Cours de Technologie de Construction ENETP
Cours de Technologie de Construction ENETP
Cours de Technologie de Construction ENETP
I. DEFINITIONS
L’expression " génie civil " prête à confusion, car aucun des deux mots
qui la composent n’y prend son sens habituel : le génie consiste en une
forme supérieure de l’intelligence, dont l’origine peut être trouvée dans
des êtres surnaturels, doués d’un pouvoir magique. On peut penser aussi
que le mot génie, en l’espèce, provient du latin ingenium, désignant la
puissance créatrice : les bâtisseurs d’autrefois, répondant à des besoins
fondamentaux de l’humanité, et développant sans cesse une technique
fondée sur l’expérience, pouvaient en effet donner l’impression d’un
pouvoir quasi surnaturel.
Quant à l’adjectif civil, il est encore plus ambigu : dans son acception
générale, il s’oppose à militaire , et l’on pourrait penser à deux catégories
d’ouvrages, civils d’une part : habitations, bâtiments administratifs ou de
cultes, ponts..., et militaires d’autre part : fortifications, abris, casernes...
Mais, en tant qu’épithète du nom ingénieur, le mot civil prend un sens
beaucoup plus large : un ingénieur civil est celui qui a obtenu un diplôme
d’ingénieur, quelle que soit sa spécialité, sans appartenir à un corps de
l’État.
Cette définition du génie civil est différente de celle qui était donnée il y a
une trentaine d’années : le génie civil recouvrait alors tout ce qui
concernait l’art de concevoir et de réaliser des constructions qui n’étaient
ni des ouvrages de défense, ni des ouvrages hydrauliques ou de travaux
publics. Cette évolution est probablement due à la contamination de
l’expression anglaise civil engineering, qui couvre l’ensemble du
domaine de la construction.
Il est rare que le résultat cherché soit atteint d’emblée ; l’auteur du projet
doit d’abord classer par ordre d’importance les conditions à satisfaire,
puis ébaucher une ou plusieurs solutions, c’est-à-dire exprimer un parti,
qu’il confrontera à la masse des données. Par retouches successives,
portant aussi bien sur la programmation que sur l’ébauche elle-même, il
aboutit ainsi à une organisation de l’espace, satisfaisant à la fois les
conditions fonctionnelles et les contraintes d’ordre mécanique imposées
par l’emploi des matériaux choisis.
Le concepteur est lié par tous les impératifs auxquels est soumise une
construction. Avant tout, celle-ci se voit assigner une fonction porteuse :
elle doit se porter elle-même, et porter les différentes charges qui lui
seront appliquées. Elle doit en outre assurer une protection des personnes
et des biens qu’elle abrite vis-à-vis des agressions extérieures de toute
nature ; elle doit être durable. Ses déformations sous l’effet des diverses
actions qu’elle subit ne peuvent excéder certaines limites. Elle doit
répondre à une exigence d’ordre esthétique, plus ou moins marquée
suivant sa destination et sa situation, et, enfin, elle doit s’inscrire dans un
budget déterminé.
– le poids des éléments non porteurs dont l’existence est imposée par la
fonction de l’ouvrage (cloisons, revêtements de sol, conduits de fumée,
menuiseries pour un bâtiment ; revêtement de chaussée, garde-corps,
glissières pour un pont) ;
Enfin, une construction doit être fonctionnelle : elle doit être conçue pour
permettre, en son intérieur et, le plus souvent, en liaison avec d’autres
locaux voisins, l’accomplissement avec le minimum de contraintes de
certaines activités. On peut définir le caractère fonctionnel d’une
construction comme celui qui assure le meilleur confort des activités.
III.3 DURABILITE
On peut remarquer tout d’abord que cette élasticité des matériaux est
indispensable pour permettre leur adaptation : sinon, leur fragilité les
rendrait cassants, et impropres à la construction.
Le fluage est une déformation sous charge, qui peut se traduire par des
flèches anormales d’éléments porteurs.
Viennent ensuite d’autres facteurs tels que les proportions des éléments,
leurs formes, leurs couleurs...
V. INTERVENANTS
II.1 GENERALITES
II.2 CARACTERISTIQUES
La tenue au feu, qui est un des éléments de choix de structure, est dans
l'ordre de sécurité croissante: le métal, le bois, le béton.
Pour donner ses formes à un ouvrage de béton armé, les équipes de gros
œuvre utilisent des coffrages dans lesquels ils mettent en place les
armatures puis coulent le béton.
Des grues sont utilisées pour positionner les éléments des structures béton
préfabriqué ou métalliques, déplacer les outils de coffrage, et pour
approvisionner les zones du chantier en matériaux. Pour respecter une
enveloppe économique, un chantier doit optimiser son planning, ses outils
et ses dépenses de personnel.
Il subit normalement :
Le gros œuvre peut subir ce qui est considéré comme une usure par le
temps en fonction de la nature des matériaux et de l'environnement dans
lequel il est mis.
Dr Youssouf BERTHE Maître de conférence
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Le second œuvre est fait par tous les corps de métiers intervenant (sauf
exception) à la suite du gros œuvre, afin d’achever, d’aménager et
d’équiper l'ouvrage.
ayant un support fourni alors que le gros œuvre n'est pas totalement
achevé (boîte non encore fermée).
Le second œuvre est censé avoir une durée de vie inférieure à celle de la
structure et il faut habituellement procéder régulièrement à sa rénovation
au cours du temps (une usure hors structure).
IV LES PLANS
Les plans d’architecte
Les plans d’architecte sont des représentations graphiques et
techniques d’un bâtiment qui dans leur ensemble permettent la
compréhension de ses différentes caractéristiques, avant, pendant ou
après la construction. Ainsi, pour toute demande de permis de
Le plan de sol est une vue de dessus qui représente les différents espaces
et limites (murs, portes et fenêtres) d’un étage d’un bâtiment à la manière
d’une carte géographique. Le plan de sol est habituellement le plus
important des plans d’architecture.
Le plan de sol représente les différents espaces et limites d’un étage d’un
bâtiment.
Un plan de masse est une vue générale d’un projet qui inclue l’ensemble
d’une propriété, les accès, les connexions aux différents réseaux d’eau et
d’évacuation des eaux usées, électricité, télécommunications, et structures
voisines qui peuvent représenter un intérêt ou une contrainte. Le plan de
masse sert à représenter un projet dans la globalité du site, sa
configuration et son orientation en accord avec les règles d’urbanisme,
dans les phases préparatoires d’un projet, avant la création des plans
détaillés.
MODULE III :
RESEAU ROUTIER :
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Il ne comprend pas :
RESEAU FERROVIAIRE
Voie ferrée électrifiée par des caténaires. Les rails sont fixés sur des
traverses de béton (elles étaient autrefois en chêne), elles-mêmes posées
sur un ballast drainant, périodiquement désherbé
Caractéristiques
Généralités
On doit distinguer :
Dans les deux cas, le canal sert de conduite canalisant l'eau dont on doit
définir la section mouillée permettant le débit nominal ou le passage d'un
ou plusieurs engin(s) dont on a défini le gabarit en charge.
entièrement artificiel ;
partiellement artificiel : le canal relie des étendues d'eau existantes
(lacs ou étangs), comme le canal du Rhône à Sète ou le canal de
Suez ;
d’un fleuve ou d’une rivière canalisé sur tout ou partie de son
cours. L’Homme modifie alors les caractéristiques géométriques et
hydrauliques d’un cours d’eau, par curages, creusements,
rectifications, élargissement (ex : pour « mise à grand gabarit »).
La canalisation des grands fleuves (Rhin, Rhône) a été
accompagnée de comblements de méandres ou de chevelus pour
« canaliser l’eau » dans un cours principal contraint. On a
généralement cherché à rendre ce dernier plus rectiligne pour
faciliter la navigation, au détriment de la naturalité et richesse
écologique et fonctionnelle des zones humides antérieurement
présentes ;
mixte avec des portions artificielles et des rivières canalisées,
comme sur le canal de Nantes à Brest.
Histoire
Dès l’Antiquité, puis au Moyen Âge, des berges et des fonds de cours
d'eau ont été rectifiés, stabilisés et aménagés, pour empêcher les
inondations en cas de crue et pour faciliter la traction (halage) et
l’accostage. Des gués étaient aménagés pour permettre aux hommes, au
bétail et parfois à des charriots de traverser les cours d'eau. Les canaux à
point de partage ou canaux à bief de partage réunissent des bassins et
versants différents, voire deux mers différentes, à travers des massifs
montagneux ; entre ces deux bassins est situé un « bief de partage »,
alimenté, nous dit De Rive (en 1835) « soit par des eaux de sources ou de
ruisseaux conduites au moyen de rigoles, soit par des machines à vapeur
qui élèvent les eaux prises dans les biefs inférieurs, jusqu'au point
culminant ».
Des barrages munis de pertuis (toujours ouverts, ou bien fermés par des
portes ou des « aiguilles » mobiles) permettaient de réguler les crues et de
conserver de l'eau en période d'étiage. Ces aménagements étaient
complétés par la construction d'embarcadères, quais et chemins de halage,
puis à partir du XVIIIe siècle et surtout au XIXe siècle par la création
d’écluses, parfois d’ascenseurs à bateaux, de ponts-canaux ou de passages
en tunnels permettant de diminuer le nombre de biefs, tout en augmentant
leur hauteur. Plus récemment, on a aménagé des gares d’eau et des points
de virement des bateaux (afin qu'une péniche puisse faire demi-tour) et
des ports fluviaux.
PORT
Un port est une infrastructure construite par l'homme, située sur le littoral
maritime, sur les berges d'un lac ou sur un cours d'eau, et destinée à
accueillir des bateaux et navires. D'autre part il existe des ports à sec
installés en sus ou non d'un port maritime ou fluvial comme
stationnement portuaire relié à une infrastructure à terre permettant un
stockage de petites unités, comme des voiliers, ainsi que des transferts
vers des réseaux ferroviaires et routiers.
Un port peut remplir plusieurs fonctions, mais doit avant tout permettre
d'abriter les navires, en particulier pendant les opérations de chargement
et de déchargement. Il facilite aussi les opérations de ravitaillement et de
réparations. Il est un lieu de séjour.
Les ports, comme plus récemment les aéroports ont une importance
sanitaire historique. En période de risque épidémique ou pandémique, ce
sont des lieux de quarantaine pour les hommes et les marchandises (dans
les navires ou dans les lazarets à l'époque des épidémies de peste). La
pandémie grippale de 1918 s'est étendue via les ports alliés où les
transports de troupes sont rentrés d'Europe avec le virus H1N1 qui fit -
selon les sources- de 40 à 100 millions de morts en 2 ans.
Les ports sont des lieux stratégiques, économiques et militaires. Ils ont
pour cette raison et depuis des siècles fait l'objet de nombreuses attaques
venant de la terre, de la mer ou des airs. Certains ont souvent été protégés
par des fortifications, arsenaux, batteries, avec leurs dépôts de munitions
et troupes à demeure. Lors des deux dernières guerres mondiales, de
nombreux ports ont été totalement détruits et parfois les mêmes à
nouveau lors de la Seconde Guerre mondiale lors de laquelle les attaques
des ports de Pearl Harbor ou de Nagasaki (bombe atomique) seront
décisives.
Types de ports
Les ports peuvent être classés selon leur localisation, leur statut et leur(s)
activité(s).
Localisation
Ports maritimes
Ils sont situés sur la côte d'une mer ou d'un océan ; ce sont souvent les
ports principaux pour un pays ayant une façade maritime, accueillant les
plus grands tonnages. Ces ports ont besoin de davantage de protection
contre les vagues et le vent en raison de leur exposition. Selon l'ESPO ;
dans les ports maritimes européens, passent chaque année environ 3,5
milliards de tonnes de fret, et environ 350 millions de passagers (chiffres
2007). Les ports maritimes manient presque tout le fret impliqué dans le
commerce extérieur et la moitié de celui impliqué dans le commerce
intérieur.
Ces ports de fond d'estuaire sont par contre le plus souvent inadaptés à la
navigation maritime moderne en raison des faibles tirants d'eau et de
l'étroitesse des chenaux navigables permettant de remonter les estuaires,
d'où la naissance d'avant-ports, souvent ports en eau profonde, situés le
plus souvent à l'entrée de l'estuaire ou en côté du delta, qui peuvent
accueillir les navires de grande taille et d'important tirant d'eau, en
particulier les navires pétroliers et minéraliers, mais aussi les porte-
conteneurs, les cargos, etc. Souvent au début simple annexe du port de
fond d'estuaire, l'avant-port est devenu souvent plus important que le port
traditionnel, sauf lorsque le port traditionnel a réussi à garder dans un
organisme portuaire unique le contrôle de son ou ses avant-ports au prix
d'une « marche vers la mer » de ses équipements portuaires modernes et
de ses zones industrielles portuaires.
Ports fluviaux
Les ports fluviaux, ou ports intérieurs, sont situés sur le bord d'un fleuve,
d'une rivière ou d'un canal. Ils peuvent intégrer la démarche Ecoport. Ils
sont souvent aménagés sur un bras mort, une dérivation ou un
élargissement naturel du cours d'eau afin d'éviter que le courant ne gêne
les activités portuaire ; certains ports fluviaux sont créés artificiellement
en creusant la terre pour créer des bassins accessibles depuis le fleuve.
Les grands ports fluviaux sont souvent près des embouchures de grands
fleuves, accessibles à des navires venant de la mer ; on peut donc les
considérer comme des ports maritimes au vu de leur trafic. La distinction
peut devenir difficile à proximité de l'embouchure.
Ports lacustres
Ils sont situés en bordure d'un lac. S'ils ne sont pas soumis aux aléas des
marées, les vagues peuvent poser problème sur les grandes étendues
d'eau. Les ports lacustres comprennent les petites marinas, mais
également des ports de commerce, comme sur les Grands Lacs nord-
américains.
Ports à sec
Relativement récents (apparus dans les années 1960 aux États-Unis), les
ports à sec permettent le stockage à terre de petites unités tels que les
voiliers de plaisance et les yachts. Ces « ports » sont situés à proximité
d'un port de plaisance ou au moins d'une cale de mise à l'eau.
Activités
Les ports de pêche sont les plus nombreux dans le monde, et sont
souvent ceux dont les dimensions sont les plus réduites. Leurs
dimensions varient selon les bateaux accueillis : les chalutiers de
haute mer partant pour plusieurs semaines auront besoin de plus
d'espace de quai en revenant décharger leur cargaison, tandis que
les petits bateaux de pêche partant à la journée auront besoin de
pouvoir décharger rapidement pour la criée. L'infrastructure est
plus simple que pour un port de commerce : quelques quais ou
pontons, une station de ravitaillement, et un moyen de vendre le
produit de la pêche (marché à proximité), et éventuellement de le
traiter avant la vente si cela n'a pas été fait sur le bateau.
Caractéristiques
Services
Infrastructure
Dès qu'un port atteint une taille suffisante, un certain nombre de navires
de services y sont basés ; ils ne font pas partie du trafic du port mais sont
utilisés pour différentes opérations portuaires. On trouve ainsi :
D'autres navires sont basés dans les grands ports mais ne servent pas à
rendre un service directement à un autre navire. On trouve ainsi les
baliseurs pour l'entretien du balisage, les brise-glaces pour l'ouverture des
voies maritimes polaires ou des transbordeurs pour le déplacement de
personnes.
Ports et environnement
Les déchets des navires ne doivent théoriquement plus être jetés en mer,
mais triés quand ils peuvent l'être et récupérés dans les ports.
Au 1er janvier 2004, la Directive européenne 2000/59/CE 30 impose des
installations de réception portuaires adaptées aux déchets d’exploitation
des navires et résidus de cargaison. Les déchets récupérés peuvent être
taxés31. Un problème reste posé par l'utilisation des toilettes de bateaux de
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plaisances dans les ports. Même là où cela est interdit, les contrôles sont
parfois difficiles, et de nombreux ports ont pris du retard pour mettre en
place les services de collecte et tri ou valorisation des déchets.
Professions portuaires
D'autres professions ne sont pas propres aux ports mais se retrouvent tout
de même sur ceux-ci. On trouve ainsi des agents de sécurité, des
mécaniciens et électriciens, les transporteurs terrestres (routiers,
cheminots…), ainsi que divers métiers de la construction et réparation
navale.
Aéroports
Un aéroport est l'ensemble des bâtiments et des installations qui
servent au traitement des passagers ou du fret aérien situés sur un
aérodrome. Le bâtiment principal est, généralement, l'aérogare par
où transitent les passagers (ou le fret) entre les moyens de transport
au sol et les avions.
Spécificités
aéroport international est utilisé, en partie, pour les vols entre pays
différents et son aérogare accueille les services de la douane.
Organisation générale
Pistes
Les plus grands aéroports et ceux pour lesquels il n'y a pas de vent
dominant marqué ou pour lesquels il y a deux grands types de
vents dominants peuvent avoir plusieurs pistes ou groupes de
pistes, chacun orienté d'une manière différente. Lorsqu'il y a deux
axes, ils peuvent être perpendiculaires si aucune orientation de vent
dominant n'est marquée, de manière à toujours trouver une
orientation favorable à peu près face au vent. Si deux grands types
de vents dominants sont identifiés, les orientations des pistes vont
Dr Youssouf BERTHE Maître de conférence
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Voies de circulation
Les pistes sont reliées entre elles et aux aires de stationnement par
des taxiways destinés aux avions et parfois des voies de service
plus étroites réservées aux véhicules de service et de secours
(pompiers). Lorsque l'aéroport est d'une dimension telle que le
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Aires de stationnement
Tour de contrôle
Aérogare
Fret et bagages
Sécurité
Sûreté
Scanner corporel
La palpation de sécurité
Fouille corporelle
Rayons X
Santé
Pour cette raison, ils sont associés aux dispositifs de veille sanitaire
et de réaction visant à limiter le risque épidémiologique,
notamment en cas de pandémie grippale (grippe aviaire à virus
H5N1, A H1N1 ou autre).
Pistes cyclables
Aménagement cyclable
Une piste cyclable à Rio Pinheiros, São Paulo, Brésil Liaison cyclable Paris Porte de Vincennes
Piste cyclable
Une piste cyclable est une voie de circulation réservée aux cyclistes
séparée physiquement de la chaussée. Elle est généralement distincte des
trottoirs en ville, toutefois dans certaines villes, certaines pistes cyclables,
matérialisées par deux bandes blanches, sont tracées sur un trottoir, mais
ce type d'équipement est source d'incidents et d'accidents dus aux conflits
d'usage entre cyclistes et piétons, notamment en présence de mal-voyants,
malentendants, personnes âgées, enfants, etc.
De par son principe même, une piste cyclable bidirectionnelle rend les
chocs frontaux entre cyclistes possible. Un dépassement d'un piéton ou
d'un cycliste, voire deux dépassements simultanés en sens opposés
peuvent être dangereux, demandent vigilance et peuvent être source de
stress et de conflits. Cet état est aggravé lorsque la piste cyclable
bidirectionnelle est juxtaposée à une route elle-même bidirectionnelle.
Dans ce cas, les quatre voies de circulation (deux pour les voitures, deux
pour les cyclistes) sont séparées par trois lignes qui sont toutes
potentiellement des zones de chocs frontaux entre cyclistes et/ou voitures.
Bande cyclable
Une « bande cyclable » fait partie intégrante de la voie à laquelle elle est
accolée. Elle en constitue simplement une file de circulation
supplémentaire.
Chaucidou
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Un sas cyclable ou sas vélo est un espace réservé aux cyclistes entre la
ligne d'arrêt des véhicules motorisés à un feu de signalisation et la ligne
d'effet des feux ou un passage piétons. Il permet aux cyclistes de se placer
devant les véhicules motorisés pour démarrer en toute sécurité (au
démarrage, alors qu'il est encore à faible vitesse, un cycliste peut faire des
écarts, et son équilibre est précaire), notamment pour tourner à gauche
lorsqu'il y a plusieurs files de circulation.
Concrètement, dans certaines villes, les sas vélos sont peu respectés et les
infractions rarement sanctionnées.
Signalisation
Évaluation économique
OUVRAGES HYDRAULIQUES
seuil hydraulique ;
prise d'eau ;
ouvrage d’adduction ;
ouvrages de stockage : réservoir, barrage, ouvrage écrêteur de
crue ;
ouvrage d’exploitation : ouvrage de soutien d’étiage ;
ouvrage de fuite ;
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ouvrage de restitution ;
ouvrages de protection : digue, etc.
Adduction d'eau
L'adduction d'eau regroupe les techniques permettant d'amener l'eau
depuis sa source à travers un réseau de conduites ou d'ouvrages
architecturaux (aqueduc) vers les lieux de consommation. Le terme
d'adduction vient étymologiquement du latin : ad ducere (mener ou
conduire vers, amener, etc.).
Sommaire
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Assainissement
Origines
Objectifs
Domaines d'activité
Eaux pluviales
Les eaux pluviales qui s'écoulent là où le sol est rendu imperméable par la
construction de routes et de bâtiments, dites alors eaux de ruissellement,
sont sujettes à la pollution. L'assainissement vise donc à évacuer ces eaux
vers le milieu naturel, tels que des cours d'eau ou dans les zones où
l'infiltration est possible.
Les eaux usées sont celles qui ont été utilisées et souillées par des
activités humaines (domestiques, industrielles, agricoles). Elles doivent
être traitées sur place dans des stations d'épurations individuelles, des
fosses septiques ou envoyées vers des stations d'épuration distantes sans
qu'elles ne stagnent en surface (source de maladies, de nuisances
olfactives, d'émanation de méthane ou de H2S…) et pour minimiser la
pollution, avant de les retourner au milieu naturel, une fois épurées.
Dans les grandes villes et les pays développés, un système d'égout remplit
ces rôles : le drainage des eaux de ruissellement pluviales est fait en
surface par des caniveaux se vidant régulièrement dans un réseau
souterrain séparé (réseau dit séparatif) ou non des eaux usées (réseau
unitaire) ; les bâtiments et les toilettes sont reliés directement aux égouts
par des canalisations. Un siphon évite les retours d'odeurs dans le
bâtiment. Un réseau d'égout représente un investissement très élevé, son
entretien demande aussi beaucoup de ressources humaines et matérielles ;
il encourage une grande consommation d'eau en déresponsabilisant les
utilisateurs ; ses inévitables fuites contribuent à la pollution du sous-sol.
provenant des toitures sur le réseau des eaux usées. En réalité, les apports
pluviaux sont tels qu'il existe des déversoirs d'orage permettant au réseau
d'eaux usées de décharger le surplus de débit vers le réseau pluvial, ou
directement dans les cours d'eau. C'est pour cela qu'il peut être
déconseillé de se baigner en mer après un orage pendant quelques jours.
Excréta
Une toilette, moyen le plus courant dans les villes des pays développés
d'évacuer les excréments.
Déchets solides
Benne à ordures
des rues peut être fait mécaniquement avec des balayeuses ou avec des
outils dédiés par des nettoyeurs.
Financement
Les individus sont aussi de plus en plus sollicités pour des actions devant
se dérouler au niveau domestique : tri des déchets, réduction de la
quantité d'eau utilisée…
Eaux usées
schéma de principe
Traitement aérobie
Les bactéries peuvent être libres (boue activée, lagunage) ou fixées (lit
bactérien, filtres plantés, filtres à sable, bio-filtre) ou encore biodisques.
Traitement anaérobie
Cette zone permet une auto-oxydation. Cela oblige les micro organismes
à puiser l’énergie dans leurs réserves pour leur activité et reproduction :
c’est ce qu’on appelle la respiration endogène. On obtient ainsi la
transformation des produits azotés (en azote ammoniacal) et carbonés.
Élimination de l’azote
- Le prétraitement,
Les filières de traitement de l'eau peuvent comporter une étape finale, dite
"traitement tertiaire", incluant un ou plusieurs des processus suivants:
Mais chaque étape produit à son tour des sous-produits qu'il faut
également éliminer: déchets grossiers, sables et surtout les boues
constituées de bactéries mortes.
Limites et problèmes
III.1.3 REHABILITATION
Un bassin de stockage est un ouvrage de génie civil qui doit être conçu
et construit selon des procédés précis.
Les usines élévatoires d’eau potable, les stations de relèvement des eaux
usées ou pluviales et les stations de pompage, sont autant d’ouvrages
associés aux réseaux.
IV.1 PALPLANCHES
L’état d’un terrain peut parfois rendre difficile la réalisation de certains
travaux.
On peut donc sécuriser alors ses ouvrages par l’installation de rideaux de
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IV.2 GABIONS
Servant notamment au renforcement de berges, de digues ou de talus, les
gabions sont composés d’une cage métallique dans laquelle des pierres
sont entassées. Ces gabions peuvent être utilisés en murs de soutènement,
mais également comme éléments de décoration.
Le poids de chaque élément, empilé l’un sur l’autre, suffit au maintien de
ce mur original, tout en s’adaptant aux variations du profil du terrain.
Installés sur les côtes, les épis à la mer sont des ouvrages hydrauliques
importants pour l’environnement.
Agissant comme une barrière contre le transport de sédiments, ils
permettent la stabilisation et la protection des plages du littoral contre
l’érosion due aux courants et aux houles pendant les tempêtes.
Réalisés à marée basse, les épis à la mer sont souvent- constitués d’un
noyau de palplanches autour duquel est coulé un massif en béton spécial
« prise à la mer ».
Puits
Les puits trouvent de multiples usages : alimentation en eau potable,
visite, géothermie, … Chaque puits est un cas particulier qui doit être
conçu et réalisé selon des règles et méthodes précises.
Puits d’alimentation en eau potable.
Puits géothermiques
Puits de visite
Béton projeté
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Etanchéité
Pont du Gard
De tels ouvrages sont qualifiés « d’art » parce que leur conception et leur
réalisation font intervenir des connaissances où l’expérience joue un rôle
aussi important que la théorie. Cet ensemble de connaissances constitue
d’ailleurs ce que l’on appelle l’art de l’ingénieur.
les ponts et viaducs, qui sont des ouvrages aériens qui permettent
de franchir une rivière, un bras de mer, un val, une autre voie de
communication ou tout autre obstacle ;
les barrages, qui sont des grands ouvrages de génie civil, sont
souvent rangés dans la famille des ouvrages d'art ;
les digues, etc.
L'ouvrage d'art peut être qualifié selon le milieu dans lequel il est
construit, on rencontre ainsi des ouvrages d'art terrestres, maritimes ou de
montagne.
Sont considérés comme ouvrages non courants, d'une part, les ouvrages
répondant aux caractéristiques suivantes :
les ponts et viaducs, qui sont des ouvrages aériens qui permettent
de franchir une rivière, un bras de mer, un val, une autre voie de
communication ou tout autre obstacle ;
les tunnels, qui sont des ouvrages souterrains permettant le
franchissement de tout obstacle similaire à ceux franchis par les
ponts ;
les structures en élévation comme les auvents de péage ou les
grands murs anti-bruit, les grands mâts et portiques1 ;
les écluses et les ascenseurs à bateaux sont des ouvrages d'art liés à
des voies navigables.
les barrages, qui sont des grands ouvrages de génie civil, sont
souvent rangés dans la famille des ouvrages d'art ;
les digues, etc.
Terminologie
Cinq classes de ponts sont définies selon leur structure : les ponts voûtés,
les ponts à poutres, les ponts en arc, les ponts suspendus et les ponts
haubanés. Des critères spécifiques conduisent pour chacune de ces classes
à définir un type qui lui est propre. Le matériau utilisé est un des critères
de différenciation commun à l’ensemble des classes. Selon le matériau,
les modes de conception, de construction, de surveillance et d’entretien
seront différents. Chaque type de pont est adapté à une plage de portée,
les ponts suspendus permettant les plus grandes portées.
Dans les dernières années du XIXe siècle, les voûtes étaient calculées
comme des solides « élastiques », c'est-à-dire comme s'il s'agissait d'arcs
métalliquesM 4.
Poutre posée sur deux appuis simples, chargée en son centre (poids P) –
Représentation des réactions d’appui et des moments fléchissants en (I),
de la déformée en (III) et de l’effort tranchant en (IV) - Jules Pillet -
1895.
Mais ces éléments étaient encore trop dispersés pour que les
constructeurs, à l'exception de quelques-uns, puissent les appliquer
utilement. Ce n'est qu'une vingtaine d'années plus tard qu'ils commencent
vraiment à pratiquer la résistance des matériaux, qui prendra
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Du fer à l'acier
Béton armé
Béton précontraint
Architectures suspendues
Ponts suspendus
Ponts à haubans
Bien que le principe des ponts à haubans soit aussi ancien que celui des
ponts suspendus, ces ouvrages ne se développent que durant la première
moitié du XXe siècle, notamment en France, avec les ponts conçus par
Albert Gisclard et le pont de Lézardrieux (Côtes-d'Armor) (ce dernier a
été transformé, en 1924, de pont suspendu en pont à haubans sans
interruption de la circulation55). Les premières réalisations importantes
voient le jour en Allemagne, avec les trois ponts de Düsseldorf construits
dans les années 1950. Les premiers ponts à haubans comportaient un
tablier métallique de façon à diminuer le poids. Mais l'ingénieur italien
Morandi réalise plusieurs ouvrages haubanés avec tablier en béton, dont
le plus important est celui de Maracaïbo56 au Venezuela, avec plusieurs
travées de 235 m. Les ponts à haubans de la première génération étaient
caractérisés par un tablier épais (donc rigide) et un faible nombre de
haubansC 7.
La méthode des éléments finis, apparue dans les années 1950, permet une
approche du calcul des structures plus voisine de la réalité que celle,
Dr Youssouf BERTHE Maître de conférence
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Au début des années 1960 les premiers ordinateurs font leur apparition, le
calcul scientifique se développe. Avec les calculateurs rapides, la
méthode des éléments finis permet d'augmenter le champ des
investigations, d'aborder et de résoudre correctement les systèmes bi ou
tridimensionnels. Enfin, on arrive maintenant à la conception assistée par
ordinateur (CAO) qui permet d'effectuer et d'affiner rapidement les
inévitables itérations qui précèdent la définition et la vérification de tout
projet58. Avec les microordinateurs, la miniaturisation toujours plus
grande et l’augmentation constante de la puissance de calcul, les grands
calculs sont maintenant à la portée de tous les bureaux d’études.
Nouveaux matériaux
Les performances des aciers sont également sans cesse améliorées. Ces
progrès permettent une réduction des coûts de transport et de construction
grâce à un gain de matière : désormais, la construction avec des tôles
moins épaisses nécessite moins de soudages et moins de peinture, la
surface étant réduite à épaisseur égale62. La réduction du poids propre
autorise des charges d’exploitation plus élevées62. Parallèlement ces
aciers contribuent à réduire l’impact environnemental du fait d’une
moindre utilisation de matière pour une fonction donnée62. Alors que
l’acier puddlé du viaduc de Garabit avait une limite d'élasticité de 100
MPa62, les aciers couramment utilisés résistent actuellement à 350 MPa,
comme la passerelle Simone-de-Beauvoir (2006) à Paris62. L’acier utilisé
pour le tablier du viaduc de Millau est de nuance S460 ; celui du pont
Akashi-Kaikyō, qui détient le record du monde de portée avec 1 991 m,
résiste quant à lui à 780 MPa62.
Fibres de carbone.
Nouvelles structures
Schéma des trois grandes classes de ponts suivant l'action exercée sur les
culées :
1 : ponts à câbles, suspendus ou à haubans (traction) ;
2 : ponts à poutres (compression verticale) ;
3 : ponts en arc (compression oblique).
Cinq classes
Une première approche selon la nature des efforts transmis aux appuis ou
aux culées conduit à classer les ponts en trois catégories :
Si, dans la plupart des cas, l'élément porteur est facilement identifiable
(poutre, arc ou câble), il existe des ouvrages où les efforts peuvent se
Dr Youssouf BERTHE Maître de conférence
99
Pont à voûtes
Pont en arc
Pont à poutres
Pont suspendu
Pont à haubans
Ponts voûtés
Pont en maçonnerie.
Les ponts voûtés sont des ponts appartenant à la classe des ponts en arc.
Ils ont été construits en pierre pendant plus de 2 000 ans, ce qui leur a
valu la dénomination usuelle de ponts en maçonnerie. Puis le béton armé
a supplanté la pierre, mais rapidement les ponts métalliques, autorisant
des plus grandes portées, ont remplacé les ponts voûtés qui ne sont restés
cantonnés qu’aux faibles portées.
Les ponts voûtés couvrent les portées de 2 à 100 mètres. Pour les très
petites portées, les ponceaux voûtés massifs et en plein cintre,
essentiellement employés comme ouvrages de décharge hydraulique, sont
des ouvrages plutôt rustiques, mais ils constituent une solution simple et
robusteC 8. Des ouvrages en voûte mince, constitués d'éléments
préfabriqués en béton ou métalliques, sont souvent employés pour des
ouvrages courants jusqu'à 9 mètres d'ouverture à condition que la hauteur
de couverture du remblai reste inférieure à 7 mètres et que le rapport de
leur hauteur à leur ouverture soit compris entre 0,6 et 1. Au-delà des
ouvrages utilisés actuellement dans le domaine des ponts en arc sont en
béton arméC 8.
Ponts à poutres
Les ponts à poutres désignent tous les ponts dont l’organe porteur est une
ou plusieurs poutres droites. Ils n’exercent qu’une réaction verticale sur
leurs appuis intermédiaires ou d’extrémités et les efforts engendrés dans
la structure sont principalement des efforts de flexion. Deux critères
permettent de différencier les poutres : la forme ou le matériau, le
croisement des deux permettant de déterminer un grand nombre de
poutres. Il existe quatre formes de poutres : les poutres à âmes pleines, les
poutres caissons, les poutres treillis et les poutres bow-stringsC 9. Le
matériau de constitution de la ou des poutres peut être le métal, le béton
armé, le béton précontraint, le bois ou, plus récemment, des matériaux
composites. Parmi les ponts à poutres en bois, les ponts couverts forment
une particularité puisqu'une ossature en bois et un toit recouvrent
entièrement l'ouvrage81. Apparus au XIIe siècle, en Europe,
principalement en Suisse, ainsi qu'en Asie, ils se sont essentiellement
développés aux États-Unis et au Canada au XIXe siècle82.
depuis cette date le record de portée avec 549 mètres. Le plus grand pont
à poutres en béton précontraint est le pont de Shibanpe, construit en 2005
en Chine48.
Pont en arc
Ponts suspendus
Ponts haubanés
Le record mondial des ponts à poutres est quant à lui détenu par le pont
Rio-Niterói au Brésil, construit en 1974, avec une portée de
300 mètres95,96. En France, c'est le pont de Cornouaille à Bénodet (1972)
qui détient le record avec 200 mètres de portée principale97. Il s'agit du
mode de construction le plus répandu pour la plage allant de 5 à
200 mètres de portée.
Particulièrement apte aux très grandes portées, le pont haubané n’est pas
pour autant absent du champ des autres portées. Le record est détenu par
le pont de Suzhou (ou pont de Sutong) avec 1 088 mètres. De 100 mètres
de portée jusqu'aux 1 991 mètres du pont du détroit d'Akashi (ou pont
Akashi-Kaykio), le pont suspendu est incontournable, lorsqu'il est
nécessaire de franchir de très grandes brèches.
Conception
Données environnementales
Topographie
Hydraulique et environnement
Géotechnique
Données fonctionnelles
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109
Le trafic routier induit sur les ponts-routes des charges verticales, des
forces horizontales, des charges de fatigue, des actions accidentelles, des
actions sur les garde-corps et des actions sur les remblais. Les piétons et
deux-roues génèrent les mêmes effets, mais ils ne sont formellement pris
en compte que dans le cadre d’ouvrages qui leur sont dédiés (passerelles)
ou parties d’ouvrages. Le nombre et la largeur des voies de circulation
étant définies, quatre modèles de charges dynamiques sont pris en
compte : le système principal (modèle 1), les vérifications locales
(modèle 2), les convois exceptionnels (modèle 3) et le chargement en
foule (modèle 4)104. Concernant les ponts-rails, cinq modèles de
chargement sont donnés dans la norme EN 1991-2105.
Dimensionnement
Fondations
Appuis
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110
Éléments porteurs
Pour les ponts suspendus, à l’origine, l’étude du pont était celle du câble
isolé, les plus gros efforts dans ce câble étant ceux de la charge totale et
leur calcul était immédiat. Avec l’association câble - poutre de rigidité,
l’étude était plus complexe. Dans ce cas, le câble est une funiculaire des
charges qui lui sont transmises par les suspentes, et dont les côtés sont
tangents à une parabole108. Pour la poutre de rigidité (tablier), la section
est en général constante et le maximum du moment fléchissant est situé à
peu près au quart (25 %) de la portée109.
Pour les ponts à haubans, le dimensionnement du tablier est dicté par les
sollicitations de flexion transversale, par la reprise des efforts ponctuels
dans la zone d’ancrage des haubans et, dans le cas des tabliers à
Les ponts sont soumis à des actions dynamiques caractérisées par des
paramètres variant dans le temps. Les charges routières ou ferroviaires
entrent en premier lieu dans cette catégorie : les contraintes qu’elles
induisent dans les sections du tablier sont des fonctions du temps
dépendant, entre autres, des caractéristiques vibratoires et
d’amortissement des véhicules lourds ou des trains et du tablier. Les
Dr Youssouf BERTHE Maître de conférence
112
Construction
Ponts à poutres
Ponts à câbles
Pathologie et réparation
Pathologie
Ponts en maçonnerie
Ponts métalliques
Fondations
Techniques de réparation
Ponts métalliques
Viaduc
Une confusion est souvent faite avec le mot « pont ». On parle de pont et
de ses viaducs d'accès pour des ouvrages routiers qui se suivent. Pour les
services dépendant de la Direction des Routes en France, l'habitude était
d'appeler « viaduc » un ouvrage franchissant une vallée sèche ou une
vallée ayant un cours d'eau de faible largeur par rapport à la longueur de
l'ouvrage, et « pont » dans le cas contraire. Néanmoins une extension s'est
Dans le cas des chemins de fer, les ouvrages sont appelés « viaducs » (on
n'utilise pas le mot « pont » pour nommer un ouvrage). Quand il y a
plusieurs ouvrages qui se suivent, l'ouvrage principal est appelé
« viaduc » et les ouvrages secondaires « estacades ».
TUNNEL
Un tunnel est une galerie souterraine livrant passage à une voie de
communication (chemin de fer, canal, route, chemin piétonnier). Sont
apparentés aux tunnels par leur mode de construction les grands ouvrages
hydrauliques souterrains, tels que les aqueducs, collecteurs et émissaires
destinés soit à l'amenée, soit à l'évacuation des eaux des grands centres et
certaines conduites établies en liaison avec les barrages et usines hydro-
électriques.
Bien que cette définition ne soit pas totalement admise, on considère souvent qu'un
tunnel doit être au moins deux fois plus long qu'il n'est large pour mériter cette
désignation. Il doit en outre être fermé de tous les côtés, excepté à chacune de ses
extrémités, ce qui le différencie d'un passage en tranchée.
Un tunnel peut être utilisé pour permettre le passage de personnes : piétons, cyclistes,
trafic routier, trafic ferroviaire, péniches (canal en tunnel) ou navires de plaisence et
de trafic maritime.
Quelques tunnels secrets ou stratégiques ont été également construits à des fins
militaires, pour entrer dans des secteurs interdits (Tunnel de Củ Chi au Viêt Nam,
tunnels reliant la bande de Gaza à Israël, ou les tunnels de sape destinés à affaiblir des
fortifications ou les murailles de châteaux. Il existe depuis peu des écoducs, tunnels
spécifiquement destinés à permettre à des espèces menacées de traverser des routes
sans danger.
De nos jours, c'est plutôt la nécessité d'avoir le meilleur profil en plan (grands rayons
de courbure) pour les rames à grande vitesse qui conduit à la construction de tunnels.
C'est aussi l'encombrement du sol et la difficulté de restructurer l'urbanisme existant
dans les agglomérations urbaines qui poussent à l'utilisation du sous-sol, notamment
avec les métros malgré le triplement du coût.
Construction
Les tunnels peuvent être creusés dans différents types de matériaux, depuis l'argile
jusqu'aux roches les plus dures, et les techniques d'excavation dépendent de la nature
du terrain.
Tranchée couverte
La construction d'une tranchée couverte est assez simple et peut s'appliquer aux
tunnels peu profonds. Un fossé est excavé puis recouvert. Il peut être nécessaire de
mettre en œuvre des procédés permettant d'assurer la stabilité des talus de l'excavation
pendant les travaux : clouage des parois, murs ou parois provisoires (berlinoises,
parisiennes, parois moulées, palplanches,...).
Les tunnels peu profonds sont souvent des tranchées couvertes, alors que les tunnels
profonds sont excavés, souvent à l'aide de ce qu'on appelle un tunnelier. Pour les
profondeurs intermédiaires, les deux méthodes peuvent être utilisées.
C'est la méthode de construction décrite par Diodore de Sicile pour réaliser le tunnel
de Babylone : la reine Sémiramis détourna le cours de l'Euphrate et réalisa le tunnel
dans son lit avec des parois en briques revêtues d'asphalte, puis, une fois le tunnel
terminé et remblayé, l'Euphrate fut rétabli dans son lit naturel.
Tunneliers
Les tunneliers sont des machines qui peuvent être utilisées pour automatiser le
processus de percement du tunnel.
Tunnels sous-marins
Tunnels hélicoïdaux
Le tunnel quand il est long est un investissement très coûteux, particulièrement quand
il est percé dans une roche dure ou au contraire à risque de solifluxion. Par ailleurs
quelques accidents graves (par exemple : Incendie du tunnel du Mont-Blanc) ont
rendu son image moins attractive. Cependant dans un contexte difficile (fortes pentes,
risque d'éboulement ou de glissements de terrain...) il peut être à terme moins cher et
plus sécurisant qu'une longue route en lacets. Et outre une grande sécurité et une
protection contre les intempéries (s'il est bien conçu), il présente l'avantage de ne pas
couper les corridors biologiques là où ils existent et donc de ne pas contribuer à la
fragmentation écopaysagère. De ce point de vue il est préférable au viaduc qui outre
son impact paysager, peut affecter les migrations d'oiseaux et l'environnement
nocturne, s'il est éclairé.
Tunnel ou pont ?
Pour traverser une rivière ou un bras de mer, un tunnel est généralement plus coûteux
à construire qu'un pont. Il existe cependant beaucoup de raisons de choisir un tunnel
plutôt qu'un pont :
Concevoir un tunnel pour une ville, c'est aussi se soucier de conserver le patrimoine,
la paix du voisinage et réduire la pollution.
Plusieurs tunnels ont été construits ces dernières années dans des villes d'Europe :
Législation et sécurité
Dr Youssouf BERTHE Maître de conférence
124
Après divers accidents parfois dramatiques comme celui du tunnel du Mont blanc en
1999 (39 morts), la réglementation concernant les tunnels s'est durcie, notamment
concernant la surveillance des tunnels les plus longs ou difficiles d'accès.
En France, les tunnels sont notamment concernés par le code de la voirie routière7, par
un arrêté du 18 avril 20078 et relatif à la composition et la mise à jour des dossiers
préliminaires et de sécurité et au compte rendu des incidents et accidents significatifs,
par une annexe de circulaire sur la sécurité9 et par une circulaire interministérielle10
relative à la sécurité des tunnels routiers d’une longueur supérieure à 300 mètres.
Une autre circulaire11 concerne les diagnostics de sécurité des tunnels de plus de 300
mètres situés sur le réseau des collectivités territoriales ou le réseau d’intérêt
communautaire relevant de la compétence d’établissements publics de coopération
intercommunale (EPCI).
Les tunnels de plus de 300 m doivent faire l'objet d’exercices annuels12 organisés par
le maître d’ouvrage et les services d’intervention.
Les tunnels routiers sont soumis à des autorisations de mise en service délivrées par le
Préfet de département valables pour 6 ans. Les tunnels ferroviaires (hors RFF) ont des
autorisations de 10 ans délivrées par le Préfet de région (par exemple la RATP). Les
tunnels ferroviaires de RFF dépendent d'autorisations nationales.
PEAGE
Le péage est un droit que l'on doit acquitter pour franchir un passage ou emprunter un
ouvrage d'art. Il peut s'appliquer aux personnes, aux véhicules, ou aux marchandises
transportées. Le terme désigne aussi dans le langage courant le poste de péage (ou
barrière de péage) dans lequel ce droit est perçu.
Autrefois, la perception de péages était assez courante, notamment à l'entrée des villes
(octroi). Dans le Saint-Empire romain germanique et en d'autres pays d'Europe, les
Juifs étaient soumis à un péage corporel connu en région germanophone sous le nom
de Leibzoll. De nos jours, le péage est essentiellement un moyen de remboursement
du financement des travaux par les usagers des ouvrages d'art importants et de
certains réseaux de communications, ce qui évite à l'État de recourir à l'impôt. Ces
ouvrages sont généralement gérés par des sociétés privées, ou d'économie mixte,
titulaires d'une concession d'exploitation.
Modulation des péages : elle est possible en application du droit européen, le péage
peut être modulé, mais la loi Grenelle II (juillet 2010) précise que :
Les modulations de péages doivent être fixées de manière à rester « sans effet
sur le montant total des recettes de l'exploitant. La structure de la modulation
est modifiée dans les deux ans suivant la fin de l'exercice au cours duquel la
structure précédente est mise en œuvre5 » ;
« Au plus tard le 1er janvier 2010 ou, pour les contrats de délégation de service
public en cours, dès leur renouvellement, les péages sont modulés en fonction
de la classe d'émission EURO du véhicule, au sens de l'annexe 0 de la
directive 1999 / 62 / CE du Parlement européen et du Conseil du 17 juin 1999
relative à la taxation des poids lourds pour l'utilisation de certaines
infrastructures. Le péage modulé à acquitter ne peut être supérieur de plus de
100 % au péage appliqué aux véhicules équivalents qui respectent les normes
d'émission les plus strictes5 » ;
« Les péages peuvent être modulés en fonction du moment de la journée, de la
date et du jour de la semaine. Le péage modulé à acquitter ne doit pas être d'un
montant supérieur de plus de 100 % à celui prévu au titre de la période
Dr Youssouf BERTHE Maître de conférence
126
Enfin, il existe encore quelques rares routes à péage, menant le plus souvent vers des
sites protégés.
Évolution
Une forme moderne de péage est le péage urbain qui consiste à faire payer l'entrée
dans le centre ville d'agglomérations importantes, et qui a surtout un but dissuasif afin
de limiter la congestion et la pollution dues à la circulation automobile. De tels péages
ont été mis en place à Oslo, à Singapour et à Londres. Ce ne sont pas des péages à
proprement parler comme on en voit sur les autoroutes, du fait qu'il sont
dématérialisés et utilisent généralement un système de vidéosurveillance qui analyse
en permanence les plaques d'immatriculation des véhicules entrant dans la zone
payante (généralement le centre-ville). Le choix de ce système est dû au fait qu'il
serait impossible d'installer des péages classiques dans toutes les rues d'accès à la
zone payante.
Le péage dégressif d'autoroute est en cours. En effet, il s'agit d'un péage dégressif en
fonction du nombre de personnes dans le véhicule. Plus il y a de passagers dans le
véhicule, moins le péage est cher. Ce dispositif sert à favoriser le covoiturage et donc
contribue à diminuer l'effet de serre. Un système par analyse de l'image de caméras
permet de compter le nombre de personnes dans une voiture.
Les préposés aux péages sont particulièrement exposés à ces pollutions, surtout aux
heures de pointe et au moment des départs et retours de vacances.
u écran anti-bruit ou écran acoustique est une structure extérieure, solide, destinée
à développer un effet d'isolation phonique. Il est habituellement construit le long
d'infrastructures proches d'habitations et sources de nuisances sonores telles que ;
Ils ont pour rôle de diminuer la pollution sonore causée par ces sources de nuisances
sonores. Le bruit est considéré comme une source importante de stress, voire de
troubles graves du sommeil et de la santé.
Ces murs (ou talus de terre végétalisée) font généralement une dizaine de mètres de
haut. Quand il s'agit de murs, ils sont souvent parsemés de portes de maintenance.
Dans le meilleur des cas, la voie « bruyante » est entièrement recouverte (tranchée
Dr Youssouf BERTHE Maître de conférence
128
couverte, tunnel), mais cette situation est plus coûteuse. Elle permet aussi parfois de
supprimer un effet de fragmentation écologique (au droit d'un écoduc par exemple).
Certains de ces ouvrages peuvent être provisoires (le temps d'un chantier urbain de
longue durée par exemple).
Parce que l'échelle qui mesure le bruit est logarithmique de log10, une réduction de 9
decibels correspond à diviser par 8 la pression acoustique du bruit indésirable (-3dB =
2 fois moins de pression acoustique). D'autre part : pour une source rectiligne (trafic
routier continu), la pression sonore perd 3dB(A) à chaque doublement de la distance,
mais il est de -6dB(A) pour une source ponctuelle.
Principes de fonctionnement
Le son est essentiellement bloqué et réfléchi par la masse du mur, raison pour laquelle
le béton a longtemps été utilisé. Mais celui-ci, outre son coût élevé et son manque
d'élégance, donne naissance à des phénomènes de réflexion sonore gênants
(incommodants pour les usagers de la voie, ou pour les riverains habitant en hauteur
de l'autre côté de la voie, face au mur-anti bruit). C'est pourquoi sa partie supérieure
(panneaux transparents par exemple) est généralement inclinée vers la source pour
limiter cet effet et augmenter la portée de l'affaiblissement acoustique de ce mur. La
végétalisation du mur (par du lierre par exemple) améliore l'esthétique, mais prend du
temps. Si elle n'a pour ainsi dire aucun effet d'affaiblissement acoustique, sauf en ce
qui peut concerner une laine minérale sur laquelle la végétation peut être fixée (Elle a
pour autre avantage que le lierre où les autres végétaux choisis participent à
l'épuration de l'air, pour certains polluants émis par les véhicules.
Quand c'est possible, en ville ou sur certains sites industriels, le vélo, les véhicules
hybrides ou électriques, l'amélioration de l'aérodynamisme de certains véhicules, le
choix de matériaux absorbant le bruit au lieu de le réfléchir.. complètent le dispositif.
Le mur végétal se présente comme une bonne alternative aux murs anti-bruits
classiques, en effet des tests sur la sphaigne, substrat utilisé pour la réalisation de ces
derniers, ont révélé que ce matériaux possède des propriétés d'absorption phoniques
remarquables. De plus, il est reconnu que les végétaux ont des propriétés bénéfiques
quant à la gestion des nuisances sonores.
Modélisation
Dr Youssouf BERTHE Maître de conférence
129
Législation
Les études sont faites en amont, sous l'égide des ministères ou agences chargés de
l'environnement, des transports et parfois de la santé dans le cadre d'une étude
d'impact, généralement imposée par la loi National Environmental Po licy Act aux
États-Unis 4 effectively mandated the quantitative analysis of noise pollution from
every Federal-Aid Highway Act Project in the country, propelling noise barrier model
development and application. With passage of the Noise Control Act of 19725, avec
enquête publique par exemple.
Le mur anti-bruit doit parfois être construit sur le domaine privé (expropriation, ou
convention d'occupation). Il est parfois imposé par l'état à un privé (industriel source
de bruit). Différents dispositifs juridiques sont alors mobilisés.
Des cartographies du bruit et des points noirs sont faites ou en cours dans de
nombreuses grandes villes ou agglomérations. Le bruit commence aussi à être pris en
compte pour la cartographie des corridors biologiques pour la protection, gestion ou
restauration de réseaux écologiques.
Matériaux utilisés
Mur anti-bruit couvert de panneaux solaires, rocade minière, près de Lens, dans le
Nord-Pas-de-Calais
Acier
Béton
Maçonneries de matériaux divers (briques, pierre, etc.)
Bois, fibres de bois, composites à base de bois
Plastique, verre, plexiglass
Matériaux expansés, composites
Sphaigne
Rapport coûts/efficacité
Limites et critiques
Certains murs mal conçus ou conçus sans qu'on ait anticipé les augmentations
de circulation sont peu efficaces.
Leur impact esthétique et écopaysager est souvent important. Ils exacerbent la
fragmentation écopaysagère, influent parfois sur le fonctionnement
hydraulique naturel des sites, mais peuvent aussi parfois localement diminuer
(ou plus rarement exacerber, quand des animaux sont piégés entre deux murs
anti-bruit) le phénomène de roadkill.
Leur coût d'entretien n'est pas nul. Ils sont souvent tagués, et salis par les
retombées de la circulation.
Dans la plupart des cas, il y a consensus sur le fait que leur coût est largement
remboursé par les avantages qu'ils procurent aux riverains (outre le bruit, ils limitent
aussi certaines pollutions de l'air).
ÉCLUSE
La porte à flots ; une écluse rudimentaire (Ici sur l'Aure Isigny, Normandie, France)
Kleve-Wardhausen, Allemagne
Une écluse est un ouvrage d'art hydraulique implanté dans un canal ou un cours d'eau
pour le rendre navigable et permettre aux bateaux de franchir des dénivellations.
Certains barrages à pertuis ou écluses visaient aussi à protéger un cours d'eau ou une
ville des effets de la marée (qui sur l'Escaut par exemple se faisaient autrefois sentir
jusqu'à Gand1). L'écluse comprend un sas dans lequel on peut faire varier le niveau de
l'eau. Il est isolé des biefs amont et aval par des portes (autrefois portes de bois de
chêne munies de vannes dites « ventelles »).
Technique
Les écluses sont des équipements qui doivent être régulièrement entretenus.
Dans le cas des fleuves ou rivières navigables, les écluses sont implantées au droit
d'un barrage qui crée un plan d'eau en amont. L'ensemble s'appelle un « barrage
éclusé ».
C’est la première écluse à sas connue à ce jour, c’est-à-dire une portion de canal
fermé par deux portes, qui présente l’avantage de nécessiter qu’une petite quantité
d’eau par rapport au pertuis. C’est en 983, qu’un ingénieur chinois du nom de Chhaio
Wei-yo construisit le premier sas doté d'une porte à relevage à ses deux extrémités.
L’inconvénient était que ces portes plates n’étaient facilement manœuvrables que
pour les hauteurs d’eau assez faibles à cause de la pression exercée sur elles.
Ce système est toujours utilisé, notamment pour les portes aval des écluses de haute
chute comme sur le Rhône, ou celle de Crissey sur le canal du Centre ou sur les
écluses du Plan incliné de Saint-Louis-Arzviller. On les appelle aussi « portes à
guillotine ».
Pour pallier la pression exercée sur les portes, alors perpendiculaires au flux, en 1460
on inventa les portes dites busquées, c’est-à-dire que, une fois fermées, l’angle
qu’elles forment s’oppose au flux de l’eau dont la pression assure la fermeture et
l’étanchéité.
L'invention du système de manœuvre et des petits volets à verrou placés au bas des
portes qui permettent le passage de l'eau du bief au sas ou inversement pour équilibrer
la pression sur les deux battants ou vantaux, et en faciliter l’ouverture est attribuée à
Léonard de Vinci (voir figure de droite : selon le Codice Atlantico, f. 240 r- c. de
l'étude pour l’écluse de San Marco à Milan). Ces petits volets deviendront par la suite
les ventelles (d'où le nom d'écluse à ventelles5), c'est-à-dire des vannes coulissant
Dr Youssouf BERTHE Maître de conférence
135
Les portes busquées sont si efficaces qu'elles sont encore très courantes dans tous les
canaux du monde, et notamment sur les canaux de France.
Écluses ovales
Les premières écluses concaves fabriquées en bois avaient une durée de vie assez
limitée. En 1548, l'ingénieur italien Jacopo Barozzi da Vignola dit le Vignole, appelé
pour améliorer la navigation sur les canaux de Bologne, remplaça ces écluses en bois
par des écluses maçonnées en pierre de forme concave pour résister à la pression du
terrain. Cette forme avait en plus l'avantage d'accueillir plusieurs embarcations.
Un siècle plus tard, cette disposition a été préconisée et appliquée notamment par
Pierre-Paul Riquet pour son canal du Midi, et reprise pour le Lez.
Écluses rectangulaires
Construite par Pierre-Paul Riquet de 1679 à 1680, l'écluse ronde d'Agde est unique au
monde : son sas a la particularité d’avoir trois portes et, par une simple rotation,
permet au bateau de choisir entre trois directions (l’Hérault, le canal maritime ou le
canal du Midi).
Dans les années 1970, les travaux de mise aux normes ont modifié l’aspect de
l’ouvrage.
ASCENSEUR A BATEAUX
Généralement dans un ascenseur à bateaux, le bateau est levé ou abaissé dans un bac
rempli d'eau. Le premier avantage par rapport à une écluse est de pouvoir franchir de
plus grandes différences de niveau. Le second avantage est une consommation d'eau
infime. Le désavantage réside dans la difficulté technique de mise en œuvre, ainsi que
dans le coût de construction et d'exploitation d'un tel ouvrage. Les tonnages
transportables sont également limités étant donné les masses énormes mises en
mouvement. Les deux côtés du bac, ainsi que les deux extrémités du canal, sont
fermées pendant les opérations de levage, et ne sont ouvertes que pour le passage des
bateaux.
le plan incliné qui permet le transport d'un navire dans un bac sur une pente
aménagée à cet effet, généralement sur voie ferrée. Comme pour les
ascenseurs verticaux, le contrepoids peut être traditionnel (comme pour le plan
incliné de Saint-Louis-Arzviller) ou constitué par un autre bac. Le bac peut
être transporté axialement (c'est le cas du plan incliné de Ronquières, en
Belgique ou du plan incliné de Krasnoïarsk, en Russie) ou de travers (comme
à Saint-Louis-Arzviller). Le transport peut également être opéré à sec, sans
bac, également sur voie ferrée, une configuration que l'on retrouve aux plans
inclinés du canal d'Elbląg en Pologne, au ber roulant de Big Chute au Canada),
appelé parfois chemin de fer pour bateaux ((en) Marine railway, (de)
Schiffseisenbahn). Parmi les technologies proches l'on rencontre :
o l'écluse diagonale1, qui attend une première réalisation concrète. Cette
écluse diagonale s'inspire, en lui reprenant juste les meilleures idées et
en l'appliquant à des ouvrages beaucoup plus modestes, de l'écluse
tubulaire préconisée à la fin du XIXe siècle par l'ingénieur italien
Caminada pour un projet de liaison à grand gabarit de la plaine du Pô à
celle du Rhin, en passant à travers les Alpes,
o la pente d'eau : Le canal du Midi et le canal de Garonne comprennent
chacun un ouvrage original d'un principe proche de celui du plan
incliné, les pentes d'eau, dont celles de Montech et de Fonserannes;
l’ascenseur à bateaux rotatif, dans lequel les bacs sont déplacés vers le haut
ou le bas en tournant autour d'un axe métallique comme une roue de fête
foraine (par exemple, la roue de Falkirk ou le Millenium Link en Écosse) ;
Principes de fonctionnement
Le poids d'un bac plein est pratiquement constant, que celui-ci soit occupé par un
bateau ou non, puisqu'un bateau déplace précisément son poids net en eau (principe
d'Archimède). Par conséquent, le contrepoids et/ou la force d'élévation des bacs peut
être ajusté précisément, de sorte que la puissance d'entraînement par rapport au poids
déplacé soit très faible. Ainsi, par exemple, actionner un bac de l'ascenseur à bateaux
de Scharnebeck, près de Lunebourg (de: Lüneburg) ne nécessite qu'un total de quatre
moteurs électriques de 160 kW, pour soulever le bac pesant environ 5 800 tonnes.
pendant que l'autre, simultanément, monte. Sur ce canal, une seule personne est
nécessaire pour actionner un ascenseur, simplement responsable des tuyauteries qui
vont permettre d'ajouter ou de retirer de l'eau à l'un des bacs.
MUR DE SOUTENEMENT
Les murs-poids en maçonnerie, tel celui-ci à Rio de Janeiro, sont la plus ancienne
technique de soutènement.
Puis on trouve la construction de terrasses recevant des édifices imposants. Ces murs
furent dès l'antiquité des murs massifs constitués en maçonnerie soignée de blocs de
pierre (dont l'exemple évocateur est celui des temples en gradins Incas).
Dans sa version initiale de l'époque moderne le mur poids en béton qui succéda au
milieu du XXe siècle à la maçonnerie par appareillage du génie militaire ou civil, se
compose d'un voile (mur mince) et d'une semelle. (Cette semelle varie en largeur
Dr Youssouf BERTHE Maître de conférence
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Depuis quelques décennies, les parois préfabriquées se sont largement substituées aux
murs en béton coulé sur place et aux murs en maçonnerie appareillée, parce qu'elles
sont meilleur marché, plus rapides et plus faciles à mettre en œuvre, et plus favorables
à l'environnement.
Principe du soutènement
Les murs de soutènement, quel que soit leur type, doivent en principe être drainés, car
la pression de l'eau retenue derrière un mur sans interstices d'évacuation augmente.
Le mur poids
La paroi ancrée
Paroi ancrée préfabriquée (Brésil). Les têtes de tirants doivent être protégées des
chocs et de la corrosion.
La paroi ancrée est formée d'éléments verticaux (pieux, planches ou tubes) liés entre
eux par un procédé quelconque (mortier, planches, emboîtement), et elle s'oppose à la
poussée du sol par des tirants d'ancrage (le plus souvent en acier) qui relient l'écran à
une plaque ou un corps mort (rocher ou bloc maçonné ou bloc béton) enterré à une
certaine distance en arrière de l'écran : la plaque ou le corps mort profitent ainsi de
l'inertie du sol plus ou moins visqueux (ou malléable, voir la Rhéologie des solides).
La plupart des parois ancrées (ou rideaux ancrés) sont aujourd'hui constituées de
palplanches battues ou vibrées.
La paroi préfabriquée
La paroi moulée
La paroi moulée est un mur en béton armé coulé dans le sol. La paroi est réalisée par
excavation, puis au fur et à mesure de la réalisation de l'excavation, on la remplit avec
de la boue bentonitique, puis on installe les cages d'armatures, éventuellement un joint
vertical aux extrémités de l'excavation, puis les colonnes de bétonnage. Le béton est
coulé dans ces colonnes, et il se substitue à la boue bentonitique qui avait été mise en
phase provisoire pour le maintien des parois, la boue est alors pompée depuis le haut
de la tranchée.
Il s'agit d'une méthode de soutènement assez récente (1963) développée par Henri
Vidal1, qui consiste à utiliser le sol, et non un mur en béton pour assurer la stabilité
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d'un versant. Le concept est de renforcer le sol par l'ajout d'armatures qui solliciteront
un frottement entre elles et les cailloux du remblai. Un massif en terre armée est
constitué de trois composants2 :
GABION
Des plantes pionnières puis secondaires peuvent coloniser les gabions en redonnant
un air plus naturel au mur ou à la berge
Le gabion, à partir de la fin du XXe siècle en génie civil, désigne une sorte de casier,
le plus souvent fait de solides fils de fer tressés et contenant des pierres, utilisé dans le
bâtiment pour décorer une façade nue ou construire un mur de soutènement, ou une
berge artificielle non étanche.
Ils servent aussi, grâce à leurs capacités drainantes à stabiliser des pentes ébouleuses
ou à construire des paravalanches. L'utilisation des gabions en panneaux électro
soudés permet désormais la réalisation d'aménagements paysagers en gabions
robustes et peu sensibles au vandalisme. Les écrans antibruit en gabions ont de fortes
capacités d’absorption acoustique de par la masse des matériaux de remplissage et le
fort pourcentage de vide entre les pierres associé à une surface peu réfléchissante.
D'un coût modique si l'on dispose de pierres solides sur place, et d'une bonne tenue,
ils sont relativement faciles à mettre en œuvre et aisément modulables.
Les gabions peuvent être constitués par tissage de fils métalliques (mailles
hexagonales double torsion) ou par soudage de fils (électrosoudage) avec des mailles
carrées ou rectangulaires.
Jetée
Jetée
La jetée est une structure rigide construite, s'avançant dans la mer, un lac ou un
fleuve.
Fonctions
Dans les ports de mer, la jetée principale supportait autrefois généralement un phare.
Avec les balises radios puis le GPS, ils tendent à disparaître, mais sont parfois
conservés pour des raisons patrimoniales.
Brise-lames
Les principales fonctions d'un môle sont l'accostage et la protection contre les vagues
Un brise-lames est une construction du type digue ou jetée (môle), établie devant un
port, une zone aménagée, une plage ou un littoral vulnérable à l'érosion.
Il peut constituer un abri pour protéger une zone de mouillage lors de mauvais temps.
Les ingénieurs maritimes utilisent souvent le terme « digue » pour désigner un brise-
lames.
Les brise-lames ont été construits depuis la nuit des temps pour créer des abris
portuaires. Les moyens utilisés ont bien sûr évolué :
Structures en bois sur pieux ou plates-formes en bois sur pile de pierres (plutôt
pout les appontements),
Structures de blocs de pierre taillée avec remplissage éventuel en
enrochements entre les deux parements,
Structures en béton sans pouzzolane : blocs massifs coulés à sec dans un
coffrage en bois,
Structures en béton avec pouzzolane : blocs massifs coulés sous l'eau dans un
coffrage en bois
Vitruve est le seul auteur antique à nous donner des explications techniques sur la
construction des ouvrages maritimes. Mais ses croquis ne nous sont pas parvenus et
son texte fait l'objet de discussions concernant l'interprétation à apporter. Voir aussi
l'article Génie maritime.
Typologies de brise-lames
Un brise-lames est généralement constitué d'une « digue à talus » qui n'est autre qu'un
monticule en enrochements recouvert d'une carapace composée de (très) gros blocs de
pierre ou de béton capables de résister aux attaques de la houle. Un certain nombre de
blocs artificiels en béton existent. Le premier bloc artificiel en béton, le Tétrapode, a
été inventé en 1950 par le Laboratoire Dauphinois d'Hydraulique à Grenoble, France
(Sogreah, maintenant Artelia).
En architecture navale
brise-lames sur le pont gaillard d'un chalutier, protégeant, entre autres, le guindeau
Barrage
L'écologie des berges des plans d'eau artificiels peut être perturbée par des variations
brutales de niveau.
Un barrage est un ouvrage d'art construit en travers d'un cours d'eau et destiné à
réguler le débit du cours d'eau et/ou à en stocker l'eau pour différents usages1 tels
que : contrôle des crues, irrigation, industries, hydroélectricité, pisciculture, réserve
d'eau potable, etc.2.
Par extension, on appelle barrage tout obstacle placé sur un axe de communication1 et
destiné à permettre un contrôle sur les personnes et/ou les biens qui circulent (barrage
routier, barrage militaire).
Un barrage fluvial permet par exemple la régulation du débit d'une rivière ou d'un
fleuve (favorisant ainsi le trafic fluvial), l'irrigation des cultures, une prévention
relative des catastrophes naturelles (crues, inondations), par la création de lacs
artificiels ou de réservoirs. Un barrage autorise aussi, sous certaines conditions, la
production de force motrice (moulin à eau) et d'électricité - on parle alors de barrage
hydroélectrique -, à un coût économique acceptable, le coût environnemental étant
plus discuté ; voir à ce sujet la fragmentation écopaysagère, phénomènes
d'envasement à l'amont du barrage, dégradation de la qualité de l'eau et de
l'environnement.
Plus un projet est ambitieux, plus ses conséquences pour l'environnement naturel et
social seront marquées4 : en noyant des vallées entières, la construction d'un barrage
peut provoquer à la fois des bouleversements humains en forçant des populations
entières à se déplacer, et avoir un impact écologique non négligeable en changeant
l'écosystème local. Toutefois, les grands barrages font partie d'un plan d'aménagement
intégré de bassin, les projets de construction considèrent les impacts avant toute
élaboration. Dans la plupart des cas, la loi ou le droit coutumier imposent un débit
réservé (débit minimal réservé aux usagers de l'aval et pour le maintien de
l'écosystème aquatique et des espèces en dépendant).
construire un ouvrage suffisamment massif pour résister par son simple poids,
qu'il soit rigide (barrage-poids en béton) ou souple (barrage en remblai) ;
construire un barrage capable de reporter ces efforts vers des rives ou une
fondation rocheuse résistantes (barrage-voûte, barrage à voûtes multiples…).
Types de barrages
Barrage poids
Barrage poids
Article détaillé : Barrage poids.
Un barrage poids est un barrage dont la propre masse suffit à s'opposer à la pression
exercée par l'eau. Ce sont des barrages souvent relativement épais, dont la forme est
généralement simple (leur section s'apparente dans la plupart des cas à un triangle
rectangle). On compte deux grandes familles de barrages-poids, les barrages poids-
béton, et les barrages en remblais (ces derniers n'étant d'ailleurs généralement pas
qualifiés de barrage-poids, mais de barrage en remblais).
Même si les barrages voûtes ou à contrefort nécessitent moins de matériaux que les
barrages poids, ces derniers sont encore très utilisés de nos jours. Le barrage-poids en
béton est choisi lorsque le rocher du site (vallée, rives) est suffisamment résistant pour
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150
supporter un tel ouvrage (sinon, on recourt aux barrages en remblais), et lorsque les
conditions pour construire un barrage voûte ne sont pas réunies (cf. ci-dessous). Le
choix de la technique est donc d'abord géologique : une assez bonne fondation
rocheuse est nécessaire. Mais il faut également disposer des matériaux de construction
(granulats, ciment) à proximité.
Depuis 1978, une nouvelle technique s'est substituée au béton conventionnel. Il s'agit
du béton compacté au rouleau. C'est un béton (granulats, sable, ciment, eau) avec peu
d'eau, qui a une consistance granulaire et non semi-liquide. Il se met en place comme
un remblai, avec des engins de terrassement. Il présente le principal avantage d'être
beaucoup moins cher que le béton classique.
Barrage en remblais
On appelle barrages en remblais tous les barrages constitués d'un matériau meuble,
qu'il soit très fin ou très grossier (enrochements).
1. les matériaux de recharge sont plus résistants que les matériaux argileux, on
peut donc construire des talus plus raides ;
2. on contrôle mieux les écoulements qui percolent dans le corps du barrage.
Barrage voûte
Barrage voûte
La poussée de l’eau est reportée sur les flancs de la vallée au moyen d'un mur de
béton arqué horizontalement, et parfois verticalement (on la qualifie alors de voûte à
double courbure).
violente, capable d'entraîner des morceaux de la voûte pesant des centaines de tonnes.
Cette catastrophe a fait des centaines de victimes, détruit de nombreux immeubles et
un pont autoroutier, et ravagé de grandes surfaces agricoles.
Malpasset est le seul cas connu de rupture d'un barrage-voûte. Ce barrage est toujours
aujourd'hui dans l'état où il a été laissé après l'accident, et les énormes morceaux du
barrage sont toujours abandonnés dans la vallée à l'aval.
Avant cet accident (et, pour certains, aujourd'hui encore), la voûte est considérée
comme le plus sûr des barrages. La catastrophe du Vajont en Italie le démontre
d'ailleurs : alors qu'une double vague de grande hauteur est passée par-dessus la
voûte, à la suite de l'effondrement d'une montagne dans le plan d'eau, le barrage est
demeuré intact. L'onde de submersion provoquée par la vague a cependant fait des
milliers de victimes.
On rencontre aussi des barrages avec plusieurs voûtes comme le barrage de l'Hongrin
en Suisse.
Barrage contreforts
Lorsque les appuis sont trop distants, ou lorsque le matériau local est tellement
compact qu'une extraction s'avère presque impossible, la technique du barrage à
contreforts permet de réaliser un barrage à grande économie de matériaux.
Le mur plat ou multivoûtes (Vezins, Migoëlou ou Bissorte) en béton s’appuie sur des
contreforts en béton armé encastrés dans la fondation, qui reportent la poussée de
l’eau sur les fondations inférieures et sur les rives.
Vanne par gravité : A = lagune, B = mer, 1 = socle béton, 2 = battant de vanne, 3 = air
injecté, 4 = eau expulsée
Les barrages de stériles miniers sont des barrages construits avec des résidus
d'exploitation minière pour créer une zone de stockage de ces stériles. Les barrages
sont montés au fur et à mesure de l'exploitation de la mine. Ils s'apparentent aux
barrages en remblai.
Les barrages de montagne sont des ouvrages destinés à lutter contre les effets de
l'érosion torrentielle. Ce sont des ouvrages construits en travers des torrents. Ils
peuvent interrompre (partiellement ou complètement) le transport solide ; ils peuvent
également fixer le profil en long d'un thalweg en diminuant l'agressivité des
écoulements.
Les digues filtrantes sont des ouvrages construits en pierres libres à travers un talweg
ou bas-fond dans lequel des eaux de ruissellement se concentrent lors des grandes
pluies. La digue sert à freiner la vitesse de l'eau des crues, et elle épand ces eaux sur
une superficie au côté amont, action par laquelle l'infiltration est augmentée et des
sédiments sont déposés. La superficie inondable constitue un champ cultivable sur
laquelle sont obtenus de bons rendements grâce à une meilleure disponibilité en eau et
en éléments nutritifs pour les cultures comme le sorgho. En même temps, l'érosion de
ravine dans le talweg est arrêtée ou évitée.
Rarement, des barrages sont construits dans le but exclusif de stocker une partie du
volume des crues, pour limiter le risque d'inondation. Ces barrages sont construits à
distance du lit mineur et le prélèvement est assuré au moyen d'un ouvrage de prise
d'eau sur la rivière. Ils sont secs la plupart du temps et ne se remplissent que lors des
crues les plus significatives.
Éléments constitutifs
Selon le type d'utilisation auquel il est destiné, le barrage pourra comprendre plusieurs
éléments constitutifs parmi les suivants :
Machines hydroélectriques
Déversoirs de crue
Le déversoir est une partie du barrage destinée à évacuer un débit depuis le réservoir
amont vers un canal de décharge. Il sera notamment utilisé en cas de crue qui pourrait
mettre en péril le barrage en faisant augmenter le niveau amont de manière excessive.
Certains déversoirs de crue sont équipés de système de vannes permettant de contrôler
le débit restitué ; les autres déversoirs, dits « à seuil libre », sont plus fiables en regard
des ruptures ou des pannes mécaniques.
Le déversoir est l'un des principaux systèmes assurant la sécurité des ouvrages. Il
existe plusieurs types de déversoirs parmi lesquels : le déversoir principal qui permet
d'évacuer les crues les plus courantes, les déversoirs auxiliaires qui permettent
d'évacuer les excédents de débit du déversoir principal, le déversoir d'urgence qui est
défini pour évacuer les crues exceptionnelles (pouvant aller jusqu'à des crues
d'occurrence très faible, avec des périodes de retour de plus de 10 000 ans pour
certains ouvrages).
Sert à dissiper l'énergie présente dans l'eau circulant dans le canal de décharge. Le
bassin dissipateur d'énergie permet de prévenir l'érosion à l'aval.
Un barrage n'est pas un simple mur plus ou moins solide. Il n'est pas inerte et fait
l'objet surveillance sismologique et technique sous plusieurs critères. L'ouvrage vit,
travaille et se fatigue en fonction des efforts auxquels il est soumis.
Tout barrage peut être exposé à quatre types de risque, dont il convient d'évaluer, en
fonction des circonstances locales, la fréquence et l'importance :
Pour des raisons de maintenance des ouvrages, les barrages sont régulièrement
inspectés. Chaque année, l'aspect extérieur du barrage est examiné, et périodiquement
(tous les dix ans en France) la retenue d'eau peut être vidée afin de permettre l'accès à
la fois à la partie inférieure de l'ouvrage et aux équipements (conduites d'eau, grilles,
vannes, etc.). Cette vidange décennale est aujourd'hui de plus en plus remplacée par
des inspections subaquatiques qui permettent de s'affranchir des contraintes
environnementales et économiques imposées par une vidange.
Les ouvrages intéressant la sécurité publique sont également auscultés, par des
capteurs permettant de mesurer leur comportement (mesures de déplacement, de débit
de fuite…). De leur état dépend la sécurité des populations installées en aval.
premier remplissage, le risque étant cependant bien moindre pour les ouvrages en
béton que pour ceux en remblais.
Risques de rupture
Rupture de barrage.
Ruines du barrage de Malpasset, qui s'est rompu le 2 décembre 1959 (Var (France)
Catastrophes
En premier lieu, tous les barrages de plus de deux mètres de hauteur, hydroélectriques
ou non, sont rangés en quatre classes (décret du 11 décembre 2007) :
Les barrages de classe A font l'objet tous les 10 ans d'une étude de dangers (EDD), un
examen technique complet (ETC, remplaçant l'ancienne visite décennale) et une revue
de sûreté (RPS). Les barrages de classe B font l'objet d'une étude de dangers tous les
10 ans.
d'un rapport annuel de l'exploitant, incluant tous les faits notables pour la
sûreté ;
d'une analyse biennale des mesures d'auscultation ;
d'une déclaration systématique de tout événement significatif pour la sûreté
hydraulique (EISH).
Les préfets peuvent durcir les conditions de surveillance des ouvrages, notamment en
les surclassant.
Le démantèlement d'un barrage n'est pas affaire d'écologie, mais d'atteinte de la limite
de vie du barrage, même si cela permet, en partie, aux écosystèmes fluviaux de
fonctionner de manière plus satisfaisante. L'investissement initial réalisé par le
constructeur, toujours pour satisfaire un besoin de service public (eau potable,
irrigation, électricité) avec des moyens de développement durable, n'a pas vocation à
être abandonné ou détruit. On notera l'absence de financement de ces démantèlements
pour l'usage piscicole (essentiellement de loisir), et l'absence de planification de
moyens durables de remplacement de la production d'énergie ainsi perdue.
Impacts environnementaux
Les grands barrages sont de puissants facteurs de fragmentation écologique pour les
poissons migrateurs.
Impacts négatifs
Impacts positifs
Un lac de barrage peut être une source de production d'énergie renouvelable, lorsqu'il
s'agit d'un barrage hydroélectrique.
Les barrages d'irrigation ou d'eau potable sont aussi construits pour apporter des
bienfaits pour l'agriculture et l'alimentation en eau. Ces impacts doivent donc être
pesés au même titre que les inconvénients portés au milieu aquatique ou à la pêche de
loisir.
Impacts économiques
Digue
On distingue sur cette photo les digues construites dans le lit majeur, et le lit mineur
marqué par les alignements d'arbres de la berge (Red River, inondation du printemps
1997, Grand Forks, Nord-Dakota et East Grand Forks, Minnesota, USA). Ces
endiguements déplacent et aggravent l'inondation plus qu'ils ne la traitent.
Exemple de rivière (Linth, Suisse) endiguée, avec petite zone d'expansion de crue
enherbée
Une digue est un remblai longitudinal, naturel ou artificiel, le plus souvent composé
de terre. La fonction principale de cet ouvrage est d’empêcher la submersion des
basses-terres se trouvant le long de la digue par les eaux d'un lac, d'une rivière ou de
la mer.
Alors que les digues se sont beaucoup étendues et multipliées de par le monde,
jusqu'au début des années 2000 « étonnamment peu d'attention a été accordé aux
conséquences écologiques de la défense côtière »1, ce qui a justifié un programme de
recherche financé par l'Europe sur les moyens de produire des digues à moindre
impact écologique1.
les digues de protection contre les crues fluviales. Elles sont situées dans le
lit majeur d'un cours d'eau ou le long du littoral, parallèlement à la rive et
destinées à contenir les eaux de celui-ci à l'extérieur des digues. Elles portent
alors parfois le nom de levée ; c'est ce qu'on trouve, par exemple, sur le
Mississippi2.
les digues de canaux (d'irrigation, hydroélectriques…), les canaux sont
généralement alimentés artificiellement, les digues de canaux servent à
contenir l'eau à l'intérieur du canal.
Les remblais composant des barrages sont parfois appelés digues (exemple :
digue d'étang), mais pour éviter toute confusion, il n'est pas recommandé
d'employer le mot digue pour désigner un ouvrage transversal qui barre un
cours d'eau ;
les digues portuaires, plus ou moins longues faisant office d'écran aux
vagues, sont appelés brise-lames. N'ayant qu'une fonction de protection contre
les vagues et courants de marée, elles n'ont pas vocation à être étanches ;
Certaines digues sont basses et constituées de blocs de pierre ou de béton qui
atténuent les vagues sans empêcher l'eau d'y circuler3,4,5.
les ouvrages de protection contre la mer sont de plus en plus nombreux ; ils
constituent par exemple une partie du littoral des Pays-Bas, isolant et
protégeant les polders de la mer ; les dunes littorales sont des digues naturelles
et doivent être respectées comme telles.
des digues dites à bermes reprofilables ; ce sont des digues marines conçues
pour que la houle puisse les remodeler, de manière à atteindre un profil en S
plus stable 6 ;
des digues dites « digues écologiques » ; elles visent à limiter7 ou en partie
compenser leur impact écologique ; ce sont des défenses côtières (ou
fluviales), auxquelles on a intégré une vocation de récif artificiel, de support
de faune et algues marines ou de filtration ou amélioration de la qualité de
l'eau ou un intérêt éco-touristique. Elles peuvent alors être intégrées dans un
dispositif compensateur de perte ou fragmentation d'habitats littoraux ou
sédimentaires. Elles peuvent s'intégrer dans une trame verte et bleue ou une
trame bleu marine. Des études visent à mieux comprendre comment elles
peuvent contribuer à réduire ou compenser des impacts d'endiguements.
Le projet DELOS 8 a, en Europe, évalué le potentiel de colonisation de divers
types de digues par l'épibenthos marin. Il visait aussi à étudier les similitudes
entre digues et habitats rocheux naturels. Les digues classiques sont de
médiocres substituts aux côtes rocheuses, mais des communautés épibiontes
qualitativement assez similaires à celles de côtes rocheuses naturelles peuvent
coloniser des milieux artificiels, si ce nouvel habitat est régi par les mêmes
facteurs physiques et biologiques que dans la nature8,9. Les épibiontes sont
toutefois moins diversifiés et moins abondants sur les structures artificielles, et
les études faites sur des brise-lames de 10 à 30 ans montrent que même après
30 ans, la colonisation est incomplète et que la vie y est plus pauvre que sur
des structures rocheuses naturelles 10, et en outre les digues classiques offrent
des habitats aux structures bien moins complexes et exposent, en général, les
Dr Youssouf BERTHE Maître de conférence
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Matériaux
Les digues peuvent être construites en dur, sur d'importantes fondations (c'est le cas
pour les digues de mer), ou être constituées de simples levées de terre, voire de sable
et végétalisées. Aux Pays-Bas la végétation des digues les plus fragiles sont
entretenues par des moutons de manière à ne pas les dégrader par des engins lourds.
Le réchauffement climatique semble avoir déjà amorcé une montée de la mer. Les
phénomènes d'érosion du trait de côte et de dégradation des digues tendent à
augmenter (70 % du littoral européen environ est touché). Certains pays commencent
à relever leurs digues (Pays-Bas, une partie de l'Angleterre..) et/ou à abandonner à la
mer certains polders (Pays-Bas).
L’objectif alloué aux digues est de contenir les flots pour éviter une inondation du ou
des vals. Mais sans une bonne conception, un suivi et un entretien régulier de la digue,
des brèches peuvent apparaître et provoquer des inondations. Quatre types de ruptures
de digues peuvent être rencontrés.
Érosion régressive due à une surverse sur une digue de Loire (levée)
Les études des crues majeures n’ont pas permis de déterminer la hauteur et la durée
des lames de crue qui ont engendré cette rupture par surverse. Tout au plus peut-on
Dr Youssouf BERTHE Maître de conférence
168
Côté fleuve, les talus des levées peuvent subir les effets des courants hydrauliques qui
peuvent provoquer des érosions à leur base. Il en résulte un affaiblissement des
caractéristiques mécaniques du corps de remblai et un raidissement de la pente du
talus. Ceci peut entraîner des affaissements de matériaux qui à leur tour engendrent
des perturbations hydrauliques sous forme de tourbillons et des érosions. Par rupture
successive du talus, une brèche peut se former et conduire à la rupture complète de la
levée26.
Rupture d’ensemble
Une rupture de masse de la levée peut intervenir en cas d’instabilité générale du corps
de remblai27.
On pense qu’une rupture de masse peut intervenir quand les trois facteurs suivants
sont réunis :
Définitions : Pour le Code de l'environnement 28, les digues sont des ouvrages « de
protection contre les inondations fluviales, généralement longitudinal au cours d’eau,
des digues qui ceinturent des lieux habités, des digues d’estuaires et de protection
contre les submersions marines, des digues des rivières canalisées et des digues de
protection sur les cônes de déjection de torrents ». En 2009, « il existe 800 barrages de
plus de 10 m de hauteur et 8 000 km de digues de protection contre les inondations et
les submersions (d’une certaine importance). On estime, selon les premiers
recensements de quelques départements, qu’il pourrait exister plus de 10 000
ouvrages hydrauliques de dimension plus modeste dont l’inventaire, en cours,
nécessite un effort important » 29
Stations de relèvement
Lorsque des eaux usées ou pluviales sont collectées en contrebas d’un exutoire, une
station de relèvement s’impose pour leur permettre de rejoindre le réseau gravitaire
principal.
Une station de relèvement doit répondre à des attentes techniques mais aussi à des
impératifs de sécurité en matière de gestion et de maintenance.
Ainsi, une station de relèvement, de sa conception à sa réalisation, fait appel à de
nombreuses disciplines que la SADE intègre dans leur ensemble. Et ce quelle que soit
sa typologie :
Stations de pompage
ROUTE
Une route est au sens littéral une voie terrestre (au niveau du sol ou sur viaduc)
aménagée pour permettre la circulation de véhicules à roues. Ce terme s'applique
plutôt aux voies importantes situées en rase campagne. Dans les pays vastes et peu
peuplés, à la fin du XXe siècle, de nombreuses routes étaient encore des pistes de
cailloux ou de sol damé. Ne peut être apparenté à une rue.
Statut administratif
Fonctionnalité
Les routes de grande liaison, comme les autoroutes, les routes de transit, pour
lesquelles la fonction d'écoulement du trafic de transit à moyenne ou grande distance
est privilégiée, et les routes multifonctionnelles. Cette classification est celle qui sert
de référence à la conception des routes.
Contexte géographique
Nature du revêtement
Dans une majorité de pays — y compris développés le réseau routier est constitué à la
fois de routes revêtues et de routes non revêtues. On distingue les routes revêtues des
routes en terre. Parmi les routes revêtues, il y a les routes revêtues en enrobés, en
enduits superficiels (couche de bitume ou émulsion de bitume et de gravillons) et les
routes en béton. Des alternatives futuristes indiquent que le revêtement de la chaussée
pourrait devenir source d’énergie électrique ; soit par une couverture avec des
panneaux photovoltaïques à la surface adhérente, ou bien avec des générateurs
piézoélectriques.
ses impacts secondaires. Ils ne sont pris en compte et qu'imparfaitement et depuis peu
(Par exemple, la Loi française sur les études d'impacts ne date que de 1976).
La destination est l'usage le plus courant pour désigner une route, mais d'autres
appellations existentN 4 qui, parfois, ont assuré sa célébrité.
Généralités
On doit distinguer :
les canaux où l'eau sert à porter des engins de transport – canaux de navigation
– pour lesquels on cherche à obtenir la circulation la plus simple de ces engins
avec le minimum de débit hydraulique.
Dans les deux cas, le canal sert de conduite canalisant l'eau dont on doit définir la
section mouillée permettant le débit nominal ou le passage d'un ou plusieurs engin(s)
dont on a défini le gabarit en charge.
Un canal est une machine hydraulique aménagée par l'Homme dont le concepteur doit
assurer la permanence d'une alimentation en eau suffisante à sa fonction (voie
navigable, voie d'alimentation en eau…) au milieu d'un environnement plus ou moins
difficile.
entièrement artificiel ;
partiellement artificiel : le canal relie des étendues d'eau existantes (lacs ou
étangs), comme le canal du Rhône à Sète ou le canal de Suez ;
d’un fleuve ou d’une rivière canalisé sur tout ou partie de son cours.
L’Homme modifie alors les caractéristiques géométriques et hydrauliques
d’un cours d’eau, par curages, creusements, rectifications, élargissement (ex :
pour « mise à grand gabarit »). La canalisation des grands fleuves (Rhin,
Rhône) a été accompagnée de comblements de méandres ou de chevelus pour
« canaliser l’eau » dans un cours principal contraint. On a généralement
cherché à rendre ce dernier plus rectiligne pour faciliter la navigation, au
détriment de la naturalité et richesse écologique et fonctionnelle des zones
humides antérieurement présentes ;
mixte avec des portions artificielles et des rivières canalisées, comme sur le
canal de Nantes à Brest.
Les canaux sont généralement d’eau douce, mais le canal de Corinthe ou le canal de
Suez, qui ne quittent pas le niveau de la mer, sont salés.
Enjeux et atouts
Outils de gestion de l'eau : Les premiers canaux ont souvent aussi été des canaux de
drainage et/ou d'irrigation, en plus de leur vocation de transport de biens, animaux
et/ou personnes. Les antiques canaux mésopotamiens ou cambodgiens, canal du Midi
en France étaient d'abord ou aussi des canaux d'irrigation.
Canaux de l'industrie : Les canaux permettant de transporter à bas prix les lourds
minerais et de nombreux matériaux dont le charbon, ils ont attiré de nombreuses
industries lourdes (métallurgie, carbochimie, verreries, papeteries, etc. aux XIXe et
XXe siècles, ce qui explique le haut degré de pollution de leurs sédiments et de
certains terrains de dépôts de ces sédiments (ainsi, 14 % du poids du sédiment stocké
sur le terrain de dépôt d'Auby dans le Nord de la France est constitué de plomb pur,
mais on y trouve aussi de l'arsenic, du cadmium, du zinc et d'autres toxiques. Ces
sédiments viennent de la Gare d'eau de Courcelles-lès-Lens, près de l'ancien
émissaire de l'usine Pennaroya, devenue Metaleurop Nord.). D'autres dépôts ne
contenant que des terres issues du creusement sont propres et sont devenus de
véritables refuges pour la biodiversité.
Enjeux stratégiques : Parce qu'ils étaient des axes vitaux et que d'eux dépendaient de
nombreuses industries, les canaux ont été des cibles et enjeux stratégiques durant la
Première et la Seconde Guerre mondiale. Près des écluses et anciennes usines ou à
proximité des ponts qui les traversent, ils peuvent encore abriter des munitions non
explosées, et à leurs abords, les séquelles de guerre ont été particulièrement
importantes, notamment en zone rouge.
Les canaux et les ports fluviaux ont retrouvé de leur activité et de leur intérêt avec de
nouveaux chalands automoteurs de transport de conteneurs et un début de relance du
transport multimodal. La notion de développement durable n'est pas étrangère à ce
renouveau du transport fluvial : une tonne transportée par bateau consomme 5 fois
moins de gazole que par camion pour la même distance, et la pollution est donc en
rapport.
Canaux et l'environnement
Localement, quelques espèces ont appris à traverser à la nage en des points qu'elles
connaissent bien ; les chevreuils sont dans ce cas. Et des efforts ont été faits pour
concevoir des structures leur permettant de remonter sur la berge, mais, outre que
certaines de ces structures présentent un danger pour les bateaux, aucune mesure
compensatoire de type écoduc n'a en Europe été tenté pour restaurer une connectivité
écologique coupée par un canal. Il existe aussi quelques passages inférieurs (sous des
ponts-canaux, et de très nombreux ponts, qui permettent à quelques espèces (petits
mammifères notamment) de traverser. Le cas idéal de ce point de vue étant les canaux
en tunnel ou en pont-canal. De nombreux ponts enjambent des canaux en supportant
des routes secondaires que certaines espèces utilisent pour traverser le canal, mais
cette densité d'ouvrages est moindre sur les autoroutes et les lignes de TGV, et aucun
n'est à ce jour conçu ni géré comme un écoduc.
Des régions entières (comme en France l'Auvergne, le Poitou, le Perche, les Alpes, les
Pyrénées, entre autres) sont dépourvues de grands canaux.
Certains canaux sont trop pollués pour des poissons migrateurs tels que les
salmonidés, mais ils constituent cependant pour les anguilles ou certains poissons (et
même exceptionnellement pour le castor), des corridors biologiques, bien que de
médiocre qualité, à la différence de leurs berges et abords souvent écologiquement
très intéressants.
Canaux et paysages
chaque tonne transportée par eau consomme cinq fois moins de gazole que par
camion à distance équivalente. La traction depuis la berge si elle était
réutilisée réduirait encore d'un facteur quatre le besoin de puissance (par
rapport à un même bateau, automoteur). Il a été proposé de turbiner les
vidanges des grandes écluse pour produire de l'électricité. Et les techniques
disponibles permettraient encore d'autres économies d'énergies, au profit d'une
moindre dégradation générale de l'environnement et des paysages.
La voie d'eau contribue à limiter l'engorgement urbain (par exemple, la
construction du stade de France et de la bibliothèque François-Mitterrand ont
tenu compte de la proximité respective du canal Saint-Denis et de la Seine).
Les berges végétalisées de certains canaux ont une valeur paysagère reconnue
et il n'est pas rare de voir hérons et autres martins-pêcheurs vivre au bord des
canaux.
1. La dérivation.
C'est un canal assez court généralement qui permet de court-circuiter des
méandres d'une rivière navigable. L'Yonne, la Seine dans son haut cours, la
Saône sont ainsi équipées de quelques dérivations.
2. L'embranchement.
Lui aussi est un canal court. Il est en cul-de-sac et permet de relier une ville
importante à la voie d'eau la plus proche.
Épinal, Montauban, Vermenton, Vouziers sont ainsi desservies par des
embranchements. Selon la configuration du terrain, un embranchement est
alimenté par la voie d'eau qu'il rejoint, ou bien au contraire par une rivière en
son point amont. Dans ce dernier cas, il peut servir de rigole alimentaire pour
le canal principal.
3. Le canal latéral.
Comme son nom l'indique, il longe une rivière et remplace la navigation sur
celle-ci. Il est alimenté en son origine amont par cette rivière généralement,
puis en différents points de son parcours par des ponctions sur les affluents de
cette rivière. Il est en quelque sorte une dérivation dont la longueur peut
dépasser 200 km. Exemples : le canal latéral à la Loire, le canal latéral à
l’Aisne.
Réseau électrique
Un réseau électrique est un ensemble d'infrastructures énergétiques plus ou moins
disponibles permettant d'acheminer l'énergie électrique des centres de production vers
les consommateurs d'électricité.
Historique
Les réseaux électriques peuvent être organisés selon plusieurs types de structures
exposées ci-dessous :
structure maillée : les postes électriques sont reliés entre eux par de nombreuses
lignes électriques, apportant une grande sécurité d'alimentation.
structure radiale ou bouclée (les postes rouges représentent les apports d'énergie) :
la sécurité d'alimentation, bien qu'inférieure à celle de la structure maillée, reste
élevée.
Chaque type de structure possède des spécificités et des modes d'exploitation très
différents. Les grands réseaux d'énergie utilisent tous ces types de structure. Dans les
niveaux de tension les plus élevés, on utilise la structure maillée : c'est le réseau de
transport. Dans les niveaux de tension inférieurs, la structure bouclée est utilisée en
parallèle de la structure maillée : c'est le réseau de répartition. Enfin, pour les plus bas
niveaux de tension, la structure arborescente est quasiment exclusivement utilisée :
c'est le réseau de distribution.
Le réseau de répartition
Entre les 2 postes rouges, la structure est bouclée. Les réseaux de répartition ont
souvent cette structure dans les régions faiblement consommatrices
Les réseaux de répartition sont à haute tension (de l'ordre de 30 à 150 kV) et ont pour
but d'assurer à l'échelle régionale la fourniture d'électricité. L'énergie y est injectée
essentiellement par le réseau de transport via des transformateurs, mais également par
des centrales électriques de moyennes puissances (inférieures à environ 100 MW).
Les réseaux de répartition sont distribués de manière assez homogène sur le territoire
d'une région.
Ils ont une structure à la fois maillée et bouclée suivant les régions considérées.
Contrairement aux réseaux de transport qui sont toujours bouclés (afin de pouvoir
assurer un secours immédiat en N-1), les réseaux de répartition peuvent être exploités
bouclés ou débouclés selon les transits sur le réseau (débouclé signifie qu'un
disjoncteur est ouvert sur l'artère, limitant ainsi les capacités de secours en N-1). Les
problèmes de report de charge se posent également pour le réseau de répartition, sa
conduite est donc assurée en coordination avec celle du réseau de transport et
nécessite également des moyens de simulation en temps réel.
Le réseau de distribution
Les réseaux de distribution sont généralement basés sur une structure arborescente de
réseau : à partir d'un poste source (en rouge), l'énergie parcourt l'artère ainsi que ses
dérivations avant d'arriver aux postes de transformation HTA/BTB
Les réseaux de distribution ont pour but d'alimenter l'ensemble des consommateurs. Il
existe deux sous niveaux de tension :
Les réseaux à moyenne tension (HTA) ont de façon très majoritaire une structure
arborescente, qui autorise des protections simples et peu coûteuses : à partir d'un poste
source (lui-même alimenté par le réseau de répartition), l'électricité parcourt une
artère (ou ossature) sur laquelle sont reliées directement des branches de dérivation au
bout desquelles se trouvent les postes HTA/BT de distribution publique, qui
alimentent les réseaux basse tension (BT) sur lesquels sont raccordés les plus petits
consommateurs. La structure arborescente de ces réseaux implique qu'un défaut sur
une ligne électrique HTA entraînera forcément la coupure des clients alimentés par
cette ligne, même si des possibilités de secours plus ou moins rapides existent.
Les ossatures des réseaux à moyenne tension (HTA) européens ne sont constituées
que des 3 phases, alors qu'en Amérique du Nord le fil de neutre est également
distribué (3 phases + 1 neutre). Les dérivations HTA quant à elles peuvent être
constituées de 1 fil (cas de l'Australie où le retour de courant s'effectue par la terre) à
4 fils (cas des États-Unis), ou encore systématiquement 3 fils (les 3 phases) comme le
réseau français.
Les réseaux HTA aériens sont majoritaires en zone rurale, où la structure arborescente
prédomine largement. Par contre en zone urbaine les contraintes d'encombrement,
d'esthétique et de sécurité conduisent à une utilisation massive des câbles souterrains.
Les réseaux souterrains étant soumis potentiellement à de longues indisponibilités en
cas d'avarie (plusieurs dizaines d'heures), il est fait appel à des structures en double
dérivation ou à des structures radiales débouclées munies d'appareils automatiques de
réalimentation, permettant une meilleure sécurité d'alimentation.
Les réseaux BT résultent de la structure des réseaux HTA : en Amérique du Nord les
réseaux monophasés sont courants (1 neutre + 1 phase), tandis qu'en Europe la
distribution triphasée avec fil de neutre est très majoritaire (1 neutre + 3 phases). La
structure arborescente est là aussi de loin la plus répandue, car elle est à la fois simple,
bon marché, et permet une exploitation facile.
Le réseau électrique est constitué non seulement de matériel haute tension (dit
matériel de puissance), mais également de nombreuses fonctions utiles telles que la
téléconduite ou le système de protection.
Matériels de puissance
Les lignes électriques relient les postes entre eux. À l'intérieur d'un poste, on trouve
pour chaque niveau de tension un jeu de barre qui relie les départs lignes et les départs
transformateurs.
Le câble violet est le câble de garde. Ces pylônes supportent 2 ternes, chacune
constitué des 3 phases. Chaque phase est supportée par un isolateur.
Les lignes électriques assurent la fonction « transport de l'énergie » sur les longues
distances. Elles sont constituées de 3 phases, et chaque phase peut être constituée d'un
faisceau de plusieurs conducteurs (de 1 à 4) espacés de quelques centimètres afin de
limiter l'effet couronne qui entraîne des pertes en lignes, différentes des pertes Joule.
L'ensemble de ces 3 phases électriques constitue un terne.
Un câble de garde, constitué d'un seul conducteur, surplombe parfois les lignes
électriques. Il est attaché directement au pylône, et ne transporte aucune énergie : il
est relié au réseau de terre et son but est d'attirer la foudre afin qu'elle ne frappe pas
les 3 phases de la ligne, évitant ainsi les "creux de tension" perturbant les clients. Au
centre du câble de garde on place parfois un câble fibre optique qui sert à la
communication de l'exploitant. Si on décide d'installer la fibre optique sur un câble de
garde déjà existant, on utilise alors un robot qui viendra enrouler en spirale la fibre
optique autour du câble de garde.
Les postes électriques sont les nœuds du réseau électrique. Ce sont les points de
connexion des lignes électriques. Les postes des réseaux électriques peuvent avoir 2
finalités :