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Manuel de cours :
Approche processus et Lean management
Réalisé par
Sommaire
Section 1 : Approche processus
1. Processus métier :
2. Typologie des processus
2.1. Processus de réalisation
2.2. Processus de Management
2.3. Processus supports
3. Décomposition des processus métiers
3.1. La vue physique ou opérationnelle
3.2. La vue information
3.3. La vue décision
4. Concept de l’Approche processus
4.1. Définition
4.2. Intérêt de l’approche processus.
4.3. Parallèle entre la représentation transversale et fonctionnelle.
5. Définition de la performance :
5.1. Indicateurs de pilotage des processus :
5.1.1. Indicateurs de résultat :
5.1.2. Indicateurs de processus :
5.1.3. Indicateurs d’entrée :
5.2. Relation entre les indicateurs :
5.3. Indicateurs usuels pour le pilotage des processus
5.3.1. Temps opératoire
5.3.2. Temps main d’œuvre
5.3.3. Délai d’un processus ou lead time
5.3.4. Efficience processus
5.3.5. Efficience ressources
5.3.6. Rotation des Stocks
5.3.7. Jours de livraison
5.3.8. Dépréciation du stock
5.3.9. Le temps de cycle
5.3.10. Le Takt time
5.3.11. Le TRS
6. L’ingénierie des processus métiers
6.1. Définitions
6.1.1. L’ingénierie
6.1.2. Processus métiers
6.1.3. Définition proposée pour l’IPM
6.2. L’IPM et le génie industriel
6.3. Les méthodes existantes d’implémentation de l’IPM
6.3.1. L’Amélioration Continue ou Kaizen
Ce sont des processus qui ne créent pas directement de la valeur ajoutée perceptible par le
client, mais sont nécessaires pour l‘efficacité du fonctionnement de l‘organisme. Exemples:
Ressources humaines, finances, Informatique, Gestion des infrastructures, Maintenance, ...
3. Décomposition des processus métiers
Selon leurs natures, les processus métiers peuvent avoir trois types de vue : la vue physique,
la vue information et la vue décision. Un processus métier peut donc être vu comme la
superposition de trois sous processus, chacun correspond à un type de vue.
3.1. La vue physique ou opérationnelle
Un processus physique ou opérationnel correspond à la vue physique du processus métier.
C‘est ensemble coordonné « d‘activités physiques/opérationnelles » visant à produire un
résultat tangible pour des clients internes ou externes. Il est exécuté par des acteurs humains
ou automates, utilisant des ressources. Exemple d‘activités physiques : visser, couper, fraiser,
…
3.2. La vue information
Un processus d‘information correspond à la vue information du processus métier. C‘est un
sous ensemble « d‘activités de manipulation de l‘information » du processus métier
coordonnés pour supporter ce dernier à réaliser ses objectifs.
Les activités de manipulation de l‘information est une combinaison ordonnée de tâches
élémentaires suivantes :
COLLECTER les informations provenant du processus concerné, des autres processus du
système et de l‘environnement externe au système.
MEMORISER les données manipulées par le processus
TRAITER les données stockées
TRANSMETTRE des informations vers les autres composants du système et vers
l‘environnement du système
3.3. La vue décision
Un processus de décision correspond à la vue décision du processus métier. Il regroupe
l‘ensemble des « activités de décision » exécutés au cours du déroulement du processus
métier en direction de la réalisation de ses objectifs.
Les activités de décision sont exécutées par des acteurs humains, automates ou matériel. Elles
sont supportées par des techniques formelles : algorithmes, heuristiques, mesure de
spécification, formules, … Elles ne se résument pas à des activités visuelles de traitement de
l‘information exécutées par des acteurs humains : contrôle d‘une facture, vérification du
disponible dans un stock, …
Les activités de décision peuvent elles mêmes être de type « Physique/Opérationnelle »
comme par exemple le contrôle de la rugosité d‘une pièce à l‘aide d‘un testeur de rugosité.
Elles peuvent également être de type Information comme par exemple la détermination de la
quantité à commander d‘un article donnée en utilisant la formule de Wilson.
Maîtriser les risques et en évaluer l‘impact sur la satisfaction clients et les performances de
l‘organisation.
Selon plusieurs auteurs l‘application de l‘approche processus prend en compte les points
suivants :
Identification des activités majeures et flux d'activités;
Identification des processus de support, également appelés processus de soutien qui
recouvrent les ressources humaines, financières, l'information, le savoir-faire;
Identification de l'environnement du système concerné (clients, partenaires, fournisseurs) ;
Recherche des données d'entrée et de sortie de chaque processus;
Déclinaison des processus en sous processus;
Établissement de listes des ressources nécessaires à la maîtrise des processus;
Établissement des critères d'évaluation de ces processus.
Il n'existe pas de catalogues prédéterminés de processus. C'est à chaque organisation de
détecter ses propres processus en fonction de ses clients, de la nature de son activité et de sa
stratégie.
4.3. Parallèle entre la représentation transversale et fonctionnelle.
Du point de vue métier, rien ne change entre la représentation transversale (par les
processus) et la représentation fonctionnelle (par le métier). Les activités exécutées restent en
effet les mêmes dans les deux représentations. Dans la représentation transversale, on connait
l‘enchainement des activités. Donc les problèmes qui peuvent survenir aux interfaces entre
les fonctions sont faciles à détecter. Dans la représentation fonctionnelle, les objectifs
peuvent être contradictoires et ne convergent pas forcement vers un objectif global fixé par
l‘organisation.
Pour expliciter cette différence, traitons l‘exemple suivant. Lors de l‘établissement des
demandes d‘approvisionnement, le service production pourrait proposer des quantités très
élevés car cela permettrait d‘avoir du stock, éviter les ruptures et augmenter ainsi ses
indicateurs de performance principalement le cout de production unitaire. Cette situation
arrangerait bien le service achat car il va pouvoir acheter de grandes quantités et demander
ainsi des prix préférentiels aux fournisseurs lors de l‘analyse des offres de prix. Le service
achat améliorera ainsi son principal indicateur qui est le coût unitaire de l‘article acheté. Pour
le magasin, cette situation serait inconfortable. Les zones de stockage étant limitées, le
magasinier aura du mal à tenir efficacement un grand stock de produits pour une longue
durée. Le magasin perdra ainsi en performance par rapport à son indicateur principal qui est
le taux de rotation des stocks. Cette situation n‘arrangerait pas non plus le service financier.
En effet, les stocks sont une immobilisation importante du capital. A ressource financière
limitée, le service perdrait en performance par rapport à son indicateur principal qui est le
rendement ou le profit financier. Dans tous cela, il y‘a un absent de marque, le client. En
effet, le processus réapprovisionnement contribue avec d‘autres processus à produire des
livrables aux clients finaux. Quelle situation permettrait le mieux de satisfaire ces clients ?
Cela n‘a pas été pris en considération, cela est dû à la limitation du cas étudié jusqu‘à présent.
En conclusion, la représentation fonctionnelle serait en décalage avec la satisfaction du client
et générerait des conflits entre des fonctions cloisonnées avec des objectifs de performance
contradictoires. Alors que la représentation transversale, essaiera d‘allier la satisfaction du
client aux contraintes de chaque fonction pour obtenir une situation équilibrée ou chaque
fonction devra faire un compromis pour atteindre un objectif plus global qui est celui du
processus (processus réapprovisionnement dans notre cas) au lieu d‘atteindre les objectifs
locaux de chaque fonction qui intervient dans ce processus. Cette situation est conforme avec
l‘adage qui dit « La somme des optimums ne donne pas la situation optimale ».
5. Définition de la performance :
En management, la performance est le résultat final de tous les efforts d'une entreprise ou
d'une organisation. Grâce à ces efforts le personnel de l'entreprise cherche à faire les bonnes
choses, de la bonne façon, rapidement, au bon moment, à moindre coût pour produire de bons
résultats qui répondent aux besoins et aux attentes des clients et les parties prenantes; et de
rencontrer d'autres objectifs de l'organisation. La mesure du rendement des processus se fait
par l'intermédiaire d'indicateurs de performance (Cerutti Gattino, 1992).
5.1. Indicateurs de pilotage des processus :
Le pilotage des processus nécessitent l‘utilisation d‘un ensemble d‘indicateurs mesurables
pour le suivi de déroulement et de la performance de ces processus. Ces indicateurs peuvent
être subdivisés en trois catégories :
5.1.1. Indicateurs de résultat :
Ils se réfèrent aux objectifs correspondants aux exigences spécifiées pour les processus. Ils
caractérisent le plus souvent le livrable final du processus.
5.1.2. Indicateurs de processus :
Ils renseignent sur le fonctionnement du processus, son efficacité et son efficience.
L’efficacité de processus correspond au niveau de réalisation des activités planifiées et
d‘obtention des résultats escomptés. L’efficience de processus est le rapport entre le résultat
obtenu et les ressources utilisées.
5.1.3. Indicateurs d’entrée :
Ils mesurent la conformité de ce qui entre dans le processus (Quantité matière, taux de
disponibilité d‘une machine, absentéisme des ressources, …).
5.2. Relation entre les indicateurs :
Ces types d‘indicateurs ont une relation très forte. En effet, le niveau de performance perçu
sur les indicateurs d‘entrée se répercutera sans aucun doute sur le niveau de performance
relevé par les indicateurs de processus. On dira que les indicateurs d‘entré expliquent les
indicateurs de processus. La même relation existe entre les indicateurs de processus et les
Explique Explique
Traduit Indicateurs de Indicateurs de Indicateurs
résultat processus d‘entrée
Traduit Traduit
chiffre de référence qui donne une idée de la cadence à laquelle chaque processus doit
produire pour répondre exactement à la demande du client.
Takt time = temps qui sépare en moyenne la vente de deux produits finis du même modèle.
= Nombre de minutes dans l‘année (pour un takt time en minutes) / quantité vendue dans la
même période.
L‘intérêt du takt time est de montrer l‘écart entre le rythme de production et le rythme de
vente. L‘idéal serait que la production soit faite constamment au rythme de la vente (takt
time). Il y aurait dans ce cas une production continue, sans stock.
5.3.11. Le TRS
Modèle de calcul du TRS : 6 grands types de pertes réduisent la performance de l‘installation
de la façon suivante :
Pour définir et expliquer ce qu‘est « L‘ingénierie des processus métiers », nous allons tout
d‘abord expliquer et définir séparément le concept « d‘ingénierie » et le concept de
« processus métier ».
6.1.1. L’ingénierie
Selon le dictionnaire électronique [WikiPedia 15], l'ingénierie, désigne l'ensemble des
fonctions qui mènent de la conception et des études, de l'achat et du contrôle de fabrication
des équipements, à la construction et à la mise en service d'une installation technique ou
industrielle. Par extension, le terme est aussi souvent utilisé dans d'autres domaines : on parle
par exemple d'ingénierie informatique. Cette activité est actuellement exercée à titre principal
par des sociétés dites 'sociétés d'ingénierie' qui étudient, conçoivent et font réaliser tout ou
partie d'un aménagement (portuaire, routier…), d'un ouvrage (hôpital, usine…) ou d'un
équipement (tronçon d'Airbus, véhicule électrique…). Le terme « ingénierie » est un terme
introduit assez récemment dans la langue française, par oubli du terme « Génie », désignant
l'art de l'ingénieur. L‘ingénierie est une activité rigoureuse de conceptualisation et de
réalisation d'ouvrages d‘art fonctionnel et de construction d'ensembles structuraux,
mécaniques, chimiques, électriques, électromécaniques, électroniques ou mécatroniques,
activité s‘exécutant alors selon des règles de l‘art et une rigueur scientifique. Les principes sur
lesquels reposent l‘ingénierie et sa méthodologie sont éminemment logiques. Ses référents
sont d‘ordres techniques, scientifiques et mathématiques.
Selon [LAROUSSE 15] l‘ingénierie concerne l‘étude d'un projet industriel sous tous ses
aspects (techniques, économiques, financiers, monétaires et sociaux) et qui nécessite un
travail de synthèse coordonnant les travaux de plusieurs équipes de spécialistes.
Patrice Briol [Briol 2014] définit l‘Engineering (m.) ou l‘Ingénierie (f) comme une « Activité
qui consiste en la définition, la conception et l'étude de projets d'ouvrage ou d'opération, de
coordination; d'assistance et de contrôle pour la réalisation et la gestion de ceux-ci. Profession
de ceux qui exercent à titre exclusif ou principal tout ou partie de ce type d'activité ».
6.1.2. Processus métiers
Ce concept a été traité en profondeur dans le 1er chapitre. Nous rappelons à ce niveau la
définition proposé pour ce concept. Un processus métier est un enchainement ordonné
d‘activités, qui se déroulent en série ou en parallèle, qui sont exécutées par des personnes ou
par des applications et qui aboutissent à un résultat attendu. Selon leurs natures, les processus
métiers peuvent avoir trois types de vue : la vue physique, la vue information et la vue
décision. Un processus métier peut donc être vu comme la superposition de trois sous
processus, chacun correspond à un type de vue
6.1.3. Définition proposée pour l’IPM
Pour Patrice Briol [Briol 2008], l‘ingénierie des processus métiers consiste à concevoir et
optimiser l'organisation afin de lui permettre d'atteindre les objectifs fixés dans un
environnement complexe et changeant. Elle rassemble les disciplines économiques, sociales
et techniques de mise en œuvre de solutions appropriées respectant la stratégie de l‘entreprise.
D‘après ce qui précède, nous retenons une définition plus générale pour « l‘ingénierie des
processus métier (IPM) » :
L’IPM est une discipline qui concerne la conception, l’exploitation et la remise en cause
permanente des processus métiers.
Cette définition a l‘intérêt d‘être générique. Elle ne se focalise pas en effet sur un secteur
d‘activité particulier. En se focalisant sur un concept unificateur « le processus », elle induit
implicitement que cette discipline peut adresser des secteurs d‘activités très variés : industrie
manufacturière, BTP, éducation, système hospitalier, administration, …. Notons que cette
définition a aussi l‘intérêt de mettre en valeur le cycle de vie du processus qui passe de sa
conception à son exploitation puis à sa remise en cause permanente.
Une méthode qui implémente l‘IPM serait alors toute méthode qui concerne au moins l‘une
des phases du cycle de vie du processus (conception, exploitation, amélioration). Pour ce
faire, elle dispose d‘un ensemble de concepts manipulés par des outils et une démarche qui
reflète sa philosophie.
6.2. L’IPM et le génie industriel
L‘IPM est une discipline au cœur du génie industriel. Pour supporter cette proposition, nous
présentons tout d‘abord deux définitions de ce profil.
Au Japon, le génie industriel est considéré comme l‘art de créer le système intégré le plus
efficient composé d‘hommes de matériaux, d‘énergie et d‘information qui permettra
d‘atteindre des buts bien définis avec une probabilité donnée. Ceci au niveau d‘un poste de
travail, d‘un groupe, d‘un département, d‘une institution, …, dans le domaine des activités
industrielles, économiques ou sociales.
Au Etats-Unis, le génie industriel est considéré comme la conception, l‘installation et
l‘amélioration de systèmes intégrés mettant en jeu: des hommes, des matériaux, des
équipements, de l‘énergie et des informations.
Dans les deux définitions on insiste sur la création et l‘amélioration du Système Intégré. Un
système intégré peut être considéré comme la superposition de trois vues complémentaires :
la vue Technologique ou physique constituée des moyens, matériaux et équipements de
production du produit ;
la vue Informationnelle constituée de l‘ensemble des informations nécessaires pour le
fonctionnement du système et la prise de décision ;
la vue Opérationnelle qui comporte l‘ensemble des dispositions prises pour assurer
l‘exploitation et le pilotage quotidien, l‘amélioration continue et l‘optimisation des
processus métiers (flux physique, financier et de décision) du système intégré pris dans
sa globalité, tenant compte des exigences de son environnement.
Définition :
Selon l‘APICS [APICS 13], le TQM est un terme désigné pour décrire les approches
japonaises pour le management de la qualité. Depuis, le TQM a pris plusieurs significations.
Simplement présenté, le TQM est une approche de management pour un succès à long terme
qui vise la satisfaction du client. Le TQM est basé sur la participation de tous les membres de
l‘organisation pour l‘amélioration des processus, produits et services et la culture avec
laquelle ils travaillent.
C'est au Japon en 1949 que naissent les concepts connus sous les noms actuels de Total
Quality Management et de Total Productive Maintenance. Après la défaite de la Seconde
Guerre mondiale, de nombreux ouvriers nippons se mettent en grève à la suite des cessations
de paiement des entreprises auxquelles les banques ne prêtent de l'argent que sous la condition
sine qua non de l'embauche zéro. Le Japon, déjà menacé par la famine, est très sensibilisé aux
gaspillages et développe un souci croissant d'économie à une époque où les systèmes de
détection de défauts n'existent pas. Quand les soldats américains viennent occuper le territoire
nippon comme poste stratégique lors de la guerre de Corée, M. Toyoda fondateur de la
désormais célèbre société Toyota y voit un marché potentiel de besoins auxquels il peut
subvenir. Il demande alors à l'un de ses ingénieurs Mr Taiichi Ohno de mettre en place un
modèle différent du fordisme (en vigueur à l'époque) et adapté aux contraintes socio-
économiques de l'époque. Ce dernier créera un mode d'organisation appelé Ohnisme dont un
des principes fondamentaux est la minimisation des pertes par une qualité absolue. Ce modèle
aujourd'hui a fait ses preuves sous le nom plus répandu de toyotisme [WIKIPEDIA 15 f].
Outils du TQM :
Le TQM, Total Quality Management, est donc l'ensemble des moyens mis en œuvre par une
entreprise pour tendre vers la qualité totale. Parmi ces moyens, on retrouve [TQM 15] :
la réduction du gaspillage, l'excellente gestion des stocks,
l'optimisation du temps de travail et des conditions de travail,
l'amélioration constante des produits ou des services commercialisés.
la TPM (Totale Productive Management.
6.3.3. Lean Manufacturing
Le terme lean (de l'anglais lean, « maigre », « sans gras », « dégraissé ») sert à qualifier une
théorie de gestion de la production qui se concentre sur la « gestion sans gaspillage », ou «
gestion allégée » ou encore gestion « au plus juste ». Le Lean Manufacturing est la version
occidentale du Système de Production Toyota (TPS) [WOM 09]. C‘est donc une version plus
évolué du TQM. L'école de gestion Lean trouve en effet ses sources au Japon dans le système
de production de Toyota ou SPT (en anglais Toyota Production System ou TPS)
[WIKIPEDIA 15 g]. Adaptable à tous les secteurs économiques, le Lean est actuellement
implanté principalement dans l'industrie et surtout l'industrie automobile. Les principes du
Lean seront présentés en détail dans la section 2.
6.3.4. Les Six Sigma
La méthode se base ainsi sur cinq étapes qui se contractent dans l‘acronyme « DMAIC » :
Define, Measure, Analyse, Improve, Control soit « Définir, mesurer, analyser, améliorer,
maîtriser ». Chaque étape possède des outils différents qui sont regroupés dans une démarche
cohérente. Typiquement, la gamme d'outils utilisés dans chacune des phases est (cette liste
n'est pas exhaustive) [Wikipedia 15 d] :
1. Définir : voix du client, SIPOC (Supplier Input Process Output Customer —
cartographie des processus), …
2. Mesurer : analyse de systèmes de mesure (Gage R&R, linéarité, …), capacités,
diagrammes d'Ishikawa…
3. Analyser : cartographie détaillée des processus (par exemple, analyse de la valeur
ajoutée), tests d'hypothèses (ANOVA, χ², tests de variances, …), plans d'expérience…
4. Améliorer : plans d'expérience, AMDEC, poka yoke…
5. Contrôler : plans d'expérience, MSP…
Les objectifs pour l'entreprise sont de se doter d'actions mesurables et efficaces, de satisfaire
ses clients, d'impliquer les équipes et bien souvent d'améliorer son image. Lorsqu'un
processus ne peut être amélioré alors qu'il ne répond plus aux attentes du client, Six Sigma se
décline aussi en méthodes de création de nouveaux processus ou de nouveaux produits sous le
nom de DFSS (Design For Six Sigma). Cette autre méthode se décompose aussi en 5 étapes
qui se contractent en DMADV pour « définir, mesurer, analyser, développer (Design en
anglais) et vérifier ».
D M A I C
Définir Mesurer Analyser Améliorer Contrôler
Quel est le Quel est le détail Quelles sont les Quelles sont les Comment
projet ? du processus causes des solutions aux déployer les
actuel ? problèmes problèmes ? solutions ?
Comment le
mener ? Quelles sont les Quel est le Comment
mesures et processus cible ? vérifier la mise
valeurs des sous contrôle du
mesures clés ? processus ?
différence, toutes ces définitions mettent l'accent sur la reconception des processus
opérationnels utilisant une approche radicale faisant des technologies de l'information (TI) un
levier essentiel de changement organisationnel [ALM 00]. Même si à l'origine le BPR se
focalisait sur l'intégration des TI, le reengineering a été étendu à toutes les facettes des
opérations et des métiers et n'englobe pas toujours l'utilisation des ordinateurs [DIX 94, HAM
93].
Méthodologies BPR
Une méthodologie est un ensemble organisé de méthodes, techniques et outils (MTO)
informatiques développés pour mener un processus le long de son cycle de vie vers la
réalisation de ses objectifs [SAR 93]. Plusieurs méthodologies structurées ont été proposées
pour la conduite d'un projet BPR [FUR 93, GUH 93, PET 94, DAV 90, BAR 94]. Cependant,
la plus part d'entre elles proposent des éléments communs et présentent le déploiement du
BPR comme un projet d'implantation top-down. Certaines démarches se distinguent de cet
esprit d'implantation purement séquentiel. Basée sur une revue de la littérature ainsi qu'une
interview de 25 consultants et vendeurs dans le champs des MTO, kettinger et al. [KET 97]
ont développé une structure générique en phases et activités (6 phases, chaque phase
contenant plusieurs activités). Ils ont intégré à cette structure les différentes méthodes,
techniques et outils BPR. Ils ont muni ainsi cette structure d'une cartographie hiérarchisée
reliant les différentes méthodes et techniques aux phases et activités et les différents outils
logiciels aux méthodes et techniques. Ils ont finalement indiqué comment cette structure
devrait être adaptée pour conduire un projet BPR en mettant en valeur les phases et les
activités critiques au regard des besoins spécifiques du projet. Fruit de la mise en commun
d'un ensemble de savoir-faire en génie industriel (modélisation, analyse des systèmes
d'entreprise, organisation, système d'information) et d'expériences pratiques issues de
plusieurs cas industriels, Berrah [BER 01] propose une méthodologie de réorganisation qui
s'applique à la fois aux projets d'amélioration permanente (TQM) qu'au projet d'amélioration
par saut (BPR). La démarche, s'appuyant sur une structure cyclique ou hélicoïdale repose sur
un cycle global (constat - analyse - décision - réorganisation - mise en œuvre) qui se répète et
trouve ses origines dans la roue de deming. Chaque phase est décrite sous forme de fiche
indiquant l'objectif et le but à atteindre, les étapes suggérées pour réaliser cette phase, les
éléments à prendre en compte en entrée et les résultats à produire. Il en va de même pour
chaque étape en indiquant de plus les méthodes ou outils suggérés pour cette étape. La
démarche est encours de raffinement à travers des cas pratiques.
Techniques BPR :
La littérature en BPR est riche en travaux présentant des techniques traitant les différentes
facettes du BPR. A titre d'exemple, les travaux de Acker et al. [ACK 93] concernent
l'utilisation de la simulation pour la reconception systématique des processus. Ceux de
Franken and weger [FRA 97] concernent l'utilisation du brainstorming pour l'identification
des opportunités de changement lors d'un projet BPR. Lin, Yang and Pai [LIN 02] proposent
une structure générique pour la modélisation des processus opérationnels dans le but de
ressortir les concepts essentiels d'un processus et de les représenter d'une manière structurée.
Kettinger et al. [KET 97] affirme à travers une enquête qu'au moins 72 techniques sont
utilisées pour réaliser des activités liées à un projet BPR. Ils avancent que presque toutes ces
techniques ont été élaborées dans un autre contexte et ont été importées par la suite dans le
domaine du BPR.
Comment conduire un projet BPR ?
Un projet BPR est mené selon quatre phases essentielles qui sont communes à toutes les
méthodologies que nous avons rencontrées dans la littérature :
- Mettre en évidence le problème, fixer les objectifs et les limites du projet
- Analyser de manière approfondie le processus existant
- Concevoir une nouvelle organisation sur la base de la situation actuelle et d'une vision de
l'avenir
- Mettre en œuvre cette solution
5.3. Le juste-à-temps :
Le juste-à-temps est une logique qui consiste à produire juste ce qu‘il faut au bon moment.
Les outils du juste-à-temps sont largement présentés dans la littérature ([HOH 14], [HOH 15],
[FRA 12]). Nous citons sans prétendre à l‘exhaustivité [WIKIPEDIA 15 g] :
Stabilisation et lissage (heijunka) :
o Garantir la fiabilité des processus de production
o Lisser la production (diminuer les tailles de campagnes) le flux continu en
pièce à pièce (en anglais one-piece flow)
Mise en ligne des machines :
o Développer la production en pièce à pièce autant que possible
o Rapprocher physiquement les machines
le temps TAKT (takt time) :
o Produire à la cadence de la demande du client
o Charger les machines / hommes à pleine capacité
Le flux tiré :
o Lier les machines entre elles en mettant en place des gestions d'encours par
Kanban
L'objectif dé l‘observation active est d'identifier les gaspillages et les activités accessoires
pour en diminuer la proportion
5.5.2. L’élimination des gaspillages :
L'école de philosophie du Lean est marquée par la recherche de la performance (en matière de
productivité, de qualité, de délais et enfin de coûts), censée être plus facile à atteindre par
l'amélioration continue et l'élimination des gaspillages (Muda en japonais). Le VSM présenté
dans la section outil du Lean est un outil puissant pour détecter ces gaspillages. Les mudas
sont au nombre de huit. Les 8 types de gaspillage sont présentés dans la figure suivante :
Attente de matériel, de la fin d'un cycle d'une machine, d'une décision. Personnel ou pièces
qui attendent pour compléter un cycle de production.
Exemple :
Une équipe de production qui attend que la maintenance de la ligne de production soit
finie pour reprendre son poste de travail
Postes de travail d'une ligne d'assemblage non équilibrés entrainant des attentes de
certains opérateurs à chaque cycle de production
Impact :
Utilisation inutile du temps homme
Les attentes de certains postes de travail sont parfois compensées par des postes de
travail surchargés
Risque de mécontentement des opérateurs si la charge de travail n'est pas
équitablement répartie
5.5.2.3. Transport :
Définition :
Transport d‘information ou de matériel d‘une place à l‘autre. Tout transport est
essentiellement un gaspillage et doit être minimisé car il n'apporte pas de valeur ajoutée pour
le client final. Mouvements de personnes ou de pièces inutiles.
Exemple :
Stocker les pièces nécessaires pour la production loin du poste de travail
Positionner le bureau du responsable de production loin de l'atelier
Faire le tour de la machine pour réinitialiser un cycle
Impact :
Utilisation inutile du temps des opérateurs et du management
Risque de provoquer des dégradations des pièces au cours de leur manipulation
Augmente les délais de production
5.5.2.4. Opérations inutiles / Surqualité :
Définition :
Toute opération dans le processus de fabrication qui n'est pas requise pour satisfaire le besoin
du client. Produire au-delà de la qualité requise par le client.
Exemple :
Chauffer une pièce à forger plus longtemps que la durée préconisée
Peindre l'intérieur du capot d'un véhicule
Imprimer un document qui peut être lu sur l'écran de l'ordinateur
Impact :
les éléments pertinents associés à un processus P : son périmètre (frontières, début et fin), les
sorties (O) les entrées (I), les fournisseurs (S) et les clients (C). Il est recommandé d‘employer
le SIPOC dans la phase initiale d‘un projet d‘amélioration d‘un processus. Il fournit plus
d‘information qu‘une cartographique («mapping») qui se concentre sur la description
sommaire des étapes. Il oblige à définir qui sont les fournisseurs et les clients.
Comme tous les outils, le SIPOC répond à une méthodologie claire pour pouvoir s‘intégrer
dans la logique du DMAIC. Nous retrouvons donc les étapes suivantes :
1. Identifier le process dans sa globalité : 1 bloc pour tout le process
2. Découper le process en quelques grandes étapes principales.
3. Répertorier les groupes de clients et les prioriser
4. Pour chacun des groupes, lister les CTQ
5. Définir les Output : ce que reçoivent les clients
6. Définir les Inputs.
7. Vérifier la cartographie : discuter en groupe du schéma obtenu et valider avec le
Sponsor que le périmètre du projet est le bon.
Au final de ces étapes, nous obtenons un schéma (voir exemple ci-dessous), avec une vue
haute sur le process dans sa globalité. De ce schéma, nous pourrons ressortir les Input les plus
importants et nous aidera pour identifier les indicateurs de performance.
souhaitant approfondir ses connaissances sur le sujet peut consulter entre autres les ouvrages
suivants [FRA 12, HOH 14, 15].
Le VSM est un outil regroupant toutes les actions (à valeur ajoutée et à non valeur ajoutée)
qui amènent un produit d'un état initial à un état final. Cet outil s'attache à travailler sur un
ensemble et non une partie. Sur une ligne de production, le VSM ne s'attaque pas à une
machine de la ligne en particulier mais à l'ensemble de celle-ci. Le but de cette cartographie
est d'arriver à obtenir une vision simple et claire d'un processus. La plupart du temps le VSM
se limite à l'entreprise même, mais il est peut-être bon d'incorporer l'approvisionnement en
amont et la livraison aux clients en aval. Le but ultime du VSM est d'avoir une représentation
du temps de défilement (Lead time) du produit choisi. L'analyse amènera ensuite des
améliorations qui porteront sur la globalité du processus et non sur une étape donnée.
6.2.2. Place du VSM dans les outils Lean :
Le VSM est un outil fondamental dans une démarche Lean. C'est le meilleur moyen de
pouvoir visualiser les différents flux au sein d'une production (matière et information). Il est
facile de mettre en avant les tâches à valeur ajoutée et d'identifier les différents types de
gaspillages comme les stocks et en-cours. C'est un outil qui, s'il est bien utilisé, est
compréhensible par tous et qui offre la possibilité d'amener différentes personnes à s'investir
pour améliorer l'état actuel.
6.2.3. Comment créer un VSM ?
La première action à faire avant de se lancer dans la cartographie est de savoir sur quel
produit on veut travailler. Le VSM est efficace s'il n'est pas surchargé. Il ne faut pas hésiter à
refaire une cartographie pour chaque produit ou chaque famille de produits. Si le processus
change, alors la cartographie aussi.
La réussite consiste en un seul point, il faut partir de zéro et ne pas se fier aux informations
déjà présentes ou que l'on n'obtient pas personnellement. L'outil reflète un instant t de la ligne
et les données relevées par un autre ne révèlent peut-être plus la situation d'aujourd'hui.
Même si vous travaillez avec d'autres personnes, il vous faut réaliser cette cartographie
uniquement par vous-même et par la suite comparer vos résultats. Si vous êtes plusieurs à
travailler sur une partie du processus, alors une fois les informations rassemblées, aucune
personne de votre groupe ne sera capable d'en comprendre la globalité et de mettre en avant
l'essentiel.
Vous devez donc collecter toutes les informations nécessaires à la création de votre outil.
Pour cela, il n'existe qu'une seule façon de procéder. Vous devez être sur le terrain. Munissez-
vous de votre chronomètre et observez le processus aussi longtemps qu'il le faudra afin d'être
en mesure de le cartographier du mieux possible. Il n'y a pas de règle concernant la démarche
à suivre pour réaliser votre VSM. Cependant commencer par la livraison clients (ou la fin du
processus de votre entreprise) vous permettra de mieux comprendre les attentes des clients.
Vous remonterez le processus en gardant toujours cette notion de "qu'attend le client ?".
6.2.4. Les informations nécessaires au VSM :
Le VSM demande à ce que l'on collecte des informations fiables et au plus proche de l'état
actuel du processus. Différentes notions sont décrites dans cet outil, comme :
1. les différentes tâches qui composent le processus.
2. les différents stocks et en-cours.
3. les flux d'informations et de matières.
4. les tailles de lots de transfert.
5. les temps de cycle, de changement de série, les temps d'attente.
6. les capacités machines.
7. le TRS (taux de rendement synthétique).
Cette liste est non exhaustive et il vous appartient de vous approprier cet outil et d'intégrer ou
supprimer certaines informations. Il ne faut pas oublier l'objectif du VSM qui est de se donner
une image globale du processus et de mettre en lumière le temps de défilement du produit
choisi.
Le VSM n‘offre pas de règles précises pour découper le processus en tâches. Puisque
l‘objectif est de détecter les tâches à valeur ajoutée des tâches à non valeur ajoutée, on
pourrait adopter ceci comme règle de regroupement des actions successives pour former les
tâches.
6.2.5. Les règles de représentation d'un VSM – Pictogrammes :
Le VSM est devenu un langage international et chaque personne ayant travaillé dessus est
capable de comprendre la cartographie d'un autre et tout cela grâce à des pictogrammes et
autres règles d'illustration.
La ligne de temps permet de reporter les temps à valeur ajoutée et les temps à non valeur
ajoutée :
le temps à VA est tracé sous la ressource correspondante en bas de la ligne de temps
le temps à NVA est tracé en haut.
Le tableau suivant présente les pictogrammes utilisés dans le logiciel EdrawMax.
Process / Opération /
Contrôle de
Client / fournisseur Etape / Poste de Table de données
production
travail
Livraison externe
Livraison par train Livraison par avion Centre de contrôle
par camion
Information
Information manuelle Ligne de temps Flux tiré
électronique
Information par
Post kanban Information verbal Withdrawal kanban
Téléphone
Analyser le résultat pour identifier les points d’amélioration et les leviers associés, en
partageant notamment l’observation avec les opérateurs
6.6.2. Exemple :
Identifier le problème, puis se demander « Pourquoi cela est-il arrivé ? », puis demander
« Pourquoi cela est-il arrivé ? » aux causes cinq fois.
Trouver les causes premières, pour résoudre efficacement le problème
Il y a généralement plus d‘une cause pour une situation problématique donnée.
Trop de « Pourquoi ? » pour arriver aux causes premières indique une analyse trop poussée,
ou une problématique trop large
Pas assez de « Pourquoi ? » indique une analyse insuffisante ou une problématique trop
précise
Pour un même problème, il existe plusieurs diagrammes des Cinq Pourquoi possibles car
l‘analyse repose sur une pensée subjective des causes du problème. Pour cette raison, il est
important de faire participer à l‘analyse les personnes directement concernées par la
problématique afin d‘obtenir les informations les plus correctes et précises.
Communiquer les résultats de l‘analyse, préparer les plans d‘actions et vérifier les résultats
sous la méthode du PDCA
6.7. Les 5S
5S est une méthode d‘organisation des postes de travail qui vise à réduire les gaspillages
causés par le désordre, le temps perdu pour trouver un outil ou un équipement libre, des
déplacements inutiles, des étapes redondantes ou inutiles, des machines en double…. Il se
compose de 5 éléments :
Seiri : Trier
Seiton : Ranger
Seiso : Nettoyer
Seiketsu : Standardiser
Shitsuke : Respecter
On ajoute un sixième « S », pour la Sécurité et la Santé.
6.7.1. Trier (1S) :
Objectif :
Séparer ce qui est nécessaire de ce qui ne l'est pas et jeter ce qui est inutile. Se poser les
bonnes questions :
Cet objet est-il utilisé ?
Par qui ?
Est ce l'objet le plus adéquat pour son utilisation ?
Utiliser la méthode des étiquettes rouges et jaunes
Cette opération doit être réalisée partout.
Pourquoi ?
Localiser les endroits difficiles à nettoyer et proposer des solutions pour les rendre
plus faciles d‘accès
Objectifs de l’animateur :
Susciter la curiosité des opérateurs
Faire comprendre à tous les liens entre salissures et détérioration des installations, et
de fait enseigner la nécessité du nettoyage
Créer une check list spécifique dont les critères de base sont :
– Sols propres et en bon état
– Aucun détritus ne traîne
– Matériel de nettoyage présent, rangé et en bon état
– Poubelles à leur place et non pleines
– Machines propres
Introduire la notion de maintenance préventive (nettoyage = surveillance des
machines)
6.7.4. Standardiser 4S
Objectif :
Formaliser les règles de rangement et le nettoyage
Mettre en forme des règles de nettoyage et de rangement (fréquence de rangement,
liste d‘activité, responsables)
Créer des listes de contrôle 5S standardisées
Afficher ces règles sur le poste de travail
Définir l'audit et mettre en œuvre la gestion visuelle pour pérenniser le respect des
standards
Pourquoi ?
Le nettoyage initial est fait mais les salissures réapparaissent. Il faut donc définir des règles
reconnues et respectées pour :
Améliorer la tenue du secteur grâce à des règles de nettoyage et de rangement claires
Définir les conditions de base de l‘autonomie
Améliorer la fiabilité des installations en supprimant les sources des salissures
Comment ?
Mettre en forme des règles de nettoyage et de rangement et les afficher
Attention : une règle de nettoyage doit spécifier les endroits à nettoyer, les moyens à
utiliser,
Le temps à y consacrer, la périodicité des actions et les acteurs
Créer des règles de travail admises par tous (rangement, stockage, nettoyage, …)
Rendre visibles ces règles :
o Panneaux indicateurs
o Signalisation par couleur
Objectifs de l’animateur :
Apprendre à rédiger (et à faire évoluer) une procédure ensemble
Valider une check list :
o Chaque chose est clairement identifiée
o Chaque point de nettoyage est clairement signalisé
o Les fréquences de nettoyage sont clairement affichées
o L‘affichage est clair et bien tenu
6.7.5. Pérenniser (5S) :
Objectif :
S'habituer à appliquer le 5S, respecter les règles de l'atelier et continuer d‘améliorer.
Respecter les règles écrites par les opérateurs :
Planifier des audits réguliers et les exécuter de façon rigoureuse
Diviser l‘usine en zones et assigner des responsables pour les 5 S
Impliquer périodiquement les opérateurs, les superviseurs et les managers dans les
audits 5S (toutes les semaines)
Communiquer les résultats des audits
Pourquoi ?
Les actions ne sont pas encore stabilisées; il est donc nécessaire de se fixer des objectifs pour
l‘avenir.
Comment ?
S‘entraîner chaque jour à appliquer les règles définies dans l‘étape précédente
Appliquer els 5S chacun à son poste :
– Contrôler et visiter son poste de travail
– Respecter les consignes de conduite existantes, contrôler al qualité
– Bien utiliser les protections,
– Nettoyer et ranger son poste de travail
Respecter les règles qui ont été définies par le groupe
Objectifs de l’animateur :
Amener les membres de l‘équipe à une vraie autonomie, en se réunissant d‘eux-
mêmes par exemple et en recommençant les 5S, même pour une seule étape
6.7.6. Intérêt des 5S :
Les techniques de type kanban s‘appliquent aussi bien en production que dans les activités
tertiaires. L‘image ci-dessous représente un tableau kanban pour du développement
informatique.
• On décrit les points clés du processus de fabrication, les procédures opératoires, les
gammes opératoires, les consignes de sécurité et les contrôles qualité.
• On identifie aussi la quantité et l‘emplacement des encours.
6.10.1. Définition d’un standard
Un standard est un document de référence visuel qui regroupe les meilleures pratiques
connues à un instant donné pour garantir la sécurité, la qualité et la productivité. Il est élaboré
en commun avec les personnes qui effectuent la tâche standardisée et est respecté par tous. Un
standard défini les outils, les gestes, la séquence de travail à respecter pour une efficacité
optimum.
Dans les activités opérationnelles, la variabilité des opérateurs a de nombreuses conséquences
négatives. Standardiser le travail est une condition préalable à la performance et à
l‘amélioration continue car elle permet de réduire la variabilité.
Pour l’opérateur
Eliminer les gaspillages
Réduire la variabilité
Donner un rythme de travail
Permettre de maîtriser le processus et de proposer des améliorations au standard
Réduire le stress
Rendre le travail plus gratifiant pour l‘opérateur en lui permettant d‘y apporter
davantage son intelligence pour améliorer ses tâches
6.10.3. La mise en place de standards
La mise en place de standard soulève de nombreuses questions et est confrontés à plusieurs
freins opérationnels et psychologiques. Nous citons quelques unes à titre d‘exemple :
« Cela ne marchera jamais au Maroc »
« Pour la maintenance, définir un standard est rigoureusement impossible. Comment un
opérateur pourrait-il connaître par cœur les 100 interventions qu‘il est susceptible de
réaliser ? »
« Il est beaucoup plus efficace que chacun choisisse son propre mode de fonctionnement
»
« Comment serai-je capable de suivre un standard alors que la machine est en panne la
moitié du temps ? »
6.10.4. Facteurs limitant l’application du travail standardisé
La "Matrice d'influence" suivante synthétise ces facteurs :
Le diagramme yamazumi est une méthode visuelle standardisée qui consiste à visualiser les
tâches par opérateur, pour chaque poste de travail compris dans une chaîne de production
donnée. Ce diagramme compare les tâches par rapport au Takt time et met en lumière les
surcharges et les sous-charges. Il doit y avoir un diagramme par groupe de chefs d‘équipe.
6.12.1. Etablir un diagramme Yamazumi et procéder à l’équilibrage en 4 étapes :
a. Mesurer les temps de cycle
Décomposer les travaux en tâches
Identifier les points de mesure (indiquer le début et la fin de chaque tâche)
Mesurer les tâches au temps unitaire ou au temps d‘exécution ; objectif : 10 cycles
Convenir de cycles répétables minimum et maximum, ou d‘autres cycles généralement
admis
Noter les fluctuations et les raisons
b. Créer un diagramme Yamazumi de base
L‘échelle de temps en ordonnée est définie par le travail de l‘opérateur actuellement le
plus chargé
Créer des post-it pour chaque tâche et les empiler pour chaque opérateur (différencier les
tâches VA des tâches NVA*)
Empiler parallèlement les différents types de produit
c. Calculer le Takt time
Calculer le Takt time
Représenter le Takt time sur le diagramme Yamazumi
d. Equilibrer les tâches
Supprimer toutes les activités identifiées comme n‘apportant pas de valeur ajoutée
Redistribuer les tâches entre les opérateurs pour optimiser l‘utilisation du Takt time
(garder les exigences de séquence d‘exécution à l‘esprit)
Décrire les possibilités de traiter les variantes de tâche aux postes de travail
Analyser :
o Collecter les données permettant de comprendre les points névralgiques pour chaque
processus considéré.
o Conduire une analyse cause à effet, 5 pourquoi, diagramme de corrélation, Pareto, …,
qui permet d‘expliquer pourquoi chaque processus identifié est défaillant
Améliorer :
o Pour chaque cause (ou Muda) identifiée, repérer l‘outil du Lean adéquat pour l‘éliminer
ou le réduire;
o Etablir un plan d‘action détaillé pour déployer l‘outil du Lean choisit ;
o Exécuter le plan d‘action.
Contrôler :
o Mesurer l‘impact du déploiement de l‘outil Lean par le recalcul des indicateurs de
processus ;
o Mesurer l‘impact induit sur les indicateurs de résultats ;
o Si le résultat est satisfaisant, établir un plan d‘assurance qualité qui permet verrouiller le
système en empêchant les causes et les mudas éliminés ou réduits de récidiver.
8. Points de réflexion :
Quelques réflexions à propos des transformations Lean :
Le Lean ne consiste pas à seulement réduire les coûts, mais à adopter des bonnes
pratiques qui améliorent tout autant la qualité et les délais que les coûts
En particulier dans le manufacturing à forte valeur ajoutée, un des enjeux du Lean est de
raccourcir les temps d‘écoulement et d'améliorer la réactivité de la supply chain pour
répondre le plus vite possible à une demande conjoncturellement volatile et moins
prévisible
Le vrai Lean n'est pas un collage d'outils plus ou moins universellement applicables
(kanban, lignes en U, etc.) mais un changement en profondeur des pratiques et des
mentalités structuré par un « system design » adapté aux caractéristiques du secteur et
aux objectifs de l'entreprise
Pour mener des transformations ambitieuses et en profondeur, une Entité doit :
o Assurer l‘adhésion de l‘encadrement supérieur
o Mobiliser une équipe « d‘Agents de changement » en appui des opérationnels
pour apporter à ces derniers les méthodologies et une aide à la structuration des
actions
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