissu cellu
laire ne forme plus qu'une grande masse lardacée ; souvent la peau rompue offre des ulcères
fongueux , dont il n'est plus possible d'arrêter les ravages. Quoique le siége le plus fréquent
de cette variété de lèpre soit dans les extrémités inférieures , les bras ne laissent point d'en
être atteints. Je citerai plusieurs observations de cette singulière maladie , dont Avicenne a
fait mention , et qui s'est montrée quelquefois à Paris. Elle a des rapports manifestes avec
celle dont M. Alard a traité dans un ouvrage particulier sur cette matière. La tumeur res
ES
DI
AL
A AU
96 M DE LA PE .
semble à un œdème , mais elle a plus de rénitence. Il n'est pas rare de voir que son déve
loppement soit précédé par un frisson de fièvre , une douleur et une tumeur glanduleuse
dans l'aine : on aperçoit sur ces parties , de la rougeur et des stries particulières qui indi
quent tout le trajet des vaisseaux lymphatiques. La fièvre continue pendant toute la durée
de l'accroissement des glandes ; souvent elle revient par intervalle et à chaque paroxysme.
1
Les tumeurs semblent s'accroître ; ensuite elles restent stationnaires pendant plusieurs
1
années. La jambe affectée devient alors insensible , et les malades sont condamnés à la
traîner comme un poids inerte pendant toute leur vie ; car ces sortes d'altérations résistent ཟླ
communément à tous les remèdes.
mains , soit à la plante des pieds , ce tissu n'est jamais tuméfié ; mais
le dos de ces parties est énormément bosselé.
Le même auteur a observé une autre espèce de dégénération
du tissu cellulaire de la face chez trois ou quatre individus. Leur
physionomie étoit tellement altérée , qu'elle n'étoit plus une phy
sionomie humaine . Il n'y avoit ni tubercules , ni croûtes , ni
écailles ; mais le front , les sourcils , les oreilles , les yeux , les na
rines , les lèvres , prenoient un accroissement considérable , au
point que tous leurs traits n'étoient plus connoissables. On désigne
cette circonstance particulière dans les symptômes , sous le nom
de satyriasis ; on ajoute qu'elle est surtout signalée par l'inconti
nence des malades , et par une odeur aussi fétide que celle des
boucs . J'ai fait dessiner la tête d'un homme qui étoit atteint d'une
affection analogue .
2 13.
ES
DI
AL
A AU
98 M DE LA PE .
dissemens , comme si tous les membres étoient serrés par des liga
tures , ou fortement serrés et comprimés par des gaînes. Quand la
malade gratte sa peau , il lui semble toujours qu'il y a un voile
interposé entre ses doigts et la portion des tégumens qu'elle tou
che. Elle éprouve parfois dans l'intérieur de son corps , des agi
tations , comme si elle étoit ébranlée par le son d'un tambour.
D'ailleurs , sous quelque ciel que se développe cette maladie si
redoutable , on s'aperçoit aisément que les mêmes phénomènes la
caractérisent , et que ses affreux ravages sont les mêmes partout .
Arétée en retrace le tableau le plus terrible et le plus effrayant.
On a eu tort , ce me semble , de blâmer les comparaisons , les ima
ges , les métaphores dont use ce grand peintre pour fortifier ses
As
difformité , c'est la proéminence des sourcils qui se couvrent de
tubercules pustuleux ; c'est la dilatation prodigieuse des veines des 500
en voit qui sont comme des noix ou comme des œufs . Raymond
parle d'une femme dont le visage étoit devenu horrible par l'é
Il est utile de décrire les ulcères lépreux . Ces ulcères sont d'un
rouge sale ; leurs bords sont relevés , durs , inégaux , d'une cou
leur livide et bleuâtre : la suppuration énorme qui en découle ,
ressemble à de la lavure de chair. On assure toutefois que cette
dent des urines aussi troubles que celle des jumens ; quelquefois
102 MALADIES DE LA PEAU.
M
absolument contraire chez un homme atteint de la lèpre tubercu
leuse. Le professeur Pallas assure avoir vu des lépreux qui avoient
une répugnance constante pour les plaisirs de Vénus : chez les
femmes , même accident ; d'ailleurs , la menstruation est laborieuse
et quelquefois interrompue .
Enfin , les lépreux peuvent mourir épuisés par les progrès de la
maladie . Une fièvre dévorante vient les consumer ; un dévoiement
colliquatif, des flux sanguinolens se déclarent ; c'est dans ces mal
heureuses circonstances que les membres des malades sont frappés
d'une rigidité spasmodique ; c'est alors que les sens de l'odorat ,
de la vue , sont entièrement abolis , que le pouls s'affaisse de plus
en plus , que la respiration se ralentit , que les malades tombent
dans un marasme qui excite la compassion . J'ai assisté à l'agonie
d'un homme qui succomboit à la lèpre tuberculeuse. C'est même
à ses derniers momens que le peintre a saisi les traits horribles de
sa maladie. Il exhaloit une puanteur qui infectoit toutes les salles
de l'hôpital ; ses regards étoient meurtris par la douleur et le dé
sespoir. Il inspiroit une telle épouvante aux assistans , que leur
pitié en étoit , pour ainsi dire , étouffée.
MALADIES DE LA PEAU. 103
isolés , arrondis , élevés , semés de loin sur les bras et les jambes ,
des verrues , aussi
se rapprochant beaucoup , au premier aspect ,
durs qu'elles , mais sans stries. Le mucus du nez couloit difficile
ment : il étoit mêlé d'un sang noir et épais . Bientôt on vit s'ac
croître tous les symptômes. Il arriva un gonflement phlegmoneux
et érysipélateux tout le long du bras gauche , avec des phlyctènes
considérables à la partie interne de l'avant-bras ; la respiration
étoit presque étouffée. Je fis pratiquer des fomentations aroma
le long de la commissure des lèvres. Ces croûtes , avec les rides hor
ribles du visage , contribuoient à imprimer à la physionomie du
T
MALADIES DE LA PEAU. 107
54
de plus considérables par leur volume , qui se trouvoient situés à
la joue gauche , à la lèvre supérieure et sur toute la surface du
22
des sons presqu'éteints qui sortoient de sa bouche. Le pouls étoit
remarquable par sa rareté et sa lenteur ; les urines étoient rouges
3
et bourbeuses . Douleurs articulaires assez graves pour gêner con
2 15.
114 MALADIES DE LA PEAU.
ARTICLE PREMIER .
LÈPRES.
Va
de les voir renaître dans une autre partie du corps ! C'est une
mutilation continuelle .
༣
a
comme des masses . Il est des lépreux qui deviennent si mons
a
trueux , qu'ils passent leur vie dans une froide immobilité. A cette
57
les facultés intellectuelles. Dans un état si misérable , les tégu
ARTICLE II.
tance des chairs , etc. , affectus facies cute erat depressior : les
anciens ont particulièrement insisté sur l'importance de ce signe .
CCCCXXVI. L'insensibilité est-elle dans tous les cas un signe
portent des exemples . Ceux qui pensent qu'un des signes les plus
caractéristiques de la lèpre consiste dans la chute et la décoloration
ses écailles , suffisent pour l'en faire distinguer . Elle ne diffère pas
moins de l'éléphantiase ; car les taches qui la caractérisent ne sont
jamais accompagnées ni du gonflement , ni de l'endurcissement du
tissu cellulaire . Les taches de la lèpre squammeuse sont d'ailleurs
très -remarquables par l'aréole rouge qui les entoure , ainsi que
par la dépression qui s'opère dans leur centre , et dont les plus an
ciens auteurs ont parlé : un seul phénomène peut fréquemment
ARTICLE III.
robuste , il peut arriver que le venin s'use peu à peu et soit éliminé
de la masse des humeurs. Nous avons vu arriver à Paris un mili
qui lui sont propres , et qu'elle est exempte de tout autre mélange
morbifique , son pronostic n'en est pas moins incertain , et que la
lèpre est presque toujours mortelle. Telle est l'opinion du célèbre
Franck. En effet , cette maladie porte spécialement son atteinte sur
les systèmes les plus importans de l'économie animale ; elle altère
radicalement la fonction la plus nécessaire à la vie , la nutrition ;
elle met obstacle aux sécrétions les plus nécessaires ; elle désorga
nise tous les tissus , et sape la vie jusque dans ses fondemens.
Ainsi donc , en général , on peut assurer que la lèpre est une ma
ladie fort dangereuse ; et , dans les cas même où elle n'entraîne pas
la mort des individus , l'existence qu'elle permet est plus triste
que la mort même.
CCCCXXXVII . D'après ce que nous avons dit sur les effets des
complications , le médecin doit , surtout , examiner ce qui arrive ,
lorsque d'autres maladies attaquent un lépreux . La variole , par
exemple , parcourt chez lui ses périodes comme dans un homme
sain ; si pourtant elle est confluente , et s'il survient de la diarrhée ,
les malades courent le risque d'une mort certaine. Schilling a vu
souvent que ,
dans des membres qui n'étoient que légèrement at
taqués avant l'invasion de la petite vérole confluente , les symp
tômes s'exaspéroient à un tel point que les doigts se séparoient de
leurs articulations , sans douleur et sans difficulté .
CCCCXXXVIII . Les enfans qui naissent de parens lépreux ,
dit l'auteur que je viens de citer, meurent presque toujours , à
moins qu'on ne les sépare , presqu'à leur naissance , de leur mère
infectée . Lorsqu'ils sont confiés à des nourrices saines , et qu'ils
sont transportés dans un air pur, ils sont quelquefois exempts de
cette maladie.
保罗
exploration qu'il parviendra à déterminer un traitement utile et
à prédire ce qui doit arriver.
ARTICLE IV.
n'existe à Vitrolles , que parce que jadis elle y fut transportée par
les habitans de Martigues , qui s'y marièrent avec des personnes
atteintes de l'infection . Ce fut un nommé Goiran qui vint s'y éta
blir : il eut , dit - on , trois filles qui moururent de la maladie . J'ai
vu deux femmes à l'hôpital Saint-Louis , qui avoient reçu la lèpre
de leurs parens. M. Fodéré a fait la même remarque à Nice , où il
a été consulté par deux lépreux . La cause d'hérédité est si puis
sante , que les enfans qui naissent de parens lépreux , ne tardent
guère à périr, à moins qu'on ne s'empresse de modifier leur cons
titution physique en leur faisant sucer le lait d'une nourrice bien
dartres les plus invétérées , aient jamais donné lieu aux phéno
mènes de la lèpre : on assure pourtant que les maladies herpéti
ques , scorbutiques ou syphilitiques , lorsqu'elles dégénèrent , peu
vent devenir ses causes productrices . D'ailleurs , il est possible que
aussi non moins fréquemment chez des individus en bas âge , dont
l'accroissement s'effectue avec difficulté et irrégularité.
ARTICLE V.
aussi funeste sur les glaces du Nord , que sous les feux ardens de
la zone torride .
tous les pays où la lèpre est endémique , vous verrez qu'elle est
presque toujours causée par la manière de vivre des habitans :
aussi mention d'un hôpital dédié à saint Lazare , qui est situé dans
la partie orientale de Caracas , et dans lequel on renfermoit les
personnes de l'un et de l'autre sexe , dont la peau se trouvoit
souillée par quelque ulcération ou par quelque pustule . Le moin
dre indice de lèpre que l'on rencontroit , faisoit décider que la
ARTICLE VI .
qui avoit été faite par Schilling ; il avoit remarqué que toutes les
fois qu'on amputoit la jambe ou la cuisse à un lépreux , on
n'avoit pas besoin de lier l'artère crurale , ni de recourir aux
2 18.
138 MALADIES DE LA PEAU.
ARTICLE VII.
Bien loin de ralentir leur zèle , les praticiens doivent donc forti
fier le courage des lépreux ; ils ne doivent pas néanmoins leur
dissimuler le danger qui les menace , et combien il faut de
persévérance dans l'observation des lois diététiques et des remè
des que l'art prescrit. Cette observation est si nécessaire , qu'il est
ARTICLE VIII .
seroit d'une grande utilité. M. de Ste. -Croix a ouï dire dans l'Inde ,
qu'un malheureux lépreux souffroit tant qu'il avoit résolu de se
détruire. Il eut recours , pour y parvenir , aux branches d'une
espèce de thitimale , dont le suc laiteux et corrosif passe dans le
pays pour un poison très-violent. Au lieu de trouver la mort ,
qui ont été rapidement guéris du jud'ham , par l'emploi d'un tel
remède. Extraits of Asiatic Researches , or Transactions ofthe
society , institutes in Bengal , sor inquiring into they history and
antiquities, the arts , sciences and litterature of Asia.
CCCCLXXXIV . Quelquefois , les moyens les plus doux sont
plus efficaces que les remèdes énergiques dont nous venons de
parler. A l'île de France , un individu attaqué de la lèpre , ayant
ouï dire que l'île déserte et sablonneuse ( Diego Garcias ) abondoit
ARTICLE IX .
guériron des lèpres , sont , sans contredit , ceux qui sont les plus
propres à rétablir la transpiration . A l'hôpital Saint- Louis , nous
employons les bains fumigatoires sulfureux , les bains de va
peur , etc. Quoique les bains tièdes conviennent principalement
pour remplir ce but , on a observé avec raison qu'il falloit en user
avec une extrême prudence ; car , si la lèpre est parvenue à son
plus haut degré d'intensité , les malades ne peuvent guère les sup
porter sans de grandes anxiétés , des lassitudes , des palpitations ,
des spasmes , des convulsions , etc. J'ai voulu faire administrer des
règnent dans les livres et qui ont obscurci les discussions savantes
de quelques écrivains célèbres. J'ai cherché à considérer les pians
sous toutes leurs formes . J'ose garantir qu'on sera frappé des dif
férences qui distinguent les deux espèces que j'ai déterminées , et
dont je place les figures sous les yeux du public .
CCCCXCI. Le hasard seul m'a présenté cette affection ter
rible ; car elle n'existe guère dans les climats où la température
est modérée . Née au milieu des sables brûlans de l'Afrique , sur
les rives du Sénégal , et dans l'air impur de la Guinée , elle est le
triste apanage des noirs habitans de la zone torride . La honteuse
les nègres , par les progrès du pian , si l'on jette un coup d'œil
physiologique sur la constitution particulière de leur espèce ; plus
vigoureusement organisés que les blancs , leur système dermoïde
est d'un tissu beaucoup plus dense et beaucoup plus ferme ; il est
doué d'une sensibilité plus vive et plus exquise , etc. De là vient
elle nous accable , que dans les biens qu'elle nous dispense .
20.
2
1
pande s
Pian Rubvide
Grave par Slaes,élève à la Calcographic Royale de JGoubaud Imprimé dans le même établissement à Bruxelles
PREMIÈRE PARTIE .
ESPÈCE PREMIÈRE .
Pian , se manifestant sur une ou plusieurs parties des tégumens par des excroissances com
posées de petits lobules granulés , qui rendent une humeur ichoreuse et d'un vert
jaunâtre , qui pullulent et se développent à la manière des fraises ou des framboises ,
dont elles ont la forme , la couleur et très- souvent le volume. Cette maladie conta
gieuse n'attaque communément que les nègres : elle est plus rare chez les blancs.
OBS. C'est sans raison que plusieurs nosologistes ont voulu établir des différences entre
le pian d'Amérique , proprement dit , et l'yaws endémique dans la Guinée. Ces maladies
sont absolument identiques et ne sont que légèrement modifiées par les influences du
climat. C'est au pian ruboïde qu'il faut pareillement rapporter l'affection connue sous le
nom de Sibbens ou Siwens , apportée en Écosse dans le temps de Cromwell par les sol
dats qu'il y mit en garnison. On peut consulter la relation de Gilchrist , publiée dans le
troisième volume des Essais physiques et littéraires d'Édimbourg , An Account ofa
very infections distemper prevailing in many places , etc. Cette maladie présente
pour symptôme extérieur des tubercules spongieux qui ressemblent à des fraises. Quand
ces tubercules sont totalement formés , ils s'enfoncent très - profondément dans la chair, qui
paroît excavée tout exprès pour les recevoir. Ils sont fréquemment recouverts par des
croûtes noires dont la surface a beaucoup d'aspérité. Ce qui rapproche surtout le pian
ruboïde ou l'yaws de Guinée du sibbens écossais , ce sont des éruptions verruqueuses
156 MALADIES DE LA PEAU.
qui souillent le visage et qui ont la plus grande analogie avec les pustules de la petite vé
role , lorsqu'elle est parvenue à son entier développement. Elles sont accompagnées de
chaleur et de tuméfaction , de manière que les yeux en sont quelquefois fermés.
temps pour parcourir ses périodes. Les pustules sont moins con
sidérables ; il en est qui sont d'une prodigieuse ténuité.
Souvent les framboises ou fraises qui constituent le pian ru
boïde , dégénèrent extraordinairement et se convertissent en hor
ribles ulcères d'une fétidité insupportable . La plupart de ces
ulcères sont recouverts de croûtes noirâtres et d'un aspect hideux .
Souvent , ils offrent des chairs blafardes , boursoufflées , livides et
corrompues. Les chirurgiens apposent quelquefois des caustiques
sur ces végétations opiniâtres ; mais on les voit renaître sous des
formes plus alarmantes encore .
DIV. J'ai observé le pian dans son plus haut degré d'intensité sur
la personne de Georges Bartos , batteur de blé , âgé de trente ans ,
né dans la Hongrie. Cet homme étoit d'une haute stature , d'une
habitude de corps sèche et maigre. Il nous assura que ses parens
avoient toujours été sains ; il se rappeloit lui-même avoir eu la pe
tite vérole dans son enfance , et une teigne muqueuse dont il avoit
été parfaitement guéri . A quinze ans , il entra au service militaire ,
où il resta jusqu'à dix-huit. Alors , il déserta et passa en France
pour y subsister à l'aide de son travail . Il s'y maria quelque temps
MALADIES DE LA PEAU.
159
ESPÈCE DEUXIÈME.
Pian , se manifestant sur une ou plusieurs parties des tégumens par des tumeurs fon
gueuses , ovales , qui naissent et se développent successivement sur le visage , sur les
membres thorachiques et abdominaux ; ces tumeurs , dont le tissu a beaucoup d'ana
logie avec celui des champignons , s'ouvrent comme des fruits putréfiés , et lais
sent échapper une matière ichoreuse , d'une odeur repoussante.
OBS. N'ayant observé cette maladie qu'une seule fois , je ne puis déterminer s'il y a des
variétés qui se rapportent à l'espèce que je décris. La maladie que j'appelle Pian fon
goïde est vulgairement désignée sous le nom de vérole d'Amboine ; c'est le pian des îles
Moluques dont parle Bontius, le Pokken Amboynse des Hollandais ; on peut néanmoins la
comparer avec les Therminthes des anciens auteurs. Ce sont de petites tumeurs fongueu
ses surmontées d'une pustule , d'une figure orbiculaire , d'une couleur noire ou d'un brun
verdâtre , ce qui les a fait comparer aux fruits du thérébinthe ; qu'on ne s'étonne pas s'il
y a contradiction chez les auteurs , relativement à la grandeur des therminthes. En effet ,
il est de ces excroissances qui ont tout au plus le volume des pois chiches ou des baies
de genièvre , ainsi qu'on peut le voir dans le dessin du pian fongoïde qui se trouve re
présenté dans cet ouvrage. Comme la maladie est généralement fort rare , il est possible
que la plupart des observateurs qui en ont parlé n'en aient vu que d'une très-petite
dimension .
2 21.
162 MALADIES DE LA PEAU.
obscure . On s'imagine voir des fruits se pourrir sur la tige qui les
supporte.
Les pustules du pian fongoïde ressemblent , pour la plupart , à
des verrues , lorsqu'elles commencent à se développer ; ensuite
elles grossissent , prennent la forme des champignons , et se ré
pandent en très-grand nombre à la surface du corps. Il arrive par
Il est assez rare d'y voir se manifester des exostoses , des caries ,
enfin tous les ravages que la syphilis produit sur les os. Mais les
désordres extérieurs sont presque toujours plus horribles .
Les excroissances du pian fongoïde ne sont pas toutes du même
volume ; il en est qui restent long-temps très-petites , et qui ne
sont pas plus considérables que des grains de raisin ou des len
tilles ; d'autres sont aussi volumineuses que des morilles ou que ces
quelquefois la couper avec des ciseaux , sans que les malades éprou
vent la moindre sensation pénible. Ceux-ci tombent peu à peu
MALADIES DE LA PEAU. 163
ARTICLE PREMIER .
2 23.
166 MALADIES DE LA PEAU .
n'ont lieu que sur les tégumens , et les parties intérieures ne sont
point encore attaquées ; ensuite , les ravages vont plus loin , etc.
DXV . Il en est des pians comme de tous les autres genres
d'éruption ; plus les tubercules sont petits , plus ils sont dissémi
nés en grand nombre sur la surface dermoïde . Les tubercules.
marque des phénomènes qui ont le plus grand rapport avec les
phénomènes de la syphilis. Gilchrist , en effet , a vu que presque
toujours le sibbens débute par une inflammation de la luette et
du voile du palais ; il a vu que les amygdales sont fréquemment
ulcérées et recouvertes d'une pellicule blanchâtre . Les enfans à
la mamelle qui en sont attaqués dans la bouche ou dans le gosier ,
meurent de faim , parce qu'ils ne peuvent exécuter le mouvement
de succion . Dans d'autres cas , les glandes sous-maxillaires se gon
flent ; on voit de larges tumeurs dans l'intérieur de la bouche ;
ajoutez à ce symptôme un enrouement continuel qui est d'un si
nistre présage.
par les yeux , par les fosses nasales et par les oreilles . Loëffler a
ils passent leurs nuits dans les insomnies les plus fatigantes.
DXX. Lorsque les pians ont fait des progrès considérables , le
ARTICLE II.
Il a son début , son état et son déclin. L'art doit respecter et con
172 MALADIES DE LA PEAU.
Il est pourtant des cas où rien n'est plus difficile que de distinguer
le pian de la maladie vénérienne ; c'est lorsque ces deux maladies
s'unissent et se compliquent mutuellement : ce qui rend toute
fois l'inconvénient moins grave , c'est qu'elles cèdent toutes les
deux aux mêmes remèdes .
giens ne peuvent exiger leur paiement que six mois après qu'ils
ont remis les esclaves à leurs maîtres de nouvelles infections
des Juifs. Leurs traits caractéristiques sont loin d'être les mêmes ,
MALADIES DE LA PEAU. 173
ARTICLE III.
ARTICLE IV.
ARTICLE V.
ARTICLE VI .
ARTICLE VII .
qui les dévore , marchent sans aucune chaussure sur une terre
constamment brûlée par les rayons d'un soleil ardent. Il arrive
parfois que des grains de sable , des cailloux , des fragmens de co
ARTICLE VIII .
2 25.
182 MALADIES DE LA PEAU.
6 7
ferme les nègres malades du pian dans une chambre bien close et
bien réchauffée . Quelquefois on continue de les faire travailler
et de les soumettre à des exercices qui contribuent d'une manière
particulière à développer l'éruption pianique . On assure que les
pustules ordinairement désignées sous le nom de pians blancs ,
sont celles qui se développent avec plus de facilité : l'éruption des
10
pians rouges ou petits pians , est beaucoup plus tardive .
DLIII. Le remède le plus efficace contre le pian est sans con
tredit le mercure . Bajon observe que pour faire réussir son admi
nistration , il est utile d'attendre que l'éruption des pustules soit
totalement opérée . Une pareille assertion se vérifie du reste en
Europe , pour d'autres maladies cutanées , particulièrement pour
les dartres . J'ai fréquemment expérimenté que , lorsque j'avois
recours au soufre pour les combattre , ce remède n'agissoit jamais
mieux qu'à l'époque où l'affection herpétique étoit complètement
développée. Pourquoi n'en seroit-il pas de même relativement au
muriate sur-oxigéné de mercure qui paroît être le médicament
•
par excellence pour opérer la cure des pians ?
DLIV . On ne sait trop pourquoi Peyrilhe a pu penser qu'il
falloit bannir le mercure du traitement employé contre l'affection
pianique. Les raisons qu'il allègue pour motiver cette proscription
ne sont rien moins que concluantes . Il dit que certains praticiens
gumens qui ne sont pas d'une plus grande valeur , et qui doivent
nécessairement échouer contre l'expérience authentique des plus
MALADIES DE LA PEAU. 183
elle est ancienne , elle offre un plus grand nombre d'obstacles. Les
bois sudorifiques sont invoqués et fréquemment associés aux plan
tes anti-scorbutiques ; quelquefois on a cru devoir recourir aux
purgatifs violens. Enfin , le mercure , le turbith minéral , l'anti
moine , trouvent surtout leur place dans ce traitement qui réclame
une extrême sagacité de la part du praticien .
1
ARTICLE IX .
sur le bord des autres , comme les écailles des poissons . Ces singu
lières altérations de l'épiderme que nous avons observées en assez
grand nombre à l'hôpital Saint-Louis , existoient presque toutes
depuis la naissance des individus qui en étoient atteints . La cou
leur ordinaire des écailles est d'un blanc cendré ou d'un blanc
nacré ; dans quelques cas , elle est d'un brun tirant sur le noir ;
parfois , surtout chez les Asiatiques , les écailles sont entourées
d'une aréole violacée ou rougeâtre .
mune chez les vieillards , particulièrement chez ceux qui ont été
scrophuleux dans leur enfance. On voit aisément qu'elle est du
même genre que la précédente .
che , chez une femme âgée de quatre -vingt-trois ans environ ; elle
avoit exactement la forme d'une corne de bélier. Un chirurgien
qui pratique son art avec beaucoup de succès dans le midi de la
Gravepar A Goubaudfils, éleve a la Caleographic Royale do Iboubaud Imprimé dans lemême établissement, à Bruxelles
PREMIÈRE PARTIE .
ESPÈCE PREMIÈRE .
Icthyose , se manifestant sur une ou plusieurs parties des tégumens par des écailles
plus ou moins dures et rénitentes , d'une couleur nacrée ou grisâtre , ce qui donne
au corps vivant l'aspect de l'enveloppe des poissons ou de la peau des serpens.
OBS. Cette espèce présente en conséquence deux variétés :
A. L'ICTHYOSE NACRÉE CYPRINE. Icthyosis nitida cyprinea. Écailles dures , blanchâ
tres , ayant beaucoup de ressemblance avec les écailles de la carpe ; c'est celle qui a le
plus d'intensité .
B. L'ICTHYOSE NACRÉE SERPENTINE. —· Icthyosis nitida serpentina. Dans cette variété ,
les écailles ne sont pas dures ; elles n'ont aucune consistance ; elles ont la finesse et la
ténuité de la peau des serpens. Cette icthyose attaque presque toujours les vieillards .
Nous en avons recueilli plusieurs exemples à l'hôpital Saint-Louis.
luisante de ces plaques les a fait comparer aux écailles dont les
poissons sont revêtus .
On a tracé des descriptions plus ou moins hideuses de l'icthyose
nacrée ; on a cité des individus , dont les extrémités supérieures
et inférieures étoient entièrement écailleuses . On a vu tout le
tule , aux coudes , aux parties externes des bras , des jambes et des
cuisses. Au contraire , dans les endroits où la peau est très-mince
et très-fine , et où elle se trouve naturellement lubrifiée par quel
que sécrétion particulière , il n'existe pas d'écailles ; ce phéno
mène est surtout apercevable aux plantes des pieds , lesquelles
sont habituellement humides de sueur. Il existe pareillement aux
aines , aux aisselles , à la face interne des cuisses , aux parties gé
nitales , etc. C'est là que les écailles cessent d'être apparentes et
qu'elles sont brusquement séparées par une peau saine . Le vi
sage et la paume des deux mains sont dans le même cas ; peut
être à cause des fréquentes lotions auxquelles on se soumet com
munément .
blanc de nacre , paroissant posées , par leurs bords , les unes sur
les autres , à la manière des écailles dont les poissons sont recou
verts. Ses camarades lui disoient dans leurs plaisanteries qu'il étoit
sans doute né d'une carpe. Les écailles étoient très-adhérentes à
la peau , et il falloit un frottement violent pour les séparer ; l'ac
qu'il y avoit de plus grave dans cette icthyose , c'est que le tissu
cellulaire sous-cutané avoit une épaisseur et une dureté abso
lument analogues à ce qui se passe dans les premiers temps de
l'éléphantiasis.
DLXXIV. Les exemples d'icthyose nacrée se ressemblent tous
d'une manière si parfaite , que j'ai cru inutile de citer ici un plus
grand nombre d'observations . Cette maladie est encore très-fré
quente en France , particulièrement au voisinage de la mer.
1
1
.ג
Cornic
Sot hyose
don
Imprimé
de
troubund
Kovale
àla
Cairographie
flatue
Land Bclacherement
,àmarucelles
MALADIES DE LA PEAU.
197
DEUXIÈME ESPÈCE .
Icthyose , se manifestant sur une ou plusieurs parties des tégumens par des écailles noires ,
dures , et qui présentent absolument la consistance et la dureté de la corne. Ces
écailles sont quelquefois plates ou coniques , très-nombreuses , et posées les unes à
côté des autres ; d'autres fois elles sont rares , cylindriques , se recourbent comme les
ergots des volatiles , ou s'allongent , en se contournant , comme les cornes des béliers.
OBS. L'icthyose cornée a trois variétés principales qui sont très-distinctes les unes des
autres.
A. L'ICTHYOSE CORNÉE ÉPINEUSE. Icthyosis cornea spinosa. ― Cette variété est extrê
mement rare ,
puisqu'il n'y en a encore qu'un seul exemple dans les annales de l'art. C'est
celle que nous avons eu occasion d'observer en France , dans ces dernières années , et
qui s'étoit d'abord montrée en Angleterre. ( Voyez Planche xxxvIII. ) Nous rapporterons
plus bas ce cas unique autant qu'extraordinaire.
B. L'ICTHYOSE CORNÉE ONGULEUSE. Icthyosis cornea ungulata. Dans celle-ci , les
prolongemens cornés simulent les ongles de quelques quadrupèdes ou les ergots des
volatiles , etc.
C. L'ICTHYOSE CORNÉE ARIÉTINE. Icthyosis cornea arietina. - Cette variété est très
commune. Je lui ai donné ce nom, parce que les excroissances ressemblent, par leur forme
et par leur volume , à des cornes de bélier. Le plus communément il n'en vient qu'une
seule sur la totalité du système dermoïde.
DLXXV . Rien n'est plus bizarre , mais aussi rien n'est plus in
téressant que la dégénération cornée du système dermoïde . Elle
sera toujours pour les médecins un grand sujet d'étude et de mé
ditation , tant qu'ils ajouteront quelque prix aux recherches phy
siologiques. C'est surtout en parlant d'un phénomène qui a tant
2 27 .
198 MALADIES DE LA PEAU.
guérir.
Enfin , il est des excroissances cornées qui doivent constituer
une variété très-remarquable ; elles sont communément en très
petit nombre ; le plus souvent même , il n'y a qu'une excroissance
unique sur la peau , qui paroît absolument conformée comme une
corne de bélier . J'ai observé , pour mon compte , quelques exem
ples de cette variété, qui est surtout commune chez les vieillards ;
telles étoient , par exemple , ces deux végétations cornées et
cylindriques que nous avons observées à l'occiput d'un men
diant qui étoit venu se faire traiter d'une dartre à l'hôpital Saint
Louis . Telle étoit aussi celle dont j'ai déjà fait mention , et
qui fut recueillie par M. le docteur Gastellier sur une très-vieille
femme : elle étoit située à la partie inférieure du temporal gau
contient aucun fait qui soit aussi extraordinaire que celui dont on
va lire les principaux détails . En l'an 1803 , il parut à Paris deux
individus qui avoient fondé une sorte de spéculation sur la curio
tis , il était facile de voir que les viscères contenus dans les ca
vités thorachique et abdominale n'étoient aucunement endom
magés ; leurs facultés cérébrales n'avoient jamais été troublées ;
les parties de leur corps privées d'écailles , jouissoient d'une sen
sibilité ordinaire . On observoit seulement que ces individus exha
loient assez habituellement une odeur fétide et forte . Lorsqu'ils
se montrèrent à Paris , les médecins , les naturalistes s'empres
sèrent d'observer la position , la direction , la forme de leurs sin
gulières écailles ; ils tâchèrent même d'en arracher quelques-unes
pour les étudier avec plus de soin . Celles qui étoient situées sur
le dos , sur les flancs , sur la région abdominale , étoient séparées
les unes des autres par leur sommet , quoique réunies par leur
petite poire. Cette tumeur , qui n'étoit dans son principe que
2. 28
206 MALADIES DE LA PEAU.
ESPÈCE TROISIÈME.
Icthyose , se manifestant sur une ou plusieurs parties des tégumens par des rides et par
une disposition écailleuse de l'épiderme. Ce phénomène est communément accom
pagné d'un grand affoiblissement dans le système des forces , et du trouble des fa
cultés intellectuelles .
OBS. L'icthyose pellagre est chargée d'une multitude d'épiphénomènes , qui en font
une affection très-bizarre ; elle se complique d'une foule de symptômes qui dépendent
d'autres maladies . Ce qui lui appartient proprement se réduit à une phlogose locale
produite par l'activité des rayons solaires sur des corps; appauvris par le manque de
nourriture ou par des alimens de mauvaise qualité ; à cet accident viennent constam
ment se joindre la débilité des muscles et un délire triste. On a écrit des volumes en
tiers sur cet exanthème ; on a traité avec une diffusion singulière les questions les
plus minutieuses. C'est certainement servir la science que de rejeter de cet Ouvrage ces
inutiles divagations ; l'icthyose pellagre offre deux variétés assez distinctes .
A. L'ICTHYOSE PELLAGRE VULGAIRE. Icthyosis pellagra vulgaris. ― C'est la plus
commune et celle que Titius avoit proposé de désigner sous le nom de dermatagra ,
dénomination qui ne vaut pas celle qui est communément adoptée. Cette maladie
flétrit et ride les tégumens ; mais sans observer aucune forme régulière. On prétend
qu'elle attaque aussi les animaux domestiques : je dois rendre graces au célèbre
M. Moscati , qui a bien voulu me procurer les tableaux les plus variés de cette ma
ladie , et qui m'a mis à même de l'étudier sous toutes ses formes ; je ne dois pas
moins aux soins officieux de M. Buniya. Il est du reste peu de maladies qu'on ait
étudiées avec autant de zèle et de persévérance depuis quelques années. Que d'au
teurs il faudroit désigner , si je voulois donner de justes éloges à tous ceux qui s'en
sont occupés avec succès ! Frappolli , Zanetti , Cherardini , Jansen , Albera , Vide
mar , Strambio , etc. , à Milan ; Allioni , à Turin ; Fanzago , à Padoue ; Paolo della
Bona , Soler et Ghirlanda , à Trévise ; Odoardi , à Bellune ; Facheris , au grand hôpital
de Bergame ; Villa , aux environs de Lodi , etc. , ont trouvé et recueilli les faits les plus
intéressans. Il paroît , du reste , que l'icthyose pellagre étend plus loin son domaine
qu'on ne l'avoit cru ; M. Buniva observe qu'on la voit quelquefois franchir les Alpes.
Un élève de ce professeur découvrit un cretin pellagreux dans la ville de Saint-Jean de
6822
O
R
Sothyose Pellagre
Maurienne ; M. le docteur Louis Careni croit l'avoir remarquée trois fois dans la ville de
Vienne. Le faits qu'il rapporte ont la resemblance la plus manifeste avec ceux qui s'obser
vent journellement dans les campagnes du Milanais. Enfin , mon collègue M. Husson ,
observateur très-exact , qui déjà avoiť eu occasion de voir l'icthyose pellagre , dans
son voyage en Italie , l'a retrouvée dans l'Hôtel-Dieu de Paris , et s'est empressé de
placer ce malade sous mes yeux , en le faisant transporter à l'hôpital Saint-Louis. Je
donnerai plus bas son histoire. En général , l'icthyose pellagre n'attaque que l'indi
gence et la misère. Aussi J.-M. Albera a-t-il dédié aux pauvres le Traité théorique et
pratique qu'il a composé sur cette maladie.
B. L'ICTHYOSE PELLAGRE ORBICULAIRE. Icthyosis pellagra orbicularis. - Dans cette
variété de la pellagre , assez fréquente aux environs de Milan , la desquammation s'ef
fectue circulairement comme dans la dartre furfuracée (herpes furfuraceus circinatus).
On assure que cette pellagre se répand sur tout le corps , et non de préférence sur
les parties exposées au soleil ; elle est moins dangereuse que la précédente , et se mani
feste dans tous les temps de l'année. Les paysans la nomment la salsedine , à cause
de la salive salée , dont il s'opère une sécrétion très-abondante dans la bouche ; elle
exhale une odeur qui est ordinairement très-fétide.
qu'il y ait une cause interne qui la favorise : car pourquoi ce phé
nomène n'auroit-il pas lieu indistinctement sur tous les paysans
qui sont exposés à la même influence , qui sont assujettis aux mêmes
travaux, etc. ? D'ailleurs , pourquoi l'apparition de l'icthyose pella
gre n'auroit-elle lieu que dans le printemps ? Pourquoi cette ma .
qu'il n'y a quelquefois qu'un seul côté du corps qui soit malade ,
tandis que l'autre demeure parfaitement sain .
ticulier des pellagreux , qui les porte à se noyer dans des fleuves ,
ARTICLE PREMIER .
geaison , ce qui n'arrive point dans les maladies qui attaquent plus
profondément la substance des tégumens : telles sont les dartres ;
tel est le prurigo , etc.
DLXXXIV . Les icthyoses se présentent sous autant de formes
que l'épiderme est susceptible de recevoir de modifications . Le
plus légères traces de cette bizarre altération ; les autres ont tout
leur corps gravement affecté. Il en est qui ont la membrane épi
dermoïque mince et diaphane ; d'autres l'ont épaisse et rénitente
dans toute sa périphérie : quelle différence entre les frères Lam
bert , recouverts d'excroissances affreuses et tant d'autres sujets
sur lesquels il vient çà et là quelques végétations de nature cor
née ! quelle différence non moins sensible entre les personnes
atteintes de l'icthyose pellagre ! on en voit qui sont comme brû
lées et qui ressemblent à des momies ; on en voit aussi dont la
peau n'est que foiblement ridée , et qui ont une apparence de
santé dans toute leur personne , etc.
ARTICLE II.
ARTICLE III.
toutes les parties du corps , qui sont recouvertes par les vête
mens. Cette matière onctueuse s'accumule avec trop d'abondance
dans ses réservoirs par l'effet d'un stimulus morbifique. C'est là
qu'elle se mêle avec la lymphe naturellement disposée à se coa
guler ; l'accroissement successif de cette sécrétion vicieuse doit
donner naissance à ces plaques lamelleuses par un mécanisme
semblable à ce qui se passe dans l'éruption des teignes , des dar
tres , etc. Je renvoie à l'ouvrage de M. Tilesius ceux de mes lec
teurs qui voudroient avoir une idée plus complète des argumens
ingénieux sur lesquels il appuie son hypothèse.
DCIII. Il suffit toutefois de considérer attentivement les écailles
ARTICLE IV.
sociant à toutes les maladies qui règnent dans les endroits maré
cageux , il n'est pas étonnant qu'on l'ait attribuée à une multi
tude de causes différentes . Peut-être que cette affection dépend
d'un concours de causes locales . Il est certain que la campagne
gion ; tous les malades que j'ai vus à l'hôpital Saint- Louis avoient
impunément et longuement communiqué avec des femmes. Il y
avoit à Paris un Italien qui avoit cohabité avec une jeune pella
MALADIES DE LA PEAU. 229
ARTICLE V.
ARTICLE VI .
ARTICLE VII.
ARTICLE VIII .
porter. Il assure que des symptômes qui avoient résisté à tous les
remèdes ont néanmoins cédé à ce moyen simple . Il y joignoit
ARTICLE IX.
nables dans les icthyoses que les remèdes internes . J'ai retiré un
grand fruit de l'usage très-long -temps continué des bains chauds
avec l'eau émolliente de guimauve , avec l'eau sulfureuse , etc. Je
pourrois alléguer deux cas d'une entière guérison ; le plus sou
vent , il est vrai , les individus sont enclins à des récidives , ou
doivent être considérés comme incurables.
tion des faits qui se sont présentés à moi dans l'intérieur de l'hô
pital Saint-Louis , je ne prétends faire ici aucun étalage d'érudi
tion , ni disserter sur les époques précises où la maladie vénérienne
a pu se répandre en Europe. Mon but n'est point de reproduire
ces discussions historiques ; tant d'auteurs les ont agitées , qu'il
seroit fastidieux , ce me semble , de revenir encore sur une sem
blable matière.
ques ne furent jamais plus terribles que dans leur origine. Vers le
milieu du seizième siècle parut, ajoute -t-on , la blennorrhagie, qui
les mitigea jusqu'au point où nous les voyons éclater de nos jours.
Mais , sans doute , les symptômes propres à cette affection re
doutable n'auront été d'abord représentés avec des couleurs si
effrayantes qu'à cause de leur nouveauté , et par la tendance que
les hommes ont à trouver sans cesse du merveilleux dans ce qui
les épouvante. A la première apparition de la peste , on exagéra
d'abord ses dangers et ses ravages ; dans la suite , les craintes
qu'elle inspiroit diminuèrent à mesure qu'on trouva des armes
pour la combattre.
patie
to
no
dubtesso
même
le
dans
Imprime
l'oubaud
de
Royale
Calcograph
efils roeband ie
là,par
Aalève
GGrave
も
Syphilide Pustuleuse Lenticulaire.
Grave par Charette éleve àla Calographie Royale de JCoubaud. Imprimé dans le méme etablissement a Bruxelles
PREMIÈRE PARTIE .
ESPÈCE PREMIÈRE.
Syphilide , se manifestant sur une ou plusieurs parties des tégumens par des élévations
circonscrites , communément désignées sous le nom de pustules , qui contiennent une
matière ichoreuse ou purulente. Ces pustules ont des formes très-variées ; elles laissent
d'ordinaire, après leur entière dessiccation , des taches rougeâtres et cuivreuses , qui
disparoissent avec le temps.
OBS. L'hôpital Saint-Louis nous a offert les variétés suivantes :
A. LA SYPHILIDE PUSTULEUSE SQUAMMEUSE OU PLATE. Syphilis pustulosa squammosa vel
compressa. - Cette pustule est une des plus communes. Elle est écailleuse et d'une forme
assez plate . Ses bords sont durs , élevés , et d'une couleur rougeâtre ; elle est plus pâle dans
son centre ; la teinte cuivreuse qui l'environne décèle sa nature syphilitique , et la fait
toujours distinguer des autres affections herpétiques avec lesquelles on seroit tenté de la
confondre. ( Voyez la planche XLII . )
―― Elle est
B. LA SYPHILIDE PUSTULEUSE CRUSTACÉE. Syphilis pustulosa crustacea.
plus grave que la précédente . Elle prend quelquefois l'aspect et le génie particulier de la
lèpre , d'où lui est venu le nom de lepra venerea . Ces pustules varient par la forme , le
volume, l'étendue , la couleur de leurs croûtes , et offrent véritablement un spectacle hi
deux : elles donnent lieu à une suppuration extraordinairement abondante . Lorsqu'elles
éclatent sur le front , elles constituent l'affection désignée sous le nom de corona Veneris .
(Voyez la planche XL. )
C. LA SYPHILIDE PUSTULEUSE EN GRAPPE . Syphilis pustulosa racemiformis. — Ces pus
tules ne sont point aplaties , ainsi que les squammeuses ; elles ne sont ordinairement re
242 MALADIES DE LA PEAU.
couvertes ni par des écailles , ni par des croûtes ; elles sont d'une dureté considérable ,
grosses et rondes comme des pois , quelquefois oblongues et ovoïdes : leur surface est
comme chagrinée ou grenue. ( Voyez la planche XLI. )
D. LA SYPHILIDE PUSTULEUSE MERISÉE. Syphilis pustulosa cerasiformis. — Elle se
manifeste par de petites pustules noires , plus ou moins volumineuses , qui ressemblent à
des merises ou à des baies de cassis. Les unes sont sphériques et isolées ; d'autres sont mul
tiples : il en est qui sont d'une extrême petitesse. J'invite le lecteur à méditer attentivement
l'observation que je rapporte plus bas à ce sujet. ( Voyez la planche XLIV. )
E. LA SYPHILIDE PUSTULEUSE LENTICULAIRE. Syphilis pustulosa lenticularis. — Elle se
déclare par des pustules d'une couleur brune absolument aplaties comme des lentilles.
(Voyez la planche XLIII. )
F. LA SYPHILIDE PUSTULEUSE MILIAIRE. Syphilis pustulosa miliaris. - C'est une va
riété qui s'observe fréquemment à l'hôpital Saint-Louis , et que l'on considère mal à pro
pos comme le résultat de la gale. Cette éruption a la forme de grains de millet : ce sont
des boutons presque imperceptibles , s'élevant en pointe , et environnés d'une très-petite
aréole rougeâtre. Sans leur couleur , qui est un peu cuivreuse , on pourroit les confondre
avec les pustules de la dartre miliaire.
G. LA SYPHILIDE PUSTULEUSE ORTIÉE. Syphilis pustulosa urticata. - Elle se manifeste
par des élevures rougeâtres sur la peau , semblables à des piqûres d'orties.
H. LA SYPHILIDE PUSTULEUSE SERPIGINEUSE. Syphilis pustulosa serpiginosa . - — La ser
pigineuse forme de longues spirales sur la peau : ces spirales forment à leur tour des ulcè
res profonds et sinueux , qui imitent des chiffres , des lettres , des segmens de cercle , des
cercles entiers , etc.
N. B. Telles sont les variétés de la syphilide pustuleuse que j'ai eu occasion de ren
contrer à l'hôpital Saint-Louis. Je ne doute pas qu'il n'y en ait un plus grand nombre ,
dont je m'abstiens de parler, parce qu'elles ne se sont point présentées dans le cours de
mes observations. M. Cullerier a fait , sur les pustules et les autres éruptions vénériennes ,
un travail qui est d'un grand intérêt pour la science.
Il n'est pas rare de voir que tout le front des malades en est re
couvert ; c'est là qu'elles naissent en très-grand nombre , et que
souvent elles sont rangées les unes à la suite des autres comme les
Les pustules miliaires sont plus rares que les précédentes ; elles
sont rondes , élevées en pointe , souvent imperceptibles , environ
nées d'une aréole inflammatoire , etc. Leur couleur est d'un rouge
ardent lorsqu'elles sont récentes , d'un rouge pâle lorsqu'elles sont
2. 33
246 MALADIES DE LA PEAU
sto
l,eve
Marguer
par
Brave établere
même
le
dans
Brunelles
ne
prime
Cubased
de
Raynte
MALADIES DE LA PEAU. 251
DEUXIÈME ESPÈCE .
Syphilide se manifestant sur une ou plusieurs parties des tégumens , par des végétations
le plus souvent indolentes , dont les unes adhèrent à la peau par toute leur surface ,
et les autres n'y tiennent que par un pédicule plus ou moins aminci. Ces végétations
se manifestent principalement à l'anus , aux grandes lèvres , aux bords du vagin , aux
bourses , sur le membre viril , etc. Les formes variées dont elles sont susceptibles , leur
ont fait attribuer diverses dénominations.
OBS. Les variétés qui suivent me paroissent dignes d'être remarquées.
A. LA SYPHILIDE VÉGÉTANTE FRAMBOISÉE. Syphilis vegetansframbasia. - On nomme
ainsi les végétations syphilitiques qui se composent d'un assemblage de grains divisés
par des rainures profondes elles different très-peu des végétations nommées fraises ,
dont les sillons sont moins apparens .
B. LA SYPHILIDE VÉGÉTANTE EN CHOUX-FLEURS. Syphilis vegetans cauliflora. - On
qualifie de ce nom singulier les végétations dont la surface est très-inégale : leur volume
est quelquefois si considérable , qu'il ferme l'entrée du vagin chez les femmes.
C. LA SYPHILIDE VÉGÉTANTE EN CRÊTE. Syphilis vegetans crista-galli. - Elle se com
pose d'excroissances spongieuses, aplaties à un tel point, qu'on les prendroit pour des crê
tes de coq la similitude est frappante.
D. LA SYPHILIDE VÉGÉTANTE EN PORREAUX . Syphilis vegetans porriformis. ――――·Dans
cette syphilide , le gland se trouve recouvert de petites élévations dures , rénitentes , grê
les et filiformes , comme les racines des porreaux.
E. LA SYPHILIDE VÉGÉTANTE VERRUQUEUSE. Syphilis vegetans verrucosa . - Petits
tubercules indolens , à surface dure et grenue. Ils ont tantôt un pédicule , et tantôt ils
en sont dépourvus.
F. LA SYPHILIDE VÉGÉTANTE EN CONDYLOME. Syphilis vegetans condyloma. -- Ce sont
des protubérances larges , à base étroite. On les nomme condylomes , parce qu'on a cru
trouver une ressemblance entre ces végétations et un condyle.
N. B. Certains pathologistes rangent dans deux classes très- distinctes les symptômes
syphilitiques dont nous venons de parler. Les uns sont indiqués sous le nom de végéta
tions ; les autres ne sont que de pures excroissances : ces dernières sont formées par de
simples développemens de la peau , avec engorgement du tissu cellulaire subjacent; mais
les végétations sont en outre pénétrées et nourries par des vaisseaux sanguins. C'est à
M. Cullerier qu'est due cette distinction ingénieuse.
252 MALADIES DE LA PEAU.
quefois leur aspect offre une extrême analogie avec des fruits qui
sont d'un usage très-vulgaire ; telles sont celles que l'on désigne
chement .
Nous avons fréquemment observé des tumeurs qui ressem
bloient à des figues ouvertes ; les plus considérables avoient leurs
bords découpés et frangés , assez analogues aux appendices auri
culaires du cœur . Parmi ces excroissances les unes avoient leur
leur rénitence.
par
Il faut rapprocher des porreaux les verrues syphilitiques , qui
sont de petits tubercules dont la surface est âpre , rude et pareil
lement grenue . Quelquefois elles ont un pédicule ; d'autres fois
34.
2
254 MALADIES DE LA PEAU .
elles ont des espèces d'appendices séparés les uns des autres par
des échancrures plus ou moins profondes ; leur face interne est légè
rement concave pour s'accommoder à la convexité du gland ; mais ,
celles que l'on voit sur la tête des poules et des coqs. Les malades
n'éprouvent d'ailleurs qu'un prurit léger et fort peu incommode.
L'une des formes les plus hideuses que puisse prendre la syphi
lide végétante , porte le nom de condylomes , sortes de protubé
rances à corps volumineux et à base étroite , lisses , qui se mani
festent communément à la marge et au pourtour de l'anus ; leur
couleur est absolument celle de la peau. Nous les avons vues quel
quefois prendre une consistance comme calleuse : elles ne font
éprouver aucune douleur .
Les végétations dont nous venons de parler sont susceptibles
de naître sur toutes les parties de la surface cutanée , mais spécia
lement à l'anus , aux petites lèvres , au gland , etc. On en trouve ,
tion se manifesta par les symptômes que nous allons exposer. Une
démangeaison considérable se fit sentir à la couronne du gland ; la
peau s'enflamma avec une médiocre intensité ; une petite pustule
rouge parut s'élever de sa surface , et bientôt , en s'épaississant ,
elle prit l'aspect d'un porreau ; elle s'accrut , devint inégale ,
rugueuse , dentelée , s'aplatit sur ses côtés , et constitua une véri
table crête de coq . Quelques jours après , l'individu dont nous
ESPÈCE TROISIÈME .
Syphilide se manifestant sur une ou plusieurs parties des tégumens , par des ulcères ron
geans , profondément excavés , taillés en biseau , dont les bords sont rouges et calleux,
ayant tantôt une forme ronde , tantôt une forme oblongue ou triangulaire , etc. Ces
ulcères attaquent le plus souvent les surfaces muqueuses ; mais ils attaquent aussi d'or
dinaire les extrémités inférieures.
OBS. Nous avons remarqué les variétés suivantes à l'hôpital Saint-Louis :
A. LA SYPHILIDE Ulcérée serpigineusE. Syphilis exulcerans serpiginosa. - Ulcère
sinueux , qui bourgeonne , serpente et parcourt quelquefois un grand espace en excoriant
la peau.
B. LA SYPHILIDE ULCÉRÉE PERSISTANTE. Syphilis exulcerans persistens . — Cet ulcère
est fixe , isolé et très-profond , puisqu'il laisse souvent les os à nu. Cette syphilide gagne
en profondeur ce que la serpigineuse gagne en superficie.
C. LA SYPHILIDE ULCÉRÉE EN RHAGADES. Syphilis exulcerans fissata. — C'est le siége
de cette syphilide qui lui donne communément cette forme. Elle se développe au pour
tour de l'anus , et par conséquent dans une peau qui offre une grande quantité de plis et
de rides. Comme ces ulcères imitent absolument des fentes et des fissures , on les désigne
sous le nom de rhagades.
qui sont les plus attaquables par les ulcères vénériens . Les gran
des lèvres , les nymphes , la verge et le prépuce en sont quelque
fois corrodés ; mais l'anus en est particulièrement le siége ; et ce qu'il
ulcères du plus mauvais caractère . On peut dire que ceux -là sont
les plus opiniâtres , à cause du siége qu'ils occupent. J'en ai vu
dans l'arrière-bouche , que tout l'art de la thérapeutique n'a pu
détruire. Quels ravages ne font-ils pas dans les fosses nasales ! les
n
os propres du ez , les cartilages sont quelquefois détruits , et lais
sent le visage horriblement défiguré pour toute la vie .
D'après l'observation des pathologistes , la syphilide ulcérée
se manifeste trois ou quatre jours après le coït impur. La surface
muqueuse ou cutanée , sur laquelle le virus vénérien s'applique
pendant un plus ou moins long espace de temps , commence à être
chez lesquels le membre viril a été totalement détruit par les pro
grès d'un horrible chancre .
264 MALADIES DE LA PEAU.
et par l'odeur fétide qui s'exhale des corps qui en sont infectés ?
2. 36
270 MALADIES DE LA PEAU.
ARTICLE PREMIER .
mangeaison.
DCLIII. La syphilide pustuleuse forme quelquefois des grains
tuberculeux qui augmentent successivement de volume : ces
grains conservent parfois la couleur de la peau ; et , dans d'autres
cas , prennent une couleur brune ou rougeâtre , qui les fait res
sembler à de petites merises , aux baies du cassis ou du gené
vrier , etc. J'ai vu ces grains boucher , dans une circonstance ,
toutes les cavités du visage , le nez , les oreilles , les yeux , etc.; ce
qui rendoit la physionomie extraordinairement difforme.
DCLIV . Souvent ce sont de petites pustules aplaties , qu'on
prendroit pour des lentilles , et qui s'en rapprochent autant par
MALADIES DE LA PEAU.
272
quand elles sont récentes , d'un rouge pâle quand elles sont an
ciennes. Ce qui m'a paru surtout très -remarquable , c'est que
l'explosion de ces pustules est fréquemment déterminée par des
fièvres accidentelles , qui communiquent une sorte de fermen
tation au virus syphilitique dans l'économie animale . Une jeune
fille étoit entrée à l'hôpital Saint-Louis , uniquement pour y être
DCLV . Les pustules les plus funestes et les plus opiniâtres nous
ont paru être les serpigineuses , qui rampent successivement sur
forme ; elles sont aplaties sur leurs faces : l'un de leurs bords est
2. 37
278 MALADIES DE LA PEAU.
ARTICLE II .
jours par cette voie . Ces deux maladies diffèrent encore par les
280 MALADIES DE LA PEAU.
ARTICLE III.
bles ; ils ne peuvent respirer que lorsqu'ils sont assis ou debout ; ils
sont dévorés par une soif violente ; leur pouls est foible et petit ;
leur visage pâle et décoloré ; leurs yeux sont caves , et toute l'ha
bitude du corps est sale et terreuse ; les gencives tuméfiées devien
nent rouges , douloureuses et saignantes ; les dents vacillent dans
ARTICLE IV.
fréquens dans les grandes villes ! Il est vrai qu'il est une multitude
de questions qui seront long-temps insolubles , parce qu'il n'y a
aucun moyen infaillible de les vérifier. Tous les pathologistes ont
néanmoins été à même d'éclaircir les problèmes suivans : Le virus
ARTICLE V.
pareil mal.
S
284 MALADIE DE LA PEAU.
1
1
MALADIES DE LA PEAU. 285
vénérienne aussi grave que rebelle à tous les moyens de l'art . Des
pustules de couleur olivâtre se manifestèrent sur différentes régions
de la peau gonflement des amygdales ; voix foible et enrouée ;
ARTICLE VI .
ARTICLE VII.
ARTICLE VIII.
ne pas se lasser de son usage , malgré les craintes que peut inspirer
la résistance apparente du mal. On est frappé d'une surprise inex
plicable , quand on songe aux propriétés d'un sel qui agit , à si
petite dose , sur le système entier de l'économie animale. De tous
tentées prouvent que son action est bien moins puissante sur la
maladie dont il s'agit , quoiqu'il puisse provoquer avec plus de
promptitude le phénomène d'une salivation extraordinaire. On a
guérison.
DCCI . Dans quelques circonstances nous nous sommes très
bien trouvés d'allier l'opium au mercure , pour combattre avec
succès des syphilides rebelles , et qui étoient accompagnées d'in
tolérables douleurs . Il nous a semblé que ce précieux remède ,
introduit dans l'estomac , tempéroit en quelque sorte la trop
grande activité des sels mercuriels , sans néanmoins affoiblir leurs
vertus. Marie R..., couverte d'ulcères rongeans et phagédéniques ,
étoit en proie à de cruelles souffrances ; elle éprouvoit des spas
mes , des vomissemens , des insomnies , aussitôt qu'elle avoit pris
la plus légère dose de mercure : la liqueur de Van Swieten , admi
nistrée aux doses ordinaires dans un verre d'eau d'orge édulcorée
MALADIES DE LA PEAU. 293
par trois gros de sirop de diacode , fut suivie d'un calme inac
coutumé. Depuis cette époque les symptômes s'adoucirent , et la
malade parvint assez promptement à sa guérison .
DCCII . Il existe , en outre , beaucoup de cas où le traitement des
malades , par les remèdes les mieux éprouvés , devient absolument
impossible : souvent l'estomac repousse le mercure , ou ne peut le
supporter sans inconvénient. Nous avons reçu , à l'hôpital Saint
Louis , une jeune femme chez laquelle les préparations ' anti
syphilitiques suscitoient toujours des convulsions : cependant les
symptômes de son mal se déployoient avec une intensité ef
ARTICLE IX.
2 39.
294 MALADIES DE LA PEAU.
2. 40
302 MALADIES DE LA PEAU.
général.
DCCXXIII . Parmi les maladies chroniques qui affligent de
toutes parts l'espèce humaine , il n'en est certainement aucune
qui soit plus digne d'une discussion sérieuse et qui mérite autant
de fixer l'attention des médecins , que celle dont nous allons nous
occuper. C'est un des vices originaires les plus communs et les
plus rebelles aux moyens curatifs . Il n'en est guère de plus fu
neste , au jugement même d'Hippocrate. Quelquefois le temps lui
donne des forces et ajoute en quelque sorte à l'horreur de ses
symptômes. Quoiqu'il n'excite pas de grandes souffrances , il at
triste néanmoins les plus beaux momens de la vie ; souvent même
il en tarit les sources et trouble toutes les lois de l'accroissement.
J'ai observé à ce sujet les anomalies les plus singulières. J'ai fait
paroître naguère devant mes élèves un homme âgé d'environ
trente-deux ans , et frappé , pour ainsi dire , d'une hypertrophie
universelle . Sa taille , devenue gigantesque , avoit acquis plus de
six pieds. Les parties molles , telles que la langue , la verge , etc. ,
des terreurs les plus exagérées. Enfin , il en est qui pensent qu'elle
est d'une nature tellement maligne , qu'il faut nécessairement la
regarder comme un résultat de la colère céleste. Ils ont cru même
que cette affection surnaturelle étoit au-dessus de tout pouvoir
humain , et que c'étoit aux rois seuls que Dieu avoit délégué la
faculté de la guérir. Clovis passe pour être le premier qui ait été
revêtu d'un privilége aussi auguste , et pour l'avoir transmis à ses
successeurs. Rex te tangit et Deus te sanat apposito statim crucis
signaculo.
DCCXXV . Dans l'impuissance de l'art , d'autres ont eu recours
aux amulettes. Ils ont envisagé comme fort utile la coutume de
vivant sur les parties mêmes qui offrent les signes de cette affec
tion dégoûtante , et qui l'y retiennent jusqu'à ce qu'il meure. Le
vulgaire prétend que si on met les glandes engorgées en contact
avec la main glacée d'un cadavre , on peut espérer la guérison ,
sans doute à cause de la frayeur qu'inspire un acte aussi insolite.
L'an dernier , mourut , dans un château de la Normandie , un
homme fort révéré , et qui jadis avoit été religieux dans l'ordre
austère de la Trappe : il passoit pour avoir le don de faire dispa
roître les écrouelles par la simple apposition des mains . Dans les
pays où les écrouelles abondent , il est des fontaines consacrées par
on ne s'attend pas , et qui n'en est pas moins digne de toutes les
méditations des médecins physiologistes ; c'est que dans les grandes
villes elle est devenue si fréquente et si générale , que peu de fa
milles en sont préservées. Elle constitue une sorte de tempérament
que l'on remarque ces formes arrondies , ces contours polis , et "
mais avec des caractères tranchés qui en font une espèce particu
lière. Nous avons eu occasion de recevoir , à l'hôpital Saint- Louis ,
quelques -uns de ces scrophuleux , qui arrivoient du département
de la Lozère . Ils étoient presque tous dans un état effrayant de dé
charnement et de maigreur ; les glandes cervicales et sous-maxil
laires étoient prodigieusement engorgées et se prononçoient en
tumeurs sous les tégumens amincis ; la thyroïde sembloit mons
trueuse ; la couleur de leur peau étoit sale et terreuse ; leur épi
derme étoit dur et calleux dans plusieurs parties de leur corps ;
leurs mains et leurs avant-bras étoient desséchés comme les mem
Ų
Scrophule Vulgaire.
I
H
i
Scrophule
Variqueuse
Scrophule Cancéreuse??
1 soulp!
k
c
u
D
Scrophule Endémique.
1
PREMIÈRE PARTIE .
·
ESPÈCE PREMIÈRE.
Scrophule , se manifestant sur une ou plusieurs parties des tégumens , surtout aux angles
de la mâchoire inférieure , par l'accroissement , l'induration et la saillie des glandes
lymphatiques , par la tuméfaction de la lèvre supérieure , par des gonflemens et des
caries articulaires , par des taches , des écailles , des croûtes ou des ulcérations à la
peau , par des végétations celluleuses , etc. , d'où naissent les variétés suivantes :
A. LA SCROPHULE VULGAIRE GRANDULEUSE . Scrophula vulgaris glandulosa . -
— Ce sont
les glandes du col et des aisselles , qui sont le plus sujettes à s'engorger par l'effet de l'irri
tation scrophuleuse. Les ganglions lymphatiques , qui se trouvent immédiatement situés
sous la peau , se gonflent parfois dans toutes les parties du corps , en sorte qu'en parcou
rant avec les doigts ces petites éminences , on croit sentir les grains d'un grand chapelet
ou des œufs de perdrix . La scrophule vulgaire glanduleuse est tantôt stationnaire ; tantôt
elle arrive à suppuration et forme des abcès plus ou moins étendus ; quelquefois elle con
tracte la dégénérescence cancéreuse.
B. LA SCROPHULE VULGAIRE ARTICULAIRE. Scrophula vulgaris articularis. -
— La scro
phule des articulations est la plus commune après celle que nous venons de signaler. Nos
hospices de charité en sont remplis. Elle se montre indifféremment aux pieds et aux
mains , dont elle carie et détruit les petits os ; aux genoux , où elle détermine des épan
chemens de synovie ; autour de la tête du fémur , dont elle cause la luxation , etc. Cette
maladie est très -fâcheuse , puisqu'elle réduit les individus qu'elle attaque à un état de
2. 41
310 MALADIES DE LA PEAU.
culier par lequel on la désigne ; car elle encombre , pour ainsi dire ,
nos cités et nos campagnes ; elle infecte dans tous les lieux les po
pulations les plus nombreuses. Dans la description que je vais en
donner , j'insisterai principalement sur les ravages qu'elle produit
à la peau. Rien n'est plus facile que de tracer un pareil tableau ,
dans un hôpital où tant de malades de ce genre viennent frapper
des souffrances assez vives , et qui suscitent dans les membres des
élancemens insupportables. La scrophule vulgaire se montre le
plus souvent aux ailes du nez ; elle corrode successivement tous
les cartilages ; elle envahit parfois tous les tégumens de la face.
L'hôpital Saint- Louis est plein de ces êtres horriblement défigu
rés , qui redoutent de se montrer aux regards de leurs semblables.
L'un d'eux porte depuis long-temps à la joue gauche un ulcère
fort large , dont les bords frangés semblent avoir été découpés par
des insectes . Le même phénomène a lieu sous l'angle droit de la
mâchoire inférieure ; la glande paroît à nu au milieu de cette
grande fonte suppuratoire.
Les ravages que le vice scrophuleux produit à la peau doivent
rougeâtre et érysipélateux.
Jusqu'à présent je n'ai parlé que des effets les plus communs
de la scrophule vulgaire ; mais il est des accidens qui , quoique
plus rares , ne doivent point être omis dans une description . C'est
ainsi que la maladie scrophuleuse produit souvent sur la peau les
altérations les plus bizarres et les plus singulières. Tel est le cas
d'une petite fille âgée d'environ douze ans , qui jouissoit d'ailleurs
314 MALADIES DE LA PEAU .
d'une bonne santé ; mais qui éprouvoit un accident dont il est dif
ficile de rendre un compte fidèle . Lorsque la maladie débutoit , la
peau commençoit par s'épaissir et prenoit plus de consistance dans
l'endroit affecté ; ensuite elle blanchissoit et présentoit un aspect
vulgaire est une maladie de tous les systèmes ; elle introduit même
dans les sécrétions muqueuses un ferment corrupteur qui les dé
tériore , et ceux qui refusent de croire à la dégénérescence des
humeurs dans l'économie animale , n'ont qu'à considérer avec at
tention ce qui se passe à cet égard dans la maladie qui nous oc
cupe. Il n'est pas rare de voir suinter de l'intérieur des narines
une matière ichoreuse , qui a des qualités plus ou moins âcres ; il
buvoit jusqu'à dix-huit bouteilles d'eau pure tous les jours. Cet
316 MALADIES DE LA PEAU.
2. 42
318 MALADIES DE LA PEAU.
les intempéries des saisons , pour aller mendier son pain dans tous
les lieux les plus fréquentés ! M. Martin raconte que , dans le fort
de l'été , lorsque son malade se trouvoit assis sur les bords d'un
grand chemin , et qu'il exposoit sa jambe aux regards des voya
geurs , les mouches venoient déposer leurs larves dans les inter
2. 43
326 MALADIES DE LA PEAU.
DEUXIÈME ESPÈCE .
Scrophule se manifestant , comme l'espèce précédente , sur une ou plusieurs parties des
tégumens , par des engorgemens du tissu glanduleux , par des squammes , des croûtes ,
des ulcérations , des végétations cellulaires , etc. , mais imprimant à la peau une cou
leur sale et comme terreuse , produisant une atrophie universelle et un affoiblissement
dans les facultés intellectuelles.
Cette espèce a les variétés qui suivent :
A. LA SCROPHULE ENDÉMIQUE RHUMATISMALE. Scrophula endemica rhumatica.
C'est la complication la plus fréquente dans des pays humides et malsains , particulière
ment sur les bords de la mer , des lacs , des étangs , etc. Elle attaque principalement les
individus qui exercent le métier de batelier , de pêcheur , les bergers qui couchent la nuit
à la belle étoile pour veiller à la garde des troupeaux.
B. LA SCROPHULE Endémique rachitiqUE. Scrophula endemica rachitica. - On ob
serve la plus grande affinité entre le vice scrophuleux et le vice rachitique. Dans cette
variété, les jambes surtout sont minces et grêles. Les dents sont noires et cariées. Leur
deuxième développement est toujours incomplet. Il y a déviation de la colonne vertébrale ,
gonflement de ses apophyses , gibbosité , tuméfactions articulaires , etc.
C. LA SCROPHULE ENDÉMIQUE CRÉTINIQUE. Scrophula endemica cretinica. -
— Les Ca
gots de la vallée d'Aure , les Crétins de la Suisse , etc. , présentent quelquefois cette réu
nion du vice scrophuleux avec toutes les altérations qui constituent leur genre d'infirmité,
et qu'il n'est pas de mon sujet de traiter ici. C'est chez ces derniers qu'on observe plus
spécialement une augmentation considérable de volume dans la glande thyroïde .
qui en sont affectés ont une mine triste , pâle ou d'une couleur
jaunâtre et comme terreuse ; leurs yeux sont mornes et inanimés ;
toute leur physionomie est chétive et sans aucune sorte d'expres
sion ; leur teint n'offre jamais ni cette blancheur éblouissante , ni
déjà six lustres depuis qu'il avoit reçu la naissance au pied des
montagnes du Cantal ; il avoit absolument la petitesse d'un nain ,
et ressembloit pour la dimension de la taille aussi bien que des
sure qu'ils avancent en âge , parce qu'ils passent toute leur vie
sous la même influence atmosphérique. Comme leurs membres et
leurs corps sont absolument privés de tout exercice , et qu'ils ne
se nourrissent que de mauvais alimens , le sang circule à peine
dans leurs veines , et ils tombent progressivement dans une éma
ciation qui les dessèche comme des squelettes.
Le moral des individus qui se trouvent atteints de la scrophule
idiots , et ceux même dont la tête est moins mal organisée , sont
et paroissoit n'en avoir que vingt . Elle avoit des caries scrophu
leuses au doigt médius de la main gauche , et au pouce de la main
droite ; depuis six ans cette infirmité la tourmentoit . Un énorme
gonflement s'étoit manifesté à l'articulation du carpe de l'avant
bras du côté droit . Cette pauvre malade éprouvoit une douleur
sourde dans les os ; mais elle avoit un autre symptôme qu'on ob
serve fréquemment dans la scrophule des campagnes ; c'étoit un
ARTICLE PREMIER .
forée en plusieurs endroits , comme si elle avoit été rongée par des
insectes , ou découpée avec des ciseaux ; quelquefois la face se re
couvre de tubercules celluleux , qui ont la grosseur d'une aveline.
Ces tubercules sont tantôt circulaires , tantôt oblongs , comme on
peut le voir dans le portrait que j'ai consigné dans cet ouvrage.
J'en ai vu qui formoient comme des languettes à la périphérie
des tégumens. En général , on peut dire que le tissu muqueux
a une grande propension à végéter dans la maladie scrophuleuse .
On vient de nous annoncer une jeune fille , âgée d'environ vingt
ans , dont les extrémités inférieures sont hérissées d'indurations et
roit même ajouter que l'ame de ces infortunés villageois est aussi
inerte que les rochers qu'ils habitent. Tout leur moral se réduit
à deux ou trois sensations relatives au maintien de leur existence
abrutie. Comme leurs cabanes sont constamment adossées à des
ARTICLE II.
prendre sur les vrais signes qui décèlent la présence du vice scro
phuleux dans l'économie animale. Quoique cette affection se
modifie selon la nature des organes où elle établit son siége prin
cipal , il est néanmoins très -facile de la reconnoître . Il importe
seulement de ne pas la confondre avec les tumeurs glanduleuses ,
qui sont le résultat de tout autre cause , qui proviennent par
fois d'une phlegmasie chronique , de l'application des vésicatoi
res , etc. Lorsque le travail de la dentition se prépare , lorsque
la
puberté éclate , il survient des engorgemens qui ne sont souvent
que l'effet d'une irritation sympathique . A l'hôpital Saint-Louis
nous observons des ulcères sinueux , ouverts , de large circonfé
rence , qui sont tout-à-fait étrangers à la maladie qui nous
occupe .
DCCLVI . Pour s'éclairer sur le diagnostic des scrophules , il
teté , une coloration particulière qui flattent l'œil , et que bien des
personnes considèrent comme le résultat de la santé. Le tissu cel
ARTICLE III.
ARTICLE IV .
ARTICLE V.
2. 46
350 MALADIES DE LA PEAU.
ARTICLE VI .
ces organes peu de place pour se dilater. Mais c'étoit dans la cavité
abdominale que se trouvoient les plus grands désordres. Le péri
toine étoit le siége d'une suppuration très-abondante . L'épiploon
"
ARTICLE VII .
gique et puissante.
DCCLXXIV . Pour établir un traitement sage et bien raisonné ,
nul doute qu'il ne faille avoir égard au génie particulier des
symptômes qui signalent la première invasion de la maladie scro
phuleuse . Si la peau est sèche , aride et brûlante , s'il y a dans le
qui sont en son pouvoir. Les voyages , les distractions , les exer
cices de la danse ou de l'équitation , le changement d'air et de
nourriture , etc., contribuent efficacement à ce but. Les passions
même de tous les genres ont une puissance qu'on ne sauroit con
tester , quand elles sont provoquées à l'improviste ; et les Anglais ,
qui font toucher à leurs malades le corps glacé des pendus , comp
tent sans doute sur les effets salutaires de la surprise ou de la ter
reur. Lorsque le sens de l'amour s'éveille , il en résulte un effet
plus avantageux encore. Cette passion exhalante provoque dans
tous les organes un mouvement fébrile , ou , pour mieux dire , une
ARTICLE VIII .
ARTICLE IX .
soins à la santé d'une jeune demoiselle dont les deux joues étoient
couvertes de pustules hideuses , et qui fut miraculeusement guérie
par l'emploi continué de ce moyen. Je puis dire pareillement
avoir vu des personnes qui se louoient beaucoup d'un voyage fait
à Barèges , à Cauterets ou à Bagnères de Luchon . En général ,
toutes les eaux qui charrient le soufre et qui jouissent d'une tem
pérature très-élevée , sont salutaires dans les scrophules , parce
qu'elles réveillent par la percussion l'action assoupie ou languis
sante de toutes les glandes lymphatiques. Les eaux chargées de
sels alkalins , tels que le carbonate de soude ou de potasse , etc.,
364 MALADIES DE LA PEAU.
Les physiologistes seuls , qui ont une idée exacte des lois de la
réaction vitale , peuvent saisir les heureux effets de tous ces
moyens extérieurs , tandis que les médicastres s'abusent et prodi
guent infructueusement une multitude de remèdes absurdes et
insignifians.
DCCLXXXVIII . Une discussion sérieuse s'est élevée dans nos
pèce humaine ; c'est après les avoir long-temps étudiées dans l'in
térieur des hôpitaux et dans les différentes classes de la société ,
que je crois devoir ranger leurs phénomènes caractéristiques sous
trois chefs principaux . En exposant d'une manière successive les
symptômes de la psoride pustuleuse , de la psoride papuleuse et de
la psoride crustacée , on voit que je ne m'écarte jamais de la mé
thode que j'ai adoptée dans cet ouvrage , qui est de grouper les
maladies qui s'appartiennent par le plus grand nombre de rap
ports. C'est en vérité sans fiel , mais c'est avec étonnement , que
nous avons vu quelques hommes se montrer contraires à cette
DUE & O 80
C 8
2 088
8
88
$ 00
90 168
Pustuleu
Poride se Vulgaire
Plaes, Sculpt
!
51
Staes, Soulp!
PREMIÈRE PARTIE .
ESPÈCE PREMIÈRE .
Éruption contagieuse , s'étendant sur une ou plusieurs parties du corps , le plus souvent
dans les interstices des doigts , ou à la face interne des poignets , au pli des coudes et
des genoux , sous les aisselles , aux parties latérales du ventre , le long des cuisses , etc. ,
sous forme de petits boutons ou nœuds , dont nous décrirons plus bas la forme et
la marche.
On rattache communément à cette espèce les deux variétés suivantes :
A. LA PSORIDE PUSTULEUSE PURULENTE OU VULGAIRE. Psoris pustulosa. —On la nomme
aussi gale humide. Elle est plus particulièrement désignée sous cette dernière dénomi
nation , parce que les boutons qu'elle détermine renferment une matière qui tend de plus
en plus à devenir purulente. Cette variété attaque principalement les personnes grasses,
douées d'un tempérament lymphatique ou sanguin.
B. LA PSORIDE PUSTULEUSE SÉREUSE OU CANINE. Psoris pustulosa . On la nomme aussi
gale canine à cause de sa ressemblance avec l'éruption qui attaque si souvent nos chiens
domestiques , et que ces animaux peuvent communiquer à l'homme. Dans le bouton qui
distingue cette variété de gale , il n'y a guère qu'une matière séreuse et très-limpide.
Elle attaque de préférence les individus maigres , d'un tempérament mélancolique ou bi
lieux , doués d'une fibre sèche.
OBS. Ces deux variétés de gale sont absolument la même maladie. S'il y a quelque
différence dans les boutons qui la constituent , il faut l'attribuer à l'idiosyncrasie du
sujet qui s'en trouve affecté.
2. 49
。
374 MALADIES DE LA PEAU.
dans toute la peau , ardeur qui redouble quand on viole les lois du
régime, quand on s'abandonne avec excès aux liqueurs spiritueuses,
quand on se nourrit de matières épicées , de viandes lourdes et
indigestes , etc. Les individus qui sont en proie à ce violent prurit
éprouvent même une sorte de volupté lorsqu'ils se grattent : cette
observation n'échappe à personne . On a souvent parlé des habitans
de la Basse-Bretagne et d'autres lieux où se déclare fréquemment
cette sordide éruption ; on sait qu'ils aiment à faire usage de che
mises de toile neuve , particulièrement de celles dont le tissu est
rude et grossier : le frottement habituel qui en résulte , leur pro
cure par intervalles les plus agréables sensations .
logie des psorides , qui dans tous les temps a occupé les natura
listes et les médecins . Je ne puis néanmoins m'empêcher de citer
ici l'histoire d'un malheureux cordonnier , qui a gardé pendant
les interstices des doigts , aux poignets , aux aisselles , entre les
deux mamelles , au ventre , à la partie interne des cuisses ; le vi
sage seul étoit excepté de l'invasion . Ces boutons ressembloient
MALADIES
ESPÈCE
PSORIDE PAPULE
ESPÈCE DEUXIÈME .
J'ai décrit , le premier en France , cette maladie qu'on confondoit généralement avec la
gale proprement dite ; les anciens ne font guère mention dans leurs écrits que de
phthyriasie ou maladie pédiculaire. Voici comment nous établissons ces variétés :
A. LA PSORIDE PAPULEUSE FORMICANTE. Psoris papulosa formicans , prurigo formi
cans , etc. Nous désignons ainsi cette affection prurigineuse de la peau qui provoque la
sensation la plus terrible et absolument analogue à celle que détermineroit la présence
d'une multitude de fourmis attachées à la périphérie des tégumens. Cette sensation est
tellement vive que les malades ne cessent de se gratter , pour apaiser les tourmens qu'ils
endurent.
nées qui ont reçu nos soins dans l'intérieur de l'hôpital Saint
Louis. A chaque instant du jour et de la nuit , les malades sont
en proie à ce prurit insupportable qui est le symptôme caractéris
tique de la maladie. Un feu dévorateur les consume et les enve
loppe , pour ainsi dire ; pour l'apaiser , ils se grattent avec fureur
et ne cessent de déchirer leurs tégumens avec leurs ongles .
Efforts superflus ! la sensation prurigineuse redouble. Dès - lors , ils
se plaignent et expriment avec tant de vérité ce qu'ils éprou
vent , qu'ils font passer leur inquiétude dans l'ame des assistans .
Au milieu de ces agitations et de ces impatiences non-inter
rompues , il en est qui sont saisis par de véritables accès de délire .
Un homme étoit si malheureux de l'impuissance des remèdes ,
qu'il se tua en route d'un coup de pistolet , en revenant des eaux
de Cauterets . Il écrivit à ses parens , qu'il n'avoit pu supporter
plus long- temps le fardeau d'une existence aussi tourmentée.
Qu'on ne compare point l'état de certains dartreux à celui des
prurigo formicans.
La psoride papuleuse est le plus souvent une affection conti
nue , et , dans ce cas , il se manifeste des redoublemens qui ont
lieu le soir ou dans la nuit. Dans ce dernier cas , le sommeil est
divers tourmens que l'on endure . Presque tous les individus qui
sont affectés de la psoride papuleuse ne parlent que d'ácreté, d'ar–
deur du sang , de feu brúlant , etc.: Je suis sur le gril qui afait le
maîtrise à un tel point , que dans les rues ou même dans les so
ciétés , il est contraint d'ôter son bas et son soulier , pour se grat
ter en liberté , jusqu'à ce que la démangeaison soit apaisée . Le
malade se trouve-t- il dans une assemblée nombreuse, ou devant
des personnes qui méritent les plus grands égards , il faut qu'il
obéisse au penchant irrésistible qui l'entraîne. J'ai donné des
soins à un autre individu qui est pareillement tourmenté d'une
psoride papuleuse à la plante des pieds ; il ne parvient à l'apaiser
qu'en marchant et en fatiguant considérablement. S'il s'arrête ,
son supplice recommence. Lorsqu'il est dans les accès il court
MALADIES DE LA PEAU.
389
génitales dans les deux sexes ; elle est accompagnée d'une foule
de symptômes secondaires qui varient chez les différens individus
et qui sont en rapport avec le degré de la sensibilité particulière
qui les distingue. Une malheureuse femme éprouvoit au clitoris
une démangeaison vive , qu'elle cherchoit à apaiser en y appli
quant à chaque instant des linges mouillés . L'impression d'un
froid glacial sembloit amoindrir pour quelques minutes l'horreur
de ses souffrances.
Il est une autre psoride papuleuse , qui est , pour ainsi dire ,
inexorable , c'est celle qui attaque les vieillards . J'en ai rencontré
qui éprouvoient des tintemens d'oreilles , des foiblesses de vue ,
des crampes , des lassitudes , des tiraillemens d'estomac , des op
pressions , des gonflemens de l'épigastre . Toutes les fonctions se
dérangent , particulièrement les fonctions digestives . Les ma
lades s'épuisent et tombent dans l'amaigrissement : ils s'abandon
nent au découragement et au désespoir .
Il en est qui ont un appétit vorace et qui n'ont d'autre jouis
sance que de se gorger d'alimens salés ou épicés. Ils aiment aussi
par goût les liqueurs fortes et alcooliques ; mais leur repas est à
peine terminé , que les démangeaisons se font sentir comme
auparavant. Bientôt les épaules écorchées sont inondées de sang
et d'une humeur ichoreuse . On diroit que toute la peau a été
brûlée par l'eau bouillante.
potens.
Mais c'est spécialement vers le système lymphatique que les
ravages de la psoride papuleuse se manifestent. La plupart des
malades succombent par les progrès d'une infiltration qui s'étend à
qu'il fallut assujettir ses bras par une camisole ; il rioit aux éclats ;
témoignoit une joie cynique ; prétendoit être un littérateur cé
lèbre ; se faisoit appeler Voltaire . Il racontoit d'une manière bur
lesque les détails de son mariage avec une veuve , etc.
dévorer comme une proie vivante , n'ose porter ses regards sur
392 MALADIES DE LA PEAU.
trente- neuf ans , ayant la peau blanche , les cheveux cendrés , les
muscles assez développés , étoit né de parens sains . Cet homme
n'avoit éprouvé pendant le cours de sa vie que de légères incom
modités , qui toutes avoient été de courte durée. Habitant Paris
depuis quelques mois et étant obligé de travailler malgré les in
ESPÈCE TROISIÈME.
C'est ainsi que nous désignons communément une éruption pustuleuse et croûteuse ; qui
se manifeste d'ordinaire à la partie externe des cuisses , des bras , des avant-bras ,
souvent même dans les interstices des doigts , et que le vulgaire prend quelquefois
pour la gale. Cette éruption , qui est presque toujours le résultat de la malpropreté et
du genre de vie , n'a aucun effet contagieux . On peut en faire deux variétés.
A. La psoride crustacée chronique. Psoris crustacea chronica . On la nomme aussi
la psoriasie sordide ou scorbutique ; elle est sans fièvre , c'est celle qui attaque les in
digens , les prisonniers , ceux qui vivent dans des rues malsaines , qui manquent de
linge et de tous les moyens de la salubrité.
B. La psoride crustacée aiguë. Psoris crustacea acuta . J'ai vu plusieurs personnes
sujettes à cette éruption cutanée qui se déclare chez elles au renouvellement de chaque
saison , ou par l'effet de quelques intempéries atmosphériques ; elle attaque principale
ment les enfans et les individus doués d'une constitution lymphatique. Souvent elle est ac
compagnée de quelques mouvemens fébriles .
肉
o
F
du corps. Voi
ci quelle étoit la forme et la configuratio des bou
n
tons : ils étoient petits , rouges , légèreme élevés en pointe , ou
nt
environn d'une aréole enflammé . Leur sommet étoit marqué
és e
par un petit point obscur , autour duquel se formoit une suppu
ration abondant . Ces pustules se confondoi et se rouvroien
e en t t
par intervalle , pour donner issue à la matière qu'elles conte
s
noient . Cette matière , exposée à l'air , se condensoi et se conver
t
tissoit en une croûte verdâtre , d'une forme ronde et allongée .
Ces croûtes se brisoient , s'enlevoie par fragmens , ou se sépa
nt
roient en totalité . Le cercle inflammato s'étendoit en pâlissant
ire
et laissoit une tache sur la peau .
seur d'un petit pois. Elles étoient pleines d'une sérosité puri
forme , qui donnoit lieu à la formation de croûtes grisâtres . Cette
fille vivoit de son travail , et gagnoit fort peu de chose . Elle chan
geoit rarement , et se trouvoit logée dans un endroit malsain et
tout-à-fait privé des rayons du soleil .
Septième observation . - Charles Gillet étoit un maître de
2. 53
406 MALADIES DE LA PEAU .
Le siége des boutons étoit d'abord sur les coudes et les genoux ;
de là , cette affection s'est étendue aux avant-bras, aux bras et aux
cuisses. Elle a ensuite envahi le tronc , le col , le derrière des
oreilles ; le visage en étoit exempt . Les petits boutons enflam
més , en augmentant d'étendue , se sont réunis dans plusieurs.
endroits , et ont formé les plaques que nous avons décrites plus
haut. De nouveaux points rouges se manifestent de temps à autre
et suivent la même marche . Ils se réunissent aux plaques ancien
nes , ou en forment de nouvelles parfaitement isolées.
Neuvième observation. ―――― Voici un fait recueilli , il y a fort
s'opérer.
Onzième observation . — M. Jannin de Besançon a recueilli le
fait suivant : chez un adulte , d'un tempérament sanguin , d'une
forte constitution , des plaques , arrondies , circonscrites , proémi
nentes, du diamètre d'environ deux lignes , occupoient une grande
partie du tronc ; elles étoient couvertes de squames qui adhéroient
fortement à la peau. Leur surface , grisâtre , étoit parsemée de pe
tits points rouges , occasionés par le développement et l'injection
du système capillaire sous-cutané. La peau étoit rougeâtre et ru
gueuse ; il y avoit des desquammations successives de l'épiderme.
Il restoit des taches violettes quand les boutons avoient disparu.
Douzième observation . - Ce qui prouve que la psoride crus
ARTICLE PREMIER .
ARTICLE II.
les modifications dont elle est susceptible , et établir les signes dis
tinctifs des autres espèces. Qu'au lieu de ces boutons miliaires ,
cristallins , très-rapprochés , qui constituent la gale vulgairement
dite canine , il se présente de gros boutons purulens , discrets ,
formant par leur dessiccation des écailles plus ou moins épaisses ,
cette différence dans la forme ne saurait induire en erreur , sur la
leux , tantôt isolés , tantôt unis par les bords , légèrement sail
lants , recouverts d'écailles très-petites , et tombant sous forme de
poussière grisâtre. Démangeaison à peu près nulle . Le début fut
l'apparition de petits boutons rouges disséminés sur les coudes ,
les genoux , d'où ils s'étendirent aux bras et aux cuisses , pour bien
ARTICLE III .
psoriasie est une maladie plus grave que la gale , puisque la plu
part du temps elle montre une opiniâtreté et une tendance à se
reproduire qu'on n'observe pas dans la seconde . Cette disposition
n'est pas moins marquée dans la psoride papuleuse . Mais ses ef
fets sont encore souvent beaucoup plus graves , et la mort peut
en être assez promptement la suite. J'ai cité un exemple dans le
quel l'acuité des souffrances conduisit le malade au délire suicide ;
elle n'en détermine jamais de plus vives que dans le cas où elle
occupe les parties génitales dans l'un et l'autre sexe. Il n'est pas
absolument rare de voir la psoride pustuleuse elle-même alter
ner , pour ainsi dire , avec l'aliénation mentale , circonstance tou
jours bien importante à noter , alors qu'elle est tout-à- fait étran
gère à l'éruption elle - même .
❤
DCCCXLIII . On sentira , du reste , qu'il doit être fort difficile
d'apprécier d'une manière générale l'influence des maladies qui
excitent si diversement la sensibilité cutanée , dont l'énergie
offre elle-même tant de variété dans l'espèce humaine . Il est ce
pendant toujours permis de dire qu'à un haut degré d'exaspéra
tion , il ne peut en résulter que des conséquences fâcheuses pour
ARTICLE IV .
ment , c'est qu'on les voit d'autant plus opiniâtres que cette cons
titution organique est plus prononcée , comme on l'observe chez
les individus blonds , à cheveux rouges , dont la peau est en même
temps molle et irritable.
Si le lait est trop vieux , trop caséeux , ou même trop peu abon
dant , il y a dans l'une ou l'autre de ces conditions de quoi pro
duire chez les petits nourrissons des éruptions prurigineuses
très-pénibles et souvent très-rebelles. La pléthore qui accompa
gne ordinairement la première période de la grossesse les déve
loppe aussi quelquefois chez les femmes . Je ne sais si elles peu
vent se communiquer aux foetus dans cette conjoncture ; mais
j'ai du moins la preuve qu'elles sont héréditaires . Trois jeunes
garçons , nés du même père , vinrent au monde affectés de la pso
ride papuleuse ; un chirurgien sans expérience , qui fut consulté ,
prit cette éruption pour des boutons de gale , et les traita en con
séquence , ce qui ne fit qu'exaspérer le mal et rendre l'existence
2. 55
422 MALADIES DE LA PEAU.
cide , etc. , sont trop connus pour être reproduits ici ; nous lisons
dans Plutarque des détails fort curieux en ce genre sur la mala
die de Sylla ; les débauches excessives dont il avoit contracté l'ha
bitude finirent par rendre sa maladie , qui , dès le principe , étoit
assez légère , tout-à-fait incurable. Il fut long-temps à s'apercevoir ,
dit son historien , qu'il avoit un abcès dans le corps . Cet abcès vint
à pourrir les chairs , et à les convertir en poux . La quantité en
étoit si considérable qu'il ne sembloit pas qu'on en retirât , bien
qu'on y fût occupé sans cesse ; les habits , les bains , les purifica
tions , jusqu'à la table où il prenoit ses repas , en étoient comme
inondés . Plusieurs fois le jour il se faisoit nettoyer le corps , mais
subsister chez les autres. Quelle que soit la théorie qu'on adopte
424 MALADIES DE LA PEAU.
ARTICLE V.
compte .
DCCCLXII . Il seroit superflu de m'arrêter à décrire ici le sar
copte. On trouve ces détails dans les ouvrages des entomologistes ,
auxquels je dois seulement joindre , parmi les noms précités , celui
du Suédois Fabricius , qui a beaucoup contribué à nous faire con
noître exactement cet insecte. Quant au nombre de ses pattes ,
de six suivant les uns , de quatre seulement suivant les autres , qui
soutiennent que les deux premières de devant sont des antennes ;
cette discussion , bien qu'intéressante , m'écarteroit trop du but
que je dois me proposer en ce moment , et qui est la détermination
2. 56
430 MALADIES DE LA PEAU.
ARTICLE VI .
AF
DCCCLXVIII . On n'aura pas de peine à croire qu'un genre de
tion sociale , et d'atteindre le riche dans son palais aussi bien que
le pauvre dans sa chaumière , a dû naturellement faire éclore
puis des siècles , c'est par mes soins , après une expérience longue
ment acquise , qu'il a été généralement substitué à tous les autres
moyens depuis une vingtaine d'années .
tin et soir les pustules de la gale. La même formule tant soit peu
modifiée a été long-temps adoptée dans les hôpitaux militaires.
DCCCLXXVI. Indépendamment de la rancidité qu'elles con
tractent assez promptement , la graisse ou les huiles qui servent
d'excipient au soufre dans les compositions précitées , ont encore
l'inconvénient d'occasioner une malpropreté rebutante et d'al
térer le linge. La pommade dite improprement d'Helmerich ,
puisque j'en avois consigné la formule dans un de mes ouvrages ,
même avant que M. Burdin divulguât la recette dont ce chirurgien
faisoit un secret , cette pommade , quoique faite avec la graisse ,
n'a pas l'inconvénient que nous avons reproché aux autres. Elle
se compose de deux parties de soufre sublimé , d'une de potasse
purifiée et de huit d'axonge. Pour en user , il faut d'abord met
tre le galeux dans un bain ordinaire , l'y frotter avec un savon
liquide de Flandre ; et ensuite il se frictionne lui-même deux ou
trois fois le jour avec la pommade indiquée . M. le docteur Lugol
MALADIES DE LA PEAU. 435
établi , il est évident qu'on n'y remédiera que par les évacuations
sanguines ou par le rétablissement de la sécrétion supprimée . J'ai es
sayé , dans cette intention , mais sans pouvoir encore prendre , à cet
égard , une décision définitive , les douches sulfureuses , chez une
jeune demoiselle entre autres qui avoit été fort imprudemment
440 MALADIES DE LA PEAU.
indispensables. Je n'ai pas besoin de dire que toutes les fois que
leur apparition a un caractère critique , chez les enfans par exem
ple , il seroit superflu de s'en occuper et quelquefois dangereux
de les combattre .
suivre. Mais nulle part elle ne doit être plus rigoureusement obser
vée que dans les grandes réunions d'hommes , telles que les corps
plus remarquables .
DCCCXCII . Deux bataillons d'un régiment d'infanterie traver
sant la Bretagne , où l'on sait que la gale est endémique , pour
venir à Paris dans les mois de janvier et février 1812 , eurent onze
cent quatre-vingt - seize hommes atteints de cette affection , pendant
que les troupes qui , dans le même temps , traversèrent le Poitou
précaution doit être la même envers les animaux qui , vivant avec
l'homme , lui transmettent souvent la psoride pustuleuse à laquelle
ils sont plus ou moins sujets.
DCCCXCIV . Pour les autres espèces , il n'est pas , à beaucoup
près , si facile d'indiquer les moyens d'en prévenir l'atteinte . Ce
pendant l'expérience et l'observation nous montrent qu'elles pa
roissent affecter plus spécialement certaines classes de la société
que d'autres ; d'où il semble permis de conclure que cette prédilec
tion doit tenir à quelque circonstance de position sociale et de ré
gime. Ainsi l'habitant de la campagne sobre et laborieux , en est à
tous égards moins affecté que cette population misérable qui végète
au sein des grandes cités , où elle offre le type de la dépravation
morale avec le cortége de toutes les dégénérescences organiques.
DCCCXCV. Les peuples les plus civilisés de l'antiquité , les
Grecs et les Romains surtout , ne connurent presque point le
fléau des maladies cutanées, parce que les soins rigoureux de pro
preté , l'usage non interrompu des bains , et de diverses onctions
journalières entroient , pour ainsi dire , dans leur éducation , et
faisoient partie de leurs habitudes . Ces soins occupèrent de tout
temps la sollicitude des philosophes et des législateurs . Ils formoient
l'un des points les plus importans dans les lois de Solon et de
Lycurgue ; on sait quelle sévérité régnoit , à cet égard , dans celles
de Moïse ! Toutes les peuplades, en effet , qui vivent dans une sale
apathie , traînent misérablement leur existence au milieu des hi
deux et dégoûtans exanthèmes dont elle entretient ou favorise la
SUR LA PEAU ,
CHAPITRE PREMIER.
lonté et qui , dans cet état où ses deux surfaces deviennent alter
nativement internes ou externes , continue à vivre sans altération
notable dans l'activité de ses fonctions ordinaires , fournit une
nouvelle preuve de l'analogie dont il s'agit , alors même qu'on lais
mité des rapports existans entre les deux surfaces. Ainsi, nous avons
CHAPITRE DEUXIÈME .
DE LA STRUCTURE DE LA PEAU.
du foetus dès le deuxième mois de son existence , qui est aussi l'é
poque où la peau elle-même se montre avec ses véritables caractères.
2. 59
454 MALADIES DE LA PEAU.
DES POILS.
DES ONGLES.
dont les ongles sont susceptibles dans les diverses espèces animales
pour passer à l'état de griffes , de sabots , etc. , sont suffisamment
connues. De même que les poils , les ongles se montrent d'assez
bonne heure chez le fœtus , et comme eux et la membrane épi
dermique , ils ne sont que des élémens accessoires , des efflores
cences , pour ainsi dire , de la peau , que nous allons considérer
maintenant dans ses parties vraiment essentielles ou fondamen
tales.
MALADIES DE LA PEAU. 457
CHAPITRE TROISIÈME.
tères physiques que les nuances de couleur qui lui sont particu
lières , et les éminences nommées papilles qui se dessinent à la
surface , bien qu'assez profondément situées au-dessous de l'épi
derme. Le cadavre et l'écorché présentent toutefois à cet égard
unis entre eux par un tissu plus ou moins serré , ce qui expli
quoit , suivant lui , l'intensité variable de coloration , se méprit
avec Camper , en admettant que les cicatrices étoient blanches
encore chez les albinos , ce qui démontre que ces deux conditions
physiques sont inséparables.
DCCCCXX . Le pigmentum est-il , comme le pensent quelques
des poils , comme aux creux des aisselles , aux plis des aines , etc .;
ce qui confirme assez l'analogie , ou plutôt la communauté d'ori
gine qu'on a assignée à ces deux productions . Pour les bien voir , il
faut faire à la peau une incision oblique , et alors on les aperçoit
comme autant de bulbes ou petites ampoules . Ils n'acquièrent pas
généralement un volume au-dessus de celui d'un grain de millet ;
et souvent encore il est moindre . La différence la plus prononcée,
à cet égard , existe entre ceux du nez qui sont toujours les plus
gros et ceux des joues qui sont les plus petits . Leur cavité est rem
plie d'une matière oléo - albumineuse qui diffère un peu par sa con
sistance et même par ses principes sur les divers points de la peau.
Ce fluide gras et onctueux , plus ou moins odorant , abonde surtout
dans la peau du nègre ; diminue beaucoup dans les peaux blan
ches ; se montre très-analogue au blanc de baleine par ses proprié
tés chimiques , et s'en rapproche encore davantage par l'état de
concrétion où on le trouve sur la peau de l'enfant avant et même
au moment de l'accouchement à terme .
99!
464 MALADIES DE LA PEAU.
CHAPITRE QUATRIÈME.
vie . C'est en effet par la surface cutanée que lui arrive le plus
grand nombre des sensations générales , et , si on considère qu'à
l'exception de la vue , la peau , ou du moins le repli de cette en
CHAPITRE CINQUIÈME .
jeune âge que les individus de cette même race sont particulière
ment sujets au tétanos , et on sait que , nés blancs , la couleur noire
n'a pas encore pris chez eux toute son intensité à cette époque
de la vie. La qualité protectrice du pigmentum et du corps mu
queux devient beaucoup plus évidente encore chez les Albinos, où
l'un et l'autre existent à un degré si imparfait , et qui sont aussi
sujets aux irritations variées de la peau pour les impressions les
plus légères qu'éprouve cette membrane . L'âge fait encore subir
à la peau des changemens sensibles ; mais ils le sont bien davan
posée à des chocs , pour ainsi dire continus et plus ou moins vio
lens , il étoit indispensable que la partie fondamentale de son tissu
pût supporter sans inconvéniens , et même favoriser à quelques
égards le développement de certaines de ces impressions . Nul doute
que le tact ne s'exerçât avec beaucoup moins d'avantage si , au
lieu de ce point d'appui ferme et résistant que le derme présente
dans le simple cas d'injection que ce fluide est exhalé dans celui -ci .
2. 61
470 MALADIES DE LA PEAU.
ARTICLE PREMIER .
DU TOUCHER.
ment prononcé des papilles dont nous avons fait mention , comme
cela se voit , par exemple , au défaut des côtes , il ne seroit pas im
d'aveugles dont ce sens est devenu le guide sûr et habile sont aussi
nombreuses qu'intéressantes. Est-il nécessaire de rappeler le fait
de ce sculpteur célèbre , qui , grace à la finesse de son toucher ,
put continuer avec succès l'exercice de son art , après avoir perdu
la vue ? Tout le monde connoît l'histoire de l'antiquaire Saun
derson , qui , également aveugle , distinguoit de même les mé
dailles avec une grande précision . Parlerons-nous enfin de cet
aveugle - né de Puiseaux , dont on a raconté les ouvrages faits à
MALADIES DE LA PEAU. 473
ARTICLE II .
cice des fonctions qui lui sont départies . Cette observation géné
rale pour l'ensemble des appareils organiques devient plus évi
dente encore par ce qui arrive alors à la peau. L'extrême diminution ,
pour ne pas dire la cessation totale de l'exhalation cutanée à cette
trop prompte. C'est par analogie que , d'après ces faits , Mauper
tuis avoit imaginé que l'application d'un vernis sur la peau de
l'homme pourroit bien servir à prolonger son existence au-delà
des bornes ordinaires ; conséquence absurde , et dont la subtilité
n'a guère pu sauver le ridicule.
ce qui s'échappoit par les urines et par les autres matières excré
mentitielles , la perte par la transpiration cutanée étoit encore de
cinq livres. Dodart arriva par les mêmes expériences à ce résultat
d'une once de transpiration insensible environ par heure ; sa quan
tité générale étant d'ailleurs à toutes les autres excrétions dans le
rapport de douze à quinze . Robinson renouvela ces recherches
sur des individus d'âge très - différent , et crut pouvoir en déduire
des règles constantes pour les quantités d'exhalation cutanée qui ,
suivant lui , est à l'urine , comme treize cent quarante à mille
pendant la jeunesse , et dans la vieillesse , comme neuf cent
"
ARTICLE III.
DE L'ABSORPTION CUTANÉE .
elle n'en est pas moins niée encore par beaucoup de physiologistes.
La première condition à constater étoit la réalité du passage des
- fournit à cet égard une longue pratique dans les hôpitaux. Il est
bien permis à des écrivains qui n'ont jamais eu l'occasion d'obser
ver l'effet dont nous parlons , de soutenir que l'épiderme doit
être nécessairement détruit ou enlevé pour que l'absorption de
ARTICLE IV.
CHAPITRE SIXIÈME .
ARTICLE PREMIER.
ARTICLE II.
pies, ainsi nommés à cause des taches blanches dont leur surface
tre , il ne paroît pas , chez les vieillards , après que les cheveux et
les poils ont subi une décoloration entière , que la peau présente
couvrir les effets directs des impressions morales produites par ces
ARTICLE III .
DE L'ALBINISME.
tes, excepté une petite sœur qui avoit avec lui une ressemblance
ceux qu'on rencontre dans l'espèce humaine. Dans les deux cas ,
il est également difficile d'expliquer la coïncidence qu'on observe
constamment entre la teinte albinique de la peau ou du pelage ,
DIES
496 MALA DE LA PEAU .
ARTICLE IV .
ARTICLE V.
qui n'a pas encore été présentée : c'est que dans les dernières , la
sympathie s'exerce généralement du dedans au dehors , et dans
le sens contraire pour les premières , ce qui nous paroît comporter
très-peu d'exceptions importantes.
DCCCCLXIV . Ce n'est pas seulement à l'espèce humaine qu'est
échu en partage le triste lot des maladies éruptives . Ainsi que les
exanthèmes chroniques , on les observe chez les animaux qui vi
vent avec l'homme , en partageant ses travaux et sa misère . L'un
des patriarches de la médecine française , M. Paulet , nous a com
muniqué le cas fort intéressant d'une rougeole observée par lui
ARTICLE VI .
CHAPITRE SEPTIÈME.
il n'y a guère , dans le mode aigu , que la variole qui laisse des
traces bien marquées de son passage , par des pertes de substance ,
avec des cicatrices indélébiles . Celles-ci sont même , on peut le
dire , les caractères les plus sûrs auxquels on reconnoisse sa véri
table nature ainsi que celle de la vaccine, sur laquelle de fausses
analogies et une observation superficielle ont seules pu faire com
ARTICLE PREMIER.
part le plus sûr qui vient s'offrir naturellement , est , sans aucun
doute , la cicatrice par laquelle se terminent les plaies des vésica
toires. Lorsque ces dernières ont été entretenues durant un
intervalle de temps plus ou moins long , toutes les substances des
tinées à favoriser la sécrétion du pus finissent par demeurer sans
ARTICLE II .
tissu des cicatrices , toujours plus pâle que le reste des tégumens ,
est aussi moins élastique. D'une épaisseur moindre que ces der
niers , il résiste moins aux tiraillemens exercés sur leur surface ,
et les déchirures ont presque toujours lieu dans ces parties. Le
resserrement des mailles de leur texture rendroit peut-être déjà rai
son de la difficulté qu'on éprouve à y développer la rubéfaction ,
sans y supposer , comme l'ont fait quelques auteurs , absence totale
des vaisseaux sanguins . En effet , dès que le phénomène peut être
produit , la présence des vaisseaux devient irrécusable . Une autre
preuve plus décisive à cet égard , est l'observation assez souvent
réitérée du développement de boutons de varicelle sur les cicatri
ces varioliques et vaccinales. Ce travail inflammatoire exige néces
sairement le concours des vaisseaux sanguins , et peut-être révèle
t-il encore mieux la présence des nerfs dans les cicatrices , que la
preuve qu'on a cru pouvoir tirer à cet égard des douleurs dont
elles sont quelquefois le siége , sans faire attention que leur dispo
dans les usages , ou les fonctions dont elles sont investies. Ainsi , il
est constant , par exemple , que l'exhalation et l'absorption sont
beaucoup moins actives dans les parties occupées par des cicatrices
que sur les autres points de la surface cutanée. La même remar
MALADIES DE LA PEAU. 513
ble
que a été faite relativement à la faculté tactile . Il est très -proba
que , si l'état de la surface tégumentaire interne eût pu être soumis
à l'examen des sens sous ce rapport , l'observation faite pour la
peau lui eût été également applicable . C'est une conséquence di
recte des lois de la mécanique , que le résultat fonctionnel des or
ganes soit constamment en rapport avec la précision et le bon état
de l'instrument qui l'exécute .
DCCCCLXXX. Il seroit superflu de s'arrêter à l'enumération
des perfectionnemens introduits successivement dans les procédés
chirurgicaux destinés à favoriser la cicatrisation des solutions de
continuité et de leurs pertes de substance . Une des réformes les
plus heureuses , sans contredit , fut la suppression de tous les corps
gras et onguens dits incarnatifs , qui ne faisoient que retarder le
travail de la nature . L'éloignement de toute substance de cette es
pèce est donc une condition importante à cet égard ; et à l'inté
rieur , la soustraction de tout agent irritant n'est pas moins rigou
reuse dans le cas d'ulcération de la muqueuse gastro-intestinale.
Cependant on ne doit pas méconnoître qu'un degré modéré d'ex
citation est on ne peut plus favorable , ou , pour mieux dire , indis
pensable à l'accomplissement de ce résultat organique ; ce que nous
avons particulièrement reconnu dans les maladies cutanées.
ÉPHÉLIDES .
sur les jambes et les cuisses des vieillards , qui , pendant l'hiver ,
exposent fréquemment ces parties à l'ardeur d'un foyer , ou chez
2. 67
518 MALADIES DE LA PEAU .
sang dans les points maculés , c'est qu'il existe une analogie très
marquée entre les taches du chloasma et celles qui succèdent à
l'application des vésicatoires. Ajoutons encore que , dans certaines
sagacité et circonspection .
520 MALADIES DE LA PEAU.
ÉPHÉLIDE SCORBUTIQUE.
du tissu cellulaire , qui paraît tenir à la fois , ainsi que l'a fort bien
dit M. Alibert , et de la dartre et du cancer. L'examen attentif
de son mode de développement , ses causes , ses symptômes , tout
se réunit pour ne laisser aucun doute sur cette assertion.
2. 68
526 MALADIES DE LA PEAU.
L'histoire des lèpres , telle que nous l'a donnée M. Alibert , est
entièrement à refaire. Il a confondu sous cette dénomination des
LÈPRE CRUSTACÉE .
doit cesser de porter ce nom , pour être classée parmi les inflam
mations pustuleuses de la peau.
M. Alibert a mis sur le compte de cette maladie plusieurs symp
tômes qui ne lui appartiennent pas plus exclusivement qu'à beau
coup d'autres. Cette simple remarque mettra le lecteur en garde
contre la description qui en a été donnée dans cet ouvrage . Voyez
Dartre crustacée .
LÈPRE TUBERCULEUSE .
générale.
La maladie peut rester ainsi stationnaire pendant un temps plus
ou moins long; mais quelquefois elle fait des progrès terribles ; ce
ne sont plus quelques tubercules que l'on rencontre çà et là , mais
la face entière se couvre de ces tumeurs noueuses , séparées par
des rides très -prononcées. On observe une horrible déformation
des traits les narines se dilatent , et des tubercules tout-à-fait
informes se développent sur les ailes et sur le lobe du nez ; les
2. 69
534 MALADIES DE LA PEAU .
lieu par les narines ; une douleur gravative se fait sentir vers
les sinus frontaux ; la voix s'éteint et devient nasillarde , etc. Les
MALADIES DE LA PEAU. 535
Les scarifications sont aussi fort utiles dans cette maladie ; elles
doivent être faites à une assez grande distance les unes des autres ,
afin que les cercles inflammatoires qui peuvent se développer au
jamais superposées les unes sur les autres comme les écailles des
poissons ; la dénomination d'icthyose imposée à cette affection
546 MALADIES DE LA PEAU.
liquatives.
Les applications émollientes long - temps continuées , les fric
tions légères , les lotions mucilagineuses et adoucissantes , les bains
tièdes fréquemment répétés ou alternés avec les bains de vapeurs
aqueuses et avec les bains alcalins , de manière à n'apporter aucun
la pellagre ont varié comme les explications , ils ont été si infruc
toujours des crises dans les cas rapportés par Vigaroux et Peyrilhe,
¦ de malades guéris par un régime frugal et l'air de la campagne ?
L'expulsion du virus est chimérique , tandis que la guérison par
la stimulation ressort de faits journaliers ; et c'est pour cette rai
son que Peyrille n'avoit pas craint d'avancer qu'il est plus indif
férent qu'il ne paroît d'abord , d'employer tel ou tel moyen ; la
chose importante , la chose essentielle , c'est l'augmentation d'un
mouvement des solides ; il faut exciter , soutenir une émotion fé
brile , la fièvre même dans quelques cas ; il faut aiguillonner le
principe conservateur .
Ceux qui connoissent le système de l'homoeopathie , savent de
quelle manière quelques médecins allemands se rendent compte
de l'action des mercuriaux dans la syphilis , et comment ils veu
lent qu'ils soient spécifiques. De même que l'ingestion de la bella
done cause la coqueluche, tandis qu'elle est, à ce qu'ils prétendent,
que les cantharides ont une action directe sur la vessie , la bella
done sur la muqueuse bronchique , etc. , de même aussi le mer
cure, à certaine dose et chez certains individus, agit d'une manière
irrécusable sur le tissu cutané et sur la partie céphalique du ca
nal alimentaire . Les mouvemens organiques que ces divers moyens
également fort usitée . Après avoir pris quelques bains pour net
toyer la surface des tégumens , et après avoir rasé les poils des
membres inférieurs , le malade fait chaque jour sur une des
jambes, depuis la malléole jusqu'au genou , une friction de quinze
à vingt minutes , avec un demi -gros d'onguent mercuriel . Le
lendemain il fait une semblable friction sur la cuisse du même
membre . Le surlendemain , le malade prend un bain , et recom
mence les frictions de la même manière , sur le membre du côté
opposé. Jour et nuit le malade porte des bas et des caleçons , afin
de ne pas imprégner les draps de cette pommade , qui laisse des
taches qu'on ne fait disparoître que très-difficilement .
composée, suffisent chez les adultes pour obtenir une guérison com
plète. La facilité de l'absorption chez les enfans et son peu d'ac
tivité chez les vieillards , exigent qu'on diminue singulièrement.
556 MALADIES DE LA PEAU.
par les bains émolliens , puis par les lotions avec l'onguent de
nitrate de mercure .
1
SCROPHULES .
posé le nom d'impetigo . Les vices d'un tel groupe sont évidens ;
il rompt les liens naturels qui existent entre les formes phlegma
siques élémentaires , en rapprochant les unes des autres les lé
sions les plus disparates .
PSORIDE PAPULEUSE .
PSORIDE PRURIGO.
(1) Le strophulus est une inflammation cutanée , fréquente chez les enfans à la ma
melle , caractérisée par des papules prurigineuses , rouges ou blanches , d'un volume
variable, apparoissant d'une manière successive , le plus souvent sur la face et les mem
bres , disparoissant et se reproduisant quelquefois d'une manière intermittente et se ter
minant par une résolution ou une desquammation furfuracée.
2. 73
566 MALADIES DE LA PEAU.
mise , que lorsqu'elle aura été établie par des observations plus
complètes.
Le prurigo attaque spécialement les deux extrêmes de la vie ;
il est plus fréquent chez les pauvres que chez les riches , ainsi
que l'a dit M. Alibert , et on l'observe plus souvent chez les hom-.
mes que chez les femmes. On a aussi remarqué que le prurigo
mitis survient généralement au printemps et au commence
ment de l'été , tandis que le prurigo formicans se montre in
différemment dans toutes les saisons de l'année . Le prurigo mitis
affecte plus ordinairement les enfans , tandis que le prurigo for
micans attaque de préférence les adultes .
Les bains sont , de tous les remèdes extérieurs , ceux dont les
effets sont le plus constamment avantageux , dans le prurigo
général. Par leur seul usage on guérit assez promptement le
prurigo produit par la malpropreté et la misère. Les bains doi
après leur emploi , comme les bains sulfureux qui sont eux
mêmes très-efficaces. Lorsque ces derniers exaspèrent l'irritation
de la peau , on en mitige l'action par l'addition de la gélatine ,
ou bien en alternant leur usage avec celui des bains tièdes . Ce
MALADIES DE LA PEAU. 567
gantes .
Il est rare qu'on retire quelque avantage des pommades mer
curielles ou sulfureuses , des lotions d'eau de chaux ou des
lits mous , qui entretiennent une trop grande chaleur autour des
parties affectées. Dans les paroxysmes , qui se déclarent presque
toujours pendant la nuit , ils parviennent quelquefois à apaiser
le prurit ardent qui les dévore , en appliquant sans cesse sur les
parties génitales , des linges imbibés d'eau très-froide.
PSORIDE CRUSTACÉE .
qu'elle est à son début. Plus tard , lorsque la peau est peu en
flammée et peu excitable , surtout chez les vieillards et les sujets
affoiblis , il convient d'employer les bains sulfureux de Barèges ,
de Loëch , de Cauterets , ou les bains de mer. C'est dans de sem
blables circonstances que l'onguent de nitrate de mercure et
l'application extérieure des caustiques ont quelquefois réussi .
Si l'état des viscères digestifs le permet , on emploie avec suc
cès les purgatifs salins , tels que le tartrate acidule de potasse
ou les limonades fortement acidulées , pour opérer une révulsion
momentanée sur les viscères digestifs . On sait que ces médications
seroient nuisibles , si l'inflammation de la peau étoit compliquée
d'une gastro-entérite , et que l'application des sangsues à l'épigas
tre et à la marge de l'anus seroit alors indispensable.
FIN.
TABLE DES MATIÈRES .
TOME PREMIER.
2. 74
574 TABLE DES MATIÈRES .
1 Pliques. 146
LES DARTRES. - CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES SUR LES DARTRES. 151
PREMIÈRE PARTIE. - Faits relatifs à l'Histoire particulière des Dartres. 161
ESPÈCE PREMIÈRE. Dartre furfuracée . Herpesfurfuraceus . ibid.
Tableau de la Dartre furfuracée. · 162
Observations relatives à la Dartre furfuracée.. 166
ESPÈCE DEUXIÈME. - Dartre squammeuse. Herpes squammosus. . 172
Tableau de la Dartre squammeuse . 173
Observations relatives à la Dartre squammeuse. 178
ESPÈCE TROISIÈME. - Dartre crustacée. Herpes crustaceus. · 184
Tableau de la Dartre crustacée. · 185
Observations relatives à la Dartre crustacée. 190
5,6 " TABLE DES MATIÈRES .
APPENDICE. 297
PATHOLOGIE PHYSIOLOGIQUE DES PLIQUES ET DES Dartres. ibid.
PLIQUES. ibid.
DARTRES. 315
TOME SECOND.
Éphélides. 32
ARTICLE VII. G Du Traitement externe employé pour la guérison des
Éphélides. 33
5-8 TABLE DES MATIÈRES .
365
LES CANCROIDES - QUELQUES CONSIDÉRATIONS SUR LES CANCROÏDES..
88888
Tableau des principaux Phénomènes que pré
sentent les Cancroïdes. " 36
Observations relatives aux Cancroïdes. · 38
Moyens curatifs essayés jusqu'à ce jour pour la
guérison des Cancroïdes.. 44
OBSERVATIONS ET EXPÉRIENCES SUR Le Cancer. . 46
Tableau des principaux symptômes qui carac
térisent le Cancer de la Peau. . 48
Expériences qui tendent à prouver que le Can
cer n'est point de pature contagieuse... 51
Quelques Observations sur le Traitement des
Cancers et ulcères carcinomateux . 53
LES LÈPRES. - CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES SUR LES LÈPRES. 59
PREMIÈRE PARTIE. ―――――― Faits relatifs à l'Histoire particulière des Lèpres. •
ESPÈCE PREMIÈRE. ―――――― Lèpre squammeuse . Lepra squammosa. • ibid.
Tableau de la Lepre squammeuse. 72
ម ី ន
Observations relatives à la Lèpre squammeuse.
៩ឌ
ង៖ឌ៦
77
ESPÈCE DEUXIÈME. ― Lèpre crustacée. Lepra crustacea. 83
Tableau de la Lépre crustacée.. 85
Observations relatives à la Lèpre crustacée. . 89
ESPÈCE TROISIÈME. - Lèpre tuberculeuse. Lepra tuberculosa.. • 95
Tableau de la Lèpre tuberculeuse. 96
Observations relatives à la Lèpre tuberculeuse. 103
SECONDE PARTIE. - Faits relatifs à l'Histoire générale des Lèpres.. . . 113
ARTICLE PREMIER. - Des Phénomènes généraux qui caractérisent la
marche des Lèpres. 114
ARTICLE II. - Considérations sur le diagnostic des Lèpres , et sur
leurs rapports d'analogie avec quelques autres ma
1280
12
ladies cutanées.
ARTICLE III. ――― Considérations sur le pronostic des Lèpres.
ARTICLE IV. - Des Causes organiques qui influent sur le dévelop
pement des Lèpres. 126
ARTICLE V. - Des Causes extérieures qu'on croit propres à favoriser
le développement des Lèpres. 129
ARTICLE VI. -- Des Résultats fournis par l'autopsie cadavérique des
135
Lépreux.
ARTICLE VII . - Vues générales sur le Traitement des Lèpres. 139
TABLE DES MATIÈRES . 579
53
LES PSORIDES. - CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES SUR LES PSORIDES. 367
PREMIÈRE PARTIE. ――――――― Diverses espèces de Psorides. 373
ESPÈCE PREMIÈRE. -- Psoride pustuleuse. Psoris pustulosa. ibid.
5 53 8 7
Tableau de la Psoride pustuleuse. . 374
Observations relatives à la Psoride pustuleuse. 379
ESPÈCE DEUXIÈME. -- Psoride papuleuse. Psoris papulosa. 385
Tableau de la Psoride papuleuse. 386
Observations relatives à la Psoride papuleuse. 394
ESPÈCE TROISIÈME. - Psoride crustacée. Psoris crustacea. - Ta
LEE
bleau de la Psoride crustacée. 400
Observations relatives à la Psoride crustacée. 402
SECONDE PARTIE. Des Faits relatifs à l'Histoire générale des Psorides. 409
ARTICLE PREMIER. - Des Phénomènes généraux qui caractérisent la
marche des Psorides. • ibid.
ARTICLE II. - Considérations sur le diagnostic des Psorides , et sur
leurs rapports d'analogie avec quelques autres ma
ladies cutanées. 413
ARTICLE III. ― Du Pronostic des Psorides. 417
ARTICLE IV. - Des Causes organiques qui influent sur le développe
ment des Psorides. • 420
ARTICLE V. -- Des Causes externes qui déterminent le développe
ment des Psorides. 424
ARTICLE VI. - Des Méthodes de Traitement employées pour la gué
rison des Psorides. 431
QUELQUES RECHERCHES faites à l'Hôpital Saint-Louis sur la Peau
considérée dans ses rapports anatomiques , physiologiques et
pathologiques ; rédigées sous les yeux de M. ALIBERT , par
M. le Docteur Félix VACQUIÉ. 443
CHAPITRE PREMIER. - Des Tégumens en général. ibid.
CHAPITRE DEUXIÈME. - De la structure de la Peau . 449
ARTICLE PREMIER . ―――― Des Poils. 454
ARTICLE II. Des Ongles . 456
CHAPITRE TROISIÈME. - Du Derme et des élémens qui en font partie.. 457
S
1
TABLE DES MATIÈRES . 583
APPENDICE. 515
ÉPHÉLIDES. ibid.
Éphélide solaire et lentiforme. 516
Éphélide lentiforme ignéale. . 517
Éphélide hépatique ; Chloasma. 518
Éphélide scorbutique. 520
CANCROÏDE . 521
CANCER. 524
LEPRE. 527
Lèpre crustacée . 531
Lèpre tuberculeuse . ibid.
Éléphantiasis des Grecs. 532
Éléphantiasis des Arabes. 537
584 TABLE DES MATIÈRES.
PLAN. • 543
ICTHYOSE. 545
SYPHILIDE. 549
SCROPHULES. 561
PSORIDES. 563
Psoride pustuleuse. - Gale. ibid.
Psoride papuleuse. - Prurigo. 565
Psoride papuleuse pédiculaire. 569
Maladie pédiculaire. - Phthiriase. ibid.
Psoride crustacée. 570