Thème 5-La Convergence Lithosphérique
Thème 5-La Convergence Lithosphérique
Thème 5-La Convergence Lithosphérique
Constat (voir TPn°1)
Les plaques lithosphériques (croûte + manteau lithosphérique, dont les roches peuvent se
déformer par rupture) constituent la portion très superficielle du globe terrestre. Elles sont
animées de mouvements relatifs les unes par rapport aux autres (cinématique des plaques).
Des phénomènes géologiques spectaculaires (séismes, volcanisme) se concentrent aux limites
des plaques (limites divergentes, convergents ou coulissantes).
Problème
On cherche à connaître les processus géologiques au niveau des deux types de zone de
convergence.
les zones de subduction : zones de convergence lithosphérique impliquant au moins
une lithosphère océanique.
les zones de collision : zone de convergence lithosphérique impliquant deux
lithosphères continentales.
Un troisième marqueur topographique peut être les bassins d’arrière-arc (ex : Bassin
de Grenade). Ces bassins sont liés à la subduction : ils naissent de la tension exercées en
surface par le plongement d’une lithosphère océanique âgée.
Remarque
Une petite portion des sédiments peut rester solidaire de la croûte océanique et plonger
avec elle dans le manteau.
Le profil du flux thermique (quantité de chaleur qui sort de la Terre par unité de
temps) au niveau des zones de subduction est particulier :
- anomalie thermique négative (flux faible) à l’aplomb de la fosse de subduction : un
panneau lithosphérique dense et froid s’enfonce rapidement (quelques cm/an) dans le
manteau plus chaud. La lithosphère océanique s’enfonce plus vite qu’elle se réchauffe.
- anomalie thermique positive (flux élevé). Elle reflète la remonté et l’accumulation de
magma chaud à la base de la croûte de la plaque chevauchante. Ceci est à relier à
l’activité magmatique des zones de subduction
Remarque
Ces anomalies thermiques peuvent également être mises en évidence par thermographie
sismique (voir page 204).
Les arcs d’îles volcaniques des subductions intraocéaniques ou les volcans actifs des
reliefs montagneux des marges actives montre qu’une activité volcanique y est très
importante. Les éruptions sont principalement de type explosif, typique des roches riches en
eau.
On trouve également des roches plutoniques (pluton de granitoïdes roche de la
famille des granites qui ornent notamment les chaînes de montagne. Les roches formées
appartiennent pour la plupart à la série andésitique (ou série calco-alcaline).
Plus une lithosphère océanique s’éloigne de l’axe de la dorsale plus elle est âgée et se
refroidie (perte de chaleur par conduction thermique).
L’asthénosphère est toutefois une couche de manteau solide : elle oppose une très
grande résistance mécanique à l’enfoncement ce qui retarde souvent la subduction de
plusieurs dizaines de millions d’années.
B. Un plongement auto-entretenu
La plaque en subduction est finalement mise en mouvement par trois forces principales :
- l’évacuation de la chaleur interne du globe créé des mouvements de convexion dans
le manteau, qui entraînent la plaque océanique.
- une plaque océanique qui s’éloigne, s’alourdie et donc s’affaisse. Cette lithosphère
glisse donc le long de la pente topographique.
glissement gravitaire
- surtout, la lithosphère océanique plongeante est plus dense et rigide que
l’asthénosphère autour d’elle. L’excès de masse qu’elle représente exerce une traction
qui se transmet à la lithosphère superficielle. Cette force de traction, exercée par le
panneau lithosphérique subduit entretient la subduction.
Conclusion
La différence de densité entre lithosphère océanique et asthénosphère est donc l’un des
moteurs essentiels de la subduction.
Remarque
Les roches magmatiques qui forment les reliefs positifs sont notamment :
- des andésites surtout (Cordillère des Andes) et des rayolites : ces roches volcaniques
à texture microlitique (les minéraux baignent dans un verre non cristallisé et parfois
bulleux) cristallisent rapidement en surface à la suite d’une éruption.
- des diorites, des granodiorites et des granites : ces roches plutoniques formant la
famille des granitoïdes, à texture grenue (minéraux jointifs et visibles au moins à la
loupe cristallisent lentement en profondeur). Certaines sont donc dégagée par l’érosion
puisqu’on les trouve en surface. Les granitoïdes sont des roches caractéristiques de la
croûte continentale : le processus de subduction est donc à l’origine d’une quantité
considérable de croûte continentale.
Les différents minéraux observés dans les roches ne sont stables que dans certains domaines
de pression et de température (ces domaines sont déterminés expérimentalement sur des
poudres de minéraux dans des enceintes où pression et température sont contrôlées).
Le refroidissement lié à l’éloignement de la dorsale où l’augmentation de pression lié à
l’enfoncement par subduction aboutissent à des recristallisations de nouvelles phases
minérales : cette transformation minéralogique à l’état solide constitue le métamorphisme.
La première transformation subie par un basalte ou un gabbro après sa formation à l’axe
d’une dorsale est une hydratation suite à une importante circulation d’eau de mer
(hydrothermalisme). On observe la formation de minéraux verts, très riches en eau tels que
l’actinote ou le chlorite.
Les roches se transforment en méta-basalte ou méta-gabbro à actinote et chlorite : on parle de
faciès métamorphiques des schistes verts.
Dans les contextes de subduction, la croûte océanique hydratée plongeante est soumise à des
conditions de hautes pressions et basses températures.
Certains minéraux sortent de leur domaine de stabilité et se transforment en glaucophane +
jadéite : on parlera de méta-basaltes ou méta-gabbros à glaucophane et jadéite (faciès des
schistes bleus).
A une profondeur plus importante encore (vers 100 km) de nouvelles transformations
minéralogiques conduisent à la formation de métabasalte et métagabbro à grenat + jadéite
(faciès éclogites).
Le magma produit, moins dense que le manteau qui lui a donné naissance peut migrer vers la
surface.
Conclusion
La subduction est un processus stable tant que la lithosphère océanique s’enfonce dans
le manteau. Dès qu’une lithosphère continentale peu dense, tirée par la lithosphère océanique
rejoint le front de subduction, ce processus ne peut plus se poursuivre. La convergence
lithosphérique devient un contexte de collision continentale.
Que s’y passe-t-il ?
Ces blocs sont découpés par des failles normales courbes (failles listriques). Ils portent
des sédiments dont la géométrie est particulière (sédiments syn et post rift). Ils sont les
témoins du stade rifting menant à l’ouverture d’un océan (l’océan alpin).
Exemple dans les Alpes : le Mont Rochail (Oisans).
Les variations du niveau de la mer ne peuvent pas expliquer à elles seules la présence
de sédiments marins à des altitudes aussi élevées. L’origine marine est attestée par la nature
des sédiments et la présence de fossiles marins de grands fond (ammonites, radiolarites) ou
par diverses traces fossiles (fente de dessiccation, paléorides de plages…).
Exemple dans les Alpes : les dalles calcaires à ammonites de Digne et les radiolarites du
Chenaillet.
Leur présence dans les Alpes à plusieurs milliers de mètres d’altitude s’explique par
leur charriage sur le continent au cours de la fermeture océanique.
On trouve dans les Alpes (exemple du Mont Viso) des ophiolites dont les roches ont
été métamorphisées (méta-basalte, méta-gabbro et méta-sédiments) en schiste bleu et en
éclogite, signe d’un métamorphisme de haute pression/basse température. Ce métamorphisme
est typique d’un contexte de subduction.
Les profils sismiques mettent en évidence une racine crustale à la verticale des
altitudes les plus élevées. Le Moho est une croûte et peut atteindre 50 km de profondeur. Ces
profils montrent que des chevauchements, visibles en surface, se prolongent en profondeur.
Conclusion
D’immenses nappes de roches ont ainsi été empilées les unes sur les autres, montrant
que les chaînes de collision sont un lieu de raccourcissement et d’épaississement de la
lithosphère continentale. La croûte continentale (relief + racine) possède une épaisseur
anormale au niveau des chaînes de subduction : elles s’enfoncent donc dans le manteau.
Conclusion