Cours SV5 Flore Et Végétation Du Marocpartie 1
Cours SV5 Flore Et Végétation Du Marocpartie 1
Cours SV5 Flore Et Végétation Du Marocpartie 1
Partie 1
I- La flore
I-1- Définition
Dès lors, la flore est l’ensemble « la liste » de toutes les espèces végétales
présentes dans un territoire donné , plus ou moins étendu (Flore du Maroc ; Flore du
Moyen Atlas...).
Aussi, la chorologie est la science qui a pour objet de délimiter l’aire d’un
taxon « espèce, sous-espèce, genre…. » en circonscrivant l’ensemble des localités où
des individus de ce taxon existent spontanément ; delà, un Atlas de la flore présente la
distribution actuelle de chaque espèce, par une carte.
Ainsi, les relations des végétaux avec les conditions offertes par le milieu physico
chimique, les interactions qu’ils ont entre-eux , leurs modes d’adaptation, déterminent la
répartition actuelle et font l’objet de l’écologie « les végétaux vasculaires détiennent un
rôle important : biomasse, longévité, stabilité, intermédiaire entre le monde minéral et le
règne animal, indicateurs du milieu » ; l’étude de la faune est difficile « mobilité dans le
temps et l’espace, changement de biotope au cours des stades de développement, ou
suivant l’époque ‘ migration’ ; diversité ‘’ flore : 300 000 sp/ insectes :106 ‘’ » .
La flore diffère d’une région à l’autre selon le climat et sous le même climat, d’un
sol à l’autre ; la variation est aussi bien qualitative que quantitative et la richesse diminue
des régions intertropicales vers les pôles ; de même, entre domaine inter et extratropical ;
il ya une coupure floristique ( moins de 1 % d’espèces communes).
Par ailleurs, dans la liste floristique, les espèces indigènes à large répartition, ou
endémiques, à répartition limitée, constituent le fond, ayant peuplé la région depuis
longtemps ‘ échelle géologique’ ; les espèces introduites, volontairement ou
accidentellement peuvent être largement répandues ou très localisées (ne résistant pas à la
concurrence vitale des indigènes).
Il s’agit de toutes les localités où une telle espèce existe ; elle est soit réelle
« spontanéité » ou possible « extension par l’homme par exemple » ; les causes actuelles
régissant l’aire d’une espèce donnée sont essentiellement climatiques. Cette aire peut être
continue (espèce en progression) ou fragmentée ( régression ; introduction ; migration
dans plusieurs sens).
La corrélation entre aires des espèces constituant un cortège floristique est due à
des raisons écologiques et paléo écologiques : ainsi, les espèces méditerranéennes sont
réunies car elles ont une adaptation commune au même climat d’une part et d’autre
part car elles sont issues d’un fond floristique existant depuis longtemps dans cette
région.
*Cortège d’un arbre (chêne suber) : arbousier, ciste de Montpellier, ciste à feuilles
Selon l‘origine
II-1- Définition
En parlant de végétation, c’est tout un autre domaine qu’on aborde qui traite
cette fois ci de l’organisation de la biosphère ou sociologie végétale ; on s’intéresse à
la formation et composition des groupements, au choix des milieux, au pourquoi la
même espèce croit dans des milieux analogues ou en compagnie de telle ou telle
espèce ?
La végétation exprime ainsi la façon qu’ont les plantes pour s’adapter aux
différents facteurs externes et donc il y a lieu de parler de facteurs internes permettant
de faire face aux exigences du milieu ( le cas le plus évident : types biologiques qui
permettent aux plantes de s’adapter à la mauvaise saison « tel le froid hivernal ».
Dans la nature, une espèce végétale ne croit jamais seule formant des
monocultures (seul l’homme peut les installer : culture de blé ; boisement
d’Eucalyptus et même alors, il y a invasion par les mauvaises herbes) ;
normalement, les espèces se réunissent en communautés càd, des espèces vivant
ensemble en groupements de composition relativement constante et stable traduisant
par là des exigences similaires ou complémentaires ( affinités écologiques) et des
affinités entre elles ( sociologiques). Ces groupements prennent différents noms selon
la méthode adoptée pour les approcher, les étudier, les classer
Classement physionomique
l’aspect est lié aussi au mode de distribution des végétaux, leur agencement :
sont-ils rapprochés ? y a-t-il une seule forme biologique, ou plusieurs délimitant alors
le nombre de strates ? Ceci donne l’occasion de distinguer entre les formations
ouvertes, claires, discontinues où le sol est nu par endroits et celles fermées, denses à
tapis végétal continu où le sol présente un recouvrement élevé.
Classement phytosociologique
Classement phytodynamique
Ainsi, sur le même milieu vont se succéder avec le temps, divers groupements
(transitoires) modifiant à leur tour le milieu, le rendant favorable à des groupements
ultérieurs, plus adaptés et ce jusqu’à apparition d’un groupement ultime le plus stable
car en état d’équilibre dynamique avec le climat de la région et qui en plus a réussi à
se créer lui-même des conditions de sol à l’abri elles aussi des variations. Cette
association est appelée climax ou association climacique.
A vue humaine, tant que le climat est stable, aucun autre groupement ne
viendrait concurrencer le climax ; ce climax potentiel, plus tous les groupements qui
l’on précédé et ceux qui pourraient le remplacer si jamais il est sujet à une dégradation
constituent une série végétale ; le classement de la végétation qui s’appuie sur la série
comme moyen d’organiser le tapis végétal est appelé classement dynamique où une
grande valeur est attachée aux climax.
A noter que:
1/Le climax est une association et donc une liste d’espèces, sa physionomie est
précise et son déterminisme écologique est pris en considération.
2/ On est en présence d’un système tri composite : Végétation/climat/sol
agissant les uns sur les autres jusqu’à équilibre, où la végétation atteint le stade climax
et le sol celui de pédo climax .
3/L’emprise de l’homme : qui dégrade, défriche, le forestier qui reboise, le berger
montagnard qui répand du fumier modifient la végétation, de sorte que le dynamisme
normal est observé en peu d’endroits : réserves, parcs nationaux...
La flore terrestre marocaine est riche et diversifiée. Elle comporte, selon les
derniers recensements, approximativement 7000 espèces inventoriées, chiffre qui
reste certainement en deçà de la richesse floristique réelle du Royaume, dans la mesure
où de nombreuses régions du pays restent à explorer, notamment, les hauts sommets et
les régions sahariennes. Aussi, le Maroc occupe une place très importante au niveau
du bassin Méditerranéen; il y est parmi les premiers pays floristiquement les plus
riches.
Flore marine
Phanérogames
Particulièrement des Cymodocées, des Zostères, des posidonies, des
Liliopsidae ..
Algues
L’un des groupes végétaux les mieux représentés du Maroc correspond aux
algues pluricellulaires dont plus de 610 espèces ont été recensées et qui sont très
largement dominées par les Rhodophycées (algues rouges) avec 379 formes
différentes.. Le phytoplancton, moins étudié que les macroalgues, ne compte à l’état
actuel des connaissances que quelques 200 espèces.
II-1 Composition
II-2 Origine
du sud:
II-3 Originalité
II-3-1 Taxonomie
Fougères
Les familles recensées au Maroc sont: Azollaceae , Equisetaceae, Iisoetacea,
Marsileaceae, Ophioglossaceae, Osmundaceae, Polypodiaceae, Selaginellaceae.
Phanérogames
Les familles de gymnospermes inventoriées au Maroc : Cupressaceae, Ephedraceae,
Pinaceae, Taxaceae.
Quant aux angiospermes, les familles les plus représentées sont par ordre
d'importance: Asteraceae (500 spp.), Fabaceae (400 spp.), Poaceae (300 spp.),
Caryophyllaceae (217 spp.), Lamiaceae (210 spp.), Brassicacées (185 spp .), Apiaceae
(160 spp.), Scrophulariaceae (130 spp.), Liliaceae (110 spp.). Ces neuf grandes familles
comptent plus de 100 espèces chacune ; ensemble elles groupent 60% de la flore
vasculaire terrestre.
D’autres familles, importantes aussi, mais avec seulement 50-60 espèces sont:
Boraginaceae, Chenopodiaceae, Cistaceae, Cyperaceae et Ranunculaceae.De
nombreuses autres comptent moins de cinq espèces, certaines sont monospecifiques :
Berberidaceae , Coriariaceae, Aboxaceae , Droseraceae ,etc.
Le genre Silene est de loin le plus riche de la flore marocaine avec 69 espèces,
suivi par les genres Centaurea, Ononis, Teucrium, Euphorbia, Trifolium et Linaria où le
nombre d'espèces varie entre 40 et 50, puis les genres Orobanche, Juncus, Helianthemum
, Erodium, Ranunculus, Lotus, Vicia et Carex chaque contenant de 30 à 35 espèces.
Parmi les genres les plus riches en espèces endémiques : Teucrium (23
espèces sur 48), Siléne (23/68), Centaurea (1 1/50), Thymus (9/19) , Astragalus (9/47),
Linaria;Z (5/43) , Ononis ( 10/48), Bupleurum (8/25) , Leucantheum ( 10/17),
Genista (4/26), Stachys (8/25) , Sedum (6/24) , Euphorbia (7/45).
Sur les 7000 espèces qui composent la flore marocaine, près de 1700 taxons
sont actuellement considérés comme rares et menacés de disparition, ce qui
représenterait une perte potentielle de plus de 24 % de notre richesse floristique!
Par ailleurs, il convient de préciser que l'état rare peut être dû soit à des raisons
biogéographiques, soit à la dégradation du taxon lui même ou de son milieu.
Conclusion
I-1-1 La forêt
C’est une formation arborescente dense ; le premier terme est relatif aux arbres
et leur taille (min : 10 m), le deuxième au rapprochement des individus et la continuité
du peuplement ; ce sont là des critères rapportés de la zone équatoriale et tempérée.
Il faut rappeler que cette forêt est de type méditerranéen et donc à quelques
exceptions les arbres ne sont pas élevés (5 à 10 m) et le tapis est rarement continu et
serré (climat et dégradation) et donc peu sont les peuplements qui répondent à la
définition ci-mentionnée ;
Dans ce cas, une formation ligneuse fermée mais dont la taille des arbres est
inférieure à 7m n’est pas une forêt ; de même, une formation trop ouverte n’en est pas
une (respectivement : matorral haut, steppe arborée ou pré forêt).
On peut distinguer des forêts denses (fermées) où la concurrence est par les
frondaisons, les forets claires (concurrence par les racines) et les forêts trouées
(groupes d’arbres « bosquets » se concurrençant à l’intérieur par les feuilles et entre
les groupes par les racines) ; selon, le traitement forestier, il ya la futaie, le taillis et la
futaie sur souche.
I-1-2 Le matorral
Ce terme est réservé aux formations basses rencontrées dans les étages
climatiques où existerait théoriquement la forêt.
la garrigue est plutôt un matorral moyen troué; c’est une « Formation végétale
basse (< 2 mètres) plus ou moins ouverte, composée en grande partie d’arbustes,
d’arbrisseaux et de sous arbrisseaux, résultant de la régression de la forêt
méditerranéenne sur sol généralement calcaire ».
Les plus répandues sont les Acaciaies à A. raddiana, depuis Figuig au sud de l’adrar
stouf « Dakhla » ; le cortège est dominé par Ziziphus lotus, Balanites aegypsiaca,
Capparis decidua… ; Celles à Faidherbia albida sont plutôt localisées « Piémont sud
de Warkziz, au sud d’Assa. En fin, dans le bas Draâ : au nord et au sud de Warkziz, et
dans l’adrar stouf, sur sols limoneux assez profonds s’individualisent des Balanitaies
à B.aegypsiaca
Steppes chaméphytiques
Sur les regs, reliefs plats caillouteux, s’individualisent des steppes lâches à base de
Hamada scoparia, Salsola sp ; Aristida sp ; dans les dépressions, ces espèces se
mélangent en mosaïque avec les espèces arborescentes.
I-2-1 L’erme
I-2-2 La steppe
I-2-3 La pelouse
Remarques :
Encadré 1
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Une autre présentation de la végétation est faite en écorégions; une écorégion est une unité de territoire
relativement grande au sein de laquelle se développent différentes biocénoses ayant en commun une
grande majorité d’espèces animales et végétales et vivant dans des conditions environnementales très
proches ;Il s’agit donc d’une partie ou plusieurs parties du territoire où les habitats offrent des
conditions écologiques voisines qui ne sont convenables qu’à certains types d’écosystèmes naturels très
proches par leur biodiversité et résilience.
Ecorégions méditerranéennes
** Ecorégion des forêts humides : Cédraies, Zénaies, Tauzaies, Sapinières, et localement : Chênaies
vertes, Subéraies et Pinèdes à Pin maritime. Etalées sur la portion centro-occidentale du Rif, MA central
et oriental, hauts reliefs du HA oriental, sous bioclimats humides et subhumides « P de 650 mm à plus
de 2000mm, en variantes essentiellement fraiches, froides et très froide.
** Ecorégion des forêts sclérophylles : Chênaies vertes, Subéraies, Oléastraies, Junipéraies rouges,
Tetraclinaies, Pinèdes à Pin d’Alep. Etendues sur la quasi-totalité du Maroc septentrional, en basse et
moyenne altitude, au nord des Atlas et sur les flancs du HA central et occidental et de l’AA ; les
bioclimats sont de type semi aride, subhumide et localement humide « P : 350 à 800 mm, en variantes
chaudes et tempérées et localement fraiches et froides.
** Steppes atlassiques des hautes altitudes: au-delà de 2800 m voire 3200 m « limite supérieure des
arbres = limite inférieure de la haute montagne », au niveau des Atlas « M-A oriental , Haut Atlas,
Sirwa » :Xérophytes épineux « coussinets à convergence écologique ». Les bioclimats sont de type semi
aride et subhumide extrêmement froid et glacial en étage .
Ecorégions sahariennes
Depuis Boujdour à Lagwira ; territoire à géomorphologie simple (étendues de terre basse dominées par
des steppes à halo-xérophytes, parsemés d’arbres (Acacia raddiana et Rhus tripartitum »déformés par
le vent ; le bioclimat est saharien côtier « P : 40 à 60 mm » recevant des précipitations occultes.
Englobe les zones sahariennes à l’exception de la frange littorale, depuis Figuig aux confins maroco-
mauritaniens sous bioclimat saharien « P de 40 mm dans le sud à 150 dans le nord-est, chaud, tempéré
et localement frais ; de vastes formations arborées sont localisées dans les dépressions ou graras et les
oueds, laissant aux steppes les ergs et regs.
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Les ripisylves sahariennes sont structurées par des tamarins, le plus commun
est Tamarix articulata, dans les oasis, les oueds permanents et les dépressions à nappe
phréatique peu profonde ; Tamarix canariensis est fréquent dans le Sahara côtier :
dépressions de Seguia hamra alors que T.balansae occupe les dépressions les plus
salées ( sols des sebkhas).
Type émergé :
Au bord des lacs, des merjas, des dayas et des delta des fleuves ; on parle de
marais ou prairies humides ; à base essentiellement de monocotylédones :
Phragmites australis, Scirpus lacustris, juncus acutus, Cyperus longus, Typha
angustifolia en plus de menthes : Mentha aquatica, M.pulegium, M.rotundifolia, de
renonculacées : Ranunculus bulbosus, R.aquatilis…
Flore et Végétation du Maroc / SV5/ Pr. L.NASSIRI/ FSM-UMI Page 28
On peut noter une certaine zonation : les endroits plus ou moins asséchées :
Cyperus, Scirpus, Carex, Juncus « ceinture terrestre » ; le sol est un gley ; Là où
persiste l’eau, sur la vase, on trouve les roseaux, la massette « hélophytes ou semi
aquatiques » ;Dans les fonds, en saisons humides ( renoncules) et en saison sèche, sur
fond argileux ( les menthes).
Type immergé :
Les fonds de certaines lagunes littorales sont tapissées par une végétation à
base de : Zoostera marina ; Z.noltii, Zostera nana.
NB : dans les marais salés comme les humides, il y a lieu de distinguer une zonation :
Spartina maritima : stations les plus avancées succédant à un cordon
d’algues « Fucus » et zosters
Sueada sp : stations les plus éloigées
entre les deux : deux ceintures : Salicornia liguosa & obiome et l’autre à
Salicornia fruticosa & Limoniastrum sp.
Hétérogénéité
Sclérophyllie et Xérophilie
Ainsi, les feuilles sont persistantes, petites, coriaces, dures, foncées ‘’ très
pigmentées’’ et souvent épineuses et duveteuses « pubescentes ».
En fin, certaines substances, des terpènes telles les résines, les huiles
essentielles rendant plusieurs plantes aromatiques, sont des phytoconstituants à
déterminisme écophysiologique : ce sont une réponse aux problèmes hydriques au
même titre que la sclérophyllie ou la succulence.
Par son rythme de pluies irrégulières et violentes, le climat est agressif ; ceci
est accentué par les effets érosifs, perturbant entre autres la régénération.
Le pin d’Alep lui est un pyrophyte : la germination de ses graines est stimulée
par la chaleur.
Enfin, concernant le sol, les cendres, si elles sont riches en sels tels, le
potassium, on assiste à un déficit en azote à cause de l’absence d’humus ; de plus, si
des pluies suivent le feu, la matière minérale sera lessivée ; de plus, le sol nu est
exposé à l’érosion d’autant plus agressive que le terrain, lui est pentu.
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Annexes
I/ Ecosystèmes méditerranéens
Espèce Bioclimat
Phyllerea sp. « Filaire, Rbib » Ph &Nph Semi-aride
Pistacia lentiscus « lentisque, Drou » Ph &Nph Semi-aride
Olea europea Ph Semi-aride
Rhus pentaphylla « Sumac, Tizrha » Nph Semi-aride
BENABID A., 1995-Le réseau des aires protégées du Maroc, une approche
écosystémique pour conserver les espèces protégées et menacées, et leurs milieux :
183-198 in Actes de la journée scientifique méditerranéenne : Espèces partagées et
menacées en zone méditerranéenne, les espèces, les milieux, leur gestion par l’homme.
Conseil régional et Agence Régionale pour l’Environnement (Provence-Alpes-cote
d’Azyr), Gap, France.
BENABID A., 1996- Les grands écosystèmes naturels du Maroc saharien : 79-87 in
Actes des journées d’études sur l’agronomie saharienne ; atouts et contraintes. Public.
Direct. Enseign. Agr., Rech. Et Dév., Rabat.